Chapitre 13
Le Grafcet
e GRAFCET (GRAphe Fonctionnel de Commande Étape / Transition) est un outil
de spécification de la partie séquentielle d’un système automatisé depuis le cahier des
charges jusqu’à son exploitation.
L
Figure 13.1 – Situation du grafcet dans un système séquentiel
Le GRAFCET est né en 1975 des travaux du groupe de travail “systèmes logiques” de
l’AFCET 1 sur la normalisation de la représentation du cahier des charges d’un automatisme logique. En partant des modèles existants (Réseau de Petri, Graphe d’état ou Organigramme), ils développèrent un nouvel outil de modélisation, appelé GRAFCET 2 . Les
1. Association Française pour la Cybernétique Économique et Technique, association créée en 1968 et
dont le but était de promouvoir les nouvelles technologies, elle a été remplacée depuis par l’ASTI (Association
française des sciences et technologies de l’information).
2. L’acronyme est double GrAFCET pour groupe de l’AFCET et GRAFCET pour GRAphe Fonctionnel
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Chapitre 13 - Le Grafcet
136
résultats de ces travaux firent l’objet de publications en 1977, date de naissance officiel du
petit GRAFCET. Dès 1979, sous l’impulsion de l’AFCET auprès des enseignants techniques
et de l’ADEPA 3 auprès des PMI/PME, le GRAFCET commence à être utilisé puis il fait
l’objet d’une norme AFNOR en 1982 (NF C03-190).
Au départ national, cet outil de modélisation est maintenant utilisé de manière internationale 4 par toutes les entreprises nécessitant une production automatisée, il est normalisé
au plan international depuis 1987 (on parle alors de SFC pour Sequential Function Chart).
Le GRAFCET fait l’objet de la norme CEI 60848-2 publiée en Août 2002 “ Langage de
spécification GRAFCET pour diagrammes fonctionnels en séquence ”.
Remarque 1 GRAFCET en majuscules désigne le modèle en général, alors que grafcet
en minuscules désigne la représentation d’un système logique donné... utilisant bien sur le
modèle GRAFCET.
La partie séquentielle d’un système est caractérisée par ses variables d’entrée, ses variables de sortie et son comportement. Cette partie séquentielle ne comporte que des variables d’entrées et de sorties booléennes. Toutefois le langage de spécification GRAFCET
permet par extension de décrire le comportement de variables non booléennes (exemple :
évaluation d’un prédicat ou affectation d’une valeur numérique à une variable).
Il est important de noter qu’il existe d’autres types de spécification d’un système séquentiel, nous en avons déjà vu certaines :
— les réseaux de Pétri,
— les graphes d’état,
— les chronogrammes,
— les algorithmes et les organigrammes.
13.1
Notions de base
Le GRAFCET est utile pour concevoir des grafcets donnant une représentation graphique et synthétique du comportement des systèmes. La représentation distingue :
— la structure avec les éléments graphiques (étapes, liaisons orientées, transitions), qui
permet de décrire les évolutions possibles entre les situations,
— l’interprétation, qui fait la relation entre les variables d’entrées, la structure, et les
variables de sorties (actions associées aux étapes, réceptivités associées aux transitions),
— des règles d’évolution, d’assignation et d’affectation définissent formellement le comportement dynamique de la Partie Commande.
Cahier des charges 1
Un chariot doit effectuer un aller retour entre deux positions “chariot à gauche” et “chariot à droite”. Lorsqu’il est à gauche, l’appui sur le bouton “départ cycle” provoque un cycle
de déplacement.
de Commande Étape / Transition.
3. Agence nationale pour le Développement de la Production Automatisée.
4. Il est même à la base de langages de programmation d’automates programmables (PL7-2 de Télémécanique).
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13.1 Notions de base
137
Figure 13.2 – Principe du GRAFCET
13.1.1
Les étapes
Une étape est représentée par un carré et identifiée par un numéro. A un instant donné,
une étape est soit active, soit inactive.
On représente une étape active par un point dans sa partie inférieure.
L’ensemble des étapes actives d’un Grafcet à un instant donné définit la situation de ce
Grafcet à l’instant considéré (on la note par exemple {3; 10; 101} où les étapes 3, 10 et 101
sont actives).
0
1
10
Figure 13.3 – Étape initiale, étape et étape active
Les étapes initiales se représentent par un double carré. Elles indiquent la situation
initiale du système, elles sont les étapes actives du Grafcet à l’instant initial.
Remarque 2 Plusieurs étapes initiales peuvent être nécessaires pour décrire le comportement d’un système.
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Chapitre 13 - Le Grafcet
138
13.1.2
Les Actions
L’action indique, dans un rectangle, comment agir sur la variable de sortie, soit par
assignation (action continue), soit par affectation (action mémorisée).
5
A +
B +
1 0
D é m a rre r m o te u r
Figure 13.4 – Exemple d’action
Les actions sont liées à la situation. Par conséquent, les actions sont associées aux étapes.
13.1.3
Les transitions
Une transition indique la possibilité d’évolution entre plusieurs étapes. Le franchissement d’une transition, provoque un changement de situation du grafcet. Elle modélise les
changements d’état du système.
Une transition est placée entre une ou plusieurs étapes d’entrée, situé en amont, et une
ou plusieurs étapes de sortie, situées en aval de cette transition.
Elle est représentée par un trait horizontal.
13.1.4
Les réceptivités
Associée à chaque transition, la réceptivité est une condition logique qui est soit vraie,
soit fausse, et qui est composée de variables d’entrées et/ou de variables internes. Cette
réceptivité peut s’écrire sous forme de texte ou d’expression logique.
Figure 13.5 – Transitions et réceptivités
Ces réceptivités permettent de savoir dans quelles conditions la ou les étapes de sortie
doivent devenir actives.
13.1.5
Vocabulaire associé au modèle GRAFCET
Définition 1 Situation d’un Grafcet
........................................................................................................................
........................................................................................................................
Définition 2 Événement d’entrée
........................................................................................................................
........................................................................................................................
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.2 Structure graphique de base
139
Définition 3 Événement interne
........................................................................................................................
........................................................................................................................
Définition 4 Occurrence
Au cours du cycle d’un système, de nombreux changements d’état des variables d’entrée
se produisent. Pour les distinguer les uns des autres, nous appellerons occurrence chaque
changement.
13.2
Structure graphique de base
Règle de syntaxe 1
L’alternance étape/transition, transition/étape doit toujours être respectée, c’est à dire
que deux étapes doivent toujours être séparées par une seule et unique transition.
13.2.1
Les liaisons orientées
Elles sont orientées de haut en bas, si ce n’est pas le cas, une flèche doit indiquer le sens.
Plusieurs liaisons peuvent arriver ou partir d’une étape.
0
d c y
1
a 1
A +
a 2
2 1
B +
b 1
Figure 13.6 – Saut d’étape et retour de séquence
13.2.2
Structure de base
Plusieurs structures de base du GRAFCET répondent à ces règles de syntaxe, nous
pouvons donner les structures de base ci-dessous 5 :
— la structure linéaire, avec une séquence dite unique, composée d’une suite d’étapes
qui ne peuvent être activées que les unes après les autres, chaque étape n’est suivie
que par une transition et chaque transition n’est validée que par une étape,
— les structures alternatives avec divergence et convergence en “OU”,
5. Nous verrons plus tard que nous pouvons mélanger ces différentes structures dans un même Grafcet.
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Chapitre 13 - Le Grafcet
140
0
Divergence en
“OU”
1 1
2 1
3 1
4 1
5 1
1 3
2 3
3 3
4 3
5 3
Convergence en
“OU”
4
— les structures simultanées avec divergence et convergence en “ET”.
0
Divergence en
“ET”
1 1
2 1
3 1
4 1
5 1
1 3
2 3
3 3
4 3
5 3
Convergence en
“ET”
4
13.2.2.1
Sélection de Séquence (structure alternative)
La sélection de séquences exprime un choix d’évolution entre plusieurs séquences à partir
d’une ou de plusieurs étapes. Cette structure se représente par autant de transitions validées
simultanément qu’il peut y avoir d’évolutions possibles.
Cahier des charges 2
Un chariot peut effectuer :
— soit un aller retour entre deux positions “chariot au centre” et “chariot à droite” si
le bouton “droite” est actionné,
— soit un aller retour entre deux positions “chariot au centre” et “chariot à gauche”
si le bouton “gauche” est actionné.
Si les deux boutons sont actionnés en même temps, le chariot part à droite.
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13.2 Structure graphique de base
141
Figure 13.7 – Exemple de structure avec sélection de séquence
13.2.2.2
Parallélisme structural (structure simultanée)
Lors de la divergence en “ET”, le symbole de synchronisation est utilisé dans cette structure pour indiquer l’activation simultanée de plusieurs séquences. Après leur activation simultanée, l’évolution des étapes actives dans chacune des séquences parallèles devient alors
indépendante.
De même, lors de la convergence en “ET”, le symbole de synchronisation est utilisé dans
cette structure pour indiquer l’attente de la fin des séquences amont avant d’activer la
séquence aval. La transition n’est validée que lorsque toutes les étapes amont sont actives.
Cahier des charges 3
Deux chariots 1 et 2 ont pour position de départ respective “d1” et “d2”. Après un appui
sur un bouton “dcy”, il doivent simultanément se déplacer à droite pour rejoindre une position
d’arrivée “a1” et “a2”. Ensuite ils doivent repartir simultanément de cette position d’arrivée
pour rejoindre leur position de départ. Un nouveau cycle ne sera possible que s’ils sont tous
les deux sur leur position de départ.
1
2
d c y .d 1 .d 2
1 1
D é p la c e r 1 à d r o ite
2 1
a 1
D é p la c e r 2 à d r o ite
a 2
1 2
2 2
1
1 3
D é p la c e r 1 à g a u c h e
d 1
2 3
D é p la c e r 2 à g a u c h e
d 2
Figure 13.8 – Exemple de parallélisme structural
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Chapitre 13 - Le Grafcet
142
13.3
Les règles d’évolution
Ces règles sont fondamentales et sont à connaître afin de bien appréhender le fonctionnement d’un Grafcet.
Règle 1 Situation initiale
La situation initiale est la situation à l’instant initial, elle est donc décrite par l’ensemble
des étapes actives à cet instant.
Le choix de la situation à l’instant initial repose sur des considérations méthodologiques
et relatives à la nature de la partie séquentielle du système visé.
Règle 2 Transition franchissable
Une transition est dite validée lorsque toutes les étapes immédiatement précédentes reliées
à cette transition sont actives. Le franchissement d’une transition se produit :
— lorsque la transition est validée,
— et que la réceptivité associée à cette transition est vraie.
Une transition franchissable est obligatoirement franchie.
Figure 13.10 – Situation : 10, Figure 13.11 – Situation : 10,
Figure 13.9 – Situation : 10
11
11
...................................
...................................
...................................
...................................
...................................
...................................
Remarque 3 La durée de franchissement d’une transition est non nulle dans le temps
interne, mais est très faible à l’échelle du temps externe.
Règle 3 Franchissement d’une transition
Le franchissement d’une transition entraîne simultanément l’activation de toutes les
étapes immédiatement suivantes et la désactivation de toutes les étapes immédiatement précédentes.
...................................
...................................
Remarque 4 Le terme simultanément signifie à temps interne nul...
Règle 4 Franchissements simultanés
Plusieurs transitions simultanément franchissables sont simultanément franchies.
Règle 5 Activation et désactivation simultanées
Si, au cours du fonctionnement, la même étape est simultanément activée et désactivée,
elle reste active.
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13.3 Les règles d’évolution
143
Figure 13.12 – Situation : 10,
Figure 13.13 – Situation : 20,
11
21
Figure 13.14 – Structures équivalentes déduites de la règle 4
m
1
t
0
X 1 0
1
t
0
X 2 0
1
t
0
X 3 0
1
t
0
t
1
t
2
Figure 13.15 – Exemple d’application de la règle 5
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Chapitre 13 - Le Grafcet
144
13.4
Le temps en GRAFCET
Le temps est un élément fondamental de la modélisation des systèmes logiques séquentiels 6 .
À l’extérieur de la partie commande, le temps s’écoule de manière continu. Alors qu’à
l’intérieur de la partie commande, le temps est discret. C’est pourquoi, nous retrouvons
dans tout système informatisé ou automatisé une horloge interne. La période de cette horloge interne conditionne la rapidité de traitement des informations par la partie commande
(0,00001 ms à 20 ms en électronique, 20 à 500 ms en électromécanique, 0.1 à 1 s en pneumatique).
Ainsi, l’échelle du temps interne (PC) et l’échelle du temps externe (PO) sont très
différentes. Ceci pose un problème de synchronisation entre la PO et la PC si la durée
séparant deux occurrences d’événements externes est inférieure à la période de l’horloge du
système.
Afin de parer à cette éventualité, nous devons formuler le postulat temporel ci-dessous :
“Les intervalles de temps interne (retard entre deux dates internes) sont infiniment petits et donc considérés nuls à l’échelle du temps externe. La causalité
(externe) est à temps nulle dans le modèle GRAFCET.”
13.4.1
Temps externe
Dans le temps externe, seules sont connues les dates d’occurrence des événements externes (changement d’état des variables d’entrée).
Nous pouvons alors écrire ce nouveau postulat relatif au temps externe :
“Les occurrences d’événements externes sont temporellement distinctes.”
En conséquence, ces occurrences sont associées à des dates différentes.
13.4.2
Temps interne
Le temps interne est discret, les dates d’occurrence des événements internes (changement
de situation des étapes, ordre interne, etc.) sont les seules données.
Nous pouvons écrire le postulat ci-dessous concernant le temps interne :
“La durée séparant l’instant ou une transition est franchissable de l’instant où
elle est franchie est non nulle, à l’échelle du temps interne. Elle est appelée durée
d’évolution.”
Nous pouvons alors illustrer les différents postulats temporels par l’exemple ci-dessous.
13.5
Construction d’un Grafcet
La construction d’un Grafcet nécessite le respect des règles de syntaxe et d’évolution
d’un Grafcet mais aussi une analyse approfondie du cahier des charges. Une impasse sur
6. Logique, ils dépendent du temps...
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.5 Construction d’un Grafcet
145
a
D t1D t
a
2
t
a
t
t
S 1
S 1
t
b
t
t
S 2
S 2
t
c
t
S 3
t
t
0
t
1
t
S 3
t
2
t
E c h e lle in te r n e
t
0
t
t
0
t
1
t
2
E c h e lle e x te r n e
2
Figure 13.16 – Évolution du temps interne et du temps externe
cette analyse méthodique du cahier des charges rend très difficile l’élaboration d’un Grafcet
correct.
La méthode de construction décrite ci-dessous provient de Monsieur Christian Merlaud,
un des personnages à l’origine du Grafcet, membre de l’AFCET dès ses débuts, éminent
professeur à l’École Normale Supérieure de Cachan, décédé accidentellement il y a quelques
années 7 .
Cette méthode peut se décomposer en cinq étapes successives :
1˚ étape : Caractériser des entrés/sorties de la partie commande
Cette étape se traduit généralement par un schéma fonctionnel permettant de mettre
en place les différentes entrées/sorties et les notations associées.
d c y
a u
m
A +
P a r tie
C o m m a n d e
A -
Figure 13.17 – Exemple de schéma fonctionnel
Remarque 5 Cette partie est souvent donnée dans un sujet écrit afin d’imposer
une notation commune et de faciliter la correction. A l’oral, c’est tout autre chose,
vous devez être capable de caractériser les entrées/sorties à partir de la connaissance
du système (technologie employé, etc.).
2˚ étape : Identifier les comportements de la PC vis à vis de la PO
C’est à dire, identifier les ordres que la PC donne à la PO.
3˚ étape : Associer au moins une étape à chacun des comportements
Désormais, on connaît le nombre maximum d’étapes du Grafcet.
7. Tous ceux qui ont été ses élèves se souviennent de lui et le regrette amèrement... Un excellent professeur,
doué d’un grande pédagogie et spécialiste de l’automatique.
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Chapitre 13 - Le Grafcet
146
4˚ étape : Caractériser les transitions entre comportements
Cette phase peut être abordée par une simple technique de dénombrement : partant d’un comportement donné, il suffit de rechercher si une transition avec chacun
des autres comportements est possible, et ceci sans s’occuper de la réceptivité associée. Désormais, le nombre maximum de transitions nécessaires à la construction du
Grafcet est connu.
5˚ étape : Interpréter le Grafcet (actions et réceptivités)
Pour déterminer les actions, l’analyse s’effectue comportement par comportement en
déterminant les ordres alors émis.
Pour déterminer les réceptivités :
— un point de vue “événementiel” consiste à représenter l’événements par un front
montant ou descendant d’une entrée,
— un point de vue “conditionnel” consiste à exprimer de manière implicite les événements précédents à partir de l’état des entrées.
Ce point de vue est celui qui anticipe la réalisation, il a l’avantage de permettre un
questionnement de type “positif” ou “négatif” :
Questionnement positif : A quelle condition passer du comportement Ci au comportement Cj ?
Questionnement négatif : A quelle condition quitter le comportement actuel ?
13.6
Complément sur les actions
L’action indique, dans un rectangle, comment agir sur la variable de sortie, soit par
assignation (action continue), soit par affectation (action mémorisée).
En mode continu, c’est l’association d’une action à une étape qui permet d’indiquer
qu’une variable de sortie a la valeur vraie si l’étape est active et si la condition d’assignation
est vérifiée.
En mode mémorisé, c’est l’association d’une action à des événements internes qui permet
d’indiquer qu’une variable de sortie prend et garde la valeur imposée si l’un de ces événements
se produit.
Il peut y avoir une, plusieurs ou aucune action, associées à une étape. Elles traduisent
ce qui doit être fait à chaque fois que l’étape associée est active.
Lorsqu’il y a plusieurs actions, elles sont toutes exécutées en même temps. Leur durée
est égale à la durée de l’activation de l’étape concernée.
1 0
A
B
1 0
A
B
Figure 13.18 – Exemple de plusieurs actions associées à une étape
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.6 Complément sur les actions
13.6.1
147
Les actions conditionnelles en mode continu
Définition 5 Condition d’assignation
Une proposition logique, appelée condition d’assignation, qui peut être vraie ou fausse,
conditionne toute action continue. L’absence de notation signifie que la condition
d’assignation est toujours vraie.
Dans le cas d’une action conditionnelle, la sortie “A” est assignée à la valeur vraie si
l’étape “20” est active et si la variable “p” est vraie. Si deux actions sont liées à la même
étapes et qu’une seule est conditionnelle, alors seule celle associée à la condition d’assignation
dépend de la valeur de “p”. Pour l’exemple ci-dessous, nous pouvons dire que :
A = X20 · p
B = X20
X 2 0
p
2 0
A
t
p
B
a
a
t
t
A
t
B
t
Figure 13.19 – Exemple d’action conditionnelle
13.6.2
Les actions fonction du temps
La condition d’assignation peut être dépendante du temps, dans ce cas, le temps intervient comme condition logique. Il existe alors trois cas possibles :
— les actions retardées dans le temps, dans ce cas, la condition d’assignation n’est vraie
qu’après un temps défini à partir de l’activation de l’étape. Si la durée d’activité
de l’étape est inférieure au temps spécifié dans la condition d’assignation de l’action
retardée, alors la sortie n’est pas assignée à la valeur vraie.
— les actions limitées dans le temps, dans ce cas, la durée spécifiée dans la condition
d’assignation est la durée maximale, définie à partir de l’activation de l’étape, d’assignation de la valeur vraie à la sortie.
— les actions retardées et limitées dans le temps, on utilise alors l’opérateur retard de la
norme CEI 617-12. Dans ce dernier cas, la condition d’assignation 3s/b/5s est vraie
3s après l’occurrence d’un front montant de la variable “b” et reste vraie jusqu’à 5 s
après l’occurrence d’un front descendant de “b”. La variable temporisée “b” doit rester
vraie pendant un temps égal ou supérieur à 3s pour que la condition d’assignation
puisse être vraie. L’action “A” reste cependant dépendante de l’activation de l’étape
“20”.
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
148
X 2 0
t
a
t
A
t
B
1 s
3 s
t
Figure 13.20 – Exemple d’action retardée dans le temps et action limitée dans le temps
Figure 13.21 – Exemple d’action retardées et limitée dans le temps
13.6.3
Évolution fugace
Dans le cas général, l’évolution est non fugace, c’est-à-dire que l’événement d’entrée
ne provoque qu’un seul pas d’évolution (le franchissement simultané d’une ou plusieurs
transitions).
Une évolution fugace se produit quand plusieurs transitions successives sont franchies à
l’occurrence d’un unique événement d’entrée. L’évolution correspondante est dite fugace.
Les étapes intermédiaires correspondantes, dites étapes instables, ne sont pas activées,
mais on considère qu’elles ont été “virtuellement” activées et désactivées le long du chemin
d’évolution intuitive, et de même que les transitions correspondantes ont été “virtuellement”
franchies.
L’assignation d’une valeur de sortie par une action continue associée à une étape, qui à
l’occasion d’une évolution fugace est une étape instable, n’est pas effective puisque l’étape
n’est pas réellement activée. 8
13.7
Complément sur les réceptivités
Une réceptivité est une condition logique. Elle est soit vraie, soit fausse. Elle peut être
inscrite de manière littérale ou de manière symbolique (équation logique). Une réceptivité
peut être une information externe (entrée) ou interne (variable d’étape par exemple).
Cahier des charges 4
8. Nous verrons d’ici peu, que dans le cas des actions mémorisées, le passage par une étape instable
permet d’affecter une valeur à une sortie mémorisée... Toujours le même problème de temps interne et de
temps externe.
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.7 Complément sur les réceptivités
149
X 1 0
1 0
A
A
a
a
2 0
B
b
2 0
B
X 2 0
b
b
3 0
C
c
3 0
C
c
t
a
1 0
t
t
t
c
t
X 3 0
t
Figure 13.22 – Evolution fugace
Un chariot doit effectuer deux allers retours entre deux positions “chariot à gauche =
cg” et “chariot à droite = cd”. Une impulsion sur le bouton “départ cycle =dcy” provoque un
cycle de déplacement.
Figure 13.23 – Grafcet général et grafcet de tâche
Pour noter une réceptivité toujours vraie, on utilise la notation“1”.
13.7.1
Front montant ou front descendant
On peut aussi utiliser les notations non booléennes de front montant et front descendant.
La notation ↑ ∗ indique que la réceptivité n’est vraie qu’au changement d’etat de la variable
* (front montant : passage de la valeur 0 à la valeur 1). Cette notation est generale et
s’applique à toute proposition logique, qu’il s’agisse d’une variable élémentaire ou d’une
combinaison de plusieurs variables booléennes. De même, la notation ↓ ∗ indique que la
réceptivité n’est vraie qu’au changement d’etat de la variable * (front descendant : passage
de la valeur 1 à la valeur 0).
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
150
m
t
m
t
m
t
Figure 13.24 – Front montant et front descendant
13.7.2
Réceptivité fonction du temps
De la même manière que pour les actions, on peut prendre en compte le temps dans une
réceptivité à l’aide de l’opérateur normalisé “t1/x/t2”. La variable “x” peut être une variable
d’état d’une étape ou une variable d’entrée du système.
e
e
t1
t2
S
S
t1
t
t2
t
Figure 13.25 – Représentation de l’opérateur retard
L’utilisation la plus courante de ce type de réceptivité est la temporisation de variable
d’étape avec un temps t2 égal à zéro. L’étape temporisée doit rester active pendant un temps
supérieur ou égal à t1 pour que la réceptivité puisse être vraie.
Cahier des charges 5
Un chariot doit effectuer un aller retour entre deux positions “chariot à gauche=cg” et
“chariot à droite=cd”. Lorsqu’il est à gauche, une impulsion sur le bouton “départ cycle=dcy”
provoque un cycle de déplacement. Lorsqu’il est à droite, il doit attendre 30 secondes.
Figure 13.26 – Exemple de chariot avec temporisation
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.8 Outils d’analyse d’un Grafcet
13.7.3
151
Valeur booléenne d’un prédicat
La notation “[*]” signifie que la valeur booléenne du prédicat constitue la variable de
réceptivité. Ainsi, lorsque l’assertion * est vérifiée, le prédicat vaut 1, dans le cas contraire,
il vaut 0. L’astérisque doit être remplacé par l’assertion que l’on veut tester.
Figure 13.27 – Exemple de transitions avec prédicat
13.8
Outils d’analyse d’un Grafcet
Trois outils sont couramment employés pour l’analyse et aussi pour la conception d’un
Grafcet :
— le chronogramme à l’échelle de temps externe,
— le tableau d’évolution,
— le graphe des situations accessibles.
Le chronogramme permet d’illustrer le comportement temporel du Grafcet (nous l’avons
déjà souvent utilisé pour cela).
Le graphe des situations accessibles permet de connaître quelles sont les situations accessibles pour un Grafcet donné et d’y associer des réceptivités.
1
m
t1
2
B
3
b
t2
4
A
a .b
t3
5
t4
c
c .b
t5
6
t6
b
Figure 13.28 – Grafcet et graphe des situations accessibles
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
152
Situation
Transitions
validées
Événement
condition
Transition
franchissable
Nouvelle
situation
Action effectuée
Figure 13.29 – Tableau d’évolution
13.9
13.9.1
Structures supplémentaires
Sélection de séquence
Une sélection de séquence correspond à un choix d’évolution entre plusieurs séquences
à partir d’une ou plusieurs étapes. Cette sélection de séquence utilise des divergences en
“OU” 9 . Il faut bien veiller au respect de la règle d’alternance étape/transition lors de la
création de ce type de Grafcet.
Remarque 6 La sélection de séquence est utilisée pour effectuer un partage de ressource.
On peut prendre comme exemple un système de deux vérins rentrant leurs tiges respectives
dès qu’elles sont sorties. On souhaite que chaque vérin sorte (Si) puis rentre (Ri) sa tige
sur impulsion d’un opérateur (↑ m). Le premier vérin qui a fini cet “aller-retour” doit immédiatement en effectuer un deuxième. Le cycle est alors terminé.
13.9.2
Reprise de séquence et saut d’étape(s)
Ces deux cas correspondent tous les deux à des cas particuliers de l’utilisation de la
sélection de séquence (divergence en “OU”). Les reprises de séquence sont des aiguillages qui
permettent de reprendre plusieurs fois la même séquence tant qu’une condition donnée n’est
pas remplie.
Le saut d’étape est un aiguillage qui permet soit de parcourir la séquence complète soit
de sauter une ou plusieurs étapes de la séquence lorsque, par exemple, les actions associées
à ces étapes deviennent inutiles.
13.9.3
Accumulation et réservoir
L’accumulation permet les activations successives de plusieurs étapes puis les désactivations simultanées de ces étapes par le franchissement d’une transition.
Cahier des charges 6
On désire accumuler trois cartons puis les évacuer ensemble. Chaque carton qui arrive
dans la zone de stockage est détecté par une cellule photoélectrique (c).
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.9 Structures supplémentaires
153
m
t
a
t
b
t
c
t
X 1
t
B
t
X 3
t
A
t
X 5
t
X 6
t
Figure 13.30 – Chronogramme
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
154
Figure 13.31 – Exemple de partage de ressource
Figure 13.32 – Exemple de reprise de séquence
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
Figure 13.33 – Exemple de saut de séquence
13.10 Les étapes et transitions sources ou puits
155
c
a
40
40
c
e
50
50
c
e
60
60
e
1
70
70
Evacuation
Ev acuation
cartons év acués
Figure 13.34 – Exemple d’accumulation
Figure 13.35 – Exemple de réservoir
La structure en réservoir, quant à elle, permet les activations simultanées de plusieurs
étapes par le franchissement d’une transition puis la désactivation successives de ces étapes.
Cahier des charges 7
On reprend les trois cartons précédents et on désire les évacuer successivement à l’aide
d’un vérin suite à l’impulsion d’un bouton (e) par un opérateur.
13.10
Les étapes et transitions sources ou puits
Les étapes sources sont des étapes initiales par lesquelles le système ne repasse plus en
fonctionnement cyclique ou des étapes simples forcées à l’activation par un grafcet hiérarchiquement supérieur.
Les étapes puits sont des étapes qui une fois activées, ne peuvent être désactivées que
par un grafcet hiérarchiquement supérieur (ordre de forçage) ou par une mise hors énergie
du système.
a
1 0
1 0
a
2 0
5
b .c
a
2 0
6
Figure 13.36 – Exemple d’étapes sources et d’étape puit
9. On peut cependant utiliser des divergences en “OU” et des divergences en “ET” pour cette sélection
de séquence... Voir l’exemple.
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
156
Une transition source est une transition qui ne possède aucune étape amont. Par convention, la transition source est toujours validée et est franchie dès que sa réceptivité est vraie.
Les transition sources correspondent à des entrées provoquant l’activation d’une étape du
système à un moment quelconque du fonctionnement.
Les transitions puits sont des transitions qui désactivent une séquence sans conséquence
sur la suite du fonctionnement du système.
9
a
a
5
1 0
a + m
1 0
b
6
b
b
Figure 13.37 – Exemple de transition source et de transition puit
13.11
Les macro-étapes
Afin de rendre la lecture d’un grafcet plus simple, un ensemble unique d’étapes et de
transitions peut être remplacé par une macro-étape qui sera détaillée par la suite.
L’expansion d’une macro-étape M* est une partie de grafcet munie d’une étape d’entrée
E* et d’une étape de sortie S*. L’étape d’entrée E* devient active lorsque l’une des transitions
amont de la macro-étape est franchie. La ou les transitions aval de la macro-étape ne sont
validées que lorsque l’étape de sortie S* est active.
Figure 13.38 – Exemple de macro-étape avec son expansion
Une macro-étape est dite active lorsque l’une au moins de ses étapes est active, elle est
conséquemment dite inactive lorsque aucune de ses étapes n’est active. L’état actif ou inactif
d’une macro-étape peut être représenté respectivement par les valeurs logiques “1” ou “0”
d’une variable XM* (par exemple XM2=1) appelée variable de la macro-étape.
Exemple 1 Doseur malaxeur automatique
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.12 Structuration
157
Un malaxeur N reçoit des produits A et B préalablement dosés par une bascule C et
des briquettes solubles amenées une par une par un tapis. L’automatisme décrit ci-dessous
permet de réaliser un mélange comportant ces trois produits.
Figure 13.39 – Schéma descriptif du système
L’action sur le bouton “Départ Cycle” provoque simultanément le pesage des produits et
l’amenage des briquettes de la façon suivante :
— dosage du produit A jusqu’au repère “a” de la bascule, puis dosage du produit B
jusqu’au repère “b” suivi de la vidange de la bascule C dans le malaxeur ;
— amenage de deux briquettes.
Le cycle se termine par la rotation du malaxeur et son pivotement final au bout d’un temps
t1, la rotation du malaxeur étant maintenue pendant la vidange.
13.12
Structuration
Les systèmes automatisés industriels ont un fonctionnement le plus souvent extrêmement répétitif et un simple grafcet 10 permet généralement de décrire ce fonctionnement
normal. Malheureusement, il arrive fréquemment pour un système industriel réel qu’un certain nombre d’événements obligent à prévoir un comportement pour le système totalement
différent du fonctionnement normal (procédure de réglage, d’arrêt d’urgence, de mise en production ou d’arrêt de production, etc.). La prise en compte de ces différents cas de figure,
amène trop souvent à la réalisation de grafcet très complexes, très rapidement illisibles et
très certainement incomplets...
Afin de simplifier les grafcets obtenus, le modèle GRAFCET nous propose de décomposer le grafcet en plusieurs parties en fonction des différentes sous-fonctions du système.
Nous appellerons les différents grafcets permettant de décrire un même système des grafcets
partiels. Ils sont englobés dans un grafcet global. Ces grafcets partiels sont nommés :
— soit à partir de la fonction décrite par le grafcet (grafcet bouchage),
— soit à partir du numéro de l’étape initiale du grafcet (G20).
10. C’est une façon de parler... Il ne sera pas toujours simple) !
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
158
Figure 13.40 – Description du système par un grafcet avec des macro-étapes
Figure 13.41 – Exemple de partitionnement d’un grafcet
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.12 Structuration
159
Il se peut que plusieurs grafcets soient nécessaires pour caractériser le fonctionnement
d’une partie d’un système. Dans ce cas, les différents grafcets composant le grafcet partiel
sont appelés grafcet connexe.
Cette structuration, peut se limiter à un simple découpage de la spécification ou intégrer
des notions de hiérarchie par forçage ou par encapsulation.
13.12.1
Structuration par forçage
Ce moyen de structuration de la spécification de la partie séquentielle d’un système
utilise les ordres de forçage. Ces ordres permettent d’imposer une situation spécifique à un
grafcet partiel donné, à partir de la situation d’un autre grafcet partiel.
Le grafcet donnant l’ordre de forçage sera appeler grafcet maître et l’autre, grafcet esclave. Il y a donc une hiérarchisation entre les différents grafcets décrivant le système. L’ordre
de forçage est représenté dans un double rectangle associé à l’étape pour le différencier d’une
action.
1 0
G 2 { }
1 0
G 2 { IN IT }
1 0
G 2 { 1 0 ,1 2 }
1 0
G 2 {*}
Figure 13.42 – Représentation du forçage
En fonction de l’ordre de forçage apparaissant dans le double rectangle, il est possible
de forcer le grafcet G2 dans des situations diverses :
G2{ } : Situation ou le grafcet 2 est totalement désactivé,
G2{ INIT } : Situation initiale du grafcet 2,
G2{ 10 12 } : Situation ou 10 et 12 sont actives et toutes les autres étapes sont inactives,
G2{ * } : Situation actuelle figée pour le grafcet 2 (maintien dans l’état).
Remarque 7 Le forçage est un ordre interne, dont l’exécution est prioritaire sur l’application des règles d’évolution.
Remarque 8 Le grafcet forcé ne peut pas évoluer tant que dure l’ordre de forçage, on dit
alors que le grafcet est figé.
Exemple 2 La prise en compte des modes de marche (manuel, automatique et arrêt d’urgence) du doseur malaxeur automatique peut conduire à structurer hiérarchiquement la spécification en utilisant des ordres de forçage.
13.12.2
Structuration par encapsulation
Il y a encapsulation d’un ensemble d’étapes, dites encapsulées, par une étape dite encapsulante, si et seulement si lorsque cette étape est active, l’une au moins des étapes
encapsulées est active.
Une étape encapsulante possède toutes les propriétés de l’étape.
Son encapsulation est un graphe partiel représenté comme ci-dessus, entouré d’un cadre
qui porte, en haut le numéro de l’étape encapsulante, en bas son nom. Les étapes actives
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
160
Figure 13.43 – Grafcet du système de dosage avec forçage
E ta p e e n c a p s u la n te
L i e n d 'a c t i v a t i o n
6
*
1 0
c
6
1 1
d
1 2
e
G 4
N o m
d e l 'e n c a p s u l a t i o n
Figure 13.44 – Exemple d’étape encapsulante et d’encapsulation
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.13 Actions mémorisées
161
à l’activation de l’étape encapsulante sont indiquées (à gauche) par un *, appelé lien d’activation. La variable d’état d’une étape appartenant à un grafcet encapsulé sera noté par
exemple X6/X10.
Une étape encapsulante peut donner lieu à une ou plusieurs encapsulations possédant
chacune au moins une étape active lorsque l’étape encapsulante est active et ne possédant
aucune étape active lorsque l’étape encapsulante est inactive.
La désactivation de l’étape encapsulante entraîne la désactivation de toutes
les étapes actives des encapsulations.
Figure 13.45 – Exemple d’encapsulation
Exemple 3 L’étape encapsulante 23 possède 3 encapsulations représentées par les grafcets
partiels 1, 2 et 3. Le grafcet partiel 24 est encapsulé dans l’étape 88 du grafcet partiel 1.
Lorsque l’étape encapsulante 23 est activée, les étapes 1 et 85 de G1 sont également activées
(de même pour les autres encapsulations de 23 : G2 et G3). Lorsque l’étape encapsulante 88
est activée, l’étape 100 de G24 est également activée. La désactivation de l’étape 88 provoque
celle de toutes les étapes de G24. La désactivation de l’étape 23 provoque celle de toutes les
étapes de G1, G2, G3, et de toutes celles de G24 (si l’étape 88 était active).
13.13
Actions mémorisées
En mode mémorisé, c’est l’association d’une action à des événements internes qui permet
d’indiquer qu’une variable de sortie prend et garde la valeur imposée si l’un de ces événements
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
162
Figure 13.46 – Système de dosage géré par encapsulation
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.13 Actions mémorisées
163
se produit.
La valeur d’une variable de sortie relative à une action mémorisée reste inchangée tant
qu’un nouvel événement spécifié ne la modifie pas. On appelle affectation le fait de mémoriser, à un instant donné, la mise à une valeur déterminée d’une variable de sortie.
Règle 6 Règle d’affectation
La valeur d’une sortie, relative à une action mémorisée et associée à un événement, est
affectée à la valeur indiquée si l’événement interne spécifié se produit ; à l’initialisation la
valeur de cette sortie est nulle.
13.13.1
Action à l’activation
Une action à l’activation est une action mémorisée associée à l’ensemble des événements
internes qui ont chacun pour conséquence l’activation de l’étape liée à cette action. La
représentation traditionnelle de l’action par un rectangle est complétée, au côté gauche,
d’une flèche symbolisant l’activation de l’étape.
b
10
A:=1
20
K:=1
30
B:=B+1
a
C:=C+1
Figure 13.47 – Différents types d’actions mémorisées
13.13.2
Action à la désactivation
Une action à la désactivation est une action mémorisée associée à l’ensemble des événements internes qui ont chacun pour conséquence la désactivation de l’étape liée à cette
action. La représentation traditionnelle de l’action par un rectangle est complétée, au côté
gauche, d’une flèche symbolisant la désactivation de l’étape.
13.13.3
Action sur événement
Une action sur événement est une action mémorisée associée à chacun des événements
internes décrits par l’expression associée, à condition que l’étape, à laquelle l’action est reliée, soit active. La représentation traditionnelle de l’action par un rectangle est complétée,
sur le côté haut, d’un symbole indiquant que l’action est conditionnée à l’occurrence d’un
des événements internes spécifiés par l’expression associée. Il est impératif que l’expression logique associée, qui doit décrire un ensemble d’événements internes, comporte un ou
plusieurs fronts de variables d’entrée.
13.13.4
Action au franchissement
Une action au franchissement est une action mémorisée associée à l’ensemble des événements internes qui ont chacun pour conséquence le franchissement de la transition à laquelle
l’action est reliée.
Lycée Jules Garnier
Chapitre 13 - Le Grafcet
164
La représentation traditionnelle de l’action par un rectangle est complétée par un trait
oblique reliant l’action à la transition.
13.14
Différents points de vue
Un observateur qui s’implique dans le fonctionnement d’un système peut donner trois
types de descriptions. Cette dimension de la description est caractéristique du Point de vue.
13.14.1
Point de vue Système (ou Procédé)
Ce premier niveau d’analyse est une approche générale qui porte essentiellement sur
l’évolution de la matière d’oeuvre. La description est réalisée en terme de fonctions ou tâches
élémentaires et peut rester relativement abstraite. En effet, l’observateur étant extérieur au
système, son existence physique n’est donc pas nécessaire.
Le GRAFCET ou Graphe de coordination des tâches permet la description globale du
fonctionnement normal à partir de l’enchaînement de tâches symboliques.
Le GEMMA (“Guide d’Étude des Modes des Marches et d’Arrêts”) permet la description
fonctionnelle des différents modes de marche et d’arrêt.
La définition des tâches étant réalisée, d’autres outils de type algorithmique ou encore
des chronogrammes (diagramme de Gantt) permettent ce niveau de description.
13.14.2
Point de vue Partie Opérative ( P.O.)
L’observateur s’implique ici dans le comportement attendu de la partie opérative à partir
des choix techniques du système. Chaque tâche symbolique ou macro-étape du Graphe de
coordination pourra ainsi être décomposée d’un point de vue P.O. Le comportement de la
partie opérative pourra être décrit de manière littérale ou symbolique.
2 0
E v a c u e r p iè c e u s in é e
p iè c e é v a c u é e
2 0
S o r tir tig e v é r in
tig e s o r tie
2 0
V +
ts
2 0
O 0 ,2
I1 ,0
Figure 13.48 – Exemple illustrant les différents points de vue
13.14.3
Point de vue Partie Commande ( P.C.)
C’est le point de vue de l’automaticien, encore appelé point de vue réalisateur. L’observateur s’implique dans le fonctionnement de la P.C. et décrit les ordres que cette dernière
doit émettre pour obtenir les effets attendus au niveau de la P.O. Dans cette description,
on fera apparaître tous les signaux émis par la P.O. ou l’opérateur à destination de la P.C.
ainsi que toutes les fonctions gérées de manière interne ( Tempo, comptage,....).
D’un point de vue P.C., deux descriptions sont envisageables : soit on considère la commande des préactionneurs en fonction des signaux émis par les détecteurs, soit on considère
les signaux d’entrée/sortie propres à une technologie de partie commande.
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
13.14 Différents points de vue
165
Remarque 9
Plusieurs GRAFCET hiérarchisés et coordonnés permettent de décrire un système :
— GRAFCET de production normale (un ou plusieurs).
— GRAFCET de conduite qui gère les différents modes de marche issus du GEMMA.
— GRAFCET de sûreté qui gère les arrêts de sécurité issus du GEMMA.
En plus du GRAFCET de sureté, certaines sécurités dites cablées font l’objet d’un traitement purement combinatoire.
Figure 13.49 – Organisation des différents niveaux d’analyse
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166
Sciences Industrielles pour l’Ingénieur
Chapitre 13 - Le Grafcet