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Scanning the Pharaohs par Zahi Hawass et Saha N. Saleem

« Scanning the Pharaohs : CT Imaging of the New Kingdom Royal Mummies », American University Press of Cairo, 2016, par Zahi Hawass et Saha N. Saleem. Book review in VOLUMEN : Revue d'études antiques n° 22-24, 2020-2021, pp. 295-300.

Revue d’études antiques de l’asbl ROMA Epidémies durant l’Antiquité Destruction de statues dans les civilisations anciennes Epidémies durant l’Antiquité Destruction de statues dans les civilisations anciennes Revue d’études antiques de l’asbl ROMA Photo de couverture : Haut-relief de l’arc de Septime Sévère à Lepcis Magna. Septime Sévère avec ses deux fils Caracalla et Géta. La plupart des représentations et noms de Géta furent détruits par Caracalla. Musée de Tripoli. Photo de Sébastien Polet. Impression : Ciaco (Rue de Rodeuhaie, 27 – B-1348 Louvain-la-Neuve) : D/2021/15.030/01 ISSN : 2031-1206 294 COMPTES RENDUS Z. HAWASS, S.N. SALEEM, Scanning the Pharaohs: CT Imaging of the New Kingdom Royal Mummies, Le Caire, The American University in Cairo Press, 2016, 336 p. (ISBN 13 : 978-9774166730). Le livre Scanning the Pharaohs : CT Imaging of the New Kingdom Royal Mummies, a été écrit par l’égyptologue Zahio Hawass et le Dr Saha N. Saleem, professeur de radiologie à l’Université du Caire. Comportant 336 pages, il comporte, en début d’ouvrage la liste des tableaux, un avantpropos, les remerciements, une chronologie et l’introduction. Viennent ensuite treize chapitres clôturés par un appendice listant les momies royales conservées au Musée Égyptien du Caire, le glossaire, le crédit photographique, les abréviations, les notes de fin d’ouvrage, la bibliographie et un index général. Le chapitre 1 présente les conditions dans lesquelles les momies royales ont été étudiées et radiographiées ainsi que les procédés technologiques qui ont permis de réaliser leur 295 étude. Cette partie est parfois un peu compliquée en raison des termes techniques employés, mais nécessaire. Et l’on note un vrai souci de la part des auteurs de rendre compréhensible le langage scientifique employé. Le chapitre 2 nous plonge dans l’histoire des cachettes royales. Il débute par le contexte historico-économique antique qui va aboutir à des pillages successifs dans la Vallée des Rois et à la décision des Grands Prêtres d’Amon, qui règnent alors sur le pays, de sauver un maximum de dépouilles royales en les exhumant et les restaurant si besoin était, avant de les cacher dans des tombes qu’ils espéraient demeurer inviolées pour l’éternité. Passionnant, ce chapitre raconte également les dessous des découvertes des tombes DB 320 de Deir el-Bahari et KV 35. Le chapitre suivant porte sur la découverte de la momie identifiée à la reine Hatchepsout et sur l’examen des momies de sa famille. Il comprend également un récapitulatif de la vie de la souveraine et évoque ses deux tombeaux : le premier réalisé quand elle était reine, le second, quand elle devint pharaon. Le chapitre comporte également une étude des possibles momies d’Hatchepsout. On ne peut manquer de s’interroger à propos d’une question non abordée : pourquoi n’y a-t-il pas eu de comparatif de l’ADN de la momie identifiée à celle de la reine avec ceux des momies supposées de Thoutmosis Ier et de Thoutmosis II ? Ce point aurait permis, de façon certainement définitive, de faire la lumière sur les identités 296 (supposées) des uns et des autres. On regrettera également que des études quasi systématiques des momies candidates à une identification avec Hatchepsout aient été présentées, mais qu’elles aient omis la momie KV60B (elle aussi candidate avancée), alors même que la momie de la nourrice de la reine, dont l’identification n’a jamais été remise en question (à juste titre puisque les preuves sont formelles à son sujet), est présentée dans une analyse détaillée. À noter que parfois, les conclusions des auteurs vont trop loin : l’absence de preuves ne constitue pas une preuve en soi. Le chapitre 4 se penche sur une sélection de momies de la famille royale datées du milieu à la fin de la XVIIIe dynastie (~ 1400-1290 avant notre ère) : Youya et Thouya, les parents de la reine Tiyi et beaux-parents d’Amenhotep III ; ce dernier ; la momie surnommée Elder Lady dont on sait aujourd’hui qu’il s’agit de la reine Tiyi ; la momie appelée Younger Lady, formellement identifiée comme étant la mère de Toutânkhamon ; et la momie à l’état de squelette de la tombe KV 55, à laquelle on attribue aujourd’hui, également de façon assurée, l’identité d’Amenhotep IV, futur Akhenaton, fils d’Amenhotep III et de Tiyi. On appréciera le détail des analyses de chaque momie. Le chapitre 5 porte sur Toutânkhamon. Il rappelle les dommages terribles et irrémédiables causés à la momie par Howard Carter et son équipe (arrachage de la tête et démembrement) puis s’intéresse à la qualité de la 297 momification effectuée, aux pathologies relevées avant de se pencher sur les causes de la mort possibles. Le chapitre 6 s’intéresse aux deux momies miniatures découvertes dans la tombe de Toutânkhamon. Bien que le titre du chapitre indique « The 2 fetuses », il est démontré dans le chapitre que le plus âgé des deux avait atteint les neuf mois lunaires et qu’il s’agissait d’un nouveau-né ou mort-né arrivé à terme. Une première partie établit les conclusions de Douglas Derry à l’origine de l’étude originale des corps en 1932 quand la suivante expose les conclusions auxquelles est parvenue l’équipe médicale qui réexamina les corps en 2008. Le chapitre 7 se penche sur la famille de Toutânkhamon en commençant par lister toutes les théories émises sur les parents du jeune roi. Puis il établit les momies de l’entourage du roi aux identités identifiées avec certitude avant de lister celles qui sont sujettes à hypothèses. Ces bases posées, s’ensuivent les résultats des analyses génétiques effectuées sur un groupe de neuf personnes censées être toute de la famille plus ou moins éloignée de Toutânkhamon. Le chapitre 8 livre les deux identifications à ce jour suggérées par divers spécialistes concernant la possible momie de Nefertiti : Young Lady (KV 35) et KV 21B. Suit un focus d’une page sur la reine Moutnedjemet, sœur (supposée) de Nefertiti et épouse d’Horemheb. Elle fut 298 inhumée dans la tombe de son mari à Saqqarah. Son corps fut étudié mais a aujourd’hui disparu, ce qui empêche toute analyse ADN qui se serait révélée fort précieuse pour établir l’identité de la momie de Nefertiti. Le chapitre 9 s’intéresse plus particulièrement aux momies de Sethy Ier, Ramsès II et Merenptah avec un focus sur l’identité du pharaon de l’Exode. Le chapitre 10 se penche en détails sur Ramsès III, sa vie, les événements majeurs de son règne, ainsi que sur ce que les textes nous disent de sa mort et ce que révèle sa momie. Le chapitre s’intéresse également à la momie de l’inconnu E, soupçonné d’être Pentaour, fils de Ramsès III, impliqué dans le complot de harem ourdi par sa mère, la reine Tiyi II, pour le mettre sur le trône. Le chapitre 11 récapitule les techniques de momification royales de la XVIIIe à la XXe dynastie avec huit tableaux récapitulatifs intéressants, en particulier celui qui récapitule, personnage royal par personnage royal, l’âge au décès estimé, la taille ainsi que des observations générales sur la momification et l’état de conservation du corps. Le chapitre 12 présente les amulettes, figurines funéraires et autres objets découverts sur les momies royales avec des tableaux. Le chapitre 13 récapitule les travaux de reconstruction faciale réalisés sur plusieurs pharaons. 299 On aurait souhaité un ouvrage plus complet encore sur le sujet et comprendre pourquoi cette étude avait écarté certaines momies royales de la période étudiée dans ce livre. Celui-ci demeure toutefois un livre très utile, relativement facile à utiliser et une source précieuse pour qui s’intéresse aux momies royales du Nouvel Empire (surtout du début et du milieu de la période). Amandine Marshall 300 TABLE DES MATIÈRES Merci à nos mécènes p. 5 Editorial p. 7 SECTION I : ÉPIDÉMIES DURANT L’ANTIQUITÉ A. DISTRIBUÉ, Regards contemporains sur deux antiques maladies : la peste et la dysenterie p. 13 J. HÉBRARD, Une théorie en germe ? Les « intuitions » des Grecs sur les maladies contagieuses p. 31 M. WATTELLE, La « pestilence annuelle » : des émissaires de Sekhmet aux souffles-morbides, une épidémie entre mythe et réalité p. 61 301 SECTION II : DESTRUCTION DE STATUES DANS LES CIVILISATIONS ANCIENNES F. MANOUSSOU, La mutilation des hermès et des hermocopides p. 101 P. GEOFFRET, La chute des idoles dans l’Évangile du pseudoMatthieu p. 121 L. BATTINI, Détruire les monuments pour annihiler l’être : le cas de l’ancienne Mésopotamie p. 131 SECTION III : VARIA M. VILLETARD, Campus et Paideia : à la recherche des espaces à vocation culturelle dans les campi p. 189 A. MARSHALL, La mort de Cléopâtre : retour sur la construction d’un mythe, entre fantasmes et mensonges antiques p. 229 E. DHÉRIN, Évolution et représentation du concept de la colère : du latin ira au français colère p. 251 Bibliographie thématique sélective : Le règne de Mérenptah (XIXe dynastie égyptienne) p. 279 302 Comptes rendus p. 293  P. MEYRAT, Les papyrus magiques du Ramesseum : Recherches sur une bibliothèque privée de la fin du Moyen Empire  Z. HAWASS, S.N. SALEEM, Scanning the Pharaohs: CT Imaging of the New Kingdom Royal Mummies  G. KILLEN, Ancient Egyptian Furniture  S.B. POMEROY, Spartan Woman  B.-P. MOLIN, Astérix, les peuples antiques expliqués  B. LEVICK, Julia Domna. Syrian empress  A. MARSHALL, Atlantide. Un mythe de l’Egypte antique ? Calendrier Expositions Préhistoire et protohistoire Egypte Proche-Orient Monde grec et romain Etruscologie Divers p. 323 Table des matières p. 335 Volumen, revue d’études antiques : les numéros précédents p. 339 303 304 L’asbl ROMA a été fondée en mars 2008 par des jeunes diplômés en Histoire, Archéologie et Orientalisme, dans le but de valoriser les civilisations de l’Antiquité méditerranéenne et proche-orientale. A travers une approche pluridisciplinaire, nous proposons à chacun de découvrir les civilisations romaine, grecque, égyptienne et copte, phénicienne et punique, étrusque, sumérienne, perse, akkadienne, hittite, de l’Orient hellénistique, libyque, … La revue annuelle Volumen est l’un des outils développés par l’asbl ROMA dès septembre 2008 pour permettre l’étude et la mise en valeur des civilisations antiques auprès du public. ISSN : 2031-1206 305