Revue d’études antiques de l’asbl ROMA
Epidémies durant l’Antiquité
Destruction de statues dans les
civilisations anciennes
Epidémies durant l’Antiquité
Destruction de statues dans les
civilisations anciennes
Revue d’études antiques de l’asbl ROMA
Photo de couverture : Haut-relief de l’arc de Septime Sévère à Lepcis
Magna. Septime Sévère avec ses deux fils Caracalla et Géta. La plupart
des représentations et noms de Géta furent détruits par Caracalla.
Musée de Tripoli. Photo de Sébastien Polet.
Impression : Ciaco (Rue de Rodeuhaie, 27 – B-1348 Louvain-la-Neuve) :
D/2021/15.030/01
ISSN : 2031-1206
294
COMPTES RENDUS
Z. HAWASS, S.N. SALEEM, Scanning the Pharaohs: CT
Imaging of the New Kingdom Royal Mummies, Le Caire,
The American University in Cairo Press, 2016, 336 p.
(ISBN 13 : 978-9774166730).
Le livre Scanning the Pharaohs : CT
Imaging of the New Kingdom Royal
Mummies, a été écrit
par
l’égyptologue Zahio Hawass et le
Dr Saha N. Saleem, professeur de
radiologie à l’Université du Caire.
Comportant
336
pages,
il
comporte, en début d’ouvrage la
liste des tableaux, un avantpropos, les remerciements, une
chronologie et
l’introduction. Viennent ensuite treize chapitres clôturés
par un appendice listant les momies royales conservées au
Musée Égyptien du Caire, le glossaire, le crédit
photographique, les abréviations, les notes de fin
d’ouvrage, la bibliographie et un index général.
Le chapitre 1 présente les conditions dans lesquelles les
momies royales ont été étudiées et radiographiées ainsi que
les procédés technologiques qui ont permis de réaliser leur
295
étude. Cette partie est parfois un peu compliquée en raison
des termes techniques employés, mais nécessaire. Et l’on
note un vrai souci de la part des auteurs de rendre
compréhensible le langage scientifique employé.
Le chapitre 2 nous plonge dans l’histoire des cachettes
royales. Il débute par le contexte historico-économique
antique qui va aboutir à des pillages successifs dans la
Vallée des Rois et à la décision des Grands Prêtres d’Amon,
qui règnent alors sur le pays, de sauver un maximum de
dépouilles royales en les exhumant et les restaurant si
besoin était, avant de les cacher dans des tombes qu’ils
espéraient demeurer inviolées pour l’éternité. Passionnant,
ce chapitre raconte également les dessous des découvertes
des tombes DB 320 de Deir el-Bahari et KV 35.
Le chapitre suivant porte sur la découverte de la momie
identifiée à la reine Hatchepsout et sur l’examen des
momies de sa famille. Il comprend également un
récapitulatif de la vie de la souveraine et évoque ses deux
tombeaux : le premier réalisé quand elle était reine, le
second, quand elle devint pharaon. Le chapitre comporte
également une étude des possibles momies d’Hatchepsout.
On ne peut manquer de s’interroger à propos d’une
question non abordée : pourquoi n’y a-t-il pas eu de
comparatif de l’ADN de la momie identifiée à celle de la
reine avec ceux des momies supposées de Thoutmosis Ier et
de Thoutmosis II ? Ce point aurait permis, de façon
certainement définitive, de faire la lumière sur les identités
296
(supposées) des uns et des autres. On regrettera également
que des études quasi systématiques des momies candidates
à une identification avec Hatchepsout aient été présentées,
mais qu’elles aient omis la momie KV60B (elle aussi
candidate avancée), alors même que la momie de la
nourrice de la reine, dont l’identification n’a jamais été
remise en question (à juste titre puisque les preuves sont
formelles à son sujet), est présentée dans une analyse
détaillée. À noter que parfois, les conclusions des auteurs
vont trop loin : l’absence de preuves ne constitue pas une
preuve en soi.
Le chapitre 4 se penche sur une sélection de momies de la
famille royale datées du milieu à la fin de la XVIIIe dynastie
(~ 1400-1290 avant notre ère) : Youya et Thouya, les parents
de la reine Tiyi et beaux-parents d’Amenhotep III ; ce
dernier ; la momie surnommée Elder Lady dont on sait
aujourd’hui qu’il s’agit de la reine Tiyi ; la momie appelée
Younger Lady, formellement identifiée comme étant la
mère de Toutânkhamon ; et la momie à l’état de squelette
de la tombe KV 55, à laquelle on attribue aujourd’hui,
également de façon assurée, l’identité d’Amenhotep IV,
futur Akhenaton, fils d’Amenhotep III et de Tiyi. On
appréciera le détail des analyses de chaque momie.
Le chapitre 5 porte sur Toutânkhamon. Il rappelle les
dommages terribles et irrémédiables causés à la momie par
Howard Carter et son équipe (arrachage de la tête et
démembrement) puis s’intéresse à la qualité de la
297
momification effectuée, aux pathologies relevées avant de
se pencher sur les causes de la mort possibles.
Le chapitre 6 s’intéresse aux deux momies miniatures
découvertes dans la tombe de Toutânkhamon. Bien que le
titre du chapitre indique « The 2 fetuses », il est démontré
dans le chapitre que le plus âgé des deux avait atteint les
neuf mois lunaires et qu’il s’agissait d’un nouveau-né ou
mort-né arrivé à terme. Une première partie établit les
conclusions de Douglas Derry à l’origine de l’étude
originale des corps en 1932 quand la suivante expose les
conclusions auxquelles est parvenue l’équipe médicale qui
réexamina les corps en 2008.
Le chapitre 7 se penche sur la famille de Toutânkhamon en
commençant par lister toutes les théories émises sur les
parents du jeune roi. Puis il établit les momies de
l’entourage du roi aux identités identifiées avec certitude
avant de lister celles qui sont sujettes à hypothèses. Ces
bases posées, s’ensuivent les résultats des analyses
génétiques effectuées sur un groupe de neuf personnes
censées être toute de la famille plus ou moins éloignée de
Toutânkhamon.
Le chapitre 8 livre les deux identifications à ce jour
suggérées par divers spécialistes concernant la possible
momie de Nefertiti : Young Lady (KV 35) et KV 21B. Suit un
focus d’une page sur la reine Moutnedjemet, sœur
(supposée) de Nefertiti et épouse d’Horemheb. Elle fut
298
inhumée dans la tombe de son mari à Saqqarah. Son corps
fut étudié mais a aujourd’hui disparu, ce qui empêche toute
analyse ADN qui se serait révélée fort précieuse pour
établir l’identité de la momie de Nefertiti.
Le chapitre 9 s’intéresse plus particulièrement aux momies
de Sethy Ier, Ramsès II et Merenptah avec un focus sur
l’identité du pharaon de l’Exode.
Le chapitre 10 se penche en détails sur Ramsès III, sa vie, les
événements majeurs de son règne, ainsi que sur ce que les
textes nous disent de sa mort et ce que révèle sa momie. Le
chapitre s’intéresse également à la momie de l’inconnu E,
soupçonné d’être Pentaour, fils de Ramsès III, impliqué
dans le complot de harem ourdi par sa mère, la reine Tiyi II,
pour le mettre sur le trône.
Le chapitre 11 récapitule les techniques de momification
royales de la XVIIIe à la XXe dynastie avec huit tableaux
récapitulatifs intéressants, en particulier celui qui
récapitule, personnage royal par personnage royal, l’âge au
décès estimé, la taille ainsi que des observations générales
sur la momification et l’état de conservation du corps.
Le chapitre 12 présente les amulettes, figurines funéraires et
autres objets découverts sur les momies royales avec des
tableaux.
Le chapitre 13 récapitule les travaux de reconstruction
faciale réalisés sur plusieurs pharaons.
299
On aurait souhaité un ouvrage plus complet encore sur le
sujet et comprendre pourquoi cette étude avait écarté
certaines momies royales de la période étudiée dans ce
livre. Celui-ci demeure toutefois un livre très utile,
relativement facile à utiliser et une source précieuse pour
qui s’intéresse aux momies royales du Nouvel Empire
(surtout du début et du milieu de la période).
Amandine Marshall
300
TABLE DES MATIÈRES
Merci à nos mécènes
p. 5
Editorial
p. 7
SECTION I : ÉPIDÉMIES DURANT L’ANTIQUITÉ
A. DISTRIBUÉ, Regards contemporains sur deux antiques
maladies : la peste et la dysenterie
p. 13
J. HÉBRARD, Une théorie en germe ? Les « intuitions » des Grecs
sur les maladies contagieuses
p. 31
M. WATTELLE, La « pestilence annuelle » : des émissaires de
Sekhmet aux souffles-morbides, une épidémie entre mythe et
réalité
p. 61
301
SECTION II : DESTRUCTION DE STATUES DANS LES
CIVILISATIONS ANCIENNES
F. MANOUSSOU, La mutilation des hermès et des hermocopides
p. 101
P. GEOFFRET, La chute des idoles dans l’Évangile du pseudoMatthieu
p. 121
L. BATTINI, Détruire les monuments pour annihiler l’être : le cas
de l’ancienne Mésopotamie
p. 131
SECTION III : VARIA
M. VILLETARD, Campus et Paideia : à la recherche des espaces à
vocation culturelle dans les campi
p. 189
A. MARSHALL, La mort de Cléopâtre : retour sur la construction
d’un mythe, entre fantasmes et mensonges antiques
p. 229
E. DHÉRIN, Évolution et représentation du concept de la colère :
du latin ira au français colère
p. 251
Bibliographie thématique sélective : Le règne de Mérenptah (XIXe
dynastie égyptienne)
p. 279
302
Comptes rendus
p. 293
P. MEYRAT, Les papyrus magiques du Ramesseum :
Recherches sur une bibliothèque privée de la fin du Moyen
Empire
Z. HAWASS, S.N. SALEEM, Scanning the Pharaohs:
CT Imaging of the New Kingdom Royal Mummies
G. KILLEN, Ancient Egyptian Furniture
S.B. POMEROY, Spartan Woman
B.-P. MOLIN, Astérix, les peuples antiques expliqués
B. LEVICK, Julia Domna. Syrian empress
A. MARSHALL, Atlantide. Un mythe de l’Egypte
antique ?
Calendrier
Expositions
Préhistoire et protohistoire
Egypte
Proche-Orient
Monde grec et romain
Etruscologie
Divers
p. 323
Table des matières
p. 335
Volumen, revue d’études antiques : les numéros précédents
p. 339
303
304
L’asbl ROMA a été fondée en mars 2008 par des jeunes diplômés en
Histoire, Archéologie et Orientalisme, dans le but de valoriser les
civilisations de l’Antiquité méditerranéenne et proche-orientale.
A travers une approche pluridisciplinaire, nous proposons à chacun de
découvrir les civilisations romaine, grecque, égyptienne et copte,
phénicienne et punique, étrusque, sumérienne, perse, akkadienne,
hittite, de l’Orient hellénistique, libyque, …
La revue annuelle Volumen est l’un des outils développés par
l’asbl ROMA dès septembre 2008 pour permettre l’étude et la mise en
valeur des civilisations antiques auprès du public.
ISSN : 2031-1206
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