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Ce que sont les écologistes et l

Que les « écolos » n'aient rien à voir avec l'écologie qui est une science au carrefour de nombreuses autres (agronomie, physique, géologie, science des systèmes…) est une évidence qui, à leurs premières mesures, apparaît même aux aveugles : massacre par éoliennes, multiplication des centrales au charbon, mesures parcellaires et idéologiques incapables d'appréhender un système d'ensemble, volonté de détruire et de punir. Un scientifique de l'écologie est un écologue et non un « écologiste ». Les « écolos » sont des urbains demi-instruits de centre-ville qui ne connaissent rien de la nature. Ils sont obsédés par des sujets sociétaux : le migrant sans patrie ni frontières, la négation de la différence sexuée, les conflits de races, un relativisme pathologique, l'apologie de la racaille, ils sont en fait des nihilistes. Ils haïssent l'histoire de France, tout ce qui fait son identité et sa puissance. Ils se sont jurés d'accélérer la désindustrialisation du pays. Ils veulent le Rien. S'ils étaient instruits on pourrait leur prêter cette formule de Hegel « la chouette de Minerve ne prend son envol qu'à la tombée de la nuit » et l'idée qu'il faut l'effondrement pour faire renaître un monde parfait. Mais, instruits, ils ne le sont pas et, nous, qui les combattons, le sommes, et pouvons considérer que, du tréfonds du néant où nous plongent ces nihilistes, il est temps que la chouette de Minerve 1 vienne nous éclairer pour en sortir.

Ce que sont les écologistes et l’écologie qu’il nous faut Par Salomon Couderc Que les « écolos » n’aient rien à voir avec l’écologie qui est une science au carrefour de nombreuses autres (agronomie, physique, géologie, science des systèmes…) est une évidence qui, à leurs premières mesures, apparaît même aux aveugles : massacre par éoliennes, multiplication des centrales au charbon, mesures parcellaires et idéologiques incapables d’appréhender un système d’ensemble, volonté de détruire et de punir. Un scientifique de l’écologie est un écologue et non un « écologiste ». Les « écolos » sont des urbains demi- instruits de centre-ville qui ne connaissent rien de la nature. Ils sont obsédés par des sujets sociétaux : le migrant sans patrie ni frontières, la négation de la différence sexuée, les conflits de races, un relativisme pathologique, l’apologie de la racaille, ils sont en fait des nihilistes. Ils haïssent l’histoire de France, tout ce qui fait son identité et sa puissance. Ils se sont jurés d’accélérer la désindustrialisation du pays. Ils veulent le Rien. S’ils étaient instruits on pourrait leur prêter cette formule de Hegel « la chouette de Minerve ne prend son envol qu’à la tombée de la nuit » et l’idée qu’il faut l’effondrement pour faire renaître un monde parfait. Mais, instruits, ils ne le sont pas et, nous, qui les combattons, le sommes, et pouvons considérer que, du tréfonds du néant où nous plongent ces nihilistes, il est temps que la chouette de Minerve1 vienne nous éclairer pour en sortir. Comprendre le nihilisme Dans une conférence faite aux États-Unis en 19412, le philosophe Leo Strauss analysait le nihilisme comme le rejet des principes de la civilisation, ce qui suppose que les nihilistes les connaissent. Et les écolos demi-instruits les connaissent suffisamment pour les détester. Le nihilisme est un luxe de riche. Le pauvre aspire à la civilisation, pas à la détruire. Le civilisé - nous – se retrouve dans une position inconfortable : celle de conservateur. Il demande à voir, avant d’adopter toute proposition nouvelle, si c’est mieux qu’avant ou pas. Il demande à voir si c’est un progrès de pouvoir louer le ventre des femmes et de sélectionner les embryons pour faire des bébés parfaits et sur-mesure et de tuer ceux qui ne conviennent pas. Les nihilistes considèrent que tout changement qui détruit le passé est un progrès. Le nihiliste se proclame progressiste et prétend refouler le civilisé dans la caverne du conservatisme. Or, la civilisation est le processus qui vise à faire de l’homme un citoyen de la cité et non un esclave, un être policé et non une racaille. C’est un processus graduel fait de délibérations et de choix. Il faut bien sûr nous interroger pourquoi cet idéal de civilisation ne séduit plus. Leo Strauss y apportait une réponse en 1941, apogée de la déferlante nihiliste qui accoucha du nazisme et du fascisme : « je me demande si le fait que l’homme occidental a perdu beaucoup de sa fierté antérieure, la fierté tranquille et appropriée d’être civilisé n’est pas au fondement du manque actuel de résistance au nihilisme ». Le nihilisme est le désir d’anéantir le monde actuel et ses potentialités, un désir qui ne s’accompagne d’aucune idée claire de ce qu’il veut mettre à la place, au-delà des vélos et des trottinettes. Il faut convenir que le monde actuel ne nous donne pas satisfaction et nous avons des raisons d’être tentés par le « c’était mieux avant », du temps où il y avait une école qui enseignait, des universités qui étaient le temple de la culture, une recherche qui pouvait rechercher, la langue française – à laquelle les écolos nihilistes ont déclaré la guerre – qui était un outil de rayonnement et d’émancipation culturelle universel. L’Occident s’effondre sous son culte du profit, de l’utilitarisme et de l’individualisme, la France désindustrialisée devient l’ombre d’elle-même n’offrant plus que ses paysages – en cours de destruction par les éoliennes – à la contemplation de touristes étrangers. Au fond de nous, nous nous disons que l’Occident, son arrogance, ses leçons de droits de l’homme assaisonnées des « bombardements 1 Symbole de la connaissance, de la sagesse, de la perspicacité et de l'érudition dans la mythologie grecque 2 « Nihilisme et Politique », Leo Strauss, Rivages, 2001 humanitaires », ne l’aura pas volé. Le problème est que si la maison s’effondre nous sommes dedans et que nous ne sommes pas obligés d’attendre un nouveau juin 40 civilisationnel pour entreprendre la reconquête. Un Front antipopulaire Avant de se lancer dans la reconquête, commençons par comprendre la menace. Dans son verbiage, le gauchisme n’a cessé de parler de « convergence des luttes ». Reconnaissons au gouvernement qu’il a réussi un coup de maître : il a réussi la convergence des écolos, des islamistes, de la racaille, du féminisme hystérique qui condamne sur présomption, des commandos des auto-dénommés « antifas », de la nébuleuse des organisations pro-migrants, du P « S », des restes du P C F, de la FI et des députés LREM, dans un vaste Front Antipopulaire. Son programme : PMA, GPA, LGBTQI+++, immigration et migrants pour une main d’œuvre peu chère et sans droits sociaux, haine de la police, fascination pour la criminalité. Cette dernière a toujours fasciné la bourgeoisie. "Dandy du crime", Pierre-François Lacenaire, fils de grand bourgeois devenu truand, fascina la bourgeoisie et des générations d’intellectuels par son talent littéraire qu’il exprima dans son œuvre ouvertement nihiliste jusqu’à son exécution en 1836. Dans les périodes critiques où leur autorité est mise en cause, les possédants n’ont jamais hésité à s’allier avec la pire racaille. Marx y a très tôt vu leurs meilleurs alliés Des roués désargentés aux moyens d’existence douteux, et à l’origine tout aussi douteuse, des rejetons dépravés et aventureux de la bourgeoisie, des vagabonds, des soldats limogés, des détenus libérés, des forçats évadés des galères, des escrocs, des saltimbanques, des lazzaroni, des pickpockets, des joueurs de bonneteau, des joueurs, des maquereaux, des tenanciers de bordels, des portefaix, des littérateurs, des tourneurs d’orgue, des chiffonniers, des rémouleurs, des rétameurs, des mendiants, bref, toute la masse indéterminée, dissolue, ballottée et flottante, que les Français appellent la « bohème »3. De la famille Traoré aux « sans-papiers » qui manifestent impunément en période d’interdiction, à la criminalité des bandes rebaptisée « incivilité », nous avons le nouveau visage de cette racaille qui a formé les troupes de chocs du fascisme italien et des SA nazis. Le Front Antipopulaire, dont les écolos-nihilistes sont le ciment, est multifacette : une facette cool avec des écolos branchés en trottinettes, et d’autres, radicales, prétendant interdire toute contestation, comme madame Claire Nouvian, lors de la campagne des élections européennes, demandant d’interdire d’antenne les climatosceptiques et de faire condamner l’expression de ce scepticisme tout comme le négationnisme des crimes du nazisme. Interdire est leur obsession : la patrouille de France à Lyon, le Tour de France à Rennes, la cigarette à Bordeaux. Cette pulsion totalitaire et liberticide est, quand il faut, renforcée en actes par les actions violentes des antifas et des racialistes. Ecologisme et fascisme L’emploi désordonné du terme « facho » par les écolos-nihilistes pour disqualifier quiconque contredit leurs caprices, veut faire croire à un danger de retour du fascisme, vieille stratégie montée par le Président Mitterrand qui a fonctionné à merveille, mais se dégonfle aujourd’hui comme une baudruche. Le mépris manifesté par les élus écolos des grandes villes - par la perversion d’élections qui n’en furent pas - envers les victimes assassinées par les racailles atteste de cette fascination pour la violence et le crime. Aucune compassion, même hypocrite, pour les victimes. Ils sont allés jusqu’à assimiler la marche blanche de Bayonne à un défilé du Klu Klux Klan ! Le vote en catimini un samedi d’août à 4 heures du matin par 60 députés d’une loi autorisant l’euthanasie de l’enfant à naître jusqu’au 9° mois, sous le prétexte fourre-tout de « détresse psycho-sociale », est l’illustration de leur mépris de toute légitimité démocratique et de la vie humaine. La crise actuelle n’est-elle qu’une crise de gosse de riche mal élevé ou est-elle annonciatrice d’une fascisation d’un monde en crise ? Les demi-instruits seraient bien en peine de donner une définition du fascisme et de l’extrême droite, sans parler du régime de Vichy dont Edwy Plenel voit la résurrection 3 Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852), Karl Marx dans chaque réaction populaire à leur domination, ignorants qu’ils sont que ce régime a été mis en place par la Chambre d’un Front Populaire et le Parti socialiste dont le groupe parlementaire a voté à 71% les pleins pouvoirs à Pétain et l’abolition de la République. Du fascisme, le Front Antipopulaire a beaucoup de caractéristiques : fanatisme, violence envers tout opposant, exclusion professionnelle et sociale, idéologie totalitaire, soutien des grandes entreprises et affairistes de toutes sortes. S’il est tentant de leur renvoyer le qualificatif, il faut éviter de tomber dans un syllogisme à la Desproges « L’ennemi croit que l’ennemi c’est nous alors que l’ennemi c’est lui ». Le fascisme, historiquement, est né du nihilisme, courant qui prit sa source à la fin du XIX° siècle dans le rejet romantique, principalement en Allemagne, de la destruction de la nature et des cadres de vie traditionnels par la civilisation industrielle. Tout a commencé par des groupes de jeunes gens, les Oiseaux migrateurs (WanderVogel), parcourant les campagnes et campant autour du feu de camp pour retrouver l’âme du peuple allemand. Rien de blâmable là-dedans, mais sous l’influence des courants néoromantiques attachés aux thématiques du "sang et du sol", du retour à la terre des ancêtres nordiques pour retrouver une vie saine, purgée des vicissitudes du monde contemporain qui affaibliraient la "race germanique", le mouvement évolua vers le pangermanisme, l’antisémitisme et le militarisme pour devenir la source d’inspiration des Hitlerjugend. Le nazisme, précisément, vota la première loi écologiste de l’histoire contemporaine, la loi du 24 novembre 1933 sur la protection des animaux qui fut suivie de nombreuses autres. L’idée sous-jacente ? La nature est bonne, l’homme est mauvais et seule une minorité éclairée a droit de cité, les « surhommes ». Ce que soutiennent les courants de la deep ecology et de l’écofascisme du Finlandais Pentti Linkola4: l’homme n’est qu’un élément d’un tout, un élément surabondant qui doit être réduit pour sauvegarder une pureté originelle. La démocratie ne pourra y parvenir et seule la dictature pourra imposer la sauvegarde de la planète en réduisant la population par un eugénisme strict. Les opposants, le journaliste indigéniste Taha Bouhafs le dit clairement à propos d Eric Zemmour, sont des « soushommes » qui doivent être privés de leurs droits. La continuité avec le nazisme est aussi celle des hommes : August Haußleiter fut un des compagnons de Hitler lors de sa tentative de putsch de 1922 et journaliste sous le III° Reich. Continuant à militer à l’extrême droite après 1945, il reprit la tradition du romantisme allemand qui remettait en cause la civilisation et la modernité industrielle, dans la double continuité des cercles intellectuels de droite de la République de Weimar et du mouvement de protection de la nature du tournant du siècle. Par ce retour aux sources, Haußleiter fut l’une des forces de la droite qui participèrent à l’initiation du parti vert ouestallemand, Die Grünen. Cette idée de pureté est au fondement de la loi bioéthique autorisant l’euthanasie prénatale des êtres non désirables, se retrouve dans la revendication de Madame Taubira de n’autoriser les transfusions sanguines aux Guyanais qu’avec du sang guyanais, réminiscence de l’Ahnenerbe, l’institut pour la sauvegarde de l’héritage ancestrale, créé par H. Himmler. A quand l’euthanasie des indésirables par une nouvelle Aktion T45, une nouvelle « mort miséricordieuse » qu’on nous présenterait sans nul doute comme un « progrès de civilisation » ? La filiation entre idéologie écologiste et nazisme est claire, mais faut-il pour autant en inférer que les écologistes sont des nazis ? Ce serait faire preuve d’une mauvaise foi digne d‘un Laurent Joffrin déclarant Extraits de sin intervention à la réunion des Verts à Turku (Finlande) en juin 1985 : « nous devrons […] apprendre de l’histoire des mouvements révolutionnaires – les nationaux-socialistes, les staliniens finlandais, les nombreuses étapes de la révolution russe, les méthodes des Brigades Rouges – et oublier nos égos narcissiques … nous devrons former une organisation très stricte et disciplinée avec une politique clairement définie et astreignante, et de préférence avec des signes extérieurs uniformes. [Le membre] doit apprendre à endurcir son cœur si nécessaire. Nous devrons apprendre à ignorer les intérêts mineurs au profit des intérêts supérieurs. Nous devrons apprendre à être craints et haïs. […] Le mot “ doux ” doit être effacé du vocabulaire des Verts une fois pour toutes. […] [Nous avons besoin] d’une élite stricte avec une forte figure de leader » 4 5 L'aktion T4 est un véritable protocole d'élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939. Pour qualifier cette entreprise, on employa le mot de «gnadentod» soit par «mort infligée par pitié» ou «mort miséricordieuse» . que le vrai titre de la revue Front Populaire est « L’Observateur populaire »6. Il manque de sérieux ingrédients pour que nous ayons à faire à un véritable mouvement fasciste : Tout d’abord l’ancrage dans un courant intellectuel puissant. Contrairement à des contre-vérités répandues, le nazisme avait le soutien de courants importants de l‘intelligentsia allemande, les nazis n’étaient pas des crétins incultes, bien au contraire, mais puisaient leurs sources dans des grands noms de la philosophie, de l’histoire et de la science allemande. Même chose en Italie, avec entre autres, le futurisme de Marinetti. Ensuite, il manque un leader charismatique. Emmanuel Macron a bien tenté de créer un parti sans autre programme que le mouvement perpétuel vers « le progrès » - ce qui est le principe même d’un parti fasciste - mais il n’a réussi qu’à rameuter un conglomérat d’arrivistes médiocres, déjà en décomposition trois ans après sa création. Anne Hidalgo ? Yannick Jadot ? Ils en rêvent peut-être, mais restons sérieux. Enfin il lui manque un mouvement de masse. Dans l’Allemagne de 1932 et 1933, le militant libertaire Daniel Guérin a parcouru le pays a vélo, rencontrant la jeunesse dans les Auberges de jeunesse. Il y a noté que le national-socialisme avait de vraies causes – l’humiliation nationale, la misère, le chômage, la ruine des classes moyennes par le grand capital, la mort de la paysannerie – et que jeunes marxistes et jeunes nationaux-socialistes partageaient souvent le même idéal en n’y voyant pas la même issue. Le nazisme faisait rêver et entraînait l’adhésion du peuple. L’écologisme ne fait pas rêver. Il est cantonné à une petite bourgeoisie décadente des villes, sans souci de fin de mois et complètement coupé du peuple profond de la France périphérique qu’elle méprise copieusement, et qui se voit accablé de procès en racisme dès qu’il proteste contre les violences qu’il subit. L’écologisme ne vit que par son instrumentation par l’idéologie dominante promue par les oligarques et des politiciens à la recherche d’ersatz de pensée pour justifier de leur inutilité. Construire un avenir face au nihilisme Un écologue sérieux s’attaquerait aux réels problèmes d’une économie qui n’a plus de direction. Les mesures prises par les écolos-nihilistes sont inspirées uniquement par leur idéologie de désindustrialisation, de destruction et de punition du peuple. Ils ne proposent que des mesures parcellaires sans aucune vision d’ensemble des dérèglements de l’économie. Trottinettes et vélos ne procèdent d’aucune analyse des systèmes de transport, comme au Danemark par exemple. Paris se dote d’un « adjoint au quart d’heure », mais avoir accès à tous les services en moins d’un quart d’heure suppose une conception d’ensemble du système de vie urbain comme à Singapour qui a fixé comme contrainte à la conception de la ville pas plus de 45 minutes par jour de déplacement domicile lieu de travail. La science des systèmes nous apprend que la sur-optimisation d’un sous-ensemble aboutit à une sous- optimisation du tout. Les écolos-nihilistes ne proposent que des mesures qui ne s’attaquent qu’aux symptômes : ce n’est pas toujours absurde comme l’interdiction des sacs en plastique, mais cela ne s’attaque pas aux causes et au système économique qui les produit. La « lutte contre le changement climatique » est une absurdité promue de concert avec les vendeurs de gadgets : le changement climatique est une réalité de tout temps. On ne lutte pas contre une éruption volcanique : on anticipe ses causes, on innove pour les gérer afin de transformer une menace en avantage. La Chine, pays le plus pollué du monde, est un passe de devenir un leader en industries de dépollution. Les atteintes à l’environnement par une industrie sont à combattre mais sont des opportunités d’innovation tant sociale que technologique. L’absurdité des théories écologistes Mais surtout tout ce que disent les écolos et les propos alarmistes qu’ils tiennent sont faux. Michael Shellenberger a été pendant vingt ans un militant en vue de la cause écologiste et engagé à gauche pendant trente ans, mais il est avant tout un scientifique ce qui lui a permis de résister à l’emballement idéologique des mouvements écologistes qui annonçaient la fin de l’humanité avec le changement 6 Traduction de Volkisher Beobachter, titre du quotidien du parti nazi. climatique. Il vient de publier Apocalypse Never7 où il présente ses excuses pour les propos alarmistes qu’il a contribué à propager. « Au nom des écologistes du monde entier, je voudrais m’excuser formellement pour la peur climatique que nous avons créée au cours des 30 dernières années. Le changement climatique se produit. Ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est même pas notre problème environnemental le plus grave. » Il conclut que « l’anxiété, la dépression, et l’hostilité à la civilisation moderne sont largement à l’origine de l’alarmisme» et rétablit nombre de faits que lui permettent de fonder ses recherches et qui vont contre la propagande alarmiste des ONG écologistes8. Le but des écolos est de ramener l'humanité au "meilleur des mondes" d’un état de nature fantasmé qui tournerait le dos à deux siècles de développement technologique. Tout cela s’appuie sur un nombre impressionnant de stupidités proférées avec l’appui des médias: _Il faut sauver la planète même si pour cela, en suivant les préceptes de Pentti Likola, il faut sacrifier l'humanité ! Or, il y a plusieurs centaines de milliards de systèmes solaires dans notre galaxie contenant des planètes comme la nôtre ... et plusieurs centaines de milliards de galaxies dans l'univers visible ... et combien d'autres univers ? Sauver notre terre (si elle a besoin de nous pour cela) n'a de sens que parce qu'elle abrite l'humanité. Le vrai enjeu écologique est l'inverse : rendre la nature plus accueillante, de manière durable, pour l'homme. _La dimension de notre monde est finie, nos ressources ne sont donc pas illimitées. Non, dans une économie circulaire aux principes de fonctionnement symbiotiques tout étant recyclé, un monde limité peut fournir des ressources illimitées, à condition de ne rien jeter ! L'exception à cette absence de limites est l'énergie qui ne peut pas être recyclée selon le 2ème principe de la thermodynamique : c'est la seule vraie limite. Heureusement, nous avons le nucléaire qui nous ouvre la porte à une énergie peu chère quasiment infinie. On comprend mieux pourquoi les adeptes de la décroissance s'attaquent à cette filière énergétique. _Contre le nucléaire, industrie inépuisable et non polluante, ils soulèvent l’objection de déchets radioactifs à haute activité et à vie longue (les HAVL) pour lesquels aucune solution de stockage n’a été arrêtée. Or, avec le laser, "On peut réduire la radioactivité d'un million d'années à 30 minutes" déclare Gérard Mourou, prix Nobel de physique, qui peut développer cette solution. Mais pour cela, il faut faire les bons choix stratégiques, soit le contraire de ce que veulent les adeptes de la décroissance : le gouvernement va consacrer 50 milliards d'€ pour installer des moulins à vents partout en France qui défigureront nos paysages tandis que le budget du CNRS est de 3,3 milliards d'€. Si nous faisions les choix financiers inverses, en moins de 10 ans, nous aurions une réponse à ces problèmes. La sécurité des centrales peut aujourd’hui être quasi-absolue (autant que cela soit possible) avec les centrales de 4-ème génération à neutrons rapides avec comme combustible le thorium, qui ont besoin d'un faisceau de particules pour provoquer les réactions en chaîne. Quand le faisceau s'arrête, les réactions en chaîne s'arrêtent. A la recherche de la cause des causes Les désordres de notre monde viennent des théories de « la mondialisation heureuse » qui ont créé un système mondial où tout est connecté avec tout, qui nie ces éléments d’auto- régulation que sont les cultures, les traditions, les nations, les frontières, jusqu’aux différences entre les sexes, qui sont autant de cadres naturels d’auto-régulation. Ces multiples connexions ont accru la complexité du monde et de nos sociétés au point qu’elle ne soit plus pilotable. Sans souci du bien commun, la complexité sans but s’accroît rendant le système turbulent. L’archéologue et anthropologue Joseph Tainter9 montre que les sociétés n’ont eu alors d’autres solutions que de réduire leur taille pour les ramener à un niveau de 7 Harper Collins 30 juin 2020 8 Voir son texte en anglais sur The Global Warming Policy Forum https://www.thegwpf.com/forbes-censored- michaelshellenberger-here-is-his-full-apology/ 9 Joseph Tainter, L’effondrement des sociétés complexes, Paris, Le retour aux sources, 2013 complexité gérable. C’est ainsi que les grands empires ont disparu. Il ne faut pas conclure de la croissance de cette complexité qu'il faille réduire le monde à son village et refuser toute évolution. Tainter souligne qu’il y a une bonne complexité qui permet des rendements croissants en intégrant les technologies nouvelles dans la dynamique des systèmes qui deviennent des éco-systèmes capables de s’auto-réguler. En somme, les oligarques et leur mondialisation ont détruit la bonne complexité et ont créé de la mauvaise, dont la forme achevée est la mondialisation financière. Cet effondrement n’a rien d’inéluctable, contrairement à ce que croient les écolos millénaristes qui ne comprennent rien à la dynamique des écosystèmes. Dans tous les cas étudiés par Jared Diamond dans Effondrement10, il s’agit d’enchaînements d’erreurs humaines, de mauvaises décisions face à des phénomènes nouveaux et des chocs qui ont rendu les systèmes non résilients, incapables de faire face à un évènement qui aurait pu être banal. Jared Diamond montre que ces sociétés se sont effondrées parce qu’elles ont pris des décisions catastrophiques que rien ne les obligeait à prendre, si ce n’est l’incompréhension des phénomènes qu’elles ont elles-mêmes créés, comme la destruction des écosystèmes naturels par l’introduction de nouvelles espèces lors des colonisations. Une réforme intellectuelle et morale pour former de nouvelles élites Les tâches auxquelles nous devons nous attaquer sont les conséquences de cette situation en profitant de l’effondrement du système mondial en commençant par notre système national : la gestion des déchets, le gaspillage énergétique, la reconstruction d’une cohérence des territoires sacrifiés à la mégalomanie des métropoles, la qualité de vie dans les villes, le soutien au développement de la France rurale. Tout cela a une cause : une gestion exclusivement comptable à court terme qui ne prend pas en compte les conséquences à moyen long terme, dont les coûts sont considérables. On peut aujourd’hui prendre en compte ces coûts différés grâce aux outils numériques, qui n’ont pas en eux-mêmes des vertus thaumaturges mais qui, comme outils, peuvent permettre de concevoir de nouvelles organisations et de nouveaux procédés de production. Notre administration n’est pas dotée d’un système de comptabilité et de mesure de la performance d’une politique qui prenne en compte les coûts complets des décisions, pour comprendre que par exemple, la rentabilité du véhicule électrique doit intégrer les pollutions générées par sa fabrication, la production d’électricité par des centrales au charbon- après les décisions catastrophiques de fermeture de nos centrales nucléaires - et les coûts de recyclage des batteries. La crise sanitaire a montré l’absurdité quasi criminelle des politiques de réduction des coûts à l’hôpital. On ferme une maternité qui ne fait plus que 300 accouchements par an mais on ne mesure pas l’impact négatif de cette économie sur un territoire qui n’a plus de maternité et y trouve un nouveau facteur de désertification. Nous avons besoin de cadres formés à une approche symbiotique du développement économique, telle que développée par l’écologue et scientifique Lynn Margulis11 Ce n’est pas de l’idéologie, du gadget de communication, c’est de la science12. Il s’agit de sortir d’une conception par éléments à une conception d’ensembles cohérents : une ville n’est pas une somme d’immeubles, même fussent-ils « intelligents » comme le prône le gourou américain Jeremy Rifkin. C’est un système de relations et d’interactions entre activités. Vivre en bonne santé ce n’est pas (seulement) manger du quinoa – dont la monoculture détruit l’agriculture traditionnelle des pays andins – mais concevoir des villes et aménager des territoires où l’on peut mener une vie saine par des conditions de travail, d’alimentation et d’activités physiques et avoir Jared Diamond, 2006, Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Paris, Gallimard, Collection « NRF Essais » 10 Microbiologiste, elle découvrit que l’évolution provenait de la coopération entre espèces et non d’une compétition destructive. Pour elle, les partisans de la théorie standard « vautrés dans leur interprétation de Darwin du point de vue de la zoologie, du capitalisme, de la compétition, des coûts-bénéfices - ont complètement faussé sa pensée. Le néo-darwinisme, qui insiste sur l'accumulation lente de mutations par la sélection naturelle au niveau du gène, est une théorie de trouillards. » 11 12 Dans l’économie symbiotique, toute sortie d’une écosystème (industriel, humain et naturel) est une ressources pour un autre, de sorte que le gaspillage est quasiment éliminé et que la croissance de la consommation d’une ressource augmente la disponibilité totale des ressources. accès aux soins médicaux, quand la France voit s’étendre les déserts médicaux. La cause est à en rechercher dans la formation de nos « élites » qui n’en sont plus. En 1993, l’écrivain canadien John Saul publiait « Les bâtards de Voltaire, la dictature de la raison en Occident », ouvrage essentiel qui lessivait nos technocrates qui croient tout savoir et ne savent rien! Ils sortent de l’ENA, des grandes universités américaines, même des universités jésuites au Canada. Ils sont imprégnés de scientisme13, ils ont LA méthode, ils produisent des théories et la réalité doit s’y plier. Ils savent tout et n’ont aucun compte à tenir de la connaissance profane. La crise de la COVID19 a montré la totale incompétence, non seulement du gouvernement mais de l’ensemble de l’Administration, à appréhender la complexité de la situation. Le professeur Christian Perronne dans son livre pose la question : « Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ?” Réponse : aucune ! Cette crise a été l’apogée du scientisme où l’on a vu les experts en expertise s’acharner sur le professeur Raoult qui a eu l’audace de rappeler que la médecine est une science essentiellement empirique qui avance, comme la vraie science, par tâtonnements en soignant avec un médicament découvert au XVII° siècle qui ne coûte rien face aux lobbys des labos pharmaceutiques qui promeuvent des expérimentations longues et coûteuses. La décision publique a été paralysée par une administration pléthorique de la santé avec ses quinze 14 centres de décisions auxquels il a fallu rajouter un « monsieur déconfinement » pour la coordonner, dont on a finalement fait un Premier ministre qui prépare un reconfinement. Cette administration n’a servi qu’à paralyser les initiatives locales sous une pluie de normes. Cette incompétence, ce scientisme poussé à son dogmatisme le plus extrême qui a prétendu qu’il ne fallait pas soigner les malades tant qu’un médicament n’avait pas été soumis à de lourds et coûteux essais cliniques où ce scientisme sert de paravent aux intérêts financiers des grandes industries pharmaceutiques. Erreurs cumulées et refus de soins auront coûté 25 000 morts selon le professeur Perronne. Toutes les réformes administratives, les bricolages institutionnels que les politiciens adorent, ne serviront à rien tant que l’on ne sera pas attaqué à la reconstruction d’une intelligence française digne de son histoire. La renaissance par les territoires Pour les écolos et le Front anti-populaire, les territoires sont condamnés à tolérer la survie de « ceux qui fument des clopes et roulent en diesel » et à être sacrifiés à une économie du tourisme qui fournira une rente de survie à notre société désindustrialisée. Or, la recherche en économie de territoires – 13 Le scientisme croit que "l'esprit et les méthodes scientifiques doivent être étendues à tous les domaines de la vie intellectuelle et morale." Il procède d’une logique uniquement déductive : il pense parvenir à concevoir une théorie parfaite qu’il va ensuite appliquer à la réalité qui va devoir s’y plier. C’est l’inverse de la méthode scientifique développée par Francis Bacon, Blaise Pascal et Giambattista Vico qui a fait le succès de l’Europe : partir d’une hypothèse et la soumettre au banc d’essai de la réalité pour la tester, l’invalider ou l’améliorer. 14 Le ministre de la Santé Le Directeur Général de la Santé La Direction de Santé Publique France Le Directeur de la Haute Autorité de santé (HAS) Les Directeurs des Agences Régionales de la Santé (ARS) Le Directeur de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) La Direction de l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé (AVIESAN) L’agence Nationale de sécurité du médicament de la Santé (ANSM) Un Haut-Commissariat de lutte contre les épidémies Le Haut Conseil de Veille Sanitaire L’Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médical Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) (instance française chargée d’apporter une aide à la décision au ministre de la Santé en réalisant des rapports sur la santé et en formulant des recommandations.) L’Institut national de la santé et de la recherche médicale Les Centres Nationaux de référence, les fameux CNR L’EPRUS : Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires développée en Suisse par Philippe Aydalot15 - montre que c’est le territoire qui offre à ses agents économiques la capacité de sécréter de l’innovation. On innove dans les villes moyennes, pas à La Défense qui n’abrite que des sièges sociaux. Le territoire peut, par l’établissement de relations collaboratives entre ses agents locaux, contribuer à la diminution de leurs coûts de transaction, à l’établissement d’un climat de confiance et à l’abaissement des risques et des coûts d’information, et, par les apports Immatériels, cognitifs, éthiques ou organisationnels qu’il met à leur disposition, accroître leur compétitivité. Bref, leur apporter des gains irrécouvrables et donc justifier leur ancrage. Pour Philippe Aydalot « l’entreprise innovante ne préexiste pas aux milieux locaux, elle est secrétée par eux ». Le territoire est un capital immatériel qui se caractérise par une histoire et la capacité à générer un projet commun, la capacité à générer des consensus est corrélée à la dynamique de l’innovation, des actifs immatériels territoriaux comme l’accès à la connaissance technologique, la composition du marché du travail et un savoir-faire technologique qui sont les trois composantes d’un milieu innovateur qui, par ses caractéristiques, génère de l’innovation, de quelque type que ce soit. Et ce capital n’est pas transférable, ne peut nous être volé ni copié. * Le Front antipopulaire et son avant-garde écolo-nihiliste ont mis la main sur les grandes villes et y imposent leur obscurantisme. A nous, le Front populaire, d’investir les villes moyennes et les territoires pour entamer la reconquête par la promotion de l’instruction, de la formation et de la science. Cela se fera sans doute par le biais d’initiatives privées, l’école et l’université étant corsetées par la technostructure de la Rue de Varenne. Le Front populaire a perdu une bataille mais il est inenvisageable qu’il ne gagne pas la guerre. « Ce n'est qu'au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son vol » écrivait Hegel au début du XIX° siècle. Chouette qui est symbole de la connaissance, de la sagesse, de la perspicacité et de l'érudition. Nous sommes au crépuscule, nous sommes au fond du trou, c’est le bon moment pour prendre notre envol. 15 Aydalot P., Économie Régionale et Urbaine, Economica, Paris, 1985