Château Saint-Loup
SAINT-GERMAINCHASSENAY
Etude générale pour la
Restauration des couvertures
ETUDE PREALABLE
EPUR‘Archi PALISSE et FRAISSE
5 rue d’Autun 71100 CHALON SUR SAONE Tel. : 03-85-44-02-25 Courriels : palisse.arch@wanadoo.fr
Juin 2022
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
CHATEAU SAINT-LOUP
ETUDE PREALABLE
POUR LA RESTAURATION DES COUVERTURES
RESUME ANALYTIQUE
Présentation de l'édifice :
Château Saint-Loup
Bâtiment ISMH le 6 mai 1997
Propriété de Monsieur et Madame Janssen Evertjan
Description :
Château situé en limite du bourg dans un large espace
boisé
Bâtiment de deux étages carrés sur cave couvert d’une
toiture à la Mansart habitable sur deux niveaux
cantonné de tourelles d’angle
Rappel historique :
Œuvre de Louis Visconti architecte à Paris
Construction entre 1845 et 1848
Travaux de reprise entre 1898 et 1905 Par l’architecte
Garriguenc
Etat sanitaire :
Couverture en ardoise dégradée.
Zinguerie dégradée.
Pierres ponctuellement dégradées
Projet de restauration :
Restauration de la couverture en ardoise
Reprise de la zinguerie.
Reprise ponctuelle des pierres dégradées
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
TABLE DES MATIERES
RESUME ANALYTIQUE ............................................................................ 2
SITUATION GEOGRAPHIQUE ................................................................ 4
CADASTRE 1/10000ème – 1/1250ème.............................................................. 5
PHOTO AERIENNE ................................................................................... 6
PRESENTATION RESUMEE ..................................................................... 7
DOCUMENTS PHOTOGRAPHIQUES ...................................................... 9
DESCRIPTION ........................................................................................... 13
DOCUMENTS HISTORIQUES ................................................................. 18
HISTORIQUE ............................................................................................. 26
PHOTOGRAPHIES DES PATHOLOGIE ................................................ 35
ETAT SANITAIRE ..................................................................................... 41
PROJET DE RESTAURATION ................................................................. 44
DOCUMENTS GRAPHIQUES .................................................................. 47
BIBLIOGRAPHIE, SOURCES ................................................................... 62
ANNEXES .................................................................................................. 64
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Saint-GermainChassenay
Saint-GermainChassenay
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
CHATEAU SAINT LOUP
SITUATION GEOGRAPHIQUE
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
CHATEAU SAINT LOUP
CADASTRE 1/10000ème – 1/1250ème
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SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
CHATEAU SAINT LOUP
PHOTO AERIENNE
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
PRESENTATION RESUMEE
Le château Saint-Loup à Saint-Germain-Chassenay, est un ensemble d’édifices
partiellement inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques
depuis le 6 mai 1997. Le château en lui-même est protégé dans la totalité, y
compris pour ses décors intérieurs et le mobilier lié à son architecture. Les
communs du château ne sont protégés que pour leurs façades et toitures. Le parc
du château est lui aussi protégé sur les parcelles A 109, 110, 125 à 128, 143, 145,
149, 152 à 154.
Cette protection glorifie l’œuvre de son concepteur l’architecte Louis Tullius
Joachim Visconti, né à Rome le 11 février 1791 et mort à Paris le 29 décembre
1853 dont l’œuvre magistrale fut le projet de réunion du Palais du Louvre au
Palais des Tuileries et dont il ne reste que peu d’édifices représentants de son
travail en province. Le château Saint-Loup, construit entre 1845 et 1848 pour
Jacques Edmond Humann fils de Jean-Georges Humann, Ministre des finances
de Louis-Philippe, constitue donc un rare exemple de cette activité de Visconti
en dehors de la capitale. Mais elle met aussi en valeur l’œuvre du paysagiste
prolixe Paul de Lavenne comte de Choulot qui réalisa pour Humann,
commanditaire du château, les plans du parc de celui-ci.
Depuis 1998 monsieur et madame Janssen sont propriétaires du château, y
habitent, l’entretiennent et le font vivre. Non seulement ils ouvrent aimablement
leurs portes au public lors des journées du patrimoine, mais ils organisent
régulièrement des résidences musicales ouvertes aux étudiants des
conservatoires d’Europe et aux grands interprètes de notre temps
Le château présente une morphologie particulière, archétypale pour les
villégiatures campagnardes du XIXe siècle : un corps principal développé sur
deux niveaux sur caves voûtées couvert d’une toiture en pavillon mansardée
habitable et flanqué de quatre tourelles d’angle couvertes de toitures en
poivrières. Cette œuvre éclectique allie une morphologie héritée du Moyen-Age
mais plutôt proche des œuvres de la Renaissance à un traitement inspiré du
XVIIe siècle du fait de ses maçonneries brique et pierre se combinant à des
décors intérieurs d’inspiration historique.
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SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Malgré son auguste créateur, le château a connu quelques transformations.
Celles-ci ont touché essentiellement la toiture et la prolongation de l’escalier
d’honneur sans effectuer de modification majeures autre que le remplacement
des lucarnes en pierre par des lucarnes en bois et celui des couvertures
pyramidales des tourelles par des poivrières coniques. Ces transformations
furent dirigées, entre 1898 et 1905 par Auguste Garriguenc, architecte de peu de
renommé mais respectueux de l’œuvre de Visconti.
Ce sont justement les dégradations de cette toiture qui motivent la présente
étude. En effet la couverture en ardoise est aujourd’hui vétuste et les casses
visibles ne sont que les témoins d’une dégradation généralisée. Celle-ci ne
concerne d’ailleurs pas seulement les ardoises, puisque c’est essentiellement les
fuites sur la zinguerie ordinaire et ornementale qui ont provoqué des désordres
sur la façade et à l’intérieur.
Les travaux envisagés concernent donc la restauration à l’identique de la toiture,
ardoises et zinguerie. Une option sur la restitution d’épis de faîtage du corps
central est proposée conformément aux esquisses de Visconti. On profitera du
montage des échafaudages et de la dépose du chéneau pour reprendre les
éléments de décor en pierre de taille desquamés par les fuites de la toiture et par
un manque de protection des éléments saillants des façades avec des pierres
identiques ou de couleur et de propriétés approchante de l’existant.
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SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
SAINT-GERMAINCHASSENAY
DOCUMENTS
PHOTOGRAPHIQUES
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
VUES GENERALES
Vue de la façade nord (Epur'210803.FP
IMG_5480)
Vue de la façade sud (Epur'210216.GF
P1310514)
Vue de l’angle nord-est depuis le parc.
(Epur'210216.GF P1310514)
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VUES RAPPROCHEES
Vue de la façade ouest
(Epur'210803.FP IMG_5490)
Vue de l’angle nord-est
(Epur'210803.FP IMG_5488)
Vue de la façade est. (Epur'210803.FP
IMG_5483)
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SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
VUES DE DETAIL
Vue de la tourelle sud-ouest
(Epur'210803.FP IMG_5474)
Vue de la tourelle sud-est
(Epur'210803.FP IMG_5473)
Vue de la tourelle nord-est.
(Epur'210803.FP IMG_5486)
Vue de la tourelle nord-ouest.
(Epur'210803.FP IMG_5492)
Détail du porche d’entrée sud.
(Epur'210803.FP IMG_5494)
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SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
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DESCRIPTION
Relief de Saint-Germain-Chassenay (source géoportail)
Cadastre de la propriété avec, au sud, la ferme de
Saint-Loup et le chemin d’accès au château depuis
cette ferme (source cadastre.gouv)
Photo aérienne du château avec ses cheminements
biais et ses terrasses (source géoportail)
Le château Saint-Loup est situé sur la commune de SaintGermain-Chassenay dans la Nièvre. Le village de Saint-GermainChassenay est bordé par les communes d’Avril-sur-Loire au
nord-ouest, Decize au nord-est, Saint-Parize-en-Viry au sudouest, Toury-Lurcy au sud et Cossaye au sud-est. Le château se
situant dans un vaste parc boisé au nord-est du bourg, celui-ci se
trouve donc entre Saint-Germain-Chassenay et Decize. On
accède au château par la route de Saint-Loup qui donne au
hameau du même nom et, plus loin à Crécy-les-Forges. Depuis
le hameau on accède au parc du château dont le porche s’ouvre
sur une allée sinueuse qui amène à l’édifice.
Le château et son parc se situent dans le bois de Saint Loup au
sud-est des bois de Vèvres, un ensemble boisé disposé selon un
axe nord-ouest sud-est ayant un pendage général vers le sudouest. Le château, situé entre deux vastes clairières au nord et au
sud et deux plus petites à l’est et à l’ouest, se trouve lui sur un
pendage sensiblement orienté nord-sud. Malgré cette déclivité,
l’édifice est installé sur une plate-forme artificielle relativement
plate. Au milieu de la clairière située au sud, à une centaine de
mètres du château, les eaux de drainage du château s’épandent
jusqu’à l’Abron, rivière alimentant la Loire et son canal latéral. Le
sous-sol de la commune issu du cénozoïque est constitué d’argile,
de sable et de résidus calcaires. Bien qu’hétérogène, ce sous-sol
est relativement stable.
L’accès principal se fait par un portail situé à l’extrême sud de la
propriété, au hameau de la ferme de Saint-Loup, proche d’un
croisement de chemins dont le principal relie Saint-GermainChassenay à Crécy-les-Forges. Passé le portail, le chemin monte
en sous-bois sur une pente progressivement adoucie jusqu’aux
communs du château selon une direction sensiblement sud-nord
pour s’infléchir vers l’ouest en s’orientant vers l’angle sud-est du
château une fois passé les communs. De chaque angle du
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
bâtiment partent des chemins biais abrités par la futaie. La
terrasse gravillonnée du nord, à l’arrière de l’édifice, est séparée
du parc gazonné par un muret de pierre qui compense la déclivité
naturelle. Son orientation la prédestine au stationnement. La
terrasse sud est, elle, talutée vers la grande prairie pour les mêmes
raisons de déclivité. L’orientation de cette terrasse la prédestine
en effet à la villégiature. Les terrasses est et ouest, bordées de
bois, sont plus resserrées et ne font office que de passage.
Détail de la tourelle d’angle sud-est (210216.GF
P1310515)
Le grenier ou comble perdu (210217.GF_155228 (1))
Tracés régulateurs du plan des caves.
Tracés régulateurs de la façade nord.
Le château présente un volume de base rectangulaire s’élevant
sur deux étages carrés surélevés, couverts d’un comble à la
Mansart habitable, flanqué à chaque angle, d’une tourelle
octogonale couverte d’une toiture conique. La structure primaire
est en pierre dorée avec un remplissage en brique panneresses
rouges et boutisses brunes appareillées à l’anglaise. Le rez-dechaussée repose sur un niveau de caves voutées semi-enterrées
éclairées par de larges soupiraux ménagés dans le soubassement
formant socle de l’édifice dans une pierre plus grise que le reste
de la maçonnerie. Le comble est divisé en trois niveaux, un
niveau mansardé habitable, un niveau en sous-pente du terrasson
habitable et un niveau de grenier non habitable sous le faîtage.
La composition géométrique du plan est assez savante : à partir
d’un carré de base d’environ 20 mètres de côté, sont rajoutées, à
l’est et à l’ouest, les tourelles d’angle qui déterminent le retrait des
façades nord et sud réduisant le corps de logis à une proportion
de 1 par 4/3. La composition des façades principales nord et sud
est plus classique. La partie entre les tourelles et entre corniche
et soubassement est de proportion de 1 par 2. Le rayon de la
largeur totale de l’édifice, tourelles comprises, correspond, depuis
l’axe du perron, à la hauteur du positionnement du membron du
brisis. Ce même rayon a permis de positionner le faîtage depuis
le dessous de l’entablement du rez-de-chaussée lui-même centré
sur la hauteur de la façade. Les tourelles se développent, elles, sur
une proportion de double carré depuis le soubassement jusqu’audessus de la corniche. Enfin la travée centrale comprenant les
deux pilastres encadrant la porte-fenêtre d’accès est sur une base
carrée entre le soubassement et l’entablement, demi-carrée pour
l’entablement, carrée pour la partie entre l’entablement et la
corniche et ¼ de carré pour la corniche, cet ensemble formant
un très léger avant corps sur les deux façades.
Il est difficile de déterminer quelle est la façade principale entre
le sud et le nord tant celles-ci semblent identiques : les mêmes
cinq travées de baies sur deux niveaux avec leurs plates-bandes
appareillées à clef saillante reposant sur les mêmes piédroits
moulurés reposant sur les mêmes consoles de soubassement, les
mêmes menuiseries à la française à imposte vitré et volets en
persiennes, les mêmes cinq lucarnes en bois alternant croupes et
frontons et le même perron avec les mêmes emmarchements.
Les seules variations concernent la position des cheminées sur la
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Le château d’Azay-le-Rideau 1518-1523 avec ses
tourelles d’angle sur encorbellement
La place ducale de Charleville-Mézières de Clément
Métezeau en 1606.. Les pierres sont harpées avec le
remplissage de briques
La place des Vosges à Paris par Louis Métezeau en
1607. Les pierres sont harpées avec le remplissage de
briques et les ordres ne sont employés que pour les
arcades du pavillon
La cour de marbre du château de Versailles (1623). Les
maçonneries de pierre ne sont pas harpées avec les
briques et les ordres sont employés en pilastres.
L’ordre dorique du rez-de-chaussée avec le léger
décrochement de l’entablement en avant-corps
(210803.FP IMG_5521b)
toiture et l’insignifiante variation de largeur entre la porte-fenêtre
sud et celle du nord, cette dernière étant très légèrement plus
large que la précédente et garnie de vitraux1. Cette infime
variation ajoutée au fait que cette baie s’ouvre sur le hall donnant
sur l’escalier d’honneur détermine son statut de principal. La vue
et l’ensoleillement ont déterminé un accès détourné par l’arrière
de l’édifice.
Il est assez curieux à ce titre, que la cour anglaise donnant accès
aux cuisines situées dans les caves soit située sur la façade est, le
long de l’accès à la façade principale. Rien n’empêchait en effet
de positionner cour anglaise et cuisine à l’ouest et d’inverser la
disposition des pièces aux niveaux supérieurs. Ainsi, les façades
latérales sont traitées avec moins d’égard que les deux autres et
les trois travées dont elles sont composées sont inégales bien que
leur traitement soit identique aux autres façades. Il est à noter que
chaque tourelle est percée de fenêtres sur ses faces parallèles aux
façades sauf la tourelle nord-ouest qui n’est percée qu’au nord.
Est-ce là une volonté de rompre la symétrie ou un simple oubli
sur les plans du projet ? On ne le sait pas.
L’édifice est dit de style éclectique. Il est souvent décrit comme
un bâtiment d’inspiration Louis XIII flanqué de tourelles
médiévales mais il mérite de pousser plus loin le référencement
historique. Le nombre de château médiévaux cantonnés de
tourelles d’angle peut effectivement faire référence ici, mais il
nous parait plus juste de faire rappel ici à la régularité de la
renaissance et particulièrement à Azay-le-Rideau. Certes les
tourelles d’angle sont là en encorbellement, mais le volume
général rappelle étrangement Saint-Loup.
La référence à l’architecture de brique et de pierre du XVIIe
siècle parait plus évidente mais les exemples qui viennent
immédiatement à l’esprit de la place des Vosges à Paris par Louis
Métezeau et celui de la place ducale de Charleville par son frère
Clément présentent quelques différences notables dans la
conception de l’ordonnance et la logique constructive exprimée.
D’une part, sur ces deux exemples emblématiques, les
maçonneries de pierre sont harpées avec les briques et, d’autre
part, l’emploi des ordres ne leur est pas associé ou clairement
dissocié sur des registres différents comme au pavillon de la reine
de la place des Vosges. Il faut donc chercher la référence ailleurs
et sans doute au vieux château de Versailles où les encadrements
de baies ne sont pas harpés avec les briques et où des pilastres
doriques articulent la façade. On se rapproche là de la façade de
Saint-Loup avec ses deux registres de pilastres, dorique au rezde-chaussée et corinthien à l’étage.
1 Le traitement des marches de l’emmarchement nord est plus raffiné qu’au sud puisque le nez
est ici arrondi et au sud simplement droit
L’ordre corinthien de l’étage (210803.FP IMG_5470b)
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Détail du chéneau sur une tourelle d’angle (210803.FP
IMG_5508)
Le membron est rythmé à la fois par des pinces et par
des cabochons circulaires (210803.FP IMG_5484b)
Détail de la poivrière d’une tourelle d’angle
(210803.FP IMG_5471)
L’enchaînement du grand et du petit salon (210216.GF
P1310519)
La couverture en ardoise est assez conforme à cette architecture
du XVIIe siècle, toutefois ce qui l’est moins, c’est sa forme
mansardée. D’ailleurs, le projet d’origine présentait une forme
bien plus conforme aux standards de l’époque (voir les
documents historiques ci-après). La toiture à brisis dite « à la
Mansart » ne se généralise que plus tard au XVIIe siècle
notamment au château de Dampierre, œuvre de Jules-Hardouin
Mansart qui allie brique et pierre mais de manière inversée par
rapport aux exemples précédemment cités.
A Saint-Loup, la toiture est l’objet de prouesses de décorations.
Si l’ardoise n’est pas traitée de manière décorative, la plupart des
éléments de zinguerie sont particulièrement ouvragés. Le
chéneau présente un profil original rythmé par des pinces
participant du décor. Le membron est lui aussi orné par des
pinces saillantes. Sa bavette débordant sur le brisis est, elle,
rythmée par des cabochons circulaires en zinc. Si les arêtiers ne
présentent aucune autre décoration qu’une feuille d’acanthe à la
jonction du brisis au membron, chaque poivrière des tourelles est
couronnée d’un épi de faîtage particulièrement ouvragé en forme
de candélabre et le pan de couverture est agrémenté d’un oculus
lui aussi orné. Curieusement, le faîtage de l’édifice, qui
ordinairement dans ce type de construction éclectique, est lui
aussi ouvragé, ne comporte là aucun décor, la flèche du
paratonnerre ne pouvant être considéré comme telle. La
profusion de cheminées en brique rouge aux couronnements
décoratifs compense en partie ce manque, de même qu’il fait
oublier la présence de nombreux châssis tabatière.
L’intérieur présente lui aussi des décors d’inspiration du XVIIe
siècle déterminés selon l’importance des pièces. Chaque étage est
qualifié de manière fonctionnelle. Les caves voûtées regroupent
les cuisines, les réserves qui leurs sont associées et le calorifère
aujourd’hui remplacé par la chaudière. Le rez-de-chaussée
regroupe les fonctions de représentation : vestibule, salon, grand
salon, petit salon, salle à manger et son office, bibliothèque,
boudoir et cabinet de travail. C’est l’étage possédant la décoration
la plus fournie. Le premier étage est occupé par les chambres
d'apparat, le second, celui du brisis, les chambres d’hôtes, et le
troisième, celui de la soupente du terrasson, était réservé aux
chambres de bonnes aujourd’hui inoccupées. Comme il se doit,
les décors vont en se simplifiant à mesure que l’on monte dans
les étages, la soupente en étant dépourvue.
L’escalier d’honneur ne se développe que sur les étages nobles
articulé au vestibule au rez-de-chaussée, à la galerie au premier
étage et au couloir de distribution au deuxième étage alors que
l’escalier de service positionné à l’est sur l’axe longitudinal
distribue tous les niveaux, de fond en comble reliant les cuisines
avec le puit situé dans la cour anglaise, aux chambres de bonnes.
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
On le voit, l’ensemble des dispositifs intérieurs comme extérieurs
sont, à Saint loup, l’expression d’un statut social, celui de la
grande bourgeoisie du XIXe siècle. Tout, des matériaux de
construction aux tapisseries exprime ce statut hérité de la
noblesse de l’Ancien Régime comme de l’Empire.
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
SAINT-GERMAINCHASSENAY
DOCUMENTS
HISTORIQUES
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LE PROJET DE VISCONTI
Extrait de la carte d’Etat-major de
1845. La ferme de Saint-Loup existe
déjà mais le château n’est pas encore
construit dans la forêt près de la tuilerie
(source géoportail)
Photographie vers 1950. La
configuration des lieux est
sensiblement la même qu’aujourd’hui.
La végétation s’est développée et le
jardin des communs avec ses allées
tracées au cordeau s’est aujourd’hui
effacé. (source géoportail)
Croquis du château Saint-Loup
attribuable à Visconti. Sans doute
parmi les premières représentations de
la façade principale. (Médiathèque du
Patrimoine Dossier de recensement).
La couverture du logis et des tourelles
d’angle est légèrement différente de ce
qui a été réalisé et les lucarnes
semblent prévues en maçonnerie. A
noter la présence d’épis de faîtages
couronnant la couverture en pavillon
du logis conforme aux standards eu
XVIIe siècle
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Façade principale du château dessinée
par Visconti Les mêmes différences
sont discernable que sue sur le croquis
précédent. On remarque en outre un
resserrement des trois travées de baies
centrales alors que la travée centrale est
aujourd’hui plus large et légèrement
saillante. On note aussi les lucarnes
cintrées ainsi que les vasques
surmontant les pilastres entre les
lucarnes. (source HAMON Françoise
(dir.), Louis Visconti 1791-1853,
Editions Délégation à l'Action
Artistique de la Ville de Paris, Paris
Façade latérale ouest dans une version
très aboutie mais présentant les mêmes
différences que sur le croquis avec la
réalité actuelle. Il est intéressant de voir
les annotations portées à l’encre sur le
dessin qui préparent à la silhouette
actuelle du château : cassure du toit par
un brisis dont le terrasson est ici
figurée, et suppression des tambours de
support de couvertures des tourelles. A
noter aussi la volonté de supprimer les
lucarnes latérales et de conserver un
épi de faîtage. (Médiathèque du
Patrimoine Dossier de recensement).
Coupe transversale sur le logis
sensiblement postérieure à la façade
précédente puisque la toiture a été
modifiée intégrant brisis et terrasson.
Par contre le comble du terrasson n’est
pas envisagé comme habitable. En
outre, la distribution n’est pas encore
figée puisque le transfert de charge du
refend longitudinal n’est pas encore
réalisé. (Médiathèque du Patrimoine
Dossier de recensement).
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Plan du rez-de-chaussée correspondant
approximativement à la coupe
précédente. L’idée de la cour anglaise
de service à l’est est déjà exprimée ici.
Elle permet d’orienter la séquence
d’entrée au sud vers la prairie en pente.
L’escalier d’honneur n’a donc pas
encore trouvé sa place définitive mais
son principe est arrêté. A noter
l’apparition des fenêtres dans les
tourelles d’angles qui n’apparaissaient
pas sur les représentations précédentes.
(HAMON Françoise (dir.), Louis
Visconti 1791-1853, Editions
Délégation à l'Action Artistique de la
Ville de Paris, Paris 1997)
Plan du rez-de chaussée légèrement
différent du précédent notamment dans
le positionnement du refend
longitudinal ainsi que de l’escalier de
service dont la forme circulaire se
retrouvera dans les projets ultérieurs.
(Photocopie couleur de mauvaise
qualité d’un plan détenu par un
descendant de Visconti dans le fond
Perrier de Larsan, Médiathèque du
Patrimoine Dossier de recensement).
Plan du deuxième étage au niveau du
brisis correspondant à la disposition du
plan poché en noir. La disposition des
pièces n’est pas encore définitive.
L’escalier d’honneur n’arrive pas
jusqu’à ce niveau et l’escalier de
service n’a pas trouvé sa place dans
l’axe longitudinal. A noter la chambre
à la Blondel dans l’angle nord-ouest.
(Médiathèque du Patrimoine Dossier
de recensement).
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Il est difficile de savoir précisément
quelles furent les interventions de
Garriguenc sur l’œuvre de Visconti
dans la mesure où nous ne
connaissons pas les plans définitifs
de ce dernier pour le château. Il
parait même possible que les plans
de 1898 soient en fait un état des
lieux avant travaux, ceux-ci étant
précisés en 1903 lors du second
projet. La position de l’escalier
d’honneur étant conforme à la
situation actuelle, ces documents
nous donnent néanmoins de
précieuses informations.
LE PROJET DE L’ARCHITECTE
GARRIGUENC EN 1898
Les documents de 1898 nous
présentent le seul plan de caves de
l’édifice. Ce plan, conforme à l’état
actuel si ce n’est par l’absence de pièce
voûtée sous le perron de l’escalier de la
façade sud, nous permet d’apprécier la
structure de l’édifice tel que Visconti
l’a conçue. Cette structure détermine
en effet avec certitude la position de
l’escalier d’honneur au nord et celle de
l’escalier de service à l’est sur l’axe
longitudinal entre deux refends de
maçonnerie portant voûtes. Par contre,
la position des piles ajoutées dans la
salle-à-manger des domestiques au
sud-est correspondant à la séparation
du grand et du petit salon du rez-dechaussée accrédite la thèse soit d’une
intervention de Garriguenc soit d’un
repenti lors des travaux de Visconti.
(Collection du propriétaire)
Le plan du rez-de chaussée présenté
par Garriguenc est conforme à la
situation présente mais il ne nous
renseigne pas sur les éventuelles
interventions de Garriguenc à ce niveau
et plus particulièrement sur la partition
entre grand et petit salon et entre grand
salon et vestibule. La poutre de
transfert de charges du refend
longitudinal entre la galerie et la
chambre axiale du premier étage parait
une prouesse pour une construction de
1845 ce qui suggérerait là une
intervention de Garriguenc. (Collection
du propriétaire)
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
La disposition du premier étage est
sensiblement identique à la disposition
actuelle. Seul l’escalier de service
accolé à l’escalier d’honneur varie de
la situation que nous connaissons
aujourd’hui. Cet escalier semble faire
partie de la disposition originelle
puisque nous le retrouvons dans une
position identique en miroir sur le plan
de rez-de-chaussée du fond Perrier de
Larsan et les traces de son implantation
sont lisible in situ. Il est assez étonnant
de voir que les toilettes de la tourelle
nord-ouest ne possèdent qu’une seule
fenêtre contrairement aux autres
tourelles. Peut-être doit-on voir ici la
trace d’une intervention de Garriguenc
dans le percement de l’unique fenêtre
ou de l’ensemble des fenêtres sur les
tourelles puisqu’elles n’apparaissent
pas sur tous les documents de Visconti.
(Collection du propriétaire)
Le plan du second étage présente par
contre une distribution très différente
de la disposition actuelle où les pièces
orientées au nord sont réservées au
service et où seules les pièces orientées
au sud peuvent être considérées comme
nobles notamment du fait de la
présence de deux chambres à la
Blondel. Néanmoins ces pièces peuvent
être considérées comme secondaires
dans la mesure où leur accès se fait
uniquement par des escaliers de
service. (Collection du propriétaire)
23
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Le projet de Garriguenc de 1903
semble se concentrer sur
l’aménagement du deuxième et du
troisième étage. Le parti est ici
radicalement différent du précédent
puisque l’escalier d’honneur est
prolongé jusqu’à ce niveau. Les deux
plans du deuxième étage présentés ici
sont datés du même 29 janvier 1903
ce qui laisse supposer la présentation
de projets alternatifs.
LE PROJET DE L’ARCHITECTE
GARRIGUENC EN 1903
Ce premier projet de distribution
conserve une partie de la disposition de
1898 puisque la pièce située dans
l’angle nord-est conserve la fonction de
lingerie alors que le reste des chambres
sont nobles et possèdent presque toutes
leur cabinet de toilette. L’escalier de
service situé dans l’axe longitudinal est
prolongé jusqu’au troisième étage en
soupente dans le prolongement d’une
galerie de distribution centrale.
(Collection du propriétaire)
Ce second projet de distribution prend
le parti de dédier l’ensemble du second
étage à un noble usage et de déplacer
les services dans la soupente
supérieure. Il correspond à quelques
détails près, à la disposition actuelle.
Comme dans le projet alternatif, la
couverture des tourelles est ici
présentée sous forme conique ce qui
laisse sous-entendre une intervention
de Garriguenc sur l’ensemble de la
toiture. (Collection du propriétaire)
24
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Il nous est difficile de savoir, à partir
de ces documents (plans du deuxième
étage et coupes partielles) si le comble
a été complètement reconstruit ou s’il
s’agit là d’une reprise. Le fait que les
pièces de charpente soient cotées sur
« l’élévation d’une ferme » semble
indiquer une réfection complète mais il
est aussi possible que ces indications
ne soient là que pour des reprises
ponctuelles de pièces dégradées.
Néanmoins, la représentation conique
de la couverture des tourelles laisse à
penser qu’il s’agisse bien là d’une
reprise complète du comble, terrasson
comme brisis. Toujours est-il que la
disposition présentée sur ce document
montre bien comme contemporain
l’aménagement du comble du troisième
étage pour un usage de service et de
chambres de bonnes. (Collection du
propriétaire)
Cette photographie antérieure à
l’intervention de Garriguenc nous
montre le château dans les dispositions
que Visconti lui avait données. Les
lucarnes sont en pierre et cintrées et la
couverture des tourelles est
prismatique. Il est à noter que les
menuiseries de fenêtres et volets ne
sont pas blanches comme c’est le cas
aujourd’hui, mais d’une intensité
proche de celle du remplissage de
briques et même un peu plus foncé. Il
est aussi à noter que les souches de
cheminée sont moins ouvragées
qu’après le passage de Garriguenc et
les potiches d’amortissement
surmontant les pilastres au-dessus de la
corniche
Cette photographie du début du XXe
siècle est conforme aux dispositions
actuelles. Tout juste peut-on remarquer
que les lucarnes ont une teinte plus
foncée qu’aujourd’hui.
25
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
HISTORIQUE
Saint-Germain-Chassenay est le fruit de la réunion en 1830, des
communes de Saint-Germain-de-Viry et de Chassenay. SaintGermain-de-Viry s’était par ailleurs appelé Viry-la-Montagne
entre 1792 et 1795 mais son appellation originale est Saint-Loupsur-Abron.
P0ssiable implantation de l’ancien château Saint-Loupsur-Abron du fait de sa position en île sur l’Abron à
côté de la ferme du hameau de Saint Loup ancien
prieuré médiéval (source géoportail)
Le château de Beauvoir plus au sud sur la commune
de Saint-Germain-Chassenay
Autre vue du château de Beauvoir
Du fait de ces nombreuses appellations et donc de nombreuses
divisions communales, il est difficile de retracer l’histoire de
l’ancien château de Saint-Loup-sur-Abron. Une description de ce
premier château nous est donnée dans le Terrier de 1515. Elle
fait état d’une maison-forte entourée de fossés possédant
« d’ancienneté » pont dormant et pont levant2. Un aveu et
dénombrement de 1687 précise cette description de la maisonforte « , renfermé de murailles, entouré de fossés plein d'eau, une
grosse tour et corps de logis consistant en chambre basses et
haultes, greniers, cabinets, écuries, granges, cours, jardin et
verger, le tout joignant ensemble tenant... au cimetière de SaintLoup. »3 Cette position près du cimetière nous suggère deux
positions possibles sur la commune : soit près du cimetière de
l’église de Saint-Germain-Chassenay dont les fondations
dateraient du XIIe siècle mais la position haute du village rend
impossible l’existence de fossés en eau, soit près du prieuré de
Saint-Loup alors affiliée à Cluny sous dépendance du prieuré de
Marcigny au lieu-dit de Saint-Loup qui devait lui aussi posséder
un cimetière et se situe au bord de l’Abron donc propice à la mise
en eau de ses fossés.
Mais la commune possède un autre château, celui de Beauvoir
situé à un kilomètre et demi au sud du lieu d’implantation de
l’actuel château Saint-Loup doté de 8000 ha de terres et la
description qu’en fait un acte de vente de 1784 pourrait
Source CeCaB (Centre de Castllologie de Bourgogne) http://www.cecab-chateauxbourgogne.fr via Châteaux de France http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateauxnievre-chateau-a-st-germain-chateau-de-saint-loup.html
3 Ibidem
2
26
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
correspondre à celle de 1687 précédemment citée : « Consiste en
un fort gros château très logeable, entouré de beaux fossez, pont
levis, basse-cour et avant-cour, sept chambres de maître,
plusieurs cabinets, décharges, cuisines, office et autres
commoditez d'une grande maison, granges, écuries à tenir 20 à
30 chevaux, estables et vacheries, un fort beau colombier, un
jardin potager, un fort beau canal dans la basse-cour, fontaines
de touz côtez et des pots d'eau qui ne sont pas à présent en état...
la terre est en toute justice haute, moyenne et basse dans
l'étendue de trois lieues de tour ou environ... Cette terre relève en
fief du Comte de Nevers4 ». Certes cette présentation fait
apparaitre un ensemble qui semble plus important que le château
de Saint-Loup-sur-Abron de 1687 mais un siècle sépare ses deux
textes et possiblement de nombreuses transformations. Ce qui
pose plus de questions c’est la référence à la proximité du
cimetière car le château de Beauvoir est totalement isolé et, a
priori, loin de tout lieu de sépulture. L’histoire du vieux château
de Saint-Loup-sur-Abron n’est donc pas encore écrite.
Beauvoir va être curieusement associé à la destinée du futur
château Saint-Loup. En effet, Anne Marie Camille Jordan de
Sury, dont les parents Jacques Henri Jordan de Sury et Anne
Marie Jovin des Hayes sont propriétaires du château de Beauvoir
va rencontrer à Paris un certain Jacques Edmond Humann, futur
propriétaire de Saint-Loup, fils de Jean-Georges Humann,
Ministre des finances de Louis-Philippe et en tomber amoureuse.
La famille de Jacques-Edmond était originaire d’Alsace
(Strasbourg) et celle de Camille de la Loire (Sury), aussi fallait-il
bien que ces deux-là se rencontrent à la capitale pour nouer une
idylle.
Jean-Georges Humann ministre des finances de LouisPhilippe (Portrait peint par Gabriel-Christophe
GUÉRIN (1758-1830), Musée historique de Strasbourg)
Theophile Vauchelet : Louis Visconti (1791-1853)
Jacques Edmond est le plus jeune des enfants de Jean-Georges
Humann et Camille est le deuxième enfant de sa famille. Ils se
marient le 03 août 1843 à Sury dans la Loire sur les terres de la
famille de Camille. Il est difficile de savoir ce qui a conduit le
couple à s’installer dans la Nièvre à Saint-Germain-Chassenay et
surtout ce qui a fait qu’il ne se soit pas installé à Beauvoir mais
qu’ils aient plutôt choisi d’envisager une nouvelle construction.
Il est probable que cela fut pour une histoire de dote puisque la
répartition se fit par un apport de 2000 ha de la part des Jordan
de Sury et un financement de la construction d’un nouveau
château pour la famille Humann5.
Le choix de l’architecte du nouveau château Saint-Loup pose
moins de questions. Il n’est pas exclu que Jean-Georges Humann
ait pu être confronté à Louis Visconti consécutivement à la loi
du 27 juin 1833, lors de son premier ministère aux finances, loi
qui fixait le cadre des grands travaux publics et notamment celui
Ibidem
Jacques-Edmond reçu en avancement d’hoirie 400 000 francs comme chacun de ses frères et
sœurs, consistant en 5 actions de la Compagnie des Forges d’Audincourt, valant 200 000 F, plus
200 000 F sur les débiteurs de la communauté de ses parents.
4
5
27
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
des 24 projets d’achèvement des monuments de Paris auxquels
Visconti ne pouvait manquer d’être associé6. Mais Humann
meurt en 1842 et bien que la mise au point d’un projet
d’architecture prenne un certain temps, il y a peu de chance qu’il
soit à l’origine du choix de Louis Tullius Joachim Visconti pour
le projet de Saint-Loup. Il faut sans doute plus rechercher
l’origine de ce choix dans la réputation de celui-ci. En effet
Visconti conçut les décorations de la capitale pour la cérémonie
du retour des cendres de Napoléon 1er en 1840 pendant le second
ministère de Humann. Un tel événement eut un retentissement
national auquel Jacques-Edmond ne pouvait échapper. Il est
cependant à noter que ce dernier fut inspecteur des finances en
1834 et devint receveur des départements de la Loire et de la
Nièvre en 1853. Peut-être Visconti était-il encore inspecteur des
travaux au ministère de Finances à cette époque et a-t-il pu
croiser Jacques-Edmond au ministère mais cela est peu probable.
Louis Visconti (1791-1853) est issus d’une famille d’archéologues
italiens installée à Paris en 1798 alors que Louis n’avait que huit
ans. Son père, Ennio Quirino, que Werner Szambien considère
comme le concepteur moderne de l’objet muséographique est en
effet nommé conservateur du musée du Louvres dès 1799.
Quatremère de Quincy, secrétaire perpétuel de l’Académie des
Beaux-Arts le décrivait ainsi dans son Eloge Historique de M.
Visconti tiré du Recueil de Notices Historiques :
« Mais pour que l’étude de l’antiquité devint ce qu’elle devoit être, il
falloit, et qu’il se trouvât des hommes qui en comprissent ainsi
l’importance, et qu’elle-même, en s’agrandissant, se plaçât au plus haut
rang des travaux de l’intelligence. Avant l’époque où naquit M.
Visconti, cette antiquité, telle que nous l’envisageons, étoit encore
comme un de ces pays déjà découverts, mais dont les géographes, sur
leurs cartes, ne tracent guère que les contours. »
Sans doute doit-on voir dans cette passion paternelle pour
l’histoire et l’archéologie la source de l’éclectisme historique qui
gouverna l’art de Louis Visconti. C’est aussi elle qui le poussa
d’abord à étudier la peinture auprès de François-André Vincent
en 1806, puis l’architecture entre 1808 et 1817, à l’Ecole des
Beaux-Arts, sous la direction de Charles Percier. Ce-dernier,
associé à Pierre Fontaine, fut d’une certaine façon l’inventeur du
style Empire forme savante d’un néoclassicisme inspiré des
dernières découvertes archéologiques. Cette formation était donc
complémentaire de la culture familiale.
Portrait de Charles Percier par Robert Lefèvre, 1807.
Visconti débuta sa carrière, parallèlement à ses études aux BeauxArts, comme conducteur de travaux à l’entrepôt de vin de Bercy
en 1814, année où il remporta le second grand prix d’architecture
6 En 1832 Visconti est nommé conservateur de la huitième section des monuments publics de Paris comprenant la Bibliothèque Royale, le
monument de la place des Victoires, les portes Saint-Denis et Saint-Martin et la colonne Vendôme. Visconti avait en outre en été nommé
sous-inspecteur des travaux du Ministère des Finances en 1822 puis inspecteur en 1824 sous Détailleur. Il n’est pas dit que Visconti ait
conservé ce poste d’inspecteur jusqu’au ministère de Jean-Georges Humann, mais il est certain que celui-ci était connu des services des
finances.
28
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Présentation en 1853 du projet d’achèvement du
Louvre par Visconti à Napoléon III et à l’impératrice
Eugénie en présence du Baron Haussmann (Peinture
d’Ange Tissier 1865)
La fontaine Saint-Sulpice à Paris, œuvre de Visconti
entre 1843 et 1849)
Hôtel Collot en 1840
Façade du château de Lissy 1844
Plan du château de Lissy très influencé par les
compositions agglutinées britanniques
avec un projet de bibliothèque-musée. Il ne commença vraiment
sa carrière de concepteur qu’en 1824 avec la création de la
fontaine Gaillon qui inaugura une série de projets de fontaines
dont la fontaine Louvois de 1835 à 1839 et la fontaine SaintSulpice entre 1843 et 1849. Ce sont ces fontaines qui firent sa
réputation d’architecte pour son sens de l’esthétique. Lance qui
rédigea la notice qui lui est consacrée dans son dictionnaire des
architectes et qui était proche de Visconti fait ainsi son éloge en
demie teinte :
« Comme artiste, il a été très contesté et je me l’explique en ce qu’il n’a
pu être et n’a pas été dans la véritable acception du mot un architecte :
or, c’est toujours à ce seul point de vue qu’il a été jugé. Il était
incontestablement bien doué pour les arts, en général, mais sans
posséder toutes les facultés qu’exige la pratique de l’architecture. Elevé
à l’école de Percier, il négligea toujours, comme la plupart des élèves
de ce grand dessinateur, le côté essentiel de l’architecture : la
construction proprement dite. Sans souci des conditions matérielles de
l’art de bâtir, il ne cultiva l’architecture qu’au point de vue décoratif,
abandonnant dédaigneusement à l’ouvrier la réalisation pratique des
conceptions de l’artiste, comme s’il est raisonnablement possible de
scinder une question dont les termes sont si étroitement unis. Mais ce
défaut ne fut pas personnel à Visconti, c’est celui de son temps et de
son école. Il n’était pas, d’ailleurs, dans sa nature de procéder
autrement ; Visconti était né décorateur, et c’est tout. »
En 1825 il réalise l’Hôtel de mademoiselle Mars rue de la Tour
des Dames à Paris, petit bijou néoclassique marquant sa filiation
à Charles Percier. Mais il continue de travailler à l’entretien et à
la transformation de différents édifices publics et plus
particulièrement la Bibliothèque Royale. Après la réalisation du
tombeau de l’Empereur Napoléon Ier dans l’église des Invalides
en 1842 les commandes tombent, ce qui détermina sans doute le
fait qu’il devienne l’architecte de l’empereur Napoléon III en
1850 ce qui lui donne l’occasion de devenir l’architecte du plan
général de la réunification du Louvre aux Tuileries qui allait
constituer la pièce maitresse de sa carrière puisqu’il allait mourir
en 1853 après que la première pierre du nouveau Louvre fut
posée en 1852.
Les commandes privées de Visconti sont moins connues que
celles réalisées pour le public. On lui connait, à Paris, la
réalisation de l’hôtel de Pontalba rue du faubourg Saint-Honoré
partiellement démoli (1839), L’hôtel de Lauriston, avenue des
Champs-Elysées, l’hôtel Collot au Quai d’Orsay (1840), l’hôtel
Cibiel avenue Gabriel aujourd’hui détruit, l’hôtel Visconti rue
Fortin (1840), l’hôtel de la Tour du Pin rue Barbey de Jouy
(1844), hôtel Rigaud rue de Mogador (1845) et d’une manière
plus anecdotique plusieurs tombeaux de familles plus ou moins
réputées. Mais la partie la moins connue de son œuvre est sans
doute celle qui concerne les demeures qu’il a réalisées en
province dont le château de Lissy en Seine-et-Marne en 1844. Le
château Saint-Loup fait justement partie de celles-là.
29
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Pourtant, le château de campagne allait devenir un édifice
emblématique de l’architecture du siècle. François Loyer le
définit ainsi :
Projet de Visconti pour le château de Challain-laPotherie en 1846, pendant la construction du château
Saint-Loup
« Le sens aigu de la scénographie dont témoigne le château français (et
qui constitue, à proprement parler, la recette du style Beaux-Arts),
provient à l’évidence de l’héritage de Louis Visconti : même si celui-ci
a été distancé, sur le chantier de Challain-la-Potherie, par un obscur
architecte néo-gothique de province, sa revanche posthume aura été
immense. Il n’est de château luxueux de la seconde moitié du siècle qui
ne s’inspire plus ou moins de son exemple. Mais, sans doute, faut-il
remarquer combien désormais l’architecture provinciale (quelque peu
rétrograde) de l’aristocratie légitimiste tend à se séparer du goût
somptuaire qui s’est emparé de l’art urbain, en un temps qui fut celui
de l’étalage du luxe. »
Si l’on en croit les dessins et la seule esquisse que nous ayons pu
consulter, la détermination de la volumétrie et des façades du
château Saint-Loup fut assez aisée pour Visconti. On reconnait
là les grandes qualités artistiques dont parlait Adolphe Lance. Il
faut reconnaitre qu’il y a une certaine élégance à cantonner un
volume simple de quatre tourelles d’angle et c’est d’ailleurs ce
qu’il fit à nouveau pour le projet de Challain-la-Potherie de même
que l’on peut considérer comme une réelle virtuosité cette
propension à mélanger les styles et jouer avec l’histoire. Il
semblerait aussi, comme pour faire mentir Lance, que Visconti
ait voulu faire preuve d’une maitrise constructive particulière au
château Saint-Loup, en adoptant une maçonnerie mixte, brique
et pierre et que cette technique ait été pensée dès le début de la
conception. Les seules variations du projet concernent la forme
de la toiture évoluant vers un comble mansardé et la composition
de la façade principale dont les trois travées centrales, resserrées
lors du premier projet ont été écartées pour favoriser un effet
d’avant-corps « à la française » au moyen de pilastres et d’un léger
décrochement de la corniche et du bandeau. Une autre
modification mineure de la façade concerne le couronnement des
tourelles d’angle qui perdent leur tambour de surélévation et une
certaine incertitude quant aux percements de ces tourelles dans
l’élaboration du projet peut-être en liaison avec la composition
du jardin7.
Plan du rez-de-chaussée d’un projet intermédiaire de
Visconti avant inversion de la position de l’escalier
L’apparente facilité dans la composition de l’extérieur qui semble
avoir été de mise pour Visconti ne se retrouve pas dans la
distribution intérieure. Les différents projets montrent des
errements quant à la position de l’escalier d’honneur et de
l’escalier de service. Comme le nord n’est pas signifié sur les plans
de Visconti, il est difficile de retracer l’origine de ces errances
puisque l’on ne sait pas si l’entrée principale se trouvait, pour ces
projets, au nord comme elle l’est aujourd’hui. Toujours est-il que
la position de l’escalier d’honneur et de l’escalier de service
central a été inversée et l’escalier de service de rectangulaire est
7 Il est à noter que les dessins des façades ne montrent aucun percement sur les tourelles alors que les plans montrent des percements à des
endroits différents selon les tourelles
30
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
devenu cylindrique encore que l’on ne soit pas sûr que ce dernier
ait été réalisé bien qu’une trace de niche circulaire subsiste à
l’étage.
Schéma de transfert des charges au rez-de-chaussée
Plus encore, il semblerait que le chantier, qui démarre en 1843,
ait connu plusieurs repentis, le principal concernant le grand
salon du rez-de-chaussée. Les deux piles ajoutées dans la salle-àmanger des domestiques de la cave prouvent en effet que le grand
salon a été agrandi dans ce sens. Mais la modification la plus
périlleuse est sans conteste celle qui concerne le transfert du
refend longitudinal du premier étage sur une poutre traversant le
grand salon. Il semblerait donc que les Humann aient été indécis
ou que Visconti n’ait pas suivi son chantier comme de nécessaire
ainsi que le prouve cet extrait d’une lettre qu’Humann lui adressa
à la fin du chantier :
« J’ai envoyé à Mr Hunot son solde de compte. Mais je diffère de les
faire pour détaillé jusqu’à ce que vous ayez vu les cheminées surtout
celles du 1er qui sont jointes d’une façon désolantes. Le ferrement des
portes est presque terminé.
Le tout est d’un effet charmant mais il reste maintenant le choix des
peintures et papiers et je serai bien heureux que vous puissiez venir
prestement pour voir le tout et me fixer sur ces objets, j’ai ici tous les
échantillons de papiers du salon. Mme Humann m’a dit qu’elle
renonçait aux encadrements bois dont vous parliez quand nos
chantiers en serait parfait mais de dépenses en dépenses nous en
arriverions à ne plus pouvoir nous [illisible].
J’espère que vous pourrez bientôt venir ici et dans ce cas je vous prierai
de me prévenir deux jours à l’avance afin que je sois sur les lieux.
Veuillez agréer Monsieur, en attendant le plaisir de vous donner des
nouvelles [illisible] de nos sentiments les plus distingués
Jacques Humann »8
Nous ne savons pas si la conception du jardin par Paul Lavenne
de Choulot fut parallèle de la conception du château par Visconti.
Si l’on en croit la disposition variable des baies des tourelles, on
pourrait penser que celles-ci furent concomitantes puisque le
principe du jardin de Paul de Choulot est qu’un chemin
débouche en biais sur chaque tourelle d’angle et qu’une clairière
fasse face à chaque élévation, mais nous ne possédons aucun
document pouvant corroborer cette hypothèse.
Portrait de Paul Lavenne de Choulot (1794-1864)
Paul de Choulot (1794-1864), bien qu’il soit aujourd’hui peu
connu est très certainement l’un des plus grand paysagistes du
XIXe siècle. Il a à son actif la composition de près de 280 jardins
dans la France entière. Originaire de la Nièvre, c’est dans ce
département qu’il a le plus œuvré9 et qu’il a vécu jusqu’en 1864
Transcription d’une lettre de Humann à Visconti conservée à la Médiathèque du Patrimoine dossier D1 58 26
Alluy, M. DUMINY ; Azy, M. le vicomte Benoît d’AZY ; Azy-Le-Vif, M. le baron de CHABROL ; Bizy, M. le comte de BERTHIER-BIZY ; Brain,
M. BOIGUES ; Briffault, M. le comte ROSTAING DE PRACOMTAL ; Chanteloup, M. Martin de CHANTELOUP ; Châtillon, M. le marquis de
PRACOMTAL ; Cheugny, M. le comte de MAUMIGNY ; Chevenon, M. GIRERD ; Gimouille, Château de Fertot, M.STUART ; Fonfaye, M.
MÉTAIRIE ; Font-Allier, M. GRINCOUR ; Frasnay, M. PAIGNON ; la Belouze, M. le baron de MARCY ; la Chasseigne, M. le comte de
MONTRICHARD ; La Coquillerie, M. COL ; La Croix, M. Ferdinand de CHAMPS ; la Ferté-Langeron, M. Louis RAMBOURG ; la Mollie, M. de
SAVIGNY ; la Montagne, Mme la marquise d’ESPEUILLES ; La Rochery, M. JACQUINOT ; Le Battoir, M. BARREAU ; le Colombier, M.
TIERSONNIER ; le Tremblais, M. PETIT ; Les Coques, M. le baron de MESTRE ; Luange, M. LEBLANC DE L’ESPINASSE ; Lucenay-lès-Aix,
Château d'Ozon (Auzon), Maisonneuve, M. de CHAMPS ; Maucouvent, M. Gustave LYONS ; Menou, Mme la duchesse de BLACAS ;
8
9
31
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
dans son château de Mimont, sur la commune de Parigny-lesVaux (Nièvre). Après une vie aventureuse liée à son engagement
politique légitimiste et militaire, il décide, à quarante ans, de
construire sa vie sur d’autres bases et se tourne vers l’art des
jardins. Très influencé par les britanniques Humphry Repton
(1752-1818) et John Claudius Loudon (1783-1843), il ne cherche
pas à embellir ou imiter la nature mais à composer avec elle :
« J’étudie l’ensemble des combinaisons auxquelles peuvent se prêter
les accidents du terrain, les arbres déjà existants, la direction des vues
et les points d’horizon les plus favorables à l’effet général…. Pour
créer un ensemble qui devient pour les yeux la propriété de chacun. »
« La direction des coulées ou prairies, ouvertes dans l’intérieur du bois,
par conséquent bordées d’arbres à droite et à gauche, devait conduire
l’œil du dessinateur sur les collines où il n’eût eu que l’embarras du
choix s’il n’avait dû tenir compte, pour ses routes comme pour ses
coulées, du cours du soleil qui crée, à certaines heures de la journée, et
pour certains aspects, des ténèbres éblouissantes de lumière qui
dérobent aux yeux les tableaux qu’on a devant soi. Ce n’est donc que
par une marche oblique par rapport au soleil, que les routes et les
coulées doivent s’avancer dans la direction des objets »
Il est probable que le jardin ait été terminé après la fin du chantier
de construction du château en 1848 et que l’installation de la
famille Humann fut complète à la suite de ces travaux. JacquesEdmond et Camille, sa femme, ainsi que leurs deux premiers
enfants Raoul (Sury 1843 - 1898) et Jean (Sury 1846 - Chassenay
1882) ne semblent néanmoins pas avoir considéré Saint-Loup
comme leur résidence principale. Camille semble avoir été très
attachée au château de Sury-le-Comtal dont les décors du XVIIe
siècle pourraient avoir influencé Visconti. Le troisième enfant du
couple, Robert (Sury 1856 – Epernon 1939), y nait en effet en
1856. Il faut donc certainement considérer Saint-Loup comme
une résidence secondaire des Humann10. Néanmoins JacquesEdmond meurt à Paris en 1891 et chose plus étonnante, Camille
décède le 19 avril 1894 au Château de Beauvoir à Saint-GermainChassenay, à l'âge de 68 ans. Il est curieux qu’elle ait « choisi » de
mourir à Beauvoir plutôt qu’à Saint-Loup, comme si ce dernier
ne correspondait plus à ses aspirations.
Portrait d’Auguste Garriguenc (1846-1912)
Nous pensons que le château Saint-Loup fut vendu par Raoul et
Robert après la mort de Camille en 1894 à la famille Bossy
puisque R. Bossy commanda un projet de transformation de
Saint-Loup à l’architecte Auguste Garriguenc en 1898. Nous ne
connaissons pratiquement rien de R. Bossy si ce n’est qu’il serait
né à Champvert sur la commune d’Avril-sur-Loire était
commissaire-priseur à Paris où il possédait un immeuble sur le
boulevard Haussman et qu’il aurait eu deux enfants au château :
Pierre-Henri Bossy né en 1903 à Saint-Germain-Chassenay (1940
Mouron, M. le baron de BOURGOING ; Mussy, M. de CRAYE ; Neuvy, M. le comte de COUESSIN ; Poil, château de Concley, M. COLLIN de
GÉVAUDAN ; Poiseux, Mme la baronne de LEYVAL ; Poiseux, M. Louis du VERNE ; Pougues, M. Auguste CHEVALIER ; Saint-Loup, M.
HUMANN ; Saint-Père, M. des AGES ; Saincaize, M. le baron de BAR ; Serre, Mme la comtesse de MAREY ; Sichamps, M. le comte de
CHARRY DE LURZY ; Sully, M. Alfred ROBERT ; Tâches, M. Amable ROBERT ; Vanzé, M. de LESGIEN ; Villars, M. le comte de BOULLÉ ; non
précisé, M. Antonin ROBERT ; Beaumont, M. le comte de SAINT-VINCENT ; Bois-vert, M. du ROSAY ; Le Nauzet, M. LAFOND
10 Le fait que Jacques-Edmond ait été receveur de la Nièvre et de la Loire où se situe Sury corrobore cette hypothèse
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Ardennes), Suzanne-Jeanne-Jacqueline Bossy née en 1916 à
Saint-Germain-Chassenay (2003 Gonesse). Il en va pratiquement
de même d’Auguste Garriguenc (1846-1912) dont on ne sait juste
qu’il exerçait en tant qu’architecte à Paris avec Jean Le Fort, et
qu’il travaillait comme professeur de dessin géométrique dans les
écoles communales de la Ville de Paris.
Plan du deuxième étage avec généralisation des
chambres à la Blondel (29 janvier 1903)
Réservoir d’eau dans le comble du terrasson contre
l’escalier de service des
avecvasques
sa matrice
de distribution
Repositionnement
de l’ancienne
toitureenau
plomb
démarrage
du limon des emmarchements extérieurs
Le projet de transformation du château par Garriguenc ne
semble avoir concerné que les combles du château Saint-Loup et
leurs accès. Il est en effet difficile de savoir si les documents de
1898 ne constituent qu’un état des lieux ou un premier projet
auquel cas il s’agirait essentiellement de modifications de
cloisonnements. Le projet de 1903 est plus clair sur les
modifications apportées au projet de Visconti puisqu’il s’agit de
prolonger l’escalier d’honneur jusqu’au deuxième étage, de
reprendre la totalité de la toiture et de rendre habitable en tant
que galetas de service les comble du terrasson. La seule
photographie que nous possédions datant d’avant l’intervention
de Garriguenc nous montre une couverture pyramidale à base
octogonale des tourelles d’angle remplacée par des couvertures
coniques et des lucarnes à fronton courbe en pierre remplacées
par des lucarnes en bois ce qui prouve bien une importante
modification de la toiture.
L’objectif du projet de 1903 est de rajouter un étage noble au
château au niveau du deuxième étage mansardé en remplaçant les
chambres de service par des chambres d’apparat. La variante
datée du 29 janvier 1903 qui s’approche le plus de la situation
actuelle généralise en effet le principe de la chambre à la Blondel,
à alcôve centrale avec cabinets latéraux, à tout l’étage. Mais cette
transformation impliquait de loger les domestiques à l’étage
supérieur dans le galetas et donc de prolonger l’escalier de service
d’une volée. La transformation de chambres de bonnes en
chambres d’hôtes s’accompagna d’une amélioration du confort
notamment en termes d’adduction d’eau et de généralisation des
cabinets de toilette. C’est ainsi que fut installé dans les combles
du galetas le réservoir d’une sorte de château d’eau cylindrique
accompagné de sa matrice de distribution alimenté par un bélier
depuis l’Abron.
La reprise complète de la toiture semble avoir été alors
nécessaire. Les lucarnes en pierre à fronton cintrés ont été
déposées et remplacées par une alternance de lucarnes en bois
tantôt en croupes tantôt à fronton. Par la même occasion, les
vasques qui couronnaient la corniche au-dessus des pilastres
corinthiens ont été déposées et reposées au départ des limons des
emmarchements extérieurs. Les souches de cheminées ont, elles
aussi été modifiées, parfois dédoublées et généralement
surélevées en leur ajoutant une modénature décorative
simplement par un jeu d’appareillage de briques. En outre, la
soupente du terrasson étant devenue habitable, plusieurs châssis
33
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
tabatières ont été ménagés dans cette partie de la toiture et
ponctuellement sur le brisis. L’apport décoratif de Garriguenc
sur la toiture ne s’est pas limité aux seules lucarnes et souches de
cheminées. Le décor de cabochons circulaires du membron est
aussi de son fait comme la forme du chéneau. Il est curieux, dans
cet esprit d’ajout décoratif, qu’il n’ait pas orné le faîtage d’épis
comme l’avait esquissé Visconti. Peut-être doit-on voir ici une
raison de contraintes budgétaires.
Malgré ces transformations, le château est inscrit sur la liste
complémentaire des Monuments Historiques le 6 mai 1997 sous
l’impulsion de l’Architecte en Chef des Monuments Historiques
François Voinchet. Le château est alors la propriété de la Société
Civile Immobilière du Six Septembre depuis le 21 décembre
1993. Il sera racheté en 1998 par ses propriétaires actuels
Monsieur et Madame Janssen.
.
34
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
SAINT-GERMAINCHASSENAY
PHOTOGRAPHIES DES
PATHOLOGIE
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LES DEGRADATIONS DE LA TOITURE
Une jambe de force de la jonction de la
toiture de la tourelle sud-est à celle du
logis est en mauvais état. Le
remplacement de cette pièce est
particulièrement ardu du fait de
l’imbrication des éléments de
charpente à cet endroit. (Photographie
de la tourelle nord-ouest
Epur’210217.GF_160514)
Dégradation généralisée des ardoises
reconnaissable aux traces blanche en
sous-face sur la face nord du terrasson.
Certaines ardoises sont décrochées.
(Epur’210217.GF_160208)
Désorganisation des ardoises dans le
comble du terrasson
(Epur’210217.GF_155537)
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LES DEGRADATIONS DE LA TOITURE
Dégradation des ardoises sur la tourelle
nord-est (Epur’210803.FP IMG_5510)
La zinguerie est cuite et cassante. De
nombreuses rapièces de feutre
aluminisé ont été réalisées mais l’état
du zinc est tel que de nouvelles fuites
apparaissent régulièrement.
(Epur’210217.GF_153816)
37
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LES DEGRADATIONS DE LA TOITURE
Sur le brisis les ardoises sont aussi très
désorganisées et en mauvais état. Le
zinc du membron est lui aussi vétuste
et se déchire ponctuellement.
(Epur’210803.FP IMG_5484b)
La dégradation de la toiture a
occasionné de nombreuses fuites qui
ont considérablement détérioré plâtres
et boiseries aux deuxième et troisième
étages. (Epur’210217.GF_155809)
Traces d’humidité au deuxième étage
(Epur’210217.GF_152639)
38
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LES DEGRADATIONS DE LA
MACONNERIE
Les fuites des chéneaux ont provoqué
des dégradations sur certaines pierres
de corniche. Les fuites ont entrainé
l’apparition de sels qui ont provoqué
des desquamations actives.
(Epur’210803.FP IMG_5489)
Par endroit les desquamations se sont
couplées aux effets du gel provoquant
éclats et moulinage. Les fuites dans les
angles où les chutes traversent la
corniche ont particulièrement dégradé
la pierre. (Epur’210216.GF
P1310515c)
Le manque de protection des bandeaux
a rendu fragile le nez de ceux-ci
provoquant multiples éclats mineurs.
(Epur’210803.FP IMG_5521b)
39
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LES DEGRADATIONS DE LA
MACONNERIE
Autre dégradation au droit de la
pénétration de la chute d’eau pluviale.
(Epur’210803.FP IMG_5477)
Autre dégradation de la corniche sous
le chéneau de la tourelle sud-ouest.
(Epur’210803.FP IMG_5476)
40
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
ETAT SANITAIRE
CONSIDERATIONS STRUCTURELLES
Affaissement des margelles d’encadrement des
soubassements des tourelles. (210217.GF_161338)
Le château Saint-Loup ne connait pas de désordres des
maçonneries d’ordre structurel, c’est-à-dire que nous n’avons
repéré aucun tassement différentiel, aucune fissure structurelle et
aucun dévers de mur significatif. Même les emmarchements des
perrons des faces nord et sud ne présentent pas d’affaissement
différentiel comme c’est souvent le cas. Il faut donc en conclure
que les fondations sont bonnes et justement calculées par rapport
à la résistance du sol. Même le mur de soutènement de la cour
anglaise ne présente pas de désordre majeur. La seule
déformation que nous pouvons assimiler à la structure est
mineure puisqu’elle concerne les margelles d’encadrement des
soubassements des tourelles qui s’affaissent vers l’extérieur. Cet
affaissement, qui n’a aucune incidence sur la stabilité de l’édifice,
est vraisemblablement dû au fait que ces margelles s’appuient,
contre le bâtiment sur un empattement du mur et ne soient pas
fondées en extérieur.
LES EFFETS DE L’EAU
Nous avons pu caractériser deux effets de l’eau impliquant, à des
degrés divers, la dégradation de l’édifice, d’une part une humidité
dans les caves consécutives à des remontées de la nappe
phréatique, et des infiltrations d’eau dans les combles dues à des
défauts de couverture.
Traces de fuites au plafond du second étage
(210217.GF_153326)
Les infiltrations dans les caves n’ont aucune incidence
structurelle mais elles génèrent une humidité qui peut, à terme
porter atteinte aux revêtements des murs et des voûtes et par
capillarité, remonter au rez-de-chaussée, étage possédant le plus
de décors. Sans doute doit-on imputer ces infiltrations à un effet
de barrage réalisé par le bâtiment sur une couche glaiseuse
41
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Soupiraux obturés par une maçonnerie de briques et
oblitérés par la végétation (210216.GF P1310516b)
Fissuration du plâtre dans le comble de la soupente
sans doute liée aux infiltrations. (210217.GF_155124)
drainant en profondeur les eaux du pendage naturel du terrain. A
cela s’ajoute le fait que plusieurs soupiraux ont été bouchés et
que ceux qui ne le sont pas sont obstrués par la végétation qui
couvre le soubassement. Certes les apports de ventilation et de
lumière que ces soupiraux peuvent apporter sont sans doute
insuffisants pour juguler complètement les infiltrations, mais
ceux-ci contribueraient-ils à l’assèchement ambiant. Nous
n’avons pas pu vérifier si un drainage en amont, sur la terrasse
nord, a été réalisé et si celui-ci conserve éventuellement une
certaine efficacité. Nous savons cependant qu’un souterrain de
drainage rejoint le pré haut au puit de la cour anglaise.
Les fuites dans la toiture, aujourd’hui pour la plupart jugulées par
des réparations ponctuelles, ont généré de plus graves
dégradations principalement dans les chambres de la soupente
dont les plâtres recouvrant le lattis de plafonnement rampant
sont, en de nombreux endroits tombés, mais atteignent
ponctuellement, par infiltration dans les refends, le deuxième
étage mansardé sans avoir, pour l’instant provoqué de
dégradations notables. Ces fuites de couverture sont
essentiellement dues à la vétusté des ardoises et ponctuellement,
à celle des ouvrages en zinc dont il faut rappeler que l’un comme
l’autre approche de ses cent-vingt années d’existence.
L’ETAT DE LA PIERRE
Ragréage sur le limon des emmarchements extérieurs
(210216.GF P1310536)
Pénétration de la chute pluviale à travers la corniche et
passage du feuillard du paratonnerre (210803.FP
IMG_5477b)
D’une manière générale, la pierre grise utilisée pour le
soubassement et les perrons ne présente pas de dégradation.
Seuls quelques ragréages ont été repéré sur les emmarchements
extérieurs généralement consécutifs à des effets de gel sur des
microfissures perpendiculaires à la surface plane des marches. Il
n’en va pas de même des pierres jaunes de l’élévation. En effet,
en de nombreux endroits – plus particulièrement là où des
infiltrations d’eau ont pu se produire et donc sur des parties
saillantes plus ou moins moulurées et non ou mal protégées – la
pierre s’est desquamée à des degrés divers faisant disparaitre les
moulurations.
Si la cause principale de cette dégradation est un manque de
protection étanche des parties saillantes, il n’est pas à rejeter
d’une part que certaines pierres aient pu être posées en délit ce
qui favorise les infiltrations ou que les pierres n’aient pas été
extraites de la carrière à la bonne saison la rendant plus fragile car
rendant plus difficile la création de leur calcin de protection
naturelle, extraction rendue possible au XIXe siècle par
l’extraction mécanique. Cette hypothèse est d’ailleurs
vraisemblable car nous avons pu repérer des amorces de
desquamations sur des surfaces planes non exposées. Les parties
systématiquement dégradées sont celles où les chutes des eaux
42
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
pluviales traversent la corniche et dans une moindre mesure,
l’entablement intermédiaire.
LES DEGRADATIONS DE LA COUVERTURE
Rustine de feutre aluminé dans le chéneau
(210217.GF_153035)
D’une manière générale, la charpente primaire ne semble pas
avoir été affectée par les importantes fuites de la couverture sous
réserve de dégâts aujourd’hui invisibles, masqués d’un côté par le
lattis plâtré et de l’autre par la couverture en ardoise. Les parties
accessibles dans le grenier et entre chevrons et cloisons verticales
de doublage nous ont permis de vérifier cet état général.
Néanmoins, nous avons pu repérer la dégradation d’une jambe
de force dans la tourelle sud-est due à une attaque d’insectes
xylophages. Aucune odeur typique de mérule n’a pu être décelée,
alors que l’enfermement des bois entre lattis plâtré et couverture
est généralement propice au développement de ce champignon.
Il est néanmoins à craindre qu’une partie du chevronnage ait été
dégradé par les fuites.
La dégradation des ardoises est caractérisée par leur délitement
et les affleurements grisâtres observables en sous-face de la
couverture mais aussi par les nombreuses casses visibles depuis
l’extérieur ainsi que les décrochements des agrafes de suspente
des ardoises plutôt significatives d’une dégradation du lattis.
Comme nous l’avons déjà dit, cette dégradation est le fait du
vieillissement de cette couverture datant de 1903 ce qui est aussi
le cas d’une partie de la zinguerie, celle qui n’a pas été
ponctuellement réparée.
Apparition de fissures dans le fond du chéneau
(210217.GF_153811)
Les épis de faîtage des tourelles sont tordus et
quelques pièces de ce décor ont été cassées
(210803.FP IMG_5471)
En vieillissant le zinc devient cassant et se déchire sous l’effet de
la dilatation/rétractation en période d’insolation et par l’action
directe des ultra-violets. Aussi toutes les noues, toutes les arêtes
mais surtout le chéneau périphérique plus explosé, sont-ils
particulièrement dégradé. Les rustines au feutre aluminisé dans le
chéneau sont les marqueurs de l’antériorité de cette dégradation.
Il va sans dire que les épis de faîtage d’un métal généralement
plus pur que les ouvrages courants ont eux aussi subi l’agression
du temps mais là plus liés à la sollicitation du vent qui a provoqué
plusieurs casses.
CONCLUSION
Les désordres qui touchent le château Saint-Loup affectent
essentiellement la toiture de l’édifice néanmoins les dégradations
du parement des pierres ainsi que les remontés dans les caves
sont à prendre en compte si l’on veut conserver l’intégrité de
l’œuvre de Visconti comprenant les décors intérieurs.
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Nièvre
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
PROJET DE
RESTAURATION
PRINCIPES D’INTERVENTION
Epis de faîtage de l’atelier Auder h=175
L’intervention engagée ici sur le château Saint-Loup concerne
une restauration dite à l’identique. Pour des raisons pratiques
nous proposons d’associer à la restauration de la toiture celle des
pierres de façade détérioré d’autant qu’une partie d’entre elles
font partie de la corniche située sous le chéneau périphérique que
nous allons reprendre. La présence d’échafaudages en pied
pourra en outre servir à la reprise des menuiseries des fenêtres
puisque certaines d’entre-elles, en façade sud, sont en mauvais
état et nécessitent d’être changées. Le projet qui aurait consisté à
repositionner les vasques de Visconti sur la corniche ne nous a
pas paru pertinent dans la mesure où les lucarnes en pierre de
Visconti ont été déposées. La restitution des lucarnes cintrées
n’étant pas envisageable, ce projet ne parait pas possible du
moins pour le moment. Dans la mesure où les vasques restent en
place au démarrage des limons des escaliers extérieurs, cette
option de restitution sera toujours possible ultérieurement. La
reprise des plâtres en intérieur ne sont pas prévus pour cette
phase de travaux. Elle fera l’objet d’une autre tranche de travaux
concernant les décors intérieurs. Pour des questions budgétaires,
la restauration du château sera effectuée en deux tranches. La
première comprendra la reprise des maçonneries de façade, la
couverture des tourelles et celle du brisis jusqu’au membron. La
seconde comprendra la reprise de la couverture du terrasson.
Epis de faîtage de l’atelier Auder h=120
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LES REPRISES DE CHARPENTE
Nous n’avons malheureusement pas pu accéder à l’ensemble de
la charpente. Une partie de celle-ci est soit recouverte de lattis
plâtré soit inaccessible entre les lucarnes malgré le fait que les
cloisons de doublage laisse un couloir de visite entre charpente
et galandage. Sur la charpente que nous avons pu expertiser, seule
une pièce de la tourelle sud-est demande à être reprise par enture.
Nous prévoyons néanmoins une provision plus importante pour
intervention sur la charpente primaire et un linéaire de chevron
en prévision de remplacement car les fuites de toiture entrainent
souvent ce type de dégradation bien que ceux que nous avons pu
tester ne présentent pas de dégradation notable.
Ardoises neuves à l’église de Plottes Epur’Archi
LA RESTAURATION DES ARDOISES
Création d’un coq de toiture église de Plottes
Epur’Archi
La couverture en ardoise demande un remplacement du fait de
sa vétusté. Il est assez étonnant que Visconti et après lui
Garriguenc ait porté aussi peu d’attention sur le travail
d’ardoisier. Il est vrai que Visconti suivait son chantier à distance
et que l’ardoise était réservée aux édifices officiels, églises ou
mairies, et aux demeures nobles et bourgeoises ce qui implique,
pour l’ardoisier, une aire d’intervention assez large à l’échelle
territoriale. Nombre d’ardoisiers étaient donc peu compétents et
il était peu judicieux de leur demander un travail savant.
Garriguenc, suivant lui aussi le chantier à distance, semble
d’ailleurs avoir eu les mêmes problèmes puisque, comme
Visconti, il a préféré le couvrement des arêtes et du faîtage par
de simples bandes de zinc. Nous préconisons donc l’utilisation
d’ardoises épaisses fixées aux crochets comme l’a réalisé
Garriguenc.
LA RESTAURATION DE LA ZINGUERIE
Bavette en plomb Porte Saint-André à Autun
Epur’Archi
La zinguerie concentre pour le projet de Visconti comme pour
celui de Garriguenc, les efforts décoratifs sur la toiture du
château. Visconti a concentré ses efforts sur les épis de faîtage
des tourelles, envisageant, lors des esquisses, des épis de moindre
importance pour le faîtage du terrasson. Visiblement Garriguenc
a procédé à la restauration de ces épis ce qui porte leur âge à plus
de 170 ans. Nous préconisons donc l’exécution de copies
conformes. Nous proposons en outre, en option là aussi, la
restitution des épis du faîtage du logis selon les esquisses de
Visconti. Pour le reste, les décors de Garriguenc sur le membron
et sur le chéneau, plus simples de traitement chez Visconti, seront
restauré selon le projet de Garriguenc.
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
LA REPRISE DU PARATONNERRE
La restauration de la couverture impliquera la dépose du
paratonnerre et de son feuillard. On profitera donc des travaux
pour remplacer ce dernier si besoin et vérifier la résistance de la
mise à la terre. Si cette résistance s’avère insuffisante, il peut
s’avérer nécessaire de reprendre la patte d’oie de mise à la terre.
LA RESTAURATION DES MACONNERIES
Reprise de la rosace est de l’église de Fuissé
Epur’Archi
Comme nous l’avons précédemment suggéré, la dégradation du
parement de pierre sur les éléments décoratifs nécessite des
reprises ponctuelles. Ces interventions seront rendues possibles
et simplifiée par l’installation des échafaudages et par la dépose
du chéneau, dépose qui permettra de déposer les pierres malades
de la corniche par le dessus. Pour les autres cas, nous préconisons
le remplacement par bouchons et, sur les petites surfaces, par des
ragréages au ciment-pierre armé de vis et fils de laiton.
L’application d’un consolidant de type silicate d’éthyle sera
nécessaire pour les pierres présentant des signes de fragilité.
Nous proposons en outre une protection par solin de mortier
armé du bandeau de l’entablement afin de le protéger et d’éviter
les désordres reconnus sur toutes les parties saillantes de la pierre.
LES REMONTES CAPILLAIRES DES CAVES
Il n’est pas prévu, durant cette phase de travaux d’intervenir sur
les remontées des caves. Nous suggérons seulement de
supprimer la végétation qui occulte les soupiraux et de rouvrir
ceux qui pourraient l’être simplement afin de vérifier si ces
dispositions peuvent être suffisantes pour juguler l’humidité. La
phase de chantier de couverture consistera alors en une phase
d’observation sur les effets de ces mesures.
ORGANISATION DES TRAVAUX
Après le montage des échafaudages par l’entreprise de
couverture, celle-ci démontera les éléments décoratifs pour les
restaurer ou les copier en atelier. Cette phase d’atelier permettra
au tailleur de pierre et à l’entreprise de paratonnerre d’intervenir.
A la découverte, le charpentier pourra intervenir sur les
éventuelles dégradations, face par face. Le couvreur pourra alors
intervenir en suivant le travail du charpentier jusqu’à
l’achèvement des travaux.
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
SAINT-GERMAINCHASSENAY
DOCUMENTS
GRAPHIQUES
EXISTANT
EP01 Façade nord, Echelle 1/200ème
EP02 Coupe transversale, Echelle 1/200ème
EP03 Coupe longitudinale, Echelle 1/200ème
EP04 Plan de toiture, Echelle 1/200ème
EP05 Plan de charpente, Echelle 1/200ème
EP03 Plan de principe de la mansarde du deuxième étage, Echelle
1/200ème
EP07 Plan de principe du premier étage, Echelle 1/200ème
EP08 Plan de principe du rez-de-chaussée, Echelle 1/200ème
EP09 Plan de principe du niveau des caves, Echelle 1/200ème
PROJET
EP10 Façade nord, Echelle 1/200ème
EP11 Coupe transversale, Echelle 1/200ème
EP12 Coupe longitudinale, Echelle 1/200ème
EP13 Plan de toiture, Echelle 1/200ème
EP14 Plan de charpente, Echelle 1/200ème
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Couverture en
ardoise dégradée
Abergement de
cheminée détérioré
Epi de faîtage
dégradé
Membron zinc
dégradé
Chéneau zinc
dégradé
Pierre
ponctuellement
dégradée
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Façade Nord éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP01
Janvier 2022
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Couverture en
ardoise dégradée
Abergement de
cheminée détérioré
Membron zinc
dégradé
Chéneau zinc
dégradé
Pierre
ponctuellement
dégradée
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Coupe transversale éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP02
Janvier 2022
49
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Couverture en
ardoise dégradée
Abergement de
cheminée détérioré
Membron zinc
dégradé
Chéneau zinc
dégradé
Pierre
ponctuellement
dégradée
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Coupe longitudinale éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP03
Janvier 2022
50
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Epis de faîtage
dégradé
Couverture en
ardoise dégradée
Abergements de
cheminée détérioré
Membron zinc
dégradé
Chéneau zinc
dégradé
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Plan de couverture éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP04
Janvier 2022
51
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Pièce de charpente
dégradée
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Plan de charpente du terrasson éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP05
Janvier 2022
52
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Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Plan de principe de la mansarde du deuxième étage éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP06
Janvier 2022
53
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Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Plan de principe du premier étage éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP07
Janvier 2022
54
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RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Plan de principe du rez-de-chaussée éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP08
Janvier 2022
55
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Existant : Plan de principe du niveau des caves éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP09
Janvier 2022
56
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Epis de faîtage
restitués
Paratonnerre déposé
et reposé
Couverture en
ardoise reprise en
totalité
Abergement de
cheminée repris
Epi de faîtage
restauré
Membron zinc
restauré
Pierre
ponctuellement
reprise
Chéneau zinc repris
en totalité
Bavette de
protection en plomb
périphérique à créer
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Projet : Façade Nord éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP10
Janvier 2022
57
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Epi de faîtage
restitué
Couverture en
ardoise remplacé »e
en totalité
Abergement de
cheminée repris
Membron zinc
repris
Chéneau zinc repris
en totalité
Pierre
ponctuellement
dégradée
Protection plomb
périphérique
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Projet : Coupe transversale éch. 1/200ème
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EP11
Janvier 2022
58
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Epi de faîtage
restitué
Couverture en
ardoise restaurée
Abergement de
cheminée repris
Membron zinc
repris
Chéneau zinc repris
Pierre
ponctuellement
reprise
Protection plomb
périphérique
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Projet : Coupe longitudinale éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP12
Janvier 2022
59
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Epis de faîtage
restauré
Paratonnerre déposé
et reposé
Epis de faîtage
restitués
Couverture en
ardoise reprise en
totalité
Abergements de
cheminée repris
Membron zinc
restauré
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Projet : Plan de couverture éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP013
Janvier 2022
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Pièce de charpente
remplacée
Château Saint-Loup
58300 SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
Propriété de Monsieur et Madame Janssen-Evertjan
ETUDE PREALABLE GENERALE
RESTAURATION DES COUVERTURES
Projet : Plan de charpente du terrasson éch. 1/200ème
PALISSE FABIEN EPUR’ARCHI
EP014
Janvier 2022
61
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
BIBLIOGRAPHIE, SOURCES
BIBLIOGRAPHIE
ANTONETTI Guy,
Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (II) :
Dictionnaire biographique 1814-1848, Humann (Jean-Georges),
Institut de la gestion publique et du développement économique,
OpenEditionBooks, Vincennes, 2007, p. 327-397
BAUCHAL Charles,
Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français,
Librairie générale de l’architecture et des travaux publics, Paris, 1887
CARDONI F., CARRE DE MALBERG N., MARGAIRAZ M. (dir.)
Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009
Ministère du commerce extérieur, France. Ministère du redressement productif,
Comité pour l’histoire économique et financière de la France, IGPDE, Paris
2012
DEVINOY Nadia,
Le Comte de Choulot paysagiste
Académie nationale de Metz, Metz 2008
HAMON Françoise, MAC-CALLUM Charles (dir.),
Louis Visconti. 1791-1853,
Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1991
LANCE Adolphe,
Dictionnaire des architectes français,
Morel, Paris, 1872
LOYER François
Histoire de l’architecture française. De la Révolution à nos jours,
Mengès/Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites, Paris, 1999.
PONTEIL Félix,
L'alsacien Jean-Georges Humann. Le brasseur d'affaires, l'homme politique (1780-1842)
Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine Année 1937 12-28 pp. 227-245
QUATREMERE DE QUINCY, Antoine
Recueil de notices historiques lues dans les séances publiques de l’Académie Royale des BeauxArts à l’Institut, Eloge historique de M. Visconti Antiquaire,
Adrien le Clere et Cie, Imprimeurs-libraires, Paris, 1834, p. 146-176
SZAMBIEN Werner,
Le musée d'architecture,
Picard éditeur, Paris, 1988
62
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
SOURCES
Archives départementales de la Nièvre (ADN)
« Fief ou franc-alleu de Saint-Loup-sur-Abron, protestation de la Dame de
Marcigny en Bourgogne contre la saisie féodale et aliénation royale de 1628 :
mémoires. » cote 147 J 592
« Fief ou franc-alleu de Saint-Loup-sur-Abron, protestation de la Dame de
Marcigny en Bourgogne contre l’aliénation de 1628 : décret de Saisie. » cote
147 J 593
Médiathèque du patrimoine
Château Saint-Loup DOSSIER D 1 58 26
LIENS
Saint-Germain-Chassenay
Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Germain-Chassenay
Louis Visconti
Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Visconti
Gallica :
https://gallica.bnf.fr/html/und/histoire/louis-visconti?mode=desktop
https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&exactSe
arch=false&collapsing=true&version=1.2&query=(dc.creator%20all%20%22Visconti
,%20Louis%20Tullius%20Joachim%20(17911853).%20Dessinateur%20%22%20or%20dc.contributor%20all%20%22Visconti,%2
0Louis%20Tullius%20Joachim%20(17911853).%20Dessinateur%20%22%20)%20&suggest=10
Amis du Père-Lachaise :
https://www.appl-lachaise.net/visconti-louis-tullius-joachim-1791-1853/
Auguste Garriguenc
PSS-Archi.Eu
https://www.pss-archi.eu/architecte/19274
France Archives
https://francearchives.fr/fr/facomponent/7a47152ca6744b5c4145b7d66c9e3742978
ec74d
Agorha
https://agorha.inha.fr/ark:/54721/79de70c7-d49e-477e-90ec-ee4b3649760a
Paul de Lavenne de Choulot
Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_de_Lavenne_de_Choulot
Institut des jardins et paysages
http://europeangardens.eu/events/event/le-comte-de-choulot-paysagiste-novateurcomprendre-et-restaurer-les-parcs-anciens-par-benoit-de-choulot-chateau-debenouville/
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
Château Saint-Loup
SAINT-GERMAINCHASSENAY
ANNEXES
ANNEXE 1 : FICHE DE LA BASE MERIMEE
ANNEXE 2 : AVIS DE L’INSPECTEUR DES MONUMENTS
HISTORIQUES
ANNEXE 3 : FICHE DE RECENCEMENT DES MONUMENTS
ANCIENS DE LA FRANCE
64
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
ANNEXE 1 : FICHE DE LA BASE MERIMEE
65
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
66
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
ANNEXE 2 : AVIS DE L’INSPECTEUR DES MONUMENTS HISTORIQUES
67
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
68
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
ANNEXE 3 : FICHE DE RECENCEMENT DES MONUMENTS ANCIENS DE LA FRANCE
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Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
70
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
71
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
72
Nièvre
SAINT-GERMAIN-CHASSENAY
RESTAURATION DE LA COUVERTURE DU CHATEAU SAINT-LOUP
73