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La conscience

Introduction

Approche définitionnelle

Du latin ''cum sciencia'' qui signifie << avec savoir >>, la conscience est la faculté de connaître. En
d'autres termes, au moment où l'on sent, agit où pense, on sait en même temps que l'on est entrain de
sentir, agir ou penser. C'est ainsi que l'on prend conscience de notre être au monde et du monde qui
nous entoure. Pour parler de conscience il faudrait atteindre trois instances à savoir la conscience
immédiate où spontanée, la conscience morale et enfin la conscience réfléchie où psychologique. la
conscience immédiate où spontanée est celle que nous partageons avec les animaux en ce sens qu'elle
est irréfléchie. Elle consiste à se saisir en tant que sujet pensant, percevant ou agissant. La conscience
morale est celle qui nous permet de distinguer le bien du mal. On ditque c'est la petite ''voix intérieure".
La conscience réfléchie est celle qui nous permet de faire retour sur soi, et de revenir sur nos pensées et
nos actes lorsqu'on a mal agi.

Problème : avec toutes ces prérogatives, nous voyons que la conscience est ce qui nous guide
incessamment et nous empêche de mal agir. Cependant, nous observons des actes immoraux qui
laissent penser que l'homme n'a pas toujours le contrôle de sa vie.

Problématique : la conscience est-elle toujours souveraine ? D'un autre côté la conscience ne comporte
t-elle pas des défaillances?

I/ la conscience est souveraine

1.1. la conscience est l'entité connaissante en nous

D'emblée il faut assimiler l'acte même de connaître à la conscience. De sorte que pour savoir il faudrait
savoir que l'on sait. C'est donc dans l'acte réflexif que la conscience voit le jour. Et Sartre dans
l'imagination, d'affirmer : << la seule façon d'exister pour la conscience c'est d'avoir conscience qu'elle
existe >>. Suite à cela, la conscience va aller à la conquête du monde qui l'entoure. Elle va donc viser le
monde dans l'intention de le connaître et de le saisir, on parle d'<<intentionnalité>>. Ceci revient à dire
que la conscience connait en dehors d'elle même quelque chose, et de ce fait elle n'est jamais vide. C'est
ce qui fera dire à Husserl dans les méditations cartésiennes, << toute conscience est conscience de
quelque chose >>. Ceci étant, afin d'assurer son bon fonctionnement, la conscience va sélectionner les
informations utiles pour le sujet. Bergson parle de la conscience comme sélection. La conscience va
choisir dans les différentes possibilités, celle qui serait la plus avantageuse et la moins risquée. C'est
ainsi qu'elle va prendre acte de la vulnérabilité de l'homme par rapport aux autres êtres vivants. Et cette
prise de conscience, fera en même temps la grandeur de l'homme dans l'acte de penser. Ce qui fera qu'il
agira en conséquence, d'où la responsabilité. Celle-ci consiste à assumer les conséquences des décisions
et des choix qu'on a pris quels qu'ils soient.

1.2. la conscience est ce qui permet à l'homme de tout maîtriser


De ce que nous venons de voir, nous remarquons que la conscience possède des prérogatives qui
permettent d'avoir un contrôle total sur toute les situations de la vie du sujet. En effet, la conscience se
confond à la raison, devient un juge et s'érige même prison. Elle incarne la droite raison lorsqu'elle doit
distinguer le bien du mal en plus de nous inculquer toutes les notions morales inscrites en nous. A ce
propos Rousseau affirme : << il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur
lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou
mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience>>, Émile ou de l'éducation. C'est
dire combien la conscience en tant que raison et faculté de juger est première en tout individu. Ensuite,
la conscience devient un juge implacable qui guide nos actions nous rendant ainsi capable de tout
contrôler sans que rien ne nous échappe. Et Rousseau de renchérir : << conscience! conscience! instinct
divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre; juge
infaillible du bien et du mal qui rend l'homme semblable à Dieu>> ibid. C'est donc la conscience qui fait
de nous des dieux. Enfin, la conscience s'érige en prison lorsque l'on a choisi délibérément de faire du
mal. Etant intrinsèque à l'individu, la conscience va veiller à ce que l'on se sente mal tant qu'on n'aura
pas avouer notre forfait, ou essayer de réparer le mal. Elle va faire en sorte de nous empêcher de dormir
avec des regrets et des remords, gâchant ainsi notre vie.

Nous venons de voir la toute puissance de la conscience, cependant ne possède t-elle pas des
défaillances ?

II/ les défaillances de la conscience

2.1. la conscience ne nous oblige pas à choisir le bien

Tel que susmentionné la conscience paraît toujours orientée vers le bien de sorte que tout le monde
agirait bien, or ce n'est pas le cas. L'expérience démontre que l'être humain est foncièrement méchant.
La question que l'on devrait se poser est la suivante : si la conscience toute puissante est portée vers le
bien, comment se fait-il que l'homme choisisse aisément le mal? Les réponses à cette interrogation
restent multiples, nous n'en denombrerons que trois. La première c'est que la conscience est aussi choix
du mal, la conscience ne défend pas toujours le bien, et enfin la conscience fait dans la surestimation.
Partant de la première réponse, rappelons que ce qu'on a tendance à oublier, c'est que le choix implique
différentes possibilités. Et que la responsabilité qui incombe à chaque préférence reste la même pour
chaque possibilité. Aussi, la responsabilité qui est attachée à la préférence du bien reste la même que
celle qui incombe à la préférence du mal. C'est ce qui fait dire à Descartes dans le discours de la
méthode : << les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes
vertus>>. Ceci pour signifier que la conscience met le mal et le bien sur un pied d'égalité. Ensuite, la
conscience ne défend pas uniquement le bien, elle justifie aussi le mal. Cela revient à dire qu'il peut
arriver que la conscience blâme quand on a bien agit et encourage quand on a mal agi. Ce n'est pas une
pathologie de la conscience qui déresponsabilise le sujet, mais toujours une de ses prérogatives. C'est ce
qui explique que l'on prend du temps pour consulter sa conscience avant de mal agir, de prendre du
plaisir en le faisant, de se féliciter de l'avoir fait, et de recommencer. Il peut même arriver que l'on s'en
veuille d'avoir posé une bonne action. Enfin, la conscience fait de la surestimation dans la mesure où elle
prétend tout connaître. Or, elle est incapable de tout connaître dès l'instant où l'ignorance qui
caractérise l'homme le différencie de l'omniscience de Dieu. Si l'homme pouvait tout connaître, il ne
serait pas semblable à Dieu, il serait Dieu, ce qui n'est pas le cas.

2.2. les actes manqués par la conscience

On appelle actes manqués tous les actes qui ont manqué leur but par manque de vigilance de la
conscience. Il s'agit des actes physiologiques, des oublis et des rêves. Les actes physiologiques renvoient
aux actes qui assurent le maintien de la vie sans que nous en ayons nécessairement conscience. Nous
pouvons citer la digestion, la circulation sanguine, la respiration etc. La conscience est incapable
d'intervenir dans ces mouvements infinitesimaux. Quand aux oublis qui sont le manque de souvenirs, ils
trahissent une faiblesse de la conscience. On va considérer que la charge d'information à traiter est telle
qu'elle va échouer dans certaines missions, le cas des oublis pour la mémoire et des lapsi pour le
langage. Enfin, le rêve est la plus grosse lacune de la conscience. Ici le sujet ne sait même pas que ce
qu'il vit n'est pas réel, en plus d'ignorer les incohérences et l'irrationalité de cette '' realite parallèle ''. Le
sujet ne contrôle rien, il est en proie aux aléas des évènements qui s'y déroulent.

Conclusion

Au sortir de notre analyse, nous retiendrons que la conscience est déterminante dans le devenir de
l'homme. En effet, sa toute puissance fait qu'elle possède toutes les prérogatives nécessaires lui
permettant d'avoir une parfaite maîtrise des situations de la vie. Cela est perceptible dans la conscience
de soi, du monde qui nous entoure, des choix que l'on opère et même de la responsabilité que l'on
engage. Cependant, il faut reconnaitre que la conscience ne nous oblige pas à choisir le bien. Préférer le
mal, le justifier et même se surestimer rentre dans ses prérogatives en tant que défaillances. Ajoutés à
ces lacunes dont elle fait montre, on comprend aisément que la conscience doit être frappée du
soupçon de l'illusion.

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