Faites semblant de le savoir : l’erso signifie la vague en provençal. Et ce lumineux bistrot, à un jet d’espadrille de la rue Saint-Maur, surfe sur une bistronomie de bon aloi qui puise ses inspirations au sud de la Loire. On le doit à Marine Bert et Yann Placet qui se sont rencontrés chez Pantruche et qui ouvrent maintenant en duo leur adresse, elle en salle (du bois, du crème, du bleu) et lui en cuisine.
Au déjeuner, on harponne la formule midi (29 € la totale) ramassée autour de deux propositions en entrée, plat (mais, déception, pas de végé) et dessert. On entame brillamment avec des gnocchis de ricotta et brocoli, au moelleux de joue de bébé, barbotant dans une sauce au basilic qu’on finit jusqu’à la dernière goutte. Le lieu noir poêlé s’emmêle un peu dans sa sauce au vin blanc très présente mais la mousseline (une spécialité du chef) de céleri se montre légère comme une condamnation de col blanc. En honnête dessert, une glace à la verveine cernée de crumble au thym et d’une pêche au poché pas assez poussé.
A la carte des vins, des étiquettes nature (Fanny Sabre, domaine Mosse) convolent avec des méthodes tradis (Complices de Loire, domaine Laurent), et le soir, pas de petites assiettes à partager mais un classique combo entrée, plat, dessert à la carte – autant dire une révolution dans le quartier ! Oui, la vague peut aller à contre-courant.