Articles et rapports by JOANIE GRENIER
Mémoires du livre/Studies in Book Culture, 2017
En 2008, le Québec fait son entrée dans le marché du livre numérique. Cette année-là, l’Associati... more En 2008, le Québec fait son entrée dans le marché du livre numérique. Cette année-là, l’Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL) s’associe avec l’entreprise De Marque pour créer l’Entrepôt numérique (www.entrepotnumerique.com), une plateforme de distribution de livres numériques québécois. En tant que concepteur technologique et gestionnaire de cette plateforme, De Marque incarne un nouveau profil de distributeur, 100 % numérique. Mais quel est, au juste, le rôle d’un distributeur numérique? Concrètement, comment celui-ci s’assure-t-il que le fichier d’un livre numérique circule de l’éditeur qui l’a créé au lecteur qui l’achètera? Que se passe-t-il, en coulisses, lorsque l’acheteur en question clique sur le bouton « Acheter » sur le site d’un libraire? Notre article vise à répondre à ces questions qui soulèvent des concepts et des enjeux technologiques, économiques et culturels complexes. Pour y répondre, nous prendrons appui sur le cas particulier du distributeur De Marque et de la plateforme générique de distribution qu’il a développée, Cantook (ou, lorsque l’exemple québécois s’impose, l’Entrepôt numérique).
In 2008, Quebec entered the digital book market. That year, the Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL) partnered with the company De Marque to create the Entrepôt numérique, or “Digital Warehouse” (www.entrepotnumerique.com), a distribution platform for digital books in Quebec. As the technological designer and manager of this platform, De Marque embodies a new distributor profile: 100% digital. But what exactly is the role of a digital distributor? In practical terms, how does it ensure that the file of a digital book circulates from the publisher who created it to the reader who will buy it? What happens behind the scenes once a buyer clicks on the bookseller’s “Checkout” button? Our article aims to answer these questions, questions that raise complex technological, economic and cultural concepts and issues, by taking as a case study De Marque distributor and Cantook, the generic distribution platform De Marque developed, or when a Quebec example is needed, Entrepôt numérique.
Mémoire by JOANIE GRENIER
En 2008, le Québec fait son entrée dans le marché du livre numérique. Cette année-là, l’Associati... more En 2008, le Québec fait son entrée dans le marché du livre numérique. Cette année-là, l’Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL) s’associe avec l’entreprise De Marque pour créer l’Entrepôt numérique (www.entrepotnumerique.com), une plateforme de diffusion et de distribution de livres numériques québécois. Sa structure permet de stocker et de gérer les fichiers numériques, tout en offrant aux éditeurs une interface personnalisée afin que chacun puisse commercialiser ses titres en quelques étapes simples. Dès le départ, les instigateurs de ce projet font le pari de mettre en place une infrastructure de diffusion-distribution propre aux Québécois et qui répond à l’internationalisation du marché du livre. Mais les enjeux sont nombreux pour les professionnels du système-livre du Québec qui tentent de s’adapter aux nouvelles structures et de se frayer un chemin dans la sphère numérique. À la fois d’ordre technologique, économique et culturel, ces enjeux posent la double question de la commercialisation d’une nouvelle forme de livre et de la présence de la culture québécoise sur le web. En effet, face à la multiplication des titres et devant l’espace infini de la Toile, comment assurer la circulation et la promotion du livre numérique ? Comment adapter les circuits traditionnels à un nouveau format de livre qui se distingue de la forme fixe du livre imprimé que l’on connaît ? Et comment, surtout, la culture québécoise peut-elle prendre place auprès de géants internationaux comme Amazon, Google ou Apple ? Ayant précisément pour mandat d’offrir une solution de diffusion numérique simple et efficace aux éditeurs québécois et canadiens-français, l’Entrepôt numérique distribue la production de 148 éditeurs, donnant ainsi aux lecteurs un accès à un catalogue mutualisé comptant 17 144 publications. Plus de 750 000 livres numériques ont été vendus depuis 2009 et de nombreuses ententes de partenariat ont été signées avec 194 revendeurs provenant de 58 pays. Or, en assurant la circulation et la commercialisation des titres dans l’espace numérique, l’Entrepôt numérique participe à la mutation du secteur de la diffusion-distribution au Québec. Il illustre ainsi les évolutions techniques, économiques et structurelles du marché. S’intéresser à l’Entrepôt numérique comme objet d’étude, c’est donc s’intéresser aux enjeux (technologiques, culturels, économiques) pouvant se dégager des nouvelles stratégies de circulation et de commercialisation du livre numérique implantées au sein de la filière québécoise. Trois chapitres composent ce mémoire. Le premier propose un historique de l’Entrepôt numérique. En décrivant à la fois les enjeux de départ, les acteurs impliqués et l’évolution de la plateforme, il permet de situer les conditions culturelles, commerciales et éditoriales ayant permis le développement de cette plateforme. Le deuxième chapitre, qui examine les mécanismes de distribution via l’Entrepôt numérique, met en lumière les différents jalons qui marquent le passage de la distribution traditionnelle à la distribution du livre numérique. Enfin, le troisième chapitre porte sur les mécanismes de diffusion du livre numérique de la plateforme et illustre ainsi les nouvelles conditions de promotion du livre dans la sphère numérique. En somme, la présentation de l’historique de l’Entrepôt numérique et l’examen des mécanismes de diffusion et de distribution de la plateforme permettent d’offrir une meilleure préhension des transformations et enjeux émanant de l’industrie du livre numérique au Québec, entre 2007 et 2015.
Direction d'ouvrages, numéros de revues by JOANIE GRENIER
Notices et comptes rendus by JOANIE GRENIER
Communications, conférences by JOANIE GRENIER
Organisation de congrès/colloques/conférences by JOANIE GRENIER
Papers by JOANIE GRENIER
Papers of the Bibliographical Society of Canada, Oct 31, 2017
Depuis la dernière moitié du xx e siècle, le développement de l'informatique, d'internet puis du ... more Depuis la dernière moitié du xx e siècle, le développement de l'informatique, d'internet puis du web a, à bien des égards,
Mémoires du livre / Studies in Book Culture, 2016
Tous droits réservés © Groupe de recherches et d'études sur le livre au Québec, 2016 Ce document ... more Tous droits réservés © Groupe de recherches et d'études sur le livre au Québec, 2016 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'
À quelques exceptions près, tous les livres, articles, billets de blogues et autres papiers porta... more À quelques exceptions près, tous les livres, articles, billets de blogues et autres papiers portant sur la culture numérique débutent sensiblement de la même manière : écrire sur le numérique, rappelle-ton sans cesse, c'est écrire sur le transitoire, sur l'éphémère, sur le mouvant. À peine at on étudié une réalité que celle-ci, toujours changeante, s'est déjà transformée. Ainsi, tenter de dresser le portrait actuel du livre numérique, c'est un peu comme essayer de photographier un TGV en mouvement : peu importe la précision de l'appareil ou l'angle de vue utilisé, les contours demeurent flous, seule la forme générale de l'objet ou une partie de celui-ci est perceptible. Qu'à cela ne tienne, c'est sans doute à travers son imperfection qu'un tel portrait illustre ce qu'est vraiment le livre numérique : un support qui se meut. Or, dans ses interminables déplacements, le livre numérique entraîne avec lui tout ce qui le compose. C'est pourquoi, s'adaptant à ce rythme effréné, le vocabulaire employé pour le décrire s'oppose lui-même à toute forme d'immobilité. Alors qu'on parlait de « livre électronique », de « livrel », de livre « virtuel » ou « dématérialisé » il y a quelques années à peine, ces termes semblent aujourd'hui dépassés. Nombreux sont les chercheurs qui s'accordent en outre pour dire qu'il est maintenant désuet de parler de « nouvelles » technologies ou de « nouveaux » médias. Même l'emploi traditionnel des majuscules pour les mots « Internet » et « Web » cède progressivement le pas à l'utilisation des minuscules, « internet » et « web » n'étant plus considérés comme des entités uniques (noms propres), mais comme des médias parmi d'autres (noms communs). Tout va si vite dans l'univers du livre numérique qu'on a parfois l'impression que les mots eux-mêmes se démodent en moins de temps qu'il aura fallu à Jack Kerouac pour écrire d'un trait son roman Sur la route ! Et il y a fort à parier que les termes employés à l'heure actuelle rejoindront peut-être, dans un jour pas si lointain, la liste des archaïsmes. Le présent mémoire ne fait pas exception à la règle : malgré toute l'attention portée aux termes et concepts employés, nombre d'entre eux vont continuer d'évoluer et de se transformer dans les 10 années à venir. Le défi de la pérennité s'accompagne, du reste, de l'apparition constante de nouveaux termes et de l'impossibilité de valider ces derniers de manière objective. En effet, au moment d'écrire ces lignes (mars 2016), il n'existe encore aucun glossaire en français qui soit fiable et à jour concernant le livre, l'édition ou la culture numériques 1. Par conséquent, notre approche aura consisté, ici, à nous fier aux termes les plus souvent employés par les principaux auteurs cités dans notre cadre théorique (Guylaine Beaudry, Françoise Benhamou, Marie Lebert, Bertrand Legendre, Christian Robin, Michaël Sinatra, Marcello Vitali-Rosati). Nous avons également accordé une grande importance au vocabulaire utilisé par les acteurs directement impliqués dans le milieu de l'édition numérique. Nous sommes d'avis que, bien que n'ayant pas encore obtenu le sceau officiel des linguistes, les mots qu'emploient ces acteurs (notamment ceux
Université de Sherbrooke, 2016
À quelques exceptions près, tous les livres, articles, billets de blogues et autres papiers porta... more À quelques exceptions près, tous les livres, articles, billets de blogues et autres papiers portant sur la culture numérique débutent sensiblement de la même manière : écrire sur le numérique, rappelle-ton sans cesse, c'est écrire sur le transitoire, sur l'éphémère, sur le mouvant. À peine at on étudié une réalité que celle-ci, toujours changeante, s'est déjà transformée. Ainsi, tenter de dresser le portrait actuel du livre numérique, c'est un peu comme essayer de photographier un TGV en mouvement : peu importe la précision de l'appareil ou l'angle de vue utilisé, les contours demeurent flous, seule la forme générale de l'objet ou une partie de celui-ci est perceptible. Qu'à cela ne tienne, c'est sans doute à travers son imperfection qu'un tel portrait illustre ce qu'est vraiment le livre numérique : un support qui se meut. Or, dans ses interminables déplacements, le livre numérique entraîne avec lui tout ce qui le compose. C'est pourquoi, s'adaptant à ce rythme effréné, le vocabulaire employé pour le décrire s'oppose lui-même à toute forme d'immobilité. Alors qu'on parlait de « livre électronique », de « livrel », de livre « virtuel » ou « dématérialisé » il y a quelques années à peine, ces termes semblent aujourd'hui dépassés. Nombreux sont les chercheurs qui s'accordent en outre pour dire qu'il est maintenant désuet de parler de « nouvelles » technologies ou de « nouveaux » médias. Même l'emploi traditionnel des majuscules pour les mots « Internet » et « Web » cède progressivement le pas à l'utilisation des minuscules, « internet » et « web » n'étant plus considérés comme des entités uniques (noms propres), mais comme des médias parmi d'autres (noms communs). Tout va si vite dans l'univers du livre numérique qu'on a parfois l'impression que les mots eux-mêmes se démodent en moins de temps qu'il aura fallu à Jack Kerouac pour écrire d'un trait son roman Sur la route ! Et il y a fort à parier que les termes employés à l'heure actuelle rejoindront peut-être, dans un jour pas si lointain, la liste des archaïsmes. Le présent mémoire ne fait pas exception à la règle : malgré toute l'attention portée aux termes et concepts employés, nombre d'entre eux vont continuer d'évoluer et de se transformer dans les 10 années à venir. Le défi de la pérennité s'accompagne, du reste, de l'apparition constante de nouveaux termes et de l'impossibilité de valider ces derniers de manière objective. En effet, au moment d'écrire ces lignes (mars 2016), il n'existe encore aucun glossaire en français qui soit fiable et à jour concernant le livre, l'édition ou la culture numériques 1. Par conséquent, notre approche aura consisté, ici, à nous fier aux termes les plus souvent employés par les principaux auteurs cités dans notre cadre théorique (Guylaine Beaudry, Françoise Benhamou, Marie Lebert, Bertrand Legendre, Christian Robin, Michaël Sinatra, Marcello Vitali-Rosati). Nous avons également accordé une grande importance au vocabulaire utilisé par les acteurs directement impliqués dans le milieu de l'édition numérique. Nous sommes d'avis que, bien que n'ayant pas encore obtenu le sceau officiel des linguistes, les mots qu'emploient ces acteurs (notamment ceux
Mémoires du livre
En 2008, le Québec fait son entrée dans le marché du livre numérique. Cette année-là, l’Associati... more En 2008, le Québec fait son entrée dans le marché du livre numérique. Cette année-là, l’Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL) s’associe avec l’entreprise De Marque pour créer l’Entrepôt numérique (www.entrepotnumerique.com), une plateforme de distribution de livres numériques québécois. En tant que concepteur technologique et gestionnaire de cette plateforme, De Marque incarne un nouveau profil de distributeur, 100 % numérique. Mais quel est, au juste, le rôle d’un distributeur numérique? Concrètement, comment celui-ci s’assure-t-il que le fichier d’un livre numérique circule de l’éditeur qui l’a créé au lecteur qui l’achètera? Que se passe-t-il, en coulisses, lorsque l’acheteur en question clique sur le bouton « Acheter » sur le site d’un libraire? Notre article vise à répondre à ces questions qui soulèvent des concepts et des enjeux technologiques, économiques et culturels complexes. Pour y répondre, nous prendrons appui sur le cas particulier du distribute...
Papers of The Bibliographical Society of Canada, Oct 31, 2017
Depuis la dernière moitié du xx e siècle, le développement de l'informatique, d'internet puis du ... more Depuis la dernière moitié du xx e siècle, le développement de l'informatique, d'internet puis du web a, à bien des égards,
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In 2008, Quebec entered the digital book market. That year, the Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL) partnered with the company De Marque to create the Entrepôt numérique, or “Digital Warehouse” (www.entrepotnumerique.com), a distribution platform for digital books in Quebec. As the technological designer and manager of this platform, De Marque embodies a new distributor profile: 100% digital. But what exactly is the role of a digital distributor? In practical terms, how does it ensure that the file of a digital book circulates from the publisher who created it to the reader who will buy it? What happens behind the scenes once a buyer clicks on the bookseller’s “Checkout” button? Our article aims to answer these questions, questions that raise complex technological, economic and cultural concepts and issues, by taking as a case study De Marque distributor and Cantook, the generic distribution platform De Marque developed, or when a Quebec example is needed, Entrepôt numérique.
Mémoire by JOANIE GRENIER
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In 2008, Quebec entered the digital book market. That year, the Association nationale des éditeurs de livres du Québec (ANEL) partnered with the company De Marque to create the Entrepôt numérique, or “Digital Warehouse” (www.entrepotnumerique.com), a distribution platform for digital books in Quebec. As the technological designer and manager of this platform, De Marque embodies a new distributor profile: 100% digital. But what exactly is the role of a digital distributor? In practical terms, how does it ensure that the file of a digital book circulates from the publisher who created it to the reader who will buy it? What happens behind the scenes once a buyer clicks on the bookseller’s “Checkout” button? Our article aims to answer these questions, questions that raise complex technological, economic and cultural concepts and issues, by taking as a case study De Marque distributor and Cantook, the generic distribution platform De Marque developed, or when a Quebec example is needed, Entrepôt numérique.