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L'histoire de Sélestat est très riche. Faisons-là revivre un peu.
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03.11.2011
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Louis XIV et Louis XV

Publié le 04/12/2020 à 13:53 par blogselestat
Louis XIV et Louis XV

Visites royales à Sélestat - Le Roi Louis XIV.

 

Louis XIV (1638-1715) est le premier roi de France à venir à Sélestat. Il avait succédé à son père Louis XIII en 1645, encore tout jeune enfant. Sous son règne la France obtient l'Alsace qu'il viendra visiter à trois reprises : 1673, 1681 et 1683.

 

La visite de 1681.

Contexte rapide.

Ville libre, Strasbourg était neutre dans les griefs qui opposaient le roi de France et l'empereur germanique. Une grande partie de l'Alsace était déjà occupée militairement, mais pas Strasbourg qui de plus était protestante et entendait le rester.

Le roi avait des visées sur Strasbourg et n'en ignorait pas l'hostilité. En 1681, des préparatifs de manoeuvres impériales ont lieu, et alors trois régiments de Dragons français se postent devant la ville, et Louvois indique sans ménagement que la ville a 24 heures pour se soumettre. Le 30 septembre les Français investissent Strasbourg sans combattre.

Louis se prépara à un voyage à Strasbourg pour y recevoir hommage et soumission des Magistrats. Deux semaines après la reddition de Strasbourg, le voilà en Alsace.

 

Plus de 400 carrosses.

Louis XIV ne se rend pas directement à Strasbourg. Peut-être pensait-il que ce n'était pas à lui d'aller vers les Magistrats de la ville, mais plutôt à eux de venir à lui pour lui rendre hommage et soumission.

Toujours est-il que par le col de Sainte-Marie-aux-Mines et Châtenois il arriva le 13 octobre 1681 à Sélestat. Accompagné de la reine qui l'avait rejoint à Vitry, le Grand Dauphin, le prince de Condé et beaucoup d'autres grands du royaume, les intendants, les valets et toute une nombreuse suite et escorte. Le convoi de plus de 400 carrosses s'étirait sur plusieurs kilomètres.

Attendu par le gouverneur de Gondreville, la municipalité et le clergé, le roi fait son entrée dans la ville à cheval par la nouvelle porte de Colmar au son des cloches et des coups de canon, entre une double haie de soldats.

Il arrive au Marché-aux-Choux et met pied à terre devant l'ensemble des maisons Bilex-Sainct-Lo où il sera logé avec la reine et sa suite directe.

Traversant la place à pied, il assiste à une messe en l'église Sainte-Foy entouré d'une grande foule.

 

L'hommage du Magistrat de Strasbourg.

C'est donc à Sélestat que les envoyés du Magistrat de Strasbourg viennent rendre hommage et soumission au roi de France.

Il s'agissait des Stättmeister Jean Georges Zedlitz et Johann de Mundolsheim, des Ammeister Dominique Dietrich et Jean Léonard Froenlisen, du conseiller des Quinze Jacques Spielmann et du secrétaire des Conseils Christophe Günter, qui avaient passé la nuit précédente à l'Auberge de la Couronne tenue par Thomas Zaepfel.

Selon Pfister "les envoyés de Strasbourg... complimentèrent le roi en lui parlant à genoux, en français et avec beaucoup de soumission."

Selon le duc de Saint-Aignan : "le roi les reçut avec cet air engageant et mêlé de majesté qui lui gagne tous les coeurs... et ils n'osaient presque lever les yeux."

 

Mais pour montrer sa puissance et indiquer ce qui aurait pu arriver si la ville avait refusé de se rendre : "... (Sa Majesté) fit mettre à feu une carcasse (?!) qui fut tournée vers quelques masures abandonnées qui furent détruites en un clin d'oeil."

Cette "carcasse" a beaucoup intrigué les historiens. On sait juste "qu'elle était formée avec des bombes et des grenades, et qui était l'invention d'un capitaine espagnol, et fabriqué à Brisach."

Le 15 octobre Louis XIV quitte Sélestat. Par Marckolsheim, Brisach et Fribourg il fit enfin son entrée solennelle à Strasbourg le 23 octobre.

 

Même si l'acte fut signé à Strasbourg 10 jours plus tard, on peut dire que le rattachement de l'Alsace à la France a connu son origine dans la maison Bilex-Sainc-Lo à Sélestat.

 

La visite de 1673.

La première visite en Alsace eut lieu en août-septembre 1673. Il entre en Alsace par le Val de Sainte-Marie-aux-Mines; il boude Sélestat en continuant (29 août) sur Ribeauvillé.

Le 3 septembre il s'en retourne par la même vallée. Louvois, lui, était passé à Sélestat le 28 août et ordonna le démantèlement des vieux remparts. Humiliation pour la vieille cité.

 

La visite de 1683.

Troisième et dernière visite. Le 25 juin 1683, Louis XIV vient à Sélestat par Belfort. Tandis "que la cour laisse de côté la ville, le roi s'occupe des fortifications de la place que relevait à ce moment l'architecte Tarade; il lui demanda de dresser d'urgence un état des travaux qui mettrait cette ville à l'abri de toute surprise."

 

JP.B

 

Visites royales à Sélestat - Le roi Louis XV.

Contrairement à son aïeul, le roi Louis XV ne vint qu'une seule fois en Alsace. Il séjourne 5 jours à Strasbourg, puis vient à Sélestat le 10 octobre 1744. Accueilli à la demi-lune de la Porte de Strasbourg, où se forme le cortège qui l'accompagne à l'église paroissiale appelée à cette époque église Saint-Louis (aujourd'hui Saint-Georges). Puis il est logé à la Lieutenance à deux pas de là.

Le lendemain, dimanche, après l'office, Sa Majesté quitte la ville par la Porte de Brisach pour se rendre à Fribourg.

C'est pendant de court séjour que Louis XV ira déguster à l'Auberge du Bouc le fameux pâté d'écrevisses d'Antoine DORLAN.

(voir sur ce blog, rubrique "Articles divers", l'article : "La famille Dorlan".)

JP.B

 



Autres visites.

Publié le 04/12/2020 à 13:48 par blogselestat
Autres visites.

Napoléon 1er.

Il a "failli" être l'hôte de la ville ! L'Empereur était annoncé pour le 4 mai 1807 à Sélestat, qui s'apprêtait à le recevoir dignement en aménageant pour cela l'Hôtel d'Andlau (cela coûta 4.823 francs !).

L'Empereur résidait à ce moment-là au château de Finkenstein et la formation de la quatrième coalition ne devait pas permettre le voyage qui se serait passé au milieu d'une grande activité (bataille d'Eylau les 7 et 8 février, prise de Dantzig le 27 mai et victoire de Friedland le 14 juin).

 

Charles X.

Charles-Philippe, fils du Dauphin Louis (fils de Louis XV et de Marie-Josèphe de Savoie) est d'abord comte d'Artois, puis roi le 16/09/1824 à la mort de son frère Louis XVIII.

Accompagné du duc d'Angoulême, le roi arrive le 10 septembre 1828 aux abords de Sélestat. Il est accueilli au pont du Giessen par le Maire, le baron Amey.

En avant de la Porte de Strasbourg, le commandant de place, Rousset-Pomaret, lui remet les clés de la ville. Visite à Saint-Georges, cortège, hôtel de ville... où le roi ne fait même pas l'honneur de descendre de carrosse malgré la collation préparée par le Conseil municipal à son intention, et le voyage se poursuit vers Colmar.

Pourtant, en attendant sa visite, au cours de deux séances extraordinaires, le Conseil avait décidé des préparatifs pour cette visite rapide. Le 21 août, sous la présidence du 1er adjoint Dispot, on reconnaissait "qu'il est de la dignité de la ville de célébrer le passage de Sa Majesté accompagné de son auguste fils avec autant d'éclat que la brièveté du temps et la rapidité de leur voyage le permettent."

On avait décidé la réparation de l'Hôtel de Ville, la construction d'un arc de triomphe près du pont du Bornert, la distribution d'une somme de 1.000 francs aux nécessiteux, un bal à l'Hôtel de Ville et désigné quatre commissaires pour l'organisation de la réception.

Au cours de la séance du 7 novembre, le conseiller Cetty rend compte de l'accueil et on vote le montant de la dépense occasionnée s'élevant à 24.556,94 francs !

 

Louis-Philippe.

Dernier roi à venir à Sélestat. Fils de Louis-Philippe-Joseph, duc d'Orléans, dit Philippe-Egalité, guillotiné le 06/11/1793.

Il est roi des Français le 09/08/1830 et abdique le 24/02/1848.

On a peu de renseignements sur cette visite à Sélestat le 21 juin 1831. Il passe en revue 5.000 hommes de la Garde nationale alignés au Champ de Mars (emplacement de la Filature et de la cité).

 

Le Prince Louis-Napoléon (futur Napoléon III).

Lors d'une tournée de propagande de Alsace, il s'arrête à la gare de Sélestat le 21 août 1850. Il y eut une prise d'armes... mais il se souviendra de l'accueil peu enthousiaste.

 

Il y eut encore quelques visites :

 

- L'Empereur Guillaume II qui passera 12 fois entre 1899 et 1918.

- Le Président Raymond POINCARRE le 10/12/1918.

- Le Président Etienne Alexandre MILLERAND en 1923.

- Le général Charles de Gaulle en 1944.

- Le Président Vincent AURIOL en 1948.

- Le Président Valéry GISCARD-d'ESTAING en 1976.

 

Depuis cette période, les "grands de ce monde" semblent avoir boudé Sélestat.

 

JP.B



Antoine DORLAN et son pâté d'écrevisses.

Publié le 01/12/2020 à 09:45 par blogselestat
Antoine DORLAN et son pâté d'écrevisses.

Antoine DORLAN et son pâté d'écrevisses.

 

  • Né le 3 novembre 1698 (lundi) - Chaussin, canton de Tavaux, arrond. de Dôle, Jura
  • Décédé le 4 avril 1769 (mardi) - Sélestat, Bas-Rhin, à l'âge de 70 ans
  • Aubergiste, "Au Bouc", rue du Sel à Sélestat, canton du dit, arrond. de Sélestat-Erstein, Bas-Rhin.

Marié le 29 janvier 1742 (lundi), Sélestat,avec Odile PALAIN †1779 dont au moins trois enfants.

 

Il servit dans son auberge "Au Bouc", au roi Louis XV, un pâté d'écrevisses qui fit sa réputation et établit sa notoriété. Trois notes le concernant :

 

- Après son apprentissage de l'art culinaire chez un traiteur à Paris, sur les conseils de son oncle, Louis DORLAN, serrurier du Régent, il vint se fixer en Alsace en 1740.

 

En 1742, il achète la propriété de Jean Georges WEISSENBERGER, bourgeois et hôte à l'auberge "où pend pour enseigne le bouc", établissement qu'il transforme en une hostellerie de grande renommée. On y appréciait notamment son fameux foie aux écrevisses célébré par Gérard (Ch. Gérard, "L'ancienne Alsace à table", Colmar, 1862, p. 76).

- A son époque, en 1766, il y avait à Sélestat 18 auberges "intra muros" dont 6 étaient tenues par des "français de l'intérieur", soit 1/3. Dans aucune autre profession la présence de gens venus d'outre-Vosges n'atteint une telle importance, il s'en faut de beaucoup.

Voici les cinq autres :

- Robert VION, à l'enseigne de La Fleur, rue de la Porte de Strasbourg,

- Jean RIGOU, à l'enseigne du Bateau, rue du Chemin Neuf.

- Germain ROUSSEAU, à l'enseigne du Mouton d'Or, rue de la Porte de Colmar.

- Nicolas LAURENT, à l'enseigne de La Cigogne, place du Marché aux Grains.

- Jean ANDRÉ, à l'enseigne de la Haute Montée, place du Marché aux Grains.

et puis Antoine DORLAN.

 

- Achète en 1742 à Sélestat l'auberge à la tête de Bouc. Dès son arrivée, il transforma la vieille et vulgaire auberge en une hôtellerie de bon ton et de bonne compagnie. L antique demeure fut reconstruite sur le type de ces hôtels cossus du XVIII ème siècle qui ont gardé comme un parfum de la vie à la fois élégante et simple de l'ancienne bourgeoisie française;

Au dessus de la porte d'entrée, la tête de bouc sculptée dans un motif rocaille remplaçait l'ancienne enseigne qui se balançait à la potence rouillée. La table du Bouc se ressentit de son nouveau propriétaire qui créait la recette du foie d'écrevisse

Le 10 octobre 1744, lors de la visite de Louis XV à Sélestat, la table royale fut servie par l'hote du Bouc.

Journal des débats du 20 avril 1916 Echo du Raincy du 27 avril 1916 Sélestat possédait d'autres secrets de la cuisine des jours maigres Je le cite d'autant plus volontiers qu'ils venaient d'un Bourguignon

Au XVIII ème siècle, s'installa dans l'hôtel du Bouc à Sélestat, un brave enfant de la Bourgogne DORLAN.

Il trouva dans les rivières voisines de superbes écrevisses. Au lieu de les débiter à la bonne franquette, il eut l'idée de trouver un plat de luxe : le foie d'écrevisses.

C'est fait avec 100 écrevisses, du beurre, du lait, des oeufs On ne peut rien imaginer de plus succulent. Réserver les 40 queues pour la garniture bouillies Piler le reste des écrevisses; mettre au feu avec un bon morceau de beurre et un oignon coupé en petits morceaux

Lorsque le beurre est chaud, jeter les écrevisses avec sel et poivre, tourner jusqu'à ce qu'elles soient rouges; ajouter huit chopines de lait, laisser bouillir à petit feu, passer dans un linge; remettre le lait sur le feu, quand il est chaud mettre les 32 oeufs battus, remuer jusqu' à ébullition et épaississement; prendre un nouveau linge et laisser égoutter en donnant la forme voulue.

Sauce: beurre frais + farine + lait sorti du foie, pour délier ajouter 1 jaune d'oeuf plus la crème. Verser la sauce autour, mettre la garniture et servir chaud.

Geneanet : fxroblot Voir : http://www.lalsace.fr/bas-rhin/2017/01/20/un-bouc-repute-pour-son-foie-d-

 

- C'est un "hargelofene" (un "venu d'ailleurs") qui choisit l'Alsace en 1740, nanti d'une flatteuse réputation de cuisinier hors pair, ayant acquis son savoir-faire dans les hautes sphères de la gastronomie parisienne. En 1742, ayant surmonté assez vite la difficulté de ne parler que le français dans une région où rares sont les personnes s'exprimant dans la langue de Voltaire, il achète avec emphase l'immeuble sélestadien "où pend l'enseigne le Bouc" et le transforme en hostellerie de renommée. On y accourt bientôt des endroits les plus primitifs de la plaine du Ried pour y savourer son rapidement légendaire "foie aux écrevisses".

"Sélestat, nombril d'Alsace", Daniel Ehret, éditions des Fessepinthes, 2017, ISBN 978-2-35682-626-8.

 

JP.B



Nicolas COLLIGNON et le "Baba au Rhum"

Publié le 01/12/2020 à 09:31 par blogselestat
Nicolas COLLIGNON et le "Baba au Rhum"

Nicolas COLLIGNON et le "Baba au Rhum".

 

Nicolas était l'un des rares "français de l'intérieur" installé à Sélestat.

Il tenait une auberge nommée "Au Roy de Pologne". Décédé après 1725, il épouse avant 1704 Anne Marie SEMBACH (ou SENNBACH) dont il eut 8 enfants.

Deux petits textes le concernant :

 

- Nicolas COLLIGNON était un traiteur en renom à plusieurs lieues à la ronde. Il exploitait une auberge "hors les murs", qui occupait à Sélestat l'emplacement de l'actuel château d'eau, et par conséquent bien placée au carrefour des routes de Sainte-Marie-aux-Mines et de Colmar. Elle attirait beaucoup de voyageurs.

Le roi de Pologne, Stanislas Leczinski, alors exilé en Alsace, s'y arrête pour déjeuner en 1725, au lendemain du mariage célébré à Strasbourg de sa fille Marie avec Louis XV.

La petite histoire nous apprend qu'un jour Stanislas, trouvant trop sec le kougelhof, gâteau traditionnel alsacien, le coiffa de crème fouettée et l'arrosa de rhum. Le "baba au rhum" était né !

Nous n'avons pas de preuve objective que cela se soit passé ce jour-là, et chez Collignon, mais ce qui est sûr, et peut-être un indice, c'est que son auberge eut dorénavant pour enseigne "Au Roy de Pologne".

A.M. Sélestat et thèse de M. Jean Pons.

 

- Au carrefour du château d'eau, il y avait le Cabaret Maison Rouge, la Poste aux Chevaux, et l'Auberge au Roy de Pologne.

Auberge au Roy de Pologne - "Auberge située au lieu-dit La Vallée, au carrefour de Colmar et de Sainte-Marie-aux-Mines (à l'emplacement du château d'eau). Nicolas Collignon tenait ce cabaret, quand Stanislas, roi de Pologne, y fit un arrêt au lendemain des festivités du mariage de sa fille avec Louis XV à la cathédrale de Strasbourg."

"Depuis cette époque, ce cabaret portait l'enseigne Au Roi de Pologne, excepté sous la Révolution, où Pierre Guérand, le propriétaire, s'affichait aubergiste à l'enseigne de l'Egalité."

"Après sa démolition en 1814, l'auberge fut reconstruite route de Colmar (à l'entrée de la rue Kentzingen). Son souvenir a été maintenu par la dénomination du chemin du roi de Pologne - Polnisch Koenigweg - encore en usage jusqu'en 1919. C'était le chemin qui reliait la ville à la route de Colmar et qui correspond actuellement à la rue Jacques Preiss et la partie sud de la rue Roswag."

Les Amis de la Bibliothèque Humaniste de Sélestat - Annuaire 1988 - dans l'acticle "La Maison Rouge de Sélestat", par Maurice Kubler, p. 33, note 14.

JP.B



Les jardins ouvriers de Sélestat.

Publié le 30/11/2020 à 16:45 par blogselestat
Les jardins ouvriers de Sélestat.

Les jardins ouvriers de Sélestat.

 

Naissance en Angleterre.

Le mouvement prend naissance en Angleterre avant de se propager en Allemagne sous le nom de "Potagers familiaux", puis vers 1896 en France.

Il s'agissait au départ moins de profiter de jardins d'agrément, mais plutôt de confier à des familles de condition modeste le moyen de subvenir plus facilement à leurs besoins alimentaires.

Les premiers à Strasbourg apparaissent en 1907 et en septembre 1925 la "Société pour le développement des jardins ouvriers de Sélestat" est crée, et les jardins sont cultivés dès l'été 1926.

A Sélestat, H. Barthel, chef jardinier chez Lazare Weiller est sollicité pour établir une liste de candidats à l'obtention d'un jardin. M. Auguste BRONNER, le nouveau Maire, s'engage à faire son possible pour que l'idée de ces jardins prenne forme à Sélestat. Lors d'une réunion publique à la Halle aux Blés il en sera élu président d'honneur.

On réclame des terrains à la ville et, en attendant de disposer d'un jardin, on tient chaque mois dans une salle de classe de l'école des garçons (Ecole du Centre) des séances d'instruction et d'initiation destinées aux amateurs de ces "petits jardins."

 

Les premiers jardins.

A l'été 1926 40 jardins voient le jour :

- terrain "Thiriet" : 9 jardins sur 27 ares (rue du Saumon),

- terrain "Route de Colmar" : 7 jardins sur 37 ares (emplacement de Michelsonne),

- terrain "collège" : 17 jardins sur 70 ares (boulevard de Nancy),

- terrain "Route de Strasbourg" : 7 jardins sur 26 ares (près de la rue Dringenberg).

Certains n'existent plus, repris pour diverses constructions, mais d'autres furent agrandis ou créés comme en 1928 celui de la Ruchertsmatt. Vers 1930, l'association mettait à disposition de ses membres plus de 90 jardins.

Déjà, le 12 septembre de la première année un "concours des jardins" est ouvert. L'année suivante, à l'occasion de la foire de Sélestat, la jeune société organise un défilé, un cortège fleuri avec des groupes costumés, qui sera en quelque sorte le point de départ de ce qui sera plus tard le Corso Fleuri.

De nos jours, à près de cent ans d'existence, l'association est toujours en pleine forme, fait des projets d'avenir, encourageant ce contact avec la terre, l'envie de cultiver ses propres légumes et de proposer ainsi des endroits où il fait bon vivre.

 

Jean-Pierre BERNARD.



Autour du Corso Fleuri.

Publié le 30/11/2020 à 16:40 par blogselestat
Autour du Corso Fleuri.

Autour du Corso Fleuri.

 

Jusqu'à la fin des années 1990, l'équipe horticultrice de la ville produisait des centaines de milliers de dahlias, ces jolies fleurs de couleurs multiples. On en ornait les chars du Corso et on en vendait également à d'autres villes.

Certains Corsos cessèrent et les recettes manquèrent. De plus les bulbes avaient perdu en qualité. La production locale fut abandonnée et désormais les fleurs viennent d'ailleurs.

 

Evènement incontournable.

Le Corso est LA manifestation de l'année. Une foule de gens venus de partout vient admirer les chars fabriqués dans les ateliers de la cité et ornés de 300 ou 400 milles dahlias.

En 1926, "la foire" accueillait déjà les tenants des jardins ouvriers qui défilaient dans les rues avec des brouettes chargées de leurs productions. Pour la première fois, la municipalité se décide d'organiser une foire pour "fleurir notre commune, pour attirer du monde et pour pouvoir exposer nos produits." Le bénéfice se monta à plus de 7.000 francs.

En 1927, exposition de la Société des Jardins Ouvriers, concours de musique, exposition d'aviculture, concours de tir, concours bovins et foire aux vins... avec un déficit de près de 7.400 francs !

C'est en 1929 que le Corso voit le jour dans la forme que nous connaissons, pour devenir le défilé le plus réputé de la région. En 1939 Radio-Strasbourg diffusera même quelques communiqués en faveur de l'évènement Sélestadien.

Le défilé était réparti en plusieurs groupes (5 en 1939), chacun précédé d'une fanfare, avec 31 formations, autos fleuries, groupements divers, amicales, croix rouge etc.

 

Interrompu par le conflit mondial, le premier Corso d'après-guerre eut lieu le 12 août 1947.

La ville avait invité la fanfare des anciens prisonniers de guerre de Remiremont qui répondit favorablement, en souvenir des marques de sympathie des gens de Sélestat où ils avaient alors séjourné avant leur départ pour l'Allemagne. Le président écrira : "Ce sera notre revanche de défiler libres dans votre cité après y avoir passé encadrés par les boches..."

Ce devaient être de joyeux drilles, car leur président fera à notre Maire la remarque suivante : "Je me permets d'insister auprès de vous pour que l'on ne donne pas trop de vin aux musiciens de la Fanfare, soit le matin, soit au repas de midi. Nous aurons à travailler durant le défilé de l'après-midi et il est de votre intérêt comme du nôtre que la Fanfare se présente dans les meilleures conditions."

Le Corso Fleuri fait de nos jours partie de notre patrimoine communal, largement connu et reconnu, et qu'il nous faut conserver.

Rendez-vous pour admirer le prochain Corso Fleuri.

 

Jean-Pierre BERNARD.



L'Humaniste rhénan et les Humanistes de Sélestat.

Publié le 30/11/2020 à 10:25 par blogselestat
L'Humaniste rhénan et les Humanistes de Sélestat.

L'Humanisme rhénan et les Humanistes de Sélestat.

L'Humanisme est un courant de pensée, né entre la fin du moyen-âge et la Renaissance, lorsqu'après le chute de Constantinople (1453), les lettrés grecs se réfugièrent en Italie, y apportant un foisonnement culturel intense.

Ces idées se développent rapidement en Allemagne, puis dans toute l'Europe, créant ainsi un mouvement gigantesque, passant d'une université à l'autre, dans une période que l'on peut définir entre 1469 (naissance d'Erasme) et 1592 (mort de Montaigne).

Le mot humanitas, en latin, désigne la culture, et c'est pourquoi l'on nommera ceux qui y adhèrent des humanistes.

Cela désigne ainsi une école de la pensée gréco-latine, basée sur le retour aux textes anciens et aux philosophes de l'Antiquité, pour former une éthique fondée sur la dignité de l'homme, pour qu'il se sente maître de son destin, une conception générale de la vie, commune à tout l'Occident, axée sur la croyance, peut-être un peu utopique, au salut de l'homme par lui-même, aidé par le savoir et la culture.

 

Erasme professait que l'humanité, instruite et consciente, pourrait vivre dans la paix et la fraternité. Ulruch von HUTTEN, humaniste allemand, en disait : "c'est une joie de vivre."

Des lettrés, attirés par cette doctrine, émergèrent. Ils se connaissaient tout, formant si l'on peut dire un "réseau social" avant la lettre. On échange, on communique, on compose, on traduit, on s'échange des ouvrages, et l'on édite, grâce en grande partie à l'imprimerie qui, elle aussi, connaîtra un essor foudroyant.

L'Alsace à l'écart de la guerre de Cent-Ans qui ravageait la France, et Sélestat, une ville libre de la Décapole, le climat était de plus favorable à un développement culturel et artistique, et voyait fleurir dans ses rues beaucoup d'humanistes, de savants, de lettrés.

Entre 1441 et 1525, Sélestat devient donc un haut-lieu de l'Humanisme, avec dans ses murs la première école humaniste de l'Allemagne du Sud. Des maîtres émérites tels que Crato Hofman, Jérôme Gebwiler ou Hans Sapidus forment de nombreux lettrés qui iront enrichir les rangs humanistes, comme Jacques WIMPFELING, Martin BUCER, Jakob SPIEGEL, Jacob TAURELLUS et, le plus connu de la cité, Beatus RHENANUS. Ces jeunes hommes fréquentèrent les universités les plus réputées de l'époque comme Heidelberg ou Bâle.

 

L'école, considérée comme institution municipale, compta jusqu'à plusieurs centaines d'élèves. Dès le plus jeune âge, on y enseignait lecture, écriture, calcul, chant, religion, morale, politesse, le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique), avec le latin et le grec. Un programme élaboré dispensé par ces maîtres qui, malgré un salaire peu élevé, prenaient leur tâche à coeur pour dispenser un enseignement de qualité. Un élève de Gebwiler, originaire de Bâle, Boniface AMERSBACH, décrit à son père le programme journalier :

"Le matin, notre maître nous explique le Doctrinal, à 9 heures nous lisons avec lui des poèmes de Horace, Ovide etc...; l'après-midi, Baptiste de Mantoue. Le lundi, il nous donne à expliquer quelques vers au point de vue de la prosodie. A quatre heures, nous récapitulons le programme de la journée entière."

Cette école, installée près de Sainte-Foy, comptait des enfants issus de milieux favorisés, qui prenaient place chez des logeurs, mais aussi des enfants d'origine plus modeste, qui parfois prenaient pension, contre de menus services, chez Crato HOFMAN ou Jérôme GEBWILER, qui les entretenaient et les nourrissait.

Portés par cet enseignement, les jeunes Sélestadiens qui fréquentaient ces lieux, étaient tout naturellement dirigés vers le courant humaniste. Erasme vantera les mérites de cette école et de la ville dans son Eloge de la ville de Sélestat en 1515.

De nos jours, l'Humanisme, moins naïf et renouvelé perdure sous d'autres formes. Qu'en penseraient nos érudits qui faisaient alors les beaux jours culturels de Sélestat ?

 

Jean-Pierre BERNARD.



Jean MENTEL

Publié le 30/11/2020 à 10:05 par blogselestat
Jean MENTEL

Jean MENTEL, personnalité locale.

 

Johannes MENTELIN ou MENTLIN (francisé en Jean MENTEL), né en 1410 à Sélestat en Basse-Alsace, et mort le 12 décembre 1478 à Strasbourg, est un imprimeur-typographe et libraire du XVe siècle.

Il est surtout connu pour avoir publié en 1466 à Strasbourg la première Bible imprimée en allemand. Il est le premier à imprimer des livres en Alsace avec Heinrich EGGESTEIN, les deux hommes mettant en application l'invention nouvelle de Johannes GUTENBERG.

 

Biographie succincte :

Après une formation d'enlumineur dans sa ville natale, il s'installe à Strasbourg vers 1440 comme enlumineur au service de l'évêque Robert de Bavière.

Vers 1458 il ouvre son atelier d'imprimerie au n°9 de la rue de l'Epine d'où sortiront ses premiers incunables.

En 1460, il publie son premier livre, une bible latine de 49 lignes. En 1466, ce sera la première bible en langue allemande, qui sera reprise comme modèle pour toutes les autres bibles allemandes. Le bible de Mentelin fut, jusqu'à la parution de la bible de Luther, réimprimée treize fois dans l'espace sud-allemand.

Les livres édités par Jean MENTEL sont surtout des livres religieux, dû à la forte influence de la religion de l'époque. Au total, il a produit une quarantaine d'ouvrages (théologie, littérature, histoire).

Décédé le 12 décembre 1478, il repose en la cathédrale de Strasbourg à gauche des marches du choeur.

Une rue et un pont portent son nom à Strasbourg-Koenigshoffen, ainsi qu'un collège à Sélestat.

 

JP.B

 

 

 

 

 



Problèmes de salubrité publique.

Publié le 30/11/2020 à 09:12 par blogselestat
Problèmes de salubrité publique.

Problème de salubrité publique.

Aperçu de la situation à Sélestat aux 18e et 19e siècle.

 

Dans les villes, les rues les plus importantes n'ont guère que quelques mètres de largeur, avec un tracé le plus souvent irrégulier. Seules les artères les plus importantes bénéficient d'un pavage grossier et inégal.

Le ruisseau qui court au milieu de la rue constitue en fait le tout-à-l'égoût (qui n'existe pas encore) où se déversent les eaux ménagères des maisons voisines, où le passage des troupeaux ou des bêtes de trait laisse ses traces, où les gens du coin rejettent leurs immondices, aucune construction ne possédant de fosses d'aisance ou de latrines, les éléments liquides étant le plus souvent jetés par les fenêtres.

Tout ceci fait de la rue un véritable et malsain cloaque, dégageant une odeur nauséabonde qui pénètre jusqu'à l'intérieur des demeures. Seules les villes construites à flanc de coteau, où une forte pluie vient quelquefois entraîner vers la rivière voisine les détritus, immondices et eaux polluées, font preuve d'une relative propreté.

Il n'y a pas de système régulier d'enlèvement des immondices, et cette situation est générale. En vain, les autorités interdirent-elles de jeter des ordures, ou obligent-elles les propriétaires à balayer devant leurs portes, mais sont rarement écoutées.

 

A Sélestat, on avait érigé plusieurs latrines publiques, mais des problèmes se posaient toujours, comme en témoigne cet extrait des délibérations municipales du 9 germinal an 11 (30 mars 1803) :

Du 9 germinal an 11.

Par l'observation du commissaire de police de cette commune qu'il se trouvent plusieurs latrines publiques dans l'enceinte de cette commune, lesquelles faute d'être évacuées infectent la ville d'un air malsain, et qu'il serait important de convenir et de nommer une personne qui serait chargée de faire l'évacuation de décade en décade moyennant un gage qui pourrait lui être accordé pour ce sujet.

Ouï le commissaire.

Le Conseil municipal, considérant que l'infectuosité qui provienne de la non évacuation des latrines publiques pourrait devenir très dangereuse dans cette cité par le mauvais air qu'elles répandent.

Considérant que de tous temps les Administrations municipales ainsi que le Magistrat avaient chargé une personne pour faire l'évacuation dont il s'agit, moyennant une indemnité, et qu'elle n'a cessé que par le non payement des gages qui lui étaient promis.

Nomme Marguerite... (le nom a été effacé, carrément gratté sur le document), citoienne de cette commune pour faire l'évacuation des latrines en cette commune, régulièrement de décade en décade, et lui accorde une indemnité annuelle de 48 francs qui lui sera payée par le préposé à la recette de cette commune de trimestre en trimestre, sur des ordonnances qui seront délivrées à cet effet en compte au dit préposé en les rapportant dûment quittancées.

 

En fait, au vu du texte ci-dessus, on s'aperçoit que le problème d'évacuation ne devait pas sembler être de la plus haute importance, puisqu'on négligeait de rétribuer la personne chargée de cette tâche. On nomme donc la dite Marguerite N... pour se charger du travail, tâche ingrate s'il en est, et on lui accorde un salaire de 48 francs par an.

En 1833, à Sélestat, la situation n'avait pas tellement évolué. Sur les 951 maisons de la ville, 133 maquent de latrines et 192 possèdent des "bacquets de nuit", en tout 325 maisons, soit 34,17%. D'après un état de 1833 :

 

"Il n'y aurait donc de latrines, ou leur équivalent, que pour 626 maisons. Les bacquets de nuit sont en général en bois de chêne, d'une capacité de 16 à 20 litres, et munis de couvercles qui empêchent dans la localité restreinte où on en fait usage l'évacuation des matières. Ces bacquets ne me paraissent pas présenter plus d'inconvénient pour la salubrité publique que beaucoup de lieux d'aisance, attendu que leur contenu est trop fréquemment vidé dans le canal de Châtenois ou cependant les matières fécales ne peuvent versées qu'après dix heures du soir en conformité des règlements de police existants."

(Relevé des maisons qui manquent de latrines et de celles qui possèdent des bacquets de nuit. Dressé le présent état à Schlestadt le 1er avril 1833 - A.M. Sélestat, Q42).

 

Les autorités municipales avaient concocté un arrêté en septembre 1832 :

"... Considérant qu'un grand nombre de maisons sont dépourvues de latrines, que les immondices et matières fécales de ces maisons sont journellement versées dans les ruisseaux et répandent une odeur infecte et très nuisible à la santé des habitants.

Arrête ce qui suit :

- Article 1er. Les propriétaires dont les maisons, dépourvues de latrines, offrent néanmoins de l'emplacement pour en établir, sont tenus d'en faire construire, dans le plus bref délai, de manière que ce travail soin terminé le 1er janvier prochain.

- Article 2. Ceux dans les maisons desquels l'établissement de latrines sera reconnu impossible, devront y suppléer par des tonneaux, ou fosses mobiles dont l'enlèvement aura lieu par les soins du vidangeur, à des jours qui seront déterminés par Mr le Commissaire de police. Le plan de ces tonneaux ou fosses mobiles leur sera communiqué à la Mairie.

- Article 3. Les propriétaires de maisons où il existe des latrines sont tenus d'en donner le libre accès à leurs locataires.

- Article 4. Monsieur le Commissaire de police est chargé de surveiller l'exécution des dispositions du présent arrêté."

 

S'y ajoute un règlement de police qui précise :

"Il est enjoint aux propriétaires de maisons d'avoir des fosses d'aisance et de les faire vider lorsqu'elles seront remplies, en en prévenant le Commissaire de police, à qui il est ordonné de traduire à la police ceux qui s'y refuseront.

"La permission de vider ces latrines ne sera accordée dans les temps de grosse chaleur, qu'en cas d'une urgence absolue, et en prenant toutes les précautions possibles pour prévenir toute espèce d'inconvénient. Elle ne sera accordée dans aucun temps que pour la nuit.

"Les matières fécales seront enlevées dans des voitures ou tombereaux bien fermés, de manière à n'en laisser couler aucune partie sur le pavé. Elles seront conduites au lieu désigné par la police, par l'entrepreneur, qui est tenu d'exécuter les conditions contenues dans l'arrêté de la Mairie."

On ne supporterait plus cela de nos jours... et le fait d'avoir des toilettes dans toutes les maisons nous semble évident... mais cela n'a pas toujours été le cas.

 

Jean-Pierre BERNARD.



La première monographie en langue française en Alsace.

Publié le 29/11/2020 à 16:10 par blogselestat
La première monographie en langue française en Alsace.

La première monographie en langue française en Alsace.

 

KENTZINGER François Mathieu

Procureur au tribunal du Magistrat

1er bibliothècaire-archiviste de Sélestat.

 

François Mathieu KENTZINGER a été baptisé le 12 octobre 1714 à Sélestat par le vicaire Carpophore Becollet. Le parrain était Jean Georges Andrès, boulanger, et la marraine Thérèse Hickelberger, fille de Guillaume, cabaretier.

Ce qui est curieux c'est que - phénomène très rare à cette époque - l'acte de baptême est rédigé en français.

Il était le fils de Georges, sellier, et de Elisabeth KUTTER. Il épousera Marie Salomé HÜRSTEL et mourra à Sélestat le 12 mars 1774. L'un des témoins, Jean ADAM, était l'un des maîtres de la fameuse Ecole Latine de Sélestat.

 

C'est François Mathieu qui rédigera la première monographie de langue française en Alsace en 1765. Le titre complet est :

"Mémoire historique de la ville de Schlestat en Alsace, une des dix villes jadis impériales de la préfecture provinciale de Haguenau, depuis son origine jusqu'à la réunion à la couronne de France, tiré des archives de la ville par François Mathieu Kintzinger en 1765".

Le manuscrit (n°166) est conservé à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat.

Antoine DORLAN s'est est largement servi comme canevas pour écrire ses "Notices Historiques sur l'Alsace et principalement sur la ville de Schlestadt", éditées en 1843, ce qui se fait presque de mieux sur cette ville, oeuvre en trois volumes conservés aux Archives municipales de la cité.

Jusqu'à la Révolution, on ne parlait pratiquement pas le français en Alsace; sa progression était très lente, et il n'était pas enseigné. On parlait alsacien. Il faut dire que dans d'autres régions ce phénomène existait aussi : on parlait breton, flamand, basque, occitan...

Quelques bourgeois parlaient français, souvent avec "l'accent", mais il faut bien admettre que la plupart du temps c'est l'allemand qui fabriquait leur pensée et façonnait leur expression.

Si François Mathieu a pu acquérir ses premières notions de français dans sa ville natale, étant issu d'une famille bourgeoise qui devait le parler un peu, il n'a pu se perfectionner sans doute dans cette langue qu'en passant plusieurs années outre-Vosges, vraisemblablement  à Saint-Dié ou bien à Epinal.

 

Au 18e siècle, la monarchie faisait montre d'un libéralisme certain; elle n'a pas éprouvé le besoin d'imposer le français à l'Alsace, alors que la diplomatie internationale l'utilisait et que toute l'Europe le cultivait.

En effat, les Jacobins décident que la langue d'un peuple libre "doit être la même pour tous", et tentent par décret, le 12 octobre 1792, d'appliquer en Alsace et en Lorraine le principe suivant : "L'unité de langage est une condition fondamentale de l'unité de l'Etat."

Ce ne sera pas facile à réaliser !

Mais ceci est une autre histoire.

 

Jean-Pierre BERNARD.