clameur

clameur

n.f.
Cri d'une foule : Chaque point marqué déclenche une clameur du public hurlement, ovation
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

clameur

(klamœʀ)
nom féminin
ensemble de cris entendre au loin la clameur des grévistes
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

CLAMEUR

(kla-meur) s. f.
Ensemble de cris tumultueux, souvent de mécontentement, de réprobation. Une bruyante clameur. Il s'éleva une clameur universelle.
Une montagne en mal d'enfant Jetait une clameur si haute Que chacun au bruit accourant Crut qu'elle accoucherait sans faute D'une cité plus grosse que Paris [LA FONT., Fabl. V, 10]
Les bons papes trouveront l'Église en clameurs [PASC., P. Jés. 4]
Partout où il a passé ç'a été des clameurs [cris de douleur] [SÉV., 211]
Justice qui fait semblant d'être vigoureuse, à cause qu'elle résiste aux tentations médiocres et peut-être aux clameurs d'un peuple irrité [BOSSUET, le Tellier.]
J'entends de tous côtés les clameurs des soldats [VOLT., Adelaïde, I, 1]
Les clameurs des soldats par la crainte étouffées [DELAV., Paria, I, 1]
Réclamation à haute voix.
Les dieux plus pitoyables à nos justes clameurs se rendent exorables [CORN., Médée, V, 4]
La forte clameur que vous poussez pour eux vers le trône de votre fils [MASS., Pass. 2]
Les grenouilles, se lassant De l'état démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique [LA FONT., Fabl. III, 4]
La clameur publique, l'indignation publique. Clameur de haro, terme de pratique, qui se disait autrefois, en Normandie, de la sommation de comparaître sur-le-champ devant le juge. Voy. HARO.
Criaillerie. Braver les clameurs des sots. Il a trop craint les clameurs de la cabale.
Osant braver les clameurs de leur sexe [J. J. ROUSS., Ém. I]
À ces vaines clameurs on ne répondait pas [VOLT., Œdipe, V, 1]

SYNONYME

  • CRI, CLAMEUR. Cri est le mot général ; clameur le particularise. Le cri est la voix poussée avec effort, mais sans être nécessairement articulée. Un homme qui souffre beaucoup peut jeter des cris, mais non des clameurs ; la clameur suppose toujours un sens et des paroles ; elle emporte l'idée de plainte, de demande, d'accusation, de réclamation.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Cent solz al clamur por la teste [, Lois de Guill. 4]
  • XIIe s.
    Les meies paroles o tes oreilles receis, sire ; entent la meie clamur [, Psautier, dans Missions scientifiques, t. V, p. 146]
    Un en doit faire clamour [, Couci, III]
    Ne jà certes [je] n'en feïsse clamor, Se j'eüsse de moi venger puissance [, ib. XVI]
  • XIIIe s.
    Grains [attristé] et marriz, [il] fist tant par sa maistrise [adresse], Que à sa dame en un destour A fait sa plainte et sa clamour [AUDEFR. LE BAST., Romancero, p. 6]
    Li mestre marischaus a la joustice de tous les forfais apartenans à leur mestiers, et de toutes les clameurs qu'il i font li uns seur l'autre [, Liv. des mét. 46]
    Je vous ains [aime], dit-il, par amors ; Si en ai fait maintes clamors [, Ren. 410]
    Comment, par le conseil d'Amours, L'amant vint faire ses clamours à ami, à qui tout compta [, la Rose, 3120]
    Quant le [la] clameurs est d'aucun cas qui touque à l'eritage de son seigneur [BEAUMANOIR, 30]
    Et se il est requerant, qu'il die le plus brief qu'il pora ; car en brieve clamor a deus proufiz ; l'un est que la court retient et recorde mieus le court que le lonc [, Ass. de Jér. 46]
  • XVIe s.
    Petits plaisirs, longues clamours, Or taschons à trouver la chose Que je cherche au temple d'Amours [MAROT, I, 191]
    Et alors se leva une clameur de joye que le peuple jetta si haulte, qu'elle fut entendue jusques en la mer [AMYOT, Flamin. 20]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. et espagn. clamor ; ital. clamore ; du latin clamorem, cri.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • CLAMEUR. Ajoutez : - REM. Clameur est noté par Malherbe comme hors d'usage :
    Je vous conseille de ne parler point de clameurs [MALH., Comment. sur Desportes, t. IV, p. 384, édit. Lalanne]
    Clameur avant et depuis Malherbe a toujours été usité.

ÉTYMOLOGIE

  • Ajoutez : Le lat. clamare, d'où clamor, représente un ancien thème clama ou clamo, venant de calare, appeler, par syncope de l'a ; comparez nomenclator (voy. CALENDES) : cla-mor, de cla-re, comme fa-ma de fa-ri.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

clameur

CLAMEUR. n. f. Grand cri. Il se dit ordinairement des Cris confus de plusieurs personnes réunies. Clameur tumultueuse. Il s'éleva une clameur universelle. Les clameurs d'une populace mutinée. Cela excita les clameurs de l'assemblée. Les clameurs des femmes et des enfants.

Il signifie quelquefois figurément Injure, outrage. Braver les clameurs des sots. De vaines clameurs. Les clameurs de ses adversaires ne l'intimident point.

La clameur publique, L'indignation publique, manifestée de quelque manière que ce soit.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

clameur

Clameur, f. acut. Vient de Clamor Latin, et signifie un cri continué à haute voix, Tu fais une grande clameur, Ingentem clamorem excitas.

Clameur de harò, voyez Clamer, et Harò, Quiritatus, comme dit Nigidius Commento grammatices, Au rapport de Nonius Marcellus comme si vous disiez Rollatus, voyez Crier.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

clameur


CLAMEUR, s. f. [Kla-meur.] Grand cri. Acad. Plainte sans raison; cri public et tumultueux, causé par quelque trouble. Trév. Cris, de grands cris. Rich. Port. Trévoux l'emporte ici, à mon avis; les deux aûtres définitions sont trop vagues. = Clameur, se dit ordinairement au pluriel: "Les clameurs d'une populace mutinée: on entendit de tous côtés de grandes clameurs: ce discours excita les clameurs de toute l'assemblée. = Quand on l'emploie au singulier, on le dit de plusieurs, et non pas d'une seule persone. Clameur publique, clameur universelle, tumultueûse. — La Fontaine le dit au singulier, et d'un seul.
   Une Montagne en mal d'enfant,
   Jetoit une clameur si haute, etc.
   Dom Pourceau crioit en chemin
   Comme s'il avoit eu cent Bouchers à ses trousses.
   C'étoit une clameur à rendre les gens sourds.
Cela ne vaudrait aujourd'hui, même dans une Fable; on dirait, c' étoient des cris, etc.
   CRI, CLAMEUR (synon.) Le dernier de ces mots ajoute à l'aûtre une idée de ridicule, par son objet, ou par son excès. "Le Sage respecte le cri public, et méprise les clameurs des sots. (Encycl.) Beauz. synon.
   Ce mot est fort beau au pluriel: "Combien de fois, dans les armées, contre ses propres lumières, contre toutes les règles de la guerre, un Général s'est laissé précipiter par les clameurs d'un vulgaire insensé, et a tout perdu, pour éviter le vain reproche de n'avoir pas eu le courage de tout hasarder. Neuville. — Voy. CLAMER.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

clameur

Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

clameur

Geheul

clameur

kriego

clameur

alarido

clameur

[klɑmœʀ] nfclamour (Grande-Bretagne), clamor (USA)
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005