foin

1. foin

n.m. [ lat. fenum ]
1. Herbe fauchée et séchée pour la nourriture du bétail : Une meule de foin. L'époque des foins fenaison
2. Poils soyeux qui garnissent le fond d'un artichaut.
Bête à manger du foin,
Fam. totalement stupide.
Faire du foin,
Fam. faire du bruit, causer du scandale.

2. foin

interj.
Litt., vieilli Exprime le dégoût, le mépris : Foin du mensonge !
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

FOIN1

(foin) s. m.
Herbe des prairies fauchée et séchée au soleil pour la nourriture des bestiaux. Une botte de foin.
Vous [Nabuchodonosor] mangerez du foin comme un bœuf, vous serez trempé de la rosée du ciel [SACI, Daniel, IV, 22]
Mon Dieu, que, si j'ai du bon foin cette année, je serai heureux ! [VOLT., Lett. d'Argental, 17 mars 1760]
Il est bête à manger du foin, il est très bête. Maladie de foin ou asthme de foin, dit aussi catarrhe d'été, affection saisonnière qui se montre à l'époque de la fenaison et qui est une espèce de catarrhe fébrile commençant par les yeux, se propageant aux fosses nasales et gagnant la gorge et les bronches. Fig. et familièrement. Mettre du foin dans ses bottes, amasser de l'argent.
Mettez du foin dans vos bottes [LESAGE, Gil Blas, VIII, 9]
Vous me mandâtes que tout le foin de la cavalerie du roi très chrétien était soumis à votre juridiction ; je souhaite que vous en mettiez dans vos bottes et que vous veniez à Paris enrichi de nos triomphes [VOLT., Lett. Berger, 7 oct. 1744]
Avoir du foin dans ses bottes, avoir des ressources, de la fortune. Fig. C'est chercher une aiguille dans une botte de foin, se dit d'une chose qu'on cherche parmi beaucoup d'autres et qui est très difficile à trouver. Il a du foin aux cornes, se dit d'un homme fâcheux et puissant auquel il est dangereux d'avoir affaire. Locution tirée de ce qu'on mettait du foin aux cornes des taureaux méchants, afin qu'on les reconnût et qu'on s'en pût donner de garde. On a dit ronger son foin, au lieu de ronger son frein.
Herbe des prairies qui n'est pas encore fauchée. Une pièce de foin, En ce sens on se sert surtout du pluriel : faire ses foins ; les foins sont beaux cette année. Fig. Faire ses foins, faire de gros profits.
Foin d'artichaut, amas de barbes qui garnissent le fond d'un artichaut. Masses des tubes qui garnissent en dessous les bolets, et qu'on enlève pour manger ces champignons.
Foin-grec, traduction de fenugrec employée parfois au lieu de cette dernière expression.
Foin de mer, espèce de zoophyte à corail.
Terme de pêche. Duvet blanc ou brun qu'on trouve sous l'enveloppe crustacée des écrevisses.

PROVERBE

    Année de foin, année de rien, parce que les années pluvieuses, favorables aux prés, ne le sont pas à l'ensemble des récoltes.

REMARQUE

  • Comment expliquer au propre mettre du foin dans ses bottes ? Est-ce mettre du foin dans les chaussures appelées bottes ? Mais on ne fait cela que pour se préserver du frottement. Est-ce faire grosses les bottes de foin ? Si cela était, il faudrait croire que la locution fut primitivement mettre du foin dans les bottes.

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Le cheval [il] corut attachier à un arbre parmi le frain ; Ilec pest de l'erbe et dou fain [, Ren. 19266]
  • XIVe s.
    Une ane esliroit plustost fein que or [ORESME, Eth. 309]
  • XVe s.
    C'est à entendre que ils [les serfs anglois] doivent.... par servage, les faings faner et mettre à l'hostel [FROISS., II, II, 106]
    Et me fist on mon foing ronger Tout à par moi, à ceste enseigne Que je commençay à songer Que faisoys chasteaulx en Espaigne [COQUILLART, le Monologue de la botte de foin.]
  • XVIe s.
    Ce n'est que du foin, les bestes s'y amusent [OUDIN, Curios. fr.]

ÉTYMOLOGIE

  • Picard, fein ; provenç. fen, fe ; espagn. heno ; portug. feno ; ital. fieno ; du lat. foenum, que l'on rattache au latin feo, engendrer, sanscr. bhu, être.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    1. FOIN. Ajoutez :
    Foin de Bourgogne, un des noms de la luzerne (en Normandie, bourgogne est un des noms de la luzerne).

FOIN2

(foin) locut. interj.
Locution familière dont on se sert pour exprimer la répulsion.
Foin du loup et de sa race ! [LA FONT., Fabl. IV, 15]
J'étais en train de rire ; Foin de la messagère et de son compliment ! [ID., Eunuq. IV, 9]
Foin ! que n'ai-je avec moi pris mon porte-respect [MOL., l'Ét. III, 9]
Foin de moi ! [RAC., Plaid. II, 5]
Foin de ces terreurs paniques qui n'ont pas le sens commun ! [J. J. ROUSS., Hél. VI, 2]
Foin du plus parfait des mondes, si je n'en suis pas ! [DIDER., Neveu de Rameau.]
Foin des mécontents ! Comme balayeuse on me loge, Depuis quarante ans, Dans le château, près de l'horloge [BÉRANG., H. rouge.]

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Foin de la beste et de celui qui me l'a vendu [OUDIN, Curios. fr.]

ÉTYMOLOGIE

  • Jaubert, Gloss. du Berry, le tire de fouin, putois en Berry : Il pue comme un fouin ; oh ! le petit fouin, en parlant d'une personne qui sent mauvais ; de là fouin ! mal écrit foin. On peut anssi penser à l'exclamation latine phu qui exprime le dégoût.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    2. FOIN. Interj.
  • ÉTYM. Ajoutez : Fouin, au sens de putois, est une autre forme de fouine, et a la même origine, faginus au lieu de fagina (voy. FOUINE).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

foin

FOIN. n. m. Herbe fauchée et séchée qui sert principalement à la nourriture des chevaux et des bestiaux. Une botte de foin. Décharger du foin. Botteler du foin. Charretée de foin. Grenier à foin. Odeur du foin coupé.

Il se dit aussi de l'Herbe avant qu'elle soit fauchée. Une pièce de foin. Couper le foin. Dans ce sens on l'emploie plus ordinairement au pluriel. Les foins sont beaux. On coupe les foins. La saison des foins.

Fièvre des foins, Fièvre qui se produit chez certains malades à l'époque des foins. Rhume des foins, Sorte de rhume de cerveau qui se produit à la même époque.

Fig. et fam., Avoir du foin dans ses bottes. Voyez BOTTE.

Fig., C'est chercher une aiguille dans une botte de foin. Voyez AIGUILLE.

Fig. et fam., Être bête à manger du foin, Être aussi peu intelligent que les bestiaux.

Fig. et fam., Faire ses foins, Faire des profits.

Par analogie, Foin d'artichaut, Amas de barbes soyeuses qui garnit le fond d'un artichaut.

foin

FOIN. Sorte d'interjection qui marque l'impatience, le dédain, le mépris. Foin de tout cela! Il a vieilli.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

foin

Foin, Foenum.

Foin de pré, Pratense foenum.

Foin d'arriere saison, Regain, Foenum cordum.

Foin dur, ou Jaunette, Ascyrum. C'est une espece de Hypericum.

Une herbe qu'on appelle Foin de Bourgoigne, ou sainct foin, Medica.

Faucher du foin, Foenum secare, vel Desecare.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

foin


FOIN, s. m. [Foein, monos.] Herbe sèche des prés, qui sert de nourriture aux bestiaux. "Meule de foin, grenier à foin.
   On dit proverbialement, chercher une aiguille dans une charretée (ou dans une botte) de foin. Prendre une peine inutile. Voy. BOTTE.
   FOIN! Interjection, qui marque le dépit, ou le mépris. Foin! Voilà un habit tout gâté. Foin de lui! Il est bâs et populaire.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

foin

nom masculin foin
Populaire. Grand bruit.
scandale -familier: boucan, potin, raffut -populaire: barouf, baroufe.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

foin

Heuhayhooi, drukte, haar [artisjok], herrieחציר (ז), שחת (נ), חָצִיר, שַׁחַתfencsenofojnohenoheinät, heinäheyfieno, pagliafenumfenosamanتِبْـنάχυροsijeno干し草건초høysianoсеноหญ้าแห้งcỏ khô干草 (fwɛ̃)
nom masculin
herbe séchée destinée à nourrir lesanimaux
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

foin

[fwɛ̃] nm
(= paille) → hay
un rhume des foins → hay fever
faire les foins → to make hay
(= bruit) → row >, racket >
faire du foin → to kick up a row
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005