orge
orge
n.f. [ lat. hordeum ]orge
(ɔʀʒ)nom féminin
ORGE
(or-j') s. f.PROVERBE
- Il faut mourir, petit cochon, il n'y a plus d'orge, c'est-à-dire la mort est inévitable.
REMARQUE
- Orge était autrefois masculin et féminin. Bossuet l'a fait masculin : La meule d'un moulin.... ne moudra que le grain qu'on aura mis dessous ; si c'est de l'orge, on aura de l'orge moulu [BOSS., Élévat. sur myst. I, 8]L'Académie le fait féminin, sauf pour orge mondé, orge perlé, orge carré ; c'est évidemment une exception que rien ne justifie ; et les personnes qui écrivent orge mondée, orge perlée, orge carrée, ont raison.
HISTORIQUE
- XIIe s. De cinq pains d'orge, de deux poissons noant [nageant] [, Ronc. p. 152]
- XIIIe s. Tout fromant, tout blé, tout orge, tout saigle, tout pois.... sunt de la meisme coustume devant dite [, Liv. des mét. 313]Et Rooniax parmi la gorge Trois tors li fet fere en une orge [, Ren. 11612]
- XVe s. En chevauchant parmi nostre pays, ils ont foulé et abattu les blés, les orges et les avoines [FROISS., II, II, 288]Et encor seroit bon, nature, Que vous cessissiez vostre forge Dorenavant, et que tel orge, C'est à dire bestes et gens Et la semence des vivans Qui tant est mauvaise et despite.... [E. DESCH., Poésies mss. f° 432]
- XVIe s. Ils faisoient leurs orges, comme l'on dit, en leurs charges [CARL., VI, 17]Orge mondé [PARÉ, I, 14]Des orges, il y en a et de l'automne et du printemps, ceux de l'automne sont appelés chevalins ; ceux du printemps sont appellés paumés ou paumoules.... [O. DE SERRES, 108]Les orges sont très profitables et sains à estre mangés en potage, pellés et mundés [ID., 109]L'argent quand l'orge [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, woig, s. m. ; prov. ordi ; esp. orzuelo ; ital. orzo ; du lat. hordeum.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ORGE. Ajoutez :
orge
Il se dit aussi du Grain que produit cette plante. Du pain, de la farine d'orge. Eau d'orge. Grain d'orge. Semer les orges. Faire les orges. Orge d'automne. Orge de mars.
Spécialement, au masculin, Orge mondé, Grain d'orge qu'on a dépouillé de sa première enveloppe. Orge perlé, Grain d'orge qu'on a dépouillé de sa seconde enveloppe et qu'on a rendu sphérique en le passant dans un moulin à râper.
Fig. et fam., Être grossier comme du pain d'orge, Être très grossier.
Sucre d'orge, Préparation de sucre fondu dans une légère décoction d'orge et solidifié. Un bâton de sucre d'orge. Un bonbon de sucre d'orge. Une boîte de sucres d'orge. Sucer des sucres d'orge.
orge
Orge, m. penac. Est une espece de grain court et comme quarré, revestu de paille folle blanchastre, qu'on seme en Mars, et pour cette cause l'une des sortes qu'on appelle les Mars, ou bleds de Mars, Hordeum. Duquel mot Latin il vient, suyvant laquelle etymologie on le debvroit escrire Horge. L'Italien dit aussi Orzo.
Pain d'orge, Panis hordeaceus.
Prunes de la couleur d'orge, ou qui viennent au temps des orges, Hordearia pruna.
Orge qui n'a que deux ordres ou rengées de grain en son espi, Hordeum distichum seu Galaticum.
Orge à six rengées de grain en l'espi, Hordeum hepasticum. Aucuns le nomment orge pelé, ou mondé.
Orge mondé, ou mundé, est l'expression et le jus espais qui est fait de l'orge escorcé boüilli ou bien destrempé en eauë amandée ou autre par maceration sur estamine ou sur drappeau, Cremor ptisanae. Celsus lib. 3. Orge mondé se peut aussi dire celuy qui naturellement et de soy-mesme se despoüille de sa cotte, Hordeum hepasticum, ou Canterinum, voyez les annotat. de Jean Thierry, sur le 7. chap. du 2. livre de Columelle.
Esmonder l'orge et semblables, Pisere.
Qui vit d'orge, Hordearius.
orge
ORGE, s. f. et m. Richelet et Danet font ce mot masculin, et un assez grand nombre d'Auteurs les ont suivis, l'Acad. le marque féminin, et son autorité en a entraîné un grand nombre d'aûtres. Elle n'excepte que, orge mondé, où il est du genre masculin. Hors de là, on dit, de belle orge; de belles orges; de l'orge bien levée, etc. = On dit, proverbialement, faire ses orges, ou faire bien ses orges, faire un grand profit, faire bien ses afaires. — Être entre l'orge et l'avoine, dans l'embârrâs de savoir que choisir. "Le voilà entre l'orge et l'avoine, mais la plus mauvaise orge et la plus mauvaise avoine qu'il pût jamais trouver. Sév.