surprendre

Recherches associées à surprendre: se surprendre

surprendre

v.t.
1. Prendre sur le fait : Je l'ai surpris à fouiller dans mon sac.
2. Prendre à l'improviste, au dépourvu, par surprise : Ils m'ont surpris au saut du lit.
3. Causer un grand étonnement : Sa décision m'a surpris déconcerter, étonner, stupéfier
4. Être le témoin involontaire de : J'ai surpris leur conversation.
5. Litt. Tromper ; abuser : Surprendre la confiance de qqn.
Surprendre un secret,
le découvrir.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

surprendre


Participe passé: surpris
Gérondif: surprenant

Indicatif présent
je surprends
tu surprends
il/elle surprend
nous surprenons
vous surprenez
ils/elles surprennent
Passé simple
je surpris
tu surpris
il/elle surprit
nous surprîmes
vous surprîtes
ils/elles surprirent
Imparfait
je surprenais
tu surprenais
il/elle surprenait
nous surprenions
vous surpreniez
ils/elles surprenaient
Futur
je surprendrai
tu surprendras
il/elle surprendra
nous surprendrons
vous surprendrez
ils/elles surprendront
Conditionnel présent
je surprendrais
tu surprendrais
il/elle surprendrait
nous surprendrions
vous surprendriez
ils/elles surprendraient
Subjonctif imparfait
je surprisse
tu surprisses
il/elle surprît
nous surprissions
vous surprissiez
ils/elles surprissent
Subjonctif présent
je surprenne
tu surprennes
il/elle surprenne
nous surprenions
vous surpreniez
ils/elles surprennent
Impératif
surprends (tu)
surprenons (nous)
surprenez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais surpris
tu avais surpris
il/elle avait surpris
nous avions surpris
vous aviez surpris
ils/elles avaient surpris
Futur antérieur
j'aurai surpris
tu auras surpris
il/elle aura surpris
nous aurons surpris
vous aurez surpris
ils/elles auront surpris
Passé composé
j'ai surpris
tu as surpris
il/elle a surpris
nous avons surpris
vous avez surpris
ils/elles ont surpris
Conditionnel passé
j'aurais surpris
tu aurais surpris
il/elle aurait surpris
nous aurions surpris
vous auriez surpris
ils/elles auraient surpris
Passé antérieur
j'eus surpris
tu eus surpris
il/elle eut surpris
nous eûmes surpris
vous eûtes surpris
ils/elles eurent surpris
Subjonctif passé
j'aie surpris
tu aies surpris
il/elle ait surpris
nous ayons surpris
vous ayez surpris
ils/elles aient surpris
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse surpris
tu eusses surpris
il/elle eût surpris
nous eussions surpris
vous eussiez surpris
ils/elles eussent surpris
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

SURPRENDRE

(sur-pran-dr') v. a.Il se conjugue comme prendre.
Prendre, saisir une chose à l'improviste.
On amorce le monde avec de tels portraits ; Pour les faire surprendre on les apporte exprès ; On s'en fâche, on fait bruit, on vous les redemande, Mais on tremble toujours de crainte qu'on les rende [CORN., Suite du Ment. II, 7]
Fig.
Je voudrais que vous et M. de Grignan eussiez pu voir l'admiration naturelle dont il [Faucher] fut surpris [en voyant le portrait de Mme de Grignan] [SÉV., 4 sept. 1675]
S'emparer par une attaque inattendue.
Ptolomée, fils de Lagus, surprit Jérusalem, et en emmena en Égypte cent mille captifs [BOSSUET, Hist. II, 5]
Ces barbares, qui espéraient de surprendre la ville, furent eux-mêmes surpris [FÉN., Tél. I]
Fig.
Son âge [de Palmire], sa candeur ont surpris ma tendresse [VOLT., Mahom. III, 8]
Attaquer celui qui n'est pas sur ses gardes.
Il tenait pour maxime qu'un habile capitaine peut bien être vaincu, mais qu'il ne lui est pas permis d'être surpris [BOSSUET, Louis de Bourbon.]
Comme il avait affaire à des ennemis qui se dispersaient et se ralliaient à tous moments pour le surprendre, il résolut de les surprendre eux-mêmes [FLÉCH., Hist. de Théodose, I, 9]
Le tyran m'a surpris sans défense et sans armes [RAC., Phèdre, III, 5]
Arriver auprès de quelqu'un sans être attendu.
Dedans mon cabinet ils pourraient nous surprendre ; Ici nous parlerons en plus de sûreté [CORN., l'Illus. III, 9]
Mais parliez-vous de moi quand je vous ai surpris ? [RAC., Bérén. II, 4]
C'est donc ainsi que vous surprenez les gens ? qui vous croyait à Paris ? [LESAGE, Crisp. rival de son maître, 19]
Nous étions si près de lui [Aristote] et nous avions été si longtemps sans le voir, que nous résolûmes de l'aller surprendre [BARTHÉL., Anach. ch. 62]
Terme de manége. Surprendre un cheval, se servir trop brusquement des aides ; l'approcher à l'écurie sans l'avertir.
Saisir à l'improviste Je l'ai surpris à me dérober de l'argent.
Jésus-Christ a fait selon sa parole : il est venu surprendre la reine dans le temps que nous la croyions la plus saine, dans le temps qu'elle se trouvait la plus heureuse [BOSSUET, Mar.-Thér.]
Merci, que le prince de Condé et le vigilant Turenne n'ont jamais surpris dans un mouvement irrégulier [ID., Louis de Bourbon.]
Il surprit la nature sur le fait [FONTEN., Tournefort.]
Daniel fut surpris lorsqu'il faisait ses prières ordinaires, le visage tourné vers Jérusalem, et il fut jeté dans la fosse des lions [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. II, p. 274, dans POUGENS]
Qu'elle vous surprenne souvent priant Dieu [GENLIS, Ad. et Th. t. I, p. 252, dans POUGENS]
Fig. Surprendre dans les paroles, essayer de trouver dans les paroles de quelqu'un de quoi le convaincre, le condamner.
Les pharisiens, s'étant retirés, firent dessein entre eux de le surprendre [Jésus] dans ses paroles [SACI, Bible, Évang. St Math. XXII, 15]
Il se dit des choses qui saisissent tout à coup, attendues ou non.
Ma perte m'a surprise, et ne m'a point troublée [CORN., Cinna, IV, 6]
La mort ne surprend point le sage ; Il est toujours prêt à partir [LA FONT., Fabl. VIII, 1]
Ni les maux que la reine d'Angleterre a prévus, ni ceux qui l'ont surprise, n'ont abattu son courage [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
La nuit l'eût surpris plongé encore dans la rêverie, si dom Narcisse ne fût venu lui-même le chercher [GENLIS, Veillées du château t. I, p. 479, dans POUGENS]
Il se dit particulièrement d'un mal qui arrive inopinément. Il a été surpris d'une attaque de goutte.
Il [Pompée] soupçonne aussitôt son manquement de foi [de Ptolémée], Et se laisse surprendre à quelque peu d'effroi [CORN., Pomp. II, 2]
Combien ai-je connu dans le monde de personnes qui ont été surprises de la mort ! [BOURDAL., Instruct. sur la mort. Exhort. t. II, p. 330]
Déconcerter, prendre par surprise.
C'est ainsi que, confondant nos conseils, surprenant nos désirs et anéantissant nos espérances, vous [ô Dieu] affermissez notre foi [MASS., Or. fun. Villars.]
Induire en erreur, tromper.
Celui qui a été surpris aura une grande adresse pour ne l'être plus [SACI, Bible, Ecclésiastiq. XXXIV, 11]
Il n'y avait rien de plus difficile ni de plus hasardeux que de surprendre ce grand magistrat [BOSSUET, le Tellier.]
Il [Théodose] se laissait quelquefois surprendre ; et, quoiqu'il eût les intentions bonnes, il était capable de faire de grandes fautes [FLÉCH., Hist. de Théod. IV, 3]
Tout jaloux, tout défiant qu'il est, je suis plus difficile à surprendre que lui [LESAGE, Diable boit. 9]
Paraître encore l'ami d'un homme quand on a cessé de l'être, c'est se réserver des moyens de lui nuire, en surprenant les honnêtes gens [J. J. ROUSS., Conf. x.]
Il se dit des choses en un sens analogue.
Les pleurs de Sophonisbe ont surpris ma raison [CORN., Sophon. II, 2]
Ce jugement si éclairé et si incapable d'être surpris [FLÉCH., Duch. de Montaus.]
On peut des plus grands rois surprendre la justice [RAC., Esth. III, 9]
On aime mieux parler à l'imagination qu'au jugement, éblouir la raison que la convaincre, surprendre son approbation que la mériter [ROLLIN, Traité des Ét. Disc. prél. II, 2]
Assuérus ne crut pas déroger à la majesté de l'empire en déclarant, même par un édit public, que sa bonne foi avait été surprise par les artifices d'Aman [MASS., Pet. carême, Écueils.]
Il fallait surprendre la vigilance de ses gardiens [MONTESQ., Lett. pers. 69]
Absolument.
Les justes sont plus exposés à être surpris, parce qu'ils ignorent eux-mêmes l'art de surprendre [MASS., Pet. carême, Ecueils.]
Le génie du ministre italien [Mazarin] était de vouloir surprendre ; celui de l'Espagnol était de s'empêcher d'être surpris [VOLT., Louis XIV, 6]
Obtenir frauduleusement, par artifice, d'une manière indue. Il a surpris ma signature, mon consentement.
Le premier président parla fort hardiment contre cette manière de mener le roi au palais pour surprendre et pour forcer la liberté des suffrages [RETZ, Mém. t. I, liv. II, p. 144, dans POUGENS]
Pour ne vous pas surprendre un choix précipité, Je veux bien vous laisser en pleine liberté [QUIN., Pausanias, II, 2]
Ce marchand, étant banni de la république [de Genève].... surprit un passe-port de M. le commandant de Bourgogne, et entra dans Genève à la faveur de ce passe-port [VOLT., Lett. Dupont, 10 oct. 1775]
Surprendre des lettres, les intercepter, les prendre furtivement.
Les plaintes du roi [Louis XI] contre le duc de Bourgogne étaient d'autant mieux fondées, qu'on avait surpris la lettre qu'il écrivait aux Anglais [DUCLOS, Œuvr. t. II, p. 421]
Lisez cette lettre que ma mère me montra hier, et que j'ai su lui surprendre ce matin [A. DUVAL, les Héritiers, sc. 5]
Surprendre le secret de quelqu'un, découvrir son secret par adresse ou par hasard.
Surprenons, s'il se peut, les secrets de son âme [RAC., Brit. I, 1]
Songez que vous avez surpris mon secret, et que vous ne devez pas en abuser [GENLIS, Théâtr. d'éduc. Fausses délicatesses, III, 4]
Surprendre la confiance de quelqu'un, la gagner par artifice. Il se dit de tout autre sentiment.
Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs, [FLÉCHIER, Turenne]
Une autre de César a surpris la tendresse, [RAC., Brit III, 4]
L'exagération du mal ne produit que le mépris, celle du bien surprend l'estime [BARTHÉL., Anach. ch. 47]
Il se dit des actions, des gestes qui échappent à quelqu'un, et qui font découvrir malgré lui ce qu'il pense, ce qu'il éprouve.
Quand j'ai voulu parler contre ce cœur sans foi, Et qu'à cette infidèle imputant sa misère, J'ai cru surprendre un mot de haine ou de colère.... [CORN., Sophon. II, 1]
N'ai-je pas même entre eux surpris quelque regard ? [RAC., Bajaz. III, 7]
J'ai surpris ses soupirs qu'il me voulait cacher [ID., Iphig. II, 5]
Surprendre à quelqu'un un moment de faiblesse, apercevoir en lui un moment de faiblesse.
10° Faire éprouver le sentiment de l'inattendu, étonner.
Je veux bien vous l'apprendre, Et vous en donne avis pour ne vous pas surprendre [CORN., Nicom. II, 3]
La cour, qui lui préparait à son retour les applaudissements qu'il méritait, fut surprise de la manière dont il les reçut [BOSSUET, Louis de Bourbon.]
Que faut-il que je croie D'un bruit qui me surprend et me comble de joie ? [RAC., Iphig. I, 2]
Ce crime dans Assur n'a rien qui me surprenne [VOLT., Sémiram. IV, 2]
Absolument.
Les âmes propres à l'amour demandent une vie d'action qui éclate en événements nouveaux.... la vie de tempête surprend, frappe et pénètre [PASC., Pass. de l'amour.]
Au temps de Balzac, de Mairet.... on applaudissait à toute pensée qui surprenait par des images nouvelles qu'on appelait esprit [VOLT., Dict. phil. Esprit.]
11° Faire une surprise.
Je sais qu'il souhaite de vous faire ce plaisir, il aime à surprendre agréablement [SÉV., 574]
Sa Majesté eut contentement ; il voulait surprendre, et tout le monde fut surpris [ID., 26 mai 1663]
Surprendre de quelque chose, faire une surprise à l'aide de quelque chose.
Il y a aux Rochers dix allées que vous ne connaissez pas ; et mon fils me doit surprendre d'un parterre et de deux places nouvelles [SÉV., 25 mai 1689]
Nous jouissons, avec plaisir, des belles vues dont nous sommes surprises à tout moment [ID., 15 mai 1676]
12° Saisir trop vivement, en parlant du feu. Le feu a surpris cette viande, cette pâtisserie.
13° Se surprendre à, v. réfl. Manifester tout à coup, par un mouvement dont on n'est pas le maître, le sentiment sous l'empire duquel on se trouve. Je me suis surpris à pleurer comme un enfant.
La plus brillante fortune ne mérite point ni le tourment que je me donne, ni les petitesses où je me surprends [LA BRUY., VIII]
Combien de fois ne me suis-je pas surpris.... criant.... [DIDER., Él. de Richards.]
14° Se prendre l'un l'autre sur le fait de quelque chose.
Ils [deux amants] se cherchaient à leur ordinaire ; mais ils se surprenaient occupés d'autres choses que d'eux-mêmes [COMTE DE CAYLUS (GROSLEY), Œuvr. t. IX, p. 101, dans POUGENS]

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Dedens [il] la jette [son épée], car la mort le sosprent [, Ronc. p. 106]
    Doucement [je] sui engigniez et soupris ; Car, s'ele veut, longuement serai pris [, Couci, XVII]
  • XVIIe s.
    Vostre grant beautés entiere M'a si sorpris Que, se j'ere en paradis, J'en reviendroie arriere.... [QUESNES, Romancero, p. 88]
    [Je] Ne puis sur piés ester, tant sui sosprise et vaine : à cest mot [elle] chet pasmée sans vois et sans halaine [AUDEF. LE BAST., Romanc. p. 16]
    Si les seurpristrent si que cil du casal n'en sorent mot devant ce qu'il en orent assez ocis [VILLEH., CLVI]
    Comme hom bevanz et seurprins par vin [, Psautier, f° 96]
    [Ils] Dutent maufez [diables], male tempeste, Et du desert meinte aventure, Si surprent les la nuit obscure [, Édouard le conf. v. 3494]
    La nuit de nuel [noel] le surprent Une fevre [fièvre] ki mult l'esprent [, ib. v. 3635]
    Il furent si souspris qu'il n'orent pooir d'eus deffendre [, Chr. de Rains, p. 6]
    Tu e il nous devez des leus [loups] d'enfer deffendre, Qui adès nous aguetent pour nos ames sousprendre [J. DE MEUNG, Test. 562]
  • XVIe s.
    Un quidam delibera de surprendre ma maison et moy [MONT., IV, 226]
    Plusieurs bestes ont un soin extreme de surprendre tout ce qu'elles peuvent, et de le curieusement cacher [ID., II, 186]
    Le tyran Amulius fut surprins en son palais et tué [AMYOT, Rom. 12]
    Marcellus, sans aucune necessité urgente, sans celle fureur et ardeur qui surprent quelquefois les hommes vaillans au milieu du combat, s'alla.... [ID., Pélop. et Marcell. comp. 5]
    ... de quoy Clitus, qui estoit desja un peu surpris de vin, se courroucea encore d'avantage [ID., Alex. 87]
    On dit que l'homme surpris est à demi battu [CHARRON, Sagesse, p.330, dans LACURNE]

ÉTYMOLOGIE

  • Sur 1, et prendre ; provenç. sorprendre. sosprendre, sobreprendre ; ital. soprapprendere. Quant au sens de tromper, il est très ancien, et appartient au bas-latin :
    Si quis consortem suum superpriserit [, Lex Rip. p. 117, § 2]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

surprendre

SURPRENDRE. (Il se conjugue comme PRENDRE.) v. tr. Prendre quelqu'un sur le fait, le trouver dans une action, dans un état où il ne croyait pas être vu. Surprendre un voleur qui force un secrétaire. Je l'ai surpris à me dérober de l'argent. On l'a surpris en faute, en flagrant délit. Je l'ai surpris lisant la lettre qu'il disait n'avoir pas reçue.

Il signifie encore Prendre à l'improviste, au dépourvu. Nos soldats ont surpris l'ennemi. La ville a été surprise. J'ai été le surprendre. Le sage n'est jamais surpris par les événements.

Il signifie aussi Arriver auprès de quelqu'un sans être attendu. Il surprit son ami qui le croyait loin de Paris. Je ne l'ai pas vu depuis longtemps, j'irai le surprendre un de ces matins.

Il se dit également des Choses auxquelles on ne s'attendait point, le plus souvent des choses désagréables et qui traversent nos desseins. La pluie nous a surpris. La nuit nous surprit en chemin. La mort le surprit au milieu de ses projets.

Il signifie aussi Tromper, abuser, induire en erreur. Il s'est laissé surprendre à cet air de candeur, par cet air de candeur, à ces promesses, par ces promesses. Surprendre la bonne foi, la crédulité, l'ignorance de quelqu'un. Il a surpris la religion de ses juges.

Il signifie encore Obtenir frauduleusement, par artifice, par des voies indues. Il a surpris mon consentement, ma signature.

Surprendre des lettres, une correspondance, Les prendre furtivement, les intercepter. Une lettre adressée à un des conspirateurs fut surprise.

Surprendre la confiance de quelqu'un, La gagner par artifice.

SURPRENDRE signifie aussi Remarquer des actions, des gestes qui échappent à quelqu'un. J'ai surpris ses soupirs, ses larmes qu'il voulait me cacher. Je me suis surpris à pleurer comme un enfant. Je me surprends à rire de ses bouffonneries.

Surprendre le secret de quelqu'un, Découvrir son secret par habileté ou par hasard.

SURPRENDRE signifie encore Étonner, frapper l'esprit par quelque chose d'inattendu. Cette nouvelle m'a extrêmement surpris. Cette conduite me surprend. Vous me surprenez beaucoup en me disant cela. Je fus bien surpris de sa réponse.

Le participe passé SURPRIS s'emploie adjectivement. Il a été tout surpris de voir que l'on connaissait déjà cette nouvelle.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

surprendre

Surprendre, act. penac. Est arriver à l'impourveu et de sursault sur aucun, De improuiso alicui interuenire. Terent. in Heautontimorumeno. Ainsi dit on, Il a surprins les ennemis, Hostes imprudenteis oppressit. Et d'un amy qui nous arrive sans nous avoir adverty de sa venuë, Il m'a surprins, Non premonito aut non suspicanti mihi superuenit. Lesquelles manieres de dire sont propres et prinses en bonne part. Mais quand on dit soit és Cours de plaidoirie, soit és contracts, Il m'a surprins, cela est dit par translation et en mauvaise part, pour, Il m'a deceu, il m'a trompé, Dolo ac fraude me petiuit, dont vient surprinse, Captatio dolosa, qui se prend presque tousjours en mauvaise part, La nuit nous a surprins, Nox oppressit nos. Liu. lib. 22.

Surprendre lettres par le chemin, Literas intercipere.

Surprendre ou prendre à desprouveu, Prehendere incautum.

Surprendre et environner de toutes parts, Circumuenire per insidias, Circumuadere.

Surprendre en menterie, Tenere aliquem manifestum mendacij, In ipso mendacio deprehendere.

Toute chose par laquelle on surprend ou deçoit on aucun, Laqueus.

Cette troisiéme epistre t'a surprins, et t'a esté rendue, Haec te tertia epistola oppressit.

Surprendre et tromper, Opprimere, Astutia eluctari, Supplantare, Fraudare, Decipere. B.

Surprendre sa partie adverse, In articulo causae aduersarium opprimere, B.

Tascher, à surprendre sa partie, Intendere fallaciam, vel captionem forensem aduersario. B.

Tascher à surprendre sa partie cependant qu'il est tant soit peu absent, ou fort empesché, Captare aduersarij absentiam momentariam, aut rei gerendae difficultatem. B.

Il quiert à me surprendre, Hic me captat. B. ex Sueton.

Estre surprins, Teneri manifesto, Opprimi, Deprehendi.

Il a esté surprins de joye, Occupatus fuit loetitia. Liu. lib. 23.

Estre surprins de maladie, Morbo intercipi.

Surprins en adultere, Compertus in stupro.

Qui est surprins tellement qu'il ne sçait que faire et où se tourner, Deprehensus.

Surprins, In re improuisa deprehensi. B.

Surprins et enserré, In articulo temporis oppressus et astrictus. B.

Fortune m'a surprins, In quo me articulo rerum mearum fortuna deprehenderit, cernitis. B.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

surprendre


SURPRENDRE, v. act. SURPRENANT, ANTE, adj. SURPRISE, s. f. [Sur-prandre, prenan, nante, prîse: 2e lon. au 1er et au dern. e muet au 2d et au 3e, dont la 3e est longue.] Surprendre a divers sens: 1°. Prendre quelqu'un sur le fait: "Surprendre un voleur, qui crochette une porte. "Séparons-nous: je crains qu'on ne nous surprenne ensemble. Dest. = 2°. Prendre à l'imprévu, au dépourvu. "On surprit l'énemi, qui n'était pas sur ses gardes: la ville fut surprise: le Sage n'est jamais surpris. = On dit, par extension: la nuit nous surprit; la pluie nous a surpris. = 3°. Étoner: "Cette nouvelle m'a extrêmement surpris. "Vous ne pouviez me surprendre plus agréablement. Dest. "J' ai été surpris de sa hardiesse: je fus surpris de le trouver si abatu: Je suis surpris que vous l'ayiez trouvé en si mauvais état. = Remarquez qu'on met l'infinitif, quand le verbe régi se raporte au nominatif de surprendre, et que avec le subjonctif, ou de ce que avec l'indicatif, quand il ne s'y raporte pas. "Vous serez sans doute surpris de ce que l'Auteur... se taise sur l'excellent abrégé, etc. L'Abé Grosier. Je crois qu'il faut dire, que l' Auteur se taise, ou de ce que l'Auteur se tait, etc. "On sera peut-être surpris qu'en un pays où il y a d'excellens raisins, on ne se sert que d'hydromel. Poncet. Voy. D'ÉTHIOPIE. Dites: qu'on ne se serve, etc. "Je ne suis pas surpris qu'aujourd' hui tant de gens en veulent au Pape. Neuville. C'est peut-être une faûte d'impression. Il faut, de ce que tant de gens en veulent, ou que tant de gens en veuillent, etc. = Être surpris de voir quelqu'un, et être surpris en le voyant, ont des sens bien diférens. Le 1er signifie, qu'on ne s'atendait pas à le voir; le 2d, qu'on remarque dans lui quelque chose d'extraordinaire. C'est l'observation judicieûse de l'auteur d'une critique de la Princesse de Clèves, sur cette phrâse, où l'on dit de M. de Nemours: "Ce Prince étoit fait de sorte qu'il étoit dificile de n'être pas surpris de le voir (en le voyant) quand on ne l'avoit jamais vu. Dans le 1er sens, la phrâse est ridicule. Rem. VOLT. dit, rendre surpris, pour, surprendre.
   De votre esprit la naïve justesse
   Me rend surpris autant qu'il m' intéresse.
       Nanine.
Si le vers l'avait permis, il aurait dit, me surprend.
= 4°. Tromper. "Défiez-vous de cet homme, il vous surprendra.
   ..Ce jeune homme, à ne rien déguiser,
   Si j'y veux consentir, m'ofre de m'épouser
   En secret. - - - - En secret, il cherche à vous surprendre.
       DEST. Le Glor.
= Surprendre, tromper, leurrer, duper, (synon.) Faire doner dans le faux, est l'idée comune, qui rend synon. ces quatre mots: mais surprendre, c'est y faire doner par adresse; tromper, c'est y faire doner par déguisement;leurrer, c'est y faire doner par les apâs de l'espérance. Duper, c'est y faire doner par habileté. Il semble que surprendre marque plus particulièrement quelque chôse qui induit l'esprit en erreur; que tromper dise nettement quelque chôse, qui blesse la probité ou la fidélité; que leurrer exprime quelque chôse, qui ataque directement l'atente ou le desir; et que duper ait proprement pour objet les chôses où il est question d' intérêt ou de profit. GIR. Syn.
   SURPRENANT ne se dit que dans le 3e sens: qui surprend, qui étone: discours surprenant, action, nouvelle surprenante. "Elle était d'une beauté surprenante. "Les surprenans bienfaits. Mol. En prôse, on dirait, les bienfaits surprenans.
   SURPRISE, action par laquelle on surprend. "Il s'est rendu maitre de cette place par surprise. "Il s'est servi de surprise, autant que de force. Académie. "À~ la guerre, il faut craindre les surprises, et ne pas trop tenter la fortune. Cic. à Atticus. MONG. = Étonement. "Cet accident a causé une grande surprise: tout le monde a été dans une surprise inconcevable. Voy. ÉTONNEMENT. = Surprise, admiration: il y a bien de la diférence entre ce qui surprend et étone, et ce qui se fait admirer. On est surpris du nouveau, du singulier: on admire le beau, le grand. La surprise n'est qu'un moûvement passager;l' admiration peut durer toujours. Il y a une admiration tranquile, qui n'est pas moindre pour cela. L'Abé Trublet. = Tromperie, erreur. En ce sens, a-t'il un sens actif ou passif? Se dit-il de celui qui surprend, ou de celui qui est surpris? Ne dit-on pas, les surprises que vous m'avez faites? Il serait donc actif. M. Linguet lui done un sens passif, dans la phrâse suivante. "La cassation est une ressource que le Législateur a ménagée à la Justice contre les surprises des hommes apelés à l'administration en dernier ressort. La cassation n'est pas une ressource contre les surprises des Juges; mais contre les surprises faites aux Juges. M. Linguet le dit ainsi âilleurs: "L'état, l'honeur des Citoyens ne dépendroient donc plus de leur inocence, mais des surprises faites au Parquet. L'Académie dit: Il faut se garder des surprises des chicaneurs. Là, le sens est actif; mais je ne crois pas que l'usage admette surprise avec ce régime. = Bourdaloue dit, par surprise, avec le sens passif. "Il s'étoit égaré par surprise; c. à. d., parce qu'il avait été surpris, trompé. Je crois qu'on peut dire en ce sens, par surprise, comme on dit, par erreur; mais ce n'est pas une conséquence pour le régime de la prép. de, employée dans les phrâses citées plus haut.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

surprendre

Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

surprendre

befremden, überfallen, überraschen, erstaunen, frappierensurprise, catch, creep up on, take unawaresverrassen, betrappen, snappen, overvallen, (toevallig) ontdekken, overrompelen, verbazenהפתיע (הפעיל), הרהיב (הפעיל), הִפְתִּיעַ, הִרְהִיבsorprendreoverraskesurprizisorprenderyllättäämeglepkoma á óvartsorprendereoverraskesobressaltar, surpreenderαιφνιδιάζω, εκπλήττω, καταπλήσσω, παραξενεύωизненада驚喜překvapeníöverraskning (syʀpʀɑ̃dʀ)
verbe transitif
1. étonner Sa réaction me surprend.
2. trouver qqn en train de faire qqch Je l'ai surpris en train de voler.
3. arriver, se produire sans qu'on s'y attende surprendre qqn chez lui
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surprendre

[syʀpʀɑ̃dʀ] vt
(= étonner) → to surprise
Ça me surprendrait beaucoup qu'il arrive à l'heure → I'd be very surprised if he arrived on time.
(= tomber sur) [+ intrus] → to catch
surprendre qn en train de faire qch → to catch sb doing sth
Je l'ai surpris en train de fouiller dans mon placard → I caught him rummaging in my cupboard.
[+ clin d'œil, sourire] → to intercept
[+ conversation] → to overhear, to catch
[nuit] → to overtake [syʀpʀɑ̃dʀ] vpr/réfl
se surprendre à faire → to catch o.s. doing, to find o.s. doing
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005