Même s'il est né à Neuilly-sur-Seine (en juillet 1948), Philippe Laboudigue a passé son enfance dans les Landes (Mont-de-Marsan).

Dès son adolescence, deux passions ont rythmé sa vie  : la guitare et le Moyen Âge. C'est ainsi qu'il devint troubadour dans une troupe d'animation médiévale. Il en tira son surnom de Castel.

Plus tard, il forma un duo avec un ancien chanteur du groupe Arthemis, lequel duo prit le nom de CASTELHEMIS.

Même lorsque le duo ne se résuma plus qu'à une seule personne, Philippe Laboudigue conserva le nom de scène de Castelhemis.

De 1974 à 1977, il conduisit une carrière plutôt régionale sur la côte atlantique et en Bretagne en écumant les MJC et centres culturels, et fut néanmoins présent à la journée nationale d'action HELP au square Montsouris à Paris (initiative de sensibilisation et de mobilisation contre la drogue et pour la prévention de la toxicomanie). Le mouvement HELP (Halte à l'entrée de la drogue dans la libre pensée) visait à alerter le public, en particulier les jeunes, sur les dangers liés à l'usage de stupéfiants.

Il sortit son premier album solo en 1978, qui rencontra le succès grâce au titre "Tchik y Tchik".

S'ensuivirent de nombreux concerts en province, un passage à l'Olympia.

En 1979 sortit son deuxième album. On le vit au Printemps de Bourges, dans plusieurs festivals. À cette époque, il faisait plus de 50 concerts par an.

Ses tournées rencontrent le succès. On dit de lui qu'il est "un chanteur actuel qui chante son époque, donc la nôtre". Ses goûts musicaux allaient de Bob Dylan à James Taylor en passant par Léonard Cohen et Neil Young, mais aussi du folklore français et de la musique sud-américaine. Côté chanson française, qu'il écoutait peu, il se sentait des affinités avec Lavilliers et Béranger.

En 1983, il dut subir une opération à cœur ouvert à la suite d'un très grave infarctus. Il fut musicalement à l'arrêt cette année-là, mais dès 1984, il sortit son nouvel album intitulé Coucou. Malgré le peu d'intérêt des médias, le succès populaire fut de nouveau au rendez-vous.

Article paru lors de la sortie de l’album Coucou dans la revue Rock and Folk – N° 212 – Octobre 1984

" Coucou… … me revoilà, serait-on tenté d’ajouter à propos de Castelhemis. Nous avions déjà eu l’occasion d’évoquer ce chanteur d’origine landaise à propos de son précédent disque («  N’importe quelle sorte d’amour  » RCA – PL 37.707). Notre plaisir eût été parfait s’il n’y avait eu à l’époque une très grave inquiétude à propos de sa santé. Au moment où, sans aucune promotion tapageuse, ses concerts (notamment en Bretagne où il jouit d’une véritable côte d’amour) connaissaient un succès croissant, « Castel  » dut subir une opération à cœur ouvert et l'on craignit sérieusement pour ses jours. Après un arrêt complet de plusieurs mois, courageusement, il a enfin pu reprendre les tournées (quoique désormais astreint à un rythme plus mesuré) et enregistrer un nouvel album de ses chansons. Passionné, entre autres, de musique brésilienne et de blues, Castel n’en est pas moins un chanteur «  bien de chez nous  ». La voix est claire, parfois haut perchée, l’écriture simple et efficace, les arrangements (Jean Louis Bucchi) fins et sensibles. Si le style rappelle à l’occasion tel modèle connu (ex  : «  La Guerre des regards  » pourrait être un clin d’œil – inconscient  ? – à Yves Simon), pour l’essentiel nous sommes en présence d’un vrai baladin de notre époque, à la personnalité forte et à l’abattage impressionnant. « J’te veux » et « Les Neutrons » balancent bien et s’installent dans la tête – cette dernière chanson étant en outre bien envoyée, politiquement parlant, avec son refrain bien angoissant: «  Et on est là assis, sur des bombes à neutrons, pendant qu’y en a qui rient, et d’autres qui tournent en rond.  » (Castelhemis est, de longue date, un pacifiste convaincu et avait déjà abordé le sujet dans certaines de ses premières chansons.) Tout cela fait un album sympathique et attachant, bien dans son époque, et qui pourtant sait éviter les clichés du son «  mode  »:  miracle, on entend les paroles  ! Et elles sont intéressantes  ! (Coucou – Argile/RCA PL 70.409)".

En 1988, il enregistra ce qui fut son dernier album, gagné par une certaine lassitude et un décalage de plus en plus grand avec une société qu'il ne reconnaissait et ne comprenait plus trop. Il fit de surcroît un nouveau malaise cardiaque sur scène et décida d'arrêter définitivement la chanson, se sentant "trop vieux".

Il se reconvertit dans différents domaines tels que la restauration, la maison d'édition, l'immobilier…

Il décéda le 8 avril 2013 à 64 ans des suites d'un AVC.

COUCOU

Morceau en écoute  : Les neutrons

par Philou

Big Trucks est un groupe de blues rock de la région havraise né en 2017.

Au sein du groupe, nous retrouvons deux vieilles connaissances. Freddy SUZZI à la basse dit «  Freddy  », ex « GANG  » ; Stéphane PINGEON à la batterie dit « Steffy  », ex « GANG   ».

Vous pouvez d'ailleurs retrouver les nombreux articles que Francerock a consacrés à Gang  ; pour cela, allez faire un tour dans l'index alphabétique.

N'oublions pas de citer à la guitare Hélène Magloire La Grève, Thierry HECQUET à l'harmonica, Audrey LIOT au chant et Matthieu Bellenger aux claviers.

Le groupe a beaucoup tourné dans la région havraise et donné de nombreux concerts jusqu'à fin 2018, date de sa séparation.

Big Trucks a eu une carrière éphémère mais a néanmoins sorti un EP 6 titres, Big Blues Man. C'est cette galette que je vous propose d'écouter aujourd'hui.

Aucune surprise avec ce disque, c'est du blues rock et c'est une bonne cuvée.

Nous retrouvons au programme de ce disque trois reprises : "Come Together" des Beatles, "House is Rockin'" de Stevie Ray Vaughan et "Bullfrog Blues" de Rory Gallagher.

Les versions revisitées sont irréprochables, la version de "Bullfrog Blues" étant particulièrement réussie.

Big Trucks nous délivre également deux compos personnelles qui tiennent vraiment bien la route : "Big Trucks" et "Big Blues Man".

Pas grand-chose à vous dire de plus, si ce n'est que les amateurs de blues rock seront comblés.

Après la séparation de Big Trucks, l'histoire ne se termine pas là, car Steffy, le batteur, décide de se lancer dans un nouveau combo, The Owl Band. Voir les articles ici.

Steffy m'a donné quelques nouvelles de "The Owl Band" : ils seront présents au festival "plein air" à Béthencourt-en-Vaux le 30 août et donneront également un concert en Vendée à la Minute blonde le 14 octobre. Il cherche également un nouveau bassiste, car Thomas Baron quitte le groupe pour raison professionnelle.

"Big Blues Man"

En écoute  : Bullfrog blues

Mister Pat

Voici ce que j’écrivais sur Asphalt Jungle dans mon livre Kick Out The Jams Motherfuckers! : 1976 est une bonne année pour monter un groupe dont le nom s’inspirerait d’un roman noir de William R. Burnett. Comme Chrissie Hynde, Patti Smith, Mark Perry et beaucoup d’autres, Patrick Eudeline commence par écrire sur le rock, avant de passer à l’acte.

Le cahier des charges est simple : écrire des chansons qui sonneraient comme du Bo Diddley produit par Phil Spector, trouver un gang de musiciens qui aurait l’air de sortir d’un film de Kenneth Anger et, pour les lyrics, regarder davantage du côté de William Burroughs que de Pierre Delanoë.

Asphalt est un fantasme de rock critique réalisé, mais se heurtera très vite à la réalité : comment faire comprendre à cet ingénieur du son qu’on n’a pas besoin du noise gate dernier cri, ni du « réglage trop cool » qu’il applique à tous les chanteurs de variété qui enregistrent chez lui ?

Jusqu’à « Poly Magoo », Asphalt tournera autour du but sans l’atteindre. Jusque-là, auront manqué le budget, le studio, le bon producteur, mais, cette fois, même s’il est déjà trop tard (1978 !), Pathé-Marconi leur fournit les moyens de leurs ambitions.

Le groupe s’enferme plusieurs semaines en studio avec le réalisateur Michel Zacha pour enregistrer ce troisième 45 tours, le premier pour une major. Pour qui aime à rôder, de nuit, autour des anciens studios EMI, à Boulogne, il est tentant d’imaginer dans quel bar Asphalt allait s’effondrer entre les prises, sur quel flipper Ricky défiait Riton…

Patrick Eudeline et ses boys vont utiliser toutes les ressources de ce temple du son. Quasiment chaque instrument disponible dans les réserves d’EMI sera testé et parfois retenu, notamment les timbales sur les breaks et le vibraphone qui reprend le thème à la fin.

Ce sera peine perdue. Malgré de bonnes critiques, le single ne se vend pas. Le message est encore trop brutal pour les oreilles des programmateurs des radios périphériques. Et quelques mois plus tard, Asphalt Jungle se sépare, entrant directement dans la légende.

Hiver 2007. Berlin. Pourquoi, ce soir, dans ce club du quartier Kreuzberg, des rockers de 17 ans se lèvent-ils pour pogoter quand le DJ envoie « Poly Magoo » ? Peut-être parce que cette chanson aux paroles cryptées parle de leur vie, de nos vies. Peut-être aussi, comme le suggère Jean-William Thoury à propos de la scène punk française : « Si l’on regarde bien, il n’y a pas grand chose d’autre que “Poly Magoo”, un morceau extraordinaire. »

Pour ceux qui auraient besoin d’une séance de rattrapage, rappelons que Patrick est musicien, écrivain, journaliste, et occasionnellement acteur (dans Baise-moi, long-métrage de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi).

Après de nombreux groupes, des très underground Manhattan Transfer, Mahogany Brain (avec le poète Michel Bulteau), Angel Face, Strike Up, à Asphalt Jungle, Patrick Eudeline sort un premier simple solo chez CBS, en 1982, « Dès demain », produit par Patrice Fabien. Laurent Sinclair y tient les claviers et, dans les chœurs, on peut entendre Marie, d’Ici Paris.

Au milieu des années 1980, des rumeurs circulent sur l’enregistrement d’un album avec Didier Lemarchand, fan de Phil Spector devant l’éternel et producteur, entre autres, des Coronados. Mais les sessions traîneront en longueur et il ne verra jamais le jour.

Il faut attendre les années 1990 pour écouter un album portant sa signature, Patrick Eudeline et Myriam, qui montre que son auteur a suivi la même évolution qu’un Nick Cave, partant du punk pour aller vers la chanson réaliste, une forme qui remonte au début du XXe siècle et prend ses racines du côté de Montmartre.
Au début des années 2000, on croise Eudeline ici ou là, dans des cafés improbables, à République ou Château Rouge, et l’on songe à un Willy DeVille parisien qui attendrait son heure.

L’album Mauvaise Étoile paraît début 2006 et met le doigt sur cette schizophrénie qui sous-tend toute tentative musicale en France : nous sommes les enfants du rock’n’roll ET de la variété. La façon dont Patrick Eudeline se débrouille avec ce paradoxe est plutôt élégante.

Nous aurons attendu dix-huit ans la suite de ses aventures discographiques : Comme avant, soit douze chansons parfaites sur les amours mortes, le drugstore et les amis disparus, enregistrées et orchestrées… comme avant.
Et pour ceux qui voudraient en savoir encore plus, Patrick s’épanche comme il ne l’a jamais fait jusqu’ici dans son dernier livre, Perdu pour la France, paru aux Éditions Séguier.

Extrait de Kick Out The Jams Motherfuckers!, Camion Blanc

“Poly Magoo”

par Pierre Mikaïloff

En écoute : Poly Magoo

De 1984 à 2008, Jean-Louis Foulquier était l'animateur radio sur France Inter de l'émission Pollen "les copains d'abord".Il fut aussi le créateur des Francofolies de La Rochelle.

De nombreux artistes se sont produits dans Pollen. L'émission était enregistrée le mercredi soir à Paris, rue des Martyrs, au Divan du Monde, et diffusée 10 jours plus tard, le vendredi soir, sur la radio.

Ce document sonore, c'est la fête à Paul Personne, je l'ai enregistré il y a 23ans, le 21 février 1997, sur une k7.

Les invités étaient : Arno, David McNeil, Boris Bergman et Richard Bohringer accompagnés des musiciens : Jean-Jacques Milteau à l'harmonica, Manu Galvin à la guitare, Jean-Yves D'Angelo au piano, Loïc Pontieux à la batterie et Laurent Vernerey à la basse. Que des pointures  !

Il y avait également deux duos intéressants  :

– Paul Personne et Arno qui interprètent "Little Red Rooster" (des Stones).

– Paul Personne et Boris Bergman  font une reprise de "Everybody’s Talkin’", le hit chanté par Harry Nilsson pour le film "Macadam Cowboy".

Voici le déroulé des titres de l'émission  :

– Paul Personne  : Sortie d'secours, encore à l'essai.

– David McNeil  : Marilou Marilyn, New York City

– Arno  : Ostende

– Richard Bohringer  : Quand je rentre le soir, Afrique

– Paul Personne  : Où est l'paradis (texte Personne Bohringer). Miss Terre, Plus loin d'ici, Lucy

– Arno  : La connerie du patchouli, Putain, putain

– Paul Personne / Arno  : Little Red Rooster.

– Paul Personne / Boris Bergman  : Everybody’s Talkin’

– Paul Personne  : Funambule Déprime, Attaqu'

L'émission se termine avec l'indicatif de Pollen par Gato Barbieri  : Europa (de D.C. Santana/Tom Coster).

Pollen Paul Personne

par Michel (RM59)

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Merci à Michel pour le document sonore

(abonné Francerock70)

Un grand merci également à Bruno "l'Alchimiste" du son pour son travail de numérisation.

(abonné Francerock70)

En écoute : Sortie d'secours

"Notre bon roi Raoul Ier nous a quitté , vive le roi"

Après 45 ans de live, Christian Picard, alias “Carton” leader charismatique de Raoul Petite, a changé de dimension.

Il avait 75 ans.

Si vous n'avez jamais vu les Raoul sur scène, il reste un dvd témoin de ce qu'aucun groupe de rock n'a jamais fait en live.

Entre Zappa et le Grand Magic Circus, un spectacle que tout le monde kiffe, de 7 à 77 ans, j'ai fait voir ce film à ma progéniture spécialisé "métal", et il a adoré.

Si vous avez envie de passer une soirée exceptionnelle :

https://raoulpetite.com/produit/dvd-live-a-lusine-2011/

Et comme disait Carton, visionnaire : "Dans ton kulte, victime de la dépendance à sa propre importance".

En écoute :  Dans ton kulte

Xav

S’il y a un musicien qui mérite une petite chronique sur Francerock70 c’est bien Jean-Pierre Alarcen que les fidèles visiteurs de FR70 ont déjà croisé à maintes reprises sur leur blog préféré dans des chroniques ou des commentaires de lecteurs.

En fait, plutôt que rédiger une chronique, je vais me contenter de vous proposer un lien vers un article passionnant sur Jean-Pierre Alarcen écrit en 2013 par quelqu’un de bien plus compétent que moi : il s’agit de Julien Thomas (aka Oncle Rrrouliane, ex guitariste-chanteur du groupe sarthois The Fusebreakers). C’est ICI

Petite parenthèse

En 2021, Julien Thomas (aka Oncle Rrrouliane) avait écrit sur notre blog un commentaire suite à une chronique d’Aural Oddities consacrée au groupe Satan. Commentaire où il nous communiquait le FB de Satan. Par modestie probablement il n’avait pas précisé qu’il était à l’origine de la publication de l’album de Satan par Monster Melodies à partir d’une vieille K7. Récit sur Gonzaï  ici).

Fin de la parenthèse

Je sais bien que la chronique d’Oncle Rrrouliane est longue, très longue... Mais si on veut en savoir plus sur Jean-Pierre Alarcen, sa lecture s’impose. Cet article fait partie des petits joyaux parcimonieusement déposés sur la Toile.

En ce qui me concerne, avant de vous proposer le premier album solo d’Alarcen, voici trois liens vers des vidéos YT.

Tout d’abord, l’extraordinaire captation de Paris-Lumière avec François Béranger, Jean-Pierre Alarcen, Claude Arini, Jean-Loup Besson, Gérard Cohen, Serge Millerat et Francis Lockwood.

Ensuite il y a le solo d’Alarcen sublimant le titre Trivial Poursuite de Renaud.

Enfin une vidéo de Sandrose apparue depuis peu sur YT.

Début 1978, avec les musiciens de la fameuse captation ci-dessus de Paris-Lumière (rejoints par Jean-Paul Asseline), Jean-Pierre Alarcen enregistre son premier album solo tout simplement intitué « Jean-Pierre Alarcen ».

Que dire à propos de cet album ? Tout simplement que, si ce n’est déjà fait, c’est le moment de lire l’avant-dernier paragraphe de la chronique de Julien Thomas (paragraphe qui commence par « Enfin une présentation de Jean-Pierre Alarcen….. »), paragraphe où il évoque cet album instrumental le qualifiant de « fusion jazz-rock progressif avec un feeling latino et de légers accents zeuhl »…
Quant à moi je me contenterai simplement d’ajouter que les plages de style classique « Mon amour, mon amour » et « Vieux garçon » préfigurent les deux albums qui suivront.

Cette chronique touchant à sa fin, avant de vous laisser (re)découvrir le titre en écoute, je vous livre deux anecdotes concernant notre guitare-héros :

Tout d’abord, ce témoignage déniché dans le commentaire d’un post YT concernant Béranger : « Effectivement un heure avant le concert nous étions dans le public après avoir vu l'artiste précédent. Nous vîmes un roadie installer des amplis, des enceintes sur la scène avec son petit chariot de déménageur. Ensuite il réglait les guitares. Et, surprise, quand Béranger arrivait sur scène, le roadie restait et l'accompagnait. Nous , on était comme des ronds de flan. Et après le concert , nous étions allé discuter avec lui en lui donnant un coup de main, Un mec super sympa. C'était les 70's. »

Enfin, pour clore cette chronique, voici une blaguounette que certains parmi vous connaissent peut-être :  Lors d’un concert de Béranger, un type se retourne vers son copain et lui demande : « C’est qui le type qui chante à côté de Jean-Pierre Alarcen ? »

Jean-Pierre Alarcen

titre en écoute : « Sambaba »

par Crapou (avec la complicité à l’insu de son plein gré de Julien Thomas que je remercie pour sa superbe chronique de 2013)

Au fait, l’époustouflant chorus d’Alarcen sur la reprise d’Eleanor Rigby par Ilous et Decuyper est toujours en écoute sur le blog.

Comme la consonance de son nom peut le laisser deviner, Angelo Finaldi, né en 1950, est d'origine italienne (napolitaine) mais c'est au Québec et en français qu'il décide de de lancer dans la musique.

Compositeur et guitariste il fait ses premières armes au sein de plusieurs groupes parmi lesquels "Trixie & The In'mates" et les "Sinners". Puis en 1969, il devint l'un des membres principaux et compositeur de la formation "La Révolution Française". Ils obtiendront cette même année un grand succès avec la chanson "Québécois". C'est ainsi qu'ils assureront au Forum de Montréal les premières parties des Doors puis des Who!

Hélas le rock n'était pas alors très en vogue au Québec, c'est pourquoi la formation splitta début 1970.

Angelo persista néanmoins dans la musique, vint en Europe, travailla avec Joe Dassin et Johnny Hallyday, enregistra un 45 Tours à Londres puis rentra au Québec où il composa un titre pour un chanteur très en vogue alors, Steve Fiset.

Il décida ensuite d'enregistrer ses propres compositions. En 1974, sortit l'album Angie dans lequel il reprit la chanson composée pour Johnny, lors de son bref séjour en France:"Le sorcier, le maudit".

Figure aussi un texte de Luc Plamondon (futur co-créateur de Starmania), "Pas fou". Ce titre sera ensuite repris par Nanette Workman (Sadia dans Starmania) avec qui Angelo Finaldi travaillera à partir de 1975 et dont il partagera la vie quelques temps.

Il collaborera également avec une chanteuse nommée Nicole Martin, avec l'Haïtien d'origine Boule Noire, Martine Saint-Clair, Robert Charlebois, Diane Dufresne…

Certaines de ses compositions ont été interprétées à la Star Académie québécoise et l'une des chansons mise en musique pour Nicole Martin a été intronisée au Panthéon des Classiques pour avoir été diffusée plus de 25 000 fois à la radio !

ANGIE

 En écoute : L'oiseau de nuit

Philou

"Stocks", le blues-rock du Ch'nord, ça vous parle ?

Sans aucun doute, on avait d'ailleurs consacré deux articles ICI et Là à ce groupe cultissime du rock français.

Fer de lance d'un style peu pratiqué dans les années 80, le groupe avait cartonné avec leur premier album, "Enregistré en public", auprès des aficionados de boogie rock .

Sorti en 1982, ce disque était un vrai brûlot. Rappelez -vous le titre final, "Suzy", une tuerie !

Un album primordial où le son de la gratte de Christophe Marquilly nous donnait des frissons.

Voici d'ailleurs ci-dessous "Suzy" mais en version plus récente, elle date de 2003 mais elle est fabuleuse!

Pourquoi vous parler de "Stocks" ? Tout simplement pour vous annoncer une excellente nouvelle : après toutes ces années, "Stocks" a décidé de reprendre la route.

Christophe Marquilly, le leader du groupe, a bien voulu nous accorder une interview exclusive à l'occasion de la reformation du combo.

Je ne reviendrais pas sur la carrière de "Stocks", vous trouverez facilement des bio du groupe sur la toile.

Je vais par contre m'arrêter, avant de passer à l'interview de Christophe, sur la carrière solo d'un guitariste hors pair.

Après une certaine déception suite au manque de succès du groupe, Christophe Marquilly sort un premier album autoproduit en 1996 sous le nom de "Marquy". Un bon disque de rock, mais qui n'obtient pas malheureusement le succès espéré.

Christophe, parallèlement à sa carrière solo, continue de tourner régulièrement avec Stocks ; le groupe se reformera plusieurs fois.

Il est aussi présent avec "Outsliders" et s'aventure vers le blues-rock. Le groupe sortira un premier album, "Thank you", en 2005.

"Outsliders" enregistre un second album public en 2007, "Powered by blues" .

À l'occasion d'un dernier concert cette même année 2007, Christophe Marquilly tourne la page Stocks et dissout le groupe.

Il désire explorer de nouveaux univers musicaux et sort son second album solo, "Rien n'est joué", en 2009. Nouveau style avec des titres alternant blues rock et acoustique.

Il récidive en 2013 avec un nouvel " Absurde", toujours dans la même veine, mais j'y reviendrai en troisième partie d'article.

En attendant, je vous propose de lire la très intéressante interview de Christophe Marquilly pour Francerock70. Elle a eu lieu le mois dernier et, comme d'habitude, on apprend pas mal de choses.

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INTERVIEW

Mister Pat : Tout d'abord, merci Christophe de bien vouloir accorder cette interview à Francerock70 ! Sans vouloir faire de la lèche, je pense que Stocks est un groupe qui reste, après toutes ces années, une des meilleures formations de blues-rock de l'Hexagone.

Christophe Marquilly : Merci pour le compliment. Il n'y a pas eu tant que ça de groupes qui jouaient du rock blues en français, ce qui fait qu'on avait notre public et, je crois, un style propre. Mais notre force était la formule trio, je pense.

MP : Parle-moi de ton enfance. Tu as commencé à jouer de la musique à quel âge ? En ce qui concerne la guitare, ton instrument de prédilection, tu étais autodidacte ou tu as pris des cours ?

CM : Autodidacte, j'ai commencé à 13 ans par là, impressionné par tous les grands de l'époque : Blackmore, Page, Gallagher, Winter, Alvin Lee, Gilmour, Gibbons, etc.

MP : Dans ta chambre d'ado, tu écoutais la radio ou bien des disques ?

CM : les deux, on captait sur petites ondes radio Caroline, radio pirate qui émettait de la mer du Nord ! ! ! Du bon rock (Stones, Beatles, Kings, Led Zep, Deep Purple…).

MP : Le premier disque que tu as acheté, c'était quoi ? Ne te défausse pas, donne-nous la vraie réponse ! (même si c'est vraiment honteux).

CM : pouh ! ! ! Je dirai Ten Years After, mais ma mémoire là ne me permet pas d'être forme l ! !

MP : Ton tout premier groupe s'appelait comment ? C'était quoi votre style musical ?

CM : Surface ! C'était l'époque de Triangle, Martin Circus ! ! Style rock brouillon ! ! Avec beaucoup de bruits (rires).

MP : Je passe de suite à "Stocks", si tu le veux bien. Comment c'est formé le groupe ? Raconte-moi l'histoire depuis le début.

CM : comme un peu tous les groupes, j'avais besoin de "cogneurs" basse-batterie, alors le bouche-à-oreille, la réputation de chacun, on se croisait dans le magasin de musique de Lille, et puis hop, répétition … et plein de petits concerts, c'est le public qui nous a poussés…

MP : Avec "Stocks", vous avez sorti trois albums. Quel est celui que tu préfères ?

CM : l'album "Trois" (qui ressort sur le label Bad Reputation avec un bonus de trois nouveaux titres enregistrés tout récemment) et donc cet album qui est fait avec maturité, beau son, et des textes plus élaborés, moins roots, et des arrangements guitares-choeurs, plus aboutis, je pense… Après le live est un collector, car unique. Un premier album en live ! Fallait être dingue ! (ce que je dois être un peu ! ! ! !) (rires)

MP : De tous les concerts que vous avez donnés à l'époque, quel est celui qui t'a le plus marqué ? Je pense que vos tournées aux USA vous ont laissé des souvenirs inoubliables ?

CM : L'enregistrement du concert en live à Lille 1982 ! ! 3500 personnes dans la salle bondée, inoubliable ambiance de fous, on l'entend sur l'album ! !

Pour les USA ,c'est surtout le pays qui est fabuleux : ces gens savent chanter, jouer de la guitare, presque tous, ils ont le feeling, les ricains, ça c'est top. Bon, après, y a eux d'abord et eux après, ils sont très fiers de leur pays… moi, ça me plait assez, ça.

MP : À contrario, quelle a été votre plus grosse galère ?

CM : un groupe qui n'a pas de galère ,c'est qu'il est au chômage ! ! ! On en a eu plein, de toutes sortes, ça fait partie du jeu, c'est nécessaire même. Pour apprendre une certaine humilité et à être meilleur… (titre d'une des chansons de l'album "Trois")

MP : Dans le milieu du rock des années 80, comment cela se passait avec les autres groupes français? Vous avez sympathisé avec certains groupes ou c'était plutôt la compétition ?

CM : mmmmmh, je dirais plutôt "compét", fallait tirer son épingle du jeu… Après moi je croisais d'autres groupes sur la route, mais pas trop le temps d'être vraiment potes…

MP : En 1986, il était question d'un nouvel album produit par Nono (Trust). Pourquoi le disque n'a pas abouti ?

CM : Offre et demande…j'étais un peu en partance dans ma tête, ailleurs… et j'avais le projet de mes deux albums solo. Que tu as reçu. C'est une démarche différente et le groupe était moins soudé.

MP : Le groupe a splitté une première fois en 1987 pour quelles raisons ?

CM : pour les raisons évoquées plus haut.

MP : "Stocks" s'est ensuite reformé plusieurs fois et il y a eu cette tournée avec Johnny en 2003 ? Tu peux nous en parler !

CM : bon souvenir, jouer tous les soirs devant 40 000 personnes, mais qui ne vous connaissent pas ! ! C'est un challenge, surtout le public d'Hallyday . Tu peux mettre AC/DC en première partie ! ILS s'en foutent ! Ils veulent Johnny point (rires), donc on s'en est bien tiré…

MP : Parallèlement, tu as fait une carrière solo et également participé à d'autres groupes. "Stocks" était en sommeil ?

CM : sommeil profond ! ! ! !

MP : En 2025, "Stocks" est de retour, vous allez donner des concerts, quels sont vos projets immédiats, un nouveau disque ?

CM : Peut- être un album complet, des concerts s'il y a de la demande… On est plus des perdreaux de l'année, alors du fun et des dates. Oh oui, je prends ! !

MP : En ce qui concerne ta carrière solo, quel est pour toi ton meilleur disque ?

CM : Absurde. C'est le titre, hein, pas la question ! ! ! (rires)

MP : Nous allons passer, si tu le veux bien, à des questions plus personnelles ?

Tu t'isoles sur une île déserte, grâce aux panneaux solaires, il y a de l'électricité.

Quels sont les trois albums que tu emmènerais avec toi obligatoirement et pourquoi ?

CM : tres hombres, degüello, Mozart le requiem.

MP : Par contre, quels sont les disques que tu détestes le plus ?

CM : le rap en général…

MP : Tu es plutôt ZZ Top ou Rory Gallagher ? Difficile de choisir, non ?

CM : Plutôt ZZ Top sur les 5 premiers albums, après je décroche.

MP : Quel est le guitariste qui est ou a été pour toi un modèle au niveau technique ?

CM : Les plus importants pour moi sont Rory Gallagher et Johnny Winter.

MP : Tes marques de guitares préférées ?

CM : Gibson, Fender, mais ce n'est pas forcément les meilleures, PRS aussi, mais trop cher pour moi ! ! !

MP : Tu écoutes quoi en ce moment ! Il y a des choses actuelles qui te branchent ?

CM : un peu de tout, du jazz, du classique, mes 3 nouveaux morceaux ! ! ( pour me critiquer) (rires)

MP : Une question vraiment perso (rires). En ce qui concerne la cuisine, quel est ton plat préféré et ta boisson favorite ?

CM : spaghettis bolognese, avec un bon bordeaux et une quille de champ (Ruinart) avant ! ! !

MP : Parlons cinéma, tu aimes quel genre de films, quels sont les films que tu pourrais regarder en boucle ?

CM : Le bon, la brute, le truand, je l'ai vu dix fois ! Clint Eastwood, of course, Lino Ventura, Gabin,

Taxi pour Tobrouk, Il était une fois l'Amérique, tous les Sergio Leone. Voilà, des valeurs sûres, quoi !

MP : Tu aimes lire ? Bandes dessinées ou livres de poche ?

CM : j'adore lire, je lis beaucoup l'histoire de France, De Gaulle, j'ai tout sur lui, Napoléon, Louis XIV, Chateaubriand, Talleyrand, etc.; la Deuxième Guerre mondiale, la première aussi.

MP : En dehors de la musique, quelles sont tes activités préférées ? Je sais que tu vis désormais en Bretagne, tu vas à la pêche ?

CM : Pêche, balade avec mon chien, apéros avec mes potes, et guitare, dans le salon (rires).

MP : Tu t'intéresses, je pense, à l'actualité. Qu'est-ce que tu penses du monde actuel ? L'avenir te fait peur ?

CM : j'ai écrit trois titres en bonus sur la sortie de cet album, "trois" de stocks : "Ma copine solitude", "C'était mieux avant" et "Oligarque". Tout est dit ! ! Je déteste les gens qui gouvernent par la peur, plutôt que par compétence et surtout, par amour de son pays… L'histoire de France est extraordinaire. Comment peut-on effacer ça d'un coup par idéologie et utopie ? Ce choix sera mortel pour notre pays si nous ne réagissons pas.

MP : Maintenant une question délicate (rires), quelle est la pire situation à laquelle tu as été confrontée dans ta vie et qui t'a mis vraiment mal à l'aise ?

CM : quand on m'a empêché de sortir dehors, promener mon chien ou me baigner (c'était interdit) et qu'il fallait un Ausweis à découper dans la presse pour pouvoir sortir une heure par jour… tout ça pendant le covid… Pas sûr que nos anciens aient connu pareil confinement, même en 40… Ça je n'oublie pas, et on ne sait toujours pas d' où vient ce putain de virus ! ! ! On se fout de notre gueule. Là, je suis en colère… C'est d'ailleurs un de mes titres à venir sur le bonus de l'album "trois" : Oligarque. Tout y est dit.

MP : Si tu avais le pouvoir de tout recommencer, tu ferais la même chose ?

CM : J'aurais plus travaillé ma musique et plus soigné mes relations humaines. J'ai été un peu brut de fonderie parfois (rires).

MP : Maintenant, ma toute dernière question, quelle est justement la question que tu aurais aimée que je te pose et que j'ai complètement zappée ?

CM : Es-tu heureux ? La réponse est : oui.

MP : Merci Christophe pour avoir bien voulu te prêter au jeu de cette interview un peu particulière (rires), merci pour ta gentillesse !

CM : Merci à toi et à tes abonnés, on se retrouvera peut-être sur la route et sur le site Bad Reputation pour découvrir l'album "trois" de stocks ainsi que les 3 nouveaux titres en bonus.

MP : On ne manquera pas la sortie de cet album, Christophe, et bien entendu, on en reparlera dans Francerock70.

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Comme Christophe Marquilly l'a évoqué dans l'interview, il m'a envoyé les deux CD de ses derniers albums solos.

C'est l'occasion pour moi de vous parler de ses deux très belles galettes.

Je suis souvent enthousiaste quand il s'agit d'un disque qui me plaît, mais là, c'est vraiment deux albums de très grande qualité qu'il faut ranger précieusement dans votre discothèque.

Commençons avec "Rien n'est joué", son second album solo de 2009.

Le disque démarre avec un titre assez punchy, "Ville en sursis". "Rien n'est joué", le second morceau, regorge de guitares acoustiques, d'harmonica, les vocaux bien en place sont à l'unisson.

Troisième titre, "Rêve d'Irlande", du celtique et de la slide. Superbe !

Je ne vais pas tout détailler, mais "Ne me retiens pas" est une tuerie, un blues rock à l'ancienne qui vous hérisse les poils.

J'adore également "Je refuse" , qui déboule à toute vitesse et vous fait taper du pied, c'est le titre le plus rock du disque.

Les bonus "Cocaine" et "Suzy" viennent définitivement rappeler à vos oreilles le passé prestigieux de Christophe Marquilly, Stocks est toujours présent.

Ce disque est vraiment diversifié : du country, du rock, du blues, de superbes ballades. Il me fait parfois penser au " loner ", ce qui est quand même une belle référence.

Mais vous allez pouvoir vous faire votre propre opinion, puisqu'il est en téléchargement.

RIEN N'EST JOUE

Je remercie d'ailleurs Christophe Marquilly qui m'a donné son accord pour mettre ses deux albums solos "Rien n'est joué" et "Absurde" sur le blog. C'est un beau cadeau qu'il fait à tout le monde.

Si vous aimez, vous pouvez acheter les CD directement auprès de Christophe Marquilly. Pour cela, envoyez-moi un e-mail à francerock70@yahoo.com, je lui ferai suivre vos demandes.

Arrêtons-nous ensuite sur "Absurde", son troisième opus perso qu'il définit comme son meilleur album.

Changement direct de style avec d'entrée "Absurde" : premier titre beaucoup plus heavy, Christophe a rajouté du 220 volts dans les tuyaux.

Pas le temps de souffler avec "j'attends", un titre bluesy rock transpercé par une gratte qui vous prend aux tripes.

Difficile de trouver un défaut à ce disque : vous allez partir "là-bas", direction les States, rejoindre  "Jeremiah" (Johnson), ce son typé americana va vous faire voyager.

J'oubliais les textes qui désormais sont très importants dans les compos de Christophe.

Amérique, voyages, amour, sujets de société, tout y passe. Christophe Marquilly se dévoile dans ses écrits. Il porte un regard toujours direct mais sincère sur la société actuelle.

L'homme a pris de la bouteille, mais ses interrogations restent les nôtres face à un monde qui, parfois, nous échappe.

Un autre titre qui me fait monter au plafond, "Ça, tu le sais", une ballade country imparable qui me bouleverse à chaque écoute.

L'ensemble est à l'avenant : la grande classe. Quel dommage que ce disque n'ait pas eu non plus le succès mérité.

Finalement, j'ai moi aussi un petit faible pour "Absurde" qui me parait un album plus abouti.

ABSURDE

"Stocks" reprend la route avec un concert que le groupe donnera à la ferme d'en Haut – Villeneuve-d'Ascq (59) le 26 avril 2025, toutes les places sont vendues.

Mais si vous voulez absolument voir le groupe, un nouveau concert est prévu le 31/08/2025 à La Ferté-sous-Jouarre (77) dans le cadre du Fertois Metal Fest.

Si vous êtes dans le coin, ne ratez ça sous aucun prétexte, ce n'est pas tous les jours que l'on peut écouter en live un groupe pareil.

Christophe sur scène reste toujours le même, parsemant son set de solos inspirés, il est solide comme un rock.

Il délivre une musique à son image, authentique et passionnée, respectant toujours un public qui lui a tant donné.

Christophe me l'a confié le troisième album de Stocks agrémenté de 3 bonus sort bientôt chez Bad réputation. Je connais l'album 3 qui est vraiment impeccable et j'attends bien sûr avec impatience les nouveaux titres inédits.

À l'écoute des deux albums solos, il est effectivement très difficile de faire un choix, mais je vous ai mis deux titres en streaming :

"Ne me retiens pas" (extrait de l'album "Rien n'est joué") pour son côté bluesy électrique et "tu le sais" (extrait de l'album "Absurde") une très belle ballade country.

Pour être au courant de l'actualité de Stocks vous pouvez aller sur leur page Facebook ICI

Photos et CD fournis par Christophe Marquilly.

Mister Pat

Marc Drouin et les échalotes

La première impression que procure Marc Drouin et ses Échalotes est un rire accompagné d'un rictus presque gêné. Faut dire que le bonhomme s'est comporté comme un véritable Gotainer version québécoise, jusqu'à figurer sur la compilation Québectronique. En plus de vous offrir l'accès à des disques, la cassette revient en ces temps bénis où la dématérialisation devient presque une abomination.

Marc Drouin est un producteur qui a initié le groupe Pied de poule, un cabaret musical de trublions qui ont fait les beaux jours de Montréal version déconnade.

Marc sent que les 80's s'annoncent être autre chose qu'une usine à tubes, poussé par une irrésistible envie de synthés, de boite à rythmes ; il inaugure ce premier volet. 1984 est le tournant des Eighties, la période où la parution de disques synth-pop est à son apogée.

Bingo, le disque sort sur le label Les Disques Laser, visionnaire le gugusse ! Et le vocable est tordant, l'accent est exagéré, c'est ce qui fait le charme de ce premier album complètement barré.

Tous les éléments sont réunis pour un succès immédiat, la promotion se fait à coups de rafales de spots publicitaires, nouvelle sensation de la scène, Marc Drouin devient vite une légende.

Certes, il est plus proche du spoken-word, accompagné par des chœurs irrésistiblement mélodiques. C'est la marque de fabrique de Marc Drouin. Auto-dérision et auto-reverse, en écoutant chaque face, on capte le délire funky et new wave de l'album dont le titre Après l'école est le tube.

Marc Drouin et les échalottes

Origine cassette Audio

En écoute : Mr Montréal

Aural Oddities

Créé en 1973, Imago est à l'origine formé de Bernard Benguigui (flûte et parolier), Claude Six (guitare et compositeur) et Vincent Absil (guitares et chant) que rejoignent Jean-Paul Verrier (basse) et Charles Benarroch (batterie).

Imago était une formation française assez unique, autant inspirée par le rock anglo-saxon que par la variété française, qui s'inscrivait dans un style rock progressif aux influences folk.

C'est probablement l'un des groupes français qui a tourné le plus à la fin des années soixante-dix, avec un certain succès.

Ces joyeux contestataires passionnés qui chantaient des paroles humoristiques et caustiques sur leur société ont enregistré 4 albums :

– Folle Avoine en 1976.

– Portraits en 1977.

– Derrière le rideau en 1978.

— Aujourd'hui, c'est déjà demain, en 1980.

En 1999, ils sont revenus avec un 5ᵉ opus, Dernier bulletin.

L'album que je vous propose est Derrière le rideau qui, avec ses mélodies accrocheuses, constitue le succès majeur du groupe.

Les dix chansons, harmonieuses et romantiques, de ce disque mélangent folk acoustique et rock électrique, avec des textes narquois et revendicatifs, mariant poésie et engagement politique.

Les mélodies entraînantes et émouvantes chantées en français méritent vraiment l'attention.

Le morceau Dernier Voyage a séduit le public, mais Imago est demeuré assez anonyme alors que sa qualité musicale et poétique valait bien mieux qu'une relative indifférence.

Il fut toujours à contre courant des modes et des passions, ses paroles engagées n’aidant pas à la reconnaissance de son talent.

Malgré l'ironique envie de vedettariat proclamée dans la chanson ''J’aimerais bien gagner le Hit-parade'', Vincent Absil a notamment déclaré :

"C'est marrant, on a laissé l'image d'un groupe militant, alors que nous, ce qu'on aimait, c'était jouer, voyager, boire des coups et fumer des cigarettes qui font rire."

A (re)découvrir urgemment !

IMAGO

En écoute : Dernier voyage

LVA.