Articles scientifiques by Noemie Rapegno
Annales de Géographie, 2017
Résumé : Cet article privilégie le point de vue des usagers et analyse la façon dont les adultes ... more Résumé : Cet article privilégie le point de vue des usagers et analyse la façon dont les adultes handicapés vivant en établissement médico-social ont choisi leur lieu de vie. Il se fonde sur 76 entretiens menés auprès d’adultes ayant des déficiences motrices sévères et vivant dans un établissement médico-social, dans deux régions françaises (Ile-de-France et Haute-Normandie). Face à de fortes disparités territoriales de l’offre en structures d’hébergement, les personnes handicapées vivant en établissement font face à des contraintes particulières, des formes d'inégalités imbriquées et cumulatives entre elles étant spécifiques à ce lieu de vie. L’entrée en établissement constitue un choix sous contraintes. Le capital social des personnes, constitué par les familles et les professionnels paramédicaux joue un rôle non négligeable dans le choix de l’établissement, cela pouvant aller jusqu’à une remise de soi, c’est-à-dire à une démission ou à une délégation totale, de la part des personnes handicapées. La proximité familiale et l’accessibilité de l’environnement sont primordiales dans le choix de l’établissement. Le projet d’établissement, ses caractéristiques architecturales et le profil des autres résidents entrent aussi en compte, à un degré moindre.
Mots-clés : hébergement ; handicap ; choix résidentiel ; institution ; établissement médico-social ; France.
Abstract
This article emphasizes the perspective of users and analyses how adults with disabilities who live in a residential care facility choose their home. It is based on interviews with 76 adults with motor impairments and who live in a residential care facility, in two French regions (Ile-de-France and Haute-Normandie). Faced with strong regional disparities in the supply of facilities, people with disabilities who live in institutions face particular constraints. Some interlinked and cumulative forms of inequalities are specific to this place. The entry into institution is a choice under constraints. The social capital of the people consisting of families and health professionals play an important role in the choice of the residential care facility: people with disabilities can go as far as a delivery of oneself (that is to say resignation or total delegation). Family proximity and accessibility of the environment have a decisive impact on the choice of the residential care facility. The residential care facility’s project, the architectural features and profile of other residents are also taken into account, but to a lesser degree.
Key words: accommodation; disability; residential choice; institution; residential care facility; France.
Background: Despite the context of individualization of public policies and promotion of independ... more Background: Despite the context of individualization of public policies and promotion of independent living, residential care facilities (RCFs) (called " établissements medico-sociaux " in France) still represent the main system used by disabled people. Through a study of their daily mobility, this article proposes a geographical approach to the examination of factors influencing the social participation of disabled persons with motor impairments who live in residential care facilities. Methods: The data were collected in three stages from several sources. We first carried out 24 semi-directive interviews among supervisory staff in all the institutions in two regions of France (Greater Paris and Upper Normandy) to better understand the nature of services offered by medico-social facilities. We next did field work in greater detail in 10 of these institutions. We selected residents by random sampling. These first stages then allowed us to study the mobility of residents and record their perceptions. We conducted participant observation and interviews with 81 disabled residents within the 10 RCF. Data analysis enabled consideration not only of the role of the residential environment in people's daily mobility, but the role of the institutions as well. Results: We identified three typical profiles of mobility practices depending on the facilities: " the islanders " , living in isolated facilities far from public transportation, or in so-called " difficult " neighborhoods; people who alternate individual and group mobility in a more or less large area; and " the navigators " who have high mobility over a very large area, often living in facilities located in urban areas. The study also enabled an analysis of the obstacles and facilitators inside and outside the residential facilities. These place restrictions on social participation by disabled adults. However, possibilities for individual negotiation may enable bypassing some obstacles. Conclusions: The three ideal-type profiles of mobility analyzed constitute adaptations to the environment by residents and the institution. The research techniques used and the presentation of data (in the form of diagrams) enabled a better understanding of the mobility of severely disabled adults living in an institution, a population that is rarely studied.
L’étude de l’accessibilité des établissements médico-sociaux pour adultes handicapés et personnes... more L’étude de l’accessibilité des établissements médico-sociaux pour adultes handicapés et personnes âgées apporte un éclairage sur leur liberté de choix respective en matière de lieux de vie. L’accessibilité financière, géographique mais aussi en termes de droits sont tour à tour étudiées. Les établissements médico-sociaux pour personnes handicapées et pour personnes âgées appartiennent tous deux au secteur médico-social. Ils sont régis par une réglementation en partie commune et sont financés par les mêmes institutions : conseils départementaux et caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), via les agences régionales de santé (ARS). Cependant, les logiques de financement sont différentes, notamment en ce qui concerne la participation des personnes. Les établissements relèvent aussi d’une logique gestionnaire distincte et ont des ancrages géographiques historiquement différenciés. La couverture du territoire par les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est ainsi beaucoup plus dense que celle par leurs homologues pour personnes handicapées, ces derniers étant moins bien répartis. Les spécificités de chaque secteur ont des conséquences sur les personnes en matière de parcours résidentiel.
This paper proposes to objectify regional disparities of residential facilities for persons with
... more This paper proposes to objectify regional disparities of residential facilities for persons with
disabilities from 1970s to 2010s in France and to study the impact of social policies on their
evolution. It aims to understand the specific regional approaches to this sector. We measured
the regional distribution of these institutions, through to a quantitative analysis of the National
File of health and social institutions (FINESS ) and statistical surveys conducted between
1978 and 2010. This first analysis helps to appreciate the impact of disability policies on the
distribution of residential care facilities, thanks to the introduction of a regional regulation and
a spatial planning (from 1975 to 2010). The results show a reduction in regional inequalities
since the late 1970s despite continued local specificities, including an oversupply of residential
facilities in rural areas.
Chapitres d'ouvrage by Noemie Rapegno
Faire dialoguer les disciplines en sciences humaines et sociales. Épistémologie et études de cas, 2014
En 2009, la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST) renforce l’ancrage territorial d... more En 2009, la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST) renforce l’ancrage territorial des politiques de santé et prolonge le processus de régulation territoriale initié dans les années 1990, en créant les Agences Régionales de Santé (ARS) et en instaurant le Programme Régional de Santé (PRS). La loi a rénové en profondeur le processus d’autorisation en introduisant une procédure d’appels à projets lancés par les autorités publiques. Cette logique de régulation régionale progressivement mise en place dans le champ médico-social succède au régime d’autorisation instauré par la loi de 1975 reposant sur les initiatives du secteur social et médico-social. Le nouveau processus renverse la logique et redonne l’initiative aux décideurs : il vise à rendre plus efficient la sélection des projets puisqu’ils s’inscrivent en réponse à des besoins définis en amont lors de l’élaboration du PRS et de ses composantes. Depuis 2010, de forces de proposition, les associations gestionnaires sont devenues tributaires des appels à projets.
L’article insiste sur la construction de la planification dans le champ médico-social en France tout comme sur le décloisonnement du médico-social et du sanitaire. Dès 1995, le bilan d’application de la loi du 30 juin 1975 interroge la séparation du sanitaire et du social qui perturbe la continuité des prises en charge, notamment pour les personnes âgées et les personnes handicapées et insiste sur la nécessité de s’engager dans une démarche de planification. Pourquoi n’avoir entamé la démarche planificatrice et territoriale ainsi que le regroupement du médico-social et du sanitaire que dix ans plus tard ? Comment le décloisonnement se traduit-il sur le terrain ? L’article sera aussi l’occasion de questionner l’impact de la loi HPST sur les logiques territoriales et sur les relations qu’entretiennent Etat, régions et départements.
Autres documents by Noemie Rapegno
La CNSA, la DREES et l'IReSP ont organisé, en 2016-2017, un séminaire de réflexion sur les dispos... more La CNSA, la DREES et l'IReSP ont organisé, en 2016-2017, un séminaire de réflexion sur les dispositifs et modalités d'accompagnement des personnes handicapées afin de préparer un appel à projets de recherche sur cette thématique. Ce séminaire a permis de faire le point sur l'évolution de l'offre d'accompagnement dans le secteur médico-social, sur les logiques à l'oeuvre et l'état de la recherche dans ce domaine.
Comment reconnaître autrui, C. Huyard, Paris, Les Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, ... more Comment reconnaître autrui, C. Huyard, Paris, Les Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, collection « Le (bien) commun », 2015 Noémie Rapegno EHESS, Programme Handicaps et Sociétés, Paris, France L'ouvrage de Caroline Huyard se présente comme une enquête de « philosophie empirique » dans une perspective pragmatiste articulant données de terrain et théorie. Son objectif est de contribuer aux théories de la reconnaissance (notamment à la suite d'Axel Honneth) à partir d'une sociologie du handicap. L'auteure prend comme point de départ, le point de vue réflexif de proches de personnes « en situation de handicap intellectuel » (pour reprendre les termes de l'ouvrage) dans des moments critiques d'interaction. A partir d'entretiens effectués en Allemagne, en Belgique et en France, auprès de parents de personnes ayant un handicap intellectuel et de professionnels de la santé ou du soin travaillant dans des établissements d'accueil, Caroline Huyard étudie des situations particulières correspondant à ce que la sociologie pragmatique française a appelé des « épreuves », c'est-à-dire des moments d'incertitude qui aboutissent à l'attribution d'une valeur à des actes ou à des personnes. Elle analyse sept épreuves, toutes décrites dans la perspective de celui qui reconnaît un autre en situation de handicap -ou échoue à le faire. L'ouvrage se compose d'un chapitre introductif puis de trois parties.
Les disparités actuelles résultent en partie de l'intervention d'une multiplicité d’acteurs dans ... more Les disparités actuelles résultent en partie de l'intervention d'une multiplicité d’acteurs dans le processus de création d’un établissement, ceux-ci intervenant à des échelons différents avec des intérêts divergents, des missions différentes, des organisations spécifiques. Les objectifs, les stratégies et les modalités d'action de ces acteurs varient localement et sont parfois difficiles à décrypter. Les Agences Régionales de Santé (ARS) (anciennement les Directions Départementales de l’Action Sanitaire et Sociale (DDASS)) et les conseils départementaux, qui se répartissent les financements des foyers de vie, des FAM et des MAS, les municipalités qui accueillent les établissements, les porteurs de projet – souvent associatifs – et les élus locaux qui cherchent parfois à faciliter l’implantation d’établissements sur leur commune ou dans leur département, constituent autant d’acteurs intervenant dans le processus de création d’un établissement. Il est ainsi difficile de démêler ce qui relève d'une tradition d'accueil des établissements, de la force de l’initiative locale ou du développement d’un savoir-faire, les acquis et les enjeux politiques, économiques et culturels étant souvent intriqués. Dans tous les départements, la multiplicité des financeurs, critiquée dès les années 1980, a provoqué de nombreux débats entre conseils généraux et assurance maladie, chacun se défaussant sur l’autre.
Cahiers ADES, 2014
Cette étude interroge les pratiques spatiales et représentations mentales d’adultes handicapés mo... more Cette étude interroge les pratiques spatiales et représentations mentales d’adultes handicapés moteur résidant dans quatre établissements médico-sociaux d’Ile-de-France. Elles sont révélatrices du sens donné par les usagers à leur lieu de vie qu’est la chambre, le studio, le bâtiment dans lequel ils dorment, mangent, rencontrent des gens. Comment les résidents perçoivent-ils leur lieu de vie ? Le considèrent-ils comme leur habitat ? Comme leur chez-eux ? Les pratiques conditionnées par la vie en collectivité sont révélatrices de l’appropriation plus ou moins grande qu’ils ont de leur logement. Comment l’habitent-ils ? Le font-ils leur ? Quels mécanismes d’appropriation entrent en jeu.
Mots clés : établissement médico-social, habitat, appropriation territoriale, espace de vie, handicap.
Rapports by Noemie Rapegno
Rapport pour la CNSA, 2018
Ce rapport restitue une enquête réalisée en 2016-2017 dans le cadre du programme de recherche EHE... more Ce rapport restitue une enquête réalisée en 2016-2017 dans le cadre du programme de recherche EHESP-CNSA portant sur les transformations de l’offre de services et d’établissements pour les personnes âgées en perte d’autonomie et les personnes handicapées. Le développement d'habitats dits inclusifs et d'établissements dits hors les murs s’inscrit dans le contexte d’un secteur en pleine recomposition, dont il constitue une des facettes et qui permet d’en saisir une partie des enjeux.
Articles publiés by Noemie Rapegno
Depuis les années 2010, les acteurs associatifs développent des modes
d’accompagnement alternatif... more Depuis les années 2010, les acteurs associatifs développent des modes
d’accompagnement alternatifs pour les personnes âgées comme pour les personnes handicapées, sous une pluralité de formes et de termes (habitat alternatif, partagé, accompagné, intermédiaire,
groupé, diffus ou solidaire). La multiplication de ces formules, pensées pour rendre plus effectif le choix du lieu de vie des personnes, s’est accompagnée d’une réflexion grandissante sur leurs enjeux et d’une visibilité médiatique. Dans cet article, nous montrons comment cet enjeu, d’abord formulé par le privé à but non lucratif, a fait l’objet d’un investissement croissant de la part des pouvoirs publics aboutissant sur la fin de la période considérée à une première reconnaissance institutionnelle de l’habitat inclusif. Nous nous appuyons sur une enquête par entretiens menée en 2016-2017 et sur la participation à deux collectifs inter-associatifs.
Since the 2010s, non-profit actors have developed alternative support options for the elderly and for people with disabilities. These have a range of different forms and terms: “alternative (alternatif),” “shared (partagé),” “accompanied (accompagné),” “intermediary (intermédiaire),” “grouped (groupé),” “diffuse (diffus),” or “supportive (solidaire)” housing. The increase in the number of alternatives, designed to improve people’s choices of where to live, has been accompanied by a growing reflection on the issues related to them and a growing visibility in the media. In this article, we show how non-profit actors have shaped this issue, then how public authorities became interested in inclusive housing. This article relies on interviews conducted in 2016–2017 and on the participation in two inter-associative working groups.
Papers by Noemie Rapegno
Questions de santé publique
La CNSA, la DREES et l’IReSP ont organisé, en 2016-2017, un séminaire de réflexion sur les dispos... more La CNSA, la DREES et l’IReSP ont organisé, en 2016-2017, un séminaire de réflexion sur les dispositifs et modalités d’accompagnement des personnes handicapées afin de préparer un appel à projets de recherche sur cette thématique. Ce séminaire a permis de faire le point sur l’évolution de l’offre d’accompagnement dans le secteur médico-social, sur les logiques à l’œuvre et l’état de la recherche dans ce domaine. L’offre médico-sociale comprend les établissements et services à destination des enfants et adultes handicapés. Elle est actuellement en cours de transformation, notamment dans le but de s’adapter au mieux aux besoins des personnes handicapées, quels que soit leur âge et leur parcours. À cette fin, une meilleure connaissance des aspirations des personnes et des expériences qu’elles vivent en matière d’accompagnement est nécessaire. Sur les territoires, la configuration de l’offre d’établissements et de services est le fruit d’histoires institutionnelles singulières et de spéc...
Éditions des maisons des sciences de l’homme associées eBooks, 2020
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
International audienc
Éditions des maisons des sciences de l’homme associées eBooks, 2020
International audienceWhat if understanding disability was also and first of all understanding a ... more International audienceWhat if understanding disability was also and first of all understanding a certain relationship to space? Although the environment occupies a central position in the new definition of disability, the study of spatial interactions, spaces and space-related practices, only begins to develop in France.The spatial dimension of disability is central to the “Geographies of disability”. This book brings together eight young scholars from various disciplines such as geography, sociology, architecture, or environmental psychology. All chapters explore the notion of space at micro, meso or macro levels. They aim to provide entangled approaches going from space related individual experiences to accessibility policies analysis. This appears necessary within a new model that defines disability as interactive outcome combining impairment, activity limitation and participation restrictions within a specific environment.Et si comprendre le handicap c’était aussi et d’abord comprendre un certain rapport à l’espace ?Bien que le rôle de l’environnement soit primordial pour définir le handicap, l’étude des interactions spatiales, des espaces et des pratiques de l’espace commence à peine à se développer en France.Cet ouvrage vise à expliciter la dimension spatiale du handicap. Il rassemble les contributions de huit jeunes chercheurs provenant de disciplines variées (géographie, sociologie, architecture, psychologie environnementale), privilégiant une entrée spatiale dans leurs travaux, que ce soit à l’échelle micro, méso ou macro. Le but est d’explorer les interconnexions entre les différentes approches adoptées, de l’expérience individuelle de l’espace aux politiques d’accessibilité. Cette problématique s’impose dans le contexte du développement d’un modèle du handicap selon lequel le handicap est le résultat d’une interaction combinant la déficience, la limitation d’activité et les restrictions de participation au sein d’un environnement spécifique social ou physique
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
International audienc
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
5. En France, toutefois, la notion d'accessibilité est principalement travaillée depuis les année... more 5. En France, toutefois, la notion d'accessibilité est principalement travaillée depuis les années 1970-1980 à travers une perspective matérielle (aménagement de l'habitat, des transports, etc.) qui transforme les environnements physiques. Un rapport sur l'accessibilité culturelle, remis au Sénat en juillet 2017, souligne que cette approche par l'environnement physique est encore prédominante. La notion d'accessibilité renvoie donc presque systématiquement à des enjeux spatiaux, ce qui est moins le cas du handicap. * Situation de handicap et cadre architectural Vers une meilleure prise en compte des troubles autistiques
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2014
International audienc
Uploads
Articles scientifiques by Noemie Rapegno
Mots-clés : hébergement ; handicap ; choix résidentiel ; institution ; établissement médico-social ; France.
Abstract
This article emphasizes the perspective of users and analyses how adults with disabilities who live in a residential care facility choose their home. It is based on interviews with 76 adults with motor impairments and who live in a residential care facility, in two French regions (Ile-de-France and Haute-Normandie). Faced with strong regional disparities in the supply of facilities, people with disabilities who live in institutions face particular constraints. Some interlinked and cumulative forms of inequalities are specific to this place. The entry into institution is a choice under constraints. The social capital of the people consisting of families and health professionals play an important role in the choice of the residential care facility: people with disabilities can go as far as a delivery of oneself (that is to say resignation or total delegation). Family proximity and accessibility of the environment have a decisive impact on the choice of the residential care facility. The residential care facility’s project, the architectural features and profile of other residents are also taken into account, but to a lesser degree.
Key words: accommodation; disability; residential choice; institution; residential care facility; France.
disabilities from 1970s to 2010s in France and to study the impact of social policies on their
evolution. It aims to understand the specific regional approaches to this sector. We measured
the regional distribution of these institutions, through to a quantitative analysis of the National
File of health and social institutions (FINESS ) and statistical surveys conducted between
1978 and 2010. This first analysis helps to appreciate the impact of disability policies on the
distribution of residential care facilities, thanks to the introduction of a regional regulation and
a spatial planning (from 1975 to 2010). The results show a reduction in regional inequalities
since the late 1970s despite continued local specificities, including an oversupply of residential
facilities in rural areas.
Chapitres d'ouvrage by Noemie Rapegno
L’article insiste sur la construction de la planification dans le champ médico-social en France tout comme sur le décloisonnement du médico-social et du sanitaire. Dès 1995, le bilan d’application de la loi du 30 juin 1975 interroge la séparation du sanitaire et du social qui perturbe la continuité des prises en charge, notamment pour les personnes âgées et les personnes handicapées et insiste sur la nécessité de s’engager dans une démarche de planification. Pourquoi n’avoir entamé la démarche planificatrice et territoriale ainsi que le regroupement du médico-social et du sanitaire que dix ans plus tard ? Comment le décloisonnement se traduit-il sur le terrain ? L’article sera aussi l’occasion de questionner l’impact de la loi HPST sur les logiques territoriales et sur les relations qu’entretiennent Etat, régions et départements.
Autres documents by Noemie Rapegno
Mots clés : établissement médico-social, habitat, appropriation territoriale, espace de vie, handicap.
Rapports by Noemie Rapegno
Articles publiés by Noemie Rapegno
d’accompagnement alternatifs pour les personnes âgées comme pour les personnes handicapées, sous une pluralité de formes et de termes (habitat alternatif, partagé, accompagné, intermédiaire,
groupé, diffus ou solidaire). La multiplication de ces formules, pensées pour rendre plus effectif le choix du lieu de vie des personnes, s’est accompagnée d’une réflexion grandissante sur leurs enjeux et d’une visibilité médiatique. Dans cet article, nous montrons comment cet enjeu, d’abord formulé par le privé à but non lucratif, a fait l’objet d’un investissement croissant de la part des pouvoirs publics aboutissant sur la fin de la période considérée à une première reconnaissance institutionnelle de l’habitat inclusif. Nous nous appuyons sur une enquête par entretiens menée en 2016-2017 et sur la participation à deux collectifs inter-associatifs.
Since the 2010s, non-profit actors have developed alternative support options for the elderly and for people with disabilities. These have a range of different forms and terms: “alternative (alternatif),” “shared (partagé),” “accompanied (accompagné),” “intermediary (intermédiaire),” “grouped (groupé),” “diffuse (diffus),” or “supportive (solidaire)” housing. The increase in the number of alternatives, designed to improve people’s choices of where to live, has been accompanied by a growing reflection on the issues related to them and a growing visibility in the media. In this article, we show how non-profit actors have shaped this issue, then how public authorities became interested in inclusive housing. This article relies on interviews conducted in 2016–2017 and on the participation in two inter-associative working groups.
Papers by Noemie Rapegno
Mots-clés : hébergement ; handicap ; choix résidentiel ; institution ; établissement médico-social ; France.
Abstract
This article emphasizes the perspective of users and analyses how adults with disabilities who live in a residential care facility choose their home. It is based on interviews with 76 adults with motor impairments and who live in a residential care facility, in two French regions (Ile-de-France and Haute-Normandie). Faced with strong regional disparities in the supply of facilities, people with disabilities who live in institutions face particular constraints. Some interlinked and cumulative forms of inequalities are specific to this place. The entry into institution is a choice under constraints. The social capital of the people consisting of families and health professionals play an important role in the choice of the residential care facility: people with disabilities can go as far as a delivery of oneself (that is to say resignation or total delegation). Family proximity and accessibility of the environment have a decisive impact on the choice of the residential care facility. The residential care facility’s project, the architectural features and profile of other residents are also taken into account, but to a lesser degree.
Key words: accommodation; disability; residential choice; institution; residential care facility; France.
disabilities from 1970s to 2010s in France and to study the impact of social policies on their
evolution. It aims to understand the specific regional approaches to this sector. We measured
the regional distribution of these institutions, through to a quantitative analysis of the National
File of health and social institutions (FINESS ) and statistical surveys conducted between
1978 and 2010. This first analysis helps to appreciate the impact of disability policies on the
distribution of residential care facilities, thanks to the introduction of a regional regulation and
a spatial planning (from 1975 to 2010). The results show a reduction in regional inequalities
since the late 1970s despite continued local specificities, including an oversupply of residential
facilities in rural areas.
L’article insiste sur la construction de la planification dans le champ médico-social en France tout comme sur le décloisonnement du médico-social et du sanitaire. Dès 1995, le bilan d’application de la loi du 30 juin 1975 interroge la séparation du sanitaire et du social qui perturbe la continuité des prises en charge, notamment pour les personnes âgées et les personnes handicapées et insiste sur la nécessité de s’engager dans une démarche de planification. Pourquoi n’avoir entamé la démarche planificatrice et territoriale ainsi que le regroupement du médico-social et du sanitaire que dix ans plus tard ? Comment le décloisonnement se traduit-il sur le terrain ? L’article sera aussi l’occasion de questionner l’impact de la loi HPST sur les logiques territoriales et sur les relations qu’entretiennent Etat, régions et départements.
Mots clés : établissement médico-social, habitat, appropriation territoriale, espace de vie, handicap.
d’accompagnement alternatifs pour les personnes âgées comme pour les personnes handicapées, sous une pluralité de formes et de termes (habitat alternatif, partagé, accompagné, intermédiaire,
groupé, diffus ou solidaire). La multiplication de ces formules, pensées pour rendre plus effectif le choix du lieu de vie des personnes, s’est accompagnée d’une réflexion grandissante sur leurs enjeux et d’une visibilité médiatique. Dans cet article, nous montrons comment cet enjeu, d’abord formulé par le privé à but non lucratif, a fait l’objet d’un investissement croissant de la part des pouvoirs publics aboutissant sur la fin de la période considérée à une première reconnaissance institutionnelle de l’habitat inclusif. Nous nous appuyons sur une enquête par entretiens menée en 2016-2017 et sur la participation à deux collectifs inter-associatifs.
Since the 2010s, non-profit actors have developed alternative support options for the elderly and for people with disabilities. These have a range of different forms and terms: “alternative (alternatif),” “shared (partagé),” “accompanied (accompagné),” “intermediary (intermédiaire),” “grouped (groupé),” “diffuse (diffus),” or “supportive (solidaire)” housing. The increase in the number of alternatives, designed to improve people’s choices of where to live, has been accompanied by a growing reflection on the issues related to them and a growing visibility in the media. In this article, we show how non-profit actors have shaped this issue, then how public authorities became interested in inclusive housing. This article relies on interviews conducted in 2016–2017 and on the participation in two inter-associative working groups.