Reports by Yong Li
Eclairages, 2023
L'étude REACTAsie s’appuie sur des entretiens biographiques approfondis menés auprès de 32 jeunes... more L'étude REACTAsie s’appuie sur des entretiens biographiques approfondis menés auprès de 32 jeunes diplômés, résidant en France et originaires de l’Asie de l’Est et du Sud-Est. Elle révèle les multiples formes de discriminations et de racisme auxquelles les personnes perçues comme d’origine asiatique sont exposées dans différents domaines de la vie sociale, que ce soit à l'école, dans le monde du travail ou l'espace public.
L’analyse des matériaux empiriques dévoile une imbrication des rapports sociaux - de race, de classe, de genre, de statut migratoire, de pays/région d’origine - dans la production des discriminations et du racisme. L’étude met également en lumière la façon dont les personnes originaires d’Asie de l’Est et du Sud-Est résidant en France vivent une socialisation raciale et composent avec ses effets (identification raciale en évolution, conscientisation et apprentissage d’un « faire avec » le racisme et les discriminations). L’enquête souligne plusieurs spécificités propres aux expériences du racisme et des discriminations chez les personnes d'origine asiatique : leur banalisation et le caractère ordinaire de leurs manifestations, le faible taux de réactions et de recours, une expression paroxystique du racisme anti-asiatique durant la pandémie de Covid-19 avec un effet catalyseur dans la conscientisation.
Face à ces phénomènes, l'hétérogénéité des postures laisse entrevoir une forme de hiérarchie sociale entre différents pays/régions asiatiques et rappelle le poids de la question coloniale dans l’analyse et la conscientisation de la question du racisme et des discriminations selon l’origine chez les personnes qui y sont exposées.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Peer-reviewed Articles by Yong Li
Transfers: Interdisciplinary Journal of Mobility Studies, 2022
This article focuses on the e-commerce of infant milk by Chinese migrant women in France, who bec... more This article focuses on the e-commerce of infant milk by Chinese migrant women in France, who became retail agents for their Chinese clients after the melamine infant formula scandal in China in 2008. The daigou-ers conceive of their WeChat business as an activity of solidarity, one that allows them to earn a living while helping Chinese parents get safe baby foods. My article proposes to conceptualize the daigou business of formula milk as a moral economy and analyze the ways in which online and offline realities merge and collide in the making of this moral economy. I argue that the moral economy of infant formulas is co-constructed by the virtual encounters between the seller and the buyer, the materiality and mobility of infant milk, the dynamics of the infrastructures of mobility, the offline hazards and challenges affecting the supply and transportation of the formula milk, and customers’ risk perception.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
L'orientation scolaire et professionnelle, 2023
L’article porte sur l’expérience de l’orientation du lycée vers l’enseignement supérieur, dans un... more L’article porte sur l’expérience de l’orientation du lycée vers l’enseignement supérieur, dans un contexte de réformes éducatives et de pandémie. De l’analyse des données qualitatives et quantitatives recueillies auprès d’étudiants de licence 1, il ressort d’abord que les plateformes numériques mises à la disposition des jeunes sont pléthoriques, jugées utiles mais paradoxalement peu mobilisées, et ne préjugent en rien de la capacité à construire un projet d’orientation. Il ressort ensuite que l’utilisation de la plateforme Parcoursup cristallise les angoisses des élèves et des familles, en lien notamment avec un accompagnement décrit comme essentiellement procédural, un algorithme perçu comme opaque ou encore la crainte de faire des « mauvais » choix. Il ressort enfin que l’articulation entre orientation, numérique et pandémie est particulièrement fragile, les jeunes étant sensibles à un accompagnement personnalisé et en face-à-face. Nos résultats montrent que, dans un contexte donné, l’usage du numérique ne contribue guère au bien-être des jeunes et à la réduction des inégalités d’orientation.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Migrations Société, numéro thématique « Mobilités pour études et mobilités sociales au prisme des logiques de sélections multiples », coordonné par Hicham Jamid, Lama Kabbanji, Antonina Levatino, Kevin Mary, 2020/2 N°180, pp.97-112, 2020
En Chine, depuis une quinzaine d’années, dans un contexte d’inflation des diplômes et de crise de... more En Chine, depuis une quinzaine d’années, dans un contexte d’inflation des diplômes et de crise de l’emploi, la signification des études à l’étranger a profondément changé pour les jeunes générations. Jadis garantie des positions d’élite en Chine, un diplôme étranger perd aujourd’hui une grande partie de son exceptionnalité statutaire. C’est ainsi que beaucoup d’étudiants chinois en mobilité s’efforcent d’acquérir une expérience de travail dans leur pays de formation avant de retourner dans leur pays d’origine. Ils espèrent améliorer leur employabilité par l’épreuve du marché du travail étranger. Notre contribution se focalise sur les trajectoires des diplômés chinois qui exercent un emploi en France après leurs formations françaises. À partir d’une enquête par récits de vie, nous mettrons en relief le sentiment d’immobilité des diplômés enquêtés et leur évaluation ambivalente quant au succès de leur migration. En effet, l’allongement de la scolarité dans un pays étranger impose aux jeunes diplômés un coût non négligeable en termes de temps et d’argent. À l’aune des normes d’âge chinoises, leur entrée dans la vie active est retardée, ce qui compliquerait leur installation dans la vie adulte, notamment pour les femmes. Plus profondément, dans un contexte de montée en puissance de la Chine et de stagnation économique en Occident, l’avancement d’une carrière professionnelle paraît toujours plus lent et plus difficile à l’étranger que dans son pays d’origine. Beaucoup de diplômés se sentent en décalage avec leurs pairs restés en Chine. Pour beaucoup d’enquêtés, l’entrée dans la vie adulte en France, ainsi que le sentiment de double décalage (par rapport à son idéal de réussite et par rapport à autrui) qu’ils éprouvent durant leur migration, expliquent en grande partie la révision de leurs projets de migration. Ceux-ci s’articulent de plus en plus autour d’un ancrage durable en France au lieu d’un retour définitif en Chine. En analysant cette immobilité paradoxale dans la mobilité pour études, nous souhaitons souligner l’importance de placer les trajectoires des étudiants dans le processus biographique plus général et d’étudier les effets des changements sociaux sur les parcours individuels.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
European Societies, 2020
This article focuses on the discrimination and racism experienced by Chinese migrants and their d... more This article focuses on the discrimination and racism experienced by Chinese migrants and their descendants during the Covid-19 pandemic. It analyses this group's increasing awareness and activism toward racial discrimination in French society. This paper is based on an empirical investigation using qualitative and quantitative research methods (online survey and interviews) with people of Chinese origin living in France. In addition, qualitative data from news media and activists are also crucial to this study because of the important role they play in the social construction of the anti-racism movement. This study shows that the Covid-19 pandemic highlights how the discrimination and racism experienced by people of Chinese origin can take various forms. The epidemic has become a catalyst for Chinese immigration to resist racism, especially among descendants, and among more recent and highly-skilled Chinese immigrants, who have broken their silence, united, and participated in a more activist manner.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Journal of Chinese Overseas, 2020
For the past ten years, foreign students have provided the largest contingent of skilled migrants... more For the past ten years, foreign students have provided the largest contingent of skilled migrants in France. Yet both the career paths of these graduates and their subjective experiences have remained largely unexamined. This paper focuses on the difficulties of Chinese graduates in France initially during their period of job seeking and then in their working lives. The paper has a two-fold objective. Firstly, it highlights the discriminatory nature of French immigration policy, one which maintains non-EU foreign graduates in a precarious legal position during the transition from study to work. Their precarious situation generates discrimination in the workplace from employers. Secondly, it shows that in the contemporary business world Chinese employees are subjected to subtle forms of racism, forms that are embedded in the routine functioning of companies. These experiences of discrimination and racism have a strong impact on these Chinese employees’ career paths and their access to rights.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Social Inclusion, 2021
Migrants' self-assessments refer to their perceptions of social mobility and positioning. These a... more Migrants' self-assessments refer to their perceptions of social mobility and positioning. These assessments are often ambivalent and counterintuitive for observers. To overcome contradictory first impressions, we propose a comprehensive approach to migrants' self-assessments that goes beyond the opposition between objective and subjective social mobility and links the transnational context, various social spheres, actors' migratory projects, and their reflexivity. The empirical materials in this article draw on two studies on Chinese migrants in France and confront the trajectories and viewpoints of undocumented migrants and international students. Beyond the differences between their experiences and their legal, economic, and social statuses in France and China, we highlight several common points: First, both groups considered migration a lever to improve their social status. Second, their evaluations link their regions of origin and destination as well as various social spheres. Third, in a transnational context, many factors at different scales influence migrants' subjective self-assessments of the success or failure of their migration. The migrants' assessments can vary according to their emphasis on professional, personal, or family trajectories, or on their choice of reference groups. They are shaped by the complexity of translations of status from one country to another and by rapid social transformation in China. Thus, many interviewees estimate that they are simultaneously in situations of social progression and regression.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Agora débats/jeunesses, 2021
À partir de deux enquêtes de terrain croisées, l’article propose une typologie de transition juvé... more À partir de deux enquêtes de terrain croisées, l’article propose une typologie de transition juvénile afin d’analyser les trajectoires socialement différenciées des diplômés chinois en France à l’issue de leurs études supérieures. Il montre le poids des normes dominantes dans la société chinoise qui pèsent sur les jeunes chinois en mobilité, mais également les processus de reconfiguration des normes sociales dans le contexte migratoire. Les diplômés chinois construisent leurs trajectoires professionnelle, familiale et migratoire en naviguant entre des systèmes de référence différents et des exigences normatives parfois contradictoires.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
European Societies, 2020
This article focuses on the discrimination and racism experienced by Chinese migrants and their d... more This article focuses on the discrimination and racism experienced by Chinese migrants and their descendants during the Covid-19 pandemic. It analyses this group's increasing awareness and activism toward racial discrimination in French society. This paper is based on an empirical investigation using qualitative and quantitative research methods (online survey and interviews) with people of Chinese origin living in France. In addition, qualitative data from news media and activists are also crucial to this study because of the important role they play in the social construction of the anti-racism movement. This study shows that the Covid-19 pandemic highlights how the discrimination and racism experienced by people of Chinese origin can take various forms. The epidemic has become a catalyst for Chinese immigration to resist racism, especially among descendants, and among more recent and highly-skilled Chinese immigrants, who have broken their silence, united, and participated in ...
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Migrations Société
Bookmarks Related papers MentionsView impact
International audienceBased on two comparative field studies, this article offers a typology of y... more International audienceBased on two comparative field studies, this article offers a typology of youth transition in order to analyse the socially differentiated trajectories of Chinese students graduating in France, after their university studies. It shows the impact of the dominant norms of Chinese society that weigh on young Chinese students overseas, but also the impact of the processes of reconfiguring social norms in a migration context. Chinese graduates build their professional, familial, and migratory trajectories by navigating between different systems of reference and normative requirements that are sometimes contradictory.À partir de deux enquêtes de terrain croisées, l’article propose une typologie de transition juvénile afin d’analyser les trajectoires socialement différenciées des diplômés chinois en France à l’issue de leurs études supérieures. Il montre le poids des normes dominantes dans la société chinoise qui pèsent sur les jeunes chinois en mobilité, mais également les processus de reconfiguration des normes sociales dans le contexte migratoire. Les diplômés chinois construisent leurs trajectoires professionnelle, familiale et migratoire en naviguant entre des systèmes de référence différents et des exigences normatives parfois contradictoires
Bookmarks Related papers MentionsView impact
European Societies, 2020
Bookmarks Related papers MentionsView impact
En France, comme dans le monde, la pandémie de Covid-19 a porté à leur paroxysme les discours et ... more En France, comme dans le monde, la pandémie de Covid-19 a porté à leur paroxysme les discours et actes racistes envers les populations d'origine chinoise et, cet article montre la variété et l'évolution des postures face au racisme anti-asiatique au sein de la population chinoise en France. Premièrement, nous étudions la posture du déni, présente notamment chez les primo-arrivants. Puis, nous examinons la pluralité des registres de (d)énonciation du racisme de la part de primo-arrivants, comme de
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Social Inclusion, 2021
Migrants’ self-assessments refer to their perceptions of social mobility and positioning. These a... more Migrants’ self-assessments refer to their perceptions of social mobility and positioning. These assessments are often ambivalent and counterintuitive for observers. To overcome contradictory first impressions, we propose a comprehensive approach to migrants’ self-assessments that goes beyond the opposition between objective and subjective social mobility and links the transnational context, various social spheres, actors’ migratory projects, and their reflexivity. The empirical materials in this article draw on two studies on Chinese migrants in France and confront the trajectories and viewpoints of undocumented migrants and international students. Beyond the differences between their experiences and their legal, economic, and social statuses in France and China, we highlight several common points: First, both groups considered migration a lever to improve their social status. Second, their evaluations link their regions of origin and destination as well as various social spheres. T...
Bookmarks Related papers MentionsView impact
European Societies , 2020
This article focuses on the discrimination and racism experienced by Chinese migrants and their d... more This article focuses on the discrimination and racism experienced by Chinese migrants and their descendants during the Covid-19 pandemic. It analyses this group's increasing awareness and activism toward racial discrimination in French society. The paper is based on an empirical investigation using qualitative and quantitative research methods (online surveys and interviews) with people of Chinese origin living in France. In addition, qualitative data from news media and activists is also crucial to this study because of the important role they play in the social construction of the anti-racism movement. This study shows that the Covid-19 pandemic highlights how the discrimination and racism experienced by people of Chinese origin can take various forms. The epidemic has become a catalyst for Chinese immigration to resist racism, especially among descendants, and among more recent and highly-skilled Chinese immigrants, who have broken their silence, united, and participated in a more activist manner.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Book Chapters by Yong Li
Immigrations est & sud-est asiatiques depuis 1860, 2023
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Chinese in France amid the Covid-19 Pandemic: Daily Lives, Racial Struggles and Transnational Citizenship of Migrants and Descendants, 2023
In this chapter, authors show that the Chinese diaspora in France was proactive in responding to ... more In this chapter, authors show that the Chinese diaspora in France was proactive in responding to the pandemic: their demonstrations of transnational solidarity by sending and donating PPE were accompanied by the spread of ideas and expert knowledge; and these actions helped the Chinese population in France, institutions and relatives in China, and the living country to fight against Covid-19 and to mitigate its effects. The demonstrations at the beginning of the pandemic observed in the field¬work recall the classical definition of transnationalism in migration, which is much more oriented toward the home country. But in the second phase analyzed in this chapter, the solidarity was shown with the living society and was mostly carried out by diasporic elites and leaders. Finally, during the normalization of the pandemic in French society, the demonstrations of transnational solidarity by the Chinese diaspora exceeded ethnic boundaries. Hence the meaning of transnationalism gradual wid¬ened to include solidarity and transnational circulation not only between Chinese in China and Chinese in France but also between Chinese in France and non-Chinese in France. In this way, this study illustrates that demonstrations of solidarity contribute to the renewal of diaspora organizations and strengthening the sense of belonging and the capacity for action by the diaspora. From a theoretical perspective, transna¬tional solidarity seems to have been renewed during the Covid-19 pandemic. Because of this unprecedented global health crisis, the collaboration and community across national borders, ethnicities, and professions accelerated and evolved. These transna¬tional practices performed by the Chinese diaspora in France should not be analyzed exclusively from the perspective of the homeland-oriented approach (nationalism/ patriotism) or solely through the lens of the living country–oriented approach (the integration of Chinese people into French society). Rather, it should be studied from the perspective of the responsibility of global citizenship at a time of a worldwide crisis, which goes beyond health nationalism. Finally, the many actors in Chinese networks and beyond who participated in offering assistance should be acknowledged: Chinese embassy and government representatives abroad, organization leaders and members, community workers, and ordinary Chinese in other countries. All the actions they took show the multiple scales and multiple directions of the activity. The synergy among all these different actors, not to mention the digital infrastructure, enabled the amassing of solidarity at an unprecedented magnitude.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Chinese in France amid the Covid-19 Pandemic: Daily Lives, Racial Struggles and Transnational Citizenship of Migrants and Descendants, 2023
This chapter examines the disruptive effect of Covid-19 on different aspects of the lives of Chin... more This chapter examines the disruptive effect of Covid-19 on different aspects of the lives of Chinese students studying in France: their studies, daily life, employment, and migratory trajectories. First, the transition to distance learning during the first phases of the pandemic had contrasting effects on the learning processes of respondents: negative for some and beneficial for others, depending on the student’s field of study, level of study, and living conditions. The clearest negative effects, however, are seen with respect to their student experience, which was harmed by their inability to explore their geography and to develop social relationships with other students. Second, at a pivotal moment, recent graduates found their careers derailed by the arrival of Covid-19. The duration of this derailment depended on their training and their personal conditions, reflecting the effect of existing inequality. They developed strategies for adapting to the new conditions, which included making some concessions. Third, looking back over time enables authors to better understand the ways in which these students constructed migratory paths based on the evolution of the pandemic, by evaluating the risks and prioritizing their objectives. The health considerations that seemed overwhelming at the beginning of the pandemic gradually gave way to other, more general concerns, such as economic security, professional success, and personal independence.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Chinese in France amid the Covid-19 Pandemic: Daily Lives, Racial Struggles and Transnational Citizenship of Migrants and Descendants , 2023
By focusing on Chinese migrants and their descendants living in the Village Residence, located in... more By focusing on Chinese migrants and their descendants living in the Village Residence, located in a multiethnic neighborhood north of Paris, this chapter examines collective actions (distribution of masks and Chinese medicines, food delivery for people who are infected) by the Chinese residents to respond to the pandemic, marked by many kinds of inequality in terms of access to health care. Previous tensions between
Chinese and non-Chinese residents that predated the pandemic (related to the danger of racist attacks on Chinese people and previous struggles against urban violence) were resurrected and exacerbated by the health crisis. During the pandemic, new security borders were erected around the Chinese population and against non-Chinese populations. The border of protection became ethnically defined and protected the Chinese among themselves. At this housing development, Covid-19 was widely perceived as a disease of the “others.” Chinese residents are both subject to this racialization of the disease and participants in the dynamic by redefining distances and borders with neighbors of non-Chinese origin, in the name of safety and protection from Covid-19. Through this example, authors show the two consequences of community safekeeping: on the one hand, in a health emergency, especially early in the pandemic, before medical solutions to the coronavirus were developed, by practicing testing, tracing, and isolation, the community provided its members with vital medical and paramedical resources and support networks; on the other hand, the community spirit led to the exclusion of those who were perceived as foreign and potentially threatening to that community.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
« Formation, Qualification, Emploi en Normandie : la construction du genre », Collection « Genre à lire. . . et à penser » dirigée par Anna Bellavitis et Sophie Devineau PRESSES UNIVERSITAIRES DE ROUEN ET DU HAVRE G
Since the late 1990s, the Chinese student immigration to France has considerably increased while ... more Since the late 1990s, the Chinese student immigration to France has considerably increased while feminizing. The significant presence of Chinese girls in student migration seems to be explained by the equalization of the sexes in access to higher education in contemporary Chinese society. Nevertheless, a number of evidences show that gender, alongside other social determinants, remains a significant variable to account for differential biographical patterns of girls and boys in mobility and their subjective experiences. In addition, the immigration experience tends to reshape gender relations and gender identities of migrants. Our hypothesis considers that migration studies, more than an investment in human capital, is of particular importance for the emancipation of China's urban middle-class girls.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Reports by Yong Li
L’analyse des matériaux empiriques dévoile une imbrication des rapports sociaux - de race, de classe, de genre, de statut migratoire, de pays/région d’origine - dans la production des discriminations et du racisme. L’étude met également en lumière la façon dont les personnes originaires d’Asie de l’Est et du Sud-Est résidant en France vivent une socialisation raciale et composent avec ses effets (identification raciale en évolution, conscientisation et apprentissage d’un « faire avec » le racisme et les discriminations). L’enquête souligne plusieurs spécificités propres aux expériences du racisme et des discriminations chez les personnes d'origine asiatique : leur banalisation et le caractère ordinaire de leurs manifestations, le faible taux de réactions et de recours, une expression paroxystique du racisme anti-asiatique durant la pandémie de Covid-19 avec un effet catalyseur dans la conscientisation.
Face à ces phénomènes, l'hétérogénéité des postures laisse entrevoir une forme de hiérarchie sociale entre différents pays/régions asiatiques et rappelle le poids de la question coloniale dans l’analyse et la conscientisation de la question du racisme et des discriminations selon l’origine chez les personnes qui y sont exposées.
Peer-reviewed Articles by Yong Li
Book Chapters by Yong Li
Chinese and non-Chinese residents that predated the pandemic (related to the danger of racist attacks on Chinese people and previous struggles against urban violence) were resurrected and exacerbated by the health crisis. During the pandemic, new security borders were erected around the Chinese population and against non-Chinese populations. The border of protection became ethnically defined and protected the Chinese among themselves. At this housing development, Covid-19 was widely perceived as a disease of the “others.” Chinese residents are both subject to this racialization of the disease and participants in the dynamic by redefining distances and borders with neighbors of non-Chinese origin, in the name of safety and protection from Covid-19. Through this example, authors show the two consequences of community safekeeping: on the one hand, in a health emergency, especially early in the pandemic, before medical solutions to the coronavirus were developed, by practicing testing, tracing, and isolation, the community provided its members with vital medical and paramedical resources and support networks; on the other hand, the community spirit led to the exclusion of those who were perceived as foreign and potentially threatening to that community.
L’analyse des matériaux empiriques dévoile une imbrication des rapports sociaux - de race, de classe, de genre, de statut migratoire, de pays/région d’origine - dans la production des discriminations et du racisme. L’étude met également en lumière la façon dont les personnes originaires d’Asie de l’Est et du Sud-Est résidant en France vivent une socialisation raciale et composent avec ses effets (identification raciale en évolution, conscientisation et apprentissage d’un « faire avec » le racisme et les discriminations). L’enquête souligne plusieurs spécificités propres aux expériences du racisme et des discriminations chez les personnes d'origine asiatique : leur banalisation et le caractère ordinaire de leurs manifestations, le faible taux de réactions et de recours, une expression paroxystique du racisme anti-asiatique durant la pandémie de Covid-19 avec un effet catalyseur dans la conscientisation.
Face à ces phénomènes, l'hétérogénéité des postures laisse entrevoir une forme de hiérarchie sociale entre différents pays/régions asiatiques et rappelle le poids de la question coloniale dans l’analyse et la conscientisation de la question du racisme et des discriminations selon l’origine chez les personnes qui y sont exposées.
Chinese and non-Chinese residents that predated the pandemic (related to the danger of racist attacks on Chinese people and previous struggles against urban violence) were resurrected and exacerbated by the health crisis. During the pandemic, new security borders were erected around the Chinese population and against non-Chinese populations. The border of protection became ethnically defined and protected the Chinese among themselves. At this housing development, Covid-19 was widely perceived as a disease of the “others.” Chinese residents are both subject to this racialization of the disease and participants in the dynamic by redefining distances and borders with neighbors of non-Chinese origin, in the name of safety and protection from Covid-19. Through this example, authors show the two consequences of community safekeeping: on the one hand, in a health emergency, especially early in the pandemic, before medical solutions to the coronavirus were developed, by practicing testing, tracing, and isolation, the community provided its members with vital medical and paramedical resources and support networks; on the other hand, the community spirit led to the exclusion of those who were perceived as foreign and potentially threatening to that community.
Shanghai. Born in 1992 in the rural region of Luzhou in Sichuan Province,
Li was first a “left-behind child” by his migrant parents, then a “floating
child” attending a migrant school in Shanghai, before he interrupted his
studies and became a migrant worker in his turn. His biography provides us with elements necessary for understanding the mechanism of reproduction of emigration (Sayad 1975) and that of the working classes in Chinese megacities, in which the school system played a key role (Pun and Koo 2019).
Dans ce Connaissance de l’emploi, une attention particulière est accordée au cas des diplômés chinois en France, la première nationalité dans les flux d’entrée des étudiants. Après avoir présenté le cadre juridique régissant l’entrée des diplômés étrangers sur le marché du travail et les principaux canaux légaux d’accès à l’emploi, nous étudierons les expériences des jeunes diplômés chinois durant et après leur insertion professionnelle en France, afin de mieux comprendre les effets des politiques publiques sur les trajectoires individuelles.
En Chine, c’est dans le contexte des réformes postsocialistes, à partir des années 1990, que la migration pour études commence à prendre de l’ampleur. Les jeunes Chinois (es) étudiant en France que nous étudions sont issus majoritairement des classes moyennes urbaines. Ils apparaissent comme des « sujets entreprenants », formés par la discipline familiale et les compétitions scolaires, portés par l’ambition de devenir performants et autonomes à travers leur mobilité internationale, et espérant être récompensés à leur retour en Chine par l’accès à des positions professionnelles prometteuses. Leurs parents investissent fortement dans leur projet d’études et continuent à les soutenir durant leur séjour à l’étranger.
Cependant ce soutien infaillible crée chez eux non seulement un sentiment de reconnaissance, mais aussi une obligation morale de réussite. Sur tous les plans : études, travail, mariage, éducation de leurs propres enfants… Or, lorsque ces étudiants s’aventurent à l’étranger, les conseils de leurs parents peuvent prendre peu à peu le sens de « normes trompeuses », qui pénalisent les migrants en raison d’un effet de retard dans un contexte de changements sociaux très rapides. Beaucoup de ces jeunes étudiants se retrouvent pris dans des contradictions internes, entre la nécessité de réussir et l’impossibilité de le faire dans les formes prescrites.
Lorsque les objectifs fixés au départ ne sont pas atteints, des crises de l’identité ne tardent pas à surgir. Or les négociations identitaires entre parents et enfants s’avèrent d’autant plus délicates que les efforts des parents ont été importants. Seule la réussite (des études, mais aussi de l’insertion professionnelle subséquente) convaincra l’entourage de l’étudiant et lui-même d’une existence adéquate. Certains tentent alors d’échapper à cette injonction à réussir en évoquant un idéal d’émancipation « à l’occidentale », revendiquant la fidélité à soi-même. Mais cette réorientation, relativement facile à vivre tant que l’on reste à l’étranger, le serait beaucoup moins pour celles et ceux qui reviennent au pays… Il est inévitable qu’à l’issue de ces réajustements identitaires, les migrants prennent de la distance avec leurs projets de départ et éprouvent un sentiment d’étrangeté vis-à-vis des valeurs de leurs parents. C’est pourquoi tant de diplômés de retour au pays ne veulent pas y vivre avec leurs parents, à qui ils sont pourtant très attachés émotionnellement.
Notre recherche est guidée par une question de départ : pourquoi tant de diplômés chinois, portés par un projet de retour à l’issue de leurs études, ont fini par s’installer durablement en France ? Ainsi, en articulant parcours migratoires, processus biographiques et dynamiques identitaires, une perspective sociologique du parcours de vie (Martiniello & Réa, 2014 ; Wingens et al. 2011) nous aide à élucider un mystère dans le phénomène migratoire : la révision du projet migratoire. Elle montre comment dans un contexte de risques et d’incertitudes, la réflexivité des migrants (Beck & Beck-Gernsheim, 2002) les conduit à abandonner progressivement la perspective du retour en privilégiant une stabilisation (sociale, professionnelle, affective) dans le pays d’accueil, contrairement au projet initial.
Notre méthode d’investigation s’appuie principalement sur la collecte des récits de vie (Bertaux, 2010) en deux vagues à 3 ans d’intervalle auprès d’une cinquantaine de migrants, ainsi que les observations tout au long de la durée de notre étude. Cette approche nous permet de confronter les discours aux actions afin de mettre en évidence ce perpétuel décalage entre le parcours projeté et les expériences vécues, propre à révéler la condition du migrant.
La période postuniversitaire paraît donc comme des « transitions multiples » (Schehr, 2002) où les parcours professionnels des migrants s’imbriquent avec les étapes d’entrée dans la vie adulte. Les trajectoires migratoires, professionnelles, familiales s’étalent dans les temporalités différentes et posent des contraintes multiples. Les interférences entre les parcours individuels au sein d’un couple génèrent souvent des bifurcations biographiques qui produisent des effets différentiels pour les deux sexes.
La dimension temporaire est au cœur de nos explications de l’inflexion de parcours, car le sentiment de réussite des migrants est étroitement lié aux normes de l’âge culturellement valables dans leur pays d’origine. Le sentiment du retard, largement partagé chez nos enquêtés, s’explique par un double décalage : entre le temps social en France et celui en Chine (marqué par l’accélération sous la « modernité compressée ») (Kyung-Sup, 2010) ; entre le tempo de la vie du migrant et celui du non-migrant (la migration exerce un effet de ralentissement du tempo de la vie individuelle). Les migrants ressentent donc un sentiment aigu d’immobilité dans le temps en prenant ses groupes de pairs en Chine comme référence. La difficulté de se conformer aux normes de la réussite chinoises entraîne un sentiment d’échec, des crises des identités (Dubar, 2010). C’est ainsi que de nombreux migrants s’interdisent un retour, par peur de perdre la face aux yeux des leurs (Roulleau-Berger, 2013).