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Les Cenci: Chroniques Italiennes
Les Cenci: Chroniques Italiennes
Les Cenci: Chroniques Italiennes
Livre électronique41 pages41 minutes

Les Cenci: Chroniques Italiennes

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À propos de ce livre électronique

Béatrix Cenci a seize ans lorsqu'elle assassine son père Francesco Cenci, avec ses frères, sa belle mère Lucrèce et l'aide de ses amis. Celui-ci est un homme sadique, d'une cruauté inimaginable, qui hait ses enfants et se réjouit de leur mort. Il abuse sexuellement de sa fille Béatrix. Celle-ci et sa seconde épouse Lucrèce doivent subir quotidiennement brutalités et humiliations. Après sa mort suspecte, les soupçons se portent sur les Cenci qui sont soumis à la question par la justice papale.
Admirable exemple du récit de Stendhal, Les Cenci fait partie des Chroniques Italiennes.
LangueFrançais
Date de sortie8 mai 2019
ISBN9788834104873
Les Cenci: Chroniques Italiennes
Auteur

Stendhal

Henri Beyle, Stendhal (Grenoble, 1783 - París, 1842), fue uno de los escritores franceses más influyentes del siglo XIX. Abandonó su casa natal a los dieciséis años y poco después se alistó en el ejército de Napoleón, con el que recorrió Alemania, Austria y Rusia. Su actividad literaria más influyente comenzó tras la caída del imperio napoleónico: en 1830 publicó Rojo y negro, y en 1839 La Cartuja de Parma. Entre sus obras también destacan sus escritos autobiográficos, Vida de Henry Brulard y Recuerdos de egotismo. Tras ser cónsul en Trieste y Civitavecchia, en 1841 regresó a París, donde murió un año más tarde.

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    Les Cenci - Stendhal

    Stendhal

    LES CENCI

    © 2019 Éditions Synapses

    Le don Juan de Molière est galant sans doute, mais avant tout il est homme de bonne compagnie ; avant de se livrer au penchant irrésistible qui l'entraîne vers les jolies femmes, il tient à se conformer à un certain modèle idéal, il veut être l'homme qui serait souverainement admiré à la cour d'un jeune roi galant et spirituel.

    Le don Juan de Mozart est déjà plus près de la nature, et moins français, il pense moins à l'opinion des autres ; il ne songe pas avant tout, à parestre, comme dit le baron de Foeneste, de d'Aubigné. Nous n'avons que deux portraits du don Juan d'Italie, tel qu'il dut se montrer, en ce beau pays, au seizième siècle, au début de la civilisation renaissante.

    De ces deux portraits, il en est un que je ne puis absolument faire connaître, le siècle est trop collet monté ; il faut se rappeler ce grand mot que j'ai ouï répéter bien des fois à lord Byron : This age of cant. Cette hypocrisie si ennuyeuse et qui ne trompe personne a l'immense avantage de donner quelque chose à dire aux sots ; ils se scandalisent de ce qu'on a osé dire telle chose ; de ce qu'on a osé rire de telle autre, etc. Son désavantage est de raccourcir infiniment le domaine de l'histoire.

    Si le lecteur a le bon goût de me le permettre, je vais lui présenter, en toute humilité, une notice historique sur le second des don Juan, dont il est possible de parler en 1837 ; il se nommait François Cenci.

    Pour que le don Juan soit possible, il faut qu'il y ait de l'hypocrisie dans le monde. Le don Juan eût été un effet sans cause de l'antiquité ; la religion était une fête, elle exhortait les hommes au plaisir, comment aurait-elle flétri des êtres qui faisaient d'un certain plaisir leur unique affaire ? Le gouvernement seul parlait de s'abstenir ; il défendait les choses qui pouvaient nuire à la patrie, c'est-à-dire à l'intérêt bien entendu de tous, et non ce qui peut nuire à l'individu qui agit.

    Tout homme qui avait du goût pour les femmes et beaucoup d'argent pouvait être un don Juan dans Athènes, personne n'y trouvait à redire ; personne ne professait que cette vie est une vallée de larmes et qu'il y a du mérite à se faire souffrir.

    Je ne pense par que le don Juan athénien pût arriver jusqu'au crime aussi rapidement que le don Juan des monarchies modernes ; une grande partie du plaisir de celui-ci consiste à braver l'opinion, et il a débuté, dans sa jeunesse, par s'imaginer qu'il bravait seulement l'hypocrisie.

    Violer les lois dans la monarchie à la Louis XV, tirer un coup de fusil à un couvreur, et le faire dégringoler du haut de son toit, n'est-ce pas une preuve que l'on vit dans la société du prince, que l'on est du meilleur ton, et que l'on se moque fort du juge ? Se moquer du juge, n'est-ce pas le premier pas, le premier essai de tout petit don Juan qui débute ?

    Parmi nous, les femmes ne sont plus à la mode, c'est pourquoi les don Juan sont rares ; mais quand il y en avait, ils commençaient toujours par chercher des plaisirs fort naturels, tout en se faisant gloire de braver ce qui leur semblait des idées non fondées en raison dans la religion de leurs contemporains. Ce n'est que plus tard, et

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