Areiveina
Par Emmanuel Nerrand
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Convaincu que la poésie est source de connaissance, Emmanuel Nerrand explore, comme à la recherche d’un chant des origines, les mots, les vers, les formes, les textes… La poésie médiévale, la chanson de geste lui ont inspiré cet ouvrage ; la veine épique s’est imposée, un matin. L’intention lui est alors venue de partager la destinée d’une cité oubliée, proie d’aspirations et de velléités funestes. Areiveina est son quatrième ouvrage publié.
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Aperçu du livre
Areiveina - Emmanuel Nerrand
Du même auteur
– Souffles, janvier 2023, Le Lys Bleu Éditions ;
– Vents, janvier 2023, Le Lys Bleu Éditions ;
– La combinaison mystérieuse, avril 2023, Le Lys Bleu Éditions.
Je suis l’imbécile des cendres bien froides mais qui croit à un tison quelque part survivant.
René Char
… Entendrez-vous la voix du conteur ?
Celui qui va de porte en porte,
le soir, à la veillée,
de sa voix rocailleuse,
offrir près de l’âtre
d’un foyer accueillant,
la légende reçue
des maîtres des chants anciens
comme un don fabuleux…
Entendrez-vous,
le temps d’une nuit,
la vie d’un autre monde,
le monde d’une autre vie.
Et qu’en retiendrez-vous ?
Mais, faites silence,
écoutez,
écoutez la légende,
écoutez les destins,
Les destins oubliés,
de la grande et noble cité,
du noble et grand royaume
des terres d’Areiveina…
Chant I
Les funérailles
I
Si vaste est le royaume à la naissance du jour…
Areiveina s’éclaire et brille de mille lueurs…
Tout est calme à l’aurore, le silence règne encore,
aléatoirement déchiré par les vents
qui lèvent la poussière, à la crête des collines…
Les hautes collines de l’est, entre lesquelles s’élève
le soleil qui rougeoie dans le bleu de l’Éther…
Au plus loin du regard, les plaines désertiques,
les vastes plaines du nord s’étalent éperdument…
À l’ouest, la mer, vivante, tisse des cristaux d’écume…
Et la ville blanche, au sud, silencieuse et sans vie,
drapés de ses voiles noirs et du deuil assassin…
II
Areiveina la belle s’offre insolemment…
Mais Ermuel, le prince, n’en voit plus les attraits…
Areiveina, vieille et fière cité des splendeurs,
souveraine d’abondance, de gloires et de victoires,
Areiveina, tendresse, havre de paix et de repos,
nonchalance étale aux yeux mi-clos du prince,
s’est drapée de deuil et masque ses beautés.
Et règne le silence sur la vaste cité…
Et règne la douleur au cœur broyé du prince…
Sur la plus haute tour, front fier, mâchoire serrée,
Il se tient, impassible, sec et froid comme la mort…
Ermuel, le prince des princes, défie vie et soleil…
III
Et le soleil atteint le point ultime des cieux.
Autrefois flamboyante, la cité est sans vie.
Les ruelles ne fourmillent plus, la Grand-Place est déserte…
Les marchands se sont tus, les enfants ne jouent plus…
Le vent balaye les sols, lève de funestes poussières…
Les faluns forment des nuées, éparses et légères…
Une étouffante chaleur baigne les murs blanchis…
Areiveina, beauté précieuse, joyau radieux
des grandes plaines désertiques et des rives fertiles,
aux drapeaux noirs qui cinglent, en silence, se morfond.
Et le prince a gagné la loggia du palais.
Droit, fier, face à l’esplanade vide, il lève le bras…
S’ourdissent la haute clameur, les douleurs et les cris…
IV
S’élèvent les battements lourds des tambours endeuillés…
S’élève la psalmodie, le chant aigre des pleureuses…
Le silence se retire, fait place aux chants des morts…
Et le cortège des femmes, les yeux d’arcanne cernés,
nourrit le ventre vide de la grande cité…
Les hurlements stridents déchirent le silence…
Lentement, elles avancent jetant des pétales noirs,
se griffant le visage et s’écorchant les bras,
s’arrachant les cheveux et se frappant les seins…
Tous ces visages difformes, tous ces fronts suppliants,
ces regards inondés et ces bouches tordues,
avancent, prient, implorent, les dieux d’Areiveina.
V
Et le prince est debout, il fait face à la foule.
Son regard est perçant et son visage fermé.
Il ne laisse entrevoir, à quiconque, ses émois.
Les yeux du peuple le scrutent, il se tient tel un roi.
Mais il n’arbore pas les insignes du pouvoir.
Il porte une tunique noire à la taille cintrée,
à sa hanche le glaive des plus glorieuses batailles,
symbole de son éclat, qui bat sa cuisse musclée.
À dix pas, en son dos, tous les hauts dignitaires
observent, immobiles, sa force et son courage.
Il sait, qu’avides, ils guettent le moindre tremblement.
Ermuel ne veut fléchir au moment des honneurs.
VI
Les pleureuses se sont tues et le bran des tambours,
régulier et cinglant, le silence transperce…
S’ébranle le défilé des hommes aux armes ornées…
Les généreux hoplites amorcent la marche funèbre…
Le reflet des cnémides et les boucliers noirs,
et les lames des glaives et l’aiguille des lances,
et les cuirasses de jais, de chanvre et lin tressées,
et les casques d’ébène au panache d’argent,
et le cuir anilide des tuniques flottantes,
aux éclats du soleil, fiévreux et accablant,
insinuent des lueurs singulières et intimes,
qui chavirent les âmes, au plus profond de l’être…
VII
Cette insolite lumière de brume stéphanite,
au loin du for intime, au faîte de l’émoi,
enceint le prince Ermuel qui ne sourcille pas.
Mais reviennent les images, à ses yeux grands ouverts,
le sourire et les larmes, les entrevues secrètes,
les caresses et les charmes, l’ineffable beauté…
Mais retintent les tendres sonorités suaves,
des intonations douces, de la voix cristalline…
Reparaissent l’allégresse, la joie du prime regard,
les mains jointes des serments, les onctueux murmures…
Mais surgissent, envoûtants, les enivrants parfums…
Amianéa, l’aimée, la belle épouse défunte…
VIII
Carillonnent les sabots des pur-sang du désert…
Et dansent les robes noires sur les faluns d’ivoire,
des chevaux gracieux habilement domptés…
La cavalerie légère, au trot, vive et altière,
à la sublime princesse des terres d’Areiveina,
offre la dignité d’hommages trop tôt venus…
Et les glaives scintillants battent cuisses de cavaliers,
Et les longues sarisses demeurent inébranlables,
Et la toupha des heaumes flagelle la chaleur sèche…
Et lugubre est le chant des équestres guerriers
qui se frappent la poitrine, au rythme des versets,
qui louent l’inextinguible gloire d’Areiveina…
IX
Aux yeux du monde le prince, son récit intérieur …
Il tenait son conseil, administrait l’État…
Les hurlements d’horreur, l’épouvante sordide,
la voix d’Eurysthémée, la fidèle nourrice :
« Il te faut venir Prince, le malheur est sur nous.
Amianéa, notre princesse chérie, se meurt »
Et le prince revoit la course sur les dalles,
les couloirs infinis de l’immense palais,
la chambre des époux et les lèvres bleuies
et l’inertie du corps et le visage livide
de celle qu’il aimait au-delà de sa vie…
Et la consternation et l’étreinte douloureuse…
X
Résonne le pas sourd des éléphants en armes,
forteresses mobiles aux barrissements hostiles,
vaillantes et terrifiantes, au regard de l’ennemi,
symbole de la puissance de grande Areiveina…
Et chaque howdah balance à l’inverse des trompes,
portant les fiers guerriers en habits d’apparat…
Et tonnent les barrissements, aux ordres des cornacs,
des mastodontes lents et pourtant si rapides,
aux heures des assauts et des glorieux combats…
L’extraordinaire et monstrueuse phalange,
des pachydermes dociles, ornés de riches