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La valeur des notes
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Livre électronique129 pages59 minutes

La valeur des notes

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À propos de ce livre électronique

En 1961, quinze années se sont écoulées depuis l’adoption de la loi de départementalisation. Pourtant, les attentes placées en elle se sont évanouies, laissant place à une stagnation sociale dans les anciennes colonies françaises. La grève de mars de cette même année, qui enflamme la Martinique, s’achève au Lamentin dans une tragédie sanglante, comme tant d’autres avant elle. Trois jeunes hommes y trouvent la mort, et Georges Gratiant, avocat et compagnon de lutte d’Aimé Césaire, alors maire du Lamentin, s’apprête à marquer les esprits. Son discours, Sur trois tombes, résonnera à travers l’Histoire, un hommage vibrant aux victimes de ce bain de sang.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Francine Narèce, issue d’une famille où la lecture était centrale, consacre son travail universitaire aux contes africains-américains. Sa première publication paraît dans la revue Indigo de l’Université de la Martinique. Sa rencontre avec Élie Pennont lui donne l'occasion d'écrire plusieurs pièces de théâtre dont "La valeur des notes".





LangueFrançais
Date de sortie29 oct. 2024
ISBN9791042246662
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    La valeur des notes - Francine Narece

    De la même autrice

    De l’Olympisme au Handisport, toutes les médailles sont d’or, récit de vie, L’Harmattan, 2014 ;

    Konidja et les Nègres Marrons, contes, L’Harmattan, 2017 ;

    Le mariage de Cousin Bèbert, théâtre, L’Harmattan, 2017 ;

    Au nom du père et du fils et de la fille aussi, témoignages, L’Harmattan, 2017 ;

    Le combat de Léona Bataille, théâtre, L’Harmattan, 2018 ;

    Pour deux francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François, théâtre, L’Harmattan, 2019 ;

    Libres sœurs de Mériba, théâtre, Éditions Nestor, 2019 ;

    Chimamanda, théâtre, L’Harmattan, 2019 ;

    Adanad’après Antigone de Sophocle, théâtre, L’Harmattan, 2020 ;

    Trois fous dans la rue parlent, théâtre, L’Harmattan, 2020 ;

    Invisible Négritude suivi de Division par quatre, théâtre, L’Harmattan, 2020

    Opération coco vide, théâtre, Éditions Nestor, 2021 ;

    Un élève étranger, roman,L’Harmattan, 2022 ;

    La saison des fruits à pain, La sézon fiyapen, L’Harmattan, 2024.

    Au nom de l’ordre et de la force publique, au nom de l’autorité qui nous régente, au nom de la loi et au nom de la France, une poignée d’assassins en armes vient de creuser trois tombes d’un coup dans notre sol lamentinois.

    Georges Gratiant, Sur trois tombes

    À Mathias et Sulivàn

    Préface

    Fallait-il ainsi nommer une rue dans cette petite commune du Diamant pour que le peuple se souvienne de celui qui fut le premier Président du Conseil Général à la création du département de Martinique ?

    Fallait-il ainsi nommer une rue pour que la Ville de Fort-de-France se souvienne de celui qui fut de 1945 à 1956 son premier adjoint au maire ?

    Fallait-il ainsi nommer une avenue et un stade pour que la Ville du Lamentin se souvienne de celui qui fut de 1959 à 1989 maire du Lamentin ?

    Non, non et non.

    Le discours Sur trois tombes à lui seul suffirait pour que la Martinique entière se souvienne du guerrier lumineux, du lion rugissant que fut Georges Gratiant. Chaque écolier de ce pays devrait avoir lu ou entendu, ne serait-ce qu’une fois, le discours Sur trois tombes, mais la chape de plomb imposée par la force coloniale pour masquer les taches de sang qui jalonnent notre histoire a fait son œuvre. Nos héros oubliés, nos morts ignorés, l’ordre règne. L’ordonnance scélérate d’octobre 1960, fraîchement sortie à l’heure du drame du 24 mars 1961 pour briser les reins de ceux qui osaient défier l’ordre établi, a fait son œuvre. Les bouches se sont tues. La peur a fait son œuvre insidieuse et l’oubli a peu à peu fait son lit dans l’anesthésie générale. Il fallait, en ces temps difficiles, s’appeler Guy Dufond, Walter Guitteaud, Georges Mauvois ou Armand Nicolas pour, par conviction, au nom du peuple, au nom de l’intérieur supérieur de la Martinique, accepter de tout sacrifier. Il fallait être vertical, comme Georges Gratiant, pour oser briser la promesse d’une belle carrière et prendre le risque de sombrer dans la précarité et l’opprobre. Rares sont ceux qui, en ces temps difficiles, n’ont pas cédé par crainte de sombrer dans une certaine clandestinité. Eux l’ont fait, d’autres se sont couchés. Ceux-là ne rentreront pas dans l’histoire, comme ceux qui se sont couchés, qui sont tombés sous les balles de la répression coloniale. Ils voulaient vivre debout, ils sont morts debout. Francine Narèce vient, avec cette nouvelle pièce, les réhabiliter. Visionnaire, Georges Gratiant l’avait dit : Vos noms rejoignent glorieusement ceux du François de 1900, ceux du Carbet de 1948… L’écho du sacrifice des vaillants ouvriers du François, qui avait atteint la Russie de Lénine, était étrangement absent de notre mémoire collective. Combattre cet oubli est le challenge de Francine Narèce. Pour 2 francs ou 1900, le massacre des ouvriers du François, elle a posé la première pierre de l’édifice. Le travail entrepris par Marie-Hélène Léotin, Armand Nicolas et Georges Mauvois, et d’autres, pour sauvegarder de l’oubli les pages glorieuses de notre histoire, trouve sous sa plume la continuité qu’il fallait. Zatrap la Chasen-an Oubien Dikos 1951, kout fizi kont an bout pen sort à son tour des frasques de l’oubli, la fusillade de la Chasaing de 1951, autre drame si près de nous et si loin déjà dans la mémoire collective. Les protagonistes, comme ceux des 16 de Basse-Pointe, se sont murés dans le silence, face à ceux qui ne voulaient plus oser, ne voulaient se battre. Georges Gratiant, lui, a été un acteur majeur de la transition postcoloniale. Il a passé toute sa vie à se battre contre les injustices à travers son métier d’avocat, le plus souvent à ses risques et périls. Il a également participé, à travers le Parti Communiste Martiniquais, à toutes les luttes anticolonialistes, à tous les combats pour la dignité martiniquaise. L’intérêt des Martiniquais pour ces combats a suivi la courbe d’influence du dit parti, et sans les pièces de Francine Narèce, qui se souviendrait aujourd’hui de ces luttes héroïques ? La promesse de passer par le statut départemental de la nuit à la lumière n’a jamais

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