1894 en France
Cette page concerne l'année 1894 du calendrier grégorien.
Chronologies
Assassinat du président Carnot. Le Petit Journal, supplément illustré du 2 juillet 1894.
1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 Décennies : 1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 Siècles : XVIIe XVIIIe XIXe XXe XXIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
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Événements
modifier- 4 janvier : le Parlement français ratifie l'alliance franco-russe[1].
- 10 janvier :
- le polytechnicien Marc Sangnier fonde le journal le Sillon[2], et veut « mettre au service de la démocratie française les forces sociales du catholicisme »[3].
- Auguste Vaillant est condamné à mort, puis guillotiné le 5 février[4].
- 12 février :
- prise de Tombouctou par les Français[5].
- attentat de l'anarchiste Émile Henry contre l'Hôtel Terminus ; un mort[4].
- 15 février : l'anarchiste Martial Bourdin est mortellement blessé par la bombe qu'il transportait près de l'Observatoire de Greenwich[6].
- 20 février : deux explosions ont lieu dans des hôtels rue Saint-Jacques et rue du Faubourg-Saint-Martin à Paris, faisant trois blessés et un mort. Ces attentats sont attribués à l'anarchiste belge Amédée Pauwels, dit Rabardy[4].
- 3 mars : Jean Casimir-Perier renoue le dialogue avec l’Église : interpellé sur sa politique religieuse à l’Assemblée, le chef du gouvernement fait savoir que les relations entre l’Église et la République doivent être régies dans un « esprit nouveau »[7].
- 15 mars : attentat de Pauwels contre l'église de la Madeleine ; il saute avec sa bombe[4].
- 20 mars : création du ministère des Colonies[8].
- 4 avril : une bombe explose au restaurant Foyot rue de Tournon à Paris, probablement lancée par Louis Matha[4].
- 27 avril : procès d'Émile Henry condamné à mort et guillotiné le 21 mai[4].
- 29 avril-11 novembre : exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon[9].
- 12 mai : consécration de la Cathédrale Notre-Dame de Grâce de Cambrai (Nord), restaurée et agrandie[10].
- 22 mai : le cabinet Casimir-Perier tombe[7] sur une interpellation du socialiste Millerand et du monarchiste Ramel à propos du refus de donner aux cheminots de l’État le droit de se syndiquer.
- 30 mai : deuxième gouvernement Dupuy ; il prend fin le [11].
- 22 juin : décret de création de la colonie du Dahomey avec Victor Ballot à sa tête[12].
- 24 juin : assassinat du président de la République française Sadi Carnot à Lyon par un anarchiste italien, Sante Geronimo Caserio[13]. Ce meurtre entraîne des mesures de répression contre lesquelles la gauche s’élève (lois scélérates, qui restreignent la liberté de la presse).
- 27 juin : Jean Casimir-Perier est élu président de la République française[13].
- 1er juillet :
- troisième gouvernement Dupuy ; il prend fin le [11].
- funérailles du président Sadi Carnot au Panthéon[14].
- 22 juillet : première compétition automobile sur route Paris-Rouen. Le premier prix est partagé entre Panhard & Levassor et Les fils de Peugeot frères[15].
- 26 juillet : procès de Théodule Meunier, condamné aux travaux forcés à perpétuité[4].
- 28 juillet : vote de la troisième des « lois scélérates » contre les anarchistes. Les groupes anarchistes sont considérés comme criminels et interdits de propagande[16].
- 6 août : procès des Trente ; dix-neuf théoriciens et propagandistes anarchistes et onze voleurs comparaissent devant la cour d'assises de la Seine pour association de malfaiteurs ; trois sont condamnés, Ortiz à quinze ans de travaux forcés, Chiericotti à huit ans, Orsini Bertani à six mois de prison pour port d'arme prohibée, tous les autres sont acquittés[4].
- 14-16 septembre : douzième Congrès national du Parti ouvrier tenu à Nantes[18].
- 17-22 septembre : le congrès de 1a Fédération des syndicats à Nantes adopte le principe de la grève générale[19].
- 20-25 septembre : début de l’affaire Dreyfus, militaire français soupçonné d’espionnage au profit de l’Allemagne[20]. Hubert-Joseph Henry, commandant de la section de la statistique du Grand État-Major, se trouve en possession d’un bordereau non signé, contenant une liste de secrets militaires et adressé à l’attaché militaire allemand en poste à Paris, le lieutenant-colonel Maximilian von Schwartzkoppen[21].
- 6 octobre : les services de renseignement français attribuent au capitaine Alfred Dreyfus la paternité d'un « bordereau » adressé à l'ambassade d'Allemagne. Le 13 octobre l'expert en graphologie Alfred Gobert, sollicité pour analyser ce bordereau et le comparer avec l'écriture de Dreyfus rend des conclusions qui disculpent le capitaine Dreyfus ; Alphonse Bertillon, chef du service d'identité judiciaire, chargé aussi d'un premier examen, formule des conclusions contraires[22].
- 15 octobre : arrestation du capitaine Dreyfus sur ordre du commandant Mercier du Paty de Clam, à la suite d’une expertise en écriture[20].
- 21-22 octobre : révolte anarchiste au bagne des Îles du Salut[23] ; onze déportés sont tués lors de la répression[4].
- 5 novembre : Jules Meline fait adopter une loi garantissant le financement des paysans français par la création de caisses locales de crédit agricole pour drainer et orienter l'épargne vers l'agriculture. Cette loi sera complété par la loi de 1897 autorisant la banque de France à prêter directement aux caisses locales[24].
- 7-9 novembre : création de la Grande Loge de France[25].
- 30 novembre : création par la loi Siegfried - Ribot des habitations à bon marché (HBM)[26].
- 8-9 décembre : naufrage du Ker-Anna à l'île de La Réunion[27].
- 12 décembre, expédition de Madagascar : les troupes françaises du commandant Bienaimé s’emparent de Tamatave[28].
- 19 décembre : ouverture à huis clos du premier procès Dreyfus[20].
- 22 décembre : au vu de nouveaux documents (en fait des faux), Dreyfus est déclaré coupable d’espionnage au profit de l’Allemagne et condamné à la déportation à perpétuité dans une enceinte fortifiée après la découverte de fuites à l’état-major[20]. L’affaire Dreyfus divise profondément le pays entre dreyfusards et antidreyfusards. Ces derniers sont soutenus par une presse antisémite très virulente. Les implications sont très importantes : instabilité politique et affaiblissement de la position de la France en Europe.
- 31 décembre : fin du mandat de Lanessan, gouverneur général de l’Union indochinoise depuis juin 1891[29].
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- Pierre Milza, Les relations internationales de 1871 à 1914, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-24530-6, présentation en ligne)
- Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po : Histoire d'une réussite, Olivier Orban, , 442 p. (ISBN 978-2-259-26077-0, présentation en ligne)
- Gérard Bardy, Charles le Catholique : De Gaulle et l'Eglise, Plon, , 408 p. (ISBN 978-2-259-21731-6, présentation en ligne)
- Mireille Piarotas, Regards populaires sur la violence, Université de Saint Étienne, , 292 p. (ISBN 978-2-86272-180-4, présentation en ligne)
- Samba Lamine Traoré, La saga de la ville historique de Ségou, Éditions L'Harmattan, , 562 p. (ISBN 978-2-296-47879-4, présentation en ligne)
- Geneviève Morel, Terroristes : Les raisons intimes d'un fléau global, Fayard, , 304 p. (ISBN 978-2-213-71097-6, présentation en ligne)
- Jean-Louis Ormières, Politique et religion en France, Éditions Complexe, , 294 p. (ISBN 978-2-87027-927-4, présentation en ligne)
- Aux sources officielles de la colonisation française, par Eugène-Jean Duval
- Lyon 1894 : la Fête s’invite à l’Expo !, Florence Vidal, Mémoire de master "Histoire, histoire de l’art et archéologie", Université Lyon II, septembre 2010
- « Cathédrale métropolitaine et Basilique », sur www.paroissesdecambrai.com
- Vincent Duclert, La république imaginée (1870-1914), Belin, (ISBN 978-2-7011-8900-0, présentation en ligne)
- François Michel et Jacques Serre, La campagne du Dahomey, 1893-1894 : la reddition de Béhanzin : correspondance d'un commissaire des colonies, Harmattan, , 147 p. (ISBN 978-2-7475-1478-1, présentation en ligne)
- Paul Baquiast, La Troisième République 1870-1940, Éditions L'Harmattan, , 210 p. (ISBN 978-2-296-30422-2, présentation en ligne)
- Patrice Duhamel et Jacques Santamaria, L'Elysée : Coulisses et secrets d'un palais, Place des éditeurs, , 288 p. (ISBN 978-2-259-21764-4, présentation en ligne)
- Alain Jemain, Les Peugeot : Vertiges et secrets d'une dynastie, JC Lattès (ISBN 978-2-7062-7010-9, présentation en ligne)
- Thierry Vareilles, Histoire d'attentats politiques : De l'an 44 avant Jésus-Christ à nos jours : Anarchisme, assassinats, attentats, complots, magnicides, régicides, terrorisme et tyrannicides, Éditions L'Harmattan, , 234 p. (ISBN 978-2-296-42217-9, présentation en ligne)
- Jean-Pax Méfret, 12 Assassinats qui ont changé l'Histoire, Éditions Flammarion, , 403 p. (ISBN 978-2-7564-0969-6, présentation en ligne)
- Charles Bonnier, Gilles Candar et Madeleine Rebérioux, Les Souvenirs de Charles Bonnier : Un intellectuel socialiste européen à la belle époque, Presses universitaires du Septentrion, , 279 p. (ISBN 978-2-85939-634-3, présentation en ligne)
- René Mouriaux, L'année sociale, Éditions de l'Atelier, , 239 p. (ISBN 978-2-7082-3421-5, présentation en ligne)
- Philippe Valode, L'histoire de France en 2 000 dates, Acropole, (ISBN 978-2-7357-0361-6, présentation en ligne)
- Vincent Duclert et Perrine Simon-Nahum, L'affaire Dreyfus : Les événements fondateurs, Armand Colin, , 344 p. (ISBN 978-2-200-24669-3, présentation en ligne)
- Émile Zola, L'Affaire Dreyfus : "J'accuse !" et autres textes, Le Livre de Poche, (ISBN 978-2-253-16819-5, présentation en ligne)
- Michel Pierre, Le temps des bagnes 1748 - 1953, Tallandier, , 528 p. (ISBN 979-10-210-0509-9, présentation en ligne)
- Paul Delsalle, La recherche historique en archives : XIXe et XXe siècles : de 1789 à nos jours, Éditions OPHRYS, , 312 p. (ISBN 978-2-7080-0815-1, présentation en ligne)
- Alain Graesel, La Grande Loge de France, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 3791), , 128 p. (ISBN 978-2-13-063319-8, présentation en ligne)
- Marie-Jeanne Dumont, Le Logement social à Paris 1850-1930 : les habitations à bon marché, Éditions Mardaga, , 192 p. (ISBN 978-2-87009-349-8, présentation en ligne)
- Le patrimoine des communes de La Réunion, (présentation en ligne)
- Marie-Pierre Ballarin et Françoise Raison-Jourde, Les reliques royales à Madagascar : source de légitimation et enjeu de pouvoir, XVIIIe – XXe siècles, Karthala Éditions, , 470 p. (ISBN 978-2-84586-065-0, présentation en ligne)
- Claude Gendre, La franc-maçonnerie, mère du colonialisme : le cas du Vietnam, Paris, L'Harmattan, , 161 p. (ISBN 978-2-296-56500-5, présentation en ligne)