Aldébaran

étoile la plus brillante de la constellation du Taureau

Alpha Tauri

Aldébaran
α Tauri
Description de cette image, également commentée ci-après
Image d'Aldébaran (ESA, NASA et STScI).
Données d'observation
(époque J2000.0 – équinoxe 2000)
Ascension droite 04h 35m 55,239s[1]
Déclinaison +16° 30′ 33,49″[1]
Constellation Taureau[2]
Magnitude apparente +0,87 (0,75-0,95)[3]

Localisation dans la constellation : Taureau

(Voir situation dans la constellation : Taureau)
Caractéristiques
Type spectral K5 III[1],[4]
Indice U-B 1,90
Indice B-V 1,54
Variabilité Pulsante (Lb)
Astrométrie
Vitesse radiale 54,26 ± 0,03 km/s[1],[5]
Mouvement propre μα = 63,45 ± 0,84 mas/a[1]
μδ = −188,94 ± 0,65 mas/a[1]
Parallaxe 48,94 ± 0,77 mas[1]
Distance 66,6 ± 1,2 al
(20,43 ± 0,32 pc)
Magnitude absolue −0,65 ± 0,041[3]
Caractéristiques physiques
Masse 1,13 ± 0,11 M[6],[3]
Rayon 45,1 ± 0,1 R[6],[3]
Gravité de surface (log g) 1,2 ± 0,1[3]
Luminosité 518 L[7]
Température 3 910 K[7]
Métallicité [Fe/H] = −0,27 ± 0,05[6],[3]
Âge 6,6 ± 2,4 × 109 a[6],[3]
Système planétaire
Planètes Aldébaran b

Désignations

α Tau, 87 Tau, HR 1457, HD 29139, BD+16°629, GJ 171.1, GJ 9159, SAO 94027, ADS 3321A, CCDM J04359 +1631A, FK5 168, HIP 21421

Alpha Tauri (α Tauri/α Tau) selon la désignation de Bayer, est une étoile géante orangée, et l'étoile la plus brillante de la constellation zodiacale du Taureau[8]. Située à environ 66 années-lumière du Soleil, elle est la 13e étoile la plus brillante du ciel nocturne. Sa magnitude absolue est de −0,65 et sa magnitude apparente moyenne de +0,87.

Visuellement, Aldébaran semble le membre le plus brillant d'un groupe d'étoiles assez étalé : les Hyades, amas d'étoiles le plus proche de la Terre. Mais elle se situe, en fait, à mi-chemin entre notre planète et les Hyades. Elle en est donc indépendante.

Aldébaran est l'étoile principale de BU 550[9], une étoile binaire dont la composante secondaire est Alpha Tauri B (α Tauri B / α Tau B)[10]. D'autre part, Aldébaran possède une planète extrasolaire (exoplanète) confirmée[11] Aldébaran b[6] avec laquelle elle forme, donc, un système planétaire.

Nomenclature et histoire

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Du ciel des Arabes aux catalogues internationaux

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Aldebaran (en français Aldébaran) est le nom approuvé pour α Tau par l’Union astronomique internationale (UAI)[12]. C’est l’arabe الدبران al-Dabarān, qui existe déjà dans la poésie préislamique et s’applique, dans le ciel arabe traditionnel, la IVe des manāzil al-qamar, ou « stations de la lune ». Son nom signifie littéralement « la Suivante », c'est-à-dire « Celle qui suit » ou « se lève après » al-Ṯurayyā (arabe: الثريا), qui correspond aux Pléiades du ciel des Grecs[13],[14]. Il est introduit dès l’an mil avec les textes latins sur l’astrolabe : on peut en effet lire Aldabaran dans la liste qui figure sous le dessin de l’araignée de l’astrolabe de Ḫalaf b. al-Muᶜāḏ (début du XIe s.)[15]. Parcourant le Moyen Âge, il consolide sa forme actuelle, soit Aldebaran, dans l'Uranometria de Johann Bayer (1603)[16]. Ce nom désormais classique est relevé Richard Allen (1899)[17], et passe dans les catalogues[18], où le sanctionne l’UAI.

 
La figure développée de الثور al-Ṯurayyā dans le ciel arabe (Dessin de Roland Laffitte, 1998)
 
La figure de الثور al-Ṯawr, « le Taureau », dans une édition du traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī du XVe s.


Atin ou Atin El taur est une autre nom pour α Tau, mais bien plus rare qu’Aldebaran. C’est l’arabe عين الثور ᶜAyn al-Ṯawr, nom donné à cette étoile dans le cadre du ciel gréco-arabe, c’est-à-dire la formatage du ciel adopté par les astronomes arabes au IXe siècle[19]. On le trouve notamment chez signale ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī[20],[21]. Introduit au XIIIe et immédiatement traduit sous les formes Oculus Tauri ou Cor Tauri dans les Secondes Tables tolédanes, puis en français Œil du bœuf chez Hagin le Juif (1270)[18], il n’est pas repris dans l'Uranometria de Johann Bayer (1603), mais est relevé par Richard Allen (1899)[22].

En Chine

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Dans le ciel des Chinois, α Tau est 畢宿五, soit l’étoile n° 5 () de l’astérisme (宿=xiù), pinyin: , « le Filet »[23].

Description

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Aldébaran est une étoile (classe de luminosité III) orange (classe spectrale K5) de magnitude 0,86, ce qui signifie qu'elle est orangée, grande et qu'elle a quitté la séquence principale après avoir utilisé tout son hydrogène. Maintenant, elle brûle essentiellement de l'hélium et s'est étendue en atteignant un diamètre approximatif de 6,1 × 107 km, soit environ 45 fois celui du Soleil. Elle a une compagne, une naine rouge de type M2, difficile à voir car de faible magnitude (13).

 
Comparaison de la taille d'Aldébaran et de celle du Soleil.

Du fait de son grand diamètre, la température de surface de l'étoile est faible (3 910 K). Elle nous est distante de 65 années-lumière environ. Le satellite Hipparcos l'a située à une distance de 20,0 pc (65,1 al) et sa luminosité est 518 fois plus grande que celle du Soleil. Lorsqu'on tient compte de sa magnitude et de sa distance, elle est la treizième étoile la plus brillante dans le ciel. C'est une étoile faiblement variable de type pulsante ; sa magnitude varie d'environ 0,2 unité.

Aldébaran est une des étoiles les plus faciles à situer dans le ciel, partiellement à cause de sa luminosité et partiellement à cause de sa relative proximité avec l'un des astérismes les mieux connus : l'amas des Pléiades.

Aldébaran est la première étoile brillante que l'on trouve en suivant les trois étoiles de la ceinture d'Orion (de gauche à droite dans l'hémisphère nord et de droite à gauche dans l'hémisphère sud).

Système planétaire

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Aldébaran est l'objet primaire d'un système planétaire dont le seul objet secondaire connu à ce jour () est Aldébaran b.

Aldébaran b

Aldébaran b a été détectée en 1998 par Artie P. Hatzes et William D. Cochran[24] comme une grosse planète ou une petite naine brune avec une masse minimum de 6 fois celle de Jupiter et orbitant à une distance de 1,35 ua[25].

Son existence et sa nature planétaire ont été confirmées par la NASA le [26].

Aldébaran b tourne autour d'Aldébaran en 628,96 ± 0,90 jours terrestres sur une orbite elliptique de demi-grand axe de 1,46 ± 0,27 unité astronomique et d'excentricité 0,10 ± 0,05[25].

Avec une masse minimale de 6,47 ± 0,53 masses joviennes, Aldébaran b serait une planète géante gazeuse[25].

Exploration spatiale

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Aldébaran est l'étoile vers laquelle se dirige la sonde spatiale américaine Pioneer 10[27].

Aldébaran dans la culture

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Le nom Aldébaran apparaît dans d'autres œuvres que celles indiquées ci-dessous, ainsi que dans divers autres contextes, mais sans rapport direct avec l'étoile : voir Aldébaran (homonymie).

Littérature

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  • Gérard de Nerval dans Sylvie, texte central des Filles du feu, parle d'Aldébaran comme d'un « astre trompeur » (« Tour à tour bleue et rose comme l'astre trompeur d'Aldébaran »)[28].
  • Dans le mythe de Cthulhu tiré des œuvres d'Howard Phillips Lovecraft, en particulier dans certaines nouvelles d'August Derleth et leurs adaptations en jeu de rôle, Aldébaran est l'étoile où vit le Grand Ancien Hastur, le Roi en Jaune, dans sa « ville » de Carcosa, dans le lac Hali.
  • Dans la série de bandes dessinées Les Mondes d'Aldébaran et plus particulièrement le Cycle d'Aldébaran, l'étoile Aldébaran possède un système de planète recelant la vie.
  • Dans le roman de science-fiction La Guerre éternelle (1974) de Joe Haldeman, la race extraterrestre hostile aux humains, les Taurans sont rencontrés pour la première fois près d'Aldébaran. Le nom tauran viennent d'ailleurs du nom de la constellation du Taureau, aldbéranien étant trop compliqué à prononcer.
  • Dans l’univers du manga Saint Seiya, Aldebaran est le chevalier d’or du Taureau sous le commandement d’Athéna, il fait partie des douze chevaliers d’or représentant chacun leur propre signe astrologique.
  • Dans le manga Black Bullet, Aldébaran est le nom du principal ennemi de l'humanité, il dirige les Gastrea.
  • Dans le roman Ben-Hur, Aldébaran est le nom d'un des chevaux de course du héros Judah Ben-Hur[29].

Musique

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Télévision et Cinéma

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  • Dans l'univers de Star Trek, l'étoile Aldébaran possède un système de trois planètes.
  • Dans la série animée franco-japonaise Valérian et Laureline, la confédération d'Aldébaran fait référence à l'étoile.
  • Dans le film Ben-Hur, le nom d'un des chevaux de course du héros Judah Ben-Hur
  • Dans le dessin animé Les Maîtres du temps - de René Laloux, c'est la destination du vaisseau à l'origine, voyage payé par le Prince Maton mais le voyage est détourné vers Perdide

Notes et références

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  1. a b c d e f et g (en) alf Tau sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le 1er janvier 2016).
  2. (en) Résultats pour « Aldebaran » [html] sur l'application Compute constellation name from position de VizieR (consulté le 1er janvier 2016).
  3. a b c d e f et g (en) A. P. Hatzes et al., « Long-lived, long-period radial velocity variations in Aldebaran: A planetary companion and stellar activity », Astronomy and Astrophysics, vol. 580,‎ , id. A31, 10 p. (DOI 10.1051/0004-6361/201425519, Bibcode 2015A&A...580A..31H, arXiv 1505.03454).
    Les coauteurs de l'article sont, outre A. P. Hatzes : W. D. Cochran, M. Endl, E. W. Guenther, P. MacQueen, M. Hartmann, M. Zechmeister, I. Han, B.-C. Lee, G. A. H. Walker, S. Yang, A. M. Larson, K.-M. Kim, D. E. Mkrtichian, M. Doellinger, A. E. Simon et L. Girardi.
  4. (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) project: Spectroscopy of stars earlier than M0 within 40 pc – The southern sample », The Astronomical Journal, vol. 132, no 1,‎ , p. 161-170 (DOI 10.1086/504637, Bibcode 2006AJ....132..161G, arXiv astro-ph/0603770, résumé, lire en ligne [PDF], consulté le ).
    Les coauteurs de l'article sont, outre R. O. Gray : C. J. Corbally, R. F. Garrison, M. T. McFadden, E. J. Bubar, C. E. McGahee, A. A. O'Donoghue et E. R. Knox.
    L'article a été reçu par la revue The Astronomical Journal le et accepté par son comité de lecture le suivant.
  5. (en) Benoît Famaey et al., « Local kinematics of K and M giants from CORAVEL/Hipparcos/Tycho-2 data. Revisiting the concept of superclusters », Astronomy and Astrophysics, vol. 430,‎ , p. 165-186 (DOI 10.1051/0004-6361:20041272, Bibcode 2005A&A...430..165F, arXiv astro-ph/0409579, résumé).
    Les coauteurs de l'article sont, outre Benoît Famaey : A. Jorissen, X. Luri, Michel Mayor, Stéphane Udry, Herwig Dejonghe et C. Turon.
    L'article a été reçu par la revue Astronomy and Astrophysics le et accepté par son comité de lecture le suivant.
  6. a b c d et e (en) Aldebaran b sur L'Encyclopédie des planètes extrasolaires de l'Observatoire de Paris. (consulté le 1er janvier 2016).
  7. a et b L Piau, P Kervella, S Dib et P Hauschildt, « Surface convection and red-giant radius measurements », Astronomy and Astrophysics, vol. 526,‎ , A100 (DOI 10.1051/0004-6361/201014442, Bibcode 2011A&A...526A.100P, arXiv 1010.3649)
  8. « Taureau », sur larousse.fr/encyclopedie (Encyclopédie Larousse en ligne), Larousse (consulté le ).
  9. (en) ** BU 550 sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le 23 décembre 2015).
  10. (en) * alf Tau B sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le 23 décembre 2015).
  11. (en) alf Tau b sur la base de données NASA Exoplanet Archive du NASA Exoplanet Science Institute (consulté le 2 janvier 2016).
  12. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  13. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 109-110.
  14. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 208.
  15. Waztalkora, sive tractatus de utilitatibus astrolabii, ms. BnF latin 7412, f. 19v.
  16. Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 23r.
  17. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 97. »
  18. a et b Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 181.
  19. Roland Laffitte, « Étymologie des noms arabes d'étoiles, sur le site de la Selefa (Société d’Études Lexicographiques et Étymologiques Françaises & Arabes, 31 déc. 2002, p. 7. »
  20. (ar) ᶜAbd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar al-Ṣūfī, «  Kitāb Ṣuwar al-kawākib al-ṯābita, 960, ms. arabe 5036 : Copie anonyme et non datée réalisée pour Zāhir al-Dīn Ulūġ Beg Kūrakan, petit-fils de Tamerlan, probablement à Samarqand, ca., 1430-1449, fol. 111v. »
  21. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 131 (fr.).
  22. (en) Richard Hinkley Allen, « Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 384. »
  23. (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, p. 70, 74 et 111.
  24. (en) Artie P. Hatzes et William D. Cochran, « On the nature of the radial velocity variability of Aldebaran: a search for spectral line bisector variations », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 293, no 4,‎ , p. 469-478 (DOI 10.1046/j.1365-8711.1998.01186.x, Bibcode 1998MNRAS.293..469H, arXiv astro-ph/9712312).
  25. a b et c (en) Aldébaran b sur L'Encyclopédie des planètes extrasolaires de l'Observatoire de Paris.
  26. (en) « 2015 Exoplanet Archive News » [html], sur exoplanetarchive.ipac.caltech.edu, NASA Exoplanet Archive, mise à jour du (consulté le ).
  27. Véronique Ansan, « Pioneer-10 », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  28. Nerval, Les filles du feu. Les chimères, édition Flammarion, p. 138.
  29. Lewis Wallace, Ben-Hur, (lire en ligne).

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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