Denis Baupin
Denis Baupin, né le à Cherbourg, est un homme politique français.
Denis Baupin | |
Denis Baupin en 2007. | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (5 ans) |
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Élection | 17 juin 2012 |
Circonscription | 10e de Paris |
Législature | XIVe (Cinquième République) |
Groupe politique | ÉCOLO (2012-2016) NI (2016-2017) |
Prédécesseur | Serge Blisko Yves Cochet |
Successeur | Anne-Christine Lang |
Troisième vice-président de l'Assemblée nationale | |
– (3 ans, 10 mois et 12 jours) |
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Élection | |
Président | Claude Bartolone |
Législature | XIVe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Marc Le Fur |
Successeur | François de Rugy |
Adjoint au maire de Paris | |
– (11 ans, 3 mois et 14 jours) |
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Élection | 16 mars 2001 |
Réélection | 16 mars 2008 |
Biographie | |
Nom de naissance | Denis Victor Henri Baupin |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Cherbourg, France |
Nationalité | Française |
Parti politique | Les Verts (1989-2010) EÉLV (2010-2016) |
Conjoint | Mireille Ferri Emmanuelle Cosse |
Profession | Ingénieur |
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Membre des Verts puis Europe Écologie Les Verts de 1989 à 2016, il est adjoint au maire de Paris, Bertrand Delanoë, chargé entre 2001 et 2012, des Transports puis du Développement durable, et député de la 10e circonscription de Paris de 2012 à 2017.
Il démissionne de la vice-présidence de l'Assemblée nationale en mai 2016, tout en conservant son mandat de député, après sa mise en cause pour des agressions sexuelles qu'il aurait commis contre huit élues et collaboratrices de son parti. L'enquête pour agression sexuelle sur quatre femmes est classée sans suite pour prescription. Il est condamné pour procédure abusive le pour sa plainte en dénonciation calomnieuse contre ses accusatrices.
Biographie
modifierJeunesse
modifierDenis Baupin est né à Cherbourg dans une famille de la petite bourgeoisie normande. Son père, Charles Baupin, est expert-comptable et commissaire aux comptes[1]. Début des années 1980, il épouse les thèses antimilitaristes et fait son service national comme objecteur de conscience[2].
En 1984, il sort ingénieur de l'École centrale Paris[3] et trois ans plus tard, il dirige jusqu'en 1990 l'association de solidarité internationale Terre des Hommes[4].
Carrière politique
modifierAdhérent des Verts depuis 1989[5], conseiller du Groupe Vert au Parlement européen pour les questions sur le tiers-monde puis conseiller politique de Dominique Voynet au ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire de 1997 à 1998. Il est conseiller du 20e arrondissement depuis 1995[4].
Il fonde Agir pour l'environnement[6] en 1997 et Écolosphère.net[7] en 2009.
Il est l'un des quatre porte-parole des Verts de 1998 à 2002[8].
Il incarne entre 2001 et 2008, comme adjoint au maire de Paris, chargé des transports, de la circulation, du stationnement et de la voirie, la politique visant à réduire la place des voitures dans l'espace public au profit des transports alternatifs (protection des couloirs de bus, tramway des Maréchaux, Vélib', Noctiliens, quartiers verts, extension aux jours fériés de la fermeture dominicale des voies sur berge, Paris Plages). Ses opposants le surnomment souvent « le Khmer vert »[9]. Airparif constate une baisse des émissions d'oxydes d'azote de 32 % entre 2002 et 2007, dont une partie provient de l'amélioration du parc automobile, les évolutions de circulation dans Paris intra muros y contribuant pour 20 %. De même les émissions de gaz à effet de serre dues aux déplacements sont réduites de 9 % sur la capitale dans la même période[10].
De 2004 à 2008, il préside le Club des villes cyclables[11], devenu ensuite Club des villes et territoires cyclables.
Il conduit les listes autonomes des Verts lors des élections municipales de 2008 à Paris. Avec la réélection de Bertrand Delanoë en mars 2008, il reste adjoint au maire de Paris et devient chargé du développement durable, de l'environnement et du plan climat[12]. Il met en œuvre le plan climat de la ville de Paris[13] qui vise à réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre de la ville à l’horizon de 2020, notamment par la poursuite de la politique de transports, l’isolation thermique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, etc. Il a représenté Paris à la conférence de Copenhague de 2009 sur le climat.
Il est membre du collège exécutif des Verts depuis décembre 2008 chargé de la lutte contre le dérèglement climatique, du suivi et des suites de la conférence de Copenhague. Il est membre de l'exécutif d'Europe Écologie Les Verts, chargé du projet 2012[réf. nécessaire].
De 2009 à avril 2013, il est vice-président et trésorier du réseau Énergie-Cités qui regroupe plus de 1 000 villes européennes[14].
Il représente le département de Paris au conseil d'administration de l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR), dont il est trésorier[15].
Il préside l'Agence parisienne du climat[16] de sa création en 2011 à 2012. Cette agence est une association multi-partenariale qui a vocation à accompagner la mise en œuvre du plan climat de Paris. Cette structure inédite, prévue dans le plan climat de Paris adopté à l’unanimité en octobre 2007, a pour objet de porter la dynamique du plan climat sur le territoire de Paris auprès des usagers et des acteurs du territoire, d’accompagner le changement des comportements, d’aider à l’engagement concret dans la lutte contre le changement climatique.
Lors des élections législatives de 2012 à Paris, il est candidat EELV-PS dans la 10e circonscription de Paris et est élu au 2e tour avec 64,73 % des votes. Il est par la suite élu vice-président de l'Assemblée nationale et démissionne de ses fonctions de maire-adjoint de Paris le 5 juillet 2012 pour éviter le cumul des mandats[17].
Soutenant la politique de François Hollande, il incarne la ligne réformiste et pro-gouvernementale au sein du parti écologiste[18]. Le 18 avril 2016, il annonce qu'il quitte Europe Écologie Les Verts, invoquant des désaccords avec les choix stratégiques du parti[19]. En décembre 2016, il annonce ne pas se représenter aux élections législatives de 2017[20].
En 2020, Denis Baupin se reconvertit en lobbyiste sur les sujets liés à la transition écologique dans la société MTEV Consulting détenue par son épouse, Emmanuelle Cosse[21].
En juin 2023, il est désigné grand électeur pour les élections sénatoriales par le groupe Paris en commun (PS) au conseil municipal de Paris. Face aux critiques soulevées par cette nomination, il se retire de cette liste[22].
Vie privée
modifierDenis Baupin a été le compagnon de Mireille Ferri, ancienne vice-présidente du conseil régional d'Île-de-France[23]. Il est le père d'un garçon, né en [24] de son union avec Pauline Véron, adjointe à la maire de Paris. Il a aussi deux enfants d'Emmanuelle Cosse (des jumeaux nés en 2013), avec laquelle il s'est marié le [25].
Il se définit comme « libertin incompris »[26] et reconnaît avoir « longtemps été dans le registre de la séduction et dans une forme de libertinage correspondant à la culture des écologistes »[27].
Accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles
modifierLe , France Inter[28] et Mediapart[29] publient les témoignages de huit élues et collaboratrices d'Europe Écologie Les Verts affirmant avoir été victimes, de 1998 à 2014, de harcèlement sexuel, voire d'agression sexuelle, par Denis Baupin. Quatre personnes sont citées : la députée Isabelle Attard, la porte-parole du parti Sandrine Rousseau[30], l'adjointe chargée de la jeunesse à la mairie du Mans, Elen Debost et la conseillère régionale d’Île-de-France Annie Lahmer[29]. C'est une photo de Denis Baupin qui participe en mars à une campagne contre les violences faites aux femmes qui fait sortir au total 14 femmes du silence[31].
Denis Baupin conteste ces accusations, mais démissionne le jour même de la vice-présidence de l'Assemblée nationale[32] et se met « en retrait » du groupe écologiste[33], tout en restant député. Le , le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire à l’encontre du député écologiste pour agression sexuelle et harcèlement et confie l'enquête à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP)[34]. Le , Denis Baupin demande à Mediapart de supprimer l'article ayant révélé l'affaire, mais le site refuse en dénonçant une sommation attentatoire au droit de la presse[35]. De nouveaux témoignages contre Denis Baupin sont publiés fin [36]. En juin, Isabelle Attard, Elen Debost et Sandrine Rousseau déposent plainte[37], ainsi que Véronique Haché, ancienne conseillère de Bertrand Delanoë[38]. Le , l'affaire est classée sans suite, pour prescription, même si les accusations ont pu être « corroborées »[39] et certains faits étaient « susceptibles d'être qualifiés pénalement »[40]. Denis Baupin se dit satisfait de cette décision, mais regrette cette prescription, qui selon son avocat Emmanuel Pierrat « constitue une entrave au rétablissement de la vérité »[40],[41].
Dans la foulée, il porte plainte contre les journalistes Lenaïg Bredoux et Cyril Graziani, et les directeurs de rédaction Edwy Plenel et Mathieu Gallet, pour diffamation publique, et contre ses accusatrices et leurs témoins pour complicité de diffamation publique, ainsi que contre EELV pour diffamation publique[42],[26]. Le procès contre ses accusatrices s'ouvre le [43] et devient à charge contre Baupin à mesure des témoignages d'agressions[44]. Sa femme Emmanuelle Cosse et Dominique Voynet y témoignent en sa faveur[45], alors que Cécile Duflot y témoigne d'une agression de sa part qu'elle aurait subie en 2008[46].
Denis Baupin est condamné le à verser des dommages et intérêts, pour un montant total de 7 500 euros, à tous les prévenus qui en avaient fait la demande, journalistes compris, pour « abus de constitution de partie civile »[47],[48].
Il retire sa plainte en diffamation contre EELV le [49].
Publications
modifier- Tout voiture, no future, Paris, éditions de l'Archipel, , 304 p. (ISBN 978-2-84187-920-5)
- La planète brûle, où sont les politiques ?, Paris, éditions Hoëbeke, , 337 p. (ISBN 978-2-84230-409-6)
- La Révolution énergétique, une chance pour sortir de la crise, Paris, éditions Les Petits matins, 2013, 157 p. (ISBN 9782363830845)
Notes et références
modifier- « KPMG Fiduciaire de France Directoire », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- Cécile Bouanchaud, « Denis Baupin, bosseur fou « sans charisme » », sur lemonde.fr, .
- « Tout Voiture No Future », sur denisbaupin.fr, (consulté le ).
- Alain Auffray, « Auto-stop », Libération, 13 février 2006.
- « L'homme qui a déclaré la guerre aux voitures », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- Denis Baupin fait partie du comité de parrainage d'« Agir pour l'Environnement ».
- Le comité de rédaction d’ecolosphere.net est composé de : Denis Baupin, David Berly, Jean-Paul Besset, Marie-Christine Blandin, Frédéric Brun, Pascal Canfin, Yves Cochet, Philippe Colomb, Emmanuelle Cosse, Ben Cramer, Christophe Derenne, Mireille Ferri, Hélène Gassin, Christine Jean, Stephen Kerckhove, Benoit Lechat, Sébastien Meric, Hervé Morel, Véronique Michaud, Caroline Quazzo, Pierre Serne, Claude-Marie Vadrot « Ecolosphère.net ».
- À la suite du congrès d'octobre 2008, Denis Baupin devient porte parole des verts avec Marie Anne Isler Béguin, Stéphane Pocrain, Martine Billard. Site Web : « france-politique.fr ».
- « Denis Baupin, le Monsieur embouteillage de Paris » par Sylvia Zappi, Le Monde, .
- [PDF] L'évolution de la qualité de l'air à proximité des rues parisiennes entre 2002 et 2007, Airparif, janvier 2007.
- « Denis Baupin, président du Club des villes cyclables, adjoint au maire de Paris, a été élu président du Comité de promotion du vélo le 14 juin 2006 à l'occasion du Salon européen de la mobilité » « actu-environnement.com »
- M. Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, chargé du développement durable, de l'environnement et du plan climat, sur « Paris.fr ».
- Avec le plan climat adopté par le Conseil de Paris le 1er octobre 2007, la ville de Paris dispose d’un vaste plan d’actions dans de multiples domaines : déplacements, habitat, urbanisme, gestion des ressources et des déchets, alimentation… Sur paris.fr : « Plan climat de Paris ».
- Energy Cities est l'association européenne des autorités locales qui inventent leur futur énergétique. De 2009 à 2011, Energy Cities est sous la présidence de la ville de Heidelberg (Allemagne) avec un conseil d'administration de 11 villes européennes. « Le conseil d'administration sur www.energy-cities.eu ».
- Conseil d'administration de l'APUR
- « Le conseil d'administration de l'Agence parisienne du climat ».
- « Denis Baupin quitte sa fonction de maire adjoint de Paris », sur EELVParis13.fr.
- Denis Baupin, le «khmer vert» devenu pro-Hollande, lefigaro.fr, 9 mai 2016.
- « Denis Baupin quitte Europe Ecologie-Les Verts », sur lemonde.fr, .
- Geoffroy Clavel, « Denis Baupin ne sera pas candidat aux législatives » sur Le Huffington Post, 8 décembre 2016.
- « Denis Baupin devient lobbyiste dans la société de son épouse, Emmanuelle Cosse », sur La Lettre A, (consulté le )
- Céline Carez à 21h45, « Sénatoriales à Paris : le come-back raté de Denis Baupin, mis au ban pour une affaire d’agressions sexuelles », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Sylvia Zappi, « Denis Baupin, Monsieur embouteillages », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Denis Baupin, le passé ressurgit », sur parismatch.com (consulté le ).
- « Paris : Anne Hidalgo a marié Emmanuelle Cosse et Denis Baupin », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- BFMTV, « Denis Baupin va déposer plainte contre ses accusatrices et EELV », BFMTV (consulté le ).
- « Baupin : « Il a pu y avoir des situations de libertinage incompris » », sur nouvelobs.com, .
- Cyril Graziani et Valeria Emanuele, « Des femmes dénoncent des faits de harcèlement et d'agression sexuelle de la part du vice président écologiste de l'Assemblée », France Inter, (consulté le ).
- Lénaïg Bredoux, « Des femmes dénoncent les harcèlements et agressions sexuels du député Denis Baupin », sur Mediapart, (ISSN 2100-0735, consulté le ).
- Jérémy Felkowski, « Sandrine Rousseau : « Je n’ai jamais pu vivre dans le silence » », sur Le Zéphyr, (consulté le ).
- « Les 14 victimes présumées de Denis Baupin posent à visage découvert », L'Express, 20 février 2017.
- « Baupin « conteste » mais démissionne de la vice-présidence de l'Assemblée », Sud Ouest, 9 mai 2016.
- « Accusé d’agressions sexuelles, Denis Baupin renonce à la vice-présidence de l’Assemblée nationale », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- AFP, « Une enquête ouverte sur Denis Baupin », Paris Match, 10 mai 2016.
- « Denis Baupin demande à Mediapart de se censurer », sur blogs.mediapart.fr, .
- « Harcèlement sexuel : cinq nouveaux témoignages accablent Baupin », sur lefigaro.fr, .
- « Trois femmes ont déposé plainte contre Denis Baupin », sur mediapart.fr, .
- « Affaire Baupin : une quatrième plainte déposée en juin pour tentative d’agression sexuelle », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Affaire Baupin : l'enquête pour agression sexuelle classée sans suite « pour prescription » », lexpress.fr, 6 mars 2017.
- « Affaire Baupin : l'enquête est classée sans suite « pour prescription » », lefigaro.fr, 6 mars 2017.
- « Anne Hidalgo sur Denis Baupin : « À chaque fois qu'il y a harcèlement, il faut condamner » », sur europe1.fr, (consulté le ).
- Étienne Baldit, « Sandrine Rousseau (EELV), victime présumée de Denis Baupin, l'attaque pour « dénonciation calomnieuse » », europe1.fr, 24 septembre 2017.
- « Accusations de violences sexuelles : l'ex-député Denis Baupin poursuit 8 femmes, France Inter et Mediapart pour diffamation », LCI (consulté le ).
- « Denis Baupin accablé par des journalistes et plusieurs accusatrices qu’il poursuit en diffamation », bfmtv.com, 6 février 2019.
- « Affaire Baupin : le procès des mœurs écolos », Le Point, 8 février 2019.
- « Affaire Baupin : Cécile Duflot raconte une « agression » et fait part de ses regrets », Le Monde, .
- « Affaire Baupin : relaxe pour les journalistes et les femmes qui accusaient l’ancien député », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Accusé de harcèlement sexuel, Denis Baupin perd son procès en diffamation contre des médias et ses accusatrices », Le Monde, (consulté le ).
- Tewfik Bouzenoune, « La 17e chambre presse du TGI de Paris vient de constater le désistement de Denis Baupin dans une action en diffamation engagée contre David Cormand, en qualité de secrétaire national d’EELV, pour avoir soutenu par communiqué les femmes et élues ayant témoigné dans les médias », sur @TewfikBouzenoun, (consulté le ).
Voir aussi
modifierLiens externes
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