Jean Pierre André Amar
Jean-Pierre-André Amar, né le 11 mai 1755 à Grenoble[1], mort le 21 décembre 1816 dans l'ancien 11e arrondissement de Paris[2], est un homme politique de la Révolution française.
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Député de la Convention nationale Isère | |
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Le farouche Amar |
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Biographie
modifierOrigines familiales et parcours pré-révolutionnaire
modifierJean-Pierre-André Amar est issu d'une famille bourgeoise anoblie du Dauphiné. Son grand-père Antoine Amar, originaire du Champsaur, est directeur de la Monnaie de Grenoble sise Rue des Vieux-Jésuites, actuelle Rue Jean-Jacques Rousseau. Son père Jean Amar est avocat au Parlement de Paris. Son frère Antoine Amar est propriétaire à Barraux. Jean-Pierre-André Amar effectue ses études au collège Royal-Dauphin de Grenoble puis à l'Université d'Orange. Il devient avocat au Parlement de Grenoble et reprend la charge de trésorier de France.
Mandat à la Convention
modifierLa monarchie constitutionnelle, mise en place en application de la constitution du 3 septembre 1791, prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré avec sa famille à la tour du Temple.
En septembre 1792, Jean-Pierre-André Amar est élu député du département de l'Isère, le cinquième sur neuf, à la Convention nationale[3].
En octobre 1792, Amar est élu membre suppléant du Comité des secours publics[4]. En juin 1793, il est élu membre du Comité de Sûreté générale[5], où il siège jusqu'en vendémiaire an III (octobre 1794)[6]. En août 1793, il est élu secrétaire, aux côtés de Joseph Fayau et de Léonard Bourdon, sous la présidence de Marie-Jean Hérault de Séchelles[7]. En germinal an II (avril 1794), il est élu président de la Convention nationale et ses secrétaires sont Jacques Monnot et Albert Ruelle[8].
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[9]. En avril 1793, il est absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[10]. En mai, il est vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[11].
Le 9 mars 1793, Amar, aux côtés de Jean-Marie-François Merlino, est envoyé en mission dans les départements de l'Ain et de l'Isère afin d'accélérer la levée en masse décrétée en février[12]. Au terme de leur mission, cinq cents personnes sont mises en état d'arrestation[13].
Au nom du Comité de Sûreté générale, Amar émet un nombre important de rapports et de dénonciations.
Fin juin 1793, il demande et obtient le décret d'arrestation contre Claude Masuyer, député de Saône-et-Loire, pour avoir aidé à l'évasion de Jérôme Pétion[14]. Fin juillet, il dénonce et obtient l'arrestation de Jean Duprat et d'Agricol Minvielle, députés des Bouches-du-Rhône, et de Jacques-Nicolas Vallée, député de l'Eure-et-Loir, accusés de complicité avec Charles Barbaroux[15].
Le 3 octobre 1793, au terme de son rapport sur « la conspiration de Brissot et de ses complices », il fait décréter d'accusation devant le tribunal révolutionnaire quarante-trois députés et fait décréter d'arrestation soixante-treize députés qui ont signé une protestation contre les journées du 31 mai et du 2 juin[16]. Le 30 vendémiaire an II (le 21 octobre 1793), il fait décréter d'accusation d'accusation Jacques-Antoine Dulaure, député du Puy-de-Dôme et rédacteur en chef du journal Le Thermomètre du Jour[17].
Au printemps de l'an II, il inculpe les députés dantonistes François Chabot, Joseph Delaunay, Fabre d’Églantine et Julien de Toulouse dans l'affaire de la Compagnie des Indes[18].
Parallèlement, le 9 brumaire an II (30 octobre 1793), Amar fait adopter l'interdiction aux femmes de fréquenter les sociétés populaires, mesure contre laquelle seul le député Charlier s'élève. La mesure, d'après Christine Le Bozec, amorce un coup d'arrêt aux acquis féministes de la Révolution[19].
Amar est impliqué dans la crise du 9 thermidor[20]. Lui et ses collègues Barère, Billaud-Varenne, Collot d'Herbois du Comité de Salut public, David, Vadier et Voulland du Comité de Sûreté générale, sont cependant dénoncés dès fructidor an II (fin août 1794) par Laurent Lecointre comme complices de Robespierre, de Couthon et de Saint-Just[21]. Au terme de l'insurrection du 12 germinal an III, Amar est décrété d'arrestation et incarcéré au fort de Ham[22]. Il bénéficie de l'amnistie rendue lors de la séparation de la Convention en brumaire an IV (octobre 1795).
Du Directoire à la fin de vie
modifierSous le Directoire, Amar n'exerce pas de mandat. Il fréquente le club du Panthéon, est inculpé dans la conjuration des Égaux mais est acquitté par la Haute Cour de Vendôme puis par le tribunal de la Seine. Il n'exerce pas non plus de mandat sous le Consulat ni sous le Premier Empire. Il n'est pas compris dans la loi du 12 jenvier 1816 contre les régicides, n'ayant pas adhéré l'Acte additionnel lors des Cents-Jours. À la fin de sa vie, il se tourne vers la piété et traduit en français les œuvres d'Emmanuel Swedenborg.
Cinéma
modifier- Danton (), film réalisé par Andrzej Wajda. Rôle joué par Krzysztof Globisz.
Notes et références
modifier- Archives Municipales et Métropolitaines de Grenoble, registre paroissial de Grenoble, paroisse de Saint-Hugues, baptêmes mariages et enterrements 1751-1757, GG 108.
- Archives de Paris, « État-civil reconstitué, registre des décès, vue 31/51, V3E/D 13 » , sur www.archives.paris.fr (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, séance du 18 octobre 1792 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 66, séance du 16 juin 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Brunel, Françoise et Monnier Raymonde, « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 98, séance du soir du 15 vendémiaire (6 octobre 1794) » , sur www.persee.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 70, séance du 8 août 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Bouloiseau, Marc (1907-1999) et Reinhard, Marcel (1899-1973), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 88, séance du soir du 16 germinal an II (5 avril 1794) » , sur www.persee.fr, (consulté le )
- Froullé, Jacques-François (≃1734-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 2 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
- Jean-René Suratteau, « Amar Jean-Pierre-André », p. 18-19 in Albert Soboul (sous la direction de), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, 1989, réédition de 2005, collection « Quadrige », 1132 p.
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 67, séance du 24 juin 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 70, séance du 30 juillet 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 77, séance du 30 vendémiaire an II (21 octobre 1793) » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 86, séance du 16 ventôse an II (16 mars 1794), p. 553-557.
- Christine Le Bozec, Les femmes et la Révolution 1770-1830, Paris, Passés Composés, 2019, p. 100-104.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 15, séance du 9 thermidor an II (27 juillet 1794), p. 457-459.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 96, séance du 12 fructidor an II (29 août 1794), p. 78-82.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 21, Comité de Salut public, séance du 13 germinal an III (2 avril 1795), p. 462-463.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Fiche sur Assemblée nationale
- « Jean Pierre André Amar », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Paris, Robert Laffont, 1987, 1213 pages.
- Jean-René Suratteau, « Amar Jean-Pierre-André », p. 18-19 in Albert Soboul (sous la direction de), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France, 1989, réédition collection « Quadrige », 2005, 1332 pages.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la vie publique :