Querqueville
Querqueville est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Cherbourg-en-Cotentin.
Querqueville | |
La grande rade. | |
Blason |
Logo |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Commune | Cherbourg-en-Cotentin |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Agnès Tavard 2020-2026 |
Code postal | 50460 |
Code commune | 50416 |
Démographie | |
Gentilé | Querquevillais |
Population | 4 958 hab. (2021) |
Densité | 892 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 39′ 48″ nord, 1° 41′ 43″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 115 m |
Superficie | 5,56 km2 |
Élections | |
Départementales | La Hague |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Cherbourg-en-Cotentin |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.cherbourg.fr |
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Elle est peuplée de 4 958 habitants[Note 1].
Géographie
modifierLocalisation
modifierLa commune est au nord de la péninsule du Cotentin, à l'ouest de l'ancienne commune de Cherbourg-Octeville. Son bourg est à 7,5 km au nord-ouest de Cherbourg-Octeville et à 12 km à l'est de Beaumont-Hague[1].
Le point culminant (115 m) se situe en limite sud, près du lieu-dit la Grisetterie. La commune est littorale sur 3 km.
Le panorama maritime sur 180°, de la rade de Cherbourg à l'est à Omonville-la-Rogue à l'ouest, a marqué l'histoire de la ville et constitue aujourd'hui son atout touristique[2].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Kerkevilla et de Kirchevilla au XIIe siècle[4], Kerchevilla vers 1200[4] et Kierkevilla en 1250[4].
Ce toponyme est issu du norrois kirkja, « église »[5], et du terme ville adopté par les Normands qui signifie dans son ancienne acception « domaine agricole ».
Querqueville est donc, à l'instar de Cricqueville et Criquetot[5], littéralement « le domaine de l'église » (cf. aussi Criquebeuf et Carquebut, « la maison de l'église »[5]).
Le gentilé est Querquevillais.
Histoire
modifierLa ville s'est probablement développée à l'origine autour de la chapelle Saint-Germain, qui figure toujours sur le blason de la commune[réf. nécessaire].
Au milieu du XVIIe siècle, Pierre Basan, écuyer, époux de Jeanne Le Jay, est vicomte de Valognes, seigneur de Montaigu et de Querqueville[6].
Au cours du XVIIIe siècle, la paroisse a pour seigneur-patron messire Pierre-Augustin Barbou (1720 - ), chevalier, dont la dalle funéraire se voit dans la chapelle Saint-Germain de Querqueville[7]. Jean Baptiste Barbou, mort en 1794 dit-on de frayeur à l'annonce de sa comparution devant le tribunal révolutionnaire, en fut le dernier seigneur [8].
Il s'y tenait une foire annuelle dite de la Saint-Clair, établie depuis 1318[9].
En , un « monstre marin » découvert sur la plage intrigue la population et fait la une de la presse nationale[10].
Les cinq conseils municipaux de Cherbourg-Octeville, Équeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville ayant voté le la fusion de leurs communes respectives[11], Querqueville intègre le la commune de Cherbourg-en-Cotentin[12] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Cherbourg-Octeville, Équeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville deviennent des communes déléguées et Cherbourg-Octeville est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Politique et administration
modifierTendances politiques et résultats
modifierAdministration municipale
modifierLe conseil municipal était composé de vingt-neuf membres dont le maire et sept adjoints[15]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Cherbourg-en-Cotentin le jusqu'en 2020 et Jean-Michel Maghe devient maire délégué.
Jumelages
modifier- Allmendingen (Allemagne) depuis 1981.
- Gorom-Gorom (Burkina Faso) depuis 1988.
Population et société
modifierDémographie
modifierEn 2021, la commune comptait 4 958 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2006, 2011, 2016, etc. pour Querqueville[18]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
Manifestations culturelles et festivités
modifierSports
modifierL'Association sportive querquevillaise Football fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et trois autres en divisions de district[21].
Économie
modifierL'école des fourriers fondée en 1912 par la Marine nationale dépend depuis 2015 du Service du commissariat des armées[22]. Elle est renommée École des spécialités du Commissariat des armées en 2023.
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Chapelle Saint-Germain, rue des Vigneres, sur une hauteur dominant la mer, elle est consacrée à saint Germain à la rouelle. Considérée comme le plus ancien monument de la commune elle est datée entre le IXe et le XIe siècle et remplace une construction mérovingienne[23]. L'édifice classé au titre des monuments historiques dès 1862[24] se compose d'une nef rectangulaire lambrissée et d'une tour carrée du XVIIe.
- Église paroissiale Notre-Dame, rue des Vigneres, à côté de la chapelle Saint-Germain. L'édifice, avec son chœur Renaissance, attesté au XIIIe et reconstruit au XVIIIe siècle[25], conservait encore, au début du XXe siècle, l'essentiel de sa nef médiévale.
- Au début du XIIe siècle, le domaine de Karkaverill fit l'objet, de la part de Robert Bruce, d'une donation au profit de l'abbaye Sainte-Marie d'York et passa sans doute après 1204[Note 3], dans le patrimoine de l'abbaye de Grestain. Mais, c'est seulement en 1332, lors de la rédaction du pouillé du diocèse de Coutances, qu'il est stipulé que l'église est associée à un autre sanctuaire, dite « chapelle Saint-Germain sise dans le cimetière (capella Sancti germani sita in cimiterio) »[26].
- En 1758, elle est endommagée lors d'un raid anglais et saccagée en 1789 lors des troubles révolutionnaires, puis ravagée par un incendie au début du XXe siècle et en 1923 par un ouragan. L'église est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Saint-Clair du doyenné de Cherbourg-Hague[27].
- Sur deux clefs de voûte on peut voir des écus polychromes sur lesquels sont figurées les armes de François-Hyacinthe Lefèvre de La Grimonière : d'azur à la fasce d'or accompagnée de deux croix fleurdelysées d'or en chef et en pointe d'une rose d'argent, et de Marie-Charlotte Barbou : d'or à la bande de sable, et sur la seconde, celles d'Henri Lucas de Couville (1824-1899) : de gueules à trois chevrons d'argent , et de son épouse (1872), Françoise de Blic (1851-1923) : d'azur à la bande d'argent chargée de trois roses de gueules[28].
- Château de Querqueville du XVIIIe siècle. L'ancienne résidence de la famille Lucas de Couville abrite, depuis 1938, les services de la mairie.
- Manoir de la Coquerie du XVIe siècle, inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [29].
- Manoir de Banville du XVIIe siècle.
- Ferme de la Rocambole du XVIIe siècle, siège des associations.
- Fort de Querqueville, construit fin XVIIIe début XIXe siècle[30], et d'où on tirait à boulets rouges. En , il est vendu à des investisseurs particuliers[31] et revendu 500 000 € à un investisseur privé en [32].
- Fort de Chavagnac du XVIIIe siècle, vendu en [33].
- Digue de Querqueville. Elle ferme la partie ouest de la rade de Cherbourg.
- Frégate Lucifer II : échouée sur la plage de la Saline, l'ancienne frégate anti-sous-marine, construite en Écosse en 1943, est transférée aux Forces navales françaises libres en par la Royal Navy et, rebaptisée Découverte, participe au débarquement de Normandie. Désarmée en 1959, elle sert entre 1967 et 2002 de terrain d'exercices à l'École des marins électriciens-sécurité (EMES), devenant sous le nom de Lucifer II un symbole de la rade de Cherbourg par ses régulières volutes de fumées noires. Sa déconstruction et la dépollution de la plage commencées le se terminent en .
- Aérodrome de Querqueville, ancien aérodrome militaire aujourd'hui disparu il abritait des hydravions de la marine nationale. Construit à la fin des années 1920[34], il sert de base à la Luftwaffe pendant l'Occupation. Remis en état par les troupes américaines du génie après la prise de Cherbourg (code A 23-C), il est opérationnel dès le [35] mais peu utilisé par les Alliés. Mais le , pour accompagner l'avancée rapide des troupes alliées dans l'est de la France et faire face aux difficultés d'approvisionnement en carburant, un pont aérien entre Querqueville et l'aéroport de Reims[35] est mis en place pendant cinq jours et cinq nuits avec une rotation de 200 Douglas C-47 Skytrain transportant des jerrycans d'essence[35]. À la fin de la guerre, le terrain est utilisé par les Alliés dans le cadre de l'opération Lusty, pour recevoir, entre autres, neuf Messerschmitt Me 262 et un Arado Ar 234 venant du terrain de Lechfeld, près d'Augsbourg en Allemagne, via Saint-Dizier et Melun, avant leur embarquement à Cherbourg sur le porte-avions britannique HMS Reaper à destination des États-Unis[36],[37]. Le site est désormais débarrassé des pistes et des bâtiments associés, et occupé par l'école des spécialités du commissariat des armées[38].
- Lavoir des Rotheurs.
- Bois du Château.
Personnalités liées à la commune
modifier- Charles Trigan (Querqueville, 1694 - Digosville, 1764) : historien et ecclésiastique, curé de Digosville.
- Nicétas Périaux (1801-1877) : libraire et éditeur, maire de Querqueville de 1834 à 1864.
- Jean Simon (1912-2003) : compagnon de la Libération, général d'armée, résistant, chancelier honoraire de l'ordre de la Libération, inhumé au cimetière de Querqueville[39].
- René Dupont (1918-1981) : compagnon de la Libération, inhumé au cimetière de Querqueville.
Héraldique et logotype
modifierHéraldique
modifierLes armes de la commune de Querqueville se blasonnent ainsi : |
Logotype
modifierDepuis l'incorporation de la commune dans Cherbourg-en-Cotentin en 2016, le logo reprend celui de cette dernière (le « C » de Cherbourg-en-Cotentin) précédé du nom de la commune déléguée concernée.
-
Logo de la commune déléguée de Querqueville depuis 2016.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 177.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 473.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à la musique :
- Résumé statistique de Querqueville sur le site de l'Insee
- La 9th U.S. Army Air Force en Normandie, construction des aérodromes militaires US en 1944, dont celui de Querqueville.
- Les terrains d'aviation abandonnés (en anglais)
- Querqueville sur Wikimanche
- Querqueville Airfield en anglais
- Le jerrycan du pont aérien de septembre 1944, et le déchargement d'un des C47 à Reims
- Lucifer II sur Wikimanche, avec une vidéo de sa déconstruction
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
- Après le rattachement de la Normandie au domaine royal français.
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- Dold et Dufournier 1978, p. 96.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1019.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 156.
- Michel Viel, « Grandeur et décadence d'un Domaine rural du Cotentin : La Seigneurie du Quesnay à Valognes », Revue de la Manche, t. 37, no 146, , p. 15 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
- « Dalle funéraire de messire Pierre-Augustin Barbou », notice no PM50013896, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Gautier 2014, p. 473.
- Delattre, 2002, p. 177.
- « Fiche Document : PJ 1934 226 5 - Un monstre marin », sur gaumontpathearchives.com, Les cinémas Gaumont Pathé (consulté le ).
- « Commune nouvelle. Bye bye Cherbourg, vive Cherbourg-en-Cotentin », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
- « Recueil des actes administratifs de décembre 2015 », sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
- « Nécrologie : Maurice Grimal », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Jean-Michel Maghe a été réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Querqueville (50460) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Premier conseil municipal pour Cherbourg-En-Cotentin.
- Cherbourg-en-Cotentin : qui fera quoi dans le nouvel exécutif municipal ?.
- Date du prochain recensement à Querqueville, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – AS querquevillaise Football » (consulté le ).
- Philippe Chapleau, « L'École des fourriers rejoint le Service du Commissariat des armées », sur Ouest-France, (consulté le ).
- Robert Dold et Daniel Dufournier, « La chapelle Saint-Germain de Querqueville (Manche) : Les vestiges d’un édifice paléochrétien sur le littoral bas-normand », Archéologie médiévale, no 8, , p. 95-116 (lire en ligne).
- « Chapelle Saint-Germain », notice no PA00110550, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Dold et Dufournier 1978, p. 97.
- Julien Deshayes, « Querqueville, chapelle Saint-Germain », Vikland, la revue du Cotentin, no 3, octobre-novembre-décembre 2012, p. 27 (ISSN 0224-7992).
- Site du diocèse.
- Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 112-113.
- « Manoir de la Coquerie », notice no PA00110551, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Les forts de Querqueville », sur Cherbourg en Cotentin site officiel de la commune (consulté le ).
- [1].
- [2].
- [3].
- fiche sur anciens-aerodromes.com.
- Cherbourg, port de la Liberté dans la bataille de Normandie de Robert Lerouvillois, page 437, éd. Isoète, 2009, (ISBN 978-2-9139-2090-3).
- Voir en:Operation Lusty#Watson's "Whizzers".
- Voir Les terrains d'aviation abandonnés (en anglais).
- « L'École des fourriers de Querqueville », sur Défense.gouv.fr (consulté le ).
- « Site de la chancellerie de l'ordre de la Libération - Jean Simon » (consulté le ).