Radio Free Asia
Radio Free Asia est une station de radio privée financée par le Congrès des États-Unis et qui émet en 9 langues asiatiques.
Siège social | Washington |
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Financement | Congrès des États-Unis |
Langue | Mandarin standard, cantonais, tibétain, ouïghour, birman, vietnamien, laotien, khmer et coréen |
Statut | Groupe privé [N 1] |
Site web | http://www.rfa.org/ |
Création |
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Satellite | Oui |
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Histoire
modifierEn 1951, peu après que la Chine devient communiste, Radio Peking devient une radio à diffusion internationale[1], entraînant la fondation par les États-Unis la même année de Radio Free Asia (RFA), équivalent asiatique de Radio Free Europe[2].
Radio Free Asia (R.F.A.) est fondée, en 1950, par la CIA à travers un organisme appelé Committee for Free Asia (Comité pour l’Asie libre). R.F.A. émet depuis Manille (aux Philippines), Dacca et Karachi (au Pakistan) jusqu’en 1961. En 1971, prend fin le rôle de la CIA dans cette station qui passe sous la tutelle du Board for International Broadcasting (en) (B.I.B.)[3].
L'intérêt politique pour les États-Unis d'émettre en Asie se fait jour de nouveau après les manifestations de la place Tian'anmen à Pékin en 1989[4].
En 1994, Radio Free Asia est ressuscitée par l’International Broadcasting Act (en)[5],[6] qui est voté par le Congrès des États-Unis. RFA devient officiellement un groupe privé sans but lucratif. Elle est financée par une subvention fédérale annuelle provenant du Broadcasting Board of Governors (BBG), un groupement de radios dépendant, de 1994 à 1999, de l'agence de propagande United States Information Agency[7] et dont le directoire est représenté par le secrétaire d'État et 8 personnes choisies par le président des États-Unis[8]. Le BBG sert à RFA de bureau des directeurs, réalisant et supervisant les demandes de subventions pour RFA. La mission de BBG dans ses statuts est de « promouvoir et soutenir la liberté et la démocratie en émettant des nouvelles et des informations appropriées et objectives au sujet des États-Unis et du monde à des auditoires d'outremer ».
RFA recommence à émettre en 1996[9].
En , Radio Free Asia révèle l'existence de camps de rééducation du Xinjiang qui se développent dans cette province chinoise[10].
En , RFA annonce la fermeture de son bureau à Hong Kong après le vote d'une loi (Safeguarding National Security Ordinance (en)) ce même mois. Cette loi traite en particulier des inférences étrangères et RFA est considérée par le gouvernement de Hong Kong comme une « force étrangère ». RFA garde toutefois son accréditation officielle comme média. Le département d'État des États-Unis dénonce une augmentation de la répression contre les droits et libertés et sanctionne plusieurs responsables politiques hongkongais[11],[12].
Pressions chinoises
modifierLes autorités chinoises font pression sur Shohret Hoshur, un journaliste de Radio Free Asia résidant aux États-Unis et naturalisé américain[N 2], en s'attaquant à sa famille restée en Chine. Tudaxun Hoshur, le frère du journaliste, a été condamné à 5 ans de camps de travail en 2014 ; son autre frère, Shawket Hoshur, a également disparu mais n'est pas encore jugé. « Ils veulent me réduire au silence, cela ne fait aucun doute, déclare Shohret. Les autorités chinoises ne s'en sont jamais cachées. S'ils s'en prennent à ma famille, s'ils arrêtent et emprisonnent mes frères, c'est parce qu'ils m'en veulent à moi. »[13],[14].
Financement
modifierRadio Free Asia est actuellement une société privée qui, comme Radio Free Europe, est financée par le Congrès des États-Unis et se trouve sous la surveillance du Broadcasting Board of Governors[15].
Mission
modifierRFA définit ainsi sa mission : « RFA diffuse des nouvelles à l'intention d'auditeurs asiatiques qui n'ont pas normalement accès à des reportages complets et équilibrés dans leur médias nationaux. Au travers de ses émissions et des appels de ses auditeurs, RFA vise à remplir un vide important dans la vie des peuples d'Asie[16]. Le U.S. International Broadcasting Act de 1994 (Public Law 103-236, titre III) est plus explicite quant à la mission de Radio Free Asia : « La poursuite de l’existence de la diffusion internationale américaine, et la création d’un nouveau service de diffusion en direction de la République populaire de Chine et d’autres pays d’Asie, qui manquent de sources adéquates pour les informations et les idées libres, devraient mettre en valeur la promotion de l’information et des idées tout en faisant progresser les buts de la politique étrangères des États-Unis »[17].
RFA diffuse en neuf langues par ondes courtes et par Internet : en mandarin, cantonais, tibétain, ouïghour, birman, vietnamien, laotien, khmer, cambodgien et coréen (pour la Corée du Nord)[18].
Langues diffusées | ||
Langue | Date de création | Volume quotidien |
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Birman | février 1997 | 2 heures |
Cantonais | mai 1998 | 2 heures |
Coréen | mars 1997 | 4 heures |
Khmer | septembre 1997 | 2 heures |
Lao | août 1997 | 2 heures |
Mandarin | septembre 1996 | 12 heures |
ouïghur | décembre 1998 | 2 heures |
Tibetain | décembre 1996 | 8 heures |
Vietnamien | février 1997 | 2 heures |
Le budget de la station diminue de 1998 à 2000, puis augmente à partir de 2001.
1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | |
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Montant en millions de dollars | 24,1 | 22 | 21,978 | 24,2 | 25,785 | 27,2 | 28,3 | 29 | 30,4 | 31,5 |
Sources : rapports annuels du Broadcasting Board of Governors de 1997 à 2007. |
Service en tibétain
modifierSelon le Broadcasting Board of Governors, RFA en tibétain a toujours été une source fiable sur les dernières nouvelles du Tibet[19].
Selon le budget 2008 applicable le , le cantonais devrait disparaître tandis que le volume des émissions en tibétain devrait diminuer[20].
Warren W. Smith, un juriste, historien et écrivain américain, travaille pour le service en tibétain[21],[22],[23],[24].
Service en vietnamien
modifierÉloges
modifierLors du 15e anniversaire de la radio en , plusieurs personnalités politiques asiatiques dont Aung San Suu Kyi ont fait l'éloge de cette radio. Le 14e dalaï-lama a en outre loué les actions de la radio « pour éduquer les peuples qui n'ont pas accès à la liberté de l'information »[25].
Critiques
modifierEn 1999, la station de radio fut qualifiée de « gaspillage d'argent » par Catharin E. Dalpino de la Brookings Institution. Celle-ci déclara qu'elle considérait, au vu de la lecture des enregistrements, les reportages de la station comme étant partiaux : celle-ci s'appuie fortement sur des rapports faits par des dissidents en exil ou traitant de ces derniers, on ne parle pas véritablement de ce qui se passe dans le pays ; souvent, on a l'impression d'un manuel sur la démocratie mais même pour un Américain, cela fait propagande. Elle ajoute que la plupart des gouvernements autoritaires en Asie réussissent un brouillage radio d'environ 50 %[26].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Article 501c du code fédéral des impôts américain IRC (Internal Revenue Code, en français « Code de Revenu Intérieur »), instauré en 1917
- Shohret Hoshur a quitté la Chine en 1994
Références
modifier- (en) Philip Taylor, Global Communications, International Affairs and the Media Since 1945, p. 43
- (en) Christopher H. Sterling (en), Encyclopedia of Radio 3-Volume Set, p. 1233.
- (Laville et Wilford 1996, p. 215) ; (Engelhart 1998, p. 120) [1] « The other brother traveled untold secret miles, addressing global audiances through a media all his own—CIA-funded operations like Radio Free Europe, Radio Free Asia, and Radio Liberation, which claimed to be "private, nongovernmental" services. Meanwhile, from Guatemala and Iran to Albania, he pursued "rollback" in private. » ; (Thussu 2000, p. 37)
- (en) Susan B. Epstein, Radio Free Asia, CRS Report for Congress (PDF).
- (en) « 108 STAT. 382 PUBLIC LAW 103-236—APR. 30, 1994 », sur Bureau d'impression du gouvernement des États-Unis
- (en) « US International Broadcasting Act », sur Broadcasting Board of Governors
- (en) « 22 U.S. Code § 1464a - Broadcasting Board of Governors satellite and television », sur law.cornell.edu
- (en) « 22 U.S. Code § 6203 - Establishment of Broadcasting Board of Governors », sur law.cornell.edu
- (en) Mann, After 5 Years of Political Wrangling, Radio Free Asia Becomes a Reality, The Los Angeles Times, September 30, 1996.
- Dans le Xinjiang, des Ouïgours sont internés en masse pour «éradiquer l'extrémisme». Le Figaro, 8 juin 2018
- « Médias: Radio Free Asia ferme son bureau de Hong Kong », Radio France internationale et AFP,
- (en) Kanis Leung et Didi Tang, « US-funded Radio Free Asia closes its Hong Kong bureau over safety concerns under new security law », Associated Press,
- La guerre de la Chine contre un journaliste américain Slate, 30 juillet 2014
- China uses long-range intimidation of U.S. reporter to suppress Xinjiang coverage, Washington Post
- (en) [2] et International Broadcasters.
- (en) « RFA broadcasts news and information to Asian listeners who lack regular access to full and balanced reporting in their domestic media. Through its broadcasts and call-in programs, RFA aims to fill a critical gap in the lives of people across Asia. »
- (en) Public Law 103-236, titre III : « the continuation of existing U.S. international broadcasting, and the creation of a new broadcasting service to people of the People's Republic of China and other countries of Asia, which lack adequate sources of free information and ideas, would enhance the promotion of information and ideas, while advancing the goals of U.S. foreign policy. »
- (en) Annual Report, 2005.
- Broadcasting Board of Governors FY 2013 Budget Request, : "RFA Tibetan has consistently been a trusted source of breaking stories from Tibet. "
- (en) Broadcasting Board of Governors reorganization of U
- (en) US Congress to investigate China's theft of Tibetan art (TT).
- (en) Warren Smith's profile on Guardian.
- (en) « Source Material for the Study of Tibet » (consulté le ) : « The author is a well-known independent scholar, currently working for the Tibet Service of Radio Free Asia ».
- (en) « The Tibet Journal, Winter 2003, v. XXVIII, no. 4 » (consulté le )
- « Welcome to Radio Free Asia’s 15th Anniversary Website », sur RFA15, (consulté le )
- (en) Dick Kirschten, Broadcast News, May 1, 1999 : « Dalpino [...] said her forthcoming book will be quite critical of Radio Free Asia, which she regards as "a waste of money" [...]. Dalpino said she has reviewed scripts of Radio Free Asia's broadcasts and views the station's reporting as unbalanced. "They lean very heavily on reports by and about dissidents in exile," she says. "It doesn't sound like reporting about what's going in a country. Oftentimes, it reads like a textbook on democracy, which is fine, but even to an American it's rather propagandistic. [...] she says, "most of the authoritarian governments in Asia are at least 50 percent successful in jamming the broadcasts." ».
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Helen Laville et Hugh Wilford, The US Government, Citizen Groups And the Cold War. The State-Private Network, Routledge, (ISBN 0-415-35608-3, présentation en ligne)
- (en) Tom Engelhardt (en), The End of Victory Culture : Cold War America and the Disillusioning of a Generation, New York, BasicBooks, , 351 p. (ISBN 1-55849-133-3, OCLC 30892785, présentation en ligne)
- (en) Daya Kishan Thussu, International Communication. Continuity and Change, London et New York, Arnold & Oxford University Press, (ISBN 0-340-74130-9, OCLC 47895089)
- (en) Andrew Defty, Britain, America and Anti-Communist Propaganda, 1945-53. The Information Research Department, London & New York, Routledge, (ISBN 0-7146-5443-4, OCLC 54960114)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Site officiel
- Programmes en ondes courtes
- Radio Free Asia, Legal Information Institute
- ClandestineRadio.com: nouvelles
- China Can't Stop Its Youth Learning About the Massacre, par Jennifer Chou, Directrice du service en mandarin de RFA, .
- Broadcasting of Radio Free Asia and Voice of America is Pulled in Cambodia: communiqué de presse du département d’État
- Par Nancy Pelosi,