Traité de San Stefano

Traité diplomatique

Le traité de San Stefano () est une convention imposée par l'Empire russe à l'Empire ottoman grâce à ses victoires dans la guerre russo-turque de 1877-1878[1].

Traité de San Stefano
La signature du Traité de San Stefano
Format
Signataires
Date
Lieu
Le traité fut signé dans cette maison, appartenant à la famille Simeonoğlu (Siméonoglou), à Yeşilköy (San Stefano).
Comparaison entre les dispositions du traité de San Stefano et celles du congrès de Berlin.

Lieu de signature

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Il a été conclu dans la localité de San Stefano (ou Ayastefanos en grec/turc), banlieue aisée d'Istanbul (à l'époque Constantinople), rebaptisée Yeşilköy en 1924.

Un monument russe fut érigé à San Stefano, commémorant la conclusion du traité et servant d'ossuaire aux soldats russes tombés pendant la guerre. Symbolisant la défaite des Ottomans face aux Russes, ce monument fut rasé en 1914, après le début des hostilités entre la Russie et l'Empire ottoman dans le cadre de la Première Guerre mondiale.

 
Frontières de la Bulgarie selon le traité de San Stefano.

Dispositions

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S'il avait été appliqué, ce traité aurait largement réduit les possessions balkaniques de l'Empire ottoman :

Le Royaume-Uni et l'Autriche-Hongrie s'opposèrent à ce traité, qui selon elles favorisait le panslavisme et la satellisation de la Bulgarie au profit de la Russie, dont ils n'ignoraient pas le « projet grec ». La division des territoires ottomans des Balkans se traduisait par une Roumélie orientale réduite à un territoire à peine plus grand que l'actuelle Turquie d'Europe et Roumélie occidentale séparée, ouvrant la porte à de faciles annexions serbes, monténégrines et grecques, et aux convoitises italiennes sur l'Albanie. Estimant que cette division constituait une menace directe et grave pour l'Empire ottoman, les puissances occidentales menacèrent la Russie d'une guerre et réunirent quatre mois plus tard, le , le congrès de Berlin[2].

Il en résulta le traité de Berlin qui modifia les dispositions du traité de San-Stefano et préserva la plus grande partie de la Turquie d'Europe d'avant San Stefano. La Bulgarie notamment fut réduite à une petite « principauté de Bulgarie » entre le Danube et le Grand Balkan, vassale du Sultan, tandis que la province turque de Roumélie orientale restait dans le giron de la « Sublime Porte », laquelle conservait aussi la Macédoine, l'Albanie, la Thessalie et la Thrace. Officiellement, elle conserva aussi la Bosnie-Herzégovine, mais en fait celle-ci ainsi que le sandjak de Novipazar passèrent sous administration de l'Autriche-Hongrie, ce qui sépara la Serbie du Monténégro.

Ce nouveau traité créa de durables ressentiments en Bulgarie, Serbie et Monténégro. Les régions bulgares du sud-ouest restaient ottomanes, et le reste était partagé en deux principautés qui s'unirent en 1885 et dont l'indépendance ne fut reconnue qu'en 1908. Par la suite, la Bulgarie tentera vainement de revenir dans ses frontières de San-Stefano, durant les guerres balkaniques et en s'alliant durant les deux guerres mondiales à l'Allemagne.

La date de la signature du traité est jour de fête nationale en Bulgarie.

Notes et références

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  1. Pierre Albin, Les Grands Traités politiques. Recueil des principaux textes diplomatique depuis 1815 jusqu'à nos jours, Paris, (lire en ligne), « Le Traité de San-Stefano (19 février 1878/3 mars 1878) »
  2. a et b Henri Troyat, Alexandre III, le tsar des neiges, Paris, Bernard Grasset, (ISBN 2 246 66141 2)

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • (fr) Georges Castellan, Histoire des Balkans : XIVe – XXe siècle, Fayard, Paris, 1999.
  • Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995) (ISBN 2081235331), « L'empire progresse à l'est », p. 1195-& suiv.

Liens externes

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