Walid Daqqa
Walid Daqqa (arabe : وليد دقة), né le à Baqa al-Gharbiyye (Israël) est un citoyen arabe d'Israël, condamné en 1986 pour avoir planifié l'enlèvement et l'assassinat d'un soldat israélien, ce qu'il dément. Il devient écrivain pendant sa détention en Israël, avec une production à l'intersection de la politique, de la philosophie et de la littérature. Walid Daqqa meurt à l’âge de 62 ans d'un cancer en captivité, le , après 38 ans d'emprisonnement.
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
وليد دقَّة |
Nationalité |
palestinienne (à partir du ) |
Formation |
Université ouverte d'Israël (master de sciences politiques (d)) |
Activités |
Partis politiques |
Front populaire de libération de la Palestine (à partir de ) Balad (à partir de ) |
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Mouvement | |
Condamné pour |
Enlèvement (), meurtre () |
Biographie
modifierDaqqa est un citoyen arabe d'Israël né le à Baqa al-Gharbiyye[1].
Il est arrêté le [2] pour appartenance à une cellule palestinienne affiliée au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) qui a kidnappé et tué un militaire israélien, Moshe Tamam en 1984[3],[4]. Daqqa n'a pas été reconnu coupable d'avoir commis le meurtre lui-même, mais d'avoir commandé le groupe, une accusation qu'il a toujours rejetée[5]. En , il est condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle, mais sa peine est ensuite réduite à 37 ans de réclusion en 2012. La date de sa libération est alors fixée au . Cependant, le , le tribunal de district de Beer-Sheva la repousse de deux ans du fait de sa participation à de la contrebande de téléphones portables en prison[6],[7].
Du fait de son statut, un Palestinien avec la citoyenneté israélienne, il est exclu des accords d’échange de prisonniers palestiniens, négociés au moment des accords d'Oslo[1],[2].
En captivité, il suit une formation universitaire : il obtient une licence et une maîtrise en études démocratiques de l'Université ouverte d'Israël en 2012, un diplôme parallèle en études régionales de l'Université Al-Quds en 2016, et une inscription au doctorat en philosophie de l'Université de Tel-Aviv[1]. Il écrit plusieurs livres dans lesquels il partage sa réflexion sur le destin politique de son peuple et l’emprisonnement[4],[1].
Il se marie en 1999 avec Sana’Salameh, et le couple a une fille, Milad, née en 2020, conçue après que le sperme de Daqqa ait été sorti clandestinement de sa prison et utilisé pour une insémination artificielle[2].
En , il est diagnostiqué d'une myélofibrose, une forme rare de cancer de la moelle osseuse[8],[9]. En mars 2023, son état de santé se dégrade très nettement et il doit être hospitalisé en soins intensifs au centre médical Barzilaï en raison d'une pneumonie aïgue et de problèmes rénaux. Le , il subit une ablation d'une partie du poumon droit[7]. Des militants des droits de l'homme déposent alors une demande de libération anticipée pour raisons de santé mais elle est rejetée[4].
Daqqa décède de complications d'un cancer le , à l'âge de 62 ans, après plus de 38 ans d'emprisonnement[2],[10]. Au moment de sa mort, il était l'un des prisonniers palestiniens les plus connus et les plus anciens détenus par Israël[4]. Amnesty International venait de demander sa libération, affirmant que depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, il avait été « torturé, humilié, privé des visites de sa famille » et des soins médicaux dont il avait besoin[10]. Après sa mort, le gouvernement israélien refuse de rendre son corps à sa famille et fait détruire la tente funéraire installée dans sa ville natale[11].
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Walid Daqqa » (voir la liste des auteurs).
- (en) Abdul-Rahim Al-Shaikh, « The Parallel Human: Walid Daqqah on the 1948 Palestinian Political Prisoners: », Confluences Méditerranée, vol. N° 117, no 2, , p. 73–87 (ISSN 1148-2664, DOI 10.3917/come.117.0075, lire en ligne, consulté le )
- Clothilde Mraffko, « L’écrivain palestinien Walid Daqqa meurt en détention en Israël, après trente-huit ans de prison », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Le FDLP revendique l'exécution de deux soldats israéliens en Cisjordanie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Clothilde Mraffko, « Israël refuse de libérer un prisonnier palestinien atteint d’un cancer en phase terminale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Israel/OPT: Death in custody of Walid Daqqah is cruel reminder of Israel’s disregard for Palestinians’ right to life », sur Amnesty International, (consulté le )
- (ar) « سيرة ذاتية مقتضبة عن الأسير وليد دقة » [« Une brève biographie du prisonnier Walid Daqqa »], Club des prisonniers palestiniens (ar), (consulté le )
- (ar) Ayham Alsahli, « الأسير الشهيد وليد دقة » [« Prisonnier et martyr Walid Daqqa »], Institut des études palestiniennes, (consulté le )
- (ar) « إصابة أسير فلسطيني داخل سجون الاحتلال بسرطان الدم » [« Un prisonnier palestinien dans les prisons d’occupation a reçu un diagnostic de leucémie »], Alghad TV (ar), (consulté le )
- (ar) « "الأسرى" بغزة: الأسير وليد دقة مصاب بسرطان "تلف الدماغ" » [« « Prisonniers » de Gaza : le prisonnier Walid Daqqa souffre d’un cancer « avec lésions cérébrales » »], Donia Al-Watan (ar), (consulté le )
- AFP, « Walid Daqqa meurt dans une prison israélienne après 38 ans de détention », sur Le Figaro, (consulté le )
- (ar) « الأسير الفلسطيني وليد دقة.. مات في سجون إسرائيل وهُدمت خيمة العزاء التي أقامتها عائلته » [« Le prisonnier palestinien Walid Daqqa... est mort dans les prisons israéliennes et la tente de condoléances que sa famille avait installée a été démolie »], France 24, (consulté le )
Liens externes
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