Cours MEC
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PLAN
I. II. GENERALITES SUR LA MATRICE EXTRACELLULAIRE LES COMPOSANTS DE LA MATRICE EXTRACELLULAIRE
A. Le collagne
1. Structure 2. Diffrents collagnes 3. Pathologies des collagnes 1. Composition 2. Syndrome de Marfan 1. Caractristiques 2. Un exemple : la fibronectine
III.
LA LAME BASALE
A. Gnralits B. Pathologies des lames basales
IV.
LES PROTEASES
A. Dgradation de la matrice extracellulaire B. Rle
1. Rle en physiologie 2. Rle en physiologie et en pathologie
C. Cathepsines D. Mtalloprotases
1. Fonction 2. Activation et inhibition 1. Inhibiteur de lactivateur du plasminogne (PAI) 2. Tissue plasminogne activator (tPA) 3. Urokinase (uPA)
V.
Les lments en italique ne sont pas connatre, ce sont la plupart du temps des exemples qui ne servent qu illustrer le cours, ou des chiffres ou noms de molcules peu importants.
La matrice extracellulaire existe dans tous les tissus (foie, cur...), mais certains dentre eux en sont trs riches, comme los ou le cartilage, compos 95% de matrice extracellulaire. Elle est synthtise par les cellules msenchymateuses, qui comprennent : les cellules stromales, prcurseurs des fibroblastes, synthtisent un peu de matrice les fibroblastes, qui sont les cellules msenchymateuses les moins spcialises mais sont retrouvs dans tous les tissus des fibroblastes spcialiss, qui sont les ostocytes dans le tissu osseux et les chondrocytes dans le tissu cartilagineux. Dautres cellules participent aussi la synthse de certains composants de la matrice, mais plus faible chelle. Par exemple, les monocytes synthtisent du collagne. La matrice extracellulaire est compose de protoglycanes et de protines fibreuses. Ces protines fibreuses peuvent tre structurales, comme le collagne et llastine, ou adhsives, comme la fibronectine. La matrice a un rle de stockage de facteurs de croissance ; ainsi, le tissu osseux est un vritable rservoir de facteurs de croissance.
La membrane basale fait partie de la matrice extracellulaire : elle spare lpithlium du reste du tissu conjonctif, compos des cellules msenchymateuses, du collagne, des fibres lastiques
A. Le collagne
1. Structure Le collagne est form de 3 chanes polypeptidiques enroules en hlice dans une partie de la molcule mais pas aux extrmits. Il est synthtis dans le rticulum endoplasmique. La glycine reprsente un acide amin sur 3. Etant le plus petit des acides amins, elle va faciliter lenroulement de la triple hlice. Ainsi, une mutation sur la glycine rend cet enroulement plus difficile, provoquant des maladies dont lexpression sera plus importante que si la mutation touchait un autre acide amin. Cette triple hlice peut tre prsente sous forme dun homo ou dun htrotrimre, c' est--dire que les 3 chanes peuvent tre identiques, mais on peut aussi trouver une chane diffrente des 2 autres ; cest le cas dans le collagne de type I. Le collagne subit des modifications post-traductionnelles indispensables la formation de la triple hlice. Il sagit dhydroxylations, sur les lysines et les prolines et de glycosylations. Les pro-peptides situs en N et en C-terminal sont clivs aprs la formation de lhlice mais avant la formation de fibrille. Une fois les extrmits clives, on parle de procollagne. Les molcules de procollagne vont ensuite sassocier en fibrilles. Cependant, cette association nest pas systmatique. Lorsque les fibrilles se groupent en fibres, on parle de collagne fibrillaire. On en trouve des types majoritaires, comme le collagne I, II et III et des formes minoritaires, le V et le XI. Les collagnes non fibrillaires peuvent sassocier aux collagnes fibrillaires ; cest le cas du IX, X et XII, ou former des rseaux comme pour le collagne VII et dans les lames basales pour le collagne IV. Par exemple, ici on a le collagne II, grosse fibre retrouve dans le cartilage, associ des molcules de collagne non fibrillaire IX. 2. Diffrents collagnes Type Fibrilles I II III IV Homo/ htrotrimre Htrotrimre Homotrimre Homotrimre Htrotrimre Quantit Distribution tissulaire
En rseau
90% du collagne Ubiquitaire : os (que du type I), de lorganisme peau, tendons, corne Cartilage (uniquement du II) : disques intervertbraux, humeur vitre de lil Peau et vaisseaux Lame basale uniquement
3. Pathologies des collagnes Il existe des maladies monogniques dues des mutations dans la squence codante dun collagne. Ces maladies sont rares et leur gnotypage trs difficile car le gne du collagne est trs long : il comporte 41 exons et la mutation peut se trouver nimporte o. Une mutation dans la squence codante du collagne I provoque la maladie de Lobstein, plus connue sous le nom de maladie des os de verre. Le phnotype est uniquement osseux car los ne contient que du collagne I ; la peau par exemple, parce quelle a aussi du collagne III, sera moins affecte. Si on a une mutation dans la squence codante du collagne II, ce qui est plus rare, les tissus les plus touchs seront le cartilage, qui sera de mauvaise qualit, provoquant des arthroses dbut prcoce, des dysplasies, et au niveau de lil une forte myopie. Une mutation au niveau de la squence du collagne III entrane un syndrome de Ehlers-Danlos, dont les symptmes sont : une peau fragile (fine, sujette aux ecchymoses) une rupture dorganes (clon, utrus) des anvrismes vasculaires Par exemple, dans le Ehlers-Danlos de type IV, les symptmes les plus frquemment rencontrs sont la rupture gastro-intestinale, la dissection aortique, la rupture utrine La dure de vie des patients atteints de ce syndrome est infrieure celle de la population gnrale.
Cest un dimre de 2 sous units lies par un pont disulfure, forme de 3 modles rpts. La fibronectine existe sous 2 formes : une forme circulante, scrte par les hpatocytes et une forme matricielle. Elle contient plusieurs modles dadhsion : aux cellules (1 RGD et lautre pas) aux autres molcules de la matrice extracellulaire (collagne, hparine, fibrine)
D. Les protoglycanes
Un protoglycane est compos dun ou plusieurs glycosaminoglycanes lis un noyau protique par lintermdiaire dun trisaccharide :
1. Les glycosaminoglycanes (GAG) Ce sont des chanes polysaccharidiques faites dunits disaccharidiques rptitives. Sur le schma, il sagit dacide glucuronique et de N-actylglucosamine. Ils possdent une forte charge ngative due la prsence de groupements sulfats et carboxyles, qui va attirer les ions Na+ et par consquent absorber une grande quantit deau. Cela leur confre une particularit : ce sont des structures trs tires, qui occupent un volume considrable. Ces molcules donnent donc une rsistance la matrice extracellulaire. Le cartilage des genoux par exemple porte tout le poids du corps ; il rsiste la pression parce quil comporte beaucoup de GAG.
Cest un GAG qui a une particularit : il est ubiquitaire et trs long (25 000 disaccharides). Il est non sulfat et non li aux protines. Il joue un rle trs important dans le remplissage des espaces, permettant la migration des cellules. On peut le dcrire comme une sorte de gel dans lequel se promnent les cellules, un lubrifiant biologique.
3. Diffrents protoglycanes Il existe plusieurs familles de protoglycanes en fonction des GAG quils contiennent : hparane sulfate, chondrotine sulfate Les protoglycanes varient aussi selon la squence en acides amins du noyau protique. Leur taille est trs variable : la dcorine est trs petite et laggrcan trs gros. On trouve des protoglycanes transmembranaires, comme le syndcan. Dans la matrice extracellulaire, les protoglycanes vont se lier aux facteurs de croissance, constituant pour eux un vritable rservoir. Ainsi, dans la matrice, on trouve des molcules de taille trs variable : la dcorine est lune des plus petite, tandis que le collagne IV et lacide hyaluronique sont de grandes molcules.
III.
LA LAME BASALE
A. Gnralits
Il sagit dune matrice extracellulaire spcialise qui spare le tissu pithlial du tissu conjonctif (matrice extracellulaire classique). On la trouve par exemple dans le tissu digestif, la peau (spare les kratinocytes du tissu msenchymateux en dessous), les reins (spare lurine du sang), le tissu musculaire stri, o il spare un tissu pithlial dun tissu msenchymateux. La lame basale comporte un seul type de collagne, le collagne IV, organis en rseau, ainsi quune protoglycane, le perlcan, et un type de protines adhsives, la laminine.
IV.
LES PROTEASES
A. Dgradation de la matrice extracellulaire
La matrice extracellulaire nest pas conserve tout au long de la vie. Elle est dtruite par des protases et doit donc tre renouvele par les cellules msenchymateuses. Ces protases sont scrtes sous forme de pro-enzymes inactives. Elles sactivent ensuite sous leffet de protines extracellulaires et peuvent sactiver les unes les autres. Pour viter une activation trop importante, un inhibiteur physiologique est constamment prsent. En physiologie, ce systme est en permanence lquilibre. Il existe 3 grandes familles de protases : Protase Cathepsine Plasmine Mtalloprotase Localisation Lysosomes Matrice extracellulaire Matrice extracellulaire pH dactivit 3-6 7 7 Inhibiteur 2M PAI TIMP
B. Rle
1. Rle en physiologie Les protases servent dans le renouvellement normal des matrices, pour quelles conservent leurs bonnes proprits. Elles jouent galement un rle dans la rparation des plaies : les protases dtruisent la matrice abme par la plaie avant la resynthse de cette matrice elles clivent les molcules transmembranaires puis les relchent, cest le shedding elles clivent les facteurs de croissance associs aux protines matricielles elles clivent directement les facteurs de croissance scrts sous forme de pro-peptides, pour les activer et ainsi favoriser la rparation des plaies 2. Rle en physiologie et en pathologie Les protases permettent aussi la migration des leucocytes en clivant les composants de la matrice extracellulaire et des protines de liaison (intgrines, cadhrines). Elles favorisent aussi la survenue des mtastases en permettant la migration de cellules tumorales. Elles sont galement impliques dans la destruction du cartilage dans les maladies inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatode. Langiognse (formation de nouveaux vaisseaux) dpend du relargage du VEGF par les cellules, qui seffectue sous leffet des protases.
C. Cathepsines
Le pH acide des endosomes clive le prodomaine, ce qui active la protase. A ltat physiologique, elles ne sont peu/pas scrtes : ce sont des enzymes de dgradation intracellulaire. Les maladies lysosomales ou de surcharge sont dues labsence de dgradation des protines intracellulaires dans le lysosome, par un mauvais routage des cathepsines pour certaines. On retrouve donc dans ces cellules de gros lysosomes. Ces maladies sont lorigine de problmes cardiaques, articulaires
D. Mtalloprotases
1. Fonction Il existe 15 mtalloprotases (MMP) diffrentes ; elles toutes, elles sont capables de dgrader tous les composants des matrices extracellulaires. Certaines sont lies la membrane cellulaire : ce sont les MT-MMP. Nom MMP1 Collagnase 1 MMP3 Stromlysine Substrats usuels Collagne I, II, III, VII et X Agrcan Tnascine Protoglycanes Collagne II, IV, V, IX Lamines Autres substrats Perlcan IGF-BP Pro-MMP1,2 Pro TNF Perlcan ; Dcorine ; Plasminogne ; Pro-MMP1,3,7 Molcules actives FGF actif IGF actif MMP1,2 TNF TGF FGF MMP1,3,7
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2. Activation et inhibition Les mtalloprotases sont sous forme inactive, cette inactivit tant due linteraction du Zn avec une Cystine (-SH) du prodomaine : la molcule est donc replie. Cest le domaine catalytique qui contient le Zn, le prodomaine doit donc tre cliv pour que la molcule soit active. Ces protases sactivent les unes les autres dans la matrice, formant des ractions en cascade, ou alors elles peuvent tre actives par des MT-MMP la surface des cellules. Exemple de la dgradation des protoglycanes du disque intervertbral par les macrophages activs lors dune hernie discale : la sortie du disque provoque une inflammation, les macrophages produisent du MMP7, qui provoque un shedding (clivage) de TNF membranaire, conduisant la production et activation de MMP3 des chondrocytes, qui vont dtruire les protoglycanes. Cette activation est contrle par les cytokines (activation), et par les facteurs de croissance (inhibition). Les mtalloprotases ont des inhibiteurs physiologiques, les TIMP (Tissue Inhibitor MetalloProtease) 1 et 2, qui se lient elles au niveau du Zn et ainsi le cachent, empchant lactivit catalytique.
1. Inhibiteur de lactivateur du plasminogne (PAI) Il prvient la conversion du plasminogne en plasmine en inhibant uPA et tPA. Il est stabilis dans la matrice par la vitronectine. 2. Tissue plasminogne activator (tPA) Il est circulant, produit par les cellules endothliales (dans les vaisseaux uniquement). Son activit est dclenche par la fibrine. Il joue un rle dans la thrombose (dgradation du caillot). Dans la matrice extracellulaire, il nest pas important. 3. Urokinase (uPA) Elle est scrte sous forme inactive (pro-uPA) par de nombreuses cellules. Pour quuPA soit active, le pro-uPA doit se lier son rcepteur membranaire spcifique, uPAR. uPA est rgul par les facteurs de croissance et les oncognes. uPAR interagit avec les intgrines et peut lier la vitronectine. Il a donc un rle dans ladhsion cellulaire.
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La plasmine cre dgrade la fibrine, la fibronectine et la laminine et active les mtalloprotases, qui dgradent le collagne. Ainsi, le collagne peut tre dgrad par la plasmine de manire indirecte.
V.
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La partie intracytoplasmique de la chane est la seule ncessaire la transduction du signal. Elle lie 2 kinases, Src et FAK, qui se lient des protines en relation avec le cytosquelette (filaments dactine) et les phosphorylent. La liaison dune intgrine son ligand induit donc une vague de phosphorylation dans la plupart des cellules. La protine FAK (Focal Adhesion Kinase), tyrosine kinase, est active par phosphorylation. Il y a ensuite co-localisation aux points dadhsion focaux avec p60src, qui est active par FAK. Cette cascade de phosphorylations conduit lactivation des voies MAP kinase, PI3K et JUNK. Ce nest donc pas lintgrine qui a un domaine tyrosine kinase mais elle se fixe une tyrosine kinase.
E. Coopration entre la voie des intgrines et des facteurs de croissance : prolifration cellulaire
La voie des intgrines est en relation avec les voies de prolifration et de survie, actives galement par les facteurs de croissance, comme la voie JunK, MAP kinase (prolifration) et la voie PI3K (anti-apoptotique).
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G. Diffrenciation cellulaire
La diffrenciation est due linduction ou la rpression de gnes, qui activent la phosphorylation des facteurs de transcription. Ladhsion des cellules la matrice va provoquer cette induction/rpression via les voies de signalisation cellulaire. On a donc un signal qui vient de lextrieur de la cellule et qui se propage lintrieur. Par exemple, dans les monocytes, de nombreux gnes comme IL1 et TNF (cytokines) sont induits lors de ladhrence la matrice (NFkB). Dans les ostoblastes, lattachement au collagne I via 2 1 induit lexpression des phosphatases alcalines. Dans les cellules hmatopotiques, la liaison la fibronectine entrane la perte de la diffrenciation terminale par les rythrocytes via 5 1.
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