Mecanique Generale
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AVANT-PROPOS
Cet ouvrage dveloppe les bases de la mcanique en s'appuyant sur l'observation et l'exprimentation. Les mathmatiques sont considres comme un outil qui sera construit pour dcrire et analyser les rsultats exprimentaux. Ce mme outil permettra d'tablir les lois fondamentales, de prdire de nouveaux phnomnes, de calculer l'volution et les forces dans les systmes. C'est un expos didactique rdig avec deux soucis constants : introduire la mcanique comme base de la physique et relier le formalisme mathmatique aux concepts fondamentaux. Il s'adresse des lecteurs ayant une formation de baccalaurat et couvre, en l'approfondissant, la matire enseigne en premire anne dans les coles d'ingnieurs et les universits. Pour l'tudiant en physique, ce livre constitue la charnire entre l'enseignement pr-universitaire et les cours de mcanique avance : on utilise les lois de Newton pour effectuer une analyse qualitative des orbites dans l'espace de phase, mais on n'expose pas les thormes gnraux concernant les systmes intgrables ou la thorie des perturbations. Un premier but de l'ouvrage est de raliser une synthse entre les deux approches possibles de l'enseignement de la mcanique, l'approche exprimentale qui a l'avantage de mettre en vidence la dmarche conduisant de l'observation aux lois, mais qui est souvent trop lmentaire du point de vue mathmatique pour permettre la rsolution de problmes concrets, et l'approche abstraite qui prsente la mcanique de faon dductive, avec toute la rigueur des mathmatiques, en partant d'axiomes et de dfinitions, mais qui n'accorde que peu d'importance la discussion des concepts physiques. On se propose de faire dcouvrir les lois de la mcanique et les superlois de la physique par l'observation des phnomnes naturels, puis d'utiliser les mathmatiques pour dduire les consquences logiques de ces lois. Ceci nous amnera par exemple tudier le mouvement central dans le cadre de la cinmatique, pour arriver ainsi la loi de la gravitation et mettre en vidence l'existence de constantes du mouvement qui conduisent aux lois de conservation. Un deuxime but est de faire ressortir le fait que la physique est base sur un certain nombre de choix arbitraires : choix des units, du rfrentiel, des variables. L'invariance des prdictions thoriques par rapport ces choix, aussi appel principe d'objectivit, permet de dvelopper des mthodes d'investigation trs puissantes, par exemple l'utilisation de modles rduits, pour les tudes thoriques et exprimentales des systmes complexes.
Objectifs
et
mthodes
Principe
d'objectivit
Avant-propos
Systmes physiques
D'autre part, on considre que la mcanique est l'tude des systmes rels et que le point matriel n'est qu'un modle prliminaire. Cela signifie que nous n'avons pas adopt la dmarche traditionnelle qui consiste diviser la mcanique en deux parties, la mcanique du point, suivie de la mcanique des systmes. Au contraire, chaque tape - description de la position, cinmatique, quations du mouvement, lois de conservation - le point matriel sert d'introduction pour aborder le cas gnral des systmes matriels et le cas particulier des solides. Finalement, nous avons particulirement insist sur les concepts de base, leur contenu physique et leur interprtation. Dans la plupart des universits, la mcanique occupe le premier volet du cycle d'enseignement de la physique gnrale. Ceci nous a incit prsenter, en premire partie, une esquisse du cadre gnral de la physique, la place de la mcanique, l'volution des concepts de base, de la physique classique la physique contemporaine, et une image de l'univers, des quarks aux galaxies (chap. 1-3). Cette introduction aborde des questions qui se retrouvent dans de nombreux domaines de la physique. Elle a pour objectif d'veiller la curiosit et de stimuler la rflexion. Certains paragraphes, plus abstraits, ne doivent pas dcourager le lecteur, mais l'inciter rflchir et revenir sur certains points soulevs tout au long de ses tudes. Les chapitres 4 9 sont consacrs la cinmatique, laquelle nous avons redonn une grande importance. En effet, par la description de la balistique (Galile) et du mouvement des plantes (lois de Kepler), nous voulons insister sur l'importance de la cinmatique comme base exprimentale de la dynamique. Les chapitres 10 15 sont alors consacrs la dynamique des systmes matriels, o la prsentation tient compte, dans la mesure du possible, des dveloppements rcents de la physique. Les chapitres 16 20 sont consacres divers cas particuliers ou applications. Le chapitre 21 est consacr la relativit restreinte. Le chapitre 22, qui traite de la mcanique analytique, ne doit pas tre considr comme une annexe, mais comme une prsentation de l'aboutissement de l'effort remarquable de conceptualisation qui a eu lieu au cours des XVII e , XVIII e et XIX e sicle. L'tudiant doit donc savoir, trs tt, que cet outil thorique est sa disposition pour rsoudre des problmes de la mcanique. Les premiers chapitres conduisent aux deux sommets de la mcanique, les quations de la dynamique (sect. 11.1) et le thorme de l'nergie ( 13.6.1), partir desquels on peut admirer la beaut, la simplicit conceptuelle et la trs grande gnralit de la mcanique. Rappelons qu'historiquement le succs de la mcanique newtonienne fut colossal et que ses applications se sont tendues bien au-del de son domaine d'origine, la mcanique cleste. La physique tant l'explication des phnomnes observs , on peut dire que pendant deux sicles, l'explication consistait interprter les phnomnes observs au moyen des quations de Newton.
CONVENTIONS Le prsent ouvrage est divis en 22 chapitres reprs par un nombre arabe (chap. 10). Chaque chapitre est divis en sections, repres par deux nombres (sect. 10.2), et chaque sous-section est divise en paragraphes, reprs par trois nombres ( 10.2.1). Les figures et tableaux sont numrots continment par chapitre et reprs par deux nombres prcds de Fig. ou Tableau . Les quations sont numrotes par deux nombres entre parenthses (10.12), dont le premier rapelle le chapitre concern. Les dfinitions sont introduites en caractres gras dans une trame de couleur rose. Souvent ces termes se retrouvent dans la marge ou dans un titre afin d'en faciliter la recherche.
Les rsultats particulirement importants, ou utiles, et les thormes sont mis en vidence au moyen d'une trame grise. Une liste des principaux symboles utiliss est donne en annexe.
REMERCIEMENTS Nous tenons remercier trs chaleureusement nos collgues MM. les professeurs A. Chatelain, P. Cornaz, Ph. Choquard et Ph. Rosselet, B. Vittoz et G. Wanders. Notre gratitude va galement MM. P. Braissant, B. Egger et Mme Y. Fazan qui ont prpar les expriences de cours et S. Bolognini qui s'est occup des photographies. La ralisation de cet ouvrage a t rendue possible grce la collaboration des personnes suivantes, auxquelles nous tenons exprimer notre reconnaissance : Mlle M. Aeschlimann et M. F. Vuille (dactylographie), Mlle M. Spiridon, MM.L. Bataillard et 0. Bremnes (dessins).
AVANT-PROPOS TABLE DES MATIERES CHAPITRE 1 BUTS 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 ET METHODES DE LA PHYSIQUE But de la physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mthodologie de l'approche scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Observables. Distinction entre physique classique et quantique . . . . . . . Etat d'un systme. Distinction entre physique gnrale et physique statistique.................................................... Espace-temps et volution temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thories classiques non relativistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mcanique................................................... Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
vu xi
1 6 8 10 15 21 22 24
UNITS ET SIMILITUDES : UNE AUTRE APPROCHE DE LA PHYSIQUE 2.1 Systmes d'units et d i m e n s i o n s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2 Lois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Analyse dimensionnelle et lois d'chelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.3 2.4 Changements d'units et homognit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Applications du thorme d'homognit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.5 Changements d'units et changements d'tat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.6 2.7 Similitudes................................................... Conclusion................................................... 2.8 Systmes d'units . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.9 2.10 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHAPITRE 3 IMAGE DE L'UNIVERS ET ORDRES DE GRANDEUR Des atomes aux q u a r k s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.1 Des atomes aux galaxies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Constantes physiques (Valeurs admises en 1986 [ 2 6 ] ) . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 3.4 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
27 30 31 32 34 36 39 41 42 44
47 55 59 59
CHAPITRE 4 POSITION INSTANTANE D'UN SYSTME ET ANALYSE VECTORIELLE 4.1 Rfrentiel................................................... 4.2 Systme de coordonnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3 Calcul vectoriel : aspect g o m t r i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.4 Structure mathmatique sur les vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.5 Calcul vectoriel : aspect algbrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.6 Torseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.7 Torseurs particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.8 Centre de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.9 Technique pour la recherche du centre de m a s s e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.10 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHAPITRE 5 CINMATIQUE DU POINT 5.1 Vitesse (du point P par rapport , ^ / K } . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2 Acclration (du point P par rapport ,^/K} . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3 Mouvements simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.4 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.5 Vitesse et acclration en coordonnes c u r v i l i g n e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.6 Vitesse et acclration en coordonnes g n r a l i s e s . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.7 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
61 64 69 74 78 80 86 89 90 97
CHAPITRE 6 BASES CINMATIQUES DE LA DYNAMIQUE 6.1 Chute des corps et mouvement uniformment acclr . . . . . . . . . . . . . . 139 6.2 Balistique et mouvement uniformment acclr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 6.3 Corps suspendu un ressort et mouvement oscillatoire harmonique . . . 147 6.4 Mouvement circulaire. Vitesse et acclration angulaires . . . . . . . . . . . . 152 6.5 Mouvement des plantes autour du Soleil et mouvement central . . . . . . 153 6.6 Mouvement central en r ~ 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 6.7 Mouvement autour de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 6.8 Diffusion d'une particule charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 6.9 Mouvement central en r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 6.10 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 CHAPITRE 7 QUATIONS DIFFRENTIELLES ORDINAIRES ET ANALYSE QUALITATIVE 7.1 Evolution temporelle et quations diffrentielles ordinaires . . . . . . . . . . 187 7.2 Intgrales premires et constantes du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 7.3 Exemples s i m p l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 7.4 Analyse qualitative de mx == f ( x ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 CHAPITRE 8 CINMATIQUE DU SOLIDE 8.1 Dfinition du solide i n d f o r m a b l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 8.2 Dplacement d'un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 8.3 Evolution d'un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203 8.4 Solides en c o n t a c t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 8.5 Mouvement plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214 8.6 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
CHAPITRE 9 MOUVEMENTS RELATIFS NON RELATIVISTES 9.1 nonc du p r o b l m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 9.2 Axiomes non relativistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223 9.3 Compositions des vitesses et des acclrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225 9.4 Cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229 9.5 Composition de deux changements de r f r e n t i e l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 9.6 Vitesse et acclration en coordonnes sphriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 9.7 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235 9.8 Symtrie et invariance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239 9.9 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 CHAPITRE 10 BASES DE LA MCANIQUE NEWTONIENNE 10.1 G n r a l i t s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 10.2 Masse - Quantit de mouvement - F o r c e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246 10.3 Troisime loi de la m c a n i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 10.4 Lois du mouvement pour le point matriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 10.5 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265 10.6 Epistmologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 10.7 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283 CHAPITRE 11 DYNAMIQUE DES SYSTMES MATRIELS 11.1 quations gnrales de la dynamique newtonienne . . . . . . . . . . . . . . . . . 287 11.2 Thorme du centre de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289 11.3 Lois de conservation de la quantit de mouvement et du moment cintique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291 11.4 Thorme du moment cintique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293 11.5 Proprits et thormes du moment cintique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295 11.6 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 11.7 Importance des lois de conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307 11.8 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 CHAPITRE 12 ANALYSE DES FORCES 12.1 Forces g r a v i f i q u e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314 12.2 Forces lectromagntiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1 7 12.3 Forces de frottement v i s q u e u x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325 12.4 Forces de frottement sec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333 12.5 Illustrations des frottements secs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341 12.6 Forces de liaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350 12.7 Tensions internes, dformations et loi de Hooke . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 360 12.8 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372 CHAPITRE 13 PUISSANCE-TRAVAIL-NERGIE 13.1 Puissance et travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 377 13.2 nergie cintique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383 13.3 Forces conservatives et p o t e n t i e l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387 13.4 nergie potentielle et nergie mcanique d'un point matriel . . . . . . . . . 390 13.5 Illustrations : forces conservatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393 13.6 nergie potentielle et nergie mcanique d'un systme matriel . . . . . . 401
Illustrations : forces actives conservatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405 Illustrations : forces actives non conservatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 408 Au-del de la mcanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2 1
CHAPITRE 14 DYNAMIQUE DU SOLIDE 14.1 Solide en rotation autour d'un axe f i x e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 428 14.2 Dynamique du solide : cas gnral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433 14.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442 14.4 nergie cintique des s o l i d e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 450 14.5 Ellipsode d'inertie et axes principaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 456 14.6 Classification des solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 459 14.7 quations d'Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 460 14.8 Mouvement d'un solide isol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 461 14.9 Solide avec point fixe : Gyroscope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 467 14.10 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472 CHAPITRE 15 DYNAMIQUE DANS LES RFRENTIELS EN MOUVEMENT 15.1 Dynamique newtonienne dans les rfrentiels en mouvement : forces d'inertie et forces de Coriolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 477 15.2 Rfrentiels en translation uniforme et principe de la relativit de Galile479 15.3 Rfrentiels ^ ' en translation non uniforme par rapport .^8. Principe d'quivalence d'Einstein . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 481 15.4 Rfrentiel .^i? ' en rotation uniforme par rapport , ^ 8 . . . . . . . . . . . . . . . 486 15.5 Dynamique terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 489 15.6 quivalence de la masse d'inertie et de la masse gravifique . . . . . . . . . . 496 15.7 Mares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 498 15.8 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 500 CHAPITRE 16 QUILIBRE ET STATIQUE 16.1 Equation gnrale de la statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 503 16.2 Conditions d'quilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 505 16.3 quilibre et stabilit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508 16.4 quilibre des cbles souples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512 16.5 Equilibre des poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 516 16.6 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523 CHAPITRE 17 MOUVEMENTS OSCILLANTS 17.1 Importance des mouvements oscillants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 527 17.2 Oscillateur harmonique libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 528 17.3 Oscillateur harmonique amorti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 530 17.4 Oscillateur harmonique forc et rsonance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 535 17.5 Rsonance paramtrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 543 17.6 Oscillateurs harmoniques coupls : systmes deux degrs de libert.. 546 17.7 Petits mouvements autour d'une position d'quilibre : systmes N degrs de liberts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 550 17.8 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 552
CHAPITRE 18 PROBLME DEUX CORPS. MOUVEMENT CENTRAL ET DIFFUSION 18.1 Problme deux c o r p s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 555 18.2 Mouvement c e n t r a l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 558 18.3 Diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 563 18.4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 566 18.5 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 569 CHAPITRE 19 CHOCS ET PERCUSSIONS 19.1 quations des chocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 573 19.2 Centre de percussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 576 19.3 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 578 19.4 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 585 CHAPITRE 20 SYSTMES OUVERTS 20.1 I n t r o d u c t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 589 20.2 quations du m o u v e m e n t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 590 20.3 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 593 20.4 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 594 CHAPITRE 21 INTRODUCTION LA RELATIVIT RESTREINTE 21.1 I n t r o d u c t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 597 21.2 L'espace-temps de la relativit restreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 599 21.3 Transformations de L o r e n t z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 605 21.4 Consquences de la transformation de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 613 21.5 Proprits de l ' e s p a c e - t e m p s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 616 21.6 Dynamique relativiste du point matriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 622 21.7 Formulation quadrimensionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 627 21.8 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 630 21.9 Systmes de p a r t i c u l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 637 21.10 De la relativit restreinte la relativit gnrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 641 21.11 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 4 2 CHAPITRE 22 INTRODUCTION LA MCANIQUE ANALYTIQUE 22.1 Formalisme l a g r a n g i e n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 646 22.2 Illustrations du formalisme lagrangien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 654 22.3 Particules dans un champ lectromagntique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 659 22.4 Thorme de N o e t h e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 661 22.5 Formalisme hamiltonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 664 22.6 Illustrations du formalisme h a m i l t o n i e n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 666 22.7 Formalisme hamiltonien non relativiste dans l'espace de phase tendu . 669 22.8 Formalisme lagrangien et hamiltonien relativiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 670 22.9 Problmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 674 APPENDICE A DMONSTRATION DU THORME 2.1.4 677
APPENDICE B VECTEURS ET TENSEURS B. 1 Changements de repre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 679 B.2 T e n s e u r s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 682 B.3 C o n c l u s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 687 B.4 Problme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 688 APPENDICE C PROPRITS DU CHAMP DE GRAVITATION 689
APPENDICE D THORMES GNRAUX D.l Equations Diffrentielles Ordinaires autonomes (E.D.O.) . . . . . . . . . . . . 693 D.2 Equilibre et stabilit . . . . . . . . . . ; . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 694 D.3 Linarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 696 APPENDICE E CALCUL DES VARIATIONS E.l Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 697 E.2 Equations d'Euler-Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 698 E.3 Solutions des deux i l l u s t r a t i o n s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 700 E.4 Principe de Hamilton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 701 RPONSE AUX PROBLMES 703
BIBLIOGRAPHIE 1. Ouvrages conseills . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1 5 2. Ouvrages pour ingnieurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 715 3. Ouvrages avancs (et mcanique analytique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 715 4. Ouvrages historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1 6 5. R f r e n c e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 716 NOTATIONS INDEX ALPHABTIQUE INDEX DES NOMS 719
723
735
CHAPITRE 1
Avant d'aborder la mcanique, il nous semble intressant de donner une introduction gnrale la physique. Cela nous permettra de situer la mcanique classique dans le cadre de la description du monde qui nous entoure, et de soulever un certain nombre de questions concernant la dmarche du physicien. C'est ce que nous allons faire dans les trois premiers chapitres. Dans ce chapitre, nous analysons les buts et mthodes de la recherche scientifique et nous essayons de rpondre aux questions suivantes : quelle est la distinction entre physique classique et quantique , physique gnrale et statistique , physique relativiste et non relativiste ? Nous discutons brivement la notion d'espace spatio-temporel, espace dans lequel se droulent les phnomnes que la physique se propose d'expliquer ou de prdire. Finalement, nous introduisons le sujet de cet ouvrage, la mcanique classique. Le lecteur trouvera dans la bibliographie une liste de livres qui prsentent un point de vue complmentaire celui que nous avons adopt.
1.1
BUT DE LA PHYSIQUE
Le but de la physique est parfois exprim par la formule laconique expliquer Phnomnes naturels les phnomnes naturels , e n a j o u t a n tpeut-r,comel faitEnse[l],y et phnomnes compris ceux de la vie . observs Si cette dfinition exprime le vu de certains physiciens jusqu' la fin du XIX e sicle, les dveloppements de la physique au XX e sicle ont montr qu'il fallait revenir une dfinition plus modeste : expliquer les phnomnes observs . Dans cette section, nous voulons dvelopper la distinction entre phnomnes naturels et observs , puis ce qu'il faut entendre par expliquer . 1.1.1 Description classique Jusqu' la fin du XIX e sicle, la recherche scientifique est base sur la description classique. C'est la description que nous adopterons, mais que nous voulons expliciter et nuancer pour tenir compte des dveloppements modernes
Dterminisme et
homognit du temps
de la physique et pour faire ressortir les hypothses la base de cette description. Historiquement, ces hypothses taient gnralement admises de faon implicite comme des vrits videntes. Cette description classique s'est labore au cours des sicles partir de l'observation rpte, consciente ou inconsciente, de phnomnes qui apparaissent avec une grande rgularit, tels que le mouvement des corps clestes ou la chute des objets la surface de la terre. Ces rgularits nous sont tellement familires que nous avons acquis la certitude qu'elles se produiraient indpendamment de la prsence de l'observateur qui les peroit : nous admettons, par exemple, qu'une pierre qui tombe fera du bruit mme si personne n'est l pour l'observer. Nous avons ainsi t conduits gnraliser les affirmations que nous pouvons faire concernant les phnomnes observs. Nous disons la Lune tourne autour de la Terre au lieu de dire on observe que la Lune tourne autour de la Terre ; de mme on a pris l'habitude de dire la lumire est une onde , au lieu de dire dans certaines expriences, on observe des proprits ondulatoires de la lumire . Cette manire de nous exprimer signifie que nous admettons qu'il existe une Ralit indpendante de l'observation. Pour rendre compte des rgularits observes, nous supposons que cette Ralit obit un ensemble de rgles, appeles lois naturelles. Cette confiance en l'existence de lois rgissant l'volution temporelle repose sur deux principes fondamentaux : le dterminisme et l' homognit du temps. Le dterminisme affirme que la Ralit, telle qu'elle existe un instant donn, dtermine univoquement l'volution future et, dans certains cas, contient l'histoire d'un pass pas trop lointain ( 1.5.5). L'homognit du temps est le principe selon lequel deux situations identiques, ralises des instants diffrents, doivent voluer de faon identique : en rptant les mmes expriences, sous les mmes conditions, on doit obtenir les mmes rsultats. Ces deux principes sont la base de la mthode scientifique. La mission du physicien est de dcouvrir les lois fondamentales, partir desquelles il sera possible de dduire l'ensemble des lois de la nature et d'obtenir une description de la Ralit. Pour noncer ces lois, l'approche classique admet que tout systme est caractris par un ensemble de grandeurs ayant tout instant une valeur bien dfinie. Le dterminisme s'exprime alors en disant que la valeur de ces grandeurs un instant donn dtermine univoquement les valeurs tout autre instant. Notre conviction que la connaissance de la Ralit doit venir des rsultats exprimentaux et aboutir ceux-ci signifie qu'il doit tre possible d'observer, mesurer et comparer les valeurs des grandeurs au cours de l'volution. Par consquent, l'approche classique admet implicitement les hypothses suivantes :
Hypothses classiques
II est possible de mesurer les grandeurs avec la prcision que l'on dsire, c'est uniquement un problme de technologie.
But de la physique
II est possible de mesurer simultanment toutes les grandeurs ; c'est-dire qu'il est possible de mesurer la grandeur B, immdiatement aprs avoir mesur la grandeur A, sans modifier la valeur de A. II est possible de mesurer les grandeurs sans modifier les valeurs qu'elles auraient en l'absence de toute observation. Il dcoule de l'approche classique que les concepts et les lois fondamentales ne sont pas des crations de l'esprit humain, mais qu'ils sont logiquement Lois de la physique dduits, par abstraction, des faits exprimentaux. Les lois de la physique, = Lois de la Nature expressions des lois de la Nature, sont ainsi des lois exactes et immuables. Les succs, aussi bien thoriques qu'exprimentaux, obtenus la fin du XIX e sicle, semblaient confirmer le bien-fond de cette attitude et portaient penser que l'on avait effectivement trouv l'ensemble des lois fondamentales : on considrait que l'univers tait compos de particules et de champs lectro-magntiques voluant dans le vide. L'volution des particules tait dcrite par les lois de Newton, l'volution des champs par les lois de Maxwell et l'interaction entre les particules et les champs par la loi de Lorentz. Remarquons pour terminer que la physique a connu plusieurs rvolutions au cours de son histoire avec les travaux de Galile, Newton, puis Einstein. BOHR Niels Cependant, jusqu' l'introduction de la physique quantique, aucune de ces Physicien danois 1885-1962 rvolutions n'avait mis en doute le bien-fond de la description classique. Prix Nobel de physique
1922
1.1.2 Description moderne L'observation des phnomnes des chelles de plus en plus petites et des tempratures de plus en plus basses a conduit une rvolution de la pense qui a remis en question les bases mmes de la description classique. En effet, les expriences du XX e sicle ont montr qu'il fallait distinguer entre observation et ralit. En particulier, l'observation des proprits corpusculaires de l'lectron n'implique pas que l'lectron est une particule, au sens classique du terme o particule signifie objet qui ressemble une bille ; de mme, l'observation des proprits ondulatoires de la lumire n'implique pas que la lumire est une onde. En effet, dans d'autres expriences, il sera possible d'observer des proprits ondulatoires de l'lectron et des proprits corpusculaires de la lumire. De plus, ces mmes observations ont conduit la conclusion suivante : si l'on veut maintenir le principe du dterminisme, il faut abandonner la description des phnomnes en terme de grandeurs spatio-temporelles ; inversement, si l'on veut garder une description spatio-temporelle, il faut abandonner le dterminisme. On est ainsi arriv une nouvelle conception de la Ralit, exprime par exemple dans le principe de complmentarit de N. Bohr (1928) : Les proprits corpusculaires et ondulatoires sont deux aspects complmentaires d'une mme ralit, mais elles ne sont jamais simultanment observables. Le dterminisme et la description des phnomnes au moyen de grandeurs spatio-temporelles sont deux aspects complmentaires d'une mme ralit, qui ne peuvent pas toujours tre simultanment satisfaits.
Observation 7^ Ralit
Principe de complmentarit
II suit du principe de complmentarit que l'observation d'un phnomne (dans l'espace-temps) ne permet plus d'affirmer que le mme phnomne se produiraitenl'absence d'observation (dterminisme). Mentionnons galement que ce principe n'a pu tre nonc qu'aprs avoir remarqu les faits suivants, contraires aux hypothses classiques :
Hypothses quantiques
II existe des grandeurs qui ne peuvent pas toujours tre exactement et simultanment mesures. C'est le contenu du principe d'incertitude de Heisenberg (1927). Cela signifie qu'il existe une limite la prcision qu'il est possible d'atteindre lors de la mesure simultane de deux grandeurs, et ceci quelle que soit la technologie : plus la prcision sur l'une des mesures augmente et plus la prcision sur l'autre diminue. Quelle que soit la technologie, la mesure d'une grandeur s'accompagne gnralement d'une modification non dterministe de l'volution. Les principes de complmentarit et d'incertitude, la base de la physique quantique, vont bouleverser la pense classique et remettre en question les objectifs mmes de l'approche scientifique. Il va merger de ces rflexions que les concepts fondamentaux de la physique ne sont pas dfinis par rapport une Ralit indpendante de toute observation, mais, au contraire, sont dfinis par rapport la connaissance que nous possdons de cette Ralit. La physique n'apparat plus comme une description de la Ralit, mais
seulement comme une description de l' image que nous nous faisons
de cette Ralit.
Modle
Lois de la physique
= Image de la Ralit
En particulier, il faut reconnatre qu'une thorie n'est qu'un modle destin expliquer un aspect des phnomnes tudis. Ainsi, le problme n'est plus, comme ce fut le cas aux XVIII e et XIXe sicles, d'tudier une Ralit indpendante de l'observation, mais d'analyser l'ensemble des connaissances que nous en possdons, et de chercher mettre en vidence des relations entre les phnomnes observs dans le but de prdire de nouveaux rsultats. Par exemple, le problme n'est pas de savoir si l'lectron est une onde ou une particule, mais de prdire en quel endroit de la plaque photographique on observera l'lectron ayant travers un champ magntique. On revient ainsi au point de vue de Galile qui ne se demandait pas pourquoi , mais comment les corps tombent. En particulier, il mdita longuement sur cette question de la relation existant entre l'observation et la Ralit [61]. En conclusion, il dcoule de l'approche moderne que les concepts et les lois fondamentales sont l'expression de notre connaissance une poque donne, et notre image de l'univers ne peut jamais tre dfinitive. Nous devons toujours tre prts modifier les fondements de la physique et chaque gnration aura la possibilit d'arriver des dcouvertes importantes. 1.1.3 Expliquer les phnomnes observs Comme nous l'avons remarqu, le but de la physique est d'expliquer les phnomnes observs. Mais quelles sont les observations qui peuvent tre
But de la physique
expliques ? Selon Wigner [2] the specification of the explainable may have been the greatest discovery ofphysicssofar. Par exemple, Kepler, ayant obtenu les lois dcrivant le mouvement des plantes autour du soleil, chercha d'autres lois pour expliquer le nombre des plantes et les dimensions relatives des orbites (fig. 1.1-1.3). Newton, au contraire, rejeta cette tentative en considrant que ces observations ne demandent pas tre expliques. Aujourd'hui, on pense que la distribution rgulire des orbites plantaires rsulte de circonstances particulires lies la formation du systme solaire [60].
Fig. 1.1 (a) Figure tire de Mysterium cosmographicum de J. Kepler (1569). (b) Illustration deux dimensions. Kepler explique les distances au soleil des six plantes connues cette poque au moyen de sphres inscrites et circonscrites aux cinq polydres rguliers, sphres sur lesquelles les plantes se dplacent : Sphre de Saturne - Cube - Sphre de Jupiter - Ttradre - Sphre de Mars -Dodcadre - Sphre de la Terre - Icosadre - Sphre de Vnus - Octadre - Sphre de Mercure.
n)^-./r=\
Pour expliquer les phnomnes observs, la physique cherche dcouvrir des lois. Une loi de la nature est une rgle qui doit rendre compte des rgularits observes. Elle dtermine le comportement des objets sous certaines conditions, mais elle laisse toutefois encore beaucoup de libert. Les lments qui ne peuvent pas tre dtermins par les lois sont les conditions initiales. Par analogie, le code de la route est un ensemble de rgles imposes l'automobiliste (rouler droite, s'arrter au feu rouge, ...) mais il lui laisse beaucoup de libert : heure de dpart, vitesse, arrt,... En conclusion, expliquer signifie trouver les conditions initiales (soit les variables) et les lois de la nature (c'est--dire les relations entre les variables), partir desquelles il est possible de dcrire les phnomnes observs. 1.1.4 Principes d'invariance ou Superlois [2] De mme que les lois imposent certaines conditions menant aux rgularits observes, il existe des superlois imposant certaines conditions aux lois elles-mmes. (Par analogie, la constitution impose certaines rgles qui doivent tre satisfaites par le code de la route discut plus haut.) Ces superlois sont les principes d'invariance dj introduits par Galile, mais qui ont pris une trs grande importance, surtout depuis 1930. Ces principes d'invariance, que nous discuterons en dtail, sont associs aux diffrentes manires de dcrire un mme phnomne : les prdictions de la thorie ne doivent pas dpendre de la manire choisie, elles doivent tre invariantes . L'importance accorde aux principes d'invariance est justifie pour deux raisons. D'une part, ils jouent le rle de garde-fou dans l'laboration d'une thorie et servent de critre dans la recherche des lois fondamentales : pour tre acceptable, une loi physique doit tre consistante avec les principes d'invariance. D'autre part, ils conduisent des lois fondamentales, dites lois de conservation, exprimant le fait que certaines grandeurs restent constantes au cours de l'volution temporelle si le systme est isol : conservation de l'nergie, de la quantit de mouvement, du moment cintique, etc. Grce au thorme de Nther ( 22.4.2), on verra que que ces lois de conservation sont intimement lies des proprits fondamentales de symtrie : homognit du temps et de l'espace, isotropie de l'espace,...
Invariance et symtrie
Systme physique
Pour expliquer les phnomnes observs, la physique tudie des systmes, c'est--dire des portions de l'univers qu'il est possible de considrer, dans une premire approximation, comme isols du reste de l'univers.
Cette tude s'effectue en quatre tapes : description, recherche des lois, dduction des consquences de ces lois, vrifications exprimentales. Description. La premire tape consiste dfinir le systme ou la classe de systmes que l'on veut tudier et prciser les grandeurs qui prsentent un intrt. Ces grandeurs, appeles observables, peuvent tre mesures par des Observables appareils. En outre, cette tape s'attache caractriser l'tat actuel du systme, ou tat instantan, et mettre en vidence certaines relations entre les donnes tat exprimentales. Recherche des lois. Dans cette deuxime tape, on cherche trouver par induction les concepts et les principes fondamentaux partir desquels il sera possible de dduire (en se servant des mathmatiques) les rsultats exprimentaux. A ce stade, il n'existe pas de mthode systmatique; en particulier, il Induction n'existe aucun chemin logique conduisant de l'exprience au schma mathmatique ; ce schma est une cration de l'esprit humain et c'est l qu'apparat l'acte de gnie. On procde gnralement en inventant un modle , reprsentation idali- Modle se du systme, obissant un ensemble de lois. Les consquences du modle doivent correspondre aux rsultats exprimentaux connus (par exemple, le modle du point matriel et les lois de Newton permettent d'expliquer les observations de Kepler). Analyse des consquences. On tudie ensuite les consquences qui dcoulent du modle dans le but de prdire de nouveaux rsultats et de nouveaux phnomnes : connaissant l'tat du systme un instant donn, la thorie se propose de prdire la valeur des observables cet instant, ainsi que rvolution temporelle de l'tat, c'est--dire l'tat du systme tout autre instant. Vrifications. Un modle purement logique qui n' aurait jamais t confront l'exprience ne prsente que peu d'intrt. Pour tester le schma mathmatique propos, il est ncessaire de procder une vrification exprimentale des prdictions. Nous voyons ainsi que toute approche scientifique se trouve confronte ds le dpart des concepts intuitifs qui sont mal dfinis :
PYTHAGORE
En essayant de prciser ces concepts fondamentaux, on se rendra compte qu'ils ne sont pas dfinis par rapport une ralit, mais par rapport la Toutes choses sont connaissance que l'observateur possde de cette ralit (ce qui nous ramne des nombres la description moderne discute au paragraphe 1.1.2). De plus, nous remarquons que les mathmatiques ont une relation trs par- Mathmatiques ticulire avec la physique. En fait, pour les Grecs, les postulats mathmatiques (par exemple les axiomes d'Euclide) apparaissent comme des lois de la nature. Plusieurs sicles plus tard, Galile affirmera : La philosophie est crite dans ce livre immense qui se tient continuellement ouvert sous nos yeux - l'Univers et qui ne peut se comprendre que si l'on a pralablement appris en comprendre la langue et connatre les caractres employs pour l'crire. Ce livre est crit dans la langue mathmatique.
Cette conception des mathmatiques comme langage de la physique peut s'interprter de deux faons : c'est le langage de la Nature que l'homme doit assimiler ; c'est le langage de l'homme pour traduire les faits de la Nature. C'est cette deuxime interprtation, relie du reste la description moderne, qu'adopte Heisenberg quand il affirme : Les formules mathmatiques ne reprsentent plus la Ralit, mais la connaissance que nous en possdons . Finalement, on remarquera que les mathmatiques sont beaucoup plus qu' un langage : c'est la manire de penser du physicien.
1.3 OBSERVABLES. DISTINCTION ENTRE PHYSIQUE CLASSIQUE ET QUANTIQUE 1.3.1 Observables Pour un observateur 0, le systme tudi est caractris par les concepts suivants : un ensemble de grandeurs mesurables constantes, appeles proprits, qui permettent de reconnatre le systme ; l'observateur sait que s'il effectuait la mesure de ces grandeurs, il obtiendrait un rsultat connu d'avance et il n'effectuera pas ces mesures ; un ensemble de grandeurs mesurables variables que l'observateur pourrait mesurer au moyen d'appareils et qu'il pourrait en principe faire varier volont ; un ensemble de contraintes (liaisons) qui sont des restrictions sur les valeurs possibles des grandeurs mesurables. En consquence, pour l'observateur 0, le systme est caractris par
un ensemble d'observables, grandeurs qu'il est possible de mettre en vidence, de mesurer, et que l'observateur a choisi d'tudier.
Il faut insister sur le fait que le choix des observables dpend de l'observateur. Considrons, par exemple, des atomes d'argent contenus dans une ampoule sphrique. Le mot argent englobe un ensemble de proprits se trouvant dans les tables et ampoule dfinit une contrainte. Un premier observateur choisira comme observables des grandeurs thermodynamiques : volume, temprature, pression, densit, chaleur spcifique, ... ; un deuxime observateur choisira des grandeurs mcaniques : position et vitesse de chaque atome ; un troisime choisira la position, la vitesse, et le spin des lectrons et des noyaux. Ayant choisi l'ensemble des observables, l'observateur peut effectuer des mesures. Dans l'exemple prcdent, si le premier observateur mesure successivement la pression, la temprature, et nouveau la pression, il constatera pour autant que les deux mesures de pression soient effectues dans un
bref intervalle de temps - que la mesure de la temprature n'a pas modifi la valeur de la pression ; on dit alors que les deux observables sont simultanment mesurables, ou aussi compatibles. Si un autre observateur envoie des atomes d'argent travers un champ magntique inhomogne, il observera que les atomes sont dvis, soit gauche, soit droite ; en rptant la mme mesure sur le mme atome, l'observateur obtiendra toujours le mme rsultat, gauche ou droite. Appelons A la grandeur mise en vidence par cet appareil de mesure. Cette grandeur peut prendre deux valeurs, g (= gauche) ou d (= droite). Si l'observateur tourne le champ magntique de 90, il observera une dviation soit vers le haut, soit vers le bas ; appelons B la grandeur mesure par ce nouvel appareil, grandeur pouvant prendre les valeurs, h (= haut) ou b (= bas). Supposons alors que cet observateur effectue successivement les mesures de A, B, puis nouveau A ; il constatera que la mesure de B a compltement modifi la valeur de A. Dans ce cas il dira que les deux grandeurs ne sont pas simultanment mesurables, ou aussi qu'elles sont incompatibles. Si toutes les observables sont simultanment mesurables, on dit que le systme est dcrit par une thorie classique. Si un autre observateur, ayant fait un autre choix d'observables, constate qu'il existe des grandeurs incompatibles, il dira que ce mme systme est dcrit par une thorie quantique : la distinction entre thorie classique et thorie quantique est donc une distinction tire de l'exprience et dpend de l'observateur.
Thorie classique et
quantique
1.3.2 Structure mathmatique sur les observables Pour analyser les proprits du systme, il faut introduire une structure mathmatique sur l'ensemble des observables. Nous supposerons que les units ont t choisies une fois pour toutes et nous reviendrons sur cette question au chapitre suivant. Dans la suite de cette section, nous considrons uniquement la partie numrique du rsultat de la mesure. Si toutes les observables sont compatibles, il est possible de dfinir la multiplication d'une observable A par un nombre rel \, soit C = A, ainsi que la somme D = A + B et le produit E = A fi, partir des rsultats des mesures des observables A et B. Par exemple, l'observable E = A B est la grandeur qui prend la valeur numrique e = ab, si les observables A et B ont respectivement les valeurs a et b. En consquence, dans toute thorie classique, l'ensemble des observables peut tre muni d'une structure algbrique commutative(AB= BA). S'il existe des observables incompatibles, on fait l'hypothse qu'il est toujours possible de munir l'ensemble des observables d'une structure algbrique, mais, comme le rsultat des mesures dpend de l'ordre dans lequel elles sont effectues, l'algbre doit tre non commutative ; cela signifie qu'il est possible de dfinir le produit A B, o A est mesur aprs 5,maisAB n'est pas identique B A si les observables A et fi sont incompatibles. D'autre part si A et B sont incompatibles, le produit AB ne correspond pas une grandeur que l'on peut
Physique classique
Physique quantique
mesurer. Cette extension de l'ensemble des observables des grandeurs nonmesurables est similaire l'extension de la notion de racine carre des nombres positifs l'ensemble des rels. Algbre des observables En conclusion, l'ensemble des observables est muni d'une structure algbrique commutative dans le cas classique et non commutative dans le cas quantique. Remarquons pour terminer que les proprits du systme (par exemple la masse ou la charge des particules) sont reprsentes par des multiples de l'identit (observable 1 dont la valeur est toujours 1) : les multiples de l'identit reprsentent des grandeurs mesurables constantes.
1.4 TAT D'UN SYSTME. DISTINCTION ENTRE PHYSIQUE GNRALE ET PHYSIQUE STATISTIQUE 1.4.1 Etat d'un systme Reprenons l'exemple prcdent et supposons que l'on dsire connatre la vitesse v des atomes d'argent pour une temprature et une pression donnes. Pour cela, il suffit en principe de percer une ouverture dans l'ampoule et de mesurer la distance entre l'ampoule et le point d'impact des atomes sur le sol (fig. 1.4) : connaissant cette distance on en dduit facilement la vitesse v cherche ( 6.2.2). De cette exprience, nous dgageons les constatations suivantes : L'appareil de mesure (c'est--dire la rgle) comportant une chelle gradue avec une certaine division e, nous pouvons uniquement dire que le rsultat d'une mesure est compris entre ne et (n + l)s o n est entier. En rptant la mesure, on n'observe pas toujours le mme rsultat : il y a des fluctuations. L'analyse des rsultats de mesure s'effectue alors au moyen d'un graphique, appel histogramme, obtenu en reportant N ( v ) / N en fonction de v, o N(v) est le nombre de mesures ayant donn le rsultat v et N = ^ N(v) est le nombre total de mesures (fig. 1.4 b). Dans la limite o N est trs grand, le nombre p(v) = N ( v ) / N reprsente la probabilit que le rsultat de la mesure donne la valeur v ; c'est une estimation du nombre de fois que l'on peut esprer obtenir la valeur v si l'on effectue n fois la mesure.
N(v)/N
Fluctuations
(b) Fig. 1.4 (a) Mesure de la vitesse v et (b) histogramme de la vitesse des molcules d'un
gaz.
De cette manire, l'observateur associe toute observable A une fonction PA = PA^)' appele distribution de probabilit, ayant les proprits
p^(a)^0 et ^^()=l. a (1.1)
Probabilits
Cette fonction reprsente la probabilit que le rsultat de la mesure de A donne la valeur a, sachant que le systme a t prpar d'une manire bien dfinie, c'est--dire connaissant l'tat du systme. L'tat reprsente l'information que possde l'observateur sur le systme tudi. Mathmatiquement, cette information, c'est--dire l'tat, peut tre reprsente par l'ensemble des fonctions/?^ (a), p f j ( b ) , ..., obtenues en effectuant N^ mesures de A, Ny mesures de B,... : NAa) ^A^ "A N,,(b) ^w=^ ' "B ( L2 )
o N^ (a ) est le nombre de mesures de A ayant donn la valeur a, Ng (b) est le nombre de mesures de B ayant donn la valeur b,... Connaissant l'tat du systme, on introduit la moyenne, ou esprance mathmatique, ou valeur, de l'observable A dans l'tat p . C'est le nombre rel, not <p ; A> ou simplement <A>, dfini par
<A>=<p;A>=^
(i-3)
C'est la moyenne au sens habituel, obtenue aprs avoir effectu N^ fois la mesure de la grandeur A. Pour tout k entier, on dfinit de mme la moyenne de A*, soit
<p,Ak> = ^_Y/^(a)
a
<p;A> = <p;> = 1.
(1.4)
Un thorme fort intressant de probabilit [3] affirme que la donne de tous les nombres rels <p ', Ak>, k = 0, 1, 2 , . . . dtermine univoquement la distribution de probabilit p^(a).
Par consquent, l'tat est dfini par une application p : A -> <p ; A> des observables dans les rels, telle que <p ; 1> = 1 (normalisation).
De plus, il suit de la structure mathmatique introduite sur l'ensemble des observables que l'application p est linaire et positive ; c'est--dire que pour toute observable A et B et tout nombre rel a et p , nous avons <p;aA +pB> = a<p; A> +p<p; B> (linarit) (1.5)
tat = information
et
<p,A2>^0 (positivit).
(1.6)
Observables et tats
En conclusion, les observables reprsentent les grandeurs mesurer et l'tat reprsente l'information que possde l'observateur sur le rsultat des mesures qu'il pourrait effectuer. Du point de vue mathmatique, l'tat est une application linaire, positive, norme de l'algbre des observables dans les rels.
1.4.2 Structure mathmatique sur l'ensemble des tats L'interprtation probabiliste de l'tat conduit introduire la structure mathmatique suivante sur l'ensemble des tats : pour tout couple d'tats p^ et p^, et tout nombre rel a e [0, l], on dfinit l'tat p = ap01 + (1 a)/^ par l'application
p: A \-> <p;A> =ot<pm,A>+(.\ -a}<pm\A> (1.7)
On vrifie facilement que cette application dfinit un tat. L'tat p (1.7) dcrit l'tat d'un systme pour lequel on sait qu'il se trouve avec probabilit a dans l'tat y/0 et probabilit (1 a) dans l'tat p^. A titre d'illustration, considrons les personnes vivant en Suisse, ayant entre 18 et 65 ans. Supposons que l'on s'intresse aux grandeurs (= observables) A = ge ( 1 an) ; H = taille ( 1 cm) ;
C = compte en banque ( 100 francs) ; S = sexe (s = 1 pour un homme ; s = 2 pour une femme). On admet que l'on possde les informations suivantes (= tat) :
^(1), <(), N^\h), <(c) Ny(2), N^(a), N^(h), A^c)
N y ( s ) = nombre d'hommes (s = 1), resp. de femmes (s = 2) ; ou N^((1) = nombre d'hommes (s = 1), resp. de femmes (s = 2), ayant l'ge a ;
Si l'on prend un homme, respectivement une femme, au hasard dans cette population (= systme), on pourra dire que la probabilit que son ge soit a est
^(^^^ N^{s) ,=lou2, =18,...,65
s = 1 ou 2.
Mais si l'on prend un individu (homme ou femme) au hasard dans la population considre, la distribution de probabilit de son ge et l'ge moyen sont :
w pAa)=oip"(a)+(\-a)p (a), A /AV-'-TV >rA\>.
/p ,7)
avec
a =s- A^(1)+M;(2)
N()
En conclusion, dans l'tat p (o s = 1 et 2 avec probabilit a et (1 a) respectivement), on a moins d'information que dans l'tat p^ (on sait que l'individu est un homme) et p^ (on sait que c'est une femme). Dans cet exemple, le maximum d'information correspond connatre exactement l'ge, la taille, le compte en banque, et le sexe de chaque individu. Une illustration similaire, mais physique, est l'tude des atomes d'un alliage Cu-Zn dans un volume V. Dans ce cas, s = 1 pour le cuivre et s =2 pour le zinc et les grandeurs A, H , C sont par exemple la position, la vitesse et l'nergie cintique. 1.4.3 Etats purs et tats de mlange On dit que l'tat p est un tat de connaissance absolue pour l'observable A si la distribution de probabilit p^ est telle que p^(a) = 1 pour a = g et p^(a) = 0 pour a ^ OQ, dans un tel tat, la mesure de A donnera toujours la valeur g, et il n'y a pas de fluctuation. Dans le cas o il y a des fluctuations, on caractrise l' incertitude sur la valeur de A dans l'tat p au moyen de l'cart quadratique moyen AA, aussi appel dviation standard, dfini par
Incertitude
v "
(1.8)
On peut dmontrer les proprits suivantes : p est un tat de connaissance absolue pour A si et seulement si A A = 0. En effet, comme p^(a) ^ 0, AA = 0 entrane (a <A>) 2 p^(a) = 0 et p^(a) = 0 pour tout a tel que a -^- <A>. Ingalit de Chebyshev [3] : la probabilit que le rsultat de la mesure soit en dehors de l'intervalle <A> 8 est infrieure [AA/8]2. Pour des fluctuations normales, c'est--dire qui ne sont pas associes une erreur systmatique, il y a une probabilit de 67% pour que le rsultat de la mesure soit compris dans l'intervalle <A> AA. Par dfinition, on appelle tat pur un tat qui correspond l'information maximale que peut obtenir l'observateur, et tat de mlange un tat qui correspond une information partielle. Sans entrer dans plus de dtails, remarquons qu'une mme information dfinit un tat pur pour un observateur, mais un tat de mlange pour un autre. Dans l'exemple des atomes d'argent, la donne du volume, de la temprature et de la pression dfinit un tat pur pour le premier observateur, et un tat de mlange pour les deux autres. Du point de vue mathmatique, un tat est pur s'il n'admet aucune dcomposition de la forme (1.7), avec a / 0 ou 1 ; c'est un tat de mlange dans le cas contraire. 1.4.4 Physique gnrale et physique statistique
Physique statistique
Par dfinition, une thorie qui tudie les tats de mlange est dite statistique, on parle de physique (gnrale) lorsque l'on tudie uniquement les tats purs. Il est possible de dmontrer le rsultat suivant. Dans les thories classiques, les tats purs correspondent une connaissance absolue de toutes les observables : l'information maximale consiste connatre la valeur exacte de toutes les observables. Nous retrouvons ainsi la description classique ( 1.1.1). Au contraire, dans les thories quantiques les tats purs correspondent une connaissance absolue de certaines observables uniquement. Par exemple, si x, et u, reprsentent la composante ;' des vecteurs position et vitesse d'une particule de masse m, les relations de Heisenberg ( 1.1.2) montrent que
Relation d'incertitude
Ax.Av, '.
2m
f ^ l , 0 6 10-34 J s.
(1.9)
Par consquent, si A et fi sont compatibles, A f i - B A = O e t i l sera possible d'avoir A A = A B = 0 ;aucontraire si A et B sont incompatibles, alors AB B A = C -^- 0 et AA AB est strictement positif pour tout tat p tel que <C> ^ 0. 14
1.5
1.5.1 Espace, temps, vnement Les phnomnes que nous observons se droulent dans un cadre appel espace-temps dont chacun de nous a une ide intuitive. Le caractre absolu qu'on lui attribue provient de l'accord entre les hommes sur son utilisation pratique. Par exemple, si nous disons rendez-vous le 8 juillet 2010 12h30 au sommet du Cervin , notre interlocuteur connatra immdiatement le lieu et l'instant, c'est--dire l'vnement dont nous parlons . . . , mme s'il est incapable d'y arriver. Nous remarquons ainsi qu'il est possible d'introduire un concept d'vnement, phnomne lmentaire dfini par un lieu et un instant dtermins (fig. 1.5). Un vnement dfinit un point d'un ensemble appel espace-temps, et l'on peut considrer les phnomnes observs comme une succession d'vnements. La dfinition et les proprits intrinsques - c'est--dire indpendantes de l'observateur - de l'espace-temps est un problme qui a passionn les philosophes et les physiciens de l'Antiquit nos jours. Il suffit de penser Aristote, St Augustin, Descartes, Newton, Leibniz, Kant, Bergson ou Einstein. Ce problme a t abord en invoquant Dieu, la raison pure, ou les faits exprimentaux. Cependant, il faut reconnatre que l'tude de ces concepts n'est pas acheve. Exprimentalement, l'espace nous apparat comme un continu trois dimensions (il faut trois nombres pour reprer la position d'un point) et le temps comme un continu linaire, orient par la flche du temps qui distingue le futur du pass. Remarquons dj que le concept de simultanit n'a pas de signification absolue dans les thories relativistes ( 21.3.1). Il faut galement mentionner que les thories actuelles de la gravitation remettent en question cette notion d'espace-temps continu des chelles de l'ordre de lO^ 35 m et de lO^43 s ; cependant, du point de vue exprimental, on est capable de mesurer des distances de l'ordre de 10~18 m et des temps de l'ordre de lO^ 24 s. Dimension de l'espace et du temps
Evnement Espace-temps
St AUGUSTIN
(354-430) Les confessions : Le temps, c'est quoi donc ? N'y a-t-il personne me poser la question, je sais ; que, sur une question, je veuille l'expliquer, je ne sais plus.
2,6-10-'s. Finalement, tant donn deux vnements E) et E^ (fig. 1.5), on admet qu'il est possible de dfinir et de mesurer l'intervalle de longueur Ai et l'intervalle de temps At qui les sparent.
RAMUZ Charles-F. (1878-1947) Une main : II y a deux temps : il y a le temps intrieur et il y a le temps extrieur, celui qui est marqu par les horloges. 15
1.5.2 Intervalle de longueur et proprits de l'espace Pour mesurer une distance l'chelle du laboratoire, nous utilisons une rgle gradue (en pouce, pied, cm, m, ...). Sachant mesurer des intervalles de longueur, on peut ensuite dfinir la notion de droite entre deux points : c'est la courbe de longueur minimale. Nous pouvons galement mesurer l'angle entre deux droites. Il est alors ais de vrifier que la gomtrie euclidienne dcrit correctement la portion d'espace au niveau du laboratoire : la somme des angles d'un triangle est 180, la circonfrence d'un cercle est proportionnelle au rayon, le thorme de Pythagore est vrifi. Pour mesurer les distances qui ne sont pas accessibles avec la rgle, on fait l'hypothse que l'espace physique, vide de matire et de rayonnement, est un espace euclidien, et que la lumire se propage en ligne droite. Les mthodes de triangulation permettent alors de calculer les distances et de tester la validit de cette hypothse. Par exemple, on peut considrer le triangle dfini par les positions de la Terre six mois d'intervalle et d'une toile fixe lointaine (figure 3.20) et vrifier si la somme des angles est 180 (mthode suggre puis utilise par Gauss vers 1820). De mme, on peut vrifier s'il est possible de reproduire l'chelle du laboratoire un modle rduit de n'importe quelle portion de l'Univers (argument d E. Kant [4]) : si les astronomes mettaient en vidence l'existence de cinq toiles quidistantes, nous serions incapables de construire un modle l'chelle et nous serions forcs de conclure que l'espace physique n'est pas euclidien. Les mesures astronomiques effectues jusqu' des distances de plusieurs millions d'anne-lumire ne fournissent aucune raison de mettre en doute la structure euclidienne de l'espace. Pour mesurer des distances des chelles microscopiques, diverses mthodes ont t labores et sont discutes par exemple dans le chapitre 5 du livre de Feynmann [5] : l'espace apparat euclidien jusqu' des distances de 10-15 m. 1.5.3 Intervalle de temps Pour mesurer l'intervalle de temps entre deux vnements, on utilise une horloge ; c'est un appareil qui associe tout vnement la position d'une aiguille en mouvement. Mais comment graduer un tel appareil ? A priori, n'importe quelle graduation peut tre utilise. On choisira par consquent une chelle telle que les lois de la physique soient les plus simples et la condition d'homognit du temps satisfaite sous la forme suivante : si l'tat du systme (suppos isol) l'instant ^ est identique l'tat du systme l'instant p alors pour tout At, l'tat l'instant ^ + At sera identique l'tat l'instant () + At. Ainsi, n'importe quel systme effectuant un cycle peut tre utilis comme chelle de temps et l'on dfinira l'horloge au moyen de phnomnes priodiques. Pour s'assurer de la priodicit d'un mouvement, on le compare d'autres mouvements supposs galement priodiques et, en cas de dsaccord, il faudra dcider lesquels sont effectivement priodiques.
Espace euclidien
Par exemple, en supposant que le mouvement de rotation de la Terre autour Jour sidral ou jour de l'axe des ples est uniforme, on dfinit le jour solaire et le jour sidral solaire ( 9.7.4). On s'aperoit alors que ces deux units prsentent des variations pouvant allerjusqu' 25 s par jour au cours de 1 ' anne. Comme il est possible d'expliquer la variation du jour solaire partir de la deuxime loi de Kepler, et du fait que la distance Terre-Soleil varie de 1,7% au cours de l'anne, on choisira le jour sidral comme unit. Avec cette unit, on observe ensuite que le mouvement de la Terre autour du Soleil n'est pas priodique : soit le mouvement de la Terre autour du Soleil s'acclre, soit le mouvement de rotation de la Terre autour de l'axe des ples ralentit. Comme il est possible d'expliquer le ralentissement de la rotation de la Terre par le phnomne des mares, alors qu'une acclration du mouvement de la Terre autour du Soleil serait en dsaccord avec la loi fondamentale de la gravitation, on dfinit l'chelle de temps parle mouvement de la Terre autour du Soleil : c'est le temps des phmrides, introduit en 1956. Cette hypothse fut ensuite confirme MAXWELL James par l'introduction du temps atomique dfini en 1967 au moyen des horloges Clerk atomiques, dont le principe est bas sur le fait que les atomes excits mettent Physicien cossais des ondes de frquence constante. 1831-1879 1.5.4 Espace et temps ou espace-temps : physique non relativiste et relativiste Pour laborer la mcanique. Newton [6] admet qu'il existe un espace absolu, sans relation aux choses externes, toujours similaire et immobile et un temps absolu, vrai et mathmatique, sans relation avec l'extrieur, qui coule uniformment et s'appelle dure . En particulier, il admet que l'intervalle de temps At et l'intervalle de longueur Ai entre deux vnements simultans, sont des invariants, c'est--dire des grandeurs qui ne dpendent pas de l'observateur. Cependant, la mcanique newtonienne tait incapable de mettre en vidence cet espace et ce temps absolus. Au XIX e sicle, l'tude de l'lectromagntisme culmine avec les travaux de Maxwell, mais soulve galement un grand nombre de questions. Par exemple, les quations de Maxwell font apparatre la vitesse de la lumire c et l'on admet que c'est la vitesse par rapport un rfrentiel privilgi attach l'ther , milieu hypothtique dans lequel se propagent les ondes lectromagntiques. Les expriences de Fizeau, vers 1850, ayant montr que l'ther n'est pas entran par l'observateur, il devait tre possible de mettre en vidence le mouvement de l'observateur par rapport l'ther ( 21.1.1). Cependant, les expriences de Michelson et Morley (1881 ; 1887) qui auraient d mettre en vidence le mouvement de la Terre par rapport l'ther se sont soldes par un chec. De plus, la fin du XIX e sicle, on se rend compte que les lois de la mcanique d'une part et de l'lectromagntisme d'autre part ne s'inscrivent pas dans le mme cadre spatio-temporel : les transformations de Galile ( 9.4.1), associes aux changements d'observateurs en translation uniforme les uns par rapport aux autres, laissent les quations de Newton invariantes, mais pas les Invariants newtoniens
At, Ai
quations de Maxwell. On introduit alors de nouvelles transformations, appeles transformations de Lorentz ( 21.3.2), dans lesquelles les coordonnes d'espace et de temps sont simultanment modifies de manire ce que la vitesse de la lumire soit la mme dans tous les rfrentiels d'inertie, ce qui permettait d'expliquer le rsultat des expriences de Michelson et Morley. Mais la signification physique de cette transformation n'tait pas comprise. En 1905, Einstein introduit le postulat que la vitesse de la lumire dans le vide est une constante universelle et arrive la conclusion que le concept de simultanit n'est pas un concept absolu. De plus, ce postulat l'oblige rejeter galement les concepts newtoniens de temps et d'espace absolus et leur substituer celui d'espace-temps. Lors d'une confrence Cologne en 1908, Minkowski s'exprime dans les termes suivants : Messieurs, les ides d'espace et de temps que je voudrais vous prsenter ont germ dans le sol de la physique exprimentale et c 'est de l qu 'elles tirent leur force. Elles sont radicales. Dsormais, l'espace en soi et le temps en soi sont des notions condamnes prir et ce n'est qu'une sorte d'union des deux qui restera une ralit autonome. Dans cette nouvelle approche de l'espacetemps, l'intervalle de temps At et l'intervalle de longueur AU, dpendent de l'observateur, mais la vitesse de la lumire c et la grandeur As1 = clAt^ Ai2 sont invariants. Le postulat sur la vitesse de la lumire et les prdictions de la thorie d'Einstein furent brillammant confirms. Par exemple, en 1964, on a observ que la vitesse de la lumire mise par des particules lmentaires 71- ayant une vitesse de 0,99975 c tait gale c, indpendamment de la direction d'mission, avec une prcision relative de 10~4 [7]. On a galement observ que la dure de vie de muons de vitesse 0, 9994 c tait 30 fois plus longue que la dure de vie de muons immobiles [8]. Mentionnons encore l'exprience ralise en 1971 avec deux horloges atomiques transportes en avion autour du monde, l'une dans la direction EstOuest, l'autre dans la direction Ouest-Est [9]. Bien que les horloges fussent synchronises au dpart avec celle de l'observatoire terrestre, elles n'indiquaient pas la mme heure l'arrive, celle se dplaant vers l'Ouest avanait de 273 10~9 s, celle se dplaant vers l'Est retardait de 59 10~9 s, en accord avec les prdictions thoriques.
Invariants relativistes, c et
As2 = c'At2 Ai1
Thorie non
relativiste ou relativiste
En conclusion, une thorie sera dite non relativiste ou relativiste selon qu'elle considre | At |2 et At1, ou c2 et As2, comme des invariants par
18
1.5.5 Evolution temporelle Le concept de temps est reli deux notions diffrentes dj reconnues par Newton : la notion d'intervalle de temps entre deux vnements, grandeur mesure par une horloge, analogue la notion d'intervalle de longueur; la notion de succession dans l'ordre des vnements, lie la notion de causalit, associe l'image d'un temps qui s'coule uniformment et qui dcrit l'volution temporelle. Au cours de l'volution temporelle, l'tat du systme se modifie. Cette volution peut tre reprsente par une courbe dans l'espace des tats, courbe qui sera paramtrise par un paramtre arbitraire r. Dsignons alors par p(r) l'tat l'instant T ; l'volution temporelle d'une observable A sera dfinie par la fonction a(r) = <p(r) ; A> qui reprsente la valeur de A l'instant r. Nous aurons en particulier pour les observables temps , position , et quantit de mouvement d'un point matriel, f ( r ) = <p(r) ', temps>, x(r) = <p(r) ; position>,
p ( r ) = <p(r) ; quantit de mouvement>. On reprsente l'volution du point matriel (fig. 1.6) soit par une courbe dans l'espace des tats (si l'on tudie des tats de mlange), soit par une courbe dans l'espace de phase tendu [ x , p , t] (si l'on tudie des tats purs). La structure mathmatique associe l'volution temporelle est base sur le principe du dterminisme laplacien : Une intelligence qui, pour un instant donn, connatrait toutes les forces dont la nature est anime et la situation respective des tres qui la composent, si, d'ailleurs, elle tait assez vaste pour soumettre ces donnes l'analyse, embrasserait dans la mme formule les mouvements des plus grands corps de l'Univers et ceux du plus lger atome ; rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir comme le pass serait prsent ses yeux. (Essai philosophique sur les probabilits, 1814.) Cela signifie que l'tat p du systme l'instant T = 0, et les donnes de l'extrieur tout instant, dterminent univoquement l'tat p(r) du systme l'instant r. Ce principe implique que l'volution est dfinie par une famille d'applications de l'espace des tats dans lui-mme,
7, : p H T.p = p(r), r e R, (1.11)
LAPLACE Pierre Simon (Marquis de) Astronome, physicien et mathmaticien franais 1749-1827
qui, en vertu de l'interprtation probabiliste que nous avons donne, doit tre linaire, c'est--dire quel que soit a [0, 1] TAap^'1 + ( 1 - a)// 2 ') = o-T// 0 + (1 - a) T o ^ . (1.12) 19
Fig. 1.6 volution temporelle du point matriel. Dans le cadre des thories non relativistes o le temps est universel, le paramtre utilis pour dcrire l'volution est le temps lui-mme et l'on introduit l'espace des tats un instant t donn ou tats instantans. Dans ce cas, l'volution est dfinie par une famille deux paramtres de transformations sur l'espace des tats instantans : 7, , p reprsente l'tat l'instant ^ si le systme est dans l'tat p l'instant ^. Nous avons alors pour tout tat p T,,.P=P Homognit du temps et 7^(7^p)=7^. (1.13)
^-T^
( L14 )
Dans une thorie non relativiste, l'volution temporelle d'un systme isol est dcrite par un groupe un paramtre de transformations sur l'espace des tats instantans : T,p reprsente l'tat du systme l'instant /o + < si le systme est dans l'tat p l'instant ty et T. o T. = T. t,+t, (1.15)
II nous faut insister sur le fait que le dterminisme laplacien affirme que l'tat l'instant fg dtermine aussi bien l'tat dans le futur t > ?n que dans le pass t < ty. Au contraire, en thermodynamique, les quations d'volution permettent uniquement de dfinir l'tat dans le futur et, dans ce cas, on parle de dterminisme dans le futur .
1.6 THEORIES CLASSIQUES NON RELATIVISTES Nous avons vu que dans les thories classiques, un tat pur associe toute observable A un nombre rel a qui est la valeur numrique de A. L'exprience montre qu'il n'est pas possible de prparer le systme de manire telle que toutes les observables aient une valeur arbitraire choisie d'avance : ayant fix un certain nombre de grandeurs, les autres sont univoquement dtermines. Le problme sera alors de trouver un ensemble d'observables qui soit maximal, en ce sens que les valeurs de ces observables dterminent univoquement la valeur de toutes les autres observables du systme. Un tel ensemble d'observables constitue un ensemble de variables que nous noterons Xg, X,, ..., X,, o XQ est l'observable temps . Par exemple, dans le cas d'un point matriel, on pourra choisir comme variables les coordonnes cartsiennes (x, y , z), dfinissant la position du point matriel, et les trois composantes de la vitesse (x, y , z). En gnral, on choisira un ensemble de variables indpendantes c'est--dire que la valeur de ces variables peut tre arbitrairement choisie. Si les variables choisies ne sont pas indpendantes, on dit qu'il existe des contraintes liant ces variables (par exemple x2 + y2 + z 2 = f. 2 , dans le cas du pendule de longueur t constante). Ayant fait un choix de variables, chaque observable A est reprsente par une fonction a = a ( t , x ^ , ..., x^), exprimant la valeur de A lorsque les variables ont la valeur ( t , x ^ , ..., x^). Par exemple, l'nergie cintique T du point matriel ci-dessus est reprsente par la fonction T = },m(x1 + y1 + z 2 ). Nous arrivons ainsi la conclusion que tout tat pur peut tre reprsent par (n +1) nombres rels (r,-p ..., x^} : l'espace des tats purs est un sous-espace r" de R"'1'1. Dans les thories non relativistes, o le temps est le paramtre dcrivant l'volution, l'tat pur instantan est reprsent par un point de R". Le sous-espace r de R" dcrivant l'ensemble des tats purs instantans est appel espace de phase, tandis que r0 est appel espace de phase tendu, II faut insister sur le fait que le choix des variables est arbitraire et, selon ce choix, la mme grandeur sera reprsente par diffrentes fonctions. Dans l'exemple du point matriel, si l'on choisit comme variables les coordonnes sphriques (r, 0, i f ) dfinies au paragraphe 4.2.2 et leur drive temporelle (r, 0, y), alors la grandeur nergie cintique T est maintenant reprsente par la fonction
T = ^m(r2 + r2^2 + r2 sin2 (p2).
Variables
Espace de phase
Cependant, les prdictions doivent tre indpendantes du choix des variables et, dans certains cas, on s'efforcera de formuler la thorie d'une manire qui ne dpende pas explicitement de ce choix (par exemple un vecteur peut tre dfini indpendamment du choix des coordonnes). Dans une thorie classique non relativiste, l'volution du systme sera connue ds que l'on connat l'volution des variables, c'est--dire les fonctions x,(t), exprimant la valeur de X; l'instant t, i = 1, 2, ..., n. On peut montrer
Principe
d'objectivit volution classique
non relativiste 21
[11], qu'il suit des proprits de l'volution temporelle que les fonctions x;() sont solutions d'un systme d'quations diffrentielles (chap. 7) dx^ = f , ( t , x , , ...,x,,) ~dt (1.16)
d^ dt
Inversement, la donne des fonctions /;(r,;Cp ..., x^) et des conditions initiales Xj(t=0)=x dfinit univoquement l'volution temporelle. L'homognit du temps s'exprime par le fait que les fonctions ^ ne dpendent pas explicitement du temps. En conclusion, le but de la physique classique sera de trouver les fonctions a = a (t, x p ..., x^) exprimant la relation entre observables et variables et les fonctions ^ (t,x^, ..., x^) dfinissant l'volution.
1.7 MCANIQUE 1.7.1 Objet de la mcanique Systmes mcaniques La mcanique est l'tude du mouvement - et du repos - de systmes matriels caractriss par des observables spatio-temporelles. De faon plus prcise, les systmes mcaniques seront dfinis par un ensemble fini ou infini de points matriels soumis des forces appliques supposes connues, ainsi qu' des forces de liaison (inconnues). Il est intressant de relever ici la dmarche suivie par Newton qui, en partant de l'observation des corps, est arriv au modle du point matriel, pour ensuite concevoir ces mmes corps, non plus comme des points, mais comme forms d'un ensemble de points matriels. Remarquons aussi que la notion de point n'est pas prise au sens du mathmaticien, mais au sens du physicien : c'est un systme dont les tats purs sont dfinis par 7 paramtres correspondant au temps t, la position x et la quantit de mouvement/. Ce concept de point matriel pourra tre appliqu des objets aussi grands que la Terre, le Soleil ou la Galaxie, mais ne pourra pas s'appliquer la boule sur la table de billard. Le but de la mcanique, tel qu'il est prsent par Newton dans la prface des Principia, comporte deux aspects : trouver les forces qu'emploie la Nature, par les Phnomnes du mouvement que nous connaissons, et dmontrer ensuite, par l, les autres Phnomnes . Les systmes que nous considrons dans ce livre sont caractriss par des ordres de grandeur qui sont ceux du laboratoire (jusqu'aux dimensions du systme solaire). Cependant, la thorie que nous allons dvelopper possde
22
But de la mcanique
diffrents prolongements qui seront ncessaires pour tudier les systmes au niveau de l'atome, au niveau de l'univers, et des vitesses proches de celle de la lumire (fig. 1.7). De plus, la mcanique classique est la base pour tudier des systmes plus complexes (fluides, corps dformables) et pour comprendre l'origine microscopique de la thermodynamique (mcanique statistique, thorie cintique). En fait, les ides, rsultats et mthodes de la mcanique vont se retrouver dans presque tous les domaines de la physique. vitesse
1
? s Cosmologie | Mcanique g Mcanique Classique | Relativiste B Quantitative g Relativiste Relativiste ? llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllirilll l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l lllllll| l llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll J Mcanique | MCANIQUE 1 Quantitative B CLASSIQUE 101-15 10-1 | Cosmologie 10 -20 dimension mtre
Fig. 1.7 Place de la mcanique classique. 1.7.2 Dveloppements historique de la mcanique Le dveloppement de la mcanique s'est effectu en trois tapes. Cette tude commence avec Aristote (384-322 av. J.-C.) et Archimde (287-212 av. J.-C.) pour se poursuivre de manire qualitative jusqu' Galile (1564-1642), Kepler ( 1571 -1636), et Huygens ( 1629-1695). Avec Newton ( 1642-1727), on voit apparatre une tape quantitative, tape poursuivie par Euler ( 1707-1783), Lagrange (1736-1813), Laplace (1749-1827), Jacobi (1804-1851) et Hamilton (1805-1865). A la fin du XIX e sicle, confront l'impossibilit de rsoudre le problme 3 corps, et la difficult d'expliquer l'apparition du hasard partir d'quations purement dterministes, Poincar (1854-1912) revient une description qualitative. Cette description cherche obtenir des rsultats gnraux sur l'volution sans connatre la solution des quations du mouvement (1.16); elle se poursuivra jusqu' aujourd'hui, en particulier avec les travaux de Kolmogoroff ( 1903-), Moser ( 1928-) et Arnold ( 1937-). 1.7.3 Marche suivre pour la rsolution des problmes Les problmes tudis en mcanique appartiennent l'un des trois groupes suivants : Exprimental. On connat l'volution temporelle du systme et l'on dsire trouver les forces responsables du mouvement. Thorique. On connat les forces et l'tat un instant initial, et l'on dsire trouver l'volution temporelle. Problmes avec contraintes. On connat une partie des forces et certaines informations sur l'volution (par exemple la trajectoire). On dsire alors trouver l'volution temporelle et les forces inconnues.
L'exprience de l'enseignement montre qu'il est ncessaire d'tre systmatique dans la rsolution des problmes et nous engageons le lecteur adopter le schma suivant,... aprs avoir lu la donne du problme. Description 1. Dfinir le ou les systmes tudis ; faire un dessin. 2. Choisir un rfrentiel. 3. Dfinir les contraintes. 4. Dessiner les forces. 5. Choisir les variables (= coordonnes). Rsolution 6. Choisir les lois applicables. 7. Exprimer les grandeurs intervenant dans les lois et les contraintes au moyen des variables choisies. 8. crire les quations du mouvement. 9. tude qualitative, puis explicite (si possible) des solutions. Interprtation 10. Discussion des rsultats ; regarder des cas particuliers trs simples titre de contrle.
1.8 PROBLEMES Histogramme 1.8.1 En rptant la mesure de la longueur L d'un pendule, on a obtenu les rsultats suivants (en mtres) : 1,500; 1,502; 1,503; 1,502; 1,504; 1,502; 1,502; 1,501; 1,499; 1,501; 1,502; 1,503; 1,502; 1,501; 1,504; 1,502; 1,501; 1,502; 1,504; 1,501. Dessiner l'histogramme des rsultats. Calculer la moyenne <L> et l'cart quadratique moyen AL. Estimer la distribution de probabilit de la longueur. En admettant que la priode T des oscillations du pendule est relie sa longueur par la formule T = I n ^ / L / g (g = 9,81 ms~ 2 ), valuer la moyenne <T> et l'cart quadratique moyen AT de la priode du pendule.
Relation d'incertitude
1.8.2 En utilisant la relation d'incertitude (1.9) et les valeurs numriques de la section 3.3 : valuer l'incertitude minimale Av sur la mesure de la vitesse d'un proton dont la position est connue avec une incertitude Ax de 1 fermi(= lO'^m); mme question pour un atome d'hydrogne dont la position est localise avec une incertitude de 1 ngstrm (= lO" 10 m) ;
24
Problmes
mme question pour une cellule (m = 10~' 2 kg) dont la position est localise avec une incertitude de 1 micron (= lO"6 m). 1.8.3 Dans un univers unidimensionnel, un roi demande ses gomtres de mesurer les distances entre trois plantes. Les gomtres reviennent en affirmant que les plantes sont quidistantes les unes des autres. 1. Est-ce que le roi peut construire dans son palais un modle rduit de l'univers? 2. Est-ce que le roi peut faire confiance aux gomtres ' 1.8.4 La dure de vie d'un 3r immobile est r = 0,87- ICT 16 s. Quelle sera la distance parcourue par un JI de vitesse v = 0,9999e, si l'on admet l'hypothse de Newton (temps absolu) ? La thorie d'Einstein (chap. 21) prdit que la dure de vie d'un n de vitesse v est r/^l i^/c2. Quelle sera la dure de vie du 7r (de vitesse v = 0, 9999e), et quelle sera la distance parcourue, si l'on admet la thorie d'Einstein? 1.8.5 Vrifier que l'volution temporelle dfinie sur l'espace de phase R6, associ aux variables
(x,p) = ( x ^ x ^ X y , /7|, p^, p y )
Temps relativiste
volution temporelle :
balistique
par la transformation
/x^\ x(t)=x(o>+-p(o)t+{gt2
1
^: LO)
" 1
V^V
\p{t)=pw+mgt
,,
"
C.^)
Trouver le systme d'quations diffrentielles (1.16) associ cette volution (qui dcrit la chute libre d'un corps la surface de la Terre). 1.8.6 Reprendre le problme 1.8.5 avec l'volution temporelle dfinie par la transformation /.c*0^ ' ' | x(t) = -c^ cos wt + sin wt mw
/ D'0' \
^ L(O) M
(L18)
CHAPITRE 2
2.1
2.1.1 Mesure d'une observable Nous avons vu qu'une observable est une grandeur qu'il est possible de dfinir et de mesurer : poids d'un corps, distance Terre-Soleil, temprature de l'air, ... Ayant dfini l'observable A, la premire tape consiste choisir une unit, note [A], et construire un appareil de mesure : l'appareil tablit une correspondance entre la valeur de A et la position d'une aiguille; l'unit dfinit une chelle gradue sur le cadran. Le rsultat de la mesure, not <A> ou simplement A, s'exprime par un nombre rel a (= valeur numrique de A) auquel on associe l'unit choisie
A =a[A].
Unit
2.1.2 Remarques Le choix de l'unit est entirement arbitraire. Suivant les pays ou les domaines tudis, on utilise diffrentes units (sect. 2.9) parce qu'elles apparaissent plus naturelles ou qu'elles apportent des simplifications. Dans ce chapitre, nous reprsentons par le mme symbole A la grandeur et le rsultat de la mesure. Par la suite, suivant l'usage, nous ne ferons plus de distinction de notation entre la grandeur, le rsultat de la mesure, et la valeur numrique. Il est vident que le rsultat numrique n'a aucune signification si l'on ne prcise pas l'unit choisie, mais les prdictions de la thorie ne devront pas dpendre de ce choix. Nous verrons que cette invariance par rapport aux choix des units conduit des mthodes d'investigation qui sont d'autant plus utiles que les phnomnes tudis sont complexes. Choix des units
Dimension
Deux observables qui peuvent tre mesures avec la mme unit sont dites de mme dimension. Une observable est une constante si la valeur numrique est un nombre fix qui ne dpend que de l'unit choisie.
Grandeur fondamentale
Une grandeur dfinie par une unit arbitrairement choisie, sans rfrence d'autres grandeurs mesurables, est appele grandeur fondamentale, et l'unit correspondante est dite unit fondamentale. Cependant, l'expression fondamentale ne signifie pas que ces grandeurs ont plus d'importance que les autres. Le nombre et le choix des grandeurs fondamentales est en principe arbitraire. En mcanique on adopte gnralement trois grandeurs fondamentales : la longueur, le temps et la masse.
Grandeur drive
Les autres grandeurs, appeles grandeurs drives, sont dfinies au moyen de relations algbriques entre les grandeurs fondamentales. Par exemple, la grandeur (2.1) o A et B sont des grandeurs fondamentales, et c, n,, n^ sont des nombres fixs indpendants des units choisies, est la grandeur dfinie par la valeur numrique.: = a"' b"^ et l'unit [X] = [A]"'[fi]"2.
Equation aux
dimensions
D'une manire gnrale, une grandeur drive X est ainsi dfinie par une fonction x = x (p ..., a^) et une quation aux dimensions : la fonction exprime la valeur numrique de X lorsque les grandeurs fondamentales A; ont les valeurs ; ; l'quation aux dimensions est une formule exprimant l'unit [ X ] et par consquent la dimension de X - au moyen des units fondamentales. On crira galement X = X (A,,..., A^).
Systme d'units
On appelle systme d'units l'ensemble des units fondamentales choisies. Le systme d'units dfinit galement l'unit associe n'importe quelle grandeur drive.
Exemples. En prenant la longueur [L], le temps [T] et la masse [M] comme units fondamentales, on introduira par exemple les grandeurs drives indiques sur le tableau 2.1.
28
Tableau 2.1 Exemple de grandeurs drives. Grandeur Vitesse Acclration Energie cintique Dfinition Valeur numrique dt ^dt dv Unit [V] = [L][T]-' [A] = [L][T]-2 [""] = [MKLptr]- 2
-^ -^
^Tt
e"" = -mv1
""= ^MV2
Grandeurs sans dimension Les grandeurs dont la valeur numrique est indpendante des systmes d'units considrs sont dites sans dimension. Par exemple, si A et fi sont deux observables de mme dimension, alors l'observable A / B est la grandeur sans dimension qui reprsente la valeur de A si l'on prend B comme unit. Cette distinction entre grandeurs dimensionnes et grandeurs sans dimension est toutefois une question de convention. Ainsi, on admet en physique que l'angle est une grandeur sans dimension dfinie par le rapport de la longueur de l'arc la longueur du rayon de la circonfrence. Dans d'autres domaines, on sera amen exprimer l'angle au moyen de diffrentes units (tour, degr, radian, %c,...) et l'angle sera alors une grandeur dimensionne. La vitesse est gnralement considre comme une grandeur dimensionne ; cependant, ayant observ que la vitesse de la lumire dans le vide c est une constante, il est possible de poser c = 1 ; cela revient dfinir la vitesse d'un point comme le rapport entre le temps mis par le point et le temps mis par la lumire pour parcourir une mme distance. De cette manire, l'unit de longueur s'identifie l'unit de temps (c'est la longueur parcourue par la lumire dans le vide pendant l'unit de temps) et la vitesse est une grandeur sans dimension. Ce point de vue est celui adopt dans les thories relativistes. 2.1.4 Dimension d'une grandeur drive
Thorme. La dimension d'une grandeur drive est un monme en puissance des dimensions des grandeurs fondamentales, (2.2) ;=i Ce thorme, qui est du reste intuitif, est dmontre dans l'Appendice A. Il en dcoule qu'il n'est possible d'additionner que des grandeurs ayant mme dimension et mme unit. En particulier, tous les termes d'une quation physique devront avoir mme dimension. La vrification de la dimension des termes d'une quation sera un contrle trs utile. Analyse dimensionnelle
2.2
LOIS
2.2.1 De l'observation aux lois Considrons trois observables A, fi et G dfinies de faon indpendante et supposons que l'exprience montre que l'expression numrique ga^'b'"2 est une constante k qui ne dpend que du systme d'units (avec n? n^, des constantes sans dimension). Nous pouvons conclure que la grandeur K == GA~"'B~" est une constante, de dimension [K] = [G][A]~"i[B]~". L'exprience a ainsi tabli l'existence d'une loi que nous exprimons sous la forme G=KA"'B^ soit
g=kan'b^=g(a,b) (2.4)
(2.3)
o k est une constante qui dpend du systme d'units. La relation (2.3) ne dpend pas des units ; cependant, contrairement l'expression d'une grandeur drive (2.1 ), la constante K peut avoir une dimension et la fonction g (a, b) dpend du systme d'units. Plus gnralement, ayant introduit les observables A p ..., A^ et G de faon indpendante, il se peut que la valeur g de G soit univoquement dtermine par les valeurs a; des observables A;, c'est--dire qu'il existe une fonction
g = g (a,, .... a^) telle que la donne A; == fl;[A;], ; = 1, .... n, implique
Loi
G = g (G) ,..., ^)[G]. On dira alors qu'il existe une loi. Cette relation entre les observables Ap ..., A^ et G faisant intervenir des constantes dimensionnes, la fonction g (,,..., a^) dpend du systme d'units. Au contraire, la fonction g (p ..., a^, <:p ..., k^), dans laquelle apparaissent explicitement les constantes dimensionnes, ne dpend pas du systme d'units et la fonction G (A), ..., A^, K^,..., K^) est une relation entre observables indpendante des systmes d'units. 2.2.2 Remarque : dfinition ou loi II faut remarquer que toutes les lois n'ont pas le mme degr de gnralit : certaines lois ne sont valables que pour des systmes particuliers (loi de TitiusBode 1.1.3), d'autres ne sont valables que sous certaines conditions (loi de Hooke 12.7.3, loi de Stokes 12.3.2), d'autres encore sont valables dans tout un domaine de la physique (lois de Newton sect. 10.4), finalement certaines lois sont considres aujourd'hui comme universelles (conservation de l'nergie sect. 13.6). D'autre part, il faut mentionner que la distinction entreloi etdfinition n'est pas toujours clairement tablie. Ainsi pour Newton, la quantit de mouvementpest dfinie parp= mv alors qu'aujourd'hui on considrer = mv comme une loi de la mcanique classique ( 10.2.2). 2.2.3 Diminution du nombre de grandeurs fondamentales Ayant tabli l'existence d'une loi, il sera possible dans certains cas de considrer que l'une des grandeurs A; ou G est une grandeur drive des autres, et
30
de choisir les units de sorte que la loi se simplifie. De cette manire, on diminuera le nombre de grandeurs fondamentales. Par exemple, ayant introduit les cinq grandeurs fondamentales, longueur, temps, masse, force et charge lectrique, l'exprience tablira les lois suivantes : Loi de Newton F= K M A (2.5)
Loi de Coulomb
F= K
0102
\x\
(2.6)
Loi de la gravitation
X\
(2.7)
o K , K , G sont des constantes dimensionnes (F, M , A, Q, X reprsentent les grandeurs force, masse, acclration, charge et position). Nous pouvons alors choisir des systmes d'units tels que K = 1 et la loi de Newton s'exprime simplement par F = MA. Si l'on adopte ce point de vue, la force n'est plus une grandeur fondamentale, mais une grandeur drive, d'unit [ F ] = [M][L][T]-2. De faon analogue on peut choisir des systmes d'units tels que K = 1 (c'est le cas du systme CGS-lectrostatique) et la loi de Coulomb s'exprime par F = Q| Q^ \X\~3 X ; si l'on adopte ce point de vue (et K = 1), la charge devient une grandeur drive, d'unit [Q] = [M]1/2 [L] % [T]"'. Finalement, on pourrait considrer des systmes d'units tels que G = 1 ; si l'on prendk= G = 1, la force et la masse deviennent des grandeurs drives, d'unit [F] = [L]4^]-4 et [M] = [L]3^]-2. En relativit gnrale, on utilise souvent le systme d'units dfini par K = G = c = K = l , e { dans ce cas il n'y a plus que la longueur comme grandeur fondamentale.
5, 4, 3, 2 ou 1
grandeurs
fondamentales
2.3 ANALYSE DIMENSIONNELLE ET LOIS D'CHELLE II est possible d'tablir des lois qualitatives en se basant uniquement sur la notion de dimension : ce sont les lois d'chelle que nous illustrerons au moyen de l'exemple suivant tir du livre de J. Smith [12]. Dans le dsert, les animaux doivent franchir de grandes distances entre les sources d'eau. Quelle est la relation entre la taille L de l'animal et le temps T pendant lequel il peut courir ? Pour rpondre cette question, on remarque que les rserves d'eau dans le corps sont proportionnelles au volume du corps, soit L 3 . L'vaporation d'autre part est proportionnelle la surface du corps et au temps, soit L 2 T. Par consquent, le temps maximal pendant lequel l'animal peut courir est tel que L3 = KL2!, c'est--dire que le temps est proportionnel la taille. Illustration
2.4 CHANGEMENTS D'UNITS ET HOMOGNIT 2.4.1 Formules de transformation Considrons deux systmes d'units, nots [ ] et [ ]'. Pour toute observable A,nous avons
<A> =a[A]=a'[A]'. (2.8)
Par exemple, < L > = 0,9144m =3ft. Soit An l'observable dfinissant la nouvelle unit [A]' ; comme le rapport de deux observables de mme dimension est sans dimension, on a <Ao>=l[A]'=a[A] et =-=<Q> 1 a
<A> a' a
o a est la valeur numrique de la nouvelle unit mesure avec l'ancienne unit. Ainsi Changement d'units 1 [A]' = a [A] implique a' = a^a (2.9)
et rciproquement. Considrons ensuite la grandeur drive (2.1) X= cA"'5" 2 . Pour le changement d'unit l[A]'=a[A] l[B]'=p[B]
et
l[X]'=Q'"i^"2[X]. Par consquent, il sera possible de manipuler les quations contenant des units comme les quations numriques. Par exemple, on pourra remplacer l'expression [A]'" parer" [A]". 2.4.2 Exemple Considrons un point matriel obissant aux deux lois
F=MA /--^^ 32 (2.10) (2.11)
Systme International
[M] = kg
[T] = s
(2.12)
et
G =6,67- 10-" [G]. Dans le systme d'units anglo-saxon ( 2.9.2) dfini par
[L]' = ft
[F]' = Ib et
[T]' = s
1 lb = 4,448 kgms- 2
[M]' = [F]'[L]'-1 [Tf = Ibft-'s 2 et ^'-O^^ 14 ' 59 ^De plus, [G]' = [F]'-' [L]'4 [T]'-4 = lb-1 ft4 s"4 et G = g'[G]'= g'(^^ [G] =6,67. 10-''[G] d'o g'=3,44-10- 8 .
2.4.3 Thorme d'homognit Toute relation entre les observables A),...,A^ et G - variables et constantes dimensionnes - s'exprime par une fonction g = g (j,..., a^) homogne, c'est--dire que pour tout (a? ..., a,,) g(a^,.... a^) = yg(a^ ..., ,,) (2.13)
Attention la notation
La dmonstration de ce thorme, consquence naturelle de la discussion prcdente, est similaire la dmonstration du thorme (2.1.4).
33
2.5 APPLICATIONS DU THORME D'HOMOGNIT Le thorme (2.4.3) permet d'obtenir certaines relations entre les observables sans connatre les lois qui rgissent les phnomnes considrs. Dans les exemples qui suivent, nous choisissons la longueur, le temps et la masse comme grandeurs fondamentales et considrons les changements d'units dfinis par rt m = fJLm. (2.14)
2.5.1 Pendule mathmatique plan Un pendule de masse m et de longueurlest lch sans vitesse initiale d'une position initiale OQ (fig. 2.2).
Lorsque les frottements sont ngligeables, les seuls paramtres du problme sont (0Q, i, m, g) o g est l'acclration terrestre l'endroit considr. La priode T du mouvement est une fonction des paramtres du problme, d'o T = T ( 0 o , t , m , g). (2.15)
De [g] = [L] [T}~1, il suit que pour tout changement d'units (2.14) nous avons g' = ^.r~^g et, quels que soient (, T, /z), le thorme (2.4.3) implique T (Oy, U, f i m , T- 2 ^) = xT ?o, i, m, g) En choisissant les valeurs ==.r' nous obtenons r(0o, 1, 1, \)=T(G^=^gTiT^,t,m,g) d'o, quels que soient (t, m, g), T(0Q, i, m, g)=^gT(0o) avec T (Oy) une fonction qu'il faudra dterminer. (2.18) tL=m~\ T2=8/^ (2.17) (2.16)
En consquence, la priode du pendule est indpendante de la masse et elle est proportionnelle ^ / t / g . En particulier les priodes T^ et T^ de deux pendules de longueur <, et t^, lchs d'un mme angle initial OQ, satisfont la relation
L=
T, y h ^'
(2.19)
De mme, l'volution temporelle est dfinie par une fonction 0 = 0 ( t , 0Q, t, m, g) et, du thorme (2.4.3), on a (avec y = 1, car [0] n'est pas modifie) 0 (rt, OQ, U, p-m, T"^) = 0 (t, 0g, (., m, g). En particulier, en choisissant les valeurs (2.17), on a 0 ( ^ / g 7 t , 0o, 1, 1, l ) - / ( @ o , ^ g 7 t ) = 0 ( t , 0o, t, m, g ) c'est--dire que l'volution est de la forme
0(t)=f(0o,Vg7it). (2.20)
Par consquent, si l'on considre deux pendules de longueur .^ et ^, lchs d'un mme angle initial Oy, les volutions 0, (t) et 0^ (t) satisfont la relation 0^(t)=0,(^/T^t). (2.21)
En conclusion, connaissant l'volution d'un pendule de longueur t on en dduit l'volution d'un pendule de longueur arbitraire.
2.5.2 Objet en mouvement dans un fluide au repos Considrons un objet se dplaant la vitesse v constante dans un fluide incompressible au repos (fig.2.3).
L'exprience montre que pour une forme donne de l'objet, la force / ncessaire pour maintenir v constant dpend des paramtres (0, d, v) de l'objet, et
35
des paramtres (p, 17) du fluide o p est la masse spcifique du fluide ( 10.2.1) et r] la viscosit ( 12.3.2) :
[p]=[M][L]-\ h] = [M] [L]-'[7-]- 1 et [F] = [M] [L] [T}-1.
Nous avons ainsi f = f (0, d, v, p , ]) et le changement d'unit (2.14) avec le thorme (2.4.3) implique
/ (6, \d, XT-^V, IJL^P, /X^'T" 1 ?) = AtT- 2 / (0, d, V, p, ])
quels que soient (, r, p.). En choisissant \=d-\ T = r f - ' ; , ^ L ^ p ^ d - 3 nous obtenons / ((?, 1 , 1 , 1 , p^d^v^r]) = p~ld~2v~2 f (0, d, v, p , ri). (2.23) (2.22)
o R^ est la grandeur sans dimension, appele mombre de Reynolds, dfinie par R. pdv 1 (2,25)
Ce rsultat montre que la grandeur qu'il faut dterminer - exprimentalement ou thoriquement - est la fonction (p (0, R^) ; c'est l'un des problmes importants en mcanique des fluides (sect. 12.4).
2.6 CHANGEMENTS D'UNITES ET CHANGEMENTS D'ETAT 2.6.1 Point de vue passif : changement d'units Nous avons vu qu'en physique classique, l'tat d'un systme est dfini par (n + 1) variables (Xp= temps, Xp ..., X ^ ) . Ayant choisi un systme d'units, toute observable A est alors reprsente par une fonction a (t, JC] ,..., x^). On crira indiffremment Xy ou t pour la valeur du temps. Introduisons un nouveau systme d'units ; nous avons <X,> = x, [X,] = ^'[X..]' o
x-,x, et 1 [X,.] = ^, [X,]'.
; = 0, 1, ..., n
(2.26)
Ainsi, toute valeur (xg,..., x^) des variables par rapport aux units [X,], on peut associer (x'y,..., x'^), valeur de ces mmes variables par rapport aux nouvelles units [X;]' : le changement d'units dfinit une transformation T sur l'espace ffi"'1'1, T-. (x,,...,x,)^(x,,...,x,). (y r 1 i-^ ( r r"> T (-7 771 (2.27) Changementd ' u n i t ^^
Le point de vue passif considre la transformation T comme elle a t introduite : c'est un changement d'units sans modification de l'tat. L'observable A sera alors reprsente par une nouvelle fonction, soit
a'(x'o,...,x,).
De faon explicite, soit A (XQ, ..., X^, K ^ , ..., K^) la relation exprimant l'observable A en fonction des variables X; et des constantes dimensionnes K , alors a (XQ, ..., xJ = a (XQ, ..., x^, ^i,..., k f ) et a'(x'o,..., x',,) = a (x'y, ..., x',, k\,..., k[) (2.29) (2.28)
o k j et k' sont les valeurs numriques des constantes dans l'ancien et le nouveau systme d'units. Exemple 1. Point matriel attach un ressort Considrons un point matriel attach un ressort harmonique unidimensionnel ; c'est un systme dcrit par les variables (?, t, v) et obissant aux lois F = MA et F = -KL Lois
o L est l'longation du ressort par rapport sa position d'quilibre et (M, K) sont des constantes (fig. 2.4). Le changement d'units 1[L]=[L]', I[T]=T[T]', \{M}=\{M}' (2.30)
est illustr sur la figure 2.4 o l'tat n'est pas modifi. Ce changement d'units induit la transformation sur l'espace R3 dfinie par
T: (t, t, v) ^ (t' = r t , i' =U, v' ^r-'1!;). (2.31)
Cette tranformation (2.31) exprime les nouvelles valeurs du temps, de la position et de la vitesse lors du changement d'units (2.30) ; la valeur numrique de la force (F = MA) devient /' = kr~2 f , et la valeur de la constante de rappel (K = -FL~1) devient^ = r^k.
Passif
37
i^yorronp: l
\ /S<"'X'"^<'Wy^^~^S
F =f[F]
V= "[V]
F=j"\F\'
/^~y^~~f~^~^~^x~y~^.\ r
V =V\ V\
L = ^ [L]
r=r [D
- W5W^ 0 ; 1 L= <ur T
(b)
(^ t'\T\
(a)
Fig. 2.4 Changement d'units ; point de vue passif : l'tat du systme n'est pas modifi. Exemple 2. Force gravifique Considrons un point matriel dcrit par les variables (t, x , v) et obissant aux lois
Lois F = MA et F = -G 3 X.
M M \X\
Le changement d'units (2.30) induit la transformation sur R7 dfinie par T : (t, x, v) h-- (t' = r t , x' = JC, l/ = T"'1^) (2.32)
Lors de ce changement d'units, la valeur numrique de la force devient /' = ^ T ~ 2 f , et la valeur g de la constante de la gravitation G sera g' = ^-h. 2.6.2 Point de vue actif : changement d'tat
Changement d'chelle
Le point de vue actif considre la transformation T (2.27) comme un changement de l'tat du systme sans modification des units. Dans ce nouvel tat, nous avons X\ = x[ [ X ^ ] ; cela signifie que si l'ancien tat tait dfini par (r, x? ..., x^) alors le nouvel tat est dfini par (?', x[,..., x'^). Comme il n'y a pas de changement d'units, les observables sont reprsentes par les mmes fonctions, d'o A' = a' [A] avec a' = a (t', x\,..., x'^) et les constantes dimensionnes ne sont pas modifies. La transformation (2.27) associe au point de vue actif est souvent appele un changement d'chelle. Dans l'exemple 1 du paragraphe 2.6.1, le point de vue actif revient considrer une nouvelle position, une nouvelle vitesse et un nouveau temps du mme systme (fig. 2.5). Dans ce nouvel tat, la valeur de la force est /' = kt' =
V-
^nywro^
L=<[L]
F=f[F]
V=v[V]
HTOW-
T=t[T]
t-^ 0
(b)
(a)
Fig. 2.5 Point de vue actif : (a) ancien tat ; (b) nouvel tat. Pas de changement d'units.
2.7 SIMILITUDES 2.7.1 Dfinition Si dans l'exemple 1 du paragraphe 2.6.1 on considre les changements d'units dfinis par (2.30) avec r == 1, c'est--dire t' = t, on obtient k'=T-2k=k, f'=^f=-ki', et les valeurs numriques des constantes (k et m) sont inchanges. De mme, si, dans l'exemple 2 du paragraphe 2.6.1, on considre les changements d'units dfinis par (2.30) avec
r=^/l, soit t'=U et t'=^1 (2.33)
nous aurons^' = g et les valeurs numriques des constantes (g, m, miseront nouveau inchanges. Dans ces deux exemples, les valeurs numriques des constantes sont inchanges pour les changements d'units choisis, et les valeurs numriques des grandeurs relativement au nouveau systme d'units s'identifient aux valeurs numriques de ces mmes grandeurs dans le nouvel tat introduit par le point de vue actif. Nous sommes ainsi amens introduire la dfinition suivante. La transformation (2.27), associe un changement d'units, est une similitude du systme tudi si les valeurs numriques de toutes les constantes sont inchanges. Similitude
2.7.2 Proprit Si (2.27) est une similitude alors, du point de vue numrique, les lois sont identiques dans les deux systmes d'units et les observables sont reprsentes par les mmes fonctions, ainsi que le montrent les quations (2.28) et (2.29). Par consquent, si la transformation T est une similitude, il n'est pas possible de distinguer entre l'ancien tat mesur avec les nouvelles units (point de vue passif) et le nouvel tat mesur avec les anciennes units (point de vue actif). Modle rduit
Comme l'volution temporelle du systme est dfinie par des lois et que celles-ci sont inchanges si (2.27) est une similitude, il s'en suit que si (t, x, (t),..., x^ (t)), t e R, dcrit l'volution du systme dans les units [ X ^ ] , alors l'image (t', x[ (t), ..., x'^ (t)) par (2.27) dcrit aussi bien la mme volution relativement aux nouvelles units [ X ^ ] ' , qu'une nouvelle volution relativement aux anciennes units. En conclusion, toute similitude associe aux n fonctions JC; (t) dcrivant l'volution de conditions initiales x t = 0, n nouvelles fonctions y; (?) = x\ (r"'?) dcrivant l'volution temporelle de conditions initiales y = x' t = 0. Exemple 1. Point matriel attach un ressort Nous avons remarqu ( 2.7.1) que la transformation dfinie par
i' = U, t' =t, m' = m (2.34)
est une similitude pour l'exemple 1 du paragraphe 2.6.1. Par consquent, si x (t) dcrit l'volution de conditions initiales (x, v), alors y (t) = kx (t) dcrit l'volution de conditions initiales (y == x, v = >.v). En particulier, si l'on sait que le mouvement est priodique, on peut conclure que la priode T est indpendante de l'longation initiale. La priode dpend ainsi uniquement des constantes m et A; et le thorme (2.4.3) implique T(iim, in k) =rT(m, k) d'o
T ( , 1) =^k/mT(m, k).
Ressort
^w7.
Exemple 2. Troisime loi de Kepler Nous avons remarqu ( 2.7.1) que la transformation dfinie par C'==U t'^^t m'=m (2.35) est une similitude pour l'exemple 2 ( 2.6.1). Nous pouvons ainsi conclure que pour toute volution x (t) il existe un mouvement semblable d'quation
(2.36)
Plante
Go-T\ 2 ~f
(2.37)
2.7.3 Similitude et invariance Si l'unit de temps n'est pas modifie (t' = t), on dira qu'une transformation de la forme (2.27) est une similitude si elle commute avec l'volution temporelle. En effet, soient T et 7, les transformations sur l'espace des tats dfinies respectivement par le changement d'units et l'volution temporelle ; la discussion du paragraphe 2.7.2 montre que si T est une similitude, alors le diagramme de la figure 2.6 est commutatif, c'est--dire T(T^p) = T^(Tp).
PT^p'
Tt
p(t),^p'(t)
De faon gnrale, le systme est dit invariant par rapport une transformation linaire r dfinie sur V espace des tats si T commute avec l'volution temporelle. On dit alors que T est une invariance du systme considr.
2.8 CONCLUSION Le choix d'un systme d'units permet d'exprimer les rsultats exprimentaux au moyen de nombres et l'tude thorique peut s'effectuer par l'analyse mathmatique des donnes numriques sans se soucier des units. Seul le rsultat final s'exprimera par un nombre auquel il faudra attacher l'unit choisie. Cependant, l'analyse des donnes numriques n'est pas la seule mthode possible. Comme nous l'avons vu dans ce chapitre, les questions lies aux units, soit l'analyse dimensionnelle, l'homognit, la similitude, fournissent d'autres mthodes d'investigation qui sont d'autant plus efficaces que le phnomne tudi est complexe. Dans certains domaines, tels que l'tude de la turbulence ou les transitions de phases, c'est un outil dont on ne saurait se passer. Pour aborder l'tude d'un phnomne, on commence par mettre en vidence les paramtres dont dpend ce phnomne ; l'analyse dimensionnelle permet ensuite de trouver des relations entre ces paramtres et sert de guide dans l'laboration de la thorie. Les transformations qui sont des similitudes sont trs importantes. Du point de vue thorique, elles sont souvent associes des proprits fondamentales et elles permettent de trouver de nouvelles lois. Du point de vue technique, elles sont indispensables parce qu'elles permettent l'tude de constructions complexes telles que barrages, avions, fuses, au moyen de modles rduits [13].
Modles rduits
2.9 SYSTMES D'UNITS 2.9.1 Systme International (SI) Le systme d'units gnralement adopt en physique est le Systme International, aussi appel MKSA, dont les units fondamentales sont le mtre (m), le kilogramme (kg), la seconde (s), l'ampre (A), le Kelvin (K), la mole (mol) et le candela (Cd) : La Confrence gnrale des poids et mesures tenue Paris en 1889 a dfini l'unit de masse ; c'est le kilogramme, masse d'un cylindre en platine iridi, appel kilogramme talon, dpos au Bureau International des Poids et Mesures Svres, prs de Paris. La prcision maximale pour la mesure est de 10~9. La masse d'un dcimtre cube d'eau pure 4C (talon de masse avant 1889) est gale 0,999972 kg. La 13e Confrence (Paris, 1967) a dfini l'unit de temps, c'est la seconde, dure associe 9 192631 770 priodes de la radiation correspondant la transition entre les niveaux hyperfins (F = 4, M = 0) et (F = 3, M = 0) de 1 ' tat fondamental 2S ^ de 1 ' atome de Csium 133 non perturb par des champs extrieurs. La mesure d'une dure peut s'effectuer avec une prcision de 10 -13 La Confrence gnrale de 1971 a dfinirl'unitdequantitdematire; c'est la mole, quantit de matire d'un systme contenant autant d'entits lmentaires qu'il y a d'atomes dans 12 g de carbone 12. Les entits lmentaires doivent tre spcifies et peuvent tre des atomes, des ions, des molcules, des lectrons... La Confrence gnrale de 1983 a dfini Y unit de longueur; c'est le mtre, distance parcourue par la lumire dans le vide en un temps gal 1/c seconde, o c = 2,99792458 108. 2.9.2 Relations entre diffrents systmes d'units Nous avons donn sur le tableau 2.7 quelques systmes d'units utiliss en mcanique. Tableau 2.7 (ft = foot ; Ib = pound.)
Grandeurs fondamentales de la mcanique
Systme d'units
International (SI) CGS
Longueur m cm m ft ft
Masse kg g Slug -
Temps s s s
s
Force kgf Ib
Certaines grandeurs drives ont reu un nom particulier ; quelques exemples sont donns dans le tableau 2.8
Tableau 2.8 Force Travail Puissance Pression 1 newton 1 joule 1 watt 1 pascal SI = ]kg m s~2 =1N m = 1 J s~ ' = 1 kgirr' s~2 N J W Pa CGS 1 dyne = 1 g cm s"2 1 erg = 1 dyne cm lergs-i = 1g cm2 s-3 1 barye = 1 dyne cm"2 = = = = 10"5 N 10~7 J 10-7 W 10~' Pa
2.9.3 Relation entre diverses units [14] ( = signifie que c'est une dfinition) Longueur 1 fermi 1 angstrm 1 micron 1 unit astronomique 1 anne lumire 1 parsec 1 inch 1 foot 1 yard 1 mile Temps 1 jour 1 jour sidral 1 anne Masse 1 Mev 1 Gev 1 unit de masse atomique 1 pound-mass 1 grave 1 slug Force Ikgf = 1 fm== 10-'5 m =l=10-'m = 1 ^i= l O ^ m = 1 U A = 1,496. 10" m = 1 al S; 0,946- l O ^ m = l p c = 3,086 10 16 m S= 3,26 al =2,54 cm = 30,48 cm =3ft = 1760 yard
= 10 6 eV= 1,782- lO-^kg = IGPeV = 1,782- 10-27 kg = 1 u = 1,66054. lO-^kg = 0,45359237 kg =9,81 kg = 14,59kg
1 Ib
Ipdl
Pression 1 atm = 1,01325- lO^a == 105 Pa 1 torr Energie 1e V 1 cal 1kWh Puissance 1CV 1HP = ^Q atm = 1 mm Hg
=736W =746W
Remarque. Nous avons donn ces relations pour illustrer l'arbitraire du choix des units et l'intrt pratique qu'il y a adopter le Systme International. Les prfixes pour les puissances de dix sont donns sur le tableau 2.9. Tableau 2.9 Prfixes pour les puissances de dix. Prfixe yotta zetta exa peta tera giga mega kilo hecto deca Symbole Y Z E P T G M k h da Grandeur 1024 102' 1018 10'5 1012 109 106 103 102 10' Prfixe dci centi milli micro nano pico femto atto zepto yocto Symbole d c m Pn P f a z Grandeur 10-' 10-2 10-3 10-" 10-9 10-12 10-15
10-18
10-21 10-24
2.10 PROBLMES Transformations passives et actives 2.10.1 Considrer l'exemple du paragraphe 2.4.2. On dsigne par (t, x-, v., a , , f , , g ) les valeurs numriques des grandeurs temps, X;, V;, A,, F,, G (ou X; est la composante i du vecteur position X, etc.) dans le systme d'units SI. 1. Quelles sont les valeurs numriques (t', x\, v'^, a', f , g') de ces grandeurs relativement au systme d'units dfini par [L]'=cm, [r]'=m., [M]' = kg.
1 bar
2. On effectue le changement d'tat dfini par la transformation (t, x,, v, ) i-(f = lO 3 ?, x; = lO 2 ^, u; = lO"1 v;). Trouver les valeurs numriques (5;, /;, g) de ces grandeurs dans le nouvel tat. 3. Comparer les rsultats obtenus lors de la transformation passive ( 1 ) et active (2). Peut-on arriver la mme conclusion pour les transformations dfinies par [L]"=cm, 2.10.2 [T]"=^is, [M]"=kg.
Similitude
F=MA
o K et n sont des constantes, et X = OP avec 0 un point fix (si n = 0, le point 0 peut se trouver distance finie ou infinie de P ; dans le second cas, cela signifie que F = Ke avec e un vecteur fix). On dsigne nouveau par (t, X j , V j , a,, f j , k) les valeurs numriques des grandeurs dans le systme d'units SI. 1. Trouver les valeurs numriques de ces grandeurs relativement au systme d'units dfini par 1[L]=[L]', l[T]=r[T]', 1[M]=1[M]'.
Comment choisir et T pour que k' = k ? 2. Effectuer le changement d'tat dfini par la transformation (t, x;, u;) >-> (t = T t , x; = x;, u, = AT"' u,). Quelles sont les valeurs numriques des grandeurs ci-dessus dans ce nouvel tat ? Quelle conclusion peut-on tirer si l'on a choisi et T de manire telle que k' = k dans 1 ? On remarquera que n = 2 est la loi de la gravitation, n = 1 est la loi de Hooke, et n =: 0 est la loi de la pesanteur (en prenant 0 l'infini). 2.10.3 Connaissant la loi de Coulomb (2.6), o k = 8,99 109 dans le systme d'units SI, trouver la relation entre le Coulomb et l'unit de charge du systme CGS-lectrostatique (c'est--dire que l'on posera 1 C = q [Q]', I N = 105 [ F ] ' , 1m = 102 [L]' et l'on cherchera q de sorte que k' = 1). 2.10.4 Les expriences journalires montrent que la frquence de vibration v d'une corde tendue dpend de la longueur i, de la force F applique aux extrmits, de la masse par unit de longueur p^ et du nombre sans dimension n (= harmonique). Etablir la relation suivante entre ces grandeurs
v = / (n)
Changement d'units
(/ (n) est une fonction qu'il faudra trouver par l'exprience ou la thorie.)
45
2.10.5 On observe que la vitesse v des vagues au large de l'ocan dpend de leur longueur d'onde {., mais pas de leur amplitude. En admettant que les grandeurs dont dpend v sont i, l'acclration terrestre g, et la masse spcifique de l'eau, tablir le rsultat suivant
v=C^g
(o C est une constante). Loi de Stokes 2.10.6 L'exprience montre que la force qui s'exerce sur un solide se dplaant trs faible vitesse dans un fluide ( 2.5.2) est indpendante de la densit du fluide. Vrifier que cette force est de la forme
f=ridv(0)v. C'est la loi de Stokes.
46
CHAPITRE 3
3.1
3.1.1 Structure des atomes La matire, en particulier les tres vivants, est constitue d'atomes que l'on peut considrer, dans l'explication de beaucoup de phnomnes, comme de petits grains (fig. 3.1), dont le rayon est de l'ordre de l'angstrm (1 A = lO" 10 m), et la masse entre 1 et 260 units de masse atomique. Les masses des particules sont gnralement exprimes en units d'nergie en remplaant m par me2 (o c est la vitesse de la lumire) et en prenant l'lectron-volt comme unit d'nergie. Atomes 10-' m
Fig. 3.1 Vue au microscope lectronique d'une dislocation dans un cristal d'aluminium. La distance entre atomes (points blancs) est 2,3 (clich fourni par M. Mills, EPFL). Dans la matire, solide, liquide ou gazeuse, ces atomes sont spars par des distances de l'ordre de l'angstrm, et interagissent au moyen de forces, attractives longue distance, et rpulsives courte distance ; la force change de signe pour une sparation des atomes de l'ordre de quelques angstrms et s'annule pour une sparation suprieure une certaine valeur, appele porte de la force. Les observations de J.J. Thomson (1897 : dcouverte de l'lectron dans les rayons cathodiques) et de Rutherford (1911 : mise en vidence du noyau par
J.J. THOMPSON
Physicien anglais (1856-1940) Prix Nobel 1906
diffraction de rayons a par de fines feuilles d'or) montrrent que les atomes sont forms d'un noyau de charge lectrique positive autour duquel se trouvent les lectrons chargs ngativement, de sorte que l'atome est lectriquement neutre. La force entre le noyau et les lectrons - on dit aussi Y interaction - est lectromagntique. Tous les noyaux ont approximativementlamme masse par unit de volume qui est de l'ordre de 3 1017 kg/m3, c'est--dire environ 3 1014 fois la masse spcifique de l'eau ! Tableau 3.2 Structure de l'atome. Noyau :
Atome
Diamtre ^ 10-15 m = 1 fm
/ \
Electron : Rayon , infrieur 10 3 fm Masse, m,'= 0, 911 10-30 kg S 0, 511 MeV Charge, - e = - l , 6 10-19 C Rayon de l'orbite autour du noyau ^ 0, 5
E. RUTHERFORD
3.1.2 Particules lmentaires [25] En 1930, W. Pauli postule l'existence d'une nouvelle particule [15], appele aujourd'hui neutrino v.,pourexpliquer la violation apparente de la conservation de l'nergie, dans les expriences de dsintgration pi - c'est--dire l'mission d'un lectron e~, ou d'un positron e4', partir du noyau - telles que
60. Co! '27
Neutrino
Ni^+e- +v.
(3.1)
Neutron
Ce neutrino, observ en 1956 par Reines et Cowan, est une particule de masse pratiquement nulle (infrieure 10~5 fois la masse de l'lectron), qui interagit trs faiblement avec toutes les autres particules. Le neutrino est trs difficile observer; la section efficace ( 18.4.1) pour le dtecter est environ l0~43 cm2. (Par exemple, un neutrino mis par le Soleil n'a qu'une chance sur 1012 d'interagir lorsqu'il traverse la Terre selon l'un des diamtres). En 1962, on a observ l'existence de deux sortes de neutrinos, nots v et v ; aujourd'hui, on admet qu'il existe un troisime neutrino v^ [16]. En 1920, Rutherford avait introduit l'ide d'une particule neutre, le neutron n [17]. Cette particule fut dcouverte en 1932 par Chadwick [18], qui en invoqua l'existence pour maintenir le principe de conservation de l'nergie dans des ractions telles que (a = noyau d'hlium) (3.2)
Proton
Quelques mois aprs la dcouverte du neutron, W. Heisenberg [19] et, indpendamment, Iwanenko, arrivent la conclusion que le noyau est constitu de protons et de neutrons qui interagissent au moyen de forces trs intenses appelesforcesnuclaires ou interaction forte dont la porte est trs petite.
48
Tableau 3.3 Structure du noyau. Proton : Masse, m ^ 1, 672 10-27 kg ^ 938 MeV Diamtre '=. 1 fm
Charge, e
/
Noyau
Neutron :
Pour expliquer l'origine des forces nuclaires, Yukawa introduit en 1935 l'hypothse de l'existence du mson, particule qui serait aux forces nuclaires l'analogue du photon pour les forces lectriques ; c'est une particule dont la masse serait de l'ordre de 200 300 fois celle de l'lectron. En 1936, on dcouvre une particule, le muon /x~, qui aurait la masse ncessaire, mais ne sera pas la particule propose par Yukawa. Le muon est une particule qui a les mmes proprits que l'lectron, mais qui a une masse 200 fois plus leve (m ^= 106 MeV). En 1975, on dcouvre une troisime particule, le r~, ayant galement les mmes proprits que l'lectron, mais une masse 3500 fois plus leve (m^ = 1777 MeV). Ces trois particules (e -, p,~, T~) constituent avec les trois neutrinos (i^,, v v^) et les six antiparticules associes (e 4 ', /z4", r4', Ug, v , i\.), la famille des leptons : ce sont les particules qui ne ressentent pas les forces nuclaires (de mme que les particules neutres ne ressentent pas les forces lectriques).
Leptons
Charge \
T~
e~
C'est en 1947 que les particules postules par Yukawa seront observes exprimentalement : ce sont les msons ^ et x", appels pions (m^ = 140 MeV) ; en 1950, on dcouvrira un pion neutre JT de masse lgrement infrieure (m^a ^ 135 MeV). Depuis 1950, les antiparticules (l'antiparticule associe la particule p est Antiparticule note p ; elle possde les mmes proprits que la particule, mais une charge oppose), ainsi que des particules de plus en plus lourdes, seront observes exprimentalement : 3 fois la masse du proton pour le Psi (ip-), dcouvert en 1974, 10 fois pour l'Upsilon (T), dcouvert en 1977, 100 fois pour les W+, W~ et Z, dcouverts en 1983. Aujourd'hui, on a identifi des centaines
0 e
/x-
de particules lmentaires et, dans certaines thories, on postule l'existence de particules encore beaucoup plus lourdes.
Fig. 3.5 Traces laisses dans une chambre bulles par des particules lmentaires
(photo CERN).
3.1.3 Stabilit des particules Contrairement aux lectrons, protons, neutrons (dans certains noyaux) et neutrinos, les autres particules sont instables et se dsintgrent en d'autres particules. Elles ont une dure de vie comprise entre 10~6 et 10~24 s. La dure de vie est l'intervalle de temps T dfini par la relation Dure de vie N(t) = N(0) e~~c qui relie le nombre de particules aux instants 0 et t. La stabilit des lectrons s'explique par la conservation de la charge lectrique et de l'nergie. Pour le proton, au contraire, il n'y a pas de loi fondamentale permettant d'expliquer sa stabilit ; exprimentalement, la dure de vie du proton apparat suprieure 1031 ans [20] (il faut se souvenir que l'ge de l'Univers est estim 1010 ans). Le neutron, dans le noyau, a la mme dure de vie que le proton ; libre, au contraire, sa dure de vie est de 900 s environ. 3.1.4 Quarks Quark lO"18 m Hadron Tandis que les leptons sont toujours considrs comme des particules ponctuelles ( l'chelle de 10~18 m), on sait depuis quelques annes que toutes les autres particules, c'est--dire celles qui ressentent l'interaction nuclaire et que l'on regroupe sous le nom de hadrons (n, p , n,...), ne sont pas des particules fondamentales, mais des objets complexes. En 1963 dj, Gell-Mann, Ne'eman et Zweig introduisent l'ide que le proton est form de 3 particules plus petites, les quarks. Dans le modle original, 3 sortes de quarks et leurs antiquarks sont ncessaires. De charge % e et '/a e, o e est la charge du proton, ils sont appels up (u), down (d) et strange (s). La dcouverte du mson ^ en 1974 confirme l'existence d'un 4e quark, charm (c), postul en 1964 par Bjorken ; la dcouverte du mson T (1977), puis en 1983 celle du mson
B [21] (de masse gale 5 fois la masse du proton), met en vidence l'existence d'un 5e quark, bottom (b) ; finalement, il est apparu ncessaire de postuler l'existence d'un 6e quark, appel top (f), qui a t mis en vidence Fermilab en 1994 [221, puis confirm en 1995. En conclusion, on admet aujourd'hui qu'il existe six quarks, caractriss par une saveur : up , down , charm , strange , bottom , top .
Tableau 3.6 Famille des quarks. QUARKS M (up) d (down) | c (charme) ( (top) | s (tranget) b (bottom) Charge
+je -^e
Pour ne pas tre en contradiction avec l'une des super-lois de la physique le principe d'exclusion de Pauli introduit par Pauli en 1925 - on a d supposer que les six quarks avaient une nouvelle proprit appele couleur; chaque quark se trouve dans l'un de trois tats possibles, dsigns par une couleur, soit bleu, vert ou rouge pour les quarks, et les trois couleurs complmentaires pour les antiquarks. La force entre les quarks est trs surprenante. A trs faibles distances, ils n'interagissent pas et se comportent comme des particules libres ; cependant, si l'on essaie de sparer deux quarks, la force devient importante et il se cre deux paires quark-antiquark : au lieu d'obtenir deux quarks spars, on obtient deux paires de quark-antiquark (fig. 3.7) et il est impossible d'obtenir un quark isol. Ce phnomne, appel confinement, ressemble celui, bien connu, que l'on observe lorsque l'on essaie de briser un aimant en deux morceaux, dans l'intention de sparer les ples Nord et Sud ; au lieu de sparer les ples, on obtient deux aimants.
(S
Fig. 3.7 Essai de sparation de deux quarks. Les quarks ont des dimensions infrieures lO^ 1 8 m et on leur attribue des masses (tab. 3.8), mais ce sont des paramtres dont la valeur dpend d'un certain nombre de conventions.
Tableau 3.8 Masse attribue aux quarks en GeV (m ^ 1 GeV). u 4.10- 3 Hadrons d 0,01 c 1,5 s 0,2 t 174 & 4,5
Msons Baryons
Aujourd'hui, on admet que tous les hadrons sont forms soit d'une paire quark-antiquark (? q^), soit de trois quarks et que, de plus, ils sont de couleur neutre (c'est--dire blancs). Les hadrons forms d'une paire (P q^) sont les msons (JT = u, n~ = du, K = su, ^ = ce, Y = bb, B = ub,...), ceux forms de trois quarks sont les baryons (p = uud, n = udd,...). Nous voyons que, de mme qu'il existe six particules fondamentales qui ne subissent pas l'interaction forte (les leptons), il existe six particules qui subissent de telles interactions (les quarks). De plus, comme on le voit sur les tableaux 3.4 et 3.6, les leptons et les quarks apparaissent en trois familles contenant quatre lments chacune; la famille (e, V ; u, d) est celle qui est associe la matire stable constituant l'Univers. Dans cette analogie, on remarque galement que les leptons et les quarks ont tous un spin 1/2 .
Tableau 3.9 Quelques particules lmentaires [26]. Particule Masse (MeV) 0 < 7.10- 6 <0,25 <24 0,51 Dure de vie (s) Exemple de dsintgration
Photon
Leptons
y
v
V
v
V-
e ^
T
105,66
1777 139,57 134,97 493,6 497,67 "
stable ? stable ? stable ? stable 2,20 10-" 2,90 10-12 2,60 10-8 0,87 10-'6 1.24.10- 8 0,89 . 10-10 5,18. 10-'8 stable
Hadrons
Mson
7^ JT+ > ^V
n A^ K Ks K P n A + S E-
n^yy K-^ -^ ^v
K^ -> Tr+TT-
Baryons
938,27
939,57 1115,68 1189,37 1192,55 1197,44 1672,45
n-
a- -> AK-
3.1.5 Interactions fondamentales Actuellement, on connat quatre types de forces fondamentales - ou interactions - entre les particules lmentaires. Ce sont les interactions fortes, lectromagntiques, faibles, et gravitationnelles. Les forces lectromagntiques sont dcrites par un champ (le champ lectromagntique), auquel est associ une particule, le photon. De la mme manire on admet que toute force fondamentale est due un champ auquel est associe une particule responsable de l'interaction; il n'existerait pas de force distance. (On appelle champ une grandeur dfinie en chaque point de l'espace-temps.) Le gluon est la particule associe aux interactions fortes entre les quarks ; c'est elle qui maintient les quarks ensemble dans les hadrons. Cette particule a t mise en vidence en 1979; elle possde la proprit de couleur . Les basons intermdiaires W+, W~ et Z sont les particules associes aux interactions faibles ; l'existence de telles particules fut postule en 1934 dj (Fermi, Yukawa) pour tenter d'unifier dans une mme thorie les forces faibles et les forces lectromagntiques (de mme que Maxwell avait pu unifier les forces lectriques et magntiques dans une mme thorie). Cette unification fut ralise par Glashow, Salam et Weinberg (ce qui leur valut le prix Nobel en 1979), et ces particules mises en vidence en 1983 [23]. Le graviton, ou particule associe aux forces gravifiques, n'a pas encore t observ. Cependant, les observations sur les quasars doubles dcouverts en 1974 confirment indirectement l'existence d'ondes gravitationnelles.
Fortes Faibles
Ve
Interaction
lectromagntique
Interaction forte
Interaction faible
Interaction
gravifique
Electromagntiques
<
d ~~^~-^^' g i;liin/i u -^*^^~~^~-u d
vv
V,
e+
/+
^,,<
^\
H
-^^ ^
} y
e~
\.
e^"^^-^^-
'c b \^
Du point de vue phnomnologique, on considre que les forces nuclaires discutes plus haut sont associes l'change d'un pion, particule forme de deux quarks (fig. 3.11).
(a)
Fig. 3.11 Reprsentation phnomnologique de la force nuclaire (a) et de l'interaction forte (b). Remarquons que les forces lectromagntiques peuvent tre soit attractives, soit rpulsives. Les systmes rencontrs dans la nature sont neutres, et l'interaction lectromagntique entre de tels systmes a une porte pratiquement finie. Tableau 3.12 Proprits des interactions fondamentales et nuclaires. FORCES Type Gravitationelles Faibles Electromagntiques Fortes Forces nuclaires Intensit
10-36
PARTICULE associe Particule Spin Charge Masse Couleur graviton ( ?) 2 non non non
10-5
37
W,ZO photon
1 1
oui non
100 np non
non non
1 1
gluons pion
1 1
non oui
non ^ mp 6
oui non
Aujourd'hui, les physiciens pensent que quatre types d'interactions c'est encore trop. La thorie des supercordes (ou supersymtrie) se propose de trouver une seule thorie permettant d'unifier l'ensemble des phnomnes connus.
3.2
3.2.1 Des atomes aux toiles Ayant termin cette excursion au centre des noyaux, revenons notre point de dpart : toute matire est constitue d'atomes . On connat actuellement 109 lments chimiques diffrents dont le noyau a une charge Z comprise entre 1 et 109. Seuls les lments avec Z ^ 92 apparaissent naturellement sur la Terre et l'on a pu identifier plus de 1700 varits diffrentes d'atomes, appels isotopes. Les atomes interagissent pour former des molcules. Typiquement, les molcules avec lesquelles travaillent les physiciens sont constitues de quelques atomes. La chimie, en particulier la chimie organique, va s'occuper de molcules beaucoup plus complexes. Finalement, en biologie, on est conduit considrer des molcules telles que l'ADN qui compte 108 1010 atomes. Avec ces ordres de grandeurs, on arrive au niveau de la cellule qui contient 1012 1014 atomes et dont les dimensions sont de l'ordre du micron, soit 10"6 m ; puis nous voil aux dimensions de l'homme avec environ 1014 cellules soit 1028 atomes - et la dimension du mtre. En continuant cette exploration dans les chelles plus grandes que l'homme, nous arrivons aux plantes, dont les dimensions sont de l'ordre de 106 m et qui sont formes, pour une plante comme la Terre, de quelque 1051 atomes. Nous avons donn dans les tableaux 3.13 et 3.14 quelques dimensions typiques. lO^ 10 m
KT6 m 1m 106 m
Tableau 3.13 Grandeurs caractristiques de la Terre et de la Lune. Rayon de la Terre Masse de la terre Priode de rvolution propre Priode de rvolution autour du Soleil Rayon de la Lune Masse de la Lune Priode de rvolution propre Priode de rvolution autour de la Terre Distance Terre-Lune /^=6,370 106 m A^=5,98 1024 kg 0,997 jour 365,26 jours /^ = 1,738 106 m sa 0,27/^ M , = 7,35 1022 ke Kg w ~ -L g, M IVI^ 27,32 jours 27,32 jours 0 = 3 8 4 - O^m =60,3^
Nous arrivons ensuite l'chelle du systme solaire, dont les dimensions sont de l'ordre de 109 1012 m. On introduit alors une nouvelle unit, l'unit astronomique, dfinie au moyen de l'orbite terrestre, soit environ 1,5 10' ' m (lab. 3.14).
109 m
55
C = Terre
Soleil Mercure Vnus Terre Mars Jupiter Saturne Uranus Neptune Pluton
M^=l
^=1
6
Oe = 1
(w 6 . 10" kg) ( 6,4 . 10 m) ( 1 , 5 . 10" m) 322 10 0,056 0,815 1 0,107 317,9 95,1 14.5 17,2 0,0017?
3
3.2.2 Des toiles aux galaxies [27] 1016 m La prochaine tape se situe l'chelle des galaxies (fig. 3.15). On arrive des dimensions de l'ordre de 1016 m, ce qui conduit introduire de nouvelles units, leparsec('=3,1-1016 m) et l'anne-lumire (al ^ 0, 95 1016 m). On remarquera que jusqu'au dbut de ce sicle, galaxie tait synonyme d'Univers. Aujourd'hui, les galaxies sont pour les astronomes l'analogue des atomes pour les physiciens : ce sont les blocs qui constituent l'Univers. . ' .' Amas globulaires
1 000 al
Plan de la Galaxie
. .
. .' 30 000 al
1000 (000 al Fig. 3.15 Schma de notre Galaxie vue en coupe. Les galaxies sont constitues d'environ 1011 toiles (rappelons qu'une cellule contient 1012 atomes, un animal 1012 cellules, et l'Univers environ 10" galaxies !) ; ces toiles ont une masse comprise entre 10~2 et 102 masse solaire
et sont spares par des distances de l'ordre de 10 al. C'est la force de gravitation qui lie les toiles l'intrieur de la galaxie. Le rayon d'une galaxie est de l'ordre de 104 al et la densit de matire l'intrieur d'une galaxie se situe autour de ICr^kg/m 3 . Notre Galaxie, la Voie Lacte (fig. 3.15), fait partie des galaxies gantes avec un diamtre de 105 al. L'toile la plus proche du Soleil, a du Centaure, est 4,3 al. A l'intrieur de la Galaxie, certaines toiles vont s'associer en amas. On distingue d'une part, les amas ouverts forms de 10 100 toiles, il yen a environ 1000 connus, situs dans le plan de la Galaxie (fig. 3.15), d'autre part, les amas globulaires forms de centaines de milliers d'toiles (fig. 3.16) ; on en connat environ 300 situs dans le hallo et la rgion centrale. L'ensemble de la Galaxie est anim d'un mouvement de rotation autour de son centre ; la vitesse du Soleil est de 250 km/s et il lui faut 250 millions d'annes pour effectuer une rvolution.
1020 m
Fig. 3.17 Galaxie d'Andromde. Les galaxies ne sont pas distribues au hasard dans l'espace, mais la plupart d'entre elles (85%) s'associent en amas de 10 1000 galaxies. Le diamtre d'un amas de galaxies est de l'ordre du million d'anne-lumire, soit 10 100 fois le diamtre d'une galaxie. La vitesse relative d'une galaxie d'un amas par rapport une autre est en moyenne de 1000 km/s.
Notre Galaxie appartient un amas appel Groupe Local, ayant 6 106 al de diamtre, et qui est form d'une trentaine de galaxies (fig. 3.18); les plus importantes, la ntre et Andromde (fig. 3.17), sont loignes de 2 millions d'anne-lumire l'une de l'autre. La distance entre amas de galaxies est de l'ordre de 50 100 millions al. Par exemple, l'amas de la Vierge, amas le plus proche du Groupe Local, se trouve 45 millions al ; c'est un amas form de 3000 galaxies. Les amas de galaxies vont, leur tour, s'associer en super-amas, comprenant des dizaines d'amas, et dont le diamtre est de l'ordre de 200 millions al. Le Groupe Local, l'amas de la Vierge et celui de la Grande Ourse font probablement partie d'un mme super-amas, en forme d'ellipsode, dont le grand axe mesure entre 160 et 180 millions al. A des chelles encore plus grandes (les galaxies les plus lointaines observes se trouvent 4-109 al), la concentration des galaxies dans l'Univers est uniforme et l'Univers apparat homogne. Les galaxies semblent s'loigner de nous avec une vitesse proportionnelle leur distance, vitesse qui serait gale la vitesse de la lumire une distance de 1010 al. 1026 m Finalement, notre Univers aurait un rayon de 1010 al, et serait form d'environ 1011 galaxies, soit 1080 nuclons. La densit de l'Univers serait ainsi de 10~26 kg/m3. L'ge de l'Univers est valu aujourd'hui 11 milliards d'annes [28].
1024 m
NUAGES MAGELLAN
2 millions al Fig. 3.18 Le Groupe Local. Le centre de l'amas se trouve mi-distance entre la Voie Lacte et Andromde.
3.3 CONSTANTES PHYSIQUES (VALEURS ADMISES EN 1986 [26]) Dans le tableau ci-dessous, la notation = signifie que l'on parle d'une valeur exacte. Tableau 3.19 Constantes physiques (valeurs admises en 1986 [26]).
Vitesse de la lumire dans le vide Constante de la gravitation universelle Constante de Planck Masse de l'lectron c = 2,99792458- 108 m s - i G =6,67259. ItT" m-^kg^' s-2 f j = 1,05457266. l O - ^ J s m, =9,1093897 lO^ 3 1 kg =0,51099906 MeV Masse du proton m y = 1,6726231 10-27 kg =938,27231 MeV Charge du proton Masse du neutron e= 1,60217730. l O - l ' C m,, = 1,6749286. 10-27 kg = 939,56563 MeV Masse de l'atome d'hydrogne Nombre d'Avogadro Constante de Boltzmann Acclration terrestre standard Constante dilectrique du vide m('H) = 1,67356- 10-27 kg /V/i =6,0221367. 1023 mol-i
k = 1,380658- I O - ^ J K - I
g EE 9,80665 m s-2 = lO-^c 2 =8,9875517. lO'Nri^C- 2
3.4
PROBLMES Hydrogne
3.4.1 valuer le nombre de molcules d'hydrogne H, contenues dans 1 m3 aux conditions standard, et la distance moyenne entre deux molcules. Mme question pour l'eau I-LO, et le fer Fe. Masse atomique
(M)
H 1,00797 H, 910- 2
Indication : la quantit de matire, exprime en grammes et numriquement gale la masse atomique, contient un nombre de molcules gal au nombre d'Avogadro (tableau 3.19). 3.4.2 La parallaxe 0 d'une toile est la moiti de l'angle sous-tendu par le diamtre T| 7^ de la trajectoire de la Terre autour du Soleil perpendiculaire la droite toile-Soleil (fig. 3.20). Parallaxe
1. Sachant que la parallaxe de l'toile a du Centaure est 0, 745", valuer la distance en mtres de cette toile au Soleil. 2. Par dfinition, le parsec est la distance correspondant une parallaxe de l". tablir la relation entre parsec et mtre. (On remarquera que 0 = ^(i a f))).
2 VA
Fig. 3.20
Amas globulaire
3.4.3 Un amas globulaire typique contient 30 000 toiles l'intrieur d'une sphre de rayon gal 5 annes-lumire. 1. Estimer la distance moyenne entre deux toiles par rapport au diamtre du Soleil. 2. A quelle pression (en atmosphre) doit tre soumis un gaz la temprature ordinaire pour que la distance entre molcules par rapport au diamtre de la molcule (^ lO"10 m) soit la mme que sous 1 ? Ide : utiliser la loi de Boyle, pV = nRT reliant la pression p , le volume V, la temprature T, et le nombre de mole n du gaz (R = 8, 31 JK -l mol -l ).
CHAPITRE 4
La mcanique classique est l'tude du mouvement de systmes dfinis par un ensemble de points que l'on peut distinguer et qui conservent leur individualit au cours du temps. Avant d'aborder une telle tude, il faut pouvoir reprer la position d'un point P du systme un instant donn. Pour cela il faut choisir un rfrentiel .^ et marquer le point du rfrentiel avec lequel P concide cet instant. Il suffit alors d'une paramtrisation des points du rfrentiel pour reprer la position de P. En procdant de mme pour chaque point du systme nous pouvons ainsi reprer la position instantane du systme. Nous introduisons ensuite le concept de dplacement, ce qui amne naturellement les notions de vecteur et de torseur. Les ides que nous allons dvelopper sont celles de la gomtrie et l'appareil de mesure dont nous avons besoin est la rgle. Mentionnons pour terminer qu'en mcanique quantique et en mcanique statistique on sera amen tudier des systmes forms de particules indiscernables.
4.1
REFERENTIEL
4.1.1 Mouvement et rfrentiel La notion de mouvement est intrinsquement lie celle de rfrentiel. Un objet, immobile pour un passager assis dans un avion, apparat en mouvement pour un observateur sur la Terre ; de mme, pour un observateur sur la Terre, les toiles effectuent un mouvement circulaire, alors qu'elles apparatraient immobiles pour un autre observateur; l'avion, la Terre, les toiles dfinissent trois rfrentiels diffrents.
Choix du rfrentiel
Exprience 1. Disque sur plateau tournant Un petit disque, fix sur un plateau tournant autour d'un axe vertical, est observ par deux observateurs, l'un dans le laboratoire et l'autre sur le plateau. A un instant ty un dispositif libre le disque (fig. 4.1). Pour le premier observateur, le mouvement du disque, initialement circulaire, devient rectiligne ; pour le second observateur, le disque, initialement immobile, volue par la suite en suivant une trajectoire en spirale ; ainsi le mme mouvement est dcrit de faon diffrente par les deux observateurs.
(b)
(c)
Fig. 4.1 Description du mme mouvement (a) par un observateur dans le laboratoire (b) et sur le plateau tournant (c). Exprience 2. Fusil tournant Un fusil est li une cible par un support rigide. Le tireur sur le support est immobile par rapport au fusil et observe l'impact de la balle (fig. 4.2).
(b)
Fig. 4.2 La mme exprience effectue dans le laboratoire (a) et sur le support tournant (b). Si le support est immobile par rapport au laboratoire, l'impact est au centre de la cible et le tireur conclut que le mouvement de la balle est rectiligne. Si le support est en rotation par rapport au laboratoire, l'impact est soit gauche, soit droite du centre de la cible et le tireur conclut que le mouvement de la balle de fusil est curviligne. Ainsi la mme exprience effectue par des observateurs diffrents conduit des conclusions diffrentes. Ces deux expriences illustrent le fait que la description du mouvement, et les conclusions que l'on en dduit, dpendent de l'observateur ; on dira que la description du mouvement, et les lois que l'on peut en dduire, dpendent du choix du rfrentiel.
4.1.2 Rfrentiel et point concidant On appelle rfrentiel ^ un ensemble de N points (N ~^ 4), non coplanaires, dont les distances mutuelles restent constantes. C'est aussi la dfinition d'un solide indformable (sect. 8.1). Par extension tous les points de l'espace dont les distances mutuelles aux N points restent constantes font partie du mme rfrentiel. L'observateur et ses appareils de mesure sont toujours supposs immobiles par rapport .^> (fig. 4.3). En mcanique classique, un rfrentiel est un solide indformable
Fig. 4.3 Observation d'un systme (= boomerang) partir des rfrentiels .^> et .-^". Ayant choisi un rfrentiel ,^, on peut alors tudier le mouvement du systme en tudiant le mouvement de chacun de ses points. Soit P un point du systme ; tout instant t il existe un point P, fix dans J? qui concide avec le point P du systme cet instant ; par dfinition, P, est le point concidant (avec P l'instant t). Dans l'exprience 1, si l'on choisit comme rfrentiel .^ le laboratoire, le point concidant P, est le point du laboratoire qui concide avec le disque l'instant t indiqu l'horloge du sol (fig. 4.1 b). Au contraire, si l'on choisit le rfrentiel .^>/ du plateau tournant, le point concidant P[ sera le point du plateau tournant qui concide avec le disque l'instant t indiqu l'horloge situe sur le plateau tournant. Pour terminer, remarquons qu' un instant t donn il est possible d'identifier les points P du systme avec les points concidants P, dans ^ ; mais, tandis que les points P sont en mouvement par rapport .^>, les points P, sont immobiles dans ,^. 4.1.3 Choix du rfrentiel Le choix du rfrentiel est entirement arbitraire. Dans la pratique, on choisira le rfrentiel par rapport auquel la description du mouvement et les lois de
Boomerang
Point
concidant
la physique sont les plus simples. Les rfrentiels le plus souvent utiliss sont les suivants : Rfrentiel dfini par le laboratoire, appel aussi rfrentiel terrestre. Rfrentiel gocentrique, ou de Ptolme, dfini par le centre de la Terre et trois toiles trs loignes, dites fixes . Rfrentiel de Kepler, dfini par le centre du Soleil et trois toiles fixes. Rfrentiel de Copernic, dfini par le centre de masse du systme solaire ( 4.8.2) et trois toiles fixes. Rfrentiel du centre de masse ( II.5.2) et rfrentiel de repos (chap. 21) d'un systme matriel. Rfrentiel inertiel local ( 15.3.7) ; c'est par exemple, le rfrentiel dfini par un ascenseur en chute libre, ou un satellite tournant autour de la Terre.
PTOLME Claude Astronome Grec IIe s aprs JC Stalle de la cathdrale d'Ulm sculpte par J. SYRLIN
Ayant choisi un rfrentiel ^8, on appelle systme de coordonnes l'instanttune paramtrisationdespoints du rfrentiel au moyen d trois nombres rels (p f2,^), cetinstant. Systme de coordonnes -^ Rfrentiel Attention ! Il ne faut pas confondre les notions de rfrentiel et de systme de coordonnes : pour un rfrentiel donn il existe une infinit de systmes de coordonnes. 4.2.1 Coordonnes cartsiennes Considrons un systme d'axes cartsiens direct 0123 li au rfrentiel, dfini par un point 0 - appel origine - et trois axes orthogonaux, orients de faon directe (fig. 4.4 a), c'est--dire satisfaisant la rgle du tire-bouchon suivante : la rotation de 7i/2 amenant l'axe 1 sur l'axe 2 fait avancer le tirebouchon dans la direction 3.
Rgle du tire-bouchon
64
(a)
(b)
Fig. 4.4 Systme d'axes orthogonaux dans ,^ : (a) direct ; (b) inverse.
Nous pouvons reprer un point P de .j^ par ses coordonnes cartsiennes (xp x^, x^),ox^ est la longueur avec le signe appropri du segment 0 P,, projection orthogonale de OF sur l'axe ;', mesure avec la mme rgle talon [L]. La longueur du segment OP est note | OP \ [L].
P = (x,
Fig. 4.5 Coordonnes cartsiennes de P dans .^. On remarquera que le choix du systme d'axes 0123 n'est pas unique et dans certains cas, on choisira diffrents systmes d'axes diffrents instants (sans changer de rfrentiel).
4.2.2 Coordonnes curvilignes Suivant la nature du problme, en particulier quand il y a des symtries, il sera possible de simplifier les calculs en introduisant d'autres systmes de coordonnes, dites coordonnes curvilignes. Les coordonnes curvilignes les plus souvent utilises sont les coordonnes polaires (r, 0) dans le plan, cylindriques ( p , (p, z) et sphriques (r, 9, <p) dans l'espace, dfinies sur la figure 4.6.
(b)
(c)
r = | OP | e [0, oo[ p = OP^ e [0, oo[ 6 e [0, x ] , <p e [0, 27r] (p e [0, 27r] P = (r, 0, <p) P = (r, 0) P = (p, <p, z) Fig. 4.6 Coordonnes curvilignes de P : (a) polaires ; (b) cylindriques ; (c) sphriques.
Les formules de transformation entre les coordonnes cartsiennes et respectivement les coordonnes polaires, cylindriques et sphriques sont :
X, = r cosff
Formules de changement de coordonnes
a
JC] = p COS(ft
x^= r sin 0
x^ =0
b)
x^= p sin (p
Xy=Z
A titre d'illustration, et pour insister sur l'arbitraire du choix des coordonnes, nous avons dfini sur la figure 4.7 les coordonnes contravariantes et les coordonnes elliptiques. On utilise ces dernires, par exemple, dans l'tude de la molcule H^ : les points A et fi sont les positions des protons supposs immobiles et P reprsente la position de l'lectron.
(a) OA^A^Ay sont quatre points fixes (par exemple quatre atomes d'un cristal). /'=(;>-', ;(2, x 3 ) o | x ' | = P = (, /z, <p)
(b)
OP I
\OA.
=-(r"+r')[l,oo[ d / z = ^ ( r " - r ' ) e [ - l , +1] <P e [0, In} d=\AB\, r' =\AP , r" =\BP\
Lignes de coordonnes
on appelle ligne de coordonne q^ une courbe oriente, dfinie en faisant varier la coordonne ,; les autres coordonnes tant maintenues constantes(fig.4.8)..;;-^^ \ -^/^^/-^^-'. .,: . ,/. / 1 1 ,'^, / ,,,
(a)
(b)
(c)
Fig. 4.8 Lignes de coordonnes : (a) cartsiennes ; (b) polaires ; (c) sphriques.
4.2.3 Coordonnes gnralises Ayant paramtris les points de .^, nous pouvons reprer la position instantane de n'importe quel systme. En particulier, pour un systme de A? points, il faudra en principe 3N nombres et le temps, par exemple [t, x"]"'^^"^'. Dans la pratique, il sera possible de procder de faon plus simple et plus utile. Observations En observant le modle de la molcule diatomique, forme de deux atomes identiques, sur le rail air (fig. 4.9), nous remarquons que le mouvement des atomes P et Q est compliqu. Cependant, le mouvement du point G, milieu de PQ, est trs simple et le mouvement relatif (distance entre P et Q) est simple. Il y aura donc intrt introduire les deux grandeurs XQ et x, o XQ est la coordonne du milieu de PQ et .c la distance, variable, entre P et Q. Ces deux grandeurs dfinissent univoquement les coordonnes cartsiennes de P et Q par les relations
D . . f y(P) _ XQ y _ ^ 1x v, . X, ,(Q) = x^, + -, x ;
x^ = 0 ;
x^ = 0 x^ = 0.
67
x* = 0 ;
P
0
v -GT
(a) Fig. 4.9 (a) Molcule diatomique ; (b) rotateur ; (c) centrifugeuse. Rotateur Considrons ensuite le rotateur, molcule linaire rigide forme de N atomes Pp ..., P^ (fig. 4.9). Les cinq grandeurs (x, y , z, 0, (p) dfinissent univoquement les coordonnes cartsiennes des N atomes : / x^ =x+d^sm0cos(p \ ? : x^ = y + dy sin 0 sin y
Centrifugeuse
o dy = \ F) PQ, \ est constant. Finalement, considrons un point P se dplaant l'intrieur d'un tube tournant vitesse WQ constante autour d'un axe vertical (centrifugeuse, fig. 4.9). Dans ce cas, la position de P est univoquement dfinie au moyen d'une seule grandeur = | 0 P \ et du temps (Oy tant suppos constant) et l'on a x^ = ^ sm0QCOs((i>Qt) ' P: x^ = sin 0Q sin(wQt)
^ X3=-cOS(?o. ^
lapositiondusystemel'instantt
Cela signifie que pour tout point Py du systme il existe trois fonctions ^^O?,,...,^,/) ^^p...,^) ^^(g,,...,^) (4.2)
On appelle coordonnes gnralises tout ensemble de fe grandeurs (P .... q^) tel queladonnede(t,..., t, () dtermine univoquement
exprimant les coordonnes cartsiennes de Py en fonction des coordonnes gnralises et du temps. Le sous-espace de R3N dfini par les positions possibles du systme est appel espace de configuration. Les quations (4.2) constituent une paramtrisation de l'espace de configuration, ou tout au moins d'une partie de cet espace. Le choix des coordonnes gnralises est totalement arbitraire, cependant on choisira toujours les coordonnes gnralises de manire telle que des valeurs voisines des {g; J correspondent des positions voisines du systme dans l'espace. Si les k coordonnes gnralises sont des variables indpendantes, et s'il est possible de les faire varier de faon indpendante, on dit que le systme est holonme k degrs de libert. Si ces deux conditions ne sont pas remplies, on dit que le systme est soumis des liaisons, concept sur lequel nous reviendrons la section 12.6. Dans les exemples de la figure 4.9, la molcule diatomique est un systme holonme 2 degrs de libert, le rotateur un systme holonme 5 degrs de libert, la particule dans la centrifugeuse un systme holonme 1 degr de libert.
Espace de
configuration
Systme holonme
4.3 CALCUL VECTORIEL : ASPECT GOMTRIQUE 4.3.1 Scalaire Par dfinition un scalaire est une grandeur 5 entirement dfinie par un nombre rel s et une unit [S]. En particulier, la valeur numrique ne dpend ni du choix d'un systme de coordonnes, ni de la direction ; elle peut dpendre cependant du rfrentiel. Par exemple la longueur d'une courbe, l'intervalle de temps entre deux vnements, la temprature, la masse et l'nergie cintique sont des scalaires. 4.3.2 Dplacement II existe des grandeurs qui ne sont pas compltement dtermines par la donne d'un nombre. Le cas le plus simple est le dplacement . On appelle dplacement A B une paire ordonne de points du rfrentiel ^ : A est l'origine et B l'extrmit. Le dplacement AB sera reprsent par une flche de A B. Un dplacement est ainsi dfini par une origine A, un nombre positif ou nul | A B | appel norme (la longueur du dplacement est gale | A B \ [L]), une direction (droite A B) et un sens (celui de A vers B). Remarquons que la norme est un scalaire.
Dplacement
Scalaire
(a)
(b)
Fig. 4.10 Dplacement AB et vecteur-lieu de A et B : (a) somme ; (b) A'B' ~ AB. tant donn les dplacements AB et BC, on dfinit la somme (fig. 4.10 a) Somme de deux dplacements AB + BC = AC et 1 oppose -AB = BA. Rayon-vecteur
(4.4) (4.3)
Soit 0 un point arbitrairement choisi dans le rfrentiel ,J^ ; on associe tout point P de .^S? le dplacement OP, aussi notx^, appel rayon-vecteur ou vecteur-lieu de P. Nous avons ainsi (fig. 4.10 b) AB = AO + OB = -((A) + JC. (4.5)
Deux dplacements A fi et A'B' sont dits quipollents si la translation amenant A sur B transforme A' en B', et l'on crit AB ~ A'B' (fig. 4.10 b). Cette notion d'quipollence est une relation d'quivalence ; la classe d'quivalence Dplacement libre : AB du dplacement AB est appele dplacement libre . Un dplacement libre AB est ainsi dfini par une direction, un sens et un nombre positif ou nul. Le dplacement libre associ AA est le dplacement nul, not 0 ou simplement 0. Ayant choisi un point 0 dans J^g, il y a un dplacement et un seul d'origine 0 quipollent au dplacement A B, et il est possible de reprsenter l'ensemble des dplacements libres par l'ensemble des dplacements de mme origine 0. On introduit sur l'ensemble des dplacements libres - ou, ce qui revient au mme, sur l'ensemble des dplacements de mme origine 0 - la structure mathmatique suivante : Structure Multiplication par un scalaire Le dplacement OA, e R, est le dplacement de norme | | | OA |, de mathmatique sur les dplacements mme direction que OA, et de mme sens ou de sens oppos suivant que est positif ou ngatif. En particulier OA = AO. Addition La somme OA + OB est le dplacement OC dfini par la rgle du paralllogramme (fig. 4.11). Comme nous supposons que l' espace est euclidien, nous avons la proprit de commutativit : Commutativit OA + OB = OB + OA. (4.6)
De plus
AB=xw-xw.
(a)
Fig. 4.11 (a) OA + OB = OC o AC ~ OB ; (b) OB + OA = OD o B D ~ OA. Si l'espace est euclidien, C = D. 4.3.3 Exprience de Stevin Considrons l'exprience de Stevin reprsente sur la figure 4.12. Un objet est suspendu un support au moyen de deux tiges sur lesquelles on a fix des dynamomtres identiques (pour cette discussion, il n'est pas ncessaire de prciser la grandeur force que cet appareil mesure). On peut dplacer les points A et B sur le cadre et ainsi modifier les angles a, et o^. On observe que les grandeurs (F[, F^) dpendent des angles (a,, c^), mais elles possdent une proprit remarquable : en reportant partir d'un point 0 des segments parallles aux tiges, de longueurs proportionnelles F, et Fy on constate que la diagonale du paralllogramme ainsi construit est indpendante des angles (ai, a^). Il est donc possible de reprsenter la paire (F,, Fy) au moyen d'une seule flche F - ou dplacement libre - qui est indpendante des angles (o;), c^). De plus cette reprsentation permet de prdire quelles seront les valeurs (Fp Fy) pour n'importe quels angles (a,, a'y) par la loi d'addition des dplacements libres. En conclusion l'exprience de Stevin montre qu'il existe des grandeurs physiques qui peuvent tre reprsentes par des dplacements libres et qui possdent la mme loi d'addition.
STEVIN Simon Physicien et mathmaticien flamand 1548-1620 Publication en 1586 du thorme du triangle des forces et de l'impossibilit du mouvement perptuel
Fig. 4.12 Exprience de Stevin,... mais le calcul vectoriel ne sera introduit qu'au XIXe sicle, par J.W. Gibbs et 0. Heaviside. 71
4.3.4 Vecteurs Un vecteur a les mmes proprits qu'un dplacement libre Par dfinition, toute grandeur physique ayant les mmes proprits que les dplacements libres est un vecteur. Ayant choisi une chelle, une telle grandeur peut tre reprsente par une flche d'origine 0 et, rciproquement, toute flche d'origine 0 reprsente une valeur de cette grandeur ; de plus, cette reprsentation est indpendante de tout systme d'axes. Cette grandeur, note v, est ainsi dfinie par une direction, un sens, un nombre positif ou nul [ v \ appel norme, une unit [v] et satisfait la rgle d'addition du paralllogramme (fig. 4.13) : la grandeur physique v est gale la somme des grandeurs v, et i^ si v = u, + v^ selon la rgle du paralllogramme.
Addition de 2 vecteurs
+ ()^ = v^ + r,
Fig. 4.13 Rgle du paralllogramme. Vecteur nul Remarquons que la norme d'un vecteur est un scalaire ; le vecteur de norme zro est appel vecteur nul, not 0 ; deux vecteurs ayant mme unit sont dits de mme nature.
Fig. 4.14 (a) L'action de la force dpend du point d'application P ou Q ; (b) le mouvement du bloc sur le plan inclin ne dpend pas du point de suspension de la masse m sur la portion verticale du fil : la force exerce par m sur le fil est un vecteur glissant ; (c) le mouvement du bloc dpend du point de suspension : la force exerce sur le ressort est un vecteur li. L'exprience de la figure 4.14 (a) montre que l'action d'un vecteur peut dpendre du point d'application : la force ncessaire pour soulever le bloc dpend du point d'application P ou Q. Au contraire, si la corde de la figure 4.14 (b) n'est pas lastique, le mouvement du bloc sera le mme lorsque la force est applique au point P ou au point Q : l'action de la force n'est pas modifie si le
point d'application est dplac sur la droite support de la force. Mais attention ! Cela est faux si la corde est lastique (fig. 4.14 c). Par dfinition un vecteur li est un vecteur associ un point P, appel Vecteur li point d'application ; il est dsign par ( P , v) quand cela est ncessaire. Un vecteur li est une grandeur ayant les mmes proprits que les dplacements. Par exemple la force est en gnral un vecteur li. Un vecteur qui n'est pas associ un point est appel vecteur libre. Par Vecteur libre exemple la quantit de mouvement d'un systme est un vecteur libre (sect. 11.1). Finalement il existe des vecteurs lis dont l'action n'est pas modifie si on dplace le point d'application sur la droite support du vecteur ; un vecteur ainsi associ une droite de l'espace est appel vecteur glissant. Vecteur glissant 4.3.5 Remarques La notion de vecteur introduite au paragraphe 4.3.4 est intrinsque, elle ne fait appel ni une origine, ni un systme d'axes. Cependant nous n'avons pas donn une dfinition mathmatique puisque nous n'avons pas prcis l'expression les mmes proprits que les dplacements libres . Suivant les proprits que l'on considre, on sera conduit soit la dfinition mathmatique d'espace vectoriel (ou R-module), soit celle de tenseur (Appendice B). II existe des grandeurs que nous pouvons reprsenter par une flche mais qui ne sont pas des vecteurs parce qu'elles ne satisfont pas la rgle du paralllogramme. Par exemple on peut reprsenter par une flche n la rotation R^ d'axe n, d'angle | n \, dans le sens dfini par la rgle du tire-bouchon ; on vrifie aisment que R,, R,, 7^ R^ _,_ et la rgle du paralllogramme n'est pas satisfaite. Finalement mentionnons que, sous-jacente la proprit de commutativit de l'addition, il y a l'hypothse que l'espace est euclidien. Sur la Terre, un dplacement partir de l'quateur de 1000 m au Nord suivi d'un dplacement de 1000 m l'Est diffre d'un dplacement de 1000 m l'Est suivi d'un dplacement de 1000 m au Nord d'environ 10~5 m ; pour de telles distances, nous pouvons considrer que la Terre est un espace euclidien. Si nous effectuons maintenant des dplacements de 1000 km, le dplacement Nord puis Est diffre du dplacement Est puis Nord de 20 km ! Pour de tels dplacements, il n'est plus possible de considrer la Terre comme un espace euclidien.
Tenseur
Fig. 4.15 La surface de la Terre ne peut pas tre considre comme un espace euclidien
4.4 STRUCTURE MATHMATIQUE SUR LES VECTEURS Cette section est un rsum sans dmonstration des notions de calcul vectoriel dont nous aurons besoin. Nous ne mentionnerons pas explicitement les units, celles-ci s'introduisant de faon naturelle. 4.4.1 Multiplication d'un vecteur v par un scalaire S Le produit S v est le vecteur de norme | S \ \ v |, de mme sens que v si S est positif et de sens oppos si S est ngatif. Si v est non nul, le vecteur unit v dans le sens de v est le vecteur sans dimension dfini par
V =
Vecteur unit v
d'o
...
v = 1.
, i
^^
(4.9)
4.4.2 Somme de deux vecteurs de mme nature Somme Oppos La somme v^ + v^ est le vecteur v dfini par la rgle du paralllogramme (fig.4.13). L'oppos v du vecteur v est le vecteur tel que v + (v) = 0. Proprits
1. V, + V^ = V^ + Vj 2. (V; + l;,) + l3 = Ii + (V^ + 1^3)
i>l (a)
0 (b)
Fig. 4.16 (a) Produit scalaire de deux vecteurs ; (b) thorme de Pythagore gnralis.
Proprits 1. v v = | v |2 > 0; 2. r, ^ = i^ y,
| y |2 = 0 si et seulement si v == 0
A'
/ M
(4A)
Vi a, = 0
$ r, r;
(4.12)
4. La projection orthogonale du vecteur v sur la droite OA (fig. 4.17) est le vecteur i/ dfini par v'=(v-h)h o OA "=-,-.7.
1 OA \
(4.13)
n
r' 0 A
Fig. 4.17 Projection d'un vecteur sur un axe. 4.4.4 Produit vectoriel de deux vecteurs La structure mathmatique introduite jusqu'ici est indpendante du choix d'un systme d'axes. Au contraire, pour dfinir le produit vectoriel, il faut commencer par choisir un systme d'axes cartsien 0123. Le produit vectoriel i, A v^ est la grandeur dfinie par : une direction, perpendiculaire aux vecteurs i et v^ ; un sens a, tel que (fp v,, B) ait mme orientation que 0123 ; un nombre positif ou nul, | v, A y^ | = v^ \ 11^ J | sina | o a est l'angle entre v, et i^. Produit vectoriel
La grandeur i^ A i^ peut ainsi tre reprsente par une flche qui ne dpend du systme d'axes que par l'orientation (fig. 4.18). Si l'on ne considre que des systmes d'axes orients de faon directe, cette grandeur possde les mmes proprits que les dplacements libres ; cependant la flche change de sens si l'on inverse l'orientation du systme d'axes. De telles grandeurs sont appeles pseudo-vecteurs ou vecteurs axiaux ; au contraire, les grandeurs ayant les mmes proprits que les dplacements sont dites vecteurs polaires. Les vecteurs axiaux, nots dans certain cas 3, sont parfois reprsents par un segment auquel est associ un sens de rotation (fig. 4.18 c) ; cette reprsentation est indpendante du systme d'axes choisi. Par la suite nous ne ferons pas de distinction entre vecteur polaire et axial en choisissant uniquement des systmes d'axes directs.
(a)
(b)
(c)
Fig. 4.18 Produit vectoriel : (a) systme d'axes direct ; (b) systme d'axes inverse ; (c) reprsentation indpendante du systme d'axes. L'aire de la surface hachure est gale | v, A Vy . Proprits Le produit vectoriel n'est pas commutatif
1. V; A V^ = V^ A V| 2. V] A (S Vy) = S (V, A l^) 3. V) A (V^ + V^) = V] A l^ + V, A V^
Corollaires
1. l^ A l^ = 0
\
A
1 M
M
(4-14)
^ ,, i=\ /
^ /Z,y, \j=\ J
sont parallles
1. Si V[ et v^ sont non nuls, alors r, A v^ = 0 si et seulement si v^ et v^ ont mme direction (c'est--dire sont parallles). 4.4.5 Produit mixte de trois vecteurs Le produit mixte de trois vecteurs (polaires) est le nombre dfini par
Produit mixte
(4.15)
Si l'on ne considre que des systmes d'axes orients de faon directe, ce nombre est un scalaire ; cependant, ce nombre change de signe si l'on inverse l'orientation du systme d'axes : c'est donc un pseudo-scalaire.
(a)
(b)
Fig. 4.19 Le volume du paralllpipde construit sur (i/p v^, Vy) est gal | (v, A Vy) i>31 . (a) Systme d'axes direct ; (b) systme d'axes inverse.
Proprits
1. (r, A 1/2) .1/3 = (i^AVg) - v , = (1/3 A i/i) v^ = 1^1 (1^1/3) (4.16)
^ V i / \ V-J ) ' V-i U
2. Si Vp 1/2 et 1/3 sont non nuls, alors (v, A t^) v^ = 0 si et seulement si les trois vecteurs sont coplanaires. 4.4.6 Produit triple de trois vecteurs Le produit triple de trois vecteurs (polaires) est le vecteur (polaire) dfini par
V^ A (^ A V^).
v,, v^ et Vy coplanaires
Produit triple
Proprits
1. y, A (V^ A Vg) = (V, 1^3) r; - (V) V^) V, 2. V, A (l^ A Vg) + V^ A (^ A V)) + '3 A (1/1 A r^) = 0 d'O (U) A r^) A ^3 = V) A (^ A V^) + V^ A (l^ A F))
(4.17) (4.18)
Cette dernire relation montre que le produit triple n'est pas associatif. Corollaires
1. (v, A v^) (v^ A 1/4) = (u, v^)(v^ 1/4) - (v, 1/4) (v; 1/3) (4.19)
2. (i/i A v;)2
- (ri v.}1
Ce corollaire est une consquence immdiate des proprits 1 du produit mixte et du produit triple.
4.5 CALCUL VECTORIEL : ASPECT ALGBRIQUE 4.5.1 Composantes d'un vecteur Systme d'axes orthogonaux Soit v un vecteur libre ou li au point A. En introduisant un systme d'axes orthogonaux A 123, les rsultats de la section 4.4 permettent d'crire (fig. 4.20) v = y, + ^ + 1^3 = i^i e, + v^ e^ + 1^3 ^ = ^ u, e; o e, est le vecteur unit (sans dimension) dans la direction ( = 1 , 2 , 3 ,>-', ! ! . . (4^1) est appel composante de ^sSans a,direction i (aaas (t,.] sa I}). (4.20)
Symbole de Kronecker 5
1 si i = j 0 si ; ^ 7
e^f\e^=e^ , e^/\e^=e^ , e^/\e^=e^. Dans le cas des rayons-vecteurs nous avons de mme (fig. 4.5)
3
(4.23)
x^ = OP e,, composante de OP dans la direction (', s'identifie avec la coordonne cartsienne du point P. Finalement, pour tout dplacement AB, on a
T, 1
m
/'X
-X
AB = OB - OA = ^
'='
- x^) e, = ^ , e,
-='
AB =
v^--^.
^ -^
et les composantes (^, ^' ^3) du dplacement AB sont gales la diffrence entre les coordonnes cartsiennes de B et celles de A. Proprits Ayant choisi un systme d'axes orthogonaux, alors : 1. Un vecteur v est univoquement dfini par ses composantes (u,, v^, v-^); 2. Un dplacement libre est univoquement dfini par ses composantes
(?P^3);
3. Deux dplacements sont quipollents si et seulement si ils ont les mmes composantes.
-l'/2
M]
U^ V^ W^
M-, Vy Wy
produit mixte :
U (V A H') =
llj W,
4.5.3 Composantes contravariantes et covariantes d'un vecteur Si l'on introduit un repre A e^e^e^ qui n'est pas orthonorm (fig. 4.7 a, o e^ = OAj), il faut distinguer les composantes contravariantes v' du vecteur v, dfinies par la dcomposition
Composantes contravariantes
(4.24)
Composantes covariantes
v,=v- e, = ^ v1 e^ c,
(4.25)
y=i
Dans ce cas le produit scalaire s'exprime par
3 3
J u -v Y u' M' e^ M' u, = V' > M' v' v =V e ^v - v= =Y y u' u' v (e; e,)
(4.26)
i=l
i=l
i,j
4.5.4 Convention d'Einstein Pour simplifier les formules, on introduit souvent la convention d'Einstein : un indice rpt deux fois, une fois en haut, l'autre en bas, indique automatiquement une sommation. Ainsi on crira (4.26)
u v = u' u; = u' v-1 (e, e.)
Dans la suite nous considrerons uniquement des repres orthonorms et il n'y aura pas lieu de distinguer entre composantes co- et contravariantes, car dans ce cas v' = v,.
4.6 TORSEURS 4.6.1 Introduction De mme que les expriences de Stevin sur les forces concourantes ont conduit la notion de vecteur, les expriences sur les forces parallles conduisent la notion de moment. Rappelons que l'tude de l'quilibre des leviers avait amen Archimde la conclusion que des poids commensurables sont en quilibre lorsqu'ils sont en raison inverse de leur distance au point d'appui. Pour gnraliser ce concept on introduit la notion de moment d'un vecteur li. Il semblerait que Lonard de Vinci ait t le premier avoir reconnu l'importance de cette notion en statique.
!
ARCHIMDE
Mathmaticien et physicien grec - 287 - 212 av. J.-C. Moment (dpend de 0)
80
Le moment par rapport 0 du vecteur li v n'est pas modifi si l'on dplace v sur son support : on peut ainsi dfinir le moment d'un vecteur glissant par rapport 0. Ensembles de forces quivalents L'exprience de Stevin ( 4.3.3) nous a montr que deux forces (Fp F^} appliques au mme point C pouvaient tre remplaces par deux autres forces {Fp F^}, appliques au mme point C, pour autant que Fi+F^Fi'+F;;. De plus elles pouvaient tre remplaces par une seule force F ou par n forces (F'p ..., F^'} appliques en C pour autant que
F,+F^=F=F'|'+...+^'.
L E O N A R D DE V I N C I
Les ensembles de forces (Fp F;,}, {Fp Fy}, {F}, {F'p ..., F^} appliques en C sont donc quivalents en ce sens qu'ils ont mme effet sur le systme considr (la masse suspendue au point C). L'exprience dcrite la figure 4.21 est une gnralisation plusieurs forces non coplanaires et non concourantes de l'exprience de Stevin.
(a)
(b)
Fig. 4.21 La force F agissant sur P est quivalente aux forces Fp Fy F,, F^, agissant sur Pp Py Py Py La figure 4.21 (a) montre le solide maintenu en quilibre sous l'action de 4 forces Fp F^, F^, F^. La figure 4.21 (b) montre le mme solide maintenu dans la mme position d'quilibre sous l'action d'une seule force F. Ces deux ensembles de forces {Fp F^, F-,, F4) et {F} qui maintiennent le solide dans le mme tat sont dits quivalents
Exprimentalement on observe que la condition ncessaire et suffisante pour que deux ensembles de forces {(P,, F,)] et {(P', F ' ) ] maintiennent le solide dans le mme tat s'exprime par les quations M
(4.28)
N i=l M
^OP,AF,=^W;AF;
7=1
(4.29)
o 0 est un point arbitrairement choisi. On exprime ces conditions en disant que deux ensembles de forces sont quivalents s'ils ont la mme rsultante (4.28) et le mme moment rsultant par rapport au point 0 (4.29). Cette notion d'quivalence entre deux ensembles de forces est gnralisable un ensemble de vecteurs de mme nature par l'introduction du concept de torseur. 4.6.2 Dfinitions Torseur ((/^, i^)) On appelle torseur un ensemble fini ou infini de vecteurs lis (ou glissants) de mme nature, not ^ == {(?, v' )}.
Elments de rduction
Les lments de rduction du torseur par rapport un point 0 sont la rsultante R et le moment rsultant MQ par rapport 0, dfinis par
^E". ^o-E^.
Of
(4.30)
(4.31)
La rsultante est un vecteur libre ; le moment rsultant est un vecteur li au point 0. 4.6.3 Thorme du transfert Thorme du
transfert
Les moments rsultants par rapport deux points 0 et A sont lis par la
formule (4.32)
DMONSTRATION
=AO^(^v.}+'EOP.AV.=AOAR+Mo
\ a
/
4.6.4 Invariants d'un torseur Les grandeurs R et My J1? sont deux invariants du torseur, c'est--dire qu'elles ne dpendent pas du choix du point de rduction 0. En effet le thorme du transfert implique M^ R= (Mo +AO/\R) R=M, R pour tout A. Invariants
Le moment rsultant Afy est un invariant si et seulement si la rsultante R est nulle, et, dans ce cas, MQ = M est un vecteur libre. On appelle couple un torseur dont la rsultante est nulle. En particulier, deux vecteurs lis et opposs {(P], v), (P^, v)] constituent un couple de moment
M = P^P, A v. (4.33)
Couple
4.6.5 Axe central Pour un torseur de rsultante R non nulle, l'axe central est le lieu gomtrique des points A o R A M^ = 0, c'est--dire o M^ est soit parallle R, soit gal zro. Thorme de l'axe central L'axe central est la droite parallle R d'quation
S OA=-2 '-+>.R
Axe central
KAMn
\R\
(4.34)
d'o
\R\
\K
Corollaire. Si R MQ == 0 avec R ^ 0, alors l'axe central est le lieu des points par rapport auxquels le moment rsultant est nul. E nef etMo-.K=M^ R =0 et R A M^ =0 impliquent M^ =OsR^O. Remarquons pour terminer que 1 ' axe central est le lieu des points par rapport auxquels le moment rsultant est de norme minimale. 4.6.6 Relation d'quivalence Torseurs quivalents Deux torseurs sont dits quivalents s'ils ont les mmes lments de rduction par rapport un point 0. Dans ce cas, ils ont les mmes lments de rduction par rapport n'importe quel point. En effet, les relations R^ = R^ et
'"0
JLfW _ 1^(2) M'y' = My'"0
impliquent
M^ = M^ +AO A ^2) = <" +AO A /01 = M^. Il rsulte de cette dfinition que tout torseur est quivalent un vecteur R li au point A et un couple de moment M = M^, o R et M. sont les lments de rduction du torseur par rapport A. En particulier tout couple M est quivalent deux vecteurs lis et opposs {(Pp v), (P^, v)] tels que
P^P, A V = M.
Par dfinition, un torseur est quivalent zro si la rsultante et le moment rsultant sont nuls. Thorme. Tout torseur est quivalent soit zro, soit un vecteur li, soit deux vecteurs lis opposs, soit un vecteur li et un couple de moment parallleauvecteur (c'est--dire trois vecteurs).
84
DMONSTRATION
Si R = 0 et MQ = 0,
Si R -^ 0 et MQ R = 0, .'7' est quivalent au vecteur li ( P , R) o P est sur l'axe central. Si R = 0 et MQ :/ 0, .7' est un couple, donc quivalent un ensemble de deux vecteurs lis opposs.
Si R -^ 0 et MQ R -^ 0, .V est quivalent au torseur dfini par le vecteur li (P, R) o P est sur l'axe central et un couple de moment M = (MQ R) R. Remarques Du point de vue des torseurs il sera possible de remplacer un nombre fini ou infini de vecteurs lis par un ensemble form au maximum de trois vecteurs lis. Si le torseur .7' est l'union de deux torseurs ,7'' et .7'" alors les lments de rduction de y par rapport 0 sont gaux la somme des lments de rduction des deux torseurs par rapport ce mme point 0 : .7'= .7" \J .7"' => R=R'+R" et My^M'o+M'o.
Si les torseurs .V et .y sont respectivement quivalents aux torseurs ,7' et ,7' alors le torseur ,'7' U y est quivalent au torseur .7' U ,7' . Par exemple soit ,7' le torseur des forces gravifiques agissant sur le systme S et .7'' le torseur des forces gravifiques sur le systme 5". Si .7' est quivalent un vecteur F li en G et si .7'' est quivalent au vecteur F' en G', alors le torseur des forces gravifiques agissant sur le systme total form des soussystmes S et 5" est quivalent au torseur {(G, F), (G', F')]. Les dfinitions introduites entranent les simplifications suivantes
.7- U .T' ~ 0 o .7'' ~ -,T = ((^, -i^))
qui seront utiles pour exprimer, par exemple, le principe d'action et de raction (sect. 10.3). 4.6.7 Torseur abstrait De mme que l'on a introduit la notion de vecteur comme classe d'quivalence de dplacements ( 4.3.4), on peut introduire le concept de torseur abstrait comme classe d'quivalence de torseurs [30] ; dans ce cas un torseur est dfini en associant chaque point A du rfrentiel une paire de vecteurs lis (R, M^) o R est indpendant de A et, pour tous points A et B, M^ et M y sont relis par M g = M^ + BA A R. Torseur abstrait C^' ^)
4.6.8 Torseurs fondamentaux de la mcanique newtonienne Considrons un systme form de N points matriels Py, a = 1,..., N . A chaque point Py est associ un vecteur/^ = m v^, la quantit de mouvement, produit de la masse par la vitesse du point. De plus chaque point P^ est soumis l'action d'une force Fy. Ces concepts physiques seront dfinis de faon prcise dans les chapitres suivants. Pour l'instant il suffit de savoir que la masse m y est un scalaire strictement positif qui caractrise une proprit du point matriel, et que la vitesse r^ et la force F^ sont des vecteurs lis au point P^. L'ensemble des vecteurs lis [F^\ constitue le torseur des forces agissant sur les points du systme. Les lments de rduction, nots F == ^^ F^ et MQ = ^^ OPy A F^, sont appels respectivement rsultante des forces et moment rsultant des forces par rapport 0. L'ensemble des vecteurs lis {p^} constitue le torseur des quantits de mouvement du systme. Les lments de rduction, nots p = Y^aPa ^^o = a ^a ^Pasontappels respectivement quantit de mouvement et moment cintique par rapport 0.
4.7 TORSEURS PARTICULIERS 4.7.1 Torseurs quivalents zro quilibre statique Deux vecteurs Ce cas particulier est trs important puisque c'est celui qui correspond l'quilibre statique, o ^ F^ = 0 et ^ M^ = 0 (sect. 11.1). Deux vecteurs lis constituent un torseur quivalent zro si et seulement si ils sont opposs et de mme support. Ainsi sur la figure 4.23, la force F] doit tre oppose et de mme support que la force F^.
Trois vecteurs
Pour que trois vecteurs lis (?, v^), a = 1, 2, 3, constituent un torseur quivalent zro, il faut que les trois vecteurs soient coplanaires et que leurs supports soient concourants (ou parallles ; dans ce cas le point d'intersection est l'infini) (fig. 4.24).
DMONSTRATION.
Les trois vecteurs ^[P^' P\P-^ et l'- sont donc coplanaires ; par consquent 1^3 est dans le plan dfini par (P^, P^, P^) et il en est de mme de v^ et i^. Soit / l'intersection des supports de F| et v^ ; comme M] = 0 = IP-^ A v-^, le support de v-^ passe aussi par /.
4.7.2 Ensemble de vecteurs coplanaires Remarquons pour commencer que tout torseur ayant un plan de symtrie est quivalent un torseur form de vecteurs situs dans le plan de symtrie (fig. 4.25).
Vecteurs coplanaires : si R ^ 0 le torseur est quivalent sa rsultante applique en un point de l'axe central
Fig. 4.25 Les vecteurs i/ et i/' sont symtriques par rapport au plan 17. Le torseur f ( ^ , <), (?', i01 est quivalent au torseur !(/', ^ = < + i^)).
Considrons alors un torseur form de vecteurs (Py,v^) situs dans un mme plan H (fig. 4.26).
(a)
(c)
Fig. 4.26 Torseur form de vecteurs coplanaires : (a) torseur des forces agissant sur l'chelle ; (b) torseur des quantits de mouvement des points situs sur une roue ; (c) cas gnral.
Pour tout point 0 du plan f 1 , et quel que soit a, OF y A v^ est perpendiculaire n. Par consquent R est un vecteur dans le plan 17 et MQ est un vecteur perpendiculaire ce plan, d'o R MQ = 0. Si le torseur n'est pas quivalent zro, il n'y a alors que deux cas possibles : si R == ^ v^ == 0, le torseur est un couple de moment perpendiculaire au plan T ; si R = ^ Vy ^ 0, le torseur est quivalent un vecteur R li un point A de l'axe central, situ dans le plan I J ,
OA=
\R\2
~ K /\ a(\ T" K. *
(4.35)
Consquence. Le torseur. '7' = {(Pp v^), (P^, Vy)} form de deux vecteurs lis est quivalent un seul vecteur li si et seulement si les deux vecteurs sont coplanaires avec r, + v^ ^ 0 En effet pour que {(P, v)] ~ y', il faut que .y U {(P, v)} soit quivalent zro et par consquent il faut que v,, v^ et v soient coplanaires. Mais si v, et v^ sont coplanaires avec v^+v^^- 0, le torseur J^" est quivalent un vecteur li. 4.7.3 Ensemble de vecteurs parallles Soit ,T = {(?, ^)} o ^ = v^u (^ e R). La rsultante R = (^ ^) u est parallle u ; le moment rsultant par rapport 0, MQ = (^ v^ OPy) AU, est perpendiculaire u, d'o R MQ = 0. De nouveau, si le torseur n'est pas quivalent zro, il n'y a que deux possibilits : si R = 0, le torseur est quivalent un couple de moment perpendiculaire w. si R ^ 0, le torseur est quivalent un seul vecteur R Ru o R == 5^ v^, li au point A dfini soit par (4.35), soit par
04= (4.36)
Ce sera par exemple le cas du torseur des forces de pesanteur que nous discuterons dans la section suivante. Proprit. Si la rsultante d'un torseur de vecteurs parallles un vecteur u est non nulle, le torseur est quivalent un vecteur li au point A (4.36). Ce point est indpendant de u et de l'origine 0 choisie. DMONSTRATION. SoitA'le point dfini par (4.36) en choisissant une autre origine 0' ', nous avons
O'A' = ^av<^opa =
ia
>
va
ita
>
va -' a
y (Op - 00')
d'o
A' = A.
4.8 CENTRE DE MASSE 4.8.1 Torseur des forces de pesanteur Considrons un ensemble de points matriels P^ de masse m^, soumis l'action d'un champ de gravitation g constant. Cela signifie que chaque point matriel P^ est soumis une force de gravitation F^ == m^g, o g est un vecteur fix, indpendant de la position du point. Avec une trs bonne approximation, c'est la situation que l'on observe en un lieu de la surface de la Terre. Dans ce cas le torseur des forces de gravitation est un ensemble de vecteurs parallles et nous sommes ramens au cas particulier dcrit au paragraphe 4.7.3. Par consquent, si le champ de gravitation g est constant, le torseur des forces de gravitation est quivalent un seul vecteur R = Mg, o M = ^ m^, li au point G dfini par (4.36)
OG = '^ama opa
La^a
(4.37)
4.8.2 Dfinition du centre de masse On appelle centre de musse, ou centre de gravit, ou centre d'inertie, le point G dfini par l'quation (4.37). Centre de masse centred eg r a v i t
Comme le montre l'expression (4.37), le centre de masse est un point associ uniquement la position des masses dans l'espace (distribution spatiale des masses), et il n'est pas li l'existence d'un champ de gravitation ; c'est la raison pour laquelle la terminologie usuelle centre de gravit a t remplace par centre de masse . Proprits ma ^a = " L e centre de masse G est le seul point solution de l'quation
^m,GP,=0.
a
(4.38)
En effet, soit G le point dfini par (4.37), alors j^m, GP, = Y^m, (OP, - OG) = MOG - M OG = 0.
a a
Inversement, si G ' est solution de (4.38), alors 0=Y^m^G'P^ =^m^(OP^-OG') = MOG - M OG' = MG'G
a a
d'o G ' = G (car M est strictement positif). La position de G relativement la distribution de masse n'est pas modifie sous l'action d'une translation ou d'une rotation du systme matriel. En particulier pour un solide indformable (sect.8.1 ), G est un point fix du solide. En effet, sous l'action d'une translation OPy devient OPy = OPy + s, o s est le vecteur de translation, et OG devient
OG' =M~' ^m^(OP^+s)=OG+s.
a
Sous l'effet d'une rotation OP^ devient OPy = R (OP^), o R est une application linaire ( 8.2.2) et OG devient
OG' = M-1 ^w^R(O^) = R(M-i Y^m.OP,) = R(OG).
a a
En consquence, pour tout dplacement du systme, le point G subit le mme dplacement ; c'est--dire que le point G est un point fix du systme.
4.9 TECHNIQUE POUR LA RECHERCHE DU CENTRE DE MASSE 4.9.1 Symtries Si le systme possde des lments de symtrie (centre, axe, plan), le centre de masse se trouve sur ces lments de symtrie (fig. 4.27).
En effet, une symtrie est une transformation qui applique le systme sur lui-mme. Le centre de masse, univoquement dfini par la distribution des masses, est invariant par cette transformation et se trouve ainsi sur l'lment de symtrie. Axe de symtrie
Plan de symtrie
Fig. 4.27 Dtermination du centre de masse G d'un systme matriel possdant un axe de symtrie et un plan de symtrie perpendiculaire l'axe.
Le centre de masse d'un systme form de k parties 5p..., S^, de masses M|, ..., M^, ayant leurs centres de masse respectifs en G), ..., G^,s'identifie avec le centre de masse de k points matriels de masse Afp situs en G,, i = 1,..., k. En effet OG = {V M, \ ti '
= E^ \^,OG,
M|
M-,
Fig. 4.28 Dtermination du centre de gravit G d'une palette compose de deux lments de masse M] et M^. En particulier le centre de masse d'un systme form de deux parties de masses M| et M^, ayant leurs centres de masse en G, e tG^(fig. 4.28), est dfini par (4.37) G,G= M^ G,G,. M, +M. (4.39) 91
4.9.3 Systme continu Considrons un systme matriel occupant un domaine D de l'espace (fig. 4.29).
Fig. 4.29 Dfinition du centre de masse d'un systme continu. Divisons D en petits domaines disjoints AD, centrs en x^, de volume AVy. En introduisant Arriy, la masse contenue dans AD^, et OGy = x^ + ^ son centre de masse, on a ( 4.9.2)
OG=M-l^Am,(x^^)
a
M=^Am,.
a
Dans la limite o les AVy tendent vers zro (mais A Vy suffisamment grand par rapport aux distances interatomiques), on a OG=M~\ /il/_n2/ lim Y^ Am" x a
AV^O^' " "
et
M = . lim,n^ V Am"' ,
AV.. -r0-
car
On introduit alors la notation intgrale pour exprimer ce processus de limite et l'on crit Centre de gravit d'un systme continu OG = M~1 f dmx et M =s f dm. JD JD (4.40)
Le systme est dit continu trois dimensions si, dans la limite o les volumes A V(x) tendent vers zro, la grandeur ^!- possde, pour tout JC, une limite p(x) qui est une fonction continue par morceau. La grandeur Masse spcifique p(x) == lim 4Vfr)-*o AV(x) (4.41)
est appele masse spcifique au pointx; c'est une grandeur de dimension W=[M][L]-3.
92
=^mJLAV.p^
" a =M~l^m^AV.P^Xc.
OG
M=fdVp(x). JD
(4.42)
Dans le cas o la masse est distribue sur une surface rgulire E - ou sur une courbe rgulire C - on dfinit de faon analogue une masse surfacique p00 (x) et une masse linique p^ (x), en dcomposant la surface E en lments de superficie Aa (x) (respectivement en dcomposant la courbe C en segments de longueur At(x)) : p^(x)= lim
Amw
et
[p^]=[M][Lr2
p^(x)=
lim
Am(x)
et
[^WMHL]-'
At(x)^0 A.(X)
En procdant comme ci-dessus, on a M = f der p^^x) JE M= f d(.p(i)(x) OG = M-' f dap(s)(x)x JE OG=M~\ f df.pw(x)x (4.43)
Je
Je
(4.44)
4.9.4 Systme homogne Par dfinition un systme homogne est un systme continu de masse spcifique constante, c'est--dire : soit p(x) = ^ pour tout.11' e D, o V est le volume de D ; soit soit P^x) = M. /o^C)^-^ pour toutce Z, o A est l'aire de Z ; pour tout x e C, o L est la longueur de C.
Exemple. Segment circulaire Cherchons le centre de masse d'un segment circulaire homogne de rayon R et d'angle au sommet \jf (fig. 4.30). 93
Fig. 4.30 Centre de masse d'un segment circulaire de rayon R. Par symtrie, G se trouve sur l'axe Ox. Pour trouver (OG)^ on dcompose le segment circulaire en petits segments de longueur Ai = R A0, centrs en ., de masse Am^ = Ai f = A0 ^ : (OG), x = lim V Am^x^ a a = - lim ^AORcos^ a = M di^o^' ifr de^o^i M At-^O' f ' a
R r^2
d0cos0
4.9.5 Systme homogne de rvolution Considrons un systme homogne de rvolution, d'axe Oz. et de gnratrice y = y (z) (fig. 4.31). Par symtrie G est sur l'axe Oz.
Fig. 4.31 Centre de masse de systmes homognes de rvolution. Pour trouver (OG) on dcompose le systme en tranches horizontales centres en z^, d'paisseur Az et de masse Am^ = Az JI y^ M-. On obtient ainsi : (OG), = M-1 ^m^Am,^ = n f dzy^z
a a
(4.46)
avec V =JT
'i dzy(z) .
Ja
(4.47)
Exemple. Cne homogne Cherchons le centre de masse d'un cne homogne (fig. 4.31 ). De l'quation de la gnratrice y = 1- z et (4.46) on a
7T
(\ (
R
(4.48)
Cne
Fig. 4.32 Centre de masse d'une pice homogne avec deux trous. Considrons le systme homogne auxiliaire SQ, de masse MQ et de centre de masse Gy, obtenu en remplissant les k trous. Dsignons par M, la masse remplissant le trou 5'; et par G; le centre de masse correspondant. On a
k
Le centre de masse d'un systme homogne avec k trous s'identifie avec celui de (k + 1) points de masse (My, M], ..., M^), situs en (Go,Gp...,G,),
4.9.7 Thorme de Pappus et Guldin L'aire A de la surface de rvolution engendre par une courbe plane tournant autour d'un axe situ dans son plan et ne la coupant pas est gale au produit de la longueur L de la courbe par la distance parcourue par le centre de masse de la courbe, suppose homogne, lors de la rotation de In, c'est--dire
PAPPUS
(4.49)
Le volume V du systme de rvolution engendr par une surface plane tournant autour d'un axe situ dans son plan et ne la coupant pas est gal au produit de 1 ' aire A de la surface par la distance parcourue par le centre de masse de la surface, suppose homogne, lors de la rotation de In :
GULDIN Mathmaticien suisse 1577-1649 V = A In (4.50)
DMONSTRATION. L'aire de la surface engendre par le segment Aiy est In x^ At^ (fig. 4.33 a) et l'aire totale est
A = At lim 0 y^2JTx^Ae-2n [ di x = In L {OG}...
^ ^
Je
Le volume engendr par l'lment de surface Aa^ (fig. 4.33 b) est JT x^ Aa^ et le volume total est V= A lim 0 y^27rx.,Acr-2nfdax=27iA(OG).
Js
(a)
(b)
(c)
Fig. 4.33 Centre de masse : (a) d'une courbe ; (b) et (c) d'une surface plane.
Exemple. Cherchons le centre de masse d'une plaque homogne ayant la forme d'une demi-ellipse (fig. 4.33 c). Par symtrie on peut considrer la plaque comme ayant une paisseur nulle et l'quation (4.50) implique
\OG\= In ^Ttab
4.9.8 Dtermination exprimentale de G Pour dterminer la position du centre de masse d'un solide il suffit de le suspendre successivement en deux points P et Q (fig. 4.34). L'intersection des verticales passant par P et Q dfinit G. En effet, en suspendant le solide au point P la condition d'quilibre PG A Mg = 0 ( 16.1.1) implique PG parallle g. Le point G est ainsi l'intersection entre l'axe central A^ passant par P et A^ passant par Q. Intersection des axes centraux A, et 4,
Ai
4.10 PROBLEMES
4.10.1 Prliminaires Pour illustrer les mthodes de l'analyse vectorielle, nous proposerons des problmes de statique. Pour les rsoudre il suffira de connatre les proprits suivantes : 1. La force est un vecteur li ( 4.3.4). 2. Le torseur des forces de pesanteur est quivalent un seul vecteur, li au centre de masse, d'intensit gale au poids. Les forces exerces par un cble sur un corps sont quivalentes une force tangente au cble ( 16.4.1). En l'absence de frottement, les forces exerces par une surface sur un solide sont perpendiculaires la surface ( 12.4.1). 3. Pour qu'un systme (point, solide,...) soit l'quilibre, il faut que le torseur des forces appliques sur le systme soit quivalent zro ( 16.1.1), c'est-dire
et
Dtermination
exprimentale de g
o P^ est le point d'application de la forcer et 0 un point arbitraire...qu'il faudra choisir de faon intelligente ! 4. Avant de rsoudre un problme de statique, dessiner aussi correctement que possible (sect. 4.7) les forces appliques sur le systme - ou sous-systme considr.
Calcul vectoriel
4.10.2 Ayant choisi un talon de longueur [L] et un repre orthonorm Oe^e^e^, les points A et B sont reprsents par A = (7, 4, 1), 5 = (-2, 5, 3). On demande : 1. La norme des vecteurs OA, OB, AB, OA + OB. 1. Les angles AOB et OAB. 3. La projection orthogonale de AB sur (M. 4. L'aire du triangle OAB. 5. Les coordonnes du point D dfini par OD = OA A AB. 6. Les coordonnes des points A et B relativement au repre Oe\e'^e'y o e\ = e^, e'^ = e^, c'y = e^. Trouver les coordonnes du point D' dfini par OD' = OA A AB. Est-ce que D' concide avec D ? 4.10.3 Vrifier que les quatre points, de coordonnes cartsiennes A = (4, 5, 1), B = (-3, 0, 1), C = (3, 9, 4) et = (-4, 4, 4), sont coplanaires.
Coordonnes sphriques
4.10.4 Soit deux points de coordonnes sphriques P) = 0-p 0p y^), p^ = (^, ft,, ^). Vrifier que l'angle P^OP^ est donn par 9, o cos0 = sin0, sin0^cos(yi, y^) + cosO, cos0^. (Rappel : cos(pj (py) = cos<p^ cosy^ + sini^ sin^.) 4.10.5 Soit (x1, y1) et (x2, y 2 ) les coordonnes cartsiennes des points PI et P^- Calculer les composantes D^. et Dp du dplacement D = P^P^, relativement au repre orthonorm P, e^g, o e^. est parallle OP[ (fig. 4.35).
Fig. 4.35 quation vectorielle 4.10.6 tant donn trois vecteurs a, b, c, trouver le vecteur x solution de l'quation x + (x b) a = c. (Il faudra distinguer les deux cas, + a - b ^ 0 e t l + a - b = 0 . ) 4.10.7 Etant donns deux vecteurs a, b et un nombre rel a, trouver le vecteur.: solution de l'quation
a x +x /\a = b. (4.51)
Ide : multiplier (4.51) vectoriellement par a ; ceci montre quexsera connu ds que l'on connat a - x . Pour trouver a ;:, multiplier (4.51) scalairement par le vecteur a. 4.10.8 Trouver les forces Fg et F exerces par le mur (fig. 4.36) ; le cble est de poids ngligeable et les poids de la poutre et du corps suspendu sont 15 et 300 kg. (Au point fi il y a un pivot, c'est--dire que le moment des forces agissant sur B est nul.) quilibre statique
4.10.9 Trouver la force minimale ncessaire pour lever un cylindre de 150 kg et 2 m de diamtre au-dessus d'une marche de 40 cm de hauteur au moyen d'un cble enroul autour du cylindre sur lequel on tire horizontalement (fig. 4.37). (On considre qu' tout instant le cylindre est en quilibre.)
^ / --.
<
Fc
2,5 2 1
/ ^^
^w'^ww^
Fig. 4.37
Fig. 4.38
4.10.10 Un demi-disque de centre C est soumis trois forces dans le plan du disque (fig. 4.38). En quel point de la circonfrence faut-il appliquer une force pour maintenir le demi-disque en quilibre ? | F^ | = 3, 5 N, | Fy | = 4, 3 N, | Fp | = 5, 1 N. (Ide : trouver l'axe central du torseur des trois forces.)
Axe central
4.10.11 On retient une caisse (homogne) sur un plan inclin au moyen Caisse sur un plan d'une corde parallle au plan (fig. 4.39). Le torseur des forces exerces par le inclin plan sur la caisse est quivalent un seul vecteur li un point P de la surface de contact (pourquoi ?). Trouver la distance 8 == | A P \ ; entre quelles hauteurs h peut-on placer la corde ? On admettra qu'il n'y a pas de frottement.
Fig. 4.39
3m 1m Fig. 4.40
4.10.12 Une poutre horizontale de 50 kg est pose sur deux supports. Un homme de 75 kg marche sur la poutre en partant de A (fig. 4.40). Calculer les forces de raction en A et B en fonction de la distance d. Quelle est la distance maximale sans que la poutre bascule ? 4.10.13 Une vanne automatique constitue d'une porte mobile autour d'un axe horizontal doit s'ouvrir lorsque la hauteur de l'eau atteint 300 mm. A quelle distance du bas de la porte doit se trouver l'axe horizontal, sachant que la porte est carre, de ct 225 mm (fig. 4.41) ? A = (0; 0; 1)
B = (0;-1;0) C = (0,6; 1,2;0) 3
Vanne automatique
Remarque : la pression (= force par unit de surface) exerce par l'eau en un point est perpendiculaire la surface, gale pgh o p est la masse spcifique de l'eau, g = 9, 81 ms"2, et h la hauteur de l'eau au-dessus du point. Dalle suspendue par des cbles 4.10.14 Un hlicoptre doit soulever une dalle de 900 kg. Les cbles sont attachs selon le schma de la figure 4.42. Dterminer la tension dans chaque cble. 4.10.15 Une porte de four (homogne) pesant 75 kg, appuye sur les charnires A et B, est soutenue par la chane CD (fig. 4.43). On admet que la force exerce par la charnire A est dans le plan ADC. Calculer les forces exerces sur la porte par la chane et par les charnires : | AB 1m, |AC| = |AD| 1, 2 m et | CD \ =- 0, 6 m.
Porte de four
Problmes
Fig. 4.43 4.10.16 Une force de 100 N est applique au point C du levier (fig. 4.44). Calculer les lments de rduction par rapport au point 0 des forces exerces par la paroi sur le levier. 4.10.17 On considre un systme rigide form de deux particules de charge lectrique oppose (= diple) en prsence d'une charge lectrique (fig. 4.45). Levier encastre
Diple lectrique
e+=-e-= 1,6. 10'''C Fig. 4.45 Est-ce que le torseur des forces lectriques ( 12.2.1), exerces par la charge sur le diple, est quivalent un seul vecteur ? Calculer les lments de rduction de ce torseur par rapport au centre du diple. 4.10.18 Une bote vitesse est soumise 2 couples opposs, de moment M = 200 Nm et Mp = 100 Nm (fig. 4.46). Calculer les forces verticales aux points A et B pour rsister aux couples en question. Bote vitesse
Fig. 4.46
4.10.19 Deux couples, l'un de 300 Nm et l'autre de 160 Nm, sont appliqus sur les axes d'un rducteur (fig. 4.47). Calculer les ractions sur les trois points de fixation du rducteur dont les coordonnes sont, en mm : A = (-50, 0, 30) ; B = (50, 0, 30) ; C = (0, 0, -30).
4.10.20 Une particule P est soumise de la part de n points Ap ..., A^ n forces attirantes, proportionnelles la distance respective |PA; |, avec un facteur de proportionnalit k^ (fig. 4.48). Montrer que la rsultante de ces forces passe par le centre de masse des points A; affects des masses k^.
m/^ =m cFW
_ r m^ RA
~G\BA/Al
Fig. 4.49
4.10.21 Un systme rigide est constitu de quatre masses ponctuelles identiques situes sur les sommets d'un cube. Ces masses sont soumises aux forces de gravitation dues une masse extrieure M situe au point B, une distance de A^ gale l'arte du cube (fig. 4.49). Trouver les lments de rduction du torseur de ces forces par rapport au point A( ; trouver l'axe central. Est-ce que ce torseur est quivalent un vecteur ? Si oui, est-il li au centre de masse G du systme ? Trouver les lments de rduction du torseur par rapport G. 4.10.22 Trouver le centre de masse du systme Terre-Soleil; d'une molcule d'eau ; d'une molcule de N Hy (fig. 4.50).
N
Centre de masse
(b)
Fig. 4.50 Poutre encastre 4.10.23 Dterminer le centre de masse de la poutre homogne de section rectangulaire, et d'paisseur e constante, de la figure 4.51. Calculer les lments de rduction des forces exerces par le mur (par rapport au point 0).
4.10.24
3030
Fig. 4.52
4.10.25 Trouver le centre de masse des solides homognes d'paisseur constante de la figure 4.53.
Solides homognes
/?,
/?e
(a)
(b)
Fig. 4.53
(c)
(d)
(On peut soit commencer par le secteur circulaire puis rsoudre les cas prcdents, soit utiliser le thorme de Pappus pour rsoudre le demi-disque et le quart de disque.) 4.10.26 Trouver le centre de masse d'une demi-sphre creuse ; d'une demisphre pleine. 4.10.27 Un fil homogne rigide en forme de demi-cercle de rayon R, et de masse linique p^, est support par la rotule A (fig. 4.54). Ayant trouv le centre de masse du fil, on demande : cas (a) les forces exerces sur le fil en A et B (pas de frottement) ; cas (b) la position d'quilibre. Fil rigide
(a)
Fig. 4.54
(b)
Cne tronqu
4.10.28 Un cne tronqu homogne de 450 kg est suspendu un mt horizontal de masse linique p^ = 12 kg/m (fig. 4.55). Ayant trouv le centre de masse du cne tronqu, on demande : 1. la tension dans les cbles qui supportent le cne ; 2. les lments de rduction par rapport A des forces exerces au point A sur le mt horizontal. Cne : hauteur = 90 cm ; rayons des bases /?, = 20 cm, R^ = 60 cm. o dsigne un pivot. 2m
0,5m
(a)
5m
Fig. 4.55
CHAPITRE 5
CINMATIQUE DU POINT
La cinmatique est Y tude des mouvements observs indpendamment des causes qui les produisent; c'est en grande partie l'objet de la mcanique jusqu'au XVII e sicle. Cette tude nous permettra de trouver les lois et les forces fondamentales responsables du mouvement lorsque nous aborderons la dynamique aux chapitres 10 et suivants. De plus, elle permettra de calculer les forces - ou tensions internes - dans les systmes construits par l'ingnieur. En cinmatique, les appareils de mesure sont la rgle et l'horloge. Ce chapitre est consacr l'analyse du mouvement d'un point, c'est--dire la description de sa trajectoire, et l'expression de sa vitesse et de son acclration dans divers systmes de coordonnes. Au chapitre 6 on dcrira quelques mouvements naturels importants, en particulier les problmes de balistique et les mouvements centraux (lois de Kepler). Cette analyse mettra en vidence l'existence de constantes du mouvement qui, en dynamique, seront interprtes comme la quantit de mouvement, l'nergie et le moment cintique du point matriel. Les systmes matriels tant constitus d'un ensemble de points, nous pourrons finalement dcrire le mouvement de n' importe quel systme et en particulier le mouvement des solides (chap. 8). Considrons un point P du systme tudi (fig. 5.1). Ayant choisi un rfrentiel .^, un systme d'axes 0 e^e^e^ (orthonorms, li au rfrentiel) et des appareils de mesure, nous reprons tout instant t la position du point concidant P,, soit par son vecteur-lieu OP,, not x^^t), soit par ses coordonnes cartsiennes {x^t)}. Comme dans ce chapitre nous tudions l'volution du seul point P, nous crirons simplement
(5.1)
Cinmatique du point
A.
^,\\\
^' 1 ^
Y-V/
5.1 VITESSE (DU POINT P PAR RAPPORT ,^) 5.1.1 Trajectoire La trace laisse par un avion dans le ciel, ou par une particule dans une chambre bulles, est ce qu'on appelle la trajectoire. De mme le grand huit la foire et l'autoroute Lausanne-Genve constituent les trajectoires du wagonnet et de la voiture. Trajectoire : lieu des points concidants dans ,^8
On appelle trajectoire la courbe fixe dans le rfrentiel ^ dfinie par l'ensemble des points concidants, soit [P, ; te [f,, fjlOn remarquera que dans le concept de trajectoire il n'y a pas de notion d'volution, mais par contre les notions de rfrentiel et de points concidants sont essentielles. Ayant introduit un systme d'axes cartsiens, il y a plusieurs manires de dcrire la trajectoire. On peut exprimer deux coordonnes en fonction de la troisime, soit
quation intrinsque
x^ = x^ (x^)
x^=x^ 0:3).
(5.2)
C'est l'quation intrinsque de la trajectoire. Par exemple pour une trajectoire circulaire de rayon R et un choix appropri d'un systme d'axes (fig. 5.8), l'quation intrinsque de la trajectoire est
106
On peut aussi exprimer les trois coordonnes en fonction d'un paramtre, soit
X] = ^[ () , x^ = x^ () , x^ = x-^ (). (5.3)
On parle alors 'quation paramtrique de la trajectoire et l'on crit -> = x (). (5.4)
quation paramtrique
Comme paramtre on utilise souvent l'abscisse curviligne, dfinie de la faon suivante (fig. 5.2). Soit A un point quelconque sur la trajectoire, oriente en choisissant arbitrairement un sens positif; Y abscisse curviligne s du point P sur la trajectoire est la longueur de l'arc AP compte positivement ou ngativement selon que AP est dirig suivant l'orientation choisie ou non. Comme dans l'quation (5.4), nous avons x = x (s). ^~~^~\
Abscisse curviligne
Fig. 5.2 Trajectoire du point P et abscisse curviligne : r, < 0 ; ^ > 0. Dans l'exemple ci-dessus d'une trajectoire circulaire, l'quation paramtrique de la trajectoire oriente dans le sens trigonomtrique est x ( s ) = Rcos(s/R) y (s) = R s m ( s / R ) z (s) = 0. La trajectoire du point P peut galement tre paramtrise par le temps, soit x = x (t) : c'est l'quation dcrivant rvolution temporelle du point P. En introduisant une base (orthonorme) fixe dans .-/ on a alors
3
volution temporelle
OP,^x(t)=^x,(t)e,. i'=i
(5.5) 107
Dans l'exemple discut ci-dessus, une volution temporelle sera par exemple Mouvement oscillatoire sur un arc de cercle x (t) = R cos [0^ cos((i)t + a)] y (?) = R sin [0^ sin(<y( + a)] z (t) = 0 o0^, w, a sont des constantes. 5.1.2 Ligne d'univers Pour tudier le mouvement d'un point on introduit l'espace 4 dimensions K4 associ au rfrentiel .^8 et au temps (fig. 5.3). Le mouvement est dcrit par la ligne d'univers, courbe oriente dans R4 dfinie par l'ensembledespoints (x, t) avec lesquels P concide au cours de l'volution, soit {(-c(0, t) ; t e [fp (,]}.
Ligne d'univers
I l'ajcL'icii'c
Fig. 5.3 Ligne d'univers - la trajectoire est reprsente en deux dimensions. On remarque que dans le concept de ligne d'univers il n'y a pas de notion d'volution le long de la courbe en question. De nouveau il y a plusieurs manires de dcrire la ligne d'univers. On peut exprimer trois coordonnes en fonction de la quatrime ; par exemple
x, =x, (t)
X. (t)
Xy == Xy (t)
(5.6)
c'est l'quation dcrivant l'volution, x = -c (t). On peut aussi dcrire la ligne d'univers au moyen d'une quation paramtrique. En prenant par exemple l'abscisse curviligne, on aura
x^=x^(s) , x^=x^(s) , x^=x^(s) , t=t(s).
quation horaire
L'quation x = x (s) est l'quation paramtrique de la trajectoire ; l'quation t = t (s) - ou son inverse s = s(t) - est Y quation horaire.
5.1.3 Vecteur vitesse Soit P, et P,.^, les points concidants dans .^> aux instants t et r + At. On dfinit pour commencer le vecteur vitesse moyenne de P pendant l'intervalle de temps (t, t + At),
vm (t, t + At) = ' P.P.,A, Ax ' t+At = . At At (5.7)
Vitesse moyenne
Fig. 5.4 Dfinition du vecteur vitesse. Pour dfinir la vitesse l'instant t nous considrons des intervalles de temps At de plus en plus petits. L'observation montre que la suite des vecteurs v^(t, t + At) possde gnralement une limite lorsque At tend vers zro. Le vecteur vitesse l'instant t (de P par rapport J@) est le vecteur dfini par la limite : ^^lim^Zt^ l i m ^ . A-O At &t-f0 At (5.8)
Vitesse de P l'instant t
C'est un vecteur li P,, tangent la trajectoire (par dfinition de la tangente), de dimension [L] IT]"1. Ayant choisi un point 0 fix dans .^8, nous avons v(t) = lim [x(t + At) -x(t)] i^o At (5.9) La notation x signifie drive de x par rapport au temps
ce que l'on exprime en disant que le vecteur vitesse est la drive par rapport au temps du vecteur-lieu x (t) et l'on crit v= dt ou encore v=x. (5.10)
Si l'on veut prciser le rfrentiel ,'^ par rapport auquel la vitesse est dfinie, on crira dx" ~dt , (5.11) 109
Cinmatique du point
5.1.4 Proprits de la drive Soit A = A (f) une fonction (scalaire, vectorielle) de la variable t. La drive de A par rapport t est la fonction de t dfinie par ^ A (t) = lim 1 [A (t + At) - A (t)]. dt At-^o At (5.12)
Lorsque la variable t est le temps, on utilise indiffremment la notation d A / d t ou A pour reprsenter la drive de la fonction A(t) par rapport (. Nous avons les proprits suivantes : Drive d'une somme de deux fonctions
d
dt
(A+B)=dA+dB. dt dt
(5.13)
LEIBNIZ Gottfried
Wilhelm Philosophe mathmaticien allemand
Drive d'un produit de deux fonctions Quel que soit le produit * (multiplication, produit scalaire, produit vectoriel), ^a drive du produit est donne par Informul de Leibniz :
e t ^^B^^^B+A^ dt dt dt (5.14)
1646-1716
(et il faudra faire attention 1 ' ordre ! ) Drive d'une fonction compose Soit A = A (s) et 5 = s (t) ; alors A (s (t)) = A (?) et
^=^". dt ds dt (5.15)
5.1.5 Composantes du vecteur vitesse en coordonnes cartsiennes Soit 0 e^e^e^ un repre fix dans. ^. Les proprits de la drive permettent d'crire
(5-16)
r = | x^ | Comme les e^ sont fixs dans .j^f, les drives , sont nulles, et nous obtenons
Les composantes du vecteur vitesse sont les drives par rapport au temps des coordonnes cartsiennes du point P.
110
5.1.6 Vitesse scalaire La notion d'abscisse curviligne conduit introduire la vitesse scalaire v dfinie par _ ds _ . dt (5.18) Vitesse scalaire
C'est un scalaire qui reprsente la distance parcourue par unit de temps, compte positivement ou ngativement selon que le mouvement instantan du point a lieu dans le sens de l'orientation choisie sur la trajectoire ou dans le sens oppos. La valeur absolue de v correspond au concept de vitesse utilis dans la vie courante (mesure par exemple par le tachymtre d'une voiture). La relation entre v et v s'obtient immdiatement de (5.15). Soit;c = x (s) l'quation de la trajectoire et s = s (t) l'quation horaire ; on a dx ~dt dx ds ds dt dx ds ' (5.19) r, vecteur unit, tangent la trajectoire
Introduisons le vecteur r, li au point d'abscisse curviligne s, dfini par dx 1 T = r(s) = = lim [x (s + As) - x (s)]. ds A^O As (5.20)
Fig. 5.5 r(s) vecteur unit tangent la courbe au point x(s). C'est un vecteur unit car, dans la limite o As tend vers zro, la longueur | As de l'arc tend vers la longueur | Ax \ de la corde ; de plus r est un vecteur sans dimension, tangent la trajectoire dans le sens de l'orientation choisie. Nous avons ainsi : v =v T et v = v = (5.21)
Remarquons pour terminer que T ne dpend que de la trajectoire oriente et non de l'volution : c'est une notion purement gomtrique.
5.1.7 Hodographe et orbite Soit 0' un point arbitrairement fix dans ,^. Par dfinition on appelle hodographe (fig. 5.6 b) la courbe dfinie par l'extrmit des vecteurs lis d'origine 0' quipollents v(t). L'espace des vecteurs vitesse de mme origine 0' est appel espace des vitesses.
V{t2)
(b)
Espace de phase
En cinmatique, Y espace de phase (associ un point) est l'espace de dimension 6 dfini partir de J^ et de l'espace des vitesses ; les points de cet espace sont (-c, v). Comme nous le montrerons en dynamique, l'espace de phase est l'espace des tats (instantans) du point matriel. On appelle orbite la courbe dans l'espace de phase dfinie par la position et la vitesse du point P aucoursde l'volution, oriente selon le sens de l'volution, soit ((x(0,(f;f (f,. ff]}.
Orbite
5.1.8 Remarques historiques En mcanique newtonienne, on admet qu'il est possible de mesurer la position d'un point sans modifier le mouvement qu'aurait le point en l'absence de cette mesure. Par consquent, avec cette hypothse, la position et la vitesse d'un point sont des observables simultanment mesurables. Il faut cependant remarquer que cela n'a pas toujours t le point de vue adopt dans la philosophie antique (paradoxe de Znon d'Ele) ; aujourd'hui, cette hypothse doit tre abandonne en mcanique quantique.
ZENON d'Ele Philosophe grec
^ 460 av. J.C.
Durant 1 ' tape quantitative du dveloppement de la mcanique, soit de Newton Poincar, on cherchait trouver l'volution partir des quations de la (P) .,(V)\ dynamique et des conditions initiales (XQ , fg ) 1 instante. Cependant, depuis les travaux de Birkhoff et de Poincar, on s'est rendu compte qu'il est gnralement impossible de rsoudre les quations de la dynamique, sauf pour quelques systmes intgrables particuliers ( 10.5.4). Notamment, Poincar a dmontr que le problme apparemment simple de 3 BIRKHOFFGeorge corps en interaction (Soleil-Terre-Lune, par exemple) est non intgrable et que David les dveloppements en srie de perturbations ne sont pas convergents. On s'est Mathmaticien alors attach l'tude des proprits gomtriques de l'ensemble des orbites amricain dans l'espace de phase. Dans cette approche de la mcanique on cherche ob- 1884-1944 tenir une description qualitative des volutions possibles : tats d'quilibre et stabilit, stabilit du mouvement par rapport aux conditions initiales, existence et stabilit d'orbites priodiques, stabilit du mouvement par rapport aux paraChaos mtres du systme, volution rgulire ou chaotique .
5.2 5.2.1
Vecteur acclration
Le vecteur acclration (du point P par rapport J^) est la drive par rapport au temps du vecteur vitesse, soit dv 1 a = = if = lim [v (t + At) - v (t)]. dt At-^-o At
(5.22)
Acclration du
C'est un vecteur li au point P,, de dimension [L] \T]~2. Nous disons aussi que a est la drive seconde du vecteur-lieu x (t) par rapport au temps, et l'on crit
d^x a = ,=x . dt2
(5.23) a=i)=x
Cinmatique du point
5.2.2 Composantes du vecteur acclration en coordonnes cartsiennes Ayant introduit un repre 0 e^e^e^ fix dans .^, nous avons
" a= = ~r dt
Jf
1 Z_^f
i l\ 7
l 1
^__l
! ,
1 1
7 '
__l
d'o
! =
^ = v --
(5.24)
a=
x-,
Les composantes du vecteur acclration sont les drives par rapport au temps des composantes du vecteur vitesse ; ce sont les drives secondes par rapport au temps des coordonnes cartsiennes du point P,
d2 ^ ^.=^
=
(5.25)
5.2.3 Acclration tangentielle et normale tudions plus en dtail le vecteur acclration. De v == v r, o v = s, nous tirons
a = (VT) = VT+V = VT+V = VT+V.
d dt
dr dt
drds ds dt
^dr ds
(5.26)
Par consquent, le vecteur d r / d s est perpendiculaire T (s). Le vecteur acclration (5.26) s'exprime ainsi comme la somme de deux vecteurs orthogonaux, (5.27)
Freinage
L'acclration tangentielle a^ est la composante de l'acclration parallle la vitesse (donc tangente la trajectoire) (5.28) Cette composante dcrit la variation de la norme du vecteur vitesse ; elle correspond la notion d'acclration dans le langage de l'automobiliste : si v < 0 on freine, alors qu'on acclre si il > 0 (pour autant que v > 0).
114
Cette composante est lie la variation de la direction du vecteur vitesse. Pour comprendre la signification gomtrique du vecteur d r / d s nous allons regarder pour commencer le cas simple du mouvement circulaire. 5.2.4 Mouvement circulaire Si la trajectoire est un cercle de rayon R et de centre C, nous avons (fig. 5.8) x= R (cos0, sm0) d'o r(s)= = =(-sm0, cos0)
as du as
//v /7i" / f i
et
0 = -sR
(5.30)
(5.31)
dr ~ds
dr d0 ~d6~ds
(cos0, sm0).
(5.32)
Fig. 5.8 Mouvement circulaire. Dfinition de n et r. Par consquent, si la trajectoire est circulaire, d v / d s est le vecteur perpendiculaire r dirig vers le centre du cercle, de norme gale & R~\ : dr ds o R = rayon et n = PC. (5.33)
5.2.5 Trajectoire gauche Dans le cas gnral, en chaque point P de la trajectoire on dfinit le plan osculateur, limite des plans dfinis par P, r et PP' (fig. 5.9) lorsque P' tend vers P.
Cinmatique du point
Plan osculateur
Fig. 5.9 Dfinition de r, n, rayon de courbure, cercle tangent en P. Nous savons dj que d v / d s est perpendiculaire r. Par analogie avec le mouvement circulaire, on pose
dr
as
= np
(5.34)
o n est le vecteur unit, perpendiculaire la trajectoire, dans le plan osculateur, dirig vers le centre de courbure C. Rayon de courbure P = \CP\ On appelle? = j^rj" lerayonde courbure de la trajectoireenP. Remarque. Le cercle de centre C et de rayon p dans le plan osculateur est le cercle tangent la trajectoire en P. En rsum Repre de Frnet : r, n, b = T A H a=a^+a^=VT+n. P (5.35)
5.3 MOUVEMENTS SIMPLES 5.3.1 Mouvement uniforme Le mouvement d'un point est uniforme si sa vitesse scalaire est constante, soit v (t) == VQ. C' est par exemple le mouvementd'unevoiture roulant vitesse constante sur une route de montagne. Comme une fonction / () est constante si et seulement si d f / d t = 0, la dfinition a^ == D r implique que le mouvement d'un point est uniforme pendant [r! ' t^ s et seulement si a^ (t) = 0 pour tout t e [r,, t^\.
OT ( ? ) = 0 116
Attention ! Pour un mouvement uniforme, l'acclration normale n'est en gnral pas nulle car ^ a = n. " P 5.3.2 Mouvement rectiligne Le mouvement d'un point est rectiligne si sa trajectoire est un segment de droite.
De v = v r, nous avons a = v T + v T. Or, si la trajectoire est un segment de droite le vecteur r est un vecteur constant (= vecteur unit sur la trajectoire), r = 0 et par consquent a^ = 0. Inversement r = 0 entrane r(t) = TQ et r = d x / d s = TQ implique x (s) = Xy + s TQ, qui est l'quation de la droite passant par Xy, parallle TQ. Ainsi, le mouvement d'un point est rectiligne pendant [f,, ty\ si et seulement si a^(t) = 0 pour tout t e [f,, ty\, c'est--dire si a(t) est parallle v(t). De plus, l'volution est de la forme
x (t ) = X y + (s (t)-so)u (5.37)
a,, (t) = 0
XQ = x (?()),
SQ = s (ty)
et
| u \ = 1.
5.3.3 Mouvement rectiligne et uniforme II dcoule des dfinitions prcdentes que le mouvement d'un point est rectiligne et uniforme si le vecteur vitesse est constant, soit v (t) = VQ.
a(t) = 0
Nous avons les proprits suivantes : Le mouvement d'un point est rectiligne et uniforme pendant [p t^\ si et seulement si a (t) = 0 pour tout t e [,, ty}. L'volution est donne par la formule
X (t) = X + Vn (t - ?(,) O Xn=X(fn).
(5.38)
5.3.4 Remarques Quel que soit le mouvement, la ligne d'univers est une courbe continue de R4 qui est de classe C\ par morceau ; l'orbite est une courbe continue par morceau dans R6.
(a)
(b)
Fig. 5.11 Choc : (a) ligne d'univers ; (b) orbite dans l'espace de phase. Choc Une discontinuit de la vitesse reprsente un choc et la notion d'acclration n'a pas de sens l'instant d'un tel choc (fig. 5.11). Il faut cependant remarquer que lors d'un choc rel, la vitesse v (du centre de masse du corps) varie de faon continue ; cette variation de v est complique et fait intervenir des phnomnes complexes associs aux dformations. Heureusement cette variation s'effectue sur une chelle de temps trs infrieure celle utilise pour analyser le mouvement, ce qui justifie la modlisation du choc par une discontinuit de la vitesse ( 19.1.2). L'observation du mouvement, soit-c = x (t), permet de calculer la vitesse et l'acclration par drivation. Ceci sera ncessaire pour trouver par exemple les forces l'intrieur d'un solide en mouvement. Inversement, connaissant l'acclration en fonction du temps, soit a = a (t), et les conditions initiales (XQ, v^) l'instant ?, on trouvera le mouvement par intgration :
dv ~dt
dta(t)
Mouvements simples
On remarquera que la proprit du mouvement rectiligne, a (t) parallle v (t) pour tout t e [fy, r, ] implique v (t) = v (t)Ty pour tout t e [?, f, ] , est un cas particulier de la proprit gnrale suivante.
Soit u = () un vecteur fonction d'un paramtre ; la condition u () parallle u () pour tout e [g, ,]] implique () parallle u (p) pour tout e [g, [].
En effet, d d ^ du dw M = -,7("") = -7-" + u. d>. f ri d Comme d/d'k est perpendiculaire u, la condition d u j d ' k parallle u implique d/d\ = 0, c'est--dire () = (()). Cette proprit sera utilise dans l'tude du billard ( 12.5.6). La figure 5.12 (a) met en vidence la relation entre les grandeurs scalaires s (t), v (t) et a (t) = v{t). Ainsi la vitesse scalaire v (t) est positive (ngative) l'instant t si s (?) est croissant (dcroissant) ; l'acclration scalaire a (t) est positive (ngative) l'instante si s (t) est convexe (concave). La figure 5.12 (b) reprsente la relation entre s et v : c'est l'orbite dans l'espace de phase (s, v).
Fig. 5.12 (a) Relation entre .s' (r), v ( t ) , et a (t) (b) orbite dans l'espace de phase v = v (s). 119
5.4 ILLUSTRATIONS 5.4.1 Mouvement cyclodal Cherchons la trajectoire, la vitesse et l'acclration d'un point P sur la circonfrence d'une roue de rayon R roulant vitesse VQ constante (fig. 5.13). On admet que la roue roule sans glisser.
Prenons comme temps initial l'instant o P quitte le sol et soit 0 (?) l'angle dont a tourn le rayon CP l'instant t. Nous avons
OC(t) =OA+AC =Vyt+Re^ et | OA | = Vyt = | AP \ = R0(t)
car la roue roule sans glisser ( 8.4.1). En projetant sur les axes x et y la relation x ( t ) =OP(t) =OC(t)+CP(t), avecvQt = R0(t),
(i) = V Q / R
0 (t) = wt
(5.39)
d'o
v (t) = Rwsmct
| v | = 2Ro) | sm(^wt)
(5.40)
Illustrations
[a^. () = /?&>2 sincyf d'o l a (?) = Ru) cosait On remarquera que l'acclration est constante en norme ; la relation
X '
a | = Rw2.
(5.41)
a,, (t)
= tan 0 (t)
! . f~\ / ^\
montre que le vecteur a est dirig vers le centre de la roue (fig. 5.14 c). De plus, de v,(t) vAt) -cos0(t) sm0(t) tan [{0 (t)]
on voit que le vecteur vitesse r est dirig vers le sommet de la roue, d'intensit \v\ =w\AP\ (fig.5.14b).
(b)
(c)
Fig. 5.14 Distribution des vitesses (b), et des acclrations (c), en divers points de la roue. Pour terminer, on remarquera que le mouvement du point P sur la circonfrence est toujours dirig dans le sens du mouvement de la roue et que sa vitesse varie entre 0 et Ivy. 5.4.2 Acclration d'une voiture dans un virage Cherchons l'acclration (en fonction de la position) d'une voiture roulant vitesse UQ constante sur une route horizontale d'quation y = y (x), o
y=0 y=Cx
3
six ^0
si x ^ 0
C = este.
On trouvera ensuite l'volution x (t) sachant que la voiture se trouve t = 0 au point A d'abscisse XQ ngatif. Aussi longtemps que x est ngatif, v = v^e^ implique x(t)=XQ+Vyt pour 0 ^ t ^ f,, == -. 121
Xn
Cinmatique du point
Pour x positif nous aurons y^Cx^ et v =Vy= ^x1 + .y2 = x^\ + \C Nous obtenons ainsi le vecteur vitesse \=x=(l+|C2x)-'/So ^^jCx^d+iC^)-^ puis le vecteur acclration (5.42) d'o ^^Cx^x
^=.=-jc^(i+l(^)- 2 3 .^jc^d+ic^)- 2 ^.
Nous voyons que a^. est discontinu et a est infini en x = 0 ! En intgrant de Q t l'quation (5.42)
dx
'0 =
x avec
~dt'
,-V1 + 4 e
^^o) = 0
on obtient :
Ji,
I /
Vydt= f V^dt - ,
Jo
Jl+^xdx y i -r 4
^-^^[O+^-i]
c'est--dire
x(t)
=^[(\+2ic2(vot+xo)YA - 1 ]
P0^
^o-
5.4.3 Distance de freinage dans un virage circulaire Une voiture roulant vitesse VQ constante aborde un virage circulaire de 40 m de rayon. Cherchons la vitesse maximale permise si l'on admet que l'acclration | a | ne doit pas dpasser la valeur y = 8 ms~2 pour ne pas risquer un drapage. Quel est, de plus, le freinage maximal possible si la voiture roule 60 km/h et quelle sera la distance de freinage si l'on maintient cette acclration de freinage constante ? 122
Illustrations
Pour une vitesse scalaire VQ constante, l'acclration tangentielle est nulle et nous avons
a = a,,
La condition |a| $: Oy implique Vy $; ^/OyR ' la vitesse maximale est donc 64,4 km/h. Si la voiture roule 60 km/h, le freinage maximal a^ est donn par
La distance de freinage D est la longueur (s (r,) Sy) l'instant r, o la vitesse est nulle. De d v f d t = a^ avec a^ = 4 ms~ 2 il vient par intgration
['d t ' a^ a,= = VQ + a^t v (t) == VQ + / dt Jo car^ = este
et de d s / d t = v(t) on obtient
s (t) = .< + / dt' v (t') = SQ + Vyt + \a^'1 Jo
d'o
s (t) - s, = [v (r)2 - i>o2] et D= ^ = 3 5 m.
Remarque. Il est possible de diminuer cette distance de freinage D en augmentant a^ mesure que la vitesse diminue, tout en respectant la condition
V\t)
^2
5.4.4
Une voiture subit un choc 42 secondes aprs son dpart. L'acclromtre a enregistr le graphe reprsent sur la figure 5.15. Quelle est la vitesse de la voiture au moment du choc ? 123
s = Or
40 42
10
-tk-Collision
Fig. 5.15 Graphe de l'acclration. Pour trouver la vitesse (scalaire) l'instant t, il suffit d'intgrer a^ de t = 0 t. Nous obtenons ainsi : 0 ^ t <^2 20s; 10 dv -=^=2t v (0) = 0 dv ^=^--4
a
5.5
Nous avons introduit les coordonnes curvilignes comme un ensemble de k variables (? ..., q^) tel que la donne des q^ dtermine univoquement la position du point P : OP = OP(q^,..., q^). L'volution temporelle des q^, soit q^ = q^ (t), dtermine alors l'volution temporelle du point P
(5.43)
Exemples 1. Coordonnes cartsiennes (fig. 5.16 a) x; = x, (t), i =1,2,3 et OP = OP(x^, x^ x^). (5.44)
3. Coordonnes sphriques (fig. 5.16 c) r = r (?), 0=0 (t), (p = (p (t) et OP = OP (r, 6, (p). (5.46)
(a)
(b)
(c)
Fig. 5.16 (a) Coordonnes cartsiennes ; (b) coordonnes polaires ; (c) coordonnes sphriques. 5.5.1 Vitesse en coordonnes curvilignes Ayant choisi les coordonnes curvilignes [q^}, il nous faut exprimer la vitesse de P en fonction des variables q^ et de leur drive temporelle q ^ . En mathmatique on montre que pour toute fonction / = f (q^,..., q^), o q. = q^ (t), nous avons
c
dt
9q,
^,
(5.47)
t\ f
a '''"nx-T^^i+^r ^2> -. ^) - /(<?p 92. ' 1k)} dq, = Sq^>u oq, est la drive partielle de la fonction / par rapport la variable q, : c ' est la drive par rapport , en considrant q^,..., q^ comme des constantes. Les drives partielles 9 f / 9 q , sont dfinies de faon analogue. Pour prciser les variables qui sont fixes dans l'opration de drive partielle on crit souvent 9J_^ Sf\
3
^i^,...,./ 125
Les proprits de la drive ( 5.1.4) restent valables pour les drives partielles. Nous avons par consquent
=-OP=V i^t ii dt ^
30f(gp...,^) . ^
q1
(5.48) '
=e,
(fig.5.17a).
(5.49)
Exemple 2. Coordonnes polaires : OP = OP (r, 0) De OP = X[C[ + x-f^ = rcos0C| + r smOe^, on obtient (fig. 5.17 b) : WP\ =cos0e^+sn0e^=e, "r /e o e^ = e^ (0) est le vecteur unit, li au point P, parallle OP ; et 90P\ = -rsinCi +rcos0e^ = r<?g
06
(5.51)
^w=e'
(5.52)
^00p=retl
)r
o EQ = e^ (0) est le vecteur unit, li au point P, perpendiculaire e^ dans la direction des 0 croissants. Il faut remarquer que ^jOP = rey : ce n'est donc pas un vecteur unit (contrairement ^OP et ^.OP). En appliquant la formule (5.48) on trouve l'expression de la vitesse en coordonnes polaires : v= re, +reg = v^e^ + VyCy. (5.53)
Les composantes de v selon e^ et y, soit u,. = r et Vy = r, sont appeles respectivement vitesse radiale et vitesse transverse.
Dans les exemples prcdents, les vecteurs (e,, e^, e^} et les vecteurs [e^, eg] sont les vecteurs units tangents aux lignes de coordonnes des systmes de coordonnes respectifs. Ce rsultat est parfaitement gnral ; en effet, par dfinition 90P 1 =\im[OP(...,q,+Sq,,...)-OP(..., q,,...)].
d<?, 5<?,^o Sq^
Par consquent, en considrant la courbe dfinie par la ligne de coordonne q^ paramtrise par la variable q^ et en suivant la discussion du paragraphe 5.1.6, on conclut que le vecteur OP est tangent la ligne de coordonne q^, dans le sens des q^ croissants. Ainsi,
^^A,^,...,^)^,^,,...,^) o,
(5.54)
^OP=h,e,
o /;; (p ..., q^) est la norme de yOP et les e (<7,,..., q^), i = 1,..., k, sont les vecteurs units, lis au point P (q^,..., q^), tangents aux lignes de coordonnes i?, dans le sens des q^ croissants : c'est le repre naturel tangent au point P. La formule (5.48) implique alors 127
(5.55)
5.5.2 Acclration en coordonnes curvilignes De l'quation (5.55) on obtient la forme gnrale de l'acclration en coordonnes curvilignes :
dv ^ dh, . . . . . ^ ^^^L. -dt^^^^^^ dt
(5.56)
1=1
5.5.3 Coordonnes polaires En coordonnes cartsiennes, nous avons de (5.51) et (5.52), h^ =l,hg=r et
/cos6'
e, = e, (0) =
'-sine'
i COS0 1
^=^=^ (5.57)
9ea
a = (re^ + rOeg) = re^. + r0eg + rCy + rOCy - r0-e^ ={r - r6-)e,. + (r0 + 2r0)eg =a,e,+ageg.
Nous avons ainsi obtenu les relations suivantes : Vitesse et acclration en coordonnes polaires v = v,e, + Vgeg v, = r vitesse radiale vitesse transverse a = a,c, + a^y a, = r - r2 a = r6 + 2r0 acclration radiale acclration transverse (5.59) (5.58)
Remarque. En utilisant (5.57) on obtient directement l'expression (5.53) de la vitesse en coordonnes polaires. En effet, d
=re
r + r0eg
5.5.4 Coordonnes cylindriques Soit (e , e , e ) le repre orthonorm li au point P de coordonnes ( p , y , z), dfini par les vecteurs units tangents aux lignes de coordonnes (fig.5.18).
Fig. 5.18 Repre naturel tangent en coordonnes cylindriques. En posant OP = OP^ + P^P = pe^ + z^ nous avons v=pe,+p,+ze.+z.,. Mais (5.57) implique <pe , (p e tandis que ^= 0. Nous obtenons ainsi les expressions suivantes. 129
Cinmatique du point
(5.60)
(5.61)
(fig.5.19).
Nous pourrions procder comme nous l'avons fait pour les coordonnes polaires, en crivant (e^., eg, e ) en coordonnes cartsiennes, puis en calculant
(^' ^e' ^)-
Comme les calculs sont peu intressants, nous donnons directement le rsultat que nous dmontrerons par une autre mthode au chapitre 9, (sect. 9.6).
130
Vitesse et acclration en coordonnes sphriques v = v,e, + Vgeg + v^,e^ v^. == r Vg = r v = r sin 0 (p a = a,e, + agCg + a^ a^. = r r02 r sin2 6 <p2 dg = r0 + r r sin 0 cos 0 y2 acclration radiale acclration mridienne vitesse radiale vitesse mridienne vitesse transverse (5.62)
5.5.6 Illustration 1. Came Un point G se dplace sur une came immobile, d'quation r = bccos(N0) o b, c, N sont des constantes avec b > c et N entier (fig. 5.20). Cherchons l'acclration de G lorsque le bras tourne vitesse angulaire 0 -=- cy constante.
0 (t) = 0g + (Dyt
r = cNcQ s'm(N0),
r = cN ^ cos(N0).
a = a,e, + agCg avec | a, = r - r01 = c(N2 + 1)<^ cos [N(0y + fay)] - bc^ [ag = r0 + 2r = IcNo}^ sin [N(0^ + lyl)].
Connaissant l'acclration, nous verrons par la suite qu'il est possible d'en dduire la force s'exerant sur le point G et de calculer la constante du ressort pour que G reste sur la came.
5.5.7 Illustration 2. Mouvement hlicodal Cherchons l'volution, la vitesse et l'acclration d'un point se dplaant vitesse VQ constante sur une hlice de rayon R et de pas h (fig. 5.21).
Soit OT. l'axe de l'hlice ; la trajectoire est la courbe d'quation p=R (5.64)
o ( p , y , z) sont les coordonnes cylindriques du point. La vitesse scalaire tant constante, nous avons de (5.60), (5.61) et (5.64),
^ + v2, = ^/K^+z2 = v^R2 + (h/2n)2
d'o
y= et 'R1 + (h/2n)1 = u>f.= este, (p (t) =(po+ V
(5.65) a= -Ro^e^.
Comme le mouvement est uniforme, a^ est nulle et a = a^. Nous pouvons ainsi calculer le rayon de courbure R de la trajectoire ( 5.2.5) partir de
Vf, , 2 "n - = ^ O "C
c'est--dire
R^R
'c
1+f-^l
\2nR
Rayon de courbure
Remarque. l'hlice.
5.6
Nous avons introduit les coordonnes gnralises ( 4.2.3) comme un ensemble de k variables (<?i, q^,..., q^) telles que la donne des et du temps dterminent univoquement la position du systme. L'volution temporelle des q., soit q . = q . (t), dtermine ainsi l'volution temporelle du point P OP (?) = OP (ci (t), ^ (?),..., ^ (t), t). (5.66)
On appelle orbite la courbe oriente dans l'espace dephasede dimension 2k dfinie par l'volution (q^ (t),..., q^ (t), <?, (t),..., q^ (t)).
Orbite
Nous montrerons par la suite que l'espace de phase est l'espace des tats (instantans) du systme. Par abus de langage on appellera galement orbite dans l'espace de phase (17, q ) , la courbe oriente dfinie par (q (), q ^ ( t ) ) . Comme prcdemment
d_ ^-op=V
lit dt' ti
90P(q^,...,q,,t). 9q,
q, +
Qt
80P(q,,...,q,,t)
(5.67)
Vitesse
et l'acclration s'obtient en drivant (5.67) par rapport au temps. A titre d'illustration considrons un systme plan form de deux tiges A B et BC, de longueur (., mobiles autour des points d'articulation A et B, dont le point A est astreint se dplacer sur une droite (fig. 5.22). Notre but est de trouver l'acclration d'un point P de la tige BC, situ une distance d de B. 133
Fig. 5.22 Coordonnes gnralises : x, 0, <p. Le systme tudi est un systme holonme trois degrs de libert et nous pouvons prendre comme coordonnes gnralises (<?p q^, q^) les variables (x, 0, (p) dfinies sur la figure 5.22. Dans ce cas nous avons OP(x, 0, y) = [x+sm0+dsm(p}e^ - \t cos 0 + cos y] ^ d'o
v(.[q,}, {<?;}) = [x + icosff + dcos(p<p]e^
(5.68)
(5.69) + [f. sin Q + sin tp (p] e^ et a([q,}, {<7,1, {q,})=[x-^sm002+ecos00-dsm(p(p2+dcos(pv]e^ + \i cos 0 1 + i sin 6> 0 + cos (p (p2 + sin <p(p]e^. Si maintenant nous imposons au point A le mouvement dfini par la fonction x = x (t), le systme devient un systme holonme deux degrs de libert avec liaisons dpendantes du temps. Dans ce cas la donne de (0, (p) et du temps dterminent univoquement la position du sytme, et il suffit de remplacer x, x et x par les fonctions connues x (t), x (t) et x (t), pour exprimer position, vitesse et acclration du point P, en fonction des [q^], [q^} et {,} o q^ = 0, Qi=V-
5.7 PROBLEMES Mouvements rectilignes 5.7.1 Pour chacun des mouvements rectilignes ci-dessous, esquisser la ligne d'univers dans l'espace (x, t) et l'orbite dans l'espace de phase (x, v). Mouvement de vitesse constante sur l'intervalle [0, L] ; aux extrmits 0 et L il y a un choc et la vitesse v devient i/ = e v avec 0 < e < 1. x (t) = XQ cos (ml) o ai est une constante. x (t) = XyQ'^' o est une constante positive.
5.7.2 Pour chacun des mouvements rectilignes ci-dessous, esquisser quelques Constante du orbites typiques dans l'espace de phase ( x , v) pour diffrentes valeurs des mouvement conditions initiales (XQ, Vy) t = 0. Mouvement d'acclration a (?) = 0 pour tout t. Mouvement oscillatoire harmonique: J (?) = Xycos (&)?)+ (VQ/O)) sin (cDt), o (i) est une constante. On vrifiera que a (t) = u^x (?) et que la fonction G (x, v) = ^ v2 + ^(Ji^x1 est une constante du mouvement, c'est--dire : G (x (r), v (t)) = G (XQ, Vy) pour tout t.
x
Mouvement uniformment acclr : a (?) = g, o p = este. On vrifiera que la fonction G (x, v) = ;v2 a,)X est une constante du mouvement. 5.7.3 Un barreau de longueur t se dplace dans un plan. L'une des extrmits est astreinte se dplacer sur une droite (fig. 5.23). Exprimer la position, la vitesse et l'acclration d'un point P du barreau en fonction des coordonnes gnralises ( x , 0) et de leurs drives temporelles. \AP\= Coordonnes gnralises
Fig. 5.23 On impose au point A le mouvement d'quation x^ (t) == C cos (wt). Exprimer la position, la vitesse et l'acclration de P en fonction de (f, 0, 0, 0). 5.7.4 L'acclromtre d'un vhicule parti d'un point A a enregistr l'volution suivante : a (t) = 0,2?(10- t) ms~2 pourO ^ t ^ 10 ; (t) = 0 pour 10 ^ t ^ 7 0 ; a ( 0 = -7, 5 ms~ 2 pour 70 <; t ^ 72. Trouver l'abscisse curviligne et la vitesse en fonction du temps. 5.7.5 Un train peut acclrer avec une acclration gale a, = 2 ms~ 2 et freiner avec une dclration a^ = 0, 9 ms~ 2 ; sa vitesse maximale est de 180 km/h. Quel est le temps minimal pour relier deux gares distantes de 1,5 km? De 4,5 km? quation horaire
5.7.6 Un promeneur aperoit une jeune fille en train de se noyer dans le lac. n peut courir avec la vitesse u, et nager avec la vitesse i^. Vrifier que la trajectoire correspondant au temps minimal pour atteindre la jeune fille est telle que sin 0[ / sin ft, = u, /v^ (fig. 5.24).
5.7.7 Une Porsche atteint les 100 km/h en 5,4 s. Quelle est l'acclration moyenne ? A quelle vitesse VQ constante doit rouler une 2 CV dans un virage de 40 m de rayon pour que son acclration soit gale celle obtenue pour la Porsche ? Les freins de la 2 CV sont mis en action, provoquant un freinage de dclration constante. Aprs un intervalle de temps At la vitesse est -VQ. Trouver l'acclration de freinage, le vecteur acclration a et son intensit \a \. 5.7.8 Un systme articul (= pendule double) est form de deux tiges de longueur ^ et ^ se dplaant dans un plan (fig. 5.25). Le point 0 est fixe. Exprimer la vitesse v et l'acclration a du point B en fonction de 0p ^ et de leurs drives temporelles.
Pendule double
Fig. 5.25 Mouvement des plantes 5.7.9 On impose au systme du problme prcdent l'volution dfinie par Q^ = (y^ ^2 = ^i' ou <y! et sont des constantes positives. En calculant la projection de v sur la direction perpendiculaire OB, montrer que si (f.^w^ -i^^)(i^ -^) est positif, le mouvementdeB s'effectue toujours dans le mme sens autour de 0 (0 > 0). Dans le cas contraire, le mouvement est alternativement direct (0 > 0) et rtrograde ( < 0). En prenant pour 0, A et B les centres de la Terre, du Soleil et d'une plante, le mouvement de B est analogue celui de la plante dans le modle de
Tycho Brah ( 6.5.1 et 8.6.4). Est-ce que les mouvements de Vnus et Mars prsentent une partie rtrograde ? 5.7.10 Estimer la vitesse | v et l'acclration \a d'un point immobile l'quateur, (1) par rapport au rfrentiel gocentrique, et (2) par rapport au rfrentiel de Kepler. (Pour cette estimation prendre l'axe des ples perpendiculaire au plan de la trajectoire de la Terre autour du Soleil ; on admettra galement que cette trajectoire est un cercle.) 5.7.11 Un corps se dplace sur le diamtre d'un disque tournant vitesse angulaire = (y constante autour de son axe (perpendiculaire au plan du disque). Trouver la trajectoire, la vitesse v et l'acclration a du corps, sachant qu'il s'loigne du centre du disque vitesse r = VQ constante et r -= 0 t = 0. Calculer les acclrations tangentielle et normale. Quel est le rayon de courbure de la trajectoire ? 5.7.12 Une particule se dplace sur la cardiode C>0 Vitesse et
acclration d'un
Coordonnes polaires
r=C(l-cos6)
avec une vitesse angulaire 0 = WQ constante. On demande la vitesse scalaire, l'acclration a (en coordonnes polaires) et l'orbite dans l'espace de phase (r, r). 5.7.13 Un mobile se dplace vitesse (scalaire) constante sur la courbe d'quation (en coordonnes cylindriques) Coordonnes
cylindriques
z = kp
.Cf
o k, PQ, C sont des constantes positives. Trouver l'volution temporelle de condition initiale y = 0 ( = 0. Calculer le vecteur acclration et le rayon de courbure de la trajectoire. 5.7.14 Une antenne parabolique tourne autour de l'axe vertical avec une vitesse ip = WQ constante (fig. 5.26). Exprimer la vitesse v et l'acclration a du point P en fonction de (0, 0, 6). \OP\ = L Coordonnes sphriques
Fig. 5.26
5.7.15 Un bras tlescopique (fig. 5.27) s'allonge en mme temps qu'il pivote vitesse constante, c'est--dire r = r (t), <p (t) = &>o, 6 (t) = Oy. Exprimer
Bras tlescopique
la vitesse v et l'acclration a du point P en fonction de (r, r , r). Trouver l'volution r (t) pour que la vitesse scalaire de P soit constante.
Fig. 5.27 Arrt d'une turbine 5.7.16 Lorsque l'on coupe le courant, le rotor d'une turbine ralentit avec une dclration o> = (A + Bo}2) o A et B sont des constantes positives et w la vitesse de rotation du rotor. La vitesse initiale du rotor tant &>, calculer le temps ncessaire pour que le rotor s'arrte.
(/
dx 1 x" ,^ = arctan a +x a a,
CHAPITRE 6
Plusieurs mouvements naturels ont jou un rle important dans l'histoire de la mcanique. Dans le chapitre prcdent nous avons tudi le mouvement rectiligne uniforme et nous avons montr qu'il correspondait au cas a(t) = 0. Ce mouvement, bien qu'extrmement simple, est fondamental puisqu'il est la base de la mcanique newtonienne (1" loi de Newton ou Principe d'inertie) et qu'il permettra de dfinir le zro des forces agissant sur un point matriel. De plus l'observation exprimentale du mouvement rectiligne et uniforme du centre de masse (sous certaines conditions) conduira au principe fondamental de "conservation de la quantit de mouvement". Nous pouvons galement mentionner que ce mouvement est la base de la thorie de la relativit restreinte et gnrale d'Einstein (tude des corps en chute libre et godsiques). Dans ce chapitre nous allons dcrire puis analyser d'autres mouvements observs dans la nature : le mouvement d'un corps en chute libre la surface de la Terre (balistique), le mouvement d'un corps suspendu un ressort, le mouvement des plantes et la diffusion d'une particule charge. Par l'tude de ces mouvements (cinmatique) nous dcouvrirons que l'acclration s'exprime de manire simple et qu'elle permet une classification des mouvements qui laisse deviner l'quation de Newton (dynamique). En outre nous verrons que certaines grandeurs physiques restent constantes au cours de l'volution temporelle (constantes du mouvement). Le lemme fondamental nous fournira une mthode pour dduire l'une de ces constantes du mouvement, plus prcisment celle qui fait prsentir la conservation de l'nergie en dynamique.
6.1
Suivant la dmarche exprimentale dcrite par Galile (fig. 6.3 a), observons le mouvement d'un corps, lch sans vitesse initiale, qui tombe soit en chute libre, soit en glissant sur un rail air inclin (faisant un angle 0 avec l'horizontale). L'exprience montre que le mouvement est rectiligne, d'quation
X (t) = XQ + \a^ (t - ty)2 (6.1)
o la trajectoire rectiligne a t choisie comme axe des x ; dy est une constante qui dpend de l'inclinaison du rail air (og = g sin 0 o g S 9, 81 ms~ 2 ), mais pas du corps ; Xn est la position du corps l'instant initial ty o il est lch. On remarquera que (6.1) est une bonne description du mouvement pour autant que (t ty) ne soit pas trop grand. On observe galement qu'en diminuant les " frottements" on amliore la correspondance entre (6.1 ) et le rsultat exprimental. On peut ainsi admettre que (6.1) correspond au mouvement du corps dans la limite o il n'y a plus de frottement et pour des distances de chute pas trop grandes (de l'ordre du mtre par exemple). De (6.1) il suit que la vitesse et l'acclration sont donnes par
V (t) = X (t) = On (t - (J
(6.2)
En conclusion l'observation montre que le mouvement du corps est rectiligne, d'acclration constante. Inversement pour tout mouvement rectiligne d'acclration g constante, nous avons dv _ 'dt-00 et dx -d=v(t) d'o x (?) = Xr, + UQ (t - ?o) + ^aM - ?n)2 (6.5) d'o v (t) = aM - t^) Vn "o + ' "o'. (6.4)
o XQ et i;o sont la position et la vitesse l'instant ty (= conditions initiales). Nous voyons que (6.1 ) correspond au cas particulier VQ = 0. A partir de (6.4) et (6.5) on vrifie facilement la relation
(6.6)
Par consquent pour tout mouvement rectiligne d'acclration g constante, la fonction Constante du mouvement G (x, v) = ^v2 flo- (6.7)
dfinit une grandeur dont la valeur est fixe par les conditions initiales, mais qui reste constante au cours de l'volution temporelle. Ce rsultat suggre d'introduire la dfinition suivante. 140
Soit un point P d'volution x(t) ; on appelle constante du mouvement toute fonction G (x, v) telle que G (x(t), v(l)) = G (XQ, ). (6.8)
Attention ! La grandeur G n'est pas une constante car la valeur de G peut tre arbitrairement fixe par un choix adquat des conditions initiales. Toutefois, ayant fix les conditions initiales, la valeur de G restera constante au cours du temps. De faon gnrale, pour vrifier qu'une fonction G (x, v) est une constante du mouvement, il suffira de montrer que ^G = 0, o G(t) = G (x(t), v(t)). Dans le cas particulier du mouvement rectiligne d'acclration QQ constante, nous avons pour G (x, v) dfini par (6.7)
dG d
v
dv ^~
ao
dx_
~dt
~dt ~ ~dt
=v
'dv_
-un
~dt
=0
et l'on obtient directement G (x, v) = este, c'est dire (6.6). Nous verrons en dynamique que cette constante du mouvement est, un facteur prs (la masse), l'nergie mcanique du systme. Sous-jacente cette proprit apparat dj une super-loi : la conservation de l'nergie mcanique. L'quation (6.5) montre que la ligne d'univers est une parabole dans le plan (x, t). De mme, de (6.6), les orbites sont des paraboles dans le plan (x, v). Pour G (x, v) = 0 l'orbite est la parabole v2 = la^x ; les orbites associes d'autres conditions initiales sont les paraboles obtenues par translation de la parabole v1 = a^x paralllement x, proprit associe l'homognit de l'espace (fig. 6.1).
6.2 BALISTIQUE ET MOUVEMENT UNIFORMMENT ACCLR 6.2.1 Proprits gnrales L'observation de la chute d'un corps sur une table air incline, d'inclinaison 0, montre que le mouvement du corps est tel que le vecteur acclration reste constant :
a (t) = OQ = este o | UQ | = g s'm 0.
(6.10)
Table air
puis
dx Tt=v(t)
implique
o XQ = x (?g) et VQ = v (<o) sont les conditions initiales. De l'quation (6.11), on dduit la premire proprit suivante. Mouvement plan Tout mouvement uniformment acclr est plan, dans le plan dfini par le point P(to), le vecteur vitesse v(to), et le vecteur acclration g (fig. 6.2 a). De plus la trajectoire est une parabole d'axe parallle l'acclration. Pour tablir la deuxime partie de cette proprit, introduisons un systme d'axes Oxy dans le plan du mouvement, d'origine 0 = Pty) et d'axe Oy parallle OQ : UQ = a^e^ (c'est la convention introduite en balistique). En projetant (6.11) sur ces axes, on obtient
(6.12)
y (t) = (Vy sin ;) (t - ty) - ^Q (t - ty)2
142
Par consquent, en liminant le temps, on arrive y ( x ) = x tan - \ | ou encore y ( x ) = x tan a ^a^ (1 + tan 2 )^ (6.14) (6.13) Trajectoire
cos a Un
c'est l'quation intrinsque d'une parabole d'axe parallle Oy (fig. 6.2 b).
(b)
Fig. 6.2 Trajectoire du mouvement uniformment acclr : (a) le plan est dfini par P(ty), Vy et Q ; (b) la trajectoire est une parabole.
La confrontation de ce rsultat avec l'observation exprimentale montre qu'en premire approximation le mouvement d'un corps en chute libre la surface de la Terre est uniformment acclr, d'acclration note g, dirige vers le centre de la Terre. Cette approximation est valable pour autant que l'altitude h soit suffisamment petite par rapport au rayon R^. de la Terre et que les vitesses soient suffisamment faibles pour que l'on puisse ngliger les frottements. De plus, ces observations montrent que l'acclration g ne dpend pas du corps. L'exprience dite du tube de Newton (fig. 6.3 b), suggre par Galile et ralise par Newton, consiste lcher une plume et un morceau de plomb dans un tube o l'on a fait le vide ; on observe que les deux corps ont des mouvements identiques. En 1673, pour expliquer le retard pris par une horloge balancier entre Paris et Cayenne, Huygens arrive la conclusion que g = | g \ dpend de l'endroit
la surface de la Terre. Il en dduisit que le poids d'un corps est non seulement li la masse de la Terre, mais aussi la force centrifuge associe au mouvement de rotation de la Terre autour de l'axe des ples. Dans le cas d'un corps en chute libre sur une table air incline, on observe galement que la trajectoire est une parabole d'quation (6.11) o p est le vecteur projection de g sur le plan du mouvement. mmHg
(a)
(b)
(c)
Fig. 6.3 (a) Exprience de Galile : le temps est mesur par le volume de l'eau coule ; (b) tube de Newton ; (c) table air incline. Comme dans le cas du mouvement rectiligne uniformment acclr, on a la proprit suivante.
La grandeur
Constante du mouvement G(x, v) ^i^-o x est une constante du mouvement, c'est--dire que pour tout t G (t) = G (x (t), v(t)) = Go, fo) = G Co) En effet /d v dG d ., . , dv dx ( dv \ -^=^(^(1) -a,.xW)=v.^-a,.^=v.^-a^= 1 fl0 = 0 dt- " ^(6.15)
6.2.2 Porte et hauteur maximale, parabole de scurit Un projectile est lanc d'un point 0 avec une vitesse initiale VQ fixe, mais dans une direction arbitraire (fig. 6.4). Nous voulons tout d'abord trouver la porte maximale et la hauteur maximale que l'on peut atteindre avec le projectile. Nous chercherons ensuite la parabole de scurit, courbe limite entre 144
les points susceptibles d'tre atteints par le projectile (pour un choix appropri de l'angle de tir) et ceux qu'il est impossible d'atteindre.
(b) Fig. 6.4 (a) Porte D et hauteur maximale h ; (b) parabole de scurit. Par dfinition, la porte D (fig. 6.4 a) est la distance horizontale franchie. Soit Oxy un systme d'axes centr la source ; en utilisant (6.13) avec y = 0 et x = D on obtient 0 = sina c'est--dire D= -sin2a. 8 (6.16) D 2cosa v^
Porte maximale
La hauteur maximale s'obtient partir de la constante du mouvement. Au sommet de la trajectoire la vitesse est horizontale (y = 0) et (6.15) implique ^x2+gh=^v^ o de (6.12) x = Up coscr.
Hauteur maximale
Pour dterminer la parabole de scurit, cherchons les points P que l'on peut atteindre avec un projectile de vitesse initiale Up. L'quation de la trajectoire (6.14) montre que pour atteindre le point P de coordonnes (x, y) il faut un angle de tir a solution de -g-,-tan-a - x tana 4- \ 1 y + ^g. 'f , ,-f 11 soit tana =
l --,[2y+g^
111
x2
X1-
=0
ii-
(6.18)
En consquence ;
si
SI
X2'
>y =y
v ,(^_ ! 2
g
g
SI
i( 2
^ v
Vn . X2'
! ^
-g-
<y
y(.x)
Parabole de scurit
(6.19)
peut tre atteint par un projectile de vitesse initiale VQ selon deux angles de tir. La parabole (6.19) est appele parabole de scurit (fig. 6.4 b) ; tout point sur la parabole de scurit peut galement tre atteint, mais il n'y a qu'un seul angle de tir possible. Finalement il est impossible d'atteindre les points situs au-dessus de la parabole de scurit. Remarquons que pour atteindre le point (x, y ) sur la parabole de scurit, l'angle de tir est donn par tana =
(6.20)
gx
En conclusion pour une vitesse initiale donne il est impossible de lancer un projectile de manire ce qu'il passe au-dessus d'un obstacle qui ne se trouve pas au dessous de la parabole de scurit.
146
6.2.3 Note historique Le fait que la porte maximale corresponde un angle de 45tait connu avant Galile, mais c'est Galile qui, le premier, en donna une dmonstration. C'est aussi Galile qui dcouvrit la loi de la chute des corps (6.1). Huygens est l'un des premiers avoir remarqu et utilis la conservation de l'nergie (6.6) ; c'est lui qui a vrifi en particulier la relation v = ^ / g h pour un corps en chute libre avec fg = 0. C'est Jean Bernoulli, l'un des fondateurs de la mcanique analytique, qui introduisit le symbole g pour l'acclration due la pesanteur. La notion d'acclration telle qu'elle apparat bien simplement dans ce qui prcde a ncessit beaucoup d'efforts pour tre prcise. C'est finalement Newton qui, en inventant le calcul diffrentiel et intgral, a permis de passer de (6. l ) (6.3) ou de (6.11) (6.9) et ainsi d'affirmer que toutes les trajectoires des corps en chute libre sur Terre taient solution de la seule quation
a=g.
6.3 CORPS SUSPENDU A UN RESSORT ET MOUVEMENT OSCILLATOIRE HARMONIQUE 6.3.1 Dfinitions et proprits L'observation du mouvement d'une masse suspendue un ressort (fig. 6.5) montre qu'en l'absence de frottement, et pour de petits dplacements, l'volution est dcrite par l'quation x (t) = A cos(wt + 8). (6.21)
Pendule de torsion
De mme l'observation du mouvement d'une tige homogne suspendue en son milieu par deux fils mtalliques (pendule de torsion, fig. 6.5) montre que cette volution est aussi dcrite par (6.21) en remplaantxpar 0.
Masse suspendue un ressort
On appelle mouvement oscillatoire harmonique, tout mouvement dont l'volution est dcrite par l'quation diffrentielle x (t) == A cos (wt + S), o A, ( et S sont des constantes ; A est l'amplitude, <u \a pulsation et S le dphasage du mouvement. Remarquons que la variable x peut tre une coordonne gnralise quelconque, par exemple l'abscisse curviligne ou un angle. Le mouvement oscillatoire harmonique est ainsi un mouvement priodique, de priode T et de frquence v, o Priode et frquence T=1-^
v w
(6.22)
(6.23)
(6.24)
En conclusion tout mouvement oscillatoire harmonique est solution de l'quation diffrentielle x =eux. (6.25)
Inversement, au chapitre 7, on montrera que toute solution de (6.25) est de la forme (6.21) avec A et S dfinis par les conditions initiales (XQ, Xy). On peut donc remplacer la dfinition ci-dessus par la dfinition quivalente suivante. Mouvement oscillatoire harmonique Un mouvement oscillatoire harmonique est un mouvement dont l'volution est dcrite par l'quation diffrentielle
X == ^JC.
De nouveau c'est l'expression de l'acclration qui dfinit le type de mouvement. La figure 6.6 prsente les fonctions x (t), v (t) et a (t). On constate en particulier que l'acclration et la position sont extrmales lorsque la vitesse est nulle.
Fig. 6.6 Evolution du mouvement oscillatoire harmonique. 6.3.2 Remarques En physique on exprime gnralement l'volution temporelle, sous une forme qui fasse apparatre explicitement les conditions initiales x (t = 0) = x.
\Q Ul
et
V (t y l,t
= U} 0)
= VQ Un
(6.26)
c'est en fait l'expression du dterminisme ("l'tat l'instant t = 0 dtermine l'tat tout autre instant"). Des quations (6.21) et (6.23) nous avons XQ = AcosiS, d'o et D'autre part tan 8 = - entrane (6.27) VQ = (I)A sin 8
x (t) = A cos S cos t t A sin 8 sin (t d'o x (t) = Xr, cos a>f + sin a)f et v (t) = wxQ sin (t + VQ cos tt. Ce dernier rsultat peut s'crire sous forme matricielle (6.29) (6.28)
(6.30)
Dterminisme
6.3.3 Loi de conservation Comme pour le mouvement uniformment acclr, on a la proprit suivante.
Constante du mouvement
En effet, de (6.25) on a
dG (x, r) dt dv dt -, dx dt -,
= V + ( X = V (X + (1) X } = 0.
Finalement de (6.31 ), on dduit que les orbites sont des ellipses de demi-axes (fig. 6.7)
= (^ + ^)
et
2 v^ = (Uo2 + ^) "o'
^v
(6.32)
6.3.4 Lemme fondamental La dmarche qui permet de passer d'une quation diffrentielle telle que (6.3), (6.9) ou (6.25) une constante du mouvement (6.7), (6.15) ou (6.31) peut tre gnralise. Considrons en effet l'quation diffrentielle
x = f (x) (6.33)
v=x
(6.34)
Constante du mouvement
dx
= -/,
(6.35)
est une constante du mouvement de l'quation diffrentielle (6.33). (Dans la dfinition de U (x), le nombre p est un nombre arbitrairement choisi, c'est--dire que U(x) est une primitive de f ( x ) ) . Ce lemme signifie que pour toute solution x = x ( t ) de (6.33) nous avons G(x(t), v(t)) = G (x(0), u(0)). DMONSTRATION. d /, 7 . dv dU dx - Qu2 + U (x)) = v + = v (x - f (x)). dt '' dt dx dt Par consquent, si x (t) est solution de (6.33), on a ^G (0 = 0, c'est--dire G (t) = G (0). Rappelons les exemples prcdents : (6.3) (6.25) De mme x = ^x d x = x" x == x =^ ^v2 - ^x2 = este => => , , d -v +r = cste (n - 1 ) x " ~ ' ^v2 d\nx = este. (n entier $: 2) (6.36) (6.37) (6.38) x = Q x = to^x implique implique ^v2 ciyX = este ^v2 + ^u^x1 == este. (6.6) (6.31)
6.3.5 Illustration : oscillateur lectrique L'quation de l'oscillateur harmonique (6.25) se rencontre souvent en physique. Par exemple l'volution de la charge q sur un condensateur de capacit C, dans un circuit LC form d'un condensateur C et d'une self L, est dcrite par une quation identique (6.25), Lq+-^q=0. 151
1 L?+a ^ ) \VLC )
6.4 MOUVEMENT CIRCULAIRE. VITESSE ET ACCLRATION ANGULAIRES Le mouvement d'un point est circulaire si la trajectoire est un arc de cercle. Prenons des coordonnes polaires dans le plan de la trajectoire avec pour origine le centre du cercle (fig. 5.8). En posant r (t) = R dans (5.58) et (5.59), nous obtenons : v = R 0 eg a= RQea -R e,. Vitesse angulaire On introduit la vitesse angulaire (scalaire) w dfinie par <a==(? etlevcteurvitesse angulaire wdfinipar <==$<, A ("g. (6.42) (6.41)
^
(6.39) (6.40)
La grandeur <u est un pseudo-vecteur, de norme 0 [, de direction perpendiculaire au plan du mouvement, et de sens dfini par la rgle du tire-bouchon, associ au mouvement (fig. 6.8). Nous avons ainsi v = a /\x o JC= OP, et <a x = 0. (6.43)
Fig. 6.8 Dfinition de la vitesse angulaire (systme d'axes orient de faon directe).
Remarquons que l'acclration (6.40) peut galement se dduire par drivation de (6.43) : a = (ti)/\x)=(o/\x-\-(a/\v=(a/\x-\-w/\(<a/\x) dt d'o
a = 6) /\x of'x = wR SQ ai2 R e^. (6.44)
Le vecteur w est appel vecteur acclration angulaire et &> = 0 est appel acclration angulaire. En rsum v, = 0 a, = -wR Vff == a>R (6.45) aQ=u>R Mouvement circulaire uniforme
= = WQ dt R
Un
En introduisant un systme d'axes cartsiens dont l'origine est le centre de la trajectoire, on obtient
J X (f) = R COS [OQ + WQ (t - (g)]
En conclusion, la projection d'un mouvement circulaire uniforme sur un axe situ dans son plan est un mouvement oscillatoire harmonique.
6.5 MOUVEMENT DES PLANTES AUTOUR DU SOLEIL ET MOUVEMENT CENTRAL 6.5.1 Aperu historique et lois de Kepler L'observation et l'tude du mouvement des corps clestes a passionn les hommes depuis l'Antiquit. En effet, ce problme est intimement li celui de la place de l'homme dans l'Univers. 153
La premire thorie dveloppe par les Grecs Eudoxe (405-335 av. J.-C.), puis Aristote (384-322 av. J.-C.), affirmait que le Soleil et les plantes voluent sur des sphres concentriques par rapport la Terre. Aristarque (310-230 av. J.-C.) proposa un modle hliocentrique dans lequel la Terre et les autres plantes se dplacent sur des orbites circulaires dont le Soleil, immobile, serait le centre ; ses ides taient toutefois en contradiction avec la tradition de son poque et il ne parvient pas les imposer. Ptolme (~ 120 apr. J.-C.), l'cole d'Alexandrie, dveloppa une thorie dans laquelle la Terre est immobile et le Soleil se dplace vitesse constante sur un cercle dont le centre est lgrement dplac par rapport la Terre (fig. 6.9 a). Le mouvement des plantes s'effectue vitesse constante sur des cercles (picycles) dont le centre se dplace vitesse constante sur un autre cercle (dfrent) autour de la Terre. La trajectoire rsultante est appele picyclode. Cette thorie tait base sur les travaux d'Hipparque (~ 140 av. J.-C.), astronome grec qui l'on doit la mise en vidence de la prcession des quinoxes (c'est--dire le fait que la position du Soleil l'quinoxe de printemps se dplace par rapport aux toiles de 1,5 par sicle, ( 14.9.4)).
dfrent
picycle
COPERNIC Nicolas
Astronome polonais
1473-1543
Fig. 6.9 Modles du systme solaire : (a) Ptolme ; (b) Copernic ; (c) Tycho Brah.
En Europe, pendant tout le Moyen Age et jusqu'au XVI e sicle, on s'appuyait sur la thorie gocentrique d'Aristote. C'est Copernic (fig. 6.9 b) qui remit en question cette description ; il ralisa que le modle hliocentrique d'Aristarque tait plus simple et permettait d'expliquer les mouvements observs. Il publia ses travaux dans un ouvrage important. De Revolutionibus Orbitum Celestum (1543), qui marquera le dbut de l'astronomie moderne et sera un tournant essentiel de la pense humaine : dsormais la Terre ne sera plus le centre de l'Univers, mais une plante ordinaire, comme les autres, gravitant autour du soleil. Quelques annes plus tard, pour rconcilier les vues de l'glise avec celles des savants, Tycho Brah (fig. 6.9 c) introduit un modle intermdiaire entre celui de Copernic et celui de Ptolme. Dans ce systme le Soleil tourne autour B R A H Tycho de la Terre immobile, tandis que les autres plantes tournent sur des cercles Astronome danois 1546-1601 autour du Soleil.
II faudra attendre Kepler pour que les ides de Copernic puissent s'imposer. Mettant profit les suggestions de Copernic, il poursuit l'analyse du mouvement de la plante Mars commence par son matre et ami Tycho Brah. En admettant que la trajectoire de Mars est un cercle, il remarque que le Soleil ne peut pas tre au centre de ce cercle, et que mme si on dplace le Soleil par rapport ce centre il reste encore un cart de 8' entre les observations de Tycho Brah et les prvisions thoriques. Ayant une grande confiance dans les observations de son matre, il devenait ncessaire de connatre exactement le mouvement de la Terre si l'on voulait justifier la thorie de Copernic. En supposant que la trajectoire de la Terre est circulaire avec le Soleil prs du centre, il dcouvre que le rayon Soleil-Terre balaie des aires gales pendant des intervalles de temps gaux ; c'est la loi des aires, aujourd'hui appele deuxime loi de Kepler. Introduisant ensuite l'hypothse que le mouvement de Mars obit la mme loi des aires il conclut que la trajectoire de Mars est une ellipse dont le Soleil occupe un foyer : c'est la premire loi de Kepler qui, historiquement, fut dcouverte aprs la deuxime. Ces rsultats, obtenus en 1604 furent publis en 1609 dans Astronomia Nova. En 1618 il trouve la troisime loi qui porte son nom et qui fut publie en 1621 dans 1''Epitome Astronomiae Copernicanae. Pour apprcier la prcision des travaux de Kepler, mentionnons que le rapport b / a des axes de l'ellipse est 0,99986 dans le cas de la Terre et 0,996 pour Mars. Lois de Kepler Premire loi. Les trajectoires des plantes sont des ellipses dont le Soleil occupe l'un des foyers. Deuxime loi. Le rayon-vecteur du Soleil la plante balaie des aires gales pendant des intervalles de temps gaux. Troisime loi. Les carrs des priodes de rvolution sont proportionnels au cube des grands axes, c'est--dire
'T,\2 /a,\3 71 f ) =^1 W \aJ Jz) W
Quelle prcision !
Nous allons montrer comment, des deux premires lois, Kepler aurait pu conclure qu' tout instant le vecteur acclration de chaque plante est dirig vers le Soleil, de norme inversement proportionnelle au carr de la distance Soleil-Plante. De plus il aurait pu dduire de la 3e loi que la constante de proportionnalit ne dpend pas des plantes, c'est--dire que l'acclration de chaque plante est donne par
a = x, (6.46)
o x = SP est le vecteur Soleil-Plante et -Vg est une constante dont la valeur numrique est A-g = 1.327 1020 m-^s"''. Mais pour cette dmonstration Kepler aurait eu besoin du calcul diffrentiel qui ne sera invent qu'un demi sicle plus tard, par Newton, prcisment pour expliquer le mouvement des plantes. 155
6.5.2 Des lois de Kepler au mouvement central Partant de la 2e loi de Kepler nous voulons montrer pour commencer que le vecteur acclration de la plante P est parallle au vecteur soleil-plante SP. Remarquons pour commencer qu'il suit de la 1" loi que le mouvement est dans un plan contenant le Soleil. D'autre part, l'aire de la surface dfinie par les rayons-vecteurs SP (r, ), SP (^) et la trajectoire s'exprime par (la limite de) la somme des aires des triangles dfinis par la courbe polygonale approximant la trajectoire (fig. 6.10). P(t\)
P(la) Sx(t^)
P(h)
Fig. 6.10 Aire d'une surface plane. Par consquent, l'aire balaye par le rayon-vecteur SP (t) = x (t) pendant l'intervalle de temps (^, ^) est donne par As (r,, ^) = ^lini ^ \ x (Q A Sx (t,)
a
o 8x(t^) = x(t^ + St) - x(t^) = v^(QSt, c'est--dire, As (r,, <2) - ^lim^ ^ | x (Q A ^ (?) | St ={ l d t \ x ( t ) ^ v ( t ) \ . Jt,
r'i
(6.47)
De la 2e loi de Kepler on conclut que pour tout At, A(t, t + At) ne dpend pas de t. Par consquent il dcoule de (6.47) que la vitesse arolaire, dfinie par As (t) = lim A (t, t + 8t) = \ x (t) A v (t) |,
Sl^O ot
(6.48)
ne dpend pas de t. En conclusion, la 2e loi de Kepler conduit au rsultat remarquable \ x ( t ) / ^ v ( t ) \ = |C| (6.49)
o | C | est une constante qui ne dpend que de la plante P. Comme le mouvement de P est plan et s'effectue toujours dans le mme sens autour du Soleil, ce rsultat remarquable peut s'exprimer sous forme vectorielle comme suit.
et C est un vecteur constant (qui dpend de P), perpendiculaire au plan de la trajectoire, gal -Cp A VQ. Finalement en drivant (6.50) par rapport au temps on obtient une autre proprit fondamentale :
(x/\v)=v/\v+x^a=x/\a=0. dt
En conclusion, tout instant le vecteur acclration de la plante P est parallle au vecteur-lieu SP, (fig. 6.10). Ce dernier rsultat nous conduit introduire la dfinition suivante. Soit 0 un point fix dans le rfrentiel ^. Le mouvement d'un point P est dit central de centre 0 si tout instant le vecteur acclration a (t) est parallle au vecteur-lieu x(t) == OP, (fig. 6.11). En particulier le mouvement des plantes est un mouvement central dont le Soleil est le centre.
Mouvement central
09
aW
6.5.3 Proprits gnrales du mouvement central Thorme 1. Le mouvement d'un point est central de centre 0 si et seulement si x A v est une constante du mouvement. 2. Tout mouvement central de centre 0 est plan, dans le plan dfini par 0 et les conditions initiales (Jfp, fp).
d'o
X ( t ) / \ V ( t ) = X Q A V y .
(6.51)
Inversement si (6.51 ) est vrifie pour tout t, alors x Aa = 0 et le mouvement est central de centre 0. Finalement de (6.51),
X (XQ A V) = X (X A V) = 0
Coordonnes polaires
et les vecteurs -c (t), XQ et VQ sont coplanaires. Le mouvement central tant plan, on peut le dcrire au moyen des coordonnes polaires (r (t), 0 (t)), d'origine 0. De (6.51) et de v = re^ + re^, on obtient x A v = r^n, avec n = e^ A Cg. Par consquent
r^O = C = este. (6.52)
Proprits 1. Pour tout mouvement central de centre 0, la grandeur r^-Q est une constante C appele constante des aires et, de (6.48), on a | C | = 2y. De plus, (6.52) et (6.55) impliquent C2 (6.53)
2. Le mouvement d'un point P est central de centre 0 si et seulement si il est plan avec r^O = este, o (r, 6) sont les coordonnes polaires d'origine 0 dans le plan du mouvement. (Cette dernire proprit est une consquence immdiate des proprits prcdentes). 3. Un mouvement plan est central de centre 0 si et seulement si la loi des aires est vrifie par rapport 0, c'est--dire si le rayon- vecteur OP, balaie des aires gales pendant des intervalles de temps gaux et le signe de 0 est constant. De plus, si le mouvement est priodique, de priode T, on a (6.54) o S est l'aire de la surface limite par la trajectoire. (C'est une consquence de (6.48) et de la proprit 2). Remarques En dynamique newtonienne, aprs avoir dfini la masse d'inertie m, nous introduirons le moment cintique Lp = x A mv qui est l'une des grandeurs fondamentales de la physique. Du thorme prcdent dcoule la loi de conservation du moment cintique, valable pour tout mouvement central.
Les conditions ncessaires et suffisantes exprimes dans les proprits cidessus doivent tre considres de deux manires : a) point de vue exprimental (inductif) : on observe que le mouvement est plan et que la loi des aires est satisfaite ; on peut alors conclure que le mouvement est central ; b) point de vue thorique (dductif) : on sait, par l'analyse des forces, que le mouvement est central ; on peut alors conclure que le mouvement sera plan et que r2 est une constante du mouvement (point de vue dvelopp au chapitre 10). 6.5.4 quation de la trajectoire : formule de Binet De l'expression de l'acclration en coordonnes polaires (d'origine 0), soit a = a,.^ + a^y, avec (5.59)
[ a , = r - r01 (6.55)
Cette dernire quation possde une intgrale premire (sect. 7.2) qui n'est rien d'autre que l'quation obtenue au paragraphe prcdent,
r^Q = C. En effet ^(r 2 ^) = r(r0 + 2r) = 0.
(6.56)
~~dt
~d0e ~ '^"dQ1 \ r )
Finalement en introduisant r dans l'expression de a^ (6.53) on obtient Formule de Binet Pour tout mouvement central.
C'l\d
ar=
Formule de Binet
(6.57)
(\\
+
11
~^[d^[~r) ~r\
Connaissant la trajectoire r= r (9) et la constante des aires C, cette formule permet de calculer l'acclration radiale a,^^ (r' ^) st le vecteur acclration =a^e^.. On peut donc dduire de l'observation de la trajectoire et de la
constante des aires (1e et 2e loi de Kepler) l'expression de l'acclration qu'il serait trs difficile de mesurer directement. Inversement, connaissant l'acclration d'un mouvement central, la formule de Binet permet de calculer la trajectoire ( 6.6.2 et sec. 6.9).
6.6 MOUVEMENT CENTRAL EN r -2 6.6.1 Coniques et coordonnes polaires Une conique est une courbe plane dfinie gomtriquement par le lieu des points P tels que le rapport des distances un point fix 0 (= foyer) et une droite fixe A (= directrice) est constant ; la valeur de ce rapport est appel Y excentricit, c'est--dire (fig. 6.12) e = excentricit PO ~PQ Cherchons pour commencer l'quation de la conique r = r(0) en coordonnes polaires, d'origine le foyer et d'axe perpendiculaire la directrice. Comme on le voit sur la figure 6.12, si la conique entoure le foyer on a
PO (6.58)
A= directrice
PQ
d-rcos0
soit
r (1 + e c o s f f ) = d.
ce qui donne, en introduisant p = ed, l'quation de la conique quation d'une conique en coordonnes polaires - = l+ecos6. r (6.59)
Pour la branche d'hyperbole qui n'entoure pas le foyer nous obtenons de la mme manire
- = -1 +eCOS0.
(6.60)
La conique est ainsi dfinie par deux paramtres : soit l' excentricit e et le paramtre p , soit le demi-grand axe a et le demi-petit axe b (fig. 6.12). Les demi-axes sont relis aux paramtres e et p par les formules
a=
P
-e2
b=
(6.61)
b2
e P2 1 -F 3: ~, l 2 '
(6.62)
le signe suprieur () correspond au cas de l'ellipse et le signe infrieur (+) au cas de l'hyperbole.
Mouvement central en r
(b)
(c) Fig. 6.12 Coniques dont 0 est le foyer : (a) ellipse ; (b) parabole ; (c) hyperbole.
'mm^O-^
et
max=(l+e)
L'excentricit e dfinit le genre de la conique : e =0 0<e <1 e = 1 1 < e < oo e = oo cercle ; ellipse ; parabole ; hyperbole ; droite. Ellipse Parabole Hyperbole
Dans le cas de l'hyperbole, le demi axe b est gal la distance de 0 l'asymptote, et l'angle i/r entre l'asymptote et l'axe est donn par b tan^r = -.
a
(6.64)
Thorme 1. Trajectoire Si la trajectoire d'un mouvement central de centre 0 est une conique dont 0 est le foyer, alors l'acclration est en r~2, c'est--dire a == -K , (x(t)= OP,) (6.65)
o x est une constante relie la constante des aires C, au demi-grand axe a et au demi-petit axe b de la conique, par la formule M=C 2 ^. (6.66)
De plus si la conique entoure le point 0, x est positif : c'est le cas attractif ; si la conique, n'entoure pas 0, x est ngatif, c'est le cas rpulsif.
DMONSTRATION. Prenons pour commencer le cas de l'ellipse. De la formule de Binet (6.57) et de l'quation de la trajectoire (6.59) on a C2 / e 1 +ccos6\ C2 1 a, = -. --cos6+ = - -., r- \ p P ) pr2 d'o x a---, r~ avec C1 a x == C2 , > 0. p b(6.67)
Dans le cas de l'hyperbole qui n'entoure pas le foyer, l'quation de la trajectoire (6.60) implique C2 / e -1 + e cos 0 \ C2 1 a, = -^ --cos0+ = , 2 r \ p p ) p r2 d'o x a, = -, r avec C2 ,a x = -=-C", < 0. p b (6.68)
o x est une constante, alors le mouvement est central de centre 0, et la trajectoire est une conique dont 0 est le foyer.
x
DMONSTRATION.
mouvement est central, donc plan et r^Q = C ( 6.5.3) ; en utilisant la formule de Binet (6.57) on a
,,C'[-"(1)+'1. 2
idff \r/ r]
(6.6,)
~ ~r~ C 2 '
'
On peut toujours choisir l'axe polaire de faon telle que S = 0, ce qui donne
- = +Acos0. 2
r C
La trajectoire est ainsi une conique dont l'origine est l'un des foyers, de paramtres C2 p = -et | A | C2 e = .
\x
\x\
Thorme 3. Priode Si la trajectoire d'un mouvement central de centre 0 est une ellipse de demi-grand axe a dont 0 est le foyer, le mouvement est priodique, de priode T = I j i J ' / x . (6.70)
_ (27tab\1 _
~\~r) '"'a'
d'o
T1
(27T)2
b1
6.6.3 Mouvement central enr ~ dans la nature Les hypothses des thormes 1 et 3 sont les conditions exprimes par les deux premires lois de Kepler. On peut donc conclure que le mouvement de la plante P autour du Soleil est un mouvement central d'acclration a,. = -x^r'2. D'autre part, de la 3e loi de Kepler et de (6.70) on conclut que le coefficient x^ est le mme pour toutes les plantes, gal x^ (6.46). Plus gnralement, nous verrons que l'acclration d'un point matriel P soumis l'action d'un point matriel 0 de masse M immobile est donne par a = x avec x=GM, x=OP
avec
-1 qQ
4nr, m
o SQ est une constante universelle positive (sect. 3.3 et 12.2.1). Ainsi deux des quatres forces fondamentales de la nature conduisent des mouvements centraux en r 6.6.4 Constantes du mouvement
x A v =C
soit
r~0 = C.
(6.71)
G (x, v) == \v1 -
La valeur absolue | K \ est relie au demi-grand axe et la constante x par \K\=^ 2a et le signe de K dtermine le genre de la conique : si K est positif, la trajectoire est une hyperbole ; si K est nul, la trajectoire est une parabole ', si K est ngatif, la trajectoire est une ellipse. En particulier dans le cas rpulsif {x < 0), K est non ngatif et la trajectoire est soit une parabole, soit une hyperbole. DMONSTRATION.
r
(6.74)
De (6.53) et (6.65) on a
.. _ C _ x_ - 7T - ,1
^ + ^ - ^ = K.
(6.75)
Ainsi de r^- = C, (6.75) et v2 = r 2 + r^O1 on conclut la dmonstration de la premire partie du thorme. Finalement en introduisant (6.56), soit . dr . d ( 1\ Ce . , r = e = -C - = sm6 de d0\r ) p dans (6.75), on a
K = },
[p
(-2 2
(-2
-1
2 sm e+,( + e c o s 0 ) 2 = F 2 ( ^ + < ^ c o s ) 2
p-
p-
d'o
^=^(^-1). Zp1
C2
ix
~2a
En conclusion le mouvement central possde deux constantes du mouvement donnes par-c A v et G (x, v). Nous verrons qu'elles correspondent aux deux grandeurs fondamentales de la physique, le moment cintique LQ = x A mv et l'nergie E = mG (x, v) : il faudra s'en souvenir ! Mthode Connaissant la constante x et les conditions initiales (XQ, Vy), on trouve les constantes du mouvement C et K partir de (6.71) et (6.73), puis les paramtres de la trajectoire au moyen de (6.66) et (6.74). Inversement, connaissant K et les paramtres dsires pour la trajectoire (orbite d'un satellite par exemple), les mmes formules permettent de calculer les conditions initiales. 6.6.5 Analyse qualitative du mouvement. Orbites dans l'espace de phase On peut facilement tudier l'allure gnrale des solutions de l'quation du mouvement x
X-
\x
pour diffrentes conditions initiales (XQ, Vy), en procdant de la faon suivante. L'quation (6.75) peut s'crire
\r1 +U(r)= K avec U(r) == 2r2
c
(6.76)
On va choisir une valeur de C (nulle ou diffrente de zro) et tudier l'allure qualitative des orbites dans l'espace (r, r) pour diffrentes valeurs de K . Pour cela on commence par dessiner la fonction U(r) (fig. 6.13 et 6.14). Comme K U (r) = y ^ 0 les valeurs de K possibles sont suprieures ou gales au minimum de V (r). De plus pour une valeur de K donne, les valeurs de r sont limites par la condition A" U (r) ^ 0 et nous voyons que r = 0 si et seulement si U (r) = K . Finalement r \ augmente si K U (r) augmente et | r | diminue si K U (r) diminue. Ces remarques permettent d'esquisser l'allure des orbites dans le plan (r, v^. = r) partir du graphe de la fonction U (r) (fig. 6.13 et fig. 6.14). Les valeurs de r pour lesquelles r = 0 sont donnes par U (r) = K soit :
(6.77)
Tout mouvement tel que r (t) reste born pour tout ( est appel tat li ; Etat li dans le cas contraire c'est un tat de diffusion. Etat de L'allure exacte des orbites est donne par
/-.2
diffusion
r = J2(K - U (r))
avec
(6.78) C=0
Si C = 0, soit r2 = 0, on a Q (t) = 0^ et le mouvement est rectiligne d'axe passant par l'origine. La figure 6.13 donne l'allure qualitative des orbites dduites de l'allure du graphe U (r), pour le cas attractif (x > 0) et pour le cas rpulsif (x < 0). Des courbes U (r), on dduit que r = 0 n'est possible que pour K < 0 dans le cas attractif et pour K > 0 dans le cas rpulsif. De (6.77) avec C = 0, on obtient les valeurs de r correspondant r = 0, soit
Vf
r = K.
(a)
(b)
Fig. 6.13 Orbites dans le cas C = 0 : (a) cas attractif (x > 0) ; (b) cas rpulsif (x < 0) (r^ et r^ correspondent la constante A",).
Si C 7^ 0 il dcoule des constantes du mouvement (6.71) et (6.73) que le point P tourne toujours dans le mme sens autour de l'origine (sign0 = sign C) et que les vitesses angulaire et scalaire augmentent lorsque r diminue. L'allure qualitative des orbites s'obtient nouveau au moyen du graphe U (r) (fig.6.14). C -^ 0 Dans le cas attractif {x > 0) la fonction U possde un minimum (fig. 6.14 a) x > 0 en
C2
(6.79)
K minimum
K, = U (r.)
1__
-2^2
(6.80)
c
et de priode
n<~
(6.81)
T =
(6.82)
On remarquera que ces mmes relations s'obtiennent plus simplement partir de la condition r (t) = r^ qui implique
Ky < K < 0
Pour KQ < K < 0, r varie entre r^ (= prige) et r^^ (= apoge) donns par (6.77) : c'est un tat li. De (6.73) la vitesse scalaire est maximale en ^ minimale en r , et (6.63) entrane
1 -e
(6.83) 'max ^
Pour K ^ 0, la trajectoire est l'extrieur d'un cercle de rayon r^ donn par (6.77) et va l'infini : c'est un tat de diffusion. C ^0 x <0 Dans le cas rpulsif (x < 0), la fonction U est monotone dcroissante ; il tat de diffusion n'y a que des tats de diffusion et r ^ r^ > 0.
diffusion
K $> 0 : tat de
(a)
(b)
Fig. 6.14 Orbites dans le cas C / 0 : (a) cas attractif, r^ et r^ correspondent K, ; (b) cas rpulsif.
Les trajectoires (= coniques) correspondant aux orbites de la figure 6.14 sont reprsentes sur la figure 6.15.
(a)
(b)
Fig. 6.15 Trajectoires associes aux orbites de la figure 6.14. (C tant constant, le paramtre p est le mme pour toutes les coniques.)
Remarquons pour terminer que l'volution temporelle r = r (t) s'obtient partir de (6.78)
t - ?o = f dr ' A, ^2(K - U (r')) (6.84)
L'intgration permet de trouver t = t (r) puis, en inversant, r = r (t). En choisissant t = 0 l'instant o le point se trouve au prige, on peut vrifier en calculant d t / d r que l'volution temporelle sous forme paramtrique est donne dans le cas o la trajectoire est une ellipse (K < 0) par r = a(\ - ecos) , t =, / ( ^ e s i n )
V x
1 e cos
Si la trajectoire est une hyperbole (K > 0), on obtient r = a(=F 1 +ecosh) , t=.-- (=p + esinh),
V l-"'!
o le signe suprieur () correspond au cas attractif (x > 0) et le signe infrieur (+) au cas rpulsif (x < 0). De nouveau l'volution temporelle de 0 est dduite de (6.71).
6.7
6.7.1 Remarque historique Ayant dcouvert que le mouvement des plantes autour du Soleil est dcrit par a = -A-s-^
avec
(6.85)
Newton fut conduit postuler que tout corps voluant sous l'effet de l'attraction du Soleil a un mouvement dcrit par la mme loi (6.85). En supposant ensuite que la chute des corps sur la Terre et le mouvement de la Lune autour de la Terre ont mme origine que celui des plantes autour du Soleil, Newton arrive la conclusion que le mouvement des corps autour de la Terre devrait tre dcrit par
a = x. (6.86)
o x^. est une constante qui peut tre calcule partir du rayon de la Terre R^ et de l'acclration terrestre g a l'quateur, soit ^ = gR^ = 9, 78 (6.38 lO 0 )- = 3, 98 10'4 m's (6.87)
Pour vrifier l'hypothse (6.86), calculons la priode du mouvement de la Lune autour de la Terre ; de (6.70) avec r = 3, 84 108 la distance Terre-Lune nous obtenons
rsultat en accord avec la valeur observe (= 2, 36 106 s). Ces calculs ont t effectus par Newton en 1666. Il trouva un cart de 15% entre la valeur observe et la valeur prdite par (6.86), cart d une erreur sur la longueur du mridien terrestre. Lorsque Picard, godsien franais, rectifia la valeur du mridien. Newton refit ses calculs et il n'y avait plus qu'une diffrence de 1 % entre la prdiction et l'observation. Remarquons pour terminer que les observations du XIX e sicle ont montr une anomalie dans le mouvement de Mercure dont la trajectoire n'est pas exactement une ellipse : le prihlie de Mercure avance en effet de 574" par sicle. On est donc forc de conclure que l'acclration n'est pas donne par (6.85). Nous reviendrons sur le problme de 1''avance du prihlie de Mercure au paragraphe 18.2.4. 6.7.2 Illustration 1. Evolution d'un satellite Un satellite terrestre se trouve sur une orbite circulaire l'altitude h lorsqu'un accident se produit qui modifie la norme de la vitesse sans changer la direction. Cherchons le mouvement ultrieur en fonction de la vitesse r,, aprs l'accident. Pour cette analyse, nous considrons uniquement le systme Terre-satellite et nous prenons le rfrentiel gocentrique. En admettant que le mouvement est dcrit par (6.86) et (6.87) on a immdiatement aprs l'accident i il
2"0
Rfrentiel gocentrique
K'
avec
/-g = R-^ 4- h,
r^v'y = C',
(6.88)
Les divers mouvements possibles sont reprsents sur la figure 6.16. Pour V'Q = 0, on a C' = 0 et le mouvement est rectiligne (fig. 6.16 a). Pour 0 < V'Q < v,, la trajectoire est une ellipse et le satellite s'crase sur la Terre (fig. 6.16 b). La vitesse r, est dtermine par la condition r^ < R-^ == 6, 38 106 m o r^ est solution de
C'2 =K' avec
C =-r^v,
Pour D, ^ V'Q < VQ = ^ x ^ / r ^ , la trajectoire est une ellipse dont le centre de la Terre est le foyer le plus loign (fig. 6.16 c). Pour V'Q = VQ la trajectoire est circulaire, c'est le mouvement initial (fig. 6.16 d). Pour Vy < v'o < v^ = -\/2 VQ, la trajectoire est une ellipse dont le centre de la Terre est le foyer le plus proche (fig. 6.16 e). Pour V'Q = v^, K' = 0 et la trajectoire est une parabole (fig. 6.16 f). Pour V'Q > v^, K' > 0 et la trajectoire est une hyperbole (fig. 6.16 g). On remarque ainsi que quel que soit le mouvement circulaire autour de la Terre, il suffit que la vitesse devienne i/2 fois plus leve pour que le satellite "chappe" l'attraction terrestre.
(a)
(b)
(g) Fig. 6.16 Trajectoires du satellite aprs l'accident reprsentes pour des valeurs croissantes de V'Q.
6.7.3 Vitesses cosmiques La vitesse et la priode d'un satellite effectuant un mouvement circulaire 1 ' altitude h autour de la Terre s'obtiennent immdiatement des quations (6.81) et (6.82), soit
T =ln, (6.89)
On constate que plus l'altitude est leve, plus la vitesse du satellite diminue. A basse altitude (h <$; /?.?), la vitesse est
(') = / = 7 , 92 km/s. /" ' RT
Cette vitesse est appele premire vitesse cosmique. De (6.89) la priode du satellite basse altitude est
T =27i
h 24 min.
La vitesse de libration de la Terre est la vitesse minimum ncessaire pour que le satellite s'chappe de l'attraction terrestre. Elle correspond K = 0 et de (6.73) on trouve
La vitesse de libration de la Terre est appele seconde vitesse cosmique. Pour que le satellite puisse s'chapper du systme solaire, il faudra que sa vitesse (par rapport au rfrentiel hliocentrique) soit suprieure ^42,1 km/s. Remarquons qu'en utilisant la vitesse de la Terre autour du soleil (= 30 km/s), il suffira d'une vitesse de 12,1 km/s par rapport la Terre , et dans la bonne direction, pour que le satellite puisse s'chapper du systme solaire. L'orbite gostationnaire est l'orbite ncessaire pour qu'un satellite apparaisse immobile par rapport la Terre. C'est une orbite circulaire, dans le plan de l'quateur, telle que la priode du mouvement soit un jour sidral. Par rapport au rfrentiel gocentrique, la Terre tourne autour de l'axe des ples la vitesse angulaire ( 9.7.3)
=^7^^ 7,29.10-^-'. 86164
Orbite gostationnaire
^ _L
L ^2
Orbite polaire
Remarquons pour terminer qu'une autre orbite prsente un grand intrt : c'est Y orbite polaire qui passe au dessus des ples. Comme la Terre tourne autour de l'axe des ples, le satellite survole ainsi toutes les rgions du globe. 6.7.4 Illustration 2. Mise sur orbite gostationnaire Pour placer un satellite sur une orbite gostationnaire, on procde en quatre tapes (fig. 6.17). 1. On effectue un premier tir vertical de vitesse initiale Ug minimum pour atteindre une altitude h,. 2. En allumant les fuses une deuxime fois la vitesse du satellite atteint la valeur i;, ncessaire pour le maintenir sur une orbite circulaire cette altitude h ^ . 3. On procde alors un troisime allumage des fuses pour donner au satellite la vitesse v^ minimum tangente l'orbite circulaire, ncessaire pour atteindre l'altitude correspondant l'orbite gostationnaire. 4. Le satellite ayant atteint l'altitude correspondant Rg^^ avec une vitesse i^, il faut allumer une dernire fois les fuses pour que le satellite ait la vitesse ncessaire pour rester sur l'orbite gostationnaire. Nous voulons calculer les vitesses VQ, u? v^, v^, ainsi que le temps ncessaire pour effectuer le changement d'orbite, en prenant h, = 200 km.
orbite gostationnaire \
1re tape. Lancement vertical depuis la Terre Pour que la vitesse de lancement soit minimale, on impose r = 0 lorsque le satellite atteint l'altitude A| = r, R^ demande. En utilisant les constantes du mouvement et en
on a alors
^+/^)-^-"T
r
_ , /?4
- 2 7f
00 -
77
o (/?.,-, /(,, 0o) sont les conditions initiales (= lancement), r^ = R-^ + h = 6,58 106 m et, pour un tir vertical, 0,, = S2 === 7,29 10-5 s-' ( 6.7.3). On trouve ainsi
"<,='-<) - f^"2 (^ - ') +2^f- - ^l ^ 1.9 km/s.
\ ^i
VT
^/J
2e tape. Mise sur l'orbite circulaire d'altitude h, Lorsque le satellite atteint l'altitude A, sa vitesse est r,0, ^ r-0 ^0,4 km/s
r
R P !
(carr=0)
alors que la vitesse ncessaire pour rester sur l'orbite circulaire de rayon r, est de (6.81) Vf = pn~ =S 7,8 km/s.
Il faut donc allumer les fuses pour augmenter la vitesse de 7,4 km/s. 3e tape. Changement d'orbite Soit r = 0 et ^ les vitesses initiales depuis l'orbite circulaire ncessaires pour atteindre l'altitude h^. En utilisant nouveau les constantes du mouvement (et la condition r = 0 lorsque le satellite atteint l'altitude hy) on a
1 r2^2 _
2
et la vitesse ncessaire pour atteindre l'altitude h^ est /-^ 1 = v^ = 10,2 km/s. Il faut donc augmenter la vitesse du satellite de 2,4 km/s.
Le temps ncessaire pour effectuer le changement d'orbite s'obtient de (6.70) en remarquant (fig 6.17) que la trajectoire est une demi-ellipse de grand axe r, + r, ; nous avons donc a = ^(r^ + r^) et
4e tape. Dernier allumage des fuses Lorsque le satellite atteint l'altitude h^, sa vitesse est r^O r r,0, = -l-- = - ^ v - 1,6 km/s.
r
Pour atteindre les 3,1 km/s ncessaires pour rester sur l'orbite gostationnaire, il faut allumer les fuses pour augmenter la vitesse de 1,5 km/s. En pratique, pour tirer avantage de la vitesse de rotation de la Terre, on construit les aires de lancement prs de l'quateur et on lance le satellite vers l'Est.
6.8 DIFFUSION D'UNE PARTICULE CHARGEE On observe qu'un proton - particule de masse m et de charge e - de vitesse v l'infini (c'est--dire trs loin de la cible) est diffus par un ion lourd de charge Q sous un angle \ (fig 6.18). Cherchons la position du ion en admettant qu'il reste immobile et que l'acclration du proton est donne par (6.65) avec 0 la position du ion ( 6.6.3). Nous savons que la trajectoire est une hyperbole dont le ion occupe le foyer intrieur si Q est ngatif (x > 0), le foyer extrieur si Q est positif (x < 0). De (6.66)
7 ? 7 b2 C2=d2vl= x\ 1 eQ x=---v
^TTQ m
et de (6.73), (6.74) on a
? \x\ a
^ - - . . . . - ^
(b) Fig. 6.18 Diffusion d'un proton par : (a) un ion ngatif ; (b) un ion positif.
Ainsi b = d et de (6.64)
, b tan i/r = =
ce qui implique
= a tan \fr = tan i/r v~ avec 2i/r = n \
v^ tan(^/2) "
Paramtre d'impact
177
Thorme 1. Trajectoire Si la trajectoire d'un mouvement central de centre 0 est une conique dont 0 est le centre, alors l'acclration est proportionnelle r a = kx (6.92)
o k est une constante relie la constante des aires C et aux demi-axes de la conique par la formule
\k\= C2
2l,2-
(6.93)
De plus, si la trajectoire est une ellipse, k est positif : c'est le cas attractif ; si la trajectoire est une hyperbole, k est ngatif : c'est le cas rpulsif. DMONSTRATION. L'quation de la trajectoire en coordonnes cartsiennes est
^ ,y1 , ^bi=\
(6.94)
o le signe suprieur (+) correspond au cas de l'ellipse et le signe infrieure () au cas de l'hyperbole. En introduisant les coordonnes polaires x = rcos, y =r s r n f f
(a)
Mouvement central en r
^o^^ ^
r3 et la formule de Binet (6.57) implique
C2 r3 - b2
a, = -^(1 ) , 4 = ^-^r
/--
o-
ce qui conclut la dmonstration. Thorme 2. Rciproque Si l'volution d'un point est telle que a = kx o k est une constante, alors la trajectoire est une conique dont 0 est le centre. DMONSTRATION. Projetons l'quation a = -kx sur des axes cartsiens Oxy dans le plan du mouvement; on a
x = -kx y = -ky. (6.96)
Si k est positif, nous avons pour chaque composante un mouvement oscillatoire harmonique de pulsation ai = \/k, d'o
x (t) = A ] cos(&>f +i5,) et y (t) = A^cos(a>l +S^).
cas attractif
En choisissant l'axe y tel que 8^ == n / 2 et en liminant le temps au moyen de l'identit co^cut) + sin^cnf) = 1 on conclut que la trajectoire est une ellipse de centre 0. 51 k est ngatif, on vrifie aisment que la solution gnrale de (6.96) est x ( t ) = A|COsh(^r+<5|) o
52 = ^\k~\ (6.98)
Cas rpulsif
et
(6.97)
et Ap A^, 5p 8^ sont des constantes dfinies par les conditions initiales. Rappelons que les fonctions cosh et sinh sont dfinies par cosh . = L (e^ + e^ ), sinh = L (e^ - e-^ ) (6.99) 179
En liminant le temps de (6.97) au moyen de l'identit (6.100), on conclut que la trajectoire est une hyperbole de centre 0. Remarquons que l'on crit gnralement la solution de Je = t^x sous la forme x (t) = XQ cosh(^) + x0- sinh(^) ce qui fait apparatre explicitement les conditions initiales. Thorme 3. Constante du mouvement Sous les hypothses du thorme 1, la grandeur G (x, v) == ^ + {kx2 est une constante du mouvement :
\^ + ^fcr2 = K.
(6.101)
(6.102)
La valeur K est relie aux demi-axes de la conique par la formule K=^\k\(bla} (6.103)
De (6.53)
= kr ,. = r
,
(6.104)
ce qui, en vertu de (6.52), conclut la dmonstration de la premire partie du thorme 3. De (6.56) et (6.95) ._ d /1\ _ ~d0 \ r ) ~ s cosOsinff fc^l+ecos 2 ^] 1 7 2
Thorme 4. Priode
Si la trajectoire d'un mouvement central de centre 0 est une ellipse dont 0 est le centre, alors le mouvement est priodique de priode
T-'1"-
~ Vk'
Ce dernier rsultat est une consquence de (6.96). Remarques Comme dans le cas du problme de Kepler, la grandeur conserve G (x, v) est, au coefficient prs, l'nergie du point matriel. Le mouvement dcrit par (6.92) est typique des petits mouvements au voisinage d'une trajectoire circulaire stable (k > 0) ou instable (k < 0). Un point matriel dont l'volution est caractrise par (6.92) o k est une constante positive (indpendante des conditions initiales) est appel oscillateur harmonique isotrope.
6.10 PROBLEMES
6.10.1 Un village (altitude 1400 m) est ravitaill par un avion volant 250 km/h et 1700 m d'altitude. A quelle distance (horizontale) du village le pilote doit-il lcher sa cargaison (ngliger le frottement) ? 6.10.2 Un skieur s'lance sur la piste de saut (fig. 6.20)
Secours en montagne
Saut ski
Fig. 6.20
En assimilant le skieur un point, valuer la longueur L du saut. Quelle longueur maximale est-il possible d'atteindre en modifiant uniquement l'angle d'envol ? (Ide : utiliser la parabole de scurit.) 6.10.3 Un archer vise une cible 50 m. La vitesse initiale de la flche tant 65 m/s, quelle hauteur au-dessus de la cible faut-il viser ? (La position initiale de la flche est la hauteur du centre de la cible.) 6.10.4 Un archer vise un cureuil sur une branche 10 m du sol et 75 m de distance. A l'instant o la flche part, l'cureuil se laisse tomber. Montrer que 181 Tir l'arc
l'cureuil ne peut pas chapper son tragique destin si la vitesse Up de la flche est suprieure une vitesse minimale qu'il faudra calculer.
Tir d'artillerie
6.10.5 Ayant plac un obusier de 15.5 de diamtre, le commandant dsire atteindre des cibles situes au-del d'un village se trouvant 10 km de l'obusier. L'exercice a lieu en plaine. Pour des raisons de scurit, les obus doivent passer au moins 300 m au-dessus du village. Quelles charges peut-on utiliser ? Quelles distances peut-on atteindre avec ces charges ? Y a-t-il une ou deux trajectoires possibles ? Charge 2 : vitesse initiale de l'obus = 242 m/s. Charge 5 : vitesse initiale de l'obus = 386 m/s. Charge 8 : vitesse initiale de l'obus = 684 m/s. 6.10.6 Une voiture ayant renvers un piton, l'agent fait les constatations suivantes : deux traces de freinage parallles d'une longueur de 60 m, commenant 13m avant le passage pour pitons dont la largeur est de 4 m ; des dbris de phares 13 m aprs le passage pour pitons ; les phares de la voiture se trouvent 1 m de hauteur ; la voiture peut avoir une acclration de freinage de 5,2 m/s2. Attribuer les responsabilits sachant que la vitesse maximale autorise est de 50km/h.
Accident de voiture
Mouvement de HC1
6.10.7 La frquence de vibration d'une molcule HC1 est v = 8, 5 1013 s~ 1 . En admettant que le Cl est immobile et que le mouvement de H est oscillatoire harmonique d'amplitude 0,1 A, quelle est la vitesse maximale et quelle est l'acclration maximale ? 6.10.8 Un lectron de vitesse VQ = 4 103 m/s se trouve une distance de 100 A d'un proton. En admettant que le proton reste immobile et que le mouvement de l'lectron est tel que
a =
47TQOT \X3
Etat li ou diffusion
o 0 est la position du proton, (m^ et e sont la masse et la charge de l'lectron), est-ce qu'il y aura formation d'un atome d'hydrogne (tat li) ?
Vitesse d'un satellite
6.10.9 Quelle est la vitesse et la priode de rvolution d'un satellite sur une orbite circulaire 700 km d'altitude? valuer la vitesse minimale pour atteindre cette altitude partir d'un tir vertical, puis partir d'un tir horizontal dans le sens de rotation de la Terre, depuis l'quateur. (Rfrentiel gocentrique.) 6.10.10 L'apoge et le prige de Gmini V (lanc en 1965) taient 352 km et 107 km. Calculer les vitesses maximale et minimale, et la priode du mouvement. 6.10.11 Un satellite se trouve sur une orbite circulaire 400 km de la Terre. Quelle est la vitesse de lancement (parallle la surface de la Terre) ncessaire
182
pour atteindre la plante Neptune et quelle sera la dure du voyage? On admettra pour ce calcul que le mouvement du satellite par rapport au rfrentiel de Kepler est dcrit par (6.85). Quelle sera la vitesse de lancement par rapport la Terre si le satellite est lanc dans le sens de la rotation de la Terre autour du Soleil ? 6.10.12 Un satellite se trouve sur une orbite circulaire autour de la Terre lorsqu'un accident se produit, modifiant la direction de la vitesse sans changer son intensit (fig. 6.21 ). On admet que le mouvement du satellite par rapport au rfrentiel gocentrique est dcrit par (6.86). Montrer que la nouvelle trajectoire est une ellipse de demi-grand axe gal au rayon de la trajectoire circulaire, d'excentricit e = sina. Calculer l'apoge et le prige. Le satellite se trouvant initialement 700 km d'altitude, pour quelles valeurs de l'angle a le satellite s'crasera-t-il sur la Terre ?
Fig. 6.21
6.10.13 On admet que le mouvement des plantes autour du Soleil est dcrit par (6.85). Montrer que les vitesses minimale ( l'aphlie) et maximale (au prihlie) d'une plante dont la trajectoire est une ellipse d'excentricit e et demi-grand axe a, sont donns par
vmm
Plante
A-S (\ -e\
= 7 [TTe) '
vmw
^s ( \ +e\
= 7 [T-e)
Calculer ces valeurs pour Vnus, la Terre et Mars. 6.10.14 En admettant que le mouvement de la Terre autour du Soleil est circulaire uniforme, valuer la priode de rotation T de la Terre autour de l'axe des ples par rapport au rfrentiel de Kepler. (T correspond la dure du jour sidral 8 10~3 s prs.) Sachant que l'orbite de la Terre est une ellipse, valuer la diffrence entre la dure du jour solaire au prihlie et l'aphlie. Pour ces estimations, on prendra l'axe des ples perpendiculaire au plan de la trajectoire. 6.10.15 Une comte est observe 100 millions de km du Soleil avec une vitesse de 50 km/s. Sachant qu' cet instant la vitesse de la comte fait un angle de 45 avec le vecteur Comte-Soleil, quelle sera la nature de la trajectoire ? Calculer le prihlie. Comte
6.10.16 Soit r et v le prihlie et la vitesse correspondante d'une comte dont l'orbite est une parabole. tablir les rsultats suivants : 1. l'quation diffrentielle du mouvement est
e = - C(W ^ ;
P 4
2. l'intervalle de temps pendant lequel la distance de la comte au Soleil est infrieure r^. = 1 UA est
annes.
d0
co7|
=2(tan|+itan 3 !)
\ 2 3 2/
et
1 - cos Q (tani)^-.
2/ 1+COS0
Satellite
6.10.17 Un satellite se trouve une altitude hy = 600 km. On lui imprime une vitesse VQ = 36 000 km/h dans une direction parallle la surface de la Terre. Calculer : 1. l'altitude maximum h ^ lorsque le satellite est l'apoge ; 2. l'erreur maximum admise sur la direction de lancement (angle par rapport l'horizontale) pour que le satellite ne se rapproche pas moins d'une distance h^ = 400 km de la surface de la Terre. Quelle sera la hauteur hy l'apoge dans ce cas limite ?
6.10.18 Un proton de vitesse v^ = 4 103 m/s est diffus par un ion lourd, immobile, de charge e (= 1,6 10~19 C). On observe que l'angle de diffusion \ est gal 30. Quelle est la valeur du paramtre d'impact sachant que l'acclration du proton est a = (47^Qm) - l e 2 |.c \~3 x avec m la masse du proton ? Quelle est la distance minimale entre le proton et le ion ?
Mouvement central
6.10.19 Le mouvement d'une particule est tel que a = kx, o k = 9 s 2 (fig. 6.22). Trouver l'volution temporelle x(t), les demi-axes de la trajectoire et la priode du mouvement pour les conditions initiales : = 5 cm, \ XQ 17 cm, = 60 cm s . Ayant fix XQ, trouver VQ pour que le mouvement soit circulaire.
184
6.10.20 Le mouvement d'un corps est tel que a = kpe o ( p , y , z) sont les coordonnes cylindriques et k une constante positive. tudier le mouvement dans les deux cas suivants : 1. < P o = 0 ; 2. (PQ :/ 0 (il est plus simple d'utiliser les coordonnes cartsiennes). 6.10.21 On observe que le mouvement d'un corps est central de centre 0 et que l'angle a entre le vecteur lieu x = OP et le vecteur vitesse v est constant. Vrifier que l'acclration est donne par / C \2 1 a = I | ,e. \sin!/ r 3 (C = constante des aires). Problme de Newton
Trouver une intgrale premire. (Ce problme a t propos et rsolu par Newton dans les Principia : Proposition IX, Problme IV.) 6.10.22 Le mouvement d'une particule est central et la trajectoire est la spirale logarithmique r = Ae^, o A et k sont des constantes positives. Trouver l'acclration a ainsi que les acclrations tangentielle a^ , normale | a^ \, et le rayon de courbure.
185
CHAPITRE 7
7.1
L'tude des mouvements naturels du chapitre 6 a montr que le mouvement d'un point est souvent caractris par le fait que son acclration est une fonction de sa position : particule libre (rail air horizontal) balistique , mouvement . des plantes oscillateur harmonique isotrope c'est--dire, en coordonnes gnralises, d\
dt2 d^x d^-x
= 0 ; (= constante) ;
x
;- = g dt
d2x
,2
i = 1, 2, 3.
(7.1)
Remarquons pour commencer que les 3 quations diffrentielles du second ordre (7.1) peuvent tre considres comme un systme de 6 quations d i f f rentielles ordinaires en crivant
dq, ^=vt dv.
-^ =/,(9l- 2- '?3v
;=1,2,3.
l'
v
(7.2)
^ "3)
Comme nous l'avons dj discut au chapitre 1, il suit du dterminisme laplacien que l'volution temporelle de n'importe quel systme classique non
relativiste peut tre dfinie par un systme d'quations diffrentielles ordinaires (E.D.O) E.D.O ^ = f , ( t , A:i, ..., x^ i = 1, 2, ..., n (7.3)
o(xp ..., x^) sont les variables dcrivant l'tat du systme un instant donn. Les n fonctions f ^ ( t , x^, ..., x^) sont des fonctions connues soit partir de l'observation (en cinmatique), soit partir des lois (en dynamique). L'espace des variables (x,, ..., x^) est ainsi l'espace des tats instantans, aussi appel espace dphas du systme.
i = 1, 2, .... n
Les thormes concernant l'existence, l'unicit et les proprits des solutions de l'E.D.O. (7.3) sont brivement exposs dans l'appendice D. Le thorme d'existence permettra d'affirmer qu'il existe toujours une solution de (7.3). Ayant trouv une solution, le thorme d'unicit permettra d'affirmer que c'est la seule solution (satisfaisant les conditions initiales fixes). Ainsi, connaissant l'tat l'instant initial, soit (x^, x^, .... x^), l'E.D.O. (7.3) nous permet de trouver l'tat l'instant t, soit (x^(t), ..., x^(t)) : c'est l'expression mathmatique du dterminisme laplacien. Dans ce mme appendice, on aborde galement les questions concernant les points d'quilibre, leur stabilit et la linarisation des quations du mouvement au voisinage d'un point d'quilibre. Ces questions sont illustres dans ce chapitre au moyen d'exemples simples. En physique, si le systme matriel est isol, V homognit du temps implique que les fonctions ^ ne dpendent pas explicitement du temps (sect. 1.6), soit
E.D.O autonome L = ^.(x,, ..., x^) i = 1, 2, ..., n, (7.4)
et dans ce cas l'E.D.O. (7.4) est dite autonome. Si le systme n'est pas isol, les /, dpendent explicitement du temps et l'E.D.O. (7.3) est non autonome. Remarquons qu'il est toujours possible de se ramener l'tude gnrale des quations autonomes en considrant le temps comme l'une des variables d'tat
(dans ce cas l'espace des variables (t, JC], ..., x^) est l'espace de phase tendu) et en paramtrisant l'volution par un paramtre r tel que
T dr
=\
(7.5)
-^ =/,(;, x,, ...,^), ;=l,2,...,n
E.D.Onon autonomes
En mathmatique une fonction A(t, a-p ..., x^) est une intgrale premire de l'E.D.O. (7.3) si pour tout t A {t, x^t), ..., x^t)) = A (0, 4 .. ^) o {.(((f)} est la solution de (7.3) de conditions initiales {x}. En physique, une fonction A(x^, ..., x^) est une constante du mouvement pour l'volution dfinie par (7.4) si pour tout t A(^(f)....,^(r))=A(4...,^). (7.7) (7.6)
Ainsi les constantes du mouvement de la physique sont des intgrales premires (des quations du mouvement) qui ne dpendent pas explicitement du temps.
En d'autres termes, comme nous l'avons dj vu au chapitre 6, une constante du mouvement est une grandeur physique (= observable) dont la valeur peut tre arbitrairement fixe par le choix des conditions initiales, mais qui reste constante au cours de l'volution ultrieure.
Constante du mouvement
Dans les paragraphes suivants nous effectuons la rsolution des E.D.O. dans quelques cas simples. Nous prsentons ensuite l'analyse qualitative qui sera trs utile pour faire ressortir les proprits gnrales des solutions avant de rsoudre explicitement l'quation diffrentielle.
7.3 EXEMPLES SIMPLES dx 7.3.1 Etude de = f ( t ) dt Considrons l'E.D.O. dx_ _ 'dt = f ( t ) o f ( t ) est une fonction connue de t. De (7.8) c'est--dire
(7.8)
x(t=0)=Xo
Jx,,
dx =
Jo
dt f ( t ) , et finalement (7.9)
x ( t ) X Q = f dt f ( t ) Jo
x(t) = XQ + f dt f ( t ) .
Jo
Par exemple, soit = ?" dt alors et o et n sont des constantes ; si n ^\ sin=-l. (7.10)
7.3.2 tude de
^-w
X ( t = 0 ) = X y
o f ( x ) est une fonction connue de x. 1 dx ( x dx I" De (7.11) = 1, d'o / = dt, f(x) dt J, f(x) Jo fW J^
c'est--dire: (7.12)
-L
alors
dx
f(x)
x(t)=e.>'XQ.
7.3.3 quation linaire du second ordre coefficients constants Soit ,+b+cx=0 dt1 dt
d^x dx
(7.15)
o b et c sont des constantes. (Si = 0 et c > 0, c'est l'quation de l'oscillateur harmonique ; si b > 0 et c > 0 c'est l'quation de l'oscillateur harmonique en prsence de frottement qui sera analyse au chapitre 17 ; sous la forme gnrale (7.15) c'est l'quation du mouvement au voisinage d'un point d'quilibre). crivons (7.15) sous la forme d'une E.D.O., soit dx
~dt=v
dv = ex bv
(7.16)
dt
dt=[-c
^
mais A est maintenant la matrice coefficients constants f 0 A^ l-c 1 ' V -&,
Cette matrice possde deux valeurs propres, solutions de (+fc)+c-=0, d'o (7.18)
^-WSi b2 1- 4c, les deux valeurs propres sont distinctes et la matrice A est diagonalisable . Cela signifie qu'il existe une matrice D, telle que DAD-.=(^ ^). (7.20)
^(D-^ArD-'D);:,
dt ' ' ' '
on obtient en multipliant par D D^ = (DAD-^Dx. dt ' ' Ainsi, en introduisant J = DJC, nous avons dv dx = D dt dt (car D ne dpend pas de t) (7.21)
et de (7.20) et (7.21)
= = 1
dy dt
(^ \0
0\ 1 V X,^'
En conclusion, la solution de l'quation diffrentielle d2x , d x 1r + + c x = 0 dt dt est donne par x (t) = C^' + C_e\-l, (7.22) ,7 , , a\ecb-^4c
o C^., C_ sont deux constantes dfinies par les conditions initiales (XQ, VQ) et X^ sont les solutions (7.19) de l'quation (7.18),
^=-b2}j{li)2-c
Si b2 > 4c, les deux valeurs propres , , _ sont relles. En particulier, pour b = 0 et c < 0 nous avons AO. \x(t) == XQCOshS2t + sinhQt
l Vn
(7-23)
(7.24) Q=J~\c\
Du lemme fondamental, les orbites associes ;r = | c x sont les dthyperboles (fig. 7.1) ^v2-^\c\x2=K d'asymptotes v = Sx (fig. 7.1). Si VQ = ^Xy, la solution (7.24) devient x(t) = e"'XQ, d'o v(t)=f2x(t) pour tout : (7.25)
les orbites dans l'espace (x, v) sont alors les deux droites v = S2x. Pour (XQ = 0, VQ = 0), nous avons x(t) = 0 pour tout t : c'est un point d'quilibre. Ce point d'quilibre est instable car pour toute condition initiale au voisinage de ce point d'quilibre (sauf Vy = f2xo), la solution x(t) tend vers l'infini (fig. 7.1). De faon gnrale, le point x == (Je? ..., x^) est un point d'quilibre de l'E.D.0. (7.4) si x(t) =; x est solution de (7.4), c'est--dire si /,(ip ..., x^) == 0 pour tout; == 1, ..., n.
(a) d^ dt
(b)
Sifo2<4c,
, = - - iJc_,
et (7.22) implique
Vr,
(7.27)
d2x Du lemme fondamental, les orbites associes - = ex sont les ellipses (ng.7.1)
\v2 + \cx1 = K. (7.28)
Pour (XQ = 0, VQ = 0), nous avons x(t) = 0 pour tout t : c'est m point d'quilibre. Ce point d'quilibre est stable car pour toute condition initiale au voisinage de ce point, l'orbite reste au voisinage du point d'quilibre pour tout t (ng.7.1). Si b2 = 4c, on vrifie aisment que la solution est
x(t)^e-2'\Xo+t^Xo+VQJ\.
b, r
(b
\~\
(7.29)
Les proprits gnrales des solutions de (7.15) seront tudies au chapitre 17. Remarque. Considrons l'quation diffrentielle d^x
dt1 '
u
dx
dt --^o
y = x - - nous avons
-+b+cy=0 dt1 dt et l'on est ramen (7.15). 7.3.4 quation linaire du second ordre inhomogne Soit dlx . dx 2 +b+cx=g(t) dt dt o b et c sont des constantes et g ( t ) une fonction connue de t. Pour rsoudre (7.30) on utilise la proprit suivante. (7.30)
Soit x (t) une solution particulire de (7.30) et x^(t) la solution gnrale de l'quation homogne (g = 0) donne par (7.22), alors x(t)=x^t)+x^(t) (7.31)
est aussi solution de (7.30). Les constantes C^_, C_ sont dfinies par les conditions initiales (XQ, Vy).
o m est une constante positive (qui sera identifie par la suite avec la masse). Du lemme fondamental ( 6.3.4), nous savons dj que la grandeur , 1 , E(x, v) = \mv + U(x) / o dU =-f dx et v =x (7.33)
est une constante du mouvement, c'est--dire que \mv1 + U(x) = E Nous avons ainsi i i^ v=x=J-(E-U(x)) dt V m (7.35) (= {mv^ + U(xo)). (7.34)
o le signe est celui de Vy, et ceci jusqu'au moment o v = 0 (si iiy = 0, ce sera le signe de f ( x y ) ) . Par consquent, de (7.12) t-t,= . (7.36)
En conclusion, connaissant (XQ, Vy) l'instant ty, nous obtenons la constante E par (7.34), puis t = t(x) par intgration de (7.36), ce qui donne finalement, en inversant, l'volution x = x(t). Dans bien des cas, il n'est pas possible d'intgrer explicitement (7.36) et il faut effectuer une intgration numrique. Par exemple, on peut discrti-
et (7.35) devient
m En commenant avec la condition initiale XQ, on trouve ainsi x? puis ^3, Jt:3, ... par itration. Si l'on ne sait pas intgrer f ( x ) pour trouver explicitement la primitive U(x), on revient (7.32) crit sous la forme
dx ~dt
dv
=v
1
^ x -r ) dt = f( m
"n+1 =vn+8t
D, = v ( t ) .
En commenant avec la condition initiale (XQ, Vy), on trouve par itration (x^ v^) l'instante. 7.4.2 Analyse qualitative Avant de se lancer dans l'intgration de (7.36) qui peut tre laborieuse, il est important d'tudier l'allure qualitative des orbites dans l'espace (x, v) pour diffrentes valeurs typiques de E. Pour cette analyse, on part de (7.34) et on procde comme nous l'avons dj fait au paragraphe 6.6.4. On commence par dessiner la fonction U(x), puis on esquisse les orbites en se basant sur les observations suivantes. Comme E U(x) = ^mv'1 ^ 0, les valeurs de E possibles sont suprieures ou gales au minimum de U(x). De plus, pour une valeur donne de E, les valeurs de x sont limites par la condition E U(x) ^ 0 et v = 0 si et seulement si U(x) = E. Finalement, | v | augmente si E U(x) augmente et v \ diminue si E U(x) diminue. Ces remarques permettent d'esquisser l'allure qualitative des orbites au moyen du graphe de la fonction U(x). A titre d'illustration, considrons le cas o U(x) est la fonction reprsente sur la figure 7.2.
Les points ;(,. o U'(x^ = 0, dfinissent les points d'quilibre. L'orbite passant par le point (x,, v = 0) se rduit alors ce seul point. En effet dans ce cas x(t) = x^ est la solution de mx = U'(x), de condition initiale x(0) =x,, v(0) =0. Pour tudier les solutions x(t) au voisinage du point d'quilibre x ^ , c'est-dire x ( t ) X j \ <g: 1 et v(t) | <g 1, on linarise (7.32) au pointa. Cela signifie que l'on introduit le dveloppement de Taylor de U(x) autour de JC; : U(x) = U(x,)+0+^U"(x,)(x-x,)2+... d'o f(x)=-U"(x,)(x-x,)+... et l'on remplace (7.32) par Y quation linarise d^x m- 1 =-U (x,)(x-x,). dt (7.37)
quilibre
Linarisation
Au voisinage du point d'quilibre JC, le mouvement est dcrit par l'quation linarise (7.37). Si le poinU, est un minimum local de U(x), avec t/'(x,) =0et(7 (JC|) > 0, la solution de (7.37) est (par (7.27)) x(t) = x, + (XQ - X,)COSID[ + sir\wt w (7.38)
Dans ce cas les orbites au voisinage de JC, sont des ellipses. Le mouvement est priodique, de priode
7=^. &>
Si le pointa est un maximum local de U(x), avec U'(xy) = 0 et U "(x^) < 0, la solution de (7.37) est (par (7.25))
x(t) = x^+ (xy - x^)coshQt + -^sinhQt
S2=
U"(x,) m
(7.39)
Dans ce cas les orbites au voisinage de x^ sont des hyperboles d'asymptotes v = f2(x x^). En particulier si VQ = !2(xQ Xy), l'volution est dcrite par
x(t)=x^+es3t(Xo-x^. (7.40)
On constate ainsi qu'il n'y a qu'une seule solution o x(t) tend vers x^, mais
il faut un temps infini pour atteindre x^ (en accord avec le thorme affirmant
que par chaque point de l'espace de phase passe une seule orbite). En conclusion les minima (locaux) de U(x) dfinissent les points d'quilibre stables, les maxima (locaux) de U(x) dfinissent les pointe d'quilibre instables. Remarquons que les points stationnaires, qui ne sont pas des extrema locaux (points d'inflexion), dfinissent galement des points d'quilibre instables.
CHAPITRE 8
CINEMATIQUE DU SOLIDE
8.1
Un solide rel est un systme compos d'atomes maintenus dans une certaine configuration (moyenne) grce aux forces interatomiques. Sous l'action de forces extrieures le solide va en gnral se dplacer, mais il peut galement se dformer. Toutefois, dans bien des cas, les dformations sont trs petites par rapport aux dimensions du solide, ce qui conduit introduire le modle du solide indformable. Un solide indformable - ou simplement solide - est un systme idal form d'un ensemble de points dont les distances mutuelles restent constantes au cours de l'volution. Par extension, on peut considrer que tout point immobile par rapport au solide fait galement partie du solide. Il dcoule de cette dfinition que pour tout point P, Q, R,... du solide, les distances \PQ\, \QR\,... sont constantes et, du thorme de Pythagore gnralis, les angles PQR, ... sont constants. Nous discuterons brivement le cas des solides rels aux sections 12.7 et 16.5 quand nous tudierons le problme des dformations. Solide indformable
8.2 DEPLACEMENT D'UN SOLIDE Dans cette section, nous considrons deux dplacements simples, la translation et la rotation. Nous montrerons ensuite que tout dplacement d'un solide est le produit d'une translation et d'une rotation. Ayant choisi une origine 0 dans le rfrentiel, nous dsignons par;fp, XQ, ... la position des points P, Q,. ..du solide avant le dplacement, et par x'p,x'Q, ...la position de ces points aprs le dplacement. Un dplacement du solide est ainsi dfini par une application x i~> x', du rfrentiel dans lui-mme, qui conserve les distances et l'orientation des tridres.
(8,1)
- P^Q
s
8.2.2 Rotation autour d'un axe Une rotation autour d'un axe fixe (dans le rfrentiel) est un dplacement qui laisse les points de 4 invariants. La rotation est dfinie par l'axe A, un sens que l'on peut reprsenter par un vecteur unit h sur A, et un angle a (fig. 8.2).
(b)
Comme on le voit sur la figure 8.2, en prenant 0 sur l'axe A, et en introduisant les vecteurs orthonomis e^ = P^P, e^ = h, et e^ = 63 A c,, la rotation R^ d'un angle a autour de h est dfinie par
Rotation x' = R^n-1' = Or ")n 4- sina fi AJC cosa h A (n A.c) (8.2)
8.2.3 Remarques Toute rotation d'angle a autour d'un axe A peut s'exprimer comme le produit de deux rotations d'angle TT autour d'axes S et S', dans un plan perpendiculaire A, coupant l'axe A en un point 0, avec 8 quelconque et 8' faisant un angle a/2 avec 8 (fig. 8.3). En effet, le produit de ces deux rotations laisse l'axe A invariant et, comme on le voit sur la figure 8.3, les points du plan perpendiculaire A effectuent une rotation d'angle a autour de l'axe A. Rciproquement, le produit de deux rotations d'angle n autour d'axes <5| et S^ concourants est une rotation autour d'un axe A perpendiculaire au plan dfini par les axes S^ et 8^, passant par l'intersection de 5, et 8^.
Proprit. Le produit de deux rotations d'axes A^ et A^ concourants est une rotation d'axe A^ passant par l'intersection de A, et A^. En effet, en prenant 8' perpendiculaire au plan dfini par A^ et A^, on peut crire
^ . n ; = ^.S, ^,5' ' ^pn, = ^.a' ^ i
d'o
R^ 0 ^,,,,,-^ 01 ^,
(carR^oR^,=l). Ainsi le produit des deux rotations peut s'exprimer comme le produit de deux rotations d'angle TT, autour d'axes 5, et 8^ concourants; c'est donc une rotation autour d'un axe A^, perpendiculaire au plan dfini par 5| et 8^, passant par l'intersection de i5, et 8^. Il faut insister sur le fait que le produit de deux rotations dpend de l'ordre dans lequel on effectue les rotations. En introduisant la notation
O
n = an
(8.3)
R^ o R^ ^ R^ o R^ . Dans le cas d'une rotation d'angle Sa infinitsimal, (8.2) montre qu'au premier ordre en Sa x' = RJ^JC = x + a A JC avec (Sa = San. Ainsi, en se limitant au premier ordre, R^(R^) = (x+a/\x)+p/\(x+a^x)= =x+(a+p)^.x=
=
Rotation infinitsimale
(8.4)
^-(Sfi+Sa^-
Le produit de deux rotations infinitsimales autour d'axes concourants est commutatif (au premier ordre), et R^ o R^, = R(^.^). En particulier, la rotation infinitsimale dfinie par 6a = E,5';^, est le produit des trois rotations d'angles iSa,, Sa^, Sa^ autour des axese,,^,^. En introduisant un repre orthonorm d'origine 0 sur l'axe A, la rotation (8.2) s'crit en composantes Forme matricielle (8.5) o {/?,. } est une matrice orthogonale de dterminant +1 ( B. 1.2). Inversement, toute matrice orthogonale de dterminant +1 dfinit une rotation autour d'un axe passant par 0. 8.2.4 Dplacement gnral d'un solide Le dplacement le plus gnral d'un solide est le produit d'une translation et d'une rotation autour d'un axe. En effet, considrons un repre orthonorm Ae^e^ li au solide et un repre orthonorm Oe^e^e^ li au rfrentiel ; on admet que les deux repres concident avant le dplacement. Quelle que soit la position finale du solide, dfinie par Ac^e^Cy, celle-ci peut tre obtenue par la translation de vecteur OA, suivie du produit de deux rotations d'axes passant par A, la premire autour de l'axe dfini par e^ A f-, la seconde autour de l'axe c^ (fig. 8.5). Le produit de deux rotations d'axes concourants tant une rotation ( 8.2.3), la proprit est ainsi dmontre.
8.3 EVOLUTION D'UN SOLIDE 8.3.1 Thorme prliminaire De mme que le dplacement le plus gnral d'un solide se compose d'une translation et d'une rotation, nous allons montrer dans cette section que le mouvement instantan le plus gnral se compose d'un mouvementdetranslation et d'un mouvement de rotation. Avant de dfinir ces mouvements nous voulons tablir un rsultat utile pour la suite. Thorme. Soit s un vecteur li au solide, dfini par deux points P et Q du solide. Alors 1. Le vecteur ^e est perpendiculaire e. 1. Les projections des vitesses des points P et Q sur la droite qui les joint sont gales (fig. 8.4), soit Vp PQ=VQ PQ. (8.6) Vecteur li au solide
S -L
DMONSTRATION.
d'o
PQ (VQ - Vp) = 0.
Fig. 8.4 Les projections des vitesses de P et Q sur la droite PQ sont gales. Ce thorme implique en particulier
avec
e A
CD. = ^- + f.
(8.7)
203
8.3.2 Mouvement de translation Le mouvement du solide est une translation pendant l'intervalle de temps [ty, fJ, si pour tout t e [fy, r;], le dplacement Xp^y) t-> Xp(t) est une translation, c'est--dire Xp(t)=Xp(tQ)+s(t). (8.8)
Remarquons que cette dfinition peut s'crire sous la forme quivalente : A P = A, P, pour tous les points A et P du solide. (8.9)
Translation
Proprit. Le mouvement pendant [ty, f,] est une translation si et seulement si tout instant/ e [ty,^], tous les points P du solide ont mme vitesse. DMONSTRATION. Si le mouvement est une translation pendant [Q,?]], alors (8.8) entrane Vp(t) = ^x? = ^s = v(t) pour tout point P du solide et t e [ty, ^]. Inversement, la condition Vp(t) = v^(t) pour tous les points P et A du solide, et t e [ty, ,], implique Vp i^ = 0 = ^(Xp x/^), d'o;Cp() -x^(t) =Xp(ty) -x^(f()), c'est--dire X p ( t ) = Xp(to) +s(t) avec s(t)=x^(t)-x^(to). Cette proprit conduit introduire la dfinition suivante.
Translation instantane
8.3.3 Mouvement de rotation autour d'un axe fixe Soit A un axe fixe dans le rfrentiel ; le mouvement du solide est une rotation d'axe A pendant l'intervalle de temps [ty, r,], si pour tout t e [g, f,] le dplacement Xp(to) i-> X p ( t ) est une rotation d'axe A. Rotation d'axe A Proprit. Le mouvement d'un solide pendant [ty, t^ est une rotation d'axe A fixe si et seulement si tout instant t e [fp, ^], la distribution des vitesses des points du solide est donne par la relation v?=w/\AP (8.11)
DMONSTRATION. implique
Vp(t) = an /\AP
o h est le vecteur unit sur A et A e A. Inversement, si la distribution des vitesses est donne par (8.11), alors pour tout point B sur A, on a Vy(t) = 0 V r e [ty, f,] et A est immobile. Cette proprit conduit introduire la dfinition suivante. Le mouvement instantan d'un solide l'instant t est une rotation d'axe A(t) si, cet instant, la distribution des vitesses des points du solide est donne par
Vp(Q = ft(() A AP
Rotation instantane
(8.12)
o A est un point du solide. L'axe A(t) est la droite passant par A, parallle <(f).
8.3.4 Mouvement gnral : distribution des vitesses Nous allons maintenant montrer que le mouvement le plus gnral d'un solide peut s'exprimer, en ce qui concerne la distribution des vitesses, comme la superposition d'un mouvement de translation et d'un mouvement de rotation. Thorme. A chaque instant t il existe un pseudo-vecteur a(t) tel que pour tout point P du solide Vp = v^ + CD A AP (8.13) Distribution des vitesses
o A est un point quelconque du solide et ia(t) est indpendant du point A choisi. Le vecteur <(() est appel vitesse (instantane) de rotation du solide. DMONSTRATION. Remarquons pour commencer que si le thorme est tabli pour un certain choix du point A, alors il est tabli pour tout point B du solide et w est indpendant du point choisi. En effet de (8.13) nous tirons
Vr, = VA + <a A AB et
Vp = v^ + (D A (AB + BP) =- (VA + (D A AB) + a A BP =
= Vy + tl) A BP.
(D ne dpend pas de A
Dmontrons alors (8.13) pour un certain choix du point A. Soit P et Q deux points du solide tels que A, P et Q ne soient pas colinaires ; introduisons
205
u = AP et v = A0. Les vecteurs H et v tant lis au solide, le thorme prliminaire, exprim sous la forme (8.7), implique = (D^ A u et v=)^/\v. (8.14)
Les trois vecteurs u, v et y Wy sont donc coplanaires ; par consquent, il existe et ^ tels que (-<= Au + <u,v et w^ + >.u = (Oy + iiv = <o. Les quations (8.14) s'crivent ainsi
=fa/\u et V=(D/\V. (8.15)
Montrons maintenant que m est indpendant des points P et Q choisis. Pour tout point R du solide, nous pouvons crire
AR = au + f5v + yu A v
"
dt
Corollaire 1. Soit P et Q deux points du solide. Les projections des vitesses de P et Q sur es sont gales : i/p-ft=VQ-< En effet, de (8.13) nous obtenons :
Vp tl) = (VQ + < A QP) 6) = V, (D.
(8.16)
Corollaire 2. La distribution des vitesses d'un solide ayant un point C fix est donne par
Vp = W A CP.
C'est une consquence immdiate de (8.13) avec v^ = 0. Corollaire 3. Formule de Poisson Pour tout vecteur e li au solide c={i)/\c
dt
(8.17)
= (OAC
o w est la vitesse de rotation du solide. En effet, un vecteur tant une grandeur ayant les mmes proprits que les dplacements, on peut crire s = PQ et (8.13) implique
= V^, Vp == (0 A PQ = (9 A E.
d dt
"
8.3.5 Torseur abstrait (<u, v^) et classification des mouvements instantans Ayant remarqu que la distribution des vitesses d'un solide dfinit en chaque point A du solide une paire de vecteurs lis (<y, r^), o w est indpendant de A et Vg = v^ +0) /\AB, on conclut que l'ensemble des couples (<, v^) constitue un torseur abstrait ( 4.6.7) : le thorme de distribution des vitesses n'est rien d'autre que le thorme du transfert et le corollaire 1 ci-dessus exprime l'un des invariants du torseur. Nous pouvons ainsi reprendre la discussion du paragraphe (4.6.6). Si a 9& 0, on introduit l'axe central de ce torseur, appel axe instantan
de rotation '. c'est la droite A dfinie par l'ensemble des points P o tfp
est parallle <a. A est la droite parallle o, passant par le point C dfini par (4.34)
, _ ta A ^A AL -. (D
(8.18)
et tous les points de A ont mme vitesse, gale (v^ ft>) fa. Pour classifier les mouvements instantans reprenons alors les conclusions ( 4.6.6) avec A un point quelconque du solide : Si (D = 0 et le torseur est quivalent zro. Le mouvement instantan est le repos. "A "' Si <y = 0 et le torseur est un couple. Le mouvement instantan est une translation. ^0, Si a ^ 0 et le torseur est quivalent un vecteur li. Le mouvement instantan est une rotation autour de l'axe A (8.18). VA < = 0, Si <a / 0 et le mouvement instantan est la superposition d'une rotation m autour de l'axe A et d'une translation de vitesse v.a^O, (HA ft>) ft> : par dfinition c'est un mouvement hlicodal d'axe A.
Description du mouvement
instantan
Cinmatique du solide
8.3.6 Distribution des acclrations Thorme. relation Distribution des acclrations L'acclration de tout point P du solide est donne par la (8.19)
DMONSTRATION
a? = Vp = (v^ +{ /\AP) =a^-\-w/\AP-\-(i}/\ (cAAP). Remarquons que le dernier terme de (8.19) peut s'crire sous la forme f t A ( < y A A P ) = = (fi) AP)^a-^a2AP= w^Kw AP)& - AP] = = -W^P (8.20)
o P^ est la projection de P sur l'axe A, parallle <a passant par A (fig. 8.2). 8.3.7 Remarque importante La distribution des vitesses d'un solide ayant l'instant t un mouvement instantan de rotation est identique la distribution des vitesses d'un solide ayant un mouvement uniforme de rotation autour du mme axe, mais il n'en va pas de mme pour la distribution des acclrations : la condition V = 0 n'implique pas = 0 et par ailleurs <a n'est pas ncessairement parallle m. 8.3.8 Angles d'Euler Introduisons un repre orthonorm As^c^ li au solide et un repre orthonorme Oe^e^e^ li au rfrentiel (fig. 8.5). Pour tout point P du solide, nous avons (8.21) o, par dfinition du solide, les composantes ;(P) -= AP e^ sont des constantes. Par consquent, pour paramtriser la position du solide, il suffit de 3 coordonnes pour fixer le point A et 3 coordonnes pour fixer l'orientation du repre Ac^Cy : un solide est un systme ayant au maximum 6 degrs de libert. Pour paramtriser l'orientation de Ac^e^, on utilise souvent les angles d'Euler (0, y , -^) reprsents sur la figure 8.5 : la ligne des nuds est l'intersection des plans A|^ et Ae^e^, oriente dans la direction u == e^ A Cy :
EULER Leonhard
Mathmaticien et
physicien suisse
(1707-1783)
208
l'angle de procession ^ est dfini par les vecteurs e^ et u ; le sens positif correspond la rotation autour de e^ (amenant e^ sur a) ; Y angle de nutation 0 est dfini par les vecteurs e^ et 3 ; le sens positif correspond la rotation autour de H (amenant e^ sur 3) ; Y angle de rotation propre (p est dfini par les vecteurs u et s ^ , le sens positif correspond celui de la rotation autour de 3 (amenantMsurfi). De cette manire, toute position du solide on peut associer trois angles et, inversement, la donne du point A et des angles d'Euler dtermine la position instantane du solide.
Angles d'Euler
(b)
Fig. 8.5 (a) Angles d'Euler et (b) vitesse de rotation. Ayant choisi comme coordonnes gnralises, les 3 coordonnes du point A et les 3 angles d'Euler, il nous faut alors exprimer les vecteurs > et m en fonction de ces coordonnes gnralises et de leurs drives temporelles.
La vitesse de P est obtenue en drivant (8.21) par rapport au temps, o les f; sont des fonctions de (0, <f>, ^). Nous obtenons 8Xp 9Xp 9-Cp . Vp p = v. A + -0 + -V + -^ = 90 9(p3^'
=V^+Vff+V^+V^,
Vg est la vitesse de P si 0 varie seul, d'o v est la vitesse de P si <p varie seul, d'o v , est la vitesse de P si ^ varie seul, d'o Par consquent Distribution des vitesses Vp = v^ + m A AP o (fig. 8.5 b) <a = Ou + (pe^ + ^('3 = 0 + (p + p.
(8.22)
est la vitesse de natation ', est la vitesse de rotation propre ; est la vitesse de procession.
(8.23)
avec Composantes de w par rapport Ac,^ (<u^ \ 1 ^ 1 \a>3/ En outre, <=^(^,f; +^,f,) ; mais en vertu de la formule de Poisson Z^ ^i = Z^w, <a A , = ^ ^ ^,^. r^ A f, = 0
' ' ' 7
f \
0 cos (p _^i^ y
210
SOLIDES EN CONTACT
Considrons un solide 5 qui volue de manire telle qu'il reste constamment en contact avec un solide SQ (fig. 8.6).
(c)
Fig. 8.6 Solide S en contact avec un solide Sy. Dfinition de A S, A() e Sy et / point de contact. Pour simplifier la discussion, nous supposerons que le contact est ponctuel et que les solides admettent un mme plan tangent au point de contact. Nous pouvons toujours choisir SQ comme rfrentiel - ce qui revient considrer SQ immobile - et analyser le mouvement de S par rapport SQ. Soit / = I { t ) le point de contact l'instant t, A le point fix dans S qui concide avec I , et Ay le point fix dans SQ qui concide avec /, cet instant (fig. 8.6 b). La vitesse de A par rapport Sy est dans le plan tangent commun Sy et S. En effet, la trajectoire de / tant sur la surface de 5g, v, (r))g est dans le plan tangent 5'o en / ; de mme, en prenant S comme rfrentiel, on conclut que u,(r)) est dans le plan tangent S en /. Or le thorme de composition des vitesses ( 9.3.2) implique
v^ =1^+1^">,
o la vitesse d'entranement est la vitesse (par rapport 5,,) du point fix dans S qui concide avec / l'instant t (c'est--dire le point A). Par consquent,
^s,, - ^)s + v^)s
et i^Jg est dans le plan tangent SQ et S. Par dfinition, i^)_ est la vitesse & glissement du solide S par rapport So. On dira que le mouvement instantan est un roulement sans glissement de S sur SQ si
"A). = 0-
(8.25)
Si SQ est en mouvement par rapport au rfrentiel J^ que l'on a choisi, le thorme de composition des vitesses ( 9.3.2) s'exprime par
V
AL>="A)so+l\)^
^=^
(8-26)
Finalement, la composante du vecteur de rotation a parallle au plan tangent est appele vitesse de roulement et la composante perpendiculaire ce plan vitesse de pivotement (fig. 8.6 c). 8.4.2 Exemple. Bille dans une sphre Considrons une bille de rayon r qui roule sans glisser l'intrieur d'une sphre immobile de rayon R. Nous voulons exprimer la vitesse de rotation <a en fonction des coordonnes (0, (p) du centre de la bille (fig. 8.7).
Soit C le centre de la bille et A le point de la bille en contact avec la sphre. La vitesse de C en coordonnes sphriques est donne par F, = (R - r) g + (R - r) sin 0 (p e (8.27)
Par ailleurs, de la distribution des vitesses dans un solide (8.12) et de la condition de roulement sans glissement (8.25) v^ = 0, on dduit v^ = (D A AC = = -(w,e, + ^e. + (,.e,\ A r e . = (8.28) Ainsi en identifiant (8.27) et (8.28), on trouve ft)=co,e,+ -- 1 } [ s i i \ 0 ( p e g - e . ] .
(8.29)
Vitesse de rotation
La vitesse de pivotement w^e^ n'est pas dtermine par les coordonnes sphriques. L'quation (8.28) montre que la vitesse de roulement w^ = w w^e^ = WyCQ + a e est perpendiculaire V, de norme [ w^ \ = V \ / r . Remarquons pour terminer que l'espace des vitesses est de dimension 3 (&>,., og, w ) infrieure la dimension de l'espace de configuration (deux coordonnes 0 et <p pour le centre C et trois angles d'Euler pour l'orientation de la bille) ; on dit alors que le systme est non holonme ( 4.2.3 et 12.6.2). Systme non-holonme 8.4.3 Exemple. Meule Considrons une meule, entrane par un axe vertical, qui roule sans glisser sur le sol (fig. 8.8). Le systme est holonme 1 degr de libert et l'on choisit l'angle^ comme coordonne gnralise. On dsire exprimer la vitesse de rotation a, la vitesse de rotation propre m , et la vitesse de prcession S2, en fonction de ^ et i/r (la vitesse de nutation est nulle car 0 = ^).
Cinmatique du solide
Le point S tant immobile, Ug = 0. Par ailleurs, le mouvement de la meule tant un roulement sans glissement v^ = 0. Par consquent, le mouvement instantan est une rotation d'axe A S , d'o <a = coAS =a e'y+Sey Or et Relation entre les vitesses de rotation propre et de prcession V = (D A AC = (<o + S2) A AC = w A AC = -u> r e[ V = M A.SC = (<p +2) A SC = S A SC = Q. Re[. (8.30)
MOUVEMENT PLAN
Le mouvementd'un solide est ditplan - ou plan sur plan - si tout instant les vitesses de chaque point sont parallles un plan /7g fix (fig. 8.9 a).
(a)
(b)
Fig. 8.9 Mouvements plans : (a) cas gnral ; (b) cylindre roulant sur un plan. C'est par exemple le mouvement d'un cylindre roulant sans glisser sur un plan immobile (fig. 8.9 b). En effet, dans ce cas, la gnratrice de contact AB est l'axe instantan de rotation et Vp = (o A AP est parallle au plan JJy perpendiculaire l'axe du cylindre. Le mouvement d'une pierre de curling sur la glace (= 77g), ou celui de la bielle du systme piston-bielle-manivelle (fig. 8.10), sont d'autres exemples de mouvements plans.
Les vecteurs Vp v^ == w/\AP tant pour tout P parallles /7g, on conclut que (a est perpendiculaire FIy. De plus, tout point Q situ sur une mme perpendiculaire UQ (fig. 8.9) aura mme vitesse et il suffit par consquent d'tudier le mouvement d'une section plane E parallle /7g. En conclusion, l'tude du mouvement plan se ramne l'tude du mouvement d'une surface plane rigide E se dplaant sur un plan. Finalement, la condition Vp (D = 0 implique que le mouvement instantan de E est soit une translation, soit une rotation autour du point C(t) du solide, dfini par l'quation (8.18), appel centre instantan de rotation. Ainsi pour tout point P de E nous avons Vp == (D A CP, c'est--dire que CP est perpendiculaire Vp : Connaissant les vitesses de deux points A et B de E, le centre instantan de rotation est l'intersection des perpendiculaires v^ et i>g (fig. 8.10).
Centre instantan
de rotation
8.5.2 Exemple. Systme piston-bielle-manivelle Considrons la bielle AB du systme piston-bielle-manivelle (fig. 8.10). Le centre instantan de rotation C(t) est sur les perpendiculaires r^ et Vy.
Cil)
Fig. 8.10 Piston, bielle A B, manivelle OA. Comme v^ est perpendiculaire OA et fg est parallle OB, C(t) se trouve l'intersection des droites dfinies par OA et par la perpendiculaire a OB. 8.5.3 Base et roulante On appelle base le lieu des points fixs dans Uy - et roulante le lieu des points fixs dans E - dfini par les centres instantans de rotation. On peut montrer que tout mouvement plan correspond un roulement sans glissement de la roulante sur la base. Dans l'exemple du cylindre roulant sans glisser sur un plan, la roulante est la circonfrence d'une section et la base est la droite sur laquelle roule cette section. Remarquons pour terminer que ces notions seront utiles dans les cas o l'on connat explicitement la base et la roulante. Base et roulante
8.5.4 Exemple. Tige s'appuyant sur deux droites perpendiculaires tudions le mouvement d'une tige P Q, de longueur l, s'appuyant sur deux droites perpendiculaires (fig. 8.11). Le centre instantan de rotation C(t) (fig. 8.11 a) se trouve l'intersection des deux perpendiculaires Vp(t) et v^t).
(a)
(b) Fig. 8.11 (a) centre instantan de rotation C(t) ; (b) roulante et base pour une tige s'appuyant sur deux droites perpendiculaires. Comme |OC| = \PQ\ = t, \a base est un cercle de rayon i. Par ailleurs \0'C\ == f . / ' l et la roulante est un disque de rayon i/2, centr en 0' (fig. 8.11 b). Ainsi le mouvement de la tige correspond au roulement sans glissement d'un disque de rayon t{1 l'intrieur d'un cercle de rayon t (fig. 8.11 b). En particulier, les points P et Q de la figure 8.11 b, ont un mouvement rectiligne : nous avons ainsi un dispositif transformant un mouvement circulaire en mouvement rectiligne. Si le disque roule vitesse constante, alors (p = este, et le mouvement de P est oscillatoire harmonique :
OP(t) == t cos(p(t)OP(0).
8.5.5 Exemple. Roulement d'un disque sur un autre Considrons le roulement sans glissement d'un disque de rayon r (roulante) l'intrieur, ou l'extrieur, d'un disque immobile de rayon R (base), et cherchons la vitesse du centre instantan de rotation (fig. 8.12).
Problmes
(a)
Soit A le point du disque mobile en contact avec le disque immobile et / le point de contact (fig.8.12). De v^ =0, VQ, = (D A AO', et VQ, = ( R - r ) eg (fig.8.12 a), nous avons, (R -r)9e,i = -wrea ou (R+r)ee,, "a =(ore,, et 6 = et 0= ou VQ, = (R + r) g (fig. 8.12 b),
R-r
wr
R+r
(8.32)
R+r
eg
(disque l'extrieur).
Dtermination de la vitesse du centre instantan de rotation en fonction de eu et des rayons de courbure de la base et de la roulante
De faon gnrale, connaissant les rayons de courbure R et r de la base et de la roulante, ainsi que la vitesse de rotation CD du solide, alors la vitesse v^ du centre instantan de rotation est tangente la base, de norme donne par l'une des quations (8.33), selon que les centres de courbure se trouvent du mme ct, ou non, de la base.
8.6 PROBLEMES 8.6.1 Quelle est la vitesse de rotation de la lune par rapport au rfrentiel gocentrique ? O se trouve le centre instantan de rotation ? Rotation de la lune 217
8.6.2 Un cylindre roule sans glisser sur le pont d'un camion. Trouver la relation entre la vitesse de rotation a du cylindre, la vitesse v^ de l'axe du cylindre par rapport la route, et la vitesse u du camion.
Fig. 8.13 8.6.3 Un disque de rayon r roule sans glisser sur un disque immobile de rayon R (fig. 8.14). Exprimer la vitesse de rotation du disque en fonction de 0. Dans le cas o 6 est constant, exprimer la vitesse et l'acclration d'un point P du disque en fonction de 0.
Fig. 8.14 8.6.4 Le mouvement du point P de l'exercice prcdent est analogue au mouvement d'une plante dans le modle de Tycho Brah (0 = Terre, S = Soleil, P = plante). Quels sont les rayons r et R associs au mouvement de Vnus ? 8.6.5 Exprimer la vitesse de rotation (D et l'acclration de rotation ta de la tige de l'exercice 5.7.3 en fonction de (0, , 0). Piston - bielle manivelle 8.6.6 Exprimer la vitesse du piston du systme piston-bielle-manivelle (fig. g.10) en fonction de (0, ), partir du thorme de distribution des vitesses appliqu la bielle. 8.6.7 Trouver la vitesse du point A^ du systme articul (fig. 8.15), sachant que i^ = -VB = "A^2 (I AiBi+l = 1 ^A+i = l)AI
A. v
~B2
e\
Fg. 8.15
(Ide : exprimer pour commencer la vitesse de A^ en fonction de v^ et 0.) 8.6.8 Exprimer les composantes cartsiennes de la vitesse a et de l'acclration a de rotation de l'antenne de l'exercice 5.7.14 en fonction des angles 0, (p et de leurs drives.
8.6.9 On considre le systme de la figure 8.16 : le cylindre de rayon R repose sur les petits cylindres de rayon /?, solidaires des roues de rayon R^. Le tout avance avec une vitesse VQ constante par rapport au sol. Quelle est la vitesse et l'acclration d'un point P du cylindre s'il y a roulement sans glissement ?
Fig. 8.16
8.6.10 On tire sur le fil d'une bobine avec une vitesse horizontale VQ constante (fig. 8.17). Dterminer la vitesse de rotation de la bobine et la vitesse du point C. Trouver l'acclration des points A et C de la bobine. (La bobine roule sans glisser sur le sol.)
vw l \ --\-^>
Fig. 8.17
8.6.11 Un cerceau roule sans glisser sur le sol en restant constamment vertical (fig. 8.18). Montrer que la vitesse d'un point P du cerceau est donne par Vy = R [(cosff + 1) 0 f | + sin61 yc^ - sm0 0e-,] o AE^E-^ est un repre avec f,, 3 dans le plan du cerceau. On remarquera que la dimension de l'espace des vitesses (= 2) est infrieure la dimension de l'espace de configuration (n = 4) : c'est un systme liaisons non holonmes ( 12.6.2).
Cerceau
Fig. 8.18
Fig. 8.19
Essieu
8.6.12 Un essieu est form de deux roues identiques de rayon R, relies par un axe de longueur i autour duquel les roues tournent de faon indpendante tout en restant perpendiculaires l'axe (fig. 8.19). Le systme est paramtris par les coordonnes gnralises (, r], <p, 0p 0y) o (, T], R) sont les coordonnes cartsiennes de G relativement Oxyz. On suppose que l'essieu roule sans glisser sur un plan. tablir les relations suivantes :
V
=
^-^i)
D
k = -^smv(^+^)
D
n =
Roulement billes
_ c o s ( p ( f f ^ +<?;,).
8.6.13 Un roulement billes est constitu de deux anneaux de rayons /?; et /?, (fig. 8.20). Exprimer la relation entre la vitesse de rotation w des billes et les vitesses de rotation w; et w^, des anneaux (en admettant qu'il y a roulement sans glissement).
CHAPITRE 9
La description d'un phnomne physique exige un certain nombre de choix : choix du rfrentiel, des coordonnes, des variables, des units, ... A priori ces choix sont arbitraires et le critre qui nous guidera est celui de la plus grande simplicit dans l'tude du phnomne considr. Cependant, si l'on veut prtendre une description objective de la ralit et, de plus, si l'on veut utiliser cet arbitraire pour simplifier les calculs, il est ncessaire de pou voir comparer les rsultats obtenus par des observateurs ayant fait des choix diffrents. Les concepts introduits jusqu'ici (position d'un point, vitesse, acclration, trajectoire) ont toujours t dfinis par rapport un rfrentiel. Le but de ce chapitre est de montrer comment se transforment ces grandeurs lorsque l'on change de rfrentiel. Nous analyserons pour commencer les questions de cinmatique en nous basant sur les axiomes non relativistes. Les problmes de dynamique seront abords au chapitre 15 et ceux lis aux grandes vitesses (axiomes relativistes) au chapitre 21.
9.1
Un systme matriel muni d'une horloge indiquant un temps r est observe partir de deux rfrentiels .hC et .M' en mouvement l'un par rapport l'autre. Nous voulons comparer les rsultats obtenus relativement ces deux rfrentiels. Pour fixer les ides, nous considrons .^ immobile (nous sommes dans .^K} et .^" en mouvement; ainsi, nous qualifierons d'absolues les grandeurs mesures relativement . ^f et de relatives les grandeurs mesures relativement .^'. Il faut cependant insister sur le fait que .^0 et .y?/ jouent des rles symtriques et que la dnomination "absolue" et "relative" est une convention. Nous supposons que .^ et .^' disposent des mmes appareils de mesure, c'est--dire que pour tout appareil A dans .^, il existe un appareil identique A' dans .^'. On utilisera indiffremment la notation A ou A)^> ou A^ (= A absolu) pour l'observable dfinie dans le rfrentiel absolu .^ et A' ou A) ^,, ou A^ (= A relatif)
pour dsigner l'observable correspondante dfinie dans le rfrentiel relatif .^'. i .//'
Fig. 9.1 Observation du systme partir des deux rfrentiels ,-/i et .^". Au paragraphe 1.6, nous avons vu qu'en physique classique l'tat du systme est caractris dans .^ par les variables ( t , x ^ , ...,x^) o t est le temps indiqu par l'horloge de .^8 et toute observable A est reprsente par une fonction a =a(t, JC), ..., x^) ; l'volution du systme est dfinie par (r(r), X, (r),..., ^(r)), ce qui dfinit l'volution a(r) de l'observable A. Dsignons par ( t ' , x [ , ...,x'^) les variables correspondantes dans .^ ' ; l'observable A' sera reprsente par une fonction a' = a'(t', x[,..., x'^), o t' est le temps indiqu par l'horloge dans, ^', et l'volution par (t'(T),x[(r), ..., x'^(r)). Le problme qui nous intresse est de trouver la relation entre les valeurs t et t', x, et x[, ainsi que la relation entre les fonctions associes aux observables dans .^et.a^'. Dans le cas particulier de la mcanique classique, l'tat instantan est entirement dfini par la position et la vitesse de chaque point du systme (chap. 11). Ainsi, ayant introduit les repres Oe^e^e^ dans ,^ et O'e\e'^ dans ,^', le changement de rfrentiel dfinit une transformation g de R7 dans R7 g: (t, Xp x^, x-,, Up v^, v^) f-r (t', x\, x^, x\, 1/1, v'^, v'^) (9.1)
Changement de rfrentiel
reliant les mesures effectues dans .^ et dans ,^"'. En particulier, l'volution du point 0' est dcrite dans ^' par (t', 0, 0, 0, 0, 0, 0) et dans ,^ par
(t, 5p S^, S^, M|, U^, M-,) O
s = 00'
et
u = VQ,)
dt
(9.2)
L'objectif de ce chapitre consiste trouver la transformation (9.1), puis relier l'expression de la vitesse et de l'acclration dans ces deux rfrentiels. Rappelons encore que pour tout point P du systme et tout rfrentiel ,^ on a dfini le point concidant P,, point fix dans ,^ qui concide avec P l'instant t : c'est la marque mise par l'observateur dans son rfrentiel pour reprer la position instantane. Ayant introduit deux rfrentiels, il existe alors deux points concidants avec P l'instant r, soit P, dans .^ et P,' dans ,^', avec t =t(r), t' = t'(r). On pourra ainsi considrer le mouvement de P[, par rapport .^.
9.2
9.2.1 Intervalle de temps Pour tout vnement , dsignons par t ( E ) et t ' ( E ) les temps indiqus respectivement par les horloges de ,^f et.^t" l'instant de cet vnement. Soit deux vnements Ey et ',, dfinis par exemple par le choc d'une balle sur le sol et la position de l'aiguille sur l'horloge H^ lie au systme matriel (fig. 9.2). Nous disons que les deux vnements sont simultans par rapport .^> si f('i) == t(Eo), et qu'ils sont simultans par rapport^'si t'(E^) = t'(E,). Simultanit
0,
/.n E
Fig. 9.2 Deux vnements () (choc sur le sol) et f, (position de l'aiguille de l'horloge) simultans. Les expriences journalires, effectues des vitesses infrieures 10 km/s, montrent que si deux vnements sont simultans par rapport un observateur, alors ils sont simultans par rapport tout observateur. (Par exemple si le passage du train dans un village est simultan la position 12:07 sur la montre de la gare pour le chef de gare, ces deux vnements sont galement simultans pour le voyageur dans le train.) Ces observations conduisent introduire l'axiome suivant. Axiome 1. Non relativiste. Deux vnements simultans par rapport ,-y sont simultans par rapport tout autre rfrentiel ,^''. Soit ?(r), t ' ( r ) les temps indiqus par les horloges dans .-/?, et .^' lorsque l'horloge H^ indique T. En vertu de l'axiome 1 les vnements T, t ( r ) , t ' ( r ) , (positions respectives des aiguilles des horloges) sont simultans par rapport ^ et.^? '. Pour des horloges identiques dans .^> et.^ ' (mme appareil, mme unit, mais pas ncessairement le mme zro), nous pouvons admettre que t(r)=t'(r)+^ (9.3)
o A, est une constante qui ne dpend que de l'origine du temps choisie par.-^ et.^'. Pour tout vnement E, on peut introduire Tg et Tg dfinis par les positions de l'aiguille de l'horloge H^ simultanes E relativement .^ et .^'. En vertu de l'axiome 1, nous aurons Tg = Tg et par consquent de (9.3) t(E) = t(T^) = t'(r^) + SQ = t'(E) + Sy.
et SQ est le temps indiqu par.^ lorsque l'horloge de.j^' indique t' = 0. Il est alors toujours possible de synchroniser les horloges dans ,^ et ^ ' en posant ,o==0. En mcanique classique il existe un temps universel En conclusion, il suit de l'axiome 1 qu'il existe un temps universel et il est toujours possible de poser t = t'.
9.2.2 Intervalle de longueur En vertu de l'axiome 1, il est possible de comparer les intervalles de longueur mesures dans, ^ et .^ ' entre deux vnements simultans. Considrons par exemple les vnements E^ et E^ dfinis par une lumire enclenche au mme instant aux extrmits d'un train en mouvement sur une voie rectiligne (fig. 9.3).
//////////////////////////////.
i Fig. 9.3 Train sur une voie rectiligne ; f, et E^ sont simultans. L'observation montre que la distance entre ces deux vnements mesure dans le train (V) est gale la distance mesure par des ouvriers immobiles ct de la voie (t) : c'est la longueur du train. Nous sommes ainsi conduits l'axiome suivant. Axiome 2. Non relativiste. Les intervalles de longueur (= distance) entre deux vnements simultans mesurs dans J' et ^' sont gaux, c'est--dire | P,Q, | = | P',Q', 1 o" t = t(r) et / / = ('(T). En consquence, tout solide par rapport ,^ ' est un solide par rapport .^ et rciproquement. En outre, les longueurs mesures sur ce solide (longueur du train, longueur d'une rgle) ne dpendent pas du rfrentiel. 9.2.3 Consquences des axiomes non relativistes Rfrentiel = solide II suit des axiomes 1 et 2 que J^' est un solide par rapport ^8 et inversement tout solide dfinit un rfrentiel. Le mouvement de .W par rapport .^ est alors caractris par deux vecteurs VQ, et ftg (chap. 8), appels respectivement vitesse de translation et
224
vitesse de rotation de .^8' par rapport ,^. S'il est ncessaire d'tre plus explicite, on crit VQ,)^, et (o^/^. Dplus, la vitesse et l'acclration par rapport . ^ de n'importe quel point P' fix dans .^ ' est donne par (8.13) et (8.19), c'est--dire
Vp = VQ, + ( A O'P (9.5)
(9.6)
Finalement, il suit des axiomes non relativistes que les droites dans J^ ' sont des droites dans .^ ; les angles mesurs dans J^ ' et j% sont gaux ; un repre orthonorm dans J^ ' est galement un repre orthonorm relativement ^.
9.3 COMPOSITIONS DES VITESSES ET DES ACCLRATIONS 9.3.1 Transformation des coordonnes On sait dj qu'en mcanique non relativiste on peut supposer (axiome 1) que ( = t'. Soit O'e\e\e\ un repre orthonorm fix dans .^8'; c'est galement un repre orthonorm en mouvement par rapport .^fi. Dans .^, le vecteur-lieu de P s'crit (fig. 9.1) X p ( t ) = OP, = 00', +0',P, = ^x,(t)e',(t) = ^(s,(t) +;,(t))e',(t), c'est--dire x,(t)=S;,(t)+s,(t). Dans ,^', le vecteur lieu du mme point P s'crit Xp(t) = O'P', =^x; (t)e',(t) (9.8) (9.7) t' = t
o l'instant t nous avons P = P^ = P[. L'axiome 2 implique que les projections de 0',P, sur e\(t) dans ,^ et sur e\{t) dans.J^' sont gales, d'o ^,(t)=x',(t) et de (9.7) on obtient
X, = X; + S,
(9.9)
(9.10)
9.3.2 Composition des vitesses Thorme. La vitesse absolue de P est gale la somme de la vitesse relative et de la vitesse d'entranement
vV^v^+v^ (9.12)
o la vitesse absolue est la vitesse par rapport .^ (v^ = v), la vitesse relative est la vitesse par rapport ^ ' (v^ = i/), et la vitesse d'entranement est la vitesse du point concidant P', dans ^ ' par rapport ^
l , f = v^ vf> =Vy} = VQ- + <e A 0/F (9-13)
avec fttg la vitesse de rotation de ^> ' par rapport J%. DMONSTRATION. Par dfinition
= "o'L+E^^^^+E^^^^^L/ i
(9-14)
(9-15)
',
=l/p+^,+<,A(^,^)
i"
ce qui dmontre le thorme. 9.3.3 Drive d'un vecteur dans .^ et .^/ SoitA() un vecteur qui dpend du temps (par exemple le vecteur TerreLune l'instant t), alors
^L^L^7-^-
DMONSTRATION.
^) ^ I>;-;+;.;>^ ).<+1>;;
En utilisant la formule de Poisson (8.17) on trouve
d \ d \ A = A +(,AA. e dt ).^ dt )^
Remarque. Il faut insister sur le fait que c'est le mme vecteur A qui intervient dans les deux membres de (9.16). 9.3.4 Composition des vitesses de rotation d'un solide
Thorme. La vitesse de rotation absolue d'un solide S est gale la somme de la vitesse de rotation relative et de la vitesse de rotation de .y ' par rapport .^
>a=<t>r +(ae (9-17)
^ PQ)- = ^
d'o
11).^ = (0, + <e
9.3.5 Composition des acclrations Thorme. L'acclration absolue de P est gale la somme de l'acclration relative, de l'acclration d'entranement et d'une acclration complmentaire af^aW+aW+a" (9.19)
o l'acclration absolue a^ est l'acclration par rapport ^ ; l'acclration relative a^ est l'acclration par rapport J^" ; Y acclration d'entranement a^ est l'acclration du point concidant P^ dans ^ ' par rapport J^ (9.6)
fff) = Op,) = Oy, + <, A 0'P + ^ A (^ A 0'P), \ f.''^ (9.20)
l'acclration complmentaire, aussi appele acclration de Corio&', est dfinie par Acclration de Coriolis 0^ = 2*^ A V^. (9.21)
_ dv\ _ dv'\ ~ dt ) ^ ~ dt )^
dvA dt )^ ~
dv'\ , dv,,\ d , \ = +(,AI/+^ +(<, A 0'P) = dt )^, dt )^ dt ) ^ dv'\ dVo,\ , , dO'P = + + <, e A i/ + a, e A 0'P + ta, A dt ).^ dt )^ dt Or, de (9.16), ^ o'p^= o'p^' +<ae A o/p = v' +<ye A ^'^ d'o
ff = a' + W^ A l/ + [Q' + < CORIOLIS Gustave-Gaspard Mathmaticien franais (1792-1843) == a' + a + .
A o//
Remarques. La vitesse et l'acclration d'entranement dpendent du point P ; il en est de mme de l'acclration complmentaire. Par ailleurs,
228
l'acclration complmentaire de P est nulle si ^ ' est en translation par rapport J% (< = 0), ou si P est immobile dans J^ ' (v^ = 0).
9.4 CAS PARTICULIERS 9.4.1 .^ ' en translation uniforme par rapport .'-/i Si .^f / est en translation uniforme par rapport ,^8, on a
<y^ =0, et Vp, = u = este, (9.22)
avec
s=s(0).
M
g: - ^
( f
= t-s,
= x - u t -s
\
\ (9.23)
w {' = -
x'
v u
)
Transformation de Galile inhomogne
o, pour simplifier la notation, nous n'avons pas crit la transformation en terme des composantes (x'^, v',). On appelle transformation de Galile inhomogne toute transformation de R4 dans R4 dfinie par
(9.24)
= x-ut -s
et (9.23) est le changement de rfrentiel associ. Ces transformations dpendent de 10 paramtres, soit les 7 paramtres (SQ, s, u) et les 3 paramtres pour l'orientation des axes. Si l'origine du temps et des coordonnes est choisie de sorte qu' t = 0 on ait t' = 0 et 0' = 0, on obtient la transformation de Galile (homogne) :
(t\^(t\=
\XI \JC =
l
\.
I
(9.25)
X-Ut
Par consquent les acclrations mesures dans ^ et ^' sont gales. L'importance de ce rsultat est lie au fait qu'il permettra de dmontrer que la mcanique newtonienne est invariante par rapport aux transformations de Galile.
9.4.2 ,^i ' en translation par rapport .^ Si .^ ' est en translation par rapport .^ (fig. 9.4), alors (0^=0 et Vy, = u(t). (9.27)
1 t'
-C'
= t-s,
= X-S(t)
(9.28)
,v/
\ vl
= v-u{t) du
o Q, ne dpend pas de P, mais dpend du temps. Par consquent, tout instant t, les acclrations mesures dans J^ et J% ' ne diffrent que d'une constante (qui dpend de t !). L'importance de ce rsultat ressortira en relativit gnrale.
(a)
(b)
(c)
Fig. 9.4 .^' en translation par rapport .M : (a) pendule dont le point de suspension est anim d'un mouvement de rotation ; (b) lanceur de javelot ; (c) voiture sous la pluie sur une route rectiligne.
Cas particuliers
9.4.3 .R' en rotation autour d'un axe fixe dans .^ Choisissons les axes Ox^ et O'x\ confondus avec l'axe de rotation (fig. 9.5). Nous avons alors VQ, =0 et fi^ = ^(t)e^. (9.30)
Fig. 9.5 >?" en rotation autour de Ox^ = O'x\. Le changement de rfrentiel est dfini par la transformation
/
r/ JI;| cos ^(f) + ^2 sin ^ f ( t ) -JC) sin ^(f) + x^ cos^(t) x-, = v \lr(t)e-, /\x (9.31)
S '
^2
1 >
i/
o, pour simplifier, nous n'avons pas crit la vitesse en composantes. Soit ( p , (p, z) les coordonnes cylindriques du point P par rapport .^>. Alors de (9.19) et (9.30) on obtient l'acclration relative :
Nous remarquons que l'acclration d'entranement et l'acclration complmentaire dpendent du point P. Le facteur 2 dans a^ a mme origine que le facteur 2 dans l'expression de l'acclration en coordonnes cylindriques.
231
9.5 COMPOSITION DE DEUX CHANGEMENTS DE RFRENTIEL 9.5.1 Cas gnral Soit J^ " un rfrentiel - ou solide - dont le mouvement par rapport J^ ' est dcrit par VQ,,) .,, etw^,,,^,. Supposons ensuite que ^' soit lui-mme en mouvement par rapportt, mouvement dcrit par VQ,) ^ ett^,,^ (fig. 9.6).
g2g\
II dcoule de (9.12), (9.13) et (9.18) que le mouvement de ,W par rapport ,^ est dcrit par fo") -.a st ft.o,^> o
f ro"L 1 (u,^"/.^
= =
^o-L<y .^"/.^'
+ +
(9J4)
9.5.2 Composition de deux translations Soit ,^8 " en translation de vitesse w par rapport .^ ', lui-mme en translation de vitesse u par rapport .J^. L'quation (9.34) montre que J^C " est en translation par rapport ,^ de vitesse u + w : la composition de deux translations est une translation de vitesse gale la somme des vitesses.
Groupe de Galile
On vrifie facilement que l'ensemble des transformations de Galile forme un groupe 6 paramtres, appel groupe de Galile. De mme, les transformations de Galile inhomognes constituent un groupe 10 paramtres appel groupe de Galile inhomogne.
9.5.3 Composition de deux rotations d'axes concourants Soit .^> " un solide en rotation de vitesse w^ par rapport au rfrentiel .^ ' qui est lui-mme en rotation de vitesse (M) par rapport au rfrentiel .^g (fig. 9.7).
Fig. 9.7 Composition de deux rotations d'axes concourants : le robot .^" fais tourner la meule .^ " avec une vitesse c, = (D ^,,, ^, ; le robot a un mouvement de rotation de vitesse < i = <a ^ , , ^ par rapport . ^. Si les axes de rotations A\ et A^ se coupent en un point 0, on a VQ\ ,, = ^oL' = "oL = La composition de deux rotations d'axes concourants est une rotation d'axe passant par le point d'intersection, de vitesse a = <; + f^ (exemple 8.4.3).
9.5.4 Composition de deux rotations d'axes parallles Reprenons l'exemple du paragraphe 9.5.3 d'un solide .^" en rotation de vitesse ia^ par rapport au rfrentiel .^', lui-mme en rotation de vitesse <i par rapport au rfrentiel ,^K. Mais supposons maintenant que les axes 4, et A^ soient parallles (fig. 9.8) : a) = c^e^, (D^ = w^e-^.
(a)
(b)
Fig. 9.8 Composition de deux rotations m^ = <^"/^' et ci = w^/^.y/ d'axes parallles ; (a) (u, +(93 ^ 0 ; (b) bielle A fi de locomotive : w, + w^ = 0. En prenant 0=0' sur 4, et 0" sur /\^, nous avons
v
et
Ainsi, pour tout point A fix dans le solide .^ ", (9.35) implique
v
^.^ = "o"}.^. +w^'/.^ A 0"A = = (i A 00" + ((i + (y;,) A 0"A = = (<, + e^) A OA - ^ A 00".
(9.36)
Le mouvement de .-/ " par rapport .^ est ainsi un mouvement plan avec /7g perpendiculaire e^ : suff^+a^ = 0, c'est une translation de vitesse fo^/\00" ; si >[ +)^ 7^ 0, c'est une rotation autour d'un axe parallle A^ et A^ passant par un point / tel que v, = 0, c'est--dire 01=
&>] +(U^ \^\.f
nn"
(9.37)
avec 00" perpendiculaire A,. En conclusion, la composition de deux rotations d'axes parallles est soit une rotation d'axe parallle aux deux autres, soit une translation de vitesse perpendiculaire aux axes de rotation.
9.6 VITESSE ET ACCLRATION EN COORDONNES SPHRIQUES Nous voulons tablir les formules (5.62 et 5.63) exprimant la vitesse et l'acclration en coordonnes sphriques.
3=3
Soit .-yf/ le rfrentiel dfini par Oe\e\e\ en rotation de vitesse O = ye^ autour de l'axe 3 (fig. 9.9). Comme le mouvement de P par rapport .^" est plan, de coordonnes polaires (r, 0), et v^ = ipe^ A OP, on obtient v == v^ + v^ == re^ + rOeg + rif sin O e .
Par ailleurs, a = a, + a^ + a^ avec a,=(r- r2) e, + (r6 + Ire) <?g O = r s\n0(fi2 e\ + r smOipe = r sin^^sinQe,. + cos0 e^) +rsm0(pe^ a^ = 2(a^ A v^ = (2yr sin 0 + 2r0y cos 0) e ce qui dmontre les formules du paragraphe 5.5.5.
ILLUSTRATIONS
Cherchons la trajectoire et le temps mis par un nageur qui traverse une rivire en fixant constamment un point B de la rive oppose. La vitesse de la rivire est u et la vitesse du nageur en piscine v.
Fig. 9.10 Nageur traversant une rivire (.^ ') en fixant un point B de la rive oppose :
v
).^' = -Wr-
Soit (r, 0) les coordonnes polaires de centre 5, d'axe B A et .^" le rfrentiel en translation de vitesse u. Par rapport .^' l'eau est au repos et la vitesse scalaire du nageur est v. De i^ = ve^ et i^ = re^ + rCg = v^+u, on tire r=-v+usm0 d'o y 2 = (r + v)2 + r 2 ^ 2 = r(r + 2v) + v2 + r22 et avec (9.38) u2 v2 == r(v + u sm0) + rucosO = = [r(v+us'm0)}. dt En intgrant cette dernire quation diffrentielle, avec les conditions initiales r(t = 0) = d et 0(t = 0) = 0, on obtient (u2 v2)! = r(t)[v + usii\0(t)i dv. et r=ucos0 (9.38)
et il faudra que v soit suprieure u. L'quation de la trajectoire s'obtient partir de (9.38) dr_ v + u sm0 -u cos6 r
~d
d'o
dr -r- = (-v+tsm0\d0 r \ u cos 0 / r v / /1+SH10' l +sin0\ In- = --In \ cos0 a u \ cosff ) et Trajectoire
Y
==
avec
r(0 = 0) = d
ln(cos0)
9.7.2 Disque entran par une fourche Considrons un disque de rayon R support par une fourche qui tourne vitesse angulaire t^ constante (fig. 9.11). Cherchons la vitesse et l'acclration d'un point P du disque sachant que ce dernier a une vitesse de rotation propre tu, autour d'un axe perpendiculaire t^-
.^' = fourche
Fig. 9.11 Disque en rotation (ta, ) entran par une fourche en rotation (Wy). La position de P est donne par l'angle <p (<p = a),). Dans le rfrentiel .^ ' de la fourche, on a i/p = (a, A CP et p = CD^CP o <i = ip e\.
Le mouvement de .h^' par rapport .^f est une rotation de vitesse angulaire <^ = ^ c'y (Q^ e'y d'o
v^ = (i)^ A OP, ' a^ = -w\ (d+ R cos y) e\.
Finalement, l'acclration complmentaire est f = 2<2 A ((i A CP) = 2((2 CP) (a, et nous obtenons Vp = ft) A CP + <^ A OF = < p R e + a ) ^ ( d + R cos ^) ^ p = -&>fCP - <yj (rf + R cos <p) e'i + 2(<2 CP) <,. 9.7.3 Mouvement d'un point immobile la surface de la Terre Cherchons une estimation de la vitesse et de l'acclration d'un point P immobile la surface de la Terre, la latitude , par rapport au rfrentiel gocentrique .^ ' et par rapport au rfrentiel de Copernic .^8 (fig. 9.12).
(a)
6
(b)
Fig. 9.12 a) /T. ^ 6,4 10 m, |OT| ^ 1,5 10" m, = latitude, b) Rfrentiel gocentrique.-^'. Rappelons pour commencer que .^' est le rfrentiel en translation par rapport .-/i, li au centre de la Terre. Pour cette estimation, nous admettrons que les vitesses de rotation de la Terre sur elle-mme et autour du Soleil sont constantes et nous reviendrons sur ce point au paragraphe suivant. Par rapport au rfrentiel .^? " dfini par le centre du Soleil et le centre de la Terre, celle-ci a un mouvement de rotation autour de l'axe des ples de vitesse s 1 '. ailleurs, .^" est un rfrentiel en rotation par angulaire /' = g^g s~ . Par ailleurs,.: rapport , '-/i et .^' de vitesse angulaire
271-
Jour solaire
lan
n = 1,99- 10 - 's365,25-86400
(9.39)
Par consquent, la vitesse de rotation S2 de la Terre par rapport . ^ f , et .h^', c'est--dire par rapport aux toiles fixes, est S2 = w" + <u, (9.40)
In
(
1
\ _
27r
366,25 (9.41)
^7,29. lO^s" .
La priode de rotation de la Terre par rapport aux toiles fixes est donc T=^
S2
(9.42)
i/p=J?ArP=^^cos^
(9.43) (9.44)
ap=^A(fiA^P)=-^ 2 /?^-cos^
o e' est dirig d'Ouest vers l'Est et e'p est dirig selon P^P avec P^ le pied de la perpendiculaire abaisse de P sur l'axe S2. En approximant le mouvement du centre de la Terre autour de 0 (= centre de masse du systme Soleil-Terre) par un mouvement circulaire-uniforme, de vitesse v = m A OT, on obtient par rapport au rfrentiel de Copernic
(9.45) (9.46)
Pour l'estimation des vitesses et acclrations (9.43) - (9.46), les valeurs numriques sont les suivantes : QR^ =; 0,5 km/s wJOr|^30km/s 2 2 2 S2 ^ = 3,4 . 10- ms^ | OT \ = 5,9 10-3 ms-2. 9.7.4 Remarques sur les causes de variation de la dure du jour La dure du jour solaire T" = In/ai" varie au cours de l'anne de 25 s. Cette variation est due deux raisons : la trajectoire du centre de la Terre n'est pas un cercle mais une ellipse et il suit der2 = C (sect. 6.5 et 6.7) que a>g = 0 n'est pas constant ; par consquent, si l'on admet que S est constant, on voit que eu" doit varier ; l'axe des ples n'est pas perpendiculaire au plan de la trajectoire mais fait un angle de 2327' par rapport la normale ce plan (fig. 9.12). La priode de rotation T = lit / S 2 de la Terre sur elle-mme ne varie que trs faiblement. Il y a trois types de variations de T : une augmentation d'environ 0,002 s par sicle due au freinage caus par les mares ;
238
des variations saisonnires de 0,001 s dues la redistribution des masses d'air et d'eau la surface de la Terre ; des variations irrgulires de 0,004 s dont les causes sont mal connues. Remarquons pour terminer que la valeur de cette priode T est trs proche du jour sidral dfini en astronomie (T = 1 jour sidral + 0,008 s).
9.8
SYMETRIE ET INVARIANCE
9.8.1 Changement de rfrentiel : point de vue passif et actif Les diffrents choix de rfrentiels conduisent des transformations qui admettent deux interprtations : l'interprtation passive ( 2.6.1) dans laquelle c'est uniquement la description qui est modifie, mais pas le phnomne qui, lui, se droule indpendamment des observateurs; l'interprtation active ( 2.6.2), dans laquelle il n'y a pas de changement d'observateur, et qui consiste modifier l'tat du systme tudi. L'interprtation active prsente un double intrt : d'une part, elle conduit la notion d'invariance, notion associe des proprits fondamentales telles que les symtries et les lois de conservation ; d'autres part, elle permet d'introduire des transformations qui ne sont pas lies des changements d'observateurs. Par exemple le renversement du temps transformation qui consiste remplacer l'tat un instant donn par un autre obtenu en inversant les vitesses de chaque point - n'a pas d'interprtation passive: il n'existe pas d'observateur pour lequel la flche du temps serait inverse. Le renversement du temps est la transformation que l'on obtient en regardant le film de l'volution en marche arrire. Le point de vue passif, que nous avons adopt jusqu' ici, considre la trans- Point de vue passif formation (9.1 ) comme elle a t introduite : c'est un changement de rfrentiel sans modification de l'tat (fig. 9.13 a). En particulier, si .^ ' est immobile par rapport . -/K, nous pouvons considrer.^ et.^' comme un seul rfrentiel et la transformation g est simplement un changement de coordonnes. Du point de vue passif, les problmes sont les suivants : Trouver la transformation (9.1) : c'est une question de cinmatique. Le rfrentiel .'-/K' est par dfinition un ensemble de points immobiles par rapport l'observateur dans.^ / . Peut-on conclure que. '^' est un solide par rapporta.^?? Un segment de droite dans .^'est-il un segment de droite par rapport .^> ? Deux segments orthogonaux dans .'^' sont-ils orthogonaux relativement .^> ? Deux segments de mme longueur dans .^" auront-ils mme longueur dans .^>? Deux vnements simultans dans .^' serontils simultans relativement .^ ? Ce sont des problmes spatio-temporels. (Nous avons admis que la gomtrie euclidienne tait valable dans .^ et .^"}. L'observation des forces permet-elle de mettre en vidence des rfrentiels privilgis ? En particulier, si les forces sont nulles relativement .^>, sontelles nulles relativement .^' ? C'est une question de dynamique.
Si les lois de la mcanique (= lois de Newton) sont valables dans ,^8, sont-elles aussi valables dans ,^8 ' ? Plus gnralement, si les lois de la physique (Newton, Maxwell, Eintein, ...) sont valables dans^, sont-elles aussi valables dans ,^"? C'est--dire est-ce que les lois de la physique permettent de mettre en vidence des rfrentiels privilgis ? C'est une question de principe fondamental. L'introduction des axiomes non relativistes nous a permis de rpondre la premire srie de questions. Nous reviendrons plus loin sur les questions lies la dynamique. Il est galement possible de considrer la transformation (9.1) comme dfinissant un changement de l'tat sans modification du rfrentiel (fig. 9.13 b) ; c'est le point de vue actif. Dans ce nouvel tat, le temps, les positions, et les vitesses des points du systme sont dfinis l'instant T et relativement J^f par (t', x[, v\), image de ((, ;c,, r;) par l'application g.
(a)
(b)
Fig. 9.13 Changement de rfrentiel ; (a) point de vue passif (.^ r ^f ') ; (b) point de vue actif (P -* P').
9.8.2 Symtrie et invariance Si l'on adopte le point de vue actif, on peut chercher les transformations g qui sont des symtries. Par dfinition, la transformation est une symtrie si toute volution observe depuis .^/' peut tre ralise dans .y partir de conditions initiales appropries. En d'autres termes, la transformation est une symtrie s'il existe une nouvelle volution du systme telle que pour toute grandeur A et tout instant r, la valeur a(r) de A relativement J^ lors de cette nouvelle volution s'identifie avec la valeur a'(r) observe parJ^" lors de l'volution originale. Si g est une symtrie, la transformation (9.1 ) ne permet pas de distinguer entre l'ancienne volution par rapport au nouveau rfrentiel et la nouvelle volution par rapport l'ancien rfrentiel.
240
Symtrie
Symtrie et invariance
ffl
(t'i,."i,v'i)
(b)
(a)
(t"2, X"i, l/y /
.//'"
',
iii^
/ (t"l,X"|,/'|)
241
uniforme par rapport ,^ - peut tre ralis dans .^8 en prenant des conditions initiales (ty, x'y, i/o) appropries. Au contraire, il n'est pas possible d'observer dans.^ un mouvement balistique rectiligne uniforme, comme l'a observ.^" - parachutiste en chute libre. En conclusion, la transformation .^ \-f .^' est une symtrie pour les problmes balistiques, mais pas la transformation .J/!>^.^". Si le changement de rfrentiel g est une symtrie, alors il commute avec l'volution temporelle, c'est--dire que l'image par g de l'volution (observe par .i%) est une volution possible du systme (par rapport J^S). Dans ce cas, les observables et les lois sont reprsentes par les mmes fonctions dans ^et-^'.On dit alors que le systme est invariant par rapport g (sect. 2.7).
Invariance
9.9 PROBLEMES Javelot 9.9.1 Un athlte immobile lance le javelot 60 m. Quelle distance peut-il atteindre en courant 10 m/s ? (Ide : la vitesse scalaire initiale du javelot par rapport l'athlte est indpendante du mouvement de celui-ci.) 9.9.2 On considre l'exprience du fusil tournant (fig. 4.2) ralise avec les donnes suivantes : Nageur la cible est 110 cm de l'axe, l'extrmit du fusil est 40 cm de l'axe, la vitesse de la balle est 250 m/s, le support tourne en faisant 1 tour en 2 secondes.
Fusil tournant
A quelle distance du centre la balle frappera la cible ? 9.9.3 Un sportif nage avec une vitesse VQ =1,5 m/s en piscine. Quel est le temps minimal pour traverser une rivire large de 50 m si la rivire coule 0,75 m/s ? Quel sera le dportement 8 ?
C
' ~ d \ '~^'
A
~-^
Fig. 9.15
9.9.4 Le nageur de l'exercice prcdent veut traverser la rivire suivant la droite AC. Comment doit-il nager et quelle sera la dure de la traverse ? Bateau 9.9.5 Un bateau traverse une rivire d'un point A un point B en suivant une trajectoire rectiligne. Les dures des voyages aller et retour sont ^ et r^.
Sachant que A B fait un angle de 45 avec la direction du courant, trouver la vitesse u du courant et la vitesse v du bateau dans un lac. 9.9.6 Une moto effectue un virage de rayon R vitesse Vy constante, incline d'un angle 0 par rapport la verticale (fig. 9.16). Trouver la vitesse de rotation propre w , la vitesse de rotation en et l'acclration du point de la roue en contact avec le sol. Moto
Fig. 9.16
Fig. 9.17
9.9.7 Un radiesthsiste imprime un mouvement circulaire uniforme de vitesse angulaire w au point de suspension d'un pendule de longueur/ (fig. 9.17). Exprimer la vitesse et l'acclration du point P en fonction des coordonnes ( \ f f , (p) et de leurs drives.
Radiesthsiste
9.9.8 Une hlice (fig. 9.18) tourne autour de son axe A B avec une vitesse de Hlice rotation propre w constante ; la fourche supportant l'hlice tourne elle-mme la vitesse angulaire 2 constante. Exprimer la vitesse et l'acclration de l'extrmit P de l'hlice en fonction de \jf {u = axe horizontal perpendiculaire l'axe de l'hlice). Application numrique : | OP \ = 1 [L], S2 = 1 [T]"1, w = 300 [T]-',^ =0, 30, 90.
Fig. 9.18
Fig. 9.19
9.9.9 Un robot (fig. 9.19) fait tourner un disque vitesse a) constante autour d'un axe horizontal. Tout le systme est mont sur un support tournant autour d'un axe vertical vitesse angulaire constante. Trouver la vitesse et l'acclration du point P sur le disque.
Robot
Diffrentiel
9.9.10 On impose la roue verticale de rayon R (fig. 9.20) une vitesse de rotation propre w et une vitesse de prcession Q. Montrer que la vitesse de rotation des disques horizontaux est donne par
r> D
ai, = Q w
<u^ = Si + d>
= | A |
On remarquera que les deux disques horizontaux tournent avec des vitesses diffrentes : c'est le principe du diffrentiel d'un vhicule. 9.9.11 Rsoudre les problmes 3,8,14,15 du chapitre 5 et ceux du chapitre 8 par la mthode des changements de rfrentiels.
CHAPITRE 10
10.1
GENERALITES
La dynamique - tude des lois et des causes du mouvement - commence avec Galile (1638); poursuivie par Descartes (1644)etHuygens(1673), elle culmine avec les travaux de Newton (1686). Trois notions nouvelles vont tre ncessaires : la masse, la quantit de mouvement (deux grandeurs associes au systme considr) et la force (grandeur dcrivant l'action de l'extrieur sur le systme). Un concept important dans l'laboration de la dynamique est celui de point matriel. Ce concept est introduit, pour commencer, de faon vague, en dfinissant le point matriel comme un systme de masse constante dont les dimensions sont petites et que l'on peut assimiler un point. Les systmes matriels sont ensuite dfinis comme un ensemble discret ou continu de points matriels. Finalement, aprs avoir dvelopp la thorie des systmes matriels, on se rendra compte qu'un point matriel est un systme dont l'tat et l'volution sont entirement caractriss par 7 variables (t, x , p ) op est la quantit de mouvement. Avant d'aborder le sujet il nous faut introduire quelques dfinitions importantes : Deux systmes S\ et S2 sont dits en interaction si l'volution temporelle de 5'1 dpend de l'volution de 5'2. Dans le cas contraire, ils sont dits sans interaction. (Exemple : la Lune est en interaction avec la Terre, le Soleil,...) Un systme sans interaction avec l'extrieur est dit isol. Par dfinition, l'volution de tels systmes est indpendante de l'extrieur et les causes de l'volution sont l'intrieur du systme. Un systme qui ne peut pas changer de matire avec l'extrieur est dit ferm ; dans le cas contraire il est dit ouvert. (Les fuses sont des systmes ouverts.) Une grandeur est dite conserve si elle est constante au cours de l'volution de systmes isols. (Exemple : le nombre de points matriels d'un systme.) Une grandeur est dite extensive si la valeur de cette grandeur pour un systme form de deux sous-systmes est gale la somme des valeurs pour chacun des deux sous-systmes. (Le nombre de points matriels, ou le volume, sont des grandeurs extensives.)
Systme isol,
ferm, ouvert
Grandeur conserve,
extensive
10.2 MASSE - QUANTIT DE MOUVEMENT - FORCES 10.2.1 Masse Les expriences journalires, effectues faibles vitesses, conduisent complter les deux axiomes non relativistes discuts au chapitre 9 en introduisant l'axiome suivant. Axiome 3, non relativiste. La masse - ou quantit de matire - d'un corps est une grandeur scalaire, positive, extensive, conserve, qui ne dpend ni de l'tat du systme ni du rfrentiel. Ce concept de masse est associ au nombre de particules dans le systme. Pour prciser cette dfinition, en particulier la condition d'extensivit, considrons un systme homogne, c'est--dire identique en toutes ses parties, et choisissons comme unit de masse [ X ] (pour la substance X en question), la quantit de matire contenue dans un volume talon Vy(X) sous des conditions spcifies (vitesse nulle, pression, temprature,...) ; de la condition d'extensivit, la masse du systme est dfinie par M = V / VyX) [ X ] o V est le volume du systme sous les mmes conditions spcifies. La notion de masse ainsi dfinie est une notion purement gomtrique. En outre, comme chaque substance X est associe une unit de masse, il y aura autant d'units de masse que de substances diffrentes ; en particulier, il ne sera pas possible de comparer les masses de deux systmes de composition diffrente et de dfinir la masse d'un systme inhomogne. On peut cependant introduire une unit de masse indpendante de la substance considre en choisissant une fois pour toutes une masse talon [M] et en dfinissant l'unit de masse de n'importe quelle substance homogne par comparaison avec la masse talon au moyen d'une balance plateau. Ce procd, qui a l'avantage d'une grande prcision (de l'ordre de 10~8 10~9 en valeur relative), permet de dfinir la masse de n'importe quel systme homogne au moyen de la seule unit [M] ; la condition d'extensivit dfinit ensuite la masse de n'importe quel systme inhomogne. La masse d'un systme discret form de N corps de masse M,, est dfinie par la somme des masses de chacun des corps
M,
Grandeur extensive M~ V
(10.1)
a=l
Masse spcifique
La masse d'un systme continu est dfinie, comme nous l'avons dj vu ( 4.9.3), en dcomposant le systme en petits lments de volume AV(x), centr en x, auquel est associ la masse AM(x) ; on introduit alors la masse spcifique au point -c p(x) = lim AM(x)
AV^Q AV(X)
(10.2)
246
(10.3)
On introduit de faon analogue une masse spcifique superficielle et linique ( 4.9.3). Remarques L'unit de masse adopte dans le systme international est le kilogramme dont la dfinition a t donne au chapitre 2. La loi exprimant la conservation de la masse dans les ractions chimiques est la loi de Lavoisier. II faut remarquer que les proprits d'extensivit, de conservation et d'invariance seront remises en question en physique atomique et relativiste : il suffit de regarder le tableau priodique des lments pour se rendre compte que la masse d'un atome est infrieure la somme des masses de ses constituants ; de mme, les processus d'annihilation matire/antimatire montrent que la quantit de matire n'est pas conserve; finalement, dans les expriences de diffusion trs grandes vitesses, on sera amen considrer que la masse d'un corps dpend de l'tat et du rfrentiel (chap. 21). 10.2.2 Quantit de mouvement L'exprience montre que la connaissance de la positionxd'un point matriel et du temps t o il se trouve cet endroit ne suffit pas pour dterminer univoquement l'volution temporelle ; ainsi la donne de (x, t ) n'est pas suffisante pour dcrire l'tat du point matriel et il faut introduire une grandeur supplmentaire associe au mouvement. Nous savons qu'un objet en mouvement a la possibilit de provoquer le mouvement d'un autre objet, c'est--dire qu'il a la possibilit de lui transfrer une partie de son mouvement. En consquence, nous aimerions associer un corps en mouvement une grandeur extensive, conserve, qui peut tre transfre lors d'un choc et que nous appellerons quantit de mouvement. C'est Descartes que l'on doit l'ide de conservation de la quantit de mouvement {Principes de la philosophie, 1644); il s'exprime ainsi : Car, bien que le mouvement ne soit qu'une faon en la matire qui est mue, elle en a une certaine quantit qui n'augmente et ne diminue jamais, encore qu'il y en ait tantt plus et tantt moins en quelques-unes de ses parties. Newton, au contraire, n'attribue que peu d'importance aux principes de conservation. Aujourd'hui, ayant ralis l'importance fondamentale du concept de quantit de mouvement, on introduit le postulat suivant. Tout systme (matriel ou non, comme le rayonnement lectromagntique par exemple) est caractris par une grandeur vectorielle p , extensive, conserve, associe l'homognit de l'espace, appele quantit
de mouvement.
Quantit de mouvement
247
Un choix judicieux d'expriences doit alors nous conduire une loi permettant d'exprimerpen fonction de grandeurs mesurables. Exprience 1, chocs lastiques. Considrons un choc lastique entre deux systmes forms de substances diffrentes se dplaant sur un rail air rectiligne. La masse de B est constante, celle de A est modifie au cours des diverses expriences (fig. 10.1). (Nous donnerons une dfinition prcise du terme lastique au chapitre 19.)
"A' H I ^B^ 0
J'H
Choc lastique
Fig. 10.1 Choc lastique ; Mg fix, M^ variable. L'exprience montre que, quelles que soient la substance et la vitesse initiale de A, il y a transfert intgral de la quantit de mouvement, c'est dire v'g = v'^ et v'^ = v'g = 0, si et seulement si M^ = My. En outre, on observe que deux systmes de mme masse et mme vitesse, mais de substance diffrente, ont mme action sur un corps donn. En conclusion, la quantit de mouvement p d'un corps est fonction de sa masse et de sa vitesse uniquement (la substance ne joue pas de rle), soit p = p ( M , v). Il se pourrait que p = p ( M , v, x) o x est la position ; cependant, si l'espace est homogne, p doit tre indpendant de x. Exprience 2, chocs mous. Nous savons qu'il est plus difficile d'arrter un camion charg qu'un camion vide roulant la mme vitesse ; nous savons aussi qu'il est plus difficile d'arrter un camion roulant grande vitesse que le mme camion roulant petite vitesse : nous dirons que la quantit de mouvement augmente si la masse ou la vitesse augmente. Pour tre plus quantitatif, considrons un choc mou entre un solide A de masse M^ et un solide B form de (k 1) solides identiques A (fig. 10.2), c'est--dire qu'aprs le choc, A reste li fi et le solide A U B est en translation de vitesse v". L'exprience montre que v" = v'^/k o v'^ est la vitesse initiale de A.
A t' MA
l'B' =
tat initial
r"
MB =(k-l) MA
tat final
Fig. 10.2 Choc mou. Aprs le choc, chaque solide a mme vitesse, mme masse et, par consquent, mme quantit de mouvement. Des conditions d'extensivit et de
conservation de la quantit de mouvement, et de l'observation v" = v'Jk, nous tirons p ( M ^ , <) = p ( k M ^ , ^) = kp (^, U A ) . \ " / \ " / En faisant varier le rapport des masses, on obtient pour tout rel p ( M , Au) = >.p(M, v) et p ( X M , v) = p(M, v).
En conclusion, la quantit de mouvement est proportionnelle Mv. Finalement, les expriences de chocs ralises sur une table air montrent que la grandeur extensive conserve est la grandeur vectorielle p = Mv. Loi zro de la mcanique newtonienne La quantit de mouvement d'un point matriel de masse M est le vecteur produit de la masse par la vitesse : p = Mv ou encore dx p =. dt M (10.4) p = Mvest une loi de la mcanique newtonienne
Pour dfinir ensuite la quantit de mouvement d'un systme matriel, nous utilisons nouveau la condition d'extensivit : La quantit de mouvement d'un systme form de N points matriels de masse Af,, ..., M^ est par dfinition la somme des quantits de mouvement de chacun des points
H N
P=^P,
=1
d'o
P=Y^M^.
a=l
(10.5)
La quantit de mouvement d'un systme continu est dfinie en remplaant les sommes par des intgrales (en reprenant la mthode utilise au paragraphe 4.9.3), soit p= = ^ dp(x) d'o p p= = / dM(x)v(x). (10.6)
Thorme de la quantit de mouvement La quantit de mouvement d'un ensemble de points matriels de masse M constante est gale au produit de la masse totale par la vitesse du centre de masse, soit P=MVQ o M =^A^ et VQ==OG. (10.7)
P = E^ W = ^ (^0^)= ^(MOG)= MVGRemarque. Aujourd'hui on considre que la relation (10.4) est une loi de la mcanique newtonienne. Cette loi sera modifie en mcanique relativiste ( 21.6.1) et en mcanique analytique ( 22.6.4). Pour Newton, au contraire, (10.4) tait la dfinition de la quantit de mouvement. 10.2.3 Force Newton dfinit la force de la manire suivante : La force imprime est l'action par laquelle l'tat des corps est chang, que ce soit le repos ou le mouvement rectiligne uniforme. Malheureusement, cette dfinition est lie celle du rfrentiel choisi pour dcrire le mouvement. Pour nous affranchir du choix du rfrentiel, on introduit la dfinition suivante. Force = action de l'extrieur sur le systme On appelle force toute action de l'extrieur sur le systme conduisant une modification de l'tat de repos (dformation d'un solide), ou de mouvement, d'un systme. Par exemple, si l'on observe deux volutions diffrentes d'un mme systme partir d'un mme tat initial, on dira que dans le deuxime mouvement il y a soit une nouvelle force, soit une modification des forces agissant sur le systme (fig. 10.3).
0 0 Aimant
Fig. 10.3 La diffrence entre les mouvements 1 et II des expriences (a), (b) et (c) est
due une force.
De plus, si diffrentes actions de l'extrieur sur un point matriel ont mme effet, nous dirons que la mme force agit sur le point (fig. 10.4). On remarque ainsi que la force est le concept physique qui correspond la notion physiologique d'effort ; par ailleurs, nous voyons que la force est la seule manire de faire varier le mouvement d'un corps en mcanique newtonienne.
250
Fig. 10.5 On tire avec une force F sur un essieu, pos sur une table horizontale, au moyen d'un fil enroul autour de l'axe. Si a = a, l'essieu reste immobile ; si a < a, il se dplace vers la droite ; si a > ttg, il se dplace vers la gauche. Pour mesurer l'intensit de la force, nous remarquons que l'effort ncessaire pour allonger un ressort augmente avec l'longation. Nous pouvons alors mesurer la force exerce sur le point matriel en remplaant l'action de l'extrieur par un ressort - ou dynamomtre - ayant mme effet ; par dfinition, la force exerce par le dynamomtre est identique la force originale et il suffit de mesurer l'longation du ressort (fig. 10.6). Mesures des forces au moyen de dynamomtres
Fig. 10.6 Mesure de la force F exerce par le fil sur le point matriel : F = F^-^^. Pour talonner le dynamomtre, on peut choisir comme unit le kilogrammeforce (kgf), force exerce par la Terre, Paris , sur le kilogramme-talon. Cet talon de force n'est pas transportable : la force exerce par la Terre sur un objet prsente des variations de 5%c la surface du globe. Cependant, il est possible d'utiliser cette dfinition pour talonner le dynamomtre Paris au moyen des multiples du kilogramme-talon et obtenir un appareil de mesure transportable. Le butoir et l'axe sont remplacs par des dynamomtres
251
Nous supposerons que le dynamomtre a t choisi de manire telle que la force soit proportionnelle l'longation et ceci quel que soit le mouvement du dynamomtre. Ayant un moyen de mesurer l'intensit de la force, l'exprience de Stevin (fig. 4.13) montre que la force est une grandeur vectorielle : l'action de plusieurs forces sur un point est gale l'action de la rsultante vectorielle. Dans l'exprience prcdente (fig. 10.6), nous avons mis en vidence la force exerce par le fil, ou par le ressort, sur un corps. Si l'on coupe le fil, on observe une modification du mouvement (chute libre) et l'on admet que cette modification est due l'action de la Terre. Par dfinition, le poids d'un corps est la force exerce par la Terre sur le corps immobile ; cette force est appele force de pesanteur. Nous reviendrons sur ce concept au paragraphe 15.5.2. Cette force se mesure en suspendant le corps au dynamomtre. En particulier, le poids d'une masse de 1 kg est gal 1 kgf 5 10~3 suivant la position la surface de la Terre. La densit d'un corps est gale au poids du corps divis par le poids d'un gal volume d'eau 4 et 1 atmosphre : c'est une grandeur sans dimension. L'observation (fig. 10.7) montre que la force exerce par un fil souple est tangente au fil, d'intensit indpendante de la direction et du point d'application.
Fig. 10.7 Exprience avec un fil souple. Ainsi, par dfinition, un fil souple est un systme unidimensionnel idal, de masse nulle, permettant de modifier la direction d'une force sans modifier son intensit. La force exerce par le fil est tangente la direction du fil, dans le sens de la contraction du fil. Nous tudierons les fils pesants - ou cbles - la section 16.4.
10.3 TROISIME LOI DE LA MCANIQUE Nous commencerons la discussion des lois de Newton par la troisime, qui nous semble tre la plus importante, bien qu'elle ne soit pas toujours vrifie. En effet, du point de vue conceptuel, elle conduira l'une des super-lois de la physique, la loi de conservation de la quantit de mouvement; par ailleurs, du
point de vue pratique, elle permettra d'liminer les forces inconnues, c'est-dire les forces intrieures. Newton introduit le principe suivant. L'action est toujours gale et oppose la raction, c'est-dire que les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours gales et de direction oppose. Cette loi est illustre par les deux expriences de la figure 10.8 qui montrent queF'^ 2 = F 2 ^ 1 , o T71^2 reprsente la force exerce par le systme 1 sur le systme 2. Systme 1
@ s'rasKiS;
Systme 2
r ^
r -i
@ PBsm^a
,r- 1
Fig. 10.8 Action = Raction : F2"1 = -F1^2. Pour donner un nonc plus gnral de la troisime loi, considrons un systme S form de N points matriels. La force F^ agissant sur le point matriel Py de S peut tre dcompose en deux contributions (fig. 10.9) : une force intrieure F^1 dont l'origine est entirement l'intrieur du systme ; une force extrieure F^11 dont l'origine est (en partie) l'extrieur du systme. Ainsi, par dfinition, les forces intrieures ne dpendent que de l'tat du systme. Forces intrieures et forces extrieures
Fig. 10.9 Forces intrieures et extrieures agissant sur le systme form de 3 points matriels dont l'interaction mutuelle est reprsente par 3 ressorts. Si l'on admet que toutes les forces intrieures sont des forces 2 corps, c'est-dire, que pour tout point matriel P^ de S, la force intrieure sur Py est gale Principe de superposition
253
la somme des forces exerces sur Py par chacun des autres points matriels Pn de S indpendamment, soit F'^ =Y^F^a
ft^-a
(10.8)
o la force F^" exerce par Pg sur P^ ne dpend que de l'tat (position, vitesse) des points P^ et P, alors la Lex Tertia implique
Ec^EE^" E (^"+^)=o
a a p^a \^a<P^N
et
E^AC^EE^^^^
o? a ft=^a
=\-
^
lStt<i8s;W
Gnralisant ce rsultat, nous noncerons la 3e loi de la mcanique newtonienne sous la forme suivante. Troisime loi de la mcanique A tout instant, et quel que soit le mouvement du systme, le torseur des forces intrieures est quivalent zro : ^ ^ ;""<=() ^=0
a et
et
(10-9)
Forces n corps
Cet nonc a une porte plus gnrale que celui de Newton car il n'est pas limit au cas de forces 2 corps. Pour comprendre l'origine des forces n corps (n ^ 3), considrons deux, puis trois atomes, que l'on assimile des points matriels. La force interatomique F2^\ rsulte des forces entre noyaux et lectrons ; comme la prsence d'un troisime atome modifie le mouvement des lectrons dans les deux premiers atomes, .F]"" ne sera pas gale F2^ ' + F3^ '. La force dfinie par la diffrence F1 F2"*l F3^ ' est appele force 3 corps. Dans la suite de cet ouvrage, nous considrons uniquement des forces deux corps, ce qui est gnralement une bonne approximation. De la 3e loi de la mcanique on dduit deux corollaires importants. Corollaire 1. Le torseur des forces agissant sur un systme matriel est quivalent au torseur des forces extrieures au systme ^F^F61"
a
et
Y^OP^F^^
a
(10.10)
o (F'3", Mg") sont les lments de rduction du torseur des forces extrieures.
Corollaire 2. tant donn deux systmes matriels 5' et S2, le torseur des forces exerces par S1 sur S2 est gal et oppos au torseur des forces exerces par S2 sur S1, ps^s' ^ y ps^a ^ _ y^ ^s'-^ ^ _^si^s2
aeS' /e5 2
5 1 55 ^s ' =^ ^OP^ OP,AAF^" F52^" =-^ ^ OP^, '-^ -<^2. M^ ' = = OP^ AA FF '-^ == -M^'
aeS'
^e52
(10.11) DMONSTRATION. En considrant S et 5'2 comme deux parties du systme 5'' U S2, ce corollaire est une consquence immdiate de (10.9) (applique 5'", S2 et 5'" U 52) et des proprits des torseurs. En conclusion, le torseur des forces exerces par S2 sur 5'1 est quivalent une force F2^ ' lie au point 0| et un couple M2^ ' ; de mme, le torseur des forces exerces par 5'1 sur S2 est quivalent une force F'"*2 lie au point 0^ et un couple M'^ 2 , tels que (4.32) F}^2=-F2^\ et MO^^-M^'-O^i AF 2 ^'. (10.12)
Remarques II existe des situations o il peut sembler que la troisime loi soit mise en dfaut. Par exemple dans le systme Terre-Soleil, le torseur des forces exerces par le Soleil sur la Terre se rduit une force unique applique en un point 0 distinct du centre de masse G de la Terre. Par consquent, applique en G la force FS-*T n'a pas le mme support que F^** et le moment rsultant M^7 n'est pas nul (fig. 10.10 a). Ainsi si, par erreur, on assimile des objets tendus des points matriels, il se peut que les forces entre deux objets ne satisfassent pas le principe de l'action et de la raction : les forces n'ont pas le mme support ! Nous voyons dj apparatre une condition pour qu 'un corps soit assimilable un point matriel.
Fig. 10.10 Principe gnralis de l'action et de la raction : (a) systme Terre-Soleil ; (b) systme diple-charge ; (c) systme aimant-aimant. Considrons, comme autre exemple, un fusil mont sur le rail air qui tire sur une cible galement monte sur le rail air (fig. 10.11 a). On observe une
255
action du fusil sur la cible, ainsi qu'une raction sur le fusil (recul). Toutefois, pendant un certain intervalle de temps la 3e loi semble en dfaut : on observe une raction avant d'observer l' action . Cependant, la 3e loi est applicable tout instant si l'on inclut le projectile dans la discussion. Violation de la 3e loi II existe des situations o la troisime loi est vritablement mise en dfaut. Considrons, par exemple, la cration d'une paire d'lectrons par 2 y (fig. 10.11 b) ; l'action du proton sur la paire e+ e~ s'effectue ds la cration de celle-ci ; par contre, les forces ayant une vitesse de propagation finie, il faudra un temps fini pour que le proton subisse la force exerce par les lectrons. Dans ce cas, il est ncessaire de faire intervenir d'autres phnomnes (propagation du photon). ____ p+ ^'^y
^rr^ ,_
(a)
e
^^y
(b)
Fig. 10.11 (a) La 3 loi s'applique ; (b) violation de la 3e loi. Comme deuxime exemple, considrons deux particules charges, de charge , et q^. Lorsque les deux particules sont en mouvement, il apparat une force qui s'exprime, dans le cas o | v \ <; c, par ( 21.8.4)
F1
et
o x == P-f\, et /ZQ est une constante (sQ^c2 = 1). Dans ce cas on voit que F'^^-F2^1.
10.4 LOIS DU MOUVEMENT POUR LE POINT MATRIEL 10.4.1 Premire loi de la mcanique nonons pour commencer la premire loi de la dynamique du point matriel sous la forme donne par Newton. Lex Prima : Tout corps persvre dans l'tat de repos ou de mouvement uniforme en Principe d'inertie ligne droite moins que quelque force n'agisse sur lui et ne le contraigne changer d'tat. En effet, on observe que, quelles que soient les conditions initiales, le mouvement d'un point matriel sur la table air horizontale est rectiligne uniforme jusqu'au choc au bord de la table.
256
Avec le concept de quantit de mouvement introduit au paragraphe 10.2.2 la premire loi de la mcanique prend la forme suivante. La quantit de mouvement d'un point matriel reste constante au cours de l'volution si et seulement si la rsultante des forces qui agissent sur lui est gale zro. Premire loi de la mcanique
Remarques L'observation d'un mouvement rectiligne uniforme ou de la conservation de la quantit de mouvement dpend du choix du rfrentiel ; Newton en conclut que la 1" loi n'est vrifie que dans des rfrentiels privilgis, les rfrentiels d'inertie. Au contraire, Mach admet que la premire loi est valable dans tout Rfrentiels d'inertie rfrentiel : cette loi fixe alors la condition dite de forces nulles ( 10.4.4). Bien que Newton attribue le principe d'inertie Galile, ce dernier ne s'intressait pas la formulation des lois universelles et le principe d'inertie n'a pas jou de grand rle dans la pense de Galile. Descartes fut le premier formuler le principe d'inertie comme une loi universelle. Il semblerait du reste que Newton l'ait appris de Descartes et non de Galile [34]. 10.4.2 Deuxime loi de la mcanique Exprience 1. Un point matriel est suspendu un dynamomtre. La position d'quilibre est ty (fig. 10.12 a).
(a)
(b)
Fig. 10.12 Point matriel suspendu un dynamomtre : (a) cas statique ; (b) cas dynamique.
Si nous prenons une condition initiale (XQ, Vy) arbitraire (fig. 10.12 b), nous observons l'volution x(t) -ID= Acos(cot +8) (10.13)
o ( est une constante indpendante des conditions initiales. Nous avons ainsi l'acclration (10.14) Dans le cas statique (fig. 10.12 a), il suit de la Ve loi que la rsultante des forces appliques sur le point matriel est nulle. Dans le cas dynamique, en vertu de la dfinition du dynamomtre, la force supplmentaire F exerce par
257
le ressort (qui est donc gale la rsultante des forces appliques) s'exprime au moyen de l'longation du dynamomtre : F =-k(x-ty). En introduisant cette expression dans (10.14), on obtient Fd^C^ad). \wi ) F ~a (10.15)
En conclusion, cette exprience montre qu' tout instant t l'acclration est proportionnelle la force. Exprience 2. Considrons l'exprience de la figure 10.13 effectue sur la table air horizontale, avec le point matriel de l'exprience 1 et un fil souple.
0'
Fig. 10.13 Mesure au moyen d'un dynamomtre de la force agissant sur un point matriel en rotation. Mouvements circulaires Cette exprience montre que pour toute valeur R, il est possible de raliser un mouvement circulaire uniforme de rayon R. De plus, on observe, pour ces mouvements circulaires, que la force exerce par le dynamomtre est proportionnelle O^R, o 0 est la vitesse angulaire ; on constate en outre que le coefficient de proportionnalit s'identifie au coefficient k/w2 de (10.15). Sachant que l'acclration du point matriel est donne par (5.59) a = 02Re^ (pour le mouvement circulaire uniforme que nous discutons), et que le fil modifie la direction de la force sans changer l'intensit, on arrive la conclusion que le vecteur force est proportionnel au vecteur acclration, o le coefficient de proportionnalit est une proprit caractristique du corps. Ces expriences conduisent introduire une nouvelle grandeur. La masse d'inertie m d'un corps est dfinie par le facteur de proportionnalit entre la force et l'acclration. On peut poser
F = ma o m = masse d'inertie
F ~a
Ayant introduit les grandeurs fondamentales longueur, temps, masse et force , la masse d'inertie apparat comme une grandeur drive d'unit [m] = [F}[L}~\[T}^. Dans le systme d'units (m, s, kg, kgf), cette unit est le grave, c'est--dire 1 grave = 1 kgfnT' s2.
258
Si l'on effectue nouveau les expriences 1 et 2 avec des points matriels de masse M (= quantit de matire) diffrente, on observe que &>2 et 2 R sont proportionnels M. Par consquent, l'observation montre que la masse d'inertie m et la masse quantit de matire M sont deux grandeurs proportionnelles. Cette conclusion tant fondamentale, effectuons encore les expriences suivantes pour la vrifier. Considrons tout d'abord deux points matriels de masse (= quantit de matire) M\ et M^ = M) sur lesquels agissent respectivement les forces F] et /^ = F, constantes (fig. 10.14).
m proportionelle
M
^F____m-^
M
. Mi = n Mi
nn'nirfm'
E'
c'
i,' _ E"
Fig. 10.14 Mesure de x(t) et a(t) pour deux masses M| et M, subissant les forces F, etnFf. En prenant les mmes conditions initiales pour A/] et M^, on observe que X[(f) = x^(t), c'est dire qu' tout instant, a ^ ( t ) = a^(t). En consquence F, m,=, G) F^ nF, M^ m^==-=nm,=m, a^ a, A| m, m-, .-= A) M^
et
Une exprience similaire peut tre ralise sans qu'il soit ncessaire de mesurer la force. Considrons deux points matriels relis par un ressort (fig. 10.15). Initialement, le ressort est comprim au moyen d'un fil et les deux points sont au repos; l'instant t = 0, on coupe le fil. On observe l'volution ,() = x^(t)-x^et^(t)=x^t)-x^.
M, M,
Fig. 10.15 tude du mouvement de deux masses M| et M^ relies par un ressort. De la relation F = ma applique aux deux masses, et de la troisime loi F'^) =-F 2 ^ 1 ((),ona
m,',(t) =-m^'^(t).
,. = este
En conclusion, la masse d'inertie est proportionnelle la masse quantit de matire, soit m = kM, o k est une constante indpendante du point matriel qui ne dpend que des units choisies. Choix des units :
m=M
Nous pouvons alors modifier le choix des units de sorte que k = 1 et, de cette manire, galer masse d'inertie et masse quantit de matire . Nous avons alors
F =Ma.
M = quantit de matire
(10.18)
Ayant introduit les grandeurs fondamentales longueur , temps et masse , la relation F = Ma fait apparatre la force comme une grandeur drive, d'unit [ F ] = [M][L][T]~2 : c'est l'intensit d'une force qui donne une acclration de 1 [ZJIT]"2 une unit de masse. Dans le systme MKSA, l'unit de force est le newton :
2 -2 1 N = 1 kg m s-
et
1 kgf = 9, 80665 N.
(10.19)
Lex Secundo.
Newton exprime la deuxime loi sous la forme suivante Les changements qui arrivent dans le mouvement sont proportionnels la force motrice et se font dans la ligne droite dans laquelle cette force a t imprime. On remarquera que Newton n'exprime pas la deuxime loi sous la forme populaire F = Ma, mais sous une forme plus gnrale qui restera valable en mcanique relativiste (chap. 21). En introduisant le concept de quantit de mouvement p ( 10.2.2), la deuxime loi prend la forme : La drive par rapport au temps de la quantit de mouvement d'un point matriel est gale la rsultante des forces qui agissent sur lui :
dt
-p(t)=F(t)
F(t)=j^F^(t).
(10.20)
Remarques Contrairement ce que pouvait dire Kirchoff (et beaucoup d'autres), nous avons montr que la relation F = ma n'est pas une dfinition de la force mais l'expression d'une loi exprimentale. L'quation de Newton p = F permet de calculer la force si l'on connat l'volution du point matriel ; c'est, par exemple, le cas dans l'tude du mouvement des plantes. Inversement, supposons que l'on connaisse la force en fonction du temps ; par intgration de ty ,, nous obtenons P(t)-Po=
260
-i
dtFt)
Po=p(t(,)
(10.21)
-f
J
(It
X y = X ( t Q ) .
(10.22)
Jt,^
En conclusion, la donne de (XQ, pp, ty) et F(t) dtermine univoquement l'volution temporelle. Ainsi, (XQ, py) dfinit l'tat du point matriel l'instant tr, '. ce sont les conditions initiales. Dans les ouvrages techniques, la grandeur j'^' dt F(t) est parfois appele impulsion ; cette terminologie porte confusion car en physique l'impulsion est une gnralisation de la quantit de mouvement ( 22.1.5). En gnral, la force l'instant t est dfinie par une fonction qui dpend de l'tat du point matriel et du temps, soit F = F(x, p , t) et F(t)=F(x(t),p(t), t). (10.23)
Par exemple, pour une particule de masse m et de charge q, en prsence d'un champ lectrique E(x, t) et d'un champ magntique B(x, t), la force due ces champs est donne par
F(x, v, t)=q [E(x, t) + v A B(x, t)}. (10.24)
Dans ces cas, l'volution temporelle est dcrite par les quations du mouvement ^P. dt m p = F ( x , p , t)
dt
Nous avons ainsi un systme de 6 quations diffrentielles du J1'1' ordre pour les 6 variables (x, p). Si la fonction F(x, p , t) n'est pas singulire, il y aura une solution et une seule x = x ( t ) , p = p ( t ) telle quexty)= XQ e t p ( t o ) =P() (Appendice D). 10.4.3 Thorme du moment cintique pour un point matriel Considrons un point matriel en mouvement par rapport .^. On appelle moment cintique LQ par rapport au point 0 la grandeur vectorielle dfinie par (10.25) o x = OP est le rayon vecteur du point matriel : c'est le moment par rapport 0 du vecteur quantit de mouvement. Lp est un vecteur axial de dimension [Ly] = [M][L.f[T]-1. 261
Dfinition du
moment cintique
Thorme du moment cintique Pour tout point 0 fix dans le rfrentiel ^0=^0 (10.26)
o MQ = x A F est le moment par rapport 0 de la force (totale) agissant sur le point matriel. DMONSTRATION. De p = mx etp = F on obtient
L, = (x /\p) =x /\p +-c Ap =x / \ F . dt dt Remarques On voit que la vitesse arolaire introduite en cinmatique ( 6.5.2) est gale au quotient Lo/2m. Pour un point matriel, les quations (10.20) et (10.26) ne sont pas indpendantes. 10.4.4 Rfrentiel d'inertie
Comme nous l'avons dj remarqu, les lois de la mcanique sont des lois qui permettent de dcrire le mouvement. Elles supposent donc le choix pralable d'un rfrentiel. Le point de vue traditionnel, hrit de Newton, suppose qu'il est possible de dfinir a priori un systme isol (un corps assez loin de toute matire pour qu'il ne subisse aucune force). La premire loi ne peut alors s'appliquer que dans des rfrentiels privilgis, les rfrentiels d'inertie. L'nonc du premier principe prend alors la forme suivante. II existe des rfrentiels privilgis munis d'une rgle et d'une horloge appels rfrentiels d'inertie ou rfrentiels de Galile, par rapport auxquels tout corps isol est au repos ou anim d'un mouvement rectiligne uniforme. Il dcoule de la discussion du chapitre 9 que si ,^/K est un rfrentiel d'inertie, alors tout rfrentiel .'^S', en translation uniforme par rapport .^>, est galement un rfrentiel d'inertie. Ainsi, selon le point de vue newtonien, la premire loi dfinit les rfrentiels d'inertie, rfrentiels par rapport auxquels la deuxime loi est applicable. Toutefois, l'ingnieur aujourd'hui a souvent l'occasion de regarder (si ce n'est de vivre) l'exprience des cosmonautes observant le mouvement rectiligne uniforme des objets qu'ils se lancent l'intrieur de la navette spatiale. Le point de vue moderne, hrit de Mach ( 10.6.2), autorise le choix de la navette comme rfrentiel. Dans ce cas les cosmonautes peuvent conclure, de
Rfrentiel d'inertie
= rfrentiel de
Galile
262
leurs observations et de la premire loi de Newton, qu'il n'y a aucune force agissant sur les objets qu'ils se lancent, ou, plus exactement que la rsultante des forces (inconnues) agissant sur les objets est nulle . Au contraire, dans la tour de contrle sur Terre, on observe un mouvement acclr de ces objets et l'on peut affirmer qu'ils sont soumis la force gravifique exerce par la Terre. Par consquent, si l'on adopte le point de vue de Mach, selon lequel tous les rfrentiels sont acceptables, il faut admettre que le concept de force, comme le concept d'acclration, dpend du choix du rfrentiel et que la premire loi est une dfinition des conditions dans lesquelles la force est nulle : Quel que soit le rfrentiel .j^i, la rsultante des forces agissant sur un corps est nulle si le mouvement de ce corps est rectiligne uniforme par rapport ^. Nous reviendrons au paragraphe 10.6.2 sur l'importance conceptuelle, thorique et pratique, du point de vue de Mach. L'approche newtonienne a pour elle l'avantage qu'ayant lu certains rfrentiels au titre de rfrentiels d'inertie, il est possible de donner une liste exhaustive des forces pouvant agir sur le corps en mouvement (chap. 12). C'est le point de vue qu'il est conseill d'adopter lors d'un premier contact avec l'application des lois de la mcanique. Essayons alors de mettre en vidence un rfrentiel privilgi, par rapport auquel l'action de l'extrieur puisse tre nglige. Pour ce faire, nous allons procder par approximations successives. Le plus commode serait de prendre le rfrentiel li la Terre et de considrer que l'action de l'extrieur du systme terrestre est ngligeable dans l'tude des mouvements la surface de la Terre ; aprs tout, c'est partir de ce rfrentiel que Galile, Descartes et Newton sont arrivs au principe d'inertie. En premire approximation, ce sera effectivement le cas : le laboratoire peut tre considr comme un rfrentiel d'inertie pour l'explication de beaucoup de phnomnes et les observations seront gnralement en accord avec les prdictions thoriques. Dans cette approximation, un point immobile la surface de la Terre a une acclration a, = 0. Cependant, une observation plus soigne de la chute des corps ( dviation vers l'Est) ( 15.5.3), de la rotation du plan d'oscillation d'un pendule (Foucault, 1851) ( 15.5.4), du mouvement des courants atmosphriques, de l'rosion des rives des grands fleuves,... montre que les lois de Newton ne sont pas vrifies par rapport au rfrentiel Terre. Dans une deuxime approximation, nous pouvons choisir comme rfrentiel d'inertie le rfrentiel gocentrique. Par rapport ce rfrentiel, la Terre tourne autour de l'axe des ples avec une vitesse angulaire S2 = 7,29 lO" 5 s^' ( 9.7.3) et un point immobile la surface de la Terre a une acclration a^, dirige vers l'axe de la rotation, d'intensit a, 3,4 lO^cosms^ 2 , o est la latitude du point en question et R^ est le rayon de la Terre. A partir de ce rfrentiel, il est possible d'expliquer les observations qui taient en contradiction avec les prdictions obtenues dans le rfrentiel du laboratoire ; mais l'application des lois de Newton conduit la conclusion que
Point de vue de
Mach
Recherche d'un
rfrentiel d'inertie
263
le mouvement de la Lune devrait donner naissance une mare par jour, alors que l'on en observe deux. ,^3 = Rfrentiel de Copernic Dans une troisime approximation, nous sommes conduits prendre le rfrentiel de Copernic . Par rapport ce rfrentiel, le centre de la Terre effectue une rvolution autour du Soleil en une anne, ce qui correspond une vitesse angulaire ^. = 1,99 10~7 s~' ( 9.7.3) et un point immobile la surface de la Terre a une acclration supplmentaire g, dirige vers le Soleil, d'intensit 03 S (^R = 5,9 10~3 ms~2 o R est la distance Terre-Soleil. Ce fut l'un des grands succs de la thorie de Newton que d'expliquer le phnomne des mares partir de ce rfrentiel. L'analyse du dplacement des raies spectrales par effet Doppler conduit ensuite considrer dans une quatrime approximation que le centre de gravit du systme solaire n'est pas immobile, mais qu'il effectue un mouvement circulaire autour du centre de notre Galaxie. La priode est de 250 millions d'annes et ce mouvement conduit une acclration supplmentaire a,, dirige vers le centre de la galaxie, d'intensit
04 =
^ ^ (2^-tW 3
1020 s 2
lo-loms-2 -
Le plus souvent, on s'arrtera cette approximation. Toutefois, l'effet Doppler montre que notre Galaxie est en mouvement par rapport au centre du groupe local, qui lui-mme est en mouvement par rapport d'autres amas de galaxies, qui elles-mmes... Heureusement, chaque approximation, les corrections l'acclration deviennent de plus en plus petites ! Thoriquement, si l'on suppose que la quantit de matire de l'Univers est finie, nous pourrions dfinir le rfrentiel d'inertie de notre Univers partir du thorme suivant : II existe un rfrentiel et un seul par rapport auquel le torseur des quantits de mouvement est nul . (Par rapport ce rfrentiel, la quantit de mouvement et le moment cintique de l'Univers seraient nuls.) Au contraire, si l'on suppose que la quantit de matire est infinie, on pourrait choisir le rfrentiel par rapport auquel l'expansion de l'Univers apparat isotrope. Grce aux mesures trs prcises du satellite COBE sur le rayonnement fossile, reliquat du Big Bang initial, il a t rcemment possible de mettre en vidence un tel rfrentiel.
Exprimentalement, on dira qu'un rfrentiel est un rfrentiel d'inertie si les lois de Newton sont vrifies, la prcision des appareils de mesure, dans l'tude des phnomnes considrs.
264
10.5
ILLUSTRATIONS
10.5.1 Pendule mathmatique plan Le pendule mathmatique est constitu d'un point matriel P, de masse m, attach l'extrmit d'un fil mince, de longueur i et de masse ngligeable, dont l'autre extrmit est fixe un point 0 immobile (fig. 10.16). Si le fil est souple, on a la condition | OP \ ^ f. (c'est aussi la situation de la figure 10.16 c) ; si le fil est rigide la condition | 0 P = C. est satisfaite tout instant et dans ce cas le systme est holonme deux degrs de libert (c'est aussi la situation de la figure 10.16 b). La force T exerce par le fil (tendu) est tangente au fil ; cette proprit - que nous avons vrifie exprimentalement dans le cas d'un fil souple immobile - est une consquence des quations gnrales de la dynamique (chap 11) et de l'hypothse que le fil est de masse ngligeable. (Dans le cas des figures 10.16 b et c, T est parallle OP s'il n'y a pas de frottement.) Pendule de radiesthsiste
(a)
(b)
(c)
Fig. 10.16 (a) Pendule mathmatique ; (b) point matriel dans un anneau ; (c) point matriel l'intrieur d'une sphre. Nous voulons tout d'abord trouver les conditions initiales pour que le mouvement du point matriel soit plan, puis tudier l'volution et la tension dans le fil, lorsque l'on choisit ces conditions initiales. Ayant choisi la Terre comme rfrentiel d'inertie, on remarque que les seules forces agissant sur P sont le poids F, suppos constant, dirig vers le bas ( 6.2.1), et la force T exerce par le fil, o T = 7^ avec la condition 7,. ;$ 0 dans le cas d'un fil souple. Les quations du mouvement sont donnes par l'quation de Newton ( 10.20) et le thorme du moment cintique ( 10.26). Du thorme du moment cintique ,Lo=x/\(F+T), et des conditions sur les forces F et T, il vient d ~dt Par consquent,
1 2
Mouvement plan
Thorme du
^ LQ ., = 0,
2
Ainsi, la condition ncessaire et suffisante pour que le mouvement soit dans un plan vertical (<p = 0) est que <f>Q = 0. En conclusion, le mouvement de P sera plan si la vitesse initiale VQ est nulle ou dans le plan vertical contenant OPy = XQ. Supposons pour commencer que r == | OP \ = t et que le mouvement est plan. Le systme est alors holonme 1 degr de libert. Nous choisissons comme variable l'angle 0. De ma = F + T et r = (., on obtient en coordonnes polaires
^
(10.29) (10.30)
II dcoule de (10.30) que le mouvement de divers pendules de mme longueur i ne dpend que du rapport F / m . Les expriences de Galile et de Newton ayant montre que le mouvement est indpendant du poids et de la substance du pendule, on en conclut que F / m est une constante g indpendante du point matriel et que la force de pesanteur est donne par la relation F=mg. quation du mouvement Nous avons par consquent -mi.Q1 =mgcos0+T^ <9 =-^?(9 Constante du mouvement (10.32) (10.33) (10.31)
et du lemme fondamental ( 6.3.4), on dduit la constante du mouvement \'1 - J cos 0=K \' cos0 (= ^ cos 0o) . ^ - ^ cos0o) (10.34)
Analyse qualitative du mouvement Effectuons une analyse qualitative du mouvement d'quation (10.33) en suivant la mthode dcrite au paragraphe 7.4.2. Nous avons \Q1 + U(0) = K avec U(0) = -g- cosO (10.35)
et comme \01 = K U(0) ^ 0, il est facile d'esquisser l'allure des orbites associes diffrentes valeurs de K (fig. 10.17).
Fig. 10.17 Orbites du pendule plan. Il dcoule de (10.34) que K ^ -g f i Pour cette valeur, 0 = 2kTT, k entier, et 0 = 0 : ce sont les points d'quilibre stables. < K < Le mouvement est priodique, oscillant entre 0max ou
COS0
quilibre stable
= --K.
(10.36) Libration
Dans ce cas, on parle de mouvement de libration. Lorsque 0 augmente, on a 9 = +^/2(K - U(0)). Par ailleurs la priode T du mouvement tant le double du temps ncessaire pour aller de 0,min = - ^ ^nax' " obtient
e
T =2
(10.37)
II y a plusieurs mouvements possibles : soit 0 = (2k + \)TT,k = entier, et 0 = 0 : ce sont les points d'quilibre instables ; soit le pendule volue vers la position verticale qu'il atteint t = oo, en tournant dans le sens dfini par le signe de 0y. La courbe dfinie par les orbites associe cette valeur de K est appele sparatrice.
K>8-
quilibre instable
Le pendule effectue des rvolutions compltes, soit dans un sens, soit dans l'autre; c'est un mouvement priodique, de priode T = (10.38)
Rotation
2g 7-.
Mouvement au voisinage des points d'quilibre Voisinage d'un point d'quilibre stable 1. Au voisinage de 6 = 0, on a sm0 ^= 0 et la linarisation de (10.33) donne
= -^e.
(io.39)
C'est un mouvement oscillatoire harmonique (sect. 6.5), de priode T = 2.7l ^/T/g ; les orbites sont des ellipses. Voisinage d'un point d'quilibre instable 2. Au voisinage de 9 = TT, on introduit \jf = 0 - JT. Dans ce cas, 0 = \jr et sin 0 '= -^. La linarisation de (10.33) donne ^ = +jiA.
D'o
(10.40)
et ^2 - ^V = K - 8 (10.42)
Au voisinage de 0 = n, les orbites sont des hyperboles si K > g / f . , et les droites = a>(0 n) si K = g / i . Dans ce dernier cas, on aura if(t)=^ewt. Cas des fils souples Si la liaison est ralise par un fil souple, il faut vrifier si la condition T ^ 0, ncessaire pour que r = f, est satisfaite. De (10.32) et (10.34) on tire T=-mg 3cos6+2-^ . \ 8 )
/ t
\
(10.43)
Si K ^ 0, nous avons 1 6 \ ^ n/2 et T, = -mg(3 cos6 - 2cos0^) ^ 0 ; au contraire, si K > 0, la condition 7^ < 0 n'est satisfaite que pour K ^ j s,. Par consquent, si 0 < K < j f , le point matriel tombe en chute libre ds que
cos6 =^K.
de / g ^=J2(K+^e),
^^v ^ -!'
do S
2 /4
soit
t
(10.44)
Si le pendule est lch sans vitesse de la position initiale 0g, on peut exprimer cette intgrale au moyen de fonctions tabules. En effet, de
= -^2g/f. ^/cos0 - COSQ
d0
, ,
et de cos 0 = 12 sin2 |, on obtient pour tout? e [0, 774], o Test la priode du mouvement, (10.45)
Introduisons la variable <p dfinie par sin - = sin sm (p cos - d0 = 2 sin -- cos (p d(p ,/ sin sin = sin cos <p.
V 2 2 2
\ . 2 SQ . 2 Q .0(1
On obtient alors
.(.) = ^ ^ ^ l - F ( k , <p(0)) 8
(10.46)
2 ^0
- 2
10.5.2 Centrifugeuse Une centrifugeuse est un systme qui se compose d'un tube tournant vitesse angulaire S2 constante, autour d'un axe vertical avec lequel il fait un angle cr constant (fig. 10.18 a). tudions l'volution d'un point matriel P de masse m se dplaant sans frottement l'intrieur de ce tube.
\ S
(a) (b) Fig. 10.18 (a) Masse m se dplaant sans frottement l'intrieur d'un tube tournant autour d'un axe vertical et entran par un moteur M ; (b) orbites (Les valeurs r ngatives correspondent 9 -= n a.)
f^i ^
^^
Tm
Le systme est holonme un degr de libert. Ayant choisi comme rfrentiel le laboratoire, les forces agissant sur le point sont le poids mg et la raction R du tube. L'absence de frottement se traduit par la relation R x = 0 o x = OP. Comme nous avons les contraintes (p = S et 0 = a ou n a, il est naturel de choisir les coordonnes sphriques. On prendra cependant 0 = a et r ^ 0. Avec la condition/? -^ = /?,. = 0, l'quation de Newton ma == mg+R s'crit, en coordonnes sphriques ( 5.5.5), m(r rS22 sin2 a) = mgcosa quation du mouvement m(-rQ2 sina cosa) = R. m(2r2sii\a) = R d'o r = r!22 sin2 a gcosa. Du lemme fondamental ( 6.3.4) on tire une constante du mouvement, Constante du mouvement \r1 ^r2^2 sin2 a + rg cos a = K, que l'on peut crire sous la forme
^r2- ^ (rsina-s} =K.
(10.47)
(10.48)
Q tan a /
(10.49)
Si K -^ 0, les orbites dans l'espace de phase (r, r) sont des hyperboles (fig. 10.18 b) ; si A" = 0, les orbites sont d'une part les droites 8 \ r = rS2 sina ) Qtana/
et d'autre part le point (r, r = 0) o -r = . S- sin a Le point (r, r = 0) est un point d'quilibre instable (fig. 10.18 b). Pour rsoudre (10.48), on l'crit r = (r - r) S22 sin2 a et on introduit la variable = r r. On obtient alors == Q2 sin2 a dont la solution est (r) = r,cosh(!2 sina/) + sinh (2 sinat). ^2 sin a On trouve finalement r ( t ) , r(t) et, de (10.47), la force inconnue R(t). (10.51)
e cos a
(10.50)
10.5.3 Points matriels relis par un fil Un point matriel P de masse m, sur la table air horizontale, est reli par un fil mince de longueur i une masse m^ astreinte se dplacer verticalement (fig. 10.19). Nous voulons analyser les mouvements possibles et trouver la tension dans le fil.
Fig. 10.19 Point matriel soumis une force F = F^e^.. Nous considrons le systme comme form de deux sous-systmes auxquels nous appliquons les lois de Newton. La table air tant choisie comme rfrentiel, les forces sont mg, m ,g, la force R exerce par la table, et les forces F et F., exerces par le fil sur les masses m et m,, qui sont parallles au fil et de mme intensit. Le fil impose la contrainte \ OP \ + OP^ \ = f. et, pour la masse m, nous avons la condition z = 0. Le systme est holonme deux degrs de libert. Les coordonnes polaires (r, 0) s'imposent par le fait que F = Fe^. et l'quation de liaison s'exprime par la condition Zi = i r soit z, = r. (10.52) quation de liaison
Des quations de Newton, on tire pour la masse m : ma = F + R + mg, pour la masse M ( : m\a^ = F^ + m^g. De R = Re^ (pas de frottement) et z = 0, F = Fe,, F^ = Fe^, o F < 0,
quation de Newton
De 1 ' quation ( 10.53) il dcoule que le mouvementde P est central et l'on en dduit unepremireconstante du mouvement, soit?-2^ = C. L'quation radiale du mouvement de P, soit m(r - r2) = F , devient alors
m\r- } = F . V r" }
c2\
(10.55)
En utilisant l'quation de liaison (10.52) l'quation du mouvement de P] (10.54) devient m^r=-F+m^g. Cette dernire quation permet d'liminer F de (10.55), d'o (m+m^r =-m^g+m^ Deuxime constante du mouvement
C2
(10.56)
(10.57)
(=cste).
(10.58)
(10.59)
Analyse qualitative du mouvement II nous faut distinguer les deux cas C = 0 et C 1- 0. 1. SoitC =r2o=0. Mouvement rectiligne Si r^= 0 et rg== 0, le systme reste immobile et T= m^g. Sinon de (10.57) on tire (m + m, )r = m, g et le mouvement de P est rectiligne, uniformment acclr (except en r = 0, o l'acclration change de signe) ; dans ce cas mm, T = g (sauf lors des chocs en r = 0 et r = t). m + wi] 2. Soit C = r^o ^ 0 (fig. 10.20). Mouvement plan Comme r20 = C, on a sign0 = sign0g et le point P tourne toujours dans le mme sens autour de 0. De (10.57) on dduit que le mouvement de P est circulaire uniforme de rayon r si rg = r, /y == 0 et
272
Illustrations
Dans ce cas, la tension est constante, gale m^g. Pour d'autres conditions initiales, r volue de faon priodique entre r^ et r^, solutions de C2 \m^ +m^gr = E et la tension (10.59) varie entre 7^^ et 7^. (10.60)
(a)
(b)
Fig. 10.20 (a) Analyse qualitative du mouvement pour C fix, non nul, et diffrentes valeurs de E ; (b) trajectoire de P. Petits mouvements au voisinage du mouvement circulaire ( r , w = JL\ V mr mr Pour une valeur fixe de C, et E U^{(r) <; 1 (fig. 10.20), l'amplitude de (r r) reste faible et la linarisation de (10.57) donne (m + m^r = f ( r ) ^ f ( r ) +df (r) (r - r ) = ^^ dr =o mC2 = -3^(r - r) = -mw\r - r) d'o r(t) = r + Acos(f2t +8) avec S2 = 273
On voit que le mouvement radial est priodique, de priode T = I J I / Q . Dans la mme approximation, l'quation angulaire 9 = C / r 2 devient
= - 2 -,(r - r) = w 1 - -A cos(^2t + 8) , 2 3
r r \_ r J
c C e C
soit
0(t) =wt 2 Im + w, ,/l- A sii\(2t + 8) + B
et
Par consquent, pour presque toutes les valeurs de m et m, le mouvement de P n'est pas priodique (fig. 10.20 b).
10.5.4 Systmes intgrables et application de Poincar (ide) On a vu qu'un systme un degr de libert, pour lequel on connat une constante du mouvement, est rsoluble par quadrature ; de mme un systme deux degrs de libert, pour lequel on connat deux constantes du mouvement, est rsoluble par des quadratures ( 10.5.3). De faon gnrale, on peut dmontrer qu'un systme hamiltonien (sect. 22.5), k degrs de libert, pour lequel on connat k constantes du mouvement indpendantes , est rsoluble par des quadratures : on dit alors que le systme est intgrable [35]. Dans le cas d'une force centrale, on a un systme 3 degrs de libert et 3 constantes du mouvement indpendantes ( 13.1.2).
m\gr
Fig. 10.21 Orbites pour E fix et diffrentes valeurs de C. Les systmes intgrables sont les plus simples, mais presque tous les systmes mcaniques qui sont intressants pour le physicien ne sont pas intgrables. L'tude des systmes non intgrables est trs complexe. Pour donner
une ide de l'approche actuelle de la mcanique, reprenons l'exemple intgrable du paragraphe 10.5.3 que nous avions tudi en fixant la constante des aires C et en prenant diffrentes valeurs de E (fig. 10.20). Comme dans les systmes non intgrables, l'nergie est toujours une constante du mouvement, nous allons reprendre (10.58) mais en considrant maintenant les volutions associes une valeur fixe de E et diffrentes valeurs de C (fig. 10.21). On a reprsent sur la figure 10.22 deux orbites dans l'espace de phase (r, r , 0) associes une valeur fixe de E.
(a)
Fig. 10.22 (a) Orbites pour E fix ; (b) application de Poincar : T.
En identifiant les points 0= 0 et 0= 2n, l'orbite est une courbe sur la surface dfinie par l'ensemble des tats caractriss par une mme valeur de et C (fig. 10.22). On dit que le sous-espace de l'espace de phase R4 = {(r, r , 0, 0}\ dfini par les valeurs et C est un sous-espace diffomorphe ', un tore, invariant par l'volution ; c'est une proprit gnrale des systmes intgrables. Pour une valeur de E fixe et diffrentes valeurs de C (fig. 10.21), on obtient ainsi une srie de tores embots (fig. 10.23).
POINCAR Henri Mathmaticien franais (1854-1912) Fig. 10.23 Orbites pour E fix, C variable : tores embots.
L'tude de l'volution s'effectue au moyen de l'application de Poincar ; c'est l'application T : R2 > R2 dfinie sur la section (r, r, 0 = 0) associe E, o l'image par T de (r, r) est le point o l'orbite de conditions initiales (r, r , 0 = 0) recoupe le plan 0 =- n (fig. 10.22). Si le mouvement de P n'est pas priodique, les courbes de la figure 10.21 concident avec celles engendres par les itrs T"(r, r), n == 0, 1, 2, ..., de l'application de Poincar : ce sont les points o l'orbite coupe la section 0 = 0 (mod27r). A titre de comparaison, la figure 10.24 montre l'image correspondante un systme non intgrable, 2 degrs de libert (on connat une seule constante du
' C'est--dire obtenu par dformation continue d'une chambre air de camion .
mouvement, l'nergie E) : c'est le modle de Hnon-Heiles [36], introduit pour tudier le mouvement d'une plante dans une galaxie. Comme dans l'exemple prcdent, le plan de la figure 10.24 reprsente une section dans l'espace de phase associ une valeur donne de l'nergie. Les courbes fermes (fig. 10.24 a) reprsentent, comme prcdemment, l'intersection de diffrentes orbites avec la section en question. Au contraire, l'ensemble des points, qui semblent distribus au hasard, reprsente l'intersection d'une seule orbite avec cette section (fig. 10.24 b). Chaos En conclusion on observe que, pour certaines valeurs des paramtres dfinissant le systme, l'volution dpend trs fortement des conditions initiales et les points sur la section de Poincar apparaissent distribus de manire entirement alatoire : on constate ainsi l'apparition de chaos dans un systme purement dterministe.
(a)
(b)
10.5.5 Mouvement central en prsence de frottement tudions l'effet d'une force de frottement proportionnelle la vitesse sur un satellite de masse m dcrivant une trajectoire presque circulaire autour de la Terre ; cela signifie que l'on considre des conditions initiales telles que le mouvement serait circulaire en l'absence de frottement. (On nglige le mouvement de la Terre autour du Soleil.) Prenons le rfrentiel gocentrique et un systme d'axes lis au centre de la Terre. Nous savons que la force exerce par la Terre sur le satellite est gale }{^mr~2e^ o x = OP = re^ ( 6.7.1 ). On suppose que la force de frottement est de la forme r o est une constante positive, trs petite si le satellite est haute altitude. L'quation de Newton et le thorme du moment cintique impliquent m ma = x^ ^e^.'kv
quations du
mouvement
d LQ = x A (-Xv) ~dt
Illustrations
., 1
A',.
KT / / n
if
r \r
Si (/w) < 1, alors r est de l'ordre (/m) 2 , r est de l'ordre (/w) et en premire approximation la solution a la forme r(t)=r^1^. En introduisant cette expression dans (10.62), on tire
^^^e3^,
d'o
a ' 1 "3-^ 0,, ^^....-i 3 "
m
et
277
10.6 PISTMOLOGIE 10.6.1 Masse, masse et masse en mcanique newtonienne et acclration terrestre Dans la dfinition de la masse-quantit de matire M , la balance a t utilise uniquement pour choisir l'unit de masse de la substance X ; la masse M est ensuite dfinie par la condition d'extensivit. On introduit galement la notion de masse pesante M* dfinie pour n'importe quel systme matriel par comparaison avec les multiples de la masse talon au moyen d'une balance plateau. Cette dfinition est base sur lefait exprimental que le rapport de deux poids est indpendant du lieu, c'est--dire que PI (x) M*^
~P^x)=1^
(10.63)
o P; (x) est le poids du corps ; au point x la surface de la Terre. Au contraire, la masse d'inertie m est dfinie sans rfrence l'attraction terrestre par la relation entre force et acclration, F == ma. Nous avons vu par ailleurs que l'observation de la chute des corps avait conduit Galile conclure que le mouvement des corps, en chute libre la surface de la Terre, est uniformment acclr, d'acclration g, indpendante du corps ( 6.2.1). Si l'on admet que la force de pesanteur n'est pas modifie par le mouvement (sect. 15.5), il dcoule de la deuxime loi que le poids P est proportionnel la masse d'inertie, soit P=mg. Par consquent,
Pi(Jf) M\ Wi P^(x) ~~M^~~m^
(10.64)
et les observations de Galile montrent qu'il est possible d'galer la masse d'inertie et la masse pesante (avec une prcision relative de 10~1), d'o
M=m=M*. (10.65)
Rappelons que Newton commence par introduire le concept de massequantit de matire qu'il identifie celui de masse d'inertie. A partir de l'observation du mouvement des pendules, il arrive ensuite la conclusion exprimentale que le rapport | P | / m est indpendant du corps ( 10.5.1 ) et il crit dans les Principia : Je dsigne la quantit de matire par les mots de corps ou de masse. Cette quantit se connat par le poids des corps car j'ai trouv par des expriences trs exactes sur les pendules, que les poids des corps sont proportionnels leur masse. Ces expriences sur les pendules permettent de vrifier {'quivalence de la masse d'inertie et de la masse pesante avec une prcision relative de 10~3. Nous reviendrons la section 15.6 sur ce rsultat exprimental qui est l'un des plus importants de la mcanique.
Epistmologie
10.6.2 Mouvements absolus ou relatifs : Newton ou Mach Aujourd'hui, le principe d'inertie nous est si familier que nous l'admettons comme une vrit a priori vidente. Pour en apprcier le contenu, il faut cependant souligner qu'il rsulte d'une abstraction intellectuelle remarquable, conclusion d'une rflexion qui a port sur plusieurs sicles. En effet, ce principe est contraire aux observations journalires, observations ayant conduit les Grecs noncer l'antithse de ce principe, c'est--dire le mouvement cesse ds que cesse la cause qui lui a donn naissance . Pour Kant (1747), il existe deux sortes de mouvements, ceux qui cessent aprs un certain temps et ceux qui persistent. Aujourd'hui, nous disons qu'il existe des mouvements irrversibles (typiques de la thermodynamique) et des mouvements rversibles (typiques de la mcanique). Remarquons aussi que du point de vue mathmatique, la premire loi apparat comme cas particulier de la deuxime; toutefois, du point de vue conceptuel, il n'en va pas de mme. En effet, comme nous l'avons vu au paragraphe 10.4.4, selon le point de vue newtonien, la premire loi dfinit les rfrentiels d'inertie, rfrentiels par rapport auxquels la deuxime loi est applicable ; au contraire, selon le point de vue de Mach, la premire loi dfinit la condition de force nulle ( 10.4.4). En conclusion, quel que soit le point de vue adopt, la premire loi prcde la deuxime et n 'en est pas un simple cas particulier. Point de vue de Newton Les lois de la mcanique sont des lois qui dcrivent le mouvement. Elles supposent donc le choix pralable d'un rfrentiel, d'une rgle et d'une horloge. La premire loi affirme que, ayant fait ce choix, le mouvement d'un corps sera rectiligne uniforme si le corps n'est soumis aucune action extrieure. Si, comme Newton, on admet qu'un corps loin de toute matire est un systme isol, il est vident que la premire loi ne peut pas tre valable par rapport tout rfrentiel. En effet, si le corps est isol, il n'y a aucune action de l'extrieur; par ailleurs, si le mouvement est rectiligne par rapport.^,il ne peut pas tre rectiligne par rapport . ^" si. ^>/ est en rotation par rapport . ^/>. En consquence. Newton admet l'existence d'un espace et d'un temps absolus (sect. 1.4) et considre les lois du mouvement comme des lois relatives un rfrentiel immobile par rapport l'espace absolu. On remarquera que la distinction entre mouvement vrai et mouvement relatif cause des inquitudes Newton qui crit : I I faut avouer qu 'il est trs difficile de connatre les mouvements vrais des corps. Cependant il ne faut pas dsesprer... Pour prciser la distinction entre les concepts absolus et relatifs, il dira : Les e f f e t s par lesquels on peut distinguer le mouvement vrai du mouvement relatif sont les forces qu 'ont les corps qui tournent pour s'loigner de l'axe de leur mouvement ; car dans le cas du mouvement circulaire purement relatif les forces sont nulles et dans le mouvement circulaire vrai et absolu elles sont plus ou moins grandes. Pour illustrer son propos. Newton utilise l'exprience d'un vase rempli d'eau que l'on met en rotation par rapport aux toiles fixes. L'eau, initialement
279
immobile, se met progressivement en mouvement jusqu' ce que toute la masse d'eau soit dans un repos relatif au vase , et la surface - initialement plane devient parabolique. Pour un observateur immobile par rapport au vase, l'ascension de l'eau vers les bords du vase marque l'effort qu'elle fait pour s'loigner du centre de son mouvement et on peut connatre et mesurer par cet effort le mouvement circulaire et absolu de cette eau . Selon Newton, si, au lieu de faire tourner l'eau par rapport aux toiles fixes, on faisait tourner les toiles par rapport au vase, la surface de l'eau resterait plane. Le mme raisonnement permettait d'expliquer l'aplatissement de la Terre par le mouvement de rotation autour de l'axe des ples. En conclusion, pour Newton, le concept de force est un concept absolu, permettant en particulier de distinguer entre les mouvements vrais et les mouvements relatifs. On remarquera cependant que dans cette discussion. Newton a considr uniquement des rfrentiels acclrs les uns par rapport aux autres. Remarques Newton admet qu'un corps loin de toute matire est un systme isol. Aujourd'hui on Justine cette hypothse en se basant sur le fait que les interactions fortes et faibles ont une porte de l'ordre du Fermi ; les interactions lectromagntiques ont une porte effective trs petite parce que les corps sont neutres ; finalement, la quatrime force fondamentale, soit la force gravifique, dcrot
comme r~1 et est environ 10~36 fois plus faible que les autres.
Comme nous l'avons tabli au chapitre 9, il suit des axiomes non relativistes que les acclrations relativement deux rfrentiels.^ et^/S, en translation uniforme l'un par rapport l'autre, sont identiques. Ainsi, en admettant que les masses d'inertie sont les mmes dans .^ et ,J^", on conclut que si les lois de Newton sont valables dans. ^8, alors elles le sont aussi dans .^/S, et les forces ne sont pas modifies. On exprime ce rsultat en disant que les lois de Newton et les forces sont invariantes par rapport aux transformations de Galile, c'est-dire qu'elles ne changent pas de forme lorsque l'on passe d'un observateur un autre, anim d'un mouvement de translation uniforme par rapport au premier : c'est le principe de la relativit de Galile appliqu au point matriel. Il rpond en partie aux questions poses dans le chapitre 9 ; nous y reviendrons dans le cas gnral au chapitre 15. Point de vue de Mach et origine de la niasse d'inertie Trois questions se trouvent au centre des reflexions d'Ernst Mach : La notion d'acclration absolue a-t-elle un sens objectif? Quelle est l'origine de l'inertie ? Pourquoi la masse d'inertie est-elle identique la masse pesante (ou gravifique) ? Mach commence par souligner le fait que seule l'acclration relativement au reste de l'Univers a un sens. D'aprs moi, il n'existe somme toute qu'un mouvement relatif et j e n'aperois cet gard aucune distinction entre la rotation et la translation.
Une rotation relativement aux toiles fixes fait natre dans un corps des forces d'loignem nt de l'axe ; si la rotation n'est pas relative aux toile s fixes, ces forces d'loignement n 'existent pas... Pouvons-nous fixer le vase d'eau de Newton, faire ensuite tourner les toiles fixes et prouver alors que ces forces d'loignement sont absentes ? Cette exprience est irralisable, cette ide est dpourvue de sens, car les deux cas sont indiscernables l'un de l'autre dans la perception sensible. Je considre ces deux cas comme n'enfermant qu'un seul et la distinction qu 'en fait Newton comme illusoire. Ainsi, contrairement Newton, Mach considre que le mouvement n'a de sens que relativement aux toiles fixes et il postule qu'il n'est jamais possible de ngliger l'action du reste de l'Univers sur un corps. Si l'on adopte ce point de vue, il n'existe pas de systme isol et l'nonc de la premire loi met en vidence non pas l'existence d'un espace absolu, mais uniquement le fait que la notion de force est une notion relative, lie celle de rfrentiel : si par rapport .^ le mouvement est rectiligne et uniforme, alors ^^ F ^ == 0 relativement .^) ; si le mme mouvement est acclr par rapport .i^", alors ^^ F'^ / 0 relativement . ^ f . En consquence, l'nonc de la premire loi ne fait pas appel des rfrentiels privilgis, mais postule que l'action du reste de l'Univers sur un corps peut apparatre nulle dans un rfrentiel (o l'Univers apparat au repos), et non nulle dans un autre rfrentiel (o l'Univers apparat acclr). Par analogie, nous savons que la force magntique peut apparatre nulle dans un rfrentiel et non nulle dans un autre. L'exprience fondamentale de la gravitation ayant montr que la masse d'inertie est proportionnelle la masse gravifique , Mach considre ensuite que la masse d'inertie rsulte de l'interaction gravifique du systme avec le reste de l'Univers. En effet, la force gravifique a la mme forme que la force lectrique entre deux charges au repos
^^Aw ' rF=_L^ 47TSQ r~ (10.66)
o Af,*, M^ sont les masses gravifiques et g? q^ les charges lectriques. Si la charge q^ est acclre, d'acclration a, il apparat une force supplmentaire sur la charge immobile q^, de la forme | F | = q\q1 ' 4neQ r c o c est la vitesse de la lumire ( 10.67)
c'est--dire une force qui dcroit en 1/r. Par analogie, Mach postule qu'une masse M^ d'acclration a engendre une force supplmentaire sur une masse A/,* immobile, de la forme
W^
2
r c Considrons alors le rfrentiel .^ par rapport auquel l'Univers est au repos ; un point matriel soumis une force F a une acclration a o F = ma, m = masse d'inertie.
Par ailleurs par rapport au rfrentiel .^' li au point matriel, le point matriel est immobile et par consquent la rsultante F' des forces agissant sur ce point doit tre nulle. Par rapport .^8', l'Univers est acclr d'acclration a' = a et si l'on admet l'hypothse (10.68), il apparat dans ,^' une force supplmentaire due l'acclration des masses dans l'Univers. Nous avons ainsi
Univers OU
Univers = '^
a e Univers
E^ a
a = a.
Une estimation grossire montre que le coefficient entre parenthses est de l'ordre de 1, ce qui implique 0 = (m - M*) a soit m = M*.
Ce rsultat suggre qu'il est effectivement possible de considrer la masse d'inertie comme rsultant de l'action gravifique de l'Univers sur le point matriel. Mentionnons pour terminer que, pour Newton, \a force centrifuge que ressent un observateur dans un rfrentiel tournant (voiture dans un virage), est une force fictive qui provient d'un mauvais choix du rfrentiel et n'a pas
d'origine physique. Pour Mach, c' est me force relle qui a pour origine le mouvement acclr de l'Univers par rapport l'observateur.
Einstein a donn le nom de principe de Mach cet ensemble d'ides proposes par Mach. Ce principe l'a sduit et l'a conduit laborer sa thorie de la relativit gnrale, c'est--dire la thorie de la gravitation. Ainsi, l'approche de Mach est fondamentale du point de vue conceptuel (elle correspond au principe d'objectivit selon lequel les lois de la nature ne doivent pas dpendre du choix arbitraire du rfrentiel introduit pour dcrire les phnomnes) et thorique (dveloppement de la relativit gnrale). De plus, c'est la seule approche satisfaisante puisque, comme nous l'avons vu, l'exprience ne permet pas de mettre en vidence un rfrentiel d'inertie. Finalement, cette approche est utile l'ingnieur qui, par exemple, l'utilise pour le calcul des problmes de balistique de porte suprieure au kilomtre, pour lesquels le mouvement de rotation de la Terre n'est plus ngligeable. Il faut remarquer que ce principe de Mach n'est pas universellement reconnu. Aujourd'hui, l'espace-temps vide n'est plus l'quivalent du nant, mais au contraire le sige de phnomnes trs complexes (cration et annihilation de particules ...). En outre, on admet que la matire agit sur l'espace-temps pour dfinir la gomtrie et rciproquement, la gomtrie agit sur la matire pour dfinir le mouvement ; la gravitation est ainsi un effet gomtrique li la prsence des masses dans l'Univers.
Conclusion Comme nous l'avions dj suggr au paragraphe 10.4.4, la discussion de cette section montre que l'on peut adopter l'un ou l'autre des points de vue suivants : le point de vue de Newton qui considre la force comme un concept absolu, en supposant l'existence de systme isol, et selon lequel les lois de la mcanique ne sont valables que dans certains rfrentiels appels rfrentiels d'inertie ; le point de vue de Mach qui considre la force comme un concept relatif et pour qui les lois du mouvement sont valables dans n' importe quel rfrentiel.
10.7
10.7.1 La corde d'un arc exerce une force de 15 kgf lorsqu'elle est tendue de 70 cm. En admettant que la force est proportionnelle au dplacement, quelle sera la vitesse initiale d'une flche de 25 g ? Quelle est la porte maximale ? 10.7.2 Un train de masse M arrive contre un butoir avec une vitesse VQ (fig. 10.25). Sachant que la voie fait un angle a avec l'horizontale et que le butoir exerce une force \F \ = k8+q83 lorsqu'il est comprim d'une longueur 8, quelle sera la compression maximale ? (k et q sont des constantes positives).
Butoir
Fig. 10.25
10.7.3 Un point matriel de masse m, se dplaant sur la droite horizontale C], est li un ressort exerant une force F == kxe^. Le point, initialement immobileenx= 0, est alors soumis une force supplmentaire F(t) = F(t)e^ qui agit pendant l'intervalle de temps [0, T] o T = T i ^ / m / k . Dterminer l'amplitude finale des oscillations dans les deux cas suivants :
1. F(t)=Fy t [ 0 , T];
Ressort forc
2. F(t) = F-
t e [0, T]
(Pour rsoudre l'quation diffrentielle, voir le paragraphe 7.3.4.) 10.7.4 Deux toiles de mme masse M ont un mouvement circulaire de rayon R autour de leur centre de masse G. Quelle est la vitesse des toiles ? tudier le mouvement d'un corps de masse m (m <$: M) se dplaant sur la droite contenant G, perpendiculaire au plan de la trajectoire des toiles, c'est-dire :
Mouvement 3 corps
1. Esquisser quelques orbites dans l'espace de phase ( x , v). 1. Calculer la priode des petites oscillations autour de la position d'quilibre. 3. Calculer la vitesse de libration partir de la position d'quilibre. (Le corps n'a pas d'influence sur le mouvement des toiles; les forces de gravitation sont donnes par la loi (12.1).) Formation d'une molcule 10.7.5 Un atome A est projet avec une vitesse Vp et un paramtre d'impact vers un atome B (fig. 10.26). Lorsqu'il se trouve une distance 8 de B, il se lie B pour former une molcule. On admet que B reste immobile et que la force est FB^A = k(r S)e^., o k est une constante positive (BA = re^.).
Fig. 10.26
1. Esquisser l'orbite dans l'espace de phase (r, r). Comment peut-on trouver l'amplitude du mouvement? 2. Calculer la priode et l'amplitude du mouvement dans le cas = 0. 3. Dans le cas o le mouvementestvoisin d'un mouvement circulaire, calculer la priode T,. du mouvement radial r(t). Vrifier que pendant une priode l'atome A a tourn autour de B d'un angle infrieur 71. Esquisser la trajectoire. Fil coup 10.7.6 On considre le systme de la figure 10.27.
Fig. 10.27
Fig. 10.28
Calculer la force exerce par le fil A P avant et immdiatement aprs avoir coup le fil B P. Calculer cette force lorsque P se trouve au point C. Cne 10.7.7 Un point matriel se dplace sur la surface d'un cne immobile sous l'action de la pesanteur (fig. 10.28). L'axe du cne est parallle a. g et l'angle au sommet la. Analyser les mouvements de condition initiale (py ^- 0 (coordonnes sphriques) : esquisse des orbites dans l'espace de phase (r, r) ; priode du mouvement circulaire de rayon R ; priode 7,. de r(t) pour les mouvements voisins du mouvement circulaire ; quel est l'angle dont a tourn le point pendant T^. ? Calculer la force exerce par la surface.
Problmes
Le point matriel est lanc avec une vitesse horizontale VQ d'un point de hauteur hy. Calculer les hauteurs maximale et minimale au cours de l'volution. 10.7.8 Un point matriel est attach par un fil au milieu d'un tube horizontal tournant vitesse !2 constante autour d'un axe vertical (fig. 10.29). Quelle est la tension dans le fil ? Le fil se casse ; calculer la vitesse du point matriel la sortie du tube (en ngligeant les frottements). Calculer la force exerce par le tube. Centrifugeuse
10.7.9 Un point matriel se dplace sans frottement l'intrieur d'un tube tournant vitesse angulaire S constante autour d'un axe vertical ; l'angle entre le tube et l'axe est constant (fig. 10.18). Le point matriel est reli au point 0 par un ressort exerant une force F = kr(\ ^i^e.ok eti sont des constantes positives. Vrifier qu'il existe deux valeurs Qy et Q^ telles que si S2 ^ Qy le point reste au voisinage de l'origine, et si Si > S2^ le point part l'infini, pour toute condition initiale. Esquisser quelques orbites dans l'espace de phase (r, r) en considrant les trois cas S2 < Qy, Pg < Q < ^?p S2 > Qy. 10.7.10 Analyser le mouvement d'un point se dplaant sans frottement l'intrieur d'un anneau de rayon R tournant vitesse S2 constante autour d'un diamtre vertical (fig. 10.30); esquisser les orbites dans l'espace de phase; trouver les positions d'quilibre (par rapport l'anneau) et la priode des petits mouvements au voisinage des positions d'quilibre.
Anneau tournant
CHAPITRE 11
11.1
Considrons pour simplifier un systme discret form de N points matriels P^, de masse m^ et de vecteur-lieu OP^ = x^. Le passage une distribution continue de masse s'effectuera, comme nous l'avons dj vu avec le centre de masse, en remplaant les sommes sur a par des intgrales. De la deuxime loi de Newton ( 10.20) et ( 10.26) applique au point matriel /', ^0=^ ,
^O.^^O.
o L
o"
Pa=^v,,
a =1,2,..., N
O.a=xa^P^
O,a=X^F
C'-2)
E^o^E^L^O"
a of
Cl-3)
Tro.s,meloi
<"'4'
Elments de rduction du torseur des quantits de mouvement
Par consquent, en introduisant les grandeurs extensives quantit de mouvement totale? et moment cintique total LQ par rapport 0, dfinies par
p=E^"
a
et
^-E^,..
a
(11-5)
Thorme fondamental. Lois gnrales du mouvement. Thorme fondamental Le mouvement de tout systme matriel satisfait les quations gnrales de la dynamique newtonienne
fext
et
^=F
dt^^^
(11.6)
o 0 est un point fix du rfrentiel ; (p, Ly) sont les lments de rduction par rapport au point 0 du torseur des quantits de mouvement et (F"', Mo"') sont les lments de rduction du torseur des forces extrieures au systme. En d'autres termes, la drive par rapport au temps du torseur des quantits de mouvement est quivalente au torseur des forces extrieures au systme.
Remarques Tout systme matriel est caractris par trois grandeurs extensives, la masse qui est un scalaire, la quantit de mouvement qui est un vecteur, et le moment cintique qui est un pseudo-vecteur. Contrairement au cas du point matriel, pour un systme form de N points matriels, les 6 quations scalaires (11.6) sont indpendantes, mais elles ne suffisent pas pour dcrire l'volution d'un systme ayant 3N degrs de libert si N > 2. Cependant, dans le cas d'un solide idal, nous avons 6 degrs de libert et 6 quations du mouvement : l'volution d'un solide idal est entirement dfinie par le thorme fondamental et les conditions initiales. Si le systme est constitu de k solides 5p ..., S^, l'volution temporelle est entirement dcrite par les 6k quations :
__ y,(S^) __ F^^^r -L /^^^r
Solide idal
dt r = \,...,k
^ w^,) ^"'^S, , ,,,int-S, -^LQ =My '+Mo
(11.7)
o (p^, LQ' ) sont les lments de rduction du torseur des quantits de -> mouvement du solide S ', M" S^ et (F'" (F'"'^ M^ ') sont les lments de rduction du torseur des forces exerces par les autres solides du systme sur S . Postulat fondamental Ayant obtenu le thorme fondamental, on pourra oublier la dmarche suivie pour son obtention et l'introduire comme postulat fondamental de la mcanique newtonienne ; c'est le point de vue adopt dans certains ouvrages. En particulier, le principe de l'action et de la reaction apparatra alors comme consquence du postulat fondamental.
288
En effet, considrons un systme S form de deux parties S = 5, U 5^ et appliquons le postulat fondamental ( 11.6) S, S, et S^ ; on a
jL^Si) = ^ext^S, _^ JA-^S, ^ -^pC^) = 7,-ext^S, ^ ^S,-^
c??
'
dt
(S) ^,,(S,) .^(S;)
. ^ ( S ) ^ ^.ext^Si ^.^ext^S^
Les quations de la statique, sur lesquelles nous reviendrons au chapitre 16, sont un cas particulier du thorme fondamental. En effet, par dfinition, un systme S est en quilibre par rapport au rfrentiel ,^ si la quantit de mouvement de tout point matriel P^ de S est nulle tout instant. Par consquent, S est en quilibre si et seulement si la quantit de mouvement de n'importe quel sous-systme 5" de S est nulle. Les quations du mouvement (11.6) conduisent ainsi aux (ois de la statique suivantes. Un systme S reste en quilibre si et seulement si pour tout soussystme S' de S le torseur des forces extrieures S' est quivalent zro :
VS'CS ^F^^O et ^^A.F^^O,
Lois de la statique
En particulier, un solide reste en quilibre si et seulement si le torseur des forces extrieures est quivalent zro.
Le centre de masse d'un systme ferm volue comme un point matriel de masse gale la masse du systme, soumis une force gale la rsultante des forces extrieures au systme :
MaG=Fe)tt, o M=^m^, et F6"1 = ^F^"'. (11.8)
Remarque. Si la rsultante des forces extrieures est une fonction qui ne dpend que des variables (XQ, VQ, t), le mouvement du centre de masse est univoquement dfini par les conditions initiales et le thorme (11.8). Par exemple, pour tout systme isol le mouvement du centre de masse est rectiligne uniforme ; de mme, le mouvement du centre de masse d'un systme matriel charg, soumis l'action d'un champ gravifiqueget d'un champ lectrique E homognes et constants, est uniformment acclr, d'acclration gale g + (Q/M)E o Q = ^ q^ est la charge lectrique totale. Illustrations exprimentales du thorme du centre de masse Si on analyse le mouvement sur la table air incline de deux corps rigidement lis, on constate que le centre de masse dcrit une parabole (fig. 11.1 a). En supprimant la liaison un instant ty, on observe que le centre de masse poursuit la trajectoire parabolique, sans modification. La trajectoire parabolique du centre de masse est galement mise en vidence dans l'analyse du mouvement du bton de la majorette, lors de l'explosion d'un obus, ou dans le cas du plongeur (fig. 11.1 b, c, d). C'est cette mme proprit qui est utilise par le danseur lors d'un grand
jet (fig. 11.1 e) : pour donner l'illusion de flotter, le danseur dplace son
centre de masse par rapport au corps de manire telle que sa tte ait un mouvement rectiligne horizontal.
(c)
(d)
11.3 LOIS DE CONSERVATION DE LA QUANTITE DE MOUVEMENT ET DU MOMENT CINTIQUE Par dfinition, pour un systme isol, F0"' 0 et Mo"1 0, et les lois de Newton ( 11.6) impliquent les lois de conservation suivantes. Thorme. Pour un systme isol, la quantit de mouvement totale et le moment cintique total sont constants au cours de l'volution temporelle. Les grandeurs p et LQ sont ainsi des grandeurs conserves : ce sont des constantes du mouvement des quations de la dynamique.
Illustrations de la conservation de la quantit de mouvement Le fusil sur le rail et la mise feu forment un systme isol (fig. 11.2 a). Commep= 0 avant le dpart du coup, nous aurons p{t) = 0 pour tout temps t : l'expulsion de la balle, soit i^ ^ 0, imprime un mouvement de recul au fusil tel que m^v^ + m^v^ = 0 (phnomne familier avec l'effet de recul d'un fusil). Nous observons que le fusil s'immobilise si la balle est ensuite arrte par une cible fixe au fusil. Cette mme proprit sera mise en vidence par une personne se dplaant sur un radeau (fig. 11.2 b).
(c)
(d)
>(
Fig. 11.2 Conservation de la quantit de mouvement En concentrant son attention sur le centre de masse G d'un pendule elliptique sur le rail air (fig. 11.2 c et 14.4.3), on observe que VQ ^ est constant ; c'est une consquence du fait que la composante de F"' selon l'axe du rail est nulle. L'exprience de la figure 11.2 (d) est effectue sur la table air horizontale. Avant la dsintgration de A en deux parties B et C, le mouvement de A est rectiligne uniforme etp= ^A^A- Aprs la dsintgration (avec Wg + m^ = m^), on observe que le mouvement du centre de masse n'est pas modifi.
En effet la force exerce par la table air annule la force gravifique de sorte que la rsultante des forces extrieures est nulle. Ainsi p = m^v^ = WgVg + m^v^ = (Wg + m^)vQ, et (11.9)
Illustrations de la conservation du moment cintique En diminuant le rayon du mouvement circulaire (fig. 11.3 a), on observe que la vitesse angulaire du point augmente et satisfait la relation r'[(y = r2^ : il y a conservation de LQ car MQ = 0, et LQ = x A mv = mr20n. En mettant la voiture en mouvement sur un plateau mobile autour d'un axe vertical, on observe que le plateau tourne en sens inverse et qu'il s'immobilise ds que l'on arrte la voiture (fig. 11.3 b). Comme LQ, le moment cintique total (voiture plus plateau), est nul avant la mise en mouvement de la voiture, et que le moment rsultant des forces extrieures est nul, nous avons Ly(t) = 0 p o u rtoutf: le moment cintique de la voiture, soit L^ ^ mx/\v, est compens par le moment cintique du plateau, soit L^ = ^MR2)^ 14.1.3), c'est--dire mx /\v+ ^MR2(l)=0.
(c)
(d)
L'exprimentateur est en rotation sur un tabouret tournant avec les bras initialement tendus (fig. 11.2 c) ; on observe que la vitesse de rotation augmente lorsqu'il approche les bras du corps et que cet effet est amplifi s'il tient des haltres bout de bras. En effet, on a LQ = (^ ^a^2) <a ( 14.1.1 ) o dy est la distance de la masse my l'axe de rotation ; ainsi en diminuant les distances dy la vitesse angulaire (D doit augmenter pour qu'il y ait conservation du moment cintique. Ce mme effet est utilis dans la pirouette de la patineuse ou l'arabesque de la danseuse [57]. L'exprimentateur immobile sur le tabouret tournant tient une roue, anime d'un mouvement de rotation autour d'un axe vertical, soit L = MR2)
(fig. 11.2 d). On observe qu'en inversant l'axe de rotation, l'exprimentateur se met en mouvement. En effet, le moment cintique de la roue sera alors L\ = M R w ; pour qu'il y ait conservation du moment cintique, le reste du systme (exprimentateur plus tabouret) devra avoir un moment cintique L^ - 2M/^2<u.
f0\ i
L'horizon artificiel utilis dans les avions et le guidage inertiel sont bass sur la conservation du moment cintique d'un gyroscope quilibr (c' est--dire tel
qwM^=0).
Gyroscope
11.4 THORME DU MOMENT CINTIQUE Nous allons observer un certain nombre de phnomnes associs au thorme du moment cintique, phnomnes sur lesquels nous reviendrons par la suite. Rappelons le thorme du moment cintique (11.6)
"
-^Lo=M^
(11.10)
^^E-^^'
ce
et 0 est un point fixe du rfrentiel. Bien que dduit trs simplement des lois de Newton (apparemment proches de l'intuition), le thorme du moment cintique n'est pas intuitif. Il est donc essentiel d'effectuer soi-mme une partie des expriences suivantes et en particulier de jouer avec une roue de vlo. Illustrations du thorme du moment cintique Un fil enroul sur l'axe d'un essieu exerce une force F dont la direction varie (fig. 11.4 a). On observe que le mouvement de l'essieu va vers la droite si 0 > OQ, vers la gauche si 0 < f f y , et l'essieu reste immobile si 0 = OQ. En effet, le moment M^ s'annule pour 6 = Oy et change de direction. Lorsque le moteur de la figure 11.4 b est arrt, la force exerce par le ressort pour maintenir le support horizontal est Fy. On observe que lorsque le moteur est acclr, la force F est diffrente de FQ. En effet, le thorme du moment cintique montre que ^^.=I^=(F-F,),d o l^ est une constante ( 14.1.1).
i?r
(b)
, \L^-\,^ia ^
Le nez monte
(c)
d_ dt
Virage
A ^ Avec deux roues tournant dans des sens opposs c'est plus facile
(e) (f)
T-) Fig. 11.5 Les symboles '" ou T^ reprsentent le couple de raction exerc par le systme en rotation sur l'axe. Les expriences prsentes sur la figure 11.5 (a) et (b) sont ralises avec une roue de vlo tournant autour de son axe ; elles permettent de sentir avec les poignets les consquences d'une variation de la direction du moment cintique (attention ne pas se faire mal !). Ces consquences sont technologiquement importantes (rupture d'un essieu). Les couples indiqus sur la figure sont ceux ressentis par l'observateur : ce sont les couples exercs par le systme
sur l'extrieur. Ces mmes effets conduisent l'apparition de couples sur un avion effectuant un virage, couples qu'il faudra compenser par les ailerons ; de mme, en rentrant les roues de l'avion alors qu'elles tournent encore, on engendre des couples dans les supports ; le mme effet apparat galement sur une moto dans un virage. Une roue de vlo tournant rapidement autour de son axe est suspendue une corde (fig 11.6 a) ; on observe que l'effet du poids de la roue conduit une rotation de l'axe dans le plan horizontal et non une chute de la roue dans le plan vertical. L'observation montre que la force N exerce par le sol sur une meule peut atteindre plusieurs fois le poids mg de la meule (fig 11.6 b) ; cet exemple sera tudi au paragraphe 14.3.1.
(a)
(b)
(c)
Fig. 11.6 Effets gyroscopiques.
Ce mme phnomne permet de stabiliser un mobile deux roues au moyen d'un volant tournant rapidement autour d'un axe support par un cadre mobile (fig 11.6 c) ; le sens de rotation doit tre tel que <o soit dirig vers le bas.
11.5
11.5.1 Extensivit et thorme du transfert Par dfinition, le moment cintique L^ est le moment rsultant par rapport au point A du torseur des quantits de mouvement :
L
A=Z^aAOTA
a=Apa
au point A
si
S=^S,
k
(11.11)
Thorme du
transfert
(11.12)
es\
- ^a rsultante de ce torseur.
11.5.2 Rfrentiel du centre de masse et 1er thorme de Knig Considrons un systme de points matriels Py, de masse m^, que l'on tudie par rapport au rfrentiel ^. Rfrentiel du centre de masse .^g On appelle rfrentiel du centre de masse Jo, le rfrentiel li au centre de masse G du systme, en translation par rapport ^ (vitesse d'entranement Og == VQ et g s= 0). Ainsi, par rapport au rfrentiel ,^K == .^g nous avons p'=Mv'Q=0 (11.13)
car G est immobile dans ^g, et M' = M en vertu de l'axiome 3 non relativiste ( 10.2.1). L^ = LQ si ,^g' =,^Q Proprit 1. Dans le rfrentiel du centre de masse, la quantit de mouvement du systme est nulle, et le moment cintique est indpendant du point A. En effet, du thorme du transfert et ( 11.13), nous avons pour tout point A : L^=L'Q+AG/\MV'Q=L'Q. (11.14)
Le = LQ
Proprit 2. Pour tout rfrentiel ^ en translation par rapport ^, les moments cintiques par rapport G valus dans J^ et J% sont gaux : LQ=L'Q si ',^-^=0 (11.15)
296
d'o, de (4.38),
^G^G+fE'V^l^e^c,\ a
J
En combinant cette 2e proprit avec le thorme du transfert nous obtenons LA =AG/\MVQ+L'Q. Cette dernire quation est l'expression du thorme suivant. Premier thorme de Knig. Le moment cintique L^ est gal la somme du moment cintique par rapport A de la masse totale concentre en G et du moment cintique L'y valu dans le rfrentiel du centre de masse. On appelle moment cintique orbital, le moment cintique AG A MVQ du point matriel obtenu en concentrant toute la masse du systme au centre de masse, et moment cintique intrinsque le moment cintique valu dans.^. En consquence, le premier thorme de Knig s'exprime sous la forme : Le moment cintique d'un systme est la somme du moment cintique orbital et du moment cintique intrinsque.
(11.16) 1er thorme de Knig
11.5.3 Thorme du moment cintique. nonc gnral Le thorme du moment cintique (11.10) ncessite le choix pralable d'un point 0 fix dans le rfrentiel .^. Cependant, dans les applications pratiques, il est souvent utile de considrer le moment cintique par rapport un point A en mouvement. En outre, du point de vue conceptuel, il n'est pas satisfaisant d'avoir un thorme fondamental qui fasse intervenir explicitement un point 0 arbitrairement choisi dans le rfrentiel. Il serait plus judicieux d'avoir un thorme faisant intervenir un point du systme, par exemple le centre de masse. Pour cela, nous allons gnraliser le thorme du moment cintique (11.10). Thorme du moment cintique. choisi
d ~dt
(11.17)
o VA = OA est la vitesse du point A(t) par rapport auquel on a dfini le moment cintique L^(t).
297
DMONSTRATION. Du thorme du transfert ( 11.12) Lp = L^+OAMv^, et du thorme du moment cintique (11.10), avec 0 un point fix, on dduit ^ L0 =^LA+VAAMVG+OA^ Ma^=M^ d'o, de (11.8),
d
Remarques Si ,^5 est en translation par rapport .^ on a selon (11.15) ^L^=M^ (11.20)
de plus, il est possible d'effectuer la drivation soit dans le rfrentiel ,^i3, soit dans .'^i en translation par rapport .^ (par exemple dans .^). En effet
^L=^L
quations du mouvement OTQ = F'5"' et
si w
-'^=
(11.21)
Ces dernires quations permettent souvent de dcomposer l'tude du mouvement d'un systme en l'tude du mouvement du centre de masse d'une part, et l'tude du mouvement par rapport au rfrentiel du centre de masse d'autre part.
Pour le calcul de la drive, il est parfois utile d'effectuer la drivation dans ,^ en rotation par un rfrentiel. ^ en rotation par rapport . ^ (9.16) et le thorme du moment rapport . ^ cintique devient
+ (a.^/.^
A L
t. + A A MV = M^.
(11.22)
En gnral, on choisit un point A tel que v^ A MV = 0. De plus, dans la mesure du possible, on prend A tel que certaines forces inconnues aient un moment nul en A. Les quations gnrales du mouvement permettent de prciser le concept de point matriel. Un systme peut tre assimil un point matriel de masse M , situ en XQ, si le torseur des forces extrieures est quivalent un seul vecteur, li en XQ, qui ne dpend que des variables (XQ, p , t). Point matriel
11.6 APPLICATIONS 11.6.1 Cylindre creux roulant sans glissement sur un plan inclin Comme premire application, tudions le mouvement d'un cylindre creux homogne sur un plan inclin, en supposant qu'il y ait roulement sans glissement.
4y'
Fig. 11.7 Cylindre creux roulant sans glisser sur un plan inclin. Le systme considr est le cylindre et le rfrentiel choisi, le laboratoire. Les forces extrieures sont le poids Mg et les forces de liaisons inconnues N et F. La condition de roulement sans glissement implique que le mouvement est plan sur plan et
^G - -R(D= -R0
(11.23)
o o = aie-, = e-^ est la vitesse de rotation du cylindre : c'est un systme 1 degr de libert.
Calculons pour commencer Lg, le moment cintique par rapport au rfrentiel du centre de masse. Pour un cylindre creux, homogne, de masse M, rayon R, d'paisseur ngligeable, en rotation autour de son axe, nous avons LQ=^<A^<
a
(<-G^)
= E max'a A (<a/ A -0 a
((y/ = <)
^E^K)^-^^]
a
Mais le dernier terme s'annule en vertu de la symtrie par rapport au plan z' = 0 ; en effet, tout point Py de coordonnes (x'^, y ' , z'y) on peut associer P^ de coordonnes (x'^, y'y, z!y). Par consquent, Moment cintique d'un cylindre creux L G- M ^ f t Premire mthode En utilisant les quations du mouvement (11.21), on a MXQ = F + Mg sin a 0= N -Mgcosa MR^' = RF et l'on peut liminer F en utilisant la condition (11.23), d'o XQ=^gsina Deuxime mthode II est possible d'liminer directement la force inconnue F de l'quation du moment cintique, en choisissant comme point A dans le thorme du moment cintique ( 11.17) le point de contact du cylindre sur le plan. Comme v^ = Vy, nous avons
^L^=AG^Mg avec
(11.24)
(F = F^) (N = N y )
(11.25)
(11.26)
Applications
et
XQ=^gsma.
L'acclration ( 11.25) est deux fois plus faible que celle obtenue lorsque le cylindre glisse sans rouler en l'absence de frottement (F = 0). Nous voyons que pour qu'il y ait roulement sans glissement, il faut que la force de frottement soit gale F = ^Mg sincr. Nous reviendrons sur ce point au paragraphe 12.5.2. Considrons le cas d'un cylindre plein. Pour calculer le moment cintique LQ, il faut dcomposer le cylindre en tube de rayon r^, d'paisseur Sr et de masse 8m^. Par extensivit, on obtient de (11.24) LQ = lim y^ Sm r^ta
" Sr^O^' a
R2
Jo
(11.27)
Avec Un cylindre creux a une acclration suprieure celle d'un cylindre plein
11.6.2 Ractions sur l'axe d'un solide en rotation Cherchons les forces de reaction en A et B lorsque le solide de la figure 11.8 tourne autour de l'axe AB, vitesse angulaire <a constante. On ngligera les frottements. 301
(a)
(b)
Fig. 11.8 Disque de rayon R, masse M ; deux masses gales sont soudes une tige (de masse ngligeable) faisant un angle a constant avec la verticale. Prenons comme rfrentiel le laboratoire et comme systme d'axes le repre Os^EyE^ li au solide. La condition 'absence de frottement s'exprime par la relation Fg e^ = 0 et par le fait que les supports A et B n'exercent pas de couple parallle 3. De plus, le moment rsultant des forces appliques sur le systme tant perpendiculaire AB, il n'y a pas besoin de couple extrieur pour maintenir (D constant. Des quations du mouvement on a
(11.28)
Commenons par calculer le moment cintique L^. Par extensivit du moment cintique et de (11.27), on obtient en utilisant le thorme du transfert :
T _ f W , J W , J (disque) "A -^A 1 ^A ' ^A ,(1) , ,(2) ./, y (disque)
= LQ + LQ +AU/\p+L^
= m{d\ + d^)wsmac^ +AO /\p + ^MR2) De (11.28), AO Ap = m(d^ - d^) \AO\e^ A ( ( M A f , ) =: =m(d^d^) AO | o>[cos cr e-, f, ]
Applications
(11.29)
De plus, les vecteurs f, tant lis au solide, la formule de Poisson (8.17) implique
c^ = m A f| = (usina r-, e^ = (D A e^ = (ucosaf-,
avec
f = e^ A r-,,
-w(?, - f;,) a2 sin a E^ = (1m + M) g + F^ + Fy m{d\ +rfj)j 2 sinQ'cosa +m)2(d^ dy) AO sin a = = mg(d^ - d^) sin a - | AB \ Fy
o/
(11.30)
''B= F B p
On trouve ainsi les ractions en A et B : Fr, = \ AB F' m sin a [^(d2 +d2)cosa + , +w2(d^ -d^)\AO\+g(d^ -d^)]^
FA = I AB -' m smct[}l(d^ + rfj) coso; - ft)2^, - ^) 1 BO \ + +g(d^-d^]^-(2m+M)g.
(11.31)
(11.32) Si d^=d^, le centre de masse est sur l'axe de rotation et l'on dit que le systme est quilibr statiquement. Dans ce cas, p = 0 et la rsultante des forces extrieures est nulle ; on remarquera que les forces de raction F/^ et Fg sont proportionnelles a2. De plus le moment des forces extrieures n'est pas nul. Si d^=d^ et ct=7t/2, le moment cintique est parallle l'axe de rotation et l'on dit que le systme est quilibr dynamiquement. Les forces de reaction (11.31 ) et ( 11.32) sont alors gales aux forces exerces dans le cas statique : FB = 0, FA = -(2m + ^SEn conclusion, lorsque le systme n'est pas quilibr, il apparat des forces de raction supplmentaires sur l'axe de rotation. Ces dernires tant proportionnelles eu2, elles seront trs importantes grandes vitesses ; elles entraneront des vibrations dans le support et de l'usure aux points A et B. quilibrage statique : v^ = 0
quilibrage dynamique : L ^ / / ( O
303
11.6.3 Solide en rotation sous l'effet d'une force Le solide quilibr du paragraphe prcdent (f, = d^ = d,a = n/2) tourne librement autour de son axe. Il est alors soumis une force constante applique au moyen d'un fil enroul sur le disque (fig. 11.9). Cherchons le mouvement et les forces de raction.
Fig. 11.9 Force constante perpendiculaire A 5. Systme holonme 1 degr de libert : 0 Le systme est holonme 1 degr de libert et l'on choisit l'angle 0 comme paramtre. Le thorme du moment cintique s'crit avec ( 11.16) et ( 11.27) L^=AB/\Fy+AP/\F avec
1 1 1/D2 L^ = {^MR + 2mdi)^a,
soit
Le mouvement est donc uniformment acclr et Fn = -'-Fe.. B \AB Finalement, du thorme du centre de masse (sect. 11.2) (11.33)
-
on obtient
\BO\
-B^^-
304
Applications
11.6.4 Pendule physique et tensions internes Analysons le mouvement d'une tige mince rigide homogne OA (masse m, longueur i), mobile autour d'un axe ^ horizontal, en l'absence de tout frottement (fig. 11.10). Cherchons ensuite la force R exerce par l'axe sur la tige, ainsi que les tensions en un point C de la tige, c'est--dire les lments de rduction du torseur des forces exerces par la partie A sur la partie OC.
Tensions
(a)
(b)
Fig. 11.10 (a) Tige mobile autour d'un axe fixe ; (b) chute d'une chemine. La tige est un systme holonme 1 degr de libert et l'on choisit l'angle 0 comme variable. Les forces extrieures sont la raction R et mg. Pour appliquer les quations du mouvement WQ = mg + R (11.34) ^ LQ = OG A mg il nous faut commencer par calculer Ly.
^0 = &a A m^ =
Hm
1 ^ "Lsr ^ ^
Nous obtenons alors l'quation d'volution 6=-^sin0 et le lemme fondamental ( 6.3.4) implique \Q1 - j ^ c o s e = K (=cste). (11.36) Lemme fondamental n 1 tS'i Equation du mouvement
L'analyse du mouvement est donc identique celle d'un pendule mathmatique ( 10.5.1), de longueur i' = \t.
305
/ = m -^fi+.^-q 2 Z J
c'est--dire, en utilisant (11.35) et (11.36), R=mg \- (5,cose+ -K\E, +^sin0c, \. 4 L \ S / J Contrairement au pendule mathmatique, la raction n'est pas parallle f, (sauf en 0 = 0 et 6 = TT). Pour calculer les tensions au point C, crivons OC = r et appliquons les quations du mouvement la portion (I) = OC. De w,a^ = R + m,g + F"^ quation du centre de masse pour le systme (I) o | OG, =1et m, = "^r
^=m{l-)[[^+^)cose+^]el
+
^-^]smec2}
Par ailleurs, comme V est parallle Vg , le thorme du moment cintique par rapport C, avec (14.26), implique
J (I) _ r (I)rot , J (I)trans
et Thorme du moment cintique pour le systme (I) , [ ^ m r^ y + m r CG] A V\ = CO A R - m- r r- f, A g + M^', dt t t J " 2 soit
ti
'"r^^+".^.-^
ms i r\2 ^stn0r(l-^) . (11.37) Nous voyons de (11.37) que le moment est maximal en r == t / . Ce rsultat explique par exemple le fait qu'une chemine qui s'abat se casse au tiers de sa hauteur avant de toucher le sol (fig. 11.10 b).
11.7
Comme nous l'avons vu, les lois de conservation de la quantit de mouvement et du moment cintique ont t tablies partir des deuxime et troisime lois de Newton. Cependant, ces lois de conservation sont si fondamentales que les physiciens admettent qu'elles restent valables mme dans les cas o elles sembleraient violes, ainsi que dans les cas o la troisime loi est mise en dfaut. Par exemple, l'observation des chocs lastiques
e^ + e~ -> e^ + e~
trs hautes vitesses montre que la grandeur m [FI +m^v^ n'est pas conserve. Cependant, on observe qu'il y aura conservation de la quantit de mouvement si l'on remplace la loi de Newton p = mv par la loi relativiste
p=m(v)v avec m(v) = ===
Win
(11.38)
et la masse dpendra de la vitesse du point matriel. Si v <?: c, on a m(v) =my[\ +^v2/c2+ ...]=OT(, (11.39)
et nous retrouvons la loi de Newton p = m^v. Aujourd'hui, on prfre garder le concept de masse invariante et modifier la dfinition de la vitesse, soit p = m^w ou w = '1 v - / c ~ ce qui est plus nature] dans le cadre des thories relativistes (chap. 21).
307
(11.40)
Par ailleurs, pour que la conservation du moment cintique soit exprimentalement satisfaite lors du choc (e4', e~), on est oblig de supposer que les lectrons possdent un moment cintique interne, appel spin, qui s'additionne au terme x /\p. Finalement, l'existence de processus d'annihilation tels que
e~ +e' ->- 2y
et la condition de conservation de la quantit de mouvement et du moment cintique nous force admettre que les photons - particules de masse nulle possdent une quantit de mouvement et un moment cintique. De mme, une onde lectromagntique de frquence v a une quantit de mouvement PLANCK Max
(1858-1947) Physicien allemand Prix Nobel, 1918
hv p= n
c
(o h est la constante de Planck, c la vitesse de la lumire et n un vecteur unit), et un moment cintique. L'importance des lois de conservation est lie au fait qu'elles sont intimement associes desprincpesd'invariance, c'est--dire des symtries '. ce sont les superlois discutes au chapitre 1, sur lesquelles nous reviendrons la section 22.4. A ce propos, nous pouvons remarquer que la physique n'volue pas de faon continue ; au contraire, c'est un perptuel recommencement qui permet, en repartant de zro, de progresser et d'approfondir nos connaissances de la nature. En effet, il arrive souvent que les consquences tires des lois (dite fondamentales une certaine poque) deviennent plus fondamentales que les lois dont elles ont t tires. C'est le cas des lois de conservation dep, LQ et de l' nergie E que nous discuterons au chapitre 13. La loi de conservation de p est lie l'homognit de l'espace, c'est-dire l'invariance par rapport aux translations d'espace. Cette proprit affirme qu'il est possible de translater nos expriences n'importe o dans l'Univers et que sous les mmes conditions nous observons les mmes rsultats ; en particulier, ceci signifie que les lois de la physique tablies sur la Terre sont valables partout dans l'Univers. La loi de conservation de LQ est lie l'isotropie de l'espace, c'est--dire l'invariance par rapport aux rotations d'espace. Cette proprit affirme qu'il est possible d'effectuer une rotation de nos expriences et que sous les mmes conditions nous observons les mmes rsultats. La loi de conservation de l'nergie est lie l'homognit du temps, c'est-dire l'invariance par rapport aux translations dans le temps. Cette proprit affirme qu'il est possible de rpter n'importe quel moment les expriences et que sous les mmes conditions nous observons les mmes rsultats. Par consquent, les lois de conservation de p , LQ et E sont lies aux proprits gomtriques de l'espace-temps.
Isotropie de l'espace
=^ LQ = este
De mme, la loi de conservation de la charge lectrique est lie l'invariance par rapport aux transformations de jauge (voir cours d'lectromagntisme). Dans le cadre des thories non relativistes, la loi de conservation de la masse est lie l'invariance par rapport aux transformations de Galile [56].
11.8
PROBLEMES
11.8.1 Un anneau est pos sur un cne initialement en rotation libre de vitesse (D, autour de son axe (fig. 11.11). Quelle est la vitesse de rotation finale &>c du systme ? Est-ce que le rsultat dpend des frottements qui ont mis l'anneau en rotation ? (Anneau : masse m, rayon r ; cne : masse M , rayon R, hauteur H).
Fig. 11.11
11.8.2 Un cylindre (masse m, rayon r) roule sans glisser sur un cylindre fixe de rayon R. Sachant qu' t = 0, on a y = 0 et 0y = 0, trouver l'angle 0, partir duquel les cylindres ne sont plus en contact (fig. 11.12).
Fig. 11.12
11.8.3 Une masse m est retenue par une corde enroule sur la poulie d'un puits (fig. 11.13). On lche la corde. Trouver l'volution et la tension dans la corde. On admettra que la poulie (masse M , rayon R) tourne sans frottement autour de son axe et qu'il n'y a pas glissement de la corde sur la poulie.
Fig. 11.13
Molcule soumise g et E
11.8.4 Une molcule AB rigide (\AB \ = d, masse m^ et Wg, charges q. = g = q) est place dans un champ lectrique E constant perpendiculaire g. Dcrire l'volution du systme en choisissant les conditions initiales Afi(O) parallle g, et i^(0) = Vy(0) = 0. 11.8.5 Trouver l'volution du systme de la figure 11.14 sachant que la masse m, est lche sans vitesse initiale. Calculer la force de raction au point A et la tension du fil. On suppose qu' il n'y a pas de frottement et que les masses du tambour, des axes et du fil sont ngligeables. (Tambour : rayon R ; a est constant ; le point C est le milieu de la tige de longueur t reliant les deux masses.)
Solide en rotation
Fig. 11.14 Moteur sur une poutre 11.8.6 Un moteur permet de monter ou descendre une charge au moyen d'un cble enroul sur une poulie solidaire de l'axe du moteur. Le systme est fix sur une poutre encastre dans le mur (fig. 11.15). La masse totale du systme (poutre, moteur, poulie) est M et son centre de masse se trouve en G ; le moment d'inertie du moteur et de la poulie par rapport l'axe de rotation est /. Calculer le moment des forces exerces par le mur sur la poutre : (1) si la charge est immobile et (2) si la charge est monte avec une acclration a constante.
Fig. 11.15
310
11.8.7 Une masse m est fixe un ressort dont l'autre extrmit est attache un fil souple enroul sur une poulie de rayon R et masse M (fig. 11.16). On admet que les masses du fil et du ressort sont ngligeables et que la poulie peut tourner sans frottement autour de son axe. Trouver l'volution temporelle x (t) pour les conditions initiales x^ = 0, .x^ = l, v^ = 0, /^ = 0, sachant que la force exerce par le ressort est F = k(x - x^ t)e^. Vrifier que le fil reste constamment tendu au cours de l'volution.
Fig. 11.16
CHAPITRE 12
L'observation montre que l'action de l'extrieur sur un systme peut s'effectuer soit par contact, soit par action distance. De plus, les forces peuvent agir soit en un point, soit tre distribues sur une surface (force de pression, frottement, tension) ou dans un volume (forces gravifiques, d'inertie, de Coriolis). Les forces volumiques sont gnralement associes des forces distance, tandis que les forces superficielles sont typiquement des forces de contact. Dans les thories quantiques, les forces distance seront remplaces par des forces de contact en considrant qu'elles ont pour origine l'change de particules . Pour analyser les divers types de forces, nous considrerons successivement les cas suivants : Forces appliques : ce sont des forces en principe connues, dfinies univoquement par l'tat du systme et de l'extrieur. Forces de frottement : ce sont des forces de contact qui s'opposent au mouvement du systme par rapport un autre systme (fluide ou solide). Cependant ces mmes forces sont, dans bien des cas, celles responsables du mouvement (celui d'une voiture par exemple). L'tude systmatique des frottements ne peut se faire que dans un cadre plus gnral, tel que la thermodynamique (il y aura une variation de temprature) ou la mcanique statistique (en considrant les chocs des particules sur le systme). Toutefois, il est possible de prendre en considration les forces de frottement dans le cadre de la mcanique en introduisant des lois phnomnologiques ; de telles lois rsument un ensemble de rsultats observs sous certaines conditions, mais elles n'ont pas un caractre absolu et ne sont pas des lois fondamentales. Forces de contrainte ou de liaison : ce sont des forces inconnues a priori, qui apparaissent dans les systmes construits par l'ingnieur et qui imposent certaines restrictions aux mouvements (surface, rail, articulations, axes, enceinte). Tensions internes : ce sont les forces exerces par une partie d'un solide sur une autre partie et qui assurent la rigidit du solide. Remarquons pour terminer que, quelle que soit la manire dont se manifestent les forces en mcanique, elles sont toutes d'origine gravifique ou
Lois phnomnologiques
lectromagntique ( 3.1.5). Les deux autres forces fondamentales (fortes et faibles), ayant une porte de l'ordre du Fermi, ne sont pas observables.
12.1
FORCES GRAVIFIQUES
12.1.1 Loi de la gravitation Avec la mise en vidence du principe d'inertie, le problme du mouvement de la Lune et des plantes apparaissait comme une nigme qui passionnait les gens au XVII e sicle. Comme nous l'avons vu ( 6.7.1), Newton rsolut ce problme en admettant pour commencer que les forces responsables de la chute des corps et du mouvement de la Lune autour de la Terre ont une mme origine : l'attraction terrestre. Il postule ensuite que le mouvement des plantes autour du Soleil est d une force de mme nature que l'attraction terrestre. Ayant dduit des lois de Kepler que la force exerce par le Soleil sur une plante est une force centrale (sect. 6.5 et 6.6), attractive, inversement proportionnelle au carr de la distance, il conclut que l'attraction terrestre est une force ayant ces mmes proprits. Cette hypothse ayant t vrifie ( 6.7.1), il la gnralise finalement l'ensemble de l'Univers. Loi de la gravitation universelle Loi de la gravitation Tout point matriel A exerce sur un point matriel B une force attractive, appele force gravifique, de la forme (fig. 12.1)
pgr _ ^WB , . 'A-*B -~<J^~,^X' X =XnX A'
(12.1)
o G est une constante universelle appele constante de la gravitation, et m\, wg sont des grandeurs strictement positives qui dcrivent l'intensit avec laquelle ces corps s'attirent : c'est la masse gravifique. Cette grandeur ne dpend ni de l'tat du point matriel, ni de l'tat de l'extrieur.
A
W*A
Fig. 12.1 Force gravifique entre deux points ou deux sphres homognes. Dans le systme international, l'unit de masse gravifique est la masse gravifique du kilogramme talon, ce qui, avec (12.1 ), dfinit la valeur de G : G =6,673. 10- ll m 3 kg- l s- 2 . Principe d'quivalence m* = m 314
Les
(12.2)
^P^"^ q"i avaient permis d'galer la masse pesante et la masse d'inertie ( 10.6.1) conduisirent Newton galer la masse gravifique et la masse d'inertie. Ce principe d'quivalence de la masse gravifique et de la
masse d'inertie est un principe fondamental de la mcanique, vrifi aujourd'hui avec une prcision extraordinaire de lO" 12 . Dans la suite, nous poserons m* = m et nous reviendrons sur ce point la section 15.6. Mentionnons pour terminer que la forme (12.1 ) n'est valable que pour des vitesses trs infrieures celle de la lumire ; en relativit gnrale il apparatra des corrections en (v/c)2. 12.1.2 Champ gravifique Considrons un ensemble de points matriels de masse m.y, situs l'instant t en x^ (t). En admettant que les forces gravifiques sont des forces 2 corps, la force exerce par les m y sur un point matriel de masse m, situ au points l'instant t, est donne par la relation F(x, t) = - ^ G mm x-x(t) On crit cette force sous la forme (x-x(t)). (12.3)
F(x, t) = mg (x, t) o
est le champ gravifique cr par les masses m.y : c'est une proprit de l'espace-temps qui caractrise la force qui agirait sur une masse unit situe au point x l'instant t. On appelle lignes de champ les courbes orientes tangentes en chaque point au champ gravifique (fig. 12.2).
Lignes de champ
12.1.3 Force gravifique exerce par une sphre Thorme de Newton La force gravifique exerce par une sphre A homogne, de rayon R, centre l'origine, sur un point matriel B au point x, est donne par la relation ^*B FL *B
'A"^ ^m
X| 3
si si
x\ > R
"
^AWB
R3
x\
^R
(12.6)
c'est--dire que pour | x \ < R la force est identique celle exerce par la portion de la sphre A de rayon \x |, et de centre 0. Force entre deux sphres La force gravifique entre deux sphres A et B homognes, de rayon ^ et Ry, centres enx^ et-fg, est donne par (12.1) si les sphres sont disjointes. DMONSTRATION. La dmonstration de (12.6) est donne dans l'appendice C. La deuxime partie du thorme est une consquence de (12.6). 12.1.4 Exprience de Cavendish La loi de la gravitation fut confirme un sicle plus tard par l'exprience de Cavendish (1798). Elle consistait mesurer la force entre deux couples de sphres en plomb, ayant respectivement 2 et 12 pouces de diamtre, au moyen d'un pendule de torsion (fig. 12.3).
CAVENDISH Henry Physicien et chimiste
anglais
(1731-1810)
(I)
positions 1 et II.
(II)
Fig. 12.3 La force est mesure par la dviation S du faisceau lumineux entre les Remarque Nous voyons que les coefficients ^5 et x^ introduits au paragraphe 6.7.1 sont ^=GMs = 1,327. lO^rn^- 2 ^ = GA^T = 3,98 10'4 m 3 s-2
Forces lectromagntiques
o Mg est la masse du Soleil et Atp la masse de la Terre. Par consquent la dtermination exprimentale de G par Cavendish permet de dduire de ( 12.7), la masse du Soleil et de la Terre.
12.2
FORCES LECTROMAGNTIQUES
12.2.1 Forces lectrostatiques Les expriences de Coulomb, effectues la mme poque que celles de Cavendish, ont montr que la force entre deux points matriels lectriquement chargs, immobiles, dans le vide, est une force centrale ( 13.5.3), attractive ou rpulsive, inversement proportionnelle au carr de la distance. Loi de Coulomb lectrostatique Toute charge A exerce sur une charge B immobile une force, appele force de Coulomb, de la forme
pl _ ___ ^B ~ 4^6,
(12.8) COULOMB
Charles-Auguste
o EQ est une constante universelle, appele constante dilectrique, et q^, g sont des grandeurs positives ou ngatives qui dcrivent l'intensit avec laquelle ces corps interagissent : c'est la charge lectrique, grandeur extensive, conserve, indpendante de l'tat du point ou de l'extrieur. Dans le systme international, l'unit de charge lectrique est le Coulomb, ce qui dfinit par (12.8) la valeur de gg : =8,99- KTNnr-C 12.2.2 Champ lectrique Considrons la force exerce sur une charge q, situe en x l'instant t, par un ensemble de charges q^ situes en x^ (t). Par analogie avec la force gravifique, on crit (12.9)
Physicien et
mcanicien franais (1736-1806)
^(x, t) = qE(x, t) o E(x, t) = ^o^lx-.^Ol est le champ lectrique cr par l'ensemble des charges [q^].
317
Remarques Le champ lectrique s'exprime dans le systme international en volt par mtre. De (12.10), on a [ F ] = [Q][E] et 1 V = I N m C - ' . Pour comparer les intensits des forces gravifiques et lectriques, considrons deux protons une distance d l'un de l'autre ; nous aurons cgr
\F
l
Comparaison des
forces gravifiques et
lectriques
^.l
\ 0^2
=47renG = 10-36!
Par exemple, la force gravifique entre deux protons situs une distance de 1 est gale en intensit la force lectrique lorsque les deux protons sont loigns de 108 m, soit le tiers de la distance Terre-Lune.
Les forces lectriques ont une intensit beaucoup plus leve que les forces gravifiques. Par ailleurs, les forces lectriques sont attractives et rpulsives, phnomne responsable de la stabilit des atomes et de la matire.
Finalement, tous les corps observs l'chelle du laboratoire sont neutres, c'est--dire de charge totale nulle, ce qui explique le fait que cette force nous soit moins familire que la force gravifique. 12.2.3 Forces magntiques et illustration La force exerce sur une particule charge, de charge q et de vitesse v, par un champ magntique B(x, t), cr par exemple par des courants, est
T E S L AN i k o l a ^ Physicien amricain
d'origine serbe
(1856-1943)
Dans le systme international, l'unit de B est le Tesla et 1 Tesla = l04Gauss. Illustration tudions le mouvement d'une particule de charge q positive soumise l'action du champ B cr par un fil rectiligne, parcouru par un courant d'intensit / constant (fig. 12.4), sachant que A B(x, t) = e
p
Champ magntique
avec
f A = 2r ^7 t |/^=47r lO^Ns 2 ^ 2 .
(12.13)
Le systme est holonme trois degrs de libert. De par la symtrie du problme, on choisit les coordonnes cylindriques de la particule (p, (p, z). 318
Forces lectromagntiques
Fig. 12.4 Champ magntique cr par un courant dans un fil. En exprimant l'quation de Newton ma=qv/\B en coordonnes cylindriques, on a p - pip1 = qA i m p (12.15) (12.16) (12.17) q"'1110"'' du mouvement (12.14)
pip + 2p(p = 0
_(1A_P_ m p De ( 12.16) on obtient une premire constante du mouvement, soit p2^ = C. De (12.17) on obtient une deuxime constante du mouvement, soit
^In^ m K R
(12.18)
Constantes du mouvement
(12.19)
ou encore pe~~'lAZ=R. Finalement, en introduisant ( 12.18) et ( 12.19) dans ( 12.15), on tire C2 (qA\ 1 /p^ In n3 \m ) p o \R/ (12.21) (12.20)
ce qui permet de trouver, par le lemme fondamental ( 6.3.4), une troisime constante du mouvement p1 + U^(p) = K avec (12.23) 319 ( 12.22) Lemme fondamental
En conclusion, nous avons obtenu trois constantes du mouvement pour un systme trois degrs de libert : le systme est intgrable. Analyse qualitative du mouvement (C = 0, fig. 12.5)
u
C =0 e^f ( -P) = u ( f ) )
Nous allons considrer uniquement le cas C = 0, c'est--dire (RQ = 0 (la vitesse initiale VQ est dans le plan contenant le fil). Dans ce cas, (p(t) = (py et le mouvement de la particule s'effectue dans le plan dfini par le fil et la position initiale. La figure 12.5 montre que si VQ ^ 0, la distance au fil varie entre p^ et Pmsa. ; d'autre part, de (12.19), on voit que la particule se dplace vers le haut (z > 0) lorsque p > R = py exp ((m/(qA))i^, vers le bas (z < 0) lorsque p < R.
p = ^K - U(p)
z=^lnm R
Pmn
Fig. 12.5 Orbites et trajectoires pour K = 0 (quilibre) et K > 0 dans le cas C = 0 et R fix.
m ^/K - U(p)
et il est facile de vrifier qu'il y a un mouvement de drive vers le haut, c'est--dire que z(p^) augmente :
Az. = 2 1
Petits mouvements autour de l'tat d'quilibre (p = R, p = 0) En linarisant (12.19) et (12.21) avec C = 0 autour de l'tat d'quilibre, on obtient :
P = - ( q A - } (P-^ \ m J R2 i= ( A ) l ( p - / ^ ) \m ) R 02.24) (12.25)
Petits mouvements
!2 =
qA
- = q-B(R) mR m
(12.26)
Le mouvement est donc circulaire uniforme de centre (p = R, z = Cy), de vitesse angulaire S2 et de rayon C, = v^S : les petits mouvements sont identiques au mouvement d'une particule charge dans un champ magntique B constant, gal B(R)e^ ( 12.2.4).
LORENTZHendrik
12.2.4 Force de Lorentz et illustration La force exerce sur une particule charge, de charge q et de vitesse v, par un champ lectromagntique (E(x, t), B(x, t)) est appele force de Lorentz ', elle a pour expression F==q(E+v^B). (12.27)
Illustration Soit Oe \e^e^ un repre orthonorm li au rfrentiel du laboratoire.^. Considronsl'volutiond'unlectron(charge<7 = e), de vitesse initiale VQ = Vye^, soumis l'action des champs E et B constants o E = Ee^ et B = Be^.
Q
VQ
i'o=2-/B
/B ^2'-,~? , 1
Fig. 12.6 Mouvement d'un lectron dans un champ lectromagntique ; 0 e^e^e^ est un repre orthonorm. Pour rsoudre l'quation de Newton
mv = q(E +v A.B)
(12.28)
Changement de rfrentiel
on considre le rfrentiel .^' en translation de vitesse u = ue^ constante. Les formules de transformation f = v' + u, il = v', impliquent v' = ^((E - uB)e. + v' A B).
m
(12.29)
Par consquent, en prenant E "Tquation du mouvement dans .i^" nous sommes conduits rsoudre
V' = -'-V' A fi
(12.30)
(12.31)
L'quation (12.31) est l'quation du mouvement d'un lectron soumis au seul champ magntique B : par un choix judicieux du rfrentiel nous avons limin le champ lectrique. Solution de (12.31) Pour rsoudre (12.31), on remarquera pour commencer que v' B = 0, ce qui implique v' B = este = VQ B = 0, en vertu de (12.32), c'est-dire que le mouvement a lieu dans le plan perpendiculaire B. Par ailleurs, en
322
projetant (12.31) sur les axes 1 et 2 et en drivant ces quations par rapport au temps, on obtient successivement :
U] = +Cn)V^
i)' == wv,
(12.33)
ou
qB w= m
est appe\ pulsation cyclotron. Puis en drivant les quations (12.33) par rapport au temps,
f
v\ = (a))2^
avec
v\(0) = VQ- B
avec
^(0) = 0
ii'^O) = -wv\(0),
En choisissant l'origine des axes telle que x'y = 0, on obtient finalement l'volution par rapport .^P/ X|(()= i / c-\ - ( i;o - - ) sin(fa)() w \ B/ 1 /
( \
E\
(1 - COS(ft))).
(12.34)
X'^(t) = -- (VQ - -
H 1
Par rapport .^', le mouvement de l'lectron est celui d'un point situ la distance R du centre d'une roue (de rayon /;, == u / \ a> \ = mE/(eB2)), qui roule sans glisser la vitesse u = ( E / B ) e ^ . Si VQ = E / B , le mouvement est rectiligne ; si VQ = 0 ou E / B , la trajectoire est une cyclode (fig. 12.6).
12.2.5 Forces intermolculaires (ou forces de Van der Waals) La force entre deux molcules neutres, sans moment dipolaire, est une force centrale, rpulsive trs courte distance, qui s'annule pour une distance de l'ordre de 1 et qui est attractive pour des distances suprieures, mais tend trs rapidement vers zro avec la distance. Cette force, appele force de Van der Waals, rsulte des forces lectriques entre noyaux et lectrons. On utilise souvent le modle de Lennard-Jones dans lequel la force s'exprime sous la forme
2a
-13
VAN DER WAALS
\AB
r=\AB\
(12.35)
Physicien hollandais
o a et b sont des constantes positives (fig. 12.7). C'est un modle et non une loi fondamentale.
LENNARD-JONES
(Sir John Edward) chimiste anglais 1894-1954
2( -} F(r)= 2 (' r \ |_ \r \r 1
12 6e F /o'\ a
Fig. 12.7 Modle de Lennard-Jones. Attention ! Les valeurs indiques sur la figure 12.7 correspondent aux forces entre deux molcules. Les forces interatomiques, qui assurent la stabilit de la molcule, sont beaucoup plus leves. (Dans le cas de la molcule H^, la distance entre deux atomes est de l'ordre de 0, 74 , alors que r 3, 2 .)
12.3 FORCES DE FROTTEMENT VISQUEUX 12.3.1 Dfinition Le frottement visqueux reprsente l'action exerce par un fluide sur un solide, action qui s'oppose au mouvement du solide par rapport au fluide. Considrons un solide en translation de vitesse v dans un fluide immobile et soit F la rsultante des forces exerces par le fluide sur le solide, associes au mouvement du solide (la force d'Archimde, force de pression exerce par le fluide sur le solide immobile, n'est pas incluse dans F). On appelleforcede frottement JF* la composante de F selon v : F6- = - f ( v ) v , avec f ( v ) ^ 0.
Solide en translation
Si f ( v ) = 0, on dit qu'il n'y a pas de frottement. On peut mesurer la force de frottement en mesurant la force extrieure qu'il faut appliquer sur le solide pour maintenir v constant, la condition a = 0 entranant F""' = Ff': (fig. 12.8 a). Une autre mthode consiste mesurer la force ncessaire pour maintenir le solide immobile dans le fluide anim d'une vitesse v^ = v l'infini, ce qui correspond un changement de rfrentiel ; c'est la mthode utilise dans les souffleries (fig 12.8 b).
v,, = 0
tn (o) = -v
(a)
(b)
12.3.2 Lois phnomnologiques du frottement visqueux STOKES L'observation conduit la loi de Stokes : A trs basses vitesses la force de frottement est proportionnelle la vitesse relative du solide par rapport au fluide :
F = k r} v avec v = v^ (12.36)
(Sir George Gabriel)
Physicien et
o k est un coefficient qui dpend de la gomtrie et a la dimension d'une longueur; dans le cas d'une sphre de rayon R, k = 611 R. Le coefficient de viscosit r) est une grandeur caractristique du fluide, de dimension [FlITItL]"2, qui dpend de la temprature. On remarquera que le cas trs basses vitesses correspond un coulement trs rgulier du fluide, appel rgime laminaire.
Coefficient de
viscosit
325
Le tableau 12.9 donne les coefficients de viscosit de quelques fluides. On observera que le coefficient r] augmente avec la temprature pour les gaz, mais au contraire diminue fortement pour les liquides. Tableau 12.9 Coefficient de viscosit ] en Nm^s. Eau 0C Eau 20C Eau 40C Glycrine Huile Alcool L iquide 1, 80- 10-3 1, 00- 10-3 0, 66- 10-3 1490, 00 10-3 10, 00- 10-3 0, 37- 10-3 Gaz Air 0C 1,70. 10 -5 Air 20C 1,81 10-5 Air 40C 1,91 10-5 0,93- 10 -5 H, Ammoniaque 0,97- 10 -5 1,46. 10 -5 CO;
A des vitesses plus leves , correspondant un rgime d'coulement turbulent du fluide, mais infrieures la vitesse du son dans le fluide (v^ = 330 m/s, v^ = 1400 m/s), la force de frottement est proportionnelle au carr de la vitesse : (12.38) o S est l'aire de la projection du solide sur un plan perpendiculaire v (= v^ Vy) et P(] est la masse spcifique du fluide. Le coefficient C^, appel coefficient de trane, est un nombre sans dimension qui dpend de la forme du solide. Donnons-en quelques valeurs typiques : Disque se dplaant perpendiculairement son plan Sphre Demi-sphre et cne Aile d'avion Proprit de similitude C^~= \, C, ^ 0,45 C^ = 0,04 C^ S: 0,03
II suit de l'analyse dimensionnelle ( 2.5.2) que la force de frottement visqueux s'exprime par une relation gnrale de la forme F = -f(v) v = -^ v2 SC^(R,) v ou (12.39) (12.40)
est un nombre sans dimension, appel nombre de Reynolds, qui caractrise les proprits de l'coulement du fluide ; d est une longueur caractristique du solide (par exemple d = 1R pour une sphre de rayon R).
326
La forme typique de la fonction C^(R^) est reprsente sur la figure 12.10. A trs basses vitesses C^(R^) est inversement proportionnelle R^ (c'est la loi de Stokes) ; au contraire, des vitesses leves, C^(R^) prsente des paliers. On voit que le domaine de basses vitesses correspond des nombres de Reynolds infrieurs 10, celui des hautes vitesses correspond des nombres de Reynolds suprieurs 2400. Ainsi pour des nombres de Reynolds infrieurs 5 105, la force de frottement visqueux sur une sphre de rayon R est
f(v) = 67iRr]v + ^(n R2) 0,45 p^2. (12.41)
(a)
(b)
Fig. 12.10 (a) Coefficient de trane pour une sphre ; (b) force de frottement visqueux,
(12.42)
o le coefficient de frottement est un coefficient positif (qui dpend de la temprature) et l'exposant n varie avec la vitesse v, mais peut tre considr constant dans certains domaines de vitesse (fig. 12.10).
12.3.3 Vitesse limite Considrons un solide soumis u n eforceextrieure constante (force gravifique, moteur d'un bateau ou d'une voiture . . . ). Le mouvement du solide sera acclr jusqu' ce que la vitesse atteigne une vitesse limite v^, vitesse pour laquelle F^ = -F', puis il sera uniforme. Pour un frottement de la forme (12.42), on obtient
F-ext
"L
~>~'
( 12.43)
Vitesse limite
327
Exemple 1. Vitesse limite d'un corps en chute libre Cherchons la vitesse limite d'une sphre homogne de masse spcifique p et de rayon R qui tombe dans un fluide de masse spcifique p^ et de viscosit J} (fig. 12.11).
p-fr
mg
KO
Fig. 12.11 Vitesse limite pour une sphre de rayon R. En tenant compte de la force d'Archimde, on a Force d'Archimde Fe\t=(p-p^R3g. Par consquent, la vitesse limite v^ sera obtenue partir de (12.41) et de la condition F6 + F^1 = 0. On obtient 67TRnv^ + ^TI R2 0,45 p^ = (p - p^R^g. (12.44)
Prenons par exemple un grlon de 1 cm de diamtre qui tombe dans l'air : C'est le terme en v2 qui dtermine la vitesse limite p = 0,917 lO^g/m3 ; p^ = 1,3 kg/m3 ; ^ = 1,8 lO^Nm^s.
L'quation (12.44) devient ^ + 0,08^ - 2,35 102 = 0 d'o ^ = 15 m/s. Exemple 2. Frottement linaire en v
F''" = este
Etudions l'volution d'un corps de masse m se dplaant dans un fluide sous l'action d'une force extrieure constante, en supposant que la force de frottement est linaire en la vitesse. De mv = F^ f nous voyons que m(e.mtv} ^em'F^. dt \ ) Par intgration de (12.45) de 0 t, on a e^v-v,, = - iem1 - l }p ce que l'on crit sous la forme v(t) = VL + (VQ - v^) e o v, =-F"' est la vitesse limite. (12.46)
d (
/ \
^t
(12.45)
328
Il faut ainsi un temps infini pour atteindre la vitesse limite, mais on s'en approche exponentiellement vite ; par exemple, pour t = 4 m/, la vitesse ne diffre de la vitesse limite que de quelques pour cent. Le facteur m/\ qui apparat dans ( 12.46) est appel constante de temps, Finalement, en intgrant (12.46), on obtient l'volution m ( >Lf\ x(t)=Xo+v^t+-(vQ-v^) 1-e-'" ' . \ / Dans le cas particulier o F"" = 0, on a v^ = 0 et v(t) == VQ e-^t m
m m ( ->-t\ x(t)=Xo+-Vo 1 - e "> \=Xo+-(Vo-v(t)).
\ / A
(12.47) F"1 = 0
Si F'3" = 0, les orbites dans l'espace de phase (x, v) sont des droites. Le corps s'arrte aprs avoir parcouru une distance finie gale VQ \ OT/A, mais il faut un temps infini (fig. 12.14). Exemple 3. Frottement quadratique en v tudions le mouvement d'un corps de masse m se dplaant dans un fluide sous l'action d'une force extrieure constante, en supposant que la force de frottement est quadratique en la vitesse. On prendra la condition initiale VQ parallle F'""' de sorte que le mouvement sera rectiligne (fig. 12.12).
Fig. 12.12 Mouvement rectiligne d'un solide dans un fluide. Prenons l'axe des x dans la direction de F0"' ; on a mv = F1 (sign v) Au e^ soit ^^-(sign^u2) (12.48) o sign v = .- = 1 F"' = este
/" i^ (sign v) v
"V,,
=^t. m
(12.49)
329
Si v(0) = Vy est ngatif, alors, aussi longtemps que v(t) est ngatif, l'intgration de (12.49) donne (tableau 12.13)
v(t) = v, tan u. t a } , \ m )
tancr =
(12.50)
y^-x 2 20'"
/ ^ /" .xAc 1
2 ~
1 ,., a + x ax
/
En outre
./ a - ; r
1ln
a2
dv dx dx dt
et de (12.48) . d ou
dv dx
v=>L(v2+v2} m
ce qui implique
L'intgration (tableau 12.13) donne Y quation des orbites pour v ngatif v^+v^=(vlQ+v^)el^x~~XQ), X^XQ (figl2.14a). (12.51)
- arctan
|uJ
(12.52)
(12.54)
Frottements quadratriques en v
330
De nouveau, la vitesse limite sera atteinte aprs un temps infini, mais on s'en approche exponentiellement vite.
,~ = (X - X , )
ce qui donne Y quation des orbites pour v positif (fig. 12.14 b) -^-^A Dans le cas particulier o F"' == 0 et Up est positif, nous avons wu = Au
^
(12.55)
et
m = i>. dx
(/u
(12.56)
Si /'sixt = 0, la distance et le temps de freinage sont tous deux infinis (mais la loi F*"^ ~ v^ ne sera plus applicable basse vitesse).
(a)
(b)
Fig. 12.14 Orbites d'un corps soumis une force extrieure constante et une force de frottement : (a) F'' = ->.v ; (b) F'' = -i^n.
12.3.4 Remarques La loi de Stokes peut tre tablie partir des quations du mouvement des fluides visqueux incompressibles dans le cas o les vitesses sont suffisamment petites. Pour des gaz trs basse pression, on est oblig d'aller au-del de la thorie des milieux continus et il faut aborder le problme par la mcanique statistique. Dans ce cas, on obtient une correction la loi de Stokes qui devient, pour une sphre de rayon R,
^"'-T^o i est le libre parcours moyen des molcules de gaz et a un coefficient numrique dont il est difficile de trouver une interprtation physique. (Cette correction de Cunningham fut importante pour la dtermination de la charge lectrique par la mthode de Millikan.)
Comme nous l'avions dj remarqu ( 10.5.5), contrairement l'exprience du tube de Newton ( 6.2.1), en prsence de frottement le mouvement d'un corps en chute libre dpend de la masse, plus prcisment du rapport /m.
Newton ( 1686) a tudi les cas o la force de frottement est de la forme Au, v 2 e t j v+^v2, Bernouilli (1711), les cas Au" avec n entier, et Poisson (1806) les cas singuliers tels que ^/v. 12.3.5 Force de portance De faon gnrale, la force F exerce par le fluide sur un solide en translation est de la forme
F=^v2SC(0,R,) (12.58)
Portance
La composante de F parallle la vitesse est la. force de frottement dont nous avons parl ; la composante de F perpendiculaire la vitesse est la force de portance et te coefficient C est appel coefficient de partance.
L'importance relative de ces deux composantes dpend de la forme et de l'angle d'attaque Q (fig. 12.15). Si le solide possde deux plans de symtrie parallles la vitesse - par exemple dans le cas d'une sphre - la force de portance est nulle pour des raisons de symtrie.
FP
Fig. 12.15 Coefficients de trane C^ et de portance C d'une aile d'avion pour diffrentes valeurs de l'angle d'attaque 9.
12.3.6 Solide en rotation De faon analogue, un solide en rotation dans un fluide subit de la part de celui-ci un couple de frottement qui, pour de petites vitesses CD, est linaire en <u. Dans le cas d'une sphre nous avons (12.59) Si la sphre est anime d'un mouvement de rotation m et d'un mouvement de translation v perpendiculaire o, l'exprience montre qu'il y a une force de portance dans la direction ea A v : c'est Y e f f e t Magnus, responsable par exemple du lift des balles de tennis (fig. 12.16). (Alors que la force de portance est nulle sur une sphre en translation sans rotation.)
pfr <D pp
MAGNUS
Henri-Gustave Chimiste allemand (1802-1870)
Effet Magnus
12.4 FORCES DE FROTTEMENT SEC 12.4.1 Dfinition Le frottement sec reprsente l'action d'une surface rigide sur un solide, action qui s'oppose au mouvement du solide par rapport la surface. Soit F et M^ les lments de rduction du torseur des forces exerces par la surface sur le solide (fig. 12.17). Si la rsultante F est normale la surface de contact nous disons qu'il n'y a pas de frottement.
333
F
KH (il
F^
mg
Fig. 12.17 Forces et moments exercs sur un solide situ sur une surface rigide. La composante de F perpendiculaire la surface de contact est appele raction normale N , c'est une force de liaison dirige vers l'extrieur de la surface. La composante de F dans le plan tangent au point de contact est appeleforcede frottement sec. Les composantes du moment M^ perpendiculaire et parallle au plan tangent sont appeles respectivement couple de rsistance au pivotement M" etcouplede rsistance au auroulementMa. Nous pouvons mesurer la force de frottement comme nous l'avons fait dans le cas du frottement visqueux en mesurant la force qu'il faut appliquer pour maintenir la vitesse v constante; nous aurons alors Fb = F^ (fig. 12.18). Cependant, l'exprience montre qu'il faut traiter sparment les cas v -^ 0 et v=0.
F - f t ^ p-ext F'r
imminence de glissement Fig. 12.18 Mesure de la force de frottement sec. 12.4.2 Cas du glissement v ^ 0
Loi dynamique
o v est la vitesse relative du point de contact du solide par rapport la surface ; /^ est un coefficient positif, appel coefficient de frottement cintique, qui dpend de la temprature, de la nature, et de l'tat des surfaces de contact (rugueux ou poli, sec ou lubrifi).
En premire approximation, le coefficient de frottement est indpendant de la vitesse (pour autant qu'elle soit non nulle) et de l'aire de la surface de contact (pour autant qu'elle soit plane). Remarquons que la loi de Coulomb correspond n = 0 dans la formule (12.42). L'exprience montre que /^ varie entre 0,01 et 100 (tab. 12.19, ... sans prendre trop au srieux les valeurs indiques). Tableau 12.19 Coefficients de frottement cintique et statique. Corps en contact Acier sur acier, dur, sec Acier sur acier, dur, gras Acier sur acier, surfaces polies Bois sur bois, sec Mtal sur glace Pneu sur route sche Pneu sur route mouille Teflon sur tenon ^ 0,42 0,05 100 0,30 0,01 0,6 0,1 0,04
'"S
En prsence d'un lubrifiant, le frottement peut nouveau devenir du type visqueux, c 'est--dire proportionnel la vitesse.
Mesure de /z^ Lanons un corps sur un plan inclin et cherchons pour quelle inclinaison a^ le corps garde un mouvement uniforme (fig. 12.20).
P cos a
p sin a,,
(a)
(b)
Fig. 12.20 (a) a < a^ ; (b) a = a,. Pour un mouvement uniforme, la rsultante des forces agissant sur le corps est nulle, d'o :
(
et
IJL = tan a .
(12.61)
Loi statique
Le coefficient de frottement statique p,^ dpend de la nature et de l'tat des surfaces de contact, mais ne dpend pas de l'aire de la surface de contact (pour autant qu'elle soit plane). Comme on le voit sur le tableau 12.19, le coefficient statique est gnralement suprieur au coefficient cintique et la force de frottement diminue ds que le solide se met glisser. Mesure de ^ (fig. 12.21) Posons un corps sur un plan inclin et augmentons l'angle d'inclinaison. Pour une certaine valeur a^ le corps se met en mouvement. Pour tout angle a infrieur c^, F^ + N + P = 0 et, comme prcdemment, nous obtenons Atg = tan a^ L'angle g est appel angle de frottement statique. (12.63)
(a)
(b)
12.4.4 Conclusion Si le solide est immobile, la force F exerce par la surface n'est pas univoquement dfinie mais le vecteur F est ncessairement l'intrieur d'un cne d'axe perpendiculaire la surface et d'angle au sommet 2a^ (fig. 12.22). En effet, si le solide est immobile, l / ^ l ^ ( I ^ \ N \ , c'est--dire Fsino' < /^F cos a, soit tan a < tan c^. Par consquent, la force de frottement sec n 'est pas une fonction de l'tat du systme. 12.4.5 Remarque sur la rsolution des problmes Dans les problmes faisant intervenir les frottements secs, on procdera de la faon suivante : si l'instante il y a glissement du solide sur la surface, la force de frottement est connue, gale -/Z \N\ v. Si ^ i l n'y a pas de glissement, la force de frottement est inconnue ; dans ce cas, on fera l'hypothse qu'il n'y a pas de glissement pour t > fp et on calculera la force de frottement. Si le rsultat est infrieur a. f i ^ \ N , l'hypothse est justifie et le systme restera immobile ; au contraire, si le rsultat est suprieur ^ | N \, l'hypothse n'est pas valable : il y aura glissement et la force de frottement sera gale /^ N \ pour? > t^y ^f <|B| Cne associ aux frottements secs
mg (a) (b)
Fig. 12.23 Application des frottements statiques. Illustrations Considrons une chelle (de masse ngligeable) appuye contre un mur parfaitement lisse. 5';' l'angle 0 entre l'chelle et la verticale est infrieur a^, le personnage pourra monter en haut de l'chelle quel que soit son poids, mais si a^ < 0 ^ Q^, il faudra faire attention ce qu'il n'y ait pas de vibrations qui
amorcent le glissement (fig. 12.23 a). En effet, le systme restera en quilibre si le torseur des forces exerces par le sol, le mur et la pesanteur est quivalent zro ; par ailleurs, un torseur de 3 forces est quivalent zro si et seulement si les forces sont concourantes etR+P+F= 0 ; par consquent, la condition a ^ c^ implique 0 < cr^. Considrons un systme rochet (fig. 12.23 b) et cherchons quelle distance de l'axe il faut placer la masse pour que le systme reste en quilibre. Les supports des trois forces F^, Fy et mg devant tre concourants, la construction des cnes d'angle au sommet 2a^ montre que la distance doit tre suprieure la distance de 0 l'axe. Si cette condition est satisfaite le systme restera en quilibre quel que soit le poids, mais attention aux vibrations. Pour que le systme n'amorce pas une chute sous l'effet de vibrations, il faudra que soit suprieure la distance de 0' l'axe, o 0' est dfini partir des cnes d'angle au sommet 2o!. 12.4.6 Remarques sur la loi de Coulomb Les proprits des forces de frottement sec taient dj connues de Lonard de Vinci au XVe sicle, mais encore aujourd'hui des recherches sont effectues pour essayer de comprendre l'origine physique de la loi de Coulomb. Le fait que la force de frottement ne dpende pas de l'aire de la surface de contact s'explique en partie en remarquant que les surfaces ne sont pas planes et la surface de contact vritable n'est pas la surface apparente (fig. 12.24).
10 kg
. . . . . . A... .
,A .
30kg ^
Les points de contact, soumis une trs grande pression, se dforment et la surface de contact vritable sera proportionnelle la charge. La force de frottement, proportionnelle la surface de contact vritable , est ainsi proportionnelle la charge. La surface de contact vritable est trs petite et, en gnral, elle est indpendante de la surface de contact apparente. Par exemple, pour l'acier, la surface de contact vritable est de l'ordre de 10 mm 2 par charge de 1 kg. Au contraire, pour des substances comme le mica, qui peuvent tre trs lisses, les surfaces de contact vritables et apparentes sont du mme ordre de grandeur et le comportement des forces de frottement est trs diffrent. Le degr de rugosit des surfaces en contact modifie le coefficient [L qui a tendance dcrotre si la surface est moins rugueuse, mais peut devenir trs lev pour des surfaces extrmement lisses. Par exemple, /^ = 1 pour du verre sur du verre, mais si les surfaces de contact sont extrmement lisses, le coefficient de frottement est si lev qu'il n'est pas possible de faire glisser une
plaque de verre sur une autre : elle se brise avant de glisser !
Mentionnons finalement que la relation de proportionnalit entre F^ et N peut tre brise pour des mtaux qui sont lgrement oxyds. En conclusion, la loi empirique des frottements secs est une bonne approximation..., mais elle n'est pas toujours applicable. 12.4.7 Rsistance au roulement et au pivotement L'exprience montre qu'il existe galement un couple de rsistance au roulement et au pivotement (fig. 12.25) : aussi longtemps que le moment extrieur est infrieur une certaine valeur M", le solide reste immobile et la surface exerce un couple de frottement M^ = M^"' ; par ailleurs, lorsque le solide est en rotation, il faut appliquer un couple extrieur pour maintenir o constant. De nouveau ces frottements sont ds la dformation des surfaces en contact.
Fig. 12.25 Moment de frottement : (a) rsistance au roulement ; (b) force F quivalente
au torseur des forces exerces par la surface ; (c) rsistance au pivotement.
Considrons par exemple un cylindre sur lequel on applique une force extrieure F'3" (fig. 12.25 a). Aussi longtemps que F^ est infrieure F", le cylindre reste immobile ; ds que F"' | est suprieure F"-", le cylindre se met en mouvement et il faut appliquer une force constante pour que le mouvement soit uniforme. Par consquent, aussi longtemps que le cylindre est immobile, la surface exerce sur le cylindre des forces dont les lments de rduction sont F = -mg-F" et
Par ailleurs, si le cylindre se met rouler sans glisser, on aura F'" < /zJ N \. Remarquons que dans cet exemple, le torseur des forces exerces par la surface est quivalent un seul vecteur F li au point B, une distance du point A o F^R = mgd (fig. 12.25 b). L'exprience montre que F"""1, et par consquent Mj", sont approximativement proportionnelles la raction normale : M" = Fma\R=&\N\. A titre d'illustration, une roue de bois sur du bois a un S de l'ordre de 0,5 mm ; pour une roue d'acier sur de l'acier, S S= 0,05 mm, et 8 ^ 0,005 mm dans le cas de l'acier dur, poli ; pour une roue de voiture sur l'asphalte 8 = 20 mm.
339
De faon gnrale, dcomposons les vecteurs <o et M^ en une composante (t) tangente la surface, et une composante (n) perpendiculaire cette surface : (12.64) Les lois des frottements s'expriment par les relations suivantes :
si/'^O si<">=0
MJ <S5JA?|; M^ ^v,\N\;
o 8 et v sont des coefficients qui ont la dimension d'une longueur, mais pour lesquels on ne connat pas de loi gnrale. Dans le cas du roulement avec glissement, il ne sera pas ncessaire de tenir compte de la rsistance au roulement, car 8 ^ / R est trs infrieur f z ^ . Mesure de 8^ Posons un cylindre de rayon R sur un plan inclin et cherchons pour quel angle (B le cylindre commence rouler (fig. 12.26).
Fig. 12.26 Dtermination exprimentale de S^. Tant que le systme est au repos, nous avons : maQ = 0 = F" + N + P F*1' = mg sin f N = mg cos ? M^ = Rmg sin /3 d'o M^ = S^mg cos /S, = Rmg sin ^ et Relation entre
B et S.
s
.=Rtan^
(12.65)
12.5.1 Glissement sur un plan inclin Analysons l'volution d'un bloc sur un plan inclin (fig. 12.27 a) et comparons les orbites avec celles associes aux frottements visqueux (fig. 12.14) (le mouvement est suppos rectiligne).
(a)
(b)
Fig. 12.27 volution d'un bloc (a) et d'un cylindre (b) sur un plan inclin (S = 0).
m x = Fh + mg sin a 0 = N mgco&a
(12.66)
volution temporelle
et le mouvement est uniformment acclr (aussi longtemps que la vitesse ne change pas de signe). De plus, si tancr < /^, le solide s'arrte aprs avoir parcouru une distance finie ; si fi^ $; tan a ^ /^, le solide ne s'arrte que pour VQ ngatif; finalement, si tan a > /Zg, il n'y a pas de position d'quilibre (fig. 12.28). 341
(a)
(b)
(c)
(d)
Fig. 12.28 Orbites dans le cas du glissement sur un plan inclin : (a) tan a < /z ; (b) tan a = ^ ; (c) /^ ^ tan a > /^ ; (d) tan a > /x,. 12.5.2 Roulement sur un plan inclin Etudions le mouvement d'un cylindre homogne pos sans vitesse initiale sur un plan inclin (fig. 12.27) ; on supposera que la rsistance au roulement est ngligeable. Nous avons dj obtenu ( 11.6.1 ) les quations du mouvement du cylindre : d r (Mv) = F + Mgsina Equations du mouvement 0 = N M g cos a ^-(Iw) = RF^ dt avec / == MR2 pour le cylindre creux (11.24) et / = ,MR2 pour le cylindre plein (11.27). En liminant la force de frottement, on obtient d d (MRv) = (I() + MgR sma dt dt c'est--dire Evolution temporelle (MRv - lui) = MgRsina dt quation que nous devons intgrer avec les conditions initiales v(0) = 0, a>(0) = 0, d'o
I(
ii=Ug^
~MR
342
= (g sma) t.
(12.67)
MR )
Dans ce cas, le mouvement de G est uniformment acclr, d'acclration / _, a = 0 +777^) ssina,et MR2'
F"=-Mgsma 1 +- .
Pour que l'hypothse de roulement sans glissement puisse tre satisfaite, il faudra que F^ \ ^ l^^Mgcosa soit tan a ^ 3/^. Si tan a est suprieur 3/Zg, le cylindre roule avec glissement ; dans ce cas la force de frottement est connue et l'on obtient
v = g(fi^cosa + sincr)
D
d) = ix^Mgcosa. La vitesse du point du solide en contact avec le plan est donne par v. A = v + wR == esina ( l 3') t ; V tan a/ comme v^ reste positif pour tout t, le cylindre n'atteindra jamais un rgime de roulement sans glissement. 12.5.3 Frottement d'un cble sur une poulie Un cble souple (de masse ngligeable) est enroul autour d'un cylindre immobile. Calculons les tensions T,, 7^ aux extrmits de cble quand il y a imminence de glissement (fig. 12.29).
Soit T(0) la tension de la corde en 0 (= force exerce par la partie 0' > 0 sur la partie 0' < 0). Considrons la portion de cble entre 0 et 6 + 80 et posons T(0 + S0) = T(0) + 8T ; dsignons par S^'), 8N(0) la force de frottement et la raction normale sur la portion considre. Dans le cas statique, la somme des forces agissant sur la portion de cble doit tre nulle, d'o
Equation de la statique ^fr _^_ y^ _^ ^ _ y^ 4. 5^ = Q
soit, en projetant sur les axes (e^, Cg), 80 80 SN - (T + ST) sin - T sin = 0 SFb + (T + ST) cos - T cos = 0 et
SN = IT sin + 8T sin 2 2 SF^ =-8Tcosse-.
se
se
Par continuit de T(0) nous avons lim = - se^Q SN T d0 et, l'imminence de glissement,
Imminence de glissement SF y, , o, = fi SN. SFh 1 dT
(12.68)
On obtient ainsi 1 dT
T^C-^
et, par intgration de 0^ 0^, In=^(^-6ii) o 0^ 0, est l'angle de contact du cble sur la poulie. En consquence, dans le cas statique, on a l'ingalit Cas statique e-^-o,) ^ -^ ^ ^2-0,) T \ (avec [0] = radian).
(lw
(12.70)
(12.71)
Dans le cas o le cble glisse sur la poulie, nous obtenons de faon similaire
Glissement T, = e^^^'T,. (12.72)
En conclusion, le rapport des tensions aux extrmits crot exponentiellement avec l'angle de contact et ne dpend pas du rayon. Par exemple, pour /^ = 0,5 et 0 = TT (= 1,5 tour), on a 7^ = 1127? pour 6 = 5n (= 2,5 tours), on a ^ = 25767,. 12.5.4 Roues motrices et roues porteuses Cherchons le coefficient de frottement des pneus d'une moto ncessaire pour obtenir une acclration maximale (fig. 12.30). Pour simplifier, nous ngligerons la masse des roues, la rsistance de l'air et la rsistance au roulement.
(b)
Le systme considr est dfini par la moto et le conducteur. Les forces extrieures sont les frottements secs, les ractions normales de la route et le poids. Equations du mouvement Ma^=F^+N^+F^+N^+Mg d LQ = GA A (FA + A^) + GB A (^B + N^(12.73) (12.74)
/B 1 ^ ^BN
si Vg = 0.
ZG^
et
^^L;^0-
G = F^+FK
0=N^^+h(F^+Fs)-N^
d'o
et (12.78)
L'quation ( 12.78), qui fait intervenir la gomtrie de la moto, exprime la raction normale JVg (et N^ = M g Ny) en fonction de l'acclration (fig. 12.31).
Acclration
Acclration (roue arrire motrice) Ayant suppos la masse des roues ngligeable (L = 0), nous avons pour la roue avant (roue porteuse) L., = A A F . =0 dt L " (C = centre de la roue avant) ce qui implique F^ = 0. Les quations du mouvement sont ainsi
Mao = Fy
\ n f^ G = h \~M
(12.79)
^^BNQ<^Fy=MaQ^^^BNy
Fig. 12.31 Raction normale sur la roue arrire en fonction de l'acclration pour diffrentes gomtries : (a) f.y > ^h ; (b) ty = fi^h ; (c) ^g < p^h. La rgion hachure est celle o il n'y a ni glissement ni perte de contact des roues sur la route. Comme nous le voyons sur la figure 12.31, l'acclration maximale correspond No = M g (tout le poids est sur la roue arrire) et OQ = g t y l h == f i ^ g implique ^=Uh, a^=g^/h. (12.82)
Par ailleurs, la figure 12.31 conduit aux rsultats suivants : si <g > ^h (centre de gravit bas, courbe a), l'acclration maximale est dtermine par Ny, c'est--dire par la limite d'adhrence ; si {.y < ii^h (centre de gravit haut, courbe c), l'acclration maximale correspond YVg = mg, N/^ = 0, et l'on est la limite de la culbute o la roue avant dcolle. 12.5.5 Remarques L'acclration maximale au dpart n'est pas limite par le moteur mais par la force de frottement maximale : au dpart, il n'est pas possible d'utiliser le couple moteur maximal, sinon les roues motrices perdent l'adhrence. L'acclration d'une moto pourra tre gale a""1" aussi longtemps que la vitesse est infrieure une certaine vitesse limite qui dpend du couple et de la puissance du moteur ( 13.8.2). Au-del de cette vitesse limite, l'acclration maximale dpend du couple et de la puissance du moteur et il n'est plus possible de ngliger les frottements de l'air. La traction maximale que peut fournir un vhicule autopropuls est proportionnelle au poids port par les roues motrices et au coefficient de frottement. D'o l'intrt des voitures 4 roues motrices, de l'introduction de pneus sur les mtros et de l'accouplement des roues d'une locomotive par des bielles. 12.5.6 Billard, bowling... tudions le mouvement d'une boule (masse m, rayon R) lance sur un plan horizontal, avec les conditions initiales (1^(0), ii)(0)). Limitation de l'acclration
(a) Fig. 12.32 Billard : (a) conditions initiales ; (b) trajectoire de G. Les forces extrieures sur la boule sont le poids et la force exerce par le plan (on nglige les couples de rsistance au roulement et au pivotement). Soit A = A(t) le point de la boule en contact sur le plan. Solide indformable Cinmatique du solide V^=VQ+(O/\GA. Equations du mouvement d'une sphre maQ=mg+N+F{r
d
(12.83)
-Lo=GA/\Ffl o Lc^jmR2)
Loi de Coulomb Lois de frottement Ffr=-^\N\v^ Contrainte Equation de liaison ZQ = R, d'o VQ e^ = v^ 63 = 0. sil^O; IT-* <i^\N\ siv^=0.
De (12.83) et des quations du mouvement (12.85) et (12.86), on tire mv^ = Fb + .(GA A F^) A GA 2.R
Inconnue : F^
mv^ = y.
II nous faut rsoudre le problme en deux tapes.
(12.87)
1er temps : Roulement avec glissement Si v^(0) est non nul, alors dans un premier temps v^(t) -^- 0; de l'quation (12.87) et de la loi de Coulomb nous avons mv^ = -^ii,,mgv^ (12.88) F^-^mgv^
ce qui entrane vM) = v^(0) (voir la remarque 5.3.4); par consquent v^(t) = t^(0) -^fi^gtv^O) et de (12.86), avec la loi de Coulomb, Vc(t) = -iz,gv^0). (12.89)
Le mouvement de G est ainsi uniformment acclr, d'acclration dr. = ligv^(0) et sa trajectoire est une parabole d'axe parallle v^(0). De (12.83), si ((O)A^ n'est pas parallle 1^(0), alors VQ(O) n'est pas parallle 00^(0) et la trajectoire n'est pas rectiligne. Cette volution se poursuit jusqu' l'instant?) o v^(t^) = 0, soit
-I ~ 7
I ^(0) ^8
(12.90)
Attention ! Dans (12.88) v^ n'est pas l'acclration du point A du solide. 2e temps : Roulement sans glissement A l'instant ^ la vitesse du point A s'annule ; pour t > p la force de frottement est nulle et le mouvement de G est rectiligne uniforme Vc(t) = VG(?|) = Vy(0) - ^v^O) pourf ^ ?,. (12.91) 0=0
Conclusions Le mouvement d'une sphre sur un plan horizontal n'est en gnral pas rectiligne mais devient rectiligne et uniforme aprs un certain temps. Les problmes faisant intervenir des frottements secs doivent tre rsolus en deux tapes : dans un premier temps, il y a glissement et F^' = p- \ N | v^ ; puis, dans un deuxime temps, le solide roule sans glisser. Remarque. Autre mthode En choisissant le point de contact A pour crire le thorme du moment cintique, nous avons LA = 0 dt " avec L . = L ^ + AG A mV, = A U u = ^mR2) + mRe-^ A VQ Par consquent, L^(t) = L^(0), d'o jRa + e, A VQ = ^Rw(0) + e^ A Vg(0) Le mouvement est rectiligne uniforme ds que la sphre roule sans glisser
et de (12.83), on obtient : v^(t) - v^O) = }[Vc(t) - i^(0)] ce qui donne immdiatement (12.88), et (12.91) lorsque v^(t) = 0.
FORCES DE LIAISON
Pendule et centrifugeuse
Nous disons qu'un systme est soumis des liaisons s'il existe des contraintes, c'est--dire des conditions qui limitent les mouvements possibles du systme (sect. 5.5, 5.6, 9.7, 10.5, 11.6). Dans le cas du pendule, tudi au paragraphe 10.5.1, la contrainte OP \ = i conduisait une force T, exerce par le fil sur la masse, que nous avions calcule. Nous avons galement analys ( 10.5.2) l'exemple de la centrifugeuse, dans lequel un point se dplace sans frottement l'intrieur d'un tube tournant vitesse constante autour d'un axe vertical (fig. 12.33). Nous avons vu que la contrainte se traduisait nouveau par une force R perpendiculaire au tube, force que nous avions calcule partir des quations du mouvement.
dx = dplacement rel
t + dt
Fig. 12.33 Centrifugeuse : a = este, <p = Qt. Force de liaison R ; dx = dplacement rel pendant dt ; Sx = dplacement virtuel compatible l'instant t. Forces de liaison De faon gnrale, on admettra qu'il est toujours possible de remplacer les liaisons par des forces, appe]es forces de liaison, et de considrer le systme comme un systme sans contraintes soumis l'action des forces appliques et des forces de liaison. Ces forces de liaison sont des forces qui s'adaptent tout instant pour que les conditions imposes au systme soient satisfaites. De cette manire, on peut dcomposer la rsultante des forces agissant sur tout point matriel P^ (ou tout solide) en deux contributions, et l'on crira
ma"" =F<a) +RW
350
(12.92)
Forces de liaison
avec R^ la rsultante des forces de liaison et F^ la rsultante des forces appliques. 12.6.2 Classification des liaisons Considrons un systme dcrit par les coordonnes gnralises (q p ..., q^), c'est--dire que pour tout point matriel P on a
x^^x^^q,, ...,<? f). (12.93)
Le systme est dit holonme k degrs de libert s'il peut tre dcrit par k coordonnes gnralises {;}, telles que les [q,, ;} sont des variables indpendantes, c'est--dire s'il n'existe aucune condition entre ces 1k variables. Si les 2k variables [q^, q^} ne sont pas indpendantes, on dit qu'il existe des liaisons.
Systme matriel
holonme k degrs de libert
On distingue deux types de liaisons. Les liaisons unilatrales sont des liaisons dfinies par des conditions qui Liaisons unilatrales s'introduisent - ou qui cessent - brusquement au cours du temps : particule l'intrieur d'une enceinte, point matriel attach un fil souple, skieur sur un tremplin ( 12.6.4).Ces liaisons s'expriment gnralement au m o y e nd'ingalits /((?i, ..., <^, (?p ..., ^, 0 ^ 0. (12.94) Liaisons bilatrales
Les liaisons bilatrales sont des liaisons qui persistent au cours du temps ; elles s'expriment par des fonctions, appeles quations de liaison, de la forme
/^i, ..., q^ <?i, ..., <^, t) =0, v=\,...,m. (12.95)
Si les 2k variables [q^, q^} sont soumises des liaisons bilatrales, on pourra chercher s'il existe (k m) nouvelles coordonnes {17') telles que le systme soit holonme (k m) degrs de libert. Le cas le plus simple est celui o l'quation de liaison (12.93) ne dpend pas des variables {;}, soit /^(,, ..., ^, t)=0. (12.96) Liaisons holonmes
De telles liaisons sont dites holonmes ; elles permettent de diminuer le nombre de coordonnes gnralises. Par exemple, dans le cas du pendule plan, en choisissant les coordonnes cartsiennes ( x , y , z), on aura les liaisons holonmes x=0 et x2+y2+z.2 =l2.
Pendule plan
Au contraire, en choisissant les coordonnes polaires dans le plan du mouvement, il suffira d'une seule coordonne 0 et {0, 0} sont des variables indpendantes : le systme est holonme 1 degr de libert.
Dans le cas de la centrifugeuse (fig. 12.33), en choisissant les coordonnes cartsiennes (x, y , z), on aura les liaisons holonmes Centrifugeuse z - ^ x 2 + y2 tan a = 0 et y - x tm(f2t) = 0.
Au contraire, en choisissant les coordonnes sphriques, il suffit d'une coordonne r et {r, r] sont des variables indpendantes : le systme est holonme 1 degr de libert. Remarquons que l'quation de liaison (12.96) peut s'crire sous la forme
E^^o.
De faon gnrale, on introduit l'hypothse que toutes les liaisons bilatrales s'expriment au moyen d'quations de liaison de la forme
k
quations de liaison
v=
^' m (12.98)
dont (12.97) est un cas particulier. Avec cette hypothse, pour tout intervalle de temps dt infinitsimal, le dplacement (rel) (dq^ ..., dq^) partir de l'tat (? ..., q^, t) satisfait les quations
k
(12.99)
Dplacement rel
(12.100)
Une liaison bilatrale de la forme (12.98) est dite intgrable si elle peut s'crire sous la forme d'une liaison holonme F<">(<?1, ..., ^, t) = C (12.101)
Une liaison intgrable permet ainsi de diminuer le nombre de variables, mais, contrairement (12.96), C est ici une constante qui peut dpendre des conditions initiales {q,(0), 17; (0)}. Pour vrifier si la liaison ( 12.98) est intgrable, on a le critre d'intgrabilit suivant.
352
Forces de liaison
Une condition ncessaire et suffisante pour que la liaison (12.98) soit intgrable est que pour tout triplet (i, m, n) C {0, 1, .... k], on ait
^"(E-^
(imn).
0 o
et o Y^~ signifie somme sur toutes les permutations cycliques des indices
Si les m liaisons sont intgrables et indpendantes, on est ramen un systme holonme (k m) degrs de libert.
Les liaisons non intgrables sont appeles liaisons non holonmes. Dans ce cas, la dimension de l'espace des vitesses est strictement infrieure la dimension de l'espace de configuration.
On dit que le systme est liaisons indpendantes du temps si les fonctions (12.93) et les quations de liaison (12.98) ne dpendent pas explicitement du temps.
Dans le cas d'un systme liaisons holonmes indpendantes du temps, on a x^^x^q,, ...,qi)
/^p ...,q,)=C(v)
a=l,..., N
v=,...,m
Si l'une des quations (12.93), (12.98) dpend explicitement du temps, on dit que le systme est liaisons dpendantes du temps, 12.6.3 Dplacement virtuel et liaisons parfaites Les forces de liaisons sont des forces inconnues a priori. Dans ce paragraphe, nous introduisons une condition qui reflte deux proprits que ces forces devraient possder : 1. elles obissent la troisime loi de Newton ; 2. leur seul effet est d'assurer que les contraintes sont satisfaites. Pour commencer, il nous faut introduire le concept de dplacement virtuel compatible avec les liaisons l'instant t , ou, plus simplement, dplacement virtuel compatible .
353
Dplacement virtuel
On appelle dplacementvirtuelcompatible partir de (q^ .... q^, r)tout dplacement que l'on pourrait imposer au systme en tenant compte des liaisons telles qu'elles existent l'instant t, c'est--dire
_ ar() Sx^ = V Sq, i^\ 1i a = 1, ..., N (12.102)
^/^(q, t) Sq, =0
i=!
v== 1, ..., m
(12.103)
Ces expressions sont comparer avec le dplacement infinitsimal rel qui satisfait les quations (12.99) et (12.100).
Proprit. Si le systme est liaisons holonmes indpendantes du temps, tout dplacement infinitsimal rel est un dplacement virtuel compatible. Le pendule plan discut plus haut est un systme holonme liaisons indpendantes du temps. Dans l'exemple de la centrifugeuse on a un systme holonme 1 degr de libert, mais liaisons dpendantes du temps car
x = r sina cos!2t y = r sincr sinQt
Centrifugeuse
z, = r cosa. Dans ce cas, les dplacements virtuels compatibles l'instant t sont de la forme Dplacement virtuel Sx = 8r = Sre,(t) 9r
9x
avec
Sr e K
alors que le dplacement rel pendant dt est donn par Dplacement rel dx = v(t) dt = dre^t) + dt Qr s i n a e ( t ) (fig. 12.33).
De plus, on constate dans cet exemple que la condition d'absence de frottement (K^. = 0) est quivalente la condition R Sx = 0 pour tout dplacement virtuel compatible (alors que pour le dplacement rel R dx = R S2r dt ^ 0). Cette remarque nous conduit introduire la dfinition suivante.
354
Forces de liaison
Les liaisons sont dites parfaites si elles satisfont la condition des travaux virtuels suivante : VR^ . Sx^ = 0 ' pour tout dplacement virtuel compatible. (12.104)
condition des
travaux virtuels
Cette condition s'exprime en disant que la somme des travaux effectus par les forces de liaison est nulle pour tout dplacement virtuel compatible (. 13.1.1). Vrifions que cette condition correspond aux deux proprits mentionnes au dbut de ce paragraphe. Considrons par exemple une molcule diatomique rigide dont l'quation de liaison est : ^(2)_^.(i) ^^2 (= constante).
Molcule diatomique
Dans ce cas, les dplacements virtuels compatibles sont dfinis par (xw-xw)(Sx(2)-8xw)=0 c'est--dire Sx^ = Sx^ + b avec b (x^ - x^) = 0. La condition des travaux virtuels /01 ^r10 + ^(2) Sx^-^ = 0 devient
(RW+Rm).Sx(\)+Rmb=0
pour toute perpendiculaire (x^ x^) et pour tout Ar*0, ce qui implique R^+R^=0 et R^'^^-x^).
En conclusion, la condition des travaux virtuels exprime la condition que les forces inconnues J^ (l) et R^ - responsables de la rigidit de la molcule - satisfont le principe de l'action et de la raction. Dans le cas d'un solide, les dplacements virtuels compatibles infinits!maux sont dfinis par Sx^ =&^: (A) +5<^AAP.
\ Soit (R, ' Af.) A-' les lments de rduction des forces de liaison dans le solide ; la condition des travaux virtuels devient on l o n es ' virtuels . travaux ^ le torseur des forces intrieures est nul
Solide
R-8x=0,
M^ - a < P = 0
(12.105)
355
pour toute translation Sx et toute rotation 8<P compatibles avec les liaisons l'instant t. Ces conditions impliquent/? = 0 etM^ = 0, ce qui exprime le fait que, pour un solide, le torseur des forces intrieur est nul. Dans le cas d'un solide en translation sur une surface, la liaison sera parfaite si R est perpendiculaire la surface, c'est--dire s'il n'y a pas de frottement. Dans le cas d'un solide en rotation autour d'un axe, la liaison sera parfaite si le moment des forces de liaison est perpendiculaire l'axe, c'est--dire s'il n'y a pas de frottement. Frottement En prsence de frottement, on considrera la liaison parfaite qui ralise la contrainte et l'on introduira les frottements dans les forces appliques.
^l
Liaisons unilatrales P
i S
p^"
/w^y/y/^w^^y/M' a, s; x, < fc, 1= 1, 2, 3
(-p X ^ , X y , X ^ , X ^ , X-,)
/^y//y///^'y////y
f-X
^f)
Liaison
y^? + ^ + x} - L ^ o
(Xp X^, X ^ , Xp X^, X^)
tat
:\
/
iy p
Liaisons bilatrales
Liaison
^x\ + xj + x} - L = 0
X y tan ff ^x\ + x^ =0
tat
(s, s)
( p , (p, p , <p)
Centrif ugeuse 3
Ressort excit
/
Liaison tats (P, P)
c :)
E
, o
;
--2 ^:0
'-{ P 9 - Xp
l r :
^0
X y = 0 ; x^ - x i tan ait = 0
XQ ECOSWt = 0 ( X p , Xp)
Fig. 12.36 Liaisons bilatrales, holonmes, dpendantes du temps. Poursuite Fuse et satellite
\\
Patin glace
.1
y^
B ,'<, A L \ *-x ; Liaisons non holonmes
> ^ /
^\
\\B
^ ^ ^ /-Sk."^
(b) ZQ = R VQ= la /\AG ai = ifie^ +0cos(pe^+ +0 s'm(fie^ soiti-o = Rs'mfi Yo = 0Rcos(p
L^..
(c)
'G/
IAB
tat
(-1, y , z)
^0
VQ, f f , XQ. )
Fig. 12.37 Liaisons bilatrales, non holonmes, dpendantes (a) et indpendantes (b) et (c) du temps.
12.6.5
Considrons un systme form de deux points matriels de masse m^ Wg se dplaant sans frottement sur une droite rectiligne, horizontale, tournant vitesse angulaire Q constante autour d'un axe vertical (fig. 12.38). Les deux points interagissent au moyen de la force F8^ = -F^^S = -k(.\x \ - i)x 357
o;c =x^ X y . tudions rvolution en supposant qu' l'instant initial (t = 0) le systme est immobile par rapport la droite mobile.
WAS Fig. 12.38 Centrifugeuse. Rfrentiel : laboratoire. Forces extrieures : poids et forces de liaison (exerces par la droite). Forces intrieures : F^9, F"^. Liaisons :
ZA = ZB = ' VA = Vs = Q-
(12.106)
Absence de frottement :
^A f! = ^B ^1 - -
(12.107)
G=-^(mAXA+mBXB^
l : = : r A-'B
= '"A + '"8-
(12.109)
Des quations (12.108) et (12.109), on obtient : MxQ=Mg+R^+R^ /MX= ou 11 = m.m m^+my (12.111) m "B n
'"A n
84
E'B->A
(12.110)
A'^"^
"^
Forces de liaison
Le systme est holonme deux degrs de libert et les liaisons sont dpendantes du temps. Nous choisissons les variables RQ = XQ\etp= x \. En tenant compte des liaisons (12.106), (12.107) et de l'expression de \a force FB^A, on obtient, en projetant (12.110) sur l'axe f p
M(py - Q2?^ = 0
iz(p - ^p) = -k(p - i) avec les conditions initiales /^(O) = p(0) = 0. D'o
Pc P
=^PG
(k \^
u -^\pJ. )\ k-^y
2 si =/x^ /x^. . si k =
(12.112)
kl P = , ^
On obtient ainsi l'volution du centre de masse PG^) =PG( o ) c o s h 2 r Pour la variable relative p =- p^ <0g, il faut distinguer les trois cas suivants :
p(t)=r +(pQ-f.')coswt
1. Si ^ < - : [
/A
tat li
(pour autant que py ^ IV). C'est un mouvement oscillatoire harmonique de pulsation a, centr en <", d'amplitude | pp If .En particulier, si py = f , le systme s'loigne de l'axe de rotation sans se dformer.
2. Si ^ 2 = - : p(t)=po+.-it2. Il 2/z
Dissociation
Dissociation
En conclusion, il y a une vitesse de rotation critique : si S2 est infrieure la pulsation propre WQ == ^ k / i z , le systme reste li et oscille avec une pulsation cm infrieure (y ; au contraire, si Q est suprieure &>Q, le systme se dissocie (p(t) > oo).
359
La vitesse de rotation critique est ainsi gale la pulsation propre (UQ du ressort, rsultat analogue celui du paragraphe 14.3.2.
12.7
12.7.1 Tenseur des tensions Considrons un petit lment de volume AV l'intrieur d'un solide (fig. 12.39). Il est soumis des forces extrieures qui sont soit distribues dans le volume, soit appliques en des points. De plus, il est soumis des forces intrieures exerces par le reste du solide sur A V : ce sont les tensions internes. Comme ces forces sont de trs courte porte, nous admettrons qu'elles agissent sur la surface de l'lment de volume en question. route
Tensions internes
Fig. 12.39 Systme : le tablier du pont. Les forces extrieures sont les forces gravifiques et celles exerces par les cbles. Pour dfinir les tensions au point P, on introduit un systme d'axes cartsiens Pe^e^e^ et on coupe le solide en deux parties par le plan passant par P, perpendiculairement l'axe 1 (fig. 12.40). La surface telle que e, est dirig vers l'extrieur est appele surface positive dans la direction e^ et l'autre, surface ngative. Surface positive selon l'axe 1
L Surface ngative selon l'axe 1 Fig. 12.40 Surface positive et ngative selon l'axe 1.
Fig. 12.41 Force AF exerce par la partie II sur l'lment de surface .45.
360
Considrons alors un petit lment/lS*0de la surface positive, d'aire AS^ (fig. 12.40). On introduit 4F01, rsultante des forces exerces par la partie II sur cet lment,
3
AF^
"
AS^
2 O,, \ = - ,
4F'"
AS^
3 CT|, 13 = - ,
AF^
AS^
(12.114)
dont la dimension est celle d'une force par unit de surface, c'est--dire d'une tension. Si l'on rpte cette construction en prenant la direction 2, on obtient trois nombres cr^, a^, Oy,, et en prenant la direction 3 on obtient trois autres nombres cr-p CT^, 033. Le tenseur des tensions au point P est la matrice 3 x 3 dfinie par <r (P) =: i ASf
AF^
(12.115)
o/lF^ est la force exerce par le reste du solide sur l'lment de surface perpendiculaire e,., d'aire AS^, contenant P. En conclusion, le tenseur des tensions au point P, permet d'exprimer la force exerce sur la surface AS^ perpendiculaire e;, sous la forme
3
(12.116)
tant donn un lment de surface, on introduit le vecteur AS, perpendiculaire l'lment de surface, de norme gale l'aire. Le tenseur des tensions est une matrice symtrique a,,-(T,, (12.117)
dfinie en chaque point P du solide. Soit AF la force interne exerce sur l'lment de surface 4S contenant P, alors AF=^a^(P)ASjef
'.,/'
avec
45=^45'^.
J
(12.118)
361
(12.119)
La matrice [a,,(P)] est un tenseur. DMONSTRATION. Il suit de la troisime loi de Newton que la force exerce par la partie 1 (fig. 12.40) sur la surface ngative de la partie II correspondant zIS01 est gale AF^. Considrons alors un petit paralllpipde centr en P, de ct G| , a^, a^ (fig. 12.42). La condition d'quilibre applique ce paralllpipde, soit ^^i Afp01 = 0, o Mp"1 est le moment rsultant par rapport P des forces internes exerces sur la face a, entrane
^Mp\ = \a^a^a^}1 - \a^ (a^a^) = a^a^a^ - a^} = 0 a=\ Matrice symtrique d'o o^ = o"^.
AI-'^^ = ( T ^ < ; | ( / ;
Considrons maintenant un petit lment de volume ayant une surface perpendiculaire n (fig. 12.43). Nous avons
4S = ^(a-j^- a^e^) A (i^j a^ey) = ^(a^a-^e^ + a^a^e^ + a^e^).
Ce petit lment de volume tant en quilibre, la condition d'quilibre entrane AF -4F01 -AFm -zi^3 = 0.
362
(Il faut prendre le signe ngatif car les surfaces selon c; sont ngatives. Nous avons nglig les forces proportionnelles au volume car A V / A S tend vers zro lorsque AV tend vers zro.) Nous obtenons ainsi, en utilisant (12.116) et la symtrie cr; = o-.;,
4F =ff(P) -AS
4F h -,
AS
. o
. . . 4S=Zi5'n,
est un scalaire et, par consquent, la matrice symtrique cr; est un tenseur (Appendice B). Nous avons tabli ces proprits partir des lois de la statique ; si le solide est en mouvement, ces proprits sont consquences des quations du mouvement carp et Lp sont proportionnels au volume. 12.7.3 Observations exprimentales et loi de Hooke Le concept de solide introduit la section 8.1 est une idalisation, trs utile en mcanique, qui est souvent une approximation suffisante. Cependant, un solide rel est un systme compos d'atomes maintenus dans une certaine configuration (moyenne) grce aux interactions interatomiques; sous l'effet de forces extrieures, la position des atomes se modifie et le solide subit une dformation. Effectuons les expriences suivantes et observons les rsultats. Exprience 1. Traction On mesure l'longation Si d'un lastique, puis d'un ressort, en fonction de la force applique F (fig. 12.44).
Fig. 12.44 Exprience de traction : (a) un lastique ; (b) un ressort : les courbes successives sont obtenues en diminuant la force partir des points A, B, C. Exprience 2. Flchissement On mesure le flchissement h d'une lame mtallique en fonction de la force applique F (fig. 12.45).
Fig. 12.45 Flchissement. Exprience 3. Cisaillement Un rectangle de caoutchouc est soumis une force F applique au milieu d'un des cts ; on observe l'angle 0 que font des droites initialement horizontales en fonction de F (fig. 12.46). F
Fig. 12.46 Cisaillement pur. Exprience 4. Torsion Un cylindre est soumis un couple Fd on observe l'angle de rotation 0 d'une section en fonction de F (fig. 12.47). fix
Des observations similaires conduisirent Hooke noncer une loi qu'il exprima sous forme d'anagramme, ceiiinosssttuv , dont l'nonc en clair fut donn deux ans plus tard, soit ut tensio sic vis , et que l'on exprime aujourd'hui sous la forme suivante. Loi de Hooke (1676) Pour de faibles dformations, la dformation est proportionnelle la tension.
364
12.7.4 Dformations lastiques et plastiques Considrons l'exprience simple de la traction et regardons plus en dtail ce qui se passe lorsque nous augmentons lentement la force (fig. 12.48).
t+Si
rgion
lastique
rgion
plastique
SW rupture
Nous voyons que dans une premire partie la loi de Hooke est bien vrifie. Nous observons par ailleurs que pour des tensions infrieures une certaine valeur critique, le solide reprend sa forme initiale lorsque la tension est supprime ; dans ce cas, la transformation est rversible et de telles dformations sont dites lastiques. Pour des tensions suprieures, il apparat une dformation permanente lorsque la tension est supprime et la dformation est dite plastique. De plus, nous constatons que mme dans le domaine lastique, il apparat un temps de retard : immdiatement aprs l'application de la tension, le solide subit une premire dformation, mais il n'atteint la dformation finale qu'aprs un temps assez long. Un phnomne intressant se manifeste lorsque l'on applique une tension priodique de moyenne cr^ ; on observe en effet que la rupture apparat pour une valeur a^ beaucoup plus faible que la tension de rupture dans le cas statique : c'est le phnomne de fatigue. Nous observons aussi que lorsque la tension qui cause la rupture a t applique lentement, la surface de fracture est irrgulire. Au contraire, dans le cas de rupture due une tension priodique, une partie de la surface de rupture est lisse, le reste tant comme dans le cas statique trs irrgulier. On peut ainsi admettre que dans le cas priodique et juste avant rupture, seule une partie de la surface contribue au support de la charge.
12.7.5 Traction
Dformation plastique
Fatigue
Considrons un cylindre en quilibre soumis l'action de deux forces F et F ayant pour support l'axe du cylindre. Soit S l'aire de la surface perpendiculaire F et o- = | F | /5' la tension.
Loi de Hooke (Traction) Pour de faibles tensions, les variations relatives de longueur sont proportionnelles la tension, c'est--dire
Si
-a
et
SR
~~R
-a E
(12.120)
o St. = V t est la variation de longueur d'un segment parallle F de longueur initiale l, et S R == R' R est la variation de longueur d'un segment perpendiculaire F de longueur initiale R. Module d'Young: E Coefficient de Poisson : v Le facteur de proportionnalit E est une grandeur positive, appele module d'Young, de dimension [E] = [F][L]~2. Le facteur sans dimension v est appel coefficient de Poisson ; comme nous le verrons ( 12.7.7 et 12.7.13), on peut dmontrer que v est compris entre 1 et 1/2, mais exprimentalement on observe toujours 0 ^ v ^ 1/2. Nous avons ainsi la relation, appele loi de Poisson,
8R _
V
Si
~R ~ ~ ~I'
(12.121)
Le tableau (12.50) donne quelques valeurs de E et v ; les valeurs de la limite d'lasticit et de la charge la rupture sont indicatives car elles dpendent du traitement qu'a subi le matriau. Tableau 12.49 Constantes lastiques de quelques solides.
E YOUNG Thomas Physicien et mdecin anglais (1773-1829) N m- 2 = Pa Al (99,5) Acier Cuivre Verre Plomb Bois Nylon 7,06-10' 21,5-K) 10 12,98-10' 6.10' 1,61.10l 0 l2.10' 0 , 3 . 10' 0,345 0,283 0,343 0,3 0,44 v Limite d'lasticit Mm-2 11 l3.10
7
12.7.6 Compression Considrons un solide soumis une pression p hydrostatique uniforme p = \ A F \ / A S = -o- > 0.
oL
Fig. 12.50 Pression hydrostatique. Loi de Hooke (compression) Pour de faibles pressions, la variation relative de volume est proportionnelle la pression, soit SV = )cn V mm. (12.122) Coefficient de .,... , compressibilite : x
12.7.7 Relation entre les coefficients ( E , v, x) Pour un solide isotrope, nous pouvons relier les 3 constantes lastiques (, v, x) en utilisant le principe de superposition. La dformation due l'action de plusieurs forces est gale la somme des dformations causes par chacune d'elle agissant sparment. Pour cela, faisons agir successivement les forces dans les directions 1, 2 et 3 ; nous avons 8V 81, 8^ 8t. ( 1 v v \ =\-+2-+^=(-ff--a-a\ V f.^ ^ f.^ \E E E ) d'o }c=3}-:2vd
(12.123)
et la condition x positif implique v ^ La valeur v = - soit x = 0, caractrise un solide incompressible. 12.7.8 Cisaillement Considrons un solide en quilibre, soumis l'action de forces tangentielles, et introduisons
a=\F\/S. 367
(a)
(b)
Loi de Hooke (cisaillement) Pour de petites dformations, l'angle de cisaillement y est proportionnel la tension, soit (12.124)
Module de cisaillement : G
Le coefficient de proportionnalit G est appel module de cisaillement ; c'est une grandeur positive, de dimension gale celle de E, soit [G] = [F}[L}-\ 12.7.9 Tenseur des dformations (formulation de Lagrange) On considre un solide dform sous l'action de forces extrieures. Dsignons parJ'(;c) le dplacement du point P (du solide) de vecteur-lieu x avant la dformation (fig. 12.52). Aprs la dformation, le vecteur-lieu de P sera .<:' =x+y(x). En introduisant le tenseur des dplacements au point P dfini par (12.125) nous pouvons exprimer le dplacement y (x + Ax) d'un point Q voisin de P, sous la forme y, (x + Ax) = y , (x) + ^ D^ (x) Ax^ Ax = PQ, \ Ax \ 1
(12.126)
368
(a)
(b)
Fig. 12.52 (a) Systme non dform ; (b) systme dform. Pour donner l'interprtation du tenseur {D^}, dcomposons-le en ses parties antisymtrique et symtrique D,,=R,,+^ avec
R-,.(D-D^=-R (12.127)
^=^+D^=+e^ Nous avons ainsi DAx = RAx + CAc Le tenseur antisymtrique R est de la forme
/ 0 -a, a, \
(12.128)
R = | Q;3 ^-Q'2
0 "i
-"i 0 /
Rotation
o t( = (cr,, a^, a-,) est un pseudo-vecteur. Par consquent, RAx = a A Ax, et le dplacement RAx est une rotation d'angle | a \ autour de l'axe a passant par P ( 8.2.2). Par dfinition, le tenseur symtrique est le tenseur des dformations. Nous Dformation donnons sans dmonstration les proprits de ce tenseur. 12.7.10 Proprits du tenseur des dformations La variation relative de longueur du segment PQ = Ax est donne par
^ = ^E^^
C fl
si
\^ L
c2-129)
En particulier, e^ reprsente la variation relative de longueur d'un segment parallle l'axe; e^ = . (12.130) Allongement
369
Pour i' -^ j :
^ = 2^
(12.131)
o y;, est la variation de l'angle entre deux droites issues de P, initialement parallles aux axes ^ et e . ; y;, est positif si l'angle final est aigu, ngatif si l'angle final est obtus. La variation relative de volume d'un paralllpipde centre en P est donne par la trace du tenseur E, c'est--dire
-^=^=^^
(12132)
(12.133)
Dcomposons le tenseur en une partie proportionnelle l'identit et une partie fL^ trace nulle
,, = ^(Tr )^ + [^ - ^(Tr ),J = ^(Tr )^. + ^).
Le terme ^ (Tr C.)Ax reprsente une dformation isotrope : c'est une dilatation si Tr > 0, une compression si Tr < 0. Le terme (o)zlx reprsente une dformation sans variation de volume (car Tr ^^ = 0) : c'est un cisaillement pur. En conclusion, nous avons le rsultat suivant. Thorme de Helmoltz (1858)
12.7.11 Exemples de tenseur des dformations Les tenseurs des dformations dans les cas simples discuts plus haut sont les suivants. Pour un cylindre homogne et isotrope soumis une force de traction parallle l'axe ^3 ( 12.7.5) :
R ( 8D
0\
0
Traction
e ^ 3i ^ f o \ o\=^ y | 1 y
\0 0 1 ;
Pour un solide homogne et isotrope soumis des forces tangentielles ( 12.7.8) : dey(x) = yx^e^ (fig. 12.51), valable pour de petites dformations, on a
3 1 (
0 y 0
Forces tangentielles
^H^r
l "
\o o o]
et
Le dplacement est la superposition d'une rotation d'angle a = ^ y e t d ' u n cisaillement pur d'angle y = la (fig. 12.53).
P"~~~^iu/
P -'-., ^/ ^ J '
Fig. 12.53 Solide soumis des forces tangentielles. 12.7.12 Formulation gnrale Loi de Hookc Pour de petites dformations, le tenseur des dformations d'un solide homogne et isotrope est proportionnel au tenseur des tensions, c'est-dire cr,^. = 2^*e,^. + (Tr )<^.. ( 12.134) Coefficients de Lam
12.7.13 Relations entre les coefficients lastiques Considrons un repre qui diagonalise <r; . Nous avons CT, = 2/^e, + (Tr ) et Tr a = (2^* + 3)Tr En appliquant la loi de Hooke ( 12.7.5) un paralllpipde de cts parallles ^p on a
Sf.,
(12.135)
a,
v
+
1+ v
^-^=i-^ ^=-E-^--^0
d'o
CT, = ,, + Tr a = ei + (2^ + 3)Tr .
1+V 1+V 1 +V l +V
^(1^-2^-
(12 136)
Par ailleurs, dans le cas de cisaillement pur, nous avons ( 12.7.8) ^21 =2/^21 = G y 2 p d'o G=iz* et les conditions G = / A * > O e t . x > 0 impliquent -^vs^^. 12.7.14 Conclusion Les constantes lastiques et v caractrisent entirement le comportement lastique d'un solide homogne et isotrope. Elles dpendent de la temprature et de la manire dont s'effectue la dformation (isotherme, adiabatique), mais elles ne dpendent pas de la forme du solide tudi. (12.138) (12.137)
12.8 PROBLMES Swiss mtro 12.8.1 Un tunnel rectiligne est creus entre deux villes. Calculer le temps mis par un corps pour aller d'une ville l'autre, sous l'action du seul champ de gravitation :
1. s'il se dplace dans le tunnel ; 2. s'il se dplace sur une orbite circulaire autour de la Terre. Ngliger les frottements. Vrifier que si les villes sont diamtralement opposes les temps sont les mmes. 12.8.2 Evaluer la masse de la Voie Lacte sachant que la priode de rvolution du Soleil autour du centre de la Voie Lacte est 250 millions d'annes. A quelle vitesse (par rapport la Terre) doit-on lancer un satellite pour qu'il puisse s'chapper de notre Galaxie ? On admettra que toute la masse de la Galaxie est repartie de manire homogne l'intrieur d'une sphre. 12.8.3 Dans le modle de Thomson, l'atome d'hydrogne est constitu d'une charge positive (= proton) uniformment distribue l'intrieur d'une sphre de rayon rg, et d'un lectron ponctuel se dplaant l'intrieur de cette sphre. Au contraire, dans le modle de Bohr, le proton est une particule ponctuelle. On suppose le proton immobile et l'on admet la condition de quantification de Bohr : les seuls mouvements circulaires possibles de l'lectron sont ceux pour lesquels pr = n f l o n est un entier, h est la constante de Planck (r est le rayon de la trajectoire, p la quantit de mouvement). Trouver les rayons des mouvements circulaires possibles dans les deux modles (l'exprience confirmera le modle de Bohr). 12.8.4 On dispose d'un jet de 1 mm de diamtre constitu de H^ et D^, ayant une vitesse Vy = 103 m/s. Calculer l'intensit du champ magntique homogne BQ, et le diamtre de l'ouverture, pour obtenir un jet contenant du D^ uniquement dans l'exprience de la figure 12.54. Est-ce que l'intensit du jet de D^ sera diminue ?
H, mm i f 30cm 1
D2+
Notre Galaxie
Atome d'hydrogne
Sparation isotopique
OBo
ouverture
Fig. 12.54
12.8.5 Trouver l'volution d'une particule de masse m, charge q, se dplaant sur un cercle de rayon R sous l'action du champ lectrique oscillant E = EQ sin y t y o Ey et y sont des constantes. Montrer que la grandeur
p=+--cosyt
<?'n 1
Champ lectrique
mR y
est une intgrale premire ; dans quels cas le mouvement est-il priodique ? 12.8.6 Donner une analyse qualitative du mouvement d'un lectron en prsence du champ magntique cr par un courant ( 12.2.3) dans le cas o C 7^ 0. Montrer qu'il existe un mouvement hlicodal.
Champ magntique
373
Bateau
12.8.7 Un bateau de 1000 kg a une vitesse maximale de 25 km/h. On admet que l'eau exerce une force de frottement F^ == v avec == 30 N m~ 1 s. Calculer la force Fn exerce par l'hlice lorsque le bateau avance vitesse maximale. Le bateau est parti du port sous l'action de cette force Fy ; calculer le temps ncessaire pour atteindre 18 km/h et la distance parcourue. A cet instant, le moteur tombe en panne ; calculer la distance d'arrt. 12.8.8 Un avion volant horizontalement la vitesse v doit larguer un colis pour un village h mtres au-dessous de la trajectoire de l'avion. Calculer quelle distance horizontale d il faut larguer le colis si l'on admet que la force de frottement est linaire en la vitesse. En introduisant l'approximation rfp : mv, o d.Q est la distance en l'absence de frottement et m la masse du colis, vrifier la relation
^C,-^).
\ 3WD/
Balle de fusil
12.8.9 Une balle de fusil a une vitesse initiale de 430 m/s ; quelle est la vitesse de la balle lorsqu'elle atteint une cible situe 300 m ? On prendra F^ = -^v avec = 1 10-6 N m~2 s2 et m = 5 g. 12.8.10 Un parachutiste pesant 80 kg, en chute libre, est soumis une force de frottement Fh = i^i. Trouver et le coefficient C^ sachant que la vitesse maximale qu'il est possible d'atteindre est 190 km/h (5 = 0,7 m2). Le parachutiste saute d'un hlicoptre immobile et dcide d'ouvrir son parachute aprs 1000 m de chute. Calculer le temps de chute et la vitesse atteinte. 12.8.11 En admettant que Galile ait lch deux sphres de mme rayon R = 10 cm, l'une en bois, l'autre en fer, depuis la tour de Pis, une hauteur de 45 m, quelle aurait t la diffrence des temps de chute ? p.^ = 1 , 3 km/m 3 ; p^ois = 0,7 103 km/m 3 ; p^ = 8 103 km/m 3 .
Parachutiste
Galile
12.8.12 Les roues motrices d'une voiture de 500 kg supportent un poids de 300 kg ; le coefficient de frottement entre les roues et la route est 0,6. Montrer que la vitesse aprs 10 s (dpart arrt) sera infrieure 130 km/h. Calculer la distance de freinage lorsque la voiture roule 100 km/h. 12.8.13 Un motocycliste dans une foire dsire effectuer une boucle verticale de 2 m de rayon vitesse constante (looping). Calculer la vitesse minimale ncessaire sachant que /^ = 1. Quelle est la vitesse minimale ncessaire au bas de la boucle pour effectuer le looping en roue libre (= sans moteur) ?
(sin 0 cos 0 = Vl sm(0 Tr/4)).
Looping
Acclration d'une
moto
12.8.14
374
Problmes
Empattement : 1460 mm Poids : 188 kg + 201 + conducteur = 280 kg Centre de masse (fig. 12.30) : ^ ^ ^ h = 70 cm Coefficient de frottement : /^ =0,8 Calculer la raction normale sur la roue arrire et l'acclration maximale. 12.8.15 Calculer l'acclration de freinage maximale pour la moto du problme prcdent si l'on freine : 1. sur la roue arrire ; 2. sur la roue avant ; 3. sur les deux roues ; 4. en bloquant la roue arrire. 12.8.16 Quelle est la force ncessaire pour mettre en mouvement une voiture de 500 kg si les roues sont : 1. bloques ; 2. libres. (^ = 0,8; S , / R = 0,04). 12.8.17 Calculer la force minimale pour faire monter la caisse du problme 4.10.11 sachant que le coefficient de frottement de la caisse sur le plan inclin est /^. Entre quelles hauteurs peut-on placer la corde ? 12.8.18 Un point matriel se dplace l'intrieur d'un tube horizontal tournant vitesse S2 constante autour d'un axe vertical (fig. 12.36). Esquisser les orbites dans l'espace de phase (r, r) lorsqu'il y a des frottements secs entre le point et le tube, de coefficient /^ et /z^ (on se limitera | r \ <$; g / ^ 2 ) . 12.8.19 On pose une sphre homogne (masse m, rayon R) sur un tapis roulant se dplaant la vitesse u. Trouver l'volution (coefficients de frottement /z^. et /^ ). Calculer le temps ty partir duquel le mouvement devient uniforme, et calculer les vitesses finales (i/01 = 0; c/01 = 0). 12.8.20 On lance une boule de bowling de manire telle que VQ = /^ ( > 0). Calculer l'angle (par rapport v^) sous lequel la boule frappe les quilles (v^ = 4 m/s, /0* = 1 t/s, R = 15 cm, /z^ = 0,2), et le dplacement perpendiculaire v^ pour un dplacement parallle v^ de 10 m. 12.8.21 Un cylindre homogne de rayon R = 50 mm est pos sur un plan faisant un angle 0 avec l'horizontale. On demande pour quels angles 0 : 1. le cylindre reste immobile; 2. le cylindre roule sans glisser ; 3. il y a toujours roulement avec glissement. (^ = ^ = 0,5 mm ; /^, = 0,3 ; /x, = 0,5).
375
Tapis roulant
Bowling
12.8.22 Le cylindre du problme prcdent se trouve sur un plan horizontal avec une vitesse initiale v(0) ^ 0, fi(0) = 0. Dcrire l'volution. 12.8.23 Un point matriel se dplace sans frottement l'intrieur d'un anneau circulaire horizontal. L'anneau tourne vitesse angulaire S2 constante autour d'un axe perpendiculaire son plan (fig. 12.55). Montrer que le mouvement du point est similaire au mouvement d'un pendule mathmatique dont on trouvera la longueur.
CHAPITRE 13
Les quations dcrivant l'volution temporelle sont en gnral trs difficiles rsoudre et dans bien des problmes il est prfrable de commencer par chercher des constantes du mouvement. Nous avons dj vu que pour les systmes isols, la quantit de mouvement et le moment cintique sont des constantes du mouvement. Dans ce chapitre, nous trouverons une nouvelle constante du mouvement, l'nergie, grandeur fondamentale associe l'homognit du temps. Pour ce faire, nous devons d'abord dfinir les notions de puissance et de travail. Aprs avoir montr l'aspect tout fait gnral du thorme de l'nergie cintique, nous verrons par contre que l'nergie mcanique n'est conserve que dans des systmes conservatifs, c'est--dire des systmes o toutes les forces internes et externes sont conservatives : ce concept est donc une notion cl de ce chapitre.
PUISSANCE ET TRAVAIL
Considrons une force F dont le point d'application x se dplace au cours du temps, c'est--dire F = F ( t ) etx = x(t) (fig. 13.1).
- fit, "
Puissance
o v = x est la vitesse du point d'application. C'est un scalaire de dimension [MKLpiT]"3 dont l'unit dans le systme international est le watt, 1 W = Ikgn^s" 3 .
Travail
Letravaileffectu par la force F pendant l'intervalle de temps [(;, t{]est dfini par ff r1! AW(t,,tf)^ dtP(t)= tf) = / dtP(t) = / dtF(l)-v(t). '>. '. (13.2)
Unit
Extensivit
C'est un scalaire de dimension [AfHL^IT]" 2 dont l'unit dans le systme international est le joule, 1 J = 1 kg m2 s~2 = 1 Ws. Le kilowatt-heure est l'unit qui correspond au travail effectu pendant une heure par une machine qui dveloppe une puissance de 1 kW, d'o 1 kWh = 3,6 lO6!. Par dfinition, la puissance dveloppe par un ensemble de forces l'instant t est la somme des puissances dveloppes par chacune d'elles ; le travail effectu par un ensemble de forces pendant l'intervalle de temps [?p ^] est la somme des travaux effectus par chacune d'elles. On introduit finalement le travail lmentaire SW effectu par la force F lors du dplacement infinitsimal Sx, SW = F Sx. (13.3)
II dcoule de ces dfinitions que la puissance reprsente le travail effectu par unit de temps : P(t) = lim F(t) -r = l i m . si^o St si^o St La notation W vient de l'anglais work . 13.1.2 Travail et forme diffrentielle Notation En (13.2) et (13.3) nous avons introduit la notation AW et SW. D'une manire gnrale, le symbole AA reprsente une grandeur associe une courbe oriente. Par exemple en (13.2), A W reprsente le travail effectu de ?, tf suivant la ligne d'univers. Ci-dessous, dans l'quation (13.5), le travail est calcul le long de la trajectoire. En thermodynamique, on utilise la mme notation pour calculer le travail associ une courbe de l'espace des tats. Au contraire la notation A A reprsente la variation de la grandeur A entre un tat initial et un tat final , soit AA Af - A, De mme, les (13.4)
378
symboles SA et SA (ou dA) seront utiliss lorsque les grandeurs en question sont infinitsimales. Si la force est dfinie partir d'un champ de force F(x), c'est--dire si F(t) = F(x(t)), le travail ne dpend que de la trajectoire ^ et l'on a (fig. 13.2)
AW(t,, t.) = AW,. (x;, x.) = ^f) = l S F(x) dx. (13.5)
JK.
~^
F(x) dx.
(a)
Fig. 13.2 (a) Travail de F(x) le long de S< ; (b) A W.^ ^ AWy : le travail dpend du 2 chemin parcouru. '
Du point de vue mathmatique, le travail lmentaire associ un champ de force, soit SW = F x, est une forme diffrentielle. Pour un chemin '/^ fix, nous avons les proprits suivantes (fig. 13.3) :
AWy (x,, X f ) = AWy (x,, Xy)) + AW,^ (XQ, .((.); AWy (-c,, --,) = -AWy ( X f , JC,).
(13.6) (13.7)
Par contre, pour des chemins ^ , et i<^ diffrents (fig. 13.2 b), nous avons en gnral AW,^ (x,, x^) i- AW,^ (x,, -c,-) et (fig. 13.3 c)
AWy (x.x..)+AW,. ( X f , x.) / 0.
Le travail d'une force sur un chemin ferm peut tre diffrent de zro 379
Fig. 13.3 Travail d'une force : (a) proprit (13.6) ; (b) proprit (13.7) ; (c) AWy + AW.^^0.
Force centrale
380
13.1.4 Travail d'une force : exemples 1. Travail d'une force constante, par exemple F = mg. AW = /'i
Jl
dtt =F =F F vd
[x,
Jx
dx = A (F x) .
(13.8)
Le travail d'une force constante ne dpend pas du chemin parcouru. 2. Travail d'une force centrale dpendant de r et 9, par exemple F=-Aco^r. Considrons les deux chemins ^, et ^\ dfinis sur la figure 13.4. (13.9)
Force constante
/K ,(x,,x,)
L
f
F dx = 0
car
F -L dx sur ^ ,
par contre,
Jr^(x,,x.}
F d x = f -Ardr+0+0=A\nR - ^ 0. r
JR
-Ci = (R, 0)
-A = (r, 0) XQ=(r^) X{=(R.^)
Fig. 13.4 Travail de la force F = --.rie long des chemins i<i et S<^.
En gnral, le travail d'une force centrale dpend du chemin parcouru. 3. Travail d'une force centrale ne dpendant que de r : F = F(r) e^. Comme F = F(r), il existe une fonction U = U(r) telle que F(r) dU(r)
dr
Force centrale
Ainsi AW = f
J"6 (x,. x,)
F(r)e,dx= J
Jr,
F(r)dr= (13.10)
4. Travail de la force de frottement sec, par exemple F^^ = u.^mgv. Comme v v = | v\, ("' A W = - f i ^ m g l dt \ v\ = -^mgs < 0 "'i o s est la longueur du chemin parcouru par le solide. Force de frottement sec Le travail d'une force de frottement sec dpend de la trajectoire, mais pas de l'quation horaire. Il est toujours ngatif lorsqu'il y a glissement ; on dit qu'il est dissipatif, (13.11)
Le travail d'une force de frottement visqueux est dissipatif ; il dpend de la trajectoire et de l'quation horaire. En outre AW(t,, tf) ^ ^v^s o i ^ = max,^, ^ | v(t) \
et s est la longueur du chemin parcouru. Par consquent, on peut rendre le travail de ces forces ngligeable en effectuant le dplacement infiniment lentement; au contraire, le travail des frottements secs ne dpend pas de la vitesse avec laquelle on dplace le solide. En thermodynamique, on exprime ce rsultat en disant qu'une transformation quasi statique est rversible en prsence de frottement visqueux, mais irrversible s'il y a des frottements secs.
Energie cintique
Ordres de grandeur Puissance pour monter 1 tage en 10 secondes Voiture Centrale solaire Centrale nuclaire Centrale hydrolectrique (Tarbela, Pakistan) Combustion du charbon Travail d'extraction de l'lectron d'un atome d'hydrogne Travail d'extraction d'un nuclon du noyau Fission de l'uranium ~200W 20-220 kW 2-10MW 1000 M W = 1GW 5000MW=5GW 4 eV (par molcule) : 13,6eV :8MeV ; 200 Me V (par atome)
13.2 NERGIE CINETIQUE 13.2.1 Dfinitions Considrons un systme form de N points matriels de masse m^, a = 1, . . . , N , sur lesquels agissent des forces que nous dcomposons en forces extrieures et forces intrieures (fig. 13.5) : . p^ -)-/<""'
rv ' rv '
( f ^ est la rsultante des forces extrieures et F^ la rsultante des forces intrieures agissant sur le point P^.)
Fig. 13.5 Dcomposition des forces appliques sur un systme matriel (m^; a = 1, ..., A') en forces intrieures et forces extrieures. En mcanique newtonienne, pour chaque point matriel nous avons :
r
Of
dt avec
p^ = m^
383
soit
Puissance des forces extrieures et
d
{{m^} = P^ + P'^.
(13.13)
intrieures
Point matriel
^-a-C'+C'-
(13.15)
('E2m.vl^=pat+pmt
\ a f
(13-!6)
pext^^^exl a
pint^^^nt a
^^
sont les puissances dveloppes par toutes les forces extrieures et toutes les forces intrieures au systme.
Systme matriel
L'nergie cintique d'un systme matriel est la grandeur positive, extensive, dfinie dans le cas discret par
^EK*^ a=l
et, dans le cas continu, par T =4 f d m v 1 .
(13-18)
(13.19)
C'est un scalaire de dimension [T] = [M][L,f[T]~2, c'est--dire que l'nergie cintique a la dimension du travail.
384
nergie cintique
13.2.2 Thorme de l'nergie cintique La drive par rapport au temps de l'nergie cintique est gale la somme des puissances dveloppes par toutes les forces extrieures et intrieures :
dt
T = P6"' + P"
(13.20)
La variation d'nergie cintique pendant l'intervalle de temps [(., tr] est gale la somme des travaux effectus par toutes les forces extrieures et intrieures : AT = T ( t f ) - T(t,) = AW^t,, t f ) + AW^t,, t{). (13.21)
DMONSTRATION. L'quation (13.20) procde de la dfinition de l'nergie cintique (13.18) et de l'quation (13.16); la deuxime partie du thorme s'obtient en intgrant (13.20) de ; t f . Remarques // est trs important de souligner que, contrairement aux quations gnraies de la dynamique o les forces intrieures n'apparaissent pas, les forces intrieures jouent un rle essentiel dans le thorme de l'nergie cintique. Il suffit de considrer une voiture qui acclre sur une route horizontale. Les forces extrieures sont la force gravifique, les forces exerces par la route sur les roues et les frottements de l'air. Le travail des forces extrieures (d uniquement aux forces de frottement de l'air) est donc ngatif et la variation positive de l'nergie cintique est entirement due au travail des forces intrieures (le travail du moteur). Paradoxalement les forces de frottement sec (les forces de liaison entre les roues et le sol), qui sont responsables du mouvement dans les quations de Newton, ne travaillent pas (car la vitesse du point de contact est nulle) et par consquent elles n'apparaissent pas dans le thorme de l'nergie cintique (13.21). Le thorme de l'nergie cintique est toujours applicable, quelle que soit la nature des forces. Au contraire, le thorme de conservation de l'nergie mcanique, que nous tablirons dans la section suivante, ne s'appliquera que si toutes les forces actives sont conservatives , concept qui sera dfini cidessous. D'une manire plus gnrale, en particulier si l'hypothse newtonienne p = mv (loi zro) n'est pas valable, on pourra dfinir l'nergie cintique T partir du thorme de l'nergie cintique (13.20), avec T = Osi tous les points du systme ont une vitesse nulle. Comme nous l'avons vu ci-dessus, en mcanique newtonienne la loi zro associe (13.20) conduit la dfinition (13.18). Au contraire, en mcanique relativiste, la relation relativiste entre p^, m^ et v^ conduit une autre expression pour T ( 21.6.4).
385
13.2.3 Thormes de Knig Considrons un rfrentiel .^S en translation par rapport ,^, de vitesse v ^.,, ^ = v^. Nous avons tabli au paragraphe 11.5.2 le premier thorme de Knig que nous rappelons ici sous une forme un peu plus gnrale. Premier thorme de Knig ,-/f! en translation par rapport ,^ Moment cintique Les moments cintiques valus dans ^8 et ^K sont relis par la relation LA == AG A Mv^ + L\. En particulier, si ^K = J^Q est le rfrentiel du centre de masse, L^=AGAMVQ+L'Q. En effet,
L
A=EAP"A?w(^+re)= a
=(^^AP^A^+^= \ a J
Second thorme de Knig ,^' en translation par rapport ,-^ nergie cintique Les nergies cintiques values dans ^ et ^/8 sont relies par la relation T=^Mv^+p'-v^+T'. (13.22)
En particulier, l'nergie cintique T est gale la somme de l'nergie cintique de la masse totale concentre en G et de l'nergie cintique TQ value dans le rfrentiel du centre de masse : T = \Mv1. + T,. (13.23)
= "E, ^A = ]C ^ (^ + ^e)2 = cr a
=E^X2+fEWX^^e+^= a \a /
= T'+p'-v^+^Mv^.
(13.24)
13.3 FORCES CONSERVATIVES ET POTENTIEL 13.3.1 Forces conservatives Le champ de force F == F(x), ou plus simplement la force, est conservative si le travail (13.5) ne dpend que des extrmits .c; et X f et non de la forme du chemin, c'est--dire si AWyOc,, x^ = AW(x,, X f ) indpendant de f. (13.25)
Forces conservatives
Par exemple, il dcoule des quations ( 13.8) et ( 13.10) qu'une force constante, ainsi que les forces centrales ne dpendant que de r ( 13.1.3), sont des forces conservatives. Proprits Les conditions suivantes sont toutes quivalentes (ncessaires et suffisantes pour que la force soit conservative). 1. Le travail de F(x) ne dpend que des extrmits x-^ et X f et non du chemin parcouru (13.25). 2. Le travail de F est nul le long de toute courbe ferme, ce que l'on crit (f>F-dx=0. 3. Il existe une fonction U = U(x), telle que AW^ (x,, x^ = - [ U ( X f ) - U(x,)] c'est--dire AW=-AU. (13 27)
5 conditions ncessaires et
(13.26)
suffisantes pour
qu'une force soit
alors F = -gradU etgradU est appel gradient de U. 5. Le rotationnel de F est nul, c'est--dire (13.28) /a^_^
;)^ ()F| ;).r, il.r, a F, ,).(| 3 F, ;l.r,/
a^_^
Sx. 3x;
=rotF
=0
i, j = 1, 2, 3
ou
rotF = 0
(13.29)
,IF^ \;l.t,
Cette dernire relation (13.29) est importante car elle permet de vrifier directement si un champ de force est conservatifounon (irrotationnel ou non). En outre, rotF = 0 peut galement s'exprimer dans d'autres systmes de coordonnes (cf. ouvrages d'analyse vectorielle).
DMONSTRATION
1 <=> 2 La condition 1 implique AW,^^,Xf)=AWy^x,,Xf) et de (13.6) et (13.7) on obtient AWy (x,, X f ) + AWy (;Cp x,) = 0 c'est--dire (13.26) (fig. 13.2 b). Inversement, si la condition 2 est satisfaite, il suffit de considrer la courbe ferme dfinie par deux chemins reliant x^ JC). pour dduire (13.25) des mmes relations (13.6), (13.7). 1 <==) 3 La condition 3 implique trivialement la condition 1. Inversement supposons la condition 1 satisfaite ; soit Xg un point arbitrairement choisi et U(x) la fonction dfinie par U(x) = -AW(Xy, x). L'quation (13.27) est alors une consquence de (13.6) et (13.7). 3 ^==>- 4 La condition 4 implique dU =Y^^U-dx. =-F dx t-^l 3x. flr ' d'o
AWy (x,, x,) = - [ dU == - [U(Xf) - U(x,)}. J^.^.
(13.30)
Pour tablir la rciproque, considrons le chemin rectiligne parallle l'axe j , c'est--dire^ = JC + se.. Nous avons ainsi
AWy (x, y) = f ' Jx , F^ d X j = - ^U(x + se ^ - U(x)\
et par consquent
\im-AW^(x,y)=FJ =. .'^o s 9x.
1 9U
4 4==^ 5 La condition 4,
8U F = ,
3^.
implique
13.3.2 Potentiel
La fonction U (x) associe une force conservative est appele potentiel. On dit alors que la force F drive du potentiel U.
Potentiel
Remarques. Le potentiel U(x) est pour l'instant une grandeur extrieure au systme (car associ une force applique). Cette grandeur a la dimension du travail et elle n'est dfinie qu' une constante additive prs : les fonctions U(x) et U(x) = U(x) + C dfinissent la mme force. La constante sera choisie en imposant que le potentiel s'annule en un certain point XQ, par exemple l'origine ou l'infini. Nous voyons de (13.27) que le travail effectu par une force conservative est l'oppos de la variation du potentiel associ. Mentionnons encore que mathmatiquement on dit que la force est conservativesi le travail est une forme diffrentielle exacte, et l'on crit 6W = dU. Proprits Considrons un point d'volutions = x(t) soumis l'action des forces conservatives [Fy = gradUy}, ainsi qu' d'autres forces ; alors : la rsultante F des forces conservatives est conservative et le potentiel U associ est la somme des potentiels Uy ; la puissance dveloppe par les forces conservatives est P=U
Force conservative et puissance
Extensivit
dt
ou
(13.31)
DMONSTRATION.
9U F^ ; == -" implique
d'o
F == gradU
avec
U == ^^ U^
a
et
3U dx, P=F-v=-Y L . S x , dt -^ x:
Y OU UX,
dU
dt
13.4 NERGIE POTENTIELLE ET NERGIE MCANIQUE D'UN POINT MATRIEL 13.4.1 Dfinitions et thormes fondamentaux Considrons l'volution x = x(t) d'un point matriel soumis l'action des forces conservatives F y = gradUy, a = 1, 2, ..., ainsi qu' d'autres forces, et dsignons par F*"^ la rsultante de ces autres forces (en gnral p(nc) gg^-g ]g rsultante des forces non conservatives). Du thorme de l'nergie cintique (13.20) et de l'quation (13.31) on obtient
(ne)
dt ou
dt
(13.32)
n(nc) ^ r-(nc)
ax
" dt
(13.33)
est la puissance dveloppe par les forces autres que les forces conservatives F... Nous avons ainsi
-, dt ^W-"
Energie potentielle
(ne)
(13.34)
(13.35)
nergie mcanique
Les grandeurs T, f1'0', E'"^ ont toutes la dimension du travail. Il dcoule de la dfinition (13.35) que l'nergie potentielle du point matriel s'identifie au potentiel des forces conservatives, soit EP^X) = U(x) et l'on crira E^^x, v) =T(v)+ U(x). L'quation (13.34) conduit alors aux rsultats suivants.
390
(13.37)
(13.38)
Thorme de l'nergie (point matriel) La drive par rapport au temps de l'nergie mcanique est gale la puissance dveloppe par toutes les forces qui ne contribuent pas l'nergie potentielle :
_"_ r-mc _ D (ne)
Cas gnral
dt
(13.39)
et, par intgration de f; fp la variation d'nergie mcanique est gale au travail effectu par toutes les forces qui ne contribuent pas l'nergie potentielle
AE""^ = AW^. (13.40)
Thorme de conservation de l'nergie (point matriel) Si toutes les for-ces actives sont conservatives, l'nergie mcanique est une constante du mouvement : E^t) = ""^) = T + U. (13.41) Forces conservatives
Dans ce cas, la variation d'nergie cintique est l'oppos de la variation d'nergie potentielle AT=-AU. (13.42)
On dit alors qu'il y a conservation de l'nergie, ou encore qu'il y a conversion d'nergie potentielle en nergie cintique (et rciproquement). DMONSTRATION. En introduisant toutes les forces actives dans la dfinition de l'nergie potentielle, la puissance P^ dveloppe par les autres forces (passives) est nulle, d'o n 1 c c =0 dt et AE'^^O.
13.4.2 Remarques La diffrence d'nergie potentielle entre les positionsx,, etx est parfois dfinie par le travail qu'il faut fournir au point matriel pour le dplacer Autre dfinition de l'nergie potentielle
391
En effet, AT = 0 entrane AE^01 = AW^, o la force non conservative est la force applique ncessaire pour effectuer le dplacement.
X;
Xf
Les grandeurs nergie potentielle et nergie mcanique sont des scalaires qui ne dpendent que de l'tat du point matriel (x, v). Prcdemment ( 13.3.2), nous avons introduit les potentiels U^ comme des grandeurs associes des forces extrieures au systme. Or, en passant l'expression ^ Uy du membre de droite ( 13.32) au membre de gauche ( 13.34), on a transform une proprit de l'extrieur en une proprit du point matriel. Ainsi, les thormes cidessus conduisent considrer l'nergie potentielle et l'nergie mcanique comme des grandeurs physiques associes au point matriel en prsence des forces conservatives [F\ = -gradUy}. Remarquons en outre que la variation de l'nergie potentielle du point matriel est l'oppos du travail effectu par les forces conservatives [F^}. Dans la partie cinmatique (chap. 6), nous avons introduit une constante du mouvement G(x, v) consquence du lemme fondamental. Pour un point matriel, cette constante correspond ainsi l'nergie mcanique divise par la masse. En prsence de forces actives non conservatives, il n'y a pas conservation de l'nergie mcanique; au contraire, la variation d'nergie mcanique sera gale au travail effectu par ces forces. Ce sera en particulier le cas lorsqu'il y a des forces exerces par des machines ou des hommes (AE"^ ^ 0), ainsi que dans le cas de frottement. Le travail des forces de frottement tant toujours ngatif (ou nul), les frottements conduisent une diminution de l'nergie mcanique (sauf dans les cas tels que le roulement sans glissement). Des forces dont le travail est toujours ngatif sont dites dissipatives et l'on appelle puissance dissipe /"llss l'oppos de la puissance dveloppe par les forces dissipatives : /l(ll!is ^ 0. Mentionnons que si la variation d'nergie mcanique est positive, on dit que le point matriel reoit du travail de l'extrieur; dans le cas contraire (AE"'^ < 0), le point matriel fournit du travail l'extrieur ou/et il dissipe de l'nergie. On crira simplement E(x, v) au lieu de E^x, v) lorsqu'il n'y a pas de confusion possible. 13.4.3 Exemples d'nergie potentielle Le tableau 13.7, obtenu partir du paragraphe 13.1.4, donne quelques exemples d'nergie potentielle.
392
Puissance dissipe
Tableau 13.7 Pesanteur Champ lectrique constant Champ lectrique E = grad<P(x, t ) Force lastique Force mg qE qE(x, t ) -k(\x -i)e, Mm -G ^x Energie potentielle -mg x -qE X q'P(x, t ) {k(\x\-i)2 /~' Mm "\x\
1
Force lectrique
Qq^
47re()|x| 3
4 f f g \X
13.5
13.5.1 Mouvement linaire conservatif Considrons un point matriel astreint se dplacer sans frottement sur la courbe JC = x(.'i), paramtrise par l'abscisse curviligne s, et soumis l'action d'un champ de force F = F(x) arbitraire. En projetant l'quation de Newton sur les axes r et n ( 5.1.6 et 5.2.5), on obtient ms = F (s) o o F/.) = F T(s) F,,(.) = F - n ( ' i ) , (13.43) (13.44)
avec R le rayon de courbure et N la force de contrainte. De la premire quation on trouve l'volution s == 'i(t) et de la seconde on obtient la force de liaison N . On appelle mouvement linaire conservatif le mouvement d'un systme 1 degr de libert dont l'volution est dfinie par mx == f ( x ) Dans ce cas, l'nergie mcanique E ( x , x)= \,mx2+U(x), o f ( x ) = -U'(x), (13.46) (13.45) Constante du mouvement
est conserve (c'est galement l'expression du lemme fondamental). On commence par tudier les diffrents mouvements possibles en appliquant l'analyse qualitative du chapitre 7. On peut ensuite essayer d'intgrer l'quation v ==
dx
dt
== / " (E - U(x)) V m
(13.47)
pour trouver l'volution x = x ( t ) de manire explicite (E = \mv^ + U(xo) et le signe de v est celui de Vy jusqu' l'instant t o v(t) = 0). Comme nous l'avons dj vu plusieurs reprises dans les chapitres prcdents, l'quation (13.46) apparat souvent comme l'une des intgrales premires d'un systme plusieurs degrs de libert avec f ( x ) une fonction de x et des autres constantes du mouvement. Cette remarque sera illustre par les exemples de cette section. 13.5.2 Point matriel pesant sur une surface immobile Considrons un point matriel de masse m se dplaant sous l'action de la pesanteur sur une courbe, ou une surface, immobile et en l'absence de tout frottement. Dans ce cas, la force de liaison non conservative est passive et la seule force active est la force de pesanteur mg qui est conservative. Nous avons ainsi le rsultat suivant. Surface immobile L'nergie mcanique du point matriel ci-dessus E(x, v) = ^mv1 mg x est une constante du mouvement. (13.48)
(a)
(b)
(c)
Fig. 13.8 Mouvement d'un point matriel pesant : (a) sur une courbe ; (b) sur une surface quelconque ; (c) sur une surface de rvolution d'axe parallle si g. Il faut souligner que (13.48) n'est pas une constante du mouvement si la surface est mobile, ou s'il y a des frottements, car dans ces cas, les forces non conservatives (liaison ou frottement) sont actives. Dans le cas d'un point matriel sur une courbe ( 13.5.1 ), on a un systme un degr de libert pour lequel ( 13.48) donne une constante du mouvement : c'est un systme intgrable. La recherche de l'volution se ramne une quadrature : -^ms2 + mgz(s) = E entrane (s = abscisse curviligne)
Systme intgrable
394
Pour illustrer le mouvement d'un point matriel sur une surface, analysons le mouvement d'un point sur la surface de rvolution d'axe parallle g, d'quation (en coordonnes cylindriques) :
z=-
Illustration
A ^
(13.49)
o A et cr sont des constantes positives (fig. 13.8 c). Cet exemple, relativement long, est intressant pour deux raisons : il met en vidence l'existence d'une valeur critique du paramtre oc et nous verrons que l'analyse qualitative est plus complexe car le coefficient de p1 est une fonction de p (et non une constante comme dans (13.46)). La rsultante des forces (liaison et pesanteur) agissant sur le point tant dans le plan vertical dfini par x et l'axe 03, on a e-, (x A F) = 0 et, par consquent, Ly -^ est une constante du mouvement. On a ainsi deux constantes du mouvement pour un systme deux degrs de libert : c'est un systme intgrable. De LQ^=mpl(p=L et E(x,v)=^m(p2+p2(p2+z2)+mgz=E avec la contrainte ( 13.49) qui entrane z="p, on obtient a-A \ .y LA 2 m E 1 ^^+-^)P +28-. V p^-} 2mp p"
9 , 9 \ ,7 .
Constantes du mouvement
(= este)
(13.50)
(= este)
(13.51)
(13.52)
( 13 - 53 )
Si (p,.. == 0, alors L = 0, ce qui entrane (p(t) = (py et dans ce cas la trajectoire est une gnratrice. Si y,, ^ 0, alors L 9^ 0 et la particule tourne toujours dans le mme sens autour de l'axe 03 (signy = signy,,). En introduisant le potentiel effectif ( 13.62)
(13 54)
C3.55)
Attention ! Ici le coefficient de p est une fonction de p . Toutefois de (13.55) nous avons toujours la relation
E - U^(p) $ 0 avec E = U^(p) ^ p=0.
Nous pouvons ainsi esquisser l'allure qualitative des orbites, en distinguant les diffrents cas 0 < a < 2, a = 2, et cr > 2. CasI Si 0 < a < 2 (fig. 13.9), le mouvement du point est tel que p ~^ p""" o p""" > 0 est solution de U^p'"1") = E.
Fig. 13.9 Allure qualitative des orbites pour L fix et 0 < a < 2. Pour L fix, la valeur minimale de E, soit Ey = min U (p), correspond au mouvement circulaire uniforme : dU ea " =0
dp
entrane
et de ( 13.50) (13.56)
a+2 - ^0-
Cette relation exprime la vitesse angulaire (UQ du mouvement circulaire de rayon py. Dans ce cas, le mouvement circulaire est stable (fig. 13.9). Pour EQ < E < 0, le mouvement est tel que p oscille entre p^ et p^^ et, par consquent, de (13.49) z oscille entre z^ et z^^ : c'est un tat li. Au contraire, pour E > 0, la particule part l'infini (p f oo et z f 0) : c'est un tat de diffusion. Cas II
Si o- = 2 (fig. 13.10), U,t.,(p) = ,^ (L2 - 2m2 g A)
0 <a < 2
(b)
2 2
(c)
Fig. 13.10 Allure qualitative des orbites pour a = 1 : (a) L < 2m gA ; (b) L 2 = 2m2 g A ;(c) L2 > 2m2 g A.
L'analyse qualitative donne les rsultats suivants. Si L 2 < lm^gA et E < 0, le point tombe finalement au fond du puits (z -> -oo) ; pourp -> 0(soitz -^ -oo) on a, de (13.55) et (13.52),
~ P - ,, , \ P /Q 2 < ,2 i P = -T-i-V^elf^) = - ^ ^ V 2 ' M f i A ~ L
2A V
2mA '
^^---V2w25A-L2, pm '
d'o
^.-g
Im-gA,
Le mouvement vertical tend vers un mouvement uniformment acclr, d'acclration infrieure g, et ] <p \ tend vers l'infini (mg2^ = L). Si L2 = 2ff2 2 gA, alors U^(p) = 0 et soit il y a des mouvements circulaires uniformes instables (E = 0), de vitesse angulaire
^=(Po=-V28A PO ( 13 - 57 )
=2
soit la particule part l'infini, soit elle tombe au fond du puits. Dans ce dernier cas on a pour p > 0
P = -et z == -, 2
a =2
Le mouvement vertical tend vers un mouvement uniforme. Si L2 > 2m2gA, la particule descend jusqu' une profondeur z^ (soit p = p^) puis remonte jusqu' z. = 0 (soit p r oo). Cas III Si a > 2 (fig. 13.11), le maximum Ey de U ( p ) caractrise un mouvement circulaire uniforme instable de rayon py et de vitesse angulaire (PQ ( 13.56). Par ailleurs, au voisinage de p=0, nous aurons de (13.55), (13.54) et (13.52)
P=i / - ^ e f f ^ ) = ^/^T
-.^
2 , / ^ ~ .- /^ -d'o z ^-^.
aA \
^ V A a
.+-
z ^ ^/2^A p"^
a >2
Au voisinage de l'axe 3, le mouvement vertical tend vers un mouvement uniformment acclr, d'acclration gale g.
En conclusion, on voit que le mouvement du point est trs diffrent selon que 0 < a < 2, a = 2 ou a > 2. En particulier, les mouvements circulaires sont stables si a < 2, instables si a ^ 2. Valeur critique De plus, si a ^- 2, les diffrents mouvements circulaires correspondent diffrentes valeurs du moment cintique L et E == 'n(Z.). Au contraire, pour a = 2, tous les mouvements circulaires ont les mmes constantes du mouvement L1 = 2mlgA et E =0. Ainsi a = 2 est une valeur critique de ce problme.
398
13.5.3 Mouvement central conservatif Au chapitre 6 nous avons dit que le mouvement d'un point est central si le support du vecteur acclration passe constamment par un point 0 fix. Il suit de la loi de Newton que le mouvement d'un point P est central de centre 0 si et seulement si la force agissant sur ce point est une force centrale ( 13.1.3), c'est--dire de la forme F=F(x)e, o x=OP=re,.
Mouvement central
De plus, comme nous l'avons vu ( 13.3.1 ), si F ( x ) ne dpend que de r , la force centrale est conservative, et F drive du potentiel
U(x) = U(r) o F(r) = - . dr
On appelle mouvement central conservatif le mouvement d'un point P soumis une force centrale conservative, c'est--dire une force centrale qui ne dpend que de r == | OF \ :
F=F(r)e,. (13.58)
Thorme II existe deux constantes du mouvement associes l'volution d'un point matriel soumis une force centrale conservative de centre 0 '. le moment cintique LQ == x A mv et l'nergie mcanique
r\x\ E(x, v)=^mv1+U(x) o U(x)=drF(r)=U(r)
Jp
et par consquentZ-Qest un vecteur constant. On retrouve ainsi les proprits du mouvement central ( 6.5.3) : le mouvement est plan et mr2 est une constante du mouvement. Par ailleurs, la force tant conservative, l'nergie mcanique est une constante du mouvement. Finalement en coordonnes polaires, nous obtenons partir de (13.60)
^=rl+r202=r^^-L|m r
ce qui conduit de (13.59) (13.61). La barrire centrifuge empche le point de tomber sur l'origine La fonction L^/2mr2 est appele barrire centrifuge et la fonction
^-^w
est le potentiel effectif. L'quation (13.61) s'crit alors \mr'1 + U^.(r) = E. Evolution et trajectoire
(13.62)
(13.63)
Mthode de rsolution
Pour tudier l'volution d'un point matriel soumis une force centrale conservative, on procde comme dans l'exemple du paragraphe prcdent. Ayant choisi une valeur Ly, on commence par une analyse qualitative du mouvement dfini par ( 13.63). On essaie ensuite d'intgrer analytiquement ou numriquement (13.63) p o u robtenirf= t(r) puis, en inversant, r = r(t) ; et enfin 0(t) par intgration de (13.60) : dr ~dt
d'o
de
~dt
mr
(13.64)
(13.65)
d6 dt _ 0 dt dr r I1. (E - U^
(13.67)
d'o
/i r J
0-Oo=LQ
Jr
(13.68)
rUZm (E - U^.(r))
En conclusion, la rsolution du problme d'un point matriel soumis une force centrale se ramne des quadratures. (Nous reviendrons sur l'analyse qualitative du mouvement au paragraphe 18.2.2.)
13.6 ENERGIE POTENTIELLE ET ENERGIE MECANIQUE D'UN SYSTME MATRIEL 13.6.1 Dfinitions et thormes fondamentaux Considrons un systme form de N points matriels de masse m y , a = 1, 2, . . . , N , et dcomposons toutes les forces actives en forces conservatives et non conservatives (les forces passives n'apparaissent pas dans le thorme de l'nergie cintique). Le thorme de l'nergie cintique ( 13.2.2) s'crit alors
'LT = P^ + P^ O RM = pext(c) _^int(c) (13.69)
dt AT = AW^ + AW^ ;
(13.70)
En ce qui concerne les forces non conservatives, il n'est pas ncessaire de dcomposer entre contributions intrieures et extrieures. Pour les forces extrieures conservatives, l'quation (13.31) implique
, / N
Forces extrieures
(13.71)
Forces intrieures
Considrons ensuite la contribution /""'^ des forces intrieures conservatives. Nous supposons que ces forces sont centrales conservatives, c'est--dire que la force Ffi~*a exerce par/? sur a est parallle bx = x^ - X n , et ne dpend que de r = x\, F^(x)=-(dU^(r)Y-=-Fa^ \dr ' J r ou (13.73)
Potentiel d-interaction
,,
u
, , , , ,, , \ ^=u^=u^-x^
(13.74)
est le potentiel dont drive la force F^ Nous avons par exemple (tab. 13.7) : pour la force gravifique
^(x) = -G-
(13.75)
47reQ
-c |
(13.76)
(13.77)
Avec la condition (13.73), et en introduisant v = ^ = v^ Vn, nous avons F^" . ^ + F"^^ - Vp = F^" (v, - v^) = F^" v = - F^" ^ r dt Par consquent (13.78)
'd \dr ^(r))^
^^E E^"-^
=1 1 V/B 1 N
4L E^^+E^^
z
a=\ [fl^a
=-2EE^^^-^) =
a=\ fS^a
On appelle nergie potentielle d'interaction du systme la grandeur dfinie par [/""(x,, ..., x ^ ) == ^
lsSa<pS;V
^(^-^)
(13.79)
En introduisant les expressions (13.72) pour P""" et (13.80) pour /:li"l(cl dans l'quation ( 13.69) on obtient
^T =-d-UC\t-d-Ulal+ P^ dt dt dt
d'o
d - (T + U"1 + U1"1} = P^ dt ' '
On appelle nergie mcanique du systme la grandeur dfinie par ^(Xl,... , ^ , V p . . . ,v^=T+Ue\t+Umt. (13.81)
nergie mcanique
Thorme de l'nergie (Cas gnral) La drive par rapport au temps de l'nergie mcanique d'un systme matriel est gale la puissance dveloppe par toutes les forces qui ne contribuent pas l'nergie potentielle, soit
_"_ pmc _ n(nc) dt ~
(13.82)
ou encore, par intgration de ; fp la variation de l'nergie mcanique est gale au travail effectu par toutes les forces qui ne contribuent pas l'nergie potentielle AE^ = AW^.
403
Thorme de conservation de l'nergie Super-loi de la physique Si toutes les forces actives sont conservatives, l'nergie mcanique est une constante du mouvement, T + E/"' + (/'"' = E = este ce que l'on crit aussi sous la forme (13.83)
^+Z^+ E
a=\
Au
l^oKp-^N
^=o
(13.84)
En lchant le pendule de Wilberforce (fig. 13.12) sans vitesse initiale, on observe que l'nergie potentielle gravifique se transforme en nergie potentielle lastique et en nergie cintique ; par ailleurs, l'nergie cintique se transforme priodiquement en nergie cintique de translation (le systme oscille verticalement sans rotation), puis en nergie cintique de rotation (les oscillations verticales cessent et le pendule oscille autour de l'axe du ressort).
Fig. 13.12 Pendule de Wilberforce : E"^ = ^mil+ \l1 -mgz+ ^k^2+^C02+>.^e o k = constante du ressort ;
C = constante de torsion ;
= constante de couplage. 13.6.3 Conclusions L'nergie mcanique apparat comme une somme de diverses formes d'nergie. Au cours de l'volution, il y a transformation d'une forme d'nergie en une autre, mais, si toutes les forces actives sont conservatives, l'nergie totale est conserve. Par contre, la prsence de forces de frottement (intrieures ou extrieures) conduit une diminution de l'nergie mcanique : on parle de dissipation de l'nergie mcanique.
404
L'intrt pratique du thorme de conservation de l'nergie est qu'il fournit immdiatement une intgrale premire des quations du mouvement. Toutefois, l'importance du thorme de conservation de l'nergie mcanique rside dans le fait qu'au niveau des particules lmentaires toutes les forces sont conservatives. Par consquent, si nous considrons le systme matriel au niveau microscopique, nous arrivons au rsultat fondamental que l'nergie d'un systme isol est toujours conserve. Du point de vue conceptuel, la notion d'nergie est fondamentale. En effet, si toutes les forces drivent du potentiel U = U(x^, ..., x^), alors il dcoule des quations du mouvement ^-^^--^^' -'-^
que pour toute solution {-'(?), Pa(t)\ de conditions initiales [x^, p^} les fonctions \x'^(t) ==x^(t t^), p'y(t) =Py(t - ?i)} sont les solutions de ces quations associes aux conditions initiales {->"^(f|) =x^\ p'y(t\) =P^)\ l'instant r,. En effet, nous avons^(r) =p,(t - f,) == m^x^t - ?,) = m^x'^ et d , d ^(0=^-^ =-grad,u([x^t -t,)\)= =-grad,U^x'^t)}). Par consquent ^=^
et
^=-^u
Ainsi, en rptant l'exprience l'instant t^ sous les mmes conditions qu' l'instant t = 0, on observera la mme volution : c'est l'homognit du temps, concept intrinsquement li celui de conservation de l'nergie.
Homognit du temps
13.7
13.7.1 Modle d'un choc lastique, inlastique et mou ( une dimension) On considre le systme mcanique de masse m^ dcrit sur la figure 13.13 : le butoir sous l'effet d'un choc, peut se bloquera l'une des positions t^. i"\ v\
0 <i <2 <3 <4
Q^CTOTBgiroggatH
| '"
Le systme de masse w^ tant au repos, une particule de masse /n, et de vitesse initiale u, provoque un choc sur le butoir. Comme le systme est isol, la quantit de mouvement est conserve
n![U] = ff2)/j + m^v\ (13.85)
o v\, v'^ sont les vitesses aprs le choc. Par ailleurs, la force lastique tant conservative et le butoir de masse ngligeable, l'nergie mcanique est conserve
^m^v^^m^+^m^+U,, (13.86)
Choc mou
o [/ est le travail ncessaire pour comprimer le ressort d'une distance i^ (t/o = 0). Si les deux masses ont mme vitesse aprs le choc - on parle alors de choc mou ( 19.1.2) - la condition v\ = i^ associe (13.85) entrane
m / / \ V, = Vy = V,
OT| 4- m^
Choc lastique
Si ri est infrieure a u * 0 = JlU^/ IJL, le ressort reviendra sa position initiale ; on a alors Tr = T; et le choc est dit lastique ; dans ce cas, on obtient , == __ (m^ m^ _ (m,-m^\ [}. i l i l v^ Vi \ W ) + m^/ \m^+m^) et , __ 2) v^ ^ Vi. w, + m^
Choc inlastique
le ressort restera bloqu la position i^ ; nous aurons Tf T; = U^ < 0 et le choc est dit inlastique (le choc mou est un cas particulier de choc inlastique). On obtient alors
m.
2U \
13.7.2 Diffusion lastique de particules identiques Considrons la diffusion d'une particule de vitesse v par une particule identique initialement au repos (fig. 13.14) (les deux particules sont assimilables des points matriels).
Supposons que l'interaction entre les particules soit centrale conservative et de porte finie, c'est--dire F = 0 si -c > / n Le systme tant isol et les forces intrieures conservatives, il y a conservation de la quantit de mouvement, du moment cintique et de l'nergie. Par consquent, si la distance initiale entre les particules est suprieure /-g nous avons mv = mv^ + mv^ mx^ A v^ }^mv = ^mv\ + \mv^
2
Constantes du mouvement
o v, et Vy sont les vitesses finales des particules 1 et 2 lorsqu'elles sont spares d'une distance suprieure r^. De (13.89) et (13.90), on constate que le torseur(-v, v? i^) est quivalent zro ; ainsi les trois vecteurs sont coplanaires ( 4.7.1 ) et le mouvement a lieu dans un plan. D'autre part, de (13.89) et (13.91), on obtient :
v2 = (v, + r,)2 = (v2 + v2) donc v; i^ = 0.
En conclusion, il y a soit diffusion dans la direction de la particule incidente (v^= v, v^ = 0), soit les vitesses finales v, et v^ sont perpendiculaires.
Particules identiques
13.7.3 Mouvement d'une corde pesante tudions le mouvement d'une corde pesante souple ( 16.4.1) pose sans vitesse initiale sur une roue mobile sans frottement autour d'un axe horizontal (fig. 13.15). On admettra qu'il n'y a pas de glissement de la corde par rapport la roue.
407
Fig. 13.15 Mouvement d'une corde de longueur t sur une roue en rotation libre autour de son axe. Soit m la masse de la corde, i sa longueur, M la masse de la roue et R son rayon. Toutes les forces extrieures actives (= poids) sont conservatives et le travail des forces intrieures est nul (car il n'y a pas de glissement de la corde sur la roue, la corde n'est pas lastique, et la roue est un solide). Par consquent, l'nergie est une constante du mouvement et comme tous les points de la roue ont mme vitesse v = a>R = z. (fig. 13.15), on a T =,(m+M)z2
v
et
=-W-^-'-^ f \8[)
-, ,m ^ ,m -, (13.92)
<m_ \ z
\m ^
,1 -J
( U-7t-Z.\ I - T T -T.''
\ (m + M) z 2 - \ -^g z 2 - \ y 5 (i - nR - z) 2 = E.
Ainsi, en drivant (13.92) par rapport t, on obtient m (m + M) - -g(2z. -t+nR)=0. Introduisant la variable d'o (r) = nCosh^f =z avec
i-TiR
, on obtient
1m m+M g
2m
m+M
S2 =
Z.M)
-,lt\
_1_
/ (
z0
cosh Qt.
(13.93)
13.8
13.8.1 Patineurs Un patineur ayant une vitesse v saisit la perche de longueur i que lui tend un autre patineur initialement immobile (fig. 13.16). Puis les deux patineurs
se tirent l'un vers l'autre. Cherchons l'volution et le travail effectu par les patineurs. On supposera que la masse de la perche est ngligeable et que les patineurs peuvent tre assimils des points matriels. A l'instant o le patineur saisit la perche, nous avons
GP, =
m, +m-,
Fig. 13.16 Mouvement de la barre avant que les patineurs se rapprochent. En ngligeant les forces de frottement, il y a conservation de la quantit de mouvement et du moment cintique. Par consquent, le mouvement de G est rectiligne uniforme, de vitesse m,
VG= m, +m^
du
Constantes mouvement
m,m 2
m, + m-,
ff2./
c'est--dire &>' = - sina. On peut facilement calculer la variation d'nergie lors du choc et l'on trouve
^ECh?=-,^n\m2-v2cos2a
nergie dissipe
lors du choc
' m, + m^
En conclusion, il y a conservation de l'nergie lors du choc si et seulement si a = IT 11, c'est--dire si v est perpendiculaire la perche. Au furet mesure que les patineurs se tirent l'un vers l'autre, la conservation du moment cintique implique &>(?) = Ct)'(t/t(t))2, et le travail effectu par les patineurs s'obtient partir du thorme de l'nergie m,m AE = zW" = E ( t ) - , = \ v sin a m, + m^
13.8.2 Temps ncessaire une moto pour atteindre la vitesse v valuons le temps minimal ncessaire une moto Cagiva 650 ( 12.8.14) pour atteindre les 100 km/h sur une route horizontale rectiligne. Pour cette valuation, nous ngligeons la masse des roues et les frottements de l'air. Nous supposerons de plus qu'il est possible d'utiliser la puissance maximale du moteur tout rgime. Pour cette moto, l'acclration maximale est limite par la perte d'adhrence et l'on a ( 12.8.14) ^"" = iz.N^/M (=6,4 m s-2). De
dr
dt
- = P(t) ^ P"10'
Gd^=VG^=p(t^pmot
(avec Fg la force de frottement exerce par la route sur la roue arrire). De la condition d'adhrence, Fg ^ /^s^B' on ^olt alns1 avolr "G^B = P ^ ^G/^BAussi longtemps que VQfi^Ny est infrieur p"10', il n'est pas possible d'utiliser toute la puissance du moteur sans perdre l'adhrence, mais l'acclration peut tre maximale (= i ^ ^ N y / M ) . Ainsi, dans un premier temps, le mouvement est uniformment acclr et
vo=^.
A l'instant r, tel que
pmot M P"101
u (f ) = = v
0 1
soit
t, = -:
^VB
'
OW2
le moteur n'est plus assez puissant pour pouvoir utiliser la force de frottement maximale. Pour t suprieur f,, on utilisera la puissance maximale du moteur et de
J m
= P"10'
dt
(= este)
on a
soit
^[^(r)-^)]^" 10 '-^-?,)
^ pmot pinot / pmot \ 2
v^(t) = t -
\I^,N,
Au-del de la mcanique
En conclusion, le temps minimal pour atteindre la vitesse v (sans tenir compte du frottement de l'air) est donn par M
t = V ^B SI
1
P""01
V ^ = V; ^B
M
f
[ ,
/ P Y1
+
P'"0'
si
' 2^
(/^} J
^^^
Avec les donnes numriques de la moto Cagiva, on trouve v = 87 km/h et t = 4,4 s. Remarquons pour terminer que lorsque la moto roule vitesse maximale, on a
" == 0 = P"10' Ph dt
Par ailleurs, la vitesse v, la puissance dissipe par les frottements de l'air estP^ = Au 3 , d'o
pt _ ( v \ p""" - \ \ v / " max /
Par consquent, dans l'exemple considr, la puissance dissipe entre 0 et 100 km/h par les frottements de l'air est infrieure aux 11% de la puissance du moteur, ce qui justifie notre approximation. Au contraire, avec une moto dont la vitesse maximale est 150 km/h, la puissance dissipe 100 km/h reprsente les 30% de la puissance du moteur et il faudra tenir compte des frottements dans les calculs prcdents.
13.9
AU-DELA DE LA MECANIQUE
Dans cette section, P^ et AW^ dsignent la puissance et le travail des forces extrieures (appliques) qui n'ont pas t introduites dans l'nergie potentielle du systme ; ce sont en gnral des forces non conservatives (moteur). On considrera que les forces de frottement sont des forces Intrieures. 13.9.1 De la mcanique la thermodynamique Ayant remarqu qu'au niveau microscopique toutes les forces sont conservatives, et ayant ralis l'importance conceptuelle du thorme de conservation de l'nergie, nous aimerions conclure que l'nergie E d'un systme macroscopique isol est toujours conserve. Dans ce cas, une variation de l'nergie du systme est ncessairement associe une action extrieure et l'on devrait avoir Mthodologie
411
~ r- _ next T t - ^
soit
AE = AW^1
(13.94)
c'est le premier principe de la thermodynamique pour les systmes adiabatiquement ferms (c'est--dire que la seule action de l'extrieur s'effectue par des forces). ce que l'on a obtenu Cependant, nous avons obtenu
c-mc _ next , dt
w
nint(nc)
(13.95)
'
Premire consquence
Pour que (13.94) puisse tre valable, on doit postuler qu'il existe une nouvelle grandeur physique, fonction d'tat du systme, appele nergie interne, telle que
-'"" = _E>i"t(nc)
(13.96)
"E=P, w
avec
E = '"" + E"
(13.97)
Deuxime consquence
L'nergie totale du systme isol sera alors conserve et il y aura simplement transformation d'nergie mcanique en nergie interne. L'introduction du postulat (13.96) nous oblige ensuite admettre que l'tat du systme n'est pas entirement dcrit par les variables mcaniques. En effet, considrons un solide que nous dplaons le long d'une trajectoire ferme (par exemple un piston dans un cylindre) ; les tats mcaniques initial et final sont identiques mais la variation d'nergie interne, AE1"1 = Wb, est positive. En postulant que l'nergie interne est une fonction d'tat, nous sommes forcs ' introduire des variables non mcaniques (qui distinguent les tats initial et final) : ce sont les variables thermodynamiques. Exemple. Oscillateur amorti [56] A titre d'illustration, considrons un point matriel soumis une force lastique F61, une force de frottement visqueux Fb et une force extrieure F1 (fig. 13.17).
Entropie 412
Le postulat de conservation de l'nergie (13.94) nous oblige introduire au moins une variable non mcanique pour dfinir l'tat du systme. Nous appellerons cette variable entropie et la dsignerons par S ; l'tat du systme est ainsi
dfini par les variables (x, v. S). Nous admettrons ensuite que l'nergie E est une fonction d'tat, c'est--dire E = E(x, v. S) = \mv1 + U(x, S) o U(x, S) = fP0' + :"",
d E=Fe\tv. dt
(13.98)
telle que
(13.99)
on tire
W
9S
S=-F^r.
(13.102)
(Par exemple, si la force du ressort est proportionnelle l'longationJC, on aura F61 = -k(S)x et U(x, S) = ^k(S) x1 + ""(5).) Dans le cas de frottement visqueux, on admet que la force de frottement est une fonction d'tat et l'on peut toujours crire Ff' = Au, o = (JC, v. S) est une fonction d'tat positive. Par dfinition, l'observable = 9 U / 9 S est appele temprature absolue. Nous avons ainsi les quations du mouvement du point matriel. dx ,, } quations de la mcanique ; ^=l[Fext_ gradU-).v]
dt m .
Temprature
dS = I T ,
dt
1 ^, de . la , thermodynamique. . ^ } Equation
La constante m et les fonctions d'tat (x, v, S ) e t U ( x , S) caractrisent le systme considr et sont trouves partir des rsultats exprimentaux. Finalement, le coefficient de frottement tant positif, nous avons (si la temprature absolue est positive)
^ip^o:
dt
(13.103)
c'est le deuxime principe de la thermodynamique pour les systmes adiabatiquement ferms. En conclusion, ds qu'il y a des frottements, les quations du mouvement de la mcanique et de la thermodynamique sont couples. Cependant, on voit que dans les cas o et U ne dpendent pas fortement de la variable thermodynamique S ou , les quations de la mcanique se dcouplent de l'quation thermodynamique, ce qui explique le fait qu'il est possible d'tudier l'effet des frottements en mcanique. Ayant ralis que l'tat du systme est caractris par une variable non mcanique, nous sommes naturellement conduits considrer qu'il peut y avoir une action directe de l'extrieur sur cette variable : c'est la chaleur. Nous arrivons de cette manire aux deux principes de la thermodynamique pour les systmes ferms. 1er Principe de la thermodynamique
dE_ ~d
ext W
+Po
soit
AE =AWe'lt+AQ
(13.104)
Systmes ferms
o PQ"' et AQ == f ^ dtP^(t) reprsentent la puissance et l'nergie fournies par l'extrieur sur le systme sous forme de chaleur. 2e Principe de la thermodynamique dS ~dt Remarques Pour comprendre l'origine de l'nergie interne et de la chaleur introduite dans l'exemple prcdent, il faut remarquer que le point matriel (macroscopique) est, du point de vue microscopique, form d'un ensemble de molcules et d'atomes en interaction que nous allons considrer dans ce qui suit comme des particules ponctuelles. Ainsi, du point de vue microscopique, on crira E = ^Mv^ + TQ + [/ext + t/'"' tandis que, du point de vue macroscopique, on a pos
E = ^Mv^ + U^ + '"'.
[ pdiss , pextl ["W + 'Q J
avec l pdiss \ n Q 'W ^"
(13.105)
Par consquent, si nous admettons que la position relative (moyenne) des particules est constante, l'nergie potentielle d'interaction microscopique U'"1 est constante (en moyenne) et le travail dissip par les frottements (au niveau
macroscopique) apparait au niveau microscopique comme une augmentation de l'nergie cintique des particules relativement au rfrentiel du centre de masse Ty : c'est ce que l'on appelle nergie d'agitation thermique E^ == TQ. Si le point matriel se dforme (au niveau microscopique), la variation d'nergie interne est associe la variation d'nergie d'agitation thermique, ainsi qu' la variation d'nergie potentielle d'interaction. En conclusion, l'nergie interne peut s'interprter comme une nergie associe des variables qui ne sont pas observables au niveau macroscopique et la chaleur est une action de l'extrieur sur ces variables. La mme discussion s'applique au modle des chocs discut au paragraphe 13.7.1. Si l'on considre m^ comme un point matriel, on a '*"'''" = T et il n'y a pas conservation de l'nergie. Pour qu'il y ait conservation de l'nergie, il faut introduire la variable supplmentaire f. et l'nergie interne est une fonction de t, "" =- U(t). Remarquons finalement que l'un des buts de la mcanique statistique est d'expliquer les proprits thermodynamiques des systmes macroscopiques partir des lois de la mcanique appliques au niveau microscopique. On montre par exemple que l'nergie d'agitation thermique d'un gaz monoatomique form de N atomes est relie la temprature (-) par la relation
BOLTZMANN Llldwig
Physicien autrichien
(1844-1906)
Interprtation
(13.106) statistique de la temprature
o k = 1,38 lO^ 23 J/K = 1/12 OOOeV/K est la constante de Boltzmann et (T) signifie moyenne temporelle de l'nergie cintique relativement
.^o .
13.9.2 Thorme du viriel Considrons un gaz form de N particules assimilables des points matriels. On appelle viriel la grandeur dfinie par
Viriel : du latin vis,
la force
E-^"
=!
(mo7)
o F est la rsultante des forces sur la particule a. Des quations de Newton on voit que d ~dt (13.108)
Pour toute fonction g = g(t), introduisons la moyenne temporelle de g dfinie par < ^ > = = lim - [ dt g(t) et
r^oo T Jo
(13.109)
Ainsi, en admettant que les particules restent dans un domaine V fini de l'espace et en admettant que toutes les vitesses restent bornes ( ^ x ^ - p ^ est borne), on obtient de (13.108) le rsultat suivant. "
Thorme du viriel
w <v i / v (^-^E^-^'2'2^'*" ' * " '
<13110)
(13.111)
Illustration
Pour illustrer ce thorme, considrons le gaz dans une enceinte V ; dans ce cas F=^e)+^^a /"
o F^ est la force exerce par l'enceinte lors du choc de la molcule sur la paroi. La force F^ est non nulle uniquement au voisinage de la surface Z de l'enceinte et
N
{Y,x,-Fy)=- y - d S p ( y ) a=i ^
(13.112)
avec p(y) la pression exerce par la surface au pointa. Le signe vient du fait que l'lment de surface dS est dirig vers l'extrieur alors que la force de pression est dirige vers l'intrieur. Dans le cas d'une enceinte sphrique p ( y ) = p = este, <I > a - F ^ } = - p l y d S = - p l dVdvx = -p3V,
a
J
'V
(13.113)
d'un gaz
(13.114)
C'est l'quation qui permettra d'obtenir l'quation d'tat p = p(V, N , ) d'un gaz en mcanique statistique. En particulier pour un gaz parfait, on a par dfinition F^" = 0, et l'on obtient Y quation d'tat des gaz parfaits :
pV=Nk@.
(13.115)
Gazparfait
13.9.3 nergie chimique Considrons une voiture qui acclre sur une route horizontale ; la variation d'nergie mcanique est strictement positive alors que le travail des forces de frottement (de l'air) est ngatif. A nouveau, si nous voulons postuler qu'il existe une grandeur conserve nergie , nous sommes obligs d'introduire de nouvelles variables non mcaniques. Par exemple, nous savons que la voiture avance grce la combustion du carburant (ractions chimiques) et l'tat du systme devra tre caractris par les variables chimiques N ^ , N^, .... nombre de molcules de substance A, B, .... On introduit alors une observable nergie chimique, fonction des A^, YVg, ..., telle que E = E^ +Eth+ E^ soit une grandeur conserve. Nous sommes ainsi conduits considrer qu'il peut y avoir une action de l'extrieur sur les variables chimiques (changes de molcules entre le systme et l'extrieur) et le premier principe de la thermodynamique s'crit
^-E == P^ + P^ + P^ o P^ et
soit
AE = AW^ + AQ + AC
Systmes ouverts
r't AC = i dtP^ reprsentent la puissance et l'nergie "h fournies par l'extrieur sous forme chimique.
13.9.4 Origine de l'nergie chimique et nergie de liaison L'nergie chimique est l'nergie qui entre en jeu lors des ractions chimiques. Pour comprendre l'origine de cette nergie, il n'est plus possible d'assimiler les molcules des particules ponctuelles. Considrons par exemple une molcule diatomique, forme de deux atomes interagissant au moyen d'une force centrale qui drive du potentiel U(r), o r = \x^x^\, tel que U(oo) = 0. Par dfinition, Y nergie de liaison est le travail (ou l'nergie) minimal qu'il faut fournir pour dissocier la molcule ; inversement, c'est l'nergie libre lors de la formation de la molcule. Si les deux atomes de la molcule sont initialement immobiles, on a \x^ x , | = r^, o (-^:U) (r^) = 0, et E"" = U(r^). Par consquent, le travail extrieur AW^1 pour dissocier la molcule est tel que AW^ = E^ - E^ S> -E^ = -U(r^), d'o
^liaison ^ y )
Remarquons que l'nergie de liaison est, pour la molcule, l'analogue de Y nergie de libration, nergie qu'il faut fournir un objet gravitant autour de la Terre pour qu'il puisse s'chapper de l'attraction terrestre : 1^,.^ Mm 1,1, ^ -,mv G + h = hr =1). r (13.116)
c.lib
= ,Cr
1 ^ Mm
(13.117)
De faon similaire, l' nergie nuclaire est l'nergie qui entre enjeu lors de la formation ou de la dsintgration des noyaux ( 13.9.5). Le tableau 13.18 donne quelques ordres de grandeur d'nergie de liaison. Tableau 13.18 Quelques nergies de liaison. Systme Liaison Van der Waals ( 12.2.5) Liaison hydrogne : H^ r H + H Liaison ionique : KC1 - K-1- + Cl Hydrogne : H p + e Deutron : D > p + n Energie de liaison 0,04 eV 4,5 eV 4,4 eV 13,6eV 2,226 MeV
Remarques. L'nergie d'agitation thermique la temprature ordinaire ( = 300K) est de l'ordre de 0,025 eV par molcule, ce qui correspond l'nergie de liaison de l'interaction de Van der Waals : temprature ordinaire, les molcules lies par de telles interactions vont se dissocier et se reformer de faon alatoire. Au contraire, la temprature ncessaire pour qu'une liaison ionique se dissocie sous l'effet de l'agitation thermique est de l'ordre de plusieurs dizaines de milliers de degrs. 13.9.5 Equivalence de la masse et de l'nergie Fusion A titre d'illustration, considrons la raction nuclaire de fusion. Dans le Soleil, o la temprature est de l'ordre de 20 106 K, on pense que la fusion de quatre protons pour former un noyau d'hlium He4 s'effectue de la manire suivante : H+ p D+ p He3 + He3 418 -> D + C + + v -> H e 3 + y -. He4 + 2H
Au-del de la mcanique
c'est--dire que le bilan de la raction est 4p -^ He4 + 2e+ + 1v + 2y. Si l'on effectue le bilan des masses, soit Am = OT( w,, on trouve : Am = m^ + 2m^+ 4-m = = ( 6 , 6 4 7 + 2 . 0 , 9 . ICT 3 -^. 1,672). l O ^ k g ^ = -0,0436. l(r27 kg. (13.118)
Par consquent, il n'y a pas conservation de la masse : la masse de la particule forme est plus faible que la masse de ses constituants. La diffrence Am est appele dfaut de masse. Dans le cas de la fusion des quatre protons pour former un noyau d'hlium, on observe que
^^^.lO-^.
Wj 4m
(13.119)
Faisons ensuite le bilan des nergies. En considrant le noyau d'hlium comme une particule ponctuelle et en introduisant toutes les formes d'nergie - y compris l'nergie associe au rayonnement - on remarque qu'il y a une nergie libre lors de la fusion, A E = E f - E , = 4 . lO- 12 !, (13.120)
c'est--dire que l'nergie n'est pas conserve. Cependant, si nous comparons (13.118) et (13.120), on constate que l'nergie libre est relie au dfaut de masse par la relation AE==-Amc2. En conclusion, en introduisant une nergie de repos EQ=myC2 (13.122) (13.121)
(o Wp est la masse de la particule au repos) dans la somme des nergies, nous arrivons nouveau au principe de conservation de l'nergie. La masse apparat ainsi comme une nouvelle forme d'nergie et, de mme que pour les autres formes d'nergie, il peut y avoir transformation de masse en nergie et rciproquement. Cette possibilit est l'une des contributions les plus importantes de la thorie d'Einstein. L'quivalence de la masse et de l'nergie conduit admettre qu'un systme d'nergie totale E a une masse M = E / c 2 (chap. 21). Comme autre illustration, considrons ^production du Deutron p + n = D. 419 Masse = nergie
On remarque nouveau que la masse n'est pas conserve 4 w = m D - W p - w ^ = ( 3 , 3 4 3 - 1,672- 1,675). KT^kg^ ^^.lO-^kg
soit
Am = 10 -3
Wp+Wp
Par ailleurs, l'nergie de liaison du Deutron est 2,2 MeV =3,52-10~13 J. Nous observons ainsi que l'nergie de liaison est gale Ame2, c'est--dire que l'nergie de liaison correspondu la perte de masse lors de la formation du noyau. Dans le cas de la formation d'un atome d'hydrogne, p + e > H, l'nergie de liaison est 13,6 eV = 22-10"19 J, ce qui correspond un dfaut de masse | Am | = fii-ti^/c2 ^ 2,4 10-35 kg. Dans ce cas, Am/m est de l'ordre de 10~8, ce qui est ngligeable. De mme, les variations de masse sont totalement ngligeables lors des ractions chimiques et c'est pour cette raison qu'il est possible d'admettre le principe de conservation de masse en chimie. Remarque. Les ractions nuclaires discutes ci-dessus conduisent la question suivante : que signifie une variation de la masse ? Nous avons vu que cela correspond une variation d'nergie ; mais encore : est-ce que le poids (c'est--dire la masse gravifique) a vari ? Est-ce que la masse d'inertie a vari ? L'quivalence des diverses notions de masse nous oblige admettre qu'une variation d'nergie implique galement une variation de la masse gravifique et de la masse d'inertie. Par exemple, en chauffant de 4 29 une piscine de 25 x 10 x 10m3, entirement ferme par des parois rflchissantes, il y aura une variation d'nergie AE '= 2,6 1011 joules, c'est--dire une augmentation de masse Am SS 2,6 10~6 kg. De mme, les processus d'annihilation particule-antiparticule et les lois de conservation nous obligent admettre qu'un photon (= quantum de lumire) de frquence v a une nergie E = hv, une quantit de mouvement p = hv/c ( 21.6.6) et, par consquent, une masse m = hv/c1 : il devrait y avoir une interaction gravifique entre la matire et le rayonnement. Ce rsultat, prvu par la thorie d'Einstein, fut mis en vidence par l'observation de la dviation de la lumire pendant l'clips solaire de 1919. Conclusion Pour tout systme isol, l'nergie totale est conserve si l'on considre toutes les formes d'nergie mises en jeu. Contrairement aux grandeurs fondamentales conserves/ et L, l'nergie n'est pas une grandeur extensive : il y a une nergie d'interaction.
Force de
Lennard-Jones
"^-^
o BA = re^. el a, b sont des constantes positives. On admet que B reste immobile. Analyser le mouvement de A, c'est--dire : 1. Esquisser les orbites dans l'espace (/-, r) pour Lp = 0 et diffrentes valeurs de E ; trouver la position d'quilibre r^, la priode des petits mouvements autour de r^, la vitesse de dissociation VQ partir de r^ (soit la vitesse minimale pour que r(t) f oo). 2. Vrifier que pour toute valeur Ly infrieure L 01 = -/S/na^^a)5''6, il existe deux mouvements circulaires. 3. Esquisser les orbites dans l'espace (r, r) pour les trois cas 0 < Lg < L^, LQ = Z / ^ e t L n > Z/ 0 . Pour quelles valeurs de R existe-t-il un mouvement circulaire de rayon R stable ? 13.10.2 Analyser le mouvement d'un point de masse m soumis la force centrale F = -kr~3e^ (voirprobleme6.10.21) : 1. Esquisser les orbites dans l'espace de phase (r, r) en considrant les trois cas L 2 < km, L 2 = km, L2 > km ; 2. Trouver l'quation horaire; 3. Trouver la trajectoire (utiliser la formule de Binet) ; 4. Trouver les diffrents mouvements possibles ; 5. Vrifier que la vitesse de libration partir du point Xy est gale la vitesse VQ du mouvement circulaire de rayon | -CQ | ; 6. Vrifier que
f(r, r , t) = mrr - 2Et
Problme de Newton
est une intgrale premire ; cette intgrale premire est associe l'invariance par rapport aux transformations (r, 0, t) h- (r' = kr, 0' = 0, t' = ? 2 ) pour tout rel (sect. 22.4). 13.10.3 Quelle est la puissance minimale ncessaire pour acclrer une voiture de 800 kg de 0 100 km/h en 9 s avec une acclration constante ? Avec un tel moteur, quelle est la vitesse maximale ? Quel est le temps minimal pour atteindre les 100 km/h ? (Pour cette dernire estimation, on obtiendra une borne infrieure en ngligeant les frottements de l'air et une borne suprieure en prenant une force de frottement constante gale sa valeur maximale entre 0 et 100 km/h.) On prendra C^ = 0, 3, S = 2 m2, /^ = 0,9 et un poids sur les roues arrires gal aux 70% du poids de la voiture. Acclration d'une voiture
421
13.10.4 On considre la moto du paragraphe 12.8.14. Calculer le C^. Calculer l'intervalle de temps pendant lequel il est possible de maintenir l'acclration maximale (= 6,4 ms~ 2 ) - dpart arrt - sans tenir compte des frottements de l'air (S = 0,9 m2). Quelle est la puissance dissipe par tes frottements de l'air? Vitesse maximale d'une voiture 13.10.5 La VW-Polo est livrable en deux modles, l'un avec un moteur de 29 kW et l'autre avec un moteur de 43 kW. Sachant que le modle le moins puissant atteint une vitesse maximale de 135 km/h, valuer la vitesse maximale du modle le plus puissant (donne d'usine 153 km/h). 13.10.6 Quelle est la puissance des moteurs ncessaire pour faire tourner les cylindres des problmes 14.10.7 et 14.10.8 ? Puissance hydraulique 13.10.7 Une chute d'eau d'une hauteur h = 30 m est alimente par une rivire de largeur i = 40 m, profondeur p = 1 m, s'coulant la vitesse u = 3 m/s. Calculer la puissance maximale qu'il serait possible d'obtenir de cette chute s'il n'y avait pas de dissipation d'nergie. 13.10.8 Calculer la vitesse de libration d'une particule partir de la surface du Soleil. En supposant que le Soleil s'effondre sur lui-mme, quel doit tre le rayon final du Soleil pour qu'aucune particule ne puisse s'en chapper? (On admet qu'il n'est pas possible qu'une particule ait une vitesse suprieure la vitesse de la lumire.) 13.10.9 Une molcule est forme de deux atomes qui interagissent au moyen d'une force de Lennard-Jones. Calculer l'nergie de liaison, (= nergie minimale qu'il faut fournir pour dissocier la molcule immobile). Vrifier qu'il existe un tat excit dans lequel le centre de masse est immobile et la distance entre les deux atomes reste constante, gale d. Calculer le travail minimal qu'il faut fournir pour dissocier la molcule partir de cet tat excit. Est-ce positif, ngatif ou nul ? (Comparer ce rsultat avec celui concernant la stabilit des trajectoires circulaires du problme 13.10.1.) 13.10.10 Un proton d'nergie E = 4 MeV est diffus par un proton initialement immobile. Trouver l'nergie finale du proton incident sachant que l'angle de diffusion est 30. 13.10.11 Une particule a effectue un choc lastique sur un noyau N immobile (c'est--dire qu'il n'y a pas de variation de l'nergie interne de la particule a ou du noyau). Trouver la vitesse finale de la particule a lorsque le paramtre d'impact est nul. Quelle est la masse du noyau si la particule a perdu 75% de son nergie ? 13.10.12 Une molcule est forme de N atomes immobiles situs en x ^ , ..., x ^ , qui interagissent au moyen de forces radiales
p'-^J = -pi
x
Trou noir
Molcule diatomique
Proton
Collision lastique
nergie de dissociation
jj-
i .
422
Problmes
Exprimer le travail minimal qu'il faut fournir pour dissocier la molcule en terme des potentiels
roo
U,,(x)=
l\x\
drf^(r).
13.10.13 Lors d'une collision, une particule de masse m, et vitesse r, est capture par un noyau immobile de masse m. Ce dernier met alors une particule de masse m^ avec une vitesse i^ perpendiculaire v, ; le reste du noyau a une vitesse finale v. Calculer la variation d'nergie cintique entre l'tat final et initial. 13.10.14 Une particule effectue un mouvement priodique sous l'action d'une force centrale qui drive du potentiel U(r). tablir les rsultats suivants : 1. Si U(r) = -A/--' alors <Ecm> = -^fP"^. 2. Si U(r) = -kr2 alors <"">= <EPOt>. (o <> signifie valeur moyenne de E sur une priode). 13.10.15 Un satellite tourne autour de la Terre sur une trajectoire presque circulaire. Utiliser le rsultat du problme prcdent pour montrer qu'un frottement trs faible de la forme ^' = -k(v)v conduit l'quation du mouvement m^v = +(u) (le frottement acclre le satellite !). Calculer v(t) et r(t) dans le cas (r) = Au o est une constante. 13.10.16 Un point matriel de masse m est attach un ressort dont l'autre extrmit est relie par un fil une masse M (fig. 13.19). Le ressort tant initialement dtendu - et le fil tendu - on laisse tomber m sans vitesse initiale. Pour quelles valeurs de m est-il possible de soulever M ?
Collision inlastique
Satellite
Divertissement
Fig. 13.19 13.10.17 Un yo-yo est constitu de deux disques (masse M, rayon /?) relis par un axe cylindrique (masse m, rayon r). Trouver l'volution temporelle et la tension dans le fil lorsque le yo-yo est lch sans vitesse initiale (fig. 13.20).
Fig. 13.20
13.10.18 On dispose de deux cylindres homognes de masses diffrentes M] et M^ et de mme rayon R, chacun constitu de deux cylindres embots
et inhomognes
avec R^ = R/V2. Calculer l'acclration lorsque les cylindres roulent sans glisser sur un plan inclin. Mme question aprs avoir chang la partie centrale des cylindres (qui ont alors des masses identiques) (fig. 13.21). Quelle sera l'acclration du centre de gravit s'il y a roulement avec glissement?
13.10.19 Une masse m [ est relie une masse m^ par un cble pesant enroul autour d'une poulie (fig. 13.22). Trouver l'volution temporelle en l'absence de frottement entre l'axe et la poulie, et en admettant qu'il n'y a pas de glissement du cble sur la poulie (poulie de masse M, rayon R ; cble de longueur t et masse spcifique linaire 11).
Choc
13.10.20 Un pendule mathmatique (masse m, longueur (,) est lch d'une position horizontale. Lorsqu'il est vertical, le fil est bloqu par un clou fix en A et le point P continue sur une trajectoire circulaire de rayon R (fig. 13.23). Calculer la vitesse et la tension dans le fil juste avant le choc. Quelle est la tension dans le fil juste aprs le choc ? Trouver RQ tel que pour tout R ^ Ry le point P ait par la suite un mouvement circulaire.
Fig. 13.23
Skieur
13.10.21 Un skieur (assimilable un point !) part de A et dvale la pente de la figure 13.24. Calculer la force exerce par le sol au point B. Est-ce que le skieur revient en arrire sans passer la bosse, passe la bosse sans dcoller, ou dcolle? S'il dcolle, o est-ce que cela se produit? (On nglige tout frottement.)
424
13.10.22 Un bloc est lch sans vitesse initiale sur le plan inclin de la figure 13.25. On suppose qu'il n'y a pas de frottement et que la force exerce par le ressort (de masse ngligeable) est donne par F(x) == (kx + qx3) o k et q sont des constantes positives. Calculer la dformation maximale du ressort. En admettant que le bloc reste accroch au ressort, calculer l'amplitude du mouvement.
Dformation
Fig. 13.25
CHAPITRE 14
DYNAMIQUE DU SOLIDE
La cinmatique du solide a t dcrite au chapitre 8. Rappelons ici qu'un solide est un systme matriel idal form d'un ensemble de points dont les distances mutuelles restent constantes au cours de l'volution. De plus, nous avons montr que la vitesse d'un point P du solide est donne par le thorme de distribution des vitesses (8.13)
Vp
Solide
+d)/\AP
(14.1)
o A est un point quelconque du solide et (D le vecteur vitesse de rotation. La dynamique du solide est un cas particulier de la dynamique des systmes matriels pour lesquels nous avons tabli les quations du mouvement (14.2)
__f _ l^exl
dt0-"0
0 fix dans. ^
(14.3)
Equations du
mouvement
(14.4) dt Le but de ce chapitre est de montrer comment calculer le moment cintique LQ et l'nergie cintique T d'un solide, puis d'tudier les solutions des quations du mouvement. Par dfinition et T=^ (14.5)
__T = P1 _L P1"1
mais comment valuer ces sommes lorsque l'on a ll^ou 1025 points matriels ? Pour la quantit de mouvement nous avons obtenu une expression simple, soit p = Mvy, o la masse d'inertie M est indpendante de l'tat et VQ est associ au mouvement. L'quation (14.2) s'crit alors Muy = F'"" (14.6)
Thorme du centre
de masse Dans ce chapitre, nous allons montrer qu'il est galement possible d'exprimer le moment cintique et l'nergie cintique d'un solide au moyen d'une matrice, indpendante de l'tat, appele tenseur d'inertie, et de la vitesse de rotation G) du solide.
Dynamique du solide
14.1
(a)
(b)
Fig. 14.1 (a) Haltre, en position oblique, tournant autour d'un axe fixe A ; (b) solide quelconque tournant autour d'un axe fixe A. Considrons le solide de la figure 14.1 (a) en rotation autour de l'axe fixe A passant par le point A et parallle au vecteur unit u. Ce solide est constitu de deux masses gales m, soudes aux extrmits d'une barre de longueur It et de masse ngligeable (par rapport m). Cette barre est soude en son milieu A l'axe A. Le moment cintique est donn par LA = x^ A mv^ + x^ A mv^ o X j = APj, Vj = of A x; Par consquent et (D = cou. (14.7)
LA = Imtdwu'
(14.8)
L^ ^ o
o u' est le vecteur unit perpendiculaire P, P^ dans le plan vertical dfini par PI P^ et l'axe A. On constate sur cet exemple simple que le moment cintique n'est pas parallle <y. Si l'on calcule la projection L^ ^ de L^ sur l'axe A, on trouve LA, 4 = Imtdwu' u = 2md2w (14.9)
car u' u = cos f ) et i cos /? = d o d est la distance de P; l'axe. Ce dernier rsultat est gnralisable un solide quelconque (fig. 14.1 b). En effet, soit A un point de l'axe de rotation A et u = u (t) le vecteur unit parallle A. Nous avons ainsi ta = mu et, comme A est sur A,v^ = 0. Par consquent,
pour tout point P^ du solide, le thorme de distribution des vitesses (14.1) donne
V^=)AX^, o x^=AP^, (14.10)
Cas gnral
et
L
A=E-t"A""((yA^)= a
(14.11)
"E"^ a
x
^-(-^-^a]-
^,A=L^u=Y,m^xa
-(x,u)2]a>=I^
(14.12)
avec
c 4 - 13 )
/^ = moment d'inertie par rapport l'axe A
On appelle moment d'inertie par rapport l'axe A la grandeur dfinie par N ^-E^A2
a=sl
(14.14)
o dy est la distance du point P^ du solide l'axe A. En conclusion, nous avons tabli le thorme suivant. Thorme. Soit A un point de l'axe de rotation A. La projection ^A A^ ^u "wment cintique L^(t) sur l'axe A est donne par
/ N \ L^^t)=[^m,d\wW \=i / (14.15)
Dans le cas d'un systme continu, il suffit de remplacer les sommes par des intgrales et nous obtenons (14.16) avec
IA= J' dm[\x, dm \\x, ^(^.^y -(xu)\= / dmd^x). (14.17) 429
Dynamique du solide
Dans le cas particulier d'un solide en rotation autour d'un axe fixe A, passant par A et parallle au vecteur unit u, on a pour tout t
L
A.A=IA^
o 1^ est indpendant de t. Proprits du moment d'inertie /^ 1. /^ est une grandeur qui dpend uniquement de la distribution des masses par rapport l'axe A ', en particulier, 1^ ne dpend pas du mouvement. 2. 1^ est un scalaire, positif ou nul, d'unit [/^] = [M][L]2, soit [/J = kg m1 dans le systme international. Rotateur 3. 1 est nul si et seulement si la distribution de masse est concentre sur l'axe A et dans ce cas on dit que le solide est un rotateur. 4. 1^ est une grandeur extensive : le moment d'inertie d'un systme form de plusieurs parties est la somme des moments d'inertie de chacune des parties. Le rayon de girationparrapportl'axe A est la longueur R^ dfinie par /4 == MR\. (14.18)
C'est la distance l'axe laquelle il faudrait concentrer toute la masse pour que le point matriel ainsi obtenu ait le mme moment d'inertie par rapport A que le systme matriel. C'est la grandeur que l'on trouve dans les tables pour caractriser le moment d'inertie d'un solide. 14.1.2 Dynamique du solide en rotation autour d'un axe fixe
Thorme. Un solide en rotation autour d'un axe A fix, passant par A, obit l'quation du mouvement I/-^-M^ (14.19)
DMONSTRATION. La condition u = este, associe l'quation du mouvement ^L^ = A' et au rsultat (14.16) L^-u = I^w, implique
M,^=M^.u=^(L,.u)=I/^.
430
Remarques L'quation du mouvement (14.19) permet de trouver l'volution (0 = 0(t)) d'un solide en rotation autour d'un axe fixe A connaissant la composante selon A du moment rsultant des forces extrieures. En particulier, la vitesse de rotation est constante si et seulement si cette composante est gale zro : c'est l'analogue de la Lex Prima de Newton. Considrons l'action d'un couple M"" = M^ constant agissant pendant At sur un solide qui, initialement, tournait vitesse &, constante. De (14.19) nous aurons a, - &); = (M'/^) At. Cette relation montre que pour viter de brusques variations de la vitesse, il est ncessaire d'avoir un grand moment d'inertie (introduction de volant d'inertie ). Lorsqu'un solide est en rotation autour d'un axe fix, alors, soit L. est parallle (D, soit L^ n'est pas parallle ), et ceci quelle que soit l'volution 0 = 0(t). Si L^ n'est pas parallle (D (fig. 14.1), la composante de L^ dans le plan perpendiculaire l'axe est responsable de l'apparition de forces de raction sur les paliers. Ces forces ne modifient pas l'volution. Si L^ est parallle (D, le solide est quilibr dynamiquement ( 11.6.2). 14.1.3 Exemples de calcul du moment d'inertie Calculons les moments d'inertie des solides homognes de la figure 14.2 par rapport aux axes de symtrie.
^3 ^3
Volant d'inertie
quilibrage dynamique
A^
Solides homognes
(a)
(b)
Fig. 14.2 Solides homognes : (a) anneau de rayon R ; (b) cylindre de rayon R, longueur L ; (c) sphre ; GA,A^A^ axes orthogonaux. Anneau Par rapport l'axe de symtrie A^ perpendiculaire au plan de l'anneau, on a immdiatement / =MR. (14.20)
Pour obtenir le moment d'inertie /^ par rapport l'un des diamtres, on utilise la symtrie de l'anneau : IA - /4, = ^ = \ (^, +/^) = 'f
dm
Dynamique du solide
Cylindre Pour trouver le moment d'inertie 1^ par rapport l'axe du cylindre, on dcompose le cylindre en tubes de rayon r^, d'paisseur Ar et de masse M M Am, = ^2nr,Ar = 2-^r^r. On obtient par extensivit Moment d'inertie par rapport l'axe d'un cylindre - .s /^ = lim V Am^ =-^ J d r r 3 = ^ M R 2 . r-> a K Jo (14.22)
Pour calculer le moment d'inertie 7^ par rapport un axe de symtrie perpendiculaire l'axe du cylindre, on utilise nouveau la symtrie : ^,=^=^,+^)=4/^(3'2+^2+^2+^2)=
2 / -^ ^-^^^L^^
M /"L/2 d'o 1^ = \MR^ + ^ML2. (14.23)
Pour un disque, on pose L = 0 dans (14.23) et pour une tige mince, on pose R=0 dans (14.22) et (14.23).
=^ fdm{y2+z2+x2+z2+x2+y2)= -j/'^lxl2^^/1^2^-2
J ,7T A Jo
432
l^ = { M R \ 1^ =\MR^+-^ML^.
paralllpipde
14.2
14.2.1 Moment cintique et tenseur d'inertie Soit C un point du solide. La vitesse v^ du point P^ du solide est donne par le thorme de distribution des vitesses
V^=V^+)/\X^ O X^= CP^,
ce qui implique
^ = Y,maxa
A A
^ = Z^A
[VC+w^xa] =
= [^mxa}^VC+2^
ia-(x a
Le moment cintique d'un solide par rapport l'un de ses points peut s'exprimer comme la somme de deux termes : le moment cintique de translation ^ans1 = MCG A V (14.26)
qui est nul si C = G ou si C est un point de vitesse nulle. Attention ! v^ est la vitesse du point C du solide, ne pas confondre avec la vitesse v^ qui apparat dans (11.17); le moment cintique de rotation
2 ^ E ^ 4: Z^ '"at |k 1 *a -^-^]a rrot
(14.27)
Pour avoir une expression plus simple du moment cintique de rotation, introduisons un repre orthonorm quelconque Cf,^^ li au point C (par la suite on prendra souvent un repre li au solide, mais cela n'est pas ncessaire). Nous obtenons L^=L^ .^ = ^ [ ^ 2 ^, - (^ .^ ,] =
a
(14.28)
^-^ T-^W f X
^E7^^.
y=i
On appelle tenseur d'inertie au point C la matrice {I,,} dfinie par Repre orthonorm 1, au sonde x f i l "| ^ s= M^ 1 ^ - ^.d Dans le cas continu, ( 14.30) s'crit I^^fdm^x^S^x^]. Nous tirons ainsi de (14.29) "c Z^ "c,i - i Z ^ c,y &)./!
' ' 7 J rot _ V r rot _ V^ r
,,, -,,, ^^
(14.31)
(14.32)
434
/C,13\
/
(^ ^2 | V"^ C4-33)
C,22
C,23
^C,32
^C,33/
en se souvenant que I est une matrice et non un scalaire (en gnral L n'est pas parallle w). De ( 14.31 ) on dduit les diverses composantes de la matrice d'inertie (14.33) :
I. = (/. ; } =
Matrice d'inertie
le moment cintique par rapport au centre de gravit G est toujours donn par Lr. = L,(. u " (14.38) Moment cintique , _ par rapport a G
14.2.2 Moment d'inertie par rapport un axe et tenseur d'inertie Introduisons la notation matricielle usuelle
3
{^k^}= E^c.-A'^c.^
C 4 - 39 )
Dynamique du solide
Thorme. Soit A un axe de direction passant par le point C. Le moment d'inertie par rapport A s'exprime par la formule
^E^.^i.j=l
ce4
. I"!- 1 -
(14.40)
c'est--dire
/4=("-IC").
(14.41)
=E W J^l 2 -^") 2 1= / .
14.2.3 Proprits du tenseur d'inertie I, I est un tenseur d'ordre 2, symtrique, positif, extensif 1. Le tenseur d'inertie est une grandeur extensive, c'est--dire que pour tout solide S form de plusieurs parties 5''', nous avons
r(S) _ V^ /(SQ 'C.U - Z ^ ' C . y -
(Consquence de la dfinition (14.30).) 2. {/ , } est une matrice relle et symtrique. (Consquence de la dfinition (14.30)). 3. I est un tenseur covariant d'ordre 2, positif. Cela signifie que par rapport tout autre repre orthonorm dfini par la transformation EA' nous avons Changement d'axes et
J /roi V"' J I i ^C,, = 2 ^ I C , i j c j
7=1
(14.42)
^EE^/c,.,
k=\ t=l
(14.43)
436
o L("^ et w\ sont les composantes des vecteurs L[1 et w relativement au nouveau repre. En effet, la relation (ii, l,) = 1^, pour tout , o /^ est un scalaire, est une condition ncessaire et suffisante pour que la matrice symtrique {/, , ) soit un tenseur covariant d'ordre 2 (Appendice B). De plus, ce tenseur est positif car (, I,) = 1^ ^ 0 pour tout M. 4. Les lments diagonaux /, ^ sont les moments d'inertie par rapport aux axes Cr;. En effet, de (14.39) et (14.41), /, ,; = (f,, If,) = /c ,,. 5. La trace du tenseur d'inertie
Tr
^ est un tenseur
le = E ^ = 2 ^ ^ (^2 + ^ + 4) =
i=l a 2
(14.44)
=2^/^ xJ
est un scalaire. La grandeur ^ m^ .1:^ | est appel moment d'inertie par rapport au point C. 14.2.4 Axes principaux d'inertie La relation (14.34) montre que L[' est parallle <a si et seulement si Le"' = I 0 = . m c'est--dire si <a est un vecteur propre du tenseur d'inertie Ip. On appelle axe principal d'inertie du solide au point C, tout axe contenant C dfini par un vecteur propre de I. En algbre linaire, on montre que toute matrice relle et symtrique possde trois valeurs propres relles et que l'on peut toujours trouver trois vecteurs propres orthogonaux. Ainsi, quelle que soit la forme du solide, il existe toujours au moins un repre orthonorm dont les trois axes sont principaux d'inertie au point C. Ce repre est appel repre d'inertie au point C. (Rappelons que le repre d'inertie au point C n'est pas unique si les valeurs propres de I ne sont pas toutes diffrentes.) Proprit 1 Le tenseur d'inertie {/- ;,} est diagonal si et seulement si Cs^e^e^ est un repre d'inertie au point C. (14.45)
437
Dynamique du solide
DMONSTRATION. Si CE^C^ est un repre d'inertie, on a par dfinition d'un axe principal d'inertie
=
/le,, 0 1 u Ic,2
o o i,J
0\ Ic^=/c,^ " J o I, . est la valeur propre associe au vecteur propre e.. En outre, de (14.39),
'
/^.=(f,,Icf,)=/c.APar consquent, la matrice est diagonale. Inversement, si I , = /c A;' on a Ic^y = ^c i^i et ^e ^Pport de f est un axe principal. On appelle moments d'inertie principaux les lments diagonaux I ;, qui sont aussi les valeurs propres de I. Ce sont les moments d'inertie par rapport aux axes d'un repre d'inertie. Finalement, (14.32) conduit la proprit suivante.
L^" =/(, i w, f, +
/C^^
^^^
7 ^E1=1 ^^,
(14.46)
o In ; est le moment d'inertie par rapport l'axe e,, <a est la vitesse de rotation du solide, et a>, = ft> e;.
14.2.5 Remarques importantes Le tenseur d'inertie est le tenseur de proportionnalit entre le moment cintique de rotation et la vitesse angulaire, de mme que la masse d'inertie est le facteur de proportionnalit entre la quantit de mouvement et la vitesse de translation. Nous avons l'analogie suivante : Translation
"G
Rotation
t0
m p=mV;
IG^W
LQ = I(U
Comme Ig est une matrice et non un scalaire, le moment cintique Lg ne sera en gnral pas parallle au vecteur vitesse angulaire, contrairement la quantit de mouvement qui est toujours parallle la vitesse du centre de masse. Cette remarque a des consquences technologiques importantes ( 11.6.2). Ayant choisi un point C li au solide, le tenseur d'inertie est un concept qui ne dpend que du solide et non du mouvement ou du repre.
438
14.2.6 Thorme de Huygens-Steiner Connaissant le tenseur d'inertie d'un solide par rapport son centre de masse (pour des solides simples on le trouve dans les tables), le thorme de HuygensSteiner permet alors d'obtenir le tenseur d'inertie relativement n'importe quel point du solide. Thorme de Huygens-Steiner Soit G le centre de masse d'un solide et Gc^e^ un repre orthonorm. Pour tout point A du solide, on a la relation
A, y ~ 'G,ij G"ij ^G, i^G, j
(14.47)
Fig. 14.4 Thorme de Huygens-Steiner : transfert du tenseur d'inertie de G en A. DMONSTRATION. Par dfinition (14.30)
2 &
(1796-1863)
'A, , j =^ma[xa a
,} - xa. ixa. J
(14.48)
E^^0
439
Dynamique du solide
d'o
Corollaire. Soit G le centre de masse d'un solide. Pour tout axe A I^=I^+Md2 (14.50)
Fig. 14.5 Corollaire du thorme de Huy gens-Steiner : transfert du moment d'inertie de l'axe AQ l'axe A. DMONSTRATION.
I
A=Y,I^.ijuiuj
ij
Remarques Le moment d'inertie par rapport l'axe contenant G est minimum par rapport l'ensemble des axes parallles une direction donne. Le tenseur d'inertie par rapport au point A est gal la somme du tenseur d'inertie par rapport G et du tenseur d'inertie par rapport A d'un point matriel de masse M situ en G. La mme remarque s'applique au moment d'inertie par rapport un axe. Si le tenseur est diagonal par rapport Gc^s^c^, il ne l'est en gnral pas par rapport Af,f^ sauf si A est sur l'un des axes G; .
14.2.7 Exemples de calcul du tenseur d'inertie Considrons les solides homognes du paragraphe 14.1.3 (fig. 14.2). Sphre Par symtrie, tout repre centr en G est un repre d'inertie et (14.24) implique L, ! o -G = - ^MR s'
et LQ = ^MR^tt). (14.52)
2
1 0 0} 1=0 0 1 0 0 0 1 ^
(14.51)
Cylindre d'axe 3 (disque ; tige mince) Par symtrie G^^ est un repre d'inertie et de (14.22), (14.23), on tire :
I
G.n=IG.22=!iMR2+-hA{L2'
^--o^^2
C4-53)
IQ,J=O
si
l+j.
M /
~
L'l\
(14.54)
(^)
o c^ et < sont les composantes de <a perpendiculaire et parallle l'axe du cylindre. L'quation (14.54) montre que le moment cintique LQ d'un cylindre en rotation autour d'un axe fix A contenant G n'est pas parallle w (fig. 14.6), sauf si l'axe de rotation est parallle ou perpendiculaire l'axe du cylindre, ou si L = RV3. ^-TV-^i
Tenseur d'inertie d'une tige mince par rapport une extrmit Soit 0 l'extrmit de la tige et Of-, l'axe dfini par la tige (fig. 14.7). Le thorme de Huygens et (14.53) impliquent :
^0, 1 1
=
AD. 22
IQ 33 = 0, (14.55) 441
/o,,,=0
si
Lorsque la tige mince est en rotation autour du point fixe 0, on a (fig. 14.7) LQ = ^ML2)^. (14.56)
Fig. 14.7 Tige mince en rotation (a quelconque) autour de son extrmit fixe 0.
14.3 APPLICATIONS 14.3.1 Problme de la meule et effet gyroscopique Nous voulons calculer les forces s'exerant sur une meule entrane par un axe vertical tournant la vitesse S2 constante ; nous supposerons que la roue roule sans glisser sur le sol (fig. 14.8) et que l'axe horizontal est de masse ngligeable.
Fig. 14.8 Meule de masse m, rayon R ; axe de longueur d et masse ngligeable. Le systme considr est dfini par la meule et l'axe horizontal. Les forces extrieures sont le poids, la raction normale du sol et la force R exerce par l'axe vertical. Nous avons par ailleurs une contrainte impose par la condition de roulement sans glissement, c'est--dire v^ = 0, qui entrane !2d = -Wp^ ou
w
= ^pr^l + ^3
(14.57)
^0-"?
(Nous avons crit l'quation du moment cintique par rapport au point 0 afin d'liminer la force inconnue R de cette quation.) Projetons les quations du mouvement sur le repre d'inertie Oc \E-f^ (qui n'est pas li la meule ! ) dfini par l'axe vertical et l'axe de la meule ; on obtient : -m^d= /?, 0= R^ 0= R^+ N -mg. Par ailleurs,
Lr ^0
(14.58)
-lpr'-l
'
.3 "^3
N = mg - /, -
(14.59)
Moulin gyroscopique
et (14.57) implique : N = mg + /i
Q2
R
(14.60)
En conclusion, la force exerce par la meule sur le sol est suprieure au poids de la meule. En prenant /, = ^mR2, nous obtenons finalement
N =m(g+^RS22).
Effet gyroscopique
(14.61)
A titre d'illustration, considrons le cas R = 50 cm et S2 = 1 t/s ; la raction du sol sera alors le double du poids. Mentionnons pour terminer que dans le cas d'un virage effectu sur une moto, cet effet gyroscopique s'additionne l'effet centrifuge et contribue la stabilit du mouvement [37].
14.3.2 Pendule en rotation et effet centrifuge Analysons le mouvement d'une tige (pendule en rotation) lorsque le support tourne vitesse Q constante (fig. 14.9 a).
(a)
(b)
(c)
Fig. 14.9 (a) Pendule en rotation et systmes similaires ; (b) bille dans un tube circulaire ; (c) rgulateur de Watt. Prenons le laboratoire comme rfrentiel, l'angle 0 avec la verticale comme variable, et le repre Oe^e^e^ li la tige. La condition 'absence de frottement s'exprime par la relation M^ 3 = 0. De w = 0 c, + Q e^, du thorme de Poisson
, = ( A f , ,
(14.62)
dt
(14.63)
on obtient en projetant (14.63) sur l'axe d'oscillation 3, avec (14.62), -^mt2(0-Q2cos0sm0)= ^mg{.sin0. Equation du mouvement Par consquent 0 = -^8-sm0 +Q'lcos0sme et le lemme fondamental ( 6.3.4) fournit la constante du mouvement \6'1 - ^g-cose+^'lcosl0 = K. (14.65) (14.64)
Nous pouvons alors analyser qualitativement le mouvement en suivant la mthode de la section 7.4.
Introduisons
Analyse qualitative
8 2 i
eff
(14.66)
(14.67)
o2 ^ < ~)^ 8~
(a): ^2!
(b): ^>^
Fig. 14.10 Potentiel effectif et orbites. La figure 14.10 montre qu'il y aura des mouvements qualitativement diffrents selon que ^<JI ou ^jf. (14.68)
1. Si !22 ^ j 1, le point (0 = 0, 0 = 0) est un point d'quilibre stable ; le point (0 = TT, 0 = 0) est un point d'quilibre instable . Remarquons que point d'quilibre signifie ici point d'quilibre relativement au rfrentiel tournant dfini par le support. 2. Si S22 > j|h les points {0 = kit, 0 = 0 ) sont des points d'quilibre instables . Les points d'quilibre stables sont ( f f y , 0 = 0) o l'quation (14.64) montre que 0 = 0 implique 8 priert " (14.69)
3 cos 0-2
^'
c'est l' effet centrifuge. Nous remarquerons que OQ tend vers zro lorsque 21 tend vers j (fig. 14.13). Mouvements au voisinage des positions d'quilibre Au voisinage de 0 = 0, l'quation (14.64) linarise devient 0=-(j|-^. Par consquent, si !22 < |- on obtient 0(t) = Acos(wt+8)
Q
^ll-" .
C'est un mouvement oscillatoire harmonique de priode T = l-n/w. i 8 on a Au contraire, si Q > -, 0(t) = A cosh(<ur + 8) (14.71) ^=^-j| et la tige s'loigne exponentiellement vite de la position d'quilibre. Au voisinage de 0 = n, nous posons ^r = 0 n et l'quation (14.64) linarise devient ^=(lj+^2)v^ d'o
0 (t) = n + A cosh( + S)
(14.70)
(14.72)
(14.73) et la tige s'loigne exponentiellement vite de la position d'quilibre. Au voisinage de 0y dfini par (14.69), l'quation (14.64) linarise est
0
=-[^-(^)2^e-e^
(14-74)
d'o
0(t) = 0Q + A cos(wt + S)
Nous avons reprsent sur la figure 14.11 la relation entre la vitesse de rotation Q du support et la pulsation <u des petits mouvements autour de la position d'quilibre stable.
En conclusion, de mme que dans le paragraphe 12.6.5, cet exemple met en vidence une vitesse de rotation critique S2^ = ^/3g~/2l, partir de laquelle le mouvement devient qualitativement diffrent. En particulier la position d'quilibre 0 = 0 devient instable, et il apparat une nouvelle position d'quilibre stable OQ ^ 0 (fig. 14.13). Cette valeur critique correspond la pulsation propre, c'est--dire la pulsation du pendule lorsque le support est immobile.
Vitesse critique
Fig. 14.11 Pulsation a> des petits mouvements au voisinage de la position d'quilibre stable.
Les autres composantes de l'quation du moment cintique, combines avec les quations du centre de masse, donnent la force de raction et le moment extrieur. Ces rsultats sont ncessaires l'ingnieur qui doit construire l'appareil et choisir le moteur appropri. Dans le cas d'un pendule constitu d'un demi-disque (fig. 14.12), le tenseur + /,^e, et d'inertie est tel que 1^ = 1^ = 1^. Dans ce cas, LQ l'quation du mouvement (14.64) devient
0 =-
smO.
On voit que le mouvement du demi-disque n'est pas influenc par la rotation du support.
Fig. 14.12 Pendule constitu d'un demi-disque en rotation Q autour de ey Par symtrie 1^ = 1 = /^ quel que soit A.
14.3.3 Pendule en rotation amorti. Hystrse [66] Si, dans l'exemple du paragraphe prcdent, on introduit des frottements visqueux, l'quation du mouvement du pendule (14.64) devient +y0 + j^sin0 - ^cosOsmO =0. (14.76)
Lorsque !2 < !2^ = ^ / j f , la position 0 = 0 est stable. Au contraire, lorsque S > Q^, la position 0 = 0 devient instable et, comme prcdemment, deux nouveaux tats d'quilibre symtriques stables 0 (S2) apparaissent (fig. 14.13). On dit qu'il y a une bifurcation de la position d'quilibre 0 = 0 en S = S2...
Fig. 14.13 Position d'quilibre en fonction de la vitesse de rotation Q du support. Il est intressant d'tudier alors ce qui se passe lorsque l'on fait varier lentement et priodiquement Q au cours du temps, autour de la valeur critique. Si initialement Q < S2^, sous l'effet du frottement le pendule retourne alors rapidement au voisinage de 0 = 0. Lorsque l'on augmente Q au-del de sa valeur critique, on observe que le pendule ne ragit pas instantanment : il reste un certain temps au voisinage de 0 = 0 avant de rejoindre l'une des deux
448
nouvelles positions d'quilibre. Lorsqu'ensuite !2 diminue, le pendule reste dans la position d'quilibre (fig. 14.13) jusqu' ce que 0 = 0 pour S = f 2 ^ . L'volution de 0 n'est pas la mme lorsque S2 augmente ou diminue : on dit alors qu'il y a un effet d'hystrse (fig. 14.14).
Une question intressante se pose ici lorsque l'on fait varier Q de faon priodique : laquelle des deux positions d'quilibre le pendule va-t-il choisir chaque cycle de Si ? Lorsque le frottement est fort, on constate que le pendule choisit toujours la mme position d'quilibre. A faible frottement, la rponse est plus surprenante : selon la vitesse avec laquelle !2 varie, le pendule choisit soit toujours la mme position, soit alternativement une position puis l'autre, soit il choisit sa position de manire alatoire, c'est--dire chaotique (fig. 14.15).
Fig. 14.15 Position du pendule en fonction du temps. Chaque pic correspond l'instant dans le cycle o le pendule quitte l'origine 0 = 0 . Selon la frquence de variation (lente) de S2, on observe: (a) un mouvement de mme priode que S; (b) un mouvement de priode double, o le pendule choisit alternativement un quilibre puis l'autre; (c) un mouvement sans priode apparente.
L'explication de ce phnomne est que pour un frottement faible, le pendule peut osciller plusieurs fois autour de 0 = 0 . Le nombre de ces oscillations dpend de la vitesse de la variation de Q. Si ce nombre est entier, le mme quilibre est choisi ; s'il est demi-entier, c'est l'autre quilibre qui sera choisi ; les mouvements chaotiques apparaissent dans la situation intermdiaire.
Thorme. Quel que soit le mouvement d'un solide, la puissance des forces intrieures est gale zro (donc les forces intrieures ne travaillent pas) et
d eM ait dt-T=F v,,+M A A ^a
DMONSTRATION. Soit A un point du solide, la vitesse v^ du point Py du solide est donne par le thorme de distribution des vitesses
v
a=v^+)/\xa
a=Apa
(14.77)
=EF"(l;A+(yAXJ=
E
Mais en vertu de la troisime loi de Newton (sect. 10.3)
E^E^"'-7'"""
a a
(14.78)
et
E^A^E^A^^A', cr a
(14.79)
(14.80)
14.4.2 Calcul de l'nergie cintique d'un solide Thorme. L'nergie cintique d'un solide, de vitesse dfinie par v^ et m, est donne par la relation T = ^Mv^ + Mv^ ((D AAG) + \ (<, IA<) . En particulier, en prenant A = G T = {Mv^ + ^ (<, lyo) == {Mv^ + \w LQ. (14.82) (14.81) Cas gnral
DMONSTRATION.
T
=Y^ ^"^' a
a=v^+fa^Xa
et
d'o
(14.83)
De ( 14.34) on obtient par consquent T = {MV\ + Mv^ (<y AAG) + \ (m, ^to) ou encore en prenant A = G, T = {Mv^ + \ (o, ^eo) = ^Mv^ + \w LQ.
Corollaire. Pour un solide en translation : T = ^Mv2 en rotation autour d'un point A fix : T =\M(w, \^w}=.\a-L^ en rotation autour d'un axe A fix : T={I^ (14.86) (14.85) Rotation autour d'un axe (14.84) Rotation autour d'un point Translation
DMONSTRATION. En prenant A sur l'axe A, l'quation (14.85) est une consquence de (14.81); l'quation (14.86) est une consquence de (14.85) et (14.41) car (D = cou o M est parallle A. Rappelons pour terminer que l'nergie cintique d'un systme form de plusieurs solides est gale la somme des nergies cintiques de chacun d'eux.
Extensivit
14.4.3 Illustration 1. Pendule elliptique Considrons un pendule physique de masse m dont l'axe de suspension est li une masse M pouvant se dplacer sur un rail horizontal (fig. 14.16 a). On suppose qu'il n'y a pas de frottement et qu'initialement le systme est au repos.
(a)
(b)
Fig. 14.16 (a) Pendule elliptique ; (b) pulsation du mouvement. Description Le systme est holonme deux degrs de libert ; nous prenons comme coordonnes la position x de la masse M et l'angle 0 de CG avec la verticale (G = centre de masse du pendule). La somme des forces extrieures au systme (pendule + masse) tant perpendiculaire au rail, la composante de la quantit de mouvement parallle au rail est conserve. Ainsi, avec les conditions initiales (XQ = 0, 0g = 0) et VQ = (x + i cos 0 0 ; (, sin 0 0), o i = | CG \, nous avons (M+m)x+m{.cos09 = 0 et, par intgration, (M + m)x = -mi sin0 + C. (14.88) (14.87)
Constantes du mouvement
Par ailleurs, toutes les forces actives tant conservatives, Y nergie mcanique est conserve o ^mec ^ }^Mx1 + \mvQ+TQ-mgicos0 = -mg^cosy. Du thorme de Huygens (14.50) et (14.86), Tc^^I^-mW (14.90) (14.89)
Nous obtenons ainsi de (14.89) et (14.90) -mg{.cos0Q= ^Mx2 +^m[(x+cos0)2+e.2 situe2] + \{l -m{.2)2-mgicos0 et, en remplaant x par son expression en fonction de 0 (14.87),
, 1
~ (
/ - f . 2 c o s 2 e } e 2 =mge(cos0-cos0,,). m +M )
\ -i
(14.91)
Nous pouvons alors effectuer partir de (14.91) une analyse qualitative de l'volution. Au voisinage de la position d'quilibre 0 = 0, on a
/
1 - - 0 S -mgW \ m +M )
m2^ \ ..
(14.92)
et les petits mouvements ont une pulsation reprsente sur la figure 14.16 (b)
w
/~mgt
=^7~^ V m+M
^-^
Remarquons pour terminer que pour tout point P du pendule sur la droite CG, la relation (14.88) implique r v = (x + sin 0, - cos 6) = ( ( - mi \ sin 0 + C', - cos Q \ \\ m+M ) )
la trajectoire de P est une portion d'ellipse, ce qui justifie le nom de pendule elliptique.
14.4.4 Illustration 2. Isochronisme et non-isochronisme des petites oscillations [38] Un point matriel P de masse m est fix sur la circonfrence d'un disque de masse M et rayon R. tudions l'volution en admettant que le mouvement est plan et que le disque roule sans glisser sur un plan horizontal (fig. 14.17).
Fig. 14.17 Mouvement d'un point matriel P fix sur un disque roulant sans glisser sur un plan horizontal.
453
Description
Comme il y a roulement sans glissement, le systme est holonme 1 degr de libert; nous choisissons l'angle 0 comme coordonne. Toutes les forces actives tant conservatives (car v^ = 0), l'nergie est une constante du mouvement et de la condition v^ = 0, on tire ( 14.4.2)
risque =\l^ /A = I M R \
Constantes du mouvement
et
\mv' + \lpft1 + mgR( - cos0) = E. En exprimant vj, en terme de 0, soit v2p=\AP 202 =4R2sm2(0/2)02=2R2(\ -cos0)2,
on obtient [mR2^ -cos0)+^I^2+^ngR( -cos0) = E. Pour esquisser les orbites, posons u = 1 - cos 6 ; nous avons ainsi 2 = ^f", 2
mR l^+^I^
(14.94)
(14.95)
ce qui permet d'obtenir l'allure qualitative des orbites (fig. 14.18). Nous voyons que si la masse du disque est nulle, / = 0 et il y a une singularit en 0 = 0
( = 00).
mgRu mgRu
(a)
(b)
Fig. 14.18 Orbites : (a) M m ; (b) M = 0. Petits mouvements Etudions alors les petits mouvements au voisinage de la position d'quilibre stable 0 = 0. En posant 1 - cos0 ^ ^02, l'quation (14.94) devient (mR^e2 + 1^) 2 + mgR02 = mgRO^. (14.96)
Par consquent, si /^ ^ 0 et 0 <Si 1, le mouvement est oscillatoire harmonique avec wl=mg et la priode T=2n1
A
Si la masse du disque est non nulle, la priode des petits mouvements est indpendante de l'amplitude (= 0^) : il y a isochronisme des petites oscillations. Au contraire, si la masse du disque est nulle, /^ =: 0 et l'on a de (14.96)
r=
ed6
(14.97)
Si la masse du disque est nulle, la priode des petits mouvements est proportionnelle l'amplitude : il n'y a pas isochronisme des petites oscillations. Pour comprendre ce dernier rsultat, tudions le mouvement vertical de P ; en prenant /^ = 0, nous avons y = R(\ - cos0) ^ -Q1 si 01
des
.y = R sin00 ^ R0 = [Rg(02^ - 0 2 )]" 2 = [2g(y^ - y)f d'o y = g. Par consquent, dans le cas /^ = 0, le mouvement de P est approximativement celui d'une chute libre, avec choc (c'est--dire discontinuit de la vitesse ) sur le plan horizontal (fig. 14.19).
(a)
(b)
14.5 ELLIPSODE D'INERTIE ET AXES PRINCIPAUX 14.5.1 Dfinition De mme que l'on reprsente un vecteur par une flche, on reprsente gomtriquement le tenseur d'inertie I, au moyen de la surface d'quation 'EIc,uxixj=l
',7=1
(14.98)
o x est un rayon-vecteur d'origine C. Ellipsode d'inertie au point C La surface dfinie par (14,98) est un ellipsode appel, dans le cas du tenseur d'inertie, ellipsode d'inertie m point C (fig. 14.20). En crivant (14.98) sous la forme (x, Ic-c) = 1, (14.99)
on conclut que la surface (14.98) ne dpend pas du repre orthonorm choisi pour dfinir la matrice {/ ;.). L'ellipsode d'inertie est une surface lie au solide, indpendante du systme d'axes choisi. Il dpend par contre du point C sur le solide (fig. 14.21).
Fig. 14.20 (a) Solide et ellipsode d'inertie au point C ; (b) axes principaux de l'ellipsode d'inertie = repre d'inertie en C. 14.5.2 Proprits gomtriques L'ellipsode d'inertie permet de visualiser les proprits suivantes : Proprit 1. Le moment d'inertie /^ par rapport un axe A contenant C est gal I.= |CP|2 (14.100)
DMONSTRATION. Soit-c = CP et = x / \x \ le vecteur unit d'origine C, parallle A. De (14.41) et (14.99), on obtient /,, = {, L,) = -^ (x, L-Jf) = ;-. 4 V C ) ,2 V ' C / ,p,2
(a)
(b)
Fig. 14.21 Ellipsode d'inertie d'un cube par rapport (a) son centre de gravit ; (b) un de ses sommets. Proprit 2. Les axes principaux d'inertie du solide au point C concident avec les axes principaux de l'ellipsode d'inertie (fig. 14.20 b), En effet, par rapport un repre d'inertie Ce^c^, le tenseur d'inertie est diagonal et l'quation de l'ellipsode d'inertie devient 1^+1^+1^= 1. Par consquent, /, = ' a? o a, est le demi-axe de l'ellipsode dans la direction f; (fig. 14.22).
^ ^2
(14.101)
Fig. 14.22 Axes de l'ellipsode. On constate une certaine congruence entre la forme du solide et celle de l'ellipsode d'inertie construit en son centre de gravit. Toutefois, il faut faire attention ! L'axe le plus court de l'ellipsode d'inertie correspond au moment d'inertie le plus grand (14.101). On appelle symtrie une transformation qui applique le solide sur luimme. Par consquent, toute symtrie qui laisse C invariant est une symtrie de l'ellipsode. Symtrie
457
Dynamique du solide
De cette dfinition et de la proprit 2, nous dduisons les proprits suivantes. Proprit 3 L'axe perpendiculaire un plan de symtrie contenant C est un axe principal de I ; Tout axe de symtrie contenant C est un axe principal ; Si le solide possde un axe de symtrie d'ordre n ^ 3 contenant C, l'ellipsode au point C est de rvolution autour de cet axe. Remarquons que la rciproque, le groupe de symtrie de l'ellipsode contient le groupe de symtrie du solide comme sous-groupe , est une illustration du principe de Curie (1894) suivant : le groupe de symtrie d'un phnomne contient comme sous-groupe le groupe de symtrie de la cause de ce phnomne. Proprit 4. Le moment cintique LQ (ou L si C est un point fixe) est perpendiculaire au plan tangent l'ellipsode au point P dfini par l'intersection du vecteur <o avec l'ellipsode au point G (fig. 14.23). DMONSTRATION. SoitXp = CP, o P est un point de l'ellipsode d'inertie au point C, et.c = JC() une courbe sur cet ellipsode, telle queJf( = 0) = -fp. Le vecteur r = ^x(>. = 0) est tangent la courbe au point P ( 5.1.6). D'autre part (x(X), x(k)) = 1 entrane
d
U
Par consquent, le vecteur Xp est perpendiculaire la tangente en P n'importe quelle courbe sur l'ellipsode passant par P : l^Xp est donc perpendiculaire au plan tangent l'ellipsode au point P. Posons (D = CP = k X p . Ayant pris C = G, ou C un point du solide de vitesse nulle, nous avons XXp et L est donc perpendiculaire au plan tangent l'elLr lipsode au point P.
plan
tancent
(a)
(b)
14.6 CLASSIFICATION DES SOLIDES 14.6.1 Dfinitions Soulignons que, quel que soit le solide, ses proprits dynamiques sont caractrises par un point (le centre de masse G), une surface (l'ellipsode d'inertie au point G) et un scalaire (la masse). L'ellipsode lui-mme est caractris par trois grandeurs/Q ;o; == 1, 2, 3. Par consquent, on a 3 cas possibles (fig. 14.24) : 1. IQ ^ = /Q ^ == JQ ^ ; on parle de toupie sphrique. L'ellipsode d'inertie au point G est une sphre et LQ sera toujours parallle <a. 2. /Q i = IQ ^ ^- IQ -, ; on parle de toupie symtrique par rapport Ge^. L'ellipsode d'inertie au point G est un ellipsode de rvolution autour de l'axe E-^ et Ly sera parallle m si <a est parallle - ou perpendiculaire - s^. En particulier, tout solide ayant un axe de symtrie d'ordre n ~^ 3 est une toupie symtrique. Le rotateur dfini au paragraphe 14.1.1 est une toupie symtrique, avec G, 1 = IQ ^ et IQ 3 =0. C'est par exemple le cas d'une molcule linaire rigide /Q ^ ^ /Q ^ ^- /Q - ; si un solide a ses trois moments d'inertie principaux IQ ; diffrents, on parle de toupie asymtrique. Toupie asymtrique Toupie sphri que Toupie symtrique
/1=/2 /3=0
(c)
Fig. 14.24 Solide et ellipsode d'inertie : (a) toupie sphrique ; (b) toupie symtrique : (c) rotateur ; (d) toupie asymtrique. 14.6.2 Proprit des toupies symtriques Thorme. Pour une toupie symtrique d'axe Gc^ les trois vecteurs 3, <a et LQ sont toujours coplanaires (fig. 14.25).
459
Dynamique du solide
DMONSTRATION.
(14.102)
(a)
(b)
Fig. 14.25 3 est choisi de telle sorte que l'angle entre c, et Lg soit aigu ; (a) Iy <
/, = I, ; (b) /3 > /, = /2.
14.7 C = G ou V =0
EQUATIONS D'EULER
Soit C un point du solide et Ce\c^c^ un repre d'inertie li au solide. Dans la suite de ce chapitre, le point C sera soit le centre de masse G, soit un point de vitesse nulle. Pour simplifier la notation, on crira /; au lieu de I ; et
L
c=Y,licie,
7 dt E ^, =^,
soit
(14.104)
, =(A,=^^.A,
et l'on obtient
3
1=1
r
= M^'. (14.106)
^ /; /, ^, w,e, + + ^, ), ^ )^. A f, Z,
J=
C'est l'quation d'Euler sous forme vectorielle. En projetant cette quation sur les axes d'inertie f , , e^, e^, nous obtenons : Equation d'Euler en composantes
/l (^ - (/2 - ly) ^^ == Mg"i
: : : : : : :
^2 ^
(^3
^1^ ^^l
^^
(14.107)
14.8 MOUVEMENT D'UN SOLIDE ISOLE 14.8.1 Proprits gnrales Dans le cas d'un solide isol, le torseur des forces extrieures tant nul, les quations du mouvement prennent la forme de lois de conservation : p(t)=p(0)
Lo(f)=Lo(0)
V(t) = V(0) LQ
2
= V /?ai2 = este
T(t) = T(0) = E
avec E' = E ,Mv^, et l'on considre les composantes par rapport un repre d'inertie. Par consquent, de (14.109) et (14.110) on voit que l'extrmit du vecteur (D, li G, volue sur l'intersection de deux ellipsodes de demi-axes et (14.111)
EULERLeonhard
Mathmaticien suisse
parallles aux axes d'inertie (fig. 14.31). Remarquons que LQ <a ^ 0 et, par consquent, l'angle y entre Lp et <o est toujours compris entre 0 et n / 2 .
(1707-1783)
461
Thorme. Dans le rfrentiel .^g du centre de masse, le mouvement d'un solide isol correspond au roulement sans glissement de l'ellipsode d'inertie en G sur un plan immobile perpendiculaire LQ (fig. 14.26).
Herpolhodie /
/Y.'
Polhodie/
Plan invariant
Fig. 14.26 Roulement sans glissement de l'ellipsode d'inertie sur le plan invariant. Polhodie et herpolhodie. DMONSTRATION. Soit 17 le plan perpendiculaire LQ, tangent l'ellipsode en un point P ( l'instant t). Comme nous l'avons dj vu, CD est parallle GP, d'o <a=\GP. De plus, de (14.110) la projection de < sur LQ est constante et l'extrmit du vecteur CD (d'origine G) est dans un plan IT immobile, perpendiculaire LQ. Finalement de (14.99) et (14.110), on tire GP LQ = (p, Q <a) = (xp, QXp) = =
=^.L^[2E',
Polhodie Herpolhodie
d'o 2 = 2 E' et (D = \llE'GP. Par consquent, /7 est immobile et, comme ip) = 0 A GP = 0, l'ellipsode roule sans glisser sur le plan T. Le lieu des points P sur l'ellipsode est appel polhodie (fig. 14.26), alors que le lieu des points sur le plan IJ est appel herpolhodie. Dans le cas d'une toupie sphrique isole, Lg = la et les vecteurs VQ et <a sont constants. 14.8.2 Toupie symtrique Proprit. L'volution d'une toupie symtrique isole, d'axe Ge^, est telle que | <a \, cy = <a 3, et l'angle y entre Ly et a restent constants. De plus, cosy == 2E' a\-\Lr.
DMONSTRATION. Nous savons que (f^, L, (a) sontcoplanaires( 14.6.2). Soit Gf]f^ le repre d'inertie tel que l'angle entre Lg et e^ soit aigu (fig. 14.27). De l'quation d'Euler avec M^' == 0 et /i = /^, on tire I^(t)=0 d'o ^()=^(0). (14.112)
Par ailleurs, LQ (a = 2' = /, (&^ + &)j) + /-j&>^ et, par consquent, | <a \ et y sont constants. Corollaire. La composante Ly = LQ -y du moment cintique, et 1 ' angle 0 entre L et 3, sont constants. De plus, cos0 = /-^/ | L |. En effet : L-, = /-)&)-, = Lp f-, = LQ cos 9.
(a)
(b)
Fig. 14.27 (a) Dans le plan ic^, Lg, ) M, LQ, y et 0 sont constants ; (b) dcomposition de m en une rotation propre <p et une prcession i/ (angles d'Euler). En introduisant les angles d'Euler relativement l'axe Gf- dfini par le vecteur constant L, la vitesse instantane de rotation <a se dcompose en une vitesse de prcession S = iff selon L et une vitesse de rotation propre <Wp = <f selon E-,. Comme | > |, 0 et y sont constants, les composantes ^r et y sont galement constantes, et l'on a
/i
et
y>
(14.113)
o <^ est la composante de w perpendiculaire L. Par consquent LQ s'^ = \ LQ \ sin 0 = /i<^ \ = I^ta e'-^ = /, ip' sin 0
d'o
^=
Lr
Remarque. Nous avons vu que le mouvement d'un solide isol se dcrit par le roulement sans glissement de l'ellipsode d'inertie sur un plan invariant. Dans le cas particulier d'une toupie symtrique isole, les angles entre les vecteurs coplanaires (D, Ly et 3 tant constants, la polhodie et l'herpolhodie sont des cercles. Le mouvement correspond aussi au roulement sans glissement d'un cne sur un autre, en contact le long de l'axe de rotation instantan. Les angles au sommet des cnes, et le mouvement, sont dtermins par les conditions initiales et le facteur 1 I ^ / I y (fig. 14.28).
(a)
(b)
Fig. 14.28 Mouvement d'une toupie symtrique isole : roulement sans glissement d'un cne sur un autre, (a) /., < 7, = /^ ; (b) /^ > /, = l^. Evolution de w par rapport au repre li au solide On constate que par rapport ce repre, le vecteur <a tourne autour de Sy. Pour tudier ce mouvement on utilise les quations d'Euler (14.107) qui dcrivent le mouvement dans le repre Gs\e^. Avec la condition (14.112), on obtient
( ^ --(^)"?
i\ a,
o c^^a^'.
(0)
(0)
(14.114)
(- 1 (t)\
/1
Ainsi le vecteur <y tourne autour de e^ (dans le repre li au solide) avec une vitesse angulaire (fig. 14.29) (14.115)
Fig. 14.29 Projection de w sur un plan fix au solide perpendiculaire LQ et polhodie pour le mouvement d'une toupie symtrique. 14.8.3 Application au mouvement de l'axe de la Terre : priode de Chandier En premire approximation, nous pouvons considrer que le torseur des forces exerces par le Soleil sur la Terre est quivalent un vecteur li au centre de la Terre de sorte que, par rapport au rfrentiel gocentrique, la Terre est un solide isol. (Nous reviendrons sur cette approximation au paragraphe 14.9.4.) Du fait de l'aplatissement de la Terre, ^ = /^ est diffrent de /-,, ce qui provoque un mouvement de rotation de <u par rapport l'axe des ples, la vitesse angulaire (14.115)
a = 'h-h
(0)
(J
ou
300
(14.116)
Cet effet, prdit par Euler, fut observ pour la premire fois en 1891 par Chandier. La relation (14.116) donne une priode de 305 jours, alors que l'observation montre une priode de 433 jours, appele priode de Chandler. A la fin du sicle dernier, Newcomb expliqua cet allongement de la priode comme tant d la dformation de la Terre sous l'effet du changement de direction de la force centrifuge ; ceci permit d'obtenir l'une des premires estimations de la rigidit de la Terre.
S.C.Chandler
465
+0,6 Y(")
Fig. 14.30 Mouvement de l'axe de rotation pendant la priode 1993-1996 exprim en seconde d'arc. 0,1" correspond 3 mtres la surface de la Terre. La partie la plus importante du mouvement du ple de rotation la surface de la Terre est le battement entre une oscillation annuelle force par les dplacements saisonniers des couches fluides de la Terre et une oscillation libre de priode environ 14 mois, le mouvement de Chandler. La figure montre ce mouvement (lapolhodie) de janvier 1993 juillet 1996 intervalles de 5 jours. Les petites irrgularits de la polhodie sont l'effet des variations infrasaisonnires de la rpartition plantaire de la pression atmosphrique. Le graphe en trait continu reprsente la drive lente du centre de la polhodie, attribu au rebond post-glaciaire et des variations climatiques de la pression atmosphrique. Crdit : 1995 IERS Annual Report, Observatoire de Paris. 14.8.4 Toupie asymtrique : stabilit du mouvement uniforme
Dans le cas d'une toupie asymtrique isole, la solution gnrale de (14.107) (avec M^ = 0) est trs complique, mais prsente de nombreux intrts, en particulier dans le guidage des vhicules spatiaux. Dans cette section, nous considrons uniquement le problme de la stabilit du mouvement uniforme. Remarquons pour commencer qu'il suit de (14.107) que si a = 0, alors w est ncessairement parallle un axe principal. Considrons par exemple le mouvement uniforme autour de l'axe ,, c'est--dire fa>[ = ctf], w^ = 0, (U- = 0. Pour tudier le mouvement au voisinage de ce mouvement uniforme, soit | &^ 1 <$: 1, )^ : 1, nous linarisons (14.107) autour de (),, 0, 0), et l'on obtient /,&)i = 0 IfW^ = (/-, /()&>,, ] /^ = (1^ - Iy)(^(J^ d'o ),(r) =&), /^ = (^ - /,) ( I ,
- I.) 2' ,-.2 (l), W.
( / . - / l\ ) ^ (1)3.
Par consquent, le mouvement autour de e, est stable si (/, - ^)(/i - /;,) > 0. (14.117)
En conclusion, si l'on choisit les axes de sorte que / , > / , > /^, alors le mouvement autour des axes G| et Gf-, est stable, mais il est instable autour de Ge^, comme on le voit gomtriquement sur la figure 14.31.
Fig. 14.31 Polhodies correspondant au mouvement d'une toupie asymtrique isole. Elles sont obtenues par l'intersection des ellipsodes (14.109) et (14.110). Exprimentalement, ce rsultat est mis en vidence de manire trs simple ; il suffit de lancer en l'air un paralllpipde en lui imprimant un mouvement de rotation autour d'un des axes de symtrie : il est facile de raliser une rotation uniforme autour du petit ou du grand axe, mais difficile autour de l'axe moyen (le solide se retourne, montrant tantt une face, tantt l'autre l'observateur). En effet, bien que dans ce cas le solide ne soit pas isol, nous avons M^ = 0, LQ = este, ^ L O = E - ^MVQ - M g z = E' = este
14.9
14.9.1 Observations Comme nous l'avons observ exprimentalement la section 11.4, si l'on essaie de changer la direction de l'axe de rotation d'une toupie en appliquant une force F, on n'obtient pas le rsultat auquel on s'attend : la toupie s'chappe dans une direction perpendiculaire F. C'est l ' e f f e t gyroscopique que nous allons discuter dans cette section et qui est une consquence de l'quation du moment cintique. Pour ce faire, nous tudierons le mouvement d'une toupie symtrique ayant un point C fix, soumise l'action de forces extrieures (fig. 14.32). Remarquons cependant que dans le cas gnral (mouvement sans point fixe), il sera toujours possible de se replacer dans le cas du solide avec point fixe en se plaant dans le rfrentiel du centre de masse.
Avec une toupie sphrique, c'est plus simple ! (Le dictateur. Ch. CHAPLIN, 1941)
467
Gyroscope
(a)
(b)
(d) Fig. 14.32 Mouvement d'un solide avec point fixe : (a) toupie avec un point fixe en C ; (b) gyroscope avec un point fixe en C ; (c) satellite avec le point fixe G dans le rfrentiel ,^Q ; (d) la Terre avec le point fixe G dans ^.
14.9.2 quation du mouvement pour une toupie symtrique Dans cette section, on considre le problme d'une toupie symtrique (/, = Iy), soumise l'action de son propre poids, et dont l'axe est fix en un point. Nous choisissons un repre d'inertie dont l'origine est le point fix et nous utilisons les angles d'Euler comme variables (fig. 14.33).
Fig. 14.33 Toupie symtrique, en rotation autour du point fixe C, repre par les angles d'Euler. Le problme a trois degrs de libert et on trouve trois constantes du mouvement. En effet, des quations d'Euler (14.107), avec /, = /^ et M^ = 0, on tire que L-, = /-,&>-, = este. (14.118)
Constantes du mouvement
Par ailleurs, l'quation du moment cintique L=CG/\mg fournit une deuxime constante du mouvement, soit L^ = L^ (3 = este. (14.120) (14.119)
Finalement, l'nergie mcanique tant conserve, nous avons une troisime constante du mouvement \ (fo, IO)) +mgicos0 = E =cste, o i=\CG\. (14.121) Le problme est intgrable
Ayant trois constantes du mouvement pour un problme trois degrs de libert, le problme est rsoluble par des quadratures. Exprimons alors ces constantes du mouvement en fonction des angles d'Euler. On obtient aprs quelques calculs : U(p+^cos0) = L. (14.122)
I^sm2^ + L^cosO = L,
/, = ^ = /o , + mi2
(14.123)
(14.125)
(14.126)
(14.127)
14.9.3 Analyse qualitative du mouvement Nous pouvons ainsi effectuer une analyse qualitative (fig. 14.34), puis rsoudre le problme par des quadratures.
ii
Fig. 14.34 Analyse qualitative du mouvement de la toupie. Nous voyons qu'il existe un mouvement de prcession sans natation, 0(t)=0 d'o Vf(?) = Q =cste et (p(t) = (tfp = este (14.128)
de
(14.129)
On remarquera que les quations ( 14.122) et ( 14.124) entranent L, &_ + S2 cos 0 = =&>,== este (14.130)
^-
(14.131)
et (14.129) montre que le mouvement sans nutation est dfini par \-mgt+S2I^(w^+S2cos) -.^/icosetsine =0. (14.132)
Cette dernire quation relie les vitesses de prcession Q et de rotation propre w lorsque l'axe e- est perpendiculaire la force. Le sens de procession est l'oppos de celui d'une roue qui roulerait sur le sol. Si 0 ^ k l'quation (14.132) implique : 2(/, - / cosfl t73^ V^ ~ 4m8e(I ~ /3) cose ] Pour 0 < , un tel mouvement existe seulement si
2 /3^p ^ y4m^(/i-/3)cos0 = l^ (14.136)
7T
Tt
(14 135)
et, dans ce cas, on a deux solutions possibles. En conclusion, ayant choisi 0(0), 9(0) = 0 et ^(O) suprieur <y""", on trouve la vitesse de procession Q associe au mouvement sans nutation. En particulier, pour une rotation rapide de la toupie, soit w &/"'", nous avons les deux solutions suivantes : une prcession rapide une prcession lente indpendante de 0 Q_ = (/i - /3)cos6>
mgt ^p'
Prcession
(14.137)
En gnral, c'est le mouvement de prcession lente qui est observ. Pour E > EQ, il y a un mouvement de nutation qui se superpose au mouvement de prcession : 0(t) varie entre deux valeurs 0, et 6^ et, suivant que ^ garde un signe constant ou change de signe, nous obtiendrons les figures 14.35 (a) ou (b).
Nutation
(a)
(b)
14.9.4 Mouvement de la Terre : prcession des quinoxes Le torseur des forces exerces par le Soleil sur la Terre est un vecteur li un point 0 distinct du centre de masse et Af^"' n'est pas nul. Ce moment engendre une prcession de l'axe de rotation de la Terre, appele prcession des quinoxes, caractrise par une priode de 25 800 ans (0 = 23 17'), laquelle se superposent le mouvement de prcession discut au paragraphe 14.8.3, et un mouvement de prcession d au moment exerc par la Lune de priode 18% ans.
14.10 PROBLEMES Cylindre Cube 14.10.1 Calculer le tenseur d'inertie par rapport G d'un cylindre homogne, creux, de rayon intrieur /?;, extrieur R^, et longueur L. 14.10.2 Vrifier que le tenseur d'inertie par rapport G d'un cube homogne de ct a est /,.. = -Ma2S^ et que celui d'une plaque est /, = /^ == ^ = ^Ma\ 14.10.3 Calculer le moment d'inertie d'un cylindre homogne par rapport un axe passant par son centre et faisant un angle a avec l'axe du cylindre (fig. 14.36).
Fig. 14.36
Demi-disque Plaque
14.10.4 Connaissant le tenseur d'inertie d'un disque par rapport son centre, trouver le tenseur d'inertie d'un demi-disque par rapport son centre. 14.10.5 Calculer le tenseur d'inertie, par rapport au centre, d'une plaque carre homogne de ct a, perce de quatre trous de rayon R, centres sur la diagonale une distance d du centre. 14.10.6 Soit /;. = /;5; le tenseur d'inertie d'une pale d'une hlice par rapport l'axe de rotation. Trouver le tenseur d'inertie d'une hlice 2, 3, n pales. . . . . . , v^ . / , 2 7 r \ ^ , / 27r\ Indication : si n ^ 3, on a > cas- k = - = > sin- k . V n ) 2 ^ \ n )
Forces de reaction
14.10.7 On fait tourner un cylindre homogne autour d'un axe AB horizontal, passant par G, et faisant un angle a avec l'axe du cylindre (fig. 14.36). Le cylindre tourne vitesse a> constante. Est-ce qu'il est ncessaire d'appliquer un couple - pour maintenir <u constant - s'il n'y a pas de frottement ? Calculer les forces de raction additionnelles exerces en A et B ; m = 10 kg ; R = 30 cm ; i= 10cm; | A G = \GB\ = 1 5 c m ; & > = 2 0 t 7 s ; ! = 2 .
Fig. 14.37 14.10.8 Reprendre le problme prcdent dans le cas o l'axe AB est parallle l'axe du cylindre une distance d = 1 mm de celui-ci (fig. 14.37). 14.10.9 Une plaque rectangulaire homogne ayant un ct 3 fois plus long que l'autre est suspendue au moyen de deux cordes fixes deux blocs poss sur le sol (fig. 14.38). Chaque bloc a une masse M gale au double de la masse m de la plaque. Une corde se casse. Calculer la force exerce en A immdiatemment aprs la rupture ; pour quelle inclinaison de la plaque le bloc se soulve-t-il ? ; quelle doit tre la masse du bloc pour ne pas tre soulev ?
Forces de raction
Fig. 14.38
14.10.10 Une sphre roule sans glisser sur un plateau horizontal tournant vitesse angulaire S2 constante autour de son axe. Montrer que la trajectoire du centre de la sphre est un cercle, centr au point x^ +'-!2~\e^/\ i/0*, de rayon r = ~-Q-\ 11/01 , o .((0) et i/01 sont les conditions initiales et e^ la normale au plateau (v^ e-^ =0). 14.10.11 Un avion a une hlice n pales (n = 2 ou 3) tournant 2400 t/min. Calculer le moment des forces exerces par l'hlice sur l'avion quand celui-ci effectue un virage de 250 m de rayon 180 km/h. On assimilera les pales des tiges minces de longueur i = 60 cm et de masse m = 5 kg. Vrifier que dans le cas d'une hlice bipale ce moment conduit des vibrations et que cet inconvnient disparat avec une hlice tripale. 14.10.12 Une remorque ayant un seul essieu est tire par une voiture roulant vitesse v constante (fig. 14.39). Trouver les forces exerces par la route sur les roues dans un virage (horizontal) de rayon R (S> d). La masse totale de la remorque est M et le centre de masse se trouve au-dessus de l'essieu une hauteur h au-dessus du sol. En dduire la vitesse maximale pour que les roues restent en contact avec la route. (Moment d'inertie des roues /^ = /,, = ^/,.)
G
2r
Trajectoire
Avion
Remorque
Fig. 14.39
Fig. 14.40
14.10.13 Une roue roule sans glisser sur une route horizontale et son centre dcrit un mouvement circulaire de rayon p la vitesse v. Montrer que l'inclinaison 0 de la roue (fig. 14.40) est donne par l'quation
v2 f / / R gsn0 =cos0 { +^ 1 +sin0 2 p \ mR \ 2p
)1
Effet gyroscopique
14.10.14 On considre le systme reprsent sur la figure 14.41 : le plateau tourne la vitesse (U, constante; l'axe vertical A^ tourne vitesse <a^ constante ; le disque, reli l'axe vertical par un axe qui pivote sans frottement au point 0, roule sans glisser sur le plateau.
Fig. 14.41
Montrer que la force exerce par le plateau sur le disque est donne par
N =sma
1 - //(Ltano!)
+ (/,&>, - /,&>,) cosa
R L
]1
o /, est le moment d'inertie du disque par rapport l'axe de symtrie et /^= ^/,+wL2.
Gyroscope
14.10.15 Un gyroscope (fig. 14.42) est constitu d'un disque (de masse M, rayon R), tournant vitesse w constante autour de son axe, reli un point 0 par une tige mince (de masse m, longueur f,). Trouver la vitesse de prcession S2 dans le cas o il n'y a pas de nutation (0 = 0). Montrer qu'il y a deux solutions (si 0 ^- n/7.) et que si la vitesse de rotation &> est trs leve, la vitesse de prcession normale (= lente) est indpendante de 0.
Fig. 14.42
Problmes
14.10.16 De quelle hauteur h faut-il lcher la sphre de rayon r pour qu'elle puisse effectuer le looping reprsent sur la figure 14.43 ? Considrer les deux cas : 1. pas de frottement, et 2. roulement sans glissement le long de la trajectoire (11, = 0,5).
Looping
Fig. 14.43 14.10.17 Donner une analyse qualitative de l'volution du systme reprsent sur la figure 14.44. La tige de longueur f. et de masse OT) est solidaire de la poulie (masse m^, rayon R) qui tourne sans frottement autour de son axe. Le fil est de masse ngligeable. Il faudra distinguer les trois cas m R < m^i, 2m R = m^ et2mR > m^l. 14.10.18 Un cylindre de rayon R est perc d'un trou paralllement l'axe du cylindre. Le centre de masse G se trouve une distance 8 de l'axe du cylindre et le moment d'inertie par rapport l'axe du cylindre est/. On pose le cylindre sur un plan inclin avec CG perpendiculaire au plan, o C est le centre du cylindre (fig. 14.45). Trouver la vitesse et la raction normale du plan aprs un roulement sans glissement de n tours. Mouvement d'un cylindre inhomogne.
Fig. 14.45
Fig. 14.46
14.10.19 Une tige homogne est pose presque verticalement et sans vitesse initiale sur un plan horizontal (fig. 14.46). On suppose qu'il n'y a pas de frottement. Exprimer la vitesse angulaire 0 en fonction de 6 lorsque l'extrmit A de la tige reste en contact avec le sol. Est-ce que A quitte le sol avant que 0 =07
Fig. 14.47
14.10.20 Un demi-cylindre creux (masse m, rayon R) est lch sans vitesse initiale de la position indique sur la figure 14.47. Trouver le coefficient de frottement statique ncessaire pour avoir roulement sans glissement au dbut du mouvement.
14.10.21 Un puck de rayon r est lanc avec une vitesse initiale VQ (et WQ = 0) le long d'un ct d'une table air en forme de stade (fig. 14.48). Quelle sera la vitesse v et la vitesse angulaire S2 au point B ?
Fig. 14.48
CHAPITRE 15
15.1
DYNAMIQUE NEWTONIENNE DANS LES RFRENTIELS EN MOUVEMENT : FORCES D'INERTIE ET FORCES DE CORIOLIS
Supposons que les lois de Newton soient valables par rapport au rfrentiel .^. Pour tout point matriel Py, nous avons
PaW =mava(.t)
et m
aaaW=FaW
(15.1)
Considrons ensuite un rfrentiel .^ ' en mouvement par rapport .^>. Ayant introduit les axiomes non relativistes 1 et 2, nous avons tabli au chapitre 9 la relation entre la vitesse et l'acclration du point P^ mesures relativement aux rfrentiels.^!? et .^", V^ = v'^ + V^ , ir) le) a., a =<+<'+"", a a a Composition des vitesses . et des acclrations
i,_\ ) (
/ic^ix (15.2)
v^ et a^ sont la vitesse et l'acclration d'entranement de Py ; (g est la vitesse de rotation de .^ ' par rapport .^. En consquence, les quations (15.1) et (15.2) impliquent {m^(t') = F^t') - m^(t') - 2m^ A v^t') [ t'=t-s^. ^^
Cette quation nous amne introduire les dfinitions suivantes. On appelle force d'inertie F^ etforce de Coriolis F^ les forces agissant sur le point matriel Py, dfinies dans M ' par ^-"V^ et ^^-Zm^A^. (15.4)
Force
F()rce de
d'inertie Coriolis
En conclusion, si les lois de Newton sont valables dans le rfrentiel J^ elles seront alors aussi valables dans tout rfrentiel ^', et la masse d'inertie est indpendante du rfrentiel. Cependant, la rsultante F^ des forces sur P^ mesures dans ^, il faudra ajouter dans .^ ' deux forces supplmentaires, la force d'inertie et la force de Coriolis, c'est--dire avec F' ==F a +F' ' o (15.5)
Remarques importantes Les forces d'inertie et de Coriolis sont des forces observes dans les rfrentiels .^' acclrs par rapport .^ ; elles dpendent du mouvement relatif de.^'. Ces nouvelles forces sont proportionnelles la masse d'inertie de Py. Ainsi, en distinguant la force d'origine gravifique m*yg(x^) des autres forces agissant sur P.. nous avons
m
^ = -C1 + <^)
dans.^
(15.6)
^< - F^ + m:g(x'^) - m^ + F^
Principe d'quivalence
Par consquent, en admettant le principe d'quivalence de la masse gravifique m* et de la masse d'inertie m, principe sur lequel nous reviendrons la section 15.6, l'quation du mouvement dans ,^/" (15.6) devient
CW ^F^+m s' +F a ' a ' a
0
(15.7)
ou g'(x')=g(x')-aw(x'). (15.8)
Inertie ou gravitation ?
Le champ g' peut tre considr comme le champ de gravitation qui sera observ dans .^" ; par dfinition, g' est le champ de gravitation apparent. Nous voyons ainsi que la force d'inertie peut s'interprter comme une force de gravitation supplmentaire, associe au mouvement acclr des masses de l'Univers par rapport .^ '. La force de Coriolis dpend de la vitesse relative v'^ (mesure dans ,^ '). On remarquera qu'elle a la forme d'une force magntique, exerce par un champ B sur une charge lectrique q^, o q^B = 2m^(g : c'est me force passive. Si la vitesse de rotation w^ est constante, on vrifie facilement que la force d'inertie est conservative et drive du potentiel U (x') = m [OQ, x' - ^ A x')2] = m\ao'
m, x
+2
(15.9)
478
Par consquent, si dy et eg ne dpendent pas du temps, et si toutes les forces actives par rapport .^ ' sont conservatives, il y a conservation de l'nergie mcanique dans.^i?' (exemple, 15.4.2).
15.2
15.2.1 Rfrentiels en translation uniforme Remarquons pour commencer que 1 ' observation des forces ne permet pas de distinguer entre deux rfrentiels .^ et .^' en translation uniforme l'un par rapport l'autre. En effet, les conditions v^\t) = M() et (Ug = 0 entranent F^ == F^ pour tout point P^. En particulier, si F^ =. 0 par rapport .^>, alors F'^ = 0 par rapport .^K '. Par consquent, si le mouvement d'un corps isol est rectiligne uniforme par rapport .h, il sera galement rectiligne uniforme par rapporta.^'. Nous retrouvons ainsi le rsultat nonc au chapitre 10 : tout rfrentiel en translation uniforme par rapport un rfrentiel d'inertie est aussi un rfrentiel d'inertie. Comme nous l'avons vu dans notre recherche d'un rfrentiel d'inertie, nous pouvons admettre comme principe fondamental qu'il existe des rfrentiels particuliers par rapport auxquels l'espace est homogne-isotrope et le temps homogne. Ces rfrentiels particuliers dfinissent alors les rfrentiels d'iner- Rfrentiel d'inertie tie. Ayant accept ce principe fondamental, on dduit des lois de Newton le rsultat suivant. Thorme. Symtrie de la mcanique newtonienne Si l'espace-temps est homogne, la transformation de Galile est une symtrie de la mcanique newtonienne. Pour tablir ce thorme, il suffit de considrer le cas de deux particules isoles. Si l'espace-temps est homogne, la force entre les particules est invariante par rapport aux translations dans l'espace et dans le temps ; cette condition signifie que la force F^ sur la particule Py doit tre de la forme
F y ( x ^ , X ^ , t ) = F^ (-le, - x^) . Espace-temps
axa(t)=FAX^-x^^}
a=\,2
(15.10)
Considrons la transformation active dfinie par la transformation de Galile ( 9.4.1 ). L'image de l'volution est donne par les fonctions
Transformation de Galile _ ^ _^ ^ ^,^ ^^
(SQ, s, u sont des constantes de la transformation de Galile). Ces fonctions satisfont les quations diffrentielles ^d^=m^(tl+s,)=F^(tl+s,)-x,(tl+s,))= =F,(x\(t)-x,(t)), c'est--dire
m^(t)=F,{x\(l)-x,(t)).
Par consquent, les fonctions x\(t), x\(t), dfinies par l'volution des particules observes dans .j^", sont solutions des quations du mouvement dans .^K (15.10). En conclusion, le mouvement observ par ,^/K' peut tre observ dans ^ en choisissant convenablement les conditions initiales et l'observation de l'volution temporelle ne permet pas de distinguer deux rfrentiels en translation uniforme l'un par rapport l'autre. En d'autres mots la transformation de Galile est une symtrie de la mcanique newtonienne. 15.2.2 Principe de la relativit de Galile II est trs intressant de remarquer que les conclusions auxquelles nous sommes arrivs dans le paragraphe prcdent taient connues de Galile ... un demi-sicle avant que Newton dcouvre les lois de la mcanique : la symtrie des lois tait connue avant que les lois ne soient dcouvertes ! En effet, ces ides ont t nonces pour la premire fois dans l'ouvrage de Galile [39], dont voici un extrait (2e journe). Enfermez-vous avec un ami dans la cabine principale l'intrieur d'un grand bateau et prenez avec vous des mouches, des papillons et d'autres petits animaux volants. Prenez une grande cuve d'eau avec un poisson dedans, suspendez une bouteille qui se vide goutte goutte dans un grand rcipient en-dessous d'elle. Avec le bateau l'arrt, observez soigneusement comment les petits animaux volent des vitesses gales vers tous les cts de la cabine. Le poisson nage indiffremment dans toutes les directions, les gouttes tombent dans le rcipient en-dessous, et si vous lancez quelque chose votre ami, vous n 'avez pas besoin de le lancer plus fort dans une direction que dans une autre, les distances tant gales, et si vous sautez pieds joints, vous franchissez des distances gales dans toutes les directions. Lorsque vous aurez observ toutes ces choses soigneusement (bien qu 'il n 'y ait aucun doute que lorsque le bateau est l'arrt, les choses doivent se passer ainsi), faites avancer le bateau l'allure qui vous plaira, pour autant que la vitesse soit uniforme et ne fluctue pas de part et d'autre. Vous ne verrez pas le moindre changement dans aucun des effets mentionns et mme aucun d'eux ne vous permettra de dire si le bateau est en mouvement ou l'arrt...
Comme nous l'avons dj dit, les lois de la mcanique tant les lois du mouvement, elles ne peuvent s'exprimer que par rapport un rfrentiel et Newton introduisit le concept d'espace absolu. Il suit de la discussion ci-dessus que les rfrentiels en translation uniforme par rapport l'espace absolu sont entirement quivalents pour la description de la mcanique : toute volution relative l'espace absolu peut aussi tre ralise dans n'importe quel rfrentiel d'inertie. En conclusion, l'observation du mouvement des systmes mcaniques ne permet pas de distinguer entre l'espace absolu et un rfrentiel d'inertie. Nous pouvons rsumer l'ensemble des rflexions de cette section sous la forme d'un principe trs gnral. Principe de la relativit de Galile II existe des rfrentiels particuliers, appels rfrentiels d'inertie, par rapport auxquels l'espace vide (de matire et de rayonnement) est homogne-isotrope et le temps homogne. En particulier tout corps isol a un mouvement rectiligne uniforme par rapport un rfrentiel d'inertie, et tout rfrentiel en translation uniforme par rapport un rfrentiel d'inertie est galement un rfrentiel d'inertie. Les lois de la mcanique ont la mme forme relativement n'importe quel rfrentiel d'inertie. On dira galement que les lois de la mcanique sont invariantes par rapport aux transformations de Galile , ou aussi que les transformations de Galile sont un groupe de symtrie de la mcanique newtonienne . Les transformations
de Galile sont un
15.3 RFRENTIELS R ' EN TRANSLATION NON UNIFORME PAR RAPPORT .R. PRINCIPE D'QUIVALENCE D'EINSTEIN 15.3.1 Equations du mouvement Si .^ ' est en translation non uniforme par rapport .^, alors <g est nul et l'quation du mouvement (15.7) devient
.^f" en translation
avec
(15.12)
non uniforme
"eT^O
La seule distinction entre les rfrentiels J% et ,y ' est une modification du champ de gravitation,
481
15.3.2 Exemple 1. Train sur une voie horizontale Considrons un pendule immobile par rapport un train .^/ ayant un mouvement horizontal d'acclration g constante relativement au rfrentiel terrestre .^g (fig. 15.1).
Fig. 15.1 Pendule immobile dans un train uniformment acclr, (a) Raisonnement dans ,^ ; (b) raisonnement dans .^'. Raisonnement du chef de gare Pour l'observateur sur la Terre (fig. 15.1 a), le point matriel, immobile dans le train, a une acclration a = a g et ma^=T+mg d'o (15.13)
Au contraire, pour l'observateur dan s le train (fig. 15.1 b), le point matriel est immobile, (a' = 0) mais il subit une force d'inertie (F'" = ma^), d'o :
et l'on retrouve l'quation (15.14) : les raisonnements dans ,-/i et .^i' sont diffrents mais les conclusions sont identiques. 15.3.3 Exemple 2. Train en mouvement uniforme sur un plan inclin Le pendule est nouveau immobile dans le train qui roule vitesse constante v le long du plan inclin (fig. 15.2).
0 = T s i n f f ma^ T cos0 mg
0=
(15.15)
(a)
(b)
Fig. 15.2 (a) Train en mouvement uniforme (v = cste) sur un plan inclin ; (b) rcipient rempli d'eau en mouvement uniforme sur un plan inclin.
Les passagers dans le train observent la mme situation que dans l'exemple 1 : le pendule, immobile, fait un angle 0 par rapport la direction des parois. L'observation de la position du pendule ne permet pas de dcider si le train acclre sur une voie horizontale ou si il roule vitesse constante le long d'un plan inclin. L'observation d'un verre rempli d'eau sur une table dans le train (fig. 15.2 b) montre que la surface de l'eau n'est pas parallle la table, mais perpendiculaire au pendule. 15.3.4 Exemple 3. Train en roue libre sur un plan inclin Considrons nouveau le pendule immobile dans le train .^', mais supposons que le train roule en roue libre le long d'un plan inclin (fig. 15.3). Quelle est alors la direction du fil du pendule ?
(a)
(b)
Fig. 15.3 (a) Pendule immobile dans un train en roue libre sur un plan inclin ; (b) rcipient rempli d'eau glissant librement sur le rail air inclin. Soit g = g,, + g^ la dcomposition de g en ses composantes parallle et perpendiculaire au plan inclin. Pour l'observateur sur la Terre, le systme (train + pendule) de masse M obit l'quation du mouvement MaQ=Mg+N soit f 0= M g ^ + N l^^n D'autre part, pour le pendule, on a ma = mg + T. Comme le pendule est immobile par rapport au train, a^ =- a et, par consquent, T=m(g,,-g)=-mg^ (15.17) (15.16) En glissement libre
c'est--dire que la direction du fil est perpendiculaire au plan inclin. Pour l'observateur dans le train, le pendule est immobile, soumis au champ apparent g' (15.8) et l'action du fil, d'o
0 = T + mg'
et, par consquent, T = m(g flg) dans .^> et .^ ' sont les mmes.
De plus, l'observation de la position du pendule ne permet pas aux voyageurs de dcider s'ils sont immobiles sur une voie horizontale ou en chute libre le long d'un plan inclin. Pour illustrer ce rsultat, observons l'exprience de la figure 15.3 (b) : un rcipient rempli d'eau est lanc sur le rail air inclin. On constate que la surface de l'eau reste constamment parallle au rail - en particulier lorsque la vitesse change de sens - comme dans le cas o le rcipient est immobile sur un rail horizontal. 15.3.5 Exemple 4. Poids apparent L'observateur dans un ascenseur .^8 ' mesure le poids d'un corps au moyen d'un dynamomtre (fig. 15.4). Le corps tant immobile dans l'ascenseur, on a dans.yg' 0 = F"-5 + mg'. Poids apparent (15.19)
Ainsi, le poids F mesure dans .-/ ', aussi appel poids apparent, est donn par P'\ F" =m g' ==w g-a. (15.20)
le poids apparent est suprieur au poids rel si l'ascenseur acclre vers le haut, infrieur si l'ascenseur acclre vers le bas et il est gal zro lorsque l'ascenseur tombe en chute libre. Dans ce dernier cas, on dit que le corps est en tat d'apesanteur : tout se passe comme si l'on avait limin le champ de gravitation.
(a)
(b)
Fig. 15.4 (a) Poids apparent ; (b) jouet d'Einstein. Pour illustrer l'tat d'apesanteur, considrons le bilboquet de la figure 15.4 (b). Lorsqu'on laisse tomber le jouet en chute libre, le poids apparent est nul (g' = 0) et la force du ressort devient alors suffisante pour tirer la bille dans le tube.
15.3.6 Conclusions II est possible de mesurer l'acclration d'un train roulant sur une voie horizontale partir de l'angle 0 que fait le pendule avec la verticale. Cependant, un tel acclromtre - ou tout systme quivalent (fig. 15.5) - est inutile si il n'y a pas d'instrument pour indiquer la direction du champ de gravitation g. On peut considrer que le champ de gravitation dpend du rfrentiel et, dans ce cas, on ne parle plus de force d'inertie. II est possible de modifier le champ de gravitation en introduisant des rfrentiels acclrs. Par rapport au rfrentiel dfini par un solide en chute libre , les corps au voisinage du solide paraissent en mouvement dans un champ de gravitation nul.
-^nr^-^^^
2 arrire
(a)
1 0-1-2 avant
Fig. 15.5 Modles simplifis d'acclromtre : (a) acclromtre ressort : la densit de la masse est suprieure celle du fluide ; (b) acclromtre bulle : la bulle d'air est dans un tube courb rempli d'un fluide.
15.3.7 Principe d'quivalence faible d'Einstein (1911) Les conclusions ci-dessus, associes aux rsultats exprimentaux (sect. 15.6), conduisirent Albert Einstein noncer le principe d'quivalence suivant. La masse d'inertie et la masse gravifique sont des concepts quivalents. II est toujours possible de modifier localement et instantanment les forces de gravitation par des forces d'inertie grce un choix convenable du rfrentiel acclr. En particulier, il est toujours possible de trouver un rfrentiel tel que dans une rgion suffisamment petite et pour des temps suffisamment courts, les forces de gravitation ne jouent plus aucun rle ; ce rfrentiel est appel rfrentiel inertiel local. Ce principe sera le point de dpart de la thorie de la gravitation - ou thorie de la relativit gnrale - labore par Einstein.
485
EINSTEIN Albert en 1930 Physicien allemand, naturalis suisse puis amricain 1879-1955
15.4
15.4.1 Equation du mouvement Soit .-y' un rfrentiel en rotation autour d'un axe n passant par 0 (fix), de vitesse angulaire^? = Qn constante (fig. 15.6). Dans.^' les quations du mouvement (15.3) s'crivent
a< =Fa-mas
{Q A x') - ^maQ
<
O 5 ^!)
o F^ est la rsultante des forces appliques sur le point Py observes dans .^S?. 15.4.2 Centrifugeuse 1 Reprenons l'exemple ( 10.5.2) d'un point matriel de masse m se dplaant sans frottement l'intrieur d'un tube tournant vitesse angulaire S2 constante, autour d'un axe vertical avec lequel il fait un angle a constant (fig. 15.6 a). Choisissons le rfrentiel ,^' en rotation li au tube et l'axe de rotation. Dans .^' la force de Coriolis et la force de liaison sont des forces passives. Les seules forces actives (pesanteur et force d'inertie) sont conservatives et il y a conservation de l'nergie mcanique :
E = T + U^" + C/"16"'6 =
= ^mx2 + mgx cos a ^mx2^2 sin2 a = este. On obtient ainsi immdiatement l'quation (10.49).
En conclusion, par rapport au rfrentiel tournant il y a conservation dg l'nergie, mais il n'y a pas conservation de l'nergie par rapport au rfrentiel du laboratoire.
15.4.3 Centrifugeuse 2 On considre un point matriel (masse m, volume V) dans un tube horizontal rempli d'un fluide de masse spcifique ?, tournant vitesse S2 constante autour d'un axe vertical (fig. 15.6 b).
(b)
Fig. 15.6 Rfrentiel .^' en rotation uniforme autour d'un axe : (a) centrifugeuse 1 ; (b) centrifugeuse 2, a = ^. Analysons le mouvement du point en nous plaant dans le rfrentiel .^' li au tube. Dans .^f/ nous avons la contrainte x' = x'e\ et les quations du mouvement ma' = mg + R + F1' + F^ + F1" + F^. (15.22) Force d'Archimde
En admettant que le fluide est au repos dans le tube, la force d'Archimde F^ force exerce par le fluide sur une portion de fluide de volume V une distance x' de 0 - est donne par l'quation d'quilibre du fluide dans .^ ' (15.23) (Remarquons que dans .^', FA possde une composante selon e\ et e\.) Par ailleurs, R e' = 0 (pas de frottement sec), F" = -x'c'i, F'" = m^x', et F""' = -2m!2xe'^.
Equilibre
du fluide
Ainsi, en projetant (15.22) sur les axes Oe\e'^e\, et en introduisant m = pV avec p la masse spcifique du point matriel, on obtient l'quation d'volution pVx = -Ai' + (p - p^V^x' 0= R'^-lpVQx 0=-(p-Pa)Vg+R'3Le sens de la force centrifuge dpend du signe de (p p^). Si les frottements visqueux sont ngligeables, nous obtenons dans le cas o P > Pa x'(t) = X'Q cosh cet + sinh u>t
0}
(15.24)
w=S2^\ - p a / p .
Au contraire, si p < pg, on a un mouvement oscillatoire harmonique de pulsation a> = S 2 ^ / p ^ / p 1. En prsence de frottements et dans le cas p > p^, l'volution est qualitativement la mme ; au contraire, dans le cas p < p^, l'volution est un mouvement oscillant amorti etx'(t) tend vers 0 (sect. 17.3). Mentionnons que l'on a ralis des ultra-centrifugeuses qui produisent des champs de gravitation apparents de 106 g et mme 109 g sur de trs petits objets (de l'ordre de quelques dizaines de microns). Ces techniques permettent de mesurer des masses molculaires avec une grande prcision. 15.4.4 Pendule en rotation Considrons l'exemple du pendule physique en rotation tudi au paragraphe 14.3.2 et choisissons comme rfrentiel ,^' le support du pendule (fig. 15.7).
Fig. 15.7 Pendule sur un support tournant avec une vitesse f 2 constante. Dans ,^', les forces extrieures agissant sur le pendule sont la raction R et le moment Mo au point 0 dus l'axe, la force de pesanteur mg, le torseur des forces d'inertie [F^ = m^2^ sin 0 e\} et le torseur des forces de Coriolis. Les seules forces actives (pesanteur et inertie) dans ,y8 ' tant conservatives, il y a conservation de l'nergie par rapport ^ ' et on tire de (15.9)
E^ = ^m^O2 -mg^cosO - ^Q1 f^dx sin2 0 x2 =
On a ainsi immdiatement l'quation (14.65) obtenue au paragraphe 14.3.2 par intgration des quations du mouvement (en posant sin2 0 = 1 cos2 0). Remarquons que le torseur des forces d'inertie est quivalent un seul vecteur Rsultante du torseur des forces d'inertie \ dx^xsmOe'^ = ^mif22sin0e\ Jo li au point A ( 4.7.3), avec OA= OA = -^ ^ J/ dx^x2 sin Q e\ = }te\. F'" i h 1 m [
1 /*<
ri
(15.25)
(15.26)
Dynamique terrestre
A l'quilibre, le torseur des forces extrieures tant nul, nous obtenons de la condition Mg") ^ , = 0, mg^s,in0Q = ^^m^smOo cosy et nous retrouvons les solutions obtenues au paragraphe 14.3.2 00 =0,
71 (?n 0 = '
(15.27)
et
R cosft,= 2
2tQ
Par ailleurs, on peut vrifier que le torseur des forces de Coriolis {F^ = -2m,S2 A < = m^x, sm20e',} est quivalent un seul vecteur li au mme point A (15.26), gal
F001' = {m(.Q0sm'2ee\,
Rsultante du torseur
des forces de
Coriolis
15.5 DYNAMIQUE TERRESTRE 15.5.1 Champ de pesanteur terrestre Dans cette section, nous analysons quelques effets dus la rotation de la Terre autour de l'axe des ples. Pour ce faire nous considrons le rfrentiel li la Terre et nous ngligeons les effets dus la prsence du Soleil, de la Lune et des autres astres. Ces effets seront tudis dans les sections 15.6 et 15.7. Dans le rfrentiel terrestre, l'quation du mouvement (15.7) s'crit en prenant le centre de la Terre C comme origine, ma = F6"' + W^PP - ImS A v avec gW(x)=g(x)-S2A(Q^x), \S2\ =7,292- 1(T5 s-' (15.29) (15.30) (15.28)
o g(x), champ de gravitation d la masse de la Terre, est suppos radial, g(x) = g(r)e^ ; S2 est la vitesse de rotation de la Terre relativement aux toiles fixes. g^x) est appel champ de pesanteur terrestre.
489
15.5.2 Effets statiques des forces d'inertie : direction du fil plomb et variation du champ de pesanteur terrestre Considrons un point matriel de masse m, suspendu un fil, immobile en un point de la surface de la Terre de latitude (fil plomb, fig. 15.8).
Si vous voyez un jour un fil plomb oblique, dites-vous bien qu'il se passe QUELQUE CHOSE QUELQUE PART. M. Pagnol, tir du Temps des amours
N^ S2
(b) Fig. 15.8 Direction du fil plomb : (a) hmisphre Nord ; (b) hmisphre Sud. Dans le rfrentiel terrestre, on tire de (15.28) 0=T+mgapp. (15.31)
La direction du fil plomb dtermine ainsi la direction du champ de pesanteur terrestre et la tension | T dtermine l'intensit. Par dfinition, P == T == m^^ est le poids du point matriel. L'quation (15.29), avec -S! A (2 A x) = -(!2R^sm>.)2 + ^x, et S2 = Q sin e^. + S2 cos e^, implique gpP(x)=g(x)+Q2R^(cos2Xe, - s i n cose^) (15.32)
o !22^^ 3,4- 10-2m s-2. Ayant suppos g(x) radial, on voit de (15.32) que la direction du champ de pesanteur s'carte lgrement de la direction radiale ; la latitude , l'angle 0 entre la verticale et la direction du fil plomb est donn par (fig. 15.8) an0 .^/-i-sin cos i ~ 1 7 lO^sn^). g-^R^cos2^ (15.33)
f n c 2 T, "OS A
| |
(^R^\2
1 1
^ ^
^.UA A
"" n 1 g 1 1 1
^RT 8
- \ )
^( )=g^(]+0,0035sm2>.).
(15.34)
Dynamique terrestre
II faut remarquer que la Terre n'est pas une sphre mais un ellipsode (fig.15.9) avec
R
E~ PR
R.
298
(15.35)
Fig. 15.9 Aplatissement de la Terre. Cet aplatissement - d la force centrifuge (= force d'inertie) - a pour consquence que les points l'quateur sont plus loigns du centre de la Terre et que, de plus, il y aune masse additionnelle autour de l'quateur. Ces deux effets modifient la relation (15.34) qui devient g^W=g^(] + 0,0053 sin2 ) avec ^9,78 m s-2. (15.36)
Variation de g avec l'altitude
implique
R^+h
soit
8(h)=g
\
1-
"J/
2h
^ g ( l - 3 J \0~'h)
[h] = m,
(15.37)
c'est--dire que pour une dnivellation de 1000 m, la variation relative de g est de 3-10- 4 . Il existe galement des variations locales de g^ qui peuvent tre de l'ordre de 10"4 suivant les endroits. Ces variations sont dues aux inhomognits du sol dont la masse spcifique varie d'un point l'autre. L'observation des variations de g"1'1' permet d'tudier la structure de l'corce terrestre ; c'est une application importante de la gravimtrie ou mesure du champ de gravitation terrestre. Il faut mentionner, pour terminer, les variations de ^app dues au mouvement de la Lune, du Soleil,..., variations responsables en particulier du phnomne des mares (sect. 15.7) et du ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre. Remarque. Il dcoule de l'quation (15.31) que le poids d'un corps est la rsultante d'une force de gravitation m*g(x) et d'une force d'inertie ma(x) / m P = m*g(x) - ma^(x) = m* \g(x) - ,a^(x) (15.38)
Autres causes de
variation de g
491
15.5.3 Effet des forces de Coriolis : dviation vers l'Est tudions le mouvement d'un corps en chute libre la surface de la Terre. L'introduction de la force de Coriolis dans l'quation du mouvement a pour consquence que la trajectoire du corps ne correspond pas la direction du fil plomb.
(a)
Fig. 15.10 - - - Direction du fil plomb. (a) Hmisphre Nord ; (b) hmisphre Sud.
Relativement au systme d'axes 0123 de la figure 15.10, on a S2= (0,^2cos, ,f2sin) gw = (Q -^R^cos). sin, -g+^R^cosX ) F"" = -2m(Q^ - !2^, ^Up -^v,) o ^2/?.J, S 3,4 lO^ms- 2 , S2 ^ 7 0~5 s~1.
2
L'quation (15.28) s'crit en composantes i)[ = S2 (cos v^ - sin Vy) v^ = -^R^cosX sin -1S2 sin A u ,
1:3 = - g + ^ 2 / ^ T C O S 2 + 2 ^ C O S U l .
(15.42)
Avec les conditions initiales XQ = he^ et VQ = 0, on obtient pour commencer i^, u-j ; puis, en introduisant ces expressions dans i>i (15.42), on a i^ = (^/^COS sin)r (2^2sin);C| 1^3 = -(g - ^/.rcos^ + (2Pcos)J(, u, = 22 cos^g - ^R^t -^x^. A l'approximation d'ordre zro (2 = 0), on obtient
v^=0
V^ = 0 1)3 = -gt
(15.43)
x^=h- \gt1.
A l'approximation d'ordre 1 (Q -^ 0 et Q2^ / 0, mais Q2 w 0), on trouve X|(r) = ^cos(g - Q^R^t3 x^(t) = -^^COS s i n r 2 x^(t) = h - \(g - ^/^cos)? 2 . (15.44)
Par consquent, x, (t) est positif et la dviation du corps par rapport la direction du fil plomb a toujours lieu vers l'Est, que ce soit dans l'hmisphre Nord ( > 0) ou Sud ( < 0). De plus, connaissant la dure de chute t ^. ./ 2 h -, g' = g Q^R^ cos , on obtient la dviation vers l'Est
et
La dviation a lieu
S = ^h.
cos
(15.45)
la dviation Nord-Sud
(15.46)
La dviation Nord-Sud correspond la direction du fil plomb. L'exprience fut ralise en 1833 par Reich ; en laissant tomber une bille d'une hauteur h = 158m, la latitude . = 51, il observa un dplacement vers l'Est de 2,8cm. 15.5.4 Pendule de Foucault La dmonstration exprimentale du mouvement de rotation de la Terre fut ralise par Foucault en 1851 au moyen d'un pendule de 67 m de long suspendu sous la coupole du Panthon.
FOUCAULT Lon
Description
Soit t la longueur du fil. En ngligeant les frottements de l'air et en introduisant le systme d'axes Oe^e^e^ (fig. 15.11), les forces agissant sur le point P de coordonnes (x, y , z) sont la tension T, parallle PA :
T^^(-x,-y,t-z);
la force de gravitation : F^ = (0, 0, -mg) ; la force de Coriolis : F"" = 'mQ(sm\y, C O S Z sinx, cos^y) ; la force d'inertie que nous ngligeons. En projetant l'quation de Newton sur Oe^e^e^, on a ainsi
T
x = x + 1Q sin y mf. volution - y = - y - 2^(cosz + sinx) mi = (l-z} -g+2Qcos\y. ml Si l'on considre un mouvement de faible amplitude par rapport t, on peut admettre en premire approximation que le mouvement de P a lieu dans le plan z = 0 et que T = mg. Les quations (15.47) en x et y deviennent ainsi x = x + 2^2 sin y Petits mouvements y = y 2S2 sinx Pour rsoudre ce systme d'quations, on introduit la variable = x + iy et (15.48) est quivalent (15.49) Cherchons alors une solution de la forme () == e"""^. De l'quation (15.49) nous devons avoir a2 - 1S2 sin a - s- = 0 d'o a = Q sin >.
494
8
(15.47)
(15.48)
(15.50)
Dynamique terrestre
avec
Wn =
En particulier, en prenant les conditions initiales x,, == (^y, 0, 0), u, = 0, on trouve \ Q ^(t) = e~i!2''m\''x COSJ + < sin sinoi,J (15.52)
L'quation r](t) == XQ \ cosfa)yr + ; sin sina)? ) = x {t) + iv (t) \ % / ' est celle d'une ellipse trs aplatie (fig. 15.12) dont le rapport des axes est b .Ssin , r- = = 2,3 ICr^sin.
a Wn
Par consquent, l'quation (15.52) reprsente l'quation d'une ellipse dont les axes tournent la vitesse angulaire (S2 sin ),
!2 sin /
Fig. 15.12 Rotation du plan d'un pendule : (a) dans l'hmisphre Nord ; (b) dans l'hmisphre Sud. Remarques Le calcul de la rotation du plan d'oscillation du pendule par rapport la Terre peut tre effectu plus simplement, en calculant directement les quations du mouvement dans un rfrentiel .^" en rotation de vitesse -Q sin autour de l'axe e^. On introduit ainsi un nouveau terme de Coriolis qui annule le prcdent; l'quation du pendule ( 15.48) devient dans.s^"
et v=-^y
dont la solution peut tre donne sous la forme () = A cosuint + iB si\a>nt (15.51 ) o , = x + iy et Wy = -/gJl. 495
La vitesse de rotation du plan d'oscillation est donc -^2sin, soit une rotation d'un angle de 360 sin en un jour ou de 15 sin en une heure. A la latitude de Lausanne ( = 46,5), le plan d'oscillation tourne de 11 par heure. Si l'on considre un point matriel astreint se dplacer dans un plan horizontal, la force de Coriolis est dirige vers la droite par rapport la direction du mouvement dans l'hmisphre Nord et elle est dirige vers la gauche dans l'hmisphre Sud. C'est cette force de Coriolis qui est responsable de l'rosion de la berge des grands fleuves, de la dviation des courants atmosphriques et du mouvement de tourbillon des cyclones (fig. 15.13).
(a)
(b)
Fig. 15.13 Formation d'un cyclone : (a) il tourne en sens contraire des aiguilles
d'une montre dans l'hmisphre Nord ; (b) le cyclone tourne dans le sens oppos dans l'hmisphre Sud.
Remarquons encore que l'observateur li au fusil tournant ou la table tournante (4.1.1) interprtera la courbure de la trajectoire comme une manifestation des forces d'inertie et de Coriolis.
15.6 QUIVALENCE DE LA MASSE D'INERTIE ET DE LA MASSE GRAVIFIQUE Nous avons dj mentionn (. 10.6.1) que les expriences de Galile sur la chute des corps, puis celles de Newton sur des pendules de mme longueur mais de masses diffrentes, avaient conduit Newton identifier la masse d'inertie m et la masse gravifique m*, avec une prcision relative de 10~3. Des expriences pour confirmer cette quivalence de m et m* furent entreprises en 1888 par R. Etvs, puis rptes plusieurs reprises avec divers perfectionnements en collaboration avec D. Pekr et E. Fekete [40]. Ces expriences taient bases sur le fait que la force exerce par la Terre sur un corps est proportionnelle la masse gravifique w*, tandis que la force d'inertie est proportionnelle la masse d'inertie m. Comme nous l'avons vu dans l'exemple du fil plomb (fig. 15.8), le poids d'un corps est
P = -T == m* \g - "^-S A {S A;c)1
L m* J 496
Baron
von ETVS Roland
(15.53)
Par consquent, la composante horizontale de P, soit P^ =m!22R^cos^. sin, sera diffrente pour diffrents corps de mme poids (= |P|), si le rapport m/m* n'est pas une constante. Pour mettre en vidence une variation de m /m*, Etvs utilisa un pendule de torsion dont le principe est le suivant. Considrons un pendule de torsion dont la partie mobile est forme de deux sphres A et fi de mme poids, mais de substances diffrentes (fig. 15.14). Si le rapport m/m* n'est pas le mme pour les deux substances, les forces horizontales qui agissent sur les deux sphres devront tre quilibres par une torsion du fil, et une rotation du fil devrait tre observe. L'exprience est ralise deux fois en changeant les sphres A et B. Cela permet, d'une part, d'obtenir une position de rfrence pour le pendule et, d'autre part, d'amliorer la prcision en mesurant une rotation double du pendule. (L'appareil utilis par Etvs avait une forme curieuse due au fait que c'tait un instrument utilis en gophysique.)
Exprience de Etvs
Fig. 15.14 Principe du pendule de torsion pour mesurer un cart entre masse gravifique et masse d'inertie. P] et /', sont deux objets diffrents de mme poids. En supposant m, < m^ on aurait la situation observe en (a) et en intervertissant les objets, la rotation inverse en (b).
De cette manire, Etvs a montr que m/m* est une constante avec une prcision de 10~8. Ces expriences furent ensuite reprises en 1961 par Dicke [4l], puis en 1972 par Braginskii et Parov [42], en utilisant le champ de gravitation du Soleil sur un pendule de torsion. Pour comprendre le principe de ces nouvelles expriences, tudions le mouvement du pendule de torsion dans le rfrentiel gocentrique (fig. 15.15). Par rapport ce rfrentiel, la Terre - et le pendule - font un tour en 24 heures et il y a une force d'inertie gale m a J = w - S ^ c o s c m s - ^ S 10.4.4).
Soleil ^
F
^
v
F\\ ,
^ -3 ^ A .
6 heures
6 heures
Fi" -^
'
plus tard
plus tard
Si le rapport m/m* n'est pas le mme pour les deux sphres, la rotation de la Terre en 24 heures devrait conduire un mouvement oscillant priodique, de priode 24 heures, du pendule. Ces expriences confirmrent celles de Etvs et la prcision fut amliore lO"" puis 10~12. Pour plus de dtails, on pourra consulter l'ouvrage de R. Hakim [65].
Relativit gnrale
Le principe d'quivalence, ainsi confirm avec une prcision relative de 10~12, est l'un des principes fondamentaux de la physique. Il est la base de la thorie de la relativit gnrale d'Einstein, c'est--dire de la thorie de la gravitation. tant donn l'importance de ce principe, l'ESA (European Space Agency) a donn son accord en dcembre 1994 un projet d'exprience spatiale qui devrait permettre d'atteindre une prcision de lO^ 17 , et mme de lO"20 !
15.7 MAREES L'explication du phnomne des mares, en particulier le fait qu'il y ait deux mares par jour, fut l'un des succs de la mcanique newtonienne. Ce phnomne est d en grande partie l'action gravifique de la Lune, plus prcisment la non-uniformit, la surface de la Terre, du champ de gravitation d la Lune. Nous allons par consquent considrer pour commencer le systme form uniquement de la Terre et de la Lune. De plus, pour simplifier, nous supposons que la Terre et la Lune sont de symtrie sphrique. Par rapport au rfrentiel des toiles fixes, les quations du mouvement de la Terre et de la Lune
m^ = F^
o ^ = -F^
F^^=Gm.
(15.54)
ou M = m-y + m^ (15.55)
x=-GM-
ou
X = Xp X^
La distance d = x\ entre la Terre et la Lune tant approximativement constante (e = 0,05 ; d ^ 3,8 108 m), le centre C de la Terre a un mouvement circulaire uniforme autour de Gy (= centre de masse du systme Terre-Lune), de vitesse angulaire ai et rayon r^. = | CGo | o
^=G^
-,
/-,=^^0,74^,
m,
R^ ^ 6 , 4 - ^06m,
(15.56)
(priode du mouvement T = n /a> % 27,3 jours). Soit.^^- le rfrentiel gocentrique, rfrentiel li au centre de la Terre en translation par rapport aux toiles fixes. Par rapport . ^-p le mouvement d'un point P de masse m la surface de la Terre satisfait l'quation du mouvement ma == F + F1'^"1 + F^" + F'" o F est la rsultante des forces non gravifiques,
pL-^m ^ Q"1^?^ 3
(15.58)
(15.59) (15.60)
D'
T1Lune
(b)
Fig. 15.16 Mares, (a) Force (deuxime terme de (15.62)) agissant sur un point P de la surface de la Terre ; (b) effet des frottements.
D
En utilisant le fait que \-'=\,1\ CT2 < 1, on a d PL -3 = [d2 - 2/^cos + /^r372 ^ d- ( 1 + 3/^- cose) et
PL
PL| 3
^-ri+s^cos^fe-^
V d - )\_ d
(15.61)
Par consquent, on obtient de (15.59), (15.60) et (15.61) F^+F-" = G^ (^} \-e, + 3cos0CL] = " \ " / (15.62)
Le premier terme est une contribution radiale, indpendante du point P, qui s'ajoute au champ de gravitation d la Terre. Le second terme - responsable des mares - est parallle la direction Terre-Lune et varie en cos 0 : les forces aux points le plus proche et le plus loign de la Lune sont maximales, gales et opposes, tandis que les forces aux points D et D' sont nulles, ce qui explique l'apparition de mares hautes aux points le plus proche et le plus loign de la Lune, et de mares basses en D et D' (fig. 15.16). Par rapport au rfrentiel terrestre, la Lune tourne autour de la Terre avec une vitesse angulaire &>^ == !2 co, o !2 = 2rr/S6 164 s~ 1 , et la priode de rvolution de la Lune est
In
^L
Par consquent, en un point P de la surface de la Terre, la force est maximale et il y a mare haute toutes les 12 h 25 min. Mentionnons finalement que la rotation de la Terre autour de l'axe des ples entrane la masse d'eau et que les mares hautes ne correspondent pas exactement 0 = Oet0 = TT (fig. 15.16b). Si nous valuons de faon analogue la contribution due au Soleil, nous obtenons une quation similaire (15.62) avec
"TS
m,
= 0,465
^TL.
c'est--dire que la contribution de la Lune est 2,15 fois plus importante que celle du Soleil. Lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont aligns, soit environ toutes les deux semaines (pleine Lune et nouvelle Lune), ces contributions s'additionnent et l'effet global est environ 1,5 fois celui de la Lune (mares de vive-eau); au contraire, au premier et dernier quartier, ils s'opposent et l'effet global est 0,5 fois celui de la Lune (mares de morte-eau). Par ailleurs, la contribution du Soleil est plus ou moins importante au cours de l'anne; elle est maximale lorsque le Soleil traverse le plan quatorial (mares d'quinoxes). Pour terminer, remarquons que l'importance des mares varie beaucoup d'un endroit un autre, et ceci s'explique par le phnomne de rsonance (sect. 17.4) entre la priode 7^ de la Lune et la priode du mouvement propre de l'eau sur les fonds marins.
15.8 PROBLEMES
Rfrentiels acclrs de translation
15.8.1 Un point matriel est attach un ressort exerant une force F = k(x i). Le ressort est fix dans un ascenseur ayant un mouvement uniformment acclr (fig.15.17). Trouver la position d'quilibre et la priode des oscillations.
Fig. 15.17
Fig. 15.18
Fig. 15.19
15.8.2 Un pendule est fix un pont roulant ayant un mouvement uniformment acclr (fig. 15.18). Trouver la position d'quilibre et la priode des petits mouvements. 15.8.3 Ecrire les quations du mouvement d'un point matriel suspendu un ressort (F = k(x l)) dont le point de suspension a un mouvement oscillatoire x^ = hcosyt, en se plaant dans le rfrentiel li au point A (fig. 15.19). 15.8.4 Le chauffeur d'un camion dmarre avec une acclration a == 0,05g sans avoir attach la cuve sphrique (masse M , rayon R) qu'il doit transporter (fig. 15.20). Calculer la vitesse v du centre de la cuve et la vitesse angulaire w lorsque la cuve touche le sol ; quelle sera la distance entre l'extrmit du camion et la cuve l'instant du choc sur le sol ? (On admettra que la cuve roule sans glisser sur le camion.)
Fig. 15.20
Fig. 15.21
15.8.5 crire les quations du mouvement, puis trouver la position d'quilibre et la priode des petits mouvements, du systme de la figure 15.21 (rgulateur de Watt) lorsque l'axe tourne vitesse angulaire Q. constante (F""" = -k(x - 21)). 15.8.6 Rsoudre les problmes 9.9.2, 10.7.8 10.7.10 et 12.8.23 en se plaant dans le rfrentiel tournant. Mme question pour l'exemple du paragraphe 12.6.5. 15.8.7 Une particule de charge q est soumise l'action d'une force F, et un champ magntique homogne B. Montrer que, relativement un rfrentiel tournant la vitesse angulaire S = c/B/2m, la force magntique est remplace par la force lastique mpQ^e. Vrifier que si F) = gradU^, alors ^mv'2 + ^p2^2 + U^ est une constante du mouvement.
Rgulateur de Watt
Force de Coriolis et
force magntique
Force de Coriolis
15.8.8 Calculer la force exerce sur les rails perpendiculairement au mouvement par un TGV roulant entre Paris et Lyon 260 km/h, sachant que la masse totale est 425 tonnes. 15.8.9 Une moto de 300 kg roule Nord-Sud sur 1 ' autoroute du Soleil (latitude 1 ^ 45) 230 km/h. Calculer la force de Coriolis et l'inclinaison de la moto que cela implique.
15.8.10 Calculer le dplacement d'un fil plomb de 100 m de longueur par rapport la verticale. Calculer la dviation vers l'Est 8 d'un corps qui tombe en chute libre d'une hauteur h = 100 m. (Les expriences sont effectues Lausanne, = 46,5.) 15.8.11 Un train roulant 120 km/h effectue un virage de 1 km de rayon. Calculer l'inclinaison de la voie pour que les passagers ne soient pas dports. Un passager laisse tomber un objet d'une hauteur de 2 m ; calculer le dplacement horizontal, (on ne tient pas compte de la rotation de la Terre). On montrera que, par rapport au passager, l'volution est dcrite par les quations x' = R(0cos0 -sin0) 0 = v-! R
y = -R(0sm0 +cos0 - 1)
Z = h - {gt1
(o R est le rayon du virage, v = ve\ la vitesse du train, et g = ge'-,). 15.8.12 Une particule est lance avec une vitesse v sur un plan horizontal. Montrer que la trajectoire est approximativement un arc de cercle de rayon D/(2Ssin) o est la latitude et 2 la vitesse de rotation de la Terre (les frottements sont ngligeables).
CHAPITRE 16
QUILIBRE ET STATIQUE
16.1
La statique est l'tude des tats de repos - ou tats d'quilibre - relativement un rfrentiel .^>. Ayant introduit les coordonnes gnralises [q^}, les tats d'quilibre sont dfinis par la condition q.^t) = q^ pour tout t. Les problmes sont alors de trois types : trouver les forces connaissant la position d'quilibre ; trouver la position d'quilibre connaissant les forces ; trouver les forces et la position d'quilibre connaissant certaines forces et certaines contraintes. Dans tout ce chapitre, nous supposerons que les forces sont indpendantes du temps et que les liaisons sont parfaites, c'est--dire qu'elles satisfont la condition des travaux virtuels (12.103) : (16.1) o Ry sont les forces de liaison et SXy un dplacement virtuel compatible avec les liaisons (12.101). Condition des travaux virtuels
16.1.1 Lois de la statique Nous avons tabli au chapitre 11 les lois de la statique. Un systme S reste en quilibre si et seulement si pour tout sous-systme S' de S, le torseur des forces extrieures S' est quivalent zro :
V S' c S ^F^^5' =0 et ^^ A F^' = 0. (16.2)
Dans le cas particulier des solides, il dcoule du thorme de distribution des vitesses qu'un solide est en quilibre si et seulement si VQ = 0 et <a = 0, et l'on arrive aux lois suivantes.
Lois de la statique des solides Un solide S reste en quilibre si et seulement si le torseur des forces extrieures S est quivalent zro :
quilibre d'un solide ^ F^'^ = 0 et ^ ^ A F^'^ = 0. (16.3)
16.1.2 Hyperstatique La recherche des tats d'quilibre - ou des forces responsables d'un quilibre donn- se ramne la recherche des solutions de l'quation (16.2). S'il y a plusieurs distributions de forces compatibles avec une position d'quilibre, le problme est indtermin et l'on dit que le systme est hyperstatique (fig. 16.1 ). Dans ce cas, il faudra faire appel la mcanique des corps dformables pour trouver la rpartition relle des forces (sect. 16.4 et 16.5).
16.1.3 Proprits d'un systme l'quilibre Pour un systme l'quilibre nous avons les proprits suivantes, consquences des proprits des torseurs (sect. 4.7) ; La somme des forces agissant en chaque point est nulle. Si un systme est en quilibre sous l'action de deux forces extrieures, celles-ci sont opposes de mme support.
F
mg Fig. 16.2 quilibre d'un systme sous l'action de trois forces : (a) supports parallles ; (b) forces concourantes.
504
Si un systme est en quilibre sous l'action de trois forces extrieures, cellesci sont coplanaires, de supports soit parallles, soit concourants (fig. 16.1 et 16.2). Pour trouver l'action exerce par la partie II sur la partie 1 (tensions), il suffit de remplacer la partie II par un torseur de forces quivalent (fig. 16.3).
Fig. 16.3 Les forces exerces par II sur 1 peuvent tre remplaces par la force F\ et le
moment M..
16.2
CONDITIONS D'EQUILIBRE
16.2.1 Principe de travaux virtuels (Jean Bernoulli 1717) Considrons un systme en quilibre sous l'action de forces appliques [F^ et de forces de liaison [R }. Pour tout point Py du systme nous avons
( 16 4) BERNOULLI Jean Physicien et mathmaticien suisse 11 s'associa une grande partie des travaux de son frre Jacques 1667-1748
et par consquent
E( F "+ /^ ")^ = o
a
(16.5)
^E^.
Les liaisons tant parfaites on dduit de (16.1) et (16.5) le principe suivant. Principe des travaux virtuels Pour tout dplacement virtuel compatible, la somme des travaux des forces appliques sur un systme en quilibre est nulle, c'est--dire (16.6)
Equilibre et statique
(16-7)
(16.8)
Force gnralise
0 = ^.^'c, ~~'~ a ^j
est appel/o/w gnralise associe la coordonne q.. Attention ! La grandeur Q n'a pas ncessairement la dimension d'une force. Si le systme est holonme, les Sq. sont indpendants et (16.7) implique Q =0, pour tout j . (16.9)
16.2.2 Conditions d'quilibre Thorme. Les tats d'quilibre d'un systme holonme sont les solutiens q = [q^} des quations
e/p-,^)=0 j=l,...,k. (16.10)
tats d'quilibre
Si les forces appliques sont conservatives, les tats d'quilibre sont les points stationnaires de l'nergie potentielle, c'est--dire les solutions des quations SU =0
Qq,
j=,...,k.
(16.11)
DMONSTRATION. La premire partie est une consquence du principe des travaux virtuels ( 16.9). Par ailleurs, si les forces appliques sont conservatives, on a
SW^-SU^-^^Sq =^QSq J ^ j ^ } j (16.12)
Comme les S q . sont indpendants pour un systme holonme, on obtient l'expression des forces gnralises
9U Qj=-^"y
(16.13)
et (16.11) est une consquence de (16.10). (On trouvera une dmonstration directe de (16.11) au paragraphe 16.3.2.)
506
16.2.3 Exemple 1. Calcul des forces l'quilibre Cherchons la force F exerce par le ressort A B lorsque le systme articul est en quilibre (fig. 16.4 a).
OC \ = i Description
Le systme est holonme 1 degr de libert. Pour tout dplacement virtuel compatible, nous avons (fig. 16.4) : Sx^ = d(- sina, cosa)8a Sxy =- (('2.1 d) s'ma, dcosoc) Sa XQ = t(f,\ia, cosa)Sa o OA\=d, \OC\=t.
Par ailleurs les forces appliques tant FA = (F, 0), Fa = (-F, 0), FQ - (0, -Mg)
le principe des travaux virtuels (16.6) entrane [- Fd sin a + F(U - d) sin a - Mgl cos a] Sa = 0 pour tout Sa. Par consquent (16.9) F = -. 2(^-rf)tana En particulier, dans le cas du systme de la figure 16.4 (b), on obtient \F\= F, 2 tan a Rsultat
Mge
(16.14)
Dans le premier exemple, comme toutes les forces appliques sont conservatives, nous aurions galement pu appliquer les conditions d'quilibre (16.2.2) U = Upot(y)+U6}(x^-x^) o Xy-x^=2(l-d)cosa
d'o U(a) =Mg^sma+U\(2(t-d)cosa) 9U Q^ = - = -Mgtcosa+2({.-d)sma F(a) =0 et l'on retrouve (16.14). 16.2.4 Exemple 2. Calcul de la position d'quilibre Cherchons la position d'quilibre du systme articul (fig. 16.5) soumis une force F horizontale.
"12 S Fig. 16.5 Calcul de la position d'quilibre d'un systme articul. La force F est donne. Description Le systme est holonme deux degrs de libert. Pour tout dplacement virtuel compatible, on a SXQ = ^[(cosa, sma)8a SXQ =^,(cosa, sma)8a + ^(cos/S, s m f ) ) S f f Sxy =^i(coscr, sina)8a + t^(cos/3, s m f } ) 8 p . Le principe des travaux virtuels implique (16.6) W]^^i smoi Sa m^gi^ sma Sa m^g^t^sm/3 S/S + Fi^cosaSa+ F^cos^Sp =0 pour tout Sa, 8/S ; d'o
Q^a + Q^Sf) =0 ^ ^
^ Q =0 Q,=0 - P -'
tancr = (m,+2m^)g
et
tan? =. m^g
16.3 QUILIBRE ET STABILIT 16.3.1 Dfinition de la stabilit De faon intuitive, on dit qu'une position d'quilibre est stable si pour toutes conditions initiales voisines de cette position d'quilibre, le mouvement du 508
systme reste au voisinage du point d'quilibre. La position d'quilibre est instable dans le cas contraire. De faon plus prcise, on introduit la dfinition suivante. Un tat d'quilibre q est stable si pour tout e > 0 il existe 5, et S^ tels que \q,(0) q, \ < 5, et | <?,(()) | < S^, i = 1, ..., k, entrane | ^(r) ~ <i | < s P0111'tout t- II est instable dans le cas contraire. L'tat d'quilibre stable^ est asymptotiquement stable si, dplus, q(t)tend vers q lorsque t tend vers l'infini. Dans le cas du pendule physique (fig. 16.6), l'observation et les quations du mouvement montrent que la position verticale vers le bas est stable alors que la position verticale vers le haut est instable. En prsence de frottement visqueux, la position stable est, de plus, asymptotiquement stable.
)r\ \"
(a)
(b)
(c)
Fig. 16.6 Pendule physique : (a) la position verticale vers le bas est stable ; (b) vers le haut, la position est instable ; (c) en prsence de frottement visqueux, la position stable est asymptotiquement stable. 16.3.2 Critres de stabilit Thorme de Lejeune-Dirichlet Pour un systme holonme liaisons indpendantes du temps tel que toutes les forces actives sont conservatives, les minima stricts locaux de l'nergie potentielle dfinissent des tats d'quilibre stables. LEJEUNED I R I C H L E TG .
Mathmaticien allemand
(1805-1859)
P'
Fig. 16.7 Critre de stabilit : , est le minimum strict ; q^ est un minimum local, strict : q, est un minimum local qui n'est pas strict.
Equilibre et statique
DMONSTRATION. Si q = {<7;} est un minimum local de U, alors l'tat de conditions initiales (q^ = q, q^ = 0) est un tat d'quilibre; en effet, les ingalits T ^ 0, U(q) ^ U(q) au voisinage de q, et la conservation de l'nergie E^d) =- T(t) + U(t) = E^O) =U(q), impliquent q(t) = q (par continuit de q(t)). Si, de plus, q est un minimum strict local de U, alors pour tout tat initial voisin de l'tat d'quilibre on a E^t) = ^CO) = U(q) + E d'o 0 ^U (<?(?)) - U ( q ) = E - T ( t ) ^ s et TORRICELLI
Evangelista
avec 0 < s 1
T(t)=U(q)-U(t)+^s. Comme le minimum de U est strict, ces ingalits impliquent q^\ ^ S^ et q q ^ Si (o S,, S^ peuvent tre aussi petits que l'on veut en choisissant e suffisamment petit) : l'tat d'quilibre est stable. Corollaire. Principe de Torricelli (1644)
Pour un systme matriel pesant, soumis des liaisons holonmes, les positions dfinies par les minima de la hauteur du centre de masse sont des positions d'quilibre stables ; les maxima sont des positions d'quilibre instables. Ce principe est illustr par les exemples de la figure 16.8.
A'
5 A . A , / \fl' it
(a)
(b)
(c)
Fig. 16.8 Positions d'quilibre stables (noir) et instables (rouge). Dans le cas de l'exemple de la figure 16.8 (a), nous avons YQ = ^ sina + ^ J f . 2 - ^cosa = \OA\ e [CUL 510 t=\AB\=cste.
Fig. 16.9 Hauteur du centre de masse en fonction de la position de l'exemple de la figure 16.8 (a). Nous voyons ainsi que les positions , = 0 et ^ = i. sont stables, et la position \OA | = J dfinie par y c=0= ^sincr J tana - ,/^ 2 - 2 =0
t-l
est une position d'quilibre instable. Dans le cas de la figure 16.8 (b) c'est le contraire : il y a une position d'quilibre stable et deux instables. Dans l'exemple du disque de la figure 16.8 (c) il y a un ensemble de positions d'quilibre stables et instables dfinies une rotation de IJI prs du disque.
(a)
i : (a) l > ^ ; (b) i < i^.
(b)
Fig. 16.10 Positions d'quilibre stables d'un tableau suspendu par un fil de longueur
Conjecture. On pense que les points d'quilibre qui ne sont pas des minima de l'nergie potentielle sont instables, mais cette conjecture n'a t dmontre que pour les systmes un degr de libert.
16.4 QUILIBRE DES CBLES SOUPLES 16.4.1 quation des cbles Par dfinition, un cble souple (ou-fil) est un systme unidimensionnel qui ne supporte aucun moment. Cela signifie que le moment rsultant du torseur des forces exerces par une partie du cble sur l'autre est nul. Le problme consiste alors trouver la position d'quilibre d'un tel cble suspendu entre deux points fixes A et B et soumis l'action de forces parallles ag (fig.l6.11a).
x -T{\} x x+Ax
(a)
(b)
(c)
Fig. 16.11 Cble souple suspendu entre A et B : (a) torseur des forces appliques au cble ~ JF^, Fg, F^^] ; (b) torseur des forces appliques la portion AC ~ (F^, T(x), F^0} ; (c) torseur des forces appliques l'lment (x, x+Ax) ~ {T(x), T(x + Ax), AF). Pour tablir l'quation dfinissant la position d'quilibre du cble nous procdons en plusieurs tapes. Les forces tant parallles g , le torseur de ces forces sur la portion de cble AC (fig. 16.11 b) est quivalent un vecteur F^^ li au point Q ; de la dfinition d'un cble, et des quations d'quilibre, ce point est dans le plan vertical dfini par F^ et, par consquent, la position d'quilibre du cble est plane. Les quations de la statique (16.2) appliques au cble entier (fig. 16.11 a) dterminent partiellement les forces F^ et Fg :
F. A, , 2 + Fn B, 2 , + F^ | = 0
(16.15)
Considrons ensuite la portion de cble AC et introduisons T(x) la force intrieure exerce par la portion CB sur la portion AC (o x est l'abscisse de C.fig. 16.11 b).
On appelle T'(JC) = | T(x) \ la tension du cble au point C. Des quations d'quilibre de la portion AC on tire FA. i + T, (x) = 0 d'o T, (x) = Fg i = ri = este. (16.16)
Tension
T,(x)=cste
Finalement, appliquons les quations d'quilibre au segment de cble d'abscisse (x, x + Ax). Soit AF = f ( x ) A x e ^ la force extrieure sur ce segment
(fig.l6.11c).
f ( x ) = force
linique
Comme AF tend vers zro lorsque Ax tend vers zro, il dcoule de la dfinition d'un cble et de la condition d'quilibre des moments sur le segment (x, x + Ax) que T(x) est tangent au cble, ainsi de (16.16) on tire (16.17) Par ailleurs, la condition d'quilibre des forces sur l'lment ( x , x + Ax) implique T^(x + Ax) - T^x) - f ( x ) A x = 0. Par consquent, de ( 16.17) et ( 16.18) on obtient T^x)=f(x)=T^y"(x). dx (16.19) (16.18)
T(x) tangent au
cble
En rsum, T(x) est tangent au cble et l'quation des cbles est donne par 1 y"(x) = -f(x),
T,
(16.20)
A.2=^,,y'(x^
et
F,^Fg,y'(^)
(16.21)
ce qui permet, avec (16.15), de calculer les forces F ^ et Fg. 16.4.2 Exemple 1. Pont suspendu Considrons le cas o f ( x ) = f est constant. C'est le cas du pont suspendu (fig. 16.12) o l'on nglige le poids des cbles qui est trs infrieur celui du pont et o / = P / D est le poids du pont par unit de longueur. Connaissant la longueur du cble porteur L^g, on dsire calculer la forme de ce cble pour que la tension soit la mme dans chacun des cbles verticaux. 513
Fig. 16.12 Pont suspendu. On veut calculer la longueur des cbles verticaux y = y(x) donc la forme du cble porteur. En intgrant l'quation des cbles (16.20) avec / = este, on obtient La forme du cble est une parabole _ _ 1 / 2 y(x)= C, +,.<+ jx1
T,
(16.22)
o les constantes Cp C^, T, sont dtermines par les trois quations y(x^)=h^
1
y(x^)=h^
(16.23)
"AB
/ ( f \ -= l"" dx^+(c,+^-x\. 1
'x^
1 /
(16.24)
Finalement, la tension dans le cble porteur est | T(x) \ - y7|2 + T^ = T^}+y'(x)2 (16.25)
En conclusion, la forme du cble porteur est une parabole ; la tension est minimale au point le plus bas, maximale au point le plus haut, et FA | = T^l+y'(x^)2 | FJ = T^+y'(x^2. (16.26)
16.4.3 Exemple 2. Cble pesant homogne Cherchons la forme d'quilibre d'un cble souple homogne de longueur L sous l'action de son propre poids (fig. 16.13). Dans ce cas, nous avons Sm &{. ^dx^+yadx f(x) = g = gl^ = gP--, x 6x dx =g^\+y'(x)
2
(16.27)
(16.28)
(16.29)
Chanette
Pour le vrifier, il suffit de rappeler les relations cosh x sinh x = 1 coshx = sinh- dx sinh x =: cosh x . dx
Les constantes C,, C^, ^\ sont dtermines par les trois quations y(x^=h^, y(x^)=hy, et
/^
^^A
i 1
soit L= sinh XB + C,
\ / l /
- sinh ^ + C,
\ / l
(16.30)
En conclusion la forme d'un cble pesant entre deux points A et B, soumis son seul poids, est une chanette (= cosinus hyperbolique). C'est la forme d'un cble lectrique entre deux poteaux ; c'est galement la forme du cble de tlphrique entre deux cabines. Dans le cas symtrique h^ = h^ (fig. 16.13 b), nous choisissons des axes tels que h,, = ho = 0 et ;c. = JCg == ^ D. Dans ce cas, les conditions y(LD) = 0 et y'(0) = 0 impliquent
^A
^B
(a)
(b)
Fig. 16.13 Cble pesant homogne : chanette, (a) Cas asymtrique ; (b) cas symtrique ; (c) dtermination graphique de = ^ '-'KD. 515
quilibre et statique
D\ yW=J\c^(^}-cos^ T r
i^g L
\ ! 7
\ ! 2/
(16.31)
L^sinhf^V ^ \7, 27
ce qui permet de trouver , puis Tp soit graphiquement (fig. 16.13 c), soit par approximations successives. Flche
- Lsh (^ ^} - il.
(16.33)
Finalement, la tension est donne dans le cas symtrique par l'expression | T(x) | = 7,^1 + y'(x)2 = 7i cosh (^x\ soit
(16.35) BERNOULLI Jacques Frre de Jean Physicien et mathmaticien suisse 1654-1705
(16.34)
Remarque historique. Galile pensait que la forme d'un cble pesant devait tre une parabole ; c'est Jacques Bemoulli qui, le premier, a obtenu la solution de la chanette (dont la parabole est une premire approximation).
16.5 QUILIBRE DES POUTRES Le calcul de la rpartition des tensions dans une pice mcanique ou dans une poutre est essentiel pour assurer la rsistance mcanique d'une construction. Ce calcul a t effectu pour la premire fois par Daniel Bemoulli dont nous suivons ici la dmarche. Contrairement au cas des cbles souples de la section prcdente, les poutres sont des systmes qui peuvent supporter des moments considrables, sans se dformer de faon importante. Par consquent nous sommes dans le domaine des petites dformations pour lequel la loi de Hooke est applicable. A priori, la section de la poutre pourrait tre arbitraire, mais, pour simplifier, nous admettrons qu'elle est constante (rectangulaire, circulaire, pleine, vide, en T, en U, ...). Nous admettrons galement que la poutre est homogne et prsente un plan de symtrie. 516
Finalement, suivant en cela D. Bernoulli, nous faisons {'hypothse que des sections planes avant la dformation restent planes aprs la dformation (hypothse justifie par le fait que les dformations sont petites). La dmarche que nous allons suivre est analogue celle utilise dans l'tude des cbles. Considrons une poutre soumise un ensemble de forces parallles ag, ainsi qu' des forces de soutien F^ et .Fg, et ventuellement des moments M^ et MB aux extrmits (fig. 16.14). L /-i 1 A oo
C I I B
/-/>
,W( \ ) (a)
(b)
(c)
Fig. 16.14 quilibre des poutres : (a) pont roulant ; (b) grue de chantier ; (c) section ', de la poutre. Les conditions d'quilibre (16.2) appliques au systme entier dterminent les ractions aux points A et B
0 7(AB)^o FA + Fy + F^ ' =0
BERNOULLI Daniel Fils de Jean Fondateur de l'hydrodynamique et de la thorie cintique des gaz(1700-1782) Systme entier
M^+M^+M^^O
(16.36)
o {F^, M^], [FQ, M^] sont les lments de rduction des forces appliques respectivement aux extrmits A et fi, et [F^^, MQ } sont les
lments de rduction des forces connues appliques sur la poutre, autres qu'aux extrmits. Portion AC O n considre ensuite le sous-systme I, dfini par la portion A C de la poutre (fig. 16.14). Les conditions d'quilibre appliques cette portion dterminent les lments de rduction [R(x), M(x)}, par rapport C, des forces intrieures exerces par CB sur AC (o x est l'abscisse de C), soit
FA + F^ + R(x) = 0, M^ + M^ + M(x) = 0 (16.37)
En statique on introduit alors les dfinitions suivantes. K La force de traction est la composante longitudinale de R(x ), soit R^ (x), La force de cisaillement est la composante transversale de R(x), soit R^(x). Le moment de torsion est la composante longitudinale de M(x), soit Mt(x). Le moment de flexion est la composante transversale de M(x), soit M.(x). Par consquent de (16.37) nous avons obtenu les forces de traction et de cisaillement, ainsi que les moments de torsion et de flexion. Portion Ax Pour dcrire la dformation de la poutre, on considre la portion de longueur Ax, limite par les sections planes d'abscisses x Ax et x. En vertu de l'hypothse de D. Bemoulli, ces sections restent planes aprs dformation et, par consquent, les fibres parallles x ont une longueur Ax + 8(Ax), avec (fig. 16.15)
8(Ax) =S(x, y) =Sm(x). a,
___l/
(16.38)
(5'"(x) est l'longation maximale, ou minimale, de la fibre de longueur Ax, situe en (x - Ax, x).) En vertu de la loi de Hooke, la tension o-, i au point (x, y ) est proportionnelle la dformation s,, en ce point, c'est--dire Loi de Hooke
Sn(x, y) = 8(x, y) Ax 5"'(x) Ax ' (16.39)
a,,(x, y ) = E s , , ( x , y)=am(x)
^"w
Ax
(16.40)
S(x,y)
x-Ax
Fig. 16.15 Portion de la poutre limite par les sections planes d'abscisse x Ax et x : (a) avant la dformation ; (b) aprs la dformation. Sur cette figure, 5'"(x) et ngatif. De ( 16.39) nous obtenons les expressions suivantes pour la force de traction et le moment de flexion
ii \.\ } R,(x)=
y f u iJ, u
) l i y u ^J, (\.\ x) y dS Jr
(16.41)
Force de traction
M^(x)=-
( 16.42)
Moment de flexion
o '1 est la section plane d'abscisse x. Ayant obtenu R,(x) et M-^(x) partir de (16.37), les quations (16.41) et (16.42) permettent de calculer a'^x) et a , .
En conclusion nous avons obtenu la relation entre le moment de flexion et la tension maximale sur la section d'abscisse x , a^ ^(x) = M^x) 1 o / = f y^dS
JE,
(16.43)
(16.44)
est appel moment d'inertie de la section S^ par rapport l'axe z. C'est un scalaire d'unit [/] = [L]4.
L'quation diffrentielle de la forme de la poutre est dduite de l'analyse gomtrique de la figure 16.15. En introduisant le rayon de courbure p(x) de la poutre au point x ( 5.2.5), ona(fig. 16.15 b): Ax p(x) Sm(x)
(16.45) 519
quilibre et statique
p(x) = -a^-
(16.46)
et d'aprs (16.43)
M,(x) p(x) El
(16.47)
Finalement, le rayon de courbure d'une courbe y(x) tant dfini par ( 5.2.5)
dr ds dv ~dx
ou
r=
-0, /)
(1+/2)
De (16.47) et (16.48), on obtient Y quation de la poutre dans le cas de petites dformations (c'est--dire y' S 0)
quation de la poutre
y"W = M^x).
H1
(16.49)
Attention ! Il ne faut pas confondre le moment d'inertie / de la section, et le moment d'inerte l^ d'un solide par rapport un axe. Dans le cas d'un solide dfini par une surface plane on a/^ = f ^ y2dm (14.14), tandis que le moment d'inertie de la section est / = f ^ yldS. Ainsi la dimension de 1^ est [M][L]2, alors que la dimension de / est [L]4.
Mthode
En rsum, connaissant la rpartition des forces appliques sur la poutre, on commence par calculer les ractions F^ et Fg (16.36), puis R^ (x) et My(x) (16.37), ce qui permet de trouver o'"1^), o_,_ et / ; finalement, en intgrant (16.49), on trouve la forme d'quilibre de la poutre.
520
16.5.1 Illustration : poutre de section rectangulaire Dans le cas d'une poutre rectangulaire d'paisseur a et de largeur b (fig. 16.16), nous dduisons de ( 16.41 ) et ( 16.42) R (x) = ^(x) f
0+ "-\-
(16.50)
Ja-a t/a^a
1 Myx) = am(x) / 1f
y'b y2 b dy (16.51)
Ja.a
Fig. 16.16 Poutre de section rectangulaire sur deux appuis simples. Dans les exemples des figures 16.14 (a) et 16.16, on a R^ ^ 0 d'o
a^ =\a,
1 = ^b,
et
o"1^) = --^My(x).
(16.52)
quilibre et statique
On en dduit ainsi l'quation de la poutre (16.49) Equation de la poutre (16.53) Avec les conditions aux limites y(x = 0) == y(x = L) = 0, on obtient la forme de la poutre en intgrant (16.53), on obtient 1 Mg - x ( L - x ) ( x 2 - x L - L2). E L l'b Par symtrie, la flche est au centre de la poutre, et
y(x)= ^_^_1
yma\
(16.54)
L^
8
32 E
ab
(16.55)
La flche d'une poutre de section rectangulaire sur deux appuis simples est inversement proportionnelle la largeur (ce qui est intuitif), et inversement proportionnelle au cube de l'paisseur. Il est intressant de remarquer que si au lieu d'une poutre d'paisseur a, on avait pris n lamelles d'paisseur a / n (mme longueur, largeur, et masse spcifique que la poutre), on aurait une flche n 2 fois plus grande. Dans l'exemple de la figure 16.14 (b), on a au contraire Fy = F, Mg = F, de^, et dans ce cas ( 16.50) et ( 16.51 ) impliquent n lamelles indpendantes
R^(x) = F, - Mg (l - ^) = ^(x) ab (l - ^-\ + 0 M,(x) = F,d = -^(x)-^ [<4 + (a - a^)3].
On trouve ainsi Q_)_, cr"1 et (16.56) n lamelles rigidifies En gnral on obtiendra toujours a^ ^ ^ a, d'o / = -^ a-b. 16.5.2 Remarques technologiques Ayant choisi le matriau de la poutre, il faut, pour des questions de scurit, que la tension soit infrieure une certaine valeur admissible. La relation
| My(x) <$ o-"1"' (16.57)
donne alors l'paisseur minimale a que doit avoir la poutre rectangulaire de largeur b.
522
Problmes
De (16.39) on remarque que les forces internes sont pratiquement nulles au voisinage de y = 0 ; la partie centrale ne contribue donc pas aux efforts et l'on a avantage la supprimer. On est alors conduit choisir des sections ayant la forme indique sur la figure 16.17.
16.6 PROBLEMES 16.6.1 Un systme est form de deux cylindres relis par deux tiges de longueur^ (fig. 16.8). Les cylindres roulent librement aux extrmits des tiges. Trouver les positions d'quilibre et leur stabilit lorsque le systme est pos sur deux plans perpendiculaires faisant respectivement un angle a et r/2 a avec l'horizontale dans les cas des fig. 16.8 (a) et 16.8 (b). 16.6.2 Vrifier que la position d'quilibre stable d'un tableau (fig. 16.10) est telle que l'angle BGB' soit gal A OB, pour autant que la longueur du fil le permette. 16.6.3 Une tige de longueur t est pose dans une demi-sphre creuse de rayon R (fig. 16.18). Trouver la position d'quilibre en l'absence de frottement. quilibre stable d'un tableau
Position d'quilibre
Fig. 16.18
Fig. 16.19
16.6.4 Un systme articul, form de deux tiges de masse M relies par un ressort, repose sans frottement sur le sol (fig. 16.19). Trouver la position d'quilibre sachant que le ressort exerce une force F = k ( f . ty). (M = 1 0 k g ; ^ = 5 0 c m ; < : = lO^/m.) 16.6.5 On veut suspendre une dalle de 20 m, pesant 10 tonnes, au moyen de cbles verticaux situs tous les 50 cm le long de deux cbles porteurs (fig. 16.20). Calculer la longueur du n16""' cble, sachant que la tension maximale dans les cbles porteurs est de 3 tonnes. Pont suspendu
523
Fig. 16.20
16.6.6 Un cble ayant une masse spcifique linique 11 = 0,4 kg/m doit tre suspendu entre deux pylnes hauts de 10m, distants de 50 m, sur un sol horizontal (fig. 16.21). On veut que la flche soit de 2 m. Trouver la longueur du cble et la force exerce par le cble sur les pylnes. Calculer la longueur du cble AB pour qu'il n'y ait pas de dformation des poteaux. 16.6.7 Un cble de transmission en cuivre avec p, = 0,75 kg/m doit tre suspendu entre deux isolateurs mme hauteur, loigns de 100 m. Pour viter de dformer les isolateurs, on veut limiter la composante horizontale de la tension dans le cble 900 N. Calculer la longueur du cble, la flche rsultante et la tension maximale dans le cble. 16.6.8 Un cble est suspendu entre deux points de mme hauteur, situs une distance D. Quelle doit tre la longueur du cble pour que la tension dans le cble soit minimum et, dans ce cas, quelle est la flche ? Application numrique : p, = 5 kg/m et D = 100 m.
Ressorts suspendus
16.6.9 Un systme form de n points matriels de masse m, relis par des ressorts identiques (T?""-5 = k(x {.y)), est suspendu au point A (fig. 16.22). Calculer la force F; exerce par le i6"6 ressort et la position x de la i10 masse.
x\
x
x^ x 1+4^1
2
-Cn-l
n-1
Fig. 16.23
Fig. 16.24
16.6.10 Un cylindre en acier de longueur (. = 10m, section circulaire de rayon R = 1 cm et masse spcifique p = 8 103 kg/m3, est suspendu au point A (fig. 16.23). Sachant que l'allongement relatif Ayi/Ax, d'un segment AX] est proportionnel la tension avec d^- = -gor,,, E = 2 106 kg/cm2, calculer le dplacement vertical y ^ ( x ^ ) du point qui se trouvait en JC| avant dformation.
524
Sachant que la contraction relative A^/Ax^ est proportionnelle la tension avec = (TU, calculer le rayon de la section en fonction de x^ (v = 0,27). x 16.6.11 Vrifier que la forme d'un barreau de rvolution (fig. 16.24) doit tre exponentielle pour que la tension a^ soit indpendante de JC( lorsque le barreau supporte une charge M son extrmit. 16.6.12 Un pont roulant en acier de longueur L = 20 m supporte une charge de masse m (fig. 16.25). Calculer les ractions en A et B en fonction de la distance d. Calculer la force de cisaillement et le moment de flexion au point x pour une position d de la charge. En considrant les deux sections reprsentes sur la figure 16.25, calculer la tension maximale (relativement x et d). Calculer la charge maximale pour que la tension a(x, y ) soit infrieure 10 kg/mm2. Calculer la flche du pont en l'absence de charge. Barreau de forme exponentielle Pont roulant
^
-<-
-i
20cm
d
3 cm
(b)
16.6.13 Une poutre en acier de longueur L == 3 m et de section rectangulaire supporte une charge de 50 kg (fig. 16.26). Calculer le moment de flexion M^ (x) et trouver la tension de traction maximum. Trouver la forme de la poutre, soit y = y ( x ) , et la flche f = y(L). Calculer la tension maximale et la flche si au lieu d'une poutre on avait trois lamelles de 2 cm d'paisseur et 4 cm de largeur. (Intgrer l'quation de la poutre en prenant y(0) = 0, y'(0) = 0.)
4 cm
^
Poutre encastre
3m
6 cm|-
Fig. 16.26 16.6.14 Reprendre le mme problme que prcdemment dans le cas d'une poutre verticale (fig. 16.27). (Ide: prendre a^ =a = ^ a et vrifier la validit Poutre verticale
de cette approximation en calculant ainsi o^^ puis a , et a partir de cette valeur de cr^.)
3m
Fig. 16.27 16.6.15 Un cble ayant une masse linique est utilis pour supporter un bloc de masse m (fig. 16.28). Calculer la force minimale pour maintenir le systme en quilibre dans les deux cas : 1. = 0 , ^ / O 2. -^ 0 et IJL^ = 0, o IJL est le coefficient de frottement. (Ide: trouver d T / d O . ) F (quart de cercle de rayon R)
r~\m
Fig. 16.28
CHAPITRE 17
MOUVEMENTS OSCILLANTS
17. 1
Un des mouvements les plus importants observs dans la nature est le mouvement oscillatoire, en particulier le mouvement au voisinage d'une position d'quilibre stable : oscillations d'un pendule, d'une masse attache un ressort, des lectrons dans une antenne ou un circuit lectrique, des atomes d'une molcule, des concentrations molaires dans les ractions chimiques, d'un gratte-ciel, de la population de deux espces animales en comptition pour survivre... Dans le cas des oscillations de systmes mcaniques conservatifs isols, on parle d'oscillations libres ; en prsence de frottement, l'amplitude des oscillations dcrot et l'on a des oscillations amorties. Si les oscillations sont entretenues par une action de l'extrieur, on parle d'oscillations forces. Dans ce dernier cas, on verra apparatre de nouveaux phnomnes, tels que la rsonance, qui sont trs importants aussi bien du point de vue technologique (utiles ou catastrophiques) que du point de vue exprimental (mesures par rsonance) ou thorique.
Rsonance
Parmi tous les mouvements oscillatoires, celui de l'oscillateur harmonique une dimension est trs important. C'est le mouvement d'une masse m soumise une force lastique harmonique F = kx, c'est--dire d'nergie potentielle U = \kx1. L'importance de ce mouvement provient du fait que tout mouvement au voisinage d'une position d'quilibre stable est oscillatoire
Oscillateur
harmonique
Mouvements oscillants
Petits mouvements
harmonique. En effet, soitxune position d'quilibre stable d'un systme dcrit par l'quation du mouvement mx = -U'(x) avec U'(x) =0 et U"(x) > 0.
(17.1)
Pour x au voisinage de x mx = -U"(x)(x -x)- \U'"(x)(x - x)2 - ... et nous obtenons l'quation linarise my = ky o y =x x et K = U"(x). (17.2)
Transformation de Founer
D'autre part, le mouvement oscillatoire harmonique est trs important pour la raison suivante : grce la transformation de Fourier , il est possible de dcomposer n'importe quel mouvement priodique de priode T en une somme de mouvements oscillatoires harmoniques de priode T / n , n = 1, 2, 3, ... Finalement, la dcomposition en mouvements oscillatoires harmoniques est le point de dpart de la quantification des solides et des ondes lectromagntiques.
L'oscillateur harmonique libre, systme dont l'volution est dcrite par mx+kx=0, quation ayant la solution
x(t) = C cos()Qt +<p) ou (17.4)
(17.3)
a t tudi la section 6.3. La variable x est une coordonne gnralise quelconque qui peut tre une position, l'abscisse curviligne, un angle, etc. Rappelons que c'est un mouvement priodique, de priode TQ = IJT/WQ indpendante de l'amplitude : on dit alors qu'il y a isochronisme des oscillations.
Pulsation propre
Frquence propre
Par dfinition O>Q est la pulsation propre et VQ == Wy/n la frquence propre de l'oscillateur.
(17.5)
est une constante du mouvement. Remarquons que dans (17.5) les nergies potentielle et cintique ne sont pas constantes (fig. 17.2) ; toutefois elles satisfont la proprit intressante d'quiparti on de l'nergie : <T>=<U>=^E (17.6)
o la notation < A> dsigne la moyenne sur une priode de la fonction priodique A(t) < A >= /
"o Jo
i y7" dt
A(t).
(17.7)
TQ Jo
(Oyt
70 i f = 1
TO Jo
dt sin Wyt = \
(17.8)
F 2 "
Fig. 17.2 quipartition de l'nergie : < T >=< U >= ^E. 17.2.3 Pendule cyclodal ou isochrone Considrons un point matriel de masse m l'extrmit d'un fil souple, qui s'appuie constamment sur deux portions d'une cyclode ( 5.4.1 et fig. 17.3).
-an
an
Fig. 17.3 Pendule cyclodal. On peut montrer que la trajectoire de m est galement une cyclode, d'quation
Trajectoire
(Le paramtre (p est associ l'angle dcrivant la rotation d'une roue de rayon f l ( 5.4.1).)
Mouvements oscillants
(17.9)
( \
V\2 2/
-lsm-1
S I . <P\2 a \ 2/
= ^ .
2ma 27na-
soit
~~-
E 2ma 2
^>
(fl
^dt'j
4a
8wa4a
^ . et, par drivation, ^ = L'volution de est un mouvement oscillatoire harmonique de priode T = 2t^/4a/g : le pendule cyclodal possde la proprit remarquable d'isochronisme des oscillations pour n'importe quelle valeur de l'amplitude. Ce rsultat fut obtenu par Huygens en 1673 (Trait des horloges).
Isochronisme
17.3 OSCILLATEUR HARMONIQUE AMORTI 17.3.1 volution En prsence de frottement linaire en la vitesse, l'volution de l'oscillateur harmonique est dcrite par l'quation de Newton Oscillateur amorti m'x = kx X x , > 0, (17.10)
Pour trouver l'volution, on commence par chercher une solution de la forme x ( t ) =&-'" (17.12)
o C et p sont des constantes ( 7.3.3). On voit alors que l'expression (17.12) est solution de (17.11) si et seulement si p est solution de l'quation suivante, dite quation caractristique, mp2->.p+k=0
530
(17.13)
(17.14)
Si le coefficient d'amortissement x. est diffrent de la pulsation propre (M,), on a deux solutions indpendantes (associes p , et p _ ) et l'volution temporelle est donne par x(t) = C , e ~ ^ t + C _ e - p - ' . (17.16)
Les constantes C^ et C_ seront dtermines par les conditions initiales (X,,, i,)). D'autre part, si x = aiy, on a p^ = <o_ = aiy et il faut trouver une seconde solution de (17.11). Dans ce cas, on vrifie aisment que l'volution est donne par x ( t ) = e^"' [XQ + r(xofc>o + X y ) ] . (17.17)
En conclusion, le systme volue diffremment selon les valeurs des paramtres du problme. Pour ^ 0 et k ^ 0, il y a trois cas distinguer suivant le signe de la racine dans (17.14) : x < )p, x = WQ et x > (UQ (fig. 17.4).
Particule libre avec frottement Fig. 17.4 Oscillateur harmonique amorti. 17.3.2 Amortissement faible : x < w^ Si K < &>y, soit < 2w&^, l'quation (17.14) devient p^ = x iw, o ci) = &>() = ,/^ - x1 = &>,
Frottement interne : l'ufcuit oscille (en torsion) plus longtemps que l'ufcru
4-mk
(17.18)
et la solution (17.16) peut s'crire sous la forme x(t) = Ce""' cos((i)t + ip) o C et <p sont dtermins par les conditions initiales.
/2m < a>g 4
T > T.
(17.19)
En conclusion, l'volution est un mouvement oscillant amorti de (pseudo-)frquence v infrieure VQ (fig. 17.6) : les frottements linaires en la vitesse augmentent la (pseudo-)priode T = l / v = l-njw. D'autre part, l'amplitude dcrot de faon exponentielle avec un temps de relaxation
Temps de relaxation
1 2m _, r=^=-^>^.
(17.20)
Le coefficient S = T / T , appel dcrment logarithmique, caractrise la dcroissance de l'amplitude pendant une priode : Dcrment logarithmique S = In
x(t) x(t+T)
(17.21)
(17.22)
On caractrise cette dissipation par le facteur de qualit Q, dfini par Facteur de qualit Q= &>
K
m
= ^n.
(17.23)
On voit qu'un grand facteur de qualit correspond une faible dissipation d'nergie. D'autre part, dans le cas d'un amortissement trs faible, x <; O>Q, on tire de (17.22)
E(t)
JT
(17.24)
Q
Terre Corde de piano
Cavit rsonnante
Atome excit
532
17.3.3 Amortissement fort, x > WQ Si x > (UQ, soit , > 2ma>Q, les coefficients p , et p_ sont rels et satisfont les ingalits 0 < p_ < O>Q < p . . De l'quation (17.16), on tire x(t) = C, e-^' + C_ e^-' - C_ e-^-' .
/~*00
(17.25)
(17.26)
Pas d'oscillation
/2/;
Ce-"-'
(b)
(c)
Fig. 17.6 Oscillateur harmonique amorti : (a) amortissement faible < 2ma)g (b) amortissement critique = 2w&)g ; (c) amortissement fort > 2mu>Q. 17.3.4 Amortissement critique, x = (UQ Si x = (UQ, soit = Imwy la solution (17.17) montre que l'amortissement est exponentiel, sans oscillation, de la forme te^""' (fig. 17.6). En conclusion, l'amortissement critique est celui qui permet d'atteindre le plus rapidement la position d'quilibre ; ce rsultat est intressant pour les ralisations techniques et la construction d'appareils de mesures.
/2m = ai,,
17.3.5 Orbites Les orbites associes diffrentes valeurs typiques des paramtres (k, ) sont reprsentes sur la figure 17.7.
(a)
k =0 k <0
> 0
>0
: spirale, oscillateur amorti faiblement ; : centre, oscillateur libre ; : noeud, oscillateur amorti critique ; : noeud, oscillateur amorti fortement ; : droites, particule libre avec frottement ; : selle, point instable.
17.3.6 Amortissement par frottements secs Les rsultats prcdents ne sont valables que pour des forces de frottement linaires en la vitesse (/''*''= T]V). Lorsqu'il y a des frottements entre surfaces, des forces de frottements secs apparaissent et F^ = i^^Nv (12.60). On montre alors ( 17.8.5) que le mouvement est oscillant de priode 7g = ITI/WQ et l'amplitude dcrot linairement (fig. 17.8).
17.4 OSCILLATEUR HARMONIQUE FORC ET RESONANCE 17.4.1 volution Considrons un oscillateur harmonique dont le point de suspension A est anim d'un mouvement oscillatoire harmonique de pulsation S2 que l'on peut varier volont (fig. 17.9 a), z^ == hcos!2t. L'volution est dcrite par l'quation de Newton m = mg - k(z - z/^(t) - ) - z qui, avec (17.27), peut s'crire mx + Xx + kx == FQ cos Qt avec x =z t mg Fo = kh(17.29) quation du mouvement (17.28) (17.27)
et
/" = /nCos.S':?/
(a)
(c)
L'quation (17.29) est aussi l'quation du mouvement d'un oscillateur soumis une force extrieure priodique (fig. 17.9 b). C'est galement l'quation du circuit lectrique ( 6.3.5) soumis une tension priodique. Dans (17.29),
535
FQ est {'amplitude et Q la pulsation de la force extrieure oscillante ; WQ = ^ / k / m est la pulsation propre de l'oscillateur non amorti. Au paragraphe 7.3.4, nous avons vu que pour rsoudre (17.29) on utilise la proprit suivante : soit x (t) une solution particulire de (17.29) et x^(t) la solution gnrale de l'quation homogne (FQ = 0) tudie au paragraphe 17.3.1, alors la fonction x(t) =x^(t)+Xp(t) (17.30)
est aussi solution de (17.29). Comme (17.30) dpend de deux constantes arbitraires, soit C, et C_ dans les quations (17.16) ou (17.17), on obtient ainsi la solution gnrale. Les constantes seront dtermines par les conditions initiales Xy et XQ. En prsence de frottements la solution homogne x^(t) tend exponentiellement vers zro et, par consquent,
La solution particulire x (t) dcrit le rgime permanent. Aussi longtemps que x^(t) n'est pas ngligeable, on parle de rgime transitoire. Pour t grand la solution est indpendante des conditions initiales.
17.4.2 Rgime permanent Intuitivement, on peut prvoir que, dans le rgime permanent, le systme oscille avec la mme priode que la force extrieure, mais avec un certain dphasage par rapport cette force. Cherchons alors une solution de la forme Hypothse heuristique Xp(r) =Acos(2t+S) o <S est le dphasage par rapport la force extrieure (fig. 17.10). F (17.31)
transitoire
*'',"' permanent
-Af2 m
sm(S2t+S) '>'
=cos 2/ sin 5+sin ^?/ cos S
F =-cos^r.
(17.32)
(17.33) (17.34)
(17.35)
On voit que la solution particulire est indpendante des conditions initiales, En conclusion, la solution de l'quation (17.29) est donne par x(t) = x^(t) + A cos(Qt + 8) o A et 8 sont donns dans (17.35) et x^(t) est donn par (17.19), (17.26) ou (17.17).
17.4.3 Rsonance La relation (17.35) montre que A^-"--^ O>() si S2=^. (17.36)
Par consquent, lorsque les frottements sont faibles ( ^ 0), l'amplitude du mouvement permanent devient trs grande si la frquence de la force extrieure est voisine de la frquence propre de l'oscillateur (fig. 17.12).
Ce phnomne d'amplification des oscillations lorsque la frquence d'excitation est voisine de la frquence propre de l'oscillateur est appel rsonance. Il est mis en vidence parles expriences des figures 17.9 et 17.11.
Rsonance
537
Mouvements oscillants
Fig. 17.11 Exprience de rsonance : les pendules tant suspendus un mme fil, on met le pendule P en mouvement. Sous l'effet du couplage par le fil lastique A B les autres pendules se mettent en mouvement, mais celui qui a mme longueur que P aura une amplitude de vibration trs suprieure aux autres. C'est le principe de base de certains appareils mcaniques de mesure des frquences. On exprime souvent l'amplitude (17.35) en fonction du facteur de qualit Q = a.^, soit Q Le diapason de droite excite celui de gauche o A(0) = (17.37)
ma>n
Cette fonction est reprsente sur la figure 17.12 pour diffrentes valeurs de Q. On vrifie que pour une valeur de Q donne, la pulsation de rsonance Q^ c'est--dire la pulsation pour laquelle l'amplitude est maximale - est donne par la formule Pulsation de rsonance 2
Imk
Q_ = (A, 1 -
2Q2
'-
(17.38)
si ^ \/lmk (amortissement faible) et ^ = 0 si > \/1mk. Pour un coefficient de frottement fix, nous avons ainsi
(17.39)
et les trois pulsations - soit la pulsation propre WQ de l'oscillateur, la pulsation aide l'oscillateur amorti (17.18) et la pulsation S2^ de rsonance (17.3 8)sont relies par la formule
co2 - Q
'_^_'
&>Q (D
, m
(17.40)
538
On voit d'autre part que l'amplitude maximale pour un facteur de qualit Q fix (fig. 17.12) est donne par Q2
^ QA(0) :
(17.41)
A(0)
Finalement, l'quation (17.35) montre que le dphasage 8 est toujours ngatif (fig. 17.13).
S
Fig. 17.13 S = S(Q) autour de !2 = o)y w ^. 17.4.4 Largeur de rsonance Pour dterminer le facteur de qualit, on mesure souvent la largeur de rsonance dfinie par \es valeurs de Q telles que A (S2) = A(^)/\/2(fig. 17.12). Si Q est grand, on a ^ = Wy, A(P,) ^ 0A(0) ; dans ce cas (17.37) et la condition A(S2) = A^Vv^ impliquent
Mesure de Q
of---)^.
\ f.\~ 1
d'o
S2 = &>nV 1 T Q
'= <"o
et (17.42)
Mouvements oscillants
La largeur de rsonance est donc inversement proportionnelle au facteur de qualit : si Q est grand, l'amplification est grande et la rsonance est aigu .
17.4.5 nergie et puissance dissipes Lorsque le rgime permanent est atteint, l'nergie mcanique de l'oscillateur reste constante en moyenne : le systme absorbe continuellement de l'nergie de l'extrieur, nergie qui est dissipe par les frottements. L'nergie dissipe pendant une priode T est
fdiss ^ ^ext ^ _^h ^ l-T i ^^1 ^ l^Z^T = ^Q/^
Jo
d'o
E^ = 7t^,(/o/w)2 ,. (^ - Q1)1 + (kQ/m)2 (17.43)
De plus, comme < E'"'" >=< \mv1 > + < \kx1 >= \mA1 [21 + ci)^], on obtient < "'" > ^m^+^) ^diss -4 ^^ et pour !2 = WQ
(17.44)
^^
En conclusion, pour des frquences d'excitation voisines de la frquence propre, l'nergie dissipe est inversement proportionnelle au facteur de qualit. Calculons finalement la puissance dissipe en moyenne. Nous obtenons
< pdiss ^ ^ l^diss ^ 1 (^\2 ^ ^
T = ^A 2 ^ 2 .
^m}
^^
Fig. 17.14 La puissance dissipe prsente un maximum pour Q = i En outre pour u> = &>o
< pdiss ^ p
max
_ ^O2 _ 1 A2W ^ 2
2
(17.47)
Remarques Dans le cas de frottements faibles, le facteur de qualit Q d'un systme oscillant peut tre mesure de plusieurs manires : par mesure du dcrment logarithmique lors de l'enregistrement de la dcroissance libre des oscillations ( 17.24), par mesure de la largeur de rsonance en vibration force ( 17.42), par mesure de la puissance dissipe la rsonance (17.47).
En rsum
_, 1 E^ 8 AQ 1 < P^ >
AmwQ
Dans le cas de frottements faibles et pour S voisin de <L>Q, la solution gnrale (17.30) est une superposition de deux mouvements oscillants de frquence voisine. On observera ainsi pendant le rgime transitoire (t < r = 2w/l) un phnomne de battement de pulsation <y !2 , phnomne qui sera tudi au paragraphe 17.6.3. Si il n'y a pas de frottement, on vrifie facilement qu' la rsonance, soit f 2 = WQ, la solution de (17.29) est F
x(t) = C cos(wot + V) + '-tsinwgt :
2.l(Jr\
Battement
(17.49)
le systme absorbe continuellement de l'nergie jusqu' ce que se produise une catastrophe (fig. 17.15). Au contraire, pour Q ^- Wy, les quations (17.31) et (17.35) restent valables avec = 0.
17.4.6 Oscillateur non linaire Pour des systmes oscillants non linaires tels que le pendule physique, on a l'quation du mouvement mx + x f ( x ) = Fr, cos St. (17.50)
Par exemple f ( x ) = kx qx3. Dans le cas libre ( == 0 et FQ = 0) les oscillations du systme non linaire ne sont pas isochrones : la frquence des oscillations dpend de l'amplitude. (De tels systmes oscillants ne seraient pas adquats pour construire des instruments de musique ! ) De plus, les oscillations forces (FQ ^ 0) prsentent une courbe de rponse de l'amplitude A en fonction de la pulsation d'excitation Q qui est trs diffrente de la figure 17.12 (cas linaire). On obtient des courbes telles que celle de la figure 17.16 : on voit que pour !2 compris entre P( et !2^, il y a trois solutions, deux stables en traits pleins et une instable en traitill.
17.5
RSONANCE PARAMTRIQUE
II existe un autre phnomne d'amplification trs diffrent, appel rsonance paramtrique, qui apparat dans les systmes o l'un des paramtres de l'quation (17.11) varie de faon priodique. C'est par exemple le cas d'un pendule dont le point de suspension est anim d'un mouvement vibratoire, ou d'un pendule dont la longueur varie de faon priodique (fig. 17.17). A
(a)
(b)
(c)
Fig. 17.17 Systmes prsentant une rsonance paramtrique : (a) x^ = h cos Qt ; (b) i = < ( ) ( I + cos Qt} ; (c) balanoire. Dans l'exemple de la figure 17.17 (a), le mouvements! dcrit par l'quation =-8- f l - ^^cos^t^smO-W
i \ 8 )
du mouvement
l '"
L'quation ( 17.51 ) est typique des problmes o apparat la rsonance paramtrique ; e caractrise l'amplitude et Q la pulsation de la variation priodique du paramtre considr. Si l'on se limite aux petites oscillations autour de la position d'quilibre stable 0 = 0, on a l'quation linarise 0 + 0 + < ^ ( 1 -ecosQt)0 =0. (17.52)
L'tude de (17.52) n'est pas simple. Par une approche numrique, on montre [35] qu'il y a rsonance paramtrique, c'est--dire amplification de l'amplitude du mouvement, lorsque la priode T = I T I J S d'oscillation du paramtre est voisine d'un multiple de la demi-priode propre, soit
T=n{Ty, =1,2,3,... TO^^(17-53)
Rsonance paramtrique
Ce phnomne est bien connu dans le cas de la balanoire ; il diffre de celui du plongeoir o la priode de rsonance est gale la priode propre.
Cette rsonance est surtout importante pour les valeurs T = '- Ty et T TOD'autre part, en prsence de frottement, l'amplitude s doit tre suprieure une valeur minimale pour qu'il y ait rsonance (fig. 17.18).
(a)
(b)
Sans vibration
Fig-17.18 Les zones hachures sont les zones de rsonance de l'quation (17.51) pour Q fix : (a) sans frottement ; (b) avec frottement.
Remarquons galement que, pour des pulsations !2 suffisamment grandes, la position d'quilibre instable 6 = TT (pendule renvers) devient stable [35] (fig. 17.19).
(a)
(b)
L'analyse numrique de l'quation non linarise (17.51) a t effectue par J.P. Eckmann [44] avec les valeurs numriques S2 = 2&>Q = 2, = 0, 1 et diffrentes valeurs de s (fig. 17.20). On voit que pour s = 0,25 le rgime permanent est oscillant de priode T = 'ln/S2. Lorsque s est suffisamment grand, le pendule effectue des rotations compltes et la priode devient T / 2 ; puis, au fur et mesure que l'on augmente e, il apparat des doublements successifs de la priode du mouvement permanent pour des valeurs , jusqu' une valeur maximale de e o le mouvement devient chaotique.
Les travaux de ces dernires annes ont montr que ce phnomne de doublement de la priode jusqu' l'apparition du chaos prsente un caractre d'universalit.
s = 0,25
e=0,8
e = 1,0
e = 1,02
17.6
17.6.1 Oscillateurs libres Considrons les systmes deux degrs de libert reprsents sur la figure 17.21. A titre d'illustration, nous allons tudier l'exemple (a) ; les autres cas s'analysent de faon similaire.
171
(a) Fig. 17.21 Systmes coupls deux degrs de libert. Les petits mouvements au voisinage de la position d'quilibre x, x^ = ^, + ^ sont dcrits par
|
quations du mouvement
(17.54)
mq^ - fe^i + (^i + ky)q^ = 0. Guids par la solution de l'oscillateur une dimension, nous cherchons une solution de la forme <?i = C] cos(<y + (p),
11= ^2 GOS^? + (f).
(17.56)
On voit alors que (17.56) est une solution de (17.55) si et seulement si les coefficients C,, C^ satisfont le systme d'quations homognes (-mco2 +k^+ k^)C^ - k^C^ = 0 (17.57) -^C| + (-mc2 +k^+ k^)C^ = 0. Pour que ce systme ait une solution, il faut que le dterminant des coefficients s'annule, ce qui conduit l'quation caractristique pour w Equation caractristique
(-m^+^i +k^)2 -k\ =0. (17.58)
Cette quation possde deux solutions I k , + 2k, (17.59) m La solution de (17.57) associe &>, est C, = C^ = C , , ce qui donne l'volution et ( q^t) = q^(t) = C,. cos(a>^t + (p^). (17.60) [k[
Les deux masses se dplacent en phase avec une frquence qui correspond celle du ressort k ^ , le ressort k^ est inactif : c'est le mode acoustique (fig. 17.22). Mode acoustique
(a)
(b)
Fig. 17.22 (a) Mode acoustique ; (b) mode optique. La solution de (17.57) associe &_ est C, = C^ = C , ce qui donne l'volution <7, (t) = -q^(t) = C_ cos(w_t + (p_). (17.61) Mode optique
Les deux masses se dplacent en opposition de phase, avec une frquence suprieure celle du ressort k^ : c'est le mode optique (fig. 17.22). 17.6.2 Solution gnrale La solution gnrale de (17.55) est une combinaison linaire des deux solutions particulires, soit , (f) = C_i_ cos(ai_(_r + (p^) + C cos(ai_t + y_) (17.62) q^(t) = C^ cos(w^t + (p^_) C_ cos(a>_t + <p_) o les quatre constantes {C^, y^l sont dtermines par les conditions initiales (x>) < = 1 , 2 . La rsolution de (17.55) a montr qu'il existe deux solutions particulires pour lesquelles l'volution des coordonnes ^p q^ est oscillatoire harmonique de mme frquence. Ces solutions particulires sont appeles modes normaux ou modes propres ; les frquences v_^ et v_ sont les frquences propres du systme. Les coordonnes gnralises Q^ == <?i +<?2 et 02 == 9i <?2' c*ont l'volution - dfinie par (17.62) - est oscillatoire harmonique quelles que soient les conditions initiales, sont appeles coordonnes normales.
547
Mouvements oscillants
(17.63)
(le systme est au repos ; la particule 2 est la position d'quilibre, la particule 1 est dplace par rapport l'quilibre). Pour ces conditions initiales, on trouve, de (17.62), l'volution
= - A C O S & ) , ? + -A cos&i_ = = A cos 1 t i-cos^Y-tJ c o s ( t (--2-^) = ^Acosw^t jAcos)_t = = A sm 1 Yt t)
, .
. / (t) Cil ( -\-(t), +0, \ \ ((11 / CD 01, (t)i i \
(17.64)
/ al ai +(, +(11, \
( ( a i \
sln (t)
Regardons plus en dtail le cas o k^ <:p soit u>_ a>, | <g: 1. En introduisant
= \ (<U_ + (^
et
AU) = ^ (a>_ i
nous obtenons
tl)
( ,
I
Battements
(17.66)
On a ainsi des mouvements oscillatoires de pulsation u> dont l'amplitude est module par une fonction qui oscille lentement avec la pulsation Ah). Cette modulation de l'amplitude est accde, phnomne de battement; elle apparat chaque fois que l'on a superposition de deux mouvements harmoniques de frquences trs voisines. (Phnomne bien connu dans l'accordage des instruments de musique.) On remarque d'autre part qu'il y a transfert intgral d'nergie du systme 1 au systme 2 : aprs un temps T = (it)/(ft)_ &>_(_), seul le systme 2 oscille ; aprs un temps 2T, seul le systme 1 oscille et ainsi de suite (fig. 17.23 a).
548
Dans le cas d'une superposition de deux mouvements harmoniques de frquences trs voisines mais d'amplitudes diffrentes, on a q(t) = Acosw.t + BcoscD_t, (A ^ B). (17.67)
De nouveau, il apparat un phnomne de battement, mais il n'y a plus transfert intgral d'nergie du systme 1 au systme 2 (fig. 17.23 b). Ce sera par exemple le cas lorsque les deux pendules coupls (fig. 17.21) n'ont pas la mme longueur.
Tt/(ai_-a> )
(a)
(b)
Fig. 17.23 Oscillateurs coupls q(t) = A cos w^t+B cos w_t : (a) A = B ; (b) A ^ B, l'enveloppe de q ( t ) est . / A 2 + B2 + 2AB COS((D, co_)t.
17.6.4 Oscillateurs coupls forcs Reprenons l'exemple du paragraphe 17.6.1 en imposant au point A un mouvement harmonique de pulsation Q (fig. 17.24 a). k m k m
1
(b)
Fig. 17.24 Oscillateurs coupls forcs : (a) x^(t) = 2^ + ^ + h cos Qt ; (b) F ( t ) = L'volution est dcrite par le systme d'quations
La solution s'obtient nouveau en ajoutant la solution gnrale (17.62) de l'quation homogne (Fp = 0) une solution particulire de l'quation inhomogne.
(17.68)
Comme il n'y a pas de terme en , et q^, nous cherchons nouveau une solution particulire de mme frquence que la frquence d'excitation, soit (^ = A] cosPf, q^=A^cosQt. (17.69)
(17.70)
(17.71)
Remarquons que les valeurs de Q associes aux zros du dnominateur sont les solutions de (17.58),c'est--dire les pulsations propres du systme libre. Rsonance II y a rsonance (A) et A^ deviennent infinis) lorsque la frquence d'excitation est gale l'une des frquences propres du systme. Un autre exemple intressant est reprsent sur la figure 17.24 (b). Dans ce cas, les pulsations propres sont
<u.2 = \ (3 - V) ^ w\ = \ (3 + V5\ o)^ o ^ = k-
(17.72) En outre on peut montrer que l'amplitude A[ du systme 1 est nulle pour !2 = (DQ ; ainsi en ajoutant un oscillateur identique l'oscillateur 1, on limine la rsonance en S2 = (Q (problme 17.8.11).
17.7
Lorsqu'on tudie les petits mouvements autour d'une position d'quilibre d'un systme N degrs de libert, le problme se ramne toujours la rsolution d'un systme d'quations semblable (17.55). En effet, en l'absence de frottement, l'volution d'un systme N degrs de libert peut se dcrire au moyen d'un systme d'quations.
m
jxj
=F (x
j = 1, ..., N.
(17.73)
x\
x^
x^
^4
x^
Fg. 17.25 Chane linaire 5 degrs de libert ; j-c J = positions d'quilibre. Soiti-= \x ! une position d'quilibre. Par dfinition d'une position d'quilibre F , ( x , , ...,x.)=0 (17.74) quilibre
et au voisinage de cette position d'quilibre, nous pouvons dvelopper les fonctions F au premier ordre en q = x . x . ; on obtient l'quation linarise
^fli = - EK^k
(17.75) o KJ :, k= - \9x.
(x) y = 1, ..., YV.
quations linarises
Ces quations sont la gnralisation de l'quation (17.2) dans l'tude des petits mouvements autour d'une position d'quilibre d'un systme N degrs de libert (par exemple celui de la figure 17.25). Pour rsoudre ( 17.75) on cherche une solution de la forme Rsolution ,, = C,e" (17.76) ce qui conduit au systme de N quations linaires homognes pour les N inconnues C,, .... C, ^[-m^8^+K^C,=0, j j = =\ 1, ..., N. (17.77)
Pour que (17.77) ait une solution, il faut que le dterminant des coefficients soit nul, ce qui donne Y quation caractristique dt \K j k > m^S^ = 0 (\1 1'K\ Eq"^10" caractristique
Les N solutions ci^, a == 1, ..., N, de (17.78) dfinissent les pulsations propres du systme. Pour la valeur proprea^, on peut rsoudre (17.77), soit (C^, ..., C^J.ce qui donne les solutions ^(O^C^e'"' ou ^(^ C^ cos(y+^). (17.79) 551
Modes normaux
Solution gnrale
Il existe ainsi N solutions pour lesquelles les o.(f) ont un mouvement oscillatoire harmonique de mme frquence v^ : ce sont les modes normaux de vibration du systme (fig. 17.26). Comme prcdemment, la solution gnrale est une combinaison linaire de ces N solutions particulires, soit (17.80) o les constantes (^, tpy \ sont dtermines par les conditions initiales. WA k my k WA
-^ismi^-^^iii^-
&'!
\\/'
9^-9
'"2 <--/TO(i^--/TO(||^--^
A^
H,0 (b)
v\t^y 3
^2
C02
(a)
Fig. 17.26 Modes normaux des molcules triatomiques du type A B A. En excitant le systme avec une frquence extrieure voisine de l'une des frquences propres, il y aura nouveau rsonance. C'est ce phnomne de rsonance qui permet par exemple de briser un verre au moyen d'une onde acoustique de frquence approprie. Quelques modes de rsonance d'une plaque sont observs sur la figure 17.27.
17.8 PROBLEMES Acclromtre 17.8.1 Un acclromtre est constitu d'une masse M et de deux ressorts identiques dans un fluide (fig. 17.28). Lorsque l'acclromtre immobile est horizontal, l'aiguille indique 5 = 0 , lorsqu'il est inclin d'un angle 0 = 10,
l'aiguille indique S = 10. L'acclromtre est plac dans un sous-marin. Calculer l'acclration du sous-marin lorsque l'acclromtre indique 8 = 4 et que : 1. le sous-marin est horizontal 0 = 0 ; 2. le sous-marin descend avec une inclinaison 0=5', 3. le sous-marin monte avec une inclinaison 0 = 5.
Fig. 17.28
Fig. 17.29
Fig. 17.30
17.8.2 Un corps de masse m est fix deux ressorts identiques dont les autres extrmits sont fixes en A et fi (fig. 17.29). A l'instant t = 0, le corps se trouve au milieu de A fi avec une vitesse nulle. Calculer l'amplitude et la priode du mouvement en l'absence de frottement. 17.8.3 Un lastique suspendu en un point A s'allonge de 5 lorsque l'on suspend un corps de masse m l'autre extrmit. On tire alors sur la masse jusqu' ce que l'longation soit 38 et on relche la masse. Montrer que la priode du mouvement est 2^/8/g(V3 + 7r/3).
Deux ressorts
lastique
17.8.4 Une particule P est soumise de la part de n points fixs A p . . . , A ^ , n ressorts n forces attirantes, proportionnelles aux distances respectives | PA^ (fig.4.48). Trouver les frquences propres et l'allure des trajectoires. 17.8.5 Trouver l'volution temporelle x(t) d'un corps de masse m fix un ressort de constante k et soumis une force de frottement sec (F^ = ii^mg si v 1- 0), pour les conditions initiales Xy / 0, ip = 0 (fig. 17.30). 17.8.6 Un oscillateur harmonique sans frottement est soumis la force extrieure F^t) = F^i'. Montrer que l'volution de conditions initiales XQ = 0, XQ == 0 est donne par
X(t)=^i. z
Frottement sec
Fn/m WQ + q \
a = arctan(a>o/).
17.8.7 Lorsque l'on suspend un moteur de 60 kg un ressort, celui-ci s'allonge de 3 cm. Calculer la vitesse de rotation du moteur en tours par minute pour laquelle il y aura rsonance si le moteur n'est pas quilibr statiquement.
Rsonance
Mouvements oscillants
Diapason
17.8.8 On observe qu'un diapason de frquence v=400s~ 1 s'amortit dans l'air de 10% en 12 s. Quelle serait la frquence du diapason dans le vide ? Calculer la frquence d'une excitation extrieure ncessaire pour que le diapason entre en rsonance. 17.8.9 Deux barres de masses m? m^ peuvent osciller librement autour des points O, et 0^ (fig. 17.31). Elles sont de plus relies par un ressort de constante k, et de longueur de repos .Q 0,0. . Calculer les pulsations propres des petits mouvements et tudier leur comportement en fonction de k, en particulier pour k > 0 et k > oo.
0, 02
Deux pendules
Fig. 17.32
17.8.10 Deux corps identiques sont suspendus deux ressorts identiques (fig. 17.32). Montrer que les pulsations propres sont donnes par (u, = W g / s et o)^ = SCQ o &^ = k / m et s = ^(1 + V5) est la section d'or. 17.8.11 tablir le rsultat (17.72).
Molcule triatomique
17.8.12 Montrer que les pulsations propres de la molcule linaire ABA (fig. 17.29 a) sont &>i -, u>^ = ^ J k / m ^ , o M = 1m ^ + Wg.
554
CHAPITRE 18
Au chapitre 6, l'tude des lois de Kepler a montr que le mouvement des plantes est central. Cela signifie que l'acclration (ou la force, 13.5.3) est parallle un vecteur OP o 0 est un point fixe. En ralit, ni le Soleil pour la Terre, ni la Terre pour la Lune, ni un ion lourd pour un proton (sect. 6.8) ne sont de vrais points fixes. D'o l'objet du problme deux corps : comment traiter en toute gnralit le problme du mouvement de deux points matriels (par exemple la Terre et la Lune) en interaction rciproque.
18.1
18.1.1 Equations du mouvement et masse rduite Considrons un systme isol form de deux points matriels de masse wi, etw^ qui interagissent au moyen d'une force centrale conservative (fig. 18.1) p^2 ^ _p^ ^ /,(] l),^"^
x^ - x ,
= F(r)e^
(18.1)
r = x^ Je, |
et
e^. =
X-, - X ,
(18.2)
(18.3)
M = OT) + m^
m n
(18.4)
f i = - w, +m^
\l'"2 l
les variables du centre de masse et relatives, dfinies par m^x^+^n^x^ Xr, = m^+m^
G^^G'
a
x=x^x,
v
.10^ (18.5)
=x
G=XG'
=x'
Variables
Les coordonnes XQ etx dterminent univoquement la position des particules 1 et 2 par les relations m^, x , = x ,G --x, ' M ' m, x^ 2 = Xr G +-x. ' M (18.6)
Par ailleurs, en utilisant les quations (18.3) (18.5), on obtient les quations du mouvement des variables XQ et x, soit quations du
mouvement
f MX = 0
<
(18.7)
, ,
'
|lX=F\^2
o Fl^2=F(\x\). xI
(18.8)
En conclusion, l'tude du mouvement de deux particules en interaction, mais isoles par rapport l'extrieur, se dcompose en deux problmes plus simples : le mouvement rectiligne uniforme du centre de gravit (18.7) ; l'tude du mouvement d'une particule de masse /A soumise une force centrale dans le rfrentiel en translation li la particule 1 (18.8).
Remarques Les contributions qui s'ajoutent X y dans (18.6) sont les coordonnes des particules relativement au rfrentiel du centre de masse ( 11.5.2). Dans le cas d'une molcule diatomique A-A, on a m, == m^ = m, d'o M == 2m et /x = ^m. Si m^ ~s> m i , on a [L = w,. Cette remarque, associe (18.8), explique le fait que dans l'tude du mouvement des plantes autour du Soleil il est possible de considrer que le Soleil est immobile. Il faut cependant relever que l'quation du problme de Kepler est IJLX = Gm^m^ \x ~3 x et que, par consquent, ce n'est que dans le cadre de l'approximation /z = m, que la troisime loi de Kepler est valable : la formule (6.70) reliant le demi-grand axe Troisime loi de a la priode T du mouvement entrane en effet (T/27T) 2 = a 3 /G(/W| + m^), Kepler : une approximation car x = Gm.m^/ii == G(m, +m^). Si les deux particules subissent une force extrieure de gravitation de la forme m.g et m^g, alors seule l'quation (18.7) est modifie et devient Mxy = M g . 18.1.2 Constantes du mouvement Exprimons tout d'abord les grandeurs fondamentales, quantit de mouvement, nergie cintique, nergie mcanique et moment cintique en fonction des variables du centre de masse (G) et des variables relatives (rel) pour un systme isol. Quantit de mouvement : p = MVQ. nergie cintique :
T -m,v, ^m^v-, = ^m\ ( l m^ ~M v\ + \m^ i, Vn+ m, M
(18.9)
Changement de variables
(18.10)
soit
T = \Mv^ + ^v2 = 7o + T^i.
(18.11)
Energie (mcanique) :
E = T + U (|^i -x, |) = Te + (7,i + U(r)) = ^G E^ + , ' ^rel
(18.12)
F(r) = -
dU ~dr'
=( ^-M r' (
=
~^ ) (
m, \ / m, \ -.x)^m^+^v)
soit
L . = X^ A MV.., + X A 11V = Lo. G + L..
(18.13)
Constantes du
mouvement pour le
De (18.7) on tire VQ = este, d'o p = MVQ = este, = }.Mv = este, G -' "G 2
2
centre de masse
Par ailleurs, comme E est une constante du mouvement, de (18.12) et (18.15), on dduit que pour les variables relatives Constantes du mouvement relatives ,., = ^ir + U(r) = este. (18.17)
En outre comme le systme est isol, on a LQ = este et de (18.13) et (18.16), on dduit que L = x A i^v = este. (18.18)
18.2 MOUVEMENT CENTRAL 18.2.1 Constantes du mouvement Nous venons de voir que par rapport au rfrentiel en translation avec la particule 1,1e mouvement de la particule 2 est quivalent au mouvement d'une particule de masse /z soumise la force centrale F(r) = F(r)e^ = (^:U)e^. Nous avons dmontre au chapitre 6 qu'un tel mouvementest plan. Cela signifie que dans le rfrentiel en translation avec la particule 1, le mouvement de la particule 2 est plan et il existe deux constantes du mouvement l^r- = L, c'est--dire
^r2 + U^,.(r) = ,
avec
et
(18.19)
(18.20)
U., = U(r) +
(18.21)
Dans le rfrentiel relatif (en translation avec la particule 1) les conditions initiales Xy et Vy dterminent le plan du mouvement et les constantes L, et E^. La rsolution du problme se ramne alors l'intgration des quations (13.65), (13.66) et (13.68). 18.2.2 Analyse qualitative du mouvement relatif Comme nous l'avons dit plusieurs reprises, avant d'effectuer les intgrations (13.65) (13.68), il est important de connatre l'allure qualitative du mouvement.
Si L| = 0, on a 0 = 0 et 0(t) = Oy : le mouvement est rectiligne. Si L, ^ 0, le signe de 0 est constant et la particule 2 tourne toujours dans le mme sens autour de la particule 1. De ^ f i r 2 = E^ U ^ f ( r ) ^ 0 on trouve facilement l'allure qualitative des orbites dans l'espace (r, r ) (fig. 18.2).
Potentiel de Lennard-Jones
(a)
(b)
Fig. 18.2 Analyse qualitative des orbites dans le cas d'un potentiel de LennardJones ( 12.2.5) U ( r ) = ^ - ^ : (a) L, petit ; (b) L, grand. Analysons par exemple le cas de la figure 18.2 (a) (L| fix; p min U^.(r)) : ^ei = E : =
le mouvement est circulaire uniforme, de rayon r et vitesse angulaire &= L , / i i r . On voit que r est un point d'quilibre stable pour la variable r. EQ < E i ^ O : c'est un tat li. La variable r oscille entre r, et r-,, solutions de U^.(r) = E, avec une priode Trel = V2/.
=v^ [ 2 d r J r,
(18.22)
0 < ^i < -, : il existe un tat li et un tat de diffusion. ^| = 3 : il existe quatre mouvements possibles : (a) un mouvement circulaire uniforme de rayon r , instable ; (b) un tat li, non priodique ; r(t) tend vers r lorsque t devient infini ; (c) deux mouvements semi-infinis; soit r ( t ) > oo, soit r(t) -^ r.
c'est un tat de diffusion. La particule 2 s'approche jusqu' la distance r^ de la particule 1, puis s'loigne l'infini.
Dans le cas d'un tat li, on introduit l'avance du prige 80 (fig. 18.3). De (13.68) on a
Avance du prige 80 =2 1
- P
Jr,
dr-
L,
r^2fz(E^ - U^(r))
(18.23)
Dans le casd'un tat de diffusion, on introduitl'anglede diffusion \ (fig. 18.3) et de (13.68) on trouve
Angle de diffusion \ = 20 - JT o 0 9=
r drJr
r^l^E^-U^r))'
(18.24)
18.2.3 Stabilit de la trajectoire circulaire (mouvement relatif) Pour toute valeur de r, telle que U'(r) > 0, il existe un mouvement circulaire uniforme de rayon r et de vitesse angulaire on, solution de l'quation radiale U^=0, d'o de (18.19) et (18.21) on a
U'(r) (18.25)
Pour que la trajectoire circulaire soit stable, il faut que U ^ f ( r ) soit positif, ce qui entrane
U'^(r) = U"(-r) + 3-^ = U"(r) + 3^2 = U"(r) + 3^) > 0. ^ r
de
Condition stabilit
Considrons par exemple les potentiels k U(r)=-^ o A: et a sont des constantes, telles que ka > 0. On a ^C-^^' U"(r)=-a(a+)^ (18.27)
Cas particulier
En conclusion, pour les potentiels (18.27) la trajectoire circulaire est stable si a < 2, instable si a > 2.
18.2.4 Etats lis : mouvements priodiques tudions les mouvements au voisinage d'un mouvement circulaire stable. En linarisant l'quation radiale, on a
r =--U^(r)^--U"(r)-(r-r), /x /x avec U"(r) > 0. (18.28)
( 18.29)
nous avons
27T
(18.30)
Apoge Prige
U(r) = -k/r
(a)
[/(/-)= :/2-1-''
Ae=K/^/i+/4
(d)
Fig. 18.4 Trajectoires calcules pour quatre potentiels diffrents. Si E = 0 les trajectoires sont fermes ((a) et (b)). Si e ^ 0 les trajectoires sont ouvertes et A6 est l'avance du prige. Par consquent, nous avons A0 = ITT pour a = 1 et A0 = n pour a = 2 ; d'autre part, AO/JT est irrationnel pour presque toutes les valeurs de a et, dans ces cas, les trajectoires ne sont pas fermes. Si l'on va au-del de l'approximation linaire, on peut dmontrer que les potentiels proportionnels r~\ ou r2 sont les seuls potentiels centraux pour lesquels toutes les trajectoires bornes sont fermes : c'est le thorme de Bertrand [45]. Les trajectoires bornes associes ces deux potentiels sont les ellipses reprsentes sur la figure 18.4 (a) et(b). Sur la figure 18.4 (c) et (d) on constate que ds qu'il y a une faible variation de l'exposant, soit r^^8 ou r2^, la trajectoire n'est plus ferme : la trajectoire est approximativement une ellipse qui tourne autour du point central et le prige se dplace d'un angle A0 (sur le cercle r = r^). L'analyse prcdente devrait permettre une dtermination complte du mouvement de plantes. Ainsi les plantes devraient avoir des orbites elliptiques
parfaites s'il n'y avait que la force exerce par le Soleil (suppos sphrique). Dans le cas de Mercure, on sait qu'il y a une avance du prihlie de 574" par sicle dont 531" peuvent tre expliques dans le cadre de la thorie newtonienne par les perturbations dues aux autres plantes. La thorie de la relativit gnrale (Einstein 1915) prdit exactement cette avance du prihlie de Mercure (43") et ce rsultat est un des trois tests historiques de la relativit gnrale. Toutefois, une autre hypothse a t propose pour expliquer cette avance de 43". Si l'on suppose que le Soleil n'est pas une sphre parfaite, la force exerce par le Soleil sur une plante ne sera pas exactement gale GMmr~1 et l'avance du prihlie de Mercure pourrait alors s'expliquer par la forme du Soleil. Cependant les observations de Dicke en 1970 ont montr que seule une partie de ces 43" pouvait tre explique par la forme du Soleil, et la thorie de la relativit reste ncessaire.
18.3 DIFFUSION Dans le paragraphe prcdent, nous nous sommes intresss aux tats lis, regardons maintenant l'tat de diffusion (E^ = 4 des figures 18.2 et 18.3). Pour cela considrons un systme isol form de deux particules qui interagissent au moyen d'une force centrale conservative deportefinie et tudions la diffusion lastique de la particule 2, de vitesse initiale i;, par la particule 1 initialement immobile (fig. 18.5). Par dfinition, la diffusion est lastique s'il n'y a pas formation d'un tat li et s'il n'y a pas de modification de l'tat interne des particules (dans ce cas les particules peuvent tre assimiles des points matriels et | x(t) | ^ oo). Par consquent, dans les tats initial et final, o les particules sont trs loignes l'une de l'autre, F^2 =0 et la conservation de l'nergie relative E^ entrane (18.31)
Diffusion lastique
1T1| '
(a)
(b)
Fig. 18.5 Diffusion lastique : (a) rfrentiel .^ du laboratoire ; (b) problme un corps associ : dfinition de i; et v,.
Dans ce paragraphe, nous supposons que nous avons trouv l'angle de diffusion \ de la particule de masse rduite p. par le potentiel U(r) ( 18.2.2) et nous voulons exprimer les angles de diffusion 0p 0^, ainsi que l'nergie transmise la cible w? en fonction de \. Avant de commencer, mentionnons qu'il dcoule de la premire remarque du paragraphe 18.1.1 que l'angle \ reprsente galement l'angle de diffusion observ dans le rfrentiel du centre de masse (fig. 18.6). D'autre part, le raisonnement du paragraphe 13.7.2 montre que l'volution a lieu dans un plan.
ma v'2,f
^vi'
^^^S^
W32)
d'o
Wl, W, V^fCOS0^=^-V,+-^-V{COSX
Construction gomtrique
que l'on reporte sur l'axe horizontal de la figure 18.7, tous ces vecteurs tant parallles v,. En outre on a m^Vj = m^ f + m ^ v ^ f et de (18.31), on tire : m^f=m^VQ+iiVf. (18.37) (18.36)
Comme | v^ = Vf , les points A et B sont sur un cercle centr en 0. En reportant les angles \, 6^ et 0^ sur la figure 18.7 on voit que 6^{(7i-x). (18.38)
Calculons alors l'nergie finale de la cible OT). De (18.32) et r; = Vf il vient ,2 / m, \2 /m2 m2 \ -, . m,my + ^\ ^o^) = [ - ^ M 2 ) v ' + 2 - M ^ V I v f d'o \v^f =/rn^ + wj + 2m^m^cos)( v^. m^v\ f + m^v\ c == m^vf = 2E
W., F
=
D'autre pan,
, 2
f
entrane
\1 2
''
m~ |
~^{m^+m+'2mlm2cosx)\vi=
=^2[l-cos^]^-(2^sin(^2)) 2 ^
(18.39)
En conclusion (fig. 18.7) : alors 0[ + (^ = 7T/2 et ', y = sin 2 (^/2) (voir aussi 13.7-2etl9.3-3). Si m^ < Wp l'angle de diffusion 0^ peut prendre n'importe quelle valeur et0, +62 > 7r/2. Siffla m^ on a '1 y ^ 4^sin 2 (^/2) et l'nergie transfre la cible est ngligeable (par exemple choc lastique sur une paroi). Si m^ = m , ,
Si m^ > m,,
l'angle de diffusion 0^ est ncessairement infrieur ^"ax, o sin0" = rn^/m^, et 0, + 0; < 7r/2. D'autre part, pour une valeur de 0^ donne, il y a deux solutions pour v^ p et toutes les deux correspondent une diffusion vers l'avant.
^ -x
(18.40)
et l'on retrouve le rsultat 0, + ^ = 7T/2 ( 13.7.2). Par contre si m^ < m? le point C est l'intrieur du cercle (fig. 18.7). Il est l'extrieur lorsque! ^ > OT].
18.4 APPLICATIONS 18.4.1 Diffusion d'un faisceau de particules. Section efficace Dans les applications, on a souvent affaire la diffusion d'un faisceau de particules identiques. Considrons alors un flux homogne de particules identiques, de vitesse v^, qui sont diffuses par une force centrale de porte finie (fig. 18.8). Soit j l'intensit du flux incident (= nombre de particules traversant une unit de surface perpendiculaire v^ par unit de temps) et dN le nombre de particules diffuses par unit de temps avec un angle de diffusion compris entre les valeurs x et \ + d\. La section efficace diffrentielle a (x) est la grandeur dfinie par
dN = t r ( ) ( ) j ITT sva\ d\ (18.41)
Section efficace
diffrentielle
(l'lment d'angle solide dS2 = In sin \ d\ reprsente l'aire de la surface sur la sphre unit dfinie par (^, \ + d\)). Soit p = p ( x ) le paramtre d'impact pour une diffusion d'angle \ (sect. 6.8). Les particules tant conserves, et le potentiel central, on a
dN = j Inp dp d'o (18.42)
o(;0 = ^ ^ . sin x dx On introduit galement la section efficace totale a^, dfinie par
Section efficace
T
(18.43)
totale
T= I
Jo
^(x)^smxdx-
(18.44)
Elle caractrise l'aire de la section du flux qui est diffus par le potentiel.
566
(a)
(b)
Fig. 18.8 Diffusion : (a) cas gnral ; (b) par une sphre dure. Considrons d'abord les chocs lastiques sur une sphre dure immobile de rayon /? (fig. 18.8 b). On a p=Rs,m^7r-x)=Rcos(x/2) /?cos(;</2) . R2 v(x) = :^smOc /2) = siiX 4 DZ ?2 /'7T ni =27r / dx smx=^R2.
4
JO
La section efficace est donc l'aire de la section de la sphre. Considrons ensuite la diffusion de particules charges (masse /^, charge q) et calculons en la section efficace. Le potentiel cr par une charge Q immobile est U(r) = Qq/47TQr et en utilisant le rsultat (sect. 6.8) P= qQ
'\7TeQ ^lo ^(^C/^)
(18.45)
on trouve dp qQ 1 1 dx ~ 4nQ 2^ sin2^) et de (18.43) on obtient la section efficace o-Oc). Formule de Rutherford qQ 1 \2 1 (18.46)
Formule de Rutherford
Remarque. Dans ce cas la section efficace totale est infinie ; ce rsultat est li au fait que la force de Coulomb est de porte infinie. Mentionnons galement l'intrt historique de cette formule, qui permit Rutherford d'valuer le volume d'un noyau.
18.4.2 Rotateur ou pendule sphrique Considrons une molcule diatomique rigide (\x^x^\=d= este) forme de deux atomes de masse w? m^ et de charge oppose q^ = q^ = q, place dans un champ lectrique homogne EQ parallle g (fig. 18.9).
(a)
(b)
Fig. 18.9 (a) Molcule diatomique rigide ; (b) pendule sphrique. De MO.Q = m^g+m^g, le mouvement du centre de masse est uniformment acclr, d'acclration g. Pour la variable relative x == x^ JC, , nous avons la contrainte | JC | == et l'quation du mouvement f ^ x = F1^ + qE, (18.47)
o F1^2 est parallle -c. Le mouvement relatif est ainsi identique celui d'un pendule sphrique (si l'on remplace q E y / u , par g). La molcule tant rigide, il y a conservation de l'nergie relative ; en coordonnes sphriques (avec r = 0), on a Constants du mouvement ^.(^2 + 1 sin2 0 <p2) - qEy x = E^. (18.48)
D'autre part de [x A (F1"'2 + qEo)] e^ = 0 = Ly ^ il dcoule que la composante selon l'axe z du moment cintique est conserve, d'o /xrf 2 sin 0 <f> = LQ et ^2 = E^-qE,dcos0 - {-^rJ^QL2.
(18.49)
(18.50)
Si (PQ = 0, on a Ly = 0 et le mouvement est celui du pendule mathmatique plan( 10.5.1, fig. 18.11 a). Si <f>Q ^ 0, nous effectuons l'analyse qualitative partir de (18.50) en crivant
C; =qEyd
! ^202=+C^-- 2
c
1-
o C.=
et
= COS(TT 9).
E)
H 02 II
Fig. 18.10 Mouvement d'un rotateur ou du pendule sphrique. Si (p^ = - J^g , alors 0(t) = Oy et (p(t) = (py : c'est un mouvement circulaire uniforme (fig. 18.11 b). Si <p^ ^ q , l'angle 9 varie entre deux valeurs 0, et 0^ et signy est constant (fig. 18.11 c).
k
(a) (b) (c)
Fig. 18.11 Trajectoires : (a) mouvement plan ; (b) mouvement circulaire uniforme; (c) cas gnral.
18.5 PROBLMES 18.5.1 Deux molcules diatomiques AB et A'B' sont constitues d'atomes de divers isotopes. On admet que l'interaction interatomique est indpendante Molcules diatomiques
des isotopes. Montrer que les frquences de vibrations des deux molcules sont relies par v ^ / v ^ = ^//^//-ip o /x est la masse rduite de la molcule.
Diffusion
proton-proton
18.5.2 Un proton de vitesse v^ = 4 104 m/s est diffus par un proton initialement immobile sous un angle 6 = 30. tudier le mouvement des deux protons ; calculer le paramtre d'impact et la distance minimale entre les deux protons. 18.5.3 On admet que l'interaction entre deux nuclons est dcrite par le potentiel de Yukawa
U(r) = -U^e~
(r,
l,5fm).
Donner une analyse qualitative du mouvement de deux nuclons identiques pour diffrentes conditions initiales. Calculer la priode du mouvement tel que r = x , x^ | soit constant et, dans ce cas, calculer l'nergie qu'il faut fournir pour sparer les deux nuclons. Molcules de H18.5.4 On dcrit l'interaction entre deux molcules H^ au moyen d'une force de Lennard-Jones (fig. 12.7). Calculer la position d'quilibre et l'nergie de liaison. 18.5.5 Un atome A de masse w^ se dplace avec une vitesse initiale v^. Lorsqu'il se trouve une distance 8 d'un atome B de masse Wg, initialement immobile, il se lie pour former une molcule AB. On admet que l'interaction est de la forme F8""^ = k(r S)e, o BA = re^.. Dcrire le mouvement de la molcule en ngligeant le champ de gravitation g et pour un paramtre d'impact/). 18.5.6 Reprendre le problme prcdent en supposant que la liaison est telle que la molcule soit rigide. Calculer la variation d'nergie cintique. 18.5.7 Deux corps de masse m^ et Wg effectuent un mouvement circulaire autour de leur centre de masse G (immobile), sous l'effet de la force de gravitation. A l'instant ty, une perturbation extrieure modifie la direction de la vitesse de A sans changer son intensit. Dcrire le mouvement ultrieur. Calculer la vitesse de G et la priode du mouvement de A autour de B. 18.5.8 Deux ions chargs dcrivent des mouvements circulaires de priode T autour de leur centre de masse sous l'effet de la force lectrique. Calculer la distance entre les deux ions. 18.5.9 Une particule de masse w, interagit avec une particule de masse m^ au moyen d'une force drivant du potentiel
U(r)= -U,e-
(UQ et a sont des constantes positives). Donner une analyse qualitative du mouvement. Interaction entre solides 18.5.10 Un bloc A de masse m^ est pos sans vitesse initiale sur un bloc B immobile sur le sol (fig. 18.12). Trouver l'volution de m^ et Wg en supposant qu'il n'y a pas de frottement (ni entre A et B, ni entre B et le sol).
Fig. 18.12
Fig. 18.13
18.5.11 Une tige (masse m, longueur ) peut glisser sans frottement sur le diamtre d'un disque (masse M, rayon R) pos sur une table air (fig. 18.13). A l'instant t = 0, la tige a une extrmit qui concide avec le centre du disque et une vitesse radiale nulle ; pour le disque, v^(0) = 0 et &)(0) = &>. Donner une analyse qualitative du mouvement. 18.5.12 Montrer que la section efficace pour la diffusion d'une particule 2 charge par une particule 1 identique, initialement immobile, est donne par / <72 1 \ cos0^ ~ \4JToizv2^) sin 4 ^"
Section efficace
CHAPITRE 19
CHOCS ET PERCUSSIONS
19.1 19.1.1
Chocs et percussions
On appelle choc toute interaction entre deux ou plusieurs systmes qui s'effectue pendant un intervalle de temps limit (fig. 19.1 ) : avant et aprs le choc, les forces entre les systmes sont ngligeables. L'tat avant le choc est appel tat initial (not x^, i^), celui aprs le choc tat final (not^, <).
Choc
final
v
-A
i ^; i choc v,^..' ; ^
<- -
''\/
/ initial Y'2
\v.
(a)
^ ^ "^HCl HC1
\
(b)
/2
d
\ ^ ^^
\
'y-\".
H Cl (c)
i ' i choc
l"
(d)
+/
Fig. 19.1 Exemples de chocs : (a) diffusion ; (b) choc sur une paroi ; (c) choc mou ; (d) dsintgration. La thorie des chocs ne s'intresse qu'aux tats initiaux et finaux et non l'volution dtaille pendant le choc qui est trs complexe; en effet, les
Chocs et percussions
chocs sont souvent associs des systmes ayant un grand nombre de degrs de libert internes et, pendant la dure du choc, le modle utilis ( point matriel ou solide indformable ) n'est plus valable. Parmi les problmes de chocs, il y a par exemple les problmes de collision - interaction pouvant s'effectuer sans qu'il y ait contact matriel entre les systmes - avec comme cas particuliers la formation d'un systme unique (chocs mous) et ladsintgrationd'un systme en plusieurs parties (explosion d'un obus ; fuse se sparant des fuses d'appoint). Mentionnons galement que les expriences de collisions sont un outil puissant aussi bien pour l'tude des interactions que pour l'tude de la structure interne des molcules et des particules lmentaires. Percussion
Le concept de percussion correspond celui de choc dans la vie de tous les jours. Lors d'un choc (percussion) entre deux solides, on distingue trois phases. tat initial : avant le choc. Choc : - phase de dformation : l'nergie cintique se transforme en nergie potentielle de dformation ; - phase de restitution : l'nergie potentielle de dformation se transforme - intgralement (choc lastique) ou partiellement (choc inlastique) - en nergie cintique. tat final : aprs le choc. Dans la suite de ce chapitre, nous allons considrer essentiellement le cas de percussion ; le problme de la diffusion lastique a dj t abord la section 18.3. 19.1.2 Modles de choc Observons pour commencer le choc d'un marteau sur une enclume. Nous voyons que la dure du choc varie entre 10~4 et lO^ 3 s selon la nature de l'enclume (acier ou plomb) et selon que l'on frappe avec le plat ou la pointe du marteau. Modle de choc : Ces observations conduisent introduire le modle de choc. Dans ce modle, discontinuit de la un choc l'instant fg est dfini par une discontinuit de la vitesse - cellevitesse ci restant cependant finie - sans discontinuit du vecteur-lieu (fig. 19.1). Par consquent, la ligne d'univers d'un point matriel est une courbe de classe ^ ,, sauf aux chocs o elle est simplement continue, tandis que l'orbite est de classe ^ g, sauf aux chocs o elle est discontinue ( 5.3.4).
574
Si le systme total est isol, il y a conservation de la quantit de mouvement. du moment cintique et de l'nergie (totale) ; cependant, s'il existe des degrs de libert internes, une partie de l'nergie cintique initiale pourra tre transforme en nergie interne et, inversement, une partie de l'nergie interne initiale pourra tre transforme en nergie cintique :
AT = T, -T. = -AE'^.
Grandeurs conserves
Si AT = -AE^ == Q, le choc est dit lastique (sect. 13.7 et 18.3). Si AT ^ 0, il est inlastique et il y aura une variation d'nergie interne (variation de temprature, vibrations, dformations) qui peut tre positive (choc endo-nergtique) ou ngative (choc exo-nergtique). Considrons le cas particulier du choc mou de deux points matriels, c'est-dire qu'aprs le choc v'[ == i^'. De l'quation (18.11), avec v^t) = f^O) pour tout t, on tire AT == ^/z(t^ v^) et par consquent 4"" = -AT = ^v? > 0. (19.2) o v=i^f|, F; = v', Vf = v", (19.1)
choc
Choc mou
Par ailleurs, la conservation de la quantit de mouvement dtermine la vitesse finale, soit /n^n^ m, + m^ 19.1.3 quations des chocs En intgrant les quations gnrales du mouvement
^ \^ pext
x, = AP,,
dt x A F exl ^i) - ^o) + M 1 ' dt {v"A ^A (\ .a " ") ^ ' ^o) -G/0 - 1= ~E L-^i f\ ' Jt,, J t., '' a "o (19.5)
\
Chocs et percussions
Dans le modle de choc , un choc l'instant fp est dfini par la condition Ap = lim (p(r,) -p(to)) ^ 0. (19.6)
Percussion
H%)w f'ATO.
',
1
(19.7)
; ;,;-, '
'
*l-*W(g
::''^1.1!^
On remarquera que les forces ordinaires (non impulsionnelles) ont une percussion nulle (carF(() est finie pour tout t). Comme x^ (t) est une fonction continue de (, et v^, VQ sont finis, on obtient de (19.5)-(19.7) le rsultat suivant.
^ = E^w
ce
(19.8)
^ =^
^A = E^0> A^?'^).
a
(19.9)
19.2 CENTRE DE PERCUSSION 19.2.1 Rpercussion et centre de percussion De mme que l'on a distingu les forces appliques des forces de liaison, on introduit galement une distinction entre percussions appliques et rpercussions ; ces dernires sont des percussions engendres par les liaisons (fig. 19.2). Considrons un solide mobile autour d'un axe horizontal A fix et appliquons une percussion sur le solide, perpendiculairement l'axe A (fig. 19.2). La contrainte v"^ = 0 pour tout A sur A engendre gnralement une rpercussion U^ de l'axe sur le solide. Par dfinition, le centre de percussion est le point o il faut appliquer la percussion pour que la rpercussion soit nulle.
Rpercussion
Centre de percussion
576
fJW
Fig. 19.2 Solide mobile autour de 0 : percussion U et repercussion /7'0. 19.2.2 Calcul du centre de percussion Supposons que A soit perpendiculaire un plan de symtrie du solide et que le solide soit initialement immobile (fig. 19.2). Par symtrie, on se ramne un problme plan et nous avons : Proprits des solides : VQ = (D A OG LQ = I^w o
l
0 e A; &= l& +m \ OG |2 ;
avec
(19.10) (19.11)
o P est le point d'application de la percussion I I . En tenant compte des conditions initiales (VQ = 0, (D' = 0) et en appliquant la percussion dans le plan de symtrie (soit 77 -L A), (19.10) et (19.11) donnent w
^=mv'Q-^
AL, = I^w" = OP A [mv'Q - II^) = = OP A m (<u" A OG) - OP A/7" = = m (OP OG) o" - OP A II^ d'o [m (OP OG} - /J w" = OPAfI^ Ainsi, par dfinition, le centre de percussion est donn par la relation /^ = mOP OG=m(OG+ GP) OG soit (fig. 19.2) /,, = m(a + b) a = ma + mab. (19.12) U^ = 0
Chocs et percussions
Centre de percussion
1^ = mab
avec
a=\OG\
et
b= GP' \.
(19.13)
Proprits 1. En utilisant le rayon de giration R^ ( /^ = mR\ ), le centre de percussion est dfini par R^=ab. (19.14)
2. Par symtrie, 0 est le centre de percussion du solide mobile autour de l'axe A' parallle A passant par P''. Pendule mathmatique 3. Le centre de percussion d'un pendule mathmatique de longueur t concide avec le point matriel. En effet, dans ce cas 1 ^ = 0 d'o b = 0 et a = i. 4. OP ' est la longueur du pendule mathmatique ayant mme volution que le solide. En effet, dw 1^=mgasinG ~dt impliquent dw dt g sm0 (a + b) et 1^ = ma(a + b)
ce qui est l'quation du mouvement du pendule de longueur t = (a + b). Raquette et marteau Remarque. Cette discussion montre que pour frapper un solide sans se faire mal au poignet (marteau, raquette de tennis,...), il faudra tenir le solide une distance i = a + b du point de choc.
19.3 ILLUSTRATIONS 19.3.1 Pendule balistique Le pendule balistique est un pendule constitu d'une cible de masse M suspendue un fil ; il permet de mesurer la vitesse d'une balle de fusil partir de l'amplitude des oscillations du pendule, sachant qu'aprs le choc, la cible et la balle constituent un seul solide (choc mou, fig. 19.3). En assimilant le pendule balistique un pendule mathmatique on a U^ = 0.
578
0
' IOGl=LX^x
\- \ ': \
^'.imx
Fig. 19.3 Pendule balistique. Soit VQ la vitesse de la balle juste avant le choc, v" la vitesse du solide (cible + balle) juste aprs le choc, et v(t) la vitesse du solide au cours de l'volution ultrieure. Comme II^ = 0, les percussions extrieures au systme (balle + pendule) sont nulles et (19.8) implique p"-p'=0 d'o mVQ = (m + M)v" (19.15) Pendant le choc
D'autre part, aprs le choc, l'nergie mcanique tant conserve, on a E= ^(m+M)v2+(mJt-M)gL(\ - cos0) = ^(m + M)v"2 Lorsque 0 = 0^, on a v = 0 et de (19.15) et (19.16)
^
(19.16)
Aprs le choc
^(m+M)v''2=^-^v2o=(m+M)gL(\-cos0^)
Par consquent, la vitesse de la balle de fusil avant le choc est relie l'amplitude des oscillations par la formule (19.17)
n^ = MV" = -mM-^.
m+M 19.3.2 Choc sur une tige Une tige homogne PQ de masse M, de longueur L, est lche horizontalement sans vitesse initiale. La tige tant relie par un fil souple de longueur i un point 0 (avec 0 = P l'instant initial), nous voulons trouver la vitesse de la tige juste aprs le choc suppos lastique (fig. 19.4).
/______^
;^^-^^l^l^^//^^^^^^^^l^^f
"
G
^
+
!
^p
|/7
Fig. 19.4 Choc sur une tige. Juste avant le choc : <a' = 0, i/g = ^/Igte^.
quation des chocs (19.10) et (19.11) : [ Ap=M(v'c-v'c)=n [ AL == IQ(<" -<')= GP A II avec o II=-ne^ Q == ^ML .
2
(19.18) (19.19)
De ces quations on voit que V est parallle e^, la" est parallle e^ et /G<"-GPAM(i/o-^) d'o (19.20)
^=^("G-"G).
Choc lastique :
AT =0 implique
(9.21)
. . . " :
Illustrations
19.3.3 Choc de deux sphres lisses Considrons le choc de deux sphres parfaitement lisses (aucun frottement entre les sphres), de masse OT( et m^, soumises des forces extrieures ordinaires (pas de percussion extrieure). On considre uniquement le cas o les centres des sphres se dplacent initialement dans un mme plan (fig. 19.5).
Fig. 19.5 Choc de deux sphres lisses. En l'absence de percussion extrieure, on a.p" = p', d'o m^ (i/; - F|) + w; (1/2 - 1:2) = 0.
f f
(19.22)
De plus, les sphres tant lisses, les percussions 77'~*2 et/T2"*' sont parailles la ligne d'impact C^C^ avec n = rr Les quations des chocs ((19.10) et (19.11)), appliques chaque sphre donnent : 4p, = O T i ( i / i - i / i ) =IJ ALy i = / , ((,'-<'i)=0 Par consquent, (a'[ = <a\, (o'^ = <3 (19.23) Ap^ = m^ (1/2 - v'^) = -n AL^=I,(^-^)=0
et, avec ( le vecteur unit perpendiculaire n, on obtient f(i/,'-i/i)=0, t (1/2 - 1/2) = 0 : (19.24)
les vitesses de rotation et la composante des vitesses de translation perpendiculaire la ligne d'impact ne sont pas modifies par le choc. Comme les sphres sont impntrables, on a aussi n (1/2 - 1/1') = -e n (i/, - v\ ) avec e ;> 0 : (19.25) Choc mou : e = 0
la composante de la vitesse relative dans la direction de la ligne d'impact change de signe et est multiplie par un facteur e appel facteur de restitution. Si l'on donne e, les quations (19.22), (19.24) et (19.25) permettent de calculer les vitesses aprs le choc. 581
Pour calculer la variation d'nergie cintique, on utilise (19.23), (19.24) et (18.17); on obtient
AT=^\[^-^n\-[{^-^n}^\= = (e2 - \){n [(1/2 - i/,)n]2 = -AE'^. (19.26)
Choc lastique : e =1
Dans le cas d'un choc lastique AT = 0 et le coefficient de restitution est gal 1. Au contraire, dans le cas d'un choc mou (v^ = v,') le coefficient de restitution est nul. Choc lastique Dans le cas d'un choc lastique (e = 1), les quations (19.22) et (19.25) impliquent
ce qui permet, avec (19.24), de calculer les vitesses aprs le choc. Par exemple, si OT] = m^ et i/^ = 0, on trouve nv'[ = 0, nv'^ = ni/,, et
1/1' = {v\t)t, i/,' = {v\n)n. (19.28)
n [(T| +ff!^)i/2 2m^v\ (m^ m,)^] = 0 (19.27) n [(W) + w^i/i' 2OT^ (m\ w^)i/i] = 0
Les vitesses aprs le choc sont perpendiculaires (fig. 19.6), rsultat indpendant de l'interaction pourvu qu'elle soit centrale ( 13.7.2.)
<"\ / - - ''
Fig. 19.6 Choc d'une boule de billard sur une boule identique au repos (vu de dessus). (Pour l'volution ultrieure des boules 1 et 2, voir le paragraphe 12.5.6).
19.3.4 Billard Nous avons tudi le mouvement d'une boule sur une table de billard au paragraphe 12.5.6. Dans ce paragraphe, nous voulons tudier le mouvement d'une boule de billard sur laquelle on applique un coup horizontal dans un plan mridien vertical, coup appel en anglais shot without english (fig. 19.7).
n
^___^
Illustrations
Comme la force exerce par la table sur la boule est finie, il n'y a pas de rpercussion (19.7) et les quations des chocs ((19.10) et (19.11)), avec les conditions initiales/?' = 0 etL = 0, donnent
[ Ap=p"=IJ avec et L'y = \m R2)",
n\=o
| AL = LQ = GB A 77 d'o
jm/?2^" =GB/\mv'Q
5h-R (a =- v^e-,. 2 R1 G 3
(19.29)
soit
^ TR^Sh
A
2/
(19.30)
Cette dernire quation montre qu'il faut distinguer trois cas, reprsents sur la figure 19.8: (a) Si h > ^R ( coup haut ), on a v'^ < 0, co" > 0. Comme v"^ est oppos /, les quations du mouvement en prsence d'un frottement sec et aprs le choc sont :
Dans ce cas, le frottement acclre la boule et diminue u>y jusqu' l'instant ty o v^(t^) = 0. Pour t ^ fp la boule roule sans glisser avec un mouvement uniforme de vitesse v^ = ^I/Q (on a nglig la rsistance au roulement). (b) Si h = j R, on a v'^ = 0 et il y a roulement sans glissement.
(c) et (d) Si h < ^ R ( coup bas ), on a v"^ > 0. Dans ce cas, le frottement ralentit la boule et augmente co^. De nouveau, la vitesse finale du mouvement uniforme est v^ == ^V'Q : si h > R on a w"^ > 0 (fig. 19.8 c), et si h < R, w'^ < 0 (fig. 19.8 d).
583
Fig. 19.8 (a) Coup haut h > ] R ; f^' acclre la boule ; (b) h = ] R ; t/^ = 0 ; (c) et (d) coup bas h < j R ; F^ ralentit la boule. Supposons que la boule entre ensuite en collision lastique centrale avec une deuxime boule identique immobile (c'est--dire que la vitesse est dirige vers le centre de la deuxime boule). Comme les boules sont parfaitement lisses (pas de frottement entre les boules), l'quation des chocs, associe la conservation de la quantit de mouvement, du moment cintique et de l'nergie cintique, implique ( 19.3.3) (o'[=w\, ^=^=0, i/i=0 i/;;=t/i.
Nous avons alors un coul ou un rtro suivant la direction de la vitesse angulaire w' de la boule incidente (fig. 19.9).
^^ ^
avant le choc
/^
=^ . . . . . Q^.'Q'*'1'2
aprs le choc
(a)
.- "^
/^~
^^^^^Q^
avant le choc
==>- "i^Q
(b)
^^
aprs le choc
Fig. 19.9 (a) Coul ; (b) rtro. Juste aprs le choc, 1/1' est nulle ; en consquence aprs le choc la boule 1 roule, dans le sens impos par w'[. 19.3.5 Choc lastique avec frottement : superballes Le frottement entre les deux systmes qui se choquent engendre une percussion de frottement dont il faudra tenir compte en introduisant une hypothse pour relier la percussion tangentielle la percussion normale. A titre d'illustration, analysons le choc d'une superballe sur une surface horizontale. Une superballe est caractrise par le fait que le choc est lastique et que la composante de la vitesse perpendiculaire la surface change uniquement de signe.
0)'
Q y .-0
T
w'= 0
0
^
^L
./-
\ ,-'"/
c
(a) (b)
Fig. 19.10 Choc lastique d'une superballe sur un plan. Equation des chocs :
f Ap = m (v" - i/) = II
[ AL, = }mR1 {(D" -01'}= GC A 77 d'o j/?(((/'-&/) = -(v'^ -v?, Proprits de la superballe :
Vy = -V,
avec
w=w^.
(19.31)
(^' - ^)' + 0 = }R1(.W' - /')(/ + ( ") et, en utilisant l'quation des chocs (19.31), nous obtenons v'^+v'^=R(w'+w"). Nous avons ainsi aprs le choc
" ; = -^
(19.32)
19.4 PROBLEMES 19.4.1 Sous l'effet d'une explosion interne qui augmente l'nergie mcanique de AE, un obus se scinde en deux parties de masses OT] et m^. Montrer Explosion
que les deux parties s'loignent l'une de l'autre avec une vitesse relative v^ = ^/2AE(m^ +m^)/m^m^. Raquette de tennis 19.4.2 Trouver le centre de percussion d'une raquette de tennis schmatise par une tige de masse m, longueur (., et un anneau de masse M, rayon /? (fig. 19.11).
Fig. 19.12
19.4.3 Trouver la vitesse minimale que doit avoir un disque homogne qui roule sans glisser pour passer une marche de hauteur h (fig. 19.12). Calculer la variation d'nergie mcanique au cours du choc. On suppose qu'il n'y a pas de glissement au point de contact A. 19.4.4 On considre un systme form de n pendules de mme longueur, de masse m^ = ^."WQ, a = 1 , . . . , n (o est une constante positive), aligns l'un ct de l'autre sans se toucher (fig. 19.13). Une particule de masse WQ et vitesse VQ effectue une collision sur le premier pendule. On suppose les chocs lastiques. Calculer la vitesse de la particule incidente aprs le choc et montrer que la vitesse du dernier pendule sera v^ = (1)" VQ. Trou ver l'nergie transmise par la particule incidente au dernier pendule et vrifier que si = 1 + E avec | e | 1, alors la particule incidente transmet toute son nergie au dernier pendule. Comparer ces rsultats avec ceux que l'on obtiendrait dans le cas o les pendules se touchent (en assimilant l'ensemble des n pendules un solide).
n pendules
^*H,
()-*- OO
"0
Fig. 19.13
Choc lastique
19.4.5 Deux particules de vitesse i/ et i/ font une collision lastique. Trouver le rapport des masses des particules sachant que l'une des particules est immobile aprs la collision. 19.4.6 Une boule de billard ayant une vitesse initiale VQ et roulant sans glisser sur la table frappe une boule identique, immobile, selon un angle 0. On suppose que le choc est parfaitement lastique et qu'il n'y a pas de frottement entre les boules (fig. 19.14). Calculer la vitesse et la vitesse angulaire de chacune des boules immdiatement aprs le choc ; dcrire les trajectoires des boules ; trouver l'volution temporelle de la boule B.
Billard
ffl()
VQ
Fig. 19.14
Fig. 19.15
19.4.7 Un point matriel de masse m = 100 g est lanc avec une vitesse VQ contre une tige homogne (masse M = 400 g, longueur L = 20 cm) pose verticalement sur le sol (fig. 19.15). Trouver les vitesses du point matriel et de la tige immdiatement aprs le choc, en supposant le choc lastique. Pour quelles valeurs de Dp la tige dcollera-t-elle juste aprs le choc ? (Indication : faire l'hypothse que la tige dcolle et chercher pour quelles valeurs VQ cette hypothse est vrifie en considrant ?<;!.)
19.4.8 Une superballe (m = 100 g, R = 1 cm) est pose sans vitesse initiale au point A (fig. 19.17) et roule sans glisser sur le plan inclin (a = 30). Calculer la distance CD et comparer ce rsultat celui obtenu en l'absence de tout frottement entre la balle et le sol (h = 1 m). 19.4.9 La superballe de l'exercice prcdent est lance horizontalement avec une vitesse VQ = 4 m/s, d'une hauteur h = 1,2 m, et frappe le dessous d'une table de 50 cm de hauteur (fig. 19.10). Calculer la distance entre les deux premiers chocs sur le sol.
Superballe
CHAPITRE 20
SYSTEMES OUVERTS
20.1 INTRODUCTION Dans les chapitres prcdents, nous avons toujours suppos que les systmes matriels taient ferms (sect. 10.1). Dans ce chapitre nous abordons la dynamique des systmes ouverts, c'est--dire l'tude de systmes qui changent de la matire avec l'extrieur. Les problmes sont de trois types selon que le systme absorbe de la matire (condensation), jecte de la matire (fuse) ou tous les deux la fois (hydrodynamique). Dans le problme de type condensation (fig. 20.1), on suppose que le systerne matriel de masse m et vitesse v l'instant t absorbe une quantit de matire 8m pendant l'intervalle de temps [t, t + St]. A l'instant t (avant l'absorption) Sm avait une vitesse u ; l'instant (t + S t ) (aprs l'absorption) le systme a une masse (m + Sm) et une vitesse (v + Sv).
Systmes ouverts
Condensation
(m+Sm)(v+Sv)
instant ( instant t + 8t
Fig. 20.1 Condensation : Sm est la variation de masse de la goutte pendant St, soit Sm > 0 ; u est la vitesse de la vapeur par rapport .-/?,.
Dans le problme de type fuse (fig. 20.2), o la propulsion est provoque par Fuse l'jection d'un gaz une vitesse u (par rapport au rfrentiel .^K) on conserve le mme formalisme avec Sm < 0 : la fuse jecte une quantit de matire | 8m | = Sm, et la vitesse u est la vitesse de Sm \ aprs avoir quitt la fuse.
Systmes ouverts
(m+Sm)(v+Sv)
mv
.-t: s'
,-^,
s=s'us"
S"
instant t
instant t + St
Fig. 20.2 Fuse : Sm est la variation de masse de la fuse pendant St, soit 8m < 0 ; u est la vitesse de la masse jecte par rapport ,^. Hydrodynamique Enfin, dans le problme de type hydrodynamique , la matire entre d'un ct pour ressortir de l'autre (fig. 20.3).
instant t
instant t + St
Fig. 20.3 Masse entrante 5m, > 0 ; masse sortante Sm^ < 0.
20.2 QUATIONS DU MOUVEMENT 20.2.1 Mthode des systmes ferms : fuse et condensation Pour un systme ouvert, la dfinition du systme et la distinction entre systme et extrieur est dlicate : au cours de l'volution l'extrieur deviendra partie du systme et, inversement, une partie du systme fera partie de l'extrieur. Par consquent, il est plus simple d'tablir les quations du mouvement en considrant le systme ferm S dfini par toute la matire mise enjeu pendant l'intervalle de temps [t, t + St]. Le reste de l'Univers est alors l'extrieur de S et le systme de masse m(t) variable qui nous intresse (fuse, goutte d'eau,...) est un sous-systme 5" de S. Pour simplifier la discussion nous admettrons que tous les points de S' ont le mme vecteur vitesse v.
590
Equations du mouvement
/
Jt
= (m + Sm)(v + Sv) Smu mv o toutes les vitesses sont dfinies relativement .^, et u dsigne la vitesse de la masse Sm lorsqu'elle ne fait pas partie de S'. Ainsi l r' lim / si^o St
1 rl+St
-o s ],
W^ Ec^ (o = ^ + (. - ")^dt
(20.1)
dv
dm
En effet, dans la limite o St r 0, on a Sm > 0 et la rsultante des forces extrieures S sur 8m tend vers zro. En introduisant la vitesse relative par rapport S'
V. = U V
(20.2)
de la masse sortante (fuse) ou entrante (condensation), nous obtenons le rsultat suivant. quation du mouvement d'un systme S' ouvert dm +v, \ ~dt'
(20.3)
On appelle/orce de raction le terme v^m qu'il faut ajouter la somme des forces extrieures (gravifiques, frottements,...) etpousse l'intensit de cette force de raction. Tableau 20.4 Fuse Saturne V 2940 tonnes Masse totale /'''' tage : Masse de carburant 2150 tonnes 13,3t/s Combustion 2,8 km/s Vitesse d'jection Pousse moyenne 3270 tonnes-force 20.2.2 Mthode des systmes ouverts La deuxime mthode - utilise en mcanique des fluides et dans les systmes o il y a des masses qui entrent et sortent - fait intervenir le systme ouvert S' (fig. 20.3).
Pousse
591
Soit Sm la quantit de matire qui entre dans le systme 5" (ou qui sort de S') pendant St et qui a une vitesse M; lorsqu'elle ne fait pas partie de S'. En rptant l'argument ayant conduit (20.1 ), on obtient dt De plus, dm. dv /", U UV T-^ "'"; <S) = (mv) = m + v ) fit rit tl ~dT fit 'dt ~dt' dt
(20.4)
(20.5)
y = rc1-"' +^' + E^- -v^dm; On en dduit une quation du bilan pour la quantit de mouvement :
" ( S ' ) ^ c-(S') , ,(S')
(20.7)
dt'
(20.8)
oj^^ = I - ^ ; v)m. est le flux de quantit de mouvement et a force F(s ) ' = Sa ^xt^s' + F'5"^8' est la force exerce sur 5" (par exemple dans le cas des fluides il faudra tenir compte de la force de pression exerce par le reste du fluide). Considrons par exemple la propulsion d'un avion turbo-racteur ou l'ascension d'un hlicoptre. Dans ce cas, la masse du systme S' est constante ((20.6) => F^'^' = 0) et la masse entrante (air) a une vitesse nulle, d'o (20.8)
md-v=F^+ (0-t'}
dm ~dt
- (Uj - V)
dm ~dt
dt
= F^ -
dm
(20.9)
~dt
v+ v^ ) ('
o v = v+v^ est la vitesse absolue de l'air aprs jection par le turbo-racteur, | dm/dt \ est la masse qui traverse le systme par unit de temps, et v^ est la vitesse d'jection par rapport 5".
Illustrations
20.3 ILLUSTRATIONS 20.3.1 Fuses Considrons une fuse qui jecte les gaz avec une vitesse relative w = \ v^ constante et prenons la trajectoire (suppose rectiligne) comme axe des x. Si la fuse se dplace dans le vide et loin de toute masse on a ^ pe^5' = 0 et l'quation (20.3) entrane dv dm m = -w dt dt d'o, en intgrant par rapport t,
v(t) v; == w In
m. m(t)
(20.10)
Au contraire, si l'on considre un tir vertical au voisinage de la Terre, nous avons, en ngligeant les frottements de l'air et la variation de g avec l'altitude, dv dm ^=-mg-^ d'o v(t) - v. = -gt +wln m,
m(t)
(20.11)
En particulier, si la vitesse de combustion est constante, c'est--dire telle que d m / d t = a/n, (a~1 est de l'ordre de 200 s), nous avons m(t) = m^(l cet)
et
Vf= V.
m: + win-
(20.12)
Remarque : fuse plusieurs tages Pour des raisons technologiques, il n'est pas possible d'avoir un rapport r = m-Jm.f suprieur 10. Par consquent, avec une vitesse d'jection de 2,8 km/s, nous trouvons V f - u, < 2,81nl0=6,44km/s. Par exemple, en prenant les chiffres correspondant la fuse Saturne, on obtient v^ = 2,1 km/s aprs la combustion du carburant du 1er tage. (La valeur relle atteinte est 2,75 km/s et cela provient du fait que la trajectoire n'est pas verticale.) Par consquent, avec une fuse un tage, il n'est pas possible de placer un satellite sur orbite gostationnaire (vitesse requise 10,3 km/s). On utilise
alors des fuses n tages qui se sparent du reste de la fuse une fois qu'ils ont consomm leur carburant. Si chaque tage a le mme rapport de masse r = m-Jnif (o les masses de tous les tages suprieurs doivent tre prises en considration), la vitesse finale de la fuse, en ngligeant les forces de gravitation, sera Vf=nwlir (20.13)
20.3.2 Mesure de la vitesse de molcules d'argent [46] On se propose de mesurer la vitesse des molcules d'argent mises par une source 1090C au moyen du dispositif reprsent sur la figure 20.5 : les molcules sont absorbes par un bloc suspendu un dynamomtre et l'on mesure la force exerce par le dynamomtre en fonction du temps. Source chaude
F(t)
AF
\^r
Soit M(t) la masse du bloc et des molcules d'argent absorbes. De (20.3) on tire dv dM M =0=M(t)g+F+u dt dt d'o
. F
M t 8+ =[^+^) =\ ^ ^) ^^u
(^
dM
dM\ \
dM
Par consquent, la mesure de la pente de F(t) permet de connatre d M / d t (fig. 20.5) et l'on obtient la vitesse des molcules partir de
AF = F(t = +0) - F(t = -0) = dM-u. dt
20.4 PROBLMES 20.4.1 On veut placer un satellite sur une orbite gostationnaire. Pour ce faire, on dispose de moteurs permettant une vitesse d'jection de 2,8 km/s et l'on admet qu'il n'est pas possible d'avoir un rapport de masse mJm^ suprieur 10. Quel est le nombre minimal d'tages ncessaires ?
Orbite gostationnaire
20.4.2 Un hlicoptre de 10 tonnes, muni d'un rotor balayant une surface de 10 m de rayon, aspire de l'air pour le rejeter avec une vitesse v. Calculer la vitesse v ncessaire pour que l'hlicoptre reste immobile au-dessus du sol. 20.4.3 Vrifier l'quation (20.4) dans le cas d'une chane qui tombe sans frottement sous l'effet de la pesanteur, en considrant la partie verticale comme un systme ouvert (fig. 20.6). A B
Hlicoptre
Fig. 20.6
Fig. 20.7
20.4.4 Un cble de masse M et de longueur L, est suspendu par ses extrmits A et B (fig. 20.7). A l'instant ( == 0, l'extrmit B est libre. Trouver la force exerce au point A en fonction de la position x de B en considrant les parties verticales comme des systmes ouverts. 20.4.5 Un tapis roulant reoit du sable de manire continue la vitesse d m / d t . Trouver la puissance du moteur ncessaire pour maintenir le tapis roulant la vitesse v constante (fig. 20.8). Expliquer pourquoi d T / d t /
D moteur
Tapis roulant
Fig. 20.8
Fig. 20.9
20.4.6 On dispose d'un moteur de puissance P pour actionner le tapis roulant de longueur i de la figure 20.9. Calculer la vitesse maximale du tapis roulant si celui-ci est aliment la vitesse d m / d t constante. 20.4.7 Une goutte d'eau initialement immobile tombe verticalement dans une atmosphre contenant de la vapeur d'eau immobile. Par condensation, la masse de la goutte augmente linairement avec le temps (dm/dt = a). On admet de plus que la goutte est soumise une force de frottement Ff': = \v o = Cm(t) et C est une constante. Trouver la vitesse en fonction du temps et la vitesse limite. Indication : (mv e 0 ) = | (mv) + Cmv <"( dt ' ' \dt Condensation
CHAPITRE 21
21.1 INTRODUCTION 21.1.1 Expriences de Michelson et Morley Nous avons bross au chapitre 1 le tableau des expriences et des rflexions qui conduisirent Einstein rejeter les concepts newtoniens de l'espace et du temps et formuler une nouvelle thorie, dite Thorie de la relativit restreinte (1905). Il faut cependant souligner que si les lois de la mcanique sont remises en question, il n' en va pas de mme des principes d'invariance qui, au contraire, se trouvent confirms et tendus tous les domaines de la physique. Rappelons que les expriences de Fizeau [47] avaient montre que l'ther n'est pas entran par l'observateur ( 1.5.4). Ainsi, en admettant que la lumire se dplace avec une vitesse scalaire c constante par rapport l'ther, la vitesse de la lumire par rapport l'observateur devait dpendre du mouvement de celui-ci par rapport l'ther; il devenait alors possible de mettre en vidence le mouvement absolu, c'est--dire le mouvement par rapport l'ther. En 1881, Michelson [48], puis plus tard Michelson et Morley [49], commencrent une srie d'expriences de plus en plus prcises pour mettre en vidence une variation de la vitesse de la lumire selon la direction de propagation, au moyen d'un interfromtre dont le principe est le suivant (fig. 21.1). M-,
-t
source
c O/ .^. ^ ^ c' i
'\c-
| Ml
observateur Fig. 21.1 Exprience de Michelson ; u vitesse de la Terre (= observateur) par rapport l'ther ; c ' vitesse de la lumire par rapport l'observateur.
Un rayon lumineux est divis en deux par un miroir semi-transparent 0 ; les deux rayons sont ensuite rflchis par deux miroirs Mp M^, et se superposent nouveau pour atteindre l'observateur. En admettant que la vitesse de la lumire par rapport l'ther est c, et que la vitesse de la Terre par rapport l'ther est u, il dcoule de la discussion du chapitre 9 que la vitesse de la lumire par rapport la Terre est c ' = c u. Supposons que les deux bras de l'interfromtre ont mme longueur i (ce qui n'est du reste pas essentiel) et orientons l'appareil de manire telle que le bras OM[ soit parallle u ; les temps mis par les rayons lumineux pour parcourir les chemins OM^O et OM^ 0 sont respectivement _
'
1
CM
1
C +U
_U
C l U1 /C2
et It
r2 =
1
^1 - 2/c2
~c
Ngligeant les termes d'ordre suprieur 2 en u / c , nous voyons qu'il y aura un dphasage A<P entre les deux rayons, donn par A(I>=v^-t,)=\-^-, (21.1)
o v est la frquence de la lumire mise par la source. En faisant tourner tout l'appareillage de 90, le dphasage sera de A<P et on devrait observer un dplacement des franges d'interfrence. Contrairement aux prvisions de la physique classique, on n'a observ aucune modification des franges d'interfrence et ceci quelle que soit la priode de l'anne, ou de l'altitude laquelle on se place. Il fallait donc conclure que ?[=r,. Ce rsultat en contradiction avec les prdictions classiques remettait alors en question les bases conceptuelles de la mcanique newtonienne. Ces expriences furent effectues nouveau par Brillet et Hall en 1977 et confirmrent les rsultats de Michelson et Morley avec une prcision suprieure 10-12. 21.1.2 Dveloppements thoriques En 1887 dj, Voigt cherchait remplacer la transformation de Galile (9.24) par une autre qui laisse invariante l'quation d'onde de l'lectromagntisme. Il tait arriv la transformation \x'
\t'
=x-ut
=t--,x.
(21.2)
En 1892 Lorentz, et indpendamment Fitzgerald, introduisirent l'hypothse suivante qui permettait d'expliquer le rsultat <, = ^ des expriences de Michelson et Morley : tout corps solide qui se dplace avec une vitesse u par rapport l'ther se contracte dans la direction du mouvement et sa longueur devient C.' = 1/1M 2 /?, o i est la longueur du solide au repos.
En 1905, Poincar avait obtenu les formules relativistes de transformation de l'espace et du temps. Cependant, il n'y vit aucune signification physique et ne ralisa pas qu'elles remettaient en question le concept de simultanit. Finalement, c'est Einstein [50] qui, la mme anne et indpendamment de Poincar, a lev la contradiction et a rendu superflue la notion d'ther en postulant que la vitesse de la lumire est la mme dans toutes les directions, quel que soit le mouvement de la source. Nous avons vu au chapitre 1 que cette hypothse a t confirme, par exemple en mesurant la vitesse des photons mis lors de la dsintgration de 71 trs hautes vitesses ( 1.5.4).
21.2
Considrons des vnements, c'est--dire des phnomnes localiss dans l'espace et le temps, qu'il est possible d'identifier : cration ou annihilation d'une particule, positions successives des aiguilles d'une horloge ... (fig. 21.2). Pour un observateur 0, paramtriser ces vnements signifie leur associer 4 nombres rels (x, x ', x2, x3) = (x, x) appels coordonnes. 21.2.1 Description non relativiste Dans le cadre de la physique newtonienne, la notion de simultanit est un concept absolu, indpendant de l'observateur ( 9.2.1), et les vnements simultans peu vent tre reprsents par les points d'un espace 3 dimensions. Ceci dfinit une structure en feuillets de l'espace-temps, chaque feuillet tant paramtris par la valeur correspondante de t (fig. 21.2).
A.EINSTEIN
en 1910
s f, ;
3 \
' ^\ / -'D ^ ^
Futur de A
-- Prsent de A Pass de A
(a)
(b)
Fig. 21.2 Description non relativiste d'un processus : (a) vnements ; (b) reprsentation newtonienne des vnements.
21.2.2 Axiome de la relativit restreinte Pour expliquer le rsultat des expriences de Michelson et Morley, Einstein gnralise toute la physique le principe de la relativit introduit en mcanique par Galile ( 15.2.2). Cette gnralisation constitue l'axiome de base de la mcanique relativiste, axiome qu'Einstein substitue ceux de la mcanique newtonienne. Il faut insister sur le fait que la relativit restreinte est une thorie des phnomnes physiques en l'absence de gravitation et relativement des coordonnes cartsiennes d'espace.
c = este
Principe de la relativit restreinte (Einstein, 1905) II existe des rfrentiels privilgis, appels rfrentiels d'inertie, par rapport auxquels l'espace est homogne-isotrope et le temps homogne. En particulier, relativement un rfrentiel d'inertie, un corps isol un mouvement rectilgne uniforme et, dans le vide, la lumire se dplace en ligne droite avec une vitesse qui est la mme dans toutes les directions. Tout rfrentielRentranslation uniforme par rapport un rfrentiel d'inertie ^8 est aussi un rfrentiel d'inertie. Pour les systmes isols, la transformation de J8 ^' est une symtrie. Toutes les lois de la physique sont invariantes, c'est--dire qu'elles ne changent pas de forme lorsque l'on passe d'un rfrentiel d'inertie un nouveau rfrentiel en translation uniforme par rapport au premier. Il dcoule de ce postulat que la lumire se dplace dans le vide avec une vitesse c indpendante du rfrentiel et du mouvement de la source (puisque c apparat dans les lois de Maxwell de l'lectrodynamique).
En comparant cet nonc avec celui de la mcanique newtonienne ( 15.2.2) on constate que l'nonc d'Einstein est une extension de celui de Galile toutes les lois de la physique. 21.2.3 Paramtrisation des vnements par l'observateur 0 dans le rfrentiel d'inertie ,^g Le principe de la relativit d'Einstein tant en contradiction avec les axiomes de base de la mcanique newtonienne (sect. 9.2), il devient ncessaire de dfinir trs prcisment la mthode utilise pour la description du mouvement (cinmatique). Un systme de coordonnes, ou carte , est une paramtrisation qui tout vnement E associe 4 nombres rels x^ = (x^, x^, xj., JCJ.), tels que xg = ct^ o c est la vitesse de la lumire, t^ pramtrise l'instant de l'vnement et x^ == (x^,x^, Jc|.) sonttroiscoordonnes cartsiennes palamtrisantlelieu de
Instant Lieu
cet vnement (soit le point concidant dans ,^S). De cette manire les quatre coordonnes x^ ont mme dimension. Par la suite nous adoptons la notation x^ x'^ lorsque lorsque ^==0,1,2,3 (=1,2,3, par exemple 3 x - y =^ x ' y ' .
La paramtrisation de l'vnement E par x^ s'effectue en imposant la condition postule dans le principe de la relativit restreinte ( 21.2.2). Condition 1. Constance de la vitesse de la lumire
Dans le vide et par rapport un rfrentiel d'inertie la lumire se propage en ligne droite avec une vitesse c indpendante de la direction, du mouvement de la source et du rfrentiel. Pour la vitesse de la lumire on prendra soit c = 2,99792458 108 ms~ 1 , soit c = 1 (comme cela est l'usage en relativit). Nous allons montrer que cette condition 1 permet de paramtriser les vnements en utilisant uniquement des rayons lumineux mis par l'observateur, puis reus par l'observateur aprs rflexion sur l'vnement en question. Remarquons pour commencer que si deux vnements A et B sont relis par un rayon lumineux (fig. 21.4 a), la condition 1 entrane alors ncessairement
| Ax | = c At
des
Paramtrisation vnements
(21.3)
o
et
(coordonnes cartsiennes)
Par consquent, si A et B sont relis par un rayon lumineux, on doit avoir | Ax | = | Ax |, c'est--dire
Propagation de la lumire
E(Ax')
- (Ax0)2 = 0 avec
(21.4)
Pour paramtriser les vnements, l'observateur 0 (suppos immobile dans un rfrentiel d'inertie) dispose d'une horloge l'endroit o il se trouve. Cette horloge est schmatise par un tube rigide, ferm aux deux extrmits par des miroirs parallles M[ et M^, entre lesquels chemine un rayon lumineux, avec M] au mme endroit que l'observateur ( tube lumire , fig. 21.3). En prenant la longueur du tube gale 0,5 [L], les secondes sont dfinies par les rflexions successives du rayon sur le miroir Af,.
Horloge
601
1
0,5 [L]
Fig. 21.3 Horloge pour l'observateur 0. Soit en E^, l'vnement dfini par la n" rflexion du rayon sur le miroir M) , c'est--dire par le n" tic de l'horloge (fig. 21.4 a). Ces vnements ' sont paramtriss par l'observateur 0 au moyen des quatre nombres (x^ = ct^ = n, 0,0,0) et il peut les reprsenter sur une carte , c'est--dire un diagramme dfini par quatre axes orthogonaux, dont l'un est x = et et les trois autres x\,xl,xi, gradus de manire identique (fig. 21.4 b). L'axe x reprsente l'observateur avec son horloge; l'vnement ^, n tic de l'horloge, est reprsent par (n, 0, 0, 0) sur cet axe. Nous reviendrons par la suite sur l'interprtation physique des trois autres axes. De cette manire, ds que nous aurons paramtris les vnements, il sera possible de les reprsenter par des points sur la carte de l'observateur 0. La condition 1 implique que si l'vnement B est reli l'vnement A par un rayon lumineux alors | Ax J = | Ax \ et, sur la carte de l'observateur 0, l'vnement B est reprsent par un point sur le cne de sommet A, d'axe x et d'angle au sommet gal 45. Ce cne est appel cne de lumire (fig. 21.4 b).
Cane de l'observateur 0
Cne de lumire
x0=ct
"1^
(a)
-1 0 <1 -1 -2
^ ^ ^ >
i 2
(b)
ZZZ^B VA
O^o'V
Fig. 21.4 (a) vnements physiques A et B ; (b) reprsentation des vnements sur la cane de l'observateur 0. L'axe x = et reprsente l'observateur avec son horloge. Point immobile A ce stade il nous faut introduire quelques dfinitions. Le point P est immobile par rapport l'observateur 0, si les intervalles de temps entre l'mission d'un rayon par 0 et sa rception par 0 (suite une rflexion sur P) sont constants. En particulier le miroir M^ du tube de lumire est immobile par rapport 0.
Il dcoule de cette dfinition qu'un point P est immobile par rapport 0 si et seulement si il est reprsent par une droite parallle x (fig. 21.5 a). Les droites parallles x reprsentent les lignes d'univers de points immobiles par rapport 0.
3^
21 -
y V '.
3-
J i
i L <
\
i
E-i
<'' \^
2 1-
L-' ^ <^
r
0 -1 -2-
\ i/ -, /
y <
0 . (
i
n J
\/t
3 1-
0 (a)
0 (b)
Fig. 21.5 (a) Les points P] , Py M sont immobiles par rapport 0; le point M est mis mi-distance de f, et /^ ; (b) les vnements ', et ^ sont simultans par rapport 0 tous les points de l'axe Je' sont simultans l'instant? == Ode l'horloge de l'observateur. Le point M (immobile) est mi-distance des points P| , P^ (immobiles) par rapport 0, si les rayons mis de M et reflchis par P, et P^ sont reus simultanment au point M (fig. 21.5 a). Par consquent la ligne d'univers du point M est au milieu des lignes d'univers de P] et P^. Deux vnements , et E^ sont simultans par rapport l'observateur 0, si les rayons mis lors de ces vnements sont reus simultanment au point M mi-distance des points P| et P^ concidant avec '| et E^ (fig. 21.5 b). Il suit de cette dfinition que deux vnements sont simultans par rapport 0 si et seulement si ils sont sur un 3-plan perpendiculaire x, c'est-dire x= x = este. En particulier le 3-plan x= 0 reprsente l'ensemble des vnements simultans l'instant t = 0 de l'observateur. Pour simplifier la discussion nous allons considrer des vnements ayant lieu sur une mme droite, choisie comme axe x\. (On peut galement dire que l'on considre un espace-temps 1 + 1 dimensions, soit 1 dimension de temps et 1 dimension d'espace.) Supposons que l'observateur 0 envoie un signal lumineux dans le sens positif de l'axe 1 et que ce signal soit rflchi par l'vnement A (fig. 21.6). Appelons t\ le temps d'mission et t\ le temps de rception du signal par l'observateur. La condition (21.3) implique |^-0 \0-x\
= c(tA - t^ = -^A - ^)-
Evnements simultans
(21.5)
L'observateur 0 peut ainsi paramtriser l'vnement A ayant lieu sur l'axe 1 par les formules
c 2 (^ +
%
^ Paramtrisati on de l'vnement A
c A = i -2
(21.6)
-\
3 X /t
=0.
et le reprsenter sur sa carte (fig. 21.6). Le signe correspond aux vnements sur la partie positive/ngative de l'axe. point concidant avec A par rapport 0 r *i / ^
" X1
x
^A
^1^
A i ^
^/
0
(a)
(b)
Fig. 21.6 Paramtrisation de l'vnement A ; les rayons lumineux sont reprsents par des droites faisant un angle de 45 avec l'axe x.
Il dcoule des dfinitions ci-dessus qu'un point P est immobile par rapport 0 si et seulement si sa ligne d'univers est reprsente par (x 6 R, Xp = X p = este) : en effet on aura par dfinition de immobile , t\ t^ = este, d'o de (21.6) Xp = este = Xp. De mme deux vnements E et E' sont simultans par rapport 0 si et seulement si t^ = tp (soitx^ = x^,), c'est dire /'' -i- 1e t1' -i- 1e 'E ' ' '" '' (21.7)
Ligne d'univers
Finalement considrons l'volution d'un point matriel. En utilisant des rayons, l'observateur 0 peut reprsenter les vnements rflexions par le point matriel par une succession de points sur sa carte. La courbe ainsi dfinie est la ligne d'univers x = x(t) du point matriel (fig. 21.7).
(a)
\
(b)
Fig. 21.7 (a) volution du point matriel P ; (b) ligne d'univers de P sur la cane de l'observateur 0.
Par dfinition, l'observateur 0' est en translation unifonne par rapport 0, si sa ligne d'univers est une droite (sur la carte de 0).
Dans ce cas nous avons x1^ + At) -x't) == uAt, soit
n Ax~i = -Ax". c
u
Translation uniforme
o u = VQ,)^ = este
Par consquent la ligne d'univers de 0' (sur la carte de 0) est une droite
21.3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ 21.3.1 Observateur en translation uniforme par rapport 0 Dans cette section, nous considrons un observateur 0' en translation uniforme dans la direction 1 par rapport al' observateur 0 (= rfrentiel d'inertie). Nous voulons obtenir la relation, appele transformation de Lorentz, entre les paramtrisations [x^] et [x'i1] d'un mme vnement, effectues par les observateurs 0 et 0'. Nous admettons que tous les observateurs en translation uniforme par rapport 0 suivent la mthode de la section 21.2 pour dfinir leur horloge et paramtriser les vnements. De plus pour simplifier, nous admettons que les observateurs sont au mme endroit l'instant? = 0 sur l'horloge de 0, et, qu' cet instant, les horloges de tous les observateurs indiquent la valeur zro, ce qui n'est rien d'autre qu'un choix de l'origine du temps par les observateurs (fig. 21.8).
VQ,)^ = u =: este
605
0"
(c)
Fig. 21.8 (a) vnements A, B dfinis par les secondes de 0'; (b) ligne d'univers de 0' sur une carte de l'observateur 0; (c) l'axe x' ' reprsente l'ensemble des vnements simultans t' = 0 par rapport 0'. Comme nous l'avons vu ( 21.2.3) la ligne d'univers de l'observateur 0' sur la carte de 0 est une droite et tan 0 = u / c . L'nonc du principe de la relativit nous conduit introduire la condition suivante. Condition 2. Homognit du temps Tout rfrentiel *i% ' en translation uniforme par rapport un rfrentiel d'inertie ^ est galement un rfrentiel d'inertie. Si J? ' est en translation uniforme par rapport j%, les secondes de ^ ' dfinissent des intervalles de temps gaux par rapport J?. Il dcoule de cette condition 2 que les secondes , ou tocs , de l'horloge en mouvement (= E'^ secondes de 0' ) sont reprsents sur la carte de 0' et sur la carte de 0 par = (x'^ =ct'^=n,0) (21.9)
x^ indpendant de n et
Proprit 1. Les points immobiles par rapport 0' sont reprsents sur la carte de 0 par des droites parallles x' : tous les points immobiles par rapport 0' ont mme vitesse u = Uo')o = c tan 0 par rapport 0. Cette proprit est une consquence de la dfinition ( 21.2.3) et de la condition 2 (les secondes de 0' dfinissent des intervalles de temps gaux par rapporta 0). Proprit 2. Les vnements simultans par rapport 0' sont reprsents sur la carte de 0 par une droite faisant un angle 0 avec l'axe x\, o taaff = M / C (fig.21.8c). En effet de (21.7) les vnements E simultans t' = 0 par rapport 0' sont tels que t"^ = t'^ ; en construisant les rayons lumineux 45, on conclut que les vnements simultans t' = 0 sont situs sur la droite faisant un angle 0 avec JC' . La dmonstration est identique pour n'importe quel t''. En conclusion, le concept de simultanit n'est plus un concept absolu. mais devient un concept relatif qui dpend des observateurs.
Carte de l'observateur 0
Simultanit
Proprit 3. Sur la carte de l'observateur 0' la ligne d'univers de l'observateur 0 est une droite faisant un angle 6' == -0 avec l'axe x'9 (fig.21.9c). d'o "0)0' == - "o^o (21.10)
Fig. 21.9 (a) 0' en translation uniforme par rapport 0; (b) carte de l'observateur 0; (c) carte de l'observateur 0''.
En effet, par dfinition, la vitesse de 0' par rapport 0 est obtenue en envoyant un rayon lumineux et en mesurant les temps d'mission Ie et de rception?''. De (21.6)
u
. x1 f-t 0 = Wo = -7 t = Tr f +f
X"
f/t1' - 1 fit'' +1
{"/t^-l
'wo' -
t"'/t"' +1
Mais en vertu de la condition 2 (et du choix de l'origine du temps : t = t' = 0) f f t 1 = t"'/!'" et l'on obtient u' = u. 21.3.2 Transformation de Lorentz Jusqu'ici l'unit de longueur choisie par les diffrents observateurs (tube de lumire) tait entirement arbitraire. Pour obtenir les formules de transformation de coordonnes d'un observateur 0 un observateur 0', il nous faut ajuster la longueur des tubes de lumire de tous les observateurs. Cette synchronisation des horloges s'effectue en imposant la condition suivante qui exprime le principe de la relativit selon lequel tous les observateurs en translation uniforme sont quivalents. Condition?. Ajustement des horloges La dure des secondes de l'observateur 0' mesure par l'observateur 0 est gale la dure des secondes de l'observateur 0 mesure par l'observateur 0'.
, dure de la seconde de 0 "? mesure par 0' dure de la seconde de 0' mesure par 0 d cos 6 = L tg 6 L = 1 + d sin 0
x 0' 0
Fig. 21.10 Paramtrisation de E', la seconde de l'horloge 0', par l'observateur 0. Cherchons pour commencer la paramtrisation (x, xl) par l'observateur 0 de l'vnement E' de paramtrisation (x' = 1, x'\ = 0) par l'observateur 0'', c'est--dire le premier toc de l'horloge de 0''.
\OB\
| OE'
L
i
= 1+
et de (21.9) (21.11) En conclusion de (21.9) et (21.11) on obtient la paramtrisation de l'axex' 0 par l'observateur 0 :
,/o Paramtrisation
(21.12)
de l'axe x'0
par l'observateur 0
^ =
'V-u1/^
- Jt
,0
Nous avons alors toutes les informations ncessaires pour relier les paramtrisations d'un mme vnement E par les observateurs 0 et 0' (fig. 21.11).
D'autre part, de (21.12) l'vnement (x' = et', x" = 0) est paramtris par 0 par les coordonnes (x = y c t ' , x\ = yut'), y = (1 - u2/c2)-l/2,
et de Ax1 = Ax pour un rayon lumineux on obtient : y ut'" = (yct"'- et") soit et'' = y(c - u)t"'
21.3.3 Conclusions Soit 0' un observateur en translation uniforme par rapport l'observateur 0, de vitesse fo')o ^-u ^ ue^:
(a)
(b)
La relation entre les paramtrisations x= [x^] et x'= [x'^] d'un mme vnement par les observateurs 0 et 0' s'exprime par la transformation linaire
x'11 = ^ L^x",
v=0
x' = L(u)x,
soit
appele transformation de Lorentz dans la direction 1, dfinie par les formules suivantes :
610
x0 x1 x2 x
3
x'
X"
y(x o
".') c
u -x + x ' ) = y(c x =x
9
X'2
(21.13)
X' 3
3
Transformation de Lorentz
x'= =L(u)x
"0
1? m ! ^
- u2/c 2
Remarquons que nous avons pos x' 2 = x 2 et x' 3 = x 3 pour des raisons de symtrie. Rappelons galement que x = et et x' = et'. De mme que la transformation de Galile, la transformation de Lorentz de vitesse u = Vo')o P"1 s'ecrlrc sous forme vectorielle et l'on a
x ' = y ( x - -u-x) c x' = ^ + (y - l),-u - yx-.
K C
(21.14)
Rapidit r\
(21.15)
y=
y = sinhr?. c
= cosh?7,
Avec l'aide du paramtre 17 la matrice L associe la transformation de Lorentz (21.13) s'crit / coshri - sinh i) 0 \ 0 sinh ) cosbrj 0 0 0 0\ 0 0 1 0 0
\
(21.16)
Des proprits des fonctions sinh ] et cosh J] cosh ?j cosh T]^ + sinh T)^ sinh ^ = cosh(r?, + ]^) cosh y?) sinh ]^ + sinh ?;) cosh ^ = sinh(?^ + r^) on obtient immdiatement la proprit suivante.
Proprit 1. Loi de composition Groupe 1. L'ensemble des transformations de Lorentz dans la direction 1 est un groupe, avec la loi de composition L(.n^ o i,(i^ == L(^ + t?i)
;-
'
(2Lt?y
'
Finalement les formules de la transformation de Lorentz impliquent le rsultat suivant (fig. 21.13). Proprits2 .U n i t ss u rl ac a r t ed eO ' 1. L'vnement {x'9 s= Q, x^ ==1), c'est--dire l'extmrit de la rgle u n i t d el ' o bser v at e urO 'd a n sl adirection1l'instantt '=0 ,e s t reprsent sur la carte de 0 par unpoint sur l'hyperbole
Seconde et mtre de ' ' _^2,.+^2 ^ i.^ ^
0' sur la carte de 0 2. L'vnement (x'0 =s , Ji;'1 sa 0), c'est--dire l'unit de l'horloge de 0', est reprsentsurla caite de 0 par un point sur l'hyperbole Oc0)2 - <^1)2 =s : (2L18bK)
En effet : et 612
implique implique
x=ct
21.4
21.4.1 Invariant Pour tout couple d'vnements A et J? la grandeur Ar2, ou As2, dfinie par c2Ar2 = c^t2 - ^(Ax')2 = (Ax)2 - Ax2 - -As2 i=i
Ay o Ax^ =x - xA^ ^
(21.19)
Invariant
est un invariant, c'est--dire une grandeur indpendante du rfrentiel choisi. En effet, de (21.13) on a
i (Ax')2 - ^(A")2 =
Intervalles
Sic2^2-!^) =^ii^pori^l*ti(teavaHfi^ genre temps et AT estl'intervalede temps propre entrelesvnements A e tB i Si & \ as ( A --^a2, estngatif 4s2 > 0, l'intervalle \&s. ^^4x^estditdugenreespacee
propree n t r eAe tB .
On crit gnralement (21.19) sous la forme c^T2 =-^ g^Ax^Ax" /-l 0 0 0\ 0 1 0 0 0 0 1 0 \ 0 0 0 l / (21.20)
Tenseur mtrique
avec
[g {JLV'
Espace de L'espace R muni de la mtrique (21.20) est appel espace de Minkowski et g uv est le
21.4.2 Formule de transformation des vitesses Soit 0' en translation de vitesse u = ue^ par rapport 0. La relation entre les vitesses v et i/ d'un point P relativement 0 et 0' est donne par les formules
v = v'1 +u
1 + l/ U/C2
.2 = ^ZU27C, .1 + l/ U/C2
.3 = V / 1 - M 2 / C 2 ,'3 1 + V' U/C2
(21.21)
DMONSTRATION. Soit x' = Jc'(f') l'volution de P par rapport 0' et x = x(t) la mme volution par rapport 0. De (21.13), avec x = et x=x({x'ft(t')}), d'o v= dx df
H. U( 1 ^--\ dxdt' /^ 9x dx'^\ / d ? \ ~ 1 = L / 7ri7 12^ \ dt' dt \\p.=o - >x'^l dt' /f \dt'
t=t([x'^(t')})
=(y ^+u),v'\^)(^\
'dt\-1
e t = y !;+ 4 u ") ce q ui t ab^t (2121). 21.4.3 Remarques Dans la limite o | u \ <^ c, on obtient la transformation de Galile ( 9.4.1) et la formule non relativiste de composition des vitesses ( 9.3.2). Si la vitesse v du point P par rapport 0 ' est parallle la vitesse de 0 par rapport 0'', on retrouve de (21.21) la loi de composition des vitesses (21.17). Dans la cinmatique de Newton il y a deux invariants At et | Ax | ; dans celle d'Einstein il y a galement deux invariants c et AT. De (21.21 ) on conclut que si la vitesse d'un point P est gale c par rapport 0', elle sera aussi gale c par rapport 0, quel que soit u = VQ,}^. 21.4.4 Vecteurs et tenseurs et relativit restreinte En relativit on adopte toujours la convention d'Einstein ( 4.5.4) : un mme indice rpt deux fois, une fois en haut, l'autre en bas, indique automatiquement une sommation. Ainsi on crira (21.20) sous la forme c^r2 = -g Ax^Ax".
Par dfinition un quadrivecteur contravariant est un ensemble de 4 lativement tout rfrentiel d'inertie muni d'un systme de coordonnes [x^], qui se transforment selon (21.13) lors d'un changement de rfrentiel d'inertie, c'est--dire w'^ = L'\(U"
grandeurs de mme nature ((u,<u1, a2, w3) = {^} == >, dfinies re-
(21.22)
De mme que les 3-vecteurs en mcanique newtonienne (espace 3 dimensions), les 4-vecteurs en mcanique relativiste (espace-temps 4 dimensions)
dfinissent des grandeurs ayant une signification intrinsque, indpendamment de tout systme de coordonnes. Attention ! Les quatre nombres [ x ^ ] , qui paramtrisent un vnement, ne dfinissent pas un vecteur ; en effet pour une transformation de Lorentz inhomogne (c'est--dire avec translation s^- de l'origine), ils se transforment selon
x'll=L^l,xv+s^. (21.23)
Au contraire, l'intervalle entre les vnements A et B, Ax = [Ax11 = x'g x^] est un vecteur contravariant car Ax'^ == I^Ax". (21.24)
A partir de la matrice L, on dfinit, comme dans le cas 3-dimensions (Appendice B), les tenseurs p fois contravariants et q fois covariants.
21.5 PROPRITS DE L'ESPACE-TEMPS 21.5.1 Futur, pass et ailleurs de l'vnement E Cne de lumire Considrons un vnement E. Le cne de lumire de E est dfini par l'ensemble des points associs au front d'onde d'un signal lumineux mis par E. Il est reprsent par les points (x, x) tels que
c2AT2 ^(Axo)2-Ax2=0 o Axlt=x>i-xlE (21.25)
Futur
En vertu de l'invariance de AT ( 21.4.1), la surface (21.25) dcompose l'espace des vnements en quatre rgions indpendantes des observateurs (d'inertie) : le futur, le pass, l'ailleurs et le cne de lumire de E (fig. 21.14). Le futur de E est l'ensemble des vnements, paramtriss relativement 0 par (x,x), tels que c2Ar2 = (Ax0)2 - Ax2 > 0 et Ax = cAt > 0. (21.26)
Pour tout vnement ', dans le futur de E, l'intervalle Ax est du genre temps, et il existe un rfrentiel d'inertie .^' par rapport auquel E et \ ont lieu au mme endroit, c'est--dire Ax' = 0 (fig. 21.14). Dans ce cas At' == Ar. L'intervalle de temps propre Ar entre les deux vnements E et ; est gal l'intervalle de temps mesur par l'horloge dans ce rfrentiel d'inertie o E et , ont Heu au mme endroit. Par rapport tout autre rfrentiel | A | ^ AT. Pass Le pass de E est l'ensemble des vnements (x, x) tels que
c2AT2 = (Ax0)2 - Ax2 > 0 et Ax = cAt < 0 (21.27)
De nouveau pour tout vnement E^ dans le pass de E, il existe un rfrentiel d'inertie ,j^" par rapport auquel E et E^ ont lieu au mme endroit (fig. 21.14). L'ailleurs de E est l'ensemble des vnements (x, x) tels que c2Ar2 = (Ax0)2 - Ax2 = -As2 < 0. (21.28)
Ailleurs
Pour tout vnement 3 dans l'ailleurs de E, l'intervalle Ax est du genre espace, et il existe un rfrentiel d'inertie .^8 '" par rapport auquel E et 3 sont simultans, c'est--dire At'" = 0 (fig. 21.14). Dans ce cas As == \ Ax'" \. L'intervalle de longueur propre As entre les deux vnements E et 3 est gal l'intervalle de longueur relativement au rfrentiel d'inertie o E et 3 sont simultans.
21.5.2 Borne sur la vitesse d'un point matriel Pour que la paramtrisation des vnements soit cohrente il est ncessaire que la vitesse de l'observateur 0' par rapport 0 soit infrieure la vitesse de la lumire : |<c. (21.29)
En effet si u / c = tan 0 > 1, on peut alors toujours trouver un observateur 0" pour lequel l'observateur 0' serait partout l'instant t'^ et nulle part l'instant ?" ^ t'y (fig. 21.15 a), ce qui est absurde. De mme, la vitesse de la lumire est une borne suprieure pour la vitesse | v | de tout point matriel : | v \ < c. Cette condition implique qu'en chaque point sur la carte de 0, la ligne d'univers d'un point matriel est l'intrieur du cne de lumire en ce point (fig. 21.15 c). En effet soitx = x(t) l'volution du point matriel ; si v= \ dx/dt | > c, il existerait un observateur d'inertie 0' par rapport auquel le point matriel serait simultanment en deux endroits diffrents (fig. 21.15 b), ce qui est absurde.
Fg. 21.15 La vitesse d'un observateur ou d'un point matriel est toujours infrieure c. Remarque. La vitesse de la lumire apparat comme vitesse limite, c'est-dire \v\ <c, parce que l'on a utilis la lumire pour paramtriser les vnements. Certains physiciens ont envisag l'existence de particules qui pourraient avoir des vitesses suprieures c ( tachyons ), mais cette hypothse n'a jamais t confirme exprimentalement. 21.5.3 Temps propre associ un point matriel Considrons un point matriel ayant un mouvement arbitraire (sous l'action de forces appliques autres que les forces de gravitation) relativement un rfrentiel d'inertie (fig. 21.16) :
x=x(t), dx v=v(t)=
Temps propre
.
Comme sr'(t) < e2, n o u spouvnsitroduele temps propre du point matriel, grandeur indpendante de V observateur d'inertie, dfinie par
: ,
1
'.1
4T=.T^-^s
'^
: ^ y,,' . ^ : , : , . . , .
'
/,-'-.-
^^t^Vc
(21.30)
Hypothse de Synge
Etant donns deux vnements A et B le temps propre du point matriel (21.30) reliant ces deux vnements dpend de la ligne d'univers du point matriel (fig. 21.16) ; ce temps propre, qui caractrise le vieillissement du point matriel, est toujours infrieur l'intervalle de temps propre entre A et B ( 21.4.1) qui reprsente l'intervalle de temps mesur par une horloge immobile dans ce rfrentiel d'inertie o A et B sont au mme endroit (voir galement 21.5.6). On introduit parfois l'hypothse chronomtrique suivante (hypothse de Synge) : il existe des horloges idales dont la priode de battement, relativement au rfrentiel o l'horloge est au repos, est indpendante du mouvement (uniforme ou acclr) de l'horloge. Le temps propre du point matriel est alors le temps mesur par une horloge idale attache au point matriel.
618
Fig. 21.16 Temps propre du point matriel. Remarque. L'intervalle de temps propre est dfini par c2AT2 = c2At2 - Ax2 = c2At2 1 1 ce qui conduit la relation dr =dt ^1 -ir-/c2. Le rfrentiel choisi en prenant le signe (+) dans la dfinition (21.30) est appel rfrentiel orthochrone : dans ce cas la coordonne t volue dans le mme sens que le temps propre, qui est associ au vieillissement . 21.5.4 Contraction apparente des longueurs Considrons une rgle, immobile dans le rfrentiel d'inertie 0', de longueur L' (fig. 21.17), oriente dans la direction du mouvement de 0' par rapporta 0.
0' A B
3'
VQ')Q = ue\
(a)
(b)
Fig. 21.17 Contraction apparente des longueurs. Comme on le voit sur la figure (21.13) la longueur L de la rgle par rapport 0 sera infrieure L'. Faisons alors explicitement le calcul. Sur la carte de l'observateur 0', les lignes d'univers des extrmits A et B de la rgle sont reprsentes par les lignes d'univers A : (x',x^,0,0), B : (x',Xy1 =x'^+L',0,0), (21.31)
Sur la carte de l'observateur 0, les lignes d'univers des extrmits A et B sont dcrites par les quations obtenues partir de (21.31 ) et (21.13),
Ligne d'univers de
l'extrmit A par
rapport 0
c'est--dire
^= M ^+^^ - ^(^+r).
(21.33)
Pour mesurer la longueur de la rgle en mouvement, l'observateur 0 doit mesurer les coordonnes x\ et Xy au mme instant, soit x^ = x^ = x. Il obtient ainsi :
(21.34)
et la rgle apparat plus courte dans un rfrentiel o elle est en mouvement que dans le rfrentiel o elle est immobile ; c'est le phnomne de contraction apparente des longueurs (flg. 21.13). Au contraire si la rgle est perpendiculaire la vitesse de 0' par rapport 0, sa longueur est la mme dans les deux directions. Remarque. De (21.13) on peut montrer qu'un solide S immobile par rapport 0', loin de l'observateur 0, sera vu par 0 avec exactement la mme forme mais simplement tourn. Cela provient du fait que les rayons qui arrivent au mme instant sur 0 ne sont pas mis au mme instant par 5' et ces deux effets conduisent ce rsultat surprenant. 21.5.5 Dilatation apparente du temps De nouveau on voit sur la figure 21.13 que l'intervalle de temps At mesur par l'observateur 0 sera plus long que celui mesur dans le rfrentiel 0' o l'horloge est immobile. Faisons alors explicitement le calcul. Relativement 0', l'intervalle de temps AT' entre deux vnements ayant lieu au mme endroit est reprsent par (cAT', Ax = 0). Par rapport l'observateur 0, l'intervalle Ax entre ces deux mmes vnements est reprsent par(21.13): (Ax = ycAT', Ax' = yuAT', 0, 0).
620
Par consquent
AT =
A 7"' ^
1 &nl J, -->
A T{
Z-J J
(21.35)
et la dure de l'intervalle de temps apparat plus longue dans un rfrentiel o l'horloge est en mouvement que dans le rfrentiel o elle est immobile : c'est le phnomne de dilatation apparente du temps, ou encore du ralentissement apparent des horloges en mouvement. Ce retard n'est pas d un ralentissement de l'horloge en mouvement mais il est li au fait que l'horloge mesure l'intervalle de temps relativement au rfrentiel o elle se trouve au repos (Ax' = 0 implique At' = AT). Ce phnomne est confirm par les expriences de dsintgration de particules : on observe que la dure de vie d'une particule trs grande vitesse est plus longue que la dure de vie de la mme particule au repos. Si ce phnomne n'existait pas, il serait impossible de dtecter certaines particules dont la dure de vie est trs petite ( 21.8.1). 21.5.6 Paradoxe des jumeaux Le phnomne de dilatation du temps a soulev le pseudo-paradoxe suivant, appel paradoxe des jumeaux . Admettons que l'volution biologique d'un observateur dans un rfrentiel d'inertie (vieillissement) corresponde au temps indiqu par son horloge et considrons deux jumeaux qui sont initialement au point P dans un rfrentiel d'inertie. L'un d'eux fait alors un voyage trs grande vitesse v (constante) jusqu' un point Q qui se trouve la distance d de P. Lorsqu'il atteint son but, il inverse brusquement la vitesse et revient son point de dpart (fig. 21.18). En accord avec (21.35), le jumeau rest au point P voit retarder l'horloge - et le rythme biologique - du voyageur aussi bien l'aller qu'au retour, car c'est v2 qui intervient dans la formule. Au contraire, toujours selon (21.35), le voyageur voit son horloge avancer par rapport son frre, c'est--dire qu'il se
voit vieillir plus rapidement. Ainsi le jumeau rest au point P conclut que le voyageur sera plus jeune que lui son retour, et il semblerait que le voyageur arrive la conclusion oppose : d'o le paradoxe. Il n'y a cependant aucun paradoxe et le voyageur arrivera la mme conclusion que son frre. En effet, le jumeau immobile est tout instant dans un rfrentiel d'inertie et il observe que l'inversion de la vitesse est instantane (fig. 21.18). Il conclut que la dure du voyage est T = 2d/v ; il aura vieilli de T et le voyageur aura vieilli de
T = r = r/T^T? < T.
Au contraire, pour revenir au point P, le voyageur doit changer de rfrentiel d'inertie et il se trouve pendant un trs court instant dans un rfrentiel acclr. Comme on le voit sur la figure 21.18, pour le voyageur, l'horloge en P aura avanc de At pendant l'inversion de la vitesse et son frre vieilli d'autant. Le voyageur conclut qu'il aura vieilli de T = T'et que son jumeau sdentaire aura vieilli de T = T\ 1 - v-/c T\ 1 - v r'y"^ ^ 2 +At= + At = T^^I^ = T(l - ^/c ) + Ti/'/c = T.
2 2
2 2
+ 2dv/c2 =
(21.36)
Les deux jumeaux arrivent ainsi la mme conclusion : le voyageur sera plus jeune que son frre son retour au point de dpart. On remarquera que dans ce cas il y a un ralentissement rel de l'horloge, mais cet effet est d au fait que l'horloge a t acclre. En se souvenant qu'un rfrentiel acclr est quivalent un rfrentiel d'inertie o rgne un champ de gravitation, nous pouvons nous attendre ce que la gravitation conduise un ralentissement de la marche des horloges. C'est le phnomne du red shift (dplacement des raies spectrales vers le rouge), mais il faudra faire appel la relativit gnrale pour tudier ce problme (sect. 21.10). Par exemple, dans l'exprience effectue pour comparer les temps mesurs par des horloges transportes en avion autour du globe, au temps mesur par une horloge reste sur Terre ( 1.4.4), il faut tenir compte du fait que l'horloge sur Terre est dans un champ de gravitation plus intense que l'horloge dans l'avion [9].
21.6 DYNAMIQUE RELATIVISTE DU POINT MATERIEL 21.6.1 Formulation tridimensionnelle Considrons un point matriel qui volue sous l'effet de forces appliques, qui ne sont pas d'origine gravifique. Soit (x(t), x(r)) == x ( r ) l'volution du point matriel relativement 0 (= rfrentiel d'inertie), volution paramtrise par le temps propre T (21.30). Pour tablir les quations diffrentielles du mouvement, considrons le rfrentiel d'inertie J^" en translation qui, l'instant T, concide avec le point matriel et a la vitesse constante u = v(r) = d x / d t
622
par rapport 0 (fig. 21.19). Ce rfrentiel est appel rfrentiel de repos du point matriel. L'axe 1 sera choisi dans la direction de v(r).
Rfrentiel de repos
.^' (b) Fig. 21.19 Rfrentiel de repos ,^K ' du point matriel l'instant T. Par rapport ,^', la particule a une vitesse nulle l'instant t' = 0. Par consquent, pour t' \ <: 1, sa vitesse 11/ reste trs petite et nous pouvons admettre que la mcanique newtonienne est valable. Ainsi, par rapport .^f" et pour t'tel que i/ <K. c, on a (21.37) 'dt o HQ est la masse non relativiste de la particule. La transformation de Lorentz avec | dx'\ / d t ' | <$: c et y = (1 u2/c^)~v'' implique
^('^.Jdt'^y
(dx" \ dt' +u ^dt' ) dx'2 dx'3 dx2, d t ' , dx3 dt' - dt' { d ( d ,\ d^' 1 d 1 y ^dt dt [d^ ) dt11 d (d A d ' d i y d?^ )~ ~dt y ^ .
dx d ( d x'A - y d "Y - . X -3' d?^ )~Y^ dt
d
M^"\
J .1
, ,
J .!
'Vdi3'
\
d
(21.38)
v(t) } = F ( x , t )
(21.39)
I
Masse relativiste , et masse de repos
La grandeur m, qui dpend de la vitesse de la particule, dfinie par ,, OTn m = t(l>) == , " . /i _ wp'IfS,.,. ,., (21.41)
est appele masse relativiste. Dans la limite o vtendvers zro, m (r) tend vers ffig qui s'identifie la masse newtonnienne : niy est la masse de repos. du point matriel. Finalement, en introduisant le 3-vecteur quantit de mouvement, dfini par
(21.42)
(21.43)
reste valable en mcanique relativiste. Comme on l'tablira au paragraphe 21.9.1, l'quation (21.42) est la loi relativiste de la quantit de mouvement. Rappelons pour terminer que la force F est relie par la formule (21.40) la force F' mesure dans le rfrentiel d'inertie o le point est au repos. 21.6.2 Relation entre force et acclration De l'quation (21.41), on tire
dm ~dt
=
d f
m.Q
my
v dv
=
mv
dv
c2-^ 'dt
(21.44) et l'on obtient de (21.42), (21.43) et (21.44) _ dp d , . dv y dm v F = v = v- (mv) = mv- + v~ = dt dt dt dt , -, -,dm -,dm
dt dt
624
^C 2 -/)-^!/'-
En conclusion F-v=(mc2),
dt
(21.45)
dt
dt
En mcanique relativiste la force et l'acclration ne sont pas des 3vecteurs parallles. Les seuls cas o F et a sont parallles sont les suivants. Si F est parallle la vitesse, on tire de (21.46) et (21.41) F= 2, 72 a. [1 -ir^/c ] Si F est perpendiculaire la vitesse, on tire de (21.46) WQ [l-rW0Au dbut de la relativit on appelait niasse longitudinale la grandeur Q et masse transverse la grandeur [1 - v2/c2~\ ~\~v2 mQ. [1 - v2 le2} ^rriQ '^my. 21.6.3 Remarques L'expression (21.42) montre que la masse relativiste d'un corps devient infiniment grande lorsque v tend vers c ', ceci signifie que plus la vitesse est grande, et plus il sera difficile de l'augmenter. Au contraire, la quantit de matire (m^) n'est pas modifie. Pour v <$: c nous pouvons nous limiter aux premiers termes du dveloppement de m(v), soit m(v)=niQ
ffn
(1 + - " 2 + . . . ) .
1 2
(21.47)
Basse vitesse
Remarquons galement que, contrairement la mcanique non relativiste, la force (21.40) dpend du rfrentiel d'inertie considr. Les quations (21.41 ) et (21.42) impliquent ^(^). ce qui permet d'crire les quations du mouvement sous la forme
625
(21.W
;;
(21.49)
21.6.4 nergie relativiste Nous voulons dfinir pour commencer une nergie cintique relativiste ayant les mmes proprits que l'nergie cintique non-relativiste, c'est--dire Ecm(v= 0) = 0 et vrifiant le thorme de l'nergie cintique
dE
=Fv. dt
(21.50)
De (21.45) et (21.50) on obtient ^f"" = ^(mc2), ce qui nous amne la dfinition de 1''nergie cintique relativiste
nergie cintique f"" = (w m.Q)c1. (21.51)
La grandeur
E^E'^+m^^mc2, o m == m(v) (21.52)
est appele nergie relativiste du point matriel : c'est la somme de l'nergie cintique et de l'nergie de repos WgC2. Finalement, dep = mv et E = me2, on tire la relation p = 4 v. (21.53)
En remplaant dans cette dernire quation v par l'expression (21.49), on obtient la relation entre E et p.
(21.54)
Relation entre
E etp
Formulation quadrimensionnelle
_ l ' L
yi - i,2/c2
v2 }
2 [l + l ! ^ 2
3r4
_ l1
2c
8c4'
J (21.55)
Ainsi, dans le cas des faibles vitesses, on retrouve l'expression non relativiste de l'nergie cintique. 21.6.6 Cas limite | v\ =c Si v = c, l'quation (21.53) montre que \p \ = E / c et il dcoule de (21.54) que la masse de repos est ncessairement nulle; c'est le cas, par exemple, des photons. Inversement, si la masse de repos d'une particule est nulle, les quations (21.53) et (21.54) impliquent E=c\p\ et |v|=c. (21.56)
particule de
masse nulle
21.6.7 Grandeur conserve Si la force est de la forme F(x) = -grad U(x) alors la grandeur H(x,p)=c^p2+my + U(x) est une constante du mouvement. En effet, de (21.45) et (21.5.4) on obtient
dH
(21.57)
21.7
FORMULATION QUADRIMENSIONNELLE
La formulation tridimensionnelle dveloppe jusqu'ici n'est pas satisfaisante parce qu'elle fait intervenir des grandeurs n'ayant pas de signification intrinsque, c'est dire indpendantes du rfrentiel choisi.
627
Le principe de la relativit restreinte ( 21.2.2) nous amne introduire une dernire condition. Condition 4. Principe de covariance Les lois de la physique gardent la mme forme relativement tout rfrentiel d'inertie. Pour satisfaire cette condition les lois de la physique doivent s'exprimer au moyen de grandeurs ayant une signification intrinsque, c'est dire en terme de vecteurs ou tenseurs sur l'espace-temps ( 21.4.4). 21.7.1 Dfinitions Soit x11 = x^i) la ligne d'univers d'un point matriel.
Le quadrivecteur vitesse w est le vecteur dfini par dx^ u^=:__. d '\ _ \ ^ : (21.58)
Le quadrivecteur quantit de mouvement p est le vecteur dfini pas p^ssniyW11, soit pssWW. (21.59)
soit o^.
T
(21.60)
Ce sont effectivement des quadrivecteurs contravariants ( 21.4.4) car le temps propre et la masse de repos sont des invariants et Ax == {Ax^} est un quadrivecteur contravariant. De (21.30) on dduit que Relation entre w elv f n dt w =c=
dr
dx dt
c
^1 -i^/c 2
v
(21.61)
nV
(21.62)
(21.63)
WnC"
; on obtient
(21.64) y? = niyW = m(v)v et (21.65) 21.7.2 Equation du mouvement De (21.61) dp dp dt dp 1 dx ~ dt dr ~ dt ^ / \ - y2/c2 et (21.45), (21.64), (21.39), il dcoule dp0 d ( = ~dr 'dt dp d myc
l
1 F /T^T?
F v/c
\-v |c\ 1
dr = ^^TT-^T?
dP" dr
ou
(21.66)
.7" = y F v / c
_
Y
(21.67)
~ 7 l _ y2^2
.F=yF.
En introduisant F'0 = 0 et F" la force mesure dans le rfrentiel de repos de la particule ( 21.6.1 ), il suit de (21.40) que ^ = L\(-v) F'". (21.68)
Par consquent, T11 est un quadrivecteur, le quadrivecteur force, obtenu par transformation de Lorentz partir de la force newtonienne mesure dans le rfrentiel de repos de la particule.
En conclusion, les quations du mouvement d'un point matriel s'expriment sous la forme '\ pt dx^ MO' ~dr dp^ =y, dr soit soit
dx
P
W
T
dr dp
(21.69)
dr
21.7.3 Remarques On voit que la seule masse qui apparat dans la formulation quadrimensionnelle est la masse invariante Wp et de plus dxll (21.70) dr.2 ' Par consquent, le quadrivecteur force est proportionnel au quadrivecteur acclration. On aurait pu obtenir l'quation du mouvement (21.70) immdiatement comme consquence de la condition 4. Ayant remarqu que des grandeurs sont des quadrivecteurs, nous connaissons les formules de transformation lors d'un changement de rfrentiel d'inertie. Les formules (21.13) donnent par exemple immdiatement les relations suivantes pour une transformation de Lorentz dans la direction 1
^ =m,
\c
Formule de transformation de
P=(f,y)
(F+a-"") c )
u K', -L _
'
(21.71)
c2
P2 = P'2
P3 = P'3.
De la mme manire on obtient les formules de transformation du quadrivecteur vitesse, au lieu des formules (21.21) qui sont celles du vecteur vitesse 3 dimensions.
21.8 ILLUSTRATIONS 21.8.1 Dure de vie et distance de vol d'une particule Sachant que la dure de vie d'un pion n au repos est 2,6 10~8 s, valuons la dure de vie et la distance moyenne parcourue par un pion cosmique de vitesse v = 0,99999999 c. Si on utilisait la mcanique newtonienne, on obtiendrait la distance d^=3- lO^.- lO^8 ^ 8 m.
630
Illustrations
En utilisant la mcanique relativiste, on trouve que la dure de vie par rapport la Terre est T =T
Vi-iT/c 2
La distance de vol est galement 7000 fois plus grande que le rsultat non relativiste, soit d = 56 000 m = 56 km.
Ce rsultat explique que l'on puisse observer ces particules la surface de la Terre.
21.8.2 Vitesse d'mission d'une particule Un mson K+ au repos se dsintgre (K+ > ^v) en mettant un muon de vitesse 0,72 c. Calculons la vitesse du muon mis par un ''1' de vitesse 0,998 c dans le cas o le muon est mis dans la direction du mouvement du K . Dans la thorie non relativiste on aurait
v = vr + v - 0,72 c + 0,998 c = 1 ' l [0,278e
Les quations (21.17) montrent que dans le cadre relativiste on obtient au contraire
_
v
r + vc
~ 1 + v,v,/c2 ~
^0,988 c
rsultat en accord avec les observations exprimentales. 21.8.3 volution d'acclration constante [51 ]
i
Un vaisseau spatial ayant une masse de repos niy est soumis l'action d'une force F constante. Nous voulons analyser l'volution de conditions initiales x = 0, v = 0, a t = 0. De (21.39) et F = este, on tire v(t) =Ft
d'o
631
On voit que dans ce cas la force est parallle la vitesse et l'acclration; par consquent, par (21.40) la force sera galement constante relativement aux occupants du vaisseau. L'volution temporelle est ainsi dcrite par volution temporelle
/' x(t) = f dt
Jo
F t
7,2, iA2/,.2
2 c r i 1 F = Jm + F t /c - ffn
2 2 2 2
\F\ L"
J |F|
En prenant l'axe 1 dans la direction de la force, la ligne d'univers est la courbe d'quation Mouvement hyperbolique /, \ n^\1 _ ^ ^ ^ F ) F2
C'est une hyperbole (fig. 21.20 a) et le mouvement est dit hyperbolique (au contraire du cas non relativiste o la ligne d'univers est la parabole, x 1 =
1-^2) 2m,' > ________
D'autre part, de (21.57) avec U = -Fx et (21.54) Jm2, +p/c2 = m(y), on tire : Orbite
2 mr,c , U r^ _ /.^ " - - Fx^ = m^c, 2 2 -/l v /c
(21.75)
ce qui donne l'quation de l'orbite dans l'espace de phase (x1, V 1 ), o v1 = v (fig.21.20b). Finalement, l'volution du temps est donne par (21.72) et
2 v t V2 .2=^ (-,}=^(,--^,}= ^ = dt2 fl }= dt2 fl - -^} = ^-^ 2 2 2 2 222 \ c c22 \ my+F m ;) \ ! t2 )} m^+F ! ' 0'- c -r+F i / '"0*-
(21.76)
(21.77)
c./
(a)
(b)
(c)
Fig. 21.20 (a) Ligne d'univers ; (b) orbite ; (c) volution de (. A titre d'illustration, calculons le temps ncessaire pour atteindre Andromde partir de la Terre, en supposant que la force est constante, gale WQ9.81 m s~2. Dans ce cas, les occupants du vaisseau ressentiront une force gravifique constante gale leur poids sur Terre. Nous avons F = 9,81ms- 2 m,, , c=3108ms-l , .1 = (/= 2 1022 m
et l'quation (21.74) donne le temps ncessaire pour atteindre Andromde t = j 1014 s = 2 millions d'annes. D'autre part, selon (21.77), le temps propre correspondant est r == -c arg (sinh -() = 4,67 10 8 s ^ 15 ans ! et le pilote du vaisseau spatial a vieilli de 15 ans seulement. 21.8.4 Formules de transformation du champ lectromagntique Connaissant la force de Lorentz sur une particule de charge e F=e(E+v/\B) on obtient de (21.67) le quadrivecteur force F= ^1 - W
^
(F v / c , F) = --(E-v/c, E + v / \ B ) = \-v^|ci
= e Ew/c = e (EWQ/C + w A B)
0\ 78t
quations du mouvement
633
(21.79)
dr
'/c 0 -B
3
El|c B3 0 -B1
E3/^ -B2 B1 0 J
(21.81)
B2
En gnral on introduit le tenseur antisymtrique deux fois contravariant p^^gvspn^ o g est la matrice (21.20). On obtient alors (21.82)
Les formules de transformation des tenseurs (Appendice B), avec la matrice ^,(21.13)^011
/ F'^ = L^L^F^ avec L^ =
y
-^ 0
-^
y
0 0
0 0 0
0\ 0
1 0
V 0
I/
"='; B'^B1;
E'^=iY(E^-uB'i), B'2=Y(B2+UE3),
r
(21.83)
Dans la limite o u / c tend vers zro, on retrouve les formules non relativistes (B' = B, E' = E + u A B). 21.8.5 Dflection par un champ magntique Considrons une particule de charge e qui pntre dans un champ magntique B homogne avec une vitesse initiale perpendiculaire B ( 12.2.4). Dans ce cas, F = ev A B est perpendiculaire v ; par consquent F v = 0 et (21.46) entrane ma = ev /\B. (21.84)
On retrouve le rsultat non relativiste, mais avec la masse relativiste au lieu de la masse de repos : le mouvement est circulaire uniforme de rayon R, priode T, avec R=
2 2 eB
et
i\ - v / c
In T==27i^
eB
(21.85)
Mentionnons encore que la confirmation exprimentale de ce rsultat fut la premire vrification de la relativit [52]. 21.8.6 Champ cr par une particule charge ayant un mouvement rectiligne et uniforme Cherchons les champs E, B crs au point P l'instant t par une particule de charge e et de vitesse v constante (fig. 21.21 a)
(a)
(b)
Fig. 21.21 (a) Rfrentiel du laboratoire ; (b) choix des coordonnes. On ne diminue pas la gnralit du problme en choisissant dans ,^ le systme de coordonnes tel que v = ve^, avec la particule l'origine et l'instant t pris comme origine des temps (fig. 21.21 b)
Considrons alors .j^ ' le rfrentiel de repos de la particule. Par rapport ,J^i' nous avons =-e!
4^o Izl3
.2^'2,
et les formules (21.83) (avec .j^" <=" J^) permettent d'obtenir facilement les champs E et B relativement au rfrentiel du laboratoire (et avec notre choix de coordonnes) :
,,E-'3\ E= ( E ' , Y E'2 ',Y E'J)=
47To |Z'|3
v
Yv
Yv
En conclusion, le champ B(x, t) est univoquement dfini par le champ E(x, t), avec
B(x,t)=-,/\E(x,t) c-
mouvement
(21.86)
-y'izl'fl-^sin2^
o 0 est l'angle entre les vecteurs z et Cp Le champ E(x, t) est parallle au vecteur lieu z(t) dfini par le point x et la position y(t) de la charge e cet instant et
E(x,t)=
1 - l^/c2
(21.87)
636
21.9
SYSTEMES DE PARTICULES
21.9.1 Quantit de mouvement et nergie Considrons une collision lastique entre une particule a de masse niy et une particule b, identique, initialement au repos (fig. 21.22).
a -=zl
va i
^<7Va
a.--
<i
Diffusion
Vb.f
(a)
Fig. 21.22 (a) rfrentiel du laboratoire ; (b) Rfrentiel /i'* du centre de masse.
Si la vitesse initiale de a est trs infrieure c, on peut admettre que la thorie de Newton est valable et, dans le rfrentiel .^?* du centre de masse, on a
et
^,., + ^o<, i- ^o^.f + ^h.f Au contraire, en introduisant les masses relativistes, on obtient
m
et
m
m w
En effet, comme myW est un quadrivecteur, on peut conclure que la relation o a 1 + mQulh i ~ mowa f ~ mowh f = 0 qiii est valable dans .1^>* sera aussi valable dans tout autre rfrentiel d'inertie .^3.
Par consquent, les grandeurs conserves nergie et quantit de mouvement d'un systme de particules sans interaction, s'expriment par les relations (21.88) o WQ^ est la masse de repos de la particule a. En d'autres termes, le quadrivecteur p = mnw d'une particule reprsente l'nergie divise par c et la quantit de mouvement de cette particule. Le principe fondamental de conservation de l'nergie et de la quantit de mouvement, valable en particulier pour tout processus de collision (lastique ou inlastique), conduit aux quations
, = y, Pi = P f .
(21.89)
Par dfinition, la collision est lastique si les masses de repos des particules ne sont pas modifies, On remarquera pour terminer qu'il est difficile d'noncer les lois de conservation pendant l'intervalle de temps o les particules interagissent parce qu'il faut tenir compte du temps de propagation de l'interaction qui, dans les thories relativistes, n'est pas nul. 21.9.2 Masse de repos et rfrentiel de repos Considrons un ensemble de particules sans interaction (l'tat initial d'un processus de collision par exemple). On dfinit la masse relativiste M et la vitesse v du systme par les relations
Masse et vitesse
'Lc,mO,awoa=MC
(21.90)
E '"O.a^ =
Mv
c'est--dire
' E = Me2 [p = Mv et Mo = MVI- i^/c2.
(21.91)
Pour gnraliser le concept non relativiste de rfrentiel du centre de masse (le centre de masse n'tant pas dfini en relativit), on dfinit le rfrentiel de repos du systme. Le rfrentiel de repos ou rfrentiel du centre d'nergie est le rfrentiel par rapport auquel la quantit de mouvement J est nulle.
638
// 2 = Mu;,,
/?'3 = A^
21.9.3 Illustration 1. Collision lastique de deux particules identiques Considrons une collision lastique de deux particules identiques (fig. 21.22 a) telle que dans l'tat final les deux particules aient mme nergie et, par consquent, mme masse et mme vitesse scalaire ; Des lois de conservation nous tirons, avec m^ p = m^ y == wip,
E
(pa,y=o=(pa,fy+(p^y
et de la condition E y r = E^ p on tire Ea,+^=2E^
e
(21.93)
a=eb=e
(21.94)
et de (21.94), on obtient
^E^-m^c4 = 2^/E^-m^cosO.
639
2 4 r2 _ m ^ WQC
(21.95)
En conclusion, contrairement au cas classique, les vitesses finales des particules ne sont pas orthogonales.
Dans la limite \v^ ;| <; c, on a ^ ,. = m^c1 et cos0 = 1/-</2 : on retrouve ainsi le rsultat non relativiste 0^ = 6^ = 45. Au contraire, pour de trs grandes vitesses de la particule incidente, 0 sera trs infrieur 45. 21.9.4 Illustration 2. Dsintgration en deux particules Considrons la dsintgration d'une particule a immobile en deux particules b et c de mme masse, par exemple X"S? 7r+;7^-. On aura
m
a.0
b+mc
0 d'o
= m^+m^
v = -VL.
m
m^
a,0 - mb
Si, par exemple, les deux particules b et c ont mme nergie, on obtient
IVfel = \V,\ = V, 2W,,n / /W,n\2
et
i,=c,/l-4(-^ . V V^.o/
(21.96)
21.10 DE LA RELATIVIT RESTREINTE LA RELATIVIT GNRALE De mme que Mach a gnralis le principe de la relativit de Galile en postulant que les lois de la mcanique newtonienne restent valables dans tout rfrentiel d'inertie ou non, Einstein s'est attach ds 1907 gnraliser la relativit restreinte de manire englober tous les changements de rfrentiels possibles. La relativit gnrale est ainsi une thorie qui considre des rfrentiels acclrs les uns par rapport aux autres. Comme nous avons remarqu qu' il n 'est pas possible de distinguer exprimentalement les forces d'inertie qui apparaissent dans les rfrentiels acclrs des forces de gravitation cres par la matire, nous voyons que la relativit gnrale est une thorie de la gravitation. Il faut souligner que dans cette extension de la relativit restreinte la relativit gnrale la notion habituelle de rfrentiel disparat et seule subsiste la notion de systme de coordonnes, qui reprsente une paramtrisation des vnements. A la fin de l'anne 1915, Einstein a achev ses travaux et publie en 1916 Les fondements de la thorie de la relativit gnrale [53]. Cette thorie constitue l'un des chefs-d'uvre de la physique du XX e . L'ide premire de cette thorie est le principe de covariance qui est la gnralisation de la condition 4 (sect. 21.7). Principe de covariance Tous les systmes de coordonnes sont acceptables pour la description et l'tude des phnomnes. Les lois de la physique gardent la mme forme relativement n'importe quel systme de coordonnes : elles sont covariantes. Nous remarquons que ce principe de covariance est encore une fois une expression du principe d'objectivit : les lois de la physique sont indpendantes du choix des coordonnes. Pour trouver les lois en question, Einstein maintient et gnralise le principe d'quivalence, fondamental la mcanique newtonienne. Principe d'quivalence fort En n'importe quel point X de l'espace-temps, on peut trouver des systmes de coordonnes particuliers, appels systme inertiel local au point X , tels que dans une petite rgion de l'espace-temps au voisinage du point X les lois de la physique aient la mme forme que dans le rfrentiel d'inertie en l'absence de gravitation; cela signifie que les lois de la relativit restreinte restent localement valables par rapport un systme de coordonnes inertiel. En d'autres termes, ce principe d'quivalence fort affirme qu'il est toujours possible d'liminer le champ de gravitation, dans un domaine suffisament petit
641 Systme inertiel local
de l'espace-temps, par un choix judicieux des coordonnes ; c'est par exemple l'ascenseur en chute libre, ou le satellite en chute libre autour de la Terre. Les ides de Mach sont galement gnralises en postulant qu'il y a une relation fondamentale entre la matire d'une part et la gomtrie de l'espacetemps d'autre part (qui n'est plus celle de Minkowski) : la gravitation apparat comme une proprit gomtrique intrinsque de l'espace-temps, appele courbure. Finalement les quations de la gravitation seront obtenues en se basant sur le principe de correspondance, principe sous-jacent la plupart des thories physiques. Principe de correspondance Dans la limite de champs gravifiques statiques faibles, et pour de petites
21.11
PROBLMES
21.11.1 Une fuse qui s'loigne de la Terre la vitesse v = 0,8 c envoie un signal radio toutes les heures (heure de la fuse). De son ct, la Terre envoie galement un signal toutes les heures (heure de la Terre). Quel est l'intervalle de temps mesur sur la Terre, et dans la fuse, entre la rception de deux signaux ? 21.11.2 Deux avions volant Mach 2 (= 660 m/s) partent d'un mme point l'quateur, l'un dans la direction Ouest, l'autre dans la direction Est. Quelle sera l'heure indique par l'horloge terrestre, et les horloges dans les avions, lorsque ceux-ci se rencontrent nouveau ? (On ne tient compte que des effets lis la relativit restreinte ; il y a d'autres effets lis la gravitation.) Indication : considrer le rfrentiel gocentrique.
642
21.11.3 Une fuse quitte la Terre la vitesse 0,5 c ; une heure plus tard, une deuxime fuse part sa poursuite la vitesse de 0,7 c. Quelle est cet instant la distance entre les deux fuses, mesure partir de la Terre, et partir des fuses ? Quelle est la vitesse de la deuxime fuse par rapport la premire ? Quel sera le temps indiqu par les trois horloges l'instant o la fuse est rattrape ? 21.11.4 Un point matriel a un mouvement rectiligne de vitesse v = ve^ par rapport un observateur 0. Vrifier que l'angle a entre la vitesse du point et l'axe e,, observ par un observateur 0' de vitesse VQ'/O = ue\^ est donn par v / 1 1 tancr = --i/l - /c 2 . u ' 21.11.5 On observe partir de la Terre deux explosions qui ont lieu au mme instant aux endroits A et B distants d'une longueur L l'un de l'autre. Calculer l'intervalle de temps, et la longueur, qui sparent ces deux vnements pour un observateur se dplaant la vitesse v dans la direction de A vers B. 21.11.6 Calculer la masse et la vitesse d'un lectron d'nergie 50 MeV. Quelle est l'nergie de l'lectron par rapport un observateur se dplaant avec une vitesse u dans le mme sens que l'lectron ? 21.11.7 On considre la dsintgration K+ > n+7TO d'un mson K immobile. Calculer la vitesse des pions et la distance qu'ils parcourent-en moyenne - avant de se dsintgrer (voir le tableau 3.9 pour les valeurs numriques). 21.11.8 Calculer l'nergie cintique du muon mis lors de la dsintgration K^ > JJI^V d'un mson K immobile. (Valeur observe exprimentalement ^'" = 152,4 MeV.) 21.11.9 Un proton d'nergie E = 28 GeV entre en collision avec un proton au repos. Calculer l'angle <p entre les trajectoires finales si les protons ont des nergies finales gales. 21.11.10 Une particule de masse de repos OT) g et d'nergie , entre en collision avec une particule immobile de masse de repos m^ o. Montrer que l'nergie E* dans le rfrentiel de repos est donne par
E* = ^(m]o + wjo)^- 4 + 2w2 oc2,.
21.11.11 Dans les anneaux de collision du CERN, des protons d'nergie E = 28 GeV effectuent des collisions frontales. Calculer l'nergie des protons d'un faisceau dans le rfrentiel o les protons de l'autre faisceau sont au repos. 21.11.12 Montrer que l'nergie minimale que doit avoir un pion pour qu'une collision sur un proton immobile conduise la raction TT~ p > K A est 906 MeV. (Indication : utiliser l'quation (21.89).)
CHAPITRE 22
L'tude des systmes avec liaisons (sect. 12.6) a montr qu'il fallait commencer par liminer des quations de Newton les forces de liaison (inconnues), de manire obtenir des quations diffrentielles dans lesquelles seules les forces appliques (connues) apparaissent. Ayant trouv l'volution, les quations de Newton permettent ensuite de calculer les forces de liaison. Cependant, nous avons vu qu'un tel programme est souvent laborieux. La mcanique analytique que nous allons esquisser dans ce dernier chapitre est une approche de la mcanique qui traite les liaisons de faon simple et systmatique. Cette mthode permet d'obtenir immdiatement les quations d'volution en fonction des forces appliques uniquement ; les liaisons sont introduites de manire automatique dans le formalisme, ce qui prsente un grand avantage pour la rsolution des problmes. De plus, la mcanique analytique est le formalisme le mieux adapt l'tude des proprits gnrales du mouvement dans l'espace de phase. C'est par exemple l'approche utilise pour comprendre l'apparition du chaos partir d'quations dterministes. Mentionnons galement que, conceptuellement, les ides de la mcanique analytique sont satisfaisantes pour le physicien. En effet, ce formalisme est bas sur des principes variationnels ( 22.1.7) apprcis en physique parce qu'ils font ressortir des proprits globales et permettent de tirer profit des symtries. Remarquons pour terminer que la mcanique analytique est l'outil ncessaire pour la mcanique statistique, la mcanique quantique et la thorie des champs.
FORMALISME LAGRANGIEN
Pour simplifier, nous ne considrons que des systmes holonmes k degrs de libert, soumis des liaisons parfaites ( 12.6.3), c'est--dire tels que pour tout point Py du systme on a .c'00 =xw(q^, ..., q^ t), a = 1, ..., N (22.1)
o les {(?;, ;j sont des variables indpendantes et les liaisons vrifient la condition des travaux virtuels (12.104) : Condition des rflvaiiY virtnpi travaux virtuels \^(") . ^(") = Q
' < a=l
(22.2)
pour tout dplacement virtuel compatible avec les liaisons (12.102) S^^J^^Sq,. (22.3)
22.1.2 quation de d'Alembert (1743) Considrons un sytme de points matriels de masse m^, soumis des forces de liaison R^ et des forces appliques F^. Des quations de Newton m^ =F(a} +R(a), et de la condition des travaux virtuels (22.2), on obtient l'quation bert. quation de d'Alembert y^ ^) _ ^ . ^(a) ^ Q ^ " de d'Alem-
(22.4)
pour tout dplacement virtuel compatible (22.3). En d'autres termes, la somme des travaux des forces appliques et des forces d'inertie est nulle pour tout dplacement virtuel compatible. Par consquent, pour la dynamique, l'quation (22.4) est l'analogue du principe des travaux virtuels que nous avons discut en statique ( 16.2.1). De (22.4), avec (22.3), on a
^(m'^-F)s^o
a, i
\
^i
'i '
<22-5'
D'ALEMBERT
Jean Le Rond Philosophe et mathmaticien franais 1717-1783 646
Comme nous avons suppos le systme holonme, tous les Sq^ sont indpendants et l'on obtient :
^~\ f 9x^ ^^ l^' 0 g
9Xy ^ a g ) =
(22.6)
i=},...,k
(22.7)
(22.8)
Force gnralise
est la force gnralise associe la coordonne gnralise q, ( 16.2.1). On constate que (22.7) est un ensemble de k quations pour les k variables (q^, ..., q^) dans lequel les forces de liaison n'apparaissent pas.
^-t^,^.
ce qui p e r m e td'crielngtqueTnfonction des variables^, q, t) :
ay(!)
a 1 ^i
9;c^
-^^)-
(22.10)
(22.11)
Par consquent, ,i / a \ _ / fiv(a) ai/")' x V( W^ ^T\=Ym(a^ +^9v dt\3q, ) ^[^ ^ "V 9q, Sq,
d
(22.12)
i = 1, 2, ..., . .
(22.13) 647
C'est un systme de k quations diffrentielles du second ordre en les {,}, dans lequel les forces de liaisons ont t limines. Si les forces appliques drivent d'un potentiel U, indpendant des vitesses (le cas gnral o U dpend des vitesses sera trait la section 22.3), on a par dfinition
"-w
-(a)
d0
- " s-
9U "Sq,
(22.14)
on introduit alors le lagrangien, fonction des 1k + 1 variables {q, q, t] dfinie par Lagrangien L(q, q, t) = T(q, q, t) - U(q, t). (22.15)
Lagrange
dt 9q,
9q,
i = 1, 2, .... k.
(22.16)
^Qx^ Qx^2 S n \ t " f - ^ qt a J a^ sx^' "v-^ SJt-t SX^'} -'y" na w, +E 2Z^ D s?; ay a i [^a,, aJ^ i,} ^ ^^(() Qx^' +\ L a 9t [ - ^
'V
00
k
1=1
= T^q, q, t) + T^^q, q, t) + ^(q, t) o 'T1^ est une fonction homogne de degr 2 en [q^\ :
(22.18)
t^
(22.19)
(22.20)
"^
et T^ est indpendant des [q^]. Proprit. Si les liaisons sont indpendantes du temps, c'est--dire si ^(a) ^ Jc^Op ..., ^), alors l'nergie cintique est une forme quadratique dfinie positive en les {,}. En effet, en ce cas, dans (22.17), T = T^ ^ 0 et T = 0 si et seulement si y(a) ^ o pour tout cr, c'est--dire si Liaisons indpendantes du tem S P
v. a;c<">
s^0'
Comme le systme est holonme, la seule solution est q^ = 0 pour tout ;'. Pour les systmes holonmes liaisons dpendantes du temps, on introduit l'hypothse que la forme quadratique T^ est dfinie positive, Liaisons dpendantes du temps
22.1.5 Formalisme lagrangien De faon plus gnrale, dans le formalisme lagrangien on postule que le systme est caractris par un ensemble de 1k variables indpendantes (p ..., q^, 17? ..., q^) dfinissant l'tat instantan, et par une fonction L = L(q, q, t) dfinissant l'volution temporelle partir des quations de Lagrange (22.16), c'est--dire d 8L dt 3q, 9L 8, (22.21)
De plus, on suppose que J g3^. | est dfini positif, condition analogue celle introduite sur l'nergie cintique ( 22.1.4). Par dfinition, ; est une variable cyclique, si le lagrangien ne dpend pas explicitement de , ; le temps est homogne si le lagrangien ne dpend pas explicitement de ( ; l'impulsion gnralise associe q,, aussi appele moment conjugu ;, est la grandeur dfinie par P,:.= ^ = P,(^ 1, t). (22.22)
Proprits 1. Constantes du mouvement Si q^ est une variable cyclique, l'impulsion associe p^ est une constante du mouvement. Si le temps est homogne, la fonction
k
(22.23)
_ 3L ~ ^
(22.24)
et, par consquent, -j-L = 0 entrane /?,(?) = p,(0). pe la dfinition (22.23) de.%? on tire
d
dt
^=
3L 9L \ 9L Mi + Pili - ^. - ^.) - ^
(22.25)
Par consquent, j ^ L = 0 entrane ,9(t) = ,9(Q). Proprits 2. nergie mcanique Pour un systme holonme, liaisons parfaites et indpendantes du temps, tel que les forces appliques drivent d'un potentiel U(q, t) indpendant des vitesses, l'observable ^ est l'nergie mcanique.
Liaisons
650
Proprits 3. Lagrangiens quivalents Si L'(q, q, t) = XL(q, q, t) o est une constante arbitraire, alors L et L' dfinissent la mme volution temporelle. Si
L'(q, q, t) = L(q, q, t) + ^ /(,, t) (22.26) ^e
o f ( q , t) est une fonction arbitraire de classe '~\, alors L et L' dfinissent la mme volution. DMONSTRATION. Si L' = AL, alors
d 9L
dt a<?,
^ar_ar_
dt 9q, a^r;
_ ._QL._
Sq,
d [ 9
{q
~\ _ '
t)
~t \q,~dt
^A"7^'
'
mais
r-
a ( \ 9f ,-/(?, 0 - a<7; VA / a;
et
-,-=^--rf,
d a/ A a;
ari a, rfr
On remarqueraquel'impulsion gnralise p; dpend du choix du lagrangien : deux lagrangiens quivalents ne dfinissent pas toujours la mme impulsion.
22.1.6 Mouvement au voisinage d'une position d'quilibre Considrons un systme holonme k degrs de libert et liaisons indpendantes du temps, pour lequel les forces appliques drivent du potentiel U ( q ^ , . . . , q^) indpendant du temps. Il est dcrit par le lagrangien (22.15) o l'nergie cintique est une forme quadratique dfinie positive en les [q^] (22.1.4):
L(q, q) = \ ^>,,(<?),<?, - U(q,, ..., q,). (22.27)
,7(,/^)-E-t-^.+^--
J
/
l^
, ^\
impliquent
E^Ef-^^o.
<->
Comme nous l'avons vu plusie rsreprises (chap 7; chap 17; appendice D), pour aborder l'tude gnrale d'un tel systme d'quations, on commence par chercher les points d'quilibre <?;(?) == q^ = este, c'est--dire les solutions de
^J J
Point d'quilibre
= 0 99,
; = 1, 2, ..., k.
(22.29)
Soit (p ..., q^) un point d'quilibre. On tudie ensuite les petit mouvements au voisinage de ce point d'quilibre en linarisant les quations du mouvement (22.28) au voisinage de ce point. Dans le cas prsent, pour obtenir les quations linarises, il suffit de dvelopper le lagrangien l'ordre 2 relativement aux variables (q, q). Pour cela, on introduit les variables
^s ^-^' ^.
a,j(q+l) = A^.+0(r?), ainsi que
3 U(q + ^) = U(q) + ^ t/,^. + ), 'E^ ' 0(n "^ i.j
(22-30)
qui reprsentent les carts par rapport au point d'quilibre (? g; = 0) et l'on introduit les dveloppements : o A,^. = a^(q),
o .. _
l
9 U
x ^
_
,~ "
et nous avons utilis (22.29) pour liminer le terme linaire en T). Nous obtenons ainsi le lagrangien l'ordre 2 Nouveau Lagrangien L(r], r)) = \ ^ A ,j r ^i 1j - \ ^ u,j11ir1j ^^j^j-^-u-:', J i,
quations linarises
652
(22.31)
Comme nous l'avons vu la section 17.7, on cherche des solutions de la forme ^.=0^""'. En introduisant (22.32) dans les quations (22.31), on dduit
f
(22.32)
^ [-A^2 + U, J Cj = 0
( = 1, ..., k.
(22.33)
Pour que (22.33) ait une solution non triviale, il faut que le dterminant des coefficients soit zro, ce qui donne l'quation caractristique pour a> : det(t/,^ - A,^2) = 0. (22.34)
quation caractristique
Comme les matrices t7, et A, sont symtriques, les k solutions ^, de (22.34), avec a = 1, ..., k, sont relles et dfinissent les pulsations propres du systme. Pour la valeur propre u>y nous pouvons alors rsoudre (22.33), soit (C}"1, . . . , C^), ce qui donne la solution particulire ^\t) = C^'e""' j = 1, ..., k. (22.35)
Solution particulire
La solution gnrale de (22.31) est finalement obtenue par combinaison linaire des k solutions particulires (22.35), avec a = 1, .... :, on obtient
r,^)=^A,Cweiw-t,
=l
Solution gnrale
(22.36)
o les k constantes complexes Ay = A^\ e"10 sont dtermines par les 1k conditions initiales (??,(0), T) ,(0)). Si la matrice {V,,} est dfinie positive, ce qui implique que le point d'quilibre q est un minimum de l'nergie potentielle, les pulsations propres sont relles (A;. tant galement dfini positif) et la solution est de la forme
^(0 = E ^1 cw cos^ + ^a=l
(22-37)
1 1 1 1 1 1 S e ^ "
22.1.7 Principe de moindre action de Hamilton Parmi toutes les courbes q = q(t), tg ^ t ^ fp telles que q(ty) = q et q(t^) = q1, l'volution naturelle - dfinie par les solutions des quations de
653
(22.38)
appele action. En effet, comme nous le montrons dans l'appendice E, les quations de Lagrange (22.16) sont les quations d'Euler-Lagrange du problme variationnel associ la recherche des extrema de (22.38). En gnral, si At = f, ty n'est pas trop grand, on peut montrer que le mouvement naturel est non seulement un extrmum, mais galement un minimum de l'action de Hamilton [55], ce qui explique la terminologie de principe de moindre action. On remarquera galement que ce principe est le correspondant dynamique du principe d'nergie potentielle extrmale - ou minimale - en statique.
22.2
Mthode. La marche suivre pour tudier un problme dans l'approche lagrangienne est la suivante : 1. choisir un systme de coordonnes gnralises (<?p ..., q^) ; ce systme doit tre holonme ; 2. exprimer l'nergie cintique et l'nergie potentielle en fonction des variables {9;, g;, t}; 3. crire les quations de Lagrange ; 4. tudier les solutions de ces quations. 22.2.1 Problme deux corps Considrons un systme de deux particules interagissant au moyen d'une force centrale conservative (sect. 18.1). C'est un systme six degrs de libert, holonme, liaisons indpendantes du temps. Nous allons prsenter diffrentes mthodes pour aborder ce problme. Coordonnes
cartsiennes
2 3
(22.39)
Dans ce cas
9L = pa i = a~ = ^A,,' P^i ' ~Qx
soit
Pc, =mav^
(22.40)
(22.41)
Finalement, on voit que les quations de Lagrange 9U <^. ,=-. "-Y i sont identiques aux quations de Newton. Si l'on choisit les coordonnes cartsiennes du centre de masse XQ et de la variable relative x == x^ - JC) , on tire de ( 18.11 )
3 3
(22.42)
L ^M^-^+^^^-/d-cl).
E-^+^L^-^i^i
(22.43)
d o
'
Pc = MVG
Comme l^ = 0, on conclut que pg ; = ^-^o i est une Gonstante du mouvement; de mme, comme -j-L = 0,.%? = T + U est une constante du mouvement. Les quations de Lagrange sont MQ , = 0 W ^ = -^ 9x, On obtient ainsi directement les quations (18.7) et (18.8). Si l'on choisit les coordonnes cartsiennes de G et les coordonnes sphriques (r, 0, (p) de la variable relatives, on a
3
(22.46)
Coordonnes sphriques
L= ^ M ^ ^ ^ + ^ ^ + ^ ^ + ^ s i n 2 ^ 2 ) - ? / ^ ) .
(22.47)
655
3L
e=~^= ^r2(? 00
^ r
=0 3f 3L
^X
=0
G,,
n r
Finalement, l'axe e^ ayant t arbitrairement choisi, on conclut que L^| (MX A v est une constante du mouvement et l'on obtient par consquent
W2 + ^'42 + ^=
IL I2 2/Ar
r = cste
c'est l'quation (18.20) du paragraphe (18.2.1). En conclusion, la signification physique de l'impulsion gnralise (quantit de mouvement, moment cintique, ...) et le nombre
22.2.2 Point matriel sur une surface Reprenons l'exemple ( 13.5.2) d'un point matriel se dplaant sous l'action de la pesanteur sur la surface de rvolution d'quation
4
z=--^
avec
g=-ge,
(22.48)
(o A et a sont des constantes, et ( p , <p, z) les coordonnes cylindriques du point). C'est un systme deux degrs de liberts. Choisissons les coordonnes (p, (p) ; ce systme de coordonnes est holonme et les liaisons (22.48) sont indpendantes du temps. 656
De (22.48) on tire
z =a
A
P
>a+l P,
(22.49)
1+
p2+p2ip2
^ +mg-^.
(22.50)
entrane
entrane
p. = = wp y = este
9(p .%? = \m \\ + -^ J p2 + PV 1 P'
9L
2.
(22.51)
-mg; =cste. On obtient ainsi immdiatement les quations (13.50) et (13.53). 22.2.3 Rgulateur de Watt Considrons le rgulateur de Watt reprsent la figure 22.1, o le support tourne vitesse angulaire Q constante. (C'est un systme similaire celui trait aux 14.3.2 et 15.4.4.)
C'est un systme un degr de libert, holonme, liaisons dpendantes du temps. Prenons le rfrentiel .^8 du laboratoire et l'angle 0 comme coordonne gnralise. La condition (p = S2 = este entrane
L = l^m^2 + i2 sin2 0 Q2) - 2(-mgt cos0), pa = = Im^. 8 30 (22.52) (22.53)
Liaisons dpendantes
du temps
Finalement, de L = 0, on voit que ,'^ = pg0 - L = m^2 - mi2 sin2 0 !22 - 2mgf. cos0 = este. (22.54)
La liaison tant dpendante du temps, .J%? n 'est pas l'nergie mcanique du systme. On remarquera toutefois que .%' reprsente l'nergie par rapport au rfrentiel tournant li au support ( 15.4.4). 22.2.4 Chute libre
1" mthode
p = = mx , Sxet
3L
soito = mv,
(22.56)
; = 1, 2, 3
sont identiques aux quations de Newton. Remarquons que le mme systme peut tre dcrit par le lagrangien quivalent ( 22.1.4) ^ ^ .^ ^
2
"
_ _ dt
,_ ' 6s /'
(22.57)
9L'
(22.58)
Comme JC; est une coordonne cyclique pour le lagrangien (22.57), on conclut que p^ est une intgrale premire, de sorte que x,(t)-g,t=x,(0), d'o
v(t)=v(0)+gt et x(t)=x(0)+v(0)t+^gt2.
En conclusion, en prenant le lagrangien quivalent L', l'impulsion gnralise reprsente la quantit de mouvement par rapport au rfrentiel acclr en chute libre. 22.2.5 Solide avec point fixe : gyroscope Reprenons, dans le formalisme lagrangien, l'tude du gyroscope ( 14.9.2), c'est--dire l'tude d'une toupie symtrique (/i = 1^) soumise la seule action de son poids et de la force de liaison au point C (fig. 14.33).
En choisissant comme coordonnes gnralises les angles d'Euler, et en utilisant l'expression (14.85) de l'nergie cintique, le lagrangien du systme s'crit
L(0, <f>, \jr, , <p, Vf) = ^{w, l^w) -mgicosff =
= ^ / | ( 0 2 - f - ^ 2 s i n 2 0 ) + ^((p+^cos0) 2 -mgtcosO. (22.59) Comme L ne dpend pas explicitement de (p, \jf et t, nous obtenons immdiatement trois constantes du mouvement (22.22,22.23) : f^((p+^co&0) =C| / ] ^ s i n 2 0 + / - j ( y ) + ^ c o s 6 ' ) = C^ ^ / ] ( 0 2 + ^ 2 s i n 2 6 l ) + ^I^((p+^cos0)2 +mgecos0 = C,. Ce sont les trois quations utilises au paragraphe (14.9.3) pour tudier le mouvement du gyroscope. Constantes du mouvement
22.3 PARTICULES DANS UN CHAMP LECTROMAGNTIQUE 22.3.1 Potentiel dpendant des vitesses Au paragraphe 22.1.3, nous avons suppos que les forces appliques drivalent d'un potentiel indpendant des vitesses (22.14). Supposons maintenant que les composantes 0; dpendent des vitesses, mais sont de la forme
i or/ 177
0,=--,
dt 9q,
3,
(22.60)
Hypothse
o U = U(q, q, t) est une fonction quelconque des q^, q^ et du temps. En introduisant le lagrangien L = T(q, q, t) - U(q, q, t), les quations (22.13) peuvent nouveau se mettre sous la forme
^(^-L.\\-^L=0. dt\8q,} Qq, (22.62)
(22.61)
22.3.2 Lagrangien d'un ensemble de particules charges Considrons un systme de particules charges en prsence des champs lectromagntiques [E(x, t), B(x, t)} dfinis en terme du potentiel-vecteur {(t)(x, t), A(x, t)}, c'est--dire
Q
E = -grad(p - A 9t
et
B = rot A.
(22.63)
Dans ce cas, les forces drivent du potentiel dpendant des vitesses U([x,, v,, t]) = ^ [^<">, 0 - !<">. A(x^, t)]
a
(22.64)
o y est la charge de la particule a. En effet, pour une particule de charge e, on dduit de (22.63)
F = e(E + v A B) == e(-grad(j) - A + v A rotA)
t
d'o ^-,f^_^A.-r-^-A^) \Qx,' dt ' 9x, ) (comme on le vrifie facilement en prenant ;' = 1, 2, 3). Par consquent
F,=-e\,-[<t>-v-A}--[4>-v.A]\= [ x, dt au; J _ d 9U ~ dt 9u; avec U(x, v, t)=e [(p(x, t) - v-A(x, f)]. (22.65) QU Sx;
fa
d a
22.3.3 Cas particulier : champ invariant dans une direction Considrons une particule en prsence d'un champ lectromagntique dfini partir du potentiel vecteur {(j>(x, t), A(x, t)] indpendant de la coordonne Xy Dans ce cas
L == \mx1 - e [(f>(x, t) - v A(x, ?)] et (22.66)
9L p, = = mx, + eA,,
<}x
soit
p = mv + eA(x, t).
(22.67)
Comme la coordonne Xy est cyclique, l'impulsion gnralise p^ est intgrale premire, d'o
mv^(t) + eA^(x(t), t) = este.
22.4 THORME DE NOETHER Les lois de conservation de la quantit de mouvement, du moment cintique, et de l'nergie, que nous avons discutes dans les chapitres prcdents, sont associes l'invariance du systme par rapport aux translations et rotations de l'espace ainsi qu'aux translations dans le temps. Ce sont des cas particuliers d'un thorme important : le thorme de Noether. Ce thorme, que nous allons aborder dans ce chapitre, montre qu' tout groupe un paramtre de symtries est associ une constante du mouvement. 22.4.1 Symtrie Soit g : q = (,, ..., q,) ^ g ( q ) = (g,^,), .... g,(q,)) (22.68)
NOETHER Emmy Mathmaticienne allemande (1882-1935)
une application diffrentiable de l'espace de configuration dans lui-mme et g* l'application induite sur l'espace de phase (q, q), soit
g* : (q, q) l- g*(q, q) = (g(q), g(q, q)), OU (22.69)
(22.70)
Par dfinition, l'application g est une symtrie du systme dcrit par le lagrangien L, si g* laisse L invariant, c'est--dire si
L(g*(q, q), t) = L(q, q, t). (22.71)
Symtrie
Thorme. Si g est une symtrie, l'image par g d'une solution des quations de Lagrange est aussi solution de ces quations. On dit alors que le systme est invariant par rapport g , ou encore que g* commute avec l'volution. DMONSTRATION. Si q(t) est solution de (22.16), alors q(t) rend extrmale l'action (22.38). Le lagrangien tant laiss invariant par l'application g , l'image par g de q(t) rend galement extrmale l'action (parmi tous les q(t) tels que q(to) = g(q) et q(t^) = gq')). Par consquent, g(q(t)) est une solution de (22.16). Par dfinition, G = [g^ s K} est un groupe un paramtre de symtries, si pour tout s rel, g^ est une symtrie, avec g^ == 1 et
8s ' 8t = 8s+f
22.4.2 Thorme de Noether Si G = [gy] est un groupe un paramtre de symtries, diffrentiables par rapport , alors la grandeur
'(-.')' E ^ (i 1^)],L
est une constante du mouvement. DMONSTRATION. De L(g^(q, q), t) == L(q, q, t) pour tout s, il vient
^L(g^q,q),t)=0=
v^OL(...) d . , ,-, , 3L(...) d . . ,1
(22.73)
o [^5(9)] est la i'" composante de g^(q). Comme g^ est une symtrie, si q(t) est solution des quations de Lagrange, alors q(t) = g^(q(t)) l'est aussi et
^(^q^t)=^ ^L(q(t),q(t),t)=^L(q(t),q(t),t).
'i^^-^^ll^{E^.4
Finalement, en prenant s = 0 dans (22.74), on obtient I ( q , q, t) = 0, et I ( q , q, t) est une constante du mouvement. 22.4.3 Illustrations : conservation de/ et LQ Considrons un systme de N points matriels interagissant au moyen de forces conservatives qui drivent du potentiel U ( x ^ , . . . , x^), et supposons que le potentiel soit invariant par rapport aux translations ; cela signifie que pour tout vecteur s, on ^ U(x^ + s , . . . , x ^ + s ) = U ( x ^ , . . . , x ^ ) . On dit alors que l'espace est homogne. Dans ce cas, pour tout h fix, l'application
g : (x,,...,x,,) i-^ (x, +sii,. . . , x . , +sii) (22.75)
Thorme de Noether
(22.76)
g,
K^,x,, t})=^-h=^m,x,-h=p-ii.
a=l ""a a
L'intgrale premire est la composante selon h de la quantit de mouvement du systme. Si l'espace est homogne, la quantit de mouvement? = Mvy est une constante du mouvement. Supposons ensuite que le potentiel soit invariant par rapport aux rotations autour de l'origine, c'est--dire 7(R^p ..., R^y) = U ( x ^ , . . . , x ^ ) o R, est une rotation d'axe h fix, d'angle s. Dans ce cas, pour tout s e R, g, : (x,,...,^) i- (R,X|, ..., R^/y) Invariance sous les rotations
est une symtrie. De l'quation (8.4) on dduit ,^(x,,...,^)[^=(nAXi,...,nA^) d'o /v ^a.-^' t})=^m,x,-(h/\x,)=frLo
a=\
(22.77)
et la constante du mouvement est la composante selon h du moment cintique du systme. Si l'espace est isotrope ( quelconque), le moment cintique LQ == ^axa A mava es^ une constante du mouvement.
22.4.4 Gnralisations et conservation de l'nergie II est possible de gnraliser le concept de symtrie en considrant des applications g telles que L(g*(q, q), t) soit quivalent L(q, q, t) au sens du paragraphe (22.1.5). De plus, on peut considrer des applications g agissant sur l'espace de configuration tendu (t, q). Dans ce cas, on assimile le temps une coordonne gnralise, q^ = t, et on introduit un paramtre dcrivant l'volution. Le mouvement est alors dcrit par le lagrangien L^ dfini sur l'espace de phase tendu F6 = {(^o, .... ^, q^ ..., ^)}o^ = ^, /z = 0, 1, .... k, et
r(e)/ \= L J l<?p 1 '?t , qo\ \ <?. /--n '7o\ L' '(<?o, ..., ^, qy, ..., ^) ..., ^, ^i . , .... ^ (22.78)
Espace ^^ de phase
663
Dans ce cas, le moment py conjugu q^ == t est gnralement dfini avec le signe ngatif, soit
^-^^"A-,^
9<?o -^ Sq, <?o et les quations de Lagrange sont
d QL^ QL^
i 3a ^
d\ Sq,, v-
=0,
A I = O , 1, .., k.
(22.80)
En effet, on vrifie facilement que pour /u, = 1, .... A:, on obtient (22.16), et pour H. = 0, on obtient (22.25). Soit G = [g^] le groupe 1 paramtre des translations dans le temps :
g, : (qy, |, ..., ^) ^ (<?o+., <?], ..., <^).
Si le temps est homogne, c'est--dire si le lagrangien est invariant par rapport aux translations dans le temps, il suit du thorme de Noether que la grandeur , . , ^3L^ * a//6) (( d , . ,, ., \ I(q , ^'^E-a.-l^kWU
e
6 Z/ i )
est une constante du mouvement; mais en vertu de (22.79), / = .^?. La grandeur ^ est la constante du mouvement associe l'homognit du temps. Si les conditions de la proprit 2 ( 22.1.5) sont satisfaites, cette grandeur s'identifie l'nergie mcanique.
22.5 FORMALISME HAMILTONIEN 22.5.1 Hamiltonien Considrons un systme mcanique dcrit par le lagrangien L(q, q, t). Nous avons remarqu qu'en prsence de symtries, certaines des impulsions /?; sont des constantes du mouvement et il apparat ainsi plus intressant d'introduire les variables (<^., p^} au lieu des variables {;, q }. Pour tudier la mcanique au moyen des variables [q^, /?;}, il faut commencer par introduire l'hamiltonien H , fonction des variables (q, p , t) dfinie par transformation de Legendre du lagrangien, c'est--dire
H1
LEGENDRE A.M.
Mathmaticien franais
(22.81)
(1752-1833)
664
De (22.23) on voit que H ( q , p , t)=.9K(q, q(q, p , t), t) et, sous les conditions de la proprit 2 ( 22.1.5), l'hamiltonien s'identifie l'nergie mcanique. 22.5.2 quations de Hamilton De la dfinition de l'hamiltonien, on obtient les relations suivantes : QH
^-L^^-^-I:^^--^
"T ' r ^ ^ '
9L
^ 9L 3
9L
(22-82)
(22.83) HAMILTON William R.
Astronome et
Par consquent, si q = q(t) est solution des quations de Lagrange, on a dq, _ 9 H ~dt ~^p; dp, dt 9L 9q,
=LJ
9H 3<7; 9H \ 9H QH
ql \
dH _ v-^/9// .
Thorme. Les quations de Lagrange sont quivalentes au systme de 2k quations du premier ordre, appel quations de Hamilton,
9,=a
9H
pi l =1
QH
' - k-
(22M)
^.
De plus,
dH _ 9H _ dt ~ 9t ~ QL 3l' (22.85)
22.5.3 Formalisme hamiltonien Dans le formalisme hamiltonien, on postule que le systme est caractris par 1k variables indpendantes (? ..., q^, p\, ..., /^), notes (q, p), dfinissant l'tat instantan, et par une fonction H = H ( q , p , t), l'hamiltonien, dfinissant l'volution partir des solutions des quations de Hamilton. 665
Par dfinition, q^ est une variable cyclique si l'hamiltonien ne dpend pas explicitement de q^ ; le temps est homogne si l'hamiltonien ne dpend pas explicitement de t. Proprits. Constantes du mouvement Si g; est une variable cyclique, l'impulsion p, est une constante du mouvement. Si le temps est homogne, l'hamiltonien H est une constante du mouvement. Si H(q, p , t) = ^f^i H,(q,, p . , t), le systme est quivalent k systmes un degr de libert, indpendants, d'hamiltonien respectif H = H .(q., p . , t). En particulier, si le temps est homogne, alors H . = H.(q., p.) = E. est constant, et le systme est rsoluble par des quadratures. DMONSTRATION. Ces proprits sont des consquences immdiates des quations (22.84) et (22.85).
22.6 ILLUSTRATIONS DU FORMALISME HAMILTONIEN 22.6.1 Oscillateur harmonique Lagrangien Dans le cas de l'oscillateur harmonique, on a L = -mx2 ^kx2, 9L p = = mx, 3x
2
soit
. p x = , m
Hamiltonien
quations de Hamilton
d'o
2 1 },mx + \kx = E. i 2.
22.6.2 Problme 2 corps Considrons un systme de deux particules se dplaant dans un plan et interagissant au moyen d'une force centrale.
666
Si l'on choisit les coordonnes cartsiennes x^ ; des particules 1 et 2, on obtient des quations (22.39), (22.40) et (22.81 ),
H
2 2 ^ ^.,'Pa.^='E'L^^P2c'.i+u(\x2-x )
Hamiltonien
^,,-^,,
-' =, l , o 2,a=l,2
d a = ^- -^ Si l'on choisit les coordonnes cartsiennes de G et des coordonnes polaires (r, 6) de la variable relative, on obtient L = \ Mx^ + \[L (r2 + r^2) - U ( r ) , d'o 1
PG.,=MXG.i'
solt X
Lagrangien
G=^P'
py = l^r,
T
Pg =^e,
soit
SOlt
r = p^ ^
1 ^LT
0=-^Pg,
H = p Q - XG + p,r + Pr'-
Hamiltonien
Les coordonnes XQ ; et 0 sont cycliques, ce qui implique Pc(t)=PG()' et Xc(t)=x^(0), (t)=6(0). Pe(t)=PeW
Comme le temps est homogne, on obtient 21- (P'r + ^^(0)) + U(r) =E= este avec
pr
dr =^
22.6.3 Chute libre Considrons une particule en chute libre. Si l'on choisit le lagrangien (22.55), on dduit de (22.56)
Hamiltonien
H = ^ /?^, - L = ^ ( ^Pi p] - ^iX, mg,x, J = - mg x m 2m 2m i i=l ^~ 'f et les quations de Hamilton s'crivent 1 = dt^ m^ ^P. = ms, Si l'on choisit le lagrangien quivalent (22.57), on dduit de (22.58)
d
P_
En conclusion, l'hanultonien et les quations de Hamilton dpendent des coordonnes et du Lagrangien choisis pour caractriser le systme.
22.6.4 Particules en prsence d'un champ lectromagntique Considrons un systme de 7V particules charges, par exemple un atome, en prsence du champ lectromagntique (22.63). Des quations (22.64) et (22.81), on obtient 3L
6 A Pa.i =W ,,+ ;(^a.i = ^ a-. "a"a,t ". a'i ^ a ' t) dx a,i
et
" l
Hamiltonien
H([x,, p,, t]) = ^ \ra (^ - ^A(x^, r))2 + U(x^, .... x^) a \a ,1m ' =l a
+I>"<^(xa.r).
(22.86)
o U(x^, ..., x ^ ) est le potentiel associ aux forces d'interaction entre les particules. On remarquera que l'hamiltonien s'identifie nouveau l'nergie mcanique du systme. On remarquera galement la relation entre la vitesse Vy et l'impulsion/^, :
m
ava=Pa-eaA(x^ ^
22.7 FORMALISME HAMILTONIEN NON RELATIVISTE DANS L'ESPACE DE PHASE TENDU Considrons l'espace de phase tendu ( 22.4.4), associ aux variables (q , q ), /z = 0, 1, ..., k, o q = ^q^, avec un paramtre dcrivant l'volution. Nous pouvons toujours choisir tel que <?g = 1, c'est--dire o()=()=+;o. Avec le lagrangien Z/^ (22.78) on obtient
az/6 a,, a L^
aL g (^) =Pi
^ = rf^
y6
a = ~ = ~Po^ , 9o L'hamiltonien du systme est la fonction sur l'espace de phase tendu r" =: {((] , p )} dfinie par transformation de Legendre de Z/'0, soit
En prenant q^ = 1, on obtient l'hamiltonien ^^ ^D = H^ Pi^ %) - P' o H ( { c j j , /?;}, () est l'hamiltonien dpendant du temps (22.81).
H(e)
Hamiltonien (22.87)
En conclusion, en assimilant le temps l'une des coordonnes gnralises, le systme est dfini dans le formalisme hamiltonien par l'espace de phase tendue, ? ..., q^, PQ, pp ..., p^), l'hamiltonien H^ (22.87) et les quations de Hamilton
d%^_9H^^^. d-k 9po
w
'
dpo_3^^ _
d\ ~ a^o '
dp^^_9H_
(22.88)
On voit que H^ ne dpend pas explicitement de et, par consquent, //(e) est une intgrale premire.
22.8 FORMALISME LAGRANGIEN ET HAMILTONIEN RELATIVISTE 22.8.1 Lagrangien covariant Pour illustrer ce formalisme, nous considrons une particule de charge e, soumise l'action du champ lectromagntique dfini par le potentiel-vecteur {(f>(x),A(x)]ox =(x, x\ x2, x^etx0 =ct. tant donn deux quadrivecteurs x et y , on introduit le produit scalaire
3
x y = x - y - xy = j^x'y1 - xy.
(22.89)
Soit m.Q la masse de repos de la particule, le paramtre dcrivant l'volution, et x^ = 4rx^. Si l'on choisit la condition initiale ^C^"^, d rriQ (22.90)
o m est la masse relativiste, alors les quations du mouvement sont les quations de Lagrange associes au lagrangien
L(. x
v^"
w\)
i i
1 \(dx\ (dxV
-
/dx\ /dx\2'
X^ - L = -Wn
ga^-^^W "W
est une constante du mouvement. La condition initiale (22.90) implique
/dx\2 (dx\1 ^(dt\1
hr) -U ( -^^}
dt d1 ^ / \ - v^c
2
= ,2 c
=c
dt dr
d'o d ( dx' dt ,\ 9 dt[mo~d^dX+eA)=eQx d ( dx1 dt\ [" dA' 8 ,, 1 1 mc\ = e - + -(A v - ) \ = dt\ dt d k j [ dt 8x' J [d 8 3 1 =e\.-.(<l>-A-v)-(<f,-A-v)\ \_dt 9v Qx' J et d . . p'=e[E+v^B]'=F'. Finalement, pour [L = 0, on a d ( dx e \ B / dx e dx\ mo (l) eA ^[~ ^~c )-^[ ^~c(f)^)=od'o d ( dt\ edcf, e 3 cnir, = - + - [A v <p\= dt \ d\) c dt c9t (22.92)
- e \d. _ t + e {^^
~ c [~dt ~ ~Qt\
c \^)
c \_
a? J
et (mc^^F-v. dt (22.93)
En conclusion, les quations d'volution (22.92) et (22.93) sont les quations relativistes obtenues la section 21.6. 22.8.2 Hamiltonien covariant Pour obtenir l'hamiltonien associ au lagrangien (22.91), on calcule pour commencer les moments p^ n 9L P = ~Td 9x dx e < ) o~^^+~ d. ct 1 , 9L dx p = - = m., + eA . 9x' d\
=m
^^
(22.95) 671
on obtient l'hamiltonien d'une particule charge dans un champ lectromagntique, H ( ( x , p ) = ( p - eA(x)) . (p - eA(x)), 2wo soit
H((x, p) = \(p - eA(x))2 - \ (p - ^(x))2}. 2mo L c >\ (22.97)
(22.96)
Comme H ne dpend pas explicitement de , l'hamiltonien est une intgrale premire. D'autre part, des quations de Hamilton dx _
d\ dx'_ _ ~d\~
9H _ 1 e^ 1 / o ( o e 0 = [ P - -<P) mr, \ c / Qp m^ V c )
9^ _ J_ . , _ ^i~^nQ\p~e ,. '
(22.98)
( l\ -1 r^v - f^vi = _
1 [/'dx\2 c c 22 \^ \ d^ X} ) /d.c\21 \d^ \d).) J| 2m c2
H
d l
2W
'
le paramtre s'identifie au temps propre ; dans ce cas, l'quation (22.98) implique que
r
dt 1 / o ^A dr - OTo V c /
. --, _ _,, 1 y" ._
JJ^ J
c ,/l - y2/c2
^ _ _
_ ^.._
et que
[p-^=mc c p eA= mv (22.100)
(22.101)
est le quadrivecteur quantit de mouvement d'une particule charge en prsence d'un champ lectromagntique. D'autre part, avec la condition initiale (22.99), on tire de (22.97)
1 F 2 2
v
^1
2m, [m
- ^J = -^c
Finalement, on remarquera que le lagrangien et l'hamiltonien sont des scalaires par rapport aux transformations de Lorentz.
22.8.4 Interaction scalaires L'interaction dfinie par l'hamiltonien (22.96) est appele interaction vectorielle . On remarque que l'hamiltonien le plus simple pour dcrire le mouvement d'une particule dans un champ extrieur, qui soit scalaire par rapport aux transformations de Lorentz, est donn par H(x, p ) = p p + U ( x ) , 2wo soit
H(x, p)=-(p2-(po)2)+U(x), Imy
(22.103)
o U(x) est une fonction scalaire. Dans ce cas, on parle d'interaction scalaire et on obtient les quations de Hamilton suivantes dx _ p dx' dX
d>
dp0 _ 9U
d\
'"0 p1 WQ
dp' dX
9x W 9x'
(22104) '
q"^101" de Hamilton
Une interaction de ce type, avec U(x) = x j x | o x est une constante, a t propose par Sommerfeld comme modle relativiste du problme de Kepler. On voit que l'hamiltonien est nouveau une intgrale premire, soit H ( x , p) = H , mais les quations de Hamilton impliquent, avec (22.105), que
^r\2 2
m c
(22.105)
^J/
[U(x)-H].
(22.106)
U(x)
(22.107)
et le paramtre correspond au temps propre uniquement dans les rgions de l'espace-temps o U(x) = 0. Remarquons finalement que les quations du mouvement entranent
dx
dt=7 '
011
dp
dt
o, pour les conditions initiales H = mpC 2 , p = ^-^wJc'+tW. Ainsi, dans la limite non relativiste o p > myC, on retrouve les quations de Newton, pour une particule de masse wp, soumise la force F = grad U.
PROBLEMES
22.9.1 tudier le mouvement d'un point sur la surface de rvolution z = A / p " d'axe parallle h g ( 13.5.2) en utilisant le formalisme lagrangien; crire le lagrangien ; trouver les variables cycliques et les constantes du mouvement ; crire les quations de Lagrange. 22.9.2 tudier le problme prcdent dans le formalisme hamiltonien : crire l'hamiltonien ; trouver les variables cycliques et les constantes du mouvement ; crire les quations de Hamilton.
Points matriels
22.9.3 Etudier le mouvement d'un point sur la table air, reli par un fil un autre point matriel astreint se dplacer verticalement ( 10.5.3) en utilisant le formalisme hamiltonien. 22.9.4 tudier le mouvement du pendule physique sur un support tournant vitesse angulaire !2 constante ( 14.3.2) dans le formalisme hamiltonien et par rapport au rfrentiel du laboratoire. Quelle est l'interprtation physique de l'hamiltonien? 22.9.5 Un systme est form de deux points matriels de masse m, fixs aux extrmits d'une tige rigide A B de longueur 1i et de masse ngligeable. Le milieu C de la tige A B est fix un axe horizontal OC de longueur L (masse ngligeable). La tige OC tourne librement autour d'un axe vertical et la tige A B tourne librement autour de C dans le plan vertical contenant OC (fig. 22.2). crire le lagrangien ; trouver les variables cycliques et les constantes du mouvement ; crire les quations de Lagrange et vrifier que le systme est rsoluble par des quadratures.
Pendule de Thomson-Tait
674
Fig. 22.2 22.9.6 Un cylindre homogne de masse M et rayon r roule sans glisser l'intrieur d'un cylindre immobile de rayon R et d'axe perpendiculaire g. Etudier le mouvement en utilisant le formalisme lagrangien. 22.9.7 On considre un cne homogne de masse M, hauteur h, rayon de base R, dont le sommet est fix (sect. 14.9). crire le lagrangien (en termes des angles d'Euler) ; trouver les variables cycliques et les constantes du mouvement ; crire les quations de Lagrange. 22.9.8 Un pendule double est constitu d'une masse m, relie par un fil rigide de longueur i\ un point 0 fix, et d'une masse m^ relie w, par un fil rigide de longueur i^ (fig. 22.3). crire le lagrangien du systme ; trouver les constantes du mouvement ; crire les quations de Lagrange ; trouver les frquences propres des petits mouvements autour de la position d'quilibre stable. Gyroscope
Double pendule
22.9.9 On considre le problme prcdent en imposant au point w, le mouvement circulaire uniforme (p(t) == a>^t. Vrifier que le systme peut tre dcrit par l'un ou l'autre des lagrangiens suivants :
1. L = ^m^<f>^+m^f.^ci}^cos(<p^-a>^)+m^g(f.^cos(p^+t^ COSJ]?) ; 2. L' = ^m^(pj + m^i \i-^\ cos(<p^ - w^t) + m^gt^cosy^.
Trouver l'hamiltonien et les quations de Hamilton relativement L et L'. 22.9.10 Un systme est constitu d'un tube homogne de masse M, section ngligeable, en forme d'anneau de rayon R, l'intrieur duquel se dplace Anneau tournant
(sans frottement) un point matriel de masse m. Ce tube tourne librement autour d'un diamtre vertical (fig. 22.4). Analyser le mouvement du systme en utilisant le formalisme lagrangien.
Fig. 22.4
22.9.11 Deux points matriels de mme masse m sont astreints se mouvoir sans frottement sur deux cercles de mme rayon R situs dans un mme plan horizontal. Les points interagissent au moyen d'une force F, = F^ = P]P^ (fig. 22.5). Trouver l'hamiltonien, les constantes du mouvement et les quations de Hamilton. tudier les petits mouvements au voisinage des positions d'quilibre stable.
Fig. 22.5
APPENDICE A
Soit X = X ( A [ , ..., A^). Supposons pour commencer que tous les A; soient de mme dimension [A] et considrons le changement d'units dfini par 1 [A] = Q![A]'. Comme pour toute observable X le rapport x / x de deux valeurs est indpendant du systme d'units, nous avons :
X =x[X]=x'[X]'
et
x x x(a^, ..., a^) x(^, ..., ^) x' x' x(aa^, ..., aa^) x(a^ ..., a^)'
o
x(a,, ..., a,,} x(aa,, ..., aa,.) x' (p(a) = ' = -*- = . x(a^, ..., a^) x(a^, ..., a^) x
x(a^, ..., a^) _x(^a}' ' a^ak) _ x(a^^ ..., a^^) x(^ ..., ^)
/a\ \'i/
y(o'l)
\o'i/
Drivons cette dernire quation par rapport a et posons ensuite a, = a ; nous obtenons (p(a) \da )
^),1W(,, ,<,>,,
a \da,
avec
n=
(d(p\ ] (a = 1),
WO!
d'o
x'=a"x, et [X]=[A]"
x(crap ..., aa^) = cl"x(a^, ..., a^). La fonction x(p ..., a^) est ainsi une fonction homogne de degr n. De mme, si X = X(Ap ..., A^, fip ..., B ) o les A; sont de dimension [A] et les B. de dimension [B], nous obtiendrons de faon analogue :
[X}=[ArlW^ et
x(ap ..., aa,, ^p ..., ^) = a"'/5"^(p ..., a,, &p ..., ^). Le cas gnral se dmontre de faon similaire.
APPENDICE B
VECTEURS ET TENSEURS
L'exprience de Stvin ( 4.3.3) nous a amens introduire le concept de vecteur , grandeur physique ayant les mmes proprits gomtriques que les dplacements libres. Par consquent, ayant choisi un repre Oe^e^e^, tout vecteur v peut tre reprsent par trois nombres rels de mme nature (u', v2, v3), appels composantes contravariantes de v relativement au repre Oe^e^e^, tels que ( 4.5.3)
v = v e. (B.l)
De mme dans le chapitre 21, nous avons introduit des vecteurs de l'espace 4 dimensions et, dans ce cas, nous avons crit
3
(B.2)
La discussion qui suit, bien que prsente explicitement pour le cas tridimentionnel, est valable quelle que soit la dimension de l'espace.
Etant donn un rfrentiel ,^, il y a une infinit de manires de choisir un repre Oe^e^e^. Comme la physique ne doit pas dpendre de ce choix, la question suivante se pose : comment se transforment les composantes d'un vecteur lors d'un changement de repre ? Soient Oe^e^e^ et O'e\e\e'^ deux repres qui ne sont pas ncessairement orthonorms (fig. B.l). Par rapport au premier repre les points P et 0' sont reprsents par ( 4.5.1)
3 3
OP = Y^x'e,
00' = ^s'e,.
(B.3)
Vecteurs et tenseurs
Par rapport au second repre, ces mmes points P et 0' sont reprsents par
3
0'P=^x"e',
0'0'=0.
(B.4)
1 Fig. B.l Changement de repre. Pour trouver la relation entre les coordonnes x' et x" de P, dcomposons les vecteurs e\ dans la base e^e^e^ :
(B.5)
Les 32= 9 nombres rels A\ dfinissent une matrice, la matrice de changement des vecteurs de base,
Matrice de
A =:
41 A
A, A A l
-2
4l
2
"3 \
Al \
A^ A A 2
A^ & A 3/ \
^=E 5 ^
B=A-'.
E^-5''
(B-6)
(B.7)
680
ce qui donne les formules de transformation pour les composantes contravariantes des rayons vecteurs x'3=^B'j(x'-s'). (' (B.8) Matrice de . transformation des coordonnes
1 La matrice B' ' = ^x' est la matrice de transformation des coordon9x' nes.
5 ^=E y ^'^=OP-e^^x,e,.e^, ( nous dduisons de (B.5) x'^ = O'P e'^ = (OP - 00') (E A^e, ) ,
(^
(B.10)
Pour les composantes covariantes des rayons vecteurs ( 4.5.3), dfinies par
V '
ce qui donne les formules de transformation pour les composantes covariantes des rayons-vecteurs x^E^A--^ t et des dplacements libres (B.U)
^-E^
B.1.2 Repres orthonorms
(B-12)
et
(B. 14)
RGre
orthonorme
Matrice orthogonale
o est la matrice transpose de A (A*. = A\). Une matrice A telle que A A = 1 est dite orthogonale . Ainsi pour les changements de repres orthonorms on dduit de (B .7) que B\=A^, soit B=. (B. 15)
Finalement, le dterminant de A est gal +1 ou 1 selon que le changement de repre conserve ou inverse l'orientation du repre (car det(A ) = (detA)2 = 1). B.U Interprtation passive et active Comme les transformations associes aux changements d'units (sect. 2.6), la transformation (B.8) admet deux interprtations : du point de vue passif (x'l, x'2, x'3) reprsentent les coordonnesdu mme point P, exprimes dans le nouveau repre (c'est le point de vue dvelopp jusqu'ici) ; du point de vue actif (x'1, x'2, x'3) reprsentent les coordonnes d'un nouveau point P', exprimes dans l'ancien repre, c'est--dire Of = ^, x"e^ (fig. B.2).
Remarquons que la transformation active est l'inverse de la transformation associe au changement de repre. Par exemple, si O'e\e\e\ est reli Oe, e^e^ par la translation s, alors la transformation active est la translation (s).
B.2 TENSEURS Les formules de transformation (sect B.l) nous amnent reconsidrer les expriences ayant conduit aux notions de scalaire et de vecteur . Une analyse algbrique de ces expriences ( B.4.1) laisse apparatre une nouvelle approche du concept de scalaire et de vecteur . Ces nouvelles dfinitions sont plus proches de l'exprience et sont celles auxquelles le physicien pense lorsqu'il parle de scalaire et de vecteur. D'autre part, ces nouveaux concepts se gnralisent facilement et conduisent la notion de tenseur. Toutes les grandeurs considres dans cette section sont dfinies par rapport un rfrentiel.^ muni d'un repre qui n 'est pas ncessairement orthonorm.
B.2.1 Tenseur d'ordre zro ou scalaire Considrons deux points P et Q (fig. B.l). Par rapport au repre Oe, e^e^, P = (x', x2, x3) et Q = (3'', y2, y3) ; de mme, par rapport O'e\e'^e\, P =(x'\ x'2, x'3) et Q = (v' 1 , y'2, y'3). A partir de (B. 10) nous voyons que le longueur L du dplacement PQ s'exprime par la relation :
l^=\PQ\2= ^(v'-^tJ ^(yJ-^)e^
.i
JL/
=^(yi-x)(y,-x,).
i
L'=L
72 r T L'= \^(y"-x")(y',-x',)\ .
Par dfinition un scalaire S -ou un tenseur d'ordre 0- est une grandeur invariante par rapport aux changements de repres considrs, c'est-dire S' = S. Attention ! Si les repres ne sont pas orthonorms, la grandeur
^(y'-x-)2
Scalaire
(B. 17)
dpend du repre choisi, et n'a pas de signification physique. B.2.2 Tenseur d'ordre 1 ou vecteur L'analyse de l'exprience de Stvin ( 4.3.3) montre que les formules reliant les nouvelles valeurs (F' ', F'2) aux anciennes ( F \ , F2), sont identiques aux formules (B.9), en remplaant ^ j par F 1 .
Vecteurs et tenseurs
Vecteur contravariant
Par dfinition un vecteur contravariant - ou tenseur contravariant d'ordre 1 - est un ensemble de trois grandeurs, de mme unit, not (u1, v2, v3), qui se transformentcom eles composantes contravariantes d'un dplacement libre lors d'un changement de repre, c'est--dire (B.18)
Vecteur covariant
De mme un vecteur coariant - ou tenseur covariant d'ordre 1 - est un ensemble de trois grandeurs de Blme unit, not (u? v^, Vy), qui se transforment comme les composantes covariantes d'un dplacement libre, c'est--dire
V, ==
(B. 19)
De (B. 15), nous dduisons que si on se limite des repres orthonorms, il n'y a pas de distinction entre composantes co- et contravariantes (u; = v1). B.2.3 Proprit Condition pour que les trois grandeurs (M, , u,, u,) soient les
composantes d un
Un ensemble de trois grandeurs ( p 3, u 3) est un vecteur covariant si gt seulement si pour tout vecteur contravariant (v1, v2, v3) la grandeur 5, ^ y i ^ ^ scalaire.
-
vecteur covariant En effet, si (M? u^, u^) est un vecteur covariant, alors par (B.6)
Inversement, si pour tout vecteur contravariant (v ', v2, v3 ) la grandeur S est un scalaire, alors avec (B. 19)
s = ][>,.' = s- =^v'^ = EE^'} J i ,,2 , v ,,3', Par consquent, pour tout (v 1 , v ) on doit avoir
d'o
,=^fi^.
"^E^".684
B.2.4 Tenseur d'ordre deux Par dfinition, un tenseur contravariant d'ordre 2 est un ensemble de 9 grandeurs de mme unit, not
T=
T\\
T\
Tl3\
qui se transforment lors d'un changement de repre selon la loi T"3 = J^ ^ B^B^T^,
k i
(B.20)
o B', est la matrice du changement de coordonnes (B.8). Le tenseur est dit symtrique si T11'= T 1 1 et antisymtrique si
pij ^ _ J - ] i _ (B_22)
(B.21)
Proprit. Tout tenseur d'ordre 2 est la somme d'un tenseur symtrique T,> et d'un tenseur antisymtrique T(^. DMONSTRATION. T'1 = [^(r7 + T11)} + [^(r'7 - P')] = 7^ + T^. (B.23)
B.2.5 Tenseurs co- et contravariant On dfinit de faon similaire les tenseurs covariant d'ordre 2 (7; ) au moyen de la matrice A, puis les tenseurs p-fois contravariants et q-fois covariants. Par exemple, T, _ \~^ A ,<: ,1 T. CR OA'I \D Z ) ^ - 2^ ' A J /"
d,;
fj=^B\A1^. <:,(
(B.25)
Dans cet ouvrage, nous choisissons des repres orthonorms et il n'y a pas lieu de distinguer entre co- et contravariant (sauf dans le cas de la relativit). 685
Proprit. Une matrice 3 x 3 .) symtrique, dfinie dans tout systme de coordonnes, est un tenseur covariant d'ordre 2 si et seulement si, pour tout vecteur contravariant(u 1 , v2, v3), la grandeur Condition pour qu'une matrice symtrique soit un tenseur d'ordre 2 S=Yr. .uV '' '-' ''] est un scalaire. DMONSTRATION. Si T est un tenseur, alors E ^^(A-^^A-^^'v11 = (B.26)
S' = E y^ =
i,j
i,j,k,l,m,n
=E - " fi,n
7 ^/ I/1=5
0 sk-E^^I"'^" L ',./ J
Corollaire. Tout tenseur symtrique d'ordre 2 peut tre reprsent gomtriquement par une surface d'quation Ellipsode, hyperbolode ou parabolode V^ T^x'xj = 1 ^j et cette reprsentation est indpendante du repre choisi. Ces surfaces sont des ellipsodes, hyperbolodes ou parabolodes, notions qui gnralisent 3 dimensions les concepts d'ellipse, d'hyperbole et de parabole (sect. 14.5). Axes principaux Axes principaux du tenseur Pour tout tenseur symtrique d'ordre 2 il existe un repre orthononn par rapport auquel le tenseur est diagonal, c'est--dire T,'. == T^S,,. Les axes de ce repre sont appels axes principaux du tenseur. (B.27)
686
Conclusion
B.2.6 Pseudo-tenseur Dans l'espace 3 dimensions, m pseudo-tenseur d'ordre n (n = 0, 1, 2, ...,) est un ensemble de 3" grandeurs de mme unit qui se transforment comme un tenseur d'ordre n un facteur multiplicatif prs qui dpend du dterminant de la matrice de changement de coordonnes. Par exemple, un pseudo-scalaire A est une grandeur qui se transforme selon la formule A' = (det\)A. (B.28) Pseudo-scalaire
Un pseudo-vecteur contravariant est un ensemble de 3 grandeurs qui se transforment selon la formule w"'= (detA) ^5'^. y7. (B.29) Pseudo-vecteur
Proprit (valable 3 dimensions seulement) Dans l'espace 3 dimensions, tout tenseur antisymtrique covariant d'ordre 2 dfinit un pseudo-vecteur contravariant ; la reprsentation gomtrique (fig. 4.18) est indpendante du repre choisi. DMONSTRATION. Soit / = 7;, et &>'* = T;., o i j k est une permutation paire de 123. Pour simplifier, nous dmontrons cette proprit dans le cas de repres orthonorms. Dans ce cas, A^=e\-e., <^ A c - ( d e t A ) c^ et detA=l.
B.3 CONCLUSION Les formules telles que (B. 18) et (B. 19) permettent de dfinir des grandeurs ayant une signification indpendante du repre choisi ; c'est la raison pour
687
laquelle la notion de tenseur est si importante en physique. L'ide fondamentale rside dans le fait que les systmes de coordonnes ne sont qu'un outil pour tudier des grandeurs ayant une signification intrinsque et que seules les grandeurs - et non les composantes - correspondent une ralit physique indpendante de l'observateur. Il est possible de parler de scalaires, vecteurs, ou tenseurs, relativement d'autres groupes de transformations. On dit par exemple que le rayon-vecteur est un vecteur relativement aux transformations qui laissent l'origine du repre invariante ; de mme, le produit vectoriel dfinit un vecteur relativement aux transformations qui conservent l'orientation du repre. Dans les thories relativistes on parle de vecteurs relativement au groupe de Lorentz. Pour terminer, remarquons que dans toutes les quations de la physique nous pouvons vrifier les units et le caractre tensoriel de chaque terme. Produit ^i-^ a) ti)^ v (D Caractre tensoriel scalaire scalaire pseudo-scalaire Produit
V^ A l^ <[ A 6)^ V /\(D
B.4 PROBLME B.4.1 Un corps de poids P est suspendu soit par un fil, soit par deux fils (fig. B.3).
(a)
(b)
Fig.B.3
Quelles sont les forces F et ( F 1 , F2) exerces par les fils ? Trouver les matrices A et B associes au changement de repre norme Oe^e^ M- O'e\e'^. Vrifier que les forces ( F 1 , F2) sont relies F comme les composantes contravariantes (^ / 1 , ^ '2) sont relies (^ ', 2 ). Un corps est suspendu deux fils et on mesure les angles (, J3) et les forces ( F 1 , F2). Trouver les composantes covariantes (F,, Fy) et le poids p (P2 = F - F ) .
APPENDICE C
Soit g = G-^x le champ de gravitation au point x cr par un point matriel de masse m, situ l'origine d'un systme de coordonnes sphriques.
(a)
(b)
(c)
Considrons une surface Z ferme, rgulire, et calculons le flux 0 du champ g travers Z o, par dfinition, <f> est l'intgrale de surface suivante (f)= / ds-g. JE Dans le cas d'une sphre S^ de rayon R et centre 0, on a immdiatement R2sin0d0d(p(-m)=-47TGm.
(f)= / d s - g =
Js^
Js,
R )
Si E est une surface entourant l'origine, telle que les rayons d'origines 0 coupent E en un seul point, on obtient
(f)= [ d s - e , {-\ = ( r2sm6ded(p(-\=-^TiGm. JE \ r2 ) Js \ r1 )
Considrons finalement une surface Z n'entourant pas l'origine et supposons E coupe en deux points par les rayons d'origine 0. La surface se
dcompose alors en deux parties E^ et E_ telles que ds-e^. = r 2 sin 0 dO d(p avec le signe + sur E , et le signe sur E_. Par consquent (j>= ds-g+ ds-g=
JE^
JE^
(car f r , sin 0 d0 d(p = f y sin 0 d0 d(p est l'aire de la surface sur la sphre unit dfinie par le cne tangent Z). Dans le cas d'une surface rgulire quelconque, on dcompose le volume V dfini par E en volumes V; tels que la surface ';, frontire de V;, satisfasse les conditions prcdentes. En conclusion, pour toute surface ferme E, on a Flux du champ de gravitation / ds -g = 4nGm, JE (C.l)
o m est la masse l'intrieur de la surface E. Ce rsultat ne dpend pas du choix de l'origine et est ainsi valable pour le champ de gravitation g cr par une distribution discrte ou continue de matire. On a, par consquent, le thorme suivant. Thorme. Le flux du champ de gravitation g travers une surface ferme, rgulire, est gal la masse totale l'intrieur de la surface multiplie par (4iG) : J ds g= -4rGMr. JE Pour dmontrer le thorme de Newton ( 12.1.3), considrons le champ g cr par une boule homogne de masse M et de rayon R, centre l'origine. Par symtrie, on a g = g(r)e^., et 4nGM { C / ds-g= R^sm0d0d(pg(R^= { ^ J s. J s. _4JrGM--i si si R^ > R R, < R
d'o Champ de gravitation exer^n: exerc par une sphre re de rayon R W = \-G^
l
si
R, > R - GM^
si
R^< R
(C.2)
^M - - -G^ 0 R
Fig. C.2 Champ de gravitation cr par une boule homogne de rayon R. Considrons, pour terminer, une distribution continue de matire, de masse spcifique p(x). Du thorme d'Ostrogradsky, f ds v = [ dVdnv JE Jv
o V est un volume arbitraire de frontire Z , et v(x) un champ de vecteurs de classe y1, on tire / ds - g = f dVdwg = -47rGM^ = -4n f dVp(x). Js Jv Jv En conclusion, le champ de gravitation g cr par une distribution de matire de masse spcifique p(x) est solution de l'quation diffrentielle divg = 4iGp. (C.3) Thorme de la divergence
En introduisant le potentiel de gravitation U associ, soit g = -gradU, on obtient l'quation de la gravitation newtonienne AU=47iGp. Dans (C.5), AU = dngradU = Y^ ,2 -^ 9x ^ v
Laplacien
est le laplacien de la fonction U. En conclusion, pour trouver le champ de gravitation cr par la distribution de matire p(x), il faut rsoudre l'quation scalaire (C.5), en imposant par exemple U(x) = 0 l'infini, puis on obtient^ partir de (C.4).
691
APPENDICE D
THORMES GNRAUX
D. 1 EQUATIONS DIFFERENTIELLES ORDINAIRES AUTONOMES (E.D.O.) Dans cet appendice, nous considrons uniquement le cas d'E.D.O. autonomes et l'on crira dx x = (x^, ..., x )
alec
5-/<"
/, (/.,/,)
(D
-"
^=f^(t), ...,x,,(t))
i=,2,...,n
et satisfaisant les conditions initiales x(t = 0) = Xy. Pour mettre en vidence les conditions initiales on crit cette solution sous la forme x(t) = <P,(Xo). On appelle./?/ l'application
<> : (t, x) t-> <>t(x) = x(t)
(D.2)
qui associe, l'tat x l'instant 0, l'tat x ( t ) l'instant t. Finalement Y orbite du point x, sous l'action du flot, est la courbe oriente de l'espace de phase dfinie par {<P,(x)\t e R } . Thorme 1 Existence et unicit Si les fonctions f , ( x ) sont de classe Cp alors pour tout XQ il existe un plus grand intervalle de temps / dans lequel l'quation (D. 1) possde une solution et une seule x(t) = ^Oco) satisfaisant x(t = 0) = XQ. Il dcoule de ce thorme que par tout point XQ de l'espace de phase passe une orbite et une seule. (D.3)
Thormes gnraux
Thorme 2 Proprit de groupe La famille 1 paramtre d'applications {<P,\ t /} dfinies sur l'espace de phase satisfait <Po(x)=x 4> .0 -4>
En particulier si l'E.D.O. (D.l) possde une solution pour tout t e R, l'volution est dfinie par un groupe 1 paramtre d'applications sur l'espace de phase. Thorme3 Homognit du temps Soit x(t) = <P,(x) la solution de (D.l) de condition initiale x(0) = x, alors x == x (t ty) est la solution de (D. 1 ) de condition initiale Je ((g) = x al' instant t == fg. Le lecteur trouvera la dmonstration de ces thormes dans les ouvrages standard sur les quations diffrentielles [33]. Exemple singulier Pour illustrer l'importance de la condition de rgularit introduite dans le thorme 1, considrons l'exemple suivant
dx ~dt dv_ ~dt (XQ = 0, VQ = 0) :
avec
0 < oc < 1.
On peut vrifier aisment qu'il existe deux solutions de conditions initiales 1. la solution d'quilibre (x(t) = 0, v(t) = 0) pour tout t ; 1. x(t) = At^, o P=
2
1 -a
et
A = [13(f3 - 1)]^.
D.2 EQUILIBRE ET STABILIT D.2.1 Dfinition Le point x est un point d'quilibre de (D.l) si
f(x) = 0.
(D.4)
Dans ce cas, x(t) = x est la solution de condition initiale x(0) = x. Le point d'quilibre x est dit stable si pour tout s > 0, il existe 8 tel que X j ( 0 ) X j \ < S,i = 1, ..., M,entrane \x^(t) x^ < s pour tout t ; il est dit
instable dans le cas contraire. Le point d'quilibre stable est asymptotiquement stable si, de plus, | ;c,(r) x; tend vers zro lorsque t tend vers l'infini. Comme nous le voyons sur la figure D.l, l'origine (x = 0, v = 0) est un point d'quilibre stable de l'oscillateur harmonique ; c'est de plus un point asymptotiquement stable dans le cas de l'oscillateur amorti.
(a)
(b)
Fig. D.l Orbites : (a) de l'oscillateur harmonique : x = v, v = kx ; (b) de l'oscillateur amorti : x = v, v = kx - Au.
Soit Je un point d'quilibre de (D.l). Si il existe une fonction continue h(x), dfinie sur un ouvert U contenant x, diffrentiable en dehors de je, telle que a) h(x)=0 et h(x) > 0 six ^ x , x e U , b)h^0 dans U\x o h(x)==Y"^ 9h(x)
Sx,
f,(x),
alors x est stable ; c) si de plus h < 0 dans U \ x, alors x est asymptotiquement stable.
D.2.3 Remarques La notion de stabilit fait partie du domaine de la mcanique, tandis que la stabilit asymptotique est associe la thermodynamique. Par exemple, ds qu'il y a des frottements, il y aura stabilit asymptotique, mais aussi dgagement de chaleur. La fonction h ( D.2.2) est appele fonction de Liapunov. En mcanique, c'est V nergie E (avec E = 0) ; en thermodynamique, h est l'oppos de l'entropie S ( le deuxime principe de la thermodynamique s'exprime par la condition S > 0 pour les systmes isols hors quilibre).
D.3 LINARISATION D.3.1 Dfinition Soit x un point d'quilibre de (D.l). Pour tudier les solutions de (D.l) au voisinage de x, on considre le dveloppement de Taylor de / autour de x f , (x) = f , (x) + ^ A^x - x)^ + ... y=i o /, (x) =0 eu x est un point d'quilibre et (D.6) (D.5)
/l,,=(^)().
. ^^^
1
t^.
<
;''
-", ; - ' . . ; .
^'^'.^CJK''^11-;^^'^ \ ''^".'''^"-^^.iN^.
, . /.-. .^^:.^ ^ - '- . ' . :....'. :", .. '. .-. -' ;.-'.;
La solution de l'quation linarise (D.8), de condition initiale y(0) = y^ est donne par y ( t ) = <-%. (D.9)
Cette solution fournit une approximation de la solution de (D. 1 ) de condition initiale XQ = x + YQ avec YQ <; 1 en vertu du thorme suivant. D.3.2 Thorme [33] Pour tout T > 0 et s > 0, il existe 8 > 0 tel que si | Xy x | < S, alors | x(t) -x- y(t) | < eS quel que soit t dans l'intervalle [0, T}. Dans le cas o x est un point d'quilibre stable, on dit que (D.9) dcrit les petits mouvements au voisinage de x.
APPENDICE E
La formulation la plus gnrale des lois du mouvement de systmes matriels est donne par le principe de moindre action de Hamilton ( 22.1.7). Pour comprendre la dmarche conduisant ce principe, nous considrons d'abord deux problmes de calcul des variations puis nous dmontrons les quations d'Euler- Lagrange ncessaires la rsolution de ces deux problmes; enfin, nous revenons la mcanique, aux quations de Lagrange, et au principe de moindre action.
E.l E.l.l
ILLUSTRATIONS
Considrons la figure E.l, o l'on suppose que les points P\(.x^, y ^ ) et P^(x^, Vy) sont fixs. Le problme consiste trouver la courbe de longueur minimale allant de P[ P^. On voit sur la figure que
ds=(dx2+dy2)vl=
?\
ly/1
1+f) )
dx
L=
J/',
ds =
,/t|
(1 +y'^)'/:'dx.
(E.l)
Extrmalisation de L
Par consquent, le problme consiste trouver la fonction y ( x ) qui rend minimale l'intgrale (E.l), avec y ( x ^ ) = y, et y(x^) = y^.
Fig. E.l Quel est le plus court chemin deP,^? E.1.2 Problme du brachistochrone
Fig. E.2 Perle glissant sans frottement sur un fil fix en P, et/^.
La figure E.2 montre une perle de masse m qui glisse sans frottement sur un fil rigide sous l'action de la gravit. La perle tant lche sans vitesse initiale en P) , on veut trouver la forme du fil, situ dans un plan vertical, telle que le temps pour atteindre P^ soit minimum. Historiquement, ce problme, appel problme du brachistochrone, est celui pour lequel la mthode du calcul des variations a t dveloppe. Le temps est donn par = (pld^
Jp, v
o ds = (dx2 + dy2)1/2 et v, la vitesse scalaire, est donne par \mv1 +mgy =mgy^ d'o
Extrmalisation de t
-r
, 2 -1 ^
J x,
2^(yi - y )
dy.
(E.2)
A nouveau le problme consiste trouver la fonction x ( y ) qui minimise l'intgrale (E.2), soumise aux conditions x (y,) = JC( et x(y^) = x^.
E.2
EQUATIONS D'EULER-LAGRANGE
Les deux exemples prcdents conduisent au problme gnral de trouver les conditions de stationarit de l'intgrale Extrmalisation de / i =i[y(-)}= /
-r
F(y(x), y ' ( x ) , x ) d x
(E.3)
J x,
o x est la variable indpendante, y une fonction de x et y' = d y / d x . F est une fonction donne. On fixe en outre les valeurs de x et de y aux bornes
d'intgration. L'intgrale (E.3) est un nombre qui dpend de la fonction y = y ( x ) : c'est donc une fonctionnelle. Le problme consiste rechercher le ou les chemins d'intgrations, y = y ( x ) , qui rendent / stationnaire ( minimum ou maximum). Soit y (x), la fonction pour laquelle / est minimum. Cela signifie que / crot lorsqu'on remplace y ( x ) par une fonction quelconque y ( x ) + 8y(x) o S y ( x ) est une fonction petite dans tout l'intervalle de JC] x^, et qui s'annule en JC| et
X
2'
Sy(x^=Sy(x^)=0.
(E.4)
Puisque la variation 8 est petite, nous pouvons valuer la variation de /, en dveloppant la fonction F en srie, soit S I =S =s
{ ! r^
x
F(y, y', x ) d x =
I X,
= =S S f/
9y
p /9F\ -} Sydx
9y'
9y'
, dx \9y'}
J^
La condition de stationnante de / exige que 81 soit nul et, par suite de l'arbitraire de Sy, que l'intgrant soit gal zro. En conclusion, la fonction y(x) rend stationnaire l'intgrale (E.3) si et seulement si elle est solution de l'quation d'Euler-Lagrange
d _(M!_\_F_^Q dx \ 9v' / 9v
(E 5) ' /
Condition d'extrmalisation
Ce rsultat se gnralise au cas o F est une fonction de (2n + 1 ) variables y., y' et x , c'est--dire que / dpend de n fonctions y, = y,(x). On obtient alors n quations
-^-^O ,..,2,..., (E.6)
dx \ay;/
8y,
E.3 SOLUTIONS DES DEUX ILLUSTRATIONS E.3.1 Courbe de longueur minimale De (E.l) et (E.2), on a F = (1 + y' 2 )' 72 . Dans ce cas, (E.5) implique Quel chemin extrmalise la distance de P, P 7 a c = c, == este ^V
(1+/2)-^,^
y ' ^ ^ l _ _ _ _ ^ ^
Comme prvu, le chemin le plus court de P^ a P^ est une droite passant par P, et P^.
.2g(yi-y)J
9F _ ~Q^ ~
On doit considrer ici que y est la variable indpendante et (E.5) s'crit Quel chemin extrmalise le temps mis pour glisser de
D
d 19P_\ Jy \~g^ 1
' '
'
Comme -j-F = 0, l'quation (E.7) implique 8 ^=c,=cste d'o {(l+^^^-y)]} 1 ^" 1 ' Par consquent,
y l y .'=( \= y^ gc cff-y yii+ +y / cg 3+ +yy ; V/ 2 ig Vc
avec C3 = '/zgcf yr
700
Principe de Hamilton
(E.8)
sm a da = R(\ co,ct}doi.
(E.9)
et en outre (E.8),
Ces deux quations sont les quations paramtriques (5.4.1) d'une cyclode de tangente verticale en P] .
E.4 PRINCIPE DE HAMILTON Remarquons tout d'abord que le lagrangien tel qu'il est dfini au 22.1.3 a exactement la forme de F : L = L(q, q, t). En outre les quations de Lagrange tant les mmes que (E.6), soit d {QL\ 9L - = 0 ,
dt\QqJ Sq,
(E.10)
on peut en conclure qu'elles sont les quations d'Euler-Lagrange d'un problme de calcul des variations o l'intgrale / est donne par
1=1
/"2 L(q, q, t ) d t .
(E.ll)
Action de Hamilton
"'i
Cette intgrale / est appele action de Hamilton. L'volution temporelle ( q ^ ( t ) , . . . , q^(t)), solution des quations de Lagrange (E.10), est donc celle qui extrmalise /. On l'exprime en crivant
SI = S
, C
1
J ,
L(q,q,t)dt=0.
.^,,
Principe de moindre
^J
701
< L >= 1,5019m, AL =0,0013 m < T >= 2,458 s, AT =0,001 s. Av = 30 000 km/s ; Av = 300 m/s ; Av = 5 10-17 m/s. Non ; oui. d = 264 ; d -= \, 8 il. 1) 2) 3)
1)
CHAPITRE 1
( ' ^ l O 3 ^ x;= 102;:,,!/ = 10-'u;, a; = lO^a,,/,^ W ^ f , , g ' = g /^lO-^.a^lO- 4 ^,^^ La transformation est une similitude. Non.
t' = T t , X' \J^n ^ = >.X., V'. = T^'U.a' T-^,, /,' = AT-2/;,
CHAPITRE 2
Si T = ^<'+">/ 2 la transformation est une similitude : Pesanteur (n = 0) : Gravitation (n = 2) : Loi de Hooke (w = 1 ) : 1 C ^ 3 - lO'COS-es.
T, =T, t, [l
(= rapport des temps de chute) (Loi de Kepler pour des mouvements semblables) (Isochronisme des oscillations). CHAPITRE 3
|OA| = 8,12 [L]; \OB\ = 6,16 [L]; |AB| = 9,27 [L]; \OA + OB\ = 11,04 [L]
79,6; 40,8 -7,02 24,6 [L]2 (7, -23, 43)
CHAPITRE 4
6)
A = (4, 7, 1) ; B = (5, -2, 3) ; D' = (23, -7, -43) ; non : OD' = -OD. D, =D e, = (x2 -x^cos + (y1 - y ' ) sine Dg =D ey = -(x2 -xl)sm0 + (y2 -y')cos0 ocos0 ^^'/[(x^sine + (x2)2]1'2. Sil+a-b^0:x=c--^;a Si 1 + a b = 0 : si c b / 0, pas de solution si c b = 0, x = c + a, e R.
4.10.7
4.10.8
Si a + 0, x = -,-\ab + -(a b)a +a /\b\ a-+ \a\2 L " J aAb Si a = 0 eta * = 0, x = r- + a, e R. |a Soit [F] = kgf : 1) F g = (532,6; 7,5) ; \Fg\ S 533 ; F^ = (-532,6; 307,5) ; \F =615 2) F g = (532,6; 315) ; |F = 619 ; F = (-532,6; 0) ; \F\ = 532,6 3) F g = (266,3; 161,2) ; F g = 311 ; F = (-266,3; 153,8) ; |Fc 1=307 4) F g = (727,5; 735) ; |F,| = 1033 ; F = (-727,5; -420) ; |F(, =839. |F| = 7 5 k g f ; F ^ = j kN; Fg ;, = - ^ kN; Fc2 = 1kNAngle BCP=6'= 164,3. 5= ^(/-^tana;
1 maxio, ^-- 0 -)} 0 <min b-(b+-a}} 1 2V tan a / J -V tan a ' 1 F^ = 5(275 - 75d) kgf; Fg = ^(100 + 75ri) kgf; <=3.66m. /i = 90 mm. Ty = 722 kgf ; T = 296 kgf ; Tp = 381 kgf. F, = (0; 178; 322) N Fg = (0; 0;368)N F = (0; -178; 46) N; |F| = 184 N. F = (0; 100; 0) N MQ = (15; 0; 12,5) Nm. Af,., = 6,57 lO"20^ Nm. Le torseur est quivalent un seul vecteur, mais celui-ci n'est pas li au centre du diple. F^ ^ = 125 N ; Fg ^ = -125 N. F/:, = 1,67 kN ; Fg , = -4,33 kN ; F , = 2,66 kN. m ^ G M2 ^f-l;-!^ 2 5 ^ a 5^/5^ 4 7 GMm 2 M,,= ^ ^d;-l;0)
GM.V 3 ^ a 4\5^5 4^ ' Le torseur est quivalent un seul vecteur, mais celui-ci n'est pas li G. |SG| =6,510- 4 /^,; |OG| = 6 , 8 - lO-^O//!; \NG\ =6,310- 2 |/v//|. |OG|= 53,3 cm;R= 74,1 e N ; Mg = 39,5 e, Nm.
G
OG=- 1 5 (1;-4)
1 /"' /"' 1 |CG|
4
JTT
D 1 ^ /^ 1 K , [CG|
4
J7T
4 R3' R3t
071 A" /v
2 sin(0/2) 3 0/2 / 4.10.26 \CG\={R;\CG\=^R. 4.10.27 |CG| = ^.1)F, = ^ (e, - ^,) ; F, = ^e, 2)9 = 32,5 4.10.28 a) T| = 294,2 kgf ; ^ = 155,8 kgf R = 474 e^ kgf;A^ = 658,5 ^ kgf m.
b) R = (1317; 145) kgf;A^ = 0 5.7.2 5.7.3 2) A = ^ + i^/(i)2 ; v^ = wA. Soit=|AP| v= (x^ -sin60, >.cos0) a = (x^ -cos00 2 -Xsne, -sin00 2 + Xcos00). 5.7.4 5.7.5 5.7.7 s(t =72)^22\Sm;v(t =72)= 55 m/s a) 70 s; b) 130s. am = 5,1 ms-2 ; il, = 52 km/h ;' a T =--vo -, ' 0 '-) / i . ' 2/1( ' a = ("o + a ^ f ) 2e r + a T e r' o /? = 40 m ;
A
:>
CHAPITRE 5
l"
=-^("0+fl^)4+a^2
v^ =(l,cos0, +^cos0^l^sm0^()^ +/2sin^^) a^ = (-^ sin0|0;'+/|COS0i0'i - ^ sm0^ + l^cos.0^;...). Les mouvements de Vnus et Mars prsentent une partie rtrograde. 1) |t;| ^ 0,47 km/s, |o| == 3,4 . 10-2 ms-2 2) |v| ^ 30 km/s, |a| ^ 3,45 lO- 2 :! - 0,17sincy0 ms-2 o &> 27r/86 400. r(0) = ^0 (spirale d'Archimde) v = v^e, + VgOey, e(t) = Myt, a = -w^e +^0)^0
a, = v^0/^l +02____
5.7.12
a,, = i)g&)o(2 + ^V/TT^ ^ /? = "o (i+e^ &> M = 2w(,C| sin(6>/2)|, o 0(t) = y |fl| = of-C^/ 4cos0 /r r \2 / f \2 orbite : --! 1^ + (' :( + ^ | = 1 (ellipse)
Vc 'C
^ /
VCJJ \CJo/
5.7.13
p ( t ) = po+C
Equations (5.48) et (5.49) avec r = L, r = r = 0, <p = Wy (p = 0. r ( t ) = q sin (^n sin>n + arcsin -00 !2ysm0y |_ o " V "o (= . arctan ^AB CHAPITRE 6
Un r / ^ n^n s i n ^n
yi+c
)]
a = 543 m. L = lVh~H = 15,5 m. Pour a ^ 30, L = 122 m. h =. 2,9 m. Vy ^ 52,9 m/s. Charge 5 : 23 < a < 69 pour 10,1 km < d < 10,8 km ; 1 angle de tir pour 10,9 km < a < 15,2 km ; 2 angles de tir
705
6.10.6 6.10.7 6.10.8 6.10.9 6.10.10 6.10.11 6.10.12 6.10.13 6.10.14 6.10.15 6.10.17 6.10.18
Charge 8 : 8 < a < 84 pour 10 km < d < 12,8 km ; 1 angle de tir pour 13,1 km < d < 47,7 km ; 2 angles de tir (mais il n'est pas possible de ngliger les frottements de l'air). Vitesse de la voiture = 89 km/h ; le piton se trouvait 4 m du passage. "nw^ 5,3 km/s. v = 7,5 km/s ; T = 1 h 40 min ; i-y = 3,5 km/s. tat li. v^ = 7,6 km/s ; v^ = 7,9 km/s ; T = 1 h 29 min. v = 41,4 km/s; t = 31 ans; v)^. = 11,4 km/s. sina ^ 1 r d'o a ^ 5,7. Vnus : v^ = 34,8 km/s, v^ = 35 km/s Terre : v^ = 29,3 km/s, v^ = 30,3 km/s Mars : v^ = 22 km/s, v^ = 26,5 km/s. A l'aphlie 1 jour solaire = (86 400 8,4) s ; au prihlie 1 jour solaire = (86 400 7,6) s. Ellipse; r^ = 0,5 . 10" m, r^ = 11,7 . 10" m. h^ = 42 600 km ; /!,,= 600 km a| < 9 ; / i 3 =42 800 km. Paramtre d'impact = 320 Ion ngatif : r^ = 245 Ion positif : r^ = 418 x(t) = XQ cos(ci]t) + - sm(wt) o eu = \fk ; . i t V 2r a - xJ, b - " ; T - . 0 \Xo\w ^k Mouvement circulaire : Vy L Xy et Vy\ = Vk\Xy . rr = r^ 2 2 a = -(k1 + \)e, ; |flJ = -,-k^/k2 + 1 ; r-'1 rc , , \a \ == ^k2 + ! ; / ? = r ^ / k 2 + 1. " r-' (^'1,1 lO-S-i. a>= ^(ii - Vc). (0=0(1 + R/r)e^ Vp=(R+ r)ey + 0 (l + f ) e, A SP p = - ( / ? + r)0 2 ^ - (1 + f) 2 e^P o OS = (R+ r)e,, 63 = ^ A <;g. r = 0,615 UA (infrieur la distance Soleil-Vnus ; une partie du mouvement de Vnus apparat rtrograde). (D = Oe^ ', a = 6ey Voir le paragraphe 5.5.3. i^ = v(2ntan6'; -1). (u = Ou + ipe^, o K est le vecteur unit dans la direction e, A OP, f = Ou + 0<pe^ A K. fp = fg + ai|CP|eg o (R = 0- '- et C est le centre du cylindre ; R R^ p = -^lC'Ple,. /? "o
R,/'^ ^^C R ^ I f r 1 /? '"0
D
6.10.19
6.10.21 6.10.22
CHAPITRE 8
8.6.10
706
A~-
-(^
R, - R ,
"0
a ( ^3; .-[
0 -
<a =
^+-^,od= |Afi|.
9.9.7
a - ^ c o s 0 e , + - ^ - - sin 0~\ OA. " r r LR J Soit S le point de suspension du pendule, C le centre de sa trajectoire et la = we^ ; Vp = (D A CS + l^e^ + l sin ^(pe^ dp = -af-CS + /C-^ 2 - sin 2 Vfy 2 )^ + l(^/r sin Vf cos\^f\^r'l)e, + /(sin ifnp + 2cos f f } { f ( p ) e ^ (e , e , , e : repre au point P, associ aux coordonnes sphriques d'origine C). Vp = ai, Re. + Q R cos ^re'^ dp = {(.o1 + .S?2 cos2 i f ) R e ^ . + ^ R s m i f r c o s i f r e , IQai R sin ^ie\ (^=0/',^=Aa,^=^A^). Vp= (cii,+) /\CP+i2 /\OC d p =. -w^CP - Q^OP + (Q CP)[S + 2a>p] (C = centre du disque ; 0 = intersection des axes du disque et du support). VQ =64 m/s ; D = 420 m. Solution de l'quation ^qx4 + ^kx2 + Mgs'max = \Mv^.
9.9.8
9.9.9
10.8.1 10.8.2
CHAPITRE 10
2) T = 'ln^R/('lGM) ; 3) i^ = l ^ G M / R . (R = rayon de la trajectoire des toiles). 2) T = JT^m/~k, A = Vy^m/J, si A ^ S )f2 r = ( l - %-} > 2tD,w=,Se =(- -"- <JT. ^m\ rJ ^ T' = mg ; T" = \mg ; T = 2mg. I R tan a 1 T=27T, T;
/ 4 " 2\
10.8.8 10.8.9
R = mg \ g + cos a ' ) sin a gg. L'un des extrema est hy, l'autre h - !.". } -4- /i -L ^ 707
10.8.10
|F| = 3,95 N ; (i;, = 10,9 m/s ; Vy = 12,6 m/s) (Ry = 2OT^2y/2 - r^, ^ = mg).
10.8.11 10.8.12
/;, !m
CHAPITRE 11
1 10mr2 0 7 / l^/^ " ^ SM^"0"cos0| = d'o 0, ^55. Mouvement uniformment acclr, d'acclration 1 ^+M/2mg
11.8.4
flg = g. Le mouvement relatif G est oscillant autour de la direction E, identique celui d'un pendule de longueur ; d
s mAmB
qEm^+m^
11.8.5
i+c
'
Tension: T -
,^m\S 1 , . ^mlsm2a()c'+cn)'
\BO\ -IBAI^2
11.8.6 11.8.7
CHAPITRE 12
e^ dfinie par la direction du fil horizontal, E) perpendiculaire au plan n dfini par la tige et A B, n perpendiculaire A B dans le plan n. M = M^e,,oM, = g(Ml + mL) + a (^ +mL). OT e mM 2 x(t) 1 cos&)( =l + -, , ,.,8t + -7T^2( ) 2m + M k (2m + M)' , 2OT + M w -k T^~mM \)t = 8 0 6 - r s ; 2 ) r = 8 0 6 - 4 0 s . La masse de la Galaxie est 1,5 10' ' fois la masse du Soleil ; v^ = 110 km/s (en tenant compte de la vitesse d'entranement du systme solaire). Modle de Bohr : ? = n^^S Modle de Thomson : ^ = ,/nr, ; r, = 2,7 10-3 r'g' ^(,=27,810- 5 Tesla.Non. - (0n + -<?-0- ) rationnel. y \ mRy ) t =42,4 s ; d , = 128m;^ = 167m. 381 m/s.
708
>. = 0,28 kgm-i ; ( = 22,6 s ; v = 189,9 km/h. n = 1, 4f ^ 0,003 s ; n = 2, 4( = 0,139 s. a =109 m. y, = 19 km/h ; ^ = 24 km/h. a^, = 6,4 ms-2 ; /Vg = 0,8 poids. a, = -2,8 ms-2 ; a^ = -6,4 ms-2 ; ^3 = -7,8 ms-2 ; 4 = -2,3 ms-2. F, = 400 kgf ; ^ = 20 kgf. F = mg(sif\a+fi^cosa) tan o' - a 1 t b tan a + a max 0, } < h < min {h, 2(tan a + /x, ) ) [ 2(tan a + ^ )
12 9 19
13.10.2
2) si L 2 =km,r(t) =/-g + rg ;
f 2 J
'2'
^ ^ m Fy
= A"
+ 5e-"
L 2 > km : - = coscoff)
r
'-min
<:! ~H'
P =77kWi;^ =210 km/h;?, = 5 , 3 s ; ^ = 5,9 s. C = 0,37 ; t = 3,8 s ; la puissance dissipe est infrieure aux 7% de la puissance du moteur. 154km/h. /^O./^^W. P = pplu(^u2 + gh) =36MW. i^ =617 km/s;/? = 3 km.
f""-0" = b ; Aiy"' = * f j (^) - 21 ; 4a d \-- \d ' -I Endothermique si a < (l) 176 /-,, Exothermique si d > (l)'^^. 13.10.10 E f = 3 MeV.
13 10 11
- -
'^'1n-L^m^m
m
' ^N
^
I^'^J^'V
/,/|JI-, -x^|).
'
l+/c/(mr )'
l+I^/(mr )'
13.10.18
13.10.19
13.10.20 13.10.21
A = m^+m^+ u.1 + \M, = l - J i R . 7" = 3 mg ; T" = mg (l + 2^) ; Ry = j/. IF,; = 5,6 poids. Soit H' = H+(R^+R^cosO^- /?, la hauteur calcule depuis le centre C^ ; le skieur dcolle si H' > j R^ cos 6^ ; il passe la bosse sans dcoller si R^ < H' < 1-R^ cos0^ ; il s'arrte et revient en arrire si H' < minj/?,, j/^cosft,}. 13.10.22 Soit x, < 0 et x^ > 0 les solutions de ^qx4 + ^kx2 = mg(sina)x + mgh ; ^'"'^max^-^t^^-^r /3 = {M(R2 + R2,) ; /, = /, = ^3 + ^ML2. ^ = ^M/^+^^+^L^Msin 2 . /i = ^ = ^M/ 2 ; ^ = ^M/? 2 . /l 0 0} 4 2 2 2 /e=i0[^a -7r/? (/; +2rf )] 0 1 0 \0 0 2) a) /y = 2/,<^ b) /ii = ly = n{(I^ + /;) ; /33 = n/3 /,,=0si,^7.
CHAPITRE 14
Non ; \F\\ = \F'y\ = \3 ~ ' sin(2a)to2 ^ 41 kgf. |A| 14.10.8 \F\ =\F's = 8 kgf. 14.10.9 |F'(( = 0)| = 0,395 mg ; angle entre AG et l'horizontale = 8,4 ; M = 2,05 m. 14.10.11 Soit (,^3,63) la base orthonormale fixe l'avion o c, est l'axe de l'hlice et e-, la direction verticale vers le haut : 14.10.7 M^-"10" = M^u + M^ + M^e, M^ = ^/3 + co^(I^ - /,) cos(2o.^) A-?3 = ^(/i -/;) sin(2ft)p() M^ = -(Up^2(/i - /;,) sin(2o>p) Hlice tripale : Mo-""0" = Wp^/,u IMo"""0"! ^90Nm Hlice bipale : M^'"0" S ^Osin^O^K + 60 sin(500r)e3 (/, ^ 0; /^ /3). 14.10.12 14.10.15 Ns = Mg - /V, ; /V, = ^ - ' {hm + ^-) ^
Voir le paragraphe 20.6.3 avec ^ = ^M/; 2 , /, = \MR'l+Mll+{ml. 14.10.16 1) h ^ 2,5(R - r) ; 2) h ^ 2,75(/? - r).
710
14.10.17
14.10.18
2^(1 -sine) 14.10.19 E = - f z ri cos-6'+/g/OT Le point A reste sur la table. pi 14.10.20 = 0,4. 1
Tt -2
14.10.21
Si/^. ^ 0,13 : VQ = J U g , W =
2v, Si/^. ^0,13:1^ = Ugg^"', w = -(1 -e-"^) (/^. = coefficient de frottement entre le puck et le bord de la table). 15.8.1 15.8.2 15.8.3 15.8.4 15.8.5 z = -ly - (g+a,) o g = -ge^ ; T = l-n^m/k. Identique au problme du pendule mathmatique en remplaant g par g' g-a,. mx' + >.x' + k(x' l ) = my 2 /; cos(y?) + \yh sin(yf) 1,7 /^ = jM^^i-Oi) = 1,14ms-' ;J(f|) = s - i ; D = 1 m. = - sin0 \(g- + 2-^ - (22 + 2^} cos et ; L\/ m) \ m) J g / l + 2 k / m {IJI Y __ (!22 + Ik/mY - ( g / l + 2k/m)2 cosff = -2 ,, !2 +2k/m \ T Q- + 2k/m \F\ = 300 kgf. |F| = l , 9 N ; a = 0 , 0 4 . S = 1,5cm; A = 17,2cm. tan a = d'o a = 6,5 ; y' = 2,3 cm, x' = 3 mm. Kg \) 0 =a,6 ='"- +a: stables ; 6 = 7t. + 2a : instable 2)0 =a,0 ="- +a : instables ; 0 = - + 2a : stable o 2a < -. 16.6.3 l <i2R,l^4R:0,=0; ___ CHAPITRE 16 CHAPITRE 15
l,63^</^4/:cos^=^4-^)^. 16.6.4 16.6.5 16.6.6 16.6.7 16.6.8 16.6.9 16.6.10 / ^ 5 1 cm. ^/o+'^.^Co+'C)'". L =50,21 m ; F = (626,6; -98,5) N; l ^ 11,185m. L = 102,8 m ; / = 10,4m; T = 1,3 -poids = 976 N. L = 125,8 m ; / = 33,8 m ; T = 0,33 poids = 208 kgf. F, =(n-i+Y)mg;x, = ily +;"- (n + \ - 5). y^x,}=pg(Lx, - ^ 2 ) ; y | ( L ) = 2 . 1 0 - 5 m
J-^ / ? ( A - , ) = / ? [ l -^pg(L--<:,)]=/;.
16.6.11
2(J
J TtR tR-
16.6.12
F^-^n(^-^+^g;F,=-^+^g ama\=[lm+M}g loi Section 1 : m < 1200 kg, / = 109 mm Section 2 : m < 1840 kg, / = 62 mm. a) ICT"""' = 9,85 kgf/mm2, / = 4,4 cm tOlo"""1 = 29,55 kgf/mm2,./^ 39,6 cm ICT"'-! = 4 kgf/mm 2 ; / = 3,1 cm. F = mg exp (-/z, 7r ) ; F = (^ + /; + m)^. l)a =0,68 m/s 2 ; 2) 0 = 0 , 1 7 m/s 2 ; 3) a =-1,54 m/s2. ma fnT
n1.
16.6.13 16.6.14 16.6.15 CHAPITRE 17 17.8.1 17.8.2 17.8.4 17.8.7 17.8.8 17.8.9 CHAPITRE 18 18.5.2 18.5.3
A=
C'est un oscillateur harmonique isotrope, de centrer = d ^"'(I^, <:,-f,) et constante k = ^ fe;. ^ = 173t/min. Vy = 400 + 5 10-9', v, = 400 - 5 . 10-9. , ; gm^+m^ Pour <; ^- oo, aoo, / . + 2 m^+m^ a = 11,6 ; r ^ = 2 0 , 6 .
7"
2^(.4-^)^^ m., r
r y
2^ &)
2a . ' ~ b '
, 6
, cliaison
b2 4a
2 2 AE 2 ' m A m B u ^2 A ^- ^+m/ ^
/;
1 e
2n \2ey f i /
( ^Y-n
mAmB
JC,:
1^ /
-^G-0;^-
18.5.11
r2-^(/+^).^^,
OT / 1 1 1 - . ^ o ry = -, / = \MR1 + -^ml2, ^ = , " 2 " '" m 4- M r est la distance entre les centres de masse du disque et de la tige.
CHAPITRE 19
\2
R>
v"^ = v^s'me^ ; a'^ = <a\ = - sinOe, + - c o s f f e ^ Ivr, cos 0 Vg(t) =e^VyCose - ii,gt)powt ^ 1- = t
'P-cS
712
i^(?)=c^,,cos6i ; t ^t.
r " = 0 ; i / g = ^;w" = ^ f o ; U o > l,3nVs. |CD| = 0 , 8 m ; | C D ' | =0,94 m. V/ f = v. + nv In '-, d'o n ^ 2. ' ' ' m, v = 16 m/s. ri c ,.> .. M .^ = F ^ --^i; af L ri , , M M , p = F' ^ + zg + " 3 te = ^3) ol/-""^' =|F^" = M ^ ( l - - ^ ) . CHAPITRE 20
\
v
D mol
v(t) - s- - -,8-[a -(a- m^e-11 ]. c ^(my+at) A = 3 h. IT = t - 36 . l0-9 s ; r,, = t - 7 . l0-9 s ; tp = f - 2 1 1 t = 30464 s. d ) ^ = 5 , 4 - l0" m ; d ) ^ , = 6 , 2 3 - l0" m ; rf)^,, =5,94. l0" m i;2= 0,3077e ) ^ , = 3 , 5 h ; 0^,,=2,5h. l u L ^^ / 2 / . // 2 w = lOOmg;!; =0,99995 c
vi E i ii /i
CHAPITRE 21
.l0-9 S
21.11.5 21.11.6
^^-^4' 'V ( U J - ^ v
21.11.7 21.11.8 21.11.9 21.11.11 22.10.1 i^+ = 0,8268 c ; i^o = 0,8355 c /^ = 11 m ; ^ o = 4 . lO-'m. (m0)^^0)2 , F K+' 11' C 2 - K O 3 MeV L^ ^3B,.11\ie\. / E"" \ ^ - 29 cos i/f Y- ^ '-, \. \ , c n +4mc 2 y E' /'+P^ V 1 - pc/'E 1670 GeV.
-"*+
L - {m \^\ +o,2^^p +p<t>l^ +mg(f) est cyclique ; mp1^ = este ;.%? = este.
/l
CHAPITRE 22
P"
22.10.2
plp 1 p} msA ( a2^ ' 2mp2 ^p"' ^{^^.) (f> est cyclique ; p . = este ; H = este
//
2 1
p0
22.10.3
pr
1 m fr
2(m + W|)
2wir
22.10.4 22.10.5
p0 - - ^I^2cos20 - {I^^O - \OG\mgcos6. 2/3 L = ml^2 + m^L2 + l1 cos2 0) (p est cyclique ; p = mip(L1 + l2 cos2 0) = este
//=
22.10.6 22.10.7
22.10.8
.9K == mP2 + = este. 4m(L2 + l2 cos2 0) 2 2 L= %M(R - r) !? + Mg(R -r)cos(p o y est l'angle entre C)C^etla verticale. L = ^I^(2+(p2sm'i0)+^Iy(<p+^cos0)2-Mglcos0o(e,(p,1{r)sont les angles d'Euler, / = %h, /,=JM(^+^),/3=^M/?2 (p et \ff sont cycliques ; p , p^,.'% sont constants. L = \(m^ + m^l2^2 + \m^<f\ + m^l^cos(<p^ <p^)(p^ +(/,+ m^)gl^ cos ijo, + w^^ cos ^ 2 _ '".+'"2 g
"' 2n.i (3
D2
i i ii.
'I
(i+'i\1 _ 4 "'i
V V 'I 1 '"1+'"2
-L 'z
'I
22.10.10
L = \R^ ( + OT sin2 6 ) y 2 + my2 -mgRcose (K + m sm2 6} (p = K 1 '2 2 'OT0 = (E-mgcos0R) . 2 /2' ' M+2msin 2 0
22.10.11
H = ^ + -p - R2 cos(<p -0)+ Rd(cos (p - cos 0) 2m/?'2m RPoint d'quilibre stable : 0 = 0, (p = n d d-2R Petits mouvements : un. + = , (D = mR " mR Modes normaux : & > , , 6 = ifr ; w_, 0 = iff Coordonnes normales : Q ] = 0 + \ { r ; Q ^ = 0 i f f . , cos 6 cosa F = P e - ;2F ' = p ; F2 =P. sin(a + p) sin(a + ^3) _ /cos a \sincr cos/i^ sin^ / _ 1 ^ sin/i sin(o'+ ;8) \ s i n c r cos;8^ cos a /
APPENDICEB
B.4.1
F, = F' - ^cosCa, +0^) F^ = -F' cos(a| + cty) + F2 (F)2 = (F') 2 + (F2)2 - 2F' F2 cos(a, + a;).
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[48] H. FIZEAU : Comptes Rendus 33 (1851), 349. [49] A.A. MICHELSON : Am. Journ. of Science 22 (1881), 20. [50] A.A. MICHELSON, E.W. MORLEY : Am. Journ. of Science 34 (1887), 333. [51] A. EINSTEIN : Ann. der Phys. 17 (1905), 891. [52] M. BORN : Ann. der Phys. 33 (1910), 1. A. SOMMERFELD : Ann. der Phys. 33 (1910), 670. [53] A.H. BUCHERER :Ann. der Phys. 28 (1909), 513. [54] A. EINSTEIN : La thorie de la relativit restreinte et gnrale, Gauthier-Villars, Paris (1976). Die Grundiagen der allgemeinen Relativittstheorie, Ann. der Phys. 49(1916). [55] J. EISENSTAEDT : Archive for History of Exact Sciences, Springer, 35 (1986), 115. [56] I.M. GELFAND, S.V. FOMIN : Calculus ofVari t ons,Prentice Hall, 1963. [57] B.C.G. STUECKELBERG DE BREIDENBACH, P.B. SCHEURER : Thermocintique phnomnologique galilenne, Birkhuser, Basel (1974). [58] K. LAWS : Physics Today, February (1985), 24. [59] E. IACOPIN : Nature 328 (1987), 578. [60] J.K. BEATTY : The new solar System, Cambridge Univ. Press (1981). [61] J. LASKAR : Stabilit du systme solaire, in Chaos et dterminisme, Ed. Le Seuil, Paris (1992), pp. 170-211. [62] E. SEGR : Les physiciens modernes et leurs dcouvertes, Fayard, Paris, vol. 1 (1984), vol. 2 (1987). [63] Physics Today, August (1993), BG9. [64] P. BREST : Calcul des variations : application la mcanique et la physique. Ellipse, Paris (1997). [65] R. HAKIM : Gravitation relativiste. Interditions, 1994. [66] P. TOURRENC : Relativit et gravitation. Collection S, Colin, Paris (1992). [67] N. BERGLUND, H. KUNZ : Chaotic Hysteresis in an Adiabatically Oscillating Double Weil, Phys. Rev. Lett. 78 ( 1997), 1691. [Ce paragraphe a t crit par M. Berglund que nous remercions pour sa collaboration.]
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NOTATIONS
Seuls les symboles apparaissant plusieurs endroits dans l'ouvrage sont mentionns. Le signe A... plac devant une grandeur signifie variation de cette grandeur. Le signe A . . . plac devant une grandeur signifie quantits de cette grandeur (utilis pour le travail A W et la chaleur AQ). Les symboles (' et / associs une grandeur signifient valeur initiale et valeur finale , par exemple A E = E - ;.
Minuscules Symbole a a, b a, b Signification acclration vectorielle demi-axes d'une conique Symbole m* m(v) OT(, p p p^ p. q Signification masse gravifique masse relativiste masse de repos quantit de mouvement d'un systme paramtre d'une conique quantit de mouvement du point Py moment conjugu la coordonne 11 coordonnes gnralise position d'quilibre charge lectrique coordonnes sphriques abscisse curviligne temps vitesse du rfrentiel. ^' par rapport
.^
constantes de la force de LennardJones a^ acclration normale a^ acclration radiale a,, acclration tangentielle c vitesse de la lumire dx^ dplacement rel de y e excentricit e charge du proton e p e^, e, repre orthonorm / ^ ( q , q, t) quation de liaison g, g acclration terrestre g(x, t) champ de gravitation (', j , k = 1, 2, 3 index associ aux coordonnes cartsiennes j = 1 , . . . , k index associ aux coordonnes gnralises k constante de la loi de Stokes k constante de l'oscillateur isotrope k constante de rappel m, m^ masse d'inertie, du point P^
Signification composante covariante de v composante contravariante de v vitesse du centre de masse vitesse relative vitesse d'entranement quadrivecteur vitesse rayon-vecteur du point P coordonne associe au temps coordonne cartsienne du point P^, ' = 1, 2, 3 coordonne relativiste du point P , ;=0, 1 , 2 , 3 variables d'tat
Symbole
^
F"" F'"1 F"' F(r), F(r) F(x) Fff pa^ft ,y G, G^ G G(;c, v) G H .:%? 1 !(,, /c / /^ K
Signification / Page amplitude des oscillations potentiel vecteur lectromagntique matrice de transformation champ magntique constante des aires amplitude des petits mouvements coefficient de trane tenseur des dplacements nergie totale module d'Young champ lectrique nergie cintique nergie mcanique nergie potentielle nergie potentielle extrieure nergie interne
Signification force, sur le point Py force extrieure force intrieure force non conservative force centrale champ de force force de frottement force exerce par a sur J) quadrivecteur force centre de masse, du systme Sy constante de la gravitation constante du mouvement (cinmatique) module de cisaillement hamiltonien hamiltonien en fonction des (q, q) action tenseur d'inertie au point C moment d'inertie principal moment d'inertie par rapport l'axe A valeur numrique d'une constante du mouvement moment cintique moment cintique de rotation moment cintique par rapport au rfrentiel du centre de masse transformation de Lorentz masse (quantit de matire) moment des forces par rapport au point 0 raction normale observateur origine du repre
Symbole P, /""", P'"1 /"K P, P^ P,, P(t) Q Q R, R^ R ^ ,^'Q R S T T T T U(r) U(x) [/eff AW
Signification puissance, extrieure, intrieure puissance des forces non conservatives point du systme, a = 1, . . . , N point concidant facteur de qualit force gnralise force de raction ou de liaison matrice de rotation rfrentiel rfrentiel du centre de masse nombre de Reynoids entropie nergie cintique priode tension (cble) temprature potentiel d'une force centrale potentiel d'une force conservative potentiel effectif travail
Symbole ri (0,(p,i{r) x x x^, x^ 11 /^, /ic v VQ p (p,(p,z) oa, ffj, T T T \ w, W o a) w &)g, a>^ Wp A T <t>(x, t) Q Q Q^ ^
Signification coefficient de viscosit angles d'Euler coefficient d'amortissement constante associe au mouvement en r~2 constante associe au Soleil et la Terre coefficient de frottement masse rduite coefficient de frottement frquence frquence propre masse spcifique coordonnes cylindriques section efficace tenseur des tensions paramtre d'volution temporelle temps propre vecteur unit tangent la trajectoire angle de diffusion vitesse angulaire vitesse de rotation d'un solide pulsation pulsation cyclotron pulsation propre vitesse de rotation propre axe de rotation torseur potentiel lectrique vitesse de rotation propre de la Terre pulsation de la force applique pulsation critique pulsation de rsonance
a = 1 , . . . , N indice numrotant les points matriels S dphasage symbole de Kronecker "'J dplacement virtuel de P^ Sx^ constante lectrique tenseur des dformation
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INDEX ALPHABETIQUE
Abscisse curviligne, 107 Acclration absolue, 228 angulaire, 153 complmentaire, 228 d'entranement, 228 de Coriolis, 228 de pesanteur, 143 de rotation (d'un solide), 208 d'un point, 113 normale, 115 radiale, 129, 131 relative, 228 scalaire tangentielle, 114 Acclromtre, 485 Actif (point de vue), 38, 239 Action de Hamilton, 654, 702 Action et raction, 255 Active (force), 380 (transformation de coordonnes), 682 (tranformation de rfrentiel), 239 (transformation d'units), 38 Adhrence, 410 Adiabatiquement ferm, 412 Ailleurs d'un vnement, 616 Aires (constante des), 157 (loi des), 155, 157 d'Alembert (quation de), 646 Amas, 57 Amortissement critique, 533 (coefficient d'), 531 Amplitude, 148 Andromde, 58 Angle
de diffusion, 178,560 de frottement, 336 d'Euler, 209 de frottement, 336 solide, 566 Anne lumire, 56 Apesanteur, 484 Application de Poincar, 275 Archimde, 80 (force d'), 325 (pousse d'), 487 Arolaire (vitesse), 156 Asymptotiquement stable, 509 Atomes, 47 Attraction universelle, 314 Autonomes (quations diffrentielles), 188 Avance du prihlie, 563 Avion, 473 Axe central (torseur), 83 de rotation, 207 d'une conique, 160 principal (solide), 437 principal (tenseur), 686 Axiome de la relativit restreinte, 600 non relativiste (longueur), 224 (masse), 246 (temps), 223 Balanoire, 543 Balistique, 241 Barrire centrifuge, 400 Base et roulante, 215 Base (vecteurs de), 78 Battements, 541, 548 Bertrand (thorme de), 562
Index alphabtique
Bielle, 215 Bilan (quation du), 592 Billard, 347, 582 Binet (formule de), 159 Bobine (essieu), 219 Bohr (quantification de), 373 Boltzmann (constante de), 415 Bowling, 347 Boyle (loi de), 60 Brachistochrone, 698
Cble(s) sur une poulie, 343 (dfinition), 512 (quation des), 513 (mouvement d'un), 407 Came,131 Caractristique (quation), 530, 546, 551, 653 Cardiode, 137 Centre de courbure, 112 Centre de gravit, 89 Centre de masse, 89, 289 (dfinition), 89 (thorme du), 289 Centre de percussion, 576 Centre instantan de rotation, 215 Centrifuge (effet), 446
de deux sphres, 581 lastique, 248,406, 575, 582 inlastique, 406, 575 mou,248,406,575 sur une tige, 579 (quation des), 576 (modle des), 575 Cisaillement (force de), 518 (loi de Hooke), 364, 370 Coefficient d'amortissement, 531 de compressibilit, 367 de frottement, 327 de frottement cintique, 334 de frottement statique, 336 de Lam, 371 de Poisson, 366 de portance, 332 de rsistance au roulement, 340 de restitution, 488 de trane (Cx), 326 de viscosit, 325 Collision relativiste lastique, 574 inlastique, 639 Complmentarit (principe de), 3
Composante
(force) 144, 282, 487, 491 Centrifugeuse, 68, 269, 285, 358,486 Cerceau, 219 Chanette (quation de la), 515 Chaleur, 414 Champ de force, 379 de gravitation, 315, 689 de gravitation apparent, 478 de pesanteur terrestre, 489 lectrique, 317, 393 lectromagntique, 633, 659, 668 gravifique, 315 magntique, 318 (lignes de), 315 Chandler (priode de), 465 Chaos, 113,276,544 Chaotique, 449 Chemine, 305 Choc, 118,573
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contravariante, 80,679 covariante, 80, 681 Composition des acclrations, 228 des vitesses, 226 relativistes, 614 de rotation, 227 Compression, 366, 370 Condensation, 589 Conditions initiales, 22, 188, 261 Cne de lumire, 602, 616 Cne (frottement sec), 337 Configuration (espace de), 69 Coniques, 160 Conservation de la quantit de mouvement, 291, 308 de l'nergie, 141, 391,404, 308 de la masse, 246, 309,420 du moment cintique, 158, 291, 308 (lois de), 291
Index alphabtique
Conservative (force), 387 Conserve (grandeur), 245 Constante(s) des aires, 158 de la gravitation, 314 de temps, 329 du mouvement,135, 141,144, 151, 165, 189,291 physiques, 59 Contact (solide en), 211 Contraction des longueurs, 619 Contraintes, 350 Contravariant (vecteur), 684 Coordonnes cartsiennes, 64 contravariantes, 66 covariantes, 681 curvilignes, 125 cylindriques, 65, 129 elliptiques, 66 gnralises, 68, 133 normales, 547 polaires, 65, 128 sphriques, 65, 130,234 (lignes de), 66 Copernic (rfrentiel), 64 Corde (mouvement d'une), 407 (vibration), 45 Coriolis (force de), 477, 492 Cosmique (vitesse), 173 Coulomb (loi de l'lectrostatique de), 317 (loi du frottement dynamique de), 334 (loi du frottement statique de), 336 Couple, 83 Covariant hamiltonien, 671 lagrangien, 670 (vecteur), 684 Critique (rotation), 359 Culbute, 347 Curie (principe de), 458 Cyclique (variable), 359 Cyclodal (mouvement), 120 Cyclones, 496 Cyclotron (pulsation), 323 Cylindre
creux, 299 sur plan inclin, 299 Dcrment logarithmique, 532 Dformation d'une poutre, 517 lastique, 365 plastique, 365 (tenseur de), 369 Degrs de libert, 69 Demi-grand axe, 160 Demi-petit axe, 160 Densit, 252 Dphasage, 148,536 Dplacement d'un point, 69 libre, 70 rel, 350, 354 virtuel compatible, 350, 354 (tenseur des), 368 Drive partielle, 125 Dsintgration (relativiste), 574, 640 Dterminisme, 2, 19, 188 Dviation vers l'Est, 492 Diffrentiel (d'un vhicule), 244 Diffusion, 176,566 de Rutherford, 567 d'une particule charge, 176 lastique, 407, 563 (angle de), 560 (tat de), 167 Dilatation, 370 Dilatation du temps, 621 Dimensions (quation aux), 28 Directrice (d'une conique), 160 Dissipatif, 382, 392, 409, 411, 540 Distribution de probabilit, 11 des acclrations, 208 des vitesses, 205 Divergence, 691 Dure de vie, 25, 50, 621, 630 Dynamomtre, 252 cart quadratique moyen, 13 chelle (changement d'), 38 E.D.O., 188 Einstein (convention), 80
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(jouet), 484 (principe d'quivalence), 485 (relativit), 600 lectrons, 48 Ellipsode d'inertie, 456 nergie chimique, 417 nergie cintique, 384 d'un solide, 451 non relativiste, 384 relativiste, 626 (thorme de 1'), 450 nergie d'agitation thermique, 415 nergie de liaison, 417 nergie de libration, 418 nergie de repos, 419, 626 nergie dissipe, 540 Energie interne, 412 nergie mcanique, 403 d'un point, 390 d'un systme, 403 nergie nuclaire, 418 nergie potentielle d'interaction, 403 d ' u n point, 390 extrieure, 401 nergie relativiste, 626 nergie (conservation de 1'), 363, 372, 391,404 nergie (thorme de 1'), 403 Entropie, 412 Etvs (exprience de), 497 picyclode, 154 quations diffrentielles, 188, 191 quation d'tat d'un gaz, 416 d'Euler,461 d'Euler-Lagrange, 468, 699 de d'Alembert, 646 de Hamilton, 665 de la gravitation newtonienne, 691 de la poutre, 520 de Lagrange, 647, 648 de liaison, 352 des cbles, 513 des chocs, 576 horaire, 108 paramtrique, 107 quilibrage dynamique,303,431
726
statique, 303 quilibre et stabilit, 193, 198, 509, 694 (conditions d'), 506 (dfinition), 289 (point d'), 193, 198 quinoxes (prcession des), 154, 472 quipartition de l'nergie, 529 Equivalence de la masse d'inertie et pesante, 278 des masses, 278, 314,496 masse-nergie, 418 des torseurs, 84 (principe d'), 485 Espace en physique classique, 21, 188 (proprit de 1'), 16 Espace de configuration, 69 Espace de phase, 21, 112 du point matriel, 112 formalisme hamiltonien, 664 formalisme lagrangien, 649 mcanique newtonienne, 133 Espace-temps, 15, 17, 616 Esprance mathmatique, 11 Essieu, 220 tat, 11 de diffusion, 167, 560 de mlange, 14 du point matriel, 261 instantan, 20 li, 167, 559, 561 pur, 14 (quation d'), 416 Ether, 17 Euler -Lagrange (quation d'), 468, 699 (angles d'), 209 (quations d'), 461 vnement, 15,599 volution temporelle, 19, 20, 107, 261 Excentricit, 160 Extensive (grandeur), 245 Facteur de qualit (g), 532 de restitution, 581 Fatigue, 365
Index alphabtique
Ferm (systme), 245 Fil plomb, 490 souple, 252, 268, 512 Flche, 516 Flchissement (exprience), 363 Flexion (moment de), 518 Flot, 693 Fluctuations, 10 Fonction de Liapunov, 695 Force, 250 active, 380 centrale, 380, 382 conservative, 387 d'Archimde, 325,487 d'arrachement, 336 d'inertie, 477 de cisaillement, 518 de Coriolis, 477,492,494, 502 de frottement sec, 334, 382,446 visqueux, 325, 382 de gravitation, 314 de Lennard-Jones, 324 de liaison, 350 deLorentz,321 de portance, 332 de traction, 518 de Van der Waals, 324 lectrostatique, 317 extrieure, 228 gnralise, 506, 647 impulsionnelles, 574 intrieure, 253, 385, 402, 450 magntique, 318 passive, 380 Forme diffrentielle, 379 Foucault (pendule de), 493 Fourche, 236 Frnet (repre de), 116 Frquence, 148 propre, 528, 547 Frottement sec, 333
Galaxie, 56 Galile (groupe de), 232 (rfrentiel de), 262 (relativit de), 280, 480 (transformation de), 229, 309 Gaz (quation d'tat), 416 Gostationnaire, 174 Glissement (vitesse de), 212, 341 Gradient, 387, 691 Gravitation (constante de la), 314 (quation de la), 691 (force de), 314 (potentiel de), 691 Groupe de Galile, 232 de symtrie, 661 Groupe local, 58, 264 Gyroscope, 467,474 Gyroscopiques (effets), 295,443, 474 Hadrons, 50 Haltre, 428 Hamilton (quations de), 665, 669 Hamiltonien dans l'espace de phase, 664 tendu, 669 relativiste, 671 Heisenberg (principe d'incertitude), 4, 14 Hlice, 132,243 bipale, 472 Hlicodal (mouvement), 132, 207 Helmholtz (thorme de), 370 Herpolhodie, 462 Histogramme, 10 Hodographe, 112 Holonme (liaison), 352 (systme), 69, 646 Homogne (systme), 93 Homognit de l'espace, 308, 479, 642 du temps, 2, 20, 188, 308, 405 (thorme), 34 Hooke (loi de), 364 (cisaillement), 368 (compression), 367
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visqueux, 325 Fuse, 589, 593 Fusion, 418 Futur d'un vnement, 616
(solide isotrope), 371 (traction), 366 Horaire (quation), 108 Horizon artificiel, 293 Horloge, 16 Huygens-Steiner (thorme de), 439 Hydrodynamique, 590 Hyperbolique (mouvement), 632 Hyperstatique, 504 Impulsion, 261 d'une particule charge, 660, 668 gnralise, 649 Incertitude, 13 Inlastique (collision), 406 Inertie (ellipsode d'), 456 (force d'), 477 (moment d'), 429 (principe d'), 256 (rfrentiel d'), 262, 264, 399,479, 600 (repre d'), 437
(tenseur d'), 434
Kepler (lois de), 40, 155 Kilogramme, 42 Knig (premier thorme de), 297, 386 (second thorme de), 386 Kronecker (symbole de), 78 Lagrange (quations de), 647, 648 Lagrangien, 648 (covariant), 670 (quivalent), 651 Laminaire, 325 Lavoisier (loi de), 247 Lemme fondamental, 151 Lennard-Jones (modle de), 324 Leptons, 49 Lex prima, 256 secunda, 260 tertia, 253 Liaison(s), 350 bilatrales, 351,356
holonmes, 352
Information, 11 Instable, 509 (point d'quilibre), 193, 198 Intgrabilit (critre), 352 Intgrable (liaison), 352 (systme), 274, 320, 394,469 Intgrale premire, 189 Interactions, 53 Interaction scalaire, 673 Intervalle de longueur, 16, 224 propre, 617 de temps, 16 propre, 616 Invariance et similitude, 39 et symtrie, 240, 661 (principe d'), 6, 308 Invariants d'un torseur, 83 Isochronisme, 455, 530 Isotropie de l'espace, 308 Joule, 8, 379 Jour sidral, solaire, 17, 183, 238
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indpendantes du temps, 353 intgrables, 352 non holonmes, 353 parfaites, 355 unilatrales, 351 (quation des), 352 Liapunov (fonction de), 695 Libration (mouvement de), 267 (vitesse de), 173 Libration, 267 Ligne de champ, 315 de coordonnes, 66 d'univers, 108,604 Limite d'adhrence, 347 Linarisation, 197,696 Lois de composition, 612 de conservation, 291 de Coulomb (lectrostatique), 317 (frottement), 334, 336 de Kepler, 155 de la gravitation universelle, 314
Index alphabtique
de Newton, 254, 257, 260 de Stokes, 325 des aires, 157 naturelles, 2 (dfinition), 30 Lorentz (force de), 321 (transformation de), 611 Lune,55 Mach (principe de), 280 Magnus (effet), 333 Manivelle, 215 Mare, 498 Masse de repos, 624, 639 gravifique, 314 linique, 93, 247 pesante, 278 rduite, 556 relativiste, 624, 638 spcifique, 92, 246 surfacique, 93 (nergie), 419 (quantit de matire), 246 Matrice d'inertie, 435 orthogonale, 202, 682 Mtrique, 614 Meule (problme de la), 213,442 Michelson-Morley (expriences de), 17, 597 Mode(s) acoustique, 547 normaux, 547,552 propres, 547 optique, 547 Modle rduit, 39,41 Module d'Young, 366 de cisaillement, 368 de compressibilit, 367 Moindre action (principe de), 654, 702 Molcule diatomique, 67,422 Moment, 80 Moment cintique, 261 de rotation, 434 de translation, 434 intrinsque, 297
orbital, 297 total, 287 (conservation du), 158, 291 (thorme du), 262, 297 Moment conjugu, 649 Moment d'inertie, 433 d'une section, 519 par rapport un axe, 429 par rapport un point, 437 proprits, 430 Moment de flexion, 518 Moment de torsion, 518 Moment d'un vecteur, 80 Moment d'un torseur, 82 Moments principaux, 438 Moto, 243, 345, 374,410 Mou (choc), 482 Mouvement balistique, 142 central, 157 central conservatif, 399 circulaire, 115, 152, 258 circulaire uniforme, 153 cyclodal, 120 de rotation, 204 hlicodal, 132,207 linaire conservatif, 393 oscillatoire harmonique, 148 rectiligne, 117 uniforme, 116 uniformment acclr, 138, 142 (plan d'un solide), 214 (quations du), 261, 288 Moyenne,11 Muon,49 Nageur, 235 Neutrino, 48 Neutron, 48 Newton (lois de), 254, 257, 260 (thorme de), 316 (tube de), 144 (unit de force), 260 Noether (thorme de), 662 Nuds (ligne des), 209 Nombre de Reynolds, 326 Non conservative (force), 408
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Index alphabtique
mouvement oscillatoire harmonique, 150,695 mouvement uniformment acclr, 141 oscillateur amorti, 695 pendule, 267, 569 pendule en rotation, 445 point sur une surface de rvolution, 396398 points relis par un fil, 273-275 solide soumis des frottements, 331,342 Oscillateurs amortis, 412, 530, 695 coupls, 546, 549 lectriques, 151 forcs, 535, 549
Parfaites (liaisons), 355 Particules lmentaires (tableau), 52 Parsec, 56 Pass d'un vnement, 616 Passif (point de vue) (transformation de coordonnes), 682 (transformation de rfrentiel), 239 Objectivit, 21 (transformation d'units), 36 Observables, 7,8 Passive (force), 380 Orbites Patineurs, 408 d'un point, 112 Pendule, 265 d'un systme, 133 balistique, 578 et quations diffrentielles, 193,197,693 cyclodal, 529 gostationnaire, 173 coupl, 547 polaire, 174 de Foucault, 493 Orbites (illustrations d') de Thomson-Tait, 674 centrifugueuse, 269 de Wilberforce, 404 lectron dans un champ B inhomogne, double, 136 320 elliptique, 452 Lennard-Jones, 559 en rotation, 488 mouvement en r~2, 167, 169 et similitude, 34 mouvement oscillant, 534 isochrone, 529 Non holonme, 353, 357 Non-isochronisme, 453 Noyau,48 Nutation (angle de), 209,471 (mouvement de), 471
mathmatique, 34, 265
harmoniques, 147, 528, 695 isotropes, 181 non linaires, 542 Osculateur (plan), 116 Pappus-Guldin (thorme de), 96 Parabole de scurit, 146 Paradoxe des jumeaux, 621 Parallaxe, 60 Paramtre d'impact, 177 d'une conique, 160
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physique, 305 sphrique,568 Percussion, 574, 576 (centre de), 576 Prige, 560 Prihlie (avance du), 563 Priode d'un oscillateur, 148 du mouvement de Kepler, 163 d'un pendule, 267 Permanent (rgime), 536 Petits mouvements, 321,446,453,550,651,696 Photons, 308 Piston, 215 Pivotement (rsistance au), 334, 339 (vitesse de), 212, 339 Plan (mouvement), 214 Plan osculateur, 115 Plantes, 55, 136, 154 Poids, 252,490 apparent, 484 Poincar (application de), 274 Point concidant, 63, 106, 222, 226, 228
Index alphabtique
d'quilibre, 193, 652, 694 Point de vue actif, 240, 682 de Mach, 280 passif, 239, 682 Point matriel, 245, 255, 299 Poisson (coefficient de), 366 (formule de), 207 (loi de), 366 Polhodie, 462 Pont suspendu, 513 Portance force de, 332 Porte balistique, 145 d'une force, 47, 407 Postulat fondamental, 288 Potentiel de gravitation, 399, 691 des forces d'inertie, 478 d'une force centrale, 399 conservative, 399 effectif, 400, 445 Poulie (frottement sur), 343 Poursuite, 235, 357 Pousse d'Archimde, 328,487 (fuse), 591 Poutre (quation d'une), 520 Prcession des quinoxes, 154,472 d'une toupie, 471 (angle de), 210 (vitesse de), 210 Premire vitesse cosmique, 173 Pression, 416 hydrostatique, 371 Probabilit, 11 Produit mixte, 76 scalaire, 74 vectoriel, 75 Projection orthogonale, 75 Protons, 48 Pseudo priode, 532
scalaire, 77 vecteur, 76 Puissance, 378 dissipe, 392 Pulsation, 148 critique, 359, 447 cyclotron, 323 de rsonance, 538 propre, 528, 550, 551 Quadrivecteur contravariant, 615 (force), 629 (potentiel lectromagntique), 670 (quantit de mouvement), 673 (vitesse), 628 Qualit (facteur de), 532 Quantification de Bohr, 373 Quantique (Physique), 8 Quantit de matire, 246 de mouvement, 247 de la lumire, 308 d ' u n point, 249, 628 totale, 287 (thorme de la), 249 (torseur des), 288 Quarks, 50 Rapidit r], 611 Rayon de courbure d'une trajectoire, 116 d'une poutre, 520 de giration, 430 Rayon vecteur, 70 Raction normale, 334 sur un axe, 301 (action et), 255 (force de), 591 Ralit, 2 Red shift, 622 Rduction (lments de), 82 Rfrentiel d'inertie (ou de Galile), 262, 264, 399, 479,600 de repos, 639 du centre de masse, 296 731
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inertiel local, 485 (changement de), 222, 226, 228, 232 (dfinition), 63, 64 Rgulateur de Watt, 501, 657 Relation d'incertitude, 14 Relative (acclration), 228 (variable), 556 (vitesse), 226 Relativit (principe de la) de Galile, 280,480 gnrale, 282, 498, 641 restreinte d'Einstein, 600 Relaxation (temps de), 532 Rpercussion, 576 Repre deFrnet, 116 d'inertie (d'un solide), 437 naturel tangent, 127 orthonorm, 78 (changement de), 679 Rsistance au pivotement, 324, 339 au roulement, 324, 339 Rsonance, 537, 550,552 paramtrique, 543 (largeur de), 539 Restitution (facteur de), 581 Rsultante (d'un torseur), 82 Rtrograde (mouvement), 137 Reynoids (nombre de), 36, 326 Robot, 243 Rotateur, 68,430, 568 Rotation(s) autour d'un axe, 200 de la Terre, 238 infinitsimale, 202 instantane, 205 propre (angle de), 209 (vitesse de), 210 (centre instantan de), 215 (matrice des), 202 (mouvement de (pendule)), 267 (vitesse de), 205 Rotationnel, 387 Roues motrices, 345
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porteuses, 345 Roulante, 215 Roulement billes, 220 d'un disque sur un autre, 216 sans glissement, 212 (rsistance au), 334 (vitesse de), 212 Rutherford (formule de), 567 Satellites artificiels, 171 Saturne (fuse), 59 Scalaire, 69, 683 Seconde vitesse cosmique, 173 Section efficace, 566 Sparatrice, 267 Shot without english, 582 Similitude, 39 Simultanit, 223 (axiome non relativiste), 223 (cas relativiste), 603 Solide idal, 288 indformable, 199 rel, 363, 517 Spin, 308 Stabilisation, 543 Stabilit des quilibres, 193,509 de la matire, 318 du mouvement circulaire, 397 (critre de), 695 Stable (point d'quilibre), 194, 198,509 Statique (lois de la), 289, 503 des cbles, 512 des poutres, 516 Statistique (mcanique), 14,416 Stvin (exprience de), 71 Stokes (loi de), 325 Superballes, 584 Superlois, 6 Superposition des dformations (principe de), 367 Symtrie de la mcanique newtonienne, 479 d'un solide, 457 lments de, 90
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et principe d'invariance, 307 (axes principaux et), 458 (centre de masse et), 90 (changement de rfrentiel), 239 (thorme de Noether), 661 Systme(s) d'units, 28 ferms, 245 international d'units, 42 isols, 245 matriel, 249 mcaniques, 22 ou verts, 245,417, 5 89 physiques, 6 solaire (tableau), 55 Temprature et entropie, 413 en mcanique statistique, 415 Temps de relaxation, 532 en relativit, 602 propre, 618 universel, 224 (espace), 15 (intervalle de), 16,223 (unit de), 42 Tenseur co- et contravariant, 684 contravariant d'ordre 2,685 d'inertie, 433,441 des dformations, 369 des dplacements, 368 des tensions, 360 lectromagntique, 634 ellipsode, 686 mtrique, 614 (axes principaux), 686 (dfinition), 682 (pseudo-), 687 Tension(s) dans un cble, 513 interne, 306, 360 (tenseur des), 361 Terre, 55 Thorme de conservation de l'nergie, 404 de l'nergie cintique, 385, 450, 626
de la quantit de mouvement, 249 du viriel, 416 fondamental, 288 Thermodynamique (principes de la), 412 Thomson J.J. (modle de), 373 Titius-Bode (loi de), 5 Toricelli (principe de), 510 Torseur abstrait, 85, 207 des forces, 86, 254 extrieures, 288 intrieures, 288 de pesanteur, 288 des quantits de mouvement, 86, 288 quivalent, 84 (dfinition), 82 Torsion (exprience), 364 (moment de), 518 Toupie, 459 Traction (exprience de), 363 (loi de Hooke), 364 (force de), 518 Trajectoire, 106 Trajectoires (figures de) Lennard-Jones, 560 mouvement central, 169 mouvement uniformment acclr, 143 particule dans un champ B inhomogne, 320 particules dans les champs E, B constants, 322 patineurs, 409 points rlis par un fil, 273 Transfert (thorme du), 82 Transformation de coordonnes, 679 de Galile, 229 de Lorentz, 610 des vitesses relativistes, 614 orthogonale, 681 Transitoire (rgime), 536 Translation, 200 (mouvement instantan de), 204 (vitesse de), 204 Travail, 378 Travaux virtuels (condition des), 355, 503, 646
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(principe des), 505 Trou noir, 422 Tube de Newton, 143 Tycho Brah (modle de), 218 Ultracentrifugueuse, 488 Units (changement d'), 32, 37 (systmes d'), 27 (systme international), 42 Univers (ligne d'), 108 Vagues (vitesse des), 46 Valeur critique, 285, 398 Variable(s),21 cyclique, 649 du centre de masse, 556 relatives, 556 Vecteur(s) axial (ou pseudo-), 76 contravariant, 684 coplanaires, 87 covariant, 684 glissant, 73 libre, 73 li, 73 parallles, 88 polaires, 76 (acclration angulaire), 153 (lieu), 70, 109 (vitesse angulaire), 152 Viriel (thorme du), 415-417 Virtuel (dplacement), 350
Viscosit, 325 Vitesse(s), 109-110,628 absolue, 226 angulaire, 152 arolaire, 156 cosmique, 173 d'entranement, 226 de glissement, 212 de libration, 173 de nutation, 210 de pivotement, 212 de prcession, 210 de rotation critique, 359 du solide, 205 propre, 210 de roulement, 212 de translation, 204 du systme, 638 limite, 327 radiale, 127, 129 relative, 226 scalaire, 111 transverse, 127, 129 (composition non relativiste des), 226 (composition relativiste des), 614 (distribution dans un solide), 205 Voie Lacte, 57 Volant d'inertie, 431 Watt (rgulateur), 501,657 Wilberforce (pendule de), 404
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d'Alembert Jean Le Rond (1717-1783), 646 Archimde (~ 287-212 av. J.-C.), 80 Bernouilli Jean (1667-1748), 147, 505 Bernoulli Daniel, fils de Jean (1700-1782), 517 Bernoulli Jacques, frre de Jean (1654-1705), 516 Birkhoff George David (1884-1944), 113 B o h rNiels(1885-1962), 3 Boltzmann Ludwig (1844-1906), 415 BrahTycho( 1546-1601), 154 Cavendish Henry (1731-1810), 317 Chardin J.S. (1699-1779), 468 Copernic Nicolas (1473-1543), 154 Coriolis Gaspard (1792-1843), 228 Coulomb C.-A.( 1736-1806), 317 Curie Pierre (1859-1906), 458 Descartes Ren ( 1596-1650), 247 Einstein Albert ( 1879-1955), 18, 485, 599 von Etvs Roland ( 1848-1919), 496 Euler Leonhard (1707-1783), 208, 461 Fizeau Hippolyte (1819-1896), 597 Foucault Lon (1819-1868), 493 Galileo Galilei, dit Galile (1564-1642), 139 Gauss Cari Friedrich (1777-1825), 16 Guldin( 1577-1649), 96 Hamilton William R. (1805-1865), 665 Heisenberg Werner ( 1901-1976), 4 von Helmholtz (1821-1894), 370 Hooke Robert (1635-1703) Huygens(1629-1695), 143 Joule James Prescott (1818-1889), 379
Kant Emmanuel (1724-1804), 16 Kepler Johannes (1571-1630), 155 Knig Johann Samuel (1712-1757), 297 Lagrange Louis de ( 1736-1813), 368, 647 Laplace Pierre Simon (1749-1827), 19 Lavoisier Antoine (1743-1794), 247 Legendre A.M. (1752-1833), 664 Leibniz Gottfried Wilhelm (1646-1716), 1 Lejeune-Dirichlet G. (1805-1859), 509 Lennard-Jones ( 1894-1954), 324 Leonard de Vinci (1452-1519), 81 L o r e n t zH.(1853-1928), 321 MachErnst(1838-1916),262 Magnus H.-G. ( 1802-1870), 333 Maxwell James Clerk (1831-1879), 17 Michelson Albert (1852-1931), 17 Minkowski Hermann (1864-1909), 18 Newcomb Simon (1835-1909), 465 Newton Isaac (1642-1727), 257 N o e t h e rEm y(1882-1935), 661 Pappus (III e s. ap. J.-C.), 96 PauliW.( 1900-1958), 49 Picard Jean (1620-1682), 171 Planck Max (1858-1947), 308 Poincar Henri (1854-1912), 275 Poisson Denis (1781-1840), 207 Ptolme (II e s. av. J.-C.), 64 Pythagore (VI e s. av. J.-C.), 7 Ramuz Charles-F. (1878-1947), 15 Reynolds Osbome ( 1842-1912), 36 Rutherford Ernest ( 1871 -1937), 48, 567 Saint Augustin (354^30), 15 Steiner Jakob (1796-1863), 439 Stevin( 1548-1620), 71
Stokes (1819-1903), 325 TeslaN.(1856-1943), 318 ThompsonJ.J.(1856-1940), 47 Torricelli E. (1608-1647), 510 Van der Waals (1837-1923), 324
Watt James (1736-1819), 379 Wigner Eugene (1902-1994), 5 Wilberforce Lionel Robert (1861-1944), 404 Young Thomas (1773-1829), 366 Znon d'le (~ 460 av. J.-C.)
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Dans la mme collection: Abrg de biophysique des radiations Guelfo Poretti Mcanique quantique Constantin Piron Introduction au gnie nuclaire Jacques Ligou Problmes N-corps et champs quantiques Philippe A. Martin et Franois Rothen Introduction la physique des solides Emanuel Mooser Cristallographie Dieter Schwarzenbach
Illustration de couverture: Comte Hale-Bopp Photographie de E. et D. Pasche, prise l'isle (Suisse) le 30 mars 1997 22 h 30 (document fourni par J. Thurnheer) Les Presses polytechniques et universitaires romandes sont une fondation scientifique dont le but est principalement la diffusion des travaux de l'Ecole polytechnique fdrale de Lausanne, d'autres universits francophones ainsi que des coles techniques suprieures. Le catalogue de leurs publications peut tre obtenu par courrier aux Presses polytechniques et universitaires romandes, EPFL- Centre Midi, CH-1015 Lausanne, par E-Mail ppur@epfl.ch, par tlphone au (0)21 693 41 40, ou par fax au (0)21 693 40 27. Vous pouvez consulter notre catalogue gnral sur notre serveur Internet http ://sente.epfl.ch/webs/ppur/ 1988, premire dition. Presses polytechniques romandes 1998, nouvelle dition revue et augmente. Presses polytechniques et universitaires romandes CH-1015 Lausanne ISBN 2-88074-305-2 Imprim en Suisse Tous droits rservs. Reproduction, mme partielle, sous quelque forme ou sur quelque support que ce soit, interdite sans l'accord crit de l'diteur.