L
L
L
L'Arrogance [kibr] et la
Suffisance [khila]
L'arrogant est infâme au regard d'Allah, car Il a dit: "Certes Allah n'aime pas
l'arrogant." [16:23]. De plus, la suffisance et l'orgueil sont associées aux
caractéristiques de l'arrogance. L'arrogant se trouve en grand péril car son coeur a
été scellé par Allah. Allah a dit: "Ainsi Dieu scelle-t-Il le coeur de tout orgueilleux
tyran." [40:35] L'arrogant est également détourné des signes d'Allah. L'Exalté a dit:
"car Dieu n'aime pas le présomptueux plein de gloriole." [31:18]. Et également:
"J'écarterai de Mes signes ceux qui, sans raison, s'enflent d'orgueil sur terre."
[7:146].
Le Messager d'Allah, salallahu 'alaihi wa salam, a dit: "Allah, Glorieux et Exalté, a dit:
"L'orgueil est mon manteau et la grandeur mon habit, et celui qui Me concurrence
dans l'un de ces domaines, Je le jetterai en Enfer."
Il, salallahu 'alaihi wa salam, a dit: "Il y avait un homme avant vous, tyrannique et
dégoulinant de suffisance. Allah le fit engloutir par la terre en dessous de lui, et il y
sera secoué en son sein jusqu'au Jour du Jugement." Rapporté par les Shaykhayn
(Bukhari et Muslim), Nasa'i et d'autres.
L'infâme arrogant est fier de lui même, et il méprise et rabaisse les gens.
L'orgueil est logé dans le coeur. Mais il a diverses manifestations extérieures qui
dévoilent sa présence. Parmi celles ci, on trouve: l'amour d'être à la tête des gens et
d'exhiber le statut supérieur que tu as sur eux. C'est également d'aimer s'asseoir au
devant des réunions, se pavanant ou adoptant une attitude hautaine. Une autre des
manifestations est de mépriser ceux qui s'opposent à tes avis, même ceux que tu
sais pertinemment être invalides, et de refuser d'admettre ton erreur. Ainsi que par le
dédain qu'on affiche pour les faibles ou les pauvres parmi les Musulmans, ainsi que
dans l'éloge de soi-même. C'est aussi manifesté par le fait de faire étalage de sa
généalogie, tout particulièrement de ses ancêtres pieux et savants, une attitude fort
laide et pécheresse. Ce défaut affecte certains descendants de tels nobles ancêtres,
des descendants qui n'ont aucune compréhension des vérités religieuses.
Quiconque s'enorgueillit à cause de ses ancêtres perd leurs bénédictions. Une telle
arrogance annule ses propres vertues.
Le Prophète salallahu 'alaihi wa salam a dit: "Quiconque est en retard dans les
bonnes oeuvres n'est pas poussé en avant par ses ancêtres." Rapporté par Muslim.
Il, salallahu 'alaihi wa salam a dit: "Ô Fatimah, fille de Muhammad, et Safiyah, tante
du Messager d'Allah: je ne suis pas capable de vous protéger d'Allah. Amendez vous
mêmes vos âmes du Feu de l'Enfer." Rapporté par Muslim.
Le Prophète salallahu 'alaihi wa salam a dit: "Il n'y a pas de supériorité du blanc sur
le noir, ni de l'arabe sur le non arabe, si ce n'est dans la crainte d'Allah. Vous êtes
tous d'Adam, et Adam a été créé de poussière." Rapporté par Tirmidhi et Abu Dawud.
Il a dit, salallahu 'alaihi wa salam: "Les nations tomberont à cause de la fierté qu'ils
ont de leurs ancêtres, ou parce qu'ils deviendront plus méprisables à la vue d'Allah
que des bousiers." Rapporté par Abu Dawud et Tirmidhi.
Ainsi, l'excellence et l'honneur est établit par la crainte de Dieu, et pas par le lignage.
Comme Allah l'a dit: "Le plus honoré d'entre vous est celui qui craint le plus Allah"
[49:13]. Toutefois, si la suffisance est causée par la science, la piété, et la dévotion,
la récompense découlant de cela est annulée. S'il en est ainsi de la suffisance des
pieux, quel doit donc être le cas de celui qui s'enorgueillit d'une piété et d'une
droiture qui ne sont pas siennes, mais qui appartiennent à ses prédécesseurs! N'est
ce pas là une stupidité énorme et repoussante?! Le bien ne se trouve que dans
l'humilité, la soumission, et l'obéissance;
Il, salallahu 'alaihi wa salam a dit: "Quiconque est humble est élevé par Allah,
quiconque est orgueilleux est abaissé par Allah."
Définition du Nafs
« Quant à celui qui aura dépassé les limites et aura préféré la vie présente, alors,
l'enfer sera son refuge: et pour celui qui a aura redouté de comparaitre devant son
Seigneur, et préservé son âme de la passion, le Paradis sera alors son refuge
» (Coran 79: 37 à 41)
Ibn Kathir a dit: « Les croyants (mu'min) sont des personnes ayant été averties, à
travers le Coran, de (ne pas) céder aux plaisirs de ce monde, et il (le coran)
s'interpose entre eux et ce qui pourrait les détruire. Le croyant est comme un
prisonnier dans ce monde, essayant de s'affranchir de ses entraves et de ses
chaines, ne plaçant nullement sa confiance en lui (le monde) ni en ce qu'il contient,
jusqu'au jour où il rencontrera son Créateur. Il sait très bien qu'il est responsable de
tout ce qu'il entend, voit et dit, mais également de tout ce qu'il accomplit avec son
corps. » (Al-Bidayah wa al-Nihayah, vol. 9 p. 276, Caire 1352)
Un résumé de ces stations de l'âme est donné par l'Imam Tabari dans son tafsir du
verset 53 de la sourate Yusuf:
- Nafs al-ammara bissu’ (la nafs instigatrice): Elle est la nafs qui se mène au
châtiment. Par sa nature même, elle oriente son hôte vers toute action blâmable et
nul ne peut se débarrasser de son mal sans le secours d'Allah. Aussi, Allah évoque
cette nafs dans l'histoire de la femme de al-Aziz (Zulaykhâ) et du Prophète Yusuf,
que la paix soit sur lui: « L'âme (humaine) est très instigatrice au mal » (Coran 12:53)
Allah dit également: « Et n'eût été la grâce d'Allah envers vous et Sa Miséricorde
aucun d'entre vous n'aurait jamais été pur. Mais Allah purifie qui Il veut et Allah
entend et sait tout. » (Coran 24:21). Dominée par les plaisirs terrestres (shahwat) et
les passions, cette nafs réside dans le monde des sens … Le mal se tient caché
dans la nafs et c'est ce qui l'incite à commettre le blâmable. Si Allah abandonnait le
serviteur seul avec son égo, celui-ci serait anéanti entre son mal et le mal qu'il (égo)
désire. Cependant, si Allah lui accorde la réussite et le secours, alors il survivra.
Nous cherchons refuge auprès d'Allah, le Tout Puissant, contre le mal qui réside en
nous et le mal de nos actions.
- Nafs al-lawwama (la nafs réprobatrice): Allah fait référence à cette nafs « Et Je jure
par la nafs qui ne cesse de se blâmer » (Coran 75:2). Cette nafs est consciente de
ses propres imperfections. Hasan al Basri a dit « Tu vois constamment le croyant se
blâmer et dire des choses comme « Est-ce que je veux cela ? Pourquoi ai-je fais cela
? Est-ce mieux que cela ? » ...
- Nafs al-mutma`inna (l'âme apaisée): Allah fait référence à cette nafs, “O toi, âme
apaisée !” (Coran 89:27). Cette nafs est sereine car elle se repose sur la certitude
d'Allah. Ibn Abbas, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit « Elle est l'âme sereine et
croyante » al Qatada, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit « elle est l'âme du croyant,
tranquillisée par ce qu'Allah a promis. Son propriétaire est apaisé et satisfait de sa
connaissance des Noms et des Attributs d'Allah, de ce qu'Il a dit de Lui et de Son
Messager, et de ce qu'Il a dit à propos de ce qui attend l'âme après la mort:
concernant le départ de l'âme, la vie dans le Barzakh ainsi que les événements qui
suivront lors du Jour de Qiyama. A tel point qu'un croyant tel que celui-ci peut
presque les voir avec ses yeux. Ainsi il se soumet à la volonté d'Allah et s'abandonne
à Lui avec plaisir, sans jamais être mécontent ou insatisfait, et avec une foi jamais
hésitante (ou avec aucune incertitude dans sa foi). Il ne se réjouit pas de sa
subsistance (ou ses rétributions) et ses afflictions ne le font pas perdre espoir – car il
sait qu'elles furent décrétées bien avant qu'elles lui arrivent et même avant qu'il fusse
crée ... » (Al-Tabari: Jami’ al-bayan fi tafsir al-Coran, vol. 13, Bulaq 1323)
Ibn al Qayyim mentionne également les degrés du nafs « La nafs est une entité
unique bien que ses états puissent évoluer du nafs al-ammara, au nafs al-lawwama
et au nafs al-mutma`inna qui est le but final de perfection … Il a été dit que la nafs al-
lawwama est la seule qui ne peut demeurer dans un seul état. Elle change souvent,
elle se souvient et oublie, se soumet et esquive, aime et déteste, se réjouit et
s'attriste, accepte et rejette, obéit et se rebelle. La nafs al-lawwama est aussi la nafs
du croyant … Il a aussi été rapporté que la nafs se blâme elle-même au Jour de
Qiyama – elle se blâme pour chacune de ses actions, que cela soit pour ses
mauvaises actions, s'il fut une personne qui accomplit de nombreuses actions
répréhensibles, soit pour ses faiblesses, s'il fut une personne qui pratiqua les bonnes
actions. Tout cela est juste. (Madarij as-Salikin fi Manazili Iyyaka Na’budu wa Iyyaka
Nasta’in, vol. 1 p.308)
Sa'id Hawwa a dit concernant ses nafs « Selon sa condition, la nafs existe de façon
multidimensionnelle. Lorsque la nafs est tranquille en raison de l'obéissance à Allah
et que l'âme s'oppose à ses tentations, cette âme est connue sous le nom de nafs al-
mutma'inna. A propos de cela, Allah a parlé d'elle dans le Coran (89:27-28). Mais si
l'âme n'accéde pas à la paix avec elle-même, en étant plutôt exposée à ses désirs,
alors une telle âme est connue sous le nom de nafs al-lawwama car cette âme blâme
son propriétaire à cause de la négligence de celui-ci dans l'accomplissement de ce
que veut Allah – Coran 75:2. Plus encore, si l'âme se soumet aux tentations et se
laisse séduire par shaytan, une telle âme est connue sous le nom de nafs al ammara
bissu'. Allah parle de l'aventure concernant de la femme de al-aziz (Zulaykha) dans
le Coran (12:53). (Tarbiyatun nar ruhiyah, p. 32, Caire: Dar al-Salam, 1408)
Puisse cela être profitable. Et la dernière de nos prières, « Gloire à ton Seigneur, le
Seigneur de la Toute Puissance – exalté soit Il – au delà de ce qu'ils Lui attribuent !
La Paix soit sur les envoyés ! Et la louange revient à Allah, le Seigneur des mondes.
» (Coran 37: 180 à 182)
Par 'Abd al Batin - Publié dans : Se rapprocher d'Allah - Communauté : Monde musulman
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Dimanche 26 juillet 2009
Les droits des enfants (Imam al Haddad)
Et il est essentiel et préférable, pour les parents, d'aider leurs enfants à atteindre la
droiture avec bienveillance, et d'arrêter d'insister de façon incommodante pour que
leurs droits [ceux des parents] soient respectés; et faites un examen approfondi de
cela. Particulièrement en ces temps où la piété filiale et les pieux se raréfient, où la
désobéissance s'est répandu, et où les manques de respects sont innombrables. Par
conséquent, si cela est accompli et que les enfants sont traités avec indulgence, ils
seront saufs et préservés des méfaits de la désobéissance, et rien ne sera
comptabilisé comme transgressions liées à ce monde et à l'au-delà. Et ils obtiendront
une rétribution d'Allah et une généreuse récompense, et il n'y a rien de mieux et de
plus parfait. Parmi les choses éternelles et supérieures se trouve la piété filiale des
enfants. Il (l'Envoyé d'Allah) salallahu 'alaihi wa salam a dit : « Qu'Allah fasse
miséricorde aux parents qui assistent leur enfant à lui être fidèle »
Un avertissement capital d'entre tous les avertissements: prier contre (de maudire)
leurs enfants désobéissants. En effet, cela accroit le mal, la perversion (fasadan) et
l'impiété filiale, et une partie du mal résultant de cela se retournera donc sur les
parents dans ce monde. La supplication des parents est agréée, il est donc important
d'appeler les bénédictions sur eux et non de lancer des imprécations contre eux. Il se
peut ainsi qu'Allah, de par les bénédictions de ces supplications, améliore l'enfant.
Ainsi revenir à la piété filiale profite aux parents, et par elle, ils seront apaisés, le
succès sera accordé à l'enfant par la récompense dû à l'obéissance, il échappera
aux méfaits de la déloyauté, et Allah est Celui qui guide et qui accorde la réussite.
Effectivement, les enfants ont des droits sur les parents. Il s'agit de subvenir à leurs
besoins aussi longtemps qu'ils dépendent d'eux, de leur enseigner les convenances
(adabs) [1], en leur donnant une bonne éducation. De leurs montrer également la
bonne voie vers des comportements louables, des traits de caractères nobles et de
belles qualités. Mais aussi en les préservant et en les protégeant de ce qui s'oppose
à cela (ce qui a été mentionné).
Choisissez-leurs de beaux noms [2] et des mères bénies parmi les (femmes)
pieuses, fécondes et belles, comme il a dit , 'alayhi salat wa salam [3]:
Vital pour les parents et en tête des droits des enfants se trouve le fait d'embellir les
bonnes manières et l'éducation dans le but de leur imprégner l'amour du bien et la
connaissance de la vérité [4], la profonde importance des affaires de la religion,
l'aversion des affaires de ce monde et la prédilection pour les affaires de l'au-delà.
Quiconque néglige l'enseignement des bonnes manières (adabs) et de la bonne
éducation, semant dans leurs cœurs l'adoration de ce monde et de ses passions,
ainsi que peu d'intérêt pour les affaires de la religion – fera en sorte qu'ils deviennent
désobéissants - il ne leur restera plus qu'à s'en prendre à eux mêmes. Les plus
condamnables sont les négligents ! La désobéissance s'est considérablement
propagée dans cette époque dû à l'insouciance que nous avons mentionné [5].
____________________
Notes:
[1] Adab a de nombreuses significations, c'est un mot difficile à traduire. Toutefois, beaucoup
traduisent adab par: belles caractéristiques intérieures et extérieures.
[2] Outre le sens évident, il se peut également que l'auteur suggère de donner des beaux surnoms à
nos enfants dans les moments de bonheur ou d'obéissance, en guise de louange et
d'encouragements à l'enfant.
[3] Littéralement, ce hadith signifierai: "Choisissez ce qui convient pour votre nutfa, car certes les
veines conspirent." Les mots du Messagers d'Allah salallahu 'alaihi wa salam ne sont pas
seulements profonds dans leur language, mais aussi vastes en significations. Une précaution
immense doit être adoptée quand on aborde des sujets de hadith. Il était donc adéquat de garder le
texte arabe pour cette narration particulière, et nos 'Ulema devraient être consultés pour plus de
précisions. Quant à extraire ce qui peut être dit par la déclaration précédent le hadith, nos 'Ulema du
Hadith mentionnent que souvent les bons et mauvais traits de caractère, extérieurs comme intérieurs,
physiques et spirituels sont hérités des parents. Aussi, on doit prendre soin quand on choisit une
épouse quant à ses futurs enfants, car ces traits se transmettent à travers les générations. Et Allah
sait mieux.
[4] Ma'rifat al haqq, peut également signifier: la connaissance d'Allah.
[5] Dans le chapitre sur l'insouciance du même livre.
Douter de sa Religion
Parmi les choses classées comme « doutes » à l'égard d'Allâh, il y a le fait de croire
en n'importe quelle chose qui annulerait Sa Transcendance Parfaite. Parmi celles qui
concernent Son Messager, sallallâhu 'alayhi wa sallam, il y a la croyance en
n'importe quelle chose à son propos qui annulerait sa qualité d’infaillibilité.
Le meilleur moyen d'éliminer les doutes dans la foi, c'est d'interroger les 'Ulema et
les véridiques, dévôts. Celui qui ne pourrait en rencontrer, qu'il étudie leurs livres au
sujet du tawhid et l'acquisition d'une foi sûre. Les pensées fortuites et les
insufflations répétitives (waswas) au coeur au sujet de la foi, que ce dernier (le coeur)
sait pertinemment être infondées, ne sont pas considérées comme doutes.
Un tel coeur est toutefois équipé d'une forte détermination de contourner et résister à
ces insufflations. Il suffit à quiconque arrive de telles suggestions sataniques de les
éviter et les réprouver en cherchant refuge auprès d'Allah.
La Patience
Par Ibn Juzayy al Kalbi (m.741h)
Dans le Qu'ran, la patience est mentionnée plus de soixante dix fois, Ceci étant du à
l'importance primordiale qu'à la patience dans le dine, Il a été rapporté que chaque
bonne action est rétribuée de manière limitée, de 10 à 70 fois sa valeur, sauf la
patience dont la récompense n'est pas quantifiable,
L'Unicité (tawhîd) :
Pourtant tout ce qui fait la spécificité de leur art n'était pas connu dans les
premiers temps ! Celui qui ouvrait une porte vers la polémique était sérieusement
blâmé. Par contre, ce que contient le Coran en fait d'arguments qui convainquent
l'esprit dès la première écoute était connu de tous !
La science du Coran était la science tout entière et l'Unicité (tawhîd) désignait bien
autre chose que la plupart des gens du Kalâm ne peuvent d'ailleurs pas comprendre ;
et s'ils la comprennent, ils n'arrivent pas à la mettre en pratique.
Ce qui était désigné par l'Unicité c'était la vision de toute chose comme venant de
Dieu, Puissant et Majestueux. Une telle conception empêchait de s'en remettre aux
causes secondes (asbiib) et aux intermédiaires (wasâ'il) : le bien comme le mal étaient
vus comme venant de Dieu, Exalté soit-Il. Cela est une noble station (maqâm charîf)
dont l'un des fruits est la confiance en Dieu comme nous le verrons dans le « Livre de
la confiance en Dieu ».
Une autre conséquence [de l'Unicité] est, d'une part, l'abandon des reproches et de
la colère envers les créatures et d'autre part, le contentement (rida') et la
soumission (taslîm) (15) au décret de Dieu Très-Haut. On peut voir ceci dans la
parole de Abu Bakr al-Siddîq lorsque, malade, on lui demanda : «As-tu réclamé un
médecin ?» Il répondit : « C'est le médecin qui m'a rendu malade !» Un autre
[compagnon] fut interrogé : «Qu'est-ce que t'a dit le médecin sur ta maladie ?» Il
répondit : « Il m'a dit : Je suis Celui qui fait ce qu'Il veut. »
L'Unicité est comparable à une « pierre précieuse » qui posséderait deux écorces
extérieures : la première est plus éloignée du « fond » (lubb) que l'autre. Les gens se
sont préoccupés à préserver l'écorce et ont complètement délaissé le « fond ».
La première écorce de l'Unicité consiste à dire par la langue : Il n'y a pas de divinité
si ce n'est Dieu ilâha ill-Allah). C'est l'Unicité par négation de la Trinité que
professent les chrétiens, mais une telle affirmation peut très bien provenir de
l'hypocrite dont l'intérieur nie ce qu'il affirme extérieurement.
La deuxième écorce consiste à ce qu'il n'y ait rien dans le coeur qui contredise le
sens de cette affirmation : il faut donc que le coeur se comporte selon les dogmes
qu'il a acceptés ; c'est ainsi une marque de sincérité. Ceci est l'Unicité du commun
des créatures. Ceux qui pratiquent le Kalâm sont très attachés à ce degré de l'Unicité
pour éviter les troubles des hérésies.
Le troisième degré c'est le « fond » : il s'agit de voir toute chose comme venant de
Dieu Très-Haut de manière à se détourner des intermédiaires, à L'adorer Lui seul
sans rien d'autre et d'abandonner de suivre ses passions car quiconque suit ses
passions en fait un culte. Dieu Très-Haut a dit :
« As-tu donc vu celui qui a pris sa passion (hawâhu) pour
divinité ? »
En réalité, celui qui réfléchit se rend compte que le païen adorant les statues adore en
réalité sa passion dès lors que l'âme tend naturellement vers la religion des ancêtres
et que le païen suit cette tendance de l'âme. Or, les tendances de l'âme sont justement
une des composantes de la passion.
Par ce « fond » de l'Unicité on doit aussi perdre la colère contre les créatures et
l'habitude de se tourner vers elles : celui qui voit que toute chose vient de Dieu,
Puissant et Majestueux, comment pourrait-il en vouloir aux autres ?
L'Unicité désignait [dans les premiers temps de l'Islam] ce degré qui est la station
des véridiques (siddîqîn).
Regarde donc comme cela a été détourné, pour se contenter de l'écorce, pour pouvoir
recevoir les éloges et les honneurs ; tout ceci, en empruntant un nom louable [qui est
l'Unicité] et en lui faisant perdre son vrai sens qui seul mérite la louange.
Cela est comparable à l'égarement de celui qui à son réveil le matin se tourne vers la
Qibla (18) et dit : «Je tourne ma face vers Celui qui a créé les Cieux et le Terre en
pur monothéiste (han fan)»
Cette parole est un mensonge par lequel il débute chacune de ses journées si la face
de son coeur n'est pas entièrement tournée vers Dieu Très-Haut, car s'il entend par
« face » son visage, alors celui-ci ne peut être tourné que vers la Ka'ba : il ne s'écarte
que des autres directions spatiales [et non des autres « divinités »]. La Ka'ba n'est
une direction vers le Créateur des Cieux et de la Terre que dans la mesure où celui
qui se tourne vers elle se tourne en même temps vers Lui : Il est trop élevé pour
être limité par l'espace.
S'il entend par « face » son coeur, et c'est bien par lui que se fait l'adoration, comment
pourrait-il être sincère si son coeur est prisonnier des choses de ce monde, si son
coeur est actif dans la recherche des ruses afin d'accumuler les richesses
matérielles, les honneurs et de multiplier les moyens [de subsistance], et enfin si
son coeur est complètement adonné à ces choses ? Quand donc pourra-t-il tourner
sa « face » vers le Créateur des Cieux et de la Terre ?
Ce qui est visé ici n'est pas la parole que la langue prononce car celle-ci n'est qu'une
«traductrice » : parfois elle dit vrai et parfois elle ment. Le lieu vers lequel se porte le
regard de Dieu Très-Haut c'est le lieu où prennent naissance les paroles, c'est le
coeur, c'est lui le foyer où doit reposer l'Unicité.
______________________
* Le terme Kalâm signifie littéralement parole ou discours. Ce terme servit à désigner la Théologie dogmatique ou
scolastique islamique. Cette branche des sciences religieuses fut ainsi dénommée car elle se présente comme
une approche rationnelle des données du Coran et de la Sunna. Ce caractère rationnel laisse Ghazâlî insatisfait.
Pour une critique plus approfondie du Kalâm par Ghazâlî voir : « Iljâm al-‘awâmm 'an 'ilm al-Kalâm », repris dans
Majmû'at al-rasâ'il, Ed. Dâr al-fikr, Beyrouth, 1996.
Pour une critique antérieure à celle de Ghazâlî, voir l'analyse du traité de Abdullah ANSARÎ « Kitâb dhamm al-
Kalâm » par S. de BEAURECUEIL in KHWADJA ABDULLAH ANSARÎ, mystique hanbalite, pp. 204-221,
Beyrouth, 1965.
Par 'Abd al Batin - Publié dans : Se rapprocher d'Allah
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Jeudi 21 février 2008
L'obligation d'Aimer Allah (Ibn al Jawzi)
Il est une obligation d'aimer le Roi, le Saint des saints et de Lui donner la préférence
par rapport à l'attachement aux biens, aux enfants et aux personnes.
Dieu — qu'Il soit éxalté et magnifié dit : « Dis : Si vos pères, vos fils, vos .frères, vos
épouses, votre clan, les biens que vous avez acquis, un négoce pour lequel vous
craignez le marasme, des demeures où vous vous plaise, vous sont plus chers que
Dieu et Son Messager et la lutte dans le chemin de Dieu : .Attendez vous à ce que
Dieu fasse intervenir son Ordre. Eit Dieu ne guide pas les gens pervers» (Coran
:9/24).
Abû Abdullâh Muhammad ibn Khafif al-Sûfî rapporte ceci : Abul `Abbâs ibn Surayj
nous a interrogé à Shirâz en disant : L'amour de Dieu est-il ou non une obligation ?
Nous répondîmes : C'est une obligation. Il nous demanda : Quelle en est la preuve ?
Aucun de nous ne put dire quoi que ce soit. Nous sommes donc revenus vers lui et
nous lui demandâmes : Quelle est la preuve qui atteste l'obligation d'aimer Dieu —
qu'Il soit exalté et magnifié — II répondit : C'est la Parole Divine : « Dis Si vos pères,
vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que pour gagner le négoce
dont vous craignez,: le déclin el les demeures qui sont agréables, vous sont plus
chers que Dieu, Son messager, et la lutte dans le sentier de Dieu, alors attendez-
vous à ce que Dieu fasse intervenir Son Ordre ».
Puis, il ajouta : Dans ce verset, Dieu — qu'Il soit exalté et magnifié — les a menacés
pour avoir préféré leur amour pour autrui à leur amour pour Lui et pour Son
Prophète. Or la menace n'intervient qu'en cas d'une obligation impérieuse et d'un
devoir inéluctable. Il est rapporté également dans les deux Recueils du hadith
authentique, d'après Anas, que le Prophète — que Dieu lui accorde la grâce et la
paix — a dit : « Par Celui qui détient le sort de mon âme dans Sa main ! Aucun de
vous ne croit tant que je ne serai pas pour lui plus cher que son père, son enfant et
tous les hommes ». Il est rapporté aussi dans les deux Recueils du hadith
authentique que Omar ibn al-Khattâb — que Dieu soit satisfait de lui — a dit : « Ô
Envoyé de Dieu ! Par Dieu ! Tu m'es plus cher que tout à l'exception de moi-même !
» Il lui dit « Non ! Ô Omar ! Tant que je ne suis pas pour toi plus cher que ta propre
personne ! » Omar dit alors : « Par Dieu ! Tu m'es plus cher que ma propre personne
! » Il lui dit « Maintenant oui, O Omar ! » Il est évident que l'amour de l'Envoyé de
Dieu dépend de l'amour de Dieu — qu'Il soit exalté et magnifié —. En effet, l'Envoyé
de Dieu est aimé conformément à l'amour de Dieu pour lui et à l'ordre de Dieu de
l'aimer, de lui obéir et de le suivre. Et si la Foi ne se réalise qu'en donnant la priorité
à son amour par rapport à l'amour de soi, des enfants, des parents et de toutes les
créatures, qu'en sera-t-il alors de l'amour de Dieu — qu'Il soit exalté et magnifié — ?
Il faut savoir qu'Ibn Ishâk rapporte d'après al-Mughira ibn 'Uthman ibn al-Aknas,
d'après Abû Salama ibn Abdurrah-man, qu'en arrivant à Médine, l'Envoyé de Dieu —
que Dieu .lui accorde la grâce et la paix — a prononcé un prône dans lequel il a dit
notamment : « Aimez celui qui aime Dieu et aimez Dieu de tous vos cœurs ».
Du reste, le Prophète — que Dieu lui accorde la grâce et la paix — a fait, de la
préséance de l'amour de Dieu et de Son Messager par rapport à l'amour d'autrui,
l'une des marques de la Foi et l'un des signes de l'existence de la douceur de la Foi
dans les cœurs. En effet, il est rapporté dans deux Recueils du hadîth authentique,
d'après Anas — que Dieu lui accorde la grâce et la paix — à elles la douceur de la
Foi : "C'est que Dieu et Son Messager soient pour lui plus chers que tout le reste,
qu'il n'aime un individu que pour Dieu et qu'il déteste de revenir à l'impiété après que
Dieu l'en ait sauvé, comme il déteste qu'on le jette dans le feu ". Il est dit dans la
version recensée par al-Nassa'i : « Celui qui possède trois qualités, retrouve la
douceur et la saveur de la foi C'est que Dieu et Son Messager soient pour lui plus
chers que tout le reste, qu'il aime pour Dieu et déteste pour Dieu et qu'il préfère
qu'on le jette dans un feu allumé plutôt que d'associer quoi que ce soit à Dieu ».
Il est rapporté dans le Musnad (Recueil) de l'imam Ahmad, d'après Abû Razin
al-‘Uqayli : « J'ai dit : Ô Envoyé de Dieu en quoi consiste la foi ? Il a dit : C'est que tu
témoignes qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu, L'Unique qui n'a pas d'associé et que
Muhammad est Son serviteur et Son messager, qu'ils te soient plus chers que tout le
reste, que tu préfères être brûlé par le feu plutôt que d'associer quelque chose à
Dieu et que tu n'aimes celui qui n'a pas de liens de sang avec toi que pour Dieu. Si tu
es ainsi, l'amour de la foi pénètre dans ton cœur comme l'amour de l'eau pour
l'homme assoiffé au cours d'une journée caniculaire ».
De même, al-Miqdâd ibn al-Aswad rapporte que l'Envoyé de Dieu — que Dieu lui
accorde la grâce et la paix — a dit : « Celui qui aime Dieu et Son Messager
sincèrement de tout son cœur, qui aime les croyants lorsqu'il les rencontre et qui
considère que l'affaire de la période antéislamique est pour lui semblable à un
brasier dans lequel on l'a jeté, celui-là a déjà goûté à la saveur de la foi —dit-il — a
déjà atteint le summum De la foi ».
C'est, d'ailleurs, dans ce sens que Dieu — qu'Il soit exalté — a interpellé les croyants
: « Vous les croyants ! Lorsque des croyantes qui ont émigrés, viennent à vous,
éprouvez-les. Dieu connaît parfaitement leur foi Si vous les considérez comme des
croyantes, ne les renvoyez pas vers les mécréants elles ne sont plus licites pour eux
; ils ne sont plus licites pour elles. Donnez-leur ce qu'ils ont dépensé pour elles. Il n y
a pas de faute à vous reprocher si vous les éprouve après leur avoir versé leur
douaire. Ne retenez pas en les épousant celles qui sont incroyantes. Réclamez ce
que vous avez dépensé pour leur entretien, comme ils vous réclament ce qu'ils ont
dépensé. Telle est la décision de Dieu d'après laquelle Il vous juge. Dieu est Celui qui
sait. Il est Sage » (Coran : 60/10). Il a ordonné qu'on les éprouve pour connaître leur
foi. Voilà pourquoi le Prophète — que Dieu lui accorde la grâce et la paix — leur
faisait jurer qu'elles n'ont quitté leurs foyers et émigré que par amour pour Dieu et
Son Messager et non pas pour un quelconque autre désir car cela constituait une
manière de connaître le degré de leur foi. Ibn Abbas disait à propos de l'explication
de ce verset : « Lorsque l'une de ces femmes venait voir le Prophète que Dieu lui
accorde la grâce et la paix — pour embrasser l'Islam, il lui faisait jurer qu'elle n'a
quitté la main de son mari que par amour pour Dieu et pour Son Messager ». Ceci
figure dans certains manuscrits du Recueil de Tirmidhi. Il est dit dans la version d'al-
Bazzâr, d'Ibn jarir et d'.Abû Hazim : « Il lui faisait jurer : Par Dieu je n'ai pas quitté la
main de mon mari ! Par Dieu ! Je ne l'ai quitté que par amour pour Dieu et pour Son
Messager ! » De même, Ibrahim ibn al-Junayd al-Khautli rapporte dans son kitab al
Mahabba (Le livre de l'Amour) un hadith doté d'une chaîne de transmission faible
qu'Abû Hurayra fait remonter au Prophète — que Dieu lui accorde la grâce et la paix
qui dit : « La foi dans le cœur de l'homme consiste en ce qu'il aime Dieu — qu'Il soit
exalté et magnifié ». Enfin, al-Zuhrî rapporte que le Prophète — que Dieu lui accorde
la grâce et la paix — a dit : « L'essentiel de la foi, c'est l'amour de Dieu — qu'Il soit
exalté et magnifié. La marque de la foi, c'est le bien et la justice, et la réalisation de la
foi, c'est d'honorer un homme de religion et un homme avancé dans l'âge ».
Extr ai t de "al-tashil li-ulum al-tanzi l" de l'I mam Ibn Juza yy al-K albi
Allah a uni la crainte et l'espoir pour que le serviteur soit pénétré par les deux à la
fois, car Allah a dit:
Il a dit:
Celui qui reconnait la récompense d'Allah place son espoir en Lui, et quiconque
craint Sa punition Le craint, et un hadith a été rapporté dans ce sens.
Si la crainte et l'espoir du croyant devaient être évaluées, elle seraient égales sauf
qu'il est recommandé que le serviteur soit tout au long de sa vie dominé par la
crainte pour qu'elle le guide vers les actes d'aobéissance et le fasse abandonner les
mauvaises actions, mais il doit être dominé par l'espoir au moment de la mort à
cause de ses paroles (paix et bénédictions d'Allah sur lui) :
"Qu'aucun de vous ne meure sans avoir une bonne opinion d'Allah, Exalté soit
Il"
• Le premier, c'est qu'elle soit faible, cela arrive au coeur mais n'a aucun effet sur
l'interieur ni sur l'exterieur, et son existence est telle que c'est comme si elle
n'existait pas.
• Le second, c'est qu'elle soit suffisament forte pour éveiller le serviteur de sa
négligence et le mener à se rectifier.
• Le troisième, c'est qu'elle soit forte au point de causer le malheur et le désespoir,
et cela n'est pas permis. Le meilleur en toute chose c'est le juste milieu.
Le texte que nous vous proposons ici pour traiter du passionant sujet de la
spiritualité dans l'islam est le résumé concis que Ibn 'Ashir fait de cette science dans
son célèbre Matn qui couvre les trois aspects de l'Islam, la croyance, la
jurisprudence et la spiritualité: al Murchid al Mu'in.
Bien qu'il soit très concis, il évoque de façon claire les bases de la spiritualité
islamique, cette recherche constante de la satisfaction Divine en tout acte, toute
pensée, comme disait l'Envoyé d'Allah salallahu 'alaihi wa salam en mentionnant ce
degré que l'on appelle al Ihsan dans le célèbre hadith dit "de Djibril" : C'est que tu
adores Allah Comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, certes Lui te
vois.
294 Ainsi, les divisions des actions nécessaires dans le cheminement nous sont
parvenues au nombre de quatre | et elles sont pour l’itinérant spirituel les chemins
qui mènent succès.
295 Il doit abaisser son regard loin de l'illicite. | Il doit tenir ses oreilles loin des
méfaits verbaux,
297 Il doit préserver son estomac d'ingérer l'illicite. | Il doit délaisser ce qui est
douteux en n'en négligeant pas l'importance.
298 Il doit préserver ses parties intimes craindre le Témoin toujours présent (Allah) |
au sujet de ce qui est interdit dans ce que sa main acquiert et dans ce vers quoi ses
pieds le dirigent.
299 Il doit éviter de s'engager dans quoi que ce soit jusqu'à ce qu'il sache | ce
qu’Allah a légiféré à ce sujet.
301 Saches que la racine de toutes les calamités du coeur | est le fait de désirer le
pouvoir et l'oubli de Vie Future.
302 La cime de tous les péchés est l’amour du monde d’ici bas. | Il n'y a de véritable
traitement pour ces maladies que d'implorer Allah avec un grand sentiment de
pauvreté.
303 Il doit tenir la compagnie d'un Shaykh, un connaissant des chemins. | Le Shaykh
le préservera ainsi des périls de son propre chemin.
304 Le Shaykh rappellera au disciple Allah quand il le verra | et fera parvernir le
serviteur à son Seigneur.
305 Il doit scruter son ame charnelle et lui demander des comptes à chaque souffle.
| Il doit peser chacune de ses pensées avec rigueur.
306 Il doit surveiller les actes obligatoires de la religion qui lui servent de capital. |
Les actes recommandés sont son bénéfice qu'il accumule en surcroit.
307 Il doit pratiquer le dhikr abondemment avec un esprit clair | et le secour pour
accomplir toute cela provient de son Seigneur.
308 Il doit lutter contre son âme charnelle (nafs) pour Le Seigneur des Mondes. | Il
doit s'embellir avec les stations de la certitude :
310 Il doit être sincère envers Celui qui le voit dans chacun de ses actes. | Il doit
arriver àtre satisfait de ce que Le Dieu Unique décrète pour lui.
311 Il deviendra ainsi un connaissant d'Allah | libéré, et tout autre qu'Allah quittera
son coeur.
________________________________
Qui est Abdelwahid ibn Ashir?
Abû Mâlik ‘Abdul Al-wâhid Ibn Ahmad Ibn ‘Ali Ibn ‘âshir Al-ansârî (d’origine
médinoise puis andalouse), naquit en 990 de l’hégire (1582), il vécut à Fès et mourut
en 1040 de l’hégire (1631).
Il était juriste, savant pieu et vertueux, il apprit le Coran de l’Imâm Abî Al-‘abbâs
Ahmad fils du juriste Sidi ‘Uthmân Al-lamtî, il apprit les sept lectures (al-qirââtu) de
l’Imâm Abî Al-‘abbâs Ahmad Al-kafîf puis de l’Imâm et savant Abî ‘Abdillah
Muhammad A-sharîf Al-marrî at-tilimsânî.
Parmi ses ouvrages : « le matn : Al-murshidu al-mu‘înu ‘alâ ad-darûrî min ‘ulûmi ed-
dîn » : qui eut un succès important au Maghreb ainsi qu'en Afrique sub-Saharienne
où il fut, et est toujours appris et récité dans les assemblées et dans les mosquées,
« Tanbîhu Al-khillâni fî ‘Ilmi rasmi Al-Qur-ân », « ’Ilmu Ar-rub‘i al-majîdi », « shifâu al-
qalbi al-jarîhi fî sharhi burdati al-madîhi » et d’autres…
Par 'Abd al Batin - Publié dans : Se rapprocher d'Allah
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Lundi 4 décembre 2006
Les Ruses du Nafs (as-Sulami)
Les R uses d u Na fs
!!!Livre complet!!!
Gloire et louange à ALLAH, que son nom soit béni, qu'il soit Glorifié à l'infini, ici bas
comme dans l'au-delà, que sa Bénédiction soit sur la meilleure de ses créatures, le
Prophète Mohammed (B & S sur lui) sur sa famille, sur ses compagnons, et sur tous ceux
(et celles) qui font revivre leurs efforts dans le monde.
2. La nafs qui blâme (al-tawwama) S75 (Al-Qiyâmah) V2 : « Je jure par l'âme qui ne
cesse de se blâmer »
Et bien d'autres versets qui nous montrent les maux de l'âme et son peu d'inclinaison au
bien.
Ali bin Abû Amrû rapporte d'après Abd al-jabar, d'après Amad bin al-Hassan bi Abän,
d'après Abû Asim, d'après Sha'ba et Sufyan, d'après Salama bin Kuhayl, d'après Abû
Hurrayra (R.A) que l'envoyé d'Allah (B&Salut sur lui) à dit : « L'épreuve (Al-bâla), la
passion (al-hawa) et le désir (al-shahawa) son pétris dans l'argile d'Adam »
1° - Une des maladies de l'âme est de se croire (tatawahhanm) déjà parvenu à la porte
du salut, elle croit y frapper par l'artifice de ses prières et de ses actes d'obéissance et
s'imagine que la porte s'ouvrira.
Mais en réalité elle s'est fermée la porte de la félicité en raison du grand nombre de ses
transgressions.
Le remède dans cette situation sont le cheminement dans la voie droite, la nourriture
pure et la piété parfaite (Ne convoite pas la sérénité (an tashû) tant qu'il y a en toi un
vice et ne convoite pas le salut tant que pèse en toi une faute).
2°- Une des maladies de l'âme, c'est, lorsqu'elle pleure, de se consoler dans ses pleurs
pour se réconforter.
3° - Une des maladies de l'âme est de chercher le secours des créatures, alors qu'elles
sont incapables de la délivrer de ses malheurs (durr), d'espérer (rajâ' uhu). Un profit de
quelqu'un qui est incapable de lui accorder, et de s'inquiéter de sa subsistance (risq)
alors qu'Allah la garantit.
Le remède correspondant, c'est de retourner à une foi saine comme Allah le Sublime dit
dans le Saint Coran :
S10 (Yunus) V107 : « Et si un malheur te frappe, nul ne peut l'écarter en dehors de lui
(d'Allah). Et s'il te veut un bien nul ne peut repousser Sa grâce ».
S30 (Az-Zumar) V52 : « Ne savent-ils pas qu'Allah attribue Ses dons avec largesse ou les
restreint à qui il veut ? ». Même sens dans le verset 12 de la Sourate 42 (As-Surä)
S11 (Hûd) V6 : « Il n'y a point de bête sur terre dont la subsistance n'incombe qu'à Allah
»
S2, (Al- Baqarah) V172 : « O les croyants ! Mangez des (nourritures) licites que Nous
vous avons attribuées. Et remerciez ALLAH, si c'est Lui que vous adorez ».
S15 (Al-Hijr) V20 : « Nous y avons placé (sur la terre) des vivres pour vous et (placé
aussi pour vous) des êtres que vous ne nourrissez pas.
S17 (Al-Isrâ) V31 : « C'est nous qui attribuons (à vos enfants) leur subsistance, tout
comme à vous »
S26 (As-Su'arà) V79 : « (C'est Abraham qui parle) C'est Lui qui me nourrit et qui me
donne boire ».
S29 (Al-Ankabût) V60 : « Que de bête ne se chargent point de leur propre nourriture !
C'est Allah qui les nourrit ainsi que vous ».
S30 (Ar-Rûm) V40 : « C'est Allah qui vous a créés et vous a nourris »
S34 (Saba) V24 : « Dit : « Qui vous nourrit du ciel et de la terre ? » Dis : « Allah ».
S35 (Fâtir) V3 : « Existe-t-il en dehors d'Allah, un créateur qui du ciel et la terre vous
attribue votre nourriture ? ».
S51 (Ad-Dariyât) V22 : « Il y a dans le ciel votre subsistance »
S53 (An-Jajm) V43, 44, 48 : « C'est Lui qui fait rire et qui fait pleurer ». « C'est Lui qui
donne la mort et qui ramène à la vie ». « C'est Lui qui met à l'abri (du besoin ou qui
enrichi) et qui fait acquérir ».
S56 (Al-Wäqi'a) V63, 64, 65 : « Regarder donc ce que vous labourez ? Est-ce vous qui le
cultivez ? Ou est-ce nous qui le cultivons ? Si nous voulions, Nous le réduirions en
débris. Et vous ne cesseriez pas de crier (de vous étonner) ».Lisez la Sourate Al-Qalam
Versets 17 à 33
5°- Une des maladies de l'âme est sa nonchalance (fatra) dans les devoirs religieux que le
fidèle accomplissait auparavant. Une maladie plus grave encore consiste à les nier (c'est
à dire penser qu'en dépit de cette nonchalance et de ses carences il ne sera pas châtier
par Allah). Cela est dû au manque de gratitude envers son créateur qui lui a permis
d'accomplir ses devoirs religieux. Cette personne se prive de l'assistance divine (maqâm
a-tawfiq). Elle se cache à elle-même ses imperfections et les considèrent comme belles.
Pourtant Allah le très haut l'a averti dans le Saint Coran : S35 (Fâtir) V8 : « Celui à qui
on a enjolivé sa mauvaise action au point qu'il la voit belle- Mais Allah égare qui il veut
et guide qui il veut ».
S7 (Al-A'râf) V205 :" Et rappelle-toi ton Seigneur en ton âme, en humilité et crainte, et
ne soit pas parmi les inattentifs"
Le remède consiste à chercher refuge auprès d'Allah le Sublime, et pratiquer assidûment
son invocation (Zikr) à lire le Coran et à demander aux personnes Saintes de prier pour
lui afin qu'il retrouve l'état de pureté originel (celle d'Adam avant sa chute). Peut-être
qu'Allah dans sa bienveillance Lui ouvrira le chemin de la servitude et de l'obéissance.
6°- Une des maladies de l'âme est de trouver l'obéissance insipide. Cela provient soit de
l'ostentation qui est mêlée à son obéissance et de son manque de sincérité, soit du fait
qu'elle a délaissée l'une des Sunna du Prophète (B&S sur lui).
7° - Une des maladie de l'âme est d'espérer pour elle-même le bien alors qu'elle participe
à celui-ci.
Le remède correspondant est que le fidèle ne tienne pas pour acquis le pardon de ses
péchés par Allah qui le voit commettre des fautes et des transgressions. Il doit avoir
honte, et une mauvaise opinion de lui-même.
8°- Une des maladies de l'âme est d'oublier qu'elle ne peut vivre attachée à ce monde et
quelle préfère la vie d'ici-bas (Al-dunyâ) à celle de l'au-delà.
S11 (Hûd) V15, 17 :" Quiconque veut la vie présente avec son décor.." :" Pour ceux là
rien dans l'au-delà que du feu ».
S17 (Al-Isra) V18, 19 :" Quiconque veut du hâtif, Nous hâtons pour lui ce que Nous
voulons, à qui Nous voulons. Puis Nous lui assignerons l'enfer, ou il tombera, blâmé,
déserté"." Et quiconque veut l'au-delà et s'y efforce d'effort, tandis qu'il est croyant..
Alors l'effort de ceux-là sera reconnu".
S42 (As-Surà )V20 :" Quiconque veut le champ de l'au-delà, Nous lui accroissons son
champ; et quiconque veut le champ d'ici-bas, Nous lui en apporterons ; cependant, pas
de part pour celui-ci dans l'au-delà".
Ibn Mas“oud (R.A) a dit : " Vous jeûnez, priez et faites plus d'efforts que les
compagnons du Messager d'ALLAH (B & S sur lui) mais pourtant, ils étaient meilleurs
que vous". Ils demandèrent :" Pourquoi Abû Abderrahmane ? " Il répondit :" Il
renonçaient plus que vous à ce monde d'ici-bas et ne désiraient plus que l'au-delà".
Les remèdes correspondants sont la veille, la faim, la soif et l'effort en vue de contrer les
penchants de l'âme, c'est aussi défendre à l'âme de satisfaire ses désirs. Yahya bin Mu'âd
à dit : « La faim est une nourriture avec laquelle Allah fortifie les sincères »
9°- Une des maladies de l'âme est de ne jamais accepter la vérité, la soumission étant
contraire à la nature de son caractère. Cela résulte principalement de sa faiblesse à
résister aux passions et aux désirs.
10°- Une des maladies de l'âme est de s'habituer aux mauvaises pensées et, en
conséquence se laisser obnubiler par les transgressions.
S3,(Al-Imrân) V29 : " Dis : Si vous cachez ce qui est dans vos cœurs, ou bien, si vous le
divulguez, ALLAH le connaît ".
S4, (An-Nisä) V108 : « Ils tentent de se dissimuler aux regards des gens mais pas au
regard de DIEU.. »
Abû Hurayra (R.A) a dit : Le Messager d'ALLAH (B & S sur lui) a dit :" ALLAH ne
regarde ni vos corps ni votre aspect extérieur, mais il regarde vos cœurs " (Muslim).
Le remède correspondant, c'est de repousser ces pensées dès le début afin qu'elles ne
prennent pas le dessus, et cela grâce à l'invocation continuelle et la crainte nourrie par la
certitude qu'Allah connaît mes pensées les plus secrètes. Car en publique tu fais
attention aux regards des autres sur toi, mais tu ne rectifies pas le regard qu'Allah porte
sur toi, tu devrais avoir honte. Considère les pensées comme des personnes non invitées
qui viendraient chez toi, vider ton réfrigérateur et s'installer pour manger. Traites-les de
la mêmes façon, car le péché commence quand on accepte la pensée et que l'on
commence à s'entretenir avec elle.
11°- Une des maladies de l'âme consiste à surveiller ou s'occuper à chercher les vices des
autres et à fermer les yeux sur les siens.
S49, (Al-Hujurât) V12 : « O vous qui avez cru !...Ne vous espionner pas... »
S24 (An-Nûr) V19 : « Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants
auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l'au-delà. Allah sait, et vous, vous
ne savez pas »
Abû Hurayra (R.A) rapporte ces propos du Messager d'Allah (B&S sur lui) : « Un
serviteur ne cèlera pas les défauts d'un musulmans sans qu'Allah ne cèle les siens le jour
du jugement » (Muslim)
Le Prophète (B & S sur lui) a dit : « Celui (ou celle) qui écoute une conversation entre
deux personnes de sa cachette, on lui versera du plomb fondu dans ses oreilles le jour de
la résurrection » (Al-Bokari)
Jésus disais : « Tu vois la paille dans l'œil du voisin, mais tu ne vois pas la poutre qui est
dans le tien ».
Le remède consiste à ce repentir (Tawba) qui rompt l'obstination, la crainte (Khwaf) qui
fait disparaître l'ajournement (des bonnes actions), un espoir (rajâ) qui incite à
l'accomplissement des devoirs religieux (al-'amal) ; c'est invoquer Allah à tout instant
('awqât) et mépriser l'âme à cause de sa fin proche et de son espoir de salut lointain.
13°- Une des maladies de l'âme est son estime pour elle-même et son apitoiement sur son
cas.
Le remède correspondant, c'est d'estimer plutôt les bienfaits d'Allah le Très Haut envers
l'âme en toute circonstance (fi jami'al-ahwâl) et d'éliminer ainsi l'estime que le fidèle a
pour son âme.
14°- Une des maladies de l'âme est de s'employer à embellir les apparences, de simuler,
l'humilité sans la pratiquer véritablement, de feindre d'adorer sans être présent dans
l'adoration.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle s'occupe de préserver ses secrets intimes
pour que les lumières de son for intérieur embellissent les actions extérieures. Il sera
alors embelli sans parure, respectable sans admirateur, fort sans son clan. C'est la raison
pour laquelle le Prophète (B&S sur lui) a dit : « Celui qui corrige sa vie intérieure
(sarîra), Allah corrigera sa vie extérieure ('alâniyyatuhu) ».
14°- Une des maladies de l'âme consiste à demander des compensations pour ses actions.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle considère ses manquements dans
l'accomplissement de ses devoirs religieux et son peu de sincérité. Celui qui accomplit
correctement ses devoirs religieux est celui qui renonce à demander des compensations
par politesse et par scrupule, et qui reconnaît avec joie, d'une part, Allah que sa
splendeur est majestueuse, qu'Il a déjà arrêté son destin (prédestination) et que ce qui
doit l'atteindre l'atteindra dans ce monde et dans l'au-delà, et qui reconnaît, d'autre
part, que seule la sincérité le rendra libre.
Car C'est lui qui fait les causes et les situations :
S57 (Al-Hadîd), V22 : « Nul malheur n'atteint la terre, ni vos personnes, qui ne soit
enregistré dans un livre avant que Nous l'ayons créé, et cela est certes facile à ALLAH »
S9 (At-Tawbah), V51 : « Dis : « Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu'ALLAH a
prescrit pour nous. Il est notre protecteur.. »
La vie et la mort, et la destinée de chacun est déjà décidée :
S3, (Al-Imrân) V154 : « Dis : « Eussiez-vous été dans vos maisons, la mort serait aller
chercher dans leurs lits ceux sur qui c'était prescrit ».
S8,(Al-Anfâl) V42 : « ...Mais il fallait qu'ALLAH accomplit un ordre qui devait être
exécuté, pour que sur preuve, périt celui qui devait périr, et vécu, sur preuve, celui qui
devait vivre ... ».
S11, (Hûd) V40 : « Charge dans l'arche un couple de chaque espèce ainsi que ta famille –
Sauf ceux contre qui le décret est déjà prononcé.. »
Toutes nos actions sont prédestinées :
S10 (Yûnus) V61 : « Tu ne te trouveras dans aucune situation, tu ne réciteras aucun
passage du Coran, vous n'accomplirez aucun acte sans que Nous soyons témoins au
moment où vous l'entreprendrez. Il n'échappe à ton, Seigneur ni le poids d'un atome sur
terre ou dans le ciel, ni un poids plus petit ou plus grand qui ne soit déjà inscrit dans un
livre évident ».
15°- Une des maladies de l'âme, c'est que le fidèle a perdu la saveur de l'obéissance, ce
qui arrive quand le cœur est malade et que l'intériorité secrète est trahi.
16°- Une des maladies de l'âme, est la paresse (al-kasal) qui est une conséquence de la
satiété. Certes quand l'âme est rassasiée, elle devient forte, et quand elle devient forte,
elle trouve satisfaction et lorsqu'elle a trouvé satisfaction elle vainc le cœur.
17°- Une des maladies de l'âme est de rechercher la suprématie (Al-riyâsa) du savoir, de
se gonfler d'orgueil et de s'en vanter auprès des autres.
Le remède correspondant, c'est de voir la grâce d'Allah le très haut à l'égare de son
serviteur qui lui a permis l'accès au savoir et de le retenir. C'est aussi de pratiquer
constamment l'humilité (al-tawâdu), la contrition (Al-'inkisâr), la compassion (al-
shafaqua) pour les créatures et de leur prodiguer de bons conseils
S2, (Al-Baqarah) V282 : " C'est Allah qui vous enseigne et Allah est Omniscient ".
S31 (Luqmân) V18 : « Et ne foule pas la terre avec orgueil, car Allah n'aime pas le
présomptueux plein de gloriole ».
Abû Hurayra (R.A) rapporte ces paroles de l'Envoyé d'ALLAH (B & S sur lui) :"
Quiconque apprend une science (destinée à obtenir l'agrément d'ALLAH) qu'en vue
d'en tirer profit dans ce monde ne sentira même pas l'odeur du Paradis au jour de la
Résurrection "(Abû Daoud) hadith (S).
18° - Une des maladies de l'âme est la profusion de paroles. Celle-ci a deux origines : le
désir de suprématie qui porte le fidèle à vouloir faire étalage de sa science et de son
éloquence.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle prenne conscience qu'il est responsable de
ce qu'il dit, que c'est paroles ses paroles sont enregistrées et qu'il devra en répondre le
jour du jugement. Car Allah a dit dans le Saint Coran :
S80 (Al-Infitâr) V10, 11, 12 : « Alors que veillent sur vous des gardiens ». « De nobles
scribes ». « Qui savent ce que vous faites ».
S50, V18 : " Il ne prononce pas une parole sans qu'il y ait auprès de lui un observateur
prêt à l'inscrire".
S4, V114 :" IL n'y a rien de bon dans beaucoup de leur tête à tête, sauf si tel ordonne
une charité, ou un bien évident, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait en
cherchant l'agrément d'ALLAH, à celui-là alors nous donnerons bientôt un énorme
salaire".
Abû Hurayra (R.A) a entendu ces propos du Prophète (B & S sur lui) : " Certes le
serviteur peut, sans y prendre garde, prononcer une parole qui le fasse trébucher en
enfer et l'y précipiter sur une distance supérieure à celle qui sépare l'orient de
l'occident". (Al Bokari/Muslim).
Uqba Ben Amir (R.A) rapporte : " je demandais : " O envoyé d'ALLAH, en quoi
consiste la réussite " Il me répondit :" Tiens ta langue, demeure chez toi le plus possible
et pleure sur tes fautes". (Tirmidhy/Ahmed).
19°- Une des maladies de l'âme est que, lorsqu'elle est satisfaite, elle loue démesurément
ce qui la satisfait, et lorsqu'elle est en colère, elle blâme démesurément ce qui la met en
colère.
Le remède correspondant, c'est d'exercer l'âme à la véracité (al-sidq) et à la vérité (al-
haqq) pour que le fidèle n'exagère pas dans l'éloge de celui qui lui donne satisfaction ni
dans le blâme de celui qui le met en colère. La plupart du temps ce défaut vient du peu
d'intérêt que le fidèle porte aux commandements et aux interdictions divins. Allah le très
haut dit dans le saint Coran :
S17, (Al-Isra') V36 : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. »
20°- Une des maladies de l'âme est de demander à Allah de la guider dans ses actions ;
elle s'indigne ensuite de ce qu'Il a choisi pour elle.
Le remède correspondant, c'est que l'âme sache que le fidèle connaît les aspects
extérieurs des choses alors qu'Allah connaît les aspects intérieurs des choses et leurs
réalités essentielles, et qu'elle sache aussi que l'excellent choix d'Allah pour le fidèle est
meilleur que le choix qu'il fait pour lui-même. En effet quel que soit l'état qu'un
serviteur choisit pour lui-même, celui-ci est lié à un malheur (balâ) correspondant. Que
le fidèle sache que son sort est décidé (mudabbar), que lui n'en décide pas (mudabbir) et
que sont indignation contre ce qui est décidé (al-maqdiyy) ne changera rien au décret
divin (qadâ). Qu'il impose à son âme d'accepter (ridâ) le décret divin et il trouvera le
repos.
S57, (Al-Hadîd) V22 : « Nul malheur n'atteint la terre, ni vos personnes, qui ne soit
enregistré dans un livre, avant que Nous l'ayons créé et cela reste facile pour Allah ! ».
S9, (At-Tawbah) V51 : « »Dis : « Rien ne vous atteindra, en dehors de ce qu'Allah a
prescrit pour nous, Il est notre protecteur ».Le Messager d'ALLAH (B & S sur lui) a dit
aussi :« La première créature fut la plume. ALLAH lui dit : « Ecris ! » Seigneur, lui dit
elle, que dois-je écrire ? « Ecris, dit le Seigneur, la destinée de toute chose jusqu'au jour
de la résurrection ».
- « Moïse (A.S) critiqua Adam (A.S) : Tu es notre père, tu nous a déçu, tu nous a fais
sortir du Paradis ! N'es-tu pas Moïse, dit Adam, auquel ALLAH a parlé et lui a donné la
THORA ? Tu me critiques pour un fait auquel j'étais prédestiné 40 ans avant ma
création ? Adam répondis le Prophète (B & S sur lui) fut le plus convainquant ! ».
- « Agissez Toute œuvre est rendue aisée à celui qui y est prédestiné».
- « Le vœu ne change en rien la décision d'ALLAH ! ».
-« Dans son dialogue avec l'Ange Gabriel le Prophète (B & S sur lui) expliqua la foi en
ces termes : « La foi, est de croire en ALLAH, en Ses Anges, en Ses écrits, en Ses
Prophètes, au jour dernier et à la prédestination (ou prescription) bonne ou mauvaise ».
21°- Une des maladies de l'âme est de formuler des souhaits de manière inconsidérée. Et
souhaiter c'est s'opposer au décret divin et au destin qu'il a choisi pour nous.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache qu'il ignore les conséquences de son
souhait : est ce que le souhait l'entraînera vers un bien ou vers un mal, vers ce qui le
rendra satisfait ou vers ce qui le mettra en colère ? S'il connaît le caractère illusoire
(îhâm) de son souhait ; il le blâmera et le repoussera, il retournera vers le contentement
(Al-ridâ ) et la résignation (Al-taslîm) et trouvera le repos.
Le Prophète (B&S sur lui) a dit : « Si l'un de vous souhaite quelque chose, qu'il
réfléchisse à ce qu'il souhaite car il ne sait pas ce qui est écrit pour lui dans ce souhait »
et il a dit aussi : « Qu'aucun de vous ne souhaite la mort à cause d'un mal qui l'a atteint
mais qu'il dise : O mon Seigneur garde moi en vie tant que la vie est un bien pour moi et
rappelle-moi à toi si la mort est meilleure pour moi »
22°- Une des maladies de l'âme est son goût pour les affaires de ce monde et le
bavardage.
23°- Une des maladies de l'âme est que le fidèle montre son obéissance devant les gens
par ostentation, afin que ceux-ci le constate et en parlent.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache que les hommes ne lui sont d'aucun
mal ni d'aucun bien et qu'il s'efforce d'exiger de son âme la sincérité dans les actes pour
que cette maladie disparaisse.
S98, V5 :" Il ne leur a été commandé, cependant, que d'adorer ALLAH, en purifiant
pour Lui la religion, en sincères, et d'établir l'office et d'acquitter l'impôt. Et voilà la
religion de la droiture ".
Abû Hurayra (R.A) rapporte dans un hadith Qoudousi que le Messager (B&S sur lui)
tient de son Seigneur qu'il soit glorifié les paroles suivantes : « Je Me suffit tellement à
Moi-même que je n'ai pas besoin d'associé. Dès lors, celui qui fera une action pour plaire
à un autre que Moi, Je délaisserai son action, l'abandonnant à celui pour lequel il aura
effectué son action ». (Muslim) (S)
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache que la convoitise l'entraîne vers
l'ostentation, lui fait oublier la douceur de l'adoration et le rend esclave de son défaut en
l'entraînant vers la jalousie. Le Prophète (B&S sur lui) a cherché refuge contre la
convoitise en disant : « Je cherche refuge auprès de Toi, contre la convoitise qui scelle le
cœur et qui est sans objet ; car cette convoitise voile le cœur (Al-qalb) fait désirer ce
monde et détourne de l'au-delà ».
Abû Al'Abbâs Sahl ben Sa'adal Sâidi rapporte : Un homme vient trouver le Prophète (B
& S sur lui) et lui dit : « O Envoyé d'ALLAH, indique moi une oeuvre qui, si je
l'accomplis me fera aimer d'ALLAH et des hommes" Le Prophète répondit : « Renonce
à ce monde et ALLAH t'aimera, ne convoite pas ce que les hommes possèdent et les
hommes t'aimerons ». (Muslim (h).
25° - Une des maladies de l'âme est son désir violent (hirs) de s'établir dans ce monde et
de s'enrichir.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache que le monde est une demeure
passagère et que l'au-delà est durable. L'homme intelligent est celui qui travaille pour sa
demeure éternelle et non pour les étapes de son voyage, car les étapes (marâhil) ont une
fin et seule subsistera la station (maqâm) dans le séjour durable. L'homme intelligent est
celui qui travail pour son lieu de retour ne soit pas comme l'âne qui fait tourner la meule
et dont le point d'arrivée et son point de départ, vas plutôt des créatures vers le
créateurs S53 (An-Najm) V42 : « Et que tout aboutit, en vérité, vers ton Seigneur ».
S6, (Al-An'âm) V32, 70 : « Et la vie présente n'est que jeu et amusement, Meilleure est la
demeure dernière ».« Laisse ceux qui prennent leur Religion pour jeu et amusement et
son trompés par la vie présente ».
S57 (Al-Hadîd) V20 : « Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine
parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et
d'enfants ..Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse »
Abû Amr Uthman ben Affân (R.A) rapporte ces propos de l'Envoyé d'ALLAH (B & S
sur lui) : « Les fils d'Adam n'ont de droit que sur ces choses: Leur maison pour y
demeurer, un habit pour couvrir leur nudité, le pain sec et de l'eau ». (Al -Thirmidy),(s).
Al Moustawred ben Shaddâd (R.A) a dit : " Le Messager d'ALLAH a dit :" La durée et
le bonheur dans ce bas monde, par rapport à la durée et au bonheur dans l'au-delà, sont
comparable à ce que l'un d'entre vous pourrait rapporter sur son doigt quand il le
plonge dans la mer. Qu'il considère donc ce qu'il en retire". (Muslim).
Abû Hurayra (R.A) rapporte qu'il a entendu le Messager d'ALLAH (B & S sur lui) dire
:" Quand les gens de ma communauté‚ commenceront à attacher plus d'importance à ce
monde et à le considérer comme une source de gloire, alors la crainte et l'importance de
l'Islam quitteront leur cœur. Lorsqu'ils abandonneront la pratique d'encourager le bien
et d'interdire le mal, alors ils seront privés des bénédictions de la Révélation et lorsqu'ils
commenceront à s'abandonner à des récriminations mutuelles, alors ils tomberont bien
bas au yeux d'ALLAH".
26°- Une des maladies de l'âme est de courir à sa perte en suivant ses penchants. Certes
l'âme s'enfonce en eux, elle meurt aux actes d'obéissance et de consentement.
27°- Une des maladies de l'âme est que le fidèle se croit à l'abri des ruses de Satan, de ses
séductions et de ses suggestions.
28°- Une des maladies de l'âme est l'apparence de piété que prend le fidèle sans exiger
du cœur la sincérité.
29° - Une des maladies de l'âme est le dédain par le fidèle pour le sursis dont il bénéficie
lorsqu'il pêche et qu'il en est conscient.
Le remède correspondant, c'est une crainte continuelle ; c'est aussi de savoir que le délai
de grâce (accordé par Allah) (imbal) n'est pas une omission de la part d'Allah et qu'il
sera interrogé sur ses péchés et rétribué en conséquence, à moins qu'il ne lui soit fait
miséricorde.
S79 (An-Nazi'âte) V26 : « Il y a certes là un sujet de réflexion pour celui qui craint
(Allah) ».
30° - Une des maladies de l'âme est quelle aime divulguer les vices de ses frères et de ses
amis.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle se mette à la place des autres avant de
divulguer les vices et qu'il aime pour les autres ce qu'il aime pour lui-même.
Mu'âwiya a entendu ces propos de l'Envoyé d'Allah (B & S sur lui) : « Si tu cherche à
connaître les défauts des musulmans, tu les pervertiras, ou peu s'en faut que tu les
pervertisses » (Abû Daoud) (s)
31° - Une des maladies de l'âme est que le fidèle n'exige assez d'elle dans ses actions et
ses paroles, et qu'il est satisfait d'elle dans l'état où elle se trouve.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle ait un vif désir (al-Hirs), d'exiger toujours
plus de son âme dans ses actions et ses paroles et cela en s'efforçant de suivre au mieux
l'exemple des anciens.
32° - Une des maladies de l'âme consiste à dénigrer les autres musulmans, à vouloir
s'élever au-dessus d'eux et à être arrogant.
Le remède correspondant, c'est de retourner à l'humilité et d'estimer les musulmans. En
effet Allah le très haut dit à Son Prophète (B&S sur lui) :S3 (Al'Imrân) 159 : «
Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon d'Allah ». Et que le fidèle sache que
c'est l'arrogance qui à fait tomber Iblis : S7 (Al-A'râf) V12 : « Je suis meilleur que lui :
Tu m'a créé de feu, alors que Tu l'a créé d'argile ».
S49, (Al-Hujurât)V12 : « O vous qui avez la foi, évitez de recourir à beaucoup de vos
opinions car certaines de vos opinions sont un péché ».
33° - Une des maladies de l'âme, c'est que le fidèle revêt le costume des pieux alors qu'il
accompli des actions perverses.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle délaisse les parures extérieures tant qu'il
n'est pas rectifié à l'intérieur. S'il revêt l'habit des hommes pieux, il s'efforcera de se
plier en totalité ou en partie à leurs mœurs.
34°- Une des maladies de l'âme est de perdre son temps à des futilités en compagnie des
mondains.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache que son temps est précieux et doit être
investi dans ce qu'il y a de plus utile, à savoir l'invocation d'Allah et l'obéissance
continuelle à Lui et exiger la sincérité de son âme.
37° - Parmi les maladies de l'âme on compte l'avarice et le mesquinerie qui découlent de
l'amour de ce monde.Pour y remédier il faut que l'âme sache que ce monde est peu de
chose, qu'il est éphémère (fâniya) et que les actes licites et illicites sont enregistrés, et que
ces derniers implique un châtiment.
Ka'b ben Iyad (R.A) a dit : " j'ai entendu le Messager d'ALLAH (B & S sur lui) dire : "
Chaque communauté subira une tentation et la tentation de ma communauté est l'argent
" (Al- Tirmidhy).
Jâbir (R.A) rapporte ces paroles de l'Envoyé d'Allah (B&S sur lui) : « Craignez l'avarice
car elle a causé la perte de ceux qui vous ont précédés. Elle les a poussés à répandre le
sang et à légaliser ce qui leur avait été interdit » (Muslim)
S3, (Al-'Imrân) V92 :" Vous n'aurez jamais la charité à moins de faire largesse sur ce
que vous chérissez. Tout ce que vous faites comme largesses, oui, ALLAH le sait ".
Que le fidèle ne soit donc ni avare, ni mesquin, qu'il s'efforce d'être généreux et qu'il
garde que ce dont il a strictement besoin. S2, (Al-Baqarah) V219 :" Et ils t'interrogent
:" De quoi doit-on faire largesse ?" - Dis :" De l'excédent" S7, (Al-A'râf) V199 :" Taxe le
superflu, et commande ce qu'il convient et laisse les ignorants".
Abû Hurayra (R.A) tient du prophète (B & S sur lui) cette parole d'ALLAH :" Montre-
toi généreux, ô fils de Adam, et on sera généreux envers toi" (Al Bokari/Muslim).
38° - Une des maladies de l'âme est de se laisser abuser par les flatteries (al-madâ'ih).
Le remède correspondant, c'est que le fidèle garde présent à l'esprit de l'état d'impureté
de son âme qu'il connaît mieux que quiconque. Les louanges à son égard contredisent ce
qu'Allah pense de lui et ce que le fidèle sait de lui-même, et que les éloges qu'il reçoit ne
le délivreront pas de la honte de la punition.
40°- Une des maladies de l'âme est l'obstination à rester dans le péché en souhaitant le
pardon divin et en espérant la Miséricorde d'Allah.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache qu'Allah a accordé Son pardon à
celui qui ne s'obstine pas dans son péché, comme il est mentionné dans le Saint Coran :
S3, (Al – Imrân) V133, 135,136, 147, : « Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à
un jardin large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux ». « Et pour ceux qui,
s'ils ont commis quelque turpitude ou causé préjudice à leurs propres âmes (en
désobéissant à Allah) se souviennent d'Allah et demandent pardon pour leur péchés – Et
qui est ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? – Et qui ne persistent pas
volontairement dans le mal qu'ils ont fait ». « Seigneur, pardonne-nous nos péchés ainsi
que nos excès dans nos comportement.. ».
L'obstination dans le péché est due au fait de sous estimer la Toute Puissance divine et
de l'absence de crainte liée à la méconnaissance de leur Créateur. S35, (Fâtir) V28
:"Parmi Ses serviteurs, seuls, ceux qui savent craignent Allah !." Le remède à cette
maladie c'est aussi qu'il sache qu'Allah a accordé sa miséricorde aux bienfaisants (al-
muhsinîn) S7 (Al-A'râf) V58 : « Car la Miséricorde est proche des bienfaisants » Et qu'Il
a aussi accordé Son pardon (Al-maghfira) à ceux qui se repentent (Al-tâ'ibîn) S11, (Hûd)
V3, 90 : « Et implorez pardon de votre seigneur; et repentez-vous à lui ». « Demandez
pardon à votre Seigneur ; ensuite revenez à Lui ».
41° - Une des maladies de l'âme est qu'elle aime la compagnie de ceux qui s'opposent à
Allah ou qui s'en détournent.
Le remède correspondant est le retour à la compagnie de ceux qui sont d'accord [avec
Allah] (Al-muwâfiqîn) et qui sont tournés (muqbilîn) vers Allah à Lui la puissance et la
Gloire. En effet le Prophète (B&S sur lui) à dit : « Celui qui recherche à ressembler à un
peuple en fait partie » et il a dit aussi : « Celui qui augmente les rangs d'un peuple en
fait partie ». La compagnie des gens mauvais engendre une mauvaise opinion à l'égard
des gens de bien.
42° - Une des maladies de l'âme est la négligence (ghafla).Le remède correspondant, c'est
que le fidèle sache qu'Allah ne le néglige pas. En effet, le Saint Coran dit :
S2, (Al-Baqarah) V49 : « Et Allah n'est pas inattentif à ce que vous faites » Savoir qu'il
devra rendre des comptes pour la moindre pensée le rendra attentif à la façon dont il
occupe chacun de ses instants et le poussera à surveiller les états de son âme. En agissant
ainsi, la négligence disparaîtra. S17 (Al-Isrâ) V36 « Certes de l'ouïe, de la vue du coeur,
de tout cela, il vous faudra rendre compte ».
42° - Une des maladies de l'âme est de faire croire à sa pauvreté (Al-faqr) alors qu'elle a
ce qu'il lui suffit (al-kifâya).Le remède correspondant, c'est de montrer de l'aisance (al-
kifâya) même dans la modicité.
43° - Une des maladies de l'âme c'est de se croire supérieure à ses semblables.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle apprenne à connaître son âme mieux que
lui-même, c'est aussi que le fidèle ait une bonne opinion (husn al-zann) de ses frères
musulmans pour qu'il soit porté à mépriser son âme et à considérer la vertu de ses
frères. Il ne peut parvenir à ce stade qu'après avoir exagéré les qualités des autres,
simultanément il doit aussi sous-estimer ses propres qualités. Un exemple significatif du
Saint Coran : S38 (Sâd) V79 : « Je suis meilleur que lui (Adam) dit Iblis. Tu m'a créé de
feu et tu l'a créé d'argile » Ce lui qui pense qu'il est meilleur qu'un autre est comme
Iblis.
44° - Une des maladies de l'âme c'est que le fidèle est entraîné vers ce qui procure la joie
mondaine (al-farah).
Le remède correspondant, c'est que le fidèle sache qu'Allah le très haut a dit : S28 (al-
Qasas)V76 : « Son peule lui dit (à Karoun) ne te réjouis pas, Car Allah n'aime pas ceux
qui se réjouissent (les arrogants) ». Et une des caractéristiques de notre bien aimé
Prophète (B&S sur lui) est qu'il était continuellement triste et pensif.
45° - Une des maladies de l'âme c'est que le fidèle ferme les yeux sur ses faux pas et ses
erreurs.
Le remède correspondant, consiste à réagir rapidement contre ce faux pas par
l'abdication et le repentir pour que l'âme ne revienne (ta'ûd) à cette erreur ou à quelque
chose de similaire.
46°- Une des maladies de l'âme c'est de se laisser abuser par les prodiges.Le remède
correspondant, c'est que le fidèle sache que la plupart des miracles sont des illusions et
conduisent graduellement à la perdition ('istidrâj) Allah le très haut a dit : S7 (Al-A'râf)
V182 : « Nous allons les conduire graduellement à leur perte (ceux qui nient nos signes)
par des voies qu'ils ignorent ».
47°- Une des maladies de l'âme c'est de rechercher la compagnie des riches, d'avoir de
l'inclinaison vers eux, de manifester de l'empressement à leur égard et de les honorer
démesurément.
Le remède correspondant, c'est que le fidèle fréquentent les pauvres (al-fuqarâ), et qu'il
sache que rien de ce que possède les riches ne lui parviendra, sauf ce qu'Allah a destiné
pour lui. ; quand il cessera de fréquenter les riches, son amour et son penchant pour eux
disparaîtront. Qu'il sache qu'Allah l'a reproché à son envoyé lorsqu'il s'est renfrogné et
a tourné le dos parce que l'aveugle (Ibn Umn Maktoum) est venu le questionner alors
qu'il s'entretenait avec des notables de la Mecque :
S80, (Abasa)Verset n°8, 9, 10, 11 : « Et quant à celui qui vient vers toi et qui s'empresse,
tout en redoutant, alors tu te distrais de lui ! Non, non ! Vraiment ceci est un rappel ».
S18, (Al-Kahf) V28 : « Et n'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à
notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier »
Ibn Abbas (R.A) a dit que ce verset à été révélé au sujet d'Umaya ibn Kalaf Aj-Jamhi
qui demanda au Prophète (B&S sur lui) d'écarter les pauvres et de faire approcher les
notables de la Mecque.
Conclusion :
Le Sheikh Abû Abd al-Rahmân al-Sulami à dit : « J'ai décrit dans ce chapitre certaines
maladies de l'âme que l'intelligent sondera. Seul guérira celui qu'Allah consolidera par
Son assistance et Sa bonne direction. Allah le très haut l'a qualifié « d'instigatrice du mal
», peut être que le fidèle pourra corriger et écarter certains vices de l'âme aux moyens
des remèdes mentionnés dans ce traité. Qu'Allah le très haut nous accorde de suivre le
droit chemin et qu'il fasse disparaître de nous les causes de la négligence et de
l'inattention et qu'il nous garde sous Sa tutelle et Sa protection, Son Immunité et Sa
Sollicitude. Qu'Allah prodigue bénédictions et paix à notre Prophète Mohammed ainsi
qu'à sa famille et ses compagnons et qu'Il les honore les glorifie, les magnifie, les bénisse
et les comble jusqu'au Jour du Jugement. Louange à Allah Roi des Mondes
La description des Croyants, al Muminun (Hasan a Bassri)
Puis il ajouta :
Loin s'en faut ! Les souhaits ont fait périr les gens, ont donné des propos sans actes,
une connaissance sans patience et une foi sans certitude ; pourquoi vois-je des
hommes et ne vois-je pas d'esprit, et entends-je des bruits légers et ne vois-je ni
monture ni compagnon ?
Par Allah ! Les gens sont entrés puis sont sortis, ils ont su et ils ont blâmé, ils ont
interdit puis ils ont rendu licite. Certes, la religion de l'un d'entre vous est [semblable
à un ] brin de paille sur sa langue, si on lui demandait : Crois-tu au Jour de la
rétribution ? Il répondrait ; Oui ! Par le Maître du Jour de la rétribution ! Il ment.
Certes, parmi les comportements du croyant, il doit avoir une force dans la religion,
une fermeté accompagnée d'une douceur, une foi accompagnée d'une conviction, une
science accompagnée d'une indulgence, une indulgence accompagnée d'une science,
une intelligence accompagnée d'une douceur, une belle apparence tout en étant
pauvre, une richesse accompagnée d'une modération, des dépenses accompagnées
d'une sollicitude, une miséricorde envers celui qui est essoufflé, l'acquittement des
droits [d'autrui], une rectitude accompagnée d'une équité ; il n'est pas injuste envers
celui qu'il hait, il ne commet pas de péchés afin d'aider celui qu'il aime, il ne calomnie
pas, il ne fait pas de clins d'oeil, il ne dénigre pas, il ne tient pas de propos futiles, il ne
se divertit pas et il ne s'amuse pas, il ne sème pas la discorde, il ne convoite pas ce qui
ne lui appartient pas, il ne nie pas les droits qui sont à sa charge, il ne dépasse pas la
limite dans les quantités, il ne se réjouit pas de la turpitude dont est atteint autrui et il
n'éprouve pas de plaisir lorsqu'un malheur atteint autrui.
Si on lui fait des reproches, il cherche à contenter, si on se moque de lui, il fait preuve
d'indulgence, s'il subit une injustice, il patiente, si on l'opprime, il s'éloigne, il ne
cherche de protection qu'auprès d'Allah, il ne demande l'aide que d'Allah. Il est posé
lorsqu'il est en public, il est très reconnaissant lorsqu'il est seul, il est satisfait de ce
qu'il possède, il loue [Allah] pour l'aisance. C'est un patient lors des malheurs, le
désespoir ne l'atteint pas et il n'est pas vaincu par l'avarice. S'il s'assoit avec ceux qui
font du vacarme, on l'inscrit parmi ceux qui invoquent [Allah], et s'il s'assoit avec
ceux qui invoquent [Allah], on l'inscrit parmi les insouciants.
Le croyant est paisible, tendre, pieux, pur, vertueux, satisfait, il ne se fait pas piquer
deux fois par un même terrier, il est pâle, il a les cheveux ébouriffés, il convoite peu, il
est intelligent en ce qui concerne sa religion, et il est niais en ce qui concerne sa vie
terrestre.
Le croyant est très respectueux, généreux avec son voisin, il obéit au Tout-Puissant, il
fuit les châtiments de l'Enfer, son âme témoigne de la science d'Allah, ses membres
invoquent Allah, sa main est tendue vers le bien, il se fatigue à faire son examen de
conscience et les gens sont à l'abri de lui.
Le croyant est franc s'il promet, il agrée rapidement, il est loin de la colère, il apprend
si on l'instruit, il comprend si on lui explique ; celui qui le prend pour ami est à l'abri,
celui qui le fréquente y gagne, il a la raison complète, il oeuvre beaucoup, il a peu
d'espoir, il a un bon comportement, il dissimule sa colère. »
Puis il pleura et fit pleurer.
Rapporté par Ibn al Jawzi dans sa biographie de al Hassan al Basri
Par 'Abd al Batin - Publié dans : Se rapprocher d'Allah