LES ANTENNES-Théorie, Conception Et Application
LES ANTENNES-Théorie, Conception Et Application
LES ANTENNES-Théorie, Conception Et Application
les
Antennes
Franois DE DIEULEVEULT
et Olivier ROMAIN
lectronique applique aux
hautes frquences, 552 p.
Dominique PARET
RFID en ultra et super hautes
frquences UHF-SHF, 496 p.
LES ANTENNES
Thorie, conception et application
Prface de Maurice Bellanger
PRFACE
En une dcennie, les radiocommunications ont apport des changements fondamentaux dans
la socit, au niveau mondial. Ainsi, la tlphonie mobile a apport lindividu la libert de
communication et laccs universel aux rseaux dinformation. Une telle volution a t rendue
possible par les progrs de llectronique et des techniques et moyens de traitement numrique
de linformation dans les terminaux. Cependant, il ne faut pas oublier que la liaison entre ces
terminaux, tlphones portables, ordinateurs, stations de base et autres infrastructures, est assure
par les ondes lectromagntiques, qui sont un point de passage oblig. Cest dire limportance,
dans les systmes de radiocommunications et pour leur fonctionnement, des organes qui effectuent linterface entre les moyens de traitement de linformation et les ondes qui vhiculent cette
information, cest--dire les antennes. Parfois spectaculaires, souvent non visibles, ces antennes,
en ralit, dterminent des paramtres essentiels des communications, comme la puissance mise,
la direction de rayonnement ou la porte, et elles ont un impact fort sur des caractristiques
critiques comme les dbits numriques ou les dimensions des quipements.
Les antennes suscitent aussi, parfois et chez certains, des inquitudes, comme dans le cas des
antennes-relais. En effet, les ondes lectromagntiques utilises en radiofrquences transportent
de lnergie et sont invisibles. En ralit, cest par la prsence des antennes que lon ralise la
prsence des ondes et que lon peut apprcier ou imaginer certaines de leurs caractristiques.
Indpendamment des recherches sur les effets potentiels de ces ondes sur lenvironnement et sur
lindividu, notamment sur la sant, il est certain que la connaissance des proprits des antennes
et la matrise de leurs caractristiques sont des lments importants pour leur acceptation par le
public. En fait, il faut optimiser les antennes et leur utilisation, afin de minimiser leur impact
sur lenvironnement et les recherches qui visent amliorer leurs performances techniques et
augmenter leur souplesse dapplication, tout en limitant les cots, vont contribuer au progrs des
systmes de radiocommunications de tous types et leur exploitation harmonieuse dans la socit.
Dans le prsent contexte, louvrage dOdile Picon et de ses collgues est une contribution importante aux progrs de llectronique en gnral et des radiocommunications en particulier.
Dabord, par la synthse des connaissances de base sur la nature des ondes lectromagntiques,
leur propagation et leur manipulation, quil met la porte des ingnieurs et des tudiants en
lectronique. Ensuite, par les correspondances et les liaisons quil dveloppe entre les antennes
et les traitements de linformation dans les terminaux et limportance quil fait apparatre pour
les conceptions conjointes. Enfin, par les axes de recherche quil souligne et les stimulations qui
vont en rsulter pour les scientifiques, ingnieurs et chercheurs. Les mthodes de mesure et de
modlisation se perfectionnent et la meilleure matrise de lenvironnement lectromagntique qui
en rsulte est de nature donner confiance aux utilisateurs, dans tous les domaines dapplication.
Bien que louvrage sadresse principalement aux professionnels de llectronique, dbutants ou
confirms, le public moins averti devrait en tirer profit galement. En fait, en rendant accessibles
et en clarifiant des proprits fondamentales des antennes, en montrant les avances dans la
connaissance et la matrise de lenvironnement lectromagntique, en faisant apparatre des perspectives de progrs, louvrage contribuera lacceptation par le public dune technologie dont la
socit moderne ne peut plus se passer.
Paris, le 26 juin 2009.
Maurice BELLANGER
Professeur au CNAM
Membre de lAcadmie des technologies
V
Avant-propos
XI
Introduction
1.1
1.2
1.3
1.4
quations de Maxwell
Potentiels lectromagntiques
Vecteur de Poynting
Thormes importants de llectromagntisme
5
5
9
10
11
11
21
27
30
37
37
51
61
68
72
73
73
74
78
82
83
84
92
94
97
99
100
101
VII
5 Rseaux dantennes
5.1
5.2
5.3
5.4
7 Systmes multi-antennes
7.1
7.2
7.3
Antennes boucles
Antennes rsonateurs
Antennes ondes progressives
Antennes ondes de surface et ondes de fuite
Antennes Yagi-Uda
Antennes rflecteurs
Bibliographie
10 Mesures dantennes
10.1
10.2
10.3
10.4
10.5
10.6
10.7
VIII
Introduction
Rappels sur les diffrentes zones de rayonnement
Diagramme de rayonnement et directivit
Conditions sur la mesure du diagramme de rayonnement
Gain
Polarisation
Impdance
103
103
115
118
121
125
127
127
130
162
167
176
194
196
197
197
213
220
245
249
249
253
256
260
264
270
275
277
277
300
319
323
323
323
324
328
330
332
333
10.8
Efficacit
Bibliographie
337
337
338
350
357
366
367
Index
335
336
IX
AVANT-PROPOS
Les premires antennes sont apparues la fin du XIX e sicle, une poque o les travaux sur
llectromagntisme ont connu un dveloppement considrable. Depuis, leur ralisation na cess
dvoluer, dabord, grce aux progrs scientifiques de llectromagntisme, plus tard, sous la pression de nombreuses demandes technologiques dans des domaines dapplication varis. Lessor
actuel des communications impose des innovations importantes au niveau de la conception des
systmes et des antennes associes, dont les formes aujourdhui trs diverses varient beaucoup
selon les utilisations : tlcommunications mobiles, satellites, tlvision, radio, identification,
objets communicants...
Malgr cette grande diversit, toutes les antennes ont en commun de transformer un signal guid
en un signal rayonnant (ou rciproquement), dans un spectre lectromagntique relativement
large allant des ondes radio aux hyperfrquences. Un principe fondamental rgit leur rayonnement, celui de la diffraction des ondes.
Actuellement, la course linnovation concernant les systmes de communication entrane des
tudes pousses dans le domaine des antennes. Dans ce contexte, les mthodes de conception,
de mesures et de modlisation constituent une aide considrable. De nombreuses quipes contribuent ce dveloppement.
Cet ouvrage a pour objectif de fournir les connaissances ncessaires la comprhension du fonctionnement des antennes. Nous proposons successivement :
Des bases thoriques sur le fonctionnement des antennes.
Un classement des nombreux types dantennes existants en prcisant, dune part leurs caractristiques partir dune modlisation, et dautre part leurs utilisations dans les systmes.
Des lments de conception applicables chaque type. Ceux-ci sont complts par des principes de mesure et de simulation numrique.
Louvrage dbute par une prsentation globale des antennes suivie du rappel de bases thoriques
en lectromagntisme (chapitres 1 et 2). La thorie des antennes est ensuite dveloppe en dtail
dans le chapitre 3. Des dmonstrations y sont proposes en dtail et permettront au lecteur qui le
souhaite dapprofondir certains points thoriques. Le chapitre 4 sappuie sur ces bases pour dfinir
les caractristiques gnrales du rayonnement. Celles-ci sont indispensables au dimensionnement
dune antenne dans le cadre dune application prcise. Le chapitre 5 concerne la mise en rseau
des lments rayonnants et les avantages quon peut en attendre.
Le chapitre 6 est consacr aux diffrents domaines dapplications des antennes : communications,
diffusion, radars, tldtection, radioastronomie. Le lecteur pourra parcourir ce chapitre pour y
dcouvrir toute la varit des domaines utilisant le rayonnement lectromagntique. Il pourra
aussi sattarder sur un type dapplication qui le concerne plus particulirement. Les domaines
dapplication ont t dcrits de faon rapide en insistant sur le contexte, afin de mettre en avant
les spcifications des antennes.
De nouveaux dveloppements dans le domaine des communications ont prouv que les performances taient nettement amliores par lutilisation de systmes multi-antennes. Le chapitre 7
en prsente les avantages attendus. On y aborde les bases du traitement dantenne et de la
XI
Les antennes
Avant-propos
diversit. Les principes du fonctionnement des systmes MIMO (Multi Input, Multi Output)
terminent ce chapitre.
Dans la suite, en sappuyant sur la thorie, un grand nombre dexemples est propos en insistant sur les caractristiques des diffrents types dantennes. Dans le chapitre 8 les antennes
sont regroupes selon les phnomnes physiques qui sont la base de leur rayonnement (par
exemple : antennes rsonnantes, antennes ondes de fuite, antennes Yagi-Uda). Le chapitre 9 est
consacr aux antennes dont les caractristiques sont imposes par des considrations vis--vis du
systme : constitution (par exemple : antennes guides, antennes miniatures) ou bien largeur de
bande. Toutes les descriptions dantennes sattachent donner les lments essentiels intervenant
dans leur conception. Lensemble est largement illustr de schmas et dabaques permettant leur
dimensionnement.
Une tape de la conception consiste valider la structure par des mesures dont les principales
mthodes sont dcrites dans le chapitre 10, uniquement consacr ce point.
Dans le chapitre 11 sont prsents les principes de quelques mthodes de simulations numriques. Ces mthodes constituent une aide prcieuse la conception dantennes complexes pour
lesquelles le calcul analytique est impossible. Elles vitent aussi la ralisation de maquettes intermdiaires trs coteuses.
Lensemble des chapitres sorganise en partant du principe gnral du rayonnement des antennes
pour aller vers leurs diversits. Cet ouvrage peut tre lu, soit de faon thorique comme base
aux calculs de rayonnement, soit de faon pratique dans le but de choisir un type dantenne et
de poursuivre jusqu sa conception. Ces aspects complmentaires permettront aux dbutants
comme aux spcialistes de trouver un intrt dans la lecture de cet ouvrage. Il contient les
lments indispensables pour des tudes en recherche et dveloppement dans le domaine des
antennes.
INTRODUCTION
Les antennes sont des dispositifs utiliss pour rayonner le champ lectromagntique dans lespace
ou pour le capter. Comme nous le verrons dans cet ouvrage, il existe de nombreux types dantennes. Il est important davoir une connaissance globale de leur fonctionnement lors du choix
dun dispositif rayonnant. La comprhension de ce fonctionnement aidera, dune part utiliser
lantenne au mieux de ses performances et dautre part, en raliser une conception optimale.
Les techniques de conception et de ralisation dantennes se sont affines au fur et mesure
que le domaine de llectromagntisme sest dvelopp. Cest un domaine relativement rcent,
puisque cest en sappuyant sur les quations de Maxwell que tous les dveloppements thoriques
et techniques ont pu progresser. Les avances dans ce domaine ont t rapides car touchant aux
transmissions radiolectriques dont le nombre dapplications est considrable.
Dans cet ouvrage, nous prsenterons la thorie lie aux antennes qui servira de base leur
conception. Nous tenterons de classer les antennes par rapport leur principe de fonctionnement
et par rapport leur rle dans les systmes. Nous terminerons par des principes de modlisation
numrique.
La transmission dinformation
La transmission dinformation seffectue gnralement grce une onde porteuse, caractrise
par sa frquence. Cest une onde sinusodale. Sa modulation par un signal de plus basse frquence reprsente linformation transmettre. Nous naborderons pas ici les diffrents types de
modulations existant qui peuvent tre analogiques ou numriques.
Les ondes porteuses sont de diffrentes natures. Ce sont les caractristiques du systme qui permettent de choisir le type de transmission. Les ondes les plus utilises pour la transmission sont
les ondes acoustiques et les ondes lectromagntiques. Nous ne parlerons, dans cet ouvrage, que
de ce dernier type.
Bien quune onde lectromagntique nait besoin daucun support pour se propager, il se trouve
que, dans son utilisation pour la transmission dinformation, elle se propage travers un milieu.
Les diffrents milieux dans lesquels seffectue la propagation dondes lectromagntiques sont :
les conducteurs (transmission filaire),
la silice (transmissions par fibres optiques),
lair (transmissions hertziennes).
Lexemple de transmission dans les conducteurs est celui du tlphone filaire. Afin daugmenter
le dbit dinformations, la tlphonie fixe utilise un autre support, constitu par la fibre optique.
Dans ce cas, londe optique constitue la porteuse. Le troisime cas est celui de la tlphonie sans
fil dont le canal de propagation est lair. Actuellement, les applications utilisant ce canal de propagation sont nombreuses : tlvision, tlphonie mobile, tlphonie fixe par liaisons hertziennes
ou satellites, radar, tldtection, etc., do le rle des antennes dans ces systmes.
Rappelons ici le spectre des ondes lectromagntiques afin de bien situer les diffrentes utilisations
de celui-ci. La figure I.1 prsente une chelle par rapport aux longueurs dondes (l) et une autre
par rapport aux frquences ( f ), sachant que, dans le vide, ces deux grandeurs sont lies par
1
Introduction
lintermdiaire de la vitesse de la lumire dans le vide c (cette valeur est sensiblement la mme
dans le vide et dans lair) :
c
l5
avec
c 5 3 3 108 ms1
f
f en Hz
106
109
en m
1018
Micro ondes
Ultraviolet
Infrarouge
Rayons X
ou
Visible
hyperfrquences
Ondes radio
103
1012
1015
10-3
10-6
10-9
1021
Rayons
10-12
Les ondes radiofrquences occupent la rgion du spectre correspondant aux basses frquences
du spectre lectromagntique. Les longueurs dondes correspondant aux ondes longues sont de
lordre de 1 000 m. En montant en frquence, on trouve les ondes courtes, puis un peu plus
haut les micro-ondes ou hyperfrquences. Ensuite, pour des longueurs dondes de lordre du
micromtre se trouvent les infrarouges, domaine assez tendu dont la limite haute en frquence
est le visible. Cette zone stend de 0,4 0,8 micromtre de longueur donde. Ensuite vient le
domaine des ultra-violets. Les longueurs dondes de lordre de langstrm dfinissent le domaine
des rayons X. Ceux-ci permettent de scruter la structure atomique en utilisant le phnomne de
diffraction sur les atomes, dont la taille est lordre de grandeur de la longueur donde. Plus haut
en frquence, on trouve les rayons gamma, accompagnant les ractions nuclaires.
La partie du spectre qui concerne lutilisation des antennes est celui qui va des ondes radio aux
ondes submillimtriques ou quasi optiques qui sont intermdiaires entre les micro-ondes et linfrarouge. Les hyperfrquences ou micro-ondes occupent la bande de frquences comprise entre
300 MHz et 300 GHz. Cette partie du spectre est divise en bandes de frquences standardises
(voir chapitre 6).
Introduction
Les bandes dabsorption 60 et 120 GHz sont dues la rsonance rotationnelle des molcules
doxygne. 22 et 180 GHz, un phnomne analogue apparat pour les molcules deau. Les
bandes sont largies par des rsonances vibrationnelles, en particulier 60 GHz.
Vapeur d'eau
10
Oxygne
0.1
0.01
10
100
Frquence en GHz
1 PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
DES ANTENNES
Afin dassurer la propagation dans lair, il est ncessaire quun dispositif gnre une onde rayonne. Le rle de lantenne dmission est de transformer la puissance lectromagntique guide,
issue dun gnrateur en une puissance rayonne. Dans ce sens, cest un transducteur.
Antenne de rception
De faon inverse, la puissance rayonne peut tre capte par une antenne de rception. Dans
ce sens, lantenne apparat comme un capteur et un transformateur de puissance rayonne en
puissance lectromagntique guide. Elle joue le mme rle quun tlescope qui capte la lumire
issue des toiles et la transforme.
Rciprocit
Dans la plupart des cas, une antenne peut tre utilise en rception ou en mission avec les mmes
proprits rayonnantes On dit que son fonctionnement est rciproque. Ceci est une consquence
du thorme de rciprocit qui sera dmontr plus loin. Dans quelques cas exceptionnels pour
lesquels les antennes comportent des matriaux non linaires ou bien anisotropes, elles ne sont
pas rciproques.
Du fait de la rciprocit des antennes, il ne sera pratiquement jamais fait de diffrence entre le
rayonnement en mission ou en rception. Les qualits qui seront annonces pour une antenne
le seront dans les deux modes de fonctionnement, sans que cela soit prcis dans la plupart des
cas.
Lantenne dipolaire est constitue de deux fils aligns, trs courts et relis chacun deux fils
parallles et trs proches constituant une ligne bifilaire (figure 1.1). En mission, cette ligne
est relie un gnrateur alternatif, caractris par sa frquence et son impdance interne. la
rception, la ligne bifilaire est branche sur un rcepteur.
5
1 Principe de fonctionnement
des antennes
La boucle magntique est constitue dun fil conducteur ayant une forme qui permet le retour du fil sur
lui-mme (figure 1.2). La boucle est ainsi branche
sur une ligne bifilaire relie au gnrateur.
Le rayonnement, grande distance, est maximal dans
I
I
le plan de la boucle et seffectue de faon radiale. Le
courant circulant dans le fil cre un champ magn-I
tique qui se propage. Sa variation engendre le champ
Rayonnement
lectrique associ, do le rayonnement lectromagntique associ.
En champ lointain, les boucles magntiques ont t
Figure 1.2 Boucle magntique.
trs utilises pour les rcepteurs de grandes ondes radio sous forme dun cadre sur lequel taient enroules
plusieurs spires de fil. En champ proche, on les utilise dans tous les dispositifs RFID (identification radio frquence). Les cartes puce sans contact sont munies de ce type dantenne, incluse
dans le support plastique. Les dtecteurs dobjets mtalliques sont aussi des boucles magntiques
sensibles au champ magntique.
Antenne cornet
Un dispositif trs utilis pour la propagation dondes guides est le guide donde rectangulaire. Sa
qualit de transmission est excellente. Pour cette raison, il est utilis en haute en frquence. Son
utilisation est trs rpandue en hyperfrquences. Le transformateur de puissance lectromagntique guide en puissance rayonne est lantenne cornet (figure 1.3). Sa forme permet de passer
graduellement des dimensions du guide donde lespace libre. Londe est ainsi naturellement
projete dans lespace libre. Cest le mme principe que le cornet acoustique.
Les transitions prsentent des formes varies : linaires, exponentielles... Le cornet sert de dispositif dadaptation entre limpdance du cornet et celle du vide.
De faon trs naturelle, le rayonnement a lieu dans laxe du guide donde. Cette antenne est plus
directive que les prcdentes, dans la mesure o la puissance nest mise que dans une rgion de
lespace limite.
6
1 Principe de fonctionnement
des antennes
Rayonnement
Figure 1.3 Antenne cornet.
Rseau de fentes
Toujours en utilisant le guide donde comme dispositif de transmission, il est possible denvisager un
rayonnement dans une direction diffrente de laxe
du guide, en usinant des fentes dans le corps du guide
(figure 1.4)
Le rayonnement seffectue alors perpendiculairement
au plan trou du guide.
Ce type de dispositif est utilis lorsque le rayonnement doit tre localis. Par exemple, dans des tunnels,
o la transmission des ondes seffectue mal, on peut
placer un rseau de fentes rayonnantes. En gnral la
ligne est en haut du tunnel avec mission vers le bas.
Rayonnement
Une variante des antennes prcdentes consiste utiliser un rflecteur principal et un rflecteur
secondaire, comme dans le montage Cassegrain (figure 1.6). Ce nom provient du tlescope du
mme nom reposant sur le mme principe.
7
1 Principe de fonctionnement
des antennes
Parabole rflectrice
Source
Rflecteur secondaire
Antennes plaques
Lantenne plaque, appele aussi antenne patch est un type rcent dantenne dont le dveloppement et lutilisation sont de plus en plus frquents. Elle est constitue dun dilectrique, possdant
un plan de masse mtallique sur une face. Sur lautre face, une gravure mtallique permet de
supporter des courants de surface qui crent le rayonnement lectromagntique (figure 1.7). Les
courants sont amens du gnrateur lantenne par une ligne micro ruban.
Antenne plaque
Dilectrique
Plan de masse
Figure 1.7 Antenne plaque.
Elle prsente lavantage du poids sur certaines antennes dcrites prcdemment. Les gravures des
parties mtalliques peuvent prendre des formes trs varies en fonction des objectifs fixs pour la
rpartition du rayonnement dans lespace. Ceci donne une grande souplesse de conception.
La gomtrie des antennes plaques peut tre multiplie linfini. Dans le chapitre 7, les diffrents
fonctionnements de ces antennes seront dcrits.
Pour terminer avec lintroduction ce genre dantenne, mentionnons les antennes alimentation
par couplage (figure 1.8). Lalimentation se trouve prise en sandwich entre deux dilectriques.
Un couplage lectromagntique entre lextrmit de la ligne micro ruban et le patch, qui se
trouve au-dessus du dispositif, permet dexciter lantenne. Le dilectrique suprieur joue alors
un rle dcran pour la ligne dalimentation, qui sinon pourrait ventuellement perturber le
rayonnement. Il est alors intressant de placer llectronique au niveau de ce second dilectrique
pour les antennes actives.
Antennes actives
Les progrs raliss sur la fabrication des antennes plaques, rendent possible le report dun circuit
actif sur lantenne. Lantenne a des fonctions qui dpassent son rle simple de transformateur
dnergie. Selon les fonctions lectroniques adjointes, on obtient un dispositif complexe. On
parle ainsi dantennes intelligentes si le dispositif a une partie de contrle et de commande.
8
1 Principe de fonctionnement
des antennes
Antenne plaque
Dilectrique 2
Ligne micro ruban
Dilectrique 1
Plan de masse
Les applications des antennes actives sont trs varies. Elles sont utilises pour des tches ncessitant :
de la commutation,
du dphasage dans les rseaux dantennes,
de lamplification (de puissance lmission ou faible bruit la rception)
de lagilit en frquence, etc.
On distingue les antennes actives intgres des antennes hybrides sur lesquelles des composants
sont reports. Lintrt actuel porte toutefois sur les antennes intgres, pour lesquelles lantenne
est au plus prs du circuit intgr car ralise en mme temps, sur le mme support.
Il existe dautres types dantennes qui seront vus dans la suite. Ce nest ici quune introduction
leurs principes de fonctionnement.
1 Principe de fonctionnement
des antennes
D>>
Chaque source secondaire met une onde sphrique, avec sa propre phase. Supposons que les
sources secondaires soient toutes en phase parce que londe incidente est normale la surface.
Leurs interfrences impliquent une rpartition faisant apparatre des maxima et de minima en
fonction de la direction dobservation, avec un maximun dans la direction de lincidence. Les
maxima correspondent des directions dinterfrences constructives. Si les sources sont peu nombreuses (surface douverture petite), les directions dinterfrences constructives sont identifiables.
Au contraire plus les sources seront nombreuses et tales dans lespace (surface douverture large),
plus il est difficile de trouver des directions dans lesquelles il existe des interfrences constructives,
mise part la direction correspondant au dphasage nul, cest--dire la direction dincidence.
Donc, la limite, lorsque les sources sont trs nombreuses, linterfrence constructive na lieu
que dans la direction dincidence. On est alors dans le cas o le trou est grand par rapport la
longueur donde.
En sappuyant sur le principe dHuyghens, il est facile de concevoir que la forme de louverture
rayonnante va jouer un rle important dans la rpartition de la puissance dans le demi-espace
concern par ce phnomne, do limportance de la gomtrie de lantenne dans sa conception.
2 PRINCIPES THORIQUES
POUR LTUDE DES ANTENNES
Dans ce chapitre, nous prsentons les bases dlectromagntisme relatives au fonctionnement des
antennes. Nous partirons comme postulat des quations de Maxwell qui dcrivent la variation
spatio-temporelle du champ lectromagntique.
tique. Il sait donc ce que sont un champ lectrique statique E et une induction magntique
statique B . Nous allons tudier dans la suite non seulement la variation spatiale de ces champs
magntique H ( r , t), tous deux variant dans lespace et dans le temps, dfinit le champ lectromagntique. Nous verrons dans un paragraphe ultrieur ce quon appelle champ magntique
H (
r , t). Pour linstant, nous retiendrons que, dans le vide, cest un vecteur colinaire linduction magntique. On se contentera donc, lorsquon est dans le vide dtudier les variations de
E (
r , t) et B (
r , t).
Avant de se lancer dans les quations qui dcrivent le problme, dfinissons la notion de vide en
llectromagntisme.
Notion de vide
Le vide pour llectromagntisme reprsente un espace ne contenant pas de matire mais pouvant
contenir des charges lectriques, sans support matriel. Cest un espace idalis. En premire
approximation, nous pouvons considrer quun espace rempli dair et de charges lectriques
prsente les proprits du vide. Par extension, ce milieu peut aussi contenir des conducteurs
dont on prend en compte uniquement les proprits lectriques.
Llectromagntisme et les quations de Maxwell
Cest en 1873 que Maxwell publia sous une forme acheve les quatre quations couples qui
permettent dinterprter pratiquement tous les phnomnes rencontrs en lectromagntisme
11
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Lorsquon considre des charges variables dans le temps et dans lespace, on constate quelles
crent un champ lectrique et une induction magntique. Ces deux grandeurs sont vectorielles
et varient dans lespace et le temps. On les notera respectivement :
E (
r , t)
et B (
r , t)
Les charges, variables dans le temps ou dans lespace, qui ont donn naissance au champ lectromagntique sont appeles les sources. Elles peuvent apparatre sous la forme dune densit
(
rot
E)5
[2.1]
t
div ( B ) 5 0
[2.2]
(
[2.3]
rot
B ) 5 m0 j 1 0
t
r
div ( E ) 5
[2.4]
Ce systme dquations couples lie les drives spatiales et temporelles du champ lectrique et
de linduction magntique leurs sources. Toutes les grandeurs varient avec lespace et le temps.
Une des difficults de llectromagntisme vient de cette reprsentation de grandeurs vectorielles,
variables dans un espace quatre dimensions (trois dimensions despace et une pour le temps).
Heureusement des outils puissants de calculs vectoriels existent qui permettent la rsolution des
problmes dlectromagntisme, comme nous allons le voir dans la suite.
Les deux premires quations ne font intervenir que le champ lectromagntique. Elles sont
appeles quations intrinsques. Les deux suivantes contiennent sa relation aux sources.
Dans ces quations, il apparat deux constantes caractristiques du vide :
La permittivit du vide est note 0 . Cest une grandeur constante qui caractrise lectriquement le vide. Sa valeur, dans les units du systme international (not par la suite : U.S.I.)
est :
1
0 5
U.S.I.
36p. 109
La permabilit du vide est note m0 . Elle caractrise le vide dun point de vue magntique. Sa
valeur est :
m0 5 4p. 107 U.S.I.
Ces deux constantes sont lies la vitesse de la lumire (c 5 3. 108 ms1 ) :
1
c2 5
0 m0
Les quations [2.1] [2.4] sont locales car valables en chaque point de lespace.
Dans lquation [2.3], le terme j est le courant de conduction et le terme qui lui est homogne
E
est appel courant de dplacement.
0
t
12
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Conservation de la charge
La conservation de la charge est un grand principe de physique qui est contenu dans les quations
de Maxwell.
Prenons la divergence de lquation [2.3]. Sachant que la divergence dun rotationnel est toujours
nulle et que m0 et 0 sont des constantes, on obtient :
m0 div ( j ) 1 m0 (0 div ( E )) 5 0
t
[2.5]
div ( j ) 1 (r) 5 0
t
Cette quation est appele quation locale de conservation de la charge. Il nest pas vident, sous cette
forme, de comprendre cette notion de conservation.
dS
Pour bien interprter cette quation, il suffit de la
V
transformer en sa forme intgrale. Considrons un
volume (V ) limit par une surface (S) comme sur la
figure 2.1.
Lquation locale est valable en chaque point du vo- Figure 2.1 Volume dintgration pour
le thorme de la divergence.
lume. On en dduit donc :
(div ( j ) 1 (r))dv 5 0
t
V
soit
(div ( j ))dv 5
dt
V
rdv
V
dQ
j .dS 5
dt
S
Linterprtation de cette quation intgrale implique que le flux sortant du vecteur densit de
courant est gal la diminution de la charge totale contenue dans (V ) par unit de temps. Il ny a
donc pas daccumulation de charge puisque toutes les charges qui disparaissent (ou apparaissent)
au cours du temps sont compenses par un flux de courant sortant (ou respectivement entrant).
On comprend mieux sur cette forme intgrale le sens des termes conservation de la charge .
Le flux de la densit de courant sortant travers une surface est dfini comme lintensit du
courant sortant du volume, note IS :
j . ds
Is 5
S
dQ
dt
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Considrons un volume V, limit par une surface ferme S, oriente vers lextrieur (figure 2.2). Cette surface ferme sappuie sur les lignes de champ magntique dfinissant le tube de champ et est ferme aux
deux extrmits par deux surfaces orientes S1 et S2 .
dS1
dS lat
div ( B )dv 5 0
dS 2
B .d S 1
B .d S 1
S1
B .d S 5 0
S2
Slat
La dernire intgrale est nulle car elle seffectue sur une surface dont les vecteurs lmentaires
sont perpendiculaires au champ magntique. Orientons les deux surfaces S1 et S2 dans le mme
B .d S 5
S1
B .d S
S2
Cette relation de conservation du flux magntique permet daffirmer que, dans les zones o les
lignes de champ se resserrent, linduction magntique est plus forte.
quation de Maxwell Gauss
Considrons lquation [2.4] qui fait apparatre la divergence du champ lectrique. Le thorme
de la divergence permet de passer de lintgration en volume lintgration sur la surface qui
entoure compltement le volume V (figure 2.1). La relation intgrale qui en dcoule est :
div ( E ) dV 5
dV
Qint
E dS 5
S
Considrons lquation [2.1]. Cette quation est intgre sur la surface S dfinie sur la figure 2.3.
La surface S sappuie sur la courbe ferme C, oriente. La surface est oriente conformment la
courbe C. Cest--dire quun vecteur lmentaire de la surface doit voir la courbe tourner dans le
sens direct. La surface S nest pas ferme.
14
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
(
rot
E ) dS 5
S
dS
dS
t
S
dl
B . dS
F5
dS
dF
E . dl 5
dt
C
Ce qui signifie que la circulation du champ lectrique est gale loppos de la variation du flux
magntique F par rapport au temps. Cette loi est la base de linterprtation des phnomnes
dinduction. Elle constitue une forme de la loi gnrale de modration, bien connue en physique,
dans la mesure o le systme ragit par la cration de la force lectromotrice e qui soppose la
cause qui lui a donn naissance, avec :
e5
dF
dt
Lquation [2.3] va tre intgre selon le mme principe. Selon la figure 2.3, on dduit lexpression
intgre suivante :
(
. dS
j 1 0
rot
B ). dS 5 m0
t
S
S
Soit encore, grce au thorme de Stokes :
B . dl 5 m0
C
j . dS 1 m0 0
S
E
. dS
t
On retrouve, dans le cas statique, le thorme dAmpre, trs utilis en magntostatique qui
exprime la circulation de linduction magntique le long dune courbe ferme comme le produit
de la permabilit du vide par lintensit du courant lectrique crant linduction.
dplacement lectrique D (
r , t) qui tient compte des proprits lectriques du matriau. Cest
un vecteur macroscopique, cest--dire que les proprits lectriques microscopiques sont moyennes dans un volume trs petit, autour dun point. Le vecteur dplacement est li au champ
lectrique par :
D 5 E
[2.6]
15
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
B 5 mH
[2.7]
La permabilit magntique du matriau est lie sa permabilit relative mr et celle du vide :
m 5 m0 mr
Moyennant ces dfinitions, les quations de Maxwell scrivent sous la forme :
rot (E) 5
t
div ( B) 5 0
(
rot
H) 5 j 1
t
div (D) 5 r
[2.8]
[2.9]
[2.10]
[2.11]
rponse D au champ lectrique prsente un retard par rapport celui-ci. Dans le domaine
de Fourier, cela se traduit par une permittivit complexe. Les mmes remarques sappliquent
la permabilit.
Si le matriau est isotrope, ses proprits sont les mmes dans toutes les directions et la permittivit (ou la permabilit) est une grandeur scalaire. Si le matriau est anisotrope, la permittivit
(ou la permabilit) est une grandeur matricielle.
Un matriau est linaire si sa permittivit est indpendante du champ lectrique. Le vecteur
dplacement est proportionnel au champ lectrique Dans le cas contraire, le matriau est dit non
linaire. Il en va de mme pour les grandeurs magntiques.
Un matriau est dit parfait sil est linaire, homogne, isotrope et sans pertes. Cest une approximation qui permet, dans un premier temps, une conception rapide des dispositifs.
Dans la suite, la permabilit relative des matriaux sera prise gale lunit. Peu dantennes
comportent, en effet, des matriaux magntiques comme des ferrites...
Forme harmonique des quations de Maxwell
Nous utiliserons souvent les quations de Maxwell sous leur forme harmonique, en considrant
que les grandeurs varient sinusodalement. Lutilisation de la notation complexe permet de poser
une variation temporelle de chaque grandeur sous la forme du terme : e jvt . On notera alors les
grandeurs sous la forme :
jvt
E (
r , t) 5 E (
r )e
16
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Les quations de Maxwell [2.8] et [2.10] contenant des drives temporelles se transforment
alors en :
(
rot
E) 5 jv B
[2.12]
(H ) 5 j 1 jv D
rot
[2.13]
Ces deux quations utilisent la convention de signe positif dans lexponentielle. Avec la convention de signe oppose, les signes provenant de la drivation temporelle auraient t opposs.
Dans la suite de cet ouvrage, nous adopterons la convention des quations [2.12] et [2.13].
Lorsque les champs se trouvent dans le vide, les mmes notations sont utilises.
Milieu 2
n12
M2
ET 2
M1
Milieu 1
Figure 2.4 Dfinition des projections des champs.
Afin dtablir les relations de passage la traverse de deux milieux, nous allons considrer deux
points M1 et M2 trs proches de linterface, appartenant respectivement aux milieux 1 et 2.
Le champ en chacun de ces points est projet selon sa composante tangentielle E T et sa compo
sante normale E N .
Chacune des quations de Maxwell impose une condition de passage. Les dmonstrations sont
faites sur des dimensions infinitsimales. Cela permet de considrer linterface comme plane et
les quations obtenues, comme locales.
. dS
rot (E). dS 5
t
Grce au thorme de Stokes et en plaant la drive temporelle lextrieur de lintgrale, nous
obtenons :
E . dl 5
B . dS
dt
C
En exprimant cette relation sous forme diffrentielle et tenant compte des ordres des infiniment
petits, on obtient :
E1 . dl1 1 E2 . dl2 5 0
17
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Milieu 2
dl 2
(C)
dS
n12
h
dl1
Milieu 1
E T1 5 E T2
[2.14]
. dS
rot (H ). dS 5
j . dS 1
t
Le thorme de Stokes conduit :
H . dl 5
j . dS 1
D . dS
dt
C
Cette quation exprime de faon diffrentielle la surface fait intervenir le courant de surface :
n 12 )
j . dS 5 jS . ( dl
La relation complte scrit :
n 12
H T 2 H T 1 5 jS
[2.15]
Les composantes tangentielles du champ magntique sont continues la traverse de deux milieux, sil nexiste pas de courant lectrique surfacique. Sil existe un courant lectrique surfacique
(cas o lun des matriaux est un mtal parfait), les composantes tangentielles du champ magntique prsentent une discontinuit.
dS2
n12
h
Milieu 1
V
dS1
18
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
div ( B)dv 5 0
B . dS 5 0
S
B1 . dS1 1 B2 . dS2 5 0
Les surfaces tant opposes, on dduit :
B N1 5 B N2
[2.16]
Les composantes normales de linduction magntique sont continues la traverse de deux milieux.
div (D)dv 5
rdv
Le thorme de la divergence entrane :
D . dS 5
rdv
Cette quation exprime de faon diffrentielle fait intervenir la densit surfacique de charges :
rdv 5 sS dS.
n 12
On dduit donc :
n 12
D N 2 D N 1 5 sS
[2.17]
Lorsquil nexiste pas de densit de charges linterface entre les deux matriaux, la composante
normale du vecteur dplacement est continue.
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Dans un mtal parfait, le champ lectromagntique est nul et on vrifie donc les conditions aux
limites suivantes. De [2.14], on dduit :
E T1 5 E T2 5 0
E
n 50
De [2.15], on dduit le champ magntique la surface du mtal :
H T 5 jS
n 12
Le champ magntique normal est nul. En effet daprs [2.16]
B N1 5 B N2 5 0
Prenant la permabilit du mtal comme tant gale celle du vide, on montre que la composante
normale du champ magntique est nulle, soit :
H .
n 50
2 E
2 H
D E 5 m 2
et D H 5 m 2
t
t
Ces quations appartiennent la famille des quations de propagation qui sexpriment de faon
gnrale par un premier membre couplant les drives spatiales aux drives temporelles par
lintermdiaire de la clrit c de londe. Lquation homogne de propagation se met sous la
forme gnrale :
1 2 E
DE 2
50
c t 2
Do la vitesse de propagation de londe dans le milieu infini :
1
c5
Cherchant des solutions sous forme de champs variant dans le temps sous forme sinusodale, on
impose une variation sous la forme complexe :
ejvt
Les solutions rpondent lquation dHelmholtz :
r ) 5 0 avec
D E (
r ) 1 k 2 E (
k5
E 0e k . r
v
c
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Rappelons que la convention adopte en e1jvt sera celle adopte dans tout cet ouvrage. La forme
gnrale de la solution lmentaire se met sous la forme :
j(vt
k .
r )
E 0e
Le signe dans la phase indique une propagation dans le sens du vecteur k . Le signe oppos
correspond une propagation dans le sens inverse.
Cette solution reprsente une onde plane car tous les points dun plan donde, perpendiculaire
au vecteur de propagation, ont le mme tat vibratoire.
Il est fondamental de bien connatre les proprits de londe plane, car elles constituent une base,
au sens mathmatique du terme, du dveloppement de nombreuses ondes lectromagntiques.
Signalons les proprits des champs associs ces ondes planes :
Le champ lectromagntique est contenu dans le plan donde. Il na donc pas de composante
perpendiculaire au plan donde.
Le champ lectrique, le champ magntique et le vecteur de propagation forment un tridre
direct :
k E
H 5
vm
Les modules des champs lectrique et magntique sont lis par une relation dfinissant limpdance donde Z :
m
Z5
B 5 rot A
[2.18]
On montre, en effet, que la divergence dun rotationnel est nulle quel que soit le vecteur sur
lequel on applique cette double drivation vectorielle. Cette dfinition du potentiel vectoriel
dfini une constante vectorielle prs relativement aux variations spatiales. A dpend de lespace
et du temps.
21
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
)50
rot ( E 1
t
Or le rotationnel du gradient dun champ scalaire est nul quel que soit ce champ. On introduit
donc le potentiel scalaire w comme rpondant la relation :
E 1
5 grad w
t
Ce potentiel est dfini une constante scalaire prs.
On remarque le signe moins devant le gradient du potentiel scalaire. Ce choix implique une
dcroissance du potentiel le long des lignes de champ lectrique.
A
Le terme
est homogne un champ lectrique. Il est appel champ de Neumann ou champ
t
lectromoteur et rend compte des phnomnes dinduction. Il exprime le couplage entre le champ
lectrique et le champ magntique. Il est trs important dans les phnomnes de propagation et
ce dautant plus que la frquence est leve.
Le champ lectrique se dduit donc des deux potentiels par :
A
E 5
grad w
[2.19]
t
(rot
rot
A ) 5 m0 j 1 0 m0 (
grad w)
t
t
On rappelle la proprit mathmatique suivante :
2 A
w
2 A
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Jauge de Lorentz
La jauge de Lorentz contraint les potentiels selon la relation suivante :
w
1 div A 5 0
[2.20]
t
Elle traduit une loi de conservation de nature relativiste.
Cette quation permet de simplifier le membre de droite de lquation de propagation prcdente
sous la forme :
2 A
D A 0 m0 2 5 m0 j
[2.21]
t
0 m0
r
A
1 grad w) 5
div (
t
0
Lquation de jauge drive par rapport au temps se met sous la forme :
2w
A
) 5 0 m0 2
div (
t
t
En utilisant la proprit du laplacien, valable pour tout champ scalaire :
Dw 5 div (grad w)
On obtient lquation de propagation avec source pour le potentiel scalaire :
Dw 0 m0
2w
r
5
2
t
0
[2.22]
Nous allons voir quelles sont les solutions de ces quations en tenant compte des sources.
m0
j (
r ,t )
A (
r , t) 5
d
r
4p
sources
|| R ||
r(
r ,t )
1
w(
r , t) 5
d r
4p0
sources || R ||
[2.23]
[2.24]
On constate que ces quations ont la mme forme pour le potentiel scalaire et pour le potentiel
vecteur. R reprsente la distance du point source lmentaire au point de calcul du potentiel
23
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
(figure 2.7), r reprsente la distance du point source lorigine, t est donn par :
t 5t
R
c
R
est le temps que met le signal pour aller du point source au point dobservation M. Ltat de la
c
source est ainsi considr un instant t , antrieur au temps dobservation t, prenant en compte
le temps de propagation entre la source et le point dobservation, qui ne peut pas tre infiniment
petit car la vitesse de la lumire nest pas infinie.
Sources
R
u
P
r
O
x
Figure 2.7 Reprsentation gomtrique des sources.
Le nom de potentiels retards est donn cette forme de solution en raison du retard temporel
considrer, d la propagation du signal.
Dans la suite, nous allons dmontrer la formule des potentiels retards.
Nous nous appuierons sur lidentit de Green qui lie deux fonctions scalaires F et C, dfinies sur
V et drivables deux fois. Cette identit est une forme intgrale trois dimensions.
Identit de Green
Considrons un volume V fini, entour par une surface ferme S, oriente vers lextrieur
(figure I.1)
Le dveloppement de la divergence du produit de F par le gradient de C scrit :
div (Fgrad C) 5 FDC 1 grad C.grad F
La forme symtrique scrit en changeant le rle des fonctions et par diffrence :
24
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
En remarquant que :
F
grad F.
n 5
(F.DC CDF)dv 5
V
[2.25]
Cette identit permet de remplacer un calcul en volume par la connaissance de conditions surfaciques sur la fonction et sur sa drive normale. Ce qui revient dire que les phnomnes sur une
surface ferme et leur variation normalement la surface, traduisent les variations lintrieur
du volume.
g(
r , t) 5
`
`
gv (
r )ejvt dv
gv (
r )5
et
1
2p
`
`
g(
r , t)ejvt dt
w(
r , t) 5
et wv (
r )5
`
`
1
2p
wv (
r )ejvt dv
`
`
w(
r , t)ejvt dt
[2.26]
[2.27]
Nous allons rsoudre [2.22], soit en explicitant les variables espace et temps :
r , t)
1 2 w(
r(
r , t)
Dw(
r , t) 2
5
5 g(
r , t)
2
c
t
0
Afin de saffranchir de la variable temps, on effectue une transforme de Fourier de cette quation :
v2
r ) 1 2 wv (
r ) 5 gv (
r)
[2.28]
Dwv (
c
Dans le domaine de Fourier, la variable temps napparat plus. Cependant, les fonctions sont
paramtres par la pulsation v de londe et la rsolution doit seffectuer pour chaque valeur
de cette pulsation pour reconstituer le signal temporel. Il reste donc rsoudre cette quation
spatialement.
Pour cela, on associe une quation diffrentielle ayant la mme forme que lquation rsoudre
mais avec un second membre constitu dune distribution de Dirac :
v2
G(
r ,
r ) 5 d(
r
r )
c2
Les solutions de lquation [2.29] sont de la forme :
DG(
r ,
r )1
G(
r ,
r )5
v
avec k 5
c
[2.29]
ejk| r r |
,
4p|
r
r |
[2.30]
25
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Cette fonction sappelle la fonction de Green du vide. Elle reprsente la rponse en un point
plac en
r , une impulsion impose en un point source, plac en
r pour un systme dans le
vide, comme cest le cas dune source simple de rayonnement.
Connaissant la fonction de Green, il suffit de considrer chaque point source comme un Dirac,
affect dun poids correspondant lamplitude du point source considr. Nous allons expliciter
cette opration dans la suite.
Calculons lintgrale I dfinie par :
wv (
r ).DG(
r ,
r ) G(
r ,
r ).Dwv (
r ) dv
I5
V
Lintgrale porte sur le volume des sources. En utilisant les quations [2.28] et [2.29], les laplaciens peuvent tre remplacs. On obtient alors :
wv (
r ).d(
r
r ) 1 G(
r ,
r ).gv (
r ) dv
I5
V
f (
r )d(
r
r )dv 5 f (
r)
V`
Il suffit dtendre la dfinition de lintgrale I linfini. Ce qui est possible car on ne considre
ici que le cas de sources distance finie. On dduit :
I` 5 wv (
r )1
G(
r ,
r ).gv (
r )dv
V`
Donc :
r ) 5 I` 1
wv (
G(
r ,
r ).gv (
r )dv
V`
Nous allons montrer a posteriori que I` est nulle. Alors on dduit, en remplaant la fonction de
Green par sa valeur :
ejk| r r |
r)5
[2.31]
wv (
.gv ( r )dv
V` 4p| r r |
Lintgrale peut alors uniquement porter sur le volume des sources puisque la fonction gv ( r) est
nulle en dehors.
Montrons que I` sannule linfini. Pour cela utilisons lidentit de Green :
r )
G(
r ,
wv
G(
r ,
r )
)ds
I` 5
(wv
n
S`
Cherchons un majorant de cette expression :
r )
G(
r ,
r ) wv ) ds
|I` |
1 G(
r ,
( wv
n
S`
1
1
Les fonctions w et G varient en . Donc leur drive varie en 2 . Chaque terme de la parenthse
r
r
1
a un quivalent en 3 linfini. La surface variant en r 2 , lensemble est quivalent un terme en
r
1
sur la surface de linfini. Lintgrale tant toujours infrieure un terme tendant vers zro
r
linfini, tend elle-mme vers zro.
26
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
w(
r , t) 5
V`
ejk| r r |
.gv (
r )dv .ejvt dv
r
4p|
r |
V`
ejk| r r | . ejvt
.gv (
r )dv .dv
4p|
r
r |
`
`
`
`
En inversant les intgrales temporelle et spatiale, ce qui est possible car les variables sont indpendantes de mme que les bornes, on obtient :
`
r , t) 5
w(
V`
ejk| r r | . ejvt
.gv (
r ) dvdv
4p|
r
r |
w(
r , t) 5
V`
.gv (
r ).ejvt dvdv
r
4p|
r |
g(
r ,t )
dv
w(
r , t) 5
4p| r
r |
[2.32]
V`
Cette dmonstration, tout fait gnrale, fait apparatre un signe dans la dfinition du temps
t. Lorsquon choisit le signe moins, on a bien affaire un potentiel retard. Avec la convention de
signe sur lexponentielle temporelle prise au dpart, un signe devant k correspond une onde
se propageant dans le sens du vecteur de propagation. Elle est appele onde sortante. Cest le cas
des antennes considres lmission.
Pour la convention de signe inverse sur le temps, on parle de potentiel avanc. Limpulsion passant
1
en M linstant t sera reue par lantenne de rception au temps t 5 t 1 |
r
r |. Cette
c
convention sapplique aux antennes en rception. Cest la convention donde entrante.
La dmonstration prcdente porte sur des grandeurs scalaires. Pour ltendre au potentiel vecteur, il suffit de considrer chacune des composantes du potentiel vecteur. Le rsultat conduit
donc lquation [2.23].
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
e (t)
h (t)
Le but de ce paragraphe est de montrer que la puissance rayonne p(t) par le champ lectromagntique travers une surface S est gale au flux du vecteur de Poynting :
e (t)
h (t) . ds
p(t) 5
[2.33]
P (t) 5
e (t) h (t)
[2.34]
div
e (t) h (t) 5 h (t).
rot
e (t)
e (t).
rot
h (t)
En utilisant les quations de Maxwell dans le vide, on obtient :
h (t)
e (t)
e (t). j (t) 1 0
div e (t) h (t) 5 h (t). m0
t
t
[2.35]
[2.36]
1
m0 h (t)
[2.37]
2
Dans lexpression [2.35], ce sont donc les drives par rapport au temps de la densit dnergie
qui interviennent, selon :
um (t) 5
ue
um
e (t)
e (t). j (t)
div
h (t) 5
t
t
En posant la densit dnergie lectromagntique :
u(t) 5 ue (t) 1 um (t)
[2.38]
On obtient lexpression :
5 div
e (t) h (t) 1
e (t). j (t)
t
Cette quation locale est intgre dans un volume V, constant dans le temps et limit par la
surface S selon la figure I.1.
On obtient aprs intgration :
28
u
dv 5
t
e (t)
div
h (t) dv 1
v
e (t).
j (t)dv
V
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
U (t) reprsentant lnergie contenue dans le volume V linstant t, lquation intgrale suivante,
obtenue aprs intgration selon le thorme dOstrogradski, permet de donner une interprtation
physique au vecteur de Poynting :
dU (t)
e (t)
1
h (t) . ds 5
dt
e (t).
j (t)dv
V
dU (t)
e (t). j (t)dv
5
e (t) h (t) . ds 1
dt
S
V
En effet, la perte de puissance lectromagntique dans V est gale la puissance rayonne sortant
du volume V, travers S, ajoute la puissance cde aux particules qui sy trouvent.
Le vecteur de Poynting rpond lquation locale :
div P (t) 1
5
e (t). j (t)
[2.39]
t
qui est lquation locale de conservation de lnergie, daprs linterprtation qui vient dtre faite.
Dans le domaine frquentiel, les champs sont considrs une frquence donne. Ils varient
sinusodalement. On utilise la reprsentation complexe :
1
Rel
2
E (t) H (t) . ds
[2.40]
1
[2.41]
P 5 E (t) H (t)
2
La partie relle de son flux travers une surface unit est la densit surfacique de puissance Sr :
1
[2.42]
29
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
rot (E) 5
M
[2.43]
t
div ( B) 5 t
[2.44]
(
[2.45]
rot
H) 5 j 1
t
div (D) 5 r
[2.46]
Le terme M reprsente dans ce cas les courants magntiques, et t les charges magntiques. Ce
sont des sources au sens mathmatique du terme. Dans la ralit, ces sources nexistent pas
matriellement. Cependant, dans certaines circonstances, des portions de lespace dans lesquelles
il existe un champ lectrique, peuvent tre assimiles une zone de courants magntiques. Nous
dtaillerons ce point plus loin.
Nous voyons que lintroduction de ces termes dans les quations intrinsques (qui ne le sont plus
du fait de lintroduction des sources magntiques) rend symtriques deux deux les quations.
J
M
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Les milieux sont considrs comme linaires. Ces deux solutions rpondent alors aux quations
de Maxwell :
rot
E 1 5 jvm H 1 M
[2.47]
rot
H 1 5 jv E 1 1 J
[2.48]
rot
E 2 5 jvm H 2 M
[2.49]
rot
H 2 5 jv E 2 1 J
[2.50]
rot
E 2 E 1 5 jvm H 2 H 1
De mme, on obtient :
Posons :
rot
H 2 H 1 5 jv E 2 E 1
dE 5 E 2 E 1
dH 5 H 2 H 1
et
Le thorme de la divergence sur le volume V, limit par la surface ferme S, nous permet dcrire :
d E d H dS 5
div d E d H dv
V
En dveloppant :
d E d H dS 5
d H
rot d E d E
rot d H dv
V
d E d H dS 5 jv
m dH
d E
dv
5 1 j
m 5 m 1 jm
Donc la partie relle du premier membre de cette intgrale est calculable :
d E d H dS 5 v
Rel
dH
dE
dv
et m > 0
Donc la partie relle de lintgrale est forcment positive ou nulle. Elle est nulle si et seulement si
les deux solutions en champ lectromagntique sont confondues. Cette condition assure lunicit
de la solution.
31
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Donc, si on impose :
d E d H dS 5 0
S
les champs E 1 et E 2 doivent tre identiques, de mme que les champs magntiques associs.
En faisant apparatre la normale la surface S, cette expression scrit de plusieurs faons :
d E d H dS 5
S
dH
n d E dS 5 0
n d E d H dS 5
S
Lun, dfini par une distribution volumique de courant J 1 crant dans le volume (V ) un
champ lectromagntique : E 1 , H 1 .
Lautre, dfini par une autre distribution de courant J 2 crant dans le volume (V ) un champ
lectromagntique : E 2 , H 2 .
J1
M1
M2E 1
E2
M1
M2
J2
Figure 2.9 Les deux tats dexcitation du systme contenu dans le volume V.
Les quations de Maxwell scrivent en rgime harmonique, dans le cas de matriaux linaires,
pour le premier tat :
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
rot
E 2 5 jvm H 2
et
rot
H 2 5 jv E 2 1 J 2
Considrons la combinaison vectorielle des champs lectriques et magntiques des deux tats
selon lexpression :
E 1 H2 E 2 H1
Sa drivation conduit :
div E 1 H 2 E 2 H 1 5 H 2
rot E 1 E 1
rot H 2 H 1
rot E 2 1 E 2
rot H 1
Soit en remplaant les rotationnels grce aux quations de Maxwell :
div
E 1 H2 E 2 H1 5 E 1 J 2 1 E 2 J 1
E 1 J 2 1 E 2 J 1 dv
E 1 H 2 E 2 H 1 dv 5
E 1 H 2 E 2 H 1 ds 5
E 1 J 2 1 E 2 J 1 dv
[2.51]
E 1 J 2 1 E 2 J 1 dv 5
V
E 1 J 2 1 E 2 J 1 dv
V`
Lintgration sur la surface de linfini est donc nulle pour les mmes raisons que prcdemment.
3. (S) est parfaitement conductrice. Dans ce cas, le champ lectrique est perpendiculaire la surface.
Donc le produit vectoriel du champ lectrique par le champ magntique est perpendiculaire au
vecteur surface et lintgrale de surface est identiquement nulle.
4. La surface (S) prsente une impdance de surface dfinie par :
E T 5 Z
n H
Lintgrande de lintgrale de surface de [2.51] se met alors sous la forme :
n H 2 ) H 1 . ds
(
n H 1 ) H 2 . ds (
33
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
Le dveloppement des doubles produits vectoriels de cette expression conduit une expression
nulle pour le premier membre.
Dans tous les cas cits prcdemment, pour lesquels le premier membre de lexpression [2.51] est
nulle, on dduit que :
E 1 J 2 dv 5
E 2 J 1 dv
[2.52]
V
multipli par celle-ci est gal leffet de la source 2 ( E 2 ), pris lendroit de la source 1, en M1 ,
multipli par la valeur de la source 1. Il y a donc rciprocit entre les deux situations dexcitation.
La rciprocit apparat encore plus nettement si on attribue aux deux sources la valeur unit. La
rciprocit permet deffectuer certains calculs de champs qui ne seraient pas possibles sinon. Si
les deux sources ont la mme lamplitude, les projections des champs sont gales.
rot
E 2 5 jvm H 2 M 2
rot
E 1 5 jvm H 1 M 1 et
La dmonstration prcdente peut tre reprise sur le mme principe et lon obtient le thorme
de Lorentz :
E 1 H 2 E 2 H 1 ds 5
E 1 J 2 1 E 2 J 1 1 H 1 M 2 H 2 M 1 dv
S
[2.53]
Dans les quatre cas cits pour lesquels le premier membre est nul, nous obtenons :
E 1 J 2 H 1 M 2 dv 5
V
E 2 J 1 H 2 M 1 dv
[2.54]
Linterprtation est la mme que prcdemment en prenant en compte les courants magntiques.
Ce thorme permet de vrifier certaines proprits des objets diffractants. En particulier, la
rciprocit entrane le fait que les proprits du rayonnement dune antenne sont les mmes
en mission et en rception.
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
+q
+q
h
(P)
2h
(P)
-q
Lorsque deux charges gales en valeur absolue, mais de signe oppos se trouvent places gale
distance (h) dun plan fictif infini (P), celui-ci contient tous les points de lespace ports un
potentiel nul. Le problme quivalent est donc constitu dune charge gale lune des deux
charges prcdentes, place en regard dun plan mtallique (P), port un potentiel nul, situ
la mme position que le plan (P) mdiateur des deux charges.
Les charges q et 1q sont dites images lune de lautre.
Nous constatons, sur cet exemple de base, que le problme quivalent ne donne un rsultat
que dans un demi-espace. Lquivalence nest pas complte. Il faut traiter un autre problme
quivalent pour lautre demi-espace.
En lectromagntisme, les sources sont des charges variables.
-q
-q
+q
+q
h
(P)
+q
-q
La charge q du diple a une image 1q place symtriquement par rapport au plan (P). De
mme pour la charge de signe oppos du diple. Le diple image apparat donc comme parallle
au diple objet et de signe oppos.
35
2 Principes thoriques
pour ltude des antennes
+q
+q
-q
-q
(P)
+q
-q
Figure 2.12 Diple vertical en prsence dun plan de masse ( gauche)
et le systme quivalent ( droite).
En utilisant la mme mthode que pour le diple horizontal, on constate que le diple image est
parallle au diple objet. Dans ce cas, les deux diples ont le mme sens.
36
3 CALCUL DU RAYONNEMENT
DANTENNES DE RFRENCE
Dans ce chapitre, nous montrerons comment calculer le rayonnement dantennes de base, qui
constituent une rfrence quant aux mthodes utilises.
par le vecteur r (figure 3.1). Le vecteur R 5 r r apparat dans les calculs car il permet de
reprer le point dobservation par rapport aux sources.
z
M
Densit de courant u
r
O
x
Figure 3.1 Position des courants sources par rapport au point
dobservation.
j (
r ,t )
m0
A (
r , t) 5
dv
4p
sources
|| R ||
37
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
j (
r , t ) reprsente la source du champ lectromagntique. Dans notre cas cest une densit
volumique de courant lectrique.
En rgime harmonique, les sources sexpriment sous la forme :
jvt
j (
r , t ) 5 j (
r )e
Avec t 5 t
R
et R 5 || R ||. Do :
c
m0 jvt
A (
r , t) 5
e
4p
ejkR
dv
j (
r )
R
sources
Posons :
m0
A (M ) 5
c(R) j (M )dv
4p
sources
E 5 jv A gradw
La jauge de Lorentz [2.20] lie le potentiel scalaire au potentiel vecteur. Elle sexprime dans le
domaine de Fourier par :
0 m0 jvw 1 div A 5 0
On dduit donc lexpression du champ lectrique :
E 5
Pour le champ magntique :
(grad(div A ) 1 k2 A )
jv0 m0
[3.1]
H 5
rot
A
m0
Ces expressions sont calcules au point dobservation M et les drives apparaissant dans ces
expressions sont effectues par rapport au point M.
Le calcul complet du champ lectrique doit tenir compte de lintgration sur les sources. Cela
donne :
E (M ) 5
(grad(div ) 1 k2 ) c(R) j (M ) dv
4pjv0
sources
Dans cette expression, la source de courant est considre en M. La fonction c dpend de la
distance entre les sources et le point dobservation.
Remarquons que :
u
gradc(R) 5 c (R)
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
j (M ) ( j (M ).
u )
u
grad j (M ). u 5
R
R
Il vient :
c (R)
c (R)
j (M ) 1 c (R)
grad(div c(R) j (M ) ) 5
R
R
( j (M ).
u )
u
c (R) 5
1
R
c(R)
2
2jk
1 2
R
R
c(R)
E (M ) 5
k2
4pjv0
1
1
j (M )
jkR k2 R 2
3
3
( j (M ).
u )
u c(R)dv
11
jkR k2 R 2
11
sources
[3.2]
c(R)
rot
j (M ) 5 c (R)
u j (M )
Lexpression du champ magntique en M est donc :
jk
H (M ) 5
4p
11
sources
1
jkR
j (M )
u c(R)dv
[3.3]
E (M ) 5
k2
4pjv0
k2
5
4pjv0
jk
H (M ) 5
4p
j (M ) ( j (M ).
u )
u c(R)dv
sources
j (M )
u)
u c(R)dv
sources
j (M )
u c(R)dv
sources
39
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
u E (M )
H (M ) 5
Z
avec Z 5
m0
0
377 V
de lorigine. Ainsi, selon la figure 3.2, considrant que M est trs loin des sources, le vecteur R
R 5
r
et que R et
r sont pratiquement parallles, on peut alors crire :
R r
u .
r
La fonction c(R) peut tre dveloppe selon :
c(R) ej k . r
r tant trs suprieur
r , on obtient :
ejkr
r
u .
r
c(R) c(r)ej k . r
Les champs sexpriment ainsi sous la forme :
jk
Z c(r)
E (M ) 5
4p
jk
H (M ) 5
c(r)
4p
j (M )
u
u ej k . r dv
[3.4]
sources
j (M )
u ej k . r dv
[3.5]
sources
Ces formules du champ lectromagntique expriment le fait que le champ rsultant en un point
M provient de lintgration, en volume, dune expression vectorielle portant sur les sources de
courant. Ces formules sont transposables sans difficult au cas de courant surfacique ou linique.
Seuls les lments dintgration et lordre dintgration changent dans ces cas. Nous allons, dans la
suite, montrer comment utiliser ces formules gnrales dans le cas de sources de courant liniques.
40
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
u
finie (figure 3.3).
Z1
En tenant compte de la relation entre la densit de cou
y
rant j et lintensit I pour un courant filiforme, le terme
jk
E (M ) 5
Z c(r)
4p
Soit encore :
I (M )
uz
u
ue
j k .
r
filiforme.
dl
fil
jk
E (M ) 5
Z c(r) sin u
4p
z2
I (z )ejkz
cos u
uu
dz
[3.6]
z1
ejkz
cos u
Dans la mesure o la longueur l du fil reste trs petite par rapport aux distances dobservation,
on assimilera R r. Lintgration ne porte que sur llment de longueur du fil. Il est possible de
dterminer le champ lectromagntique que ce soit proximit du diple ou avec les approximations de champ lointain.
u cos u
u u sin u
uz 5
et avec les remarques prcdentes concernant lintgration, on obtient les coordonnes sphriques
du champ rayonn, en utilisant [3.2] :
Er 5
jkZ
(Il)
2p
1
1
jkR k2 R 2
ejkr
cos u
r
[3.7]
41
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Eu 5
1
1
jkZ
(Il) 1 1
4p
jkR k2 R 2
Hw 5
1
jk
(Il) 1 1
4p
jkR
ejkr
sin u
r
ejkr
sin u
r
[3.8]
[3.9]
On remarque que le champ magntique na quune composante qui tourne autour de llment
de courant, conformment ce quon sait de la cration dun champ magntique par un courant.
Cela vient du fait que linduction magntique est divergence nulle. Le champ lectromagntique
possde une symtrie radiale et sannule dans la direction du fil (u 5 0 ou u 5 p).
jk
E (M ) 5
Z c(r) sin u(Il)
uu
4p
jk
H (M ) 5
c(r) sin u(Il)
uw
4p
On retrouve bien la structure dune onde localement plane :
E 5 Z (H
u ) avec Z 5 377 V
[3.10]
[3.11]
P 5 E H
Il sexprime, grande distance par :
k2
2
ur
Z |c(r)| sin2 u(Il)2
P5
16p2
La densit surfacique de puissance a donc pour valeur :
Sr (u, w) 5
k2
2
Z |c(r)| sin2 u(Il)2
32p2
[3.12]
[3.13]
On constate que la densit de puissance est nulle dans la direction u = 0 et quelle est maximale
p
dans la direction u 5 . Cette dernire direction correspond laxe de rayonnement de lantenne
2
dipolaire. La transmission du signal est donc maximale lorsque le diple dmission et le diple
de rception sont parallles et que leurs perpendiculaires sont communes.
La fonction caractristique de rayonnement qui reprsente la rpartition angulaire de la densit
de puissance S r [2.42] sur une sphre de rayon r, sexprime par :
F (u, w) 5
k2
Z sin2 u(Il)2
32p2
[3.14]
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Rsistance de rayonnement
La puissance totale rayonne par lantenne travers une sphre de rayon r est donne par :
Pr 5
k2
(Il)2
Z
32p2 r 2
Pr 5
p l2 2
ZI
3 l2
[3.15]
43
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
La puissance est proportionnelle au carr de lintensit, ce qui nous permet de considrer que
lantenne a une rsistance, appele rsistance de rayonnement dont la valeur est donne par
rapport lintensit efficace Ieff :
1
Pr 5 Rr Ieff 5 Rr I 2
2
Soit
2
2p l
l2
Z 2 800 2
Rr 5
[3.16]
3 l
l
Un calcul rapide donne un ordre de grandeur de la rsistance dun diple. Si le rapport de la taille
du diple la longueur donde est de 1/10, la rsistance de rayonnement est de 8 V. On constate
aussi que, plus la dimension du diple est petite, plus la puissance rayonne est faible.
La directivit de lantenne est dfinie, de faon gnrale, par :
4pF (u)
D(u) 5
F (u)dV
espace
jk
E (M ) 5
Z c(r) sin u
I (z )ejkz cos u dz
uu
4p
z1
[3.18]
La dimension du fil tant de lordre de grandeur de la
longueur donde, le calcul de lintgrale doit prendre
en compte la forme du courant en fonction de z.
z
l/2
I
-I
x
- l/2
Figure 3.7 Antenne filaire.
l
|z |
2
[3.19]
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
l
2
[3.20]
I (z )ejkz
cos u
dz 5 I0
l/2
l
1z
2
sin k
ejkz
cos u
dz
l/2
1 I0
sin k
0
l
z
2
ejkz
cos u
dz
Compte tenu de la symtrie des termes contenus dans les deux intgrales :
l/2
l/2
l/2
I (z )ejkz
cos u
dz 5 2I0
sin k
0
l
z
2
l/2
I (z )ejkz
cos u
dz 5 I0
sin k
0
l
z (1 cos u) dz
2
l/2
1 I0
sin k
0
l
z (1 1 cos u) dz
2
l/2
l/2
I (z )ejkz
l/2
l
l
z
(1
cos
u)
(1
1
cos
u)
cos
k
cos
k
2
2
cos u
dz 5 I0
1
k(1 cos u)
k(1 1 cos u)
0
l/2
l/2
I (z )ejkz
cos u
l
l
dz 5 I0 cos k cos u cos k
2
2
1
1
1
k(1 cos u)
k(1 1 cos u)
Soit encore :
l/2
l/2
I (z )ejkz
2I0
cos u
dz 5
k
l
l
cos k cos u cos k
2
2
sin2 u
[3.21]
jZ ejkr
E (M ) 5
I0
2p
r
l
l
cos k cos u cos k
2
2
uu
sin u
[3.22]
45
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
2
l
l
cos
u
cos
k
cos
k
I2
2
2
E H 5 02 2
4p r
sin u
pl
kl
5
2
l
En posant l 5 nl, la fonction caractristique de rayonnement sexprime par :
On rappelle que :
F (u) 5
Le calcul de la rsistance de rayonnement des antennes filaires seffectue de la mme faon que
dans le cas des antennes dipolaires. Le rsultat sexprime sous la forme :
Rr 5
Z
Ci (2p) 5 73 V
4p
avec Ci (x) 5
x
Cosu
du
u
La rsistance de rayonnement de lantenne demi-onde est environ dix fois plus grande que celle
du diple (8 V pour une longueur de lordre du dixime de longueur donde).
Directivit dune antenne demi-onde
4pFn (u)
Fn (u)dV
espace
[3.23]
Donc la directivit au maximum de cette antenne est peine suprieure celle du diple
(1,5).
46
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
a)
b)
c)
a)
b)
47
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
uz
uy
ux
dl
Chaque lment de courant port par dl , cre un champ lectrique lmentaire dont on somme
les contributions.
jk
E (M ) 5
Z c(r)I
4p
dl
u
u ej k . r
boucle
u y dc
dl 5 a sin c
u x 1 cos c
Soit encore :
u w dc
dl
u 5 a (sin w sin c 1 cos w cos c)
u u 1 cos u (cos w sin c cos c sin w)
Do :
Et :
48
u w dc
dl
u 5 a cos(c w)
u u 1 cos u sin(c w)
u u dc
dl
u
u 5 a cos(c w)
u w 1 cos u sin(c w)
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
k .
r 5 ka sin u (cos w cos c 1 sin w sin c)
Soit encore :
k .
r 5 ka sin u cos(c w)
jk
E (M ) 5
Z c(r)Ia
4p
cos(c w)
u w 1 cos u sin(c w)
u u ejka sin u cos(cw) dc
boucle
Lintgrale doit porter sur un tour complet de la boucle, cest--dire que la variation de C doit
tre de 2p. Aprs un changement de variable, prenant la direction w comme origine, lintgrale
devient :
jk
E (M ) 5
Z c(r)Ia
4p
2p
cos c
u w 1 cos u sin c
u u ejka sin u cos c dc
2p
Z c(r)Ia
E (M ) 5
2p
[3.24]
Dans le cas dune petite boucle, appele aussi diple magntique, lapproximation suivante est
valable :
sin(ka sin u cos c) ka sin u cos c
k
E (M ) 5
Z c(r)Ia
2p
Aprs intgration :
k2
E (M ) 5 Z c(r)Ia2 sin u
uw
4
La densit de puissance rayonne est donc :
Sr 5
(ka)4 I 2
Z sin2 u
32r 2
49
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
a
l
1
a
, on trouve Rr 32 V.
Pour 5
l
10
La rsistance de rayonnement de la boucle est du mme ordre que celle dun diple de dimension
comparable.
La valeur de la rsistance de rayonnement peut tre multiplie par un facteur n2 en bobinant n
spires de faon trs serre afin de limiter leur encombrement.
Lorsque le courant I peut tre considr comme constant, mais que la boucle a une taille assez
grande qui ne permet pas deffectuer le dveloppement limit prsent prcdemment, lintgrale
de lexpression [3.24] conduit une fonction de Bessel :
kZ
E (M ) 5
c(r)IaJ1 (ka sin u)
uw
2
Le diagramme de rayonnement dans ce cas est reprsent sur la figure 3.12, pour une valeur
a 5 0, 25 l.
50
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
z
R
(S)
O (S
Le champ diffract est considr comme la somme des champs rayonns par des sources secondaires places sur la surface (S) (principe dHuyghens). On nglige dans ce calcul le champ d
aux courants quivalents situs sur le contour.
Nous allons tout dabord prsenter des principes gnraux dtude que nous appliquons, titre
dexemple, au cas de la diffraction par une ouverture plane.
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
lectrique E i tant parallle laxe Ox et le champ magntique H i , parallle laxe Oy (figure 3.15)
Ouverture
Milieu 2
H2 = Hi
H1 = H i
k
Milieu 1
Hi
Imaginons une surface fictive passant par le plan de louverture. Elle est matrialise par une
partie du plan Oxy. Le champ magntique est continu la traverse de cette surface puisquil
nexiste pas de densit surfacique de courant. On vrifie donc lgalit des champs magntiques
de part et dautre du plan :
H 1 5 H 2 5 Hi
Afin de calculer le champ dans le demi-espace z > 0, ce problme est remplac par le problme
quivalent suivant :
dans le demi-espace infrieur z < 0, on place un milieu dans lequel le champ magntique est
nul ;
le demi-espace suprieur reste identique.
En particulier, si nous voulons obtenir la mme solution que celle du problme initial dans
le demi-espace suprieur, il faut que le champ magntique tangentiel soit le mme que celui
existant dans le problme initial, selon le thorme dunicit. Ce champ est nul sur la partie
situe en dessous de lcran et il est gal au champ incident sur la partie situe au-dessus de
louverture (figure 3.16) dans le milieu 2. Remarquons quavec lincidence normale choisie pour
cette dmonstration, le champ tangentiel se confond avec le champ total.
Milieu 2
H2 = Hi
js
n12
H1 = 0
Dans ce cas, il est ncessaire de compenser la discontinuit du champ magntique sur louverture
par un courant lectrique de surface. Selon les conditions de passage la traverse de deux milieux,
H H 5 j
n
2
52
12
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
H2 5 j s
n 12
soit encore
j s
n 12 5 H i
j s5
n 12 H i
Grce la connaissance de ces courants lectriques surfaciques quivalents, on connat une partie
des sources du champ lectromagntique.
Un raisonnement analogue conduit des rsultats semblables sur le champ lectrique. La difficult, dans ce cas est de justifier de la discontinuit du champ lectrique dans le problme
quivalent. Cela est rendu possible par lintroduction de courants magntiques de surface M S
la traverse de la surface fictive. La figure 3.17 donne le schma de ce problme quivalent.
Milieu 2
E2 = Ei
x
Ms
n12
E1 = 0
E 2 E 1 5 M s
n 12
Do la valeur des courants surfaciques quivalents :
M s 5
n 12 E i
Le problme quivalent est compltement dfini, puisque la condition dunicit est bien vrifie,
grce lidentit entre les composantes tangentielles du champ lectromagntique entre les deux
problmes. Cette quivalence nest que partielle, puisquelle ne se vrifie que dans le demi-espace
suprieur.
On a donc remplac le problme initial par le problme consistant en le calcul du champ cr
par les sources de courants surfaciques lectriques et magntiques j s et M S , dans le demi espace
suprieur.
De faon plus gnrale, le principe dquivalence repose sur lide quun problme complexe est
remplac par un problme quon sait rsoudre dans une partie de lespace. Il y a de ce fait une
perte dinformation, mais la possibilit de rsoudre les problmes par morceaux.
Enfin, prcisons que le principe dquivalence revt des formes diffrentes, selon les problmes
poss qui peuvent relever, soit de ltude de la diffraction, soit de calculs portant sur les antennes.
Dans le cas trait en exemple, le champ incident est suppos connu. Le principe est explicit par
rapport au champ incident.
53
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
B1
(
[3.25]
rot
E1 ) 5
t
div ( B 1 ) 5 0
[3.26]
D1
(
[3.27]
rot
H 1) 5 j 1
t
div ( D 1 ) 5 r
[3.28]
Le champ lectromagntique est driv du potentiel vecteur, exprim en fonction des sources de
courant en volume sous la forme :
m0
j (
r ,t )
A ( r , t) 5
d
r
4p
sources
|| R ||
Dans le cas du calcul de la diffraction par une ouverture, le terme source correspondant la
m0
A (
r , t) 5
4p
ouverture
jS (
r ,t )
dx dy
|| R ||
jvt
jS (
r , t ) 5 jS (
r )e
le potentiel prend la forme :
m0
A (
r , t) 5
4p
ouverture
jS (
r )ejk
|| R ||
dx dy
Selon la mthode expose au paragraphe 3.1.2, les solutions en champ lectrique et en champ
magntique sont donnes en champ lointain par :
jk
E 1 (M ) 5
Z c(r)
4p
jk
H 1 (M ) 5
c(r)
4p
ouverture
ouverture
On rappelle la notation :
R5
54
jS (
r )
u
u ej k . r dx dy
jS (
r )
u ej k . r dx dy
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
B2
M
[3.29]
rot ( E 2 ) 5
t
div ( B 2 ) 5 t
[3.30]
D2
(
[3.31]
rot
H 2) 5
t
div ( D 2 ) 5 0
[3.32]
On constate que ces quations sont similaires aux quations de Maxwell avec sources lectriques
[3.25] [3.28]. Dans les quations [3.29] [3.32], le fait de faire disparatre les sources lectriques
et de placer des sources magntiques, fait jouer un rle aux grandeurs lectriques, analogue celui
que jouent les grandeurs magntiques dans les quations du premier groupe, au signe prs. Cest
le principe de la dualit entre grandeurs lectriques et magntiques.
Cette remarque va nous permettre de ne pas refaire tous les calculs pour les champs.
En effet les transformations :
1
H2 5
E1
jZ
et
E 2 5 jZ H 1
conduisent une analogie complte entre les deux systmes dquations, tout en respectant lhomognit des grandeurs, condition de poser :
M 5 jZ j
Pour des courants surfaciques, cette expression scrit :
M s 5 jZ js
Les solutions sont donc donnes par :
jk
E 2 (M ) 5 jZ H 1 (M ) 5 c(r)
4p
et
1
k
E 1 (M ) 5 c(r)
H 2 (M ) 5
jZ
4p
ouverture
ouverture
MS (
r )
u ej k . r dx dy
MS (
r )
u
u ej k . r dx dy
jZ
Solution globale
La solution totale rsulte du thorme de superposition : la superposition des deux tats, lun
avec source lectrique, lautre avec source magntique, donne la solution globale. Cest, en fait,
la linarit des quations de Maxwell qui est traduite dans ce thorme. Le champ lectrique
lointain sexprime alors par :
M (
r )
jk
E (M ) 5
Z c(r)
u ej k . r dx dy [3.33]
jS ( r ) u u S
4p
Z
ouverture
55
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
jk
H (M ) 5
c(r)
4p
ouverture
jS (
r )
u 1
MS (
r )
u
Z
ej k . r dx dy [3.34]
j S 5 Hi
u x et M S 5 ZHi
uy
La valeur du champ lectrique est donc :
jk
E (M ) 5
Z c(r)
4p
ux
uy
Hi
u ej k . r dx dy
u 1 Hi
ouverture
jk
Z c(r)Hi
E (M ) 5
4p
sin w
u u 1 cos u cos w
uy
u ej k . r dx dy
uw
ouverture
jk
Z c(r)Hi
E (M ) 5
2p
1 1 cos u
2
(cos w
u u sin w
u w)
ej k . r dx dy
[3.35]
ouverture
Dans cette expression, la partie vectorielle sort de lintgration car elle ne dpend que du point
dobservation et donne la polarisation de londe. Lintgrale dpend de la forme de la surface.
(1 1 cos u)
Le terme
est appel le terme dobliquit.
2
ej k . r dx dy 5
I5
ouverture
ejkx
b
sin u cos w
dx
ejky
sin u sin w
dy
Cette variation du champ lectrique est caractristique de la diffraction par une ouverture rectangulaire.
Le champ total sexprime sous la forme :
jk
sin (ka sin u cos w) sin (kb sin u sin w)
E (M ) 5
Z c(r)Hi (4ab)(11cos u)(cos w
u u sin w
u w)
4p
ka sin u cos w
kb sin u sin w
Posons :
E 5 jkHi Z
56
ejkr
(4ab)
2pr
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
z
r
(S)
2a
2b
1 1 cos u
sin (ka sin u cos w) sin (kb sin u sin w)
E (M ) 5 E
(cos w
u u sin w
u w)
2
ka sin u cos w
kb sin u sin w
[3.36]
0,8
0,6
0,4
0,2
0,5
0
0,5
x
-0,5
-0,5
57
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
La rpartition de la puissance dans le plan (Ox, Oz), plan E, est reprsente en fonction du sinus
de langle entre laxe Oz et le rayon r sur la figure 3.20, alors que la rpartition dans le plan H est
donne sur la figure 3.21. On constate sur ces figures linfluence de la taille de louverture.
Le champ lectrique dans le plan E (w = 0) prend la forme :
E (M ) 5 E
uu
2
ka sin u
Le premier zro de cette fonction est obtenu pour :
sin u 5
l
2a
Figure 3.20 Puissance normalise rayonne par une ouverture rectangulaire, dans le plan E en fonction de la variation du sinus u (a = l).
E (M ) 5 E
uw
2
kb sin u
Le premier zro de cette fonction apparat pour :
sin u 5
Sur la figure 3.21, le zro apparat pour sin u 5
58
1
3
l
2b
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Figure 3.21 Puissance normalise rayonne par une ouverture rectangulaire, dans le plan H en fonction de la variation du sinus u (2b = 3l).
z
r
(S)
R
M
2a
x
2p
ejkr
I5
0
sin u cos(ww )
r dr dw
59
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
On en dduit :
I 5 2p
0
Lintgrale I se calcule :
J1 (ka sin u)
ka sin u
Lexpression globale du champ lectrique se met sous la forme :
I 5 2pa2
jk
J1 (ka sin u)
60
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
La transforme de Fourier (T.F.) dune fonction de carr sommable est dfinie par :
1`
T .F . [u(x)] 5
u(x)ejkx x dx
61
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
z
R
(S)
On notera :
1`
u(kx ) 5
u(x)ejkx x dx
1
2p
1`
`
Les proprits de la transforme de Fourier se gnralisent deux dimensions pour une fonction
deux variables, x et y :
T .F . u(x, y) 5
[3.37]
1
4p2
u(x, y)
5 jkx T .F . u(x, y)
x
2 u(x, y)
5 jkx
x 2
T .F . u(x, y)
[3.38]
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Ces proprits font de la transforme de Fourier un outil trs puissant qui permet de saffranchir
dune ou plusieurs drivations qui sexpriment alors par lintermdiaire des variables kx et ky , dans
lespace de Fourier.
v
D E (x, y, z) 1 k2 E (x, y, z) 5 0 avec k 5
c
Lespace tant vide de charge, lune des quations de Maxwell permet dcrire :
div E (x, y, z) 5 0
Afin de calculer le champ lectrique, on lui applique une transforme de Fourier deux dimensions. Posons :
E (kx , ky , z) 5 T .F . E (x, y, z)
La transforme de Fourier de lquation dHelmholtz conduit :
T .F . D E (x, y, z) 1 k2 E (x, y, z) 5 0
En utilisant les proprits des drives, lquation dHelmholtz scrit dans le domaine de Fourier :
kx2 ky2 1
Posons :
2
z 2
E (kx , ky , z) 1 k2 E (kx , ky , z) 5 0
[3.39]
Le signe moins de lexponentielle correspond une onde qui se propage dans le sens des z
positifs, cest--dire qui part de louverture. On parle alors donde sortante. Dans le cas contraire,
le signe plus correspond des ondes se dirigeant vers louverture. On parle dondes entrantes.
Dans la suite, on se limitera au cas dondes sortantes. Lautre cas se traite en utilisant la mme
mthode.
Lquation de la divergence se traite de la mme faon. On en prend la transforme de Fourier
deux dimensions. Cela conduit :
Soit
f .k 50
[3.41]
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Lquation [3.41] impose une relation entre les composantes (fx , fy , fz ) qui ne sont donc pas
indpendantes.
Pour obtenir le champ dans lespace rel, on applique la transforme inverse :
1
E (x, y, z) 5
4p2
1
E (x, y, z) 5
4p2
Soit encore :
1
E (x, y, z) 5
4p2
[3.42]
f (kx , ky )ej k . r
reprsente le champ dune onde plane de vecteur donde k . Lquation [3.42] exprime alors
la dcomposition du champ sous la forme dune infinit continue dondes planes. Lamplitude
spectrale de chacune des ondes est donne par
f (kx , ky )
Cest ce quon appelle le spectre continu dondes planes.
Eo (x, y)
Ce champ sexprime, en utilisant la dcomposition de Fourier, par :
1
Eo (x, y) 5 ET (x, y, 0) 5
4p2
fT (kx , ky ) est une fonction vectorielle deux dimensions, dont les composantes sont selon les
axes Ox et Oy. On lobtient par transforme de Fourier inverse :
fT (kx , ky ) 5
Cest donc la rpartition du champ tangentiel dans louverture qui dtermine la fonction
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
ky
Ondes vanescentes
kz2 < 0
Ondes propages
kz2 > 0
kx
0
c
/
k=
kT . fT
kx fx kx fx
5
kz
kz
Donc la fonction f (kx , ky ) est compltement dtermine par la connaissance de ses composantes
tangentielles et de sa composante longitudinale. On dduit ainsi le champ pour tout point du
demi-espace z > 0 par lquation [3.42]. Finalement, cest bien la rpartition tangentielle du
champ dans louverture qui dtermine la rpartition spectrale et donc le champ en tout point,
pour z > 0.
Rsumons la mthode. Le champ tangentiel dans louverture est dcompos selon ses composantes spectrales dans lespace deux dimensions des vecteurs de propagation transverses.
partir de ce spectre, le champ est calculable en tous les points de lespace, par propagation
des composantes spectrales . Seul le champ tangentiel sur louverture est utile pour le calcul du
champ dans le demi-espace z > 0. C est lui qui porte toute linformation.
1
E (
r)5
4p2
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
( k .
r)
5 0 et
kx
( k .
r)
50
ky
En ce point, on posera :
kx 5 k1
et
ky 5 k2
Le calcul de k .
r conduit :
k .
r 5 r(kx sin u cos f 1 ky sin u sin f 1 k2 kx2 ky2 cos u)
Le point de phase stationnaire est donc obtenu pour :
kx 5 k1 5 k sin u cos f
et
ky 5 k2 5 k sin u sin f
r)
r)
r)
1 2 ( k .
2 ( k .
1 2 ( k .
2
2
(k
k
)
1
(k
k
)
1
(kx k1 )(ky k2 )
k .
r 5 k.r 1
x
1
y
2
2 2 kx
2 2 ky
kx ky
Posons :
Soit :
66
u 5 kx k1
et
v 5 ky k2
k .
r 5 k.r (Au2 1 Bv2 1 Cuv)
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Puisque la fonction f (kx , ky ) varie lentement, lexpression du champ lectrique est donne par
lquation :
ej k . r
E (
r)5
f (k sin u cos f, k sin u sin f)
2
4p
ej(Au 1Bv
1Cuv)
du.dv
ejg(xx0 ) dx 5
p jp/4
e
g
Ce qui conduit :
2
ej(Au 1Bv
1Cuv)
k
du.dv 5 2pj cos u
r
jk
E (
r )5
cos uejk.r f (k sin u cos f, k sin u sin f)
2pr
Dans la suite, le champ lectrique sera exprim en fonction des composantes tangentielles du
spectre dondes. Pour cela on rappelle :
u x 1 fy
uy
f T 5 fx
Sachant que :
et
fz 5
u r 1 cos f cos u
u u sin f
uf
u x 5 cos f sin u
u r 1 sin f cos u
u u 1 cos f
uf
u y 5 sin f sin u
u 5 cos u u sin u u
z
jkejk.r
E (
r )5
(fx cos f 1 fy sin f)
[3.43]
u u 1 (fy cos f fx sin f) cos u
uf
2pr
Cette quation montre que le champ lectrique est transversal et quil a deux composantes selon
u u et
u f . Cest ainsi quon dtermine la polarisation du champ. Le champ grande distance a
bien une structure donde localement plane.
E o 5 E0
ux
La composante tangentielle du spectre donde scrit :
f T 5 E0
ux
1a
a
1b
b
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
y
x
2b
2a
sin(kx a) sin(ky b)
ux
f T 5 4abE0
kx a
ky b
Avec
kx 5 k1 5 k sin u cos f
ky 5 k2 5 k sin u sin f
jkejk.r
sin(ka sin u cos f) sin(kb sin u sin f)
E (
r )5
4abE0
cos f
u u sin f cos u
u f [3.44]
2pr
ka sin u cos f
kb sin u sin f
Cette expression est trs gnrale. On retrouve un rsultat comparable [3.36] de la formulation
scalaire lorsque u est proche de zro. En effet, si u est petit :
1 1 cos u
1
2
Le facteur dobliquit apparat dans la formulation scalaire. Rappelons que celle-ci nest valable
que si les dimensions de louverture sont suprieures la longueur donde. Or dans ce cas, le
premier zro de la fonction de diffraction apparat pour des angles petits et lapproximation est
donc bien vrifie.
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Avec les notations de la figure 3.29, cette intgrale permet de calculer les composantes du champ
par lexpression :
E(r, u, w) 5
1
4p
Eo (x , y )
ouverture
e jkR
R
1
1 jk cos u 1 jk cos u dx dy
R
u est langle form entre la normale la surface et le rayon allant du point source au point
dobservation. u est langle form par les rayons incidents et la normale.
1
4p
Eo (x , y )
ouverture
e jkR
jk cos u 1 cos u dx dy
R
La thorie scalaire donne des rsultats acceptables dans cette zone qui constitue une transition
entre le champ trs proche et le champ lointain. Le champ y prsente de grandes variations.
M
(S)
69
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Selon la figure 3.29, pour lincidence normale, le champ lectrique est donn par :
E(r, u, w) 5 j
Avec :
I (r, u, w) 5
Ea (x , y )e
1 1 cos u ejkr
I (r, u, w)
2l
r
jk
2
2
2r (x 1y )
dx dy
[3.45]
ouverture
En traant la puissance pour des distances plus grandes, les oscillations disparaissent. partir
dune certaine distance, la puissance dcrot ensuite selon linverse du carr de la distance (figure 3.31), caractristique du champ lointain.
2d 2
l
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Cette condition dfinit la zone de champ lointain dune antenne. Cest partir de cette valeur
que les antennes sont utilises dans la majorit des cas.
Nous allons montrer la valeur de cette limite pour le champ lointain. Dans lexpression [3.45],
lexponentielle est la cause des oscillations faible distance. Ces oscillations sont dues une phase
variant rapidement en fonction de la distance r. Lorsque la distance augmente, la phase porte
par cette expression tend vers zro. Cette stabilisation est obtenue pour :
k 2
p
(x 1 y 2 )
2r
4
Dans cette zone, de champ lointain, on parle de diffraction de Fraunhoffer. Lexpression du
champ est alors donne par :
ejkr
E(r, u, w) 5 j
I (r, u, w)
lr
Avec :
I (r, u, w) 5
Ea (x , y )e[jk sin u(x cos w1y sin w)] dx dy
Dunod La photocopie non autorise est un dlit
ouverture
Le terme dobliquit napparat plus car les observations ayant lieu grande distance, on est dans
le cas o :
1 1 cos u
1
2
On retrouve lexpression du champ dmontre avec la thorie vectorielle grande distance.
71
3 Calcul du rayonnement
dantennes de rfrence
Bibliographie
Bibliographie
BALANIS C.A. Advanced Engineering Electromagnetics, New Jersey, A. John Wiley & Sons,
Inc., 1989.
BALANIS C.A. Antenna Theory Analysis and Design, New Jersey, A. John Wiley & Sons, Inc.,
2005.
COMBES P.F. Micro-ondes 2. Circuits passifs, propagation, antennes, Paris, Dunod, 1997.
ELIOTT R.S. Antenna Theory and design, IEEE Press, New Jersey, A. John Wiley & Sons, Inc.,
2003.
STUTZMANN W. L., GARY A.T. Antenna Theory and Design, New Jersey, A. John Wiley &
Sons, Inc., 1998.
ULABY F. T., MOORE R. K., FUNG A.K. Microwave Remote Sensing, Active and Passive,
Vol. I, Norwood, Artech House, 1981.
72
Dans ce chapitre, seront dfinies les caractristiques des antennes utiles pour le dimensionnement
des systmes dmission rception. Ces caractristiques sont essentiellement lies la forme du
rayonnement dans lespace.
Le fonctionnement normal dune antenne est dmettre ou de recevoir le rayonnement grande
distance. On ne sintressera donc dans ce chapitre quaux proprits du rayonnement lectromagntique en champ lointain.
Les antennes prsentes sont rciproques, cest pourquoi, il ne sera pas spcifi si les antennes
fonctionnent en mission ou en rception.
plane. Les vecteurs E , H , k sont directement
perpendiculaires entre eux. Les champs lectriques et
magntiques sont contenus dans un plan perpendiculaire au vecteur de propagation. Le champ lectrique
nayant pas de composante selon le vecteur radial sexprime par :
E 5 Eu
u u 1 Ef
uf
z
M
A
Antenne
O
x
H 5
u E
Z
Avec limpdance du vide :
Z5
m0
0
377 V
La densit surfacique de puissance est dfinie en fonction du champ lectrique daprs la formule
[2.42]
1
2
2
|Eu | 1 |Ef |
Sr 5
2Z
Cest la grandeur fondamentale sur laquelle repose ltude du rayonnement lectromagntique
dune antenne.
Le champ lectromagntique issu de lantenne contient un terme variant avec la distance, provenant du fait que le rayonnement en M est la somme dondes sphriques mises par les sources
73
lmentaires de lantenne. Les composantes du champ lectrique se mettent donc sous la forme :
ejkr
ejkr
f1 (u, f) et Ef 5
f2 (u, f)
r
r
Selon ces expressions, la densit surfacique de puissance sexprime par :
Eu 5
1 1
2
2
|f1 (u, f)| 1 |f2 (u, f)|
[4.1]
2Z r 2
Cette expression prsente un dcouplage entre la variation angulaire et la variation radiale. Cette
dernire, reprsente par une variation en inverse du carr de la distance, est identique pour tous
les types dantennes et donne lattnuation lie lexpansion dune onde sphrique. La variation
angulaire est spcifique dun type dantenne. Dans la suite, on sintressera essentiellement cette
variation angulaire.
Ainsi, la dfinition de la fonction caractristique de rayonnement est donne par :
Sr 5
1
2
2
|f1 (u, f)| 1 |f2 (u, f)|
2Z
Cette dfinition ne fait intervenir que les variables angulaires.
La fonction caractristique de rayonnement normalise est dfinie par :
F (u, f) 5
Fn (u, f) 5
[4.2]
F (u, f)
Fmax (u, f)
Sr (u, f)
Smax (u, f)
La fonction normalise sexprime soit de faon linaire, soit de faon logarithmique. Cette valeur
est souvent grande et rsulte du rapport de deux puissances. Lchelle logarithmique en dcibel
(dB) permet de mieux apprcier les variations des chelles diffrentes.
75
dans les plans E et H, respectivement. La valeur du maximum est de 0 dB, obtenu dans la
direction du maximum qui correspond de laxe de lantenne.
a)
b)
Figure 4.5 a) Diagramme de rayonnement normalis dans le plan E en
coordonnes polaires, en fonction de u, en dB.
b) Diagramme de rayonnement normalis dans le plan H en coordonnes
polaires, en fonction de u, en dB.
Le lobe principal est dfini entre les deux minima de chaque ct du maximum. Des maxima
secondaires apparaissent de chaque ct. Ils constituent les lobes secondaires.
Ouverture de lantenne
Louverture angulaire mi-hauteur ou ouverture 3 dB est dfinie par lcart angulaire existant
entre les deux directions situes de chaque ct de laxe, pour lesquelles la puissance est divise
par deux.
Louverture angulaire na de sens que dans un plan. Pour valuer
dS
louverture dune antenne, il faut donner louverture dans deux
plans perpendiculaires. Donc on parle douverture dans le plan
d
E, ou dans le plan H. Cest alors le produit de ces angles qui
donnerait une ide de louverture en trois dimensions. On utilise
plutt la notion dangle solide qui est une gnralisation de la
notion dangle valable en deux dimensions.
O
u
On rappelle la dfinition de langle solide dV sous lequel est vue
u .d s
dV 5
r2
Vp 5
4p
76
[4.3]
si V < Vp
si V > Vp
On vrifie :
Fn (u, f)dV 5
Vp 5
4p
F0 dV
4p
Langle solide de lantenne apparat donc comme celui dune antenne imaginaire de diagramme
de rayonnement unit lintrieur de langle solide VP et nulle lextrieur.
Langle solide de lantenne donne une ide de la directivit dune antenne. Une antenne trs
directive, vise dans une direction trs prcise. Son ouverture est faible et son angle solide est petit.
Une antenne peu directive prsente au contraire un angle solide grand.
Une autre indication utile pour valuer la forme du rayonnement est langle solide du lobe
principal. Lintgration en angle solide se limite alors au lobe principal :
Fn (u, f)dV
VM 5
lobe principal
Vm 5
lobe secondaire
Avec :
Vp 5 VM 1 Vm
On dfinit lefficacit dans le lobe principal par :
hM 5
VM
VP
[4.4]
Une antenne isotrope est une antenne qui rayonnerait la mme puissance dans toutes les directions. Cette antenne ne peut pas exister moins dtre ponctuelle. Elle aurait une fonction
caractristique de rayonnement gale 1 dans toutes les directions. Son angle solide serait donc
de :
Vp 5 VM 5 4p
Intensit
Si dS reprsente la surface lmentaire perpendiculaire au vecteur de propagation, la puissance
lmentaire sexprime par :
dP 5 Sr dS
La surface lmentaire est lie langle solide correspondant. Cela permet dexprimer la puissance
lmentaire par :
dP 5 Sr r 2 dV
Lintensit I dans une direction donne est dfinie par la puissance rayonne par unit dangle
solide :
dP 5 I (u, f)dV 5 F (u, f)dV
77
4.3 Directivit
4.3 Directivit
4.3.1 Dfinition
On parle dune antenne plus ou moins directive. Afin de quantifier cette proprit la notion de
directivit a t introduite.
La directivit dans une direction est le rapport entre la valeur de la fonction caractristique de
rayonnement dans cette direction sa valeur moyenne dans tout lespace :
D(u, f) 5
Fn (u, f)
1
4p
[4.5]
Fn (u, f)dV
Sr (u, f)
1
4p
[4.6]
Sr (u, f)dV
La directivit dans une direction permet de comparer la densit de puissance rayonne dans cette
direction la puissance moyenne rayonne dans lespace.
La directivit tant gale un rapport de puissances, peut tre exprime soit sur une chelle
linaire, soit sur une chelle logarithmique. Dans ce dernier cas, elle sexprime en dcibel (dB),
comme dix fois son logarithme en base dix.
Remarquons que la directivit peut tre infrieure ou suprieure 1 sur une chelle linaire, ou
bien positive ou ngative sur une chelle logarithmique.
Le maximum de directivit est obtenu dans la direction de laxe de lantenne, lorsque la fonction
caractristique normalise est gale 1. Soit :
D0 5
1
1
4p
[4.7]
Fn (u, f)dV
4.3 Directivit
jkejk.r
E (
r )5
cos f
u u sin f cos u
u f fx (u, w)
2pr
Avec :
E(x, y)ej(kx x1ky y) dxdy
fx (u, f) 5
[4.8]
ouverture
Sr 5
Soit, en considrant u petit :
Sr (u, f)
k2 1
2
|fx (u, f)|
2Z 4p2 r 2
Ou encore :
1 1
2
|fx (u, f)|
[4.9]
2Z l2 r 2
La puissance totale rayonne Pr est lintgrale de la densit de puissance sur la sphre de rayon r :
Sr (u, f)
Sr (u, f) ds
Pr 5
[4.10]
4p
Or la directivit, qui reprsente la densit de puissance dans une direction sur sa moyenne dans
tout lespace, sexprime par :
D(u, f) 5
Sr (u, f)
1
4p
Sr (u, f)dV
Sr (u, f)
4pr 2
Pr
D(u, f) 5
Par ailleurs, la puissance totale rayonne sur la sphre de rayon r est aussi gale la puissance
contenue dans louverture puisque louverture est la source de puissance :
Pr 5
1
2Z
|E(x, y)|2 ds
[4.11]
ouverture
D(u, f) 5
4p
2
|E(x, y)| ds
ouverture
79
4.3 Directivit
D(u, f) 5
4p
l2
|E(x, y)| dx dy
[4.12]
Pour se convaincre de la validit de cette relation, il suffit dutiliser la reprsentation de Fresnel des
nombres complexes, qui tient compte de leur phase. Dans le membre de droite, les termes sont
somms en phase, alors que dans le membre de gauche, ce sont les normes qui sont sommes.
On en dduit, dans la direction perpendiculaire la surface de louverture :
4pS
l2
D(0,0)
[4.13]
Daprs [4.12], lgalit est vrifie si le champ est constant sur la surface.
Dans le cas contraire, la surface effective de rayonnement S eff est introduite selon la relation
suivante :
4pSeff
D(0,0) 5
[4.14]
l2
Ce qui impose :
S
Seff
Dans le cas o lgalit de lexpression [4.12] est vrifie, la surface effective S eff est gale la
surface gomtrique et :
4pS
D(0,0) 5 2
l
Et on dfinit lefficacit de rayonnement h de lantenne :
h5
Seff
S
[4.15]
La valeur de lefficacit maximale est gale 1. Elle mesure la capacit dune antenne prsenter
la directivit maximale dans laxe. Lefficacit est calculable partir de la connaissance de la
rpartition des champs dans louverture :
2
h5
1
S
Le tableau 4.1 donne diffrentes valeurs de lefficacit, de la largeur de louverture et des niveaux
de lobes secondaires en fonction de la rpartition de lamplitude du champ lectrique, appele
aussi la loi dillumination.
On constate, sur ce tableau, que lefficacit maximale est obtenue pour une rpartition constante
du champ lectrique. Une variation du champ importante nuit une bonne efficacit. Lefficacit
la plus faible est obtenue pour la variation en cosinus carr.
80
4.3 Directivit
Reprsentation du champ
en fonction de x
E(x)
Constant
51 l/a
13,3
2 |x |
a
0,75
73 l/a
26,5
cos
px
a
0,81
68l/a
23,1
cos2
px
a
0,67
82l/a
31,7
0,89
61l/a
26
1
px
1 1 2 cos2
2
a
Niveau
des lobes
secondaires
en dB
Largeur
mi-hauteur
en degrs
Les lobes secondaires ont tendance remonter lorsque la discontinuit du champ aux bords est
forte. Ainsi, la remonte du lobe secondaire pour la rpartition constante est la plus importante
parmi toutes les distributions mentionnes. Des champs dont la distribution sannule lentement
aux bords, comme cest le cas de la rpartition en cosinus carr ou celle en cosinus surlev,
donnent des remontes de lobes secondaires trs faibles.
Le cne douverture de lantenne est li la rpartition du champ. Pour une rpartition sur
louverture prsentant un champ fort central, les points au centre participent davantage la
construction du diagramme de rayonnement. La surface quivalente de rayonnement est donc
plus petite et langle douverture plus grand. Louverture en cosinus donne un champ plus rparti
sur louverture que pour le cas du cosinus carr pour lequel le champ est plus concentr. En
consquence, louverture dans ce dernier cas est plus grande et donc la directivit plus faible.
Toutes ces proprits sont lies au phnomne de diffraction dont la comprhension est fondamentale pour la conception dantenne. Les dimensions et formes dune antenne sont choisies en
gnral au terme dune optimisation entre les diffrentes caractristiques vises, comme le montre
le tableau 4.1 pour quelques exemples.
81
P0
Pt
[4.16]
Sr (u, f)
Sri
[4.17]
Le gain sexprime en dcibel (dB). On utilise quelquefois la notation dBi pour prciser la rfrence
au rayonnement isotrope. La puissance totale rayonne par lantenne est donne par :
Sr (u, f)r 2 dV
P0 5
[4.18]
4p
P0 est lie la puissance dalimentation par lefficacit de lantenne [4.16]. La densit de puissance
isotrope Sri se dduit de la puissance dalimentation par :
Pt 5 P0i 5 4pr 2 Sri
[4.19]
1
4phl
Sr (u, f)dV
Sr (u, f)
[4.20]
Sr (u, f)dV
Soit encore :
G(u, f) 5 hl D(u, f)
[4.21]
Le gain est proportionnel la directivit. Il porte la mme information sur les directions de rayonnement. Le gain tient compte du rendement de transformation entre la puissance dalimentation
et la puissance rayonne.
Au maximum de directivit, on a simplement :
G0 5 hl D0
On dduit de cette dmonstration la densit de puissance rayonne dans une direction, comme
tant la densit de puissance mise par lantenne isotrope multiplie par le gain dans la direction
considre qui tient compte de la rpartition angulaire impose par la gomtrie de lantenne et
82
de lefficacit :
G(u, f)
[4.22]
4pr 2
La puissance isotrope rayonne quivalente (PIRE) est la puissance de lantenne isotrope qui
rayonnerait la mme puissance que lantenne relle sur son axe.
Sr (u, f) 5 Pt
Aire dabsorption
La notion de surface effective dfinie par rapport la directivit est transpose pour le gain. On
appelle souvent cette surface laire dabsorption A. Elle est dfinie par :
G(0,0) 5
4pA
l2
Application numrique
Considrons une antenne dmission demi-onde, de directivit 1,64, dont la puissance rayonne
est de 2 W, defficacit 0,9. On se propose de calculer la densit de puissance incidente sur une
surface situe 100 m de lantenne, sur laxe de lantenne, puis la valeur du champ lectrique au
niveau de cette surface.
La densit surfacique de puissance au maximum de directivit est donne par :
P
D0 5 2,6 105 Wm2
4pr 2
Cela correspond une puissance dalimentation de 2/0,9 = 2,22 W.
La norme du champ lectrique correspondant cette densit de puissance sobtient en utilisant
[2.42]. Soit :
E
Eeff 5
2
Considrons le rayonnement provenant sur une antenne de rception. Il est caractris par la
densit surfacique de puissance S r .
Daprs les dfinitions prcdentes :
2
Eeff
Sr 5
Z
La puissance reue P r par lantenne est fonction de la densit surfacique de puissance et de laire
effective de rception Ar :
Pr 5 Sr Ar
Or laire effective de rception dpend du gain de lantenne de rception, Gr , de la longueur
donde l :
2
Eeff
l2
l2
Gr donc Pr 5
Gr
Ar 5
4p
Z 4p
83
Par ailleurs, la puissance reue directement derrire lantenne vrifie aussi la relation entre la
tension et limpdance caractristique Z0 de la ligne :
2
Eeff
l2
V2
Gr
Pr 5
5
Z0
Z 4p
Eeff
V
[4.23]
On obtient :
FA 5
1
l
Z 4p
Z0 Gr
[4.24]
Ce facteur, qui indique le taux de transformation entre le champ reu et la tension transforme,
fait intervenir le rapport de limpdance de lair limpdance de la ligne, le gain de lantenne et
la longueur donde. Il sert comparer des antennes une antenne talon, en mesurant le facteur
dantenne en champ constant.
x
E
y
Figure 4.7 Champ lectromagntique dune onde plane polarise rectilignement.
84
Lexemple choisi est celui dune onde plane, par souci de simplicit. Une onde sphrique peut
aussi prsenter une polarisation rectiligne.
Polarisations H et V
Ces termes sont les abrviations de polarisations horizontale et verticale. Pour dfinir lorientation
de la polarisation, on choisit de reprer londe par rapport la surface vers laquelle elle se propage
(figure 4.8). Cette surface est assimile au sol. On parle donc de polarisation horizontale si le
champ lectrique est parallle au sol. Si le champ lectrique est contenu dans un plan perpendiculaire au sol, on parle de polarisation verticale. Le champ magntique est alors parallle au sol.
Y
Z
E
Toute onde polarise rectilignement est la combinaison dune onde polarisation verticale et
dune onde polarisation horizontale en phase lune par rapport lautre.
Polarisations TE et TM
Une autre faon de dfinir la polarisation rectiligne est de reprer les champs par rapport au
plan dincidence, dfini par la direction dincidence et la normale au plan vers lequel se dirige
londe. Lorsque le champ lectrique est perpendiculaire au plan dincidence, la polarisation est
dite transverse lectrique (TE). Si au contraire, elle est dans ce plan, cest le champ magntique
qui est perpendiculaire au plan dincidence. La polarisation est dite transverse magntique (TM).
E 5 (Eu
[4.25]
u u 1 Ew
u w ). ejvt
Les composantes sont complexes et sexpriment sous la forme :
Eu 5 Eur 1 jEui
et Ew 5 Ewr 1 jEwi
85
z
u
m
x
Figure 4.9 Rfrentiel du champ lectrique.
e (r, u, w, t) 5 Rel
E
Soit
e (r, u, w, t) 5 Rel
(Eur 1 jEui )
u u 1 (Ewr 1 jEwi )
u w . ejvt
(Eur )2 1 (Eui )2
a 5 arctan
Eui
Eur
et B 5
(Ewr )2 1 (Ewi )2
et b 5 arctan
Ewi
Ewr
u u 1 B cos(vt 1 b)
uw
En choisissant lorigine des temps telle que a 5 0, lexpression du champ scrit :
e 5 A cos vt
uw
u u 1 B cos(vt 1 b)
[4.26]
Suivons lextrmit du champ au cours du temps. Pour cela, le temps prend les valeurs successives
T T 3T
, o T reprsente la priode de londe. La figure 4.10 est trace en prenant
0, , ,
4 2 4
A 5 1, B 5 3 et b 5 p/3. Le sens de polarisation, dans ce cas, est le sens rtrograde.
86
e
3
t = 3T/4
t=0
1
e
-1
t = T/2
-2
-3
-1
t = T/4
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,2
0,4
0,6
0,8
Sens de polarisation
Lorsque lobservateur voit arriver londe vers lui, si le champ lectrique tourne dans le sens des
aiguilles dune montre, londe est dite polarise gauche ou rtrograde. Dans lautre sens on
dfinit la polarisation droite ou directe.
Le sens de rotation de lellipse est fonction de b :
Si b > 0 la polarisation est gauche
Si b < 0 la polarisation est droite
La norme du champ lectrique est donne par :
e 5e5
Les extrema de cette fonction sont obtenus pour les valeurs du temps telles que la drive est
nulle. Le maximum correspond au demi-grand axe de lellipse et le minimum au demi-petit axe.
Ces points correspondent aux valeurs donnes par la relation :
tan 2vt 5
B2 sin 2b
A2 1 B2 cos 2b
La figure 4.11 reprsente une ellipse de polarisation dans sa forme gnrale. Elle donne la dfinition dun certain nombre dangles qui permettent de dfinir la polarisation. Nous allons voir
quil est quivalent de dfinir la polarisation soit par rapport au couple (, t) soit par rapport au
couple (g, b).
Sur cette figure, le grand axe est reprsent par laxe OX et le petit axe par OY . Le vecteur donde
est suppos port par laxe Z et dans le mme sens.
Langle t reprsente le dcalage angulaire (tilt en anglais) de lellipse par rapport au repre de base.
X
B
e
e
A
e
Rapport axial
Le rapport du demi-grand axe au demi-petit axe de lellipse est appel rapport axial. On le compte
positivement pour les ondes gauches et ngativement pour les ondes droites. Il vrifie la relation
suivante :
1 |AR| `
Lorsque AR = 1, la polarisation est circulaire. Lorsque AR est infini, la polarisation est rectiligne.
AR est souvent mesur en dB :
ARdB 5 20 log10 (|ARlinaire |)
On admet quune antenne fournissant une polarisation telle que son rapport axial soit infrieur
3 dB est une antenne polarisation circulaire.
Langle est donc dfini comme :
5 cot1 (AR)
45
45
[4.27]
Paramtres de lellipse
Reprenons [4.26]. Notons le champ dans le repre li londe sous la forme :
e 5e
u 1e
u
u
[4.29]
[4.32]
Il est donc quivalent dutiliser le couple (, t) ou le couple (g, b) qui se dduisent lun de lautre
par les relations prcdentes.
On vrifie aussi les relations suivantes :
tan(2) 5 tan b sin(2t)
[4.33]
[4.34]
La sphre de Poincar
Considrons la sphre de Poincar, de rayon
unit, sur laquelle les angles prcdemment dfinis sont reports (figure 4.12) de faon ce que
la longitude soit gale 2 t et la latitude 2 .
Compte tenu des relations entre les angles, le
P
point P est repr soit par le couple (, t) soit par
le couple (g, b). En particulier, on vrifie bien la
relation [4.32].
2
chaque valeur des angles est associ un tat de
polarisation sur la sphre de Poincar reprsente
2
sur la figure 4.13.
Sur lquateur 5 0. Cela entrane b 5 0. Donc
(ER)
2
[4.35]
89
Polarisation gauche
=0
= 45
Polarisation rectiligne
=0
Polarisation droite
Ainsi deux antennes de mme tat de polarisation conduisent une rception maximum. Au
contraire, pour deux antennes dont les tats de polarisation sont diamtralement opposes sur la
sphre de Poincar, la puissance reue est nulle. Cest le cas par exemple de deux antennes dont les
polarisations sont rectilignes et 90. Leurs points reprsentatifs se situent sur lquateur, 180.
Paramtres de Stokes
Afin de caractriser la polarisation, on introduit les paramtres de Stokes dfinis ci-dessous :
s0 5 A2 1 B2
s1 5 A2 B2
s2 5 2AB cos b 5 2Rel(eu ew )
s3 5 2AB sin b 5 2 Im (eu ew )
Ces coefficients ne sont pas indpendants. Pour un rayonnement cohrent, ils sont lis par :
s02 5 s12 1 s22 1 s32
Calculons le rapport entre s2 et s1 :
s2
2AB cos b
5 2
s1
A B2
En utilisant [4.30] :
90
s2
5 tan(2t)
s1
s3
5 sin(2)
s0
s1
5 cos(2t) cos(2)
s0
s2
5 sin(2t) cos(2)
s0
Les paramtres de Stokes s1 , s2 , s3 , normaliss s0 sont donc les axes de la sphre de Poincar.
Le vecteur de Stokes dfinissant ltat de polarisation du rayonnement est constitu par ces
paramtres :
I
s0
s I cos(2t) cos(2)
5
s2 I sin(2t) cos(2)
I sin(2)
s3
Rr
Rr 1 RJ
[4.37]
valuons la rsistance lie la puissance perdue par effet Joule pour un diple. Aux frquences
de travail, le courant est considr comme surfacique en raison de leffet de peau. La rsistance
de surface a pour expression :
vm
RS 5
2s
Avec v la pulsation de londe, m la permabilit et s la conductivit du conducteur.
La rsistance du diple sexprime en fonction de sa longueur l et du rayon a du fil :
l
RS
2pa
Pour un diple de longueur dun dixime de longueur donde 1 GHz, et de rayon gal un
millimtre, la rsistance est gale :
RJ 0,03 V
RJ 5
Pour ce diple, la rsistance de rayonnement est denviron 8 V. Les pertes par effet Joule sont
ngligeables. Remarquons que la rsistance de rayonnement crot comme le carr de la longueur,
alors que la rsistance ohmique crot comme la longueur du diple. Pour des diples petits,
lefficacit est donc moindre.
4.7.2 Adaptation
Limpdance dentre de lantenne est utilise pour insrer cet lment de faon optimale dans la
chane de lmetteur (ou du rcepteur). Si limpdance caractristique de la ligne de propagation
est Z 0 et limpdance dentre de lantenne Z A , le signal se rflchit lentre de lantenne avec
un coefficient G dont lexpression est :
G5
ZA Z0
ZA 1 Z0
Dans le cas o le coefficient de rflexion est non nul, un systme dondes stationnaires apparat
et la puissance mise par le gnrateur nest pas transmise de faon optimale lantenne.
Cest donc ce cas de rflexion minimale lentre de lantenne quon visera. Il correspond un
paramtre de transmission de la matrice de rpartition (S21 ) proche de 1 et un coefficient de
rflexion (S11 ) proche de 0 (en valeurs linaires). On admet quune bonne adaptation est obtenue
lorsque le coefficient de rflexion est infrieur 10 dB. Cela correspond un rapport dondes stationnaires (VSWR, Voltage Standing Wave Ratio), compris entre 1 et 1,2. Le rapport dondes stationnaires est dfini comme le rapport de la tension maximale la tension minimale sur une ligne.
Pour amliorer ladaptation dune antenne, tous les moyens associs aux techniques hyperfrquences sont utilisables. En particulier, pour des antennes planaires, la gravure de lignes laisse
une grande marge pour la conception, et les tronons de lignes dadaptation sont couramment
introduits pour permettre ladaptation entre la ligne et lantenne. Des tronons de lignes en parallle peuvent aussi tre ajouts pour modifier la ractance.
Dans le cas des antennes filaires, des composants localiss
e
sont ajouts lentre de lantenne.
Limpdance interne du gnrateur intervient dans le foncZ
tionnement dun metteur. Le schma lectrique simplifi ZG
de ce systme peut se rsumer, dune part, la partie gnratrice ayant une impdance Z G et dautre part lantenne
associe sa ligne daccs ayant une impdance Z.
Figure 4.14 Schma lectrique
dune antenne en prsence du
La puissance maximale transmise lantenne est obtenue
gnrateur.
lorsque limpdance du gnrateur est gale limpdance
93
conjugue de lantenne :
4.8 Alimentation
ZG 5 Z
Dans la majorit des cas, limpdance du gnrateur vaut 50 V. Cest une impdance standard
en hyperfrquences.
4.8 Alimentation
Comme nous venons de le voir, ladaptation est un point fondamental dans la conception des
antennes. Nous allons prsenter quelques exemples montrant linfluence de la forme du dispositif
dalimentation.
Lorsque la taille de lantenne est trs petite par rapport la longueur donde, limpdance dentre
est fixe, comme nous lavons vu dans le cas du diple. Lorsque la taille de lantenne est plus
grande, limpdance dentre dpend du point dexcitation. Les antennes planaires qui ont une
dimension de lordre de la demi-longueur donde, afin de permettre au phnomne de rsonance
de stablir, prsentent des exemples varis dalimentations. Il est possible de choisir diffrentes
formes dalimentation et diffrents points dexcitation.
Point dexcitation
Dilectrique
O
S
Plan de masse
Coaxial
Le point S dexcitation se trouve sur une des mdiatrices du rectangle. On montre que limpdance dentre augmente pour un point dexcitation scartant du centre de lantenne. Ceci permet davoir une certaine latitude pour le choix
du point dexcitation afin dobtenir la meilleure
adaptation.
Si le patch est presque carr et excit sur sa diagonale (figure 4.16), il est possible dobtenir une excitation circulaire. Le montage de la ligne coaxiale
est du mme type que dans lexemple prcdent.
94
Point dexcitation
O
S
4.8 Alimentation
Cette disposition prsente un inconvnient si la ligne rayonne. Cest le cas en trs haute frquence. Le rayonnement de la ligne perturbe alors celui de lantenne qui ne prsente pas la mme
puret de polarisation. Cependant pour les cas usuels, cette technique trs utilise, prsente le
grand avantage de la simplicit de ralisation.
Pour amliorer ladaptation entre la ligne micro ruban et lantenne, il est courant de raliser des
encoches (figure 4.19) dont la taille est calculer afin dobtenir une meilleure adaptation.
Patch rayonnant
Ligne dexcitation
Encoches dadaptation
Figure 4.19 Encoches dadaptation.
95
4.8 Alimentation
La polarisation circulaire est obtenue avec ce type dalimentation en excitant un patch presque
carr selon sa diagonale (figure 4.20)
Patch rayonnant presque carr
Ligne dexcitation 45
Une autre faon dobtenir la polarisation circulaire est de raliser deux lignes daccs 90,
dbouchant symtriquement sur un patch carr, dont lalimentation prsente un dphasage de
90 (figure 4.21).
Patch carr
Ligne daccs
Fente de couplage
Patch rayonnant
Ligne daccs
Patch rayonnant
Plan de masse mtallique
Ligne daccs
supportant la ligne est de permittivit plus leve afin de jouer le rle dcran de la ligne dexcitation et de concentrer le champ lectrique. Le couplage existant est un couplage magntique
travers louverture. Cette ouverture introduit un lment inductif qui est compens par leffet
capacitif plus ou moins prononc de la ligne micro ruban. Relativement ce dernier paramtre,
il suffit dajuster la longueur de la ligne afin dobtenir ladaptation adquate.
Ces diffrentes descriptions des formes dadaptation entre llment rayonnant et la ligne daccs
montrent la grande varit des solutions qui soffrent lors de la conception.
Cette description pourrait tre encore longue, car les dispositifs dadaptation dpendent la fois
des lignes daccs et de llment rayonnant. Il existe par exemple des techniques diffrentes pour
les accs coplanaires.
La conception dune antenne ne peut tre faite indpendamment de sa ligne dadaptation. Dans
les simulations numriques sur lesquelles sappuie la conception, la partie de la ligne dexcitation
est modlise en mme temps que le dispositif rayonnant.
f2
f1
Dans le cas dantennes de faible largeur de bande, la premire dfinition est plus utilise, alors
que la seconde est plutt utilise pour les antennes larges bandes.
Pour connatre la largeur de bande dune antenne relativement au rayonnement, on trace le paramtre S11 de rflexion en fonction de la frquence. On admet gnralement que si ce paramtre
est infrieur 10 dB, la puissance de rayonnement est suffisante. Il suffit alors de reprer sur la
courbe les valeurs de la frquence correspondant cette valeur.
Les antennes rsonantes ont gnralement des largeurs de bandes faibles. Une antenne de type
diple dune longueur gale la demi-longueur donde a une largeur de lordre de 10 %.
Le paramtre de rflexion lentre dune antenne planaire simple est donn sur la figure 4.23.
Dfinissant la bande de frquence pour un coefficient de rflexion infrieur 10 dB, les frquences limites de la bande sont :
f1 5 7,27 GHz et
f2 5 7,51 GHz
Dans le cas dune antenne rsonance, la frquence centrale est dtermine par les dimensions
de lantenne et les matriaux la constituant. la rsonance, limpdance dentre de lantenne
est relle. Si la frquence scarte lgrement de cette frquence centrale, la partie relle varie et
la partie imaginaire devient diffrente de zro. Ladaptation de lantenne, en gnral conue pour
98
la frquence centrale, nest plus parfaite de part et dautre de celle-ci. La dsadaptation entrane
alors une limite de fonctionnement en frquence.
Les antennes ondes progressives ont des grandes largeurs de bande. On donne la dnomination
dantenne large bande lorsque le rapport Bf est suprieur 2, ce qui correspond une octave.
Signalons enfin que les phnomnes de couplage largissent la bande passante. Pour crer une
largeur de bande plus grande il est possible dassocier deux rsonateurs de frquences de rsonance
proches.
Pe
Pr
Figure 4.24
Considrons une antenne dmission dont la puissance dmission est Pe et le gain Ge , la densit
surfacique de puissance au voisinage de lantenne de rception est donne par lexpression [4.22].
Soit E0 la norme du champ lectrique au voisinage de lantenne de rception, on obtient :
Pe
E02
5
Ge
2Z
4pr 2
La puissance reue par lantenne Pr est proportionnelle la densit surfacique de puissance et
la surface dabsorption de lantenne de rception Sar :
Pr 5
E02
Sar
2Z
99
Bibliographie
Selon la dfinition du paragraphe 4.4, la surface dabsorption est lie au gain par :
l2
Gr
4p
On en dduit la relation entre la puissance reue et la puissance mise :
Sar 5
Pr
l2
5
Ge Gr
Pe
(4pr)2
Les gains dans cette formule sont des gains linaires.
Prenons lexemple dune puissance dmission de 2 W, mise par une antenne ayant un gain de
valeur 2 et un rcepteur, situ 100 m, ayant un gain de valeur 10. La frquence de fonctionnement vaut 1 GHz. Cela correspond une longueur donde de 0,3 m. La puissance reue dans ce
cas est :
Pr 5 2,3 mW
Si lon introduit la surface dabsorption Sae de lantenne dmission qui est lie au gain dmission
selon :
l2
Ge
Sae 5
4p
le rapport entre la puissance reue et la puissance mise prend la forme :
Pr
Sae Sar
5 2 2
Pe
r l
Formule de Friis
Cette dernire relation exprime en chelle logarithmique sappelle la formule de Friis. Elle sexprime sous la forme suivante, lorsque les puissances sont exprimes en dBm, les gains en dB, la
distance en km, la frquence en MHz :
Pr 5 Pe 1 Ge 1 Gr 20 log r 20 log f 32,44
Bibliographie
Bibliographie
BALANIS C.A. Advanced Engineering Electromagnetics, New Jersey, A. John Wiley & Sons,
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ULABY F. T., MOORE R. K., FUNG A.K. Microwave Remote Sensing, Active and Passive, Vol.
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101
5 RSEAUX DANTENNES
5 Rseaux dantennes
z
r2
r3
r1
ri
rN
O
x
Figure 5.1 Exemple de la gomtrie dun rseau dantennes.
ejkr
E 0 (r, u, f) 5 f (u, f)
4pr
Toutes les antennes sont physiquement identiques. Elles sont alimentes avec une amplitude ci et
une phase ai . Le champ total rayonn est la somme vectorielle des champs crs par chacune des
antennes :
N
ejkRi
E (r, u, f) 5
ci ejai f (u, f)
[5.1]
4pRi
i51
Le point dobservation M tant situ grande distance, la relation entre les grandeurs gomtriques devient :
Ri r
u .
ri
En introduisant cette relation dans lexpression du champ total :
E (r, u, f) 5
ci e
i51
104
ejk(r u . r i )
f (u, f)
4pri
jai
5 Rseaux dantennes
Comme nous lavons remarqu au chapitre 4, la fonction inverse varie beaucoup moins vite que
la fonction exponentielle. Ceci nous permet dcrire :
f (u, f) jkr
E (r, u, f) 5
e
ci ejai 1jk u . r i
[5.2]
4pr
i51
Rappelons que la densit surfacique de puissance dans une direction est proportionnelle la
norme du champ lectrique au carr, selon lexpression [2.42]. Le facteur de rseau FR est alors
dfini par :
2
FR (u, f) 5
ci e
jai 1jk
u .
r i
[5.3]
i51
Ce facteur de rseau est gnralement normalis en divisant cette expression par la valeur du
maximum de FR .
La densit surfacique de courant sexprime donc sous la forme :
1 f (u, f)
Sr 5
2Z (4pr)2
ci e
jai 1jk
u .
r i
[5.4]
i51
En reprenant la notation [4.2], dfinissant la fonction caractristique F (u, f) de lantenne lmentaire, la densit de puissance est gale :
1 F (u, f)
FR (u, f)
2Z r 2
La fonction caractristique de lantenne constitue par le rseau est donc :
Sr 5
Fn (u, f) 5
[5.5]
Le calcul prcdent suppose que toutes les antennes sont rigoureusement identiques, sans couplage entre elles. En fait les antennes prsentent deux deux un couplage, caractris par une
impdance mutuelle. Celle-ci est plus grande pour des antennes proches que pour des antennes
loignes et dpend de la position des antennes lmentaires dans le rseau.
La complexit de conception dun rseau augmente rapidement avec son nombre dlments.
Certains rseaux peuvent, en effet, comporter plus dune centaine dlments.
5 Rseaux dantennes
x
d
Figure 5.2 Rseau linaire de N 1 1 lments rayonnants.
Dans cet exemple, chaque diple est aliment avec la mme amplitude, avec une phase variant
linairement selon x :
an 5 nad
Le diagramme de rseau est donn par :
2
FR (u, f) 5 I0
n50
wn 5
n50
1 wN 11
1w
Donc :
FR (u, f) 5 I0
Posons :
u 5 kd cos c
et
u0 5 ad
On obtient :
FR (u, f) 5 I0
sin (N 1 1) (u 1 u0 ) /2
sin (u 1 u0 ) /2
et
(u 1 u0 ) /2 5 mp
5 Rseaux dantennes
avec m entier. ces valeurs correspondent des maxima principaux du diagramme de rayonnement. Pour ces maxima, le facteur de rseau est gal :
FR 5 I0 (N 1 1)2
Cette valeur fait apparatre la puissance rsultant du fonctionnement des N 1 1 lments du
rseau, en phase. Entre les maxima, il existe N minima, obtenus pour :
(N 1 1) (u 1 u0 )
5 lp
2
Entre ceux-ci la fonction passe par des maxima secondaires, dont le nombre est N 1, qui
correspondent aux lobes secondaires du rseau. La fonction reprsentant le facteur de rseau est
trace sur la figure 5.3 pour N 5 5, en fonction de u, avec u0 5 0, sans restriction sur le domaine
variation de cette variable.
kd
Cette zone sappelle la zone de visibilit. En dehors de cette zone, la fonction na pas de sens
puisquelle ne correspond aucune direction relle de rayonnement. Sur la figure 5.3, il faudrait
donc rduire lespace de reprsentation de la fonction la zone de visibilit. Comme la constante
de propagation est lie la longueur donde, cette condition scrit sous la forme :
2p
d
l
2p
d
l
107
5 Rseaux dantennes
Ainsi lespacement des diples fixe le nombre de lobes de rseau rels. Le choix de la distance
entre lments est en gnral tel quil nexiste quun lobe principal. La variation du paramtre u0 ,
cest--dire la variation linique de phase entre les lments, fixe la position du lobe principal dans
cette zone de visibilit. Ce paramtre permet dorienter le faisceau dans une direction particulire.
Pour ne voir apparatre quun seul lobe principal, lorsque u0 5 0, il faut vrifier la condition :
d <l
Lorsque u0 est diffrent de 0, cette condition nest pas assez restrictive. Pour tre sr de ne voir
quun lobe principal, il faut la remplacer par :
l
2
Le diagramme de rayonnement de la figure 5.4 est celui dun rseau de six diples lmentaires
(N 5 5), espacs de d 5 l/2. La moiti du diagramme est reprsente afin de matrialiser les
lobes secondaires. Il correspond des angles thta compris entre 0 et 90.
d
Le diagramme de rayonnement a perdu la symtrie axiale du diple. Dans la direction perpendiculaire lalignement des diples (Oy), le rayonnement est maximal. Dans la direction x, les
diples tant espacs de l/2, ils rayonnent en opposition de phase. Cela explique le zro de
rayonnement dans cette direction. On devine les lobes secondaires entre les deux lobes principaux.
Si la distance entre les diples est suprieure la longueur donde l, il apparat plusieurs lobes
principaux. Cette proprit peut tre utilise pour crer une antenne multifaisceaux. La figure 5.5
reprsente le diagramme de rayonnement des six diples de la figure 5.3 avec un espacement de
trois demi-longueurs donde, toujours en prenant u0 5 0.
Ce diagramme ntant pas trs prcis du fait de la perspective, il est reprsent dans le plan
u 5 90, soit le plan (xOy), sur la figure 5.6a. Les lobes secondaires y sont trs peu visibles. Un
agrandissement les fait apparatre sur la figure 5.6b.
108
5 Rseaux dantennes
a)
b)
109
5 Rseaux dantennes
Soit :
FR (c) 5 4 cos2
pd
cos c
l
On retrouve une alternance de maxima de mme valeur et de minima. Cest la fonction caractristique des interfrences deux ondes quon retrouve dans lexprience classique, en optique,
des trous dYoung. Les maxima sont situs :
l
d
La rgion visible tant dtermine par la condition : |cos c|
maxima dans cette rgion et le rduire 1, en prenant :
cos c 5 n
1, on va diminuer le nombre de
l
>1
d
Cas particulier de deux antennes demi-onde
Dans ce paragraphe, nous allons montrer comment le facteur de rseau se combine avec le diagramme de rayonnement de lantenne lmentaire pour obtenir le diagramme de rayonnement
global du rseau. Soient deux antennes demi-onde, espaces de d 5 l/2.
On rappelle que la fonction caractristique de lantenne demi-onde est donne par :
F (u) 5
cos(p/2 cos u
sin u
Cette fonction prsente une symtrie axiale en raison de la constitution de lantenne. Lorsquon
associe deux antennes de ce type, en dcalant leurs axes selon x, comme il est indiqu sur la
figure 5.7 la symtrie est rompue, comme on peut le constater sur le diagramme de rayonnement
global (figure 5.9).
110
5 Rseaux dantennes
Dans le plan Oy, Oz , dfini par : f 5 , soit cos f 5 0. Cest un plan E, parallle au diple.
2
Dans ce plan, le facteur de rseau normalis est constant, FR 5 1 (figure 5.10). Le diagramme de
rayonnement total aura donc la mme forme que celui de lantenne lmentaire dans ce plan. La
fonction caractristique de rayonnement des deux antennes dans ce plan est donne par :
Fn (u,
p
)5
2
cos(p/2 cos u
sin u
La figure 5.10 reprsente la coupe du diagramme de la figure 5.9 dans le plan f 5 p/2.
Dans le plan Ox, Oy , dfini par : u 5 p/2 soit sin u 5 1, la fonction caractristique de
lantenne lmentaire est constante (figure 5.11). Compte tenu de lexpression du facteur de
rseau, la fonction caractristique des deux antennes est donne par :
p
p
Fn ( , f) 5 cos2 ( cos f)
2
2
Cette fonction sannule pour cos f 5 1. Il y a donc un zro de rayonnement dans la direction
f 5 0 qui correspond laxe Ox, comme le montrent les figures 5.9 et 5.11. Ce zro de rayonnement vient du fait que les deux antennes sont places sur cet axe et spares par d 5 l/2. Dans la
direction Ox, les antennes rayonnent en opposition de phase. Dans la direction perpendiculaire,
elles rayonnent en phase.
La figure 5.11 reprsente la coupe du digramme 5.9 dans le plan u 5 p/2.
111
5 Rseaux dantennes
On constate que le diagramme de rayonnement de deux antennes est plus fin que celui dune
seule antenne. Le diagramme de la figure 5.10 reproduit le diagramme dune seule antenne.
Cette remarque va dans le sens dune augmentation de la directivit si le nombre dantennes du
rseau augmente.
5 Rseaux dantennes
balayage mcanique. Lantenne du radar peut ainsi capter le signal retourn par une cible. Par
mesure du temps daller-retour du signal, on connat la position de la cible.
Il existe une autre faon dobtenir un balayage dans lespace. Celle-ci consiste introduire des
dphasages lectroniques variables dans les directions Ox et Oy, comme cela sera expliqu dans
la suite.
Le rseau est maintenant construit de faon introduire un dphasage sur le champ lectrique
dans louverture, proportionnel la distance dans la direction Ox et dans la direction Oy. Le
dphasage linique dans la direction Ox est not a et dans la direction Oy, b. Le champ scrit
ainsi dans louverture :
EO 5 E 0 ejax ejby
ux
Pour simplifier, on se limite au cas dune seule polarisation selon Ox.
La mthode (3.3.2) passe par le calcul du spectre donde dans louverture :
f T 5 E0
ux
1a
a
1b
b
On pose :
aa 5 u0
et
bb 5 v0
On en dduit le champ lectrique grande distance, par la mme mthode quau paragraphe 3.3.3. Lexpression du champ obtenue est la gnralisation de [3.44], en tenant compte
des termes de dphasage :
jkejk.r
sin(kx a u0 ) sin(ky b v0 )
E (
r)5
cos f
u u sin f cos u
uf
4abE0
2pr
kx a u0
ky b v0
Le maximum du champ lectrique est obtenu pour :
ka sin u cos f 5 u0
et kb sin u sin f 5 v0
2p
et v0 5 p
3
Les figures 5.13 et 5.14 montrent respectivement les diagrammes de rayonnement dans un plan
proche du plan (xOz) et dans un plan proche du plan (yOz). Le maximum de rayonnement est
obtenu dans la direction telle que :
u0 5
2p
et kb sin u sin f 5 p
3
Avec les valeurs de a et b, les angles reprant le maximum de rayonnement vrifient les relations :
ka sin u cos f 5
1
1
et sin u sin f 5
3
3
Le maximum de rayonnement est obtenu dans la direction dfinie par :
p
f 5 et u 5 28
4
sin u cos f 5
113
5 Rseaux dantennes
La position du faisceau est impose dans la direction voulue en contrlant les variations linaires
de phase dans les directions Ox et Oy. Ce principe permet de donner aux antennes une certaine
reconfigurabilit. Il est possible de choisir une orientation particulire lorsque le systme dmission ou de rception requiert lutilisation de directions variables avec le temps, par exemple, pour
supporter un trafic de communications important une priode donne.
Lorsque la polarisation dans louverture nest pas rectiligne, le principe de calcul est le mme, en
partant de lexpression plus gnrale du champ donne par [3.43].
En faisant varier la phase avec le temps, on obtient une antenne balayage lectronique. Ce type
de balayage est utilis dans les systmes radar.
Les rseaux sont utiliss pour toutes les applications dans lesquelles on recherche de la puissance,
ou une grande directivit, ou de la reconfigurabilit, ou de la formation de faisceaux. On en
retrouvera les principes, par exemple dans les antennes multifaisceaux et dans les antennes de
stations de bases.
114
5 Rseaux dantennes
Parabole
Rflecteur secondaire
Rseau de cornets
115
5 Rseaux dantennes
Les diffrents cornets mettent une onde avec une amplitude et une phase dtermines. Ces ondes
sont rflchies une premire fois sur le rflecteur secondaire puis sur la parabole qui renvoie les
ondes dans la direction voulue. la sortie de la parabole, la rpartition du champ sur la surface
quivalente dtermine le diagramme de rayonnement.
F
F
Chaque antenne est place de faon ce que le rayonnement partant de la parabole et issu de
cette antenne soit un faisceau parallle, faisant un angle correspondant au dcalage de lantenne.
La forme du rflecteur secondaire est calcule pour que les images des antennes primaires se
forment dans le plan focal de la parabole. Finalement, chaque source correspond un pinceau
lmentaire.
Un autre systme permet dobtenir le mme rsultat. Il utilise une lentille dans le plan focal de
laquelle se trouve lensemble des antennes (figure 5.16)
chaque antenne correspond un faisceau parallle, donc un angle de rayonnement. Le rle de
la lentille est dintroduire un dphasage entre chaque rayon, qui impose lorientation du plan
donde en sortie de la lentille. La forme de la lentille est calcule en fonction du matriau la
constituant et des dphasages requis.
Ce dphasage peut tre ralis, dans dautres systmes, par un retard induit par la diffrence de
chemin parcouru pour chaque antenne. Les antennes, dans ce cas, ne sont pas places sur un
mme plan et leur dcalage gomtrique introduit naturellement le dphasage.
Le dphasage peut aussi tre impos par un dispositif lectronique associ.
Les systmes rflecteurs sont prfrs ceux qui comportent une lentille lorsque louverture de
lantenne est suprieure environ cent longueurs donde.
Les diffrents lments dune antenne multifaisceaux sont :
Les antennes et les dispositifs de mise en commun des faisceaux (rflecteurs, lentilles)
Le rseau de formation de faisceau. Ce rseau est constitu de circuits passifs dautant plus
complexes que le nombre dantennes est grand. Lorsquon a affaire des guides, les circuits
sont lourds et encombrants. Pour les antennes planaires, les circuits sont raliss dans une
116
5 Rseaux dantennes
Sources
Lentille
ejkRi
E i (r, u, f) 5 ci ejai f (u, f)
4pRi
Puisque chaque antenne lmentaire est identique et, en ngligeant linfluence mutuelle entre les
antennes, on peut calculer le champ total sous la forme :
f (u, f) jkr
E (r, u, f) 5
e
ci ejai 1jk u . r i
4pr
i51
Prenons lexemple dantennes circulaires dont le diagramme lmentaire sans dphasage a t
calcul en 3.2.4. :
J1 (ka sin u)
jk
J1 (u ui )
jk
5 Rseaux dantennes
Dans cette direction, lamplitude rsultant de la somme de toutes les antennes lmentaires fait
intervenir le terme suivant :
J1 (u ui )
ci
u ui
i
Cest ce terme qui dtermine les proprits de la loi dillumination de lantenne. En gnral, on
se fixe une figure de mrite et les termes c i et ui sont calculs par optimisation pour donner la
forme la plus proche de celle-ci.
laide de ces dispositifs, il est possible de raliser les fonctions recherches de formation ou
dorientation de faisceau.
FR (u, f) 5
cn e
n50
118
5 Rseaux dantennes
Nous simplifions ltude ici en ne considrant quune variation damplitude entre les diffrents
lments. Le facteur de rseau se rduit donc :
2
FR (u, f) 5
cn e
jknd cos c
n50
cn ejknd cos c
f (u, f) 5
n50
Cette fonction dtermine la rpartition damplitude du champ, donc sa puissance. Elle scrit
encore, pour un rseau comportant un nombre impair dlments :
N
d
cn ej2pn l cos c
f (u, f) 5
[5.6]
n5N
xn 5
xn
Alors, la fonction scrit :
N
f (u, f) 5
[5.7]
n51
n5`
pour
pour
|cos c| < l
|cos c| > l
d
l
1l
l
5 Rseaux dantennes
d
l
1l
l
Le fait dutiliser un nombre fini dlments entrane une intgration sur une distance finie, donc
une erreur par rapport la fonction objectif.
Par exemple, pour un rseau linaire pair dont la fonction objectif est dfinie par :
l 5 0,5
Les valeurs des coefficients de la srie de Fourier sont calculables par :
d sin (2n 1)p dl l
cn 5 2 l
l
(2n 1)p dl l
pour 1
40 lments
20 lments
8 lments
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-1
-0.8
-0.6
-0.4
-0.2
0
cos(psi)
0.2
0.4
0.6
0.8
f (ui , fi ) 5
n50
5 Rseaux dantennes
Le problme rsoudre est celui de trouver lerreur minimale sur toutes les directions. Une mthode des moindres carrs peut tre utilise. Elle consiste chercher le minimum de lexpression :
|f (ui , fi ) fO (ui , fi )|
i
ventuellement, chaque terme de cette somme peut tre affect dun poids.
Ltude des mthodes de minimisation derreur sort du cadre de cet ouvrage. En chantillonnant
correctement lespace, il est donc possible de dterminer des coefficients damplitude et de phase
attribuer chaque lment.
Les dphaseurs
Les dphaseurs sont placs en parallle ou en srie (figures 5.18 et 5.19)
Dphaseur 3
Entre
Dphaseur 1
Dphaseur 2
Entre
Dphaseur 1 Dphaseur 2
Dphaseur 3
121
5 Rseaux dantennes
Coupleur hybride 3 dB
T magique
Dphaseur 1
0
90
0
0
90
S1
S2
Dphaseur 2
1 p
p j a2 1a
a 2 a1
2
4
S1 5 S sin
1
e
2
4
S2 5 S cos
p
a 2 a1
1
2
4
a2 1a1
2
p4
Lajustement des dphasages permet dobtenir une valeur dtermine de la puissance en sortie qui
sert dalimentation llment dantenne. Dans ce dispositif, le coupleur hybride est un coupleur
classique, associant deux guides ayant une paroi commune qui communique sur une portion
commune.
122
5 Rseaux dantennes
g/4
Z2
Z1
g/4
g/2
Le rseau est symtrique. Chacun des lments a une impdance dentre note Z 1 et Z 2 . Ces
impdances sont gales, mais nous les distinguons lors du calcul.
Les antennes sont relies par des tronons de ligne de longueurs gales la demi-longueur donde
guide ou au quart de longueur donde guide.
Analysons les impdances dans chacun des plans significatifs de ce schma agrandi sur la figure 5.22.
ZR
Z2
Z1
Z2
Z0
Z0
Z2
Z0
g/4
g/4
g/2
Z02
Z2
123
5 Rseaux dantennes
Z02
ZR
do
Z2 5
Z02
Z2
Z02
Le rapport des puissances P 1 et P 2 alimentant chacun des lments est fix par la synthse ralise
au pralable. On dduit donc :
x2 5
P2
U 2 /Z
Z2
5 2 2 5 02
P1
U /Z1
Z0
Dans cette expression, il est tenu compte du fait que les antennes ont la mme impdance
dentre. Le rapport des amplitudes apparat comme le rapport des impdances caractristiques
des tronons de ligne. Il est donc possible de dimensionner la largeur des lignes en fonction
des longueurs dondes guides et du rapport dimpdance recherch. Ce travail est le rsultat de
compromis sur la gomtrie des lignes, car gnralement lespacement des antennes est fix par le
gabarit impos lors de la conception.
La mthode prsente est gnralisable un nombre quelconque dlments.
5 Rseaux dantennes
Bibliographie
Les dphasages introduits sur les fibres peuvent tre obtenus par diffrents moyens, soit par
modulation, soit par lintroduction de longueurs de fibre bien dfinies. La figure 5.23 donne
un exemple de fonctionnement de ce type de dispositifs qui ncessite lintroduction de commutateurs optiques.
Commutateurs optiques
Diode laser
Photo dtecteur
Amplificateur
T
2T
4T
8T
Chaque commutateur est reli une fibre optique dune longueur gale un multiple pair de
la plus petite longueur. Les retards introduits sont donc des multiples quelconques du plus petit
retard DT. Avec N commutateurs, il est possible de raliser 2N combinaisons. Un organe de
commande permet dactionner les commutateurs pour obtenir un dphasage au plus proche de
celui souhait.
Ces dispositifs sont souvent utiliss pour contrler des sous-rseaux.
Bien dautres possibilits existent pour contrler optiquement les systmes dantennes. Nous nous
sommes restreints ici donner un bref aperu des dispositifs opto-lectroniqes utilisables.
Bibliographie
BALANIS C.A. Antenna Theory Analysis and Design, New Jersey, A. John Wiley & Sons, Inc.,
2005.
BENJAMIN R., SEEDS A.J. "Optical beam forming techniques for phased array antennas",
IEE Proceeding H, vol. 139, n6, Dc. 1992, pp 526-534.
Dunod La photocopie non autorise est un dlit
HANSEN R. C. Phased Array Antennas, New Jersey, A. John Wiley & Sons, Inc., 1998.
RUDGE A. W., MILNE K., OLVER A. D. , KNIGHT P. The Handbook of Antenna Design,
vol. 1, Peter Peregrinus Ltd, London, UK.
STUTZMANN W. L., GARY A.T. Antenna Theory and Design, New Jersey, A. John Wiley &
Sons, Inc., 1998.
ULABY F. T., MOORE R. K., FUNG A.K. Microwave Remote Sensing, Active and Passive,
Vol. I, Norwood, Artech House, 1981.
Van TREES H. L. Optimum Array Processing, New York, John Wiley & Sons, 2002.
125
6 DIFFRENTS DOMAINES
DUTILISATION DES ANTENNES
Dans ce chapitre nous prsenterons un panorama des diffrentes applications utilisant des antennes, en les replaant dans leur contexte. Les systmes seront dcrits brivement afin dexpliquer
les points sensibles prendre en compte lors de la conception des antennes.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
VLF
LF
MF
HF
3 MHz
VHF
UHF
SHF
3 GHz
EHF
Frquence
lANFR, cite dans la bibliographie, la rpartition prcise de lutilisation des bandes de frquences
en pourcentage en fonction des activits pour la France.
Certaines bandes sont utilisables plus librement condition de respecter des nivaux de puissance
limites et de ne pas empiter sur les bandes adjacentes. Ces bandes appeles ISM (Industriel,
scientifique et mdical) sont ouvertes de nombreuses applications et utilisables gratuitement.
Elles sont rparties dans tout le spectre. Utilisant les basses frquences, on trouve des applications domestiques, ncessitant un faible dbit dinformations comme les tlcommandes, les
transmissions de donnes de capteurs. La bande des 13,56 MHz est celle des cartes puce sans
contact. Les bandes autour de 433 MHz et de 870 MHz sont trs utilises pour lidentification
radiofrquence. La bande des 2,4 GHz est actuellement bien connue pour le WIFI et les fours
micro-ondes. Ces derniers ont de nombreuses applications industrielles, lies au chauffage,
au schage et la polymrisation. Mais on y trouve aussi de nombreuses autres applications de
transmissions sans fil (transmetteurs, camra de vido surveillance). Dautres bandes ISM sont
rserves pour des frquences plus leves, autour de 5,8 GHz, 24 GHz, 61 GHz, 122 GHz,
245 GHz.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
une grande partie la radiodiffusion (bande de modulation damplitude). Les ondes longues sont
dans cette bande. Dans le bas de la bande, on trouve des communications maritimes, de mme
que des frquences rserves aux radioamateurs. La bande HF (High Frequency) est trs morcele,
constitue de nombreuses sous-bandes aux applications trs diverses. On y trouve des communications longues distances, de la radiodiffusion (ondes courtes), des utilisations terrestres (scurit,
arme, police), des bandes de radioamateurs et une bande ISM. Les bandes ISM sont rserves
pour des applications industrielles, scientifiques et mdicales. Elles sont moins contraintes au
niveau des normes de puissance afin de permettre des applications qui peuvent ncessiter des
niveaux de puissance leve. La bande VHF (Very High Frequency) contient des applications pour
la radiodiffusion (modulation de frquence radio et tlvision), les communications ariennes.
La bande UHF contient des sous-bandes rserves la tlvision, aux communications avec les
mobiles et les systmes aroports. On trouve dans cette bande de nombreuses applications radar.
Latmosphre tant transparente dans cette bande de frquences, elle est aussi utilise pour les
services utilisant les transmissions satellites et pour la radioastronomie. La bande SHF (Super
High Frequency) est aussi utilise pour des services satellites avec des applications en communications, tldiffusion, et tldtection. De nombreux systmes de radars et radiomtres se trouvent
dans cette bande. Plusieurs bandes sont rserves aux applications ISM. La bande la plus haute,
EHF (Extremly High Frequency), qui va en principe de 30 300 GHz, nest alloue que jusqu
275 GHz. Dans le bas de la bande, on trouve des applications classiques de communications. La
recherche spatiale, la tldtection et la radioastronomie sont bien prsentes dans cette bande. On
trouve aussi une utilisation particulire concernant les services intersatellites qui se rpartissent
sur toute la bande.
Les modes de propagation diffrent selon les frquences. En basses frquences, jusqu la bande
MF, la propagation a lieu par onde de sol. En montant en frquence, en bandes HF et VHF, les
ondes se rflchissent sur lionosphre. Ce mode de propagation est utilis pour couvrir tout le
globe, grce plusieurs rebonds (systme de type Omga). Au-del de la bande VHF, les transmissions seffectuent en trajet direct, incluant ventuellement des phnomnes de diffraction.
Frquences
Bande L
1 2 GHz
Bande S
2 4 GHz
Bande C
4 8 GHz
Bande X
8 12 GHz
Bande Ku
12 18 GHz
Bande K
18 26 GHz
Bande Ka
26 40 GHz
Bande V
40 75 GHz
Bande W
75 111 GHz
129
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Considrons une antenne mettrice, constitue dun diple plac en O , une hauteur h1 . Lantenne de rception, aussi constitue dun diple est place en O , la hauteur h2 . Le trajet direct
O O fait avec lhorizontale un angle ad (figure 6.2). Il existe un rayon, mis par O qui se
rflchit sur le sol et arrive en O . Il est obtenu en traant limage de O par rapport au sol : Oi .
La droite joignant cette image O coupe le sol en P.
z
rd
h1
O
h2
y
rr
r
Oi
Figure 6.2 Trajet direct et trajet rflchi entre une antenne dmission
et une antenne de rception.
Il ejkrd
uu
E d 5 jkZ
sin ud
4p rd
Ses composantes selon le repre cartsien sont obtenues par projection :
Edx 5 0
Edy 5 jkZ
Il ejkrd
cos ad sin ad
4p rd
Edz 5 jkZ
Il ejkrd
cos2 ad
4p rd
131
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Il ejkrr
E r 5 jkZ
uu
sin ur
4p rr
Les composantes de ce champ sont :
Erx 5 0
Ery 5 jkZ
Il ejkrr
cos ar sin ar
4p rr
Erz 5 jkZ
Il ejkrr
cos2 ar
4p rr
Le champ total E en O est donc obtenu par la somme des champs crs par le diple en O et
par son image en Oi :
Ex 5 0
Ey 5 jkZ
Il ejkrd
ejkrr
cos ad sin ad
cos ar sin ar
4p
rd
rr
Ez 5 jkZ
Il ejkrd
ejkrr
cos2 ad 1
cos2 ar
4p
rd
rr
En gnral, les antennes sont places grande distance lune de lautre et la distance D est bien
suprieure aux hauteurs des diples. Les angles ad et ar sont donc petits. Cette remarque permet
des approximations :
cos2 ad 1 a2d et sin ad ad
cos2 ar 1 a2r
et
sin ar ar
La composante selon Oz est donc prpondrante sur les autres composantes. Ceci justifie le fait
de placer le diple rcepteur verticalement afin de recevoir le maximum de champ.
Par ailleurs, les rayons vecteurs sexpriment, en utilisant ces approximations, par :
rd D 1 1
a2d
2
et rr D 1 1
a2r
2
En ne conservant dans Ez que les dveloppements limits relatifs la fonction exponentielle qui
varie beaucoup plus vite que la fonction inverse, on obtient :
Ez jkZ
a2
Il jkD jkD a2d
r
2 1 e jkD 2
e
e
4pD
Compte tenu des valeurs trs faibles des angles, les approximations suivantes sont valables :
132
ad
h1 h2
D
ar
h1 1 h2
D
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
h1 h2
Il jkD j k (h21 1h22 ) jk h1 h2
e
e D 1 ejk D
e 2D
4pD
Soit encore :
Ez jkZ (Il)
h1 h2
ejkD
2 cos k
4pD
D
Ez jkZ
Er
Ei
i1
i1
i1
Hr
Et
i2
Dunod La photocopie non autorise est un dlit
Hi
i1
Polarisation parallle
Ht
i2
Polarisation perpendiculaire
La polarisation parallle correspond au cas o le champ lectrique est parallle au plan dincidence
(dfini par la normale et le rayon incident). Cette polarisation est aussi appele TM (transverse
magntique) car le champ magntique est perpendiculaire au plan de la figure. Cela correspond
aussi une polarisation verticale.
133
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Le coefficient de rflexion Rpar est le coefficient de rflexion en amplitude pour le champ lectrique dfini avec les orientations de la figure 6.4.
2 cos i1 1 cos i2
Rpar 5
2 cos i1 1 1 cos i2
La polarisation perpendiculaire correspond au cas o le champ lectrique est perpendiculaire
au plan dincidence. Cest aussi une polarisation TE (transverse lectrique) ou une polarisation
horizontale.
Le coefficient de rflexion Rperp est le coefficient de rflexion en amplitude pour le champ lectrique dfini avec les orientations de la figure 6.4.
1 cos i1 2 cos i2
Rperp 5
1 cos i1 1 2 cos i2
Rappelons la loi de Descartes :
1 sin i1 5
2 sin i2
Le cas dune antenne linaire verticale de type dipolaire correspond une polarisation parallle.
Lorsque lincidence est proche de 90, le coefficient de rflexion, pour des matriaux dilectriques,
tend vers 1. Le champ lectrique prend alors la forme :
h1 h2
Il jkD j Dk (h21 1h22 ) jk h1Dh2
e
e
e
ejk D
4pD
Soit, lorsque la distance entre les antennes est grande par rapport leur hauteur :
Ez jkZ
Ez
h1 h2
5 2 sin k
Edz
D
2k
h1 h2
D
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
de faon globale, donc approche. Les vanouissements du signal sont la premire consquence
de lexistence de trajets multiples. La seconde consquence se mesure sur la forme temporelle du
signal qui, du fait des diffrentes rflexions, subit des retards successifs.
Signalons que les principes prsents font lhypothse dune terre plate. Pour plus de prcision,
lorsque la distance de transmission est grande, il est prfrable de tenir compte du modle de
terre sphrique.
Ellipsode de Fresnel
Ltude prcdente permet de comprendre que tout obstacle se trouvant proximit du trajet en
ligne directe perturbe la transmission en rflchissant ou diffractant londe. Une deuxime onde
est ainsi cre qui interfre avec celle du trajet direct. Lorsque ces deux ondes ont des diffrences
de marche gales la demi-longueur donde, linterfrence est destructive et le signal svanouit.
Le lieu des points tels que la diffrence de marche entre le trajet direct et le trajet ayant subi
une rflexion est gale une valeur donne est un ellipsode ayant pour foyers les deux antennes.
Lorsque cette diffrence est gale la demi-longueur donde, on parle du premier ellipsode de
Fresnel.
Premie
r ellipso
de de F
resnel
F1
F2
M
Figure 6.5 Premier ellipsode de Fresnel.
F1 M 1 F2 M F1 F2 5
6.2.2 Radioamateurs
LUnion Internationale des Tlcommunications dfinit lactivit des oprateurs des services
damateur appels radioamateurs comme services de radiocommunication ayant pour objet
linstruction individuelle, lintercommunication et les tudes techniques, effectues par des amateurs, cest--dire par des personnes dment autorises, sintressant la technique de la radiolectricit titre uniquement personnel et sans intrt pcuniaire .
Dans ce cadre, les radioamateurs ont dvelopp quantit dapplications ; on peut notamment
citer :
135
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Tlphonie.
Transmission de texte : radio tltype (RTTY, tlscripteur), AMTOR.
Transmission dimage : ATV (TV Amateur), transmission dimage balayage lent (SSTV),
fac-simil (fax).
Transmissions numriques : rseau de communications numriques (packet-radio, APRS).
Plus prcisment, listons quelques activits prises comme exemples. Un des challenges que simposent les radioamateurs est la transmission faible puissance (QRP) pour tablir une communication, notamment de type HF pour atteindre dautres continents. Plus haut en frquence, on
trouve les applications bases de satellites radioamateurs (OSCAR, Orbiting Satellites Carrying
Amateur Radio) qui permettent une liaison entre deux points terrestres via un relais satellitaire
dans les bandes de frquences VHF et UHF. La rception dimages de la Terre prise depuis
un satellite est aussi une activit trs prise. Enfin, on peut mentionner que rgulirement des
contacts sont tablis entre les navettes amricaines (Columbia, Challenger) avec des stations radioamateurs, et cela avec du matriel radioamateur embarqu sur la navette (charge utile SAREX).
Tout dabord, nous listons les bandes autorises :
Comme on peut le constater, lattribution de bandes de frquences occupant tout le spectre hertzien permet dexploiter les conditions de propagation trs diffrentes et donc toutes les possibilits
de transmission (vision directe, rflexion ionosphrique, troposphrique, diffraction...).
Cela conditionne la conception de lantenne du radioamateur. Les radioamateurs ont beaucoup
investigu dans les bandes dcamtriques car les antennes sont constitues de fils, donc plus
facilement ralisables. De faon gnrale, les antennes destines aux missions radioamateur sont
bases sur les techniques utilises pour la conception des antennes classiques. Toutefois, il faut
relever certaines spcificits. En effet, lorsquun radioamateur conoit une antenne dcamtrique,
il ne sagit plus de faire une antenne qui soit optimale sur une seule frquence mais fonctionnelle
sur plusieurs bandes. Cela lui permettra de choisir la frquence optimale en fonction de la liaison
envisage, des conditions mto en altitude... Par exemple, lutilisation commune des bandes
3,5, 7, 14 et 21 MHz permet dutiliser un diple demi-onde 3,5 MHz, diple qui autorisera
un accord onde entire 7 MHz puis en 2l 14 MHz, 3l 21 MHz et enfin 4l 28 MHz.
Or, les nouvelles bandes rcemment attribues 10, 18 et 24,9 MHz ne permettent plus cette
approche puisque celles-ci nont plus la relation de multiples entiers entre elles ni avec les autres
bandes. Il faut donc que lantenne en ondes dcamtriques devienne multibandes.
Sur la figure 6.6, on reprsente la rpartition de courant (ondes stationnaires) sur une antenne
dont la longueur est compare la longueur dondes pour diffrentes frquences dutilisation.
l =
F = 10,5 MHz
(harmonique 3)
l = 3
2
F = 7 MHz
(harmonique 2)
l =
F = 3,5 MHz
(fondamentale)
2
F = 14 MHz
(harmonique 4)
l = 2
136
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Frquence suprieure
(MHz)
1,830
1,850
16
3,500
3,800
79 86
7,000
7,100
42,5
10,100
10,150
29,5
14,000
14,350
21
18,068
18,168
16,5
21,000
21,450
14
24,890
24,990
12
28,000
29,700
10
Frquence suprieure
(MHz)
50,2
51,2
144
140
430
440
0,7
1 240
1 300
0,24
2 300
2 450
0,13
Frquence suprieure
(GHz)
5,65
5,85
10
10,5
24
24,25
1.2
47
47,2
0,6
75,5
81
0,375
119,98
120
0,25
142
149
0,2
241
250
0,12
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
l =
l = 3
l =
l = 5
I
l = 3
l = 9
En ce qui concerne laccord lectrique, si lon veut concevoir une antenne fonctionnant sur
lensemble des bandes dcamtriques, on devra accorder avec un LC srie lorsque limpdance
au point dalimentation est faible et avec un LC parallle lorsque celle-ci est forte.
Effet de sol
De mme leffet du sol va entraner une modification du diagramme de rayonnement et notamment de langle de rayonnement maximal par combinaison des rayonnements direct et rflchi.
Aussi, les radioamateurs font trs attention matriser la hauteur de lantenne au-dessus du sol
de faon atteindre langle optimal de rayonnement en fonction de la frquence utilise, comme
cela est montr sur la figure 6.8. Langle optimal tant celui qui vite les multibonds et donc les
pertes par rflexion sur le sol qui nest pas parfaitement conducteur.
Couches
ionises
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Lantenne Levy (double Zepp) : elle est lantenne de prdilection du radioamateur qui veut
mettre ou recevoir sur lensemble des bandes dcamtriques de 3,5 30 MHz. Avec un circuit
daccord variable, on peut laccorder sur lensemble de la plage de frquences mentionne.
5m
5m
2m
A B Cas n 1 :
3m
A B
3m
2m
Cas n 3 :
3m
Frso = 14 MHz
Cas n 2 :
En connectant en entre dantenne une boucle, on autorise la mesure de la frquence de rsonance laide dun grid-dip (sorte de pince ampromtrique). On constate que la frquence
de rsonance nest pas modifie si la somme des longueurs horizontales (rayonnantes) et de la
ligne parallle reste constante (demi-onde). Cela signifie que le mode de vibration est celui de
la demi-onde, et cela malgr le fait que la partie replie parallle ne rayonne pas puisque les fils
annulent mutuellement leur rayonnement. On considre quil y a rduction du rayonnement d
ce raccourcissement partir dune longueur rayonnante totale infrieure au quart donde.
En combinant au pied de lantenne une combinaison de circuits daccord LC srie ou parallle,
il est possible de travailler sur lensemble des bandes. En effet, le circuit daccord permet de retomber sur un nombre impair de demi-ondes et donc de considrer le point de jonction avec la
ligne (point AB) comme un point dintensit maximale lorsque lon est dans un fonctionnement
multiple de demi-ondes.
Le dernier avantage de cette antenne est li sa symtrie qui permet dtablir un rgime dondes
stationnaires parfaitement quilibr sur les deux moitis de la structure.
On pourrait encore citer comme autre type dantennes dcamtriques, lantenne Trap qui est
constitue dun diple dans lequel ont t insrs des circuits rsonants parallles des positions
prcises (qui jouent le rle de piges) et qui permettent de reconstituer le fonctionnement sur des
bandes particulires qui ne sont pas harmoniques (frquences basses de la bande HF). On peut
enfin citer lantenne cadre qui sinspire la fois de lantenne Quad dans sa forme et de lantenne
trappes rsonnantes.
A
CV1
CV2
CV1
A
139
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Dans les bandes de frquences suprieures, les techniques utilises par les radioamateurs sont
plus classiques. On peut citer les antennes Quad et Yagi, qui ont t utilises et souvent mises
au point de faon empirique pour les missions de Tlvision amateur (ATV). De nombreuses
techniques dadaptation dantennes (coupleurs dantennes) ont t tudies, testes et prouves,
qui permettent de prendre en compte les limites de ralisations pratiques.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
distance qui les spare dpend de la densit des communications transmettre et de lenvironnement. Un environnement urbain ncessite des stations plus rapproches en raison des nombreux
obstacles que reprsentent les btiments, mais aussi en raison dun trafic plus important. Chaque
station de base dessert une zone lentourant appele cellule. Les cellules sont plus ou moins serres
selon le type de zone concerne. On parle de rseau microcellulaire dans une zone urbaine et de
rseau picocellulaire plutt lintrieur des btiments. La taille dune microcellule est comprise
entre 100 et 300 m. Lorsque la taille des cellules augmente, on passe au rseau cellulaire avec des
tailles allant de 500 m 2 km. Les macrocellules ont des dimensions comprises entre 2 km et
35 km.
Le rseau cellulaire sappuie sur les deux lments que sont les stations et les terminaux mobiles
qui possdent chacun la fonction dmission et de rception. Les puissances mises en jeu lmission par les stations de base sont importantes. Elles dpendent du type de station. Les mobiles
mettent une puissance plus faible, au maximum de 2 W pour les terminaux portables. Du fait
des rles diffrents des stations de base et des mobiles, leurs antennes sont diffrentes.
Antennes de terminaux mobiles
Les antennes de terminaux sont souvent trs proches dun plan de masse imparfait (le sol, le toit
dun vhicule ou le corps humain : la main ou la tte) qui modifie le diagramme de rayonnement.
Les dantennes pour les terminaux mobiles voluent sans cesse. Ainsi les techniques utilises pour
les tlphones portables sont passes en quelques annes dantennes fouets, aux antennes hlicodales, puis aux antennes planaires. Certaines antennes sont replies des fins de miniaturisation
(antennes PIFA, paragraphe 9.1.3). Les antennes utilises sur les vhicules sont trs souvent des
antennes fouets qui sont constitues dune antenne filaire de longueur gale un quart donde
au-dessus dun plan de masse. Il est possible dutiliser des antennes filaires de diffrentes tailles.
Afin dadapter les antennes, il est souvent ncessaire dajouter des selfs ou des capacits lentre.
Nous allons montrer linfluence du plan de masse.
Prenons lexemple dune antenne filaire place une hauteur h au-dessus dun plan conducteur,
constitu soit par le sol, soit par le toit dun vhicule. Nous allons donc tudier ce cas reprsent
par la figure 6.11, sur laquelle, le problme initial dune antenne en prsence dun plan rflecteur,
est reprsent gauche. Ce problme est remplac par le problme quivalent de deux antennes,
parcourues par un courant de mme sens, distantes de 2 h (voir paragraphe 2.4.4, Thorie des
images).
l
h
x
Figure 6.11 Rayonnement dune antenne filaire au-dessus dun plan de
masse et son problme quivalent.
141
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Les deux antennes du problme quivalent sont dcales de h de chaque ct du plan. Daprs la
thorie des rseaux (paragraphe 5.1.2), le facteur de rseau introduit est gal :
FR 5 4 (cos(kh cos u))2
Le rayonnement global a pour fonction caractristique de rayonnement le produit de ces deux
fonctions. La symtrie axiale est maintenue. Le rayonnement du rseau constitu des deux antennes est maximum pour u 5 p/2. Le gain de cette antenne est double de ce quil serait pour
une antenne seule, en absence de sol rflecteur, puisque la puissance nest ici rayonne que dans
un demi-espace.
Pour des valeurs de u diffrentes de p/2, le diagramme de rayonnement dpend de la hauteur
du diple. En particulier, certaines directions peuvent prsenter un rayonnement nul selon les
valeurs de h.
Antennes de stations de base
Les stations de base doivent tre puissantes (20 30 W). Les antennes sont donc associes sous
forme de rseau. Le diagramme en rsultant doit tre omnidirectionnel autour de la station afin
dassurer la liaison avec les terminaux dont la position est quasiment alatoire. Le diagramme
dans le plan vertical ne doit pas prsenter de zros. Louverture verticale varie de 10 70. La
meilleure solution pour raliser ce type de diagramme est lassociation dantennes verticalement,
alimentes en amplitude et en phase afin de crer le diagramme de rayonnement recherch (voir
le chapitre 5 sur les rseaux). On trouve ainsi des rseaux dantennes filaires rectilignes (souvent
des antennes demi-ondes), alignes et places sur un mat.
la rception, le rseau permet dutiliser les techniques de diversits pour amliorer la qualit du
signal (voir paragraphe 7.2).
La souplesse apporte par le contrle de lalimentation des rseaux permet aussi de rendre les
antennes adaptatives : les faisceaux, la rception, comme lmission, sont alors orientables dans
des directions correspondant celles dun fort trafic. Il est aussi possible dabaisser la valeur de
la fonction caractristique de lantenne dans une direction o se trouve une source perturbatrice.
Lensemble de ces situations est gr grce au traitement dantennes (paragraphe 7.1)
Afin de renforcer le rayonnement, lantenne peut tre place devant un plan de masse. Le principe
des images permet de remplacer le problme initial par le problme quivalent de deux antennes
antisymtriques (figure 6.12).
Calculons le champ rayonn par deux antennes filaires parallles et parcourues par des courants
dintensit I, de sens opposs. Ces deux antennes constituent un rseau dont nous allons calculer le facteur de rseau FR , avec les notations de la figure 6.12. La somme vectorielle de la
contribution des deux antennes conduit au calcul de la fonction :
fR (u, f) 5 ejkh sin u sin f ejkh sin u sin f
Soit :
fR (u, f) 5 2j sin(kh sin u sin f)
La fonction rseau est donc donne par :
FR (u, f) 5 4 sin2 (kh sin u sin f)
Dans le cas h 5 l/4 :
FR (u, f) 5 4 sin2
142
p
sin u sin f
2
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
z
M
z
r
x
l
O
h
Cette fonction est maximum pour : u 5 p/2 et w 5 p/2, cest--dire dans la direction Oy, ce
qui est normal, puisque les deux antennes prsentent un dphasage nul dans la direction Oy. En
effet les deux antennes sont spares de l/2. Donc la diffrence de marche introduit un dphasage
de p, et du fait de lopposition des deux courants elles prsentent un dphasage supplmentaire
de p. Le dphasage total est donc 2p. Il ny a pas dautre zro de la fonction rseau.
Dans ce cas h 5 l/2 :
FR (u, f) 5 4 sin2 (p sin u sin f)
Il existe, dans ce cas un zro pour u 5 p/2 et w 5 p/2, cest--dire dans la direction Oy. Cela
sexplique par la diffrence de marche dans la direction Oy qui correspond un dphasage de 2p.
Au final, en prenant en compte le dphasage d au courant, le dphasage total est de p dans la
direction Oy.
Donc le choix de la distance de lantenne au plan de masse est fondamental. Afin dimposer
un diagramme de rayonnement visant dans la direction perpendiculaire au rflecteur, la distance
h est choisie gale au quart de la longueur donde. Le diagramme de rayonnement est alors
obtenu en multipliant la fonction caractristique de lantenne filaire par le facteur de rseau des
deux antennes, reprsent sur la figure 6.13. Bien entendu, le diagramme de rayonnement du
problme initial se limite au demi-plan suprieur, le plan de masse jouant le rle dcran pour la
partie infrieure.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Trs rapidement lutilit de satellites gostationnaires sest impose. Ces satellites, placs sur lorbite circulaire quatoriale, environ 36 000 km de la Terre, ont une priode de rotation de
24 heures. Ils sont gosynchrones. Lorbite quatoriale abrite un peu moins de quatre cents satellites oprationnels. Elle est cependant encombre danciens satellites et de dbris de lancement.
On y dnombre un peu plus dun millier dobjets de plus dun mtre.
144
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
La puissance est un problme crucial pour les antennes embarques sur les satellites gostationnaires. En effet si lon calcule lattnuation en espace libre correspondant la propagation de
36 000 km, on trouve :
1
1
5
6. 1017 m2
2
4ph
4p(3,6.107)2
Cest pourquoi toutes les antennes servant la liaison satellite, aussi bien les antennes embarques que les stations au sol, sont des antennes de grand gain. Le meilleur moyen dobtenir
un grand gain est, selon la formule [4.14], daugmenter la surface de captation de lantenne.
Les antennes rflecteur permettent, grce la surface importante du rflecteur, de capter le
maximum de puissance. Certaines antennes utilisent deux rflecteurs. Nous verrons un peu plus
loin le fonctionnement de ces antennes qui ont couramment des gains dune cinquantaine de
dcibels. Dans la plupart des cas la source est un cornet. Selon ltat de polarisation attendue, le
cornet est circulaire ou rectangulaire. Les cornets sont gnralement corrugus pour limiter les
lobes secondaires (voir paragraphe 9.1.1).
Linconvnient majeur de ce type de satellite est de ne couvrir quune petite partie de la Terre.
Langle de vue de la Terre partir dun point de lorbite gostationnaire tant de 17, les latitudes
leves ne sont pas comprises dans louverture de lantenne.
Les satellites en orbite basse
Les satellites en orbite basse, aussi appels LEO (Low Earth Orbit) ont une orbite incline par
rapport au plan de lquateur. Leur priode est nettement plus faible que celle des satellites gostationnaires, puisquils font le tour de la Terre plus dune dizaine de fois par jour. Ces satellites
dfilent autour de la Terre et sont capables de couvrir lensemble de la plante grce un lger
dcalage de leur orbite chaque tour. Lorbite des satellites LEO est de lordre de 800 1 000 km.
Ils permettent datteindre des latitudes trs leves, contrairement aux satellites gostationnaires.
Certaines orbites elliptiques permettent aux satellites de rester plus longtemps au-dessus dune
rgion. Leur vitesse est inversement proportionnelle la distance au centre de la Terre. Par
consquent, ils vont plus vite au prige qu lapoge.
Comme leur distance la Terre est beaucoup plus faible que pour les satellites gostationnaires,
les contraintes de puissance peuvent tre relches, ainsi les antennes ne sont pas ncessairement
aussi puissantes. De plus, le cot du lancement est moins lev. Cependant le suivi est plus dlicat
et du fait du dfilement, les informations ne sont pas transmises en permanence. Cest pourquoi
ils sont munis de systmes de stockage de linformation.
Le suivi des satellites dfilants est assur par des antennes terrestres mobiles
Les satellites en orbite moyenne (MEO) ont des altitudes qui sont autour de 10 000 km. Ils ont
globalement les mmes caractristiques que les satellites LEO. Cependant leur altitude plus leve
impose que la puissance dmission soit plus importante. Le facteur dattnuation en puissance
est environ cent fois plus grand que pour les satellites LEO.
Les constellations de satellites
Afin damliorer la couverture globale de la surface terrestre, certains systmes, appels constellation de satellites, utilisent un ensemble de minisatellites. Cest le cas de la constellation Iridium
qui comporte 66 satellites et de la constellation GlobalStar qui comporte 48 satellites sur des
orbites basses (environ 1 400 km), inclines 50 par rapport lquateur. Les diffrents satellites
prennent le relais en fonction de leur position. De ce fait, linformation peut tre transmise en
permanence et la zone de couverture est pratiquement mondiale. Le principe de fonctionnement
des constellations est dutiliser la diversit spatiale pour amliorer la qualit de service. En gnral
un mobile est en vue de deux quatre satellites
145
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Certains satellites de la constellation peuvent communiquer entre eux. Cette fonction avait t
conue au dpart pour assurer la confidentialit des communications.
Les constellations prsentent de nombreux avantages :
La masse de chaque satellite est faible (environ 500 kg alors que la masse dun satellite gostationnaire est de plusieurs tonnes).
La distance la Terre est faible, donc il ny a pas de dcalage temporel dans la communication.
Les puissances mises en jeu sont plus faibles.
En cas de panne, un autre satellite peut prendre le relais.
Les obstacles sont moins gnants puisquon peut utiliser le satellite qui est le mieux plac.
Le systme GPS (Global Positioning System) est constitu de trente et un satellites sur des orbites
situes une altitude de 20 000 km. Les satellites sont rpartis sur six plans orbitaux, inclins
de 55. Les satellites reprennent la mme position chaque jour car la priode de rotation est de
11 h 58 min Le systme de localisation repose sur lexploitation des signaux provenant de quatre
satellites en vue.
Le futur systme de positionnement europen GALILEO devrait tre compltement oprationnel
vers 2013. Il utilisera une trentaine de satellites.
Les stations de rception terrestres
Les stations de rception des signaux provenant des satellites peuvent tre de plusieurs tailles.
Les stations les plus petites sont les stations GPS qui nont pas besoin de recevoir un dbit
important et doivent tre mobiles et portables.
Les antennes de rception de tlvision doivent recevoir un signal provenant dune distance de
36 000 km avec un dbit relativement lev. Les antennes ont des diamtres de lordre du mtre.
Il existe des stations grand gain, conues pour recevoir un dbit lev. Ces antennes sont utilises lchelle nationale pour capter les informations en provenance de satellites scientifiques,
par exemple. Dans ce cas il sagit dantennes paraboliques, comportant souvent un montage
Cassegrain.
Les antennes de certaines stations sont mobiles afin de permettre la poursuite du satellite durant
un certain intervalle de temps.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
et japonais) fonctionnent dj dans cette bande de frquences pour des transmissions de donnes et de la diffusion pour la tlvision haute dfinition.
Les antennes sont donc conues en fonction des frquences dutilisation qui peuvent varier dune
application lautre. Elles nont pas forcment besoin davoir une large bande passante car elles
servent une application donne, gnralement positionne dans une bande de frquences spcifique.
Les applications
Les satellites se sont peu peu imposs comme moyen de transmettre de linformation car ils
permettent de couvrir des zones larges qui peuvent tre inaccessibles par voie filaire ou par voie
hertzienne. Certaines zones montagneuses ne sont accessibles que par ce moyen.
Tlphonie fixe
Les satellites ont tout dabord t utiliss pour la tlphonie fixe. La communication est envoye
au satellite qui la reoit et la rmet. Lors de ce type de communication un lger retard est
peru qui est d au temps de propagation de laller-retour du signal entre la Terre et le satellite.
Maintenant, outre la voix, ces satellites transmettent aussi des donnes. La largeur des canaux est
adapte au dbit transmettre. La largeur de bande reste cependant raisonnable.
Tldiffusion
La tldiffusion fait partie des utilisations importantes des satellites. Tout le monde est maintenant familier avec les petites paraboles qui permettent de recevoir les missions tlvises.
Localisation
Le GPS (Global Positioning System) est un systme trs rpandu de localisation. Il fonctionne grce
une petite station de rception qui dtecte la position dun mobile par rapport la position de
quatre satellites. Ce systme utilis par les militaires amricains a t mis la disposition des
civils. Il donne une prcision sur la localisation denviron 20 m. Devant le succs du GPS, un
autre systme va tre mis en place au niveau europen, le systme GALILEO.
Balise
Les satellites mettent des signaux spcifiques sur une trs faible bande qui servent de balises pour
les mobiles.
Communications mobiles
La tlphonie mobile utilise aussi les services satellites. Les utilisateurs en sont la marine, laviation
et les vhicules terrestres.
Observation de la Terre
Les satellites dobservations sont de plus en plus nombreux. Les observations peuvent porter sur
des suivis de phnomnes naturels terrestres : mtorologie, inondations, ruptions volcaniques
ou bien des phnomnes lis aux activits humaines : pollutions, modifications des surfaces lies
lagriculture... JASON, par exemple, est un satellite ddi plus particulirement lobservation
ocanographique. Les satellites dobservation peuvent tre des satellites gostationnaires (METEOSAT) ou des satellites dfilants (SPOT). Il existe aussi de nombreux satellites dobservation
militaires. Quelques pays ont leurs propres satellites dobservation.
Exprimentations scientifiques
Certains satellites sont exprimentaux et permettent des essais sur de nouvelles technologies.
Dautres, embarquant de nombreux appareils de mesures sont qualifis de satellites scientifiques.
Des dispositifs de tlmtrie permettent de mesurer laltitude du satellite. Certains, trs prcis,
sont capables de mesurer la dformation de la surface des ocans.
147
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Tlmtrie, tlcommande
Enfin tous les satellites sont suivis trs attentivement. Des mesures sont effectues en permanence
pour vrifier leur position. Ds le moindre cart leur trajectoire ou leur orientation, des
dispositifs tlcommands depuis la Terre permettent le dmarrage de moteurs afin de piloter
distance le satellite. Les dispositifs de tlmtries et de tlcommande passent par des antennes
spcialises.
Location de canaux
Les transmissions par satellites ont pris un tel essor et offrent une telle varit de services, de
qualit, que des oprateurs ou des organisations, INMARSAT... EUTELSAT, ont cr un march
proposant de nombreux services.
Lorganisation internationale INTELSAT, privatise en 2001, gre actuellement une cinquantaine
de satellites au niveau mondial.
Le consortium INMARSAT met disposition quatre satellites gostationnaires, dont deux sont
situs au-dessus de locan Atlantique et les deux autres au-dessus de locan Pacifique et au-dessus
de locan Indien. Ces satellites servent la transmission de la voix et de donnes. Ces satellites
sont relays par des stations terrestres et la zone de couverture est ainsi trs large. Des donnes
peuvent mettre jusqu cinq minutes pour transiter.
Au niveau de lEurope, il existe des socits telles que EUTELSAT qui proposent des services
de transmission de la voix de donnes et de tldiffusion. Le programme ECS (European Communication Satellite) et TELECOM portent sur les mmes services. Il faut signaler quelques
programmes nationaux qui ont fonctionn avec succs tels que ITALSAT ou les programmes
franais TELECOM 1 et 2.
volutions
Les systmes de satellites voluent actuellement vers la transmission haut dbit. Un certain
nombre dtudes sont en cours. Certains satellites supportent dj des transmissions haut dbit.
On peut citer le satellite japonais KIZUNA, mis en orbite en 2008 qui fonctionne en bande
Ka. Il propose un accs ultra haut dbit en tout point situ en Asie. Les dbits viss sont de
1,2 Gbit/s avec une antenne de rception au sol de 5 m de diamtre. Une antenne plus petite
permet de recevoir un dbit moindre. Cest un systme qui peut tre mis en place en urgence
pour assurer des moyens de communications lors dun vnement exceptionnel, par exemple.
Dans un avenir proche, il est envisag de procder une identification par satellites. Cela pourrait
permettre par exemple de suivre les navires de faon automatique.
Les utilisations des satellites sorientent vers le haut dbit. Une norme DVB-S (Digital Video
Broad Casting - Satellite) a t dcide. Des systmes sont mis en place pour transmettre du haut
dbit par satellites, utilisant la bande 27-31 GHz.
Les formes dantennes utilises bord des satellites sont trs varies. Elles dpendent des utilisations qui en sont faites et des bandes dutilisation. Par exemple, une antenne altimtrique est trs
diffrente dune antenne de diffusion.
Dans la suite nous prsenterons les antennes rflecteur(s) qui sont de loin les plus nombreuses.
Dautres types dantennes sont utiliss qui seront dcrits plus loin dans louvrage.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Principe de fonctionnement
Considrons un point source plac au foyer de la parabole. Par dfinition, tout rayon provenant du foyer (rayon primaire) se rflchit et repart paralllement laxe de la parabole (rayon
secondaire).
Rappelons certaines proprits dun parabolode de rvolution (3D) ou dune parabole (2D).
Cest par dfinition le lieu des points gale distance dun point, le foyer, et dun plan en 3D,
appel le plan directeur ou dune droite en 2D, la directrice (D). De ce fait, quel que soit le point
P appartenant la parabole, la relation suivante est vrifie :
FP 5 PH
Les rayons secondaires issus de F sont parallles entre eux et sont en phase. Donc tout plan
perpendiculaire laxe du parabolode est un plan de phase.
Lquation de la parabole daxe Oz est :
y2 5 4fz
OF est la distance focale, note f.
D2
La surface gomtrique de louverture de lantenne est ainsi gale p . On conoit ainsi que
4
cette antenne ait un grand gain selon la formule :
G 5 4p
Aeff
l2
O Aeff reprsente laire effective de lantenne qui dpend de la rpartition du champ sur louverture et qui est toujours infrieure ou gale la surface gomtrique.
Si le point source est lgrement dcal dans le plan focal, le rayon secondaire scarte lgrement
de laxe. En effet, le rayon rflchi fait avec la normale un angle gal langle dincidence.
Or dans le plan focal se trouve place une source ayant une certaine extension. Donc les rayons
partant de louverture ne sont pas tous rigoureusement parallles entre eux et cela contribue
donner au rayonnement issu de la parabole une certaine ouverture angulaire. Cette explication
est relativement sommaire car elle sappuie sur la thorie des rayons qui est valable sous certaines
approximations.
149
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
De nombreuses notions sur la conception dantennes paraboliques sappuient sur la thorie des
rayons. On suppose, en particulier que londe provenant de la source est sphrique et que tous les
rayons viennent se rflchir sur la parabole. Ceci nest vrifi que si le rflecteur est dans le champ
lointain de lantenne. Supposons que louverture de lantenne soit note b. Nous verrons au
paragraphe 9.1.1, portant sur les cornets que, si celui-ci a une longueur l, son ouverture optimale
est donne (cornet conique) par :
b 5 3ll
Rappelons que la condition de champ lointain est :
R>
2b2
l
Nous choisirons de donner les lments de conception des antennes partir de cette seconde
mthode. Daprs la thorie, le spectre donde plane sur la surface rayonnante donne la forme du
diagramme de rayonnement [3.43] Louverture rayonnante est prise juste la sortie du parabolode, de diamtre D.
Rpartition damplitude sur louverture
(dr)2 1 (rda)2
f
2f
5
2
1 1 cos a
cos (a/2)
La puissance lmentaire envoye dans le cne lmentaire dangle da est gale la puissance
rayonne dans dy :
Pa (a)da 5 P(y)dy
150
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
dS
dy
d
r
z
ey
O ez
e y dy 1 e z dz
t 5
2
dy 1 (dz)2
Le calcul de llment diffrentiel selon y se calcule par :
dy 5
t .
e y dS 5
(dr)2 1 (rda)2
2f /y
1 1 2f /y
da
En tenant compte de :
y 5 r sin a
et de
On obtient :
P(y) 5 Pa (a)
On constate que la rpartition de puissance varie
comme lintensit de la source multiplie par le
carr du cosinus a/2. Donc lamplitude impose
par la source est module par un terme en cosinus
a/2. Ceci induit une amplitude plus faible sur
les bords du fait de la rflexion sur une parabole.
Ce calcul est effectu en 2D. Il sapplique une
gomtrie invariante dans la direction Ox. Il correspond une ligne de sources places selon Oz
et rayonnant vers une surface de section parabolode, invariante par translation selon Oz.
Considrons maintenant un parabolode de rvolution. Lintensit de la source dpend de langle
azimutal w (figure 6.17).
a
dr
5 r tan
da
2
cos2 a/2
f
D
Figure 6.17 Ouverture de la parabole.
151
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
PV (a, f) 4 a
cos
f2
2
Lamplitude, qui est donne comme la racine carre de la densit surfacique de puissance, varie comme le carr du cosinus a/2. Lamplitude est donc affaiblie sur les bords de la surface
rayonnante par rapport ce quelle serait sans le parabolode. Ceci permet de rduire les lobes
secondaires.
Une fois la rpartition du champ connue pour chaque polarisation, il suffit deffectuer la transforme du champ dans louverture pour connatre le champ lointain. Ce calcul, difficile analytiquement, peut tre effectu de faon numrique.
Blocage de louverture
Le systme utilisant une parabole prsente un inconvnient majeur li au fait que la source se
trouve dans le champ de rayonnement. Elle fait donc cran, sur une certaine surface, au rayonnement incident ou au rayonnement mis (figure 6.18). Cest ce quon appelle le blocage de
louverture.
x
Zone dombre
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
La distance focale de la parabole doit tre choisie en fonction de louverture de lantenne. En effet
selon la figure 6.15, la relation suivante est vrifie :
tan a0 5
0,5
D/2
5
f D2 /16f
f /D 0,0625D/f
Une parabole plus aplatie a une plus grande distance focale, ouverture constante et langle sous
lequel est vue la parabole depuis la source est plus petit.
Prenons le cas dun systme pour lequel lattnuation en puissance est de 10 dB sur les bords de la
parabole. Si on augmente la distance focale, la parabole est plus aplatie, il faut alors augmenter la
distance entre la source et la parabole qui sera vue sous un angle plus petit. On aura, dans ce cas,
un phnomne de dbordement. Pour viter cela, il faut augmenter la taille de la source. Dans ce
cas le faisceau est plus troit, mais la source primaire crante davantage le faisceau. La solution
est donc de rapprocher la source. linverse donc, lorsquon rapproche la source, la parabole est
plus profonde et la source primaire doit tre plus petite. Cependant ce raisonnement ne peut pas
conduire une distance focale trop petite car :
La puissance rayonne doit tre suffisante.
Il existe, de plus, des limitations de taille par rapport la longueur donde mise.
Si la source primaire est trop proche du rflecteur, des phnomnes de couplages existent
Cest pourquoi les distances choisies pour les systmes parabole sont en gnral tels que :
f
< 0,5
D
Le diagramme de rayonnement rsulte de la combinaison des sources secondaires issues de louverture du parabolode. Sans tenir compte de lombre de la source, le terme calculer est le spectre
donde plane qui est la transforme de Fourier de la rpartition de lamplitude dans louverture
sous la forme (paragraphe 3.7.1) :
0,35 <
fT (kx , ky ) 5
fT (kx , ky ) 5
SSb
Lefficacit de lantenne sen trouve donc nettement diminue, puisque ce sont, en gnral, les
ondes qui proviennent du centre de louverture qui participent le plus au diagramme de rayonnement dans laxe.
Un autre inconvnient de ce systme est le niveau de puissance rflchie vers la source primaire
puisquelle se trouve directement en face du rflecteur et au point le plus proche. Cela induit sur
la source un taux dondes stationnaires important.
Source dcale
Afin de saffranchir du problme de blocage de louverture, certains systmes utilisent une source
dcale selon le schma de la figure 6.19.
Les proprits de la parabole restant les mmes quel que soit le point de rflexion, il est possible
dorienter la source de faon utiliser un seul ct de la parabole. Le rflecteur mtallique nest
alors plus symtrique et son contour nest plus circulaire. Louverture peut tre ainsi augmente
de faon significative.
153
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
b
b
Sur la figure 6.19, les deux paraboles ont la mme distance focale. La source est place au mme
endroit, mais oriente diffremment. Lencombrement est sensiblement le mme si lon considre
que la partie mtallique est reprsente par les traits gras.
Linconvnient de ce type dantenne source dcale est dinduire une polarisation croise plus
importante. Lavantage pour la source est vident car aucune puissance nest rflchie vers la
source.
Diffraction
La diffraction par les bords est un phnomne prendre en compte pour le calcul du rayonnement dune antenne parabolique. En effet, les bords de la parabole se comportent comme
une arte et diffractent le rayonnement. Cest un phnomne du second ordre qui perturbe
lgrement le diagramme de rayonnement. Cependant pour sen affranchir certains dispositifs
prsentent des paraboles bords arrondis ou bien recouverts dune matire absorbante.
La source primaire, par sa forme, peut galement diffracter le rayonnement puisquelle est constitue de mtal prsentant aussi des artes.
Dans ce dispositif, les bras qui soutiennent la source provoquent aussi des phnomnes de diffraction.
Les antennes deux rflecteurs
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Rflecteur hyperbolique
Rflecteur
parabolique
Cornet
que les rayons partent de louverture paralllement entre eux. Comme louverture est plus grande
grce aux rflexions successives, le gain de cette antenne est plus grand que celui dune antenne
parabolique simple.
Ce montage prsente lavantage dtre moins sensible aux parasites. En effet, supposons que cette
antenne soit utilise en rception dun signal venant du ciel et quune source parasite mette un
signal provenant de la terre, la parabole tant dirige vers le ciel, comme sur la figure. Sil ny a
quun seul rflecteur, ce signal parasite peut entrer directement, par dbordement, sur le capteur
(cornet) qui est alors dirig vers le bas dans le montage conventionnel. Par contre sil y a un
second rflecteur, le cornet, orient comme il est indiqu sur la figure, ne peut pas tre atteint par
le signal parasite. Le cornet orient vers le ciel reoit le rayonnement parasite provenant du ciel
qui est plus faible que celui provenant de la terre dans les bandes de frquences considres. Ce
systme a une temprature de bruit faible.
La position du cornet, soit en mission, soit en rception, lui permet dtre trs proche de la
partie lectronique, vitant ainsi des cbles trop longs. Ceci permet aussi de rduire le bruit du
systme.
Les deux remarques prcdentes montrent pourquoi cette antenne a un meilleur rapport signal
sur bruit.
Un autre avantage est de prsenter un dbordement (spillover) faible.
Dans la suite, nous allons montrer comment placer les rflecteurs. Considrons une source au
point S qui met une onde sphrique (figure 6.21)
Cette onde est intercepte par le rflecteur qui renvoie les rayons en respectant la loi de la rflexion : langle du rayon rflchi par rapport la normale est gal langle dincidence. Afin
dutiliser ensuite un parabolode pour la seconde rflexion, on dsire se placer dans les conditions
qui ont t dcrites prcdemment, savoir que tous les rayons semblent venir dune source
mettant un front donde sphrique. Le point F joue le rle de cette source. On doit donc vrifier :
FB 5 FB0
Et donc SA 1 AB 5 SA0 1 A0 B 0
Introduisons le point O gale distance de la source et du point F :
SO 5 OF
155
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
B
Front donde sphrique
n
A
S
O
A0
B0
On obtient :
SA 1 AB 5 SA0 1 A0 B0 5 SO 1 OA0 1 A0 B0
Et comme :
AB 5 AF 1 FB 5 A0 F 1 FB 0
On dduit :
SA FA 5 2OA0
Le rflecteur doit donc tre le lieu des points dont la diffrence de distance deux points fixes est
constante. Cest donc une hyperbole de foyers S et F.
La configuration idale est de placer le sommet de la parabole en S et son foyer en F. Cependant
louverture de la source primaire reprsente une surface prise sur le parabolode et on retrouve
le problme du blocage de louverture. Cest pourquoi ce montage nest utilis que lorsque la
parabole est grande :
D > 40l
Ce type dantenne nest utilis que lorsque le gain doit tre trs grand, comme dans les applications satellitaires ou radioastronomiques.
Un avantage de ce montage est daugmenter la distance focale de la parabole quivalente, ouverOS
ture gale. Posons g 5
, appel le grandissement du systme. La parabole de focale f , associe
OF
au rflecteur hyperbolique est quivalente une parabole de focale f . La focale quivalente f
est donne, en fonction de la focale f par :
f 5 g.f
La courbure de la parabole quivalente celle du montage Cassegrain peut donc tre plus faible,
puisquelle correspond une plus grande focale. Cette qualit est utile lorsquon utilise plusieurs
sources, car une parabole forte courbure est plus sensible au dcalage de position par rapport au
foyer.
156
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Rflecteur grgorien
Le principe du rflecteur grgorien repose aussi sur une double rflexion. Le systme est constitu
dune parabole associe un rflecteur elliptique concave.
De mme que dans le cas dun montage Cassegrain, le montage grgorien peut prsenter une
source dcale. La forme du rflecteur principal est alors dissymtrique.
Les rflecteurs forms
Pour de nombreuses applications la forme du faisceau doit tre particulire. Une solution pour
obtenir une rpartition dfinie passe par la formation du ou des rflecteurs qui consiste calculer
la fonction que doit avoir sa surface.
Pour sen convaincre, il suffit de se rapporter au calcul qui a t fait pour la rpartition damplitude la sortie de la parabole. Pour un parabolode, lamplitude varie comme le carr de cosinus
a/2. Cette variation vient pour une grande partie de lattnuation en fonction de la distance
sparant la source du rflecteur. Si le rflecteur scarte de cette position, il est possible dobtenir
une attnuation plus grande si la distance est plus grande ou inversement. Cette latitude au niveau
de la conception du rflecteur permet dobtenir un diagramme de rayonnement particulier.
Il est aussi possible de jouer sur la forme du premier rflecteur dans le cas dune antenne Cassegrain ou grgorienne. Le diagramme de rayonnement est plus sensible la forme de sa surface.
Le calcul analytique ne peut pas tre conduit jusquau bout. Il faut avoir recours des mthodes
numriques bases dans un premier temps sur la thorie gomtrique de la diffraction. La mthode intgrale donne des rsultats plus prcis, mais plus longs en temps de calcul. La mthode
des lments finis peut aussi tre utilise, condition davoir de grosses ressources en termes de
mmoire.
La zone de couverture
De nombreuses applications satellitaires reposent sur la dfinition de la zone de couverture des
antennes. Cest la zone pour laquelle la puissance reue au sol est suffisante pour faire fonctionner
le systme.
Cette zone est gnralement divise en plusieurs zones en fonction des valeurs de la puissance
reue. Il apparat alors des cartes de niveau de puissance.
En principe la forme de cette zone doit rsulter de lintersection du faisceau rayonnant une
puissance donne avec la surface terrestre. La zone de couverture dune antenne simple est donc
approximativement constitue de la surface intrieure dun cercle ou dune ellipse, selon langle
entre laxe de lantenne et la normale la surface. Les diffrents niveaux qui apparaissent en
partant du centre correspondent la fois une dcroissance de la puissance due au facteur dattnuation inversement proportionnel au carr de la distance Terre-satellite et une dcroissance
dans le diagramme de rayonnement.
Les zones de couvertures sont en fait beaucoup plus complexes. Par exemple un des satellites du
systme INTELSAT couvre, grce 28 transpondeurs en bande C, toute la zone atlantique est
et ouest, cest--dire lAmrique du Sud, une grande partie de lAmrique du Nord, la majeure
partie de lAfrique (sauf lest) et pratiquement toute lEurope.
Ce type de couverture nest possible que grce des combinaisons dantennes (voir paragraphe 5.2).
Ainsi, on trouve couramment des cartes donnant la puissance isotrope rayonne quivalente
(PIRE) pour une rgion donne. Rappelons que la PIRE est gale la puissance dalimentation
de lantenne multiplie par le gain de lantenne dmission. Cest la puissance qui serait mise
par une antenne isotrope place au mme endroit que lantenne relle et qui apporterait la mme
densit de puissance lendroit de lantenne de rception. Les niveaux de puissance sont indiqus
en dBW. Ces niveaux diminuent de 1 dBW pour une augmentation du diamtre de la zone
couverte denviron de 12,25 %, pour des satellites gostationnaires.
157
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Prenons lexemple du satellite ASTRA qui diffuse des missions de tlvisions dans une bande
de frquence centre sur 12,75 GHz. Les tubes ondes progressives qui alimentent les antennes
sont dune centaine de Watt (120-130 W). Pour obtenir une PIRE de 50 dBW, il faut que le gain
de lantenne dmission soit de lordre de 30 dB, ce qui est tout fait ralisable avec des antennes
rflecteur du type de celles qui viennent dtre dcrites.
La valeur classique de la PIRE ncessaire pour recevoir la tlvision par satellite avec une petite
parabole (diamtre 60 cm) est de lordre 50 dBW. Les cartes fournissent donc des niveaux de
puissance autour de cette valeur. Pour des raisons pratiques, ces niveaux sont remplacs par des
tailles de paraboles utiliser. Plus on scarte de la zone centrale de couverture plus les diamtres
dantennes doivent tre grands. Le tableau 6.5 donne une ide de cette variation.
Tableau 6.5 Relation entre la PIRE et le diamtre de la parabole de
rception
PIRE (dBW)
50
48
46
44
42
40
Diamtre (m)
0,6
0,75
0,95
1,2
1,5
1,90
Lorsque la PIRE est suprieure 50 dBW, on serait tent dutiliser une antenne plus petite.
Cependant, un rapide calcul nous donne louverture de lantenne approximativement circulaire,
une frquence de 12,75 GHz :
1,22.
3.108
l
5 1,22
0,05 rad
D
12,75.109 .0,6
Cette valeur qui est lgrement infrieure 3 donne une ide du pouvoir de sparation de lantenne entre deux satellites. Si on diminue la taille de lantenne, son angle douverture augmente.
Il y a donc un risque de capter des signaux provenant de deux satellites diffrents, sur la mme
puissance et la mme polarisation.
Un autre paramtre important est li la zone de couverture, cest le facteur de mrite du
rcepteur, appel aussi sensibilit. Ce facteur rsulte de lvaluation du rapport signal bruit.
Pour un rcepteur port une temprature thermodynamique T, la puissance associe au bruit
de llectronique est donne en fonction de la largeur de bande DB par :
N 5 kT DB
La constante de Boltzmann k a pour valeur : k 5 1,38. 1023J .K 1
Le rapport signal sur bruit sexprime pour lantenne de rception par :
S
Pr
Pr
5
5
N
N
kT DB
Or
Donc :
Pr 5 Pt
l2
Gt Gr
(4pr)2
l2
1 Gr
S
5 Pt Gt
N
(4pr)2 kDB T
Le rapport Gr /T donne la sensibilit du rcepteur. Pour une temprature leve, ce rapport sera
plus petit. La rception sera moins bonne. Do lide dutiliser des dispositifs refroidis. Une
autre faon damliorer la rception est daugmenter le gain de lantenne de rception.
158
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Applications
Standards de rgulation
13,553-13,567 MHz
RFID HF
Tlmtrie, capteurs...
Domotique, capteurs...
Capteurs, contrle...
Tlsurveillance...
Dans les quipements SRD, on suit une tendance identique celle des constructeurs dantennes
dquipements de tlphonie mobile. Cest--dire que lon cherche remplacer lantenne externe,
en gnral des monoples, par des antennes internes, en gnral faible profil dont les formes
sont drives de lantenne imprime ou patch. Aujourdhui, une antenne interne bien conue
peut afficher un rendement presque quivalent son homologue externe.
En plus des caractristiques lectriques et de rayonnement qui doivent tre maintenues sur lensemble de la bande de frquences (gain, TOS...) les antennes en communications courte distance
doivent afficher des caractristiques particulires :
une grande intgrabilit
un rendement lev
un rayonnement omnidirectionnel
une insensibilit lenvironnement mtallique proche.
Les puissances mises en jeu sont en gnral faibles (infrieures la dizaine de mW), il est donc
essentiel de prserver le rendement dantenne, qui traduit la conversion de puissance lectrique
fournie en puissance rayonne, afin de prolonger lnergie de la batterie trs frquemment utilise
dans ces applications SRD.
Il existe quelques antennes trs utilises en communication SRD. Il est prfrable dutiliser une
antenne de volume quand cela est possible pour des questions de rendement dantenne. Toutefois
si le faible profil devient une contrainte forte, alors il reste la possibilit dutiliser une antenne de
159
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
type imprime comme un monopole, un diple repli, une boucle ou une antenne de type CMS
comme une hlice ou une antenne cramique. Nous allons traiter successivement les cas des
antennes monopole, hlicodale et boucle faible profil.
Monopole quart donde imprim
Un diple repli peut tre attractif car sa forte impdance dentre 292 Ohm (4 fois limpdance
dun diple simple) permet de ladapter facilement aux impdances des circuits front-end
RF. Un autre avantage est quil sagit dune antenne symtrique et que la plupart des circuits
intgrs fonctionnent en diffrentiel. Cela vite lusage dun symtriseur (balun) et donc des
pertes supplmentaires. Ses caractristiques de rayonnement sont similaires celle du diple
imprim.
Toutefois, dans la plupart des cas, la structure diple se rvle trop grande et une structure
monople ou drive est souvent retenue.
Comme lantenne diple, lantenne quart donde est une antenne lectrique. ce titre, son
champ proche est influenc par les matriaux dilectriques se trouvant proximit. Par exemple,
elle va tre dsaccorde si on lapproche du corps dune personne (le r dun corps humain est
denviron 80). Nous aurons donc dfinir une constante dilectrique effective pour prendre en
compte le fait que des lignes de champ se trouvent dans deux structures diffrentes :
eff 5
r 1 1
r 1
1 0.04 1
12h
11
w
o w est la largeur des traces du monopole et h la hauteur du substrat.
Cette constante permettra de calculer la longueur du monopole :
w
h
l
Lmono_pcb 5
4 eff
Tous les lments parasites, comme les capacits de couplage la masse, les inductances supplmentaires chaque coude du monopole ou linfluence de llectronique de proximit et du
botier, vont modifier limpdance de lantenne.
Lorsque lantenne doit tre raccourcie pour conomiser lespace occup, il faut se rappeler que la
bande passante va dcrotre comme le cube du rapport a/l :
BW 5
Qp 1 Qr
Qp
1
1
1
1
5
1
5
Q
Qr
Qp
Qr
2pa
l
1
h
Rr 5 395 3
L
l
2.5
Rr 5 1 220 3
l
8
l
l
<L<
8
4
Pour une antenne monopole raccourcie, possdant un coude (figure 6.22), limpdance dentre
est capacitive et donc le circuit dadaptation sera constitu dune self srie et dune capacit
160
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
parallle dont les pertes sadditionneront aux pertes du conducteur dantenne et diminueront
le facteur de qualit.
2b
Ratt
a
Ratt
Pour pouvoir faire lhypothse dun courant quasiment constant, il est ncessaire que la circonfrence soit infrieure l/10. Dans ce cas, lantenne est assimile une self rayonnante dont
la valeur est celle de la self du ruban sur le substrat. lectriquement, il faut donc disposer une
capacit pour accorder lantenne.
Pour le calcul de linductance L, la section du ruban est considre comme tant circulaire de
rayon b 5 0, 35d 1 0, 24w o d est lpaisseur de cuivre et w la largeur de la trace.
161
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Figure 6.25
Lantenne boucle donne une polarisation linaire dans le plan perpendiculaire la boucle. Elle est
du type magntique et nest donc pas dsaccorde par les matriaux dilectriques environnants.
Cest donc un choix judicieux pour une application o lantenne doit tre porte prs du corps
malgr des rendements infrieurs 50 %.
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dutilisation des antennes
Frquences (MHz)
TV E2 E4
47-68 (VHF)
FM
88-108 (VHF)
174-223 (VHF)
470-606 (UHF)
606-862 (UHF)
Il existe de nombreuses antennes utilises aussi bien pour la transmission que la rception. Toutefois, pour la conception des antennes utilises en transmission, il est impratif de respecter certaines caractristiques et notamment ladaptation de lantenne lamplificateur de puissance :
TOS maximum de 1.1 pour les canaux TV
TOS maximum de 1.2 pour les canaux FM
La puissance ERP, exprime comme le produit de la puissance lectrique incidente par le gain
dantenne (rfrenc au gain du diple demi-onde) a t tablie pour permettre toutes les
stations, une hauteur dantenne au-dessus du sol moyen donne, de couvrir des zones approximativement gales.
Dans les applications de radiodiffusion modulation de frquence (FM) et de tlvision, la
majorit des stations cherchent afficher un diagramme de rayonnement omnidirectionnel dans
le plan de lazimut. On peut aussi trouver des diagrammes en forme de cardiode, de cacahute... ;
cela afin de se protger dune source de rayonnement parasite ou de ne pas envoyer dnergie dans
une zone non habite. De plus, il est intressant de chercher obtenir le plus grand gain, pour
ne pas atteindre les limites de puissance lectrique que permet la technologie.
Afin daugmenter le gain dans le plan azimutal, il va tre ncessaire dutiliser une grande ouverture
dans le plan vertical.
Il est donc impratif que le diagramme de rayonnement soit omnidirectionnel dans le plan
horizontal et trs directif dans le plan vertical. Cela nous mne envisager lutilisation de diples
verticaux colinaires. En effet , en raison de la symtrie de rvolution dun diple et de la thorie
des groupements dantennes, le diagramme va prsenter un maximum dans le plan horizontal.
En gnral, les largeurs de faisceaux sont de lordre de 7, 4, 2 et 1, respectivement aux bandes
VHF basse, FM, VHF haute et UHF. On peut se rappeler que le gain est donn approximativement par 50l/D, rfrenc au diple demi-onde. Un problme commun est dincliner le
diagramme en azimut et de remplir les trous de rayonnement (null fillling), notamment lorsque
lantenne est situe prs dune zone rsidentielle.
La structure dantennes consiste gnralement en un rseau vertical constitu dantennes ou de
variantes dantennes diples, boucles, hlices, fentes...
La plupart du temps, ces antennes sont montes le long dun mt (side-mount antennas). Linclinaison ou le remplissage des zones mortes sont obtenus en modifiant les phases et lamplitude
des courants dalimentation des diffrentes baies dantennes ou plus simplement par un tilt mcanique.
lexception de la largeur de bande relative, les caractristiques dantennes pour la radiodiffusion
FM ou TV sont similaires.
163
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
W
e
Figure 6.26 Diffrents types dantennes panneau.
[6.1]
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Le champ est donc approximativement constant dans une direction normale aux diples et affiche
une polarisation circulaire. La variation damplitude de diagramme tant denviron 0,3 dB. Elle
est facilement monte sur un mt vertical et donc peu facilement tre mise en rseau.
Elle est constitue dun rseau circulaire de diples tel que chaque diple rayonne en polarisation
linaire, mais plac en configuration telle que le rseau fonctionne en polarisation circulaire
(figure 6.28). Pour des applications de radiodiffusion, on utilise un certain nombre de rseaux
lmentaires placs autour dun mt conducteur vertical :
Chaque rseau est constitu de trois antennes alimentes en phase et montes symtriquement
autour du mt. Langle de skew c est choisi pour produire des composantes horizontale
et verticale gales. Quand on prend en compte lensemble des rayonnements lmentaires, on
obtient un diagramme de rayonnement omnidirectionnel en azimut avec un faible rapport axial
pour tous les angles dazimut.
Dans la bande UHF, les antennes sont identiques celles utilises en VHF. On peut toutefois noter que, en raison dune largeur de bande relative plus faible, il est permis dutiliser plus facilement
des antennes dites rsonnantes comme les antennes coaxiales ou guide dondes fendues.
En ce qui concerne les antennes utilisables aussi dans les bandes FM, on retrouve des antennes
panneaux. On peut les utiliser dans une configuration o le mt supporte un certain nombre
dantennes, chacune ddie une station particulire. Dans le cas o lon dsire une antenne
unique pour le multiplex des stations, on peut utiliser des antennes boucles en rseau ou non
165
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
dans le cas dune polarisation horizontale. La largeur de bande reste faible mais suffisante pour
la bande couvrir en FM. En ce qui concerne la polarisation circulaire, on peut grouper les
antennes en deux catgories : la combinaison dantennes boucle horizontale/diple vertical et les
skewed diples . La seconde catgorie permet dobtenir de meilleures performances en TOS
sur une plus grande largeur de bande (environ 5 MHz contre 1 MHz).
[6.2]
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
ln
ln+1
xn
xn+1
Figure 6.30 Gomtrie de lantenne LPDA.
6.4 Radar
6.4.1 Gnralits
Le RADAR est une technique de dtection et de mesure de position dobjets rflchissant les
ondes lectromagntiques. Les caractristiques dantennes radar sont troitement lies aux capacits de couverture, cest--dire la capacit voir loin , et de rsolution du radar, cest--dire la
capacit discerner deux cibles proches.
En vertu de la loi liant louverture rayonnante et la largeur du faisceau, il est assez facile dimaginer
que lantenne doit afficher une grande surface de rayonnement ou de captation si lon dsire un
grand pouvoir de rsolution.
Pour une application donne, le choix de la frquence radar se fera donc en fonction de la taille
et de la largeur de faisceau dantenne possible mais aussi en fonction du bruit environnant. De
faon gnrale, les caractristiques dantennes importantes sont donnes dans le tableau 6.8.
7. Surface de balayage
2. Gain
8. Prcision de pointage
3. Largeur de faisceau
9. Volume, poids
12. Cot
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
pour le mettre hors dopration, il devra donc tre capable de subir ces signaux de contre-mesures
et souvent lantenne devra afficher une grande largeur de bande (contre les interfrentes bandes
troites) et un faible taux de lobes secondaires pour viter laveuglement.
Contrairement aux antennes de communication, il est ncessaire dutiliser de fortes puissances, en
gnral pulses avec un rapport cyclique de 0,1 10 %, pour localiser des cibles lointaines. Cela
place une contrainte particulire sur la capacit de lantenne supporter des puissances allant de
quelques dizaines de kW quelques MW. Il peut tre intressant, et cest la tendance actuelle,
dutiliser des antennes rseau qui distribuent la puissance sur les diffrents lments rayonnants.
Il est important aussi de noter que tous les radars doivent avoir une antenne capable deffectuer
un balayage de faisceau, de faon mcanique ou lectronique. Actuellement, un grand nombre de
radars sont balayage lectronique, ce qui permet damliorer les vitesses de balayage en vitant
linertie mcanique.
Il est aussi important de raliser que la prcision de pointage dantenne est une donne fondamentale puisquelle a un impact direct sur la capacit de rsolution. Dans le cas dune antenne mcanique, cette caractristique est lie la mcanique elle-mme tandis que pour une antenne lectronique, le paramtre cl est la prcision obtenue sur la valeur des dphasages de chaque antenne.
Il est habituel de catgoriser les radars en radar de recherche ou de poursuite. La fonction de
recherche implique que le radar doit balayer priodiquement le mme volume et calculer les
positions des objets rencontrs.
Dans un radar de poursuite, une ou plusieurs cibles sont sous surveillance, ce qui oblige le radar
avoir des caractristiques dynamiques (changement brusque de la position du faisceau par
exemple ou traitement des donnes plus rapide) meilleures que celles dun radar de recherche.
Parfois, certains radars balayage lectronique possdent les deux fonctions de faon ce quune
cible particulire soit dtecte parmi un grand nombre de cibles puis suivie.
Les frquences utilises en techniques radar peuvent aller de quelques MHz pour les radars OTH
(Over The Horizon) quelques dizaines de GHz pour les radars anticollisions.
Comme principales applications, nous pouvons citer :
contrle de trafic arien (civil et militaire)
aide la navigation arienne (aroport...)
aide la navigation maritime
aide au contrle des satellites
tldtection
mdicales (traitement des tumeurs...)
de contrle routier (vitesse).
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
Ensemble
darcs
de parabolode
La couverture possible avec ce type dantenne est en gnral inadquate pour la dtection des
cibles sur des directions de site leves.
Pour le concepteur du systme, le problme se rsume donc la synthse dun certain diagramme
de rayonnement correspondant la zone couvrir. Cette zone est toujours trace dans le plan
vertical, sachant que dans le plan horizontal, on cherche obtenir un diagramme qui est le plus
troit possible. La couverture dans ce plan est obtenue par rotation de lantenne.
Le choix de la forme du diagramme va dpendre de lapplication et notamment de la largeur de
la zone couvrir exprime en angle.
169
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
Cible
basse altitude
Cible
haute altitude
Gain
0
Cibles basse
et haute altitude
Gain
Gain
csc2 a
csc2 a0
170
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
R2
Gain
R1
H
0
Figure 6.33 Dtection de cibles daltitude identique et de direction
diffrente.
Dun point de vue gnral, il est possible dcrire que la porte R dun radar dans une direction
a pour une certaine probabilit de dtection est donne par :
R 4 (a) 5 a G 2 (a)
avec a : facteur qui dpend notamment de la puissance du transmetteur, surface douverture
dantenne, sensibilit du rcepteur...
G 2 (a) : gain de lantenne dans cette direction a
Comme le gain est proportionnel la puissance rayonne et que celle-ci est proportionnelle au
carr du champ, lquation de la porte devient :
R (a) 5 a1 E (a)
Nous voyons que porte et champ lectrique rayonn sont lis. Il est habituel de tracer cette
valeur de porte en coordonnes polaires ; la courbe obtenue nest donc que le diagramme de
rayonnement de lantenne. Cette variation de porte sappelle la couverture radar.
Arc de parabole
dplac
Figure 6.34 Antenne coscante carr produite par dformation du bas
de la parabole.
171
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
paralllement laxe de lantenne tandis que la partie basse sloigne de la forme parabolique
pour pouvoir diriger le rayonnement vers le haut.
En conservant ces arcs mais en illuminant ce rflecteur par une source primaire constitue de
plusieurs antennes souvent disposes en ligne (figure 6.35) : lorsque les cornets sont correctement espacs et aliments, la somme des diffrents faisceaux secondaires permet de diriger
correctement le rayonnement dans une certaine gamme dangles.
Avec une antenne rseau (par synthse de diagramme).
Arc de parabole
Il est noter, comme nous pouvons le voir sur la photo de la figure 6.35, que le rflecteur doit
possder une double courbure pour avoir la formation correcte du faisceau dans les directions
dfinies par langle de site et des proprits de focalisation en azimut.
Le radar 3D TPS-43 de Westinghouse affiche les caractristiques suivantes :
Bande de frquences : 2,9 3,1 GHz
Frquence de rptition : 250 Hz
Largeur de pulse : 6,5 microsecondes
Puissance crte : 4,0 MW
Puissance moyenne : 6,7 KW
Largeur de faisceau (horizontal) : 1,1
Largeur de faisceau (vertical) : 1,5 8,1, au total 20 de couverture par 6 faisceaux
Vitesse de rotation : 6 tours par minute
Porte maximale : 450 km
Caractristiques dantenne : ouverture du rflecteur : 4,27 m de haut par 6,20 m de large
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
Un signal appel signal diffrence qui sera limage de lcart dangle entre la direction de
pointage de lantenne et la direction de la cible
Du point de vue de limplantation de cette technique au systme dantenne, trois mthodes ont
t tudies mais seulement les deux dernires ont t rellement utilises :
Gnration squentielle de lobe
Balayage conique du faisceau
Comparaison des amplitudes et des phases des signaux monopulse
Nous reviendrons par la suite sur les principes
Signal
de ces deux techniques et notamment le terme
dcho radar
de monopulse. Sur la figure 6.36 sont reprsents
les signaux dcartomtrie en fonction de langle
form par la direction de vise de lantenne et la
direction de la cible.
Les deux signaux sont bien entendus lis et le siSignal derreur
gnal dcho doit tre maximis lorsque le signal
ou de dpointage
derreur est nul.
La fonction derreur doit tre impaire afin de dterminer le signe de lcart angulaire et donc corFigure 6.36 Signaux gnrs en cartoriger le dpointage. Si la fonction est linaire, cela
mtrie.
permet davoir une estimation de langle du dpointage. Cette plage linaire sappelle la plage dcartomtrie. Afin dobtenir une prcision de
pointage importante, il est ncessaire de maximiser la pente de ce signal derreur.
Mesure 1
Mesure 2
Temps
Mesure 1 = Mesure 2
Temps
Le signal derreur est fabriqu partir de la diffrence des deux valeurs mesures correspondant
au gain du diagramme dans la direction de vise. Ce signal derreur dpend de lcart angulaire
de la cible par rapport laxe de lantenne et sera nul lorsque la cible se confond avec laxe de
lantenne. La diffrence entre les deux mesures sera dautant plus forte que les lobes seront troits
et donc que le gain dantenne sera grand.
173
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
Dun point de vue pratique, on procde par commutation de la source primaire du rflecteur.
Bien sr, la technique dcrite ci-dessus permet la poursuite de la cible sur un seul axe. Par extension, il faudra ajouter deux autres sources primaires pour obtenir la poursuite dans la direction
orthogonale la premire.
M2 M1
M2 1 M1
Axe dantenne
M2
Position B
M1
Position A
Temps
La pente du signal dcartomtrie doit tre maximise ; cela a t dmontr par L.Thourel pour
un parabolode de diamtre D :
dm
d
5 1.87
0
D2
u
l2
dm
: pente du signal derreur
d 0
f : excentration de la direction du faisceau par rapport laxe de lantenne
avec
174
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.4 Radar
5 0.945
0
D
l
Nous pouvons donc conclure quil y a intrt choisir des antennes de grand diamtre.
D
s2
s 1
w 2p u
5 tan 5
5
s
1
s
2
l u0
1
2
S
w5
M1
M2
En conclusion, il faut aussi noter larrive massive, depuis une dizaine dannes, des antennes
rseau commande de phase. Elles sont de deux types : actives (antennes indpendantes les unes
des autres) ou passives (une seule source divise puis dphase chaque antenne). Leur versatilit
175
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
en termes dapplication, leur faible profil et leur rapidit de configuration pour suivre des cibles
rapides sont des qualits recherches.
6.5 Tldtection
La tldtection est par dfinition le domaine qui consiste dtecter distance. Les applications
dans ce domaine sont actuellement trs nombreuses. Plusieurs techniques sont utilises pour cela.
Notons trs globalement les techniques reposant sur des mthodes acoustiques (dont nous ne
parlerons pas ici) ou lectromagntiques. Le large spectre offert par ces dernires est utilis dans
le domaine visible, infrarouge, des rayons X et des hyperfrquences. Nous nous intresserons,
dans ce chapitre ce dernier domaine pour lequel lobservation de la terre constitue une des
applications privilgies. Les diffrents types dantennes dont nous avons parl sont choisis en
fonction de leurs caractristiques selon les applications vises que nous allons dcrire.
Il nest pas question ici dapprofondir toutes les mthodes de la tldtection mais de donner
certains principes qui aident comprendre les objectifs atteindre et le choix du segment correspondant aux antennes.
Les systmes de tldtection travaillent distance. Les distances concernes sont trs variables,
allant de valeurs infrieures au mtre jusqu plusieurs milliers de kilomtres et mme plus pour
ce qui concerne la radioastronomie qui sera aborde dans un autre paragraphe. Les mthodes
utilises sont donc bien diffrentes en fonction des distances.
Le principe des mthodes en tldtection est de capter londe lectromagntique associe la
prsence dun objet. On distingue alors deux cas :
le systme envoie une onde lectromagntique qui interagit avec la matire constituant cet
objet. Ce systme capte londe mise en retour et lanalyse pour donner les caractristiques de
lobjet quon appelle souvent sa signature. Il sagit de systmes de type radar.
lobjet lui-mme met naturellement une onde lectromagntique lie sa temprature thermodynamique, qui est capte par le systme. On parle alors de radiomtrie.
Dans le premier cas, la tldtection est dite active et dans le second cas elle est dite passive.
La tldtection recouvre un ensemble de techniques dobservation de la Terre dans les domaines
de la gologie, locanographie, la glaciologie, lenvironnement, la climatologie, etc.
Les plates-formes utilises en tldtection sont, outre les stations au sol, les ballons atmosphriques, les avions et les satellites. Ces derniers sont trs utiliss et font lobjet de missions
regroupant souvent plusieurs nations. lchelle europenne, de nombreux programmes de
tldtection sont en cours. Les satellites embarquent de nombreux appareils de mesures. Les
uns fonctionnent dans le domaine optique ou proche infrarouge, les autres dans le domaine des
hyperfrquences. Par exemple, le satellite ENVISAT, de lAgence spatiale europenne, embarque
son bord plusieurs radiomtres et radars, un radar synthse douverture et un radar altimtrique.
6.5.1 Historique
Historiquement, il nest pas trs facile de dire quand remontent les premires expriences en
tldtection. On peut faire remarquer que Heinrich Hertz a dmontr trs vite lintrt des
ondes lectromagntiques pour ce type dapplication la fin du XIXe sicle en prouvant que
diffrents objets avaient la proprit de rflchir les ondes. Ses expriences ont t conduites sur
un domaine de frquences relativement basses (quelques centaines de MHz), mais cela nenlve
rien la gnralit du principe. Le premier brevet permettant de dtecter des navires a t dpos
par Hlsmeyer en 1904. partir de ce moment les recherches se sont acclres surtout dans le
domaine militaire, mais aussi dans le domaine des transports. Les radars ont utilis des frquences
de plus en plus leves jusqu atteindre les bandes hyperfrquences. Ceci a t rendu possible
176
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
la forme de la surface ainsi quaux proprits dilectriques en volume pour les hyperfrquences.
On comprend ainsi le grand intrt des micro-ondes en tldtection qui en fait un outil indispensable, utilisable de nuit comme de jour et ce malgr la couverture nuageuse. Les techniques
dveloppes sont celles du sondage et de limagerie.
Altimtres
Lapplication qui sappuie sur le fonctionnement le plus simple du radar est lie la mesure de
distance. Le temps daller-retour dune impulsion est li la distance entre le radar et la surface
rflectrice. Les altimtres utilisent diffrents modes de fonctionnement du radar. Ce principe est
utilis pour connatre la forme dun terrain. Il est utilis en ocanographie pour connatre la
hauteur de la mer et dterminer la forme du gode. Les courants marins crent des diffrences
de hauteur de la surface qui peuvent tre dtectes par ce moyen. Un matriel de ce type a t
embarqu bord du satellite SEASAT avec une rsolution de 10 cm. Il est ainsi possible de raliser
une cartographie de la hauteur de la mer. On peut citer les missions des satellites de lESA de la
srie ERS, situ sur des orbites environ 800 km daltitude. Le satellite TOPEX-POSEIDON a
permis de mettre en vidence le phnomne climatique El Nino. JASON-1 (2001) et JASON-2
(2008) ont pris la relve de celui-ci. Ces deux satellites sont placs sur une orbite incline 66 et
1 336 km daltitude. Cela leur permet une couverture presque complte de la surface marine,
en repassant tous les dix jours au-dessus dun mme point. Les missions suivantes, vers 2015,
raliseront des mesures de toutes les hauteurs des surfaces aquatiques du globe, y compris des
rivires, grce des radars fournissant une prcision de quelques centimtres avec une rsolution
de 10 30 mtres.
Radars mtorologiques
Le principe du fonctionnement du radar mtorologique repose sur la mesure du signal rtrodiffus par une zone contenant des gouttes de pluie. Londe lectromagntique mise par lantenne
du radar interagit avec les gouttes de pluie par un phnomne de diffusion, appele la diffusion
de Mie. Ce phnomne est caractris par le fait que la longueur donde est du mme ordre de
grandeur que la taille des gouttes de pluie. Une partie du signal rtrodiffus revient lantenne
du radar et donne une information sur la taille des gouttes et leur densit.
La distance de la zone pluvieuse peut tre dtermine en utilisant plusieurs radars. Grce au
dphasage entre des signaux successifs, on peut calculer sa vitesse de dplacement. Le signal
rtrodiffus vient dune zone tendue en volume. On parle de sondeur en volume. La porte
de tels systmes est limite par le fait que la largeur de la rgion sonde devient de plus en plus
grande au fur et mesure quelle sloigne du radar.
178
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Les radars mtorologiques sont utiliss terre, pour dterminer les zones de pluies. Utilisant ce
principe, on trouve la catgorie des sondeurs bord de satellite, comme celui embarqu bord de
CloudSat (CPR, Cloud Profiling Radar) qui fonctionne 94,05 GHz. Il a pour mission de dterminer le profil en eau liquide ou solide des nuages. Sa rsolution est de 1,4 km transversalement,
de 3,5 km le long de la trajectoire et 500 m verticalement.
Le sondeur embarqu bord du satellite NOAA-18 mesure le contenu en vapeur deau en utilisant cinq frquences dont trois sont dans la bande dabsorption de la vapeur deau.
Sondeurs ionosphriques
Le principe des sondeurs ionosphriques a t dcouvert trs tt aprs que les premires expriences sur les ondes lectromagntiques aient t faites. Lionosphre est une rgion entourant
la Terre une altitude situe entre 60 et 800 km daltitude. Elle est compose de particules
charges qui interagissent trs fortement avec les ondes lectromagntiques dans certaines bandes
de frquences. Ainsi les ondes dcamtriques sont rflchies compltement par lionosphre.
Les ondes hectomtriques (ondes moyennes) sont absorbes par lionosphre. La constitution
de lionosphre varie considrablement selon le moment de la journe. Les ondes qui ont interagi
avec lionosphre sont analyses pour en recueillir des informations sur sa constitution.
Diffusomtres
Le terme de diffusomtre (scatterometer) recouvre les systmes radars qui, de faon trs gnrale,
donnent une information damplitude et de phase sur le signal rtrodiffus. Il existe plusieurs
types de diffusomtres. Certains sont mobiles autour dun axe, permettant de faire varier les
angles dobservation.
Le diffusomtre mesure, en fait, la surface quivalente radar s(u, f)
Certains diffusomtres sont utiliss pour la mesure de la vitesse du vent. Par exemple celui qui
est utilis sur le satellite MetOp de lagence spatiale europenne mesure la vitesse du vent sur les
surfaces marines, avec une rsolution standard de 25 km 3 25 km, en utilisant une frquence
de 5,255 GHz. Le principe de la mesure de vitesse du vent repose sur lutilisation, dans le
diffusomtre Doppler, de quatre faisceaux orthogonaux pour lesquels on mesure le coefficient
de rtrodiffusion.
Radars imageurs
Les radars imageurs permettent dobtenir des images de la surface terrestre. Ils sont embarqus
bord davions ou de satellites. Leur rsolution est meilleure sils sont situs une altitude basse,
par contre le champ observ est plus petit.
Selon la longueur donde, les images contiennent des informations de nature diffrente. Les longueurs donde plus leves pntrent bien la vgtation et les sols, alors que les longueurs donde
plus courtes sont sensibles la forme de la surface. Les sols humides ont tendance absorber
londe lectromagntique. Il en rsulte une rflexion faible du signal. Dune faon gnrale, londe
rtrodiffuse est sensible la valeur de la permittivit des sols. Linterprtation des images permet
donc dobtenir des informations sur les proprits de la surface. Elles sont aussi utilises pour les
tudes de glaciologie. Certains radars dont les ondes pntrent dans le sol permettent de dtecter
des inhomognits dans le sol, avec des applications lhydrologie, la ptrologie et mme
larchologie.
Radar ouverture de synthse (SAR)
La synthse douverture est de plus en plus utilise pour les observations satellites, car elle permet
une grande rsolution, pour tout type dobservation : les ocans, la terre et les glaces. Les satellites
ERS1 et ERS-2 embarquent de tels dispositifs, fonctionnant 5,3 GHz. titre dexemple, citons
la rsolution du radar ouverture synthtique du satellite RadarSat2 qui peut aller jusqu 3 m.
179
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Interfromtrie radar
Linterfromtrie radar est une mthode rcente qui repose sur le fait que les radars enregistrent
la phase des signaux. Il est ainsi envisageable de comparer les phases de signaux obtenus des
instants diffrents, au-dessus dune mme zone. Si les surfaces observes nont pas chang, les
signaux ne feront apparatre aucune diffrence de phase. Ds quun dtail de taille suprieure la
rsolution de lappareil est modifi, les signaux font apparatre une diffrence de phase qui doit
tre interprte. Cette mthode demande une prcision trs grande sur chacun des paramtres
de la mesure. On a pu montrer des mouvements de terrains, par ce procd. Lillustration la
plus clbre est lobservation du mouvement de la faille de San Andrea. Les applications sont
nombreuses dans le domaine de la gologie et de la volcanologie.
La radiomtrie hyperfrquence
Les radiomtres observent le signal incohrent mis par les surfaces et permettent aussi de raliser
des images radiomtriques. Les radiomtres hyperfrquences sont utiliss dans diffrents buts.
Certains, comme celui qui est embarqu sur le satellite JASON-2 est destin mesurer le contenu
en vapeur deau de latmosphre afin de corriger les mesures issues de laltimtre radar associ. Sa
rsolution est de 25 km. Dautres sont utiliss pour la mesure de temprature, comme le MWTS
(Microwave Temperature Sounder), bord des satellites polaires chinois de la srie Feng Yun
vocation mtorologique, lancs depuis 2004 jusquen 2008. Le radiomtre fonctionne autour
de 50 GHz, avec une prcision de 0,5 K.
Certains radiomtres permettent de raliser des images, sur le mme principe que les radars
imageurs. Le radiomtre AMSR-E embarqu bord du satellite EOS-Aqua, dans le cadre de
la mission dobservation globale de la Terre, TERRA, fonctionne sur six frquences, de 6,9
89 GHz. Lantenne est dun diamtre de 1,6 m et supporte les polarisations H et V. La prcision
sur la temprature observe va de 0,3 K (pour la plus basse frquence) 1,1 K (pour la plus
leve). Les pixels sont de lordre de 10 km 3 10 km.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Le radar puls
Le radar puls est muni dun dispositif de synchronisation qui permet de dclencher une impulsion. Celle-ci est envoye vers un modulateur qui gnre des impulsions courtes sur une
onde porteuse haute frquence, elle-mme cre par un oscillateur. Londe est ensuite rayonne
par lantenne. Ce dispositif, souvent monostatique, possde un dispositif de commutation et un
isolateur.
Londe reue, aprs avoir t capte par lantenne est dirige vers le rcepteur, compos dun
pramplificateur, dun mlangeur avec un oscillateur local la frquence de londe mise. Il rsulte
du mlange entre londe reue (fr ) et londe frquence de la porteuse (fp ), deux ondes aux
frquences somme et diffrence : fr 1 fp et fr fp . Cette dernire est la frquence intermdiaire.
Grce un dispositif de filtrage, on ne conserve que la frquence intermdiaire qui est amplifie.
Le dispositif de synchronisation permet de commander les commutateurs entre ltat de rception
et dmission. Il permet aussi de dclencher limpulsion une fois le signal compltement reu.
Si la largeur de limpulsion est bien matrise lmission, elle ne lest pas la rception, car
elle dpend de la forme de la cible. La synchronisation permet aussi de dclencher le dispositif
dacquisition.
Le temps entre lmission et la rception est accessible la mesure et permet de remonter la
distance parcourue. En effet, considrant que londe se propage la vitesse de la lumire c, la
distance R entre le radar et la cible est donne en fonction du temps mesur T par :
R 5 2cT
Le radar donne accs la distance laquelle se trouve la cible.
Notons Pe (t), la puissance lmission. Supposons la cible trs petite, londe rflchie aura une
forme proche de celle de la puissance mise. En introduisant un facteur a d lattnuation et
la rflexion de londe, on obtient la forme de londe reue Pr (t) :
Pr (t) aPe (t T )
Si la cible est tendue, le signal reu est plus complexe. Le
coefficient de rflexion a dpend de la distance R dfinie
sur la figure 6.40.
Le coefficient a(R) inclut les variations de lattnuation
due la distance et au coefficient de rflexion qui peut
tre diffrent selon le point de la surface et du diagramme
de rayonnement de lantenne qui dpend de langle de
vue de la surface lmentaire.
La puissance reue apparat alors comme :
Pr (t) 5
Pe t
2R
c
a(R)dR
Antenne
Cible
Le signal reu rsulte dune convolution et sa forme est Figure 6.40 Position de la cible par
complexe. Tout le travail de lanalyse de ce signal repose rapport au radar.
sur des techniques de dconvolution. En particulier la
largeur temporelle du signal est toujours plus grande que la largeur du signal mis.
181
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Le radar Doppler
Leffet Doppler repose sur la diffrence entre la frquence de londe reue et la frquence de londe
mise lorsque le signal se rflchit sur une cible en mouvement.
Considrons une onde se propageant dans le sens des x positifs. Son quation dans le rfrentiel
(Oxy), li au radar est donne par :
x
y(x, t) 5 a cos 2pfr t
c
X
O
Cible
Figure 6.41 Rfrentiel de la cible en mouvement.
X 1 ut
c
X
u
t
c
c
Londe est rflchie dans ce rfrentiel avec un coefficient de rflexion r. Lquation de londe
rflchie est donc :
X
u
t1
Yr (X , t) ar cos 2pfr
1
c
c
Cette onde a pour quation dans le rfrentiel du radar :
Yr (X , t) ar cos 2pfr
x ut
u
t1
c
c
12
x
u
t1
c
c
182
[6.3]
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Le signal est cr par un oscillateur une frquence fr . Il passe ensuite dans un circulateur avant
dtre rayonn par lantenne. Londe revient dcale en frquence. Elle est capte par lantenne,
passe dans le circulateur puis dans un mlangeur qui mlange les signaux mis et rflchis. Le
rsultat du mlange donne deux signaux ayant des frquences correspondant la somme et la
diffrence des frquences mlanges. La frquence la plus leve est limine par filtrage. Lautre
frquence est la frquence Doppler fD . Il est donc possible davoir accs la vitesse dune cible,
selon lexpression [6.3]. Dans la plupart des cas la cible est complexe et les vitesses ne sont pas
constantes. Le traitement de signal permet dextraire les informations sur les vitesses.
f2
t
f1
Le trait plein reprsente la frquence du signal mis. Le signal reu est dcal du temps dallerretour DT de londe entre le radar et la cible. Le trait pointill reprsente la frquence du signal
de retour. Lorsque la pente de la rampe est positive, la frquence reue fR est plus petite que la
frquence mise fE . Cest linverse lorsque la pente de la rampe est ngative.
Un gnrateur de signaux triangulaires module une porteuse. Le signal est rayonn par une
antenne dmission. Au retour le signal est reu par une antenne, souvent diffrente de lantenne
dmission. Aprs une pr-amplification, le signal, de frquence fR , est envoy sur lentre dun
mlangeur. Lautre entre du mlangeur reoit, au mme instant, un signal proportionnel au
signal qui est en train dtre mis, cest--dire la frquence fE . lissue du mlange on ne garde
que la frquence diffrence Df 5 fE fR , par filtrage.
La bande de frquence de fonctionnement est par dfinition :
B 5 f2 f1
La pente p de la rampe est donne par :
p5
B
T /2
do :
Df 5
2B
DT
T
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
rt
Si T reprsente le temps parcouru entre lmission et la rception, la distance R est donne par :
cT
2
La largeur de limpulsion DT correspond donc une distance parcourue DR :
R5
cDT
2
On ne peut rsoudre des objets au sol que si leur distance est suprieure rt , projection au sol de
DR :
cDt
rt 5
2 sin u
Le rayonnement dans le plan parallle au dplacement est beaucoup plus fin angulairement que
dans le plan transverse. Si la dimension longitudinale de lantenne est L, on sait que son ouverture
angulaire g est fonction de la dimension de lantenne et de la longueur donde l :
DR 5
g
La largeur rl balaye sera :
l
L
l
R
L
Prenons le cas dun avion volant 6 km daltitude, embarquant un radar muni dune antenne
incline de 45, de dimension longitudinale gale 2 m, envoyant des impulsions de 0,1 ms,
rl 5
184
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
avec une porteuse de longueur donde 2 cm. Les rsolutions le long de laxe de propagation et
transversalement prennent les valeurs :
rsolution longitudinale : rl 5 84 m, rsolution transversale : rt 5 21 m.
On constate daprs ce qui a t dit que la rsolution longitudinale ne dpend que de la taille de
lantenne dans la direction longitudinale, alors que la rsolution transverse dpend de la largeur
temporelle de limpulsion.
La dimension transversale lt de lantenne donne louverture b de lantenne qui dtermine la trace
du radar. Louverture est donne par :
l
b5
lt
La trace a pour dimension :
bR
cos u
Avec les valeurs numriques dj utilises, pour une antenne de dimension transverse lt 5 0, 2 m,
on trouve : AB 5 1 200 m. Dans ce cas la fauche a une taille de 84 m 3 1 200 m.
Le signal reu par le radar est enregistr temporellement. Il faut que lenvoi des impulsions soit
synchronis avec la vitesse du radar afin de ne pas perdre dinformations au passage au-dessus du
sol. Le signal rtrodiffus est ensuite analys afin den extraire les proprits physiques du sol :
humidit, nature du sol, vgtation...
AB
Le radar imageur
Le radar imageur est conu sur le principe qui vient dtre expos. Le signal est enregistr ligne par
ligne. Chaque ligne correspond lenregistrement des informations contenues durant la largeur
de limpulsion, cest--dire celles qui concernent louverture transversale. La ligne reflte donc les
proprits dune rgion perpendiculaire la vitesse du radar, de largeur rl et dont la longueur est
la trace transversale de louverture de lantenne.
Dans ce systme, le signal haute frquence est dmodul. La puissance de modulation, basse
frquence, extraite est envoye sur un dispositif qui permet un affichage en niveaux de gris
proportionnellement la valeur de la puissance. Une ligne dimages est donc affiche durant la
dure de limpulsion. Chaque pixel a une dimension rl 3rt . La ligne a une largeur rl . Limpulsion
suivante permet dafficher une autre ligne, etc. On obtient donc une image en deux dimensions
qui constitue une image radar.
Le dispositif de synchronisation est un organe fondamental de ce type de radar, puisque la vitesse
de lavion doit imposer lenvoi des impulsions au bon moment pour couvrir tout le champ et que
le dispositif daffichage doit passer dune ligne lautre lorsque les informations dune ligne sont
compltes.
On conoit que si, lantenne est fortement incline (> 10), les images seront dformes en
raison de leffet du cosinus dans la projection. Certains dispositifs daffichage tiennent compte
de cet effet pour redresser limage. Lors des traitements ultrieurs, cet effet est toujours corrig.
Selon linclinaison, le relief peut crer un effet dombre. Certains pixels ne recevant alors aucune
information.
Les antennes des radars imageurs mettent et reoivent des signaux dans les deux polarisations H
et V. La possibilit existe donc de raliser des images de type HH, HV, VH, VV, correspondant
la forme de la polarisation de rception en fonction de la polarisation dmission.
Les images radar sont ensuite traites afin den extraire des informations, soit de relief, soit physiques, aprs correction laide dun modle numrique de terrain. Les images obtenues ont une
grande dynamique. Elles prsentent un chatoiement (speckle) constituant un bruit qui doit tre
limin par traitement. Ce phnomne vient de la taille des objets du mme ordre de grandeur
que la longueur donde.
185
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Le principe du radar imageur vient dtre expos en prenant comme exemple le radar puls.
Dautres modes de fonctionnement peuvent tre utiliss pour raliser des images, comme le radar
Doppler.
Considrons une antenne dmission dont laire effective est Ae et une antenne de rception daire
effective Ar . Elles sont places face face, de faon ce que leurs axes soient communs, une
distance R suffisamment grande pour quelles soient en champ lointain lune de lautre. Elles sont
correctement orientes de faon tre sensibles la mme polarisation (figure 6.44).
Ae
Ar
Soit Ve langle solide sous lequel on voit lantenne dmission depuis lantenne de rception et
Vr langle solide sous lequel on voit lantenne de rception depuis lantenne dmission. Pour
le raisonnement, on suppose les antennes telles quon puisse considrer la puissance comme
constante sur leur surface. Alors la puissance reue Pr sur lantenne de rception est fonction
de son aire et de la densit surfacique de puissance Se mise :
Pr 5 Se Ar
Exprimons la densit surfacique de rayonnement en fonction de la distance :
Pr 5
186
Fe
Ar
r2
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Supposons maintenant que lantenne dmission soit une surface mettrice de rayonnement incohrent comme le ciel ou le sol. La puissance reue par lantenne de rception se caractrise
de la mme faon. Le terme Fe qui est une densit de puissance par unit dangle solide est
par dfinition lintensit de la source. Cette intensit rapporte la surface de la source est par
dfinition la brillance B qui sexprime en W.sr1 .m2 :
Fe
Ae
B5
On dduit :
Ar Ae
r2
Introduisons langle solide sous lequel on voit la surface mettrice :
Pr 5 B
Pr 5 BAr Ve
Cette expression est tablie en supposant que la surface mettrice est quivalente une antenne,
dont on a moyenn les proprits de rayonnement sur sa surface. Considrant maintenant le
mme raisonnement avec des surfaces lmentaires dmission, la valeur de la puissance lmentaire reue se gnralise. On tient alors compte du fait que la surface mettrice est grande et
que la puissance mise prsente des variations angulaires. La puissance lmentaire reue par
lantenne de rception, dont on considre laire de rception suffisamment petite, se met alors
sous la forme :
dPr 5 Ar B(u, f)Fn (u, f)dV
[6.4]
B(u, f) est la brillance de la surface. Elle dpend de langle dobservation. Dans cette dernire
expression, la fonction de rpartition Fn (u, f) prend en compte la rponse angulaire de lantenne
de rception.
Gnralement le rayonnement mis par une surface dpend de la frquence. La brillance spectrale
Bf (u, f) reprsente la brillance par unit de frquence.
La puissance reue par lantenne est finalement :
Pr 5
1
Ar
2
f 1Df
[6.5]
4p
1
Le facteur plac devant les intgrales vient du fait que le rayonnement reu tant incohrent, il
2
prsente toutes les polarisations. Lantenne nest sensible qu une polarisation et donc ne reoit
en moyenne que la moiti de la puissance.
Le principe fondamental de ltude qui suit, repose sur le fait quun objet port une temprature
thermodynamique non nulle met un rayonnement lectromagntique incohrent fonction de sa
temprature.
Nous allons tudier le rayonnement des diffrentes surfaces mettrices rencontres dans la ralit
par rapport la surface de rfrence dun corps noir.
Le corps noir est dfini comme un objet en quilibre thermodynamique une temprature T,
qui absorbe toute la puissance quil reoit. Une bonne reprsentation du corps noir est celle
dune enceinte ferme en quilibre thermodynamique dans la paroi de laquelle est pratique
une ouverture trs petite qui permet au rayonnement dentrer, mais aussi de schapper. Toute
puissance entrant par cette ouverture est pige dans lenceinte. En retour cette enceinte met de
la puissance. lquilibre thermodynamique, toute la puissance absorbe est aussi mise.
La brillance spectrale du corps noir est calculable en introduisant la fois les principes de physique
statistique et ceux de physique quantique. La dmonstration aboutit la loi de Planck dans
187
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Frquence (Hz)
Figure 6.45 Brillance spectrale du corps noir.
188
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Pour les frquences les plus basses, la variation de la brillance spectrale est linaire. En effet pour :
hf
kT
hf
1, lapproximation suivante e kT 1
On en dduit :
Bf 5 2f 2
soit encore :
Bf 5
hf
est valable.
kT
kT
c2
2kT
l2
[6.7]
Cette loi est appele la loi de Rayleigh-Jeans. la temprature de 300 K, lerreur entre la loi de
Planck et son approximation est infrieure 1 % jusqu 120 GHz. La linarit entre la brillance
et la temprature thermodynamique va permettre de dfinir la temprature de brillance.
Relation entre la brillance et la temprature
Comparons deux expriences reposant sur les proprits du corps noir. Dans un cas le corps noir,
port la temprature T, contient une antenne qui recueille le rayonnement existant lintrieur
et transmet la puissance une ligne (figure 6.46). Dans lautre cas lantenne est remplace par
une rsistance aux bornes de laquelle la tension est mesure.
Corps noir
(T)
Corps noir
(T)
R
Antenne
Rsistance
Lantenne reoit le rayonnement existant dans lenceinte. Supposons que lon reste dans le domaine de temprature et de frquence pour lesquelles la loi de Rayleigh-Jeans reste valable. La
puissance reue sexprime par :
Pr 5
1
Ar
2
f 1Df
4p
2kT
Fn (u, f)dV df
l2
Aprs simplification :
Pr 5 Ar
kT
Df Vp
l2
Rappelons que langle solide Vp dune antenne (dfini au chapitre 4) est li laire effective de
lantenne de rception par la relation :
Vp 5
l2
Ar
[6.8]
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
On retrouve le mme comportement pour une rsistance. Le thorme de Nyquist montre que
la puissance du bruit reue aux bornes de la rsistance dpend uniquement de la temprature
thermodynamique de celle-ci et est donne par la mme formule. Cette remarque conduit
justifier la dfinition de la rsistance de rayonnement dune antenne.
Rayonnement dun corps non noir
Le corps noir est un corps idal. Certains objets peuvent tre assimils des corps noirs, la Terre
globalement, par exemple. Plus les objets sont rflchissants, moins ils absorbent de puissance
et plus ils scartent du comportement dun corps noir. On les dit non noirs ou bien gris. Pour
caractriser leur mission, on conserve la notion de brillance.
La brillance dune surface grise est alors lie la temprature de brillance de la surface TB (u, f)
par analogie celle dun corps noir par :
2kTB (u, f)
Df
l2
Remarquons que la brillance, de mme que la temprature de brillance, dpendent de langle
sous lequel on voit la surface, contrairement au corps noir.
Lmissivit dune surface est dfinie par le rapport entre la brillance de la surface et la brillance
du corps noir, ports la mme temprature thermodynamique :
B(u, f) 5
e(u, f) 5
B(u, f)
Bcorps noir
[6.9]
Cest une mesure du rayonnement propre mis par la surface, une temprature thermodynamique donne.
Lmissivit scrit donc comme le rapport entre la temprature de brillance et la temprature
thermodynamique. Elle est infrieure ou gale lunit.
TB (u, f)
1
[6.10]
T
Pour des frquences dobservation de lordre du GHz, la temprature de brillance dun sol sec
est en gnral infrieure dune dizaine de pourcents sa temprature thermodynamique. Lorsque
le sol possde une humidit denviron 20 %, sa temprature de brillance reprsente environ
70 % de sa temprature thermodynamique. Elle nest plus que de 50 % de sa temprature
thermodynamique pour un sol gorg deau 50 % de son volume.
La temprature de brillance des surfaces ocaniques est de lordre dune centaine de Kelvin, pour
des frquences de lordre du giga-hertz. Elle augmente pour des frquences plus leves : entre
160 K et 180 K pour 34 GHz. Ltude de la temprature de brillance des ocans permet daccder
des mesures de salinit, puisque celle-ci modifie la conductivit de leau de mer et donc sa
rflectivit.
e(u, f) 5
Temprature apparente
Daprs ce qui vient dtre expliqu, on conoit quune puissance reue soit exprime comme une
temprature. Cependant cette notion est complexe car on a vu que la temprature de brillance
a une variation angulaire. De ce fait le rayonnement que reoit lantenne peut avoir plusieurs
sources qui sajouteront (figure 6.47). Pour une antenne satellite dobservation de la Terre, par
exemple, le rayonnement reu est celui mis par le sol. Celui-ci ntant pas homogne, il faut tenir
compte des missivits ou des tempratures de brillance des diffrentes surfaces le constituant, qui
sont vues par lantenne. Dautres sources existent comme la diffusion par latmosphre correspondant au rayonnement de celle-ci vers le haut (Tatm ), la diffusion par le sol des divers rayonnements
quil reoit en provenance de latmosphre, du soleil, etc. TAS est la temprature de brillance du
rayonnement provenant des sources clairant le sol et Tdif correspond la puissance diffuse par
190
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
le sol. Tous ces rayonnements perturbent la mesure de la temprature de brillance du sol TS . Ils
doivent tre valus afin de faire une mesure prcise.
Antenne
Tatm
TAS
Tdif
Atmosphre
TS
Sol (T)
Figure 6.47 Diffrentes sources vues par lantenne dun satellite.
De nombreux exemples existent en tldtection et les radiomtres mesurent les tempratures des
surfaces aquatiques aussi bien que terrestres. Ces tempratures permettent daccder la mesure
de paramtres physiques.
Soit BTotal (u, f), la puissance reue au niveau de lantenne, obtenue en sommant tous les rayonnements. La temprature apparente TAP (u, f) est dfinie par :
2kTAP (u, f)
Df
l2
En gnral la temprature de brillance de la surface observe est diffrente de la temprature
apparente, moins quil ny ait aucune attnuation, ni aucune source parasite de rayonnement.
La temprature apparente ne dpend pas de lantenne utilise. Elle dpend cependant de sa
position.
BTotal (u, f) 5
Temprature dantenne
La puissance reue par lantenne est constitue des puissances lmentaires correspondant
chaque direction partant de la surface observe vers lantenne. Cependant lantenne agit slectivement selon chaque direction, selon sa fonction caractristique de rayonnement. Lexpression
de la puissance reue est donc :
Pr 5
1
Ar
2
f 1Df
4p
2k
Tapp (u, f)Fn( (u, f)dV df
l2
4p
[6.11]
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Lantenne a pour but de capter la puissance de faon obtenir une mesure physique la plus
prcise possible. Sur lexemple qui vient dtre voqu, la temprature dantenne est diffrente de
la temprature apparente parce que le rapport des angles solides est diffrent de 1.
Si langle solide de lantenne est plus petit que langle solide sous lequel on voit la surface, la
temprature dantenne est gale la temprature apparente.
Finalement, pour un objet tendu de temprature apparente variable, lantenne qui donne le plus
de prcision est celle qui a louverture la plus fine. Louverture de lantenne est le facteur limitant
la prcision si la temprature apparente varie.
Cette premire approche intuitive nous permet de saisir les qualits de lantenne dun radiomtre.
Avant de quantifier cette tude il faut remarquer que le rayonnement capt par une antenne
correspond de la puissance entrant selon le lobe principal, mais aussi par les lobes secondaires.
Ainsi la puissance provenant dune source assez puissante dans la direction des lobes secondaires
peut modifier considrablement la mesure en sajoutant la puissance provenant de la surface
vise dans la direction du lobe principal. Une autre qualit dune antenne radiomtrique est donc
de possder des lobes secondaires trs bas.
Revenons la temprature dantenne. Dcomposons son expression [6.11] sous forme dune
intgrale sur le lobe principal (l.p.) plus une intgrale sur le reste de lespace, incluant les lobes
secondaires (4p l.p.).
Tapp (u, f)Fn( (u, f)dV
TA 5
l.p.
[6.12]
4p
4p
l.p.
Rappelons que lefficacit dans le lobe principal a t dfinie dans le chapitre 4 par :
Fn( (u, f)dV
hM 5
l.p.
192
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.5 Tldtection
Dfinissons de la mme faon la temprature apparente effective (Tl.s .) dans les lobes secondaires
par :
Tapp (u, f)Fn( (u, f)dV
Tl.s. 5
4pl.p.
[6.13]
TA (1 hM )Ts.l.
hM
Cette expression montre lerreur thorique que lon fait lorsquon assimile la temprature effective
dans le lobe principal la temprature dantenne. Lerreur est dautant plus faible que lefficacit
dans le lobe principal est proche de lunit. Cela revient dire que les lobes secondaires doivent
tre trs faibles.
Afin daffiner cette tude, nous devons considrer les pertes de lantenne, lies son efficacit hl
qui correspond au rendement de lantenne. Si TA est la temprature lentre de lantenne, la
temprature vue du rcepteur TA sera plus faible :
T A 5 hl TA
Cette expression de la temprature vue du rcepteur est incomplte, car lantenne possde une
temprature thermodynamique T0 . Elle va donc mettre aussi son propre rayonnement qui sera
reu par le rcepteur. Cela constitue la puissance de bruit de linstrument qui arrive au rcepteur
et sexprime sous la forme de la temprature de bruit TB :
TB 5 (1 hl )T0
Lexpression correcte de la temprature vue du rcepteur est donc :
TA 5 hl TA 1 (1 hl )T0
En utilisant [6.13], cette temprature sexprime, par rapport aux tempratures mesurer par :
De la mme faon que les radars, les radiomtres peuvent tre utiliss pour raliser des images. Il
suffit alors dorienter leur antenne. Deux cas sont possibles :
la variation de lorientation du faisceau transversalement au mouvement du radiomtre seffectue de faon mcanique, soit par un mouvement de lantenne, soit par un mouvement
dun rflecteur intermdiaire. Le balayage dans la direction perpendiculaire est obtenu grce
au mouvement de la plate-forme.
lautre solution est obtenue par balayage lectronique.
Le systme dimagerie consiste ensuite capter les informations et les restituer sous forme
dimages.
193
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.6 Radioastronomie
6.6 Radioastronomie
La radioastronomie est le domaine dobservation des corps clestes dans les bandes de frquences
micro-ondes et millimtriques. Diffrents objets mettent ces frquences : quasar, supernovae,
fond diffus cosmologique
Latmosphre terrestre est transparente pour des frquences assez basses, mais la vapeur deau
absorbe les ondes pour des frquences leves. En particulier aux frquences millimtriques, cet
effet est extrmement gnant, dautant plus que la puissance du rayonnement est trs faible, les
objets observs tant trs loin. Cest pourquoi, les radiotlescopes sont construits en altitude, dans
des rgions sches. Une autre possibilit consiste envoyer des radiotlescopes dans lespace.
Une autre caractristique des radiotlescopes est davoir une extension trs grande. Pour situer
prcisment des objets lointains, une grande surface de captation est ncessaire, impliquant une
ouverture angulaire trs faible.
Les antennes sont souvent composes de deux rflecteurs. Le rcepteur se trouve juste derrire
le rflecteur primaire qui est perc de faon laisser passer le rayonnement qui vient se focaliser
(montage Cassegrain ou grgorien). Les antennes peuvent tre associes en rseau.
Les qualits dune antenne pour la radioastronomie sont :
sa sensibilit
son pouvoir de rsolution
La sensibilit est obtenue en augmentant la taille de lantenne et la qualit du rcepteur. Llectronique est refroidie pour diminuer la sensibilit au bruit.
Le pouvoir de rsolution est la capacit dun tlescope distinguer deux objets. Il est proportionnel la longueur donde et inversement proportionnel au diamtre de lantenne. Donc une
surface maximale est aussi recherche pour ce point.
Certains systmes augmentent artificiellement la surface du radiotlescope en recevant les signaux
en phase sur plusieurs antennes identiques. Les principes dinterfromtrie sont alors utiliss pour
augmenter le pouvoir sparateur et la sensibilit du systme. Cest le cas du projet e-VLBI (Very
Long Baseline Interferometer) qui recueillera, partir de 2009, les donnes de seize radiotlescopes
dans le monde. Le diamtre du tlescope quivalent sera de 11 000 km. Tous les observatoires
seront cals sur la mme longueur donde et synchroniss sur une horloge atomique.
La construction des radiotlescopes est souvent le rsultat de cooprations internationales.
Nous allons prciser les caractristiques recherches des antennes des radiotlescopes en donnant
quelques exemples des plus clbres.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
6.6 Radioastronomie
Prvu pour fonctionner partir de 2012, cest un observatoire pour les longueurs dondes allant
de 0,3 9,6 mm. Il permettra dtudier les rayonnements mis par les objets froids, entre 3 K
et 100 K, comme des nuages froids, des toiles en formation ou les premires galaxies, loigns
dune dizaine de milliards dannes. Le rayonnement micro-ondes ntant pas absorb par ces
corps, il peut nous transmettre des informations sur leur constitution.
Situ 5 000 m daltitude, cest un rseau gant de radiotlescopes qui comprendra au plus
80 tlescopes constitus dantennes de 12 m de diamtre. Les positions de ces antennes seront
variables permettant des espacements allant de 150 m 18 km. On attend une rsolution trs
fine, de 0,005 pour les plus faibles longueurs donde.
6 Diffrents domaines
dutilisation des antennes
Bibliographie
Cobe a t plac sur une orbite de 900 km autour de la Terre. Parmi les appareils embarqus se
trouvaient trois radiomtres (31 GHz, 52 GHz, 81 GHz) ayant pour but de mesurer les intensits
du rayonnement.
WMAP, plus ancien, a pu confirmer lexistence de matire noire. Il a apport des prcisions sur
lge de lUnivers et sa gomtrie. Le systme contient des rflecteurs de 1,4 m 3 1,6 m qui
renvoient les ondes vers des antennes dans cinq bandes de frquences, de 22 90 GHz.
Bibliographie
http://www.anfr.fr/pages/presentation/gestion_spectre.pdf
ARRL The ARRL Antenna book, 2002.
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1996.
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1948, pp. 1163-1175.
COMBES P.F. Micro-ondes, vol.2 Circuits passifs, propagation, antennes, Paris, Dunod, 1997.
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2003.
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1947, pp. 1479 1484..
196
7 SYSTMES MULTI-ANTENNES
e(r, t) 5
o G dsigne la fonction de Green du milieu, et s lamplitude du champ mis. Cette relation, qui
est une convolution spatiale et temporelle, exprime que le champ e(r, t), au point r et au temps
t, rsulte de la superposition de toutes les missions aux points s, et au cours du temps.
Pour un capteur plac en r i , en tenant compte de ses propres caractristiques (fonction de transfert en frquence, directivit), on a :
hi (s ri , t t )s(s, t )dsdt 1 bi (t)
xi (t) 5 x(r i , t) 5
On a suppos ici que les sources taient immobiles (leffet Doppler est un effet non linaire).
Lhypothse bande troite permet de simplifier lcriture prcdente : en effet, la transforme
de Fourier (TF), la frquence f, de la relation prcdente est :
hi (s r i , f )s(s,f )ds
xi (f ) 5
s
197
7 Systmes multi-antennes
h1 (s r i , f0 )
b1 (t, f0 )
x1 (t, f0)
..
..
..
5 ej2pf0 t s0 (s)
ds 1
.
.
.
xM (t, f0)
hM (s r M , f0 )
bM (t, f0)
soit
x(t, f0) 5 ej2pf0 t
s0 (s)a(s)ds 1 b(t, f0 )
o s0 (s) est lamplitude mise en s, la frquence f0 , et a(s) est le vecteur directionnel, qui
intgre les informations sur le modle et le milieu de propagation ainsi que les caractristiques
des capteurs. Lhypothse bande troite est trs importante, car elle permet de dcoupler les
contributions spatiales et temporelles. Lorsque les signaux ne sont pas bande troite, on se ramne
ce cas de figure, soit par un filtrage bande troite en rception, soit en effectuant une transforme
de Fourier des donnes en dbut de traitement.
On notera tik le retard de propagation entre deux capteurs :
tik 5 T (s r i , f0 ) T (s r k , f0 )
o T (s r i , f0 ) dsigne le temps de propagation de s r i , la frquence f0 .
On peut omettre les dpendances en temps et frquence en ne conservant que les amplitudes
complexes :
x5
s0 (s)a(s)ds 1 b
Exemples
Dans ce chapitre, les diffrentes mthodes seront illustres pour un modle de propagation
sphrique, et un modle de propagation par ondes planes, ces ondes illuminant un rseau de
M capteurs rpartis sur une droite, les capteurs tant uniformment rpartis, avec une distance
intercapteurs note d.
Modle sphrique sur une antenne linaire uniforme (ALU)
On utilisera la modlisation suivante : la source S est situe une distance H de laxe de lantenne
et on prend un capteur de rfrence une distance D de la perpendiculaire vers la source. Dans
ces conditions, le vecteur directionnel prend la forme :
1 j2pf0 R1 /c
e
R1
a(u)T 5
avec Rm 5 H 2 1 D 1 md)2
1
2
1 j2pf0 RM /c
e
RM
H .
7 Systmes multi-antennes
D
d
M
M-1
M-2
1
Remarque : le vecteur directionnel a(u) est invariant par rotation autour de laxe de
lantenne : ceci correspond une ambigut sur la localisation des sources situes sur
un cercle de rayon H , pour une antenne linaire.
Modle plan sur une antenne linaire uniforme (ALU)
Lorsque R devient trs grand devant les dimensions de lantenne, le front donde devient plan, et
le retard de propagation entre deux capteurs sexprime comme
1
2pf0 tik 5 r 1
ik k 5 (r i r k ) k
d sin
-1
ej2pf0
d sin u
c
ej2pu(u)
ej2p(M 1)f0
d sin u
c
ej2p(M 1)u(u)
7 Systmes multi-antennes
Le vecteur a(u) est indpendant des effets de la propagation jusquau premier capteur. On ne
pourra alors pas remonter lamplitude ou aux caractristiques nergtiques des sources situes en
u, mais simplement remonter aux caractristiques mesures au niveau de lantenne en provenance
de la direction u.
Illustrations
Nous illustrerons les diffrentes techniques prsentes laide des deux exemples suivants
(A) Un signal rsultant de la superposition de trois ondes planes, damplitudes respectives 2, 2
et 1, et dangles dincidence respectifs u1 5 20 , u2 5 38 , et u3 5 40 .
(B) Un signal rsultant de la superposition de trois ondes propagation circulaire, les trois
sources, galement damplitudes 2, 2 et 1, tant caractrises par les paramtres [D, H ] suivants : [D1 , H1 ] 5 [8,35] d, [D2 , H2 ] 5 [3,40] d et [D3 , H3 ] 5 [4,14] d, o d est la
distance intercapteurs.
Dans les deux cas, on prend d/l 5 1/4.
Gnralits
On dbute avec la fonction dintercorrlation :
g(r ik ) 5 E xi (t)xk (t)
entre les mesures xi (t) et xk (t) prises sur les capteurs positionns en r i et r k , et o E [] dsigne
lesprance mathmatique.
Supposons que les capteurs soient identiques et de mme gain sur la rgion D tudie. De plus,
on suppose que le signal est bande troite et le modle de propagation plan. Alors :
f (n0 )s(n)ej2pri
g(r ik ) 5 E
n/l
dn
D
nrk1 n )/l
dndn
g(r ik ) 5
D
Ce lien entre la distribution dintensit Is (n) et les corrlations g(r ik ) constitue un rsultat connu
comme le thorme de Van Cittert-Zernicke. Il indique que le lien entre g(r ik ) et Is (n) est une
simple transforme de Fourier (inverse) multidimensionnelle. Ce rsultat est bien sr analogue
au thorme de Wiener Kintchine en analyse spectrale qui indique que la densit spectrale de
puissance et la fonction de corrlation forment une paire de transformes de Fourier.
Ds lors, la recherche de la distribution dintensit Is (n) correspond un problme destimation
spectrale : partir des chantillons de la fonction de corrlation spatiale, il sagit de reconstruire
la distribution dintensit qui vrifie
Is (n)
g(r)ej2pr
r
200
n/l
7 Systmes multi-antennes
Linversion directe, telle que fournie par la formule prcdente, souffre du fait quil faut estimer
la fonction dautocorrlation spatiale g(r) partir des donnes (erreurs destimation) ainsi que
du fait que les dimensions limites de lantenne entranent ncessairement un support fini de la
fonction de corrlation calcule, ce qui limite alors la rsolution.
Une autre solution pour estimer la puissance consiste utiliser un filtre spatial w(u0 ) afin disoler
la portion de x, x(u0 ), caractrise par le paramtre u0 du modle :
M
x(u0 ) 5 w(u0 )1 x 5
Ceci consiste ainsi effectuer une combinaison linaire des signaux recueillis sur chacun des capteurs, en choisissant les coefficients de pondration de manire favoriser lentre de paramtre
u0 . Ce principe est illustr sur la figure 7.3
x1(t)
w1
x2(t)
w2
y(t)
...
xn(t)
...
wn
Algorithme
de contrle
E |x(u0 )|
5E
w(u0 )1 x
s(u)a(u)du 1 b
on obtient
2
E |x(u0 )|
si w(u0 )1 w(u) d(u0 u) alors E |x(u0 )| Is (u0 ). Il convient donc de bien choisir le
filtre spatial, en relation avec le modle de rception a(u). La section suivante prsente un premier
exemple de filtrage spatial, avec la formation de voies, et nous examinerons ensuite le filtre spatial
associ la mthode de Capon.
201
7 Systmes multi-antennes
La formation de voies
La technique de formation de voies vise estimer la puissance mise pour une valeur particulire
du paramtre u.
Lide de la formation de voies est de sommer les contributions recueillies sur les diffrents
capteurs de manire constructive, et daugmenter ainsi le rapport signal sur bruit. On introduit
ainsi une srie de gains ajustables, qui servent privilgier une composante du signal (caractrise
par un paramtre u) : on parle alors dorientation lectronique. On balaie ensuite les diffrentes
valeurs possibles du paramtre pour reconstituer une carte de la distribution de puissance.
Considrons le cas dune seule source de paramtre u0 . Les observations correspondantes sont
x 5 sa(u0 ) 1 b, o le vecteur b collecte les contributions du bruit sur les diffrents capteurs ;
on suppose que le bruit est blanc spatialement, cest--dire dcorrl de capteur capteur et
de puissance s2b . On combine alors les observations recueillies sur les diffrents capteurs par
w1 x 5 s w1 a(u0 ) 1 w1 b. La puissance en sortie du filtre spatial w scrit alors
2
E |s|2 w1 a(u0 )
2
|w| s2b
est maximum lorsque w est colinaire au vecteur directionnel a(u0 ) : a(u0 ) 5 lw. Comme ceci
doit tre prolong pour chaque paramtre u possible, on prendra donc w comme une fonction
de u ; lw(u) 5 a(u). On choisit gnralement la normalisation pour que la puissance dun
bruit blanc en entre ne soit pas modifie : si on prend un bruit blanc en entre de matrice de
corrlation R x 5 s2b I , avec I la matrice identit, on a
2
ce qui fournit l2 , et :
a(u)
w(u) 5
a(u)1 a(u)
La puissance en sortie de la formation de voies devient :
2
E |x(u)|
5 w(u)1 R x w(u) 5
a(u)1 R x w(u)
a(u)1 a(u)
On notera ainsi que la technique de formation de voies peut sappliquer quel que soit le modle
de propagation : il suffit de connatre lexpression du vecteur directionnel.
Dans le cas dun modle plan, la formation de voie consiste simplement compenser les retards
de propagation entre les diffrents capteurs, en ajustant des dphasages par lintermdiaire de
gains sur chaque voie de manire effectuer une sommation constructive du signal dintrt.
En pratique, la puissance sera estime de la manire suivante : filtrage, quadration, intgration.
Ceci est illustr sur la figure 7.4.
Les signaux recueillis la sortie de chacun des capteurs sont affects dun gain, puis somms. La
puissance est ensuite estime par quadration puis intgration temporelle.
Considrons maintenant le cas particulier dun modle de propagation par ondes planes et dune
antenne linaire uniforme.
Dans ce cas, on a :
1
w1 5
1 ej2pu(u0 ) ej2p(M 1)u(u0 )
M
202
7 Systmes multi-antennes
x1(t)
x2(t)
xM(t)
a1()
a2()
aM()
+
1
T
| |2
2
()
s FV
et
1
s2FV (u) 5 E
M
5
a(u)1 x
M
1
E
M
1
M
1
M
1
E
5
M
x(m)ej2pmu(u)
m51
m1 51 m2 51
M
m1 51 m2 51
M 1
M |m| gx (m)ej2pmu(u)
m5M 11
soit finalement :
M 1
g(m)gx (m)ej2pmu(u)
s2FV (u) 5
m5M 11
avec g(m) la fonction dautocorrlation du rseau et gx (m) la squence de corrlation des observations. On reconnat dans cette dernire relation lexpression dune transforme de Fourier,
o u(u) joue le rle dune frquence spatiale normalise. Ainsi, la formation de voies correspond
la transforme de Fourier de la fonction de corrlation, pondre par une fentre de Bartlett
(fentre triangulaire). Lorsque la fonction dautocorrlation spatiale gx (m) est estime partir des
donnes, on obtient alors un simple priodogramme ; si la matrice de corrlation R x est estime
par un moyennage sur K ralisations x k :
Rx 5
1
K
xkx1
k
k51
1
5 w(u) R x w(u) 5
MK
1
5
K
k51
1
M
a(u0 )1 x k
k51
2
xk (m)e
j2pmu(u)
m51
7 Systmes multi-antennes
Le calcul de la puissance thorique s2FV en sortie de la formation de voies nous montre quelle
sexprime comme la transforme de Fourier du produit g(m)gx (m). Ainsi, la puissance sexprimera
aussi comme le produit de convolution de la transforme de la fentre et de la distribution
dintensit Is ( un terme de bruit prs) :
s2FV (u) 5 G (u(u)) Is (u(u)) 1 s2b (u(u))
avec
G (u(u)) 5
1
M
sin (pMu(u))
sin (pu(u))
Pour une source ponctuelle, quivalente une impulsion dans le domaine spatial, par exemple
dans la direction u0 , on a Is (u(u)) 5 s2s d(u(u) u(u0 )), et, en labsence de bruit,
s2FV (u) 5 G (u(u) Is (u(u)) 5 s2s G (u(u) u(u0 ))
Ainsi, la fonction G (u(u)) correspond la rponse du rseau une impulsion, et exhibe une
limitation en rsolution, lie la largeur du lobe principal de G (u(u)). Dautre part, les lobes
secondaires, importants, collectent de la puissance hors de la direction vise. La fonction G (u(u))
dfinit alors le diagramme de directivit de lantenne.
La figure 7.5 reprsente la fonction G (u(u)) en fonction de u(u) : le lobe principal est dautant
plus large que lantenne est courte et la rsolution en u(u) varie en 1/M ; la rsolution en frquences spatiales varie pour sa part en 1/Md, cest--dire de faon inversement proportionnelle
la dimension de lantenne forme par le rseau de capteurs. Cette rsolution est la rsolution
de Fourier, et nous avons vu que la formation de voie sinterprte comme une mthode de
Fourier. Pour accrotre cette capacit de rsolution, il ny a gure dautre moyen que daugmenter
le nombre de capteurs ou la distance intercapteurs d. Il sera aussi possible, comme on le verra
plus loin, denvisager dautres mthodes, super ou haute rsolution.
7 Systmes multi-antennes
Illustrations
Considrons pour commencer le cas (A) de la somme de trois contributions de sources situes
en 20, 38 et 40. La figure 7.6 donne le rsultat obtenu avec M 5 10. On observe que les
sources ponctuelles sont trs tales, et quil est absolument impossible de sparer les sources en
38 et 40.
La largeur, en u(u), de la fonction G (u(u)) est en 1/M . Aussi, on pourra rsoudre les deux
sources si u(u3 ) u(u2 ) 1/M , ce qui fournit M l/ (d (sin(u3 ) sin(u2 ))), soit M 148.
La figure 7.7 fournit le rsultat obtenu pour M 5 200 : on observe que cette fois-ci les sources
sont bien spares, mais bien sr au prix dun nombre important de capteurs.
a)
b)
Figure 7.7 Sortie de la formation de voies dans lexemple (A), avec
M 5 200.
Sortie complte (a) et dtail (b).
7 Systmes multi-antennes
ainsi avec M 5 100 est donn figure 7.8. Comme prcdemment, la localisation des sources
saffine et la rsolution samliore lorsquon augmente le nombre de capteurs.
lissue de cette section, nous pouvons retenir quil est possible de construire une antenne synthtique partir dun rseau de capteurs, chaque capteur du rseau nayant pas ncessairement de
proprits de directivit. Cest le traitement des signaux recueillis sur les capteurs qui permet de
transformer un rseau inerte en une antenne. Plus encore, la modification des coefficients du filtre
spatial w(u) permet dorienter lectroniquement lantenne, de manire similaire lorientation
mcanique dune antenne standard. Le diagramme de directivit de lantenne obtenue est li la
forme du rseau (nous navons ici considr quune antenne linaire) et au nombre de capteurs le
composant. Dautres techniques de traitement du signal permettent damliorer les performances
en rsolution.
La mthode de Capon
Du fait de la limitation en rsolution et de la prsence des lobes secondaires importants, des
sources situes en dehors de la direction dintrt, ou plus gnralement pour un paramtre u
diffrent, peuvent renvoyer de la puissance et ainsi corrompre les mesures, voire, mme masquer des sources de faible puissance. La mthode introduite par Capon permet de tenir compte
de lensemble des sources prsentes pour pallier la limitation en rsolution de la formation de
voies et rduire lamplitude des lobes secondaires : cest une mthode adaptative. Le filtre spatial
est ajust afin dorienter lantenne tout en minimisant la contribution des sources qui ne sont pas
situes dans la direction scrute.
On cherche donc minimiser la puissance globale recueillie pour le paramtre u :
s2 (u) 5 E w(u)1 x 5 w(u)1 E x 1 x w(u) 5 w(u)1 R x w(u)
avec R x la matrice dautocorrlation, sans modifier la puissance dans la direction vise. Ce desideratum scrit sous la forme de la contrainte :
w(u)1 a(u) 5 1
ce qui signifie simplement que lon impose un gain unitaire dans la direction u. Par suite, la
mthode slectionnera un filtre spatial w(u) qui minimisera ncessairement la puissance renvoye
en u par les brouilleurs .
206
7 Systmes multi-antennes
l 1
R a(u)
2 x
R 1
x a(u)
a(u)1 R 1
x a(u)
1
a(u)1 R 1
x a(u)
Le filtre est adaptif la direction vise et prend en compte lensemble de lenvironnement, par
lintermdiaire de la matrice de corrlation, afin de minimiser les contributions des brouilleurs.
Ce traitement est aussi caractris par un pouvoir de rsolution dpendant du rapport signal sur
bruit (RSB) ; plus le RSB est lev, meilleure est la rsolution.
La technique mise en uvre dans la mthode de Capon peut-tre tendue au cas o lon souhaite
prendre en compte plus de contraintes. Typiquement, on pourra rechercher non seulement
assurer un gain unit dans la direction dintrt, mais aussi imposer un gain nul dans les
directions de brouilleurs connus. On introduit ainsi une matrice de contrainte C telle que
C 1 w(u) 5 c. Un exemple simple est le cas o lon veut annuler un brouilleur dans une direction
prdtermine ub , soit a(ub )1 w(u) 5 0, en plus de la condition a(u)1 w(u) 5 1. Dans ce cas
on a C 5 a(u) a(ub ) et c 5 1 0
puissance globale s (u) 5 w(u) R x w(u) sous la contrainte C 1 w(u) 5 c. La rsolution conduit
alors la solution
1
1
w(u) 5 R 1
C
x C C Rx C
2
qui se rduit la formule de Capon standard lorsque C 5 a(u) et c 5 1. Notons quil est possible
de calculer le filtre de Capon w(u) de manire itrative (par un algorithme de minimisation de
type gradient), afin de rduire la charge en calcul.
Illustrations
Pour lexemple (A) du modle plan, avec trois sources situes en 20, 38 et 40, on obtient les
rsultats prsents sur la figure 7.9, avec M 5 10. Ces rsultats sont quivalents ceux obtenus
pour la formation de voies, mais avec 200 capteurs !
207
7 Systmes multi-antennes
a)
b)
Figure 7.9 Sortie de la mthode de Capon dans lexemple (A), avec M = 10.
Sortie complte a) et dtail b).
Dans le cas du modle circulaire, exemple (B), les performances sont galement meilleures quavec
la simple formation de voies. La figure 7.10 fournit les rsultats avec 15 capteurs.
Figure 7.10 Sortie de la mthode de Capon dans lexemple (B), avec M 5 15.
Filtrage
Pour terminer cette section, nous prsenterons une application de filtrage spatial. Dans lexemple
(A), on suppose que les amplitudes sont maintenant variables : on prend un bruit en 20 et
un autre en 40 et un signal binaire est mis par la source situe en 38. On suppose que la
frquence porteuse est suffisamment haute pour que lhypothse bande troite soit vrifie. Les
trois sources illuminent lantenne. On mesure donc sur chacun des capteurs un mlange, avec
diffrents dphasages, des signaux mis par les trois sources. La figure 7.11 donne ainsi le signal
recueilli sur le premier capteur.
208
7 Systmes multi-antennes
Prdiction linaire
On a not que, sous lhypothse dondes planes et dantenne linaire uniforme, le problme de
reconstruction de la distribution dintensit est quivalent un problme destimation spectrale.
Il est donc possible dutiliser les mthodes paramtriques standard appliques en analyse spectrale,
et notamment les mthodes autorgressives (AR). On sait que ces mthodes qui reposent sur un
modle paramtrique de la densit spectrale de puissance permettent daller au-del de la limite
de rsolution de Fourier.
Rappelons ici simplement que lide est dutiliser un modle paramtrique de la densit spectrale
et destimer les paramtres de ce modle. Parmi les diffrentes familles possibles, le modle AR
est particulirement utilis, car les paramtres AR aT 5 a1
rsolvant systme linaire :
R x a 5 s2 e
avec R x la matrice de corrlation, e1 5 1
a2
aq sont obtenus en
0 0 et a1 e 5 1.
s2
2
ak e
j2pku(u)
k51
7 Systmes multi-antennes
sp d(s sp )
s(s) 5
p51
sp a(up ) 1 b
x5
p51
a(uM ) et s 5 s1
. . . sP .
Gx 5 U L 1 s2 I M U 1
Ceci fournit la dcomposition en lments propres de Gx , qui montre que les vecteurs propres
sont inchangs, et que les valeurs propres sont augmentes de s2 . Les valeurs propres correspondant un espace bruit , qui taient nulles, valent maintenant s2 .
Par contre, si le bruit est corrl, il est ncessaire de soustraire Gx une estime Gb de la matrice
de corrlation du bruit.
La remarque fondamentale est alors que les sous-espaces signal et bruit sont orthogonaux.
Tout vecteur vb de lespace bruit est ainsi orthogonal un vecteur de lespace signal. Or lespace
signal est engendr par les P vecteurs directionnels a(ui ). On a donc :
a(ui )1 vb 5 0
210
7 Systmes multi-antennes
Ds lors, il suffit de slectionner un ou plusieurs vecteurs du sous-espace bruit pour tester cette
orthogonalit pour tous les paramtres u. Pour cela, plutt que de rechercher les passages par zro
du produit scalaire a(ui )1 vb on peut utiliser la fonction de dtection, ou de discrimination :
d(u) 5
1
2
|a(ui )1 vb |
qui est maximale (infinie) lorsque u prend pour valeur lun des vecteurs paramtres des sources.
En pratique, la fonction de dtection est seulement maximale (et non infinie) au voisinage des
solutions.
Bien sr, il est ncessaire de connatre le nombre de sources, qui dfinit la dimension de lespace
signal, et partant, de lespace bruit. Ce nombre nest le plus souvent pas connu, mais doit tre
dtermin partir des donnes. Une mthode simple est la suivante : on a vu quen prsence de
bruit blanc, les valeurs propres sont augmentes de s2 . Comme les valeurs propres initiales sont
positives (la matrice de corrlation est dfinie non ngative), les valeurs propres de lespace bruit
sont les plus faibles et gales s2 . Il suffit donc de rechercher les M P valeurs propres les plus
faibles qui soient toutes gales une mme valeur. En pratique, on nobtient pas un plancher de
valeurs toutes gales entre elles, mais les valeurs propres sont toujours lgrement dcroissantes ;
on recherche donc plutt une rupture de pente des valeurs propres classes par ordre dcroissant.
Dautres techniques fondes sur les critres AIC ou MDL peuvent galement tre utilises.
Lorsque les deux sous-espaces sont dfinis, il reste choisir un vecteur vb du sous-espace bruit.
Ce choix, arbitraire, donne lieu plusieurs variantes.
Le vecteur orthogonal
On peut choisir comme reprsentant une combinaison linaire particulire de tous les vecteurs
du sous-espace bruit.
Tufts et Kumaresan ont prconis de choisir un vecteur de norme minimale, car celle-ci conduit
une estime de variance minimale. Cette mthode est aussi appele MIN-NORM.
norme minimale
min v v
avec Pv 5 v
v appartient au sous espace bruit
et v1 e 5 1
1re composante 1
M
v i v1
i avec v i les vecteurs propres du sous-espace bruit, et
o lon a utilis P 5
i5P11
1
e 5 1 0
7 Systmes multi-antennes
v1
i a(u)
50
i5P11
ej2p(M 1)u(u)
a(u) v 5
vi z i 5 0
i50
pour les zk 5 ej2pu(uk ) correspondant des sources, et avec v un vecteur du sous-espace bruit.
Ainsi il suffit de rechercher les P racines dun polynme de degr M (on retient les racines de
module 1), pour en dduire les valeurs des paramtres u des P sources. Ceci stend bien sr au cas
dune combinaison des vecteurs du sous-espace bruit, et si on recherche par exemple les racines
1
du polynme 1 z z M 1 P 1 z z M 1
associ MUSIC, on obtient la
mthode Root-MUSIC.
Dans le cas o le sous-espace bruit est de dimension 1, soit M 5 P 1 1, la mthode du vecteur
orthogonal est la mme que celle du projecteur, et est appele Mthode de Pisarenko (1973).
Illustrations
Pour le modle plan, exemple (A), on obtient les rsultats prsents sur la figure 7.13, avec
M 5 10.
Pour lexemple (B), la mthode MUSIC est galement applicable, en prenant pour vecteur directionnel a(u) lexpression obtenue pour le modle de propagation par ondes circulaires. Les
212
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
rsultats correspondants sont donns figure 7.14. On obtient une trs bonne localisation, mais
au prix, il est vrai, dune complexit accrue ainsi que dune sensibilit aux hypothses.
7.2 Diversit
La propagation dune onde lectromagntique peut tre soumise de multiples contraintes. Labsence dobstacle entre lmetteur et le rcepteur constitue le cas le plus favorable et la propagation
seffectue alors en ligne droite. On ne retrouve pas cette situation lextrieur ou lintrieur
des btiments o la prsence dobstacles cre des phnomnes de rflexion et de diffraction.
Ces conditions conduisent ainsi la propagation par trajets multiples. Ceci se traduit par un
vanouissement rapide de la puissance reue et par la dispersion temporelle du signal au niveau
de lantenne rceptrice. La consquence directe en est la limitation de la porte et du dbit de la
transmission, alors quaujourdhui, la demande de hauts dbits exigs dans les communications
sans fils de dernires gnrations se fait de plus en plus pressante. Pour contrer les effets des trajets
multiples, des techniques de diversit ont t mises au point.
La figure 7.15 synthtise lensemble des contraintes que subit le signal lors de la transmission.
Antenne
dmission
Pertes
despace
vanouissements
lents
vanouissements
rapides
Antenne
de rception
Bruit
additionnel
On constate sur cette figure que trois modles complmentaires existent et permettent de prdire
la puissance capte par le rcepteur. Il sagit :
de lattnuation de londe due la distance (pertes despace ou affaiblissement de parcours),
qui traduit le fait que la puissance capte par le rcepteur dpend de la distance qui le spare
de lmetteur,
213
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
des variations damplitudes dues aux obstacles sur le trajet (effet de masquage ou vanouissements lents)
des variations damplitude et de phase dues aux trajets multiples (vanouissements rapides) qui
sont lies au fait que londe mise peut suivre plusieurs chemins jusquau rcepteur.
Pour limiter le brouillage qui rsulte des effets ci-dessus cits, on utilise des antennes dites
diversit. Il sagit dlments rayonnants reconfigurables dont le principe consiste multiplier le
nombre de canaux indpendants disponibles en rception. Ainsi, partir de ces signaux et laide
dune mthode de recombinaison base sur un critre de puissance, il est possible de reconstituer
un signal plus fort rapport signal sur bruit ce qui permet damliorer la fiabilit et la qualit de
la transmission. Nous verrons que la diversit dans une antenne peut prendre de multiples formes
que nous allons dtailler un peu plus loin.
On peut noter sur la figure 7.15 que lassociation des termes due aux pertes despace et aux
effets de masquage constitue le Long Term Fading compte tenu des fluctuations lentes du signal
rsultant. On lappelle aussi Local Mean ou Moyenne Locale. Ces effets sont mis en vidence
sur la figure 7.16 laide dun signal prlev dans un environnement typiquement indoor. Sur
cette figure sont superposs la fois le signal original, do lon peut constater la prsence des
vanouissements rapides et profonds, et la moyenne locale variation plus lente dduite de ce
signal par une opration de filtrage.
Si les proprits du terme d aux pertes despace sont dterministes et peuvent tre approches
par de nombreux modles, en revanche, les vanouissements lents et rapides sont de nature
alatoires. Ils peuvent tre dcrits dun point de vue statistique par des lois de type Rayleigh,
Rice ou Nakagami selon la position relative de lmetteur et du rcepteur et les caractristiques
de lenvironnement.
Enfin, lvaluation des performances des antennes diversit est effectue par la dtermination du
coefficient de corrlation entre les diffrents signaux reus sur les canaux et du gain en diversit
du systme qui, en premire approximation, donne une indication pertinente sur lamlioration
du rapport signal sur bruit.
Pour un nombre de canaux donns et une mthode de recombinaison choisie, les performances
du systme seront dautant meilleures que la corrlation entre les voies (ou branches) sera faible.
Il faudra galement sassurer que les puissances moyennes reues sur chacune des branches sont
quivalentes. Un troisime paramtre permet de quantifier cette diffrence : le Power Imbalance
ou dsquilibre de puissance entre les branches.
Nous proposons dans ce qui suit une description des diffrents types de diversit que lon peut
rencontrer dans les dispositifs de transmission.
214
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
2pd
l
Coefficient de corrlation
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.1
0.2
0.8
0.9
Figure 7.17 Coefficients de corrlation thorique et mesurs en fonction de lcartement entre antennes.
Notons enfin que cette distance peut subir des fluctuations sensibles car elle est fortement dpendante des caractristiques sur la distribution statistique des signaux dans lenvironnement de
mesures et du niveau moyen de puissance reue sur chacune des branches.
Diversit de polarisation
Nous venons de voir que la diversit despace ncessite dobserver une distance dau moins l/4
entre antennes. Dun point de vue pratique, pour assurer lindpendance entre branches, cet
espacement doit tre dautant plus grand que la dispersion angulaire des signaux venant de
lmetteur sera faible. On retrouve cette situation dans les antennes pour station de base o
215
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
la distance entre lments peut atteindre la dizaine de longueurs donde ce qui rend les systmes
peu discrets et difficilement intgrables.
La diversit de polarisation constitue une alternative intressante la diversit despace. On remarque en effet quau cours de la propagation entre le terminal et la station de base, la polarisation
de londe subit des modifications plus ou moins importantes selon la nature de lenvironnement.
En particulier, une composante orthogonale la polarisation principale apparat et elle possde
une statistique dvanouissement indpendante de la polarisation principale, ce qui reprsente
dj un avantage en termes de gain en diversit. Enfin, la diversit de polarisation vite lespacement physique entre antennes. En effet, lide consiste concevoir deux antennes co-situes,
sensibles chacune aux deux polarisations.
La figure 7.18 illustre un tel systme ici obtenu partir dune antenne patch carre alimente
par deux fentes orthogonales en croix. Chacune des fentes est couple une ligne dalimentation
microruban. Une excitation sur lune des deux lignes imprimes favorisera le rayonnement dun
champ lectrique orient paralllement la ligne excite. Il est ainsi possible, au moyen dun
dispositif de contrle, de commuter lectroniquement la polarisation de verticale horizontale.
Dautres antennes permettent des commutations entre les deux sens de polarisation circulaire.
Antenne patch
Fente de couplage
Ligne dalimentation 2
Ligne dalimentation 1
Au mme titre que la diversit despace, les performances en termes de gain en diversit seront
dautant meilleures que les puissances moyennes reues sur chacune des branches seront quilibres. La caractrisation pralable de lenvironnement de mesure demeure donc incontournable.
En effet, lexprience montre quun environnement riche en rflexion permet, par trajets multiples, une dpolarisation suffisante ce qui amliore sensiblement le gain en diversit.
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
obtenir un couplage important. Une seule des antennes est alimente tandis quune charge ractive (capacitive ou inductive) (Z1 , Z2 ) commutable lectroniquement sera place sur llment
coupl de faon rendre llment rayonnant principal rflecteur ou directeur.
lment rayonnant
principal
lment parasite
Alimentation
RF
Z1 Z2
Figure 7.20 Champ lectrique rayonn pour deux valeurs de charge (Z1 , Z2 )
Un des intrts de ce concept vient du fait que la recherche dun couplage lev impose un
cartement rduit entre antennes (< 0, 2l0 ) ce qui rend la structure compacte et plus facilement
intgrable.
Diversit en frquence
En diversit frquentielle, le signal dmission est envoy laide de deux frquences porteuses
distinctes de sorte que les statistiques dvanouissement des signaux reus soient indpendantes.
Applique tout dabord aux radars pour rsoudre le problme de la fluctuation des cibles illumines, la diversit de frquence a ensuite connu un fort dveloppement dans les radiocommunications cellulaires avec des stations mobiles. Le standard GSM 900 et la norme DCS 1800 utilisent
la diversit de frquence pour lutter contre les effets dvanouissements.
Plus prcisment, les communications dans la norme GSM actuelle seffectuent partir dune
liste de frquences autour de la frquence porteuse. Lors de la communication, la frquence de
la porteuse varie un rythme rapide sautant ainsi dune frquence lautre lintrieur de la
liste. On ralise ainsi une transmission par saut de frquence ( frequency hopping) ce qui conduit
de fait un procd de transmission par paquets dinformation de longueur limite.
217
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
Diversit en temps
Dans la diversit de temps, les mmes signaux sont envoys sur le canal des intervalles de temps
diffrents. Cet intervalle tant fonction du taux daffaiblissement et de la vitesse de dplacement
du mobile. Cependant, lefficacit de la diversit en temps est limite lorsque le mobile nest pas
en mouvement ce qui nest pas le cas des autres techniques de diversit.
Cest la plus simple des techniques de diversit. Elle consiste, partir de M antennes en rception,
slectionner instantanment la branche qui prsente le plus fort niveau du signal sur bruit instantan et la connecter au rcepteur. Ainsi, lorsquun signal svanouit, un autre est slectionn
avec un niveau suprieur. La qualit du signal rsultant sera dautant meilleure que le nombre
dantennes M est lev, multipliant ainsi le nombre de branches la rception. Une variante de
cette mthode appele Switched Combining consiste ne commuter dune branche lautre que
lorsque le rapport signal sur bruit instantan de la branche slectionne est infrieur un seuil
prdtermin.
Maximal Ratio Combining (MRC)
Il sagit ici de la technique la plus performante. Un traitement adaptatif est ici appliqu lensemble des signaux issus des M antennes. Chacun des signaux est pondr laide dun gain
complexe, lui-mme calcul partir du rapport signal sur bruit instantan relev sur chacune
des branches en rception. Les signaux obtenus sont ensuite mis en phase avant sommation afin
de maximiser le niveau du signal recombin. Ce type de recombinaison ncessite cependant une
architecture matrielle complexe. En effet, une mise jour du gain complexe est ncessaire et il
faut sassurer que les signaux sont correctement traits en phase.
Equal Gain Combining (EGC)
Cette technique se situe entre les deux mthodes prcdemment dcrites en termes de performances et de complexit. Cest une alternative au Maximal Ratio Combining sans traitement
adaptatif. Les gains sur chacune des branches sont ici constants et ne dpendent pas du niveau du
signal reu. La procdure consiste en une remise en phase et une sommation simple des signaux
la rception. Les performances sont cependant proches de celles obtenues avec le Maximal Ratio
Combining avec une complexit architecturale moindre.
7 Systmes multi-antennes
7.2 Diversit
que, pour une technique de recombinaison choisie (SC, MRC, EGC), cette amlioration tait
dautant meilleure que le coefficient de corrlation entre les branches tait faible et que le niveau
de puissance moyen reu sur chacune des branches tait quivalent.
Le gain en diversit est dfini partir des fonctions de rpartitions des i branches et de la branche
issue de la recombinaison des signaux.
Pour dterminer le gain en diversit, on introduit pour les i branches, le rapport signal sur bruit
instantan (not gi ) ainsi que la valeur moyenne de ce rapport (not Gi ). On fait de mme pour
la branche issue de la recombinaison (respectivement gc et Gc ). Le gain est alors dtermin par
lcart entre la branche qui prsente le rapport signal sur bruit normalis, gi /Gi , le plus lev et
le rapport gc /Gc , ceci pour un niveau de probabilit donn gs /G (gnralement 1 ou 10 %).
DG (dB) 5
gi
gc
(dB)
(dB)
Gc
Gi
titre dexemple, la figure 7.21 reprsente lvolution des fonctions de rpartition pour une
branche et celles obtenues pour deux, trois et quatre branches recombines par Selection Combining. En supposant une distribution des enveloppes de type Rayleigh et non corrles entre elles,
on remarque que pour une branche, 1 % des chantillons ont des valeurs du rapport signal sur
bruit normalis infrieurs 20 dB. Si lon considre maintenant deux branches pour le mme
niveau de probabilit, cette valeur passe 10 dB ce qui reprsente un gain en diversit de 10 dB.
Les performances des systmes diversit dpendent, entre autres, du type de recombinaison et
du nombre de branches. On remarque sur la figure 7.21 que le gain atteint respectivement 14
et 16 dB pour trois et quatre branches et marquera une stabilisation au-del de six branches.
Enfin, le coefficient de corrlation entre branches, idalement nul, naffectera les performances
du systme que si sa valeur devient suprieure 0,5.
i =1
i =2
i =3
i =4
219
7 Systmes multi-antennes
7 Systmes multi-antennes
Le dveloppement des travaux sur les systmes MIMO remonte au milieu des annes quatrevingt-dix, avec en particulier les travaux de Telatar (Bell Laboratories, 1995) sur le calcul de la
capacit dun canal MIMO, lintroduction de la notion de multiplexage spatial par A. Paulraj
(universit de Stanford, 1994), les travaux de lquipe de Foschini (Bell Laboratories, 1996) sur
les rcepteurs BLAST (Bell Laboratories Layered space time architecture) et les travaux de lquipe
de Tarokh (Bell Laboratories, 1998) sur le codage spatio-temporel qui ont gnralis les concepts
introduits prcdemment par Alamouti (AT&T Wireless services 1998).
Dans le cas dune transmission sur un canal radio-mobile, le signal est dgrad par diffrents
phnomnes : lajout de bruit mais aussi les phnomnes de fading dus aux trajets multiples et au
dplacement relatif de lmetteur et du rcepteur (effet Doppler).
Dans la section sur la diversit, on a prsent les notions de pertes despace dues la distance,
dvanouissements lents (ou grande chelle) dus aux obstacles sur le trajet et dvanouissements
rapides (ou petite chelle) dus aux trajets multiples. On parle de fading grande chelle (large
scale fading) pour dsigner les pertes despace et les vanouissements dus aux obstacles et de fading
petite chelle (small scale multipath fading) pour dsigner le fading rapide d aux trajets multiples. Pour un mobile en dplacement (piton, voiture...), les constantes de temps associes aux
vanouissements lents (large scale fading) sont trs importantes ( de lordre de plusieurs minutes)
et ce phnomne joue peu de rle sur la conception de la couche physique de communication.
Aussi nous centrons-nous ici sur les vanouissements rapides. Par la suite, on utilisera souvent le
terme canal pour indiquer le canal radio-mobile.
Paramtres du canal
Pour caractriser le comportement temporel et frquentiel du canal en lien avec les vanouissements rapides, on utilise des paramtres tels que :
Bande de cohrence : Bc ,
Temps de cohrence : Tc
talement temporel (delay spread) : Tm ,
talement Doppler (Doppler spread) : Bd .
On va voir que ces paramtres ne sont pas indpendants.
La bande de cohrence est lie ltalement temporel Bc 1/Tm (o le symbole signifie
proportionnel ).
De mme ltalement Doppler est lie au temps de cohrence Bd 1/Tc .
Les caractristiques du canal sont donnes de faon relative aux caractristiques du signal
transmettre, en particulier sa largeur de bande B et la dure des symboles TS (avec gnralement
B 1/TS ).
On verra par la suite comment on dfinit un canal slectif en frquence ou en temps selon les
valeurs de B, Bc , Bd , TS , Tc , Tm .
Lexistence de trajets multiples entre un metteur et un rcepteur, typiques des communications
radios lintrieur des btiments et des communications cellulaires, conduit des interfrences
constructives ou destructives entre les signaux reus.
Lors de son dplacement, le mobile rencontre successivement des nuds et des ventres dinterfrence qui sont spars de distances de lordre de la demi-longueur donde de la porteuse utilise
dans le systme de communication. Le canal est non stationnaire parce que le mobile se dplace
et que son environnement change. En premire approximation, on peut considrer que le canal
est linaire.
Dans un premier temps, on sintresse au canal SISO puis on tend les rsultats au canal MIMO.
On commence par prsenter les paramtres du canal partir dexemples lmentaires.
221
7 Systmes multi-antennes
Figure 7.22 Fonction de transfert frquentielle dun canal deux trajets. Bande de cohrence.
Cet exemple simple permet de comprendre le lien entre la bande cohrence Bc et ltalement
temporel Tm , et de vrifier que Bc 1/ (2Tm ). En effet, on peut considrer que la fonction
de transfert du canal est peu prs constante sur une largeur de bande (bande de cohrence)
infrieure 1/ (2Tm ) (qui est dans lexemple lcart entre un minimum et un maximum successifs
de la fonction de transfert).
On dit que le canal est slectif en frquence si la bande de cohrence Bc est infrieure la largeur
de bande du signal B (Bc
B) ou de faon quivalente si la dure des symboles est plus courte
que ltalement temporel du canal (TS
Tm ). On parle aussi de canal dispersif en temps. Dans
ce cas, la fonction de transfert frquentielle du canal fluctue sur la plage de frquence du signal
et les diffrents symboles reus interfrent entre eux. Pour les transmissions haut dbit, on doit
gnralement considrer que le canal est slectif en frquence.
222
7 Systmes multi-antennes
d
Mur
D
Figure 7.23 Cas dune propagation avec une onde directe et une onde
rflchie entre une antenne fixe et une antenne mobile.
A
cos 2pf
d(t)
d(t)
C
A
cos 2pf
2D d(t)
2D d(t)
C
2D d0 vt
C
C
d0
A
cos 2p f Df t 2pf
y(t) 5
d0 1 vt
C
A
2D d0
cos 2p f 1 Df t 2pf
2D d0 vt
C
y(t) 5
A
cos 2pf
d0 1 vt
On observe le changement de la frquence caractrisant leffet Doppler et dont le signe est ngatif
ou positif selon que le mobile sloigne ou se rapproche de lmetteur :
v
Df 5 f
C
On appelle talement Doppler Bd lcart maximal entre les deux frquences gnres par leffet
Doppler. Ici il vaut :
v
Bd 5 2Df 5 2 f
C
223
7 Systmes multi-antennes
2D d(t)
C
d(t)
C
1 p 2pf
5 4pf
D d(t)
C
1p
Lorsque les deux ondes sont en phase, lamplitude de y(t) est maximale et quand les deux ondes
sont en opposition de phase lamplitude de y(t) est minimale. La distance entre un maximum et
un minimum successifs est gale :
Dd 5
C
l
5
4f
4
Cette distance est appele la distance de cohrence. Le temps de cohrence est li cette distance
divise par la vitesse du mobile. Il est donc inversement proportionnel ltalement Doppler. Si
on dfinit le temps de cohrence comme lcart entre un maximum et un minimum conscutifs,
on a :
C
1
l
Tc
5
5
4v
4f
2Bd
Par exemple, pour une porteuse 900 MHz, la distance entre deux maxima (ou minima) vaut
16,6 cm. Et pour un mobile se dplaant 60 km/h, le mobile passe par un minimum (ou un
maximum) toutes les 10 ms. Le rythme doccurrence des minima est de 100 Hz. Par ailleurs,
ltalement Doppler est gal 100 Hz.
Pour un signal ayant une largeur de bande B 5 1/TS , o TS est la dure des symboles, on
dit que le canal est slectif en temps (ou que le fading est rapide) si la dure des symboles est
suprieure au temps de cohrence du canal TS > Tc . Pendant la dure dun symbole, lamplitude
du signal reu fluctue de faon significative. Dans le cas contraire, on parle de fading lent.
Le canal peut tre slectif en temps et en frquence si TS > Tc et B > Bc . Cette situation peut se
produire dans le cas dune transmission de donnes bas dbit avec talement de spectre.
y(t) 5
Pour un canal multitrajets, si on suppose que les attnuations et les retards ne dpendent pas de
la frquence, la relation entre-sortie, ramene en bande de base, peut sexprimer par :
1`
ai (t)xe (t ti (t)) 5
ye (t) 5
i
o lindice e indique les signaux ramens en bande de base. Le signal ye (t) reu linstant t est la
somme des diffrentes rpliques du signal xe provenant des diffrents trajets de retard ti (t) et de
gain ai (t). On en dduit la rponse impulsionnelle linstant t, ramene en bande de base :
ai (t)d (t ti (t))
he (t, t) 5
i
224
7 Systmes multi-antennes
Gnralement, cette rponse impulsionnelle varie lentement avec t et on peut la considrer stable
sur une dure suprieure ltalement temporel du canal.
Dans la suite de ce paragraphe, on nglige la notation avec lindice e.
Par transforme de Fourier, on dduit une fonction de transfert linstant t :
1`
H (f , t) 5
h(t, t)e2jpf t dt 5
ai (t)e2jpf ti (t)
i
La fonction h(t, t) est une fonction alatoire. Par dfinition, on dit que la rponse impulsionnelle
du canal est stationnaire au sens large (WSS Wide Sense Stationary) par rapport au temps, si et
seulement si :
E h (t, t1 ) h (t, t2 ) 5 Rh (t, t1 t2 )
Par ailleurs, on dit que la diffusion est non corrle (uncorrelated scatte ring) si et seulement si :
E h (t1 , t) h (t2 , t) 5 0
t1 t2
Lhypothse dun canal WWS et non corrl est souvent vrifie. Elle peut tre tendue en supposant que le canal est stationnaire dans le domaine frquentiel :
E h (t1 , t1 ) h (t2 , t2 ) 5 Rh (t1 , t1 t2 ) d (t1 t2 )
E H f1 , t 1 H f2 , t 2
1`
1`
5
`
1`
5
`
5 RH f1 f2 , t1 t 2
On dfinit la fonction de diffusion (scattering function) du canal, note S, par une double transforme de Fourier de la fonction dautocorrlation prcdente :
1`
SH (a, b) 5
1`
`
En intgrant cette fonction de diffusion par rapport au retard a ou par rapport lcart en
frquence b, on obtient :
1`
SH (b) 5
SH (a) 5
`
1`
`
SH (a, b)da
SH (a, b)db
y(t) 5
i
225
7 Systmes multi-antennes
ye (t) 5
n
o :
sin(px)
px
Soit un canal multitrajets dfini par la rponse impulsionnelle :
sinc (x) 5
ai (t)d (t ti (t))
h(t, t) 5
i
Le modle quivalent en bande de base du canal, pour une frquence porteuse fc , a pour rponse
impulsionnelle :
ai (t)ei2pfc ti (t)d (t ti (t)) 5
he (t, t) 5
i
bi (t)d (t ti (t))
i
ye (t) 5
xe (n)
bi (t)
xe (j)
j
xe (n k)
k5nj
Or :
h(k, n)xe (n k)
ye (n) 5
k
h(k, n) 5
i
Pour mmoire, lenveloppe complexe xe (t) dun signal x(t) est dfinie par : xe (t) 5 x(t) 1 jTH (x(t)), o
TH (x(t)) est la transforme de Hilbert de x(t).
226
7 Systmes multi-antennes
Pour des canaux fading rapide non slectifs en frquence, cette relation se simplifie en :
ye (n) 5 h(n)xe (n)
Enfin, il faut ajouter cette relation entre-sortie lenveloppe complexe du bruit blanc gaussien
ne (t) filtr par le filtre passe-bas de largeur de bande W /2 et chantillonn la frquence W . En
notant b(n) les chantillons de bruit on obtient :
h(k, n)xe (n k) 1 b(n)
ye (n) 5
k
Le signal complexe b(n) est gaussien. Ses parties relles et imaginaires sont indpendantes et
gaussiennes de mme moyenne et variance N0 /2. Le bruit gaussien complexe b(n) prsentant
une symtrie circulaire, on note sa loi CN (0, s2 ) et on utilisera lexpression loi gaussienne
complexe circulaire .
K )
I0 2r
K (1 1 K )
p(r) 5 0 r < 0
Dans cette relation I0 reprsente la fonction de Bessel modifie dordre 0.
Quand K tend vers 0, on passe de la situation LOS la situation NLOS et on retrouve la loi de
Rayleigh :
2
p(r) 5 2rer r 0
p(r) 5 0 r < 0
7 Systmes multi-antennes
.
.
1 .
.
.. ..
hnr ,1 hnr ,2
hnr ,nt
ynr
xnt
bnr
Dans cette relation hi,j reprsente le gain complexe sur le canal reliant lantenne dmission j avec
lantenne de rception i. Par souci de simplicit, on na pas indiqu la variation avec le temps
dans cette relation.
Sous lhypothse dune matrice de canal constante pendant la dure dun bloc de donnes (ou
dun mot de code), on peut dfinir la loi de probabilit conjointe de lensemble des lments
hi,j de la matrice du canal H. Selon les caractristiques du canal (en particulier la disposition
des antennes et des diffuseurs de lenvironnement), on pourra considrer diffrents cas pour la
matrice H qui demanderont un nombre plus ou moins important de paramtres pour caractriser
la loi de probabilit. Dans le cas dun fading de Rayleigh, la valeur moyenne des lments de la
matrice est nulle. Dans le cas dun fading de Rice, la moyenne nest pas nulle. Le cas le plus
simple est celui dune matrice H forme dlments indpendants gaussiens complexes circulaires
de moyenne nulle (rich scattering). Le cas dune matrice H forme dlments gaussiens complexes
circulaires, de moyenne nulle et corrls, ncessite la connaissance des coefficients de corrlation
de toutes les paires dlments hi,j . Un cas moins complexe est celui dune matrice H forme
dlments corrlation sparable, cest--dire telle que :
E hi,j hi j
228
5 Ri,i Tj,j
7 Systmes multi-antennes
y(n) 5
k
Par la suite, on se limite aux cas des canaux MIMO non slectifs en frquence ( flat fading), cest-dire des signaux bande troite par rapport la bande de cohrence du canal. Cette hypothse
est vrifie mme pour des dbits symboles levs dans le cas des transmissions OFDM pour
lesquelles chaque porteuse est module par un signal bande troite. Cette remarque explique
pourquoi les systmes MIMO sont souvent utiliss avec des modulations OFDM.
Les phnomnes de fading dans le cas dune transmission sur un canal radio-mobile dgradent
fortement les performances par rapport au cas dun canal additif blanc gaussien (CABG).
On illustre cette affirmation avec un canal non slectif en frquence dont le modle discret
quivalent en bande de base est dcrit par la relation entre-sortie :
y(n) 5 h(n) x(n) 1 b(n)
Dans le cas dun canal additif blanc gaussien CABG, h est constant et b(n) est un bruit gaussien
complexe circulaire de variance N0 .
y(n) 5 x(n) 1 b(n)
Pour une modulation deux tats de phase (BPSK) x 5 c, la probabilit derreur bit (BER)
pour un rcepteur cohrent est relie au rapport signal bruit en rception (par convention on
note RSB 5 Eb /N0 ) par :
BERCABG 5 Q
2Eb
N0
5Q
2RSB
229
7 Systmes multi-antennes
1`
u2
e 2 du
On appelle RSB le rapport entre lnergie moyenne par bit Eb et la densit spectrale monolatrale
de bruit N0 . Dans cet exemple, Eb 5 c 2 . Quand le RSB est grand, la probabilit derreur dcrot
exponentiellement avec le RSB.
Dans le cas dun canal de Rayleigh non slectif en temps, h est une variable alatoire gaussienne
complexe circulaire de moyenne nulle.
y(n) 5 h x(n) 1 b(n)
h CN (0,1)
La figure 7.24 illustre les variations du module de lamplitude du signal reu au cours du temps.
Pour une modulation BPSK (x 5 c) dans un canal de Rayleigh avec un rcepteur cohrent,
pour une valeur de h donne, la probabilit derreur vaut :
BERRayleigh (h) 5 Q
2 |h| RSB
En moyennant cette expression sur les valeurs de h, on obtient la probabilit derreur pour le
canal de Rayleigh :
E BERRayleigh (h) 5 BERRayleigh 5
1
2
RSB
1 1 RSB
Lorsque le RSB est grand, on peut considrer que la probabilit derreur bit dcrot de faon
inversement proportionnelle au RSB en rception :
BERRayleigh
230
1
1
4RSB
RSB
7 Systmes multi-antennes
La figure 7.25 illustre les relations entre les probabilits derreur et le rapport Eb /N0 dans les cas
du canal CABG et du canal de Rayleigh avec une modulation BPSK.
Cette mauvaise performance pour les canaux de Rayleigh sexplique par la probabilit importante
dvanouissement de lamplitude. La probabilit derreur est lie la probabilit que |h|2 soit
2
(1/RSB), la probabilit derreur est faible.
infrieur linverse du RSB. En effet quand |h|
2
Mais quand |h| < (1/RSB), le canal subit un vanouissement profond et la probabilit derreur
2
est grande. La loi de probabilit de |h| est une exponentielle dcroissante et :
2
p |h| <
1
RSB
1
RSB
La probabilit derreur dans un canal de Rayleigh est donc directement lie la probabilit
dvanouissement profond.
7 Systmes multi-antennes
La diversit de trajets est utilise dans les rcepteurs Rake (utiliss dans les systmes DSCDMA). Lordre de diversit dpend alors du nombre de trajets qui peuvent tre spars.
La diversit temporelle consiste envoyer r fois le mme signal des instants spars dune
dure suprieure au temps de cohrence du canal pour que les signaux soient peu corrls.
Lordre de diversit est alors infrieur ou gal r.
La diversit par code utilise un code de rendement R pour transmettre plusieurs versions non
corrles de linformation. Elle se rapproche de la diversit temporelle, cette dernire pouvant
tre considre comme un code rptition. Mais la diversit par code cherche optimiser
lusage des ressources et lefficacit spectrale. Lordre de diversit n dpend alors de la distance
minimale du code dmin et de lordre de diversit physique np : n 5 min(dmin , np ). On combine
gnralement un code et un entrelaceur.
Quand plusieurs techniques de diversit sont combines, lordre de diversit rsultant est gal
au produit des diffrents ordres. On peut par exemple combiner, dans les systmes MIMO,
des diversits despace et de temps ou despace et de trajet.
Dans le cas dun systme MIMO avec nt antennes en mission et nr antennes en rception, lordre
maximal de diversit est gal nt nr .
Pour illustrer le rsultat donn dans lquation [7.1] on tudie dabord la diversit temporelle.
Diversit temporelle
On commence par analyser la diversit temporelle obtenue en utilisant un code rptition et
un entrelacement.
On considre une donne BPSK x (x 5 c) qui est code par un code rptition de longueur
L. Grce un entrelaceur, les L rptitions sont disperses dans L intervalles spars dune dure
suprieure au temps de cohrence et donc soumis des vanouissements indpendants entre eux
caractriss par les gains de canal hl avec l 5 1, . . . , L. Les L chantillons reus yl scrivent
donc :
yl 5 hl x 1 bl , l 5 1, . . . , L
yT 5 (y1 , y2 , . . . , yL )
hT 5 (h1 , h2 , . . . , hL )
bT 5 (b1 , b2 , . . . , bL )
y 5 xh 1 b
partir du vecteur dobservations y, le rcepteur doit dcider quelle est la donne x reue. La
solution optimale au sens de la minimisation de la probabilit derreur consiste projeter le
vecteur dobservation y sur le vecteur h des gains du canal et dcider la valeur de x selon le signe
de cette projection. En notant Y cette projection, on a :
Y 5
h
h h
h b
h b
y5x
1
5x h 1
5 x h 1 Bp
h
h
h
h
h2l . Pour
Par rapport au cas scalaire (sans diversit), le terme xh est remplac par x h 5 x
l51
232
2 h
RSB
7 Systmes multi-antennes
Pour un fading de Rayleigh, la loi de probabilit de la norme au carr de h est une loi du chi2
L degrs de libert. La probabilit derreur sobtient en moyennant lexpression prcdente sur
les valeurs possibles de la norme carre de h. Pour les grandes valeurs du RSB, on peut faire la
mme hypothse que prcdemment et supposer que la probabilit derreur dpend surtout de
la probabilit dvanouissement profond. La probabilit quil y ait un vanouissement profond,
cest--dire que la norme carre de h soit infrieure 1/RSB est donne par :
p
<
1
RSB
|hl |2 <
5p
l51
1
RSB
1
L! (RSB)L
La probabilit derreurs pour un canal de Rayleigh et une diversit temporelle dordre L et pour
les grandes valeurs du RSB varie donc en 1/RSBL . Pour les petites valeurs de RSB lapproximation
nest plus correcte car la probabilit derreur dpend alors autant du bruit additif que de la
probabilit doccurrence des vanouissements profonds.
On notera que la mise en uvre de ce rcepteur suppose connu le vecteur de gain du canal h.
On parle de CSI (Channel State Information) pour dsigner la connaissance du canal disponible
au niveau de lmetteur ou du rcepteur.
Lutilisation de la diversit temporelle avec un code rptition et un entrelaceur amliore la
probabilit derreur au dtriment de lefficacit spectrale puisque chaque symbole est transmis L
fois. On peut amliorer lefficacit spectrale en utilisant des codes plus performants. Une autre
approche possible est dutiliser la diversit despace obtenue en utilisant plusieurs antennes.
Lapproche la plus classique utilise plusieurs antennes de rception (voir figure 7.26).
Pour nr antennes de rception et 1 antenne dmission, le
vecteur de signal reu scrit :
yi 5 hi x 1 bi ,
h1
h2
h3
i 5 1, . . . , nr
yT 5 (y1 , y2 , . . . , ynr )
hT 5 (h1 , h2 , . . . , hnr )
bT 5 (b1 , b2 , . . . , bnr )
y 5 xh 1 b
On retrouve la mme expression que pour la diversit temporelle avec lavantage dun gain de
puissance. En effet pour une mme puissance moyenne P, dans le cas du code rptition chaque
symbole x ne porte quune puissance P/L. Si le rcepteur connat le vecteur de gain du canal h,
il projette le signal reu y sur h. Il calcule donc :
Y 5
h
h h
h b
h b
y5x
1
5x h 1
5x h 1B
h
h
h
h
7 Systmes multi-antennes
h1
h2
h3
xT 5 (x1 , x2 , . . . , xnt )
hT 5 (h1 , h2 , . . . , hnt )
nt
y 5 hT x 1 b 5
hi xi 1 b
i51
y 5 hT x 1 b 5
nt
hi xi 1 b 5 x
i51
hi 1 b
i51
nt
y 5 xh 1 b,
o h 5
hi
i51
On notera que, pour une comparaison quitable, il faut considrer une puissance de x de valeur
nt fois infrieure celle utilise pour la diversit de rception.
Pour le rcepteur optimal et une valeur de h donne, la probabilit derreur vaut :
BERRayleigh 5 Q
2 |h| RSB
5Q
nt
hi RSB
i51
Pour de grands RSB, la probabilit derreur est peu prs gale la probabilit dvanouissement
profond, cest--dire :
2
nt
1
1
2
5 p
BER p |h| <
hi <
RSB
RSB
i51
Les lments hi tant gaussiens complexes circulaires, de moyenne nulle et de variance s2 , le
module carr de hi suit une loi exponentielle dcroissante de moyenne s2 . De mme, le module
carr de h suit une loi exponentielle dcroissante de moyenne nt s2 (on suppose les hi indpendants). Finalement, les performances avec ou sans diversit sont les mmes avec cette approche.
Autrement dit, mettre directement le mme signal sur toutes les antennes napporte rien.
Une solution possible pour obtenir une diversit dordre nt , est dmettre le signal x alternativement sur chaque antenne. Le rcepteur dispose alors des valeurs successives hi x quil peut
recombiner de manire optimale comme dans le cas de la diversit de rception. Linterfrence
ventuelle entre les symboles successifs est traite par des techniques dgalisation ou par un
dtecteur de squences maximum de vraisemblance MLSE (Maximum Likelihood Sequence
Estimator). Cette approche est quivalente la diversit temporelle avec un code rptition.
Elle nutilise pas le temps de manire optimale.
Une solution plus efficace est possible si lmetteur connat le vecteur de gains du canal h. Il
peut alors pondrer le signal x mis par chaque antenne pour tenir compte du gain du canal sur
le trajet entre cette antenne dmission et le rcepteur. Lmetteur effectue alors un traitement
quivalent ce que fait le rcepteur dans le cas dune diversit en rception (MRC).
234
7 Systmes multi-antennes
h
h
y 5 hT x 1 b 5 x h 1 b
On retrouve alors le mme rsultat quavec la diversit en rception. Cette solution ncessite
que le systme dispose dune voie de retour sur laquelle le rcepteur transmet lmetteur les
caractristiques du canal.
Enfin, mme si lmetteur ne dispose pas de la connaissance du canal, on peut obtenir un gain de
diversit en mission par lutilisation dun codage spatio-temporel. Un exemple de code spatiotemporel est le code dAlamouti.
Code dAlamouti pour la diversit en mission
y5
y1 5 h1 x1 1 h2 x2 1 b1
y2 5 h1 x2 1 h2 x1 1 b2 soit y2 5 h1 x2 1 h2 x1 1 b2
Do on dduit :
h1
y1
5
y2
h2
h2
h1
x1
b1
1 5 Hx 1 b
x2
b2
y 5 H
y1
5 H Hx 1 H b
y2
h1
h2
|h1 | 1 |h2 |
0
h2
h1
2
Soit
h1
h2
2
5 |h1 |2 1 |h2 |2
h2
h1
x1
h
1 1
x2
h2
0
2
2
|h1 | 1 |h2 |
h2
h1
b1
b2
x1
h b1 1 h2 b2
1 1
x2
h2 b1 h1 b2
b1
x1
1
x2
b2
RSB
2
235
7 Systmes multi-antennes
Le code dAlamouti permet donc de doubler le dbit par rapport la mthode consistant
mettre alternativement sur chaque antenne. Le RSB obtenu est deux fois plus petit que celui
obtenu en diversit de rception.
h1,2
h2,2
hnr ,2
h11
h21
h12
h22
h13
h23
b1
x1
h1,nt
x2 b 2
h2,nt
. 1
.
..
..
hnr ,nt
xn
bn
t
7 Systmes multi-antennes
[7.2]
i 5 1, . . . , r
bi CN (0, N0 )
Dans cette expression, r reprsente le nombre de valeurs singulires non nulles, cest--dire le
rang de la matrice H. On peut noter que cette approche suppose le canal connu de lmetteur et
du rcepteur.
La figure 7.29 rsume ces oprations.
b
~
x
~
y
7 Systmes multi-antennes
Canal dterministe
On commence par la prsentation de la capacit du canal
MIMO non slectif en frquence et de matrice H dterministe
(vu prcdemment, q. 7.2) connue de lmetteur et du rcepteur. Ce canal peut tre vu comme r canaux parallles, o r
est le rang de la matrice H (nombre de valeurs singulires non
nulles), chacun de ces canaux tant associ une valeur de gain
li et un bruit additif gaussien complexe (voir figure 7.30).
La capacit C de ce canal est obtenue pour des signaux xi
gaussiens circulaires, indpendants, de moyenne nulle et dont
la variance est obtenue par la mthode appele water filling .
Cette mthode se caractrise par le fait de transmettre plus de
puissance dans les canaux les meilleurs.
2
E |xi |
m N0 l2
i
0
b1
br
si m N0 l2
>0
i
si m N0 l2
0
i
,0
m N0 l2
i
max
P(m) 5
i51
C (m) 5
ml2i
N0
max log2
i51
,0
On montre que, pour de grands RSB, la capacit est obtenue pour une quasi-quirpartition des
puissances et elle vaut approximativement :
r
C5
log2 1 1
i51
Pl2i
rN0
C r log2 (RSB) 1
log2
i51
log2 1 1
5
i51
RSBl2i
r
l2i
r
log2 1 1
C5
i51
P
nN0
5 n log2 1 1
RSB
n
Par rapport un systme SISO, on observe un gain en dbit possible li au terme n qui multiplie
le logarithme.
238
7 Systmes multi-antennes
Si le canal varie assez vite, la moyenne temporelle permet dapprocher la moyenne stochastique.
On peut considrer une capacit au sens de Shannon en effectuant des moyennes statistiques.
On parle alors de capacit ergodique. On illustre ici cette approche avec le cas dun canal de
Rayleigh ergodique.
On suppose que chaque utilisation du canal correspond une nouvelle ralisation de la matrice
alatoire H. On fait lhypothse dun canal de Rayleigh, cest--dire que les lments de H suivent
une loi gaussienne circulaire, de moyenne nulle et de variance unit. On suppose aussi que
le rcepteur connat H. Linformation mutuelle moyenne est maximale entre lmetteur et le
rcepteur (ce qui correspond la capacit du canal) pour un vecteur signal x de loi gaussienne
circulaire de moyenne nulle et dont la matrice de covariance est la matrice identit Int multiplie
par RSB/nt . On montre que la capacit ainsi obtenue vaut :
C 5 E log2 det Inr 1
RSB
HH
nt
bps/Hz
Quand le nombre dantennes dmission tend vers linfini, la capacit tend vers
C 5 log2 det (1 1 RSB) Inr
5 nr log2 (1 1 RSB)
nr
RSB
nt
La figure 7.31 reprsente la capacit dun canal SISO additif gaussien et la borne suprieure de la
capacit dun canal de Rayleigh ergodique MIMO, pour diffrentes valeurs du couple nt , nr .
Figure 7.31 Capacit (borne suprieure) dun canal de Rayleigh ergodique pour diffrents couples nt , nr .
239
7 Systmes multi-antennes
On constate que, pour les RSB levs, la pente de la capacit est dtermine par min(nt , nr ), la
technique MIMO permet daugmenter le nombre de degrs de libert. Pour les petits RSB, le
rapport entre la capacit MIMO et la capacit SISO est de lordre de nr .
Canaux fading lent, capacit de coupure
Si le canal varie lentement (canal quasi-statique ou vanouissement par bloc), il reste constant
pendant une longue dure (par exemple toute la dure de la transmission). On ne peut plus
calculer la capacit comme une moyenne. On considre la capacit C (H) comme une variable
alatoire dpendant de la ralisation du canal alatoire H. Et pour un dbit de transmission R
(efficacit spectrale) donn, on dfinit la probabilit de coupure (outage probability) qui est la
probabilit que la capacit C (H) soit infrieure R :
poutage (R) 5 p (C (H) < R)
Pour un canal de Rayleigh, on a :
poutage (R) 5 p log2 det Inr 1
RSB
HH
nt
<R
On dfinit aussi une capacit de coupure C (-outage capacity) qui est le dbit maximal permettant une probabilit de coupure infrieure :
C 5 p1
outage ()
7 Systmes multi-antennes
tn
tn11
Espace
Antenne 1
Antenne 2
x1
x2
x2
x1
Dans le cas o on dispose de deux antennes dmission et de deux antennes de rception, on peut
reprendre les quations vues prcdemment mais en considrant les deux antennes de rception.
On note yi,j le signal reu par lantenne i au temps j avec i 5 1 ou 2 et j 5 1 ou 2 (reprsentant
deux instants successifs). On peut crire :
y11
y21
y12
h11
5
y22
h21
h12
h22
x1
x2
x2
b11
1
x1
b21
b12
b22
h11 h12
b11
y11
y h
b21
21 21 h22 x1
1 5 Hx 1 b
y5 5
b12
y12 h12 h11 x2
y22
h22 h21
b22
La matrice H a la proprit suivante :
H H 5 |h11 | 1 |h12 | 1 |h21 | 1 |h22 |
2
1 0
2
2
2
2
5 |h11 | 1 |h12 | 1 |h21 | 1 |h22 | I2
0 1
H y 5
1 h22 y22
h11 y11 1 h21 y21 1 h12 y12
On peut donc supprimer en rception les interfrences spatiales entre x1 et x2 et les performances
obtenues correspondent celles dun systme de diversit en rception avec une seule antenne
dmission et quatre antennes de rception (diversit dordre 4) utilisant une mthode MRC
(Maximum Ratio Combining), une perte de 3 dB prs, si on utilise la mme puissance totale.
Dans la dernire quation, n1 et n2 sont des bruits gaussiens complexes de moyenne nulle. Ce
code permet le maximum de diversit, mais le nombre de symboles mis chaque utilisation du
canal est gal 1 seulement.
241
7 Systmes multi-antennes
de schma orthogonal.
On peut crire en rception un systme :
y 5 Hx 1 b
avec :
H H 5
2
hi,j Int
i,j
On peut dfinir dautres codes spatio-temporels possdant le mme type de simplicit de dcodage. En particulier les codes blocs spatio-temporels linaires sont dfinis de la manire suivante.
On considre nt antennes dmission et une dure de N intervalles de temps, pour transmettre
K symboles xi . La matrice code X prend la forme :
K
X5
R (xk ) Ak 1 j I (xk ) Bk
k51
1 0
1
1 j I(x1 )
0 1
0
0
0 1
0
1 R(x2 )
1 j I(x2 )
1
1 0
1
1
x1
5
x2
0
x2
x1
partir des K valeurs complexes xi , on dfinit un vecteur colonne x regroupant les parties relles
et imaginaires des composantes :
x 5 R(x1 ) I(x1 )
R(xK )
I(xK )
vect (HAK )
j vect (HBK )
y 5 vect (Y)
et on peut crire lquation entre-sortie sous la forme dun systme dquations linaires dont les
inconnues sont les K symboles xi :
y 5 vect (Y) 5 vect (HX 1 B)
K
y 5
y 5 Hx 1 b
242
7 Systmes multi-antennes
Dans les rcepteurs non-linaires, le rcepteur effectue un prtraitement linaire puis soustrait
du rsultat une estimation des interfrences spatiales obtenue par un premier dcodage (SIC :
Successive Interference Cancellation).
La question de la rception dans un systme MIMO prsente une grande similarit avec celle de
lgalisation dans les canaux SISO dispersifs et avec les techniques de dtection multi-utilisateurs
utilises en CDMA. Les techniques de rception utilises sont trs proches. Parmi les rcepteurs
on peut citer les rcepteurs zero-forcing , MMSE (Minimum Mean Square Error), et les architectures dmission et de rception VBLAST, DBLAST.
A 5 H H
H
AY 5 X 1 AB
De meilleurs rcepteurs linaires sont possibles, tels que le rcepteur MMSE qui effectue un
filtrage linaire optimal.
7 Systmes multi-antennes
Mais pour de grandes valeurs du RSB, ce critre laisse subsister de linterfrence entre les diffrentes voies. Pour amliorer les performances et se rapprocher de la capacit thorique, on peut
utiliser des rcepteurs non-linaires cherchant supprimer les interfrences rsiduelles tels que
les rcepteurs MMSE-DFE (Minimum Mean Square Error Decision Feedback Equalizer ou en
franais rcursif retour de dcision) et MMSE-SIC.
Lalgorithme MMSE-SIC (MSE Successive Interference Cancellation) est un algorithme nonlinaire qui supprime les interfrences de manire itrative. Il dcode lun des trains de donnes
(disons le train n 1) par un rcepteur MMSE puis il soustrait du signal reu les interfrences
gnres par le train n 1 et dcode le train de donnes n 2 par un rcepteur MMSE. Il itre
ensuite ce processus de dcodage dun des trains de donnes en soustrayant les interfrences
gnres par les trains dj dcods.
Lalgorithme MMSE-SIC permet datteindre la capacit thorique du canal MIMO ergodique.
Antennes
7 Systmes multi-antennes
Bibliographie
Bibliographie
ASSAT H., CIRIO L., GRZESKOWIAK M., LAHEURTE J.M., PICON O. Reconfigurable circularly polarized antenna for short-range communication systems, IEEE Transactions on
Microwave Theory and Techniques, vol. 54, n6, pp. 2856-2863, June 2006
ALAMOUTI S. A simple transmit diversity technique for wireless communications, IEEE Journal
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BIGLIERI E., TARICCO G. Transmission and Reception with Multiple Antennas : Theoretical
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COMPTON Jr., R.T. Adaptive Antennas : Concepts and Performances, New York, Prentice
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DIETRICH C. B., DIETZE K., NEALY J. R., STUTZMAN W. L. Spatial, polarisation, and
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245
7 Systmes multi-antennes
Bibliographie
7 Systmes multi-antennes
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TSE D., VISWANATH P. Fundamentals of Wireless Communication, USA, Cambridge University Press, 2005.
Van TREES H. L. Optimum Array Processing, New York, John Wiley & Sons, 2002.
WEINER M. M. Adaptive Antennas and Receivers, Boca Raton, CRC Press, 2005.
ZHENG L., TSE D. Diversity and Multiplexing : a fundamental trade-off in multiple antennas
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247
8 ANTENNES DFINIES
SELON LE PHNOMNE PHYSIQUE
CRANT LE RAYONNEMENT
La forme des antennes peut tre trs varie. Il en dcoule un fonctionnement diffrent pour
chacune delles. Nous prsentons dans ce chapitre une forme de classement qui nest pas le seul
possible. Il consiste mettre en avant la caractristique fondamentale que lon recherche dans un
type dantenne donn. Celui-ci est choisi en fonction de contraintes particulires, soit lies la
physique, soit imposes par le systme.
Selon cette classification, nous verrons, dans ce chapitre, quelles sont les antennes dont le fonctionnement repose sur des principes physiques. Dans le chapitre suivant, seront abordes les
antennes dont la forme particulire est impose par le systme. : taille, forme, frquence, etc.
Les antennes tudies prcdemment ne sont pas reprises dans ce chapitre, mme si elles appartiennent lune des catgories prsentes. Nous ne prtendons pas ici faire un catalogue exhaustif
de toutes les antennes. Certaines ont t laisses de ct car elles sont relativement peu utilises.
Certaines reposent sur des phnomnes physiques trs particuliers qui nous entraneraient trop
loin dans les formulations thoriques. Cest le cas des antennes fractales ou des antennes ferrites.
Pour terminer cette introduction, prcisons quune antenne peut appartenir plusieurs types. Par
exemple, une antenne planaire peut tre large bande. Cette remarque permet de comprendre la
difficult proposer un classement unique.
4
x
H
y
pd
sin u
l
[8.1]
Ef 5
60p I
ba J1 (ba sin u)
r
[8.3]
2p
et a est le rayon de la boucle suppose circulaire.
l
Le terme ba reprsente la circonfrence de la boucle exprime en longueur donde, appele Cl .
Le diagramme de rayonnement est reprsent pour trois diamtres diffrents.
o b 5
250
Nous reconnaissons le diagramme en sin u pour les faibles diamtres, diagramme identique
celui du doublet lectrique. Nous pouvons noter que le rayonnement est toujours nul dans la
direction perpendiculaire la boucle.
Rr 5 60p2 Cl
J2 (x)dx
[8.4]
[8.6]
J2 (x)dx
0
251
Puisque les fonctions impliques sont identiques, il est normal de retrouver une forme similaire
celle de la rsistance de rayonnement. On remarque que lon retrouve une directivit de 1,5,
correspondant celle du doublet lectrique pour une boucle de faible dimension (< 0,5l). Ce
rsultat tait prvisible puisque les proprits en rayonnement sont similaires.
I (f) 5 I0 1 2
In cos nf
n51
Par exemple, la premire rsonance (Cl 1), il est dcrit par I (f) 5 2I1 cos f et prsente
donc des ventres pour f 5 0, p et des nuds pour :
f 5 p/2,3p/2
Dans ce cas, les caractristiques sont profondment modifies et il faut tenir compte dun facteur
dpaisseur :
V 5 2 ln 2pb/a
avec b rayon moyen de la boucle et a rayon du conducteur de la boucle.
La rsistance de rayonnement prsente des valeurs croissantes en fonction de Cl mais avec des
rsonances (Cl 5 1, 2, 3, ...) ou des antirsonances (Cl 5 0,5 ; 1,5 ; 2,5...). Cela permet davoir
une courbe relativement plate sur une plage de 0,7 1,2 (de lordre de 100 V).
La ractance prsente les mmes rsonances et antirsonances. Les valeurs restent compensables
(< 400 V pour V 5 10) par un circuit dadaptation sur une plage de 0,8 1,7l.
Ces deux lments vont permettre lutilisation de cette boucle dans la bande TV-UHF de 470
890 MHz correspondant 0,9 1,7l.
La prsence de nuds et de ventres de courant va introduire des dissymtries et des modifications
de rsultats dans les diagrammes de rayonnement (figure 8.4)
Par exemple, le champ est maximum dans le plan perpendiculaire la boucle alors quil tait nul
dans le cas du courant uniforme.
3
= ,
= 0,
2 2
252
k5
11
Rp
Rr
[8.7]
Elle est trs faible en gnral et dpend trs fortement de la frquence de travail.
Lantenne boucle dans laquelle on introduit un barreau de ferrite est appele antenne ferrite.
Lintroduction de ce matriau de permabilit magntique mr permet daugmenter la self dantenne ainsi que la rsistance de rayonnement. Il faut considrer la permabilit effective car il y a
passage des lignes de champ magntique dans lair. Cette rsistance devient, pour une boucle de
petite dimension :
Rr 5 197m2eff n2 Cl4
[8.8]
Cela permet de laugmenter significativement puisquelle augmente en m2eff .
rsonateur laiss en environnement libre, on constate que le facteur de qualit dcrot sensiblement ce qui laisse entrevoir une application en tant quantenne puisque la puissance perdue est
dornavant rayonne.
Rsonateur dilectrique
Fente de couplage
Plan de masse
Ligne
dalimentation
Prcisons que lefficacit de rayonnement sera dautant plus leve que le mode sera convenablement excit. ce propos, comme dans toute cavit rsonante, il existe un trs grand nombre de
modes qui peuvent tre excits. On distingue les modes Transverses lectriques (TE), Transverses
Magntiques (TM) et les modes hybrides. Les antennes rsonateurs dilectriques prsentent des
diagrammes de rayonnement diffrents selon le mode excit. Cela ncessite un soin particulier
dans la dtermination de la position du point dexcitation sous, ou proximit du rsonateur, de
faon nexciter que le mode dsir en cartant les autres.
Le diagramme de rayonnement dun rsonateur isol sans plan de masse est proche de celui
dun diple lectrique ou magntique selon le mode excit. Cependant, pour des valeurs de
permittivit plus faibles (r de 20 40) gnralement utilises pour la conception dantennes,
on relve une modification sensible du gain du rsonateur. Ce gain est relev denviron 3 dB
lorsque le rsonateur est plac sur un plan de masse travers un substrat dilectrique.
La plupart des techniques retenues pour alimenter les antennes micro ruban sont compatibles
avec lalimentation des rsonateurs dilectriques. La figure 8.6 montre les diffrentes configurations. La plus usuelle consiste utiliser une ligne imprime sur laquelle est dpos le rsonateur. Ladaptation est obtenue en ajustant la position de llment rayonnant sur la ligne.
Particulirement simple raliser, cette solution a pour inconvnient la prsence possible dun
rayonnement parasite d la ligne et qui peut sensiblement modifier le rayonnement propre du
rsonateur. Une alternative consiste alimenter la structure directement par sonde coaxiale. Ici
aussi, la position de la sonde dterminera le mode excit et le niveau dadaptation. Cette solution
Rsonateur
dilectrique
Ligne
dalimentation
Plan de masse
Substrat dilectrique
Figure 8.6 Dispositifs dalimentation dantennes rsonateurs
dilectriques.
254
Une des principales contraintes dans les antennes concerne lencombrement. Cela est particulirement vrai pour les antennes directives grand gain dont les dimensions (ouverture, paisseur...)
sont bien souvent suprieures l (antennes paraboliques, cornet...). Dans le cas particulier des
antennes imprimes, lutilisation dun substrat de permittivit leve constitue une solution. Malheureusement, cela se traduit par une diminution des performances de lantenne. Deux solutions
peuvent alors tre retenues pour rduire cette dgradation des performances :
la premire consiste, par une technique de micro-usinage, retirer localement le substrat au
dessous et dans lenvironnement proche de lantenne de faon limiter lapparition des ondes
de surfaces qui altrent le gain.
La seconde consiste utiliser des antennes Bandes Interdites lectromagntiques (BIE). On
parle ici dantennes rsonateurs BIE. Il sagit dantennes associes des structures priodiques
dont lapplication premire tait de concentrer lnergie dans une direction privilgie en augmentant ainsi le gain de la structure rayonnante tout en conservant une paisseur rduite,
principale proprit des antennes planaires.
Les matriaux bandes interdites lectromagntiques sont des structures priodiques une,
deux ou trois dimensions (figure 8.7). Ils peuvent tre constitus dun empilement de couches
dilectriques (cas 1D) ou dun arrangement priodique volumique de tiges mtalliques ou dilectriques (cas 3D) ce qui rend le matriau dans lequel se propage londe lectromagntique
la fois anisotrope et dispersif. Cet ensemble cre un filtrage spatial et frquentiel et provoque
lapparition de bandes interdites. Une modification (ou perturbation) de la priodicit du motif
permet cependant, et sous conditions, dautoriser une bande de frquences lintrieur de la
bande interdite. On parle alors de matriau BIE dfaut. La caractrisation dun matriau BIE
est effectue au moyen du diagramme de dispersion do lon dduit les bandes interdites.
255
La conception dun matriau BIE est lie au choix et la forme des matriaux qui le composent
et la priodicit de ces motifs. Dans le cas plus gnral dune structure tridimensionnelle, les
trois axes de priodicits permettent, en thorie, de contrler la propagation de londe lectromagntique dans une direction. Cela ouvre des perspectives intressantes pour des applications de
reconfigurabilit dans les antennes, domaine largement exploit aujourdhui. Un autre exemple
concerne les structures superstrats qui utilisent galement les proprits de priodicit. On retrouve les superstrats au-dessus des antennes sur substrat haute permittivit pour la conception
des antennes miniatures. Une augmentation du gain est obtenue en optimisant la rsonance entre
les diffrentes couches.
Appliqus aux antennes imprimes, les matriaux BIE ont t utiliss pour rduire les pertes par
ondes de surface, phnomnes bien souvent constats lorsque lpaisseur et la permittivit du
dilectrique deviennent trop importantes. Une dgradation du gain est alors constate. Par la
suppression des ondes de surfaces, elles permettent galement de minimiser les couplages non
dsirs entre les lments dun rseau. La figure 8.8 reprsente un exemple dantenne sur substrat
haute permittivit (r 5 10,2) et utilisant un matriau BIE. Labsence de trous mtalliss rduit
le cot de fabrication puisquil sagit dune structure imprime. Laugmentation du gain est ici de
3 dB compare la mme antenne sans matriau BIE. Il est noter que la position de lantenne et
lcartement entre lantenne et la structure priodique ont une influence sensible sur la frquence
de rsonance du patch, sur le niveau dadaptation et sur les caractristiques de rayonnement.
Pav mtallique bande
interdite lectromagntique
Substrat
dilectrique
Fente de couplage
Plan de masse
Ligne
dalimentation
les antennes termines par une charge adapte limpdance caractristique de la ligne pour
viter londe retour (antennes en V, losange) ;
les antennes en circuit ouvert leur extrmit mais qui sont soit longues (hlice longue) soit
paisses (diple linaire pais).
Dans les deux cas, ltude sera la mme car les rpartitions de courant le long des structures seront
similaires.
Nous tudierons ici les antennes termines par leur charge caractristique. ce propos et de faon
pratique, deux lments nous loignent de ces hypothses de non-rflexion :
Les rflexions parasites qui peuvent exister, notamment au niveau de lexcitation (jonction
ligne antenne).
La prsence de champ dans un environnement non immdiat autour de la ligne fait que
seulement une partie du signal est absorbe par cette charge adapte.
M
r0
i (x) 5 i0 ejb x
M
()
ZC
On fait ici lhypothse dune ligne sans pertes,
0
x
L
donc seule la phase du courant varie linairement le long de celle-ci. Cette hypothse reFigure 8.9 Reprsentation de lantenne
vient ngliger le rayonnement se produisant
long fil supportant une onde progressive
le long de la ligne, sans erreurs notables.
La structure se comporte comme un ensemble de doublets lectriques. Le champ lmentaire
rayonn par celui-ci en x dpend du courant qui le traverse :
60p i(x)
sin u ejb r
lr
Sachant que lon peut poser r 5 r0 x cos u.
Il suffit dintgrer, afin de calculer le rayonnement du fil dans une direction D, formant un angle
u avec laxe de lantenne de longueur L. En faisant lhypothse que le champ est calcul grande
distance, on obtient :
dE 5 j
E (u) 5 j
60 i0
sin u ejb r0
lr
ejb x(1cos u) dx
[8.9]
pL
60 i0 sin u
sin
(1 cos u)
r 1 cos u
l
[8.10]
Le champ lectrique sinverse entre deux lobes successifs, phnomne li linversion des
courants dans deux portions successives de fil de longueur gale la demi-onde.
Dans chaque lobe symtrique autour de laxe, le champ rayonn affiche des composantes
verticales en opposition de phase, ce qui permettra lobtention de caractristiques intressantes
en rayonnement lors du groupement de deux antennes en V.
De faon plus prcise, il faudrait considrer dans le calcul le fait que la vitesse de propagation sur la structure est plus faible que la vitesse de la lumire. Cela a pour consquence
que langle dinclinaison par rapport la perpendiculaire augmente lorsque v/c diminue (25
pour L 5 0,5l avec v/c 5 1 et 31 pour v/c 5 0,8. Pour les antennes fil termines par
leur impdance caractristique, les vitesses sont trs proches mais ce nest plus le cas pour les
antennes de la seconde catgorie (hlice, diple pais en circuit ouvert)
Nous pouvons noter certaines diffrences par rapport ltude des mmes structures fonctionnant
en ondes stationnaires :
le diagramme de rayonnement devient symtrique et nest plus unidirectionnel comme ici
mais les valeurs des angles des minima sont conserves (vrai aussi pour les maxima ds que la
longueur dpasse environ 3l) ;
il existe un angle dinclinaison qui loigne la direction du maximum de u 5 90 ;
langle douverture 3 dB est diffrent : environ 60 pour lantenne ondes progressive, et 78
pour celle fonctionnant en ondes stationnaires.
En pratique, il est trs difficile dutiliser cette antenne isole dans lespace. Nous devons donc
considrer la proximit du sol pour lantenne place horizontalement une hauteur H . Dans ce
cas, il faut introduire le facteur de sol sin (bH sin u) qui conserve seulement la partie suprieure
mais en la modifiant lgrement (figure 8.11). Lorsque la hauteur dpasse l, alors un lobe mineur
apparat entre le lobe principal et la direction de lantenne.
Figure 8.11 Diagramme de rayonnement de lantenne ondes progressives de longueur 4l au-dessus dun sol conducteur de hauteur H 5 l/2,
3l/4 et l.
258
ZC
2
Lantenne horizontale est constitue de quatre branches de longueur L et situe au-dessus du sol
une hauteur H . Quand on effectue la sommation des champs rayonns par chaque doublet
lmentaire sur deux fils opposs (brins 1 et 3 par exemple) en tenant compte de leur dphasage
respectifs d leur diffrence de distance au point dalimentation, et au fait quils sont parcourus
par des courants inverses, on dtermine le champ rayonn dans le plan vertical (en ngligeant les
impdances mutuelles de couplage) :
|EV | 5
2 1 cos2 a cos2 f
sin
1 sin f cos a
2pH
sin a
l
sin2
pL
sin a (1 sin f cos a)
l
[8.11]
langle dlvation dsir. Plus frquemment, les dimensions sont dtermines pour privilgier un
champ maximum rayonn langle dlvation dsir.
2pH
sin a
l
50 H 5
l
4 sin a
[8.12]
Pour obtenir la longueur de chaque branche, il suffit de driver le champ par rapport L :
EV
l
l
50 L5
5
L
2 (1 sin f cos a)
2 sin2 a
[8.13]
car on vrifie f 5 90 a
En fonction du calcul, on peut modifier ces paramtres pour rattraper lalignement. De faon
gnrale, on a les relations suivantes entre paramtres et performances :
La longueur peut tre augmente si la hauteur calcule est trop importante.
La hauteur peut tre augmente si lon dsire baisser langle dlvation.
Langle F doit tre augment si on dsire rduire la longueur et/ou la hauteur mais, dans ce
cas, le losange se ferme et les mutuelles ne peuvent plus tre ngliges.
chaque fois que lon doit sloigner du cas optimum, le gain sera rduit.
En ce qui concerne les valeurs de gain dun losange, le calcul est complexe et on aboutit des
valeurs de lordre dune quinzaine de dB pour un losange de L 5 6l.
Du point de vue du comportement en frquence, cette antenne peut permettre un fonctionnement sur une octave de bande, mais il faut alors que langle f augmente, ce qui nous limite donc
des angles dlvation faible.
Elles sont trs intressantes pour la conception dantennes ultra-large bande car leurs performances sont relativement peu dispersives en frquence et vitent donc ainsi la dformation des
signaux pulss.
x
y
x z
y
d
dilectrique
a)
b)
c)
[8.14]
b2z 5 k2 1 a2x
bz
l
c
5
5
k
lz
vz
[8.15]
[8.16]
Il vient lquation donnant cette constante de propagation selon 0z, valable pour une onde TM
(ne dpend pas de la hauteur de dilectrique) :
l
c
5
5
lz
vz
11
ax l
2p
[8.17]
Cette structure propage une onde lente avec un champ lectrique de surface lgrement inclin
(angle de tilt). Cet angle, li aux pertes du mtal ou la valeur de la permittivit, reste en gnral
trs faible (infrieur 0.1 pour du mtal).
On pourrait extraire lattnuation selon 0x partir de lquation (4) :
ax 5
2p
l
l
lz
[8.18]
Si lon trace cette attnuation du champ en fonction de linverse de lz , on saperoit que plus la
vitesse de londe est lente plus lnergie est contenue sur une faible distance en sloignant de la
surface (figure 8.15). Par exemple, 99 % de la puissance est comprise dans une zone de hauteur
infrieure l/2.
261
[8.19]
Si la structure nest plus infinie dans la direction Oy, par exemple par lintroduction de deux plans
mtalliques (figure 8.14(b)), la composante de champ selon y nest plus constante et il existe une
longueur donde de coupure lie la distance entre les plaques (comme dans tout guide dondes).
Cela introduit une condition supplmentaire pour les quations de continuit des composantes
de champ lectrique la surface entre les deux milieux et on obtient pour la longueur donde :
l
c
5
5
lz
vz
11
ax l
2p
l
2r
[8.20]
262
Caractristiques
Antennes ondes
de surface
Propagation de lnergie
Au-dessus de la surface,
onde lente en gnral v < c
Type de rayonnement
En bout ( end-fire )
Oblique
p2 D2 1 S 2
d 5 b
[8.21]
p
v
avec p 5 facteur de vlocit
c
Pour lensemble de la structure (n tours), cela donne un diagramme en :
ns
sin
2
f (u) 5
[8.22]
s
sin
2
avec s 5 bS cos u 1 d
Le gain tant donn par :
2
nS
C
[8.23]
Di 5 15
l
l
En mode axial, la polarisation est circulaire droite ou gauche, dpendant du sens denroulement.
Zone dondes
stationnaires
Rgion
de rayonnement
utile
Zone dondes
stationnaires
D
s
La relation entre les longueurs donde dans lair, guide et la distance entre les fentes donne langle
de rayonnement :
f 5 arccos
l0
m
1
lg
s/l0
1
, m : ordre du mode : 0, , 1...
2
[8.24]
On peut remarquer que cet angle dpend de la frquence de travail due la dpendance de la
longueur donde guide avec la frquence. Cela signifie quil est possible de modifier cet angle en
modifiant la frquence de travail.
bd cos f 1 d
2
[8.25]
Le diagramme obtenu est celui dune cardiode unidirectionnelle avec un maximum de champ
rayonn dans la direction ou la phase est retarde et de rvolution autour de son axe.
Dans le cas rel de lantenne Yagi, nous devons considrer deux diffrences essentielles :
la distance de sparation entre antennes est plus faible que l/4 ;
la longueur du brin parasite est diffrente de la demi-onde.
Il nous faut donc connatre les mutuelles de couplages entre les antennes parallles alimentes et
parasite et il nous faut donc comprendre comment varie le rapport du champ avant sur champ
arrire en fonction de la ractance de llment parasite.
On dfinit limpdance mutuelle comme le rapport de la tension induite, lentre de lantenne
parasite sur le courant circulant dans lantenne alimente :
Z21 5 v21 /i1
Les tableaux de valeurs des parties relle et imaginaire de cette mutuelle ont t donns par de
nombreux auteurs (Brown, Pistolkors, Carter...) et reproduit ici dans le cas sans dcalage sur laxe
Ox pour deux diples demi-onde.
Tableau 8.2 Parties relle et imaginaire de limpdance mutuelle
de deux diples demi-ondes espacs dune distance d
2d/l
R12 (V)
X12 (V)
73
42
l/8
64
l/4
41
28
3l/8
12
37
0.5l
12
30
5l/8
24
12
17
1l
265
Dans lapproche propose par Eyraud et al., le systme est modlis comme un transformateur,
cela permet le calcul du courant induit i2 :
|Z12 | j(g12 g22 )
Z12
v1 5 Z11 i1 1 Z12 i2
e
i2 5
i1 5 i1
Z22
|Z22 |
0 5 Z12 i1 1 Z12 i2
[8.26]
ejbr
ejbr jbd cos f sin u
1 Ki2
e
r
r
[8.27]
KI1
r
11
|Z12 |
|Z22 |
|Z12 |
cos (g12 g22 bd cos f sin u)
|Z22 |
Figure 8.21 DDR dans le plan horizontal dun diple demi-onde avec
son parasite non aliment pour une distance de l/8 et l/4. Les cercles
dintensit 1 et 1.5 reprsentent les DDR du diple l/2.
266
[8.28]
Avec lantenne Yagi-Uda, on observe une proprit fondamentale qui est celle dune augmentation du gain pour des rseaux faible espacement entre brins rayonnant par rapport un rseau
de mme nombre dlments.
8.5.3 Performances
On augmente la directivit en associant un rflecteur et plusieurs directeurs (figure 8.18). En
supposant les longueurs des parasites peu diffrents de la demi-onde, on peut considrer que
le potentiel est nul sur laxe de symtrie Oy. En pratique, on exploite cette caractristique en
soudant les parasites sur cet axe sur une tige mtallique qui apporte la rigidit densemble. Cette
directivit augmente avec le nombre de directeurs et la nature du rflecteur. Le diagramme de
rayonnement affiche gnralement un faible rayonnement arrire et latral.
Longueur Yagi
0.8l
1.2l
0,482
0,482
0,428
0,428
0,424
0.420
0,428
0,420
0,428
9,2 dB
10,2 dB
Dun point de vue pratique, nous pouvons noter les caractristiques suivantes :
La longueur du rflecteur influence fortement le diagramme de rayonnement et notamment la
prsence des lobes arrire et latraux.
La nature du rflecteur (diple simple, triple, didre...) influence fortement le gain.
La longueur du pilote a peu dinfluence sur le gain et le diagramme mais plutt sur limpdance
dentre.
Le gain nest pas proportionnel la longueur, il est donc prfrable dutiliser deux Yagi en
rseau plutt quune grande Yagi
267
s
+
Figure 8.22 quivalence de calcul pour lantenne rflecteur, rflecteur plan et rflecteur didre
Quand on remplace un diple rflecteur par un rflecteur plan, on remplace ce plan par son
image. Quand le plan est pli pour former un rflecteur didre 90 ( Active Kraus corner
reflector ), on doit considrer dans le calcul 3 images parcourues par des courants identiques au
pilote mais dont deux sont en opposition de phase. Dans ce cas, on obtient pour le champ total
rayonn :
2pS
2pS
E (f) 5 2KI1 cos
cos f cos
sin f
[8.29]
l
l
avec I1 : amplitude du courant dans chaque lment
K : constante lie la dcroissance du champ en distance
Si on impose une tension V1 lentre de llment pilote, un courant va stablir qui va dpendre
de limpdance propre du pilote et des mutuelles avec les images :
V1 5 Z11 I1 1 R1p I1 1 Z14 I1 2Z12 I1
Si la puissance fournie est W alors le courant aura une amplitude de :
I1 5
268
W
R11 1 R1p 1 R14 2R12
W
R11 1 R1p
On obtient donc un gain avec rflecteur par rapport au cas sans rflecteur de :
Grflecteur 5
R11 1 R1p
3 cos
R11 1 R1p 1 R14 2R12
2pS
cos f cos
l
2pS
sin f
l
[8.30]
Ltude serait similaire avec un rflecteur dangle 60 mais en considrant 6 images. On obtient
les caractristiques suivantes :
Le gain vaut environ 12 dB pour un angle au sommet de 60, 10 dB pour 90 et 6 dB pour
180 (rflecteur plan).
Le gain diminue quand lespacement augmente.
Plus langle au sommet est lev, plus lespacement doit tre important.
Plus langle au sommet est lev, plus la dcroissance du gain d aux pertes ohmiques intervient
pour de grands espacements.
Le diagramme prsente un lobe principal sur laxe Oy pour s = 0.5l puis deux lobes inclins
symtriques 30 pour s =l puis un lobe principal sur laxe et deux lobes secondaires (8 dB)
pour s = 1.5l.
Si lon suppose que chaque diple est aliment par une tension V /2, on peut crire pour le
diple 1 :
V
5 Z11 I1 1 Z12 I2
2
avec I1 , I2 : courants sur les diples 1 et 2
Z11 : Impdance propre du diple 1
Z12 : Impdance mutuelle entre les diples
Comme les courants sont gaux et que limpdance mutuelle vaut limpdance propre (cas des
espacements trs faibles), limpdance dentre vaudra donc :
V
Ze 5
5 4Z11 , ce qui donne environ 280 V dans le cas dun diple rsonant. Cette impdance
I1
va diminuer lors de la mise en place des brins directeurs. Nous pourrons alors jouer sur les
diamtres respectifs des brins du diple repli pour obtenir une adaptation autour de 75 V.
269
Plan P
D
n
R
O
r
f
A
Figure 8.24
Au sens de loptique gomtrique, cela signifie que tous les rayons issus du foyer F vont aprs
rflexion tre parallles laxe Oz. De faon quivalente, le plan P passant par F (et tous les
plans perpendiculaires laxe Oz) sont des surfaces quiphases ds lors que la source place au
foyer rayonne des ondes sphriques. Nous pouvons aussi dire quil existe une onde plane dans
ce plan. Le plan AA est appel le plan douverture et comme cela a t vu au paragraphe 3.3 les
caractristiques de rayonnement de la parabole seront dpendantes de la rpartition des champs
sur cette ouverture.
120p
1 f0
cot
R
2
pD
l
f0
0
f
Up (f) tg df
2
pD
l
f0
2 f0
cot
f
Up (f) tg df
2
[8.31]
k (f) 5
pD
l
f0
2 f0
cot
f
k(f) tg df
2
[8.32]
4pU
, nous obtenons :
Wa
2
pD
l
f0
2 f0
cot
f
k(f) tg df
2
[8.33]
Nous reconnaissons :
2
pD
;
l
un second terme F0 que lon appelle le facteur de gain qui dpend des conditions dclairement
de louverture et de la gomtrie de lensemble source primaire et secondaire.
f0
2 f0
F0 5 cot
f
k(f) tg df
2
[8.34]
Il faut donc choisir correctement la fonction de gain de la source primaire k(f) ainsi que les
paramtres gomtriques f0 si lon dsire maximiser le gain obtenu pour lensemble. Il existe
dailleurs un maximum de gain pour un certain angle f0 clairement donn. Par exemple, si
lon impose le gain de la source primaire comme une fonction :
k(f) 5 k0 cosn (f)
Il existe un second facteur de rduction du gain qui est le facteur de spill-over. Le rayonnement
de la source primaire qui nest pas intercept par le parabolode correspond de la puissance
perdue. Il est donc possible de dfinir un rendement dillumination en considrant la puissance
271
Wi
Wp
f0
Up (f) sin f df
h5
[8.35]
Up (f) sin f df
0
Le facteur de gain total de lantenne sera donc le produit du facteur de gain F0 par le rendement
dillumination :
FT 5 F0 3 h
[8.36]
Lvaluation des intgrales pour une
intensit de rayonnement donne par
Up (f) 5 Up0 cosn (f) aboutit la figure 8.26.
On observe que le rendement atteint dautant plus rapidement 100 % que la puissance
rayonne par la source primaire sur les bords
du parabolode est faible, ce qui est le cas pour
n grand.
Il est important de raliser que mme si londe
est en phase en chaque point de louverture
lorsque la parabole est claire par une source
rayonnement hmisphrique, ce nest pas le
cas de lamplitude du champ lectrique qui
est dcroissant sur les bords de louverture ce
Figure 8.26 Valeur du facteur de spill-over
qui justifie donc lexistence du facteur de gain dune parabole en fonction de langle f0 pour
introduit plus haut.
diffrentes formes dintensit de
La raison est que, pour le trajet FR+RR, latrayonnement de la source primaire
tnuation le long de FR est celle dune onde
sphrique en 1/R 2 tandis que sur RR, celle-ci est quasiment nulle si le faisceau ne diverge pas.
Comme pour le trajet FQ+QQ, les distances sont diffrentes, FQ et QQ sont diffrentes de FR
et RR, il en rsulte une attnuation sur les bords par rapport aux points plus centraux.
Pour obtenir une distribution de champ plus uniforme, il est possible :
daugmenter la distance focale en conservant le diamtre, cela revient augmenter le rapport
focal ou rapport F/D ;
de synthtiser un diagramme de source primaire qui compenserait lattnuation sur louverture.
Il faut aussi noter que cette perte de gain due cette illumination attnue permet dobtenir un
plus faible niveau de lobes secondaires, comme cela a dj t montr.
A
O
a)
b)
c)
On appelle source primaire la source (cornet en gnral) qui met les ondes vers le rflecteur
secondaire.Dans le cas de lantenne Cassegrain, on utilise un rflecteur secondaire de forme
hyperbolique qui entoure le foyer de la parabole F1.
Le centre de phase de la source primaire est situ au foyer F2 de lhyperbole. Lide est que londe
mise par la source primaire, aprs rflexion sur lhyperbole, est sphrique, comme si celle-ci
provenait dune source ponctuelle place au foyer F1 de la parabole (figure 8.28).
O F
F
1
O F
F
1
Rflecteur
hyperbolique
Rflecteur
parabolique
Figure 8.28 Gomtrie de lantenne Cassegrain
F1 : foyer de la parabole ; F1 et F2 : foyers de lhyperbole
273
Si la source primaire claire lhyperbole avec un angle max up , aprs rflexion, la parabole est
claire par la source secondaire avec un angle max us . Tout se passe donc comme si langle
dillumination tait augment. Cela permet davoir des antennes plus compactes quun simple
parabolode.
Le problme de leffet dombre existe toujours, la dimension du rflecteur secondaire doit donc
tre faible devant la dimension du rflecteur primaire.
Il est aussi possible de sapprocher dune distribution uniforme de champ dans louverture en
modifiant le contour hyperbolique du rflecteur secondaire et mme celui du rflecteur primaire.
On obtient ainsi une augmentation du facteur de gain mais aussi une augmentation du niveau
des premiers lobes secondaires. Comme pour lantenne dfocalise, la diminution du gain est
dautant plus rapide que la source primaire est excentre.
A
B
Ep
Ec
Ep
Er
Ec
Le champ incident peut se dcomposer en une composante transversale et une composante colinaire au fil. La composante colinaire va tre dphase de 180 en raison de la loi de Lenz
lors de sa rflexion sur le fil. La composante transversale va traverser le rseau filaire et subir un
premier dphasage de 90 pour atteindre le rflecteur plein. Ensuite elle va subir un dphasage
de 180 puis nouveau un dphasage de 90 sur le chemin retour. Elle va donc se retrouver en
phase avec la composante transversale de dpart. Si lon effectue une combinaison vectorielle des
champs, cela signifie que le vecteur rflecteur est en quadrature spatiale avec le vecteur incident.
Le rflecteur hyperbolique qui est constitu dune nappe de fil de direction perpendiculaire la
polarisation du champ rflchi (ici verticale) devient transparent pour londe.
Il est noter que le systme ne fonctionne que sur une bande restreinte de frquences puisque
cette proprit est lie la distance entre les fils et le rflecteur exprime en longueur donde.
De faon gnrale, les antennes Cassegrain affichent plusieurs avantages sur les antennes parabolodes :
un choix des paramtres plus ais pour lobtention des caractristiques ;
pas deffet de diffraction de la source primaire ;
suppression du spill-over vers larrire de la parabole, qui permet de rduire le lobe arrire et
donc de diminuer la temprature de bruit lorsque lantenne pointe vers le ciel (application en
radioastronomie).
274
Bibliographie
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275
9 ANTENNES DFINIES
SELON DES CARACTRISTIQUES SYSTMES
Les antennes dcrites dans cette partie sont classes selon leurs caractristiques systme. On spare
les spcifications de lantenne selon sa gomtrie et la largeur de bande.
a0
b0
ey
ex
277
E 5 E0 sin
px
a0
2a0
1
r
r
1,84
sin w
ur1
cos w
uw
E 5 E0 J1 1,84
J 1,84
r
a0
a0 1
a0
avec
u r et
u w les vecteurs unitaires en coordonnes polaires et a0 le rayon du guide.
Diffrents types dantennes cornets existent (figure 9.3) : les antennes sectorielles plan E (a), les
antennes sectorielles plan H (b), les antennes pyramidales (c) et les antennes coniques (d). Dans
le cas de lantenne sectorielle plan E, le cornet conserve la longueur du guide (a = a0 ) alors que
la largeur du guide sagrandit (b > b0 ). Pour lantenne sectorielle plan H, le cornet conserve la
largeur du guide (b = b0 ) alors que a > a0 . Lantenne pyramidale prsente des dimensions plus
grandes que celles du guide.
Cornet
Cornet
Guide
Guide
E
a
(a)
(c)
Cornet
Guide
Cornet
(b)
Guide
(d)
Figure 9.3 Diffrents types de cornets
Londe guide dbouche dans le cornet. Celui-ci svase et louverture qui rayonne dans lair a des
dimensions plus grandes que celles du guide. Elle supporte donc, en plus du mode fondamental,
des modes dordre suprieur. Si le cornet ne svase pas trop brutalement on peut considrer avec
une bonne approximation que le rayonnement est essentiellement d au mode fondamental. Les
278
cornets servent dadaptation entre le guide et lespace libre. Du fait de cette transition lente, les antennes cornets ont une largeur de bande plus grande que celle des diples ou des antennes fentes.
Dans un premier temps, des rgles simples de conception vont tre donnes pour lutilisation
dantennes cornet. Pour plus de prcision, dans un second temps, il faudrait affiner les rsultats
en utilisant des mthodes numriques.
b/2
Dl = l-l0
y
I
I0
b0
qe
Ie
Surface qui-phase
-b/2
La mthode de calcul du rayonnement considre le champ sur le plan de louverture comme celui
du mode dphas de w. Calculons ce dphasage. La longueur l du flanc du cornet est note l e
pour le cas de lantenne sectorielle plan E.
La diffrence de marche est gale :
Dl
y2
y2
2l0
2le
E 5 E0 cos
px
a0
y2
uy
ejk 2le
Si le dphasage est faible, la directivit de lantenne sera peu affecte par la non-uniformit de la
phase sur louverture. Ce sera le cas si langle douverture du cornet est assez faible.
Le dphasage maximal sobtient au bord du cornet. Il est alors gal :
Dwmax 5 k
b2
8le
279
Soit :
Dwmax
b/l
5 2p
8 le /l
On admet que, tant que ce dphasage ne dpasse pas p/2, la directivit nest pas dgrade. Cette
valeur correspond un optimum de la directivit. En effet, la directivit est dautant plus grande
que louverture diffractante est grande, condition que les points soient en phase. Lorsquon
augmente la largeur normalise de louverture, la directivit crot jusqu cette valeur optimale.
Tous les points sont alors presque en phase. Si la largeur normalise continue crotre partir
de la valeur optimale, des sources secondaires viennent sajouter en opposition et la directivit
diminue. La relation qui suit dfinit la largeur dun cornet optimal pour une antenne sectorielle
plan E. Elle correspond un dphasage de p/2 :
bopt 5
2le l
La formule de la directivit pour les antennes sectorielles plan E a t calcule par Schelkunoff :
D0e 5
x
avec
C (x) 5
2lle
64ale
C2
plb
2lle
x
px 2
2
cos
1 S2
dx
et S(x) 5
sin
0
px 2
2
dx
D0e /a
80
50
60
30
20
40
10
5
20
2
10
12
14
16
18
20
b/
consiste calculer la transforme de Fourier du champ lectrique sur le plan douverture, soit :
ey
f T 5 E0
a/2
b/2
a/2
b/2
px jk 2ly2
e dx.dy
)e
a
Cette intgrale est variables sparables. Calculons chacune des intgrales en x et en y. Selon x :
a/2
Ix 5
a/2
Soit :
Ix 5
1
2
cos(
a/2
ej
a/2
px
a
px jkx x
)e dx
a
1 ej
px
a
ejkx x dx
Aprs intgration :
sin
Ix 5
p
kx a
1
2
2
p
kx 1
a
kx a p
2
2
p
kx
a
sin
1
Aprs simplification :
Ix 5 2
kx a
2
p
cos
a
p 2
kx2
a
En introduisant la valeur de kx en fonction des angles q et f :
Ix 5 2
p
cos
a
ka sin u cos f
2
1
2
p
a
Iy 5
b/2
y2
Cette intgrale peut tre value numriquement. Aprs une normalisation faisant intervenir le
coefficient s liant la dimension de louverture, la dimension longitudinale du cornet et la longueur
donde, on obtient :
1/2
Iy 5
avec
1/2
s5
e2pj(
b2
8lle
b sin u sin f
u14su2 )
l
et u 5
du
y
b
s = 0.5
s=1
s = 0.75
s = 0.25
s = b2/8le
s = 0.125
s=0
b/ sin
a/2
Dl = l-l0
x
I
I0
a0
qh
Ih
-a/2
Surface qui-phase
La directivit D0h dans le plan H a t calcule par Schelkunoff sous la forme de la formule
suivante :
4pblh
D0h 5
[C (u) C (v)]2 1 [S(u) S(v)]2
la
llh
llh
1
a
a
1
avec
u5
1
et v 5
a
a
llh
llh
2
2
La dfinition des fonctions C et S a t donne plus haut.
Le cornet svase dans le plan H. La rpartition du champ lectrique dans louverture est celle de
la figure 9.1. Le champ est plus concentr dans la partie centrale de louverture. Cette remarque
282
3lh l
On retrouve cette valeur sur la figure 9.8 qui reprsente la variation de la directivit rapporte
la longueur normalise en fonction de la longueur normalise.
lh/ = 100
140
D0h /b
120
80
100
50
80
30
60
20
10
40
5
20
0
10
12
14
16
18
20
a/
On remarque bien que la directivit de lantenne passe par un maximum qui sexplique de la
mme faon que dans le cas de lantenne sectorielle plan E.
On remarque aussi que la directivit de cette antenne est plus grande que celle de lantenne sectorielle plan E, paramtres normaliss gaux. Ceci est d la meilleure qualit du rayonnement
qui est plus concentr vers laxe de rayonnement, comme on va le voir dans la suite.
La mthode qui vient dtre utilise est applique dans ce qui suit pour le calcul du champ, pour
un cornet sectoriel dans le plan H.
La transforme de Fourier du champ sur le plan douverture est donne par :
f T 5 E0
ey
a/2
a/2
b/2
b/2
px jk 2lx2
h dx.dy
e
a
Iy 5
b/2
ejky y dy
ky b
2
ky b
2
283
kb sin q sin w
2
kb sin q sin w
2
a/2
Ix 5
a/2
cos
px jkx x jk 2lx2
e e h dx
a
Avant dintgrer numriquement cette intgrale, procdons au changement de variable et lintroduction du paramtre t :
a2
x
t5
et u 5
8llh
a
Lintgration numrique seffectuera sur :
1/2
Ix 5
1/2
cos(pu)e2pj(
a sin q cos w
u14tu2 )
l
du
La forme de cette intgrale, pour f 5 0, donne la forme du champ dans le plan H. Sa norme reprsente (figure 9.9) la variation de la norme du champ lectrique dans ce plan puisque lintgrale
Iy est constante dans ce plan.
t=1
t = 0.75
t = 0.5
t = a2/8lh
t = 0.25
t = 0.125
t=0
a/ sin
On remarque que le rayonnement de lantenne sectorielle plan H prsente une trs faible remonte de lobe. Cela est d la forme du champ dans louverture. Le champ diminue dans
ce plan, de faon sannuler sur les bords. Or, cest le champ sur les bords qui contribue la
cration du rayonnement dans les lobes. Par opposition, pour lantenne plan E le champ sannule
brutalement et les lobes secondaires sont importants. Par contre le diagramme est plus fin dans
le plan E.
284
Antenne pyramidale
Lantenne pyramidale est forme dun cornet svasant dans les deux directions x et y. Elle a
alors les proprits de lantenne sectorielle plan E, dans le plan E et les proprits de lantenne
sectorielle plan H, dans le plan H.
Le gain maximal sera obtenu si les deux conditions dans les deux directions sont vrifies :
a
3lh l et
bopt 5
2le l
Le champ rayonn par lantenne pyramidale se dduit de son spectre donde plane, correspondant
la transforme de Fourier dans louverture qui peut tre calcule avec une bonne approximation
par :
a/2
b/2
h dx.dy
f T 5 E0
e
ej(kx x1ky y) cos
ey
a
a/2 b/2
La directivit de lantenne pyramidale se dduit de celles des antennes tudies prcdemment
par la formule :
pl2
D0e D0h
D0p 5
32ab
La surface effective de lantenne est trs proche de 50 % de son aire gomtrique.
pd
l
2,82 dB
Cornets corrugus
La comparaison de la figure 9.6 la figure 9.9 montre que le rayonnement dans le plan E est
diffrent du rayonnement dans le plan H, tant du point de vue de louverture de lantenne que
du point de vue de limportance des lobes secondaires.
Si lon considre lantenne sectorielle plan E, le champ E est uniforme dans la direction du champ
lectrique. Le champ passe donc dune valeur non nulle au bord du cornet une valeur nulle
lextrieur. Cette brusque variation induit une forte remonte de lobe secondaire. Par opposition
pour lantenne sectorielle plan H, le champ lectrique varie sous la forme dun cosinus pour
sannuler lentement sur les bords. Il ny a alors pratiquement pas de remonte de lobes, par
contre louverture normalise est lgrement plus grande.
Afin dviter les remontes de lobes, dans le cas dune antenne pyramidale, qui nuisent la
directivit de lantenne, une solution est de transformer le mur lectrique perpendiculaire au
champ lectrique en une paroi dont limpdance est infinie. Le champ magntique longitudinal
varie alors sous la forme dun cosinus pour sannuler sur cette paroi. Le comportement du champ
magntique dans le plan E est alors le mme que celui du champ lectrique dans le plan H.
La symtrie complte est obtenue pour une antenne douverture carre. Ce type dantenne peut
285
rayonner une polarisation circulaire. Du fait du comportement analogue des champs lectriques
et magntiques, la polarisation croise est trs faible.
Pour raliser cette condition, on usine dans la paroi des rainures ou corrugations. Perpendiculaires
la direction de propagation (figure 9.10)
y
b
b0
w
t
d
Figure 9.10 Corrugations dans les parois plan H du cornet
Les crnelures coupent les lignes de champ magntique (ainsi que les courants surfaciques) dans la
direction z. Par contre le champ lectrique dans la direction x voit toujours une impdance nulle.
On a donc affaire une surface anisotrope qui prsente une impdance nulle dans la direction x
et une impdance infinie dans la direction z. Cette proprit est obtenue grce au comportement
priodique de la surface dans la direction z. pour que ce comportement se manifeste, il faut que
le nombre de crnelures par longueur donde soit important (de lordre dune dizaine).
Afin de raliser cette surface dans de bonnes conditions, il est ncessaire de considrer t petit par
rapport w. Limpdance ramene la surface des corrugations est calculable en considrant que
chaque creux constitue un tronon de ligne court-circuite au fond de la crnelure. Limpdance
moyenne ramene la surface est ainsi donne par :
Z1 5 j
w
w1t
m0
0
tan(k0 d) 5 jX1
Pour que la surface soit vue comme un mur magntique, il suffit de choisir d 5 l/4.
En fait, pour couper les lignes de courants et diminuer la valeur du champ magntique, il suffit
que limpdance Z 1 soit capacitive. Ce qui donne comme condition :
l
l
<d <
4
2
Cette condition impose une large plage de longueur donde pour le fonctionnement qui rend le
dispositif large bande. Les largeurs de bandes sont couramment de 60 % et peuvent atteindre
100 %.
Pour comprendre le fonctionnement similaire de ce cornet pour le champ lectrique et pour
le champ magntique, considrons la surface rflectrice corrugue, comme horizontale. Pour
caractriser la rflexion sur cette surface il faut considrer les deux polarisations de londe.
286
On constate bien que pour les incidences rasantes (u = p/2) le coefficient de rflexion en H est le
mme que celui en E. De mme si X 1 tend vers linfini, ce coefficient tend vers 1. Ceci montre
aussi un comportement analogue pour le champ lectrique et pour le champ magntique. Ces
conditions entranent que les champs lectrique et magntique sannulent sur la surface corrugue
donc sur le bord du cornet, rduisant leffet de la diffraction en concentrant la puissance vers laxe
du cornet. Ces deux polarisations des champs ont des diagrammes de rayonnement trs proches
et donc la polarisation croise est trs faible.
Les formules suivantes donnent un exemple dquations dun mode ayant un champ lectrique
symtrique en y, qui vrifie les conditions de bord pour un cornet corrugu.
Ex 5 0
jgk
p
x cos(ky y)
cos
Ey 5
ky
a
p
x sin(ky y)
Ez 5 k cos
a
jb21 k
p
x cos(ky y)
cos
Hx 5
ky vm0
a
jpk
p
Hy 5
x sin(ky y)
sin
avm0
a
gpk
p
x cos(ky y)
Hz 5
sin
aky vm0
a
p
a
5 v2 0 m0
Sonde
W
L
Substrat
dilectrique
Plan de masse
Les dimensions typiques dune antenne patch sont sa longueur L, sa largeur W et son paisseur h.
Dun point de vue pratique, cette dernire est habituellement fine et bien infrieure la longueur
donde de travail (h < 0, 05l0 ), l0 reprsentant la longueur donde dans le vide
288
Une antenne imprime peut tre considre comme une cavit rsonnante ouverte constitue de
quatre murs latraux magntiques et de deux murs horizontaux lectriques. Le rayonnement est
provoqu par la fuite du champ aux extrmits entre le patch mtallique proprement dit et le plan
de masse. Le fonctionnement de lantenne tant alors illustr laide de deux fentes quivalentes
aux bords rayonnants et spares par la distance L.
Dans sa configuration originale, le comportement de lantenne est contrl laide dune sonde
de courant connecte entre le patch rayonnant et le plan de masse, ce qui va provoquer lapparition dun champ lectrique lintrieur de la cavit. Une condition de rsonance qui permet de
transfrer une puissance maximale lantenne consiste choisir la longueur L lgrement infrieure la demi-longueur donde guide lg dans le dilectrique. Ce fonctionnement correspond
lexcitation du mode fondamental (ou frquence de rsonance fondamentale) qui correspond
la plus faible frquence excite.
Dans le cas dune antenne de forme rectangulaire de dimensions L, W , les frquences de rsonances dun mode TMmn dans la cavit sont donnes par la formule suivante :
fmn 5
2 p r
m
L
n
W
Plan de masse
Leurs expressions simplifies, car ne tenant pas compte en premire approximation des effets de
bords, sexpriment de la faon suivante :
px
L
px
Hy 5 H0 sin
L
Ez 5 E0 cos
Une reprsentation simplifie consiste considrer lantenne laide dun tronon de ligne de
transmission dimpdance caractristique Z0 , de longueur L et charg aux extrmits pour afin
de tenir compte du rayonnement lectromagntique d aux fentes quivalentes. Les expressions
de la tension et du courant qui se rpartissent le long de cette ligne peuvent scrire en premire
289
approximation :
px
L
px
I0
sin
I (x) 5
Z0
L
V (x) 5 V0 cos
150
100
50
-50
-100
2.25
2.3
2.35
2.4
2.45
2.5
Frequence (GHz)
2.55
2.6
2.65
Figure 9.13 volution de limpdance dentre dune antenne imprime autour de la rsonance.
Les pertes dans lantenne limitent les performances. Limpdance dentre se dcompose sous la
forme dune partie relle Re et dune partie imaginaire Xe.
La partie relle se dcompose elle-mme en deux termes :
Re 5 Rr 1 Rp
o Rr et Rp correspondent respectivement la rsistance de rayonnement et la rsistance de
pertes. Cette dernire incluant les pertes dans le conducteur mtallique et les pertes dans le
dilectrique.
La prise en compte des pertes dans lantenne permet de donner une interprtation de lefficacit
h (ou rendement) de lantenne. Il sagit dexprimer le rapport de la puissance effectivement
rayonne sur la puissance absorbe par lantenne qui inclut la fois la puissance rayonne mais
290
Rr
Rr 1 Rp
a)
b)
c)
Lalimentation par ligne imprime sur le mme plan a pour avantage la simplicit de mise en
uvre. Un seul substrat est ici utilis et le choix dune encoche permet dajuster limpdance
dentre en pntrant dans lantenne pour ladapter limpdance de source. Lalimentation
par proximit se fait partir de deux substrats superposs de natures diffrentes. Le substrat
suprieur sera choisi de faible permittivit de faon favoriser le rayonnement, tandis que le
substrat infrieur sera de permittivit leve de faon concentrer le champ lectromagntique
entre la ligne imprime et le plan de masse. Enfin, une solution permettant disoler la ligne
imprime dalimentation de llment rayonnant consiste dcouper une fente dans le plan de
masse de faon coupler la ligne au pav rayonnant. Cette solution, qui ncessite trois niveaux de
mtallisation, est attrayante car elle permet dintgrer des composants actifs sur la ligne imprime
sans nuire au rayonnement de lantenne compte tenu de la prsence du plan de masse entre
les deux. Malheureusement, un rayonnement arrire parasite peut apparatre notamment si lon
travaille une frquence proche de la rsonance de la fente de couplage.
Lorsque les performances de lantenne en termes dadaptation, de rayonnement, de polarisation et
de gain sont conserves lintrieur dune bande de frquences, on parle alors de bande passante
de lantenne. Sagissant dune structure cavit, la bande passante est inversement proportionnelle
la fois au facteur de qualit de lantenne et la racine carre de la constante dilectrique r
du substrat. La bande passante dune antenne patch, qui tient compte de ladaptation exprime
partir du rapport donde stationnaire (VSWR), est donne par de nombreux auteurs par la
formule suivante :
Df
VSWR 1
5
f0
Q VSWR
o f0 reprsente la frquence de rsonance de lantenne et Q, le facteur de qualit global (incluant
le facteur de qualit d aux pertes par rayonnement, par conduction dans le mtal, dans le
dilectrique et par ondes de surface).
La bande passante des antennes patch ne dpasse que trs rarement 5 %. La dmarche consiste
donc rduire ce facteur de qualit pour optimiser la bande passante, ce qui se traduit dun
point de vue pratique par une augmentation de lpaisseur du substrat. Malheureusement, ceci se
traduit par une augmentation du risque dapparition des ondes de surface.
291
Les caractristiques de rayonnement des antennes imprimes planaires dpendent trs fortement
de la forme gomtrique du motif et des caractristiques du substrat utilis. Elles sont cependant
fondamentales pour connatre la rpartition du champ lectromagntique dans lespace. Nous
avons reprsent, sur la figure 9.15, un exemple de diagramme de rayonnement obtenu pour
une antenne planaire conventionnelle de forme carre rsonnant la frquence de 2,45 GHz et
dpose sur un substrat de permittivit 2,2 (Duroid RT 5880).
30
dB
25
20
15
-100
-50
0
Theta
50
100
Dans le cas particulier des antennes micro ruban, la polarisation circulaire peut tre obtenue
partir dun seul ou de deux points dexcitation. Le choix dune technique plutt quune autre
tant dict par la bande passante lintrieur de laquelle la polarisation circulaire est maintenue. Cette bande passante tant plus leve dans le cas dun systme deux points dexcitation.
Lalimentation double est bien adapte une structure rayonnante symtrique, dans la mesure
o chacune des excitations est associe un mode de rsonance. Dans le cas dun patch carr,
lexcitation de deux modes orthogonaux est obtenue en ajustant la sonde dalimentation sur
chacune des mdianes de lantenne.
Le dphasage temporel de 90 est ajust au
niveau du circuit dalimentation au moyen de
deux mthodes (figure 9.16) :
ajout dun tronon de ligne de longueur
l/4 (a), la bande passante sera dans ce cas
limite en frquence,
utilisation dun coupleur hybride 3 dB
(b) qui permet, outre la sparation de la
puissance en deux ondes dgales nergies,
de slectionner la nature de la polarisation (droite, gauche) en choisissant le point
a)
b)
dexcitation, laccs inutilis tant charg
Figure 9.16 Exemples de deux antennes
sur limpdance caractristique de la ligne
polarisation
circulaires double excitation.
lalimentation.
Lalimentation laide dune seule excitation est plus dlicate car elle ncessite un ajustement
prcis de la sonde sur le patch. En effet, cette dernire doit permettre lexcitation de deux modes
dgnrs orthogonaux spatialement et en quadrature de phase. Dans la ralit, deux modes
dont les frquences de rsonances sont proches lune de lautre sont obtenus en introduisant
une dissymtrie sur llment rayonnant (figure 9.17). Lalimentation de lantenne se fait alors
la frquence o le dphasage entre les deux modes est de 90 cest--dire la frquence centrale.
a)
b)
c)
d)
Figure 9.17 Exemples de dissymtrie permettant dobtenir une polarisation circulaire partir dune excitation unique.
On remarque sur la figure 9.17 que les dissymtries sont cres par une troncature de deux des
quatre coins de lantenne (a), par une lgre augmentation de lune des dimensions de llment
rayonnant (b) ou par ajout dun motif (fentes, encoches) sur llment rayonnant selon lune des
deux diagonales (c et d). La polarisation circulaire est donc obtenue selon un sens bien dfini.
Le sens oppos de cette polarisation est possible en ajustant les dissymtries selon la diagonale
oppose.
Bien que cette partie prsente de faon simplifie les principales caractristiques des antennes
imprimes, de nombreux ouvrages et communications scientifiques traitent des amliorations
293
apportes aux caractristiques des antennes imprimes prcdemment cites. Lapport des outils numriques de simulation et la puissance sans cesse croissante des calculateurs a largement
contribu au dveloppement des antennes planaires. Les mthodes dites exactes ( full-wave analysis) ont pris lascendant sur les mthodes analytiques approches. On trouve actuellement des
mthodes hybrides ou multi-chelles qui combinent diffrentes mthodes de faon amliorer
les performances en termes de rapidit de calculs et de prcisions sur les rsultats.
Fil de masse
Toit capacitif
Substrat dilectrique
Plan de masse
Alimentation
par sonde coaxiale
sera choisie de faon adapter lensemble par rapport la source. La structure en F inverse
prsente de srieux atouts car, en plus de la rduction dencombrement et de sa relative simplicit
dadaptation, cette antenne rayonne les deux polarisations horizontale et verticale, ce qui est
un avantage dans les communications indoor o la propagation par trajets multiples favorise
lapparition dune composante croise orthogonale la polarisation principale mise par la source.
Lantenne en F inverse peut galement tre imprime sur un substrat dilectrique de faon la
rendre planaire. On parle alors dantenne IFA imprime ne pas confondre avec lantenne PIFA
que nous allons prsenter dans ce qui suit.
Connexion
la masse
L + L 1 /4
L1
L
Plan
de masse
Figure 9.20 Structure dune antenne en F inverse.
Les antennes PIFA sont alors associes des fentes, des charges capacitives et des patch parasites
court-circuits pour obtenir des rsonances multiples tout en conservant des dimensions rduites
qui permettent lintgration dans un terminal mobile.
g /4
Fil
dalimentation
Plaque mtallique
Plaque de court-circuit
Plan de masse
Lantenne mandres est ici aussi directement dduite du monople quart donde. Pour diminuer les dimensions de la structure, lide consiste replier le monople en plusieurs mandres
dgales longueurs. La rduction de taille est obtenue en ajustant le nombre de mandres et
lcart entre chacun deux (figure 9.22). Notons que nous avons reprsent sur la figure lantenne
mandres originale imprime sur substrat et sa variante fentes rayonnantes. Contrairement
aux apparences, ce sont gnralement les brins les plus courts qui participent au rayonnement
de la structure, les courants surfaciques tant en phase, alors quils sont en opposition de phase
sur les brins les plus longs. On dfinit bien souvent cette structure partir de sa longueur axiale,
lie lencombrement, et sa longueur quivalente lorsque les mandres sont dplis. On constate
alors que la frquence de rsonance de la structure mandres est plus leve que sa version
dplie. Ceci sexplique par les couplages qui existent entre les diffrents mandres et les effets
dus aux coudes pour le repliement des brins. Plus prcisment, on estimera les performances de
lantenne en calculant le rapport, ou facteur de rduction, l/L o l reprsente la longueur axiale
de lantenne mandres et L la longueur du monople qui rsonne la mme frquence. Dans
une communication cite en rfrence, on constate que le facteur de rduction augmente avec
le nombre de mandres. De la mme faon, le facteur de rduction sera dautant plus important
que le rapport W /a sera lev. W reprsentant lcartement entre mandres et a la section du
brin. Un facteur de rduction allant de 0,59 0,64 est avanc.
Monople
mandre
rectangulaire
Plan de masse
Substrat dilectrique
Ligne
dalimentation
Plan de masse
Le rayonnement dune antenne mandres est trs proche du monople quart donde. Le gain, de
lordre de 1,5 2 dB reste cependant infrieur aux 5,15 dB thoriques dune antenne monople.
Lantenne en C prsente des dimensions bien plus petites (rduction dun facteur 3) quune
antenne imprime simple demi-onde qui fonctionne la mme frquence. La bande passante
est cependant diminue. Sa conception est tablie partir dun diple imprim repli sur lequel
297
on constate qu la seconde frquence de rsonance, il existe une symtrie axiale des courants
surfaciques sur le diple. En ne retenant quune moiti du diple, on aboutit lantenne en C.
Cest une structure planaire. Une variante lantenne en C est lantenne double C lments
superposs (figure 9.23) qui a permis de rduire davantage les dimensions de lantenne en rendant le premier mode de rsonance exploitable. Lide consiste replier le diple imprim de
faon superposer deux lments identiques relis entre eux par un ruban mtallique. Lantenne
est ici alimente laide dune sonde coaxiale sur le pav infrieur proximit du ruban de
court-circuit. La structure nest plus planaire mais prsente des dimensions de lordre de l/11,
dimensions caractristiques dune antenne lectriquement petite (AEP). De plus, la bande passante est amliore en atteignant 1 2 %. Des volutions ont t proposes sur cette antenne telles
lantenne en E, qui permet de sensiblement augmenter la bande passante (26 %) au dtriment
des dimensions de llment rayonnant (on passe de l/11 l/4), ou lantenne en S qui permet
un fonctionnement bi-frquences.
Plaque mtallique suprieure
Sonde
dalimentation
Plaque mtallique
infrieure
Plaque de court-circuit
Plan de masse
Afin de rduire les dimensions des antennes imprimes rsonantes demi-onde, un plan de courtcircuit a souvent t utilis. Comme nous lavons vu au dbut de ce paragraphe, il sagit du
principe retenu pour le monople quart donde. Cependant, la conception dun mur lectrique
ne va pas sans poser de problmes. Sur une antenne imprime rectangulaire simple, des trous
mtalliss doivent tre rpartis le long dune mdiane champ lectrique nul. Une alternative
lutilisation de trous mtalliss a t propose il y a quelques annes. Il sagit de lantenne en forme
de H imprime ou anneau rectangulaire (figure 9.24). Le principe consiste partir dun
patch rectangulaire perturber la rpartition surfacique des courants en vidant une partie de la
mtallisation sur llment rayonnant tout en conservant la symtrie de la structure. La symtrie
permet de ne pas modifier les caractristiques de rayonnement. La rduction des dimensions de
la structure atteint 25 % pour lantenne en H et 17,5 % pour lanneau rectangulaire, par
rapport une antenne patch rectangulaire conventionnelle de mme frquence de rsonance.
Dans leurs configurations originales, lantenne en H prsente une largeur de bande plus faible
que lanneau rectangulaire. La largeur de bande de lantenne patch tant situe entre les deux.
De nombreuses variantes dantennes utilisant des encoches plus ou moins larges directement
graves sur llment rayonnant ont t labores par la suite. Le principe consistant toujours
rallonger le chemin lectrique du courant surfacique de faon diminuer la frquence du mode
fondamental de lantenne.
Nous venons de voir quune rduction de la taille de lantenne pouvait tre obtenue en modifiant
la rpartition surfacique du courant sur llment rayonnant. Une autre solution consiste utiliser
des lments ractifs (capacit ou inductance) qui permettent galement de diminuer les dimensions de lantenne. Dans la mme ide, une alternative consiste utiliser des matriaux bande
interdite lectromagntique (BIE ou EBG pour Electromagnetic Bandgap en anglais). Il sagit de
structures motifs priodiques constitus de lignes de transmission imprimes sections variables
qui sont assimiles des capacits et inductances distribues. Des variantes 3D avec fils de courtcircuit entre deux plans mtalliques et rgulirement espacs entre eux ont aussi t dveloppes.
298
Pav rayonnant
Substrat
dilectrique
Plan de masse
Figure 9.24 Antennes en H et anneau rectangulaire.
Dune certaine faon, ces structures priodiques peuvent tre alors considres comme des filtres
rjection de frquence (on parle communment ici de bande interdite). En effet, lintrieur
de cette bande, la structure prsente une surface haute impdance souvent mise profit pour
rduire les ondes de surface qui dgradent le rayonnement principal dans les antennes imprimes.
Initialement utiliss en tant que plan de masse, ces dispositifs ont t galement dvelopps
pour des lments rayonnants imprims. La figure 9.25 reprsente un exemple dantenne qui
utilise un matriau bande interdite lectromagntique. Les lignes faibles largeurs reprsentent
les parties inductives et la succession de pavs carrs les parties capacitives. Le diagramme de
dispersion, pour des frquences situes en dessous de la bande interdite, montrerait la nature
ondes lentes de la structure priodique, ce qui se traduit par une diminution des dimensions
physiques de lantenne. dimensions gales, il a t montr que la frquence de rsonance du
mode fondamental de lantenne bande interdite lectromagntique est diminue de 16 % par
rapport celle du patch plein.
Pav mtallique bande
interdite lectromagntique
Substrat dilectrique
Fente de couplage
Plan de masse
Ligne dalimentation
Les dimensions sont troitement lies la nature du substrat qui supporte lantenne et par consquent sa permittivit. Pour rduire lencombrement, il parat donc judicieux daugmenter celleci. Lutilisation de matriau permittivit leve est alors retenue. Le titanate de baryum est un
exemple de matriau cramique qui peut tre utilis pour un substrat dantenne. Sa constante
dilectrique stend de 38 80 et laisse entrevoir des rductions dchelle importantes. Plus
rcemment, lutilisation de laluminate de lanthane sous forme cristalline, caractris par une
permittivit de 23,7 et une faible tangente de pertes (3.104 ) a constitu une alternative originale
au substrat dilectrique traditionnel. Malheureusement, le gain dune antenne imprime dcrot
lorsque la permittivit du substrat augmente. Pour corriger cet inconvnient, on superpose
lantenne un (ou plusieurs) substrat de plus faible permittivit (on parle alors de superstrats)
directement au-dessus de llment rayonnant (figure 9.26).
299
Les rsonateurs dilectriques utilisent galement des matriaux permittivit leve. Labsence
de mtallisation limite les pertes par conduction et par consquent, augmente lefficacit de
rayonnement. Il est noter que la plupart des techniques dalimentation utilises pour les antennes imprimes peuvent tre retenues pour les rsonateurs dilectriques. Enfin, ces structures
prsentent une bande passante relativement leve (de lordre de 10 %). Deux inconvnients
majeurs existent cependant :
limpossibilit dintgrer ces antennes sur des surfaces non-planes,
la difficult dusinage du matriau.
Rsonateur dilectrique
Superstrat
Antenne patch
Plan de masse
Fente
de couplage
Ligne
dalimentation
f2 f1
f0
Les frquences extrmes dfinissant la bande de frquences reprsentent les frquences au-del
desquelles lantenne na pas de bonnes caractristiques de rayonnement. Elles correspondent, en
gnral, des paramtres en rflexion gaux 10 dB.
Les antennes bande troite ont des bandes relatives en frquence qui sont de lordre de quelques
pour cent une dizaine de pour cent.
De nombreuses antennes dcrites prcdemment, reposant sur des phnomnes de rsonance,
ont une faible bande de frquences.
Une antenne est considre comme large bande si la frquence suprieure ( f2 ) est au moins gale
environ deux fois la frquence infrieure ( f1 ). La largeur de bande est alors note :
n : 1, qui nest autre que le rapport f2 : f1 .
Lantenne tant un dispositif de transformation de lnergie guide en nergie rayonne, dont le
principe repose sur le phnomne de diffraction, il est bien vident que la largeur de bande dun
tel dispositif est limite. Nous allons analyser les principes de base qui permettent dobtenir une
grande largeur de bande, et donner quelques exemples dantennes de ce type, sans prtendre
lexhaustivit, car les types dantennes large bande sont nombreux. Certaines antennes utilisent
plusieurs principes dlargissement de bande.
La largeur de bande dpend de ladaptation de lantenne. Une antenne rflchissant trs peu le
signal sur une grande largeur et rayonnant correctement peut tre considre comme large bande.
Cest donc le premier critre prendre en compte.
Dun point de vue physique, nous verrons quune catgorie dantennes prsentant une large bande est celle pour
lesquelles les paramtres gomtriques varient lentement,
permettant une transformation graduelle du signal en
ondes rayonnes, pour diffrentes longueurs donde. Il
ny a alors aucune rgion de lantenne prsentant des discontinuits susceptibles de crer une zone de diffraction
localise, ou une zone de rsonance, dpendant de la frquence. Cest le cas de lantenne en V (figure 9.27) dont
la partie mtallique prsente un rapport s/r constant.
Figure 9.27 Antenne en V
Le rayonnement correspondant aux petites longueurs
dondes est mis dans la partie de lantenne o les parties
mtalliques sont proches. On admet alors que h est de lordre du dixime de longueur donde.
Les grandes longueurs dondes sont mises dans la partie large caractrise par D, de lordre de la
demi-longueur donde.
lmin
lmax
h
et D
10
2
Do :
f2
D
lmax
5 5
lmin
f1
5h
Pour obtenir une antenne large bande, il suffit donc que :
D
10h
Cette condition est tout fait ralisable pour certains types de gomtrie.
Ce principe est aussi utilis dans les antennes Vivaldi, formes dun dispositif de guidage de
londe, comme une ligne fente, qui svase et rayonne dans lair.
301
Principe dauto-complmentarit
Un principe a t propos par Rumsey, qui peut sappliquer certaines antennes pour maximiser la largeur de
bande, en considrant la complmentarit de lair et du
mtal dans la constitution dune antenne. Ce principe
peut tre appliqu aux antennes dextension infinie, cest-dire celles qui sont suffisamment grandes pour ne pas
crer dondes rflchies leur extrmit. Dans ce cas, et
lorsque les parties complmentaires sont identiques, autrement dit quelles peuvent se recouvrir par rotation (figure 9.28), limpdance dentre de lantenne est gale
Figure 9.28 Antenne planaire
auto-complmentaire
la moiti de limpdance du vide. Ce qui est remarquable
dans cette observation est lindpendance de limpdance
en fonction de la frquence. Ce principe assure donc une grande largeur de bande, qui est bien
sr limite par la finitude de lantenne tant du ct de la petite dimension que de la grande
dimension.
Application dun facteur dchelle en frquence
Une faon classique de crer une antenne large bande est de crer une forme de lantenne qui
permette de reproduire des phnomnes de rayonnement identiques dans plusieurs bandes de
frquences adjacentes. On aboutit la conception dantennes logarithmiques.
Couplage
Remarquons aussi que les phnomnes de couplage largissent la bande passante. Ce principe
est utilis pour obtenir une bande passante plus large pour certaines antennes rsonnantes. Les
couplages ont alors lieu, soit au niveau de lexcitation, soit au niveau de la forme de lantenne
qui introduit un lment rsonnant supplmentaire. Ce phnomne dlargissement se manifeste
dans les rseaux qui ont une bande passante lgrement plus grande que lantenne lmentaire.
Aprs avoir nonc quelques principes qui concourent crer un rayonnement large bande, nous
allons dcrire quelques antennes qui sappuient sur un ou plusieurs de ces principes.
Si la charge adapte est large bande, lantenne fonctionne aussi sur une large bande. La condition
sur la largeur de bande de la charge disparat si lantenne est suffisamment longue. En effet, la
puissance dcrot au cours de la propagation, cause du rayonnement et devient ngligeable,
302
dans ce cas, lextrmit du fil. La valeur de la charge terminale na donc que peu deffet. Les
antennes de ce type atteignent une largeur de bande de lordre de loctave. Leur impdance de
rayonnement varie entre 200 et 300 V. Linconvnient de ce type dantenne rside dans la forme
du diagramme de rayonnement prsentant une inclinaison, par rapport laxe du fil, dpendant
de la longueur donde. Le maximum de rayonnement est obtenu pour langle umax , tel que :
cos umax 5 1
0,37
L/l
Antenne hlicodale
Lantenne hlicodale est forme de spires enroules autour dun
cylindre (figure 9.30)
Lantenne hlicodale peut tre considre comme une antenne
filaire enroule. Les paramtres importants sont : son diamtre (
rapporter la longueur donde), lespacement des spires, langle
des spires et sa longueur. Les deux cas limites sont lantenne
filaire rectiligne et lantenne boucle.
Deux modes peuvent apparatre :
le mode normal qui correspond un rayonnement radial autour de laxe Oz
le mode axial qui entrane un rayonnement maximal selon
laxe Oz.
Mode normal
Le mode normal apparat lorsque la taille des spires est plus petite que la longueur donde. La
projection de lantenne sur le plan perpendiculaire laxe Oz est un cercle, alors que sa projection
selon Oz est un segment de la longueur de lantenne. Il en rsulte que le rayonnement est la
superposition de celui dune boucle circulaire perpendiculaire Oz et dun fil parallle Oz. La
fonction caractristique de rayonnement de ces deux lments est la mme. Cependant leurs polarisations sont perpendiculaires et en quadrature de phase (voir section 3.1.5). Le rayonnement
rsultant de la superposition de ces deux types de courants est donc radial, de mme fonction
caractristique que les diples et de polarisation elliptique. On montre que le rayonnement
devient circulaire, lorsque lcart h entre les spires est li la circonfrence C par la relation :
C 5 2hl
Ce type dantenne a t trs utilis par une gnration de tlphones mobiles, comme un rsonateur quart donde, plac au-dessus du plan de masse. Ces antennes, fonctionnant sur le mode
normal, ne sont pas large bande.
303
Mode axial
Le mode axial apparat lorsque la circonfrence des spires est de lordre de grandeur de la longueur
donde. En effet, considrons deux points opposs de la circonfrence. Si celle-ci est gale
la longueur donde, un dphasage de p doit exister entre les chemins lectriques sparant ces
points. Comme les deux points sont placs en opposition sur la boucle, les orientations locales
sur la boucle sont opposes, introduisant un dphasage de p. Les points opposs rayonnent donc
en phase dans la direction de laxe Oz.
On montre que ce principe fonctionne bien sil y a plusieurs spires lorsque la circonfrence C
reste de lordre de la longueur donde, en respectant la condition :
3l
4l
C
4
3
Cela correspond une bande relative de frquences lgrement infrieure 2.
Le diagramme de rayonnement est obtenu en remarquant que chaque spire peut tre considre
comme un lment dun rseau. Ces antennes se rapprochent du fonctionnement des antennes
ondes progressives. Les antennes fonctionnant dans ce mode permettent dobtenir une polarisation circulaire et un gain qui peut atteindre environ 15 dB. Elles sont utilises dans les liaisons
satellites.
Antennes biconiques
Lantenne biconique est forme de deux cnes symtriques, aliments par leurs sommets (figure 9.31). On peut la considrer
comme la dformation dun fil pais dont la surface sincline. En
principe, lantenne biconique est infinie. Le fonctionnement qui
va en tre prsent se place dans cette hypothse.
Nous nous plaons dans le cas dun mode TEM (Transverse
lectrique et Magntique). Le champ lectrique na alors quune
composante selon u et le champ magntique, selon w. Lquation de Mawxell-Ampre, exprime en coordonnes sphriques,
permet de dduire :
1
(rHw ) 5 jvEu et Hw sin u 5 cste
r r
Do les expressions du champ lectromagntique :
ejkr 1
ejkr 1
Eu 5 ZH0
4pr sin u
4pr sin u
Par intgration, il est possible dobtenir le courant et la tension :
Hw 5 H0
pu0
Eu du
V (r) 5
soit
V (r) 5
u0
2p
De mme I (r) 5
0
ZH0 jkr
u0
e
ln cot
2p
2
H0 jkr
e
2
u0
Z
ln cot
p
2
Limpdance Z du vide est gale 377 V. On remarque que Zant est indpendante de la frquence. Lantenne biconique infinie est donc large bande.
304
Dans la ralit, la structure ralise a une extension finie. Il se produit donc des rflexions aux
extrmits, donnant lieu un rgime dondes stationnaires. De ce fait, limpdance qui est relle
pour la structure infinie devient complexe pour la structure finie. Des modlisations montrent
que, lorsque langle est faible, la largeur de bande est faible, car limpdance varie de faon
importante avec la frquence. Loptimum est obtenu lorsque u0 5 45. Cette valeur rpond
partiellement au principe dauto-complmentarit, cit au dbut de ce chapitre.
Il est possible de raliser des antennes prsentant un seul cne au-dessus dun plan de masse. La
thorie des images permet alors de dduire leurs proprits.
Antenne Bow-Tie
Lantenne Bow-Tie prsente des ressemblances avec lantenne biconique. Elle est ralise en structure planaire (figure 9.32).
Cette antenne est large bande pour des longueurs comprises
entre 0,3 et 0,8 longueur donde, pour des angles suprieurs
20. Elle permet dobtenir facilement une largeur de bande de
2 :1.
Le rayonnement ne prsente pas un gain trs important. Il est,
au maximum, de 2 3 dB suprieur celui du diple l/2, selon
langle u0 . Le maximum de rayonnement est obtenu perpendiculairement au plan de lantenne, de chaque ct du plan.
Antennes log-priodiques
La conception des antennes logarithmiques repose sur lide de reproduire, dans des bandes de
frquences adjacentes, le mme phnomne de rayonnement en utilisant un facteur dchelle en
frquence.
Rappelons le principe de Rumsey qui pose quune antenne est de bande infinie, si ses dimensions
sont infinies et rpond au principe dauto-complmentarit. Sa forme est donc repre uniquement par rapport aux angles.
Supposons quune antenne large bande soit dfinie par les dimensions des parties mtalliques et
dilectriques, repres par :
r 5 d(u, w)
Si, cette antenne doit tre conue dans une autre bande de frquences a fois plus petite que la
bande prcdente, ses dimensions seront :
r 5 ad(u, w)
Il est possible de dfinir plusieurs bandes de frquences adjacentes pour couvrir une large bande.
Les dimensions de la nime bande sont dans le rapport a avec celles de la (n 1 1)ime bande :
rn
5a
rn11
Donc le rapport entre la nime cellule et la cellule de base est : an . Lantenne tant large bande,
lapplication dun facteur dchelle an doit redonner les mmes dimensions quel que soit n. Cela
montre que le champ rayonn doit tre priodique avec le logarithme de la frquence.
En fait, les antennes ntant pas dextension infinie, des rflexions ont lieu aux extrmits. Afin
dviter cet inconvnient qui limite la largeur de bande, il est conseill de concevoir les antennes
de faon ce que le rayonnement soit prpondrant sur la rflexion. Les ondes stationnaires
apparaissant sont alors minimises. Pour cela, des dimensions de lantenne doivent tre au moins
de lordre de la demi-longueur donde correspondant la frquence la plus basse.
305
Antenne spirale
Lantenne spirale est une antenne planaire, constitue de zones mtalliques dlimites par des
spirales (figure 9.33).
[9.1]
1 dr
5 cot b
r dw
r3 5 a exp b(w p)
r4 5 a exp b(w p d)
l
b
Nous en dduisons que le changement de longueur donde revient une rotation dun angle
correspondant au logarithme de la longueur donde (ou de la frquence) rapport au coefficient b.
w0 5 ln
306
Les phnomnes sont donc les mmes dune frquence lautre, mais on les retrouve des
endroits qui ont tourn sur la spirale.
En ralit, la spirale est finie. Il est recommand de fermer les bras de la spirale par une courbe
graduelle afin dviter les discontinuits abruptes qui gnrent des ondes en retour. Un arc de
cercle peu incurv convient.
Le rayonnement de la spirale est perpendiculaire au plan de celle-ci. La polarisation est circulaire
sur laxe de lantenne et de sens contraire de chaque ct du plan.
Afin davoir une bonne efficacit, il est ncessaire dalimenter les deux bras de la spirale de faon
quilibre.
La spirale a t prsente ici comme la partie mtallique grave. La structure complmentaire,
constitue dun plan de masse dans lequel a t vid le mtal, appartient aussi la catgorie des
antennes spirales et prsente des proprits analogues.
Une antenne large bande trs utilise pour les rcepteurs en radio astronomie est lantenne log-priodique forme dlments
circulaires (figure 9.36).
Les diffrents lments ont des longueurs diffrentes et constituent des rsonateurs. Lorsque la frquence varie, les diffrents
lments entrent en rsonance selon leur longueur. Afin dassurer
une grande bande de frquences, les rapports entre les rayons des
diffrents lments doivent respecter les conditions :
rn
rn
5 a et
5a
rn11
rn
Le diagramme de rayonnement est maximal de part et dautre du plan de lantenne, perpendiculairement celle-ci.
g1
rn+1
g2
rn
rn
307
Dans le cas des antennes ouverture progressive, il est possible dutiliser le concept du passage
progressif dune ligne de transmission lespace libre, comme dans le cas de lantenne de type
Vivaldi (figure 9.38).
308
Il est galement envisageable dutiliser le principe donn par Rumsey et qui porte sur les antennes
indpendantes de la frquence. Il nonce que si la forme dune antenne peut tre dfinie par des
angles, cette antenne est alors indpendante de la frquence. Elle est alors confondue avec sa
rduction homothtique. Lexemple ci-dessous (figure 9.39) montre un type dantenne BowTie
Une technique assez classique utilise pour raliser une antenne large bande repose sur le principe
de lantenne log-priodique o les caractristiques de lantenne sont des fonctions priodiques du
logarithme de la frquence. Le principe est transposable en filaire, en planaire ou en volumique
(figure 9.40).
Une dernire possibilit dont la thorie a t nonce prcdemment, repose sur le principe de la
spirale logarithmique planaire ou en volume (figure 9.41).
309
LULB a dabord eu une premire dfinition donne par Taylor. Il sagissait de systmes qui
transmettent et reoivent des ondes dont la largeur de bande relative (LB) est suprieure ou gale
0,25 avec :
fh fl
fh 1 fl
LB 5
fc 5
fc
2
Cette premire dfinition a t modifie et remplace par une nouvelle propose par la FCC.
Selon cette nouvelle dfinition, un signal ULB est un signal dont la bande passante 10 dB
dpasse tout moment 500 MHz et 20 % de la frquence centrale.
La principale bande destine lULB se situe entre 3,1 et 10,6 GHz. Cette bande reprsente
environ 7 GHz et pourrait donc tre divise en 14 sous-bandes de 500 MHz. Un systme utilisant
toute la bande, ou un ensemble de sous-bandes (voire une sous-bande), sera considr comme un
systme ULB. Mais il doit bien sr respecter les normes en vigueur dans le pays considr.
Le principe de base des systmes ULB est de pouvoir cohabiter dans des bandes de frquences
dj utilises par dautres systmes de communications. Il permet donc de ne pas passer par un
mcanisme dallocations de licences ou de se trouver confiner dans des bandes de frquences dites
sans licence (bandes ISM 2,4 et 5,2 GHz par exemple). Par contre, les systmes ULB ne doivent
pas brouiller les systmes existants, do limportance de laspect rglementaire.
La rglementation nord amricaine
310
Pour RBW 5 50 MHz, la puissance pic ne doit pas dpasser 0 dBm, soit 1 mW.
La rglementation europenne
En mars 2006, a t publie la dcision finale de lECC, sur les conditions dutilisation de la
technologie ULB dans les bandes infrieures 10,6 GHz.
La dcision sapplique aux technologies ULB de largeur de bande suprieure 500 MHz dans
la bande au-dessous de 10,6 GHz qui sont exemptes de licence et oprent selon le principe de
non-interfrence et non-protection.
Le masque actuel pour les systmes ULB en Europe est donn en figure 9.43.
311
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
0
10
15
temps [ns]
En ce qui concerne lapproche multibandes, deux techniques ont t dveloppes. La premire (MB-OFDM) est utilise une bande de frquences divise en plusieurs sous-porteuses
(figure 9.45). Chaque sous-porteuse est module puis transmise.
Lapproche MBOOK est de type impulsionnel, mais le signal est divis en plusieurs sous-bandes
(figure 9.46).
312
f
Canal
f
f
Le principe dune transmission ULB impulsionnelle repose sur lmission dun signal fortement
limit dans le temps, de type impulsion. En transmission en bande troite, lmission peut se
faire de faon continue. De ce fait, lanalyse frquentielle dun signal ULB prsente une large
occupation spectrale en comparaison dun signal bande troite (figure 9.47).
On peut donc remarquer que, dans le cas des applications ULB, laugmentation de la largeur de
bande du signal se fait au dtriment de la densit spectrale de puissance (DSP) afin de garantir la
coexistence avec les systmes existants.
Capacit du canal
En communications numriques, une relation fondamentale est celle de Shannon qui donne la
capacit C dun canal bruit blanc additif gaussien et bande limite.
C 5 B log2 (1 1 SNR)
SNR 5 rapport signal sur bruit.
Cette formule est rductrice car elle sapplique au cas le plus favorable en termes de propagation
et dinterfrence entre symboles. Mais elle montre que la capacit du canal crot de manire
313
logarithmique avec la puissance transmise alors quelle est proportionnelle la bande passante du
signal.
Lorsque lon considre des canaux multitrajets, cette caractristique lie la capacit du canal
est conserve, mme sil nest plus possible dextraire la valeur numrique de la capacit de cette
formule.
Par consquent, la diminution de la puissance mise au profit dune largeur de bande plus grande
savre tre intressante si lon veut gagner du dbit.
En raison de la largeur de bande des systmes ULB, il nest pas possible dutiliser lensemble des
thories mises en place pour les systmes bande troite.
Dans un systme bande troite, tous les trajets arrivent dans un intervalle de temps infrieur la
rsolution du rcepteur tandis que dans le cas de lULB, la rsolution du rcepteur est infrieure
ltalement du canal. Dans lanalyse dun systme ULB, il est important de prendre en compte
leffet du canal.
Cest un canal difficile avec une forte attnuation surtout en milieu indoor, avec une dcroissance
exponentielle de la puissance, avec de nombreux multitrajets, et un talement temporel important
(200 ns max). Cela ncessitera donc, dans les systmes ULB de type impulsionnel, de conserver
un intervalle de garde.
Le modle de canal gnralement retenu dans le domaine des communications ULB en intrieur
est celui de Saleh et Valenzuela. Ce canal est modlis dans le cadre de lIEEE802.15.3a.
Les graphiques suivants montrent la rponse du canal dans le cas dune liaison hauts dbits,
courte porte, indoor .
Quatre cas sont reprsents :
CM1 : visibilit directe (LOS), entre 0 et 4 mtres (figure 9.48 a)
CM2 : absence de trajet direct (NLOS), entre 0 et 4 mtres (figure 9.48 b)
CM3 : absence de trajet direct (NLOS), entre 4 et 10 mtres (figure 9.48 c)
CM4 : configuration NLOS difficile avec un nombre et une densit des trajets trs importants
(figure 9.48 d)
Ltalement du canal pour le meilleur cas en visibilit directe (CM1) est denviron 40 ns, tandis
que dans un environnement sans visibilit, il est proche de 80 ns (CM3) et il atteint presque
180 ns pour la CM4.
Linformation sur ltalement du canal est trs importante pour le dimensionnement de larchitecture et dans antennes ULB, il dtermine la priode de rptition des impulsions.
Les antennes utilisables en ULB
Comme dans tous les systmes de communications, lantenne est un lment clef, mais encore
plus dans le cas des communications ULB.
Dans le cas de ce type dantenne, il sera ncessaire de trouver un compromis largeur de
bande/rendement/intgration/cot.
Fonctionnant en large bande, leur comportement est plus difficile analyser.
De plus, la fonction antenne, ne peut plus tre considre indpendamment du reste de larchitecture. Lantenne est un lment permettant le transfert dnergie et le rayonnement. Le transfert
dnergie est li ladaptation et au rendement.
Les distorsions du signal proviennent de lun des phnomnes suivants :
dsadaptation en frquence ;
distorsion damplitude ;
distorsion de phase.
314
a)
b)
c)
d)
Il est communment admis qutant donn que les impulsions ULB se caractrisent par une trs
grande largeur de bande, les antennes dmission et de rception se comportent comme des filtres,
ce qui produit une dformation de limpulsion et des spectres des signaux.
Les graphiques suivants montrent leffet de lantenne sur une impulsion, dans le cas dune application ULB fonctionnant dans la bande 3,1-5,1 GHz.
315
Limpulsion utilise est donne en figure 9.49. Elle est caractrise par t 5 5 ns.
une antenne Diamond , de type large bande, de base et hauteur identiques (31,4 mm) et
caractrise par un gain de 2,8 dBi. (figure 9.51)
Figure 9.54 Rponse temporelle des antennes dans le cas dune impulsion relle
317
On constate ici que, dans la bande et avec limpulsion choisie, les variations de lenveloppe du
signal sont suffisamment lentes pour tre suivies par le diple.
Il y a peu dtalement temporel d lantenne.
La conclusion importante, est quil est indispensable danalyser la largeur de bande, la forme de
limpulsion, pour dterminer les contraintes sur lantenne.
Exemples dantennes ULB
Dans les systmes bande troite, il est frquent de retrouver des antennes rsonantes, accordes
sur la frquence centrale dun ensemble de canaux afin par exemple dy maximiser lefficacit.
Il est ds lors suppos que lantenne a un gain et un rendement constants dans la bande considre, linverse dun systme ULB dont les grandeurs caractristiques de lantenne telles que le
gain ou la position des centres de phase varient en fonction de la frquence. Ces variations ont
comme consquence la distorsion de limpulsion transmise.
En effet, ces variations sinterprtent comme une fonction de filtrage applique en sortie dantenne. La variation du gain correspond une amplitude non constante dans la bande passante du
filtre tandis que la variation des centres de phases est assimile un retard de groupe non constant
au niveau de ce mme filtre. Limpulsion est donc filtre : ses allures temporelle et frquentielle
sont modifies.
Lapproche la plus rpandue pour raliser une antenne ULB est base autour dune antenne
diple. Afin daugmenter la largeur de bande dun diple, il est possible dlargir ce diple au
niveau de son alimentation pour former une antenne Diamond ou alors au niveau de ses
extrmits pour obtenir une antenne Bow-Tie. Dautres variantes planaires peuvent tre drives
dun diple limage des antennes elliptique et demi-elliptique comme lillustre la figure 9.56. De
manire gnrale, ces antennes prsentent en entre une impdance diffrentielle de 100 Ohms.
Diamond
318
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321
10 MESURES DANTENNES
10.1 Introduction
Loutil numrique est largement utilis dans la conception des antennes. Il facilite, par exemple,
loptimisation des dimensions gomtriques ou de la forme de llment rayonnant de faon
maximiser les performances en termes de rayonnement, dadaptation ou de qualit de polarisation. Cependant, dans bien des cas, dans un souci de simplification et pour minimiser les dures
de simulations, un certain nombre dapproximations sont souvent effectues. Cela se traduit par
des dcalages plus ou moins importants dans les rsultats simuls obtenus ce dont lutilisateur ne
percevra pas toujours les effets et les consquences.
Pour quantifier les performances relles des antennes et les comparer aux rsultats simuls, la
mesure dans un environnement adapt savre incontournable. Non pas quil faille systmatiquement considrer les rsultats exprimentaux comme rfrence en effet les sources derreurs
sont multiples le long dune chane dacquisition mais ils permettent de tenir compte des
caractristiques gomtriques et lectromagntiques relles des systmes mesurs.
Dans ce qui suit, nous allons dtailler les principales mthodes qui permettent de caractriser
exprimentalement les antennes par leur diagramme de rayonnement, leur gain et leur polarisation. Notons que le thorme de rciprocit nous signifie que, quelle que soit la position de
lantenne sous test (mettrice ou rceptrice pour les besoins de la mesure), les rsultats en termes
de rayonnement seront identiques.
10 Mesures dantennes
Antenne
sous test
Dun point de vue pratique, la mesure du diagramme de rayonnement est bien souvent effectue
dans deux plans principaux orthogonaux qui sont les plans f 5 0 et 90. On parle aussi de plan
E et plan H . La polarisation du champ mis par lantenne ntant a priori pas connue, il faudra,
en plus de la mesure du rapport axial qui donne une information sur la qualit de la polarisation
mise, mesurer les quatre diagrammes qui sont :
Eu (f 5 0, u) : diagramme de la composante du champ lectrique Eu dans le plan f 5 0,
Eu (f 5 90, u) : diagramme de la composante du champ lectrique Eu dans le plan f 5 90,
Ef (f 5 0, u) : diagramme de la composante du champ lectrique Ef dans le plan f 5 0,
Ef (f 5 90, u) : diagramme de la composante du champ lectrique Ef dans le plan f 5 90.
Notons enfin que la mesure la plus reprsentative du comportement de lantenne devrait tre
effectue en toute logique lorsque celle-ci est installe dans son environnement naturel. Bien
souvent, les mesures des caractristiques de rayonnement seront effectues lintrieur dun
espace ferm et isol des perturbations extrieures qui peuvent entacher les rsultats. De plus,
nous avons vu que la distance minimale observer entre la source et lantenne sous test, pour se
situer en zone de champ lointain, est intimement lie la frquence de fonctionnement et aux
dimensions gomtriques de lantenne. On apprhende aisment la contrainte que reprsente
cette distance, notamment lors de mesures en basses frquences.
Nous allons prsenter dans ce qui suit les principales techniques de mesures du rayonnement
lectromagntique dantennes effectues lintrieur dune chambre anchoque, et les diffrentes
variantes associes qui permettent de reproduire la zone de champ lointain tout en saffranchissant
de la contrainte sur la distance entre source et antennes sous test.
324
10 Mesures dantennes
Panneaux absorbants
Antenne cornet
Antenne
sous test
lintrieur de la chambre, une antenne source de rfrence (bien souvent une antenne cornet
directive de faon limiter au mieux les rflexions sur les parois) est aligne avec lantenne
sous test qui sera judicieusement place dans un espace o la mesure peut tre effectue sans
perturbations avec un minimum de rflexions. Nous dfinirons un peu plus loin cet espace,
325
10 Mesures dantennes
10 Mesures dantennes
La figure 10.3 reprsente le principe dune chambre compacte ralise laide dun rflecteur
unique.
Zone
tranquille
Rflecteur
Chambre
anchoque
Source
Figure 10.3 Reprsentation dune chambre anchoque compacte
rflecteur unique
On y trouve la source qui peut tre constitue dune ou plusieurs antennes de faon couvrir
plusieurs bandes de frquences. Londe issue de la source se propage par ondes sphriques pour
tre transforme via le rflecteur en onde localement plane. La qualit du champ lintrieur de
la zone tranquille est quantifie travers les grandeurs que sont londulation et lapodisation qui
traduisent la variation de lamplitude et de la phase atour dune valeur mdiane. Nous reparlerons
de ces paramtres un peu plus loin dans ce chapitre. Lespace qui constitue la zone calme (ou
tranquille) sera dautant plus grand que les dimensions du rflecteur sont importantes et la qualit
de ce dernier (tat de surface, rugosit...) influera sensiblement sur la nature de londe dans la zone
calme.
De plus, du fait de la prsence dune source excentre, il est ncessaire de rduire lillumination
sur les bords du rflecteur de faon limiter la dtrioration du champ dans la zone calme et
laugmentation de la composante croise. Diverses solutions sont alors proposes :
lutilisation de rflecteurs conforms bords rouls ou a serrations (ajout dune structure dente
sur les bords du rflecteur) plutt que des rflecteurs cylindriques, plus faciles fabriquer mais
prsentant de moins bonnes performances au niveau de la composante croise. De cette faon,
le champ est diffract sur les bords vers les absorbants au dtriment cependant dune perte de
puissance vers la zone calme ;
lutilisation dun systme double (ou triple) rflecteurs car bien que plus complexe mettre
en uvre, ils permettent de limiter la remonte du niveau de la composante croise du champ
lectromagntique qui doit rester infrieure 40 dB pour des mesures fiables ;
lutilisation de lentilles dilectriques pour collimater le faisceau et transformer une onde sphrique en onde plane permet de saffranchir du rflecteur et simplifie la conception du dispositif
(figure 10.4).
Zone
tranquille
Source
Chambre
anchoque
Lentille
Figure 10.4 Principe dune chambre anchoque compacte lentille
dilectrique
327
10 Mesures dantennes
Les matriaux dilectriques couramment utiliss sont le tflon, le polythylne ou la rxolite. Ils
prsentent des constantes dilectriques faibles ce qui limite les rflexions parasites la surface de
la lentille. Il est possible aussi de tailler les bords de la lentille de la mme faon que les rflecteurs
pour attnuer les effets du champ diffract mais l aussi, ltat de surface du collimateur est
fondamental et le cot de fabrication augmente sensiblement lorsque lon souhaite diminuer la
rugosit de llment.
10 Mesures dantennes
L+
Source
D : ouverture de lantenne
la figure 10.6, on constate que londulation traduit une variation autour dune valeur moyenne,
lapodisation reprsente la variation de la valeur moyenne tolre pour la dfinition de la zone
tranquille. Les valeurs couramment utilises pour londulation sont de 0,5 dB pour lamplitude
et 5 pour la phase. lintrieur de cette zone, on peut considrer le champ comme tant
quasi-uniforme.
Ondulation
Zone
tranquille
Antenne
mettrice
Valeur moyenne
du champ
Hauteur
Sol
volution du champ
Apodisation
Malheureusement, il existe dautres sources derreurs dont il faudra galement avoir connaissance.
En particulier, en basses frquences o les distances entre antennes doivent tre importantes, il
existe un risque de couplage avec le champ proche ractif.
La ncessit dun parfait alignement entre metteur et rcepteur, notamment lorsquon effectue
des relevs de composantes croises, impose une contrainte forte sur les positions relatives des
deux lments.
La prise en compte de lattnuation atmosphrique peut tre ncessaire des frquences suprieures 15 GHz o la modification de lindice de rfraction peut provoquer des variations
damplitudes dans les mesures.
La qualit et le blindage des cbles de liaison sont importants dans la mesure o la prsence dun
courant la priphrie dun conducteur provoquera un rayonnement parasite.
Enfin, une mauvaise adaptation dimpdance entre les instruments de mesure et les antennes peut
se traduire par des erreurs dans la dtermination des grandeurs caractristiques telles que le gain
ou la directivit.
329
10 Mesures dantennes
10.5 Gain
10.5 Gain
Le gain dune antenne est lun des paramtres fondamentaux qui caractrisent un lment rayonnant. Par dfinition, le gain dans une direction est le rapport de la densit de puissance rayonne
par lantenne dans cette direction sur la puissance rayonne par la source isotrope quivalente.
Au mme titre que le diagramme de rayonnement, le gain peut tre mesur lintrieur dune
chambre anchoque, dont nous avons parl un peu plus haut, pour des frquences gnralement suprieures 1 GHz. En de, les contraintes sur lespacement entre antennes imposent
deffectuer ces mesures plutt en espace libre et les ouvertures des antennes source de rfrences
deviennent trop importantes pour ngliger les rflexions au sol.
La mesure du gain ncessite souvent lemploi dantennes de rfrence talon. Les deux antennes
les plus utilises sont lantenne diple rsonnante l/2 et lantenne cornet, toutes deux polarisation linaire. La premire prsente lavantage dune grande puret de polarisation mais nest que
peu directive, ce qui accentuera les rflexions parasites. La seconde est plus directive mais peut
prsenter un niveau de polarisation croise plus lev. Les gains sont respectivement de 2,1 dB
pour le diple et stendent de 15 25 dB pour le cornet, selon louverture gomtrique.
Il existe deux mthodes pour la mesure du gain en champ lointain : la mesure absolue du gain et
la mesure par comparaison.
1
2
10 Log
Pr
1 10 Log
Pe
l
4pR
4pR
l
1 10 Log
Pri
Pej
avec i, j 5 1, ..3 et i j
Trois mesures sont ralises par permutation, de faon obtenir un systme de trois quations
trois inconnues et dterminer ainsi le gain de chaque antenne.
330
10 Mesures dantennes
10.5 Gain
Ptest
Prf
Linconvnient dune telle mthode est lerreur qui peut apparatre lorsque le gain de lantenne
sous test est proche de celui de lantenne de rfrence. Dans ce cas, linfluence des rflexions
parasites devient sensible.
Dans le cas dune antenne mesurer dont la polarisation est circulaire, on dduit le gain de
lantenne de deux faons :
Soit lon dispose de deux antennes de rfrence dont lune est polarisation circulaire droite et
lautre gauche. Le gain sexprime partir de la mesure de chacune des composantes.
Soit lon ne dispose que dune antenne polarisation linaire. On utilise le fait quune onde
polarise circulairement peut tre dcompose en deux ondes polarises linairement chacune.
Le gain est alors obtenu partir de la mesure des deux gains distincts. Lun (GtestH ), lorsque
lantenne de rfrence est positionne de faon mettre une onde polarise horizontalement,
et lautre (GtestV ), lorsquelle est met une onde polarisation verticale. Le gain global sexprime
alors par :
GdB 5 GtestH|dB 1 GtestV |dB
On apprhende mieux dans cette configuration lintrt quil y a utiliser des antennes de rfrence trs faible niveau de polarisation croise de faon ne pas trop perturber la mesure de la
composante principale.
4pA
l2 1
A
1
A
E(x, y)
Emoy
E(x, y)
Emoy
dx dy
o * reprsente le complexe conjugu, E(x, y) le champ lectrique mesur dans louverture (en
V/m), A louverture gomtrique sur laquelle est prlev le champ (en m2 ) et Emoy , le champ
moyen dans louverture dfini de la faon suivante :
Emoy 5
1
A
E(x, y) dx dy
A
331
10 Mesures dantennes
10.6 Polarisation
D5
f (u, f) sin u du df
V
Eu2 1 Ef2
Eu2 1 Ef2
MAX
La directivit de lantenne est donc dtermine en intgrant sur la sphre le diagramme de rayonnement en puissance normalis. Il ne prend donc pas en compte les pertes et lventuelle dsadaptation de lantenne. Rappelons que le rapport entre gain et directivit reprsente lefficacit h
(ou rendement) de lantenne dont nous reparlerons un peu plus loin dans ce chapitre.
Dans le cas des antennes directives en prsence dun lobe principal prpondrant, on peut approcher la directivit partir de la mesure de la largeur du lobe principal de la faon suivante :
D5
41253
Du Df
Dans cette expression Du Df reprsentent respectivement les angles douverture (en degrs)
mi-puissance dans deux plans orthogonaux.
10.6 Polarisation
La polarisation correspond lorientation dun vecteur de champ lectrique dans le plan orthogonal par rapport la direction de la propagation. Si le vecteur de champ lectrique est
toujours orient dans la mme direction, londe est polarise linairement. Si le vecteur de champ
lectrique tourne autour de la direction de la propagation, londe est polarise circulairement ou
plus gnralement elliptiquement.
La connaissance du diagramme de rayonnement nest pas suffisante pour quantifier la nature de
londe mise par lantenne. Pour caractriser londe mise, on dtermine le rapport axial (RA),
le sens de rotation (droite ou gauche) et langle dinclinaison de lellipse t. On trouvera dans la
littrature cite en rfrence lensemble des formulations qui permettent de caractriser lellipse
de polarisation. Prcisons ici que la nature de la polarisation nest pas uniforme dans toute la
sphre qui entoure lantenne. On peut la dterminer dans la direction normale lantenne mais,
dans certaines applications, sa connaissance est utile lorsque lon scarte de la normale et lon
peut dfinir un angle douverture lintrieur duquel la qualit de la polarisation pour laquelle a
t conue lantenne reste correcte.
Le rapport axial est dfini comme tant le rapport du grand axe sur le petit axe de lellipse de
polarisation (figure 10.7). Il donne une indication fondamentale sur la polarisation de londe qui
se propage. Pour une polarisation circulaire de bonne qualit, on fixera un seuil de rapport axial
2 dB par exemple. On peut dterminer exprimentalement ce paramtre de deux faons :
en utilisant une antenne polarisation linaire,
laide de deux antennes polarisation circulaire (droite et gauche).
Dans le cas dune antenne polarisation linaire, lantenne sous test est fixe et lon fait pivoter
lantenne de rfrence autour de son axe horizontal. On dcrit ainsi lellipse de polarisation do
332
10 Mesures dantennes
10.7 Impdance
Petit axe
Polarisation linaire
Grand axe
Polarisation
elliptique
Polarisation circulaire
lon dduit le rapport axial exprimental. Langle dinclinaison t est directement dduit du trac
rsultant de la mesure. Ici aussi, lantenne de rfrence polarisation linaire (bien souvent un
cornet) doit prsenter un niveau de composante croise le plus faible possible afin de limiter les
erreurs sur la mesure du rapport axial. On constate que cette approche, fiable et simple, peut
ncessiter un temps de mesure long si lon souhaite caractriser lantenne sur la totalit de la
sphre.
Pour minimiser le temps de mesure, on vite la rotation complte de lantenne de rfrence. On
ne recherche dans ce cas, que la valeur maximale du champ (qui correspond au grand axe de
lellipse) et la valeur minimale (petit axe) 90 du grand axe.
De la mme faon, connaissant le centre de rotation de lantenne, on peut reconstituer mathmatiquement lellipse de polarisation partir de trois mesures de champs qui correspondent trois
orientations distinctes de lantenne de rfrence.
Dans la seconde configuration, lantenne sous test est toujours fixe, et lon utilise deux antennes
de rfrence polarisation circulaire droite et gauche positionnes relativement proche lune de
lautre. La procdure consiste mesurer successivement les niveaux de champ (Edroite et Egauche )
reus sur ces deux antennes et dterminer le rapport axial de la faon suivante :
RA 5
Edroite 1 Egauche
Edroite Egauche
Cette mthode est moins gourmande en dure de mesure. De plus, selon le signe du rapport
axial, on peut dduire le sens de la polarisation de londe. En effet, une valeur positive du RA
correspondra une onde polarise elliptiquement droite tandis que, dans le cas contraire, il
sagira dune onde polarise elliptiquement gauche.
Enfin, prcisons que les antennes de rfrence qui prsentent une trs bonne qualit de polarisation circulaire sont les antennes filaires hlicodales. Celles-ci sont dautant plus performantes
(rapport axial proche de lunit) que le nombre de tours qui les constituent est important.
10.7 Impdance
Limpdance dentre constitue galement une autre grandeur fondamentale de lantenne. Celleci varie avec la frquence. La mesure se ramne un problme de ligne de transmission et la
dtermination du coefficient de rflexion S11 permet de dduire limpdance dentre de lantenne. Celle-ci sera mesure en chambre anchoque ou en espace libre en labsence dobstacles.
Cependant il peut tre l aussi intressant deffectuer la mesure lorsque lantenne est dans son
environnement. La dtermination exprimentale du coefficient de rflexion peut tre effectue
laide dun dispositif ligne fendue lintrieur de laquelle se dplace une sonde de mesure.
La procdure consiste localiser avec prcision sur cette ligne, en dplaant la sonde, la position
et lamplitude des ventres et des nuds de tension de faon en dduire la fois le module et
333
10 Mesures dantennes
10.7 Impdance
b4
50
Coupleur
1
Antenne
mesurer
b3
50
Coupleur
2
a1
Figure 10.8 Principe du rflectomtre deux coupleurs
Dans cette illustration o lon suppose que les lignes daccs sont dimpdances caractristiques
50 V (deux accs ont des charges adaptes la ligne), on montre que le coefficient de rflexion
sexprime par :
1 b3 b b4 d
S11 5
g b4 b b3 d
o g et b sont les paramtres intrinsques au coupleur et d reprsente un dfaut disolation du
composant. cela, il faudra ajouter les erreurs dues aux autres composants mais galement la
dsadaptation, la rponse en frquence qui caractrise les diffrences damplitude et de phase
entre les ports daccs de lanalyseur.
Ces sources derreurs, si elles sont pralablement connues avec prcision, peuvent tre judicieusement compenses par un calcul labor.
Cette opration est ralise en effectuant sur lanalyseur une calibration, une fois la bande de
frquences dtude dfinie. Cette calibration a pour but de dterminer lensemble des termes
derreur (au nombre de 12 dans un analyseur vectoriel deux ports) dus aux imperfections des
rflectomtres. Elle est effectue laide de charges talons parfaitement calibres que sont la
charge adapte, le circuit ouvert et le court-circuit. La totalit formant un ensemble (kit de calibration) gnralement fourni avec lappareil et propos suivant diffrentes connectiques utilises
dans la gamme des hyperfrquences. Il est noter que cette procdure doit tre effectue avec le
plus grand soin car une manipulation hasardeuse associe des talons de pitres qualits ou non
entretenus introduiront ncessairement des erreurs sur les coefficients de la matrice [S], ce dont
loprateur ne pourra sapercevoir lors de la mesure.
334
10 Mesures dantennes
10.8 Efficacit
10.8 Efficacit
La dtermination de lefficacit constitue lune des tapes fondamentales pour quantifier les performances dune antenne. Ce paramtre indique la quantit de puissance qui sera rellement
rayonne par lantenne par rapport la puissance fournie cette mme antenne. Le rapport
du gain de lantenne sur la directivit pour une direction donne donne galement lefficacit
dans cette direction. Selon la dfinition choisie pour le gain, on peut inclure dans les pertes
de lantenne la fois les pertes dans les parties mtallique et dilectrique mais galement les
pertes par dsadaptation entre lantenne et sa ligne dalimentation. On comprend bien quici, il
est bien souvent indispensable de prendre en compte lenvironnement rel de lantenne (circuit
dadaptation, radme ou la proximit dun usager dans le cas dantennes pour mobiles) car celuici aura un impact direct sur lefficacit
Les principales mthodes pour dterminer lefficacit dune antenne sont au nombre de trois. On
distingue :
la mthode de directivit/gain,
la mthode radiomtrique,
la mthode de Weeler cap.
La mthode de directivit/gain comme son nom lindique ncessite la connaissance du gain G et
de la directivit D de lantenne. Lefficacit est dduite de ces mesures par la relation :
G
D
Si dans le cas dantennes directives on peut dduire la directivit de faon approche partir
des angles douvertures 3 dB, dans le cas gnral, cette mesure ncessite la dtermination de
la puissance rayonne par lantenne en intgrant les composantes tangentielles du champ lectrique autour de la sphre entourant lantenne. On apprhende aisment la complexit de cette
mesure tridimensionnelle en chambre anchoque. Les incertitudes de mesures seront dautant
plus importantes que la directivit de lantenne sous test sera faible compte tenu des rflexions
parasites possibles sur les parois de la chambre et les effets dus aux interfrences entre le cble
dalimentation et lantenne.
La mthode radiomtrique consiste valuer le rendement de lantenne sous test partir de
mesures successives de la puissance de bruit capte par cette antenne et une antenne de rfrence
faibles pertes de caractristiques connues lorsque celles-ci sont places dans des environnements
caractriss par des tempratures de bruit parfaitement identifies. Les environnements communment choisis sont la chambre anchoque (T 5 290 K) et le ciel (T 5 10-50 K). Il sagit
cependant dune procdure dlicate mettre en uvre car elle ncessite lutilisation de matriel
spcifique (radiomtre faible bruit en rception, rflecteur pour limiter linfluence des missions
venues du sol pour la mesure de lantenne sous test vers le ciel...).
La mthode de Weeler cap sinspire de la dfinition de lefficacit de rayonnement hray exprime
partir des rsistances de pertes Rpertes et de rayonnement Rray . Elle a pour expression :
hray 5
hray 5
Rray
Rpertes 1 Rray
10 Mesures dantennes
Bibliographie
de pertes. Des cavits de formes rectangulaires ou cylindriques ont t par la suite proposes. Les
dimensions seront choisies de faon repousser les modes de rsonances propres de la cavit
des frquences qui ne perturberont pas la mesure. La difficult de cette mthode rside dans la
forme et la parfaite isolation de la cavit blinde qui doit tre choisie de faon ne pas modifier la
distribution surfacique du courant sur lantenne qui pourrait altrer la valeur de Rpertes . Ceci est
dautant plus vrai lorsque lantenne possde un plan de masse et nest recouverte que dune demicavit. Celle-ci devra par consquent prsenter un contact parfait avec le plan de masse de faon
viter les fuites lectromagntiques. Bien adapte la caractrisation des antennes lectriquement
petites quasi omnidirectionnelles (dont les dimensions sont infrieures la longueur donde),
la mthode de Weeler cap ncessitera lapplication de diffrentes mthodes de post-traitement
qui permettront de dduire lefficacit de lantenne des mesures de faon tenir compte de ces
paramtres dajustement.
Nous avons prsent dans ce chapitre les principales grandeurs qui peuvent tre mesures sur les
antennes. Les mthodes prsentes sont conventionnelles mais fiables. Des variantes peuvent tre
mises en uvre pour amliorer la prcision des rsultats ou diminuer le temps de mesure. ce
titre, le lecteur pourra se rapporter la bibliographie ci-aprs pour une description plus dtaille
de ces mthodes.
Bibliographie
BALANIS C.A. Antenna theory, analysis and design, John Wiley & Sons, 3e dition, 2005.
CHANG D.C., YANG C.C., YANG S.Y. Dual-reflector system with a spherical main reflector
and shaped subreflector for compact range, IEEE Proceedings, Microwaves, Antennas and Propagation, vol. 144, n 2, 1997.
EVANS G.E. Antenna measurement techniques, Artech House, Boston, 1990.
HIRASAWA K. AND HANEISHI M. editors, Analysis, design, and measurement of small and
low-profile antennas, Artech House, 1992.
HIRVONEN T., ALA-LAURINAHO J., TUOVINEN J., RISNEN A.V. A compact antenna test range based on a hologram, IEEE Transactions on Antennas and Propagation, vol. 45,
n 8, 1997.
IEEE Standard Test and Procedures, ANSI/IEEE Std 149-1979.
KRAUS J.D. Antennas, McGraw-Hill, 1988.
KRAUS J.D., MARHEFKA R.J. Antennas for all applications, McGraw-Hill Higher Education, 2002.
KUMMER W.H., GILLESPIE E.S. Antenna measurements-1978, Proceedings of the IEEE,
vol. 66, n 4, 1978.
LO Y.T., LEE S.W. Antenna Handbook, Van Nostrand Reinhold publisher, New-York, 1993.
OLVER A.D., SALEEB A.A. Lens-type compact antenna range, Electronics Letters, vol. 15,
n 14, juillet 1979.
PARINI C.G., PRIOR C.J. Radiation pattern measurements of electrical large antennas using a
compact antenna test range at 180 GHz, Electronics Letters, vol. 24, n 25, dcembre 1988.
POTIER P., SAMSON J. Salles anchoques lectromagntiques, Techniques de lingnieur, E
6 227, ditions TI.
SLATER D. Near-field antenna measurements, Artech House, Norwood, 1991.
336
11 MODLISATION NUMRIQUE
DU RAYONNEMENT DES ANTENNES
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
antennes, en particulier pour certaines antennes rsonance aigu. On ne risque pas alors de
manquer une rsonance en raison dun balayage en frquence trop lche.
De nombreux simulateurs lectromagntiques ont t dvelopps par des quipes spcialises.
Certains sont commercialiss et constituent une aide prcieuse pour la conception dantennes.
Pour les utiliser correctement, mieux vaut avoir une bonne connaissance des mthodes sur lesquelles ils reposent afin dviter des interprtations errones de certains rsultats. Il faut se dire
quun simulateur donne presque toujours un rsultat qui est valider imprativement. Chaque
simulateur a ses limites quil vaut mieux connatre avant un investissement coteux qui naboutira
pas forcment aux rsultats escompts.
Les trois mthodes prsentes ici ne sont pas les seules. Elles constituent une base de mthodes
numriques suffisamment varie permettant de dcrire certains modes de raisonnements utiliss
par les numriciens. Signalons aussi des mthodes ayant des points communs avec ces mthodes :
la FIT (Finite Integration Technique), la mthode TLM (Transmission Line Matrix), la BEM
(Boundary Element Method) qui sont des mthodes trs rpandues en lectromagntisme.
Chaque mthode prsente des avantages mais aussi des inconvnients. La tendance est, lheure
actuelle, dhybrider les mthodes entre elles afin de ne garder que les avantages de lune et de
compenser ses inconvnients en associant une autre mthode. Cela donne lieu de nombreuses
recherches dans ce domaine.
Le champ excitateur induit sur la surface des courants lectriques de surface J s . Les charges associes sont notes : rs . Les charges sont lies la densit de courant par lquation de conservation
locale de la charge [2.5] qui permet de ne considrer finalement que les sources sous forme de
courants. On supposera que le mtal est infiniment fin.
Le champ diffract est solution des quations de Maxwell.
Dans cette mthode, le champ lectromagntique est calcul partir du potentiel vecteur A ,
dont la dfinition est rappele au paragraphe 2.2.
338
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
E ,H
E ,H
Rgion 1,
M
Js
eZ
ey
r'
ex
Rgion 2,
Plan de masse
La mthode repose sur les proprits des fonctions de Green. Une forme du tenseur de Green
associ la structure pour le potentiel vecteur, permet de relier le potentiel vecteur au courant
source du champ lectromagntique, selon lexpression :
A (
r)5
G A (
r ,
r ) J (
r )d
r
[11.1]
Rappelons les notations classiques utilises dans cet ouvrage : le point dobservation M est repr
par
r et les sources sont repres par
r .
G ( r , r ) est le tenseur (ou dyade) de Green relatif au potentiel vecteur, qui tient compte la
fois du point dobservation, du point source crant le potentiel et de la nature de la structure diffractante. Ce tenseur est de dimension (333). Il caractrise la structure considre. Les fonctions
de Green qui caractrisent le vide ont dj t introduites (chapitre 3). Chaque structure a un
tenseur de Green appropri. On calcule trs classiquement, par exemple, le tenseur de Green de
structures multicouches. Dans la suite, nous considrerons une antenne planaire de type micro
ruban, constitue dune seule couche de substrat de permittivit r et dun plan de masse. Un
motif mtallique est grav sur le substrat. Celui-ci engendre un phnomne de diffraction. La
permabilit magntique considre est celle du vide. Pour prsenter la mthode, le mtal est
considr comme parfait et sans paisseur.
Le calcul de lexpression [11.1] est celui dun produit de convolution. Le tenseur de Green
reprsente leffet, au point M, de la source situe dans un environnement donn. La grandeur
importante dans ce calcul est la distance de la source au point dobservation caractrise par le
vecteur
r
r . Le sens physique du produit de convolution apparat bien comme le rsultat
intgr sur toutes les sources de leffet en M de laction des sources lmentaires.
Dans le cas dune structure rayonnante de type micro ruban, les sources de courant, places sur
Pour bien spcifier que les sources nexistent quen surface, on remplace
r par
r s . Lintgrale
dfinissant le potentiel vecteur se rduit alors lintgrale de surface :
A (
r)5
G A (
r ,
r s ) J s (
r s ) ds
339
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
GV (
r ,
r s )rs (
r s ) ds
V (
r)5
On se limitera au calcul du potentiel vecteur, sachant que le potentiel scalaire sen dduit en
utilisant la jauge de Lorentz [2.20].
Le tenseur G (
r ,
r ) possde neuf composantes. Il se projette selon lexpression :
A
xx
xy
xz
e x
e x 1 GA
e x
e y 1 GA
e x
e z1
G A 5 GA
yx
yy
yz
zy
zz
e 1 G zx
GA e y e x 1 GA e y e y 1 GA e y
z
A e z e x 1 GA e z e y 1 GA e z e z
Cette notation tensorielle permet deffectuer les dveloppements vectoriels de faon naturelle en
multipliant successivement les vecteurs partir de la droite. Ainsi lorsque le tenseur sapplique au
vecteur courant, on trouve neuf termes.
Prenons lun dentre eux pour expliquer le dveloppement tensoriel, en effectuant la multiplication partir de la droite :
e
e
J 5
e J
y
y z
yz
zz
GA 5 GA 5 GA 5 0
Dans le cas tudi, le tenseur G A se rduit donc quatre termes :
xx
yy
zx
zy
G A 5 GA
e x
e x 1 GA
e y
e y 1 GA
e z
e x 1 GA
e z
ey
xx
yy
zx
zy
e x 1 Jy GA
e y 1 GA Jx 1 GA Jy
ez
G A . J 5 Jx GA
Les termes de cette expression vont tre calculs pour la structure considre. Il faudra donc
utiliser toutes les conditions aux limites lies la structure puisque ce sont elles qui imposent la
forme de la solution des quations diffrentielles.
ET 5 0
340
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Or le champ lectrique sur la surface sexprime selon lexpression [2.19] dans le domaine harmonique :
E 5 jv A (
r ) gradV (
r )
[11.2]
s
e jv
A (
r s ) 1 gradV (
r s) 5 0
z
[11.3]
Cette expression conduit vrifier les deux quations suivantes sur les potentiels :
e z A (
r s) 5 0
V (
r s) 5 0
et
Ax (
r s ) 5 0 et
Ay (
r s) 5 0
1 V
50
div A 1 2
c t
[11.4]
En utilisant cette expression, le potentiel scalaire tant nul sur le mtal, la condition suivante doit
sappliquer sur les surfaces mtalliques :
e .
z A ( r s)
z
50
[11.5]
A (
r 1 ) 5 A (
r 2)
et
V (
r 1 ) 5 V (
r 2)
[11.6]
[11.7]
le potentiel dans la rgion 2 (en dessous de linterface) qui seront nots : A 1 (
r s ), A 2 (
r s ) et
V1 ( r s ), V2 ( r s ). On vrifie donc :
A 1 (
r s ) 5 A 2 (
r s)
[11.8]
et
V (
r ) 5 V (
r )
[11.9]
1
H T1 H T2 5 J s
ez
341
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Ay
Az
1
1
y
z
H 5
rot
A et donc H T 5
m0
m0
Ax Az
z
x
Les potentiels tant gaux sur linterface, leur drive selon les directions tangentielles x et y sont
gales et napparaissent donc pas dans la diffrence entre les composantes tangentielles du champ
magntique. Seules restent les drives par rapport z. La relation de discontinuit sur le champ
magntique sexprime par :
1
r s ) A 2 (
r s)
A 1 (
5
e z J s (
r s)
[11.10]
ez
m0
z
z
e z. D 2 D 1 5 0
Soit :
e .
z
2 E 2 1 E 1 5 0
V1 (
r s)
V2 (
r s)
2
50
[11.11]
r s ) 1 1
jv(1 2 )Az (
z
z
Dans cette expression, le terme Az reprsente indiffremment la valeur de la composante en z du
r`
c
1 jkc
r
50
[11.12]
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
c
r
1 2c
2c
1
1 k2 c 5 0
r2 f2
z 2
0 r m0 v
Tenant compte de lhypothse sur la fonction c(r, f, z), les trois quations suivantes doivent tre
vrifies :
1
f
2
r
1 kr r n2 f 5 0
[11.13]
r r
r
2g
1 n2 g 5 0
f2
2h
1 kz2 h 5 0
z 2
n est un entier et la dcomposition du vecteur de propagation impose :
[11.14]
[11.15]
k2 5 kz2 1 kr2
Le type de solution de lquation [11.13] est soit une fonction de Bessel de premire ou de
seconde espce, soit une fonction de Hankel de premire ou de deuxime espce de la variable
(kr r). Seule cette dernire solution sannule lorsque r tend vers linfini avec kr complexe. Cette
proprit lui permet de vrifier la condition de rayonnement de Sommerfeld. Cest donc la
fonction quon choisira pour reprsenter la variation radiale des termes du tenseur de Green.
Cette fonction lmentaire a pour variable le produit de la distance radiale sur le substrat par la
projection kr du vecteur de propagation sur le plan du substrat :
Hn(2) (kr r)
La variation globale en r est une somme continue de toutes les fonctions lmentaires solutions
de lquation [11.13] :
`
f (r) 5
0
[11.16]
La solution de lquation [11.14] concernant g se met sous forme, soit dune combinaison de
fonctions trigonomtriques, soit dune combinaison de fonctions exponentielles. La gomtrie
343
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
du dispositif rayonnant impose une symtrie par rapport laxe Oz qui entrane une solution
constante en f, par consquent n est nul.
La solution de lquation [11.15] concernant h se met sous forme dune combinaison de fonctions
exponentielles de type :
ejkz z
avec Re(kz ) > 0 et Im(kz ) < 0
et
Daprs ce qui vient dtre dit, les termes en xx du tenseur de Green scrivent dans chaque rgion
sous la forme :
`
xx
GA1 5
0
`
xx
GA2 5
[11.17]
[11.18]
Selon la relation [11.3], sa valeur est nulle sur le plan de masse. Cela impose :
C1 ejkz2 h 1 C2 ejkz2 h 5 0
[11.19]
[11.20]
d(r)
Js5
ex
2pr
344
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
A2x
A1x
z
z
1
4p
m0
kr
4p
[11.21]
1
m0
kr
4p jkz1 1 jkz2 coth(jkz2 h)
C1
f1 (kr r)
1 e2jkz2 h
m0
4p
m0
4p
GA1 5
xx
GA2 5
`
0
H0(2) (kr r)
H0(2) (kr r)
kr
dkr ejkz1 z
DTE
sinh jkz1 (z 1 h)
kr
dkr
DTE
sinh(jkz1 h)
Avec :
DTE 5 jkz1 1 jkz2 coth(jkz2 h)
Le calcul des autres termes du tenseur de Green seffectue selon le mme principe prsent en
dtail dans larticle de J. R. Mosig.
E ( r ). Ce champ total doit vrifier les conditions aux limites imposes par la structure difs
fractant. En particulier, si la structure est forme dun certain nombre de conducteurs reprs par
lindice i, la relation suivante doit tre vrifie si les conducteurs sont parfaits :
d
E (
r s ) 1 E e (
r s) 5 0
z
[11.22]
345
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Si les conducteurs sont de bons conducteurs, ils prsentent une impdance de surface non nulle,
donne par la relation :
Zsi 5 (1 1 j)
m0 pf
si
r s ) 1 E e (
r s) 5
ez
Zsi J si (
r s)
e z E d (
i
Le champ diffract est remplac par son expression en fonction des potentiels :
r s ) gradV (
r s ) 1 E e (
r s) 5
ez
Zsi J si (
r s)
e z jv A (
i
Les potentiels sont remplacs par leurs expressions en fonction des sources diffractant : les densits
de courant et de charges surfaciques :
e jv
G A (
r ,
r s ) J si (
r s ) ds 1 grad
GV (
r ,
r s )rsi (
r s ) ds 1
Zsi J si (
r s)
i
e
e
5
E (
r s)
z
[11.23]
Cette dernire expression fait apparatre, au second membre, le champ excitateur qui impose la
forme de la solution. Dans le premier membre figurent les inconnues.
Par ailleurs, la densit de charges est lie la densit de courant par la relation :
rs 5
div J si (
r s)
jv
Ceci permet de ne faire apparatre dans lquation [11.23] que la densit surfacique de courant
comme seule inconnue du problme.
Ltape suivante consiste rsoudre cette quation par la mthode des moments.
L( J s ) 5
e z E e (
r s)
[11.24]
Linversion de cet oprateur conduit la solution en termes de densit de courant surfacique :
r s)
J s 5 L1
e z E e (
La mthode des moments permettra de conduire la valeur approche de la densit de courant
surfacique. Entrons dans le dtail des principes de calcul.
346
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Discrtisation
La mthode consiste mailler les conducteurs afin de rsoudre lquation [11.24]. Le maillage le
plus couramment employ est form de quadrilatres (figure 11.2)
Js5
ak j k
[11.25]
U, V 5
U . V dS
[11.26]
u i , L( J s ) 5
u i,
ez Ee
u i , L( J s ) 5
ak j k )
u i , L(
Soit encore :
ak L( j k )
u i,
[11.27]
u i , L( J s ) 5
ak
u i , L( j k )
k
Posons :
u i , L( j k )
Lik 5
et
u i , L( J s ) 5 bi
[11.28]
Le second membre B est connu. Les termes de la matrice L sont calculables puisquils sont gaux
au produit interne entre un vecteur de test et le vecteur rsultant de lapplication de loprateur L
sur une fonction de base. Seuls les coefficients ak sont dterminer par inversion du systme
[11.28]. Aprs inversion, le vecteur courant surfacique peut tre calcul par lapplication de
[11.25].
347
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
|x xn |
1
si |x xn | < a
tn (x xn ) 5
a
0,
ailleurs
Avec xn 5 na
Donc la dcomposition dune fonction selon cette base se met sous la forme :
1`
an tn (x xn )
f (x) 5
n5`
Un exemple simple utilisant quatre fonctions de base est reprsent sur la figure 11.3 :
4
an tn (x xn ), en prenant :
f (x) 5
n50
pour a 5 1 :
a0 5 1 a1 5 2.5 a2 5 2 a3 5 1.5 a4 5 1
La description dune fonction sera dautant plus prcise que la valeur du paramtre a sera petite.
Montrons, sur lexemple dune ligne micro ruban, comment se fait le choix des fonctions de base.
Nous tendrons ensuite ce choix au cas dune antenne planaire en technologie micro ruban.
348
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Les densits surfaciques de courant sont essentiellement orientes dans la direction de laxe Ox de
la ligne. Les courants se dveloppent donc selon des fonctions de base vectorielles orientes selon
Ox. En choisissant des fonctions triangulaires selon Ox et constantes selon Oy, les fonctions de
base sexpriment par :
j k 5 tk (x xk )
ex
Variation de la charge
O
O
Cellule de charge
jk
Cellule de courant
div j s 1 jvrs 5 0
On distingue alors deux types de cellules : les cellules de courant de largeur gale 2a, selon laxe
Ox, et les cellules de charges de largeur gale a. Le choix de fonctions de base triangulaires pour
la densit de courant entrane que chaque cellule de charges supporte une densit uniforme de
charges.
Ce principe du choix des cellules de courant stend facilement deux dimensions. Il suffit de
prendre les fonctions analogues en x et en y, et den prendre le produit. Il est alors facile de
tapisser la surface de lantenne de cellules deux dimensions analogues aux cellules de charges et
de courant prsentes.
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
dij 5 1 si i 5 j
xi sont les nuds de linterpolation, yi sont les variables nodales et ai les fonctions dinterpolation.
La mthode des lments finis consiste restreindre lintervalle de dfinition de la fonction des
intervalles plus petits, appels lments, sur lesquels il est plus facile dappliquer la dfinition de
la fonction dapproximation. Ces lments, dans le cas une dimension, sont des segments. Sur
chaque lment, on applique la fonction dinterpolation telle quelle vient dtre prsente. Cette
forme a lavantage dassurer la continuit de la fonction sur tout lintervalle de dfinition.
Si lon dfinit un segment compris entre deux nuds voisins, linterpolation est tout simplement
linaire sur llment. On parle dlment fini du premier ordre. Si lon dfinit un segment
contenant trois nuds, linterpolation est quadratique. On parle dlments finis du second ordre.
Lapproximation nodale ne fait intervenir que des variables nodales situes sur llment et sur sa
frontire.
ai (xi , yi , zi ) 5 dij
Ltape suivante consiste dfinir les lments, cest--dire les
volumes sur lesquels on restreint la dfinition de lapproximation nodale. Les lments les plus usuels sont les ttradres. On maille ainsi lespace laide de ttradres qui ne
prsentent pas de recouvrement et dont la runion constitue lensemble global de dfinition de la fonction. Chaque
sommet dun ttradre est repr par un entier (figure 11.5).
La fonction dinterpolation, dfinie sur chaque lment, fait
intervenir les nuds dinterpolation. Lorsque les sommets
du ttradre constituent les nuds dinterpolation (cas de
lordre 1), la fonction dinterpolation se met sous la forme :
l
k
x xj
yk yj zl zj zk zj yi yj
1
ai (x, y, z) 5
y
x
z
z
x
x
j
j
j
j
j
k
l
k
l
6V e
1 z z
xk xj yl yj yk yj xl xj
j
351
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
V e est le volume de llment considr. Les expressions des quatre fonctions dinterpolation
linaire se dduisent de celle-ci par permutation circulaire.
Lorsque les fonctions sont quadratiques (ordre 2), le nombre de nuds prendre en compte est
10. Les nuds sont constitus des sommets des ttradres et des points milieux des artes.
V 5 V1
F L (V ) 1 f (V ) dt 5 0 , F
Lintgration a lieu sur lensemble du volume de calcul. On utilise souvent comme fonction F,
qui joue le rle dune fonction test, la diffrentielle du potentiel dV , de faon faire apparatre
pour I (V ) la diffrentielle dune forme bilinaire. La mthode est dite alors de type Galerkin :
I (V ) 5
dV L (V ) 1 f (V ) dv 5 0
Dans certains cas (la majorit en lectromagntisme), dits conservatifs, I (V ) sexprime comme
la diffrentielle dune fonction U (V ) :
I (V ) 5 dU (V )
La solution est donc obtenue lorsque U (V ) est stationnaire. La condition mathmatique pour
obtenir la solution scrit alors :
dU (V ) 5 0
U (V ) est appele la fonctionnelle du problme. On reconnat, dans cette mthode, le principe
utilis en physique pour chercher la solution dun problme (par exemple, le principe de moindre
action, du minimum dnergie...). La solution est obtenue pour une valeur qui rend extrmale
une grandeur physique de type intgrale (nergie, trajet optique...). La solution est alors obtenue
avec une grande prcision puisque la drive premire de la fonctionnelle est nulle. Cette mthode
qui consiste calculer lextremum dune fonctionnelle pour obtenir la solution du problme
sappelle mthode variationnelle.
352
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Les conditions aux limites de type Dirichlet sur SD et de type Neumann sur SN sexpriment par :
V 5 VD sur S D
V
5 fN sur S N
n
Le problme sous forme intgrale est quivalent :
I (V ) 5
2V
2V
r
2V
1
1
1
2
2
x
y
z 2
0
dV
dv 5 0
dV V
dV V
r
dV V
1
1
dV
x x
y y
z z
0
dv 1
dV
V
ds
n
La premire partie de cette expression est une intgration dans tout le volume de calcul. Le second
terme est une intgrale deux dimensions sur la surface limitant le volume de calcul.
dV est la diffrentielle du potentiel. Elle est donc nulle sur les surfaces SD pour lesquelles le
potentiel est impos. Lintgration deux dimensions se rduit donc celle qui seffectue sur la
surface SN .
Cette expression de lintgrale obtenue aprs une intgration par parties permet de faire apparatre des ordres de drivation moindres. Ainsi, il est possible de ne considrer que des fonctions
drivables une fois. Cette transformation conduit ce qui est appel la formulation faible du
problme.
On constate que :
I (V ) 5 dU (V )
si :
U (V ) 5
1
2
V
x
1
2
V
y
1
2
V
z
r
0
V dv 1
VfN ds
Cette expression est lie lnergie lectrostatique totale contenue dans le volume.
Le problme continu vient dtre prsent : pour trouver la solution du problme, il suffit de
trouver lextremum de la fonctionnelle. La fonction potentiel est inconnue, sauf en des points
particuliers (sur les frontires du volume, par exemple) On utilise donc une approximation par
lments finis de la fonction potentiel.
Le volume tant maill en lments finis, nots (e), on calcule U (V ) sur chaque lment, not
U e (V ).
U e (V )
U (V ) 5
e
e
Vi ai x, y, z
353
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
De mme :
dVj aj x, y, z
dV 5
Pour prsenter la mthode, nous utiliserons la formulation forte du problme. Le calcul seffectue
de la mme faon avec la formulation faible, mais prsente un nombre plus grand de termes.
La diffrentielle de la fonctionnelle scrit :
dU e 5
dVj aj x, y, z
Vi ai x, y, z
1 f dv
dVj
aj x, y, z
L ai x, y, z
Vi dv 1
aj x, y, z fdv
En introduisant le vecteur colonne form des quatre potentiels, Vi , aux nuds dinterpolation
sous la forme :{Vi } et son vecteur transpos : {Vi }t , on obtient :
dU e 5 dVj
(ke ) {Vi } {f e }
En tenant compte de tous les points du volume de calcul, on obtient une expression qui se met
sous la forme :
t
dU 5 {dVm } (K ) {Vn } {F }
Le vecteur {Vn } est un vecteur colonne qui regroupe tous les nuds dinterpolation du volume
de calcul. Le vecteur {F } est le vecteur global des sollicitations dont les lments sont non nuls
lendroit o il existe une densit volumique de charge.
(K ) est la matrice globale. Lopration qui consiste calculer tous les termes de la matrice globale
partir des termes des matrices lmentaires sappelle lassemblage.
Cette expression doit tre vrifie quelles que soient les variations du potentiel. Donc :
(K ) {Vn } {F } 5 0
Ceci conduit donc la rsolution dun systme linaire N quations, si N reprsente le nombre
total de nuds du systme.
D E 1 k2 E 5 0
D H 1 k2 H 5 0
354
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
E
n 5 0 ou H .
n 50
La condition de mur magntique, utilise dans certains cas de symtrie, scrit :
H
n 5 0 ou E .
n 50
Lorsque le mtal nest pas parfait, on place une condition dimpdance de surface.
Lors de simulations de milieux ouverts, une condition dadaptation simulant lespace libre est
ncessaire.
Le problme physique est pos partir de lquation diffrentielle et des conditions aux limites.
Ltape suivante consiste construire une fonctionnelle. Selon le choix de la variable (champ
lectrique, ou champ magntique), lune des deux fonctionnelles peut tre construite :
F( E ) 5
rot
E
k2 r mr E E dv
F (H ) 5
rot H
k2 r mr H H dv
En pratique, pour le sujet qui nous concerne, les milieux sont non magntiques et mr 5 1. La valeur du champ pour laquelle la fonctionnelle atteint un extremum donne la solution. Pour trouver
le champ, on le dcompose sur chacun des lments en utilisant les fonctions dapproximation.
Malheureusement les fonctions scalaires dinterpolation, prsentes plus haut pour une grandeur
scalaire telle que le potentiel, ne conviennent pas pour dcrire le champ lectrique ou le champ
magntique, car elles conduisent, dans certains cas, des solutions non physiques aberrantes,
nommes solutions parasites. De nombreuses explications sont donnes ce phnomne. Sans
entrer dans les dveloppements mathmatiques, on peut dire simplement que les fonctions dinterpolation prsentes plus haut ne permettent pas de rendre compte de proprits vectorielles. En
particulier, un vecteur tel que le champ lectrique est divergence nulle. Or il est impossible de
tenir compte de cette contrainte en utilisant simplement les fonctions dapproximation scalaires,
moins dutiliser un terme de pnalisation qui alourdit beaucoup la mthode. Une mthode plus
lgante consiste utiliser des fonctions dapproximation vectorielles, encore appeles lments
de Whitney.
Avec des fonctions dapproximations scalaires on crirait :
E x, y, z 5
Ei ai x, y, z
i
E x, y, z 5
w s x, y, z
es
s
w s x, y, z 5 aj x, y, z ai x, y, z ai x, y, z aj x, y, z
355
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
s est un entier qui caractrise une arte situe entre les nuds i et j. Il y a donc six fonctions
dapproximation par ttradre pour des lments finis lordre 1. On les appelle lments finis
darte dordre 1.
Ce type dlments insr dans lexpression de la fonctionnelle permet dobtenir, aprs diffrentiation, un systme linaire dont linversion donne les circulations des champs sur les artes.
VC
O
Antenne
Figure 11.6 Volume de calcul
Diffrentes conditions de rayonnement existent. Nous nentrerons pas dans la description dtaille des oprateurs dcrivant une condition despace libre, sachant que cela fait lobjet de
nombreux travaux de recherche en analyse numrique. Les principes utiliss sont bass, soit
sur une condition dimpdance sur la surface S, soit sur la reprsentation du champ en une
dcomposition de modes qui sont absorbs un ordre plus ou moins lev, soit sous forme
dune condition qui annule les ondes sur la surface S. Remarquons quaucune condition nest
356
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
absolument parfaite. La performance dune mthode se mesure au taux de rflexion des ondes
sur la surface S : plus ce taux est faible, meilleurs seront les rsultats pour la simulation dantennes.
Le problme du choix de la condition imposer sur S pour limiter le volume de calcul est un
problme gnral rencontr dans toutes les mthodes maillage (mthode des diffrences finies
par exemple).
357
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
dy
dx
Ez
z
dz
Hx
Hy
y
Ey
x
Hz
Ex
Figure 11.7 Maille de Yee.
On constate sur cette figure que les composantes du champ lectrique sont portes par les artes
de la maille, alors que les composantes du champ magntique sont situes au centre des faces
et perpendiculairement celles-ci. Cette disposition permet dimposer facilement les conditions
de passage la traverse de surfaces sparant les dilectriques. Il est ncessaire de placer les faces
tangentiellement aux interfaces entre deux matriaux.
11.4.2 Discrtisation
La mthode des diffrences finies repose sur une approximation des drives dans lespace et dans
le temps. On utilise pour cela la dfinition de la drive centre, dfinie ci-dessus [11.29].
La FDTD traite les quations de Maxwell temporelles suivantes :
rot(
E) 5
t
H) 5
rot(
j 1
t
358
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Pour exposer la mthode, les constituants dilectriques sont supposs linaires, homognes, isotropes. Dans ce cas, le vecteur dplacement dans le matriau se met alors sous la forme :
D 5 E
Les milieux considrs sont non magntiques, ceci conduit lquation :
B 5 m0 H
Compte tenu des remarques prcdentes, les deux quations traiter sont donc :
rot(E) 5 m0
t
rot(H ) 5 j 1
t
[11.30]
[11.31]
On constate que ce sont des quations couples dans lespace et le temps, faisant intervenir le
Ey
Ez
y
z
Ex
Ez
rot E 5
z
x
E
E
y
x
x
y
La premire composante de lquation [11.30] sexprime selon :
Ey
Ez
Hx
5 m0
y
z
t
[11.32]
Nous allons dcrire en dtail le processus de discrtisation sur cette quation. Cette quation doit
tre vrifie tout instant et en tout point de lespace.
Discrtisation temporelle
Considrons lquation [11.32] crite linstant t. La drive de la composante en x du champ
magntique par rapport au temps, calcule au temps t, est exprime selon la dfinition [11.29]
de la drive centre. Elle fait intervenir le champ magntique au temps t dt/2 et au temps
t 1 dt/2, le temps tant dcoup en intervalles dt :
Hx t 1 dt/2 Hx t dt/2
Hx
(t)
t
dt
Pour calculer le rotationnel du champ lectrique au temps t, il est donc ncessaire de connatre le
champ magntique aux instants demi-entiers.
359
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
E
et H n11/2
Discrtisation spatiale
Le rotationnel du champ lectrique est valu sur le mme principe. Chacune des coordonnes
du rotationnel [11.30] est exprime, selon lapproximation de la drive centre.
Prenons la premire composante qui fait intervenir des drivs des composantes du champ lectrique par rapport y et z. Calculons tout dabord la drive de Ez par rapport y. Selon la
maille de Yee, on constate que la composante du champ lectrique selon z se situe sur larte de
la maille, en y, alors que le champ magntique se trouve au centre de la face correspondante, en
Ez
y 1 dy/2. La drive
doit donc tre value en y 1 dy/2 puisquelle est lie la composante
y
en x du champ magntique. Pour calculer la drive centre en y 1 dy/2 il faut donc aussi faire
intervenir la composante Ez en y 1 dy qui appartient la maille suivante :
Ez y 1 dy Ez y
Ez
(y 1 dy/2)
y
dy
Les composantes interviennent dans le calcul selon le schma suivant :
Ez
Hx
y + dy/2
Ez
y + dy
Le calcul seffectue de la mme faon pour la drive selon z de la composante du champ lectrique selon y. Il faut avoir recours la composante dans la cellule place en z 1 dz.
Lors de la discrtisation spatiale, les cellules sont repres par des entiers : i, j, k, selon les trois
directions. Les distances sont aussi quantifies selon les relations suivantes :
x 5 i.dx, y 5 j.dy, z 5 k.dz.
La projection selon x du rotationnel du champ lectrique, au temps t 5 n.dt scrit donc, aprs
discrtisation spatiale :
Eyn i, j, k 1 1 Eyn i, j, k
Ey
E n i, j 1 1, k Ezn i, j, k
Ez
y
z
dy
dz
Lexpression continue du rotationnel est donc remplace par une expression forme de grandeurs
discrtes qui sont les seules pouvoir tre traites par ordinateur.
360
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
dt
m0
Eyn i, j, k 1 1 Eyn i, j, k
Ezn i, j 1 1, k Ezn i, j, k
dy
dz
Hyn11/2 i, j, k 5 Hyn1/2 i, j, k
dt
m0
E n i 1 1, j, k Ezn i, j, k
Exn i, j, k 1 1 Exn i, j, k
z
dz
dx
Hzn11/2 i, j, k 5 Hzn1/2 i, j, k
dt
m0
Eyn i 1 1, j, k Eyn i, j, k
dx
Exn i, j 1 1, k Exn i, j, k
dy
Hyn11/2 i, j, k Hyn11/2 i, j, k 1
dt Hzn11/2 i, j, k Hzn11/2 i, j 1, k
dy
dz
Eyn11 i, j, k 5 Eyn i, j, k
1
H n11/2 i, j, k Hzn11/2 i 1, j, k
dt Hxn11/2 i, j, k Hxn11/2 i, j, k 1
z
dz
dx
Ezn11 i, j, k 5 Ezn i, j, k
n11/2
i, j, k Hyn11/2 i 1, j, k
H n11/2 i, j, k Hxn11/2 i, j 1, k
dt Hy
x
dx
dy
On constate que les indices reprant les cellules ne sont pas pris dans le mme ordre pour les
deux groupes dquations. Ceci est d au fait que dans ce dernier groupe dquations, le champ
lectrique est calcul en fonction du rotationnel du champ magntique. Or les composantes du
champ lectrique dune cellule sont comprises entre les composantes du champ magntique de la
mme cellule et les composantes du champ magntique de la cellule prcdente.
Le principe de la mthode repose sur le calcul, par les formules prcdentes, du champ lectrique
aux instants entiers. Le champ magntique est alors calculable linstant demi-entier suivant
puisque toutes les composantes sont connues aux instants prcdents. Le calcul se poursuit par
pas de temps de dt/2. La mthode FDTD est une mthode itrative explicite.
11.4.3 Excitation
Il reste alors initialiser le calcul. Pour cela, on impose une excitation sous forme dun champ
lectrique correctement choisi selon le type de ligne.
Ainsi pour une ligne micro ruban, par exemple, un champ lectrique uniforme est impos juste
sous la ligne, entre la masse et la ligne, dans le plan dexcitation (figure 11.9).
Pour une ligne coplanaire, deux champs lectriques opposs sont imposs dans chaque fente dans
le plan dexcitation. Cela constitue le mode fondamental de propagation dune ligne coplanaire.
Si cette ligne prsente des dissymtries, le mode fente apparat et il perturbe, en gnral, le bon
fonctionnement de lantenne.
361
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Ruban
Dilectrique
Plan de masse
Mode coplanaire
Mode fente
Figure 11.10 Mode coplanaire et mode fente
dune ligne coplanaire
Si lexcitation est impose uniquement linstant initial, puis supprime, elle porte toutes les
frquences puisquelle correspond la transforme de Fourier dun signal sous forme dune
impulsion de Dirac.
Les lignes ne sont en fait utilises que dans une certaine bande de frquences, par exemple du
continu une frquence maximale fmax . On choisit alors une excitation temporelle de forme
gaussienne :
u y, t 5 u0 ea
(tt0 )2
tant donn que la transforme dune gaussienne est une gaussienne, le spectre en frquence
a la forme dune gaussienne centre sur la frquence nulle. La frquence maximale considre
est en rapport avec le coefficient a. On choisit fmax 5 a/2. Cela permet dobtenir la rponse
frquentielle dans une grande partie du spectre jusqu la frquence maximale.
Lavantage de ce type dexcitation est dobtenir un signal limit dans le temps. La transforme de
Fourier en est facilite car lintgrale numrique effectuer est limite.
Lorsque les lignes ne laissent passer quune bande de frquences, un signal sinusodal modul par
une gaussienne est mieux adapt. Son spectre est une gaussienne centre sur la frquence de la
sinusode dont la largeur est celle de la transforme de Fourier de la gaussienne. On choisit la
frquence de la sinusode en milieu de bande.
Lexcitation est impose au dbut du calcul, puis par itrations successives, le champ lectromagntique est calcul dans tout le volume pour chaque pas de temps. Les caractristiques
frquentielles des dispositifs sont obtenues par transforme de Fourier
362
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
rot(H ) 5
t
requiert un traitement spcial puisque la permittivit varie brutalement la traverse du dilectrique. Il suffit de dcomposer cette quation dans les deux milieux et dcrire sparment :
E1
rot(
H1 ) 5 1
t
E2
rot(H2 ) 5 2
t
On montre que ces quations sont satisfaites en imposant, dans la couche intermdiaire, une
valeur de la permittivit gale la moyenne des permittivits des matriaux situs de part et
dautre.
Conditions dadaptation
Dans certaines zones, il est ncessaire dimposer des conditions dadaptation. Ces conditions sont
introduites pour simuler la propagation dune onde vers linfini. On pourra ainsi modliser des
lignes infinies ou des milieux ouverts.
Les conditions dadaptation peuvent tre trs complexes. Lobjet de ce paragraphe nest pas de
toutes les dcrire. Nous prsentons ici la plus simple, la condition de Mur de premier ordre, qui
donne une bonne approximation de ladaptation. Cette condition sapplique sur un plan et rend
compte du fait que londe se propage dans un sens avec une vitesse de phase vf . Dans le cas dune
onde partant dans la direction x, sans rflexion, cette quation de propagation scrit :
1 E
E
50
x
vf t
Elle se dcompose, dans le plan perpendiculaire, en x 5 0, o sapplique la condition dadaptation, selon les deux quations portant sur les composantes, en y et z, du champ lectrique,
tangentielles au plan, selon :
n11
n
Ey,z
0, j, k) 5 Ey,z
(1, j, k) 1
vf dt dx n11
n
E (1, j, k) Ey,z
(0, j, k)
vf dt 1 dx y,z
[11.33]
Cette condition nest satisfaisante que pour des structures non dispersives, pour lesquelles la
vitesse de phase ne dpend pas de la frquence. On peut cependant lutiliser dans une bande de
frquences o la vitesse de phase prsente une faible variation.
Conditions de rayonnement
Comme nous lavons dj dit, le volume de calcul tant fini, il faut, pour simuler un rayonnement
dans lespace, placer la frontire de celui-ci une condition dite de rayonnement. Cette condition
traduit le fait que londe part du volume, sans rflexion la frontire.
363
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
La condition dadaptation vue dans le paragraphe prcdent pourrait tre utilise. Cest une
condition approximative, dite du premier ordre. Londe se propageant dans le vide, la vitesse de
phase est remplace par la vitesse de la lumire. Elle donne de bons rsultats pour un rayonnement
arrivant majoritairement perpendiculairement au plan servant de frontire. Dans de nombreux
cas, le rayonnement est symtrie sphrique et cette approximation est grossire, sauf si la frontire est place trs loin. Cela entrane alors un volume de calcul important. De plus, pour les
ondes narrivant pas perpendiculairement au plan frontire, la condition ne traduit pas une bonne
adaptation, puisque langle dincidence doit intervenir dans la condition.
Cest pourquoi, dautres conditions de rayonnement ont t proposes. Ces conditions traduisent
le fait que le milieu entourant le volume de calcul absorbe compltement le rayonnement sortant.
On les appelle des conditions dabsorption ou en anglais : Absorbing Boundary Conditions (ABC).
Il existe de nombreuses variantes de ces conditions.
lheure actuelle, il est admis que la mthode PML (Perfectly Matched Layer) propose par J. P.
Brenger est lune des plus efficace. Elle consiste considrer quune onde sortant du volume de
calcul rencontre un milieu non physique dont les proprits imposent londe de se propager
la vitesse c de la lumire. Nous ne prsenterons pas ici en dtail cette mthode qui sort du cadre
de louvrage, mais nous en donnerons quelques principes.
Le matriau artificiel entourant le volume de calcul prsente une conductivit lectrique et une
conductivit magntique. Il est dautre part anisotrope. Cela entrane des valeurs diffrentes des
conductivits selon les directions. Afin de vrifier que la vitesse de propagation de londe est gale
c, il est ncessaire que le milieu vrifie la condition suivante entre les diffrentes composantes
des conductivits lectrique s et magntique s :
sx,y,z
0
sx,y,z
m0
Chaque composante des champs lectrique et magntique est dcompose en tenant compte des
directions transverses. Ainsi la composante en x du champ lectrique est dcompose en :
Exy et Exz
La discrtisation des quations de Maxwell conduit alors douze quations qui sont rsolues par
la mthode itrative propose plus haut.
Il est ncessaire de prvoir dans le calcul quelques couches (de 5 10) de ce matriau absorbant
afin de modliser un milieu infini. Cette modification la frontire du volume entrane cependant
une rflexion, mme si elle est trs faible. Afin dattnuer cette rflexion un artifice est utilis qui
consiste augmenter progressivement la conductivit des diffrentes couches de faon passer
dune couche dont les proprits sont trs proches de celles du vide celle dun matriau trs
absorbant.
E x 1 l, y, z 5 E x, y, z ejbl
364
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
On en dduit :
E x, y, z
1
b 5 Ln
jl
E x 1 l, y, z
Les valeurs des champs lectriques aux points situs en x et x 1 l, une frquence donne, sont
obtenues en effectuant une transforme de Fourier sur le signal temporel rsultant de la FDTD.
Au lieu dutiliser le champ en un point, il est courant de calculer la circulation du champ entre
la masse et le ruban mtallique. On revient alors la notion de diffrence de potentiel. Lorsque
lapproximation en potentiels ne suffit pas, on calcule la puissance en utilisant lexpression du
vecteur de Poynting.
365
11 Modlisation numrique
du rayonnement des antennes
Bibliographie
Bibliographie
BOSSAVIT A. lectromagntisme, en vue de la modlisation, Paris, Springer Verlag France,
1993.
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Qubec, Les Presses de luniversit Laval, 1981.
MATTHEW S. Numerical techniques in electromagnetics, 2nd edition, CRC Press LLC, Floride,
USA, 2000
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Electric Dipole Above a Lossy Dielectric Backed by an Imperfect Ground Plane. IEEE Transactions
on microwave theory and techniques, vol. 34, n 4, april 1986, pp. 379-387.
TAFLOVE A. Computational Electodynamics : The Finite-Difference Time-Domain Method,
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WONG M.F., PICON O., FOUAD HANNA V. A Finite Element Method Based on Whitney
Forms to solve Maxwell Equations in the Time Domain, IEEE Transactions on Magnetics, vol.31,
n 3, may 1995, pp. 1618-1621.
366
INDEX
A
absorbant, 325
adaptation, 93
aire dabsorption, 83
alimentation, 94
de rseaux, VI, 121
par couplage, 291
par fente, 96
par ligne imprime, 291
par proximit, 291
altimtre, 178
analyseur vectoriel de rseau, 334
ANFR, 127
angle
solide, 76
solide de lantenne, 76
antenne
balayage, 112
diversit, 214
mandres, 297
onde de fuite, 260
onde de surface, VI, 260
ondes progressives, 256, 302
rflecteur, 270
rsonateur, 253
rsonateur BIE, 255
rsonateur dilectrique, 253
active, 8
bande troite, 300
bande passante, 291
biconique, 304
boucle, 6, 48, 249
Bow-Tie, 305, 318
Cassegrain, 7, 154, 273
cornet, 6, 277
cornet conique, 285
dmission, 5
de rception, 5
Les antennes
Index
champ
de Neumann, 22
diffract, 51
lectromoteur, 22
lointain, 6971
proche (zone de ), 69
rayonn (ouverture rectangulaire), 67
tangentiel, 65
trs proche, 69
charges images, 34
codage spatio-temporel, 220, 221, 235, 240,
244, 245
code
dAlamouti, 235, 240
spatio-temporels linaires, 242
coefficient
dobliquit, 70
de rflexion, 133
combinaison de signaux, 218
combineurs, 122
condition
dabsorption, 364
dadaptation, 363
de rayonnement, 356, 363
de rayonnement de Sommerfeld, 342
PML, 364
conservation
de lnergie, 29
coplanaire, 255
corps noir, 187, 190
corrugations, 286
couplage, 302
couverture radar, 171
D
DBLAST, 244
dbordement (spill-over), 152
dcalage angulaire, 87
densit surfacique de puissance, 29, 73
directivit, 78
dphasage linique, 113
dphaseurs, 121
ferrites, 122
lignes, 122
en parallle, 121
en srie, 121
diagramme de rayonnement, 42, 74
calcul, 105
Les antennes
Index
F
facteur
dadaptation, 89
dantenne, 83
dobliquit, 68
de mrite, 158
de rduction, 297
fading, 228
de Rayleigh, 228, 229
de Rice, 228
ergodique, 228
non ergodique, 228
par bloc, 228
fauche, 185
filtrage spatial, 208
filtre spatial, 201
fonction
de filtrage, 318
de Green du vide, 26
objectif, 119
fonction caractristique
de rayonnement, 74
de rayonnement normalise, 74
fonctionnelle, 352
formation
de faisceau, 117
de voies, 202
formulation vectorielle, 61
formule de Friis, 100
frquence
diversit, 217
Doppler, 183
Fresnel
ellipsode, 135
formules, 133
G
gain, 82, 330
dune antenne, 82
de multiplexage, 245
en dbit, 220
en diversit, 216, 218, 220, 245
linaire, 100
Green
fonctions, 339
tenseur, 342, 344
grid-dip, 139
369
Les antennes
H-I
hauts dbits, 213
identit de Green, 24, 25
impdance, 333
dentre, 92
donde, 21
mutuelle, 92
propre, 92
intgrale de Fresnel-Kirchhoff, 68
intensit, 77
J-K
jauge de Lorentz, 23
kit de calibration, 334
L
largeur de bande, 97
lentilles, 115
ligne micro ruban, 95
lignes retard, 125
lobe
principal, 76
secondaire, 76, 81
loi
dillumination, 80
de Planck, 187
Rayleigh Jeans, 189
LOS (Line Of Sight), 227
luminance, 188
M
macrocellules, 141
matriau
pertes, 32
anisotrope, 16
BIE, 256
BIE ou BEG, 298
homogne, 16
isotrope, 16
linaire, 16
non linaire, 16
parfait, 16
Maximum Ratio Combining, 233
mthode
haute rsolution, 209
autorgressive, 209
de Capon, 206
370
Index
de directivit/gain, 335
de Pisarenko, 212
de Weeler cap, 335
des lments finis, 337, 350
des diffrences finies, 337, 357
des moments, 337, 338, 346
intgrale, 338, 349
MUSIC, 212
radiomtrique, 335
variationnelle, 352
micro ruban, 253
MIMO, 220
modulateur
de Mach-Zender, 124
direct, 124
externe, 124
monople, 295
multibonds, 138
multiplexage spatial, 220, 221, 236
multitrajets, 314
mur
lectrique, 355
magntique, 355
N-O
NLOS (Non Line Of Sight), 227
octave, 99
onde
entrante, 27, 63
vanescente, 64, 69
plane, 21, 73
propage, 64
sortante, 27, 63
stationnaire, 93
ondulation, 327
ordre de diversit, 231
ouverture
angulaire, 76
circulaire, 59
diffractante, 51
plane, 61
rectangulaire, 56
P
parabole, 149
paramtres de Stokes, 90
Les antennes
patch
circulaire, 95
presque carr, 94
rectangulaire, 94
permabilit
du vide, 12
magntique, 16
relative, 16
permittivit, 16
du vide, 12
relative, 16
phase stationnaire, 66
polarisation
circulaire, 88
circulaire droite, gauche, 292
co-polarisation, 91
croise, 91
diversit de, 216
elliptique, 85
H et V, 85
rectiligne, 84, 88
sens, 87
TE, 134
TE, TM, 85
TM, 133
potentiel
avanc, 27
lectromagntique, V, 21
retard, 24, 27
scalaire, 22
vecteur, 21
pouvoir de sparation, 158
Power Imbalance, 214
principe
dquivalence, 53
dHuyghens, 9, 51
probabilit de coupure, 240
problme quivalent, 35, 52
champ lectrique, 53
champ magntique, 52
problme des trajets multiples, 134
puissance
de bruit, 100
isotrope rayonne quivalente, 83
PIRE, 83, 157
Index
R
RADAR, 167
radar, 114, 176
ouverture latrale, 184
synthse douverture, 179, 186
bi-statique, 180
de poursuite, 168
de recherche, 168
Doppler, 182
imageur, 179, 185
interfromtrique, 180
mtorologique, 178
modul continment en frquence, 183
mono-statique, 180
puls, 181
radioamateurs, 135
radioastronomie, 194
radiomtrie, 176
hyperfrquence, 186
radiomtre, 180
rapport
axial, 88
ractance, 92
rcepteurs, 243
linaires, 243
MMSE, MMSE-DFE, MMSE-SIC, 243
non-linaires, 243
SIC, 243
ZF Zero Forcing, 243
rciprocit, 5, 32, 34
recombinaison
des signaux en rception, 218
reconfigurabilit, 114
rflecteur, 115, 268
rflexion minimale, 93
rseau, 103
fentes, 7
cellulaire, 141
coscants, 118
de communications, 140
facteur ( de), 104
hertzien, 140
microcellulaire, 141
mobiles, 140
picocellulaire, 141
reconfigurable, 103
synthse, 118
371
Les antennes
rsistance
dantenne, 92
dentre, 92
de pertes, 290
de rayonnement, 44, 46, 92, 290
S
satellites, 144
slectivit en frquence, 221, 222, 228, 229,
236, 238
sensibilit, 158
signature, 176
sondeurs ionosphriques, 179
source, 12
dcale, 153, 272
spectre, 127, 176
dondes planes
proprits, 64
radiolectrique, 128
sphre de Poincar, 89
SRD, 159
superstrat, 256, 299
surface
effective, 79
rayonnante, 10
systme de type Omga, 129
T
T magique, 122
tldtection passive, 186
temprature
apparente, 191
dantenne, 191
de brillance, 190
de bruit, 100
temps
de cohrence, 221, 223
diversit, 218
terme dobliquit, 71
thorme
dAmpre, 15
dOstrogradski, 13, 14
dunicit, 30
de Gauss, 14
Index
de Lorentz, 34
de Nyquist, 190
de rciprocit, 33
de Stokes, 15
de Van Cittert-Zernicke, 200
thorie
des images, 34
des rayons, 149
tilt, 144
toit capacitif, 295
trajet
multiple, 130, 213
optimal, 130
transducteur, 5
transformateur imparfait, 82
transmission ULB (UWB), 310
trou de serrure, 229
U-V
UIT, 127
Uncorrelated scattering, 225
unicit, 52
variation
angulaire, 74
linique de phase, 108
radiale, 74
VBLAST, 244
vecteur
de Poynting, V, 27
directionnel, 198
via hole, 94
vide, 11
W-Y-Z
WSS Wide Sense Stationary, 225
Yee maille de, 358
zone
calme ou tranquille, 326
de couverture, 157
de rayonnement, 323
de visibilit, 107
Fraunhoffer, 70
Fresnel, 69
Rayleigh, 69
technique et ingnierie
Srie EEA
gestion industrielle
conception
mcanique et matriaux
Les antennes
chimie
environnement et scurit
ISBN 978-2-10-054245-1
eea
agroalimentaire
Odile Picon,
Laurent Cirio,
Christian Ripoll,
Genevive Baudoin,
Jean-Franois
Bercher,
Martine Villegas.
Cet ouvrage est le
rsultat du travail dune
quipe dauteurs,
spcialistes en antennes,
lectromagntisme,
systmes lectroniques et
traitement du signal, tous
enseignants chercheurs
luniversit de ParisEst. Les auteurs ont
une large exprience
de lenseignement des
mthodes exposes
et de leur mise en
uvre. Ils enseignent
pour la plupart dans
le master Systmes de
communications hautes
frquences de lUPE.
Leur exprience est issue
des travaux de recherche
mens en partie en
collaboration avec des
partenaires du milieu
industriel.
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