Abrégé de La Vie Des Peintres

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Il

ABRG
DE

VIE

LA

PEINTRES,

DES
des

Avec

reflexions

fur

leurs

Ouvrages

Et un Trait du Peintre parfait*


des Defleinss
De la connoifrance
De futilit des Estampes.
Par

M.

SECONDE
Revue

PILES.
EDITION;

& corrige
par l'Auteur
fa Vie
&plufieurs autres

I
Chez

DM

avec

un abrg
additions*

PARIS,
sE

ruS. Jacques,
tienne,
au coin de la rue de la Parcheminerie
la Venu.
Jacques

de

PRFACE.
^TT%Lufieurs
J_

mme

Se
des

,vies

le

Soprani

&

cinq,

Comte

Malvafie,

vies

en

Bie

nous

-un

de

des

beaucoup

curieux
de

plufers
ont
t

qui
je ne

nouveau

qui
tems

in-

grand

compter
ainf

fait

Depuis
a donne

en

ai feulement
J'y
abrg.
vue la commodit
des
&

ont

volumes.

particulires

(imprimes
dire
rien

&

Van-Mandre,

Sandrart

fans

folio,

Ri-

Baglioni

gros

Quatorze
Felibi.,en
peu

les

long,

Dati

de

Corneille

crit

Vafari

Bellori,

Pierre

au

fort

Peintres
Carlo'

dolf

ont

Auteurs

prtensdans
cet
eu

en

Peintres
n'ont
donnera
ij

pas

V R E F A CE.-

une lecture de plaifir ou qui


ayant dja lu les originaux feront bien-aifes qu'on leur en
rafraichiffe la mmoire. D'ailleurs ce qui grofit la plpart.
des livres dont nous venons de
parler, c'eft des defcriptions de
Tableaux qui ne font pas du
got de tout le monde, & qui
demandent
une fort grande
attention. y-J'ai donc cr que
je devois d'autant plus me difici
ces
dde
penfer
rapporter
fcriptions, qu'il eft aif d'y avoir
recours. Je me fuis donc content de donner, autant que je
l'ai p faire, une ide gnrale des Peintres
dont les Ou.
font
en quelque eftime
vrages
dans le monde. J'ai voulu feutoucher en peu de mots
lement

PREFACE.

les chofes les plus effentielles


le pere le
comme le pas
jour de la naiffance, le matre
les Ouvrages en gnral avec
le
les lieux o ils fe trouvent
les avions remarquatalent
bls, le tems de la mort., c
les difciples de chaque Pein&
tre
de
j'ai
manqu
quand
fatisfaire a quelques-unes de ces
circonstances, c'eft que je n'en
ai .pas t clairci.
Je ne parle que des principaux
de ceux
Peintres c'eft--dire
qui ont contribu au renouvellement de la Peinture
ou
qui Pont leve au degr de
dans lequel nous
perfection
la voyons
ou enfin dont les
Ouvrages ont entre dans les
cabinets des Curieux
car il y
iij

P K E F A C U.
a

de

beaucoup

bien

Peintres

ne

qui
du

foient
pas

qu'ils

ne

ordre

premier

d'tre

biffent
pas

fort

On

crimes.

en

ici

vera

trou-

dont

le

quelques-uns
mrite

eft

mediocre
gnrale-

ment

ont

mais
qui

parlant,

ou

talent
quelque

particulier,
font

la

connoitre

qui

Pein-

Que

turne

n'a

dans

t
neglige

pas

le

ils

ont

naiflanc.

pas
Il

pris

en

dont

on

dit

ne

que

de

me

l'on

ne

nom-

fait
que

que

mer

le

ne

de

perdre

point

pour
fil

m-

d'autres

&

chofe,

peu

&

rhiftoire

marpour

feulement

tems

le

ils

quer

vivoient

qu'ils

parce

tre

connus

peuvent

Cu-

de
quelques

s'ils

lieux,

font

le

ne

de
pas

tous.

en
II

auli

mt
je

V RE F A C E,
fuis

tendu
perforine
ou
que

ique
Rcrit

particularits
nouveaux
omis

j'en
dont

tcherai

de

dans

faut

une

parce
encore

eu

j'ai

des

-bien
la

ce
rparer
dition.
autre

degr
cette
de
tres;

la

la

n'a

de

d-

foit,

d'une

je

n'y
connoiiance

pour
t

point
de

intention
'&

/Ouvrage,
regard
tions

il

gens,

principale

ai

d'exactitude

commodit

grande

de

fi j'en
faute

cet
abrg
Quoique
comme
de dire
je viens

Raflez

des

rapporte

mmoires;
quelques-uns
ou
faute

notion
je

davantage
n'en

ai

cet

pas
des

tant
ac-

des Peintres
de leur mrite.

celle
du
/que
G'eft
dans

ve

mis

vie

que
des

c*eft--dire,

j'ai

la

Ma-

principaux
de ceux

fin

dont

iiij

PRFACE.

on

le

parle

cr

j'ai
.que
dcouvrir

ne

qui

difciples
ainfi
Matres,
leur

branches

qu'il
dans
leur
avois

fuffiroit

le

Lecteur

de

curiofit.
Comme

Peintre

n'eft
de

&

des

en

que
auroit

il

bien

fur

que
j'ai
infr

allez

peu
de

point
qui

n'ait
ni

peint

Peintre
chofes

atta-

j'en
que
-d'ailleurs

peu

n'y
mdiocre

quelquefois
d'excellent
fait

le

dire

ou

tronc

d'avoir

vie

Ou-

considres

des

leurs

Car

connus
tre

doivent

cr

les

dont
peu

comme

que
chs

plus
propres
caractre.

autres
font

vrages

des

les

leur

les

pour

lesrflxifs

plus

qu.i

n'ait
ce

mdiocres
un

pas
leurs
Tableaux

nombre
mais

choifi
fur

le

%E.VA

C E.

leurs
de
Ouvrages que
gnral
mes
fentimens.
j'exposerai
fi je
J'ai dlibr
long-tems
au public,
les abandonnerois
& j'en ai prv tous les ihconles difficulveniens
c toutes
une matier e ou l'on
le got avec
confond
fouvent
de
la' raifon
il eH impoflible
tout le monde
contenter
Je
fuis perfuad
que les Curieux

ts.

Dans

des Tableaux
d'un.
qui ont
Pentre trouveront
que je n'en
aurai
pas parl alfez avantaenfin j*ai connu
geufenient
que ce n'toit
point. affez. pour
dcouvrir
les talens des grands
v les plus
matres
r d'avoir
beaux Tableaux
de
& que l'attention
que j'ai apporte les examiner
v

PREFACE.

un
affez bon garant pour
point
autorifer mes paroles
mais
qu'il falloit une profonde connoiflance des Principes de la
Peinture & du gnie pour en
faire l'application. J'avoue que
j'ai trouv cette entreprise audeffus de mes forces; & n'ayant
rien voulu dire de- monchef,.
je me fuis content de mefurer
mes penfes aux maximes tablies par les meilleurs Peintres
&par les meilleurs auteurs qui
ont tch dans leurs Ouvrages
de nous propofer la perfection*
C'eft donc pour mettre i
couvert de- tmrit les juge-mens que j'ai faits des Ouvrages en gnral des principaux
Peintres que j'ai trouv propos de donner ici lidee du

PREFACE:

fur laquelle je
Peintre parfait
me fuis regl. Quoique j'aie:
tch de la rendre jufte je ne
perfonne la.
prtens pas ter
libert d'en faire l'application
flon fon got comme je le
fais felon le mien
car je fuis
bien perfuad que chacun nevoit pas galement tout cequ'il y a voir dans un Ouvrage, & fi mon deffein n'efti:
pas en cla au gr de quelques-uns, d'autres feront bienaifes qu'on leur ait au moins
donne lieu d'exercer leur jjitge.ment.

S* V;}j

DE

ABREGE
D

ML

DE

LA

PILES-

eft

ne

de
traiter
jufte
ce qui
mots
regarde
& les talens
de M.

de

lui

rendre

neurs
hommes
cer

par
&

de

Bellegarde

Clamecy,
vers.
Il

&
fit

fes

par

&c

Piles
les

honaux

parle

dans
fa-

d'une

Noblefle

les
l'an

Clamecy
fur
les fonts

il

perfon-

dans

diftingue

la

par

de

de

emplois.
1635.

Baptme
toit
qui

les

par

Il
naquit
Il fut
tenu
par

le

de
tudes

Duc
lors

pour

la Duchef

premiers

de

peu

la

toit

Nivernois

pais

biens,

Piles

de

du

le

dont

clebres

ouvrage.
Roger

mille

en

peu-prs,
a rendus
lui-mme

qu'il

VIE

Nepar-

de
Nevers

Xie

&

vint

&

ensuite

'`dier

Piles.
Auxetre>

partie
Paris

Philofphie.
fon
oncle
de

Chanoine
'd'o

il

lge

du

pour
y tuiIl toit
log

Pleffis.
&

del

&

fini

qu'il
il tudia

;]degrs
la
Thologie
ni
tout
||>as
plans

les

fon

de bonne
|cha
(le clbre
Frre
finateur
mais

&

mauvais
Piles

avantage
trouvant

dans

les

dans
fon

les

les
cours

premiers
trois
ans
de

Ecoles
tudes

pro-

l'occupoient
a fait
& la Peinture
de
tems
fa vie
une

Il
application.
a deffiner
heure
Luc

Recollet,
afTez

compofiteur
colorifle

a eu

dans

fur

fon

dans

les

ruf-

ne

Sacres

entier
tous
les
de

|partie

pendant
dans
les

de

il

Quand

ni

avoit

il

pris

Col-

au

jours

Se

et

mais

I^Sorbonne
fanes

Cathdrale,

pntration,
bien

fpeculatives
humaines.

^lettres

d'Orbec

Comme

galement

dfciences

l'Abb

l'Eglife
tous
les

alloit

fefprit
iflbit

de

de

en

'chez

ffiit

M.

en

la

fon.

fuite

matre.
lev

s'attafous
defbon

Aiquoi
un grand
Celui-ci
un

Got

Abrg

naturel
le

de

&; de
bientt

mit

d'aprs

grandes
difpofitibns
de
en
deffiner
tat
Ils

l'Antique.
l'autre
une

pour

fon

communiquer
la peinture
fur
encore

auffi

geant
o
la

met

fouvent

feroit

de

la

pas
il

le

promis

fait

toujours
foit

peine

revenir

fans

aucun

que

de

faire

vulgaire

fur
autre

Latin
point
lentit

en

} mais JuLatin
des

gne

qui
difre-

Frefnoy
traduire
en
aimt

les

craignt
mieux
chofes

mmes

profit
dans

pafFer
ce qu'il

les

Fran-

du

qu'il

lui

pour

en

qu'il
nouvelles

de

Fref-

du

Poofcurit
de tous

.porte
traduift

M.
que
le
de

parce

s'occuper
de
que

gue

ouvrage
la
avec

brivet

ois,
avoit

la

rnrite

qu'un

Peintres

roit

le

Piles

fini.

con-

rems

pome
n'avoie

qui
de

M.

paru.
tout

auffi-tt

ne

rnme

Alph.onfe
l'eftima
afTez

qui

vers

n'a

qui

avec

noy,

l'on

prirent

amiti

vie,
qu'avec
leur
11 avoit
fait- en
tioiflanee

Fie

la

ides
pour
une

avoit

(S.

lui
lanex^

de M. de Pites.

une

dans

primer
Il fut

gr

travail

M.

&

mort

les

lui

remarques
de
voir

ir
dans

fes

clart

une

&

le

fou

fa

tra-

furpric
achev

et

le

droba

prceptes
tendue

leur

toute

de

foin

qui
Piles

de

M.

que

avec

revit

La
Savant

langue
Pilesde

plai-

expliqus
avec
une
merveil-

intelligence

Ileufe.
J-

Cet

Ique

ouvrage
M.
de Piles

pomme
|ftoit

qui
les

fce
|p;

les

parmi

de

pans

mains

de

Piles
le

P>uponner
et
fcre
Franois
en: plus
gnard
pome
radxic^ioa

fut

de

M.

cet

que
a
peine
le fecret

que
ne

Car

de

felon

porurroit

Frefen-

Mignard,.
annes::
peut

habile

voir

Piles

mis

pasPein-

publier
ion
Art.

croire
jufte'de
que
avoit
une
f
haute
Latin

n'a;

du

furent

quelques
ne
On

ravoir.

premier

premier.
de
M. de

papiers
mort

fa

le

compote,
le

pas
paru
le manufcrit

pourtant

eft

qui
ait

M.
de
lui'

en
I
Midtr
nul|f-

Ahreg

honneur.

Ce

cette

vue

faire

fut

en

ftifia
car

aant

fa

traduction

defTein
retir

comme
des

dans

cours
d'en

Virgile
n
en
contient

Livre,
M.
11

la

vers

une
le

Anglois
nous

tout

et

belle
la

&

des

le

mrite

au

Londres

en

1695.
faire

pour

que
Piles.

poefie
additions

derniers

donn

oubli

ce
de

de

des

de

M.

ait

Dryden

parut
n'a
rien

un

M.

a redon-

longue

augmentent

le

eut

ouvrages
entiere

parallle

eft

il

Anglois,

Peinture,

qtii

Se

ditions.

Angloife
profe
l'dition
de

Il y a joint
fur
face

ct

Pote

traduction

en

put,
M. Mi-

de

trois

voir

une

il

l'anne

entr'autres

avons

ju&.
Piles.

imprimer
fes
remarques

de

le
fit

de

mains

fameux

Dryden
dont

qui

fit

avec

le

plaifir

de

la

le

l'ouvrage

tromp,
de
M.

il

de
mais

qu'eut

gnard,
du
Latin

dans

Latin

s'toit

qu'il
le

File

apparemment
fe
contenta

qu'il

parotre
de
dbit

peu
voir

la

de

de

Pr&

fon

que
Public,
&l'on
une

im-

de

M.

de

Piles.

a la rputaqui rpondt
proton
Se du tradu&eur.
tion de l'origi.nal
M. de Piles
le rems
Dans
yque
fur du Frefnoy,
|j travaillent
il toit
celui
de M. Amelot,
dj auprs
d'EConfeiller
qui eft aujourd'hui
de fon g& que la. grandeur
tat,
rendent
denie
& de fes emplois
clebre
dans
toute
puis long-tems
i66z.
Car en l'anne
l'Europe.
Mnage
qui connol'oit
avec lui
-.Piles
pour
loger
du Clotre
maifon
%mme
M.

M. de
dans
la
Notre-

fervice
rendre
A.
des Requtes,
Matre

du grand
ConPrfdent
^ancien
en le lui propofant
l'q-feil,
pour
|ducation
de fon fils qui avoit
fept
Un homme
ans.
fage eft bienheuil donne
fes foins
un
^reux
quand
enfant
dont
le naturel
fe porte
de
la vertu.
lui-mme
C'eft .ce qui
fi agrable
M. de Piles un
rendit
-Dame,
Amelot

emploi
rude.
Prfident

crt

que les
Il entra
Amelot

autres

trouvent

donc
en

chez
i

C6z.

$.

M.

le

& de-

Abrge

de la

Vies

itteura auprs de fon fils pendant


tout le cours de fes tudes,
qui fut
d'environ
neuf ans. 11 vooit xvec
le fuccs de fes foins
ravinement
qui d'ailleurs ont t la Source de
Sa fortune,
& de la grande confidration
qu'il a eue depuis dans
le monde.
Il a toujours
conserve
un attachement
vritable pour toute la maifon de Meneurs
Amelot-,
& il en a toujours
t trait avec
S de diftincbeaucoup d'amiti
tion. M. le Prfident,
pere de foh
avoit folidement
travaill
lev
lui faire un tabliflment.
Et aprs
fa mort,
qui arriva en 1 67 1 MaAmelot
condame la Prfidente
tinua toujours d'avoir chez elle M.
de Piles
fes.
& pour reconnoitre
-elle lui donna un fonds
fervices
confderable
qui plac fur l'Htel de Ville de Lyon
pouvoit
fon aife le
reli de
le mettre
vie.
Au
commencement
de l'anne
1-675. M. Amelot
qui avoit alors

de M< de Pi /es.
ans,
qui venoit de
alla en Languedoc avec
jpbn Droit
on
oncle l'Evque de Lavaur, cede.
mai qui depuis fut Archevque
ours.
L'eavie de s'instruire & d
'mettre
profit un tems que les auitrs
jeunes gens n'ont que trop
accoutume de perdre, lui fit de:mander
Madame la Prfdente
la permiffon
de faire le
'Amelot
Elle y confentit
jifvoage d'Italie.
lavec plaifir, & lui envoa M. de
Montpellier
l'accompour
(Piles
M. de Piles eut lieu' de
foagner.
parisfaire fon got, pour ,la Pein*
rttire pendant ce voYage qui fut de
&:il vit tout loi*Iquatorze mois
ce
qu'il y a de plus beau
fcir
M. le
fie plus prcieux en Italie.
Ipuc
& M. le Cardinal d'Eftres
toient pour lors Rome
M*
Amelot toit log avec eux dans Je
Palais Farnf. Et ce ne fin pas- ir
avantage mdiocre our M. de Pices.
les, que de fe faire connoitre
deux

illuftres

Frres

&

fur-tout

de la Vie

Ahteg
au

Cardinal

qui

grandes
naturelle

qualits

lesbeaux

pour

le

connoiffbittout
Paris

revenu

Conseiller
reu
dit M.
de Piles
Ce

fut

les

atiffi

plusieurs
aimoient
bit

le

fans

Duc

de

de
<jues-ns
|>rfent
J^nbens
A6igal
Duc
de

l'amiti

de

Richelieu

auprs
Piles
lui
de

lui

que

des

fes

d'un

avoit

qui
reprfente
& qui
a t
Grammont.

lui

a fou-

ddi

ouvrags
fameux

fa

fes

&

lui

qui
protalens.

marques
il 'vouloit
de

parmi

mrite

qualit
en lui

plus

particulire
celle

&c

&
de

la

joignant
il le rendit

que

candeur,

donn

lent
bont

fur

l'eftime

fa

Se

aufli-ttf

crivit

Son

personnes
encore

&

qu'il

pratique,
les Peintres

parmi
connoifTeurs.

attira

M.

la

Amelot

ren--

&

Peinture

thorie

M.

Parlement,
fon loifir.
tout

lors

pour

la

illuflre

au

il

Arts,dont

prix.

en

fes

joignoit

une
inclination'

d'une
l'avoir
comme
quelil lui fit

tableau

de

David
depuis

M.

&
le

de
E

jjfiles
|Le

M.

Sue
f|r

Amelot

ret

toit

Sui

yant

grande

de

^s

lui

un

dans

plus

H
M.
ffies

aller

itre
IGrat?

en

grand
afin

la

de

en

de

paf-

guerre,

Batime^,
avoit1%grande
&

Peinture
chofe
crivit

l'Etat,

M.

de

voir

les

difpofer

Allemagne
que
nombre,

d'y

lorf-

quelque
a

Cabinets

fiches

la

d'une

de

important
Amelot

l'orne-

Louvois,

Amelot

homme

mme

Iflipable

de

des
M.

vue

Portugal.

de

Miniftre

intelligence

!e

de

fe

la

par
font

M.

ans,

Piles

Ville,
ordre

tems

Sur-intendant
f que

trois

de

qui

cette

le mme

qualit
Ce

de

prs
M.

l'Ambaflade

Ipans

|&

dur

tableaux

de

Jjnent

de

l'Ambafde.

lesquels
des
afpaires

s beaux

M.

engagea
en

l'accompagner
de
Secretaire

pendant
llaflbit
f|es

Il

avoit

Re-

Ambafladeur

Venife.

age

de-

qui
des

Matre

nomm

fut

jutes,
Roi
I u

Amelot,

toit

ans,

cinq

puis

M.

1682.

de Piles.

M.

acheter

l'on

difoit

fiir-tout
des

Ta-

Abrg de la rie

AU' Cardinal
qui joignit
fes
une inclination!
grandes
qualits
naturelle
pour les beaux Arts,dontilJ
connohToit tout le prix. M. Amelot!
revenu Paris en t 674 & auffi-tti
au Parlement
reu Confeiller
ren-[
I
dit il. M. de Piles tout fon loiilr*
Ce fut pour lors qu'il crivit fur|
la Peinture
& que joignant
laj
thorie
la pratique,
il fe rendit!
illuftre parmi les Peintres
Se parmi
.les connoineurs.
Son mrite- lui
atiffi 1, Il'
attira
& l'amiti
de
plusieurs perfonnes
de qualit qui
aimoient
encore plus en lui fa probit & fa candeur,
que fes talens.
lui a foule
Duc de Richelieu
donne
d'une
des marques
vent
bont particulire
il vouloit l'avoir
fans efl auprs de lui, & comme
Piles lui avit ddi quel-de
de fes ouvrages
il lui fit
ques-uns
d'un
fameux tableau
de
^rfent
David &;
^abens,
qui reprfente
& qui a t depuis M. le
Abigal
Duc de Grammont.

de

M.

de

files.

M. A.melot,
En 1682.
qui deftuis cinq ans, toit Matre des Refut nomm
ites
M. de
Venife.
Il engagea
Roi
en qualit
pies
l'accompagner
de l'Ambafde.
Ce
lie Secrtaire
Boage avoit dur prs de trois ans
M. de Piles fe
jiendant
lefquels
des araires,
||laflbit
par la vue
s beaux tableaux
qui font l'ornelorfVille,
ent de cette grande
ret ordre de paf
I jue M. Amelot

||r
I
I

le

)ans
ui

de

PAmbaide
mme

toit

M.

tems

f
de

que
lui
un

eplus
M.

aller

I ?iles
1 ches

Grat

la

de
en

grand
afin

d'une

&

Peinture
chofe
crivit

l'Etat,

M.

de

voir

les

dpoter

Allemagne
que
nombre,
d'y

grande'

quelque

Cabinets
en

Amelot

de

;mportant
Amelot

guerre,

BtimeM:,

homme

mme

fapable

tre

M.

Louvois,

la

des

dans

gitelligence

de

de

Minire

Sur-intendant
p|fant

Portugal.

acheter

l'on

difoit

fur-tout
des

Ta-

la Yie
pour le Roi. Mais il ordonna en mme tems M. de Piles de
o le Marquis de
paner Vienne,
toit alors Envo
exChiverny
traordinaire
du Roi
& de s'informer exactement
de la fituation des
affaires.
M. de Piles aant excut
cette comavec tout le foin
poffible
revint a Paris en rendre
miffion,
& rejoindre
compte au Minire,
M. Amelot,
qui partit en 1685.
ou il l'accompagna
pour Lifbonne,
en la mme qualit qu'il avoit eue
auprs de lui Venfe. Comme on
avoit parl de marier
M. le Prince
le dernier mort, qui toit
dmenti
Prince de la Roche-uir-Yon
alipl
avec l'Infante
de Portugal,
fille du
lit du feu Roi Pierre II.
premier
M. de P iles fe chargea
de faire
il pourroit
le Portrait
de
comme
cette Princeue.
Il la vooit la
Tribune
de l'Eglife
lorfque le hazard lui faifoit dranger
le voile
qui lui couvroit le vifage. Ce. mme
faifoit qu'il la vooit quelbazard
bleaux

de

fit

en

qu'il

IWeflembfant,

M.

voie

un

que
dans

encore

Ijrve

vue

la

par
de

fjlvec des dpches


1 revint
Madrid
par
ne
le prefToit,
Ipen
dirait
ques
tant
Jf

au

Palais

Efcurial.

Le

Roi
tout

en

il

^'intelligence.
M.
de
Il
Swf.
Amelot.
fpaflade
die
Trait
Amelot

de

fx
de,

magnifi-

d'Efpagiie

Il
Suife

qu'

M.

la

vertu,
ne

Piles

avoit

demeura

de

mritoit

que

de

y
les

Madricf,
de

fit

Efpagne

occupoit,
avoit

Amelot

Marquis
FeuquieAmbafladeur

l'accueil

,il

consquence,
&
comme

Roi
de

toit-alors

qu

aant

il

du

trs-

M.

voir

jours
pour
Tableaux

peine
tous
les

Amelot
confon
Cabinet.

Piles

Cour

&

Portrait

M.

de

Palas
qu'
faifi

tellement

avoit

jj&aits,

du

l'et

ne

Quoiqu'il
en

Piles.

fentres

aux

||qiiefois

de

M.

le

Piles
place

rputation
S

d'efprit

pouvoit
quitter
fuivit
dans
l'am-

en

1 6 8 9

neutralit
conclu

la

du

avec

il

y figna
M,
que

les

an-

Ahreg de la Vie
tons-;

parce

toit
que ce trait
air -Roi, M.
Amelot
une
de dimarque

trs-agrable
donner
pour
ftin&ion
M. de Piles,
a Sa Majft.
de le porter
En 1 69 2. M. de Piles
en

fur
fa

curieux

de

fut

envoie

pour
y demeurer
les prtextes
que

Hollande

cognito
fourniflbit

le chargea

rputation

peinture
de concert

inlui

les
parmi
& en effet

avec les perpour y agir


la paix.
fonnes
fouhaitoient
qui
ici ce qui le
Nous
ne dirons
point
fit dcouvrir
ce qu'il
toit
pour
de dire

il fifft
de

ordre

qu'il
&

l'Etat,

fut arrt
par
retenu
prison-

nier
la Haye
Tefpace
pendant
de deux ans
mais le peuple
de la
las de la guerre,
Haye
qui toit
M. de Piles n'& qui apprit
que
avoir voutoit
en prifon
que pour
s'tant
mis
lu procurer
la paix
en
devoir
de
le dlivrer,
on le
au

transfera
ftein
det

o
trois

Chteau

il fut
ans,

de

Louve-

gard
encore
penc'eft--dire
jusqu'

Rifwik.Il

de

paix

la

de

M.

de

s'occupa
les Vies

compofer
comme
&

prifon

fi

&

grande

le jour

me.

&

|nt

une

4onna

M.
4tit

depuis
i

uatre

binaires
tl mourut

de

cfen
ce
ans
&

incom-

fa
le

laCour

aller

Suivit
l'y
fes infirmits

cbljg

les

par

extraordinaire.

fut

fa.

prison.
lui

Roy
dix

depuis
fut
d'Etat,

pour

h1i

lui-

dlaifemens

qui

Ambafladeur
res

la

penfion:

Ameldt,
Confeiller

70 5

pas
le-

recouvra

la

la longueur
en
France

retour

peut

apprendre
tous

donna

altre

&

modits
fon

leur

leur

qu'il
ces

Malgr
fut fort

ne

fi

il s'amufoit

oyfeaux,
chofes.
Il

bert

folitude

on

longue

des
mille

dans
.
des Pein-

une

dans

travailler

toujours

Piles.

fon

malgr
n|is
,fi

choifi

en

d'Efpagri'
M.

de

gr
l'air

contraire

revenir

la

and
de

5.

d'Avril

ge
Mafut

qu'il
mme

anne.
encore

ila
vu
voyage
dans
fes
occupations
une
dans
grande
le

ans

or-

de

piet.
l'an-

Abrtgc
ne

1709.

de

la

rie

g de ioixante-quatorze

ans.
Il avoit l'efprit naturellement
rfes ides toient
gl & mthodique,
nettes & juftes
ce qui toit catife
n'a jamais v varier en lui ni
qu'on
les jugemens
ni la conduite
de fa
vie qui a t d'une galit parfaite.
Il toit bon ami, fur fidele & trsla fuite
difcret. Ces qualits toient
vrai & fimple.
de fon caraorere
Il
avoit un grand -fonds de Religion,
& il remplifl'oit
fcrupulufement
tousfesdevoirs.
de peindre co nfiftoit
maniere
Sa
dans une imitation
parfaite des ob*
jjets, & dans une grande intelligence
Les
& du Coloris.
du Glair-obfcur
qu'il s'toit faits l-deflus
principes
fi furs
toient
qu'ils lui te noient
lieu de l'ufage de peindre qu'il n'av.oit pas. Il prenoit plaifir faire les
de fes amis. Il a peint enPortraits
& Matre autres feu M. Defpreaux
dame Dacier
& le mrite de ces

de M. de files*
illuftres

deux
on

ouvrage
Il avoit

"excellens

le

les

de

que
de

Raphal-,
a acheptes

jeune

difFerens

Piles

donns

avec

-Rubens,
feulement

ct
^tous

deux

spour

ne

de

Tableaux

car

que

de

avoit

non-

Got,
reflemblance

l'esprit
capable

grande

de

rapport
quelque

parler

une

il

lequel

un
encore

voir
les

pour

que
fur

ouvrages
au public

il a fait

peinture,
admiration

entre

plus
autres

heritiers.
Dans

ais

de

titi

des

deifeins
&

tudes

Croist
es

de

maitres

/plufurs

rafl'embler

de

foin

pris
nombre

rand

rendront

perfonnes
immortel.

ils

l'ont
Mais

d'affaires..
de

la

eu

Peinture

de
accufent
M.
Quelques
perfonnes
ils
d'avoir
Rubens.
donn
trop
.-Nous
de
dn'entreprendrons
pas
rcider
cette
a t
queftion
qui
1 te par
de
dont
les
maitres
grands
le Coloris
les auf uns fotenoient
tres

le Deflein.

Nous

dirons

feule-

e ij

Jh'reg de la rie
il eft

&

ment,
les

crits

fur

ce

du

de

neur

de

Piles

dans

amiti

me,

lorfque

core

qu'un

M.

grand
de

Peintres,

M.
enfant
fuccs

Piles
de

amiti

luiVierge

qui
cette

de

avoit

ticuliere

une

avec

Coypel
la tte

pour
fon
a
du

d'hon-

Peinture

au

enfuite

celebres

Leur

plus

&

il lifoit
laquelle
diffrtations

favantes

d'amiti

prin-

fes

profit.
Conseiller
de

donnoit

M.

la

ont

l'Acadmie

ment

le

les
dont

toit

Sculpture,
Souvent
les

de

gnraux

Clair-obfcur

li

bien

principalement

.de

plus
avec

Piles

parfaitement

adverfaires

grands
M.

qu'il
toit

de

principes
Se

peinture,
cipes

il

dani
que
a publis

vrai

M.

que
fujet
les

dml

trs

plusieurs
Se fur-tout
eft

Ro-

promettoit
a eu
qu'il
eflime
laife
Corrge

en-

n'tant

Coypel

dj
depuis.

marque
de
Se
en

des

prfenteAcadmie.

commenc

une

Il

public.

parSon

mourant
peinte

de M. de filet.
||

Ls ouvrages qu'il a publis font

aux
Abrg d' Anatonne accommod
rt-s de Peinture
& de Sculpture
dont
/<*
Wtis dans un ordre
nouveau
iWmthode efi trs- facile & barafe
muAie toutes les difficults
& chofes
t un grand
les, qui ont toujours

^fp.

Peintres
pour arriver
de leur Art.
ouvrage
1 la perfection
d ceux
res-utile
qui font prof ejjiO
du Dejjein. Mis en lumire
par FranJfoisTortebat
Peintre du Roi dans fait
de Peinture
mAcadmie
ejr de
Royale
On
doit
certaine'Msculpture 1667.
M. de Piles
ment
cet ouvrage
v
ait parti fous un autre nom::
Squoiqu'il
ce qu'on
Sc'eft
peut voir la page if y,
#du
Cours
de Peinture.
Du refte fe$
font
tires du Livre
de Vefigures
le Titien
ale
lesavoic
pour lequel
I ibfiaele

aux

toit
1 deffines.
Tortebat
Peintre
I Cocfeiller
de l'Acadmie
de PeinuI rc. Il peignoir
dans
la manire
de
I l

avoit

tlev
eiij

Akegde la Vie
II. Converfations fur laconnoijfan*
ce de la Peinture
& fur le jugement
qu'on doit faire des Tableaux o par
occajion il eji parl de la Vie de Ru*
bens 6- de quelques-uns de je s plus]
beaux ouvrages. 167-j*
III. DijSertation fur les ouvrages\
des plus fameux Peintres. i%i.
IV. Les premiers Elmens de la\
enrichis de Figu*
Peinture pratique
tes de proportion mefures fur l'Anti- t
que., defjines & graves par Jean
Baptifle Corneille Peintre de l'Acar
demie Roy ale. 684.
V. L'Art de Peinture deC.A.d*\
Frefnoy, traduit en Franois^ enrichi
1
de Remarques,
VI. Vies des Peintres y&c. Cet ouvrage a t anfl traduit enAnglois
Dans l'dition que l'on donne ici au
,public, on a ajout pour la ftisfac-1
tion des curieux, le fecondartide de
M. d la Hire,celuide M.Mignrd,.
celui de M. Coypel, celui de Mademoifelle Cheron & celui de Carlo-

de M. de Piles.
jMtaratti. Ces articles qui font d
rendront
le Rebains diffrentes
I :ueil plus complet.
| VII. Dialogue fur le Coloris. 1699.
: VIII. Cours de Peinture j>ar pin-'

TABLE
DES

CHAPITR

LIVRE

E-sJ

PREMIER.

du Peintre parfait, pour fervir de!:


LJI
rgles aux jugemetis que l'on doit porter'
fur les Ourrages des Peintres.
Page'
Remarques & Eclair ciffemms- fur la prcdente]
Ide.
PREMIER. Du Gnie*
CHAPITRE
1 1\
CHAP. II. De la ncejfit du Gnie.
14?
Chap. III. JO^uil efl bon de fe fervir des
des autrui fans aucun fcruptile.
1 6
CHAP., IV. De la Nature. Des Allions de l
Nature
&des Attions d'habitude
& d'ducation..
11
Chap- V. En quelfens onpeutdire
que l'An
eft au-dejfus de la Nature..
%l\
Chap.
VI. De l'Antique.
z4[
CHAP.
VII. Dugrand Got.
27
Chap.
VIII. De l'EJfence de la Peinture, ifc
Chap.
IX. Si la fidetit de V Hiftoire eft de
29
l'effence de la Peinture.
X. Des Ides imparfaites
Cbaf.
de la Peirt'
p

Table des Chapitres.


Comment

'ChAp.XI.

de la Peinture

parfaite
fin

puis
Ap.
la

XV.

Des

XVIII.

IChap.

Chap.XIX.
XX.

.hap.
la
<

Attitudes.

45

Exprejfions.
Des Extrmits.
Des

Ibid.
44

Draperies.

45

Du Pdifage.
De la Pefpettive..
Du

Coloris.

48

Troifime

XXI.
XXII.

HAP.
HA

Partie

50
De l'Accord

P.XXIII.

Des

peut
Khav.

XXV.

De

quelle

Ch a p.

Des

XXVIII.

autorit

celles

Figures

qui font
nues,

bleaux,

fpiri-

& on l'on

la Grce.

Des
De

Deffeins.
l'utilit

64.
66
des

& de leur
Chap.

54
les Pein-

60

s'en fervir.
XXVI.
De
XXVII.

Chap.

5
5

Licmces.

&
chofes divines
tuelles
ou inanimes.

HAP.

des Couleurs.

Pinceau.

Du

pHAP.XXIV.

49
de

Peinture.

iChap.

les

Partie

Des

XVII.

shAP.

41
de la

41-

XVI.

!lhap.

Seconde

Defein.

de

Partie

Premiere

XII.
Compofition.
Peinture.

HAP.

de-

Je font confervs
dans Cefpitdeplu-

rtabltjfement

XIII.
-hap.
Peinture.
'Cha
p XIV.

im-

de l'Ide

les repes

ufage.
XXIX.
De

la

connoiffance

Eftampes
74
des Tapi

Table des des Chapitres


IL.

LIVRE

de la

Abrg

Vie des

Peintres

Grecs

rpreioji

LIVRE

uibreg
de
renins.
i

Livre

IV.

des Peintres

de

la

Vie

ds

de lavie

des

Peintres

Lombards,

Peintres

uittemam

Fia334

Livre
la

differens

187!

VI..

mans.

Des

i^i

V.

Livre
Abreg

Vnitiens,

LIVRE
jibrsg

iijv

de la Vie

Abreg

III.

Vie

Gots

VII.
des

Peintres

des Nations.

Franois.

538

WOMS

DES

PEINTRES

dont on a par les Rflexions


Wfur leurs Ouvrages d'avec leurs
Vies.
EONARD

DE

VlNCI.

Raphal:
Miles.Romain.
de Caravage.
^jlolidore
Parmfn.
del Vago.
erin
J||f ichelangeBonarotti.
fflfeanBellin,

'Mes
Baflns.
3"intoret.;
I |aul Veronfe.
Corrge.'
I .es Caraches.
Guide.
-e Dominiquia.

I57
i6f
176
187
195
200

z 1o
243

~6<y
z6i
%GG
287
290
305
jxa

Lanfiranc.
L'Albane.
Le Guerchin.

31G
3 2.
324;

de Caravage.
Michelange
Dure.1
Albert
Rbens.
V andeik.
Rembrant.
Pouffin,
Stella.

328:
336I
38Z
40 3
4*1

45 1\
47 ij
48 3
497^

DujFrefhoy.
Champagne..
Le Brun.

LIVRE

I.

PREMIER.

LIVRE

l'IDE'E

DU

PEINTRE

PARFAIT,
"$urfervir

de
des

rgie

aux

jugemens

Peintres.

E Gnie eft la premire chofe que


l'on doit fitppofer dans unPeintre.
C'eft une partie qui ne peut s'acni par le
querir ni par l'tude
il faut qu'il foit grand pour rvail
d'un Art qui renferme
'^gndre l'tendue
Ispant de connoiffances
que la Peinture
de tems & d'appliexige beaucoup
ni
on
pour les acqurir.
Suppof donc une
le Peintre doit regarder
*apureufe naiflance
m
comme (on objet
il doit
nature vifible
avoir une ide
non-feulement
comme
3lle fe voit fortuitement
dans les fujets
particuliers
mais comme elle doit tre en
le-mme
flon fa perfection
& comme
A

Le Genie.

La N*i
ture

arf-

L'ide

parfait.
effet
,'fi lleivetoic
les accidens.

foume.par
Comme

L'Antiq

ue.

il

eft

trs-difficile
la nature

point

d-

de trouvercet
faut
que

il
de
le
tat
parfait
.fe prvale
Peintre
de la recherche
que les
Anciens
n.ont
ikite
avec .beaucoup;de
-bins
& de capacit
fe Jerve
des exeni} Se qu'il
nous
en ont
laifls
dans
les
plaires
qu'ils
de

ouvrages
reur
des

Sculpture
Barbares

font

venus

qu'il

ait
du

toujours
les tems
Qu'il

Le

qu'il
narurel

rgulier

fe
nous.

jufqu'
uneiliffifante

&

tique
choix

grand
Got.

du Peintre

qui
font
Il

malgr
confervs
faut

la fu&
dis-je

connoiflance
de l'Anfaire un bon_
lui ferve
pour
parce

que
l'Antique
a
les habiles
de tous

par
regard
comme
la rgie
de la Beaut.
ne fe contente
exact
&|
pas d'tre
encore
un grand?
qu'il
rpande
tout

c qu'il
fera,
vite"'
qu'il
ce qui eft bas
& infipid.
I
Ce grand
dans l'Ouvrage
du PeinGot
de la nature
tre eft
des effets
Un ufage
&
.bien
extraordinaires
choifis
.grands
dans
Surtout

vraifemblables
fes

font

font

petites
ce qui

car
&

parce
qu'il
extraordinaires
chimriques.

Grands

d'autant

n'attire

ce

ou
eft
pas
faut

moins
partages
ordinaire
l'attention
ces
que
paroifent

que
parce
fenfibles

les chai

qu'elle^
Extraordinaires
ne touche
point
Vraifemblablesl
chofes
grandes
.polbles

&

& noo:
I

ait une
H. Qu'il
dfinie
l'on
^yie
le moyen
par

ide

juifce de fa
forte
cette

de

profeflion
Un Art

& (te /a couleur


du deffein
plate tous les objets vii e fiJr une superficie
dfinition
4Qn4oit comprenles. Par cette
$c
le Coloris
trois
chofes
le DeflTein
&
iCoiTipofirion
ttie
n'y paroiflpas
elle
ime

bien

derniers

Objets
xifibles
des fujets
que

mots

afnt

la matire
de

fe propofe

Dfini*
tion de
la Peiaturf..

dernire
cette
nettement
ex-

que
bien

par
em-

qui
le Pein-

Le

reprefenter.

Peintre

ic
connotre
c pratiq.uer
ces trois .parties
la plus
eft pofd&ns
grande
qu'il
perfection
ici avec ;les parties
On va.Jesexpofer
e.
1. .en' d.Dendenr.
La

Compofition
Se la
vention

j|jn
'tger

le
dans

deux

chofes,
l'Inven-

Par

Disposition.
Peintre
doit
trouver
les objets
fon fujet

La
Com~

en-

& faire

pofition,
I.

ies plus
pro& l'orner
Se par la Difles f tuer de la manire
la
en tirer
un grand
pour

'es l'exprimer
il doit
.^fition

nt
k

contient

s avantageufe
contenter
et
& ,pour
t voir de belles
parties

bien

bien eontrafte
de groupes,

les

Partie.

en fai-

yeux,
il faut

qu'elle
3 Se

diverfifie

le
engoue
&
Sue

&^
tantt,

d'un

ftyle

champtre

hro-

tantt

vari
flon

le

A ij

carac-

Dejfein
I I.
Parcie.

L'Ide

du Peintre

parfait.

tre des figures que l'on introduit


car l'des contours
aux
legance
qui convient
ne convient
nulDivinits,
par exemple
aux gens du commun
les Heros &
lement
les foldats
les forts & les foibles, les jeunes
Se les vieillards
doivent avoir chacun leurs
diverfes formes
fans compter
que la Nadifferente
dans toutes
ture,
qui fe trouve
fes productions
demande
du Peintre
une
variet convenable.
Mais que le Peintre fe
fouvienne
les manires
de
que de toutes
il n'y en a de bonne,
deflner
que celle
& de l'Anqui eft mle du beau naturel
tique.
Attitudes,.

les

Que

Les

dres
crtion
Que

Les

fons.

foient

varies

preuves
contraftes
foient

Expref-

Attitudes

dans

dans

leurs

mples ou
felon
le fujet
du Peintre.
les

membres
animes
nobles
du

&
qu'elles
ou mo

&

Tableau

la

dif

il
foient

Expreflions
les principales

jet
que
d'leves
nobles
l'on
tienne
un

ex.

naturelles-,
leurs
adions

&

au fujuftes
en ayent
figures
de
& que
mblimes
entre
l'exagr
Si

de

milieu

l'infipide..
Que

Les

les
.nits.

Avec
tout
ble

les

pieds
de
plus
le refte
rendre

figures.

Extrmits
& les mains
prcifion
& qu'elles
plus

la

j'entens
foient
&

travailles

d'exactitude

concourent

expreflive

tte,

Tation

que
enfem*
dqj

L'Ide
les
Que
que les plis
autant
br
traftes
ou lgeres

Draperies
en foient
qu'il
que
felon

des

figures
&
vrages
fois

fimple
Se des

jets
mandent

du

ment
tout

du Peintre
iient
grands

eft poflible
les tofes
en

la qualit
t'oient
qu'elles

d'efpce
Suivant
endroits

plus ou
Tableau

diffrente
la

parfait.
bien

jettes
en petit
nom&

bien

con-

Les
Drape'
ries.

foient

paifTes
& la convenance
ouquelquefois
Se quelque-

convenance

des

lu-'

du

Tableau
qui -del'ornemoins
d'clat
pour
& pour
l'oeconomie
du

ensemble.

Que les,
car aclrifs

Animaux
par

foient
une

touche

'teS

principalement
Spirituelle

Se

AnW
maux.

Spciale.

le Paifage
ne foit point coup de,
L
mais qu'- Vafa~
trop d'objets
qu'il y en ait peu
ils foient bien choilsEt en cas qu'une ge.
grande quantit
d'objets
y foient reuferms, il faut qu'ils foient ingiieufement
& d'ombres
groups de. lumires
que le
fite ne foit bien li & bien dgag
que
les arbres en Soient diffrens de forme
de
& de touche autant que la prucouleur
dence Se la variet, de la Nature le requilrent, Se que cette touche foit toujours
gre & frtillante
pour parler ainu
que
les devans foient riches
ou par les objets
exactitupu du moins par une plus grande
de de travail qui rend les chofes vraies Se
Que

A iij

L'de

iU

Peint

fe

parfait.

& qu'auque le Ciel foit


lger
fon
-rat la Ter te ne lu'i- dispute
a rien
larferve
des eaux tranSe des corps
quilles
polis qui font fufeeptibles
de toutes
leur
font
les
couleurs
qui
des cleftes
comme
des
terrefopposes
tf es. Que les nuages
(aient
d'un bon choix,
bien
touches
& bien
placs.
palpables
ctih
objet*
caa<Stre

la

la
Que
non
d'une

Terfpenive.
Que
Le Coloris.
chofes
III.
fcr j
Partie. ftuire

de

c'eft

table

foit

(impie
pratique
dans le Coloris,
qui
la Couleur
locale
le Peintre
ait grand
l'une

&

ls

niefues

encore

ce

&

le

plus

qui

parfait

&

rgulire
peu exacte.

deux
comprend
& le Clair-ob.

de* l'autre

artifans

des

diftingue
avec
lui
&

Pertoedtive

de

c'ft

ce qui le
commun

ont

qui
&

les

le

rend

s'in-

foin
de

proportions
le plus vri-

imitateur

de

la Na-

ture.
La

La
Couleur

celle

locale.

ebjeur.

eft

quelque

lieu

difUngue

des

que
Le
Clair-

qui

naturelle
qu'il
autres

parfaitement
Et le lair-obfciir

avantagefemerit
tant
fur
ores;
le
dans
gnral
particuliers,
la rondeur

n'en:

locale

Couleur

chofe

que
en

objet
chaque
le
fe trouve
a laquelle
& qui en marobjets

le caractre.
etc l'art'
les

les

autre

himifs

de

diftribuer
8c

les

om-

que
objets
particuliers
fur les objts
du Tableau:
&
le relief
leur
donner
pour
convenable
Se dans le gnera

dit Peintre

L'Ide
du
de

plaifir
Ce

reposer
diftribution
ingnieufe
ombres
de grandes
fecours

re que les
les grandes
font

bres

en

d'espace

mutuel

voir
y faire
pour
en donnant
occauon

Tableau

avec

parfait

par

grands

tous
placer
nanmoins

comme

par
clairs

une
Se

fe

les grandes
omles grands
clairs.
comprenne
la feience
de bien

avons
dit
les cl-airs
&

toutes

il

plus

s'entend

objets
la vue

un;
prtent
en foroppofition
font des repos
pour

lefquels

pour
le Clair-obscur

Mais

quoique
nous
comme

de grands

leur
clairs

ombres
des repos

efpace

les

les ombres
particuliredes grandes

ombres
&
grandes;
diftribution
en ce dernier
lumires.
Leur
Ce peut
faire
de quatre
Prefens
faons.
ment

des

mierement

ombres
naturelles
des
par les
x. Par les
en
c'eft--dire
corps.
groupes
d'une
manire
les objets
les
difpofete
que
lumires
fe trouvent
lies
Se les
ensemble,
ombres
comme
on
ensemble
pareillement
le voit

dans une grappe


de raisin,
prs
dont les grains
du ct de
la lumire
font
& les grains
du ct
une mafl
de clair
une
maffe
mais que
font
d'ombre
oppof
peu

le tout

ne

un

objet
il ne

feul

artifice
mais

forme

les
que
naturellement

qu'un
en forte

groupe
pourtant
aucune

&

comme

qu'en
affet.ition

cec

paroiffe
ainf
fe trouvent
fitus
objets
& comme
3. Par
par hazard.

A i"j

du Peintre

L'Ide

les

accidens

fuppofe
ia nature
Peintre
trer

d'une

ombre

du

Tableau.

hors,

& le

corps
donner

peut
le caradtre.
eft le plus

ture
fe

parfait.
dont
Et

4.
des

aux

la caufe
enfin

coulurs
fans

objets

eft

par
qu le
en- al-

Cette

de la Peinpartie
dont
le Peintre
moyen

grand

donner
pour
& pour
rendre

prvaloir

la

de

for-

puiffe
ce a fes ouvrages,
fes objets
fenfibles
tant en gnral
qu'en
particulier.
ne vois pas que
l'artificedu
Clair-obJe
fcur

ait

avant

connu
de

Polydore
& qui s'en fit

va

dans

l'Ecole

Caravage

un principe
Peintres
qui

Romaine

& je fuis
l'ont
fuivi

les
que
foient
pas aperus
que le grand
vient
des
ouvrages
repos
qu'il
en groupant
en espace,
d'efpace
res

d'un

qui ne
obscur.
laifle
qu'ils

ct

Se fes

le trou-

qui

ombres

tonne

effet

d'un

fe fait

de fes

a observs
fes lumice
autre
du Clair-

que par l'intelligence


Je fuis tonn
dis-ie
qu'ils
cette
fi ncelfaire,
chaper
partie
l'aient
fait fans s'en apercevoir.

n'empche

pas

nanmoins

fe

qu'il
n'y
ceux
des

aient
&
Cela

ait

quelPeintres

ques
Ouvrages
parmi
ou il fe trouve
du Clair-obfcur
Romains
un bon
mais
on doit
cela comme
regarder
moment
du Gnie
ou comme
l'effet
du hazard

bien
que d'un
plutt
principe
Andr
Bofcoli
Peintre
Florentin

forts

preflntimens

du

Clair-obscur

tabli.
a eu

de

a conv

L'Ide

du

r 9

mais on
me on le voit par fes Ouvrags
de ce
doit au Giorgio;n le rtabliflement
dont le Titien
fon Comptiteur
principe,
il s'en eft prvalu dans tout
s'tant aperu
ce qu'il a fait depuis.
Dans la Flandre
Otho Venais en jetta*
Se les communiqua
des fondement
folides
fon Elve
celui-ci
les rendit
Rubens
fit tellement
connotre
plus fenfibles ,.& en
& la ncefit
les avantages
que les meilFlamans
fe
leurs Peintres
qui l'ont fuivi
font rendus recommandables
par cette partous les foins qu'ils ont
tie car fans elle
les objets partipris d'imiter fi fidlement
ne feroient d'aucune
culiers de la Natures
confdration.

de fes couleurs
Que dans la diftribution
il y ait un accord qui fafle le mme effet
pour les yeux
que la Musqu pour les
oreilles.

il

Vxr~
cerddez
Couleurs..

Que s'il y a plusieurs groupes de ClairUnit:


obfcur dans un Tableau
il faut qu'il y en d'objet*
ait un qui foit plus fenfible
& qui domine
fur les autres
en forte qu'il y ait unit d'obunit de
jet, comme dans la. Gompofition
iujet..
foit
hardi
le Pinceau
& lger
s'il
Que
eft
mais
uni
poflble
foit
qu'il
paroifl
comme
foit
celui
du Corrge
ou
qu'il
& raboteux,
comme
celui
de Rena.ingal.
A v

Zer

Pinceeun-

ro
les
"Licences.

L'dfo

M Phtre

baiwv
il doit
Enfin' f l'onlicences
les

toujours
effi de

qu'elles

trois

premires
de fe
Pdt-e

du

fuient

efpeces
cornire

parfait*
tre
des
imperceptibles,
& utbrifs
font
pour
vdgaiA

j
l'Are
Ptiif-

fdic.

Un Peintre qui' pofdfe fen Art dans fous


Grace.
les dtails qe l'on vient de
ta vrit s'affurer d'tre habile
Se
peut
de faire infaillibinient
de belles choses
triais fes Tableat^x- ne pri-ront
tre parfits f la- Beaut cfui sf trouve ri'eft acciiipagne de la Grce.
La Grce doit afaifnner
toutes- les par-1
ties dont on vient de parler
elle doit fuive le Gnie
&
c'eft elle qui le fotient
niais elle ne peut ni
qui le
fonds ni fe dmontrer.
s'acqurir
Un Peinrre ne la tient que de la Nature
ri ne fait pas mme fi elle eG: en lui
ni
ni cortirhent il Ia
quel degr il la pofde
fes Ouvrages
elle Surprend
communique
le Spedbateur
qui ri fent l'effet fans en pAtrer la vritable
caufe
mais cette Gr-ace
ne touche Ion. cur que felon la difpofition
On peut la dfinir,
y rencontre.
qu'elle
Ce qui plat
& ee qui gagne le ccur fans paflet
par

l'efprit.

La

Grce

&

la

Beaut

fent

deux

chofes

L'Ide

la

diffrentes
rgles
Ce qui

Tehitt

dtt

la

ne

Beaut
Grace

eft Beau

n'eft

fi

parfait*

plat

que
les

plat
fans

par

les

rgls.

toujours
gracieux,
& ce qui
eft
n'eft
gracieux
pas- rojours
la Beaut
mais
la Grace
eft
beau
jointe
ce qui ale comble
de la Perfection
C'eft
fait
Et

un

dire
la

Grce

On

plus

a donn

fait

le plus en
eilnuer
point
fur les chofes

de

nos
belle

cette

pas

plus
encor

Ide

illuftres
que

du

la

Potes
Beaut.

Peintre

para pu
ne
abrg
qu'on
pour
ceux
n'ont
aucun
doute
qui
qu'elle

contient.

Mais

pour

ceux qui en defirent


des preuves
on a tch de les fatisfaire
dans
les Remarques
dans lefquelles
les uns & les aufuivantes
tres trouveront
maque j'y traite plufieurs
tires qui fe font prfentes
naturellement
0
& qui ne leur feront
peut-tre
pas indiffrentes;

Les

F4r

Remarques

chapitres

Juivantes

aux

parties

refondent

qui

compa-

du Peintre
fent
Vide
defqxeU
parfait
les on
apart
dans
te
ces
& te
Leleur
doit
fartiez
fuppofer
dans
les
en traitent
pont
chapitres!
Us
clairif

A vj

L'Ide

ii

du Peintre parfait

REMARQUES
ECLIRCISSEMENS

ET

fur

la

PREMIER.

CHAPITRE
Du
le
c'toit

un

on a entendu
de Gnie,
chofes.
Les Anciens
ont cr
la garde
commis
efprit

que
de

les. bonnes

&

en

ont

&
l'homme
les mauvaifes
fait

une

mes

le

tion

qui

Gnie.

mot

verfes

PAr

qui lui infpiroit


actions.
Les

prennent

pour
une abondance
les

de

&

une

ide

dire

peut

nous aportons
eft
confondu

& qu'il.
une
eflenee
comme
dans
un verre
d'eau

le

Se ml
eft

avec

Gnie

ou

aux

expar
beaux

diftincte,
beaucoup

en
avec

confondue

hom-

penfes
& cet en-

productions
le concevoir

pour
aux Sciences

donner

di-

l'imagina-

fecrette

Mais

feulement
raport
&
en
Arts
pour
l'on
je croi
que
de raifon

des

plupart
le feu de

produit
cette
& pour
inspiration
thoufiafme
enfnte
qui

Que

Payens

la

8c

Divinit

traordinaires.

Ide..

prcdente

nainant,
l'efprit
>
& mle.

c'eft
plutt
que
eft port
mme
en tant
vers
l'efprit
qu'il
une
fcience
une autre.
Il
prferablement

du

L'Ide

Peintre

parfait.

ti

-le- tyran
ainfi
des facults
dire
eft, pour
il les contraint
tout
e l'me
quitter
le Servir' dans
les oules entrane
pour
o il eft
lui-mme
emport
par la
rages
de fa nature
& lorfque
les organes
rapidit
s'alterer
& le Gnie
tiennent
l'Efprit
'affoibliffent
galement.
Le

Gnie

L'inaion
es occafions

demeure
jufqu'.

comme
ce

dans

foit branl
qu'il
par
du raport
avec lui &
Il eft comme
la cor-.

qui ont
de fon reflbrt.

qui font
de d'un

nfeveli

ne donne
au.
instrument
laquelle
ne la touche.
cun fon moins
qu'on
Le Gnie
eft en foi d'une
au1li grande
les rgies
dont il contendue
de l'Art
que
tient

les

& quoiqu'il
contienne
les femences
toutes
de l'Art,
il n'agit
jamais. furement
il agit
feul
quand
par une.
dont
il ne fait
fecrette
iinpulon
pas la.
caufe

Se ne produit
abandonne.

terre

femences

alors

que

comme

une

Mais

eft cultiv
lorfqu'il
par les rgles
& qu'il fe les eil
il fe met auappropries,
defliis d'elles
il leur commande
en matre
il les rejette
leur
il lui plat
pour
quand
s
fubflituer
chofes de plus
heureux
quelque
il

en

bien dont il
enfin comme
d'un
difpole
eft en poffeflon
croit lui appartenir.
& qu'il
fes trfors,.
Mais
la Nature
qui mnage
quand

elle

a donn

du

gnie

pour

un

Art

L'Ide du Peintres parfait.


14
elle ne l'a donn que rarement univerfel
pour toutes les parties qu'il contient. Peu
de Peintres peuvent fe vanter
par exemple,
daus leur prod'avoir t fi univerfels
feflon qu'ils aient eu pour toutes Tes parries qu'elle contient cette pntration pour
concevoir & cette facilit pour agir
que
le gnie donne ceux qui le pondent.
Tel
en a pour le defin qui n'a jamais rien comtel ruffC
pris dans l'artifice du Coloris
dans les Portraits,
tel autre dans le Pafal'un fe fent port Se fe plat a. imiter
ge
exactement les navets dit naturel duquel
il ne fait point choifir
ni animer les belles expreffions. Ainfi chacun fe trouve parrag de gnie felon qu'il a plu la Nature
de lui en donner, & nous devons toujours
eftimer les talens particuliers
qu'elle di& les respecter quand ils font exftribue
traordinaires.

CHAPITRE

I I.

De la ncejftt du Gnie-.
hommes ont beau travailler
pour
les obftacles qui les empfiirmonter
LEs
s'ils ne
chent d'atteindre
la perfedHon
font ns avec un talent particulier pour les

du

L'Ide
;Artsjours
u'ils
l

ont

qu'ils

l'incertitude

fe

proposent.
d'autruiles

antrer
'efl

point
faut
encore

parfain
ils

embraSs

dans

exemples

il

Peintre

feront

d'arriver
Les

de

rgies

d'y

fbient

qu'ils

la

fft

l'Art

Se

bien

leur

mais

parvenir
moens

ces

que

tou

peuvent-

moens
aflfez

rc

[oient

faciles

ce
fftrs

&

agra-

bles.
cette

Or
dans

facilit

ceux,

s'ils

voir
leur

attirs

autre

chofe
le

que
chemin

facile,

nous

rend

&

les

toujours

daiis
Le

hommes
&
ce,
ment

plus
infailliblement
&
donc

ejl

conduit

Gnie

une

un

prsent
dans
le

que
pour
eft quelquefois

montrant
&

ne

de

des moens

une

le
chofe

aflz

le

plus

fin.

la Nature
que
moment
de leur

quoiqu'elle

n'eft

heureux,

lumiere

a. la fin par

fuiqui

court

la

dans

int-

vouloient
l'Efprit,
nous

le

rhots

Gnie

laquelle
C'efl

le

examin

lumire

qu'ils
de

ont

autres,
ont

une

par

profefloii
cette
lumire

Car

elle

&

que
r-

des

des

Ouvrages

lx

rieure

rencontre

s'inftruire

inclination,

toient

vre.

les

Ce

de

avant

qui

&c de

gles,
confolt

ne

donne

l'Efprit*

faciles.
fait
aux
naiflin.-

ordinaire-

en

particulier
librale
pour

>
le

rendre
un feul
homme.
On
dans
gnral
en a v
Se ceux
force
plusieurs
de cette
cette
qui font allez, heureux
pour avoir reu
facilit
font
avec
d'influences
plnitude

16

L'Ide

du Peintre

parfait.

tout ce qu'ils veulent faire


8c ce leur eft
afliz de s'appliquer pour ruflir. Il eft vrai
n'tend pas ainfi
que le Gnie particulier
fon pouvoir fur toutes fortes de connoifnmais il pntre d'ordinaire plus avant
ces
dans celle qui eft de fa domination.
Il faut donc du Gnie
mais un Gnie
exerc par les regles
par les rflexions,
& par l'aflduit du travail.
Il faut avoir
& beaucoup
beaucoup vu, beaucoup lu
tudi pour diriger ce Gnie
& pour le
rendre capable de produire des chofes dignes de la pofterit.
comme le Peintre ne peut ni
Cependant
voir, ni tudier toutes les chofes que demande la perfection de fon Art, il eft bon qu'il
fe ferve fans fcrupule des tudes d'autrui.

CHAPITRE
eft

bon

de

fins
n'efl

IL
les

pas

II

re

des

fervir

aucun

poffible
non

tuder

L
d'autrui

fcrupule.
de

bien

reprfenter

n'a
feulement
objets
qu'on
n'a point
Si
mais qu'on
delns.
vus
peint
un Peintre
il ne faun'a point
vu de Lion
un Lion;
8c s'il en a vu, il ne
roit
peindre
cet animal
peut
reprfenter
qu'imparfaite-

L'Ide

du Peintre

parfait.

1 tf

moins qu'il ne l'ait deflin ou peine


ent
ou d'aprs l'Ouvrage d'urt
'aprs Nature,
utre.
Sur ce pied, on ne doit pas blmer uns
eintre
qui n'aant jamais vu ni tudi
'objet qu'il a reprfenter^ fe fert des tues d'un autre, plutt que de faire de fon
chofe de iaux
il eft njiaprice qnelque
jftefTaireenfin qu'il ait dans fa mmoire
n dans fon porte feuille, fes propres tues, ou celles d'autrui.
Aprs que le Peintre a rempli fon efprit
e la ve des belles choses, il y ajoute ou
iminue -felon fon got & felon la porte
& ce changement fe fait
e fon jugement
n comparant les Ides de ce qu'on a vu'
en choififTant ce que l'on en trouve de
on. Raphal,
par exemple, qui dans fa.
eunefle n'avoir chez le Prugin fon matre,
&[ue
les Ides des Ouvrages de ce Peintre y
es aant enfuite compars avec ceux de
a choifi ce
ichelange &: avec l'Antique,
ui lui a fembl de meilleur, & s'eft fait
n Got pur, tel que nous le voons dans
es Ouvrages.
Le Gnie fe fert donc de la mmoire
comme d'un vafe o il met en rferve les
il les choifir avec
Ides qui fe prfentent
l'aide du jugement
& en fait pour ainf
dire une provision
dont il fe fert quand

Vide

,it

l'occafion

tt

Peintre

parfait.

mais
il n'en
tir
prfente
ce qu'il
& n'en peut tirer
au.
que
y mis,
a tir de
tre chofe.
Ceft
ainfi
que Raphal
ls tudes
Ides
a prifes
les hautes
de
qu'il
de mme
& Lucas
l'Antique,
qu'Albert
s'en

tir

ont

Gottiques
la nature
Un
ter

leur

baraff
moins

recours
qu'il n'ait
en ont faites.

autres

eft

Peintre

n'a

de

la

voir
Gnie

Tableau,
des
Matres

relligence
faire
du
qui

propres
ou par

la

ni

le

s'il
il

n'a
fera

Nature.

fait
em

Ouvrage
tudes
que

les

vraisemblable

fi

que
ni' la commd-

tems

les
tel

mettre
par

en

oeuvre

exemples
Se qui n'aura

qui

in-

avec

voudra

vu,
jamais
Pafage,
affez
les
n'aura
obferv
pas
pas
tre
bizarrerie,
peints
par leur
trs-bien
de
leur
fera
agrment,

d ceux qui ont


Ouvrages
ou qui ont reprfent
pas-la
des effets
extraordinaires
pafages

profiter
di ces
leurs

Ides

ait un
Nature,
qu'il
pourvu
il
les
tudier
d'aprs
pourra
les
&c les Efiampes
DefTeins
ont
ft choifir
les
beau*
qui

&

endroits

aux

fort

mme

un
beau

les

fond

en gnerai
niais
fujet
des objets
particuliers
dans
l'excution
de fon

l'tude

ou

mchant

de leur
tems
&
que la pratique
de leur
fournies.
pas leur avoient
homme
invenqui a du Gnie
peut

un

Il

de

des

Il

pourra

regarder

les

tudans

produc-

de

L'fde
d

riens

ces

du

Peintre

parfait.
19
comme
s'il
Peintres
8c s'en frvir
dans
la

habiles

la Natur

regardoit
fuite pour

inventer

chofe

quelque

de

lui-

mme.
deux

Il trouvera

en

avantages

tudiant

les

des
habil'es
Ouvrages
l,
eft,
premier
qu'il
y verra
dbaraffe
de beaucoup
de chofes

d'abord

apts
le

Matres
Nature

eft

oblig
le fecond

qu'on
copine
faire

un

prendre
qu'elle

bon

rejetter

eft
choix

quand

qu'il
apprendra
de la Nature,

le beau,
que
a de dfectueux.

&

on

la

par-la.
n'en

rectifier

Ainli

Gnie

un

ce
bien

de la Thorie,
fert t metrgl Se Soutenu
tre utilement
en ufge
noii-feulement
fes
>. mais encore
celles
des
Etudes
proprs
autres.
Lonard

de

a crit

Vinci

les tachs
que
formans
mur,

fur un vieux
trouvent
quife
des Ides
confitfes
de difTfens
vent exciter
& l'aider
le Gnie,
Quelques
tion faifoit
de bonnes

uns

ont

tort

au

que fur un
fe macule

tel

concevoir
cun en
verfit
voit

raisons.

cr

cette

que

faiis
Gnie
Il eft certain
ou

mur

fur

telle

non-feulement
des

Ides

de
conoit
des Gnies

objets,
peud produire*

il

en

gnerai
diffrentes

que confusment,

&

que

ce

piopofen donner
cependant
choautre

de
y a lieu
mais chala diflon
qui

fe dbrouille

ne

s'y

8c fe

L'Ide

io

du Peintre

dans l'efprit

forme
en
&

objets
fon Gnie

pauvre
Gnie

regarde.-

Compofition
conformes

les

que
Se l'autre

felon le Got de celui


la

qui

particulier
voit une
l'un

eft

fertile
au

Voit

n'y
& de

parfait;

En forte
que
& riche,
belle
fon Gott,
parce
& fon Got
bon;
rien

contraire

mauvais

Got,
Got

parce
mauvais

trouver

que
fur

eft froid,
& fon
caractre
Mais
de quelque
chacun

efprits
de quoi
duire

exciter

chofe

quelque

imagination,
lui
qui

s'chauffant
en voant

L'imagination
fe rendra

la

d'enrichir

de

que

fon

foient
cet

fcene

les
objet

&

pro-

appartienne.

ainlipeu

peu,

quelques
un grand
nombre,
de fon
fujet
par

capable
concevoir

d'en

res,

peut
fon

que

figu&
quellieu.

indcis
qui y donneront
ques
objets
arriver
mme
facilement
Il pourra
que l'on
des ides
ce moen
extraordienfantera
par
ne feroient
naires
qm d'ailleurs
pas venues
dans
l'efprir.
Ainfi

ce

aucun
fait
traire
fervir
comme

dit

que
tort

au

qui

feulement
joiterois
teur,
plus on
que
voit de chofes
dans
de

lignes

conntes.

Vinci

ne

au conpeut
en ont
qui
beaucoup,
ont gueres.
n'en
J'adit
cet Au ce que

Gnie

ceux

ceux

de

Lonard

a de
ces

il

Gnie
fortes

& plus
de taches

on
ou

L'Ide

du Peintre

parfait.

CHAPITRE
B

NATURE.

LA

allions
de la
d'habitude

Des

Nature
ne

IV.

&

Nature

les

feulement

pas
accidens

dtour-

fe rencontrent
mais encore

qui
actuelles

dans

actions

d'ducation.

&

n'efl:

par

des

fes productions
ar les habitudes
les
que contractent
On
donc
confiderer
peut
produites.
tions

la

de

de

Nature

celles
enfance

actions
les

que
on

les

manires
de fon bon
au

ou

gr
gr des

de la Nature
fi ds
feroient,

purement
hommes
laiicit

les ac-

deux

elle-mme
lorsqu'elle
agit
u lorfqu'elle
agit
pat habitude
autres.
Les

chofes

font
leur

leur
agir felon
proles activons d'habitude

&
pre mouvement
& d'ducation
font celles
que les hommes
font par le moen
inftrutions
& des
des
De celles-ci
il
ont
reus.
exemples
qu'ils
& ces acde Nations,
y en a autant
que
tions d'habitude
mles
font tellement
parsmi

les

actions

purement
trs-difficile

eft a mon
fens
la diffrence.
Peintres
Les
moins
cette
tcher
de faire
ils

ont

fouvent

des

fujets

naturelles
d'en

qu'il
connotre

doivent
diffrence
traiter;

nancar
o ils

%i

doivent

L'Ide xlu Peintre parfait.


ou en tout,
fuiyre la_pure Nature

ou en partie. Il eft bon .qu'ils n'ignorent


pas
dont les principales
les aurions diffrentes
ont revtu la Nature
mais .com.
Nations
affecme leur diffrence
vient de quelque
tation,
qui eft un voile qui dguife la vla
tude du Peintre
doit
rir,
principale
tre de dbrouiller
& de connotre
en qui
le beau & le fmple de
confifte le vrai
tire toutes
cette mme Nature
laquelle
& toutes fes grces du fond de
fes beauts
fa puret & de fa fimplicit.
Il eft vifible que les anciens
Sculpteurs
cette {implicite naturelle,
&
ont recherch
a puif dans leurs Ouvrages
que Raphal
avec le bon Goit
celle qu'il a rpandue
dans fes figures. Mais quoique
la Nature
foit la fotirce de la Beaut
dit-on
l'Art
Aula furpafJ
communment,
plufieurs
& c'-eft
teurs en ont parl dans- ces termes,
un Problme
qu'il eft bonde rfoudre.
CHAPITRE
:En -quelfens on petit dire que tArt
de la Nature.
Nature

V.
eft au-delfus

doit tre confidere


de deux
ou dans les objets particuLA
manires
liers, ou dans les .objets en gnerai
&c en

1-'Ide du Peintre
La Nature

ille^meme.
e&ueuf

dans

les

eft

objets

formation
enoiis
idens

un

:onfidere
rouvera

Ouvrage
en .elle-mme

le gnral

de

*j

ordinairement

ddans
nous

particuliers
elle .eft, comme

desquels
de dire,
> dtourne
contre
ion intention

e faire
dans

parfait.

par

qui

parfait.
dans
fes

ac-

quelques

en: toujours
Mais f on la

fon

intention
on la

productions

parfaite.
dans
ce

les anciens
gnral
que
de leurs
la perfection
culpteurs
ont
uif
a tir les bel& d'o Polyclte
ouvrages
fit pour
de la Statu
es proportions
qu'il
la Regle.
Il en
& qu'on
a pofterit
appella
C'eft

:ft de mme

des

Les effets

Peintres.

eux de la Nature
es imiter,
& une

leur

ont

experience

donn

avantaenvie

heureufe

de
a r-

uit peu peu es mmes effets en Prcepes. Ainf ce n'eft pas d'un feul objet,
mais
le plufieurs objets que les Regles de l'Art fe
ont tablies.
qui a
Si l'on .compa.re l'Art du Peintre,
't form fur la Nature
avec
en gnerai
iue production
de cette Maparticulier.e
trfle des Arts
il fera vrai de dire que
'Art eft au-deflits de la Nature
mais fi on
e compare avec la Nature
en elle-mme,
ui eft le modle du Peintre
cette.propofition fe trouvera faufl.
les choies,,
bien confidrer
En effet,

aient pris
quelque foin que les Peintres
d'imiter
la
on trou
qu' prfent
de che
vera qu'elle leur a laine beaucoup
min faire pour arriver jufqu' fa perfc
contient
une fource' d
& qu'elle
tion
beauts qu'ils n'puiferont
C'eftci c
jamais.
qui fait dire que dans les Arts on apprein
tous les jours
encore
parce que l'expe
rience
& les rflexions
dcouvrent
fan
chofe de nouveau
dans 1
celle quelque
effets de la Nature,
qui fout fans nombri
Se toujours differens les uns des autres.
Nature

CHAPITRE

VI.

De ^Antique.
de ce mot tous les Ou
appelle
de Peinture,
&
ON
vrages
de Sculpture,
d'Architecture
qui ont t faits en Egypte,
en Grce & en Italie,
depuis Alexandre le
Grand jufqu' l'invafion
des Gots
qui pat
firent prit
leur fureur & leur ignorance
tous les beaux Arts. Le mot d'Antique
nanen ufaae
moins eft plus particulirement
de ces tems-lai
pour fgnifier les Sculptures
foit les Statues & les bas Reliefs,
ou les
& les Pierres graves.
Tous ces
Mdailles
ne font pas galement
bons
mais
Ouvrages
mme, il y a un certain
4an$.les mdiocres
caractre

L'Ide da Peintre parfait:


de beaut qui fait que les
des Ouvrages
les diflinguent

x <
Con-

caractre
noiflurs
modernes.
Ce n'eft pas de ces Sculptures
moderne
parler ici c'eft .des Sculpque l'on entend
& que
les plus parfaites
tures Antiques
tonnement.
l'on ne regarde
Les:
qu'avec
les ont mires au-deffus de
anciens Auteurs
& ne louoient
l beaut ds
la Nature
hommes,
avoit ^de conqu'autant
qu'elle
formit avec les belles Statues.
Ufque ab ungulo ad cap Muni fkmtnum efl
feftivijfima.
vide Jtgnum pittuin pulcr
Eji ne ? Confidera
videris.

citer beaucoup
le pourrois
d'autorits
des Anciens
pour prouver ce que j'avance
mais pour ne rien rpter
je renvois le
Lecteur ce que j'ai dit touchant
l'Antifur l'Art de
que dans mon Commentaire
Peinture de Charles
Alfbnfe du Frefnoy
& je me contenterai
ici ce
de rapporter
difoit un Peintre
moderne
qui avoit.
de
beaucoup pntr dans la connoiflance
c'eft le fameux Pouin
l'Antique
Raphal,
eft un Ange compar aux autres
difoir-il
Peintres
c'eft un Ane compar aux Auteurs des Antiques.
eft extraorL'exprellon
Plante Epidiq. AU. 5.
B

%6

L'Ide

dinaire

contente
je me ferois
eft autant
au-deflus

Raphal,
les
que
mais

du

Modernes
de

que
dcouvrir

des

pense

dire
que
Anciens
de lui
exate-

plus

Raphal.
peu deperfonnes
la finefle
toute

de
pa;bles
les Sculptures
dans
cela

de

au-de(Ibus

cette

Il eft certain

faut

farfait.

font

j'examinerai
dans la vie

ment

Peintre

Antiques

parce

un

font

ca.

qui

eft

qu'il
ceux

efprit
proportionn
& que ces
des Sculpteurs
qui les ont faites
le Got
hommes
avoient
la ConSublime,
&c l'Excution
exacte
& {pivive
ception
leurs
Ils ont
donn
rituelle.
des
Figures
pour

conformes

proportions
Ils
figures
des conrours

au

caratre

de

ces

les
Divinits
deflign
par
&
coulans
plus lgans
plus
Got
ceux
des homd'un
que
grand
plus
Ils ont fait
un choix
mes ordinaires.
pur
& ils ont excellemment
de la belle
Nature
o la matire
a
remedi
qu'ils
l'impuiflance
de tout imiter.
les mettoit
employoient
Le
que

ont

Peintre
de

ne

tcher

fauroit

donc

pntrer
connotre

mieux

l'excellence

faire
de ces

la puret
de la
Ouvrages
pour
deffiner
& pour
doctement
Nature
plus
il
Nanmoins
Se
comme
lgamment.
plus
la Sculpture
chofes
plufiurs
qui
y a dans
la Peinture,
& que
ne conviennent
point
le Peintre

a d'ailleurs

la

plus

Nature

des

parfaitement

d'imiter

moyens
que

le

Sculp-

L'Ide

faut

il

leur
tee

qu'il

Livre

ineun

dans
fens

le

aux

laquelleSe l'esprit,

dans

vu
du

donne
de

ouvrages
mode

que dans

les

ide

le

pour

de

rendre
n'on
les

les

que

de

la

grand

deviennent

belles

Sublime

mme

Got
deviennent

communes

&

plus
l'u-
n'ont

du

mondans
de

grand

de
&

le

qui

donc

faut

d'inftruif

car
le

ot

au

capable

plaire

erveilleufes

ne

Il
chofe

chfes

ceux

l'ornement

pour

le

tout

dans

pIaifir.

appelle

Or

nceuaires

d'extraordinaire

quant

feue

font

j'ai

aux
rapport
ne
s'accom-

par

fouffrir

qui

quelque

que

qu'il
ordinaires.

& non
que

einture

Got

peut

Arts

ordinaire
ge
pt invents
&c

dfinition

chofes

fe

l'Original.

Got.

Peinture

ne

mdiocre

s'attacher

VII.

la

grand

des

point

<tas'arre*'S^
de bien
ilfuffit
fans

de

CHAPITRE
.Du grand
L'Oii

l'Antique

r tradmr

paroles

i'7:
com-

far fait.

regarde

qu'orr

langue

Irappdrtr
Ifervilement

Peintre

du

c'eft

la
pifur-

c'efl:

ce
lui

par
belles,

&

fublimes-

en

Peinture

le

Merveilleux

le

grand
ne

font

chofe.

le dernier
da il eflf
de ce Livre
Voyez
Chapitre
rair du Got
aux Nations.
par
rapport
auffi
ce qu'on
a dit
du
Got
Voyez
jj.
page
es Conveifations
fur la Peinture
les ter,*
& dans
ns de

Peinture

au mot

Got.

Bij

Vide

zS

au Peintre

parfait*

VI

CHAPITR

De

de l

fEffence

II.

Peinture.

dit que la- Peinture


eft un
avons
NOus
&
Art
du Deffein
qui par le moyen
imite
fur une
de la Couleur,
plafperficie
vifibles.
Ceft
ainf peu
te tous
les objets
que

prs
parl
prfent
tion.

la dfinifTent
& perfonne
de

Elle

trois

trois

Deffein
la

de
Et

de

qu'elles
Peinture

fontl'Eflence

nefoient
telles

que

parties

qui
en font
les
auffi

effentielles'de
parties
tre fait,
conntre.
qui relevent
le prix

Gon>

Raifon

plufieurs

mais qui
EfTence
me
par exemple
de mrae
tus
tout

cette

la
parties
& le Coloris

mme

ceii'eft
que

proprits
ne font

qui
le

que
l'Hora&

pas

l'ornement
Sciences
&
ce n'eft

ont

jufqiia
dfini,

comme

dernires

parotre
fie urs convenances

s'eft

en

qui
avif

Peinture

la

Se

fait

ceux

redire

contient

l'Ame
Corps
de l'Homme.
ces

ne

trouver

le
pofition
l'Eince
font

par
me

tous

plude fou
coin,

les Ver-

par les
le Peinfon Art
que
de chofes
in-finit
une
de fes
Tableaux,
quoi*
que

de l'Efence
point
font les
proprits'

de
d'inf-

la

du Peintre pdri 'ait.

L'Ide
&

truire

divertir.

de

Sur

ron
quoi
conudrable
de l'hiftoire

allez
faire
une queftioti
fi la fidelit
eft de faVoir
de l'effenc
de la Peinture;

CHAPITRE
Si

la

fidlit

pet1t
qui
eft

IX.

de

de

29

fMiftoire

eft

de

lyffen

Pinture.

que la Cmpofition,
qui eft un*
efliitill
de la Peinture
compartie
les objets
dans
l'Hiftiprend
qui entrent
IL

pafot

& qui en font la fidelit


que
par concette
fidlit
doit
tre eflentielle
.
fquent
la Peinture
le Peintre
eft dans
la
$t que
dernire
de s'y conformer.
obligation
A
on rpond
de
quoi
que fi la fidlit
la Peinture
l'Hiftire
il
toit
ffentielle
re,

n'y auroit
point
fe rencontrer
beaux
Tableaux
ne Histoire

de
Or

qui
comme

Tableau
il

y a une

oblig

vrai
d'tre

ne

elle
infinit

ne

reprsentent
font les Tableaux

les Pafages
lgoriques
les Fruits
Marines,
les
autres
qui ne font qu'un
tion du Peintre.
Il eft

cependant
dans
fidle

dt
etc

aucuAl-

les Animaux
les
& plufieurs
Fleurs,
effet

que

de
le

l'Hiftoire

l'imaginaPeintre
qu'il

B iij

eft
r-

L'lde du Peintre parfait.


$o
prelent
& que par la recherche urieufe
es circonftans
il
qiii l'accompagnent,
Augmente la beaut ..Se"le prix de fon Ta*
bleau mais cette obligation n'eft pas de l'effence de la Peinture
elle eft feulement une
comme la Vertu &
bien fanceindifpenfable,
la Science- l font dans l'Homme. Ainu" de
xnme que l'homme n'en eft
pas moins Homle Peinme pour tre ignorant & vicieux
tre n'en eft pas, moins Peintre pour ignore
l'Hiftoire. Et s'il eft vrai que les Vertus &
les Sciences font les ornemens des Hommes, aufl eft-il certain que les Ouvrages
des Peintres font d'autant plus eftimables
qu'ils font parotre de fidlit dans les fujets hiftoriques qu'ils xeprfentent
fuppof
d'ailleurs qu'il n'y manque rien de l'imitar
tion de la Nature, qui eft leur efence.
,De
forte qu'un Peintre peut tre fort habile dans fon- Art
& fort ignorant dans
l'Hiftoire. Nous en voyons presque autant
d'exemples qu'il y a de Tableaux du Titien,
de Paul Veronfe
du Tintoret, des Balfans,
& de plufieurs autres Vnitiens
Ils ont mis
leur principal foin dans l'Enonce de leur
Art 1; c'eft--dire
de la
dans l'imitation
Nature, & ils fe font moins appliqus aux
chofs accefires qui peuvent tre ou n'tre point
fans que l'Eflence en foit altre. C'eft apparemment dans ce fens-la que

du Peintre

L'Ide

patfat*

les
Tableaux
des
regardent
de nommer
Peintres
que je viens
puifqu'ils
au poids de l'or,
& que ces Oules achtent
fnt du nombre
de ceux qui tiennent
vrages
les

Curieux

Cabinets.
le premier
rang dans leurs
Il ne faut pas douter
Effence"
que fi cette
les Tableaux
Peintres
des
Vnitiens
dans
t accompagne
des ornemens
avoit
qui
le prix,
&
lir de l'Hiftoire

;en

relvent

en feraient
d'un

autre
:de l'Hiftoire

de la fidje veux dire


de la Chronologie
ils
mais
plus estimables

beaucoup
il eft certain
ct
ne peut
fervir

& que
.ftruire
.leurs Tableaux

devons
nous
l'imitation
de

frablement

toutes
la bonne

ftruifent
pas
une
&

nous

aurons

efpce
qui met

de
nos

chofes.

nous
inqu'
chercher
dans
la Nature

prnous
in-

S'ils
s'ils

heure

la fidlit

que

ne le font

le plainr
toujours
d'y voir
nous
cration
divertit
qui
en mouvement.
panions

En effet
fi je veux
l'Hiftoire

apprendre
ce n'eft
un Peintre
je confulteque
point
mais
rai, il n'eft Hiftorien
que par accident;
je lirai
& dont
lement,
raconter

les

Livres

les

faits

de l'Hiftoire
n'eft pas feu^
mais

de

les

fidlit.

avec

car l'on

traitent
eflentielle

l'obligation
de raconter

Cependant
un Peintre
rien

qui

je
de

ne
ce

eft

prtens
eft
qu'il

tojours

pas ici
mauvais

blmable

excuser
Hiftode faire,

B iiij

L'Ide

a i
mal

du Peintre parfait

ce

l'on
Si un Peintre
que
entreprend.
un fujet
ayant traiter
historique
ignore
les objets
entrer
dans
fa Comqui doivent
pofition

la

pour

rendre

il

fidell

doit

s'en
ou par
instruire,
gneufement
des Savans
vres,
ou par le-moyen
ne peut nier que
la ngligence
qu'il
tera en cela ne foit inexcufable.
J'en
te

ceux

nanmoins'

de dvotion
de diffreus

tems

pas de leur
fance
force
foient

ehoix
pour

diffrais

qui

Peintre
comme

reprfentt
8c une
Chapeau
il

Comdiens
fe trs-ridicule
mais
non

pas

une

complaiqui les fai-

qui peuvent
la Peinture.

dans

un

hiftoriques.

qu'Alxandre
fammes
aujourd'hui
ce

Conqurant
comme
Perruque,
feroit
&

cette

non

pas

fe les imagine
ou

.qu'il

de

entrer

s'imaginoic
le
nous

appor-

une partie
eflentielle
feulement
trouver
les

doivent

fabuleux

vrais

& l'on

eft

qui
connue
le Peintre

que

Li.

la trop grandefim.
rfl&
pas de faire

& dont

l'ornement

L'Invention
de cet Art

te

de

permettoit
accenoires
le.s chofes

contribuer

se:

peint
introduit

mais
par
les personnes

travailler
ne leur

plicit
xion
fur

objets
felon

&

les

excepdes fujets
des Saints

ont

qui
o ils ont

foi-

faute
contre

fans

doute

Tableau,
faux
Et
fut

ou

fi

un

vtu
&

avec

un

font

les

une

cho-

une

faute
trs-groffiferoit
contre
l'Hiftoila Peinture

fupipof

le fuf
reprefentes
d'ailleurs
que les chofes
les Rgies
fent felon toutes
de cet Art.
le Peintre
Mais
la
quoique
reprfente
& l'Hiftoire
AcciNature
par Eflnce
par
cet Accident
ne lui doit
de
dent,
pas tre
considration
s'il
moindre
l'Eflence
que
& Surtout
aux
veut plaire
le monde
tout
de Lettres
gens
un Tableau
plutt
yeux
fe&ion

font

ceux

&

par

principalement

qui.confidrant
les
par
fa perl'Hiftoire

l'esprit
que
conffter

fidlement
reprsenter
les pallions.
& exprimer

CHAPITRE
Des
L

Ides

X.

imparfaites

de

la

Peinture.

qui
y a peu de personnes
de la Peinture
Ide bien
nette

les Peintres
mmes
prens
mettent
l'Eflence
de
toute

ont

des
plupart
le monde
dans

fodtenir

minent
felon

l'Invention
l'imagination
la Peinture
qu'elle

leur

une

y j'y

com-

phfienrs
Art dans le

conffter

La

&
fpirituel
Lettres,
nergardent
que par
effet de

leur

ne le font

& d'autres
Deflein
dans la Couleur.
qui
tre

dont

aient

perfonnes
un carat-

de
les
gens
La Peinture

entr'autres
d'ordinaire

un

comme
& que
du Peintre.
de ce ct-la
parat

que

plus

Ils

pur
exa-

feulement
ou moins
Bv

34
ils louent
ou moins le Ta
ingnieuse
plus
fans en confiderer l'effet
bleau
ni quel
de la
dgr le Peintre'a
port l'imitation
Nature.
C'eft dans ce fens que Saint Au-i
guftin dit que la connoiflnce de la Peintuie & de la Fable-eft fuperflue
quoique
dans le mme endroit ce Pere loue les Scie
ces profanes^
C'efl en vain pour ces fortes de perfonnes que le Titien,
le Gorgion & Paul Veronfe fe font puises, & qu'ils ont pris tant
de peine pour porter fi loin l'imitation de
la Nature.
C'eft.en.
vain. que leurs Ouvrages font regards par les plus habiles
Peintres comme les Exemplaires
les plus
ou plutt
>c'eftinutilement
qu'on
parfaits
fait voir des Tableaux ces perfonnes-la
puisque les Eftampes correctes poiirroient
& pour
iuflSre pour exercer leur jugement,
remplir l'tendue de leur connoiffance.
& je dis que
Je reviensi Saint Auguftin
s'il avoir eu une vritable Ide de la Peindu
ture,
qui n'eft autre que l'imitation
& qu'il et fait rflexion
vtai
que par
cette imitation on peut lever en mille manires le cur des Fidles l'amour Dide ce bel
vin, il auroit fait le Pangyrique
Art avec d'autant plus de chaleur qu'il toit
lui-mme trs-fenfible
tout ce qui peut
porter Dieu.

L'Ide

du

Peintre

parfait.

Un autre Pere avoit une Ide de la Peinde


ture plus jufte c'eft
Saint %rgoire
Nice
qui aprs avoir fait une defcription
dit ces paroles
du Sacrifice d'Abraham
J'aifouvent jette les yeux fur un Tableau qui
& je ne
reprfente ce fpelacle digne de piti
les ai jamais retirs fans larmes tant la Peinles chofes
ture fait reprfenter'
comme fi
elles fe paflient effectivement,.
CHAPITRE

XI.

Comment les refies de l'Ide


Peinture

fe

plu/leurs

personnes

de cet

font

de

Peinture
E
la
tion,

faire

faveur

inftruire
peuvent
re de leur Gnie.
fes Ides
de la
Ides

le

Vefprit

de

rtablijfement

qne PEflTence
dans une fidelle

Chapitre

imparfaites

de

voir

convoie

ce

depuis

dans

Art.

viens

dans

confervs

de ta

imparfaite

de

laquelle
& divertir

les
felon

imita-

Peintres
la

mefu-

ensuite
des faufparl
Peinrure
5 & je tcherai
ces
de montrer
comment
J'ai

fe font

jufqu'

gliffes

nous.

La

Peinture

comme

les

autres

Arts

nTs

t connue
a fair
qu'elle
que
par le progrs
dans
corn-*
Ceux
des hommes.
qui
l'esprit
Jiiencereia
en Italie
& qui
la renouveller

Bv|

1 6

L'Ide

du Peintre

parfait'

n'en pouvoient
avoir que de
.par confquent
foibles PrinHipes
ne
laiflerent
pas de s'attirer de l'admiration
de
par la nouveaut
leurs Ouvrages
Et
mesure que le nom6c que l'mubre des Peintres
s'augmenta
lation
leur donna
des lumires
les Ta-.
de prix & de beaut.
bleaux augmentrent
Se des Connoif.
Il fe forma des Amateurs
un cer& les chofes tant venues
feurs,
croire qu'il
tain point
on commena
croit comme impoffible
que le Pinceau pt
rien faire de plus parfait que ce qu'on admiroit en ces tems-la.
Les grands Seigneurs viftoient
les Peinles Potes chantoent
leurs Iouanges,
tres,
& ds l'an 1 500. Charl'es I. Roi de Naples,
alla voir Cimabu
paflant par Florence
& Cme de Mdiqui toit en rputation
charm des. Ouvrages- de
cis toit tellement
Philippe
L.ippi qu'il mit tout en ufage pour
& lapareflede
ce PeinVaincre la bizarrerie
dre afin d'en avoir des Tableaux.
ileflaif
djuger
Cepadant
par les-ref
tes.de ces premiers. Ouvrages
que la Peinture de ce ficLe-la toit trs-peu de chofe
fi nous la comparons celle que nous voyons
de la main des bons Matres.
aujourd'hui
les parties
Car non feulement
qui dpen& du Deiin n'dent de la Compofition
oient pas encore afTaifannes du bon Got

L'Ide

du

Peintre
parfait.
mais celle
qui leur ett venu
depuis
toit
absolument
&
lris
ignore,
des objets
en particulier
ouleur
Couleur

appelle
du
gence
du tout
plooient

Locale

dans

,6c dans
Il eft vrai

Clair-obfcur
enfemble.
des

&

du
dans

la

qu'on
l'intelli-

l'harmonie

qu'ils
mais
la

Couleurs
en cela

37
Co-

emroute

toit
& ne
triviale
qu'ils tenoient
fervoit
reprfenter
la vrit
des
pas tant
nous en faire
reflbuvenir.
objets,
qu'
Dans

cette

du Coloris
o les
ignorance
avoient
t levs
Peintres
ils ne concevoient
de cette
enpas le pouvoir
partie
ni quel
elle
toit
cachanterefTe,
degr
de faire
monter
leurs
Ils
Ouvrages.
pable
ne juroienr
encore
de leurs
que fur la parole
Matres
le chemin
tion

&

n'tant
leur

qu'on
& le Deuein

qu'
occups
avoit
montr,

faifbit

toute

leur

s'aplanir
l'Inventude.

Enfin

annes
J le bon Gplufieurs
aprs
nie de la Peinture
fufcita
Homde grands
mes dans
la Toscane
Se dans
le Duch
'd'Urbiti
qui par la Solidit
de leur Gnie,
par la bont
t de leurs
levrent
Etudes
avoient
connoiftnccs
qu'ils
Matres,
fection
tit.
Ceux

de leur
&par
les

Ides

reues

de

un
Se les portrent
l'admiration
qui fera
a qui

on

eft

Esprit,
l'affidu-ides
leurs

de perdegr
de la Poft-

principalement

rede-

Vide

du Peintre parfait*

vable de cette perfection


font
Lonard
de Vinci,
& Raphal
mais'
Michelange
ce dernier,
qui s'eft lev au-defTus des autres, a acquis tant de parties dans fon Art,
& les a portes un degr fi haut
que les
ont fait
louanges
qu'on lui en a donnes
croire que rien ne lui manquoit
s &ont fix
en fa Perfonne
toute la perfection
de la
Peinture.
Comme il eft ncenaire
dans la Profef.
lion de cet Art de commencer
par le Def
&c qu'il eft confiant que la fource du
fein
bon Got & de la Correction
fe trouve dans
les Sculptures
&c dans les Ouvra.
Antiques
ges de Raphal
qui en ont tir leur plus
la plupart des jeunes Peingrand mrire
tres ne manquent
pas d'aller Rome pour
s'ils n'en reviennent
pas fort haytudier
du moins de l'eftibiles, ils en rapportent
&
me pour les Ouvrages
qu'on y admire,
la tranfinetrent
tous ceux qui les coutent.
C'eft ainfi qu'un grand nombre de Curieux
& d'Amateurs
ont conferv
de la Peinture
fur la foi d'autrui
ou fur l'autorit
des
Ide qu'ils ont reAuteurs
cette premiere
de
favoir
ue
que toute la perfection
la Peinture
de Raeft dans les Ouvrages
phal.
Les Peintres
Romains
font auffi demeurs la plupart
>c l'ont
dans cette opinion

du Peintre
Vide
parfait,
%y
ou
aux
l'amour
de
ntnue
Etrangers
par
le.
eur pas
ou
par
leur
ngligence
pour,
bien connu,
oloris
ou
n'ont
jamais
qu'ils
ont donne
aux auar la prfrence
qu'ils
de la Peinture,
res parties
tant
lefquelles
les occupent
le relie
n grand
de
nombre
eur vie.
On

donc

ne s'toit

de l'Invention

e qui dpend
t

quoique
nieufement

ion

&

attach

Raphal
qu'il

jufques-l
qu'
& du Deflin.

ait

invent
trs-ingait defln
d'une
Correcait
qu'il
une force

acheve
d'une
Elgance
les paliions
de l'ame
avec

exprim
une
grace
'ets avec toute

infinie,
qu'il
la convenance

ait

trait

fes fu-

& toute

la no-

Peintre
ne lui
qu'aucun
ait
de la primaut
dans
disput
l'avantage
le grand
des parties
a pofl'enombre
qu'il
il eft confiant
nanmoins
des
qu'il
n'a pas

blefl

&

poflb.le

pntr
rendre

dans

le

les objets
ni pour donner
tation.
C'eft
fenfation
Peinture

pourtant
parfaite
comme

Coloris

aflfez

pour
bien
vrais & bien fenubles*
l'Ide
d'une
imiparfaite

qui

fait

je l'ai
du Deuein

l'Ide

&

imitation

cette

vient
perfection
& fi
& les habiles
Raphal
tems n'ont
eu cette
detniere
parfaitement

avant

de

Fefientiel
fait
&

-voir.
du

Peintres
partie
l'Eirence

cette
del
Cette

Coloris
de fon
qu'im-r
de
la

4<3
Peinture

Ouj
qui vient de l'effet de leurs
doit tre imparfaite
aufli-bien
orages,
que
celle qui s'eft introduite
fucceffi-vement
dans
de quelqnes
d'aitleurs
l'efprit
personnes
trs-claires,
Les Ouvrages
du Titien
& des autres
Peintres
qui ont mis au jour leurs penfes
la faveur d'une fidelle imitation,
devroient,
ce me femble,
avoir dtruit
les mauvais reftes dont nous parlons
Se avoir redreff
les
Ides felon que la Nature
& la Raifon
l'exigent d'un efprit jufite. Mais comme les jeuen fbrtant
nes gens n'emportent
de Rome
pour aller Venife
qu'un
efprit & des yeux
& qu'ils ne font d'ordinaire
dans
prvenus
cette dernire
ils
Ville que peu d fjour
n'y voient
que comme en paflTant les beaux
leur donner
mie
Ouvrages
qui pourraient
, auflbien loin d'y
jufte Ide de la Peinrure
contrafter
une habitude
du bon Coloris,
qui
feroit valoir les Etudes qu'ils
auroient
faites
Rome
& qui les rendroit
irrprochables
fur toutes les
de leur Profeflon
ils
parties
en fortent
comme ils y font entrs.
*Mais
ce qui efl tonnant
c'eft que certains Curieux
de
qui font encore
prvenus
cette faufl Ide
font tellement
pris de
la beaut des Tableaux
Vnitieris,
qu'ils en
avec raifon
un fore grand prix;
donnent,
ces Tableaux
n'aient
quoique
point
prefque

Peintre parfait.
L'Ide
du
mrite que par l'Ide,
'autre
que j'ai
lie de l'Eflence de la Peinture.

C H A P
CO
Premire

IT"R

M PO
Partie

XI

4*
ta-

I,

ITION.

de la Peinture.

ne s'en: fervi jufqu'ici


que du mot
la premiere
ON d'Invention
pourfignifier
Partie de la Peinture
plufieurs l'ont mme
confondue avec le Gnie, d'autres avec une
enfin avec la
ertilir de penfes
d>utres
difpoficion des objets: mais toutes ces chofes
font difierentes
les unes des autres.
J'ai cr
que pour donner une jufte Ide de la premiere Partie d5 la Peinture
-il-falloit l'ap& .la divifer en deux
peller Compoftion
l'Invention
& la Difpofition.
L'Invention
trouve feulement
&
les objets du Tableau,
la Difpofition
les place. Ces deux Parties
font differentes
mais elles ont
la vrit
xant de liaifon
entr' elles
qu'on
peut les
fous un mme nom.
comprendre
Dans les fujets tirs de l'Hiftoire
ou de
la Fable
fe forme par la lecl'Invention
c'eft un pur effet de l'Imagination
ture,
dans les fujets Mtaphoriques
elle contribue a la fidlit de l'Hiftoke
comme la

4t

L'Ide

du Peintre parfait*

& de quelque
des Allgories
m
elle ne
niere que l'on s'en ferve,
doit
du Spectateur
tenir en fufpend l'Eiprit
p.
aucune obfcurit.
Mais quelque
fidlement
ou ingnieufement
que [oient choifs les ob.
ils ne fe
jets qui entrent dans le Tableau
s'ils ne font difpo.
ront jamais un bon effet
fs avantageusement
Selon que l'conomie
& les rgles de l'Art le demandent
& c'ell
le jufte aflemblage
de ces deux Parties que
Ainfi je la dfinis de
j'appelle
Compofition.
cette forte
iine partie de la Peinture
qu
trouve avec convenance& qui place avec
fe fert
les objets dont le Peintre
avantage
pour exprimer fon fujet.
nertet

CHAPITRE

XIII.

DESSEIN.
Seconde

Partie

de la Peinture.

du De
bon Got & la Correction
dans la Peinture,.
LE fein font fi nceflaires
qu'un Peintre
qui en eft dpourvu eft oblig de faire des miracles d'ailleurs
pour s'attirer quelque
& comme le Deflin
eftime
eft la bafe & le fondement
de toutes les
autres Parties
que c'eft lui qui termine
les Couleurs
les objets
& qui dbrouille

L'Ide
on,

lgante

moins

langage
Peintres

leurs

fous

une

bien

conu

de

la

qui

fous

un

proportion
la Nature

que
la

une

que
Se
&

ifafl

Attitudes

ment,

ne

fait

ces

deux

elle

iquoit
ou

dans

la

beau-

un

marri-

&

parties
ou

prive
(on

&
la

dans
action

dans

API

Expreflons

Pondration

fonds

contrainte

Des

LEs
de

la

aucune

feroit

moins

pas

Attitudes,

font

voir

jamais

XIV.

DAns
Contrafte
Elle

ont

&

imitation.

parfaite

Des

le.

air

que
par
de
i'autrejls

CHAPITRE

les

la

habitude

par
mme

n'eft

varit

productions
diferet
de
l'une

pas

que

n'

dans

vetoient

font

Peinture

mme

fes

lange

ne

l'Eloquence.
rduifent

Figures

admirable
t

correction

dans

du

toutes

4$

parfait.

dans

nceflaires

puret
Les

Peintre

du
c la

Natune

qu'elle
fi elle
de

man-

mouve-

action.

XV.

Exprejfwis.

la pierre
de
du Peintre.
Il montre
font

l'efprit
I juftefle dont il les diftribue

touche
par

fa pntrations

la

du Peintre pdrfdit.
mais il faut le
difcern etnent

44
Scion

Vide

efprit

le

dans

percevoir

Spectateur
dans

que

les

pour
le

innfi

bien
ap

Peintre

lesbiei

pour

excuter.
On

doit

une

confiderer
o

Scne

:Les

chaque

bien

Figures

font

gens

Ide
bles

la

de

jufte

ces

ce

la

un

des

de

eft

intereff
mais

vifage
3c

fait

talens

affez

heureux

la

la

de

concourir

&

les
les

&
bien

trai.
du

parties

celles

du

gnrale

t'Expreffion

(ou

Peinture,

pour

toutes

ao

juftefle
Elles

non-feulement
encore

fenfifont

Expreflioils.

rares

unt

font

qu'elles
de

plupart!

encore
ne

Peinture,

des

la

pas

vivacit,

plus
qui

ter,

la

dlicatefl

celui

n'ont

rl

colories!

mais

qu'autant

parties

fon

bien

vrit

qui

d'efprit,

compagnees

&

la

cammi
joue

Figure

bien

Tableau

deilnes

admirables

des

un

corps,
du

pat
la manier dont il les expofe. Les expreflonsi
ou
vives & naturelles font fouvent oublier
du moins fuppler l'imagination
ce qui
manque d'ailleurs dans un Tableau.
fujet,

les

objets

mme

C H A P
Des
COmme
tte,
la

les

plus

T R E

inanims

XVI.

Extrmits.

les Extrmits
c'eft--dire,
font
les pieds & les- mains,

Vide du Peintre parfait.


41.
&- plus remarques
lus connues
que les
utres parties;
que ce font elles qui nous
elles doivent,
arlent dans les Tableaux,
rre plus termines
que les autres chofes
o elles feront emappof que l'action
les difpofe & les place d'une ma
loes
iere tre bien ves.

CHAPITRE

XVII.

Des Draperies.
N dit en terme de Peinture
jetter
une Draperie
pour dire habiller une
Ce mot.
igure & lui donner une Draperie.
e jetter me parot d'autant
plus expreflif,
ue les Draperies
ne doivent point tre arangees comme les habits dont on fe fert
dans le monde
mais qu'en fuivant le caractere de la pure Nature,
laquelle eft loigne
de toute affectation
les plis fe trouvent
comme par hazard
autour des membres
qu'ils les faflent parotre ce qu'ils font
que
ils les contra(tent:
par un artifice induftrieux,
& qu'ils les areflent, pouf.
en les marquant
ainfi dire,
&
finuoilts
par leurs tendres
par leur molelTe.
Les anciens Sculpteurs
qtv n'avoient
pas
Couleurs,
fufage des diffrentes
parce qu'ils
tcavailbieat
le mme Ouvrage fur une me-

L'Ide

a6
me

ont

matire
de

peur,

plis,
ils

n'attiraflent

de

voir

fe

mmes
.efpece
rendt

hachre

entourent.

Ils

mthode

Mais

reliefs.

ils

dont

ont
les

dans

fon

ont

un

obferv

qu'elles

cette

&

dans

leurs

une

obfcurit,

dernire

dans

trait
ordre

ft

membres

obierv

l'une

les

multipli

ordinairement

plus

mouik

linges

ont

par
les

ont

Ils

Figures.

rptition

qui

fenfbles

plus

ils

cette

que

n'empchaflnt

de

bien

des

membres,

leurs

de

fervis

afin

de

&

nud

ou

plis

des

yeux,

draper,

tendue

grande

autour

qu'tant

repos

parfait.

la

trs-Couvent

pour

nire

vit

les

en

font

ls

Peintre

du

les

Bas.

l'autre

ma.
ils

Draperies

merveilleux

de

placet

plis.
Le

Couleurs
quivoque

Peintre
&
des

de

qui

par

fes

lumieres

membres

la

diverfit

de

doit
d'avec

ter
les

fes
l'-

Drape.

peut bien fe rgler fur le bon ordre


des plis de l'Antique
mais il ne doit pas
en imiter le nombre,
& il doit varier fes
tofes
felon le caractre
de fes Figures.
Les Peintres,
qui n'ont point connu la libert qu'ils
en cela,
avoient
fe font faits
autant
de tort
en Suivant les Sculptures
en voulant
Antiques
que les Sculpteurs
fuivre les Peintres.
La raifon pour laquelle
les plis doivent
le nud,
c'eft que la Peinture
en:
tnarquer
une fuperficie
qu'il faut anantir en
plate
ries

L'Ide du Peintre parfait.


47.
ompant les yeux, & en ne laxflant rien d';
uivoque. Le Peintre efl donc oblig de garde
er cet ordre dans tontes fes Draperies
uelque nature qu'elles pniffent tre, fines,
ou fimples
ugrofs, travailles
mais qu'il
fere fur tout la majeft des plis la richefdes tofes, qui ne conviennent
que dans
dans lesquelles elle a t, ou
s Hiftoires
urroit tre vrai-femblablement
emploe
Ion les tems Se les coutumes.
Comme l Peintre doit viter la duret
la roideur
dans les plis
de empclier
u'ils ne fentent
comme on dit, le maneuin, il doit de mme ufer avec prudence
es Draperies
volantes.
Car elles ne peur
nt tre agites que par le vent dans un
eu o l'on peut raisonnablement
fuppofer
u'il fouffle ou
de l'air,
par la compreflon
uand la Figure eft fuppofe en mouvement,
es fortes de
font avantageufes
Draperies
arce qu'elles contribuent
de la
donner
;ie aux
mais il faut
Figures par le contrafte
ien prendre
garde que la caufe en foit nae dans un mme Tableau
des Draperies
ne
olantes de cts differens
lorfqu'elles
euvenr tre agites
6c
que par le vent
ue la Figure eft en repos
dfaut dans leuel font tombs
fans y penSer,
plufieurs
abiles Peintres.

48

L'Ide

du Peintre par fait.

CHAPITRE

XVII
Du

I.

Pafage.

la Peinture eftune efpece de cration


SI elle en donne des marques encore plu
fenfibles dans les Tableaux
de Pafages qu
dans les, autres. On y voit plus gnera
& le
ment la Nature fortie de fon cahos,
Elemens
-la Terre y eft
plus dbrouills
&le
productions
pare de fes differentes
Et comme ce genre
Ciel de fes mtores.
en racourci
de Peinture
contient
tous la
le Peintre
doit avoir
autres
qui l'exerce,
une connoifnce
des parties de
univerfelle
fpn Arc. Si ce n'efl pas dans un fi grand di.
ordinairement
tail que ceux qui peignent
& en
du moins fpculativement
THiftoire
Et s'il ne termine
gnral.
pas tous les obfon- Tajets en particulier
.qui compofent
fon Pafage il
bleau, ou qui accompagnent
eft oblig du moins d'en fpcifier vivement
le got Se le caratere
c de donner d'au fon Ouvrage,
tant plus d'efprit
qu'il fera
inoins fini.
exclure de
Je ne prtens pas nanmoins
ce talent l'exactitude
du travail
au con& plus il
traire
plus il fera recherch
fera prcieux.
Mais quelque
termin
que
foit

L,'Ide.

du

Peintre
parfait.
fi la comparaifon

foit

un Pafage
valoir
jets ne les fait
files fites
caractre

&

fuppls
du Clair-obfcur

gence
font

fi l'on

Spirituelles
animes par des

Figures

ou par d'autres
en mouvement

objets,
& fi

Got

la

ne

ne

rend

les

par

des

Animaux,
d'ordinaire

qui font
l'on n'y joint
& aux fenfations

de Couleur

dinaires

des

conferve
leur.
choifis
n'y font bien
intellipar une belle
fi les touches
n'y

font

ou n'y

vrit

49
ob-

&

la navet

lieux

au

bon-

extraor-

de

la Na-

le Tableau
n'aura
d'entre
ture,
jamais
dans l'eftime
non plus que dans le Cabinet
Connoieurs.
des vritables

A
De

TTN

T~R

P
la

XIX.

Perfpettive.

Auteur

&
a dit
que Perspective
Peinture
toienda
mme chofe par-,
ce qu'il n'y a point de Peinture fans Perfp ective. Quoique
la propofition
foit faune
abfolument prlant
d'autant
que le corps
qui ne peut tre fans ombre, n'eft pas pour
cela la mme chofe que l'ombre; nanmoins
elle eft vritable dans cfens, que le Peintre n peut fe
dans
palier de Perspective
toutes fes oprations
& qu'il ne tire pas
une Ligne,
&. ne donne pas un c up de

L'Ide

du Peintre

parfait:

Pinceait qu.'elle n y ait pa*t> du moii ;


Elle rgle la mfure des ferbituellement.
des Couleurs
mes & la dgradation
en
quelque lieu du Tableau qu'elles fe rencontrent. Le Peintre eft force d'en recennotr
& quoiqu'il
en ait, comme il
la nceffit
il s'expf-'
doit, une .habitude canfotnme,
ra fouvent faire de grandes fautes contre
s'il nglige de la confuker
cette fcience
du moins dans les endroits les
de nouveau,
& de ptendre
la Rgle & le
plus vifibles
&: pour ne
Compas pour ne rien hzarder
point s'expofr la censure.
a t blm pour avoir nMichelange
& les plus grands
glig la Perfpe6tive
d'Italie ont t tellement
Peintres
perfuads que fans ellg on ne pouvoit rendre une
rgulire
qu'ils l'ont voulu
Compofition
favoir fond. On voit mme dans quelune Echelle de
ques Deffeins d Raphal
tant il toit rgulier
fur ce
dgradation
Point.

XX.

CHAPITRE
JDtJ
Troifime

Partie

de la Peinture,

dont plupeu convenable


de nos Peintres parloient
du Co-

manire
A
fieurs

COLORIS,

ft

loris

me fit entreprendre

Dialogue

que je fis imprimer


aws* Poe moi je n'ai

quatte
leur dire
tenu
teur
voir
qu'il

fa dfenfe

dans

aujourd'hui

ce petit
Ouvrage
avoir
recours.
J'ai

d'y
le mrite
m'a

que

du

Coloris

un

il y a vingtrien
de meilce qui- eft conje prie le Lee*
tch

le plus

d'y faire
nettement

t poffible.

CHAPITRE
De
Ans

par

l'Accord

XXI.
des Couleurs.

les diffrentes

de Cou-

lesdivers
tons
deluleur, &dans
efpces

il y a une
mire qui fervent la Peinture
harmonie Se une diflbnance,
comme il y
en a dans une Compofition
de Mufique
car dans la Mufique il ne faut pas feulemais enment que les Notes foient juftes
les Inftrucore il faut que dans l'excution
mens foient d'accord. Et comme les Infinimens de Mufique ne conviennent
pas troule
jours les uns aux autres
par exemple
ni le Glaveffin
Luth avec le Haut-bois
il y a des
avec la Muzette
de mme
Couleurs qui ne peuvent fe trouver enfemble fans offenfer la ve tmoin le Vermillon avec les Verds, les Bleus & les Jaules plus aines.Mais comme leslnftrumens

Ci;

5^

L'Ide du Peintre parfait.

d'autres
&
gus ie lauvent parmi quantit
font quelquefois
un trs-bon
effet
ainfi
les Couleurs
les plus oppofes
tant places bien
autres
propos entre plufieurs
rendent
certains enqui font en union
droits plus fenfibles
lefquels doivent dominer fur les autres,
c attirer les regards
davantage.
Le Titien ( comme je l'ai remarqu ailleurs ) en a uf de la fr te dans le Tableau
de Bacchus
en
qu'il a fait du Triomphe
effet, ayant plac Ariadne fur un des cts
& ne pouvant
du Tableau,
cette raifon
par
la faire remarquer
par les; eclats de la ludans le mimire qu'il a voulu conferver
de Verlieu, il lui a donn une Echarpe
&
millon fur une Draperie
bleue
pour la
dtacher
de fon foncl qui
eft dj une
mer bleue, & parce que c'eft une des prineipales Figures du fujet fur laquelle il veut
que l'oeil (bit attir. Paul Vronfe s'eft fervi du mme artifice dans fa Noce de Cana
car le Chrift
Figure
qui eft la principale
tant un peu enfonc dans le Tadu fujet
il n'a p le faire remarquer
bleau,
par le
du Clair-obfcur
brillant
j c'eft pourquoi
il l'a vtu de Bleu & de Vermillon
af)
la vue fe portt fur cette Figure,
que

L'Ide

A P

du Peintre parfait.
I
Du

ff

XXII.

Pinceau.

fe prend quelquede Pinceau


les parfois
pour la Source de toutes
ties de la Peinture,
comme
dit
lorsqu'on
de la Transfiguration
de
que le Tableau
Raphal eft le plus bel O uvr ge qui foit forti de fon Pinceau
& quelquefois
il s'entend de l'Ouvrage
& l'on dit
mme
pair
de tous les Peintres
de PAntiexemple
eft celui
le plus favant
Pinceau
qliit
Mais ici le mot de Pinceau
d'Apelle.
fignifie fimplement
la faon extrieure
dont le
Peintre l'a mani
les Coupour employer
leurs. Et lorfque
ces mmes Couleurs
n'ont
ni trop tourmentes
point t trop agites,
8c
d'une main pfante
par le mouvement
en parot
lile mouvement
qu'aucontraire
on dit que l'Ouvra& lger
bre, prompt
Mais ce Pinceau
ge eft d'un beau Pinceau.
libre eft
peu de chofe fi la tte ne le coiduit, & s'il ne fert faire connotre
que le
Peintre
de fon Art.
l'intelligence
poffede
En un mot
eft la Peinle beau Pinceau
ture cequ'eft
une belle voix
laMufique
l'un & l'autre
du
font efcimcs proportion
accomgrand effet & de l'harmonie
qui les
pagne.
C iij
Ciij
E

terme

L'Ide

du JPehtKt parfait.

CHAPITRE

XXIII,
Des

Licences.

Licences font fi ncefires


qu'il y
LEs en a dans tous les Arts. Elles font
contre les Rgies prendre les chofes la
mais les prendre
Selon l'efprit,
lettre,
les Licences fervent de Rgies quand elles
font prifes bien
propos. Or il n'y a personne de bon fens qui ne les trouve pro faire plus
contribuent
pos, lorfqu'elles
d'effet dans l'Ouvrage
o 011 les emploie,
Se que par leur moyen le Peintre
arriv
fa fin qui eft d'impt
plus efficacement
la vue. Mais il n'eft pas donn
tous le;
de les employer utilement.
Il n'y
Peintres
que les grands Gnies qui Soient au-denus
des Rgies,
& qui fachent fe fervir ing*
des Licences; foit qu'ils les emnieufement
ploient pour l'nonce de leur Art ^foit qu'melles
l'Hiftoire.
Celles-ci
regardent
& l'on mva parler
xitent plus d'attention,
dans l'Article
fuivant.

JJlde

Peintre

dit

pArfak-

CHAPITRE
De

IV.

quelle autorit
fous des Figures
nes,

&

ont reprfenti
les chofes Divi-

les Peintres
humaines

ou

celles

in-

animes*

des

droits

ou

hommes
des

ou

Anges,
excafes.

des

Il

fous

Dieu
feptime

y a une

nous

;ririons

de

fous

pourquoi

fait

n'apoint

ux
fous
les

fous

Anges

dans

gardent
mai

la
s'il

mmes

le

cpspme

peint
in.aniraes

l'Ide
&

le

Religion,

que

facilement
bleaux

qnand
des

fiijets

il

le

voit
faiots

Pre

Vieillard,
humaines.
les

fujets
ne

Peintre

fera
les

il

fuit

nous

rer

qui

vivantes,

doit

de

permettra

Dieu

(ainte
ne

5pe<ffcatur

Concile

de

quand

l'Ecriture

l'ET-

humaines
le

dans

formes

Il

9.

Appa?-

formes

difRcult

des

le

plufeurs

reprifenter
d'un
Augutte

14

dans
verf.

de

l'Eglise

de

description

Daniel

des

fonges

Vieillard

aujfl

parle

d'Anges

Nie

belle
d'un

ministre

des

par

aux

Dieu

le

par

vifion

Chapitre

.criture

c'eft

en

forme

la

de

Apparitions
rellement

en

ppin
chofes
en

eel*

donne

Ce feandalifer

pas
dans

quelques
qui

font

C mj

T?
m|ls

"5<?
avec

L'Ide

du Peintre parfait

i cat la
quelques
huions
Potiques
fitions. & la Pofe ne fonas
ncerTairede profane.
Le Livre
jnent
quelque thbfe
les Pfeaumes
de David
& l'Apo<ie Job
& pleins d'ex.calypfe font tout Potiques
fans compter
les Parajneffions
figures
boles qui font dans le refte de l'Ecrittire.
facr que RaAinjfi,
c'eft fuivant le Texte
du Jourdain
phal
dans le pafge
peint
Tous une Figure
humaine
ce Fleuve
qui
fes eaux du cr de leur fource.
repouff
Il eft autorif
en cela par l'Ecrirure
fainte,
l'intelligence
qui,
pour fe proportionher
des hommes
a coutume
les
d'exprimer
choses Divines
fous la figure des chofes hu-maines,&
desFidles,
qui pour I'infirution
fe fert d'idLes&
de comparaifons
palpables
& fenfibles.
en avons mme un paf1
Nous
dans le 97e Pfeaufage aii fujer des Fleuves,
o. il eft dit
ne
que les fleuves battront
des mains
& que les montagnes
trefi 'ailleront
de joie en la prfence
Le Peindu Seigneur.
tre qui a intention
& d'difier
d'inftruire
ne fauroit
fuivre un meilleur
modle.
Le
dans fon Tableau
de MoPouflnqui
fe trouv,
a tenu la mme
conduite
pour
en a t blle Fleuve du Nil
reprfenter
me par quelques
& voici la riperfonnes:,
ion qu'ils en
apportentles
Ils difent
ne faut point mler
qu'il

du Peintre parfait.

L'Ide
faux

Dieux

gion
nits

que

avec
les

les

fleuves

choses
font

toient-adores

qui

ne doivent
qu'elles
dans les Hiftoires

point
Maintes,

Peintre

de notre

Relit

faufis

Divi-

de
par
tre

de

parler
& que

adoroient

de

fervie

fduire

Chrtien

ceux

pouvant

furfit

an

fimple-

que l'Edes fleuves

eu inpoint
que les Payens
na-s'expliquer

& fimplement
elle s'eft nanfans crainte
d'un
flyle figur
Ainfi
le Peintre
les
Fidles

turellement
moins

de

les Payens,
introduites

& qu'il
un fleuve

reprfenter
& non en figure.
ment,
A quoi il eit aif de rpondre,
en introduifant
criture
feinte,
n'a
fous des figures
humaines
tention

C7

en

Suivant

la

mme

fort loign
altrer
de vouloir
il veut au contraire
l'Hiftoire
formant
fon Original,
la faire

eft:

route
la vrit

de

en fe cons
entendre

avec

ce plus d'lgance.
plus de vivacit
Mais
l'gard
Divinits
des
Payennes
comme
& avec
telles,
qui font introduites
les caractres
il. y a
qui ls font connotre
les.admettre
dans
les
plus
de difficult
Hommes
De
Savans.
ont
Compoiirions.
- la Pofie,,
matire
agit cette
par rapport
& le Procs
a
Mais le
en eft encore
juger.
Peintre,
s'exprimer
loin d'tre

n'a

langage
pas d'autre
de figures,
que ces fortes
de s'en
fervir,
blmable

qui

Cv"

pour
bien
ferai

5$

L'Ide

du

Peintre

parfait.

des avans qui les vertoujours


applaudi
& prudemment
ront ingnieufement
em.
ployes dans fes Tableaux.
Car les faillies Divinits
tre
peuvent
confidres
de deux manires
ou comme
ou comme figures Symboliques,
Dieux
Coinme Dieux, le Peintre ne les peut reque dns les Sujets purement pro*
prfenter
o il en eft queftion en cette quafanes,
il peut
lit & comme figures Symboliques,
en toute autre
s'en Servir avec difcrtion
o il les jugera nceffires.
rencontre
Rubens
qui de tous les Peintres s'eft le
Se le plus doctement
plus ingnieufement
fervi de ces fymboles
comme on le peut
du Cardinal
voir par le Livre de l'Entre
& par les
Infant
dans la Ville d'Anvers
a
Tableaux
de la Galerie de Luxembourg
t cenfur
perfonnes
pour
par quelques
ces
avoir introduit
dans fes Compofitions
ditfigures allgoriques,
& pour avoir
on ml la fable avec la vrit.
Mais par l'ufage que Rubens a fait de ces
la fable
il n'a point confondu
Symboles,
avec la vrit
c'eft plutt pour exprimer
cette -mme vrit qu'il s'eft frvi des fymboles de la fable. En effets, dans la Peinture de la Naiffance
de Louis X 1 1 1. il a
fur.des nues
au haut duTableau
reprfent
Caftor fur Ion Cheval
un peu loignes

al
qui
monte en hautvppur
ce eft n
.$cque l'accouchement
fut heureux.
D'ol'on peutinfrer quele Peintre n'il
point eu lapeniee de tepreijenter
commeDieux mais feuleineiit de peindr^
aftof
rend
les venemens & le char '&pollon qui va en haut pour iignifier le
tems du matin.
Et fi le Peintre dans la vue de s'exprimer .avec plus d'lgance juge jpropos
miles figures hiftorjques il faut confidcommeinvifibles & coinrer ces
me n'y tant,que par leur lignification..allgorique.
C'e,ft dansce fens quele fcondConcile
de Nice autorif en cela par rEcriture>
a permisde reprfenter aux yeux des Fidles Dieu le Pre & les Anges fous des figures humaines. Cependant il y auroit encore plus d'inconvnient peindre les Perfonnesde la (ainte Trinit Seles Anges
qu'il n'y en a introduire dans la fcne
d'un Tableau des Divinits paennes. Et
les Chrtiens tant prvenus contre ces
apparences entrent tout d'un coup dans
l'efprix du Peintre &les regardent com-

fiarfdir.

accide
r

fe peut tirer,
de ceux
de l'Arche
& du 9c. Chapitre
ce,
v.'zi.
de Daniel
Mais
ces
pfages
n'pBlignt
pas^ dorit
aux Anges',
des* aies
indifpnfaBlmeht
feft cerran
qui
bnCtofifours
apjpuifcjtt'l
Le Peintre
nanmoins
fans ailes.
paru
peut
en ufer indiffremment,
felan que fon Art,
le bon
des Fidles
& l'inftruction
fens
''
l'exigeronr.
'Mais
n'tant
de te frvir
en
pas propos
"foutes

fortes

ce qui eft peravec modration

d'occafions

de

le Peintre
doit ufer
mis
'de l'aurorit
tire en cela
qu'il
"fainte

garde,
de fon

prendre

mnager
la vrit

l'avantage
& la faintet

du

de

l'Ecriture

voulant
qu'en
il n'altere
Art
fujet

aura

qu'il

a traiter

CHAPITRE
Des

Figures

&

nues

ou l'an

X
peut

V.
s'en

ferviri
Peintres
fort
Es

favans

ordinairement
pour

& les

s'attirer

dans

Sculprenrs
le Deflein

les occafions
de

l'eftime

qui font
cherchent

de faire
&: de

du nud,

la diftine-

Jd

Peintre

du

r& en cela, ils faut trs-louables,


pourdemeurent
dans les bornes de 'fe;
vus qu'ils
de la vraifemblanc",
de l'Hiftoire
vrit
Il y a des fujets
& de la modeftie.
qui font
reprefenter
favorables
du nud
les
plus
& l'on s'en peut
fervr
uns que les autres
ou ls Faidans les fujets
qui reprefentent
nous
ou les pais chauds,
dont
n'ables,
tion

de relation
fur les modes
Se
point
les Ouvrages
parmi
point de connoiffance
tems.
le Cenfeur
aa
des anciens
Caton
vons

rapport

de Plurarque
fes Ouvriers

parmi
du Senat
que Notre

8c

tout

travailloit
toit

lorfqu'il
Pierre

Saint

On

fe peut

encore
des

reprefentation
dans celle des

Dieux

Nature,
regnent
vents
froid
Il

l'on

& o

mis.

couvert

aprs

pchant

allgoriques,
Hros
de l'Andans

dans

la

les autres

la fimple
fuppofer
&c la malignit
ne

les habits

aujourd'hui

Peuples
qui vont tout
bitent
des pas chauds

lui

fujets
& des

garantir
pour
la honte.

y a encore

lorf-

du nud

peut
fraid

Car

point.
que
& de

le

nud

fervir

8c enfin

Paenne
tiquit
rencontres
oit

revenu

toit

Seigneur
s'apparut
fa Rfurredbion
le trouva
& qu'il
avec d'autres
Aptres.

nud

n'ont

les

t in-

hommes

beaucoup

du
de

haqu'ils
nuds,parce
les-a
o l'habitude

de l'indcence

& de La honte*.

4%

Z'Me

Enfin

ptrfth.

doit cuivre
gnrale
qu'on
rgle
eft,
nous
avons
dit, qu'il
comme
le yr<Hrien contre
la

la

n'y ait
ifemblable.
Les
leurs

dx Peintre

Peintres
Figures

..cela

la plupart
nuds,
pieds

reprsentent
la tte les
aux

de
&

de la

loi*

Nir

ture

'ac,!qui
l'gard
de ces 4eux parties
facilement
la n-udiit.
Nous
.POtunie
en
des exemples,
yoons
dans
> non-feulement
les

mais encore
au milieu
.des
pas chauds
froides
des Alpes
ou les
montagnes
plus
cnfans
mmes
vont pieds
nuds
l'Et
parles pierres
& les cailloux,
par& les glaons.
mi la neige
fi on a gard
Mais
la vrit
de i'frlKon trouvera
toire,
que le nud eft une lieeiiles Peintres
;ce dont
te fpnt mis en poflf& de laquelle
ils fe fervent
utilement
,non,
de leur
aufli
Art
mais
pour
l'avantage

mi

dont

ils

abufent
ni

cepte

yeprefent
qui eft dit
jo

Notre

prendre
leur
i>its
ter
fans
^des

des
en

afez

Raphal
les Aptres

ni

porter
Aptres

.ra.uds contre

l'Evangile
ordonnant
de

.quand

ont
ce
ne

leurs
hapour
de fe conten-

pofitivement
qu'ils
d'autres.

Ils

dans

leur
Seigneur
aucune
prcaution

fouliers

ie Pouffin.

pieds

formellement

dit

ex

Je n'en

aux

avoient
Et
l'Ange

dans

pieds,
les Ades

.dlivra

.Saint

L'Ide

Peintre

parfait.
il luidit
de mettre
fa ceinture,
l'on doit
fes fouliers
d'o

Pierre,
d'attacher

du

&
in,

s'en fervoient
prdinairement.
ferer
qu'ils
Il en eft de mme
de Mofe
qui d.ans ijt
fut avertide
vifion du Buiflon
ardent,
quit& qui

ter fes bouliers,

eft reprecependant
nuds
dans les aufent
par Raphal
pieds
tres adtions
de fa vie
comme
fi Mofe
n'aeu de chancre
que dans le tems qu'il
les troupeaux
de fon
gardoit
beau-pere
ici quantit
d'exemOn pourroit
rapporter
voit

&
ples o Raphal
tres aprs
lui ont
chaufTure
cojiM:j:e

plufieurs
fait
des
l'Hiftoire

autres

Peinfans

Figures
la

vrai-

femblance.
On
ont

remarque

fait

que les
ordinairement

plus
nues que les Romains
f non que
treraifon.,

Sculpteurs
des

Science

dans

la

an defir

qu'ils

la profondeur
construction
Se

des parties
du
l'afleaiblage
Ils
dans leurs
reprefentoient
des Dieux
que des jiommes
Bas -reliefs,

Figures

|e n'en fai pas d'au,.


ont choif
les Grecs

des fujets
plus convenables
avoient
de faire admirer
leur

<Grec$

corps

de
dans

humaiiv

Statues
& dans

plutt
leurs

& des faplutt


des baccanales
audes hiftoires.
Les Romains

crifices,.que
contraire
Statues
qui
vouloient
par leurs
&
la
Bas-reliefs
tranfmettre
par leurs
la mmoire
de leurs
pofterit
Empereur.

64

fe font
pour
biller

trouvs
ne rien
leurs

ide

du

Peintre

parfait*

indifpenfablement
faire contre
l'Hiftoire

obligs
j
d'ha-

felon

de leurs

Figures

la mode'

tems;

CHAPITRE

XXVI.
De la Grace.

eft fi nceffaire
que la Grace entre
dans la Peinture,
qu'il n'eft pas befoin
d'en rapporter
aucunes preuves. Il fe renfeulement
fur ce
eontre
une difficult
Savoir fi la Grace eft nceflaire
point
dans toutes fortes de fujets
dans les Combats comme dans les Ftes,
dans les folio
dats comme dans les femmes.
& la raiJe conclus pour l'affirmative
fon que j'en donne eft, que bien que la
Grace fe laiffe d'abord
fur le
appercevoir
ce n'eft pas nanmoins
dans cette
vifage
feule partie qu'elle
rfide.
Elle confifte
dans le tour que le Peintre
principalement
fait donner
fes objets pour les rendre
mme a ceux qui font inaniagrables,
ms d'o il s'enfuit que non-feulement
il
peut y avoir de la Grce- dans la fiert d'un
Soldat
par le tour qu'on aura donn fon
mais qu'il y en peut
.air & fon attitude)
L

L'Ide du Peintre parfait.


avoir auffi

dans

une-

ou
Draperie
la manire
par

6<
daks
dont

quelqu 'autre chofe


elle iera dilpofe.
Aprs cette Ide que je. viens de donner du Peintre partait,
Se les preuves que
de chacune
de fes parties,
j'ai apportes
il ne refte plus que d'en faire l'application
& de les metde Peinture,
aux Ouvrages
non pour en
tre comme dans la balance
rejetter entirement
cetix-qui n'auront pas
toutes les qualits que j'ai tch d'tablir,
mais pour les eftimer felon leur poids.
L'on peut au refte fe fervir de cette mme Ide pour juger des Deffeins des diff^
du degr de leur
rens Matres
j'eurends
bont
car pour connotre
l'originalit
d'un Deflin,
& le nom du Peintre qui en
eft l'Auteur,
il eft comme impoflible d'en
donner des rgles
& difficile d'en parler
avec
nanmoins
Je hazarderai
juftefle.
d'exposer ici ce que j'ai penf fur ce fujet
dans l-efperance que cette tmerit fufcitera dans la fuite quelque perfonneeclaire,
& qui augmentera
le pe
qui redreffra
que j'en aurai dit.

66

Dis

Deffet s.

CHAPITRE

XXVII,
Des

Deflins

LEs

on

d'un

l'excution
On

doit
les

feins

Etudes
les

-dire,

Draperies,

des

des

Animaux,

des

Plantes,

dans
foit

Car

bleau.
Deflin

par
ou

l'ide,
il

dont

eft

par

foit
des

elle

Tableaux,

licate

&

nombre

l'Ouvrage
Deueins

d'a.

des

mains,
de?

entires
des

Arbres

enfin

des
ce

tout

un

bod
il e$

dont

Partie

quelque

mrite

qui
Ta-

d'un

Tableau

l'at-

toujours

plus
d'exercer

qui

des

Dpeins

ni

fi tendue

que

laifl

piquante
donne

aiment,

c'eft-

deflines

ttes,

connoiflance

fi estimable

pas

ont

au

il

Def.

Curieux.
la

Quoique

des

Matres,

rapport

l'tude

pour

nombre

Composition
l'on
confidere

rapport

des

tention

que

papier
mditent,

&
la

ex.

qu'ils

Figures

Fleurs

entrer

peut

au

qu'ils
des

&

pieds

du

grands

parties
comme

Nature

prs
.des

des

ici

parler

les Peintres

fur
Ouvrage
mettre

encore

veut

que

ordinairement

priment

Les

dont

les penfes

font

les

Beffe'tns.

s'y
marquent

que

d'occafion
leur
rencontre

d<-

leur

grand
ceux

qui

&

critique,
eft tout

davantage

celle

d'tre

pas

caufe

ne

que

efprit.
le

carac-

Des
tire

Dejfeins.

&fon

du Maitre

voir

6j
fi fon

gnie

eft

Cespenfes font leves ou


communes ;& enfin s'il a une bonne habitude & un bon Got de toutes les parties qui
fur le papier. Le Peinpeuvent s'exprimer
vif ou pefaiit;

fi

afin de
tir pour ainfi dire de lui-mme
s'attirer les louanges qu'on donne aux parties dont il fent bien qu'il eft dpourv
il s'abandonne
mais en faifant un Defiein
& fe fait voir tel qu'il eft.
fon gnie
C'eft pour cette raifon que dans les Cabinets des Grands, on y voit non-feulement
mais que l'on y conferve
des Tableaux
.encore les Deffins des bons Matres.
Cependant il y a peu de Curieux de Deffeins, & parmi ces Curieux, s'il y en a qui
onnoiflnt les nnanieres, ily en a bien peu
qui en connoiffent le fin. Les Demi-Con~=
jioifeurs n'ont point de paflion pour cette
curiofit parce que ne pntrant pas encore aifez avant dans l'eiprit les Defleins
ils n'en peuvent goter tout le plaifir
&
font plus fenfibles celui que donnent les
Eftampesqui ont t graves avec foin d'aprs les bons Tableaux. Cela peut venir
,auffi par la crainte d'tre, tromps
& de
comme il arrive affez Souvent,
prendre,
des
faute
Copies pour ds Qrigiaaux

11

choies
y a trois
dans les Deflins

II

en gnerai
la Science,

quer
c la Libert.
bonne
de

bon

a remari

FEfprit;
Par la Science
une
j'enrends
un Deffein
correct
&
Compofition,
avec une louable
Got
intelligent

ce du Clair

obfcur

le terme

fous

d'Efprit,
vive & naturelle
je comprens
l'expreflon
& des objets
en parti-du fujet en gneral
la Libert
chofe
n'eft autre
clier
qu'une
habitude

la

que

main

a contracte

exprimer
promptement
a dans
que le Peintre
entre

de ces

trois

il en

eft plus

ou
les

Quoique
dinairement

& felon

l'efprit:
chofes
dans

moins

qu'il
DefTein

un

eftimable.

Deflins

pour cela
"Deffeins

rituellement
fpi
n'ont
favans

Libert,

il s'y rencontre

l'Ecrit..
nommer
Je pourrois
dont les Deflins
tres,
bert

fans

hardie
gues.
habiles,

que
ment,

hardiment

libres

or-

portent
avec

eux,
beaucoup
d'Efp rit
lesDefins
librement
faits ne font pas

tous

ts,

Se

pour
l'Id

aucun

touchs;

&r fi les

pas toujours
ordinairement

de

l
d

ici quantit
de Pein1ont beaucoup
de Liou dont

Efprit,

la main

ne produit
des expreffions
vaque
auai
de fort
J'en pourrois
nommer
dont les Deflins
eftanparoiflent

quoique
leur main
& qu'ils

favans
toit

&

fpirituels

retenue

fe font

attachs

par

parce
leur

juge-

prferable-

69
Des Dejfeins.
la juftefie de leurs
toutes choies
ment
de leur fujet.
& l'exprefion
contours,
mais je croi qu'il eft mieux de ne nommer
le jugement
& d'en lainer
aux
personne,
autres.
de la Libert
On peut dire la louange
couvre foueft fi agrable
qu'elle
qu'elle
de dfauts
vent, & fait excufer beaucoup
de
plutt une impruofit
qu'on attribue
Mais il faut dire
veine
qu' l'infurfifance.
auffi que la Liber t de main ne parot prefelle eft renferme
quand
que plus Libert,
d'une
dans les bornes
grande
rgularit,
encore qu'elle
C'eft
y foit .effectivement.
de Raphal
ainfi que dans les Deffeins
les
il y aune Libert
dlicate
qui
plus arrts,
n'eft bien fenfible
yeux favans.
qu'aux
o il fe renconEnfin il y a des Defins
tre peu de correction,
qui ne laiflent
pas
d'avoir leur mrite
parce qu'il y a beauOn peut,
& de Caractre.
coup d'Efprit
les Deflins
de
mettre fous .cette
efpee
ceux
Guillaume
ceux de Rembrant,
gaur,
du Bndette,
autres.
& de quelques
Les Deffins
& peu finis ont plus
touchs
d'Efprit,&
plus que s'ils
plaifent
beaucoup
toient plus achevs
aient
qu'ils
pourvu
un bon Caractre
& qu'ils mettent
l'Ide
.du Spectateur
La rair
dans un bon chemin.
son en eft que l'imagination
to^r
y fupple

Des- Depins.

ou qui
tes les parties qui /"manquent,
tfy
& que chacun les voit
font pas termines,
felon fon Goct. Les Defeins des Matres
qui ont plus de Gnie que de Science, donnent fouvent occafion de faire l'exprience
Mais les DelTeins des ex.
de cette vrit.
la Soliditl
rellens Matres,
qui joignent
ne perdent rien pour tre
un beau Gnie,
aufh doit-oii eftimer les DefTeins fe<
finis
Ion qu'ils font termins
fitppof que les
autres chofes y foient galement.
les Det
l'on doive prfrer
Quoique
feins dans lefquels il fe trouve plus de par
l'on ne doit pas rejetter
ties
pour celi
ceux o il ne s'en rencontrerait
qu'une feule, pourv qu'elle y foit d'une maniere
ou qu'elle
faire voir quelque
Principe,
fpirituelle,
porte avec elle une fingularit
ou qui inftruife.
qui plaife
On ne doit pas non plus rejetter ceux qui
& oit Ion ne voit
ne font qu'efquifTs
Ide, & comme l'effii
qu'une
trs-lgre
d
de l'imagination
parce qu'il eft curieux
voir de quelle manire les habiles Peintre!
ont conu d'abord leurs penfes avant qu
de les digerer
& que les efqitilTes font en'
core conhotr
de quelle touche les gran
le
Matres
fe fervoient
pour caraderifer
choies avec peu de traits. Ainfi pour fatis
faire pleinement
a la curiofit, il fcroit bon

Des

B'ivir ct'itft

ji'

Defieins.

mme

Matre

des

Deffeins

de

non-feulec'ft--dife
ls faons
de fa fconde
& de
ent de fa premire
mais encore
ds efmanire,
la dernire

tires

fcaifls trs-lgrs
eins trs-finis.
uriux

auffi-bien
que
J'avoue
cependant

purement
fi Bien
pas

fpclarirs,
leur
compte

n'y

des Defque les


trouve-

que ceux
ufl de la pratique
manuelle
uni ant
cette cariofit.
de goter
ont plus capables
Il y a une ehofe
qui eft le Sel des Defferois
fcins & fans
je n'en
laquelle
que

aient

eu ou

du tout de cas
& je ne puis
point
deux
de Cal'exprimer
que
par le mot
donc
confifte
dans
Ce Caractre
a6tere.
a manire

dont

le

Peintre

penfe

les

cho*

c'eft le fceau qui le diftingue des au-


res, & qu'il imprime fur fes Ouvrages
omme la vive image de fon [prit. C'eft ce
Caractre qui remue notre imagination
6cc'eftpar lui que les habiles Peintres
aprs avoir tudi fous la Difcipline de
leurs Maitres, ou d'aprs les Ouvrages des
autres fe fentent forcs par une douce
violence donner feffor leur Gnie
S
voler de leurs propres ales.
J'exclue donc du nombre des bons Deffeins ceux qui font infipides
& j'en trouve de trois fortes. Premirement
ceux des
Peintres
qui bien qu'ils produifent de
es,

7zDesP-'JfiWt*
grandes
ompofirions
& qu'ils aient de
& de la correction,
l'exactitude
rpandent
dans-leurs
nanmoins
Ouvrages une froj,.
deur qui tranfit ceux qui les regardent.
Se.,
les Deffeins-des
condement,
Peintres,
qui,
aant plus de mmoire
que de Gnie, ne
travaillent
que par la remmifcence des Ouvrages qu'ils ont vus ou qui fe fervent
avec trop peu d'induftrie,i&
trop de 1ervitude de ceux qu'ils ont prfens.
En troiles Defins des Peintres
fime lieu
qui
s'attachent
la maniere de leurs Matres
fans en fortir, ni fans l'enrichir.
La connoiflance
des Defleins
comme
celle des Tableaux,
connue en deux cho dcouvrir
&lala
le nom du Matre,
ies
bont du Denein.
fi un Deifein eft d'un tel
Pour connotre
il faut en avoir vu beaucoup d'auMatre
&
tres de la mme main avec attention,
avoir dans l'Efprit une Ide jufte du arac*
& du Caractre
de fa
tere de fon Gnie
du
Laconnoiflance
du Caractre
Pratique.
&
Gnie demande
une grande
tendue,
une grande nettetd'Efprit
pour retenir les
Ides fans les confondre
& la connoiuance du Caractre de la Pratique
dpend plus
d.'une grande habitude,
que d'une grande
c'eft pour cela que les plus habicapacit
les Peintres
ne font pas toujours ceux qui
dcident

Des

7.

avec

dcident
tire.

Dpeint.

Mais

plus de juftee
en cette mafi un Deflineft
pour connotre

il faut
beau
c s'il
eft Original
ou Copie,
avec le grand
de dlicatefle
ufage
beaucoup
& de pntration
je ne crois
pas mime
le puiflTe faire
fans avoir
outre
cela
qu'on
manuelle
du Deflin
,quelque
Pratique
encore
peut-on
s'y laiffer
fitrprendre.
Il me
eft aif d'inferer
de
parot
qu'il
tout ce que l'on vient
de lire,
que la comdes Ouvrages
de Peinture
avec
paraifon
l'Ide
que l'on a tablie
du Peintre
parfait,
eft le meilleur
moyen
partir bien connotre
le degr d'eftne
eft d
mais comquHeur
me
d'ordinaire
un afz
onjnj^pas
grandnomBre
de Tableaux
en fa
ni
difpoftion
des Deffeins
affez finis pour exercer
fa cri& pour
en
tique,
s'acquerir
peu de tems
une
habitude
bien
de
les bonjuger
nes
tenir
lieu
de TaEftampes
pourront
car la rferve
de la Couleur
bleaux
Lofont
cale, elles
de toutes
les
fufceptibles
de la Peinture.
Et outre
parties
qu'elles
le tems
elles
font
abrgeront
trs-propres

d'une
infinit
de connoifremplir
l'Efprit
fances. Le Leteur
ne fera
peut-tre
pas fch de trouver
ici ce que
fur cette
j'ai penf
matire.

Des

74

Efiampet.

CHAPITRE
De l'utilit

XXVII

nat
ne

rien

& de leur fkgt,

des Eftampes

'Homme

avec

f:

un defir
tant

l'empche
a
qu'il

de

de

fa voir,

s'infttr&i
& la faci-

la peine
d'apprendre,
a d'oublier
deux
chofes
qu'il
des hommesfe
plpart
plaignentavec
car depuis
que l'on
coup de raifon
que
lit

les

che
les

Sciences
on

pntrer
Volumes

de

devant
de

ble
moire.
mais

& les
a mis

on

nous

les yeux
rebuter

&

productions
des
vention
fi haut
Graveurs
nombre

en mme
&

capanotre
me-

font

derniers
dans

de

routes

un

une des

Eflampes.
arrives

degr
nous
fur

eft

qui
des

voici

fortes

font

C'eft

l'In-

6cle

a un

notre

perfection
en ont
donn

trs-

heureufes

plus
iicles.

&

les

un

fi grand

de matires

les dpofiraires
devenues
ce qu'il
beau
& de
y a de plus
dans
rmux
le monde.
elles

tems

avons

En

fonctions.

leurs

Elles

recher.

que
pour
une
infinit

terrible
objet
notre
&
efprit
nous

beau-

plus que ja.


& de l'autre
l'un
ou du
trouver
les moyens
de les aider

de

puiffant

a mis

la

&

un

Cependant
de
befoin

moins
dans

Arts
au jour

dent

bons

qu'de tout
plus

cu-

Des
Ejlampgt.
ft
Leur Origine efli de .146 .EUe Vient d un
.Orfvre
de Fia-
nomm Malo Finigmerf
6cqui
rence, qui gravoit iur Ces Ouvrages
en les moulant avec du fbiitfre fondu, s'ap*
ce qui fortoit du moule mar*
pert que
les mmes choye
quoit dans fes empreintes
par le moyen du loir que
que la gravure
le fouffre avoir tir des tailles Il eflaya
d'en faire autant fur des bandes d'argent
en pavane un rouavec du papier humide
leau bien uni p-ar-deffus,
ce qui lui riftiit.
Cette nouveaut
donna envie un autre
nomm Baccio
Orfvre de la mme Ville
Baldini de tenter la mme chofe
le fuci
ces lui fit graver plufieurs planches de l'Invention & du Deffein
de Sandro BottiAndr Manteicello Se fur ces Epreuves
fe mit aufl a gragne, qui toit Rome
ver plufeurs
de Ces propres Ouvrages.
La connoifrance
de cette Invention
ayant
Martin d'Anvers
paff en Flandres
qui
toit alors un Peintre fameux
grava quantit de Planches de fon Invention
8c en envoya plusieurs Eftampes en Italie,lefquelles
etoient marques
M. C.
de cette faon
en
Vafari dans la Vie de Marc-Antoine
dont il y en.
apporte la plupart des fujets
un entr'autres
( c'eft la vifion de Saint
encore fort jeuntoine ) que Michelange,
e trouva, d'une Invention
fi extraordiD ij

7 6

Des

Eflampt.

la colorier
Mar.
qu il voulut
Aprs
tin d'Anvers
Albert
Dure

commena
a donn
une infinit
& nous
de
parotre
en bois & au burin
belles
Eftampes
qu'il
maire,

Venife

enfuite
envoya
dre.
Marc-Antoine
fut

qui
de la beaut

fi furpris

les faire

pour

ven-

alors,
s'y trouva
de ces Ouvrages,

trente-fix
qu'il
pices
qui repren copia
la Paillon
de Notre-Seigneur
fentent
&
ces Copies
furent
dans
Rome
avec
reues
d'autant

plus

d'admiration,
les Originaux.

toient

qu'elles
Dans

ce mplus bellesque
me tems
du Carpi
Peintre
Italien,
Ugo
d'une
capacit
mdiocre,mais
d'un efprit
inventif,rrouva
parle moe.n deplufieursPlanches de bois la manire
de faire des Eftampes qui
obscur.

reffemblaffent

auxDefins

aprs on dcou l'eau forte;


Eflampes
mit aufl-tt
en ufage.

vrit

Et quelques
des
l'Invention

que

le Parmfan
Ces

leur

premires
nouveaut

qui les virent


travailloienr
fervir

pour

annes

Eftampes
l'admiration
&

les

habiles

attirrent
de

par
ceux

tous

Peintres

qui
s'en

voulurent
pour la gloire.,
faire
de leurs
part au monde
le
entr'autres
Raphal
employa

Ouvrages.
burin
du fameux
ver

deClair-

Marc-Antoine

irapour
Se de fes Def

de Ces Tableaux
planeurs
& ces admirables'
feins
Eftampes
autant
de Renommes
,qui ont

ont
porte

d
le

Des

Eftampi.

71

la: Terre.
de Raphal
par toute
Depuis
nombre
un grand
de Gray
Marc-Antoine
en
recommandables
veurs fe font rendus
& dans les
en Italie,
en France,
Allemagne,
itm

& ont

Pas-Bas

au jour
au burin
infinit
de fujets
de
Fables
Emblmes

une

Feau-fbrte
genr;es
vifes

mis

Hiftoires

&
tous
De-

Mdailles
Animaux
Pafages
& gnralement
toutes
les
Fruits
Fleujs
& de laNatur.
vilibles
del'Art
productions
Il n'y a personne
de quelque
Etat
& de
qu'il foit, qui n'en puifle
quelqueProfeflion
tirer une grande
utilit
les Thologiens
les Religieux
les
fophes,
geurs,

les

Sculpteurs
les Amateurs

les

Gens

hommes

de l'Hiftoire

&

Philo-

les
de Guerre,
Voyales Pintres
les

Gographes
le$ Architectes
des

les

dvots

beaux

les
Arts,

Graveurs*
les Curieux

de

& enfin
l'Antiquit
de profelon
ceux
qui n'ayant
point
particulire
celle
d'tre
honntes
que
gens,
veulent
orner
leur Efprit
des connoiflfnces
les rendre
qui peuvent
plus eftimkbles.
On ne
perfonne
pas que chaque
prtend
foit
de voir
ce qu'il
tout
oblige
y a d'Efde l'utilit
Au contampes pour en tirer
leur
nombre
Se qui
traire,
infini
presque
tout

prfenteroit
frentes,
l'Efprit,

ferait
que

la fois

plutt
de l'clairer.

tant

capable
Il n'y

d'Ides
de

dii-

diflper
a que ceux,

D il)',

fies
Eftampet.
en naiflanr
l'ont apporte
d'une grande
un
tendue
& d'une
nettet
ou qui
grande
l'ont
exerc
rems dans la vue de
quelque
tant
de diverfes
chofes
qui
piaffent
les voir toutes fans confufion
$c en pro.
fiter.
Mais
chaque parriculier
peut choifir des
ou rafrachir
Sujets qui puilfenc
fa mou fortifier
moire,
fes connoiffnees
&
cuivre
en cela l'inclination
qu'il a pour les
chofes de fn Got & de fa
profeffion.
70

rien n'eft
Aux Thologiens,
par exemple,
plus convenable
que les Eftampes
qui rela Religion
& les Myftres
gardent
le
Hiftoires
faintes
& tout ce qui dcouvre
les premiers
Exercices
desChrriens
& leur
les Bas-reliefs
|>erfcution
Antiques,
qui
mftruifent
en beaucoup
d'endroits
des Ce.
lmonies
de la
& enfin
Religion
Payenne
tout
ce qui a
la ntre,
foit faint)
rapport
foit profane.
Aux Dvots
les fujets
l'Ef
qui lvent
& qui
l'entretenit
prit a Dieu
peuvent
dans fon Amour.
Aux Religieux
les Hiftoires
facres en
& ce qui concerne
leur Ordre en
gnral
particulier.
Aux
toutes
Philofophes
monftratives
qui regardent
les expriences
de Phyuque

les Figures
de.
non-feulement
> mais tomes

Des

telles

Eftampes

y$

les connoie.

peuvent
augmenter
ont des chofes
qu'ils

qui

fances
Aceux

qui

les

Suivent

naturelles.
les

Armes,

Plans

de guerre
des Places
Se les Elvtions
& les Livres
de
de Batailles
Ordres

les
For-

dont les Figures


tification,
dmonftratives
font la plus grande
partie.
les Ves
Aux Voyageurs
particulires
des

des Palais
drables,
qu'ils ont

& des lieux


confiVilles,
les
aux
chofes
prparer
ou pour en conferver
les

pour
voir
ils les auront
vues.
Ides quand
Aux Gographes
les Cartes
de leur

Pro-

feflxon.
Aux
fier

tout ce qui
Peintres
dans les parties
de leur

les Ouvrages
du Carache
de manire
des pallions
du

fineie
Baflin
la vrit

bon

du

correction

ceux

ceux

Antiques,
le
pour

Deffin
pour le choix
de

l'Ame,

Corrge

peut
Art
de

les forticomme

Got,
la
pour

des

expreflions
& desLombards

la

pour

grandeur
des airs de Tte;
& des
Attitudes

la grace
&
pour
ceux du Titien,
pour le caractre

pour

&

Raphal

la
du
de

de
& pour les naves
expreffions
la Nature,
le Got
du
Se furtout
pour
ceux de Rubens
Pafage
pour un caractre
fes
dans
& de- magnificence
de grandeur
Inventions
obfcur
ceux

&pour
enfin

l'artifice
qui

bien

du

Clair-

que

dfec-

Diiij

Des

$o

dans

tueux
de

quelque

contenir

parrie
chofe

quelque

d'extraordinaire.
tirer

E (lampes.

Car

les

ne

confidrable
avantage
diffrentes
de ceux
manires

Sculpteurs
:reliefs
,-les Mdailles,
avec
.ges Antiques
,.& de

Polydore
Aux
nent

de toutes

les

les

ont

qui

les

les BasStatues
& les autre&Ouvra-

ceux

toute

de

de

Raphal
Romaine.

l'Ecole
les

Architectes
leur Profeflion

pas
&

de fingulier
Peintres
peuvent

un

prcds.
Aux

laiffent

Livres

concer-

qui

Se qui font
pleins
de l'Invention

dmcnftratives
Figures
leurs
Auteurs
3 ou copies

de
de

l'Anti-

d'aprs

que.
Aux

un

Graveurs

diffrentes

manires
Ce choix

l'eau-forte.

choix
foit
leur

de

Pices

au

burin

doit

fervir

de
ou

auffi

voir
le progrs
de la Gravure
pour
depuis
Albert
Dure
Ils examinejufqu'
prfent.
ront
avec foin les Ouvrages
de Marc-Aude Corneille
des Carraches
toine,
Cort
de
des Sadelers,
de Goltius,
de Muler,
de
de Pontius
de Bolfvert
Voflermans
& enfin d'un grand
nombre
d'auVifcher
tres Graveurs
qui
que je ne nomme
point,
ont eu un caractre
& qui par
particulier
d'idiffrentes
efforces
voies
fe font tous
miter,
leur

ou

la Nature

Invention,

ou

ils ont fait de


quand
de diffles Tableaux

Des

Eftampes.

8 r

rentesmanires quand ils ont eu pour fin


la fidelitde leur imitation. En comparant
ainfil'Ouvrage de tous ces Matres ils
peuvent juger qui font ceux. qui ont le
mieuxentendu la conduite des Tailles, le.
mnagementde la lumire, & la valeur des
tonspar rapport- au Clair-obfcur qui ont
fle mieux accorder dans leur burin laavec la force & l'efprit de chadlicatefTe
quechofe avec l'extrme exactitude afin
queprofitant de ces Lumires ils ayent lx
louableambition d'galer ces habiles Matres, ou de les furpafler.
AuxCurieux de l'Hiftoire & de l'Antiquit tout ce que l'on voit de grav de
l'HifioireSainte & Profane, & de la Fable;,
lesBas-ReliefsAntiques la Colonne Trajanne&la Colonne Antonine, les Livre*
deMdailles& de Pierres graves & plufieurs Eftampesqui ont du rapport la'
connoiifancequ'ils veulent s'acqurir oit
fe conferver.
A ceux enfin qui pour tre plus heureux& plus honntes gens veulent fe formerle Got aux bonnes chofes & avoir:
ttne teinture raifonnable des beaux Arts,
rien n'eft plusnceffairequelesbonnes Eftampes.Leur vue avec un peu de rflexions
lesinftruira promptement & agrablement
de tout ce qui peut exercer la raifoh t&
D v

Des

Sx

fortifier

le jugement.
des chofes

mmoire

Elles
leur
rempliront
curieufes
de tous les
les Pas:&
en leur apprenant

& de tous

rems

les diffrentes
les

dront

Ils

ture.

EJtamps.

elles leur apprenHifloires,


diverfes
dans
la Peinmanires

en

promptement
par la
jugeront
a de feuilleter
facilit
quelques
paqu'il
y
& de comparer
ainfi les Productions
piers
Matre
avec celles
d'un
d'un
autre.
De ma^
nire

le tems
elles par,
qu'en
pargnant
la
encore
Car il eft pref.
gneront
dpenfe.
en un mme
d'amaflr
lieu
que impoflble
des

Tableaux

une
Ide

quantit

des

meilleurs

fufftfante,

Peintres
fe former

pour

fur l'Ouvrage
complete
Matre.
Et quand
avec beaucoup
fe on auroit
Tableaux

dans

de

une

chaque

de dpens
de
fpacieux

un Cabinet
rempli
de diffrentes
manires

il

ne

de
ou trois
que deux
pourroit
y en avoir
ce qui ne fuffie
chacune
pas pour
porter
du
un jugement
bien
du Caractre
prcis
ni de l'tendue

Peintre

que par le moyen


fur une table
pouvez
diffrens
Ouvragesdes
lieu

une

que
nes

fans

voir

Matres,

en juger
par comparaifon,
& contracter
choix,
par cette

une

habitude

manires

prfence

de

du bon
furtout

quelque

vous

les
peine
en former

Ide,

re un

Au

de fa capacit.
des Eftampes,

en fai-

pratiGott
& des bonfi cela
fe fait en

perfonne

qui

ait

du

Des

Ejamper.

8*

difcernement dans ces fortes de chofes, c


le bon d'avec le
qui en fache diftinguer
mdiocre.
Mais pour ce qui eft des Connoifleurs &
des Amateurs des beaux Arts on ne peut
leur rien prescrire, tout eft fotmis
pour
l'empire de leur connoinanainfi arler
ce ils l'entretiennent
par la vue tantt
d'une chofe & tantt d'une autre, caufe
de l'utilit qu'ils en reoivent & du plaifr
qu'ils y prennent. Ils ont celui de voir dans
ce qui a t grav d'aprs les Peintres fameux,
l'origine, le progrs & la perfection
ils les fuivent depuis le
des Ouvrages
Giotto & Andr Manteigne
jufqu' Raphal, au Titien & aux Caraches. Ils examinent les difFrentesEcoles de ces tems-l,
ils voient en combien de branches elles fe
font partages par la multiplicit des Difciples, & en combien de faons l'Efprit humain eft capable de concevoir une mme
chofe qui eft l'Imitation
& que del font
venues tant de diverfes manires
que les
& la Nature
Pas les Tems, les Efprits,
par leur diverfir nous ont produites.
Entre tous les bons effets qui peuvent
venir de l'ufage des Eftampes
on s'eft ici
conrent d'en rapporter fix qui feront juger facilement des autres.
Le premier eft de divertir par l'imira-D vj,

Des

$4

Efiampeu-

& en nous reprsentant


tion
par leur
Peinture les chofes vifibles.
Le 2e. eft de nous instruire d'une manire
plus forte & plus prompte que par la parole.
Les chofes, dit Horace
qui entrentpar let
oreilles prennent un chemin bien plus long, &
bien

touchent
les

moins

des

forst

lefquels

yeux

celles

que

entrent

qui
tmoins

par

plus

frs

&

plus fidles.
l'on emLe ;e. D'abrger
le rems
que
relire
les chofes
qui font chaploieroit

de la mtnoire
& de la rafrachir
en
pes
un coup- d'oeil-'
Le

De

4e.

abfentes

ne pourrions
& par
pnibles

nous

dpenfes.
Le 5 e.De
rer plufieurs
le

par
pent,
diverft.
Et

donner
chofes

de lieu

peu

leur

le Ce.

De

les

reprfenter
fi elles toient

comme

& que
yeux,
des
voyages

par

nous

chofes

devant

nos

voir
que par
de grandes

les

de compamoyens
enfemble
facilement
les Estampes
occuque

grand
former

& par

nambre
le

Got

aux

leur

bonnes

Se de donner
au moins
une teinture
chofes
des beaux
n'eu: pas permis
aux
Arts,
qu'il
honntes
d'ignorer.
gens
Ces
peut
res

effecs
fentir

& fon

fonr
de

gnraux

mais

chacun

en

felon fes lumiparticuliers


inclination
t &: ce n'eft
que par

ces effets particuliers


que chacun
peut rqu'il en doit faire.
gler la colletion
Car il eft aif de juger, que dans l diverdont on vient de parler,
fit des conditions
& le choix
la curiofit desEftampesJ'ordre
du Got &
qu'il y faut tenir dpendent
des vues que chacun peut avoir.
Ceux qui aiment
l'Hiftoire
par exemque les fiajets qui y
ple, ne recherchent
font renferms,&
pour ne laitier rien chacet ordre,.
y tiennent
per leur curiofit,ils
Ils fuivent
celui
qu'on ne peut allez louer.
& des Tems
des Pas
tout ce qui reeft con-garde chaque
Etat en particulier
tenu dans
un ou dans
Porteplufieurs
& l'on y trouve
feuilles
les Portraits
des Souve-Premirement
rains qui ont gouvern
un Pas,
les Princes & les Princeffes
qui en font defcendus,.
ceux qui ont tenu quelque
rang confidrables dans l'Etat,
dans les
dans l'Eglife
ceux qui fe font renArmes, dans la Robe:
dus recommandables
dans les diffrentes.
Particuliers
Profeffions,&les
qui ont quelque part dans les Evenemens
hiftoriques.
de quelques
Ils accompagnent ces Portraits
le caraclignes d'criture,
qui marquent
tere de la Perfonne
fa NaifTance
fes Actions remarquables,
Se le tems de fa Mort.
i. La Carte
Scies- Cartes partignrale

Des Eftampes.
(fit
les Plans & les Elculieres de cet Erat
vations des Villes,. ce qu'elles
enferment
les Chteaux
de plus confiderable
les
Maifons Roales,
& tousles lieux qui ont
mrit d'tre donns au Public.
Tout ce qui a quelque rapport l'Hiftoire
comme les Entres de Ville,les Ca.
les Catales Pompes Funbres,
rouaels
foliques, ce qui regarde les Crmonies,
les Modes & les Coutumes
& enfin toutes les Eflampes particulires
qui font hiftoriques.
Cette recherche qui eft faite pour un Etat,
eft continue
pour tous les autres avec la
mme fuite & la mme conomie.
Cet ordre eft ingnieufement
& l'on en
invent,
eft redevable
un Gentilhomme
afez
connu d'ailleurs
par fon merite extraordi& par le nombre de fes Amis.
naire,
Ceux qui ont de la paffion pour les beaux
Arts en ufent d'une autre manire. Ils font
des Recueils par rapport aux Peintres &
leurs Eleves
ils mettent
par exemple,
dans l'Ecole Romame,Raphal,Michean& leurs Contempoge, leurs Difcip:les
rains. Dans celle de Venife
le Giorgion,
les Baflans, Paul Vronfe,
TinleTitieu,
& les autres Vnitiens.
Dans celle
toret,
le Corrge
&
de Parme
le Parmfan
Mr. de Ganiret.

sx

ceux qui ont fuivi leur Got. Dans celle de


les Craches
le Guide, le DoBologne,
1* Albane, Lanfran, 8c le Guarminiquain,
chin.Dans celle d'Allemagne,
AlbertDure,
les peins Matres
Holbens
Guillaume
Baure > &antres. Dans celle de Flandres
Oho-Vnius
Rubens,
Vandeix
& ceux
de l'E-
qui ont pratiqu leursmaxtmesainfi
cole de Francejc de-c.elles des autres Pas.
aflfemblent leurs Eltampes
Quelques-uns
fans avoir gard;
par rapport aux Graveurs,
aux Peintres
d'autres par rapport aux fud'autres
d'une
jets qu'elles
reprfenten
autre faon, & il eft jufte de laifler chacun la libgrc d'en ufer flon ce qui lui
femblera le plus utile & le plus agrable.
&
Quoiqu'on
puiffe en tout tems
tout ge tirer de l'utilit de la vue des Efcelui de la Jeunefle y
rampes, nanmoins
eft plus propre qu'un atttre
parce que le
fort des jeunes gens eft la mmoire
&
qu'il faut pendant
qu'on le peut fe fervir
de cette partie de l'aille, pour en faire un
des chofes qui
amas, Se pour les inftruire
doivent contribuer
leur former le jugement.
Mais fi l'ufage des Eftampes eft utile
la Jeunefle
il eft d'un grand plaifr & d'un
la Vieillel.
C'eft un
agrable entretien
tems propre au repos & aux. rflexions

S8

Des

Eflanipes.

dans lquel
n'tant plus dilps par les
amufemens des premiers ges, nous pouvons avec plus de loifir goter les agrmens
que les Estampes font capables de nous donner foit qu'elles nous apprennent des chofes nouvelles, foit qu'elles

nous
rappellent
lesidesdecelles'quinousroientdjcon-

nues foitqu'ayantduGotpourlesArts,
nousjugionsdesdiffrentesProduction
que lesPeintres& les Graveursnousont
laiflesfait que n'ayantpointcetteconnoiffancenousfoyonsflartsdel'efprance de l'acqurir fait enfinquenousne
cherchions
dansce plaifrqueceluid'exciter agrablement
notreattentionparla
beaut& par la fingularir
desobjetsque
lesEftampes
nousoffrent.Carnousy trouvonslesPas les Villes &leslieuxconfidrables
que nousavonslusdanslesHif
roues, ou que nousavonsvusnous-mmesdans nos Voyages.Demanireque
la grandevarit,& le grandnombredes:
chofesraresqui s'y rencontrent,peuvent
mmefervirde Voyage,maisd'unVoya& curieuxceuxquin'enont
gecommode
jamaisfait ou quinefontpasentatd'en
faire.
Ainfiil eftconfiantpartoutceque l'on
vientdedire, quelavuedesbellesEftampes qui inftruic la Jeunefle qui rappelle

>et Eftampes.
So
de ceux
& qui affermit les contioiffances
dans un ge plus xvanc
Se qui
qui font
le loifir de la Vieilremplit fi agrablement
le1fe doit tre utile, tout le monde.
On n'a point cru devoir entrer dans un
dtail de tout ce qui peut renplus grand
dre recommandable
l'ufage des Eftampes
en:
fon croit que le peu qu'on en a dit
fuffifant pour induire le Lecteur tirer des
consquences conformes fes ves & fes
<
befoins.
Si les Anciens avoient eu en cela le mme avantage que nous avons aujourd'hui
& qu'ils euffent par le moyen des Eflampes
tranfinis la Postrit tout ce qu'ils avoiene
de beau & de curieux
nous connotrions
diftinctemeot une infinit de belles
chofe
dont les Hiioriens
ne nous ont laifle que
des ides confufes.
Nous verrions ces fude Memphis & de Baperbes monumens
de J'er ufalem que
bylone, Se ce Temple
Salomon avoit bti dans fa magnificence.
Nous jugerions des Edifices d'Athnes
de
Corinthe Se de l'ancienne
Rome, avec plus
de fondement
encore & de certitude
que
par les feuls fragmens qui nous en font refts. Paufanias
qui nous fait une defcription fi exacte de la Grce
& qui nous y
conduit en tous lieux comme par la main
auroic accompagn
fes Difcours de Figures

Des

feroienc
venues
qui
juf.
le plaifr
de voir,
nous,
& nous aurions
& les Palais
feulement
les Temples
de
Grce
tels qu'ils
fameufe
toient
dans

deraonftratives
qu'
non
cette
leur
rit

mais

btir.

Vitruve

ne nous
t perdues,
ter tous les inftrumens
aes
rions

pas laiff igno.


les machi.
Se toutes

auroit

pas dans
fi les Eftampes

icurs
y les
jjjoiis
elles

Figures
parle
font

vritables

nous
avoit

qu'il
lui-mme.

les

aurions

ne trouve.
& nous
dcrit
(on Livre
tant
de lieux
ob.

nous

qu'il

nous

auffi hOuvriers
l'Art
de les bien
dont les dmonstrations
ont

perfection,
des anciens

-avouent

faites,
Car en

fait

il

d'Arts,
& les

Difcours
o les Auteurs

par
C'eft
encore

communiquent

& dont

du

lumires

moyens

confer

faute

de

fa
cet

les Machinous
avons
que
moyens
perdu
&
nes d'Archimde
& de Heron
l'Ancien
de beaucoup
de Plantes
de
la connoiflance
Diofcoridc

de

de

de

beaucoup
la Nature
des
tions
vertes.
des

Mais

chofes

beaucoup
Productions

les
que
Anciens
fans

perdues
les Eftampes
nous
nous
font prsences.

& les

veilles
nous

nous

&

d'Animaux,
curieufes
avoient

arrter

de

mdita.
dcou-

regretter

> profitons
de celles
ont conferves
&

que
qui

9*
E'E

que

viens

expo fer

peut mon
dans le jugede la Peinture
ment qu'ils
feront
la Connoiffance
des Ta\mais comme
encore quelque
bleaux demande
chofi
du
LI
avis

Peintre-parfait
aider
les Curieux
d

de plus pour tre tout--fait


complette,
de dire ici ce qui
j'ai cru tre oblig
me par oit fur cette matire.

CHAPITRE
De

la

chofes

la
dans
c'eftleGniejilen
feur ainfi
que
comme

Tableaux.

des

Cnnnoifsance
des

Ne

XXIX.

les

connoiflfance

effentielles
plus
des Tableaux

faut

le bonConnoif-

dans

dans
le bon

le Gnie

ne peut
le fuppofer,
ou

Peintre

s'acquerir
du moins

mais
il faut

au dfaut
toujours
du Gnie un
amour
pour la Peinture.
grand
Il y a trois
fur
fortes
de Connoiifances
le fait des Tableaux.
La premire
eft bon & ce
me Tableau.
La feconde

dcouvrir

conffte
qui

eU mauvais

regarde

le

nom

dans

ce qui
un mi-

de l'Auteur.

De id Connoiffanee

42

la troifime
eft Original

Et
bleau

Ce

qu'il

fi un

va favoir
ou Copie.

de

ton

un

&

de

mauvais

Ta-

dans

Tableau.

La premire
de ces Connoiffances
qui eft
fans doute
acqurir
la plus difficile
fup.
& de la fineTe d'Ef.
pofe
d la pntration
avec
prit,
la Peinture.

une

des Principes
de
intelligence
de ces- choses,
Et de la mefure
de cet Art,
de la connoifnce

celle
dpend
La
& la dlicateffe
de l'Efptit
pntration

de l'Expreffervent
juger
de l'Invention,
fion gnrale
des Paflions
de l'Adu fujet.,
me en
des Allgories
f de ce
particulier
du Cdfume:*
& de la Potique:
qui
dpend
Et
fair troudes
l'intelligence
Principes
ver la caufe des effets
foit
que l'on admire
de la Correcviennent
du bon Got,
qu'ils
tion
les

ou de

l'Elgance

du

Deflin

Objets

y paroilfent
difpofs
ou
geusement
que les Couleurs
bien
mires
6c les Ombres
y (oient
dues.
Ceux
les

qui n'ont
connoiflnces

leur
pas cultiv
des Principes
bien
pourront

fpculativement
Mot

de

fr Us lieux.

l'Art

qui

fignifit

les

modes

foit que
avantales

Lu-

entend

Efprit
par
au moins
tre

fenfiles

terni

9i
des Tableaux.
mais ils ne
bles 1 effet d'un beau Tableau
pourront jamais rendre raifon des jugemens qu'ils en auront port.
J'ai tch par l'Ide que j'ai donne du
de venir aux fecours ds
Peintre parfait
dont les Amateurs de
lumires naturelles
Peinture font dja pourvs. Je ne prtens
pas nanmoins les faire pntrer dans tous
ils
les dtails des parties de la Peinture
font plutt de l'obligation du Peintre, que
du Curieux je voudrois feulement mettre
leur bon Efprit fur des voies qui pfTent
les conduire une connoifTance
qui dce qu'il y a'
couvrt, du moins en gnral
de bon & de mauvais dans un Tableau.
Ce n'eft pas que les Amateurs de ce bet
Art, qui auroient affez de Gnie c d'inelination ne pfent entrer, pour ainfi dire,
dans le Sanctuaire, & acqurir la connoif
fance de tous ces dtails
par les lumires
que des rflexions frieufes leur procureroient infenfiblement.
Le Got des Arts toit tellement a la mode du tems d'Alxandre,
que pour les connotre un peu fond on fifoit apprendre.
detliner a tous les jeunes Gentilshommes;
de forte que ceux qui- avoient du talent,
ils s'en prva-le cultivoieut par l'exercice
loient dans l'occafion, & fe diftinguoienc
par la fupriorit de leur connoiffance. Je

De ta, Cvnnoiffance.
donc ceux, au moins qui
manuelle
acquis cette pratique
de la perfection.
que j'ai donne
1 I.
94
renvoie

p&
l'Ide

De quel Auteur eft un Tableau.


du nom des Auteurs
La connoiflnce
vient d'une grande pr atique
& pour avbir
de Tableaux,
v avec application
quantit
de toutes les Ecoles, & des principauxMaDe ces Ecoles on
tres qui les compofent.
la Vni.
en peut compter Hx la Romaine,
la Lombarde,
la Flatienne,
l'Allemande,
Et aprs avoir acmande
& la Franoife.
quis par un grand Exercice une ide diftine de chacune de ces Ecoles
s'il eft queftion de juger de qui eft un Tableau ,on doit
rapportercetOuvrage
celle dequion croira qu'il approche le plus & quand on aura
trouv l'Ecole
ilfaudra donner leTableau
celui des Peintres
qui la compofent, dont
la manire
a plus de conformit
avec cet
Mais de connotre bien cette maOuvrage.
nire particulire
du Peintre
c'eft mon
avis o confifte la
difficult.
plus grande
On voit des Curieux qui fe font une ide
d'un Matre fur trois ou quatre Tableaux
qu'ils en auront vus, & qui croient aprs
cela avoir un titre fuffifant pour dcider
fur fa manire
fans faire rflexion
aux

de,

Tableaux.

*t

ins plus ou moins


grands
que le Peintre
ni L'ge auquel
tira pris les faire,
il
jes aura faits.
Ce n'eft pas fur les Tableaux
particuliers
mais fur le gnral
de fes Oudu Peintre
faut
de fon mrite.
Car
juger
vrages qu'il
fait quelil n'y a point de Peintre
qui n'ait
bons
Se quelques
mauvais
Tableaux,
ques
de fon Gfelon fes foins & le mouvement
nie. Il n'y en
commencement
trois
-dire,
tient
qu'il

a point
eu fon
auiE
qui n'ait
fon progrs
& fa fin
c'eftmanires
la
qui
premire
de celle de fon
la feconde
Matre
felon
[on Got
s'eft forme
Se dans

& de
de fes talens,
laquelle
rfide la mefure
fon Gnie
& la troifime
qui dgnre
en ce qu'on
ordinairement
mani*
appelle
re parce
avoir
tuPeintre
qu'un
aprs
di

la Nature
veut
d'aprs
la confuher
de l'hadavantage,
bitude
s'en efl faite.
qu'il
aura donc bien confiQuand
un Curieux
der les diffrens
d'un Matre,
Tableaux

long
jouir, fans

tems

& qu'il s'en fera form


une ide complette
de la manire
de le dire
alors
que je viens
il lui fera
de l'Auteur
d'un
permis
de juger
de tmrit.
fans tre fouponn
Tableau
Cependant
habile par
par

fa

quoiqu'un
fes talens

longue

exprience,

bon
par

fes rflexions
9 puiile quelque-

&

le

fois

fes

il

effet,

de

dire

l'Auteur

il
ne

qu'il
&

juftefl

le

comme

&
a vi

Got

d'un

il

peut

fur

la

en

le

fohditc

eu

fort

difficile

de

leurs
&

Pais

&

cherchant

ont

fait
&

dterminer

la
ont

leur)

leur

en

quivoques

le

que

manire

ils

cet

dans
qui

dans

,qui

ainfi

Nanmoins

Matres

Peintres

d'une

pafle

faits'par

favoir

autre

particulire,

Tableaux

fuivi

ont

changeant

manire

Tableaux

plufieurs

en

ont

mme

des

dans

On

manire.

y
qui

Difciples,
fort
pres,

tre,

de

la

des

fuivi

nom

fentimens.

En

de

le

vrai
fur

tromper

de

Connoiffance

fur

tromper
du
moins

fera
fe

la

De

?6

Pas
une

au.
une

plufieurs
il

dont

eft

l'Auteur.
inconvnient

ne

man.

non
qui
contens
de s'attacher
au caractre
de la
main du Matre
ont afz de pntration
un
celui de fon Efprit
pour dcouvrir
habile homme peut facilement
communiquer la manire don t il excute fesDeflins.'
inais non pas la finefe de fes penfes. Ce
n'eft donc pas aflz pour dcouvrir
l'Auteur d'un Tableau,
de connatre
le mouvement du Pinceau
fi l'on ne pntre dans
celui de l'Efprit
& bien que ce foit beaucoup d'avoir une ide jufte du Got que le
Peintre a dans fon Defin
il faut encore
&
entrer dans le caractre
de fou Gnie
dans

que

pas

de

remde

pour

ceux

des
dans

le tour

qu'il

ies conceptions.
Je ne prtens
filence fur cette

Tableaux.
eft capable
pas nanmoins
matiere
un

de

donner
rduire

$j

au

Amateur

de

ni v
ni examin
qui n'aura
de Tableaux
il eft bon
nombre
ce grand
de parler
au contraire
pour acqurir
Scpour
la connoiffance.
Je voudrois
angmenter
mefurt
fon ton fur
feulement
que chacun
la modeftie
fon exprience
qui fied bien
convient
mme
aux
ceux qui
commencent,
Peinture

plus experiments;
difficiles.

fur-tout

dans

les chofes

1 II.
Si un Tableau.
Mon

intention

eft original

ou Copie.

n'eft

de parler
ici des
pas
d'abord
conCopies mdiocres,
qui font
nues de tous les Curieux,
encore
moins
des
mauvaifes
aux yeux
qui piaffent
pour telles
de tout le monde.
une
Je fuppofe
Copie
mrite
faite par un bon Peintre,
laquelle
une ferieufe
en fuf& mettre
reflexion
moins
durant
tems, la dpend,au
quelque
ciCon des connoifurs
les
Et
plus habiles.
de ces
de trois
fortes.
j'en trouve
Copies,
La
mais
eft faite
fidlement
premire
Servilement.
La fecpnde

eft legere,facile,Si:
Et la troifime
efl: fidelle

non
8c facile.
E

f dlie.

9 S

DeUCotinoiffame

& fidelle
qui eft fervile
premiere
la vrit,
le Deuein,
la Couleur
rapporte,
& les Touches
de l'Original
mais la craii>
les bornes
te de paffer
de la prcifion
&
La

de

manquer

du

CopWe,

eft,

la fidelit,
appefantit
& la fait
connotre
qu'elle
feroit

pour peu
La feconde
caufe

fer,

examine.

plus

capable

la

de

lgret
ne
contours

des

l'infidlit

foit

la main
ce qu'elle

d'impofi
du pinceau,
redrefloit
des

habiles.

yeux
Et

la troifime
& facile,
qui eft fidelle
& qui eft faite par une main
favante
& le?
Se fur-tout
dans le tems
de l'Origigre,
les plus
embaralTe
Coi-inoifi
nal,
grands
au hazard
& les met fouvent
de pro
feurs
noncer

contre

laverit,

felon

quoique

la

yraifemblance.
S'il

y a des

chofes
d'un

l'originalit

Ouvrage
la dtruire

qui paroiint
tition
du mme
durant

beaucoup
a cote.
qu'il

que
fiderations
elles
font
voir

Tableau
de tems
Mais

puiffent
fouvent
d'un

des

mains

lieu

o il eft,

favorifer
il y en a auffi
comme
la rpe-

l'oubli

o il a t

& le prix modfc


encore
que ces con-

tre
trs

de quelque
poids,
d'afrivoles
faute

examines.

t bien
L'oubli

femblent

qui

entre

Tableau

lefquelles
ou des yeux

vient

fouvent,

il tombe,
qui

le voient

ou
ou du
ou

des Tableaux.

99

du peu d'amour
que celui qui le pofde
avoir pour la Peinture.
peut
Le prix modique procde ordinairement
de celui
de la neceflit ou de l'ignorance
qui vend.
eft une
d'un Tableau,qui
Et la rptition
n'eft pas toujours une
caufe plus fpecieufe
raifon bien folide. Il n'y a prefque point de
de fes
Peintre qui n'ait rpt quelqu'un
Ouvrages
parce qu'il lui aura pl, ou parce qu'on lui en aura demand un tout femblable. J'ai v deux Vierges de Raphal
le{quelles ayant t mifes par curiofir l'une auprs de l'autre,perfuaderent
les Connoilleurs qu'elles toient toutes deux Originales. Titien a rpt jufqu' fept ou huit
fois les mmes Tableaux
comme on joue
plufieurs fois une Comdie
qui aruffi. Et
nous voyons plufieurs Tableaux rpts des
encore
meilleurs Matres d'Italie
difputer
de bont de
aujourd'hui
primaut. Mais
combien en voyons-nous
d'autres
qui ont
tromp les Peintres mme les plus habiles?
Et parmi plufieurs exemples que j'en pourde rapporrois donner, je me contenterai
ter ici celui de Jules Romain
que j'ai tir
de Vafari.
Frederic I I. Duc de Mantoue
pafTant
Florence pour aller Rome faluer le Pape
Clementy II. vit dans le Palais de Medicis,
Eij

ioo

De

au

deifus

X.

entre

la

Connoijfame

d'une

le Portrait
de Lcon
porte,
le Cardinal
de Medicis
Jules
& le
Les Ttes
de Roui.
toient
de Ra.

Cardinal

de Jules
Romain,
& le
phal,
Se les Habits
tout
En effet le Duc de
roit
merveilleux.
l'avoir
Mantoue,
endeonfider,
aprs
vint

fi amoureux,
ne pt
qu'il
s'empcher
il fur Rome
de le demander
au Pa.
quand
fit aufl-tt
crire
Otavien
pe. Sa Saintet
de

ft encaifTer

Medicis,qu'il

Mantoue.

qu'il
l'envoyt
toit un grand

Amateur

pas priver
trouva
chofe,
moyen
fous prtexte
de faire
Otavien
Andr
tites

del

ge en

effet

Ce

l'envoi,
au Tableau
une

dlaidonnale

tems

faire

avoit

peine
& que pour ne s'y pas tromderriere
la Copie,
une
marque
Mantoue
jours aprs.
quelques

il mit
envoya
Duc
la

reut

avec

la

point
non

que

ne

l'Ouvrage
Romain
qui feroit

de Raphal
qui toit auprs

doutant

demeur

toute

Vafari

qui

fi

de la

toute

poflible

opinion,

differer

faire

lui-mme

qu'O&avien
les diftinguer,

Le

d'en

le Tableau
copier
par
Sarte,
qui en imita
jufqu'aux
pedefllis.
Cet Ouvraqui toient
fon Original
roit fi conforme
de

taches

per,

riche.

plus

qui c
qui
fi belle

Otavien

de Peinture,
Florence
d'une

ne vouloir

bordure

leTablean,&

fatisfa&ion
ce ne

fut

Jules
plus que
&
de ce Prince
fa vie dans
cette
la

des Tableaux*

ict

ne l'avoit
dfabuf.
Car celui-ci
Copie
tant arriv Mantoue
fut trs-bien
reu
de Jules Romain, qui, aprs lui avoir inonlui dit
tr toutes les cnriofits de ce Duc
la plus belle
qu'il leur reftoit encore voir
c'toit le Porchofe qui fut dans le Palais
8c
trait de Lon X. de la main de Raphal;
le lui ayant montr, Vafari lui dit, qu'il toit
mais qu'il n'toit pas de Ra-,
en effet trs-beau
phae'l. Jules Romain l'ayant plus attentivement confider. Comment
repliqua-t'il
n'efl pas de Raphal ? Eft-ce que je ne reconnois pas mon Ouvrage
& que je ne vois pas les
coupsde l'inceau que j'y ai donns moi-mme
Varepartit
Fousri yprenez pas ajfez. garde
l'ai vt faifari, car.je puis vous affurerqueje
re Andr del Sarte
& cela eft fi vrai que
vous trouverez, derrire la toiie une marque
qu'on y mit exprs pour ne le pas confondre avec
l'Original. Jules Romain ayant donc tourn
le Tableau
& s'tant apper de la vrit
fut fort tonn,
&dit Je l'eflime autant
& mme davantage:
ques'il toit de Raphal
car il n'eft pas naturel 4'imiter un fi excellent
Homme jufqu'h tromper.
habile qu'il
Puifque Jules Romain,tout
croit, aprs avoir t averti, Se aprs avoir
examin le Tableau
perfiftoit vivement
fe
qu'il faifcit
tromper dans le jugement
pourroicEiij

oi

De la ConnoiRance

trouver

trange

habiles
fur

que

l'Ouvrage
vrit
fe

la

des Peintres
moins
que
fe laiflaflent
lui,
furprendre
des
antres
? C'eft
ainfi que
peut

cacher

quelquefois

la

fcience

la plus profonde
& que
manquer
fur les faits
n'eft

manquer
pas toujours
de fes jugemens.
la jufteffe
Cependanr
quelque
quivoque
que foit
un

Tableau

moins

fur

airez

donner
fans

il porte
exterieures

l'originalit

de marques
un Connoifleur

lieu

nanpour
dire,

d'en

ce qu'il en penfe
bonnement;
non pas comme
une derniere
dcision,
mais
comme
un fentiment
fond
fur une folide
tmerit

connoiuance.
Il
fur

me
les

naux,
tiches
Pts

refte
Tableaux

ni

Copies,
de l'Italien
car comme

afTaifonnent
qui
enfemble
que
got

de

composent
re parotre
Un
forte,
les

ne

qui
lefquels

Pt

faire
pour
mme
toutes
les
un paftiche
une vrit.

doit

appelle
qui veut

ne

fonr

fentir

fon
d'y rduire
entrer
y faffe
quelque

mies
un

feul

qu'

qui
fai-

imitations

ne tendent

dont

dire,

diffrentes

qui veut
tromper
la
avoir
dans l'efprit
du Matre

OrigiPas-

on

Paftici
les chofes
un

chofe

quelque
font
ni

cette

de

Peintre

principes
afin
l'ide
qu'il

a dire

encore

&

manire

il veut
Ouvrage
endroit

donner
foit
.d'un

des

Tableaux.

ii

Tableau que ce Matre aura dja fait foie


tant de lui il imite avec
que l'Invention
les Touches, mais
non feulement
lgret,
& celui du Coencore le Got du deffein
lorris. Il arrive trs-fouvent
que le Peintres,
la manire
de contrefaire
qui fe propofe
en vue
d'un autre Peintre
ayant toujours
d'imiter ceux qui font plus habiles que lui,
Tableaux
de cette forte 1
fait de meilleurs
de fon propre fondl
que s'il produifoit
Entre ceux qui ont pris plaifir a contrefaire ainfi la manire des autres Peintres
de nommer
ici David
je me contenterai
Teniers,qui a tromp,& qui trompe encore
tous les jours les Curieux
non prvenus
fur l'habilet qu'il avoit fe transformer
en
Il y a de ces
Baffan & en Paul Veronele.
Paftiches qui font faits avec tant d'adrele,
qne les yeux mme les plus clairs y font
furpris au premier coup d'il. Mais aprs
avoir examin la chofe de plus prs ils dmlent auf-tD le Coloris d'avec le Coloris, 8c le Pinceau d'avec le Pinceau.
David Teniers
avoir unpar exemple
talent particulier
les Bafpour contrefaire
fans maisle Pinceau coulant Se lger qu'il
a
eft la iource
employ dans cet artifice
mme de l'vidence
Car
de- fa tromperie.
fon Puceau
n'eft
qui efl coulant &c facile
ni fi
les
ni fi propre carad-erifer
fpirituel
E iiij

De

04

la

Connoiffance

des

Tableaux.

des BafTans
fur-tout
dans
objets
que celui
les
Animaux.
Il eft vrai
a de l'union
dans
que Teniers
mais il y regnoit
un certain
fes Couleurs
Gris
il toit
& fon
accoutum
auquel
ni la vigueur
Coloris
ni la fuavit
n'a,
de Jacques
BaSan.
Il en eft ainfi
de celui
ne s'y point
les Paftiches
& pour
il faut examiner,
lailfer
tromper,
par coi>
le Got
du Defmodele,
paraifon
leur
du
celui
du Coloris
& le Caractre
fem

de

tous

Pinceau.

-.-

los

II.

LIVRE

ABRG
D E

LA VIE
De

DES

l'Origine

PEINTRES.
de

la

Peinture.

les Auteurs qui ont dit quelde la PeintuQ que chofe de l'Origine
tous conre, en ayent parl diverfement
viennent nanmoins,que
a donn
l'Ombre
occafion la naiflance decet Art. Pline rapd'une fille de
porte fur ce fujet l'Hiftpire
& il dit qu'un
Sicyone, appelle Corinthia,
jeune homme qu'elle aimoit, s'tant endormi la lumire d'une lampe,l'ombre
de fon
vifage qui donnoit fur une muraille lui paroiffbit fi refTemblante
qu'elle en voulut
tracer les extrmits
& faire ainfi le Portrait de fon Amant. S'il eft vrai comme il
y a bien de l'apparence,
que l'ombre adoiv
n lieu inventer
l'Imitation
la Peinture
eft fi naturelle l'homme
qu'il n'aura pas
traattendu jufqu'au
tems de Corinthia
QUoique

Ev

toS
De l'Origine
cer des
Figureg fur fon Ombre,
qui eft au
fi ancienne que lui-mme.
Mais fans
cette penfe
&
s'tendn&fur
fans chercher
une Source aufli incertaine
qu'eftcelle
de la Peinture,on
peut dire avec
de fondement,
beaucoup
que cet Art a pris
nairfance en mme rems que la Sculpture,
l'une 8c l'autre ayant le Deflein pour Prinoit
cipe, & que ds le tems d'Abraham
la Sculpture toit en ufage, la Peinture
par
confeejuent
y toit de la mme forte, & en
& fe repareil degr. Elle a pu difparotre
montrer
flon la rvolnrion
des tems. La
Guerre eft un Art qui dtruit
tous les autres, & la Peinture s'y eft trouve d'autant
plus expofe
qu'elle n'eft faite que pour le
plaifir. Mais les beaux Arts font comme le
ils renaiffent
de leurs cendres.
Phnix
Ainfi il eft croire que la Peinture
s'eft
teinte
Se renouvelle
mplufieurs fois
me dans les premiers fiecles
quoique dans
un degr trs-foible
i &c proprement
parl'invention
ler, ceux qui on en attribue
n'en ont t que les Rnovateurs.
Mais pour parler le langage de ceux qui
ont crit fur cette mariere
aprs les avoir
confrs
ensemble, on trouvera qne Gigs
Lidien a invent la Peinture
en Egypte ?
Euchir dans la Grece,& que Bularque l'apporta de Lidie en Italie fous le Rgne de

de la Peinture'
Peintre

Ce

Romulus.

fi beau

trouv

toit

Il eft affez

inutile

le peu

Abrg

ce

favoir
memoire

excepter
nomme
nous
roit honteux

les

Sculpruredu
qu' nous,

de curioiit

Parrafius,
& Protogene.

Arts

roient

de

dans

PamphiIls vile Grand


vileur

nous

des
n'ayons
point
on peut nanmoins
juger
leur
d
perfection
par ceux

mmefclequifbntvenusjuf& par le grand


prix dont

car on a donn
Apelle
cent talens
cent

des

& de charger
fk
On en peut
nan-

regarde;
noms.

& quoique

ouvrages
de
degr

noie,
Nous

on a peu

Apelle,
le fiecle d'Alexandre

beaux

gueur
leurs

difent

la dcaprced
il ne reile rieti

qui ont
comme

Zeuxis,

le, Timanthe,
voient dans

cet

quelques-uns
que la Rea rendus
fi celebres,
fequ'il
de les ignorer.
fix
J'en trouve

de ce nombre

qu'

Roi

dans

rapporter
Auteurs

les

que

qui les
de leurs

moins

payoit
fuite

le-

Candaule

par

de

premiers
Peintres
dence de l'Empire
de leurs Ouvrages

du

o il

il le couvrit
que pour le payer
l'on peut inferer
D'o
que la Peinture
en honneur
ds ce tems-la.

d'or.

ne un-Tableau,
des Magnefiens

la Bataille

reprfenta
fut
quel
de Lidie

107

pour

Se en-

Timanthe
un

qui

quatre-vingt
avons a la vrit

feul

valent

Tableau
de

mille
quelques

notre

jufmon-

livres.
morceaux

E vj

io$

De l'Origine,

mais ni les tems, ni


Antique
n'en font point connus
le plus
eft Rome dans la Vigne Alun Mariage. Cet
il reprefente
O uvr age eft d'un grand Got de Defein,&
& des Bastient beaucoup de la Sculpture
reliefs Grecs. Il eft fec & fans intelligence
mais il eft
de Groupes, ni du Clair-obfcur
croire que tous les ouvrages de Peinture
alors fur-tout en Grece,
qui fe faifoient
n'toient
pas de la mme forte, car ce que
nous lifons de Zeuxis Se de Parrafius
qui
non feuleont tromp par leur Pinceau
ment les Animaux
mais les Peintres mmes, doit nous perfuader
qu'ils avoient
dans les Principes de la Peinture
pntr
de cet Ouvrage. Il
plus avant que l'Auteur
efl vrai qu'ils n'avoient pas l'ufage de peindre l'huile
donne tant de force
laquelle
aux Couleurs;
mais ils pouvoient
avoir des
Secrets que nous ignorons.
En effets, Pline
nous dit qu'Apelle
fe fervoit d'un vernis
qui donnoir de la vigueur fes Couleurs &
en foit, on ne
Quoiqu'il
qui les confervoit.
univerfel
peut aller contre le tmoignage
.des anciens Auteurs qui ont parl des Peintres de ces rems-la, & des crits de[quels
on doit inferer que la Peinture y roit dans
le
un haut degr de perfection
&
que
nombre
des habiles
Peintres
y toit fort
de Peinture
les Auteurs
confiderable
dobrandine,

de 14.Peinture.

en rapportera
grand. On
ment les Principaux.

ioo
donc ici feule-

ABREGE
De

la

Fie des Jix principaux


de

ZEuxis

Grece.

E V X I
natif

Peintres

d'Heracle

S.
dans

la Ma-

lespremiers
Elemens
cedoine,
apprit

de la Peinture dans la 8 5 e. Olympiade,quatre cens ans avant Jefus-Chrift.


Il s'y attacha fortement;
& le fuccs rpondant
la
chaleur de fes Etudes,
lui fit entreprendre
des chofes hardies,
de la
qui lui donnrent
Il toit habile dans le Deflein
rputation.
mais il a pnetr dans le Coloris plus qu'aucun Peintre de fon tems. Pline dit qu'Apolodore, qui le premier a trouv les Princiouvrit
pes du Clair obfcur Se du Coloris,
Zeuxis les
& que
portes de la peintute
fe plaignit que Zeuxis
le mme Apolodore
y etoit entr fi avant
qu'il avoit emport
l'Art avec lui. Les Ouvrages considrables
de
o il fut employ lui firent acqurir
grandes richefles ,& n'ayant plus rien at-,

10

Abrge de lu Vie

il commentendre
des biens de la fortune,
les tableaux,
libralement
a donner
par.
ce qu'il ne voyoit
qu'aucun
pas, difoit-il
prix les pt aflez dignement
payer.
Les Agrigentins
leTa.
lui ayant demand
bleau d'une Helene
dans
nue pour mettre
leur Temple
en mme
ils lui envoyrent
ainfi qu'il l'avoit demand,
tems
plufieurs
des plus belles filles de leur Pays. Il en retint cinq
Se aprs les avoir confideres
il
fe fit une ide de leurs plus belles parties
le corps qu'il avoit repour en compofer
Il le peignit
elles, & cetprfenter.
d'aprs
te Figure qu'il acheva
avec tant de foin,lui
fi parfaite
ne feignit
point de
parut
qu'il
des Peintres
dire,
l'admirer,
qui venoient
bien la louer
mais non
qu'ils
pouvoient
pas l'imiter.
lui difputoit
le preParranus
nanmoins
mie rang
ils convinrent
de faire chacun
Zeuxis
unTableau
en concurrence.
peignit
un Rideau.
des Raifins,
& Parrafius
L'Oudes
attira
tant expof,
vrage du premier
Oifeaux
les Raifing
qui vinrent
bequeter
du
Zeuxis tout glorieux
qu'il avoir peints
de ces Animaux
dit Parrafius
fuffrage
& qu'on
qu'il ft donc voir fon Tableau
tirt
mais fe
ce Rideau
qui le couvroit
trouvant
ce mme Rideau,
qui
furprispar
il conter
croit- le Tableau
de Parrafius

des Peintres

n'ayant

tromp

l'avoit

tromp

toit.
qu'il
Zenxis
tems

&

me franchife,

fi les

pondit

Vous

de

beaucoup

parce

que

je fuis
en

je

defire

perfuad
de
peu

Quoique
m dans

fon

adverfaires.

qu'il

la

m-

avec

bien

le

Figure
n'en

ft

bien

avoient

pas
les

au-

mes

tems

&

fut

ficle

il

paflions
faifoit
les

trop

puifantes

mre

) qui

talent
de

fe

d'application

plaifoit

bien,&;
des

que-

chofes

de

fai-

tems

auflLefti-

nanniins
a

eu

de

dans

les

fes
en

il
dit,

Quintilien

imitoit

qu'il

n'a-

comme

d'exprimer
l'ame

fes-

de

reprolb

extrmits
&

qu'-

gnralement

lui

de
r-

Ouvrages

peu

heureux

foient

dure

tems

joucquepour
avec
aflz

bien

fais

Zeuxis

le

de

Tableaux

qu'ils
l'eftime
que

tems

impatience

beaucoup
dit
un

Ariftote
eu

avec

voyoit

tes
ne

Zeuxis,je

avec

faut

ve-

peur.

promptitude.

voir

les

toient

Oifeaux

Agatharque,
qui
Zeuxis
que
employoit
finir fes
Ouvrages,lui
lui il
fes
peignoit

tes

avoua

la

de

Oifeaux

Raifins

que

les

puisque

cune

il

quelque

Corbeille

les

que

que
falloir

il

mal,

une

bequeter

Peintre

homme

portoit

que

Parrafiusr
tout

jeune

voyant

auffi

peints

un

&

Oifeaux,

lui-mme

qui

Raifins

i rt

vaincu

les

que

peignit

apres,

noient

toit

qu'il

jfcgenaement

Grecs,

Figures
celaHo-

descriptions

riz

Abrg

de

la

fie

leur donner des


qu'il faifoit des corps
mme
membres
forts & robuftes.,
ceux
des femmes. Pline fait mention des Ouvra.
& Lucien dcrit avec beauges de Zeuxis
coup de foin le Tableau qu'il fit de la Fa.
mille d'un Centaure.
Feftus rapporte que
le dernier
Tableau de ce Peintre fut le Por.
trait d'une Vieille,
& que cet Ouvrage le
fit tant rire qu'il en mourut.
Quoique la
elle n'eft pas
chofe foit difficile croire
fans exemple.
de Zeuxis furent, Ti.
Les Competiteurs
& ParraAndrocide,
manthe,
Eupompe,
fius.
PARRASIVS.
Fils &

toitEmule
de
d'Evenor
Difciple

PArrasius,

natif

d'Ephefe

la Vie de ce
On peut
voir dans
ont faits en
les Tableaux
qu'ils
Ils paflient
concurrence.
tous deux pour
les plus habiles
de leur tems
qui toic le
tems des habiles
& Quintilien
dit, qu'ils
ont lvera
dans un haut degr
Peinture
de perfection
Parrafius
pour le Deffein,
& Zeuxis
pour le Coloris.
Les Auteurs
donner
Pars'accordent
rafius la gloire d'avoir
deffin trs-correcZeuxis.
dernier

des Peintres Grets.


1.1
prsente les corps non comme la Nature
mais comme elle poules avoit produits
c'eft felon cette grande
voit les produire
ide qu'il a crit de la Simmtxie desCorps.
chofes dans l'aIl excelloit enrr'autres
dans la diftribujugement descofTures
tion des cheveux, &c dans les agrmens de
mais Surtout dans l'expreulon
la bouche
des partions de l'aine
qualit qu'on ne
peut affez louer.
Il avoit beaucoup deGnie & d'levation
d'esprit mais les louanges qu'on lui donnoit, & qu'il croyoit mriter, le rendirent
extrmement orgueilleux; il parloit des autres avec mpris, & de foi-mme
comme
ayant conduirl'Art fa dernire perfection,
Il ne faifoic pas de difficult de fe nommer le Matre & le Prince de la Peinture
II toit magnifique en tout ce qui environnoir faperfonne
fans affectation
nanmoins, & fans contrainte.
Il avoit accoutum de s'eiithoufafmer dans
fes Produtions. Il ne fe mettoit jamais an
travail qu'il ne fut prvenu d'une difpofition y trouver du plaifir
& il adouciffoit fon travail en chantant d'un ton modr pour lui feul. Il a fait quantit d'Ouvrages, donc les plus considrables font
rapports dans le ? Se. Liyre de Pline, que
les Curieux
pourront confulter.

i4

Ahreg

M P

la

H I

Vtt

L E.

n fous le Rgne t<k


LE,
> eat la Macdoine
Philippe
pour Pa& le fameux
trie, Eupompe pour Matre
Apelle pour Dilciplel Il avoit une fi grande
Ide de ion Art qu'il ne croyoit pas qu'on
y pt tre habile fans l'tude des belles
& de la Gomtrie
il toit luiLettres,
mme fort favanr en ces deux chofes.
Sa;
lui atrira des Difciples confiderputation
rables
il n'en prenoir
point qu'ils ne lui
un talent
> c'eft-i-dire fix cens
payaflnt
ecus de notre monnoie
durant l'efpace de
dix annes
dans l'Etude
qu'il les rerenoit
de la Peinture
lui
Apelle & Melanthius
donnerenc cerre fomme, que Bede dit tre
pour chaque anne feulement.
Ce fut par fon avis & par fon crdit que
& erifuite dans route la
d'aborda
Sicyone
Grece ,-les Jeunes gens d'une naiffance libre & diftingue
deflner
apprenoient
fe
avant toutes chofes
St que la Peinture
conferva depuis dans un fi grand honneur,
qu'il fut dfendu
par un Edit tous autres
cet
qu' ceux qui rolent nobles, d'exercer
Art. D'o l'on peut inferer
que, fi la Peinture a t eftime dans l'Antiquit
par les
PA

des Peintres

Grecf.
ce
fans
Peuples les plus polis
n'eftpas
fon qu'aujourd'hui
les Princes eclairs
& que les gens
ment & la protgent
Te font un honneur
de s'y connotre.
:prit

M A

vivoit

H
dans

tic
rail'aid'et--

E.
le

mme

tems que Pamphile.


On ne fait point
Tmanthe
mais il ar
un des
le lieu de fa naiflance
favans
& des plus judicieux
Peintres
plus
Parmi
a
de fon fcle.
les Ouvrages
qu'il
& dont quantit
d'Aufaits,le
plus clebre,
teurs ont parl
avec loge
eft le Sacrifice
Fille y
Cette
jeune
d'Iphigenie.
paroiflbic
fe
d'une
fembloit
beaut
furprenante
8c
fa Patrie.Le
dvouer
d'elle-mme
Peintre
Calchas
qui y avoit
Ulyl
reprfent
amis & parens
de
cette
Menlas
Ajax,
donner
chacun d'eux
Fille, s'tm
puif

des caractres
de triftefle
flon la
diffrens
des
convenance
Agapeignit
personnes
le vifage
caPre
memnon,
d'Iphigenie
ch dans fa
ne pouvant
d'une
Draperie
autre manire
les
affez dignement
exprimer
forte
que les
du
fur le vifage
exprefiions
qui paroifoient
Frere
fai& de l'Oncle
de cette
Vi&ime
fentimens

de

fa douleur.

foient
j u ger de l'tat
tre le Pere.

De

douloureux

o pouvoir

Abreg de la Fie

x\6
Timanthe

fait une autrefois


da
ayant
Tableau
un Cyclope
endormi,
s'a
un petit
faire juger
de fa grandeur
vifa
d
pour
de lui des Satires
peindre
auprs
qui mefon pouce
[liraient
avec un tyr fe, qui eft une
de bton
fort
haut.
Pline
fait men.
efpece
tion
des principaux
de Timan.
Ouvrages
ce Peintre
dans
the
6c dit que
tous fes
Tableaux
plus

donnoit

de chofes

qu'il

entendre

n'y

en

avoir

beaucoup
peint.

E.

a mis
que la Renomme
de tous les Peintres,
coit
au-deflus
de l'Ifle de Co dans la Grce
Fils de Pi.
& Difciple de Pamphile
dont on
thius,
comvient de parler. Les grands Peintres,
me les grands Potes fe font attirs dans
des Souvetous les tems la bienveillance
rains
Apelle en ret des marques fingulires d'Alexandre
le Grand
qui, non fulement
honora ce Peintre
de foneftimei
mais qui l'ai caufe de fa grande capacit
ma caufe de la candeur de fes murs.
Apelle apporta en naifnt tant de difpoiltion & d'inclination
pour la Peinture.qu'afin de s'y rendre habile
il ne fit pas difficult de donner Pamphile fon Matre un
P

E L

des

I I

Peintres

Grecs,

117

an. Il avoir pour maxime de ne


par
ce
ailfer paner aucun jour fans defliner
Nulla^ diea
ui donna lieu ce Proverbe
ne linea Nul jour fans tirer quelque line; c'eft--dire, fans s'exercer au Difein.
La force de [on Gnie & l'affiduir de Ces
itudes ne lui donnrent pas cette bonne
pinion que les habiles prennent ordinalmeut d'eux-mmes. Il ne voulut juger de
1 capacit que par la comparai(on de celle
es autres qu'il alloit vintr. Tout le mone fait ce qui arriva entre lui & Prptoene. Celui-ci
demeuroit dans l'Ifle de
o Apelle fit un voyage exprs
hodes
our voir fes Ouvrages,qu'il
ne con.noifit
rfayanttrQuy dans
uederputadon-.rriais
aMaifon deProtogene qu'une vieille feme, qui lui demanda fon nom je vais le
nettre fur cette toile
lui dit-il
&pream un Pinceau avec de la Couleur
il y
Idfnaquelque chofe d'une extrme dli:atefTe.Protgene tant de retour,la vieille
ui raconta ce qui s'toit pane, &: lui montra ia toile. Mais lui regardant avec attention ia beaut de ces traits,dit que c'toie
pelle qui toit venu, ne croyant pas qu'un
autre ft capable de faire une fi belle chofe.
t prenant d'une autre couleur, il fit fur les
ternes

traits

un

correct

contour

&

plus
Plicat.

Et

fortant

enfuite

plus

il

donna

ordre

Ils

Abrg

de la .Vie

on
que, fi celui qui toit venu retournoit
ce contour
& qu'on lui dt
lui montrt
celui qu'il cherchoit.
que c'toit-l
Apettt
mais honteux
de fe voir
revint
aufli-tt
troifime
vaincu
couleur
&
prit d'une
les traits qui avoient
t faits ,il en
parmi
conduifit
de fi favans & de fi merveilleux,
de l'Art. Proqu'il y puifa toute la fubtilit
& confeffant
les vit fon tour
togene
qu'il
mieux faire
ne pouvoit
quitta
la partie, &
courut cher cher Apelle avec empreffement,
Pline qui crit cette Hiftoire,
dit qu'il av
eut t conuime
la toile avant qu'elle
dans
l'incendie
du Palais de l'Empereur,
& qu'it
n'y avoit autre chofe delus
que quelques
lignes
guer
qu'aucun
croit.
C'eft

avoit afez de pein diftb<


qu'on
mais qu'on
cette toile plus
eftimoit
des Tableaux
elle
parmi lefquels

peu prs de cette forte qu'il


de Pline: car de
cet endroit
entendre
d'une fimple ligne partage
le
rendre
cela eft contraire
au
de fon tendue
& choque
tous ceux qui favent
fens,

faut
l'enlong
bon
un

peu ce que c'eft que Peinture.


mail'
Ce qui peut avoir donn lieu cette
eft mon avis le mot
vaife interprtation
car linea en cet ende linea mal entendu
droit ne veut dire autre chofe que Defliiij
en
Pline
s'en fert lui-mme
ou Contour.

des
ette
ni

dans

lignification,
il dit
d'Apelle
fans

our

n'eft
elle

tirer

doit

On

ign
afinefle

fans

aprcifion

d'un

ens

qu'

utre;

&

il cet

endroit

que

eaux

Arts

'ailleurs
L'envie,
les

qui
gens

les
fe
de

endroit

car

fin

je

elle

de

le

ne

aimoit
rencontre
mme

bon

cette

aif

le

confiqu'une

expliqu
demiedes

connoiffnee
toit

8c

dans

mal

de

peut

fotiens

dlie

s'eft

n'eft

on

Victoire

qui

la

la

mot,

plus

de

elle

Protogne

peu

lifArt

contre

la

quoiqu'il
qu'il

mme

entendu

avoit

n'eft

lignes.
mot
de Tenuitas

Mais

ligne

Pline,

de

comme

tout--fait

l'a
il

faon

armi

fi

&

de

contour.

d'Apelle
faire
une

de

d'une

prcifion
la fubtilit

ce

que
& de

mot

la

difficult,

par

d'entendre

ombat

habi-

le

rponfe

feroit

qu'il

le

quelque

entendre

ncore

le

dans

faire

bien

une

des

par
que

as nanmoins
ort

car,
qu'A-

l'ide

de

connotre

peut

faire

l'intelligence

pourtant
fe rencontre

line

lignes

fmplement

J'avoue
jui

linea

s fine

mme

Ainfi

dans

fait

u'on

aucun

paffoit

donner

pour
mais

ligne

mais

ne

de

Deffein.

la

endroit,

correct.

trs-dlie,

as dans

fimples
fe

mais

non

du

autre

die

de

entendre

hbtilitas

n<>

ne

Nulla

deiner
pas

un

qu'il

s'occupoit
Deffein
d'un

ude

Grees.

Peintres

de

juger

paflonment.
ordinairement
Profeffion

ne

zo

Abrg

lie la

Vte

trouva point d'entre dans l'ame d'Apelle;


s'lever
de s'il cherchoit
c'toit par rap.
l'ten.
part fon Art dont il connoiffoit
due & dont il aimoit la gloire. D'o vient
qu'il n'avoit
pas moins de foin de l'avanque du fien propre &
tage de fes Emules
qu'ayant reconnu la capacit de Protogne,
aux Rhodiens,
il le rendit recommandable
& lui fit payer des Ouvrages
incompara.
blement plus que ce Peintre n'avoit accoutum de les vendre.
mais facile dans
Apelle toit circonspect,
& la Grce
fes Productions.
L'Elgance
qu'il rpandoit dans fes Tableaux
n'empchoient point la vrit que le Peintre doit
& il faifoit fes Portraits
la Nature
avec
tant de fidelit, que quelques
Aftrologues
ne faifoient pas de difficult de s'en fervit
pour tirer l'horofcope
des_ perfonnes qu'il
avoit peintes.
Alexandre
qui vifitoit fouvent
Apelle,
fa converfapar le plaifir que lui donnoit
tion & fes manire,
trouvoit bon qu'il lui
ce Prince en avoit
parlt fans eomplaifance;
mme beaucoup
pour lui il le tmoigna
bien l'occafion du Portrait de Campafpe,
qu'il lui fit faire. Campafpe toit trs-belle,
8c celle de toutes les Concubines
de ce
Prince qui lui tenoit le plus au cur
&
comme Alexandre
s'apperct
qu'elle avoit
perce

des Peintres Grecs.

ut

mme trait celui 4' Apelle,


il la
faisant
voir par-l
dit Pline
l'affection
avoir pouf
non feulement
qu'il
mais qu'aprs
avoir vaincu lets
ce Peintre
il favoit encore fe vaincr
foi-mNations,
s'crie
me Grand par (on courage
t-il
encore
mais plus Grand
par l'empire
qu'il.

du
perc
lui donna

avoir fur

fes paillons.
fois le Portrait
d'AApelle fit plufiears
& comme ce Monarque
ne troulexandre,
de laiffer
fon
voit pas
profaner
propos
des Ignorans
il fit un
Image par la main
tous les PeinEdit par lequel il dfendit
tres de faire fon Portrait
l'exception
du
feul Apelle.:
de mme qu'il ne donna
permillion par le mme Edit qu' Pyf gotele de
& Lifippe
de les
graver fes Mdailles
reprfenter
par la fonte des mtaux.
dans fon
ft fort exact
Quoiqu'Apelle
il favoit
il
Ouvrage
jusqu'
quel point
devoir travailler
fans fatiguer
fon Efprir.
Il dit un jour
de Protogne,
parlant
qu'il
etoit habile,
mais qu'il gtoir fovent
les
belles chofes
force de les
faifoit
qu'il
vouloir perfectionner;
qu'il
ne favoir
pas
quitter fon travail
que le trop toit plus-!
craindre
Se que c'toic
que le trop peu,
tre bien
ce qui
favant
que de favoir
fufft.
Un de fes
Difciples

un Ta-

lui montrant

lit

Abrg

Lt Vit

de

& ce
pour en lavoir ion ientiment,,
Difciples lui difant qu'il l'avoir fait fort vite, &c qu'il n'y avoit emplo qu'un cer.
tain tems. Je le voi bien fans que vous me le
bleau

difiez.
dans

rpondit
ce

pas

peu

tems-

de

Un

Peintre

autre
d'une

vous

mme
cette

de

davantage

fait

&je fuis tonn que

Apelle,

n'en

ae;t

forte.

faifant

lui

voir

le Ta.

avoit
avec
qu'il
peinte
de
& qu'il
avoit
orne
foin
de
beaucoup
0 mon ami,
Pierreries,
il lui dit
n'aant

bleau

la

Helene

belle

faire

la faire
Mais

riche.

plicit,
lui des

ilrecevoit

s'il

pafTans
couter
d'en

&

n'avez,

ton

difoit

de
&

autres

complaisance,

vous

pas

fentiment
la mme

pour

en

manqu

de

avec

fim-

manire

ce-

loigner

toute

il expofoit
fes ouvrages
fe tenoit
cach
derrire

aus

pont
le deflein

en diroit,
ce qu'on
dans
De forte
Cordonnier
qu'un
profiter.

un jour devant
la malfon
d'Apelle,
partant
ainfi expose,
reun Tableau
& y trouvant
dfaut
qu'il
apper*
avec libertquelque
fut change inSandale
laquelle
et une
mais
le lendemain
continent
aprs
repaf
prit

par

voir

avoit profit
qu'on
une Cuue
auffi-tt

fura

redire
p

le mme

faut

derriere

ce qui
fa toile,

endroit,

obligea
& de

tout

glorieux

de fa critique,
o il n'y avoit
Apelle
dire au

de
cet
rien

de Sortir de
Cordonnier

des Peintres

Grecu

1 1

ne pafbit pas la Sandaque fon jugement


le ce qui paf dans 1a fuite en Proverbe.
Je ne fai s'il y a beaucoup d'Aplles aujourd'hui, mais il y a des Cordonniers plus
que jamais.
Une autre marque de la implicite d'A-.
pelle, c'eft qu'il avouoit qu'Amphion l'em& Afportoit fur lui pour la Difpofition
clpiodore pour la rgularit du Denein
pour lui il ne le cdoit perfonne pour la
Grace, qui toit fon talent particulier.
Quand il regardoit les Ouvrages des grands
Peintres il en admirait les beauts mais
il n'y trouvoit pas difoit-il ingnument
cette Grace que lui feul favoit rpandre
dans tout ce qu'il peignoit.
x
n'a
fur
les
murailles,
Apelle
jamais peint
ni fur aucune autre chofe qu'on n'auroit pu
Il vouloit qu'on
fauverd'un embrafement.
pt tranfporter les Ouvrages des habiles
& ne
Peintres d'un Pas dans un autre,
ne pt
pouvoit fouffrir qu'un Tableau
appartenir qu' un feul patre
parce que
la Peinture, difoit-il, 5 efc&mbien commun
toute la Terre.
r
Pline fait la defeription des ,plus beanx
Ouvrages d'Apelle, & l'on peut juger de
leur excellence par le prix qu'il en recevoit: car on les lui paoit quelquefois cent,
talens, Se d'autres fois fans compte,& av ecF
profiifon.'
F ij

H4

Abrg de la rie

P R O T O G M' N E.
toit de Caune
Ville
de Carie
fujette aux Rhodiens. On
ne fait qui toient ni [on Matre ni fes
Parens. Il eft affez vraifemblable qu'il n'a
point eu d'autre Matre que les Ouvrages
publics Se que fes Parens toient pauvres;
car il l'toit fi fort lui-mme
qu'il toic
contraint au commencement de peindre
des Navires pour gagner fa vie. Sa plus
grande ambition n'toit pas de fe faire riche, mais de fe faire habile. C'eft pour cela
qu'il vivoit retir du cmmerce du monde,
afin d'tre moins diftrait dans les Etudes
qu'il jugeoit nceffires pour la perfection
de fon Art.
Il finiflbit extrmement fes Tableaux.
Apelle dit de lui qu'il ne favoit pas fe
retirer de deffus fon Ouvrage, 8c qu'a force
de le travailler il en diminuoit la beaut, &
fatiguoit fon Esprit. Il vouloit que les chofes peintes paruffnt vraies &c non vraiSemblables ainfi force d'exiger de fon
Art plus qu'il n devoit
il en retiroit
moins qu'il n'auroit pu faire.
Le plus beau de fes Ouvrages eft le Ta,bleau de Jalifus. Plufieurs Auteurs en parlent fans en faire la defeription, &fans dire
PRotoge'ne

des Peintres
etoit
ce jaliftis
duel
t un
avoir
croient
Pendant
fept-annes

Grecs.
que

infigne

tti
uns

quelques
Chaflur.

errs-

que Protogne
il ne
ce Tableau,
peindre
prit
ploa
nourriture
des Lupins
d'autre
que
de
dans de l'eau
qui lui fervoient
& de manger
lui
8c lger

afin

que cet aliment


la libert
toute

laifl't

point
cuics
boire
fimple
de ion

imagination.
aant
vu cet Ouvrage
Apelle
refta
liement frapp
qu'il
n'aant point
de termes
pour
de de beaut
que ce Tableau
dans fon

Efprit.
la Ville
qui fauva
Dmtrius
tenoit

Ce

fitt

fans

tel-

parole

l'I-<
exprimer
avoit
forme

ce mme

de Rhodes
afliege

en fut

Tableau
que

le Roi

ne
que
parce
du ct o travail-

la prendre
pouvant
que
lent
& par o ce Prince
avoit
Protogne
rfolu d'y mettre
le feu
il aima mieux
renoncer
fa conqute
une
que de perdre
fi belle chofe.

dans un jaravoir
fon Attelier
Protogne
din au
de Rhodes
c'eft--dire,
Fauxbourg
dans le
fans
des Ennemis
le
que
Camp
bruit des Armes
de le diftraire
fut capable
de fon travail.
Et le Roi l'aant
fait venir
& lui aant
demand
avec quelle
afflirance
il
dans
les dehors
ainfi travailler
pouvoit
d'une Ville
il lui
qu'il
aflge
rpondit,
favoir bien
avoit
entrequ'il
que la Guerre

Fiij

itx

^prife
contre
lui

toit

contre
des

Gardes

de

xavi

pouvoir
avoit
qu'il

vante

Pie

les Rhodiens
Ce qui obligea

les Arts.

donner

la

de

Abrge

pour
conferver

& non
pas
le Roi de
fa furet,
tant
cette
Main fa-

fauve.

les Rhodiens
rapporte
que
le
de leur
Ville
envolrent
Sige
pendant
Dmtrius,
une Ambaflde
pour le prier
ce Tableau
de Jaliflis
de fauver
ils lui res'il toit
il
Victorieux,
prefenterent
que
Aulugle

fon

orner

pourroit

& que
Ouvrage
on pourroit
lever
le Sige,
vaincre,
que ne les aantp
n

fes Armes

contre

cout

de

Triomphe
s'il toit

8c la Ville

Je ne
mmorable

de

le

Protogne
la Vie
dans

d'Apelle
ce dernier
aant

que
combien

de

lui

reprocher,
il avoit retour-

Protogne;ce
de la bouche

qu'aant
des Am.
c parde Jali-

Rhodes.

point
rapporterai
de concurrence

&

rare

contraint

paisiblement
fon Arme,
il fit retirer
bafdeurs
& le Tableau
gna par ce moen
fus,

ce

Lecteur

ici

ce
entre

Combat
Apelle
le vou

pourra
feulement
j'ajouterai
Protogne
demand

il fe faifbit

de fes Tableaux,
paer
Se Prorogne
lui aant
une fomrpondu
me affez
fortde
( felon le trifte
modique,
ceux qui font contraints
de travailler
pour
leur vie
gagner
rice qu'on
faifoit
Ses,

lui paa

de l'injustouch
) Apelle
de fes Otivra la beaut
un feul
talens
cinquante
pour

des
il

Tableau)
le

vouloit

Peintres

fit

mme

faire

Ouvrage

leur

&

Se
Ce

propre.
fur

fit

Tableau

le

retirer

{avoir

rapporterai

de

dit-il,

excelloit

pour

la

dit

des

Ides

pour

les

Conteptiotzs

facilit

rems-Une

les

fonner

de

n'en:

la

Moderne.

On

Peinture

huile

depuis
Dtrempe

150.

ans,
pour

auffi-bien

habiles

Peintres.

ici

tin

les

talens

endroit

de

particuProtogne
&

Pamphile
Antiphilus

Apelle

la
la

pottr

fcon-

Grce

&

ngnieufes.

l-deffus

paraifon

vous

Samenpour

habiles

Peintres

ils
point
non

a un
la

fur

feulement
a

qui

facilit

de

de
la

mife

peindre

Fin;

raicom-

avec
que

avantage

grand

cou-

lieu

Antique

dire

ce

toutes

que

plus

de

quatre

compofoient
ici
le

Peinture
peut

de

que

dont

capitales,
autres.
Ce

fur

aufl

parle

texacltude;

les
que
fe fervoient

dit

ne

Ouvrage

Peintres.

&

le

Auteur,ri
des

il

Thoii

pour

leurs

cet

l'ordonnance

pour

travailla

autres

fameux

yeux

Protogne

d'Apelle
mais
ce

prix.
Peintre

defquels

fix

Mlanthius

Pline

mains

qu'il
fon

pour
les

de

pourtant
o l'on
voit

Quintilien
liers

qui

achet,
le

bruit

vendre
ouvrit

davantage

de Protogne,
de
que
plufieurs
Je

le

des

augmentant
qu'en
dit
ce
Pline
que
Confultez
deSculpture.
en voulez

le

mrite

avoit

qu'il

i%f

courir

pauer

Rhodiens

aux

Grecs

en

la.
fi la

ufage
la
fur
Se

a i S

l'union

pour

ce

leurs

blanc

toir

couleurs

brunes

de

&

de

a
Je

de

qu'il

ces
avoit

n'y
o

l'on

eur
ples
ve,
foit

Ouvrage
Bien

des

fi

accomquelque

voons

mettant
n'toit
fait
tout
exein-

des
o

trou-

l'on

d 'Athnes

faicet

faifoit
&c.

L.yfrpa

pas,

Sculp-

reconnoilfant

euflent

Praxitle)

& non

pratique.

l'Ouvrage

Glicon

Ouvrage

fujettion

cette

Grecques

exemple

fcrupuleux,
que ce qui
dans

Statues

Ath'enodore

vrage

une

en

en

Nous

d-

& des

cet

faons

toujours

que

par

quel-

deux

d'Ouvrage

quoiqu'ils

poifble
fur
les

cet

de

ajouter
pt
ils
obferverent

achev,

par

eft

que

point

ne

ces

Peintres

perfection
leur
nom,d'exprimer
pas

emploie
de

fait

dans
blanc

du

tems-l,

avec

a connu

il a

des

moen

ne

fervir

couleurs

encore

dirai

que

objets

Titien

leTitien

leur

que

Clair-obscur,

qu'on

voulu

diversit

pdgoter

.leurs

pli

eft

la
les

d'emploer
qui

vrit,
Le

mais

de
certains

de

s'en

&

la for.

clatant
ce
par

qu'avant

l'huile.

avantage,&
Tableaux
ques

plus

degrs

Ancien
de

imiter

et.
les

Couleurs,
quidonnoient

pouvoient
de force

trempe,

Peintres

Vernis

d'tendue

lus
le moen

des

fie

blanc
plus
De
forte

ntre.

plus
ils

la

des

des

avoient

le

de

Abrg

faifoit

Oucet

a fait.

ne font pas,fi
gens aujourd'hui
de croire
& fontbien
loigns
fort

la dernire

de

leurs

perfection.

mains

ne

foit

pas

1 1$

L I

V R E

III.

DE

ABREGE'

LA

VIE

DES

PEINTRES
ET

ROMAINS

FLORENTINS.

C
beaux

Arts

A
s'tant

V
teints

E'.
dans

des. Barbares
LEs lie par l'invafion
nat de Florence
fit venir
des Peintres

l'Itale Sde la.

la Peinture
Grece pour rtablir
dans la ToC& Cimabu
fut leur premier
Difcicane,
toit
d'une
noble
Famille
ple. Ce Peintre
de Florence,
& fes Parens
qui lui trouvrent de la
difpofirion
pour les Sciences,
l'y
firent
tems::
appliquer.Il
s'y exera
quelque
mais l'arrive
Grecs
de ces Peintres
rveillai
fon inclination,
& le dtermina
entierement

du

ct

confidrables
courage,
tion,
que

de la Peinture.

Les

qu'il
y fit augmentrent
& lui acquirent
tant
de
Charles
I. Roi de Naples

progrs
fort
rputapar

Fv

L'Ecole
13
alla voir Cimabu
fant
Florence,
&
par
crt etre fort regale par la vue des OuvraL'on en voit encore
ges de ce Peintre.
Il peignit, fereftes Florence.
quelques
lqgi l'ufage du tems, fraifque Se dtrempe la Peinture l'huile n'tant pas encore
il favoit aufli l'Architecture.
tronve
Il
mourut
en 1300. g de 70. ans, & eut
Giotto.
pour Difciple

ANDRE1

A F

fe rendit
recoinmandaFlorence,
forte de Peinpar une nouvelle
Il quitta
Florence
pour aller VeniPeintres
fe, o l'on avoir appell quelques
Ils
comme on avoit fait Florence.
Grecs
en Mofaque
dans l'Eglife
y travailloient
&
Andr fit amiti
de S. Marc.
avec eux

E
ble
ture.

avec un nomm
cntr'autres
Appolloniusf
o il apprit de lui
qu'il amena Florence
& les fecrets de cette Peinture,
la mthode
& qui
la nouveaut
qui avoit la gracede
caufe de fa dure. Ils firent
tait curieufe
cnfemble
Hiftoires
de la Bible
plufieurs
& ces Ouvrages
de S. Jean,
dans l'Eglife
Taffi en rputation.
Mais il en ft
mirent
un qui lui attira beaucoup
plus de gloire,
c'& une grande
rcompense
du Pubhc

Romaine
toit un Chrift

de

& Florentine.
la

hauteur

i$i

de
avec

fept Couun grand


lui furet

avoit
travaill
qu'il
en
foin. Les louanges
qu'il
car fe voant
rent d'un
grand
prjudice
de tout
le monde
il ngligea
eflim
les
ne longer
foins de fa Profeffion
pour
plus
de l'argent,
dont
il toit
fort
qu' gagner
des,

Ses

donnrent
de l'muOuvrages
Gaddi
& Giotto
lation Gaddo
& fuune
rent comme.
femence
qui
produific
Peintres
dans la Tofcane.
Il mouplufieurs
en 1 Z94.
rut g de 8 1 ans,
avide.

GADDO

GADDI

s'adonna
auffi la Mck
Florence,
ou il s'attira
d'eftifaque,
beaucoup
me dans Rome
& dans la Tofcane
parce
mieux
les autre
qu'il deflinoit
que- tous
E

Peintres

de

fon

tems.

avoir

Aprs

fait

des

il-fer
lieux,
Ouvrages
en.plufieurs
Florence,
o il en fit de petits;
te repofer.
Il fe fervoit
comme
pour
pour
cela de coquilles
faifbit
teind'oeufs,
qn'il
dre en diverfes
& qu'il emplooit:
couleurs,
grands
retira

avec

de patience.
beaucoup
i 3; iju g de 73. ans..

Il

mourut

Fv|

ena

L'Ecole

131

M A R G A R I

T O N r

E'

d'Arezzo
dans la Tofcane,
fut
NAtif
& Sculpteur.
Le Pape UrPeintre
IV. lui fit faire
bain
Tableaux
quelques
dans S. Pierre,
& Grgoire
X. tant mort
dans la Ville d'Arezzo.,
les, Habitans Tenir
travailler
de Sculpture
le Tonir
loerent
de ce Pape.
Cette
occafion
fervit
beau
Margariton
pour faire voir dans un mme
lieu des marques
de fa capacit
en l'une &
en l'autre
Profeflon
car il enrichit
de
la Chapelle
Tableaux.
plufeurs
o etoit la
Statue
de marbre
Il mou
qu'il avoitfaite.
rat g de 77. ans.

G I O T T Q
de Florence
auprs
de la
au progrs
N E' contribua
dans
beaucoup
nonPeinture.
Sa Mmoire
s'eftconferve,
de MofaiTableau
feulement
par ce grand
de Saint
de l'Eglife
que qui eft fur la Porte
un Bourg

Pierre

de

Rom

& par
n les Potes
faire,

la Statue

que

les louanges
de fon tems

de marbre

que

Benot.

IX..

que lui ont


mais encore
les Florentins

lui

fit

donpar
lm

Romaine
fur

levrent

& Florentine.

fon

Tu fei
fe fert

Tombeau.
rondo

it
Le

Proverbe

ch l'O

di Giono
un Efprit
dont on
pour
exprimer
eft fond
fur ce que le
Pape Benot
groilier,
de la capacit
IX. voulant
des Peinjuger
alors en granrtres de Florence,
qui toient
Italien

piu

fur le lieu
de rputatioiienvoa
quelqu'un
un Deffein
de chacun
d'eux;,
pour rapporter
s'tant
adrefTe
Giotto.,
cetre perfonne
un Cercle
celui-ci fit fur du papier
parfait
du pinceau,
la pointe
& d'un
feul trait de
main
&

Tenez.ai

lui

dites

dit-il,
vous

que

l'avez,

un Defsein
que je vous
l'autre.
Allez, feulement,
le

vous

dis

Sa

que

cela au Pape,

portez
vu

faire.

demande

rpondit
Giotto

rpliqua

Saintet

ne

C'efi

demande

pas

C'eft
fur cela que le
autre chofe.
donna la .prference,
&c le fit venir
o il
peignit
de Mofaque

entr'autres
dont

lui
Pape
Rome,
le Tableau

chofes

de parler.
Il rde Saint
Pierre,
prefente
la Barque
agite
& il eft connu
de tous les
par la tempte
Peintres
nom de la Nave
fous-le
del Giotto.
Cette

hiftoire

qu'en
avoit

ces

du

tems-l

l meilleure

on vient

Cercle

de

Giotto

la

hardiefTe

part l'eitime
& des Peintres,
duColoris

foit des Tableaux


les
verirablesPrincipes
connus.
que peu ou point
en
d'endroits:,
beaucoup

Giotto

fait

de

voir

la main

faiqu'on
& que
n'toient
a travaill

Florence,

Pife,

V Ecole
i'4
a Rome
Avignon
Naples, & en d'autres lieux d'Italie.
Il mourut en 1336.
g
de 60. ans Se eut plufieurs Difciples comme on le verra dans la fuite.

BONAMICO
Florence

BVFALMACO
toit ingnieux
dans Se;
& enjou dans fa con-

DE
Compoftions
verfation.
Comme il peignoit dans un Couvent de
il y entra un
Filles la Vie de Jeftis-Chrift,
& les Revtu
jour afez mal proprement
lui aant demand
le
ligieuses
pourquoi
Matre lui-mme
ne venoit
pas travailler,
il rpondit qu'il viendroit
Il forbientt.
ma cependant
une Figure qu'il compofa de
deux chaifs & d'un'pot qu'il mit au-deflus,
les couvrit d'un manteau & d'un chapeau,
& tourna cette Figure du ct de l'Ouvratant retournes
ge. Les Religieufes
peu
de tems aprs, & tonnes de voir ce noule
vel Ouvrier
il leur dit que c'toit-l
Matre.
La plaisanterie
reconnue
les di& leur apprit en mme-tems
vertit,
que
l'habit ne faifoit pas l'habile hommeune autre fois pour l'Evque
Peignant
il trouvoit
fouvent
en retourd'Arezzo
nant au travail fes Pinceaux
en de[ordre,

Romaine

& Florentine.
rjrtout barbomll,
il s'en mitr
Si fon Ouvrage
fort en colere :Sc comme tous les d.omefliil voulut
s'en disculprent,
pier ceques
la pice.
Aanr donc un
lui qui lui faifoit
de bonne heure,
il
jour quitt l'Ouvrage
retir
quartier
ne fut pas plutt
qu'il vit
les Pinceaux
fon tour,
un Singe prendre
ce qui venoit
dont il alloit gte*
d.'tre'
ne l'en et empch.
fait fi Bufalmaco
Un de Ces Amis nomm Bruno
le conde donner
fultant fur le moen
plus d'exBufalmaco:
lui dit
preffion fon Sujet
les paroles
qu'il n'y avoit qu' faire fortir
de fes Figures
de la bouche
par des rouleaux o elles feroient
crites.
Bruno crtde bonne foi cet avis, qui ne lui avoit t
donn qu'en
& s'en fervitplaifantant
dans la fuite
comme ont depuis fait trsridiculement
Peintres,
qui, pour
plufieurs
enrichir fur Bruno,
des rponajoutrent
fes des demandes
faifant
fair e- ainfi
leurs Figures
une efpece
de converftion
mourut
en 1 3 40.
Bufalmaco

1! Ecole
STEPHANO
ET PI

DE FLORENCE
ETRO LAURATI
de Sienne
de

Dlfciplesmiers
tre le nud
ver

plus

phano
Allife,

qui
fous

Giotto
ont pris

ont
garde

les

faire

para& obfer-

les Draperies
la Peripe&ive.
rgulierement

a travaill
&

Florence,
Sienne

Laurati
mourut

Stephano

A MB RO

en

G 10

pre-

Ste-

Pife
&

1 3 50. ge

& il

Arezzo.
de 49.

ans.

LORENZETTl

de Sienne,

ET

PIETRO

Rome
E
Lorenzetti
de des belles

toient
joignit
Lettres

& fut

le premier
qui
& l'effet
Temptes
g
&

de

8 3 ans.

CAVALLINt
de Giotto.
Difciples
l'tu la Peinture
& de la Philofophie,
les
les Pluies,
peignit
Il mourut
d'es.
Vents.

Cavallini,
qui
a fait entr'autres

toit

Peintre

Ouvrages
Sculpteur,
le Crucifix
de S. Paul
qui eft dans l'Eglife
de Rame:
a parl Sainte
& qui
dit-on

Romaine

&

Florentine.

Ce Peintre toit
Briguas.
caufe de-{on
Ull Saint
Il eft enterr dans
piet.
de Saint Paul, aant vcu
SIMON

rif

regard comme
humilit Se de" fa
la mme Eglife
8 5 ans.

MEMMl

considrablement
Sienne,augmenta
les
progrs du Deffein. Il avoit beaucoup-de Gnie, & faifbit bien les Portraits:
& comme il toit grand Ami de Ptrarque-,
ilpeignit celui de la belle Laure. Il moulut en 13 4 5. g de 60. ans. Il eut un-Frere
nomm Lippo, qui mourut en 1357.
E

TADEO

DIGADDO

ET ANGELO

GADDr,

GADDI

fon Fils
ONt
du

tous
Giotto

deux

peint
dont ils

dans
avoient

la manire
t

Dif-

exprimer
s' eft fort attach
ciples. Anglo
les
de l'ame,
& il toit
paflions
ingnieux
dans fes Inventions.
Il toit bon Architecte, & c*eft lui
de Santta
qui a bti la Tour
eft fur
Maria
del Fiore
& le Pont
qui
l'Arno Florence.
Il mourut
en 1350.
g
de
5 0. ans.

$J

L'Ecoe

THOMAS

IOTTJNO

&

de Stphane,
dont on
Disciple
& parce
ci-defus
Fils a parl
avoir
qu'il
il fur,
de Giotto
aufl t Difciple
appelle
Giottino.il
fut plus habile
que fes Matres;
de fon
mais la trop
vivacit
grande
Efprit,
ne lui permit
fon corps
dlicat
qui rendit
-pas de poursuivre'le
a travaill
beaucoup
rut

d'puifement
g de
3 2. ans.

vol

avoir pris. Il
qu'il
Florence
& mou.
& de langueur
en 1351.

avoit dans fa jener


Florence
la Sculpture,
& il toit outre
E
appris
cela Pote & Architecte
Son Gnie toit
& fa manire toit peu prs comfertile,
me celle des autres Peintres de fon rems,
font Pife &
La plupart de fes Ouvrages
dans le Jugement
Universel qu'il a peint,
fes Amis dans la gloire du
il a reprefent
& fes Ennemis dans les fupplices
Paradis,
.de l'Enfer.
Il mourut en i 389. g de 60.
ans.

Romaine

&

Florentine.

itf

s'eft mis fort tard la


Florence,
n'a pas lauT par la bont
Peinture,&
\^j
Il
homme.
de fon Esprit de fe faire habile
a t le premier
qui a fait voir de l'intelliIl avoit un Procs
gence dans le Coloris.
& aant
dans lequel il s'toit fort opinitre,
un jour maltrait
de paroles fa Partie,
elle
le foir au coin d'une rue,
& lui
l'attendit
donna un coup d'pe au travers
du corps
dont il mourut
environ
l'an 1415
E

ALBERT

LEON-BAPTISTE
Famille
D'Une avoit l'efprit
& l'avoit
cultiv
belles
toit

d'une
par
des

la

Florence,
tendue

grande
connoifance

des

Il
Mathmatiques.
de la
des beaux
inftruit
Arts,
de la Sculpture
& de l'Archi-

Lettres
fort

Peinture

&

il a crit

teture
avec

de

noble

en Latin

de tous

les trois

Ses grandes
de fuffifance.
beaucoup
de rien
ne lui ont pas permis
fpculations
laiffer de fort confiderable
de fa Peinture.
Mais
colas

du Pape Nifes.
dans
il
beaucoup
s'emploa
fe voient
dont
quelques-uns

comme
V.

Btimens,

il toit

fort

aim

140

V cole

encore

avec

qui

crit <fe

8c fait

l'Arithmtique
ges

Il a auffi

admiration.

regardent

PIET'RO

Ouvra-

quelques
la Vie Civile.

DELLA

FRANCESQ

Ce piaifoit are.
de Florence
de nuit & des
des Sujets
p-rfenter
V. l'emploa
Combats.
Le Pape Nicolas
il y avoir fait
peindre
dans le Vatican
furent misi
entr'autre's
deuxTableatix,qui
bas par le commandement
de Jules II. pour
deux autres
que RaphaSl
y en fubftituer
fit du miracle
du Saint Sacrement
arriv!
Bolfne ,& de S. Pierre
dans fa Prifon. Il
a fait beaucoup
de Portraits,
8c a crit de
& de la Gomtrie.
Il eut
l'Arithmtique
l'Etat

DE

pour

LAURENTINO

Difciples

&

d'Arezzo,

Lucas

D'ANGELL

Signorelli.

Sous le Pontificat
du mme Pape Nicolas
Rome & dans plufieurs
V. travailloient
autres
divers
Villes d'Italie
Peintres,
qui
Giotaient
alors en rputation
comme
vanni

D'A

BERNA

DE

SIENNE,
5

GASSENTINO
VENETIANO

alla travailler
de
gieux
Lorenzo

AGNOLO

PONTE,

Gaddi.

Ducio,

Antonio

Spinelloj

GERARDO

STARNINA

en Efpagne

Lorenzo
TADEO

Bicci

JACOB

Paolo,

qui
Reli-

BARTOLO)

furnoraaw

Romaine

& Florentine.

tA.i

faifoit
bien desOiparce-qu'il
des aulaux Mas accio,
qui fe diftingua
bon Got qu'il fit paroitre
dans
res par le
& quoiqu'il
foit mort
es Tableaux
les Ouvrages
iringt-deux ans
qu'il fit ne
les yeux aux habiles
laiflerent pas d'ouvrir
ens qui font venus
aprs lui. Il mourut
LAURENTINO
DifD'ANGELLO,
5111443.
DELLA
Francesa
S
ciple de Pietro
EJccello,

tlufieurs

autres
d'tre
elic mrite

JEAN

parmi

lefquels

Jean

An-

diftingu.

ANGELIC

E Fifole

de Saint DomiReligieux
nique
fe rendit confiderable
par fa
einture mais encore plus par fa fervente
iet & par une humilit fi profonde,
qu'il
efufa l'Archevch
de Florence que Niolas V. lui offrit. Ce Pape l'emploa pour
es Peintures de fa
c lui fit faire
Chapelle
dans des
de Miniature
uelques Ouvrages
-ivresd'Eglife.DansfesmeilleursTableaux
Haifloit quelquefois
des fautes groflieres
ourInoderer les
louanges qu'il en auroit
>u
de ne fe mettre jaefperer. Il obfervoit
ais a
qu'il n'et fatisfait fon
l'Ouvrage
ffice. Il
travaill Rome &
abeaucoup
& les fujets de fes Tableaux
Korence

V Ecole

J4*

croient toujours
Quand if
Theologiques.
un Crucifi,
lui arrivoit
ce
de peindre
des larmes.
n'toit
jamais fans rpandre
Son habilet & fa douceur lui firent beau-:
Il mourut en 145 5.
coup de Disciples.
age:
& fut enterr Sainte Marie
.de 68. ans
o l'on voit en marbre fa
de la Minerve
& fon Portrait.
Spulture

HI

LIP

L I

P P I

fit un ufagede l'Etat


Florence
Mo-'
E
bien
diffrent
de celui de
naftique
dont nous venons de parler:
Jean Angelic,
car aprs avoir t lev dans un Couvent
ds l'ge de huit ans
& aprs
de Carmes
feize
il arriva
avoir
pris l'Habit
que
danslele
une Chapelle
Mafaccio
peignant
vu travailmme Couvent,Se
Lippi l'aant
ler plufeurs
fois celui-ci
cont une grande paflon pour la Peinture
il fe mit def
la grande
finer avec attache
facilit
qu'ilf
le talent
rveilla
trouva
qu'il avoir poui
c l'empcha
de vaquer
aux Exercet Art
Les
&c l'Etude.
cices de fon Couvent
de Mafaccio,
qui toit
du Novice
fortifirent
progrs
la tentation
qu'il avoit de quitter
louanges

que n'y pouvant

plus

rlfter3il

furpris des
tellement
fonHabiti
fortit defou

Romaine

&

Florentine.

14*

ylonaftere.il s'eh alla dans la Marche d'Antone,o aant trouv quelques Amis, avec
mit fur un Vailau pour une
il
fe
efquels
il fut pris par des
>artiede divertifement
orfaires qui le menrent en Barbarie. Il
fouffrir extrmement
pendant dix-huit
nois jufqu' ce que s'amufant definer
n jour fur une muraille avec du charbon
lePortrait de ton Patron, dont il avoit l'Idepleine, il s'attira de l'admiration par la
reifemblance qu'on y trouva. Cela amolitle cur du Patron, qui aprs lui avoir fait
le mit en libert.
faire quelques Portraits
Del LippipafaNaples,o
le RoiAlphonmais l'amour de la Patrie le
fe l'emploa
fit retourner Florence. Il y travailla pour
le Duc Cme de Mdicis, duquel il gagna.
l'affedfcion & lui fit quantit d'Ouvrages.
Comme l'amour des femmes le dtournoit
de fon travail Se lui faifoit perdre trop de
tems, ce Duc qui toit impatient de voir
finir un Tableau qu'il lui avoit ordonn, le
fit enfermerdans une chambre pour le con"
lui fit donner abontraindre travailler,&
damment tout ce qui lui toit ncefire.
Lippi au bout de deux jours coupa fes
draps par bandes, defcendit par fa fen
tre, 5 &fe mit en libert.
Un Citoen de Florence, lui fit faire enfuite un Tableau de Vierge pour un Mena.

L'Ecole
ou

Are

il avoit
Ce

fionnaire.

une
Pere

Couvent

voulurent

fe

de

cette

Comme

il

fervir

delle.
feul

avec

cours,
cette
Fils

&

l'Ouvrage

Fille,

qui

appell
A quelque

&

Fille

les

pen.
dj
de

Religieufes
lui
bien
permettre
Penfionnaire
pour mq.
la peignoit,
fe trauvant
la corrompit
par fes dit
il enleva
tant
hni;

il

elle

trs-belle

y consentit.

Philippe,
tems

Il en eut un
auffi Peintre,

qui fut
faifant
de l

un

O.

il devint
vrage dans une Eglife de Spolre
amoureux d'une femme
& s'tant opini.
tr la pourfuivre contre les avis qu'on lui
les parens de cette femme l'en;.
donnoit
l'anne
1488. en lacinquanpoifonnerent
de fon ge. Le Grand Duc lui
te-feptime
fit faire une Spulture
de marbre,
c M
en vers
gelus Polit tinus fit [on Epitaphe
Latins.
n'ont point
Tous les Peintres
prcedens
ils pei.
eu le fecret de peindre l'huile
& pour
gnoient frefque ou dtrempe
cette derniere forte de Peinture ils dtremavec des
tantt
poient leurs Couleurs
& tantt avec de l'eau mle de
oeufs
ou de colle fondue.
gomme

DE

ANTOINE

MESSINE

AInsi

tpit de
appelle
parce
qu'il
a t le
des Italiens
Meflne,
premier
huile.
a
Quelqu'affaire
l'ayant
qui peint
il y vit un Tableau
Naples
que
appell
avoit
le Roi Alfonfe
reu
depuis
peu de
il fut furpris
de la vivacit,
de la
Flandr es
la douceur
des Couleurs
de ce
force &de
& voyant

ableau,
voient

fe

nettoyer
il quitta

ffaces,
aller
Bruges
ui avoit

dit

d'ailleurs
avec
toutes

Jean
trouver
tre
l'Auteur

l lui fit
prfentdeqaantit
tellement
iens & gagna
anier es complaifantes
ecret de peindre
huile.

qu'elles
de l'eau
fans
fes

affaires

dans

pour

Van-Eik,
qu'on
de cet Ouvrage.
de Deflins

Ita-

fon

efprit
par fes
de lui le
qu'il tira
s'en fenAntoine
demeutoujours

it fi oblig
voulut
qu'il
er Bruges
la vie de Jean
pendant
ik. Mais
la mort
de ce Peintre
aprs
ourna

poutre

Vanil re-

fa Patrie,
enfuite
ta& s'alla
o il mourut,
& o l'onvoit

lir a Venife
ne
Epitaphe
qui
Il eut entr'autres

contient
Difciples

fon

Eloge:
un certain

Do-

de fon
tttachement il fit part de fon Secrt. Ce
tominiquefut appellFlorencepour
quelues Ouvrages: il y trouva
del
ANDR
unique,

auquelpar

reconnoi{fnce

i4<

CastagnOj
&

tr

de

faon
&

tificieufes

dont
de

Pafan

ayant

qui

fouplelfs

l'amiti

de

qui

nouvelle
les

Ecole
l'eil:ime

les

toit

cette
toutes
ar.

complaifances
capable
& tirer

Dominique,

toit

employa

peindre

toutes
il

s'tantfaitPein.

pour
par
bout,

avoir
la.

cette

Do.
voulutdemeurer avec lui,
minique l'aima
lui dcouvrit tout ce qu'il favoit, 8 lui fit
part de fes Emplois. Mais l'avidit du gaia
ne laiffa pas Andr long-tems en repos, il
fe mit dans fefprit
que s'il toit feul, tout
&.
le proftt de Dominique lui reviendroit
fans fonger qu'il n'avoit pas d'ailleurs la
mme capacit
il prit la rfolution de fe
dfaire de fon Bienfaiteur. Il alla pour cet
effet l'attendre un foir au coin d'une rue,&
l'ayant aflaffin il retourna promptement
de quelque,
dans fa chambre & s'y
occupa
comme s'il n'en etoit pas font.,
Ouvrage
Il avoit fait le coup fi fecrtement
que
Dominique
n'ayant
point reconnu fon,
fe fit porter chez ce cruel Ami
meurtrier
pour en recevoir du recours & mourut entre fes bras. Cet affaffinat: auroitt enseveli.
ayec Andr, fi lui-mme ne ravoir. dclar
au lit de la mort. Ce fut cet Andr<,qui pour
avoir peint Florence contre le Palais du
l'exPpdefta par ordre de la Rpublique
cution des Conjurs, qui aypient confpir
nouvelle

invention.

Il

en

vint

147

fut

contre les Mdicis,

appell

jndrea de gh* impie Atti.


ce mme
tems
Dans

dans

la fuite

travaillaient

dans

Pisano
l'Italie Vittor
qui toic
Coins de Mdailles.
bon Ou'vrier
pour les
d'
FABRIANO',
Gentille
que le Pape
Martin V. employa
Jean de Latran,
Saint
&quimourut
Laurenzo

80. ans.
BoloCosta
qui peigtlit
Se qui eut pour Difciplesgne Se Ferrare
de Fer rare.
le Dofl & Hercule
Cme

ROSSE'LLI

tican pour Sixte


61. ans, en 1484.

qui
IV.

ordinaires
rages
'abandonna
au
a Peinture.

Il

8C qui

mourut

le

Va-

de

GHIRLANBAI

DOMINIQUE
T^Lorentin
t & s'occupant

dans

peignit

fut premirement
plus deiffiner
de

cette

Orfvre,
Ci>qu'aux

Profeflion
avoir
qu'il

penchant
pour
mais fa pnnciy fut habile:
ne Vient pas tant de les Ou-

il

>ale rputation
du Grand
t Matre
rages
que d'avoir
il mourut
en 1 49 j g de 44^
^ichelange
ins. Il eut trois Fils,
tous crois
qui furent
& Rodolphe.
'cintres,
David,
Bnoc,

G ij

148

V Ecole

ANDRE'

VER

ROC

la Gomtrie,

F fverie
la Gravure,
Sculpture.

fes Couleurs
il toit
des

principalement

les
avec
du ,pltre
mortes
& vivantes

airs

fes

femmes.

la
Il trouva

deffin

beaucoup
trs-bien.

dans

favant

dans

10

la Perspective,
la Peinture,
& la
la vrit
toient

la Musqu,
Ses Tableaux

durement,
peints
mais
entendues,
& gracieux
fein

affez

mal

le

Def

de Ttes
Il en avoir

plume
qu'il
mamoit
le moyen:
de mouler
des

vifages
pour

en

perforines
faire
les Par;

en forte que de (on tems cela fut fort


traits
en
Il ne fe conrentoit
pas de la vrai.
ufage.
femblance
des chofes
il voulait
les. appro,6c faifoit
couvent
fondir
pour cela des ex*
de Mathmatiques.
bien
les Chevaux,
de fondre
Se de couler

priences
foit fort
l'Art

les mtaux
fe feivir
de lui

Vnitiens
r-iger
thelemi
bons

Comme il fai[avoir:
& qu'il

une

voulurent;
Statue
Equeftre

de Bergame,
fuccs
de leurs

qui
armes.

de bronze

les
pour
Bar-

les
ils
devoient
Il en fit le ma-

un autre lui
mais
de cire en grand
il
t prfr
l'Ouvrage,
pour fondre
&
eu. cpnt
tant de dpit,
qu'il caiTa la, tt
dle
aant

Romaine

1 Morentlne.

44

& s'enfuit.
Le S fon modle
les jambes
nat de Venif le 61
iritilerrier/ti
pourfiivr
& le bruit
rpandu,
que fi-dnl'ttr> il loi en cotrent
la tte >: il fi drpripoit
la
fe cette menace
que fi on: lui coupot
en faire
tte il feroit
uqe
impoflible
de lui
lieu qu'il
facilement
faire
autre,au
pouvoir
au

modle

de

(on

Cheval

une

nouvelle

t-

Cette, plus
mais il
fit fa paix
te rponse
n'eut
pas le
de mettre
le Cheval
en plate
car
plaifir
le fondre,
il en gagna
s'tant chauff
une
dont
il mourut
en 1488.
g de
pleurefie
ans.
Lonard
de Vinci
6C
cinquante-fix
Pitre

Prugin

ont

fes

PHILIPPE

Difciples.

LIPPI
le Fils

FLorentin,

toit Fils de ce Philipnous avons


c
parl
Il avoir beauBoticello.
de Gnie,
& renouvella
de Clair-obfcnr
qn'il
telle qu'on la
antique,
d'Architeure
& ail-

Lippi dont
pe
Difciple de Sandro
&
coup devivacit
dans les ornemens
faifoit la manire
voit dans les frifes
leurs. Il peignit
chofes,&
Rome plufieurs
Cardinal
entr'autres
une Chapelle
pourle
Caraffe dans l'Eglife
Il fie
de la Minerve.

G iij

n*io

:Z'M.cM-r'
Ce

.fort

"
etoit

Lippi

di

bonnes

grand
reprpeherp0ur
mourut en

celle,

de

fon

Pre,

ans.

PIN
TV
RRICH10
T Oulut fe.diftingiier
par une nouvelle
car, outre les cou.
-faon dpeindre
leurs vives qu'il employoit
il faifoit de relief l'Architelure
& les ornemens
qui fe
dans la composition
de fes Tarronvoient
ce qui eft une chofe contraire
bleaux
"T

TArt de peinture
unefuperfiqui fltppofe
cie plate. Auil perfonne
ne l'a-t-M fuivien
cela. On montre
Sienne
dans la Biblid
du Dome
comme une belle chofe,
theque
la Vie du Pape Pie II. qu'il
a peinte.
Ral'aida
de chez Pitre
Prugin
phal fortant
dans cet Ouvrage.
Pinturrichio
a peinr au
Vatican
chofes
Innocent
plufieurs
pour
VI. La caufe de-fa
VIII. & pour Alexandre
favoir.
mort eft affez curieufe
Etants
les Religieux
de S. Franois qui
Sienne
vouloient
de fa main,lui
avoir un Tableau
donnrent
une
chambre
travailler
pour
Se afin que le lieu ne
plus
commodment

1 il
chofe
inutile
a fon
$t embarai
d'aucune
tous
les meubles
la
Art, ils en rerent
Armoire
tferve d'unie vieille
quileut
femdifficile

Pinturribla trop
traniporter.
le'
naturel
tait
vif
& .impachio, dont
vottlut

tient

l'heure

l'tt

qu'on

mais en la tranfportant
dans
laquelle
piece,
d?or cachs.
Ducats

il s'en

rompit

une

il y avait

cinq

cens

Cela furprit
uti
s & lui donna

Pintnrrichio
fenf

ble de

qu'il
ne

en mourut
1 515.

n'avoir

pu profiter
peu de tems

Se la

mme

tellement

<lplaifr
fi
de ce trfo'r,
aprs
en l'ande

cinquante-neuvime

{on ge.
S

AND

KO

R. e N T 1 n fut Difciple
de Philippe
t Carme
& grands
FL
Lippi o
qui avoir
de
Dominico
Il
Ghirlandai.
Comptiteur
avoit

des

Lettres

&

fit un

Commentaire

fur le Dante,
de Figures*
qu'il
accompagna
Cet
lui
de
confuma
Ouvrage
beaucoup
& il mourut
la fatisfafans avoir
tems
thon de le voir
Ce fur l'anne
imprimer.
151 15 la foixante-dix-huitime

de

G iiij

fon

ge*

L'Ecole

*5*

ANDRE'
E'

dans

MANTEIGNE
un Village
auprs
les moutons
dans

de Padoue,
fa jeuneffe;
gardoit
& cornme
on s'appert
lieu d'en
qu'au
il s'amufoit
les defltier
avoir foin
on
le mit chez un Peintre
nomm
Jacques
dans la fuite
Squarcion
qui le trouva
aimable,
qu'il
l'adopta pour fon fils & l'in-,
ftitua fonheritier.Leprogrsqu'il
fitenpeu
,de teins dans la Peinture
lui attiraunegrande
& beaucoup
il
d'Ouvrage,
rputation
n'avoit
ans, qu'on lui fit faire
que dix-fept
le Tableau
de Sainte Sophie de Pa.
d'Autel
doue,
&c les quatre
Jacques
Evangeliftes.
Bellin
de cette
fut tellement
merveill
fa Fille
Peinture,
qu'il donna Manteigne
en marinage. Squarcion,-qui
avoit toujours
vcu en jaloufie avec Bellin,piqu
d'ailleurs
Alliance
que ce Fils adoptif
et fait cette
fes
loin de continuer
fans le confulter,bien
de
aux Ouvrages
& fa* protection
louanges
les dcrioit
caufe de leur feManteigne
attache
cherefle & de la trop grande
que
au
ce Difciple
avoit aux Statues
Antiques;
Ce
de fe iervir
du Naturel.
lieu,
difoit-il
fit du bien Manteigne
qui fe
reproche
ne quitta
& qui nanmoins
jacorrigea

Romaine
!

if

& Florentine.
1
1 1

mais l'inclination

louable

les Antiques
difant,que
fon
chofes qu'il devoit
tir tout
elles l'avoient
vret

Got

jouter au
tendrefle

du

grav

&-qu'
de la paulieu d'a-

qu'au
la vrit

l'Antique
il s' eft content
Naturel

en neuf feuilles
eft auffi le
Triomphe

Manteigne.

Le Pape Innocent
VIII.
de l'Ouvrage
lui donner
appell pour
Duc ne voulut
le laiier
aller
point
grava

de

fes Figures.
parmi
l Duc de Mantoue
Se fit
de Jules
Cefar,
qui a t

la beaut

faire Chevalier

& la.

Portraits

triomphe
de Clair-obfcur

qui par

avoit

15

pour
ces belles

avancement,
d'un coup

de

mler quelques
Il travailla
pour
ce beau

qu'il
c'toit

Il eft vrai

du Naturel.

>!

de

lui-mme

fur

fon

&
de
l'ayant
ce
fans

le

Ordre.

Manteignc
Planches
d'Etain

des

fes DefTeins
Se les
de la Gravure

plusieurs
Italiens

chofes

au Burin

les Eflampes.
Il mourut

pour
en i 5 17. g de foixante-fix
ans.

le

Mantoue

d'aprs
font Inventeur

FRANC

ES

CO

Boulogne,roit

RANCI

n avec

tant

A
de bel-

& de corps,
d'efprit
Se l'amiti
des grands
Il fut d'abord
Orfvre
puis

les
DE
s'attira
gneurs.
donna

qualits
rgime

graver

des

Coins.de

qu'il
Seiil s'a-

Mdailles,o

Gv

j.<4

L'Ecole

il excella. Mais fon Gnie Ce tentant


tropj
l'troit dans cet Exercice
il fe tourna 4
o fon inclination fe
.ct de la Peinture
La facilit qu'il ytrouva lui donna
portoit.
l'tant de courage Se tant d'application
rude
qu'il devint dans cet Art un des plus
habiles de fon tems. Il fit plusieurs Ouvra.
ges pour divers lieux.d'Italie
principalement pour le Duc d'Urbin.
La grande rde Raphal
lui donna devioleas
putation
defirs de voir de fes Ouvrages:mais
comme
il ne pouvoit .pas faire commodment
le
voyage de Rome caufe de ton grand ge,
il fe contenta de s'en expliquer
par Lettres
fes amis qui le dirent
cela
Raphal
fit natre un commerce
d'honntet
entre
car Raphal avoit oi
ces deux Peintres
parler du mrite & de l'habilet de Francia.
Raphal peignoir alors ce Tableau fi renomm de Sainte Ccile pour une Eglife de Bofut achev
y il VadreiJ
logne
lorfqu'il
Francia3& le pria de le placer,& de vouloir
bien auparavant
corriger les fautes qu'il y
de fa Lettrouverait.
l'ouverture
Franciaa
tre fut tranfport
d joie, il tira le Tableau
de fa caine
il l'admira, il en fut vivement
rouclz, mais en mme tems il eut le cur
fi abattu de voir cet Ouvrage fort au-deffirs
des fiens qu'il tomba dans une mlancolie
& dans une langueur,
dont il mourut quel-

Romaine

tems aprs.
xante-huitiue

LUC

Ce

fut

florentine;.

en

l'anne

de fon

IG
toit

Cortone

&

15

NORELLI
Difciple

de

peignoit

tellement
ont
Luca

qne toujours
un habile
Deflinateur,
n'a
moit tant,
qu'il
fervir

dans

de celui
avec
cit.

& Michelange
pas fait difficult
de quelque
Jugement

fon

Luca

que

beaucoup
Il a peint

1 S. la foi-

ge.

que leurs
Ouvrages
t confondus.
Ce

en fa manire,

avoit

peint

d'imagination
Lorette
aufll

Pitrtr

preftiel'efti-de

fe

choie'

Orviette-

& de

capa. Cortone-

& Rome.
Son Fils, qui toit un jeune
homme
Bienfut malfait 8c dont il efperoit
beaucoup
La nouvelle
heureufement
tu Cortone.
fnfiblement::
qu'on lui en apporta
l'affligea
mais s'armant
il le fit porter
de confiance
dans fon Attelier,
& fans verfr
des larmes,,
il le

peignit
ne trouvant

pour

en

conferver

la

mmoire,:

que-dans,
point
de confolation
ce que la mort
lui:
fon Art
qui lui rendit
ou le:
avoit ravi.
Il alla enfuite
Rome-,
& aprs}17
appell,
del
Gnfe

Sujets
peint
plufieurs
il revint
en fa Patrie.Comme:
il avait Beau*-

Pape
avoir

Sixte

IV.

l'avoit

C*),

*<6

L'Ecole

jcoup de bien il ne travailla plus que pour


ion plaifir. Il mourut en 1 521 g de quaans.
tre-vingt-deux

hIETRO

COSIMO

de
dont
appell
Infi
toit lev ,'& aux Ouvrages
duquel
il a longtems
an
travaill
principalement
Vatican
pour Sixte IV. o l'on remarque
de l'Ecolier toit au-defius
que la Peinture
de celle du Matre.
Sa capacit lui attira
de Difciples
& enrr'autres
Anbeaucoup
dr del Sarte & Franois
Il
de/Sangalle.
aimoit la Solitude,
& vivoit d'une manire
aflez extraordinaire.
L'attache qu'il avoit
fon Art lui faifant oublier le boire & le
que
manger. Il craignoit fi fort le Tonnere,
longtems
aprs qu'il toit pafl, on le trouvoit en quelque coin envelop de (on manteau. Rien ne lui donnoit plus d'inquitula toux frde que le cri des petits enfans
le bruit des cloches
quente des enrums,
la pluie toit au
& le chant des Moines
contraire
un de fes plus grands plaifirs. Il
eft mort dans un dlire que la paralyfie lui
avoit cauf. Ce fut l'anne 1511. la 80*.
de fon ge.

Romaine

& Florentine.

DE

LEONARD

fortifia
Peintre
pacit,
ne foit

noble

VINCI

de la T ofcane,
car iltoit
de
JL dont il ne dgenera
point;
& bien
&
fait de Corps
bonnes
moeurs
tant
de
les Arts
d'Efprit.
Il eut pour'tous
les favoit
fond Se les mettalens,
qu'il
Cette
avec
exactitude.
toir eh pratique
varit
de connoinance,
au lieu d'afgrande
la
avoit
foiblir celle qu'il
de la Peinture,
Toit

d'une

157

famille

eu de
tel point
qu'il
n'y a point
de fa calui qui ait approch
avant
n'en
dont:il
& qu'il
viendra
point

o il y a
comme
une fource
regard
Il toit Difcade chofes puifer.
beaucoup
Andr Fenocbio
Prugin
ple avec Pitre
de rveiller
occafion
lequel a. pu lui donner
fes talens;
& le Difciple
car le Matre
croient ns tous deux
avec le mme
Gnie
toit
celui
de Leonard
plus
excepr
que
tendu.'Il

a peint

Florence,

& beaucoup
rpandus
par toute
tresdans
le Rfectoire

Milan

Rome

de fesTableaux

Se
fe font

Il fit'entr
l'Europe.
des Dominicains

'aude

d'une
de Notre-Seigneur
Il n'en acheva
pas le Chrift,
exquife.
au
un modle
parce qu'il-cherchoit
propre
les Guercaractre
qu'il
lorfque
imaginoit
Milan,
beaut

une

Cne

jS

L'Ecole

de quitter
l'obligrent
mais
de Judas:
fait autant
dans
vent,
l'impatience
rs

Ouvrage,
Peintre
portun

preflafi
peignit
la place

Milan-11
le Prieur
de

voir

en avoit
duCo.
finir cet

fort

Leonard
que ce
la Tte
de ce Religieux
imIl toit
de Judas.
de celle

fur fon Art,


tans cefle de Rflexions
occup
& d'tude
de foins
& il n'y a point
qu'il
au dgr de
arriver
n'ait
mis en ufage
pour
Il toit
il l'a polfed.
auquel
perfection
des
de
l'expreffion
fort
attach
pallions
des
crooit
choie
comme
une
l'ame
qu'il
plus
pour
prit.
tion

& furtout

des gens d'Ef


l'approbation
la direclui donna
Le Duc
de Milan
Acadmie
de Peinture
d'une
que ce
s'attirer

avoit

Prince
Etat.

fa Profeffion

nceflires

C'eft-l

tablie

dans

crivit
qu'il
l'on a imprim

ture
que
le Pouffin
& dont

de fon
la Capitale
le Livre
de Pein.
Paris

en

1651.
Il cri-

les Figures.
d'autres
vit aufli beaucoup
choses
qui ont
Milan
firt pris par Frant perdues
lorfque
Florence,
fe retira
Leonard
ois Premier.
Sale du Conseil
o il peignit
la grande
) &
de Michelange
o il trouva
la rputation
une vive mulafort tablie
ce qui forma
tant
all Rome
tion entr'eux
Leonard
a fait

s'y trouMichelange
va aufli
& leur jaloufie
s'y tant
augmente l'excs,
Il
Lonard
pana en France.
l'Election

de LeonX.

Romaine & Florentine.


r
fut bien reu Il y louant par fa prfence c
la rputation
fes Ouvrages
qu'il s'toic
par
& le Roi Franois
Premier
tablie
lui
donna toutes les marques
poffibles d'eftiCe Prince
eut une bont
me & d'amiti.
fi diftingue
que l'tant all vifipour lui
Leonard fe leva fur fort
ter dans fa maladie,
& le Roi
fant pour remercier
Sa Majeft
l'embraflant pour le faire remettre dans fon
lit ce Peintre
expira entre fes bras en
ans.
15 10. g de foivante-quinze
REFLEXIONS
Sur

les

Ouvrages

de

Tableaux

LEs

voit dans
L l'on
& des Particuliers
de Figures
affez clair

Comportions
de ftendue
de
font
ns
veine

Leonard

les

ont

aujourd'hui
nous. doit
abondante

de

Vinci.

de Vinci

Cabinets

que
des Princes.

ne contiennent

& j'avoue
dans ce qui

des

Hiftoriens

Lonard

de

que je n'ai
nous refte des

de ce Peintre,
Mais
[on Gnie.
crit

que

de

prefque
perfuader
que

fes

peu
pas vu;
gran-

pour juger
ce que les

Ouvrages
entirement

qui
rui-

avoit
une
qu'il
mouvemens
fes

& orn de
fn Efprit
folide
vifs
fes
& qu'ainfi
de connoiflances
beaucoup
Inventions
tre,
d'une
devaientgrande
toient

x6o
L'Ecole
beaut. L'on en peur mme juger ainfi pat.
les De/feins qui font de fa main, & que l'on
voit entre les mains des Curieux.
Enfin
ce qui nous refte de, fes Productions
fuffic
pour nous perfuader
que c'toit un grand
Peintre.
Son Deffein eft d'une grande corrections:
d'un grand Got
quoiqu'il
paroiffe avoir
t form fur le Naturel
plutt que fur
Mais fur le Naturel
de la mme
l'Antique.
manire que les anciens Sculpteurs l'en ont
c'eft--dire
recher.
tir
par de favantes
la Nature
& en attribuant
& non
ches
ordinaires
que
pas tant fes Productions
les Perfections
dont elle eft capable.
Les Exprelons
de Lonard de Vinci font
trs-vives
& trs-fpirituelles.
J'ai un Def
fein de fa main de cette fameufe Cne qu'il
a peinte Milan
& dont on ne voit prefque plus aucun veftige. Ce Deflein feul elt
comune preuve fuffifante
pour montrer
&
bien il pntrait
dans le cur humain
avec quelle vivacit,quelIe
variet & quelle
tous les
jufteife il en favoit reprfenter
mouvemens.
Mais plutt que d'en parler
fur mon jugement
il eft plus a propos de
ici celui de Rubens fur le mrirapporter
te d'un fi grand Homme.
C'eft ainfi qu'il en parle dans un Manitfrit Latin,
dont l'Original
eft entre mes

Romaine & Florentine.


mains,

& que

j'ai

fidlement

i t
traduit

de

cette forte.
par examiner toutes chofe s flon les regles
& en faifoit
d'une exalfe Thorie
enfuite
dont il vouloitf
l'application fur le Naturel
& fuyait
fervir. Il obfervoit les bienfeances
Il favoit
donner chaque
.toute affettion.
tbjetle car acier le plus vif
le plus fpecifica&
,tif & le plus convenable qu'il eft pojfible,
la rendre
pouJfoit celui de la majefl jufqua
divine. L'ordre & la mefure qu'il gardoit dans
les Exprejfions toit de remuer l'imagination
& de l'lever par des parties efJentielles
pl~
tt que de la remplir par les minuties
& tchoit de n'tre en cela ni prodigue
ni avare.
Il avoit un fi grand foin d'viter
la confufion
des objets qu'il aimoit mieux laijfer quelque
chofe fouhaiter dans {on Ouvrage
que de raf
exatlitude
fafier les yeux par unefcruptilefife
mais en quoi il excellait le plus, c'toit comme
nous avons dit donner aux cbofes un cardiete qui leur ft propre, & qui les diflingut l'une de l'autre.
Il commena par confulter plufieurs fortes
de Livres. Il en avoit tir une infinit de lieux
il ne
communs dont il avoit fait un Recueil
laijfoit rien chapper 'de ce qui poivoit convenir
de fon fujet & par le feu de
l'exprejfion

ii6x

fin

iJEcol

imagination
> auffi-bien que par lafolifli
il levoit les ebofes divka
de fon jugement
y&fin oit donner aux hontm
par les humaines
les dgrs differens qui les portoient
jufqtii
carattere de Hros.
Le premier des exemples qu'il nous a laip^
tjle Tableau qu'il a peint Milan de la Cf
-de Notre-Seigneur,
dans laquelle il Il repnfw
t les Aphrcs dans les places qui leur convien.
nent, & Notre- Seigneur dans la plus honora'
ble au milieu de tous
n'ayant perfonne qti
ni qui foit trop prs de fes cots. Sin
leprejfe
Attitude efl.grave
& fis bras font dans uni
fituation libre & dgage pour marquer plu,
de grandeur
pendant que
agits de ct & d'autre par la vhmence it
dans laquelle nanmoins Un
leur inquitude
parot aucune bafieffe ni aucune allion contri
labienfiance.
Enfin par un effet de fes profonil eft arriv
des fpculations
un tel dgr
qu'il me parot comme impoffible
ferfetlion
d'en parler affez. dignement
& encore plus de
l'imiter.
fur le dgr auRubens s'tend enfite
l'Anarode Vinci potfedoit
quel Leonard
mie. Il rapporte en drail toutes les Etudes
& tons les Defeins que Lonard avoit faits,
& que Rubens avoit vs parmi les curiofirs
d'un nomm Pompe Leoni, qui toit d'Arezzo. Il continue par l'Anatomie
des Che

Romaine & 'Florentine.


rz
? vauxSepar les Ohfervations que Lonard
dont Rujivoitfaites
fur la Phyfionomie
bens avoit vpareillement
les Deflins j &
ce Peintre
meil finit par;la.mthode.dont
furoir le corps humain.
S'il m'eft permis d'ajouter
quelque chofes
de Rubens,
aux paroles
je dirai qu'il n'a,
de Leonard
de Vinci
pas parl du Coloris
fait fes remarques
que
parce que n'aant
tre utiles par
des chofes qui lui pouvoient
& n'aant
rien trourapporta fa proferfion
v de bon dans le Coloris
de Leonard,
il a
fous filence:
paff cette partie de laPeinture
de Leoauffi eft-il vrai que les carnations
nard donnent la plupart
de
dans la couleur
dans fes
lie que l'union
qui fe rencontre
Tableaux tient
& que
beaucoup du violet
cette couleur

Ce qui vient
y domine.
mon avis, de ce que du tems de Leonard
en huile
l'ufage de<la Peinture
n'toit
pas
core bien connu,
ont
& que les Florentins
ordinairement
nglig la partie du Coloris*

PIETRE

PERTJGIM-

de parens fort pauvres


NE'
Percute
de la
fe
mit d'abord
chez un Peintre
mmeVille
qui lui apprenoit
peu de chofes,
& qui le traitoit
lui
fort mal. Sa pauvret

VEcote

i<?4
fit avoir

& l'envie
patience,
de la mifere
le fit

fe tirer

de gagner p
dffiner
jour #

de foi-mme.
Ds
pour s'avancer
qu'il
fe fentlt
de travailler
pour fa {u
capable
fifiance,
il s'en alla Florence
chercher
il fe mit
fous
Andr
autre
Matre,
Ver.
Il s'y ren.
rochio
avec
Leonard
de Vinci.
nuit

dit

8c y prit une
airs de Tte

habile

fe dans

les

pratiquoit,
due femme.?.
prefque
des Couvents.

frefque

rence,
le
ne
d'Outremer
qu'il

Un

jour
des

pour

qui font auprs


Prieur
qui lui
ne lui

l'employait

en
en

du

voit

Prieur,

tout

tonn

quantit
en avoir
fonger

travail.
de Flo-

Religieux
de la Porte

fourniffoit
donnoit

Pindade l'azuc
mefure

qu'

fa prsence
dfiance

mais

d'azur
le Prieur

de

fortoit

qu'il
en
qu'il

que l'enduit
d'Outremer
finir
aflez pour

au moien

il

comme

en forte

aclruellement,

pinceaux
autant
dans l'Ouvrag

les Ttes
dans
d'Ouvrabes,
& pour
Eglifes

le

nettoyoit
aux yeux
pot d'eau
les broffes
dont il fe fer.

cette
Prugin
voyant
tous momens
dans un
mmes

graciesfan Matre,

que

principalement
Il a fait quantit
tous
des
pour

&

loit

manire

toit

des
entr

roit
cependant
tirt une fi grande
& ne croant
pas
l'Ouvrage

s'en

pourvoir
l'eau
de fon

aant
coul
Prugin
aant
fait
fcher
l'Outremer

qui

il alla
mais
pot,
toit

le
&
au

&

Romaine

Florentine.

165

au Prieur,
Se lui dit, qu'une
nd, le rendit
utre fois il ne fe dfit
pas d'un honnte
il toit
lui-mme
fort
omme. Cependant
vare & fort dfiant
ufl fort laborieux
Se a Rome
lorence
ixte IV.

Il fe

&

parce

il

toit
qu'il
du bien

gagna
o il travailla

retira

Proufe

pour
il fit

aid de Rad'Ouvrages
autres
Difciples.
Prugin
voit pouf une trs-belle
femme
qui lui
fes Vierges
ervoit de modle
& il
pour
ncore beaucoup
hal & de fes

'aimoit

Il n'airiioit
paffion.
on argent
car lorfqu'il
s'alloit
ans les Domaines
avoir
qu'il
avec

our de Proufe
oi la cailtte

il
o

portoit
il mettoit

pas moins
promener
au-^

acquis

avec
toujours
fon
argent
tant
apper

ce qu'un
filou
s'en
Pde ce fardeau.
e. dchargea en chemin,
ugin en eut tant de douleur,
qu'il en mouut
tems
en I 5 24. g de
quelque
aprs
oixante-dix
huit ans.
ufqu'

SANZIO

RAPHAL

du
le jour
en 1 48 3 .Son Peretoit
& fon Matre
mdiocre,
a Urbin

Saint
NAquit
tre fort
Prugin.
refque

Ses
dans

principaux
les Sales

Ouvrages
du Vatican

Vendredi
un Peinfut Pitre
font

c fes

i66

L'Ecol

Tableaux de chevalet font difperfs eh dJ4


vers lieux de l'Europe. Comme il avoirl'EC,
il connut que laperfe&ion
prit excellent
de la Peinture n'toit pas borne la capa& pour chercher ailleurs;
cit du Prugin
il alla d'abord
les moens de s'avancer
fon Ami le mens
Sienne, o le Pinturrichio
pour faire les cartons des Tableaux de la
mais peine en avoit-il fait
Bibliothque
fur le bruit desOuvrageti
quelques-uns,que
que Leonard de Vinci & Michelange fai-1
ioient Florence, il s'y transporta pourles!
voir & pour en profiter. En effet des qu'il:
eut confider la manire de ces deuxGrandsi
il prit la rfolution de changer;
Hommes
celle qu'il voit contracte chez fonMatre;
o il trouva beauil retourna Proufe
fon Pinceau:
coup d'occafons d'exercer
mais le reffouvenir des Ouvrages de Leo<
nard de Vinci lui ne faire une fconde fois:
le voyage de Florence
& aprs y avoir
travaill quelque tems fortifier fa manire,
il'alla Rome
o Bramante fon parent,
qui avoit prpar PElprit duPape fur le mlui procura l'Ouvrage de
rite de Raphal
Peinture qu'on devoir faire auVatican.Raphal commena par le Tableau qu'on a
pelle l'Ecole d'Athnes
puis la D ifpute du
faint Sacrement
& enfuite les autres qui
font dans la Chambre de la Signature. Les:

Romaine & Florentine.

1 6-7

font incroyables
auffi ne
jns qu'il y prit
car la rputation
rent-ils pas infructueux,
de Raphal
ces Ouvrages
porta
le nom
Il forma
la dlicatefle
r tout le Monde.
& fur les Basfon Got fur les Statues
liefs Antiques
qu'il defnalongtemsavec
il
cette
e extrme application.Et
joignit
de manire
'licateffe une grandeur
que
de
lui
vue de la Chapelle
Michelange
Ce fut Bramante
tout d'un
coup,
pira
contre
la dfenfe
il Ami qui l'y fit entrer
fait Michelange
'nerale que lui en avoit
la clef.
les
Outre
lui en confiant
peines
en travaillant
d'aue Raphal fedonnoit
il entretenoit

s les Sculptures
i lui deiinoient
Pierre

Bellori

ni delle

imagini

re del Vaticano
fa force
&
and Got
une. Mais

qu'

cela

la
particulier
une grande
ulu profiter
randir
fa
la main

de ces
trois

de

tems-l

Auteurs

Michelange.
que
de

Ouvrages

manire

ne

Raphal
a faite

prfomption

des

de
doit

qu'il
d'aprs
a connu
Michelange
qui
bien
loin
t
d'avoir

par

Vie

Defcri.r
nelle
<Z~

Raphalle
cette
Hiftoire

que

qui
Ecrivain

intitul

d'a

dipinte
combat

Vafari

en

l'Italie

Con Livre

dans

prtend
l'tude

aphal
&
edit par aucun
fotenu

dans

des gens
& dans la

c'eil:

que

touCon
l'AnSe
con-

fe trou-

ont
crit
qui
Mais
ce
qui
ait
Raphal

Michelange
un
j'ai

pout
Defleia

au dos duquel Delfein eft


e Etude du mme Raphal
deffine d'aprs
e Figure que
Michelange a peinte dans la ChaPlie du Pape.
de Raphai

L':Ecole

i$8
Grce
des
Ion

tout

ce qu'ils

Ouvrages.Antiques,dont
l'occasion.
On remarque

que

peu

parfaits,
Tableaux,
fe dqnnoit
rduire
procher
lui un

ou point
& qu'il

dcouvrit

pouvoient

du

tout

nniffit

il profitoft fn'a laiff


qu'il
d'Ouvrages
extrmement

im.
fes

Il
trs-promptement.
foins poilibles
pour les
dans un tat qu'il n'eut
rien fe re& c'eft
cela qu'on
voit de
pour
quoique
tous les

crayon
des
mains,

de

petites

parties

des morceaux
pieds
deffinoit trois ou

comme

de dra.
qu'il
quatre fois
peries,
afin de prendre ce
pour un mme fujet
de meilleur.
Quoiqui lui en fembleroit
tfort laborieux
on voit fort peu
qu'il'ait
faits de fa propre main il
de Tableaux
deflner,
s'occupoir plus ordinairement
pour ne point lainer inutile le grand nombre d'Eleves
qui ont execut fes DelTeins
dans
enplufieurs
endroits
principalement
les Loges, & dans les Apartemens
du Vadans l'Eglife de Notre-Dame
de la
tican
la rferve
Paix, & dans le Palais Ghigi
de la Galate & d'un feul Angle
o font
les trois Defs qu'il a peint lui-mme.Son
doux le lit aimer de tout
temprament
& principalement
le monde
des Papes de
fon tems. Le Cardinal de fainte Bibiane lui
offrit fa Nice en mariage
& Raphal s'y
croit engag
mais dans l'attente
du Chades

peau

& Florentine.

Romaine

itg

Cardinal
Leon X. lui avoir
que
peau
il en' differoit
l'exetoujours
fait efperer
cation.
le
La paflon qu'il avoit pour les femmes
car un jour'
fit prir la fleur de -fon ge
toit exceflvement
il
abandonn,
qu'il s'y
d'une fivre ardente
&
fe trouva furpris
les Mdecins
qui il avoit cel la caufe
trait
l'aant
comme
d'une
de fon mal
d'teindre
les reftes
achevrent
pleurefie,
dans un corps dja
de chaleur
qui toient
Sa mort arriva
le mme jour que fa
puif.
il mourut le Vendredi-Saint
de
naiflance
de fort
l'anne 1 5 20. en la trente-feptime
Bembo fit ion Epitaphe
ge. Le Cardinal
de la Rotonde
on
qu'on lit dans l'Eglife
il fut enterr.
Je n'en rapporterai
que ces
de

deux Vers
Vinci,

Itaphal
Rerum

Ses

magna

furent

Difciples

lomo

Jules
Perrin

de Modne

Pellegrin
Polidor

de
d'a

Urbino,

Caravage,

Bagna
Vincent

#Udin,6c
habiles
ont
aid dans

d'
t

l'excution

Romain,
il
del

JeanFattor
Vague
Bartho-

Mathurin
Timothe
Cavallo

autres.
aufri

morio

mbriente

furnomm

Penni

Francefque

&

parens

d'a

San

Geminiano,
Flamans
Quelques

Se l'ont

fes

Difciples
de fes grands

Jean
fore

Ouvras

17

L'Ecole

de Bruxelges:comme
Bernard Van-Orlay
& autres
les, Michel Coxis de Malines
en leur Pas eurent
tant retourns
qui
de fes Defleins de Tafoin de l'excution
il y avoit une
fes Elevs
Outre
pitrerie.
& d'Agrande quantit de jeunes Etudionsmateurs de Peintur.e
qui frquentoient
fa
maifon, & qui l'accompagnoient
fouvent
la promenade.
l'aant un jour
Michelange
de cette forte, lui
rencontr
accompagn
dit en paflant
fuivi comme
qu'il marchoit
un Prvt
& Raphal lui rpondit
que
lui il alloit tout feul comme le Bourreau.
de jaloufie enIl y et toujours beaucoup
tre ces deux grands Peintres,
comme il
entre les perfonnes
arrive
d'ordinaire
de
leurs fentila mme Profeflion
lorfque
mens ne font point rgls par la modeftie,
REFLEXIONS
Sur les Ouvrages

de Raphal.

qui ait acquis tant de rputation


que Ralev, & pe?
phal. Il avoir un Gnifort
foit trs-finement
fa veine toit fertile, $
fi elle n'a^
l'auroit
paru bien davantage
voit point t moder-e par.la gradcexao

Romaiut

ticude

avec

cilofes.
II toit
rot qu'il

&

Florentine.

il

laquelle

riche

dans

avoit

des

ijx

terminent

toures

les Inventions.

Il patrs-dlicats
avoit
inven-

Principes
chofes
qu'il

les
difpofef
pour
n'toient
Se fi fs-figures
tes
pas grou& d'ombres,elles
de lumires
l'toient
pes
activons
d'une
maniere
fi ingleurs
par
en ont t toujoursnieufe
que les groupes
avec plaifir.
Ses Attitudes
font
regardes
contranobles flon leurs
convtnances
ltes fans

affectation
les, & font voir de
eft
Son Deffein

joint la juftefl
la
de l'Antique
fans affecter

exprefrives
belles
parties.

trs-correct
la noblefe
navet

aucune

maniere.

de variet
beaucoup
encore plus dans
fes
tiroit

de

la Nature

la Diverfit,
grand Caractre
Ses

Expreffions

en

dans
airs
comme

naturel&

y a

Se l'lgance
de la Nature,.
Il a fait voir
fes

&
Figures,
de Ttes
qu'il
de la mre
de

toujours
y ajotatat
dans le Deflin.
font

il

fines
juftes
font moderes

un'
le-

elles
fanspiquantes
fans exagration.
.& vives
froideur,
Ses
ont t de petite
manire
Draperies
dans fes commencemens
mais
de grand
Cot fur la fin
& jettes avec un bel artives,

fice les plis en font dans un bel ordre, &


marquent toujours le nud en le flattant

H ij

X7i

L'Ecole

pour ainfi dire, avec dlicatefie


principe
lement l'endroit des jointures.
On peut nanmoins reprocher Ra.
phal d'avoir habill fes Figures prefque
toujours de mme toffe dans les fujets qui
en pourroient fouffrir la varit & en recevoir plus d'ornement
je parle pour les
car pour les fabuleux &
fujets hiftoriques
dans lefquels on
pour les allgoriques
on doit y avoir
des Divinits
mtroduit
plus d'gard a la majeft des-plis qu' la
richefl des toffes.
Comme Raphal prenoit
un extrme
& qu'il
foin de-defliner
correctement
toit jaloux,
pour ainfi dire de fes Contours il les a marqus un peu trop durement, & fon Pinceau eft fec quoique lger & uni. Son Pafage n'eftni de grand
Got ni d'un beati-faire.
Ses Couleurs locales n'ont rien de brillant ni de choquant
elles ne font ni bien
vraies,ni bien Sauvages; mais les ombres en
font un peu trop noires; Il n'a jamais eu
pour le Clair-obscur une intelligence bien
nette
quoiqu'il
Semble par fes derniers
Ouvrages qu'il-l'ait cherch, & qu'il ait tch de l'acqurir
comme on le peut voir
dans les Tapifferies des Actes des Aptres,
6c dans fon Tableau de la Transfiguration,
Mais ce qui reanquoit Raphal du c,t du

Romaine

fe fait

Clons

&

Florentine.

oublier

ift

d'auquantit
Il a fait des

par

a poffedes.
tres parties
qu'il
fi bien entendus
de couleur
& de
portraits
ils pourroiett
lumire
que de ce ct-l
avec ceux duTitien.
entrer en comparaifon
du Saint Jean qui
Il en eft de mme
de Monfieur
le Premier
le Cabinet
car ce Tableau
dans
dent
mrite
ties de la Peinture

toutes
d'tre

eft dans
Prfiles parreconnu

le Chef-d'oeuvre
de Raphal.
pour
Le Poufin
a dit de ce grand
Peintre,
coit un Ange
aux Peintres
compar
dernes^

qu'il
Ce

toit

une

Afne

compar

qu'il
Moaux

ne peut
Antiques.
regarder
jugement
le got & la jufteffe
du
que les penfes
& les Expreflons.
Les penses
de
Deflein
leves
& naturelfont Amples
l'Antique
de Raphal
le Defles., celles
le font aufli:
fein de
vari flon
les
l' Antique. eft correct,
celui de
convenancesj&,d'un
Got
grand
l'eft tout d mme
eft
Raphal
L'Antique
favant
mufcles

&

prcis
& dlicat

dans
dans

la

jcc41ocation

leurs

offices

des
Ra-

cette
Il faut
phal n'a point
ignor
partie.
avouer
nanmoins
que ceux qui ont tudi
l'Anatomie
la
Soigneusement
par rapport

'peuvent obfepv.erfuri .l'Antique


une plus
grande prcifion cune plus grande dlicateffe encore dans l'action des mufcles qu'on ne la voit
je ne dirai pas dans
Peinture

Hiij

VEck
174
Raphal, mais dans quelque Peintre que
ce foit.
Je tombe d'accord que cette grande ju.
Aeue & cette grande dlicatefe de l'avion
des mufcles rgle la prcifion des contours:
mais je ne vois pas que Raphal s'en foit
alz carr pour le rputer uuAfne encomLe Ponffin pouvoit
paraifon de l'Antique.
fe contenter de dire, comme je l'ai remarqu ailleurs, que dans la partie du Deffein l'Antique toit autant au-defius de
Raphal,
que Raphal toit an-defliis ds
autres Peintres. Il cit vrai que Raphala
form la grandeur de fon Gotfurles belles
& qu'au fortir de chez le Prngin
Statues,
fon Matre
elles lui enseignrent
le bon
il les fuivit tte baiffe au comchemin
mencement
mais s'tant apper fur la fin
que le chemin de laPeintnre toit diffrent
de celui de la Sculpture,
il ne retint des
de celle-ci que ce qu'il en
enfeignemeus
falloit pour fon Art, & du rfte il s'en loigna mefure qu'il avanoit en ge & en
lumiere. On remarque fenfiblement cette
diffrence dans les Tableaux qu'il a peints
en differens tems, dont les derniers approchent plus du caractre de la Nature.
Au
le Pouflin auffi bien
contraire
q'Annibal Carrache, quitterent ce qu'ils
avoient de ce caractre de la Nature tatr

fure

s attachrent

qu'ils

l'Antique.
conduite
omettre

Ils

fortement
a
plus
tenir
la mme

pouvoient

cjueRapia'l,faFe
'car cet
l'autre.;
retenu
feulement

Vui,&

non pas
Homme

excellent

de l'Antique
le
n'a pas
& la beaut,
mais il y
bon Got ,l nobleffe
ni le Pouffin,
ni le
a vu une chofe,
que,
la
Carrache
C'eft
n'y ont pu appercevoir.
Grace.
Ce don
de la Nature
lui avoit t
fait avec

tant

due dans

il n'y a
qui
perfonne
cet avantage,
moins

ceau

l'a rpan[on Pin-

de plnitude
qu'il
tout ce qui eft forti
de

difpunie
que ce ne foit
puter
a
le Corrge
& la Grace
ce qui
rpar
celui-ci
du ct de la rgularit
manquoat
du Deflein,
en a fait un ufage,
Raphal
qui
amis dans
un beau
conjour la profonde
noiflance
le Delfein,
qui lui ont
Peintre

mais

toutes

encore

attir

du

non-feulement

avoit

qu'il

la rputation

toit
Pitre

dans
les

du

parties
premier

monde.

GE

GIROLAMO

OUi

lui

aufii

Prugin
Il' s'adonna

Raphal.
l' Architecture
foixante-quinze

d'Urbin
en

NGA
tudia

mme-tems

particulirement
& mourut
en 1 S SI. g
ans.

H iii)

fous
que

de

V Ecole.

ij6

V L

ROMAIN

le bien-aim Difciple de Raphal,


Toit
la Pein.
caufe de fon habiletdans
tant
ture
de fes murs. Il
que pour l'agrment
avoit pris entirement
le Goit de fon Madans l'excution
non-feulement
tre,
des
Dpeins
encote dans
qu'il en recevoit,mais
ce qu'il faifoit de lui-mme.
Raphal le
tritoit comme s'il et t fon Fils & l'inl1:itua fon hritier
avec Jean-Francefque
il Fattor. Aprs la mort
Penni
surnomme
de Raphal,
ces deux Peintres achevrent
que leur Matre avoit
plufieurs Ouvrages
laifles imparfaits.
Jules Romain tit non*
-ieulemenr
excellent Peintre,
mais il entendoit encore parfaitement
L'Arehite&ure.Le
Cardinal
de Medicis
qui fut depuis Clment VII. l'emploa
pour btir le Palais
la Vigne Madaqu'on appelle aujourd'hui
*nie;& aprs en avoir conduit l'Architectu& les ornemens.
re, il en fit la peinture
La mort de Leon X. dconcerta
un peu
d'Adrin
Jules Romain par l'Election
VI.
dont le Pontificat
qui ne dura qu'un an,
auroit teint les beaux Arts dans Rome,
mais ClementVH5'il et dur long-tems
Il ne fut pas plutt l
lui fitccda.
qu'il

Romaine & Florentine.

i 77

Romain
la Sale d
Jules
fit travailler
o ^Hiftoire
de cet Empereur
Gonflantin
avoit t commerce
par Raphal
qui en
Cet Ouvrage
avoit fait tous les Devins.
faire plutant achev,
Jules
s'occupa
& pour
fleurs Tableaux
pour- des- Fglifes
Sa manire
des particuliers.
commenai
dans le rouge Se dans
changer, Se donner
& dans le fvere
le noir pour le Colris,
pour le DefTein.
Frederic de Gonzagues
de ManMarquis
de la capacit
l'atde Jules
toue, inform
tira dans fes Etats
fa bonne
fortune
l'y
conduifit
car aant fait les Deffeins
de
fort dinolues,
vingt Eftampes
qui avoient
t graves
& aufquelpar Marc-Antoine,
les PAretin
avoit ajout autant de Sonnets
il auroit t fverement
puni s'il fe frit trorlv Rome dans ce tems la.
le traitement
en eft une preuve.
qu'on fit Marc Antoine
On mit ce Graveur
il fouffrit
en prifon
& il lui en auroit cout la vie >
beaucoup
fi le crdit du Cardinal
de Mdicis
Se celui
de Bache Bandinelle
fauv.Ce*ne l'euflent
Man,.
travailloit
Jules Romain
pendant
ternelo il donnoit
des marques
toue,
les de fan extrme
dans l'Archihabilet
tefture
& dans
la Peinture.
Il y btir le
Palais du T. Se rendit
la Ville de ManEt
oue plus belle,
plus forte & plus, faine

Hv

73
l'gard

17

Ecole

de fes Ouvrages de Peinture, on


Mnpeut dire que c'eft principalement
toue que le Gnie de Jules Romain a pris
i 8cqu'il s'eft montr tel qu'il toit.
l'eflbr
Il mourut Mantoue en 1 546. g de cm.
au grand regret du
ans
'quante-quatre
Il
Marquis,
qui l'aimoit extrmement.
laifla un Fils nomm Raphal
& une Fille
marie Hercule Malatefte. Entre fes Dit
les meilleurs ont t le Primatice
ciples
nom<jui vint en France, & un Mantouan
m Rinaldi
qui mourut jeune.
REFLEXIONS
Sur les Ouvrages

de Jules

Romain,.

a t le premier,
LESs Romain
le
favant & le plus prfevrnt
des
plus
Son Imagination
de Raphal.
qui
Difciples
toit comme nievelie
dans l'excution
des
Deffins
de fon Matre
tout le
pendant
tems qu'il demetira fous fa difcipline
prit
tout d'un coup l'eflor quand elle fe vit en
ou pltt comme un torrent
libert
qui
aant t retenu,
& fe
rompt fes digues,
fait un cours imptueux
de mme
Jules
Romain
aprs avoir produit plnfieurs Tableaux de chevalet,
& peint des grands
dans les Sales du Vatican fur les
Ouvrages
U

&
Romaine
de Raphal

Deffeins
la mort

de

cet

Florentine.
foit

illuftre

179
ou aprs

devant,

Matre
& fe laiff

changea

auffi-tt de maniere
emporter
de fon Gnie
le cours
dans les
rapide
par
Mantoue.
Ce
Ouvrages
qu'il
peignit
cette
veine
ni ce
ii'toir
plus
gracieufe
tout
emdoux feu
d'Imagination,
qui,
ne laiifoient
toient
pas de
prunts qu'ils
fi quelques
Tableaux
mettre en doute
qui
de fa main
toient
de lui ou de
forroient
Etant
fon Matre.
donc tout--fait
lui,
il
fes

anima

Ouvrages
par
veres,
extraordinaires,
plus
mais
preffi,ves encore
de Raphal
que celles
roient

de Pofies,
&
communes,

belles

avoit
qu'il
lui furent

Lettres
dans

deflinant

celles

Ides
&

moins
fes
de

Inventions

bon
faites

d'un

la Peinture

de

DifpofiGot.
dans

les

grand
car

fe-

les

Antiques,
Sculptures
rira les marques
d'rudition,
que
voons dans fes Tableaux.
Il femble
la

grandeur

que
qu'il
d'une

pour

n'ait
t occup
que
qu'il
de fes penfes
Potiques
avec le mme
les excuter

les avoir

conues,
de Deiin

pratique
fans varier

choix,
fes
Draperies.

Ileft

ni

il fe foit
dont

f-

plus

explus
naturelles

Se fes

ornes

tions peu
Les Etudes
cours

des

en

il en
nous
de
&
feu

content

il avoit

fait

de ttes
mme aflz vifible

ni

fes airs

vj

que

i 8o

L'Ecole

fon

Coloris,

foie

devenu

Couleurs

dans

d'aucune
de

lui

habitude,

font

la

a
fur

les

Clair-obfcur.

iane
belles

feules

ries

avoi

qu'il

delnes
fufffent

qui

de

vrits
Peinrre

grand

Mais
faire

pour
befoin

ont

habile,

contribuent

qui

for-

&,principale& AntoTrajane

des
un

l'avoit

qu'il

a entirement

accompagnes
former

trs-

entres.

Antiques

Sculpteur

en

font

manire

parce

chofes

un

Expreflions

en

Cette

Bas-reliefs

qu'il

ces

fes

Sa

tournes

trs-foigneufement
ceux
des
Colomnes

ment

focenues

Ouvrages

verit,

fes

la bri-

dans

tellement

fes

bon;
car

font

&

fiere

que

tudis

pour

de

a reconnotre.

grande
me

tre

ne

noir,

defner

terribles

alfs

le

intelligence

faon

fort

jamais-t

plus
nglig
donnent
qui

locales,
Se

que

n'a

qui
encore

la

d'Nature

les

Drape la

ordinairement

rnajeftdesFigures,fontlahontedesfennes;
car

elles
On

voit

conffte

richiflent

les)

de

varit

dans
elle

Gnie
car
les

pour
il a fait
Pafages

dans

il
les
vient

tous

la

diffrente
fes

rempli

ef

Compo-

les

bien
Animaux

de
Peintu-

de

genres

en-

les

ajuftemens
qui
de
funiverfalir
les

de

Ouvra-

fes

galement
&

airs

fes

dans

dans

dont

Got,

mchant

de

trouve

qu'on
feulement

&

fitions

re

&

d'objets

pece

fon

pauvres,
peu

celle

Tte
ges

font

les
en

Figuforte

Romaine

& Florentine.

Ouvrages
contiennent

qu'ils
les habiles

en

feront

fes

que

toujours"
l'admiration

de

ce

tous.

gens,

PENNE

lEAN-FRANCESgVE
furnomm
I L
E

dernier

du

foin

du

habile

Defifein.
les

Il

quand
une

fait

chiibit

Aprs
avec
Jules.
Tous

trois

phal

avoit

ftoire

de

tres

la

Romain

&.

laine

du

avoir
Pafaenr-

qu'il

il s'affcia

ce

Vague.
que

Ra.-

cant.de.rHide

,que
Palais

pou-E
dans,
le

le

del

d'imparfait

Conftantin

fparereac

Perrin

fui?

Il

Matre,

achevrent

enfemble

Ouvrages
fe

fabriques.
de
fon

remarquer

pour
&

trs-bien

mort

parlent

le
peut
attention.

particulire

belles

Il

chofes

de

fur-tout

avec

&:
il a

dans

qui

on

comme

faifoit
de

dpenfe
lequel
Romain.

Jules

mme

inclination
qu'il

la

chez

Raphal,

onl'examine

ge,

de

beaucoup

Raphal
Ghifi,

a caufc"

donn

principalement

de

de

Palais

ils

penfes

tre

Raphal,
avec

demeur
fort

fut

prenoit

de

toujours

lui

nom
qu'il

mnage

mit

FATTOREr3

de

quelques

au-.

Belvedere.Mai*

i'occafon

d'une

Copie;

isi

VEcott

le Pape vonloit
faire faire
du Tableau
que
de la Transfiguration
ce Ta.
parce
que
t dcftin
bleau
avoit
Il
pour la .France.
dans le deflin
Fattor
alla Naples
de
travailler

le Marquis
del Vafte,
mais
fa
ne lui permit
dlicate
complexion
pas
il y mourut
en 1 5 28;
long-tetns
d'y vivre
ans.
de quarante
g feulement
pour

LVCA

Frere de Jean-Francefq
ue dont on
de parler.
Il travailla
Toit vient
quelque
tems avec Perrin del Vague fon Beau-frere
Gennes Se en d'autres lieux d'Italie.
Il
o il fit plupila enfuire en Angleterre
sieurs chofes pour le Roi Henri VIII. &
Il peignit aulli
pour divers Marchands.
Fontainebleau
pour Franois I. & en deril. s'attacha la Gravure.
nier lieu

ANDRE1

DEL

SARTE

toit Fils d'un Tailler


Florence,
d'habits
qui le mit chez un Orfvre
oii il demeura
lefquels il
pendant
fept ans
avoit plus d'attache
a deflner
qu' travailchez un
ler d'Orfvrerie.
De la il entra
Peintre
mdiocre,
nomm Jean Batile,qu'il
bientt
quitta
aprs pour aller . Florence
DE

& Florentine.

Romaine

rry

Il emplooit
chez ce
Coumo.
Pietro
les Dimanches
& toutes
les
tous
Peintre
les bons
Matres,
Fces deffiner
d'aprs
Leonard
de
mais ordinairement
d'aprs
Vinci, & d'aprs
qui le renMichelange,ce
fous

en

dit habile
Matre

trop

&

Ouvrages,
Francia

Il trouva
fon
peu d'annes.
de fes
l'excution
lent
dans
Il fit

fe retira.

Bigio:ils

demeurrent

amiti

avec

enfemble,&
dans
Florence

chofes
plufieurs
peignirent
du voifnage.
Monafteres
& dans quelques
On lui rede Vierges.
Il a fait beaucoup
d'Aldes Eftampes
fervi
de s'tre
prochoit
dans un Ouvrage
bert Dure
qu'il
fit pour
voulut
Bandinelli
Baccio
les Carmes.
apmais comm
de lui,
la Peinture
prendre
diffi
des Ouvrages
Andr le mit d'abord
ce Difciple
il dgota
ciles
qui fe jetta
d'Andu ct de la Sculpture.La
rputation
il fit des Tableaux
dr s'tant
accrue,
pour
il en fit un entr'autres
divers lieux
qui lui
& qui
eft une
attira de grandes
louanges,
c'eft
ait faites
chofes
des meilleures
qu'il
de S. Gai.
un S. Sebaflien
l'Eglise
pour
de
les inftances
fur
Il vint
en France
&
Tableaux,
Franois
1. Il y fit quelques
celui de S. Jerme
eut commenc
quoiqu'il
il
il quitta
cet Ouvrage
pour la Reine
Floaller
Con cong
obtint
du Roi
pour
rence,

fous

prtexte

d"amener

fa

femme

&4

-L'Ecale

de recevoir une
difoit-il
de qui il venoit,
mais au lieu de reveLettre fort prenante
nir dans le tems qu'il avoir promis, il mancelui qu'il
qu'il avoit gagn,&
gea l'argent
acheter
des Ta:
avoit reu du Roi pour
bleaux.
Enfin aprs avoir fait quelques
Ouavec Francia
Bigio
pour fe tirer de
vrages
il mourut
de la pefte -Florence,
la.mifre,
de fa femme
& de fes Amis,
abandonn
de fon ge. U
l'an 1 5 30. le quarante-deux
laina plufieurs
Eleves,entr'autres
Giacomo
d'a Poatormo
Andrea
Squazella,
qui travailla en France*, Giacomo
FranSandro,
& Georges
Vafari.
cefco Salviati
Le mme
Vafari
raconte
dei
qu'Andr
fi parfaitement
jour
qu'un
!^feSarte
copioit
de Medicis
lui aant
fait faire
^iilOdtavien
X. avec
du Portrait
de Leon
une Copie
au Duc
envoyer
quelques
Cardinaux,pour
au lieu de l'Original
de Mantoue
quelt
VII. avoir promis ce PrinPape Cleanent
ce, il le fit avec tant de jufleffe
que Jules
de Raphal
Romain,
qui, fous la conduite
en avoit fait les habits.,
la prt
toujoufi
& dit Vafari,
pour l'Original,
qui l'en
Ne vois -je pas les propre
defabufer
coups que j'y ai donn moi-mme ? Cependant
lui aant fait voir la toile par derVafari
de la
fut convaincu
rire
Jules Romain
vrit.

vouloir

Romaine &" Florentine.


cet

J'ai

rapport
dans le Chapitre
des Tableatix.

la

fous

Vinci,
nelli

qu'il

quitta

& celui-ci

en

noient
vrages

de

Chapelle

voulant

dura

qui

douze

ans,

tous

les

toit
fort
ce
mi

devenu
honnte
qu'on
ces

il

autres,

fe
fit

bonnes

donnoit

d'Ou-

de

qualit.s

au

fort

peindre
le
Duc

lade

Ouvrage

Suprieur
contraire

qu'il
Il

c'eft
ne

pourvoit

toit
mais

humble

louer
il

la

de

lui-mme.
&

affez

fote-

donnrent

montrer

infrieur

peut

faifoit

beaucoup

voir

dire

leve^-

qu'il

pour
dans
cet

homme
ne

l'tude,que
firent

Pontorme

entrepris
Laurent

&:

Florence,

lui

lui

Il

quoique

ce

fit

il fe

ans.

homme

de

qui

S.

d'o

Sarte

Ciel.

Il

de

Cofimo,

dix-neuf

qu'on

Aant

rputation.

Leonard

de

jeune

jufqu'au
content

fe

ans

Alberti-

particulier
tellement

ce

louanges
fou
courage.
Florence

de

publics

que

jamais
les

del

Ouvrages

Michelange
roit la Peinture

mais

fon

treize

Pierre

que

s'adonna

pauvre,&:
fes premiers

n'toit

difcipline
celle
deMariotto

encore

donc

mir

de

l'ge

pour
Andr

pour

n'aant

retira
fe

la

fous

puis

PONTORME

Tofcane

mit

de

DE

JACgJJES

plus au long
la Connoiflance

endroit
17.

que

parlouf-

L'col

1
frir

dt

du

mai

abfens
dontif
le patrie
Tous
fs Ouvra*
toujours
prenoit
Florence
o il eft mon
ges ont t faits
de 6 y. ans.
d'hydropifie
en 1 5 56. g
qu'on

ACCIO
Florence.

des

BANDIMELLI
Son nom eft I3arthelemi,

Baccio.
dont onafaitlediminutif
DE

fon Matre s'apSon Pre toit Orfvre,&


Ruftico
Jean-Francefco
habile
pelloit
chez lequel Leonard de Vinci
Sculpteur,
car Ruftico & Leonard
alloit fort fouvent
croient
tous deux levs d'Andr VerraPeintre
& Ar.
chio, qui toit Sculpteur,
chitecte, & qui avoir beaucoup de connoiffance dans les Mathmatiques.
Quoique
ait fait avec d'extrmes
Baccio Bandinelli
foins toutes les tudes nceflires pour devenir un favant Peintre,fes
Tableaux n'ont
a caufe du Coloris
jamais t bien reus
qui n'en valoit rien. Ce mauvais fuccs lui
fit abandonner
la Peinture ,.& l'obligea de
ne foncer plus qu' la Sculpture
dans laquelle il a t un fort habile homme. Il
avoir une grande eftime de fes propres Ouvrages jufqu' les mettre en parallle avec
ceux de Michelange
dont il fupporroit la
font
avec peine.
Ses Ouvrages
rputation

Komaitit

l ftome

$ Florentine.

& Florence

POLIDORE

DE

o il

tt'y

eg mort

e&

CARAVAGB

du Baurg de Caravage
dans le
vint Rome dans le tems
NAtif Milanois

que le Pape- Leon X. faifok travailler


ne fchant
quelques Edifices du Vatican,&
quoi s'occuper pour gagner fa vie, car il
tait fort jeune, il Ce mit frvir de manuvre & porter le mortier aux Maflbns
Il exera
ce Btiment.
qui travailloient
ce pnible & bas emploi jufqu' l'ge de
18. ans. Raphal
alors dans Je
emplooit
mme lieu plufieurs jeunes Peintres,
qui
fes Deflins.
executoient
Polidore
qui
porroit fouvent le mortier dont on faifoit
l'enduit de leur frefque
s fut touch par la
ve des Peintures,&
follicit par fon Gnie
de fe faire Peintre. Il s'attacha d'abord aux
Se le plaifir
Ouvrages de Jean d'Udin
ce Peintre,
qu'il avoit de voir travailler
commena dveloper le talent qu'il avoit
Il fe rendit afldu & ompour la Peinture.
plaifant auprs de ces jeunes hommes qu'il
vooit travailler;
il fit amiti avec eux, &
leur aant communiqu
il eca
fon deflein
fon cous
f cut des leons qui augmenterent

188

V Ecole
rage. Il fe mit defliner avec ardeur
}&j(
avana fi prodigieufement
que Raphal
& qu' quelque tems deli
en fut tonn
inais il fe &
il Pemplo parmi les autres
ftingua fi fort dans la fuite; que comme il
des Loges de
eut plus de part l'excution
il en eut la principale
gloire. Les
Raphal,
foins qu'il favoit que fon Matre avoit pris
de defliner les :Sculptures
lui
Antiques,
firent prendre le mme chemin
ilpaffales
ces belles chojours & les nuits deffiner
fes, & faire une Etude exate de l'Antiinfiuis qu'il a faits!
Les Ouvrages
quit.
c dont il a enrichi les Faades de
Rome,
plufieurs I3ritnens le font afz connotre,
Il a fait peu de Tableaux
de chevalet, &
(ont a frefque
prefque tous fes Ouvrages
& d'une mme couleur,
l'imitation
des
Bas-reliefs.
Il s'eft quelquefois
fervi dans
ces fortes d'Ouvrages
de La manire qu'on
appelle Egratigne,
laquelle con.fifte dans
la prparation
d'un fond noir fitr lequel on
un enduit blanc
,Seen tant cet
applique
enduit avec une pointe de fer on dcouvre par hachure ce noir qui fait les ombres.
aux injures
Cette maniere rfle davantage
mais elle fait moins de plaifir
du rems,
la vue, car elle eft fart dure. L'amour que
Polidore
avoir pour l'Antique
ne lui a
les recherches
point fait oublier
qu'uu

Romaine

doit

cintre
a'bile

par
Il fit dans

l'un

car

l'autre.
par
commencemens

une

troite

Mathurin
de

la

Etfqu'
par

avoir

conjointement
de

IpliRome

fes

Rome

1 j 27.

llorfqu'eii
Efpagnols
rent
forcs

de

les
que
fuccomber

la Guerre,

ou

de

Se

fut

fe

IduPas

toit

Chevaux
fans
qu'il

faire

de

le

&

gagn
comme

que

bon

Peintre,
la

qu'on

dreffe

curieufe

ceux

conduite

des

de
fans

Nobleffe
beaux

voant

donc

de

de

dpenser
ce
il
en Sicipaffa
bon
Architecte
Meffine

Arcs

l'Empereur

lorfqLt'il
retourna
fik
Cet
Ouvrage
vanr
Meffine
plus
la
de
grandeur

le

prit

de

Se

aufli

toit

de

contraint

carla

Rome
il

vi-

mdiocres

&-contraint

Emploi,
avoir

nerent

plus
Peinture.

les

par
fe

Polidore
ilfut

jouir

travaux

gens
malheurs

aux

s'enfuir.

alors

(es
affiege

distinguer;

que

habiles

d'aller

o
parti
Napies,
travailler
avec
Peintres
des
pouvoir

aprs
rem-

Mathurin

Ouvrages,fongeoit
fruit
de
du

'tranquillement

Compace
dura
qui
arlaquelle

Polidore

1 516.
avec

la

fit

Mathurin

en

pefte

les

d'Emplois

de

&

Florence

Gnie

&

mort

la

de

leur

d'Etude

nons

du

&

les

onformir

riva

Naturel,

189
il toit

faire

avec

miti

& Florentine.

de

de

don-

Triomphe

Charles-Quint

l'expdition
Polidore
fini,
d'emploi
Gnie,
fon

lui

de

Tu-

ne

trou-

proportionn
&
n'y

tant

59

L'Ecole

plus retenu que par les carefls d'unefemil prit la rfolution dereme qu'il aimoit
tourner Rome, & retira dans ce deflin
l'argent qu'il avoir la Banque mais com.
me il toit la veille de fon dpart fou
valet
qui cpioit depuis long-tems l'occas'tant afloci avec quelion de le voler
ques gens de fa trempe, ils le furprirea
& le.dans fon lit o ils l'tranglerent
de coups de poignards.
percrent
Aprs
.avoir commis cette horrible aflaffinat ils
portrent le corps de Polidore prs la potte de la femme qu'il aimoit
pour faire
.croire que quelque rival l'avoit tu dans
mais Dieu permit que le.
cette maifon
crime ft dcouvert.
Les Affaffins s'tant
fauves on ne fongeoit plus qu' plaindre
la trifte deftine de Polidore
lorfque le
valet
feignant de la plaindre aufli en,prfence d'un Homme de qualit
ami de fon
Matre, le faifoit d'une manire fi peu Ms'en appertureHe
que le Gentilhomme
Le valet fe dfendit
jt. & le fit arrter.
il avoua
mal il fut appliqu la queftion
tout, & fut condamn tre cartel. Polidore fut extrmement regrett des :Habitans de Meffine, qui lui firent d'honorables Obfeques dans l'Eglife Cathdrale
o il fut enterr en 1545*

&

Florentine*

i o g,

Iomalne

REFLEXIONS
les

Sur
Ans

Ouvrages

l'avidit

d'apprendre,
eux faire que de
Matre Se fchant
n fon Got
Intiques
luement

de

Polidore.

de

que
Deuein

pouvoir
les traces
de fon

eaux refles
ous Rome
as-reliefs
Son Gnie

for-

Sculptures
tudier
fort afltant

occupation
On
en voit

de
Faades
> fur lefquelles

aux

de fon

avoit

Raphal
fur les

il Ce mit les
il s'y attacha
avec

ne la principale
i de les imiter.

avoit

Polidore
ne
qu'il

que
il crt
fuivre

d'amour,
de fa vie
encore

a
de

Maiplufieurs
il a peint
des

Invention.

vif
&
extrmement
faite
fur les
avoit
emie,
&
qu'il
reprefenter
des
le portrent
as-reliefs,
anticombats & des Sacrifices,
des Vafes
des orues, des Trophes
d'Armes
emens
de tout
ce que
PAnti-;
compofs
uir nous a laide de
en,
plus remarquable
cette matire.
qui
l'Etude

toit

Mais ce qui eft tout--fait


furrenant,c'eft
luenonobftant
l'extrme
qu'
application
donnoit
il ait rei
aux Sculptures
Antiques,
eonnu la ncefllt
du Clair-obfcur
dans la
Peinture,

& qu'il

aitc

le feul

de l'Ecole.

L'Ecole
t$i
Romaine qui s'en foit fait des principes,
En effet les grandes maf
qui l'ait pratiqu.
ies de lumire & d'ombre qu'il a obferve
font bien voir qu'il toit perfuadquele
yeux avoient befoin de ces repos pourjolides Tableaux plus leur aife. C'eit en vu
de ce principe
que dans les Frifes qu'il
peintes de blanc & de noir, il a ramafffe
objets dont il a compof des Groupes ave
tant d'intelligence
qu'il n'eu: pas poffible
d'en voir de plus beaux ailleurs.
L'amour qu'il avoit pour l'Antique,ne
le naturel, &
l'a point empch d'tudier
fon Got de deflin,
qui eft trs-grand &
en: un mlange de l'un &de
trs-correft,
il
en avoit une pratique facile
l'autre
& fes airs de Ttes font fiers,
excellente,
nobles & expreffifs.
font leves, fes difpoftions
Ses penses
d'attitudes
bien choifies
fes
remplies
bien jettes
& fes Pafages
Draperies
"d'un bon Got.
toit lger & moleux:
Son Pinceau
mais depuis la mort de Raphal
qui l'emdans les grands Ouvrages
du Vatiploa
can, il a trs-rarement
colori, ne s'appli frefquede
qu' des Ouvrages
quanrplus
'Clair-obfcur.
Le Gnie d e Polidore a beaucoup de rap
leurs Conporta celui de Jules Romain,
ceptions

Romaine

eptions
de

etoient

& Florentine^

vives

f$

formes

iur

le

&
leur DefTin
l'Antique
grand
la voie qu'ils
ont
tenue
toit
rvre &
& extraordinaire
diffrence
la
nouvelle
eft encr'eux,
Romain
c'eft
que Jules
.qui
animoit fes Comppfitions
Potiques
par la
de fa veine
Polifeule imperuofit
&que
une attention
fe
dore avoit
particulire
fervir

du contrafte

donner

fant moyen
mouvement

du

comme
de

plus
l'me

puif8c du

pour
Il
a fes Ouvrages.
encoparot
re que le gnie
de Polidore
a t plus naturel, plus pur & mieux
d
regl
que celui
Jules Romain.

COSIMO,

ANDREA
ET

MORTTJO
Ne t

les

D'A
premiers

F E LTRO
qui
dans

ont

mis

les

l'un & l'autre


moderne
ges de Peincure
8c ont travailfort liabiles
s'y font rendus
l de Clair-obscur
de la manire
qu'on
apAnen Italien
pelle Egratigne
Sgrafitti.
dr a vcu 64.
s'tant
mis
ans & Mortuo
dans les Armes,
fut tu
faute
d'Ouvrage,
a
en45. ans dans un combat
qui fe donna
we les Vnitiens
8 les Turcs.

L'Ecole

1 94
M AI

la

dans

n'a

peu

manire

vie

lion

&

la

faifoient
lui

alors

aui

forte
mrite

propre

rputation.
la
par
de
qui

On
grande
de .fa

Matre

ces

mais

lits,

par

efprit
il remit
la

que

tice,

bien

par

plufieurs

lui
il

en
fbn

Roi,

grande
habilet

Fontainebleau)

le

aprs

fait

fes

avoit
mit

entre

l'avoir

belles

arrter
Car

ami,
vol

une

les
applique

qua-

fe

qu'il
fait

avoit

il
connoiffan?

toutes

ayant
intime

celui-ci

qui

toit

car
fon

fiderable,

de

honteufe

mort

lui-mme,

Pellegrin

de

Saint?

main,

Roux

cultiv.fon

la
du

mirent

fe

Majeft

de

juger

peut
Galerie

penqui

Sa

le

en

une

l'affection

que

fa

venir

Ouvrages

Chanoinie

tems

agitrent

donna

Fontainebleau

une

de

Chapelle
8c fon

des

gnie

du

de

lui

fg

a beau-

Peroufe
qui

I.

direction

donna

voulu

Il

occafion

Franois

aux

fon

malheurs

donnerent

France

favante.
Se

Matre

attach

s'eft

particulire

les

Raphal
lui

de

&

quoique
Rome

travaill

de

il

Michelange

Sauvage

coup

eu

point

Peinture

de

Ouvrages
une
faire

ROUX

RE

Florence

E'

procura
Franois

le

foupon
fbmme
eon-

mains

de

la Juif

la

Que['

Romaine

& Florentine.

t$f

non) le dclarainnocent,Pellegrintant
enlibertpubliaun LibellecontreMatre
Roux,qui ne croyantpas fe pouvoirmontrerjamaisavechonneur envoyaqurir
Melundu poison fousprtexted'en faire
duVernis 8cle prit Fontainebleau?
donc
en i 541.
ji mourut
MAZZO
D
LE

N"

en

s'avana
fort
& la facilit

me,
dia

La
&

il

de

de

tems

peu

que

encore

y peignit

Ouvrage
gnols
rent
lefan

que
entre.rent

le

pillage,les
qui

travailloit

le

il

d'aprs

Soldats
avec

tules

Raphal;
le firent
l'affection

fi

jour
Rome,

dans

Ra-

Ro-

d'aprs

acquierent
Il toit
mme

l'avoit
de

Tableaux,qui

plusieurs
&
lui
eftimer
qui
Clement
VII.
Pape

vivacit

ans

vingt

fur-tout

chofes,&

la

nture

d'ailiduit

beaucoup

&

Ouvrages
l'attirrent

Michelange

la

apprit

coufins

par
la

des

il

5 04.
fes

dont

rputation

n'ayant

bonnes

deux

d'efprit

de

avec

l'an

Parme
de

Peintre

phal

IT

PARMESAN

Aquit

pourvu.

Lf,

/on

appliqu
que
&

du

les
qu'ils

Eipaen file Par-

trouvrent
tranquillit,com-

Xij

L'Ecole

io6
me

autrefois

fecurit
entrrent
les
f

&

furprit
retirrent

aprs

les

toucha

fans

lui
il

ceux-l
ce

tout
prirent
en fa Patrie,
l'occafion

Rhodes;cctte

Protogenedans
les
furprit
premiers
lui
la beaut
chez
de
faire

en

qu'il

vint

faire

telle

forte

aucun
d'autres
Il

par

Bologne,il

beaucoup

qu'ils

mal

avoit.

&: paflant
de

Efpagnols,qui
de fa Peinture

s'en

mais
qui

lui

retourna
trouva

d'Ouvrages,

peignit enIl jouoit bien du Luth


core beaucoup.
&
quelquefois
plus de. tems qu'
y donnoit
Ce qu'on lui peut reprocher
la Peinture.
eft de s'tre tellement
avec fondement,
la Chimie
abandonn
qu'il e,n quitta
la Peinture,,
non feulement
mais le foin de
fa propre perfonne
,&
qu'il
en. deviot
tout fauvage. Il a grav en bois de, .Clair-:
obfcur,
&
quelques-uns
de fes, E)efleins
ayant t Je premier
pluiieurs l'eau forte
qui ait mis en ufage cette force: de -Gravure,
Il entretenoit
chez lui
du moins en Italie,
un Graveur appell Antonio Frentano,
qui
de
lui vola Bologne toutes fes planches
&
>Setous fes Deffeins
bois & de cuivre
en et recouvert
une bonne
bien qu'on
ce vol mit le Parmefan
comme au
partie
Enfin s'tant opinitre
la Chidfefpoir
&fa
mie, il y perdit fon tems fon argent
quoi

il

fe

rendit

Parme

il

Romaine

& Florentine.
dans

5 & mourut

fant

diare

d'une

un

tat
de

accompagne
que trenre-fix

1 540. n'ayant

1 97
miferable
6evre

en

ans.

REFLEXIONS
les

fur

du

Ouvrages

du
gnie
ment
tourn

LE
de la

Parme/an.

Parmefan
du

ct

toit
de

entiere-

l'agrment

&

& quoiqu'il
gentillette
imagint
il ne fongeoit
avec facilit,
pas tant remfes
convenables,
d'objets
plir
Coinpofitions
fes figures
d'un air gracieux
qu' deflner
& leur

-donner

voir de belles

des

parties,
la vie & de l'avion.

Attitudes

qui fifnt
donnaient
de

& qui
Mais
comme

il n'avoir

d'une
l'attentendue,
pas l'efprit
grande
don qu'il donnoit
fes Figures
en
particulier diminuoit
celle
devoir
qu'il
beaucoup

de fes figures
en gnerai.
Ses
l'expreffion
affez communes,
toient
penfes d'ailleurs
& l'on
avant

voit

dans

patrons
qui eft
ainfi

ait
pas qu'il
le cur de l'homme

ne

de l'ame
dans

fes

mais
Ouvrages

bien

bien
pntr
ni dans les
que
ne

la Grace
foit
pour

elle ne laine
fuperficielle
les yeux
pas de furprendre
par beaucoup
de charmes.
Il inventoit
& donnoit
beaufacilement,
dire

que

1;

L'Ecole

if>%
de

coup

Grace

Ces

qu'

&

ttes

Ouvrages,
endroit

vritable
toit
di

la

avoir

nature
il

Peintre

fon

objet

la

ce

le

mme
de

l'gard
doit

vs

fenr

le Naturel
d'aprs
les
dtermine

choix

les

qui

tombent
le
airs

Se

choix
une
par

eft

dans

tout

fes
il fe

Got
idal

de
&

tre

Je

refer-

faf-

Got

particu-

de

toujours

dans

&
Il

eft

certains

certain

que
mmes

mais
a fait
le

ils

lequel

les

ritr

Ouvrages

Nature,

Peintres

leur

ne

d'ailleurs,

fai
les

que

qu'
ii

font

qui

proportions
ce
qui
que

fi beau

fi

ritration

foins

fouvent

mmes

fois

Son
mais

les

la

rappellent

effets

fi exatemne

infenfiblement.

Parmefan

variet

lesquels

Etndes

quelques

lier

fes

la

don

Tableaux.

que

comme

pour

mmes

les

pour

maniere,

Peintre.la

Defreins

les

prendre

de

la

vrit;mais

dans

Ouvrage,cene

fes

de
qu'il

appelle
la Nature

nombre

confulter

pas

ni

qu'on

au

mre

la

confiderer

pardonne
un

la

l'habitude

regarde

doit

dans

dans

ef,

la rduifoit

en

confl-

fonSujet.ll

qui

qui

comme

occup

gracieufe,

tomboit

l'on

n'tait

bien
fes
par

plaire
de la

juger
plutt

de

contracte,

Le

peut

qu'il

verftjou

qui

l'on

expreflion
peu

aufl

Attitudes

cherchoit

qu'il

cet

par

fes

fon

plaifir
encore

fait

retrouve.
Denein

maniere.

eft
Il

fvelte
affedoit

{avant

&
de

faire

Romaine

& Florentine.

195

des membres
dlicates,
tk un
les extrmits
Ses Attitudes
dcharnes.
font nobles,
peu
fes airs
conrraftes;
vives, & agrablement
de grand
de Ttes
gracieux,
que
plutt
fes
"& fans
Gour
Expreffions
gnrales
& bien
cara&ere
j fes Draperies
lgres
elles font la vrit
d'une mcontraries
&: les plis
me tofre
ils font
mais comme
un

donnent

Got

font

en

petit

fort

de

grandeur
Il en a fait

couvrent.

qu'elles
volantes

en

indcis

ils
nombre,
aux parties
fouvent

qui donnent
beaucoup
fes Figures
vement
mais
dont
n'eft pas toujours
fort jufte.
de fon Efprir
la vivacit
Malgr
cilit

do

fon Pinceau

de

ayant
employ
fon tems
faire

beaux
partie

il

a fait
la
des

de

de
mou-

la caufe
fa-

& la

peu

de

Ta-

plus
grande
Detfins
6c

Le peu que j'ai vu de


graver des Planches.
atz
fa Peintureme donne
une ideli.'un
bon Glair-obfur
locale
mais fa Couleur
efc fort ordinaire
C'eft
et peu recherche.
le Parmefan,
a trouv
le fequi le lireznier
crer, par le moyen
vre,
teinte
ainfi

d'imprimer
le blanc
plus

de deux
fur
&

le noir

de rondeur

n'a pas
vention,

continu

d'ailleurs

que

qui

un

de

demande

de cui-

Planches
papier
Se de

trop

fes Estampes,

donner
il

mais

aux

Eflampes
de
fe fervir

de demi-

cette

de foin
toutes
Iiiij

In-

voyant
(impies,

L'cott
toient
recherches
-de tout le monde
&
mme de modele
qu'elles fervoient
plu.
lieurs habiles Peintres
de fon teins.
a

oe

PERRIN

DE.L

VAGA

dans la Tofcane
o il fut lev,
dans une grande
n'avoit
NE'
pauvret
Son
que deux mois quand fa Mere mourut.
Pere
toit
& une Chvre
fut fa
foldat
nourrice.
Etant venu jeune Flornce,onle
mit chez un Epicier
o il s'attcl.ia
parti porter aux Peintres
les Couciilierement
leurs & les Pinceaux
dont ils avoient
befoin. Il prit de-l occafion
de dffiner
&
fe rendit en peu de tems le plus habile ds
Un Peintre
Peintres
de Florence.
jeunes
nomm
s'en allant Romdiocre
Vaga
me le mena avec lui
d'o vient qu'on l'a
car fon
del Vaga;
toujours
depuis appelle
nom eft Buonacorfi.
A Rome il travailloit
la moiti
de la femaine
pour les Peintres,
& il employoit
moiri avec les Dil'autre
manches
6c les Ftes deflner
pour ion
les
Il faiibitun
Etude.
de toutes
mlange
bonnes
chofes
tantt on le trouvoit
parmi les ruines
les Ornemens
rechercher
tanou deliner
les bas-reliefs,
Antiques,
tantt dans la Chapelle
de Michelange,&

Romaine
tt dans
au(fi en

les Sales

habiles

en

& Florentine.

loi

du

Vatican
s'attachant
mme
tems
l'Anatomie
& aux
autres Etudes
qui font neceffaires
pour faiLes fruits
de cette conre un grandPeintre.
bientt
conuotre
des plus
duite le firent
forte

Jean d'Udinpour
de fes Deneins.
De

que Raphal
l'aider
dans

le prit avec
l'excution

tous

de fon
ceux qui travailloient
fi
rems. il n'y en avoit point
qui entendt
ni qui donnt
dans
le
bien les ornemens
Gout de Raphal
avec plus d'afturance,
de
Grace

&

en peut
qu'on
chofes
par les Tableaux
a excuts
le Dallafavoir
de Jerila, chute des murs

dehardiefle,

juger entr'autres
des Loges
qu'il
ge du Jourdain

ainfi

arrter

co,le
la Nativit
& la Cne.
lui
Raphal
confiderables
lui en vouloit.

de Notre-Seigneur
L'afFetion
qu'avoit

le Soleil,
le Batme
pour

lui

d'autres
procura
Ouvrages
& Perrin
dans le Vatican,
fa reconnoiffance
manquer

mais
par une attache
particulire
la pefte
le fit fortir
Flode Rome
& retourner
fait quelques
Ouvrarence, o aprs avoir
la mala Rome
ges il revint
que
parce
die y avoit ceff.
mort Perrin
tant
Raphal
s'aflocia

avec

Jules.Romain
les Ouvrages

Fattore,
pour
faire dans le Vaticanjc

pour

& Francefco

il

qui reftoient
leur
cimenter
Iv

loi

L'Ecole
il epoula
dans le mme
amiti
tems la
en 1 5 1 5 Mais en 1 ji7,
Sur de Francefco
mirent
le Sige que les Espagnols
devant
Perrin
les fpara.
Rome
& ray fut pris,
Il s'en alla
chet
d'une
greffe
ranon.
o il eut occafion
de peindre
Genes
un
Doria venoit
Palais que le Prince
d'y faire
Il fe fervit dans cet Ouvrage
de carbtir.
tons dont ilfit voir
l'ufagei
publiquement
nomme
Trevifan
un Peintre
Jerme
qui
&: plufieurs
autres qui y
s'entoit
raill
dans l'efprit
d'en profiter,
roient
accourus
la folDe l il paffa Pife pour s'y tablir,
licitation
de fa femme:
mais aprs y avoir
il retourna
Gefait quelques
Ouvrages
le mme
encore
nes,
s &cy travailla
pour
Prince
Doria.
nfitite il alla une fconde
oit le Pape
fois Pife
& de-l Rome,
Farnefe
lui donnePaul III. & le Cardinal
rent
tant d'ouvrage
qu'il fut contraint
fe
l'excution
d'autres,
d'en commettre
contentant
d'en faire les Deiins.
En ce mme
tems le Pape fit venir le
PorTitien
Rome pour y faire quelques
en cont tant de chagrin
& Perrin
traits,
& de jaloufie
qu'il mit tout en ufage pour
&
de n'y faire que peu de fjour,
l'obliger
de s'en retourner
Venife
ce qui lui rufde Perfit le grand
nombre des Ouvraaes
il y tra3 & la vivacit
avec laquelle
rin

&.

Romaine

Florentine.

ioz

fes Esprits
dans l fleur
forte
de
qu' quarante-deux
le tems
fes
ans il ne partait
qti' voir
plus
ainfi doucement
Amis> & ilvivoit
lorfqu'l'an i 547. le quaune apoplexie
l'emporta
vailloit

puisrent
de
Zonage

de fon ge.

rante-feptime
REF
Sur

les

LEXIO

Ouvrages

de

NS
Perrin

del

Vaga.

tous les Difcipl.es


de
il n'y
DE
Raphal
a point
en
qui ait conferv
plus longtems le caratere
de fon Matre
que Pr'rn
del Vague;,
& comme
car il s'en
finement

el^terieu r
j'entends
lexatafcer
on dit,
la maniere
de deiner
faut beaucoup
qu'il air pente atili
un Geme
finguque lui. Il avoir

leur ufage.
les lieux.felon
lier pour dcorer
Ses inventions
font
en ce genre
de Peinture
il y a par tout de l'Ordre
trcs-ingenieufes
Se de la Grace
mdiocres
dans
leufs

dans

fes

fs de
grandes
parties,
qurfont
ligence,qu'elles
par la comparaifon

& les Difpoftions


fes Tableaux
font
Ornemens.
de petites
places
fe font

qui font
merveil-

Il les a compo& de moyennes


avec

tant

d'intel-

valoir

l'une

l'autre

les
& par le contrafte
entrer
font difpofes
Figures
qu'il
y a fait
& delfnes
& fi Radu Got
de Raplial

Ivj

L'Ecole

zo4

phal lui a donn dans les commencement


comme il faifoit Jean d'Udin
de
lgers
il les a excuts
d'Ornemens
Efquifis
dans un dtail admirable;
& par l'habitude
de fon
qu'il y a contrate,&
par la vivacit
il s'eft acquis en ce genre une
Efprit,
reputation
univerfelle.
La Tapilferie
des
lept
Planettes
dont Perrin
fit les
en fept pieces
Deffeins
& qui eft
pour Diane de Poitiers
le Premier
chez Monfieur
Preaujourd'hui
eft une preuve
fuffifante
fident,
pour confirmer
ce que je viens de dire.

JEAN

DUDINE',

caufe de la Ville d'Uappell


din dans le Frioul, dans laquelle il
en 1494. alla fort jeune Venife,
naquit
le portant la Peinture,
& fon inclination
du Giorgiono
il fe mit fous laDifcipline
il paffa quelques
annes. De-l il alla Roo Balthazar Caftilioni
me
Secrtaire du
Duc de Mantoue,
le donna Raphal. Jean
mais comd'Udin
faifoit bien lesFigures,
a
me il s'toit appliqu particulierement
l'Etude des Animaux
des Oi& fur-tout
feaux, dont il avoit fait un livre; que d'ailleurs il avoit tudi avec foin les Ornemens
Antiques
& qu'il fe plaifoit peindre d'aAlnf

ioj
Romaine
& Florentine.
Nature les objets inanims qui fervent
prs
des Ouaux ajuftemens & aux dcorations
vrages, toutes ces chofes lui toient plus
ficiles faire & plus avantageufes
pour acqurir de la gloire. Cela fit que Raphal
qui enl'employa excuter les Ornemens
de fes Tatroient dans la CompoGtion
Il lui
bleaux ou qui les accotnpagnoient.
de Stuc
fit faire auf les Ornemens
qu'il
entendoit fort bien, le tout fur les Defleins
de Raphal, ou du moins fur fes Efquifs.
Les Inftrumens deMufique
qui font dans le
Tableau de lafainte Cecile de Bologne, par
exemple font de la main de Jean d'Udin,
attli-bien que tous les Ornemens
des LoC'eft
ges, Se ceux de la Vigne Madame.
lui que nous devons le renouvellement
du
Stuc & la faon de l'employer.
C'eft lui qui
dont les Anmatire
atrouv la vritable
ciens fe fervoient
pour cette forte de travail, qui toient de la chaux Se de la poudre de marbre trs-fine
ce qui a toujours
t pratiqu depuis par les Ouvriers
modernes. Jean d'Udin avoit toujours efper
du Pape Leon X. qui
quelque rcompenfe
mais
croit fort content de fes Ouvrages
s'en voyant fruftr par la mort de ce Ponde la Peinture
,-& fe
tife, il fe dgota
tems aprs avoir
retira Udin. Quelque
quitt fa Profenion,
qui fut en 1 5 50. il lui

xo6

L'Ecole
envie

reprit
motif
en

de

&

de

travailler

plaifir
de

fert

pour
mourut

ges.

Il

dix

ans

&

Rotonde

de

la

la

Vache

le

fitt

il

de

can,
bleaux
Matre
beaucoup

Place

croit

dont

fauva-

de

on

foixantede la

l'Eglife

Raphal

fon

Matre,

defir.

DE
avec

MO
autres

les

DE

NE

Disciple
du Vati-

aux
Ouvrages
Raphal
& a fait
de fon
Tachef plufieurs
dans
Rome.
la mort
de fon
Aprs
il s'en
retourna
o il a
Modene

due

qu'il
venoit

la

pour

le

Oifeaux

dans

de

rfou-

IV.

artificielle

PELLEGRIN
Travaill

fit

qu'on

1564.

mis

pluGeurs
fi fort
atta-

toic

ChafTe

enterr

l'avoit

le
Pie

Pape
fit
enfuite

des

approcher
en

auprs

comme

le

Il

ft

dguif
bas
peuple,
hazard

&

d'Ornemens.

Ouvrages
ch
au
inventeur

que

parmi

pour
d'Udin

Jean

lequel

fe

rencolztr-par
le reconnut,

Pauline

dre

mlt

fe

l'ayant

Porte

&

un

par

quoiqu'il

Plerin
il

forte

Vafiri

fe

de

Rome

retournera

dvotion,

habit

cette

de

travaill.

en voulant
ret
de commettre
publique

Il mourut

des

bled'tires

fauver

fon

Fils,

un

de la Ville

meurtre

dans

de Modene.

qui
une

Romaine

&

Florentine.

BECCAFUMI,

j)OMINI^JJ
.Autrement

dans

E'
toit
les

don

Fils

lui

feau

cela

excita

fa

Un

lui

le Gnie

de

d'abord

il

tifia

extrmement

furtout

Se de

de fe

fotenir

huile
ges
ce

il

&

fit

dtrempe,

c'eft

fotieadra

l'Ouvrage
Ce

tum

Payfan

d'appeller

beaucoup
Se
le

frefque,qui
qui

les

du

de
de

Pacio
Mcarino.

il

s'en

fa
la

fer-

ct
copia
le P-

fe

fordes

de

Ra-

en

tat

retour-

Tableaux

grands
en crdit.

mirent

longtems
Pav
de

s'appelloit
fon Fils

il

Ouvrages
ceux

il

&

du

fentant

lui-mme,

par

na Sienne,

Rome,

ruii

Comme

d'aprs
o

d'aprs
Se

Michelange.

prit

habile

d'aprs

Matres

p'iacl

alla

un

opinion
a fon

portoit

rendit

au-

d'un

defliner.

Tableaux

enfuite

Sienne

avec

bonne
le

gar-

hazard

fable

le

quelques

rugin

bons

traoit

il

s'y

de

qu'il
fur
le

Dominique
il

il

par

apprendre

de la Peinture,

dont

panant

bienveillance;
fit

Sienne

Bourgeois

donna

en

de

prs

Payfan

Figures

Se le

vice,

d'un

s'appert

des

SIENNE,

Village

Beccafumi
de

prs
bton

un

moutons.

appelle

appell
DE

MICARIN

107

OuvraMais

rputation

grande
&

avoit

Eglife
accou-

loS

L'Ecole

de Sienne
Cet Ouvrage eft de Clair-ob.
fcur & fe fait par le moyen de deux fortes
de pierres de rapport
l'une blanche pour
les jours l'autre de demi-teinte
pour en
former les ombres & ces pierres tant ainfi jointes dans les dimenfions convenables
au Clair-obfcur
des objets que l'on y veut
on y donne le trait l'union,
reprfenter,
la rondeur & les forces par des hachures
affez profondes pour recevoir la poix noire
dont on les remplit. J'ai un DefTein en forme de Frife de la longueur de trois aunes, que Beccaflimi a fait dans la dernire
exactitude pour l'excution de ce Pav. Un
Peintre de Sienne nomm Duccio inventa
cette manire de travail en t 3 56 mais Beccafumi l'a beaucoup perfectionne. Il a grav plufieurs chofes en Bois fur fes Defleins.
Il travailloit
auff fort bien de Sculpture,
& favoit couler les mtaux. Il en donna des
preuves dans la Ville de Genes, o il alla
fur la fin de fa vie; & aprs y avoir fait
voir d'autres marques de fa capacit & de
fon induftrie
il y mourut en 1 549. g de
ans.
foixlnte-cinq

'Rom Aine & Florentine.

BALTHAZAR
DE

PERUZZIy

mme

la

zo$

de

Ville

toit

Sienne

en

dans le mme
tems.
Il a
rputation
au Palais
dans les Eglifes
&
GhiC
peint
de beaucoup
de
de Maifons
fur les Faades
fort
bien
les MathmatiRome. Il favoit
& entndoh
l'Archite&ure
parfaite-'
ques,
les ancienmont c'eft lui qui a renouvelle
de Thtres
nes dcorations
comme
il le
du tems
de Leon
X.
fit paratre
Quand le Cardinal
fit reprfenter
devant

Bernard

de Bibienne

ce Pape

la Comedie

La Galandra,
intitule
> qui eft une des premieres Comdies
Italiennes
qui aient
paru
fur le Thtre
en compofa
les
Balthazar
de
'8c les orna
de tant de places
Scnes
rues & de

diverfes
admire

lachofeft
doit-il

tre

ouvert

qu'ailleurs
gnifique
Clement
fe trouver
fut

confder

le chemin

Machiniftes
en divers

faccage

de 13timens,
de tout le monde.

fortes

en

comme

celui

aux

Ingnieurs
Il fur
ce genre-l.

Ouvrages
& c'eft

tant
lui

du
Appareil
il
V I I. Mais
Rome
par

que
Aufli
a
qui
& aux

employ
Saint
Pierre

qui
prpara
Couronnement
eut

en 152.7.
l'Arme

le malheur

le made
de

que cette Ville


de l'Empereur

L'cole

li

les Soldats qui le pillrent


Charles-Quint
le maltraitrent
& il ne i
extrmement
retira de leurs mains
qu'en falfant le Par.
trait de Charles
Si-tt qu'il
de Bourbon.
il alla s'embarquer
fut en libert
PortoHercol pour paflr- Sienne
o il arriva
en chemife
aprs avoir t vol. Ceux de
Sienne l'employrent
aux Fortifications
de
leur Ville. Il retourna
Rome
ou ilfitles
Defieins de quelques
Palais. Il y commende Rome
k
a ion Livre des Antiquits
un Commentaire
fur Vitruve
dont il faifoit les Figures mefure qu'il travailloit
fur cet Aureur
mais fa mort arrta cet
en 15 $6. tant g feulementde
Ouvrage
tr ente-fix ans. On croit qu'il fut empoifon*
n par fes envieux.
Sebaftien Serlio hrita
de fes crits
dont il
& de fes Dpeins
s'eft beaucoup
fervi dans les Livres d'Achite&ure
qu'il a doniis au Public.

BONAR.OTTI,

MICHELANGE
Fils
cienne
naquit
qui
dans
roient

de Louis
Maifon
en

1 474.
eft du territoire
lequel
alors

fon

de l'anSimoni,
de Canoffo,
des Comtes
de Chiufi
dans le chteau

Bonarotti

d'Arezzo
Pere

Se fa

ils le mirent

en

en Toscane)
Mere
nourrice

demeudans

Romaine

&

Florentine*

ii

o il y avoit
Sttiniano
m Village
appelle
le Mari
de fa Nourriliiiieurs Sculpteurs
ce qui fit dire
Michelance l'toir auffi
le lait
il avoit
fuc l'Art
de la
qu'avec
ge,
La violente
inclination
qu'il
Sculprure.
les parens
avoir pour le DeflTein
obligrent
fous Ia difcipline
de Dominide le mettre
progrs
qu'il
l'envie
de fes

queGhirlandajle
ciroit tellement
qu'il y en eut
rigiano qui
dans le lis
toute fa vie.

un entre
lui

donna

dont
Il crut

autres

exy faifoit
Canarades
nomm

1'or-

un

coup de poing
il a
les marques
port
moeii
que le meilleur

de Ce venger
toit de vaincre
il
comme
fit par fes Etudes
& par fes Ouvrages
la
jaloufie de fes Competiteurs,
& de s'acdes Grands.
qurir l'eftime
de Mque Laurent
& il rigea
Ar ts
avoir
pour les beaux
dans Florence
de Peinture
une Acadmie
5r de
fes foins
avec
Il y donnoit
Sculpture.
les trou& avec fuccs,
application
lorfque
bles de la Maifon
le firent
aller
de Mdicis
l'amour

de
dicis

Vehife,
d'o
Bo!ogne,&
tt a Florence.
Ce fut en ce
fair la
Figure
d'unCupidon,
un
Rome, & lui aantcaflfe
il enterra
un
le refte
dans
qu'on devoit
t trouve,

fouiller
fut

vendue

il retourna

bien-

tems-l,qu'aant
il la porta
bras
lieu

cette
pour

retint,
qu'il
o il favoit
y aant
au
Antique

Figure

iii

L'Ecole

Cardinal

de

faint

dcouvrit

ange
bras

la chofe
avoir
rserve.

en
qu'il
Les
Ouvrages

beaucoup
par

plus

o Michelange
tant
Ouvrage
bien

des

qui dans
avoit
fait

de

fa Chapelle.
dans cette

Florentins
plusieurs
naccio
Bugiardino,
entendoit
ce dernier

qui Michel.
en lui montrant
le

ne

qu'il
les avis

dterminrent

Raphal,

faire
peindre
fe faire aider

Grgoire,

Rome
Bramante
le Pape

mail
fufeite
lui

Michelange
pour
fit venit
Peinture,
& entr'autres

Gran*

di fan Gallo
& Juliano
fort
bien la rrefque,

avoit

de pratique.
Cet
l'attente
achev
de
trompa
de Raphal,
6c furtout
Peintres
la vue
de le faire
chouer
le lui
peu

Celui-ci
procurer
par Bramante.
qui
comme
nous
l'avons
dja remarqu
dans la vie de Raphal
avoir
Michelange
con6
la clef
toujours
dant
qu'on
y travailloit
lainer
voir fon Ouvrage

de la Chapelle
pende
avec dfenfe
eny fit un jour
d'un
trer
trouva
cette
Peinture
Raphal,qui
fen
fi grand
Gout
de Deffein
qu'il
rfolut
En eEfet ,dans
profiter.
le premier.Tableau
le Proque Raphal
qui eft
peignit
depuis,
dans
aul-tt
Ifae
phete
qu'on
expofa
reconfaint Auguftin
Eclife
Michelange
nut
fans
hliter
de Bramante.
l'infidlit
Ce
puil

Trait

eft la plus
donner
jamais

louange
grande
aux Ouvrages

qu'on
de Mi-

Romaine
une

ltelange,-&
abonne-foi

de

&

Florentine.

preuve

en

Raphal

mme

qui
trouvait

tems

en cela

de
vou-

de bon dans
de ce qu'il
de tes ennemis
bien
moins,
es Ouvrages
de fa,
celle
our fa propre
gloire
que pour
rofeifion,
la mort
de Jules
II. Michelange
Aprs
o il fit cet Ouvrage
admilia Florence
des Ducs
de Tofcane:
able de la Spulture
l fut interrompu
car
on
par les Guerres
ut profiter

'obligea
a Ville

de travailler
&.prvoant

u'on avait
es, il fortit
are, & de-l
tu de le

prifes
trop
de Florence

nais tout

Etant

pour

retourn

de Rialto;
excellent
voir

par

8c par

qu'ilavQit

le Capitule
Gour.

qui

y peignit
de Lda

comme

on

de cet Ouvrage,
France
par Minio

en

deux

un

Architecte
le Palais
Farne-

mais

botes

la meilleure
faites.

t-

car Michel-

grand
Florence
il
Ferrare
la Fable

l'envoa
avec

Fer-

Le

de
pour le Duc
vec
en Cigne
Jupiter
lefaifqit
pas afez d'eftime
Michelange
ou
Difciple
qui toient

aller

Gritti
Doge
le faire
travailler
pour
en put tirer
ce fut

ce qu'il
eliein pour le Pont

nge toit encore


comme on le peut
e, par fa Maifon
il un Edifice
d'un

de

que ces prcautions


tard feroient
inuti-

Venife.

retenir

Fortifications

aux

Le Roi

partie

de Deflins,

des,penfes
Premier
Franois

L'Ecole

2,14
Lda

acheta

la

bleau

& le
de

pince
te
dans

refte

lafcive

de

principe

par

fit

Peinture

du
fource

de
&

loufe

8c

tour

entier.

difoit

croient

(avant
got

en

efl

mot.

Ceux

gance

de

traints
mde

Enfants.

lui

terrible

cojntre

la

pauvret

jn'il
vue ai
dc
Il croie

De.'ein,
me

fervir

pas

toute

toujours

& le
ce

de

1 lcofc
re<

un
de

fes

que

l'lvation

feront
c'eft

fitj

rpondit,

inspires.

trouvent

que

il

lui

ides,
La

&

pour

l'Antique

d'avouer,

jai

feul

femme,

fon

la

la fo.

tout

Matres.

dans

uu

teir

grandes

avoient

n'y

&

qu'on

fes

les

ej

cher-

qui

fort

pas

de

la

pour

homme

fa

l'Antiquit

qui

III,
qui

Peinture

troit

de

& orrecl:

Paul

aimoit

marioit

fes

point

Ouvrages
fan
Gnie

brler

*Michelange

demande

avoit

devoit

de

Il
la

la

ne fe

Michelange
ne

Art.

un

Peinture

Ouvrages

fait

depuis

&
d'Etat

incroables

que

Sur
il

la

fon

demandoit

pourquoi

vive

Mjniftre

Deilein.

foins

des

litude

que

le

dans

perfection

fi

ceux
pour
de
Science

profondeur

donn

ino.

reprfen

Univerfel

Jugement

Got

grand
s'eft

toit

ordre

par

inpuifable

une

hent

mort

conscience.

Michelange

une

Noyers
l'a

Fontaine,

la

par

d'Amour

XIII,

Louis

mettre

diffip
Lda

Cette
pafon
des
M.

que

fous

fut

Minio,
une

ni

qu'il

puiflant
la

Nature

Or'

Romaine
binaire.

la

vue

ire

du

oblig

qui

d'accord

de

la
les

fes de Michelange,
&:
relles
quelquefois
aufi

difent

bavant

quoique
ces contre

les

n'a
qu'il
ris On

point
en

fes

Ouvrages
Homme
a non
n

de

mais
te la

tous

de

ans.

une

fois

dans

en

Figures

admirables

pane,

&

l'Architecture

fur
ce

qne
aim

dans

l'Eglife
lui
on

&

o
qui

tems
de

La

en
de

touti

564,

Mdicis,
& fit

il

fut

fit

por-

enterr

de

l'on
con

grand
8c efti-

fon

Secret,
o

laquelle

magnifiques
en
marbre
pulture

Colo-

Rflexions

Cme

Florence

ques

de

de

Duc,

pennatu-

Rome

nuit

corps
fconde

de-

l'admiration

Le

ter fon

qui
des

charg
de licen-

partie

dire

mourut

la

Pie-

Perfpetive

encore
Il

de

Ils

trop

les

fuffit

ma-

peu

Souverains

pofterit.

Croix,

la
dans

les

g de 90,
le ft dterrer

pris
la

feulement

fera

qu'il

de

rgies
entendu

parlera
il

beaucoup
nanmoins

trouvent

fa

apporta

grandeur

qu'il

reque

extravagantes.
Deflein
et

fon

que

l'avons

hangement

Plufeuts

ire Perrugin.

11

ngus

Sixte
Chapelle
tenoit
encore

de la

nenrent

Florentine.

comme

Raphal
eft
lui

parqu

&

Sainte

des

obfe-

voit
lifte

Peinture
toutes

fa

f-

en

trois

la

Scul-

trois

de

Xi S

L'Esole
REFLEXIONS

Sur

les

Ouvrages

de

MicbeUtige,

MIcHELANGEeftun
ait banni
de l'Italie

qui
nire

& les reftes

des

premier
la petite ma
Son Gnie

du

Gottique.
d'une
toit
vafte tendue
& fon temperament
dtermin
fon Got
avoit
la levEn forte
rit Se la bizarrerie
nanmoins
fes imaginations
que parmi
des chofes
avoit
extravagantes
auili d'une
beaut
finguliere
que
genre
que
avoient
toujours
Comme

ange
bles,
on

du

dans

tout

l'excellence

penfes

de quel.
elles

de ce tems-l
gens
le mrite
de la Peindu Derein

fit en cette
&t s'y
le voit par

fes

il
mais

s'ily
y en avoit

Grand.

habiles

confifter

faifoient
ture

les

fuflent

bizarres,

des Etudes
partie
rendit
trs-profond

Michelincrotcomme

fes Ouvrages
de Peinture
de Sculptur
mais il ne pt jamais
e
joindre
ton
la puret
ni l'Elegance
grand Got
le
des contours
regard
parce
qu'aant
humain

dans

fa

force,
plus grande
fon imaloin
peut-tre
pouff
trop
d
l-deflus
j il a fait les membres
ginacion
comfes Figures
& a charg
trop puiflans
me on dit, fonDefTein,
Ce
qu'il ait
n'eftpas
corps
aant

Romaine^&

Florentine..

nj-

mais c'eft
que ne vounglig l'Antique
lui-mme
de la
lant tre redevable
qu'
de fon Art,
il a encore
connoifance
plus
la Nature
comme
examin
qu'il
regardoit
anciennes
dont
fon objet
que les Statues
tre copifte,
il ne vouloit
point
Il enrendoir
desos

l'emboiture

parfaitement
l'emmanchement
des

l'omembres,
des mufcles

& l'office
rigine, l'insertion
avoir
mais il parot
ne
qu'il
peur
qu'on
il toit
en
pas combien
profond
s'appert
car il a prononc
fi fortecette Science
ment les [parties
du Corps,
femble
qu'il
avoir ignor
les Mufcles
il
que par-defls
Il a nanles adoucit.
y a une peau
qui
moins gard
en cela plus
de mefre
dans
fa Sculpture

que

Ses Attitudes
bles

fes airs

dans

fa Peinture.

font

la

plupart
fes
fiers,

Tte

de

defagraDraperies

&

peu nafesExpreffions
tout le fauvage
de fes
parmi
on y trouve
aflz louvent
de
productions
l'lvation
dans les penfes,&
de la noblene
dans les
la grandeur
Enfin
de fon
Figures.
Got eft
un remde
contre
la
proprement
trop adhrentes
mais
turelles

bafli du

Got

comme
a Raphal
irer de la fechereie
Michelange
u Coloris

il fervit

Flamand
nous
de

avons
Pitre

tout
ignoroit
& fes Carnations

mme

dit,pour

le

Prugin.
ce qui dpend
endonnent
K

ii S
L'Ecole
tierement
dans la brique pour les Clairs,&
dans le noir pour les Ombres
foit qu'il ait
ou qu'il y air fait trapeint fes Tableaux
vailler
les Peintres
Florentins
qu'il avoit
appells pour l'aider dans fes grands Ouvrages. Il n'en eft pas de mme des Ta.
bleaux que Fra-Baftian del Piombo a fiits
de Michelange
la
d'aprs les Deffeins
6c tient
Couleur en eft meilleure
beaucoup
du got Venitien.
Mais pour revenir au Deflein de Michel.
ange,
qui eft le plus grand mrite de fes
fi ce Peintre ne l'a pas rendu
productions
il y a fait remarquer
parfait de tour point
du moins tant de profondeur,
que fes Ouvrages peuvent contribuer
beaucoup rendre habiles les jeunes Etudians,
qui auront
allez de discernement
pour en faire un bon
il y aurait lieu d'tre fur.
ufage.Cependant
fe
de Michelange
pris, que la rputation
dans un fi grand
ft conferve jufqu'^nous
s'il n'avoir t encore plus clbre
clat
par la connoiflance
parfaite qu'il avoir de
Civile&
&de l'Architecture
la Sculpture
Militaire,
que par celle de la Peinture.

& Florentine.

Romaine

SE

BAS

DE

TIEN

DENISE,

communment

Appelle

FRA-BASTIAN
D-

s 1

nomm

M B

caufe

d'un

Office

de

del Piombo,
ClA I Fratel
N
que le Pape
Il roit de Venife,fon
ment VII. lui donna.
fut Jean Blin,
qu'il
quitta
premier Matre
caufe

du

de ce Peintre
pour
o il prit un
fe mettre
chez
le Giorgion
bon got de couleur
qu'il
n'a jamais
quitr.
lorfIl toit dj en rputation
Venife
Ghifi
le mena
Rome
o il
que Auguftin
s'attacha

grand

Michelange.

fut fi bon
naire
juflifier
fait en
Raphal
Peintres

ge

gr
qu'il
de l'avancer

Celui-ci

prit
dans

un

que
par l lechoix
a lui,
s'attachant
fon

comptiteur.
toient
de Rome

foin

faire

fon

qu'il fit unTableau

& de
a voie

ceDifciple
au prjudice
Car

de

alors

les

les uns

partags,

Michelanne

choific

mais

il en

Emule,c'eftdansceDefIin
en

en

extraordi-

le Deflein

les autres
pour Raphal,
pour
&
Fra-Baftian
ge. Non feulement
point Raphal
pour fon Matre
voulut

lui

decelui

concurrence

K ij

L'Ecole

zzo
la

de

Transfiguration

alors

Fra-Baftian

tion

du

Cathdrale
la

Aprs
ion

n'et

mort

de

d'une

peignoit
dire
de

fes

que

laitier

a un
y en

du
Roi

la

de

Fra-Baftian

un
ce

Matre
etoit

frefque

lui

la

vie5s'exerant

qui

il
l'a

toit

oblig

rprefente

entreprit
fon
cette

avec
de

faire

fentiment;

forte

Pein-

de
&

femme

que la
d'un

l'Ouvrage

Office

du

Plomb

temperament

le
qu'

tantt

lui
&

honntement,

plus

Il

la

nanmoins

fubfifter

fongea

&

imparfaits.
dans
la
Chapelle

lui

qu'il
contre

fon

beau-

Deffein

ce

Vierge,
fe brouilla
ce

qu'il
il fuffit

mais

il

fon
il ne

repos,

eemeiit

de

quoi

vrai
Se

Coloris

difantque

d'ailleurs

que
au

de

Romain

eft

le

faifoit

Comme

donnoit

Il

pour
le

la T-

tenoient

une
propre
toit
vritablement

homme.

vu

manire,

huile

Ouvrage

ture

crdit.

Ouvrages

fur

Michelange

ft

puifinte

fi Jules

Fontainebleau

Vintation

Rfiure-

la

par

Ouvrages

plufieurs
trs-beau

la

ce

Fra-Baftian

grande

de
Michelange
coup
du
Giorgion
pour
ce qu'il
fort
long
de

&

fon

balanc

pas

dans

eftdans

Raphal

Michelange
de Rome

Peintres

&

Narbonne.

mrite

propre
de

protection
re des

faifolt

reprfenta
cette
Peinture

Lazare

l'Eglife

Raphal

Premier

Franois

pour

Tableau

par

que

parer
la

portoit
dou
Po'fie

Romaine
la

& tantt
du

bien

fur

les

euduit

compof

Chaux

vive

%i
il

le

de
il

peinles
que

c'toit

alteres;
de

Poix

mourut

par
&

Maftic
i

en

fort

jouoit
de

moyen
fans

Murailles

fufent

en

Couleurs

car

Mufique
Il trouva

Luth.

huile

dre

& Florentine.

547.

.un
de
de

ans.

foixante-deux

RICCI

DANIEL

ARELLI

DeVoltene.'
1

dernier

\_j

lui

Ville

de

nom
t

la Tofcane.

Il fut

1509.
toine

de

Sienne

dans

la

le

de

pas le

d'achever

par

la

la

qui

mort

tion

fon

travail

%ue

lui

avoit

d'An-

qu'une
8c

enqui

fes

Rome

que
eft
la

la

pour
nous

fervir
Mais,Daniel

cet

Ouvrage,

faire

fe

le

avons
Royale
pour

II.

en

plus
Trinit

Place

porn'eut
prve-

trop
grande
humeur
fon

avance

de

Michelange

lui

devoir

d'Heuri

tems

en

naifance

pris

Peinture

de

Bronze
Cheval

Volterre

occafians

(ont

de Paris;
ce
ter la Statue

nu

les

quitta
& c'eft

Sculpteur,

de

manire
dans

protegea
beaux
ouvrages
du Mont.
Il

il

commun

plus
de

premierement
Baltazar
de
& puis
il s'attacha
la fuite

Verceil

tirement

caufe

Difciple,

Mais

Cheval

donn

le

eft

qui

applicamlancho-

1566.

Kiij

dans

la.

azi
cinquante-feptime
FRANCHIS

L'Ecole
anne

de fon ge.

PRIMATICE

a Bologne de parens Nobles, qui


une forte inclination
au
lui
voyant
le laiflrent aller Mantoue
Deflin
o
il fut fix ans fous la difcipline de Jules Ro.
il fe rendit fi habile en cet
main
efpace
il faifoit
tems
que fur le Deffein de Jules
des Batailles de Stuc en Bas-reliefs,
& fur.
les autres
pafbit en cela & en Peinture
Elevs qui toient a Mantoue.
Il travailloit
ainfi aider Jules Romain
dans l'excution
de fes De{feins, lorsque
Roi Franois Premier ayant fait demandet
en 1 5 3 1. un jeune homme qui entendt
bien les Ouvrages
de Stuc, on lui envoya
le Primatice.
La confiance que le Roi avoit
en l'habilet
de ce Peintre
fit que Sa Maen i 540. pour acheRome
jeft l'envoya
ter des Antiques.
Il en rapporta cent vingtdeBuftes,& &
quatre Statues avec quantit
fit mouler par Jacques Baroches de Vignole
la Colonne Trajane
& les Statues de Vedu Tibre,
nus, de Laocoon, de Commode,
du Nil, & de la Clopatre
de Belvedere,
afin de les jetter en Bronze,
Aprs la mort de Matre Roux,le Prima'
tice fitt pourvu de la Charge
d'Intendant
NE'

Romaine

& Florentine.
& acheva
en peu

Il.11
de tems l.a

des ]3timens
avoit commence.
Gallerie que ce Peintre
Fontainebleau
tant de Statues,
Il fit porter
ou de Bronze,
ou de Mar bre
que ce lieu
une autre
Rome.
Dans les Ouvraparoiflbit
fit de Peinture
& de Stuc
il fe
ges qu'il y
de Bologne
de Profpero
fervit de Roger
de
Fontana
Jean-BaptWe
Bagnacavallo
de Nicolas
de Modene
& fitrtout
qu'on
apMener
dont
& la
l'habilet
Nicolo
Sella
celle des autres.
diligence
furpaflit
L'eftime

la France
que toute
conut
pour
le Primatice
alla tel pint
n'entrequ'on
aucun
confiderable
fans
Ouvrage
prenoit
l'avoir coniult
& qu'il
tout ce
ordonnoit
dans les Ftes,
dans les Tourqui fe faifoit
nois, & dans les Mafcarades.
de l'Abbaye
de faint
Martin
vivant

d'une

Il fut

pourvu

de Troyes,
&c
librale
& diftin-

maniere

gue, il n'toit
me un habile
Grands

de

comregard
pas feulement
un des
mais comme
Peintre,
la Cour.
C'eft lui & le Matre

Roux qui ont


apport
car avant
ce
eux
dans les Arts toit
donnoit
mourut

dans
fort

le

le bon
tout
peu

Gottique

Got

en

ce qui fe
confiderable
le

Franfaifoit

Primaj|fe?

g.

Kiiij

et

L'Etole.

24

PELLGRIN

TJBALDI,
DIT

PELL.

DE

Bologne,

beaux

Arts,

deliiner

il

Rame

belles

tems

en

vile

&

Militaire.

me

qu'il

Mais

foit

ou

contenter.

du

De
XIII.

pour

lui
il

Builbn
Kme
haie
connu
avoir

l'air,

couch
le

Pape

Pellegrin
fe

plaindre.

par
s'en

le

jour

peu
terre

lui
Fous

pins

talentdefe
defe

celui
lePapeGre.

une
de
peu
au

approcha,
il

pas

Porte
par
la
& s'tant

de

qu'enflent

pas

venir

paroiflbit
la fuivit

Ro-

fon

toit

pas

entendit

chemin,il

qui

Villede

juflice

n'et

forti

de

preuves

n'en

qu'un

prendre

grand

tive

tant

la

fuccs

n'et

forte

&

Bologne
habiles

ArchitectureCi-

dans

qu'il

les

lui-mme

plus

bon

qu'il

Mpour

premieres
rendit
l'on

quelque

valoir

que

de

l'Ouvrier

heureux

goire

mis

fut

que

Ouvrages,

faire

Gnie

en

&

les

&

de

des

Ce

donna

mrite.
fes

l'un

Peinture

capacit

Architecte

chofes

devint

Ion

jfa

s'tant

que

les

d'un

fils
tant

eut

lanois

NE'

BOLOGNE,

demanda
voyez..

Angelidtourn
voix

plain-

derrire
&
pied
&

un
un

vit

d'une
ayant
ce

requi'

rpondit

Romaine & Florentine.


n<
un homme au dfefpoir. J'aime ma
pellegrin
j'rofejfion il n'y a point de peines que je ne
je
mefois donnes pour m'y rendre habile
travaille avec ajfiduit je tche perfectionner mon Ouvrage jufqu a ne le pouvoir quitter
& tous ces foins
ni me contenter moi-mme
que je ne puis vivre
fontfi peu rcompenfs
demon travail. Ne pouvant donc foutenir cet
tat cruel je fuis venu ici a l'cart
rfolu d'y
mourirde faim pour me dlivrer des miferes de
cemonde.
Le Pape lui fit une groffe rprimande
& lui ayant
fur cette trange rfolution
enfuite remis l'efprit&
fait reprendre courage, il lui promit toutes fortes de fecours..
Comme la Peinture
avoit t jufques-l
fort ingrate Pellegrin
Sa Saintet
lui
confeilla de s'appliquer
l'Architecture
dans laquelle il avoir fait voir beaucoup
& l'aflura qu'il l'employeroir
d'habilet
dans fes Btimens. Pellegrin
profita de ce
confeil. il devint
C
grand Architecte
& btit de fuperbes Edigrandlngenieur
fices, qui dvoient lui donner les moyens.
erre content.
Etant retourn en fon Pas le Cardinal
Borrome lui fit faire Pavie le Palais dela Sapience
c il fur choif- par les Milanois pour avoir l'Intendance
du Btiment:
qui fe faifoit alors de leur Egiife Cathedra^
Kv

L'Ecole

zi<5
le.

la

De

il

fut

lippe
Il.
chicefture

pour

quantit

d'Ouvrages,qui

ce

au

Roi,

de

de

il

s'en

retourna

VIII.

FR

avec
me

Vafari
Marre.

Ils

Baccio

pour

en

plus
leurs

en

deux
le

fervice

nom

de

procha
loit

fort

bien
Il

quelques
dinal

vint

de

ce

qui

Lorraine,

qui
dgouta

&

l'autre

profitrent
fait ailrendu

deflner
Il

Raphal.
en

frefque
n'en
Salviati

fut

ap-

travail-

huile

frefque,

le

vient

lui
de

en France

Ouvrages

du m-

l'attachai

que

manire
de

amiti

ftt

Salviati
de-la,

celle

galement

dtrempe.

tisfait

de

il

s'tant

Franois

Sa

Salviati.

ils

n'avoient

qu'ils

c'eft

defliner

l'un

Cardinal

8c

ans.

Difciple

ans.

trs-habile,
fon

aul

quittrent

mois

Cl-

ATI

Sarte

toit
le

de

d'abord

Bandinelli,

deux

du

ALFI

mit

del

qui

compta
Titre
de

foixante-dix

fe

Andr

y fit

tellement

Pontificat

Florence,

chez

Il

honora

d'environ

&d'Ar-

l'Efcurial.

du

ANCHOIS

Peinture

d'honneurs
&
charg
Milan,o
il mourut

commencement

ment

Phi.

par

plirent
fait
avoir

lui

Pellegrin

biens

au

Palais

Ecus

Marquis.

Efpagne

de

qu'aprs

mille

cent

en

appell
travailler

1 5 5 4.
le
pour

&
Se y &
Car-

pas fort faaufli-bien

Romaine
& Florentine.
c la
la faveur
rputation
que
des Ouvrages
Houx,
duquel

iij
Matre

de
il

avoit

fait

de railleries
pour n'en pas apprehentrop
Enfin
en Itatant
retourne
der les fuites.
divers
tableaux
a Rolie, Se y ayant
peint
& a Venife
fon humeur
me, Florence
& irrfolue
lui caufa
la
chagrine
inquite
dont
il mourut
en 1 5 6 $ g de
maladie
ans.

cinquante-trois

TADEE

Atif
toire

ZVCCRE
in Vado

d'Agnolo
d'Urbin

toit

le Terri-

dans
Fils

d'un

Pein-

fa foiblefle,
connoiffant
tremediocre,
qui,
&
de fon Fils,
fa
l'ducation
prferant
le mena
a Rome
l'ge
de
propre utilit
ans pour profiter
des avis des bons
quatorze
Peintres:mais
il s'adreflamal.Il
le mit chez
un certain
la femme
Pierre
Calabrois,dont
faifoit mourir
gnit par fon
veau Matre.

de

faim

avarice
Il

n'en

& le contraiTade,
un noude chercher
prit

point

d'autre

les Ouvrages
deRaphal
Se
nanmoinsque
les
fortiSculptures
Antiques;
ce qui tant
fi de la beaut
hale rendit
de fon Genie
bile en
abonIl tait
facile
peu de tems.
dant Se
mofaifoit:&
gracieux
dans ce qu'il
deroit
la vivacit
de ton
Efpric
par une
K vj

n8

-L'Ecole

mais
Il

Caprarole.
.te

ans.

fept

laifler

Il

prudence,

grande
de
l'Italie

Cette

la

Peinture

avec

de

plus

n,&

&

Pre

de

gain
dans

croyant

travail.

pas

quitta

que
ont

l'y

la
&

Il
de

pouvoir
Soutenir
fa

trouv

que
fe vit

il

Soeurs,
du

fubfifter
frefqne

mais

&c d'autre
allez

gagner

Profefion

re-

s'en

il

peignoit

la

R-

Gnie.

trois

faire

pour
dire

dtermi-

Pefte
de

ct

peur
fes

fon

ayant

de

contraint

pour
il

l'on

de

Frres

Villages

Peinture
mille

deux

fon

les

inclination

mort

d'An-

beaucoup

plutt
que
de
Florence

Pas,

tait

toit

qu'il

.ne

fon

de

fori

Efprit

conduit

de

On

de

violent:mais

bon

pre-

Michelange.

comme

lui

troubles

en

charg

fut

Tofcane

de

que

fon

les

Aprs
tourna

lui fit
imparfaits,

vraisemblance

ont

l'y

fon

enfin
de

l'a

flexions

tren-

prmature

en

&

dire
pas
Peintres

d'autres

de

Difciple
de Guillaume
fur
Verrejenfuite

Sarte,

peut

&

VASARl

Marfeille,Peintre

aie

66.

hors

Rome

d'Ouvrages
acheva.
Frederic

mieremenr

del,

15

mort

d'Arezzo

dr

en

GEORGES

NAtif

travaill

pas

feuletnent

mourut

beaucoup
Ion
frere

que

n'a

charge
pour

la
par
fafar
de
fe

faire

Orfvre

Romaine Florentine*
ny
et quoi il ne trouva pas mieux fon

compte.
avec une
Il fe remit donc et la Peinture
envie de devenir habile
il deflina
grande
toures les
avecardeur & avec persvrance
Sculptures Antiques & tous les Ouvrages
de Peinture qui etoient de quelque mrite:
& quoiqu'il fe fut beaucoup fortih dans la
partie du Deffein, en copiant toute la Chail ne laifla pas nanpelle de Michelange
moins de defliner ave# le Salviati tous les
de
Ouvrages de Raphal & de Balthazar
Sienne Se non content d'avoir deffin tour
de la nuit
le jour il employoit
une
partie
deflin fon Camarade.
copier cequ'avoit
Il fe perfuada qu'aprs toutes ces fatigues il
toit en tat d'entreprendre
routes fortes
Se d'en fortir avec fuccs. Il
d'Ouvrages,
ne comptoit que pour peu de chofe la partie du Coloris
parce qu'il n'en avoit pas
une jufte ide
aufli s'efl-il bien tromp
dans fon calcul
ft un fort
car quoiqu'il
bon Deffinateur
ne lui ont
fes Ouvrages
toute feftime
point attir jusqu'ici
qu'il
s'en toit
ce qui vient ou de ce
promiie
des Couleurs
qu'il a ignor l'intelligence
ou du moins de ce qu'il a nglig la molefl
la grande pratique
<iu Pinceau.. Cependant
qu'il avoit dans le Deuein lui donnoit une
merveilleuse facilit,&
lui faifoit produire

a?o

L'Ecole

quantit

d
&

cte
Les

entendoit

fort

Ouvrages

chite&ure

gna
les

de

dans

la

quelque
Soeurs.

rales,

qui

rent

l'eftime

Celui

Vies

difant

Il

avoir

d'y

c'eft--direles
la

ternel
la

mmoire

la

plupart

dans
les
il

a fait

tant

des

noms

xante-quatre
a Arezzo,

btir

orne
pendant

Rome,

ans.
il

fut

d'Architecture,
fa

vie.

trois

l'loge,
&
nande fon
Quoiqu'il

un

monument
la

Poterne

enfevelis

dja

foins

qu'il
de

Vies

Peintres,
fur les

Corps
enterr

dont

les
&

de

pris

Raifonnemens

en
Son

les

Hommes,don[

peints
Florence

Florence

oit

a laiff

Peintres

doit

ces
des

qu'il

font
paux
Il
mourut

fur

reproche

feroient

Outre

tems.

poliment

d'habiles

les

attire-

parti-

fait

transmis

fans

imprimer

Ouvrages

pelle

avoir

de
mo-

fou

en

les

lui

pour
de

ternifer.

de

Florentins.

Peinture

l'onbli

deux

protegeoit
travailler

lui
lou

trop

o&

lui

crites

On

en

vertus

Caro

font

qu'elles

d'Ar-

mirent

maria

nous

Annibal

judicieufement.

Pays;
en
foit

le

qui

dont

moins

il

beaucoupde
fa
politefl
Cardinaux

Peintres.

volumes

tant

Mdicis,oil

l'engagea

des

en

des

Medicis

Ornemens.

le

dont

des

culirement

les

Archite.

Florence

Maifon

jointes

de

bon

Peinture

argent
avoir

Il

toit
bien

fit

qu'il
que

crdit

Il

Ouvrages.

<78.
fut
dans
qu'il

princi-

Bologne.
g

de

foi-

tranfporte
une
avoir

Chafait

Romaine

FREDERIC

& Florentine.

xj i

ZUCCRE

dans un Village du Duch d'UrNE'


bill
appell Agnolo in Tlado, fitt ameRome l'occafion du Jun par fes parens
fon Frer e Tabil de 1 5 5 o. On le donna
de, quitoit dja un des celebres Peintres
d'Italie. Il fut fon Difciple,
& dans la fuite
fentant un peu fes forces, il porta impatiemment les corrections
de fon Frere. Ils
ont beaucoup travaill tous deux i-aprarole <k Frederic acheva les Ouvrages
que
Tade avoir laiff imparfaits
dans Rome,
o il mourut
ans.
n'ayant que trente-fept
Frederic fut employ pat le Pape Gregoire
XIII, pour quelques
Ouvrages qui lui attirrent des differends avec les Officiers de Sa
Se pour fe venger de leurs mauSaintet
vais offices il fit le Tableau
de la Calomnie, qui a depuis t grav par Corneille
avec des oreilles
o il reprfenta
Cort
d'ne tous ceux qui l'avoient
offenf.
II
fur la porte de l'El'expofa publiquement
glife de S. Luc le jour de la Fte de ce
Saint, & fortit de Rome pour viter la colere du Pape.
le Cardinal de
Il travailla en Francepour
& l'Efcurial
Lorraine
pour Philippe IL

i
.fans
de

L'Ecole

5
ni

que
Con

Il

Ouvrage.
o

gleterre

il

furent

tourn

mit

de

qu'il
une

ble

des

Peintres.

pour

faire
fur

cmpofs
la Cour

avoir

de

Oies,

des
alla

Peinture
de

Frdric

fe
o

Rome

Gnie

un

environ

Tan

Pafan

il

8c

s'tant
Zuccre,

fuivit

qu'il
il

paff

Ancone

qu'il
de

1601.

faifoit
fon

mis

Pre

avoit

fous
il

garder
&c s'en
du

mouvement

le
qu'il

a Venife

voyage

lui
de

extraordinaire

btir

REGIO,

qui
droba

fit

l'Affem.

De-l

D'A

d'un

Fils

& l'af-

Livres

mourut

RAPHAL

Acad-

tenoit

dans

il

Saintet

lui

Art

les

que

Pape

enfuite

imprimer
la
Peinture.

ans

rappella,
tems-l

Prince,

fe

re.

quelque

Sa

lu

alla

&

Reine

d'une

o
Il

il

ce

que

fut

Maifon

a Lorette

le

An-

Ouvrages
tre

du

fon

Savoie

foixante-fix

XIII.
en

l'rection

portoit

frais

la

aprs
travaill

protection
le. Bref

Il

fes

de

Enfin

pour

Peinture.

fection

fit

la

de

en

autres

Grgoire
Ce
fut

pardonna.

concens

heureux

plus
Portrait

le

&

Venife

donn

mie

fur

fuflent

quelques

Italie,

prvalant
a excution

avoit

l'autre

applaudis.

en

tems

& lui
fe

rit

&

Elizabeth
qui

ni

l'un,

ne

pour

la

la.Difcipline
fut

qu'un

aiv?

Romaine

& Florentine.
1rs
fi merveilleux
tait
progrs,qu'il
ilyficun
Matre.
Il a fait
plufieurs
prefque gal ;fon
dans le Vatican,
SainteMabelles chofes
& en d'autres
lieux
de Rorie Majeure
beau & bien
& l'on dit
fait
me. Il tait
devenu
amoureux
d'une
jeune filqu'tant
Ile, fa pafion fut fi violente
qu'il en mourut.
nomm
'11 avoir un Camarade
Paris
qui
.l'aidait dans fes Ouvrages.

RICHARD
toit

AtifdeBreffe
fe

\T
JTN
Raphal
du Vatican
beaucoup

fervoit

&

qui
de

parler

pour l'Eclife
fon Invention

des

quimontroit

Jesus-Christ

,demanda

la

/embloit
roit

en

phal
une
lant
il

.'foit

qui

il

lui.

quoique
d'ailleurs.

ceux

fes

Ouvrages
n'a

de

que
juftes

les

que

des

fait
de

Chrift;

la

meilleure
par

toutes
fujet

Ttes

il
lui

Ttes

qu'on

du

que

au

fait

pas

Pjjate
reprfent
an
Peuple,

croyant
celle

dont

jour
ayant
un Tableau

laquelle

rpondit
ne le voyoit

par-la
croient 1
pas

Un

avoit

meilleure,

dire

de

d'ailleurs

Raphal

faveur
lui

dans

Florentins
o

un

jugeRamais
en

vou-

derriere
fes

toit

Expreffions

qu'il

fuiTent

rerrfen-

bonnes

L'Ecole

&;4

FREDERIC

BAROCHE

Urbin vint Rome dans fa jeuN E' nfle & n'a point eu d'autre Matre,
proprement
parler,
que les belles chofes
de foin. Il y
qu'il y tudia avec beaucoup
de chofes frefque du
peignit
beaucoup
rems de Paul III. & s'en tant retourn}
le refle de fa vie. Mais fort
Urbin, il y
pafla
incommode
& d'une foi.
d'un vomifTement
blefTe d'eftomach
qui ne lui permertoitpas
de travailler
plus de deux heures par jour.
Il a nanmoins
vcu trs-long-temsavecce
mal
qui lui venoit ( ce que l'on acru)
d'avoir t empoisonn
dans une Malade qu'un Peintre envieux de fa rputation
lui prpare dans un repas qu'il lui donna, de forte
que les remdes qui ne le guerirent
pas ennanmoins de
tirement
l'empchrent
mourir. C'eft un des plus gracieux,des plus
& des plus habiles Peintres qui
judicieux,
de Porayent jamais t. Il a fait quantit
& fon
traits & de Tableaux
d'Hiftoires
les faGnie toit
pour
particulierement
jets de dvotion.
On reconno tdans fes Ouvrages
ungrand
du Correge:&
penchant
pour la manire
detrnt plus correctement
quece
quoiqu'il

Romaine & Florentine.


1 ri
ni d'un f
peintre Ces contours n'toient
ni i naturels.
Il pronoftoit
Got
grand
du corps
& deffinoic les
trop les parties
du mme caratepieds d'un perir enfant
re qu'il auroit fait ceux d'un homme. Il fai& les rduifoit
foit les Etudes au Paftel
ordinairement fa manire.
Il Cefervoit pour faire fes Vierges,
d'une
& pour le petit Chrift
Sur qu'il avait,
d'un enfant de cette mme Sur. Il a gra:vlui-mme a l'eau-forte
de
quelques-uns
II eft morr Urbin en 1S1 1,
fesTableau
ans. Vanius a
g de quatre-vingt-quatre
t fon Difciple.

FRANCHIS

FANIVS

a t Difciple du Baroche
Sienne,
Il avoit un tafans lui tre inferieur.
lent extraordinaire
pour les Sujets de dvotion. Il eft mort en 1615. gde quarantefept ans.
DE

O S E P IN,

appelle par contraction de Jofeph


1a
Infi
d'Arpin
qui eft un Chreau dans
Terre de Labour au Royaume de Naples,

L'Ecole
z z
o il naquit en 1 570. Il toit Fils de Mt
Peintre fi mediocre
Pcjldoro
qu'il rutoit employ qu' faire des Ex Voto de VU.
o il contai
lage. Jofeph vint Rome
une manire de deffiner lgre Se agrable,
qui ne tequi dgenera dans une pratique
ni de l'Antique
ni de la Nature re.
noit,
cherche.
Comme il avoit beaucoup d'ef
il fe fit valoir auprs des
prit & de Genie
qui lui procurePapes & des Cardinaux,
Il eut un violent
rent beaucoup d'emploi.
en la perfonne #lx Caravage,
Compecireur
dont la maniere toit entirement
oppoiee
la fienne. Ce qu'il a fait de plus digne deles Batailles qu'il a peintes au
ftime,font
du refte il n'a fait qu'fleurer ta
Capitole,
fans en approfondir
aucune parPeinture
tie. Il mourut
en 1640. g de quatredes Peintres defon
vingts ans. La plpart
tems fuivoient fa manire, & les autres celle du Caravage.

D E

ARC

ici nomm
que parce
il fit un progrs dans la
N'Eft
an
Il y
qui pale pour un prodige.
bleaux de lui dans l'Eglise des

A
que en un
Peinture,
a des TaChartreux

Romaine & Florentine.


237
'ux termes de Diocletian.
ceux que
Cet exemple doit encourager
ien qu'avancs en ge, fe fentent aflz de
& aflez
enie, afTez d'ordre dans l'efprir
e faut pour courir en peu de tems la Li
e de la Peinture.

PIETRE
Atifde
au

TESTE

Luques
fut

DeflTein

at la renomme
res qu'on

des

qni

il vivoit

alToit comme

ome.

Sandrart

'ayant

trouv

il

de

&

auvage
arcpouvoit-il

&

chez
fa

fi,

en

habit

vouloit

qu'il

&

a deffinei*

tems
les

Peintures

de

entr'autres

pitoyable
deflinant

tat

lui

des
de

piti
pourvt

de

l'employa
la Galerie

fa

travailler.
qu'

mifantrope
de

fa

&

Ruines
pauvre fes vdef-

Juftinia-

enfuite

firent

jouir

alla

Pein-

jour

nourriture

le

qui

Rome

mifere,

qu'un
un

,,il eut

Rome

&

le

brute

ner plufieurs
chofes
e, & le recommanda
erfonnes

voir

laderniere

Statues

dans

, l'emmena
emens

de

jeunefe

Se des
Il

pouvoir

dit

omme demi
utour

dans

les

sRuines

fa

a & n'tantpasafTezinftruitde
la Profelon

regardoit

uivre,

ds

Peintures
alors.

y voyoit

e Pellerin

port
excit

d'autres
Il
peine

converfation.

toir

fi

SanIl

138

L'Ecole

avoit

deflinles

les

favoit

tant

de

coeur

par

qu'il
re lui
le

voit

le
par
mauvaifes
fou

font
une

l'autre

Tibre

porta
fe
l'an

le

fon
noya

fait
fes

&

de

Eilampes,
par lui;

quelques-unes
On

y voit

gentillette,

&
dans

&

raifon
aflis

jour

fur

le

fon

chapeau
l'extenfion
tomba

&

de

peu
bord
un

Ve,

quelque

Il

plus

d'intelligence

peu

deffiner

de

de

grave

de

un

corps.
ainfi

duret

Graveurs.

en

du
coup
vou-

defbnbrasem<
dans

malheureufement

l'eau,
environ

1648.

BERETIN

PIETRE
Cortone
DE
protg

&

fes

par

la
a

a t

peu

retenir,

Tableaux,

fait

qu'il

Tefte

enleva

fes

par

Deffeins

d'imagination,
mais

pour
vent

ce

Peintu

commeon

en

qu'on

cel

gnie

de

de

partie

Etant

juftefTe.

peines

nombre

d'autres

par

beaucoup
de
pratique
le Clair-obfcur

lant

fes

Cefar

par

en

avantag
celle

ruffi,

&

petite

encore

de

moins

qu"

de

Ouvrages

Ainfi

louable,
dont

fes

Couleurs

Pinceau.

y avoit

fes

toutes

le.petit
de
cas

peu

fois,

libertinage
Art
fon
aucun

prifes
dans
ont
encore
par

de

de

pour
de

raisonnable

il

mais

&

fougue
n'a
tir

qu'il

tant

Antiques

la

dans
dans

la

lev&

Tofcane

Maifon

de

Sachetti

&

Romaine
a

otne

l'un

res qui

aent

cond

fes

un

ai fait
es voit

les
fes

tout. Mais

tude

le

grace
&

qu'il

qui
avoit

agrables

peine

cendre

comme

cherchoit
Platfons
lais
oient

des

le

voit
de

de

la

partage
des
gens

plat
dans

Non.

airs

ob-

chaque
il

avoit

de
defIl ne

chofe.

chaque

des

&

pture

la

Galeries,
loin

bien
plus

de

fingu-

&

lui-mme

le

l'habi-

choix

dit,

qui

d'efprit
a tout

des

dja

de

dtail

la

Grace.

partout
un
dans

fur

par
Gran-

queRaphal
&

plutt

l'ai

je

Eglifes

Grands
la

manire

beauTout-enfemble,

qu'un
des

dans

qui

faire

retourner
dans

rgulier

que
convenables

d'Expreflons

jet. Car

peu

&

gnerale
confifte
de

Deflin

peu

cur

du

grands.

le

particuliere
en
avoient

on

loigns

en

&

ce

point

fort

on

pour

quand

Draperies,

vivement

Ttes

la

Grace

Corrge

une

tout

Tableaux

paflions,

excu-

imaginacontrain-

fe

de

Noblefe

cette

monde

lier

la

fon

pouvoir

auffi

toit

toit

que

dans

partout

,de

mais

&

correct

expreflifdans
de
es plis

talent

paroiflnt
a fait
qu'il

Iltoifpeu

touche

fon

petits

prs
ceux

de

de
pas
& le

fleuries

ne

Pein-

gnie
& fon

Tableau

fes

que
de

i$$

agrables
Son

paru.

il

vive,

finir

deur

plus

Ouvrages,

iontoit

rite

des

penfes
Comme

es grands

re

Florentine.

jamais

facile.

'on

&

de

convenable

des

les
Pa-

l'tonner
fon.

L'Ecole

140
Il

en

a donn

Rome,

dans

gnie.
ques
res

de

tout

dans

core

n'avoir
fes

Couleurs

liens

il

ne

d'un

Peinture
pratique
Pierre

frefque
avant

d'un

du

que
ne

travaill
la

vie

trop

firent

l'ge

de

mourir
fbixante

1,'E.

de

!'u.
Ita-

queles
Ornetnens

toient
le

mieux

Pafag
la

entendu

tous-ceux

l'oint

qui

lui.
toit

de

tout

la

le

gote

il toit

dont
de

pas

&
ce

augmentant
cet
excellent
en

ami,
Il toir

monde.

Sdentaire

ans

murs

bon

officieux,
de

naturel

d'un

agrable

l'empchoit

application

peu

Cortone

bien

de

donnant

faifoit

que

entretien

laborieux,

fon

il

charitable,

intgres
& difant

cart

plus

autres

Ouvrages

il,

Se

de

doux,

mais

Ide

en-

les

Les

fes

fut.

agrment

accompagnoient

FIq.

auroient

s'eft
leur

Bar-

de

avoient

Vagez.z.a.

grande
bon
got,

&

Pour

qu'en
& cet

'elles

des

mauvais,

recherches.

appellent

d'une

de

Pe-

& dans

qui

locales

entr

Palais

fi elles

Romaine

nion

rien

carnations

&plus

des

Pamphile
de
Rome

meilleures,

varies

fi

Palais
lieux

Coloris

Son

qui

le

autres

plufieurs
rence.

le

dans

dans

aurenti'

preuves
neuve

l'Eglife

l'Oratoire

berins,

cole

des

fort

peindre:
l'excs
mal

de

peu

Homme

1669.

LIVRE

IV,

i4r

DE

ABREGE'
D

LA

Vif

VENITIENS.

PEINTRES

BELLIN

JACgVES
Venise,

IV.

eut

d'
DE
labriano
ce Dominique

Matre
Gentille
pour
& fut Concurrent
de

qui fut alfaflin


par Andr
Il n'eft pas fi connu
del Caftagno.
par fes
ducation
Ouvrages
que
par la bonne
Gentil
& Jean
fes Fils
qu'il donna
qui
ont t les Sources
de l'Ecole
Vnitienne.
Tninil
Il mourut environ
cent foiquatre
xante &

dix.

GENTIL
Venife
DE on vjnt^fe
ledes Peintres

BELLIN
Fils

an

parler
Vnitiens

de

Jacques
tant
le plus
de fon

tems

donc
habifut

*4i
L'Ecole
emploie par le Snat avec fon Frere Jean!
dans la Sale du Grand Confeil,&
peindre
d'autres
fit beaucoup
Venife
Ouvrages
la plupart dtrempe,
parce que la Peinture huile n'toit pas encore bien en faoe,
II. Empereur
Mahomet
des Turcs aantv
un de fes plus beaux Tableaux
l'admira, S;
defira d'en avoir l'Auteur
pour le faire travailler. Il en crivit la Rpublique,
qui
Gentil
fut bien reu du
le lui envoa.
il fit quelques
Grand Seigneur
Ouvrages
qui pleurent Sa Hautefe
principalement
Et comme les Turcs onr de
des Portraits
la vnration
pour Saint Jean-Baptifle,
& la fit
Gentil
en peignit la Dcolation;
voir a Mahomet
pour en avoir l*approba*
Mais
[ion, comme de fes autres Tableaux.
trouva a redire que la
le Grand Seigneur
peau du cou dont la tte venoit d'tre ftoit trop haute
c pour confirmer
pare,
il envoa qurir fur le champ
fa critique
un Enclave
qui il fit couper la Tte en
prfence de Bellin
afin qu'il ft convaincu,
de la
qu'incontinent
aprs la fparation
en bas, le Peintre
la peau feretire
tte
dmonftnfut fi effraie de cette cruelle
tion, qu'il ne crt pas pouvoir demeurer en
il derepos ni en furet Conftantinople
manda fon cong fous quelque prtexre, &
il l'obtint.
lui fit ds
Le Grand
Seigneur

Vnitienne.

mit

une

14J

Chane

d'or

au cou, 8c
Lettres
de re-

nrfens
lui
la
a
des
crivit
Rpublique
ce qui fut caufe
commandation
en fa faveur:
lui afligna
la Rpublique
une penfion,
que
toute
fa vie,
& le fit
confidrable
pour
de Saint
Marc.
Il mourut
en.
Chevalier
de

1501. g

BELLIN

JEAN
FRere
tabli
tienne

&

de
Difciple
les fondemens

par

foin qu'il
prs Nature.

Gentil
de

Bellin
a
l'Ecole
Vni-

la pratique
de l'hnile,
toutes
prit de peindre

&

par le
chofes
d'a-

On voit

de fes Tabeaucoup
le dernier
o il travaill

bleaux Vnife
eft une Baccanale

fit pour Alphonfe


I.
qu'il
& la mort
l'aant
furpris

Duc de Ferrare
fur cet
Ouvrage
un beau
Paysage.
refpec~bueux
bleau fon
( Joannes

ans.

quatre-vingt

Titien
Ce

pour
Matre

Bellinus

fut
Giorgion
Bellin mourut

fon
en

& y fit
mais

l'acheva

liabile
Difciple
laifTr la gloire
du Taces mots
y crivit

M.CCCCCXIV.)
avec
Difciple
ijiz.
Portrait

ans
fon
vingt-dix
Frre font dans le Cabinet

le Titien.

de quatreg
& celui de fon
du

Roi.

L ij

L'Ecole

144

REFLEXIONS
les

Sur

Ouvrages

de

Gentil

Bellin.

Jean

Bellin

ont

deffin
fort fe-

JA de
& ont peint
Got,
c qmchant
u e s &
mais Jean Bellin
aant
chement
eu le fecret de peindre
huile,
a mani
le Pinceau
encore
tendrement,
quoiqu'il
paroifle
de fecherefle
dans fes Ouvrages;
beaucoup
il mrit
le diftingue
Cependant
qu'on
de
plus

ceux

qui l'ont
libralement

mis
vi la

prced
aux

pratique
tire
par

avoit

c'eft

lui qui

a tranf-i

qui l'ont fuide peindre


l'huile
qu'il
de MeSd'Antoine
adreffe

& il a travaill
ne
nion
la vivacit
faifoit

avant

Peintres

Vnitiens
dans
les

Peintres

le premier
joindre
l'udes Cotileucs
laquelle
le plus grand
des
mrite

lui

ainfi

l'on

voit

tout eu-

de Jean
Bellf
Tableaux
dans fes Couleur!
une grande
|
propret
d'harmonie
un commencement
qui
a pure*
du Giorgion.
le talent
veiller
femble

Les
ceux
de

leur

miere
& ceux
de

Matre,
manirede
de

Deflein

&
de ce Disciple
)
ont mme
ouvert
les yeux
car les Tableaux
de la pre-

tonnans

progrs
du Titien

Jean
la derniere
& de

Bellin

Coloris

font

font trs-fecs,
afz

foiueruis

pour

trouver

VenitithM.

dans

quelque
place
rieux, & l'on

en

4j

les

Cabinets

voit

des

Cuchez

quelques-uns
du Giorgion

qui tiennent
l'Empereur,
pour
& de la Lumire.
la fiert de la Couleur
eft un peu GottiLe got de fon Defein
que,
choix,

& fes attitudes


mais

ne

fes airs

font
tte

de

pas d'un
font afez

bon
No-

bles.
On

ne

voit

dans fes Tableaux,


ts n'y ont gures
des
plupart font
fait tous
la Nature

de

point

vives

Se les Sujets
donn
car
d'occafton
Il a nanmoins
Vierges.

fes efforts
Se

pour
il a termin

fes

copier

la

exactement

plus fervilemeht
s'eft utilement
atta-

qu'il ne
Ouvrages,
ch leur donner
un grand

LES

expreffions
a traiqu'il

caractre.

DOSSES

Ferrare
fe font
rendus
recommatrDE
dables
par leur bon Got de couleur,
& furrout
dans les Pafages
faifoient
qu'ils
trs-bien;

Alphonfe

ploa beaucoup
veillance.
Ils

Duc

& les honora


ne

furent

les em-

de Ferrare

pas

de

fa bien-

fi heureux

au-

d'LJrbin
Marie,
prs du Duc
qui
Franois
les fit travailler
Fresque
dans
fon nouveau Palais,
venoit
que l'Architecte
Genga
de btir
de
car ce Duc n'tant
pas fatisfait
L iij

L'Ecole
Peinture la fit dtruire.
Il
eft vrai que
malgr tous les foins qu'ils y avoient apotts ils n'ont jamais rien fait qui mritt
moins de louange
tant il eft vrai que les
foins font fort inutiles
dans l'excution,
eft mal conu. Ils
quand une fois l'Ouvrage
Soutinrent
leur rputation
pourtant
aprs
cette disgrce
car ils firent
ce tems.
depuis
l de fort belles chofes. L'Ane ne pouvant
caufe
de fon grand ge,
plus travailler
fiibfifta le refte de fes jours d'une Penfion
& mou.
que le Duc Alphonfe lui donna
rut fort vieil. Son Cadet nomrn Baptifte
lui furvquit,
& fit encore beaucoup d'Ou3.46
cette

vrages.

GIORGION

appelle

canfe de fon courage &

AInfi
1 47 8 dans le Bourg de Caftel Franco del
ft d'une
Et quoiqu'il
Marche Trvifane.
il avoit l'efprit fort
naiflance
mdiocre
il aimoit la Mufique,
-lev, il toit Galant
& jouoit bien des
il avoir la voix agrable,
deviner
Il s'exera d'abord
Imtrumens.
de Leonard
foin d'aprs les Ouvrages
Jltfec
fous Jean
de Vinci
8c il fe mit enfuite
Mais fon
a peindre
Bellin pour apprendre

Vnitienne.
gnie
celni
par
tard,

aant

lui

ce

de

Se

fier

nu Tirien

le

mais

manqua
terdire

rent
ture,

dans

fa
la

qu'il

foin

par

au

dans
Giorgion
tefles du Natur
el
s'eft
o

conferv

vrages

du

nife

&

mourut
te-deux

en

ce

font

mme

il
a

font
i 5 1 1.

peu

vcu

extrmement
g

feulement

dlica-

Giorgion
Got
d'un
Les

fes

Oua

plupart

beaucoup

N-

mme

paffa
des

la

que

la

copier
il

in-

Concur-

pofeflon
arriv.
encore

comme
qu'il

de

la
ne

fon

la

dans

de

pour
forte

de

recherche

Giorgion

&
frefque
de Cabinet

trouve

prit

mais

n'eft

perfonne

avoit

devint

la

Matre
jaloux

rflexioris,

le

foicontrac-

toit

Titien

qu'il

fes

cu-lrivoit

honntes

celui-ci

le

profiter

commun

moens

maifon

fuite

par
&

leur
qui

de

d'en

avoient

qu'ils

Bellin

Ouvrages.

extrmement

&

lui

Na-

toujours

fes

plt
vue

la

l'amiti

du

fervit

tous

chez

pas

lui

fuite

Se terrible

Giorgion
manire

nouvelle

fuprieur_4
il le cultiva

confidration

dans

qui

gneufement
te chez
Jean

dans

la

fouvent

toit

la

par

fidle

de tlnoin

Got

Matre

dans

qui

Son Got

un

form

dernier

la vue

lu?

Ve-

peint
Tableaux

Il

rares.
de

ans.

L iiij

tren-

L'Ecole

'143

REFLEXIONS
Sttr

les

du

Ouvrages

Giotgkn.

Omme

le Giorgion
n'a vcu que tren.
a fait
ans
& qu'il
re-deux
peu de
on ne fauroit
bien
grands
Ouvrages,
juger
de fon Gnie.
La plus grande la grandeur
de composition
ait faite
eft Venife
qu'il
fur la Faade
de la Maison
o s'aflTemblent
lesMarchandsAlleniands
le grand
concurrence
de

tre

ct

du ct
Il fit

Canal.

cecre

du Titien

un auqui peignit
mais ces deux Ou.

de ce Btiment
tant
prefque

vrages
par le rems

il

bien
conjecture
fermer
dans un
de

eft

qui regarPeinture
en

entirement
difficile

d'en

ainfi

folide

ruins
tirer

il fant

une

fe ren.

nombre
de Tableaux
petit
& dans pluieurs
Portraits

Chevalet,
a faits
Et comme
on fe peint
toujours
qu'il
Nature
dans
fes
de quelque
Ouvrages
l'on voit p.ar ceux que
tre
qu'ils
puaient
le Giorgion
a laiffs
nous
que ce Peintre
avoir

de

vivacit

dans

Son

Got

facilit

ne
1

foit
faire

dans

l'imagination.
de Dellin
de

chofe

quelque
qu'il
roit

la

pas

l'Ecole
autant

pour

l'esprit
eft

& a

dlicat

Romaine
prononc

la

& de la

perfection

quoiqu'il
de

fon

Vnitienne.

avoit
rt; car le Giorgion
fes Figures
oin de donner
ne de la correction.
Son Got

encore

de
plus
de la rondeur

toit

& fon
grand
piquant
c'eft lui qui le
a emravail facile
premier
& l'on peut
refires,
loles Couleurs
une chofe
tonnante
le faut
arder comme
d'un
a fait tour
de la manire
coup,
qu'il
au degr
o il a
de Jean Bellin
fuprme
le Coloris
en joignant
une extrport
fuavit.
eforce une extrme
trs-bien
le Clair-obfcur,
Il entendoit
Se
l'harmonie
du tout
il ne fe ferensemble
de quatre
voit pour Ces Carnations
que
dont
le judicieux
mCouleurs capitales
des ges 8c
toute la diffrence
lange faifoit
des fexes. Mais
Couleurs,
dansies
quatre
on ne doit

vraisemblablement
dre ni le blanc qui tient
lieu

ni le noir

qui

II

en eft la privation.
que les Principes

paroit
trouvs toient
parfaitement,
6ce toit de

y comprende la lumire
avoit
qu'il
les pofledoic

qu'il
(impies
5c que [on plus grand
les chofes
faire
valoir

artipar

la

comparai(on.
Ses Pafages
font d'un
got exquis
poltr
les Couleurs
& il
& pour
les oppofitions,
avoit joint {on Art te fecret
de faire
monter la force de fes Couleurs,
Se d'en conferver la fracheur
dans. les verds.
furtout
L

L'Ecole
aant connu le degr o le Giot.
gion avoit lev fon Art
s'imagina que ce
Peintre
avoir paffe les borns de la vrit'
il voulut
pour ainfi dire, apprivoifer cette
fiert de Coloris qu'il trouvoit
trop fauvage il la modra par une varit de teintes,
afin de rendre
les Objets
plus naturels &
mais quelques
efforts qu'sil
plus palpables
il eft vrai
ait fait pour furpaflr fon Emule
de dire que le Giorgion s'eft toujours main.
tenu dans unpofte d'o personne
n'ap en& il eft certain
core juqu'icile
dpodeler
quefi le Titienafait
courir quelques Peintres dans la carriere du bon Coloris,
c'eit
Giorgion
qui la leur a ouverte.
ao
Titien

TITIEN

V E C JE L

L l

Cador
Noble,
naquit
l'anne 1 477. il n'aD'Extraction le Frioul
dans
voir que dix ans quand fes parens le donnerent a un de fes oncles,
qui demeurait
Venife
> lequel voant l'inclination
que ce
mit
jeune
homme avoir pour la Peinture,le
chez Jean Bell in o il demeura fort longtems. Il ne faifbit fes tudes que fur le Nafans rien
turel qu'il copioit fervilement
Mais en 5 507. aant
ajouter ni retrancher.
du
le grand effet des. Ouvrages
reconnu

Vnitienne'

Gior;ion,
fans faire

il fuivit

fa manire
il imitoit

de lignes

en

forte

les

vrits

<

que
de

avec d'autres
regafdoit
yeux
avec une
'y 6c qu'il
rudioic
qu'auparavant
Cela
extrme application.
n'empchoit
pas
deffiner
ne s'exert
d'ailleurs
loiqu'il
& qu'il
ne fe rendt
habile
gneufement
du Deffein.
dans la partie
s'tant
du progrs
Giorgion
aperu
que
laNature

qu'il

le Titien

avoit

fait

avoir
confider
pour
commerce
tout
avec

manire,
rompit
Ils vcurent
en
depuis
que la mort qui enleva
deux ans, lailat
A l'ge de
vingt-huit
timpe en bois du
font les
Aptres
& cet

Patriarches

Giorgion
libre
le champ

au Titien.

il mit

Triomphe
les

les Evangeliftes
une
donna
Ouvrage

au jour
de la Foi

Venife

le Palais

l'Ef> oi\

Prophres
& les Martyrs
grande

les

opinion
& fit dire,
il pafl'eroit

de ce
tre un jour,
devoir
qu'il
vu les Antiques
que s'il avoit
& Michelange.
Raphal
Il a
dans
Vicence
peint
Frefque
l'Hiftoire
o il a reprfent
Portique
lomon
doue

lui.

ce
jnfqu'
trente-

jaloufie

ans

fa

ntt
de Sa-

PaGrimani
Antoine.
de Saint

Hiftoires
quelques
Les trois Baccanales
dans
qui font tombes
la
ont
du Cardinal
Aldobrandin,
pofleflon
t ftites
le Duc
Ferrare
Alfonfe
pour
celle

de ces Baccanales

o il y une
Lvj

femme

L'Ecole
1 5
nue
qui dort fur le devant du Tableau^
avoit t commence
par Jean Bellin. Titien en peignant
ces trois Baccanales fe
fervit pour modle de fa Marrefle appel
le Violente
il fit aufl le Portrait du Duc
& de la Duchef
qui. ont t gravs pat
G. Sadeler.
En t 546. il fut appell a Rome par le Cardinal Farnefe, pour faire le Portrait du Pa.
il y en fit aufl d'autres
& quelques
pe
de peu d'Ouvrage,
Tableaux
qui fur ent ad.
mirs par Michelange
& parVafariJefquels
ne purent nanmoins
de plains'empcher
dre les Peintres Vnitiens
de s'attacher fi
peu au Defein. Titien a fait quantit d'Ou.
tant fretvrages publics & parriculiers,
fans compter une infinit
que qu' huile
de Portraits.
Il a fait trois fois celui de
Cet Empereur
Charles-Quint.
pour s'en
difbit qu'il avoir reu trois fois
exprimer
Audits
l'immortalit
des mains du Titien
fit-il Chevalier
en lui
&t Comte Palatin
am"gnant en mme tems une giofle penfion.
Henri
I I I. ne crut pas devoir fortir de
fans vifiter ce Peinrre
& tous les
Venife
s louanPotes de fon tems ont clbr
de Chevalet. fe font rges. Ses Tableaux
les plus beaux
pandus par toute l'Europe
font Venife
en France 8c en Efpagne. Il
n'y a point de Peintre qui ait vcu i long-

Vnitienne.

iti
une vie

ni qui ait men


tens que le Titien,
8c fi heureufe
fi l'on
en refi tranquille
du Pordemon
tranche la jaloufie
laquelle
ne tottrna
du
nanmoins
qu'
l'avantage
Du refle
il fut aim
& eftim
de
Titien
& combl
d'honneurs
Se
tout le monde
Il mourut
de la pefte
en i 576
de biens.
de quatre
ans.
vingt-dix-neuf
g
Il a eu beaucoup
de Difciples
dont
lesfont Francois
Vecelli
fon Frre",
principaux
Horace Vecelli
fon fils
le Tintoret
de
d'autres Vnitiens.
Mais

outre

ces Italiens
dont
le Titien

Flamans
Jean Calcar
Zuflrus

qui

il y avoit

trois

faifoit
grand cas
Diteric
Barent
&c Lambert
font morts
tous trois
jeunes.

REFLEXIONS
Sur

les

Ouvrages
le Titien

Titien.

du

pas un Gnie
l'avoit nanmoins

n'ert

brillant
& lev,
il
OUoique
affez fcond
de grands
traiter
fujets
pour
de tomes
il n'y a pas eu de Peinnatures
tre plus universel,
imni qui ait f mieux
ob chaque
caradre
primer le vritable
Jet qu'il a voulu
Sapremiere
reprfenter.
ducation
qu'il

a eue

fous Jean
avec

Bellin,

le Giorgion

la frquentation
l'Etude
opi

L'Ecole
154
niatree de dix annes copier le Naturel
mais pardefliis
avec laderniere
exactitude
toutes chofes la folidit de fon efprit & de
lui ont dcouvert
fes Rflexions
les Myfteres de fon Art & l'ont fait pntrer dans
l'efnce de la Peinture
plus avant qu'aucun
& fi le Giorgion lui a mon.
autre Peintre
il en a fra
tr le but o il devoir tendre
le chemin fur un fond folide o tous ceux
fe font maintenus
dans
qui l'y ont fuivi
de forte que s'il
nne eftime particulire
il n'y auroit
n'y avoir jamais eu de Titien
jamais eu de Bafln de Tintoret,
peut-tre
ni quantit
d'autres
de Paul Veronefe
Matres
qui ont donn dans l'Europe de
marques de leur capacit.
glorieufes
Mais fi le T itien a t fidle dans l'imitail l'a t trs-peu dans
tion de la Nature
n'aant
la reprfentation
de l'Hifloire
o il n'ait
prefque
point fait de Tableaux
t en cela reprhenfible.
l'on ne voie pas un grand feu
Quoique
dans Ces difpofitions
elles ne laiffent pas
&
d'tre bien remplies & bien entendues,
il toit fort rgulier donner fes Figures
des Attitudes
qui fiflent voir de belles parties.
Le foin qu'il prenoit de concerter jucicieufement
le Tout
enfemble
de fes Oului a fait rpeter pluLieurs fois les
vrages,

Vnitienne.
mmes
les peines

compo1itions
Sel'on
de

Tableaux

ge
ne

Flamans

vesont

du

fon

me un

Se

air

par
que
Ji'a

Figures
jours

qui
Se
tour

tout--fait

ni

rne

de

Defleirt
il

Policlte,
il

a runi

il
il

dans

a denin

leur

impri-

de

accompagnes
de
certains

Se

d'Hommes
correctes

avec

main

Enfans

les

coffures

particuliers
leur
fimplicit
le bon
par
pas

Original
Got

&

&

leurs

qu'elles

comme

les

Ele-

propre

dlicat

Noble

certaines
mens

dans

Difci-

tels

Se

fa

beau,

Got

d'un

le
de

doute

premier
a form
fon

le

trois

leurMatre

de

en a recherch

fe-

de

rendre

qui

il a fait

les Femmes

du

a retouches

fur la Nature;

qu'il

pas

Peintres

que

le

que

qu'ils

toit

que

eftimes

Titien

celles-l

&

5c

&
chan-

n'en:

induftries

efprit

auiTi-bien

Venus

douter

Barent

leurs

tre

de

prvaloit
furtaut

Aprs

quivoques,
Copies
des yeux
frais
les

plufieurs

d'excellens

Titien.

puif

pandu
doivent

main

pat
Ce
fe

Diteric

nouvl-

a feulement

ne

toient

lefquels

Le

il

Originaux.

qui

favori

ple

prfiuner
qu'il
fes
de
Elevs

cours

fa

de

Se

ne foit

entre

de

qu'on

tous

Ment

voit

main,

afin

le fond,

viter

pour

Magdelne

fa

de

Adonis

%c< S

ne
par

elles

ne

defines

ngligence
a donn

leur
heureux

moins

pas

plaifent
leur

qu'il
f

ajufte-

dans
font

avec

pas
lgance.

il
les
tou-

i<6
L'Ecole
il a fait en cela comme Micliel.
Cependant
il s'eft propof dans fon got de Def
ange
de vigueur
il a tenu les Mufcles puions,
& il a donn par-la un grand caractre fes;
la difference
qui fe trouve entre
Figures
lui & Michelange
c'eft que celui-ci toit
& qn'il a
plus profond dans le Deffein
une pranonciaml au got de l'Antique
au lieu que le
tion fenfible des Mufcles
Se s'eft contenTitien a nglig l'Antique
t de charger fes Figures d'hommes en aug*
la tenmentant
plutt qu'en diminuant
drerte du naturel auquel il s'eft uniquement attach.
On ne voit point d'exagration
dans fes
elles font fimples & naturelles,
attitudes
& il parot que dans fes Ttes, il a t plus
de la Nature
occup d'une fidelle imitation
extrieure
pour ainfi dire, que d'une vive
ejxpreflion des panions de l'ame.
Le Titien n'a pas toujours
peint de belimit
les Draperies
Se s'il a parfaitement
les Etoffes, il les a fouventmal
difpofes,
& leurs plis tiennent
plutt du hazard que
d'un bon ordre & d'un bon principe.
Il pane pour trs-conftant
dans l'efprif
de tous les Peintres,
qu'il a fait le Paiage
mieux qu'aucun autre de fa Profeflon. Ses
Sites font compofs de peu d'objets,
mais

V'enitniit.
les
formes

choifis

bien

varies

leurs

& fans

manire

jflez

touches

8c

ilat
leurs

faire

raifon

d'un

mmes
dela

qui
fauroit

dire

blement

des
Me

de

objet

la

chair

vritables

y conferve
Couleurs
diftinguer.

plutt,
&
toffes:

fon
qui

font

les

eft

fon

d'elleseffets
dans

trouve

fe

fi

grande

desCouleurs

femble

avec

que

Titien,

telles
c'eft

que

ne

qu'on
du

fes

&

fans
la

tel-

vrita-

Draperies
cho-

Ainfichaque

caractre,
en

macompaau-

qui

Carnations
faites

fa-

Supple
force
de

tous

Il

Palette.

une

la

aucuneide

les
que
foient

la

qu'il
la

qui
locales

Cou-

d'une

par
Couleurs

vrit

mais
de

Ses

par

atteindre

Partie

avec

enforte

laiflent

fur

par exemple,
les Couleurs

fe

un

mer-

pas

cette

places

Couleurs

font

font

valoir

peuvent
La
Nature.

ne

n'a

dlicat.

plus

toujours

ne

qu'elles

fingula-

eft

recherches

autre

mmes

pi-

fa

s'il

en

poffible
foiblelTe
des

la

Art,

dans

fenfatian

Coloris
5c

eft

qu'il

voir

par

du

Giorgion
&

font

nire

une

Titien

exact

fidelit;&

tant

le
le

vaute

observ

extraordinaire

cur

dpend

que

plus
locales

le

qu'il
faire

vrit.

qui
dans

fier

aufli

remue
fa

par
ce
Tout

veilleux

fait

lequel

bien

moleufes

effet

quelque

quante,
rit &

de

eft

rgulirement,

de la nature

Ces

lgeres
ce

mais

fes Pafages

fes

de

157
arbres

qu'aucune

compofition

s'y

L'Ecolc

ic8
ne peut

que le Titien
n'ait tu
du Clair-obfcur,
&
l'intelligence
quand!
ne l'a pas fait parotre
par le principe
des
de lumieres
& d'ombres
Groupes
qu'il coin.
On

nier

il l'a fait fuft


de raifin
des Cou.
par la nature
favoit
donner
aux
leurs
qu'il
Draperies,
des objets
Se par la distribution
dont la
convenoit
la
couleur
naturelle
place qu'il
ou pour
venir
fur le devam;
lui donnoit
ou pour con
ou pour refter
fur le derriere,
ou enfin
tribuer
aux tournans
pour. faire

paroit
la Grape
connatre
famment

l'effet

en

qu'il

vouloit

tirer.

Ses oppofitions
font fieres 8c fuaves tout*
l'harmonie
& il a tir
de fes
enfemble
Couleurs
de la connoiflance
avoitdt.
qu'il
leur

nature

des

Clairs

que
plutt
& des Bruns

de

la participation
comme
a fait Paul

Vronefe.
Il a extrmement
&
dans
que

n'a

eu
point
le maniement

l'exactitude

termin
de

manire
de

fes Ouvrages,
bien
fenCble

fon

Pinceau
parce
& le foin
de fes recherches

de moderer
une Couleur
par
prenoit
main
autre a effac les apparences
d'une
libre
Il efl vrai
y fut en effet.
quoiqu'elle
libert
fenibles
de cette
que les marques
l'Oune font pas fans mrite
elles gaient
elles
les yeux
& rjouiflent
vrage,
quand
qu'il
une

procdent

d'une

habitude

pure,

8c du feu

Vnitienne'
zt$
mais il y a dans les Oule l'imagination
fi fpirituelles
vrages du Tirieh des touches
au caractre
des Objets,
& fi conformes
le got des vritables
qu'elles. picquent
Connoiueurs beaucoup
plus que les coups
fort fenfbles d'une main hardie.
celle de
Le Titien a eu quatre manires,
celle de Giorgion
jean Pellin fon Matre,
une trentime qui toit
fon comptiteur
&
fort tudie mais qui lui toit propre,
en habila quatrime qui avoit dgnr
la premiere
tude, mais toujours
folide
la fconde toit d'une
roit un peu feche
comme on le peur voir par
extrme fiert
le Tableau de faint Marc
qui eft Venife
dans la Sacriftie de la Salut, par celui des
cinq Saints
qui eft dans la petite Eglfe
de S. Nicolas
& par quelques-autres
la
troisime cqnfiftoit dans une jufte & belle
imirarion de la Narure
elle toit extrmement travaille (par les exactes recherches
qu'il faifoit en retouchant
par-ci par-la,
tantt avec des Teintes
vierges dans les
Clairs & tantt avec des glacis dans les
en
ombres, Se qui caufe de ces minuties
parot moins libre, mais qui eft pourtant
& plus finie.
& plus forte
La quatrime
droit une maniere
libre
qu'il a mife en ufage fur la fin de fa vie, ne
pouvant plus fe donner tant de fatigues, ou

16

croant

c'eft
t

qu'ont
ciation
San
le

&

me

de

fan<5fca

la

Salut
Ainfi

Tableaux
le

manieres

dont

a refte

je

fi les

dans

furpafe
les

got

du

en

cela

voir
en

de

Jer&
de

cette

nam.

cinquante

,-dans

le1quel
toutes

l'Ecole

les

Romaine

vivacit

en

de
Se

gnie
dans

le

nejui
difpute!
il a toujours
t

des

Lia;

parler.

personne

Boufble

fan

Pentecte

Venife

de

viens

font

faint

de

public
connotre

du Coloris
la

la

Comportions

Deiin

l'excellence

le

autres

Titien

grandes

de

Jefuites,

Peintres

le

l'Annon
qui

Jacques

plusieurs

(fo

manier
de

Nova,

expofs
a donn

Titien

ont

faint

peut

les

derniere

Transfiguration

Maria

l'on

de

Tableaux

des

&

indien

cette
les

le

Salvaror
Laurent

le

de

peints
de la

faint

re.

trouv

avoir

monter

cole

Peintres

vritables

VECELLI,

FRANCHIS
Frere

d'abord
s'tant
faite
SUivit
frere
Venife

de

Titien

les Armes
en Italie,

il vint

mais
trouver

la Paix
fon

la Peinle
il y prenoit
un fi grand
ture,
vol,
que
dont
Titien
toit allarm
du got excellent
il peignoit:&
plus
qu'il ne devnt
craignant
il le dgota
de la Peintuhabile
que lui,
o s'tant

adonn

Vnitienne.
prendre
une
celle
de faire

e, & le porta
on. Il choifit
'Ebene orns
ure ce qui

z6i

de

autre
des
8c

Figures

profefCabinets

d'Architec-

ne

l'empcha
pas de peindre
fes amis.
Les Tableaux
pour
uelquefois
& qui exciterent
la }&u'ilfit d'abord,
font

oufie du Titien,
ion, & panent
de
ans l'efprit

dans

pour
la plupart

HORACE
du

gens.

Titien

dans

des Portraits

fon Perev

Il n'a

fait

Il

eur de fon

g,
fut celle

peu

la mme

anne

de

d'autres

l'occupoit
de la Pefte

mourut
de

la maniere

que

l'Chimie

uvragesj'car
ue la Peinture.
ere, qui

des

VECELL,
Fils

Aifoit

le got du Gior-.
tre
de ce Peintre

que

plus
la
fon

1 57^.

JACgJJESROBVS TI,
fmnomm

LE

T
appelle

AlnH
Teinturier.
if fit occuper

INTORET,
parce qu'il
La vivacit

plufieurs

chofes

toit

fils d'un

de fon
4ans

efprit
fa jeu-

L'Ecole
la Mufique
nfle
principalement
Mais s'rant
Peinture.
entirement
dteril fe
min celle-ci,
propofa
Michelange
dans
&
le Denem,
fe mirfous
pour Guide
du Titien
la difcipline
pour le Coloris. il
n'y perdit pas fon rems; car il fur pnetrer
de fon
avant dans les principes
Matre,qui|
de la jaloure
lui en donna
l'Ecolier
s'en
& s'tant retir chez lui, il fefit
appert
afdu une manire
par un exercice
pmt.
tendoit
nanmoins
ierc
qui
toujours a
& au Titien.
Tintoret
conti.
Michelange
nuant
ainf de s'exercer
avec beaacoup.
i6

d'ardeur

&c d'application,devint
commeun
de Peinture,
tant caufe de l'aboi
prodige
dance de fes penfes
tout extraordinaires\
que par fon bon got,&
par la proniptiuidd
il laifioit peu
dont il faifoit fes Tableaux
de chofes peindre
aux autres
parce qu'il
follicitoit
les Ouvrages
puiuamment
&
les faifoit pour le prix que l'on vouloit :aulE
tout Venifetde
a-t-il
fes Peintures:
rempli
il y eiva
8c fi parmi cette grande
quantit
de mdiocres
& comme on dit,
beaucoup
a
il faut avouer
de ibrapaffes
y
en
qu'il
Il a fait un
auffi beaucoup
d'excellentes.
infini de Portraits.,
nombre
qu'il a finison
flon l'argenr
dont il toit convecroqus
nu. Comme
il y avoit encore une place a
dans la mme chambre
de l'Ecole
remplir

Vnitienne.

26

fcefaintRocli ou il a fait ce beau Grucifix,


fe prfenterent,&
offrituteurs Peintres
afin qu'on
entde faire chacun un Deflein
rfert celui qui feroit trouv le meilleur.
es Concurrens toient
Salviati,
Jofeph
& le Tinrederic Zuccre, Paul Veronefe,
de faint Roch acceporet. Les Confrres
& fixrent un jour
terent la propofition,
Mais le Tintopourrecevoir les Deffeins.
r etaulieu de DefTein
apporta le Tableau
tout fait, & fans autre faon le mit en la
Les autre
place dont il toit queftion.
Peintres eurent beau s'en plaindre., & dire
qu'on avoir
,quece n'toit point un Tableau
demand, mais un Deffein, le Tableau demeura en fa place. Les Confreres
qui auraient bien voulu un Ouvrage
d'une autre
maniere que de celle du Tintoret
pour le
dirent ce Peintte,
plaifir de la varit
ques'il n'toit fon Tableau d'o il l'avoir
He bien, leur
mis, il n'en feroit pas pa
dit-il je vous en fais prfent. Et le Tableau
eft encore aujourd'hui
dans le mme lieu.
lleft tonnant
aant fait tant
que Tintoret
ait
d'Ouvrages avec une extrme vivacit,
Plivivre Si. ans qui eft l'ge o il mourut
un mal d'eftomac
qu'une
trop grande
Application lui avoit caufe. Il fut enterr
dans l'Eglise de la Madonna
dell Horto,
en l'anne 1594'

L'Ecole

i<?4

REFLEXIONS
Sur

les Ouvrages

du Tintant.

tous les Peintres


Vnitiens
E
je n'en
dont le gnie ait t
trouve
point
& fi facile que celui du Tintoret
fcond
eut aflez de pntration
Ce Peintre
pouc
tous les
bien comprendre
du Ti
principes
il s'toit attache
mais il
tien
aufquels
avoit trop de feu pour les excuter
exac
& de l'ingalit
de fon esprit et
tement
de les Ouvrages.
venue l'ingalit
C'eftce
tantVeCarrache
qui fit qu'Annibal
Louis Carrache
fon Coufin,
nife, crivit
qu'il avoit trouv le Tintoret
quelquefois
Se quelquefois
bien au
gal au Titien
du Tintoret.
defous
L'amour
fa Profeffion
qu'il avoit pour
lui a fait recherher
nanmoins
tout ce qui
habile.
le rendre
Les foins qu'il
pouvoit
de deliner
les bonnes
chofes,
d'aprs
pris
luiont
& entr "autres d'aprs
Michelange
mais
un bon got de Deflin
fait prendre
de fon imagination
a fouvent
la vivacit
Ses Attitude*
qu'il ne fit correct.
empch
font prefque
toutes contraftes
Texcs,&
les
extravagantes
j'en excepte
quelquefois
aflz gracieuses.
femmes
qu'il a peintes
II

Vnitienne.

iGe

fes Figures,
Il a difpof
plutt
par rapvouloit
donner
au mouvement
qu'il
port
la nature
& la vraifemqu'
par tout
rum* en quelblance, ce qui lui a pourtant
Il a aflz
bien
caracterif
ques occafions.
Ses Ttes
font desla plupart de fes Sujets.
mais il eft rare
fmes d'un
grand
got
les expreffions
foient
fines
d'en voir dont
& piquantes.
Il a compris

la nceflt

&il l'a excut


,des glifldes
fe dbrouillent

du Clair-obfcur

ordinairement

par de grande lumires


& d'ombres,
qui
en fe pouffant
l'une
l'autre

la caufe
eft
& dont
oppoftion
ce qui eft d'un,
fuppofe hors du Tableau
dans
ordonnangrand recours
les
grandes
des oppofs
foit
ces, pourvu
que le pafTage
& que leurs
extrmimenag avec efprit
ts ne foient
trenchantes.
point
Ses couleurs
& fes
font bonnes,
locales
carnarions
fes meilleurs
dans
Ouvrages
par

leur

fort

approchent
font mon
que celle
vraies &

avis

de Paul

de

celles

d'un

du

Titien

caractre

Veronefe

fanguines.
de
quantit

elles
meilleur

j'entends

plus

plus

Il a fait
rens mrites,

flon

Portraits
le

tems

de

diffe-

qu'il
y emen recevoir;

plooit
6c flon l'argent
qu'il
les meilleurs
fort
de ceux du
approchent
Titien. Son Pinceau
-ferme & trseft trs
M.

>

L'Ecole
vigoureux

fon

labeur

facile

& fes

ton-

Enfin Tintoret
ches fpirituelles.
eft un modele des plus capables de donner de l'ar.
deur un jeune homme qui vent prendre
avec un bon got de couleur une maniere
expditive.
MARIA

TINTORETTA,
Fille

du Tintoret,

a fait quantit de
par fon Pere
Portraits
d'hommes
& de femmes.
Elle
I Nflruite
la Mufique
& jouoit fort bien
fe plaifoit
Inftrumens.
Son Pere l'aant made divers
voulut
avoir toujours
rie un Allemand,la
caufe de la tendrefTe qu'sil
dans fa maifon,
mais il eut le chagrin de
avoit pour elle
ans en i 590.
trente
la voir mourir

PAUL

CALIARI

FERONESE

Verone en 1537. Son Pere


Aquit
Gabriel Caliari toit Sculpnomm
fon Matre a t un de fes Oncles
teur
dont la manire n'toit pas
nomm Badile
Les premiers
iiauvaife.
Ouvrages
publics
& dans
de Paul ont t faits Mantoue,
maisaant
Villes
d'Italie,
autres
quelques
Venife,
il s'y
trouv beaucoup d'emploi
tablit.

Vnitienne

Il s'eft
afair tour

fort

attach

ion

poffible

du Titien.
yeux
il favoit
Comme

167-

la

pour

il

&

nature,
la voir

les

par

fes Modeprendre
fes Caril en a. voit besoin pour
de diffeil avoir auffi des toffes

les quand
nations

dont

rentes natures
Ses
l'occafion.

il

fe

fervoit
ont

ouvrages
publics
en concurrence
t faits

que tous
toret, qui
autre ct
toient

travailloit

en

feurs fe trouvoient
trouv
on a roujours
du Tintoret
Ouvrages
&de magnificence
ronefe. On voit

d'un

leurs

Ouvrages
des Connoif^

Cependant'
force
dans les

partags.
plus de

Se plus de grce
ceux de Paul
Ve-

dans
de

prefdu Tin-

mme-tems

quand
fentimens

les

faits

flon.

fes Tableaux

toute

par

en a fait une quantil'Europe


qu'il
parce
t
prodigieufe.
Il
Venife
pas d'Eglife
n'y a prefque
de fa
qui ne conferve
Ouvrage
quelque
de fa
main
mais les principales
marques
le Palais
de
font
dans
grande capacit
& S. Sebaflien.
S. Marc, S. Georges
I fir un
Jrme
que -la

voage
Grimani,

Rome,

Rpublique
mais il n'y

Pape
'atu laiff

Venife

l'occafion
de S. Marc,

Procurateur
envooit
demeura
beaucoup

de

pas

du

auprs
long-

teins

d'Ouvrages

commences.

Mij

i68

L'Ecole

Paul Vefonefe toit homme de bien


civil, officieux
pieux
religieux dans fe
foigneux dans l'ducation de
promettes
fes enfans
magnifique dans fes manieres
auffi-bien que dans fes habits &
d'agir
quoiqu'il et amalT du bien, il n'avoitpas
d'autre a.nbition que celle de devenir haLe Titien l'aimoit
bile dans la Peinture.
& l'eftimoit beaucoup. Le Roi d'Efpagne
Philippe II. le vouloit avoir pour peindrez
l'Efcurial
mais Paul s'en difpenfa caufe
qu'il toit occup aux Ouvrages du Palais
de S. Marc, & Frederic Zuccre fut en.
voy en fa place.
Il avoit une grande ide de fa profet
& difoit que la Peinture toit un
fion
don du Ciel, que pour en bien jugeril
falloit en avoir de grandes connoiflTances,
qu'un Peintre fans le fecours de la Natute
prsente ne ferait jamais rien de parfait,
qu'on ne devoit point mettre dans les
Eglifes de peintures qui ne fuflnt d'un.
habile homme, parce que l'admiration ex& qu'enfin la partie qui
citoit la dvotion
couronnoit
toutes celles de la Peinture
confiftoit dans la probit & dans l'intgrit des murs. Il en: mort d'une fivre en
1588. g de 58. ans. Sa fpulture eft
S. Sebaftien
oit. l'on voit fon portrait en
bronze.

*<??

REFLTIONS
les

Sur

Peintre,
Uelque
fa veine,

Ouvrdges

de

beau

que

vent

que

des

chofes

en

eft

&

toujours
produire
foins avoient
une

les lieux

personnes
mditok

Autels
&

Eglifes
confervnt

Autels

des

particuliers
rent

avoir

plus
de

maifons

quelques

Mais

qui

pour

communes
fur

fa

flon
il

qui

trafes

moins

Ve-

Marc

principales
de
Nobles
ce

aujourd'hui

beau.
Eglifes

S-

fes

gnie*
&

des

principaux

encore
plus

fon

pour
ou

fait
fi

Tableaux

Palais

Le

Compofitions.

auroit

Second
de

fou-

travailloic

choses

belles

toujours

lec-

fenfible

lui

gnie
de

la

Paul

il

les

il

les

fon

&

produira
& tombera

l'inepne.
allez

exemple

infinit
&

vaiiloic

de

un

traiter,
par

merveilleux,

coit

facilement

ut

dans

dans

rflechit

communes,

jufques

taleilt

nife,

ne

qu'ila

imagination
il ne
auteurs

bons

II a fait

air

qu'il
s'il

fujet

foit

que

fon

quelquefois
Veronefe
(on

le

d'un

gnie

abondance

penfes

fut

s'il n'chauffe
des

le

facilit

quelque
de fes

erieufement

Veronefe.

(dit

quelque

'excution

ure

Paul

les
Se

rputation

differens
pour
vouluPein-

desTableauxdecegrand

qu'il

lj

les

17

L'Ecole

tre, il femble qu'au lieu de prendre toute


les peines nceflaires pour fotenir fa
il ait travaill feulement de pra
putation
tique
plus occup de l'envie d'expdi
[on ouvrage, que du foin de le bien fait
De forte que fes inventions
font tant,
& tantt ingnieufes.
plates
Son talent tait 'pour les grandes Ordon
il les rempiifbit agrablement, I
nances
de vrit
y mettoit beaucoup d'efprit
de mouvement
mais le choix des objet
n'en toit pas judicieux.
Il faifoit entre
dans fa Compoftion tout ce que fon imagination lui fourniflbitdegrand,defurprfc
&
nant, de nouveau & d'extraordinaire
enfin il fongeoit plutt orner la feenede
fon Tableau,
qu'" le rendre convenable
aux tems aux coutumes & aux lieux il
introduisit
fouvent de l'Architecture qe
ion frere Bndettolui
peignoit ordinaire& la magnificence de ces Bmens
ment
donnoir de la grandeur fes ouvrages.
Ses difpofitions n'ont pas t des mieux
entendues par rapport au Clair-obfcur>jl
n'en avoit aucun principe,
c il rufliflit
en cela, tantt bien, tantt mal, felonles
differens mouvemens de fon gnie. On en
dontla
peut dire autant de fes Attitudes,
plupart font fans choix.
Cependant il y a beaucoup de feu & &

Vnitienne.

17

mais a
fracas dans les grands
Ouvrages
on trouve
le prs
les examiner
peu de
fait pour le fufinetfe dans fes expreffions
ou pour les paf ions en parjet en gnral,
& il eft rare d'en voir de lui qui
ticulier
touchantes.
Il a eu cela de
foient bien
commun avec tous les Venitiens
qui conleur application
imiter
fiunoient toute
de la nature.
l'extrieur
font toutes modernes
Ses Draperies
fe& felon la renconIon le tems o il vivoit,
dont il y
tre des trangers
Levantins
nombre
Venife',
&
toujours un grand
les airs de tte
dont il fe fervoit
auff
pour
Comme
(es
bien que pour les nabillemens.
d'toffes
de difDraperies font la plupart
frentes efpeces
Se que les plis en font
elles font une
entendus,
grands & bien
grande partie des beauts
qui fe trouvent
dans les Tableaux
de Paul Veronefe.
On
ue s'en tonnera
on fiura qu'il
quand
pas
avoit chez lui quantit
de ces belles toffes
v fon in& qu'il en fur vendu
diffrentes
ventaire pour quatre
mille livres.
Le foin qu'il prnoit
d'imiter
les
fouvent
une
le naturel
lui a acquis
gtoffes d'aprs
telle habitude
a fait pluen cela
qu'il
sieurs riches
de pratique,
qu'on
Draperies
croiroit tre faites d'aprs
le vrai.
ait eu de l'inclination
Quoiqu'il
pour
M ii

ij

iji
le

Deflm

du
de

moins
les

du

les

de

nanmoins

ner

les

lon

l'ide

car

qu'il

de

dans

s'toit

fait
il

l'Antique,

Paul

de
font
fes

&

trempe.
Il n'a

jamais
&

obfcur

de

ques-uns
bon

J'un

de
pe
nation

ont

locales

les

la

mineufe
couleurs
nations

fortes

fon

ait
&

vierges,

l'effet

que

indles

pour

entendues)
du

valoir,

prince
inclifon

manire

&lu-

vague

des

quelquefois

emploie
obfcur

vraies

quel-

gnie

a bien

faire

une

foient
teintes

Clair-

Quoique

portt
qu'il

du

mais

comparaifon.
le

de d-

dans
n'eft

fes

air

un

trouve

principe
il les

pour

Corn-

l'artifice

de

Ciels

mais

Tableaux

du

fervant

des

merveilleux

mouvement

pendamment
Couleurs

confidera-

grandes

Terrafls

fes

connu,

jamais

fes

compris
s'en
qui

ce

Il
pieds.
de dell-

a fait

il

quelques-unes
qui

l'a

Pafages

Veronefe

font

felegance,
beau
Naturel;

du

ne

de

vu

jamais

pofcions
Lointains

des

quelque

&

degot

foin

a pris

avec

noble

peu
les

fur-tout

qu'il

femmes

pour
n'ai
Je

bles

fe

&

excepte

leurs,habits:

ont

nud

nat

Figures

fous

du

correction

paror

du
Ses

ensemble

Contours

eft
en

grand,

gracieux.

bien

fien

fi l'on

got,
du

ont

qui

quelquefois

le

Parmefan

mauvais

Ttes

pourtanr
mais

L'Ecole

&

es
&

elles

que

fes

avec

recherches
ne

font

Car-

pourtant)

Vnitienne.
que celles

j fi fraches

& fanguines
goureufes
mme
toret il me parot

du Titien
que celles
qu'il
peu du

y en

zyx
ni fi vidu

Tin-

a beau-

tiennent
un
ce
plomb
coup qui
n'ait
pas nanmoins
qu'il
qui n'empche
de fes Couleurs
un acmis dans le gnral
dans fes
cord admirable
principalement
il a donn
un brilauxquelles
varit
& une magnificence
qui
L'harmonie
lui font fingulieres.
qui
s'y
ordinairement
des glacis
trouve vient
Se
Draperies,
lant, une

des couleurs

rompues

qu'il
l'une

lefquelles
participant
de l'union.
infailliblement
voit des Tableaux
o les Couleurs
tes

mais

tous les

qu'on
font.

aigres

a employes
9
de l'autre
ont
ont
Cependant
dit

tre

de

frere

Se un

Se difcordan-

je ne voudrois
pas garantir
Tableaux
attribue
qu'on
foient
pour cela de fa main

Veronefe
il avoit un

lui

fils qui

ont

que
Faut.

fuivi

car
fa

maniere.
On voit
par tout

dans

fes Ouvrages
un grand
faire
fon execution
eft ferme
fon pind'af
& fa rputation
foutenue

ceauleger,
fez de
le conferver
dans
le
pour
parties
du premier
ordre.
rang. des Peintres
le Tableau
Je n'omettrai
pas ici que
des Noces
a fait S. Georde Caha,
qu'il
de'
de Venife,
eft trs-difiingu
ges Major
fes autees
eft non-feu.& qu'il
Ouvrages,
M NT

'L'Ecole
I74
lement
le triomphe
de Pul
mais que peu s'en faut qu'il
de la Peintnre.
triomphe

BENOIST
,Peintre

Veronefene foit le

LIA

RI

& Sculpteur

frre- de Paul Veronefe ,& Taiconfiderablement


dans fes OuvraEToic
doit
car c'toit un homme trs-laborieux.,
ges
la manir
de peindre
toit Semblable
celle de fon frere
Se comme il toit loifes Ouvrages ont
gn de toute ambition
t confondus
avec ceux de Paul. Il mourut en i 598. g de 60. ans.

CHARLES

ET

GABRIEL

fils de Paul Veronefe


le preavoir un trs-beau
EToient
mier
gnie pour la
ans il
Peinture
c ds l'ge de dix-huit
faifoit de belles chofes. On croit qu'il auroir furpaf fon Pre s'il et vcu longtems
mais comme il toit extrmement
avec une grande
dlicat, &: qu'il travailloit
il fe gta la Poitrine
3cmouapplication,

ye

anne
de
tuf en 1 596. en la vmgt-imeme
Gabriel
fon frere
auffi
fou ge.
s'exera
mais comme
il n'y avoit
dans la. peinture,
il la quitta
talent
pour fe metgrand
pas
o il peignit
nantre dans le ngoce
Il mourut
de lapefte
moins par intervalle.
'en 163 1. g de 63. ans.

REGILLO,

JEAN-ANTOINE
dit
P

RD

de

Pordenon
qui eft un
vingt milles
d'UdinJl

duFrioul
Toit
ilu de l'ancienne
vritable

frres qui l'avoit


celui de
Regillo.

de
qu'il
voulu

Il n'a
Peinture,

avoit

pour

de [on

gnie

Bourg
toit

& le
Sacchi
toit
Licinio

Chevalier
[on nom
changer
avoit
pour un de
point

&

fe

prit
d'autres

eu
que

elle
(on

il

&

aflafliner

Ouvrages
du ^Giorgion
mule:
avoir
& aprs
pntr
de celui-ci,
comme
il s'attacha
les beaux
de la Nature
effets
la force

N,

fait

l'aant

la

dans
qu'il

des

de fa branche

nom

l'Empereur
prit de-la occasion
canfe de la haine

amour

NO

maifon

mais

Matres

le

grand
&: pour
les

ami

&

fon

les principes
lui imiter
cela

l'ambicion
Mvj

.
joint
de L

L'Ecole

176
faire

l'a

habile

Peintres

du

Il

ne

avoit

rendu

le

cdoit

Pordenon

point
une
fi

de

fon

fes

l'pe
de

S.

Etienne

au

ct

de

felon

lui,

avoit

d'un

bon

infrieur

au

Titien

beaucoup

travaill

Genes

&

cules

II.

Tapifrie
mais

lade

Ce

fxime
on

de

faire

de

non

avoit

comme

avoir
fut-il

Le

poifon.

&

qui

la

faifoit
for-

grande

font

publics
Vicence,

du

Venife:

d'UliiTe.
la

cinquante-

quelque
Hercules

fou

Ou-

cet

foupfir
lui
Porde-

funerailles.

toit

ma-

tomba

Travaux

nomm

de

Defins

achev

Duc.

Her-

Duc

qu'il

en
540.
non
fans

fpmprueufes
un
Neveu
lui,

une

des

les

ge

il a

il

avoir

fans

fon

Coloris

ordre

arriv

l'anne

gure:

commencs

contenoit

de

n'toit

le

achever

il

fconde

Frioul.
par

pour

qui
en

fut

le

qu'il

Se

vrage

dans

peine
mourut

de ce

Mantoue

Ferrare

alla

braves

veine
&

travailau-

Ouvrages

Ses-principaux
Venife,
Udin,

le

rondache

des

frefque
donnoit

ce.

toujours

il

une

got
dans

dela

peignoit

&

facilit

que

infulte

Venife

l'usage
une

il

jaloufie

toit

avec

defnoit

Il

grande

& lorfqu'il

Il

avec

&

Titien

Compriteur

de

prs
rems-la.

clbres

plus

quelque

gardes

Clocre
loit

au

craignant

par

des

monde.

entr'eux

fur

un

Pordenon
Disciple

on

177
dans

en parlera

fon

lieu.

antre Difciple
appell
fut fou Gendre.
qui

MV

Brefle-

en

Titien

le Deiin

il

avec Tade

Zuccre.

alla

blealix,
acheva
Colonne

fes

les

Romanini
du.

nlaniere

il

y deflna

dans
travailla

beaucoup
Tales bons

l'Academie
Sixte

V.

il

le

Pafage
manire

n'ont

nanmoins
Pafages

ce

avoit

Gre-

Pape

&c ce

Pontife

S.

Luc

la.

Ciaconius

Mutian

Mutian

faifoit

ft
encore

fot

fonda
un

par

Bref

chofe

quelque
la

touche
pas
d'un

il

des

fi fort

arbres

recherche,

grand
accompagnoit

dans

habile
plus
fort

entendoit

avoit

Italiens

de

confirma.

qu'il

dans

Le

de

le

I'Hiftoire

&

graver

que

IL

Romain

Jules

explications.
fit travailler

Quoique

hs

fortifier

Rome

fit

goire
XIII.
en fa connderation

eft

le

fe

que
il

y a joint

mande

tudia

la

Il

Trajane

commencs

que

&c
l'Antique
d'aprs
Se
fit
de
Portraits.
quantit
y
les
Bas-reliefs
De!feins
des

d'aprs

Rome

fous

s'attacher
pour
quitta
mais
cherchant

qu'il

un

Amalteo,,

Lombardie

tems

quelque

encore

Pomponio

JEROME
E'

Il eut

volontiers.
fa

bien
Fla-

la

de

que
&

les
qui.
dans-

Ornement
les

tiges-

L'Ecole

17&

de tout ce qu'il crooit


les devoir
d'arbres,
rendre
& qui leur apportent de
agrables,
la varit
il imitoit
ordinairement
des
& difoit
Chtaigniers
qu'il
n'y avoit
tre peints.
point d'arbres
plus propres
Corneille
Cort
a grav d'aprs
lui
fepe
grands
Pafages,
qui font fort beaux. Le
Mutian
mourut
en i 590. g de 61. ans.
Il laina par fan Tefiament
deux maifonsi
l'Acadmie
de S. Luc de Rome
& or.
donna
mouroient
fans
que fi fes hritiers
tous fes biens tourneroient
au proenfans
fit de la mme Acadmie
pour btir un
o pourroient
fe retirer
les jeuHofpice
ns Etudians
Rome, &
qui viendroient
befoin de ce fecours.
qui auroient

gJU

ES

PALME,

dit
LE

VIEUX
dans

le Territoire

PALME,
de

Bergame

en

1 548. a peint d'une grande force de


couleurs contenue d'un afz bon DelTeinj
Comme
il toit Difciple
du Titien
j'ai/
cr qu'il toit plus convenable
de le placer
dans l'Ecole Vnitienne
que dans celle de
Lombardie
o il a pris naiifance.
Sa maNE'

Vnitienne,

i-f<*

celle
de fon Maniere coit fi conforme
aant
commenc
une dftre, que celui-ci
la mort
ente de Croix
que
l'empcha
le Palme
fut choifi
[d'achever
pour y metfit avec
refmain
tre la dernire
ce qu'il
la mmoire
du Titien
il
comme
Iped pour
fuivanvoulut le tmoigner
par les paroles
lit encore
dans
ce
tes qu'on
aujourd'hui
Tableau.

Quoi
Palma
Deoque

Entre
nife, la
de [tinte

Titianus

incboatuna

reverenter
dicavit

perfecit,
opus.

fs

Ouvrages
[aime
Barbe
Marie

yeliquit

Fonnofe

que
qui

l'on
eft

voit

a Ve-

dans

l'Eglife
eft fon plus beau.

I 596. g de 48. ans, ce qui


fait voir
ne l'appelle
vieux,
que parqu'on
ce qu'il a
le
celui
qu'on
appelle
prced
8c
fon
toit
Neveu
jeune Palme
qui
dans
& qui a peint
difciple du Tintoret,
Il

mourut ell

Il a fait quantit
de fon Matre.
ea
o il eft mort
Venife
d'Ouvrages
lamaniere

1 8o

L'Ecole.

AC

>JJ

DV

ES

PO

NT,

dit
LE
Toit

fils

BAS
d'un

Peintre

AN,
mdiocre

nom.

du Pont
de Vim
Franois
lequel
Bafln charm
venu tablir
cence s'roit
du lieu,&
qui eut un grands
par la.fituarion
dont nous
foin de l'ducation
de Jacques,

Ce Fils aprs avoir


reu de fon
parlons.
Pre les premires
Instructions
de la Pein.
alla Venife,
ou il tudia
fous Boni.
ture
les Ta.
face Vnitien
& enfuite
d'aprs
Etant
bleaux
du Titien
de du Parmefan.
retourn
Bafln
il y fuivit la pente de
toutes
fon gnie
qui le portoiti.
peindre
le Naturel
chofes d'aprs
qu'il eut depuis
de fes
dans
l'excution
toujours
prfent
deffint
fort bien les
Quoiqu'il
Ouvrages.
il s'attacha
Figures,
plus particulirement
l'imitation
des Animaux
8c du Pafage,!
caufe que ces chofes toieiit
plus conima*
nes & plus avantageufes
dans le lieu de fa
aufl y a-t'il parfaitement
ruffi.
demeure
un excellent
Enfin c'toit
Peintre, fur-tour
dans les fujetrs de Campagne
:'&c fi dans les
Hiiloires
frieufes,
qu'il' n'a pas fi fausent

Vnitienne.

xti

Lttes on n'y voir pas toute la nobleffe


toute l'lgance
qui feroit Souhaiter,
de force
n y trouve du moins beaucoup
e fraclieur & de verit.
L'amour qu'il avoit pour fon Arc, & la
lui
acilir qu'il trouvoit dans l'excution
de
[ont foie faire une prodigieufe
quantit
Tableaux qui font difperfs par toute l'Euordinairement
pour
rope car il travailloit
desMarchands
qui les rranfportoient
en
diJferens lieux. Il mourut en 1591. g de
ans. Il lailfa quatre Fils,
quatre-vingt-deux
& JFranois Landre
Jean-Baptifte
rome.

FRANC

OIS

BAS

SAM'

&
l'an fe retira Venife
QUi furpaffa fes autres frres dans fa ProIl*
& fi mlanIl toit fort rveur
colie le jetta infenfiblement
dans une manie fi
fouvent
s'imaginoit
qu'il
trange,
Un jour
le pourfuivoient.
que les Sergens
un peu fort a fa porte,
entendant
heurter
& s'rant
il crut qu'on le venoit prendre
il fe
de fa Chambre
jette par la fentre
cafla la tte contre
le pav
ce fut en
l'anne 5 5 94. la 44e. de fon ge.
toit

L'Ecole

i$t

LE

CHEVALIER

On

Frere

fuivic

LEANDR
comme

lui la manire

mais
leur
ilnedonPere,
de Jacques

tant de force
pas fes Tableaux
qu
Il s'attacha
Franois.
plus particulierement
Celui qu'il fit du Doge Ma,
aux Portraits.
le Colier
lui attira
de faint
tin Grimani
vtu fort
Il toit toujnrs
Marc.
propre.
8c frquentok
il aimoit la dpende
ment
mais il s'toit
les honntes
mis forgens
tement
dans la tte qu'on l vouloit emOn dit que ces foibiefles
toietit
poifonner.
Fils de Jacques Si
naturelles
aux quatre
Pont
parce que leur Mre avoit dupen-,
Le Chevalier
chant
la folie.
Leanctte
en \6i$.
Venife
mourut
Les deux autres Freres ne Ce font gnres
de leur
qu' copier les Ouvrages
occups
Pre.
mourut
en 1613. &
Jean-Baptifte
s'toit
fait PeinJrme
qui de Mdecin
en 16 xi.
mourut
tre,
noit

REFLEXIONS
Sur

JAcques
autres,

les ouvrages

des Bafians.

Baflan qui toit le Per e des trois


dont je prcens parler
eft lefeul

Vnitienne.

281

fef Fils que


je ne regarde
ici; parce
que
n'aant
dans
comme fes Copifles,
employ
de leur Pelenrs Tableaux
que les tudes
chofe
de plus
ils
re, & s'il y avoir quelque
l'ont produit

par
en un

par gnie;
rire > c'eft une

rminifcence
mot s'ils ont

manation

plutt

que
m-

quelque
celui
de leur

de

Pere.
vritablement
Jacques Bafantoit
car de tous les Peintres
la Peinture
moins-fuivi
vois point qui aient
de leurs Matres
que celui-ci
pour fe jetter
qui lui aant
lui donna

auffi

tions les plus


fan confidera

entre
donn
dans
propres
d'abord

les bras
ce qu'il
fa Patrie

la manire
il le quitta
de la nature
avoit
de gnie
les

le cultiver.
cette

Arts par les caractres


qui
fenfible & plus reconnoiflTable
le faux
l'avoir
8c aprs

n pour
je n'en

producLe Baf-

Matrefe
la

des

rendent
plus
il en carta

tudie quelque
temsavec application dans des objets particuliers il en cornpofa des Tableaux d'un
mrite fingulier.
Si fon talent n'roit pas pour le genre
hroque ni pour les Hiftoires
qui demandent de la dignit, il a bien trait les
& ceux qui toient profujets Champtres
car
portionns la mefure de fon gnie
de
quelque manire que fuflent fes objets
il les favoit
pour
difpofer avantageufemenr

,L'Ecole
.184
l'effet du tout-enfemble
;.& s'il a
malab
chfes partift Se mal tourn certaines
il les a du moins rendues vraies
culieres
& palpables.
Son Defein n'toit ni noble ni lgant,
parce que la plupart de fes fujets ne l'exitoit correct dans
geoient pas ain" mais-il
fon genre. Ses Draperies
toient trifles, k
il y entroit bien autant de pratique
quede
vrit dans leur excution.
Ses couleurs locales confervoient
trsfes carnations
bien leur caratere
fout
d'une
fracheur
& d'une grande
grande
vrit. Ses couleurs fe-lient admirablement
bien avec celles de la nature.
Son Pafage
eil d'un trs-bon
les Sites en font
got
bien choids, le Clair-obfcur
bien entendu,
les. touches
&c les couleur
Spirituelles
foutoujours vraies dans les Lointains,mais
vent trop noires dans les proches, quoiqu'il
femble qu'il et voulu par-l conferver le
caractre
des objets lumineux.
Il a fait
de fujets de nuit
& l'habirude
beaucoup
qu'il avoit prife -faire des Ombres fortes,
celles qu'il a
peut aufl avoir contribu
hors de propos dans
quelquefois
emploes
des fujets de jour.
Son Pinceau qui eft ferme 6c pteux eft
conduit avec une telle jufteiTe que perfonne
n'a toucli les animaux
avec tant d'Art &

Vnitienne.
z8<
nefaipass'ilyabeauJe
i prcifion.
enFrance
defesTableaux
mais
je
oui
ceux
vusdans
les
ibien
que
que
j
'ai
deBaflan
ontune
fracheur
&
un
glifes
m'ont
&
extraordinaire,
rillantqni
paru
vunulle
ailleurs.
ue
part
jen'ai
JULE LI CI NI O,
dit
PORDENON
LEJEUNE,
dugrand
PordeVenife
Difciple
DE
non

toit bon Deffinateur


de la frefSavoie une grande intelligence
des noms a fait que l'on
que. La conformit
a confondu les Ouvrages
du Neveu avec
ceux de l'Oncle.
il a travaill
Cependant
en beaucoup d'endroits.
Il a peint frefque
la faade d'une maifbn Augibourg
dans
M. Chanlaquelle demeure
prsentement
terel. Cet Ouvrage s'eft trs-bien conferv,
& pour honorer
de fon Aula mmoire
de la Ville y ont fait
teur les Magiftrats
mettre cette infcription.
Julius Licinius Civis Venetus &
Auguflanus hoc a^dific'tmn bis
picluris infignivit
hiaeque ultimam manum
Pfuit an. 1 5<i c'eft--dire
Iule Licinio
itoen de Venife & A'Augsbour^ a rendu cett
fon Oncle,

li

Vnitienne.

L'Ecole
clbre

mai/on

cems

que

parl
des
auroit

On

Ouvrage

Rodolfi

Vafarini

davantage
peint
blance

cet

Il vivoit
15^1.
le Baffan.
On

en

acheva

qu'il
me

par

Vnitiens

caufe

peut-tre
noms 6c du

comme

ont

le mn'en
fait
par
n'en
aant
de la reflem-

mrite.

d trouver

parmi

les

j'ai

face
dans

Peintres
la
page

qui eft
Piombo
page 219,
les Vies de ces deux Peintres
de relation
avec celles deRa-

beaucoup
& de Michelange
phal
devoit
les y joindre.

je

Peinturi

dans

Jean d'Udin
del
6c Fra-Baftian

104.
Mais

que

de

renouvelle
donn

on

a cr

que l'on

ici

l'avertifiemnt
au Leleur
dans ma Pr,

que les jugemens


que j'ai faits
mes rflexions
fur les Ouvrants
des Peintres
un nom*
nefont
pas fur
bre choifi de leurs Tableaux
mais fur
le gnral
de leurs productions.

1*7

L I

V R E

V.

DE

ABREGE'

LA

VIE

DES

PEINTRES
I
AInf

LOMBARS.

ANTOINE

CORREGE,

de
appell
dans
le Modnois

|i472.Depuisle
ture en Italie
Ijufqu'an tems
voir eu que
arriv dans

la Ville

de

Corrge

o il naquit
renouvellement
delaPein-

en

Cimabu
depuis
de Raphal
cet Art qui n'acommencemens
n'eft
de foibles
de perfecun fi grand
dgr
c'eft--dire,

tion que peu


toient
toujours
avoient reu de
tien en cela
que
a tous les Arts.

peu.

Les

quelque
leurs

ajoDifciples
ce qu'ils
progrs
& il n'y a
Matres

ce qui arrive
Mais il faut

refpe&er un Gnie
fans
avoir
Idinaire

qui
vu

Antiques,
nilesOuvrages
fans Matre,
fans protection

contre
ni

ordinairement
ici admirer
le cours
Rome

ni

Se
or-.
les

des habilesGens;
fans

fortir

de

i$8

V Ecole

au milieu de la pauvret & fa


fon Pas
l'tude de la nature,
autre fecoursque
l'afFe&ion qu'il avoit au travail,
a produi
d'un genre fublime,
des Ouvrages
Sedan
les penfes
Ses prin
&dans l'excution.
font Parme & M
cipaux
Ouvrages
Se fes Tableaux de cabinet font trs
dne
rares.
de Raphal donna enviea
La renomme
de voir Rome
il y confideraat
Correge
les Tableaux de ce grandPein
tentivement
8cle long filence qu'il avoit garde
tre
les
voant fut interrompu
par ces mots
uincbio fon Pittore. Encore fuis je Peintre
tous les beaux Ouvrages qu'
Cependant
n'avoient
avoit faits jufques-l
pu le tir
de l'extrme mifere o il fe trouvoit, parc
que le poids de fa famille toit grand ,&
de fes travaux fort petite.
rcompenfe
Etant un jour all Parme
recevoir un
on le lui fit
de deux cens livres
paiement
tout en monnoe
de Cuivre qu'on appelle
La joie qu'il avoit de porte
des quadrins.
de faite
cet argent fa femme l'empcha
au poids dont il fe chargeoitdns
attention
& pendant douze
un tems de chaleurs
milles de chemin qu'il faifoit pied dc
for te que s'tant trop chauff de cette^cliat;
il gagna une Pleurefie
dont il ,non'
ge
rut en
1

ans.

de

quarante

de Lombardie.
RE

F LE

X 10

189
N S

Sur les Ouvrages du Correge.


ne voyons pas que le Correge
NO
ait us rien emprunt des autres. Tout
eft nouveaudans tes Ouvrages
fes conceptions, fon deflein, fa couleur, (on pinceau.
Et cette nouveaut ne va qu'au bien, car
fa couleur
fes penfes font trs-leves
dlicate & naturelle, & fon pinceau parot
,manipar la main d'un Ange. Ses contours
nefont pas corrects la vrit, mais ils font
d'ungrand Got fes airs de tte gracieux
&d'un choix lingulier, principalement
des
femmes c.des petits enfans. Et fi l'on joint
tour cela l'union qui parot dans fon travail, & le talent qu'il avoir de remuer les
curs parlannene
de fes expreuions,
on
n'aura pas de peine croire que la connoiffaacede fon Art lui venoit pltt du Ciel
que de fes tudes.
Francia,
FRanjcesco
vroit

qui

tre

de-

ici, a t mis parmi les Pein^


res Romains
la page
153. tout de mme
ne Polidore
de Caravage
187.
la page
e
de MoParme,fan
la page 195. Pellegrin
elle la
la2.06. & le Primatice
page

V Ecole

/]

page 111. Cela a ete fait aini


parce q'
a t plutt emport par la manire
qu'il
ont fuivie qu on n a pris garde au paso
Peut-tre
ils fontns.
auffi que le leaeu
n'aura pas t fch de trouver les Difci
J>les de Raphal la fuite de leur Matre;

LES
LOUIS

CARAC

AUGUSTIN

H
y

ES

& ANNIBAl

TT Es Caraches
qui ont acquis par leur!
tant de gloire 5c de rputa1
L
Ouvrages
toient Louis,
tipn
Annibai,
tous trois de Bologne,
Loui s vint
au monde en T5 55 Il toi
Coufin-Germain
Se d'Annibali
d'Auguftin
c comme il toit plus g qu'eux
8: u'il
s'avana de bonne heure dans fa profeffioij
il fut auffi leur Matre, Le fien fur ati comi
menement
qui nelui
Profp er Fontaine
feritcroyant pas un efprit afleV^lhd
cha de le dtourner
de la Peinture,&
le^
buta de manire que Louis quitta[on
Ec^
le. Mais fon talent releva fon courage ,8
lui fit prendre la rfdlution
de n'avoir point
d'autre
Matrequeles
Ouvrages des granq
o li
Peintres.
Il alla d'abord Venife
\'PFTintpret
ayant vu de fon Ouvrage

191
&: lui prdit
feroit
un jour
qu'il
de -fa
ce qui lui fit
es premiers
t>rofeffion
le defrein
avoit
form
de
oiu'fuivre
qu'il
habile.
Il tudia
donc
le Titien
erendre
& Paul
Veronefe
Venife
eTintorer
& Andr
del Sarte
FlorenePalIgnant
buragea

e :le Parmefan
ales Romain
atres, celui
fut

ivement
oujours

fuivi

& le Correge
Prme
Mais de tous
Maiitoue.
le
qui lui toucha
le Correge
dont

cur
il a

8c
ces
plus

depuis

la manire.

naquit en 1 5 57. 8c ANNIBAL


n 1 560. Leur Pere s'appelloit
Antoine
Il tcha de les
toit Tailleur
d'habits.
'lever avec foin. Il fit tudier
Auguilin
fembloit
le porter aux
011cl'inclination
mais comme fon Gnie l'emporettres
fortenient
du ct des Arts,
oitencoreplus
nie mit chez un Orfvre
qu'Auguftin
chez fon Peuitta bientt pour retourner
e, ou il s'occupa de plufieurs connoifn tout ce
s indiffremment.
Il s'adonnoit
ni lui venoit en fantaifie
la Peinture
a Gravre
aux Mathmti la Pofie
la Dnie
ues, jouer des Inftrumens
d'autres
louables
Exercices
qui orfon efprit.
oient, mais qui partgeoient
n'avoit attention
Annibal
au contraire
u'k Peinture. Cet Art qui le lia avec foii
rere,les obligea tous deux de l'tudier enAUGUSTIN

Nij

2 94

L'Ecole

mais la diverfit de leur


femble
tempta;
ment faifoit qu'ils fe pointilloient fansef.
fe & empchoit tout le fruit de leurs nj.
des. Auguftin toit timide Se Studieux ,Ar>
nibal courageux pc entreprenant
Augura
recherchoit l'amiti & la conyerfation des
gens d'efprit & de naiffance, Annibal n'aiipoit que les gaux, & fuyoit les gens de
Auguftin vouloit Se prvaloirde
qnalit;
fon droit d'amen, Se de la diverfit deCe,
Annibal les mprifoit, &
connoifTances
ne fongeoit qu' defliner
, Auguftinavec
profit, & Annibal plus vif, Se faifoit par.
tout un chemin facile. Ainf dans l'impollileur Pere
bilit apparente de les accorder
les fpara Se envoya fan chez Louis Qrahe, qui voulut bientt aprs les avoir
tous deux Se qui trouva par fa douceur &
par fa prudence le moyen de modrer cette
antipathie qui toit entr'eux naturellement,
n fe frrvit pour cela de l'ardeur qu'il avoit
pour [on Art, il leur en infpira le mme
amour, & leur promit de leur communiquer les connoifanes qu'il y avoir acqni'
{es car il paflbit dj pour habile. Enfink
zle qu'ils ayaient pour leur profeflion s'at
tous les jours par les progrs
gmentant
tonnans qu'ils y faifpient les lia coustrois
Se leur fit publier toute auttf
4'amiti

de Lomhardie.

igt

j^liofeque le foin de f rendre habiles.

nanmoins interrdnipoit
fouvent fes tudes de Peinture
par celles d la
Grvre,qu'il apprenoit de CorneilleCorr,
nevoulant pas quitter un exercice pour leavoit fait parotre beaucoup de gil
quel
ans. Mais quoinie ds l'ge de quatorze
foit rendu trs-favant
en cette parqu'il fe
tie, l'amour & le talent qu'il avoit
pour
le
laPeinture
rappelloient
toujours a cet
Art, comme fon centre.
ANNIBAL,
qui ne s'carta jamais de fa
,Profeflon, fit pour s'y fortifier un voyage
dans la Lombardie
& Venife.
Il fut enthoufiafin dans Parme la vue des Ouvrail en crivit Louis, & le
ges du Correge
pria d'exciter Auguftin de l'y aller joindre>
difant qu'ils ne pourroient
jamais trouver
une meilleure cole pour devenir habiles
ni Raphal
ni Colini
que, ni Tibaldi>
mme de la fainte Ccile n'avoient
rien
fait de comparable
aux merveilles
qu'il
voyoit dans les Tableaux du Correge
que
tout y toit grand & gracieux
qu'AuguRin & lui tudieroient
enfemble
ces belles chofes avec
& qu'ils vivroient
plaifir,
en bonne
intelligence.
De la Lombardie, Annibal alla Venife,
o les nouveaux charmes
qu'il trouva dans
les Oeuvres du Titien,
& de
du Tintorer,
Augustin

Niij

L'Ecole
Paul Veronefe,
lui firent copier
avec foin
de ces grands
des Tableaux
hommes.
Enfin aprs que chacun des trois et mis
profit
les rflexions
faites
qu'ils avoint
fur les Ouvrages
ils s'unirent fi
des autres,
enfemble
que depuis ce
parfaitement
ils ne fe quittrent
tems-l
Louis
point.
de faire part de fes lumires
continua
fes
les reurent
& ceux-ci
Coufns
avec toute
l'avidit
& la reconnoiflance
poflble. Il
d'unir
leurs fentimens
leur propofa
enfuite
& leur manire
& fur la difficult
qu'ils
de pouvoir
penetrertous
lui reprfentoient
les principes
d'un Art fi profond
& d'en
il leur rpondit
claircir
tous les doutes
qu'il n'y avoit point d'apparence
que trois
qui ne cherchoient
que la vrit,,
perfonnes
bien vu & bien examin le
c qui avoient
diffrentes
manires
pllent fe tromper.
Ils

fe rfolurent
donc de pourfuivre^
la. mthode
avoient
d'augmenter
qu'ils
endroits,
commence
ils firent
en divers
quelques
Ouvrages
qui malgr toutes les
traverfes
leur acquirent dft
des envieux
tablis
crdit
& des amis. Ainfi. fe voyant
ils jettedans une rputation
confiderable,
rent les premiers
de cette clfondemens
a Bolobre Acadmie
tablirent
qu'ils
& qui a
le nomdq
gne,
paff depuis fous
Caraches.

de Lombardie,

195

C'eft-lque tout ce qu'ilyavoitde-jujisEtudians qui donnoientde.grandes


grances venoientprendredesLeons;
&c'eft-l
quelesarahesnfeignoientli-
8t avecbont les chofesqui
Oralement
roient
proportionnesla portede leurs
Ils y tablirent,des mpdeles
bien
pifciples.
choifisd'hommes
&defemmes,Louiseut
& des
lefoind'yfaireapporterdesLSt^tiiies
BateliersAntiques.Ils yayoientdesDe[.
feins
des,meilleursMatres,,Sedes Libres
fur toutematire.UncertainAncurieux
dela. Tour,
qine
y encle mpu-jeigtioic
ce qui regardela. liaison
des,muniespar rapport,a la Peinvemenr
ture.0-n
deS;Gonferehces,
y faifpirfpuvent
&nonfeulement;
les Peintres_,maiscles
Savans
y proppfpient;
Routes
qusenirfultoienttpient Xojmis
claircis
de Jboitis^i qui
onavoitrecourseommei
i' rfracle* Tout
lemondeytpit bienr,, c lesjeunes
gensy tant excitsparl'niulfttipA
paGfoientlesjours.& les nuits.tudiercar
bienque,lesheures
pour
lesdiffrentesmatiresqie'l;ionytraitoir;
l'onpouv_oitnanmoinsprofiteren totrs
temsdes. Antiques.,& des Dflisquo
l'onyvoyoit.LeComteMalvauedit que
cequia fputenu
y c'efi ,les
cetteAcadmie
Niiij

k.
i9<>

L'Ecole

de Louis
les foins d'Augnfttp
principes
& le zle d'AnnIbal.
des Caraches
s'tant te.
La rputation
pandue jufqu' Rome, le Cardinal Odoaid
Farnefe, qui vouloir faire peindre la Gale.
rie de fon Palais, fit venir Annibal
Ro.
me pour l'xecution
de fon Deflin
& ce
fit ce voyage d'autant
Peintre
plus volonavoit une trs-grande
tiers,
envie
qu'il
de
de voir les Ouvrages
les StaRaphal
tues & les bas. reliefs Antiques.
Le got qu'il prit aux Sculptures
des An
ciens lui fit changer fa maniere Bolognefe>
qui tenoit beaucoup de celle du Corregei
fuivre une mthode
plus favantej
pour
& plus prononce,
mais
plus
recherche
dans le defplus fche & moins naturelle
iein & dans la couleur. Il eut occaflon de l
mettre
en ufage en plufieurs
Ouvrages
qu'il y ne & entre autres dans celui de
la Galerie
du Palais Farnefe
o Auguftin
& pout
venu trouver
l'aida,
qui l'toit
Mais foit
l'ordonnance
& pour l'excution.
dans cet
<ju' Auguftin voult trop rgenter
foit qu'Anmbal
en voult avoir
Ouvrage
toute la gloire, ce dernier
ne pt fouffrir
que fon.frere continut
d'y travailler,quelques fomiflons & qirelques
offres qu'Au
guftin lui ft pour l'adoucir.
Le Cardinal Farnefe voyant cette fliei*

de

Lomhttrd'te.

%$j

a Parme
envoya
Augustin
ntelligence
de le faire
travailler
ans le deffin
pour
fon frere.
Il y peignit
une
le duc Ranuccio
mais on lui fufcita
cet
hambre
pendant
tautde
fujets de chagrin,
Ouvrage
que ne
le furmonter,
pouvant
de Capucins
Couvent
fentoit
ne mort qu'il
riva en i<jo 5. tant
ans.
tante-cinq
un

lllaiffa

dont Annibal
ftmifc dans
donn

tant

me dans

il fe retira

dans Rome,
ffon. Oncle

prparer
Elle

prochaine.
g feulement

fils naturel

un

ar-

d qua^

nomm

Antoine,
le fit tudier,&
fin-

prit foin,
la Peinture.

Cet

Antoine

de fa capacit,

de preuves
le

fe

pour

dans

a
m-

a laiff
d'Ouvrages
qu'il
croit qu'il
qu'on
auroit
furpafAnnibal
s'il avoir
vcu
plus
peu

Il mourut
l'ge de trente-cinq
long-tems.
ans, en 1618.
Le Comte
dit qu' Annibal
eut
MaIvafie
tout fujet de fe
avec
de la duret
repentir
laquelle

il avoit

eu
qu'ayant
faire o les

trait

dans
confeils

fon

la fuite
&

frere
des

rache.
Mais
ce a cela,

il n'y

a gueres

et

d'Au-

l'rudition

nceflaires
guftin lui toient
aflz embarafe
fans le fecours

Se

Rome,
Tableaux
il auroit

de Louis

Ca-

de vraifemblan-

touAgucchi
qui avoir
puifque
les
dans
de fes avis
affift
Annibal
jours
ne lui auavoit
faites,
ccwpofitions
qu'il
Nv

L'Ecole

.2.9$
roit

pas
manque
voons
d'ailleurs

nous

&

fertilit
On

la

fit

dans

itances
laiflee

le

la

du

&c

profeflion,
cet
Dedans

Figures,
un
modele

exactement

tous

les

gard

qu'on

dit

l'un
foins

dix

depuis
tut

fe

piacbe
dtilfuo

Meffer
che

cho-

du

fon

qu'

de

de
la

ft

des

qu'il

ft
foir,

Voici

Lettre

mo

loi

n'avoit

travailler

rapporte
ch

Carazzi
di

d'-

Pre,

jusqu'au

Foglia

uinn'ale

de

peu

Annibal

mille,

force

(es

motet

quoiqu'il

matin

1|

tonn
&

le

fcuti.dieci

dans

ainfidet

difciples,

mois

in.

Attitudes.

crivant

de
termes
propres
le
Comte
Malvafie.

par

ha

par

n'ait

quienmriroient

l'ouvrage

les

les

chofes

cus

n'ait

prenoit

y avoir,

Ouvrages

qu'il

fes

qu'il

entr'autres

que

&

de

partie
fait

&

toutes

Bonconti

foins

confult

moindre

l'chaffaut,

Galri.

moindre

n'ait

il

en

nous

la

la

qu'il

laquelle

pour
fur

citeon-,

y prit
des
ft
consomme

la

peint,

les

il

ouvrage

ni

voir

fait

obfeques

continua

n'a-pas

ge-nie.

que

quoiqu'il
il

8c
defeiiis

clbres

peut

Farnefe

fa

fine

on

Annibal

croables,

nature

de

description
Malvafie.

Comte

Cependant
Cardinal

besoin,

fes
par
de
fon

beaut

Auguflin
dont

Bologne

le

dans

gli
non

neta

fitftlto

ilmefe

lui e fervitoye,
& una Stanziett*
parte
per
alli teiti e Uvora & tra la castra
tutti

il

de

Cayallif
e
font

jjirvit

&

crepa,

ha

gufto

des

(sno. Enfin
aprs
aant mis cette
ou

tompenfe

iCA

nofaf

ma

perfedion
le
que

ancora

foins

Galerie

nous.

la

ai

al

at-.

inconcevables
dans le degr

de

il

votons,

eT^eroit
une
lui
donaeroit
la qualit
de

proportionne
&
l'efpace

{'Ouvrage
tra
qu'il avoit
pagnol nomm

dit

vaille pour
Don
Jean

deihiiic
lui
mais

annes
un

Ef

de

aftro
qui
lui
gouvernoit
de ce Cardinal,
l'esprit
per1uada que flon
avoir
la fuppucation
qu'il
feroir
faite, Annibal
bien
pay dc la fompede cinq cens cus d'or
jon les lui porta,
il fut tellement
ce qu'il
ne put
envoa.
qu'on lui

frapp
un
dire

Ce procd
fit une
fon
le chagrin
efprit
tout languifant
favie. De forte

qu'il

Naples o il toit
ue la dbauche

all
des

aprs

-.poijt
femmes

mot

injufti celui

imprefon
fur
en eut le rendic

abrgea

peu

cette

feul

terrible

Se
que

de

de

beaucoup
de
fon retour

rtablir fa fant
d'ailavoir

en
il mourut
et Rome
leurs un peu ruine,
1606. g de qi>arare-netlr
ans.
Pendant
Rome*
trayailloit
qu'Annibal
louis
toit
les ct?
recherch
de tous
4ans

la

Lambardie

principalement

Nv;

pouf

a oo
L'Ecole
Tableaux
des
de

fa

ce

&

capacit

nombre

en

qu'il
lui

qu'on

ou

d'Eglife
fa

l'on

facilit

a fait

&

donnoit

peut

fur

le

par
par
tous

juger

la

grand

prferen.
les

autres

Peintres.
Dans

le

Annibal

tems

le

Rome

put
fe
avoir

corrig

gne,

de

Enfin

rputation
lieu
de

fa

xante-trois

d'aller

confeils

dans

chofes

aprs

dans

lui-mme

cette
une
le

fotiennent

trs-peu
avoir
tabli

M-

de

tems

&

fotenu

il mourut
16

en

8.

de

Bolo-

retourna..1

que

naiflance

ne

qu'il
&

voage

aprs
des
Caraches,

en

Caraches

&

1555.
en

jiuguflinn

Les

occup;

dans
de foi.

ans.

Louis

Annib4l

ce

qui
il s'en

plus

Farnefe,

faire

Sirinx

n'aant

Rome.

Galerie

nues,

Figures

fes

plufieurs
avoir
peint

&

le

puiffamment
de

de

difpenfer

daillon

le

la

de

Galerie,
ces

fi

l'aider

pour

toit

follicita

l'Ouvrage

la

qu'il

en

1557.

dr

15 60.

&

ont

eu

en

mort

1618.

mort

en

mort,

en

quantit
clebres
font

i6oj.
1 609.

de difci.

le Guide
dont
les plus
ples,
le Dominiquin,
Lanfranc,Sifte
Badalocchi,
le Grchin
Carache,
Antoine
l'Albane,
Bonle Maftlletta
le Panico
Baptise
)
&c. Quand
contijle
le Taccon,
Cavdon
les Caraches
la rpit*
n'auroient
pas toute

de Lombdrdie.

;or'

ttion qu'ils fe font acquife par eux-mmes


l'excellence de leurs Difciples auroit ren?r
du leur nom celebre la pofterit.
REFLEXIONS
Sur

les Ouvrages

des Caraches.

Se l
Michelange
T Orfque
de Caravage
tenoient
Rome
le
Chevalier
Jofepin
timon de la Peinture
que le premier
qui
deffinoit d'un trs-mchant
got s'attiroit
parce qu'il toit grand
beaucoup d'leves
s'toit
dans
Colorifte, & que Jofepin
& fans
une manire expeditive,
fans got
fufexactitude, le bon gnie de la Peinture
cita l'Ecole des Caraches
ce
pour foutenir
bel Art, qui couroit
de tomber
en
rifque
dcadence du ct de la compofition,
& du
jett

La nature
en pourvoant
d'un beau genie,Ieur
donna

les Caraches
inune ardeur
ils l'ont fui-

croable pour leur profeflion


vie par leur talent
& l'ont perfectionne
de leurs tudes,
par l'aflduit
par l'opinitret de leur travail
de
& par la docilit
leur esprit. Les mmes
fur lefprincipes
tabli cette clbre
cole>
quels ils avoient
de guiqui portoit leur nom, leur fervoient
de dans l'xcution
de leurs
Ouvrages.
Leurs

manire?

font

alTez femblables

Si

toute
vient
ment.

la

diffrence

qui

que de la diverfit
Louis
avoir
moins

grandeur,

plus

s'y rencontre
ne
de leur
tempera
de feu,
plus de

de grce
&: plus d'onction/
de gentillefie
& Annibal

Auguftin
plus
& de fingularit
dans
plus de fiert
fespende profondeur
dans
le deflein,
fes,
plus
de vivacit
les expreffions
dans
&
plus
dans
l'excution.
plus de fermet
.-Les Caraches
ont tir des Sculptures
An-,
tiques,

& de tous

ont
qu'ils
ne maniere

les

meilleurs

Matres,ce
fe faire une bon-

p en tirer pour
mais
ils n'ont

point

tari les

car s'ils ont


Sources
puif dans l'antiquit)
dans
dans le Titien,
& dans le
Raphal,
ils en ont en-,
de chofes,
orrege
beaucoup
n'en ont pris.
epre plus laide
qu'ils
le caractre
ait t,
d'Annibal
Quoique
des fujets
plutt
pour
prophanes,
que pour
il en a trait
nanmoins
ceux de dvotion
de ces

quelques-uns

Se fur-tout

querrent

airs

le gnie
I^ers la fiert

qu'
jouement
il a fouvent
Peinture

fort

de l'hiftoire

pathci-,
de faint

en ce genre
furpaflbii;
ce qu'il
donnoit
fes Vierges
du orrcge*
gracreux
la maniere
d'Annibal
le portant
plus volon-

Franois.Mais
en
Annibal,
des

derniers

par

Louis

qu' la dlica
la modeftie.
interrompu
ta Gravure

tefle,
Pour

Se l'en-,

Auguftin
de la
l'exercice
cju'ii

eiwea4ott

de Lombarde.
peu par d'autres
parfaitement

jo*
exercices

confondus la plus grande partie avec ceux


defon frere.
Comme Annibal n'avoit point tudi,&
qu'il donnoit toute fon attention a la Peinture fouvent dans fes grandes Compoftions il fe fervoit du recours de fon frere
Auguftin Se de celui de Monfignor Aguccli, en faifant toujours paner leurs lumires par celles de fon genie.
Les Caraches ont tous trois deflSn d'uri
grand got. Celui d'Annibal s'eil encore
augment dans le Sjour qu'il fit Rome
commeon lepeutvoir par lesouvrages qu'il
denein eft charge
afaitsauPalaisFarnefe.Ce
la vrit mais cette charge eft nanmoins
fibelle &: fi favante
qu'elle fait plaifir
ceux mmesqui lacenfurentycar fon got de
defliner eftiin compote de l'Antique,de Mir
helange & de la nature. Mais comme l'affeftion qu'il prenoit pour les beauts nouvelleslui faifoit oublier les anciennes, la maniere Romaine lui fit quitter la Bolognefe
qui coit molle& pteufe^ c mefure qu'il

dans le got du Deflein,


augmenter
Il diminua dans celui du Coloris. Ainfi fef
derniers Ouvrages
fout d'un DelTein plus
prononc,mats
d'un Pinceau moins tendra
woin,s fond
& moins agrable
voulut

04
L'Ecole
Ce dfaut
eft commun
prefque touj
ceux qui ont correctement
deflin. Ils ont
cr qu'ils perdroieni
le fruit de leurs travaux, s'ils lailbient
ignorer au monde 1
cette partie
&
quel point ils poffedoienr
allez tout ce qui
qu'on ler pardonneroit
content dela rgularit
de leurs deflinsJls
ont eu fi peur qu'elle n'chapt
aux yeux,
qu'ils n'ont point eu de fcrupule de les offenfer par la crudit de leurs Contours.
Annibal a eu un excellent got pour le
Arbres font d'uneforme
Pafage.Ses
exquiLes de1feins
fe,& d'une touche trs-legere.
qu'il en a faits la plume ont un caradere
& un efprit merveilleux.
Ses touches font
choifies, & elles confident en peu de traits,
mais elles expriment
ce que je
beaucoup,&
dis de fes Pafages convient
tous
encore
fes autres defeins. Dans tous les objets vibibles de la nature il y a un caractre qui les
fenfiblefpecifie,&
qui les fait parotreplus
ment ce qu'ils font. Annibal
a fu prendre
ce caractre
& s'en eft fervi dans les deffeins avec beaucoup
& de juftefl.
d'efprit
Malgr l'eftime qu'il avoit pour les Oufort Covrages du Titien & du Correge,
loris n'eft gueres forci de la voie commune:
il n'a pas pntr dans l'artifice
du Clair& fes Couleurs locales ne font pas
obfcur

de Lombardie.
Amhce
de
qui fe trouve
{en precieules.
touchant
le Coloris
bon dans fes Tableaux
l'effet des principes
de-l'Art,
n'eft pas tant
de fon gnie, ou des
due des bons momens
du Titien
c du Correge.
tmmifcences
nous ne voons point de PeinCependant
tre qui ait t plus univerfel,
plus facile,nx
ni quic
affur dans tout ce qu'il faifoit,
plus
ait eu une
approbation,
plus
gnrale
qu'Annibal.
ce que j'ai oui
Je ne veux pas omettre
d'un merite fingudire un grand Miniftre
lier fur la diffrence
trouvoit
entre
qu'il
I1 femble,
Carache
Raphal & Annibal
me dit-il,
ait choifi fes prinque Raphal
cipaux modles
parmi les gens de la Cour,
& Annibal
dans labourgeoifie.

GVTDO

I.

mit fils de
Bologne
en 1574.
NE'
Muficien.
Il
excellent
Daniel
Reni,
tudia les
de fon art chez Denys
principes
Calvart Flamand,
qui toit alors en repu-,
tation mais l'Acadmie
Faides Caraches
fent parler d'elle
quitta
Bologne,le<uide
fon Matre
il s'y
fous eux
pour travailler
appliqua avec tant de foin
que fes predans le
toient
entirement

L'Etle

t66

de

manire
lefquels
parce

ces

il eut
qu'il

nouveaux

une

trouvoit

prdilection
beaucoup

Matres,

entre

ppur Louis.
de grce &

grandeur dans ce qu'il faifoit.il chercha


enkiite une manire laquelle il pt s'arr*
ter. Il alla Rome o il en copia de toutes
fortes,il toit charm des Tableaux de Ra:
phal d'un ct & la force de ceux de Ca.
ravage lui plaifoit d'un autre. Il eiTayade
tout & s'arrta enfin une maniere qui
pt plaire tout le monde. En effet, celle
fi facile, &,
qu'il s'eft forme eft fi grande
fi gracieuse ) qu'elle lui a acquis beaucoup
4e bien Se de rputation.
de Caravage, qui Cecroyoit
Michelange
OjEFenfpar le changement fubit que le Gui-,
de fit d'une. maniere forte & brune nne,
autre toute oppofe,parla des Ouvragesde
ce Peintre d'une faon infultante,& qui auroit eu de grandes fuites fi le Guide parfa
n'avoit vit de fe commettre
prudence
avec un homme d'un temprament
ifflpe*
tueux.
Le Guide tant retourn
Bologne y ad':
quit beaucoup de gloire par le foin dont il
& comme il fe
fes Tableaux
travailloit
de tous cts par les:
uoyoit recherch
de
avoir
vouloient
qui
grands Seigneurs
fes ouvrages, il fixa un prix fes Tableaux
felon le nombre des Figures qui les corop<*
de

de

(oient

pour
cent

foit payer
Le Guide

Lombardie*

chacune
cus

desquelles
Romains.

il fe izx->

fe voyoir
fon air,
ainf fort.
honorablement
fvivoit
quand
la paflion
de fon efprit.
Il y fut maldu jeu s'empara
&C les pertes
le rduifiheureux,
fit
qu'il
lent enfin danslaneceijt.
foin de lui faire envifager
de
ne lui fut pas poflble
fous main
vooit vendre

Ses amisprirent
fon tat
mais
fe corriger.
vil prix

il

Il en-;
des

Ta-

bleaux dont il avoit


refuf
beaucoup
d'arreu ce petit
gent, & il n'avoir
pas pltt
fs joueurs,
allait
chercher
fecours
qu'il
comme
une
Enfin
pour avoir fa revanche.
une
autre
celle
paillon en atfoiblit
qu'il
avoit pour
tel point
fon Art
diminua
il ne fongeoit
qu'en rravaillant
plus
comme
fa gloire
mais feulement
auparavant
avoir
de cjupi,
expdier fes tableaux
pour
iubffter.

Ses

font
Ouvrages
principaux
dans les Cabinets
Il travail-loit'
des Grands.
Celui
.huile
S frefque.
qui a fait, le plus de-bruie,
en coneft celui
qu'il, peignit
de
dans
l'Eglise
Dominiquin;
Au refte
tait
deft
le Guide

galement
bien
de [es Tableaux

dans Rome,
currence
du
S.
Gregoire.
bonnes moeurs
qu' la paflion du jeu prs
c etoit un homme
Bor
Il mourut
accompli.
aus,
lQgne en 1 6+z. g de foixaftte-fpt

Ecot

f6*

REFLEXIONS
S'ur

les

du

Ouvrages

Guide.

ait pas une grande


viy
n'y
dans
les productions
du Guide,
Yon voit
nanmoins
s'il n'a pas fait
que
de grandes
> c'toic
beaucoup
compofitions
faut
de
d'ccafidn
plutt
que de fertilit
Quoiqu'il
cit

veine.

Il

n'toit
tes

faut avouer
pas

fortes

galement
de fujets.

que fon genie


tou traiter

pourtant

propre
Les matires

pathtiles plus

de dvotion
toient
qnes
& celles
confortnes
fon temprament
:1a grandeur,
la douceur
toient
la nobleffe
& la grce
le vrai
de ffi efprlt
& il les a
caractre
tellement

rpandues
font
qu'elles

ges,

le distinguent

qui
Il
font

afTez
penfoit
ordinairement

tous

dans
les

principales
d'avec
les autres

marques
Peintres.

& fes

finement
bien

Ouvca-

fes

objets

en gne-

difpofs

& les figures


en particulier.
& le
Comme
le Guide
a t le premier
des Cade tous
les levs
plus affectionn
il fe conforma
d'abord
leur Got
taches,
rai

de

deffein
une dans

&

a leur

la fuite

fi prononce
cibal
mais

qui n'toit
ni fi favante

qui

approche

Il

maniere.

s'en

fit

fi ferme,
pas
d'Anque celle

plus

du

caraftcre

de

Lomhdrdel

j 091

lur-tout
dans
fle la nature
les pieds
& les
'les ttes
tendrefles
fervoit certaines

les extrmits
mains.
Il y ob& y deffinoit

d'une
faon
particulire
parties
la bouche
comme les yeux grands
petite,
un peu ferres
les mains
les
les narines
arpotels
que fenfiblement
pieds plutt
les pieds
mules, fur-tout
8c
un peu courts
ferrs
Et enfin
il eft vraifemles orteils
fi exacteblable
que s'il n'a pas prononce
certaines

ment

l'articulation

des

ce n'eft

membres
oubli
ce qu'il

avoir
enfavoit,
pour
pas tant
fuir une
de pdanterie
efpece
que pour
les trop marquer.
Mais
qu'il y a, difoit-il,
ne difpenfe
l'excs qu'on
doit viter
pas
du milieu
que l'on doit uivre.
Pour

les

Ttes

elles

font

du

merite

foit
de Raphal
dans la correction
la finefe
des expreffoit dans
dudefein
en haut.
celles
fions, fur-tout
qui regardent
Il faut dire auffi qu'il
a trait
peu de fujets
de lui fournir
une all?
qui fuffent
capables
grande diverlit
pour erre end'expreflons
Raphal
en ce genre
rierement
compar
cette beaut
touchante
qui fait le mrite
celles

des Ttes
du Guide,
non feulement
dans
mis encore
donn
dlicat

dans

aux bouches
entre

le rire

a mon avis
des traits,

confifte

la rgularit
un air prcieux
lequel
le

tient

qu'il
a
un milieu

mlancolique

5 8

a 10
L'Ecole
dans un accord de ces mmes bouches
modeftie
avec une certaine
qu'il a mife
dans les yeux.
font bien jettes
Ses Draperies
& d'un
les plis en font amples, &
Gott
grand
canes il s'en fer voit ingnieu.
quelquefois
& pour
fement
pour remplir les vuides,
grouper les membres & les lumires de fes
quand elles Figures
principalement
toient feules. Enfin perfonne n'a mieux en*
ni per.
tendu les ajuftemens de draperies,
fonne n'a plus noblement
fans
habill
rqli'il y prdifle aucune affetation.
On ne voit point de pafage de fa main,
il traitoit quelque
'& quand
fujet qui en
il fe ferde quelque tendue
demandoit
voit d'une main trangere.
celui des
Son Coloris toit femblable
dans les Tableaux de fa premiere
Caraches
dans
'manire.. Il en fit mme quelques-uns
'la manire du Caravage,mais
le trop grand
travail qu'il y trouva,
& le moyen qu'il
le di
cherchoit
de plaire tout le monde
que lsiez
^termina une manire claire
liens appellent Vague. Il fit dans cette pratique plufieurs Tableaux
trs-agrables,
&
`dans une grande union de couleurs
quoimais s'tant accoutume
'que plus foibles
il ngligea fo
peu a peu cette foibleffe
les voulant fai^
ou peut-tre
carnations

a r t

dlicates

il donna

dans

un

gris
qui
hlus
livide.
jufqu'au
alla fouvent
il l'a absolument
Pour le Clair-obfcur
a fait toute
comme
l'Ecole
des Cajgnor,
de Louis
taches fi ce n'eft qu' l'imitation
Matre,
il ne l'ait
Carache fon principal
la grandetir
Couvent
de fon
par
prariqu
en retranGot plutt
que par principe,
les minuties
fs objets
chant de tous
qui
la vue.
partagent
Le Pinceau
toit leger
& coudu Guide
tellement
toir
lant, & ce Peintre
perfuad que la liber t de la main toit ncelfaire
avoir
qu'aprs
quelquefois
pour plaire
leih fon Ouvrage,
il donnait
par de/Tus
es coups hardis,
ter l'ide
du tems
pour
du
travail
grand
qu'il avoit cot.
L'tat

le jeu l'avoir
rduit
fur la fin
de fa vie ne lui
dfc
permit
pas de fe fervir
cet artifice
travailler
il fallut
promptede quoi vivre
avoir
inent pour
cette
Peinlaifl
fur ces dernires
promptitude
une l*
tures qui n'toient
pas fort finies,
bert naturelle.
& en quelde quelque
manire
il v
ait peint
les Tableaux,
que tems qu'il
a tais une finefle
une no*
dans les penfes
bleffe dans les
une douceur
dans
figure,
les
une richefld
dans les ajuexpreflons
Enfin

(iemens
attir une

tout
par
admiration
&

une grce,
univerfelle.

qui

lui

ont

VEcote

DOMIN/jnjE

AMP

1ER

DIT

LE

DOMINIgjJ

IN,

NE'
Bologne
en 1 5 Si d'une famil
a t long-tems
honnae
difcipled
Caraches.
Il avoit l'efprit tardif
mais a
ce qu'il defmoit poux fes tude
cellent
toit fait avec tant de peine & tant4ecj(;
que les autres difciples fes..$
confpe&ion
comme un hom
marades leregardoient
fon tems.; ils difoient que,|
qui perdoit
ouvrages toienr labours a lacliarue,&;il
le bcrvif
mais Arti^ibal qu'
l'appelloietit
fon caractre,
leur dit quece
(connoiffoit
boeuf force de labourer
rendroit foc
champ fi fertile qu'un jour j.l nourriront
fi vritable
Peinture
queles
Prophtie
du Dominiquin
font aujourd'hui
Tableaux
une fource o il y a d'excellentes
chofes
& que les ouvrages publics que ce
puifer
gavant Peintre a fait, Rome, Naples Sel
terGrotta Ferrata
font des tmoignages
Le Tableau M
nels de fa grande capacit.
la Communion
de faint Jerme
qu'il fit
de ce Saint plut telleRome pour fEglife
Peintre
fisnt au Poufiin
que ce fameux
contoit

de Limhkrdie.
$tf
de Raphal
la
'ontoit la Transfiguration
cfcente de Croix de Daniel de Volterre
le flint Jrme dti Dominiquin
pour
estrois plus beaux Tableaux de Rome. Il
jotoit quMl ne -connoifoit point d'autre
Peintre pour les expreffons que le Domiil a beaucoup travaill
Comme
frefque fes Tableaux huile font peints
avecquelque fcherefre.
& le Pape GrIl toit bon Architecte
oire XV. lui donna l'intendance
des Palis &des Btimen s Apoftoliques. Il aimoit
lafolitude & lorfqu'il alloit par les rues
onremarquoit qu'il avoir attention aux actionsdes particuliers
en
qu'il rencontroit
chemin, & qu'il en deflinoit fbuvnt quelque chofe fur fes tablettes. Il rit d'un
temprament doux &avoit un procd fort
une
honnte; cependant il exprimenta
cruelle perfcution de la part de fes en Naples
ce qui
vieux, & principalement
luicaufa un extrme chagrin dont il mpu-.
rut en 1^41. g de Soixante ans.

S!4

VEcdfU

,R EF LE X 10 NS
les

Sur

ne

JE

Ouvrages

du

fai que dire


je ne fai

Ponniquin,

du

du

gnie
mme

DprainJ,

s'il
y avoit
chofe dans
de ce Peintre
quelque
qui
fi la bont
de fon etce
nom ,,ou
& la folidit
lui ont
de fes rflexions
prie
Se lui ont fait produire
tenu
lieu
de gnie
de la postrit.
.des Ouvrages
Caril,
daignes
en naifant
une
humeur
taciavoir
apport
quin

pas
lame

& fort

turne,
demande

ont

nef

d cette

loigne
la Pinture.

inprifs

Les

ecudesde

t obfcures,
fes
fa perfeverance

premiers
traite

j<& fon

perdu

activit

filence

deftupidit.
opinitret
dans le travail,
malgr
feils Se la rife de fes camarades

foit

peu

ce

peu
devait

travaill
fentant

ternir

La feule
les conlui

amaf
de feientems.

cpmme
efprit
envelop
dans fa coque
avoir
aprs

un

Vet-

dcouvert

une

efpece
des filets

dvelop
& chauff
par l'ativit
& fe fit admirer
l'elfor
qui

de

fon

dans

tre

un trfor

(ajeur1
travaux

en

qui
Enfin
fon
-fbie

en fecret

qiig

l'avoient

lpngrems

de

de l'ignorance
de fes penfes ,;prit

non-feulement
fotei^u

mais

des
eu,

de

fore de leurs

ZiombarJfa

dilqples

qui

5.15

avoient

tache

de

';le rebuter.
fes penfes
taient
Ds les commencemens
elles
s'leverent
beaucoup
jndicieufes
ne
dans la fuite
> &peu s'en faut qu'elles
fi l'on
ne
fublime
{oient arrives
jufqu'a'u
de
veut dire qu'il
y ait port
quelques-uns
comme
les
res Ouvrages
Rome,
me de Saint Andr
le David
.de faint Jerme
ve, qui font chez le Roi
Qui porte
l'Abb de
Il a eu

fa Croix,
^Camps
un afiz

mais il a trs-malentendu

qui

du DAngles
la Communion
l'Adam

& l'E-

Notre-Seigneur
eft chez
Monfeur

& quelques
bon choix

autres.

d'attitudes
la collocation

des

& la difpofition
Figures
du tout-enfemble.
D'ailleurs
& la correction
du
pour le got
du fujet en gnedelTem
pour l'expreuion
la
en particalier
ral, & des pansions
pour
il
varit
& la fimplicit
des airs de tetes
Raphal.
Il a t
n'eft gueres
inferieur
&
de fes contours',
comme lui trs-jaloux
il les a
&
encore
plus fchement
marqus
Se
eu tant de nobleffe
n'ait
quoiqu'il
pas
de grce
il n'en a pourtant
pas manqu.
trsSes
font trs-mauvaifes
draperies
Son
mal jettes
duret
extrme.
& d'une
Pafage
excut
donnent

eft
d'une
dans

du

mais
des Caraches
got
Ses carnations
main pefante.
le gris
peu du
& tiennent
Oij

1} Ecole,

.x'6

de la vrit

caractre

mais

fon clair-obscur
Son
eft encore
mauvais.
plus
en
pinceau
fec.
fort
Se fon ouvrage
pefant
dans la
Comme
faifoit
les progrs
qu'il
ne s'augmentoient
Peinture
que par le travail & par les rflexions
fes ouvrages
ont,

de mavec
un accroinement
acquis
l'ge
& ce fonc les derniers
rite,
qui lui ont attir plus
Ainfi il eft vraifemde louanges.
les parties
de la Peinde dire que
blable
ture
toient
pofTedoit
que le Dqminiquin
une
de fes fatigues
plutt
rcompenfe
effet

qu'un
gnie
nature
tres

de

gnie.

a produit
;de modle

ce qu'il
fervir
qui

fon

le.fuivront,

Mais

ou
fatigues
de bon eft d'une
tous

les

Pein-

JEAN

Plaiqui pour s'en dcharger


le, menrent
au Service
du Comentrer
sance,
& le firent
te Horace
Scotti.
Il n'y faifoit
charque
les murailles
bonner
c trou voit le papier
Le
fes. ides.
trop petit
pour
y grifbnner
Comte
voant
les difpofitionsde.
ce jeune
l^omme
Aprs

le
1a mort

mit

chez

duquel

Cara.che
Auguftin
o il
il alla
i Rpire

de

Lombardie.

ti-i

ftadiafousAnnibal.Celui-cile fit travaillerS. Jacquesdes Efpagnols & le trotivadirez,


capablepourlui confierl'excution
defesdeffeinsen des ouvrageso il a ladre
dequoi douter s'ils font du Matreou du
Difciple.
Songnietoitde peindre frefqueda+is
deslieuxSpacieux commeon le peut remarquerpar fes grands-ouvrages & {ut
tourpar la Coupolede faintAndrde Lamieuxrunique dans
val,oil a beaucoup
fesTableaux
de mdiocregrandeur; il deffnoitdu got d'Annibal Carache & tant
qu'ildemeurafousla conduitede cet illnf
treMatre il fut toujourscorrect mais
aprsla mort d'Annibalil fe laifaaller
l'impetuofit
defdngnie, fansprendreautrementgarde la rgularitde fonArt. Il
agrav l'eau-forteles Logesde Raphal,
avec Sifto Badalocchi &
conjointement
l'un& l'autre ddirentcet ouvrage AnniballeurMatre.'Lanfrancpeignit pour
UrbainVII.l'HiftoiredefaintPierre, qui
atgravepar PietroSanti, &d'autresouvragesdansl'Eglisede faintPierre. Ce Papeenfut fi contentqu'ille fit Chevalier.
Lanfrancfut heureuxdansfa famille fa
feinme
qui toitfort aimablelui donnades
enfmsqui de famaifonfaifoientune efpecedeParnaue, par lestalensqu'ils avoient
Oiij

jiS
L'Ecole
pour la Pofi'e & pour la Mufique
fafij|
ane
qui chantoit & qui jouoit trs-bien
de divers inftrumens
y contribua
plus que
les autres. Il mourut en 1647. g de foi
ansxante-fx

REFLEXIONS
Sur les Ouvrages de Lanfranc.
de Lanfranc,
chauff parle
LE
tudes
qu'il fit d'aprs les ouvrages A
& furtout
Correge
d'aprs la Coupole Je
le porta dans. un enthofia{me3'|
Parme,
vaftes penfes.
Il chercha
avidement les
moens
de faire de Semblables
piodi\& celles que l'on voit de lui R^
tions
me & Naples persuadent
facilement qti
stoic capable de grandes
entreprjfes. Auffii
avoit-il
un talent particulier
pour les excuter. Rien ne l'tonnoit
& il laie des 11.
ures de plus de vingt pieds de haut danst
Coupole de faint Andr de Laval qui font
un trs-bon
effet, & qui ne paroiflntd'en
Se conbas que d'une proportion
naturelle
venable. On voit dans Ses grands Ouvrages
qu'il vouloit joindre la fermet dudelTein
d'Annibal
au grand got 6c la fuavit dit
Il tcha mme d'en imiter tout
Correge.
gnie

de tombt die.

s 19

l grac mais il ne favoit pas que la naen fait pcefent qui elle veut, ne'
qui
l'uien avoir accord qu'une petite mefure.
Sesides-toieht capables^ l Vrit d'embraser de grands Ouvrages', & foh gnie
n'toit pas alTez fouple pour retourner fur
lui-mme & pour s'appliquer les terminerj c'eft ce qui fait que fes Tableaux de
chevalet ne font pas fi eftimables que ce
qu'il a peint la
vivacit
d'efprit
& la libert de main tant trs-propres A
ce genre de Peinture.Lanfranc eut un got de' definfm'llable celui de fon Matre , c'eft--dire
toujours grand Se toujours ferme mais il
.n'en conlerv pas la correion jufqu' la
fin. Ses grandes dornpbfitions font un grand
fracas; cependant fi oh eh veut examiner
le dtail, onn'y trouvera aucune expreulon
Son
coloris
h'eft
pas
ilrecherch
que
celui d'Anniival j les teintes de fes carnations
font triviales, & les ombres en font un peu
'noires. Il a ignor, comme foh Matre, i'artifice du' Clair-obfcur.
Il a. quelquefois'
mis en itfag comme lui par un bon mouvement de fbn efprit",& non par principe.
Les Ouvrages de Lanfranc partent d'une
Veinebien oppofe celle du Dominiquin.
Ce dernier s'eft fait Peintre en dpit de.Oiiij

$2o

Minerve

celui-l

heureux
&
ne,

Dominiquin

avec
foie
rions
s'eG:

toit

digeroit

un.jugement
tout
faire

Ecole

de

fource

exprimer
3 & furpafler
des

fuivre

d'une
Annibal

Dominiquin
toujours

fait

les

capacit
n'etoit

jufqu'
appuy

rieuredela
toujours

&

gnrale
du
got

dans

fes

la mort
que fur

aprs
la
executoit

partidans la

Lanfranc

augmenta
5 & Lanfranc

une

pratique

s'eft
,& de

defTetiti

tudes

fa raifon

manire

miniquin
main
pefante

avec

pallions
matre

fon

expreflon
dans'
le

agir

gn]v

Dominiquio

contours

qui

un

pei
fes compofitioos
& Lanfranclaif.
dont les prodit.

{blide
fon genie

tudi

rgularit
content

avec

inventoit

enfuire

couloient

culires

avoit
ij
,qi
ext

diminig
d'Annioal
mort
de ce Matre
Dofes

Ouvrages

d;une

Lanfranc l'a&
voit prompte & lgre.
Enfin il eft difficile de voir deux levs
nourris
dans la
mme cole
8c ns fous la mme planett,
qui foienr plus oppofs l'un l'atttre; &
fi contraires:
qui aient des temperamens
mais cette oppofition
pas qu'ott
n'empche
ne puiffe les admirer tous deux en les repar leurs bons cts.
gardant
& tardive

de

Lomlardie.

albane

\fkanc(ois
Bologne
Marchand

E'
un

jzi

en

1 578. eur
de foie
qui
de fa profeflion

pour pre
le voulue

feire inutilement
j car le
de [on, fils le portant
la Peinmpenchant
d'abord
chez
Calvarc
e, il fe.mit
Denys
celui-ci
tant
Guide:
fore
(jptoitle
dj
fon camarade
les prinavanc, enfigna
& tant
forti de chez ion:
cipes du deffein
fous les
Matre poux fe mettre
araches
9
eut
auffi.
iJlly attira
Aprs
que l'Albaney
il s'en alla!
un progrs
considrable,
des belleschofes
le fbrptne
oijl'ude
foaArt

tijia,
Javans
t|es,d'Italiei
,J,tanCide!retour
fcondes

<nces

& des

que

agrables

plus

t un
Pein-

Bologne
il poufa
en
une femme
qui lui apporta
de
beaucoup
trouva

po? de fa maifon
pour les femmes
Elle eut de

c'a

beaux

&
qu'il
enfans

un

en

elle

modle
auroit
dans

le reparfaic

peiiidre^
la fuite,
8c

autant
de
lespeindrey
l'Albaneprit
elaifir
a les tenir
ou dans
en avoir
lue fa femme
fc mains
des bandeavec
ou ffpendus
kues

> flon l'attitude

dont

il avoitbefoin-

O v

Ecole

*yxi
c'eft
tant

ce qui lui
de fujets

a donn

occafion

depein<J
les Amours,
o Venus,
avoienr
& les Dfls
toujour
Il fe fervoit
utilement
de part.
des lumieres
qu'il
avoitr

Nymphes
beaucoup

ingenieufement
es des belles

des

inventions

Lettres
frtions

enrichir
fe
pour.
de la pofie
ri' j

feulement
de n'avoir
pas .aflz
reproche
donn
rie fs figures,
& d'avoir
prefqup
air
& la mme
tout le mme
renemblanc

de ce qu'il
fe fervoit
toujout
qui vient
en avoit leid
& qu'il
des mmes
modles,
On voit fort peu de grandes' figa
remplie.
Ce

fa main
ila
ordi
Se comme
peint
nairementen
fe fonrdiC
petit,fsTableaux
comme
des
prcieufes
pat
perfs
pierres
toute
Ils'ontt
d'ngran
l'Europe.
pays
tems.'ll
dans
ces derniers
prix > fur-tout
res

fonr
vans
de.
''ans
pour
Mola

de

devenus

fort

la mode

tant fa-

&

& agrables,ils
atout
le monplaifent
Ce Peintre
pafF quatre-vingt-deux
dans
une vie paifble,
change
qu'il
une

Disciples.

&

meilleure
Jean-Baptifte.

en

1660.
Mola

Francefco
ont

fi

de

Lontbatdie*

jiy

RBFLEXIONS

Sur les Ouvrages


la

lOmrne
monde,
\j
cette

inspirent
res

les

qu'ils

ingnieur.
des belles
inventions

de
la, plupart
dit
de l'Albane,
qui
font d'ftant
mieux

joie plat
Tableaux

pafloi,
font fotenus
Son

par

penfes
gnie
rveill
par l'tude
le porta
enrichir
fes

Lettres,
ornernens
ds

Sa

& il a fait

nombre
d compofitins
en grand
Il toit
bavant
dans
dfigure^.
& comme' il fe fer voit toujours

remplies
le defTein
des
mmes-

modles,

abondante

Pofe.

de la
& facile

Veine

toit

des

il tmboit.

tition, principalement
mes airs de ttes
qu'il
ce qui fait
en a point

que
de

aifment
dans
rendit

dans
celle

la rpdes m-

fort

gracieux;"
il n'y
de toutes
les manieres,
facile
connotre
que-'
plus

Les fujets
ne font pas d'une
a traits
qu'il
s'il favoit
dans;
Mture araire
entrer
juger
les differentes
& celles
a ex-qu'il
pmons,
tendent
toutes
la
primes
joie St'
prefque
ne font
Ainfi
Ton peut dire;
pas fort fines.
ne
dans fes ouvrages
que la grce qui prot
v'ient pas
q*e-"
fiprcifemeiit
de fn gnie
de

d-fa

mais.-

0
Ovj;

vj

L'Ecole,
& fes draperies
Il toit
universel,

xxA
Ses
*affdz

attitudes
bon

choix.

font

d'm$
&f^

Pafage
qui en plus aguable
que lavant,
eft comme
d'un
mme
dffein&
fes ttes
d'une
touche..
mme
Son
coloris
eft. frais
ies carnations
font de teints
mais
fanguines,
peu tq.
cherches.

Il

ce de fes

couleurs,

pleine

at

le

des

pas connu
hazard
l'y,

ingal

ayant

campagne.Les

& l'union
ait

fo,rt

fait
de couleurs,

uns.forts
couleurs

le

-dans la foi-t

quoiqu'il
ilebonfenstoa

principe

n'en

quelquefois
conduit.
Son travail
extrmement;
.fini
paro
bien que fes Tableaux
avec fa?
foint
peints
cilit,

ont

on y voit

fort

peu

de

libres.

tQ^ehes

fmnomm

LE GUE R CHIN
Uantirde
te
n

Peintres
leur

dans

leur

DA CENTO*
Ont conferv

tott.-

vie

le n om qui leur a tdonen Italie


& quivient
jeunefl
d'un
dfaut
earame
corporel

quelquefois
il Gobbo

il

Franois

Barbieri

Bamboccio
n'a

dr^'eftainfi
t nomm

que
Guereino

tait lpuche.
Ge Peintre
qu
il
parce
,que
nqttit Bologne en' 15 97. Il apprit les
Ion Arc chez, des Peintres dt
principes de
Il les
Bologne d'une mdiocre
capacit.
des Caraches
o
quitta pour l'Acadmie'
& d'une
il devina d'une grande maniere
-mais d'un- got naturel
grande facilit,
voulut fe former
plutt qu'idal. Lorfqu'il
il examina celles
une manire dedefliner
des Peintres de ion rems. Celle du.Guide &
de l'Albane lui femblerent
&
trop foibles
fans les blmer ,-ilfe
dtermina
donner
ares Tableaux
beaucoup plus de force,
s'approcha 'de la. faon de faire du Garayar
tant
aflz
perfuad
ge qui lui plaifoit
qu'on ne pouvok bien imitei le relief de la
que
nature
qu'en prenant ies avantages,
les ombres & les couleurs fortes peuvent
fort ami,du
donner. Il toit nanmoins
vie duquel il demeura
Guide,
pendant la
toujours a Cento
qui eft auprs de Bologne, & ne rentra dans la Ville qu'aprs la
mort de ce Peintre. Il a toujours fuivi cette
facon de peind.re forte
fi ce n'eft, fur la
fin contre fon fenri:ment
& feulement
drfoit-il
pour gagner de l'argent & pouE
dtl
plaire aux ignorans
que la rputation
c'eft
Guide Se de l'Albane avoit entrans
ainfi qu'il parloit. La vrit eft que dtous
les levs des Caraches,
il n'y en apoiiueu

Vcole-

*ltf

inventoit
facilement;
agrables.Il
mais il et t fouhaiter
et joint l
qu'il
la fiert'de
fa maniere
dans
plus de noblefl

de

moins

les

airs

couleurs
peu dans
neral
que

8 plus de vrit
dans
locales.Ses
carnationsdonnentun

de ttes

1er

plomb

quoique

elles
ne manquent
ce qui eft defirer

ne puilTe

pas empcher

pas
dans
qu'il

les

dans

le ge.
d'harmonie,
fesTableaux
ne palfe

dans

des Connoiflurs
l'efpric
pour un grand
Peintre.
Au reft, s'il en: recommandable
Pr fa
il ne l'en: pas
{es verPeinture,
moins par
tus morales. Il aimoit le travail & la fli
Sincre dans
tilde il
paroles;
toi de la raillerie,
humble
civil, charitaSe d'une chaftet reconnue.
dvot
ble
Quand il forroit de chez^lui, il toit prt
*[e toujours accompagn
de plufieursPeincomme leur Matre,
ires, qui le fivoient
c le refpedtoient
car il'
comme leur Pre
les affiftok de foii conseil, de fon crdit, &
de fa bourfe mme
quand ils en avoient
rut fort humble, il n'avoir
befokiTQoiqti'il
rien debasdans;
fs manieres
Se il joignit
la droiture
de fes murs une hardiefe
honnte ,qui le.fit aimer des Grands.Comme il toit laborieux,
il amaffa beaucoup
de bien,qu'il
employoit faire plaifir toni
l monde. Il donna
fommss'
de grandes

d Eontbardte.-it-r-^
?& fii de
sotir faire btir des Chapelles
belles fondations
Bologne & ailleurs. Il
mourut en 1667. ge de foixrite- dix ans
& fit deux neveux (es hritiers
n'ayant
t mari,
Se ayant toujours
vca*
point
dans une grande puret.

RE

LE

Sur les Ouvrages

XI

ON

du Guercbhn

il ne
Caraches cependant
en
parot pas qu'il
Son gnie toit facile
got ft fnguler.
k non pas leve
nifes penfes fines., Oh
voit rarement
de l noblefe dans -Ts figures, Scits expreflons n'intereflent
que mdiocrement.Son got de dflln eft grand 8c naturel
il n'eft pas nanmoins
fort lgant. Son inclination
a toujours
t polir un coloris
fort car ayant voulu dans les commencefflens fiiivre le Guide- fon ami-, & voant
1 Ecole des

que cePeintrequittok
fa premieremaniere
pour en prendre
tme plus claire-, & com'ne difent ls Italiens,
il fe jetplus vague,
ta fans hefiter dans ceile du
^uodercfelon
fon choix..

L'Ecole

iff
lia donn
l'uniformit
peu

de

de fracheur

fes

fervilement

& fans

de fort

&

haut,

fortes

ombres
donner

une

pour

force

fe

les yeux, & ppur


fes Ouvrages),

attirer

plusfenfiblement
fesTableanx.Ce

toujours
par k
l'accord
des couleurs
du
dans
le got
grand

caractre

dans

vrai

quelquefois
droit
les lumiil affedtoit
de faire des

la moleffe

dit

E'

le

got
,&ii

Soutiendront:

ombres,par
qu'il
y a de
par

Son

par,
mais:

&

fuccs
choix.Il

encore
que dans

des

par ce
deffin
un certain

imiter

force

grande

ce qui fe remarque
dans fes deneins
derniers

ombres

couleurs
roufls

fes carnations.

nanmoins
fe peroit
avec
l'a faitfuvent
res

a Ces

de l'union-

un

du
de

Pinceau,

& pan

vrit.

communment

Bourg

du

Milaiipis

appe^s

s'eft rendu
trs-cle-,
Caravage
forte'
bre par une: manir
extrmement
& d'un grand effet, de laquelle il e|.
vraie-,
Auteur.
Il
tour d'aprs
natu(|
pibnoit
dans une chambre
venoitd
ou la lumire
fuivi fe
fort haut. Comme
il a exa&eraent

de

Lomb'drdU.

\i-rn

il en a imit
-les dfautscomme
Modles,
car il n'avoit
d'autre
les beauts,
point
du naturel
Il difoit
ide que l'effet
prsent.
les Tableaux
qui n'toient
pas faits
d'aque
n'toient
nature
que de la guenille
prs
qui les eompofoient
& que les figures
n'toient que de la. carte
peinte.
nouvelle
Sa maniere
fut fuivie
qui toit
de Peintres
de fon tems
&
de beaucoup
du Manfrde
ntr'autres
& du Valentin..
On ne peur
'une vrit

nier

que

cette

furprenante

ne foie

maniere

n'ait
qu'elle
les yeux mme
les
8c

fur
de pouvoir

plus clairs. Elle


prefqu
le des Caraches:,
car fansbeaucoup

entran

parler
abandonne,

l'Ecodu

Guer-'

le Guichin, qui ne l'a jamais


de & le Dominiquin
ont t tents
de la
uivre mais le
qui s'y trougot du deffein
e attach
&le choix de fa lumire
toufortes
dans
toutes
jours le mme
les en a
Ses Tableaux
dgots.

de fujets,.
font
dif--

de l'Europe
perfs dans les Cabinets
il Y
en
il y en,
a Rome
& Naples
plufieurs
un aux Dominicains
d'-Anvers,
que Rubens
fon Matre.
appelloit
Le mpris
il parloit
des
ouavec lequel
vrages d'autrui,
& (lu-toit
avec
quoit ouvertement.
hauffa tellement

lui

attira

Jofepin,
Un jour
entr'eux

des

querelles
dont
il fe mos'la difpute
Michelque

L'cole'
tj
ange, pat un effet d'emportintnt',
l'pe contre fon Comptiteur, & il enc
ta la vie un jeune homme nomm T
maln,
qui tenant pour Jofepin vtiulo
les rparer. Michelange aprs cette a&f
fut contraint de chercher un azile chez
chez lequel il peigj
Marquis Juftiniani
de faint Thomas
l'incrdulit
&unCup'
don, qui font deux morceaux; admirabl
luiobtinc fa grce, & lui
Juftiniani
des rprimandes de fon importment: m
Michelange fe voyant en hbert ne puni
modrer fa bile il alla trouver Jdfepin,
lui fit un appel. Celui-ci lui rpondit qu1'
toit chevalier, 8c qu'il netiroit l'peq^1
avec fes pareils. Le Caravage piqu
cette rponfe s'en alla Malte ,,nt fes Ci
f avanes, &.ret l'Ordre de Chevalerie
qu'il fiil
qualit de Frre fervant'.C'eft-l
Tableau
de la Decolation de fint Je
c le Portrait
pour l'Eglise de Malte
qtii eft au
grand Matre de Vignacourt
dans le'Cabinet
du Roi.
jurd'hui
Etant ainfi revetit^d
l'Ordre de Ma
te il
dans le deflTeiii
revint Rome
d'obliger Jofepin de fe battre contre lui
mais une groffe fivre vint au fecours d
Jofepin, Se fit mourir le Caravage en i6oty

de

Lombardie*

$ j ]il

REFLEXIONS
m les

Caravdge.

ides du* Caravage reffemblent


fon
elles toient fort ingaL temprament
es, & jamais fort leves^ Ses difpofitions
fon defein d'un mchant
oient bonnes,
ot & il n'en favoit pas affez pour bien
la nature
hoifir ou pour bien corriger
oute [on application
toit dans le Coloris,.
roflr. Ses cou&il y a merveilleufement
leurslocales font extrmement
recherches,
de lumire,
Spar une belle intelligence
jomte une exacte varit de teintes fondues les unes dans les autres
fans tre
corrompues ni tourmentes, comme on dit
il a f donner une ton-par le Pinceau
nante vrit vfes ouvrages.
Ses attitudes
fans choix. Ses
paroifent
mais mal jettes
Se
draperies font vraies
ks Figures ne font pas accompagnes
de
Il
l'ajuftement qui leur feroit convenable.
n'a connu ni les
ni la nobleffe
&
grces
l'on en trouve dans fes Tableaux,
ce n'eft
point par choix-, ni pour avoir fait obir le
naturel fon ide; c'eft parce que ce mme naturel
dont il toit efclavc,.fc-trottrVoit ainfi
par hazard..
Es

Cependant il a fait des Tableaux 4,1,,


aflTezgrande compofition
qu'il a finisair
& s'il y
une extrme exactitude;
manq
quelque chofe dans quelque partie de
on peut dire que les Port,
Peinture
qu'il a faits font fans reproche.
Ses expreflions ne font pas bien fenf
bles.Il femble que ne faifant que peu,
ce qui p
point du tout d'attention
contribuer l'agrment d'un Tableau,
n'ait fong qu' rendre fes objets palpable
Il l'a fait par un bon Clair-obfcur
par u,
excellent got de couleur
par une for.
terrible
par une agrable Suavit &pa
un Pinceau le plus moleux- qui fut jamais

BARTHOLOMEO

MANEREDl

fa manire de fore prs. SesTafont presque tous des fujet's de


joueurs de cartes ou de ds. Il eft mort
jeune.
imit
bleaux

de

LomUriie,

fif

dit
L'ES
Atifde

VA

Valence

Tt

en Efpagne

du
Caravage
j peignpit
manire
atre d'une
forre

difciple
comme
fon
& s'attachoit

n'toit
> mais fon Pinceau
pas fi
oleux que celui de Michelange.
L'Elpa peindre
des fujets
molet fe plaifoit
naturel

Ses
ncoli'ques.
ar toute l'Europe.
ng Sjour,
eaax,

Ouvrages

font

di^perfs
o il a fait un

Naples,
en conferve
beaucoup

8i d#

V I.

IVRE

,ABREGE'DE

LA
D

PEINTRES
ET

ont

ALLEMAN
F

UVBERT
PReres

VIE

&
natifs

M A

JEAN
de Mafeyk

S.

VAT&hl
fur la.Meufe

t les premiers
qui dans les Pa
bas aient fait quelque
chofes digne d'atten
,tion
Aufli doit-on
les regarder
comme Iet
de l'Ecole
Fondateurs
Flamande.
Hube
& Jean qui toit fon lve,
toit
l'an,
avec tant d'affiduit
-travailla
qu'il devint
fon gal. Ils avaient
:bientt
tous deuxdt
&c du gnie. Ils travaillrent
de con^efprit
leur,
& fe rendirent
fort clbres
.cert
par
Ils peignirent
fujet
ouvrages.
plufeurs
le Bon Duc de Bourgogne
pour Philippe
de S
Le Tableau
firent
qu'ils
pour l'Eglife
duPu"
attira l'admiration
de Gand
Jean
n'a
I. Rai d'Efpagne
& PJlippe
i>lic

en fit faire
une
ant pu obtenir
). original
en
Efpagne.
Le fujet en
pie qu'il emporta
o les Vieillards
rire de 1 Apocalypfe,
Ce tableau
eft encore
oient l'Agneau.
une merveille:
comme
regard
jonrd'hui
eft fort frais
parce
que l'on a eu foin de
& il ne fe
il eft couvert
conferver
de Ftes
ou la
onrre qu'aux
jours
iere de quelque

grand
Seigneur.
en
qui arriva
Aprs .la mort d'Hubert
fe retira
Bruges
ce
416. Jean fon frere
la fuite le nom de Jean
ui lui donna
dans
lui
de$
qui en cherchant
Bouges. C'eft
rms pour donner
rages, trouva
que

plus
l'huile

de force
de lin

fes oumle

avec

faifoit un affez grand effet,


ans qu'il ft befoin mme d'aucun vernis.
'eftlui que la Peinture
eft redevable
de
a perfection o elle eft parvenue
depuis
trie moen de cette nouvelle invention.
infi les ouvrages de Jean de Bruges aant
fe rpandirent
dans
ugment de beaut
es Cabinets des Grands.
Le Tableau
qu'il envoa lphonfe Roi
e Naples fut caufe que le fecxet de peinre huile entra en Italie
comme on l'a
ait voir dans la vie d'Antoine
de Mefline.
ean de
non feuleBruges fe fit eftimer
ment par fa
mais suffi par la fopeinture
idit de fon
forte que le Duc de
efprit.Xn
escouleurs,.

a. 2-6

L'Etole

une
lui
donna
place
dans fi
Il mourut
Bruges
o il fut e
de faint
terr
dans
Donat.
Il avo'
l'Eglife
une fur nomme
Marguerite
qui renoue
exercer
avec
au mariage
pour
plus de
la Peinture
bert
aimoit
qu'elle
paffio
Bourgogne
Confeil.

DURE
A Cela

de commun
avec Raphal d'Ur
le jour d'
bin
qu'il vint au monde
ce fut Nuremberg
Vendredi
ea
Saint
Dure trs
Il 471 Il eut pour pre Albert
de qui notre Albert apprit
habile
Orfevre
6c la Gravure.
en mme tems l'Orfevrerie
ans il fe mit fous la difcipline d"
A quinze
NuMichel
habile
Peintre
Wolgemut
En quoi Van-Mander
n'a past
remberg.
bien inform
puisqu'il
le fait difciple de
avoit
Schon.
Il eft vrai qu'Albert
Martin
mais la mort
envie d'en faire fon Matre
de Martin
Schon ne lui donna pas le telus
fon deflin.
d'excuter
avoir pafle trois ans chez fon MaAprs
tre, il en emploa
quatre
voager enFlan& fon
& Venife
en Allemagne
dre,
il fe maria vingt-trois
ans. Ce
retour
JTietce tems-la
environ
qu'il commena
tre

Allemande

& Flamande.

y$y

[&en lumire

de fa faquelques
Eftampes
les trois Grces
& des Ttes
pn. Il grava
avec d'autres
un EnOffemens
emort
dans
la
i avec des Spectres
diaboliques
de Malines
5 au-deflus de
aniere d'Ifral
es trois
n voit

femmes,il
ces rrois

ealent

dire

Dieu',

en

fur
y a un Globe
lequel
O. G. H.
Letrres
qui
0 Gott Hiite
i
Allemand,

gardez-nous

voit pour
1497. Aant

des

lors

car
c'toit
en
ans,
fon gnie
en monvede lui-mme
l'tude
du

mis

tous

Il

%6.
ainfi

ent, il s'attacha
& y devint
Sein,
rgle
Meurs

enchantement

ceux

fi habile

fervoit

de

& que
de
fes

mme

Italiens

qu'il
fon tems
tiroient

ce qu'ils
011c
(lampes un grand
avantage
ncore fait long-tems
mais avec
depuis,
Se de dguiiement.
lus d'adrelfe
Il a eu foin dans toutes
fes Planches
de
ont t graves,
ettre l'anne
qu'elles
qui
ft une chofe
les curieux
dont
ont fujet de
elouer, car ils peuvent
jnger
par-l
quel
la grande
Dans
Pafge il les a travailles.
on de
a grave,
il
Notre-Seig
neurqu'il
flon
d'icodifhof la Cne
l'opinion
eft fa plus
La mlancolie
belle
aupade.
entrent
dans
la
isce, & les chofes
qui
ompoftion
e l'habilet

de

ce

ucore d'une

beaut

d'Albert

fitjet,

font
fes

finguliere.

une

preuve
font
Vierges

53S

L'Ecole_

fur les Tableaux


Albert marquoit-auih
t peints,
l'anne
& San:
qu'ils avoient
drart qui en a v plus que perfonne,
n'en
point avant l'anne i 5 04. Cela
remarque
dire qu'Albert
n'en a point fait
voudroit
avant l'ge de 3;. ans, du moins de confia
derables.
Maximilien
donna Albert
L'Empereur
de la Peinture
trois
pour les Armoiries
deux en chef Se un en pointe.
cuffons
d'honnte
La rputation
dans
homme,
fon bon efprit & fon
il vivoit
laquelle
le firent lire mern-1
naturelle
loquence
bre du Confeii de la Ville de Nuremberg
le faifoit travailler
Son Gnie univerfel
avec facilit aux affaires de la Rpublique
il toit laborieux,
c celles de fa maifon
d'un temprament
& dans un radoux
bliffement
qui auroit d lui procurer du
fi fa femme ne s'y toit point opporepos
fe elle toit de fi mauvaife
humeur
qu
&
n'eufent
d'enfans
quoiqu'ils
point
euffnt fait une fortune
confidera
qu'ils
elle le tourmentait
ble
jour &c nuit pont
ce qui l'obligea
l'augmenter
pour s'en[!'
o
parer de faire un voage au Pais-bas,
amiti avec Lucas de Leyde
fit grande
de cette femme
fes larmesS
L'inquitude
de mieux vivre l'avenir
les promens
les amis d'Albert
de lui crit
obligrent

Allemande

&' Flamande.

lia

difpofitions o elle toit. Il fe laiff prmais elle ne pir jamais


faader il revint
& malgr la prudence
tenir fa promen,
&la douceur de fon mari elle le traita
& le fit mourir de
comme auparavant
dplaifir rage de 5 7. ans en 1528.
Albert a crit lui-mme la vie de fon
i
la rapporte aprs
pere en 2 4. Sandrart
celle du fils. Albert y crit la plupart des
chofesque l'on vient de dire de lui-mme.
Il y parle avec une fincerit fort humble de
la peine que fon pere avoit vivre dans fa
profeiion & la mifere o il a t lui-mmedans fa premiere jeuneffe. Ce qui efl de
furprenant en fa vie, c'eft d'avoir travaill
avectant d'afliduit un fi grand nombre
d'ouvrages dans des tems fort difficiles
&avec une femme extraordinairement
fcheufe. Il a crit de la Gometrie,
de la
des Fortifications
& de la
Perspective
Pluproportion des Figures humaines.
fieurs Auteurs parlent de lui avec loge,
& entr' autres Erafme & Vafari.
les

Pij

L'Ecole

340

RE'FLEX/ONS
Sur

les

Ouvrages
n'avons

d'Albert

Dure.
ait

lesArcs
unGnie
voir dans
plns
NOus

personne

qui

fait

& plus univeifel


Dure,
qu'Albert
tous &
les avoir tents
prefque
Aprs
s'y
tre exerc quelque
il s'eft enfin d.
rems
6c
a la Peinture
la Gravure.
termin
l'une &
Quoique le tems qu'il donnoir
fori application
l'aurre
&
ait d partager
tendu

affaiblir
nanmoins

la

bont de fes ouvrages,

il lsa

pouffes
toutes deux une telle
ne peur fouhaiter
dans
qu'on
perfection
une plus grande
exacl'une ni dans l'autre
ni une plus grande
fermet
titude,,
que
Mais comme l'exemple
celles qu'il a eues.
chofes qui fe prfentent
les
premires
aux yeux dans les commencemens
que l'on
le
s'attache
une profeffion
dterminent
Se font prendre
un certain
tour aux
got,
il ne manquoit
celles d'Albert
penfs
dans un beau jour
tre mifes
que
pour
ou par une bonne
ducad'tre
diriges
ou par la vue des ouvrages
tion,
antiques.
Sa veine
toit
fes compofitions
fertile
le got
qui
grandes
c malgr
Gotrique

Allenmni
tegnoit

de

fon

tems,fes

& Plamane.

^t
toient

productions

fource, o

non-feulement
les Peintres'
les Itadefon pas, mais plufie-urs d'entre
affez fouvent
liens alloient
pitifer.
il y
Il toit ferme dans [on excution
Se la profaifoit ce qu'il y vouloit
faire,
l'exactitude
qu'il emplooit
pret jointe
font une preuve
dans (on travail,
qu'il pofles principes
fdoit parfaitement
qu'il.s'.Se qui nerouloie'ntque
for le
toittablis,
il eft tonnant
deflein cependant
qu'aprs
les foins extrmes
,avait pris pour
qu'il
&:
connotre la ftruchu'e
du corps humain
une

trouv
une belle
proportion
aprs avoir
au puentre toutes
celles qu'il a donnes
blic, il s'en foit fi peu fervi dans fes ouvra-*
& des
de fes Vierges
ges car a l'exception
le triomphe
deVertus qui accompagnent
tout ce qu'il
a
Maximilien
l'Empereur
fait eft d'un
tout--faix
Got de deffein
la
pauvre
il,s'efl: attach
uniquement
& bien
nature felon l'ide qu'il en avoir
loin d'en relever
Se d'en reles beauts
imit
il en a rarement
chercher les grces
les beaux endroits
fournit
que le hazard
aflz fouvent
dans le
il a t plus heureux
[auvent
choix de fes
on trouve
pafages
des Sites agraparmi ceux qu'il a faits
bles & extraordinaires.
dans fon
Enfil fes Ouvrages
qui ont t
Piij

542.

L'Ecole

tems & dans fon pas les plus erKms,


ne mritent
qu'on entre
pas aujourd'hui
dtail
un plas grand
des parties
dans
de la Peinture
car pour y trouver un
il en faut efiier
bon endroit
beaucoup
de mauvais.
on ne peut nier
Nanmoins
Albert n'ait t [avant
qu'au
Got prs
& que la nouveaut de
dans le deflin
fes Eftampes ne lui ait acquis par tout beau;
& n'ait fait dire
coup de rputation
Si cet hommefi rare tjiex,
Vafari
que
avoit eu la To/cane pour pa&fi univerfel
trie, comme il a eu la Flandre
& qu'il tk
p tudier d'aprs les belles chofes que l'on
voit dans Rutile, comme nous avons fait mu
il
auroit
t
le meilleur Peintre de
autres
de mme qu'il a t le gnie
toute l'Italie
plus rare & le plus clbre qu'aient jamais eu
les Flamans.

GEORGES

a beaucoup
tudi les
Nuremberg
& a joint
de Raphal,
Ouvrages
la Peinture l'art de graver en Taille-douce.
Marc Antoine
s'eft fervi de lui dans les
Planches qu'il a mifes au jour. Etant detetour en (on'pais,
il a peint & grav plurieurs chofes de fon invention,
qui fontaii
tant de preuves de la beaut de fon Gnie

Allemande&Flamande.

it

il marquoit fon nom


y. de fon habilet
ces deux Lettres ainfi difpofes
par

PIERRE
habile homme.
Il a
peint presque tout le Palais de
au fervice duquel
tnilien Duc de Baviere,
il roir. C'eft lui qui a fait les deffeins des
Hermiies de Baviere,
que Raphal Se Jean
Sadeler ont gravs aufll-bien
que plufieurs
autres chofes de -fon delin.
On voir encore de lui quatre
Docteurs
de l'Eglife
gravs par Gilles Sadeler.
Dans le mme tems vivoit
Matthieu
fort eftim dans fon tems &
Gnmewalt
d'Albert.
'qui peignoit dans la maniere
E

Munie

CORNEILLE

toit

ENGLEBERT

Leyde vivoit aufl dans le mme


tems
on voit de lui de fort bonnes
chofes Leyde & Utrecht.Il
a eu deux fils
Cornlius
lui ont fort imit fa maniere,
& Lucas Cornelii
celui-ci
Cornelii,
dans l'tat mifrable
o toit la Peinture
[e fit Cuifinier
mais forc par fon Gnie,
il
& devint
reprit fa premire
profeffion
habile Peintre.
Piiij
P
ij
DE

VEible

544

Il pafa en Angleterre
ou le Roi Henri
VIII. lui donna de l'emploi.;
Se le prit en
affection.

BER

RD

Bruxelles

VAN-ORLrl

tait

au fervice

de Mat.

des
Pas-bas;
gurite Gouvernante
DE

fit beaucoup
pourlaquelleil
d'ouvrages;'il
ewfit
aui1i plufieurs
pour les' Egiites d
il avoit quelque Tableau
ion pas. Quand
faire
il couchait
de confequence
des
d'or
fur fon impreffion
& pek
feuilles
fes couieurs
gnoit defiis, ce qui a conserv
enfraches
Se leur
a donn
en cercains
droits
d'clat
beaucoup
principalement
dans une lumire
clefte,
qu'il
a peinte au
Tableau
du Jugement
umverfel
qui eft
dans la Chapelle
des Aumnes.
Anvers
II a fait quantit
pour l'Empereur
foin
principal
& des
Pape,
fur les delins
difciple.

de deueins
Charles
de

faire
Souverains
de

Raphal

de TapiiFeries
V.
& a eu le
celles du
excuter
de
dont

ce

teras-Bi
il avoit t

Allemande

& Flamande.

MICHEL
Malines,

quoi

il alla

ides

duquel
faire
des

dinairement
pour
il avoit de la peine
chofe de lui-mme
rioit dans

le got
tour en Flandre,

de

EUt

de fore

il

CAS

fpnJ?,erei

DE

pour

aprs'
de

difciple
il fe fervoit

or-

Tableaux

car

produire
il deffinoit

Raphal.
conduift

fur
ries qui fefaifoient
&Jnpuriut;
me Raphal

Bernard
Van-Oflay
Italie
o il fut

en

des

Raphal,

O X I

les principes

apprit

fous

EArt

34$

quelque
& oloEtant
de re-

les

Tapiffedu m-

lesdefTeins
Anvers

en

2.

D B

mais

la

Matre

JE

i j^z.

na-

djajourv
de tant de dipofitions a^antageufes
qu'il a commenc
a graver des
& qui'!
l'ge de neuf airs
quatorze il ,a fait, des planches confidera.Wes, par la quantit & par la beaut der
Sa Peinture alloit
travail qui s'y rencontre.
de pair avec fa gravure
& l'u-ne-c l'autre
toient faites avec un ibin 6c une propreradmirables.
Il avoit une extrme ardeur

11 tare Tavoit

Pv

4<

-_L'Ecole:'

&fleteni
pour l'tude de fa profefliori
qu'il a palf dans la recherche des effets d
la nature de fon pas avoit t emploie
on pourroit dire
confiderer l'antique
lui ce qu'on a dit d'Albert Dure en pareil!
occafion
que fes ouvrages auraient et'
admirs de tous les ficles. Il toit magnifi.
que dans fa dpenfe & dans fes habits.
Il y avoit entre Lucas & Albert un
& une
commerce
d'amiti trs-fincere
mulation fans jaloufie enforte que quand
Albert mettoit au jour quelque planche,
Lucas en prodnifbit une autre; ,&c
pendant
qu'ils en laiflbient le jugement au public)
ils fe donnoient
des louanges l'un l'autre.
Cette amiti s'augmenta
beaucoup
fit un
dans leur entrevue,
iorfqu'Albert
voage en Hollande.
tenas aprs Lucas en fit un
Quelque
pour vifiter les Peintres de Zelande &de
Brabant
mais outre qu'il y dpenfa beauil lui en
coup pour fatisfaire l gnerofit
cota la vie
car on prtend que dans un
il fo
repas qu'on lui donna
Feffingue
empoifonn par la jaloufie de quelque
de fa profeion. Etant de retour chezlui*
il pana fix annes dans une vie languie
te, Se prefque toujours couch. Ce quilm
faifoit plus de peine en cet tat d'infirmit
c'toit de ne pouvoir travailler fon aife;

347

niais il avoit

tant

d'amour

fon

pour

fon
indifpofition
que malgr
de travailler
voit s'empcher
lui
ce qu'on
fuir
reprfentoit

il

Arc,

ne

poufur fon lit


cette
que
H bien

fa mort
avanceroit
application
monlit
dit-il 3 je veuxque
me foit un lit d'honlieur. Il mourut
ans
l'ge de trente-neuf
Il n'eft pas hors
de la vraifemen 1533
le vritable
dont
il en:
que
poifon
la trop
mort ne foit
grande
application
dans un ge
qu'il avoir au travail
trop tenauroit
form
de meilleures
dre, o la nature
de fant,
fi elle n'en
avoit
principes
point
t dtourne.
blance

MESS1S,

QUlNTllSt
dit
LE

MARECHAL

D'ANVERS,

ans le
avoir exerc
prs de vingt
Prs
malade
tomba
mtier
de Marchal,
de
d'une langueur
qui ne luipermettoitpas

il fe refa vie
pour gagner
fa fubfiffa n'iere pour y trouver
tance
& fi pauvre
fi vieille
mais elle toit
elle-mme
de peine
avoit
qu'elle
beaucoup
a s'entretenit.
un de fes
Dans
ces tems-l
travailler
tira chez

amis. l'tant

afez

all

voir

lui

montra

par
Pvj

ixa-

'34-S

zard une Image qu'un Religieux


lui venoir
il fe fentit
de donner
a la vue de cette
violemment
Eftampe
pouffe la copier;
ce qu'aant
fait avec quelque
fuccs l'envie de fe faire Peintre lui vint dans la peniee. Il fuivit cette inclination,
& fe trou.
vant dans la Peinture
comme dans fon liment, il gurit de (a langueur.
L'amour
qu'il eut pour la fille d'un Peintre, qui
toit fort belle, Se qui mit en mme teys
-aime d'un Peintre plus habile que hV%
un puifnt aiguillon
pour lefaire tudier,
& pour lui faire.rechercher
avec foin tout
ce qui pouvoir contribuer
le rendre ha& fupplanter
fon Rival.
bile
D'autres conrenrcette hiiloire
autrement.
& veulent
que l'amour lui ait t le marteau de la main pour y mettre le pinceau,
c'effc l'opinion
la plus commune
c'efl ainf
cl'on voit quelle dit
que [on-Epitaphe
ques Epigrammes fur ce pied-l. On trouve
de fes Tableaux
Anvers, & enbeaucoup
rr'atitres
une defcente de Croix dans l'EIl ne faifoit ordiglife de Notre-Dame.
nairement
& des Porque des demi-Figures
traits. Ainffes
Ouvrages- aant t faciles
fe font difperfs
de toits
rranfporter
Sa
cts dans les Cabinets
de l'Europe.
manire
qui n'avoit rien de ce-lle des autres Peintres,
toit fort finie & forte d

Allemande

Flamande.

oulenrs. II veqiiic
mourut l'an 1529-

JEAN

tort

DE

long-tems

CAL

54^
& iL'

CAR,

ou
CA
Atif

RE

R,

de

la Ville
de Calcar
dans le
de Cleves
a t un excellent
Vt
Duch
homme mais une mort
ne lui
prmature
a pas donn le rems de fe 'montrer au monde. En 1 ;6. il entra chez le Titien
o il
fie un fi grand
de
que beaucoup
progrs,
de la
Tableaux & de dpeins
la.plume
main de ce Difciple,
piffent
pour tre de
Titien mme
d'habien quoi beaucoup
les Connoineurs
fonttous
les jours
tromil alla
o aprs
Rome
pes. De Venife
s'tre rendu
trsla maniere
de Raphal
& y mourut'
il pana
familiere
Naples
en i $46. C'eft lui qui a defln
les Figures
de Vfal ,&
Livre
anatomiqties^du
les Portraits
des Peintres
qui font la tte
des vies
en a crites. Cela feul
que Vafari
Il a fait un
fuffiroit pour faire fon lage:
accomTableau entr'autres
d'une Nativit
vient du peo la lumire
pagne d'Anges,
ut:

Chriii

cet

Ouvrage

eft admirable:,

L'Ecole
$ jo
toic poflefleur,
Rubensquien
l'a voulu
garder jufqu' la mort, & fon inventaire
Sandrarr
l'acheta,
& le revendit l'Empereur Ferdinand,
qui en faifoit beaucoup
d'eftime.

PIERRE

KOUC

de Bernard
&, Difciple
Toit
Van
Orlay
qui l'avoir t de Raphal.
Il alla a Rome
o la difpofition
qu'il avoit
chofes lui fit prendre
profiter des bonnes
lui acquit
un trs-bon
Got>&
par l'exercice une grande
dans le deflein.
corrdfcion
Etant de rerour
il fe chargea
en fon pas
d'Aloft

delaconduite
de quelques
Tapifferies qu'on faifoit
&fe
fur les deffeins
de Raphal
fans enfans
& veuf aprs deux ans
voyant
il fe laiflfa aller la perfaade mariage
lion

de quelques
Marchands
de Bruxelles,
au voyage
de Conftantiqui l'engagrent
mais ne trouvant
rien faire dans
nople
ce pais la que des deifeins
de Tapis ,'caufe que la Religion
du pas ne permet pas
de reprfenter
il s'occupa
des Figures
deffiner
en fon particulier
des Vues des
environs
de Conftantinople
& les faons
de vivre des Turcs,
dont il nous a biff les
faire
en bois, qui feules peuvent
Eftampes

& Flamande.

Allemande

de fon mente.
Dans
cet Ouvrage
il
juger
fous la figure
d'un
Turc
afait fon Portrait
& qui montre
au doigt
un
qui eft debout
une pique.
fon
autre Turc
qui tient
Aprs
il alla s'tablir

voyage de Conftantinople
il

Anvers

y fit

de

beaucoup
Charles-Quint
pour l'Empereur
de la
6nde fa vie il crivit
la Gomtrie
en
traduifit
car il toit

&

la

de

Sculpture,

Ville

de

Soutt

il a
dans
peint
chofes
la plufieurs
Se
rivit
d'admiration.
digne
ailleurs

la

.ALDEGRAF,

E
o

chofes

la

& fur

Se
Perspective
Flamand
Vitruve
& Serlio
en:
bon Architecte.
Il mourut

ALBERT

de

Tableaux

s'tant

en

Weftphalie
de ce lieul'glife
entr'
autres une NaIl a fait

peu

de

beaucoup
occup
voir par
le peut
ainf qu'on
plus graver
le
nombre
de Ces Eftampes
par lef
grand
correct
toit
on
quelles
qu'il
peut
juger
dans fon deflin
danses
expreflgracieux
& n pour^tre
an grand
fions
Peintre

s'il et vu l'Italie.

$5*

L'cole
DE

JEAN

MABVSE
de Hongrie

Village

appell|
de Luca$
NAtif Mabufe,toit
d'un
contemporaxn
de Leyde.
avoir
travaill
beaucoup
Aprs
dans fa jennefle
en Italie
& ait& voyage
il vint en Flandre,
oit il fit connotre;
leurs,
le premier
la maniere
de compofer
les-Hi-,
ce qui
Se d'y faire
entrer
du nud,
ne s'y toit
On
jusqu'alors.
point
pratiqu
voit de-fes
en plufieurs
lieux tk|
Ouvrages
Il fut fort fage>
& en Angleterre.
Pas-bas

boires

Se fort

ftudieux

la fuite
Il

dans

il s'adonna
a t

Marquis
l'Empereur
chez
lui
tous
fes

de

mais dan|

fa jeunefl
au vin.

aflz

long-tems
Vrens,
qui

Charles-Quint
vouluEpour

au
tant

fervice

du

averti

que:

jdevoit
le. recevoir

loger
que
de

fuflTent
habills
domeftiques
Damas
les au?
& Mabufecomme
blanc
tres.
au lieu de laiffer
Mabufe
prendrefi
mefure
lui raire
une espce
de robev,
pour
avec laquelle
le proil devoit
felon
fiburer
lui
en avoit
voulut
fait
^et. qu'on
qu'on
donnt
quelque
en effet
l'argent

l'toffe
bizare

fous

prtexte

d'imaginer
c'toit
mais

ajuflement
} &pour
en porte?
pour la vendre
car &
au cabaret
il fit
comme

Allemande

& Flamande.

ne dvoie
arrive
hant que d'Empereur,
il crut qu'il
lui feroit
facile
de
ite le foir
Comme
le jour del'arrietirer d'affair.
ait
Mabufe
e de l'Empereur
approchoit
colla
du papier
bhnc
enferfieu d'toffe
un Damas
fleurs
e, y peignit
grandes
Se parut
dans le Cort lui-mme fa robe,
On le plaa entre
un Pote
Se un Muge.
Domeftiicien
qui toient
pareillement
nes du Marquis.
L'Empereur
ne
uoiqu'il

trouva
l'et

vu

fi galant,
flambeaux
qu'aux
marin
le voir paf-

ceCortge

qu'il voulut le lendemain


et encore
une
fois
avec plus
il fe-mit pour cela a une fentre
de lui;
Se quand
quis auprs
jaau milieu
pereur
qu'il

de fes deux

ftoffe
remarqua
n'avoit
vu
jamais

Le Marquis
l'on reconnut

d'attention
& le MarMabufe

camarades,

pafl'Em& dit

du Peintre,
de fi beau

Damas

le fit venir,

& la fourberie
qu
rire l'Empe*
fit extrmement

reur
cependant
de ce
que Mabufe
de de croire
que
pereur il faifoit
le fit mettre
en
il
long-tems
dans la
prifon
beaux dpeins*

fort en colre
le Marquis
avoit donn
lieu au monpour faire-honneur
aFEm>habiller
fes gens de papier,
afez
o il demeura
prifon
ne

lailfa
Se

d'y
Il mourut

pas
faire
en

de

travailler

quantit
i 56Z.

de

L'Ecole

354

JEAN
d'un

SCHOREL

ilat
Hollande
Schorel
dif
appelle
Toit

Village

auprs

d'Alcmaren

aufl quelcipl de Mabufe > & a travaill


que tems chez Albert Dure.
Aprs avoir
fait quelques
tours en Allemagne,
il rencontra un Religieux
fort curieux de Peinture qui s'en alloit Jerufalem
& qui lui
donna envie de faire aufl ce voyage. Il deffina dans Jerufalem
& fur les bords du
comme dans les autres Iieuxqui
Jourdain,
avoient
t fanciifis
par la prfence de
tour ce que la piet &la
Jsus-Christ
curiofit
Il s'eft utilefugoerer.
peuvent
ment fervi de ces defeins
dans les Ta*
bleaux qu'il a faits depuis.
A fbn retourif
alla Venifeo
il travailla
quelque tems,
Se de-l Rome
o il devina d'aprs Ra& d'aprs
les Sculphal & Michelange
& les ruines des anciens
ptures
antiques
difices.
Le Pape Adrien
VI. qui monta
S.Pierre lui donpour lors fur laChairede
na l'intendance
des Ouvrages
du btiment
de Belvdre
mais aprs la mort d'Adrien,
huit
qui ne tint le Pontificat
qu'un an &
il s'en retourna
dans les Pas-bs. Il
mois

Allemande

et

Flamande.

ans ce voyage
il pafla par
'amour de la vie tranquille
le Roi Franois
'offre que
Il toit
rendre fon fervice,
& de plusieurs
cars vertus
Pote

oit Muficien

$<<

la France
ou
lui fit refufer
I. lui

fit

dou

le

de pluil -

fciences

& Orateur

de

il

favoit

le Franois,
l'Italien
& fAllede fa converfation
and. La douceur
joinle faifoit
aie tanr de bonnes
qualits,
eLarin

er de tous
ournt

en

eux ans
on

difciple

ceux

qui

i 561.
g de foixante-fept
avant
fon dcs,
Antoine
fit fon

LAMBERT

Il

le connoiffoienr.

ans.
More

Portrait.-

LOMBARD

E Liege, rechercha
avec grand foin
tout ce qu'il. crut pouvoir l'avancer
dans fa profeflon
il tudia fort d'aprs les
Antiques & fut le premier qui apporta en
fon pas une mthode
du Got
loigne
Il forGottiqne & Barbare qui y rgnait.
ma chez lui une
o il
efpece d'Acadmie
eut pour
Hubert Goldifciples entr'autres
tius, Franc Flore
& Guillaume
Caye. On
voit
quelques Eftampes d'aprs fes Ouvra.Sandrart
ges qui font juger de fon Got
autres que Suavius
prtend avec quelques
& Lombard ne font
qu'une
mme perfon-

VEeoe

iiS
il dit

Lombard
dans
fa jufiefl
que
Lambert
s'appelloit
Suterman,quienAl
& qu'il
doux,
lem and fignifie
a voulu ex
dans la- fuite ce Surnom
primer
par le m
ce
8c que fu
Latin
Suavius
il
principe
fes
de cette
forte

marqu
Eftampes
:Il ajoute
inventor
Suavius
que Van-Man.
en raifanr
deux
der s'eft tromp
homra
& de Suavius
les Cnrieii
de Lombard
en cela exercer
leur critiqu
peuvent
pari1
ne

des
comparaison
Eftampes
ces deux noms
que Sandrart
mme
homme
e-n differens
nique
Lige
la vie

Lampfon
aifez connu
de

Secrtaire
fbn

par

Lombard

marques
attribuent
-ttnts.

Dont.

de

1-Evqiie de
acrf
rudition,
toit

qui

fon

intime
I

ami.
Le

mme

gifte
vcu

fair.des
trs-bon

yersilf
Pafdrj

de ce rems-l,
mais pareffeux
& eft mort Bruxelles.

3 qi

de

louange

Lampion
Lucas
Gafll

if

JEAN

HOLBEIN

fils de Jean
EToit
habile,qui
naiflance

quitta
& o il avait

s'aller
tablir
pour
dernire
Ville
que

a1fet'

Holbein,Peintre
Augfbourg
travaille

Balle
naquit

lieu

de

long-rems!
c'eft dans cette

notre

Holbeia

Allemande

zij

de fon
n 1498. Il apprit
pre
terne avidit,ce
qui regardoit
de fon gnie
ais l'lvation
de fon Matre
tau-defus
.ails la fuite
orce& d'un
e,.dans

des

une

ex-

la Peinture:
le mit

bien.-

& lui fit faire


d'une

Ouvrages
caractre.
grand
la Maifon
de Ville

aiteompauimens
ts de la Patiion

avec

grande
IlafaitBaf-

un

font

Tableau
autant

de
de

fu-

de

c
Notre-Seigneur
au Poiflbn
il a peint
une
ans le march
anfe de Palans,
de la mort;
Se les Danses
ont t gravs
s deux O uvrages
en bois.
Erafme dont il avoit fait le Portrait
plueurs fois, & qui toit de fes amis, jugeant
n'toit
;en que le pas des Suiffes
pas prore faire

juftice

au talent

de Holbein

lui

en Angleterre
ropofa de paner
prometant de lui
les voies pour tre bien
prparer
de Thomas
eit du Roi
par le raoy.en
Joins. Holbein,
d'autant
s'y rfolut
plus
dont
une femme
la
avpit
qu'il
troublait
tout
le repos
lauvaife
humeur
e fa vie. Il fit en
un trsAngleterre
de Portraits
admirables
grand nombre
olontiers

ntr'autres
fes enfans
y a peint
ers lieux

celui
Marie,
des

du Roi

Henri

VIII.

& de

& Elizabetly
en divd'hiftoires

Edouard,

Tableaux
il y en a deux

fur-tout

qui

font

dme

grande
compofition,runeftletriomhe des
l'tat
RicheiTes
& l'autre

de la

L'Ecole

a 5 8

Pauvret.FredericZuccre

que le Roid'A
avoit
fait venir
fut extre
d'Italie,
gletere
mement
en voyant
les
furpris
0uvragesd
& dit qu'ils
n'toient
Holbein
infrieur
ni ,kaphal
ni au Titien*
Holbein
pei
bien en toute
forte de ma
galement
gnoit
niere
miniature

frefque
guazzo
au
il deflnoit

huile &e
craon
& 1

avec
une merveilleufe
facilit,
plume
la quantit
de fes deffeins
eft innombrable
Il lui arriva
en Angleterre
une affaie
du Roi l'auroit
fai
qui fans la protection
Sur

de la rputation
d'Hoi
un Comte
de la premiere
qualit all
mais comme
le voir
il toit
pour
occup'
peindre
quelque
figure
d'aprs
le nature,
il-le
fit prier
de remettre
un autre jou't
prir.
bein,

l'honneur
traitant
fora
calier

le bruit

lui vouloit
faire.
qu'il
la chofe
de hauteurvoulut

entrer,
l'ef-

la porte
c monta
brufquement
au haut duquel
il trouva
Holbein,
le
fort en colere
le pouffa
rudement

qui
culbuta

mement.

du

haut

en bas,

La vue

coup
Comte
l'affront

leur
que
mais
Holbein

.fa porte
eut
la couverture

fureur
Matre

le tems
de

Se le

de ce fpedtacle
& les Gens

de monde
tant
en

voir

Le Comte

blella

extr-

attira

beau-

de la fuite du

voulurent
venoit

barricade
delfus
par
& d'aller
pro

avoir
aprs
de fe fauver

la maifon

venger
de rece-

Allemande

&

fur

venir le Roi

ce

Flamande.

qui

lui

35^

toit

arriv..

le
promit
protection
tems de l pour fe
Comte arriva quelque
meurtri
de fes bletures
ontrer tout
de rien attenter
Mis le Roi lui dfendir
Ce Peintre
mourut
de
contre Holbein.
en 1 5 5 4. g de cinquante
pefte Londres
homme
n en
ixans. Il eft tonnant
qu'un
Suiffe, & qui n'avoit
ait
jamais vu. l'Italie
& uu aufli beau gnie
uunaiifil
bongpt
Il eft remarquer
ur la Peinture.
que
a Miette

lui

de la main gauche
comHolbein peignoit
cet ancien
Peintre
me faifoit
Turpilius
omain.
Sandrart
raconte
tant un
que Rubens
Utrechx,&:
jour venu voirHontorft
pouril fut acfuivant fon chemin
Amfierdam,
entre lefPeintres,
compagn de plufieurs
Comme
on parloit
en
quels toit Sandrart.
chemin des Ouvrages
des habiles
&
gens
Rubens
en
fur Holbein,
que l'on tomba
fit l'loge Se confeilla
de bien regarder
la
Danfedes Morts de ce Peintre3difant
qu'il
profiter
auffi-bien
yavoit beaucoup
que
dans les
5c
en bois de Stimmer
Eftampes
en avoit deffin beaucoup
que lui Rubens
de chofes dans fa
Il eut un trsjeuneffe.
bon
de Chriftophle
difciple en la perfonne
Amberger d'Aafbourg,
qui a fait quantit
frefque
dans l'Allemagne.
d'Ouvrages

y6o

Ecole

TOBIE

STIMMER

SchfFoufe

at

DT.
il

en a donne

des

vrages

frefque

an fort

bon Peintre;
dans les On.

preuves
a faits fur

qu'il

les-faade
Franc
de quelques
a peintes
maisons
qu'il
fa patrie
auffibien
Se dans
fort
qnep
afaits
a
plufieursT
ableaux
qu'il
Strafbouf|
le Marquis
& pour
de Bade.
Entre
i
d'Eftarpes
en bo'is que lo|
celles
de la Bible
> qui parii^
en 1 58^. ont un mrite particulier;
8|
un jours
d'elles
Rubens
diroit
que

nombre
grand
voit de lui
rent
c'eft

Sandrart
Sandrart
for

de

Jobius

JEAW

a mis au

Strasbourg
les Eftampes.

de

il avoit

deux

Stiromef

cette

notion

attach

plus

jeune

bien

gnrale.

VERMETEH

CORNEILLE
un

dont'

frres

fur le verre,
peignoir
& le
en bois merveilleufment

dans
NE
etolt

Bernant

la Peinture.

Imprimeur

gravoit
n'en ai que

profit
un tt#

beaucoup
ce livre
lui-mme

appelle
fcience
pour

jour
beaucoup
eft mort
jeune
l'an

avoit

qu'il

Village
auprs

prs
de

d'Harlem
l'Empereur'
Charles-

je

di

Iharles-Quint & le fuivit dans plufieurs


dans celui deTunisJ:
[owges, qentr'autres
en plufieurs fudont il a peint l'expdition
en Tapifleries
raaIjetsquioiit
texcuts
II. laifl en Portuque
Philippe
Ignifiques
encore aujourd'hui.
Il
gal &qui s'y voient
Arrasdans
le Monafbeaucoup travaill
Bruxelles
& danstere de faint Gervais
Villes des Pas-bas. L'EmPudeurs autres
prenoit plaiffr le
pereur Charles-Quint,
voir: car outre qu'il toit beau & bien-fait,
avoir une barbe fi longue, qu'encore
qu'il
||t debout elle tranoit jufqa' terre; ce qui
le fit appeller Jean le' Barbu. Il mourut -1Bruxelles en 1559g*

fa

ans

eft

cinquante-neuf

de

faint

fait

il

Georges

fpulture
lui-mme

fon
Epitaphe.

ANTOINE

MORE

de
IVJArif

Scho-

Jean

d'Utrechtjdifciple
w
a

rel

imitateur

un

de

la

grand
Mure

8c

be.

Il

d'une

manire

fait

vraie

forte

dans

les

&

r-

Cours
d'Efpagne

&

l'Empereur
de

entit

lui

Portraits
qu'on

femeraent

qu'on

prfens

ai
de

expaoit

les

outre

cher

faifoit

V*

Charles

de

Portugal

devint

forte

riche.

fort

qu'il

auffi
voag

en

Italie.

foft
Quoique

$,t

-'

emploi ft de faire des Portrait^


principal
il ne laifl#it pas de faire quelquefois les
Tableaux
d'iiftoire par intervalle.
Il eus
un dans le Cabinet de M.le Prince de Con4
d o eft reprsent Notre-Seigneur
reffufi
cit, entre $. Pierre ft: S, Paul. Le map
ce Prince
hand qui vendit le Tableau
avoit beaucoup
gagn cette anne-l le
montreur dans la Foire S. Germain.
C'eftuft
morceau d'une grande force & d'une gran*
de vrit. Antoine More mourut Anvets
ans. :

1ER

E-

B RU

JL_ E. VIEUX
A

fon

Pris

ce

BRUGL
du Village

Kouc

dont

entit

chez

re

duquel
en
patra

Kouc

il a, fait
France

beaucoup
de-l
en

&

r
de Breda.

Brugle
auprs
P afan de difcple
il
la fille.
poufa

Jerme

E,

de fa naiffaii'

appell
fils d'un

Jl toit

toute

nom

G L

de Pieri
Il travail

dans

la maiii

de chofes;
Italie,

qu'il

parcourue.

Quoiqu'il
ceux
jets
fUvaatage

ait

trait

nanmoins
toient-

des

toutes
qui
Jeux,

fortes
lui

deli,

plaifoie
des Danfi

Flamande.

$6

de PaiV

Ses

leurs acT
pour remarquer
plus jprcifemnt
eux dans
tions> Se ce qui fepafbii;
parmi
, aufji perfnne
n'a rien fait.
ces rencontres
Il a tudi
de mieux en ce genre-la.
le Padu Frioiil
il toit
fagedans; ls montagnes
& fort
fort ftudieux
n'oceuf
particulier
fon efprit) quie de
pant
ce qui, pou voie condans fa profeflin
tribuer l'avancer
on
il s'eft rendu
trs-clebre
il y a beaucoup
de fes Tableaux
dans le Ckbi.net
de. l'Em& le refte

eft difr
de fs ouvrages,
autres
lieux,
plufieurs
principalement dans les Pas-bas.
Qri voit qu'il s'efl:
fait
dans
des Peintres
l'Acadmie
agrger
Anvers eif
5
51.
"

y ereur
erf en

R jiSfC

LU

R E TJC

Ils d'un bon Sculpteur d'Anvers, s'ek


exerc dans la profefon de fon pere
lege ppuE tudier laPeintare foas.Laivert Lombard. Del il alla en italie, o il
'appliqua extrmement deflner ce qu'il
rouvoit fon got > &;j[-ptout les ouvrages
e Michelange. Etant de retour en fon pas
'y acquit une grande rputation & beau-

Qij

'
<$4de bieji
coup
par la boute
nombre
de Tes
ouvrages
;nais
eut un fort bote
dans

fes

quoiqu'il
agr^fble
tellement

il te laifa

la conversation

fuportble
il n'ainiit

le gran"

par

amis

mme.

Cepeilda|

pas moins le travail


Il peignoit
tttttai ls jours
mi
fpt heures
attach
& avcplaifir
^ouvoit
enfuite
voit
Ces amis.
affez
de
teins
Ilinj
pour
jouoit
tume
jeu

que par'
contraire
de dire,
Le
eft ma mort.
On rappelloit"dnsA

en

XTAtpingl^d
J^f

de'B^efe

- Ji a

'^s,

5 70. ge

'i
fa-

fut
fart

Peintre

du

quantit
qu'

'Sandr'art
&

dV
huil

en' pairie

comme

teros
mourut

en

1594.

J!

$4$

.Tp|

Er Breda

avoit

tudi,

Lieg

avec

JJliFiaac Flore;:fous Lambert Lombard.


Sandfart aprs l'avoir lou comme un habl Peintre eh fait lpige
Comme d'un
Anverso il, vivoit d'une manir magnifique
iltoutes choies j il a,fait un grand nombre
de Portraits peu infrieurs ceux d'AntdineMor*
- y.
.,"
siUii jour qu'il feifait le Portrait du Dufe
'Albe, & qu'il avoit feint qu'il n'enterioit
la
pas l'Espagnol, un Omcier de Juftice
criminelle vint demander ce Duc fes or..
res toucltant le Comre d'JEgmonr quoi
I rpondit qu'on l'excutt fans perdre de
ems. Cet ordre fit tant d'impreflion fuc
'efprit du Peintre, qui aimit la Noblefle
k Ionpais qu'tant retourn chez lui, il*
omba maladie & en mourut en 1 5 68.

H UB ER T GO L TS
Atif
o
F

toient
Lambert

de Venlo
fes
Lombarde

& lev
Prens
Il

Wirtbonrg
a -t difciple
eu

un

Qiij

gnie

a mis

au

de

jour

de

peu de chofes
deux
fois
conde

il gros
Peinture.

Il

a t mari
humeur
de

femme

IEk

&

1')

Ere

le

& Fils

premier

natif

de; Goudp

dans

les EgMfes
du
Tableauxii
anjoufe
grands
qui
d'hui
des marques
Fran*.
defleur
capacit.
de fon pre la
cois aprs
avoir
t difciple
fut auffi
de Franc
Flore
furpafljf
qu'il
Eraw;
quant ai -intelligence
de s > couleurs.
de

lui

de

Paris

mourut

& c'a

plus
donc
on
de
en

fort
i 8 3.

beaux
&

Portraits:
le fils en i6iz.

Le pets

affez

mauvais,

'n
D'Amfterdam
Peintre,

mais filsdifciple

chri

au Titien|

il demeura
$z lequel
il fit le Portrait
de:qui
chez
f Amflerdam

allez
qui
Pierre

Si
long-rems,
encore
fe voit
Ifaac Peintrei

&
beaucoup
d'esprit
) } de politefle
fon retour
il fixa fa
^rudition.
Depuis
o il a fait de beldemeure
Amfterdam
en 1 581.
& y mourut
les chofes,
g de
Il avoir

<jiiarante-huit

ans.

B
DE

Malines

habile
travaill

petit,

ture, & 'dermpe.


ns pour rEle&e'tt'
de l Mons
mort en
ans. Goltius
il a fait entrer

a t un

fort'

Palatin

Heydlber
g
o il
5 & enfin Amfterdam
g de cinquanre-neuf
oiV
de Bol
a grav
l'Epitaphe
le Portrait

de

Saver

i oiit

& Roland

acques

il a pfefqii
toujours
tant huile
qu'en rnitiiaIl a t emplOie
deu

homme
en

en

,'n

de Peirirr
t

fes

i
dif-

tiples.

MARTIN
Ils

d'un
dans

u:d

HEMSKERC

Pafan

du

la Hollande,

au Matre

chez

Village

d'HemfKerc

figroffier
padic
qui on le mit

& ii
Har-

Qui;

le renvoya
chez ton oere Heft$
qu'il
A quelque
tems
de-l
> TbTlicit
pat
chez un
o
fon gnie
il entra
il profitja
fon application.'
par
beaucoup

lem
Kerc.

en

,( 'toit
fon.^J
Schorel
'y

Il fe mit

alla

contre

le

deflin-

Harlem,
la
plupart
tampes
toutes

il

ne fut 'que trois'

par. quelque
de. partir.

n'en
acci-

rire*
contraignit
les Pas.-bas.
? & s'arrta
o il a demeur
le refte<le
fa vie
en Ef
de fes ouvrages
fe voient
& Vafari
qui les rapporteprefqus

en dtail,en

ne

intelligence
maniere
de
1574.

foa^iic

parler

qu'il

empch

que Michelange
(on got.
trouva
ces Eftampes
,que

en

4arriei;e-f|.

s'il

qui, le
dans

tourna

ou

ijELoia^jOii

beaucoup
t
point

avoit
dent,

de

peu

peu

Il

refter

im fruit

enfuite
il avoit

dont

dvelopa

rions.
ans

effet,

du
deffiner

de

& dit,

avec;loge:
parle
en voulut
colorier
Il parot
Hemficerc

unequ'il
nanmoins
par.

Clair-obscur,
eft fche.
foixante-feize

n'avoit

aucu-

& que&
Il mourut
ans.

j<s>

CHARLES

rr'Toitn

FEKMANDER
Gentilhomme

noble de

Flandres

dans

un grand
mit fous
Peintre
enfuite
fieurs

penchant
la
fort

ou aprs-

ce tms-la
du il
Udalric
THiftoire

voir
il le

Heer
Se puis
fit

pluIt
des

fainte.

tems
composer
en mme
car la pfe
toit
encore
un de
il alla a Rome
avoir

en Allemagne,
Arcs de- Triomphe
pereur
tourna

'ei

clbre

chez Piertfe
de
Tableaux

s'exeroit
Comdies
fes

fon fils fit


la Peinture
de

pour

Terre

Meulebrac,
Ce pere le fit

ppelle

dont fon pre toit Seigneur.


comme
lever avec foin ;'&

une

travaill
& fit

Rodolphe
Meulebrac

trois

ans

Vienne

pour t'entre
, enfuite de
fa

il

paff

plufieurs
de l'Emquoi

il re-

patrie;,

Les Guerres
de la religion
quis'au^menle contraignirent
de Ce.retirer
dans
ferent
o il a peint
des Tableaux
Courtrai
fainte
Catherine.
glife, & fur-tout
Comme

il

s'en

retournait

fa Terre

d'Ede

il fut vol
tout
& dpouill
Meulebrac
nud. Se
.cette
rduit
extrmit
voyant
il
fur un vaiffeau
s'embarqua
qui le mena
Harlem,
o il fe rtablit
dans l'abondatv-

Q*

^7o[

la Peinture

> & s'occupa

ce
Il'

Paflon
Il tablit

& la Po'fie:

qu'un^nomnrdejGeyewtgrave.
dans
la
mme Ville
d'Harlem,
"& les Corneilles

avec

Goltius

demie

pour
y deflner
nature,
&
d'aprs
les jeunes
i Peintres Ses ou.,
y, exercer
en Profe
& en Pofie
(ont
en fi
nombte
qu.'il feroit
trop'long
de les

pour
vrages
grand

ici.
rapporter
il a mis
re
trs Flamans.
tua
Il

en 1 6ojt.
fut enterr

Eglife.
Il eut
hrita

un
de

fcience.

Outre
au

un
jour

une

Trait
la

Vie
d'un

L'ignorance

de Peintudes Peinn
Mdecin

a l'ge de cinquante-Jillit
a Amfterdam
dans
fils

fon

aufl

pre
Roi-de

Le

appell

la vieille

l'humeur
l'efprit,
l'attira
Danemarc

DE

MARTIN

le
ans.

Charles,

ils a toujours
o
d'habile
homme.

Coppenhague
en rputation

Aca4

qui
& la

demeure

VOS

l'Italie.
voyag
par ton.te
&
dans
corre:
fon defTein
l'on ne
fes inventions
mais
a

toit
Il
D'Anvers
facile
dans
trouve
vrages
bre

dans fes oupiquant


nomen grand
ils font nanmoins
c la plupart
ont
t gravs
c fe
rien

de

bien

voient

en

C/eft

les de
d'aprs
ont grav
les hermi-i
defleinsdela
Vie de

Eftampes.
les Sadelers

feins que
Il fait,
jes.

a,ufliles
Vierx
a gravs

J. C que
de Isfataiis.,
js_
^oir vcu fort

JE

Il toit

les

fort gros
il mourut

vieil.,

AN

pour

vangw
Se aprs
en

AD

1604.

A N

en 1 5 17. de la clbre
faNE'
Bruges
des Stradans
la
mille
laquelle
aprs
mort de Charles
Comde Goude treizime
te de Flandre,
dans
Tyran,

qu'elle
l'Eglife

fit
de

fTafliner
faine

comme

Donaes

dp

ou
tout--fait
teinte,
Bruges
fut prefque
du moins.
de ct
d'autre.
Le
difperfe
alla en Italie
nous
dont.
Peintre
parlons
Se s'arrta
Florence
o il fit quantit
d'ouvrages
grand Duc.

Se huile
frefque
Vafari
le fit travailler

le
pour
aux Pein-

tures qui ont t faites


dans la Chambre
de
fort bien les Chevaux,
ce Prince. Il deflinit
desChaflTes
8cfon gnie le portait
peindre
Il mourut en i 604. g de Soixante
quator,ze ans. Tempefte

a t

fon

difcipl.

Qvj

L'Ecole

37*

BARTHELEMI
en

SPMAtfGEg.
i 54<j. fils
les
apprit

d'un

Marchand
d'Ande fon Aft
principes
& s'en alla Rome*

vers
NE'
-de plufieurs
matres,
o il futdomeftique
Ce

Cardinal'l'ayant
le donna
Pie
dere,
ment

du'Cardinal
pris

fa protection,
Belvl'emploa

V. qui
fit un

o
Spranger
dernier
en trente-huit

bleau

en

Tableau

du Jugece Tamois,&

eft encore

Tombeau

de

au dtins

aujourd'hui
ce mme
Pape.

Pendant

Vafari
dit fa
y travailloit
ce que Spranger
faifit
toit
foit que l'envie
le ft
perdu
la maniere
de Spranger
lui
eft

plus

Farnefe.

qu'il

Saintet
que
autant
de tems
parler

dplt
car il eft

vraisemblable

du

ou que
ce qui
tonnant

en
fa manire
que
qui a form
Spranger,
l'ait
G. contraire
aux
belles
faire
Iralie,
& fe
choies
devant
les yeux,
avoir'
qu'il
ioit
taifl emporter
au feu d'une
imagination

fans voufi peu regle


ce
que je dis
&fe
loir diminuer
de Ces ouvrages
l'efprit
mrite
car ils pluqui s'y trouve d'ailleurs
rent bien des gens
& fur-tout
au Pape,
qui lui donna
cette
condition
avant

que

ordre

deles

nanmoins

de commencer

continuer

avec

que Spranger,
les Tableaux
qu'il

Allemande

-f

PUmtnde.

en feroie
entrepris
pour fa faintet
ce qu'on
voir les dpeins
pour y corriger
propos
ce qui donna
ieU
trouveroit
de finir fes
n'avoir
penfes
qu'il
Spranger
qu'efquiflees
trs-legerement
jufcjites-l
de fon imagination.
Surflon la vivacit
ce
faire cette 'reflexion
que
quoi l'on peut
n'eft pas le got du de'ffein
qui
a plu au
& a ceux
des Romains,
donqui
Pape
leur approbation
aux Tableaux
de
noient
jnroit

& qu'il
faut par consquent
qu'il
Spranger,
ait quelque
de ce
dans
la maniere
partie
y
tant
inconnue
Vafari,
Peintre,
laquelle
n'a pas lal
de faire
fon effet fur les yeux
non prvenus
de
Se de fotenir
l'ouvrage
ce Peintre.
avoir
aprs
diver s lieux

Spranger,
Tableaux
en
cboifi.

de
par Jean
du Duc de Florence
Maximilien
l'Empereur
mand
cet

Vienne

Se

L'amour
gedans
abfent
avoir
il

fut

Sculpteur

Prague.
de la Patrie
des

trente-fept
avec de

'i Prague,
fort
g.

de-

d'ouvrages

bas
ans

grands
o il s'toit

un voV

lui ne raire
Pas

pour
qui lui

Rodolphe

quantit

grande

depuis
t reu

y mourut

de

Bologne

c pour

les Villes

retourna

de

quantit
Rome,

tre
pour
envoy
II. qui lui aVoit
fit
Peintre.
Spranger

unhabile

Empereur,
accda
une

fait

d'oir

il toit

& aprs
honneurs
tabli.

y
Il

|74

HENRI

GOLTIUS,

de Jean Goltius habile Peintre far'


Fils
eft n en i 5 58. dans un Village
Verre
du Duch de Juliers
appell Mulbrec. Il
a Harlem fa profeflon & s'y maria.
apprit
Il epoufa une veuve qtiiavoit un fils appell
JMathan
qui Goltius apprit a graver. Les
chagrins que lui cauferent quelques affair
xes domeftiques le jtterent dans une pbtyie & dans un crachement de fang,qui aprs
lui avoir dur trois ans fans qu'il y trouvt
comme par
de remde le firent rfoudre
d'aller en Italie. Ses amis, qui
dfefpoir
n'oubliefon dflem bizarre
troverent
& lui faire
sent rien pour l'en dtourner
voir le danger oti il expofoit une vie auffi
attaque qu'toit la fenne. Il leur rpondit qu'il aimoit mieux mourir en apprenant quelque chofe qne de vivre dans la
langueur o il toit dans fon pats. Il paff
par les principales Villes d'Allemagne, il y
& n'y
vifitoit les Peintres & les Curieux
de fon Valet il fit
-voulant pas tre connu
fan Matre,au fervice duquelil feignoitd'tre attach en qualit de Peintre. Il eut par
ce moyen le plaifir d'entendre ce que le*
.uns & les autres difoient de fes ouvrages

pfL
(ans le connoitre.

Ce

l'exer-

deguifement

la
tellement
changerent
de fon esprit,
Se la disposition
de
de tpusjfes
{oncorps,
qu'il f trouva dlivr
fant.
qu'il
reprit
fa. Premire
de: choses
dans Rot
Il deflina; une. infinit
par o
jjruation

rre & dans

flapies.,

l'Antique*
tant
d'aprs
i Polidore
Se les au4
Raphal
que d'aprs
Il y fit peu d'ouvrages
de
trs bons Matres.
& ion mal l'y ayant
il en
Peinrnre
repris
du lait

gurit par l'ufage


lui ordonnrent*
de retourner
il Harlem,

Ils

lui

(on air
o il grava

divers manires,

naral.

Il revint

donc

chofes
plusieurs
fait
Se enfin s'en tant

il mit

particulire,
les Eftampes

les Mdecins
que
conseillrent:
auffi

d'aprs
d'Italie.

en
une

de belau jour quantit


les deueins
avoic
qu'il

apports
On
qui font
peut juger
par les Eftampes
de fon invention
de deflirt
fon got
que
n'toit
Se que fa manire
pas bien naturel
mais qu'il
avoit quelque
de fauvage
chofe
conduifoit

fon

Burin

avec

une

lgret
en
Harlem
ans.

une

fermet

Il eft
incomparable.
1617.
g

de

mort

cinquante-neuf

Se

$7&

JE
Appelle
toit

AN
ainfi

D
caufe

qiie
car

fon |>er|
d'Aix
la
Chapelle',
pour lui,
en z 5 56.
il tait
n Cologne
avoir
Aprs
tous
la difcipline
tems
t
quelque
de
dans
alla
tudier
Spranger
faprofeffibn
il reles principales
Villes
d'Italie
de-la:
en Allemagne
o l'Empereur
Rodot
Se le renvoya,
Ro*'
affeion
phe le prit,en
Il ne fane
mxe pour.y
deflner
les Antiques.
des
pas s'tonner
les ouvriers
Prince,
en
pour
avancer
qui
du gnie
il vooit
;_car il aim<jif paffionn'
les beaux
tisment
& s'y connoiflok
Arts,
bien.
fon retour
fit beaucoup
Jean
Dac,
pa(a

trsrEmpereuriqui-font
de louange
de qui le firelit
dignes
pafler
le plus
habile
de fon tems,
Sa prupour
audence
le mit
en grande
confidertion
de
il ne' fe fervir
r.mais
prs de ce Prince
fon
credic
perque pour obliger
plufieurs
Im
fonnes
de mrite.
Il mourut
la Cour
d'ouvrages

periale

pour

combl

d'hemneur^

de bienr

HAINS
toit

Berne,

entretenu
en

mifie

par l'Empe-'
tems
que

Jeati Dafi, Spranger,


Hufnagle
Brugle,
& Gilles
Sadeler
Jean
,'S
Roland Savryy
Il Fat envoie en Italie
par
rEfiipereiit
ner les plus

non
belles

feulement
ftatues,

pour
mais

y deffauffrlcs

de
Tableaux,
Se la ruffte
Elus beaux
Ton voyage lui attira
lifti'
finguliere
proteIl a fait
iion de ce Prince.
beaucoup
d'ouvrages
pur'PEnSpereur,
qui ont t la pi-:
les Sdelers
Lacas
gravs
par
par
part
de Francfort,
Kilian
,& par Ifaac
Mayer
il eft mort a Prague
fort regrett
des honntes gens
parce
hoftnte homme

lui-mme
toit
a eu un fils qui

qu'il
il en

fort
toit

auffi Peintre.

MATHIEU

&PAUL

BRIL

freres

Anvers
bons
ja tabli

ont

bons

Topographes.
dans
les ouvrages

lorfque Paul fon


y ont beaucoup

frere
travaill

l'y

Pafagiftes,
Mathieu
toit

Se
d-

du

Vatican
ils
trouver

alla
frefqiae.

Ma-

f7t
hieu

L'Ecole
mourut
en 1 84- c Paul
ion pun<5
& qui n'ed
ans
qui a vcu foixante-douze
inort
i6zi.
a fait quantit
de Ta.
qu'eii
Ils font aujourd'hui
bleaux.
dan
difperfs
les Cabinets
des curieux
& font en
grande eftime.

CORNEILLE

CORNEILLE
fils de

D'Harlem
bil
n'ait
qu'il
moins

fait

Peintre

D'Anversjfils

ha-

Corneille,

j eft

n en 1 562,. & bien


t en Italie
il a nan-1
& de bon
belles
chofes

jamais
de fort

il tablit
difciples;
une Acadmie
dre
environ
l'an
1595.

ADAM

Pierre

avec

Charles

de

Peinture

VAN
de Lambert

Van-Maiv
Harlem

Rt

Van

Ort

donc

auffi t disciple,
il
avait
s peignoir en
& toit en rputation
de fon tems
grand,
les emplois
continuels
qu'on lui donna,
de for'rir de fn pas. Il fut
rempcherent
& mourut
le premier matre de Rnbens
ans
Anvers g de
vingt
quatre
quatre
en 1641.

Allemande

OT

'Flamande.

HO/KEN

}jf

1US

de la Ville de Leyde,
n en 1 5 5<f
ble
Letfut lev par fes parens dans les belles
.tems deffiner
d'Itres. Il apprit en mme
Il n'avoir
ans lorffaac Nicolas.
que quinze
civiles
l'obligrent
de quitqueles guerres
il y
Liege
retire
ter fon pais
Se s'tant
des marques
acheva fes cudes,
& y donna
Il y fut particuJe la beaut de ;{pn efprit.
lierement.connuduCardinalGrooibekyqui
lui donnaedes
Lettres
de tecommandatioa
o il fut reu dans la maipour aller Rome,
ion du Cardinal
Son gnie
atif
Maducio.
le fit
tems a la Philofen mme
appliquer
aux Mathmatiques
phie, a la Poefie,
&
Il nr un grand
dans le
la Peinture.
progrs
deflin

Zucla discipline
de Frdric
quoi il,
cre, & d'aprs
les bonnes
choses
obdu Clair
joignit une belle
intelligence
fcnr. De forte
qu'il
pana
en Italie
pour un,
tous

inhomme des plus


univerfels
& des plus
demeura
gnieux de fon,^ems,
Venius
fept
ans
il ni pluleurs
le/quels
Rpinei-pendant
beaux
& ranc,
de fon Pinceau
ouvrages
il fut reu nu
palT de-la
en Allemagne
fervice

de l'Empereur

Se

enfuice

celuu^

o
du

de

Duc

Cologne
lui proposa
furent
il vint

conue
Prince
Vers,

qti'

da'ris

ces Cours ltrangeres^n


de l'y arrter
pas capables
longtem,
offrir
fon fervie
au Prince
de Pk^

ni
qui guvet
fit fon Portrait
tndnire

& de
les
avantages^

Bavire,
mais
tous

qui
de fan

noie
arm

albrs
de

les

PaVbas^Ss

toutes

d'une

pices

habilet.

Aprs
la mridii
Ce' retira
de Parme
Ani
,1 Venius
o il fit quantit
d'excellent
onvra^

danj
ges de peinture,
que l'on voit encore
Ies pTincipalesglifs.
Quelque
tems acres;
l'Archiduc
au
avoit fifecd
Albert
qui
Prince
de Parme
lent
aller
Bruxelles,
Se lui donna
l'intendance
des monnoe&
Parmi

ces occupations
embarraffantes
Verirus ne laina
du Pinceau;
pas de travailler
il fit les Portraits
de l'Archiduc
Se de l'ln.
fante

Isabelle,
Jacques
Roi
pour
fgnaler
fon pinceau,
vrages
del1ein.
fance
d'Art

qu'il
Ceux

fon rudition
il mit en lumire
a enrichis
qui

font

& dans

lesquels
& de grace
font

la vie
race
les emblmes
de

en grand,
qui
de la Grande

l'Amour

de faint
d'amour.
profane

forent

envoie

Bretagne
aufilbien
plusieurs

&
que
ou-

de [011
de figures
venus
ma connoifje trouve
beaucoup
d'Holes emblmes
&
Thomas
d'Aquin
ceux
Venius
ddia
l'Infante

Ifabellc

Flamande.

1 S*

fur f Aijii l'obligea d'en. fire de pareils


Le Roi Louis
XIII.
lui fit faigodr divin.
mais il ne
fon pas
t

re

debellesoffres
pour l'attirer
a quitter
fe rfoudre
pt jamais
de fon Prince.
C'a
nr le fervice

Polidore
i a.
mier qui depuis
de Caravage
en un principe
rduit le Clair-obfcur
que
& rpandu
Biibens a perfectionn.
par tous
Bruxelles
en 16 3 4.
les Pas-bas. Il mourur
de foixante-dix'-huit
g
> Gilfeerr qui fut
frres
a eu
qui fut Peintre.il
verdans

fon

Art,

ans.

Il

eut

&
Grayeur
auifi la gloire
le clbre
Rubens,

deux
Pierre
4'lc*

JEAN
n

de
1564. Il apprit
de la peiiiESc
[on
pre les ommencemens
forma
fa mafnrej mais ce fut en Italie
qu'il
mre fur les ouvrages
dont
du Tintpret
Il
difiple.
il inventoit

il fut
huile

blement.
njaifons
encore
pamer
mais

Munie

en

a peint
frefque
facilement
&

agrade
beaucoup

il

a peint
frefque
a Munie
& Augfbourg,
de fa capacit.
des marques

beaucoup
gagnoit
comme il aimpt
pauvre,

&

font

qui

Rote-

Ces ouvrages
il
dpenfe

par
la

eff

PIERRE

la
vent

CORNEILLE

manire du Bafln
t trompe.,

PIERRE-PAUL

BERTt

qu'on

y a fou

UNS

de la
l'honneur
toit
oriOU re
'on peut
nommer
en peinture
quelque
manieo fori-per Jean Rubnsi
ginaire d'Anvers,
noble d'extraioiv.exerok
laL charge de
dans le Sent
Confeiller
lorfque les guer.
fa pad'abandonner
res civiles l'obligrent
Cologne.
Ce fut en
8f de Ce retirer
trie,
jcette dernire Ville, &en i 577.quenaqait
.Pierre-Paul
Rubens. Le foin que fes parens
& la vivcit de
.prirent
de [on ducation
facile tout ce qu'on
{on efprit lui rendirent
de forte qu'on
'lui voulut faire apprendre
comme un fujet digne de fucle regardoit
il ne
.'ceder la charge de
fon pre. Mais
a aucune profef.s'toit encore dtermine
fion quand la mort de fon
fa famille
des armes fit retourner
tinemenc
Anvers. Il y continua fes tudes des belles
& par intervalle
Lettres
il f divertiflbit
le fentant port a cet exercice
defliner

Allemande
la nature
qui
dans
es racines

&

zt

Flamande..

en

avoit

fon

efprit,

de profoneffet la vio-

jette
En

la
'inclination
qu'il tmoigna
pour
fit rsoudre
fa mere a lui
Pinrure
permet-.
chez
Adam
deffiner
tr d'aller
Van-Oort
lors un Peintredereputationi
uitoitpour
t aflez de tems pour
mais aprs
y avoir
demandoit
de lui,
fentir ce que fon gnie
lente

ilquitta ce
mins. Celui-ci
Peintre-,

Matre

& s'attacha

toit

mais

un

non

un

bon

qui

favoit

fon

toit

d'ailleurs

favant

dans

ces qualits
entre
le matre

iEciple
que Rubens
qui
eudeflTein que de s'inftruire
pour fon plaifir
s'y donna
tant port

Vie-

feulement

bel-efprit
& qui

Art par principes,


les belles Lettres.Toutes
liaifon
Une (i troite

Otho

par
caufes.

d'abord

firent
&

le

n'avoit

de la peinture
entirement,
y
les pertes
que les

guerres lui avoient


avoit
& fon
La facilit qu'il
d'apprendre,
l'aant
rendu
"affiduit dans
le travail,
en
fon matre,
il crt qu'il
peu de tems gal
ne lui revoie
de voager
pour
proplus que
fiter des belles
Viechofes.
Il alla d'abord,
nife

o il fe fit

dans

l'Ecole

folides
Principes
pour
Ce fut en cette
Ville,
avec un Gentilhomme
lui
celui-ci
toue
fon matre
d'entrer

du Titien

des

le Coloris.
fait amiti
qu'aant
du Duc
de Man-

de
de la part
propofa
au fervice
de ce Prince

5*4
a la

mme

peintures

qualit
excellentes

de

Rubens

avoit

desquelles
le feul motif

Gentilhomme.
L
qui font Mantoue,
ou

parler

,furen

c
qui
l'engagea
d'accepter
Il s'y attira
une considration
parti.
parti
& aprs
du Duc
culiere
tudier
y avoir
de Jules Romain
les ouvrages
gneufemenc
o il s'appliqua
il pana Rome
fbrtemen
aux recherches
fon Art. 1
que demandoit
profit
mettoit
d
& tant

fon

tantt
got
en faifant
& qu'i1 accompagnoit
crit,
d'un defin
lger
fur lui un ajer ;lf
jours
tendon.

Il
de

cice

des

fcjrdinairemen
tou

pehdiaut

.cet

des

faire
de

l'Eglife
neuve

fainte
Pres

Qc dans

Croix
de

y avoit fept ans qu'il


cqntinuoit
de fa proreion,
lie les tudes
,quand
fa mre
toit dangereufement
prit que
Cette
nouvelle
le contraignit
lade.
&
Anvers
quoiqu'il
fa mere
morte
il trouva

tournera

Catherine
eut quatre
& pour
tion

apporter
que fa mort

en Ita
il ap
ma
dere

et pris lap
ceen arrivant,

Il
au mariage.
poufa
il vavec laquelle

de ronger
de Brentes
annes.Il

l'Egli

l'Orat@irev

Il

fte
la l'obligea

exer
dan

l'

aimoit extrmement!
l'afflicremde

quelque
lui caufa,

il quitta

Anvers
pour

$ %<
fit un voage
en Holquelque
tems
vifita
Hun.& paflnt
par Utrecht
eflimoit
Sandrart*
,lori!, qu'il
beaucoup.
chez
ce Peintre
comme
demeuroit
fon
qui
dans
Rubens
toutes
difciple,
accompagna
> &dit que'dans
le
les
Villes
de Hollande

.jour
lande

chemins,

Rubens

de Peinture
eftimoit
ge)
aeHuhtorft,
marc & que

(en
parlant
des ouvrages
avoir
vus dans fon voaqu'il
la maniere
de peindre
fixr-tout
&
les

de

les

comportions
Tableaux
petits
'lui plaifoient

neille Poiembourg
qu'il pria ce Peintre
qiies-uns.Rubens
Helene Fortran

de

poufa

de

qui toit

Helene

une

de Rubens
il
l'Europe

Peintre qui ne voult


a main
& comme

Cor-

G. fort
lui en faire quelen fcondes
noces

beaut
& qui lui flic
d-'im-gnand
dans les
gares
de femmes
qu'il
peindre.
La
rputation
ue par toute

Bl-

en

recours
avoit

s'tant

ten-

avoir

n'y eut pas


un morceau

iitoit

extrmement

un
de

il fit faire
fur fes
parts
teins
& par
d'habiles
difcicoloris,
ls, un grand
nombre
de Tableaux,
qu'il
ou choit enfuiteavec
des yeux frais,
avec
ne
& avec
vive,
intelligence
une-prompitude de main.
entire-'
qui y rpandoit
ent fon
efprit,ce
qui lui acquit
beaucoup
ollicit

de

toutes

6 biens en peu

de

tems

mais

la differeu-

3B6

VEcvh

ce de ces fortes

de Tableaux
qui pnflbient
d'avec
ceux qui toienc
pour tre
de lui,
vritablement
de fa main
fit du -tort
car ils toient
rputation
la plupart 4nal
& lgrement
dfmes
peints.
La Reine
Marie
de Mdicis
aant fouhait que Rubens
peignt
les deux Galeries
de fon Palais
de Luxembourg,
il vint
Paris
& pour en fait
pour voir les lieux
fes dileins.
L'une
d& des Galeries
toi
deftine
!Je>k vie decett
pont l'Hifteire
& l'autre
Reine,
Hen
ri IV. Rubens
commitipat^Hiftoiced
& l'acheva
la Reine,
i mais l^niort^duTRpi
qui arriva
inconrira&t>)ap$$
amit pas d'achever
lrfeiLfto&re, eje^iPfince
il
de laquelie
de Tableaux.
La Reine, ^t qui; atraoit 1.
& qui deffinoitlotepf
peinture
oprement
ft
dUx Tableaux
voulut
que Rubens
1
fon Hiftoire
en fa prfence
pour avoir
plaifir de le voir peindre.
Dans le tems que Rubens
t-oit a Paris,
de fait
eut occafion
Duc de Buquingam
connoiflance
avec lui. Il gota fon efprit
8c lui aant trouv
de pnerra
beaucoup
il en parla l'Ipfant
lion Se de folidit,
AmbafTade
Isabelle,
qui le fit nommer
IV. pour allere
Philippe
par fon Neveu
en
conclut
traiter
Angleterre
la P aix,q u' il

Allemande

& Flamande

i%-r

fuite entre Philippe IV. Roi d Elpagne, &


Charles premier `Roi de la Grande Bretareconnoiflnce
de cet
gne. Charles ,cn
heureux foccs, lui fit prtent en plein
Parlement d'une Epe Se d'un Cordon,
l'une &l'autre "enrichis de diamans, del
valeur de douze mille cus. Et tant all
cb Efpagrte rendre compte Philippe IV.
:4e laXJemniiflon il y ret auffi des prde
MJsMaifen
pour luio

Rubens

fit en Ef-

wteii faite

leqaeraimoit
de RuSeigneurs de fes
amis q&istpienedilaCiour de Madrid, pour

voir

qui,toit le lieu de i
rfideice.Rufeens entreprit ce voage avec
plaifir mais comme les amis de ce Duc lui
avoient donn avis que Rubens toit parti
avec un train magnifique; cela l'pouvanta
tellement qu'il envoaun Gentilhomme
fa rencotitre pour lui dire que le Duc ion
Matre aant t contraint de partir pour
une affaire importante,
le prioit de n'aller
pasplus avant Se d'accepter un prsent de
Rij

{88
de
min.

V Ecole
qu'il
avoit
rfufa
les cinquante

Rubens

PiftolSj
& rpondit
de ce
qu'il
n'avoit
pas besoin
Se qu'il
en avoir,)
fecurs
petit
apport
mille
la Cour
deux
de c
pour
dpenser
Duc en quinze
de tems qu'il
jours
avoit
rfolu
' ';! >.>
d'y demeurer
tant
de retour
en Flandres,
Rubens
y
la charge
de Secrtaire
d'Ett;
dont
exera
le Roi d'Efpagne
mais iltt
l'avoit
pourvu.
tendue
l'autre.

de iow
Enfin,

biens
monte

il mourut

deux

fufllfoit
l'une
& i
efprit
combl
&4
d^feonneuifs

Anvers d'une gonte reen 1640.


'Il a lafff
g de tfj.-afts.'
femme
fils de fa fconde
Se il-obtii

la charge
l'an
pour
en furvivance,
Il toit
d'un

d'un

gnie
avoir

qu'il
noiflances.

naturel
de

feu

cultiv
Ses

doux 8e bien faifant


& d'un
lev,
efprit
par beaucoup
de ctin

polies
& fo
& l'a
murs
l'eftime
rgles
11
initi
de- confideration.
des
personnes
fix Langues
[avoir
Se Ce fel voit de lalar
tine -pour crire
axSavans,
-& pour faire
fur la Peinture.
(es obfervations
n'a fait,
ni un fi griid
Peintre
Jamais
nombre,ni
bens

les

manires
lui attiternt

de fi grands^Giivrages
Palais
des Princes

que Ru>c les E^li#

Allemande

& Flamande.

$8$>

de bons tmoignade Flanques en rendent


de dire o font fes plus
ees.
toute l'Europe
conserve
beaux Tableaux
il femble nan|es gages de fa capacit
moins que les Villes d'Anvers Se de Paris
de fes Peintures
les
foient les<Jpoftaires
les habiles ConnoifTeurs
plus prcieuses
& les jfevans Peintres
qui les examineront
$pc fctjn ,n'auront,
pas de peine a fe per(uadeque Rubens a port non-feulement
haut degr, mais qu'il
la-Peinture
facilement
comde bons difciples
Jordans
VanErafine
Van-Home
mais entre
Quillinius, & plulieurs autres
tous ceuX;|ui:ont t fous fa difcipline,
ce& qui
luiquiliafairle
plus d'honneur
s'eft leplusdiftingu,
a t VandeiK.
Rubens;,s'toit
propose au commencement de fuivre la manire
de peindre de
mais la trouvant
Michelange de Caravage
.il s'en fit une plus
trop remplie de travail
expditive & plus conforme [on gnie.
Un Peintre
Chimifte
nomm Brendel
l'tant venu voir lui demanda s'il vouloir
s'afbcier avec lui pour le grand Oeuvre;
.qu'il avoir peu de chofe faire pour y arJ a eu quantit

Riij

L'Ecote
1
0o
& qu'il
river,
fotik
tune considrable.
Rubensi lui rpondit
venu trop tard^-de vingt ans,
qu'il toit
aant trouv lui-mme
la Pierre>PJnlafeii
phale par le moen de fes pirteeux Se de
^>
fes couleurs.
Un habile Peintre
d'Anvers,
mais parefleux & dbauch,
appelle Janfon-fe plai*
& jaloux de celle de
gnant de la fortune
le dfit 8c lui* propofa-de faire
Rubens,
chacun un Tablearf ri concurrence
dont
certains
les Juges.
fans
cont-etWa
Rubens
de lui rpondre
bien
tiers
qu'il
faire
,que pour' fe il
que le Public

Sur les

& commeil l'avoit culdu premier ordre


toute
tiv par tme rudition
profonde dans
forte de littrature, pair ttrie recherche trsexalte des choses qui regardent "fa profef
tes itv*
& par un trayail trsMidu
fion

Allemande &\ Flamande.


& accompaventions, fpnt
qui peugnes de toutes les circonstances
il en ai
v,entdignement
remplir
unfujet
& plufieats fois les
peint de tomes fortes
mment. Aucun
mmes mais trs-differe
ni fi clairePeintre n'a trait fi dodtement
les fujets Allgoriques
ment que Rubens
eft une efpece de
& comme l'Allegorie
bagage
fufage doit:
que par confqment
fewcorifer
dgtt auffi tre en-?
&, qu'elle
feule.
tendue de pl,ufieurs il y introduit
iBgnrles
& les
que les,Mdailles
de l'Antiquit
ont renjattes monuqifts
dus familiers , 4u moins entre les Savans.
d'une mainventer
,;Si
niere
les, bjets qu'il faifoit
il avoit en..
core
fi avantageufement, que non-feulement
objet
chaque
en particulier
rait plaifir voir, mais qu'il
contribue* encte 1,'effet du tout
enfcmble.
Quoique
Rubnsi^pafle
fepc annes
en Italie,
confiqu'il ait fait un Recueil
deirable de Mdailles
de Statues
& de
Pierres graves-;
connu
qu'il ait examin
& lou la beaut de l'Antique,
comme on
de ce Pein?peut voir dans un rnanukrit
tte dont l'Original
eft entre mes mains;,
& le naturel de fon
& premire ducation
Riiij

.4

0*

il ce fervoi,
fait
l'ont
tomber
un
liif dans
Flamand,
&
malgr
caractre
fair faire
lui ont
uamauyais
quelquefois
atteinte)
choix
donne
>Ja rgularite
qui
de fondefin.
Mais-fi
l'on
blme,,
comme
dont

pas

il

eft jufte,
fe rencontre,
jnenchemens

cette

les

foiblefl

par

auili-bien

o elle

certaines

que
il

outrs
claires

personnes
bien
loin d'avoir

tout

eft jfte
reconnoiint

aufl

emque
,que

la partie
du :<Wil a
le gnral
dans
fein,
de
fait
parotre
fes ouvrages
de
qu,'il
y avpit
beaucoup
la Ville'de
L'on
voie dans
pnrrarion.
Gand
un Tableau
de fa
main s reprfentant
la chute
d'une

des

grande
les fautes

que
le deflin,
de

ignor

Damns.,

oil

correction.
oit Rubens

y a prs

de deux

?ACeia
eft

ne viennient;que

fainyok
tomb contre

de

la. rapidit

fes produtions.
Nous
avons

de Ta Paris
quantit
bleaux
de Rubens,
& fur-tout
dans la Gadu Palais
lerie
de Luxemboutg.
J'y ren& l'on y trouvois les Juges
definterefles
vera
du moins
dans les Divinits
Se dans
les

Figures
principales
cette
matire..

en

Il aexpr
.nergie
coup

dequoi

fe fatisfaire

avec beaucoupd'eim fes fujets


beauil y a fait entrer
& de nettet,
de grandeur
& de noblefle.,Seses-

Allemande

Flamande.

$92

font juftWau
partieuiieres
fujec
prefions
le fpe&ail n'y en a point
qtffr
'interfln
l'on -en trouvera
teur, !"&
beaucoup
qui
vont mme >j a fc[u 'au Sublime.
attitudes
font
Ses
naturelles,
amples,
contraftes
fans froideur
W animes
fans
Se varies
avec prudence.
exagration,
Les ajuftemens
de fes figures
font de bon
avec art
elles
jettes
got, 8c fes draperies
font diverfifies
& convenables
felon
le
la dignit
des perfonnes:
fexe l'ae-&
les
bien
8c marplis en font 'grands
placs
quent le nud fhs affectation.
Sesi pafageS'

font

faits

telligence
que
voulu rep-rfenrer

tes

figures
des Sites

ingrats
Flandre,
"fice du
qu'il-y

avec

la mme

in-

& quand
naturellemenr

il a

comme font
ceux de
& infipides
Il,lesta. retsdtis'piquants
par l'arri& par les accidens
Clair-obfcttr
a introduits
la forme
des arbres
elle

n'y
fon-pas,

&

les touches

n'en

prcidiifes
que clies du Titien.
Son Architectitrc
eft pefante

fuit
font
&

celle
pas
tient

de
fi
du

il aTouvent
t
Gottique
pris des licences
mais. elles
font jtidicieufes,
avantageuses:
&
imperceptibles.
eft admiTout ce quidpend
du Coloris
rable

dahs-Rubens

Clait-obfeur

plus

il a port
la Science
du
loin qu'aucun
Peintre
Rv

394

li'Eicofe

<

& il en aafait fentix la neceir.


Il a rduit en prcepte par fes exemple
le moen de plaire aux yeux. Ili-aflmbloit
fes objets la maniere
ingnieufement,,
d'une grappe de Raifin., donc les, grains
claires ne fonr tous enfemble Cfu'une.tnat
fe de lumire,
& dont; ceux. qui font dans
l'ombre ne font qu'une mafl d-'bfcurir
enforte
que tous ces gaains ne faifant
:foot embr ailes par?lss
qu'un feul objet& peuvent
tre en
yeux fans diftration
mme-tems
fansonfnfon.
C'efE
diftingns
cet aflmblage d'objets Se de. lumire qu'on
appelle: groupe.
> & quelque grand que
fut le nombre
de figures -qui ntroienc
dans la compofiticMi de on Tableau
on
n'y voioit jamais plus de: tcts groupes,
afin qtte la vue ne. fut point diflipeipar une
multiplicit
d'objets dtachs ;&fenibles
mais il a toujours eu dans, cet artifice l'induftrie de le cachet
& il n'y a que ceux
qui font inftruits de fes principes qui puiffent s'en apercevoirchaSes- carnations
font trs-fraches
cune dans fon caractre
fes teintes font
d'une, main -libre fans
juftes & emploes
les trop agiter par le mlange
de peur que
fe carrotnpte,
venant
e-lles ne perdent
trop de leur clat, & de la vrit qu'elles
font d'abord
dans les. premiers
parotre-

Rubens

jours de.l'ouvrage.,
tant plus
cette
tes

ouvrages

maxime,

tant,

obiervoic
la

que

guanos

&

d'au'-

de
plupart
pur conf-

peu loigne,
qncnt
vus d'une
diftanceun
le caractre
des obil vouloit
y-*eonferver
& la fracheur
des carnations.
jets
ve que non-feulement
C'eft dans cette
il
a menag
tes, mais
f\s vives

la fleur
qu'il

& la virginit
de fes rein:'
s'eft fervi
des couleurs
les
en tirer l'effet
de fon inten-

pour
il y a ruffi

& c'eft le feul qui ait fu


de
joindre cet clat un grand caractre
ve'rit, &conferver
parmi tant de brillant
& une force surprenante.
une harmonie
Aind l'on peut-regarder
ce Suprme degr,
o Rubens a mont fes couleurs,
comme
un des plus eftimables talens de ce Peintre.
Il tait univerfel
&t faifoit galement
bien l'Hiftoire,
le Pafage
les Portraits,
& les Animaux,
& tout ce qui peut entreir
dans la dOmpoftion d'un Tableau.
Son labeur eft leger, fon Pinceau mofinis fans tre, comleux, & fes Tableaux
me on dit., aflbmms de travail. Comme il
avoir pltifeurs disciples qui executoient
fes
de{feins, on lui attribue fouvent plufieurs
mais les ouchofes qu'il n'a jamais faites
ont
vrages que Rubens a peints lui-mme
un caractre
ouqui laine peu de chofe
l;ai ter.L'hurttf
facilit dans l'excution
tion

vj

*9r<
& l'effet
viennent
Nomme,
cipes.

"II 'Ecole '*


merveilleux
pas tant
que

qu^pn y ^marqne^tie
de (on exprience cbiii

de 4a%cextkde
'$--

d fes-priai

fe
lippe Urferabacij
de beaucoup
mlant
d& chofes ^voit une
grande thorie ymai&'peu de pratique dans
fon art. Adam s'tant fortifi dans* %frfeflon
l'execcice
& pdr les leons le
par
s'en alla &Rome-, o il a pafle
fon Matre,
le refte de fa vie. Utit
fort ftudieux, &
ait peint en trs-ptic r "huile > il
quoiqu'il
a extrmement
fini toutes chofes, avec une
bonne
du coloris
& une
intelligence
Comte Gaude,
ingnieufe.-Le
compofeion
a grav d'aprs lui fept pieces
d'Utrecht
d'une grande politefle&s d'une grande for
ce. On voit encore plu fieurs Eftampes graves d'aprs fes Ouvrages
'en partie par
a l'eau-forte,
en
lui-mme,
partie par
Pas, & par d'autres.
Magdelnedu
Il avoit une fi grande mmoire ,jcju'illtti
fuffifoit de voir quelque chofe fans la defltnerpaur. la retenir
parfaitement
Scia pein

$.97
fidlit..
dans.
Qijgiqu'iLlutieiv
grande rputation
fronce
tes
Tableaux
le foin avec lequel il les fiiiiflbit, ne lui per la
merroit pas.d'en faire aflez pour fournir
le chagrin
qu'il en
dpenfe de, famaifon
& le rduifit
avpit
ne vivre^quaii

,plus

que d'emprunt.

Dfe
dettes
fut
tQae&part&,il

mis en pfifon.Qil,
& quoitomba malade
fa maladie
confaiiomr
qu'on l'entt
tinua, &_ne,
f difgrace*
'il mourut de douleur
regrett
des Italiens^
eii iin&.eftime particuMre. En effet
intelil yit une fi grande
ligence (te fa profeflon
que fes tudes &
fon exactitude
dans le travail ont rendu fes
II a eu
de la dernire
curiofit^
Ouvrages
un
Thonomm
Emette
Jacques
difciple
man de Landau,
a fait des- Tableaux
.qui
fort
ceux d'Adam
& qu'ptt
ce Matre.
approchans
mme de
prendrait
pour tre de

BLQMART

toujours demeur. Son pre tait Archi-

'-
398
tete & (es Matres ont t plufietts Pein;
trs mdiocres
que le hazard lui avoir
donns*, aufl conpta-t41 pour ;'perdu toiit
le tems qu'il avoic pafle chez eux.il fe fora:
ma une manire fur la nature m.me-& fur
le mouvement de fon gnie iltoit facile,
bondant gracieux & univerfel il entendoit bien le Clair-obfeur, &ffafoit fes draperies de grands plis, qui faifoient un bon
effet maison got de deflin tenoit; d
ion pas. On voit quantit' d-?eftampesfaii.
tes d'aprs lui, par de fort bons Graveurs.
Il eft mort en' 1647. ge de quatre-vingts
ans. Il a eu trois fife>v dont Gorrteille Blomart
:'
]. >,<u
>
jeune.
-Wf..

EN

. r, r"l

N'Vl

'-ci

5r:

K.

nation l'a port faire en petit des'Perfpectives des dedans d'Eglifes,


& il a fait en ce
tout ce que l'on peut faire. Les
genre-la
de Flandres le- contraignirent
guerres
de
o
forcir de fon pas pour aller Francfort
aprs avoir exerc long-rems Yaprofefon,
il y mourut en 160$. Il Faine un fils qui a
faivi le mme genre de Peinture.,
& qui-*

Allemande

&

beaucoup
Rpi Charles^

Flamande.

n,

rog>

Angleterre
pour le
HQHarablemenr.
alla s'tablir
Km peindre:

J
D'Anvers

toit

veilleux

pour l'a
a fait des.

jeunef ,.il
raient bien

autdeffus
fow

Peintres;-de
para tdlthtencde

teros*:

AN

SON

un gnie
mer& dansf
Peinture
avec

chofes
qui le metde tous
les jeunee
maiss'eml'amoar

(m cnt

qu'il

une jernie* fille d'Amers


fe; il nefnga
plus qu'
qu'il avait,tiuxdiverti{meHs&la

& l'ayant
dpenfer

larifi

pou
le bien?
bonne

ce qu'il
bientt
diere.;
Cette,
vie paifa
s'en prendre
st
avoir -de- bien r& aulieu^d
contre
s'irrita
le peu
fon
ce que l'on rendoit
lui femblokt-il,
il
de Rubens
de celui
merite.
Et jaloux
dfia ce Peintre,
perfonnes
quand ils

& lui

poitr-juger
feroient
faits.

prop.ofa
de leurs
Mais

certaines
Ouvrages
lui
Rubens.

lui cle dfi, qu'il


fans accepter
rpondit
doit volontiers,
leur ren& que le Public
droit
voir des ouvr ages de
On peut
juftice.

f"

janfondans
a faite

il

pour

que

l'on

qui

dans

la

prenoit
la vrit

ouvrages

de ce

pour tre
n'eft pas
grand Peintre.

SEC

GERARD

la manire

de Manfrede
& a dans la
long-tems
fur la force
ainfi dire
de ce Peintire
couleurs
voir par les ouvrages
mais la manire
vers

de Vandyic s'cant-enjpares
tion universelle;
Segre
changer
bleaux

il fa fijiyitrgsfuite .enchri,
pou|
& Air ',l'union de,
le. peiu
jrCnime^oh
qu'il
a faits And^ l'approbade
fttt contramt

la-fenne
pouc
en quoi il rufllfortrbien
bon & flexible
& tant
l'efprit
fond dans les rgles
folidement
fils qui

a fuivi

la

RE

a.^
railleurs
de foiiatf
> .<<"

Flamande.

4a*

Monde Blocland,8Capprit la Peinture avec


fore
beaucoup,
de,iacilit. Quoiqu'il air fait
pleurs Tableaux d'histoires avec grand
liiccsles occafonsle portrent peu--pen
fe dteriijiin-erauxportraits qu'il faifoit
trs-^>ien
&tres-facilemenjc fa grande,rlui fit
car il les avoir

crier

lui un fore
beaut.
2^

Ll
naiffant

U viVi&dmagnation
comme
pour la Peinture

& un
on

grand
le voit

une
talent
par fes
Poti-

il en
& co-inme
peu employ
la rputation
de Rucaufe
ce Peintre
il s'emporta
contre
& le

ques. Il tait
attribuait
la
bens,
traita d'avare
^i'en

mais

lui prox;tu:ant

Rubens

ne s'en vengea

de l'ouvrage.

--V-Vj.

4ot-

GERA

R>

T&R

en 1592.
Peintres

pafbit
pour un
de fctruems. Il
des premiersn
D'Utrecht,
a t
de Blomart.
Il alla ensuite 9
difciple
de
ou aprs
fes. tudes
Rome,
delein,j;
de nuit
faire des fujets
avec tan'
s'exera
& de Succs
personne
d'application
que,
jufqu'ici
de retour
bleaux
murs,
qu'il

ne

a mieux

les

Urrecht
TaIl toit
d'hiftoires.
( rgl dans fes
& fi honnte
4ans
Ces manires;

s'toit

attir

la plupart

d'Anvers
chez lui.

qualit
defner

deux

c'eft--dire
&

Palatin

le

filles
& l'Abbefe

Homtorft

d'Orange

les

maisons
quantit

de Bo

y -le Princtf
Icqaacfe;

Maubaifb
leur

pinceau.
Charles

Londres

fit de grands
ouvrages
Etant
de retour
h<
dans

5 favoi
Rcrbrt,

de
par l'habilet
Le Roi
d'Angleterre

attira

de la Reine

fils;

Prince
de

desenfansd

qui

& peindre
auxenfans
Snrde
Charles
hme

rent

Etant

reprfents.
ils fit plulears

pemrHollande

de

plaifance

de grands

premier
ce Peintre

o
cette

Majeft.

y il
dd
fujets

peignit
Prince
Po&i-

40

tant
& enhuile,
frefque
qu'
qaes,
le Palais
la maifort
tr'autres dans
appelle
de la
da Bois pk demi-lieue
Haye..

M iVTT

G I

VA

NE

Anvers
en
VT E' ,
heureux
Pinceau,
|N

a eu

1599.
qui

le

K
plus

ait
du

Conege,
a t
VandeK

quliei,
ftufeul

petu

lui

difputer.

de Jean
Baie,
puis
dans
fes ouvrages

pr.einierfiiienc
difciple
de Rubeuj
qu'il
aida

il
itpeu.

de

terasi

alla

il s'arrta

Honie

Se

en Italie

davan-

ainf
dire
pour fortifier

Ecole,
des preuves
dans
Il en don.a
bennes
o il fit quantit
de
triomofes
ouvrages

be,aux
phrear

d'une

cabale

T4b/le;aux
clbre

iljj:;plu(eurs
dirent
ipajls comme!
a faire

de jaloux

qui

d'hiftoire
de

s'roient

qui

toutes

ren-

parrs

feroit
qu'il
beaucoup
des Princes
Cours
de
des :Pprt.aits,&,
que ce genre
tablir
une
il prvit,

groiTe fortune,
Dotre
par, ce.

il
talent

voulue
dont

auffi

fe faire

la nature

conl'avoiic

404
vue qu'il fit4es Portraits i ':i>$- clbre
Peintres de fon'tems-, & qu'i les traVaH
avec be,auQ.up.de foin-Le Cardinal de-Ri
chelieu le voulut attirer en France
mai
n'tant pas Contenir de la rception qu'on
lui fit, il pana en. Angleterre,
oiv]e Roi
& il en fut reu
Charles le demandoir
avec carefles. Les ocrafon s continuelle
d'y peindre les Personnes de''la Maifo
Roale & les Seigneurs,ide
nlu'
donnerent pas le tems de s'occuper beaucoup faire des tableaux d'Mftoires* 'Ily
fit une
qu'il travailla avec &eatfotrp dd^biins
les commencetnens
mais-qtfii peignitfof
la fin avec beaucoup de prornptitude j l
faifant fort
de (es amis lui en demandant la raifon il
rpondit,
qu'aprs avoir travaill longtems pour fa rputation
il troit raifonna
bl de travailler aiiffi pour fa cifine.'Cc
fut ainf qu'il amafl beaucoup de bien, &
qu'aant pofe une femme de grande qualit il foutint dans fa maifon une dpend
en 1641magnifique. l-eflr mort Londres
g de 42. ;ans. Il eft aflez vraifemblable
mort
que cette
fement
d'efprit
t dont

il

prmature

vint

d'un

que 1 ui avoit caufe


a travaill
la prodigieufe

fwil'activiquan-

't

40*
ouvrages quijpnt fotis de les mains.
ont tfes meilleurs

,ifciples.
REFLEXIONS
1;

Sur

L n'y

les

Ouvrages

du

F'dndeik^

a point
de Peintre
des enfeigtiemehs

profit
VandeiK
Jque

a fait

de ceux

deRubens;
foit venu
difciple
gnie,
qu'il ait eu
par une imagina-

ais quoique
cet illuftre
avec. un beau
monde
iblide
in jugement
que

il-ai compris
intrs7vive
u'il ait pratiqu
de bonne
rincipes
oins refprit
fon matre..

ait tant
qui
de fon Ma-

&
facilement,
heure
tous'les

iln'avoit
d'iine
[<

fi grande

font
Ses comportions
conduites
par les mmes

bien

pas

nanr

tendue

remplies
maximes
que

que
8c
cel-

ne font
lesde Rubens
jnais Ces inventions
Bien qu'il
pas fi favat^tes-,
nj jSingnieufes.
fut peu correct
la partie
dans
&
fond
peu
du deflin
des chofes
en
il a fait pourtant
ce genre-la
d'eftime,
}or[qui font dignes
la nature
avec la dqu'il a voulu
obferyer;
licatefl, de fou choix, ..?:
Il a fait les Portraits
fublid'un
genre
tne; il les 4 difppfs
qui leur
d'une maniere

t < a'
une

donne

Il les

infinie..
mode
ce
re

une

des

toujours
terris.
Il a tir

qui.pouvoit
a fait
il

tre

habills
de cette

avantageux

grac
flon 1
mode tQ

fapeint

voir

que quand 1
par-l,
Fart'un
Peintre
beau
il
joint
gnie,
fait jbur partout;&
trouve
lesLrnen
qu'il
des beauts
fur les chofes'lt
de rpandre
i'
plus ingrates.
a deflin
VandeiK:
les ttes
& les ta^tft
&ril a^defil
dans
la derniere
perfe&ion
a celles-ci
portion
iavoit

une

il s'toit

dont
choifr

perfonnes
des
genx

dlicatefl

&c ue!belk

pife

fait

les attitudes
&

les momens

vifages.
il les

agrinens
6c il imitoit
moire
dans
vooit
qu'il

I1

en obfervoit;
tus'fe
confervoit'
dans - im
aiilfi
fon

non-ifeulementc
modelle

mais'c

d'en fote
& capable
-qu'il crooit
poflible
nir un bon caractre,
fans alterer
la refi
blance.
De forte
la verit d
que
parmi
Portraits
de Vandeix
on
y voit un art qu

les Peintres qui Pont prced ont raremen


mis en ufage. Il eft fi difficile de garder e
cela une mefure bien jufte qu'il tant avo
les yeux de Vandeiio pour voir tout ce qui
Se pour
y a voir fur cette matire,
lana
point paner les bornes prefcrites
par
cure. Je ne fai pas mme fi VandeiK ) Clou

Allemande

& 'flamande.

407

de cet
pas abuf
mais je fai bien

artifice

furil fin de fa vie


s'en faut beaucoup
derniers
.qu'il
queues
foient
de la bont de ceux qu'il
portraits
peints
dansCe Peintre

fes comrnenceniens.
a eu
form
l'efprit

de

trs-

car ce qu'il
a. fait de
onnejeure
plus
t peint
dans
a
fort & de plus recherch
Se dans un tems o il a voulu
'fa jeunette,
C'eft
ce qu'il
a fait
fa- rputation.
des plus habiles
Peintres
Portraits
parles
& par ceux
a peints
de fes amis
qu'il
dans les premieres
annes
de fa
sGennesi;&
On en voit beaulfidence
en Angleterre.
'tablir

;coup des derniers


qui
e, foibles
<h couleur
dit,pau

lgers
&

qui

dans le plomb
eft heureux
par

nanmoins
il eft coulant
lger

contribue
-fitdonner

font

d'ouvradonnent,
fon pintout,

il eft

il eft moleux,
& ne
a
la vie, que VandeiK
peu

pas
a peint
mais fi les
a tout ce qu'il

a produits
ne font
ouvrages
que ce Peintre
le dernier
pas tous dans
degr
de perfectous avec eux
nanmoins
tion, ils portent
un
de noblefle
caractre
grand
d'efprit
de
De forte
& de vrit.
grace,
que l'on
du Titien
Vanpeut dire,
qu' la rferve
deiK a
ceux qui,
tous
jusqu'ici,
furpafle
ont fait des Portraits
& que fes Tableaux
des
ceux
d'hiftoire
tiennent
rang
parmi

4o8
Peintres

de la
.4*

D R :.X

EN..

JL ILAJ7.R

n errvi6o8.
Il fe plaifoit

pighoiten

r eprfenter<^eqpi
fe pafloit entre les Paens de
fes fujets toient bas d'ordinaire mais il
y avoit dans fes ouvrages une fi vive txpreffion 8c une i grande intelligence de
couleurs, que fesTableaasfe.paoiencatt
comme il aipoids de l'or.Cependant
moit la dbauche, 6d qu'il 'avoit aucu
foin de fa perfonne?*ni.de~J(bn mnageyil
vivoit dans la dernire pauvret dont ilfe
railloit lui-mme tant d'ailleurs d'une
humeur enjoue.. Mais ion drglement ne
lui permit pas de faire parotre :long-rems
fa belle humeur
car il mourut trentedeux ans n'aant pas laiff de quoi l'enfevelir.On l'enterra d'abord dans un Cimetiere commun mais l'eflime de fes ouvrages augmentant tous les jours, les Curieux
& les Magiftrats d'Anvers voulurent conferver fa mmoire par une fpulture plus
honorable, On dterra fon corps, & on
l'inhuma de nouveau avec un grand concours de monde dans l'Eglife des Carmes.
Le
petit.

Le Tombeau magnifique
qu'on
lui leva eft
de la veencore aujourdnuiune
marqu
Citoeris
eue
neration quelles
d'Ainversiont
S~tout tens
pour le mrite.

i f%6. a t
nien
difciple
Il alla a Rome
8c defiteins d'aprs Raphal.
Il s'atSaqueldpe
fe propofant Adam
^KeimeciptoE modle. Enfin
aprs avoir
tudi 4a>natuf e mme, il fe fit une maniere particulire
qui eft vraie & agrable
iiiivan&en<elaL;foti gnie, qui le porta touIl retourna en fort

D'Umcckt
dBlomart.

l'atd Angleterre qui en vit quelques-uns,


tira par une penfioil annuelle.- Il rerourna
a Utrecht,
d'o'fes
faciles
Tableaux
caufe de leur petitefe
rtranfporter
fa renomme
dans les
pandirent bientt
fut fi touch de fa maPais bas. Rubens
nire enpaflantpartTtrecht,
qu'il-lui commanda quelques
Tableaux,
que Sandrart
eut foin de lui- fa^re tenir. Mais aujourd huifes ouvrages font connus & eftims
par toute l'Europe. Il mourut en 1660. g
de
ans.
foixante-quacorze
s

4i

L'Ecole

RO

A rm

R T

fils d'un
Peintre
mdiocre,
Lamnd,
imiter
s'attacha
d'abord
natn.
d'aprs
les
re des Animaux
de toutes
&
efpeces
fi habile
il s'y rendit
Roque l'Empereur
le fit travailler
qui avoit bon got,
8c l'envoa
enfuite
rems,
dans le
quelque
Frioul
tudier
le
le
pour
pafage,
d'aprs
ce qu'il
fit avec foin; 'Ses defins
vrai,
font
ordinairement
faits la plume
accompadolphe,

gns

de lavis

de

couleurs

de la
prochantes
Toutes
fes tudes
un
&

Difciple
Le plus

Gilles
ont

qu'il
ramaflees

toient

confultbit
entre
Sadeler,

faint

Jrme
Utrecht
fort

JEAN

forci

&ap<
deffinoit.
dans

au befoih;
les
mains de
&

Ifaac

fon

de fes pafages!
grav
plufeurs
de tous eft celui
o fe trouve

beau

reprfent
Il eft mort

D'
en

nature

Livre,
grand
qu'il
ce Livre
demeura

l'Empereur,

diffrentes

Amfterdam
petit,
de ion pas

grav
vieux.

parle.

TORRENTIUS
&

peignoitordinairement
ne foit
quoiqu'il
il a fait

des

hofes

jamais
d'une

Allemande

& Flamande.

4 r

oc d une grande
verit.
grande force,
des nudits
moir peindre
diflblues
amis le lui reprochrent
d'une
plus
de leurs
mais au lieu de profiter
avis,
le malheur
de
chant

pour
tomber

excuier
dans

fon
une

mauvais
horrible

Il ai& fes.
fois
il eut
penhre-

Il en fut
lui-mme.
Ce, qu'il
rpandit
repris
convoulu
> & n'aant
par la, Juftice
point
frer ce qu'on
contre
lui, il moudpofoit
rut dans les tourmexs
Se$
delaQueftion.
Tableau^

furent

ls^par, lamain

du

publiquement
en 1^40.
Boureau

br-

BREND.EL
Stca&ourgijpeignoitgomme
&de
facilit.
DE
beaucoup
d'fprit
t matre,.de
Baur.
Guillaume

Strafbourg
t un Peintre

la

Il

BAUR

GUILLAUME
DE

avec

a
de Brendel,
difciple
d'un grand
mais
gnie:
l'a empch
imagination

de fon
rapidit
de fe
du got
de fon pas par l'tupurger
de des
car le
& du beau naturel
antiques
fjonr qu'il
tudier
le

fit Rome lui


pafage

fervit

plutt

& l'architecture,

pour
qu'il

Sij

L'Ecole

41
faite

le nud,
que
pour
Il ne peignoir
qu'en
qu'il
8c aflTez
gomme
fur du velin
lgre.
petit
& fes comment.
Ses expreflons
gnerales
beaut
font d'une
qui va fouvent
pofitions
Madame
eft le
La Vigne
fublime,
jufqu'u
tudier
les
naturel
il s'eft fervi
dont
pour
d'un

grand
got,
deffin.
a trs-mal

comme

arbres
environs

Palais

les

de

Rome

& des

H a grav luipour rarchitedfcure.


jnme
l'eau-forte
lesMcamorphofes
d'O& qui
font de Ton invention
vide
qui
& il a fait graver
font un Volume
d'agrs
de PHiftoire
fes deffeins
fujets
plufieurs
& autres
Kufll,
Sainte,
qui
par Melchior
font un autre
On peut
Volume.
juger
par
du gnie de
ces deux
Livres
d i'tetnclui
de

tems

Il

Bur.

Guillaume

fon

aprs

Vienne

mourut'a
en

mariage,

N&J

peu

164.

c 0
\T

Utrecht
de

E'

porta
tant

d'afFecioii

jeunes
mieux
qu'Adam

Peintres
que
Elfeimcr

d'une

famille

lui-mme

au

illuftre
deflejn

f
avec

de
qu'il
n'y avoit
point
de fon tems
deflinafqui
lui. Il alla
" Rome du rems
y toit

il ft avec

lui

Allemande

& Flamande.

4*

& non leulement


il acheta
Grande
amiti,
ce qu'il
trouva
d faits d f*
de ce Peintre
& ce qu'il
de lui penouvrages
pt tirer
mais il le
dant fon fjour
Rome
paa
fur ce qu'il
devoit
lui faire
encore d'avance
quelques
pendant
rerour Utrecht

annes.
grava

Henri

tant

de

lesTableaux

d'aprs

qui font admires


pices
leur
beaut.
pour
finguliere
Une fille qui le vouloir
lui donna
poufer
au lieu de le renen 1614. un Filtre
qui,
dre amoureux
enlui firt perdre
l'efprit
forte qu'il
tout hbt
toit
quand on lui
chbfe
de
que de peinrure
parloir d'autre
d'Adam

les
des curieux

fept

il
laquelle
feus
jufu'll'mort.

d'un

toujours

VIH

TE

NI

trs-bon

RS

le Pieux,.
de Rubens
darrs
atdifciple
& l'a t dans
Rome d'Adam

'Anvers,
fon
Elfeimer

pas,
de forte

vers, c voularit
bens 8c d'Adam
dre des Tableaux
lui ont donn
mourut

en

qu'tant
faire un
il

de retour
de

mlange

ne s'occupa

An-

qu'

de

petites
figures,
de rputation.
beaucoup
1649.
S iij

Rupeinqui
Il

'L'Etole'

414

VA NHO

JEAN
toit

un desbons
de
difciples
Il alla Rome
o l'on admiavoir
dans le coloris.
qu'il

D'Anvers
Rubens.
ra l'intelligence
s

En

UC

retournant

dans

fon

pas

il

pafla par
o l'Archiduc
le retint,
Vienne,
Leopold
Se le fit travailler
jufqu'en
1650.
qui eft
Tanne
o lamort
tant
Van-Houe
furprit
encore

jeune.

JACQUES

FQJJQUER

iuu
de Mompre
FLamand,
ple
lebres
& des plus
aient

paru

differens

jusqu'ici.
de ceux

de boriiie
a t

'ilaifoh
un des

,'difci*
ce.
plus

qui
favaris
pafagiftes
Ses Tableaux
ne font

que par la divrit des pas


car pour
qu'ils
reprfehtnt
les
Se les
principesyls
font'
Tes' nieftis
&' 'bien
entencouleurs
galement
bonnes
dues.
terris
pour Rubens,
Il a peint quelque
efchez
qui il apprit
les princip
es les plus
fentiels
de fon art; puis etiAlleiiigne
pour
ou
l'Electeur
Se enfin en France
Palatin
aprs
bien

avoir
fait

du Titien

travaill
paer

de

lon'gtems:
fes

ouvrages

>

& s'tre
fa mau-

Allemande

&

vaife conduite

le fit mourir
Silvain

Peintre

appell
faint
Fauxbourg
ves

qui

te font

1E

toujours
& Bellin.

RRE

415.

chez
pauvre
qui demeuroit
Il a eu
attachs

Jacques.

Rendu

niere;

flamande.

DE

deux

un
aU.
le-

fa ma-

LAER,

dit
BAMBOCHE,
avoit
'Harlem
pour
cultive
verfel
'fes qui

la

un

merveilleux

Peinture

qu' peindre
& fort
ftudieux

quoiqu'il
en

Il coit uriipetitdans toutes


les cho-

fa

regardoient

gnie
ne l'ait

Il fit un

profTon.
o il s'arcira

l'ami-

grand fjouraRome
ti & l'eftime
Peintres.
des premiers
nire eft fort
& vraie.
Le
fuave
Bambozo
caufe

de

lui fut
donn par les
fa figure
extraordinaire

Sa manom

Italiens
il avoit

fort
lesjambesfor-t
longues,
le corps
& la tte enfonce
entre
les paules
cette

de

court,
mais

la
rpare
par
beaut de fonde Ces
& par la bont
efprit
murs.
Il mourut
Harlem
g de foixante
un foff,
laifle
tomber
dans
ans s'tant
o il fe
Il femble
que par ce genre
noya.
de mort Dieu
d'un
voulut
tirer
vengeance
difformit

toit

bien

ij

4itf
crime dont Bamboche toit coupable. Etant
Rome avec quatre autres Hllandis dans
le bord du Tibre,
ne rnailbn
quitoitfur
tous cinq fitrpris
ils furent
plufieurs fois
de la viande n.Carmes fansaumangeans
cune nceflit
un Ecclefaftique
qui les
voit fouvent avertis de ne le plus faire
tes fu<rprit encore une foisjrc commeil vit
inutique les voies de la douceur toient
il les menaa un (oit comme ils foules
j>oient de les
ces Protefes'tant
extrmement
aigrie,
dans la Rtitansjetterentl'Eccleitaftique
yiere. On a remarqu que ces cinqBolladois ont tous pri par les eaux

& fin Frre

difciples de Blomart,'nn&
fort ftudieux &: fort attachs
DTTtrecht,
l'aurr
Henri s'aleur profelfeoiT. Etant Rome
donna aupafge
&fuivit la maniere de
s'tudia faire
l'autre
Claude le Lorrain
-des Figures
& des Animaux
8c fuivit la
tous deux arrivemaniere
de Bamboche
rent au bu t qu'ils s.'toient prdpafs'jils s'ac-

& Flamande.

Allemande

travailler
cordrent
l'un faifoit
bleau dont
les figures,
moins que

un

mme

Ta-

le pafage
& l'autre
en forte
nananimaux

& les
l'on

dans

417

auroit

cru

que tout

l'ouvra-

de facilit

s'toient
dans le
qu'ils
acquife
& le prompt
dbit
avoient
travail
qu'ils
fir ent qu'ils
de leurs Tableaux
continuemalrenr
peindre
de cette forte
jusqu'au
Henri,
heur qui arriva
tant
Velequel
nife
retirant
chez lui la nuit
tomba
&ie
dans un canal
o il prit
il toit
complice
du crime
retourna
a
de Bamboche.
Jean
Utrecht
de travailler
avec
pu il continua
rputation.

SBGRE

DAMIEZ
D'Anvers
gre
s'y eft mis

SeJftite
, Frre de Gerard
des Fleurs
s'adonna
Se
ypeindre
en grand
eftime
par la fracheur

& la
ment pour
tit Tableau

la difpoordinaireferyir

quelque
pela placer
il jmenageoit

4e bordure

donc.

S?

BALTAZAR

GE-RBIER
n en

en prit
au Roi

me
D'Anvers
tellement
mier,
Duc

que

15 92. peignoir
& fes ouvrages

Gom.

plurent
Charles
pre-

d'Angleterre
'ce Prince
l'attira

fa Cour.

Le

& lui
connu
Bouquingam
l'y ayant
trouv
de la pntration
dans l'efprir,
ayant
fur ce
Cheen parla
qui le
pied
au Roi,
valier
& l'enva
Bruxelles
X o il a t
en
ds
affaires
long-tems
qualit
d'Agent
de

de

fa

Majeft

HE

RM

Britannique.1

AN

appelloit
non
Hermire,

QU'on
le trouvoit

s'

SZANEFELD
Rome
feulement

communment
qu'on
parce
les ruinesdes

dans
tojoursfeul
Frefcati
&
environs
de Rome
Tivoli
mais encore
autres
lieux
qu'il qnitparce
de fes camarades
la compagnie
toit fouvent
Il
nature.
tudier
le
d'aprs
pafage
pour
tans ns'eft
habile
en ce genre-l
rendu
de
l'tude
des figures
gliger
qu'iLdeflnoit
bon
fort
got.

Allemande

&

Flamande.

GELDORP
dont

Peintre
E

Toit

un
fa vie.

gagner
ment bien les
deflner
peine
tres Peintres

Comme
couleurs,
il avoit
plufieurs

il n'eft

ici

parl

il manioitpafiableavoir de la
& qu'il
fait

par d'au-

faire

ttes

plufieurs

fur
pieds
& plufeurSj
mains
du papier
dont il ayoit fait,
des Ponds
pour lui fervir
ainf
aux ddansfes
Tableaux,
&yi voit
pens

ignorns.

des

gomm
toutes
Londres
peignoit
de fjts
mais il s'eft occup
D fortes
Il en a fait
faire des Portraits.
davantage
DE

dans
quantit
terre Jacques
mieux

fait

un

difciple
Service
de
Leli
traits
pour

des

les Cours

d'Angle-

& perfonne
n'a
& Charles,
Il a eu
que lui en ce genre-l.
nomm
Couper
qui pana au
la

Chriftine

Reine

a fort
Anglois
dans
la manire
les

Rois

ttes

que

pour

bien
de
les

de
fait

Suede.
les

Portant

VandeiR
habits

ajuftemens.
S

vj

&

les

V-

4-1O
CORNEILLE

VANHEEM

a peine dans un haut degr


les fruits^lei
fleurs, &
D'Anvers perfection
'de

fort occup dans fa;


DE
jeunefe
pii1dre fur le verre, &s'tarit mis nfiite
Hns l'Ecole d Rubens y
devint un de Ces meilleurs dfcipls. Il "iiivenroit facilement
tes
& ingnieusement:
lui en
d'aprs
Eftampes qu'on a graves
font de bons tmoignages
& enrr'autres
celles qui font dans le Livre intitul le
Temple des Mufes, qui flfiit fel pour faire
l'loge de ce Peintre.
Bpileduc

j s'eft

TE

NIER

le Jeune
Peint

ordinairement

petit

il. de[..

eft ferme
Se fa manire
A
fnoit
bien
& d'un
c'a t un Prothe
Pinceau
lger,
les copies,
& il s'eft
transform
ea
pour

Allemande

&

autant de Tableaux
en farte
faire

Flamande.

qu'il

en a voulut contretous les


y eft encore
Galfes foins. quela

qu'on
c'eft
jours tromp
par
lerie de l'Archiduc
Leopol

aanr pour

lors.la

furnom

direction

RAMBRAN

42*

desoriginaux~

REIN

PAN
de

Rein

Van

grave

lui

vient

du'

fils'd'un
alfez bon
Peintre

eft un Villages

qui pafTe a Leyde


d'un8c di-fciple
Mefnier,
d'Amftevdam
appelle

Lefman.

ne devoit

L lien de' fa naiflnee


feue fur le bras- du Rhin
il tait

mains il

qu'il a acqaife;
bont de fon

dans

la connoiance

qu'
fa profeflon
& fes reflexions.

efprit

ne faut nanmoins

qui

dans

chercher

laIls

fes ouvra-

m le gourdu defTein
gens ni la correction
Il difoit
lui-mme,
que forn
de l'antique.
but n'toit
vide la nature
que fimitation
nature
cette
conifter
vante, ne faifanr
quefe
dans les chofes
telles
cres
qu'elles
de
voienr. Il avoit
armures
de vieilles
vieux inftrumens
tte

Se quantit

ges; & il difoit


Ilne
laifloitpas
curieux de beaux
avoit un

grand

de
de

vieux
vieilles

des
ajuftemens
ouvratoffes

antiques..
que c'toit-lfes
d'tre
fa manire,
malgr
dont il
defleins
d'Italie
nombre

auffi-bien

que

de

V Ecole

4ii
belles
fit

efprits.
Portraits
d'une
verit

de
&

Sa

gravure
fa manire-

de

il

n'avait
pas provrai
l'ducation
&
que
de pouvoir
ont
fur
beaucoup
il a.-fait
Cependant
quantit

l'habitude
nos

dont-

hitampes
tant
il eft

d'une

force

furprenantes.
l'eau
forte
de

d'une fuavite
tient

peindre.

beaucoup
Elle
eft ex-

&

preflve
Portraits

fpirituelle,
principalementfes
dont
les touches
font fi propos,
& la chair
& la vie
le
expriment

qu'elles
nombre

des

eft d'environ
y voit

fon

qui font de fa main


Eftampes
deux
cens quatre-vingt.
On
Portrait
& l'on
fois
plufieurs

l'anne
juger
qui
par
y eft marque
eft n avec
le ficle;
c de toutes
qu'il
ces
dates
fur fes Eflampes,
voit
que l'on
ni
il n'y
au de-la
de
1628.
en a point
peut

aprs
font
&

Il y en
1659.
voir
toit
qu'il

1 6}6.

a grav
il
[en,

Il fe
le

maria

Portrait

a retouch

a quatre
ou cinq qui
Venife
en
16;
& il
en Hollande,
de

avec le

fa femme

de fes Eftamen
fois
pes
jufqu'
quatre
pour
cherle clir-obfcur
& pour
changer
le acher
un bon
effet.
Il parot
que
de ion
blanc
n'toit
toujours
pier
pas
car il a fait tiles impreffions
got
pour
rer
de fes preuves
fur du papier
quantit
de

demi-teinte

plufieurs
& cinq

principalement

fur

du pa'

FlamAnde.
1 1
qui eit d'une teinte rouipier de la Chine
k & dont les preuves
font recherches
des Curieux.
Il y a dans fa gravure une
faon de faire qui n'a pas encore t connue que je fache; elle a quelque
chofe de
la maniere
mais celle-ci n'eftvenoire,
nue qu'aprs.
Il favoit fort bien qu'en Peinture
on
pouvoit fans beaucoup de peine
tromper
la ve en reprsentant
des orps immobiles & inanims
& non contenr de cet artifice affez commun, il chercha avec une extrme application
celui d'impofer aux yeux
par des figures vivantes. Il en fit enrr'autres
une preuve
de fa fervante
par le portrait
dont toute l'ouqu'il expofa a fa fentre,
verture toit occupe
par la toile du Tableau. Tous ceux qui le virent y furent
tromps jufqu' ce que le Tableau
ayant
t expof durant
Se l'atjours
plufieurs
la mtitude de fa fervante tant tojours
me, chacun vint enfin s'appercevoir
qu'il
toit tromp. Je conferve
cet
aujourd'hui
ouvrage dans mon cabinet.
et un bon efprit, &
Quoique Rambrant
qu'il et gagn beaucoup de bien, fon penchant le portoir converfer
avec des gens
de baffe naiflance. Quelques
perfonnes qui
lui en vous'intereffoient
fa rputation
lurent parler
quand je veux dlacer mon

4*4
leur

efprit,

fa

il

lui

ce

un

reprochoit

manire

doient

toit
qu'il
Il mourut

Sur

la

jour

&

comme
de

fingularit

reti-

couleurs-;qui
il

non

rpondit,
Teinnue,

pas

Amfterdam

Et

raboteux

Peintre

l'honneur

pas

libert.

les

d'eniploer
Tableaux

Ces

n'eft
la.

c',eft

cherche

je

que
on

dit-

Tan

1668.

EFLEXIONS

les

Ouvrages

talens

Kambrant.

de

la nature

de

tirent

de la faon
de Rambrant

LEs
grand
&
l'exemple
trs-fenfible

prix

l'ducation

ont

Ce

Prince

toit

un

efprit

leur

plus"

de

les cultiver,^
en: une preuve,:

du
fur la naiflance
n avec

un

des
beau

hommes.

gnie!&
fertile
,fes

fa veine
coit
folide
fines &c fingulieres,fes
penfes
compofitionsi
& les mouvemens
deion
expreffives,
esprit
fort vifs
mais parce
qu'avecle
lait
il avoir
fuc
v

le got de fon
pas, qu'il
dans
une
vue
continuelle

pefant
vrit
toujours
nerent
bonnes
esprit

& qu'il
plus

avoit

parfaite

pratique,
du ct de
Semences
ainfi

connu

avoittle^
d'un

fon

qui
on ne verra

habitude,
toient
point

tard

rrop

celle'
que
fes productions

naturel

qu'il

une
avoit

fe tourmalgr-les
Ion
dans
dans

Ram-

&

Allemande
ni

brant
lui de

le

ni

ni lgance

conu

roue
une

ce
que
vive

penfes

ce.

Potiques
y trouvera

on
le

ni

Kaphael,

defleio/,

de

par

de

got

l'antique

letnent,

Flamande.

naturel

de

[eu-

fon

Pas;.

eft

imagination
en a
quelquefois

caparelev

Il
ble de produire.un
bon
mouvement
de
fori
la balTeffe
par
mais comme
i1 n'avoir
aucune
pragnie
de fa belle
il
retomboit
tique
proportion
le
dans
mauvais
il
facilement
got
auquel
toit

accoutum.

C'eft
pas

la

raifon

pour
peint

de

deffin

une

beaucoup
ait

quoiqu'il
qui

n'ont

queles

pas

cante
bien
tes
dont

avec
je

obfcur

fes

leur

mme

piquant!
Peintres,

convainEt

juftice

{oient

inven-

pas
les

que

deleins

nanmoins

exprimons

j'ai

que

rendre

eiprit
y voit

on

parle
& des

de,

preuve

ne

Estampes

le

&

penfes

devins

une

eft

voudra

fes

que

en

de

meilleurs

de

nombre

qui

fel

n'a

d'hiftoires,

jets

infinit

ds

mains

fu

de

moins

proctutian-s

Le grand
entre
mes

Rambrant

laquelle

un

d'une

beaut

de

Rambrant

Clair
peu

commune.
Il eft
s'en:

pas.

vrai

tourn

naturel

mais,

leux
pour
l'on en
peut
qa'il

le

que

a. faits,

il

talent
faire

avoir

un

l'imitation
juger
&

qui

beau

un

artifice

des
par
les
bien

choix

ne
du

merveil-r

objets

prenons;

differens-Portraits
loin

de

craindre

la

Vcote*

Ai6
d'aucun

comparaifon
vent bas
plus

Peintre,

leur
par
Matres.

grands
Si fes contours

l'on

voit

dans

les

font

pas

de

corrects,

le

pleins

d'efprits,
a
qu'il
grav
comme
dansf

Portraits

trait de pointe,
que chaque
Peinture
chaque
coup de Pinceau,
du vifage
un caractre
aux parties
de

vrit

Il avoit

admirer

de toutes
moins

celui

intelligence
fuprme
& Ces couleurs
locales

de fo

recours

l'une

fortes

les
ou

fous

les

ombres

une

fous

de lumieresjil
affe&
d'expofer

ait
qu'il
fous une
lumiere

Ituniere

duClair
fe

prtai
l'autre
fefont
&
Ram
Quoique

par la comparaiforr.
ait trait
des fujets

brant

donnen
de vie

une

obfcur
un mutuel
valoir

fait

qui

(ou

ceux

prefence

ne fdnt

de fon defin

traits

mettent

haute
d'accident

l'aparene
na
femble
fes

mod

creflrrc,
afinqB

& les partie


fortes
tant-plus
en pa
claires
les'
objets
plus ramaflees
Ce
ruflent
vrais
fenfibles.
& plus
plus
dans cette
a peint
la plupart
intention
qu'il
vode fes Portraits,.
& qu'il
plus
a choifi
lontiers
des fujets
de ces forres
fufcepribles
de lumires.
ne font pas
Ses
carnations
ni moins
moins
moins
fraches
vraies
a rpreles fujets
recherches
dans
qu'il
Ces deua
celles
du Titien.
fents
que

Allemande
Flamande.
427
convaincus
peintres toient
qu'il y avoir
l'une l'audescouleurs qui fe dtruifoient
tre par l'excs du mlange
qu'ainfi il ne
du Pinalloit les agiter par le mouvement
eau que le moins qu'on pouvoir. Ilsvpramies une prearoient par des couleurs
du naiere couche la plus approchante
urel qu'il leur toir ponible. Ils donnoient
nr cette pte toute frache par des coups
la force
egers & par des teintes Vierges,
& finiflbient
&les fracheurs de la nature,
ainfile travail qu'ils obfervoient
dans leur
odele. La diffrence qui eftentre ces deux
einrres uirce fujets, c'eft que le Titien
endoit fes recherches
plus imperceptibles
font dans
j & -qu'elles
plus fondues
les regarder
ambrant trs-diftingues
de prs mais dans une diftance convenatrs-unies
le, elles paroiflent
par la jufelfe des coups,
des cou
& par l'accord
eurs. Cette
Rampratique eft finguliere
elle eft une preuve convaincante
tant
ne la capacit
eft coude ce Peintre
ert du hazard
qu'il toit matre de fes
l'art en
& qu'il en poffedoit
onleurs
fouverain.

+1$

L'Ecole

GERARD

DE Leyde
a t
difciple
deRambranf
fa manire
&
foi
quoique
d'oprer
fort
de celle
de (on matre
loigne
lui
devoit
nanmoins
& le
l'intelligence
de
rgles
il peignait

principales
du coloris
fes figures

qui
la hauteur

pas
nes

que

pour
d'un

fi elles
Il

vrai

regardoit
de
peu

qu'il
Il a fait

ne

& de
gtteurs
de perfonnes
ni

tems
tems
d'un
loit

petit
l'ordinaire
font
pied
grandes
rien
que

faifoit
dans

Portraits

Dames
n'ont

la patience

dantf

en

toient

naturel.

art

(on

ne paffen
auffi termi
commele

l
d'aprs
un miroir
convexe,
de

que
parce
ordinairement
de

la parti
huile,

fe tenir

grands
ces

Sel
forte'
ni

aufl

long*
La femme

ce Peintre.
que l'e^igeoit
vouRCdent
de Dannemark,
laquelle
de Giavoir
de la main
fon Portrait

rard

Dau

lui

fervit

de

modle

cinq

jours
fans

une main
feulement
pour
avouer
de la tte.
que
4 Aufl faut-il
parler
la natules ouvrages
comme
font termins
ditrant,

re
de

mme
l'union,

non
obfcur.

plus

de la fracheur,
perdre
ni de la force
des couleurs,
du Clairde l'intelligence
que

fans

rien

Allemande
ta

flbic pas

un

it

toit

res,

&

car

des

t d'un

Canal

broer

riftal

fa

ettoit
fms

travail

ouflere.
aittoit

les

le

corde

fer
belle
Avec

avec
grand

intelligence
peu

bte:
ie

lorsqu'il

la

ravoir

beau

tems

il
l'air

prendre
cpnfumoit

qu'il

Se

peindre

la

d'ouvrage

une

Peinture

ne

l'attention

l'Art
que

les

fi

s'ac-

fi extraorqu'il

Il

fur
fai

admirable.

patience

dtail.

ne

je

eft

qu'elle

de

a faire

rflexions

demande
avec

un fi

de

quelque

&alloit

de

que

Se

une
&

un

efprits

de

gueres

dinaire

il

toient

laifler

vooit

du

poudre
une
glace

pas
demeuroit

imitable

feu

fi attachant.

maniere

Ile efb aufll

qu'il

Pinceaux

pour
il

y a beaucoup

cette

Car

repos

fon ouvrage,

rparer
ans un travail

li-

&

dans

il

Quand

our

Il

fes

travailloit

en

tems

fur

enferms

afls

mille

avantageufes
viter
la

Se

Palette

au

livres

de
le

fai-

pour

pour
couleurs

fes

Ne

cens

tantt

ombres

oigneufement
il

s'en

qu'il

fix

ne

fon
il
rgler
prix

heure
Son
fols.
vingt
lumiere
d'une
haute
perc

toir

out avoir

Tableaux

prix

flon

moins

chaque

uand

Se

fes

de

cens

voit emplo

ifoit

le

tantt

ou

plus

de

pied

huit

omptoit
abinet

Flamande.

ordinaire

grandeur

paer
antt de

&

faut

don-

femble

que

confue

Tableaux

la

faire
par

L'Ecole

4$o
roiffent
rard

finis
Dau

dans

toit

travail
le grand
belle
intelligence

leur

diftance
au

perfuad
tant

dcouvroit

Ce

que
les Tableaux

l'on

peut dire
de Girard

(es de

de

figures,
& qu'il

magination
particulier

NC,

01

fi ce n'eft
de

deflTein

compofitions
dans
fes couleurs.
du

cela,
c'eft
qu
Dau tant
compo
fatiguoient
peuh
toit n avec un talen

miroir

convexe.

MIRIS

de Girard
la manire

Leyde
difciple
entirement

got
fes

un

fes ouvrages..

pour

FRA

Matre

ou
"avec 1
tout e

raifonnable.

peu

fuivi

contraire

Gi

compatible
il fallmt
faire
fur le modele
dans

que l'on
diftance

mais

de ib,
un 'meilleur

avoir

qu'il

de gentilleffe
plus
& plus de fuavit
Il

fe

dans
encore

comme

lui

il eft mort

fort

fervoit

Comme

Dau,

Il y en a
peu de Tableaux.
de la grandeur
de quinze
o il a reprfent
une
boutique
pouces
la Marchande
& un Acheteur.
d'toffe
les
Plufieurs
tfffes y paroiflent
dvelopes
unes
des autres
& l'on y recon*
auprs
Les
noir
leur
diverfit
trs-fenfiblemenr.
il a fait
jeune,
un entr'autres

figures

&

tout

ce qui

entre

dans

la cent'

Allemande

du

&

Tableau

font

pofition
|eux mille francs
pour
voit de lui
eux qu'on

admirables.

Il eut

ouvrage
font regretter

& tous
avec

cet

taifon lamort
prcipite
vivoit
fans
me. Miris

d'un

fi habile

fouci

fans

homrgle

&

fans (Economie
cette mauvaise
tes pour

451

Flamande.

dpenfoit
beaucoup
conduite
lui attira
des detil fut

lefquelles
Une fois

mis

fois

pluneurs

entr'autres
y roit
qu'il
taprifon.
on lui proporetenu plus qu' l'ordinaire,
fa de peindre
le tems
& que
pour palfer
faire quelque
en paieTableau
s'il vouloir
ment

on lui

pondit
vailler

qu'il

fa libert.

procureroit
lui tpit

Il
de

impoffible

rtra-

la ve des grilles
& le bruit
que
lui troubloient
desverroux
l'imagination.
Cette vie mal rgle
la fleur
le fit mourir
de [011 ge

DE

en

1683.

AIT

M A

de Vandeik,
la Haye,
a t difciple
de fon
& a toujours
fuivi la manire

Matre
Portraits

avec
qui

aufli-bien
d'aprs

font

paflent
que
nature,

a fait

rpandus

Se ceux

Hollande
Vandeik,

Il

Succs,

qu'il
fouvent

quelques

quantit
dans toute

a copis
pour
autres

de
la

d'aprs

originaux,
a faits
qu'il

L'Ecole

431

JO R A NS

JACQUES
n

D'Anvers,

pas qu'il
n'empchoit
Peintres
qui toient

autres

Auteur

-quoit

il eU

mme
de

fa

tmoignait
des
foit

lui-mme
de

Matres
l'avidit

parcemoe
Sel'un des
plus ha
Il ne

vu l'Italie.

d'avoir

que

devenu

manire
des Pas-Bas.

Peintres

n'allt
chez te
Anvers
def

& faifafi
lesxmvrages
tudes
particulires
fu

il -examinoit
autre
ct des

la nature
-biles

5 94. apprit
les prin
chez
Adam Van-On:

Art

defon

cipes
ce qui
quels
d'un

en

ainfi

par l'eftime
ces pais-la,

lui m
qu'il 1
qu'il fait
auffi-bie

avec

il copioi
laquelle
les Paul Vronfes
les Bdlans
il en
trou
& les Caravages,
quand
pouvoit
Ce qui l'empcha
de faire
ce voag
ver.
fut fou mariage
d'Italie
contre
'qu'il
avec
la fille
Vaii-Ot
d'Adam
jeune
trop
Son talent
(on Matre.
toit
pour les grand
vrai
toit
forre,
-Tableaux
& fa manire
que
par
les Titiens,

&

fuave.
On

a dit

fes meilleurs
1

vailloit,
l'intelligence
faire
en

que

Rubens,

principes

craignant

qu'il

s d'o il avoir
& pour qui
ne le furpafft

du coloris,
l'occupa
de grands
dtrempe

puiii
il tri
dan.

longte
patrons
Tapifferic

& Flamande.
Roi d'Efpagne

Allemande

le
aapifferies pour
colories
les efquiues
c qu'il
affoiblit
faites
cette
tude contraire,

'Ai*
d'aprs
en avoit

queRubens
ainfi
par une
manire
force

habiavec

fi fenfibleJfdans
reprfentoit
laquelle
Il a faat quantit
d'ouvrament la vrit.
l Ville
d'Anvers
Si. pour toute
ges pour
de confiderafa Flandre.
Il en a fait allai
ties

pour
mark. Il

les Rois
toit

& il rprit
tion de- f*s'
par

E R

D'Anvers,
.fefle

Sude

fs fp'rits
amis, 'qu'il

&
dans

infatigable

une humeur

J'avoit

de

par
vifitoit

'enjoue

lS

?M
n en

1^07.

la Philosophie,
avoit
pour
i l'amour qu'il
tant mis fous la
discipline

le

Bc
{air,
la nature

1678,

J>JJ

Dane-

le travail
la converfa-

dont

poarv^-Urnouruten.

de

age

de

fLLINUS
aprs avoir profe laif conduire
la

c
peinture,
de Rubens,
il
Il a peint
dans

Peintre.
Eft devenu trs-bon
on
d'alentour
les lieux
pas & dans
pluleurs
les Eglifes
8c
grands
ouvrages
po!m
'otu- les Palais,
une
& a laiff en mourant
rancie eftime
avec une
merveilde lui
eufe
fans que
de fn mrite,
rputation
*fa
chofe
cherch
autre
part il ait jamais
T

4.X4L'Ecole
que le plaifir qu'il trou voit dans l'exercico
de la Peinture,
SANDRART

JOACHIM

le

Francfort

NE'
fils
fait

ize.

de

Mai

de Laurent
Sandrart
de Grammaire,
fes tudes
de quinze
la Gravure,
&
l'ge

i66,

aprs avoir
s'adonna
ans il alla

s'offrir
Prague
pour
pied jufqu'
difciple
Gilles
Sadeler,
qui le dtourna
de la gra.
& lui conseilla
de fomettre
vure,
la pein,
ture.
Il fuivit
cet avis,
Utrecht,
&:pafl"a
de Gerard
o il fe mit fous la difcipline
Hontorft

qui
d'o
il

terre,
de Bouquingam
chofes
mention

le mena

avec
en

fortit
fut.

1 617.
tu.
Parmi

vit en Angleterre
qu'il
fa vie des douze
dans

'du Titien,
que
plus
grands
ont t gravs
par G. Sadeler.
la mort du Duc
aufll qu'aprs
ga.m
l'Empereur
ter les Tableaux
dont
font

lui

il orna
encore

fon

Ferdinand
du
Palais

Augle
que le Du
les belle
il

eftfai

Empereur
nature,
qu
Ilyeftdi
de Bouquin
III. fit ache

Cabinet
de

en

Prague

de

ce Duc
> 8 qui

en partie.
o il copia les plus beau
Il fut Venife,
& de Paul
Vronefi
du Titien,
Tableaux
il paia
Rome
De-la
avec le Blond Ga

Allemande
Venr

& Flamande.

41

o aprs
quelfe rendit
des plus
dans
la peinture,
en forte
Souhait
douze
d'Efp
agne aant

> fon Cufin-germain


de fjour,
il
tems

que
confiderables
le Roi
que
des
Tableaux

plus habiles
pour lors dans

douze

qui fe trouvaient
du Guide
lui en envoa
de MafKmi
de
jofepin,
de Cortone,
de Lanfranc,

Pitre
Sacchi
Pouflln

l'aant

ftiniani
chez

& de

lui,

&

Malte

Sandrart.
connu
lui donna

de lafamine
& s'en
il tint
Afiemble
de
fion de

du

de
de

Gentilefchi,

d'Andr

Valentin

du

du Dominiquin,
Le Marquis
fbuhaita
.la

Jude l'avoir

direction

de

la

Statues

pata par'daL'bmbardie.
il quitta
a Francfort

retourna

on

Rome,
Guerchin

de fa Galerie.
avoir
fait un long fjour
aprs
en Sicile
&
alla Naples
Francfort,
& s'en
retournant
il

gravure
*les
Sandrart,
Roule,

du

Peintres

Aprs

S'tre

mari

a caufe
l'Allemagne
alla
Amfterdam
o
Curieux
enfuite
il

o il prit
en. Allemagne
dans le
la Terre
de Stokau

poflfDuch

de Neubourg,
il avoit
de laquelle
hrit,
niais la trouvant
il vendit
un peu dlabre,
tout ce
avoit
de beaux
de
Tableaux,
qu'il
& autres
deffeins,
curiolts
pour la rtablir.
fut-elle
en tat de
-peine
Cependant
lui donner
que dans les guerres
du plaifr
la brlrent
ls Franois
en:d'Allemagne

T ij

Ecole

tierement.

Il

l rtablit

n'toit

& craignant

plus
belle
une
fconde
s'alla
tablir

il la vendit,
&
o il fe mita
travailler

fion
bourg

diverse
des douze

Se entr'aimes
celui
vrages,
en grand,
mois de l'anne
lefquels
en Hollande
avec des Vers
gravs
en

la defcription.
tant
Sa femme
morte,
& alla demeurer
{bourg,
une Acadmie
o il rigea
qui

qu'lis
inva
a Auf-

ont t
Latins,

font

il a mis

au

jour

il

quitta

Aug-

Nuremberg,
de Peinture,

&

plufieurs

regardent
fa profeffion
de
vaill
jufqu'
l'ge
le dit lui-mme.

volumes
qui
il a traaufquels

77.

ans,

ainfi

qu'il

fes Livres,
le plus confiderable
dans leeft celui
de la Vie des Peintres
il a abrg
& Ridolfi
Vafari
quel
pour ce
les Peintres
Charles
Italiens,
qui regarde
De

tous

Ver-Mandre
pan
moires
toit

y &cdu
qu'il
de fa

pour
refle

les
il

Flamans
a crit

a pu recouvrer,
connoiflance

fur
&
&

flcle

du
les
fur
c'eftrl

M-

ce qui
que

de ce que
a puif la plus grande
partie
les
l'on
a dit dans cet
touchant
Abreg-ci
de ce necle.
:Peintres
Flamans
eft crite
fort au
Cette
vie de Sandrart

l'on

du Livre
dont je viens
de par lafin
rois
Celui qui en eft l'auteur
n'y a point
Il y &&
Je -jour de la mort ,de ce. Peintre.
long
ler.

& Flamande.

.Allemande

d'un
jncntion
fort grands
Se
de quantit
de
de Sandrarti
d'un

comme

nombre

grand
fort

de

Tableaux

&
chargs
d'ouvrage
le tout de la main
Portraits,
Il parle
enfin
de Sandrarc

trs-habile

Peinture.

Comme
je ne puis
peinture
il
de fa capacit

vt de fa
je n'ai point
porter aucun
jugement
femble nanmoins
qu'on

n'en

qu'un cas trs-mdiocre,


les Eftampes
de ce Livre
a fait mettre

faf

devroit

fi l'on
dans

faire

en juge
lesquelles

par
il

fqu'on
peut
rement louer
1 amour qu'il
de fes Livres,eft
& l'inde [on Arc,
avoit pour l'avantage
fervice
aux
tention
a eue de rendre
qu'il
en leur metde fa Nation,
jeunes Peintres
tant devant
&
les yeux les belles
Statues
les beaux
difices
de Rome.

HENRI

fon

V
Peintre

nature
des
LA
terre

orne

nom.

Ce

Hollandois.
le monde

par la variet
elle
embellit
la

comme
gnies
& quoide fes fruits
par la diverfit
tanles uns & les autres^,
qu'elle
produife
tt plutt
& tantt
elle fait donplus tard
ner a. chacun fon
& fon mrite.
agrment
Henri
n . Gorcum
en 1 627. fils
Verfcure
Tiij

V Ecole

4? 8
d'un

Capitaine
toit
un

Etats

foin

de faire

prit
car s'tant
fils

appercu

qui
fruit

toit

au

prcoce
ds
cultiver
de

l'inclination

fit

Service
que
fon

fon
bas

de
pre
ge;

que fon
dans le

la Peinture
parotre
pour
tems que ce
homme
jeune
commenoitfe
fervir
de fa raifon
il le mit ds l'ge de
huit
ans chez un Peintre
de Gorcnm
qui
ne faifoit
Henri
que des Portraits.
s'y oc deflmer
de treize
ans,
cupa
jufqu'
l'ge
il

ce Matre
aller
quitta
pour
fous la difcipline
de Jean
Bot, qui
toit
Il y demeura
pour lors en rputation.
affez fort
fix ans
fe fentant
aprs
lefquels
auquel
Utrecht

dans

la

pratique
chofes
belles

de

Son

Art

pour
pro&ef
il en
des
qui font en Italie
fit le voage
vihgt hs1.1 Il alla d'abord
les
& s'y occupa
dans
Rome,
premires
detiner
& a frquenAnnes
des figures
fon Gnie
ter les Acadmies'
mais comme
des
le porroit
des
peindre
Animaux,
tude
& des Batailles
Chattes
il; une
lui tre
de tout ce qui pouvoit
particulire
au pauiJ
utile
dans
ce calent.'Il
s'appliqua
non deflner
ge,&
les fabriques
qui font
mais
feulement
de Rome,
aux 'enviroiis
dans
Cet exercice
tout le refte
dei?ltalie.
il
lui donna
l'Architecture
du got
pour
fes Ta& l'on voit
habile
s'y rendit
par
cet
bleaux
avoit
l'inclination
pour
qu'il

Allemande

Plamatte.

4?

contract.
jStt Se le bon Got qu'il y avoit
oii il a fait le
dans
Les Villes
plus de fjour
font Rome
& VeFlorence
fon voage
dans cette
derniere
Ville
de
nife. Il s'attira
des perfonnes
de qualit
la confidration
fes ouvrages
& par fes manieres.
Enpar
dix ans en Italie
demeur
n, aprs avoir
retourner
en fon'
'il fe mit en chemin
pour
& par la France,
Pas il pana par la Sude
il renconfit Paris,
& dans le fjour
qu'il
Marfevin
tra le fils du Bourgmeftre
qui alloic en

Iralie,

s c qui

le ni

rsoudre

fans

de peine
Il
de l'y accompagner.
& y demeura
encore
donc
y retourna
trois ans
il revint
en Hollcfquels
aprs
Gorcum
en 1661.
lande, & arriva
beaucoup

Ce fut
tailles

alors

le follicka

fon

que

talent

pour

occude s'y
a fon G-

puifTamment
entirement

per. Il s'abandonna
& pour
l'exercer
nie
dia exactement
tout
les Armes.
Il fuivit

les Ba-

il tuSuccs,
ce qui
fe pafle
dans
celle
des Etats
en
avec

1(372. Il y fit une tude


Chevaux
de toute
nature,

particulire
& de toute

des
ufa-

ce
les divers
il y deffina
campemens,
dans les Dqui fe pa(Te dans les Combats,
ce qui arri& dans les Retraites
roures,
ve
de
un champ
dans
une
victoire
aprs
babille
les morts
& les mourans,
parmi
ge

ple-mle

avec

les

chevaux

&

les

T iiij

armes

&

'
L'Ecole
44,
abandonnes.
Son Gnie toit beau & fer
tile, & quoiqu'il
y et un grand feu dans
comme il
fes ,penfes & dans fon travail
avoit beaucoup
tudi d'aprs nature,
il
s'toit fait un Got particulier
qui ne dgeneroit
point en ce qu'on appelle manie-une grande variere, mais qui renfermoit
t dans les objets,
& qui tenoit plus du
Romain
que de celui de fon Pas except que les fujets- qu'il a traits
font pref
Les Scnes de fes Taque tous modernes.
bleaux font ordinairement
fort belles,
&
les Figures qu'il y fait entrer font toujours
Son plus grand divertiffepleines d'efprit.
rnent toit l'tude de fa profeifion
il avait
le craon la main) Se il fortoit.
toujours
rarement
d'un lieu qu'il n'en et deflin
chofe de fom Got, ou d'aprs naquelque
ou d'aprs
bon Tableau;
ture,
quelque
C'eft
foi-t Figures
Btimens ou Animaux.
fur lui un
pour cela qu'il portoit toujours
cahier ou un Livre fort milice de papier
blanc fait exprs,
ainfi que j'en ai v une
Ses plus
vingtaine
remplis de fes tudes.
beaux ouvrages
Amfterfont la Haye
& Utrecht.
de fes
La droiture
am,
& la bont de fon efprit lui donmoeurs,
nerent
de fa Ville
part la Magistrature
mais il n'accepta cet honneur,
qu' la charge de ne point quitter l'exercice de lapeiiv

Allemande

& Flamande.
plus que fa vie.

aimoit
tre
qu'il
fes jours,
ainf tranquillement
eilim
dans fon Art,
fa charge,
s'tant
tout le monde
lorfque
un petit
faire
voage
pour
lieues
vent le fit perir
a deux

441

Il pafloic
honor
dans
& aim
mis

fur

un

de
mer
de

coup
Dorr

de

le

16. Avril

a
de 61. ans. J'ai en1690.
l'ge
un grand
Volume
de
tre mes mains
plein
dont
en dit
fes delfeins
l'infpecTon
plus
d'crire.
que je n'en viens

,GASPAR

NE'
qui
en qualit

en

Prague
mourut

pere

de la Pologne
d'une
mre
qui

au fervice
&

d'Ingenieur
fut contrainte.,
caufe
tliolique

d'un

Bohme,

de la Religion
de forcir

Cabruf-

qu'elle
profeflit
de Prague
avec

rrois
quement
fij.s
qu'elle
le
8c dont
avoit
Gafp ar toit
plus jeune.
A
elle s'arrta
lieues
de-l
dans
quelques
un Chteau
le
y penfoit
qui
lorsqu'on
n'aant
fut affieg;
& qui
moins,
jamais
voulu
que
rent

fur
fe rendre,
les deux
freres

affam
de

de telle

Gafpar

forte
y mouru-

de faim.

La
fort
Chteau

fe

mre

voant
moen

trouva
&

de

fauver

menace
de

fortir
avec

du

mme

la nuit
elle
Tv

le

du
feul

V Ecole

44^

lui reoit.
Tout
lui
qui
manquoif
le courage
& s'tant
mife en cheexcept
fon fils entre
fes bras
le hazard
min
l
le pas de Guelconduifit
Arnhem,
dans
o elle trouva
fecours
dres,
quelque
pour
fa fubfiltance
& pour lever
fon fils.
enfant

Un
xens

Doteur

en

homme

riche

Mdecine

Tul*

& d'un

mrite,
grand
en amiti,
le jeune
Netfcher
& eut
dans
l'intention
de fes tudes
d'en
un Mdecin
mais la force
du Gnie

prit
foin
faire

Netfcher

l'entrana

ture.

Dans

fes tudes

cher

de

de

nomm

mme

grifoner
o
papier

du

fes thmes
&
de lui faire furmon-

mme

habile

tems

crt

valoit

qu'il

entirement.

bleaux

Vitrier

Bourgmeftre
Il faifoit

Peintre.

namre
prs
culier
pour
dans
toutes

un

on

( qui toit le
feul
homme
dans
Arnhem
ft un peu
qui
deffilui faire
peindre
) pour
apprendre
ner.
Mais quelque
fe fentant
tems de-la,
il s'en alla Deplus fort que fon Matre,
venter
chez un nomm
qui toit
Terburg
en

chez

s'empfur le

il crivoit

pas t poffible
ter cette
inclination
mieux
l'y abandonner
le mit

la pein-

de

il ne pouvoit
deflein
quelque

n'aant

On

ct

&
bien
les

il avoit

de
toutes
un

peindre

comportions
il. fe donnoit
occafion

fa Ville,
chofes
fatins,
de
d'y

d'a-

fi parti-

talent
les

&

fes

que
Ta-

faire

en-

Allemande

trer

de

cette

& Flamande.

&

ecoffe

de

44J

la difpofer

de

la principale
luforte
qu'elle
ret
a
Netfcher
retenu
miere.
de cet.
beaucoup
& s'il ne l'a
te inclination
dans
pas fuivie
comme
a fait fon matre
tous fes fujets
il
telle

s'en

eft'fervi

bleaux,
Aprs

dans

de

plufeilrs
mais toujours
avec
avoir
chez
acquis

fes

Ta-

prudence.
une
Terburg
il retourna

du- Pinceau
pratique
grande
o il travailla
en Hollande
long
tems
Marchands
de Tableaux,
pour des
qui
de fa facilit
abufant
lui paoien't
trs-peu
& les

fes ouvrages,
Cette
rigueur

venaoient

fort,

cher.

le dgota,
& lui fit prendre
d'aller
Rome.
Il s'embarqua
la rfolution
Bourdeaux,
o
fur un Vailfeau
qui alloit
tant arriv
il fe logea
chez un Marchand
dont

il poufa
la parente.
Ainfi
un amour
avoit
plus fort que celui
qu'il
pour la pein& le
ture interrompit
fon voage
d'Italie
Hollande.
fit retourner,en
de fes
la Haye
le bon fuccs
lui
& l'exprience
ouvrages
l'y fit tablir,
et
fit connotre
que le meilleur
parti qu'il

une famille
fubffter
faire
prendre
pour
Il s'arrta

qui devenoit
tra dans
les
genre
putation,
fiderable

nombreufe
Portraits.

de Peinture

tant

toit
Il s'acquit.
d'habilet

de fe metdans

ce

& de

r-

de famille
n'y a point
qu'il
des
n'ait
en Hollande
qui

Tvj

conPor*

L'Ecole

444
tr aits

fa

de

la plupart
des
fe rfoiir
pouvoient
fans emporter
un

&

main,

que

Minires

ne
trangers
la Hollande
quitter

dre

Portrait
voit

de

dans

tous

Francifco

Ce

Netfcher.
de

les
Melo

font

chevque
Charles

aujourd'hui
de cette
II.

fait

en

qu'on

Dom
pas de l'Europe.
Ambafladeur
de Portu*
le fien,
mais
pas d'avoir

gal ne fe contenta
il en emporta
encore
qui

qui

d'autres,
chez l'Ar-

beaucoup
Liibonne

Ville-l.

Roi

des

charmc
d'Arigleterre,
de Netfcher
fit fon poffible
fon fervice
forte
par une

afzdebien

Netfcher,
vivre
pour

ouvrages
l'attirer
pour
mais
penlion
la tcanquilit
multueufe
les

dont
d'une

douleurs

cours

de

il

Cour.

grande

qu'il
vie
en

fa

qui avoit
gagn
heureux
prfera
la vie tujouiflbit

fouffroit
troublrent

Cependant
pendant
fouventla

le

dont
il avoit
t tourla gravelle
ment
ds l'ge de vingt
avec la gouans
re qui
dans
la fuite
le firent
s'y joignit
mourir
la Haye
en. 1(384. l'ge
de 4.8.
ans.
douceur

Netfcher

a t un des

des

Pas-bas
travaill
qu'en
correct
ne fortoit
entendoit

mais

de ceux

meilleurs
au

moins

fon defin
petit;
fon Goit
en cette

de celui
de fon
point
fort
bien le Clair-obfcur

Peintres
qui
toit

n'ons
aflfez

partie-Il
Il
pas.
8c ell

Allemande

& F/amande.

locales
toutes
tre les couleurs
qui toient
il avoit
un talent
bonnes,
particulier
pour
Sa manire
de peindre
bien faire le linge.
fans touches
toit trs-moleufe
apparenfans tre
ni
tes, finie nanmoins,
pene
eftante.
il vouloir
comme on dit,
Quand
donner
ge,
cher,

la derniere

il y paflbit
un*
lui
donnoit

main

quelque
qui avant

vernis
le tems

ouvrade fe-

d'y travailler
il lui donnoit

de fuite
deux ou trois
jours
tems le moien
de remanier
en mme

[on

ni
n'tant
qui
trop dugr les couleurs
fe lier fares, ni trop liquides
pouvoient
celles
de noucilement
y mettdit
qu'il
de leur
fans rien
fracheur
veau,
perdre
ni de leur premire
qualit.

L'Ecole

44^

L I

VII.

V R E

ABREGE'

LA

DE

VIE

DES

PEINTRES
eft difficile
la Peinture

IL

FRANC
de marquer
a commenc

le tems
en

I. fit venir
lorfdue
Franois
& le Primatice,
la France
de Peintres
pourvue
qui
tat

de

deux
liens
ois
mas

travailler

Matres
qui
toient

fous
avec

paflerent
Simon

OIS.'
auquel
France
car

d'Italie

le Roux

n'toit

d-

pas
fe trouverent

de ces

la conduite

quantit
en France.
le Roi*

Ira-

d'autres

Fran-

Ces

Charles

Louis
Dorigni,
Franois
Charles
rambert
Charmoi
laume
Germain
Rondelet,

en

& Tho-

i 82Jean LeJean & GuilManier

Jean
du

du

Guillaume
Breuil
Antoine
Bois
Fantofe

Euftache
Hoey
Michel
Rochetet,

Girard
Samfon
Corneille
de Lion,
du
Coufin.
Jean

Michel
Moutier

Jean

Quoique

de tous

ces Peintres

Jannet,
ie pre

Se

il y en et

Franoife:
44?
depuis habiles les uns que les autres, leurs
n'ont
rien d'aflezl
ouvrages naumoins
l'attention
des
considrable pour attirer
Curieux de notre ficle, fi ce n'eft qu'on eti
Corneille
veuille excepter
de
Jannet
& Jean Coufin
de
Lion, du Moutier,
ont fait une
ceux-ci, les trois premiers
de Portraits,
prodigiettfe quantit
parmi
lefquels ils s'en trouve d'aflez beaux.
JEAN

COUSIN:

ce qui eft de Jean Coufin


il mP Our
Il toit de
1 rite un loge particulier.
Soucy auprs de Sens, & l'attache qu'il eue
pour les beaux Arts dans fa jeuneffe,
l'y
rendirent profond, & fur-tout dans les parties de Mathmatiques,qui
la
conduifent
au fil a-t-il t aflefc
tgularit du deflin
corret en cette partie de la peinture,
& il
en a donn un Livre au Public
qui s'eft
& qui ful
imprim une infinit de fois
& de peu d'apparence
quoique trs-petit
la mmoire de Jean
confervera long-tems
Se
Coufin. Il a aifl crit de la Gomtrie
de la Perspective.
Comme de fon tems la
il s'y
mode toit de peindre fur le verre
eil plus attach qu' faire des Tableaux.On
en voit de beaux
ouvrages dans les Eglifes
aux environs
de Sens, & dans quelques-

L'Ecote"

H48

& entr'autres

de Paris,

unes

dans

faiut

celle de
les vitres

oit il a peint
fur
Gervais
du Chur
le martyre
la
de faint Laurent,
du
& l'hiftoire
Samaritaine
Paralytique.
On
dans
la Ville
de Sens
voit
quelques
Tableaux
de fa facon
& plusieurs
Portraits

mais

de

tous

eft le Tableau

eftim

fes

ouvrages,

du

le plus
univer-

Jugement
des Minimes
la Sacrifie

du
fel> qui eft dans
& qui fe voit grav par
bois de Vincennes,
bon deflnateur.
Pierre
de Jode Flamand
du Gnie
Ce Tableau
fait
voir la fertilit
de figures
la quantit
dont
ce que l'on y pourroit
il eft compose
un peu plus
feulement
ce ferait
fouhaiter
dans fon Got
de deflein.
d'legance
Il
la fille du Lieutenant
gnral
poufa
de Sens
Se l'emmena
Paris ,o il pafTale
refte
de fes jours.
Son [avoir
& fes ma-

de

fon

Auteur,

nieres
&
dant
de

agrables
attirrent

lui

les rgnes
Charles
IX.
Comme

Ccleftins

la Cour,

l'introduifirent
de

la

confideration

penII.
d'Henri
II. de Franois
III.
& d'Henri

il travailloit

il fit le Tombeau
eft aux

par

auffi

de l'Amiral

de Sculpture,
Chabot,
qtii
la Chapelle

feulement

de Paris,dans
On
ne
fait
prcifement
pas
mais on fait
a vecu
Coufin
Jean
ce
vivoit
en 1 Sg.
qu'il
& qu'il

more

g.

d'Orlans.
combien
fort

449*

Ftioife.

DV

BREV

& BV

IL

NEL.

aprs la mort d
Primatice,
chargs des ouvraLe
les plus confiderables.
ges de Peinture
quatorze
premier peignit Fontainebleau
Tableaux nrefque dans une des chambres
qu'on appelle des Poles, & fit avec Bunel
qui fut brlapetire Galerie du Louvre,
Ils. moururent
le en \66a.
fous le rgne
d'Henri IV.
CEs

deux

MARTIN

Peintres
furent

RI

MI

NET

DEParis
eut pour matrefon
pere, qui
un aliez mauvais Peinture
mais
tait
l'mulation que lui donnerent
les jeunes
alors la mme profefgens qui fuitfoient
Son
fion, lui fit faire le voage d'Italie.
o il demeura
principal fjour fut Rome
tudes lurent
& fes principales
iept ans
en forte que tout ce
faprs Michelange
tient beaucoup 'de la
qu'il a fait depuis,
manire de ce grand Peintre.
On peut
en juger par la Chapelle
de Fontainebleau,
cet
qui eft peinte de fa main. Il commena
IV. qui lui;
ouvrage fous le rgne d'Henri

donna des marques de ion eftime


& il le
continua
fous celui de Louis XIII. qui
l'honora de l'Ordre
de faint Michel. Mais
il ne jouit pas long-tems
de cet honneur,
ni des faveurs de l Cour
car avant que
cet ouvrage
ft entirement
il
achev
tomba malade
& mourut en 161$. g de
52. ans.
Il y eut beaucoup
de Peintres
qui fuccterent Friminet
mais qui, bien loin de
fa maniere,aifrent
tomber
perfectionner
encore une fois la Peinture en France dans
un Got fade
qui dura jufqu'au tems que
Se Vouet a.rriverent d'Italie. Et
Blanchard
comme ces Peintres
ne laifoient
pas de
travailler
dans les Maifons Roales
je les
nommerai
ici pour ne point perdre le fil
de l'Hiftoire
ce font du Perac
Jrme
Henri Lerambert
Baullery,
5 Pfquier Tetelin, Jean de Brie, Gabriel MonnoitjAra"
broife du Bois, & Guillaume
du Me.

FERDINAND

ELLE,

ne doit pas
Malines
les
de trouver
place parmi
OUoicfue
laiffer
natif
de
Franois, aant presque toujours travaill
de beaux Poro il a fait quantit
Paris,
Henri,
& Chartraits,
pendant que Louis

Franotfe.
45 f
lesBaubrun que avoient des habitudes
!aCour,fefaifoient beaucoup mieux paer
quelui quoiqu'ils fuflent infrieurs dans
leurArt. Il a laide deux fils, qui ont fuivi
lammeprofelon.
V A R I N
NArif d'Amiens, peignoirs Paris avec
aiz de fuccs Cc'eft de fa main
quenous avonsle Tableau du grand Autel
del'Eglife des Carmes DchaufTsprs le
Palaisde Luxembourg. Il eft d'autant plus
raifonnabled'en faire mention qu'il a
aidle Poufln l'acheminer dans la Carrierede la Peinture.
BLANCHART

jACgJJES
Paris,

n en

1 <?oo. apprit
les
de la Peinture
chez

corn?

Nicomencemens
DE
las
(on oncle,
'o ilf retira ci l'ge
Bollery
de
ans pour
faire
le voage
d'Italie.
vingt
Etant
Lyon
quelques
ouvrages
qui lui
offrirent
la pratique
le moen
d'augmenter
qu'il
ans
hait

avoir

dans

fon

retinrent
quatre
Arr,Fy
il alla enfuite
Rome
il y pafla dix Ve?'
il fe rendit
mois,
aprs
lesquels

VEcole

%<iou le
mite
Vnitienne
na

coloris
du Titien
le charma fi fort

entirement

de

ce

ct-la.

avec

tude
principale
Noble
Venitien

tantde

fi fort
qu'il
en France.

fuccs

votiloit

qui

l'engagea,de
ouvrages
que
peu de Satisfaction
dgota
retourner

&de l'Eeol
fe tour
qu'il
Il en fit fi
,qn'u
de fes

avoi-r

travailler

mais le

ce Peintre

en em M

Venife
quitta
pour
La nouveaut,
la
de (on
attire.
pinceau

& la force
beaut,
rent les yeux de tout Paris;
Se il devint
tellement
la mode,
qu'il
n'y eut pas un Cune voult
rieux
avoir
un morceau
de faqui
main.

Et

chevalet

c'eft

ainf

fe font

le

le

Mais

de

tous

appartenoit
o il
& l'autre
toic
de l'anne,

Surintendant
Ces ouvrages,

fa rputation
plus (bten
bleau
fit Notre-Dame
qu'il
mier jour de Mai. Il reprfent
te du

la pre-

qui

Perrault
mois
les douze

Bullion

cts.

Galeries

Prfident

reprsenta
~M.
de
ces.

la maifon

de

Tableaux

de tous

rpandus
Paris
deux

Il a
peint
miere
eft dans
M.

fes

que

des
celui
c'ft

Finanqui a
le Tale pre-

pour
la Descen-

le conferve
S. Esprit,
& cette
Eglise
tous les
comme
le plus
chrement,
beau de
Tableaux
que l'on
y volte'
Blanchart
dans
la fleur
de fon ge fe
fortune
ainfi
une
Voit
en tat
d'tablir
une ftu
&
oafderable
fivre

45?

ft*noiA

ton de

poitrine
ans.
trente-hmt

l'emportrent
Il fut mari

femme
eut de fa premire
filles- Le fils ,quiembrafla
la mme

profelon
la rputation

honneur
Il en: aif

a l'ge
de
deux fois
c
un fils & deux

de"
fotient
de fon

de juger
il n'y

bonne
encore

avec

pere.
tous les Pein-

que de
eu qui ait f
en a point
On ne voit
Blanchart.
pas

tres Franois
bien colori
que
ait beaucoup
fait de grandes
qu'il
voit de lui
lirions.: mais ce qu'on
dont
& fon
Galeries
j'ai
parl

compodans les
Tableau

de Notre-Dame
qui eft dans l'Eglife
ne manquoit
aflez voir qu'il
pas de
k que s'il n'a pas fait de grandes
fitions
bleaux

heure

c'eft

qu'on

Paris

l'occupoit
qui lui toient
d'une

grande

V
en

Gnie
compodes
Tal'occa-.

de Vierges
Son de traiter
<es fujets
rendue.

SIMON

font

plus

ET

fils & dife15 Si.. toit


Peintre
mdiofVonet

de Laurent
NE'
ple
cre. Il fe rendit
en peu de tems aflez habile
faifoit
d'ailleurs,
par les t.udes
qu'il
pour
ans M. de Sancy,
de vingt
fuivre
l'ge
Ambafladeur
Conftantinople,
qni alloit
tre
choifit
fon Peintre.
il
& qui.le
pour

1,

U4.

L'Ecole

le Portrait

y peignit
quoiqu'il
autrement

grand

ftc

impofiible
que de mmoire,
l'Atidience
feulement

'vu

lui

du

Seigneur
de
le peindr
& pour l'avoi
que ce Princ

donna

l'Ambafldeur
il le fit nanmoin
trs-reflemblant
& aprs avoir peint
quel

autres
Portraits
i
ques
Conftantinople
en partit
f rendre
en Italie.
Il y reft
pour
il y fut Prince
de l'Acade
ans,
quatorze
de

mie

faint

Luc

Rome

& le Roi

Loni

XIII.

en confideration
de fa capacit'
qui
lui avoir
donn
une penfon
durant
fon f
en Italie,
l'en
fit revenir
en 1627
jour
travailler
dans
les malfons
Roales
.pour
Se

au

far-tout
La

facilit

des Portraits

Luxembourg.
que ce Peintre
au craon

avoit

de faire

& au paftel

fiu ad-

le voir
Roi
qui prenoit
plaifir
Se qui voultt
lui montrt
travailler,
qu'il
fit en peu
deflner
en quoi
Sa Majefl
de tems de grands
de manire
que
progrs,

ymire

du

le Roi

fit des

plufieurs
La

fort

Portraits
de

perfonnes

refTemblans

de

fa Cour.

de
Vouet
s'augmenta
rputation
lui attira
quantit
de grands
'jour autre,c
ici le dtail,
Je n'en ferai
ouvrages.
point
les Palais
& les maifons
confiderables-de
il a fait
Paris
en font remplies
& d'ailleurs
les
,un grand
nombre
de Tableaux
pour
Eglifes,

de

Se pour

divers

particuliers.

?pff>
fivi

Ilavit
du
Se
attir

1 vage
aant

Valentin
une

tes fortes
plus
par

expditive
teintes
des
mit
en

qu'il
d'autant
ret
ner

fit

avoit

levs

avec

facilit

beaucoup

il

quoi

une

lige-

de

s'ton-

d'ouvrages
qu'un

grand

habiles

qu'il

excutoient

manire

dpeins,

runie,

grande
lieu

aflz

6c

recherches

quantit
ne
favoit

difciples
fa
dans

ton-

ombres

en

on

fes

de

peu

y auroit

lui

rputation

grandes

avoit
Il

fi

faits
de

de

qu'il

du

d'ouvrages
maniere

pratique,

pinceau.
de la prodigieufe

nombre

fa

gnrales

de

mais

une

par

plus

qu'il

manire

inhnit
fe

il

la

aRqrne

455
Cara-

quoique

trs-peu

termines.
La
une

France

lui

manire

commenc

de
&

Vouet

le

bon

accueil

le

firent

fon

&

lui

toutes

de

proeffion
voient

la

d'autres

Ainfi

tous

niers

reins

ques

de

Vout

Se

parts,

les

qui

ont

qui

donn

ont

leur

capacit
le
comme

au

Brun

tout
de

Peintres

de

difciples

vouloient
ceux
du

dpendans

Peintres

de

faifoit

de

Peinture,&
Arts

manire

des

attirerent
ceux

dont

Blanchart,

qu'il
des

fuivre

de

y regnoit,
le bon

nouvelle

La

le monde
tems,

qui

avec

parler.

dtruit

introduire

d'y

conjointement

on vient

d'avoir

obligation
Se barbare

fade

& d'avoir
Got,

dans
public
t
Perrier,

faire
fui-

qui
deffein.
ces

dermar-

des

de

difciples
P.

Mi-

t'Ecole.:

Af
neille
noy
pour

Tortebar,
,Dorigny
Belli,
du Ffef
autres
> & plusieurs
<ju'il
emjplooi
faire des
& des defltins
ornemens
de
.comme

Jufle

Vand'Egmont
Bellin,
Van Boucle,
-drilTe,
ScalbergeFatel,
Corelle
d^f- 'fans
un
Bellange,
compter
nombre
de jeunes
-grand
gens
qui allinc
<leflher
chez
lui.
fon
Dorigny
qui toit
Tapiferies

-gendre
l'eau-forte

auffi-bien
la plus

de fon

ges

que

fon lev

grande

partie
Voue

beau-pre.

il graves
des ouvrapuif

d'ef-

la
de fes
prits
par
prodigieuse
quantit
Productions
d'annes,
plutt
que charg
mourut
en 1 6 41 g de 5 9. arts. Il a en un
frre
nomm
Aubin
Vouet,
qui peignoir
dans
fa manire,
Se qui toit
paflablenent
habile,
Les

ouvrages

.par comparaison
avoient
t faits
boient
tant

tous
pour

de

Vouet

en

en

toient

ceux,
France,

ce qu'on
le deffein
que

agrables
lui
qui
julqu'
mais
ils tom-

appelle
manire
ce
le coloris
pour

dernier
principalement
y tant par tout aflz
aul'on ne voit dans
fes figures
mauvais,
&
'cunes
des paillons
de rame)
exprefiions
il fe conrentoit
de donner
{es ttes un
certain
agrment
gnral
qui ne vouloit
rien
dire.
Le plus grand
mrite
de fes ouvrages
les
vient
de fes plafonds
qui ont donn
disciples

l'ide

d'en

faire

de

plus

beaux,

font

que

que les

ce:

avoient

Franois

jufques-l.
a eu cet avantage
Vouet
par-defflis
tres Peintres
qu'il n'y en a jamais
dans
la manire ait t fi adhrente
U dans

la main

de fes leves.Mais

faite
les aueu

dont

le cur
l'on

peut
a relev

maniere
que fi d'un ct cette
en France
le got fade qui regnoit
lorfqu'il
ct elle
d'un
autre
toit
fi
y arriva
peu
fi fauvage,
& d'ailleurs
fi facile,
naturelle
avec
tant
a ind'avidit
qu'elle
& reue
dire,

fecSt l'ide

de

tous

fes

leur faire

une
prendre
ont eu toutes
les peines
& comme
faire
j'ai dja
n'toit

expeditive
que celle

de

fon

pas
intrt.

disciples,
habitude
du monde

fe d-

cette

dit

tant

celle

OUS

NICOLAS

jufqu'
dont
ils
manire

de Vouer,

IN

Ville de Nor Andely


petite
en i 594. Sa famille
toit
mandie
de Soifbns
o il y
nanmoins
originaire
le Prfi-.
ades Officiers
de fon nom dans
NAquit

dial.

Son

Pouflin
toit d'extracJean
pre
en
tion noble ,-mais n avec peu de bien
forte que fon fils
dtermin
o fe
par l'tat
& par la violente
introuvoit
fa famille
clination

qu'il

avoit

pour

la

peinture,

[or-

45
rit

Z
de la

huit

ans

L'cole
maifon de

fon pre
venir
Paris

pour
lemens

premiers
Un Seigneur
affein

de Pbit'oii

que

triais
m'ois
lllniit
rie

Il

le Poqflii

ptor
o il

ntret'
netit

pas
Mitres,
tels
la vue de
tirer

des

Arc.
qui

en

l'avoit
pris
Peintre
au
un

quitta
chez

de

bout

de

nomm

mois
affz

qu'un
s'avancer

croant

difdplin^te
dans
na
rtud
bleaux

cet

le mit

Portraits,

due

de

dix-

l'ge'de
s'instruire

parce
fous la

il les abandonj5hi s de profit de


ftirs
Tade faite

qu'il
f'prbpfa
des grands
matres.
travailla
quelque
tems"

dtrempe

) &

il s'y exeroit
avec une grande fatclit
lorfque le'Cavalier
lors a Paris,
Se qui chintf't
le griie"dh*Poufvoulut
fin,
l'engager
'faite'
avec lui le
d'Italie
mais foit que le Pouflin
voage
Paris,
eue quelque
ouvrage
qui le retnt
deux
tentatives
ou qu'il
qu'il
fut rebut
de
aller a Rome,
avoit
faites
inutilement
pour
ilfe

contenta

le fui'vroit
peint
autres

Paris
celui

reprfente
pour l'Italie,
iirrouva

de pf
bientt.

omettre
aCavaller
qu'il
avoir
En^ffet
aprs
6c entr'Tableaux
quelques

& qui
qui en: Notre-Dame
de la Vierge
il partit
la mort
ans.
de trente
ge pour lors
Marin
a Rome
le Cavalier
cfefTs

Se qui

dans

la vue

de

lui

rendre
au

fmnent

che

Barberin

le Cardinal
que
envie
de le connotre
le tems
le Pouffin
fecours

8c fans

les

eut toutes
toit
(on

dia-

di

&

fans

d'y fubfHter
fes ouvrages,

furia

le Poufqui
de fecours
& de
de tems
aprs l'ar-

peu

eu

avoit'point
Rome
trouva

avantageuen lui
difant:

de

beaucoup

n'en

il

une

le Cavalier

mourut
ce Peintre
qui avoit

protection
rive de

parla

Barberin,

giovanne

valo. Comme
fin attendoit

fance,

en

Cardinal
un

Vedereu

45?

&<"&&'
fervice

peines
contraint

unique

fe

connoif-

du

monde

de

donner
pour un
Nan-

refburce,
fes couleurs.

peine
prix,qui
paoit
moins
ji .neigerait
& le parti
pas courage
ailiduement
fe
qu'il,
prit-,
fut Retravailler
toit
palTer dpei^pour
entretien,
fit
fans frqueiitr
rement

^u'il

faire

de fe

& pour
fa nourriture
demeura
longtemsretir

fon

enti-

s'occupant
perfonne,
de ferieufes
tudes

fur

les

deffinoit
avec ardeur.
chofes
qu'il
avoit
la rlolution
faite de
qu'il
Malgr
des grands
il
matres,
copier les Tableaux
Il crooit
fort
c'toit
que
s'y exera
peu.
belles

allez de

les bien

examiner

Se que le furplus
toit pas de
mais il n'en
Il les modeloit
Antiques.

rRexions,
perdu

figures
& il en avoit

conu

une

faire

& d'y
toit

fi grande

un
mme

fes
tems
des

avec

foin;

ide,

qu'il

Vij

.L'Ecole
4Go
1 f.
eh fit ion principal objet
& qu'il s'y attaIl toit periuad
cha entirement.
que la
Source de toutes les beauts & de toutes les
grces venoit de ces excellons ouvrages
Se
avoient puif
que les anciens Sculpteurs
celles de la nature
pour rendre leurs figude la pofterit.
La grande
res l'admiration
liaifon qu'il avoit avec deux habiles Sculp& Franois Flamant
chez
teurs, l'Algarde,
a pu fortifier
& peutlequel il demeuroit
tre fufeiter cette inclination.
en
Quoiqu'il
Se elle a
foit, il ne s'en eft jamais'loign
avec fes annes comtoujours
augment
me il eft aif de le voit pair fes ouvrages.
Il copia
dit-on;: dans fs corhmencemens quelques
Tich1., dont
Tbluldtt
la couleur Si l'
foit forr
l'Antide delTein qu'il
que. L'on remarque
en 'effet, que les premiers
rriei'lleur
got de couleur qu'tes
bientt
miraque
ges, & aies
d'une
le coloris n'toit dans
ou qu'il crobir Le
mdiocre
confidrtibn
poider
fiiffifammeit
pour ne rien ter
fss Tableaux
de la prfecliidri qu'il y vouloit mettre.
Il eft vrai qu'il avoit tellement
tudie

461

Franoife.

toutes les beauts de l'Antique,


l'lgance,
le
la correction
& la divergot
grand
fite des proportions
les expreffions
l'or*dre des draperies
les ajuftemens
la nobon air
Se la fiert des ttes
ble(e,,le
les manieres d'agir
la coutume des te,ms Se
des lieux
& enfin tout ce que l'on peut
voir de beau dans ces reines de Sculpture antique
que l'on ne.peut aflez admirer l'exaftitude avec laquelle il en a enrichi fes Tableauxrjl
auroij;
pu,, commeMichelange
furprendre
^jugement
du public. Celui-ci
fit la Statue d'un upjdpnj & aprs en avoir
caflf lebras qu'il rtine, il enterra le refte
de la Figure
.o il favoit
le prit pouraant
aant prfent
tique
maisjMicjh,elange

fon tronc l^bcas qu'il avov, referv,


convainquit de, prvention ;ous ;eux qu'il avoit
avec autant de
tromps. On peut foire
raifon
que fi- le Poufln avoit peint frefque fur un morceau de muraille
& qu'il
en et retenu quelque partie, il auroit facilement laine croire que fa peinture
toic
de quelque 'fameux Peintre de
l'ouvrage
tant elle a de conformit
avec
l'antiquit
celles que l'on a ainfi dcouvertes
^5 qui
font vritablement
antiques.
y j}3 ji
Il nourrilbit
cet amour des Sculptures
Vuj

L' tle
4*
en les allant examiner
(auvent
antiques,
dans les vignes qui font autour de Rome,
o fouvent il fe retirait feu pour y faire
C'eft auffi
plus en repos Ces rflexions.
dans de Semblables retraites qu'il confideroit les effets extraordinaires
de la nature,
par rapport au pafage ,.& qu'il y deflinok
des Terraffes,
des Lointains,
des Arbres, &
tout
ce qui fe rapportait
qui
fbn got
toit excellent.
Outre
l'tude
exacte que le Pouffin a
faite d'aprs l'antique
il s'eft encore fort
attach il Raphal &; au Dominiquin
comme ceux qu'il ropit avoir le mieux inle plus
& le
vent
correctement defliiif,
l'aplus
pillions te
trois
me
toujours
regardes
la
comme les ^pus fentiellcs
Peinture.
n Enfin ce gran4:Konm.e
n'a rien nglig
de toutes
pouvoient
les conn^ifTapce^qui
le rendre parfait dans ces parties,
non plus
que pour l'expreflpn
de fes fyjets en gneral qu'il a enrichis de tout ce qui peut rveiller l'attention
des Savans.
de
On ne voit point de grand ouvrage
lui, & la raifon qu'on,en peut donner c'eft
que les occafions ne s'en font pas prsentes. AinG l'on ne doit pas douter que ce
ne foir le feul hazard fini a fair nii'il s'cft

franoife,_

45

peindre

attach

des

let d'une
dans les

grandeur
Cabinet,
les lui demandoient.
Le

Roi

XIII.

&
d'Etat
lui crivirent

Miniftre
timens,
ger de

pouvoir
que les

propre
Se tels

Louis

&

M.

chevaencrer
curieux

de Noyers
des bj-

Sur-intendant
Rome

l'oblipour
il s'y rsolut
avec

en France:

venir

de

Tableaux

de peine.
On lui affigna
unepenlui
donna
.aux Thuilleries
.un
Le Ppufn
meubl.
fit pour
logement
,tout
la
du C'hteau
de faine
Germain
Chapelle
le Tableau
& celui qui _eft
de la Cne
des Jefuites.
Paris dans le Noviciat
Il combeaucoup
fon,&on

la
dans
menta
vaux d'Hercule
de l'Ecole

de'

Vouet

des

du Louvre
le tems

dans

& les

mdisances
faifit

Galerie

que

ler
dont

il

pouvoir
la rfbltipn

fecrette

qu'il
s'y
trouvt
comme
foit que la mortduCardinal

de

par

les

qu'elle
de parde Paris,
lui fit

s'accommoder

prendre
fous
a Rome
prtexte
fes affaires
domeftiques
fa femme.
Mais
quand

Tra-

labrigue

le chagtinoit
mauvais
difcours
dont on vient

Ouvrages
cela joint la vie tumultueufe
ne

les

de

retourner

mettre

ordre

} & d'en

emmener

il fut Rome
foit
fon centre,
dans
deRichelieu

du Roi
pendant
qui arriverent
le dterminaffent
il ne voulut
tems-la,
.mais revenir
en France.
celle

Viiij

&

ce
ja-

464
Il

continua

bleaux

donc

de

faits

de travailler
cartils

chevalet

Rome

envoer
pour
ont
fait
mme

Ces Ta.
ont
tous t
si Paris.

les

jranois
y
paflflceux
qui
demeurs
en Italie,
toient
ont
& [qu'ils
de l'argent,
n'ayant
pu avoir
pour
pas
moins
d'estime
cesexcellens
ouvrapour
ceux de Raphal
Flibien,
que
pour
qui a crit la vie de ce Peintre
fort
foigneufement
& fort amplement,
tous
Apporte
ges

ses
qui

Le

Poulin

reuf
en

& fait
la description
eftims.
plus

Tableaux,
font les

avoir

aprs

une

fourni

heu-

carrire,

mourut;
moisi
paralytique
II avoit
g de foixante-pnzean.sy
fur du
Gafprei
vide/laquelle
il

166j

epouf
la
.a'eut
point
d'enfans.
lieu
ce inariage.
Le
dans
une facheufe.&
la fur de Gafpre
par
s'infinua
fe,
auprs
fance
de fon mal,
le
tue

de ceux

entirement

aux

foins

extrmes

il Ce croyoit
reconnoiflnce.
Soixante

guri.

Ses

mille

dangereufe
une humeur
de

lui

livres

prit

penfajufqu'
Le Pouffin

de cette

redevable

donna

Et voi^irC^tqu
tant
Pouffia

fille

tomb
maladie,
officienconnoifce qu'il
fenuble
laquelle

de la vie,l'poufa
ne pafbient
biens

par
pas

mais

il comproit
pour
de Rome;
&: le fejour

fon repos,
beaucoup
o il vivoir
fans ambition.
Un

jour

le Prlat

Maffimi

qui

a depuis

Franoi/.
t

dura

tion

lampe

le

le

lui

M.

dire

le

le

Ce

qu'il
voUspUins

qui
ne

moi

tePfiitiJj

rpondit

conduifit
fit

ainf

tant

pt

II

ntfift'jmzi'dd

de

peide

s'empcher
M.

beaucoup

PoufEt

Valet

vous

beau-

plains
un

avoir

coup

fa

l'claira

un

fin

nuit

Poufln

devant,
&

Carofl.

Je

la

alloit-,
marcha

Mffimi,

converfa-

jufqu'

l'efalier
fon

la

voir

Prtats'en

main

la

long'd

jufqti'

all

infenfiblement

comme

&

ne

l'tant

Cardinal

4.6

march

fi

grand,

le

pour
crivoit

[nI'

qu'il

prix

en

inconrinei

r.
c
l'imi-

ils

entrs,
puiflfeat

le

n'en
cara-

la

VEcoh

+66

Sur

les

du

Ouvrages

ON

Poujfm.

LE
Poufln
roit
n
avec
un
beau
&
grand
l'amour
'qu'il

la peinture
les Figures
pour
antiques,
avec
tant
les lui fit tudier
de foimj
qu'il
les beauts
en
favoit
toutes
i, & eoatesles
en chercha
la fourcedans
diffrences
qu'il
gnie
pour
d'abord
eut

de

l'tude

s'acquit
l'anatomiey&qu^enfinil
une
dans ce got-l
habitude
.confbmme
Mais dans cettepartie^J-mrae
du deifeiri.
au

lieu

comme
toit

de

tou rner

fur

l'origine
il regarda

pris

fes,

nature,
yeux fonla
dontil il
des beauts,,
cette
des
mak-refl

a
au deius
del Sculpture
beaucoup
en forte
il l'avoir
aflitjettie
que
laquelle
le nud tie
dans la plupart de fes Tableaux,
tient
de lapierce
fes Figures
beaucoup
peindes
avec
lui
la duret
te
& porte
plutt
la dhcatef
d'une
chair
marbres,
que

Arts

pleine
Ses
les
auffi

de

&

fang
inventions

Fables
bien

qu'il
que

de

dans

vie.
les Hiftoires

a traites,
fes allegories.

&
fj Ces fujets
leurs
convenances

les

font

& dans

ingenieufes
Il a bien
choi-

a traits
-principalement

avec

toutes
les

he-

Franoife.

467

Il y a introduit
tout ce qui
'fiques.
les rendre
& inftructifs
il
agrables
caractre
exprim%\felan
leur vritable

peut
les a
en

les paflions
de l'ame
en particujoignant
lier
du fujet
en general.
l'expreflion
Ses pafages
font admirables
par les fites,
nouveaut.
des objets
qui le compopar la
fent, parla
veritdes
rerraffes,
par la variede leurs touches,
cia lgret
t des arbres;
des fujets
&enfmp!ax;iiafRgularit
qu'il
y
fait encrer.
rendus
Deforte
qu'il
les auroit
s'il les
parfaits
par les couleurs
Clair-obfcur.

avoir

d'un'

s'en

prefentoit
fes Tableaux.

-excellent

rgulirement

&

got,

en

parfaitement.
Il n'a pas t
fer fes Figures

plus fortifis
du
& par l'artifice

locales

Quand,
lbqcafion
noit d'Architeciure
foit

un peu

la

Perfpecl:ive

toujours
on peut

il
Il

or-

la fai-

rduiibk
favoit

qu'il

heureux
au

difpocontraire
lui

de les avoir
fouvent
distribues
reprocher
de fes compofitions
dans la plupart
trop en.
& 'fur une
mme
& de
Bas-reliefs
ligne
afTez de varit
& de
n'avoir
pas donn

contrafte
Ses
mme

fes

draperies
toffe
par

en grand

nombre

plicitqui

deur

auroit
fes

attitudes.
(ont ordinairement
& les plis qui
tout.
tent
une prtieufe
donn

ouvrages.

beaucoup

d'une
y (bnc
ftm-

de granV v;
Vvj

4<8

L'EcoU

il il
-Quelque
grand que ft fon gnie,
toutes les parties de la pein
put fuffire
ture car cet amourqn?il
ewc pour l?antiqu
fixa tellement
fon efprit )'qu'il
l'empcli
de bien confiderer
fon Art de, tous les cors je veux dire qu'il en ngligea le coloris
ainf regarder. fes ouvrages
en gnrale, on connotra facilement
qu'il a ignore
cette partie foit dans les couleurs
locales
foit dans le Clair-obfcur.
De-l vient que la
plus grande partie de fes Tableaux donnent
dns le gris & nous paroifnt
fans force
& fans effets. On peut nanmoins
en excepter les ouvrages
de fa premiere manire
de la fconde.
Mais fi Ton
quelques-uns
chofes
ontronvera
quece
approfonditles
qu'il y a de bon du ct dela.Goileur,vient
Tableaux dit
plutt d'une remjnifcence.de
Titien
qu'il avoit copis
que de l'intelligence des principes de ce Peintre Vnitien.
Enfin il paror que le Pouflin
comptoir le
de chofe
& l'on
coloris
pour trs-peu
voit dans fa vie crite par Bellori & par
un aveu fincere qu'il ne le pffeFlibien
doit pas, & qu'il l'avoit comme abandonn ce qui marque videmment
qu'il n'en
'avoit jamais eu la thorie. En effet fes cotileurs telles qu'on les voit employes ne.font
non pas l'imique des teintes generales,&
tation de celles du naturel qu'il ne, vooit

Frdrioif.

qu

rarement

je parledefes

46$

Figures

& nom

o il parot avoir eu plus


la narure; la raifon eti
eft palpable
i teft 'que n'ayant pas trouve
de paiage>das
le marbre antique
il a t
contraiht dele chercher dans le naturel.
il n'en a jamais eu
s'il s'en rencontre quelquel'intelligence,&
fois dans fes Tableaux, c'eft un par effet
du hazardv, cpoi^que^ s'il avoit connu cet
artifice^ comme nn des plus enentiels la
repofer la vue que
pour donner id la force & de la verit,
il l'auroit
toute la compoficion du Tableau,
cherch les mo-

pas de fn paifage

yens ^egrxHipieraVantageufementfesobjetS;
& fes
font tellement difprfes
que l'il ne fait bien fouvent o le jetter
mais fa principale
attentiontoit de plaire aux yeux de l'elpritjquoiqu'il foit trs-conftant
que tout ce qui eft
d'inftrutif dans la peinture ne doit fe communiquer l'efprit que par la fatisfaction,
des yeux, c'eft- a-dire, par unepar faite imitation du naturel
qui eft la fin eflentielle
du Peintre.
Le peu d'attache
le Pouffin

qu'avoit
imiter la nature,
qui eft la fource de la variet,l'a fait tomber fouvent dans des rpetitions trop feniibles d'airs de ttes & d'expreflions.

VEcU

#70
Son

gnie
mle

iioble

le portait
& feVere

ans

Un

Crfte

plutt
que gracieux;
jC c'eft prcifment
dans les ouvrages
de ce
la gracen'eft
Peintre
ou l'on s'aperoit
que
o fe trouve
la beaut.
pas toujours
Sa maniere
eft nouvelle
& finguliere,
il
& l'on
ne peut
nier
.n eft l'Aute.ur,
que
dans les parties
fon ftyle,
qu'il
pofledoit
avons
somme
nous
ne (bit
&
dit,
grand
& qu' tout
le Poufln
hroque
prendre,
foit

ne
ration
plus

non

feulement

,mais

qu'il
Peintres

n'aille

C,OI

grands

R AN

le

de fa
plus habile
de pair avec les

d'Italie.

PERRJER.

d'un Orfvre de la Frnche-Comt


Fils
fes parens pour
Ce dbaucha Se quitta
aller Rome
fort jeune;
tant encore
-mais comme l'argent
lui manqua bientt,
d'un Aveuilfe laiua aller aux perfuafions
gle qui ayant envie de faire le mme voyage lui propofa de-le conduire
pendanr le
chemin.
Perrier
tant
arriv Rome en
cet quipage,fut
aflz embarrafe pour troufer quelque autre reuource
qui lui donnt
Il fouffrit beaucoup
de fubfifter.
moyen
dans les commencemens
mais la neceflit
o il fe truvoit
& la facilit de (on gnie,

4
bientt

le mnrent

.-47V

frdnoifi.

en

tat

de

fa vie.
dans le deflin
une pratique
aiIl s'acquit
fe agrable
ce qui fit que,
& de bon got
s'adreffoient
lui
jeunes
gens
plusieurs
leur retoucher
leurs
& que
deffeins,
pour
en achetoient
des Gens:
quelques
trangers
les envoyer
l de l'eftime
par

leurs

pour

.dpende.
Il fe fit
.Pinceau
crayon.
de avec
rfolut

la

grands
en Italie
revint
l

qu'il
Vrilliere,

du
maniere,
facilit

Lanfranc

& s'attirer
dans

leur

dont

& il s'acquit
avoit
qu'il

il
au
au

par la promptitules couleurs,il


fe
laquelle
il manioit
en France*,
arde retourner
'& tant

Lyon
Clotre
des
Vouet

la
mme

Se Tentant

riv

Paris

parens,
Se des recours

connotre

de Cuivre

tcha

gagner

anim

y il is'y arrta
pour
peindre
Chartreux.
Enfin tant arriv

le

quelque
rems pour
,;&ay.anacravaill
matre
de tous
les
toit
alors
qui
il fit un fecond
ouvrages,
voyage
dix ans
il
o aprs avoir demeur
Paris
Ce fitt
en ce temsen 1645
de l'Htel
de la
la Gallerie
peignit
&.qu'il

liers
pliuleurs
Profefleur
mourut

particufit pour divers


de
chevalet.
Il
Tableaux
de l'Acadmie.

forte
Il a grav
chofes
l'eau
plufieurs
les
& entr'
autres
qui font pleines
d'esprit
cent des
Bas-reliefs
de Rome,
plus beaux
plus
d'aprs

clbres
Raphal.

antiques

,& plufieurs

chofes

L'Ecole
Ecole
Il grava auffi de Clair-Obscur
quelques
d'une manire dont on lui attri-.
Antiques
bue l'invention
mais qui avoit t mifc en,
ainfi que je l'ai reufage par le Pamnefan,
marqu ailleurs. Cette manire confifte en
deux planches
de cuivre qui s'impriment
fur un mme papier de demi-teinte
dont
l'une qui eft grave l'ordinaire
imprime
le noir,
& l'autre
dans laquelle
confie
tout le fecret imprime
le blanc.

STELLA

JACQUES
en

i ^6.

Il toit

denation
Stella Flamand
lequel
NAquit

fils

deEranois

fon retour d'Italie s'arrta


s'y
blit, & y eut Jacques
dont, iip,usc parlons.
Ce fils n'avoit que neuf ans lorsque fon pe&
re mourut
ibigneufement
aprs s'tre
exerc dans la peinture
S.sjtife rendu caque l'on
pable de profiter deS'belleSffchp/gs,
il en entreprit
le voyage
voit en Italie
l'ge de vingt ans. Son paffage par Florence
lui donna occafibn de fe faire connotreda
grand Duc Cofine de Medicis,
qui voulant
faire un fuperbe appareil pour les noces de
l'arrta & lui donna le moyen d'efon fils
xercer fon gnie..
l'W
Ce Prince ayant d'abord
reconnu

47 i

le logea & lui donna une


bilet de Stella
celle de Callot qui croie
penfion pareille
polir lors Fldfen'ce. Aprs que Stella eue
d/emere fept ans en cette Ville & qu'ily
de
eut fait plufieurs ouvrages de peinture
il paffa Rome
deflins & de gravure
ouil demeura onze ans fairede frieufes
tudes fur les Sculptures antiques & fur les
& s'tant fait une
peintures de Raphal
habitude du bon got, il peignit quantit
deTableaux qui ont t graves & s'acquit
une grande rputation dans Rome, il prit
larsolution de retourner en France dans
ledeflein nanmoins de paffer au fervice du
Roi d'Efpaghe j qui l'avoit fait demande
avecinftance.
Il pana par Milan o il refufa la direction de l'Acadeinie de peinture que le Cardinal Albornos lui offrit. Etant arriv l
Paris il ne fonaea plus qu' fe prparer au
mais le Cardinal de
voyage d'Efpagne
Richelieu qui en eut avis l'arrta, par l'efperance qu'il lui donna d'un parti plus
glorieux & plus utile. Il le prefenta au
Roi qui lui donna une penfion de mille
livres, & un logement dans les Galleries
du Louvre.
Stella n'eut pas plutt donn des preuves
de fa capacit que le Roi le fit Chevalier
de Saint Michel, &
aprs avoir reu cet

474

VEcote

honneur, il peignit pour le Roi qpr


de grands Tableaux donc la
plupart ft
rent erjvos Madrid. jt travailla au
pour plufieurs Eglifes ,&, pour divers par
ticuliers.
Comme il 'toit fort laboriux, &
qn
les jours d'hiver font fort courts il en)
plooit les foires faire des defleins <j
l'Hiftoire
Sainte, de jeux champtres
de jeux d'enfans qui tous ont une mite 4
quantit de feuilles car ils Qnc t grav
aufli bien queplufieurs
Froutifpices delji
vres de rimpreflon du Louvre & diver
ornemens
antiques avec une firife de Jple
Romain
dont il ayoit apport les dd$i$
d'Italie.
L'amour qu'il avoir pour fon Ay,
& fa trop grande attache au trav ail le reii
dirent fi dehcat, que quelques annes avant
fa. mort il trana une vie languiffnte, &
qu'a l'ge de foixante-un ans, i,l mourut
en 1^47.

REFLEXIONS
Sur

les Ouvrages
toit

facile dans
gnie
propre traiter toutes
mais tourn du ct de

un beau

S Telia
ks productions
ibrtes
de fujets

de Stella.

1:1

& du terril'enjou
plutt
que dti grave
dans
Ces inventions
modr
ble, noble
aif & naturel
dans-dans fes expreflions
fes attitudes
tions, mais

un'peti
agrable

froid

dans

fes

diipofi-

partout.
Stella
fit en

Le long fjour
Italie
lui
que
fon avidit
donna un bon got de deuein
le rendit
corre:
dans fes
pour apprendre
& fon affiduit
au travail
lui accontours
toic
facilit.
Son coloris
quit une hectreufe
un
Ces couleurs
locales
peu caracpeu cr
6c
8i fes carnations
de pratique,
rerifes
fon
un peu alteres
de vermillon.
Comme
travail

en manire,
dgnre
confultoit
rarement
qu'il

juger
mais tout

prendre

Stella

toit

il eft aif
la

de

nature:

un Peintre

de mrite
& qui n'qui avoir
beaucoup
voit besoin
un peu les manique d'tudier
res
la tienne
Vnitiennes
pour rendre
plus
eftimable..

MARTIN

DE %HARMOIS9

de Laur a procur tant d'avantaSieur


ges la peinture Franoife
qu'on ne
peut fans ingratitude le patfer ici fous flence. La paffion qu'il avoit pour la peinture & pour la Sculpture
le fit pntrer
alTez avaflt dans la thorie de cesdeux Art

416

L'Ecole

avec facilit
s'y exercer
} 8c pour s'at
l'eftime
des Connoifturs
de fon tems
Il n'toit
ni Peintre
ni Sculpteur'de
profe
8c le feul plaifir
fion
trouvoit
exer
qu'il
cer fn gnie
le portoit
manier
tantt 1
& tantt
l'bauchoir.
pinceau
L'ide qu1'
avoit
conue
de la Peinture
le fit joindr
aux plus habiles
d'entre
les Peintres
poia
les retirer
de
ds matres
l'opprefflon

pour
tirer

leur faire exercer


librement
pour
le plus li1
bre de tous les Arts.
Il leur fit cmotre
1
noblefTe
de leur
8c aprs le
profeflon
avoir
a
excuter
encourages
le projet qu'ils
avoient
fait de fecouer
le joug
de la ma
il emploa
ce qu'il
trife,
avoit
de crdit
&
d'amis

pour

retirer

la peinturd

l'tat

l#f

en honneur
dans
les Arts
pour la remettre
liberaux.
Il afTembla
dont
les plus habiles
il fit un
anciens
que les douze
corps
plus
fons fa direction.
gouvernaient
C'eft

ainfi

fondqu'il
jetta les premiers
mens
de la clebote
de peinture
Acadmie
le Roi
a tablie
dans
fon Royaume,
que
des
dans
fon Palais
Soutenue
loge
par
Officiers
& des ProfefTeurs
& anime
par
de
des penfions
au corps
diftribue
qu'elle
ml'Acadmie
8c aux particuliers
qui les
ritent.
De Charmois

toit

Secretaire

du Mare-

Franoife.
477
Colonel du Regimenc
al de Schomberg
ft oblies Gardes Suifles. Et quoiqu'il
par fon emploi des affiduits indifil favoit fi bien mnager fon
neniables
imsqu'il en donnoit une bonne partie au
Je ne fai ni
plaifirqu'il prenoit a-peindre.
le remsqu'il a vcu, ni celui de fon Direcmais il eft conftant
loratdans l'Acadmie
qu'il exera cette charge avec toute la prude fon zele
Ipce qu'on pouvoit attendre
& de fon mrite.

EUS

TAC

HE

LE

SUEUR

de Vouet;
\T E' Parjs, en 1 &f y. difciple
aypit urti igraiid.
|\J
calent pour la peintitre, qu'il
ne lui -manquoit
pour s'y ren-'
dre accompli
cole
heureuse
qu'une
plus
Il mventoit avec
que celle a6 foiijfiiatre.
les fitjets qu'il
facilit, il a rempli dignetnent
Se da traits j & il t<pk-ingnieux
fage
licat dai^s l.chpix des. objets dont
il comIl cherchoit
dans fon
pofoit fes Tableaux.
deflein le got de l'antique
mais
force
il a fouvent
d'y vouloir
parotre
dlicat
donn une proportion
& a fait
trop fvelte
dequelquefois
fes figures d'une longueur
font fimples
mefure. Ses atritudes
& no-
bles

fes expreflions

fins

fingulieres

Se

*?t
trs-propres
le got
dans
&f il
phal,
de l'antique

Ses
au fujet.
des derniers

&

eft de

fans

effet

teintes

gnrales
Le peu de

recherches.

de
a pris
qu'il
fait
de Vouet
fi mauvaise,
crue
auffi

jette
de Ra

ouvrages
dans Ces plis l'ordre
a observ
des toffes
& la nature
qu'ils

cmploes.
Son coloris
choix

draperies

quitter
connotre
ni

qu'il
cette

que

fon

importante
ou que

en cela

A rt,

remettant

fans
foin

la manier
ne l'a
pas

partie
fut
J'eG: en
qu'elle
un autre
tems

& de l'acqurir,
i
d'attention
d'y faire plus
alors
d'une
fe contentoit
reue,
pratique
de Blanchard,
de celle
& qui la referve
Paris.
en foir,
toit
Quoiqu'il
gnrale
dans
&
locales
les couleurs
a ignor
le Sueur
mais pour
du Clair-obfcur
l'intelligence
fi fort occup,
il en toit
les autres
parties
s'il avoit
lieu
que
d'efperer.,
y avoit
qu'il
de
il
achev
vcu
plus
avoit
les mauvais
tous
fecouer
reftes
qu'il
& que s'il et une
de fon matre,
encore
il les
les manires
fois got
Vnitiennes
il
le coloris
comme
dans
fuivies
auroit
les Romaines

fuivoit
Car

incontinent

il s'appert
t^e l'avoit
des

ouvrages

du

la mort

aprs
mauvais

engag
antiques

le deffein.

dans

chemin

& par
qui

de Vouet
o ce mai-

la confideratioa
font

en France

4fm& des Estampes


par la vue des Dpeins
& furtont
de
Italiens,
desbons matres
&
Raphal il prit une route plus pure
6tvoir que les belles chofes que nous avons
enFrance font friftifantes
pour prendre un
bongot de'd#ei?n fans aller a Rome fup& du gnie
?of une heuruf rtiffanee
Les ouvrages de le Sueur
pour la peinture.
& eritr'aous en font un bon tmoignage
autres celui de la vie de faint Bruno qui eft
dansle Clotre des Chartreux
de Paris
gni mon fns eft le plus cnfidrable
qu'il
aitfait. L'on peut juger par 1a maniere dont
ilen a traf
leTujts
Se don ils font excuts que le Sueur en favoit affez pour
Peintres
de
difputer. le rang aux premiers
fa nation.

LAURENT

DE

LA

HIRE'

Toit
dans fon teins en grande rputeIl fut le feul de tous les Peintres
tion.
fes compatriotes
qui ne fuivic point la ma
niere de Vouet. La fienne n'toit pas d'un
meillur got, elle toir plus recherche,
mais toujours
plus finie, & plus naturelle,
infipide. Ses pafages font plus eftims que
fes Figures
il les finilfoit fort Se les pei.
Il coit tellement
attagnoir proprement.

L'Ecoleyflo
ch la.Perfpec"hve Arienn qu'il cnfon
doit toujours fes lointains dans l'exalaifo
flon la mthode qu'il avoit apprife de
Defargues.il en ufoit dans Ces Figures comcar la referve de
me dans fes lointains
celles qui toient fur les premieres lignes,
toutes les autres fe perdoient dans un brouillard mefure qu'elles s'loignoient.
Son
fils a quitt la peinture pour fuivre la rapidit de fon gnie qui le portoit aux Madans lefquelles il s'eft rendu
thmatiques
un des plus clbres de nos jours.

AVIS.
Mmoire

Le

'fleur

ces,

de

qui

fait

Hire

la

& Profejfeur

fourni

de l'Acadmie
au Collge

par

Mm-

des Scieti'
Royal.

Paris en 1606
nquiti
n'eut
d'autre
matre
dans la
il
point
que fon pere qui lui en donna les
peinture
mais fon inclination
principes
premiers
en fort peu de
pour cet Art le fit avancer
la nature,
feulement
ems en s'attachant
de grandsTableauxd'hiftoite
dans quantit
Il en fit un
qu'il peignoit
pour fes tudes.
Aurent

ente

autres

de

laHire

qui reprfentoit

le Martyre

de
faine

{aint barthelemi
de rputation.
dans

l'Eglife

lui

qui
On

peut

de faint

Mais

Peftime
tems o il n'y
ft de fa force

qu'il
aVoit
lui

ce qui le fit
d'ouvrage
dans une:maniere
qui croit
1 foifuivie
d'aeord.
.avoit
geJ.leJqui!il

tomber

ble que
Il faifoitrplufeurs
qu'il

qui

beaucoup
ce Tableau

Jacques du Haut-pas,
d'une
manire
grande

ce Tableau
eft^peint
force.
& d'une
grande
un
s'toit acquife-dans
per foune Paris
donna
beaucoup

acquit
avoir

qu'il

finiflbit
ornoit

qu'il

entendait

Tableaux

de

Cabinet

&
foin,
aye un trs-grand
d'archite(5ture
& de pafage
Il
ne laiffoit pas
trs-bien.

de faire

fuiyant
l'occasion
plufieurs
d'Eglise ) fans fortir de fa
grands Tableaux
manire.
Vers,qesteas44
il fir tous les deueins
des TapiiSeries.pur
l'Eglise de S. Etienne
du Mont., 'qui tpient
trs-finis la pierre
noire, fur du papier biftr & lavs par defdont il n'y en
fus, .& rehauffs de blanc
a eu que quelques-uns
d'excuts.
On at<r
ces <isShins Euftache
tribue aujourd'hui
& ce qui a donle Sueur, mais fauflement,
n lieu cette erreur entre les curieux,
eft
en
qu'un des frres de le Sueur peignoit
grand d'aprs les deffins de la Hire les patrons pour ces Tapilries.
Enfin les antiques
qu'on apporta Pa-

48
ris,

L' Ecole

& quelques Eirampes a aprs les plus


matres d'Italie
lui firent ouvrir
grands
les yeux
& il fit alors un Tableau
d'une
Descente
de Croix pour le grand Autel
de Rouen,
des Capucins
qui eft fon dernier ouvrage
de cette nature. Car quelfur la fin de fes jours ne lui
ques infirmits
que de faire des pafages en pepermirent
tit qu'il,peignoit
trs-proprement,
& qui
toient
trs-finis
& fort reeherchs
Il
mourut en 16 56.
Son fils Philippe avoit un grand amour
& comme il toit charm
pour la peinture
de ce qu'on vooit Paris d'aprs Raphal,
il pa(Ta en Italie,
& il s'arrta dans Rome
annes tudier
avec
pendant
quelques
de ce grand
afllduit d'aprs les Tableaux
mais enfin, fon inclination
Peintre
qui
avoit t porte la Gomtrie
ds fon en& l'tude
fance,
qu'il en faiioit comme
lui firent dcotivtir
quelpar rcration
dans cette Science, qu'il
ques nouveauts
fit imprimer
en 1 6jt. ce qui lui acquir une
des Sciences entre
place dans l'Acadmie
cet illes grands hommes
qui compofent
& une charge de Profeteur
luftre Corps
dans le Collge Roal de France, qu'il po&
fed encore prefent.

483

Franco i/e.

DO

M.ICHEL
Atif

de

difciple
de fort

faint

partie
ritable

NT

en

Quentin
& Gendre
de

prs

Picardie
a fuivi
Vouet,

la manire

de

caractre

de 48.

leur

Auteur.

de l'Acadmie

Profefl'eur

Il mou-

en

1665.

ans.

CHARLES

lE'

de fon beaiwpere
l'eau-forte
la plus grande
il a,grav
& leur a donn
des ouvrages,
le v-

dont

rut

RI

ALFONSE

DU

en

16 11.

caire
tout le foin
un Mdecin.

RE

fils d'un

de Paris
pouible,
Les

qui
dans

clebre

Apotile fit lever


avec
la ve

d'en

faire

annes
premires
qu'il
fcondrent
heureuCollge

piffa dans le
le defleinde
fement

Son pre par les grands


mais fi-tt
qu'il
fut
y faifoit
progrs
qu'il
c qu'il
hautes
dans'les
Clafl'es
commena
le gnie
avoit pour
goter la Pofe,
qu'il
il
en ce genreelle fe dvelopa,&
remporta
la les
Son

prix dans
inclination

les

Clafes

fe fortifia

o
par
.X

il fe trouva.
l'exercice,
i)

484

L'Ecote

c en juger
il
par ces commencemens,
devoir
tre un jour un des plus grands Potes de fon ficle, fi l'amour
de la peinture,
dont
il devint
n'avoit
galement
pris,
fon talent,
pareag
il ne fur plus queftion
de MdeEnfin
il fe dclara
tout--fait
en faveur de
cine,
de les pala Peinture
malgr la rfiftance
inxens
qui, fans avoir gard la violente
clination
de leur filSjfefervirent
de tous les
mauvais
traitmens
dont ils purent
s'avifer pour le dtourner
de la rsolution
qu'il
n'avoient
avoit prife,
parce qu'ils
qu'une
ide baffe de la Peinture
& qu'ils
ne la
un vil mtier
c
regardoienr
que comme
non comme le plus noble de tous les Arts.
toute la rfiftance
Cependant
que l'on mit
ne fit qu'accrotre
en ufage
cette
paflon
fans perdre
le- teins dlibres
miflTante,&
s'abandonna
au gentierement
du Frefnoy
Il avoit environ
nie qui le follicitoit.
vingt
prendrele
ans lorfqu'il
commena
craon,
chez Perrier
alla defner
& chez
c qu'il
t deux ans
Mais peine
eut-il
;Vouet.
eu
dans cet exercice,
qu'il partit pour aller
Italie.
Il y arriva en 1 6 3 4. & Mignard
l'y
tant all trouver
en 16 3 6. ils lierent enfemla mort.
ble une amiti
qui dura jufqu'
annes que
Pendant
les deux premieres
du Frefnoy
il n'toit ppinf
pafia Rome,

4<

franoije.

in tat

de gagner
de quoi fubffter
Ces pail avoit
dont
les
rens d'ailleurs,
mprif
avis fur fa pro'feflon
l'avoient
abandonn,
il s'toit
dont
avant
de
Se le fond
pourvu
fut peine
fuflfant
fort
partir,
pour faire
Ainfi
voage.
ni eonnoifnces

n'aant

dans

ni

Ronie

amis
une celle

il fe vit rduit

ne fe nourriftit
la pluparf
qu'il
de pain
& d'un
que
peu de froin-
il toit
moins
bien
Cependant

extrmit
du tems
mage.

quiet d cet tat fcheux,


tndes
de peinture,
qu'il
l'arrive
chaleur
lvrfque
init un peu plus au large*

de

qu'occup
continuoit
de

fes

avec

Mignard

le

Comme

de du Frefnoy
toit d'une
l'efprit
ne fe pas contenrer
d'une
contrempe
il voulut
fouiller
fort
noiuance
mdiocre,
Art jufqu'
la racine,
& en tirer
toute
la
il

quinteffnee
Raphal
les foirs

tudia

avec
& il
avec

& l'Antique,
aux Acadmies

extraordinaire
fon Art
crivoit

en vers

donnoit

une

&C mefure

il en faifoit

une

qu'il

remarques
Une lumiere

&

fon

I1 le

beaucoup
communiqua

de veilles
tous

qu'il
lui en

s'tant
efprit
connoiflTan-

de touresles
peu- -peu rempli
ces nceflires
fa profeflon
il
un Pome
deiein
d'en
compofer
cota

avidit
pntroit

des

Latins.
antre

application
deflirioit
tous

oc de

le

qui lui
rflexions.

les habiles
Xiij

forma

gens

48G

L'Ecole

dont il pouvoit tirer des lumires, eut d


l'approbation.
Il avoit un amour extraordinaire
pour
les ouvrages du Titien, auquel il donnoic
la prfrence fur tous les autres, caufe,
le Tidifoit-il
que de tous les Peintres,
tien toit le plus grand imitateur de la nature. Il en copia Rome tout ce qu'il y a
de plus beaux Tableaux avec un foin qui
n'eft pas croable.
Il enaendoit fort bien le Grec & les Potes & le tems qu'il donnoit la levure &
parler de peinture aux gens
d'efprit qu'il
trou voit difpofs l'entendre
lui en laiffoit peu pour travailler
il paroiiit d'ailleurs qu'il avoit de la peine peindre, foit
que fa profonde Thorie lui retnt la main,
ou que n'aant appris de perfonne manier le pinceau, il et contract une maniete peu expditive
quoi qu'il en foit fes
ouvrages font en petit nombre.
Comme il avoit fort tudi les lemens
d'Euclides, & qu'il avoit un excellent got
il commena par peinpour l'Architecture,
dre des reftes d'Architecture
qui font aux
environs de Rome. Il les vendoit pour
fubfifler & les donnoit prefque pour riene
Tous fes ouvrages fe rduifent environ
& quelcinquante Tableaux d'Hiftoires
ques pafages qu'il a peints pour des parti'

Franoife.

culiers
qu'il
De

487

toutes
laos
compter
a faites
le Titien.
d'aprs
tous

fes

celui
ouvrages,
fon Pome
fur

toit

le plus

les

qu'il
la

copies
aimoit

peinture.

envie
et de le faire
Quelque
qu'il
impricomme
il favoit bien
toit
inmer,
qu'il
utile de lui faire voir le jour,fans
une Verfion Franoife,
la longue
Se qtie
abfence
de fon
oublier

pas lui avoir,


pour
fa langue,
il differa

ainfi

dire

fait
de le

toujours

rendre

public.
Enfin
je le mis
>Sefelon

re,

fon

fa lprielangue
Il alloit
difoit-pour clair-

en notre
intention.

un'Commentaire

il,travailler

il fut furcir davantage


fes penles,
quand
il mourut
dont
chez
pris d'une
paralyue,
un de Ces frer.es
de Paris
quatre
lieues
en 166$.
g de 54. ans.

REFL

XJONS

Sur les Ouvrages


connu

J'Ai
il
fiance

m'avoit

du

de dwFrefnoj.

Frefnoy
fon
donn

& il fouffroit

familirement
amiti

&

gue je le vifle

ler,

fa contravail-

(ce qu'il
personne
ne permettoit
avoit
caufe
de la peine
qu'il
peindre.
)
dont
Le grand
de connoiflTances
nombre
Xiiij

488

Vftte

il avoir l'efprit rempli


& fa mmoire qui
les lui fournilbit
facilement
quand il en
avoit la moindre occafion
faifoient que fa
toit fi
converfation
trs-utile
quoique
pleine de digreffions,
qu'il en perdoit fou.
ce quia fait dire
vent le fujet principal
que cela venoit d'une
plufieurs
perfonnes
de penfes que la vivacit de
abondance
fon imagination
lui catifoit. Pour moi, qui
l'ai vu de prs & qui l'ai fort obferv
il
m'a paru que fon imagination
roit trsbelle la vrit
mais qu'elle n'toit point
vive & que le feu dont elle mir remplie,
toit affez moder.
Cela eft fi vrai, qu'il
ne fe contentoit
jamais de fes premires
mais qu'il les repaubit
& les dipenfes
gerait dans fon efprit avec toute l'application imaginable.
Il fe fervoit pour les embellir des convenances qu'il crooit ncef
& des lumires
faires,
qu'il tiroir de fon
rudition.
Ce fut flon les principes qu'il avoir tablis dans fon potne,
qu'il tcha d'executer fes penfes. Il travailloit
avec beaucoup
de lenteur
cette
& je lui aurois fouhait
vivacit
grande
qu'on lui attribu
pour
donner plus d'efprit fon pinceau-, Se pour
mettre fes ides en plus beau jour. Cependant il ne laiffoit pas d'aller fes fins par
la Thorie
& il y a lieu d'tre tonn que

AU
mme

devoit
le rendre.
Thorie,
qui
de foii ouvrag
attir
de la bont
ne lui
la main
Ce qu'on
ait pas rendu
plus hardie.
dire cela
eft, que la grande
fpecupeut
d'une
&
lation a befoin
grande
pratique,
du Fr efnoy n'avait
s'que celle qu'il
que
de lui-mme
toit acquife
par le peu de Taavoit
faits.
bleaux qu'il
cette

Il eft

par fes ouvrages


qu'il
dans
cherchoit
le Carache
le got du defle Tirien
dans le coloris
ainfi qu'il!
fein,&
fouvent.
Nous
s'en
n'avons:
expliquoit
point

eu

aif

devoir

de

Peintre

du Titien
approch
entr'autres
juger

Franois
que du
les

par

qu'il fit Venife


pour
l'un reprfente
ta, dont
une
& l'autre
corps,
qu'il

a peint

en

got-la,
principalement
M. Bordier
Rinci
pour
cette
Peinture
nances

tant

en:
Frefnoy,
deux
Tableaux;

le noble
une
Venus

France

aie

qui

tient

Marc

Pant-

demi
Vierge
couche.
Ce
encore

ce' qu'il
Intendant
paflant

pour

de

ce

a fait

ait

des

Fi-

le plus5
des con-

au jugement
de fes ouvrages
noifleurs.
Mais f le peu de Tableaux
qi'it
a faits
ne fout
pour
rpandre
pas uffifans
beau

fon

nom

en

divers

endroits

de

l'Europe
le ferac
celui-de
fon Poine
fur la peinture
vivre autant
fera
en quelqus;
que cet Art
eftime
dans 1e monder

X<?

L'Ecole

49

NICOLAS
E

en

frere
ain
Champagne
surnomme
le RoMignard,
fon tems la mme
eu dans

Troyes
Pierre

de
main-

n'a

pas

aum-bien

que
Leur

ordinaires.
&

mais il avoit aiez


celui-ci
la peinture
Ce tirer
pour
lui du nombre
des Peintres

que
dans

rputation
de parties

re,

MIGNARD

pre
fervi

avoit

qui

de vingt
aifla
ans,
fils de fuivre
l'inclination

'rnesTeipace
fes deux

la peinture.
avoient
pour
les commencemens
chez

Nicolas

tre

lors

fe trouvait

qui

pour fe fortifier
tudier
Fontainebleau
qui

peintures

du Primatice.

fource

des

Italie

il

fion

de

tems

beauts

en

il

annes

le

que

en

toit

L'occa-

voage.

quelque

plus

amoureux

fbn

Avignon

fille

d'une

retour

d'Italie

Mignard
deux

ia

Avi-

devint

appeller
paff

tudioit

beaucoup

le

avoir

les Figures
les
d'aprs

mais

poufa

fit

il alla

l'arrta

qu'il

&

Troyes

ouvrages

Lyon

gnon,

appris
Pein-

Mais voiant

faire

certains

qu'ils

profelion

qu'il

voulut

la libert
en

d'aprs
8c
trouvent,

antiques

fes ar-

le meilleur

pour
dans fa

s'y

Pie>

qui.s'appelloit
le Roi
dans

chez

Rome,
fon

qui

Aprs

d'Avignon.)
ans

ce

&
quelques
il
beau-pere,

a la Cour
fut appell
connu
lorfqu'il
pana
tems de fou ,mariage
en

pagne

1 65 9.
tant

Mignard
plo
Iiers

la
pour
en divers
de

preuves
Portraits

par le Roi,
qui l'voic
en Avignon,
dans le
avec
l'Intanre
d'Ef

arriv

Cour

Paris,

des particupour
o il donna
des

ouvrages,

Il

fa

capacit.
mais fon talent
Il inventoit

les Hiftoires.

y fitt em-

fit

quantit

toit

plutt

de
pour

ingnieusement,

traiter
& fe plaifoit
des fujets
potiques.
toit
Le feu de fon imagination
pourranc
& il
cela par une
mdiocre,
compenfoit
& par une grande
exactitude,
grande
prodans
fon travail.
La trop
atpret
grande
tclie

qu'il
y avoit
en 1668.
au grand
l'avoient
connu
honnte
homme,

le fit mourir

d'hydropifie
de tous ceux qui
n'toit
pas moins

regret
car il

que bon Peintre.


de l'Acadmie

pour lors Recteur


fes funrailles
affilia
Feuillans,

ojdl

fut

V
Tours,

1G

fuivit

de

Michelangede
ce got-l
desTableaux

de force.La

laquelle
des
l'Eglife

enterr.

CLAUDE

Atifde
nire
fit dans

dans

Il toir.

promptitude

avec

d'abord

JST
la ma-

Caravage,Sc
an-

d'nnegr
laquelle
X"vj

il

tia-

49*.

L'Ecole'

vailloit

lui
&
beaucoup
d'emploi,
procura il
renditfa
manire plus
pour y fatislaire,
mais beaucoup
moins
encore
expditive
forte que ce qu'il avoir accoutum de faire.
Il produifoit
& fa faon d'emfacilement
toit de les mettre en
ploer Ces teintes
& de peindre en ajouplace fans les lier
rant toujowrs des couleurs,
& non pas en:
du pinceau-,
les mlant par le mouvement
en forte que la funerficie de fes Tableaux
en eft trs-raboteufe.
Ainfi fa manire, qui
i'eft qu'une
d\
manuelle
pure pratique
trs-aife connotre. Comme il confulfoic
rarement
la nature & l'antique
&que fes
inventions
& fes expreffons n'a voient rien
de particulier
ni d'extraordinaire,
fes Tableaux ne font pas recherchs
des curieux;
Il toit fort consulte
pour la connoiflance
des manires,
& pour le prix des Tableaux.
Il mou-rat
dans- un ge fort
en i6jo.
avanc.

SEBASTIEN

BOURDON
avoit

un gnie
NAtif
de
defeu,Montpellier,
qui ne lui a pas permis de
fnffirflechir beaucoup,
ni de s'appliquer
fammenr aux parties les pluseflentiellesdfe
{on Art. Les tudes qu'il en fit en Italie

49

Frdnotfe*

mme

fuient

par
quelques
interrompues
qui l'obligea
d'en forcir
querelle
aprs- ir'y'
il
avoir fait que peu de fjouf.
Cependant
un gme
avoit
lui a fait
facile
qui
pro-dnire
dans fes premiers
affeiz de
Ouvrages
bonnes

donner
des
chofes
pour
ces d'une
habilet
extraordinaire.
Les

Guerres

civiles

efperar-*

qui y futlui
les travaux
des beaux
Arts
pendirent
le voage
firent faire
de Sude
o la rputation
de la Reine
l'avoit
attitr.
Chriftine
Mais

cette

Reine

tout

de France

ne

lui ayant
donn
pour
il
peindre
fon Portrait
& fon gnie
de fei
fjour

que
emploi
n'y fit pas grand
ne pouvant
s'accommoder
fit

revenir

occafions
tout

bientt
de

en

de l'ination,
France
S'il

s'exercer.

chercher
n'a

ce

pas
lui

le
des
rempli
il a du

de
attendoit
que l'on
moins
fbutenu
fa rputation
par des compo& par des expreflirions
extr aordinair
es
fions vives.
Mais
comme
(on gnie n'toit
bien
il
bolide,
pas conduit
par un jugement
des imaginationsufouventen
s'vaporoit
fait plaifir
Sequi aprs avoir
tres
au Spectateur
bizarreries
piquantesjtompar leurs
les
bent
dans
le fauvage
pour
peu qu'on
de (on
eft pas de mme
examine.
Il n'en
& j'en ai va
il le faifoit trs-bien
pafage
de fon
effets
plufieurs
qui font de beaux
imagination

> Si que

la

bizarrerie

ne rend

L'Ecole
494
entte cei>
que plus agrables
parce qu'il y
a tutains effets
extraordinaires
qu'il
dis d'aprs le naturel,
& qu'il
a excuts
d'une main prompte
& facile. Il eft vrai que
les fites qui en font peu communs
n'en
font pas bien rguliers,
& ne s'accordent
pas Couvent dans leur plan. Il finiflbit
peu
fes
& les plus finis mme ne
Ouvraaes
font pas toujours
les plus beaux.
Il paria une fois contre
un de fes amis,
en un jour douze ttes d'aqu'il peindroit
& grandes
prs le naturel,
comme le natuCes ttes
ne font pas des
rel, & gagna.
moindres
de fon pinceau.
qui foient forties
Il fe fervoit
de la
fouvent
de Pimpreffion
toile quand
non pas
il avoit du poil faire,
en laiflant
mais en
dcouverte,
l'imprefiion
la dcouvrant
avec l'ante
de fon pinceau.
Il a fait quantit
dont les
d'ouvrages
la Gallerie
de M.
font
plns confiderables
de Bretonvilliers
dans l'Ifle de Norre-Da& les fept Oeuvres
de Mifericorde,
me,
l'eau-forte.
Celui-mme
qu'il a graves
dalui de tous fes Tableaux
qu'on eftime
eft le martyre
de S. Pierre
vantage,
qu'il
fit pour le Mai de l'Eglife
de Notre-Dame,
Se que l'on y conferve
comme
un des plus
beaux de tous ceux qu'elle
contient.
Il toit Calvinifle
mais
de, Religion
d'ailleurs

de trs-bonnes

moeurs

>Se fort

49$
FrMoifi.
eftime dans 1 Acadmie dont il toit
Recteur. Il travailloit
pour le Roi dans l'apbas des Tuileries
la
partement
lorfque
mort le furprit en 1671. g d'environ
foixante ans.

SIMON
Tours

RANCtO

IS

eh 16o6 fe tourna ds fort


du ct de la dvotion.
Il
bas-age
voulut mme fe faire Capucin
mais fes
parens l'en ayant empch, il cherchoit une
profeflion
qui ft propre tenir (on cur
lev Dieu., lorlqu'il
vit par hazard un
Tableau de la Nativit de Notre-Seigneur
qui le toucha tellement
que dans la vue
d'en pouvoir faire de femblables,
il prit la
rfolution de fe faire Peintre. Ainfi ce n'eft
inclination
point par une violente
qu'il
embrafla la Peinture,
mais par une vocation qui paroiflbit
chofe
avoir
quelque
car fon gnie roit aez
d'extraordinaire
et d'ailleurs
froid, quoiqu'il
l'efprit aflez
folide
faire fon chemin dans la route
pour
ordinaire
de la Peinture.
Il n'eut point d'autre Matre que les bons,
Tableaux qu'il copia. Il fit d'abord
quel& M. de Bthune fon proques portraits
Rotecteur,
qui s'en alloit Ambafdeur
E'

49<5
me

L'Ecole

le mena avec lui, Se lui procura


une
du Roi.
Il demeura
en Italie jfpenfion
& fon retour
qu'n
16;8.
payant
par
il lia amiti avec le Guide qui lui
Bologne
fit fon Portrait.
A fou arrive
en France il fut aflez heureux pour tre le premier
Peintre
qui eut
l'honneur
de faire
le Portrait
du Dauphin
venoit
de mettre
au monde.
que la Reine
Ce premier
lui ruffit fi bien, qu'il
ouvrage
avoit lieu d'efperer
que la Cour,
qui en
toit contente
& qui lui promettoit
de la
le porteroir
dans la fuite
&
prote&ion
de grands
mais
lui procurerait
Ouvrages
mriquelque
disgrce
qu'il n'avoit
point
re tant venue la traverfe
lui fit quitter
la
Se plus
Cour pour mener une vie retire
convenable
fon deffein.
C'eft-l
qu'il fongea tout de bon ne s'ocque pour fon falut, &
cuper de fa Peinture
de ne plus faire de Tableaux
qu'il rfolut
il fe fortidans laquelle
que de dvotion
fia tellement
que le reffe de- fa vie a t le
modele
d'un parfait
Chrtien.
Entre toutes
les vertus qu'on
lui a v exercer
celle de
la patience
car
a t la plus remarquable
tant
les huit
afflig de la Pierre
pendant
dernires
annes
de fa vie,
on lui en a
avec une conftanvfupporter
les douleurs
ce incroyable.
Il mourut
en 1671.
de la

Franoife.
4pf
lui trouva aprs la mort pelote
pierre qu'on
one livre.
On ne voit
dan*
point de fes Tableaux
il y en a dans quelques Egliles Cabinets
& il n'eft pas difficile en les
fes de Paris
voyant de juger que leur Auteur toit plus'
dvot qu'habile
Peintre. Trs-habile
pourtant, en ce qu'il a f fe Servir de fon Arc,
pour acqurir le Ciel plutt qu'une vaine
rputation.

PHILIPI'E
fi'

DE

CHAMPAGNE

Bruxelles en oi. de parens-d'une mdiocre naifnce,


mais gens de
bien rmoigna ds fon enfance une inclinarioii extraordinaire
Il:
pour la Peinture.
changea plufieurs fois de matres qntn' la rtoienr que des Peintres mdiocres
ferve de Fouquiere
qui lui apprit faire'du
pafage. Pour les autres genres de Peintuau trares, il ne les doit qu' fonaflduit
vail & l'envie qu'il avoit de s'avancer.
Dans l'ardeur qu'il avoit d'apprendre
it
chercha quelqu'un
qui pt lui donner des
mais n'ayant trouv personne
inftrurions
de la capacit qu'il fouhaitoir,
il le rsolut
a n'en
prendre d'autre que la nature qu'il
imita depuis, fans
beaucoup de choix^quoi?
qu'allez rgulirement.

498
ans il forma
le cteiTeiii
A l'ge de dix-neuf
en Italie
anffi de
& fit fon compte
(d'aller
& de s'y arrter
autant
par la France
paner

flon
le jugeroit
l'occafion*
qu'il
propos
il le mit chez l'Alleman
arriv
Paris
Etant
mauvais

mais
fort employ.
Peinture
en (on particufe retirer,
Il le quitta
pour
au College
o le
& fe logea
lier,
de Laon,
retour
Pouilin
fon premier
d'Italie'
aprs

fort

demeurait

cette

auffi

renontre.

lia

une

ef

& fit qu'un


Peintre
entr,'eux
pece d'amiti
nomm
du Chefna,,
qui bien
qu'ignoranr,
avoit
les ouvrages
de Peinture
du
entrepris
Palais

de

deux.

Luxembourg,
dans
ce Palais

petits

ouvrages

dans

les

tous
employa
Pouffin
quelques
les Lambris,

& Chamdans l'p.

Tableaux
fairjfquelques
pagne
fi
de la Reine.
Elle
les trouva
partment
en tmoigna
Fort a fon gr que du Ckefne
une
forte
jaloufie,
d'oChatnpagne
qui aiaxioit la paix prit
.Bruxelles
pour
're l voyage'd'Italie

de s'en retourner
ocafion
voir fon frre
& de l fai-

par l'Allemagne.Maiy
peine toit/
il arriv Bruxelles
que l'Abb de.faint
Ambroife
qui toit Sur-intenlui fit favoir
dant
des
la mort
Btimens
de

du

Chefne

auffi-tt
y -prit
des Peintures
lia-logement

& le fit

revenir

poflelon
de la Reine,
dans

de

le Luxembourg

en France.
la
qui

direction
lui donna
& douze

Il

ens livres

de penfion.
Ce fut en ce temsaux Carmlites
&
l qu'elle le fit travailler
qu'il poufa la fille de du Chefne. Comme
il aimoit fon Arc, Se qu'il roit fort laborieux, il a fait Paris, Se dans le Royaume
On en voit ntr'une infinit d'ouvrages.
autres lieux aux deux Couvents
des CarS. Jacques,
& de la
mlites du Fauxbourg
rue Chapon,
du 'Fauxbourg
au Calvaire
au Palais Royal dans
S. ^Germain
le
de Paris & dans
Chapitre de Notre-Dame
fans compter une infinit
plufieurs Eglifes
de Portraits
qu'il faifoit fort efTmblans
& qu'il finiilbitbeaucoup.
M. Poncer Confeiller en la Cour des Aides
qui-toit
de
le ptia un jour de Dimanche
de
fes-arnis
faire-celui de fa fille qui devoit faire profefTion le Lundi aux Carmlites
de la rue
Chapon,
n'y ayant plus que ce jour-la &
la voir
les gens du monde puffent
mais
faifant fcrupulede
peindre un
Champagne
Dimanche
ne voulutjamais
quoi qu'on
lui pt dire & offrir
fe laitier vaincre aux
car outre qu'il toit
prires de fon ami
bon Chrtien
il toit'fort
dfinterrelle
>comme on en jugera par ce que je vais rapporter ici.
Le Cardinal de Richelieu n'ayant jamais
le fervice de
pu faire quitter Champagne
la Reine
par les promefles qu'il lui avoic

fait faire de lui tablir une greffe fortune


ne pt s'emppour lui & pour les fiens
cher de louer fa fidlit & de l'eftimer d'autant plus qu'il peroit
dans fon attachement.
Le premier
Valet de Chambre clu
Cardinal
qui lui avoyt fait la proportion,
Se qne
ajoca qu'il n'avait qu' fouhaiter
fonmatre
ne luirefitferoit
rien. A quoi
Champagne
rpondit,
que fi M. le Cardinal pouvoit
le rendre plus habile Peintre
ce feroit la feule chofe qu'il
qu'il n'toit
le plus mais comme cela
ambitionneroit
n'toit
ne defiroir de fon
pas poiible il
Eminence
de fes bonnes graquel'honneur
ces. Cette rponfe qui fuit rapporte aiCarbien-loin
de l'aigrir
ne fit qu'audinal,
gmenrer l'eftime qu'il avoir pour ce Peinrefuft
de fe
tre. Quoique
Champagne
donner au Cardinal,
il ne refufoit pas pour
cela de travailler pour lui. Il lui fit entr'atttres chofes fon Portrait diverfes fois, qui
eft un des meilleurs
qu'il ait peint en route fa vie.
Il toit depuis long-tems dans une gran'de rputation,
lorfqne le Brun arriva d'Italie. Celui-ci
Se par le
par fa capacit
moyen de fes protecteurs,
gens puiuans,
&
le timon de la Peinture,
prit bientt
fut fait dans la fuite premier Peintre du
fans que Champagne
en ait tmoigne
Roi
"*
la moindre jaloufie

Franoife.

Il eut
les

de

oi*

de fon

un

mariage
ces trois enfans

ne fille

qu'il aimoit
fe fit Religieufe

elle
toit penfionnaire
gne de l'arrachement
les
pour
relation

personnes

il

fils Et deux
ne lui

refta
qu'u& comme

tendrement
Port-Royal
cela

donna

pour
qui

ce

o elle

Champa&
Couvent

y avoient
quelque
du
en ce tems-l

qu'on
appelloit
Il mour ut en
nom de Janfenifte.
de Soixante-douze
eftimde
ans,
tant
qui le connoifbient
fes moeurs.
re que pour

R E'
$ur

fil-

pour

1674.
g
tous ceux
fa Peintu*

F L EX ION S

les Ouvrages

de Champagne*

f
Champagne
ds fon bas-ge
voir
pour la Peinture
n'toit
d'aucune
lvation.
accompagne
de comCe n'efc pas qu'il
n'ait fait quantit
a inn'et
de la facilit
& qu'il
poficions
& foa
fon gnie
toit
venter
mais
froid
A

forte

inclination

que

de fon pais.
got tenoit
beaucoup
au naturel
Il s'efl toujours
fort attach
fes mode& imiter
avec
aflz de fidelit
les mais il ne les favoit
d'une
pas difpofer
de la vie & du moudonner
faon leur
Il n'a pas bien'coanu
ce qu'il
faut
y.emenc.

L'Ecole
du

retrancher
leux,
peu
ble

vrai

le
pour
bon got

mois

& de
ce
ni ajouter
lger
il me femanim
qui le fait
parotre
tout
en un mot que
fon favoir
toit

dans

fon

modele

dont

il toit

loin

de

le

obir

fon

moins

faire

aux

de fon
rgles
ait pntr
qu'il

mme
de

la peinture
fein
o il a fait

mais

rendre

de

peu

bien

Art.

Je ne vois pas
les bons
principes
la referve
duclef-

ni qu'
voir
afz
il ait

got,
dans

efclave,bienou du
gnie

de

fait

rgularit,
rien fentir

de

de fes Tableaux.
aucun
piquant
celer
nanmoins
Je ne puis
que j'ai vu
de bonnes
de lui beaucoup
chofes
pour les
couleurs
imites

locales
& fortes

beaucoup
de couleurs
tout-
point

n'taient
plupart
de l'immobilit
ordinaire
De

aux

fufceptible
res & des
pagnent,
fait
mais
de l'imiter

ttes
mais

fait

la

dont

exemptes

l'indolence
mme

bien

qui

eft

vivans.

la nature

en la corrigeant,
les beauts
dont elle

toutes
& de
ombres
c'eft
il eft
avec
d'en

de

modles

reprfenter

de fuppler

contre

&

de

lui distribuer

avantageuses
d'un
l'ouvrage
toujours
facilit

faire

voir

d'un

des

eft

lumie-

qui l'accomPeintre
parbon

telle
qu'elle
un caractre

Peintre
fe renfidele

beauil ne l'orneroit
mme
quand
que de
ts qu'elle
toutes
a pr(entes;
fans pntrer
G'eft
lui convenir.
celles
qui pourroient

dans

ce

fens

que
l'on

l'eftimeque
avec d'autant
pafage
doit fort

d'une

extrmement

bien

plus
bonne

Champagne
en a Fait
de

juAice
mthode

pu

dans
qu'il
qu'il

mriter
fon

tems

fifoit

le

enten-

la

finilloit
perfpe&ive
qu'il
fes
&c
tous
ouvrages
qu'enla charge
de Rec,
long-tems

fin il exera
teur dans
l'Acadmie.

JEAN-BAPTISTE
DE
A Uffi

CHAMPAGNE
de Bruxelles,

neveu

dont
futleve
on,vient.de
parler,
par
de

Philippe,

fon oncle dans la peinture.


L'union dans
& l'eftime qu'ils alaquelle ils vivoient
yoientl'im
pour l'autre 5 fit prendre au nefuivie fon
veu la mme manire
qu'avoit
un peu de force .
oncle, en dgnrant
de verit.
Du refte ils avoient les mmes
fentime-ns dans leur profeilion & dans leur
celui-ci, fit un voyage en Italie
morale
qui ne dura que quinze mois, fans prendre
d'autre Got que celui que les ouvrages
de fon oncle lui avoient infpir. Il mourut
de l'Acadmie
en i6$i,
profefleur
ge
d'environ quarante trois ans,

VEcee

.{$4

LOIR

NICOLAS

Paris,

fils

manquait

d'un

habile

Orfevre

ne

pas de gnie pour inventer,


Il n'y 'avoir nanai de feu pour excuter.
moins rien en cela qui paflat le Peintre or.
fineffe de pendinaire. On n'y remarque,ni
tee,ni caractre particulier
qui eut quelque
lvation. Il avoit un bon Got de deffein,
del propret
& de la facilit dans tout ce
fans fe donner le tems de
qu'il faifoit &
digerer fes penfes, peine les avoit-il produites qu'il les excutoit, fouvent mme en
avec le monde,
discourant
par la grande
habitude
qu'il-s'toit
acquife
&par l'heudes chofes qu'il avoit ves
reufe mmoire
court fur aucun
en Italie. Il ne demeuroit
les Figures,
fujet & faifbitgalenenrbien
le Partage) l' Architecture Se les Ornemens.
On voit dans Paris quantit de fes Ouvraplufieurs
.ges tant publics que particuliers
Se Appartemens
& entr'autres
Galeries
pour le Roi dans le Palais des Tuileries.
Il mourut en 1 679. g de cinquante-cinq
l'Acadans, tant pour lors profelieur
mie.

Frarifoif.

CHARLES
E

50

LE

Paris

BRUN

en

apporta

naifanc

toutes

un grand.
les
difpofitions
pour
former
Peintre.
Il le fervit
de fon talent
ds qu'il
fervir
de fa raifon
Il le cultiva
put fe
par
des tudes
& il le fit valoir
continuelles
la fortune
fbn mrite
&
qui fconda
par
qui

ne

l'abandonna

jamais.

mdiocre
Sculpteur
Place
Maubert.
Ce

s'y tant
ne homme

fils d'un

demeuroit

dans

la

fur employ
Sculpteur
dans le Jardin
de l'Houvrage
Il vok accoutum
d'y mener

a quelque
tel Seguier.
fon fils
deffelns

qui

Il toit

&

de

auprs
un jour
qui

lui

faire

de

lui.

copier
quelque
M. le Chancelier

all

promener
deinoit
avec

vit
tant

ce jeude faci-

ne
pour fon ge
qu'il
que ce ne fut l'effetd'un
douta
point
gnie
du commun.
La
au-deflits
de
phyfionomie
Touche
de ces bonnes
cet enfant
lui plt.
il l'obligea
de lui porter
de
difpofitions
& voulut
bien
tems en tems de fes detreins,
lit

& d'application

foin de fon avanceprendre


& l'aider
de quelque
fecours
d'arment,
lui donner
du courage.
gent pour
anim
Ce jeune
homme
par des rcomfit des progrs
en forte
pcnfes
frprenans
Y

dans

la

fuite

L'Ecole

<<?

M. le Chancelier
le recommanda
a
que
alors la
Vouet
qui peignoit
Bibliothque
de l'Htel
& qui toit
de
Seguuer,,
regard
tous nos
Peintres
comme
le Raphal
de la
France..
Le

Brun

ouvrages
tems-l

ne

ans
de quinze
les Peintres

l'ge

qui prirent
le premier
toit
&

le Portrait

deux
de ce
de fon

l'autre

Hercule
afreprfentoit
les chevaux
de Diomede
Aprs
M. le Chancelier
quelque
tems,
Seguier
con nt par les progrs qu'a voit fait le Brun,
Peintre
avoir
que ce je.une
8c par l'avidit
toit
tems
de le faire
qu'il
d'apprendre,

ayeul
ibmmant

en
woager
l'y entretint
de
tiva

trois
(on
l'ont

qui
il s'en:

ans

de Rome

Venife

connoiflnces

de perfection
l'emtyes
qui

o
re

ordinairement
au

moins

mais

le

quelque
Brun n'eut

cecce curiofit.
Tableau
Le premier
-fut

d'Italie
&

les

paffent

pour
prendre
du bon coloris

teinture

dans

Il l'y envola,
Il
en 1639.
par une greffe
p eanfion Pefpace
le Brun culpendant
lefquels

gnie par toutes


conduit
au degr
lev.
Les jeunes

viennent

pas

Italie.

le

le Couvent
enfaite

Chancelier
Il fentoit

fit fon retour


qu'il
d'airain
Serpent
qui eft
des Religieux
de Picpus,

autres
quelques
fon protecteur.
fort

bien

ce

qu'il

pour
valoit

M.

le

pat

Frauoife.
aux

compagnon
l'envie
qu'il

Peintres

avoit

de

507
de ton

fe faire

faifoit.folliciter

&

tems,

connotre.lu|i
les,ouvra-

vigoureufement
tre
au public.
Ce
ges qui devoient
expofs
fut dans
cette
ve qu'il
fit Notre-Dame
de fuite le Tableau
deux annes
du Mai.
Il
la
anne
le
peignit
premire
faint Andr,
le
& la feconde
faint Etienne.
dont
Le Sueur
le feul Concurrent
toit
parl
disputer
plus habile
nombre
portoit

mais

plus
de fes amis

toujours
eccafions

de
martyre
nous
avons
lui

qui

trouvt
qu'on
la mode,
foit
ft plus grand,

ou

grandes
La Galerie
tre-D,ame,
tablirent

foit

fur

ion

de

martyre

pt
le Bran
que le
il emles

.Competiteur

de fe

fignaler.
Lambert
dans

de M.

& le Sminaire

de faint

l'Ifle

No-

Sulpice

fi fblidement

fa rputation
que
des Finances,
M. Foucquet,
Sur-intendant
le voulut
de Peinavoir
les ouvrages
pour
fa Maison
ture qui
.devoient
de
embellir
Le Brun

Vaux-le-Vicomte.

y a laiff des
de fon gnie

t-

de la,profondeur
&
moignages
de fon favoir
dans
furtout
l'Appartement
des
Mutes.
la Chambre
que l'on
appelle
On

un
qui pirot
y voit un Plat-fond
ait faits.
meilleurs
Tableaux
qu'il
le Brun
M. Foucquet,
pour attacher
tierement
fion

de

fon fervice
douze

mille

lui donna
livres,

outre
Yij

une

des
enpen-

le paie-

L* Ecole
< o8
ment defes ouvrages. Et aprs la dtention
de M. Foucquet
le Roi qui vouloir rendre
fon Royaume floriflant par les Arts auffibieri que par les fciences, jetta les yeux fur
le Brun Sa Majeft l'anoblit
Elle fhonora de l'Ordre de faint Michel
& le fit
ion premier Peintre.
C'eft dans _ce pofte qu'il rendit fon mrite encore plus fenfible au Roi
&que M.
Colbert Minire d'Etat, & Sur-intendant
le regarda comme le plus
des Btimens
grand Peintre du monde. Ce fut fur fes proSa Majeft
jets que ce Minire propofa
d'affermir les fondemens de l'Acadmie de
& de la rendre la
clbre
Peinture,
plus
qui ait jamais t en ce genre-la. Les revenus en furent augmentes. On y tablit de
nouveaux Statuts, & elle fut compofed'uu
d'un Vice-Protecteur
d'un
Protecteur
d'un Chancelier, de quatre ReDirecteur,
dont il y
fleurs, de quatorze Profefleurs
&un autre
en auroit un pour l'Anatomie,
de plufieurs adpour les Mathmatiques
de
joints aux Recteurs & aux Profefleurs
d'un Secretaire, &
plufieurs Confeillers
de deux Huiflers.
Ce fut au(fi fur les Mmoires de le Brun,
que le Roi tablit une Acadmie Rome
pour y entretenir un Directeur qui et foin
que le Roi y envie
que les Penfonnaires

Ftanoife.

56>

de tems en rems) le rendiflent


capables de
bien fervir Sa Majeft dans les ouvrages de
& d'Architecture*
Peinture, de Sculpture;
Le Brun avoit un zele trs-ardent
pouc
faire fleurir les beaux Arts en France
il rdit
pndoit en cela aux bonnes intentions
tant charg de faire
Roi & M. Colbert
excuter les ordres, s'en rapportoit
entirement le Brun. Ce Peintre
non
prenoit
feulement le foin des chofes en gnral
mais il n'en pargnoit
aucuns pour fes Ta^
fond
bleaux en particulier.
Il s'inftruifoit
du fujet qu'il avoit traiter ou par la lecture des bons Auteurs
ou par les Savans
qu'il confuitoit.
Il a fait a Sceaux, & dans plufieurs maifons de Paris des ouvrages
que la renomme a rendus recommandables.
Mais les
font chez le Roi en pluplus confiderables
de l'Hiftoire
fieurs grands Tableaux
d'Aj
de la grande Galeau Plat-fond
lexandre,
rie de Verfailles
& au grand Efcalier du
mme lieu.
le Roi crfoifit le Brun pour fort
Quand
il lui donna en mme
Peintre
premier
tems la direction
gnrale des Manufactures des Gobelins
Se il l'exerca avec tant
d'application
qu'aucun ouvrage ne s'y faifoit qui ne rut de fon Deffin. Il mourut en
des Gobelins*
1690. dans fon logement
Yiij

Oo
S Sepulture
avoir
acquife
et,

gnifique

fa

L'Ecole
en:

dans

faint
veuve

une
Nicolas

lui

a fait

Chapelle
qu'il
du Chardon
un ma
riger

Maufole.

REFLEXIONS

Sur les Ouvrages de Charles


A
fes

le Brun.

facilit avec laquelle le Brun a faic


tudes de peinture
& les
Rome,
Tableaux
premiers
qu'il peignit a fon arri.
ve, firent natre une
de fa
grande opinion
capacit. Il n'amufa point le public par des
commencements
louables qui fifcnt feulement prfumer ce qu'il devoir tre un jour
il rt comme le
figuier
qui au contraire des
autres arbres commence
fes
par produire
fans les faire prceder de fleurs qni
fruits
en font les efperancs.
Tout ce qui eft forti
de fa main a toujours t regard comme
d'un grand matre
en forte que
l'ouvrage
l'on peut dire en quelque
faon
que les
progrs qu'il a faits dans fon Art n'ont pas
t pour fe faire habile
puifqu'il l'roit
dja-, mais pour devenir un des premiers
Peintres
de fon ficle.
Il avoit un beau gnie,
l'esprit pntrant
c le jugement
facileil inventait
folide

i r

Franaife.

mais avec rflexion.


Il ne faifoit rien
dans la compof tion de fes Tableaux
il confultoit
les
qu'il n'y eut bien pente
Livres & les Savans
pour ne rien obmet-1
tre de ce qui pouvoit
bien remplir
fon fujet;
& avec une
ingnieufement
il l'exprimoit
vivacit qui n'avoir rien de l'emportement.
On crut d'abord
la ve de fes premiers
dont les fujets toient
ouvrages
prefque
tous de dvotion
que fon talent toit particulier
&
latendref~
pour la douceur
pour
fe mais il a bien fait connoitre
par les Tbleaux qu'il a faits depuis
que fon gnie
toit univerfel
& qu'il pouvoir
galement
bien traiter
comme le frieux Se
l'enjou
le tendre
comme le terrible.
Il a trait
avec
fes fajets
allgoriques
mais au lieu d'en
beaucoup
d'imagination
tirer les fymboles
Source conde quelque
& des Mdailles
nue, comme de la Fable,
il les a prefque
tous invents
antiques
ainfi ces fortes
de Tableaux,
deviennent
ne
par-l des nigmes
que le Spectateur
la peine d'eclaircir.
veut pas fe donner
Romaine
Il a toujours
eftim
l'Ecole
mais il a eu une pente fuipour le deffin
ment,
entrer

vre celle de Bologne,


& particulieremenr
it
le got d'Annibal
dans lequel
Carache,
Et
avoir acquis
une facilit
merveilleufe.
fi dans cette partie il n'toir pas tout- fait
Y iiij

5H

V Ecole

!i ipiritneI
il toit
moins
que ce Peintre
& toucharg
plus gal
plus gracieux
Ses Attitudes
font d'un beau
jours correct.
choix,
naturelles,
contraftes
expreflives
fes draperies
bien jettes,
judicieufemenr
nattant
Se marquant
le nud avec difcrtion,
fans y mler
nanmoins
varit
l'agrable
des toffes
Ses expreffions
particulires.
font belles
dans tout ce qu'il
a voulu re& le trait curieux
prfenter
qu'il a comde l'me
avec des Figupof des panions
,les dmonftratives
fait voir la grande
attention
Il femble
qu'il
y avoir
apporte.
cela mme, il a trop
pourtant
qu'en
gnieralement
fuivi l'ide qu'il s'en roit faite,
en forte qu'elle
a dgener
en habitude
&
en ce qu'on
habitude
appelle maniere.Cette
eft belle la vrit
mais faute d'examiner
la nature
& de voir qu'elle
peut exprimer
une mme paflon de diffrentes
&
facons,
qu'il y en a de particulires
qui font vives
& piquantesjilapriv
qui non feulement
dans les Cabinets

fes ouvrages d'un prix


leur aur oit donn entre
des Curieux
mais qui

leur y auroit
procuruneplaeeconfiderable.
Ce que je dis de cette gnrale
expreflondes pallions
de l'ame peut avoir lieu pour le
denein
tant des Figures que des.airs de tte
a
car ils font
que le Brun
prefque

toujours

les mmes

quoique

d'un

5 1 $

Franoife.

trs-beau
ou d'avoir
avoit

font

ce qui vient
la nature

rduit

ou

contracte,

confider
tible

choix

de

les'diverfits

les produtions
du
moins
l'objet

pas

gnrales.
Le Brun
d'Italie
des teintes

reconnut

elle

pas afzt
eft fufcep-

fingulieres
Peintre,
que

afz

le befoin

doute

l'habitude.

avoir

n'y
dont

& dont

tans

ds

avoit
qu'il
c triviales

fon

ne
les

retour;

de fe dfaire

dont Voue
fauvages
fon matre
la prompte
s'toit
exfervipour
il fit ce qu'il
de fes ouvrages
pc
pdition
il les rendit
pour en fortit.,
plus modres
&
de la vrit
mais
plus
approchantes
ait fait pour
s'en
deffort
quelque
qu'il
faire
ftyle
dans

entieremenr,
de fe fervir

il
de

a toujours
teintes
trop

fes draperies
comme
W de n'avoir
tions,
pas
aux reflets
qui contribuent

force

& la rondeur

& la
qu' l'union
locales
Ses couleurs
il n'a point
par cette
chaque

fait

allez
le

partie

objet

ce qui

vede

fenfation
ce que

eu

le

gnrales
fes carna-

afTez

d'gard
la.
beaucoup
des objets
aufli-biert
vrit
de 1.'imitation.
Se
mauvaise,
donner
d'attention
font

vritable
en: la feule

caractre
eaufe

pour

fentent

toujotirs^comcette
& ne font point
de la nature.
Et ponr
preu-

laquellefesTableaux
me on dit
la palette
fidelle

dans

retenu

j'avance

ici,

il n'y

a qu'

{il

cr*

14

L'Ecole

tre un des meilleurs


Tableaux
de le Brun
autre des meilleurs
de
auprs de quelque
l'Ecole Vnitienne.
Cette compraifon
eft
excellente
en cette occa,non fenlemeiit
mais en toute autre o il s'agira de
ion
juger des couleurs locales.
Cette pratique
o toit le Brun
jointe
au peu de foin qu'il a eu d'emploer
les
bruns fur le devant de fes Tableaux
&
l'opinion
o il toir que les grands clairs
ne pouvoient
tre placs fur le derriere
lui ont fait faire beaucoup
de
d'ouvrages
peu d'effet.
Iln'en apas uf de mme pour l'intelligence du Clair-obfcur,
& quoiqu'il
n'y ait pas
fait une attention
dans fes
bien formelle
il en a connu la neceffit
tems
premiers
abfolue dans un ge plus avanc, & l'a pratique avec fuccs. Les grands Tableaux
d'Alexandre
en
qu'il a peints del'Hiftoire
font des preuves bien fenfibles.
Ces dernires
qui font les
productions
meilleures
qu'il ait faires en fa vie, font plus
de
que fufftfantes pour faire voir l'tendue
& les Eftamfa capacit & de fon gnie
pes qui en ont t graves avec foin porteront fa gloire par toute la terre.
Le Brun toit univerfel
par tous hs
la rserve du paigenres de Peintures
fge. Son Pinceau toit lger & coulant:

une
Il joignit
me exactitude.
puTe

lui

trop idale
naturelle,
tenir
pour

Enfin

reprocher

un

une

aciJite
quelque
du cte de

extr-

chofe

qu'on
fa maniere

& trop
peu varie
peu
d'ailleurs
affz de parties

trop
il avoit

Peintres

habiles

extrme

rang

confiderable

parmi

les

la brigue
ait
fes talens
la pofte-

quoique
pour obfcarcir

ou faire
pu dire
fa mmoire
en eft dja venge
fans doute
de
rit continuera
juftice
qui eft due fon mrite.

rendre

la

AVERTISSEMENT.
la Comtejfe de Feuquiere
n'ayant
pas jug propos de fournir un Mmoire
touchant la vie & les principaux ouvrages
de feu Mr. Pirre Mignard fon Pre
Premier Peintre du Roi le Libraire a cr
faire plaifir au Public d'extraire ce qui fuit
des Hommes Illufires de Mr. Perrault.

Madame

PIERRE

MIGNARD.
Troyes

en

jSio
Champagne
aumoisdeNovembre
Mignard

naquit

Pierre
fon pere paffa la plus grande partie de fa vie
la guerre o il ret plufieursbleflures
qui
l'obligrent
enfin quitter le fervice. Il eut
l'an ayant pris le parti de la
deux fils
Y vj

i<J

L'Ecole

peinture ,il deftinaa. la Mdecine le cadet,


qui eft celui dont je parle. Ce jeune- fils
avoitune
fi forte inclination
pour la profeffion de Con frere
& tant de gnie
pour
ce bel Art que lo.rfqu'il accompagnoit
le
Mdecin qu'on avoir choifi ponr l'inflruire
il ne s'occupait
qu' defimer les' attitudes
des maladies
& de ceux qui les fervoient,
Il peignit ds lors dans un mme Tableau,
la femme du Mdecin,
fes enfans & un
tant de refemblance
&
avec
domeftique
n'et pas encore
un i bon got
quoiqu'il
douze ans
que les plus habiles auraient
pu 1 avouer*
Ce premier eflai
qui marquoit.ee qu'il
devoit tre un jour
drermina
fon Pre
luilaiffer fuivre imeprofflon pour laquelle
la nature lui avoit donn de fi heureufes
Le progrs qu'il y fit en trsdifpqfitions.
de
,que le Marchal
peu de rems fnt tel
de ce jeune
Vitry ayant vu les ouvrages
Peintre
qui n'avait que quinze ans, le-demanda fon Pre pour peindre fa.Ghapelle
de Coubert
o tous ceux qui fa virent fuient frapps de la beaut de fon knaginarcharm- de fa vivacit
tion. Le Marchal
l'emmena
& le mit fous la conParis
Peintre
duite de Monfieur Vouer premier
du Roi, homme alors d'une grande repu imiter fba.
s'atcacha
d'abord
Il

Pranofe.

<lf

& le fit h parfaitement,


qtr'on ne
leurs
Mais
pouvoir
diftingner
ouvrages.
l'excellence
de fern gnie lui fit bientt
reconnotre
ce qu'il y avait de foible dans
& ds qu'il eut vu les Tableaux
Vouet
que
le Marchal
de Crequy
il
d'Italie,
rapporta
forma le deffin d'aller
Rome
o il arriva fous le Pontificat
d'Urbain
VIII.
fur de quitter
la:
Sa premire
application
maniere
de Vouet
il chercha
de meilleurs
modeles
dans les Antiques,
Se dans les Tableaux
de Raphal
Le bort
& du Titien.
mit fesTagot qu'il prit dans cette tude,
bleaux en fi grande
rputarion
qu'ils le rdans la Sicile
dans la
bientt
pandirent
& dans l'Efpagne.
Les Italiens
Catalogne
naturellement
mmes
jaloux des trangers
& r emplis du mrite de leurs Peintres,
ne
de lui rendre juftice.
purent
s'empcher
Il alla de Rome Venife
& fut combl'
d'honneurs
& de prfens
par tous les Prinil pana. A Venife
ces dans les Etats defquels
Matre,

il s'attacha
particulirement
l'tude
du coIT
o il aeheva de fe perfectionner.
loris,
ans des
demeura
depuis a Rome vingt-deux
il peignit
les papesfaire
lefquels
pendant
Urbain
VIII. Innocent
X.& AlexandreVII.
les Cardinaux
Se les grands
Seigneurs
fbnde
Portraits
hairerent
tous d'avoir
leurs
fa main.
avec un
Il continuoit
travailler

ji

faccs
grand
lorfque
lui envoa
les ordres
Mere

revenir

le

fois

pour
Roi dix

Famille

Ecole
le Cardinal
Mazarin
du Roi 6c de la Reine
en France,
o..il a peint
toute

la

Royale.

Les

fit depuis
la Coupe
du Val
qu'il

principaux
ouvrages
en France
font
{on retour
de

fois

& plusieurs

de
grand
morceau
qui foit dans
l'Europe.
peinture
frefque
Il a peint
la Chapelle
des
aufli frefque
Fonds
dans
de faint
Euftache
un Plat-fond
& un autre
l'Htel
de Longuel'Ar fenal
ville qui reprsente
Il a peint
une Aurore.
Grace,

qui

eft le plus

4 Verfailles

la petite
Gallerie
du Roi,
& un
Cabinet
de l'Appartement
de Mongrand
eft la GalMais fon Chef-d'uvre
feigneur.
lerie
& le grand
Salon
de faint Cloud
qu'il
acheva
de quatre
ans. Il parot
en moins
dans

ces
tant

ce,

ouvrages
de force

Connoiffeurs
vent

comme

dinal
res

Ranucci
des

Roi

donna

des

Monfieur
tant

mort

les charges

fi belle

& tant

Ordonnan-

pour
Lettres

du

Guide

honorer

que les
,-y trou-

de grace
d'Italie

qui viennent
le remarqua
d'abord
toute
la beaut
des

Caraches

quin,
Le

une

& du
fon

de Noblef

le CarpeintuDomini-

mrite
en

lui

&
1687.
du Roi,
le Brun
Peintre
premier
lui donna
en 1690.
Sa Majeft
de fon premier
deDiPeintre

ti

Pranoife*

&

ttut

Chancelier

de

fon

Acadmie

de Peinture

Royale
reteur

des

Dans

& Sculpture
& de DiManufacturs
des Gobelins.

le tems

tomba
malade
de la
qu'il
dont il eft mort
il finiffoit
maladie
un Tade
faint
Luc oiTil
s'eft
bleau
luipeint
tenant
mme
une
& des pinceaux.
palette
Il y a mme

un petit bout de tapis qu'il laiffa


mois
il
Quatre
imparfait.
auparavant
avoit
achev
un faint
Matthieu.
On voit
dans

ces

deux

derniers

Tableaux

faits

pour
de la

le Roi,
n'avoit
rien diminu
que l'ge
de fon deffin
& de
correction
de la force
la legeret
de fon pinceau
ft
quoiqu'il
alors dans une extrme
vieillefle.
Il mourut.
le trente
Il

toit

dpeins

Mai 1695.
g
extrmement
dans

de

8 5. ans.

gracieux
les attitudes
nobles

dans

fes

& aifes

& dans la fra fes Figures


qu'il donnoit
Il peignoir
de fon coloris.
cheur
agrable
ce qui fe
en grand
& en petit
galement
les plus
rarement
dans
rencontre
grands
aux Sculpteurs
Il a donn
Matres.
plufieurs
de
& particulierement
de Figures,
Verfailles
voit
Termes
plufieurs
qu'on
&
fous fa conduite.
qui ont t travaills
Il toit fort laborieux,
& difoit
couvent,
comme- des homles parejfeux
qu'il
regardoit
delfeins

mes morts.

Cependant
des
l'empreflement

fuffire
pouvoir
de qualit.
perfonnes
il ne

L'Ecole
5
o
de ra
qui defiroient d'avoir leurs Portraits
main.
Ses bonnes qualits ne fe bornoient
pas
fon efprit
au talent de fa profeflon
fa
de fon commerce
douceur
Se l'agrment
lui firent un grand nombre d'amis qui lui
Son amiti
fort attachs.
furent
toujours
toit (tire S' rgulire
tendre & folide
laprobit & la droiture lui furent naturelles:Enfin les honntes gens trouvoient
dans fa
converfation
autant de charmes,
que les.
Connoilfeurs
en, remarquent
dans fes oufoivrages. Comme il a travaill
pendant
xante-treize
ans il eft mort avec des biens
confderables.
Il a laifle quatre enfans, trois
garons Se une fille pour laquelle il eut une
tendrefe finguliere
qui a toujours t rciElle a pouf le Comte
de Feuproque.
On a remarqu
avoir reque lorfqu'il
ou des Vertus ou des Deffes
il
prsenter
les peignoit
fouvent fous le vifage & fous
la taille de fa fille
mais comme. c'eft une
on ne doit pas
personne d'une rare beaut
trouver
trange qu'il s'en fbit fervi pour
embellir
fes ouvrages.

5.2*

Frdtiof

CLAUDE

E'E,

dit

LE
LA

LORRAIN.

maniere
Peintre

1_/
mit,

de-la
en

pour

route

faire

mais

ce
ne

profir
des
parmi
a Rome

&

de

gens

de

fervic

toir

pour

fes

pinceaux,
foire
fa
petite

fon

que

lui

un
feul

quelque

avoir

alloient
d'y
galaLan-

lui

broer
&

palette

fon

cheval

les

autres

pour
chofe
Augustin

maison.
de

l'efperance
fervice

par

car
fa

mla.

pouvanthafardau

fa

mnage

fe

pas
ne

pour

nettoyer

dans

il
qui
eux

grouper,
il fe mit

&

rien

beaucoup

favoic

penfer

dans

Matre
Valet

il ne

apprentifage
tems
fon

profeffion
comme

cuinne,
dans

n'avait
Ce

pour

,il
par

pouvoir

faire

Tafle

d'Augustin

nceffires

fa

tort

pratique

en

que

comme

couleurs

n'y
en
acheva

fans

tacher

pour

qu'il

trouver

fut

fchant

vie.Et

fa

gue,

il

furprenante.
l'envoierent

mirent

Patiner.

comme

gner

le

ce

tir

eftim

homme

parens
il

comme

obfcurit

un

fes

ils

apprendre
chez
un

fortune

efftout--fait

mais

l'Ecole,

la
grande

l'Europe
fa
jeuneie

Dans

fes

dont

dans

le

tirer
plus

de
gras

Vcoh

5"ii
de fes ouvrages

principes
commenc

eut

de

rtribution

lui

fon

vint
tudier

quel-

Perspective.
eut d'abord

de la peine
commais lorf
de l'Arc

ces

prendre

peu-a-peu

de

rgles
ques
Le Lorrain

qu'il
tite

lui apprit

avec

recevoir
fon

quelque
pele courage

travail

& il fe mit
s'ouvrit,
erprit
Il toit
une ferveur
opinitre.
le
depuis
les effets

la campagne
confiderer
nuit

matin

la

jufqu'
de la nature

&

les peindre
ou defnertSandrart
rapporte
avec lui
a la campagne
pour tuqu'tant
lui faifoit
remardier ensemble,
le Lorrain
fait un Phyfcjen
les
comme
aurait
quer
d'une
mme
caufes
de la diverfic
vue, c'eftd'une
&
tantt
-dire,
faon,
qui
parot
les
ce qui regarde
d'une
autre
tantt
pour
ainfi qu'il
couleurs
par la rofe du
parot
du foir.Il
avoit la mmatin,
ou par le ferain
avec beaufi heureufe
moire
qu'il peignoir
tant

de fidlit
coup
ce qu'il
n'avoit

fait

chez

retourn

que
toit

avec

voir

fi abforb
Il
la campagne.
ne vifitoit
travail
prefque
qu'il
toit l'tude
Son divertiffement
feffion
a fait

& force
des

le monde
genre

Tableaux
une

par-l

attention
dans

ont

Talent,

peut

il

par
acquis
dans le

immortelle
a embrafle.On

qu'il
ce que

fon

perfonnes.
de fa pro-

fon

lui

qui

rputation

de peinture

conjecturer

de cultiver

lui,

peut
la confiance

i*
de l'et.
& [on

le travail
contre la pefanteu.r
Il avoir de la peine operer,
prit.
ne rpondant
fon intention
ouvrage
pas
il toit quelquefois
huit jours faire & dSa touche n'a point
faire la mme chofe.
& il brouilloit
de manieres,
fouventpaf
des glacis les arbres
qu'il avoir touchs.
ait pris dedeffiner"
Quelque
foin qu'il
il n'a jamais pu faire des figul'Academie
fes Pares de bon got pour accompagner
extrfages. Il eft mort Rome en 1678.
X. eflig.
mement
Le Pape Innocent
moie tant fes ouvrages
du Lorrain
que
il lui ht dire qu'il
voulant
en voir l'aureur
dans

lui feroit
cortge

de lui faire
plaifir
dans (es promenades.

NOel

L
Co

deuxime
de Guyon

quelquefois

C 0 Y P E L.

y P EL,
Dcembre

Cadet
-Coypel
Il fut conduit
a Orleans

naquit
Paris
le
il toit fils
1629.
de Normandie.
par

fon

pere
qui
le mit
affaires
Peintre
de

y tant appell
par quelques
fous la
du plushabile
difcipline
la Ville
nomm
leve
Poncer,
Ce Peintre
roit
fort infirme
mod

de

vant

vaquer

la

de forte
goutte
il
fes affaires

de Vouet.
& incomque

ne

pou-

y emp layoit

L'Ecole
k 14
fon jeune difciple, en qui il avoit remarqu
& de jugement
mais
d'efprit
beaucoup
dtources fortes
comme
d'occupations
&: qu'il avoit
noient Coypel de fon travail,
il rpaun grand amour pour la peinture
roit par les tudes qu'il faifoit la nuit le
tems qu'il perdoit
le jour. Ayant atteint
il revint Paris;
ans
l'ge de quatorze
& paflant par la rue de faint Honor,
il
entra par hazard dans l'Eglife des Jacobins,
o un Peintre nomm Quillerier
peignoit
la Chapelle de S. Hiacinthe,
lequel voyant
fon ouvrage avec
ce jeune enfant regarder
demanda s'il apprenoit peinattention,lui
dre le jeune enfant lui, rpondit
qu'ou
quelque
que s'il vouloit lui faire peindre
il connotroit
le peu qu'il favoic
chofe
faire
Quillerier
y confentit,
5c ayant t
il continua
de le
furpris de fon ouvrage,
faire travailler
tems.
pendant
quelque
Charles
Il fe fit enfuite
connotre
toutes
Errard,
qui pour lors entreprenoit
les peintures
pour le Roi
qui fefaifoient
fous les ordres
de M. de Ratabon
Surintendant
des Btimens de fa Majeft. Et
comme Errard faifoit donner
ce jeune
homme une paye aufli forte qu'aux
plus
habiles qui travailloient
conjointement
avec lui, M. de Ratabon s'en tonna
,Seen
lui rErrard
aant demand la raifon,

Franoife.

pondit
1'ge,

qu'il
ne falloit
pas
mais
flon
le mente.

tz<

payer

n'a prefque
Coypel
pas ce{e depuis
de travailler
tems-l
pour le Roi.
1 660. il poufa
En l'anne

flon
ce

Magdelne
Heraulr, fille d'Antoine Herault Peintre
qui panbit pour lors pour un des plus
grands Connoineurs en beaux Tableaux
& qui en faifoit ngoce. Alors le merite
de Coypel fut connu des Curieux les plus
fit les Portraits de MyconGderables.Il
Ambafldeur d'Angleterre
lord Loxard
&c de fa famille dans un mme Tableau,
2
qui fut fort eftim des Connoiffeurs.
Magdelne Hrault peignoit anfl & copioit dans la dernire perfection. Il efl:
reft entre les mains de fa famille plufieurs
belles copies d'aprs Raphal
& de plufleurs autres grands matres
faites de fa
main. Elle roit d'une vertu & d'une piet
qui la mettoit encore audefliis de fes talents.
En 1661.il acheva un Tableau o il reprefenra faint Jacques le Majeur qui marchant la mort convertit en fon chemin
un Gentil, qui l'einbraffe. Ce Tableau fut
expose le premier jour de Mai la grande
porte de i'Eglife de Paris avec un applau& pafle encore audifment univerfel,
jourd'hni pour 11 n des plus beaux qui foient
dans cette Eglise.

V Ecole'
*iff
Il fit dans ces tems-l plufieurs Tableaux
& le
pour le Roi dans le vieux Louvre
de la Salle des Machines
Plat-fonds
des
Il peignit
Thuileries.
enfuite
plufieurs
de Bre.
grands Tableaux
pour le Parlement
fort fiftims
cagne Rennes qui furent
& le font encore aujourd'hui
des Connoifleurs.
Peu de tems aprs il peignit pour le Roi,
de Succs
avec beaucoup
le Plat-fonds
d'un grand Salon qui toit alors Vermais qui malheureufemenr
a t
failles
abattu par les changemens
que l'on a faits
de ce fuperbe
Chteau.
dans le Btiment
il donna l'Acadmie
Ensuite,
Royale
& de Sculpture
de Peinture
,o il avoit
Can &
t reu un Tableau
reprsentant
de
tems
Peu
il fut lu ProAbel.
aprs
fefleur de la mme Acadmie.
Dans ce mme tems, il peignit legrand
du Roi au Palais Royal. On voit
Cabinet
des Figures d'une cordans le Plat-fonds
rection de HeflTein
que l'on admireroit
ancien,
dans des Tableaux
MiIl fut enfuice choifi par M. Colbert
Secretaire
niftre
d'Etat, & Sur-intendant
des Btimens du Roi, pour peindre l'Apde Sa Majeft aux Thuileries,
partement
& fat
Tout y fut orn fous fa conduite,
beaux Tafes defleinsi&ily
a plufieurs

Franotfe.

de fa main

bleaux

*&

tant

aux

Plat-fonds
les Lambris

cet Appartement
que dans
Se au deflfus des chemines.
Il y a auflLdans
Oratoire
de fa matin,
une Nativit
le petit
beaut.
d'une
grande
beaux
Il fit enfuite
Tableaux
aux
plafieurs
des petits
du haut
Plat-fonds
Appattemens
& en fit faire les
de Verfailles
du Chteau
fes deffeins.Ils

ornemensfiar

par les changemens


le Btiment.
En 16-7,4. le Roi
ment

aux

tems,
pour
ture

ont
fe

qui
lui

font

donna

Galleries

voulant
directeur

du Louvre
vt l'Italie,
qu'il
de ion Acadmie

abattus

faits

dans

un

apparte& en mme
le

choillt

de

Pein-

& Architecture
que fa
Sculpture
Rome
a tablie
&c M. Colbert
Majeft
de fa prot.etion
lui conqui l'iionoroit
avec lui en ce voyage
ieilla de mener
fon.
lors toit en-feconde
au Coltls qui pour
o il faifoit
fes tudes
&
lge d'Harcourt
qui cependant
les jours
de
remporter
Nol

n'avoit
cong

pas laiffe
l'Academie

de deffiner
&

prix de
Rome
pour

plufieurs

petits

d'y
defin.

vers
la
partit
avec lui Anfin de
1^72.
& mena
toine Coypel
fon fils unique
g pour lors
beau frere
auffi fon
ans. Il y mena
d'onze
Peintre
de l'Acadmie
Charles
Hrault
pour

le

Coyper
l'anne

pafkge

Charles

Poerion

foit

V Ecole
SS
'coufin & fon difciple qu'il avoit lev chez
lui ds fa plus. grande
jeuneffe.
Plulieurs
autres
Penfionnaires
du Roi Peintres,
& Architectes
Sculpteurs
partirent avec
& fous fa conduite. Il arriva Rome,
lui
Se prit pofleffion du Directorat
la place
de Charles
Errard,
qui revint en France.
Peu de tems aprs Antoine
Coypel fonfils
un prix l'Academie
de
ayant remport
faint
Luc pour un deflein d'invention,
&
alors que douze ans & demi
il
n'ayant
de la penfion du Roi.
fut honor
Nol Coypel donna un nouveau
luftre
de France. Il loua un grand
l'Acadmie
Palais
& magnifique
&
pour la loger
ayant fait mouler les plus belles Statues de
il en orna un grand falon. Et ouRome
du modele, il en tablit une
tre l'Acadmie
autre dans ce falon ponr deligner
d'aprs
les Etudians
&pour encourager
l'Antique
il y deflnoit
lui-m ce noble exercice,
me les foirs pour leur Servir d'exemple. Il
fit mettre les armes de France fur la por& clebrer le
te du Palais de l'Acadmie
furent pofes par un feftin,
jour o elles
des concerts de mufique, & un feu d'artifidans fa fonction ni
ce. Enfin il n'pargna
fa
foins ni dpenfe pour faire honneur
dans Rome
ce qui lui fit mriter
nation
de tout le monde; tanr
l'eftime & l'amiti
par

le
par
moeurs,

caractre
que

de

fon

&

eipnt

de

ls

Car
par fa grande
capacit.
Rome
les Tableaux
deftins

il peignit
le Cabinet
du Confeil
du Roi Verpour
les
failles,
& qui
par
changemens
qui
fe
la
en batifTant
font faits
pallerie
grande
prfent
fe trouvent
dans
placs
l'Appartement
de la Reine.
Ces Tableaux
furent
dans Rome
une
fte
expofs
qui fe fit i
& reurent
la Rotonde,
un applaudiuemenc
d'honneur
la
ce qui fit beaucoup
gnral
Nation
Il fut honor
de l'amiti
Franoife.
de M.

le Duc

d'Etires,
de
Rome

de France
frere,
Il fat

& des plus


troitement

valier

Bernin,&

On le voulut
S. Luc

Cardinal

Prince.de

l'Acadmie
raifons

quelques

pendant
il revint
en France

Colbert
reu de'M.
Il
bont
infinies.
avoir

commencs

Quelques

annes

duichangerentbeaucoup
delne
Hrault
fa
iime

fon

Carlo-Maratti.

d'accepter

tems

de

particuliecet honneur.

fa carrire

rempli
troisannes

Rome

qu'eia

M- le

le Cavalier

rs l'empchrent
avoir
Enfin
aprs

qu'il

Ambafladeur

du pas.
grands
Seigneurs
li d'amiti
avec le Ca-

faire

mais

alors

dans

avecdiftin&ion,
o il
avec fon fils
avec des marques

y continua
pour
aprs,

les

fut
de

ouvrages

le Roi.
il fit deux

pertes

fa'fituation.Mag& preffemme mourut


avec toute
la
il pleura

L'JE(o!e'

5^o

le Protecteur
des Arts & le fen
M. Colbert.
M. de Louvois
c'eft--dire
devint
Sur-intendant
Se le
des Btimers
de plufieurs
de Tapteries
deflins
chargea
des Gobelins
& dans
pour la Manufacture
l e mme
il fe remaria
en fecondes
tems
noces
avec Anne Perrin.
Il continua
touFrance

travailler
& fut lu
jours
pour le Roi
de l'Acadmie
de Peinture
Recteur
mais
fon Art & fa famille,
plus appliqu
qui
fort nombreufe
devint
qu' faire fa Cour,
il prouva
ne vient
longtems
que la fortune
chercher
les perfonnes
qui ne vont
guere
La force du mrite
d'elle.
pas au-devant
toujours
& rien
cependant
l'emportant
la juflice
du grand Roi fous
n'chapant
nous avons le bonheur
de vivre
fa
lequel
de lui donner
lui fit l'honneur
une
Majeft
de mille cus, & de le nommer
Di*
penfion
recteur
de l'Acadmie
de Peinture
aprs la
mort de Pierre
que Sa Majeft
Mignard
avoit nomm
de mme
Charles
le
quand
Brun mourut.
M. de Villa-Cerf,
alors Surl'honoroir
de fa
intendant
des Btimens
avec une
& le regardoit
bienveillance
de fon
distinction
grande
pour la folidit'
Mais M. de Villa& pour fa probit.
fprit
Cerf
s'tant
de Surdemis
de la charge
intendant
& n'ayant
des Btimens
pas
vcu longtems

aprs

Nol

oypel

refin,.

Franpife.

<$i

fit cette dernire


perte avec la plus vive
annes aprs il ne laifTa
douleur. Quelques
des Invalides
pas de faire pour fEglife
a frefque qui font
deux grands morceaux
& qui reprsentent
au-deflus de l'Autel
de la Vierge
& l'autre
l'un l'Afromption
Mais alors g de foifon Couronnement.
les grandes
xante-dix-huit
ans
fatigues
d'unfi pnible onvrage,
jointes quelques
lui cauferent une 1011-dplaifirs particuliers
dont il mourut le vingt-quague maladie,
tre Dcembre
1707. g de foixante-dixneuf ans, la veille de Nol
jour mme de
fa naiiance.
Il a laide aprs lui Antoine Coypel fou
fils allez connu par la rputation
que lui
dont pluont acquife fes grands ouvrages,
fieurs font gravs. C'eft lui encore qui a
peint la Gallerie du Palais Royal, la voute
5 &fait les defde la Chapelle de Verfailles
feins, fur lefquels on a grav en creux &
en taille-douce
l'Hiftoire
duRoi en mdails'il n'toit pas
les. On en diroit davantage,
fans blefvivant. Ce qu'on peut ajouter
fer fa modeftie
c'eft que fon mrite l'a fait
de l'Acadmie
au mois
choifir Directeur
de Juillet
de l'anne
17 14. choix que Sa
Maje a approuv avec loge.

Z ij

5 3*

L'Ecole

.MADAME

LE
de

Paris
letroifimc
M.le Hayl1aquit
ELizabeth

Sophie

.Chron

poufe

de l'anne 1648. Son pere qui


d'Octobre
toit de Meaux, avoir de la rputation
parde Portraits
il toit Calvimi les Peintres
nifte
irais. Marie le Fevre fa mere toit
Mademoifelle
Chron fit de fi
Catholique.
qu' l'ge
grands progrs dans la Peinture,
de quatorze ans elle toit dja clebre: & ce
fut cet ge que famere la mena l'Abbaye
de Jouarre pour y peindre l'AbbefTe & des
Penfionnaires
illuftres
qui y toient
pour
lors. Ce voage fut la caufe de fa converde Jouarre elle fe fit
car au retour
on
C'toit une perfonne pleine de
Catholique.
foit du ct des vertus
foit par
mrite,
Son refpect & fes gards pour
les talens.
fa mre
fa fidlit pour fes .amis fa fenfibilit pour les pauvres
Se furtput fon attachement
vritable la religion Catholitout cela diftinguoit
encore plus Maque
Chron
dmoifelle
que fon habilet dans
dans la Pofie Se dans la Peinla Mufique
tu re. Nous avons d'elle un recueil de Pofies
fa pit Se fon gnie paroiffent
galeo
au public
ment Se fi l'on vouloit
donner

a fait depuis,
toutt ce qu'elle
on auroit dece Recueil;
mais
quoi beaucoup
augmenter
nous ne parlons
ici que de fon mrite
de
Elle ruflflbit
Peinture.
bien,
parfaitement
furtout
peindre
les femmes,
mais elle ne
fe bornoit
elle. 3.
pas faire des Portraits
fait voir dans des Tableaux
d'Hiftoires
urt
& une grande
intelgrand got de deffein
du Clair-obscur.
Mais peut-tre
ligence
rien ne prouve-r-il
tant fon favoir
que la
maniere
dont elle a defln
en grand plufleurs cachets antiques,
eri
qui contiennent
& dont l
petit de grandes
compositions
fur fes deffeins
plupart
graves
par d'habiles maures,
font dans les cabinets
des
curieux.
M. le Hay nous fait efperer le refte.
On peut voir aufl des ttes antiques
de fa,
avec une purete de contour
main, deflines
& une lgance
admirable.
Du refte elle
avoit embraff
toutes les manires
de pein& elle ruflflbit
bien
en
dre
galement
en miniature
& en mail.
Elle grahuile
voit mme & de bon got.
Ses talens pour la Pofie lui mrirerent
dans l'Acadmie
des Ricovrati de.
une.place
en
les Ptentes
Padoue,
qui lui en envoa
l'Acadmie
lui doni( 99. dans lefquelles
ne le furnom
d'Erato.
Son mrite de Peinture l'avoit
dans l'Acadja fait recevoir
dmie

que

le Roi

a fonde

Paris
Z

iij

pour

L'Ecole
534
les Peintres & pour les Scmpteors. Voie
l'Extrait des Regiftres de ce clbre Corps:
Du onzi.mejour de Juin \6-jx. l'Acadmie
extraordinairement affemble M> le Brun 4
f r fente deuxTableauxde Portraits faits par
Elisabeth Cbron lefquels ont
Damoifelle
tellementfatisfait lA Compagnie
qu'elle a efliin

tet

excedant mme U
ouvrage tres-rare
de fcn fexe
& a rfolu de lui
force ordinaire
donner
la qualit d'Acadmicienne
i & pour
cet effet a ordonn de lui expdier les Lettre
elle
dit l'Acadmie
ncejfaires* Qu'auroit
avoir eu juger du mrite de Mffdemoifelle
Cheron
par les ouvrages
qui font depuis.
fortis de Ces mains ?
Elle mourut
le 3. de
1711.
Septembre
avec tous les fentimens
de piet qu'on pouvoit attendre
d'une perfonne.,
qui compan
toit pour rien tous les talens de i'efprit
Chrtiennes.
prix ds vertus
Anne
Elle a laifle deux illuftres
Eleves
& Urfule
de fon mari
de la Croix
nices
M. le Hay.
de
n'y a que peu de tems qu'on a reu
on le donne ici en
Rome l'Article
fuivant
tel quil efl en Italien.
Franois
Il

CARLO

M
MA

CAR naire
1.

0
d'Illyrie

A
a

R
T

A
i

toit

car du tems

TT

l
origi-

de Sali.-

man

fa

dans

la

naquit
enfance

famille

vint

Marche
en

ameran

d'Ancone.

l'anne
un

s'tablir

naturel

Ce

IL fit
I6i$.
trs-heureux

& tant
venu
peinture,
Sacchi
clbre
Peintre

fut
voir

la
pour
chez Andr

Rome
&

l qu'il
ds fon

de

difciple

l'Al-

il s'y arrta
la grande
bane,
fatisfafcion
de Con matre,
de
qui par les difpofitions
du jeune
&
lev
l'intelligence
prvoyoit
difoit
tout le monde qu'il feroitplusgrand
Peintre

lui.

que
de

Il

s'attacha

fort

aux

ou-

& du
des
Caraches
vrages
Raphal
il s'ente
manires
Guide
8c de ces trois
une propre
bientt
par laquelle
il parvint
un haut degr
d'eftime
& de rputation
non

feulement

mais

dans

dans

toute

de fes Tableaux
avec

une

extrme

de fa main
ge,

qui

commena
mais il ne
caufa
s'toit

l'Europe.
grands
foin.

plufieurs
lui ont fait

& dans

Rome

ttes

On

peints
&petits,tous
On voit entr'autres
de la fainte

beaucoup
les peintures
du

les

beaucoup
propofe
l'tendue

l'Italie,
a uneinfinit

a pas acheves
de dplaifu
de faire voir

Vier-

d'honneur.
Palais
ce

Il

Altieri,
qui

lui

qu'il
parce
dans
ce Palais

O n faifoit
un
toute
de fon [avoir.
fi
kiia
cas de fes ouvrages
qu'on
grand
fix cens cus pour
donn
une demijufqu'
Taun
mille
cus
& trois
Figure,
pour
bleau
d'Autel.
Il toit en grandeco
n.fdr
a-

Ziiij

L'Ecole

\x6
tion
rope,
ment

vie

plufieurs
des

auprs
XI.

valier
cr

de

auprs

le

Collge,
& la

lo Mar

Papes,

mort

qui
pendant
l'a combl

mourut

1713.

&

le

i 5.

de

s'toit

ment

avec

un

ma-

pen-

prpir
des

lui

Chartreux

a
rig

fa

de

l'Eglife
On

de

fa

Car-

dans

dans

Rome.

lien

de

Novembre

eft

qu'il

vie

Sa-

du

d'honneurs.

enterr

gnifiqueTombeau

de

prefence
le cours

quatre-vingt-huit
Il

mois.

fa

fitChe-

de
g

fept

dant

l'ECle*

le

qtli

regnant
en

Capitole,
c

atri

l'anne
ans

Princes
& fur-routde

aujourd'hui

dans

de!

naifance,

Camerano,

monuun

fuperbe
fuivante.

l'infcription

CAROLO

MAKATTI

Camerani
oiundo
brto>
Viro toto Orbe celeberrimo
ob JinguUrem
)uem
ejus virtutem
XI. Pentifex
Max.
Clemens
bon arum
Artium
Reftitutor
In Capitolio adftante Sacro Cardinalium
Ex

Jllyria

Senatu
Et

ante

Equeftri
Alex. VII.

Cruce infignivit
Clem. IX. Innoc.

& XH.fummi
Pontifices
Ludovicus
XIV'
Galliarum
Polon& Reges.
Chrifina

Alexandra

Joannes

XI
III.

Sumrtan

Pranoife.

&munenbus
Jzjutn plurimis honoribus
decorarunt
Roma in Ttnplo ad Diocletiani
Tbertnas
tmnulo
magnifie extracio
Re/urrecionem
expefaturo
Cives Cameranenfes
Civi Optimo
&
Mufti
hoc non exigui amoris doca-,
Exiguum
mentum
Po/aere
Ne tanto Viro
Cujus memoria nulla fere Europ Civitas car et
Loco mmumento deejfet.
In Natal;
XII.
Vive bat Anno falutis M. DCC.
Avertis

semnt.

Le fcond Article de M. de la Hire &


ont t ajoules quatre derniers Articles
l'ouvrage de M.
tes dans cette Edition
de Piles.

Qv

53*
D
Et

de ft

GOV

diverjit

aux

par rapport
Nations*

diffrentes
A Prs

Ty

avoir

des

parl
endroits

Peintres

de difc

de l'Earope
hors de propos

ferens

j'ai cru
de dire

ne feroit
qu'il
pas
ici quelque
chofe
des
diffrons
des
gots
a
Nations.On
parl du grand
got dans [on
& l'on a irait voir qu'il
devoit
fe troulieu,
ver dans un
comme
dans
ouvrage
accompli,
fa fin
6c dans un Peintre
comme
parfait
dans
fa furce.
Mais il y a dans les hommes
un

got gnerai,
qui
ret
& de corruption,
ticulier
flon
l'ufage

eft

fes

tcherai

Je
dont

particulires.
la maniere

ici
dont

il

On

de pufnfceptible
& qui devient
parque l'on fait des cho-

il

fe

d'expliquer
dtermine

&

raifonner

du

fe forme.
peut

ce me

got
de l'efprit
Il y a quatre
Got
du corps.

femble

comme
cliofes

du got
a confiderer

du

corps.
dans le'

1.

L'Organe.
2. Les chofes

j.

La

4.

L'Habitude

Sensation

qui

fe

mangent

qu 'elles
cette
que

ou

qui

caufent.
mme

Senfa-

des

Goiit

{ion

Nations

<s$

feteree

dans
produit
l'organe.
Il y a de mme
chofes
confidequatre
rer
dans
le got
de l'efprit.
i. L'Efprit
qui
gote,
1. Les chofes
qui font gotes.
de ces chofs
3. L'Application
l'efpritv
ou le
en porte..
jugement
que fcfprit
de plufieurs:
4. L'Habitude
qui te fait
de laquelle
il fe
riters
jugemens
.forme
De

une-ide

efprit.
ces quatre

Que
l'efprit
tant
eft
qu'il

qui

fon

choies
tre
peut

notre
inrerer

peut

appelle
comme

confider

Que les chofes


bon ou de mauvais

s'attache

r
en

got

l'organe

tre

de
appelles
mefure
qu'elles:

peuvent
got

ou qu'elles
des'
contiennent
s'loignent
beauts
le bon fens
& l'apprcr"
que l'art
bation
de plufieurs
fiecles
ont tablies.
fait d'abord
Que le jugemenr
que l'efprit
de fon objet
eft un premier
got naturel
la fuite peut fe perfectionner,
oui
qui, dans
fe corrompre
felon
la trempe
de l'efprie
&

la

qualit
des
Et enfin
Que
duit une
habitude
ide

fixe

nn

&

penchant
ont attirwotre
de

notre

objets
qui
ce jugement
6c cette

dtermine,
continuel

approbation

prefentent^
ritr
proune"

habitude
qui

pour

fe

nous

donne

les choies
& qui

choix

zn

qui

54

Got
ainfi

C'eft

de

l'efprit

foicnt
le

que
l'on
d'une

cfiofe

I1

le

conue

eft

chacun
meilleur.

C'eft

le

l'ide

got,"

comme

la

dans
nous

que
dans
les

la

gots

perfuad
pourquoi
habituelle

meilleure

dans

genre.

fin

tur

le

got
tous

quoique

bons

dfinir

peut

peu-a-peu1
ce

particulier

relie

pas
eft

fien

forme

fe

ordinairement

plus
Du

Peinture.
ne

que
chaque

appelions

MatioHf

des

e
golt

y a trois
le

gor
de

fortes
naturel
nation

de

gots
le
got

dans
artificiel

la.

Pein&

qui fe
forme dans Notre imagination
la vue de
la fimple nature.Il
parot que lesAllemands
& les Flamands font rarement
fortis de cette ide &: la commune
opinion eH que le
n'en a po'iut eu d'autre.
Ce qui
Correge
fait toute la diffrence
de celui-ci-
ceuxl. c'eit que les ides font comme les liqueurs qui prennent la forme des Vafes o
elles font reues
& qu'ainu le got naturel
peut tre bas ou lev flon les talens des
felon le choix qu'ils font caparticuliers,&
pables de faire des objets de la nature.
eft une ide
Le Got Artificiel,
qui fe forme par la vle des ouvrages d'autrui, & par la confiance que nous avons
aux confeils de nos Matres
en un mot,
par l'ducation.
Le

gott

NATUREL

eft

l'ide

Got

dis
N A

N'dtoUit

541

eft une ide


fe
que les ouvrages
qui fe font ou qui
voient en un pas, forment dans fefprit
de
ceux qui les habitent.
Les differens
gots
de nations fe peuvent rduire fix, le got
le got Vnitien
Romain
le got Lomle got Flamands,
bard, le got Allemand
8c le got Franois.
Le got Romain,
eft une ide des
dans Rome. Or il
ouvrages qui fe trouvent
eft certain que les ouvrages les plus eftims
qui foient dans Rome, font ceux que nousappelions Antiques & les ouvrages Modernes qui les ont imits
foit en Sculpture
foit en Peinture.
Toutes ces chofes confftent principalement
in-
dans une fource
de beauts
dans un
dudelfein
puifable
beau choix d'Atitude,
dans la fine1fe des
Se
dans un bel ordre de Plis
expreflions
dans un ftyle lev o les Anciens ont porte
de& aprs eux les Modernes
laNature,
puis prs de deux fiecles. Ainfi ce n'eft pas
merveille
fi le Got Romain tant extrle
mement
occup de toutes ces parties
troucoloris qui ne vient que le dernier,n'y
de l'homme eft
ve plus de place. L'efprit
pour
trop born, & la vie eft trop courte
toutes les parties de la Peintuapprofondir
toutes a la
re, & les poffeder parfaitement
fois fur-tout dans un tems les principes
Et

le

cot

de

T I

O N

<4*

Got

des

TTatiM*

de cet Art ne font encore ni bien tablirai


bien connus. Ce n'eu: pas que' les Romains
le Coloris, car ils ne peuvent memprirent
prifer une chofe dont ils n.'ont jamais en
une ide bien jufte
mais tant prvenus
d'autres
parties o ils tchent de fe perfectionner
8c n'ayant pas le tems de s'appliils ne l'eftile Coloris
quer ci connotre
ment pas tout ce qu'il vaut.
Le Got Vmitim,
au
en:
oppof
Cot Romain,
a un
en ce que celui-ci
peu trop neglig ce qui dpend du Coloris,
& celui-l ce qui dpend du delein. Comme il y a trs-peu d'Antiques
Venife, Se
les:
du got Romain
trs-peu
d'ouvrages
Vnitiens
exprimer
le
fe font attachs
beau naturel de leur pas. Ils ont cara&erif les objets par comparaison
non feulement en faifant valoir la veritable
couleur
couleur d'une
d'une chofe, par la veritable
mais en choifflant dans cette oppofiautre
tion une vigueur harmonieuse
de couleurs)
6c tout ce qui peut rendre
leurs ouvrages
& plus furpreplus palpables,
plus vrais
nans.
Le Got Lombard,
confifte dans un def
fein coulant, nourri, moleux,
& ml d'un
peu d'Antique
& d'un bien naturel choifi,
avec des couleurs fondues, fort approchantes du naturel,
& employes
d'un pincer

Got

des

Jbfaton

Le Gorrege
eft le meilleur
lger.
exemple
de ce Gotr,
ScleaCarraches
ont tch
qui
de l'imiter,
ont t plus correct
que lui
dans le defein,
mais infrieurs
lui dans le

de ce mme Deffein dans la Grce


dans la Delicatefle
c dans la fonte desCouleurs. Annibal dans le fjour qu'il fit
Rome prit tellement le Got Romain, que
je ne compte pour Lombards que les ouvrages qui ont prcd celui de la Gallerie
Farnefe.
Je ne mets pas non plus au nombre desPeintres Lombards ceux qui tant ns en
Lombardie ont fuivi on l'Ecole Romaine*
ou l'Ecole Venitienne parce que j'ai plus
d'gard en celaa, la maniere que l'on a pratique qu'au lien o l'on a pris naiince
Les Peintres &les Curieux qui ont mis par
exemple dans l'Ecole deLombardie,le vieux
Got

le
le Moretto,
Lorenzo
Palme,
Lotto,
& plufieurs
autres bons Peintres,
Moron,
du pats de Breile & de BergaLombards
dans lainfenfiblement
me, nous ont jetts
& ont fait croire
confufion
plufienrs
que
& l'Ecole
Vnitienne
l'Ecole
Lombarde
la mme chofe
toient
parce que les Lomont entirebards dont je viens de parler
& du;,
ment fuivi la maniere
du Giorgion
feTitien.
J'ai moi-mme
parl autrefois
lon cette ide confivfe
parce que la plupart

f44
Got des Nations.
de nos Peintres Franois en par loient ain{ j
mais la raifon 6c les Auteurs
Italiens
qui
ont trait ces matires
m'ont remis- dans
le bon chemin.
Le Got ALLEMAND
eft celui qu'on apGot Gotique.
C'efi:
pelle ordinairement
nne ide de la nature comme elle i voit ordinairement
ce non comavec fes dfauts
me elle pourroit
Les
tre dans fa puret.
Allemands
& ont
l'ont imite fans choix,
feulement
vtu leurs Figures
de longues
dont les plis font fecs 6c caflfs.
draperies
Ils le font plus arrts finir leurs objets
de
les exprefhons
qu' les bien difpofer
leurs Figures font ordinairement
iniipides,
&
leur deflin. fec leur couleur
padable,
leur travail fort pn. Il y a eu nanmoins
des Peintres
qui mparmi les Allemands
rirent d'tre distingus
& qui ont t en
certaines
parties comparables
auxplus habiles d'Italie.
Le Got Flamand
ne differe de l'Allemand que par une plus grande union de
couleurs
bien choifies
par un excellent
6c par nn pinceau plus moClair-obfcur
leux. J'excepte
des Flamands
ordinaires,
trois ou quatre
de
Flamands
difciples
la maniRaphal,quirapporterentd'Italie
re de leur Matr e, dans le deffein & dans le
&
Coloris.
encore
'Rubens
J'en excepte

Got des Nations^

<4<

la nature
regard
par des
& qui ont port
fes effets
yeux penetrans
dans une lvation
commune
quoipeu
aient
chofe du natuqu'ils
retenu
quelque
rel de leur pas dans le Got du deflin.
Le Got Fr anoi
s a t toujours fi partaVandeiK,

qui

ont

g, qu'il eft difficile d'en donner une ide


bien jufte car il parot que les Peintres de
cette Nation ont t dans leurs ouvrages affez differens les uns des autres. Dans le fjour qu'ils ont fait en Italie, les uns fe font
contents d'tudier
Rome & en ont pris
le Got D'autres Cefont arrts plus longtems Venife, & en font revenus avec une
inclination particulire
pour les ouvrages
mis toude ce pas-l, & quelques-uns.ont
te leur induftrie imiter la nature telle
qu'ils la croient voir. Parmi les plus habiles
Peintres Franois qui font morts depuis
quelques annes
il y en a qui ont fuivileGot de l'Adtique,& d'autres celui d'Annibal Carrache pour le Deflin & les uns
& les autres ont eu un Coloris aflz trivial:
mais ils ont d'ailleurs tant de belles parties,
& ils ont trait leurs fujets aeec tant d'levation, que leurs Ouvrages ferviront toljours d'ornemens la France Se feront admirs de la pofterit
Le

4*

NoMS

DES
il

dont

AD

eji

PEINTRES

parl

dans

ce

Volume.

m EtsUMsuy

Albert

Dure.

Albert,

Andr

Page

336

Leen-Baptifie*

139

Surte.

1 Si

del

Jean,

Angelic
Antoine

de

14:

Mcffinev

14 j
ne;

Apeller

Laar,

Sienne*

io<>

dit

41

Ditteric.

$66

Frdric.

Baroche,
Bafln

2.34
du

Jacques

Baftan-del

Pont,

Piombo.
Guillaume.

Baur
Beccafumi

Bellin

de

Pierre

Bamboche

Bellin

de

Peruzzi,

Balchazart

Barenc

dit

&

fes

Fils.

219
411

&ominf<{tte.

$$6

Jacques.

Gentil.

207

2 4f

la mme*

tontenus

en

et

Volume*

U-f-

Bellin Jean.
Blanchard,
Jacques.
45
Blomarr,
Abraham.
$9$
Bol, Jean.
$67
Both Jean & fort Frre*
41 9
Bourdon
Sebajien.
491
Braurj Adrien.
Frdric
Brendel
411t
Du Bretiil.
449
Bril, Matthieu
?77
fa mme,
pdul.
Bril
Pierre
dit le Vieax.Btttgle.
$ 61
Bnigle
Charles.
Le Brun
505S
Bonamieo,
Bufalmaco,
C.

Benot.
Caliart,
Charles.
Caliari
Gabriel.
Caliari,
PierreCandito
Les Caraches.
Carlo Maratti.
Andr del
Caftagno
Pietro.
Cavallini
Philippe de
Champagne
Jean-Baptifte
Champagne,
Chron
Elifabeth-So/bie.
Cimabu.
Corrge

Antoine.

274*
la mme.
la mme;,
34;
290
541

de

i$6
467505
53
ri 9

des Peintres
Noms
Corneille.
Pierre.
Pierre.

$48
Corneille
Corneille
Cofimoj

Cofmo
Martin
Char mois
Courn
Jean.
Michel.
Coxis

15

Andr.
de

18$
475
447
345
513

Coypel,
Nol.
D'A

$76

de Volterre.
Abraham.
de Vemfe.

410

Dipembec,
Dominique
Le Dominiquin.
Michel,
Dorigni
Les Doues.
Duccio.

145
ju
48
145
zdS

E.

F.

Fouquier,
Flore.
Franc

414

Jacques.

3^3
14

Francefca

Pietro

Francefco

Francia.

i?5

Franois
Frminet

Simon..

495

Du

Frefnoy,

delta

Martin.
Charles-

449
A If on/.

48i

kontenits en te Volume.

ffr

G.
Gaddo Gaddi
Tadeo di
\J
Gaffe!, Lucas.
Gaud Henri,
omte Palatin.
Geldorp.
dit le Lorrain.
Gele Claude
Je rhne.
Genga
Gentile da Fabriano.
Georges Pens.
Balthazart.
Gerbier
Ghirlnda
Dominique,

137
41 z
4!9
521.
175

438
147
14<>
138
13Z
428
374
365
3 14
305

Giorgion.
Giottino
Thomas,
Giotto.
Girard Dau,
Goltius j Henri.
Hubert.
Goltius
Le Guerchin.
Le Guide.
H.
Hanneman.
Hemskerc
Alartin.
Herman
Suanefeld.
Laurent de la
Hire,
Jean.
Holbein
Honcorft
Grard,

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43 i
67
418

479
3 56

$.5

Jean de Burges
daUdin.
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Jordans
Jacques.

349
204
,4.31

Jofepin.
Jules Romain.

Laurati,
Lonard

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Pietro.
de Vinci.

1 36
157
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1 49
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136
345

Lippo.
le Pere.
Philippe
Lippi,
jLippi, s Philippe le Fils.
Nicolas.
Loir,
Laurenzerti,
Amhrogio*
Lucas de Leyde.

Andr.
Manteigne
Mar gariton.
Martin
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Simon.
Memmi
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Milielange

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Mignard,
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Bologne.

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Modne.

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Petel

Georges.

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Franois.

Perrin

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de

Vague.

Cortonc,

Prugip.

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r6G

106
dit

il

Fattor.

181
182.
470
i'09

ijS

Noms

des

Peintres]

Corneille.

Polemboufg
Pinturrichio

Bernardin.

150

de Caravage.

P,olidore
Pontorme

Jacques
l'Ancien.

Pordenon^

187
de

1 8
275

Licinio
Iules
Pierre
& Franois.
Nicalas.

Pordenon
Porbus
Pouflin,
Primatice

dit

Franois.

285
$66
457
m
124

Protogne.

Q.
1 l L I Nu s

Mefls.
R.

Quintin

da Rgie.
v
dit l'Efpagnolet.
Jofeph

Raphal
Rambranr.
Ribera,
Richard.
Le Roux,
Rotenamer
Rubens,

Erafme.

43
347

231
411

ou Rofro.

355
235
194

Jean.
Pierre-Paul

39
383
S.

Sandro

Boticello.
Roland.

Saveri
Schouarts
Cbriflophe*
Schut,
Corneille.
S corel

Jean.

151
410
364
401
3^4
Sebaftien

de Venife.

Sebaftien
Sgre
Sgr

2. Or'9

Grard.
Daniel

400
417

Signorelli,

Lucas.

155

Spranger
Stefano

Barthelemi.

371

Scella
Scenuik

de Florence.

x$6

Jacques.
Henri.

4.72.

Stimmer,

Tobie.

36a

Jean.

371

Stradan

Sueur,

Euftache

47 7

le

David
le
David

Tniers
Tniers
Tefte

3 98

le Vieux.
Jeune.

415
420

Pitre.

137

Timanthe.
Tintorec

Tintorerta
Titien.
Torrencius,

115
Jacques-

Robttfti

dit le

Maria*

161
x6S.
250

Jean.

410.
V

Valentin.
LE
Antoine,
LVan-Deik,
Corneille.
Van-Heetn,
Jean & Hubert
Van-Eyk
Jean.
Van-Houk,
Van Oi;lay
Bernard.
Van-Or t
Vanius

4
420

334
414
344
378

Adam.

2. 35.

Franois*.

Aa

55 4 Noms des Peint.

contenus en ce Fol.

Vann.

45*

Vafari,
Georges.
Vecelli
s
Franois.
Horace.
''
Vecelli
Charles.
Ver-Mandre
3^9
Jean CormiUe,
Ver-Meyen
-Andr.
Vrocchio
Henri.
Ver:fcure
Claude.
Vignon,
Simon.
Vouc
Z

Zuccre

Frderic.

:Fin

des Noms
in ce

26o
xSi
360
1 48
437
491

23 1

des

Peintres

Votante.

contenus

APPROBATION.
l

l'ordre

par

ce

Chancelier,
J'Ay
de la, Vie

des

leurs'Ouvrages
De la
parfait
filr

de l'utilit

des

cette

Edition

niere

main

quelques
encore
les

de

Livre,

Peintres
> & un Trait
connoiffance
:.&
Eflampes
o l'Auteur

des

du Peintre
deffeins
cr
j'ay

a mis

la

&
que
der-

a pris foin
de faire
feroit
plus
agrable
au Public
que toutes

& o l'on
addirions

& plus utile


Editions
precedentes.

dixime

le
Monfeigneur
intitul
Abreg
avec des rflexions

de

Fevrier

Fait

Paris

1715.
Sign

Aaij

ce

PRIYILEGE
LOUIS, France

la
par
grace
de Navarre

&

Matres

Confeillers
notre
Htel
Baillifs
autres

DV

Grand

Snchaux
nos

Justiciers

de
A

ROT.

Dieu
nos
amez

de
Roy
& faux

ordinaires
de
Requtes
Prvt
de Paria,
Confeil
leurs
Lieutenans
&
Civils
des

qu'il

appartiendra

SALUT.

Libraire
Estenne,
Paris Nous ayant fait remontrer qu'il fouhaiteroit faire imprimer un Abreg de la Vie des Peintres,
avec des Re flexions fur leurs ouvrages
Et un Cours
de Peinture par principes
compoj par le fieur de
Piles; s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de
Nous lui avons permis
Privilege fur ce nceflaires
& ,permettons par ces Prsentes de faire imprimer
ledit Livre
en relle forme
caractre
marge
ou feparment
& autant de fois
conjointement
faire ven& de le vendre
que bon lui femblera;
dre & dbiter par tout notre Royaume
pendaot
le tems de dix annes confcutives
compter du
jour de la datte defdites Prfentes. Faifons dfenfes toutes fortes de perfonnes
de quelque qualit
d'en introduire d'im& condition qu'elles foient
prt ion trangre dans aucun lieu de notre obf& tous Imprimeurs-Libraires,
& autres
fance
faire imprimer
faire'venvendre
d'imprimer
ledit Livre
en tout
dre
dbiter ni contrefeire
fans
ni d'en faire aucuns Extraits
ni en partie
la permiffion expreffe & par crit dudit Expofant,
ou de ceux qui auront droit de lui peine de confifeacion des Exemplaires contrefaits
& de quinze cens livres d'amende contre chacun des Contreun tiers l'Hteldont un tiers Nous
venans
Dieu de Paris, l'autre tiers audit Expofant, & de
tous dpens
la charge
dommages & intrts
que ces Pxfentes feront enregiilres tout au long
Ntre

am

o^u

d'e ta Communaut
Jes Impmeara
fur le Regiftre
de Paris,
& ce dans trois mois de la
& Libraires
date d'icelles
dudit Livre fera
que l'Impreflion
& non ailleurs
faite dans ntre Royaume
en
& en beaux caractres,
bon papier,
conformment
de la Librairie
aux Reglemens
& qu'avant
que
il en fera mis deux Exemde l'expofer en vente
un danspbres dans notre Bibliothque
publique
du Louvre
& un dans celle
celle de notre Chteau
de notre trs-cher
& fal Chevalier
Chancelier
de France
le fieur Voyfin
Commandeur de nos
le tout peine
de nullit des Prefentes
ordres
ducontenu defquellcs
& enjoignons
Vous mandons
ou fes Ayans caufe
de faire jouir riispofant
& pailiblement
fans fouffrir qu'il leur
pleinement
loir fait aucun trouble ou empchement.
Voulons
qui fera imprime
que la copie defdites Preientes
ou ta fin dudit Livre
foit teau commencement
& qu'aux Copies colnue pour dmenr
fignifie
lationnes
par l'un de nos amez & faux Confeii1ers & Secrtaires
foy loir ajoute comme l'Onotre Hujfler
Commandons
au premier
riginal.
d'icelles tous
ou Sergent
de faire pour l'excution
fans demander
autre
acres requis & necefaires
clameur
de haro
Et nonobftrant
permiffion
& Lettres ce contraires
car
Charte Normande
Donn Verfailles le 10 jour
reI el notre plaifir.
& de notre
du mois de Mars
l'an de grace 171 j
douzime. Par le Roy
en fonRgne le foixanteConfeil.
Fou qjj ET.,
nutn. j-. de la Commit~Regij1rs fur le Regifire
1Mut des Libraires
de Paris
6. Imprimeurs
page
num.

524.
notamment
.4

Paris

11J1.

l'Arrt

conformment
dit

Confeil

aux
du

Reglemem,
Aot

13

le

iij

1703.

CATALOGUE
Des

Livres
chez

nouvellement

Jacques

EsTIENNE

ru Saint

la

teur
in

in

le

grand

douze
dix huit

petit

papier.

le

mme

in

mme,

in dix-huit
de
fujets

douze,
grand
le mme,
mme

&
publique
Saints
Myfteres
douze

mme,

fur divers
du Trait
de

la Vertu.

in

fruit

le
le
Lettres

les

offrir

pour
avec

participer
me Edition,

friere

la

grand

petit,

in

dix-huit

faut

infpirer

profeffion
eligieufe
**
&
Mthode

in

fit
mente

le

par
de

t'ratique

,lpar

fur

les

fpiritueile
fur

pour
les

plus

les

principaux
Retraites
de ceux

velle

Edition

dans

Exercices
Edition

principaux
feconde
douze
la

rev

les

Novices,

importantes
Devoirs
de
qui
&

ont

par
Veritez
la

onfeffion

la

lof.
de
aug&

le

mme
in
a 1. 5 f.
Chrtiennes

Vie

Religieufe,
embralT
cet tat

corrige

par

pour
Nouin

l'Auteur
a

douze

xhortations

f.

i I.

douze
Mditations
&

10

douze
des

Communion,
Conduite

l'Au-

Quatrime
1 1. 5 f,
1 Il.

s'engagent

pour

1 5f
1. >o.
J. 1.

Edition
r.l.
15.C

papier

Exercices

plusieurs

1,

il.

qui

feptiil. 1.
1.

papier

petit
ceux

in

mme

pour

1.

,papier

grand

Difpo-

papier

Edition
le
mme
Sentimens
qu'il

Ies
&

papier
& de Pit
troiicme

publique

papier,
in douze,
in dix-huit

fur

pipier

petit
Morale

Prire

Paris

Libraire,

Jacques

fur
TRaites ficions

imprims

aux malades,
& aux mourans
fur les devoirs
des perfonnes
leur tat fervir
les malades

1.

avec des con^fiderations


qui font engadans
les Hpiges par
in douze
1 1. o f.
taux,
Recueil
de tous les Mandemens
& Lettres
de M.
Pafiorales
Flchie*.
fur divers fujtts
avec
deNifmes,
Evque
ion Oraifon
in douze
a 1,
funebre

fes Dit:
Oeuvres
du mme
contenant
mles

cours

Cmplimens'

ranoifes
Lettres
une

des

du

Vie

de

ficle,

fes

cifiemenr
R.E

in

ie

non

Uz

belles

divers

des

fa

avec

1.

vol.

Lettrcs

Auteurs

Yie

par

&

feulement

les
lof.

originaux
avec

fervir

pour

jf;

fur

contemporains

de

1.

fujets

Rflexions

des

d'eclair.

ne

un

Vjllefo-6

de
avec
&

Mariage,
des

l'Ecriture,
les

2
tire

Ecclefiaftiques
de
i'Eglife

Difcipline
far

&

Hiftoriens

plus
i'Hiftoire

fur

mme

quarto

Confrences

me

du

des

Latines
i

Thcrefe

&

Poies

dsaz.e

Fanatiques
irl datze

Sainte

Efpagnols
choix
de

Harangnes

choifics

Relation

murs
La

id

&c

Conciles,

Coutumes
nceifaire

de

Paris
la

l'on

Jurifprudence
a
ajout

des

Peres

chaque
tous

Kiceefe
l'rrres,

l'on

concilie
du

les
des

1.
la:

Royaude

pailagis

Jurjfconfultes;
&c.
Ouvrage
Curez,

Direc-

&c. mais encore tresAvocats


Confefieiirs
utile a toutes les perfcnnes
qui fcnt engages dans lVtat
du miri.toe
ou lui veulent s'y engager. Imprimes
par
l'ordre du Son Eminence
Nionfeignur
tE
Cardinal
Ve
Koailles
te-Archevque"
de Paris
feconde Edition
& mife dans un meilleur'
v,
corrige
& augmente
in 4ex.e 5 vol
ni iof,
ordre que la premire
des; Prdicateurs
ta Bibliothque
qui contient les prinmis par ordre
fujets de la <MoraIe Chrtienne,
%-cipaux
& dont chaque fujet contientfix,
^alphabtique,
'
5 6
in quarte
'8 vol.
graphes,
Suite du mme furies Myfleres de Ntre-Seigneur
J G. & de la Sainte. Vierge
teurs,

Foi & d'Arnoiir


auTrs-Saint SacreSacrifice perptuelle
Chanoine
ment de l'Autei
par le R. P. Gourdam
in dcze
x- 1.Reouiier de S. Viflor
Solitaires d'Egypte-;
Lettres
pou*
Hiftoiredes premiers
furlafameufe
Si les Solitaires ap& contre
que-lion
dont a parl Philon le juif% toient
peliez- Thrapeutes
un Livre noitPour fervir d'clairciflfement
Chrtiens
vellemenr
?hiUw, de la Vit eentemimprim j'intitule
,1 1. 10.
in douze
platite
fur divers
Ihftrurtions
fujets de, M'orale: pour 1'du.uion

i douze
!
des Fities
Chrtienne
fur-tous les Myfteres de Ntre Seigneur JS
Sermons
M. l'Abbpu
C. &- dela S- Vierge,par
JarrjT^:
2
vol,
fi
in dcnz.i
^"8

Oraifons funbres,
PatregyriquesSc
indwney-.
le
mme..
Vol. par

splicticn'du
&
rev

des

Cantique
corrige

fur

iu done, 1 vol.

le

Cantiques

pat
M. Ha.
par M. Nicollb

manuferit

tracloitesen
Bucoliques
de Virgile
Franois
Latin
correft
cc
des
Notes
hilloriques
in douze
ques,
Les Fables
de Phdre
traduites
en vers
Franois
Latin
ct,
& de courtes
Notes
critiques

avec
&

Peinture

par

principes

M.

par

critilof,
avec
le

ia

douze
I.
lof.

DE

PILLES
8 1.

douze,

fur

de la Vie des Peintres


Abreg
leurs
& un Trait
Ouvrages

de

la

connoiffanee

des

tampes,
par M.
te considrablement
in

fa Vie
Inftruftions

DE

douze
en Vers

X.

P.

l'Auteur

en air

des Rflexions

Peintre

parfait
Efdes

l'utilit

Edition,
avec
un

augmen-

Godeau
in

douze,

3 vol,.

[acobos
Traduftions

Modles

titre

mente
L'Oraifon

font

Huetii

la Dpenfe

de

monial

du

Marcellus

Comptables
fortes
de comptes

BEK.NAR.D
Traite
des

de

D'HENOUViLtE

mme
Carmina
Manire

ou

l'Eloquence
2 1.

ct

&

des

corrige

8c

aug-

maniere

avec

un

in

douze,
d'crire
des

Difcours

Broehare
in 1*1.

fur

effavo
divif

de rdiger

fuivantl'hypotefe
& de la Rput

Excommunications
l'Abb
D. P.
la

lof.

publiesci-devantfous
M. de M&ncroix

EpifcopitAbrinceufis

toutes

Ctnci*
Auftore

ni.

le got

l'Antiquit

des

Guide

fur

de

iont

5 f.

freffi.

pour

M.

pour

i,
former

in

fujets,
X 1.

excerpta

de
pofiknmes
avec
le Latin
de Ciceron
Seconde
Edition,
rev

Remarques.

cette,

iu

Thcohgii
8 vot.

d'Oeuvres

Catilinaires

par
Trait

divers
Tradi

Sacra

ter inpgniari'oHS

Besombes,
diverfes

furies

me

fur

mme

ex Scriptnr*

Chrifliana
tatnbus

liis

Le

du

choifies

1 vol.

dtttzt
Mvralis

D.

li

7
Lettres

P.

f.

Religieufes
par le
Edition
augmente
in douze
8 f.

Brochure
Inftruftions
de plufieurs
Antoine
La Morale
Chrtienne
j par feu Mettre
de Vence,
l'ufage
des Curez
&c.
Evque

Les

de

Abreg
a 1. 1

les

pour
feconde

L.

du

Seconde

PILLES,

mis

avec
& de

Oeffeins,

par

Guibert

le

le

i 1.

i
de

1.

Les

Cours
in

mon;

foi-mde la Rele

par
t

en

deux
& fur
appelle

Sieur
I0f.

Parties,
s

Lettres
ce qu'on

4 f,
10'f.

1.
le

iof.
Cere-

Ufage,

la Langue

dans
in

del
Hifloires
de
Jofeph,

M.

par

ni

Gr.imar.bst
il.

douze

Prince

Le

Franoife
Hiftoirc

Kouchimen
Hiltoire

Sol
de

l'iet

l'Acadmie
Tragdie

Tartare.
in

Napolitaine
de
Morale

&

Francoife,
en

vers,

par
in

douze,

par

M.

Et

Dom

io
Alvar
a 1.

dmze
M.

l'Abb

un

Choisi
t

l'Abb

Genfst

1.
in

Dmonftra tion de l'Exiftence de Dieu


tire de la connoif l'intelligence
fancede.la
Nature,
& proportionne
des
Duc de
plus fimples
par Monfeigneur
l'Archevque
Cambrai
in douze
Seconde Edition,
augmente d'une
Rfutation
du Syftme de Spinofa
1 1. f f.
Suicedes
Jugemens des Savans de M. Baiiiet
ou Jugemens d es S avans fur les Auteurs qui ont cric de la Rhavec un prcis de la doftrne de ces Auteurs
torique,
M.
de PaGJIBER.T ancien Refteur- de l'Universit
par
ris, & l'rofeffeurde
in dmze t vol. 2 1. 5 f,
Rhtorique
Effi d'Exhortations
pour les tats differens desmalades
dont les Confe/Tcurs" & les lidelles
fe fervir
pourront
avec un Recueil d'Ages
& Afpirations
utilement
pioaux
Et
un
Examen
fur tous
gnral
Agunizans
pres
les pechez de chaque tat, pour aider aux malades faire
vol.
une Confeffon gnrale,
in douze
31. li
fur l'Homme,
avec leurs dpenProportions
importantes
dances.
I. Propof. L'Homme eft plus que matiere & corps.
Il. Propof- L'Homme eft compof de deux parties
qui
ne font neanmoint
bien que diffrenteseiTentieliement
qu'un Homme par leur troite union.
& le Monde ont eu un comL'Homme
III. t'ropof.
mencement.
IV. L'Homme
mortel felon fon corps
eft immortel
flon fon ame
vol. in quarto
6 1.
fur la Religion
avec leurs d.
Proportions
importantes
il$ quarto
81.
pendances,
I.
Dieu eft. Contre l'jitheifme.
I'ropof.
II.
Dieu eft un. Contre l'idijatrii.
Propof
III. J'ropof. La Religion du Deifme.
IV. I'ropof. Les Caractres de la vritable Religion;
les effets
la Mechanique
du feu ou l'art d'en augmenter
Et d'rn diminuer
conte.
la dpenfe.
rremiere
Partie
nant le T'ralt des nouvelles chemines qui chauffent plus
& qui ne font point fuordinaires
que les chemines
1. iof.
fumer. Par M. Gauger
in douze
figjetttes
Retraite
annuelle forme fur des Modeles de l'Ecriture

Sainte,
&c. avec des Reflexions
fur la Loi Evangelique.;
& le renouvellement
in douze
du Baptme
z 1. 5 f.
d'Hlo'ife
& d*A:>alard
mife en Vers FranLes Lettres
P
F. G.deBeauchamps,
ois par le Sieur
in
dU.

odavo

10

F.

guintiliani
in
ROLLIN,

l'ropofitions
de nes

importantes
in quarto
Chrtienne

L'Eloquence
in

douze,

cm

orataritc

hitntimu
vol.

notis
<j

fur la Religion
dans

l'ide

avec leurs
& dans

D>

1.

zof.

dpen8 1.

la pratique,

quarto

<j.

1.

de Meffire Franois
Nraifon
funbre
Abb de
d'Aligre
Saint
de Provins,
dans
de
Jacques
l'Eglife
prononce
cette Abbaye
le 16 Avril 17 12. par le R. P. Lnbt
Chanoine
de cette
in quarto
1 1.
Maifon
Rgulier
fur les plus importantes
vrits de la Religion
Odes Sacres
& de la Morale, avec deux Difcoursen
Et unetet
vers
tre de JEAN Pic
&c. fur la
Prince
de la Mirandole,
manire de bien vivre:
1 1.
Par M. B
i oQavt

des fonds de Librairie

Livres provenans
&

Jofft

Guillaune

chex

nombre

&

Defprez

qui

de Mrs. Elie
(ont

en

grand

Eftienne.

Jacques

de T. C. avec des Reflexions


&l'Ordi1 'Imitation
de la Sainte MciTe en Latin & en Franois
nairc
par
LE

M.

in

Tcurneux

douze

lt

,'x

1 1.
in vingt-quatre
,*mme,
Litterate
& Morale
fur l'E
mme. Explication
in douze
1 1. lof.
pitre de S. Paul aux Romains
de la Religion
du
mme. Lettres a quelques
perfonnes
rentrer
dans
Prtendu
Reforme,
pour les exciter
& pour rpondre
leurs difficull'Egiife
Catholique
in douze
il.
ts,
du mme. Explication
des parties
& des crmonies
en Latin & en Franois
avec l'Ordinaire
de la Me/fe
in dix-huit,
& des Prires du matin
& du foir
groic
La
du

lettre,
le mme,
On
Livres
des Pas

trouvera
fur

toutes
trangers^

in dix-huit
chez
fortes

le

petite
mme

de fujets

1 S f
i*f>

lettre.

Libraire
tant

divers
de France

autres
2

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