Fondations Superficiels
Fondations Superficiels
Fondations Superficiels
I - RAPPELS :
Les fondations servent à transmettre au sol les charges dues à un ouvrage, déterminées par une
descente de charges. Elles doivent aussi assurer l’équilibre statique de la construction (pas de
glissement horizontal, ni d’enfoncement ni de basculement) et être suffisamment résistantes.
H : hauteur de la semelle d0 d0
L : longueur de la semelle D
d0 : débord de la semelle H
II – 1 Matériaux utilisés :
Les fondations sont en béton non armé ou en béton armé. Le ciment utilisé dépend du risque de
venue d’eaux agressives dans le sol ou du risque de temps froid.
- béton non armé dosé à 200 kg de ciment par m3 de béton dans le cas de charges très peu
importantes (exemple : mur de clôture) et d'un sol consistant, résistant et homogène,
- béton armé uniquement longitudinalement et dosé au minimum à 250 kg de ciment par m3 de béton
dans le cas de semelles filantes,
- en béton armé dans les deux sens et dosé à 300 kg de ciment /m3 de béton dans les autres cas.
Les dosages sont augmentés de 100 kg de ciment par m3 de béton si le béton est mis en place dans
l’eau.
Le béton résiste dix fois plus à la compression qu’à la traction. Afin d’éviter que le béton travaille à la
traction, et sachant que l’acier est un matériau qui résiste très bien à la traction et à la compression
mais qui coûte cher, l’idée est de placer des aciers dans les parties tendues du béton. C’est le principe
du béton armé.
1°) Les deux matériaux n’ont pas d’action chimique nuisible ensemble.
2°) Le béton se moule facilement, enrobe les aciers et les protège contre la corrosion.
3°) Les deux matériaux ont le même coefficient de dilatation thermique aux températures usuelles
courantes.
4°) Les deux matériaux ont une bonne adhérence l’un avec l’autre, ce qui permet la transmission des
efforts.
III – DIMENSIONNEMENT DES SEMELLES :
Pour dimensionner une semelle, on utilise une contrainte de calcul notée qd, contrainte pouvant être
mobilisée sous la fondation sans danger de tassement et de rupture du sol.
Les essais de sol peuvent être effectués en laboratoire ou en place. Suivant le type d’essais effectués, il
existe des formules permettant de calculer cette contrainte à partir des valeurs obtenues lors des
essais. Les essais très utilisés sont le pénétromètre statique, le pénétromètre dynamique et le
pressiomètre.
La charge NEd qui sert au calcul des fondations, comme au calcul des porteurs verticaux, est une
charge aux E.L.U. (états limites ultimes) donc pondérée :
Les états limites ultimes (E.L.U.) correspondent à une sollicitation maximale des matériaux. C’est
pour cela que l’on multiplie les charges par des coefficients de sécurité 1,35 et 1,5.
Les états limites de service (E.L.S.) correspondent aux conditions normales d’exploitation d’un
ouvrage, c’est à dire aux déformations uniquement élastiques des structures.
Pour déterminer la charge réellement apportée au sol, il faut prendre en compte en plus de NEd, le
poids de la semelle aux E.L.U. ainsi que le poids des terres situées au-dessus de la semelle.
Mais au départ, on ne connaît pas les dimensions de la semelle. On ne peut donc pas rajouter son
poids à NEd. C’est pour cela que l’on majorera les dimensions obtenues de 5% à 10%.
NEd
III – 3 Stabilité externe des semelles :
Ainsi, si NEd est la charge verticale aux E.L.U. appliquée par le porteur vertical au haut de la
fondation de manière centrée, et si S est la surface horizontale de contact avec le sol,
NEd/S ≤ qd
Considérons 1 m de mur.
NEd est la charge appliquée par 1 m de mur sur la fondation
et s’exprime en MN.
S = B x 1 en m2.
qd est en MPa. 1 MPa = 1 MN/m2.
B : largeur de la fondation en m
b : épaisseur du mur en m
H : hauteur de la semelle en m,
On connaît qd, b et NEd. On peut donc en déduire B en majorant de 5% à 10% la valeur numérique
minimale obtenue et en prenant un multiple de 5 cm au-dessus de la valeur trouvée.
Pour éviter le poinçonnement, utilisons la condition de la méthode des bielles expliquée page 7, pour
le calcul de la hauteur H de la semelle.
On choisit alors une hauteur H de la semelle multiple de 5 cm égale ou juste au-dessus de la valeur
numérique minimale trouvée.
Si b = c, B=C= (NEd/qd)
* Si la semelle est rectangulaire, on peut toujours utiliser la méthode par homothétie mais la méthode
des débords égaux est plus économique.
Dans la méthode des débords égaux, les dimensions de la semelle ne sont plus proportionnelles aux
dimensions du poteau, mais les débords de la semelle qui dépassent du poteau dans les deux
directions, sont identiques.
d0 d0 C S=B.C
B
NEd/(B.C) ≤ qd ⇒ NEd /[(b + 2 d0) (c+ 2 d0)] ≤ qd
Il suffit de résoudre cette inéquation comme une équation du second degré à une inconnue afin de
calculer le débord d0 et en déduire ensuite B et C.
NB : On remarque que quelle que soit la méthode, le côté le plus grand de la semelle correspond
toujours au plus grand côté du poteau. (idem pour le plus petit côté)
Pour éviter le poinçonnement, utilisons la condition de la méthode des bielles expliquée page 7, pour
le calcul de la hauteur H de la semelle..
H : hauteur de la semelle en m,
C : plus grand côté de la semelle isolée en m,
c : plus grand côté du poteau en m.
On choisit alors une hauteur H de la semelle multiple de 5 cm égale ou juste au-dessus de la valeur
numérique minimale trouvée.
III - 3 – 3 vérifications :
Pour que la semelle résiste, il faut placer des aciers là où c’est nécessaire. Cherchons l’emplacement
des aciers en observant le fonctionnement des semelles.
* Avant, au BAEL, les semelles étaient calculées comme rigides. C’est la méthode des bielles. La
charge transmise par le porteur vertical passe par des bielles de compression en béton, symétriques
par rapport à l’axe. Ces bielles représentent les fissures dans la semelle dans le cas d’une rupture. Du
fait qu’elles sont obliques, ces bielles ont tendance à s’écarter. C’est pour cela que l’on place des
armatures horizontales dans le bas de la semelle afin d’empêcher cet écartement. C’est le même
principe qu’une double échelle.
On remarque que quelle que soit la méthode, les aciers sont placés au même endroit.
D’après l’annexe nationale française de l’EC2, si la semelle est sur béton de propreté, l’enrobage cnom
est de 30 mm. S’il n’y a pas de béton de propreté, cnom = 65 mm. Le béton de propreté devra avoir
une épaisseur d’au moins 4 cm.
On connaît :
L’espacement des aciers est généralement compris entre 15 et 30 cm. Puisque les aciers principaux
sont répartis sur 1 m, le nombre de barres de diamètre ΦL sur 1 m doit être compris entre 1/0,30 =
3,33 et 1/0,15 = 6,67. Le nombre de barres qui est obligatoirement un entier, est donc compris entre 4
et 6.
De plus, Il faut que ΦL ≥ 8 mm. Pour le choix des aciers on se reportera au tableau des aciers.
Si φL obtenu > 20 mm, il faut refaire le calcul de A avec d = h – cnom– φL/2. (voir II – 4 – 2 pour cnom)
Cherchons ensuite à savoir si les aciers se terminent ou non par des crochets.
Pour cela, on calcule tout d’abord la longueur d’ancrage Lbd des aciers en prenant Lbd = 40 φL
On compare ensuite cette valeur avec (B – 0,7b)/4.
* Aciers de répartition :
Les aciers de répartition sont parallèles à la longueur du mur et sont placés juste au-dessus des aciers
principaux. Les recommandations professionnelles nous donnent :
Arep ≥ 1,5 cm2
On choisit dans le tableau des aciers, n barres de diamètre φR de section totale ≥ 1,5 cm2. Pour cela, on
calcule la fourchette dans laquelle doit être compris n, nombre entier de telle sorte que
B /0,3 ≤ n ≤ B /0,15 avec B en m
NB : L’intersection de deux semelles filantes doit comporter des équerres de même diamètre que les
aciers.
On connaît :
Prenons d = H – 0,06 m si béton de propreté et d = H – 0,095 m s’il n’y a pas de béton de propreté.
Si φ1 obtenu > 20 mm, refaire le calcul de A1 avec d1 = h – cnom – φ1/2. (voir II – 4 – 2 pour cnom)
Cherchons ensuite à savoir si les aciers se terminent ou non par des crochets.
Pour cela, on calcule tout d’abord la longueur d’ancrage Lbd des aciers en prenant Lbd = 40 φ1
On compare ensuite cette valeur avec (C – 0,7c)/4.
Si Lbd > (C – 0,7c)/4, il faut des crochets d’extrémité.
Si Lbd ≤ (C – 0,7c)/4, les barres sont droites sans crochet d’extrémité.
* Aciers parallèles au plus petit côté B : (situés juste au-dessus des aciers parallèles à C)
On choisit dans le tableau des aciers, n2 barres de diamètre φ2 ≥ 8 mm de section totale ≥ A2. Pour
cela, on calcule la fourchette dans laquelle doit être compris n2, nombre entier de telle sorte que C/0,3
≤ n2 ≤ C / 0,15 avec C en m.
Si φ2 obtenu > 20 mm, refaire le calcul de A2 avec d2 = h – cnom – φ1 – φ2/2. (voir II – 4 – 2 pour cnom)
Cherchons ensuite à savoir si les aciers se terminent ou non par des crochets.
Pour cela, on calcule tout d’abord la longueur d’ancrage Lbd des aciers en prenant Lbd = 40 φ2
On compare ensuite cette valeur avec (B – 0,7b)/4.
Si Lbd > (B – 0,7b)/4, il faut des crochets d’extrémité.
Si Lbd ≤ (B – 0,7b)/4, les barres sont droites sans crochet d’extrémité.
pente de 2/3
Si, dans le voisinage de l’ouvrage, existent des fouilles ou de dépressions plus profondes que le
niveau des fondations, il convient de vérifier que les charges et poussées apportées par les fondations
peuvent être supportées par leur terrain d’assise aussi bien en phase provisoire qu’en phase
définitive
IV – 5 Joints :
Il existe trois sortes de joints : les joints de rupture, les joints de dilatation et les joints diapasons.
* Les joints de dilatation sont à prévoir pour les bâtiments de grande longueur. Ils servent à éviter
les fissures dues aux allongements et raccourcissements dus aux variations de températures ou au
retrait du béton. Ils sont placés sur toute la hauteur et toute la largeur du bâtiment.
Un joint de rupture est indispensable entre un bâtiment ancien et un nouveau bâtiment mitoyen
même si les charges sont sensiblement identiques, pour éviter les désordres dus au tassement ou à la
consolidation du sol sous le bâtiment récent.
NB : En tenant compte de IV- 1 et IV – 4, si l’on veut construire un bâtiment ou une partie d’un
bâtiment à côté d’un bâtiment existant, il faudra donc placer un joint de rupture entre les deux.
Si, de plus, le nouveau bâtiment a des fondations moins profondes que celles du bâtiment existant, il
faudra appliquer la règle de 2/3 aux fondations et donc placer du gros béton sous les semelles de la
nouvelle construction.
Dans le cas contraire, cas où le nouveau bâtiment a des fondations plus profondes que celles de
l’ancien, il faudra effectuer une reprise en sous-œuvre pour descendre les fondations du bâtiment
existant au niveau des fondations de la nouvelle construction.
* les joints diapasons sont comme des joints de dilatation mais ne sont réalisés que sur un ou
quelques étages, souvent uniquement sur le dernier étage qui est plus sensible aux différences de
températures.
IV – 6 Semelles excentrées :
On place des semelles excentrées sous murs ou sous poteaux lorsque le bâtiment est en limite de
propriété ou en rive d’un bâtiment existant (au droit d’un joint de rupture).
Le décalage entre la charge apportée par le porteur vertical à la fondation et celle appliquée par le sol
sur la fondation crée un moment qui a tendance à faire basculer la semelle. Pour compenser ce
moment et empêcher la rotation de la semelle, il existe deux solutions :
- méthode de la butée : Le
moment peut être compensé par
un buton placé entre la fondation
Lycée Le Corbusier 14/18
1ères Génie Civil Technologie Fondations superficielles
Mais attention, la méthode de la butée crée de la flexion composée dans le plancher et dans le porteur
vertical. C’est pour cela que la longrine de redressement est une méthode plus utilisée.
NB : Ainsi, dès qu’une construction se trouve en limite de propriété ou mitoyenne avec une
construction existante, il faut penser à excentrer les semelles et à placer des longrines de
redressement pour chaque semelle excentrée.
IV – 7 Précautions contre la venue d’eau :
Pour éviter les tassements, une diminution de la force portante du sol et une remontée d’eau par
capillarité dans les porteurs verticaux, il faut prévoir un drainage. (voir chapitre 6)
Si la pente du glacis est inférieure à 30°, on peut éviter le coffrage. Dans le cas contraire, cette
disposition nécessite un coffrage, ce qui impose du matériel supplémentaire et un temps de main
d’œuvre pour la mise en place.
On peut donc considérer que ce type de semelle à glacis ne sera utilisé que si la semelle est assez
grosse pour que le coût du béton enlevé compense le coût du matériel utilisé et de la main d’œuvre
pour le coffrage. En général, c’est le cas des semelles isolées de très grandes dimensions.
V – 2 Réalisation :
Dans le cas où il n'y a pas de venues d'eau et où la nappe phréatique se trouve en dessous du niveau
des fondations,
1 - Une fois que les terrassements généraux de la maison ont été exécutés, on met en place des chaises
pour implanter les fondations.
Si le sol est stable, on coule sans coffrage. On ne terrasse que la partie du sol où il y aura la semelle.
Le sol sert de coffrage pour les côtés.
Si le sol a tendance à s’ébouler, il faut un coffrage sur les côtés. Il faut donc terrasser plus que la
partie de sol où il y aura la fondation, pour laisser la place au coffrage.
3 - De toutes façons, on terrassera un peu plus bas que la cote indiquée sur les plans car on coulera un
béton très faiblement dosé en ciment appelé béton de propreté qui a pour seule fonction d'éviter au
béton de la semelle de se mélanger avec la terre pour ne pas diminuer sa résistance et permettre ainsi
Lycée Le Corbusier 16/18
1ères Génie Civil Technologie Fondations superficielles
d’éviter la corrosion des aciers. Son épaisseur minimale est de 4 cm. Le béton de propreté peut, dans
certains cas, en fonction des conditions de surface et de nature des terrains de fondation, être
remplacé par une augmentation de l’enrobage ou par la pose de feuilles étanches en matière
plastique, par exemple feuilles de polyéthylène placées au même endroit.
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6 - On coule le béton de la semelle en une seule fois sans reprise de bétonnage et on le vibre.
VI - LES RADIERS :
On utilise un radier :
- lorsque le sol a une faible capacité portante et que le bon sol est trop profond,
- lorsque la surface totale des semelles isolées et filantes est supérieure à la moitié de la surface
du bâtiment,
- lorsque l'ouvrage possède des charges symétriques (il ne faut surtout pas faire de radier dans
le cas de charges dissymétriques),
- lorsqu'il est difficile d'utiliser des fondations profondes à cause de l'accessibilité, des
vibrations nuisibles,....
NB : Il faudra faire attention à l'action de l'eau sur le radier (poussée d'Archimède) qui aura tendance
à soulever l'ouvrage.