Corrosion Et Protection Cathodique
Corrosion Et Protection Cathodique
Corrosion Et Protection Cathodique
6.1
PARTIE 1
Notions concernant la corrosion métallique en milieu humide
et principe de la protection cathodique des métaux................................................ 6
1.2 L'ELECTROLYTE....................................................................................................... 6
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3.4 FACTEURS AGISSANT SUR LA CORROSION
DES OUVRAGES METALLIQUES ENTERRES ................................................... 22
3.4.1 Le sol comme électrolyte ........................................................................................... 22
3.4.2 Piles dues à l'électrolyte ............................................................................................. 23
3.4.3 Piles dues à l'association de métaux différents (couplage galvanique) ...................... 25
3.4.4 Corrosion bactérienne................................................................................................. 25
3.4.5 Corrosion par les courants vagabonds........................................................................ 25
3.4.6 Taux de corrosion de l'acier dans les sols,
agressivité absolue et agressivité relative................................................................... 27
3/147
7 CONTROLE DE L'EFFICACITE DE LA PROTECTION
CONTRE LA CORROSION................................................................................... 61
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................... 87
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PREAMBULE
La corrosion est le processus qui conduit les éléments naturels à défaire ce que l'homme
a élaboré par son travail et à grands frais d'énergie, à partir des matériaux que la terre lui
offre.
La corrosion métallique ramène, ainsi, métaux et alliages à leur état naturel d'oxydes ou
de minerais.
La corrosion engendre, aussi bien pour les particuliers que pour les sociétés industrielles
et les états, des coûts de renouvellement très importants, des conséquences techniques
fâcheuses, et des risques pour l'homme lui-même.
La corrosion sévit dans tous les domaines d'activité, mais c'est peut-être dans les
industries gazière et pétrolière qu'elle montre le plus son caractère pernicieux :
généralement enterrés, inaccessibles à l'examen, assurant leur fonction de production, de
transport et de distribution, se faisant même oublier, les ouvrages gaziers baignent dans
un milieu particulièrement agressif du fait de son hétérogénéité et du grand nombre
d'impuretés qu'il contient. Ce milieu très varié ne se prête pas facilement à la
modélisation et aux études scientifiques, tant en laboratoire que sur site. C'est pourquoi,
les chercheurs en sont encore au stade de la compréhension des mécanismes de la
corrosion et les ingénieurs au perfectionnement des techniques destinées à prémunir les
ouvrages des effets de cette dégradation.
Le réseau du GAZ DE FRANCE est constitué, en 1989, d'environ 137 000 kilomètres
de conduites pour le transport et la distribution du gaz. Il comporte, également,
25 stations de compression, onze réservoirs souterrains comportant plus de 350 puits,
des centaines de postes et autres installations gazières.
Dès 1947, le GAZ DE FRANCE s'est doté d'un organisme chargé d'étudier les
phénomènes de corrosion, et de définir les moyens les mieux adaptés à la protection de
ses ouvrages métalliques enterrés.
Aujourd'hui c'est le Centre Technique Opérationnel (C.T.O.) de la Direction Production
Transport à COMPIEGNE, qui est chargé, pour le G.D.F., de l'étude des systèmes et
dispositifs de protection à mettre en place sur les ouvrages, et de l'établissement de
spécifications et modes opératoires concernant la surveillance et la maintenance de ces
systèmes.
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PARTIE 1
Notions concernant la corrosion métallique en milieu humide et principe
de la protection cathodique des métaux
1.2 L'ELECTROLYTE
Un électrolyte est un système qui renferme des particules ionisées. Ces particules
peuvent être des atomes ionisés, ou des ions complexes constitués de plusieurs atomes.
Les ions positifs ou cations proviennent d'atomes qui ont perdu un ou plusieurs
électrons. C'est le cas des atomes métalliques.
H+, Na+, K+ : sont des cations univalents.
+2 +2 +2
Ca , Mg , Cu (ion ferreux) : sont des cations divalents.
A1+3, Fe+3 (ion ferrique) : sont des cations trivalents.
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Les ions négatifs ou anions proviennent d'atomes qui ont gagné un ou plusieurs
électrons. C'est en général le cas des métalloïdes.
Br-, Cl- (l'ion chlore) : sont univalents.
S2- : sont divalents.
Les ions complexes pourvus d'une charge positive ou négative.
ion oxhydrile OH-, HCO3-
ion sulfate SO42-
ion peroxosulfate S2O82-
ion ferryle FeO++, Fe (OH)2+, NH4+
Si l'on exclut le cas des électrolytes fondus, ces particules ionisées de l'électrolyte sont
dissoutes, en plus ou moins grande quantité, dans un solvant.
L'eau est un solvant très dissociant, dit ionisant. Ce n'est pas un solvant inerte car la
molécule d'eau a la propriété, par action électrostatique, de se combiner avec des
particules du soluté pour former des ions hydratés (ions solvatés).
1.3 LA CONDUCTION
La conduction sous l'action d'un champ électrique est due, dans le cas de l'électrolyte, au
déplacement des ions.
Les cations (ions +) se déplacent dans le sens du champ et se dirigent vers la cathode.
Les anions (ions -) se dirigent vers l'anode.
Plus la concentration en espèces ionisées est grande, meilleure sera la conductibilité
électrique de l'électrolyte.
La particularité du conducteur électrolytique est d'être décomposé par le passage du
courant électrique. Les électrodes qui apportent le courant dans l'électrolyte sont le siège
de réactions d'oxydoréduction ou phénomènes d'électrolyse.
En résumé, la distinction entre métal et électrolyte, en ce qui concerne la conduction du
courant, s'établit comme suit :
le métal conduit le courant par ses électrons. Le métal est un conducteur électronique.
La tension appliquée aux bornes du métal est proportionnelle au courant qui le traverse,
c'est un conducteur ohmique auquel s'applique la loi d'Ohm U = RI.
l'électrolyte conduit le courant par ses particules ionisées, il s'agit d'une conduction
ionique. L'application d'une tension minimale d'électrolyse est nécessaire ici pour
assurer la circulation d'un courant dans l'électrolyte.
Il y a existence d'une force contre-électromotrice, dépendant de l'électrolyte mais aussi
des conditions d'expérience, qui retarde l'apparition du courant.
L'électrolyte est un conducteur ionique auquel s'applique la loi d'Ohm généralisée :
U = E + RI
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2 PROCESSUS ELECTROCHIMIQUES DEVELOPPES SUR UNE
ELECTRODE METALLIQUE EN CONTACT AVEC UN
ELECTROLYTE
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Equilibre de deux métaux différents dans une solution
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2.1.3 Electrode de référence
Une électrode métallique plongée dans un électrolyte est assimilable à une demi-pile.
Son potentiel ne peut se mesurer physiquement.
En effet on ne peut mesurer que la différence de potentiel d'une pile. Dans notre cas,
cette pile sera constituée par la chaîne électrochimique constituée de l'électrode
métallique à étudier, plongée dans l'électrolyte, et d'une électrode de référence
également au contact de l'électrolyte.
L'électrode de référence est constituée elle aussi par une demi-pile soumise à un
processus réversible d'oxydoréduction c'est à dire métal/solution normale d'un sel du
métal. Elle possède son propre potentiel normal.
L'électrode standard à hydrogène a été choisie arbitrairement comme zéro de l'échelle
des potentiels, mais dans la pratique on utilise des électrodes de référence plus simples,
telles l'électrode Cu/Cu SO4, Ag/Ag Cl, au calomel (Hg - Hg2 C12 - KCl), dont on
connaît les potentiels respectifs (voir tableau n° 2 et figure n° 2).
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POTENTIELS RESPECTIFS DES DIFFERENTES ELECTRODES
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2.2 PROCESSUS DE LA CORROSION
Nous avons vu qu'une électrode métallique plongée dans un électrolyte était le siège
d'un équilibre :
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DESTRUCTION DE L'EQUILIBRE D'UN METAL DANS UNE SOLUTION
PAR ACTION DU MILIEU
1 - EQUILIBRE DU METAL DANS LA SOLUTION
3 – IDENTIFICATION DU COURANT
Il y a circulation d'un courant entre les zones anodique et cathodique
Figure n° 3
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DESTRUCTION DE L'EQUILIBRE D'UN METAL DANS UNE SOLUTION
PAR COUPLAGE ELECTRIQUE (OU GALVANIQUE)
1 - METAUX EN EQUILIBRE DANS LA SOLUTION
3 – IDENTIFICATION DU COURANT
Figure n° 4
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Supposons que les métaux soient tels que le potentiel du métal M2 soit supérieur à celui du
métal M1. Ce pourrait être le cas du fer comme métal M1 avec un potentiel El de - 650 mV
et du cuivre comme métal M2 avec un potentiel E2 de - 200 mV ; tous potentiels mesurés
par rapport à une électrode au cuivre/sulfate de cuivre.
On est bien dans la condition E2 > E1.
Si l'on fait une liaison électrique entre les 2 électrodes, comme il ne peut y avoir
accumulation de charges à l'intérieur d'un conducteur électrique, il va y avoir migration
par l'intermédiaire de la liaison établie, des électrons vers le métal dont le potentiel est
le plus élevé (dans notre cas de Ml → M2).
A l'anode Ml, l'équilibre est détruit, de la matière métallique (M++) passe en solution. Il
y a corrosion. L'anode est l'électrode, ou la partie de l'électrode, sur laquelle se
développe une réaction d'oxydation. L'anode est sujette à dissolution.
A la cathode M2, l'afflux des électrons permet à l'équilibre de se renforcer, des réactions
cathodiques se développent à l'interface métal/solution. La cathode est l'électrode, ou la
partie d'électrode, sur laquelle se développe une réaction de réduction.
2.2.3 Remarques
Remarque 1
Pour les deux cas de destruction de l'équilibre métal/solution que nous venons d'établir,
nous appellerons :
Anode : l'électrode, ou la partie de l'électrode, sur laquelle se développe une réaction
d'oxydation du métal. L'anode est en général sujette à dissolution.
Cathode : l'électrode, ou la partie de l'électrode, sur laquelle se développe une réaction
de réduction d'une espèce contenue dans l'électrolyte (dégagement d'hydrogène,
formation d'ion OH- donc alcalinisation du milieu, dépôt de métal, ...).
Remarque 2
Les deux cas de destruction d'équilibre étudiés correspondent à un déplacement
d'électrons dans les conducteurs métalliques, donc à la circulation d'un courant
électrique. Rappelons que par convention, le sens du courant électrique a été choisi
inverse de celui des électrons dans les conducteurs. Par contre, dans l'électrolyte, il aura
pour sens celui du déplacement des charges positives.
Quelle que soit l'origine de la destruction de l'équilibre, on constate que :
l'anode qui émet des charges positives (les ions métalliques) vers la solution est le siège
d'une sortie de courant (du métal vers l'électrolyte),
la cathode qui rassemble des électrons participant à une réduction est le siège d'une
entrée de courant (de l'électrolyte vers le métal).
Remarque 3
L'expérience du couplage de matériaux différents, appelé couplage galvanique, a montré
que :
- l'anode est le métal dont le potentiel est le plus bas,
- la cathode est le métal dont le potentiel est le plus élevé.
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La mesure du potentiel d'un métal, avec une électrode de référence, donne une valeur
négative pour la plupart des métaux usuels. Sera anode d'un couplage galvanique, tout
métal plus négatif qu'un autre.
Remarque 4
La synthèse des remarques précédentes fait ressortir que sur une même électrode, ou sur
un système bimétallique de couplage galvanique, existent des zones anodiques et des
zones cathodiques, dont les potentiels sont différents.
Ce sont ces différences de potentiel qui sont génératrices de courants et responsables
des corrosions.
Remarque 5
Les réactions d'oxydoréduction suivent les lois quantitatives de l'électrolyse.
La masse de métal déposé sur une cathode, ou la masse de métal consommé à l'anode
est proportionnelle à la quantité de courant traversant les électrodes et à la masse
atomique M du métal, et inversement proportionnelle à sa valence n (Loi de Faraday).
Calculée pour les métaux usuels, cette loi montre qu'une réaction d'oxydation mise en
jeu par un courant amène des consommations dont l'ordre de grandeur est le suivant :
10 g de fer par mA. an 10,4 kg de cuivre par A. an
10 kg de fer par A. an 10,7 kg de zinc par A. an
1 g de fer par A. h 34 kg de plomb par A. an
Ces chiffres sont déjà éloquents par eux-mêmes et laissent présager de l'importance des
dégâts auxquels une anode est soumise.
Mais si l'on fait intervenir la notion de densité de courant (A/m2), on comprend qu'à
perte de poids égale, le danger se présentera plus rapidement sur les petites surfaces
soumises à de fortes densités, que sur les grandes surfaces où la densité de courant peut
être très faible ; la perte de poids se répartissant sur tout l'ouvrage.
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2.3 PROCESSUS SECONDAIRES AUX ELECTRODES -
DIAGRAMMES PH - TENSION
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3 APPLICATION DE LA THEORIE DE LA CORROSION
AUX METAUX PLONGES DANS UN ELECTROLYTE
QUELCONQUE (OUVRAGES METALLIQUES DANS LE SOL
OU DANS L'EAU).
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3.4 FACTEURS AGISSANT SUR LA CORROSION DES OUVRAGES
METALLIQUES ENTERRES
Nous venons d'établir les principes fondamentaux de la corrosion des métaux, en
montrant qu'elle résultait de la destruction de l'équilibre métal/solution. Examinons
maintenant ce que deviennent les circonstances de destruction de l'équilibre lorsque l'on
a affaire dans la pratique à une canalisation de gaz et à un électrolyte qui est le sol.
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Les anions présents, chlorures et sulfates, augmentent la conductibilité de l'électrolyte et
facilitent donc les transferts électriques causant les corrosions.
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C'est ainsi que s'expliquent les corrosions des pieux métalliques sous la ligne d'eau,
le creusement jusqu'au percement, de cavités mal aérées, ou bien la corrosion d'un
ouvrage recouvert de façon discontinue par des oxydes, de la calamine, ou d'autres
dépôts. Ce phénomène est responsable des corrosions situées sur la génératrice
inférieure des tubes en fond de fouille, là où l'oxygène de l'air diffuse le moins, ainsi
que des corrosions qui apparaissent au niveau des sols dont l'aération n'est pas la
même en tous points (sable ou cailloux et argile par exemple).
- Les piles géologiques sont caractéristiques des actions qui peuvent se développer sur
une conduite, ouvrage de grande longueur, traversant des sols de compositions très
différentes, lui conférant des potentiels locaux différents.
En général, les sols argileux, marécageux et les terrains humides constituent des
zones anodiques vis à vis des autres terrains.
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A l'endroit où les courants vagabonds quitteront la conduite pour retourner au rail, une
corrosion du métal se produira inévitablement.
L'importance de la corrosion est directement proportionnelle aux intensités mises en jeu
(la Loi de Faraday donne pour l'acier une consommation d'environ 10 kg par ampère et
par an).
Or il n'est pas rare de voir transiter des courants de plusieurs dizaines d'ampères dans les
conduites. Les pertes de métal se chiffrent alors en grammes par heure, et des
percements de conduites peuvent alors se produire en quelques semaines. On pourrait
citer des cas ou ce phénomène s'est produit avant même que la conduite ne soit en
service et que les moyens de lutte contre la corrosion n'aient été mis en œuvre.
3.4.6 Taux de corrosion de l'acier dans les sols, agressivité absolue et agressivité relative
Des essais réalisés, en particulier en Angleterre, ont permis de mesurer des taux de
corrosion moyens de l'acier dans le sol de 0,05 mm/an. La corrosion généralisée absolue
dans le sol ne présente donc pas un caractère très brutal, surtout si l'on rapproche ce taux
de celui généralement retenu pour l'acier exposé aux atmosphères industrielles, qui est
de 0,1 mm/an.
Par contre :
1) Sous certaines conditions des corrosions locales du type piqûre (pitting) se
développent dans le sol ou l'eau, avec des vitesses de corrosion de 0,3 mm/an, qui
diminuent considérablement la durée de vie des ouvrages enterrés concernés.
2) Les piles géologiques créent des circulations de courant de plusieurs dizaines de mA
qui, s'exerçant sur la conduite à la frontière des deux natures de sol, provoquent des
dégradations locales rapides.
3) Localement des conditions variables de température, d'aération, de la vitesse
d'écoulement d'un fluide, amplifient les phénomènes de corrosion.
C'est ainsi qu'immergé dans une eau de mer statique, l'acier présente une corrosion de
0,125 mm/an. Mais ce taux passe à 0,5 et 0,8 mm/an si la vitesse de l'eau est de 2 ou
5 m/s.
Si à cette mise en mouvement se rajoutent des phénomènes d'immersion et d'émersion
alternés (marées, vagues) le taux de corrosion est encore multiplié par un facteur de 2 à
5.
En conclusion, à côté de l'agressivité absolue d'un sol, il importe de déterminer son
agressivité relative, par l'examen de tous les facteurs de corrosion.
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4 PROTECTION CATHODIQUE
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Remarque 1
On ne passe pas brutalement d'un état de corrosion à un état d'immunité par le simple
franchissement de ce critère de protection de - 850 mV.
L'expérience prouve qu'à cette valeur de - 850 mV, le taux de corrosion est suffisamment
faible pour que ce potentiel soit considéré comme frontière du domaine d'immunité (la
concentration théorique d'ions métalliques dans l'eau est alors de 10-6 mol/1 ce qui
correspond à 56 µg de fer par litre).
Pour un potentiel plus positif de 60 mV, à - 790 mV par rapport au Cu/Cu SO4, la
concentration en fer est de 5,6 mg par litre. Bien que 100 fois plus grande qu'avec le
critère choisi, elle n'en reste pas moins encore très réduite et conduit à une corrosion
généralisée faible.
Remarque 2
On a admis comme critère de protection du fer dans l'eau et le sol, et pour des pH ne
dépassant 10, la valeur de - 850 mV avec l'électrode Cu/Cu SO4. Ce critère doit être
porté à - 950 mV si le sol est particulièrement compact et contient des bactéries
sulfatoréductrices.
En pratique, pour des raisons de sécurité on cherchera plutôt à atteindre un seuil de
protection fixé empiriquement pour l'acier à - 1000 mV par rapport à l'électrode
Cu/Cu SO4.
Remarque 3
On constate dans le diagramme de Pourbaix pour les pH d'électrolytes très alcalins,
l'existence d'un domaine de corrosion du fer pour des potentiels compris entre - 1100 et
- 1300 mV. C'est le cas du fer dans le béton qui se corrode par formation de ferrates de
calcium. Ces circonstances de potentiel seront donc à éviter dans un tel milieu.
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PARTIE 2
Réalisation pratique de la protection cathodique des ouvrages enterrés
5.1 GENERALITES
Nous avons vu que la protection contre la corrosion d'un ouvrage enterré pouvait être
réalisée par application de la protection cathodique. Cette protection est dite active
parce qu'elle agit directement sur le processus de corrosion.
Une autre méthode dite de protection passive peut être utilisée. Elle consiste à soustraire
l'ouvrage à protéger du milieu agressif dans lequel il baigne, par utilisation d'isolements
ou de revêtements adéquats. Elle nécessite aussi d'isoler cet ouvrage des autres métaux
qui pourraient amener des couplages galvaniques.
Malheureusement, toute solution de protection, quelle qu'elle soit, n'est jamais
complètement efficace, soit parce que la définition des principes et leur application ne
sont pas techniquement idéales, soit parce que, avec le temps, les caractéristiques des
ouvrages se modifient, et que certains paramètres évoluent.
Ainsi, pour être efficace, la protection cathodique nécessite de porter l'ouvrage à
protéger en-dessous d'un certain seuil de potentiel. Ce seuil doit être effectivement
atteint en tous les points de l'ouvrage.
Cette condition est d'autant plus difficile à vérifier que les ouvrages de gaz sont enterrés,
donc peu accessibles aux mesures de potentiel du métal, et qu'il est impossible de
s'assurer de cette condition en tous les points du métal. Seule l'étude des projets de
protection cathodique et l'analyse des mesures sur le terrain pourront apporter la
certitude de l'efficacité de cette protection.
De même, la protection passive ne constitue pas un remède totalement idéal et définitif.
Aucun revêtement ne confère à un ouvrage un isolement infini. Malgré les contrôles
effectués lors de la pose de l'ouvrage, il reste toujours des micropores qui mettent le
métal en contact avec le sol. Quels que soient les soins apportés au remblaiement de
l'ouvrage, des blessures sont provoquées par les éléments constitutifs du terrain qui
endommagent cette protection. Et enfin le temps, en vieillissant les matériaux, contribue
lui aussi à détériorer petit à petit les qualités initiales de barrière à la corrosion que
constitue le revêtement.
Une politique réaliste en matière de protection contre la corrosion des ouvrages de gaz,
consiste donc à mettre en œuvre complémentairement les deux types de protection
décrits ci-dessus.
Les ouvrages de gaz seront isolés du sol par des revêtements protecteurs diminuant le
plus possible les surfaces de métal nu en contact avec le sol. La protection cathodique
viendra compléter cette protection passive, avec efficacité, d'autant que son action ne va
porter maintenant que sur de plus petites surfaces de métal en contact avec le sol.
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5.2 LA PROTECTION PASSIVE
Elle a 4 rôles :
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b) Catégories de revêtements
On distingue trois grandes catégories de revêtements pour les conduites enterrées :
• Revêtements à base de produits hydrocarbonés
Le revêtement est constitué d'un primaire synthétique ou hydrocarboné et d'une
armature en toile de verre imprégnée d'un liant hydrocarboné. Les brais de houille et
les bitumes de pétrole, ainsi appliqués, présentent des épaisseurs d'environ 3 mm.
• Revêtements thermoplastiques
- Revêtement en polyéthylène extrudé, avec primaire d'accrochage à base de
caoutchouc butyl d'épaisseur 3 mm environ.
- Bandes adhésives minces, à support PVC, ou polyéthylène, appliquées sur
primaire, et recouvertes d'une bande de protection mécanique supplémentaire.
• Revêtements à base de produits thermodurcissables
Ce sont des revêtements constitués par des résines époxydes, en épaisseur de 500 µm
environ, ou par des polyuréthannes ou des produits composites tels les brai-
polyuréthannes et les brai-époxydes.
Bibliographie
La bibliographie jointe en annexe précise les références de documents susceptibles
de fournir des développements complémentaires concernant les caractéristiques des
revêtements, ainsi que la liste et la définition des systèmes actuellement agréés au
GAZ DE FRANCE.
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• Sur un réseau de distribution, c'est le cas par exemple des postes de détente dont la
tuyauterie de sortie est en fonte nue, ou qui pour des problèmes d'électricité statique,
sont mis à la terre par des masses en cuivre.
• C'est aussi le cas du branchement gaz des abonnés qui est relié directement par les
installations intérieures à des conduites du réseau d'eau.
• C'est le cas sur les ouvrages de transport de gaz, des stations de compression, ainsi
que des postes de livraison aux industriels.
En ce qui concerne les raccords isolants de transport leurs caractéristiques ont été
définies par la CARIT (Commission d'Agrément des Raccords Isolants de Transport).
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Les anodes en zinc présentent une très grande fiabilité de fonctionnement, et ont de ce
fait une très grande durée de vie, avec consommation presque totale du matériau.
Leur domaine d'utilisation est très varié car elles peuvent être employées aussi bien en
terrains acides qu'alcalins, en eau douce ou en eau de mer.
Cependant, avec la faible tension de travail qu'elles proposent, on ne les emploie que
dans les électrolytes très peu résistants et pour de faibles débits de courant.
b) Anodes en magnésium :
Le type d'anodes utilisé au G.D.F. correspond à un alliage à 90 % de magnésium
contenant 6 % d'aluminium, et environ 3 % de zinc.
- consommation massique pratique : environ 7 kg/ A.an
- potentiel dans le sol : - 1600 mV (électrode Cu/Cu SO4)
- écart de potentiel par rapport au critère de protection : 750 mV.
Les produits de corrosion qui se forment autour de l'anode modèrent leur efficacité
après quelques années de service : pour diminuer cet inconvénient, l'anode est toujours
posée dans une boue, mélange de gypse et d'argile colloïdale bentonitique, dont le but
est de constituer un milieu assurant une corrosion uniforme de l'anode, tout en
améliorant son rendement.
L'anode en magnésium présente, sur celle en zinc, l'avantage d'offrir une tension plus
importante, et donc de permettre son utilisation sur des ouvrages plus importants, dans
des terrains de forte résistivité ou en eau douce. Cet avantage général peut, dans certains
cas, être un inconvénient, car il se traduit par une durée de vie plus faible, des débits de
courant plus importants qui, en milieu marin, peuvent être incompatibles avec la tenue
de certaines peintures.
c) Anodes en aluminium
Les anodes en aluminium ne sont pas adaptées à la protection cathodique dans les sols,
mais plutôt au milieu marin très conducteur et renouvelé.
Les alliages utilisés nécessitent d'être activés par des éléments tel l'indium (0,02 %) ou
le mercure (0,04 %) et contiennent de 1 à 5 % de zinc.
Le rôle de ces éléments est de supprimer la couche de passivation par l'alumine, de
rendre plus électronégatif le potentiel de l'anode et d'en améliorer le rendement.
La consommation massique pratique est d'environ 3,2 à 3,5 kg/A.an. pour un rendement
électrochimique de 95 %.
Le potentiel en eau de mer (Ag/AgCl) est de - 1050 mV (sans activateur, ce potentiel
serait de - 775 mV et donc insuffisant pour assurer une protection cathodique).
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5.3.1.2 Installation des anodes galvaniques pour la protection des conduites
Au GAZ de FRANCE, on utilise uniquement les anodes en zinc et magnésium.
Ces anodes de forme parallélépipédique ont un poids de 20 kg pour une longueur de
600 mm pour le zinc, et 360 mm pour le magnésium.
Elles sont livrées dans un sac de jute contenant des produits pour réguler la corrosion du
métal et diminuer la résistivité du sol autour de l'anode.
L'anode est implantée à une distance d'environ 3 m de la conduite à protéger au niveau
de la génératrice inférieure de la conduite (voir fig. n° 15).
L'anode est posée horizontalement dans la tranchée. Avant de la remblayer, on remplit
celle-ci d'eau, de façon à ce que le milieu entourant l'anode devienne une boue épaisse.
On termine le remblaiement.
Les anodes doivent être posées dans des terrains de faible résistivité électrique,
inférieure à 30 Ω.m en ce qui concerne le zinc, et inférieure à 50 Ω.m pour le
magnésium. Le terrain doit être le plus humide possible : aussi, en ville, faudra-t-il
veiller à ne pas poser des anodes sous les chaussées, trottoirs recouverts de matériaux
étanches en béton ou en bitume...).
5.3.1.3 Performances
Les précautions prises, les débits attendus pour la protection d'ouvrages sont de l'ordre
de :
1 à 10 mA avec une anode en zinc,
5 à 20 mA avec une anode en magnésium.
En réalité, le débit délivré par les anodes est fonction de la résistance électrique du
circuit, principalement due aux résistances de terre de l'anode et de la conduite.
- La résistance de terre de l'anode, fonction de ses dimensions, dépend de la résistivité
du sol (ρ en Ω.m).
R 80
= ρ Pour une anode type GAZ de FRANCE
anode 100
- La résistance de terre d'une conduite, fonction de ses caractéristiques en longueur,
diamètre, dépend en grande partie de la valeur d'isolement du revêtement. Elle peut
varier de quelques Ω pour des réseaux mal isolés à 1 000 Ω pour des conduites, de
faible longueur, bien isolées.
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Les anodes galvaniques sont parfois utilisées au niveau des installations du transport de
gaz pour assurer la protection des conduites enterrées, de faible longueur, dans certaines
stations de compression, dont les sols se révèlent agressifs.
Elles peuvent aussi être installées pour jouer un rôle de mise à la terre électrique d'un
ouvrage, tout en assurant la protection cathodique de l'ouvrage, et en évitant, de ce fait,
les couples galvaniques acier/cuivre qui peuvent se développer lors de l'utilisation de
terres en cuivre dans des terrains très conducteurs.
Dans les domaines autres que gaziers, les anodes galvaniques sont utilisées avec succès
sur des structures complexes, compactes ou longilignes, baignant en eau de mer. L'eau
de mer, électrolyte peu résistant (0,3 Ω.m), permet alors des débits de l'ordre de
l'ampère.
C'est le cas :
à E.D.F. : dans les centrales nucléaires en bord de mer pour la protection des maillons
de chaînes des filtres des prises d'eau, ainsi que des grilles d'arrêt en acier, ou même en
acier inoxydable.
dans le domaine offshore : pour la protection de plates-formes de forage, ainsi que des
canalisations immergées de très grande longueur.
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5.3.2.1 Générateur de courant continu : Le poste de soutirage est un générateur
de courant continu.
Habituellement il est constitué par un transformateur-redresseur alimenté à partir du
réseau électrique basse tension 220 V.
Les calibres utilisés pour la protection cathodique des conduites enterrées du GAZ de
FRANCE ont été normalisés aux valeurs de :
1 A sous 48 volts ) appareils destinés plus particulièrement
3 A sous 48 volts ) aux réseaux de Distribution
6 A sous 48 volts ) appareils destinés plus particulièrement
15 A/30 A sous 48/24 volts ) aux canalisations de Transport.
Les réglages de la tension et du courant de sortie se font à partir d'un roto-
transformateur. Tous les appareils sont munis d'indicateurs pour le contrôle de leur
fonctionnement, et de systèmes de protection par fusibles.
Des appareils de plus forte puissance ont été utilisés pour des applications particulières
dans les stockages souterrains ou terminaux méthaniers. (Armoire à 7 modules de 20 A-
60 V ; redresseur 2 fois 150 A sous 15 volts...).
Dans certaines situations où l'énergie électrique basse tension n'est pas disponible, il est
nécessaire d'avoir recours à d'autres sources d'énergie autonomes.
a) Accumulateurs et piles
Pour des installations de protection cathodique nécessitant des puissances faibles, on
peut utiliser des batteries au plomb ou au cadmium-nickel, d'une capacité d'environ
50 A.h. Ce système ne doit être employé que pour assurer des protections provisoires
car il nécessite le rechargement fréquent des batteries.
Pour certains réseaux nécessitant des intensités inférieures à 100 mA, on peut utiliser
des piles ou couplage de piles de capacité 1000 Ah sous 1,2 volt, la durée de vie de
l'installation est alors de 1 à 2 ans.
b) Energie solaire
Il existe des installations de protection cathodique fonctionnant dans le Sud de la
France, avec un panneau de cellules solaires de 0,8 m², délivrant des puissances crête
de 864 Watt sous 2 x 6 volts ; une batterie tampon au plomb permet une utilisation en
continu de 5 A sous 12 volts.
c) Groupes électrogènes
En général deux groupes électrogènes montés en parallèle, entraînent un alternateur.
Le redressement se fait d'une façon classique, une batterie cadmium-nickel étant
montée en parallèle aux bornes du redresseur.
d) Les thermogénérateurs
Ces générateurs utilisent le principe de la conversion d'énergie thermique en énergie
électrique (principe du thermocouple) et permettent de disposer d'une force
électromotrice aux bornes d'un module thermoélectrique à base de tellure de plomb,
ou d'éléments semi-conducteurs.
La source chaude est fournie par la combustion, avec flammes (1000°C) ou
catalytique (250°C), de produits gazeux ou pétroliers.
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La source froide est assurée par l'air ambiant d'un convecteur.
Ce générateur, par association en série ou en parallèle d'éléments, permet d'obtenir
des puissances électriques de 100 à 200 Watt, avec des résistances de circuit de 1 à
50 Ω compatibles avec les installations de protection cathodique.
La protection cathodique de certains puits de contrôle de stockages souterrains
(stockage de St Illiers) a été assurée par ce type de générateur.
e) Des générateurs du type éolienne ou turbogénérateur ont déjà été expérimentés pour
des applications de protection cathodique.
5.3.2.2 Le déversoir
Le déversoir sert à injecter le courant de protection cathodique dans le sol. Il doit donc
être constitué de matériaux conducteurs de courant. Se comportant comme une anode, il
est soumis aux phénomènes d'oxydation. La masse du matériau constituant le déversoir
devra être déterminée pour que l'installation ait une durée de vie de l'ordre de 15 à
20 ans.
A) Les matériaux utilisés pour la réalisation de déversoir sont :
a) L'acier sous la forme de rails de rebut S.N.C.F., type lourd (50 kg au mètre) ou sous
la forme de tubes épais utilisés pour les forages.
La consommation du déversoir est ici de 10 kg par A.an. Compte tenu des risques de
coupure prématurée du déversoir par corrosion, il est préférable de prendre un
coefficient de sécurité de 2 dans le calcul de la masse ou de la longueur du déversoir.
Utilisation : dans tous les types de sols, eau douce et eau de mer.
b) Le graphite
Il se présente sous forme de rondins de 7 cm de diamètre et de 1,5 mètres de
longueur, en poudre de graphite agglomérée par un liant.
La consommation de l'anode est de l'ordre de 1 kg par A.an, à condition de ne pas
dépasser des intensités supérieures à 2 A par rondin.
Le rondin proposé actuellement est conditionné dans un cylindre de tôle mince,
agrafé, contenant une poudre de graphite. Après corrosion du container dans le sol, le
rondin est en contact avec le sol par l'intermédiaire de ce poussier. Ce mélange
conducteur, poreux, favorise l'évacuation des gaz formés au niveau de l'anode,
responsables en milieux trop étanches de désagrégations du matériau de base.
Les rondins en graphite sont utilisables dans tous les sols, mais sont à éviter en
milieu liquide.
c) Le ferrosilicium
Il se présente sous la forme de rondins de diamètre 7 cm, de longueur 1,5 mètre, en
fonte à 16 % environ de silicium et 4,5 % de molybdène ou de chrome.
La consommation du matériau est d'environ 0,5 kg par A.an avec pour densité limite
10 A/m2.
Les rondins de ferrosilicium à 4 % de chrome sont utilisables dans tous les types de
sols et de milieux liquides chlorurés.
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d) La magnétite
Elle se présente sous forme d'un cylindre creux, en oxyde de fer Fe3O4 fondu, de
0,8 mètre de longueur.
La connexion du câble d'alimentation à l'intérieur du cylindre est assurée par
l'intermédiaire d'une couche de cuivre qui améliore la conductibilité du matériau.
La consommation du matériau de base varie de 1,5 g par A.an, en eau de mer à 10 g
par A.an dans les sols. Les intensités maximales supportées par une telle anode sont
de 4 A en utilisation dans les sols, à 10 A en utilisation dans l'eau de mer.
e) Le titane platiné
Il se présente sous forme d'un, support en titane, d'une forme appropriée recouvert
d'une fine couche de platine.
La consommation du platine est d'environ 10 mg par A.an avec des densités de
courant de l'ordre de 500 à 1000 A au m2.
Ce matériau n'est utilisé que dans les électrolytes de très faible résistivité, en
particulier l'eau de mer, à la condition toutefois d'éviter des montées en tension
supérieures à 9 volts aux bornes du support pour ne pas corroder le titane par
claquage du film d'oxyde TiO2 protecteur.
B) Différents types de déversoirs
La réalisation d'un déversoir à partir de rails S.N.C.F. se fait comme indiqué sur la
figure n° 16.
Les points importants à contrôler, lors de l'installation, concernent les soudures, bout à
bout et à cœur, des éléments de rails et la liaison du câble électrique.
Ces soudures peuvent être réalisées par des procédés aluminothermiques. On veillera en
particulier à créer un isolement parfait de ces points avec le sol, pour éviter des
coupures prématurées du rail et la corrosion de la connexion du câble.
La réalisation d'un déversoir à partir de rondins en graphite ou en ferrosilicium se fait
comme il est indiqué sur la figure n° 17.
Les rondins sont disposés en peigne, en position horizontale ou verticale.
Chaque rondin est distant de 5 à 6 mètres du suivant ; un rapprochement trop important
crée un couplage néfaste entre les rondins, qui réduit son rendement et augmente la
résistance de terre du déversoir.
Pour des applications particulières (installations à gros débit dans des terrains
résistants), ou pour des commodités d'emplacement en surface, on peut être amené à
créer des déversoirs verticaux de grande longueur.
Ainsi pour la protection des cuvelages de puits dans les stockages souterrains de
Tersanne et du Vexin, il a été créé plusieurs forages verticaux de 250 mètres de
profondeur, à partir de tubes de forages déclassés.
Pareillement, sur certains réseaux de distribution en zone urbaine, il a été battu
verticalement des longueurs de rails S.N.C.F. de 10 mètres reliés en parallèle, pour
minimiser l'emprise au sol du déversoir.
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C) L'anolyte
L'anolyte est le milieu encaissant, de remplissage, qui entoure le déversoir.
Le terme "backfill" est parfois employé.
Lorsque le sol entourant le déversoir est par trop résistant, pour des résistivité du sol
supérieures à 90 Ω.m en ce qui concerne les rails, et 50 Ω.m pour les rondins, il peut
être nécessaire, pour favoriser l'émission du courant, de créer un milieu conducteur
autour de l'anode. Ce milieu homogène permettra, de plus, une corrosion plus uniforme
du déversoir et prolongera ainsi sa durée de vie. Dans certains milieux très compacts,
vases ou argiles, le rôle du backfill de granulométrie appropriée est aussi de favoriser
l'émission du gaz, ainsi que d'éviter la formation d'une gangue qui bloque le déversoir.
Le phénomène d'électro-osmose (migration de l'eau sous l'effet d'un champ électrique
de l'anode vers la cathode) est responsable de l'assèchement de l'anolyte qui conduit au
blocage des déversoirs. La diminution de la résistivité du milieu, ainsi que l'utilisation
de matériaux rétenteurs d'eau permettent d'éviter ce phénomène.
Principaux "backfill" utilisés
A base d'argile
Avec 150 litres d'eau on constitue une boue épaisse d'une argile colloïdale (30 kg de
bentonite), additionnée de 10 kg de gypse en poudre (ou plâtre gaché) et de 2 kg de sel
dénaturé pour améliorer la conductibilité du mélange.
Ce backfill peut être employé avec les déversoirs du type "rail" et avec les rondins en
ferrosilicium mais en aucun cas avec les rondins de graphite.
A base de graphite
Il s'agit de poudre de graphite ou de poussier de coke ou de charbon de bois pillé,
mélangé avec de la chaux.
Ce "backfill" est utilisable avec tout type de déversoir, à la dose d'environ 40 kg par
mètre de longueur (30 kg de poussier, 10 kg de chaux).
Cette dose peut être augmentée si la résistivité du milieu est très importante, ou si les
terrains sont très compacts.
D) Résistance de terre des déversoirs
La résistance de terre d'un déversoir doit être estimée lors des études, pour être
compatible avec les possibilités du générateur de courant continu, et fournir le courant
nécessaire ou à prévoir, pour la protection du réseau, compte tenu des extensions
prévisibles.
Cette résistance dépend de la forme du déversoir, de ses dimensions, de la résistivité du
sol et peut être calculée à partir de formules empiriques.
Les courbes de la figure n° 18 permettent le calcul des résistances de terre des différents
types de déversoirs utilisés au GAZ de FRANCE.
E) Implantation du déversoir
Le déversoir devra être installé à environ 50 mètres de la canalisation, de façon à
favoriser son rayonnement et augmenter ainsi la portée du poste de protection. En règle
générale, il faudra veiller impérativement à s'écarter d'au moins 50 mètres de tout
ouvrage métallique enterré susceptible de capter les courants déversés (voir paragraphe
8.1. influences).
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5.3.3 Protection cathodique en présence de courants vagabonds
Comme il a été présenté au chapitre 3.4.4, il y a corrosion de la conduite soumise à une
circulation de courants vagabonds, là où ces courants quittent l'ouvrage pour rejoindre,
par le sol, la sous-station émettrice.
Lorsque, par des mesures du potentiel de l'ouvrage, on a pu repérer l'emplacement de la
zone de "sortie de courant" on établit une liaison électrique par câble entre la conduite et
la sous-station. L'écoulement des courants de traction se fait alors par l'intermédiaire
d'un conducteur métallique (conduction ohmique) et n'entraîne plus de corrosions de la
conduite.
Pour des raisons liées au trafic, au nombre de voies et au nombre de motrices, et à la
répartition des sous-stations en service ou non, les courants dans cette liaison peuvent
s'inverser. La liaison par câble a donc été munie d'une diode (au silicium ou au
germanium) qui assure le seul passage d'un courant de la conduite vers la voie.
L'appareil créé s'appelle un drainage de courant polarisé (figure n° 19).
L'installation de ce type d'appareil nécessite cependant que la conduite passe à
proximité de la sous-station pour que la liaison par câble électrique ne devienne pas trop
résistante à cause de sa longueur, et que les courants vagabonds n'empruntent pas un
autre cheminement moins résistant. En général les longueurs de câbles de drainages sont
au maximum de quelques centaines de mètres et leur section peut atteindre 100 mm²,
surtout si les intensités drainées sont importantes (100 à 200 A).
On est amené, dans certaines circonstances de trafic, à augmenter la résistance de la
liaison conduite-rail pour éviter de capter par la conduite au niveau des zones d'entrée,
des courants trop importants. Cette résistance est obtenue par l'association adéquate d'un
certain nombre de lampes 32 ou 62 V de 200 à 900 watt dont la caractéristique tension-
courant n'est pas linéaire.
La figure n° 20 montre le schéma de principe d'un drainage type GAZ de FRANCE -
100 A.
La figure n° 21 présente les enregistrements de potentiel effectués sur la voie S.N.C.F.
(potentiel du rail par rapport au sol), sur la conduite et l'intensité circulant dans le
drainage.
Lorsque l'éloignement conduite/sous station est trop important pour qu'une liaison soit
établie, il faut recourir à l'installation d'un soutirage de courant, dont l'emplacement,
judicieusement choisi, permet de contrecarrer les sorties de courants vagabonds.
L'installation de l'appareil à la voie est réalisée par les exploitants des lignes de traction
ferroviaire, qui seuls peuvent déterminer les consignes de montage à appliquer pour que
le drainage ne perturbe pas les systèmes de signalisation ou les alarmes de sécurité
utilisant les voies comme conducteur.
Procédures administratives
L'Arrêté interministériel du 26 Mai 1978 "Conditions techniques auxquelles doivent
satisfaire les distributions d'énergie électrique" fait état dans son chapitre III de
prescriptions techniques qui doivent être appliquées aux ouvrages étrangers installés à
proximité.
En particulier, en ce qui concerne les problèmes de corrosion électrolytique, l'article 93
autorise, après accord, la liaison électrique de l'ouvrage influencé aux rails de
roulement.
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La procédure complète pour l'installation d'un drainage comprend :
- des essais préliminaires avec l'exploitant du réseau de traction.
- la consultation, par le canal de la Direction Régionale de l'Industrie et de la
Recherche, des propriétaires des structures voisines.
- après installation, l'étude et la suppression des répercussions, par influence
électrique, constatées sur les ouvrages voisins.
En ce qui concerne le GAZ de FRANCE, le déroulement de cette procédure est du
ressort, au niveau national, pour toutes les installations de gaz de transport comme de
distribution, du Service Protection Cathodique des Ouvrages du Centre Technique
Opérationnel.
Cette procédure pouvant être longue, des mesures conservatoires provisoires sont
parfois prises, pour éviter la détérioration de la structure pendant cette période.
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6 ETUDE DES INSTALLATIONS DE PROTECTION CATHODIQUE
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Pour une conduite de longueur finie 1 dont l'abaissement de potentiel en extrémité est
Eo
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Quelques données
- Résistivité de l'acier : ρ = 21.10-6 Ω.cm
elle varie de 20 à 24.10-6 selon les nuances des aciers.
- Résistance caractéristique
γ= rR γ représente la résistance de terre d'une conduite de longueur infinie.
γ s'exprime en Ω, et varie d'une fraction à quelques centaines d'Ohm.
La figure n°22 représente les courbes théoriques de potentiel calculées par une conduite
de 40 km de longueur, de diamètre 219 mm, selon la valeur de la résistance d'isolement.
r
Ces courbes montrent l'influence du facteur d'atténuation : a =
R
En effet plus la valeur d'isolement est importante, plus le facteur d'atténuation est faible,
et plus la portée du soutirage est grande.
Inversement avec un facteur d'atténuation important, la portée du soutirage est réduite ;
aussi la protection d'un ouvrage de faible valeur d'isolement pourra nécessiter
l'installation de plusieurs soutirages répartis sur la longueur de l'ouvrage.
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On peut constater aussi que le facteur d'atténuation augmente avec la résistance
ohmique longitudinale de l'ouvrage. C'est la raison pour laquelle il faut veiller,
particulièrement sur les réseaux de distribution, à assurer la continuité électrique
parfaite de tous les organes situés sur les conduites (par exemple des vannes, robinets,
brides et même des raccords isolants qui doivent être shuntés en exploitation normale de
la protection cathodique).
RΩ.m2 = RΩ x πD
Jusqu'à présent la valeur d'isolement n'a été décrite que comme une résistance électrique
pure, considérée comme constante sur toute la longueur de l'ouvrage ; en réalité elle est
d'une toute autre nature, et dépend de nombreux paramètres.
Elle dépend de la nature du revêtement, peu en ce qui concerne la matière utilisée, mais
surtout dans la particularité du matériau à former des défauts, lors de son application, au
cours de la pose ou pendant son vieillissement.
La nature de l'électrolyte qui emplit les défauts et assure le contact électrique entre le sol
et le métal, par sa résistivité, fixe la résistance de mise à la terre. Pour un même nombre
de défauts, la valeur d'isolement apportée par un revêtement sera d'autant plus faible que
la résistivité du terrain sera faible.
La résistance de ces défauts est en réalité de nature électrochimique, puisque c'est là que
se produisent les réactions d'électrolyse ; c'est donc une résistance variable puisque
fonction de la tension appliquée entre métal et solution.
Tous ces points font que la résistance d'isolement n'est pas constante et qu'il est difficile
d'en donner une formulation mathématique. En général on parlera de valeurs moyennes
d'isolement sur un tronçon donné.
* Au niveau des calculs, lors des projets de pose de conduites, il faut pouvoir estimer
les différentes valeurs moyennes d'isolement que pourra prendre le même revêtement
sur différents tronçons constitutifs d'un ouvrage, en fonction des paramètres liés aux
caractéristiques du terrain (résistivité, nappe phréatique, présence de cailloux...) et à
celles du revêtement, ainsi qu'aux difficultés de pose...
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* Au niveau de l'exploitation d'un ouvrage existant, à partir des mesures de courants et
des potentiels de la conduite, on peut calculer, plus ou moins empiriquement, une valeur
globale de l'isolement de la conduite, ou des tronçons qui la constituent.
Mais on doit toujours garder à l'esprit que ce n'est qu'une valeur globale, et qu'elle est en
réalité la composition de valeurs qui peuvent être localement très différentes. Or, ce
qu'il importerait de connaître quand on met en œuvre une protection cathodique, ce sont
les zones à plus faible isolement, où augmentent les risques de corrosion, et non une
valeur globale qui n'est pas toujours significative et peut cacher des dangers latents.
Compte tenu de tous ces points il est parfois hasardeux de vouloir comparer les chiffres
représentatifs de cette valeur pour des ouvrages différents. On peut tout au plus tenter de
définir un classement par grandes "tranches" d'isolement.
• Ainsi, en-dessous de 1 000 Ω.m2 la valeur d'isolement est très mauvaise,
représentative d'un ouvrage ancien, dont le revêtement a mal vieilli dans des terrains
de faible résistivité, ou d'un ouvrage en contact avec des structures étrangères.
• Une valeur d'isolement de 10 000 Ω.m2 est très moyenne, surtout s'il s'agit d'un
ouvrage de transport, mais serait plutôt significative de valeurs calculées pour un
ouvrage de distribution de gaz posé en zone urbaine.
• Des valeurs de 50 000 Ω.m2 à 100 000 Ω.m2 sont tout à fait acceptables,
significatives d'un bon revêtement type C. Un revêtement quasi parfait pourrait
donner des valeurs d'isolement supérieures à 500 000 Ω.m2 ou au mégohm. m2.
Mais avant de porter un jugement critique sur l'isolation d'un ouvrage neuf, dont la
protection est obtenue par des intensités extrêmement faibles, grâce à un revêtement
moderne à très hautes performances (quelques µA pour de petites conduites de
distribution, à quelques mA pour les antennes d'un réseau de transport), n'oublions pas
cependant qu'une erreur, ou une imprécision, dans la mesure sur chantier d'une intensité
de cet ordre peut se traduire par des valeurs d'isolement variant du simple au double.
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L'application de cette formule donne pour une conduite ∅ 219 de 40 km de longueur,
La résistance de terre de la conduite est une des résistances électriques qui fixe le débit
du soutirage. Toute structure étrangère enterrée présente aussi une résistance de terre
qui est d'autant plus faible que la structure n'a pas d'isolation, et l'on conçoit qu'un des
impératifs de la protection passive soit d'isoler l'ouvrage à protéger des autres structures
enterrées.
Par exemple, le contact d'une tuyauterie d'eau avec un ouvrage de gaz rajoute en
parallèle aux bornes du soutirage une résistance de terre (appelée défaut de mise à la
terre de l'ouvrage gaz) qui dérive vers la conduite d'eau le courant utile à la protection
nécessaire l'ouvrage gaz.
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7 CONTROLE DE L'EFFICACITE DE LA PROTECTION CONTRE
LA CORROSION
Le contrôle de l'efficacité de la protection contre la corrosion d'un ouvrage enterré
consiste à vérifier, par des mesures appropriées de potentiel et de courant, que les
critères de protection cathodique sont bien atteints en tous points de l'ouvrage. Mais ce
contrôle doit s'attacher à vérifier aussi que la protection passive, telle qu'elle a été
précédemment définie dans ses divers rôles, est toujours intacte. C'est pourquoi il sera
nécessaire d'apprécier la valeur d'isolement apportée par le revêtement, comme il sera
nécessaire de vérifier l'isolement par rapport à d'autres structures enterrées (conduites,
fourreaux, tubages...), et l'efficacité des raccords isolants.
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La différence de potentiel qui existe entre les points A et B est appelée "gradient de
potentiel". Ce gradient est dû à la circulation de courants (i) à travers le sol et le
revêtement qui présentent une résistance électrique.
• Plus le sol est résistant, plus le gradient est élevé, et inversement.
• Mais aussi, moins le sol est résistant, plus la valeur d'isolement est faible, plus le
courant de protection sera important et le gradient élevé.
• Mais aussi plus le sol est résistant, moins le courant de protection risque d'être élevé,
moins aussi le gradient sera élevé.
• Toutes choses étant égales, plus on est proche du soutirage, plus les gradients sont
élevés.
On constate par ces réflexions que l'évaluation du gradient, qui permettrait la
connaissance exacte du potentiel du métal contre le sol, n'est guère prévisible car
dépendant de trop de paramètres difficilement appréhendables.
Différentes méthodes peuvent être proposées pour approcher la mesure réelle du
potentiel.
a) Mesure du type ON-OFF
Immédiatement à la coupure du courant de protection cathodique, le gradient devient
nul.
Sur le terrain, il n'est guère possible de pouvoir mesurer le potentiel moins de
3 secondes après la coupure du courant. Aussi, en réalité, c'est plutôt le potentiel de
polarisation qui est mesuré, plutôt que le potentiel OFF.
Selon l'état de polarisation de l'ouvrage, cette mesure permet cependant de s'assurer du
niveau de protection cathodique lorsque le courant est établi.
On notera que, pendant la coupure du courant de protection cathodique, il peut circuler à
nouveau dans le sol des courants, dus aux piles géologiques, ou dus à des potentiels de
polarisation différents du tube, qui viennent modifier par excès ou par défaut selon leur
sens de circulation, les mesures effectuées.
b) Mesure à l'aide d'électrodes enterrées
En certains points de l'ouvrage, lors de la pose, on enterre contre le tube des électrodes
(d'un type à enterrer - cuivre/sulfate de cuivre gélifié - avec connexion isolée). Cette
méthode évite d'intégrer dans les mesures, la valeur du gradient dû à la résistance du sol.
c) Mesure du gradient vertical
Des formulations, plus ou moins empiriques, permettent, par la mesure au niveau du sol
de gradients, perpendiculairement et parallèlement à la conduite, de calculer la valeur du
gradient vertical et donc de déterminer le potentiel réel du métal.
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La mesure des intensités ne présente pas de difficultés particulières si ce n'est que, dans
certains cas, l'introduction d'appareils mal adaptés dans des circuits fonctionnant sous
faible tension, modifie les courants mis en jeux, et par là, les conditions
électrochimiques au niveau du métal.
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7.3.2. Valeur d'isolement de tronçons
Dans le cas où la conduite AB peut être tronçonnée électriquement au point M avec
mesure d'un courant, on peut déterminer la valeur d'isolement des 2 tronçons adjacents.
Cette relation montre que, vue du point du soutirage A, la résistance d'isolement globale
de la conduite est, en général, influencée par la valeur R1 du tronçon le plus proche du
soutirage.
Quelle que soit la valeur R2 forte ou faible, elle influencera dans une plus faible mesure
la valeur globale R de l'ensemble de la conduite.
On comprend la nécessité, pour juger positivement d'une protection passive apportée
par un revêtement, de la mesure du plus grand nombre possible de valeurs d'isolement
de tronçons adjacents.
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7.4 VERIFICATION DE L'ISOLEMENT DE LA CONDUITE PAR RAPPORT A
D'AUTRES OUVRAGES
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c) - La canalisation est en contact avec le fourreau métallique.
- L'espace annulaire est vide (figure n° 26).
La canalisation intérieure étant "en l'air" (c'est-à-dire sans contact avec un
électrolyte) ne peut être corrodée.
Cependant le fourreau métallique nu, en contact avec la conduite, crée une mise à la
terre de l'ouvrage gaz et détourne une partie des courants de protection cathodique au
détriment, peut être, de certaines canalisations du réseau qui se trouvent alors
exposées à la corrosion.
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d) - La canalisation est en contact avec le fourreau métallique.
- L'espace annulaire est rempli d'électrolyte figure n°27)
Comme dans le cas précédent, le contact électrique capte directement les courants
traversant le fourreau. Ce courant ne peut plus assurer la protection cathodique de la
conduite intérieure qui baigne dans l'électrolyte et risque donc de se corroder.
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Si la longueur du fourreau est importante, on installe des jeux de prises de potentiel à
chaque extrémité de l'ouvrage.
b) Par des mesures de courants
Un essai de court-circuit entre tube et gaine peut être tenté avec une batterie de 12 volts
(figure n 29).
• Un débit de quelques ampères indique un isolement correct entre tube et gaine.
• Un débit de 200 à 400 A peut signifier un contact franc tube - gaine.
• Un débit intermédiaire ne permet pas de conclure entre la présence d'électrolyte dans
le tube et celle d'un défaut présentant une résistance de contact.
Si l'équipement a été prévu à la pose, essentiellement pour les fourreaux de grande
longueur ou de réalisation particulièrement complexe, on peut par une méthode de
mesure de résistance électrique, localiser le point de contact gaine - tube avec une
précision inférieure au mètre.
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Equipement du système gaine tube pour la localisation d'un contact gaine tube, avec des
câbles de section appropriée 16 et 50 mm2
V1 V V
On a : = 2 =
I1 I2 I
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8 INFLUENCES ELECTRIQUES
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Si la canalisation métallique voisine est constituée de tuyaux en fonte, ces influences
sont en général de moindre importance car la jonction plus ou moins résistante entre
chaque tube gène la circulation des courants. De plus, les sorties de courants s'effectuant
sur des surfaces nues, localement les densités de courant sont faibles et n'entraînent que
des pertes de métal légères.
Le cas le plus sévère d'influence est celui de la proximité d'une conduite et du déversoir
de l'installation, parce que, très localement, il va y avoir concentration du courant de
protection. C'est une des raisons pour lesquelles l'implantation d'un déversoir doit être
étudiée, en ville particulièrement, avec la plus grande attention.
L'expérience a montré qu'un écartement du déversoir d'au moins 50 mètres protégeait
des influences significatives les ouvrages métalliques étrangers enterrés, pour des débits
de protection de l'ordre de 5 ampères.
Des débits de l'ordre de l'ampère, pour de petits réseaux bien isolés, autorisent des
écartements plus faibles et plus faciles à respecter en ville.
On peut noter que l'installation de déversoirs verticaux permet d'échapper plus
facilement à ces contraintes, que celle de type horizontal (rails, rondins etc.).
Excepté, peut être, le cas de proximité du déversoir, dans la pratique il est très difficile
de détecter les influences. Pour étudier ultérieurement des solutions, pour remédier à
une influence, il faut en effet repérer les zones de l'ouvrage étranger qui sont rendues
anodiques. Cette recherche est rendue difficile en raison des courants d'influence qui
faussent, par génération d'un gradient, les mesures du potentiel (figure n° 31).
La solution pour éviter les problèmes d'influence est d'abord d'agir au niveau des
projets, par anticipation, en respectant des écartements suffisants avec les ouvrages
étrangers. Lorsque les ouvrages sont posés et des influences constatées, on peut les
supprimer par des liaisons directes, ou résistantes, voire polarisées, au niveau des zones
anodiques de façon à ramener la structure à son potentiel original et même parfois à un
potentiel de protection.
Nota : Les influences entre conduites protégées sont plus rares. Des potentiels qui sont
rendus plus positifs mais qui restent néanmoins à l'intérieur de la zone
d'immunité cathodique ne correspondent pas, pour un ouvrage, à des sorties de
courants d'influence.
Ainsi une conduite dont le potentiel passe, localement par influence, de - 1800 mV à
– 1200 mV reste protégée cathodiquement, (si l'on a l'assurance cependant qu'en
aucun point voisin ou éloigné, entre 2 prises de potentiel successives par exemple,
l'ouvrage n'accuse pas un potentiel supérieur à - 850 mV).
On constate que les mesures d'influence, appelées aussi mesures d'interaction, et leur
interprétation sont complexes. Pour éviter des conséquences fâcheuses aux ouvrages
comme aux hommes, mais surtout des interprétation erronées et le choix de solutions
mal appropriées, il est souhaitable de les confier à des équipes spécialisées.
C'est le Centre Technique Opérationnel de Compiègne qui traite les problèmes de
relations avec les tiers pour les ouvrages de distribution et de transport du G.D.F.
Une normalisation de la méthodologie de mesure et d'interprétation a été établie en 1981
entre le GAZ de FRANCE et d'autres Sociétés ou Administrations. (Voir bibliographie).
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8.2 INFLUENCES DUES AUX LIGNES AERIENNES DE TRANSPORT
D'ENERGIE LORS DE DEFAUTS D'ORIGINE ELECTRIQUE
Une induction alternative permanente peut être générée au niveau des conduites
enterrées du fait de la position d'une canalisation dans le champ électrique créé par les
3 conducteurs d'une ligne de transport d'énergie en fonctionnement normal (figure
n° 32). En général cette induction est très faible (sauf peut être à proximité des lignes
ferroviaires alternatives du T.G.V. où les tensions induites peuvent atteindre, en certains
points, la centaine de volts) et non susceptible de créer des désordres aux installations
de gaz, ni de dangers pour le personnel qui travaille sur la conduite.
Par contre lors d'un défaut sur une ligne d'énergie, il y a déséquilibre du système
triphasé et établissement d'un système homopolaire. S'il s'agit de court-circuit entre
phase et terre, ce système homopolaire permet la circulation dans les conducteurs et le
sol de courants homopolaires, dits de court-circuit.
Pour les réseaux de tensions inférieures à 63 kV, l'intensité de court-circuit est en
général limitée par des réactances à des valeurs inférieures à 1000 A, et les risques
d'influence sont faibles.
En ce qui concerne les réseaux de 3e catégorie (T.H.T.), les valeurs des courants de
court-circuit sont beaucoup plus importantes et susceptibles, cette fois, de créer des
actions dangereuses.
En France l'intensité de court-circuit peut atteindre selon E.D.F. :
40 000 A pour les installations du réseau 380 kV
30 000 A " 250 kV
15 000 A " 90 kV
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8.2.1 Risque dû à l'induction de forces électromotrices dans la conduite lorsque celle-ci
est approximativement parallèle à la ligne d'énergie
Ces tensions induites déterminent le passage de courants le long de la conduite.
Ces courants s'écoulent progressivement dans le sol, à travers l'isolation de la conduite,
sur des longueurs importantes, qui dépassent largement la zone du parallélisme.
- Lorsque la tension appliquée au revêtement devient trop forte (entre métal et sol au
potentiel zéro) et claque l'isolant, le risque pour la conduite est dû à la circulation
locale d'un courant dont les effets thermiques peuvent entraîner une perforation de la
paroi de la conduite. En réalité lors de l'établissement de la tension aux bornes de
l'isolation, des effluves apparaissent au passage du courant à travers les pores et
blessures du revêtement, et carbonisent légèrement sa surface, augmentant par ce fait
sa conductance. Aussi dans la pratique, la tension induite ne dépasse guère 2 à 3 kV
quand il s'agit d'un revêtement du type C.
Des essais devront montrer si un tel phénomène (bénéfique en l'occurrence), peut être
attendu avec les revêtements de type polyéthylène.
- Il y a risque aussi pour les personnes en contact d'une part avec le sol, et d'autre part
avec un équipement de la conduite. Ce risque, qui n'est pas à minimiser, correspond à
la fréquence d'apparition des défauts sur la ligne et a une durée très brève de
quelques périodes (1/25 de seconde).
Des statistiques fournies par E.D.F. indiquent qu'en moyenne il y a annuellement
3 défauts électriques par 100 km de lignes, cependant ces incidents sont plus
nombreux dans les zones à atmosphère polluée et humide, ou à haut niveau de
foudroiement.
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8.2.3 Principes à mettre en œuvre
Des dispositions doivent être prises pour éviter que les contraintes électriques,
superposition des effets d'induction et de conduction. ne provoquent un percement de la
conduite.
L'évaluation chiffrée de ces contraintes est faite à partir de documents techniques établis
en collaboration par E.D.F. et G.D.F. (cités en bibliographie). Il y a lieu, dans tous les
cas, de se limiter à des tensions inférieures à 5 kW. Ce seuil pratique a été déterminé
après des essais sur des témoins métalliques et en tenant compte d'un coefficient de
sécurité de 2.
Si la tension calculée est supérieure à 5 kV, des dispositions sont à prendre tant au
niveau de la conduite que de la ligne, pour ramener les contraintes électriques en deçà
du niveau acceptable.
Pour les phénomènes de conduction ces moyens consistent en particulier à maintenir un
écartement suffisant entre pylône et conduite.
Ainsi pour une tension de :
90 kV le rapprochement est de 50 m (ou 15 m avec câble de garde),
225 kV le rapprochement est de 150 m (ou 25 m avec câble de garde),
380 kV le rapprochement est de 100 à 200 m (ou 50 m avec câble de garde).
Des solutions consistant en l'amélioration des prises de terre des pylônes peuvent être
envisagées, ainsi que dans le renforcement de l'isolation de la conduite.
Cependant il faut se rendre compte qu'une blessure mécanique de l'isolation même
renforcée ramène aux mêmes effets néfastes qu'avec un revêtement simple.
C'est pourquoi les pétroliers ont admis la possibilité de supprimer l'isolement de la
conduite au droit des pylônes. Le métal en contact avec le sol ne reçoit ainsi qu'une
faible densité de courant et ne peut être endommagé.
Pour les phénomènes d'induction le moyen le plus efficace consiste à augmenter
l'écartement entre les deux ouvrages lorsqu'il y a projet de construction de l'un ou
l'autre. Cependant cette solution n'est actuellement pas toujours applicable depuis qu'il y
a obligation de passage des canalisations dans les couloirs d'énergie.
La solution qui reste possible, concernant l'ouvrage électrique, est l'installation de câbles
de garde qui constituent des écrans électromagnétiques.
Au niveau de la conduite il peut être intéressant d'envisager la pose de tubes comportant
un revêtement du type C de plus grande conductance que le polyéthylène. Sinon, il faut
envisager la mise à la terre de la conduite, localement aux extrémités du parallélisme, ou
d'une manière répartie sur la longueur de la canalisation.
L'installation d'un câble nu enterré parallèlement à un mètre de conduite, relié en
plusieurs endroits à l'ouvrage gaz par des éclateurs, permet la diminution des tensions
induites ; cependant cette solution est onéreuse, compte tenu du gain obtenu (20 % de
réduction du niveau des tensions).
Il ne faut jamais oublier que toute solution envisagée sur le plan électrique et qui
conduit à un équipement particulier de la conduite de gaz, doit rester compatible avec
l'existence d'une protection cathodique.
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C'est le cas des mises à la terre, locales ou réparties, des tronçons de canalisations
prévus sans isolement, mais aussi des raccords isolants qu'il faut maintenir court-
circuités, ou bien, au contraire, ouverts pour arrêter une éventuelle circulation de
courant.
Propagation sur les réseaux voisins
Les canalisations les plus soumises aux contraintes électriques sont celles du réseau de
transport gaz. Ces canalisations de transport sont reliées aux réseaux des distributions
publiques ou de clients industriels.
Il ne peut être envisagé de propager sur ces conduites, dont l'équipement adéquat n'est
pas prévu, des tensions dont le niveau peut atteindre 5 kV. C'est pourquoi il a fallu
développer un type de raccords isolants dits "haute tension" qui puissent arrêter la
propagation de ces tensions (figure n° 33). Ceux-ci sont testés en usine sous 11 kW. Il
est rappelé que le raccord isolant de branchement qui protège un abonné contre une
perturbation électrique, ne pourrait bien souvent pas tenir à plus de 1 kW.
L'arrêté interministériel du 26 Mai 1978, intitulé "Conditions techniques auxquelles
doivent satisfaire les distributions d'énergie électrique" développe dans son article 75
(modifié au Journal Officiel du 16 Mars 1982), les dispositions à mettre en œuvre au
voisinage de lignes et canalisations tant pour les problèmes de conduction que
d'induction. Des clauses particulières à certaines canalisations de gaz, pétrole ou de
produits dangereux sont envisagées, selon les produits transportés et les risques
encourus.
Influence de la foudre
Les lignes électriques de 3e catégorie sont fréquemment pourvues d'un système de câble
de garde pour, entre autres raisons, assurer la protection des lignes (conducteur, pylônes
et installations) contre les effets de la foudre.
Lors d'un coup de foudre sur ce câble de garde, le courant (50 % des coups de foudre
dépassent 30 kA et quelques uns 100 kA) se répartit sur les pylônes adjacents et diffuse
ensuite vers le sol créant de nouveaux dangers de conduction pour les ouvrages enterrés
au voisinage. En cas de foudre, il n'y a pas systématiquement contournement des
isolateurs de phase, mise en court-circuit de la ligne et dérangement électrique
enregistré ou comptabilisé par E.D.F.
La fréquence de foudroiement d'une ligne T.H.T. dépend de ses caractéristiques
mécaniques et électriques, mais aussi du niveau kéraunique de la région.
L'application de toutes ces données, montre que pour les lignes T.H.T., la fréquence de
foudroiement, donc de risques supplémentaires pour un ouvrage de gaz voisin, est, en
moyenne, annuellement de 30 coups par 100 kilomètres de ligne.
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9 PROTECTION CATHODIQUE D'OUVRAGES GAZIERS
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Sa protection cathodique a pu être réalisée, malgré la présence du fluide conducteur
intérieur. Il faut rappeler que lorsque la saumure est proche de la saturation, vers
250 g/litre, sa résistivité est de l'ordre de 30 Ω.cm (figure n° 34).
L'isolement électrique entre le tube et les stations d'extrémité a été obtenu par utilisation
de manchettes en acier de longueur totale de 12 m, revêtues intérieurement d'un
revêtement d'ébonite à dureté cuir, et isolées électriquement au niveau des brides de
raccordement par un système de rondelles et canons isolants. L'isolement ainsi obtenu
entre l'ouvrage et la station représente une résistance d'environ 15 Ω. Cet isolement
n'étant que très partiel, contrairement à ce qui se produit pour un raccord isolant d'une
conduite de gaz, cela signifie qu'une partie du courant du générateur de protection
cathodique, dérivée par le fluide conducteur, provoque la corrosion intérieure du tube.
Pour pallier cet inconvénient, une manchette, de forte épaisseur, non revêtue
intérieurement, a donc été installée à l'aval des manchettes isolantes. Elle sert de pièce
de consommation pour les corrosions intérieures. Cette pièce est munie de brides pour
permettre son remplacement systématique.
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- La protection cathodique d'un puits est assurée indépendamment de celle des
conduites qui en partent, qu'elles soient de gaz, d'eau ou de fluides divers. Cela
nécessite d'introduire des raccords isolants entre conduites et puits d'exploitation gaz,
et de veiller à l'isolement du puits par rapport aux diverses structures aboutissant
dans la "cave". Dans le cas contraire, la résistance de terre du puits est si faible par
rapport à celle de la conduite, que la majorité du courant de protection est captée par
le cuvelage du puits ; la conduite ne reçoit alors plus toujours la densité de courant
nécessaire à sa protection.
Réalisation pratique de la protection
- Les déversoirs sont adaptés à la nature des terrains des différents sites de stockage et
sont réalisés soit à partir de rails de grande longueur (150 mètres) soit à partir de
forages profonds (200 m comme à TERSANNE et St CLAIR SUR EPTE). Ils sont
conçus pour débiter 80 à 100 A pendant 15 à 20 ans.
- En général les redresseurs présentés sous forme de tiroirs modulaires sont regroupés
en armoire. Sur certains sites, tous les générateurs sont centralisés dans une même
armoire. Sur d'autres, à cause de longueurs de câbles trop importantes, le
regroupement ne concerne que les 3 ou 4 puits alimentés par un même déversoir.
Chaque tiroir redresseur est pourvu d'une régulation d'intensité rendue nécessaire
pour que la coupure ou le réglage du courant d'un seul puits ne perturbe pas le
fonctionnement des autres, ou ne nécessite pas la reprise du réglage des autres puits.
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Le nombre d'anodes nécessaires est déterminé pour que le champ électrique soit bien
réparti sur la structure, quelle que soit la hauteur de la marée (l'amplitude maximum de
la marée pouvant atteindre 11 m en certains lieux) afin que les potentiels mesurés soient
les plus uniformes possibles. Des niveaux de potentiels trop élevés risquent d'entraîner
le cloquage des peintures sur l'acier ordinaire et la détérioration de la couche de
passivation de l'acier inoxydable.
Il est à remarquer que la protection cathodique, particulièrement en eau saline, favorise
sur ces structures la formation de dépôts calcomagnésiens, qui sous certaines conditions,
peuvent être très adhérents et isolants. Ces dépôts remplacent progressivement le
revêtement par peinture, qui se dégrade en vieillissant, et permettent progressivement de
diminuer l'intensité débitée.
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BIBLIOGRAPHIE
(rédaction en français)
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IV - Compte rendus de l'Association Technique de l'Industrie du GAZ en FRANCE
- Journée de perfectionnement du 24 Avril 1970,
Corrosion externe dans les réseaux de distribution.
- Journée de perfectionnement des 18 et 19 Novembre 1981,
Protection des ouvrages contre la corrosion.
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LA PROTECTION CATHODIQUE
DES OUVRAGES
DESPC/JMC/1997
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DEFINITION GENERALE
DE LA CORROSION
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L'ELECTROLYTE
EXEMPLES D'ELECTROLYTE :
La terre.
La mer.
L'eau des rivières.
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NOTION DE COUCHE DOUBLE
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Le métal chargé négativement prend un certain potentiel qui
est propre au couple METAL-ELECTROLYTE.
U = f (Métal-Electrolyte)
Echelle de NERNST
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LES DIFFERENTS TYPES
DE CORROSIONS
LES PLUS FREQUEMMENT
RENCONTREES
SUR LES OUVRAGES ENTERRES
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LES COUPLES GALVANIQUES
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CORROSION GALVANIQUE PAR COUPLAGE
DE DEUX METAUX
ANODE CATHODE
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EXEMPLES DE COUPLES GALVANIQUES
Conduite en acier
CORROSION
DE L'ACIER
CORROSION
DE L'ALUMINIUM
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LOI de FARADAY
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REMARQUES :
La sévérité des corrosions est fonction des surfaces anodiques
et cathodiques en présence.
Grande surface anodique et petite surface cathodique :
DANGER A LONG TERME.
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Les corrosions sont d'autant plus sévères et rapides que la
surface anodique est petite par rapport à la surface cathodique.
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PRINCIPE DE LA MESURE DES POTENTIELS
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Une électrode de référence est une demi pile électrique.
Différents types d'électrodes de référence :
• Electrode H2
• Electrode Cu/CuSO4
• Electrode Ag/AgCl
• Electrode KC1
L'électrode Cu/CuSO4 est la plus couramment employée pour
les mesures de potentiel sur les conduites enterrées.
Electrode Cu/CuSO4
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La mesure du potentiel d'une canalisation enterrée s'effectue à
l'aide d'une électrode au cuivre/sulfate de cuivre saturée et
d'un voltmètre de forte résistance interne.
Cependant, compte tenu de la circulation des courants de
protection cathodique dans le sol , la mesure ainsi effectuée ne
correspond pas au potentiel du métal de la canalisation en
contact avec le sol.
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FIG. 5 - ELECTRODE ARGENT / CHLORURE D'ARGENT
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POTENTIELS RESPECTIFS DES DIFFERENTES
ELECTRODES
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ECHELLE DE NERNST
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PILE GEOLOGIQUE
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AERATION DIFFERENTIELLE
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CORROSION PAR LES COURANTS VAGABONDS
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APPLICATION DE LA LOI DE FARADAY
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CORROSIONS BACTERIENNES
PROTECTION CATHODIQUE :
La protection cathodique permet l'élimination des colonies de
bactéries par abaissement du pH au niveau de l'interface entre
le métal et l'électrolyte.
Les colonies de bactéries sulfatoréductrices ne peuvent pas se
développer dans les milieux basiques : pH supérieur à 9.
Critères pour la protection cathodique des ouvrages :
• Potentiel ≤ - 900 mV (Cu/CuSO4)
• Densité de courant ≥ 450 mA/m2
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DIAGRAMMES DE POURBAIX
Diagramme FER-EAU
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INFLUENCE DE LA NATURE DU SOL
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LA PROTECTION
DES OUVRAGES
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LA PROTECTION PASSIVE
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Les protections antiroches complémentaires :
Les protections antiroches complémentaires sont utilisées
conjointement avec les revêtements anticorrosion.
Elles ont pour but de protéger les revêtements contre les
agressions mécaniques.
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ISOLEMENT DES DIFFERENTS METAUX
CONSTITUTIFS DES OUVRAGES
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LA PROTECTION ACTIVE
BUT :
- Supprimer les couples galvaniques et les piles géologiques
par égalisation des potentiels.
- Polariser négativement le métal par rapport au milieu
extérieur de manière à abaisser son potentiel jusqu'à son
domaine d'immunité.
CRITERES :
Premier critère : Le potentiel
- 850 mV (Cu/CuSO4) en règle générale
- 950 mV (Cu/CuSO4) si présence de bactéries
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LA PROTECTION ACTIVE PAR ANODE SOLUBLE
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PROTECTION PAR ANODE SOLUBLE : I ≤ 10 mA
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PROTECTION PAR SOUTIRAGE DE COURANT
DEVERSOIR :
• Rondins en ferrosilicium
• Rondins en graphite
• Rondins en magnétite
• Rails de chemin de fer
• Titane platiné
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DISPOSITION GENERALE D'UN SOUTIRAGE
DE COURANT
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TRANSFORMATEUR REDRESSEUR DE COURANT
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DEVERSOIRS
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DEVERSOIRS
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PROTECTION CONTRE LES COURANTS
VAGABONDS
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SCHEMA DE PRINCIPE DU DRAINAGE
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REALISATION DES POSTES DE DRAINAGE
Dossier administratif
La réalisation des postes de drainage est soumise aux
prescriptions de l'arrêté du 2 Avril 1991 (article 93).
Un dossier est transmis à la D.R.I.R.E. justifiant la nécessité
de réaliser le drainage (réalisation à titre curatif et non pas
préventif).
La D.R.I.R.E. effectue une enquête auprès des usagers du
sous-sol (PTT, EDF, Service des eaux, ...).
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L'accord de réaliser le poste de drainage est donné par la
DRIRE sous réserve de la prise en compte des remarques
formulées par les usagers du sous-sol.
REMARQUES :
- Lorsque les sous-stations sont éloignées des canalisations, il
est possible de contrer les sorties de courant par la mise en
place d'un ou de plusieurs postes de soutirage de courant
(soutirages régulés par exemple).
- Il est également possible de drainer les courants vagabonds
sur des masses sacrificielles : anodes zinc généralement.
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EQUIPEMENT DES OUVRAGES
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PRISES DE POTENTIEL
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CABLES DE LIAISON
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GUIDE DE LA DISTRIBUTION
SCHEMAS - CTO N° 37189
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PRISE de POTENTIEL ERICO
SOUDABLE par le PROCEDE
ALUMINOTHERMIQUE + KIT
d'ENROBAGE POLYURETHANE
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EXPLOITATION
DES INSTALLATIONS
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TABLEAU RECAPITULATIF DES CONTROLES
A EFFECTUER
SOUTIRAGE DE COURANT :
DRAINAGE DE COURANT :
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COUT DE LA PROTECTION
CATHODIQUE DES OUVRAGES
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PROTECTION CATHODIQUE DES OUVRAGES
Coûts d'exploitation :
0,1 à 0,2 % du coût de renouvellement des ouvrages
correspondants.
Nota :
- La PC est sans effet :
• sur les ouvrages aériens,
• sur les accessoires.
- Nécessité de respecter les règles de l'art de pose des réseaux.
- Nécessité de respecter les règles de l'art concernant
l'exploitation et la surveillance des réseaux.
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Evolution du nombre de fuites en fonction du temps
sur un réseau en acier de 100 Km non protégé cathodiquement
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Evolution du nombre de fuites en fonction du temps
sur un réseau non protégé cathodiquement
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