Simulation D'un Ecoulement Turbulent
Simulation D'un Ecoulement Turbulent
Simulation D'un Ecoulement Turbulent
Elve Ingnieur
Simulation d'coulements Turbulents Solution Analytique de l'quation de la chaleur avec des conditions aux limites particulires
Benhamadouche
Fiche de synthse
Type de stage : Stage long
Titre : Simulation d'coulements Turbulents. Solution Analytique de l'quation de la chaleur avec des conditions aux limites particulires.
Rsum : Ce rapport expose les dveloppements et tudes mis en oeuvre durant mon stage d'un an au sein d'EDF R&D, au dpartement Mcanique des Fluides, nergie et Environnement (MFEE). D'une part, il dtaille les calculs et les rsultats d'une simulation numrique directe (DNS) d'un coulement en canal plan dvelopp, un Reynolds turbulent de 180, avec le code de CFD
godeturne,
dvelopp par EDF. Cette tude montre qu'on peut obtenir de trs bons rsultats avec un schma numrique volumes nis d'ordre deux en espace si l'on rane susamment le maillage (en particulier dans la direction transverse l'coulement). D'autre part, le rapport prsente une tude comparative de dirents modles de turbulence et de direntes mthodes numriques de rsolution des quations de Navier-Stokes, sur une conguration de passe poissons. Des dirences majeures entre les modles de tubulence et mthodes numriques ont t mises en vidence. Il est apparu que les modles donnant les meilleurs rsultats sont la LES et le Rij-SSG en 3D. Cette tude a aussi mis en vidence des dirences entre les modles
prtus Ph,
et
elem Ph ).
lytique d'un problme 1D de diusion de la chaleur avec des conditions aux limites particulires.
Mots-cls : Mcanique des uides incompressibles, Modlisation de la turbulence, Simulation Numrique Directe (DNS), Mthode des volumes nis colocaliss, tion de la chaleur.
Remerciements
Je tiens tout d'abord remercier mon tuteur Dr. Soane Benhamadouche, et le chef du groupe I83 mon arrive, Dr. Ange Caruso, pour m'avoir permis de faire ce stage et m'avoir accueilli au sein de leur quipe. Je salue tout particulirement les qualits d'encadrement de mon tuteur, ses qualits pdagogiques et sa disponibilit. Merci aussi Richard Howard pour sa disponibilit et pour m'avoir apport la comprhension et le sens physique des phnomnes qui manquaient ma culture en mcanique des uides. Son aide t considrable sur la majeure partie de mes travaux concernant la DNS. Je remercie David Monfort pour sa patience et son aide prcieuse dans tous les moments o j'ai eu des soucis informatiques. Je salue sa disponibilit et son extrme patience. Merci galement Thomas Pasutto pour m'avoir encadr au dbut de mon stage, et pour m'avoir fait dcouvrir les rouages des schmas numriques de
godeturneF
Merci Damien Violeau avec qui j'ai apprci travaill sur le cas-test de la passe poissons. Et merci Yannick Lecocq qui m'a propos ce travail trs intressant sur l'quation de la chaleur que je prsente ici. Je remercie le Professeur Dominique Laurence et le Dr. Yacine Addad pour m'avoir accueilli l'universit de Manchester. Merci aussi Flavien Billard qui m'a fourni une grande partie de la section 4 (voir [3]) et avec qui j'ai pass d'excellents moments lors de ses passages EDF. Je remercie galement l'ensemble du groupe I83 pour la bonne ambiance qui y rgne. Merci tout particulirement Alain Martin, mon collgue de bureau, pour sa gentillesse et grce qui la dure de vie des centrales nuclaires n'a plus de secrets pour moi (ou presque). Enn, je souhaite remercier Bastien Durand, prcdent stagiaire issu de l'ENPC, pour la qualit de son encadrement durant un mois, au dbut de mon stage. Je salue sa patience et ses qualits pdagogiques. Pour nir, merci tous les autres stagiaires que j'ai pu ctoyer durant cette anne : Yann Sambarino, Anas Dumas, Claire Florette, Mathilde Ollivier, Christophe Chassin, Didier Vezinet et Pierre Fourment qui je souhaite une excellente anne au sein du groupe I83.
Rsum
Ce rapport expose les dveloppements et tudes mis en oeuvre durant mon stage d'un an au sein d'EDF R&D, au dpartement Mcanique des Fluides, nergie et Environnement (MFEE). D'une part, il dtaille les calculs et les rsultats d'une simulation numrique directe (DNS) d'un coulement en canal plan dvelopp, un Reynolds turbulent de 180, avec le code de CFD
godeturne,
dvelopp par EDF. Cette tude montre qu'on peut obtenir de trs bons rsultats avec un schma numrique volumes nis d'ordre deux en espace si l'on rane susamment le maillage (en particulier dans la direction transverse l'coulement). D'autre part, le rapport prsente une tude comparative de dirents modles de turbulence et de direntes mthodes numriques de rsolution des quations de Navier-Stokes, sur une conguration de passe poissons. Des dirences majeures entre les modles de tubulence et mthodes numriques ont t mises en vidence. Il est apparu que les modles donnant les meilleurs rsultats sont la LES et le Rij-SSG en 3D. Cette tude a aussi mis en vidence des dirences entre les modles
prtus Ph,
et
elem Ph ).
lytique d'un problme 1D de diusion de la chaleur avec des conditions aux limites particulires.
Mots-clefs : Mcanique des uides incompressibles, Modlisation de la turbulence, Simulation Numrique Directe (DNS), Mthode des volumes nis colocaliss, Code_Saturne, Passe poissons, quation de la chaleur.
Abstract
This paper describes the developments and the studies carried out during my one year internship at EDF R&D, in the department of Fluid Mechanics, Power generation and the Environment (MFEE). The majority of the work is concerned with two main themes, the rst theme is based around Direct Numerical Simulations (DNS) of a fully developed channel ow, at a turbulent Reynolds number of 180, performed with EDF's in-house CFD tool
be obtained with a second order nite volume method if the mesh is suciently rened (particularly in the spanwise direction of the ow). The second theme involves a comparative study of dierent turbulence models and dierent numerical schemes as applied to the "sh pass" test-case. The results demonstrated major dierences between turbulence models and numerical methods. It is shown that the models which give the best results are the LES and the Rij-SSG models. It is also shown that a
k model can behave in dierent ways when applied to dierent CFD codes (godeturne, prtus Ph, and elem Ph ). The nal part of this report is devoted to the investigation of the anagiven lytical resolution of the heat diusion equation in one dimension, with particular boundary conditions.
Keywords : Fluids mechanics for incompressible ows, Turbulence modeling, Direct Numerical Simulation, Collocated nite volume technique, Code_Saturne, Fish pass, Heat equation.
11 12
12 13 13
Code_Saturne
3.1 3.2
14
15
15 16 16 17 18 18 18 19
4 Prsentation de Code_Saturne
4.1 Le fonctionnement de 4.1.1 4.1.2
godeturne
20
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 21 23
24
26 27 27 27 29 31 31 36 40
Les simulations ralises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les rsultats obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.4.1 5.4.2 Statistiques usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . quations de transport des tensions de Reynolds
5.5
godeturne
6 Passe poissons
6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 Les passes poissons : un enjeu environnemental Rsultats des calculs RANS Rsultats du calcul LES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prsentation du cas et construction du maillage RANS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
41
41 43 45 50 51
54
55 61 64 67
godeturne
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Conclusion du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
68 69 69
kc
Schma d'une cellule de calcul et d'une face de bord. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Schma de conguration du cas du canal plan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prol de la vitesse moyenne dans le direction de l'coulement. . . . . . . . . . . . . . . Prol logarithmique de la vitesse moyenne dans le direction de l'coulement. . . . . . . Prol logarithmique de la vitesse moyenne dans le direction de l'coulement (zoom). Moyennes RMS de la vitesse uctuante adimensionnalises par en vert .
u .
En rouge :
u 2,
34 34 35
Prol de Prol de
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
u .
En point : DNS de 35
Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.9
5.10 Zoom sur le bilan de k. En point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul. . . . . . . . 5.11 Termes du bilan de
uu
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.12 Termes du bilan de
vv
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.13 Termes du bilan de
ww
y+.
En 38
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.14 Termes du bilan de
ww
y+.
En 39
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul (zoom). 5.15 Termes du bilan de . . . . . . . . . . . . . . . . .
uv
y+.
En 39 42 42 43 43
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.1 6.2 6.3 6.4 Grande chelle poissons de John Day Dams sur la Rivire Columbia Barrage de Verbois prs de Genve sur le Rhne, Suisse . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
44 44 45 45 46 46 46 47 47 48 48 48 48 49 49 49 49 50 50 51 51
Maillage utilis en RANS : zoom sur les cellules ttradriques Champ du vecteur vitesse : k-
SST .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.10 Champ du vecteur vitesse : Rij-SSG 3D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.11 Champ de vitesse : k- standard. 6.12 Champ de vitesse : k-
SST .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.13 Champ de vitesse : Rij-SSG 2D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.14 Champ de vitesse : Rij-SSG 3D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.15 Champ de pression : k- standard. 6.16 Champ de pression : k- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
SST .
6.17 Champ de pression : Rij-SSG 2D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.18 Champ de pression : Rij-SSG 3D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.19 nergie turbulente : k-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.20 nergie turbulente : k- -SST. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.21 nergie turbulente : Rij-SSG 2D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.22 Champ du vecteur vitesse instantane : LES. 6.23 Champ de vitesse (norme) instantane : LES. 6.25 nergie turbulente : LES. 6.26 Prols de
6.27
u (en haut) et k (en bas) le long des sections A et B obtenus avec godeturne. En noir : k , en turquoise : k avec paroi rugueuse. En rouge : k . En bleu : Rij-SSG 2D. En vert Rij-SSG 3D. En orange : LES. . . . . . . . . . . Prols de u (en haut) et k (en bas) le long des sections A et B obtenus avec le modle k . En noir : prtus Ph, en rouge godeturne. En bleu : elm Ph.
52 53 54 65 66 66
Cylindre chaue dans le cadre de l'entreposage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . T(x,t) pour trois donnes d'espace x. En trait continu : la formule analytique. En point : le rsultat avec
godeturne.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Temprature moyenne au cours du temps en fonction de x avec Code_Saturne. . . . . Champ de temprature dirents instants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Introduction
Ce rapport expose la majeure partie du travail eectu au cours de mon stage long (13 mois, de juillet 2007 aot 2008) au sein du dpartement de Mcanique des Fluides, Energie et Environnement du site R&D EDF de Chatou. Il se dcompose en trois parties. La premire partie dcrit l'environnement dans lequel s'est droul le stage. Dans un premier temps, je prsente l'entreprise EDF et le groupe de travail que j'ai intgr. Puis, je tente de replacer le travail eectu pendant le stage dans le contexte des missions cones ce groupe. La deuxime partie a pour objectif de donner des notions thoriques de bases en mcanique des uides incompressibles et en modlisation de la turbulence, an de rendre la lecture de ce rapport accessible au plus grand nombre. Le fonctionnement d'un code de mcanique des uides numrique (Computational Fluid Dynamics (CFD) en anglais)
godeturne
du code dans lequel la totalit de mes travaux de dveloppement a t mene. Enn, la troisime partie se concentre sur les aspects techniques du stage. Elle dtaille les trois grands axes de recherche mens pendant cette anne EDF. Le chapitre 5 prsente les dveloppements et les rsultats d'une DNS avec
godeturne.
dirents modles de turbulence et direntes mthodes numriques sur la conguration d'une passe poissons. Enn, le chapitre 7 prsente la rsolution analytique d'un problme 1D de diusion de la chaleur avec des conditions aux limites particulires.
Premire partie
10
Chapitre 1
Prsentation de l'entreprise
L'alimentation de la population franaise en lectricit est un des points majeurs de la reconstruction du pays au sortir de la seconde guerre mondiale. Le 8 avril 1946, une loi tablit la nationalisation de 1436 entreprises franaises lies la production, le transport et la distribution d'lectricit, crant ainsi un tablissement public caractre industriel et commercial : d'Europe, Tignes. Dans les annes soixante, les moyens de production d'lectricit se multiplient et se diversient. A partir de 1957, les centrales charbon compltent les centrales hydrauliques. En 1963, Chinon, la centrale EDFI permet EDF de produire pour la premire fois de l'lectricit en exploitant l'nergie nuclaire civile. Face l'augmentation vertigineuse des besoins en lectricit, EDF diversie encore ses moyens de production en mettant en service des centrales fonctionnant avec des hydrocarbures. Le choc ptrolier de 1973 pousse les autorits franaises dvelopper de manire signicative la production nuclaire d'lectricit an d'assurer un minimum d'indpendance nergtique la France. C'est ainsi que 13 centrales nuclaires sont construites en deux ans. Cependant, malgr cet eort considrable, l'quilibre entre production et consommation reste fragile. Ainsi, en dcembre 1978, le rseau de distribution s'eondre en quelques heures la suite d'une utilisation un peu plus intense des lumires et du chauage lors d'une matine d'hiver un peu trop frache. EDF rpondra cet incident en modernisant son rseau et en construisant de nouvelles centrales nuclaires dans les annes quatre vingt. EDF se lance ensuite la conqute du monde : forte d'une exprience d'un demi sicle, l'entreprise exporte son savoir faire en Europe, en Chine et en Amrique du Sud. Le groupe EDF est dsormais un des leaders mondiaux de la production d'lectricit. Il produit 22% de l'lectricit de l'Union Europenne. Aprs un changement de statut pour devenir une Socit Anonyme, EDF ouvre en 2006 15% de son capital, 3% supplmentaires seront cds par l'Etat n 2007 an de nancer les logements universitaires. Depuis 1999, le march de l'lectricit s'est ouvert la concurrence, mais c'est partir de 2004 pour les professionnels et de 2007 pour les particuliers qu'EDF n'est plus le fournisseur exclusif.
iletriit de prne
(EDF).
L'entreprise se lance alors dans de grands chantiers comme la construction du plus grand barrage
11
Chapitre 2
12
yrthes ).
industrielles utilisant ces codes et parfois des moyens exprimentaux. Voici quelques problmes que traite le groupe et qui illustrent bien les enjeux stratgiques auxquels il s'attaque : La dure de vie des cuves des racteurs nuclaires Les problmatiques lies aux sollicitations thermiques dans le circuit primaire Les problmatiques lies aux assemblages combustibles Le dveloppement de
godetrune
turbulence (LES), sur les lois de paroi, etc L'tude de l'entreposage des dchets radioactifs Le conditionnement d'ambiance des btiments Les tudes menes par le groupe sont majoritairement commandites par deux entits d'EDF : le SEPTEN (Service Etudes et Projets Thermiques et Nuclaires) et la DPN (Direction du Parc Nuclaire). Ces deux services travaillent le plus souvent avec les autorits de sret nuclaire et le constructeur Areva.
godeturne,
problmes toujours plus complexes et de faon toujours plus prcise. Le phnomne de la turbulence a t pris en compte dans
godeturne
classiques (k standard, ...) ont t introduits dans le code de mme que des modles plus compliqus (mais plus coteux !) permettant de mieux apprhender la turbulence (Large Eddy Simulation ou LES). Mon travail sur la DNS (rsolution extrmement nes des quations de la mcanique des uides) s'inscrit dans ce cadre, en apportant aux ingnieurs et chercheurs travaillant sur la turbulence, des donnes numriques prcises leur permettant de mieux comprendre la structure des coulements et de comparer les modles de turbulence plus simples des donnes riches. Le travail que j'ai eectu sur l'tude des passes poissons s'inscrit galement dans la problmatique de modlisation numrique de la turbulence avec notamment, la comparaison de plusieurs codes de mcanique des uides numrique (CFD). Enn, mon travail de rsolution d'un problme 1D de diusion de la chaleur s'inscrit quant lui dans le cadre d'une collaboration avec un thsard du groupe, Yannick Lecocq.
13
Deuxime partie
Code_Saturne
14
Chapitre 3
u 1 + div(u u) = p + div(2S) t
div(u)
(3.1)
=0
(3.2)
La premire quation exprime la conservation de la quantit de mouvement l'chelle locale tandis que la deuxime reprsente la conservation de la masse pour un coulement incompressible. vecteur vitesse,
le temps,
la pression,
1 2
la masse volumique et
la viscosit cinmatique.
u est le S 1 est
S=
grad
u+
grad
(3.3)
Puisque l'on s'intresse aux coulements conns (et non aux coulements surface libre), la composante hydrostatique de la pression est prise en compte dans le terme pression. De plus, aucun eet de ottabilit
uj ui (ui uj ) 1 p ui + = + + t xj xi xj xj xi uj =0 xj
1 2
(3.4)
(3.5)
Si la viscosit est constante, alors div(2S) = u. La ottabilit est la pousse d'Archimde due la variation de masse volumique, elle-mme due par exemple une temprature variable en espace dans le cas d'coulements faiblement dilatables. 3 En utilisant la convention d'Einstein de sommation sur les doubles indices. Les trois composantes de la vitesse pourront tre aussi notes u,v ,w au lieu de u1 , u2 ,u3 .
15
Le premier terme du membre de gauche de l'quation (3.4) est le terme d'inertie. Le deuxime est le transport convectif de la vitesse par elle-mme, tandis que le dernier terme du membre de droite est le terme de viscosit ou terme de diusion.
nomre de eynolds
de l'coulement. Si
(par exemple la vitesse moyenne dans une section pour un coulement dans un tube) et plus prpondrant que le nombre de Reynolds donn par (3.6) est grand .
L une chelle
caractristique de l'coulement (diamtre du tube par exemple), alors le terme convectif est d'autant
Re =
UL
(3.6)
D'une part, en chaque point de l'coulement, les valeurs de la vitesse et de la pression y uctuent au cours du temps de manire chaotique, et d'autre part, si l'on se dplace dans l'coulement un instant
donn, les uctuations observes de vitesse et de pression sont plus ou moins importantes.
Malgr le caractre chaotique des coulements turbulents, il existe une cohrence spacio-temporelle qui se caractrise par la prsence de structures appeles tourbillons. Les tourbillons ont des tailles et des temps caractristiques dirents et changent de l'nergie les uns avec les autres. A chaque tourbillon de taille caractristique l , on associe un nombre de Reynolds les plus grands ont des tailles proches de celle de l'coulement moyen
produits par les gradients de vitesse de l'coulement moyen et portent la majorit de l'nergie cintique turbulente de l'coulement. Mais ces grandes structures sont instables et elles se dissocient en structures de plus en plus petites et de moins en moins nergtiques - c'est le phnomne de cascade inertielle de Kolmogorov- et ce jusqu' atteindre une chelle
o le nombre de Reynolds
Re(l)
est si
petit que les eets de viscosit molculaire deviennent prpondrants et dissipent ecacement l'nergie. L'chelle minimale atteinte par les tourbillons est appele chelle de Kolmogorov. Pour mieux illustrer le phnomne de transfre d'nergie des grands tourbillons vers les petits, il faut s'intresser plus prcisment aux eets dus au terme convectif non linaire. Considrons pour cela le cas simple de l'quation de Burgers non visqueuse :
Il sut de rendre les quations de Navier-Stokes adimensionnelles grce aux grandeurs caractristiques pour voir apparatre le nombre de Reynolds.
16
obtient :
u(x, t0 + t) = u(x, t0 ) + t
u t
t0
+ O(t2 ) + O(t2 )
(3.8)
= u(x, t0 ) tu
u x
t0
Le terme non linaire a donc cr une structure deux fois plus petite. Ce phnomne se rencontre galement pour le terme convectif des quations de Navier-Stokes.
un
moyenne toutes les valeurs ainsi obtenues (on eectue ainsi une moyenne d'chantillonnage) :
f=
La grandeur
f1 + ... + fN N
(3.9)
f (x, t)
(3.10)
f,
et
f.
On a par
dnition
la grandeur
est la uctuation de
L'oprateur "moyenne de Reynolds" ainsi construit est linaire. Les proprits suivantes sont vries :
f + g = f + g et f = f . L'oprateur commute avec les drivations spatiales et temporelles : t,x f = t,x f . Il est par ailleurss indempotent : f = f et f g = f g . Cependant, f g = f g . C'est cette
5
proprit qui est l'origine de la modlisation de la turbulence. Si dans les quations de Navier-Stokes, on dcompose la vitesse en en
ui = ui + ui
et la pression
p = p+p,
Navier-Stokes moyennes :
ou RANS :
uj ui (ui uj ) 1 p ui + = + + ui uj t xj xi xj xj xi ui =0 xi
5
(3.11)
(3.12)
Dans la suite du rapport, et surtout dans le chapitre 5, d'autres notations pourront tre utilises pour dsigner l'coulement moyen. On notera ainsi indiremment ui ou Ui .
17
Le terme
ui uj
modles ex
Rij = ui uj
possible les tensions de Reynolds (on obtient ainsi des informations sur des grandeurs moyennes tel que la vitesse et les uctuations).
L est la
o
est le nombre de Reynolds bas sur les grandeurs turbulentes caractristiques de l'coulement. Ainsi, si l'on s'intresse un coulement dans un domaine de taille caractristique noeuds
est de l'ordre de
Re
3 4,
Re
L,
alors le nombre de
103
au total ! Les coulements dans des congurations industrielles ont des nombres de Reynolds bass sur l'coulement moyen de l'ordre de
106
108
4 de l'ordre de 10
106 ), il est donc impossible et pour une longue priode encore d'eectuer des DNS
sur des congurations industrielles malgr le progrs exponentiel des moyens de calculs. Il est donc ncessaire de mettre en oeuvre des modles de turbulence qui permettent de modliser les plus petites ou la totalit des structures turbulentes et non plus de les simuler par le calcul.
k ,
et le
k SST
modles du premier ordre (la modlisation des tensions de Reynolds utilise l'hypothse de Boussinesq).
Rij
tenseur de Reynolds qui sont ensuite injectes dans les quations de Navier-Stokes pour prdire les
18
chelles plus petites que la maille) universels et donc applicables tout coulement. La LES permet donc de traiter des problmes vibratoires ou de fatigue thermique (problmes instationnaires).
E(K)
K.
Elle permet aussi de visualiser les zones du spectre concernes par chaque modle de
kc
19
Chapitre 4
Prsentation de Code_Saturne
godeturne
est un code qui rsout les quations de Navier-Stokes. C'est un "code maison" de EDF R&D qui est depuis plus d'un an en open source et tlchargeable l'adresse suivante :
godeturne
veloppe, charge du prtraitement (maillages, donnes gomtriques, dcoupage pour le paralllisme, recollements) et du post-traitement (gnration de chiers lisibles par des logiciels de visualisation, cette partie est progressivement intgre au Noyau) et le Noyau, "partie physique" du code correspondant la rsolution des quations de Navier-Stokes. nombre de modles de turbulence :
godeturne
SST,
Dans ce chapitre, nous prsenterons de faon succincte le fonctionnement de plus d'information voir la documentation de
godeturne
godeturne. Pour
[20].
et de pression
p,
le domaine de calcul), au cours du temps, ce dernier tant discrtis par les instants tie, symtrie, ...), et des conditions initiales. maintenant dtailler.
t0 , t1 , ..., tk ,
en
prenant en compte des conditions aux limites sur les bords du domaine de calcul (paroi, entre, sor-
godeturne
Chaque point de calcul est le centre d'une cellule (aussi appel volume de contrle lmentaire).
godeturne
est un code dit colocalis, c'est--dire que les deux variables vitesse et pression (ainsi
que toutes les variables scalaires) sont dnies et calcules au centre de ces cellules (gnralement le centre de gravit des cellules). Le principe de la mthode des volumes nis est l'criture des quations de Navier-Stokes sous une forme conservative et l'utilisation du thorme de la divergence : on exprime les drives spatiales sous forme de divergence et on intgre les expressions sur chaque cellule. L'quation (4.1) est la rcriture de l'quation de conservation de la quantit de mouvement l'aide
20
l'oprateur divergence :
u + div(u u) = div t
La viscosit
p I +
grad
u+
grad
(4.1)
peut tre complte par une viscosit de sous-maille (en LES) ou une viscosit RANS
prdiction-
un+ 2 .
de vitesse prdit, qui doit tre divergence non nulle, en corrigeant la pression (quation de Poisson).
godeturne
-schma)
1
pn I +
grad
un+ 2 +
grad
un
(4.2)
un
transpos, droite, utilisent une vitesse explicite, et ce pour dcoupler les trois composantes de la Classiquement, lors de l'utilisation de la mthode des volumes nis, on utilise un maillage, partition du domaine
et
Sbik
(voir gure 4.1). On intgre les quations du systme sur chacun des volumes
i .
devient, d'aprs le
Le terme de convection :
thorme d'Ostrogradsky
L'intgrale de volume
div
un+ 2 (u)n
i
1
un+ 2 (u)n dS .
i
i ,
cela se rcrit :
[(uij )n S ij ]uf,ij2 +
jV ois(i)
Les termes
n+ 1
n+ 1
(4.3)
kb (i)
(uij
)n
S ij
et
(ubik
)n
S bik
V ois(i)
et
i,
b (i) dsignent, respectivement, les cellules i (celles-ci peuvent tre eectivement nomuf,ij2 ,
n+ 1
et
2 uf,bik
breuses avec des faces non-conformes). Les valeurs inconnues de la vitesse aux faces, des lments. Il existe trois schmas pour valuer ces valeurs :
n+ 1
doivent tres values, en fonction des vraies inconnues, qui sont les valeurs de la vitesse aux centres
uf,ij2 = uJ
uf,ij2 = ij uI ij =
n+ 1
1 n+ 2
+ (1 ij )uJ
n+ 1 2
avec
FJ IJ
si si
uf,ij2 = uJ
Dans les schmas d'ordre 2, lorsque le maillage prsente des non orthogonalits (i.e. calcul du gradient utilise une technique de
reonstrution de grdient
termes d'ordre un en espace. C'est une mthode itrative. Au bord, la valeur de la vitesse prdite est toujours donne par :
2 uf,bik = uI
n+ 1
n+ 1 2
si
(ubik )n S bik 0,
et
2 uf,bik = ubij
n+ 1
n+ 1 2
si
Par dfaut, dans le code, on fait un mlange (lending ) entre le schma centr et le schma UPWIND d'ordre 1 (pour des raisons de stabilits sur des maillages distordus). On joue pour cela sur la valeur de BLENCV de chaque variable (dnie dans usini1.F), comprise entre 0 et 1, 1 correspondant 100% de centr. Un test de pente permet de basculer du schma centr ou SOLU (d'ordre deux en maillage orthogonal) vers le schma dcentr amont d'ordre un, sans
lending.
Ce test a surtout t
introduit pour viter que des grandeurs physiques telles que la temprature ne dpassent les bornes minimales et maximales imposes par les conditions aux limites (ce qui est physiquement impossible).
grad
un+ 2
se
22
jV ois(i)
uJ
uI
n+ 1 2
IJ
Sij +
kb (i)
ubik 2 uI IF
n+ 1
n+ 1 2
Sbik I=I
(4.4)
Cette discrtisation ne pose pas de problmes sur les maillages orthogonaux (o autres cas, des techniques de reconstruction sont utilises. A noter enn que la vitesse au bord
). Dans les
I ), vi
2 uf,bik
n+ 1
Cette discrtisation produit donc, pour chaque composante de la vitesse, un systme rsoudre, en gnral non linaire : d'une part cause des non orthogonalits ventuelles ncessitant des reconstructions, d'autre part cause de l'utilisation, dans certains cas, d'un test de pente permettant de basculer entre plusieurs types de schmas pour le terme de convection. Le systme est rsolu de manire itrative.
un+1
pn+1
tel que
pn+1 = pn+1 pn .
Il
s'agit de rsoudre le problme suivant (la convection est nglige dans la schma SIMPLEC) :
= grad pn+1
(4.5)
=0
Pour rsoudre ce problme, on prend la divergence de la premire quation, ce qui fait apparatre
grad
(4.6)
La discrtisation classique ("naturelle") de l'oprateur Laplacien a le dfaut de dcoupler les noeuds pairs et impairs : un champ de pression valant alternativement
(mode d'oscillation)
sur un maillage hexadrique rgulier (comme sur un chiquier) est solution de l'quation de Poisson homogne et peut ainsi apparatre et polluer les rsultats. Pour corriger ce problme, on utilise le ltre Rhie & Chow ([4]).
23
Troisime partie
24
Chapitre 5
Code_Saturne
de canal priodique dvelopp avec
godeturne.
section 5.1 est le cas test le plus utilis en simulation de la turbulence de sorte que tout nouveau modle de turbulence doit tre test sur ce cas (c'est de plus un cas trs dicile vu que la turbulence est uniquement gnre par la paroi). Il existe de nombreuses donnes numriques concernant le canal priodique, en particulier plusieurs calculs en simulation directe (DNS de Kim, Moin & Mansour 1987 [16], Jimenez 1998 [6], ...), ce qui permet de comparer tout nouveau modle de turbulence ces donnes de rfrence. Cependant, ces donnes, qui sont accessibles au plus grand nombre, se rvlent parfois insusantes. En eet, les chercheurs qui ont mis en uvre ces DNS ne mettent disponibilit de leurs confrres que les prols des statistiques de l'coulement (c.f. section 5.2) et au mieux un champ instantan, c'est--dire la donne de la vitesse en tout point de l'coulement et un instant
gnre toutefois dj un grand nombre de donnes). Il est impossible de reprendre ces calculs et de les poursuivre, il est galement impossible de faire des calculs ncessitant la connaissance de l'coulement sur plusieurs milliers de pas de temps comme des calculs de statistiques par exemple. Voil pourquoi il est trs intressant pour les ingnieurs-chercheurs d'EDF de mettre en uvre leur propre DNS de canal priodique. Cela leur permettra de disposer de donnes riches. Ils pourront ainsi disposer de champs qu'ils pourront exploiter leur guise et sur lesquels ils pourront calculer toutes les statistiques qui les intressent (les donnes prsentes par la suite on t rcupres par exemple pour des calculs lagrangiens, elles pourraient aussi tre utilises pour tudier les corrlations en deux points ou entre deux variables comme la vitesse de frottement et la vitesse une certaine distance de la paroi). A not enn qu'en toute rigueur, il est inappropri de parler de DNS pour un calcul eectu avec
godeturne.
godeturne
ou
est d'ordre 2,
ordre peu lev par rapport celui des DNS qui utilisent des mthodes spectrales d'ordre beaucoup plus lev. Il faudrait ainsi utiliser le terme plus appropri de
qusiEhx
hx
grossire (absence
de toute modlisation de la turbulence). Cette tude nous permettra de tester les possibilits de DNS avec un code volumes nis colocalis et un schma centr pur en espace.
25
x et z (respectivement dans la direction principale de l'coulement et dans la direction transverse) 2 (direction normale la paroi).
Cet coulement possde plusieurs proprits : la vitesse moyenne est parallle aux parois et toutes
d u , la vitesse de dy y=0 2 frottement, chelle de vitesse issue de la contrainte visqueuse la paroi p = u . Pour tout canal u de demi-hauteur , on dnira alors le nomre de eynolds turulent : Re = . Enn, on notera u y la distance adimensionnelle la paroi. y+ =
les drives moyennes par rapport
et
u =
Avec les proprits du champ moyen nonces plus haut, en utilisant un modle de viscosit
formule de rndtl 1 ,
et
quations de Navier Stokes dans certaines zones du canal et retrouver la loi de la vitesse moyenne
u en
zone linire
zone logrithmique
(il existe
aussi une zone centrale le long de laquelle la longueur de mlange peut tre considre constante, voir
< 11)
u(y + ) =
La zone logarithmique s'tend de limite par les parois
u2 + y
(5.1)
y + = 30
(y = 0.2).
u(y + ) =
On prend Dans la zone
u ln(y + ) + E
(5.2)
Jusqu' y = 0.2 , la taille des grandes structures est limite par la paroi et vaut Lt = y , avec la constante de Von Karmn. Au del, Lt est constant et vaut 0.2 .
26
Numriquement, pour simuler des plaques innies, on impose des conditions de priodicit dans la direction
z,
uide sortant du domaine par une face orthogonal aux plaques est rinsr travers la face oppose (le schma est implicite pour la priodicit de translation). An de gnrer l'coulement, on impose une force motrice, terme source de quantit de mouvement reprsentant un gradient de pression et cens compenser les pertes de charges dues au frottement visqueux en paroi. Notons
source de quantit de mouvement ajouter au second membre des quations de Navier Stokes pour compenser les eorts visqueux en paroi. Raisonnons sur une "colonne" de l'coulement de volume
P x
le terme
V,
S.
2S
V = 2S . Comme les deux forces se compensent (quilibre de l'coulement moyen), on obtient u2 = . Dans godeturne, cela revient ajouter un terme source explicite dans la routine utilisateur ustsns.F (on notera bien que l'on n'impose pas le dbit). P x
P V. x
On a
godeturne,
usini1.F.
turbulence tout en gardant les options spciques de la LES savoir des schmas d'ordre deux en espace et en temps : un schma de Crank-Nicholson en temps et un schma centr pur en espace (ceci est souhaitable pour des calculs instationnaires, voir [2] et [10]). Le champ de vitesse doit tre initialis. En eet, et en particulier avec un nombre de Reynolds turbulent faible et un maillage structur (pas d'erreurs de non-orthogonalit qui peuvent, et ceci peut paratre paradoxal, rendre l'coulement turbulent), l'coulement peu ne pas devenir turbulent si on initialise le champ de vitesse par une vitesse constante (ou mme variable suivant la direction normale la paroi) ou alors aller vers un tat laminaire si on initialise la vitesse par une champ turbulent sans corrlations spatial (avec une gaussienne par exemple). On utilise la SEM (Synthetic Eddy Method, voir [19]) pour l'initialisation du champ de vitesse
2.
en fonction
+ de y .
Comme le schma numrique rsout les quations de Navier Stokes, on peut considrer que si les statistiques concernant les termes de l'quation de quantit de mouvement sont exactes, alors la DNS est satisfaisante et qu'elle donne des rsultats acceptables. Mais cette approche est approximative et mme fausse. En eet, le schma numrique s'appliquant aux quations de Navier Stokes, il est clair que si le maillage est assez n, les termes de ses quations seront prdits de faon exacte. Mais cela
2 Cette mthode est plus gnralement utilise pour gnrer un champ turbulent pour la LES partir de grandeurs moyennes (la vitesse, l'nergie turbulente ou le tenseur de Reynolds, la dissipation) issues d'un calcul RANS ou de donnes exprimentales, en particulier pour gnrer des conditions aux limites d'entre turbulentes pour des calculs industriels.
27
ne sut pas. Pour vrier la qualit d'une DNS, il faut vrier que d'autres quations sont galement bien rsolues, en particulier les quations de transport des termes du second ordre que sont les tensions de Reynolds. Il ne sut donc pas de calculer les prol de termes apparaissant dans leurs quations de bilan [18]. Les quations de transport des tensions de Reynolds s'obtiennent partir des quations de NavierStokes en moyennant ces quations, puis en soustrayant l'quation de Navier-Stokes moyenne l'quation de Navier-Stokes. On obtient alors les quations de transport des vitesses uctuantes, qu'il reste moyenner pour obtenir les quations de transport des tensions de Reynolds. Cette drivation est vraie en continue, elle est gnralement fausse avec les oprateurs discrets. Pour un coulement incompressible instationnaire, les quations de transport des tensions de Reynolds sont donnes par (voir [18] ou [9]) :
et de
ui uj ,
ui uj t
de droite sont :
+ Uk
ui uj xk
Pij = ui uk Tij =
Uj Ui + uj uk xk xk
Production
ui uj uk xk 1 p p u + uj i xj xi 2 ui uj xk xk ui uj xk xk
Transport turbulent
ij =
Gradient de pression-vitesse
Dij = ij = 2
Diusion visqueuse
Dissipation
On utilise la convention d'Einstein de sommation des doubles indices. Les indices de coordonnes (1,2,3) dsignent respectivement la direction de l'coulement la direction transverse
x,
et
z. k
s'obtient en faisant
i = j
dans (5.3) et en
k k + Uk = Pk + Tk + k + Dk k t xk
o les termes du membre de droite sont donns par
(5.4)
28
Pk = ui uk Tk =
Ui xk
Production
1 ui ui uk 2 xk
Transport turbulent
1 p k = u i xi Dk = 2 ui ui 2 xk xk ui ui xk xk
Gradient de pression-vitesse
Diusion visqueuse
k =
Dissipation
Tous les termes apparaissant dans ces quations de transport sont calculs par les programmes
dnsstat.h
et
dnsstat.F
godeturne
utiliss. Tous les calculs ont t lancs sur 1024 processeurs de la machine Blue Gene/L d'IBM que possde EDF (8000 processeurs). Dans toutes les simulations, le nombre de Courant ne dpasse pas
1.
Voici le dtail des options numriques et des temps de retour pour ces trois calculs.
Premier calcul :
Pour ce premier calcul (calcul de rfrence), on a choisit d'utiliser le mme maillage que Kim, Moin et Mansour [16] avaient utiliss en 1987 an de confronter le schma volumes nis centr d'ordre deux de
godeturne
avec les rsultats de Kim, Moin et Mansour (rsolution spectrale dans au moins
deux directions). Il s'agit d'un maillage hexadrique ran en paroi compos de quatre millions de cellules, de longueur
y.
yi = 1 + cos
o
(i 1) , N 1 y
i = 1..N
N = 65
On obtient les valeurs suivantes pour les tailles adimensionnelles de la grille de calcul :
x+ = 12 z + = 7 y + = 0.027 y + = 4.5
On voit que le premier noeud la paroi est trs proche de celle-ci puisque
surait d'avoir une valeur infrieure 5. Cela est d au code spectral utilis par Kim, Moin et Mansour qui ncessite, pour des questions d'optimisation, de placer les noeuds de la direction transverse aux
29
parois aux racines d'un polynme de Tchebychev. Or ces racines sont concentres au niveau des parois. Le pas de temps a t x
dt = 103 s.
statistiques a t lanc aprs 100 000 pas de temps soit environ 70 passages du uide dans le domaine priodique. Les moyennes temporelles ont t calcules sur 20 000 pas de temps. Ces moyennes sont ensuite elles mme moyennes en espace dans les deux directions d'homognit. Le calcul a dur 6 jours sur 1024 processeurs de la Blue Gene.
Deuxime calcul :
Les rsultats du premier calcul n'ayant pas t satisfaisants, en particulier sur la vitesse moyenne, un deuxime calcul a t lanc en divisant par deux la taille des cellules dans la direction mouvements de rotation du uide dans le plan
z . On espre
ainsi mieux capter les structures turbulentes allonges appeles streaks (voir [18]). Les streaks sont des
(y, z)
est donc important de raner susamment le maillage dans ces deux directions pour pouvoir capter ces structures. Comme le maillage est dj trs ran dans la direction raner dans la direction
z. x
et
Pour allger le calcul, la taille du domaine a t divise par deux dans les directions On obtient les valeurs suivantes pour les tailles adimensionnelles de la grille :
z.
Ce
qui, avec le ranement par deux dans la direction z donne un maillage de deux millions de cellules.
tait trop grand ce qui faisait diverger le calcul. Le calcul des moyennes temporelles a t lanc aprs 600 000 pas de temps soit environ 40 passages du uide dans le domaine priodique. Les moyennes temporelles ont t calcules sur 100 000 pas de temps. Le calcul a dur 6 jours sur 1024 processeurs de la Blue Gene.
Troisime calcul :
Enn, l'inuence d'un troisime facteur a t teste : le nombre d'itrations du processus prdictioncorrection de la vitesse chaque pas de temps. Par dfaut, ce nombre est x un (ceci est susant si le nombre de Courant est susamment petit). Le troisime calcul est similaire au deuxime en tout point, except que le nombre d'itrations a t x trois (en eet, il a t montr dans [2] que ce nombre est susant pour obtenir une prcision satisfaisante du couplage vitesse/pression). Concrtement, cela se fait en xant la variable Avec un pas de temps de
dt = 104 s,
NTERUP
3 dans la routine
usini1.F.
uide dans le domaine priodique, il s'est tal sur 300 000 pas de temps. La totalit de la simulation a dur 18 jours sur 1024 processeurs. Le tableau 5.1 rsume les caractristiques des trois calculs :
30
dt
NTERUP
1 1 3
godeturne
u=U
en fonction de la distance
adimensionnelle la paroi. La gure 5.5 reprsente les prols des vitesses uctuantes gure 5.6 reprsente le prol du terme de cisaillement dans le tenseur de Reynolds disponibles sur les moyennes d'ordre 3). On observe que pour tous les calculs lancs avec nos rsultats sur la vitesse moyenne paroi pour calcules. En revanche, pour le premier calcul, on observe qu' partir de
ui2
et la
u1 u2 = u v .
Enn, la gure 5.8 donne le prol de certaines corrlations triples (ces donnes sont les seules donnes
godeturne,
u avec ceux de Mansour, Kim & Moin dans la zone proche de la y + 20. Cette premire observation sera conrme par la suite pour toutes les statistiques y + = 20,
la vitesse moyenne est
1 au centre du canal. Comme la surestime et l'on obtient une surestimation de l'ordre de 0.6m.s
transition entre zones linaire et logarithmique est au mme endroit que celle de la DNS de Kim & Moin, on en dduit que la surestimation de la vitesse moyenne au centre du canal n'est pas due une zone logarithmique trop courte. Deux hypothses ont t formules pour expliquer cette surestimation. Premirement, cela pouvait tre d une zone de transition mal rsolue car pas assez rane ce qui aurait provoqu une accumulation des erreurs jusqu'au centre du canal donnant une surestimation de la vitesse moyenne (ou alors tout simplement un ranement insusant au centre du canal). Cette hypothse a t teste en rcuprant quelques points au niveau de la paroi trop rane et en resserrant les points dans la zone tion
15 y + 30. z,
montre par la suite que c'est la bonne raison) est que le maillage n'tant pas assez n dans la direcles streaks ne sont pas correctement simules, ceci impacte donc le mcanisme de remonte des structures de la paroi vers l'coulement central et l'eet se voit au centre. C'est l'hypothse teste grce au deuxime calcul (courbe bleue sur la gure 5.2 ). On voit une nette amlioration du prol de vitesse moyenne, la surestimation au centre du canal tant nettement diminue. On observe aussi que le fait d'itrer trois fois sur le couplage vitesse-pression apporte une lgre amlioration mais bien moins importante que celle induite par le ranement dans la direction
z.
On observe que les vitesses uctuantes sont globalement bien prdites par les trois calculs, et que le troisime calcul donne un rsultat parfait pour z semble avoir eu un eet ngatif sur le terme zone
vrms et wrms . En revanche, le fait d'avoir ran sur u v puisqu'on observe une lgre surestimation dans la
15 y + 30. Aucune explication satisfaisante n'a pu tre donne pour expliquer ce phnomne. z
permet une nette amlioration sur les corrlations triples
15
y+
30.
Cependant, les prols des corrlations triples sont quand mme nette-
ment moins bien prdis que ceux des autres statistiques. Cela montre qu'il est dicile de capter les phnomnes concernant des termes du troisime ordre avec un code volumes nis d'ordre deux en
31
comportement asymptotique est trs satisfaisant en paroi et que la dgradation a lieu au centre du canal. Ceci montre que le ranement suivant calculs pour vrier cette assertion.
et/ou
32
Fig. 5.4 Prol logarithmique de la vitesse moyenne dans le direction de l'coulement (zoom).
33
u .
En rouge :
u 2,
en
vert
v 2,
en bleu
w2
u v
adimensionnalis par
u .
34
u v
adimensionnalis par
(zoom).
Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul.
35
On observe que pour toutes les tensions de Reynolds, le fort ranement en paroi donne une bonne (voire excellente) adquation de nos rsultats avec ceux de Mansour, Kim & Moin. On voit aussi que dans tous les cas except pour chelles comparativement
vv,
vv
ou
uu
par exemple.
15 y + 50,
godeturne
dirent sensiblement des rsultats de Mansour, Kim & Moin. En particulier, la somme
des termes apparaissant droite des quations de transports n'est pas nulle dans cette zone alors qu'elle devrait l'tre car elle correspond la moyenne spatiale
et
temporelle de
Dui uj Dt
. Mais cela
est relativiser puisqu'on voit que l'erreur sur cette somme reste petite devant le pique du terme de production. Il serait intressant de voir qui est le terme responsable de cette erreur. Au premier abord, toutes les courbes ont un cart faible avec les rsultats de la DNS, ceci nous incite donc en dduire que tous les termes on une contribution l'erreur (somme des termes non nulle).
y+.
En point :
DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul.
36
Fig. 5.10 Zoom sur le bilan de k. En point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul.
uu
y+.
En
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul.
37
vv
y+.
En
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul.
ww
y+.
En
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul.
38
ww
y+.
En
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul (zoom).
uv
y+.
En
point : DNS de Kim & Moin. En trait continu : premier calcul. En trait et carrs : deuxime calcul. En pointills : troisime calcul.
39
donne
des rsultats trs satisfaisants bien que le schma numrique soit "seulement" un schma volumes nis d'ordre deux centr en espace et en temps. Cependant, prendre un maillage destin faire une DNS avec un code spectral ne sut pas car le schma volumes nis n'a pas la prcision leve d'un schma spectral. Il faut donc raner davantage le maillage de faon mieux capter les structures turbulentes, appeles streaks, en proche paroi. On montre ainsi qu'il faut raner au moins par deux le maillage utilis avec un schma spectral dans la direction transverse de l'coulement. On pressent aussi qu'il faut encore raner le maillage dans la direction
et dans la direction
mieux modliser les petites structures turbulentes. L'tape suivante, qui n'a pu tre eectue dans le cadre de ce stage faute de temps, est de lancer des DNS avec des nombres de Reynolds turbulents plus levs (Re
= 395
et
Re = 640)
travail devient accessible avec la nouvelle Blue Gene d'EDF quipe de 32 000 processeurs (travail en cours, lanc durant le stage long, pour
Re = 395).
40
Chapitre 6
Passe poissons
Ce chapitre est consacr aux travaux qui ont t eectus en collaboration avec le dpartement LNHE de EDF R & D. Ils s'inscrivent dans le cadre d'une coopration troite entre des chercheurs de deux dirents dpartements d'EDF R&D : le Laboratoire National d'Hydraulique et Environnement (LNHE) et le dpartement MFEE. Ce type de collaboration inter-dpartements est trs frquent au sein d'EDF R&D. Il existe par exemple de nombreuses collaborations entre les dpartements MFEE et MMC (Mcanique des milieux continus) sur les sujets de fatigue thermique ou de prdiction d'eort dans les vannes et clapets. Il existe aussi des collaborations avec des organismes extrieurs comme les universits (Paris VI, University of Manchester...), les grands instituts de recherche franais (CEA, CNRS,...) ou encore les grandes coles (ENPC, ENSTA, ECL, ECP) o les chercheurs d'EDF sont engags soit dans des projets de recherche communs soit dans des missions d'enseignement. Lors de cette collaboration, nous avons men une tude sur une conguration de passe poissons. La motivation de dpart tait de confronter les calculs eectus avec le code SPH (Smoothed Particle Hydrodynamics) dvelopp par le LNHE :
prtus Ph.
de turbulence dans ce code est rcente, l'ide est de comparer les rsultats avec un code eulrien volumes nis dont les modles de turbulence sont largement valids savoir
godeturne.
De plus,
orait davantage de possibilits puisqu'il permettait l'tude de ce cas en modlisant la les mmes calculs ont t mens avec le code lments nis
turbulence par la mthode LES (mthode plus ne). En plus des comparaisons entre
exprimentales sont aussi disponibles mais pour des raisons de condentialits, il ne sera pas possible de les prsenter dans ce rapport. Cette collaboration a donn lieu une publication lors du troisime congrs SPHERIC (SPH European Interest Community), voir [13] Dans une premire partie, nous prsenterons ce qu'est une passe poissons ainsi que les dirents enjeux environnementaux lis leur dveloppement. Puis aprs avoir dcrit le maillage utilis et sa gnration, nous donnerons dans les sections 6.3 et 6.4 les principaux rsultats obtenus avec dirents modles de turbulence. La dernire partie 6.5 sera consacre une comparaison plus prcise des rsultats des dirents modles ainsi qu' une confrontation des rsultats des dirents codes de calcul.
41
eectuant leur montaison, ainsi qu'aux poissons cherchant les ttes de bassin pour se reproduire (par exemple les truites) de s'aranchir des obstacles crs par l'Homme et mettant leur survie en danger. Nes d'un constat de disparition des espces de poissons ayant besoin de migrer (montaison et dvalaison) dans le cadre de leur cycle de dveloppement et/ou de reproduction (notamment saumons, anguilles, aloses, ...), ces chelles tendent prsent se multiplier, notamment comme mesure compensatoire suite l'tude d'impact obligatoire pour les grands barrages dans la plupart des pays. Nanmoins, mme dans les cas o les concepteurs de ces ouvrages ont les connaissances non seulement en gnie civil, mais qui leur permettent de prendre en compte et de prvoir le comportement des poissons, l'installation d'chelles poissons est parfois considre comme un pis-aller quant la conservation des espces, voire inutile sans la comprhension et la collaboration des utilisateurs ou exploitants du barrage (souvent producteurs d'hydro-lectricit). Voici deux photos de passes poissons rcupres l'adresse [23]. La passe poisson du barrage de Verbois prs de Genve est celle qui se rapproche le plus de la conguration que nous avons tudie.
Fig. 6.1 Grande chelle poissons de John Day Dams sur la Rivire Columbia
42
x).
z,
la profondeur du cours d'eau. Cette modlisation reprsente une hypothse assez forte puisqu'elle ne permet de rendre compte ni des frottements de l'coulement sur le fond du cours d'eau, ni de la surface libre du cours d'eau. Mais cette hypothse parat raisonnable d'autant plus que les calculs eectus avec
prtus Ph
ou
elem Ph
43
Tous les calculs utilisant des modles de turbulence dits modles RANS (sauf le Rij-SSG 3D) ont t lancs sur un mme maillage, que nous avons construit avec le logiciel
imulog
et
snk.
imil
dvelopp par
priori
cellule dans cette direction. Nous avons dcid de raner le maillage en paroi an de mieux prendre en compte l'inuence de celle-ci . Enn, le maillage devait tre totalement conforme y compris sur les faces de priodicit, ce qui nous a oblig utiliser des mailles dites Vorono. Au nal, on obtient le maillage prsent sur la gure 6.5 qui est constitu de gure 6.6 montre un zoom sur la partie triangulaire du maillage.
ttrdriques 2
restreinte sous l'obstacle. Ces mailles ttradriques ont t obtenues par une triangulation de type
24 600
cellules. La
Fig. 6.6 Maillage utilis en RANS : zoom sur les cellules ttradriques
Enn, les donnes exprimentales indiquent que le dbit moyen dans la direction
est gal
Il est important de noter que le ranement en paroi n'est pas aussi n qu'il devrait l'tre, car tant donn le fort nombre de Reynolds de l'coulement, placer des centres des cellules de calcul dans la zone y + 11 aurait ncessit beaucoup plus de points. 2 En ralit, ce sont des prismes base triangulaire.
44
0.3286 m3 .s1 .
Cette valeur a t impose par une mthode de correction du dbit chaque pas de
k SST
z)
et en 3D (30 cellules
z ).
On rappelle que
godeturne
et une loi de paroi standard. D'autres variantes ont t testes mais ne seront pas montres ici : les Scalable Wall Functions [15], lois de paroi rugueuses, le modle changements n'ont pas sensiblement modi les rsultats. Les gures 6.7 6.10 montrent les champs de vecteur vitesse obtenus avec tous les calculs RANS.
SST .
On observe une morphologie de l'coulement variant trs fortement, voire radicalement, en fonction du modle de turbulence utilis. Le seul point commun qu'on peut observer est l'acclration la sortie du rtrcissement due l'incompressibilit de l'eau avec toutefois des variations dans l'angle de sortie. Ces trois calculs donnent des rsultats assez peu satisfaisants dans la mesure o l'on n'observe pas de "zone morte" (vitesse faible) derrire l'obstacle permettant aux poissons de se reposer avant de poursuivre leur ascension. On observe que tous les calculs montrent la prsence d'un certain nombre de recirculations de l'coulement, mais le nombre et l'emplacement de ces dernires varient considrablement en fonction du modle de turbulence. Seul le calcul Rij-SSG 3D prsente une recirculation sous l'obstacle, ce qui correspond aux observations exprimentales. Ceci est conforme aux
45
observations assez gnrales sur le modle SSG qui, ds qu'une instationnarit apparat, se comporte nettement mieux en 3D qu'en 2D (voir [10]). Les gures 6.11 6.14 montrent les champs de la norme de la vitesse obtenus avec tous les calculs RANS.
Il est intressant de noter que les champs de la norme de la vitesse sont assez similaires pour les modles
standard et
k SST ,
k SST .
Une
tude supercielle, uniquement base sur les champs de norme de vitesse, pourrait donc nous amener croire que ces deux modles donnent des rsultats comparables. Il est donc important d'observer aussi les champs des vecteurs vitesse qui mettent en vidence des dirences importantes. Dans la section
46
SST .
6.4, nous donnerons des moyens plus prcis de comparaison des dirents calculs par comparaison de prol de vitesse et d'nergie cintique turbulente. Les gures 6.15 6.18 montrent les champs de pression obtenus avec tous les calculs RANS. On voit que la pression est plus importante au niveau des parois verticales qui s'opposent au sens de l'coulement ce qui est tout--fait normal. Ces champs de pressions nous permettent galement d'observer les centres des recirculations qui apparaissent sous la forme de dpressions localises. On en observe notamment une sous l'obstacle dans le calcul Rij-SSG 3D. Les gures 6.19 6.21 donnent le champ de l'nergie turbulente pour les calculs 2D. On remarque encore une fois une grande disparit dans les rsultats.
47
SST .
48
49
(x, z)
et 30 cellules dans la
normale l'coulement moyen, ce qui fait au total 738 000 cellules. Ce premier calcul n'est
qu'un calcul grossier et non une LES part entire dans la mesure o le maillage utilis n'est
priori
pas assez n pour capter mme les plus grandes structures. En eet, la LES doit tre assez rane pour simuler les structures turbulentes les plus nergtiques. Il existe plusieurs critres pour dterminer une taille de maille correcte. On peut supposer que les grandes structures sont correctement simules si la taille caractristique de la maille est 10 fois plus petite que l'chelle intgrale (taille caractristique des grands tourbillons) ou de l'ordre de l'chelle de Taylor (taille caractristique des structures dans la zone inertielle). On peut aussi considrer que les grandes structures sont correctement simules si la taille des mailles est de l'ordre de 100 fois l'chelle de Kolmogorov. Dans le cas du maillage utilis ici pour la LES, un calcul simple permet de voir qu'il s'agit l d'un maillage bien trop grossier. Les gures 6.22 6.25 prsentent les rsultats de la LES lance sur ce maillage :
On observe que la LES gnre un champ de vitesse turbulent instationnaire contrairement aux calculs RANS 2D (l'instationnarit est celle inhrente la turbulence). Cela est d au fait que malgr un ranement insusant, un certain nombre de structures ont t gnres par la simulation des grandes chelles. On voit aussi que ce calcul donne un rsultat plus proche des observations exprimentales dans la mesure o l'on observe eectivement une "zone morte" derrire l'obstacle o la vitesse y est trs faible. On observe galement une recirculation trs nette sous l'obstacle qui n'apparaissait que
50
dans le calcul Rij-SSG 3D. Fort de ces rsultats satisfaisants, nous avons voulus lanc un calcul LES avec un maillage susamment ran. Pour dimensionner le maillage, nous avons calcul, l'aide de la simulation Rij-SSG 3D, trois chelles caractristiques de longueurs de tourbillons : l'chelle intgrale, l'chelle de Kolmogorov, et l'chelle de Taylor. Puis nous avons dcid de xer la taille des mailles selon la formule :
= max
1 k2 , 10
10k , 80.
1 4
(6.1)
On obtient alors un maillage contenant 50 millions de cellules. Vu la taille importante du maillage, nous ne l'avons pas cr entirement l'aide du logiciel sur le plan
imil.
(x, z)
dans la direction
godeturne.
Un calcul a t lanc sur la Blue Gene avec le maillage ainsi obtenu. Malheureusement, le calcul n'a pas encore abouti. Il est possible que la mthode utilise pour gnrer le maillage soit l'origine des problmes rencontrs.
godeturne et d'autre part, les rsultats du modle k godeturneD prtus Ph, et elem Ph. Pour cela, nous allons tracer les
d'nergie cintique turbulente moyennes (au cours du temps et dans la direction transverse
y)
au
51
La gure 6.26 reprsente les prols de vitesse moyenne et d'nergie cintique turbulente au niveau des sections A et B pour tous les calculs lancs avec
godeturne.
celui qui donne les rsultats les plus proches des observations exprimentales, ce qui n'est pas surprenant puisque c'est le seul modle qui simule les plus grands tourbillons bien que le maillage ne soit pas assez n. Le modle Rij-SSG 3D donne des rsultats similaires surtout au niveau de la section B o les prols de vitesse sont trs proches de la LES. Le modle le montre la gure 6.27. Dirents ajustements ont obtenue. Enn, les modles bien qu'il soit plus satisfaisant lorsqu'il est utilis avec les codes
k quant lui, donne de mauvais rsultats prtus Ph ou elem Ph comme t tests pour amliorer les rsultats du k
(production linaire, paroi rugueuse, ranement du maillage) mais aucune amlioration n'a pu tre
donns exprimentales. En ce qui concerne le Rij-SSG, il donne de bien meilleurs rsultats lorsqu'il est utilis en 3D (bien que ce soit un modle RANS), car il permet de prdire toutes les composantes du tenseur de Reynolds 3D. Il permet donc de reproduire l'anisotropie de l'coulement instantan.
godeturne.
En noir :
k .
En bleu :
La gure 6.27 reprsente les prols de vitesse moyenne et d'nergie cintique turbulente au niveau des sections A et B, pour le modle
k , obtenus avec les trois codes godeturneD prtus PhD et elem Ph. On voit que prtus Ph et elem Ph donnent des rsultats assez proches en termes de vitesse moyenne tandis que le modle k de godeturne donne des prols assez dirents. Lorsque ces rsultats sont compars aux donnes exprimentales, prtus Ph et elem Ph donnent les
52
meilleurs rsultats. Il est assez troublant de voir que des mthodes numriques direntes (SPH pour
prtus Ph
godeturne ) donnent des rsultats aussi (eynolds everged xvierEtokes ) alors mme que elem Ph,
quations de Saint-Venant avec une mthode d'lments nis donne des rsultats proches de ceux de
prtus Ph. Ces rsultats doivent amener des investigations plus pousses en terme de conditions
aux limites, mthodes d'intgrations etc..., an de comprendre les dirences entre les dirents codes avec un modle simple et largement utilis comme le
k .
k .
En noir :
u (en haut) et k (en bas) le long des sections A et B obtenus avec le modle prtus Ph, en rouge godeturne. En bleu : elm Ph.
53
Chapitre 7
On se propose donc de rsoudre de faon analytique le problme ci-dessous de diusion de la chaleur en 1D : Trouver une fonction
T (x, t)
dnie sur
[0, L] [0, +[
54
(7.1)
L'intrt de cette tude rside dans le fait qu' notre connaissance, aucune solution analytique rsolvant prcisment ce problme n'a t trouve dans la littrature classique en diusion de la chaleur, voir par exemple [8]. Nous n'avons rien prcis sur les proprits de la fonction
Tini .
susamment rgulire et possde toutes les proprits dont nous aurons ventuellement besoin. Dans une premire partie, nous exhiberons une solution possible pour le rgime tabli. Puis, dans une deuxime partie, nous donnerons la solution du problme (7.1) et nous montrerons que cette solution est unique. Enn, dans une troisime partie, nous comparerons la solution analytique de (7.1) aux rsultats obtenus par un calcul numrique eectu avec
godeturne.
Tini (x),
prendrons en compte cette condition initiale. Nous "oublions" donc les conditions initiales et nous cherchons exhiber une fonction
telle que :
(7.2)
<T > = 0 et o Tv (x, t) est l'oscillation temporelle t x. On voit alors que l'tat stationnaire vrie :
(7.3)
55
d<T > = dx
x=0
sur
Tp
se traduit
d<T > dx
x=0
Tv x
x=0
(7.4)
Comme
de type Neumann uniquement sur le terme stationnaire. Enn, si l'on moyenne au cours du temps la condition de Dirichlet sur le problme (7.1) : on a
d<T > d<T > = cste, on choisit d'imposer = ce qui revient imposer la condition dx dx T0 cos(t) = 0, on obtient < T (L) >= 0. Finalement,
La partie oscillante
=0 =0 = T0 cos(t) x=0
est homogne pour la partie uctuante (7.5)
= 0
puis
L'quation de la chaleur tant linaire, on peut penser qu'en "forant" le systme par un terme de la forme
T0 cos(t) en x = L, la solution en rgime tabli pourrait tre aussi de mme pulsation . Or on sait qu'un grand nombre de fonctions priodiques peuvent tre dcomposes sur la se de pourier :
1 v fmille de fontions
2 [) o
pFpF en t}
2 est l9espe de rilert des fontions de R dns CD de rr intgrle sur tout ompt2 D et E priodiquesF
Ainsi, toute fonction de carr intgrable sur tout compact de sous la forme :
et de pulsation
f (t) =
nZ
cn eint
(7.6)
L'galit ci-dessus est une galit au sens de la convergence est donc vraie
presque prtout
Pour dmontrer ce rsultat, on raisonne d'abord sur les fonctions rgulires en faisant appel au noyau de Dirichlet. On conclut ensuite par densit, voir [5] pour plus de dtails. 2 On rappel que les compacts de R sont les ensembles ferms et borns dans R.
56
fonctions la forme
eint
et
eint
cos nt
et
sin nt
pour
n 1 3,
et en supposant que
notre solution en rgime permanent est de carr intgrable sur tout compact, on peut la chercher sous
Tv (x, t) =
n1
an (x) cos(nt) +
n1
bn (x) sin(nt).
(7.7)
Remarque 7.1.1
f (t)g(t)dt
Remarque 7.1.2
ves oe0ients cn pprissnt dns l domposition d9une fontion f dns l se de pourier ont pour expression X
cn = 2
2
f (t)eint dt
yn se ontente souvent d9une onvergene L2 de l srie de pourier r les fonE tions L2 orrespondent des fontions d9nergie (nieF wis si l9on souhite voir 4mieux4 qu9une onvergene L2 D il fut fire des hypothses supplmentires sur l fontion f F einsiD si f est ontinue et C 1 pr moreuxD lors l srie de pourier de f onverge simplement 4 vers f F i f est de lsse C 1 u voisinge d9un segmentD lors l srie de pourier onverge uniformment 5 vers f sur e segmentF
Remarque 7.1.3
Remarque 7.1.4
gomme l fontion Tv (x, t) est vleurs dns RD lors les oe0ients an (x) et bn (x) sont des fontions rellesF
On a alors :
n1
n1
Donc
n 1
(7.8)
En langage mathmatique on crit : vect(eint , eint )=vect(cos nt, sin nt) On dit qu'une suite de fonctions fn converge simplement vers f si t fn (t) f (t) n+ 5 On dit qu'une suite de fonctions fn converge uniformment vers f sur un segment S si
4
57
wple W,
1 2 3 Cn , Cn , Cn
et
4 Cn
sont quatre constantes dterminer en fonction des conditions aux limites. ce qui implique que :
On souhaite que
et
n 2
an (L) = 0 bn (L) =0
x=0 =0 =0
donne :
n 1
dan dx db n dx
x=0
x=0
1 2 3 4 n 2 Cn = Cn = Cn = Cn = 0
versible de quatre quations quatre inconnues avec un second membre nul. Donc,
n 2 an (x) =
bn (x) = 0.
Finalement, on cherche la uctuation de temprature sous la forme :
avec
a(x) = C cos
3
2 2 2 x x e +C 4 cos 2
2 2 x e 2 x C 1 sin 2
2 2 2 x x e C 2 sin 2
2 2 x e 2 x 2
58
b(x) = C cos
1
2 2 x e 2 x C 2 cos 2
2 2 x e 2 x + C 3 sin 2
2 2 x e 2 x C 4 sin 2
2 2 x e 2 x 2
C 1, C 2, C 3
et
= T0 =0 =0 =0
wple W )
et on trouve :
2 2 L 1 + e 2L e 2 L 2 C 1 = C 2 = 2 2L + 4 cos2 2e L e 2L + e2 2L + 1 2
T0 sin
2 2 L 1 + e 2L e 2 L 2 C3 = C4 = 2 2e 2L + 4 cos2 L e 2L + e2 2L + 1 2
T0 cos
Remarque 7.1.5
ne simple vri(tion permet de voir que le dnominteur pprissnt dns les expressions des onstntes C 1 , C 2 , C 3 et C 4 D et qui n9est rien d9utre que le dterminnt du systme linire rsoluD n9est jmis nulF yn don un systme de grmerF
a(x)
et
b(x)
a(x) = C sin
2 x sinh 2
2 x C cos 2
2 x cosh 2
2 x 2
b(x) = C sin
2 x sinh 2
2 x + C cos 2
2 x cosh 2
2 x 2
59
avec :
2 2 L 1 + e 2L e 2 L 2 C = 2 2e 2L + 4 cos2 L e 2L + e2 2L + 1 2
2T0 sin
2T0 cos C = 2e
2L
2 L 2
1 + e
2L
2 L 2
+ 4 cos2
2 L e 2L + e2 2L + 1 2
Conclusion : En supposant le rgime permanent indpendant de la condition initiale, nous l'avons recherch 2 sous la forme d'une fonction Tp (x, t), -priodique et vriant les conditions suivantes :
2 Tp Tp t x2 Tp x x=0 Tp (L, t) =0 = = Cste = T0 cos(t)
(7.9)
2 x 2
avec :
a(x) = C sin 2 x sinh 2 2 x C cos 2 2 x cosh 2
b(x) = C sin
2 x sinh 2
2 x + C cos 2
2 x cosh 2
2 x 2
2T0 sin
2T0 cos C = 2e
2L
2 L 2
1 + e
2L
2 2 L
+ 4 cos2
2 L e 2L + e2 2L + 1 2
60
Tt (x, t)
Tt (x, t)
2 Tt Tt =0 t x2 T t =0 x x=0 Tt (L, t) =0 Tt (x, 0) = g(x) g(x) = Tini (x) Tp (x, 0) = Tini (x) L + x a(x).
(7.11)
On voit que, comme les conditions limites sont absorbes par aux limites homognes en
x=0
et
x = L.
l frontire se dompose en deux prties disjointes rgulires N et D F elorsD il existe une suite roissnte (k )k0 de rels positifs ou nuls qui tend vers l9in(niD et il existe une se hilertienne de L2 () (uk )k0 D telle que hque uk pprtient H 1 ()7 et vri(e
uk = k uk uk = 0 u k =0 n
Dans notre cas, on est en dimension 1, et l'ouvert dans sur
D N
sur
est
]0, L[.
On cherche ensuite la dcomposition de la solution de (7.11) dans cette base. Pour cela, dterminons explicitement les fonctions propres du Laplacien correspondant nos conditions aux limites :
Pour une preuve de ce rsultat, voir [1]. H 1 () est l'espace des fonctions de carr intgrable sur , dont la drive faible est aussi de carr intgrable sur . On dmontre qu'en dimension 1, les fonctions de H 1 () sont continues sur .
7
61
(k , uk )
dans
R+ H 1 (0, 1)
tels que :
(7.12)
Comme les
uk (x)
est de la forme :
duk = A dx
Comme
k sin( k x) + B B = 0.
Donc
k cos( k x)
est de la forme :
duk dx
x=0
= 0,
on en dduit que
uk (x)
uk (x) = A cos( k x)
Et comme
uk (L) = 0,
alors
k =
+ 2k 2L
avec
k N.
k +.
k+
Finalement, les fonctions propres du Laplacien avec conditions aux limites de type Dirichlet homogne en
x=L
et Neumann homogne en
x=0
uk (x) = A cos
On prendra
+ 2k x 2L
pour le produit scalaire :
1 A= L
an d'avoir
(uk |ul ) = kl
L
(f |g) =
0
f (x)g(x)dx
La solution de (7.11) peut donc se dcomposer sur cette base de vecteurs propres :
Tt (x, t) =
+ 2k 1 x k (t) cos 2L L k0 k
vrie
En introduisant cette criture dans l'quation de la chaleur, on voit que chaque fonction l'quation direntielle ordinaire :
k (t) + k k (t) = 0
avec
k =
+ 2k 2L
2
. On a donc
0 k (t) = k ek t .
Tt (x, t) =
1 + 2k 0 k ek t cos x 2L L k0
(7.13)
62
o les
0 k
g(x)
sur la base de
fonctions propres
(uk )k0
L 0 k = 0
g(x)uk (x)dx
Cette analyse nous donne automatiquement l'unicit de la solution du problme (7.11) puisqu'elle ne peut avoir d'autre expression que celle donne par (7.13), les Ainsi, une solution du problme global (7.1) est
(uk )k0
L2 (0, L).
T (x, t) =
(7.14)
Remarque 7.2.1
v9uniit de l solution du prolme @UFIIA nous donne diretement l9uniit de l solution du prolme glol @UFIAF in e'etD on herhe l solution T du prolme @UFIAF qre l9nlyse e'etue dns l setion UFID on voit que l fontion T Tp est solution d9un prolme @le prolme @UFIIAA dont l solution existe et est unique et dont l9expression Tt est donne pr @UFIQAF yn don forment T Tp = Tt e qui implique T = Tt + Tp D d9o l9uniit de l solution du prolme @UFIAF sl est importnt de noter que l solution ne dpend ps d9un hoixD elui de Tp pr exempleF in e'etD Tp n9est ps onnue uniquement trvers ses proprits visEEvis des onditions ux limites du prolme @e qui urit pu mener plusieurs hoix pour Tp AD mis on dispose d9une expression prfitement d(nie pour Tp F
Remarque 7.2.2
our tre plus rigoureuxD il fudrit dterminer quel espe pprtient l fontion T (x, t)F in e'etD s9il est lir que l prtie permnente Tp (x, t) est une fontion de C [0, L] [0, +[ D les hoses sont plus ompliques pour l prtie trnsitoire de l solutionF yn dmettr sns plus de prisons que si Tini est dns L2 (0, 1)D lors l prtie trnsitoire de l solution est dns L2 ]0, +[; H 1 (0, 1) C 0 [0, +[; L2 (0, 1) D voir I pour une dmonstrtion de e rsulttF dire que
Remarque 7.2.3
t0+
et priser en quel sens se fit ette onvergeneF xous nous proposons de dmontrer que si Tini est dns L2 (0, 1)D lors X
t0+
in e'etD omme (uk )k0 est une se orthonorme de L2 (0, 1)D lors t > 0 X
63
T (., t) Tini
L2
= =
0 k t u k k0 k e 0 k t k0 k (e 0 k t k0 k (e 0 2 k t k0 k (e
L2
+| cos(t) 1| a
L2
L2
+| sin(t)| b
L2
L2
1)2 + | cos(t) 1|
+| sin(t)|
ves deux derniers termes tendent vers 0 qund t tend vers 0F ve premier terme tend ussi vers 0 pr le thorme de onvergene domineF
8 simulation .
godeturne
qui, moyennant
Nous dcidons de rsoudre numriquement le problme (7.1) avec les options suivantes :
L T0 Tini (x, 0)
=1 =1 = 2 =1 = cos
x + L x + a(x) 2L
Tini a t choisie de manire pouvoir dterminer facilement les coecients g(x) = Tini (x) L + x a(x) dans la base des (uk )k0 . En eet, dans ce
0 0
covofi.F
godeturne
sources
godeturne
= 1,
et la diusivit thermique
K = 1,
scalaire temprature ce qui ce se fait aisment en xant ICONV(ISCALT) 1 dans la routine utili-
usini1.F.
covofi.F.
Nous avons utilis un maillage 1D constitu de 50 cellules de mme taille. Ce maillage peut paratre grossier premire vue, mais des tests de convergence en maillage ont t faits, et on montre
La dmarche peut paratre trange, en eet, on a plutt l'habitude de valider les codes numriques en confrontant leur rsultats des solutions analytiques lorsque celles-ci existent. Mais on sait nanmoins que Code_Saturne est consistant pour l'quation rsolue ici.
64
qu'on obtient les mmes rsultats mme avec un maillage constitu de 20 cellules uniquement. La gure 7.2 reprsente l'volution au cours du temps de la temprature en trois abscisses x diffrentes. On observe bien une parfaite adquation entre le rsultat obtenu avec valeur choisie pour
godeturne
et la
formule analytique (7.9). On vrie aussi que la solution est 1-priodique, ce qui est cohrent avec la
Fig. 7.2 T(x,t) pour trois donnes d'espace x. En trait continu : la formule analytique. En point :
le rsultat avec
godeturne.
x,
la temprature moyenne au cours du temps obtenue
avec Code_Saturne. On voit que, comme le prdit la formule analytique (7.9), le prol de temprature
L x
avec
= L = 1.
65
66
T (x, t)
dnie sur
[0, L] [0, +[
telle que :
T (x, t) =
k0
avec
k 0
+ 2k 2L
a(x) = C sin
2 x sinh 2
b(x) = C sin
2 x sinh 2
2 x + C cos 2
2 x cosh 2
2 x 2
o les constantes
et
2 2 L 1 + e 2L e 2 L 2 C = 2 2e 2L + 4 cos2 L e 2L + e2 2L + 1 2
2T0 sin
2T0 cos C = 2e
et
2 L 2
1 + e
2L
2 L 2
2L
+ 4 cos2
2 L e 2L + e2 2L + 1 2
L 0 k = 0
67
Conclusion technique
Les rsultats de la DNS d'un coulement de canal pleinement dvelopp un nombre de Reynolds turbulent,
Re = 180,
avec
godeturne
obtenir de trs bons rsultats avec un schma numrique volumes nis d'ordre deux en espace si l'on rane susamment le maillage dans la direction transverse l'coulement principal. On peut ainsi reproduire, avec de trs bonnes approximations, les statistiques de l'coulement concernant les vitesses moyennes, les tensions de Reynolds et mme les bilans de ces dernires, et ce sans aucun modle de turbulence. Si l'on considre les moyens de calculs importants dont s'est dot EDF ces derniers mois, ces rsultats laissent entrevoir de trs belles perspectives quant la simulation numrique directe d'coulements industriels peu turbulents. Ces travaux devront cependant tre complts par des simulations similaires sur des coulements des nombres de Reynolds plus levs, (en cours) et
Re = 395
Re = 640.
Par ailleurs, l'tude mene sur la conguration de la passe poissons a permis de comparer direntes mthodes numriques en CFD, et direntes modlisations possibles pour la turbulence. Cette tude a mis en vidence des dirences majeures entre les modles de turbulence, elle a en outre montr que la mthode LES, qui permet de simuler les grands tourbillons tout en modlisation les petits, donne sur cette conguration des rsultats autrement plus satisfaisants que ceux des modles RANS. Parmi les modles RANS, seul le Rij-SSG utilis sur un maillage 3D a donn des rsultats proches de ceux de l'exprience. Des investigations supplmentaires devront cependant tre menes an de comprendre les dirences observes entre le modle de
standard de
prtus Ph
(SPH) et
elem Ph
godeturne
et ceux
(lments nis).
Enn, le travail eectu sur un problme 1D de diusion de la chaleur, avec des conditions aux limites de type Neumann sur une paroi et de type Dirichlet oscillant en temps sur l'autre paroi, ont permis d'exhiber une expression analytique de l'unique solution du problme. Cette solution analytique, notre connaissance absente dans la littrature, permettra de mieux comprendre les phnomnes de thermique solide lis au stockage et l'entreposage de dchets nuclaires.
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Bilan personnel
Ce stage long de treize mois fut pour moi une exprience trs enrichissante. En eet, comme je suis inscrit au dpartement Ingnierie Mathmatique et Informatique de l'Ecole Nationale des Ponts et Chausses, option calcul scientique, ce stage en mcanique des uides numrique prsentait tous les atouts pour combler mes attentes. Il m'a permis de mettre en application directe un grand nombre de connaissances acquises l'cole dans les domaines du calcul scientique, de la mcanique des uides, de la turbulence et mme de la rsolution de l'quation de chaleur monodimensionnelle ! Grce ce stage, j'ai pu dcouvrir les enjeux qui peuvent tre cons un dpartement R&D d'un grand groupe industriel. J'ai eu ainsi l'opportunit d'tre immerg dans le milieu industriel du nuclaire et de cerner le rle majeur que peuvent avoir des ingnieurs et des chercheurs en termes de prdictions d'impact, de sret, etc. De plus, j'ai eu la chance durant mon stage de pouvoir travailler avec des outils de trs grande qualit, et notamment avec des outils de calcul numrique extrmement puissants. La dure du stage permet en outre de pleinement s'intgrer dans l'entreprise. J'ai en eet travaill sur plusieurs sujets durant cette anne, avec dirents chercheurs, ingnieurs, thsards et stagiaires issus du groupe ou de dirents dpartements. De plus, la prsence au sein d'EDF R&D de chercheurs de renomme internationale m'a permis de ctoyer de plus prs le monde de la recherche acadmique. J'ai ainsi beaucoup apprci mon sjour l'universit de Manchester, o j'ai pu prsenter une partie de mes travaux. Enn, ce stage a t pour moi l'occasion de prendre du recul sur mon orientation et sur mes objectifs professionnels. Il m'a permis de conrmer mon dsir de poursuivre mes tudes et de travailler dans le monde du calcul scientique, mais peut-tre dans un contexte plus acadmique. J'ai donc dcid de nir mes tudes l'ENPC en intgrant le Master Recherche
ux hrives rtielles
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