La Pratique de La Gestion Durable Des Terres: Directives Et Bonnes Pratiques Pour L'afrique Subsaharienne
La Pratique de La Gestion Durable Des Terres: Directives Et Bonnes Pratiques Pour L'afrique Subsaharienne
La Pratique de La Gestion Durable Des Terres: Directives Et Bonnes Pratiques Pour L'afrique Subsaharienne
2011
Prpar par WOCAT Coordination FAO de lONU Publi en partenariat avec TerrAfrica
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P R A T I Q U E
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G E S T I O N
D U R A B L E
B A C K G R O U N D
Les appellations employes dans ce produit dinformation et la prsentation des donnes qui y figurent nimpliquent de la part de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de dveloppement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorits, ni quant au trac de leurs frontires ou limites. La mention de socits dtermines ou de produits de fabricants, quils soient ou non brevets, nentrane, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de prfrence dautres de nature analogue qui ne sont pas cits.
ISBN 978-92-5-000000-0
Tous droits rservs. La FAO encourage la reproduction et la diffusion des informations figurant dans ce produit dinformation. Les utilisations des fins non commerciales seront autorises titre gracieux sur demande. La reproduction pour la revente ou dautres fins commerciales, y compris pour fins didactiques, pourrait engendrer des frais. Les demandes dautorisation de reproduction ou de diffusion de matriel dont les droits dauteur sont dtenus par la FAO et toute autre requte concernant les droits et les licences sont adresser par courriel ladresse copyright@fao.org ou au Chef de la Sous-Division des politiques et de lappui en matire de publications, Bureau de lchange des connaissances, de la recherche et de la vulgarisation, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie.
FAO 2011
Auteurs :
Hanspeter Liniger, Rima Mekdaschi Studer, Christine Hauert, Mats Gurtner Sous coordination de FAO
Rdacteur technique : William Critchley Traduction franaise : Brigitte Zimmermann, Barbara de Choudens Graphiques et cartes : Ulla Gmperli, Simone Kummer, Chris Hergarten Mise en page : Rfrences : Simone Kummer Liniger, H.P., R. Mekdaschi Studer, C. Hauert and M. Gurtner. 2011. La pratique de la gestion durable des terres. Directives et bonnes pratiques en Afrique subsaharienne. TerrAfrica, Panorama mondial des approches et technologies de conservation (WOCAT) et Organisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) Photo de couverture : Gestion durable des terres pratique sur des exploitations petite chelle Machakos, au Kenya: protection des terres en pente au moyen de terrasses creuses la main en association avec de lagroforesterie (Hanspeter Liniger)
A V A N T- P R O P O S
La terre est la vraie richesse de lAfrique subsaharienne (ASS). Ce continent est caractris par une trs grande diversit dcosystmes naturels, qui hbergent des ressources telles que les sols, la vgtation, leau et la diversit gntique. Ces lments constituent la principale richesse naturelle de la rgion. Ils doivent tre prenniss afin que les populations africaines qui en tirent leur nourriture, leau, le bois, les fibres, les produits industriels et les fonctions et services des cosystmes puissent continuer y vivre. Dans le mme temps, la terre fournit directement les moyens dexistence 60 pour cent des personnes, au travers de lagriculture, de la pche en eau douce, de la foresterie et dautres ressources naturelles (FAO 2004). Mais la surexploitation menace srieusement les ressources en terre et en eau dans quelques rgions, bien que la disponibilit de ces ressources y soit lune des plus leve sur terre. Cest la consquence directe des besoins croissants dune population en pleine expansion, conjugue des pratiques inappropries de gestion des terres. Ainsi, dune part la population de lAfrique crot de plus de deux pour cent par an (FAO 2008), ce qui ncessitera un doublement de la production alimentaire dici 2030, dautre part, la productivit des ressources naturelles sont gnralement en dclin. De plus, le nombre de catastrophes naturelles a augment et les effets du changement climatique commencent se faire sentir. Il est urgent de trouver un nouveau systme de gestion et de gouvernance des terres qui soit en mesure de rpondre de manire systmatique et intgre ce dfi crucial de dveloppement. La gestion durable des terres (GDT) est une approche densemble qui possde un potentiel de transformation durable court et long terme. Mais quentend-on exactement par gestion durable des terres ? Quels en sont les principes et avant tout, quelles sont les pratiques que les gens peuvent utiliser ? En quoi est-elle vraiment diffrente et comment peut-elle apporter des solutions concrtes en Afrique ? Voici les questions cls abordes par cet ouvrage les rponses sont ensuite fournies dans les tudes de cas et les analyses. Ces directives ont t dveloppes partir de la vaste exprience de la FAO et de WOCAT. Le livre puise en particulier dans les rseaux de WOCAT et dans sa base de donnes de connaissances de GDT ainsi que dans son premier livre intitul L o lherbe est plus verte . Ces directives ont t labores dans le cadre du partenariat TerrAfrica dont lobjectif principal est de promouvoir la GDT et de la transposer grande chelle en ASS, grce leffet de levier et lharmonisation dinvestissements multisectoriels au niveau local, national, intra rgional et rgional. Lobjectif de ce livre est de stimuler fortement ladoption de la GDT sur le continent africain. Il est fond sur des connaissances scientifiques, techniques, pratiques et oprationnelles. Il a t crit pour fournir une assistance solide aux pays, aux institutions et programmes rgionaux, aux partenaires de dveloppement et aux organisations dexploitants agricoles qui sont dsireux de modifier les investissements actuels et de les rorienter dans une direction plus durable. Ce livre prsente de manire conviviale 13 grands groupes de technologies de GDT, illustrs par 47 tudes de cas de toute la rgion. Nous insistons sur le fait que, bien que compltes, ces pratiques ne sont pas des approches descendantes ou directives ; dans la plupart des cas, elles peuvent tre amliores ou remodeles selon les situations. Les utilisateurs sont donc encourags les adapter et les modifier selon les conditions, en y intgrant lingniosit et les savoirs locaux.
Avant-propos
En outre, le livre traite des questions environnementales les plus urgentes pour lASS : il nest pas uniquement question de lutte contre la dgradation des sols, mais aussi de prserver les fonctions des cosystmes, dassurer la scurit alimentaire, de protger les ressources en eau sur les terres et daborder les questions dattnuation du changement climatique et dadaptation celui-ci. Diffrentes situations typiques de lASS sont traites et le potentiel damlioration des conditions dexistence apport par ces contributions majeures est mis en lumire. Il est espr que les initiatives importantes en cours telles que les programmes de pays et les oprations dinvestissement soutenues par TerrAfrica, les plans daction nationaux et les stratgies sectorielles dinvestissement, la planification pour le Programme intgr pour le dveloppement de lagriculture en Afrique (CAADP) ainsi que les initiatives concernant la fort, les ressources en eau et le changement climatique rendront ces pratiques oprationnelles et permettront de les transposer grande chelle grce des multi-partenariats. Il est espr que toutes les parties prenantes pourront tirer profit des prcieuses informations contenues dans ce guide et quelles participeront au partenariat de TerrAfrica qui vise tendre et documenter les connaissances actuelles.
R E MER C I E M EN TS
Ce livre est louvrage de rfrence des connaissances de la plateforme TerrAfrica, prpar linitiative de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) et financ par le Fonds effet de levier de TerrAfrica qui regroupe nombre de donateurs, la Banque mondiale (BM), la FAO, la Direction du dveloppement et de la coopration suisse (DDC) et le Panorama mondial des approches et technologies de conservation (WOCAT). Ces directives ont t prpares par Hanspeter Liniger, Rima Mekdaschi Studer, Christine Hauert et Mats Gurtner ; elles ont t inities et coordonnes par Dominique Lantieri de la FAO, dites dans la version originale en anglais par William Critchley, CIS, VU-Universit dAmsterdam, avec le soutien, les contributions techniques et la relecture de Steve Danyo de la Banque mondiale et de Sally Bunning de la FAO. Les directives sont bases sur un processus itratif qui puise dans lexprience collective des personnes et des institutions, la fois en Afrique et lextrieur. Elles ont t rdiges avec le conseil, la coopration et lassistance des nombreux contributeurs qui dfendent la GDT comme le moyen dassurer les conditions dexistence en respectant lenvironnement et de manire rsiliente au climat. Les groupes de GDT, sous leur forme actuelle, nauraient pas pu tre rdigs sans la rvision et les apports techniques des personnes ressources suivantes : Gestion intgre de la fertilit des sols : Jacqueline Gicheru, FAO; Stephen Twomlow, UNEP; Wairimu Mburathi, FAO; Agriculture de conservation : Amir Kassam, FAO; Josef Kienzle, FAO; Maimbo Malesu, ICRAF; Ric Coe, ICRAF; Theodor Friedrich, FAO; Collecte des eaux de pluie : Bancy Makanya Mati, ICRAF; Christoph Studer, Swiss College of Agriculture; Maimbo Malesu, ICRAF; Sally Bunning, FAO; Gestion de lirrigation petite chelle : Bernard Keraita, IWMI; Chris Morger, Intercooperation; Pay Drechsel, IWMI; Sourakata Bangoura, FAO; Wairimu Mburathi, FAO; Barrires en travers de la pente : Hans Hurni, CDE; Jan De Graaff, WUR; Kithinji Mutunga, FAO; Agroforesterie : Aichi Kityali, ICRAF; Chin Ong; Hubert de Foresta, Institute for Research and Development (IRD); Ric Coe, ICRAF; Gestion intgre dagriculture et dlevage : Jonathan Davies, IUCN; Pastoralisme et la gestion des parcours : Eva Schlecht, University of Kassel; Jonathan Davies, IUCN; Pierre Hiernaux, CESBIO; Gestion durable des forts plantes : Walter Kollert, FAO; Gestion durable des forts en zones arides : Anne Branthomme, FAO; Nora Berrahmouni, FAO; Gestion durable des forts tropicales humides : Alain Billand, CIRAD; Carlos de Wasseige, projet FORAF, CIRAD; Nicolas Bayol, Fort Ressources Management (FRM); Richard Ebaa Atyi, projet FORAF; Robert Nasi, CIFOR; Tendances et nouvelles opportunits : William Critchley, CIS, VU-University Amsterdam; Les approches de GDT : William Critchley, CIS, VU-University Amsterdam; Ernst Gabathuler, CDE Les auteurs de cette publication sont profondment reconnaissants envers les personnes suivantes, qui sont les auteurs des tudes de cas ou qui ont contribu la mise jour des tudes de cas dj existantes dans les bases de donnes de WOCAT : Jens Aune, Norwegian University of Life Science, Norway; Sourakata Bangoura, FAO Central frica; Jules Bayala, CORAF; Sally Bunning, FAO; Carolina Cenerini, FAO; William Critchley, CIS, VU-University Amsterdam; Daniel Danano, MoARD, Ethiopia; Etienne Jean Pascal De Pury, CEAS Neuchtel, Switzerland; Toon Defoer, Agriculture R&D consultant, France; Friew Desta, Bureau of Agriculture, SNNPR, Ethiopia; Lopa Dosteus, CARE International, Tanzania; Deborah Duveskog, Regional FFS Advisor, FAO Kenya; Mawussi Gbenonchi, Universit de Lom, Togo; Paolo Groppo, FAO; Abraham Mehari Haile, UNESCO-IHE Institute for Water Education, The Netherlands; Andreas Hemp, University of Bayreuth, Germany; Claudia Hemp, University of Wrzburg, Germany; Verina Ingram, CIFOR-Cameroon; Ceris Jones, Agronomica, UK; Franziska Kaguembga, NGO newTree, Burkina Faso; Zeyaur R. Khan, ICIPE, Kenya; Frederick Kihara, Nanyuki, Kenya; Christian Kull, Monash University, Australia; Lehman Lindeque, Department of Agriculture, Forestry and Fisheries, South Africa; Maimbo Malesu, ICRAF; Joseph Mburu, MoA, Kenya; John Munene Mwaniki, Kenya; Kithinji Mutunga, FAO Kenya; James Njuki, MoA , Kenya; Adamou Oudou Noufou, Niger; Ahmed Oumarou, Ministry of Environment, Niger; Dov Pasternak, ICRISAT, Niger; Jimmy Pittchar, ICIPE, Kenya; Tony Rinaudo, World Vision, Australia; Eva Schlecht, University of Kassel, Germany; Abdoulaye Sambo Soumaila, GREAD, Niger; Dthi Soumar Ndiaye, Centre de Suivi Ecologique, Senegal; Adjimon Souroudjaye, Volta Environmental Conservation Organization; Jacques Tavares, INIDA, Cape Verde; Donald Thomas, MoA, Kenya; Fabienne Thomas, Switzerland; Stephen Twomlow, UNEP; Larissa Varela, INIDA, Cape Verde; Flurina Wartmann, Biovision Foundation for ecological development, Switzerland; Marco Wopereis, Africa Rice Center, Benin; Lazare Yombi, Helvetas, Burkina Faso; Julie Zhringer, ETH Zrich, Switzerland; Iyob Zeremariam, MoA, Eritrea; Urs Scheidegger, Swiss College of Agriculture, SHL; Martin Dyer, Kisima Farm, Kenya; Bereket Tsehaye, Toker Integrated Communitiy Development, Eritrea
Remerciements
L I S T E D E S A B R V I AT I O N S E T A C R O N Y M E S
ASS : ARP : BAD : BM : CABI : CC : CDE : CEAS : CES : CESBIO : CGIAR : CIFOR : CIRAD : CIS : CNES : CTA : FAO : FFS : OFAC : GES : GDT : GIEC : GREAD: IAASTD : ICIPE: ICRAF : ICRISAT: IFPRI : ILEIA : ISRIC : IWMI : LADA : MoA(RD): S&E : n.a./ na : ONG : ONU : OCDE : PNUD : PNUE : PSE : SNV : SOC : SOM : UA-NEPAD : UICN : UNECA : UNESCO : WOCAT : WUR : Afrique subsaharienne Approche rurale participative Banque Africaine du dveloppement Banque mondiale Commonwealth Agricultural Bureaux International Changement climatique Centre pour le dveloppement et lenvironnement Centre cologique Albert Schweizer Conservation de leau et des sols Centre dEtudes Spatiales de la BIOsphre Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale Centre de la recherche forestire international La recherche agronomique pour le dveloppement; Centre for International Cooperation (VU University Amsterdam) Centre national dtudes spatiales Centre technique de coopration agricole et rurale Organisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture Ecoles dagricultures de terrain - Farmer Field School Observatoire des forts dAfrique centrale Gaz effet de serre Gestion durable des terres Groupe dexperts international sur levolution du climat Groupe de recherche dtude et daction pour le dveloppement, Niger Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies pour le dveloppement International Centre for Insect Physiology and Ecology - African Insect Science for Food and Health Centre international pour la recherche en agroforesterie Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides Institut international de recherche sur les politiques alimentaires Centre for Learning on Sustainable Agriculture World Soil Information Institut international de gestion de leau Projet dvaluation de la dgradation des terres dans les zones arides FAO Ministry of Agriculture (and Rural Development) Suivi et valuation non applicable Organisation non gouvernementale Organisation des Nations unies Organisation de coopration et de dveloppement conomique Programme des Nations Unies pour le dveloppement Programme des Nations Unies pour lenvironnement Paiement de services environnementaux Agence de dveloppement des Pays-Bas Carbone organique du sol Matire organique du sol Union africaine Nouveau partenariat pour le dveloppement de lAfrique Union internationale pour la conservation de la nature Commission conomique des Nations Unies pour lAfrique Organisation des Nations Unies pour lducation, la science et la culture Panorama mondial des approches et technologies de conservation Wageningen University & Research centre
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1 RE PARTIE : PRINCIPES DIRECTEURS Introduction
Objectifs et structure
La rdaction de directives pour des technologies et approches de gestion durable des terres en Afrique subsaharienne (ASS) fait partie du programme TerrAfrica de 2009-2010. Lobjectif de ces recommandations et tudes de cas est de contribuer crer un cadre pour les investissements lis aux pratiques de gestion durable des terres (GDT). Le but est, en particulier, didentifier, danalyser, de discuter et de diffuser des pratiques de GDT prometteuses incluant la fois les technologies et les approches la lumire des dernires tendances et nouvelles opportunits. Ltude cible surtout les pratiques qui produisent des rsultats et un retour sur investissement rapides et / ou les autres facteurs qui incitent ladoption de ces pratiques. Ce document sadresse aux parties-prenantes cls des programmes et projets de GDT aux stades de llaboration et de la mise en uvre : il sagit surtout des praticiens, des gestionnaires, des dcideurs, des planificateurs, en collaboration avec les institutions financires et techniques et les donateurs. Les directives sont divises en deux parties principales. La 1re partie met en lumire les grands principes de la GDT ainsi que les lments importants prendre en compte qui permettront de qualifier les technologies et approches de bonnes pratiques pour une transposition grande chelle. La 2me partie prsente douze groupes de technologies de GDT ainsi quun module sur les approches de GDT. Celles-ci sont illustres par des tudes de cas spcifiques. Les principales personnes ressources et experts en GDT en ASS ont t sollicites afin de finaliser les groupes de GDT et de dcrire les tudes de cas spcifiques. Ce produit sefforce dtre la pointe de la recherche. Afin daugmenter la capacit productive des terres, lefficience dutilisation de leau et la productivit doivent tre amliores. Cet objectif peut tre atteint en rduisant les pertes leves deau par ruissellement et vaporation sur des sols non protgs, en collectant leau, en amliorant linfiltration et en augmentant les capacits de stockage ainsi quen optimisant lirrigation et en grant les surplus deau. La priorit doit tre donne lamlioration de lefficience de lutilisation de leau dans lagriculture non irrigue ; il sagit l du plus gros potentiel daugmentation des rendements, associ de nombreux bnfices. Pour lagriculture irrigue, lacheminement et la distribution de leau constituent les principales cls dconomie deau. Toutes les bonnes pratiques prsentes dans la 2me partie de ces directives ont amlior lefficience de la gestion et de lutilisation de leau ; certaines dentre elles ciblent plus particulirement la gestion de cette ressource trs limite, par exemple la collecte des eaux dans les rgions arides, la protection contre les pertes par vaporation ou ruissellement, lagriculture durable, lagroforesterie ou lamlioration LAfrique subsaharienne est particulirement vulnrable aux menaces de dgradation des ressources naturelles de la gestion des pturages. En ASS, les efforts concerts pour grer la dgradation des sols grce la GDT doivent cibler la raret de leau, la fertilit des sols, la matire organique et la biodiversit. La GDT cherche augmenter la production agricole par des systmes la fois traditionnels et innovants et amliorer la rsilience aux diverses menaces environnementales. et la pauvret. Les causes principales en sont le taux de croissance lev de la population et une pression de population croissante, une dpendance une agriculture vulnrable aux changements environnementaux, des ressources naturelles et des cosystmes fragiles, des taux levs drosion et de dgradation des sols ainsi que des rendements faibles et des pertes aprs rcolte. En prime, se rajoute une sensibilit aux variations climatiques et au changement climatique long terme.
Rsum
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Lamlioration des conditions microclimatiques reprsente aussi un potentiel daugmentation de la productivit des terres. Limplantation de brise-vents et de bandes boises qui protgent des tempratures leves et du rayonnement (en utilisant lagroforesterie et la culture multi-tages) et qui conservent des conditions aussi humides que possible peut crer un microclimat favorable dans les zones sches et chaudes en diminuant limpact du vent. Dans ce contexte, le paillage et le couvert vgtal sont importants. Dans les rgions humides, limportance sera donne la protection des sols contre les pluies intenses. Ainsi, afin daugmenter la productivit des terres, il est essentiel de suivre et de combiner les principes damlioration de lefficience de lutilisation de leau, damlioration de la fertilit des sols, de gestion de la vgtation et doptimisation des microclimats. Ces synergies peuvent plus que doubler la productivit et les rendements de lagriculture petite chelle. Lintensification et / ou la diversification peuvent encore augmenter cette productivit.
Systme dexploitation intgr des terres : association de mas et haricots avec des bandes enherbes pour la production de fourrage, dans une zone potentiel lev (Hanspeter Liniger)
La diminution de la fertilit des sols due aux pertes improductives de nutriments (par infiltration, rosion ou dans latmosphre) et par extraction des nutriments est un problme majeur dans les pays de lASS. Diffrentes pratiques culturales permettent de remdier lactuel dsquilibre entre exportations et apports de nutriments aux sols. Celles-ci incluent : lamlioration du couvert du sol, la rotation des cultures, les jachres et associations culturales, les apports de fumure animale, dengrais verts et de compost grce des systmes intgrs de culturelevage, lapport approprie dengrais minraux ainsi que la rtention des sdiments et des lments nutritifs des sols par des diguettes, des barrires / piges vgtaux ou structurels. Ces techniques font toutes partie dune gestion intgre de la fertilit des sols qui permet dobtenir une amlioration du taux de matire organique et de la structure des sols. Une amlioration de lagronomie est essentielle pour de bonnes pratiques de GDT. Un choix stratgique de varits culturales adaptes la scheresse, aux parasites, aux maladies, la salinit et dautres contraintes, en mme temps quune gestion efficace est galement indispensable.
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ces cas prcis, des pratiques de GDT telles que lagriculture de conservation, qui a lavantage de demander moins de travail et dintrants, ont plus de chance dtre adoptes. Les changements vers la GDT doivent soprer en tenant compte des valeurs locales et des normes ; autoriser la flexibilit, ladaptabilit et linnovation afin damliorer les moyens dexistence. Les bonnes pratiques de GDT sont celles qui ncessitent un minimum dapprentissage et de renforcement des capacits tout en tant faciles apprendre.
domestiques que possible pour leur potentiel futur. Pour les populations de lASS, lavantage immdiat offert par les pratiques de GDT est la possibilit dadaptation au changement climatique (CC) et lattnuation de ses effets. Cette adaptation sobtient par ladoption de technologies plus souples et rsilientes au CC, mais aussi au travers dapproches qui mettent en valeur la flexibilit et la ractivit au changement. Certaines pratiques augmentent la quantit deau de pluie qui pntre dans le sol (p. ex. paillage, couvert vgtal amlior) ainsi que sa capacit de stockage de leau (p. ex. augmentation du taux de matire organique) tout en contribuant protger le sol des tempratures extrmes et des pluies intenses. Les pratiques de GDT les plus adaptes sont ainsi caractrises par leur adaptabilit des tempratures croissantes, la variabilit climatique et aux vnements extrmes. Lorsque les principes de GDT damlioration de gestion de leau, de fertilit des sols et des plantes et des microclimats sont pris en compte, on obtient une meilleure protection contre les catastrophes naturelles et une rsilience accrue aux variations et changements climatique. La diversification des productions est un autre moyen daccrotre la rsilience. Les exploitants agricoles peuvent aussi contribuer leffort global de rduction du changement climatique en adoptant une GDT qui squestre le carbone atmosphrique dans le sol et dans la vgtation prenne. Ces technologies sont le boisement, lagroforesterie, le travail rduit du sol et la gestion amliore des pturages. La limitation de la dforestation, du brlis, une meilleure gestion du btail et des pratiques agronomiques amliores rduisent aussi les missions de gaz effet de serre. En rsum, les bonnes pratiques de gestion des terres
sont tayes par les principes damlioration de lefficience de lutilisation de leau, de fertilit du sol, de gestion des plantes et du microclimat : elles reprsentent aussi des solutions triplement gagnantes pour lASS. Les pratiques de GDT prsentes en 2me partie sont fondes sur ces principes et contribuent lamlioration de la productivit des terres, des moyens dexistence et des cosystmes.
Rsum
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Adoption et soutien dcisionnel pour une transposition grande chelle des bonnes pratiques
Malgr les efforts soutenus de vulgarisation des pratiques de GDT, la faible prise en compte de ces mesures reste inquitante. Ladoption efficace de la GDT dpend dune combinaison de facteurs qui doivent tous tre abords.
sement. Les institutions qui fournissent des conseils, des plans et un support dcisionnel aux exploitants agricoles doivent aussi tre soutenues financirement. Le suivi et lvaluation des pratiques de GDT et de leurs impacts sont indispensables afin de tirer profit de la richesse des connaissances disponibles. Ceci concerne les expriences traditionnelles et innovantes, les projets et la recherche ainsi que les leons apprises des succs comme des checs. De gros efforts sont ncessaires pour combler les lacunes de connaissances et dfinir les lieux et les faons dinvestir dans lavenir. Alors que les bailleurs de fonds exigent de plus en plus de donnes de qualit concernant ltendue, limpact et le rapport cot-bnfice de la GDT, trop peu defforts sont dploys en matire dvaluation et de gestion harmonise des connaissances.
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dcisions doivent tre cibles pour obtenir un maximum dimpacts avec un minimum dintrants. Les interventions ultrieures devront promouvoir le dveloppement dinnovations conjointes ou hybrides , ce qui sera la garantie dune utilisation optimale des connaissances locales. Tout projet devra cependant prendre en compte les marchs et les facteurs politiques et institutionnels qui seront mme de stimuler linvestissement des petits propritaires.
des bonnes pratiques : augmenter la productivit, amliorer les moyens dexistence et les cosystmes. Les approches illustres ont montr leur efficacit pour mettre en uvre et diffuser la GDT en ASS. Tous les groupes et tudes de cas sont prsents dans le format standard de documentation et de vulgarisation de WOCAT. Il nexiste pas de solution miracle aux problmes rencontrs par les exploitants agricoles. Le choix de pratiques appropries sera dict par le contexte local et la situation particulire des parties prenantes locales.
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1 Partie
Principes directeurs
re
I N T R O D U C T I O N
Hanspeter Liniger
IN T R O DU C T I O N
Poser le cadre
La dgradation des sols provoque par des pratiques de gestion non durable des terres reprsente une menace pour lenvironnement et pour les moyens dexistence en Afrique subsaharienne (ASS) : la majorit des personnes dpend directement de la production agricole. Une spirale dvastatrice de surexploitation et de dgradation, aggrave par limpact ngatif du changement climatique, conduit actuellement une diminution de la disponibilit des ressources naturelles et au dclin de la productivit : ceci met en danger la scurit alimentaire et accrot la pauvret. La gestion durable des terres (GDT) est un antidote, elle contribue augmenter la productivit moyenne, rduire les fluctuations saisonnires des rendements, diversifier la production et amliorer les revenus. La gestion durable des terres reprsente tout simplement le soin que les gens prennent de leurs terres, au prsent et pour le futur. Lobjectif principal de la GDT est dharmoniser long terme la coexistence des personnes avec la nature, afin que les services dapprovisionnement, de Ces directives fournissent une assistance importante aux pays qui souhaitent choisir et mettre en uvre des technologies et approches de GDT pour transposer la gestion durable de leau et des terres grande chelle, laide de programmes nationaux ou de projets sur le terrain. Ces directives sont lun des produits dune srie qui comporte linstrument de soutien au pays de TerrAfrica (Country Support Tool). Cet instrument offre une approche personnalisable pour les quipes de travail et les clients souhaitant laborer des programmes de gestion des terres, soit dans le cadre doprations dinvestissement ou seulement sous forme dassistance technique. Elles sont labores partir des expriences du livre L o la terre est plus rgulation, culturels et de soutien, rendus par les cosystmes, soient assurs. Cela signifie, en ASS, que la GDT devra se focaliser sur laugmentation de la productivit des agro-cosystmes tout en sadaptant aux contextes socio-conomiques, en amliorant la rsilience la variabilit environnementale changement climatique compris et en prvenant la dgradation des ressources naturelles.
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verte et sont inspires de lexpertise du programme global de WOCAT. Elles ont t finances par le Development Grant Facility 2008 de la Banque mondiale car elles font partie du Programme de travail 2009-2010 de TerrAfrica et sont cofinances par la Direction du Dveloppement et de la Coopration (Suisse). TerrAfrica regroupe de nombreux pays subsahariens et est men par lAgence de planification et de coordination (APCN) de lUnion africaine, nouveau partenariat pour le dveloppement de lAfrique (UA-NEPAD). Cest un partenariat global pour intgrer et transposer grande chelle la gestion durable des terres (GDT) en ASS en renforant des environnements favorisant lintgration et les financements de stratgies nationales efficaces de GDT (www. terrafrica.org). En sinspirant des expriences passes, elle appuie les principes de partenariat, la gestion des connaissances et, au niveau des pays, les investissements harmoniss, aligns et chelonns la hausse. Ces directives sont labores en coordination avec une autre publication de TerrAfrica sur lUtilisation en Afrique subsaharienne des pratiques de gestion durable des terres afin de sadapter au changement climatique et de lattnuer (Woodfine, 2009). Ces directives ne prtendent pas tre exhaustives en termes de donnes et de collecte dinformations, ni couvrir tous les aspects de la GDT. Le choix dlibr et stratgique qui a t fait est de montrer le potentiel de la GDT en ASS. Lautre fonction de ces directives est de servir de prototype pour des recueils de pratiques de GDT nationaux et rgionaux ; elles montrent ainsi des exemples de connaissances de terrain, mises disposition pour de futures publications sur dautres aspects de la GDT. Ici, laccent est mis sur les pratiques de GDT en ASS qui puisent directement dans les bases de donnes tendues de WOCAT, et qui prennent en compte lexprience des partenaires de TerrAfrica ; dans un environnement en mutation rapide, les efforts doivent se concentrer sur lanalyse et lassimilation des dernires tendances, menaces et opportunits (Crepin et al. 2008 ; Woodfine, 2009).
discuter et de prsenter les technologies et les approches adaptes lASS et fondes sur des faits scientifiques solides. Le matriel est tir de lexprience et de ltude de cas reprsentatifs ; ceux-ci mettent plus particulirement laccent sur les pratiques bnfice et rentabilit rapides et / ou comportant dautres facteurs susceptibles den favoriser ladoption. Les objectifs immdiats sont donc :
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La synthse des connaissances et la vulgarisation des bonnes pratiques de GDT La coordination des parties prenantes pour un soutien dcisionnel en ASS La promotion de documents et dvaluations normaliss ; le partage et lutilisation des connaissances en GDT pour les prises de dcisions
Le groupe cible de ce document est constitu par les parties-prenantes cls des programmes et projets de GDT, impliques aux stades de conception et de mise en uvre. Ce sont donc les dcideurs, les planificateurs, les gestionnaires de programmes et les praticiens, les institutions financires et technologiques internationales ainsi que les bailleurs de fonds. Ces directives sont aussi destines veiller davantage la conscience et la comprhension dun plus large public intress par lallgement de la pauvret, par la protection de lenvironnement et par la rduction de la dgradation des terres.
Structures et sources
Ces directives sont labores partir du livre de WOCAT L o la terre est plus verte (WOCAT, 2007) et sont divises en deux parties. La 1re partie met en vidence les principes fondateurs de la GDT ainsi que les considrations importantes qui permettent de qualifier les technologies et approches de bonnes pratiques , afin de transposer la GDT grande chelle. Linformation provient des publications et de lexpertise de WOCAT. La partie 2 prsente douze groupes de technologies de GDT ainsi quun chapitre sur les approches de GDT,
illustrs par des tudes de cas spcifiques. Ce dernier chapitre sinspire des bases de donnes globales de WOCAT, de la base de connaissances de TerrAfrica, sur une analyse bibliographique (publications, mmoires,
Introduction
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I N T R O D U C T I O N
documents de projets, manuels) et sur des contacts interactifs avec des spcialistes de GDT en ASS. La compilation des groupes de GDT et des tudes de cas met avant tout laccent sur les interventions de GDT, afin didentifier les facteurs de succs / chec des bonnes pratiques et des leons tires. Elle dtermine lefficacit et la rentabilit des diffrentes interventions de GDT utilises jusqu prsent dans le but de reprer les bonnes pratiques pour une monte en charge / intensification / renforcement. Les bonnes pratiques prsentes dans ce document :
l
croissance et pression dmographique leves ; dpendance aux moyens dexistence de lagriculture avec 60-70% de la population dpendant directement de lagriculture pluviale. Lindustrie et le secteur tertiaire dpendent aussi largement de la gestion des terres (Eswaran et al., 1997) ;
lagriculture est trs sensible la variabilit et au changement du climat, des marchs / prix ; des impacts multiples et svres rsultant vraisemblablement du changement climatique (GIEC, 2007 ; Stern, 2007) : tempratures plus leves, rarfaction de leau, prcipitations imprvisibles ou dintensit plus leve et stress environnementaux ;
recouvrent les principaux systmes dexploitation des terres reprsentent divers types de dgradations et de zones agro-cologiques concernent une grande varit de technologies et dapproches ont un potentiel de transposition grande chelle, la fois en termes de production et de conservation
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le phnomne El Nio Southern Oscillation (ENSO) exerce une influence importante sur la variabilit du climat, en particulier en Afrique de lEst et du Australe ; la prsence frquente de ressources naturelles et dcosystmes fragiles tels que les zones arides, montagnes, forts pluviales et zones humides;
intgrent les innovations locales, les dveloppements rcents et lexprience des projets long terme recherchent un quilibre entre prvention, attnuation de la dgradation des terres et sa rhabilitation
l
des taux levs de dgradation des terres (rosion et chute de la fertilit des sols, rarfaction des ressources en eau et perte de biodiversit) et sensibilit la variabilit et au changement climatique ;
Tous les groupes et tudes de cas sont prsents selon le format WOCAT habituel et sont standardiss pour documenter et diffuser la GDT. Un effort particulier a t fait pour mettre en vidence les impacts de la GDT et son potentiel rpondre aux problmes actuels que sont la dsertification, le changement climatique, le manque deau et la scurit alimentaire. Des personnes ressource cls et des experts de GDT en ASS ont t sollicits pour finaliser et assister les groupes de GDT sur les technologies et les approches, pour fournir les chiffres sur les cots et bnfices et pour dcrire les tudes de cas spcifiques. Cest donc un produit qui runit toutes les informations importantes et disponibles sur la GDT des terres en ASS : il sefforce dtre un produit la pointe . Ces directives reposent ainsi sur une base solide dexpriences pratiques ; elles viennent tayer les bnfices dun investissement dans la GDT et des expriences faites dans le pass.
l
des rendements faibles et des pertes aprs rcolte importantes, dus de mauvaises gestions des terres et pratiques de conservation ainsi qu une disponibilit et un accs limits aux intrants.
Tout ce qui prcde montre clairement que la gestion durable des terres (GDT) est vitale pour lASS. La configuration actuelle des circonstances en ASS pose cependant des problmes et des dfis particuliers pour une mise en uvre russie de la GDT.
la dgradation des terres et lurgence damliorer lutilisation des ressources naturelles par une gestion durable des terres (GDT). La dgradation des terres apparat sous diffrentes formes, selon le type dutilisation des terres
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Sur les terres de culture : rosion hydrique et olienne des sols ; dgradation chimique : surtout perte de fertilit, due lexportation des nutriments et la salinisation ; dgradation physique des sols due au compactage, lasphyxie et lencrotement ; dgradation biologique due au couvert vgtal insuffisant, dclin des varits cultives locales et des systmes mixtes de cultures ; dgradation de leau due surtout au ruissellement (pollution des eaux de surface) ; modifications de la disponibilit de leau et vaporation importante entranant une aridification.
Sur les pturages : dgradation biologique par perte du couvert vgtal et despces importantes ; espces invasives et indsirables en augmentation. Les consquences en termes de dgradation physique des sols, de ruissellement et drosion sont rpandues et svres. La faible productivit et la diminution des services rendus par les cosystmes sont omniprsentes et reprsentent un dfi majeur pour la GDT. quil schelonne de rgimes humides quatoriaux, des rgimes tropicaux saisons arides et trs arides, jusqu des climats de type mditerranen subtropical ; variable parce que tous ces climats montrent divers degrs de variabilit temporelle, en particulier en ce qui concerne les prcipitations (Nkomo et al., 2006). La complexit des climats africains est attribue divers facteurs, un grand nombre dentre eux tant spcifique au continent, en particulier la superficie des forts tropicales, les tendues de terres arides et semi-arides, la vgtation diversifie, lhydrologie complexe, lincidence de la poussire exporte de la surface des terres vers latmosphre un relief trs vari, des montagnes aux sommets enneigs de lquateur, des grandes tendues marcageuses, dimmenses lacs, les valles du rift ainsi que deux immenses dserts dans les rgions subtropicales du nord et du sud (Crepin et al. 2008 ; Woodfine, 2009). Le changement climatique est un problme majeur pour
Dgradation des sols, de la vgtation et de leau sur les berges dune rivire. (Hanspeter Liniger)
Sur les terres forestires : dgradation biologique aprs dforestation ; coupe et exportation despces prcieuses ; remplacement des forts naturelles par des monocultures forestires ou par dautres utilisations (qui ne protgent pas les terres) avec des consquences pour la biodiversit, la dgradation des sols et de leau.
Les efforts concerts visant traiter la dgradation des terres par la GDT doivent cibler la pnurie deau, la fertilit des sols, la matire organique et la biodiversit. Pour augmenter la productivit des terres, il est important damliorer les ressources en eau et le cycle de leau, la gestion de la fertilit des sols et des plantes. La dgradation des terres est exacerbe par le changement et la variabilit du climat. Le climat africain a toujours eu la rputation dtre vari et variable : vari parce
lASS ; il apporte de nouveaux dfis. Il existe cependant un potentiel immense pour la GDT dans ladaptation au changement climatique et dans lattnuation de ses effets. Les bonnes pratiques de la GDT et leur transposition grande chelle en ASS sont essentielles pour diverses raisons, la premire tant celle qui permet de maintenir et amliorer les moyens dexistence tout en protgeant les ressources et les fonctions des cosystmes du pays. La GDT cherche ainsi augmenter les productions en intgrant les systmes traditionnels et innovants, afin dam-
Introduction
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liorer la rsilience linscurit alimentaire, la dgradation des terres, la perte de biodiversit, la scheresse et au changement climatique. La gestion durable des terres a t dfinie par TerrAfrica de la manire suivante : Ladoption de systmes dutilisation des terres qui, par la pratique dune gestion approprie, permettent aux exploitants agricoles doptimiser les bnfices conomiques et sociaux de la terre tout en maintenant ou en mettant en valeur les fonctions de soutien cologiques des ressources des terres. 1 La GDT prend en compte la gestion des sols, de leau, des ressources vgtales et animales. La GDT inclut aussi les dimensions cologiques, conomiques et socioculturelles (Hurni, 1997). Elles ne peuvent tre spares car elles sont interconnectes (fig. 1). Il est aussi fait rfrence aux 3 E du dveloppement durable Egalit, Economie et Ecologie (UNESCO, 2006). Ecologiquement parlant, les technologies de GDT, dans leur diversit, luttent efficacement contre la dgradation des terres. Mais la majorit des terres agricoles nest toujours pas protge suffisamment, et la GDT doit encore tre diffuse. Socialement, la GDT aide scuriser les moyens dexistence en maintenant ou en augmentant la productivit des sols, amliorant ainsi la scurit alimentaire et rduisant la pauvret, la fois pour les mnages et pour les pays. Economiquement, la GDT rentabilise les investissements des exploitants agricoles, des communauts ou des gouvernements. La production agricole est scurise et amliore, la fois pour les petits exploitants, pour les productions commerciales grande chelle et pour les leveurs. De plus, les bnfices hors site considrables de la GDT peuvent eux seuls se justifier conomiquement. Les bonnes pratiques sont surtout celles qui nous paraissent les meilleures actuellement : selon TerrAfrica, bonnes qualifie les pratiques qui augmentent la pro1 Dans la note de fond 1 de TerrAfrica, la dfinition de la GDT est plus complexe : cest la combinaison de technologies, de politiques et dactivits visant intgrer des principes socio-conomiques proccupations environnementales, afin de maintenir ou daugmenter la production tout en diminuant le niveau des risques inhrents la production, en protgeant les ressources naturelles, en prvenant la dgradation des sols et de leau, en tant conomiquement viable et en tant socialement acceptable . Tir initialement de : Dirk Kloss, Michael Kirk et Max Kasparek Banque mondiale Africa Region SLM Portfolio Review. Draft 19 Jan 2004.
duction et sont rentables, dun bon rapport qualit / prix, avec des retours dabord rapides puis sur le long terme ; elles sont faciles apprendre, bien acceptes socialement et culturellement, facilement adoptes et prises en compte, respectueuses de lenvironnement et adaptes toutes les parties prenantes, y compris les groupes socialement marginaliss (FAO, 2008a). La transposition grande chelle de la GDT apporte plus de bnfices plus de personnes, sur un plus grand territoire, plus quitablement et durablement (ILEIA, 2001). Pour que les bonnes pratiques de GDT aient un impact significatif, il est indispensable dinvestir dans une transposition grande chelle en ASS : ces pratiques restent trop souvent isoles. Seule la vulgarisation grande chelle permettra daider un plus grand nombre de familles et dimpacter les cosystmes. Dans ce contexte, il est important de noter que la GDT couvre toutes les dimensions, du champ au niveau transfrontalier, en passant par les bassins versants et les terroirs. Au-del du simple champ agricole, une attention particulire doit tre porte aux interactions sur site/ hors site ainsi quentre lamont et laval. Lidentification de ces bonnes pratiques de GDT qui seront les solutions gagnant-gagnant et qui dboucheront sur la durabilit aux niveaux local, national et global est la fois un dfi et une chance.
Sociale
Economique
revenu
Production alimentaire
valorisation de services environnementaux
sols
Environnementale
Figure 1: Les trois dimensions de la durabilit. (Source: IAASTD, 2009a)
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Hanspeter Liniger
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Dans tous les grands systmes dutilisations de terres en Afrique subsaharienne, cultures, pturages, forts et terres mixtes, la GDT met laccent sur lamlioration de la productivit agricole, des moyens dexistence et des cosystmes.
Tableau 1 : Utilisation des terres en ASS (2000)
La principale cible de la GDT en ASS est laugmentation de la productivit des terres, de la scurit alimentaire et la fourniture dautres biens et services. Trois moyens permettent datteindre ce but : (1) lextension, (2) lintensification, (3) la diversification de lutilisation des terres.
Utilisation des terres Prairie permanente Terres arables et cultures permanentes Forts Autres terres Total
(Source : WRI, 2005 and FAO, 2004)
Extension : Depuis 1960, la production agricole a surtout t augmente en tendant la surface de terres exploite (figure. 2). Laccs limit et le cot lev des fertilisants et des autres intrants (p. ex. semences amliores) ont contraint les paysans africains cultiver des sols moins fertiles sur des terres marginales ; de plus, ces dernires sont en gnral plus sujettes la dgradation et ont une productivit faible. Les perspectives dextension sans impact grave sur les ressources naturelles (p. ex. dforestation), sont trs limites en ASS.
Intensification : Les 50 dernires annes ont t tmoins de grands succs dans lagriculture globale, en raison surtout de la rvolution verte , fonde sur lutilisation de varits amliores, dengrais chimiques, de pesticides, de lirrigation et de la mcanisation. LASS nen a cependant pas bnfici (figure 2).
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lagriculture ncessitent :
l
daugmenter la productivit de leau (efficience de lutilisation de leau), daugmenter le taux de matire organique et la fertilit du sol (cycle du carbone et des nutriments), damliorer la diversit des plantes (espces et varits) et de gnrer des microclimats plus favorables.
(% changement)
Surface
Production
(Surface x rendement) 100
l
Rendement
En 1997-99, 35% de la population ne disposait pas de nourriture sufsante pour mener une vie productive et en bonne sant. Rendement moyen en crales : 1 t/ha La disponibilit en crales par personne a dcru, de 136 kg/ an en 1990 118 kg/an en 2000.
(% changement)
Surface
Production
(Surface x rendement) 100
73% des ruraux pauvres vivent sur des terres marginales productivit basse. Environ 66% de lAfrique est classe en dserts ou terres arides ; 45% de la population vit sur des terres arides. En 2000, 18,7 milliards de US$ ont t dpenss en ASS pour limportation alimentaire et pour 2,8 millions de tonnes daide alimentaire : cest plus dun quart du total mondial. 83% des personnes vivent dans la pauvret extrme ; le nombre dhabitants augmente ainsi que la demande alimentaire, pour leau et pour les autres ressources. Les besoins en nergie, en bois de feu et en biocombustibles croissent encore plus vite que ceux de la nourriture, ce qui accrot la dforestation et la pression sur la vgtation, sur les rsidus de culture et le fumier (qui sert souvent de combustible). Dans de nombreux pays, 70% de lnergie provient du bois et du charbon de bois. Le changement climatique, sa variabilit et ses extrmes exercent une pression supplmentaire sur la scurit alimentaire. La terre est loutil de travail de 70% de la population. Lagriculture restera le principal moteur de lconomie dans les prochaines dcennies. La dgradation des terres est svre et augmente. La productivit des terres, la scurit alimentaire, la rduction de la pauvret / le dveloppement humain et le bien-tre sont intimement lis.
(Sources : FAO, 2007 ; TerrAfrica, 2009 ; Castillo et al, 2007 ; WB, 2010)
(% changement)
Rendement
Figure 2 : comparaison de lvolution des productions cralires en ASS (en haut) due aux changements de surfaces et de rendements (1961=100), avec ceux de lAsie (en bas). (Source : Henao and Baanante, 2006)
Diversification : elle ncessite un enrichissement des systmes de production quant aux espces et aux varits, aux utilisations des terres et aux pratiques de gestion. Elle implique un ajustement au sein des exploitations agricoles afin daugmenter les revenus et de les stabiliser. Lexploitation de nouveaux marchs et des niches existantes, la diversification de la production et de la transformation sur place ainsi que la pratique dautres activits fermires rmunratrices permettent datteindre ce but (Dixon et al. 2001). Les systmes agricoles diversifis (culture-levage, agroforesterie, cultures intercalaires, rotation de cultures, etc.) permettent aux paysans dlargir les bases de lagriculture, de rduire les risques dchec de production, dquilibrer leur alimentation, dutiliser plus efficacement la force de travail, de gagner plus dargent pour acheter des intrants et daugmenter la valeur ajoute de leur production.
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Prcipitations 100%
Ruissellement 10-25%
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Mas
Sorgho A
Sorgho B
Bl
courbe de rgression
8,000
6,000
4,000
2,000
0 0 2 4 6 8 10 12
La pratique locale qui associe labour profond et buttage freine le ruissellement mais augmente lvaporation par exposition du sol ; la protection des plantes maintient lhumidit. (Hanspeter Liniger).
Figure 4 : productivit de leau et rendements craliers dans des conditions climatiques et de gestion diverses : pour des rendements de moins de 1 t/ha, il faut 4 8 fois plus deau par tonne que pour des rendements de plus de 3 t/ha (en grain) (cf. productivit vgtale moindre). (Source : Rockstrm et al., 2007)
Beaucoup dexploitants agricoles des pays en dveloppement pourraient augmenter la productivit et lefficience de lutilisation de leau en adoptant des pratiques de gestion agronomique et de leau prouves. Le potentiel est considrable, en particulier dans des conditions de faible rendement et lorsquun petit supplment deau se traduit par une augmentation significative du rendement (figure 4).
27 55
65 44
8
Labour profond
eau disponible pertes par vaporation pertes par ruissellement
1
Paillage et labour minimal
pluviale : En Afrique subsaharienne, 93% des terres sont sous culture pluviale (Rockstrm et al., 2007). Pour leau, le dfi dans ces rgions rside dans laugmentation des
Figure 5 : efficience de lutilisation de leau dans un environnement semi-aride subhumide en comparant une pratique locale (labour profond) avec une agriculture de conservation incluant : labour minimal pour le contrle des mauvaises herbes, paillage et cultures intercalaires de mas et haricots. Avec les pratiques locales, les pertes en eau slvent plus de 70%, principalement par vaporation. Avec le paillage, celles-ci descendent 45%. Lefficience de leau a doubl et les rendements ont tripl certaines saisons. (Gitonga, 2005)
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rendements par lamlioration de la disponibilit de leau pour la croissance des plantes : il faut optimiser linfiltration de leau de pluie et la capacit de rtention deau des sols, tout en rduisant lrosion de surface et les autres dgradations des terres. Ce nest quavec lamlioration des autres facteurs de production - fertilit des sols, varits culturales, contrle des parasites et des maladies, pratiques de
travail du sol et dsherbage - quune rponse complte aux investissements sur leau sera obtenue (figure 5). Compte tenu du gaspillage important de leau d aux modes dexploitation inappropris, il existe de nombreuses opportunits damliorer les rendements de lagriculture pluviale et les cosystmes dgrads par une
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meilleure gestion de leau. Les cinq stratgies voques ci-avant regroupent toutes les bonnes pratiques utilisables. La gestion de leau de pluie est une des grandes problmatiques de la GDT. Toutes les bonnes pratiques abordes dans la deuxime partie de ces directives incluent la gestion amliore de leau et lefficience dutilisation de leau ; certaines dentre elles ciblent particulirement la pnurie deau, par exemple la collecte deau dans les zones arides ou la diminution des pertes par vaporation ou ruissellement, grce lagriculture de conservation, lagroforesterie ou la gestion amliore des pturages. Lefficience de lutilisation de leau dans lagriculture irrigue : Lagriculture irrigue consomme bien plus deau que les prlvements pour les usages industriels et domestiques. La demande pour lirrigation dpasse de loin les quantits disponibles. Etant donn la raret de leau en ASS, la demande potentielle pour lirrigation est illimite et source de comptition et de conflits. La question ne se limite pas lapprovisionnement en eau potable des populations, du btail et de la faune sauvage mais elle concerne aussi les exigences environnementales en eau afin de maintenir lcosystme en bonne sant. Actuellement, seulement 4% des terres agricoles sont irrigues en ASS, elles produisent 9% des rcoltes (IAASTD, 2009b). De nombreux schmas dirrigation souffrent dun gaspillage deau et la salinisation des terres est un problme courant.
Lefficience de lutilisation de leau en agriculture doit tre diffrencie : lefficience dacheminement, de distribution et dapplication sur les champs. La gestion amliore de lirrigation exige une prise en compte de lefficience de tout le systme. La figure 6 illustre les squences de perte deau et le tableau 1 indique lefficience de diffrents systmes dirrigation.
Tableau 2 : efficience de lirrigation de diffrents systmes dirrigation
Systme dirrigation Champs inonds (p. ex. riz) Autres irrigations de surface (rigoles, etc.) Irrigation par aspersion Goutte goutte
(Source : Studer, 2009)
Compte tenu de la raret de leau, du gaspillage gnralis et de la gestion dfaillante, les bonnes pratiques adopter pour lagriculture irrigue sont les suivantes : 1. Augmentation de lefficience de lutilisation de leau : lors de lacheminement, de la distribution et de lapplication sur le champ. Lacheminement et la distribution peuvent tre amliors par un bon entretien, des canaux revtus et des tuyaux - et avant tout en vitant les fuites. Sur les champs, les pertes par vaporation diminuent en utilisant un arrosage basse pression, la nuit et tt le matin ainsi quen vitant les priodes de vent. De plus, linfiltration au-dessous de la zone racinaire est viter. 2. Distribution dune quantit limite deau sur une plus grande surface, en ne satisfaisant pas les exigences de la culture, c.--d. une irrigation dficitaire. Ce systme permet nettement daugmenter les rendements et lefficience, compar une irrigation complte sur une surface plus petite (Oweis and Hachum, 2001). 3. Irrigation de supplmentation en complment de la pluie lors des priodes dficitaires, en priode de stress hydrique de la croissance des plantes. Cest une stratgie cl, sous-utilise, permettant de dbloquer le potentiel des cultures pluviales et de productivit / efficience de leau. 4. Rcupration de leau et son stockage amlior pour lirrigation en priode de surplus, pour irriguer (en supplmentation) en priode de stress hydrique. Les petits
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Pertes en eau 1 vaporation de leau en surface 2 Percolation profonde dans les canaux 3 Infiltration traversant les remblais / murs des canaux 4 Dbordement 5 coulement en surface /drainage 6 Percolation profonde sous la zone des racines 7 Pertes par lvaporation 8 Transpiration des plantes lors de la production
1 4
5 3
Figure 6 : pertes deau dans les systmes dirrigation : de la source la plante (daprs Studer, 2009).
barrages et dautres systmes de stockage tels quils sont dcrits dans le groupe de GDT de la collecte des eaux de pluie , combins avec la gestion de leau lchelle de la communaut doivent tre explors en tant qualternatives aux projets dirrigation grande chelle (IAASTD, 2009b). 5. La gestion intgre de lirrigation est un concept plus large, dpassant les aspects techniques, qui intgre toutes les dimensions de la durabilit. Elle comprend la gestion coordonne de leau, laide conomique et sociale optimises, lassurance dun accs quitable leau et aux services de leau, sans compromettre la durabilit des cosystmes (Studer, 2009).
Irrigation de supplmentation
Les rendements de sorgho au Burkina Faso et de mas au Kenya ont t accrus de 0,5 1,5-2 t/ha avec une irrigation de supplmentation et une gestion de la fertilit du sol (Rockstrm et al., 2003 ; Molden et al., 2007). Une tude cot-bnce dun systme associ mas-tomates en irrigation de supplmentation a trouv un bnce net de 73 US$ au Burkina Faso et de 390 US$/ha au Kenya. Les systmes traditionnels montrent des pertes nettes, respectivement, de 165 US$ et de 221 US$ (Fox et al., 2005).
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rosion
exportation des rcoltes et des rsidus (biomasse vgtale) perte par rosion des sols lessivage des nutriments (sous la zone denracinement) volatilisation des nutriments (p. ex. azote) minralisation acclre de la MOS par le labour
minralisation
l l l l
lessivage
Figure 7 : Le cycle du carbone montre les principaux gains et pertes ou apports de matire organique, de biomasse et de nutriments du sol.
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cultives ou de la fixation de lazote, dapports externes de matire organique, de fumier et dengrais et de nutriments provenant de la dgradation de la roche-mre et de la formation des sols. Augmentation et amlioration de la fertilit des sols amliorer le bilan du cycle des nutriments et de la MOS, ce qui signifie que les pertes nettes doivent tre compenses par la matire organique et / ou par les engrais apports pour stabiliser ou amliorer la fertilit du sol. La reconstitution du stock de nutriments dans les sols dASS est un dfi majeur. Lencadr ci-dessus montre le bilan largement ngatif des nutriments. La reconstitution et la rduction des pertes du sol peuvent tre atteintes grce aux options suivantes : 1. Jachres amliores : plantation despces croissance rapide, gnralement des lgumineuses, pour une restauration rapide de la fertilit. Les jachres peuvent aussi bien tre des forts, des buissons, de la savane, des gramines ou des lgumineuses. Ltude de cas Engrais vert avec Tithonia au Cameroun prsente en 2me partie montre limportance de la plantation despces qui fixent les nutriments, en association ou en rotation. 2. Gestion des rsidus : cette pratique utile laisse 30% ou plus de la surface du sol couverte par les rsidus aprs la rcolte. La ressource principale provient de la rcolte prcdente (le brlis est dcourag) ; cette pratique contribue aussi rduire lrosion, amliorer linfiltration de leau et conserver lhumidit. La structure du sol et la qualit des eaux de surface bnficient aussi dimpacts positifs (voir groupe GDT Agriculture de conservation ). 3. pandage de compost amlior et de fumure : le compost (surtout des rsidus de vgtaux) et la fumure (du btail) aident reformer le cycle des nutriments en permettant ceux-ci de ne pas tre perdus par le systme. En reconstituant la MOS, ils aident maintenir la structure du sol et sa bonne sant ainsi que sa fertilit. De plus, ils sont la porte de main des paysans, mme les plus pauvres (voir les tudes de cas sur le parcage de nuit au Niger et la production de compost au Burkina Faso). 5. pandage dengrais minraux : les engrais minraux sont issus de la synthse chimique ou minrale. Lutilisation dengrais est sujet dbat en ASS : le courant dominant considre quil est ncessaire daugmenter les apports annuels dengrais au moins de 9 30 kg/ha. Les opposants pointent les impacts environnementaux indsirables tels que lacidification des sols, la pollution de leau et les problmes sanitaires (IAASTD, 2009b). Sans apport combin de matire organique et dengrais minraux, la fertilit des sols natteindra pas le seuil de production ncessaire : il est donc important de soutenir le concept de gestion intgre de la fertilit des sols . Les exemples de pr-germination et microfertilisation au Mali et dagriculture de conservation et de prcision au Zimbabwe prsents en 2me partie montrent quil est possible daugmenter la rentabilit et les rendements du millet et du sorgho en apportant des micro-doses
Compostage, fumure et paillage dans une bananeraie en Ouganda. (William Critchley)
4. Captage des nutriments : le captage se fait par les racines des arbres et dautres plantes vivaces lorsquelles sont associes aux cultures annuelles (p. ex. dans les systmes dagroforesterie). Les arbres fonctionnent comme des pompes nutriments : ils absorbent les nutriments dans les couches profondes du sol, sous la zone denracinement des cultures annuelles et les restituent sous formes de paillage et de litire. Ainsi, la disponibilit des nutriments pour les cultures annuelles augmente.
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dengrais minraux en combinaison avec des techniques qui maintiennent et concentrent lhumidit et la matire organique du sol. 6. Perturbation minimale du sol : les systmes de travail du sol occasionnant un minimum de perturbations du sol, tels que le labour rduit ou le zro labour , laissent davantage de rsidus biologiques la surface du sol, fournissant ainsi un milieu favorable une meilleure activit biologique du sol, une meilleure interconnexion des pores et des agrgats dans le sol, qui est ainsi plus capable de rsister limpact de la pluie (et de lrosion par battance). Linfiltration de leau est facilite et acclre, avec moins de pratiques culturales, ce qui contribue aussi protger le sol de lrosion. De plus, la matire organique se dcompose moins vite dans ces systmes, rduisant les missions de carbone. Le zro labour, dcrit en 2me partie dans les tudes de cas de labour rduit petite et grande chelle au Kenya, sest montr particulirement efficace pour maintenir ou accrotre le taux de matire organique des sols.
obtenir des varits plus productives raccourcir le cycle vgtatif et accrotre la rsilience la scheresse augmenter lefficience / la productivit hydrique en zones arides augmenter la tolrance la salinit, lacidit et aux sols saturs en eau augmenter la rsistance aux parasites et aux maladies
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Les varits amliores ont des potentiels mais leurs exigences en engrais, pesticides et herbicides doivent tre prises en compte, ainsi que le cot et la disponibilit des semences. Celles-ci crent souvent une dpendance aux semenciers. Lagriculture biologique et lagriculture apports limits en intrants ont merg en rponse ces proccupations - aussi parce quelles sont plus proches des traditions et valeurs des pratiques africaines. Lagriculture biologique amliore la productivit en optimisant les ressources disponibles, le recyclage des nutriments et en prservant la ressource hydrique. Selon lIFOAM (2009), lagriculture biologique se fonde sur les principes de sant, dcologie, dquit et de soin. Un exemple de coton biologique au Burkina Faso est prsent en 2me partie. Toutes les stratgies utilises cherchent optimiser les ressources locales. Lun des facteurs limitants majeurs la productivit des plantes est la concurrence des mauvaises herbes. De bonnes pratiques de GDT peuvent diminuer considrablement leur infestation grce au couvert vgtal, aux rsidus et au paillage. Lattention doit aussi tre porte sur les mauvaises herbes dans les pturages et les forts. Les effets ngatifs des parasites et des maladies sont divers et reprsentent une menace importante pour les productions agricoles. Une approche en accord avec la GDT est la slection despces et de varits rsistantes et la mise en uvre de la gestion intgre des ravageurs (GIR-IPM) qui utilise autant que possible les mcanismes biologiques et naturels. La GIR est une approche cologique qui vise rduire, voire supprimer lusage des pesticides grce au maintien des populations de ravageurs des niveaux acceptables (dcrite en 2me partie dans ltude cas Gestion intgre push-pull des ravageurs et de la fertilit des sols au Kenya). Les techniques amliores de production agricole sont inefficaces en labsence de gestion des rcoltes. Compte tenu des pertes leves aprs rcolte (30-100%), il est indispensable de chercher activement protger les rcoltes de la destruction. Une nouvelle rvolution verte ? Le but dune nouvelle rvolution verte en ASS est de promouvoir une croissance agricole rapide et durable qui se fonde sur les petits exploitants agricoles, avec un minimum de ressources (et dappui gouvernemental), afin de leur assurer des semences et des sols de qualit, laccs aux marchs, linformation, les financements, le stockage et le transport et, avant tout, des politiques qui leur assurent un soutien inconditionnel (TerrAfrica, 2009). Contrairement la rvolution verte en Asie, la nouvelle rvolution verte sera pour les pauvres et lenvironnement.
Test de tolrance la scheresse pour les pois dAngole et le lablab (Hanspeter Liniger)
Citation de Ko A. Annan
Prsident du conseil dadministration de lAlliance pour une rvolution verte en Afrique An de nourrir les 900 millions dhabitants du continent, lAfrique a besoin dassurer sa scurit alimentaire. Cet objectif ne sera atteint quavec une rvolution verte africaine. Elle devra reconnatre aux petits exploitants leur rle cl dans laugmentation de la production, promouvoir les changements dans tout le systme agricole et intgrer lquit et lenvironnement au cur de son action
(AGRA, 2010)
Le potentiel damlioration de la productivit vgtale par une nouvelle rvolution verte est norme. Les dfis majeurs sont :
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lutilisation des amliorations gntiques tout en augmentant la diversit : des varits vgtales plus productives et rsilientes, bien adaptes une pluralit de conditions environnementales ;
Microclimat
Les conditions microclimatiques peuvent largement tre influences par la gestion des terres, en particulier par des mesures de rduction du vent et par lombrage. La couverture du sol, vgtale ou par paillage, est un facteur cl dinfluence sur le microclimat. Une amlioration du microclimat peut engendrer les impacts positifs suivants : 1. Accroissement du taux dhumidit du sol et de lair, ce qui augmente la productivit par unit deau (Tanner et Sinclair, 1983). Lvaporation (perte improductive deau par la surface du sol) peut tre rduite en protgeant le sol par des cultures ou du paillage. Les pratiques sont le paillage, les cultures de couverture ou intercalaires, lagroforesterie, les brise-vent ou les mthodes culturales minimales pour viter dexposer le sol la chaleur, au vent et la perte dhumidit et afin de maintenir la fracheur autour des plantes, favorisant ainsi la performance et la productivit. 2. Protger des agressions mcaniques : afin de protger les plantes des pluies intenses, des temptes et du vent, de la poussire et des temptes de sable, un microclimat protecteur peut tre cr grce lamlioration de la couverture, par exemple par la plantation darbres en brise-vent. 3. Rguler les tempratures extrmes et le rayonnement : les tempratures excessives du sol et de lair ainsi que le rayonnement au cours des priodes chaudes peuvent tre attnus afin de favoriser la production vgtale et animale (couverture et ombre). Le meilleur moyen consiste augmenter le couvert vgtal qui, par vapotranspiration, cre un microclimat en rafrachissant lair. Dans les zones de montagne dASS, les fluctuations importantes avec des tempratures minimales basses sont une contrainte, en particulier, par exemple, sur les hauts plateaux dEthiopie, en Afrique de lEst et australe o certaines terres sont cultives plus de 3000 m daltitude. En Afrique australe, les hivers froids sont problmatiques. Dans ces environnements, les arbres protgent des vents froids mais leur ombre peut aussi ralentir le rchauffement des sols.
mettre profit les normes ressources gntiques vgtales dASS en incluant les varits locales et sauvages dans les schmas de slection. Lchange de semences entre petits exploitants agricoles est un moyen efficace de diffusion de varits de plantes, non seulement pour les cultures mais aussi pour les varits fourragres des prairies / parcours et pour la production de fibres et de combustible dans les systmes dagroforesterie et forestiers ;
reconnatre limportance de la gestion intgre de la fertilit des sols et des ravageurs (GIR) dvelopper des partenariats et rseaux plus efficaces pour un systme de recherche interactif - mettre les savoirs et innovations locaux la disposition de tous ;
souligner limportance du genre dans lagriculture : le fait que la majorit des petits exploitants agricoles sont des femmes doit tre pris en compte dans les politiques et les pratiques de soutien ;
la commercialisation des produits (y compris le dveloppement des filires) et laccs aux intrants sont souvent des facteurs limitants.
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faire ces investissements long terme ; ils auront besoin dun coup de pouce de dpart, fourni en partie par laide et des sources externes. Les cots de maintenance devront tre couverts par des sources locales et par les revenus directs. 2. Revenu long terme, stable court terme : plus de bnfices mais aussi plus dintrants. Selon la richesse des utilisateurs, une assistance extrieure aux investissements peut savrer ncessaire. (voir scnario 1). 3. Revenue court et long terme : le cas idal, lorsque les exploitants agricoles peroivent des revenus ds le dpart. Il reste la question de savoir sils ont besoin dun soutien initial pour les investissements (microcrdits, prts, accs aux intrants et aux marchs, etc.). 4. Revenu initial lev, mais peu ou pas long terme. Ces options peuvent paratre sduisantes au premier abord,
mais elles perdront de leur attractivit long terme, car les bnfices disparaissent. Cest ce qui sest pass avec lintroduction de varits haut rendement et dengrais chimiques : les rendements ont chut aprs quelques annes (voir encadr en rvolution verte, page 32).
Rapport cot-bnfice Phase de mise en place Phase dentretien 3 2 1
Cots et bnfices
0
Temps
Les cots et les bnfices jouent un rle central pour lamlioration des moyens dexistence et ladoption et la vulgarisation de la GDT. Compte tenu des besoins urgents en ASS, les investissements dans la GDT devraient viser la rentabilit la fois pour le court (rapides) et le long terme (rguliers). Ainsi les investissements devront tre compars aux bnfices, la fois pour la mise en uvre initiale et pour la maintenance ultrieure. La figure 8 illustre les diffrents retours positifs des interventions de GDT : 1. Revenu long terme, non court terme : de nombreux exploitants agricoles en ASS pourraient tre contraints Alors que les cots dtablissement peuvent tre en partie financs par laide ou des sources extrieures, ce sont les exploitants agricoles qui doivent assurer les cots de maintenance, afin dviter le syndrome de dpendance
Figure 8 : Cots et bnfices de la GDT dans le temps : phase de mise en place court terme et dentretien sur le long terme
Revenu long terme, non court terme Revenu long terme, stable court terme Revenu court et long terme Revenu initial, mais peu ou pas long terme
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Il est essentiel de bien distinguer linvestissement initial de mise en place de celui ncessaire lentretien de la GDT. Les contraintes initiales dinvestissement doivent tre surmontes et peuvent ncessiter une assistance externe, surtout lorsque les bnfices ne sont prvus qu long terme ; les aides matrielles et financires doivent tenir compte des ressources disponibles. Les exploitants pauvres et marginaliss devront faire lobjet dune attention particulire.
La disponibilit de la main-duvre reste une proccupation particulire : elle dpend de ltat de sant des populations et de la comptition avec dautres activits qui gnrent des revenus. Le paludisme, le sida et les
Cots de main-duvre levs et rendements rduits pour les cultures sur billons (gauche) et pour le paillage (droite) moins exigeant et plus rentable. (Hanspeter Liniger)
maladies transmises par leau affectent sensiblement la productivit du travail. La concurrence avec le travail hors-exploitation, les migrations saisonnires des forces vives (surtout les hommes), sont un facteur limitant pour
laide et afin de conserver leur capacit dinitiative et leur autonomie. Lexprience en matire de GDT montre la ncessit dune valuation prcise des cots et bnfices (en termes montaires et non montaires) et des gains court et long terme. Les donnes sont rares car ce travail est rarement fait. Lvaluation des cots et des bnfices est trs spcifique au site et reprsente un dfi important pour la vulgarisation de la GDT en ASS. Sans les valuations ncessaires, les exploitants agricoles et les agences de dveloppement ne peuvent prendre les dcisions informes pour savoir quelles technologies et approches sont les plus viables dans un environnement naturel et humain bien prcis et de quelles incitations les utilisateurs ont besoin.
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la GDT. Les foyers monoparentaux (souvent fminins) ont besoin de pratiques main-duvre rduite. Laccs aux intrants et lquipement, par exemple les machines, semences / plants, engrais, etc. est essentiel. Lintroduction de la GDT nest possible que si les marchs des intrants et des produits sont assurs. Laccs aux savoirs lis la GDT est un pr-requis pour tous les exploitants agricoles. Les pratiques faciles apprendre, construites sur les connaissances et lexprience existantes, ont le plus de chance dtre adoptes. En plus des cots et bnfices, de laccs aux intrants, des marchs et des savoirs, dautres lments doivent aussi tre pris en compte afin damliorer les moyens dexistence. En effet, les pratiques doivent tre :
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socialement et culturellement acceptables ; esthtiquement (un contour non linaire peut se rvler visuellement inacceptable, p. ex.), pour les croyances (certaines zones sont intouchables cause des esprits), pour les normes et valeurs ;
suffisamment flexibles pour permettre (et encourager) ladaptation et linnovation locales ; perues comme ajoutant une valeur la terre et la qualit de vie.
Les petits exploitants agricoles en lagriculture de subsistance ont moins doptions et de moyens investir que les gros exploitants plus haut niveau de mcanisation.
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Lattnuation intervient pour ralentir les dgradations en cours, lorsquelles ont dj dbut. Le but est ici dempcher laggravation et de commencer amliorer ltat des ressources et la fonction des cosystmes. Limpact de lattnuation se remarque plutt court ou moyen terme ; leffet incitatif sur la poursuite des efforts est important. La rhabilitation est ncessaire lorsque les terres sont dgrades au point que lutilisation initiale est impos-
Prvention
Attnuation / Cure
Rhabilitation
Figure 9 : Prvention, attnuation et rhabilitation dans la dgradation de terres distantes de moins dun demi kilomtre. (Hanspeter Liniger)
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sible, que la terre devient largement improductive et que lcosystme est srieusement perturb. La rhabilitation ncessite en gnral de lourds investissements et produit des bnfices moyen ou long terme. Dimportants efforts et investissements ont t faits dans la mise en uvre de mesures structurelles. Elles sont la partie visible de la contribution de la GDT, mais elles sont onreuses et pourraient souvent tre remplaces par des mesures agronomiques, vgtales ou de gestion moins exigeantes. Dune manire gnrale, la priorit sera dabord donne aux mesures agronomiques et/ ou vgtales ncessitant un minimum dapports externes. Il ne sera fait recours aux mesures structurelles que lorsque les options bon march savreront inadaptes. De plus, les mesures structurelles seront si possible combines avec des mesures vgtales ou agronomiques permettant de protger les structures et les rendant directement proGirafes, Parc national dAmboseli, Kenya. (Hanspeter Liniger)
Dgradation des terres en Afrique 67% des terres africaines sont dj touches par la dgradation. 4-7% de lASS est svrement atteinte, la plus forte proportion du monde. Les pertes cumules de productivit sont de 25% pour les cultures et de 6,6% pour les pturages. La dgradation des terres est attribue : surpturage (50%), mauvaises pratiques de gestion agricole (24%), dfrichage (14%), surexploitation (13%). Erosion hydrique et olienne : surtout pertes de la couche arable / rosion de surface, ravinement, et dgradation hors site Les pertes annuelles moyennes de rendement dues lrosion des sols sont values 6,2% Erosion hydrique : 46% de la surface des terres Erosion olienne : 38% des terres, surtout dans les zones arides Dgradation chimique des sols : dclin de la fertilit, chute du taux de matire organique, salinisation Quatre fois plus de nutriments sont extraits des sols que ce que le fumier et les engrais apportent. LAfrique perd lquivalent de 4 milliards US$ chaque anne cause des exportations de nutriments. La salinisation a provoqu la perte de 30% des terres irrigues : Kenya (30%), Namibie (17%), Nigria (34%), Soudan (27%) et Tanzanie (27%) Pertes de terres irrigues dues lasphyxie : RD Congo (20%), Mauritanie (50%) et Gambie (10%) Dgradation physique des sols : compactage, scellage, encrotement et asphyxie
Dgradation biologique : diminution de la couverture vgtale, perte dhabitats, perte de biomasse, effet dltre des feux, dclin de la diversit, de la quantit / qualit des espces, perte de faune du sol, augmentation des ravageurs, diminution des prdateurs. Mme si elle nabrite que 17% des forts mondiales, lAfrique est le sige de la moiti de la dforestation globale. Dans la plupart des rgions dAfrique, le taux de dforestation est de 30:1 par rapport la replantation. Le taux de 0,6 par an depuis 15 ans est parmi les plus levs au monde (surtout en Afrique de lOuest humide et sub-humide). 86% de la dforestation est attribue lagriculture ; 54% de cette surface sert lagriculture de subsistance, le reste lagriculture intensive. En Afrique du Sud et au Lesotho, les plantes invasives couvrent environ 10 millions dha (8% des surfaces totales) et gagnent 5% par an. Dgradation hydrique : aridication, modication du rgime des eaux de surface et des nappes phratiques et de leur niveau, dclin de la qualit des eaux de surfaces et des sous-sols, perte de leffet tampon des zones humides. 70% des sols dAfrique souffrent de stress hydrique priodique 86% des sols dAfrique sont sous stress hydrique permanent Le niveau des nappes phratiques a chut dans de nombreuses rgions ; de nombreux puits sont taris. Davantage de uctuations du rgime des rivires, ruisseaux et sources ; plus de crues au cours des saisons des pluies, de plus longues priodes de dcit hydrique en saison sche.
(Sources : Oldeman 1994 et 1998 ; Versveld et al, 1998 ; Reich et al. 2001 ; FAOSTAT, 2004 ; FAO, 2007 ; SARD, 2007 ; WOCAT, 2008a; WB, 2010)
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Mesures structurelles : terrasses (banquettes, penches en avant / arrire), diguettes (de niveau ou inclines) ; barrages, dpressions ; fosss (plans, en dgrad) ; murs barrires, palissades.
Mesures de gestion : modication de la destination des terres (p. ex. enclos), changement de gestion, de lintensit dexploitation (p. ex. du pturage la fauche) ; priodes dintervention modies ; contrle / modication des associations despces : Toutes les combinaisons des mesures ci-dessus sont possibles : p. ex. terrasses (structurelles) et bandes enherbes, forestires (vgtales) et buttes en courbes de niveau (agronomiques).
ductives (p. ex. herbe fourragre sur diguettes). Les diffrentes mesures peuvent souvent tre appliques en mme temps, combinant ainsi plusieurs fonctions et crant des synergies. Ces combinaisons de mesures qui tendent vers une gestion intgre des sols et de leau, des cultures et de llevage, de la fertilit et des ravageurs sont prometteuses car elles augmentent la rsilience des cosystmes et des moyens dexistence.
grandes des plus grandes diversits biologiques dAfrique en termes de faune et de flore et ses services cologiques jouent un rle primordial dans le monde (Owen, 2004). De plus, la biodiversit des zones arides possde des caractristiques souvent ngliges : une grande htrognit, une diversit de micro-organismes, la prsence despces sauvages parentes despces domestiques et des utilisations de terres traditionnelles (pastoralisme, parcours boiss, culture-levage, cultures associes, etc.) (Bonkoungou, 2001 ; Mortimer, 2009). La gestion durable des forts naturelles, boisements, zones humides, savanes et dserts et offre la fois la protection de la biodiversit et de lenvironnement et une occasion de scurit alimentaire et dallgement de la pauvret. LASS abrite les parcs nationaux les plus riches et les plus beaux du monde, qui offrent, en plus de leur valeur intrinsque, des revenus et des emplois issus du tourisme.
Amlioration de la biodiversit
La conservation de la biodiversit est lun des grands enjeux de la gestion durable des terres et de la protection des fonctions des cosystmes en ASS. La diversit biologique de lASS est la fois abondante et dune grande richesse. La deuxime plus grande fort tropicale aprs lAmazonie se trouve en Afrique centrale. Elle abrite lune des plus
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(Harrison et al., 1969, 1985) en sont originaires. Certaines espces endmiques sont importantes, comme le th rooibos, limit lAfrique du Sud. LAfrique dpend encore trs largement dun grand nombre de varits locales : sa biodiversit agronomique ne doit pas tre sous-estime. Le principe de prcaution doit tre appliqu la protection de la biodiversit : maintenir le plus possible de varits domestiques danimaux et de plantes pour leur potentiel futur.
La biodiversit vgtale et animale est vitale pour le bien-tre humain, en particulier pour la production alimentaire, mais aussi pour les fibres vestimentaires, le bois duvre, le combustible, les mdecines naturelles ; elle possde aussi une forte signification culturelle et spirituelle. Lagro-biodiversit englobe les plantes, le btail et les poissons domestiqus, les ressources vgtales et animales sauvages ainsi que la biodiversit qui soutient les productions agricoles grce au recyclage des nutriments, au contrle des ravageurs et la pollinisation. Lagro-biodiversit est le rsultat dune slection rigoureuse et du travail inventif dexploitants agricoles dont les conditions dexistence dpendent de la gestion durable de cette biodiversit. Les exploitants agricoles valorisent cette biodiversit agricole dans leurs systmes qui sont bien moins menaants pour la biodiversit que les systmes mcaniss grande chelle (Mortimer, 2009). La promotion de la diversit gntique des plantes cultives fait partie de leur stratgie dadaptation limprvisibilit climatique ; elle tale aussi la disponibilit des produits alimentaires dans le temps (Bonkoungou, 2001). LAfrique subsaharienne est le berceau dune agro-biodiversit dimportance internationale. Le sorgho (Sorghum vulgare), le millet perle ou mil (Pennisetum typhoides) et le millet grappes (Eleusine coracana), le nib (Vigna unguiculata), divers ignames et le caf Le fait de devoir sadapter aux changements de leur environnement (y compris climatique) nest pas nouveau pour les utilisateurs de terres. Les pratiques traditionnelles de GDT peuvent servir de porte dentre pour lamlioration de la rsilience des systmes, mais pour grer le changement du climat, elles seront insuffisantes elles seules moyen et long terme (FAO, 2009b). Des efforts importants doivent porter sur la recherche transdisciplinaire ainsi que sur le suivi et lvaluation (S&E) des impacts en dehors des sites de la dgradation des terres et de Pour lASS, le changement climatique est une proccupation majeure, apportant avec lui tout un cortge de dfis. La GDT possde sans aucun doute un norme potentiel pour attnuer les effets du changement climatique. Les tudes dans ce domaine montrent le rle essentiel des sols en termes de stockage et de puits de carbone. Les pratiques de GDT contribuent non seulement stocker le carbone dans le sol mais protgent de la variabilit du climat. Les technologies et approches de GDT sont en train de sadapter et dinnover, en rponse au changement climatique : ces expriences devront tre prises en compte, tudies et mises profit (Woodfine, 2009).
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Le changement climatique en Afrique Les climats africains sont trs divers : rgimes humides quatoriaux, rgimes tropicaux saisonniers semi-arides ou trs arides, climats subtropicaux de type mditerranen. Ils prsentent tous plus ou moins de variabilit, en particulier pour les prcipitations. Lexposition gographique dAfrique, les revenus bas et la dpendance au climat de certains secteurs sensibles comme lagriculture rendent le continent trs vulnrable au changement climatique. Changement climatique : LAfrique est considre comme plus expose au changement climatique que dautres rgions du monde. Au cours du 20me sicle, une grande partie de lAfrique a subi un rchauffement de lordre de 0,7, de grandes parties du Sahel un subi une chute des prcipitations, lAfrique de lEst et centrale une augmentation des prcipitations. Les scheresses et les inondations se sont multiplies et aggraves au cours des 30 dernires annes, surtout dans le sud et lest de lAfrique (sur la cte de lOcan Indien, p. ex. au Mozambique). Les prvisions concernant le changement du climat sont incertaines, prvoyant une augmentation des tempratures de lordre de 3-4, une monte du niveau de la mer de 15-95 cm en 2100 et une plus grande frquence des vnements climatiques extrmes (scheresses, inondations et temptes). Les saisons de croissance devraient raccourcir dans de nombreuses rgions dAfrique. La tendance gnrale est laugmentation des zones marginales. Dune manire gnrale, lAfrique sen sortira plus mal. Attnuation du changement climatique : La plupart des pays africains contribue trs peu aux missions mondiales de gaz effet de serre. Le changement dutilisation des terres et la dforestation comptent pour 64% dans les missions de GES en Afrique. 30-50% de la savane est brle tous les ans, ce qui augmente les missions de GES et la perte de matire organique. La quantit de carbone stocke dans le sol est le double de celle de la vgtation.
Le carbone stock au-dessus du sol a diminu avec la dforestation et le remplacement des systmes traditionnels dexploitation par des systmes biomasse moins permanente. Le boisement et la diminution de la dforestation auraient un potentiel global de rduction des GES denviron 6,5%. Avec la dgradation des terres, le taux de carbone organique de la couche arable du sol de la plupart des zones arides dASS a chut moins de 1% ; avec la GDT, le taux de COS peut remonter 2-3%. Adaptation au changement climatique : Les exploitants agricoles dASS savent sadapter la variabilit et aux extrmes du climat, mais les stratgies dadaptation traditionnelles sont insufsantes ; des efforts dinnovation sont ncessaires. Ladaptation aux grandes variations climatiques et des vnements plus extrmes est une problmatique importante en ASS, surtout dans lagriculture marginale sensible la dsertication. Incidences environnementales du changement climatique : Effets physiques sur les cultures, pturages, forts et troupeaux (quantit, qualit) Modications sur les terres, les sols et les ressources en eau (quantit, qualit) Changements et dplacements de vgtation Nouveaux ds dans la lutte contre les mauvaises herbes et les ravageurs Augmentation du niveau de la mer, modications de la salinit Incidences socio-conomiques du changement climatique : Chute des rendements et de la production Augmentation du nombre de personnes menaces par la faim et linscurit alimentaire Diminution du PIB agricole Fluctuations des prix sur les marchs mondiaux Migrations et troubles civils
(Sources: Desanker and Magadza, 2001; Desanker, 2002; Stern, 2007; FAO, 2009a; FAO, 2009b; Pender et al., 2009; Woodfine, 2009; WB, 2010)
la GDT. Laugmentation des vnements climatiques extrmes entranant des catastrophes telles quinondations, glissements de terrain, coules de boue et scheresses a aussi des impacts nationaux et globaux. Le rle de la GDT dans la prvention et lattnuation des catastrophes doit tre reconnu et tudi. Lattnuation et ladaptation seront dveloppes dans le passage suivant. Dans le contexte du changement climatique, lattnuation sapplique aux missions de gaz effet de serre et donc leur impact, alors que ladaptation se traduit par un changement des pratiques senses grer
les impacts du climat modifi (FAO, 2009b). La GDT traite les deux problmes : en ce qui concerne la rduction, les pratiques de GDT contribuent squestrer le carbone dans le sol et la vgtation ; pour ladaptation, ce sont des technologies et approches de GDT suffisamment souples et rsistantes au climat qui sont la cl du maintien de terres productives et des fonctions des cosystmes. La GDT soutient les paysans dans les dfis quils rencontrent face au changement climatique. Celui-ci agit comme un aiguillon qui encourage une meilleure GDT et fournit de nouvelles occasions de financements, grce aux raisons voques ci-dessus.
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Attnuation du changement climatique : Les exploitants agricoles dASS peuvent contribuer leffort global dattnuation du changement climatique en adoptant les technologies de GDT qui squestrent le carbone dans le sol et au-dessus et vitent les missions de gaz effet de serre. Les diffrentes technologies de GDT prsentes dans ce document peuvent tre une contribution importante et doivent tre reconnues comme telles. Mme si la rduction des GES nest pas une priorit pour les paysans pauvres, les pratiques de GDT qui leur profitent directement aident aussi squestrer le carbone et rduire les missions. Les mesures suivantes permettent de squestrer le carbone dans le sol et au-dessus :
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la gestion plus efficace de lazote dans les parcelles cultives, la rduction des pertes gazeuses grce de bonnes pratiques agronomiques (rotations, jachres, fumure et microdosage).
Le boisement, le reboisement et lagroforesterie permettent daugmenter efficacement les stocks de carbone au-dessus du sol ; la biomasse des prairies (gestion amliore des pturages) et la couverture du sol permanente des cultures devront aussi faire lobjet dune attention particulire (cf. groupe GDT sur lagriculture de conservation ). Le march du carbone peut permettre de financer la vulgarisation et reprsente de nouvelles opportunits pour la mise en uvre de la GDT par les exploitants agricoles (voir page 49). Le taux de matire organique du sol (MOS) peut augmenter avec la mise en uvre de pratiques de GDT qui accroissent la biomasse du sol et le perturbent le moins possible, prservent leau et le sol, amliorent la structure du sol et stimulent son activit et la diversit de sa faune. Le labour biologique du sol et les mcanismes du cycle du carbone et des nutriments sont ainsi favoriss (voir groupe GDT sur La gestion intgre de la fertilit du sol ) (FAO, 2009a). Adaptation du changement climatique : Sadapter au climat signifie tenir compte des impacts et adopter des technologies plus souples et rsilientes face au changement climatique mais aussi des approches qui demandent flexibilit et ractivit face au changement. Dans ce contexte, les exploitants agricoles devront rester attentifs aux pratiques alternatives. La mise en uvre de pratiques de GDT qui augmentent le taux de MO facilite ladaptation au CC. Les terres deviennent plus rsilientes , elles rsistent au climat par leur flexibilit, leur structure amliore, leur capacit dinfiltration et de rtention, par une vie du sol et une production de biomasse accrues (Scherr et Sthapit, 2009). Dans de nombreuses pratiques de GDT, le paillage et la couverture du vgtale protgent le sol du vent, des tempratures excessives et des pertes par vaporation ; ils diminuent les exigences en eau et rallongent la priode de croissance. Avec le changement climatique, ces modifications peuvent savrer vitales dans de nombreuses rgions dASS. Toute pratique qui amliore la gestion de leau augmente la rsilience au CC. Cet objectif peut tre atteint
le boisement, le reboisement et la gestion amliore des forts ; lagroforesterie, les systmes sylvo-pastoraux, les systmes intgrs culture-levage qui combinent cultures, pturages et arbres ;
la gestion amliore des prairies et des pratiques de pturage sur parcours naturels, loptimisation des effectifs de btail et le pturage tournant pour maintenir la couverture du sol et la biodiversit vgtale ;
lamlioration des pratiques de travail du sol p. ex. lagriculture de conservation - qui permet daugmenter le taux de carbone organique du sol (COS) grce la couverture du sol par les cultures et le paillage, la perturbation minimale du sol, les jachres, les engrais verts et les rotations de cultures ;
la rduction de la dgradation des terres, de la dforestation, de la perte de biomasse et de MO ; la limitation de lutilisation du feu sur les parcours et la gestion forestire ; la limitation des heures de fonctionnement des machines agricoles par la mise en pratique du labour rduit et des systmes agricoles de conservation ;
lamlioration de la nutrition des ruminants, la gestion plus efficace des djections animales (fumiers), la gestion plus efficace de lirrigation dans les rizires,
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en limitant les pertes deau et en collectant leau de pluie afin de favoriser le stockage de leau dans le sol et dans des rservoirs. Les pratiques qui diversifient les revenus et diminuent les risques dchec de production, par exemple les systmes intgrs culture-levage et les varits adaptes ou amliores de plantes augmentent ladaptabilit. Ainsi, le fait dviter ou de renverser les processus de dgradation des terres en renforant la sant de lcosystme et en amliorant le microclimat augmente la fois la rsilience face la variabilit climatique et les productions agricoles. La solution miracle aux problmes rencontrs par les exploitants agricoles confronts au changement climatique nexiste pas. Cependant, et dune manire gnrale, presque toutes les pratiques de GDT prsentes dans ces recommandations contribuent ( des degrs divers) la fois attnuer le CC et trouver des stratgies dadaptation. Les synergies entre adaptation et attnuation : Les synergies entre la diminution de la dgradation des terres, la prservation de la biodiversit, la scurit alimentaire, la rduction de la pauvret et la modration et ladaptation au changement climatique au travers de la GDT engendrent de nombreux bnfices. Une approche multifocale la GDT, qui prend en compte les services rendus par les cosystmes ainsi que le bien-tre humain, aura plus de chances de russir quune autre qui ne considrerait que lattnuation du CC et ladaptation celui-ci. La GDT ne concerne pas que les petits exploitants agricoles : de nombreuses pratiques de GDT peuvent amliorer la durabilit et la rsilience aux variations climatiques de lutilisation commerciale des terres moyenne et grande surface et contribuer attnuer le CC. Certains processus dattnuation peuvent cependant entrer en conflit avec la scurit alimentaire et vice-versa. Par exemple, la production de biocombustibles entrane une comptition pour les terres et leau. Les synergies ou les antagonismes entre adaptation et attnuation, dans lagriculture, la foresterie et la pisciculture au niveau global, rgional et local sont peu documents. Des efforts devront tre faits en faveur de la recherche pour les connaissances en matire de gestion, afin didentifier les circonstances et les conditions dans lesquelles la scurit alimentaire, ladaptation et lattnuation peuvent cohabiter.
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augmentant les surfaces agricoles : ce potentiel est cependant limit. La plupart des bonnes terres exploitables est dj utilise.
Quatre principes guident la GDT en ASS pour intensifier, diversifier ou augmenter les surfaces et la productivit des terres : 1. amliorer la productivit de leau et lefficience de son utilisation sur les terres pluviales et irrigues ; 2. amliorer la fertilit des sols ; 3. amliorer la gestion vgtale : le potentiel vgtal et le contrle des mauvaises herbes, des parasites et des maladies ; 4. amliorer le microclimat. Pour les bonnes pratiques de GDT, les points cls sont : une bonne couverture des sols, lamlioration du taux de MOS, lconomie deau et la collecte des eaux, le recyclage des nutriments, une meilleure gestion des plantes et du btail ainsi que le contrle des parasites et des maladies. Certaines pratiques concernent la couverture maximale du sol, sa perturbation minimale, la valorisation de lactivit biologique du sol, la gestion intgre de la fertilisation des plantes, le dveloppement intgr des systmes culture/ levage/ agroforesterie, la gestion souple des systmes pastoraux traditionnels et la limitation du brlis (Woodfine, 2009). Les bonnes pratiques de gestion des terres profitent tous (solutions gagnant-gagnant-gagnant). Les pratiques de GDT prsentes en partie 2 amliorent la productivit, les moyens dexistence et les cosystmes.
Conditions de vie et bien-tre humain : Retombes conomiques Rduction de la pauvret Scurit alimentaire Sant amliore
Figure 11 : Solutions gagnant-gagnant-gagnant pour les moyens dexistence, les cosystmes et la productivit.
Concernant les cosystmes : Eau, nutriments, matire organique, cycle de la biomasse Lutte contre la dgradation des terres Gagnant Gagnant Amlioration du microclimat Adaptation et attnuation du changement climatique Gagnant
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Tableau 3 : Stratgies et pratiques permettant damliorer la productivit des terres et les rendements
Principes
Buts
Stratgies rduire le ruissellement, optimiser linltration de la pluie et son stockage dans le sol
Pratiques de GDT choisies (voir tudes de cas en partie 2) couverture du sol, compost, culture selon les courbes de niveau, agriculture de conservation, haies vives, diguettes de terre et de pierre, terrassements, fanya juu, etc. bon couvert vgtal, cultures associes, paillage, brise-vents, agroforesterie, etc. trous de plantation, diguettes en demi-lune, micro-bassins, diguettes en courbe de niveau, lignes de pierre, bandes vgtalises, bandes de dchets, rtention de leau de ruissellement, petits barrages, etc. doublage des canaux, profonds et troits plutt que peu profonds et larges, bon entretien, tuyaux, etc. irrigation larrosoir, goutte goutte, micro-aspersion, irrigation basse pression, en rigole amliore, irrigation de supplmentation, irrigation en cas de dcit, etc. petits barrages, mares, rservoirs enterrs, barrages et rservoirs percolation, structures de diversion et de recharge, etc. afforestation, agroforesterie, rotation optimale des cultures, cultures associes, varits amliores, dates de plantation, etc. plantes et racines vigoureuses grce la fertilit du sol et la gestion de la matire organique, contrle des ravageurs et maladies, gestion des mauvaises herbes, etc. compostage et fumure (p. ex. parcage), gestion intgre de la fertilit (organique et inorganique), microfertilisation, engrais verts, rotations avec lgumineuses, jachres avec arbres et buissons lgumineux, semis de prairies amliores, pturage tournant, etc. zro-labour ou minimal, amliorer lactivit biotique du sol, augmenter les taux de MOS. du sol, paillage, suppression du brlis (gestion des rsidus), etc. choix des espces et varits, varits tolrantes la scheresse, rsistantes aux parasites et maladies, etc. dates de plantation, gomtrie de plantation, gestion de la fertilit et de leau, etc.
diminuer lvaporation improductive recueillir la pluie et la diriger vers les cultures ou pour dautres utilisations rduire les pertes deau des systmes dirrigation
recharger les aquifres/ nappes phratiques et les retenues pour permettre lirrigation hors-saison augmenter labsorption deau par les plantes augmenter lvapotranspiration productive
Fertilit du sol
diminuer les exportations et pertes de nutriments amliorer la disponibilit et labsorption des nutriments
amliorer la capacit du sol retenir les nutriments et la capacit dabsorption des plantes utiliser les plantes les plus adaptes et en optimiser la gestion
diminuer lvapotranspiration Microclimat crer des conditions de croissance favorables optimiser la temprature et le rayonnement diminuer les dgts mcaniques causs aux plantes
Brise-vent, agroforesterie, haies, haies vives, zones boises, couverture du sol, canope dense, etc. Agroforesterie, paillage vgtal et non vgtal, etc. Brise-vent, palissades, paillage vgtal et autre, etc.
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Hanspeter Liniger
laccessibilit linformation, suivies par le rgime foncier scuris, la meilleure disponibilit des nutriments pour les cultures et la demande de main-duvre sur les parcours. Lorsque les bonnes practiques, prsentes en 2me partie, sont adaptes au contexte local, leur potentiel de mise en uvre grande chelle et important, et ce pour toute lASS. Mais cette condition ne suffit pas : un environnement favorable est primordial, constitu dun cadre
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mnages, les communauts et aux niveaux rgional et national (TerrAfrica, 2008). Les politiques doivent sattaquer aux causes de la dgradation des terres, de la productivit insuffisante et de linscurit alimentaire. Elles doivent en mme temps instaurer des mcanismes dincitation et de contrainte acceptables socialement. Amliorer les cadres politiques nationaux : Les occasions damlioration des cadres politiques nationaux ne manquent pas, afin de soutenir la GDT et de surmonter les obstacles qui entravent sa diffusion (voir encadr gauche). Crer un environnement institutionnel favorable :
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renforcer les comptences institutionnelles clarifier les rles et les responsabilits promouvoir la collaboration et le travail en rseau entre institutions impliques dans la mise en uvre et dans la recherche
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amliorer la collaboration avec les exploitants agricoles renforcer et intgrer les liens paysans-vulgarisation-recherche scuriser les financements (provisions budgtaires pour la vulgarisation)
favoriser ladhsion aux rgles et rglements ou instaurer des mcanismes de contrle et de mise en vigueur dfinir des lois qui auront du sens aux yeux des utilisateurs de terres reconnatre le droit coutumier dans son contexte local
institutionnel politique et lgal, de la participation locale et de la planification rgionale (par terroir ou bassin versant), de la formation des comptences, du suivi et de lvaluation ainsi que de la recherche.
facteur cl :
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assurer la scurit individuelle et collective de base pour lutilisation des ressources (surtout pour les petits exploitants agricoles)
clarifier le rgime et le droit des utilisateurs accder aux terres prives et communales, y compris les rgimes, rglements et utilisations de terres ngocis localement. Protger les rgimes fonciers relevant du droit coutumier.
rechercher des solutions pragmatiques et quitables en cas de rforme du rgime foncier favoriser lenregistrement des titres de proprit et relier cette opration la planification de lutilisation des terres grce un systme cadastral
Les politiques de soutien la GDT sont indispensables pour promouvoir et traiter la complexit du problme de lexploitation durable des terres, en particulier pour fournir des incitations aux investissements dans la GDT, pour les
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promouvoir un rgime foncier des femmes dans lenregistrement foncier et dans les systmes de rgimes fonciers coutumiers
une demande croissante. Une certification pourrait tre dveloppe pour les produits GDT (voir tude de cas sur Coton biologique ).
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Amliorer laccs aux marchs pour les achats dintrants et les ventes de produits agricoles et dautres productions
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March des biocarburants : bien quils soient lobjet de dbats vigoureux au sein du public et de la communaut scientifique cause de la comptition avec la scurit alimentaire et les cosystmes, les biocarburants attirent lattention des marchs qui se dveloppent rapidement pour ces produits, pousss par les pics des prix ptroliers et la demande croissante de scurit nergtique.
dvelopper et renforcer les marchs locaux informels garantir laccessibilit en renforant les infrastructures (surtout les routes daccs) amliorer la comprhension de limpact des diverses politiques de prix : macroconomiques, de libralisation et commerciales
Paiements pour services cosystmiques/ environnementaux (PSE) : le PSE est un mcanisme qui offre des incitations aux exploitants agricoles pour quils grent leurs terres de manire fournir des services cologiques. Ceux qui bnficient des PSE paient pour ces services, et ceux qui les fournissent sont pays. Le potentiel dexpansion de cette nouvelle forme de subvention est important. De nouveaux marchs de GES, de carbone, deau et de biodiversit, lis aux PSE sont en train dmerger.
explorer et promouvoir laccs aux marches rgionaux, nationaux et internationaux, y compris les niches pour la GDT que sont le commerce quitable, biologique, respectueux de lenvironnement, avec certification dorigine, ainsi que lcotourisme (cf. ci-dessous)
Les exploitants agricoles sont plus enclins sinvestir dans lamlioration des terres et des ressources naturelles lorsquil existe un bon support institutionnel, un cadre lgal propice, un accs aux marchs et un rgime foncier et des droits des utilisateurs clairement dfinis. Tendances et nouvelles opportunits : Afin de mieux valoriser la GDT, ses produits, ses impacts et ses services et afin de la relier avec les nouvelles questions globales denvironnement, il faut explorer plus fond les nouvelles tendances et opportunits mergentes :
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Les marchs de PSE les plus prometteurs sont : La squestration du carbone et la rduction des GES : ils offrent des paiements en change de lattnuation du changement climatique. De nombreux projets de PSE ( compensation carbone ) ont t initis en ASS, en payant pour le stockage de carbone dans des plantations de forts. Les transactions de ce type rapportent de 1 15 US$ par tonne de carbone squestr (Envirotrade, 2010).
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Transformer les produits agricoles, ce qui permet de diminuer les pertes post-rcolte et daugmenter la valeur ajoute, l o des marchs existent. Cette dmarche gnre aussi des revenus et des emplois en plus.
Les paiements pour la biodiversit et la protection des ressources naturelles : par des groupes dintrts environnementaux, pour le soutien international de protection (p. ex. pour la mise en place de parcs, de rserves), ou pour la valorisation de lcotourisme, les communauts locales tant les principaux bnficiaires. Lcotourisme gagne en popularit dans certaines rgions dASS, mais lagrotourisme est encore peu dvelopp. Les groupements dintrt environnemental ont les moyens de solliciter des fonds et la bonne volont pour la GDT, et la demande pour lcotourisme est forte. Celui-ci ne peut cependant exister sans cosystmes grs durablement et sans biodiversit.
Produits agricoles certifis : prospecter le label commerce quitable , qui se fonde sur des critres sociaux et de rmunration juste pour les producteurs ; biologique, qui se focalise sur la sant de lenvironnement (pas dintrants chimiques : pesticides, herbicides, engrais chimiques). Il existe une certification pour les produits forestiers issus de forts gres de manire durable (FSC, Forest Stewardship Council) qui rencontre
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Paiement par les utilisateurs en aval, paiements pour la gestion de bassins versants ; pour la protection et la gestion durable de bassins amonts afin dobtenir de leau propre, moins de sdimentation dans les retenues et moins dinondations.
Le PSE nest pas encore trs utilis dans les pays en dveloppement, cause des contraintes pour sa mise en uvre, par exemple pour instaurer des mcanismes de distribution justes et fiables jusquau niveau local. Mais il propose une approche souple et prometteuse pour mettre en valeur et reconnatre le rle des exploitants agricoles dans lamlioration et le soutien des cosystmes. De nouveaux mcanismes de financement, comme le PSE, sont en train dapparatre, surtout en relation avec la gestion durable des forts, la limitation de la dforestation et lexploitation des forts naturelles. De nos jours, presquun cinquime des missions de carbone provient de la dforestation : ralentir celle-ci est la faon la plus conomique de limiter les missions de carbone. Mais comme le march na pour linstant pas de systme de compensation pour les exploitants agricoles qui fonctionne bien, il est conomiquement plus intressant pour eux de dfricher les forts que de les conserver. Dans les pays en dveloppement, les forts sont, ironiquement, plus importantes pour la communaut internationale que pour les habitants locaux. Avec lmergence de ces mcanismes financiers, les communauts rgionales, nationales et globales devront prendre la responsabilit de la protection des forts mondiales ; elles devront payer / compenser les populations rurales pour quelles posent leurs haches. Nous continuerons perdre de prcieux cosystmes et leurs services rendus si un mouvement global nmerge pas pour payer les services suivants : un climat amlior, de lair et de leau propres et une plus grande biodiversit. Un maximum defforts doit tre dploy pour quantifier ces services et montrer leurs consquences pour le bien-tre humain. Les communauts locales doivent tre reconnues, et nommes comme telles, comme les intendants et les gardiens des forts naturelles et de leurs services. LUN-REDD, un partenariat de collaboration entre la FAO, le PNUD et le PNUE soutient les pays en dveloppement pour quils rduisent les missions dues au dboisement et la dgradation de forts (REDD). Cest un premier pas vers une prise de responsabilit (UN-REDD, 2009).
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les petites exploitations agricoles, les femmes prennent en charge de plus en plus de tches autrefois exclusivement excutes par les hommes, comme la prparation des terres ; elles travaillent davantage pour les cultures de rente. 4. Approches multisectorielles : pour russir, la mise en uvre de la GDT doit runir tous les savoirs disponibles dans les diffrentes disciplines, institutions et agences, y compris gouvernementales, non-gouvernementales et du secteur priv. 5. Intgration multi-chelle : elle doit prendre en compte tous les niveaux : local et communautaire, mais aussi du pays, du bassin versant ou transfrontalier, jusquau niveau national et international. Elle implique non seulement une prise en compte des intrts locaux sur site, mais aussi des intrts et des bnfices hors site. Cela veut dire que le concept de libert des utilisateurs locaux des terres peut tre rtrci dans lintrt dune plus large communaut, mais galement que de nouveaux marchs peuvent souvrir, ainsi que des mcanismes de compensation ou de financement. Bien que les retours sur investissement locaux puissent tre une motivation suffisante pour les exploitants agricoles, les intrts et bnfices hors site devront tre ngocis. 6. Planification intgre de lamnagement du territoire : elle value et attribue lutilisation des ressources tout en prenant en compte les demandes des divers utilisateurs et utilisations ; elle inclut tous les secteurs agricoles levage, cultures, forts de mme que lindustrie ou tout autre partie intresse.
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Formation de paysans pour la mise en place de cordons selon les courbes de niveau. (Hanspeter Liniger)
travailler ensemble pour que la planification, les prises de dcision et la mise en uvre de la GDT soient un succs. La vulgarisation des pratiques de GDT est conditionne par lautonomisation des exploitants agricoles ; ils doivent tre mieux soutenus par le renforcement de leurs capacits, par la gestion de leurs savoirs et par la formation. Deux types de vulgarisation et de formation doivent tre particulirement renforcs : Renforcement des capacits institutionnelles : projets, services de vulgarisation, initiatives de recherche, organisations communautaires locales (p. ex. groupes dutilisateurs), afin de donner accs de meilleurs moyens de gestion des connaissances, de conscientisation et de formation, mais aussi pour le support dcisionnel et les conseils sadressant aux exploitants agricoles et aux planificateurs ; augmentation des investissements dans les services de vulgarisation pour les petits exploitants agricoles, en ciblant clairement les techniques durables.
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Promotion et vulgarisation
Afin de faciliter ladoption, ladaptation et la vulgarisation des bonnes pratiques de GDT, des incitations efficaces doivent tre instaures. Ce sont : la sensibilisation, la promotion, la formation et des soutiens financiers ou matriels. Dans de nombreux pays dASS, les services de vulgarisation ou de conseil ont t rduits ou affaiblis ces dernires dcennies ; vu leur importance, ils ont grand besoin dtre relancs et revitaliss. Renforcement des capacits et formation : De nombreux acteurs et parties prenantes devront simpliquer et
Formation et renforcement des capacits des exploitants agricoles : apprentissage cibl sur les personnes et renforcement des comptences par la formation des formateurs, coles agricoles de terrain, vulgarisation reposant sur des promoteurs et innovateurs locaux, de paysan--paysan.
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vido, les tlphones mobiles et internet ont augment les occasions de diffusion opportunes dinformations utiles (BAD, UNECA, OCDE, 2009) telles que prvisions mto, intrants agricoles, marchs, ainsi que le dveloppement des pratiques de GDT. Soutien financier et matriel (incitations et
subventions) : Les incitations la GDT ne doivent pas tre vues exclusivement comme un soutien financier ou matriel, mais comme une stimulation intangible (ou incitation interne ) que les exploitants agricoles exprimentent lorsque la production augmente ou quand ils peuvent conomiser du temps et de largent. Lutilisation judicieuse des soutiens financiers et matriels entrane les considrations suivantes :
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La possibilit de supprimer certaines causes lorigine de la dgradation des terres devrait tre value : politique foncire inapproprie, scurit du rgime foncier, accs aux marchs (WOCAT, 2007).
Les pays en dveloppement ont dimportants besoins en soutien matriel et financier pour la GDT. Le soutien direct aux exploitants agricoles dpend du montant des investissements ncessaires aux interventions de GDT. Ainsi, le soutien financier parat plus justifi pour des interventions de rhabilitation onreuses, ou pour de la GDT exigeant de gros investissements initiaux. Mais pour lentretien, le soutien devrait tre vit car il cre une dpendance.
Gestion du dbit dune rivire : la Nanyuki (rgion du mont Kenya) pendant la saison des pluies (en haut) et pendant la saison sche (en bas). La rivire na commenc sasscher quau cours des annes 1980. (Hanspeter Liniger)
Avant denvisager lutilisation de soutiens financiers ou matriels directs pour des mesures exigeantes en intrants, des approches alternatives devront tre explores, par exemple ladaptation de technologies existantes ou les choix de technologies simples et pas chres .
La tendance gnrale va vers plus de participation, de dlgation du pouvoir et vers moins dautoritarisme. Mais lautonomisation ncessite de meilleures comptences. La priorit doit aller aux investissements de formation et de renforcement des capacits des exploitants agricoles et des autres parties prenantes locales et nationales. Linnovation locale et la vulgarisation entre paysans sont des stratgies frquentes, efficaces et appropries, mais elles ne sont pas encore suffisamment reconnues. Les dveloppements rcents des technologies dinformation et de communication (TIC) et des mdias fournissent de nouveaux moyens de sensibilisation et de diffusion des connaissances. Les radios locales, la tlvision, la
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Si les subventions concernent des engrais, biocides, semences ou plants, le soutien devra cibler llment qui aide construire une approche intgre la fertilit du sol et la gestion des ravageurs et des maladies.
Moins le soutien financier et matriel extrieur est important, plus la capacit dinitiative et de participation des exploitants agricoles est srieuse et ainsi la probabilit que les interventions soient durables augmente.
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mm 300 Prcipitations (Dc. -Fv.) 250 Dbit des cours deau (Fv.) 200 150 100 50 0
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Figure 12 : le suivi de la pluviomtrie et du dbit des rivires en fvrier (saison sche) montre les variations dues au climat et aux impacts de lutilisation des terres ; rivire Timau, rgion du mont Kenya. (Liniger H.P., 2005)
Laccs au crdit et aux schmas de financement est souvent vital pour permettre aux ruraux dinitier de nouveaux projets de GDT. Il faut donc instaurer des services et des mcanismes financiers efficaces (comme le microcrdit) afin que les exploitants agricoles puissent sautofinancer pour les interventions de GDT. Le soutien financier devra tre maintenu, voire augment, pour tout type dinstitution fournissant conseil, planification et support dcisionnel, afin dassurer un soutien suffisant et efficace aux exploitants agricoles. Bien que certains pays et rgions aient cartographi les dgradations des terres, la cartographie des efforts de GDT et des zones en GDT a t largement nglige. Le S&E que permettent ces cartes peut contribuer sensibiliser sur les acquis, justifier dautres investissements et guider les prises Suivi et valuation amliorer la GDT et justifier de dcisions ultrieures (Schwilch et al., 2009). Complexit et lacunes dans le savoir : le rle de la recherche : Le problme de la dgradation des terres simplification. Les modles de mise en uvre de GDT ne prennent pas en compte cette complexit. Lefficacit de la GDT dpend la fois de technologies adaptes et dapproches ajustes pour leur promotion. Sa souplesse dadaptation doit lui permettre de rpondre aux chanest complexe ; les rponses aussi, do le danger de la les investissements : Le suivi et lvaluation (S&E) des pratiques de GDT et de leurs impacts sont indispensables pour tirer profit de la richesse des connaissances accumules : les expriences traditionnelles, innovantes, les projets, la recherche et les leons tires, les succs comme les checs. Le S&E peut entraner dimportants changements dans les approches et les technologies (WOCAT, 2007). La GDT volue en permanence : le S&E doit rester ractif. En tant quacteurs cls, les exploitants agricoles doivent prendre part activement au S&E. Leurs connaissances et leurs opinions, leurs avis pour ou contre les interventions de GDT sont capitaux. Il faut investir davantage dans la formation et le dveloppement des capacits pour le S&E, surtout pour amliorer les comptences en gestion des connaissances et en support dcisionnel.
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gements denvironnements cologiques et socioconomiques complexes. La quantification et lvaluation des impacts cologiques (p. ex. figure 12), sociaux et conomiques de la GDT, sur-site et hors-site, sont un autre secteur dinvestigation urgent et spcifique ; il devra aussi inclure le dveloppement de mthodes dvaluation des services rendus par les cosystmes. La recherche sur la GDT devra associer les exploitants agricoles, les chercheurs de disciplines diverses et les dcideurs. Les grands dfis de la recherche sont :
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Quelle technologie et approche de GDT faut-il choisir ? O faut-il les appliquer ? Comment faut-il les appliquer ? Qui joue quel rle ? Quels sont les cots ? Quels sont les impacts ? Ces pratiques amliorent-elles la scurit alimentaire et diminuent-elles la pauvret ? Comment luttent-elles contre la dgradation des terres / la dsertification ? Sont-elles adaptes au changement climatique ?
le S&E des impacts locaux de la GDT et de la dgradation des terres (cologiques, conomiques et sociaux) ; une vritable analyse des cots et bnfices des mesures dintervention de GDT ; le S&E des impacts rgionaux au niveau du bassin-versant et du terroir ;
la cartographie et le suivi de la dgradation des terres et la porte et lefficacit des pratiques de GDT et
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lutilisation des connaissances en GDT pour amliorer les prises de dcisions tous les niveaux (dvelopper des outils et mthodes pour une amlioration de la gestion des connaissances et des supports dcisionnels). Encore une question fondamentale : o et quand faut-il investir ? Avant que les processus de dgradation dbutent ; en attnuation / curatif aprs que la dgradation ait commenc ; ou en rhabilitation lorsquelle est dj svre ? Les cots varient normment selon le stade dintervention de la GDT (voir figure 13). Les moyens dintervention et les rsultats dpendent largement du stade de dgradation atteint lorsqua lieu lintervention de la GDT. Le meilleur rapport bnfice-cot est normalement obtenu avec des mesures de prvention,
Qualit des terres / Services cosystmiques
+
Tous ces dfis montrent lurgence de poursuivre la recherche et le renforcement des capacits dans la GDT et de diffuser et adapter les pratiques et innovations de la GDT. Le dveloppement de mthodes de support dcisionnel et doutils pour les contextes locaux et nationaux est aussi ncessaire (voir chapitre suivant).
suivi par lattnuation et la rhabilitation. Dans la prvention, le bnfice du maintien dun haut niveau de
Prvention Attnuation traitement
productivit des terres et de services cosystmiques doit tre compar la perte potentielle sans intervention. Bien que les impacts de la rhabilitation (et des mesures associes) soient trs visibles, leurs ralisations doivent tre considres en termes de cots et bnfices associs. Les questions suivantes doivent tre traites pour des prises de dcision pondres : o se situent les points chauds / zones prioritaires o intervenir ? O sont les zones vertes ? Il faut y rpondre afin de pouvoir dcider des modalits de vulgarisation des bonnes pratiques de GDT. Ci-dessous, une mthode de soutien dcisionnel en 3 points est propose afin daider rpondre ces questions. Elle se fonde sur la gestion amliore des connais-
Dgradation
++ + ++ +
GDT
+ + + + Rhabilitation
Faibles intrants ncessaires pour diminuer la dgradation Intrants moyens ncessaires pour diminuer la dgradation + + + Intrants levs ncessaires pour diminuer la dgradation + + + + Intrants trs levs ncessaires pour diminuer la dgradation
++
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sances et sur un mcanisme de slection qui implique les parties prenantes concernes (Schwilch et al. 2009).
pratiques de GDT. Cest une version abrge de la prsentation standardise WOCAT de 4 pages des Technologies et approches (WOCAT, 2007).
Cette base de donnes standardises des connaissances permet dapprcier et dvaluer les impacts et bnfices de diverses pratiques de GDT. Elle permet aussi de comparer diverses options.
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comment la GDT existante pourrait tre tendue (taches vertes ). Il facilite aussi lvaluation pour un choix entre rhabilitation et prvention de la dgradation et pour juger des impacts sur les services des cosystmes. Pour chaque utilisation des terres, le type, ltendue et le degr de dgradation ainsi que les causes sont valus. Pour les zones couvertes par les pratiques de GDT, ltendue et lefficacit sont enregistres et pour la dgradation des terres et la GDT, les impacts sur les cosystmes sont lists. Les donnes sont compiles grce une expertise participative qui implique les exploitants agricoles locaux, en sappuyant sur des documents et des tudes. Grce ces informations cartographies de dgradation et de conservation, les agriculteurs, conseillers et planificateurs peuvent tablir des priorits pour les interventions
Un site o lintervention et la diffusion de technologies de GDT prouves peuvent tre utiles. (Hanspeter Liniger)
et juger o les bnfices des investissements seront les meilleurs ou les plus urgents. Lvaluation combine des pratiques de GDT et de la cartographie favorise non seulement la vulgarisation de la GDT mais pointe aussi les ncessaires ajustements et adaptations aux conditions locales.
Toutes les questions abordes dans le cadre politique et institutionnel ont une influence importante sur la mise en uvre de la GDT, mais elles sont difficiles / impossibles traiter au seul niveau du projet ou local. Cependant, une coopration entre programmes de mise en uvre et schmas dinvestissement (p. ex. TerrAfrica) peut apporter des changements favorables la GDT.
Pour avoir un impact, la GDT doit tre intgre dans les priorits nationales et rgionales laide de politiques, de stratgies et de plans daction (WOCAT, 2007). Les politiques de GDT doivent tre intgres dans des cadres politiques sectoriels plus larges.
Il est important de prendre conscience que les approches diffrent selon les contextes et galement que tous les problmes ne peuvent tre rsolus par la seule intervention gouvernementale ou les investissements de donateurs. Il faut un plus grand investissement de la so-
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cit civile et une meilleure autonomisation des parties prenantes sur le terrain.
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gue la recherche scientifique, offre de vrais espoirs pour lavenir. Aprs tout, linnovation locale est le moteur de ces traditions qui ont forg lagriculture et la GDT, au cours des millnaires (Critchley, 2007). Tous les dveloppements doivent cependant prendre en compte les marchs, les politiques et les facteurs institutionnels qui pourront stimuler des investissements gnraliss pour les petits exploitants agricoles.
Suite aux politiques de libralisation, des coupes claires dans les services de vulgarisation des gouvernements et les subventions agricoles ont priv les exploitants agricoles de sources importantes de connaissances et de conseils. Il faut donc innover en matire de services de vulgarisation et de conseil, par exemple contractualiser auprs des ONG et dautres tiers pour des services de vulgarisation.
Des liens doivent tre tisss entre implications locales et rgionales, c..d. lchelle du terroir (p. ex. effets hors site, amont / aval, montagnes).
Les communauts rgionales, nationales et globales doivent prendre leur responsabilit pour protger les forts mondiales et doivent tre prtes payer / compenser les communauts locales, sinon de prcieux cosystmes et leurs services rendus, tels que lamlioration du climat, lair et leau purs et la biodiversit seront perdus. Il faut faire un maximum defforts pour quantifier ces prcieux services et montrer les consquences sur le bien-tre humain en cas dchec. Les communauts locales doivent obtenir une reconnaissance en tant quintendants et tmoins des forts naturelles et de leurs services.
Le S&E et la recherche sont des lments cl dun meilleur support dcisionnel et de la transposition grande chelle.
Un renforcement des capacits est indispensable tous niveaux, pour les exploitants agricoles, les conseillers locaux, les planificateurs et les dcideurs. Dimportants efforts devront tre consentis pour la gestion des connaissances et le support dcisionnel pour la slection locale et la mise au point des bonnes pratiques de GDT mais aussi pour le choix des priorits au sein dun bassin versant ou dune rgion.
Les interventions futures devront promouvoir le dveloppement dinnovations conjointes ou hybrides qui valoriseront au mieux les connaissances locales et scientifiques. Ainsi, lexprience paysanne actuelle en incluant ladaptation des technologies traditionnelles et conju-
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Hanspeter Liniger
PERSPECTIVES
DAVENIR
Les expriences de GDT prsentes dans ce livre montrent clairement la ncessit de procder des mutations majeures afin de dpasser les goulots dtranglement et les obstacles de vulgarisation de la GDT en ASS. Ces changements concernent divers aspects plusieurs niveaux et incluent les technologies et les approches, les institutions, les politiques, la gouvernance, lconomie, la gestion des connaissances et le renforcement des capacits.
Compte tenu de la contribution de la GDT la scurit alimentaire, de meilleures moyens dexistence, lattnuation de la dgradation rpandue des terres, la ladaptation au changement climatique et son attnuation, les bonnes pratiques de GDT doivent tre transposes grande chelle et la GDT doit devenir une priorit tous les niveaux.
Mutations gnrales De la simplicit Dune vue troite, dun seul secteur la complexit (cosystme) une vue holistique, multi-niveaux, multi-parties prenantes
Mutations technologiques De technologies globales ou modles De mesures uniques et individuelles Dune focalisation sur des pratiques structurelles et onreuses De lintroduction de nouvelles technologies de GDT exotiques De grandes pertes deau par ruissellement et vaporation De la vieille rvolution verte une offre varie doptions de bonnes pratiques, exibles et adaptables aux conditions et visions locales des mesures intgres / combines au ciblage en premier lieu de mesures simples et conomes agronomiques, vgtales et de gestion lidentication et la construction partir des pratiques existantes et des innovations locales, compltes si ncessaire par les expriences similaires dailleurs une utilisation de leau efciente en agriculture pluviale et irrigue, et une collecte deau amliore une nouvelle rvolution verte ; moins dpendante dintrants (engrais et pesticides), pro-pauvre, pro-genre
Perspectives davenir
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P E R S P E C T I V E S
D A V E N I R
Mutations politiques, institutionnelles, de gouvernance De voir les impacts de la dgradation des terres, traiter les symptmes De cibler la rhabilitation des terres dgrades De technologies et approches de GDT fructueuses mais isoles De planication et intervention locales Du transfert de technologie descendante Dune prise en compte limite des problmes des femmes, des jeunes et de groupes marginaux De politiques contradictoires ou non coordonnes traitant les symptmes De droits dutilisation de leau inscurisants (qui freinent les investissements de GDT) De lois, rglements et mcanismes de contrle inadquats pour la mise en uvre de la GDT et le contrle de la dgradation des terres voir les vraies causes de la dgradation des terres, y remdier cibler la prvention et lattnuation de la dgradation des terres et valoriser les services des cosystmes transposer grande chelle (technologies et approches) une planication multi-partie-prenante et un traitement au niveau du terroir ou du bassin versant une approche dapprentissage participative ladoption dapproches sensibles aux aspects culturels, de genre, de la jeunesse et des groupes marginaux des politiques transversales traitant les causes des systmes et rglements de droits dutilisation ngocis localement, des plans doccupation des sols, et des droits des exploitants une lgislation incitative qui reconnat les problmes et opportunits cologiques, soutient efcacement la GDT et les cosystmes et instaure des mcanismes socialement acceptables pour les faire respecter
Mutations dans la gestion des connaissances et le renforcement des capacits De cibler la rhabilitation des terres dgrades et la dsertication De traditions, innovations et expriences de projets de GDT parpilles et mal documentes De connaissances insufsantes sur les impacts de la gestion des terres De services de conseil affaiblis De sensibilisation et renforcement des capacits (sur la GDT) dcients Dune utilisation inadquate des connaissances de la GDT cibler la GDT la cration de plateformes de connaissances communes, facilement accessibles et standardises an de partager et utiliser linformation pour les prises de dcisions des actions concertes pour le suivi et lvaluation de la dgradation des terres et de la GDT et des impacts sur les cosystmes sur / hors site des investissements majeurs dans la reconstruction des services de conseil agricole des efforts majeurs de sensibilisation, ducation, formation et renforcement des capacits un soutien la dcision renseign aux niveaux local, de la rgion, du bassin versant
Mutations dans les investissements De politiques conomiques et de prix inadquats ou contradictoires qui dcouragent les investissements dans la GDT De budgets nationaux ou du secteur priv mal grs, pour la GDT De nancements de projets rares et parpills, provenant de partenaires nanciers mal coordonns
(Source : labor par les auteurs et fond sur TerrAfrica, 2009)
au dveloppement dincitations nancires et de marchs qui facilitent et encouragent linvestissement priv dans la GDT une traabilit des budgets pour des activits de GDT dnies dans le cadre dinvestissements cibls des budgets rassembls autour de programmes de GDT, selon les principes de la dclaration de Paris (soutien de budget, nancement panier)
60
En conclusion, il apparat que les investissements dans la diffusion des pratiques de GDT ont de belles perspectives davenir et quils peuvent offrir de nombreux bnfices non seulement sur le plan local, mais aussi rgional (p. ex. bassins versants), national et mme mondial. La GDT nous concerne tous, tous les niveaux et rapporte bien plus quil ny parat. De nombreuses questions mondiales, telles que la scurit alimentaire, la pauvret, la pnurie deau, la dsertification, ladaptation au changement climatique et son attnuation et enfin la biodiversit sont troitement lies la GDT. De plus, la gestion des connaissances concernant les technologies et les approches de GDT et leur diffusion ncessite des efforts consolids, la fois pour documenter et suivre des expriences utiles en elles-mmes et pour les diffuser et amliorer leur prise en compte dans les dcisions sur le terrain et la planification. Compte tenu des changements rapides, beaucoup dadaptations et dinnovations en matire de GDT resteront inexploites. Il faudra renforcer laction pour une meilleure utilisation des prcieuses connaissances locales, rgionales et mondiales : cette dmarche sera utile dans lavenir, car il est possible danticiper sur le fait que les changements saccentueront encore davantage (mondialisation des marchs, changement climatique, pression sur les cosystmes, agrocarburants, etc.).
Perspectives davenir
61
2 Partie
Bonnes pratiques de GDT adaptes lAfrique subsaharienne
me
A P E R U D E S P R AT I Q U E S D E G D T
CAP-VERT
15 31 11 12
MALI
8 29 21
13
NIGER
SENEGAL
28 1 34 33 23 BURKINA FASO 41 24 22 3 38 45 19 26
ERYTHREE 3214
GHANA
6
TOGO
ETHIOPIE
36 2 25 17
10
CAMEROUN
37
OUGANDA 43
KENYA
5 7 39 44 20 47 16 27 18
TANZANIE
40
ZAMBIE
9 46
ZIMBABWE
4
MADAGASCAR
35
30
AFRIQUE DU SUD
64
Etudes de cas
p. 74 p. 76 p. 78 p. 80 p. 88 p. 90 p. 92 p. 100 p. 102 p. 104 p. 112 p. 114 p. 116 p. 118 p. 126 p. 128 p. 130 p. 138 p. 140 p. 142 p. 144 p. 146 p. 148 p. 156 p. 158 p. 160 p. 168 p. 170
La gestion intgre de la fertilit des sols bncie de linteraction et des com- (1) Pr-germination et microfertilisation - Mali plmentarits positives dune utilisation combine des lments nutritifs orga(2) Engrais vert avec Tithonia - Cameroun niques et inorganiques des plantes dans la production agricole. (3) Production de compost - Burkina Faso p. 68 (4) Agriculture de conservation et de prcision - Zimbabwe Lagriculture de conservation combine la perturbation minimale du sol (sans (5) Labour de conservation petite chelle - Kenya labour), la couverture permanente du sol et la rotation des cultures. Elle est aussi (6) Travail minimum du sol et semis direct - Ghana bien adapte lagriculture grande chelle comme petite chelle. p. 82 (7) Travail du sol de conservation grande chelle Kenya La collecte des eaux de pluie est la rcupration et la concentration des prcipitations an de les rendre disponibles aux utilisations agricoles ou domestiques dans les zones arides quand le principal facteur limitant est le dcit dhumidit. La gestion de lirrigation petite chelle vise atteindre une plus grande efcacit dans lutilisation de leau travers la collecte, le captage, le stockage, la distribution et lapplication de leau. (8) Trous de plantation tassa - Niger (9) Petits barrages en terre Zambie
p. 94 (10) Irrigation par les crues et le ruissellement Ethiopie (11) Jardins marachers africains Sngal (12) Systme Californien dirrigation basse pression - Sngal (13) Jardins doasis irrigus Niger p. 106 (14) Irrigation de crue Erythre Les barrires en travers de la pente sont des pratiques sur les terrains en pente (15) Barrires vgtales dAloe Vera, Cape Verde sous la forme de diguettes de terre, de cordons de pierres ou de bandes vgtales, etc., dont le but est de rduire la vitesse de ruissellement de leau et lro- (16) Systme agroforestier Grevillea Kenya sion des sols. p. 120 (17) Terrasses en banquettes Konso Ethiopie Lagroforesterie intgre lutilisation des plantes ligneuses prennes avec les cultures agricoles et / ou les animaux pour une varit de bnces et de services, incluant une meilleure utilisation des ressources de leau et des sols, des multiples combustibles, des ressources alimentaires et fourragres, de lhabitat pour les espces associes. (18) Jardins familiaux de Chagga Tanzanie (19) Brise-vent Togo (20) Systme agroforestier Grevillea - Kenya (21) Rgnration naturelle assiste par les paysans Niger
p. 132 (22) Systme des parcs agroforestiers Burkina Faso La gestion intgre dagriculture et dlevage optimise les utilisations des res- (23) Parcage de nuit - Niger sources agricoles et de llevage travers linteraction et la cration de synergies. (24) Fertilisation des sols par rotation - Niger (25) Amlioration des pturages - Ethiopie p. 148 (26) Production de fumier du petit btail - Togo Pastoralisme et gestion des parcours Le pturage sur des prairies naturelles ou semi-naturelles, des prairies avec des arbres et / ou des forts claires. Les propritaires danimaux peuvent avoir une rsidence permanente pendant que leur btail est dplac, selon la disponibilit des ressources, vers des zones de pturages loigns. p. 162 Gestion durable des forts plantes Lobjectif des forts plantes peut tre soit commercial soit une utilisation environnementale /de protection soit la rhabilitation de zones dgrades. La durabilit des nouvelles forts plantes dpend de ce quelles remplacent ; en effet, le remplacement par exemple dune fort naturelle ne sera gure durable. p. 176 (27) Rserves fourragres ngitilis de saison sche - Tanzanie (28) Couloirs de Passage - Niger
(29) Amlioration de la distribution des puits pour un pastoralisme durable - Niger p. 172 (30) Pturage tournant Afrique du Sud (31) Ceinture darbres Casuarina pour la xation des dunes - Sngal (32) Boisement et terrasses de coteaux rythre (33) Fixation de dunes, Niger p. 174 p. 182 p. 184 p. 186 p. 194 p. 196 p. 204 p. 206 p. 212 p. 214 p. 216 p. 218 p. 228 p. 230 p. 232 p. 234
La gestion durable des forts en zones arides englobe tous les aspects admi(34) Rgnration naturelle assiste de terres dgrades Burkina Faso nistratifs, juridiques, techniques, conomiques, sociaux et environnementaux de la conservation et de lutilisation des forts des zones arides. p. 188 (35) Gestion indigne des forts de Tapia Madagascar La gestion durable des forts tropicales humides englobe tous les aspects admi- (36) Apiculture de fort Cameroun nistratifs, juridiques, techniques, conomiques, sociaux et environnementaux de la conservation et de lutilisation des forts tropicales humides. p. 198 (37) Forts communautaires Cameroun Tendances et nouvelles opportunits (38) Coton biologique - Burkina Faso Mesures de GDT qui ne sont pas encore largement diffuses et / ou ne fournissent (39) Gestion intgre Push-pull des ravageurs et de la fertilit Kenya pas encore de sources de revenus complmentaires pour les exploitants agricoles, comme lcotourisme, les paiements pour les services cosystmiques, (40) Paiement quitable pour les services sur le bassin versant Tanzanie lagriculture biologique, etc. p. 208 (41) Approche de conservation pour les girafes de Kour - Niger Approches de Gestion Durable des Terres (42) Stratgie Energie Domestique, Niger Une approche de GDT dnit les voies et les moyens utiliss pour promouvoir et mettre en uvre une technologie de GDT - quil sagisse dun projet / programme (43) Promouvoir les innovations agricoles Kenya, Tanzanie, Ouganda initi, dun systme autochtone, dune initiative / innovation locale - et dans le but (44) Ecoles dagriculture de terrain Kenya est datteindre une gestion plus durable des terres. (45) Dveloppement territorial participatif et ngoci Burkina Faso et Ghana
(46) Apprentissage participatif et recherche action pour la gestion intgre du riz Madagascar p. 236 p. 221 (47) Approche par bassin versant / zone de captage - Kenya p. 238
65
Hanspeter Liniger
DE
GDT
Cette slection de groupes de GDT et dtudes de cas ne prtend pas tre exhaustive :
l
Elle ne couvre et nvalue pas tous les types dexploitation des terres, de zones agro-cologiques ou de rgions; Elle montre la ncessit de documenter encore mieux les expriences leur potentiel afin de mieux couvrir le large spectre des situations rencontres.
Le format WOCAT habituel et standardis de documentation et de diffusion de la GDT a t choisi pour prsenter les groupes et tudes de cas.
Couvrent les principaux systmes dexploitation des terres Reprsentent les diffrents types de dgradation et zones agro-cologiques Couvrent une grande varit de technologies Ont un potentiel pour une transposition grande chelle, la fois en termes de production et de conservation Prennent en compte les innovations locales et les volutions rcentes, ainsi que lexprience acquise au cours des projets long terme
l l
Pour la quantication des impacts, les catgories suivantes sont utilises dans la prsentation des groupes GDT et des tudes de cas: +++ ++ + na = impact lev = impact modr = impact faible = non applicable
67
Comparaison entre un champ de mil non fertilis, cultiv traditionnellement, caractris par une grande variabilit de croissance des plantes Banizoumbou ( gauche) et utilisant la fertilisation en microdosage Kara Bedji ( droite) au Niger. (Andreas Buerkert)
En un mot...
Dfinition : La gestion intgre de la fertilit des sols (GIFS) vise grer les sols en combinant les diffrentes mthodes damendement et de conservation de leau et des sols. Celle-ci prend en compte toutes les ressources agricoles et est fonde sur les 3 principes suivants : (1) la maximisation de lutilisation des diffrentes sources organiques dengrais ; (2) la minimisation des pertes en lments nutritifs ; (3) lutilisation judicieuse des engrais minraux en fonction des besoins et des disponibilits conomiques. En Afrique subsaharienne (ASS), lappauvrissement de la fertilit des sols a atteint un niveau critique en particulier avec lutilisation des terres petite chelle. Les techniques de GIFS peuvent rgnrer des sols dgrads et par la suite maintenir la fertilit des sols en utilisant de manire efficace et durable les lments nutritifs disponibles. La GIFS vise permettre lutilisation de techniques sans trop de surcot pour lagriculteur, par exemple les engrais organiques, les rsidus de rcolte et les cultures fixatrices dazote, en association avec lamorage des semences et la collecte de leau. Ltape prochaine est lutilisation dengrais minraux, ce qui ncessite des intrants financiers ; nanmoins, la microfertilisation est une solution de rduction des cots. Les techniques de GIFS faible cot comprennent : le microdosage avec des engrais minraux, la fumure et compostage, lapplication de phosphate naturel (de roche), etc. Les pratiques de gestion durable des terres (GDT), comme lagriculture de conservation ou lagroforesterie, reprsentent des aspects complmentaires de la gestion de la fertilit. Applicabilit : La GIFS est ncessaire dans les zones aux sols de faible fertilit et o celle-ci diminue rapidement. En raison de la grande varit de techniques de GIFS, il ny a pas de restriction climatique spcifique pour leur application, part dans les zones arides o leau est toujours un facteur limitant. La GIFS est particulirement applicable dans les systmes mixtes de cultures et dlevage. Rsilience la variabilit climatique : La GIFS conduit une augmentation de la matire organique du sol (MOS) et de la biomasse, et donc des sols ayant une meilleure capacit de rtention deau, permettant des systmes de cultures plus tolrants la scheresse. Principaux bnfices : Laugmentation du rapprovisionnement en lments nutritifs et le maintien de la fertilit des sols accroissent les rendements des rcoltes et ainsi, augmentent la scurit alimentaire, amliorent les revenus des mnages et, par consquent, les moyens de subsistance et de bien-tre. Adoption et transposition grande chelle : Lattitude et le raisonnement des exploitants agricoles qui sous-tendent ladoption de la GIFS sont influencs par la disponibilit et laccs aux ressources, comme les engrais organiques (compost, fumier) et le cot abordable des engrais minraux. Laccs aux services financiers et au microcrdit doit tre fourni aux exploitants agricoles afin de leur permettre dinvestir dans la gestion de la fertilit. La sensibilisation et le renforcement des capacits sur les options appropries des techniques de GIFS et sur leurs applications sont ncessaires.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production na: non-applicable dn: donnes non disponibles ++ ++ + + ++ dn + + ++ +++ ++ + ++ +++ + + na + +++ + ++ + ++
68
Origine et diffusion
Origine : Le compostage et lpandage de fumier sont des technologies traditionnelles qui sont souvent rintroduites sous une forme amliore grce des projets. Lapplication dengrais inorganiques est relativement nouvelle, en particulier la microfertilisation (ou microdosage ). La microfertilisation a t dveloppe par la recherche applique participative pour une utilisation petite chelle. Utilisation principale : La gestion intgre de la fertilit des sols est applique dans toute lASS, les types de GIFS peuvent cependant varier en fonction du climat, du sol, etc. La microfertilisation a t la base de la rintroduction de lutilisation dengrais au Mozambique, en Afrique du Sud et au Zimbabwe pour lAfrique Australe; et au Burkina Faso, au Ghana, au Mali, au Niger et au Sngal pour lAfrique de lOuest.
Principes et types
Afin doptimiser la gestion de la fertilit des sols, il doit tre envisag un systme de gestion intgre des lments nutritifs incluant la fois les intrants organiques et minraux. 1. Les intrants organiques Lpandage de fumier et le compostage englobent toutes les sources dlments nutritifs dorigine vgtale ou animale. Trs souvent, la disponibilit des matriaux est la principale restriction car ceux-ci sont en concurrence avec lalimentation des animaux et / ou une utilisation comme combustible. Le fumier est une ressource prcieuse dans les systmes dlevage et dexploitation mixte, mais celui-ci est souvent nglig en raison des problmes de transport autour des petites exploitations. En incluant des animaux dans les systmes de production agricole, la dpendance lgard des intrants extrieurs est rduite. Le compostage est un processus naturel de dcomposition des matires organiques telles que les rsidus de rcolte, le fumier de ferme et les dchets, cr par des micro-organismes dans des conditions contrles. Cest une proposition attrayante qui permet de transformer sur lexploitation, les dchets organiques en une ressource agricole. Le paillage avec les rsidus de rcolte peut galement amliorer la fertilit des sols. De plus, lamorage des semences peut tre utilis pour rduire le temps de germination. Celui-ci permet un tablissement plus uniforme des plantes et augmente leur rsistance aux insectes et aux champignons. Lintgration de cultures fixatrices dazote : lengrais vert ou les cultures de couverture sont des plantes lgumineuses en cultures intercalaires ou plantes en rotation avec dautres cultures et utilises pour fixer lazote dans le sol. Trs souvent, lengrais vert est incorpor dans le sol, ce qui nest pas le moyen le plus efficace en raison de la dcomposition et libration rapides des nutriments : il est souvent prfrable de couper et semer directement dans les rsidus. Lincorporation naturelle des cultures de couverture et des rsidus de mauvaises herbes, de la surface du sol vers les couches plus profondes, par la micro- et macrofaune est un processus lent. Les lments nutritifs peuvent tre fournis aux cultures sur une plus longue priode. De plus, le sol est recouvert par les rsidus, le protgeant ainsi des impacts de la pluie et du soleil. 2. Les engrais minraux Les rendements des rcoltes peuvent tre amliors de faon spectaculaire avec lapplication dengrais minraux au moment des semis ou aprs la leve des cultures. Toutefois, cette application doit tre bien cible afin den rduire les cots, de rduire au minimum les missions de gaz effet de serre (GES) et dviter le dveloppement des mauvaises herbes, ainsi que la dcomposition acclre de la matire organique du sol. Il existe aujourdhui en Afrique subsaharienne, une forte pression pour accrotre la disponibilit des engrais et dvelopper des cots abordables pour les petites exploitations de subsistance. La microfertilisation (ou microdosage ) est une mthode bas cot. De petites quantits dengrais minraux sont appliques dans des trous de plantation au moment du semis et / ou aprs la leve en engrais de surface. Pour arriver une fertilit des sols long terme, le microdosage devra tre combin du compost ou du fumier car les petites quantits dengrais minraux ne sont pas suffisantes pour arrter la fuite des lments nutritifs, pas plus quelles ne reconstituent directement la matire organique du sol. La microfertilisation peut tre la premire tape dans laugmentation de la productivit agricole et dans le renforcement des capacits des agriculteurs pour investir dans le fumier ou dans les autres engrais. Le phosphate naturel est rput pour son grand potentiel mais il est encore sousemploy en raison de son cot et de sa faible disponibilit sur le march local ainsi quen raison de lexprience limite des agriculteurs pour son application. Un problme clef est que les effets bnfiques du phosphate de roche napparaissent quaprs quelques annes alors que les bnfices des engrais minraux sont immdiats.
En haut : Des fosses compost entoures de petits murets, au Ghana. (William Critchley) Au milieu : Tithonia diversifolia en engrais vert dans un champ de taro, au Cameroun. (Fabienne Thomas) En bas : Une capsule de bouteille remplie dengrais composs pour un microdosage, au Zimbabwe. (ICRISAT, Bulawayo)
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Conditions cologiques
Climat : Faire du compost est plus efficace dans des zones humides sub-humides, l o leau est disponible pour larrosage. Dans ce cas, les fosses au dessus du sol sont meilleures que les fosses utilises dans les zones plus sches. Le compostage sec (en recouvrant le compost de terre et en crant ainsi un milieu anarobie) est galement applicable dans les zones arides. Terrain et paysage : de plat vallonn (le transport est une lourde charge sur les pentes trs raides) Sols : adapt tout type de sols, il est cependant difficile daugmenter la teneur en matire organique des sols bien ars, comme les sables grossiers et les sols des rgions chaudes et arides parce que les matriaux rajouts se dcomposent rapidement. Les taux de matire organique du sol peuvent tre maintenus avec moins de rsidus organiques dans les sols texture fine des rgions froides, tempres et humides avec une aration limite.
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions socioconomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : Principalement, le travail manuel pour la fabrication et lpandage du compost et du fumier. Laccs une brouette ou une charrette bufs aident aux dplacements des matriaux encombrants autour des petites exploitations. Lapplication dengrais inorganiques peut tre effectue manuellement dans les systmes de petites exploitations o de petites applications cibles sont promues. Pour lagriculture commerciale de grande chelle, des pandeurs dengrais ou des semoirs combins des engrais sont disponibles. La rotation des cultures utilisant des plantes fixatrices dazote peut tre intgre dans des systmes agraires manuels ou mcaniss. Orientation de la production : Applicable pour lagriculture de subsistance (autoapprovisionnement), lagriculture mixte (de subsistance / commerciale) et mme lagriculture commerciale. Lapplication dengrais inorganiques (par le biais de la micro-fertilisation) est adapte tous les types de production agricole, de subsistance commerciale. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Un droit individuel dutilisation des terres ou des droits communautaires et individuels sans titre (de proprit) influencent le type et le niveau dinvestissement dans la gestion et les amendements de la fertilit des sols. Comptences et connaissances requises : Des connaissances modres sont requises pour lapplication dlicate des engrais inorganiques (N et P) afin dviter leur dperdition, de rduire les missions de GES et la dcomposition des matires organiques du sol, et pour lutilisation approprie des rotations de cultures avec des lgumineuses fixatrices dazote. Exigence en travail : Le niveau de main-duvre requis varie considrablement en fonction de la technologie. Le compostage et lpandage de fumier peuvent exiger de forts apports de main-duvre, cela dpend beaucoup de la distance de transport. Les engrais verts de couverture impliquent une charge de travail moindre car ils peuvent tre intgrs aux activits agricoles saisonnires. Lapplication dengrais inorganiques avec une technique de microdosage naugmente pas la demande en main duvre de manire significative, puisque les semences et les engrais sont ajouts simultanment.
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
70
Economie
Cots dentretien
haut modr faible 0 Travail Equipement Intrants agricoles Compostage & pandage de fumier Microfertilisation Rotation des cultures avec fixatrices dazote
Commentaires : Les techniques de GIFS base organique ncessitent moins de trsorerie que lutilisation dengrais minraux ; ainsi celles-ci peuvent plus facilement concerner les mnages pauvres. Les techniques de GIFS sont des pratiques / activits agricoles qui doivent tre menes chaque anne / saison, etc. Les investissements initiaux ou cots de mise en place sont ngligeables.
Bnfices de production
Rendement agricole sans GDT (kg/ha) Microfertilisation, Mali Sorgho Petit mil Zai + Microfertilisation Sorgho (Burkina) Sorgho (Ghana) Nib (Burkina) Tithonia Engrais vert, Cameroun Haricots
1
Augmentation (%)
900-15002 400-5002
30-50%1 48-70%1
70-84%2 123-143%2
50-100%
370
410-570
application de 0.3 g dengrais par trou ; 2 application de 6 g dengrais par trou. (Sources : Aune, et al., 2007; WOCAT, 2009; ICRISAT)
Exemple : Micro-fertilisation, Mali Aune et al. (2007) ont test la faisabilit agronomique, conomique et sociale de la micro-fertilisation au Mali. Deux quantits diffrentes dengrais ont t appliques dans les trous, 6 g et 0,3 g. Les deux applications ont donn des rendements plus levs pour le millet et le sorgho en comparant avec la parcelle tmoin. Les rendements de sorgho ont augment de 34% et 52% par rapport au tmoin aprs lapplication de 0,3 g dengrais par station de plantation pour respectivement les annes 2000 et 2001. Pour le mil, laugmentation de rendement correspondant tait de 48% et 67% pour respectivement 2001 et 2003. Les augmentations de rendements observes ont t plus leves avec 6 g dengrais appliqus par station de plantation quavec 0,3 g dengrais. Lapplication de 0,3 g dengrais a montr un meilleur rapport valeur-cot (RVC), en raison de la rduction de la charge de travail et de la baisse dintrants ncessaires. Le RVC a vari de 3, 4 12 pour le traitement de 0,3 g, et de 0,4 1,2 pour le traitement de 6 g. Lapplication de 0,3 g dengrais intresse davantage les agriculteurs en raison du bon retour sur investissement, du faible risque financier, des faibles sortis dargent et de la faible charge de travail ncessaires. Le microdosage a t fortement encourag par lICRISAT. La quantit dengrais recommande peut tre facilement mesure avec un bouchon de bouteille, quivalant environ 6 g dengrais. Toutefois, ltude de Aune et al. a clairement montr que de petites quantits peuvent avoir un meilleur rapport bnfice / cot. Nanmoins, pour une durabilit long terme, le microdosage doit tre combin une fertilisation organique comme le compostage ou lpandage de fumier, sinon la fuite des lments nutritifs ne peut tre stoppe. Exemple : Zimbabwe Diffrentes tudes ont montr les bnfices importants de la gestion intgre de la fertilit des sols par rapport lapplication des seuls engrais inorganiques ou organiques. Lapport de fumier et dengrais sur le mas au Zimbabwe a entran un rendement du travail denviron 1,35 US$ par jour, tandis que le meilleur engrais seul ou le traitement des champs avec seulement du fumier a abouti 0,25 US$. Les rsultats des systmes intgrs dapport de biomasse et de phosphate de roche sur les choux et les tomates au Kenya ont montr des rendements du travail allant de 2,14 US$ 2,68 US$, alors quavec lutilisation dune seule option, le meilleur rendement atteignait 1,68 US$. Plus danalyses conomiques des systmes agricoles de GIFS sont ncessaires. Cependant, les donnes existantes suggrent que les systmes de GIFS ou organiques peuvent tre rmunrateurs alors que lengrais achet reste, seul, peu intressant dun point de vue conomique (Place et al., 2003).
+++
+++
++ ++ ++
+ lgrement positif ; ++ positif ; +++ trs positif (Sources : Aune, et al., 2007; WOCAT, 2009; IFPRI 2010)
Commentaire : Le microdosage montre un rapport valeur-cot (RVC) acceptable pour les exploitants agricoles. Mme si le rendement agricole pour lapplication de 6 g dengrais est meilleur que pour 0,3 g dengrais, ce traitement de 0,3 g intressent davantage les agriculteurs en raison de ce RVC plus lev ainsi que du meilleur retour sur investissement, du faible risque financier, des faibles sorties dargent et de la faible charge de travail ncessaires.
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Economiques
++ +
Ecologiques
+ + +
++ ++ +
rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication augmentation de la rsilience aux changements climatiques amlioration de la biodiversit
Socioculturels
+ +
Contraintes Production
l l
Comment les surmonter promouvoir le march local des engrais organiques (fumier et compost)
Besoin deau (pour le compostage pour une croissance optimale) Disponibilit du fumier et du compost et concurrence pour les matriaux (compost pour les animaux ou le paillis ; fumier pour la construction des maisons ou le combustible) Augmentation de la demande en main doeuvre, notamment pour lemploi des sources de nutriments organiques Le transport du fumier sur de trop longues distances nest pas rentable Engrais inorganiques abordables pour les petites exploitations - emballages rigides en sacs de 50 kg Manque daccs au crdit pour les investissements (en particulier pour les engrais minraux) Il faut du temps pour rajeunir les sols pauvres en ASS - la quantit de matire organique ajoute est faible par rapport la proportion de minraux du sol Saturation du sol en eau Les termites se nourrissent des dchets; ceux-ci sont porteurs de parasites et de maladies Source de mauvaises herbes - le fumier vert peut devenir une mauvaise herbe La mauvaise application dengrais minraux peut conduire au dveloppement de plantes malsaines et laugmentation de la dcomposition de la matire organique du sol Lutilisation inapproprie des engrais minraux et des applications importantes dengrais azots minraux peuvent tre une source directe dmissions de GES
Economiques
l l
acheter les engrais minraux en groupes dexploitants agricoles et / ou fournir de petits conditionnements dengrais (par exemple 1-2 kg) garantir des services nanciers et laccs des exploitants agricoles de petits crdits a besoin dune gestion intgre de la fertilit des sols qui englobe les engrais organiques et inorganiques en vue doptimiser lpandage dlments nutritifs
Ecologiques
l l
le contrle par le dsherbage une formation adquate est ncessaire: il vaut mieux ne pas utiliser assez dengrais quen utiliser trop en raison de laccs physique et conomique limit des petits exploitants aux engrais azots, lutilisation excessive nest pas (encore) rpandue en ASS. Une utilisation approprie et efcace des engrais azots rduit le problme des missions de GES, en particulier si le nitrate dammonium est prfr lure fournir une information et une aide technique efcaces et peu coteuses sensibilisation et informations appropries
Socioculturelles
Ncessit dune connaissance adquate en particulier pour la bonne application des engrais minraux Certains efforts nont pas dimpact immdiatement visible (par exemple le phosphate naturel, le compost, etc.)
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Infrastructure +++ ++ ++ ++ + +
Exemple : Kenya Place et al. (2003) ont compil diffrents taux dadoption des techniques de GIFS. Au Kenya, entre 86% et 91% des agriculteurs ont utilis du fumier dans des zones semi-arides et semihumides lest de Nairobi. Le compost a t adopt par environ 40% des agriculteurs dans les sites les plus favorables de ces zones, mais relativement peu dans les sites les plus arides. Dans les hautes terres plus humides de lOuest, Place et al. (2002a) ont constat que 70% des mnages utilisaient le fumier et 41% employaient le compost. Il a t constat que 49% des parcelles des agriculteurs rwandais ont reu des intrants en nutriments organiques et Gambara et al. (2002) ont constat des rotations de lgumineuses et des systmes dengrais verts pratiqus dans 48 et 23% des zones cibles de la vulgarisation au Zimbabwe. Bien que le taux relatif dadoption des nutriments organiques et minraux varie selon la localisation, la frquence des pratiques organiques (en particulier la mise en jachre naturelle et le fumier animal) dpasse souvent lutilisation des engrais inorganiques (Place et al. 2003).
Rfrences : Aune J.B., A. Bationo. 2008. Agricultural Intensification in the Sahel The ladder approach. Agricultural Systems 2008. Aune J.B., D. Mamadou and A. Berthe. 2007. Microfertilzing sorghum and perl millet in Mali Agronomic, economic and social feasibility. Outlook on Agriculture, Vol. 36. No. 3. pp 199-203. Enyong L.A., S.K. Debrah, and A. Batiano. 1999. Farmers perceptions and attitudes towards introduced soil-fertility enhancing technologies in western Africa. Nutrient Cycling in Agroecosystems 53: 177187. FAO. 2005. The importance of soil organic matter Resource Key to drought-resistant soil and sustained food and production. FAO Soils Bulletin 80. ICRISAT. 2004. SATrends ISSUE 41, http://www.icrisat.org/satrends/apr2004.htm, accessed on 14 September 2009. ICRISAT. 2008. International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics - Eastern and Southern Africa Region. 2007 Highlights. PO Box 39063, Nairobi, Kenya: ICRISAT. 52pp. Mati B. M. 2005. Overview of water and soil nutrient management under smallholder rainfed agriculture in East Africa. Working Paper 105. Colombo, Sri Lanka: International Water Management Institute (IWMI). Misra R.V., R.N. Roy, and H. Hiraoka. 2003. On-farm composting methods. FAO Land and Water Discussion Paper 2. Food and Agricultural Organization of the United Nations, Rome. Osbahr H., Ch. Allan. 2003. Indigenous knowledge of soil fertility management in southwest Niger. Geoderma 111 (2003) 457479 Place F., Ch. B. Barrett, H.A. Freeman, J.J. Ramisch, B. Vanlauwe. 2003. Prospects for integrated soil fertility management using organic and inorganic inputs: evidence from smallholder African agricultural systems. Food Policy 28 (2003) 365378 Thomas F. 2005. Agrokologische Innovationen am Beispiel der Nutzung von Tithonia diversifolia (Mexican Sunflower) zur nachhaltigen Verbesserung der Nahrungsmittelsicherheit. Diplomarbeit, Departement der Geowissenschaften der Universitt Freiburg, Einheit Geographie. WOCAT. 2009. WOCAT databases on SLM technologies and SLM approaches. www.wocat.net, accessed on 15 September 2009 Woodfine A. 2009. The Potential of Sustainable Land Management Practices for Climate Change Mitigation and Adaptation in Sub-Saharan Africa. Technical Report for TerrAfrica. Forthcoming at www.terrafrica.org
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P R - G E R M I N AT I O N E T M I C R O F E RT I L I S AT I O N - M A L I
La pr-germination et la microfertilisation permettent daugmenter les rendements de petit mil et de sorgho dans les systmes de culture en zones arides. Ces technologies fonctionnent aussi pour le nib, larachide et le ssame. La pr-germination consiste tremper les graines pendant 8 heures dans de leau avant le semis et la microfertilisation est lapport dune petite quantit dengrais aux trous de plantation. La pr-germination devra tre effectue aprs une averse de pluie suffisante pour semer (15-20 mm), au dbut de la saison des pluies. Aprs trempage, les graines subiront un schage dune heure juste avant le semis (afin dviter quelles soient collantes et brles par lengrais). Lengrais (NPK 16-16-16, ou di-ammonium phosphate (DAP)) est dpos la microdose de 0,3 g par trou de plantation, ce qui quivaut 3-8 kg dengrais/ha, selon la densit de plantation. Les graines sches lair peuvent tre dposes simultanment en les mlangeant avec lengrais et en prenant une pince du mlange entre le pouce et lindex. La pr-germination augmente lefficience dusage de leau car les graines peuvent commencer germer immdiatement aprs le semis. Les rsultats au Mali (Koro et Sgou) montrent que les rendements peuvent augmenter de 50% si la microfertilisation est combine avec la pr-germination. Les autres avantages sont la rduction des contraintes de travail (grce lapplication simultane) et la diminution du risque. La pr-germination et la microfertilisation peuvent tre pratiques indpendamment lune de lautre, cependant, la combinaison des deux diminue le risque dchec de la culture et permet dobtenir les meilleurs rsultats en termes de rendement. La microfertilisation a aussi t mcanise au Mali.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Etude de cas
Agronomique Gestion intgre de la fertilit du sol Culture annuelle Dclin de la fertilit du sol Attnuation Tolrance accrue la scheresse (surtout en dbut de saison) due la meilleure implantation
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : na
Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : faible Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Pr-germination tremper les graines pendant 8 heures. (Adama Coulibaly) Photo 2 : Effets sur les rendements de la pr-germination et de la combinaison pr-germination-microfertilisation compar au tmoin. (Adama Coulibaly) Photo 3 : Paysans pratiquant la microfertilisation avec la traction animale. (Jens B. Aune)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride saison des pluies fin juin mi-octobre Pluviomtrie moyenne annuelle : 400-800 mm Paramtres du sol : fertilit basse et taux de matire organique bas Pente : surtout plat (0-2%), en partie lgre (2-5%) Relief : plaines Altitude : 260 m Surface de terre par mnage : 2-20 ha Type dexploitant : petit / grand ; pauvre, moyennement riche riche exploitant Densit de population : pas de donnes Proprit foncire : communautaire Droit foncier : individuel / communautaire Niveau de mcanisation : surtout manuel / traction animale Orientation de la production : mixte (de subsistance et commerciale)
Conditions socioconomiques
Tombouctou Mopti Bamako Segou Sgou
+++ Rendements augments : effet combin de la pr-germination et de la microfertilisation 50%, pr-germination seule 25% +++ Production de paille / biomasse accrue ++ Cots dachat dengrais diminus : la technologie devient accessible aux petits exploitants pauvres ++ Minimisation des risques : moins de risque dchec de cultures et risque minime en cas dchec ; la pr-germination diminue le risque dapport dengrais ++ Pas de travail supplmentaire (le temps de semis graines + engrais naugmente pas rellement avec cette technologie) ++ Productivit accrue / dfrichage supplmentaire vit + Rcolte plus prcoce (scurit alimentaire)
Bnfices cologiques
+++ Sensibilit aux scheresses dbutantes diminue ; moins de brlure des plantes en cas de scheresse post-semis ++ Exposition rduite des plantes la scheresse (compar avec le traitement 6g) ++ Rsistance accrue Striga (parasite)
Bnfices socioculturels
+ Adaptabilit diffrents systmes dutilisation des terres : la microfertilisation peut aussi tre mcanise. Amlioration de la nutrition et de lemploi sur et hors exploitation
Remarque : Le semis peut tre mcanis, ce qui induira des cots de mise en place (achat dun semoir).
Bnfices hors-site
+
Rapport bnfice-cot
court terme Mise en place Entretien na trs positif long terme na trs positif
Faiblesses et comment les surmonter Dpendance partielle aux engrais chimiques la technologie devrait tre combine avec des mthodes complmentaires de maintien de la fertilit du sol, telles quun meilleur recyclage des rsidus de culture (paillage) et des apports de fumier.
Remarque : Le rapport bnfice-cot de la technologie est de 10 (valeur de la production est 10 fois plus importante que le cot additionnel dengrais). Compar la mthode de microfertilisation de 6 g (bouchons de bouteille), le rapport bnfice-cot de lapport de 0,3 g est de 8-20 suprieur.
Adoption
La tendance ladoption spontane est leve. La microfertilisation est devenue une technologie trs populaire dans certaines rgions du Mali. Des agents de terrain dONG rapportent que dans certains villages Dogons de la rgion de Mopti, plus de 50% des exploitants agricoles utilisent les technologies de leur propre chef. Des ONG travaillant dans les rgions de Mopti et Sgou sont actuellement actives dans la promotion de la pr-germination et de la microfertilisation.
Contributeur principal : Jens B. Aune, Noragric/Department of International Environment and Development Studies; Norwegian University of Life Sciences; As, Norway; jens. aune@umb.no, http://www.umb.no Rfrences cls :Aune J.B., M .Doumbia, A .Berthe. 2007. Microfertilizing sorghum and pearl millet in Mali - Agronomic, economic and social feasibility in Outlook on AGRICULTURE Vol 36, No 3: 199203. n une J.B., M. Doumbia, A. Berthe. 2005. Integrated Plant Nutrient Management Report 1998-2004; Drylands Coordination Group Report 36, Norway. n Aune J.B., A. Bationo. 2008. Agricultural intensification in the Sahel. Agricultural Systems 98: 119-125. n Habima D. 2008. Drylands ecofarming: An analysis of ecological farming prototypes in two Sahelian zones: Koro and Bankass. M.Sc Thesis, UMN, s, Norway.
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Etude de cas
Agronomique Gestion intgre de la fertilit du sol Culture annuelle Dclin de la fertilit du sol, baisse du taux de MOS Attnuation et prvention Donnes non disponibles Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : faible
Pour lentretien : forte
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1: Apport de matire organique pour les buttes de la saison de culture suivante. Photo 2 : Les effets de lapport de Tithonia diversifolia : cocoyam et engrais vert (butte de gauche) et cocoyam sans engrais vert (butte de droite). Photo 3 : Haie de Tithonia diversifolia, aussi connu sous le nom de tournesol mexicain. (Photos par Fabienne Thomas)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : en gnral : 2000-3000 mm, partiellement : 1500-2000 mm ; saison des pluies mi-mars mi-octobre Paramtres du sol : fertilit moyenne, taux de matire organique moyen, drainage moyen Pente : surtout collines (16-30%), en partie pentes raides (30-60%) Relief : collines et pentes montagneuses Altitude : 1000-1500 m
Maroua Garoua
Ngaoundr
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : surtout 1-2 ha, en partie 2-5 ha Type dexploitant : petits exploitants pauvres Densit de population : 70-100 habitants/km Proprit foncire : individuelle Droit foncier : individuel Orientation de la production : surtout subsistance, en partie mixte (de subsistance et commerciale) Niveau de mcanisation : travail manuel
Bnfices cologiques
++ + + + + + + Augmentation de la fertilit du sol Augmentation du taux dhumidit du sol Amlioration de la couverture du sol Brise-vent Meilleure connaissance des engrais verts Sant : usage mdical de Tithonia (effet anti-inflammatoire) Haie vive : empche la pntration incontrle du btail dans les cultures
Remarque : Les cots de plantation de Tithonia en bordure de proprit / champ et de route sont inconnus
Bnfices socioculturels
Remarque : Les principaux cots sont ceux de la main-duvre. Les apports en main-duvre dpendent surtout de la distance entre les haies de Tithonia et les champs.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Mise en place court terme na positif long terme na positif
Adoption
La tendance ladoption spontane est forte. Dans les villages o la technologie a t mise en uvre, lintrt des autres paysans est grand. Tous les exploitants de ltude de cas ont adopt la technologie sans support externe. La surface totale traite par cette technologie dans la zone dtude de cas est de 0,3 km.
Remarque : Plus Tithonia est plant prs du champ, meilleur est le rapport bnfice-cot.
Contributeurs principaux : Fabienne Thomas; fabienne.thomas@volkart.ch n Urs Scheidegger, Swiss College of Agriculture SHL, Head International Agriculture, Switzerland; urs.scheidegger@bfh.ch. Rfrences cls : WOCAT. 2004. WOCAT database on SLM Technologies. www.wocat.net. n Thomas, F. 2005. Agrokologische Innovationen am Beispiel der Nutzung von Tithonia diversifolia (Mexican Sunflower) zur nachhaltigen Verbesserung der Nahrungsmittelsicherheit. Master Thesis. Departement fr Geowissenschaften Geographie Universitt Freiburg.
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Etude de cas
Agronomique Gestion intgre de la fertilit du sol Mixte agropastoral Dclin de la fertilit ; Erosion hydrique ; Problmes dhumidit du sol ; Compactage / encrotement Attnuation et rhabilitation Donnes non disponibles Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
2.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : faible Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Apport dune poigne de compost par trou de plantation. (William Critchley) Photo 2 : Rendements de sorgho, avec et sans apport de compost. (Reynold Chatelain) Photo 3 : Fosses compost murets bas : le compost en fosses requiert peu ou pas deau et est prfrable dans les zones sches. (William Critchley)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 750-1000 mm (en partie 500-750 mm) Paramtres du sol : fertilit surtout basse, en partie moyenne ; profondeur 50-80 cm, en partie, 20-50 cm, drainage mauvais moyen, taux de matire organique faible et dcroissant, texture du sol surtout argileuse, en partie sableuse (dans les dpressions) Pentes : surtout faibles (2-5%), en partie modres (5-8%) Relief : plaines / plateaux Altitude : 100-500 m
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : < 1 ha ou 1-2 ha Type dexploitant : petite chelle, pauvre Densit de population : pas de donnes Proprit foncire : communautaire / villageoise Droit foncier : communautaire (organis) Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : surtout subsistance (vivrire), mixte les bonnes annes (de subsistance et commerciale)
Bnfices cologiques
+++ ++ ++ ++ + + ++ ++ Augmentation du taux dhumidit du sol Augmentation de la fertilit du sol Amlioration de la couverture du sol Meilleur drainage des excs deau Diminution des pertes de sol Renforcement des institutions communautaires Amlioration des connaissances conservation / rosion Intgration des agriculteurs et des leveurs
Remarque : Les cots de mise en place sont calculs pour deux fosses, ncessaires pour fumer un hectare.
Bnfices socioculturels
Remarque : Les cots sont ceux de la production et du transport de 1 t de compost par ha (production dune fosse compost pleine). Le compost est apport directement aux trous de plantation raison de 7-10 t/ha (dose quivalente celle des petits jardins irrigus). La production de compost en fosses profondes revient moins chre car moins consommatrice de main-duvre.
Adoption
Le compostage est utilis dans la province de Boulgou au Burkina Faso depuis 1988. 5000 familles ont adopt la technologie (sans incitation externe), la surface totale de champs fertiliss est de 200 km. Certains leveurs lutilisent aussi dans leurs jardins. La tendance ladoption spontane est forte, avec une vulgarisation de paysan paysan. Les leveurs nomades Peuls ont commenc collecter systmatiquement le fumier pour le vendre car la demande accrue pour le compostage en a fait doubler le prix.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme trs positif trs positif long terme trs positif trs positif
Contributeur principal : Jean Pascal Etienne de Pury, CEAS Neuchtel, Switzerland; www.ceas.ch Rfrences cls : WOCAT. 2004. WOCAT database on SLM Technologies, www.wocat.net. n Ouedraogo E. 1992. Influence dun amendement de compost sur sol ferrugineux tropicaux en milieu paysan. Impact sur la production de sorgho Zabr en 1992. Mmoire de diplme. CEAS Neuchtel, Switzerland n Zougmore R., Bonzi M., et Zida Z. 2000. Etalonnage des units locales de mesures pour le compostage en fosse de type unique tanche durable. Fiche technique de quantification des matriaux de compostage, 4pp.
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A G R I C U LT U R E D E C O N S E R V AT I O N E T D E P R C I S I O N - Z I M B A B W E
Lagriculture de conservation et de prcision (ACP) est une technologie qui associe quatre principes de base : (1) labour minimum utilisation de petites cuvettes de plantation qui rcoltent les premires pluies et permettent un apport limit mais efficient de nutriments avec une main-duvre rduite, (2) apport prcis de petites doses dengrais azot (dorigine organique et/ou minrale) pour une meilleure efficience des nutriments, (3) combinaison de fertilit et de semences amliores pour une productivit accrue et (4) utilisation des rsidus disponibles pour crer un paillage en couverture qui protge de lvaporation et des mauvaises herbes. Les associations de cultures sont adaptes aux conditions locales et aux exigences domestiques : les rotations crales / lgumineuses sont prfrables. LACP rpartit la charge de travail pour la prparation des terres sur les saisons sches et favorise les semis opportuns, ce qui rduit le pic de charge de travail aux semis, augmente la productivit et les revenus. En 4 ans, ces technologies simples ont considrablement augment la moyenne des rendements, de 50 200%, selon la pluviomtrie, le type de sols et leur fertilit et laccs aux marchs. Plus de 50000 exploitations appliquent la technologie au Zimbabwe. Les stratgies dAPC sont promues par lICRISAT, la FAO et les ONG en Afrique du australe, en ciblant les zones potentiel rduit et aux mnages agricoles les plus dmunis et vulnrables.
Mesure GDT Groupe GDT Agronomique Combin : agriculture de conservation et gestion intgre de fertilit du sol Cultures annuelles (crales) Dclin de la fertilit du sol, diminution du taux de MOS ; Erosion hydrique ; Asphyxie et encrotage Prvention et attnuation Rsilience accrue la scheresse
Etude de cas
Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Exigence en main-duvres
Pour la mise en place : forte Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : faible Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Creusement des cuvettes de plantation (dimension : 15 cm par 15 cm par 15 cm ; lespacement varie entre 60-90 cm en fonction de la pluviomtrie). Photo 2 : Paillage couvrant les cuvettes de plantation ; Photo 3 : Application dune micro-dose dengrais aux fond ; Photo 4 : Application dune poigne de fumure organique ; Photo 5 : Application dune micro-dose dengrais de surface (Photos par ICRISAT).
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 450 - 950 mm Paramtres du sol : fertilit basse, profondeur moyenne, bon drainage, taux de matire organique bas Pente : la pente moyenne est de 1-7% Relief : plaines, piedmonts Altitude : 500 - 1500 m
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-3 ha Type dexploitant : petit ; pauvre / moyennement riche Densit de population : 10-50 habitants/km Proprit foncire : communautaire (pas de titre) Droit foncier : communautaire Orientation de la production : subsistance Niveau de mcanisation : travail manuel / traction animale Il est possible dintroduire des cultures de rente dans la rotation si laccs au march est dvelopp
Bnfices cologiques
Cots (US$) 108 7 69 184 Non disponible
++ Qualit de leau amliore ++ Humidit du sol augmente et vaporation diminue ++ Taux de matire organique du sol augment ++ Augmentation du nombre despces bnfiques + Contrle des mauvaises herbes (dsherbage en temps voulu) + Couverture du sol amliore
Bnfices socioculturels
+++ Renforcement des institutions communautaires +++ Amlioration de la situation des groupes conomiques dfavoriss (genre, ge, statut, ethnies) +++ Amlioration de la scurit alimentaire / autosuffisance (les besoins alimentaires des mnages ncessitent moins de surface)
Remarque : Le cot du travail ninclut pas la rcolte (8 personnes/jours/ha). Les engrais taient dabord subventionns par le projet ; plus tard, les paysans en ont achet plus car ils ont augment la surface et ont gagn en confiance. La plupart des mnages commence appliquer lengrais minral partir de la 2me anne (au moins 1 sac).
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Maintenance court terme positif positif long terme trs positif trs positif
Remarque : Rsultats initiaux : rapport cot-efficacit : 3,5 US$ par US$ investi. Les rendements du travail sont 2 fois plus levs que pour les pratiques conventionnelles.
Adoption
5% des exploitants ont appliqu la technologie de GDT. Ladoption spontane parat assez claire : plus de 5000 mnages avec 0,3 ha de cuvettes en 2008. La surface moyenne par mnage est passe de 1500 m en 2004 plus de 3500 m en 2008.
Contributeur principal : Steve Twomlow, UNEP, Nairobi, Kenya; stephen.twomlow@unep.org; www.unep.org Rfrences cls : Hove, L. and S. Twomlow. 2008. Is conservation agriculture an option for vulnerable households in Southern Africa? Paper presented at the Conservation Agriculture for Sustainable Land Management to Improve the Livelihood of People in Dry Areas Workshop, United Nations Food and Agricultural Organization, 7-9 May, 2007. Damascus, Syria. n Mazvimavi K. and S. Twomlow. 2009. Socioeconomic and institutional factors influencing adoption of conservation farming by vulnerable households in Zimbabwe. Agricultural Systems, 101 (1), p.20-29. n Pedzisa I., I. Minde, and S.Twomlow. 2010. An evaluation of the use of participatory processes in wide-scale dissemination of research in micro dosing and conservation agriculture in Zimbabwe. Research Evaluation, 19(2). n Twomlow S., J. Urolov, J.C. Oldrieve, B. Jenrich M. 2008. Lessons from the Field Zimbabwes Conservation Agriculture Task Force. Journal of SAT Agricultural Research, 6.
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A G R I C U LT U R E D E C O N S E R V AT I O N
Un agriculteur expliquant la diffrence entre un travail du sol traditionnel ( gauche) et lagriculture de conservation ( droite), Kenya (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition: Lagriculture de conservation (AC) est un systme dexploitation agricole qui conserve, amliore et rend plus efficace lutilisation des ressources naturelles par le biais dune gestion intgre des sols, de leau et des ressources biologiques. Les trois principes fondamentaux du concept dAC sont: une perturbation minimale du sol, une couverture permanente du sol et une rotation des cultures. Chacun de ces principes peut servir de point dentre la technologie. Cependant, seule, lapplication simultane des trois principes permet dobtenir les meilleurs rsultats. LAC couvre un large ventail de pratiques agricoles fondes sur labsence de travail du sol (cultures sans labour / sans travail du sol) ou le travail simplifi du sol (ou travail minimum du sol). Cela exige le semis direct des semences dans les cultures de couverture ou le paillis. Les mauvaises herbes sont supprimes par le paillis et / ou des cultures de couverture et doivent encore tre contrles, soit par lapplication dherbicide soit en les arrachant manuellement. Applicabilit: LAC a t dmontre pour travailler dans une varit de zones agrocologiques et de systmes dexploitation agricole: des rgions pluviomtrie faible ou leve; dans des sols dgrads; des systmes de cultures multiples et dans des systmes avec des pnuries de main-duvre ou avec des agricultures faibles intrants externes. LAC a un bon potentiel de diffusion dans les environnements arides en raison de sa capacit conomiser leau. Cependant, le plus grand dfi ici est de faire pousser une vgtation suffisante pour fournir une couverture du sol. Rsilience la variabilit climatique: LAC augmente la tolrance aux changements de temprature et de prcipitations, y compris les frquences des scheresses et inondations. Principaux bnfices : LAC est considre comme une composante majeure dune nouvelle rvolution verte en ASS, qui contribuera rendre lagriculture intensive durable grce laugmentation des rendements agricoles et sa fiabilit et grce la rduction des besoins en main duvre. LAC permettra de rduire les besoins en combustible fossile par la rduction demploi de machines; diminuera la contamination agrochimique de lenvironnement grce la rduction de la dpendance vis vis des engrais minraux; rduira les missions de gaz effet de serre, minimisera le ruissellement et lrosion des sols et amliorera lapprovisionnement en eau douce. LAC peut ainsi accrotre la scurit alimentaire; rduire les dgts hors site; diminuer les dpenses pour les produits agrochimiques, et crer de lemploi en produisant localement les quipements de lAC. Le potentiel dattnuation du changement climatique et dadaptation celui-ci est lev. Adoption et transposition grande chelle: Le changement de faon de penser des exploitants agricoles, le soutien aux intrants matriels spcifiques et au bon savoirfaire technique augmentent les potentiels dadoption. Des mthodes alternatives de dsherbage avec une perturbation du sol minimale sont ncessaires. Les agriculteurs pionniers dans les rgions o ladoption de la technique a eu lieu, ont besoin de soutien pour laccs aux quipements du sans-labour , les semences des cultures de couverture et des conseils techniques. Les contraintes critiques ladoption apparaissent tre la concurrence dans lutilisation des rsidus de cultures (comme le paillis), laugmentation de la demande en main duvre pour le dsherbage et le manque daccs aux intrants externes et dutilisation de ces derniers.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir lgalit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production
na : non-applicable
++ ++ ++ ++ ++ ++ + na na + ++ ++ +++ ++ ++
0.57 0.14* + ++
++ ++ + ++ +
* changement du labour traditionnel vers le sans-labour, le carbone restitu peut atteindre un pic au bout de 5 10 ans avec un SOC atteignant un nouvel quilibre en 15 20 ans (Source: West and Post, 2002 in Woodne, 2009).
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Origine et la diffusion
Origine : A travers les activits de recherche et le dveloppement dherbicides et dquipements de semis direct, les pratiques sans travail du sol ont commenc se rpandre dans les annes 1970, des Amriques et de lAustralie jusquau reste du monde. En Afrique subsaharienne, lAC a t introduite dans les annes 1980 par des projets de recherche et sest dveloppe et propage par le biais dinitiatives dexploitations agricoles de grande chelle. Cependant, il ne faut pas oublier que de nombreuses formes traditionnelles dagriculture en Afrique subsaharienne (le labourage trs superficiel avec des houes main par exemple) peuvent tre considres comme appartenant la famille de lAC. Principalement utilise : en Afrique du Sud (2% des terres arables), en Zambie (0,8%), au Kenya (0,3%), au Mozambique (0,2%), Madagascar (0,1%) Egalement utilise au : Bnin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Cte dIvoire, thiopie, rythre, Ghana, Lesotho, Malawi, Mali, Namibie, Niger, Nigria, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Ouganda et Zimbabwe.
Principles et types
Perturbation minimale du sol : Le principe fondamental de lagriculture de conservation est une perturbation minimale du sol grce la rduction ou la non-utilisation du labour. Cela favorise la vie du sol et dveloppe sa matire organique (moins dexposition loxygne et donc moins de minralisation de la matire organique du sol). Par rapport au labour traditionnel, lAC accrot la teneur en matire organique du sol en augmentant sa porosit et par consquent amliore sa capacit absorber et retenir leau. Cela a deux effets positifs : premirement, il y a davantage deau pour encourager la croissance des cultures et lactivit biologique, ce qui est trs important pour la productivit. Deuximement, leau saccumule moins et donc ne coule pas la surface pour provoquer des inondations et de lrosion. Lensemencement se fait directement travers le paillis (gnralement des rsidus de cultures prcdentes), ou sur les cultures de couverture (particulirement sur les lgumineuses). Bien que les petits agriculteurs peuvent mettre en application lAC en utilisant une houe standard ou en plantant un bton pour ouvrir des trous de plantation, des mcanismes appropris tels que les semoirs directs ( traction motorise ou animale grande ou petite chelle) ou les semoirs coup de pointe (outils main) sont normalement requis pour pntrer la couverture du sol et placer les graines dans une fente. Le sous-solage est souvent ncessaire au pralable, pour briser les couches dures existantes, rsultant du labourage ou du binage profondeur constante. Les sols compacts peuvent exiger une griffure initiale et un sous-solage pour ameublir le sol. Couverture permanente du sol : La couverture permanente du sol avec des cultures de couverture ou du paillis a plusieurs effets positifs : celle-ci augmente la disponibilit de matire organique pour son incorporation par la faune du sol, la protection contre les claboussures des gouttes de pluie, rduit lencrotement des sols et lvaporation de surface, favorise un meilleur microclimat pour la germination et la croissance des plantes, rduit le ruissellement et lrosion des sols et favorise la suppression des mauvaises herbes. Dans les premires annes de lAC, une grande population de semences de mauvaises herbes exige lutilisation dherbicides ou un dsherbage manuel afin de rduire la banque de semences. Lutilisation dherbicides et le dsherbage tombent ensuite aprs quelques annes un niveau minimum car la quantit de graines est rduite et leur croissance entrave par la culture de couverture. Rotation des cultures : Afin de rduire les risques de parasites, de maladies et dinvasions de mauvaises herbes, un systme de rotation des cultures est bnfique. Les systmes typiques de rotation sont les crales suivies par les lgumineuses et les cultures de couverture / fourragres. Toutefois, les petits agriculteurs ont souvent du mal shabituer la rotation des cultures lorsque cela va contre les traditions et les prfrences alimentaires. Une solution est alors la culture intercalaire qui permet une couverture permanente et le rapprovisionnement en lments nutritifs quand les lgumineuses fixatrices dazote sont inclues. Pour une adaptation russie en ASS, lAC a besoin dvoluer pour sadapter aux conditions biophysiques et socio-conomiques, cest--dire quen dautres termes, il faut faire des compromis. Cela implique dtre flexible au niveau de la couverture du sol et des rotations de cultures en mettant laccent sur le rle de la collecte de leau dans les rgions arides.
En haut : Formation lutilisation dun semoir coup de pointe pour le semis direct, au Burkina Faso. (John Ashburner) En milieu : Semis direct avec un quipement spcial traction animale, en Zambie. (Josef Kienzle) En bas : Un semoir en action, sans labour pralable, sur une grande exploitation, au Cameroun. (Josef Kienzle)
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Applicabilit
Dgradations des terres concernes
Dtrioration physique des sols : rduction de la capacit des sols absorber et retenir leau en raison de la dgradation de la structure du sol (scellage, encrotement, compaction, pulvrisation) dans les rgions menaces par la scheresse. Dgradation hydrique : laridification due au ruissellement et lvaporation. Dtrioration chimique des sols et ladgradation biologique : rduction des matires organiques du sol et baisse de la fertilit en raison de la perte de sol et de lexploitation des lments nutritifs, rduction de la biodiversit et risque phytosanitaire Lrosion olienne et hydrique
Dgradation des terres Erosion hydrique Erosion olienne Dtrioration chimique du sol Dtrioration physique du sol Dgradation biologique Dgradation hydrique Eleve Modre Faible Insignifiante
Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions cologiques
Climat : LAC est adapte tous les climats, bien que ses avantages spcifiques deviennent plus prononcs sous les climats dfavorables, comme les zones semi-arides : celle-ci est plus efficace lorsque les prcipitations faibles ou ingales limitent la production des cultures. LAC est galement adapte aux climats subhumides et humides. La technologie prsente des dfis particuliers dans les climats arides, cependant, celle-ci donnant des paillis adquats, fonctionne toujours mieux que lagriculture conventionnelle. Terrain et paysage : Appropris des pentes plates modres, les systmes mcaniss sont inadquates sur des pentes suprieures 16%, mais les semoirs manuels sont appropris pour des pentes plus fortes. Gnralement applique sur les plateaux et les valles. En raison de la rduction du ruissellement et de lrosion, lAC est aussi adapte aux cultures sur des pentes plus fortes (sous traction manuelle ou animale). Sols : LAC convient aux terres sablonneuses jusqu argileuses, mais est inapproprie sur des sols durs et compacts, peu profonds ou sur ceux qui risquent lengorgement (mal drains). Le compactage, du aux prcdents travaux du sol, peut tre trait au moyen du sous-solage.
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
Conditions socio-conomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : LAC peut tre applique toutes les chelles dexploitations agricoles (y compris les petits exploitants) et peut tre mise en uvre diffrents niveaux de mcanisation. Petites exploitations agricoles : La griffe tire par lanimal (ou parfois le tracteur), et le semoir griffe; les semoirs manuels coup de pointe, etc. Grandes exploitations agricoles : Le semoir semi direct, le rouleau griffe, le pulvrisateur, etc. avec une rduction notable du temps et de la consommation dnergie pour les oprations de travail du sol. Orientation de la production : Convient aux systmes de subsistance ou commerciaux ; laccs aux marchs est important (vente des surplus et achat des intrants). Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Certaines terres en proprit communautaire manque de scurit foncire et donc rendent les exploitants agricoles rticents investir dans le passage lagriculture de conservation. Comptences / connaissances requises : Moyennes leves pour les exploitants agricoles, les agents de vulgarisation et le personnel technique (rotation de cultures, dates de plantation, contrle des mauvaises herbes / utilisation des herbicides). Exigence en main-duvre : Rduites de faon significative (de 10% plus de 50%) par rapport au labour traditionnel (rduction des cots de main-duvre salarie / familiale plus de temps disponible pour les autres activits). 84 La pratique de la gestion durable des terres
Economie
Cots de mise en place et cots dentretien
Cots de mise en place : LAC ncessite un investissement initial important. Les cots initiaux sont principalement lis lacquisition de nouvelles machines et outils. La gamme des cots peut tre trs large - partir de rien (dans le cas de mthodes manuelles des trous de plantation) levs (dans le cas de certains semoirs directs) ; les niveaux dintrants dpendent de lintensit de production et peuvent tre faibles levs, mais diminuent avec le temps. Cots dentretien : Sur les petites exploitations, les besoins en main duvre pour lentretien sont habituellement plus levs au dbut, en raison de la charge du dsherbage. En compahaut rant avec les pratiques conventionnelles, modr la charge de travail globale diminue de faon significative - jusqu 50%. Les faible besoins en intrants agricoles sont princio palement les semences des cultures de Travail Equipement Intrants agricoles couverture et (le cas chant) des herbiexploitants AC de petite chelle cides pour liminer les mauvaises herbes. exploitants AC de grande chelle Dans les exploitations grande chelle, les cots dentretien des machines et du (ou des) tracteur(s) dcroissent de faon (Source: WOCAT, 2009) significative, en liminant les activits agricoles comme le labour, le hersage et en rduisant le dsherbage.
0-300 US$/ha 30-1400 US$/ha 0-100 US$/ha 0-350 US$/ha 0-100 US$/ha 0-320 US$/ha
Exemple : Ghana Une tude mene au Ghana sur limpact du sans-labour a montr une rduction significative de la main duvre. Le sans labour du sol rduit les besoins en main duvre pour la prparation des terres et la plantation de 22%. La main duvre pour le dsherbage a chut de 51%, passant dune moyenne de 8,8 jours/personne/ ha 4,3 jours/personne/ha. Il y avait, cependant, une lgre augmentation de main-duvre pour la rcolte de 7,6 jours/personne/ha 8,6 jours/ personne/ha. Ce fut essentiellement une consquence de la hausse des rendements obtenus. Quatre-vingt-neuf pour cent des personnes utilisant le sans-labour ont indiqu que ctait moins exigeant physiquement que la technologie traditionnelle et que les besoins en main duvre aux moments critiques ont t rduits, simplifiant ainsi la gestion du travail (Ekboir et al., 2002). Exemple : Tanzanie En 2004, Likamba, en Tanzanie, a souffert dune grave scheresse. Mme si la couverture adquate du sol na pas t atteinte, les agriculteurs qui ont griff leurs terres et plant du lablab avec du mas ont russi rcolter au moins 2-3 sacs (90 kg) de mas par hectare, tandis que les agriculteurs traditionnels nont rien rcolts, ou moins dun demi- sac lhectare. Cette exprience a montr que lagriculture de conservation a t en mesure dassurer une rcolte suffisante, mme en conditions de scheresse (FAO, 2007). Exemple : en Tanzanie et au Kenya Le projet dAC du Sustainable Agriculture and Rural Development (SARD) a introduit le concept dagriculture de conservation dans les zones rurales du nord de la Tanzanie et dans les rgions de louest et du centre du Kenya. Grce des valuations participatives, il a t constat que les bnfices financiers nets pouvaient tre plus levs avec lAC quavec le labour traditionnel, principalement en raison de la charge de travail et de temps rduite, des plus petites quantits et des cots moindres des engrais ncessaires pour maintenir les rendements, ainsi que des cots rduits du carburant pour les oprations de labour et de pulvrisation (FAO, 2008).
Bnfices de production
Rendement avec GDT(t/ha) Ghana Mas Kenya Bl Mas Tanzanie Mas Tournesol 0.75-1.8 (cultures sur brlis) Rendement sans GDT (t/ha) 2.7-3.0 (labour minimum, semis direct) Augmentation de rendement (%) 150-400%
(Source: Kaumbutho and Kienzle, 2007; Boahen et al., 2007; Shetto and Owenya, 2007)
Commentaires : Laugmentation des rendements peut varier considrablement en gnral, une augmentation de rendement initial de 10-20% est observe si toutes les autres conditions restent les mmes; si lintroduction de lAC est ralise avec les griffures / le sous-solage et lutilisation dengrais, une augmentation de 100% peut ventuellement tre observe. Cest seulement aprs 4-5 ans dapplication continue dAC, quune augmentation significative du rendement des cultures peut tre enregistre. Lcosystme a besoin dun certain nombre dannes pour sadapter.
Le rapport bnfice-cot
court terme Labour minimum et semis direct Agriculture de conservation +(+) +(+) long terme +++ +++ quantitatif Rendements du travail (Ghana) : 9.2 US$/heure travaille (sous labour traditionnel : 5.4 US$/heure travaille) Gamme de prot (Kenya) : 432-528 US$/ha (pour le bl) (sous labour traditionnel : 158-264 US$/ha)
ngatif; /+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif (Source: WOCAT, 2009; Kaumbutho and Kienzle, 2007; Boahen et al., 2007).
Commentaire : Le rapport court terme bnfice-cot est principalement influenc par le cot initial dachat des nouvelles machines et outils.
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Impacts
Bnces Production au niveau des exploitants / de la communaut +++ augmentation de la stabilit des rendements agricoles (principalement les zones dagricultures pluviales et dans les annes sches) ++ augmentation des rendements agricoles + diversication de la production +++ augmentation du revenu / rentabilit agricole (surtout long terme) +(+) conomies de main duvre et de temps ( petite chelle : seulement sur le long terme) +(+) baisse des intrants agricoles (carburant, cot des machines et des rparations, engrais) +++ +++ +++ ++ ++ ++ ++ ++ amlioration de la couverture du sol amlioration de la disponibilit de leau / lhumidit du sol amlioration de la structure du sol ( long terme) amlioration du microclimat/ rduction de lvaporation rduction de lrosion des sols (olienne et hydrique) rduction du ruissellement de surface augmentation de la matire organique / fertilit du sol amlioration de la biodiversit / activit biotique ( long terme) amlioration des connaissances en matire de conservation / drosion / GDT changement des rles traditionnels (de genres) des hommes et des femmes changement des normes culturelles et traditionnelles (par ex. les rsidus de culture ne sont plus brls) au niveau du bassin versant / du paysage ++ ++ + ++ ++ ++ ++ ++ + + + + + rduction des dgts aux champs voisins rduction des risques et des pertes de production accs leau potable stimulation de la croissance conomique diversication et cration demplois ruraux (par ex. petites units industrielles) rduction des dgts sur linfrastructure hors-site rduction de la dgradation et de la sdimentation en rivires, digues et systmes dirrigation amlioration de la recharge des aquifres, ux deau plus rguliers des rivires / euves amlioration de la disponibilit de leau amlioration de la qualit deau cosystme intact augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale paysage attrayant au niveau national / mondial +++ amlioration de la scurit alimentaire et de la scurit en eau
Economiques
Ecologiques
++ ++ ++ + +
rduction de la frquence et de lintensit de la dsertication augmentation de la rsilience aux changements climatiques Squestration du C leve rduction des missions de C amlioration de la biodiversit
Socioculturels
++ + +/-
Contraintes Production
l
Comment les surmonter une AC adapte lAfrique : rduire les besoins en paillis, mettre l'accent sur les mthodes sans labour (y compris les systmes traditionnels faible travail du sol comme les trous de plantation za), promouvoir une utilisation efcace des engrais organiques, mieux grer l'eau, par exemple, avec des bassins de plantation remdier aux carences avec l'utilisation dengrais minraux / organiques (activit biologique plus leve) introduire et permettre l'accs (disponibilit et cots) aux quipements appropris de conservation (tests et adapts) ; pouvoir louer ou partager les quipements et les services dans certains pays, de petits groupes de production et de distribution de matriaux dAC existent dj besoin daides et dinvestissements supplmentaires changement de la pratique du dsherbage vers un dsherbage peu profond ou une coupe les bnces positifs long terme de l'adoption de lAC doivent tre reconnus la stabulation, les cultures de couverture de plantes inapptentes, lier lAC et llevage intensif aplatir les cultures de couverture en utilisant par exemple le rouleau couteaux, la machette ou le fouet dherbes ou la pulvrisation dun herbicide dsherbage manuel peu profond, utilisation d'herbicides, maintenir les sols couverts dun paillis pour supprimer les mauvaises herbes adapter et amliorer la rotation des cultures, la lutte antiparasitaire garantir laccs la terre lenclos, les pturages contrls et la gestion des bons rsidus; lois communales sur les pturages un service de conseils bien inform est ncessaire pour fournir des formations et partager les connaissances ; la technologie est exible et permet de multiples options
Faible production de biomasse (de couverture) dans les zones de faibles prcipitations et de courtes saisons de croissance
Raret des lments nutritifs des plantes notamment dans les zones humides en raison du taux de dcomposition lev et rapide (en particulier le P) Besoins en investissement initial de capital pour des machines adaptes et les petits appareils Contraintes des intrants externes : les engrais, les semences des cultures de couverture, les herbicides, etc. (disponibilit, accs et cots) Disponibilit et accs aux quipements sur les marchs locaux Faible capacit des fabricants locaux en quipements manuels / traction animale pour lAC Contraintes de main duvre pour le dsherbage manuel (disponibilit et cots durant les premires annes) Concurrence entre la couverture du sol et lalimentation du btail (comment intgrer llevage et les petites exploitations agricoles mixtes) Contrle des mauvaises herbes dans les premires annes de ladoption Les rsidus de rcolte la surface peuvent favoriser les maladies et les ravageurs (microclimat) Les sols compacts ont besoin dtre au pralable soumis au sous-solage Droits dutilisation des terres incertains Manque de lois et rglements pour les pturages communaux Manque de politiques daide et dinstitutions de mise en uvre Infrastructure mal dveloppe / accs restreint aux marchs Ncessite dinformations, de connaissances spciques au niveau local, de comptences techniques et dinnovation pour trouver le systme le plus appropri Difcult introduire les rotations des cultures sur de petits lopins de terre (un demi-hectare ou moins) Lapproche projet pour piloter lAC (dlais courts, disponibilit de laide, dlais limits pour linstitutionnalisation de lAC au sein des institutions et politiques existantes)
Economiques
l l
Ecologiques
Socioculturelles
l l l l l
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche ++ ++ ++ ++ ++
Rfrences et informations de support : Baudeon F., H.M. Mwanza, B. Triomphe, M. Bwalya. 2007. Conservation agriculture in Zambia: a case study of Southern Province. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de Coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations. Baudron F., H.M. Mwanza, B. Triomphe, M. Bwalya and D. Gumbo. 2006. Challenges for the adoption of Conservation Agriculture by smallholders in semi-arid Zambia. Online: www.relma.org. Boahen P, B.A. Dartey, G.D. Dogbe, E. A. Boadi, B. Triomphe, S. Daamgard-Larsen, J. Ashburner. 2007. Conservation agriculture as practised in Ghana. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de Coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations. Bwalya, M. and M. Owenya. 2005. Soil and water Conservation to Conservation Agriculture Practices: experiences and lessons from the efforts Eotulelo Farmer Field School a community based organisation. (http://www.sustainet.org/download/sustainet_publication_eafrica_part2.pdf). Derpsch, R. 2008. No-Tillage and Conservation Agriculture: A Progress Report. In: No-Till Farming systems. 2008. Edited by Tom Goddard, Michael A. Zoebisch, Yantai Gan, Wyn Ellis, Alex Watson and Samran Sombatpanit, WASWC, 544 pp. Ekboir, J., K. Boa and A.A. Dankyi. 2002. Impacts of No-Till Technologies in Ghana. Mexico D.F. CIMMYT. FAO Aquastat. http://www.fao.org/nr/water/aquastat/data/query/results.html FAO, 2002. Conservation Agriculture: Case studies in Latin America and Africa. Soils Bulletin 78. FAO, 2005. Conservation Agriculture in Africa, A. Calegari, J. Ashburner, R. Fowler, Accra, Ghana FAO. 2008. Investing in Sustainable Agricultural Intensification, the role of Conservation Agriculture. Part III a framework for action. An international technical workshop investing in sustainable crop intensification: The case for improving soil health, FAO, Rome: 22-24 July 2008. Integrated Crop Management Vol. 6-2008. Giller, K.E., E. Witter, M. Corbeels and P.Tittonell. 2009. Conservation agriculture and smallholder farming in Africa: The heretics view. Field Crops Research. GTZ Sustainet. 2006. Sustainable agriculture: A pathway out of poverty for East Africas rural poor. Examples from Kenya and Tanzania. Deutsche Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit, Eschborn. Haggblade S., G. Tembo, and C. Donovan. 2004. Household Level Financial Incentives to Adoption of Conservation Agricultural Technologies in Africa. Working paper no. 9. Food security research project. Lusaka, zambia Kaumbutho P. and J. Kienzle, eds. 2007. Conservation agriculture as practised in Kenya: two case studies. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de Coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations. Kaumbutho P., J. Kienzle, eds. 2007. Conservation agriculture as practised in Kenya: two case studies. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de Coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations. Mrabet, R. 2002. Stratification of soil aggregation and organic matter under conservation tillage systems in Africa, Soil & Tillage Research 66 (2002) 119128 Nyende, P., A. Nyakuni, J.P. Opio, W. Odogola. 2007. Conservation agriculture: a Uganda case study. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations. RELMA. 2007.Wetting Africas appetite. Conservation agriculture is turning rainfall into higher crop yields and catching on. RELMA Review Series No. 3. ICRAF, Nairobi. Rockstrm, J., P. Kaumbutho, J. Mwalley, A. W. Nzabi, M. Temesgen, L. Mawenya, J. Barron, J. Mutua and S Damgaard-Larsen. 2009. Conservation Farming Strategies in East and Southern Africa: Yields and Rainwater Productivity from On-farm Action Research. Soil & Tillage Research 103 (2009) 2332. Shetto R., M. Owenya, eds. 2007. Conservation agriculture as practised in Tanzania: three case studies. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de Coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations. West T.O. and W.M. Post. 2002. Soil organic carbon sequestration rates by tillage and crop rotation. A global data analysis. Soil Science Society of America Journal, 66. Available from: http://soil.scijournals.org/cgi/content/abstract/66/6/1930?etoc WOCAT, 2009. WOCAT databases on SLM technologies and SLM approaches. www.wocat.net, accessed on 15 September 2009 Woodfine, A. 2009. Using sustainable land management practices to adapt to and mitigate climate change in sub-Saharan Africa: resource guide version 1.0. TerrAfrica. www. terrafrica.org
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L A B O U R D E C O N S E R VAT I O N P E T I T E C H E L L E - K E N YA
Le labour de conservation petite chelle implique lutilisation de charrues tires par des bufs, modifies pour le dchaumage. Ladaptation du timon dune charrue ordinaire permet dajuster la hauteur de loutil diffrentes hauteurs pour en faire un ripper. Le dchaumage est effectu en un passage 10 cm de profondeur. Le sous-solage profond est effectu avec le mme outil, lorsquil faut briser une semelle de labour, jusqu 30 cm de profondeur. Le sous-solage favorise linfiltration de leau et diminue le ruissellement. Contrairement au labour traditionnel, le sol nest pas retourn ; les rsidus de culture restent ainsi en surface, exposant moins le sol lrosion splash et en nappe et aux pertes deau par vaporation et ruissellement. Dans les champs sous-sols, leau des pluies dorages du dbut de la saison de culture est stocke dans la zone racinaire et est ainsi disponible la culture pendant les priodes sches. Le sous-solage en saison sche, combin avec un paillage en couverture, diminue la germination des mauvaises herbes, laissant les champs prts au semis. En cas de mauvaises herbes rsistantes, un dsherbant est utilis en pr-semis. Les rendements du labour de conservation petite chelle peuvent augmenter de 60% par rapport au labour traditionnel, en plus dconomies dnergie de travail. Avec cette technologie, les cultures arrivent plus tt maturit parce quelles peuvent tre semes plus tt (pour un labour qui retourne la terre, celle-ci doit dabord tre humidifie). Une meilleure prcocit des cultures signifie un accs plus prcoce aux marchs et des prix plus levs. Plusieurs technologies peuvent faciliter le sous-solage : (1) Apports de compost / fumier pour amliorer la structure du sol et la rtention deau, (2) Engrais vert (par ex. Mucuna pruriens) plant la fin de la saison pour viter lrosion, contrler les mauvaises herbes et amliorer la structure et (3) Lagroforesterie (surtout Grevillea robusta plant dans les champs ou le long des limites).
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Agronomique
Etude de cas
Agriculture de conservation Cultures annuelles Dgradation de leau ; Problme dhumidit du sol, compactage ; Perte de couche arable par rosion hydrique Attnuation Tolrance accrue aux extrmes climatiques grce la conservation de leau
Agriculture de conservation
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyen (dabord forte pour le dsherbage, diminuant au cours des ans) Pour lentretien : faible (compar au labour conventionnel)
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Dmonstration de labour de conservation : dchaumage peu profond avec traction animale. (Hanspeter Liniger) Photo 2 et 3 : Charrues Victory transformes en ripper par remplacement du versoir par un soc en mtal pour une meilleure pntration. (Hanspeter Liniger and Frederick Kihara)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride (moyenne montagne zone IV)) Pluviomtrie moyenne annuelle : 500 750 mm Paramtres des sols : profondeur moyenne, limoneux ; matire organique et fertilit : surtout moyen, en partie basse (<1%) ; drainage / infiltration moyen Pente : surtout modre (5-8%), en partie moyenne (8-16%) Relief : plaines / plateaux ; altitude leve et terrain de collines Altitude : surtout 1500 2000, en partie 2000-2500 m Les pertes de sol et deau ont surtout lieu au cours des quelques violents orages au dbut de chaque saison de culture.
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : surtout <1 ha, en partie 1-2 ha Type dexploitant : petite chelle, groupes ; surtout niveau de vie moyen, exploitants en partie pauvres, Densit de population : 100-200 habitants/km Proprit foncire : titres de proprit individuels Droit foncier : surtout individuels, en partie location Orientation de la production : surtout subsistance, en partie mixte (de subsistance et commerciale) Niveau de mcanisation : traction animale Plus de 90% des familles possdent moins de 2 ha de terre et ont peu dalternatives de revenus
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
Remarque : Le calcul du cot des charges pour la location de matriel, danimaux et du conducteur est inclus dans le cot de main-duvre de 25 US$/ha. Le cot du labour traditionnel est de 37.5 US$/ha compar aux 25 US$/ha pour les travaux de labour de conservation ; les autres cots restent sensiblement les mmes.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Maintenance court terme na positif long terme na trs positif
Remarque : Linvestissement initial peut tre lev (achat dquipements neufs). Les cots diminuent sur le long terme et les bnfices augmentent.
Adoption
200 familles ont accept la technologie sans subvention. La zone concerne par la technologie reprsente 4 km. La tendance est laugmentation de ladoption.
Contributeur principal : Frederick Kihara, Nanyuki, Kenya; pdo@africaonline.co.ke Rfrences cls : WOCAT. 2004. WOCAT database on SLM technologies, www.wocat.net. n Kihara FI. 1999. An investigation into the soil loss problem in the Upper Ewaso Ngiro basin, Kenya. MSc. Thesis. University of Nairobi, Kenya n Mutunga C.N. 1995. The influence of vegetation cover on runoff and soil loss a study in Mukogodo, Laikipia district Kenya. MSc Thesis, University of Nairobi, Kenya n Ngigi S.N. 2003. Rainwater Harvesting for improved land productivity in the Greater Horn of Africa. Kenya Rainwater Association, Nairobi n Liniger HP. and D.B. Thomas. 1998. GRASS Ground Cover for Restoration of Arid and Semi-arid Soils. Advances in GeoEcology 31, 11671178. Catena Verlag, Reiskirchen.
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Etude de cas
Agriculture de conservation Culture annuelle (crales) Dclin de la fertilit et chute du taux de MOS ; Erosion hydrique des sols ; Vgtation : effet ngatif des brlis ; dclin de la biomasse Prvention et attnuation Technologie tolrante au CC, contrairement la pratique traditionnelle de culture sur brlis.
Agriculture de conservation
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : na Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Engrais vert trait au dsherbant et laiss en paillage sur le champ pour amliorer le taux dhumidit du sol et diminuer lrosion. (FAO) Photo 2 : De jeunes plants de mas poussent travers lpaisse couche de paillage. (WOCAT DB) Photo 3 : Gestion des rsidus dans un champ de mas arriv maturit. (Souroudjaye Adjimon)
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Zone dtude cas : districts de Sunyani et dAtwima ; rgion de Brong Agafo ; Ghana
Conditions cologiques
Climat : subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 1400 - 1850 mm (bimodal) Paramtres des sols : en partie bien drain, taux de matire organique lev (zone de fort) ; en partie mal drain, taux de matire organique bas (ceinture de savane) Pente : pas de donnes Relief : surtout plaines ; en partie pentes de collines Altitude : 220 - 380 m.
Tamale
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-2 ha, en partie 2-5 ha Type dexploitant : petite chelle, pauvres Densit de population : 100-200 habitants/km Proprit foncire : communautaire / familiale / quelques titres de proprit individuels Droit foncier : individuel, en partie location Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : surtout subsistance, en partie mixte (de subsistance et commerciale)
Note : La technologie travail minimum du sol et semis direct est compare au systme traditionnel de culture sur brlis.
Culture sur brlis (traditionnel) : Intrants de mise en place et cots par ha et par an
Intrants Main-duvre : 83 personnes-jours Equipement Intrants agricoles Matriaux de construction TOTAL Cots (US$) 142 13 65 0 220
+++ Rendements augments (200-300% : de 0,75 t/ha 2-5 t/ha) +++ Revenus agricoles augments (150% : de 50 US$ 123 US$ net) +++ Diminution de la charge de travail : (- 42% : de 83 48 jours de travail) : il faut moins de temps pour le dsherbage et la prparation du sol + Tches de dsherbage diminues : la pnurie de main-duvre en priode de dsherbage est vite + Semis prcoces (pluies prcoces ; travail du sol rduit)
Bnfices cologiques
+++ + + + ++
Meilleure couverture du sol Diminution des pertes de sol Rcolte facilite / diminution du ruissellement Amlioration du taux dhumidit du sol Amlioration de la situation des groupes socialement et conomiqument dfavoriss. Les femmes et les enfants bnfice le plus de la charge de travail diminue.
Bnfices socioculturels
Travail minimum du sol et semis direct : Intrants dentretien et cots par ha et par an
Intrants Main-duvre : 48 personnes-jours Equipement Intrants agricoles Matriaux de construction TOTAL Cots (US$) 83 18 111 0 212
Remarque : Les cots dintrants incluent une planteuse Jab 20 US$, les herbicides 5-6 US$/l. Le pulvrisateur dos est trop cher pour les petits agriculteurs : 50 US$ (il leur faut sorganiser en groupes, ou payer une quipe qui fait ce travail). Compar au brlis, le travail minimum du sol et le semis direct augmentent les cots dintrants, mais diminuent les frais de mainduvre et augmentent les rendements : la conversion est profitable.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme na neutre long terme na positif
Adoption
Remarque : Les investissements initiaux peuvent tre levs (achat de nouveaux quipements). Les cots diminuent long terme et les bnfices augmentent
21 communauts / 193 paysans (125 hommes, 68 femmes) appliquent la technologie dans la zone dtude de cas (2845 km au total). Environ 88% dentre eux ont accept la technologie avec des subventions. La tendance ladoption spontane est faible (visites rciproques de paysans) ; 30% des paysans ont cess les pratiques agricoles de conservation aprs la fin des apports des projets.
Contributeur principal : Souroudjaye Adjimon, Volta Environmental Conservation Organization, Ghana; volenvicon@gmail.com Rfrences cls : Boahen P, B.A. Dartey, G.D. Dogbe, E. A. Boadi, B. Triomphe, S. Daamgard-Larsen, J. Ashburner. 2007. Conservation agriculture as practised in Ghana. Nairobi. African Conservation Tillage Network, Centre de Coopration Internationale de Recherche Agronomique pour le Dveloppement, Food and Agriculture Organization of the United Nations.
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Etude de cas
Agriculture de conservation Cultures annuelles Perte de la couche arable (par leau) ; Dclin de la fertilit et baisse du taux de MOS ; Compaction Prvention et attnuation Tolrance amliore aux longues priodes sches et aux pisodes pluvieux importants
Agriculture de conservation
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : na Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les exploitants : moyenne fort Pour les conseillers : na
Photo 1 : Culture de bl en zro labour aprs la rcolte, montrant les rsidus sur le sol. Photo 2 : Outillage pour le zro labour utilis dans lagriculture cralire grande chelle. Photo 3 : les disques qui servent couper les rsidus de la rcolte avant le semis. (Photos par Ceris Jones)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 500-750 mm ; deux saisons des pluies, pluie insuffisante ou mal rpartie Paramtres du sol : bon drainage, taux de matire organique souvent moyen, en partie bas Pente : modre et collines (5% - max. 16%) Relief : surtout piedmonts, en partie pentes de collines Altitude : 200-2900 m
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 2600 ha Type dexploitant : agriculteurs riches grande chelle avec employs, entirement mcaniss Densit de population : < 10 habitants/km Proprit foncire : socit dexploitation (SARL) Droit foncier : location Orientation de la production : commerciale Niveau de mcanisation : entirement mcanis
Bnfices cologiques
+++ Augmentation du taux hydrique des sols +++ Moindre sensibilit aux vnements climatiques extrmes (scheresses, inondations, temptes) +++ Augmentation de la biomasse / au-dessus du sol carbone +++ Augmentation du taux de MOS / sous le sol carbone +++ Augmentation des espces bnfiques (prdateurs, vers de terre, pollinisateurs, p. ex. coccinelles) +++ Ruissellement diminu (de 20% presque 0%) +++ Diminution des pertes de sol (denviron 15 presque 0 t/ha/an ; rosion olienne uniquement, au semis)
Remarque : Les principaux facteurs imputables aux cots sont lquipement, les pulvrisations et la main-duvre. Il faut plus de 3 ans pour tablir compltement le nouveau systme. Pendant la phase de conversion, les rendements peuvent baisser, mais les cots diminuent denviron 25%.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement positif positif long terme positif trs positif
Remarque : Les retours positifs sur investissement dpendent du moment de la conversion. Si des quipements doivent tre renouvels, la conversion au zro labour est une opration rentable, puisque le cot total dquipement est infrieur celui de lagriculture conventionnelle.
Adoption
Il existe une forte tendance ladoption spontane. Les agriculteurs du voisinage commencent utiliser la technologie.
Contributeurs principaux : Martin Kisima, Farmer, Meru, Kenya; martin@kisima.co.ke n Kithinji Mutunga, FAO, Nairobi, Kenya; Kithinji.Mutunga@fao.org Rfrences cls : WOCAT. 2009. WOCAT database on SLM Technologies; www.wocat.net.
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Petit barrage collectant leau pour les animaux et pour lirrigation de petites exploitations, au Kenya. (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition : La collecte ou rcolte des eaux de pluie (CEP) se rfre toutes les technologies qui rcuprent leau de pluie pour la rendre disponible la production agricole ou des fins domestiques. La CEP vise minimiser les effets des variations saisonnires de la disponibilit en eau dues aux scheresses et aux priodes arides et vise amliorer la fiabilit de la production agricole. Un systme de CEP se compose gnralement de trois lments : (1) une zone de captage / collecte qui produit des eaux de ruissellement du fait dune surface impermable ou dune faible infiltration; (2) un systme dacheminement par lequel les eaux de ruissellement sont diriges, grce par exemple des diguettes, des fosss, des canaux (ce nest nanmoins pas toujours ncessaire), (3) un systme de stockage (zone cible) o leau est accumule ou prte tre employe - dans le sol, dans des fosses, des mares, des rservoirs ou de petits barrages. Lorsque leau est stocke dans le sol et utilise pour la production vgtale, la CEP a souvent besoin de pratiques supplmentaires pour augmenter linfiltration dans cette zone et rduire les pertes par vaporation (par exemple avec le paillage). De plus, la fertilit des sols a besoin dtre amliore en utilisant le compostage / lpandage de fumier, ou le microdosage dengrais inorganiques. Les techniques de CEP couramment utilises peuvent tre divises en les micro-captages collectant leau lintrieur des champs et les macro-captages collectant leau dun bassin versant plus grand et plus loign. Applicabilit : La CEP est applicable dans les zones semi-arides o les scheresses saisonnires sont frquentes. Celle-ci est principalement employe pour larrosage dappoint des crales, des lgumes, des cultures fourragres et des arbres mais aussi pour fournir de leau usage domestique et pour tre stocke, et parfois pour les tangs piscicoles. La CEP peut tre applique sur des sols fortement dgrads. Rsilience la variabilit climatique : La CEP rduit les risques de perte de production due un manque deau associ la variabilit des prcipitations dans les rgions semi-arides, et aide faire face davantage dvnements extrmes. Celle-ci amliore la recharge des aquifres et permet la croissance des cultures (y compris des arbres) dans les zones o les prcipitations sont gnralement insuffisantes ou peu fiables. Principaux bnfices : La CEP est bnfique car elle augmente la disponibilit de leau, rduit les risques de perte de production, amliore la productivit des cultures et du btail, amliore lefficacit dutilisation de leau et laccs leau (potable et dirrigation), rduit les dgts hors site (y compris les inondations) et lrosion, et amliore la recharge des eaux de surface et souterraines. Lamlioration de la gestion de leau de pluie contribue la scurit alimentaire et la sant car les mnages ont accs un approvisionnement en eau usage domestique suffisant et sr. Adoption et transposition grande chelle : Les techniques de CEP recommandes doivent tre rentables pour les exploitants agricoles et les communauts locales. Les techniques doivent tre simples, peu coteuses et faciles grer. Des mesures incitatives pour la construction de macro-captages, de petits barrages et de captages de toit peuvent tre ncessaires car ceux-ci exigent souvent des investissements levs. Plus les besoins dentretien sont importants, moins les exploitants agricoles / la communaut locale russissent adopter la technique.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production +++ +++ + ++ + 0.26-0.46 (+/-0.35)* + + ++ ++ + + + +++ ++ ++ na + + +++ +++ + +++
na : non-applicable *pour les 10 20 premires annes de la gestion modie dutilisation des terres (Pretty et al., 2006).
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Origine et diffusion
Origine : Une grande varit de systmes traditionnels et novateurs existe dans la zone sahlienne par exemple au Burkina Faso, en Egypte, au Kenya, au Niger, en Somalie et au Soudan. Dans certains cas, ces technologies traditionnelles ont t mises jour et (r)-introduites par des projets ou linitiative dexploitants agricoles. Principalement utilise : Burkina Faso, Ethiopie, Ghana, Kenya, Niger, Sngal, Afrique du Sud, Soudan, Tanzanie, Ouganda Egalement utilise : Botswana, Burundi, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Rwanda, Togo, Zambie, Zimbabwe
Principes et types
La conservation in situ des eaux de pluie est une pratique qui collecte et stocke leau des prcipitations, l o elle tombe. Les eaux de ruissellement ne sont pas permises et les pertes par vaporation sont rduites au maximum. Cela est obtenu grce des pratiques agronomiques comme le paillage, les cultures de couverture, le labour en courbe de niveau, etc. Voir aussi le groupe Lagriculture de conservation . Les micro-captages (pour lagriculture) sont normalement des systmes lintrieur des champs composs de petites structures comme des trous, des fosses, des bassins et des digues construits pour la collecte des eaux de ruissellement provenant des environs de la zone cultive. Ces systmes sont caractriss par de relativement petites surfaces de captage H (<1000 m2) et superficies de culture SC (<100 m2) avec un H:SC = 1:1 10:1. Lexploitant agricole a gnralement un contrle la fois sur la zone de captage et de stockage. Les structures de rtention deau sont associes des pratiques agronomiques spcifiques pour les rcoltes annuelles ou la mise en place darbres, en particulier la gestion de la fertilit utilisant du compost, du fumier et / ou des engrais minraux. Les technologies courantes sont le za /tassa (fosses de plantation), les demi-lunes, les diguettes semi-circulaires / trapzodales, etc. Les micro-captages tels que le za / tassa sont souvent combins lagriculture de conservation. Cela peut faire rfrence lagriculture de conservation adapte lAfrique . Laccent est mis sur la collecte de leau et lapplication dengrais plutt que sur le maintien de la couverture du sol. Traditionnellement, lAC est mal adapte aux zones o leau est un facteur limitant et o la fourniture dune couverture permanente du sol est un problme en raison de la concurrence entre les matriaux pour le paillis et pour le fourrage du btail. LAC africaine englobe les aspects suivants: une perturbation minimale du sol, la collecte de leau, lapplication dengrais et le dsherbage manuel ou laide dherbicides faible cot. Les macro-captages (pour lagriculture) sont conus pour fournir davantage deau aux cultures ou aux pturages par le biais du dtournement des inondations pluviales, partir des ravines, des ruisseaux phmres ou des routes, directement vers les terres agricoles. Dnormes volumes deau peuvent tre contrls au moyen de gros canaux de terre souvent construits sur plusieurs annes. Ces systmes sont caractriss par une plus grande zone de captage situe lextrieur des terres arables avec un ratio de H:SC = 10:1 1000:1. Les technologies courantes sont : les barrages de contrle, les canaux / fosss de drivation deau, etc. Dans la zone cultive en manipulant la structure de la surface du sol et la couverture vgtale, lvaporation de la surface du sol et les eaux de ruissellement peuvent tre rduites, linfiltration est amliore et la disponibilit de leau dans la zone des racines est ainsi augmente. Les petits barrages / bassins sont des structures de collecte et de stockage des eaux de ruissellement provenant des diffrentes surfaces de terres extrieures (les flancs de coteau, les routes, les zones rocheuses et les pturages ouverts). Les petits barrages / bassins agissent comme des rservoirs deau de surface et deau dinondation qui sont utilises des fins diffrentes, par exemple lirrigation, llevage et / ou pour un usage domestique pendant les priodes arides. Les captages des toits : La collecte des eaux de pluie partir des toits est une mthode populaire qui garantit un approvisionnement en eau pour lusage domestique. Les toits en tuiles ou couverts de tles ondules sont les plus faciles utiliser et fournissent une eau plus propre. Les surfaces de chaume ou de feuilles de palmier sont possibles galement mais sont difficiles nettoyer et polluent souvent les eaux de ruissellement. Leau est collecte et stocke dans des rservoirs en plastique, en mtal ou en ciment. Les captages de toit sont abordables, faciles raliser, et peuvent tre partags par plusieurs maisons ou utiliss partir dinfrastructures publiques (des coles, des dispensaires, etc.).
Diffusion de collecte des eaux de pluie en ASS.
En haut : Micro-captages en demi-lune en zone aride, au Niger. (Hanspeter Liniger) Au milieu : Collecte et stockage de leau dans un petit bassin, au Rwanda. (Malesu Maimbo) En bas : Captage de toit pour leau usage domestique, au Kenya. (Hanspeter Liniger)
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Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Conditions cologiques
Climat : Les techniques de CEP sont les techniques les plus pertinentes pour les rgions semi-arides et subhumides prsentant des pluies mal rparties, en particulier dans les zones de crales. Dans les rgions plus arides, celles-ci sont utilises pour larboriculture et / ou pour tablir des arbres pour le reboisement. Les micro-captages sont plus appropris pour les zones o les prcipitations sont plus fiables, alors que les macro-captages sont efficaces dans les zones o sont attendus de rares vnements de ruissellement. Terrain et paysage : Les macro-captages peuvent tre appliqus dans les dpressions / valles, tandis que les micro-captages peuvent tre employs sur tous les reliefs. Sols : Les sols argileux ou peu profonds, avec des taux faibles dinfiltration dans la zone de collecte et les sols profonds avec une forte capacit de stockage dhumidit dans les zones de stockage. Cela convient lors dinondations profondes pour les cultures venir sur lhumidit rsiduelle - lengorgement peut nanmoins tre un problme. Les sols sablonneux prsentent une infiltration plus rapide mais une plus faible capacit de stockage : ils sont donc relativement appropris aux schmas de dtournement.
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socioconomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : Les micro-captages sont principalement de petites tailles et sont construits manuellement ou grce la traction animale. Les macro-captages pour la collecte des eaux de ruissellement et les petits barrages / bassins peuvent tre appliqus dans des systmes de moyennes ou grandes chelles, et la construction est gnralement mcanise - mais peut tre aussi mise en place manuellement depuis de nombreuses annes. Orientation de la production : A la fois de subsistance et en partie commerciale. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Labsence de droits clairs dutilisation des terres et de leau empche la collecte de leau et les techniques dacheminement dtre plus largement rpandues. Comptences et connaissances requises : Pour la mise en place des techniques de collecte des eaux de pluie, un niveau de savoir-faire moyen lev est ncessaire. Exigence en main-duvre : Les captages de toit, les macro-captages et les petits barrages ncessitent de forts intrants de main duvre initiaux, alors que gnralement les micro-captages ont principalement besoin dun intrant moyen de main duvre, selon la technique utilise. Les micro- et macro-captages et les petits barrages exigent galement un certain niveau de main duvre pour lentretien. De nombreuses techniques peuvent tre ralises manuellement.
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre individuel, avec titre
Exigence en main-duvre Exigence en connaissances Forte Moyenne Faible Forte Moyenne Faible
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Economie
Les cots de mise en place
0-300 US$/ha 30-1400 US$/ha 0-100 US$/ha 0-350 US$/ha 0-100 US$/ha 0-320 US$/ha
Travail
Equipement
Intrants agricoles
Micro-captages Macro-captages
Micro-captages Macro-captages
Half-moon for crops Demi-lune agricole Half-moon for trees Demi-lune forestire Planting pits Trous de plantation, Za
Les micro-captages : Principalement, la main duvre est pour la mise en place et lentretien ; les intrants sont essentiellement agricoles comme le compost, les engrais, etc. Lquipement est moins important que pour les macro-captages. Les jours de travail peuvent varier considrablement entre 80-250 personne-jours/ha. Les macro-captages : Les cots principaux de mise en place sont pour la main duvre ; les cots dentretien sont moins levs pour des structures bien construites. Pour les petits barrages : les cots pour une taille de 50-80000 m3 sont denviron 120 000-300 000 US$ (ce qui correspond environ 1,5-6 US$/m3 de matriaux de terre de barrage) Les bassins : Cots denviron 4 US$ pour 1 m3 dexcavation Les captages des toits : Les rservoirs de stockage (en plastique ou en ferrociment) cotent environ 200 US$/m3 deau (un rservoir typique de 10 m3 2000 US$). Les rservoirs en ciment sont beaucoup plus exigeants en logistique et en comptences. Les deux types ont une dure de vie de plus de 10 ans.
Source: (1) Projet dAmnagement Agro-Sylvo-Pastoral Nord Tillabry (PASP) ; (2) Projet Dveloppement Rural Tahoua (PDRT)
Bnfices de production
Rendement sans GDT (t/ha) Burkina Faso Mil (Source: FAO, 2001) 0.15 0.3 Rendement avec GDT (t/ha) Za + fumier 0.4 (faibles prcipitations) 0.7 - 1 (fortes prcipitations) Augmentation du rendement (%) 30-400%
Commentaire : Pour les captages des toits et pour les petits barrages, les bassins, etc., des avantages non lis directement la production peuvent tre montrs. Ceuxci sont principalement lis la disponibilit deau potable et gratuite usage domestique ainsi que deau dirrigation.
Rapport bnfice-cot
Systme Micro-captages Petits barrages, etc. Macro-captages court terme +/++ long terme ++ ++/+++ ++/+++ Rendement du travail, 10-200 US$/PJ* pour lgumes 10 US$/PJ* pour mas quantitatif
Exemple : en Tanzanie En Tanzanie, une tude a t mene sur la productivit des techniques de CEP. Les rsultats montrent que les agriculteurs utilisant la CEP pour le mas et le riz peuvent augmenter le rendement de leurs cultures. Toutefois, ces rendements peuvent tre abaisss par des besoins en main duvre plus levs ainsi que par des prix de march bas. Dautres facteurs de production, comme la gestion de la fertilit, sont essentiels pour de meilleurs rendements. Les micro-captages conduisent de meilleurs avantages que lutilisation de bassins de stockage et de macro-captages, mme si laugmentation du rendement des cultures est plus leve avec ce dernier. Mais, le rendement du travail pour les bassins de stockage et les macro-captages est plus faible que pour les micro-captages. Ltude a galement montr que lutilisation de techniques de CEP comme les bassins de stockage et les macro-captages est trs bnfique pour la production marachre avec des rendements du travail de 10 US$ et 200 US$ par jour par personne, alors que pour le mas et le riz, il dpasse rarement les 10 dollars US par jour par personne. Lune des raisons de ce meilleur rendement pour le marachage est la hausse des prix du march (Hatibu, et al. 2004).
Cultures Mas Riz Tomates Oignons Rendement du travail* (US$/personne-jour) 4.6 5.2 13 87
+++ ++/+++
ngatif; - lgrement ngatif; -/+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif; *PJ : personne jours. (Sources: WOCAT, 2009 and Hatibu, et al. 2004)
*pour des technologies de CEP utilisant des bassins de stockage deau externes (rendement moyen 1998-2002)
Commentaires : En raison du niveau requis des activits dentretien, les cots pour les micro-captages sont lgrement moins positifs long terme que pour les captages des toits et les petits barrages / bassins, etc.
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Economiques
Ecologiques
+++ augmentation de la disponibilit de leau ++ peut tre utilis pour la rhabilitation des terres fortement dgrades (a,b) ++ amlioration de linltration de leau (a) ++ rduction de la vitesse de ruissellement (a) ++ rduction du ruissellement net de surface (a,b) ++ augmentation de lhumidit nette du sol (a) ++ rduction de lrosion et de la perte des sols (a) ++ amlioration du drainage de leau en excs (a) + augmentation de la matire organique et de la fertilit des sols (a) + amlioration de la couverture du sol (a) + amlioration de la biodiversit + pige des sdiments pour les nutriments (a,b) +++ rduction de la pression sur les ressources en eau de boisson, dirrigation, etc. ++ renforcement des institutions communautaires ++ amlioration des connaissances sur la conservation / lrosion (a,b,c) ++ peut rduire le temps utilis pour la collecte de leau usage domestique
+++ augmentation de la rsilience au changement climatique ++ rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication + amlioration de la biodiversit
Socioculturels
++ ++ ++ +
augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale rduction des conits lis leau renforcement de linstitution nationale paysage attrayant
*a) Micro-captages, b) Macro-captages, c) Petits barrages / bassins, d) Captages des toits Contraintes Production
l
Comment les surmonter combiner avec une gestion amliore de la fertilit des sols
Trs souvent, la CEP ne suft pas toujours conduire une augmentation signicative de la production, une gestion de la fertilit supplmentaire est alors ncessaire (a,b,c) Augmentation des contraintes dintrants en particulier pour la mise en place Disponibilit du fumier pour amliorer la fertilit des sols en particulier dans les micro-captages La mise en place et la construction peuvent tre exigeantes en main duvre et demandent un niveau lev de connaissances techniques Entretien du systme et dure de vie limite de certains types de structures. Pour les micro-captages, il sagit principalement dactivits agronomiques annuelles, alors que lentretien des petits barrages et des macro-captages comprend la rparation et la protection contre les animaux et lenvasement Perte de terres (diminution de la surface de production) en particulier pour les trs petites exploitations (a,b,c) Absence de march (a,b,c) Cot de transport des matriaux (a,b,c) La saturation des sols en eau peut tre un problme dans les systmes faible drainage (a, b,c) Leau ne peut tre collecte que lorsquil pleut Conits lis aux zones autrefois utilises par les nomades Quand la CEP est utilise sur une surface importante, il peut y avoir en amont et en aval des conits en termes de disponibilit de leau Conits socioculturels concernant la rhabilitation des terres Libre les femmes de la charge de collecte de leau usage domestique (d)
Economiques
accs au march pour les intrants et lquipement et si ncessaire aide la mise en place soutien technique / formation sur les systmes de CES pour les petits barrages, les bassins, etc. une organisation en communaut avec des responsabilits claires est ncessaire pour la mise en place et lentretien les techniques les plus russies sont simples, bon march, facilement matrisables par la communaut locale (y compris les digues de pierres, les digues semi-circulaires et les bandes herbeuses)
l l
Ecologiques
Socioculturelles
l l
droits clairs dutilisation des terres et de leau et une meilleure planication des bassins versants pour laffectation des ressources en eau engagement des exploitants agricoles et de la communaut
l l
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Environnement favorable : les facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier Accs aux marchs pour les intrants et les productions Recherche Accs aux infrastructures Vritable appropriation de la part des communauts ++ ++ +++ ++ ++ ++ +++
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T R O U S D E P L A N TAT I O N TA S S A - N I G E R
Les trous de plantation tassa sont utiliss pour la rhabilitation de terres dgrades et en crotes (battante). Cette technique est surtout mise en uvre dans les zones semi-arides sur des plaines sableuses / argileuses, souvent couvertes par une crote dure, et dont la pente est infrieure 5%. Les trous de plantation font 20-30 cm de diamtre et 20-50 cm de profondeur et sont espacs de 1 m environ en tous sens. Ils sont creuss la main. La terre extraite est dpose en cordon sur le bord aval du trou pour rcolter le maximum de pluie et de ruissellement. Chaque trou reoit du fumier, dont la disponibilit est parfois problmatique. Lamlioration de linfiltration et la mise disposition de nutriments permettent de remettre des terres dgrades en culture. Du millet et du sorgho sont habituellement cultivs dans ce systme de rcupration deau. Au dbut de la saison des pluies, les graines sont semes directement dans les trous. Les sdiments et le sable sont retirs chaque anne. Le rendement est gnralement meilleur lanne suivant celle de lapport de fumier. La technologie ne ncessite pas dintervention dquipement lourd ; elle est donc adopte assez spontanment. Les Tassa sont souvent combins avec des alignements de pierres disposs le long des courbes de niveau pour amliorer linfiltration deau, diminuer lrosion et la sdimentation dans les trous. Lherbe qui pousse entre les pierres aide augmenter linfiltration et acclre laccumulation de sdiments fertiles.
Etude de cas
Mesure de GDT Groupe de GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Structurelle Collecte des eaux de pluies Sylvo-pastoral / terres incultes (avant), terres cultivables (aprs) Perte de la couche arable (par leau et le vent); Compactage et impermabilisation ; Dclin de la fertilit ; Problme dhumidit Rhabilitation Tolrance accrue due la rcolte deau de pluie
2. 3.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Apport de fumier aux trous (tassa) avant le semis. (William Critchley) Photo 2 : Creusement des trous et formation du cordon sur le bord aval avec une houe traditionnelle. (William Critchley) Photo 3 : Culture de sorgho dans des trous de plantation. (Philippe Benguerel)
100
Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 250-500 mm Paramtres du sol : sols bien drains, sableux et superficiels ; fertilit faible trs faible ; taux de MOS faible (<1%) ; encrotement. Pente : faible (2-5%), en partie plat (0-2%) Relief : surtout plaines / plateaux, en partie piedmonts Altitude : 100-500 m
Agadez
Zone dtude de cas
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 2-5 ha Type dexploitant : paysans petite chelle Densit de population : pas de donnes Proprit foncire : surtout individuelle, titres de proprit Droit foncier : individuel Orientation de la production : surtout subsistance, en partie mixte (de subsistance et commerciale) Niveau de mcanisation : travail manuel
Maradi Niamey
Zinder
Bnfices cologiques
+++ ++ ++ ++ ++ ++ + Amlioration de la couverture du sol ( long terme) Amlioration de lhumidit du sol Amlioration de la fertilit du sol Augmentation du taux de matire organique Diminution des pertes de sol Amlioration des connaissances en conservation / rosion Renforcement des institutions communautaires grce lentraide et la mise en uvre de la technologie Diminution des inondations en aval Diminution de la sdimentation en aval
Bnfices socioculturels
Remarque : Le cot de la main-duvre est indiqu pour les tassa seuls (sans construction des lignes de pierres). Le cot dentretien fait rfrence lenlvement du sable partir de la 2me anne et lapport de fumier tous les deux ans (cots rpartis sur une base annuelle). Sil y a lieu, le cot de transport du fumier sera ajout. Dans ces calculs, il est sous-entendu que du fumier adquat est disponible facilement et non loin. Les exploitants agricoles supportent tous les cots.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme neutre lgrement positif long terme lgrement positif positif
Adoption
La tendance ladoption est modre (pour la rhabilitation des plaines). La surface couverte par la technologie tait denviron 40 km2 in 2000.
Contributeur principal : Adamou Oudou Noufou, Tahoua, Niger Rfrences cls : Bety A, A. Boubacar, W. Frlich, A. Garba, M. Kriegl, A. Mabrouk, Noufou O, Thienel M and Wincker H (1997): Gestion durable des ressources naturelles. Leons tires du savoir des paysans de lAdar. Ministre de lagriculture et de llevage, Niamey, 142 pp. n Hassane A, Martin P and Reij C (2000) Water harvesting, land rehabilitation and household food security in Niger: IFADs Soil and Water Conservation Project in Illela District. IFAD, Rome, 51 pp. n WOCAT 2009, WOCAT Database on SLM Technologies, www. wocat.net
101
Etude de cas
Mesure de GDT Groupe de GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Structurelle Collecte des eaux de pluies Terres cultivables ; Pturages Dgradation de leau, diminution de la disponibilit de leau de surface Surtout prvention et attnuation, en partie rhabilitation Sensible aux extrmes climatiques (crues), tolrant selon la variabilit des pluies, des scheresses, etc.
3.
4.
5. 6.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : leve
Photo 1 : La construction manuelle dun barrage exige une action communautaire : la terre est transporte dans des sacs, empile et compacte couche par couche. (Maimbo Malesu) Photo 2 : Puisage deau pour lusage domestique, au bord dun petit barrage. (Maimbo Malesu) Photo 3 : Un point deau pour le btail. (Maimbo Malesu) Schma technique : les principaux constituants : (1) rserve deau ; (2) mur du barrage (couches de terre compacte), talus, pente 3:1 ; (3) cur (noyau) ; (4) Herbe sur la crte et talus aval du barrage ; (5) enrochement aval ; (6) dversoir. (Mats Gurtner; bas sur Erik Nissen-Petersen)
102
Conditions cologiques
Climat : semi-aride, subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 700 mm (400-800 mm) Paramtres du sol : fertilit et profondeur moyenne, bien drain, taux de matire organique moyen, texture argileuse sableuse. Pente : surtout plat (2-15%) et valles (15-40%) Relief : plaines et valles Altitude : 200-1200 m, respectivement pour la valle du Zambze et le plateau du Sud.
Mbala Kasama
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 2 ha Type dexploitant : petite chelle ; associations dexploitants, pauvres Densit de population : 10 habitants/km Proprit foncire : communautaire (pas de titres) Droit foncier : communautaire (organis) Niveau de mcanisation : traction animale Orientation de la production : mixte (de subsistance et commerciale)
Augmentation des rendements des cultures Augmentation de la quantit deau disponible pour lirrigation Augmentation des revenus de llevage Augmentation des revenues agricoles Augmentation des quantits deau Amlioration de la rcolte / stockage de leau Recharge des nappes phratiques / aquifres Diminution des risques face aux vnements extrmes
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
+++ Amlioration de la scurit alimentaire ++ Renforcement des institutions communautaires + Augmentation des occasions de loisirs
Remarque : Les cots de mise en place sont calculs pour un barrage dont le volume de terre extraite est de 10000 m (44 m de long, 8 m de prof. pentes latrales 3 :1). 20% des cots sont supports par la communaut (contributions en nature : main duvre et matriaux locaux, sable, pierres). Engins de chantier utiliss : camion benne, scraper, compacteur, tracteur, niveleuse.
Adoption
Les statistiques de 1991 indiquaient lexistence dau moins 537 de ces barrages en Zambie. Dans la zone dtude, il en existe plus de 293, qui alimentent 1,1 million de bovins et une population de presque 1 million de personnes. Les communauts ont besoin du soutien du gouvernement ou dONG pour les construire.
Rapport cot-bnfice
Intrants Mise en place Entretien court terme ngatif neutre long terme trs positif trs positif
Contributeur principal : Maimbo Malesu, ICRAF-CGIAR; Nairobi, Kenya; m.malesu@cgiar.org Rfrences cls : The Jesuit Centre for Theological Reflection. 2010. Social Conditions Programme. http://www.mywage.org/zambia/main/minimum-wage/comparitive-minimumwage. n Nissen-Petersen E. 2006. Water from small dams. A handbook for technicians, farmers and others on site investigations, designs, cost estimations, construction and maintenance of small earth dams n Morris P. H. 1991. Statement of Policy: Progress Review of the Drought Relief Dam Cons/ruction Project, Southern Province. Part 1 Main Report. Irrigation and Land Husbandry Branch, Department of Agriculture, Chma. n Sichingabula H.M. 1997. Problems of sedimentation in small dams in Zambia. Human Impact on Erosion and Sedimentation (Proceedings of the Rabat Symposium, April 1997. IAHS Publ. no. 245, 1997
103
I R R I G AT I O N PA R L E S C R U E S E T L E R U I S S E L L E M E N T E T H I O P I E
Lutilisation agricole du ruissellement et des crues est une pratique traditionnelle de rcolte deau qui aide surmonter le dficit hydrique des sols et les pertes de rcoltes dans les zones chaudes et sches pluviomtrie irrgulire, sur des terres superficielles et trs sensibles lrosion. Leau des crues qui suit le lit des rivires phmres, les routes et les pentes est capte grce des digues provisoires de terre et de pierres. Un rseau de canaux creuss la main form par un canal de diversion principal et des canaux secondaires et tertiaires achemine et distribue leau capte aux champs cultivs dans des zones naturellement plates ou niveles. Le rseau de canaux mesure 200-2000 m. Leau capte sert produire des cultures de rente, des lgumes et des arbres fruitiers. Les champs irrigus sont diviss en bassins rectangulaires bords de diguettes pour optimiser le stockage de leau et rduire le risque drosion. La gestion du ruissellement et des crues ncessite une ractivit trs forte de la part des paysans. Lorsquune crue est attendue dans la rivire temporaire, les paysans se prcipitent vers le lieu de diversion et rigent la digue en travers du lit de la rivire. De mme, chaque paysan entretient le canal qui conduit leau dans son champ. Un agenda dfinit la date et la dure alloues chaque paysan pour irriguer. Lorsque leau arrive dans le champ, elle se rpartit par inondation ou par des rigoles qui sont ouvertes et refermes avec un outil local. Le ratio est de 10:1 100:1, ou plus, entre le point de captage et la zone de production. Les canaux et fosss de diversion sont des structures permanentes pour larboriculture, par contre, les bassins pour les cultures annuelles sont saisonniers. La fertilit du sol est amliore grce des mesures complmentaires telles que le compostage et le paillage. Lentretien, qui consiste rparer les brches dans le canal et les fosss dacheminement, est refaire avant chaque saison des pluies.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Structurelle Collecte des eaux de pluies Cultures annuelles, arboriculture Pertes deau ; Aridit ; Pertes de terre arable par rosion hydrique Attnuation Tolrance accrue la scheresse et aux variations saisonnires ; sensibilit aux trs fortes crues
Etude de cas
2.
3.
Canal principal : 3-4 m de large, 0,5-0;75 m de haut. Canal secondaire : 2-3 m de large, 0,5 m de haut. Canal tertiaire : 0,5-1 m de large.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve (travail intensif pour les structures) Pour lentretien : moyenne forte
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Canal principal de diversion de leau des crues, des rivires temporaires vers les champs. Les berges sont stabilises par recouvrement avec des pierres. (Daniel Danano) Photo 2 et 3 : terres cultivables prpares pour des cultures par immersion : les bassins permettent de contrler linondation des champs. A larrire plan se trouve le lit de la rivire dont leau a t drive. (Daniel Danano)
104
Conditions cologiques
Climat : semi-aride (convient aussi aux zones arides) Pluviomtrie moyenne annuelle : 500-700 mm ; irrgulire, mal distribue Paramtres du sol : bien drain, taux de matire organique bas Pente : surtout plate lgre (0-5%), Relief : piedmonts et fonds de valles Altitude : 1000-2000m
Mek'ele
Conditions socioconomiques
Dire Dawa
Surface de terre par mnage : 1-2 ha Type dexploitant : petite chelle, moyennement riche Densit de population : 150 habitants/km Proprit foncire : tat Droit foncier : priv Orientation de la production : surtout commerciale en partie mixte (90% des fruits et lgumes sont vendus) Niveau de mcanisation : travail manuel
+++ Augmentation du revenu agricole (bnfice net 1re anne : 226 US$ ; partir de la 4me anne : 711 US$) +++ Augmentation des rendements (plus 200% de la valeur brute de la production aprs 3 ans, 400% aprs 10 ans) +++ Augmentation de la qualit et de la quantit de fourrage +++ Augmentation de la production de bois
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ +++ +++ Augmentation du taux dhumidit du sol Amlioration de linfiltration Diminution du ruissellement (de 50% 5% des pluies annuelles) Diminution des pertes de sol (de 60 6 t/ha) Augmentation de la fertilit du sol
Bnfices socioculturels
+++ Renforcement des liens communautaires +++ Amlioration des connaissances en conservation/ rosion
Remarque : Les cots de mise en place comprennent la construction du foss de diversion, la construction des bassins / prparation du lit de semence, les semences et plants, le dsherbage et le binage, lirrigation, la rcolte. Cots calculs pour 0,5 ha en fruitiers et 0,5 ha en cultures marachres. Salaire dun journalier employ pour la mise en uvre de la GDT : 0,85 US$. Tous les cots sont assums par les exploitants agricoles.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif trs positif long terme trs positif trs positif
Adoption
100% des exploitants agricoles qui ont appliqu la technique lont fait de leur propre gr, sans incitation autre que des conseils techniques. Les comptences et le soutien local sont suffisants pour diffuser la technologie.
Contributeur principal : Daniel Danano, Ministry of Agriculture and Rural Development, Addis Ababa, Ethiopia; ethiocat@ethionet.et Rfrences cls : Danano, D. 2008; (unpublished): Soil and Water Conservation Practices for Sustainable Land Management in Ethiopia. Ethiocat.
105
Sur une petite parcelle, lirrigation bas cot au goutte goutte pour la production marachre, au Niger. (William Critchley)
En un mot...
Dfinition: Lunit de gestion de lirrigation petite chelle (GIPE) est gnralement une parcelle dune superficie infrieure 0,5 hectare. Les systmes de GIPE peuvent tre grs soit par un exploitant agricole individuel soit par des groupes, des communauts. Le principe directeur dune gestion durable de lirrigation petite chelle est lefficacit de lutilisation de leau. Cela peut tre ralis travers davantage defficacit dans (1) la collecte et la drivation; (2) le stockage; (3) la distribution et (4) lapplication de leau dans les champs. Deux grandes catgories de GIPE peuvent tre distingues : les systmes traditionnels dirrigation de surface et les systmes rcents de micro-irrigation, comprenant lirrigation goutte - - goutte. Les systmes de microirrigation sont trs importants dans la production de lgumes, de fruits et de fleurs. Une utilisation plus efficace de leau peut accrotre remarquablement les bnfices de production. Toutefois, des pratiques supplmentaires, comprenant la gestion de la fertilit des sols, lintroduction de cultures valeur leve et le contrle appropri des ravageurs et des maladies sont ncessaires pour une augmentation substantielle de la production. Comme les ressources en eau en ASS sont gnralement peu abondantes et trs ingalement rparties, une large diffusion des systmes dirrigation est peu raliste. Cependant, il existe des possibilits damliorer la gestion de lirrigation en rendant plus efficace lutilisation de leau, en particulier pour lagriculture petite chelle. Les zones prioritaires pour la GIPE en ASS sont les zones semi-arides et subhumides, l o une petite quantit deau dirrigation entrane une augmentation significative du rendement. Des synergies sont souvent possibles, en fondant ces projets sur la rcupration deau par la collecte des eaux de pluie. Par consquent, la GIPE se fonde sur les principes dune irrigation dappoint avec comme source principale deau les prcipitations, apportant son soutien pendant les priodes de scheresse et permettant dtendre la priode de croissance des plantes. Applicabilit : La GIPE est plus applicable dans les zones arides, semi-arides et subhumides. Dans les rgions pauvres en eau, les quantits deau dirrigation sont limites et lirrigation est en concurrence avec les autres demandes en eau. La rsilience la variabilit climatique : Les systmes de GIPE peuvent amliorer la rsilience la scheresse et laugmentation de la temprature. Le stockage de lexcs des prcipitations et lutilisation efficace de lirrigation sont cruciaux en raison de la raret croissante de leau, de la hausse des tempratures et de la variabilit climatique. Les principaux bnfices : Ce systme peut accrotre les revenus des agriculteurs en produisant davantage de cultures et plus forte valeur. Aider les exploitants agricoles passer dune agriculture de subsistance la production de cultures commerciales contribue la rduction de la pauvret. Les risques de la production agricole peuvent tre rduits, et la scurit alimentaire peut tre amliore. Adoption et transposition grande chelle : La principale contrainte de lirrigation petite chelle est la disponibilit de leau. Le financement (cots levs de lquipement) et le manque dun systme de march fiable pour vendre les produits sont des contraintes supplmentaires. Cependant, il est important que laccs aux services financiers soit fourni aux exploitants agricoles. Les associations dexploitants agricoles peuvent tre un moyen de mettre en commun les exploitants et leurs ressources, et de dvelopper des projets dirrigation. 106 La pratique de la gestion durable des terres
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes / ha / an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production + ++ na + ++ 0.15 (+/- 0.012)* + + + +++ ++ ++ ++ +++ + na na na + -/+ +++ + -/+
na : non-applicable *pour les 10 20 premires annes de la gestion modie dutilisation des terres (Pretty et al., 2006)
Origine et diffusion
Origine: Les systmes traditionnels de GIPE en Afrique subsaharienne sont principalement fonds sur des systmes utilisant la gravit des ruisseaux de montagne. Lpandage de crues est un autre systme traditionnel, ayant une longue histoire dans la Corne de lAfrique. Dans les annes 1970- 1980, il existait de trs nombreux investissements dans des projets dirrigation grande chelle pour une agriculture intensive. Dans les annes 1980, les investissements dans lirrigation se sont tourns vers une approche plus intgre en finanant une irrigation petite chelle, avec peu ou pas de soutien gouvernemental. Lutilisation de systmes dirrigation goutte - goutte sest acclre au cours des dernires dcennies grce la production de systmes abordables pour les petits exploitants. Principalement utilise : Burundi, Burkina Faso, Tchad, Gambie, Guine, Kenya, Mali, Niger, Nigria, Sngal, Sierra Leone, Somalie, Tanzanie, Zimbabwe
Principes et types
(1) La gestion durable de lirrigation petite chelle (GIPE) ncessite de mettre laccent sur le stockage, la drivation et la distribution efficaces de leau dans les champs. Les sources deau pour lirrigation peuvent tre des rivires, des lacs, des eaux souterraines ou de leau recueillie travers des systmes de collecte des eaux de pluie (voir le groupe de CEP). Leau peut tre extraite soit par des pompes, des puits ou grce une alimentation par gravit. Les pompes pdales ont t intro duites avec succs en Afrique subsaharienne pour la production de lgumes. Une distribution plus efficace de leau peut tre ralise grce lutilisation de canalisations la place de canaux ouverts. (2) Dans un systme de GIPE, leau est utilise efficacement en appliquant des quantits appropries des moments stratgiques, principalement en fournissant de leau dirrigation dappoint des stades de croissance particuliers. Des inondations excessives peuvent tre nocives car elles peuvent conduire un lessivage des lments nutritifs, et provoquer une plus grande vaporation et une plus grande salinisation. Dans la mthode dirrigation dficitaire , les rcoltes sont exposes diffrents niveaux de stress hydrique conduisant une augmentation du dveloppement racinaire ; dimportantes conomies deau peuvent ainsi tre ralises avec dans le mme temps des rendements maximums atteints. a) Les techniques de micro-irrigation sont des systmes prometteurs qui augmentent lefficacit dutilisation de leau. Dans la micro-irrigation, une petite quantit deau est applique intervalles rguliers lendroit o les racines sont concentres. Les techniques de micro-irrigation sont de plus en plus populaires chez les petits agriculteurs et en particulier les systmes utilisant de leau collecte dans des rservoirs et de petites mares. Le systme de micro-irrigation le plus commun est lirrigation goutte - - goutte. Dans ce systme, leau coule sous pression travers un filtre dans des tuyaux troits, avec des metteurs situs des espacements variables. Leau est directement dverse au sol prs des plantes. Les lignes de goutte - goutte doivent tre places proximit des plantes pour viter laccumulation de sel dans la zone racinaire, et pour minimiser la perte deau. b) Lirrigation de surface est lapplication deau par coulement gravitaire la surface des champs. Soit lensemble du champ est inond soit leau est dirige dans des bassins, ou alimente des sillons ou des bandes de terre (en bordures). Lirrigation de surface est la principale mthode dirrigation traditionnelle et joue encore un rle important en Afrique subsaharienne. Un exemple en est : lpandage de crues. Ces techniques de dviation des inondations ou dpandage de crues dtournent leau de son cours naturel. Les inondations sont collectes partir des montagnes charges en eaux de pluie et dtournes dans des bassins nivels des plaines arides en contrebas. Les eaux des crues sont achemines par un rseau de diffrents canaux. Les zones de collecte peuvent aller de quelques hectares plus de 25 000 ha. Les projets sont coteux construire et difficiles entretenir en raison de la casse frquente des digues lors des crues. Lirrigation informelle peut tre dfinie comme le secteur de lirrigation purement mis en place par les exploitants agricoles sans financement public. Lirrigation informelle est trs rpandue dans lagriculture urbaine et priurbaine en particulier en Afrique de lOuest. Celle-ci est courante dans les jardins marachers des cultures de rente. Lirrigation intensive repose principalement sur des arrosoirs deau en raison de son faible cot dinvestissement et de sa prcision darrosage mais celle-ci demande un travail intensif.
En haut : Distribution deau pour lirrigation, au Kenya. (Hanspeter Liniger) Au milieu : Grand maracher priv employant pour lirrigation des arrosoirs deau, au Sngal. (Christoph Studer) En bas : Dtail du systme dirrigation au goutte goutte : leau du tuyau est mise au sol ct de la plante, au Niger. (William Critchley)
107
Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Conditions cologiques
Climat : Principalement pour les zones semi-arides et subhumides, en partie pour les zones arides. Les systmes dirrigation des petites exploitations sont des options valables dans presque tous les types de zones agro-cologiques. Ceux-ci sont les plus pertinents dans les zones o leau est une contrainte la production agricole, et quand les ressources en eau sont limites, trs variables ou surexploites : cest le cas des zones semi-arides subhumides. Les systmes dirrigation goutte - - goutte sont trs appropris pour les zones pauvres en eau. Dans les zones arides avec des prcipitations annuelles de moins de 500 mm, la gestion de lirrigation est principalement lie aux cours deau permanents, et base sur les mthodes de collecte de leau ou dextraction des eaux souterraines. Terrain et paysage : Lpandage de crues a besoin dun bassin versant montagneux qui alimente en eaux de ruissellement les cours deau saisonniers ou phmres. Lirrigation goutte - - goutte peut irriguer les terrains en pente. Sols : Pas de restrictions, en dehors des sols sodiques, et ncessit dune bonne gestion des sols argileux lourds en raison du risque dengorgement. Lirrigation goutte - goutte peut rduire ou liminer les eaux de ruissellement et la percolation profonde, ce qui permet dirriguer les sols difficiles - par exemple les sols encrots ou poreux, grce une application frquente et contrle de leau.
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socioconomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : Les systmes dirrigation traditionnelle sont principalement appliqus dans les exploitations agricoles de petite taille. Les systmes dirrigation moderne ont t utiliss lorigine dans les exploitations agricoles grande chelle. Par exemple, le nouveau systme dirrigation goutte - goutte rcemment popularis, est maintenant galement abordable et adapt aux petites exploitations en raison du dveloppement de plus petites units et kits, pour les petites surfaces entretenues manuellement. Les systmes dirrigation des petites exploitations sont principalement entretenus par un travail manuel. Orientation de la production : Peut tre utilis pour lagriculture de subsistance et petite chelle. Lirrigation peut aider les agriculteurs passer de la simple subsistance un systme mixte de subsistance et commercial. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Les systmes GIPE appartiennent normalement en priv aux exploitants agricoles ou aux groupes dexploitants. Par consquent, garantir les droits dutilisation et le plein contrle de leau est essentiel pour les exploitants. Des autorisations supplmentaires pour lutilisation des rares ressources en eau peuvent tre ncessaires. Comptences et connaissances requises : Ncessit dun niveau lev de connaissances pour la mise en place et aussi lentretien du systme (en particulier la micro-irrigation). Le calendrier de lirrigation et les quantits deau applique exigent beaucoup de comptences. Exigence en main duvre : En fonction du systme, les besoins en main-duvre sont modrs levs ; la mise en place dun systme dpandage de crues a besoin de davantage de main duvre que la micro-irrigation. Lentretien dun systme dirrigation goutte--goutte peut tre trs exigeant, mais les jours de travail ncessaires pour larrosage peuvent tre considrablement rduits, par rapport un arrosage avec des bidons. 108 La pratique de la gestion durable des terres
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
Economie
Cots de mise en place et dentretien
Les cots de mise en place des systmes de gestion de lirrigation pour les petites exploitations varient normment dun systme lautre. Les systmes dirrigation goutte - - goutte ont des cots dinvestissement relativement levs. Certains systmes traditionnels ont (ou avaient) une main duvre initiale importante cest le cas par exemple des rseaux complexes de canaux qui apportent leau des cours deau des hautes terres. Lentretien de ces derniers a presque toujours t effectu sans aide extrieure. Si les cots dun systme dirrigation goutte - - goutte sont calculs par hectare alors le prix semble lev. Pourtant, cest le faible cot cumulatif qui permet aux exploitants agricoles de commencer sur une petite surface (par exemple pour la production horticole). Les cots pour les kits de goutte goutte petite chelle ont diminu de faon spectaculaire, ce qui les rend dsormais abordables pour les petits exploitants. Malgr tout, cela ncessite encore un investissement initial et donc un accs au microcrdit : cela signifie que celle-ci nest pas une possibilit pour les exploitants les plus pauvres. Les groupes dexploitants agricoles fournissent une opportunit pour les investissements collectifs en quipement.
Systme GIP Irrigation goutte - - goutte: Systme de seaux (jardins familiaux) Systme dirrigation (kit de bidons) Irrigation agricole avec kit de goutte goutte Pompe pdale Systmes dpandage de crues Cots de mise en place 5 US$ pour 50 m2 2,000 US$ par ha 10 US$ pour 40 m2 2,500 US$ par ha 25 US$ pour 125 m2 2,000 US$ par ha 424 US$ avec rservoir de 1000 litres, pour 2500 plantes par 500 m2 150 240 pour 1,000 m2 1,500 2,400 US$ par ha 50-120 US$ par pompe (pour environ 0.4 ha) 1,000 US$/ha
Exemple : Un systme simple de seaux dun cot de 10 US$, permettant lirrigation de 40 m, reprsente un investissement de 2.500 US$/ha, ce qui, amorti sur 2-3 ans, entrane des cots annuels damortissement de 833 - 1250 US$/ ha. En comparaison, certains schmas communautaires dirrigation par gravit et fournissant de leau pour une superficie de 100 ha, avec des cots levs dinvestissement initial, peuvent tre amortis sur 5 ans un taux de 400 US$/ ha. Malgr la grande diffrence de cots dinvestissement par hectare, les petites units sont sur un pied dgalit avec les schmas de plus grande chelle lgard des revenus financiers quils sont capables de gnrer (GTZ, 2006). Exemple : Les pompes pdale, Zambie En Zambie, les pompes pdale ont pu augmenter considrablement les revenus des petits exploitants agricoles. Lorsque ceux-ci utilisaient le systme dirrigation par seaux, leur revenu atteignait environ 125 US$ par 0,25 ha de terres, tandis quavec les pompes pdale, leur revenu est pass 850-1700 US$. Cela a t attribu non seulement laugmentation des rendements des cultures, mais aussi la plus grande superficie de terres irrigues. Lintensit culturale a augment dans certains cas, de 300% avec une augmentation associe des varits de cultures. Grce une meilleure disponibilit de leau, les exploitants agricoles sont plus disposs investir dans de nouvelles cultures (FAO, 2001). Exemple : Les Jardins Marachers Africains au Nord du Bnin Des tudes menes par lICRISAT et les organisations partenaires en Afrique de lOuest ont clairement montr la forte rentabilit des Jardins Marachers Africains (JMA). Leur rentabilit est environ double par rapport aux jardins de lgumes irrigus selon les mthodes traditionnelles. Les rendements du travail sont trois fois suprieurs pour les JMA, et linvestissement peut tre rembours en un peu plus dun an. La priode de remboursement peut mme tre plus courte si les investissements sont raliss par des groupes dexploitants agricoles ou des communauts (Woltering, et al., 2009).
Les cots dentretien de la GIP ne peuvent pas tre ngligs : Les systmes dirrigation goutte - - goutte en particulier, ont besoin dun entretien rigoureux. Toutefois, la mise en uvre dun systme dirrigation goutte - - goutte la place dun arrosage avec des arrosoirs rduit la main-duvre, rduit lutilisation deau et donc les cots en carburant.
Bnfices de production
Systme GIPE Rendement sans GDT (kg/m2) Irrigation traditionnelle 1.14 1.21 Rendement avec GDT (kg/m2) Systme JMA* 1.95 1.65 Augmentation du rendement (%) + 70 % + 36%
*JMA: Les Jardins Marachers Africains, fonds sur lirrigation au goutte - - goutte et la slection des espces cultives (Woltering, et al., 2009).
Commentaire : Les chiffres prsents ci-dessus montrent des rendements agricoles levs pour le systme des JMA par rapport au systme traditionnel avec des arrosoirs. Outre le systme dirrigation amliore, la slection des varits cultives influence galement le rendement.
Rapport bnfice-cot
Systme dirrigation Irrigation goutte - goutte Kit de seaux Irrigation par pandage Total court terme + long terme +++ quantitatif JMA* (50 m2), au Burkina Faso: Rendement du travail: 12.6 US$/jour Rendement de la terre : 1.7 US$/m2 Revenu/cot du kit de seaux, au Kenya: 26-40/ 15 US$
+ ++ +/++
ngatif; /+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif *JMA: Les Jardins Marachers Africains, fonds sur lirrigation au goutte goutte et la slection des espces cultives (Woltering, et al., 2009).
Commentaire : Le systme des JMA montre clairement la rentabilit de lirrigation goutte - - goutte, qui est denviron le double de celle des jardins traditionnels irrigus. Les rendements du travail sont environ trois fois plus levs pour les JMA que pour le systme traditionnel.
109
Economiques
++ ++ +
stimulation de la croissance conomique nouvelles opportunits de travail pour les travailleurs agricoles sans terre rduction des dgts sur linfrastructure hors-site augmentation de lefcacit de leau et rduction de la pression sur les ressources en eau
Ecologiques
++ ++ + + + + + +
rduction de la pression sur les ressources en eau travers une utilisation plus efcace de leau permet de produire des cultures en contre-saison quand de leau stocke est disponible micro-irrigation : rduction des risques de salinisation : travers la rduction de lvaporation et de laccumulation de sel la surface de sol rduction de lrosion des sols (olienne et hydrique) amlioration de la couverture du sol augmentation de la fertilit des sols amlioration de la biodiversit amlioration du microclimat forte composante de genre, car la commercialisation des lgumes est le domaine des femmes
++
Socio culturels
++
+ +
augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale paysage attrayant Comment les surmonter
Contraintes Production
l l
Manque de rserves en eau ables Les exploitants agricoles ont tendance utiliser plus deau que ncessaire en employant le systme de micro-irrigation, leau pouvant tre applique plus facilement Manque daccs aux marchs et aux mesures incitatives pour lintensication agricole Manque de marchs pour le matriel dirrigation faible cot Cots levs des investissements, particulirement problmatiques pour les exploitants agricoles pauvres Exige un niveau lev de connaissances techniques, galement pour lentretien du systme Extraction / surexploitation de leau de surface, de leau souterraine non renouvelable et / ou de leau fossile Engorgement et salinisation Sil y a dpendance vis--vis de la collecte deau ou vis--vis des eaux de surface lors des annes/priodes de scheresse, lalimentation deau pour lirrigation peut tre menace. La sur-irrigation facilite le dveloppement des maladies, la croissance des mauvaises herbes et le lessivage des lments nutritifs.
installations de stockage (mais avec un cot supplmentaire) de bonnes formations sont ncessaires pour les exploitants agricoles
Economiques
l l
promouvoir les marchs pour les systmes dirrigation des petites exploitations accs au crdit et soutien nancier pour amliorer la capacit dinvestir dans les systmes dirrigation des petites exploitations
Ecologiques
utilisation de systmes amliors de collecte deau de pluie pour recueillir et stocker davantage deau dirrigation bonnes rotations des cultures, pratiques dirrigation appropries, quilibre entre loffre et la demande en eau
de bonnes connaissances techniques et un entretien appropri du systme sont ncessaires un lessivage rgulier des sels et un drainage pour liminer les sels sont ncessaires; irrigation limite dans les zones trop arides
L irrigation goutte - - goutte: Accumulation de sel la zone racinaire (en particulier dans les zones o la pluviosit <100 mm) Seule une fraction de la zone racinaire est mouille, est plus sensible, et dpend du fonctionnement continu du systme.
l l
Socioculturelles
La surexploitation des eaux de surface et des eaux souterraines peut conduire une baisse du dbit des rivires et de la nappe phratique et mettre en danger lapprovisionnement en eau potable. Conits sur leau
des spcialistes qui fournissent des informations techniques et conomiques sont ncessaires planication adquate et valuation rgionale des ressources en eau, ainsi que des restrictions daffectation deau pour lirrigation
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Lenvironnement favorable : les facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Infrastructure approprie +++ ++ +++ +++ ++ ++
Exemple : Kenya Dans ltude mene par Kulecho et Weatherhead (2006), il a t demand aux ONG ce quelles considraient comme les principaux problmes de lirrigation des petites exploitations au Kenya. Les systmes utiliss taient principalement les systmes goutte - - goutte, au sillon et aspersion. Les rsultats ont montr que le plus grand nombre de rponses tait li au problme de la commercialisation des rcoltes, de lentretien faible cot de lirrigation goutte - - goutte, suivi par les problmes dapprovisionnement en eau. Le rapport montre clairement que les agriculteurs ont besoin dun soutien technique adquat, dun approvisionnement fiable en eau et dun accs abordable aux marchs si lon veut maximiser les bnfices conomiques des systmes goutte - - goutte faible cot et ainsi rduire la pauvret. (Kulecho et Weatherhead, 2006). Exemple : Burkina Faso et Niger LICRISAT a introduit au Niger le systme des Jardins Marachers Africains (JMA) comme un systme commercial dirrigation et de production. Il y a eu peu de suivi et dans la plupart des cas, les exploitants agricoles non-instruits ont t livrs eux-mmes pour faire fonctionner ce systme, qui a conduit aucun entretien. Seulement 4 ans aprs la mise en uvre, 20% des systmes taient encore oprationnels. Les producteurs qui abandonnaient ce systme, constataient quil ny avait pas dconomie nette de travail et deau. Sur la base de ces expriences, un nouveau projet a commenc au Burkina Faso. Cette fois, seuls les agriculteurs les plus riches petite chelle ont t approchs et ils ont pay 70% des investissements. La plupart de ces systmes est encore oprationnelle. Cela dmontre que le producteur le plus instruit et le plus riche est celui ou celle qui est le plus susceptible dadopter lirrigation goutte - goutte petite chelle (Woltering, et al., 2009).
Rfrences et informations de support Andersson L. 2005. Low-Cost Drip irrigation On farm implementation in South Africa. Master Thesis, Master of Science Programme, Environmental Engineering, Lulea University of Technology. Community spate irrigation, 2009. http://www.spate-irrigation.org/spate/spatehome.htm, accessed on 28 September 2009. FAO. 1988. Irrigation Water Management: Irrigation Methods. Irrigation Water Management, Training Manuals 5. Prepared jointly by C. Brouwer and K. Prins, M. Kay, M. Heibloem. FAO. 1997. Small-scale irrigation for arid zones. http://www.fao.org/docrep/W3094E/w3094e00.htm FAO. 2001, Smallholder irrigation technology: prospects for Sub-Saharan Africa. International Programme for Technology and Research in Irrigation and Drainage Knowledge Synthesis Report No. 3 - March 2001 Melvyn Kay FAO/IPTRID Consultant. FAO. 2008. Water and Rural Poverty - Interventions for Improving Livelihoods in Sub-Saharan Africa. Grid. 2008. International Programme for Technology and Research in Irrigation and Drainage (IPTRI), Issue 28, February 2008. GTZ. 2006. Financing Small-scale Irrigation in Sub-Saharan Africa. Grimm J., M. Richter. Volume 1: Desk Study, December 2006. Deutsche Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, Commissioned by The World Bank . IWMI. 2007. Recognising Informal Irrigation in Urban and Peri-Urban West Africa. Water Policy Briefing, Issue 26. Kulecho I.K. and K. Weatherhead. 2008. Issues of irrigation of horticultural crops by smallholder farmers in Kenya. Irrig Drainage Syst (2006) 20:259266
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Etude de cas
Agronomique Gestion de lirrigation petite chelle Cultures annuelles : marachage ; arboriculture : fruitiers na Prvention Les JMA sont particulirement adapts aux climats exigence leve en vapotranspiration, car ils fournissent un arrosage quotidien qui rduit le stress hydrique. Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : leve Remarque : Linstallation du systme demande des connaissances de base pour le dimensionnement du rseau de distribution en PVC.
Photo 1 : Systme JMA avec les cuves dirrigation surleves et les gouttes gouttes latraux, pour les cultures de rente (okra). (ICRISAT) Schma technique : Systme de cluster avec plusieurs JMA raccords une source deau centralise (ici un petit barrage surlev). (ICRISAT)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 400-500 mm Paramtres du sol : sols sableux, fertilit et MOS basse Pente : plat (0-2%) Relief : plaines Altitude : pas de donnes
Saint-Louis Dakar
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : pas de donnes Type dexploitant : petite moyenne chelle, niveau de vie pauvre moyen Proprit foncire : individuelle (titres de proprit) Droit foncier : individuel, droit foncier garanti (condition pralable) Niveau de mcanisation : travail manuel / mcanis Orientation de la production : commerciale Les JMA sont adapts aux zones priurbaines o les producteurs ont accs au crdit, aux marchs et un support technique. Une bonne organisation en groupes est importante pour lentretien du systme et pour laccs la formation / soutien.
Ziguinchor
+++ Diminution des cots de production : pour les jardins irrigation goutte goutte, les cots sont infrieurs de 50% par rapport aux jardins irrigus traditionnels, cause des conomies de main duvre, deau et par consquent de carburant. +++ Charge de travail diminue : la charge de travail totale pour un JMA est de 11,5 personnes-jours compare 30 personnes-jours pour lirrigation traditionnelle (les personnes peuvent se consacrer dautres activits ou formations). +++ Augmentation des revenus : bnfice des ventes de lgumes doubl (compar aux mthodes traditionnelles dirrigation). +++ Meilleure disponibilit de leau / pression sur la ressource en eau diminue +++ Diminution de lvaporation / utilisation efficiente de leau car distribution prcise, bien rpartie et la bonne dose. +++ Apport efficient de lengrais dilu dans leau
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
Remarque : Une unit correspond la surface irrigue par un producteur (500 m). Les cots de mise en place comprennent la main-duvre (2 US$/ personne-jour). Lentretien annuel comprend la main-duvre, le carburant et les intrants agricoles (p. ex. engrais, semences, bass sur les valeurs ICRISAT). Pour une unit de 1000 m, les prix sont doubler (sauf pour les outils et la clture).
+++ Amlioration de la nutrition et de la scurit alimentaire par la disponibilit permanente des fruits et lgumes de qualit +++ Amlioration des connaissances en irrigation / horticulture +++ Amlioration de lorganisation (associations de paysans, etc.)
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement pos. trs positif long terme trs positif trs positif
Remarque : La priode de retour sur investissement est de seulement 6 mois. Le revenu net par paysan, toutes dductions faites, est denviron 1000 US$ par an. La rentabilit des JMA est environ le double des potagers irrigus par les mthodes traditionnelles.
La production irrigue de lgumes est une entreprise exigeante en investissements le partage des infrastructures, des terres et de leau au sein de coopratives de producteurs peut rduire les cots de 60% par unit de production. Les cots de mise en place et de fonctionnement sont galement rduits par des infrastructures en coproprit ou des nergies alternatives (barrages surlevs, pompes solaires, puits artsiens). Le systme des JMA nest pas adapt aux paysans qui ont un accs limit aux connaissances, marketing et services JMA amliorer laccs aux marchs et aux programmes de formation (pour les vulgarisateurs et les paysans), fournir lassistance technique pendant 2-3 ans, cibler les producteurs dont le revenu est la production marachre. Crer des centres de service et de dmonstration de JMA qui proposent des crdits, des intrants agricoles, un support la commercialisation, une formation et des conseils techniques.
Adoption
Les JMA stendent rapidement au Sngal et au Burkina Faso. La rduction des cots (sources dnergie alternative), laction collective et la formation intensive / appui sont des prcautions trs importantes prendre pour une adoption russie. La transposition grande chelle des JMA en Afrique de lOuest dpendra de laccs aux technologies, aux intrants, aux connaissances, lorganisation et dun environnement institutionnel favorable.
Contributeur principal : Dov Pasternak, Head Crops and Systems Diversification and Director of IPALAC, ICRISAT-WCA, Niamey, Niger; d.pasternak@icrisatne.ne; d.pasternak@cgiar.org Rfrences cls : Woltering L., D. Pasternak and J. Ndjeunga. 2009. The African Market Garden: Development of an Integrated Horticultural Production System for Smallholder Producers in West Africa Draft Submitted to Irrigation and Drainage 21-10-2009 n ICRISAT. 2009. The African Market Garden - Advanced Horticulture for the Poor (Flyer).
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Etude de cas
2.
3. 4.
5. 6. 7.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : leve Remarque : Assistance technique obligatoire pour la conception, linstallation et le fonctionnement du systme, installation des tuyaux rapide et facile, pas dtude topographique.
Photo 1 : Pompe bras pour lapprovisionnement en eau dirrigation. Photo 2 : Tuyaux de distribution enterrs dans des tranches de 0,5m. Photo 3 : Culture doignons sur une parcelle irrigue. (Photos : Sourakata Bangoura) Schma technique : Les composants du systme dirrigation basse pression : 1) source deau ; 2) pompe manuelle ou moteur ; 3) alimentation deau ; 4) tuyaux rigides en PVC ; 5) dallette en bton ; 6) coude ; 7) bouchon ; 8) tuyau exible pour lirrigation.
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride, soudano-sahlien, saison sche, 9 mois : oct.-juin Pluviomtrie moyenne annuelle : 450 mm Paramtres du sol : sol sableux, taux de matire organique et fertilit bas, bien drains (sols ferralitiques tropicaux) Pente : plate ou lgre (0-5%) Relief : plaines Altitude : 25 m La prsence daquifres peu profonds et dautres sources hydriques est indispensable, les sols sableux ou argilo-sableux conviennent
Saint-Louis Dakar
This
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 0,5 ha Type dexploitant : exploitants pauvres petite chelle, mise en uvre individuelle ou en groupes de paysans. Densit de population : pas de donnes Proprit foncire : surtout individuelle Droit foncier : surtout individuel Niveau de mcanisation : surtout manuel / traction animale Orientation de la production : mixte (de subsistance et commerciale) Conditions pralables : forte initiative locale, droit foncier long terme et financements extrieurs ou accs au micro-financement.
Ziguinchor
Remarque : Si le sol nest pas sableux, lapport en main-duvre pour la mise en place augmente. Les pompes bras ou pdale sont fournies par le projet. Les motopompes (puissance 2 ch.) augmentent les cots de mise en place et de fonctionnement (carburant) mais diminuent le cot de main-duvre pour le fonctionnement.
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ +++ ++ ++ ++ ++ +++ +++ +++ +++ ++ ++ Augmentation de la quantit deau Moins de risques face aux vnements extrmes (scheresses) Augmentation de la diversit vgtale Augmentation du taux dhumidit du sol Amlioration de la qualit de leau Diminution du ruissellement Diminution de la salinit Amlioration de la couverture du sol et biomasse augmente Statut culturel amlior (plerinage la Mecque, mariages, etc.) Renforcement des institutions communautaires Moins de conflits (gestion en groupe des installations dirrigation) Amlioration de la scurit alimentaire / autosuffisance Situation amliore des groupes dsavantags socialement et conomiquement Amlioration de la sant
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme trs positif positif
Bnfices socioculturels
Remarque : La dure de vie estime du systme Californien est de 6-10 ans dans les conditions de lAfrique de lOuest.
Adoption
Au total, 468 paysans (dont 64 % de femmes) ont adopt la technologie. Les intrants ont t pays par les projets. Il existe une forte demande pour cette technologie. La participation active des parties prenantes et limplication des chefs locaux, des ONG locales et des entreprise prives sont des pralables indispensables une mise en uvre russie.
Faiblesses
Cot initial des matriaux de construction et de lquipement. Rupture des tuyaux verticaux des prises deau. La prcarit de la ressource en eau de surface et la mauvaise qualit due la salinit, le faible dbit des puits et les forages peu profonds limitent les possibilits de mise en uvre. Le manque de connaissances sur les techniques dirrigation chez les paysans et le manque de personnel qualifi pour la formation et la supervision sont des entraves une mise en uvre russie.
Contributeur principal : Sourakata Bangoura, Land and Water Resources Officer for Central Africa, Subregional Office for Central Africa, Libreville, Gabon; sourakata.bangoura@fao.org
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Etude de cas
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation du sol Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Structurelle et vgtative Gestion de lirrigation petite chelle Cultures annuelles ; arboriculture Dgradation chimique et biologique du sol, rosion hydrique et olienne du sol Rhabilitation et attnuation Technologie sensible la scheresse, laugmentation de la temprature, aux crues et aux temptes
Jardins irrigus
Tekarkat
Dversoir
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne leve Pour lentretien : moyenne leve
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne leve Pour les exploitants : faible (savoirs locaux, transmission de paysan paysan)
Photo 1 : Les lments dun jardin doasis irrigu avec un Tekarkat, systme traditionnel de puisage deau. Le dromadaire tire la corde et remonte la puisette deau (Abdoulaye Sambo Soumaila). Photo 2 : Tekarkat dans une oasis du Tahoua nord. (Abdoulmohamine Khamed Attayoub). Photo 3 : Jardins irrigus Timia. (Abdoulaye Sambo Soumaila)
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Conditions cologiques
Climat : aride Pluviomtrie moyenne annuelle : <120 mm Paramtres du sol : sol sableux, en gnral bien drain, capacit de rtention deau moyenne, fertilit moyenne et taux de matire organique moyen Pente : surtout plat (0-2%) dans les oasis Relief : surtout montagnes, fonds de valles Altitude : 800 m
Agadez
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1 ha Type dexploitant : individuel / familles ; exploitants plutt pauvres Densit de population : 10000 habitants / km Proprit foncire : surtout individuelle, pas de titre Droit foncier : individuel / communautaire (non organis) Niveau de mcanisation : surtout manuel / traction animale Orientation de la production : surtout de subsistance (auto-subsistance) en partie mixte (de subsistance et commerciale) Lexploitant peut tre : (1) le propritaire du jardin ; (2) un membre de la famille qui gre le jardin ; (3) un travailleur pay ; (4) un usufruitier
Niamey
Maradi
Zinder
Bnfices cologiques
+++ Amlioration de la couverture du sol +++ Diminution de la force du vent et de la perte de sol +++ Augmentation de la fertilit du sol (+++ Augmentation de la biomasse / du carbone au-dessus du sol) ++ Diminution du risque dincendies
Bnfices socioculturels
+++ Attnuation des conflits +++ Renforcement des institutions communautaires grce lentraide dans la mise en uvre des technologies +++ Amlioration des opportunits culturelles +++ Amlioration de la scurit alimentaire
Remarque : Le calcul des cots est bas sur les prix locaux des terres et des systmes traditionnels dirrigation. Les cots dentretien comprennent aussi le fourrage.
Faiblesses et comment les surmonter Cot de mise en uvre lev instaurer un systme de soutien financier national pour permettre aux personnes trs pauvres dacheter un jardin. Cot dentretien lev promouvoir des techniques dirrigation efficientes pour diminuer les cots dentretien (p. ex. goute goutte). La diffusion incontrle de la technologie provoque une surexploitation des aquifres et une surproduction (p. ex. oignons) augmenter lefficience de lusage de leau ; rguler les marchs et promouvoir la transformation agroalimentaire des produits. Dpendance leve aux facteurs climatiques qui influencent la recharge des aquifres exploitation des ressources en eau trs profondes par des puits artsiens et lintroduction dirrigation goutte - - goutte.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme trs positif trs positif long terme trs positif trs positif
Remarque : La technologie joue un double rle : assurer la scurit alimentaire et les revenus.
Adoption
Ces jardins traditionnels ont tendance tre adopts spontanment. La technologie a t une rponse aux scheresses successives des annes 1970 et 80 qui ont caus dimportantes pertes de btail dans la rgion. Les leveurs nomades ont adopt la technologie pour diversifier leurs moyens de subsistance et diminuer les risques. Depuis les annes 1990, 700 nouveaux jardins ont t crs Timia (compar aux 100 qui existaient dj).
Contributeur principal : Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger ; leffnig@yahoo.fr Rfrences cls: Suchantke, J. and A. S. Soumaila. 2001. Etude cadre pour le programme NIGETIP IV, KfW, Niamey, Niger n Soumaila, A. S. 2005. Rapport du symposium international sur le dveloppement des filires agropastorales en Afrique organis par GREAD. n UCMA. 2005, 2007, 2008, 2009. Rapports annuels de commercialisation n PPEAP. 2006. Rapport final dvaluation du projet de promotion des exportations agropastorales n Ministre du dveloppement agricole. 2008, 2009. Donnes statistiques sur la production maraichre.
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I R R I G AT I O N D E C R U E E RY T H R E
Etude de cas
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation du sol Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Structurelle Gestion de lirrigation petite chelle Culture annuelle na na Tolrant aux extrmes climatiques (adapt aux fortes crues imprvisibles)
Lirrigation de crue a une longue histoire en Erythre et est encore la base des moyens dexistence des communauts rurales des zones arides dans les basses terres du pays. Cest une technique traditionnelle de diversion et dpandage des courtes crues saisonnires provenant des zones de montagne pluviomtrie abondante. Leau des rivires phmres (oueds) est canalise vers des successions de champs nivels et endigus, sur les plaines ctires. Les structures de diversion comprennent les lments suivants : 1) lagim , une digue de diversion temporaire de la rivire, haute de 3-4 m et situe sur le flanc aval de loued. Elle est compose de broussailles, troncs darbres, terre, pierres et/ou rochers et sert driver une bonne partie de leau de la crue vers les terres agricoles adjacentes ; 2) un canal principal et plusieurs canaux secondaires, sans revtement mais bords de digues de terre, qui acheminent et pandent leau sur les champs irrigables ; 3) des champs rectangulaires de 1-2 ha spars par des diguettes en terre. Leau des crues est distribue dun champ lautre. Lorsque la profondeur atteint 0,5 m dans un champ, leau scoule vers le suivant par une brche faite dans la diguette, et ainsi de suite jusqu puisement de leau. Les terres arables doivent tre inondes plusieurs fois. Leau sinfiltre profondment dans le sol (jusqu 2,4 m), et fournit assez dhumidit pour 2-3 rcoltes ; la croissance des plantes dpend entirement de lhumidit rsiduelle. Le sorgho est la principale culture, suivi par le mas. La sdimentation est aussi importante que la gestion de leau : chaque crue apporte un dpt de riches sdiments sur les champs. Les structures de diversion sont souvent endommages et/ou emportes par la violence des crues. La reconstruction et lentretien sont trs laborieux et requirent une action collective de la communaut. Des rglements locaux labors et une organisation et une coopration entre communauts sont des prrequis pour une gestion de lirrigation de crue russie.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve. Pour lentretien : leve
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : leve
Photo 1 : Lorganisation sociale et laction communautaire sont des pr-requis pour lirrigation de crue. Construction dun agim dans le lit sec dun oued. (IFAD) Photo 2 : La fertilit des sdiments et lirrigation de crue produisent des rendements de sorgho levs. (IFAD) Schma technique : Coupe dun agim (en haut gauche) : les lments dun systme dirrigation de crue traditionnel ; 1) agim ; 2) canal de distribution principal ; 3) champs irrigus ; 4) diguettes en terre. Les ches indiquent le sens de lcoulement de leau. (Mats Gurtner)
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Zone dtude de cas : Oued de Laba, zone de Sheeb, Basses Terres de lEst, Erythre
Conditions cologiques
Climat : aride (chaud, vapotranspiration leve) Pluviomtrie moyenne annuelle : < 200 mm Paramtres du sol : Sols trs profonds et fertiles (alluvions),forms par sdimentation annuelle ; bien drains ; argiles, alluvions argileuses Pente : plat (0-2%), Relief : plaines (plaines alluviales de la zone ctire) Les plaines alluviales sont traverses par les oueds qui se jettent dans la Mer Rouge. Les crues reprsentent 65% du flux annuel. 75% des terres irrigues du Sheeb sont arroses par loued principal. Les crues sont imprvisibles en temps et en volume et ont un fort potentiel de destruction.
Keren
Conditions socioconomiques
Assab
Surface de terre par mnage : pas de donnes Type dexploitant : petite chelle, pauvre trs pauvre : gestion communautaire de leau, gestion des cultures individuelle Densit de population : faible Proprit foncire : Etat Droit foncier : individuel Niveau de mcanisation : travail manuel et traction animale
Bnfices cologiques
+++ Amlioration de la rcolte / stockage de leau +++ Augmentation du taux dhumidit du sol +++ Augmentation de la fertilit du sol
Bnfices socioculturels
+++ Augmentation de la scurit alimentaire +++ Haut niveau de coopration et dorganisation de la communaut
* unit = agim :10 m long (1 m haut, 3 m large), construit avec un mlange de matriaux (pierres, terre, broussailles)
Remarque : Les donnes pour les apports de mainduvre pour la construction / entretien des canaux et des diguettes de champs ne sont pas inclues et ne figurent donc pas dans les tableaux ci-dessus. La reconstruction des agim cote 40% de moins que leur mise en place. Le cot total dpend du nombre de reconstructions dans une saison des crues normale (2-4 fois). Le cot annuel (mise en place et entretien) slve 60-156 US$.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme pas de donnes pas de donnes long terme pas de donnes pas de donnes
Adoption
Lirrigation de crue est une technologie locale, introduite lorigine du Ymen. Une diffusion spontane seffectue travers les basses terres. Actuellement, la surface en irrigation de crue est de 16000 hectares en Erythre. Le potentiel est estim 60000-90000 hectares.
Contributeur principal : Abraham Mehari Haile, UNESCO-IHE Institute for Water Education, Delft, The Netherlands; A.MehariHaile@unesco-ihe.org Rfrences cls : Abraham Mehari H., F. Van Steenbergen, O. Verheijen, S. Van Aarst. Spate Irrigation, Livelihood Improvement and Adaptation to Climate Variability and Change; n Mehretab Tesfai Stroosnijder L. The Eritrean spate irrigation system n Abraham Mehari, H. Depeweg, B. Schultz. 2005. Hydraulic Performance Evaluation of The Wadi Laba Spate Irrigation System in Eritrea, in Irrigation and Drainage. 54: 389406; online: Wiley InterScience (www.interscience.wiley.com). n Berhane Haile G., F. Van Steenbergen. Agricultural Water Management in Ephemeral Rivers: Community Management in Spate Irrigation in Eritrea; in African Water Journal. n Berhane Haile G. Community Spate Irrigation in Bada, Eritrea n Mehretab Tesfai, L. Stroosnijder. 2000. The Eritrean spate irrigation system; on-line: linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0378377400001153
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Des terrasses Fanya juu stabilises par des gramines, au Kenya. (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition:Les barrires en travers de la pente sont des pratiques ralises sur des terrains en pente sous la forme de digues de terre, de cordons pierreux, et / ou de bandes vgtales permettant de rduire la vitesse des eaux de ruissellement et les pertes de sols, contribuant ainsi la conservation des sols, de leau et des nutriments. Ce rsultat est obtenu en rduisant lescarpement et / ou la longueur de la pente. En gnral, les terrasses ne sont pas construites directement mais se dveloppent plutt progressivement derrire des digues de terre, des bandes vgtales (gnralement de gramines) ou des barrires de pierres en raison des mouvements de terre, de la partie suprieure vers la partie infrieure de la terrasse. Lrosion entre les barrires permet dobtenir le nivellement du lit de la terrasse. Bien que les barrires en travers de la pente soient principalement destines rduire lrosion du sol, elles permettent / facilitent galement une agriculture entre ces barrires, qui suit gnralement les courbes de niveaux. Cependant, dans les zones de fortes prcipitations, celles-ci peuvent tre inclines de 0,5 2,0% au travers de la pente pour permettre lvacuation en toute scurit de lexcs deau de surface le long des barrires, pour atteindre les cours deau. Les technologies frquemment utilises par les petits exploitants agricoles comprennent les digues en courbes de niveaux, les terrasses Fanya juu et Fanya chinijuu, les cordons pierreux et les barrires vgtales. Les terrasses en banquettes (ou fosss ados) peuvent tre un rsultat long terme bien que dans certaines circonstances celles-ci ont pu tre creuses et faonnes. Pour assurer la durabilit de la fertilit des sols, il est ncessaire demployer des pratiques de gestion de la fertilit des sols (compostage, engrais verts, cultures de couverture, etc.: voir le groupe sur la gestion intgre de la fertilit des sols). Applicabilit: Applicable sur des pentes faibles raides. Convient pour lensemble des zones arides aux zones humides; dans les zones subhumides et humides, les barrires en travers de la pente sont utilises pour protger les sols de lrosion, tandis que dans les zones semi-arides, celles-ci sont employes pour la conservation de leau in situ et mme pour la collecter. Rsiliencelavariabilitclimatique: Les terrasses et les bandes vgtales peuvent, dans une certaine mesure, faire face des vnements pluvieux extrmes. Principauxbnfices:Lamlioration de la gestion de leau grce la rduction de lrosion des sols par leau dans les zones subhumides, laugmentation de linfiltration et du stockage de leau dans les zones semi-arides (ce qui contribue maintenir la fertilit des sols) augmentent le rendement des rcoltes et la scurit alimentaire. Adoptionettranspositiongrandechelle: Selon le type de pratiques, les cots dinvestissement pour la mise en place dpassent trs souvent les bnfices court terme. En raison de ces cots initiaux levs, des mesures incitatives peuvent tre ncessaires pour compenser une partie des investissements de mise en place auprs des exploitants agricoles. Toutefois, ces exploitants et les communauts devraient tre en mesure dentretenir le systme sans aucune aide extrieure.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir lgalit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production ++ + + +. + 1.0* + + ++ + + + + ++ ++ + na + + ++ ++ ++ ++
*Fond sur lestimation dexperts pour les 10 20 premires annes de la gestion modie dutilisation des terres.
120
Origine et diffusion
Origine: En Afrique, les terrasses sur les terres escarpes sont une technologie traditionnelle. Cela est galement vrai pour les digues de terre, les cordons pierreux et les bandes vgtales. De nouvelles mthodes ont volu au fil des ans, en rponse la croissance dmographique et la pression foncire. Dans les annes 1950, sous les rgimes coloniaux, de vastes zones de terres communales taient obligatoirement mises en terrasses par la construction de diguettes. Souvent rejetes immdiatement aprs lindpendance, de telles techniques ont fait un come-back dans les annes 1970, ayant t amliores et promues travers des projets. Les terrasses Fanya juu se sont dabord dveloppes dans les annes 1950 et sont aujourdhui diffuses travers toute lAfrique de lEst. Au Sahel en Afrique de lOuest, les cordons pierreux en courbes de niveaux ont t promus avec succs depuis les annes 1980 en tant que structures de collecte deau. Principalesutilisations: Les systmes des terrasses dans les zones escarpes; Les bandes vgtales en particulier dans les zones les plus humides; Les cordons pierreux sur les pentes faibles principalement en Afrique de lOuest (Burkina Faso, Mali, Niger) ; Les diguettes / billons de terre principalement en Afrique de lEst (Ethiopie, Kenya) et en Afrique Australe (Malawi, Zambie, Zimbabwe, etc.) ; Fanya juu principalement en Afrique de lEst (Kenya, galement Ethiopie, Tanzanie, Ouganda).
Principes et types
Lesterrassesenbanquette (ou fosss ados) se sont gnralement dveloppes sur les pentes raides la suite de la construction de barrires en travers de la pente, lrosion (hydrique et de labour) causant par la suite le nivellement du lit de la terrasse. Une terrasse en banquette est dfinie par un lit plat ou lgrement inclin vers larrire ou vers lavant. Les contremarches en pierres des terrasses sont caractristiques des zones o la pierre est disponible, sinon les contremarches sont en terre et protges par des gramines. La taille et lespacement des terrasses dpendent de la pente. Les terrasses en banquette sont rarement directement creuses et construites car cela cote trs cher. Les diguettes de terre (ou billons en Afrique Australe) sont des structures de conservation des sols qui impliquent la construction dune digue en terre battue le long de courbes de niveaux par le creusement dun canal et la cration dune petite crte en contrebas. Habituellement, la terre utilise pour construire la diguette est prise au-dessus et en dessous de la structure. Celles-ci sont souvent renforces par une couverture vgtale afin de stabiliser la construction. Ces diguettes sont construites progressivement grce un entretien annuel et en rajoutant de la terre sur la diguette. Les terrasses Fanya juu sont faites en creusant des fosss et des tranches le long de courbes de niveaux et en dplaant le sol vers le haut pour former une digue. Dans les zones semi-arides, celles-ci sont normalement construites pour rcolter et conserver les eaux de pluie, alors que dans les zones subhumides, elles peuvent tre niveles latralement pour dverser en toute scurit leau de ruissellement en excs. Les remblais (contremarches) sont souvent stabiliss avec des herbes fourragres. Dans un systme Fanya chini, la terre est amoncele sous une tranche en courbe de niveau. Ce systme est utilis pour la conservation des sols et le dtournement de leau et peut tre employ jusqu une pente de 35%. Le systme Fanya chini implique moins de main-duvre, compar au systme Fanya juu mais il ne conduit pas aussi rapidement la formation dune terrasse en banquette au fil du temps Les cordons et les diguettes de pierres : Dans les rgions o les pierres sont abondantes, des ranges de pierres sont utilises pour crer des diguettes soit en tant que pratique de conservation des sols (sur les pentes) ou en tant que systme de collecte des eaux de pluie (dans les plaines des rgions semi-arides). Les pierres sont disposes en lignes travers de la pente pour former des murs. Quand celles-ci sont utilises pour la collecte des eaux de pluie, les murs permables ralentissent leau de ruissellement, la filtrent, et la diffusent sur tout le champ, renforant ainsi linfiltration de leau et rduisant lrosion des sols. En outre, les lignes pigent les sdiments fertiles des sols du bassin versant externe. Lesbandesvgtales sont le type de barrires le moins coteux ou le moins exigeant en main-duvre. Ces bandes sont un moyen populaire et facile pour faire des terrasses, en particulier dans les zones o les prcipitations sont relativement bonnes. Lespacement entre les bandes dpend de la pente du terrain (10-30 m). Les bandes vgtales peuvent aussi fournir du fourrage pour le btail si des varits de gramines apptantes (ou des buissons denses espacs) sont utilises.
En haut : Terrasses Konso, en Ethiopie. (Rima Mekdaschi Studer) Au milieu en haut : Terrasses Fanya juu, avec de lherbe lphant, au Kenya. (Hanspeter Liniger) Au milieu en bas : Bandes vgtales en courbes de niveau pour rduire lrosion et le ruissellement de surface, au Kenya. (Christoph Studer) En bas : Cordons pierreux recueillant leau de ruissellement et les sdiments fertiles du sol, au Niger. (Hanspeter Liniger)
121
Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Conditions cologiques
Climat : Principalement subhumide et semi-aride, en partie en climat humide et aride Dans les rgions subhumides humides, principalement pour la protection contre lrosion des sols ; dans les zones semi-arides, principalement pour la conservation de leau. Les diguettes en terre ne sont pas adaptes aux zones trs humides, sauf si elles sont niveles;Lesbandesvgtalessontplusefficacesdansleszoneshumidesetsontlesmoins efficacesdansleszonesarides;lesterrassesFanyajuunesontpasappropriesdansles zones arides sauf si celles-ci sont utilises pour la collecte des eaux de pluie. Leterrainetlepaysage:Lesterrassesenbanquette:pentesmodrestrsraides. Les diguettes en terre: pentes faibles modres ; Les cordons pierreux: pentes faiblesraides;LesterrassesFanyajuu:pentesmodresraides(jusqu50%); LesterrassesFanyaChini:pentesmodresvallonnes(jusqu35%);Lesbandes vgtales : pentes faibles raides Sols : neconvientpasauxsolspeuprofondsetsablonneux.Lesterrassesenbanquette nedoiventpastreconstruitessurdessolspeuprofonds(afindviterlesrisquesde glissements de terrain).
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions socio-conomiques
Systme dexploitation et le niveau de mcanisation: Principalement la traction animale (bufs, avec une charrue) et le travail manuel (outils main, sur des pentes plusraidesquandlesbufsnepeuventpastreutiliss,etc.),trssouventunecombinaison de la traction animale et du travail manuel; en partie seulement mcanis (par exemple pour le transport des pierres). Orientation de la production : Principalement de subsistance (auto-approvisionnement), en partie mixte et en partie commercial / de march. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : La garantie des droits individuels dutilisation des terres est ncessaire, sinon les exploitants agricoles ne sont pas disposs investir dans les structures de conservation. LergimefoncierestsouventofficiellementlapropritdelEtatoucommunale(village) et individuellement non titr. Comptences et connaissances requises : Un niveau lev de savoir-faire est ncessaire pour la mise en place et lentretien des terrasses et diguettes. La plantation et la construction de bandes vgtales sont relativement simples et peuvent tre effectues par les exploitants agricoles locaux avec un investissement minimum et du matriel local. Exigence en main-duvre : La mise en place de terrasses et de diguettes exige beaucoup dintrants ; parfois de la main duvre extrieure doit tre embauche pour leurconstruction.LesterrassesFanyajuusontassociesuneconstructionmanuelle, etsontbienadaptesauxpetitesexploitations.AuKenya,celles-cisontsouventtablies par des groupes dentraide. Lentretien peut tre fait au niveau individuel et est trs importantpourtouslestypesdeterrassesetdediguettes.Lesstructuresenterreont souvent besoin de beaucoup dentretien pour leur reconstruction et le remodelage delastructurechaqueanneetleurstabilisationgrceunecouverturevgtale.Les bandes vgtales ncessitent souvent moins de main duvre pour leur mise en place par rapport aux terrasses et aux diguettes. Les travaux dentretien sont galement trs importants, par exemple les bandes enherbes ont besoin dtre tailles et de rester denses en comblant leurs lacunes.
Pente (%) trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
122
Economie
Cots de mise en place et dentretien
Cots de mise en place (US$/ha) Cots Maindoeuvre Equipement Intrants mat. Total Terrasses Elev 150-1200 150-600 PJ* 150-1200 150-600 PJ* 210-1350 Fanya juu Elev 40-600 40-300 PJ Faible-moy 20-60 Faible-moy 10-80 70 740 Bandes vg. Moy-lev 7-80 740 PJ Faible 10-50 Moyen 20-100 37-230 Cots dentretien (US$/ha) Terrasses Moyen 10-300 10-150 PJ Faible 0-20 Faible 0-50 10-370 Fanya juu Faible 10-60 10-30 PJ Faible 0-10 Faible 0-15 10-85 Bandes vg. Faible 0-30 0-15 PJ Faible 0-10 Faible 0-10 0-50
Exemple: Burkina Faso Dans lanalyse des diffrentes structures de conservation au Burkina Faso ralise par Spaan (2003), il a t dmontr que la construction des cordons pierreux a conduit en gnral aux cots de mise en place les plus levs (de 140 400 US$/ha), la construction de digues de terre est lgrement moins chre (95 200 $US/ha), alors que les barrires de vgtation montrent des cots de mise en place relativement faibles si des gramines locales sont utilises (environ 60-70 US$/ha) (Spaan, 2003). Exemple: Tanzanie Une tude dans les hauts plateaux de lOuest Usambara a montr une augmentation significative du rendement des cultures de mas et de haricots en mettant en uvre des terrasses en banquette, des terrasses Fanya juu ou des bandes enherbes (voir les bnfices de production). Cependant, les rsultats ont clairement montr que les barrires contre-pente seules ne pouvaient pas augmenter de manire significative le rendement des cultures sauf si elles taient accompagnes par dautres pratiques telles que lpandage de fumier et dengrais. Les bandes enherbes et / ou lintroduction de gramines sur les contremarches, qui peuvent tre utilises comme fourrage pour le btail ou tre vendues, peuvent conduire une augmentation supplmentaire du rendement (Tenge et al., 2005). Exemple: Burkina Faso Une analyse des cots-bnfices pour les cordons pierreux dans la rgion de Kaya montre que, du point de vue des agriculteurs, la seule mise en uvre de cordons pierreux nest rentable que si un camion pour le transport des pierres est prvu. Si lagriculteur doit payer le transport lui-mme, la valeur actuelle nette des cordons pierreux est ngative. Les bnfices (augmentation du rendement de 20% en annes humides et de 30% en annes sches) ne sont pas suffisamment levs pour compenser les cots de transport et de construction. Ainsi, la rentabilit des cordons pierreux dpend troitement du transport et de la distance jusqu la source des pierres (Kempkes, 1994).
*PJ: Personnes-Jours (la main-duvre est value 1-2 US$ par jour) (Source: WOCAT, 2009).
Commentaire: Trs souvent, les cots levs lis la main duvre pour la construction des terrasses sont le principal obstacle leur mise en place. Les cots de construction dpendent de la pente de la zone (nombre de barrires ncessaires), de la distance jusquaux matriaux (par exemple, des pierres), du niveau de mcanisation et des cots de la main duvre. La construction des bandes vgtales exige moins de jours de travail et peuvent constituer une alternative conomique aux terrasses. Lquipement ncessaire nest pas trs diffrent pour les trois pratiques.
Sources: Mwangi et al. 2001 ; Tenge et al. 2005 ; Alemayehu et al. 2006)
Commentaire: Avec une pente croissante, la diffrence de rendement du sorgho entre des terres avec terrasses et des terres sans terrasse augmente. Les terrasses donnent des rsultats de rendements remarquablement plus levs sur des pentes raides par rapport aux terres sans terrasse.
Rapport bnfice-cot
court terme Terrasses en banquettes Diguettes Cordons pierreux Fanya juu Bandes vgtales Total +/ long terme ++ ++ ++ ++ ++ ++ 14% 6% quantitatif Taux de rendement interne, Tanzanie:19%
ngatif; lgrement ngatif; /+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif (Sources: Tenge et al., 2005 and WOCAT, 2009)
Commentaire: Le taux de rendement interne, comme indiqu ci-dessus, montre que les agriculteurs capables dinvestir dans les terrasses en banquette sont capables de rcuprer leur investissement plus rapidement qu partir des terrasses Fanya juu et des bandes enherbes. Toutefois, le rapport bnfice cot court terme pour les barrires contre-pente est surtout ngatif en raison des cots levs dinvestissement. Cela peut prendre jusqu 2 ans, pour que les barrires conduisent un rsultat positif. La rentabilit des barrires dpend aussi des cots dopportunit de main-duvre. Pour les exploitants agricoles ayant un revenu extra agricole, la mise en place des barrires contrepente nest souvent pas financirement attractive. Groupe GDT : Les barrires en travers de la pente 123
+ Economiques ++
++ +
rduction des dgts sur linfrastructure hors-site stimulation de la croissance conomique rduction de la dgradation et de la sdimentation amlioration de la qualit de leau augmentation de la disponibilit de leau cosystme intact
Ecologiques
+++ rduction de la perte de sol (principalement en zones subhumides) ++ augmentation de lhumidit du sol (principalement en zones semi-arides) ++ rduction de lrosion des sols (olienne/hydrique) ++ augmentation des taux dinltration ++ rduction de la vitesse du ruissellement et contrle du ruissellement dispers + amlioration de la couverture du sol + augmentation de la fertilit du sol ( long terme) + amlioration de la biodiversit + amlioration du microclimat ++ + amlioration des connaissances sur la conservation / lrosion renforcement des institutions communautaires
++ ++ + +
++ ++ ++
augmentation de la rsilience aux changements climatiques rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication amlioration de la biodiversit
Socioculturels
++ ++
augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale paysage attrayant Comment les surmonter
++
Contraintes Production
l
Perte de terres pour la production cause des contremarches des terrasses, des fosss pour les Fanya juu / chini, des bandes vgtales, etc. Les constructions peuvent facilement tre endommages par les bovins La plantation des bandes vgtales tombe la priode la plus charge en activits agricoles Si ce nest pas gr de manire adquate, la fonction de conservation de leau et des sols peut tre perdue ou mme tre acclre comptition pour leau et les nutriments dans le cas des barrires vgtales Cots dinvestissement levs, qui dpassent en gnral les bnces court terme Pnurie de main-duvre ; en particulier pour les constructions, de forts intrants de main duvre sont ncessaires. Certaines barrires contrepente peuvent galement conduire de fortes obligations dentretien, par exemple les diguettes en terre Pnurie de matriaux de construction et doutils manuels Manque dinfrastructure de marchs Engorgement possible avant les diguettes / le remblai Distribution ingale de leau des inondations, ruptures des terrasses
l l
intgration et incorporation de pratiques vgtales dans le systme, largissement de lespace entre les diguettes, rendre productive la surface des diguettes (par ex. gramines sur les terrasses pour le btail), augmentation de la productivit darbres fourragers sur les diguettes, etc. gestion contrle des pturages sur les terrasses ncessit dun renforcement des capacits et de bonnes formations pour une gestion approprie de ces pratiques
Economiques
l l
des crdits et des mesures incitatives nancires pour les investissements initiaux doivent tre facilement accessibles aux exploitants agricoles. mettre en place des groupes de partage du travail, des mesures incitatives nancires ou des facilits de crdits ou chelonner la mise en place sur plusieurs annes pour russir. Pour lentretien, moins daide est ncessaire, mais les exploitants agricoles devraient sorganiser (individuellement ou en groupes) pour assurer lentretien et les rparations. mesures supplmentaires comme une couverture vgtale / un paillis entretien et ajustements des barrires fourniture de pratiques appropries, de mcanismes de contrle des rongeurs et des nuisibles taille de la vgtation au cours de la priode de croissance des cultures pratiques supplmentaires comme une couverture vgtale / un paillis pour rduire le ruissellement mesures incitatives pour la rnovation des structures traditionnelles (par ex. pour les terrasses Konso en Ethiopie)
Ecologiques
l l
Comptition entre les bandes vgtales et les diguettes avec les cultures Les diguettes non protges, qui nont pas t plantes de gramines, sont sujettes lrosion Systme souvent traditionnel, mais pas correctement entretenu, en particulier lorsque les populations sloignent des zones rurales
Socioculturelles
124
Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Infrastructure Conits dintrt ++ ++ ++ + ++ + +
Exemple : Kenya Au Kenya, dans les annes 1950, pendant la priode coloniale, la construction des terrasses en banquette a t impose la population locale, et aprs lindpendance en 1963, beaucoup dentre elles ont t dtruites ou ngliges. Aprs les campagnes de vulgarisation sur la conservation des sols des annes 1970- 1980, les terrasses en banquette furent adoptes par les agriculteurs vivant sur les pentes raides des Provinces du Centre et de lEst, en particulier dans les fermes qui cultivaient le caf (Mburat, 2006). Exemple : Tanzanie Malgr des dcennies defforts visant promouvoir les barrires contre-pente dans les hautes terres de lOuest Usambara en Tanzanie, ladoption reste encore trs faible parmi les exploitants agricoles. Une des principales raisons pourrait tre que les exploitants agricoles ne reconnaissent pas les pertes causes par le ruissellement et lrosion des sols, que les pratiques recommandes ne sont pas suffisamment efficaces ou attractives financirement. De plus, leur priode de mise en place entre en concurrence avec dautres activits, peut cause des ressources limites de main duvre et lquipement. Il est crucial que les exploitants agricoles soient bien informs sur les cots et les bnfices de mise en uvre des barrires en travers de la pente afin de parvenir une plus grande motivation. (Tenge et al., 2005).
Rfrencesetinformationdesupport Alemayehu M., F. Yohannes, and P. Dubale. 2006. Effect of Indigenous Stone Bunding (KAB) on Crop Yield at Mesobit-Gedeba, North Shoa, Ethiopia. Land Degrad. Develop. 17: 4554 (2006) Amsalu, A. and J. de Graaff. 2007. Determinants of adoption and continued use of stone terraces for soil and water conservation in an Ethiopian highland watershed. Ecological Economics, 61 (2007) 294-302 Bodnar, F. 2005. Monitoring for impact: evaluating 20 years of soil and water conservation in southern Mali. TRMP71 IWMI. 2009. http://www.iwmi.cgiar.org/africa/west/projects/Adoption%20Technology/Soil&WaterConservation/56-ImprovedStoneTerracing.htm, accessed on 15 September 2009 IWMI. 2009. http://www.iwmi.cgiar.org/africa/west/projects/Adoption%20Technology/RainWaterHarvesting/50-Fanya%20juu.htm, accessed on 15 September 2009 Kempkes, M. (1994): Analyse financire des cordons pierreux: cas dtude de Tagalla, province du Sanmatenga au Burkina Faso; rapport des tudiants 44a Antenne Sahlienne, Ouagadougou. Mati B. M. 2005. Overview of water and soil nutrient management under smallholder rainfed agriculture in East Africa. Working Paper 105. Colombo, Sri Lanka: International Water Management Institute (IWMI). Mwangi J.N., T.O. Mboya and Kihumba. 2001. Improved Maize Production in Central Kenya with Adoption of Soil and Water Conservation Measures. Seventh Eastern and Southern Africa Regional Maize Conference, 11th-15th February, 2001. pp. 299-300. Spaan, W.P. 2003. Consuming the savings: water conservation in a vegetative barrier system at the Central Plateau in Burkina Faso., Wageningen University and Research Centre, Wageningen. Tenge, A.J., J. De Graaff, J.P. Hella. 2005. Financial efficiency of major soil and water conservation measures in West Usambara highlands, Tanzania. Applied Geography 25, 348366. UNEP. 1998. Sourcebook of Alternative Technologies for Freshwater Augumentation in Africa. Newsletter and Technical Publications.http://www.unep.or.jp/ietc/Publications/TechPublications/TechPub-8a/fanya.asp, accessed on 28.10.2009 WOCAT. 2009. WOCAT databases on SLM technologies and SLM approaches. www.wocat.net, accessed on 15 September 2009
125
B A R R I R E S V G TA L E S D A L O E V E R A CA P V E RT
LAloe vera est une plante charnue et rsistante la scheresse plante sous forme de barrires vgtales afin de rgnrer les pentes dgrades des les du Cap Vert. Les plantes sont plantes de faon serre le long des courbes de niveau pour former des barrires efficaces, afin de retenir les sdiments rods et le ruissellement. Ces haies stabilisent le sol et augmentent le taux dhumidit du sol en amliorant linfiltration et la structure du sol. La terre saccumule derrire les bandes dAloe et la pente sattnue considrablement au fil du temps. La nappe phratique est indirectement recharge. La couverture du sol augmente et lvaporation diminue. La mise en uvre est relativement simple. Les courbes de niveau sont traces grce un niveau corde ou eau, puis des plants sont plants tous les 30-50 cm, en espaant les lignes de 6-10 m, en fonction de la pente. La technologie est utilise dans les zones subhumides et semi-arides, sur des pentes raides sols peu profonds, vgtation parse et forte rosion. Ces zones sont gnralement exploites par des paysans pauvres pratiquant lagriculture pluviale de subsistance avec du mas et des haricots, qui ne sont pas habituellement plants sur de telles pentes. Sur les pentes suprieures 30%, les barrires vgtales sont souvent associes des murs en pierres (largeur 40-50 cm, hauteur 80-90 cm). Comme les plantes stabilisent les murs, cette mesure combine est lune des plus efficaces pour contrler lrosion sur le Cap. LAloe vera est bien adapte aux conditions biophysiques locales et au mode dexploitation habituel des terres : elle peut tre associe toutes les cultures et elle est accessible aux paysans. La plantation et le transport sont faciles, les feuilles ne sont pas consommes par le btail, elle est extrmement rsistante au stress hydrique et pousse dans toutes les zones bioclimatiques de lle. De plus, lAloe vera est rpute pour ses nombreux usages mdicaux traditionnels.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation du sol Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Etude de cas
Barrires en travers de la pente
Vgtale Barrires en travers de la pente Culture annuelle (mas, haricots) Erosion hydrique Attnuation et rhabilitation Tolrante ; Aloe vera rsiste au stress hydrique et stablit bien dans les diffrentes zones climatiques.
2.
3.
4.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : faible Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Barrires vgtales dAloe vera bien tablies sur des pentes raides. (Jacques Tavares) Photos 2 et 3 : Vue dtaille de barrires vgtales dAloe vera : la terre saccumule en amont des barrires. (Jacques Tavares) Photo 4 : Les barrires vgtales dAloe vera sont souvent associes des murets de pierres pour mieux freiner lrosion sur les pentes raides. (Hanspeter Liniger).
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Conditions cologiques
Climat : surtout semi-aride, en partie subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 500-700 mm, >800 mm dans les zones plus humides Paramtres du sol : sols surtout argileux, superficiels, fertilit moyenne et MOS bas ; drainage moyen et capacit de rtention deau leve trs leve Pente : raide (30-60%), en partie moins raide Relief : montagnes, pentes et crtes Altitude : surtout 500-1000 m, en partie 100-500 m
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-2 ha (pauvres) ; 2-5 ha (plus riches) Type dexploitant : petite chelle, pauvre, (en partie moyenne chelle, plus riche) Densit de population : 100-200 habitants/km Proprit foncire : individuelle (titres), communautaire (Diocse) Droit foncier : surtout location / en partie individuel ou hrditaire Niveau de mcanisation : surtout manuel / quelques fermes sont mcanises Orientation de la production : surtout de subsistance, un peu mixte (de subsistance et commercial)
Bnfices cologiques
+++ +++ ++ ++ + + + +++ + + +
Bnfices socioculturels
Remarque : Les apports en main-duvre pour la mise en uvre sont rmunrs par le projet : les participants des communauts pauvres reoivent 3 US$/jour. Les plants sont rcolts localement. Les cots de mise en place nincluent pas la construction trs laborieuse des murets en pierre. Les cots dentretien sont assums par les exploitants agricoles.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement ngatif neutre / quilibr long terme trs positif trs positif
Adoption
La plupart des exploitants agricoles ont mis la technologie en uvre grce des subventions (paiements). 380 exploitants ont adopt la technologie ; la surface plante avec des barrires vgtales dAloe vera est de 71,5 km. Il y a une lgre tendance ladoption spontane.
Remarque : Lentretien nest pas trs coteux : il consiste simplement contrler la vgtation et replanter ponctuellement.
Contributeursprincipaux: Jacques Tavares and Larissa Varela, Instituto Nacional de Investigao e Desenvolvimento Agrrio (INIDA), Praia, Cape Verde; inida@inida.gov.cv Rfrencescls: WOCAT. 2010. WOCAT database on SLM technologies. www.wocat.net. DESIRE-project. 2010. http://www.desire-project.eu/
127
T E R R A S S E S E N H E R B E S FA N YA J U U - K E N YA
Pour construire une terrasse fanya juu, il faut creuser une tranche et jeter la terre vers le haut pour former un talus. Un layon vite que la terre du talus ne sboule dans la tranche. Une bande enherbe est plante sur le talus avec trois objectifs : stabiliser le talus en terre grce aux racines, amliorer la structure du sol et servir de fourrage pour le btail. Deux espces sont surtout utilises dans les zones sches : le Napier (Pennisetum purpureum) ou le Makarikari (Panicum coloratum var. makarikariensis). Dans les zones semi-arides, les structures sont tablies selon les courbes de niveau pour recueillir au mieux leau, alors que dans les zones subhumides, elles sont inclines latralement pour vacuer leau en excs. Lespacement entre terrasses varie de 9-20 m, selon la pente et la profondeur de sol. Sur une pente de 16% avec un sol de profondeur moyenne, la distance entre les structure sera de 12 m et la hauteur de 1,7 m. Le but des fanya juu est de rduire les pertes de sol et deau et damliorer ainsi les conditions de croissance des plantes. Le talus retient leau, la terre rode et les nutriments. Les sdiments saccumulent en dessous de la butte cause de lrosion hydrique et du travail de la terre ; il faut donc rgulirement reformer le talus (en rejetant la terre accumule dans la tranche vers lamont). Cest ainsi que les terrasses fanya juu se transforment graduellement en terrasses moins pentues. Les bandes enherbes doivent tre rgulirement tondues afin de rester denses. La construction des terrasses fanya juu est synonyme de travail manuel ; elles conviennent donc aux fermes petite chelle. Les fanya juu peuvent tre mises en uvre l o la terre nest pas assez profonde pour construire des terrasses en banquettes et sur des pentes modres (p. ex. 20%), elles ne conviennent pas aux sols trop caillouteux.
Mesure GDT Groupe GDT
Etude de cas
Barrires en travers de la pente
Structurelle et vgtative Barrires en travers de la pente Terres arables cultures annuelles Perte de terre arable (rosion hydrique problme de taux dhumidit du sol Attnuation Tolrance aux extrmes climatiques (pluies intenses). La conservation de leau augmente la rsilience au stress hydrique Type dutilisation du sol Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
2. 3.
4. 5. 6. 7.
Toutes les activits sont effectues la main avant la saison des pluies (mars et oct.), sauf la plantation de lherbe, au dbut des pluies. Dure de la mise en place : en gnral une anne.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Herbe napier poussant sur la partie suprieure dune diguette fanya juu ; des rsidus de mas ont t dposs dans la tranche aprs la rcolte. Photo 2 : Ces terrasses fanya juu (zone semi-aride) se sont transformes en terrasses en banquettes avec le temps. (Hanspeter Liniger) Schma technique : reprsentation schmatise des terrasses fanya juu avec les dimensions des structures : stade initial ( gauche) et aprs quelques annes, avec une bande enherbe bien tablie et de la terre accumule au-dessus du talus ( droite). (Mats Gurtner)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide, semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 500-1000 mm Paramtres du sol : profondeur moyenne, sols limoneux fertilit moyenne et MOS bas moyen ; capacit de rtention deau moyenne, drainage moyen bon Pente : surtout moyenne (5-16%%), en partie collines Relief : collines et piedmonts Altitude : 500-1500 m
Conditions socioconomiques
Zone dtude de cas
Surface de terre par mnage : surtout <1 ha, en partie 1-2 ha, quelques-uns 2-5 ha Type dexploitant : petite chelle, moyennement riche pauvre Densit de population : 100-200 habitants/km Proprit foncire : individuelle avec titre et individuelle sans titre Droit foncier : individuel Orientation de la production : subsistance et mixte (de subsistance et commercial) Niveau de mcanisation : surtout traction animale / en partie manuel
++ ++ + ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ + +
Augmentation du rendement des cultures (25%) Augmentation de la production de fourrage et de sa qualit Augmentation du revenu agricole Augmentation du taux dhumidit du sol (semi-aride) Amlioration du drainage de lexcs deau (subhumide) Diminution des pertes de sol Augmentation de la fertilit du sol ( long terme) Amlioration de la couverture du sol Amlioration des connaissances sur la conservation / rosion Renforcement des institutions communautaires Diminution de la sdimentation en aval Augmentation du dbit des rivires en saison sche Diminution des crues en aval
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
Remarque : Ces calculs sont effectus sur la base dune pente de 15% (avec 830 m linaires par hectare) et des dimensions et espaces types (regarde le schma technique).
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement ngatif positif long terme positif trs positif
Remarque : Comme la terrasse est construite sur plusieurs annes, les cots de mise en place peuvent tre limits.
Adoption
Les fanya Juu sont une technologie trs rpandue qui couvre environ 3000 km dans le cas de la zone dtude avec un degr lev dadoption spontan dans toute lAfrique de lEst et mme plus loin. Les terrasses sont dabord apparues dans les annes 1950, mais elles se sont surtout tendues rapidement dans les annes 1970 et 80 avec la cration du Programme national pour la conservation des sols et de leau.
Contributeursprincipaux: Kithinji Mutunga, FAO Kenya, Nairobi, Kenya; kithinji.mutunga@fao.org; Hanspeter Liniger, Centre for Development and Environment; Bern, Switzerland; hanspeter.liniger@cde.unibe.ch Rfrencescls:Thomas D. 1997. Soil and water conservation manual for Kenya. Soil and Water Conservation Branch, Nairobi; n WOCAT 2004. WOCAT Database on SLM Technologies; www.wocat.net
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Etude de cas
Barrires en travers de la pente
Structurelle et vgtative Barrires en travers de la pente Cultures annuelles Erosion du sol ; Dclin de la fertilit ; Aridication/ problme dhumidit du sol Rhabilitation et attnuation Tolrance aux extrmes climatiques. La conservation de leau augmente la rsilience aux priodes de stress hydrique
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : trs leves Pour lentretien : leve
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 et 2 : Les murs des terrasses construits mticuleusement atteignent 1,5 2 mtres de haut; il faut les entretenir souvent pour les rehausser et rparer les brches. Photo 3 : Terrasses en banquettes avec du mas, du manioc et du tournesol. Photo 4 : Vue dune colline en terrasses avec des cultures annuelles et des arbres. (Photos : Hanspeter Liniger)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 500-750 mm Paramtres du sol : fertilit basse trs basse, MOS faible, bon drainage Pente : moyenne collines (5-30%) Relief : pentes de collines et piedmonts, crtes Altitude : 1500-2500 m
Mek'ele
Dire Dawa
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 0,5-1,5 ha Type dexploitant : paysans pauvres, un peu plus riches, petite chelle ; regroups ou individuellement Densit de population : 50-100 habitants/km Proprit foncire : Etat Droit foncier : individuel Orientation de la production : surtout de subsistance Niveau de mcanisation : travail manuel
+++ Augmentation des rendements des cultures : pour le sorgho 50% de plus (de 0,4 t/ ha 0.6 t/ha) ++ Augmentation du revenu agricole
Bnfices cologiques
+++ +++ ++ ++ + + ++ + Diminution des pertes de sol (>50%) Diminution du ruissellement (60%) Augmentation de linfiltration et du taux dhumidit du sol Augmentation du taux de matire organique (rcolte de sdiments) Organisation sociale : mise en place dune organisation des communauts et renforcement des groupes Maintien de lhritage culturel Diminution de la sdimentation en aval Diminution des inondations en aval
Bnfices socioculturels
Remarque :La phase de mise en place dure 5 ans. Les exploitants agricoles entretiennent les terrasses au moins deux fois par an, notamment au moment de la prparation du sol pour les cultures. La mainduvre ncessaire lentretien est de 25-30% de celle ncessaire la construction. Le salaire dun journalier est de 1 US$ par jour ; le cot des matriaux couvre le ramassage et le tri des pierres.
Adoption
La technologie est trs rpandue dans la zone dtude de cas, qui couvre environ 1200 km. 90% des exploitants agricoles qui ont construit des terrasses lont fait sans soutien extrieur autre que des conseils techniques.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme ngatif lgrement positif long terme lgrement positif positif
Remarque : La marge bnficiaire est trs faible, mais sans terrasses, pas de cultures possibles. Les exploitants continueront investir dans des terrasses tant quils pourront en tirer un moyen dexistence.
Contributeursprincipaux:Friew Desta, Bureau of Agriculture, Southern Nation, Nationalities and Peoples Region (SNNPR), Awassa, Ethiopia n Daniel Danano, Ministry of Agriculture and Rural Development, Addis Ababa, Ethiopia; ethiocat@ethionet.et Rfrencescls: Danano D. 2008 (unpublished). Soil and Water Conservation Practices for Sustainable Land Management in Ethiopia. Ethiocat. n WOCAT. 2002. WOCAT database on SLM technologies. www.wocat.net.
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AGROFORESTERIE
En un mot...
Dfinition: Lagroforesterie (AF) est un terme gnrique servant dsigner les systmes dutilisation des terres et les pratiques dans lesquelles les plantes ligneuses vivaces sont dlibrment intgres aux cultures agricoles et / ou llevage pour une varit de bnfices et de services. Lintgration peut tre faite soit selon une association spatiale (par exemple, les cultures agricoles avec les arbres) soit selon une squence temporelle (par exemple, les jachres amliores, les rotations). LAF va des systmes trs simples et clairsems des systmes trs complexes et denses. Celle-ci embrasse un large ventail de pratiques : les cultures en couloirs, lagriculture avec des arbres en courbes de niveaux, ou les primtres clturs avec des arbres, les cultures multi-tages, les cultures intercalaires de relais, les polycultures, les jachres darbustes et darbres, les systmes de parcs, les jardins marachers, etc. Beaucoup dentre eux sont des systmes traditionnels dutilisation des terres. LAF nest donc pas une technologie unique mais couvre un concept gnral darbres dans des systmes de cultures et dlevage permettant datteindre une multifonctionnalit. Il nexiste pas de frontire claire entre lAF et la foresterie, ni entre lAF et lagriculture. Applicabilit: Sur les pentes montagneuses subhumides, lAF peut tre pratique sur des exploitations entires comme autour du Mont Kilimanjaro (le systme Chagga) et du Mont Kenya (le systme Grevillea). Dans les zones arides, lAF est rarement mise en place sur des exploitations entires (sauf dans les systmes de parcs au Sahel). Il est plus frquent pour les arbres dtre utiliss dans diverses niches de production au sein dune exploitation agricole. LAF est principalement applicable aux petites exploitations agricoles et dans les plantations de th/caf de petite grande chelle. Rsiliencelavariabilitclimatique: LAF est tolrante aux changements climatiques. Les systmes agroforestiers sont caractriss par la cration de leurs propres microclimats et par leur effet tampon dans les situations extrmes (temptes importantes ou priodes arides et chaudes). LAF est reconnue comme une stratgie de rduction des gaz effet de serre grce sa capacit squestrer biologiquement le carbone. Ce potentiel dadaptation et de rduction dpend du systme agroforestier appliqu. Principauxbnfices: Les systmes agroforestiers ont un grand potentiel de diversification des ressources alimentaires et des sources de revenus. Ceux-ci peuvent amliorer la productivit des terres, stopper et inverser la dgradation des terres grce leur capacit fournir un microclimat favorable et une couverture permanente, amliorer la teneur en carbone organique et la structure du sol, accroitre linfiltration et amliorer la fertilit et lactivit biologique des sols. Adoptionettranspositiongrandechelle: Il existe un manque de comprhension quantitative et prvisionnelle au sujet des pratiques agroforestires traditionnelles et novatrices et de leur importance afin de les rendre plus adoptables. La recherche et le suivi sur le terrain long terme sont ncessaires en raison de la nature complexe des systmes arbres / cultures agricoles.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production ++ +++ ++ ++ ++ 0,3 - 6,5* ++ ++ +++ +++ +++ + ++ ++ ++ ++ + +++ +++ ++ +++ +++ +++
*pour les 10 20 premires annes de la gestion modie dutilisation des terres, en fonction des espces darbres slectionnes (Sources : Nair et al., 2009)
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Origine et diffusion
Origine: LAF englobe de nombreux systmes traditionnels dutilisation des terres, comme les jardins marachers, les plantations darbres en limite, les cultures itinrantes et les systmes de jachres arbustives, les cultures en courbes de niveaux. LAF est traditionnelle et a t redcouverte en 1978, lorsque le nom dagroforesterie a t invent. Depuis lors, celle-ci a t promue par les projets et linitiative des exploitants agricoles. Les cultures en couloirs ont t conues la fin des annes 1970 par la recherche pour liminer le recours une priode de jachre dans les zones tropicales humides et subhumides pour reconstituer la fertilit des sols. Principalementutilise: Burkina Faso, Ethiopie, Guine, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Nigeria, Niger, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie, Zimbabwe. Cependant, tous les pays dASS pratiquent une forme ou une autre dAF. Dans ces pays, ce sont ltendue et les formes dAF pratiques qui diffrent.
La couverture forestire sur les terres agricoles en ASS. (Source : Zomer et al.,2009)
Principes et types
Les facteurs qui influencent la performance de lAF sont les types et les mlanges de cultures agricoles, dlevage et darbres, le matriel gntique, le nombre et la rpartition des arbres, lge des arbres, la gestion des cultures, de llevage et des arbres et le climat. Les systmes de parcs agroforestiers sont principalement des zones cultives avec des arbres disperss (souvent indignes). Les caractristiques des parcs agroforestiers traditionnels sont la diversit des espces darbres qui les composent, la varit des produits et de leurs utilisations (comprenant les fruits, le fourrage, etc.). Ceux-ci gnrent et fournissent des microclimats favorables (en particulier grce lombre) et font un effet tampon pour les conditions extrmes (en agissant comme brise-vent). Les parcs se trouvent principalement dans des zones semi-arides et subhumides dAfrique de lOuest. Les systmes craliers / Faidherbia albida sont prdominants dans toute la zone sahlienne et dans certaines parties de lAfrique de lEst. Pour de nombreuses populations locales, ces systmes sont trs importants pour la scurit alimentaire, la cration de revenus et la protection de lenvironnement. Lessystmesmulti-tags sont dfinis comme des groupes darbres ou darbustes plants ou existants, grs comme un tage suprieur de plantes ligneuses avec un plusieurs tages infrieures de cultures. Lobjectif est (1) dutiliser diffrentes strates et damliorer la diversit des cultures grce des cultures mixtes mais compatibles diffrentes hauteurs sur une mme zone ; (2) de protger les sols et de fournir un microclimat favorable ; (3) damliorer la qualit des sols en recyclant les lments nutritifs et en maintenant / augmentant la matire organique du sol et ; (4) daugmenter le stockage du carbone dans la biomasse vgtale et le sol. Un exemple classique sont les jardins marachers Chagga en Tanzanie qui intgrent plus de 100 espces de plantes. Banques fourragres : Les arbres et arbustes feuilles et / ou gousses apptentes sont attrayants pour les agriculteurs en tant que complments alimentaires pour le btail parce que ceux-ci ncessitent peu ou pas dapports de trsorerie : En ralit, ils ne font pas concurrence aux terres car ils sont cultivs le long des bordures, des voies et en courbes de niveaux pour freiner lrosion des sols. Grer les arbustes fourragers exige des comptences multiples, y compris cultiver les semis en ppinire, tailler les arbres et favoriser la croissance des feuilles. Nanmoins, au cours des dix dernires annes, environ 200000 agriculteurs au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et au nord de la Tanzanie ont plant des arbustes fourragers, principalement pour nourrir les vaches laitires. Lesjachresamliores sont composes despces darbres ligneux plantes afin de restaurer la fertilit court terme. Traditionnellement, les jachres prennent plusieurs annes. La vgtation naturelle est lente restaurer la productivit des sols. Par contraste, les arbres et arbustes lgumineux croissance rapide sils sont correctement identifis et slectionns - peuvent amliorer la fertilit du sol en faisant monter les lments nutritifs des couches infrieures du sol, en fournissant de la litire et en fixant lazote. Les jachres amliores sont lune des technologies les plus prometteuses en agroforesterie sous les tropiques humides et subhumides, avec un grand potentiel dadoption en Afrique australe et de lEst. Les brise-vent / rideaux-abris sont des barrires darbres et darbustes qui protgent contre les dgts du vent. Ceux-ci sont utiliss pour rduire la vitesse du vent, protger le dveloppement des plantes (cultures agricoles et fourrages), amliorer les microenvironnements pour augmenter la croissance des plantes, dlimiter les limites des champs et augmenter le stockage du carbone.
En haut : Jardins doignons en basse saison (en arrire-plan) dans un systme de parcs, au Burkina Faso. (Christoph Studer) Au milieu : Cultures intercalaires de 4 espces diffrentes de plantes, au Rwanda. (Hanspeter Liniger) En bas : Agroforesterie avec des arbres Grevillea, du caf, du th sur des pentes raides, au Kenya. (Hanspeter Linigier)
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AGROFORESTERIE
Applicabilit
Dgradations des terres concernes
Dtrioration chimique du sol : diminution de la fertilit des sols et du taux de matire organique ( cause des cultures continues et du faible niveau dintrants) Erosion hydrique et olienne des sols : perte de la couche fertile du sol Dtrioration physique du sol : compactage, scellage et encrotement Dgradation hydrique : savoir de fortes pertes deau par vaporation des surfaces non-productives, vnements extrmes lourds causant le ruissellement et lrosion
Dgradation des terres Erosion hydrique Erosion olienne Dtrioration chimique du sol Dtrioration physique du sol Dgradation biologique Dgradation hydrique Eleve Modre Faible Insignifiante
Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Climat Humide
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions cologiques
Climat : Les systmes avec une faible densit darbres sont plus appropris aux zones faible pluviomtrie et les systmes haute densit dans les zones forte pluviosit. LAF dans toute sa diversit est adapte un large ventail de climats et de zones agro-cologiques (ZAE). Les parcs ne se limitent pas des ZAE spcifiques et se retrouvent diffrentes latitudes, mais principalement dans les zones semi-arides et subhumides dAfrique de lOuest. Les systmes multi-tags sont plus applicables dans des environnements subhumides humides ou dans des systmes irrigus, en raison des besoins en eau. Les cultures en couloirs et les jachres amliores ont un large ventail dapplicabilit, qui va des zones semi-arides humides. Terrains et paysages : Convient toutes les formes de reliefs et de pentes : plaines / plateaux ainsi que les pentes et les fonds de valle. Ne convient pas des altitudes leves (plus de 2000 2500 m daltitude) en raison des tempratures plus basses, des effets ngatifs de lombre et dune courte saison de croissance. LAF est viable sur des terres en pente qui sont par ailleurs trop raides pour les cultures. Sols : Pas de limitations importantes, lAF est conue pour une large gamme de sols. Le systme agroforestier peut restaurer la fertilit du sol, l o dautres systmes dutilisation des terres ont min (puis) les lments nutritifs du sol.
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socioconomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation: Principalement appliqu sur les petites exploitations. Cependant, il peut tre appliqu toutes les chelles agricoles et peut tre conduit avec diffrents niveaux de mcanisation (o les arbres sont plants de faible densit). Dans de nombreux pays, les femmes sont les principaux acteurs des jardins marachers et la nourriture est produite principalement pour leur subsistance. Orientation de la production : Peut tre appliqu dans des systmes de subsistance ou commerciaux ; Principalement utilis dans les systmes mixtes ; laccs aux marchs est important pour vendre la production excdentaire et acheter des intrants. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : LAF est principalement applique dans des zones avec des droits individuels dutilisation des terres et quand les exploitants agricoles ont des droits sur les arbres quils plantent. Les terres collectives ne prsentent souvent pas la scurit foncire ncessaire et les exploitants tendent donc tre rticents y pratiquer lAF et y investir. Les rglementations locales pour lutilisation des arbres et des cultures sont ncessaires. Comptences et connaissances requises : Elles font souvent partie dune tradition, mais le savoir-faire est ncessaire pour la slection despces appropries aux diffrents environnements et besoins, et pour minimiser les comptitions. Exigence en main-duvre : Ils peuvent tre levs pour la mise en place - moins quun systme de rgnration naturelle de protection soit utilis - mais faibles pour lentretien, bien que certains intrants soient ncessaires pour lmondage et la taille afin de rduire la comptition.
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
Exigence en main-duvre Exigence en connaissances Forte Moyenne Faible Forte Moyenne Faible
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Economie
Cots de mise en place
25-250 USS/ha 70-150 USS/ha 10-40 USS/ha
Cots dentretien
30-80 USS/ha 0-30 USS/ha 0-10 USS/ha
Exemple : Malawi Modlisation des rendements du mas dans lamlioration des rotations de jachre dans le Makoka, au Malawi, en fonction des prcipitations de la saison de croissance.
3,0 Rendements du mas (t ha-1) 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 1001 1017 551 962 522 Prcipitations (mm) Monoculture mas Mas + sesbania
Travail
Equipement
Intrants agricoles
Travail
Equipement
Intrants agricoles
Fond sur des tudes de cas en Ethiopie, au Kenya et au Togo (Source : WOCAT, 2009)
Cotsdemiseenplacedes systmes agroforestiers peuvent beaucoup varier. La main-duvre et les intrants agricoles (semences, semis, etc.) ont une incidence sur les cots de mise en place, particulirement quand ceux-ci sont lis aux systmes de collecte des eaux pluviales en zones arides. Cotsdentretiensont relativement faibles.
Bnfices de production
Rendement sans GDT (t/ha) Mas (Malawi) 0.7 Rendement avec GDT (t/ha) 1.5-2.0 Augmentation de rendement (%) 110-190%
Commentaires : Les rendements agricoles peuvent augmenter dans un systme agroforestier, nanmoins, lAF naboutit pas dans tous les cas une augmentation de la production agricole ; en fonction du type de systme, le rendement global peut samliorer au fur et mesure que les produits obtenus des arbres/arbustes compensent toute perte de rendement.
Rapport bnfice-cot
Systme AF Systmes de parcs Multitages Cultures en couloirs Jachres amliores Total court terme /+ +/++ + ++ + long terme +/++ +/++ ++ +++ ++ quantitatif donnes non disponibles
Exemple : District de Kitui, Kenya Dans une tude mene dans le District de Kitui, au Kenya, il a t dtermin si la croissance des arbres M. volkensii dans les terres cultives tait financirement rentable ou non. Les valeurs obtenues de bois produit ont t compares avec celles des rcoltes perdues en raison de la comptition sur une rotation de 11 ans. Les cots pour les semences, la culture, les matriaux de plantation darbres ou la main duvre nont pas t pris en compte. Ceci augmenterait le surplus dargent provenant des produits des arbres car ces dernires annes, une mauvaise rcolte sur deux a eu lieu. Il a t montr qu la fin de la rotation, les revenus cumuls des produits forestiers ont dpass les valeurs cumules des rendements des cultures perdues cause de la concurrence, de 10 US$ ou 42% au cours dannes moyennes et de 22 US$ ou 180% dans lhypothse dune perte de rcolte de 50% en raison de la scheresse. (Dans ce District du Kenya, en moyenne 6 sur 16 saisons de cultures ont t perdues) (Ong et al., 1999, Verchot et al., 2007). Exemple : Kenya, Ouganda, Rwanda et nord de la Tanzanie Dans les Hautes Terres dAfrique de lEst, des agriculteurs, avec 500 arbustes Calliandra, ont augment leur revenu net de 62 US$ 122 US$ selon quils utilisaient ces arbustes comme substitut ou comme supplment, et selon lendroit o ils taient localiss. Ces arbustes fourragers sont trs attractifs pour les agriculteurs car ils ne ncessitent pas ou peu dargent, pas plus quils nobligent les agriculteurs retirer des terres de la production vivrire ou dautres cultures (Franzel et Wambugu, 2007).
lgrement ngatif; -/+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif (Source : WOCAT, 2009)
Commentaires : Toutes les analyses bnfice-cot disponibles indiquent une rentabilit conomique de lintgration des arbres dans les champs de cultures (notamment les espces darbres usages multiples). Les analyses nont principalement pris en compte que les valeurs dutilisation directe, car les valeurs dutilisation indirecte, telles que les fonctions environnementales, et les valeurs de non-utilisation telles que les fonctions culturelles et religieuses sont plus difficiles valuer. En outre, les estimations des bnfices-cots sont compliques par les nombreuses sources de variation annuelle des facteurs rgissant les productions agricoles et forestires et les interactions arbres-cultures agricoles. Limpact sur les diffrentes chelles temporelles est une question particulirement pertinente pour lagroforesterie. Les exploitants agricoles faible revenu adoptent plus facilement les pratiques agroforestires dont les bnfices sont court terme, comme les jachres amliores (enrichies avec des espces darbres/darbustes fixateurs dazote) et les systmes multi-tags de court terme.
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AGROFORESTERIE
Impacts
Bnces Production au niveau de lexploitation +++ diversication des cultures ++ des rendements combins plus levs (arbres, cultures agricoles et levage) ++ fourni des produits sur lanne ++ cration de revenus en espce additionnels au niveau du bassin versant / du paysage +++ duction des risques et des pertes de production ++ accs leau potable ++ approvisionnement able en bois combustible +++ rduction des dgts sur linfrastructure hors-site + cration demplois + stimulation de la croissance conomique +++ rduction de la dgradation et de la sdimentation ++ augmentation de la disponibilit de leau + + amlioration de la qualit de leau ++ cosystme intact au niveau national / mondial +++ amlioration de la scurit alimentaire et de la scurit en eau
Economiques
Ecologiques
+++ amlioration de la couverture du sol +++ rduction de lrosion des sols (olienne et hydrique) +++ modications favorables des conditions microclimatiques (par ex. les arbres dombres qui peuvent rduire les tempratures extrmes denviron 5C, les brise-vent) ++ amlioration de la fertilit des sols et de lactivit biologique ++ augmentation de la teneur en carbone organique (au dessus et en sous-sol) ++ utilisation plus efcace de leau disponible ++ amlioration de la biodiversit et de la vie du sol ++ augmentation de la structure du sol + lutte biologique contre les ravageurs et les maladies ++ ++ ++ + + + amlioration des connaissances sur la conservation / lrosion arbres usage multiple, couvrant des besoins divers rduction de la pression sur les forts renforcement des institutions communautaires services sociaux (comme les marqueurs de frontire) valeur esthtique
+++ augmentation de la rsilience aux changements climatiques +++ amlioration de la biodiversit ++ arrt et inversion de la dgradation des terres
Socioculturels
++ ++ ++ ++
augmentation de la sensibilisation la sant environnementale rduction des conits due la baisse des impacts ngatifs hors-site paysage attrayant rduction de la dforestation Comment les surmonter
+++ protection des ressources naturelles et nationales pour les gnrations futures (patrimoine)
Contraintes Production
l
Les systmes produisent de multiples produits sous des conditions spciques : seuls quelques produits peuvent en ptir en raison de la comptition Consomme de la main duvre et du temps Besoins levs en intrants Rduction de la exibilit aux changements des marchs lis aux produits des arbres Comptition entre les arbres (parcs, brise-vent, cultures en couloirs) et les cultures agricoles pour la lumire, leau et les nutriments Interception de leau de pluie par la canope Perte de terres pour les cultures forestires non-ligneuses Appauvrissement de la nappe deau souterraine (si nappe phratique limite) Les priodes arides entranent de faibles taux de survie des semis Sensibilit du bois lattaque de parasites
Economiques
l l l
participation de tous les membres de la famille utilisation maximale dintrants disponibles localement : banques de semences darbres locaux slection despces et gestion de la canope pour rduire la comptition en dessous et au dessus du sol (p. ex. taille des branches darbres, coupes priodiques des racines) avec les techniques de collecte des eaux et de gestion de lhumidit, cette technique pourrait tre diffuse des zones plus faible pluviomtrie augmentation de la productivit des terres par unit de surface, tailles rgulires des espces darbres et darbustes durant la priode de croissance des cultures slection des espces complment avec des techniques de collecte des eaux de pluie et de gestion de lhumidit slection despces, gestion intgre des ravageurs, production de varit plus tolrantes aux parasites p. ex. la rforme politique et les droits forestiers du charbon de bois projets de contrats pour le bois de chauffage nouveaux systmes dinformation du march (par ex. par tlphones cellulaires) faciliter et renforcer les capacits des agriculteurs et des associations dexploitations forestires collaboration entre le secteur priv, la recherche et la vulgarisation de petites ppinires encouragent la collecte de semences locales
Ecologiques
Socioculturelles
Politiques forestires qui entravent la plantation, lutilisation et la proprit des arbres Barrires physiques et sociales la participation des petits exploitants au march Manque global dinformation tous les niveaux sur les marchs pour les produits agroforestiers Faible disponibilit et faible survie des semis
Rfrencesetinformationdesupport: Bekele-Tesemma, A. (ed). 2007. Profitable agroforestry innovations for eastern Africa: experience from 10 agroclimatic zones of Ethiopia, India, Kenya, Tanzania and Uganda. World Agroforestry Centre (ICRAF), Eastern Africa Region. Boffa, J. M. 1999. Agroforestry parklands in sub-Saharan Africa. Conservation Guide 34. FAO. http://www.fao.org/docrep/005/x3940e/X3940E10.htm#ch7.4 Chirwa, P.W. 2003. Tree and crop productivity in Gliricidia/Maize/Pigeonpea cropping systems in southern Malawi, Ph.D dissertation, University of Nottingham. Critchley, W. forthcoming. More People, More Trees. Practical Action Publications.
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Infrastructure + ++ ++ ++ ++ +
Exemple : Kenya, Ouganda, Rwanda et Nord de la Tanzanie La diffusion darbustes fourragers en Afrique de lEst a t considrable. En 2006, environ 10 ans aprs le dbut de cette propagation, 224 organisations travers le Kenya, lOuganda, le Rwanda, et le nord de la Tanzanie faisaient la promotion darbustes fourragers, et plus de 200000 agriculteurs les avaient plants, mme si le nombre darbustes par exploitation tait encore bien infrieur au nombre ncessaire pour nourrir une seule vache laitire. La raison pour laquelle le nombre darbustes est encore relativement faible est que de nombreux agriculteurs les adoptent progressivement. Ils veulent dabord voir comment ceux-ci se comportent, et beaucoup dagriculteurs les adoptent partiellement en appliquant diffrentes stratgies pour fournir du fourrage supplmentaire, afin dassurer une meilleure gestion des risques. En raison du niveau dinformations lev de la technologie, celle-ci ne se transmet pas facilement delle-mme et ncessite donc une facilitation de lextrieur. Des investissements considrables sont ncessaires pour atteindre dautres producteurs laitiers et pour soutenir le processus dassimilation (Franzel et Wambugu, 2007).
FAO. 2005. Realising the economic benefits of agroforestry: experiences, lessons and challenges. State Of The Worlds Forests, P. 88-97. Franzel S. and C. Wambugu. 2007. The Uptake of Fodder Shrubs among Smallholders in East Africa: Key Elements that Facilitate Widespread Adoption. In Hare, M.D. and K. Wongpichet (eds). 2007. Forages: A pathway to prosperity for smallholder farmers. Proceedings of an International Symposium, Faculty of Agriculture, Ubon Ratchathani University, Thailand, 203-222. Leakey, R.R.B., Z. Tchoundjeu, K. Schreckenberg, S. Shackleton and C. Shackleton. 2005. Agroforestry Tree Products (AFTPs): Targeting Poverty Reduction and Enhanced Livelihoods. International Journal of Agricultural Sustainability 3: 1-23. Nair, P. K. R B., M. Kumar and V.D. Nair. 2009. Agroforestry as a strategy for carbon sequestration. J. Plant Nutr. Soil Sci. 2009, 172, 1023. Sinclair, F. L. 1999. A general classification of agroforestry practice. Agroforestry Systems 46: 161180. Sood, K. K. and C. P. Mitchell. 2009. Identifying important biophysical and social determinants of on-farm tree growing in subsistence-based traditional agroforestry systems Agroforest Syst (2009) 75:175187. Verchot, L. V., M. Van Noordwijk, S. Kandji, T. Tomich, C. Ong, A. Albrecht, J. Mackensen, C. Bantilan, K. V. Anupama and C. Palm. 2007. Climate change: linking adaptation and mitigation through agroforestry. Mitig Adapt Strat Glob Change 12: 901918. WOCAT, 2009. WOCAT database on SLM technologies and SLM approaches. www.wocat.net, accessed on 15 September 2009. Woodfine, A. 2009. Using sustainable land management practices to adapt to and mitigate climate change in sub-Saharan Africa: resource guide version 1.0. TerrAfrica. www. terrafrica.org Zomer, R., A. Trabucco, R. Coe and F. Place. 2009. Trees on Farm: Analysis of Global Extent and Geographical Patterns of Agroforestry. ICRAF Working Paper no. 89. Nairobi, Kenya: World Agroforestry Centre. 60pp.
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J A R D I N S FA M I L I A U X D E C H A G G A TA N Z A N I E
Les jardins familiaux de Chagga sont des forts de bananiers densment plantes avec une strate suprieure darbres clairsems. Ce systme complexe dassociation de cultures a volu au cours des sicles, transformant progressivement la fort naturelle des piedmonts du Kilimandjaro. Un jardin familial de Chagga fait en moyenne 0,68 ha et associe de nombreux arbres et buissons fonctions diverses avec des cultures vivrires et des animaux nourris ltable, sans disposition particulire dans lespace. Cependant, dans le sens vertical, on distingue 4 tages / canopes : (1) les cultures vivrires : taro, haricots, lgumes et fourrages / herbes ; (2) cafiers : 500-1400 plants/ha ; (3) bananiers, la culture principale : 50% de la surface : 33-1200 bouquets/ha ; et (4) arbres, entre autres Cordia abyssinica, Albizia schimperiana et Grevillea robusta. Les arbres fournissent de lombre aux cafiers, servent de barrires vgtales, fournissent des substances mdicinales, du bois de feu, du fourrage, du matriau de paillage et sont mellifres ; certains ont des proprits insecticides (p. ex. Rauwolfia caffra). Ce systme multi-tag optimise lutilisation de surfaces de terres limites dans une zone trs peuple, permet une production durable avec un minimum dintrants et de risques (moins de risque dchec de culture, rsistance accrue la scheresse et aux parasites), tout en protgeant lenvironnement. La grande diversit despces fournit la fois la nourriture et des cultures de rente. Certaines parties des jardins familiaux sont irrigues et draines par un rseau de plus de 1000 canaux et fosss qui rcoltent le ruissellement de la fort de montagne. Beaucoup de ces systmes sont maintenant en mauvais tat. A partir des annes 1930, le caf a pris plus de place et il a fallu dplacer les cultures vivrires dans les basses terres. Aujourdhui, les jardins familiaux Chagga de montagne ne fonctionnent quen association avec des champs de basses terres o mas, millet, haricots, tournesol et arachides sont cultivs pour assurer la scurit alimentaire.
Mesure GDT Groupe GDT
Etude de cas
Agroforesterie
De gestion et vgtative Agroforesterie Mixte (agroforesterie) Pertes de nutriments ; Perte de la couche arable du sol Prvention Tolrant aux extrmes climatiques ; capacit tampon leve du systme (microclimat, biodiversit, irrigation) Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne leve Pour les exploitants : moyenne leve
Photo 1 : Jardin familial de Chagga avec le sommet enneig du mont Kilimandjaro en arrire-plan (Hanspeter Liniger) Prole : Jardin familiaux de Chagga typique sur une pente de 45% 1400 m dalt. avec 4 strates de vgtation : canope ouverte avec Albizia schimperiana (jusqu 20 m); strate sup. de buissons, bananiers (4-6 m); strate inf. de buissons, cafiers (1,5-2 m) et cultures vivrires, taro (< 1,5 m) -2,5 m; 3-6 m; 5-30 m. (Hemp A. et Hemp C., 2009)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide (tropical de montagne, bimodal : saison des pluies longue de mars mai, saison des pluies courte en nov.-dc.) Pluviomtrie moyenne annuelle : 1000-2000 mm (selon lorientation des pentes et laltitude) Paramtres du sol : sols volcaniques fertiles, avec une capacit leve de saturation des bases et dchange de cations Pente : collines et pentes raides (16-60%) Relief : pentes montagneuses, orientation sud / sud-est Altitude : 1000-1800 m
Mwanza
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-2 ha (en 2-3 parcelles spares) Type dexploitant : petits exploitants petite chelle, pauvres Densit de population : 650 habitants/km Proprit foncire : individuelle, rgles claniques traditionnelles (la terre ne peut pas tre vendue des trangers) Droit foncier : individuel Orientation de la production : mixte (de subsistance et commercial)
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ +++ ++ Amlioration de la couverture du sol continue Amlioration du microclimat Amlioration de la conservation du sol et diminution des pertes de sol Biodiversit et variabilit gntique leves (plus de 500 espces de plantes dont 400 plantes non-cultives) Rsistance leve aux ravageurs
Bnfices socioculturels
+++ Amlioration de la scurit alimentaire +++ Amlioration de la sant +++ Sauvegarde des savoirs traditionnels
Remarque : Les jardins familiaux Chagga sont des systmes traditionnels qui ont volu au cours des sicles en transformant progressivement la fort naturelle en jardins agronomiques. La cration de nouveaux jardins est impossible en raison de la pnurie de terres.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme na positif long terme na trs positif
Adoption
Systme dutilisation des terres traditionnel et bien adopt qui couvre env. 1200 km2 : lextension est impossible cause de la pnurie de terres. La migration des jeunes vers les zones urbaines provoque des pnuries de main-duvre et rompt la transmission des savoirs entre gnrations, ncessaire pour la gestion efficace et la continuit des jardins familiaux.
Contributeursprincipaux: Andreas Hemp, University of Bayreuth, Bayreuth, Germany; andreas.hemp@uni-bayreuth.de n Claudia Hemp, University of Wrzburg, Wrzburg, Germany; claudia.hemp@uni-wuerzburg.de Rfrencescls: Hemp, A. (1999): An ethnobotanical study on Mt. Kilimanjaro. Ecotropica 5: 147-165. n Hemp, A. (2006): The banana forests of Kilimanjaro. Biodiversity and conservation of the agroforestry system of the Chagga Homegardens. Biodiversity and Conservation 15(4): 1193-1217. n Hemp, C. (2005): The Chagga Home Gardens relict areas for endemic Saltatoria Species (Insecta: Orthoptera) on Mt. Kilimanjaro. Biological Conservatrion 125: 203-210. n Hemp, A., C. Lambrechts, and C. Hemp. (in press). Global trends and Africa. The case of Mt. Kilimanjaro. (UNEP, Nairobi). n Hemp, A., Hemp, C., Winter, C. (2009) Environment and worldview: The Chagga homegardens. In: Clack, T.A.R. (ed.) Culture, history and identity: Landscapes of inhabitation in the Mount Kilimanjar area, Tanzania. BAR International Series 1966, Archaeopress Oxford, pp. 235-303 n Fernandes E.C.M., Oktingati A., Maghembe J. 1985. The Chagga homegardens: a multistoried agroforestry cropping system on Mt. Kilimanjaro (Northern Tanzania) in Agroforestry Systems 2: 73-86.
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BRISE-VENT TOGO
Etude de cas
Agroforesterie
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Vgtative Agroforesterie Terres de culture / terres mixtes Erosion olienne ; Pertes deau dans le sol Prvention et attnuation Pas de donnes
Sur les vastes plaines dnudes du Pays Kaby au nord du Togo, des barrires darbres lgumineux (p. ex. Cassia siamea ou spectabilis, un arbre de taille moyenne (10-20 m), Albizia procera, Leucaena leucocephala) et de buissons (Cajanus cajan, Erythrina variegate) ont t plants entre les champs cultivs avec des plantes annuelles comme le mas. Les brise-vent favorisent un bon microclimat et protgent les cultures des effets nfastes du vent : rosion olienne, perte deau dans le sol et dgts physiques sur les cultures. Lefficacit des brise-vent dpend de leur permabilit, de leur espacement et de lorientation de leur plantation en fonction des vents dominants. Lefficacit maximale est obtenue avec une proportion de 40-50% de trous (espaces, vides) par rapport la surface totale du brise-vent et par la plantation des rangs perpendiculairement aux vents dominants. Afin de diminuer les turbulences latrales, la longueur des brise-vent doit mesurer au moins dix fois plus que leur hauteur. Les brise-vent protgent 15-20 fois leur hauteur en aval du vent et 1-2 fois leur hauteur en amont. Si la zone protger est grande, il faut planter plusieurs brise-vent. Plus ils sont pais, plus ils sont efficaces, mais la comptition avec les cultures pour les nutriments, leau et la lumire augmente dautant. Une taille frquente vite une comptition trop importante et fournit du bois de combustion. La plantation darbres de la famille des lgumineuses amliore les qualits du sol grce leur capacit de fixation dazote et la production de matire organique (feuilles).
2. 3. 4. 5. 6. 7.
Toutes les activits sont effectues pendant la saison des pluies, laide doutils main tels que des houes, des machettes et des dcamtres. Linstallation prend 36 mois.
Exigence en main-duvre
vent
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Brise-vent avec deux ou trois lignes darbres plantes 5 m dcart et installe entre des champs de cultures annuelles. (Idrissou Bouraima) Schma technique : La distance entre les haies brise-vent est de 20-25 m. Les brise-vent peuvent tre constitus de lignes simples, doubles, etc., selon la vitesse du vent et lobjectif de protection. La distance entre les arbres est de 5 m (voir photo). La densit des plants varie de 100 200 plants/ha, selon le nombre de lignes darbres plantes dans chaque brise-vent.
140
Conditions cologiques
Climat : subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 1000-1500 mm Paramtres du sol : drainage moyen bon, sols superficiels sableux limoneux, MOS moyen Pente : lgre (2-5%) Relief : piedmonts, plateaux / plaines, pentes de collines Altitude : 100-500 m
Kara
Sokod
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-2 ha Type dexploitant : petite chelle, assez riches (env. 1,5% des exploitants agricoles). La technologie des brise-vent est peu connue par la plupart des paysans. Densit de population : dans la rgion : 300 habitants/km Proprit foncire : individuelle (avec titres) Droit foncier : individuel Niveau de mcanisation : pas de donnes Orientation de la production : de subsistance et commercial
Kpalim Lom
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels Bnfices hors site Faiblesses et comment les surmonter Diminution de la surface cultivable installer le minimum de brise-vent pour une
protection optimale. Diminution des rendements le long des brise-vent (comptition pour les nutriments, leau, la lumire) viter de planter les arbres et buissons trop densment et tailler souvent. Les brise-vent constituent des abris vermine / parasites (rats, insectes) chasser rgulirement ces animaux. Augmentation des besoins en main-duvre
Remarque : Le calcul des cots comprend lachat des semences, boutures ou plants et le travail de prparation et de plantation. Dans certaines circonstances, il est ncessaire de protger les plants contre des herbivores ou contre dautres dgts.
Adoption
100% des familles qui ont plant des brise-vent dans la zone dtude de cas lont fait sans autre aide que des conseils techniques. Cependant, la tendance la diffusion est faible dans la rgion car la technologie des brise-vent est peu connue par la majorit des paysans.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme positif trs positif
Contributeurprincipal:Mawussi Gbenonchi, Ecole Suprieure dAgronomie, Universit de Lom (ESA UL), Lom, Togo; gmawussi@gmail.com Rfrencescls: Care International Togo. 1997. Agroforestry training and demonstrations in northern Togo. Final report to European Union B7-5040/93/21 n Louppe, D., H. Yossi. 1999. Les haies vives dfensives en zones sches et subhumides dAfrique de lOuest. Atelier Jachres, Dakar. n Ariga, E. S., 1997. Availability and Role of Multipurpose Trees and Shrubs in Sustainable Agriculture in Kenya. Journal of Sustainable Agriculture 10:2/3, 25-35. n WOCAT. 2007. WOCAT database on SLM technologies. www.wocat.net
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S YS T M E A G R O F O R E S T I E R G R E V I L L E A K E N YA
Grevillea robusta (le chne soyeux australien) a dabord t introduit en lInde et en Afrique de lEst en tant quarbre dombrage pour les thiers et cafiers ; il est actuellement utilis dans les zones dexploitations petite chelle (mas / haricots). Il existe trois principaux types dagroforesterie Grevillea : (1) la plantation le long des limites de proprit ; (2) les Grevillea plants ici et l sur les terres de culture, les faisant ressembler des forts ouvertes multi-tages ; (3) les cultures en alles sur des terrasses. La plantation en limite de proprit est la plus courante : elle est dcrite dans cette tude de cas. Grevillea est facile implanter et assez rsistant aux parasites et aux maladies. Les arbres sont rgulirement branchs les branches latrales du tronc sont coupes pour limiter la concurrence avec les cultures. La concurrence est de toute faon faible et peut encore tre diminue en creusant une petite tranche autour des arbres pour couper les racines superficielles. Grevillea est plant des fins diverses : pour dlimiter les proprits, fournir du combustible et du bois duvre, (la taille des branches latrales qui repoussent rapidement), donner de lombre et pour leur valeur ornementale. En mme temps, leur prsence apporte de la matire organique, fournit un matriau de paillage qui amliore la couverture du sol, ralentit le vent et favorise le recyclage des nutriments grce son enracinement profond. Il peut tre plant dans de nombreuses zones agro-cologiques, du niveau de la mer jusqu 2000 m daltitude. Il est trs bien adapt aux zones dagriculture intensive mixte. Pour lutter efficacement contre lrosion des sols sur des pentes, la plantation de Grevillea doit tre associe dautres mesures telles que les fanya juu, les terrasses en banquettes, les bandes enherbes et des mesures agronomiques.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne
Etude de cas
Agroforesterie
Vgtative Agroforesterie Mixte (cultures et arbres) Problme dhumidit du sol ; Dclin de la fertilit ; Diminution du taux de MOS ; Perte de terre arable par rosion hydrique Attnuation Tolrance leve aux changements de temprature et pluviomtrie, Grevillea pousse dans des climats trs varis
3.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Plantation de Grevillea entre des parcelles de petits exploitants utiliss pour la culture de mas et haricots. Photo 2 : Vue dtaille dun rang de Grevillea Photo 3 : Grevillea plants isolment pour donner de lombre dans une plantation de caf. (Photos : Hanspeter Liniger)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 1000-1500 mm Paramtres du sol : bon drainage, nitosols profonds et bien drains, taux de matire organique souvent faible, en partie moyen Pente : moyenne avec collines (8-30%), en partie plus raide Relief : crtes, pentes de collines/ montagnes, piedmonts/ valles Altitude : 1000-1500 m
Conditions socioconomiques
Zone dtude de cas
Surface de terre par mnage : surtout1-2 ha, en partie <1 ha Type dexploitant : surtout petite chelle Densit de population : > 500 habitants/km Proprit foncire : individuelle avec titre Droit foncier : individuel Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : mixte (de subsistance et commercial) : produits vendus : bois de Grevillea, caf, noix de macadamia et lait
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
Remarque : Le calcul des cots est bas sur une plantation en limite de proprit (en considrant que la taille moyenne des parcelles est de 25 m sur 25 m et que lintervalle entre arbres est de 1 m = 1000 arbres/ha). Une personne peut planter 50 arbres par jour. La main-duvre ncessaire pour la gestion est leve. Les plants sont galement chers mais ce cot peut tre diminu en rcoltant des sauvageons (germinations sauvages spontanes) et en crant des ppinires individuelles ou en groupe.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme Lgrement positif Lgrement positif long terme trs positif trs positif
Adoption
Tous les exploitants agricoles du basin versant (120 familles au total) ont accept spontanment la technologie.
Contributeursprincipaux: John Munene Mwaniki, Ministry of Agriculture & Rural Development, Embu, Kenya; mwanikijm2002@yahoo.com. Ceris Jones, Agronomica, UK; ceris.a.jones@btopenworld.com Rfrencescls: ICRAF. 1992. A selection of useful trees and shrubs in Kenya. n ICRAF, Nairobi. Guto et al (1998) PRA report, Kiawanja catchment, Nembure division, Embu DistrictKenya. Ministry of Agriculture, Nembure division, Embu. n Harwood CE. 1989. Grevillea robusta: an annotated bibliography: ICRAF, Nairobi. n Rocheleau D., F. Weber and A . FieldJuma. 1988. Agroforestry in dryland Africa: ICRAF, Nairobi http://www.winrock.org/forestry/factpub/factsh/grevillea.htm. http://www.ces.uga.edu/pubcd/b949-w.html
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R G N R AT I O N N AT U R E L L E A S S I S T E PA R L E S PAY S A N S N I G E R
La rgnration naturelle assiste par les paysans (RNAF) est une rgnration systmatique des souches vivantes et bourgeonnantes des vgtaux indignes qui taient auparavant coupes et brles pour la prparation traditionnelle des champs. Les plants et / ou repousses sont gres et protges par les paysans locaux. Les espces enracinement profond sont mieux adaptes car elles nentrent pas en comptition avec les cultures et poussent bien, mme en cas de pluies insuffisantes. Dans la zone dtude de cas, les espces les plus intressantes selon les paysans sont Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum et Guiera senegalensis. La densit idale en association avec des crales est de 50-100 arbres lhectare. Sur chaque souche, la tige la plus grande et la plus droite est conserve et les branches latrales sont coupes jusqu environ mi-hauteur. Les pousses supplmentaires sont enleves. La taille rgulire des pousses et des branches latrales stimule la croissance. Les paysans sont encourags laisser 5 tiges / pousses par arbre, en couper une par an et en laisser une autre repousser sa place. Lorsquune tige est coupe, les feuilles sont laisses sur le sol o elles freinent lrosion et sont manges par les termites, ce qui recycle les nutriments dans le sol. Le reste des pousses continue crotre, fournissant une rserve de bois continue. Le bois est rcolt ds la premire anne sur les coupes. A partir de la deuxime anne, le bois est assez gros pour tre vendu. Une forme plus intensive de RNAF consiste exploiter tous les rejets de souches du terrain. Cette option permet dutiliser des terres qui resteraient improductives pendant la saison sche de 8 mois. La RNAF est une mthode simple, peu coteuse et bnfices multiples, de rgnration de la vgtation, accessible tous les paysans et adapte aux besoins des petits exploitants agricoles. Elle diminue la dpendance aux apports extrieurs, est facile pratiquer et apporte de nombreux bnfices aux habitants, au btail, aux cultures et lenvironnement. La disposition des arbres doit tre soigneusement tudie en cas de labour.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Vgtative et de gestion Agroforesterie Surtout cultures annuelles
Etude de cas
Agroforesterie
Dforestation ; Erosion olienne et sdimentation (vitesse accrue du vent, temptes de sable) ; Pnurie deau ; Mouvements de dunes Surtout rhabilitation, en partie attnuation Tolrance aux extrmes climatiques (scheresses, augmentation des tempratures, diminution de la pluviomtrie, etc.)
3. 4.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : faible Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Systme en RNAF arriv maturit, Maradi, avec du millet et une densit denviron 150 arbres/ha Photo 2 : Repousses darbres devant un paysan et bois rcolt dans le fond. Il est noter que la culture (millet) pousse proximit de larbre, sans que le millet en souffre. Photo 3 : Repousses sur une souche et des racines : les bases de la RNAF. Photo 4 : Une ferme typique en RNAF, aprs la rcolte du millet. Photo 5 : Aprs un an, de nombreuses tiges ont pouss, vigoureuses et droites. Une ou deux dentres elles seront rcoltes chaque anne ; les repousses prendront leur place (photos de Tony Rinaudo)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 150-500 mm (variable) Paramtres du sol : fertilit basse, sols trs superficiels, drainage et taux de MOS faible Pente : surtout plat, en partie lgrement vallonn Relief : surtout plaines Altitude : 200-300 m Surface de terre par mnage : 1-5 ha (moyenne zone de production) Type dexploitant : petite chelle ; trs pauvre pauvre Densit de population : 11 habitants/km Proprit foncire : individuelle (gnralement sans titre) Droit foncier : individuel Niveau de mcanisation : surtout manuel / en partie traction animale
Conditions socioconomiques
Agadez
Maradi Niamey
Zinder
Augmentation de la production de bois (en valeur : + 57%) Augmentation du revenu Augmentation de la production des cultures (au moins double) Charge de travail allge : le dfrichage et brlis annuel des repousses (pour la prparation des sols) nest plus ncessaire Augmentation de la production animale (gousses nourrissantes en fourrage)
Bnfices cologiques
+++ Augmentation de la couverture du sol, de la biomasse et de la densit darbres (de 30 45 arbre/ha en moyenne) +++ Diminution de la vitesse du vent (effet brise-vent) : les riches sdiments se dposent mieux ; amlioration du microclimat +++ Augmentation de la matire organique, feuilles, branches tailles +++ Augmentation de la fertilit (fumier du btail qui reste plus aux champs, cause des arbres) +++ Biodiversit augmente : cration dhabitats, de nourriture et dabris pour les prdateurs des ravageurs des cultures. +++ Augmentation de la tolrance la scheresse : les arbres rgnrs sont indignes et ont un systme racinaire mature
Bnfices socioculturels
Augmentation de la scurit alimentaire : feuilles / fruits comestibles ; transition entre disettes +++ Qualit de vie amliore : moins de vent et de poussire, plus dombre ; le paysage dnud redevient une savane naturelle. +++ Accroissement des risques frein : la RNAF est une assurance ++
Remarque : Les cots proviennent surtout de la main-duvre. Un homme peut prparer 1 ha en 1-3 jours, selon la densit des arbres (le travail est effectu par le propritaire de la ferme, rarement par des ouvriers). Pas dintrants, pas doutils en plus de ceux de la ferme (houe, hache, machette, etc.). Lentretien dpend aussi de la densit et prend 1-2 jours/an/ha.
Benefit-cost ratio
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme trs positif trs positif
Faiblesses et comment les surmonter Prsence insuffisante de souches pandre des graines darbres indignes (peu
de bnfices court terme ; pertes leves). Valeurs / normes culturelles : un bon paysan nettoie bien (= pas darbres) travailler avec toutes les parties prenantes pour changer les normes. En saison sche, la terre (et les arbres) sont considrs comme une proprit commune : dgts et coupes darbres sur les terres dautrui crer un sens de la proprit des arbres : (1) encourager les communauts crer des lois qui font respecter la proprit ; (2) approbation par les autorits forestires locales du droit des paysans rcolter le fruit de leur travail.
Remarque : Revenu annuel de la vente du bois : 140 US$ ( partir de la 6me anne). Selon les estimations, le bnfice total par hectare (ventes de bois, augmentation des rendements et de la productivit du btail, plantes sauvages, etc.) serait de 200 US$/ha, compar linvestissement en main-duvre de 10-15 US$.
Adoption
La technologie a dabord t mise en uvre dans la rgion de Maradi, au Niger, au dbut des annes 1980. Elle sest surtout diffuse spontanment, avec un minimum dassistance extrieure. La surface en RNAF couverte par les arbres est de plus de 50000 km au Niger.
Contributeursprincipaux:Tony Rinaudo; World Vision, Melbourne; tonyrinaudo@worldvision.com.au; Dov Pasternak ICRISAT-WCA, Niamey, Niger; d.pasternak@icrisatne.ne Rfrencescls: Rinaudo T (1999): Utilising the Underground Forest: Farmer Managed Natural Regeneration of Trees, in Dov Pasternak and Arnold Schlissel (Eds). Combating Desrtification with Plants. n Cunningham PJ and Abasse T (2005): Reforesting the Sahel: Farmer Managed Natural Regeneration; in Kalinganire A, Niang A and Kone A (2005). Domestication des especes agroforestieres au Sahel: situation actuelle et perspectives. ICRAF Working Paper, ICRAF, Nairobi. n Haglund E, Ndjeunga J, Snook L, and Pasternak D (2009): Assessing the Impacts of Farmer Managed Natural Regeneration in the Sahel: A Case Study of Maradi Region, Niger (Draft Version)
145
S YS T M E D E S PA R C S A G R O F O R E S T I E R S B U R K I N A FA S O
Les parcs agroforestiers de lAfrique de lOuest semi-aride et du Sahel sont des systmes traditionnels dans lesquels des arbres de valeur poussant spontanment sont protgs et entretenus sur des terres de culture et de pture. Pour les populations rurales du Sahel, les arbres des parcs ont de multiples fonctions : ils leur servent la fois dpicerie, de pharmacie et de silo. De nombreuses espces locales rputes constituent une source de nourriture et de scurit alimentaire pour les habitants et le btail ; elles protgent et enrichissent aussi les sols. Les principales espces darbres sont : le baobab (Adansonia digitata), le tamarinier (Tamarindus indica), Faidherbia albida, le karit (Vitellaria paradoxa, voir photo 1 cidessous), et le nr (Parkia biglobosa). Le rendement des cultures augmente sous et autour des arbres, surtout sous Faidherbia albida, grce au microclimat favorable et laccumulation de matire organique de la litire, du produit de la taille et de la dcomposition des racines dans les sols prdominance sableuse et pauvre. La gestion des parcs est assure par la rgnration assiste des arbres (voir : Rgnration naturelle assiste, Niger) ; par la plantation darbres (surtout proximit des habitations) ; par des jachres amliores (au cours desquelles des arbres de rente et qui amliorent la fertilit sont plants avant cessation des cultures) ; par la protection contre les incendies. Les paysans utilisent couramment les techniques de sylviculture pour augmenter la productivit des arbres dans les parcs : protection des plants et cltures, arrosage et slection des pousses les plus vigoureuses. Les arbres sont taills pour amliorer leur productivit, pour diminuer lombre et favoriser la croissance des cultures associes et produire du bois de feu et du fourrage. La taille stimule la repousse des feuilles, provoque un pic de croissance foliaire supplmentaire pendant la saison des pluies et rduit la production de gousses. La coupe en taillis et des branches du tronc aide rduire la comptition avec les cultures et fournir du bois et dautres produits du bois pour les espces croissance vigoureuse.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Vgtative Agroforesterie
Etude de cas
Agroforesterie
Mixte (culture et arbres) Problme de dsertication ; Dclin de la fertilit ; Faible taux de MOS ; Erosion hydrique de la terre arable Attnuation Tolrance accrue grce lutilisation despces indignes
2. 3. 4. 5.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne Pour lentretien : leve
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Parc Karit millet Sapone, Burkina Faso. (Jules Bayala) Photo 2 : Faidherbia albida dominant un systme de parc avec du petit mil. (William Critchley)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 720 mm (unimodale) Paramtres du sol : limons sableux, rgosols ; taux de MOS bas Pente : surtout plat Relief : plaines Altitude : pas de donnes Surface de terre par mnage : 1-5 ha Type dexploitant : pauvre mieux loti (tous ceux qui possdent des terres) Densit de population : 76 habitants/km Proprit foncire : surtout propritaires ; parfois, emprunt de terre Droit foncier : individuel Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : mixte (de subsistance et commercial)
Ouahigouya
Conditions socioconomiques
Zone dtude de cas Ouagadougou Koudougou Bobo Dioulasso
+++ Augmentation de la production de fruits ++ Augmentation des revenus + Augmentation de la production de fourrage (les feuilles sont utilises en saison sche) + Augmentation des rendements (paillage et pompe nutriments)
Bnfices cologiques
+++ ++ ++ ++ ++ + + ++ ++ +++ ++ + + + Diminution de la vitesse du vent (cultures et maisons) Meilleure couverture du sol (paillage et canope) Amlioration du microclimat Amlioration de la fertilit du sol (litire de feuilles et recyclage des nutriments) Diminution de la perte de sol Taux dhumidit du sol accru (le paillage favorise linfiltration) Amlioration de la biodiversit (abeilles, oiseaux, etc.) Amlioration des connaissances en conservation / rosion (interactions entre parties-prenantes) Amlioration de lhabitat (plus de bois disponible) Moins de dforestation (source alternative de bois de feu et duvre) Cration demplois (gestion des arbres et bcheronnage) Diminution des inondations en aval Diminution de la sdimentation en aval Augmentation du dbit des cours deau en saison sche
Bnfices socioculturels
Remarque : Pas de donnes disponibles pour les cots. Cependant, les cots de gestion de ce systme dexploitation des terres sont faibles, seule la taille est ncessaire ; cest en fait une rcolte de fourrage et de bois.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien short term lgrement positif lgrement positif long term trs positif trs positif
Remarque : Les cots de mise en place et dentretien dans les parcs traditionnels sont difficiles chiffrer car les arbres stablissent par rgnration naturelle et sont ensuite levs . Les revenus annuels de la vente de produits du nr sont estims 50-60 US$ (26% du revenu des paysans) et ceux de la vente de noix de karit reprsentent 20-60% du revenu des femmes en zone rurale.
Adoption
Des dizaines de millions de personnes vivent dans les parcs traditionnels du Burkina Faso, du Mali, du Sngal et du Niger. Au Mali, environ 3,6 millions de personnes pratiquent lagroforesterie dans des parcs avec une moyenne de 40 arbres lhectare.
Contributeurprincipal:Jules Bayala, CORAF; secoraf@coraf.org; www.coraf.org Rfrencescls: Boffa,J.M. 1999. Agroforestry parklands in Sub-Saharan Africa. FAO Conservation guide no.34, Rome, 230pp. n Jonsson K, CK. Ong and JCW. Odongo . 1999. Influence of scattered nere and karite trees on microclimate, soil fertility and millet yield. Experimental Agriculture 35:39-53. n Bayala J., J. Balesdent, C. Marol, F. Zapata, Z. Teklehaimanot, SJ. Quedrago. 2006. Relative contribution of trees and crops to soil carbon content in a parkland system in Burkina Faso using natural 13C abundance. Nutrient Cycling in Agroecosystems 76:193-201.
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G E S T I O N I N T G R E D A G R I C U LT U R E E T D L E V A G E
Du petit btail attach sur des terres agricoles aprs la rcolte, au Cap Vert. (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition: Dans la gestion intgre dagriculture et dlevage (GIAE), lagriculture et llevage interagissent pour crer des synergies, rendant lutilisation des ressources optimale. Les dchets produits par lun des composants servent de ressources pour lautre : le fumier provenant du btail est utilis pour amliorer la production agricole tandis que les rsidus de culture et les sous-produits (p. ex. les mauvaises herbes) sont des complments alimentaires pour les animaux. Les gramines et les tailles des arbres agroforestiers se dveloppant sur les barrires de conservation, ainsi que les lgumineuses fixatrices dazote cultives dans les systmes dagriculture de conservation, sont dautres sources potentielles de fourrages. Llevage est intrinsque la plupart des systmes culturaux africains : celui-ci fournit la traction et le transport ainsi que de la viande, du lait et des peaux. Les amliorations de la composante levage de ces systmes intgrs comprennent le passage des pturages intensifs grce des enclos de nuit, les plantations fourragres / la production de foin, et dans les zones les plus humides, la stabulation (laffouragement en vert, le zro-pturage). Diffrents facteurs influencent le type et lefficacit des interactions entre lagriculture et entre llevage, comprenant les paramtres socio-conomiques (accs la terre, main duvre et capitaux) et les conditions cologiques (tempratures et prcipitations). Applicabilit: Les systmes intgrs dagriculture et dlevage sont frquents dans les zones semi-arides et subhumides (et humides) ainsi que dans les rgions montagneuses tropicales / tempres. tant donn la demande croissante pour les produits de llevage, les zones subhumides sont senses avoir le meilleur potentiel pour rpondre la plus grande partie de cette augmentation. La GIAE peut tre applique dans beaucoup de rgions mais a besoin dtre adapte et modifie selon les conditions dominantes. Rsiliencelavariabilitclimatique: Les systmes de GIAE ont tendance tre relativement bien adapts la variabilit du climat en raison de leur diversit et de leur flexibilit - en particulier lorsque la conservation de leau et des sols, la collecte de leau et lagroforesterie sont intgres dans des systmes globaux. Principauxbnfices: Une GIAE bien gre augmente le rendement des cultures ; amliore lactivit biologique et la sant des sols ; augmente la fertilit grce au recyclage des lments nutritifs, la plantation de cultures et darbres fixateurs dazote ; rduit lrosion ; intensifie lutilisation des terres et amliore la productivit et la sant du btail. Inclure les animaux dans les systmes dexploitation augmente la durabilit et rduit la dpendance aux intrants extrieurs. La GIAE rduit la pauvret et la malnutrition et renforce la durabilit de lenvironnement. Le niveau de stockage du carbone peut tre lev : dans un cas en Afrique de lOuest, des sols ayant reu du fumier pendant cinq ans avaient 1,18 t/ha de plus de carbone prsent que les sols traits seulement avec des rsidus vgtaux (Woodfine, 2009 et FAO, 2007). Cependant, le bilan carbone est affect ngativement par le mthane mis par le btail. Adoptionettranspositiongrandechelle: Une organisation et une gestion habiles des cheptels et des terres sont ncessaires. Les rgles et rglementations doivent tre suivies par toutes les parties concernes, en particulier en ce qui concerne les zones dexclusion de pturage, la sant et la nutrition animales. Des comptences spcifiques peuvent tre enseignes mais beaucoup doivent tre apprises travers lexprience.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ ha/an) Dans des systmes sylvo / agro-forestiers Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production ++ ++ + + ++ 0,1-0,8* Jusqu 3* ++ ++ ++ ++ ++ + ++ ++ ++ + + ++ ++ + ++ + ++
* pour les10 20 premires annes de la gestion modie dutilisation des terres (Source : Woodne, 2009)
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Origine et diffusion
Origine: En Afrique, lagriculture traditionnelle tait gnralement fonde sur des systmes mixtes dagriculture et dlevage, avec une prdominance majeure de llevage quand les prcipitations taient trop faibles et incertaines pour permettre une quelconque production agricole. Les systmes agricoles purs ont t dvelopps seulement quand les cultures cralires mcanises grande chelle ont t introduites, ou lorsque les cultures de rente comme le caf, la canne sucre ou le th se sont tablies. Les maladies animales ont pu galement jouer un rle dans certaines rgions. Aujourdhui, ces systmes sont rendus plus solides et plus polyvalents avec la redcouverte et les modifications des techniques traditionnelles, comprenant les rotations culture / btail, les jachres, les cultures mixtes, les rgles de pturage ; en association avec lagroforesterie, lamlioration despces fourragres, les pratiques spcifiques de conservation de leau et des sols, et les races animales plus productives. Principalement applique : Ethiopie, Kenya, Afrique du Sud, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe.Egalementutilise: Burkina Faso, Mali et Sngal
Principes et types
La GIAE est en train dvoluer comme un systme de production trs viable et trs frquent, permettant aux petits exploitants de tirer partie de la complmentarit et des synergies entre les cultures et le btail pour amliorer le cycle des lments nutritifs, lutilisation efficace des ressources, et pour la sauvegarde de lenvironnement. Voici certaines activits ou pratiques dans un systme intgr dagriculture et dlevage : Animaux nourris en stabulation (zro pturage) : Cette pratique sest considrablement dveloppe grce lintroduction, dans les zones les plus humides, de vaches laitires (en particulier) nourries en stabulation. Cela a conduit une intensification gnrale des systmes dagriculture et dlevage. Les systmes dexploitation, dans leur ensemble, ont t amliors en les combinant avec des pratiques vgtales de conservation de leau et des sols, souvent bases sur lherbe napier qui est un excellent fourrage, avec de lagroforesterie, et parfois avec des plantes biogaz. Collecteettransfertdesnutriments:: Les rsidus de culture sont parfois stocks mais la plupart reste sur les champs aprs la rcolte, pturs de faon opportuniste et souvent sous-utiliss. Les exploitants agricoles peuvent mettre les animaux en enclos sur les terres cultives ou les rassembler autrement et pandre le fumier sur leurs terres agricoles pour en amliorer la fertilit et donc la production. Dans les systmes agro-pastoraux, les animaux pturent librement pendant la journe et sont pendant la nuit dans les enclos ou sur les terres agricoles. Lquilibre alimentaire dun animal influence les proprits de ses missions de gaz (en particulier le mthane), et dans ce contexte, la gestion du fumier est importante. Lesculturesusagedouble (pour lalimentation humaine et animale food - feed) permettent aux agriculteurs daugmenter la productivit par unit de surface avec les mmes ressources. Des progrs significatifs ont dj t raliss dans le dveloppement et la promotion du nib usage double en Afrique de lOuest, et le mas est dj gr par les producteurs laitiers des Hauts Plateaux du Kenya en tant que culture food - feed. Lajoutoulecontrledespces implique lamlioration des pturages par la plantation despces valeur ajoute (p. ex., les gramines, les arbustes / arbres usages multiples) pour augmenter la production de biomasse ( plantations denrichissement ), radiquer les espces envahissantes par une coupe slective tout en encourageant la rgnration naturelle despces locales souhaitables. Dans des conditions arides, des techniques de collecte deau peuvent tre utiles. Productiondefoin permet la constitution de rserves pour la saison sche partir des excdents de la saison des pluies. Le stockage des fourrages permet aux animaux de survivre pendant les priodes arides sans avoir surpturer les terres. Celuici joue galement un rle tampon en cas de scheresse extrme, lorsque les prix du march des animaux sont trs faibles. Cependant, la conservation du fourrage sous forme de foin ou densilage, nest pas une pratique frquente dans les petites exploitations agricoles en Afrique subsaharienne en raison dun manque dinformation sur la conservation des fourrages en conditions tropicales, et sur la rsilience des races locales des conditions difficiles et une mauvaise alimentation. Production de fourrages, dherbes et de lgumineuses arbores est souvent dveloppe sur des diguettes et en intercalaire avec des cultures vivrires ou de rente. Des haies vives peuvent aussi servir aux mmes fins.
En haut : Vache nourrie en stabulation avec des rsidus de culture, au Kenya. (Hanspeter Liniger) En milieu : Transport dherbes pour laffouragement en stabulation, en Ethiopie. (Hanspeter Liniger) En bas : Vaches laitires nourries en stabulation, en Ouganda. (William Critchley)
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Les enclos : Si les pturages sont gravement dgrads en raison du surpturage alors une mise en dfens (sociale aussi bien que physique) est souvent la premire tape, suivie dune priode de repos de plusieurs annes. Aprs une bonne rgnration et repousse de la vgtation, les systmes de gestion qui entretiennent ltat de la terre sont laffouragement en vert (cut-and-carry) ou le pturage contrl (p. ex., le pturage tournant) laissant des priodes de rcupration la vgtation. Les animaux pour les travaux agricoles et le transport constituent une technologie approprie, abordable et durable, utilise dans la plupart des pays dAfrique subsaharienne. Les animaux de trait, notamment les bovins et les nes, fournissent aux petits agriculteurs une force indispensable pour cultiver et transporter. La traction animale peut galement tre employe pour soulever leau, broyer, abattre des arbres, niveler les terres et construire des routes.
Dgradation des terres Erosion hydrique Erosion olienne Dtrioration chimique du sol Dtrioration physique du sol Dgradation biologique Dgradation hydrique Eleve Modre Faible Insignifiante
Applicabilit
Dgradations des terres concernes
Dtrioration chimique des sols : baisse de la fertilit et rduction de la teneur en matire organique. Dgradation biologique : rduction de la couverture vgtale et baisse de la diversit / composition des espces, perte de valeur des fourrages. Mauvaise sant des animaux en raison de la disponibilit et de la qualit limite des aliments. Le feu est une pratique de gestion largement utilise pour le dbroussaillage, la stimulation de la croissance et la lutte antiparasitaire. Le brlis des parcours et des rsidus de culture, outre les missions de CO2, rduit les niveaux de matire organique du sol et dlments nutritifs.
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions cologiques
Climat : Principalement, en zones subhumides humides, en partie semi-aride, avec principalement des prcipitations entre 750-1500 mm (mme plus leves encore). Terrain et paysage : Aucune restriction, tous les types de pente, de plat vallonn. Sols : Aucune restriction.
Pente (%) trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socioconomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : Principalement sur les petites moyennes exploitations, principalement avec la traction animale et le travail manuel, faible niveau de mcanisation ( quelques exceptions prs : la replantation / le rensemencement). Orientation de la production : Principalement de subsistance et mixte, mais aussi commerciale (p. ex., au Kenya et en Afrique du Sud) Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Dans la plupart des cas, droits individuels dutilisation des terres et droits communaux (organis). Comptences et connaissances requises : Par rapport aux autres pratiques de GDT, niveaux de comptence moyens levs, en fonction des pratiques de GIAE appliques, par exemple si une unit de vaches laitires en stabulation est introduite. Les exploitants agricoles doivent se soumettre des programmes de formation pour apprendre mieux appliquer la technologie, y compris la conservation des terres, lamlioration des pturages et le contrle des espces envahissantes. Garder des animaux bien nourris, sains et productifs ncessite un niveau lev de comptences. Exigence en main d-uvre : Les niveaux des besoins en main-duvre sont moyens levs pour le btail nourri en stabulation avec un affouragement en vert et sont levs pour la rhabilitation des pturages par lajout despces avec des pratiques vgtales et des structures (p. ex. pour la collecte des eaux). Dans ce cas, les besoins en main duvre sont principalement ncessaires pour la phase de mise en place.
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
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Economie
Cots de mise en place
50-600 US$/ha 150-4000 US$/ha 140-600 US$/ha 30-650 US$/ha 5-50 US$/ha 50-1400 US$/ha
Cots dentretien
0-200 US$/ha 10-200 US$/ha 0-100 US$/ha 0-50 US$/ha 0-10 US$/ha 0-30 US$/ha
En Afrique de lEst, la valeur du fumier et de la traction animale est gale la valeur de la viande, et lAfrique sub-saharienne dans son ensemble a le potentiel daccrotre la valeur brute totale des produits de llevage denviron un tiers. Comme les systmes mixtes dagriculture et dlevage se dveloppent, limportance relative de la traction animale et du fumier augmentera (Ogle, 1996).
Pourcentage de la valeur brute Output Afrique de lOuest 21 4 56 11 8 Afrique Centrale 3 1 79 12 5 Afrique de lEst 39 3 38 17 3 Afrique du Sud 26 2 58 9 5 ASS
Travail
Equipement
Intrants agricoles
Travail
Equipement
Intrants agricoles
31 3 47 15 4
Les cots de main duvre en dollars US sont similaires entre pratiques de GDT en thiopie et en Afrique du Sud. En Ethiopie, il faut davantage de main-duvre manuelle et non forme quen Afrique du Sud, mais elle est plus qualifie (et donc plus chre) en Afrique du Sud. Les cots de mise en place peuvent tre relativement levs pour les matriaux de clture, et en augmentation quand le rensemencement / la replantation, le contrle des espces envahissantes, ou la collecte de leau est ajout(e). Les cots dentretien sont gnralement faibles. Dans le cas de btail nourri en stabulation, les cots initiaux sont levs, tant pour lachat des animaux et que pour les btiments. Les cots par hectare pour la GIAE sont relativement faibles par rapport dautres groupes de GDT, mais la productivit gnralement faible des pturages par rapport aux terres cultives rend difficile une comparaison lhectare.
Bnfices de production
Plusieurs tudes menes rcemment ont clairement montr que lintgration de llevage avec des cultures a pour rsultat lamlioration de 50% (hauts plateaux thiopiens) plus de 100% (au Zimbabwe) ou plus, en termes de productivit agricole et de revenu, par rapport aux petites exploitations qui ne dveloppent que des cultures de subsistance . Environ 25% du produit national agricole en Afrique subsaharienne provient de llevage, sans considrer les contributions de la traction animale ou du fumier (Winrock International, 1992; dans Pell 1999). Lorsque la traction et le fumier sont inclus, llevage contribue 35% des produits nationaux agricoles (Pell, 1999).
Exemple : Sngal Le Centre de Recherche sur lAgriculture Rgnratrice de lInstitut Rodale au Sngal a travaill en troite collaboration avec 2000 agriculteurs rpartis en 59 groupes pour amliorer la qualit des sols, intgrer un btail nourri en stabulation dans les systmes de culture, ajouter des lgumineuses et des engrais verts, amliorer lutilisation des engrais et du phosphate naturel, intgrer des systmes de collecte deau et dvelopper des systmes efficaces de compostage. Le rsultat a t une amlioration des rendements de mil de 75 195 % - de 330 600-1000 kg ha, et des rendements de larachide de 340 600-900 kg/ ha. Ces rendements sont galement moins variables danne en anne, avec pour consquence une amlioration de la scurit alimentaire des mnages ce qui contribue clairement une adaptation au CC (FAO 2007) Exemple : Kenya Dans les Hautes Terres semi-arides du Kenya, la perte deau par ruissellement reprsentait plus de 80% des prcipitations en raison dun sol nu. La production de fourrage tait principalement compose de gramines annuelles et dherbaces faible valeur. Dans un systme de pturages tournants avec une couverture du sol de plus de 40%, le ruissellement a t rduit zro. La couverture vgtale tait constitue principalement de gramines vivaces et la production tait entre 4 8 fois plus leve que sur les terres surptures. En outre, il a t not que sous les acacias, les gramines vivaces haute valeur taient prserves, mme dans la zone de surpturage (Liniger et Thomas, 1998).
Rapport benefice-cot
court terme Productivit fourragre / agricole /animale + long terme ++/+++ quantitatif Aucune donne disponible
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G E S T I O N I N T G R E D A G R I C U LT U R E E T D L E V A G E
Impacts
Bnces Production au niveau de lexploitation +++ +++ ++ ++ ++ augmentation des rendements et de la qualit agricoles amlioration de la nutrition et de la productivit du btail augmentation de la production et de qualit fourragres diversication de la production fourniture dnergie grce la traction et (parfois) la production de biogaz augmentation du revenu agricole cration dopportunits demplois, diffusion du travail recyclage des ressources, rduction des recours aux engrais chimiques (intrants) au niveau du bassin versant / du paysage ++ rduction des risques et des pertes de production au niveau national / global +++ amlioration de la scurit alimentaire
Economiques
++ + +
++ + +
stimulation de la croissance conomique diversication et cration demplois ruraux rduction des dgts sur linfrastructure hors-site rduction de la dgradation et de la sdimentation cosystme intact augmentation de la disponibilit de leau augmentation de la qualit de leau rduction du transport par le vent des sdiments augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale paysage attrayant rduction de la migration rurale-urbain Comment les surmonter
Ecologiques
+++ augmentation de la fertilit des sols et de la matire organique (amlioration du recyclage des nutriments) ++ amlioration de la couverture du sol ++ rduction de lrosion des sols (olienne et hydrique) ++ amlioration de la biodiversit ++ amlioration de la sant animale + amlioration de la disponibilit de leau + amlioration du microclimat
+ ++ + + +
++ ++ ++
rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication augmentation de la rsilience au changement climatique amlioration de la biodiversit
Socioculturels
++ ++ +
amlioration des connaissances sur la conservation / lrosion rduction de la charge de travail (traction) amlioration du rgime alimentaire des mnages
+ ++ ++
Contraintes Production
l l l
Faible valeur nutritive des rsidus de culture Mouches ts-ts dans les zones spciques Plus grande vulnrabilit possible aux perturbations depuis que les productions animales et agricoles sont interdpendantes Les cots dinvestissement peuvent tre assez levs (p. ex. les cltures, le transport de fumier, les semences et les semis) Disponibilit des intrants, p. ex. main duvre et semences, parfois mme des tracteurs et des outils Cltures grande chelle presque impossibles Comptition pour les rsidus de culture Utilisation efcace de la biomasse Contamination de leau par le btail Insufsance de btail et de disponibilit de fumier Les semences / semis sont brl(e)s par le fumier Augmentation de la frquence des feux
complmenter avec des lgumineuses fourragres et arbores races rsistantes de btail (nourries en stabulation)
Economiques
mise en place de systmes de crdits et de prts mobilisation communautaire, groupes dentre-aide, soutien des projets et du gouvernement et utilisation de la main duvre familiale utilisation darbustes pineux (empitement) pour faire une clture ou une mise en dfens sociale sources alternatives p. ex. autres sources dalimentation animale garder les animaux en stabulation; introduire laffouragement en vert. Rduction initiale des taux de chargement amender avec des engrais verts, des arbres xateurs dazote et / ou complter avec des engrais chimiques modier et adapter le mode dapplication introduire laffouragement en vert, la production de foin avant que lherbe ne soit trop haute et contrler les pturages pour rduire les matriaux combustibles potentiels laborer une politique approprie dutilisation des terres projets de crdits et dassociations dexploitants agricoles
Ecologiques
l l
l l
Socioculturelles
Inscurit des droits fonciers Accs au crdit (par ex. pour les services vtrinaires) Dpendance possible vis--vis dexperts pour la slection despces (btail et cultures / semences) et les mthodes de plantation Manque de sensibilisation et daccs aux connaissances Davantage de pression sur les pturages restants (enclos) Les pturages tournants peuvent chouer en raison dun mauvais timing. Faiblesse de la gouvernance et rticence respecter les lois et rglements en vigueur (manque de contrle) Besoins dune double expertise (animale et agricole)
l l
l l l l
mettre en place une sensibilisation utiliser des enclos pour laffouragement en vert et la production de foin gestion intelligente des pturages savoir quel moment faire pturer et quel moment mettre au repos installer un mcanisme de contrle et de rpression (amendes) formation et renforcement des capacits, renforcement des services de conseils
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Participation (%implication) Soutien initial externe ++ ++ +++ ++ ++ +++ ++
Rfrencesetinformationsdesupport: FAO. 2009. Grasslands: enabling their potential to contribute to greenhouse gas mitigation. A submission by The Food and Agriculture Organisation of the United Nations1. Workshop held at FAO Rome 15 -17 April 2009. FAO. 2007. TerrAfrica- A Vision paper for Sustainable Land Management in Sub-Saharan Africa. Food and Agriculture Organisation of the United Nations, Rome, Italy. FAO. 2001. Mixed crop-livestock farming- a review of traditional technologies based on literature and field experience. FAO, Animal production and health papers 152 (http://www. fao.org/DOCREP/004/Y0501E/Y0501E00.HTM) Gebremedhin, B., J. Pender, and T. Girmay. 2004. Collective action for grazing land management in crop-livestock mixed systems in the highlands of northern Ethiopia. Agricultural Systems 82 (2004) 272-290. IFAD. 2009. Integrated-Livestock Farming Systems. Thematic paper 12-13 January 2009 Lenn, J. and D. Thomas. 2006. Integrating crop-livestock R & D in sub-Saharan Africa: option, imperative or impossible? Outlook on Agriculture, Volume 35, Number 3, pp. 167175(9) Liniger, H.P. and D.B. Thomas 1998: GRASS: Ground cover for the Restoration of the Arid and Semi-arid Soils. In: Advances in GeoEcology 31, 1167-1178, CATENA Verlag, Reiskirchen. Ogle, B. 1996. Livestock Systems in Semi-Arid Sub-Saharan Africa, Integrated Farming in Human Development Workshop Proceedings Otte J. and V. Knips. 2005. Livestock Development for Sub-Saharan Africa. PPLPI Research Report Nr. 05-09. Food and Agriculture Organisation of the United Nations, Rome, Italy Pell, A.N. 1999. Integrated crop-livestock management systems in sub Saharan Africa. Environment, Development and Sustainability 1: 337348. Powell, J. M., R. A. Pearson, and P. H. Hiernaux. 2004. CropLivestock Interactions in the West African Drylands. Agron. J. 96:469483. Van Keulen, H. and H. Schiere. 2004. Crop-Livestock Systems: Old Wine in New Bottles? In New Directions for a Diverse Planet. Proceedings of the 4th International Crop Science Congress, Brisbane, Australia, 26 September-October 2004. http://www.cropscience.org.au/icsc2004/symposia/2/1/211_vankeulenh.htm WOCAT, 2009. WOCAT database on SLM technologies and SLM approaches. www.wocat.net, accessed on 15 September 2009 Woodfine, A. 2009. Using sustainable land management practices to adapt to and mitigate climate change in Sub-Saharan Africa: resource guide version 1.0. TerrAfrica. www. terrafrica.org.
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PA R CA G E D E N U I T - N I G E R
Etude de cas
Gestion intgre dagriculture et dlevage
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique De gestion et agronomique Gestion intgre agriculture levage Agro-pastoral et terres cultives Dclin de la fertilit du sol (baisse de la MOS, des nutriments, du pH) en raison de la culture continue Rhabilitation Technologie peu affecte par les changements ou extrmes climatiques
Le parcage de nuit des bovins, des ovins et des caprins sur les terres cultives pendant la saison sche (novembre-avril) renouvelle la fertilit des sols des terres agricoles puises par la culture continue. Cette technologie est principalement applique dans les zones semi-arides et subhumides sur des plaines sableuses / limoneuses avec un sol faible teneur en matire organique, faible pH, et sur des pentes infrieures 5%. Un espacement suffisant des animaux permet de distribuer de faon homogne le fumier sur le terrain (voir photo) : pour les bovins, cela est assur en attachant les animaux des piquets, pour les ovins et caprins, une clture mobile permettant dconomiser du travail sert denclos de nuit. Les parcs et les animaux sont dplacs vers un nouvel emplacement toutes les 4-5 nuits pour avoir une distribution homogne du fumier dans les champs. Le taux idal est de 2,5 tonnes de matire sche fcale par hectare. Lapplication de cette quantit de fumier donne des rendements de crales suprieures (mil, sorgho) ceux dun champ sans fumier. Cette augmentation de rendement est obtenue la premire saison des rcoltes directement aprs le parcage (anne 1) et dans les deux trois annes suivantes, durant lesquelles aucun nouveau dpt de matires fcales et durine, cest dire aucun parcage supplmentaire, nest ncessaire. Alors quune vache de 250 kg dpose environ 1 kg de matire sche de fumier par nuit, 7 moutons ou 7 chvres sont ncessaires pour produire cette mme quantit. Ainsi, pour couvrir 1 hectare de terrain avec 2,5 tonnes de fumier, un troupeau de 15 bovins devra tre parqu pendant 167 nuits ; ou sinon 178 nuits seront ncessaires, si 70 petits ruminants sont parqus. Comme les troupeaux individuels sont souvent de moins de 15 bovins (ou de 70 petits ruminants) et les champs sont de plus de 1 hectare, il est recommand dorganiser le parcage dans les champs au sein dune communaut dagriculteurs (village) et en particulier de revitaliser les contrats traditionnels de parcage avec les leveurs transhumants.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : faible Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modre Pour les exploitants : modre (lespacement et la dure de placement des animaux doivent tre respects)
Photo 1 : Champ fum de faon relativement homogne, obtenu grce au parcage de nuit de bovins dans le sud-ouest du Niger (Pierre Hiernaux)) Schma technique : Zone de parcage de 4 moutons aux piquets (cercles marrons) pendant 5 nuits ( gauche) et principe de changement de la zone de parcage dans un champ de taille indnie ( droite). (Eva Schlecht)
Champ
154
Zone dtude de cas : rgion de Fakara (prs de Niamey) et territoire de Chikal (prs de Filingu), Niger
Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 250-500 mm Paramtres du sol : sols bien drains, sableux, peu profonds ; fertilit faible trs faible ; taux de MOS faible ; pH faible (<4) Pente : surtout plat (0-2%), en partie lgre (2-5%) Relief : surtout plaines, en partie piedmonts Altitude: 100-500 m
Conditions socioconomiques
Agadez
Zones dtude de cas
Maradi Niamey
Zinder
Surface de terre par mnage : lexploitation moyenne est de 13 ha (prs de Niamey) et de 10 ha (prs de Filingu) Type dexploitant agricole : petit chelle Densit de population : pas de donnes Proprit foncire : surtout individuelle, titres de proprit Droit foncier : individuel pour les champs, communautaire pour les pturages Orientation de la production : surtout de subsistance (auto-subsistance), en partie mixte (de subsistance et commercial) Niveau de mcanisation : travail manuel
Bnfices cologiques
+++ +++ ++ ++ Amlioration de la matire organique du sol ( moyen terme) Augmentation de la fertilit du sol Augmentation de la capacit de rtention deau Rduction du risque dencrotement du sol
Bnfices socioculturels
+++ Rvaluation des connaissances traditionnelles ++ Renforcement des institutions communautaires grce au parcage tournant de troupeaux multiples propritaires sur des champs particuliers ++ Revitalisation des liens avec les groupes transhumants
Faiblesses
Contrainte de mise en uvre : afin de fumer les champs dune communaut villageoise, une organisation des rotations des parcages est ncessaire; cela demande une excellente organisation. Ncessit dinvestir dans les piquets. Investissement lev en main duvre lanne 1. Difficult revitaliser le partenariat de confiance avec les groupes pastoraux transhumants, comme de plus en plus de rsidus de culture sont rcolts et stocks la ferme (pas daliments en saison sche pour les troupeaux mobiles). Ncessit dune vaste consultation et coordination si le parcage tournant (communaut) ou si la participation dleveurs transhumants est ncessaire, cause du faible nombre danimaux (<12 bovins, <50 petits ruminants) par mnage.
Remarque : Les cots de main-duvre sont engags sur un cycle de 3 ans : lanne 1, les piquets sont placs et changs sur un champ prcis ; les annes 2 et 3, ce champ est cultiv sans aucun parcage. Lintrant de travail rel pour le parcage lanne 1 est de 4-5 jours (= 10-15 minutes pendant env. 170 jours), soit lquivalent de 10-13 US$ ; les cots dentretien dans les tableaux ci-dessus se rfrent aux dpenses moyennes de lensemble du cycle de 3 ans.
Adoption
Relativement leve, mais incomplte en ce sens que lapplication homogne du fumier fait dfaut.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement positif trs positif court terme lgrement positif trs positif
Remarque : Lintrant de main-duvre lanne 1 (saison sche) est pay par les rendements levs des saisons de rcolte des annes 1- 3.
Contributeursprincipaux:Eva Schlecht, Animal Husbandry in the Tropics and Subtropics, University of Kassel and Georg-August Universitt Gttingen, Witzenhausen, Germany.; schlecht@uni-kassel.de Rfrencescls: Schlecht E., A. Buerkert. 2004. Organic inputs on millet fields in western Niger: the implications of farmers practices for sustainable agricultural production. Geoderma 121, 271-289 n Schlecht E., P. Hiernaux, I. Kadaour, C. Hlsebusch, F. Mahler. 2006. A spatio-temporal analysis of forage availability, grazing and excretion behaviour of cattle, sheep and goats in Western Niger. Agric, Ecosys Environ 113, 226-242. n Schlecht E., H. Richter, S. Fernndez-Rivera, K. Becker. 2007. Gastrointestinal passage of Sahelian roughages in cattle, sheep and goats, and implications for livestock-mediated nutrient transfers. Anim Feed Sci Technol 137, 93114.
155
F E RT I L I S AT I O N D E S S O L S PA R R OTAT I O N - N I G E R
La fertilisation des sols par rotation est une mesure de gestion intgre de lagriculture et de llevage pratique par les agro-pasteurs peuls. intervalle de 2-3 ans, ils se rinstallent avec leur btail sur une nouvelle surface utilise prcdemment pour les cultures. Ils y installent leurs logements temporaires et amliorent la fertilit des sols par lpandage de fumier de ferme et de tout autre rsidu organique. La rotation des zones dhabitation temporaire conduit la fertilisation successive des terres. Le btail (bovins ou petits ruminants) est parqu ou attach sur la zone de rhabilitation durant la nuit. Ils se nourrissent des rsidus de cultures et dherbes qui repoussent aprs la rcolte des cultures. Les excrments des parcs sont collects puis distribus dans les champs. Le principal critre de slection des sites est le niveau de dgradation des terres. La surface de la zone occupe est au maximum de 500 m2 et dpend de la taille de la famille, de la taille des troupeaux et des objectifs quantitatifs et qualitatifs de fertilisation des sols du propritaire du terrain. Dans les annes aprs limplantation (les familles se dplacent aprs vers un nouvel emplacement), la zone traite est utilise pour les cultures et la rotation des cultures / les cultures intercalaires sont pratiques (p. ex. mil / lgumineuses) pour accrotre et diversifier la production, amliorer la lutte antiparasitaire et la gestion de la fertilit. Lefficacit de cette technologie a donn lieu des contrats de fertilisation de champs entre les agro-pasteurs et les agriculteurs sdentaires. Les agriculteurs proposent des droits de pturage aprs la rcolte aux agro-pasteurs qui leur tour fertilisent la terre et bnficient de laccs aux importants marchs hebdomadaires de la zone o ils peuvent vendre leur lait. Dans ce cas, les familles agropastorales et leur btail se sparent aprs la saison des pluies : une partie assure la fertilisation de leurs propres terres, lautre partie est en charge de la fertilisation de terres trangres (pendant 3-4 mois) avant de rentrer chez eux.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Etude de cas
Gestion intgre dagriculture et dlevage
Gestion et agronomique Gestion intgre agriculture - levage Terres cultives : temporairement : zone dimplantation Dclin de la fertilit du sol ; Erosion hydrique et olienne du sol Rhabilitation Tolrant la hausse des tempratures et la rduction de la priode de vgtation ; sensible aux scheresses, inondations, temptes de vent et la variabilit des prcipitations
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : na Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Excrments des animaux qui se nourrissent de rsidus de culture; parcs btail larrire-plan. (Pierre Hiernaux) Photo 2 : Millet poussant sur des champs fertiliss. (Adamou Kalilou) Photo 3 : Laugmentation des rendements est un impact important de la technologie : le millet est vendu au march du village. (Adamou Kalilou)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 400-550 mm Paramtres du sol : sols sableux trs pauvres avec un taux de MOS bas ; habituellement bien drains (faibles si sols encrots) Pente : surtout plat (0-2%) Relief : surtout plaines / plateaux, fonds de valles Altitude: 0-100 m
Agadez
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-2 ha Type dexploitant : groupes / communaut, famille; petit chelle, pauvre. Densit de population: 10-50 habitants/km2 Proprit foncire : surtout individuelle, sans titre de proprit Droit foncier : individuel, communautaire (organis) Orientation de la production : surtout de subsistance (auto-subsistance), en partie mixte (de subsistance et commerciale) Niveau de mcanisation : travail manuel
Niamey
Maradi
Zinder
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
++ Attnuation des conflits +++ Renforcement des capacits institutionnelles travers laide mutuelle dans la mise en uvre de la technologie +++ Amlioration des opportunits culturelles
Remarque : La mise en place de linfrastructure des logements faite collectivement implique des dizaines de membres de la communaut sur moins dune semaine. Les matriaux de construction sont tirs des forts ; de nombreuses pices sont rutilises aprs le dplacement. Alors que les dpenses sont exprimes en US$, en ralit les cots sont en nature (entraide) et non pays (bois gratuit). Les activits dentretien incluent : lentretien et la reconstruction des logements. Les cots des cultures (335-535 US$ annuels) ne sont pas inclus.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme trs positif trs positif
Remarque : Limpact de la mesure sur la productivit du sol est en hausse moyen et long terme.
Adoption
Adoption spontane leve de la technologie locale. Sa grande efficacit a contribu diffuser la technologie aux zones adjacentes, sur lautre rive du fleuve Niger, o les exploitants ont pass un contrat avec les agro-pasteurs pour leur service de fertilisation . La surface couverte par la technologie est denviron 1500 km2.
Contributeursprincipaux:Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger; leffnig@yahoo.fr Rfrencescls: Caroline Dandois Dutordoir (2006): Impact de pratiques de gestion de la fertilit sur les rendements en mil dans le Fakara (Niger), Universit catholique de Louvain, 2006 n Bationo, A., Ntare, B. R. 2000: Rotation and nitrogen fertilizer effects on pearl millet, cowpea and groundnut yield and soil chemical properties in a sandy soil in the semiarid tropics, West Africa. Journal of Agricultural Science, 134, p. 277284 n Ministre du dveloppement agricole (2005): recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et de productions agro-sylvo-pastorales.
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A M L I O R AT I O N D E S P T U R A G E S - E T H I O P I E
Lamlioration des pturages est fonde sur les cltures et sur la plantation despces amliores de fourrages herbacs et ligneux afin damliorer la production fourragre et par consquent llevage, tout en contrlant simultanment la dgradation des terres. Cette tude de cas se concentre sur les hautes terres humides forte densit de population dthiopie, l o les petites surfaces restantes de pturages sont surexploites et sous une pression norme. La technologie implique une combinaison de mesures de gestion, de mesures agronomiques et vgtales : linstallation de cltures pour interdire laccs ouvert, lapplication de compost pour amliorer la fertilit des sols, la plantation despces fourragres amliores locales et exotiques, y compris les lgumineuses arbustives et arbores usages multiples (incluant les espces fixatrices dazote) et lherbe locale Desho (Pennisetum pedicellatum). Lherbe Desho a une valeur nutritive leve et permet des coupes rgulires. Celle-ci est plante par division des touffes, ce qui permet des taux de survie levs et une meilleure mise en place par rapport des herbes semes. Dautres graines de gramines et de lgumineuses sont mlanges aux graines darbres fourragers et sont ainsi semes la vole. Les lgumineuses sont la luzerne (Medicago sativa) et les trfles dans certains cas. La zone est ferme et protge de faon permanente du btail. Le fourrage est coup et transport pour une alimentation en stabulation (affouragement en vert) et une fois par an, lherbe est coupe pour le foin, qui est alors stock pour nourrir les animaux pendant la saison sche. Dans la zone dtude, les pturages collectifs clturs et protgs ont t diviss en petites parcelles (<0,5 ha) et distribus aux exploitants individuels pour quils coupent les foins, comme une incitation pour stimuler la bonne gestion. Le gouvernement fournit une formation, une assistance technique, un suivi rapproch et certains intrants pour la mise en place initiale.
Mesure GDT Groupe GDT
Etude de cas
Gestion intgre dagriculture et dlevage
Gestion, agronomique et vgtale Gestion intgre agriculture levage Pturage extensif (avant), sylvopastoral (aprs) Erosion hydrique du sol ; dclin de la fertilit Rhabilitation Tolrance aux pluies de forte intensit, aux orages Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
7. 8.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : modre
Photo 1 : Herbe Desho et arbres usages multiples mis en place pour augmenter la productivit des pturages. (Photos : Daniel Danano) Photo 2-3 : Affouragement en vert pour nourrir les animaux en stabulation partir des pturages amliors.
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Conditions cologiques
Climat : humide (terme local : wett dega) Pluviomtrie moyenne annuelle : 1000-1500 mm Paramtres du sol : bon drainage ; surtout taux moyen de MOS, en partie faible Pente : modre (5-8%) onduleuse (8-16%), en partie vallonne (16-30%) Relief : crtes et pentes de collines, en partie piedmonts Altitude: surtout 2000-2500 m
Mek'ele
Dire Dawa
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : < 1 ha Type dexploitant : exploitants petite chelle (individuel), surtout exploitants pauvres, en partie niveau moyen de richesse Densit de population : 200-500 habitants/km2 Proprit foncire : Etat Droits fonciers : terres cultives en individuel, pturages en accs ouvert gnralement (utiliss collectivement), sauf la zone dtude de cas o les droits des pturages rhabilits sont donns des individuels Orientation de la production : de subsistance (autosuffisance) Niveau de mcanisation : travail manuel
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
+++ Amlioration de lalimentation des mnages (lait) / la sant +++ Renforcement des capacits institutionnelles +++ Volont accrue de linstitution nationale daider / soutenir les groupes dagriculteurs organiss (p. ex. institutions communautaires) +++ Amlioration des connaissances en conservation / rosion ++ Augmentation de la disponibilit des produits de llevage sur le march (baisse des prix pour les consommateurs)
Remarque : Les semences sont donns par le gouvernement pour la mise en place initiale. Pour lextension de la surface et la replantation, les exploitants ont cr leurs propres ppinires. Aprs 23 ans, les cots dentretien diminuent de faon significative puisque la couverture herbace se referme et les activits dentretien (replantation, application de compost) sont rduites ou cessent. Le salaire local est denviron 0,70 $ US par jour.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrment positif positif long terme trs positif trs positif
Remarque : La production de lait compense certains cots levs dinvestissement (avant, la production tait faible).
Adoption
Les 50 mnages qui ont accept la technologie dans sa phase initiale lont fait avec des incitations. Il leur a t fourni du matriel de plantation et des outils main. Le taux dadoption spontane est trs lev. lheure actuelle, plus de 500 mnages ont adopt la technologie et la superficie totale couverte est denviron 20 km2.
Contributeurprincipal:Daniel Danano, Ministry of Agriculture and Rural Development, Addis Ababa, Ethiopia; ethiocat@ethionet.et Rfrencescls: Adane Dinku, Chencha Wereda, Natural Resources Management Annual Report, 2001 and 2002 n Danano, D (2008, unpublished): Soil and Water Conservation Practices for Sustainable Land Management. WOCAT. 2007. n WOCAT database on SLM technologies. www.wocat.net
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P R O D U C T I O N D E F U M I E R D U P E T I T B TA I L - T O G O
La technologie de production de fumier du petit btail est une mthode simple et efficace permettant de produire des engrais organiques des fins de conservation et damlioration de la fertilit des sols. Laspect principal de cette pratique est ce quon appelle la fosse fumire, une fosse circulaire de 1-2 m de profondeur et de 3-4 m de diamtre, entoure dun mur de pierre. Cette fosse a une double fonction : elle est le lieu o le fumier est produit et elle sert de hangar pour les petits ruminants (chvres, moutons), en particulier pour viter le pturage / broutage incontrl pendant la saison des cultures (davril novembre). Les animaux sont nourris dans la fosse et y laissent leurs excrments, qui, avec les matires organiques haches provenant de la cuisine et des activits des champs, sentassent dans la fosse pour se dcomposer. La fosse est en partie couverte pour assurer des conditions microclimatiques optimales : un ombrage partiel, une exposition partielle au soleil et une humidification approprie par les prcipitations. A lintrieur de la fosse, une ou plusieurs terrasses circulaires (0,5 m de haut, 0,5 m de large) servent de zone de repos pour les animaux. La contremarche de la terrasse doit tre tapisse ou renforce de pierres, notamment en cas de sol meuble, pour viter les dgts causs par le pitinement des animaux. Aprs sa dcomposition, le fumier est retir de la fosse et rparti sur les champs au dbut de chaque campagne agricole (mars). La litire de paille est ensuite renouvele et le processus repart de zro. Pendant la saison sche de dcembre mars, le petit btail est laiss libre de brouter dans les champs et les pturages.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Etude de cas
Gestion intgre dagriculture et dlevage
Gestion et agronomique Gestion intgre agriculture levage Mixte : agropastoralisme Dclin de la fertilit, rduction du taux de matire organique Attnuation et rhabilitation Technologie peu affecte par les changements et extrmes climatiques
3.
4. 5. 6.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : modre
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modre Pour les exploitants : modre La technologie tait au dpart traditionnelle et transmise de pre en fils. Elle a t amliore en 1987.
Photo 1 : Production de fumier avec les petits ruminants (Idrissou Bouraima) Dessin technique : principaux composants : (1) partie ouverte du toit ; (2) partie couverte du toit ; (3) mur du parc ; (4) poteaux (soutenant le toit); (5) terrasses (o les animaux peuvent se reposer). (Idrissou Bouraima)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 1000-1500 mm Paramtres du sol : bon drainage; faible taux de MOS Pente : surtout plate (0-2%), parfois faible (2-5%) Relief : surtout plateaux / plaines, quelques piedmonts Altitude : < 100 m
Kara
Conditions socioconomiques
Sokod
Kpalim Lom
Surface de terre par mnage : 1-2 ha Type dexploitant : exploitants petite chelle, surtout niveau moyen de richesse, en partie riches exploitants Densit de population : 300 habitants/km2 dans la rgion Proprit foncire : individuel, titre de proprit Droit foncier : la plupart loue, quelques individuels Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : surtout mixte (de subsistance et commercial), en partie de subsistance
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
Remarque : Le principal facteur de cot est la main-duvre. Les matriaux comme les pierres et la paille sont disponibles sur lexploitation (sans frais).
Adoption
La technologie occupe une superficie de 0,15 km2. Tous les exploitants agricoles de la zone dtude (60 au total) ont adopt la technologie volontairement, sans aucune aide extrieure autre que lassistance technique. Il existe une tendance modre ladoption spontane par les autres exploitants (environ 60%), en fonction principalement de la disponibilit du btail.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement positif lgrement positif long terme positif positif
Remarque : La production de lait compense certains cots levs dinvestissement (avant, la production tait faible).
Contributeursprincipaux:Mawussi Gbenonchi, Ecole Suprieure dAgronomie, Universit de Lom (ESA UL), Lom, Togo; gmawussi@gmail.com Rfrencescls: WOCAT. 2007. WOCAT database on SLM technologies. www.wocat.net
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PA S T O R A L I S M E E T G E S T I O N D E S PA R C O U R S
En un mot...
Dfinition : Le pastoralisme et la gestion des parcours se rfrent la production extensive de btail utilisant des pturages et des parcours et localiss principalement dans les zones arides et semi-arides. En ASS, le terme pastoralisme est gnralement associ lutilisation de ressources en proprit commune sous rserve de certains accords de groupes, plutt quen libre accs . Le ranching , dun autre cot, implique la proprit individuelle, prive des terres. Le pastoralisme est fond sur des pturages ouverts savanes, prairies, steppes, zones arbustives) gres par des leveurs nomades. Les leveurs pastoraux suivent les ressources des pturages / des prairies et de leau, quils dstockent en priode de scheresse (souvent de facto par le biais de la mortalit du btail plutt que par leur vente). Nanmoins, ces leveurs ont des stratgies de rponse rapide pour la reconstitution des stocks aprs la scheresse (taux de reproduction levs chez les ovins et les caprins locaux). Il existe de nombreux types et degrs de mobilit pastorale, qui varient selon les conditions environnementales ou la situation donne des mnages (p. ex. conflits). La mobilit peut tre saisonnire, rgulire entre deux zones bien dfinies de pturages ou, la suite de pluies irrgulires. Les activits pastorales ont t conventionnellement considres comme non rentables et cologiquement destructrices. La rflexion actuelle reconnat de plus en plus ces stratgies comme conomiquement viables et cologiquement durables. Le dfi est dadapter le pastoralisme traditionnel aux conditions environnementales daujourdhui. Ces possibilits dadaptation concernent entre autre : la mise en place de banques alimentaires pour les animaux, lamlioration de la composition des troupeaux et de leur sant, une distribution plus dense des puits, la collecte et le stockage des eaux de surface, des plans dutilisation des terres, laccs aux marchs et lautonomisation. Applicabilit: Un systme de production pour les terres arides faible rendement : productivit relativement faible due laridit, laltitude, la temprature ou une combinaison de ces facteurs. Le pastoralisme est de plus en plus entrav par la faiblesse de la gouvernance traditionnelle sur les ressources naturelles collectives, la restriction des dplacements, la sdentarisation, les frontires et la progression de lagriculture. Rsiliencelavariabilitclimatique: Par dfinition, le pastoralisme est fond sur une adaptation permanente aux facteurs environnementaux trs incertains, notamment le climat. Le pastoralisme traditionnel a perdu, est en train de perdre, sa flexibilit et les possibilits de faire face la scheresse (p. ex., perte de mobilit en raison de lempitement des cultures et de laccroissement de la population), augmentant ainsi les risques. Principauxbnfices: Les systmes dlevage nomade allient une production conomique sur des terres faibles rendements et la protection environnementale dcosystmes vulnrables, qui ont t modifis au fil du temps par le pastoralisme lui-mme; lamlioration de la scurit alimentaire et des conditions de vie des personnes marginalises et dfavorises (vente de produits de llevage et du btail). Les sols arides sont de meilleurs puits de carbone plus long terme que les sols denvironnements plus humides. Adoption et transposition grande lchelle : Une bonne gestion pastorale des zones arides dpend de la mobilit du btail (accs des sites de pturage et des points deau pendant la priode sche), de lefficacit des systmes fonciers collectifs et des systmes de gouvernance, et de ladaptation des troupeaux.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C: au dessus du sol Squestration du C: en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production +++ ++ ++ +++ ++ 0,1 - 0,3* + ++ ++ ++ ++ + +++ + +++ ++ ++ +++ ++ ++ ++ ++ ++
* pour une gestion approprie des parcours aux Etats-Unis et sur les 10 20 premires annes du changement dutilisation des terres (Schumann et al., 2002 in FAO, 2004).
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Origine et diffusion
Origine: Le pastoralisme est lune des plus anciennes formes dactivit agricole et les leveurs pastoraux maintiennent diverses cultures, des adaptations cologiques, et la flexibilit des systmes de gestion. Celui-ci a volu dans les rgions arides et semi-arides suite la pression dmographique et la domestication du btail. Le pastoralisme faisait un usage efficace des pturages extensifs et pouvait faire face la variabilit du climat (distribution ingale et irrgulire des prcipitations). Entre les annes 1960 et 1980, les donateurs internationaux ont massivement investi dans les projets dlevage et de pastoralisme introduisant des modles de ranching o des frontires ont t traces et des programmes de dstockage encourags ou imposs. Ces efforts ont contribu lactuelle vulnrabilit de beaucoup dleveurs pastoraux. Principalementappliqu: Dans les zones arides et semi-arides qui stendent de la Mauritanie au nord du Tchad, en Erythre, en Ethiopie, au Kenya, au Mali, au Niger, en Somalie, au Soudan, en Tanzanie et en Ouganda. Les leveurs pastoraux principalement dpendants des camelins sont confins aux zones situes au nord de lquateur. Les communauts pratiquant lagro-pastoralisme se retrouvent partout : lagriculture opportuniste (parfois fonde sur la CEP) est frquente dans les zones pastorales . Egalementappliqu: Dans les zones arides de Namibie, dans certaines rgions du Botswana et du Sud de lAngola.
Distribution modlise des systmes dlevage dans la rgion de lIGAD (Cecchi et al, 2010). Systmes de production animale: Pastoralisme, Agorpastoralisme, Agriculture mixte, Surfaces inappropries llevage, Surfaces dsertiques
Principes et types
Les systmes pastoraux traditionnels utilisent, modifient et conservent les cosystmes par le pturage / le ranching extensif avec le pturage tournant et en utilisant divers animaux dlevage : des ovins et des bovins qui paissent principalement les herbaces, et des caprins, des asins et des camelins qui broutent les herbaces et les ligneux. Par exemple, les troupeaux de Peulhs au Nigeria ont t confronts la disparition rapide de lherbe, ils sont ainsi passs des bovins de race Bunaji, qui dpendent des herbaces, la race Sokoto Gudali qui broute facilement les ligneux (FAO, 2001). Lenomadisme: Les nomades sont des producteurs de btail qui ne font pas dagriculture et qui dpendent de la vente ou de lchange de leurs animaux et de leurs produits pour obtenir de la nourriture (p. ex., les Touaregs et les Peulhs). Leurs dplacements sont opportunistes. Ils suivent les pturages et les ressources en eau selon un modle qui varie danne en anne en fonction de la disponibilit de ces ressources. Latranshumance est le dplacement rgulier des troupeaux entre des points fixes afin dexploiter la disponibilit saisonnire des pturages. Une caractristique de la transhumance est le fractionnement du troupeau, les leveurs prenant la plupart des animaux la recherche de pturages, mais laissant la communaut rsidente avec un noyau de vaches et / ou de chamelles en lactation (p. ex., les Masas et les Peulhs). Les Peulhs, eux, suivent une route de pturages centenaire, vers le nord jusqu la frontire du Sahara pendant la saison des pluies, et vers le sud vers la savane humide pendant la saison sche. La disponibilit des pturages est en diminution et les circuits de dplacement sont bloqus par les changements dutilisation des terres, lurbanisation et les frontires. En Afrique de lOuest, les gouvernements ont essay de dlimiter des corridors de transhumance et de lgifrer pour une mobilit transfrontalire. Lagropastoralisme dcrit des leveurs installs, qui vivent dans des villages et cultivent des superficies suffisantes pour nourrir leur famille et garder leur btail comme un bien de valeur (les troupeaux sont gnralement plus petits). La combinaison des cultures et du btail sert dabord minimiser les risques, par exemple, les mauvaises rcoltes fournissent du fourrage aux animaux. Systmes mixtes : Certains systmes sont traditionnellement mixtes quand les cultures et le btail sont grs par diffrentes communauts, fonds sur une relation de longue date. Aprs la rcolte des cultures, les leveurs pastoraux sont autoriss nourrir leur btail sur les rsidus. Cependant, depuis que llevage est promu chez les agriculteurs, cette pratique est en forte diminution. Systmesdenclosetderanching: La terre est en proprit individuelle et gnralement clture. A lpoque coloniale, les ranches dlevage taient tablis au Botswana, au Kenya, en Namibie, au Mozambique, en Afrique du Sud et au Zimbabwe et une proportion importante de ceux-ci existe encore aujourdhui. Les dplacements et la pression des animaux sont ajusts en fonction de la disponibilit des fourrages dans le ranch par un pturage contrl et tournant et grce des points deau bien rpartis rduisant ainsi autant que possible la dgradation des terres.
En haut : Bovins et camelins dans un systme pastoral, au Kenya. (Wiliam Critchley) Au milieu : Btail dans un systme pastoral, au Mali. (William Critchley) En bas : Ranching de btail proximit dun point deau dans une proprit prive, en Afrique du Sud. (William Critchley)
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PA S T O R A L I S M E E T G E S T I O N D E S PA R C O U R S
Applicabilit
Dgradations des terres concernes
lpoque prcoloniale, les leveurs pastoraux ont t limits par les maladies et linscurit. Au XXe sicle, loccupation des terres par des agriculteurs et la prsence de frontires ont entrav la libre circulation du btail, ce qui a conduit au surpturage de la vgtation et des sols. Le surpturage dpend du temps de pturage et de rcupration et pas simplement du nombre danimaux. Le surpturage le plus grave dans les zones arides se produit autour des points deau et des habitats locaux. Dgradation biologique : Le pturage rduit la couverture du sol et modifie la composition de la vgtation. Les deux pturages, intensifs et lgers, peuvent rduire la densit des espces prennes apptentes, qui sont remplaces par dautres espces moins apptentes du fait du dclin de leur capacit comptitive. La dgradation hydrique : Les prcipitations faibles et irrgulires, la dgradation des pturages conduisant la rduction de linfiltration deau et la limitation des sources permanentes deaux de surface, peuvent exacerber la comptition pour leau.
Dgradation des terres Erosion hydrique Erosion olienne Dtrioration chimique du sol Dtrioration physique du sol Dgradation biologique Dgradation hydrique Eleve Modre Faible Insignifiante
Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Conditions cologiques
Les terres marginales et les climats difficiles avec une htrognit et une grande variabilit des ressources dans lespace et le temps. Faible infestation par la mouche tsetse. Climat : Le pastoralisme : en zones semi-arides avec des prcipitations annuelles <600 mm et une saison de croissance <120 jours, dplacements saisonniers chaque saison sche et saison des pluies ; Systmes agro-(sylvo)-pastoraux : zones semi-arides avec des prcipitations entre 650 - 1000 mm et une saison de croissance de 130170 jours Terrains et paysages : Aucune restriction toutes les pentes, de plat trs raide. Sols : Aucune restriction ; les camelins, les bovins, les asins, les ovins et les caprins peuvent prosprer sur les sols faible rendement avec des fourrages de mdiocre qualit.
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions socioconomiques
Les leveurs pastoraux sont gnralement les plus marginaliss politiquement et conomiquement. Ils ont le moins accs aux ressources (terres, eau, pturages) et aux services de base (sant, ducation) et souffrent dinscurit, des conflits, de la pauvret, de la dgradation de lenvironnement et de lexposition aux risques climatiques. Orientation de la production : Les leveurs pastoraux vendent leurs produits dlevage et leur btail aux marchs locaux et nationaux travers des circuits la fois formels et informels. Le commerce transfrontalier est frquent. Contrairement aux cultures agricoles, o les mauvaises rcoltes dues la scheresse ont comme rsultats la hausse des prix, le dstockage du btail, en rponse la scheresse, entrane une baisse de prix, due un march inond par des animaux de mauvaise qualit. Le commerce caravanier existe encore dans des rgions pastorales inaccessibles, mais son importance conomique a t fortement rduite par les transports modernes. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Les leveurs pastoraux en raison de leurs stratgies de pturage opportuniste, ont des systmes fonciers vagues, traditionnellement fonds sur des arrangements coutumiers. Toutefois, dans certains endroits, ceux-ci ont t rompus, et des rgimes daccs libre incontrl ont vu le jour. Les puits traditionnels sont souvent la proprit collective dune communaut qui a creus et / ou qui les entretient, mais les droits daccs pour les autres groupes sont gnralement ngociables. Ces droits sont entravs par une combinaison de privatisation des terres, la fragmentation des terres ptures collectivement, la perte de ressources cls (p .ex. des points deau sur les routes de transhumance), la cration dobstacles (les cltures, les parcs nationaux, les routes), limposition de frontires de district et dtat. Comptences et connaissances requises : Eleves, mais les comptences traditionnelles existent toujours et se transmettent de gnration en gnration. Exigence en main-duvre : Il existe une faible corrlation entre la taille des troupeaux et la main duvre jusquau moment o les troupeaux ne peuvent plus tre grs au-del dune certaine taille avec la seule main-duvre familiale ; des leveurs provenant de lextrieur doivent alors tre engags. Dans les socits pastorales, les femmes sont gnralement responsables de la traite et de la transformation des produits laitiers ainsi que de lalimentation de la famille. Les hommes sont responsables de la gestion des troupeaux et de la vente des produits de llevage. Dans les systmes avec des troupeaux disperss, les femmes restent la maison alors que les hommes se dplacent avec les animaux. 164 La pratique de la gestion durable des terres
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
Economie
Cots de mise en place et dentretien
Le pastoralisme implique des cots de commercialisation et de transaction levs, notamment en raison de labsence de marchs officiels et des monopoles existants, des cots de transport levs, de linsuffisance des infrastructures, des longues distances jusquaux les units de transformation, dun mauvais accs linformation, dun manque de services financiers comme des facilits de crdit, et des frais et une bureaucratie gouvernementale excessifs. Tous ces cots de transaction rduisent les rendements du travail du pastoralisme.
Bnfices de production
La production pastorale fournit divers produits. La tendance est de se focaliser sur les produits animaux (en particulier le lait), plutt que sur les animaux de boucherie.
Valeurs directes annuelles cumules par UBT* de bovins en Afar (Ethiopie) Valeur directe Estimation de la valeur annuelle de lait Moyenne des ventes annuelles du btail Taux de croissance annuelle du troupeau Total * Unit de Btail Tropical UBT (TLU), 4 hectares de parcours par UBT (Source : Hateld and Davies, 2006) US$ 54 15 9 78
Exemple : Pastoralisme en Afrique est plus productif que le ranching Au Botswana, la production de la surface collective (en termes dargent, dnergie et de protines) dpasse lhectare - par trois fois au moins le rendement des ranches en Australie et en Amrique du Nord. La diffrence des niveaux drosion des sols entre les deux systmes de production est ngligeable, en dpit du taux de chargement beaucoup plus lev dans les zones collectives ( Hatfield et Davies, 2006).
Exemple : Systme pastoraux transhumants Au Mali, les systmes pastoraux transhumants produisent en moyenne au moins deux fois plus de protines par hectare et par anne que les deux systmes agropastoraux sdentaires et de ranching , respectivement aux tats-Unis et en Australie ( Hatfield et Davies 2006). Le pastoralisme est conomiquement viable dans la mesure o celui-ci contribue de manire significative lconomie de nombreux pays en dveloppement, malgr un sous-investissement persistant (Hatfield et de Davies, 2006).
Le pastoralisme en tant que pourcentage du PIB de lagriculture
Sudan Senegal Niger Mauritanien Mali Kenya Ethiopia Chad 35 34 24 33 33 50 80 70 84
Ces donnes ne reprsentent pas la pleine valeur directe du pastoralisme en Afar car sont omises la valeur du cuir, la valeur du beurre transform et les valeurs de transport des camelins et des asins. Nanmoins, les donnes fournissent une estimation moyenne de la productivit de llevage pastoral de 78 US$ par 4 hectares. Cette gamme de produits et despces peut rendre les systmes pastoraux significativement plus rentables et productifs que les modles promus de ranching axs sur la viande. La transhumance en particulier, est un systme extrmement productif, qui donne entre 50 et 600% de plus de protines par hectare que le ranching moderne dans des zones cologiques comparables aux tats-Unis et en Australie (Ogle, 1996). En Afrique subsaharienne, limportance conomique de llevage augmente alors que les prcipitations dclinent (Ogle, 1996).
Rapport bnfice-cot
Le pastoralisme prsente une grande valeur conomique et un potentiel latent dans les zones arides, mais reste peu connu ou a t peu quantifi. Il englobe des bnfices moins tangibles, comprenant des services financiers (investissement, assurance, gestion de crdits et de risques), des services cosystmiques (comme la biodiversit, le cycle des lments nutritifs et des flux dnergie) et une gamme de valeurs sociales et culturelles. La valeur de llevage dans les zones arides est souvent largement sous-estime dans les statistiques officielles et na donc pas attir les investissements quil mrite.
Burkina Faso
1 Gross Domestic Product
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PA S T O R A L I S M E E T G E S T I O N D E S PA R C O U R S
Impacts
Bnces Production au niveau local +++ augmentation de la productivit des animaux ++ plus grande production et meilleure survie des plantes des parcours arides (fourrages) ++ plus grande diversit du btail et des marchandises produites + amlioration des rendements agricoles +++ hauts rendements globaux grce aux bnces multiples ++ fournit un moyen de subsistance stable (p. ex. les leveurs pastoraux Masas et Peulhs) au niveau du bassin-versant / du paysage +++ optimisation de la production dans un environnement trs variable ++ rduction des risques de production au niveau national / mondia ++ amlioration de la scurit alimentaire
Economiques
++ ++ + +
peut contribuer de manire signicative lconomie nationale diversication et cration demplois ruraux rduction des dgts sur linfrastructure hors-site permet aux terres arides dtre conomiquement exploites rduction de la dgradation et de la sdimentation efcacit de lopportunisme dans les environnements qui sont caractriss par lincertitude (cosystme intact) augmentation de la disponibilit de leau augmentation de la qualit de leau
Ecologiques
++ ++ ++ ++ ++ + +
amlioration de la couverture du sol en plantes vivantes rduction de lrosion des sols (olienne et hydrique) moyen efcace et exible de grer la vgtation clairseme et la relativement faible fertilit des sols amlioration de la biodiversit rduction de la vgtation ancienne (menaces des incendies) amlioration de la disponibilit de leau amlioration du microclimat connaissances traditionnelles des leveurs pastoraux sur lenvironnement, la gntique du btail, la slection des races de btail, les plantes mdicinales et les prvisions mtorologiques
++ ++
++ ++ ++
+ + +
maintien de lintgrit de lcosystme et de la rsilience aux changements climatiques rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication amlioration de la biodiversit
Socioculturels
++
Contraintes Production
l
Comment les surmonter permettre une souplesse sufsante pour les dplacements et le dstockage; En ASS, les produits comme les graines de coton, les galettes darachide et la mlasse sont maintenant rgulirement vendus des leveurs pastoraux, ainsi que les complments minraux. quipements de transformation des produits laitiers et meilleures stratgies de commercialisation encourager et crer des services bancaires et la diffusion des tlphones mobiles et des services bancaires par tlphones portables ; crer des conomies alternatives et des opportunits dinvestissement amliorer limage du pastoralisme et montrer ses potentialits
Disponibilit des aliments/fourrages en quantit et en qualit pendant la saison sche Augmentation de la productivit sans consquence environnementale dfavorable Faible prix du btail en raison dun manque dinfrastructures de commercialisation et de connaissances des prix Laccs aux marchs et aux services nanciers (crdits et conomies) Le lait (pilier de la plupart des conomies pastorales) nest pas bien commercialis conduisant une rorientation de la production vers la viande. Beaucoup de jeunes vont maintenant lcole, dautres se dplacent vers les villes pour des emplois non qualis (disponibilit de la main duvre). Rcupration sufsante et efcace des lments nutritifs qui ont t dplacs des pturages vers les terres cultives Empitements arbustifs (brousse) Risques et vulnrabilit du systme Mobilit rduite du btail Comptition et conits sur les parcours entre les leveurs pastoraux les agriculteurs et les producteurs de fourrages Les agriculteurs les plus nantis et urbains investissent leurs capitaux excdentaires dans le btail (comptition) Sdentarisation Systmes fonciers traditionnels (habituellement obtenus travers lagriculture), accs la terre et son morcellement Marginalisation des leveurs pastoraux (souvent vus comme arrirs, archaques et comme une menace politique) Faible ducation des leveurs pastoraux Formation inapproprie des agents de vulgarisation et absence de kits utiles de vulgarisation Politique inapproprie visant transformer plutt qu renforcer le pastoralisme
Economiques
l l
Ecologiques
l l
renforcer les capacits coutumires grer les parcours dvelopper le capital humain (ducation et sant) p. ex. dlimitation de corridors de transhumance et lgalisation des dplacements transfrontaliers
Socioculturelles
l l
l l
faire usage des groupes ou des droits collectifs (les politiques existent souvent). R-agglomration des pturages fragments pour une utilisation des terres encore collective et / ou des arrangements de location prciser en quoi les leveurs pastoraux contribuent lconomie autonomisation politique renforcement des capacits rformes techniques et institutionnelles mettre en place ou mettre laccent sur les rformes foncires et les droits dutilisation des terres pour soutenir le pastoralisme
l l
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier Commercialisation amliore Recherche Politique dhabilitation Maintien de la mobilit (transfrontalire) Filet de scurit (risque et situation durgence) Accs aux services + + +++ ++ ++ +++ +++ ++ ++
Exemple : Ethiopie Les pturages collectifs sont dimportantes sources daliments pour le btail dans les pays en dveloppement. Sur les Hauts Plateaux du Tigr, au nord de lEthiopie, les communauts rurales ont une longue tradition du dveloppement de lusage et de lapplication des rglementations des pturages. Les restrictions dutilisation des pturages ont tendance tre maintenues une fois quelles sont tablies. Les organisations villageoises sont responsables de la gestion avec une assistance technique du Bureau rgional de lAgriculture (Gebremedhina et al., 2004).
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R S E R V E S F O U R R A G R E S N G I T I L I S D E S A I S O N S C H E - TA N Z A N I E
Les ngitilis sont des enclos traditionnels dont le but est la conservation in situ et la rhabilitation de la vgtation, employs par les agropasteurs Wasukuma Shinyanga, en Tanzanie. Shinyanga est une zone semi-aride caractrise par la pnurie de fourrage associe des problmes de dboisement, de manque de bois de feu, dinscurit alimentaire, de dclin de la fertilit et drosion svre des sols et de droits non garantis dutilisation des terres. Le ngitili est une rserve de fourrage de saison sche, une pratique locale qui a t relance par un programme gouvernemental de 1986 2001. Pour la rgnration initiale de la vgtation et la rhabilitation de terres compltement dnudes, une mise en dfens totale dau moins 5 ans est ncessaire. Ensuite, les zones de vgtation sur pied sont mises en dfens de faon saisonnire, du dbut de la saison des pluies jusquau pic / la fin de la saison sche, avant dtre ouvertes au pturage. Deux strates de vgtation distinctes sont identifiables, une strate suprieure domine par des arbres et des arbustes (Acacia tortilis, A. nilotica, A. polyacantha et A. seyal) et une strate infrieure constitue de gramines, dherbes et dautres plantes herbaces. La structure et la composition des zones ngitilis sont largement influences par lemplacement, lge, les pratiques de gestion et lintensit dutilisation. Les rserves fourragres sont tablies sur des terres dgrades et autour de la proprit familiale. Les parcelles individuelles atteignent habituellement 2 5 ha, tandis que les ngitilis communautaires couvrent de 10 200 ha. Gnralement, les limites ne sont pas rigoureusement marques et aucune barrire physique nest tablie. Des gardes locaux et des rglements communautaires sont utiliss pour protger et faire respecter le systme. Les ngitilis attnuent les pnuries de fourrage en saison sche et empchent la dgradation des sols, en rduisant lrosion des sols et le dboisement. Ces rserves offrent une vaste gamme de produits, tels que bois duvre, fourrage, bois de feu, plantes mdicinales, fruits sauvages et miel. Elles contribuent renforcer les moyens de subsistance, fournissent un filet de scurit indispensable pendant les saisons sches et les scheresses et gnrent des revenus supplmentaires pouvant aller jusqu 500-1000 US$ par an et par mnage. Les ngitilis ont rduit considrablement le travail des femmes, en diminuant de plus de 80% le temps consacr la collecte de bois de feu et ont un impact trs positif sur la biodiversit.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Gestion et vgtale Pastoralisme et la gestion des parcours Pturage extensif
Etude de cas
Pastoralisme et la gestion des parcours
Dgradation de la vgtation Dclin de la fertilit du sol ; Perte de sol arable Rhabilitation Tolrance accrue aux extrmes climatiques (p. ex. priodes sches prolonges et scheresses)
2.
3. 4. 5.
Exigence en main-duvre
Pour lentretien : faible Pour la mise en place : faible modre (en fonction de ltendue de la plantation denrichissement)
Exigence en connaissances
Pour les exploitants : faible Pour les conseillers : faible
Photo 1 : Bovins pturant dans une rserve fourragre de saison sche. Photo 2 : La rgnration darbres a de nombreux bnces comme la production de bois, de fruits et de miel. (Photos : Edmund Barrow)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride, prcipitations unimodales Pluviomtrie moy. annuelle : 600-900 mm; saison des pluies : oct.-mai Paramtres du sol : drainage moyen pauvre ; sols vertiques trs tendus, reprsentant 47% de tous les types de sol dans la rgion Pente : plat (0-2%) faible (2-5%) Relief : plaines et versants de collines
Zanzibar
Kigoma
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : aucune donne Type dexploitant : aucune donne Densit de population : aucune donne Proprit foncire : individuel (terres cultives), individuel / communautaire 50% / 50% (pturages) Droit foncier : individuel / communautaire Orientation de la production : aucune donne
Dar es Salaam
+++ Augmentation des revenus (de la vente du bois duvre / de feu ; pour lachat dintrants agricoles et de main-duvre) +++ Augmentation de la production de bois (bois duvre, de feu) +++ Augmentation de la production fourragre (saison sche!) +++ Augmentation de la production animale +++ Rduction de la charge de travail (collecte du bois de feu / fourrage par les femmes) +++ Augmentation de la production de produits forestiers non-ligneux (fruits, miel, mdicaments, insectes comestibles)
Bnfices cologiques
Conservation de la biodiversit / restauration (152 espces de plantes ; 145 espces doiseaux ; aussi mammifres de retour) +++ Rgnre la vgtation / amliore la couverture du sol +++ Rduction de la perte de terres arables par rosion ++ Augmentation de la fertilit du sol ++ Augmentation de la disponibilit de leau ++
Bnfices socioculturels
+++ Scurit alimentaire, diversification alimentaire, sant amliore ++ Amlioration du logement (toit de chaume) ++ Amlioration de lducation (frais de scolarit pays grce aux revenus provenant des ngitilis) + Revenus des ngitilis communautaires utiliss pour le dveloppement du village (coles, centres de sant)
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement positif lgrement positif long terme trs positif trs positif
Adoption
300 000 500 000 ha de fort restaurs de 1986 2001 (les ngitilis sont en majorit individuels, mais pour leur superficie, cest moiti-moiti), plus de 800 villages ; 60-70% des mnages ont des ngitilis.
Rfrencescls: Kamwenda G.J. 2002. Ngitili agrosilvipastoral systems in the United Republic of Tanzania. Unasylva 211, Vol. 53, 2002. n World Resource Institute. 2010. Regenerating Woodlands: Tanzanias HASHI Project. http://www.wri.org/publication/content/8108; n Equator initiative. 2010. Nomination Form Equator Initiative. http://www.equatorinitiative.org/knowledgebase/files/2002-0128_Nom_HASHI_Tanzania.pdf; n Blay D., E. Bonkoungou, S.A.O. Chamshama and B.Chikamai. 2004. Rehabilitation of Degraded Lands in Sub-Saharan Africa: Lessons Learned from Selected Case Studies. Forestry research network for Sub-Saharan Africa (fornessa) n WRI (2005): World Resources 2005: The Wealth of the PoorManaging Ecosystems to Fight Poverty. World Resources Institute (WRI) in collaboration with United Nations Development Programme, United Nations Environment Programme, and World Bank.
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C O U L O I R S D E PA S S A G E - N I G E R
Etude de cas
Pastoralisme et la gestion des parcours
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Gestion et vgtale Pastoralisme et la gestion des parcours Terres cultives ou agropastorales (avant), (sylvo-)pastorales (aprs) Erosion hydrique et olienne du sol et dgradation biologique ; le principal problme abord est le conit entre leveurs et agriculteurs autour des ressources naturelles. Prvention La technologie est sensible aux extrmes climatiques (tels que scheresses et inondations)
Les couloirs de passage sont des corridors officiellement dfinis qui canalisent les dplacements des troupeaux dans les zones agropastorales du Niger, en reliant les pturages, les points deau et les zones de pacage, que ce soit dans les zones des villages (couloirs internes) ou sur des terres daccs ouvert (couloirs externes). Lobjectif principal de ces couloirs est la prvention des conflits entre agriculteurs et leveurs en ce qui concerne lutilisation des terres et des ressources en eau limites. Ces conflits sont souvent provoqus par les bovins entrant dans les zones cultives. La mise en place de couloirs dlimits permet au btail daccder aux points deau et aux pturages sans causer de dommages aux terres cultives. Ces corridors sont rglements par le code rural, une loi nationale dfinissant les droits dutilisation des terres des leveurs pastoraux. La dlimitation des couloirs de passage est fonde sur une dcision consensuelle de tous les groupes dintrt concerns. Les couloirs internes sont ngocis en assemble gnrale sur site impliquant tous les acteurs (agriculteurs, leveurs, groupements de femmes, autorits locales). Pour la dlimitation des couloirs externes, la participation des leveurs transhumants et des villages voisins est indispensable. Une fois quun accord sur le trac du couloir est trouv, la dlimitation avec des pierres et / ou par la plantation darbres slectionns est ralise par les exploitants agricoles locaux, avec laide financire et technique du gouvernement ou dONG. Les espces communes utilises sont : Euphorbia balsamifera, Acacia spp. (A. nilotica, A. sngal), et Faidherbia albida. Des comits de gestion au niveau communautaire laborent les rglements pour la gestion des couloirs de passage (entretien et protection de la vgtation). La protection des plants est assure par des branches mortes (au stade initial), le contrle quotidien par des gardes forestiers et des campagnes dinformation. La technologie est une solution durable aux conflits dcrits prcdemment. Les arbres pour la dlimitation fournissent des sous-produits ligneux et non ligneux de grande valeur.
2.
3.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : faible Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve (facilitateurs du code rural) Pour les exploitants : faible (leveurs pastoraux et agriculteurs)
Photo 1 : Dlimitation dun couloir de passage grce deux lignes de plants dEuphorbia (LUCOP / Abdoulaye Soumaila) Photo 2 : Troupeau de petits ruminants passant dans un couloir bien mis en place (Fod Boubacar Camara, PAFN)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 250-500 mm Paramtres du sol : sols sableux ; fertilit moyenne ; taux de MOS faible ; bon drainage (faible en cas de sol encrot) Pente : surtout plat (0-2%) Relief : surtout plaines / plateaux, fonds de valles Altitude : 0-100 m
Agadez
Zone dtude de cas
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 1-2 ha Type dexploitant : surtout pauvres ; groupes / communaut dexploitants Densit de population : 10-50 habitants/km2 Proprit foncire : surtout individuel, titre de proprit Droit foncier : individuel, communautaire (organis) Niveau de mcanisation : traction animale Orientation de la production : surtout de subsistance (autosuffisance), en partie mixte (de subsistance et commercial)
Maradi
Zinder
Niamey
Bnfices cologiques
Bnfices socioculturels
+++ Attnuation des conflits +++ Renforcement des institutions communautaires travers laide mutuelle dans la mise en uvre de la technologie +++ Renforcement des institutions nationales (secrtariat code rural) +++ Amlioration des possibilits culturelles
Remarque : Les cots de la runion de planification (assemble gnrale) et des pierres de dlimitation nont pas t pris en compte. Le salaire journalier dun travailleur agricole est de 1,5 US$. Les cots des plants ont t calculs pour un couloir de 1 km de long, avec des plants espacs de 3 m (une ligne darbres de chaque ct). La production des plants est finance par les projets, seuls les cots du transport sont pris en charge par les exploitants.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif A long terme trs positif trs positif
Remarque : La paix entre les communauts est le principal rsultat court et long terme. Les bnfices cologiques et conomiques sont lis la plantation darbres et lamlioration de la gestion des ressources naturelles.
Adoption
Adoption spontane en forte augmentation (pour la prvention des conflits et la dgradation des terres).
Contributeurprincipal:Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger ; leffnig@yahoo.fr Rfrencescls:Projet LUCOP/Tillabry. 2004. Referential des measures techniques de recuperation, de protection et dexploitation durable des terres, 2nd edition, 2004, 51 pp n Soumaila A.S. 2003. Base de donnes du code rural (online): www.case.ibimet.cnr.it/den/Documents/code_rural/start.html n Hiernaux P., E. Tielkes, E. Schlecht. 2001.Elevage et gestion des parcours au Sahel, Workshop proceedings organised by Eric Tielkes et Abdoulaye Soumaila, Verlag Ulrich E. Grauer, Beuren, Stuttgart, Germany, 2001
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A M L I O R AT I O N D E L A D I S T R I B U T I O N D E S P U I T S P O U R U N PA S T O R A L I S M E D U R A B L E - N I G E R
Le pastoralisme, tel quil est pratiqu dans la zone dtude, est un mode traditionnel dlevage extensif, fond sur le dplacement des troupeaux entre les riches pturages des zones pastorales du nord (saison des pluies) et ceux des rgions du sud (saison sche) selon les disponibilits saisonnires de leau et des pturages / fourrages (incluant la vgtation rsiduelle des terres cultives). Les deux formes de pastoralisme - le nomadisme et la transhumance - sont confrontes aux problmes croissants de la disponibilit de leau et de fourrage, pour diverses raisons : le changement des conditions climatiques, lexpansion des terres cultives, le surchargement et le surpturage, entre autres. Compte tenu de ces problmes, le gouvernement du Niger a dfini au niveau lgislatif une zone pastorale, o la production agricole est limite la subsistance. Dans cette rgion, des zones de modernisation pastorale ont t mises en uvre, bases sur un nouveau concept de semi-pastoralisme afin dassurer la durabilit du systme dutilisation des terres pastorales. Plusieurs pratiques sont promues sur le terrain : une meilleure distribution des points deau, la mise en place de structures de collecte deau, lamlioration des couloirs pour les troupeaux, lamlioration de la production fourragre, etc. Un rseau / une distribution optimale et efficace des points deau est llment cl dun pastoralisme moderne durable : il assure une rpartition quilibre des troupeaux et vite ainsi la surexploitation de la vgtation autour dun nombre limit de puits. Depuis 1998, le nombre de puits traditionnels dans les 3000 km2 de la zone pastorale dAkoubounou a augment de 7 58 : la construction est ralise par la communaut locale, par des creuseurs de puits forms. Un soutien est apport par les diffrents acteurs du dveloppement (gouvernement et ONG). Les Comits de Gestion au niveau communautaire sont responsables de la bonne gestion des puits. Un fonds pour lentretien est mis en place et complt par les contributions des utilisateurs des puits. la suite de lamlioration de la distribution des puits, les zones pastorales ont t utilises de manire plus quilibre, et les problmes de surpturage ont t rduits de 30-40% par rapport la situation de 1990.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Gestion et vgtale
Etude de cas
Pastoralisme et la gestion des parcours
Pastoralisme et la gestion des parcours Pturage extensif ; Mixte (agro-sylvo-pastoral) Erosion hydrique et olienne du sol ; Dgradation biologique (surpturage) Attnuation et rhabilitation Sensible aux scheresses et la baisse des prcipitations.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : modre Pour lentretien : modre
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modre Pour les exploitants : modre
Photo 1 : Un puits traditionnel, construit pour assurer un pturage plus quilibr dans toute la zone pastorale dAkoubounou. Photo 2 : Famille Touareg avec un troupeau de bovins dans la zone pastorale au cours de la saison des pluies. Photo 3 : Petits ruminants autour dun puits traditionnel pendant la saison sche. (Photos : Abdoulmohamine Khamed Attayoub / ADN)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moy. annuelle : 300 mm ; saison des pluies mai-oct. Paramtres du sol : bon drainage, en cas de sol encrot faible drainage, surtout faible taux de MOS, lev dans la zone marcageuse Pente : surtout plat (0-2%) Relief : surtout plaines / plateaux, fonds de valle Altitude : 0-100 m
Agadez
Zone dtude de cas
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : < 1 ha Type dexploitant : communaut, surtout niveau moyen de richesse Densit de population : 9 habitants/km2 Proprit foncire : surtout individuel, titre de proprit Droit foncier : individuel, communautaire (organis) Orientation de la production : surtout mixte (de subsistance et commercial)
Maradi Niamey
Zinder
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ +++ +++ Augmentation de la couverture du sol Augmentation de la fertilit du sol Augmentation de la biomasse / carbone au dessus du sol Rduction de la perte de sol Augmentation de la diversit animale
1200 2000 9%
Bnfices socioculturels
+++ Rduction des dgts sur les infrastructures publiques / prives +++ Rduction des dgts sur les champs voisins +++ Rduction des sdiments transports par le vent
Remarque : Un fonds de gestion est mis en place et gr par chaque comit de gestion des puits. Les utilisateurs des puits y contribuent chaque anne, ou chaque fois que des travaux dentretien sont ncessaires. Les montants de la contribution ne sont pas fixes, mais sont attribus individuellement et gnralement proportionnels la taille du troupeau. Le comit peut infliger des amendes aux exploitants agricoles qui endommagent les puits.
Adoption
La technologie est bien adopte dans la zone dtude de cas. 50 puits ont t construits en 12 ans dans une zone pastorale de 3000 km2. La mise en uvre est fonde sur des incitations (frais de mise en place pays principalement par les projets). Cependant, il existe une tendance modre vers ladoption spontane (par de nouveaux acteurs).
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme trs positif trs positif
Contributeurprincipal:Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger; leffnig@yahoo.fr Rfrencescls: Soumaila A.S. 2003. Base de donnes du code rural (online): www.case.ibimet.cnr.it/den/Documents/code_rural/start.html n Hiernaux P., E. Tielkes, E. Schlecht. 2001. Elevage et gestion des parcours au Sahel, Proceedings de latelier organis par Eric Tielkes et Abdoulaye Sambo Soumaila, Verlag Ulrich E. Grauer, Beuren, Stuttgart, Allemagne, 2001 n Project documents and annual monitoring reports of develpment projects by ADN Nourriterre and HEKS EPER Suisse (2003-2009) n Jochen Suchantke, Abdoulaye Sambo Soumaila (2001): Etude cadre pour le programme NIGETIP IV, KfW, Niamey, Niger, 2001
Technologie GDT : Amlioration de la distribution des puits pour un pastoralisme durable - Niger
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Etude de cas
Pastoralisme et la gestion des parcours
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Gestion et vgtale Pastoralisme et la gestion des parcours Pturages Surtout dgradation biologique : Rduction de la couverture vgtale, baisse de la diversit vgtale Prvention (en partie attnuation et rhabilitation) La technologie est tolrante aux changements climatiques : les ex-ploitants peuvent ajuster les priodes de pturages et de repos en fonction des changements de conditions
2. 3.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : modre Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve (amnagement des zones de couchage et conception des systmes dabreuvement du btail et de pturage) Pour les exploitants : modre (mise en uvre du systme, construction des cltures et du systme dabreuvoirs, entretien)
Photo 1 : Bovins sabreuvant prs dune olienne qui pompe leau partir dun forage dans une retenue ou un rservoir. Ici, les abreuvoirs sont fournis. Ces bovins doivent tre rpartis dans le parc pour viter le surpturage. Photo 2 : Porte typique en acier employe dans le systme du pturage tournant permettant dentrer et sortir des paddocks. Photo 3 : Un exemple de parc au repos ( gauche) et une zone de couchage lgrement pture ( droite) avec des barbels divisant les paddocks. (Photos : Lehman Lindeque)
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Zone dtude de cas : Zone de Crecy, Rgion de Springbokvlakte, Province de Limpopo, Afrique du Sud
Conditions cologiques
Climat : surtout semi-aride, en partie subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 500-1500 mm Paramtres du sol : sol peu profond ; taux moyen de MOS ; drainage / infiltration bon modr ; les sols de fertilit leve sont utiliss en agriculture. Pente : 0-8 % Relief : plateau / plaines et fonds de valles Altitude : 500-1000 m
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 100-500 ha Type dexploitant : surtout levage commercial de grande chelle (grandes surfaces permettant de nombreux parcs de pturage) Densit de population : < 10-200 habitants/km2 Proprit foncire : surtout individuel sans titre de proprit ou en partie en proprit communautaire villageoise Droit foncier : surtout individuel, en partie communautaire organis. Niveau de mcanisation : mcanis
Cape Town
Bnfices cologiques
++ ++ ++ ++ ++ ++ Augmentation de lhumidit du sol et rduction du ruissellement de surface Rduction de lvaporation (meilleure couverture vgtale) Rduction des risques vis--vis des vnements dfavorables (inondations, scheresses, etc.) Amlioration de la couverture du sol Augmentation de la biomasse / carbone au-dessus du sol Augmentation de la diversit de plantes et augmentation / maintien de la diversit de lhabitat
Bnfices socioculturels
+++ Amlioration de la scurit alimentaire / autosuffisance
Remarque : Temps estim pour la mise en place dune ferme de 500 ha avec 8 parcs : plus ou moins 6 mois. Les cots de mise en place et dentretien dpendent de la taille de lexploitation et des dtails du plan de ferme, de la conception du systme denclos, incluant des variables telles que le nombre de parcs, le nombre de points dabreuvement, le nombre de forages, etc. Les cots mentionns ci-dessus sont donns titre indicatif pour une ferme dlevage typique de 500 ha.
Adoption
Depuis 1994, le pturage tournant nest plus subventionn par le gouvernement (les subventions sont limites aux petites exploitations communautaires et de subsistance). Il existe une tendance positive modre ladoption de la technologie. Les paysans ralisent limportance de la gestion de la vgtation dans llevage durable compte tenu de la pression croissante sur les pturages et des risques de scheresse et de changement climatique.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme trs ngatif lgrement ngatif long terme positif positif
Remarque : Les cots de mise en place sont trs levs et dcouragent de nombreux exploitants dutiliser le systme de pturage multi-enclos.
Contributeurprincipal:Lehman Lindeque, Department of Agriculture, Forestry and Fisheries, South Africa; LindequeL@arc.agric.za Rfrencescls: Tainton N.M. 1988. Veld and Pasture Management in South Africa. Shuter & Shooter, Pietermaritzburg in association with University of Natal Press, Pietermaritzburg. n Department of Agriculture and Water Supply. 1989. Veld management in the Eastern Cape. Government Printer, Pretoria
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Plantations de pins de protection sur des pentes dgrades et dans des ravines, en Tanzanie. (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition: Les forts plantes, ou plantations , comprennent les arbres tablis par la plantation de semis et / ou par le semis direct. Les espces peuvent tre dorigine locale ou introduites. La mise en place peut tre ralise sur des terres autrefois boises ou sur des terres qui ne lont jamais t auparavant. Lobjectif de ces plantations forestires peut tre soit commercial, soit la protection environnementale ou soit la rhabilitation de zones dgrades (ou une combinaison). Le dfi est de dvelopper des forts plantes financirement viables et cologiquement durables. Lapplicabilit et la durabilit des forts plantes dpendent de ce quelles remplacent et de la faon dont elles sont gres et exploites. Les forts plantes ne peuvent pas agir comme substitut des forts naturelles, mais doivent plutt renforcer les services environnementaux et de production des forts naturelles. Dans les pays en dveloppement, 70% des personnes dpendent des arbres pour leur principale source de bois de feu. En raison de la baisse des rserves, les forts plantes sont une importante source croissante de bois de feu et dautres produits forestiers. Une bonne gestion durable des forts plantes est le seul moyen dviter les pnuries de bois et la dforestation des forts naturelles. Toutefois, des opinions trs controverses circulent au sujet de la durabilit de ces forts, notamment concernant les plantations industrielles en monoculture de grande chelle. Le dbat actuel est de savoir si les forts plantes constituent la meilleure rponse la demande croissante en bois, et si elles sont un moyen efficace de compensation de carbone . Dans certaines situations, les forts plantes peuvent tre excellentes pour la rhabilitation des terres dgrades alors quailleurs ces mmes plantations peuvent avoir des impacts ngatifs. Un autre aspect essentiel est de savoir si les arbres sont rcolts adultes, et si oui, si le champ est replant (ou laiss en taillis) ou abandonn. Cest lors de la mise en place et de la rcolte que le plus de dommages environnementaux peuvent tre occasionns. Les directives environnementales doivent tre dveloppes et respectes. Applicabilit: Les forts plantes despces croissance rapide ne devraient tre tablies que dans les zones sans contrainte deau. Rsiliencelavariabilitclimatique: Mme de petites superficies de forts plantes (en tenant compte de la consommation deau) peuvent influencer positivement le microclimat, ce qui peut amliorer la rsilience la variabilit climatique. Principauxbnfices: La rhabilitation des zones dgrades, laccroissement de la disponibilit des produits du bois, du bois de feu et de certains produits forestiers non ligneux. Cela peut conduire la cration demplois et de revenus et rduit de la pression sur les forts naturelles. Les forts plantes sont des puits de carbone ( moins que celles-ci ne remplacent des forts naturelles), en particulier sur les terres agricoles marginales et les sols dgrads et seulement si elles sont replantes aprs utilisation. Adoptionettransposition grande chelle : La dlimitation de droits clairs sur les ressources respectant les forts plantes est indispensable. La recherche est importante pour une gestion approprie, la composition des espces et les impacts sur lcosystme. Le renforcement des capacits et la formation devraient tre fournis toutes les parties prenantes. Des mesures incitatives peuvent tre ncessaires pour la mise en place de forts plantes, en particulier pour la rhabilitation des zones dgrades.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention / attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du / adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production + ++ ++ ++ + 1.2 2* +++ ++ +++ + + ++ + na + +++ + + + +/+ ++ ++
*pour les 10 20 premires annes du reboisement des terres arides, en fonction des espces forestires slectionnes (FAO, 2004 and GTZ, 2009).
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Origine et diffusion
Origine: Les plantations grande chelle despces forestires exotiques en Afrique datent de la priode coloniale avec des investissements trangers et rglements par les gouvernements. Aujourdhui, il existe un changement dune gestion contrle par le gouvernement vers une participation accrue du secteur priv et de petits producteurs. Depuis les annes 1960, laccent a t mis sur les espces croissance rapide cultives principalement pour rpondre aux demandes en bois industriel et en bois de feu. En 2000, la superficie totale des plantations en Afrique tait de 8 036 000 ha, dont 42% tait des plantations commerciales et industrielles. Les forts plantes reprsentent seulement une trs petite fraction de la couverture forestire totale en ASS (0,3% - 2,3%). Principalementdans (plus de 10% de la superficie forestire totale sont des forts plantes) : Afrique du Sud Burundi, Cap-Vert, Lesotho, Malawi, Rwanda, Swaziland En partie en (entre 2-10% de la superficie forestire totale sont des forts plantes) : Bnin, Cte dIvoire, thiopie, Ghana, Kenya, Mali, Madagascar, Nigria, Soudan, Sngal, Togo ; Les plantations forestires sont ngligeables dans les pays possdant de vastes tendues de forts naturelles
> 10% de la surface totale des forts 2-10% de la surface totale des forts
Principes et types
Les aspects techniques de la gestion durable des forts plantes sont : a)Maintiendela fertilitdessols: limiter la rcolte des produits de la fort au bois des grumes, utiliser des pratiques de conservation des sols, et appliquer des engrais, etc. ; b)Uneplanification appropriedelarcolte,p.ex., faire attention une rutilisation des routes dextraction ; c)Slectiondesespces:la diversit des arbres amliore la rsilience aux ravageurs et maladies et la variabilit/changement climatique ; d)Descorridorsnaturels pour amliorer la biodiversit en particulier dans les plantations industrielles ; e)Descoupe-feu pour limiter la propagation des incendies, souvent combins des routes daccs. Les forts plantes apparaissent dans un continuum dobjectifs et de formes allant des forts de conservation strictement protges des plantations trs productives courte rotation. Les limites entre ces diffrentes catgories sont souvent floues. Les plantations commerciales des fins industrielles sont principalement des plantations dune seule espce produisant du bois rond fort taux de croissance, gres de manire commerciale et intensive. Celles-ci sont souvent inities avec le soutien du gouvernement ou des projets dinvestissement de socits. Elles peuvent galement avoir une fonction de protection environnementale. Pour tre durable, ces plantations doivent offrir des possibilits demplois quitables et tenir compte des aspects environnementaux des monocultures. Celles-ci ne doivent pas tre tablies sur des terres agricoles productives, ni remplacer des forts naturelles. Quelques plantations industrielles se concentrent sur la production de produits forestiers nonligneux, comme la gomme arabique. Il existe une tendance rcente vers des plantations qui fixent le carbone dans des rgimes de compensation carbone . Le risque est que des terres agricoles soient enleves de la production. Lescontratsoutgrowerintroduisent des propritaires privs (particuliers / communauts) dans la production de bois. Les compagnies forestires garantissent un approvisionnement rgulier sans tre impliques dans lacquisition des terres tandis que les petits planteurs profitent des possibilits demplois et de revenus. Lesplantationspourlaproductiondnergie constituent une source majeure de bois de feu en ASS. La plupart de ces plantations appartient au secteur public et lentretien est souvent relativement nglig. Pour une gestion durable, des droits clairs dutilisation des ressources doivent tre donns aux exploitants agricoles. Lesplantationsdeprotection ont pour but la protection et la stabilisation de lenvironnement. Celles-ci peuvent tre utilises pour diminuer lrosion des sols, stabiliser les pentes, fixer les dunes de sable, servir de brise-vent, etc. Habituellement, elles sont inities avec le soutien du gouvernement ou dun projet de financement. Lesparcellesboisespaysannes/familiales peuvent fournir une quantit importante de bois de feu et de bois duvre. Les arbres peuvent tre dans des systmes agroforestiers, des jardins marachers ou dans des espaces boiss. Les forts autour des exploitations peuvent aussi tre utilises pour la production de fourrage ou de produits forestiers non ligneux. Le bois est la source dnergie la plus importante en Afrique subsaharienne, et la pression sur les ressources en bois augmente. Par consquent, les plantations paysannes devraient tre encourages et dautres sources dnergie renouvelable (olienne, solaire) et les fourneaux conomie dnergie devraient tre promus.
En haut : Arrosage de plants de ppinire pour la lutte contre la dsertication, au Sngal. (Lyes Ferouki) Au milieu : Plantation deucalyptus pour la production de bois duvre et de bois de feu, en Ethiopie. (Hanspeter Liniger) En bas : Plantations de protection environnementale, en Erythre. (Mats Gurtner)
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Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions cologiques
Climat : Les zones humides : laccent est mis sur les plantations grande valeur industrielle. Les plantations utilises des fins commerciales ne sont pas appropries aux zones en manque deau en raison de la disponibilit limite de celle-ci pour les essences forestires croissance rapide et de leur capacit puiser les sols dj arides. Dans les zones arides (p. ex. la zone sahlienne), les forts plantes sont principalement destines la production de bois de feu et fournir des amliorations des conditions environnementales (p. ex., la stabilisation des dunes de sable, des brisevent, etc.). Terrain et paysage : Il existe des restrictions de terrain pour les forts plantes concernant les pentes trs raides et leurs zones tampons riveraines. Sols : Aucune restriction.
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socioconomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : Les plantations commerciales de bois de feu et environnementales sont souvent dtenues et gres par le secteur public : une faible mcanisation est implique. Les grandes plantations industrielles sont gnralement gres avec un haut degr de mcanisation, en particulier pour les rcoltes. Les plantations boises paysannes se localisent dans les zones fortement peuples, o le bois de feu provenant des forts publiques nest pas assez disponible. Orientation de la production : Applicable pour les plantations industrielles commerciales trs grande chelle ; les plantations fournissant du bois de feu et du bois duvre pour leur subsistance et une certaine utilisation commerciale ; les petites plantations boises paysannes pour leur subsistance et une certaine utilisation commerciale. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Les plantations sont principalement dtenues par les gouvernements, en partie par de grandes socits industrielles et les quelques autres par des agriculteurs individuels. Les plantations industrielles en ASS sont pour plus de 50% de proprit publique et pour environ 34% de proprits prives. Les plantations non industrielles sont pour 62% de proprit publique, pour 9% prives et pour 29%, la proprit nest pas prcise. En Afrique du Sud, les plantations sont majoritairement dtenues par les entreprises et de petits producteurs. Comptences / connaissances requises : Thoriquement un niveau trs lev de connaissances sur limpact des forts plantes sur lcosystme est ncessaire. Exigence en travail : La mise en place et lexploitation des plantations grande chelle peuvent tre trs exigeantes en main-duvre. Lentretien des plantations agricoles na pas besoin de beaucoup de main-duvre.
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
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Economie
Cots de mise en place et dentretien
Cotsdemiseenplace:La mise en place dune nouvelle fort implique gnralement des investissements initiaux trs levs, en particulier si celle-ci est tablie grande chelle. Les investissements supplmentaires, ncessaires pour un changement de gestion partir dun ancien systme de forts plantes vers une gestion durable , nimpliquent pas de cots trs levs de mise en place . Ceux-ci sont principalement lis llaboration dun plan de gestion, de droits sur les ressources, de rglements, etc. Production de plants 500 US$/ha La prparation des sols, la plantation : 1500 US$/ha Les cots dentretien : Soins, entretien, lutte contre les ravageurs et lincendie : 600 US$/ha Commentaire: Il est trs difficile de fournir des chiffres sur les cots des forts plantes. Il existe de grandes diffrences selon le type de forts plantes, selon les conditions initiales et les pays.
Bnfices de production
Arbres Eucalyptus Congo Rwanda Afrique du Sud Pins Malawi Madagascar Mozambique (Source : FAO, 2001) Dure de rotation (annes) 7 8 8-10 20-25 15-18 18-28 Productivit (m3/ha/an) 30 8.5 18-20 17 6-10 11
Commentaires:Les chiffres ci-dessus montrent la dure des rotations et la productivit des diffrentes espces darbres couramment utilises dans les forts plantes.
Exemple : La production industrielle de bois par de petits agriculteurs dans les rgions montagneuses du centre du Kenya Des analyses conomiques dentreprises agricoles et arboricoles ont t menes dans certains endroits des Hauts Plateaux du centre du Kenya. La marge brute moyenne des arbres par exploitation et par an tait de 57 808 Kshs (734 US$). Ce chiffre inclut la contribution du caf et du th, qui reprsentait 65% du total. Les fruits contribuent hauteur de 28% tandis que le bois de feu et duvre contribuent hauteur de 8%. Pour 70 80% des mnages, les arbres cultivs dans les exploitations agricoles sont aussi des sources importantes de bois de feu. Le reste de leur approvisionnement en bois de feu est obtenu partir des forts voisines et proximit. Suite une interdiction temporaire en 1999 de vente de bois duvre provenant des plantations forestires et des forts naturelles appartenant au gouvernement, une augmentation de la vente de bois duvre provenant des exploitations agricoles sest produite, et certains agriculteurs ont form des associations pour faciliter la commercialisation de ce bois duvre. Aucune information prcise sur la rentabilit de ces nouvelles entreprises de bois duvre nest disponible. Toutefois, les agriculteurs font face de nombreux problmes comme le manque de connaissances sur la gestion et la commercialisation des arbres, les autorisations ncessaires pour labattage et le transport, etc. (Chamshama et Nwonwu, 2004). Exemple : Afrique du Sud En Afrique du Sud, les contrats outgrowers aux planteurs petite chelle reprsentent un investissement de plus de 50 millions de R (7 millions US$), ce qui devrait gnrer des revenus denviron 175 millions de R (24 millions US$) pour les producteurs lorsque les plantations seront rcoltes. Les petits producteurs de bois duvre compltent leurs moyens de subsistance avec des cultures vivrires la priphrie de leurs lots boiss. Ils font de bons profits, et beaucoup ont tendu leurs activits trois ou quatre lots plants partir dun seul lot. En outre, la communaut locale tire profit de leur participation accrue au march montaire et des possibilits demplois cres par les contrats avec les entreprises daide la plantation, lentretien, la rcolte et au transport. Les petits producteurs et les communauts rurales bnficient galement de programmes de formation offerts par les socits forestires (Chamshama et Nwonwu, 2004).
Rapport bnfice-cot
Forts plantes (par objectif) Industrielles ++ court terme long terme quantitatif Rapport bnce-cot au taux de rduction de 10%, au Ghana : Teck : 4,9 (<10 ha) Cedrela : 3,5 (<10 ha) Pins : 1,8 (<10 ha)
+ /+ ++
trs ngatif ; - ngatif; -/+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif
Commentaires: En gnral, il existe trs peu de donnes disponibles concernant le rapport bnfice-cot des forts plantes. Toutefois, le taux de rendement interne des forts plantes bien gres varie de 5 20% en fonction de la fertilit des sols, de la topographie, du choix des espces, des performances de croissance, de la frquence des ravageurs et des incendies et des prix du march du bois duvre. Lefficacit de gestion des plantations et le succs dans la fourniture de bois durables dpendent essentiellement de la proprit, publique ou prive, de la plantation et de la manire dont celle-ci est gre. Il est important ici de faire la distinction entre les plantations financirement bien gres et celles gres de faon durable. Habituellement, les plantations forestires prives sont bien gres sur le plan financier, plantations dont lobjectif est la maximisation du profit. En Afrique australe, il a t dmontr que les plantations prives peuvent tre rentables en raison de lintgration dentreprises de transformation du bois. Beaucoup de plantations du secteur public dont les objectifs ne sont pas le profit, sont mal gres financirement. Celles-ci ont souvent nanmoins, des objectifs environnementaux et sociaux qui ne sont pas quantifiables.
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Economiques
+ +
cration demplois (en fonction de lutilisation prcdente des terres) augmentation et diversication des revenus des mnages des petits exploitants agricoles (dans les plantations paysannes) amlioration de la couverture du sol rgulation du micro- et msoclimat rhabilitation des zones dgrades et restauration des fonctions productives et environnementales (par ex. cause du surpturage) prvention de lrosion des sols emploi comme brise-vent, ceintures-abris, etc. rduction de la pression sur le fumier agricole stabilisation des pentes, des berges de rivires, etc. moins de nutriments exploits que sur les terres agricoles augmentation de la biodiversit rgulation de leau souterraine (par ex. salinit) augmentation de la matire organique du sol/fertilit du sol peut aider prserver les valeurs sociales et culturelles lies aux forts renforcement des capacits institutionnelles
Ecologiques
++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ + + +
rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication des terres ++ augmentation de la rsilience aux changements climatiques + + squestration du carbone (quand appliqu sur des terres/sols dgrads)
++
Socioculturel
+/+
Comment les surmonter mixer les plantations, avec des cultures intercalaires, employer des corridors naturels pour amliorer la biodiversit, etc. favoriser la mise en place de marchs et de la chaine de valeur systmes de crdits pour les exploitants agricoles pour tablir des plantations agricoles mise disposition de crdits par les socits forestires soutien pour les petits lots boiss et les plantations paysannes et rglementations pour les nouvelles plantations, valuation de la durabilit conomique, environnementale et sociale des nouvelles forts, garantie des droits dutilisation des terres pour les petits exploitants et promotion des contrats outgrower aux petits planteurs
Les plantations grande chelle sont souvent des monocultures Manque de marchs et daccs aux marchs Disponibilit des engrais (p. ex., le phosphore) La mise en place de plantations peut tre coteuse et souvent compter sur le nancement de donateurs Longs dlais entre la plantation et la rcolte des arbres, priodes sans revenu ou avec des revenus limits (problmatique notamment aux contrats outgrowers ) La disponibilit des terres, la concurrence avec les autres utilisations des terres (p. ex., la demande en terres cultives et en pturages) et la saisie des terres pour la mise en place de plantations industrielles de bois ou de PFNL peuvent conduire une perte de terres agricoles qui affectent les petits exploitants agricoles avec des droits fonciers pas clairs Le remplacement de la diversit forestire par des monocultures qui inondent le march avec du bois bon march / croissance rapide peut augmenter la pression sur les forts naturelles Des espces darbres exotiques peuvent se propager au dtriment des forts autochtones et affecter lcosystme tout entier Besoins deau : les espces croissance rapide peuvent prsenter une trs forte demande en eau et peuvent avoir un impact ngatif irrversible en particulier dans les zones de pnurie deau Plantations peuvent utiliser beaucoup deau, entranant une baisse des dbits des rivires, etc. et inuer fortement sur le systme hydrologique dune rgion Concurrence pour leau avec lagriculture (par exemple, pour les eucalyptus) et disponibilit limite deau dans les zones arides Sensibilit des forts plantes aux ravageurs et aux maladies en particulier dans les plantations Les plantations en monoculture peuvent endommager lcosystme Manque de savoir-faire dans la gestion, la composition des espces, la mise en place inapproprie, etc.
l l l
Ecologiques
slection approprie despces au regard de la demande en eau des espces slectionnes, prendre en compte les zones sensibles et pauvres en eau planication de la gestion des bassins-versants, en tenant compte des effets hors-site des plantations slectionner des espces darbres moins comptitives (p. ex. Grevillea robusta) avec une demande en eau rduite et une grande efcacit dutilisation de leau, grer les arbres par la taille diversication des espces peut remarquablement rduire les risques de maladies et de ravageurs et maintenir des niveaux de stockage optimaux de bonnes formations et une ducation adquate pour la gestion correcte des forts plantes sont ncessaires.
Socioculturelles
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche + ++ +++ ++ +
Rfrencesetinformationsdesupport(suite): Arborvitae. 2006. Forest plantations: the good, the bad and the ugly. The IUCN/WWF Forest Conservation Newsletter. September 2006. Vol.31. Chamshama, S.A.O. and F.O.C. Nwonwu. 2004. Forests Plantations in Sub-Saharan Africa A short report prepared for the project Lessons Learnt on Sustainable Forest Management in Africa. Chamshama S.A.O., F.O.C. Nwonwu, B. Lundgren and G.S. Kowero. 2009. Plantation Forestry in Sub Saharan Africa: Silvicultural, Ecological and Economic Aspects. Discov. Innov., 2009; 21 (SFM Special Edition No. 1) CIFOR. 1998. Centre for International Forestry Research. CIFOR Annual Report 1998. http://www.cifor.cgiar.org/publications/Html/AR-98/Plantation.html, accessed on 17 November 2009. Cossalter, C. and C. Pye-Smith. 2003. Fast-wood forestry: Myths and realities. CIFOR, Jarkata, Indonesia. 50 p. Ekisa G.T. 2009. Community Participation in Afforestation and Agroforestry Programmes in Kenya: The influence of biophysical environmental in the case of Teso District. FAO, 2001. Mean annual volume increment of selected industrial forest plantation species. Luis Ugalde and Osvaldo Prez. Working Paper FP/1, FAO Rome (Italy) FAO. 2002. Hardwood plantations in Ghana. F. Odoom. June 2002. Working Papert FP/24. FAO. 2003. Forestry Outlook Study for Africa Subregional Report West Africa. African Development Bank, European Commission. FAO. 2003. Forestry Outlook Study for Africa. African Development Bank, European Commission. FAO. 2004. Carbon sequestration in dryland soils. World Soil Resources Reports, No. 102, Rome, Italy. FAO. 2006. Responsible management of planted forests: voluntary guidelines. Planted Forests and Trees Working Paper FP37E, Rome, Italy FAO. 2006. Global planted forests thematic study: results and analysis, by A. Del Lungo, J. Ball and J. Carle. Planted Forests and Trees Working Paper 38. Rome. FAO. 2009. Planted Forests. http://www.fao.org/forestry/plantedforests/en/ accessed on 22 September 2009. FAO. 2010. Forestry Photos. http://www.fao.org/mediabase/forestry/, accessed on 6 June 2010. GTZ. 2009. Running dry? Climate change in drylands and how to cope with it. Deutsche Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (GTZ), GmbH. Oekom Verlag, Mnchen Kanowsky P. and H. Murray, 2008. Intensively Managed Planted Forests Toward best practice. Summary and Recommendations from TFDs IMPF Initiative June 2005 June 2008. The Forests Dialogue. TFD Publication Number 1 2008. Nawir, A.A., H. Kassa, M. Sandewall, D. Dore, B. Campbell, B. Ohlsson and M. Bekele. 2007. Stimulating smallholder tree planting lessons from Africa and Asia, Unasylva 228, Vol. 58.
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Etude de cas
Gestion durable des forts plantes
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Vgtale Gestion durable des forts plantes Fort (boisement) ; Utilisation des terres hors-site : cultures annuelles (lgumes) et pche Dgradation biologique : rduction du couvert vgtal ; Erosion olienne : perte de sol arable : dplacement uni-forme, dgradation hors-site Prvention et rhabilitation Tolrance accrue vis--vis de la scheresse, des inondations, des orages
2.
3. 4.
5. 6. 7.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible (lentretien nest ncessaire que la 1re anne aprs la mise en place ; si les forts intrants pour remplacer le peuplement entier aprs 25-30 ans sont pris en compte, lexigence en main-duvre pour lentretien global est alors modre)
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modre Pour les exploitants : leve
Photo 12 : Plantations darbres Lompoul. (Julie Zhringer) Photo 3 : Plants de Casusarina prts la plantation (au premier plant), mise en place des palissades de protection des semis plants (au milieu), et plantation de Casuarina ge de sept ans (en arrire-plan). (Mailly et al. 1994) Photo 4 : Vue arienne : la ceinture darbres protge non seulement les villages et les zones de production marachre dans le sud-ouest, mais aussi la zone ctire de locan Atlantique, rendant la pche possible toute lanne. (Google)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 250-300 mm Paramtres du sol : fertilit basse, MOS bas (<1%) ; texture sableuse, infiltration et drainage bons, faible capacit de rtention Pente : aucune donne Relief : dunes de sable (pente et dpressions inter-dunaires) Altitude : < 100 m
Saint-Louis
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : aucune donne Type dexploitant : pauvres, de petite chelle ; la technologie est mise en uvre en groupes / par la communaut Densit de population : 65 habitants/km2 Proprit foncire : Etat / individuel (sans titre de proprit) Droit foncier : communautaire (organis) Niveau de mcanisation : travail manuel / traction animale / mcanis Orientation du march : surtout de subsistance (terres forestires)
Ziguinchor
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ +++ +++ +++ +++ +++ +++ Rduction de la vitesse du vent Rduction de la perte de sol Augmentation de la biomasse Augmentation de la MOS du sol et carbone au-dessus du sol Rduction des risques vis--vis des vnements dfavorables (inondations, scheresses, orages) Augmentation de la couverture du sol (avec les dchets) Amlioration du stockage du carbone Augmentation des possibilits de loisirs Renforcement des institutions communautaires
Bnfices socioculturels
Remarque : Les cots de mise en place sont levs. Tous les intrants ont t entirement subventionns. Lagence de mise en uvre a t le Service gouvernemental des Eaux et Forts, avec le financement de lUSAID et de lACDI. Le remplacement commence aprs 25-30 ans lorsque les arbres atteignent la snescence.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement positif lgrement positif long terme trs positif trs positif
Remarque : Les exploitants agricoles soulignent que sans cette technologie, ils ne pourraient pas vivre dans cette zone.
Adoption
Larbre Casuarina a t tabli le long du littoral entre Saint-Louis et Dakar, couvrant une superficie de 97 km2. Lappui du projet a inclus la fourniture des plants darbres, lassistance technique et la rmunration du travail. Les cots de mise en place levs rendent difficile la diffusion spontane de cette technologie.
Contributeursprincipaux: Julie Zhringer, Master Student, Centre for Development and Environment, Bern, Switzerland; julie_z60@hotmail.com; Dthi Soumar Ndiaye; CSE, Dakar, Senegal; dethie@cse.sn Rfrencescls: Mailly, D., Ndiaye, P., Margolis, H. A., & Pineau, M. (1994). Fixation des dunes et reboisement avec le filao (Casuarina equisetifolia) dans la zone du littoral nord du Sngal. The Forestry Chronicle, 70(3); Julie Zhringer, juliez@ethz.ch / Dthi Soumare Ndiaye, dethie@cse.sn
Technologie GDT : Ceinture darbres Casuarina pour la fixation des dunes - Sngal
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Etude de cas
Gestion durable des forts plantes
Vgtale et structure Gestion durable des forts plantes Plantations, boisement Erosion de surface et en ravine ; Dclin du couvert vgtal, de la diversit et de la biomasse ; Perte des eaux de surface ; Abaissement du niveau des nappes phratiques Rhabilitation Sensible aux extrmes du climat (p. ex. baisse de la pluviomtrie, notamment en cas de monoculture)
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modre Pour les exploitants : leve
Photo 1 : Construction de terrasses anc de colline : les arbres sont plants dans des fosss, les plants sont espacs de 2 mtres. (Fikreyesus Ghilay) Photo 2 : Une zone suprieure dun bassin versant protge par des terrasses sur les coteaux et la plantation darbres dans les Hauts Plateaux du centre de lrythre. (Mats Gurtner)
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 400 - 450 mm Paramtres du sol : faible fertilit ; faible profondeur ; faible MOS ; texture sablo-limoneuse Pente : plus de 50% Relief : flancs de collines, versants de montagnes, crtes Altitude : 2300 2400 m Surface de terre par mnage : 0,5-1 ha de terres cultives et 0,01-0,05 ha de forts Type dexploitant : petite chelle, pauvre, groupes dexploitants Proprit foncire : Etat Droits fonciers : communautaire (organis) Niveau de mcanisation : travail manuel et traction animale Orientation de la production : de subsistance (autosuffisance), en partie mixte (de subsistance et commercial)
Keren Asmara
Conditions socioconomiques
Assab
+++ Augmentation de la production de bois +++ Augmentation de la production de fourrage (affouragement en vert) +++ Diversification des sources de revenu (vente de bois et dherbe)
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ ++ ++ ++ +++ +++ +++ ++ + Amlioration de la couverture du sol ; augmentation de la biomasse Rduction du ruissellement de surface Rduction de la perte de sol Augmentation de lhumidit du sol Augmentation de la matire organique / du carbone au dessus du sol Recharge des nappes phratiques Renforcement des institutions communautaires Amlioration de la scurit alimentaire / autosuffisance Amlioration des connaissances en conservation/rosion Rduction des conflits Augmentation des possibilits de loisirs
Bnfices socioculturels
Remarque : Les cots de main-duvre comprennent la construction des terrasses, les fosss, la plantation, le dsherbage et les cultures. Selon les travaux et les normes de paiement du Ministre de lAgriculture, le cot dune pers.-jour est de 2,66 US$. Le cot de production dun plant est de 0,2 US$. Les cots dentretien comprennent lentretien des terrasses, du foss et la replantation des plants Les cots sont calculs pour des pentes douces et des terrasses espaces de 2,5 m.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement ngatif neutre long terme trs positif positif
Adoption
Ladoption des zones de boisement a augment, depuis que des droits dutilisation ont t donns aux exploitants agricoles : les communauts situes dans les zones suprieures des bassins versants ont pris linitiative dentretenir et protger leurs boisements. De plus, une tendance existe concernant les terrasses flanc de colline et la plantation darbres, inities localement, sans initiative / incitation extrieure, sauf pour la fourniture des plants. La zone boise couvre environ 30 km2 avec un fort potentiel de dveloppement.
Contributeurs principaux : Iyob Zeremariam, Ministry of Agriculture, Asmara, Eritrea; iyobz@moa.gov.er; n Bereket Tsehaye, Toker Integrated Community Development, Asmara, Eritrea; beretsehaye@yahoo.com Rfrencescls: Zeremariam I. 2001. Assessment of upper catchment development technologies in the Central High Land zone of Eritrea. MSc Thesis; The Royal Veterinary and Agricultural University, Denmark. n Amanuel Negasi et al. 2002. Soil and water conservation Manual for Eritrea. RELMA. n Zeremariam I.2001. Assessment of upper catchment Development Technologies and Approaches in the Central High Land zone of Eritrea. MSc Thesis; The Royal Veterinary and Agricultural University, Denmark
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S TA B I L I S AT I O N D E S D U N E S D E S A B L E - N I G E R
La stabilisation des dunes de sable mobiles est ralise par une combinaison de mesures mcaniques incluant des palissades, et de mesures biologiques telles que des haies vives et le semis de gramines. Ces mesures visent empcher lensablement et fixer les dunes de sable, afin de protger les villages, les terres cultives, les routes, les voies navigables et autres infrastructures. La technologie est actuellement applique une trs grande chelle dans le bassin du fleuve Niger. Les palissades sont fabriques soit en tiges de mil, soit en palmier doum, soit en feuilles de palmier dattier, en fonction des disponibilits de la rgion. Celles-ci sont tablies perpendiculaires au sens du vent, avec un espacement de 10 - 20 mtres, selon la gravit de lensablement et le niveau de dgradation des terres. Plus lespacement est proche, plus la protection est efficace. Les plants ou boutures darbres sont plants selon une grille de 5 m x 5 m, avec une densit de 400 arbres par hectare. Les espces utilises sont Euphorbia balsamifera, Prosopis chilensis, Ziziphus mauritiana, Acacia Sngal et rufescens Bauhinia. Les graines dherbaces sont dissmines. Laugmentation de la vitesse laquelle la dsertification progresse dans les pays sahliens fait de cette technologie lun des principaux instruments de lutte contre les impacts du changement climatique. Les terres qui ont t ensemences avec des gramines doivent tre cltures les premires annes pour viter lingrence des animaux.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne
Etude de cas
Gestion durable des forts plantes
Structurelle et vgtale Gestion durable des forts plantes Agro-sylvopastoral Dsertication ; Erosion olienne et hydrique des sols ; Dgradation biologique Prvention (en partie attnuation) Tolrant laugmentation des tempratures et la baisse des prcipitations, mais sensible aux scheresses et inondations Stade dintervention Tolrance au changement climatique
Activits dentretien
1. Les premires annes : dsherbage et protection contre les animaux, peut-tre en utilisant des cltures des zones qui ont t ensemences avec des gramines. 2. Remplacer les plantes manquantes. 3. Renforcer les palissades et remplacer celles qui ont t dtruites. 4. Rgulirement, tailler les arbres et les arbustes pour rduire la concurrence avec les cultures agricoles.
Exigence en main-doeuvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : leve
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modre Pour les exploitants : faible
Photo 12 : Palissades avec une vgtation se dveloppant. Photo 3 : Deux experts en GDT examinent une dune de sable dans le bassin du euve Niger prs de Niamey. (Photos de Moussa Inja). Schma technique : Agencement des palissades et des plantations darbres pour la stabilisation des dunes de sable. (Ministre du dveloppement agricole, Niger)
10
5m
5m
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Conditions cologiques
Climat : semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 250-500 mm Paramtres du sol : bon drainage ; faible taux de matire organique du sol Pente : hautes dunes avec de fortes pentes (>20 %) Relief : surtout des dunes Altitude : 0-100 m
Conditions socioconomiques
Agadez
Surface de terre par mnage : 1-2 ha Type dexploitant : surtout exploitants pauvres groupes / communaut Densit de population : 10-50 personnes/km2 Proprit foncire : surtout individuelle, sans titre Droit foncier : individuel, communautaire (organis) Orientation de la production : surtout de subsistance (auto-suffisance), en partie mixte (de subsistance et commerciale) Niveau de mcanisation : travail manuel
Maradi
ZoneNiamey dtude de cas
Zinder
+++ Augmentation du rendement des cultures (indirectement ; travers la protection contre le dplacement des dunes de sable) +++ Augmentation du revenu agricole +++ Augmentation de la production animale +++ Augmentation de la qualit et production de fourrage
Bnfices cologiques
+++ +++ +++ +++ +++ ++ Augmentation de la couverture du sol Augmentation de la biomasse / carbone au-dessus du sol Rduction de la vitesse du vent Rduction de la perte de sol Augmentation de la diversit animale Augmentation de la fertilit du sol
Bnfices socioculturels
Cots (US$) 15 3 4 22 100%
+++ Rduction des conflits +++ Renforcement des institutions communautaires par laide mutuelle dans la mise en oeuvre de la technologie +++ Amlioration des opportunits culturelles
Remarque : Ces chiffres sont fonds sur des estimations. Les cots des plants / boutures sont indiqus pour Euphorbia balsamifera. Pour les autres espces darbres, les cots doivent tre doubls ou tripls (cots de production plus levs en ppinire).
Faiblesses et comment les surmonter Contrainte de mise en uvre : cots levs amliorer laccs un soutien
technique et financier. Contrainte dentretien : la nature du terrain dcourage les gens dentretenir les mesures tablies crer des comits de gestion pour lentretien de ces ouvrages. Contrainte de main-duvre : la technologie ncessite un intrant lev en termes de travail renforcer le travail communautaire et la solidarit entre les communauts. Contrainte cologique : impacts ngatifs sur les plantes Leptadenia existantes, dus aux coupes excessives pour les palissades trouver dautres espces pour les faire. Contrainte juridique : des conflits surgissent lorsque la terre est rclame par des personnes dfinir les droits fonciers avant que le terre soit rclame.Lire phontiquement
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme trs positif trs positif
Remarque : La technologie est efficace moyen et long terme quand elle aide la rgnration naturelle des cosystmes. Cependant, dans le bassin du fleuve Niger, les bnfices sont plus faibles.
Adoption
Ladoption spontane de la technologie se dveloppe car la dsertification progresse et les dunes de sable mettent en danger les moyens de subsistance des personnes.
Contributeurprincipal:Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger; leffnig@yahoo.fr Rfrencescls: Ministre du dveloppement agricole (2005) : recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et de productions agro-sylvo-pastorales n Abdoulaye Soumaila A.S., E. Tielkes, P. Sauter. 2004. Rapport final de latelier sur les techniques de conservation de leau et des sols, et les donnes wocat Niger organis Niamey en novembre 2002 n ROSELT. 2009. Magazine dinformation, N 1, mars 2009, Niamey, Niger.
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Fort naturelle en zone aride avec une forte biodiversit, en Tanzanie. (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition : La gestion durable des forts (GDF) en zones arides vise garantir que les produits et services provenant des forts rpondent aux besoins daujourdhui, tout en assurant leur disponibilit permanente et leur contribution au dveloppement long terme. En Afrique subsaharienne, les forts et les arbres contribuent de manire significative aux moyens dexistence ruraux dans les zones arides, comptabilisant plus de 25% des revenus des mnages ruraux. Les forts jouent un rle important dans la conservation de la biodiversit et elles fournissent des biens cosystmiques (fruits, gomme arabique, beurre de karit, fourrages, mdicaments) ainsi que des services tels que la lutte contre la dsertification, la conservation et lamlioration de la qualit de leau. Cependant, ces forts sont relativement fragiles et facilement affectes par la scheresse, lrosion, les incendies, le broutage, et en particulier, les coupes pour le bois de chauffage. Les forts doivent faire partie dun plan et dune stratgie de gestion dtaills et durables dutilisation des terres, et il est urgent que le secteur forestier montre un engagement clair et travaille avec dautres secteurs pour amliorer et concevoir des politiques et des procdures appropries. En outre, la GDF en zones arides doit sorienter vers une gestion participative et communautaire avec une approche intgre de planification des paysages. Les droits aux ressources des forts sont une question cruciale. La GDF en zones arides comprend toutes les actions visant sauvegarder et maintenir lcosystme forestier et ses fonctions, comme la rduction du dboisement, la gestion des incendies, la rgnration naturelle (assiste), la plantation et la coupe slectives des arbres. Les principales techniques utilises pour la gestion durable sont : le zonage du territoire pour diffrents exploitants, la restriction des interventions, les pratiques de protection, les bonnes pratiques de rcolte des produits forestiers non ligneux, la planification de la gestion du pturage et lamlioration de la gouvernance. Applicabilit : La GDF est applicable , et est cruciale pour tout type de forts primaires ou secondaires en zones arides. Rsilience la variabilit climatique : La GDF pour la diversit des forts est une condition pralable afin dassurer un fonctionnement de lcosystme et de maintenir la rsilience la variabilit et aux changements climatiques. Une fort naturelle bien gre et diversifie peut mieux sadapter aux changements. Principaux bnfices : La protection de la biodiversit, la protection contre lrosion hydrique et olienne, lamlioration de la gestion et de la qualit de leau, lamlioration des moyens dexistence et du bien-tre humain grce la diversification des revenus (par exemple, lapiculture, lcotourisme, etc.) et par consquent laugmentation de la scurit alimentaire et la rduction de la pauvret ainsi que lamlioration de la gouvernance. Empcher davantage de dforestation et dvelopper la restauration des forts naturelles peuvent apporter une immense contribution lattnuation du CC et ladaptation celui-ci. Adoption et transposition grande chelle : Un cadre juridique et institutionnel comprenant lintgration des forts dans une planification globale du dveloppement durable rural et des paysages est ncessaire afin dassurer une utilisation durable des ressources forestires dans les zones arides, et un approvisionnement durable de biens et de services sociaux, conomiques et environnementaux lis.
Questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention/attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du/adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production dn: donnes non disponibles ++ +++ +++ ++ +++ dn ++ ++ +++ + ++ ++ ++ + ++ ++ +++ +++ +++ ++ ++ +++ +++
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Origine et diffusion
Origine : Le caractre sacr de nombreuses forts a contribu leur conservation, dans le cadre de systmes traditionnels de gestion des ressources communautaires. La dgradation des forts et la dforestation, autant que les rponses cette dgradation, ont commenc pendant lre coloniale. Comme la pression sur les forts a augment en raison de la croissance dmographique, des efforts ont t faits pour crer des zones forestires protges. Dans les annes 1970 et 1980, de nombreux pays ont tent damener davantage de forts sous le rgime foncier et la protection de lEtat. Ces derniers temps, la gestion durable des forts, fonde sur des plans communautaires, a donn une priorit croissante aux zones arides dAfrique subsaharienne. Les succs ne sont encore quau stade de projet pilote. Diffusion : 582 millions ha sont couverts par des forts en ASS, dont 270 millions ha (46%) sont des forts sches. Environ 5% des forts dAfrique sont protges. Toutefois, les superficies protges sont encore souvent dtruites par lexploitation forestire illgale et la surexploitation. La GDF dans les zones arides ne reprsente quune trs petite zone (FAO, 2003). Diffusion principale des forts sches : Angola, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Rpublique centrafricaine, Tchad, Congo, RDC, Ethiopie, Gabon, Guine, Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Niger, Nigria, Sngal, Afrique du Sud, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe.
Principes et types
Sauvegarder et prserver des ressources forestires : Les autorits forestires nationales et locales doivent tre renforces afin dvaluer, dentretenir et de protger les ressources forestires restantes. Pour une gestion efficace, les zones protges doivent tre prserves par des lois et des rglements que lon respecte. La dlimitation des forts doit tre faite clairement, et suffisamment de terres cultives doivent tre mises la disposition des personnes avoisinant les forts. Dans le mme temps, la productivit des terres cultives et des pturages a besoin dtre amliore afin de rduire la pression sur les forts naturelles. Les plans doivent correspondre aux proccupations cologiques, conomiques et sociales de la population vivant dans et autour les zones forestires : cest pourquoi, les approches et les plans de gestion communautaire reprsentent la voie la plus prometteuse. Une indemnisation des communauts (idalement travers des droits judicieux sur des produits forestiers) peut tre considre comme un moyen dassurer lutilisation durable de ces ressources. Prservation ou amlioration de la biodiversit : Le renforcement des connaissances en cologie forestire peut aider prserver la biodiversit. Ces capacits doivent tre renforces pour raliser des inventaires biologiques et un systme de surveillance de ltat de la fort, y compris la faune. Promouvoir des forts vigoureuses et saines et leur rhabilitation : La sant des forts surexploites peut tre amliore par ladoption de la gestion adaptative des forts, comprenant les aspects tels que lexamen de la dure de rotation, lamlioration de la rgnration naturelle (p. ex. par des cltures sociales), les plantations denrichissement, labattage slectif et lexploitation forestire contrle. Le dveloppement de la richesse des espces est galement un moyen damliorer la productivit des forts, et dassurer une production de grande valeur dans une fort naturelle bien gre. Gestion des incendies : Les connaissances et les campagnes de sensibilisation sur les incendies et sur la manire dviter les feux incontrls sont la cl dune prvention russie. Le manque de financement et de stratgies de gestion durable des incendies est prdominant en ASS. La gestion des feux est en grande partie une question agricole donc la cl est dimpliquer le secteur agricole. Un mcanisme de surveillance et de signalement doit tre mis en place et une collaboration rgionale qui a commenc par le biais dAfriFireNet devrait tre mise profit. Options alternatives de moyens dexistence aident rduire les activits dabattage et dexploitation forestire non durables. Les produits forestiers non-ligneux (PFNL) apportent une contribution durable au bien-tre des peuples. Les PFNL peuvent tre du miel provenant de lapiculture, des champignons, des plantes mdicinales, du beurre de karit (Vitellaria paradoxa) pour lindustrie cosmtique, de la gomme arabique (dAcacia senegal), des cordes et des paniers provenant du baobab, etc. De nouveaux marchs de niche pour les produits verts et issus du commerce quitable ainsi que les paiements pour les services environnementaux offrent aux exploitants forestiers de nouvelles possibilits de revenus.
En haut : Clture dune fort en zones arides pour une rgnration naturelle, au Burkina Faso (NewTree). Au milieu : Femmes transportant du bois de feu, au Sngal (Roberto Faidutti). En bas : Gros plan sur des noix de karit, prtes tre transformes, au Burkina Faso (Roberto Faidutti).
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Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Conditions cologiques
Climat : rares prcipitations peu fiables avec de longues priodes de scheresse ; les forts des terres arides couvrent les zones arides, semi-arides et subhumides. Terrain et paysage : pas de restriction, mais dans de nombreux pays (par ex. lEthiopie) les forts ont t rduites des zones marginales, comme les pentes raides, etc. Sols : pas de restriction
Pente (%) trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socio-conomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : Principalement gestion durable sur de petites chelles, principalement avec une main-duvre manuelle (p. ex., abattage manuel) et faible niveau de mcanisation. Orientation de la production : Systmes de subsistance systmes commerciaux, en vendant les produits du bois et les produits non-ligneux sur les marchs locaux et galement pour augmenter le march national / mondial de produits spciaux de niche haute valeur ajoute. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : La proprit foncire est majoritairement dtenue par lEtat : certaines forts sont sur des terres de droits coutumiers et fiduciaires, et peuvent tre gres par des accords avec les chefs ou avec les conseils locaux au nom des communauts. Les forts sur des terres prives sont trs limites avec des exceptions en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Les zones de forts gres conjointement avec les communauts locales ou sous leur entire responsabilit sont trs limites. Les forts et les zones boises en accs ouvert donnent lieu des problmes dutilisation destructrice des ressources forestires. Comptences et connaissances requises : La gestion durable des forts exige un niveau lev de connaissances techniques. Une solide ducation des services de gestion forestire pour soutenir les exploitants agricoles dans lutilisation durable des ressources forestires est ncessaire. Exigence en main-duvre : Les besoins en main duvre varient selon les interventions ncessaires (voir principes et activits).
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
190
Economie
Cots
Comme la Gestion Durable des Forts (GDF) est principalement une question de gestion et dorganisation, lvaluation des cots pour sa mise en place et son entretien est limite.
Bnfices de production
Outre le bois, les forts naturelles offrent une grande varit de produits (produits forestiers non ligneux), ce qui rend difficile la quantification des bnfices dune gestion durable des forts en zones arides. Des tudes rcentes contribuent mettre un prix sur la gamme complte des biens et des services forestiers. Toutefois, des recherches supplmentaires sont ncessaires concernant la valeur des services environnementaux tels quentre autres, la qualit de leau et son approvisionnement, la conservation et la fertilit des sols, le stockage du carbone et la conservation de la biodiversit. Enfin, des mthodologies sont ncessaires pour calculer les cots directs ou indirects dune gestion non durable des forts des fins de comparaison.
Rapport bnfice-cot
court terme Gestion communautaire des forts long terme ++ quantitatif donnes non disponibles
On estime que 65% de la population dAfrique subsaharienne est rurale et dpend directement ou indirectement des forts et des terres boises pour son alimentation, le bois de feu, les matriaux de construction, les mdicaments, les huiles, les gommes, les rsines et le fourrage. La Banque mondiale estime que les forts gnrent au moins 20% du revenu disponible des familles pauvres et sans terre (WFSE, 2009). Les communauts doivent tre disposes et capables financirement de simpliquer elles-mmes dans la gestion durable des forts. Elles doivent recevoir plus de bnfices conomiques de la conservation des forts que si elles les dgradaient. La gestion durable des forts naturelles devrait amliorer concrtement le bien-tre conomique local, gnrer des retombes conomiques locales des niveaux suffisants, sous des formes appropries, afin de faire une GDF conomiquement saine dans les zones arides. Comme la GDF nest pas encore trs rpandue en Afrique subsaharienne, il est difficile de faire une valuation raliste des aspects conomiques de la gestion des forts naturelles et de la probabilit de changement la gestion durable au cours des deux prochaines dcennies. Un mcanisme de rduction des missions rsultant du dboisement et de la dgradation forestire dans les pays en dveloppement (REDD), actuellement en cours de ngociation, peut fournir des mesures incitatives pour rduire ces missions provenant des forts.
Exemple : Burkina Faso Le Parc National Kabor Tambi, situ environ 100 km au sud dOuagadougou, dans la partie centre-sud du Burkina Faso, couvre 155 000 ha. Neuf villages entourant le parc ont t interrogs et 298 mnages ont particip une enqute en 2008. La couverture du sol dans le parc se compose principalement de forts claires avec des taches de savane. La contribution des produits forestiers non ligneux aux revenus des mnages ruraux a t analyse. Le bois de feu est le produit le plus important collect dans la fort : celui-ci reprsente en moyenne 28% des revenus forestiers et environnementaux des mnages. Les fruits et les noix de karit de Vitellaria paradoxa sont les deuximes produits forestiers sauvages les plus importants conomiquement dans la zone dtude (21%). Les herbaces pour les toits de chaume sont un autre produit forestier non ligneux important dans la rgion, contribuant 14% des revenus forestiers et environnementaux des mnages. Alors que le bois de feu et les chaumes sont principalement utiliss pour la subsistance des mnages (86% et 84%), les noix de karit et les fruits sont une source principale de revenus en espces (66%) (CIFOR, 2008). Exemple : Fabrication du beurre de karit, au Ghana La production du beurre de karit est une activit des femmes des zones rurales, gnrant dimportants revenus. Les arbres de karit (Vitellaria paradoxa) poussent ltat sauvage dans les rgions semi-arides de la zone quatoriale dAfrique centrale. Le beurre de karit est fabriqu partir des noix et utilis pour la cuisine et des fins cosmtiques. Le beurre est dune valeur croissante en tant que produit dexportation. Toutefois, le manque de comptences des groupes en matire de commerce et de gestion, la concurrence des grandes entreprises, linflation et les fluctuations internationales des prix des produits sont susceptibles dentraver la russite de la mise en uvre de la technologie. Des presses bridge , faciles utiliser, peuvent maintenant tre employes pour extraire mcaniquement le beurre de karit et rduire la charge de travail. Ces presses peuvent tre fabriques et entretenues localement. Bien que les cots de transformation par les mthodes traditionnelles et amliores soient comparables, les avantages de la nouvelle technologie sont environnementaux (pas besoin de carburant), un gain de temps (librant du temps pour dautres activits) et la simplification du processus. Toutefois, la rentabilit de la production du beurre de karit dpend beaucoup des prix levs ou non du march (TECA-FAO, 2010)
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Economiques
Ecologiques
+++ amlioration de la protection des espces forestires et des habitats forestiers +++ rhabilitation des forts naturelles +++ amlioration du microclimat +++ amlioration de la biodiversit ++ aide entretenir les systmes des sols et hydrologiques ++ rduction de lrosion des sols ++ rduction de la vitesse du vent et des temptes de poussire ++ baisse de la frquence des feux de forts incontrls ++ augmentation de la MOS et de la fertilit des sols ++ amlioration de la couverture forestire + amlioration de la disponibilit de leau +++ renforcement des capacits institutionnelles ++ rduction des conits entre les diffrents exploitants ++ amlioration des connaissances sur la conservation et lrosion
+++ rduction de la frquence et de lintensit de la dgradation et de la dsertication +++ augmentation de la rsilience aux changements climatiques ++ rduction des missions de carbone ++ augmentation de la squestration du carbone ++ amlioration de la biodiversit
Socioculturels
+++ augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale +++ paysage attrayant ++ rduction des conits Comment les surmonter
Lutilisation restreinte court terme ( exploitation ) des forts peut avoir un effet ngatif sur les revenus Budget insufsant pour la gestion des feux Disponibilit des marchs pour les produits non-ligneux et lcotourisme Impossibilit de reconstituer les forts exactement comme elles taient auparavant Augmentation de la population et augmentation de la demande en bois de feu Gestion des incendies : faible capacit. Les environnements sociaux et politiques ne sont pas assez capables ou ne permettent pas assez aux populations affectes de faire face aux problmes des incendies Contraintes politiques : la scurit foncire des communauts nest pas souvent assure et les contraintes rglementaires, des lois modernes et coutumires sont souvent en conit La pauvret mne directement lextraction inconsidre des ressources forestires. Les connaissances sont insufsantes, disperses et mal diffuses dans de nombreux domaines impliqus dans la gestion durable des ressources forestires Le manque de connaissances sur des techniques appropries / durables et sur ltat actuel des ressources forestires
sensibiliser aux bnces long terme et laugmentation des autres services cosystmiques de valeur fournis par les forts naturelles intgration de la gestion des incendies dans les plans de gestion globale forestire soutenir la diversication de la production et la mise en uvre des marchs pour les PFNL et lcotourisme promouvoir le rle des forts secondaires et favoriser les conditions les plus propices la rgnration de forts naturelles promouvoir dautres sources nergtiques renouvelables (olienne, solaire) et les fours conomie dnergie, mettre en uvre des parcelles boises familiales affectation des droits dutilisation des terres ainsi que formation et ducation dans la prvention et la gestion des incendies Affectation des droits dutilisation des terres et consolidation / harmonisation de la situation juridique, y compris des lois coutumires soutenir les communauts pauvres dans et autour des forts pour amliorer leurs moyens de subsistance et les rendre indpendantes de lutilisation destructrice des forts, introduire des options alternatives de revenus avec des produits forestiers non ligneux (par exemple, lapiculture) ou avec lcotourisme compilation et change dexpriences ralises avec la GDF, apprendre des autres et renforcer les capacits du personnel du gouvernement et des membres de la communaut meilleurs liens entre la recherche et la surveillance et des comptes-rendus rguliers sur ltat des forts naturelles
l l
Ecologiques
Socioculturelles
Rfrences et informations de support : Blay, D., 2007. Multi-stakeholder forest management: A case from the humid zone in Ghana. Forest Management Working PaperWorking Paper FM/32. FAO, Rome (Italy). CIFOR. 2006. African Dry Forest Website. http://www.cifor.cgiar.org/dryforest/_ref/home/index.htm, accessed on 15 February, 2010. CIFOR. 2006. Map of Location. http://www.cifor.cgiar.org/dryforest/_ref/home/map.htm, accessed on 17 May 2010. CIFOR. 2006. Miombo Woodland Policies and Incentives. http://www.cifor.cgiar.org/miombo/project.htm, accessed on 23 September 2009 CIFOR. 2008. Poverty Environment Network A comprehensive global analysis of tropical forests and poverty. http://www.cifor.cgiar.org/pen/_ref/news/penews/2010/ penews-1-2010.htm#burkina, accessed on 17 Mai 2010. CIFOR. 2009. CIFOR annual report 2008: Thinking beyond the canopy (2009). FAO. 1997. R. Bellefontaine, A. Gaston and Y. Petrucci (online 2000), Management of natural forests in dry-tropical zones. Series title: FAO Conservation Guide - 32. http://www.fao. org/docrep/005/w4442e/w4442e00.htm#Contents FAO. 2003. Forestry Outlook Study for Africa Subregional Report West Africa. African Development Bank, European Commission. FAO. 2003. Forestry Outlook Study for Africa. African Development Bank, European Commission.
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Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Infrastructure Conits dintrt + ++ +++ ++ ++ + ++
Le Rseau pour les gommes et les rsines naturelles en Afrique (NGARA) t cr en mai 2000 afin daider les pays producteurs et les partenaires africains formuler une stratgie coordonne pour le dveloppement durable de leurs ressources naturelles de gommes et de rsines, pour amliorer leurs moyens dexistence en milieu rural et la conservation de lenvironnement. Le NGARA runit des membres issus de domaines varis, comprenant les agriculteurs / rcoltants, les commerants, les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les exportateurs et les importateurs, tous ceux ont le mme dsir commun damliorer la production et la qualit des gommes et des rsines produites localement pour les marchs nationaux, rgionaux et internationaux. Le NGARA se compose de 15 pays membres. Depuis sa cration, le NGARA a jou un rle de plus en plus important dans lchange dinformations sur la production et le commerce, la formation, le transfert de technologie, lvaluation des ressources et leur utilisation durable, en renforant les capacits des parties prenantes dans les pays bnficiaires et en exploitant efficacement les ressources disponibles par le renforcement des synergies. La mise en place du Ngara a t considre comme une tape importante dans le dveloppement du secteur de la gomme arabique et des rsines en zones arides au Sahel, dans le but dassurer la scurit alimentaire, un dveloppement rural et, donc, une rduction de la pauvret. (www.ngara.org)
Rfrences et informations de support (suite) : FAO. 2006. Fire management global assessment 2006 A thematic study prepared in the framework of the Global Forest Resources Assessment 2005, Series title: FAO Forestry Paper-151. FAO. 2008. Towards sustainable forest management. http://www.fao.org/forestry/sfm/en/ accessed on 23 September 2009. FAO. 2008. Understanding forest tenure in Africa: opportunities and challenges for forest tenure diversification. Forestry Policy and Institutions Working Paper 19 FAO. 2010. Guidelines on sustainable forest management in drylands of Sub-Saharan Africa. 17th AFWC Session, revised draft version. (final document under publication in June 2010) FAO. 2008. Links between National Forest Programmes and Poverty Reduction Strategies, by R.McConnell. FAO. 2010. Forestry Photos. http://www.fao.org/mediabase/forestry/, accessed on 6 June 2010. FARMAFRICA. 2009. Tanzania Participatory Forest Management Project. http://www.farmafrica.org.uk/smartweb/tanzania/tanzania-participatory-forest-management-project accessed on 23 September 2009 Forestry Policy and Institutions Working Paper No. 22. Rome. German L.A. (ed.), Karsenty, A. (ed.), Tiani A.M., (ed.). 2009. Governing Africas forests in a globalised world. Earthscan Publications. London. Mogaka, H., Simons, G., Turpie, J., Emerton, L. and Karanja, F. 2001. Economic Aspects of Community Involvement in Sustainable Forest Management in Eastern and Southern Africa. IUCN - The World Conservation Union, Eastern Africa Regional Office, Nairobi. NGARA. 2010. Network for Natural Gums and Resins in Africa (NGARA), http://www.ngara.org/index.htm, accessed on 18 March 2010. Odera, J. 2004. Lessons Learnt on Community Forest Management in Africa. A report prepared for the project Lessons Learnt on Sustainble Forest Management in Africa. TECA-FAO. 2010. Technology for Agriculture proven technologies for smallholders. http://www.fao.org/teca/content/replacing-need-labour-intensive-traditional-methods-mechanical-press-making-shea-butter-nort, accessed on 25 March 2010. WFSE, 2009. Making Sub-Saharan African Forests work for People and Nature Policy approaches in a changing global environment. Published by Special Project on World Forests, Society and Environment (WFSE) of the International Union of Forest Research Organisations (IUFRO), World Agroforestry Centre (ICRAF), the Center for International Forestry Research (CIFOR) and the Finish Forest Research Institute (METLA).
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Etude de cas
Gestion durable des forts en zones arides
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Gestion et vgtative Gestion durable de forts en zones arides Avant : agro-sylvopastoralisme, terres incultes ; aprs : Agroforesterie, fort naturelle Erosion hydrique et olienne ; dclin de la fertilit ; et encrotement ; diminution de la couverture su sol ; aridication Rhabilitation Tolrance leve
La rgnration naturelle assiste, dveloppe par New Tree au Burkina Faso, commence par la protection de 3 ha de terres dgrades avec une clture solide. Le matriel pour la clture (piquets mtalliques et fil de fer galvanis) est subventionn de lextrieur et est assembl et pos sur place. Une haie vive dfensive darbres pineux (espces locales, p. ex. Acacia nilotica, A. senegal, Prosopis sp., Ziziphus mauritiana) est plante le long de la clture. Une bande de 10 m le long de la haie est rserve lagriculture ; elle couvre environ 10% de la surface protge. Le reste est ddi la rgnration naturelle de la fort locale. Une fois protge, la vgtation naturelle, riche despces indignes, repousse activement. Un inventaire annuel des espces vgtales est effectu pour le suivi de la biomasse, de la biodiversit et du taux de croissance des arbres. Quelque 120 espces locales composent la fort, dont la densit est denviron 500 arbres par ha. La plantation despces rares enrichit la diversit. La zone protge est dune importance capitale pour la conservation de la biodiversit. La gestion des activits dans la parcelle consiste : (1) semer / planter des espces fourragre amliores ; (2) installer des lignes de pierres et des demi-lunes pour contrler lrosion et rcolter leau ; installer des ruches pour la production de miel ; (4) produire du fourrage : couper lherbe, la lier et la porter aux btail hors de la zone rgnre. Les droits de proprit de la zone protge sont tablis clairement grce un contrat qui inclut / respecte la fois les droits traditionnels et gouvernementaux. Ce sont les exploitants agricoles locaux qui choisissent la zone, fournissent toute la main-duvre et assurent la gestion long terme des sites, selon les engagements mutuels. Une formation permet damliorer la pratique des activits rmunratrices lapiculture, la production de lgumes valeur ajoute ou la transformation de produits forestiers non-ligneux et pour promouvoir lutilisation de fourneaux conomes en bois.
3. 4. 5.
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8.
9.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Les composants du systme (de gauche droite) : clture mtallique, haie vive (plantation rcente des plants), zone agricole avec des mesures de GDT (p. ex. agroforesterie), zone de rgnration de la fort. Photo 2 : Fabrication du grillage par les exploitants agricoles. Photo 3 : Couvert vgtal dense dans la zone protge, derrire la clture. (Photos : Franziska Kaguembga-Mller).
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Conditions cologiques
Climat : aride, semi-aride Pluviomtrie moyenne annuelle : 300 - 600 mm Paramtres du sol : sols souvent pauvres et surexploits, latrite Pente : surtout plat (0-2%) Relief : surtout plaines / plateaux Altitude : 0-100 m NewTree travaille dans 2 zones climatiques diffrentes avec des conditions cologiques diffrentes
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : 3 ha Type dexploitant : petite chelle, trs pauvres pauvres, mise en uvre par les familles (jusqu 60 membres) ou groupes (groupes de femmes) Densit de population : 30 habitants/km dans le nord, 70 habitants/km dans le centre Proprit foncire : Etat (officiellement), droits traditionnels de proprit familiale (de fait) Droit foncier : familles
Bnfices cologiques
4560 33%
Bnfices socioculturels
Remarque : Une unit couvre une zone protge de 3 ha (taille moyenne; ralisable et bnfique pour les exploitants agricoles qui participent, c.-d. les familles de paysans et les groupements de femmes. La main-duvre pour la mise en place comprend : creusement des trous / fosss, installation des piquets, fabrication du grillage, plantations, alignements de pierres, demi-lunes, etc. tous les matriaux sont disponibles sur place.
Faiblesses et comment les surmonter Cots dinvestissement levs introduire des activits qui amortissent linvestissement initial jusquau moment o les exploitants peuvent rcolter les produits forestiers non-ligneux; dplacer la clture sur une autre zone dgrade lorsque la haie vive est assez dense pour assurer la protection. Linscurit de la proprit foncire rend la mise en uvre alatoire (le gouvernement est officiellement propritaire) contractualiser des accords qui incluent / respectent les droits traditionnels et gouvernementaux.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme neutre positif long terme trs positif trs positif
Adoption
Tous les exploitants agricoles ont mis la technologie en uvre grce des subventions (pour la main-duvre et les autres intrants). Des sites de rgnration ont t tablis dans 5 provinces (Soum dans le nord, Kadiogo, Kourweogo, Boulkiemde et Oubritenga dans le centre du Burkina Faso). La demande pour linstallation des nouveaux sites est leve. La dmonstration de lamlioration de lagriculture lintrieur des cltures (agroforesterie, etc., meilleurs rendements) encourage les paysans adopter ces mesures aussi dans les champs lextrieur des zones protges
Contributeur principal : Franziska Kaguembga-Mller, Coordinatrice ONG newTree, Ouagadougou, Burkina Faso; kaguembega@newtree.org; www.newtree.org Rfrences cls : Diatta, M; Albergel, J.; Perez, P.; Faye, E.; Sne, M. et Grouzis, M. 2000. Efficacit de la mise en dfens teste dans lamnagement dun petit bassin versant de Thysse Kaymor (Sngal). 15 p. n Guinko S., 1984. Vgtation de Haute Volta, Volume I. Thse de Doctorat : Universit de Bordeaux III (France). Tome, 394p.
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G E S T I O N I N D I G N E D E S F O R T S D E TA P I A M A DA G A S CA R
Depuis des sicles, les populations des terres hautes du centre et du sud-ouest de Madagascar ont gr de manire durable et conserv les boisements locaux de Tapia. Ces forts ont un rle conomique important en tant que source de produits forestiers non-ligneux (PFNL) tels que la soie sauvage, les fruits, les champignons, les insectes comestibles et les plantes mdicinales. Les arbres Tapia (Uapaca bojeri), qui constituent environ 90% du peuplement de ces boisements, produisent des fruits comestibles et leurs feuilles nourrissent les chenilles dune espce endmique de ver soie (landibe). La soie landibe sert produire les linceuls rituels utiliss dans les hautes terres. La vente des produits en soie et des fruits de Tapia est une source de revenus capitale pour les communauts locales. Les forts de Tapia sont entretenues par les villageois locaux grce au brlis et la taille slective. Le feu favorise la prdominance des Tapia pyrophytiques (tolrantes au feu) et protge les vers soie des parasites. La coupe slective des autres espces et des branches mortes favorise la prdominance des Tapia et leur croissance. Dautres espces endmiques prsentes sont Sarcolaena eriophora et le Pinus patula / khasya invasif. La fort de Tapia est manifestement anthropognique. Cependant, la cration et lentretien de ces forts doit plutt tre considre comme une transformation positive quune forme de dgradation. Des rglements locaux et dEtat protgent les boisements de la surexploitation. Le Service des Forts impose des restrictions sur la coupe et le brlis tout en autorisant les usages traditionnels. La rcolte de produits de la fort est rglemente par un genre de rgime de proprit collective. La rcolte de bois de feu est par exemple limite aux arbres morts et aux branches tombes. Il est interdit de casser des branches pour accder aux cocons. Grce ces mesures de protection, les limites des forts restent stables, et leur densit a mme augment, dans certains cas.
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation du sol Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Gestion
Etude de cas
Gestion durable des forts en zones arides
Gestion durable de forts en zone aride Fort naturelle, sylvopastoralisme Diminution du couvert vgtal ; Diminution de la biomasse Prvention et attnuation Rcolte de soie et de fruits varie selon les saisons mais les facteurs sont mal connus (ils pourraient inclure la pluviomtrie et les tempratures)
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : na Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : na (pratique traditionnelle) Pour les exploitants : faible (ce sont les enfant qui rcoltent les fruits, la rcolte de la soie est facile)
Photo 1 : Boisement de Tapia avec quelques pins invasifs en bordure de champs de riz daltitude. Photo 2 : Boisement typique de Tapia au sud dAntsirana. Photo 3 : Petits brlis de saison des pluies dans un boisement de Tapia. Photo 4 : Cocon de soie sauvage de Landibe. Photo 5 : Sachets de fruits de Tapia en vente en bord de route. (Photos : Christian Kull)
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Zone dtude de cas : Antsirabe and Ambositra, Col des Tapia, Madagascar
Conditions cologiques
Climat : subhumide : 7 mois de saison sche Pluviomtrie moyenne annuelle : 1000-1500 mm Paramtres du sol : sols pauvres en nutriments, ou rocailleux ; taux de MOS faible ; drainage lev ; sols plus rocailleux et riches en silice que les principaux sols latritiques des hautes terres de Madagascar. Pente : collines et pentes raides (20-80%) Relief : pentes de collines Altitude : 800-1800 m Les forts de Tapia sont des formations endmiques sclrophylles qui ressemblent au chnaies mditerranennes ou aux forts de Miombo dAfrique du sud.
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : pas de donnes, (forts communautaires) Type dexploitant : petite chelle ; mnages pauvres Densit de population : 20-40 habitants/km dans le centre des hautes terres et 10-20 dans louest des hautes terres. Proprit foncire : Etat Droit foncier : communautaire (organis) Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : de subsistance (auto-consommation) et mixte (de subsistance et commercial) Les forts appartiennent lEtat, mais dans les faits, elles sont gres par les communauts locales (soit non officiellement, soit de plus en plus par des contrats de gestion communautaires).
Bnfices cologiques
+++ Entretien de la biomasse ++ Entretien de la couverture du sol et rgulation des pertes de sol ++ Maintien de la biodiversit endmique
Remarque : Il est difficile destimer les cots les fruits sont ramasss pendant deux mois par les enfants scolariss, tt le matin ; les vers soie sont rcolts par certains dentre eux (en gnral expriments) les jours de cong. Dans certaines zones, il existe des projets qui exploitent des levages de vers soie, qui installent des coupe-feu dans les forts et qui financent lachat de mtiers tisser. Mais ces projets exigent de bien plus gros budgets.
Bnfices socioculturels
+++ Amlioration de la scurit alimentaire / autosuffisance (produits de la fort varis) +++ Maintien de la valeur culturelle (fort sacre)
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme nd positif long term nd positif
Remarque : La rcolte de soie de la plus longue des saisons des pluies fournit un revenu essentiel pendant les mois difficiles qui prcdent la rcolte du riz. En 1998, le prix de 200 cocons variait de 0,100,15 US$. Le panier de fruits de Tapia rapportait de 0,02-0,06 US$/kg. Pendant la rcolte, les forts produisent environ 4 kg de fruits par ha (=0,1-0,25 US$ /ha). Le taux de dpendance aux forts varie de 0-40%.
Adoption
Ce systme de gestion forestire est mis en uvre dans la plupart des zones endmiques de Tapia. Les forts couvrent 2600 km2 (zone tudie : env. 50 km2) et concernent environ 100000 habitants. Cest une pratique traditionnelle qui ne ncessite pas de subventions.
Contributeur principal : Christian Kull, School of Geography and Environmental Science, Monash University, Melbourne, Australia; christian.kull@arts.monash.edu.au Rfrences cls : Kull CA (2002): The Degraded Tapia Woodlands of Highland Madagascar: Rural Economy, Fire Ecology, and Forest Conservation. Journal of Cultural Geography Spring/ Summer 2002.
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Fort tropicale humide comme habitat naturel des gorilles des montagnes, au Rwanda. (Hanspeter Liniger)
En un mot...
Dfinition : La gestion durable des forts tropicales humides (GDFT) dans les zones tropicales et montagneuses a pour but de veiller ce que les biens et les services provenant des forts naturelles rpondent aux besoins daujourdhui tout en assurant leur disponibilit et leur contribution au dveloppement long terme. LAfrique centrale dtient la deuxime plus grande superficie au monde de forts tropicales humides et abrite la plus grande biodiversit du continent. LAfrique centrale joue donc un rle essentiel dans les services cologiques mondiaux. Pourtant, lexploitation forestire illgale, lagriculture et la chasse menacent srieusement la diversit et les valeurs de ces forts. Dans de nombreux pays, les forts tropicales humides sont maintenant limites aux zones montagneuses et aux zones ctires et des rivires. Les forts de montagne jouent un rle crucial en fournissant des ressources en eau douce et en alimentant les rivires et les nappes phratiques qui apportent de la vie aux basses-terres arides. La GDFT combine les aspects politiques et techniques. Sur le plan politique, en dpit des engagements clairs des gouvernements et des administrations locales (ratification des conventions, lois, rglements, etc.), des pratiques efficaces pour la protection et la gestion durable des forts naturelles restantes doivent tre mieux mises en application sur le terrain. Un des problmes majeurs est lamlioration de lamnagement du territoire, intgr au niveau national et participatif, avec une meilleure reconnaissance de la ncessit daccorder des droits fonciers et des droits coutumiers aux populations locales. Sur le plan technique, deux aspects principaux existent : la protection des zones forestires intactes afin de conserver leur forte biodiversit, et la gestion durable des forts des fins productives, soit commercialement, soit sous un rgime de subsistance. Il faut concilier rentabilit et intgrit cologique et sociale. Certaines critiques disent que la conservation de la biodiversit nest pas compatible avec lutilisation des forts. Toutefois, pour la plupart des populations vivant dans ou proximit des zones forestires tropicales humides, lutilisation des produits forestiers reprsente un moyen essentiel pour la scurit alimentaire. De nouvelles tendances et opportunits comme le paiement pour les services cosystmiques devraient tre davantage values et soutenues. Applicabilit : Applicable et crucial pour tout type de forts naturelles tropicales humides primaires ou secondaires dans les zones tropicales et montagneuses. Rsilience la variabilit climatique : Les forts tropicales humides sont un rservoir commun de ressources. La faon dont la fort est entretenue dterminera la vulnrabilit future des moyens de subsistance des communauts et du dveloppement national aux impacts du changement climatique. Principaux bnfices : Amlioration des moyens dexistence et du bien-tre humain (diversification des revenus, salaires du secteur industriel forestier), amlioration de la disponibilit en eau puisque les forts tropicales humides de montagne sont les chteaux deau des zones arides, maintien dun cosystme forte biodiversit. Empcher davantage de dforestation peut normment contribuer lquilibre mondial du carbone, les forts jouant un rle tampon crucial contre le changement climatique mondial. Adoption et transposition grande chelle : Le succs de la GDFT dpend de la mise en place de politiques fondes sur la rduction de la pauvret et sur la participation active des diffrentes parties prenantes aux niveaux local, national, rgional et international. En outre, cela ncessite des ressources financires, une volont politique et un investissement social. 198 La pratique de la gestion durable des terres
Les questions de dveloppement abordes Prvention / inversion de la dgradation des terres Maintien et amlioration de la scurit alimentaire Rduction de la pauvret en milieu rural Cration demplois en milieu rural Soutenir l'galit des genres et les groupes marginaliss Amlioration de la production agricole Amlioration de la production fourragre Amlioration de la production de bois / bre Amlioration de la production forestire non ligneuse Prservation de la biodiversit Amlioration des ressources du sol (MOS, nutriments) Amlioration des ressources hydriques Amlioration de la productivit de leau Prvention/attnuation des catastrophes naturelles Attnuation du /adaptation au changement climatique Attnuation du changement climatique Potentiel de squestration du C (en tonnes/ha/an) Squestration du C : au dessus du sol Squestration du C : en sous-sol Adaptation au changement climatique Rsilience des conditions extrmes de scheresse Rsilience la variabilit des prcipitations Rsilience aux temptes de pluie et de vent extrmes Rsilience aux augmentations de tempratures et de taux dvaporation Rduction des risques de pertes de production na: non-applicable dn: donnes non disponibles + +++ +++ +++ +++ na +++ +++ +++ + ++ + +++ na + ++ +++ +++ +++ +++ ++ +++ +++
Origine et diffusion
Origine : De nombreuses forts dAfrique subsaharienne ont t utilises de manire durable avant lre coloniale. Le caractre sacr des forts a contribu les conserver. Aprs le Sommet de la Terre en 1992, les pays dAfrique centrale ont adopt des lois et des rglements comprenant des plans de gestion durable, la participation communautaire et des objectifs de conservation. Toutefois, lexcution na pas eu un succs suffisant. Etendue des forts tropicales humides : 582 millions dha sont recouverts par des forts en ASS ; sur ce total, 30% sont des forts tropicales du Bassin du Congo. Les forts tropicales humides se trouvent principalement en Afrique centrale (Rp. Centrafricaine (RCA), Rp. dmocratique du Congo (RDC), Guine quatoriale, Gabon, Rp. du Congo), galement au Cameroun, dans les zones hautes dEthiopie, du Kenya, dAfrique de lOuest (Bnin, Ghana, Guine Bissau, Guine, Cte-dIvoire, Libria, Nigria, Sierra Leone, Togo) et dans les zones ctires en Afrique du Sud, etc. Zones de gestion durable des forts tropicales humides : Des plans de gestion forestire sont en vigueur au Cameroun, au Congo, au Gabon et en RCA. Le Cameroun et la RCA ont plus de 75% de concessions avec des plans de gestion convenus, alors que la plus vaste RDC nen a pas. Le Forest Stewardship Council (FSC) a certifi 4,7 millions dha de frets en Afrique centrale en 2009 (Cameroun 0,9 millions dha, Congo 1,9 millions dha, Gabon 1,9 million dha). Le Cameroun, la RCA et la Guine quatoriale ont protg plus de 20% de leurs terres alors que le Congo, la RDC et le Gabon ont entre 9 et 11% de leur superficie totale en zone protge.
Principes et types
Une bonne gouvernance des forts est une condition pralable la GDFT. Elle est actuellement recherche travers les trois approches suivantes: (1) le processus dapplication des rglementations forestires, gouvernance et changes commerciaux (FLEGT), (2) des observateurs indpendants de tierce partie, et (3) la certification des forts et / ou des systmes juridiques oprant dans le bassin du Congo. Amnagement du territoire : La GDFT doit faire partie dun plus vaste processus national damnagement du territoire. Toutes les parties prenantes (petits agriculteurs, communauts, ONG, secteur priv, services techniques du gouvernement) devraient tre impliques et devraient collaborer troitement. Une prise en charge collective des responsabilits est ncessaire, pour mener la transformation des responsabilits des structures tatiques vers des structures prives (communauts, ONG, concessionnaires). La GDFT ncessite une planification et des mcanismes de compensation au niveau mondial, pour le carbone, la biodiversit et les ressources en eau. Foresterie communautaire : La gestion des forts avec ou par les communauts locales est un mcanisme important permettant lquit sociale tout en poursuivant le dveloppement durable des ressources forestires. Lentretien et la protection de ces ressources ne peuvent tre raliss qu travers la sensibilisation et la participation active des communauts. Des droits fonciers et des droits dexploitation clairs doivent tre accords aux communauts : ces droits sont des mesures incitatives cruciales. Procdures des plans de gestion : Les inventaires des ressources disponibles pour les coupes/ rcoltes annuelles forestires admissibles et les cartes dabattage sont des lments essentiels de nimporte quel plan de gestion. A travers ces documents, les pratiques durables dexploitation forestire sont encourages et promues au sein dune concession forestire. Cela comprend la dlimitation de coupes annuelles dabattage, ladhsion des diamtres minimums de rcolte, le respect des arbres porte-graines pour prserver la biodiversit et la valeur conomique de la fort, etc. La construction des routes daccs doit tre soigneusement planifie ainsi que les procdures dextraction de bois. Diversification de la production : De nouveaux crneaux pour les produits forestiers non ligneux (PFNL), les produits verts et du commerce quitable peuvent accrotre la comptitivit et les revenus des petits producteurs. Lcotourisme impliquant galement les communauts locales et les paiements pour les services cosystmiques (PSE) sont de nouvelles sources de revenus prometteuses pour les exploitants forestiers. Conservation de la biodiversit : En plus des rseaux nationaux et internationaux des aires protges, de petites zones protges peuvent tre mises en place au niveau local, ce qui peut prserver les habitats et servir de refuges aux animaux. La gestion des aires protges doit tre intgre dans le cadre de lamnagement du territoire. Ces zones, y compris leurs zones tampons, doivent contribuer au dveloppement conomique local par la promotion des PFNL, de lcotourisme et de la foresterie communautaire. La chasse, lorsque la loi le permet, devrait tre contrle et rduite un niveau durable. Des mcanismes de financement de la conservation de la biodiversit doivent tre mis en place.
En haut : Enseignement sur lutilisation durable du rotin, en Rpublique Dmocratique du Congo (Robert Nasi). Au milieu : Sciage dun tronc deucalyptus, en Ouganda (Jim Ball). En bas : Vue des forts tropicales humides en Guine, (Jim Carle)
199
Utilisation des terres Terres cultives Pturages Forts / bois Terres mixtes Autres
Climat Humide
Prcipitations moyennes (mm) > 3000 2000-3000 1500-2000 1000-1500 750-1000 500-750 250-500 < 250
Conditions cologiques
Climat : Les forts tropicales humides se dveloppent sous une pluviomtrie annuelle de 1750 - 3000 mm, et les forts de montagne, entre 1400-2500 mm. Dans les forts tropicales humides, les tempratures moyennes mensuelles dpassent 18 C. Terrain et paysage : Il ny a pas de restriction, mais dans de nombreux pays, les forts ont t rduites aux zones inaccessibles, en particulier des collines escarpes. Sols : Les sols des forts tropicales humides sont trs sensibles la dgradation aprs le retrait ou la modification de la couverture vgtale (p. ex. aprs une coupe blanc).
Pente (%)
trs raide (>60) raide (30-60) vallonn (16-30) onduleux (8-16) modr (5-8) faible (2-5) plat (0-2)
Conditions socio-conomiques
Systme dexploitation et niveau de mcanisation : De lutilisation des terres petite chelle jusqu des activits mcanises dexploitations forestires commerciales. Orientation de la production : Les forts tropicales humides sont utilises par les exploitants agricoles de subsistance petite chelle, le bois et les produits forestiers non ligneux aussi bien que le bois duvre ou lextraction des PFNL des fins commerciales. Le secteur forestier est le fournisseur principal demplois pour la population rurale dans de nombreux pays dAfrique centrale. Proprit foncire et droits dutilisation des terres / de leau : Dans la plupart des pays dAfrique tropicale, lEtat a revendiqu la proprit juridique des terres forestires depuis la priode coloniale, mme si la proprit coutumire de ces mmes zones remonte des sicles, peut-tre des millnaires. LAfrique est en retard sur dautres rgions de forts tropicales en ce qui concerne la rforme foncire forestire avec moins de 2% des forts tropicales du continent qui appartient, ou est dsign comme tel, aux communauts forestires ou des groupes autochtones. Pour assurer une gestion durable des forts, les droits fonciers doivent tre assurs pour les communauts locales. Comptences et connaissances requises : La GDFT exige un trs haut niveau de savoir-faire et de connaissances techniques concernant les techniques appropries. Une bonne formation des services de gestion forestire et des communauts locales est une condition pralable. Exigence en main-duvre : Les besoins en main-duvre varient selon les interventions ncessaires (voir principes et types). 200 La pratique de la gestion durable des terres
Proprit foncire Etat Socit prive Communaut Individuel, sans titre Individuel, avec titre
Economie
Cots
Comme la gestion durable de la fort tropicale humide (GDFT) est essentiellement une question de politique et de gestion, lvaluation des cots est limite et dpend troitement des aspects techniques et politiques spcifiques mis en uvre.
Cots (US$/ ha) Mise en place (2-4 ans de mise en place) Foresterie communautaire au Cameroun 2600 32000 (peut aller jusqu 59000) Entretien (25 ans de fonctionnement) 2000
(Source : Ingram Verina ; voir tude de cas sur lapproche de la foresterie communautaire)
La foresterie communautaire au Cameroun implique des cots de mise en place trs levs, comprenant le marquage des limites et les accords pour les zones dutilisation des forts, linventaire des ressources forestires, des plans de gestion, etc. Mais une fois tablie, celle-ci a un faible cot de fonctionnement.
Exemple : Certification de la fort Il a eu une certaine reconnaissance internationale des progrs accomplis dans la gestion durable des forts en Afrique centrale grce la certification de celles-ci. Parmi plusieurs procds concurrents, le systme de certification du Forest Stewardship Council (FSC) est considr comme le plus exigeant au niveau international, mettant laccent non seulement sur la technique, mais aussi sur les aspects sociaux et environnementaux de la gestion forestire. De zro hectare la fin de 2005, les superficies des forts certifies FSC ont atteint un total denviron 4,7 millions dhectares en Juillet 2009, rpartis sur trois pays: le Cameroun (0,9 millions dha), le Congo (1,9 million dha) et le Gabon (1,9 million dha) (FSC, 2010 ; based on expert knowledge). Exemple : Ecotourisme au Cameroun Au Cameroun, la diversit cologique et culturelle du pays est un atout pour le tourisme. Cela pourrait tre un moyen de dvelopper le secteur forestier en dehors du bois duvre, des mtiers du bois et des PFNL. Mme si le Cameroun essaie actuellement de faire de largent avec la biodiversit, travers lcotourisme, ce secteur est encore peu dvelopp. En 2007, les revenus du tourisme, savoir lcotourisme dans les aires protges et de chasse, se sont levs 297 260 (environ 365 000 US$). Alors que quelques zones protges sont visites par des touristes, il existe un manque de structures adquates pour valoriser ces ressources. En 2008, 20 aires protges avaient des centres dinformation (Ebaa Atyi R. et al., 2009). Exemple : Paiement de compensations Il existe plusieurs initiatives en Afrique centrale qui indemnisent les dfenseurs de la biodiversit. Celles-ci sont de trois types: (1) le gel des zones potentiellement exploitables pour promouvoir la conservation, (2) le label des produits fabriqus dans le respect des normes environnementales spcifiques et (3) les restrictions sur les pratiques impactant la biodiversit, dans et autour des aires protges. Les concessions de conservation constituent lapproche la plus rcente dans le bassin du Congo. Lobjectif est de convertir zones affectes lexploitation forestire en des zones protges. Aucun projet na encore commenc, mais le WWF et le Conservation International (CI) ont fait des propositions afin de conserver lhabitat de plusieurs espces majeures de grands mammifres. Ces propositions de concessions de conservation devront encore convaincre les gouvernements nationaux qui possdent la terre. La rticence des pouvoirs publics peut certainement tre attribue aux cots dopportunit de ces concessions de conservation, estims 10-13 millions deuros (12-16 millions de dollars) par an, ainsi qu la complexit des mesures institutionnelles nationales et locales pour les mettre en place.
Bnfices de production
Il est difficile de donner une estimation des bnfices de la production de la GDFT, puisque ceux-ci sont lis des changements de gestion. Toutefois, des tudes rcentes contribuent mettre un prix sur la gamme de produits et de services forestiers. Nanmoins, davantage de recherches sont ncessaires sur la valeur des services environnementaux comme la qualit de leau et lapprovisionnement en eau, la rtention et la fertilit des sols, le stockage du carbone et la conservation de la biodiversit, etc. En outre, des mthodologies sont ncessaires pour calculer le cot dune gestion non durable des forts des fins de comparaison (FAO, 2008). Les personnes vivant dans et autour des forts tropicales humides doivent tre rcompenses en tant que gardiens / intendants des forts naturelles. Le paiement des services cosystmiques (PSE) comprend toutes les oprations volontaires pour des services environnementaux bien dfinis. Les nouveaux PSE lis aux marchs du gaz effet de serre, du carbone, de leau et de la biodiversit font leur apparition dans le monde entier. Lapproche des PSE, encore rcente en Afrique centrale, nest pas largement mise en uvre. Nanmoins, de nombreux acteurs sous-rgionaux commencent porter une attention particulire ce type de mcanisme. Quant aux bailleurs de fonds, la Banque africaine de dveloppement a lanc un Congo Basin Forest Fund en 2008 avec plus de 110 millions de dollars, dont une partie sera consacre la mise en place de PSE, incluant la lutte contre le changement climatique. De mme, la Banque mondiale, avec le Forest Carbon Partnership Facility , et lOrganisation des Nations Unies - PNUD, PNUE, FAO - ont des financements importants pour la mise en uvre de programmes sous-rgionaux de reboisement ou de dforestation vite. Enfin, le Forest Carbon Partnership Facility a lanc un Programme stratgique dappui la gestion durable des forts dans le bassin du Congo, qui est galement cibl sur les PSE. Tous ces fonds bnficient aux trois principaux services environnementaux, la squestration du carbone, la conservation de la biodiversit et lentretien des bassins versants, qui commencent tout juste tre mis en uvre en Afrique centrale.
Rapport bnfice-cot
court terme Gestion communautaire de la fort long terme ++ quantitatif Aucune donne disponible
ngatif; ; lgrement ngatif; /+ neutre; + lgrement positif; ++ positif; +++ trs positif
Comme la gestion durable des forts tropicales humides nest pas encore trs rpandue en ASS, il est difficile de faire une valuation raliste de lconomie, actuelle ou potentielle, et de lvolution probable de la gestion durable. Si les communauts sont prtes, et en mesure conomiquement, simpliquer ellesmmes, celles-ci doivent percevoir plus de retombes conomiques de la conservation de la fort que de sa dgradation. La gestion durable des forts naturelles doit amliorer concrtement le bien-tre conomique local et gnrer des retombes conomiques locales un niveau suffisant et selon des formes appropries pour rendre la GDFT conomiquement viable.
201
Production
Economiques
++ ++ +
fournit une large gamme de produits du bois et de produits forestiers non ligneux diversication des revenus (p. ex. lapiculture, lcotourisme) augmentation des revenus
+++ rduire la frquence et de lintensit de la dgradation / dsertication +++ augmentation de la rsilience aux changements climatiques ++ rduction des missions de C ++ augment. de la squestration de C ++ amlioration de la biodiversit +++ protection du patrimoine national
Ecologiques
+++ amlioration de la protection de la biodiversit, des espces et des habitats forestiers en voie de disparition +++ amlioration de la couverture et du stockage forestiers +++ rduction de lrosion des sols (olienne et hydrique) +++ amlioration de la disponibilit de leau +++ augmentation de la fertilit des sols +++ amlioration du microclimat ++ restauration et protection des forts naturelles restantes +++ +++ ++ ++ reconnaissance du rle des gardiens des forts naturelles implication et renforcement communautaires rduction des conits parmi les diffrents exploitants amlioration des connaissances et sensibilisation la GDFT
+++ disponibilit de leau +++ qualit de leau +++ rduction de la dgradation et de la sdimentation + ++ cosystme intact
Socioculturels
+++ augmentation de la sensibilisation pour la sant environnementale +++ paysage attrayant ++ rduction des conits Comment les surmonter
Utilisation ( exploitation ) restreinte court terme des forts Disponibilit de marchs pour les produits non ligneux et lcotourisme Paiements insufsants pour les services environnementaux Contraintes commerciales dues aux marchs internationaux incontrlables du bois Impossibilit de reconstituer les forts exactement comme elles taient avant Limportance des ressources forestires est pas encore sufsamment comprise (manque de connaissance et de suivi). Difcult valuer limpact long terme des pratiques de gestion en raison de la croissance lente des arbres
Sensibiliser aux bnces long terme et augmenter les autres services cosytmiques de valeur fournis par les forts naturelles Aider la mise en place de marchs pour les PFNL et lcotourisme Amliorer laide nationale et internationale. Davantage defforts sont ncessaires pour la mise en place des mcanismes de PSE. Promouvoir le rle des forts secondaires et permettre des conditions plus propices la rgnration des forts naturelles Davantage dinvestissements dans la recherche sont ncessaires, notamment sur la contribution de la biodiversit, lapprovisionnement en eau, etc. Affectation des droits dutilisation des terres et consolidation / harmonisation de la situation juridique, y compris des lois coutumires. Rendre indpendantes les communauts de lexploitation destructrice des forts. Introduire des alternatives de revenus (PFNL, cotourisme). Compiler et changer les expriences faites avec la GDFN Renforcer les capacits du gouvernement et des membres des communauts ; suivi et rapports rguliers sur ltat des forts naturelles Engagement politique clair et supervision des activits en cours.
l l l
Ecologiques
l l
Socioculturelles
Contraintes politiques : La garantie des droits fonciers des communauts manque souvent et les lois modernes et coutumires sont en conit. La pauvret mne directement lextraction inconsidre du bois et la dpendance au march du bois Les connaissances sont insufsantes, disperses et mal diffuses. Manque de connaissances sur ltat actuel des ressources forestires Les lois et rglements existent mais ne sont pas sufsamment soutenus. Les communauts nont pas la capacit darrter lexploitation illgale du bois.
Rfrences et informations de support : Blay, D. 2007. Multi-stakeholder forest management: A case from the humid zone in Ghana. Forest Management Working PaperWorking Paper FM/32. FAO, Rome (Italy). Central African Regional Program for the Environment (CARPE), 2010. http://carpe.umd.edu/, accessed on 15 February 2010. Ebaa Atyi R., Devers D., de Wasseige, C and Maisels F. 2009. State of the forests of Central Africa: Sub-regional synthesis. In Dewasseige, C., Devers D., de Marcken P., Ebaa Atyi R., Nasi R. et Mayaux Ph., (eds) The forest of the Congo Basin: State of the forest 2008. P:127-140. Publications Office of the European Union, Luxembourg. FAO. 1997. R. Bellefontaine, A. Gaston and Y. Petrucci (online 2000), Management of natural forests in dry-tropical zones. Series title: FAO Conservation Guide - 32. FAO. 2003. Forestry Outlook Study for Africa Subregional Report West Africa. African Development Bank, European Commission. FAO. 2003. Forestry Outlook Study for Africa. African Development Bank, European Commission. FAO. 2003. Sustainable management of tropical forests in central Africa. Forestry Paper -143 http://www.fao.org/docrep/006/y4853e/y4853e03.htm#P169_7514 FAO. 2008. Towards sustainable forest management. http://www.fao.org/forestry/sfm/en/ accessed on 23 September 2009. FAO. 2008. Understanding forest tenure in Africa: opportunities and challenges for forest tenure diversification. Forestry Policy and Institutions Working Paper 19 FAO. 2009. State of the Worlds Forests 2009. FAO. 2008. Links between National Forest Programmes and Poverty Reduction Strategies, by R.McConnell. FARMAFRICA. 2009. Tanzania Participatory Forest Management Project. http://www.farmafrica.org.uk/smartweb/tanzania/tanzania-participatory-forest-management-project. FSC. 2010. Forest Stewardship Council. http://www.fsc.org, accessed on 15 February 2010 German L.A. (ed.), Karsenty A. (ed.), Tiani A.M. (ed.). 2009. Governing Africas forests in a globalised world. Earthscan Publications. London. ITTO, 2010. International Tropical Timber Organisation. http://www.itto.int/en/feature09/, accessed on 15 February 2010.
202
Environnement favorable : facteurs clefs de ladoption Intrants, incitations matrielles, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droits garantis dutilisation des terres Accs aux marchs Recherche Infrastructure Conits dintrts + ++ +++ ++ ++ ++ ++
Gouvernance forestire
Lamlioration de la gouvernance forestire en Afrique centrale est mene travers trois approches : (1) Le processus FLEGT (Application des Rglementations Forestires, Gouvernance et Echanges Commerciaux), initi par lUnion europenne (UE), vise aboutir la signature dun accord bilatral de partenariat volontaire (APV) entre chaque pays exportateur de bois de la sous-rgion et lUE. Une fois sign, lAPV restreint les exportations de bois vers lUE, au bois remplissant les conditions lgales daccord. (2) Dans la plupart des pays de la sous-rgion, le processus de liaison des observateurs indpendants (OI) avec le suivi des oprations forestires pour une plus grande transparence a t adopt. Les OI sont gnralement recruts parmi les ONG internationales qui travaillent promouvoir la transparence. Le Cameroun, le Congo et le Gabon ont galement travaill avec lInstitut des ressources mondiales (WRI) pour laborer des atlas forestier interactifs, les rendre accessibles aux utilisateurs intresss par des informations de base sur la gestion des concessions forestires. En cours dlaboration par la Commission des Forts dAfrique Centrale (COMIFAC), lOFAC (lObservatoire de la fort dAfrique centrale) aidera tous les pays dAfrique centrale regrouper toutes les diffrentes donnes disponibles du secteur forestier dune manire transparente, incluant : la couverture forestire, lexploitation forestire, la conservation de la biodiversit et les statistiques sur le dveloppement de la biodiversit. Le secteur priv est galement impliqu dans des initiatives visant amliorer les lois sur lexploitation forestire et accrotre la transparence. la fin de 2009, 25 certificats de lgalit (dune superficie totale 2,6 millions dha) ont t accords des compagnies dexploitations forestires, suite aux contrles dauditeurs privs. De nombreuses entreprises sont galement impliques dans lInitiative de Transparence des Forts. (3) la certification des forts et / ou les systmes lgaux dexploitation du Bassin du Congo.
Rfrences et informations de support (suite) : Karsenty, A., and Gourlet-Fleury, S. 2006. Assessing Sustainability of Logging Practices in the Congo Basins Managed Forests: the Issue of Commercial Species Recovery. Ecology and Society 11(1): 26. [online] URL: http://www.ecologyandsociety.org/vol11/iss1/art26/ Lescuyer, G., Ebaa Atyi, R. and Cerutti, P. 2009a. Consommations nationales de bois duvre en Afrique Centrale: un enjeu majeur pour la gestion forestire durable. Paper presented at the world forestry congress. Buenos Aires, Argentina. 18-23 Octobre 2009. Lescuyer, G., Karsenty, A., and Ebaa Atyi R. 2009b. A new tool for sustainable forest management in Central Africa: Payments for Environmental Services. In Dewasseige, C., Devers D., de Marcken P., Ebaa Atyi R., Nasi R. et Mayaux Ph., (eds) The forest of the Congo Basin : State of the forest 2008. P:15-41. Publications Office of the European Union, Luxembourg. Mogaka, H., Simons, G., Turpie, J., Emerton, L. and Karanja, F. 2001. Economic Aspects of Community Involvement in Sustainable Forest Management in Eastern and Southern Africa. IUCN - The World Conservation Union, Eastern Africa Regional Office, Nairobi. Nasi, R., B. Cassagne, A. Billand. 2006. Forest management in Central Africa: where are we? International Forestry Review 8(1):14-20. Nasi, R., J.-C. Nguinguiri, D. Ezzine de Blas (Eds.). 2006. Exploitation et gestion durable des forts dAfrique Centrale : la qute de la durabilit. ITTO, CIFOR, CIRAD, LHarmattan, Paris, 429p. Odera, J., 2004. Lessons Learnt on Community Forest Management in Africa. A report prepared for the project Lessons Learnt on Sustainble Forest Management in Africa. Owen, J., 2004. Can Central Africas Rain Forests Live With Logging? National Geographic. Novemter 2004. Tropical Forest Update. 2009. Owning Africas forests. A newsletter from the International Tropical Timber Organistion to promote the conservation and sustainable development of tropical forests. Vol.19-2 Tropical Forests and Climate Change Adaptation (TroFCCA). 2010. http://www.cifor.cgiar.org/trofcca/_ref/home/index.htm, accessed on 15 February 2010.
203
A P I C U LT U R E D E F O R T C A M E R O U N
Lapiculture est traditionnellement pratique depuis au moins un sicle au Cameroun ; depuis deux dcennies, lapiculture de fort prend de lampleur. La tradition ancienne de rcolte du miel et lapiculture moderne et ses produits : miel, cire, propolis venin dabeille et gele royale sont des exemples de produits forestiers nonligneux (PFNL). Un certain nombre de projets en soutiennent la production et la commercialisation, car lapiculture saccompagne de bnfices comme la conservation et le dveloppement. Lapiculture entrane peu de cots de mise en place et requiert peu de terres et de main-duvre. Dans un environnement favorable aux ruches et dans un site appropri (c.--d. une fort avec un assortiment darbres et de plantes mellifres, suffisamment deau toute lanne), il est possible de rcolter des produits de la ruche toute lanne. Aprs la rcolte, le miel en rayons est filtr ; il peut tre embouteill et vendu. La mise en pots et ltiquetage apportent une plus-value supplmentaire. Au Cameroun, le miel de bonne qualit vaut jusqu 4 US$/kg. Il peut aussi tre vendu pour des usages industriels, p. ex. la boulangerie ou la confiserie. Leau de rinage des rayons peut tre transforme en vin. La cire fondue et nettoye est vendue brute pour 2-6 US$/kg, ou transforme en bougies, savon et crmes. Au Cameroun, le march est en expansion et une petite niche lexportation se dveloppe, pour la cire, le miel et la propolis de haute qualit, certifis en biologie ou de commerce quitable. Les exportations vers lEurope et les Etats-Unis ncessitent des schmas de garantie de qualit qui induisent des cots, et exigent des expertises et une collaboration entre le gouvernement et les apiculteurs. Le nombre de ruches par apiculteur varie considrablement : de quelques unes 150. Il est possible dinstaller environ 15 ruches par ha. Les apiculteurs sont de bons gardiens des forts car ils savent quelles fournissent la fois lalimentation et leau pour les abeilles ainsi que leau et les matriaux pour la construction des ruches et la transformation des produits apicoles.
Etude de cas
Gestion durable des forts tropicales humides
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Gestion Gestion durable des forts Fort naturelle Indirectement : dforestation / surexploitation des forts naturelles Prvention Sensibilit des abeilles au extrmes climatiques mal connus ; rsilience suppose des abeilles, mais changements dans la qualit et la quantit du miel selon disponibilit des sources de nourriture : structure et couvert dans la fort
2.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : faible Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : modere leve Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Vue de la zone dtude de cas : des forts des montagne dans la rgion du mont Oku. Photo 2 : Femme portant la cire rcolte. Photo 3 : Ruche moderne. Photo 4 : Ruche traditionnelle. (Photos : Ingram Verina)
204
Conditions cologiques
Climat : subhumide Pluviomtrie moyenne annuelle : 2000-2400 mm Paramtres du sol : argiles latritiques Relief : plateaux, valles, pentes montagneuses Altitude : forts de montagne Chaque fort produit un miel particulier, au got, la couleur, au taux dhumidit et la consistance spcifique, selon le pollen et le nectar des plantes forestires.
Maroua Garoua
Conditions socioconomiques
Ngaoundr
Type dexploitant : petite et moyenne chelle ; trs pauvre moyennement riche ; producteurs individuels ou en coopratives, employs ; les coopratives servent surtout pour la vente ou pour lachat de matriel Densit de population : 70-100 habitants/km Proprit foncire : forts communautaires ou prives (avec ou sans titres) Droit foncier : gestion communautaire lgale ; de nombreuses personnes lvent des abeilles sur leurs terres, en limite de fort Niveau de mcanisation : travail manuel Orientation de la production : mixte (de subsistance et commercial)
Bnfices cologiques
+++ Conservation des forts, en particulier des arbres mellifres +++ Pollinisation des forts +++ Pollinisation des cultures
Remarque : Il faut 5 ruches pour commencer. La main-duvre comprend la rcolte / achat de matriaux. Les ruches peuvent tre fabriques avec des matriaux locaux (p. ex. palmier raphia, rotin, lianes, herbes, bois) et en utilisant les outils disponibles (machette, hache, couteau).
Adoption
Les apiculteurs installs et informs dune communaut contribuent diffusion et ladoption spontane de la technologie. La technique de construction des ruches ncessite un apprentissage, mais il existe beaucoup de modles fabriqus bas cots avec des matriaux locaux et des modles simples de ruches modernes . Dans les forts de montagne du nord-ouest du Cameroun, ces deux pratiques traditionnelles sont diffuses autour du mont Oku et sont soutenues par des coopratives, des associations et des groupes de producteurs concernant quelques 4500 apiculteurs, surtout dans les divisions de Bui, Boyo, Mezam et Donga Mantung.
Contributeur principal : Ingram Verina, CIFOR-Cameroon; Yaounde, Cameroon; v.ingram@cgiar.org Rfrences cls : Bradbear N. 2004. Beekeeping and Sustainable Livelihoods. Diversification booklet 1. F. A. S. S. Division. Rome, FAO Food and Agriculture Organisation of the United Nations. n Bradbear N. 2009. Bees and their role in forest livelihoods. A guide to the services provided by bees and the sustainable harvesting, processing and marketing of their products. NON-WOOD FOREST PRODUCTS 19. FAO. Rome: 204. n Ingram V. 2009. Bees, trade and success. LEISA Magazine 25: 22-24. n Paterson P. 2000. The basis for success in beekeeping projects.Bees for Development Journal 57.
Remarque : Estimation des cots de main-duvre : 4 US$ par jour, selon le nombre de ruches et lloignement du domicile. Les cots varient selon la productivit et la disponibilit de lquipement (couteau, filtre, seaux). Le matriel de rcolte peut tre basique et comprendre des enfumoirs (poigne dherbe / enfumoir en mtal) des combinaisons dapiculteur.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme lgrement ngatif neutre long terme positif positif
Remarque : Linvestissement initial dans les ruches est souvent amorti en 2-5 ans.
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F O R T S C O M M U N A U TA I R E S CA M E R O U N
Au Cameroun, la loi sur la foresterie de 1994 a introduit le concept de fort communautaire (FC) qui donne aux communauts laccs aux ressources forestires dans et autour de leurs villages, pour une surface dau maximum 5000 ha et sur une priode de 25 ans. Les villageois ont le droit de grer, conserver et exploiter les produits de leur FC de manire participative. Un manuel de procdure guide le processus de cration et de gestion dune FC ; en voici les principales tapes : (1) Informer la communaut de ses droits, obligations et des procdures ; (2) Slectionner / crer une entit communautaire adapte et lgale pour grer la fort ; (3) Matrialiser les limites et saccorder sur les zones dutilisation de la fort ; (4) Inventorier les ressources de la fort : les espces darbres et les PFNL ; (5) Organiser des runions pour saccorder sur lutilisation de la fort , sur les zones et les plans ; (6) La communaut remplit le formulaire de demande pour lenvoyer au gouvernement ; (7) Elaborer un plan de gestion pour 5 ans qui inclut la redistribution des revenus la communaut ; (8) Faire la demande de permis dabattage pour les arbres ; (9) Exploiter la fort et mettre en uvre les activits selon le plan de gestion ; (10) Faire faire le contrle annuel de lexploitation du bois par le ministre ; (11) Faire le contrle du suivi et approuver le plan de gestion (tous les 5 ans). Une fois le permit dexploitation obtenu, les communauts peuvent commencer lexploitation sur une base annuelle. De petites entreprises dexploitation forestire sont souvent contactes pour extraire le bois. Lorsque les rcoltes sont surtout des PFNL, p. ex. Prunus africana dans le nord-ouest et le sud-ouest, lexploitation peut se faire titre collectif ou individuel. La chasse, lagriculture et la gestion de la fort pour assurer les services environnementaux sont aussi pratiques. Les revenus tirs de la fort devront tre distribus conformment au plan de gestion, en incluant le paiement pour lextraction du bois et les services de contrle (patrouilles de feu, etc.), ainsi que les contributions destines lorganisme de gestion de la fort et aux projets de dveloppement de la communaut (p. ex. coles). Au Cameroun, les rsultats sont mitigs : plus de 400 demandes de FC ont t dposes depuis 1996 ; 174 dentre elles fonctionnent, les autres sont en attente dapprobation. Dans 40% des FC oprationnelles, le bois est exploit. Les problmes suivants ont t relevs : (1) distribution inquitable des bnfices, dtournement par les lites, les contractants, les ONG ; (2) faibles profits dus aux mthodes artisanales dextraction et dchelle et (3) le processus long et difficile pour obtenir lautorisation. Les dterminants de la russite des FC sont : (1) les capacits techniques et de gestion des communauts ; (2) laccs aux informations concernant les prix et les clients pour le bois et les produits non-forestiers ; (3) laccs aux financements et lquipement.
Etude de cas
Gestion durable des forts tropicales humides
Type dapproche
Innovation base sur des projets / programmes intgrs dans un cadre lgal
Buts et objectifs
Transfrer la gestion et lexploitation des forts aux communauts voisines des forts Permettre aux communauts de bnficier de lexploitation des ressources de la fort Conservation des forts
Groupes cibls
Communauts locales
Photo 1 : Une communaut installe la signalisation en limite de fort. (Verina Ingram) Photo 2 : Des habitants et leurs ruches dans une fort communautaire. (Verina Ingram)
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Zone dtude de cas : partie sud du Cameroun, forts de montagne humides, 100,000 ha 404 FC
Formation et sensibilisation
Type de formation : pendant le travail, visites de forts, runions publiques, cours de formation, visites dchanges Sujets : gestion du groupe communautaire, planification participative, gestion financire, exploitation du bois, inventaire forestier. La formation tait propose aux villageois et des reprsentants slectionns de la communaut
Maroua Garoua
Service de conseil
Les exploitants ont t aids lors de la cration de FC par les projets et parfois pendant lexploitation des forts. Mthodes et lments cls : conseils (par les ONG, gouvernement, lites du village) sur la gestion des groupes, la planification participative, la gestion financire, la ngociation des contrats, lexploitation du bois et des PNFL, les inventaires.
Recherche
Des recherches sur les succs, checs et contentieux des FC ont t menes : estce que a marche ? Sont-elles vraiment participatives ? Qui en tire des bnfices et combien ? Comment rformer la gouvernance pour agir sur la lgislation forestire ?
Cots et subventions
Budget : Cots de mise en place levs: en moyenne 2600-32000 US$/ha, (max. 59000 US$) sur 2-4 ans ; cots de fonctionnement : en moyenne 2000 US$/ha/an, sur la dure de vie moyenne de 25 ans dune FC. Les cots de lapproche ont t financs par les contributeurs / donateurs suivants :
Gouvernement national ONG internationales ONG nationales Gouvernement local Communaut locale, exploitants agricoles Total 5% 20% 20% 5% 50% 100%
++ ++
Points forts
Lapproche offre une solution lgale long terme aux communauts pour exploiter les forts (en particulier le bois, mais aussi les PFNL et les services de lcosystme). Transfert de la responsabilit de gestion et de conservation des forts du gouvernement aux communauts. Donne la priorit de lexploitation du bois aux communauts plutt quaux compagnies.
Accs au crdit
Dans la plupart des cas, aucun crdit na t propos. Certaines FC soutenues par un projet / programme ont parfois reu un prt pour dmarrer les oprations dexploitation du bois.
Contributeur principal : Ingram Verina, CIFOR-Cameroon; Yaounde, Cameroon; v.ingram@cgiar.org Rfrences cls : Adeleke, W. 2006. Analysis of community forest processes and implementation in Cameroon. WWF-CARPO. Yaounde, Cameroon, WWF-CARPO: 32. n De Blas E., D., M. R. Perez, J. A. Sayer, G. Lescuyer, R. Nasi and A. Karsenty. 2008. External Influences on and Conditions for Community Logging Management in Cameroon. World Development 37(2): 445-456. n Oyono, P. R., M. B. Biyong and S. Kombo. 2009. Les Nouvelles Niches de Droits Forestiers Communautaires au Cameroun: Effets Cumulatifs sur les Moyens de Subsistance et Les Formes Locales de Vulnrabilit. RRI Project. CIFOR. Yaound, CIFOR: 101. n Poissonnet, M. and G. Lescuyer. 2005. Amenagement forestier et participation: quelles leons tirer des forts communales du Cameroun? VertigO La revue en sciences de lenvironnement 6(2). n SNV. 2005. Guide daccompagnement la mise en oeuvre de la Foresterie communautaire au Cameroun: Se renforcer par les expriences vcues en fort humide S. Cameroun. Yaounde, SNV: 20. n Topa, G., A. Karsenty, C. Megavand and L. Debroux. 2009. The Rainforests of Cameroon: Experience and Evidence from a Decade of Reform. Washington, World Bank,.
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Tressage de paniers en sisal : les femmes au travail dans lEst du Kenya. (William Critchley)
En un mot...
De nouvelles et prometteuses technologies et opportunits ont besoin dtre continuellement explores afin de favoriser la gestion durable des terres (GDT) et de ses produits, de rendre ses impacts et ses services plus positifs et / ou de relier la GDT aux questions environnementales mondiales mergentes. Ces tendances et ces opportunits qui englobent la fois les technologies et les approches sont fondes sur les nouveaux marchs et sur les demandes du march. Celles-ci impliquent souvent de nouveaux mcanismes financiers. Dans les divers domaines de la production agricole et de lagro-industrie, il existe un potentiel dinvestissement pour les petits exploitants agricoles, allant de la production primaire et de la transformation des aliments la fourniture de services. Les tendances et opportunits suivantes sont prometteuses en Afrique subsaharienne (ASS) : Traitement des produits agricoles ou dveloppement dune chaine de valeur Nouveaux marchs pour les produits agricoles certifis, p. ex., le commerce quitable, lagriculture biologique, la certification forestire, etc. Marchs pour les plantes endmiques cultives sous des conditions biologiques / de commerce quitable (par exemple le th rooibos en Afrique du Sud) Marchs pour les plantes mdicinales (nombreuses en Afrique, comprenant la griffe du diable ; Harpagophytum procumbens) Labels dorigine (p. ex., les varits traditionnelles de caf en Ethiopie, cultives sous ombre) Biotechnologies pour augmenter le rendement, amliorer les fruits, les nouvelles varits Cultures gntiquement modifies (p. ex. le mas BT en Afrique du Sud) en combinaison avec lagriculture de conservation Marchs de lcotourisme et de lagro-cotourisme Marchs de la bionergie / du biocarburant Marchs lis aux paiements de compensation par exemple le paiement pour les services cosystmiques (PSE) Mise en place de centres de formation, de recherche et dinformations agricoles Ravines productives pour produire des cultures de rente De plus, les opportunits dinvestissement sont lies aux services daide tels que la fourniture de machines agricoles et la mise en place de ppinires ; les centres de location de tracteurs ; les centres de mcanisation de lagriculture ; le dveloppement de technologies humaines et de la traction animale ; les fermes de multiplication des semences ; la formation des spcialistes de la vulgarisation et des chercheurs agricoles. Il est probable quune attention accrue pour les proccupations de GDT sera payante en fournissant de nouvelles possibilits de commercialisation, comprenant une grande varit de possibilits pour les systmes daccrditation et de labels pour disposer de primes de march ou pour accder des marchs dont la plus-value est plus grande. Les systmes de paiement fonds sur les PSE sont presque tous les prcurseurs dune nouvelle espce de programmes et de projets. Actuellement, les tendances et les opportunits les plus prometteuses et les plus importantes pour lASS sont lagriculture biologique, lcotourisme et les PSE.
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Ecotourisme
Lcotourisme peut tre dfini comme un tourisme engag vis--vis des ressources naturelles, qui comprend la culture et lhistoire naturelle de lenvironnement, en prenant soin de ne pas altrer lintgrit de lcosystme, tout en produisant des opportunits conomiques qui rendent la conservation des ressources naturelles bnfique la population locale. Lcotourisme cherche minimiser les impacts sur les zones visites et contribue la conservation de ces lieux et au dveloppement durable des zones adjacentes et des communauts. La participation communautaire lcotourisme est importante car celle-ci fournit des opportunits de revenus et de compensations pour la protection et la limitation dutilisation de lcosystme par la communaut. LAfrique est une destination cotouristique trs en vue. La protection des forts et des autres habitats naturels est un aspect important de lcotourisme. Toutefois, la capacit de charge de lcotourisme nest gnralement pas connue avec prcision et les installations sont souvent mises en place sans valuation pralable des impacts cologiques probables. Lagro-cotourisme a un potentiel davenir, quand par exemple, lattention est porte sur danciennes terrasses combines des mthodes dexploitation agricole traditionnelles.
Exemple : Crdits Eau Verte Les Crdits Eau Verte (GWC) tentent de combler le manque de mesures incitatives qui existent entre ceux qui utilisent leau en amont et ceux qui lutilisent en aval. Le projet met en uvre un systme de compensation rgulire par les utilisateurs de leau pour les fournisseurs deau pour des services spciques de gestion de leau (p. ex. pour lnergie hydrolectrique et lirrigation) (Source: ISRIC, 2010).
Production de biogaz
Le biogaz est un gaz qui est naturellement produit lors de la dcomposition des dchets organiques. Le gaz est captur dans un rservoir de stockage (sur place) pour tre utilis pour les besoins nergtiques des mnages tels que la cuisson, le chauffage et lclairage. La forme dintrant matriel la plus courante est la bouse de vache, trs approprie au milieu rural dASS. Cette technologie offre deux avantages majeurs : (1) une production dnergie sur site et faible cot, base sur des intrants internes / locaux, (2) une rduction de lutilisation du bois de feu qui se traduit par moins dabattage darbres et donc par moins de dforestation et de dgradation des terres. Les installations de biogaz sont gnralement constitues de trois cuves principales : (1) une fosse, le digesteur, o toutes les ractions microbiologiques, de dcomposition de la matire se droulent ; le digesteur doit tre tanche lair, laissant schapper uniquement le gaz libr dans un rservoir de gaz ; (2) un rservoir de gaz reli au digesteur par un tuyau et recueillant tous les gaz obtenus par fermentation ; (3) une fosse de mlange, chambre dentre o le fumier est mlang avec de leau et amen dans le digesteur. Le biogaz est adapt lexploitation agricole, llevage de bovins ou au milieu rural, quand les intrants (la bouse de vache) sont facilement disponibles. Lnergie peut tre conomise chaque niveau dutilisation, par exemple au niveau individuel ou institutionnel.
Le rservoir de collecte des gaz sappuie sur un digesteur construit en bton. Les tuyaux / tubes au sommet du rservoir de gaz approvisionnent la maison avec du gaz mthane, au Botswana. (Reuben Sebego)
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En haut : Plants de th rooibos Western Cape, Afrique du Sud - et le produit distribu en Europe (William Critchley) En bas : Les agences de dveloppement font la promotion de lexportation de produits biologiques en provenance dAfrique. A lheure actuelle, il existe plus de 50000 producteurs biologiques certis, en Ouganda. (William Critchley)
Commerce quitable
Le commerce quitable a pour objectif des relations sociales quitables . Il vise amliorer les conditions de commercialisation des petites entreprises et les conditions de travail des employs et autonomiser les communauts grce un commerce thique et durable. Cela concerne les producteurs, les commerants, les vendeurs au dtail, les structures daide et bien sr les consommateurs de produits issus du commerce quitable. De plus, cela fournit un accs au march pour les producteurs par ailleurs marginaliss, en les reliant des clients avec moins dintermdiaires. Le commerce quitable vise fournir des salaires plus levs que ceux qui sont habituellement pays aux producteurs, tout en aidant les producteurs dvelopper leurs connaissances, leurs comptences et leurs ressources pour amliorer leur conditions de vie. Les produits quitables sont changs et commercialiss soit par une chane dapprovisionnement MEDC* grce laquelle les produits sont imports et / ou distribus par des organisations de commerce quitable (organisations de commerce alternatif, p. ex. Max Havelaar) soit par une certification du produit qui certifie que les produits sont conformes aux spcifications du commerce quitable et indique quils ont t produits, changs, transforms et emballs conformment aux normes. Lutilisation des labels ou des certifications pour le commerce quitable est essentiellement une approche conduite par le march. Ce commerce quitable rgit la gestion des terres par les prfrences et la demande de production des consommateurs. Un label pour la production biologique ou pour la production de bois cologique (FSC) constitue une incitation pour la mise en uvre de la GDT et permet lexploitant agricole dobtenir un prix plus lev pour certains produits. Il existe de nombreuses possibilits de systmes de label. Cela peut mme aller au-del du commerce quitable et des colabels pour finalement toucher les domaines des produits certifis qui ne nuisent pas la GDT . Le systme de certification du commerce quitable couvre une gamme croissante de produits en Afrique subsaharienne comprenant le caf, le cacao, le th, le coton, les fruits frais, le miel, les pices, le beurre de karit, le vin, les fleurs et lartisanat.
* Management and Executive Development Centre * (Centre de gestion de dveloppement excutif)
Exemple : Coopration pour le commerce quitable en Afrique, COFTA. La COFTA est un rseau dorganisations de producteurs de commerce quitable en Afrique impliqu et travaillant avec des producteurs dfavoriss, dans le but dliminer la pauvret grce au commerce quitable. La COFTA, cre par des producteurs africains en 2004, vise tre la voix de lAfrique dans le lobbying pour un meilleur accs aux marchs et un plaidoyer pour le commerce quitable pour les producteurs africains. La COFTA sefforce ainsi dencourager les personnes marginalises et dfavorises devenir des entrepreneurs africains organiss, actifs et autonomes. Le rseau est actuellement compos de plus de 70 organisations membres provenant de 20 pays africains. Les membres de la COFTA sont principalement des producteurs dartisanat, mais sont galement impliqus dans le th, le caf, la vanille, le miel, les fruits secs et les jus de fruits, le textile, entre autres activits gnratrices de revenus (COFTA, 2010).
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Ravines productives
Les ravines peuvent tre rhabilites des fins productives : ainsi, partir dun problme drosion, celles-ci peuvent tre converties en une source de revenus supplmentaires. Les ravines non traites peuvent constituer une importante perte de terres agricoles productives. Les plantations darbres, la rgnration naturelle des gramines et les structures physiques telles que les petits barrages de terre, de pierres, de branches, et les micro-bassins sont des pratiques courantes utilises pour ralentir lrosion des sols et pour les rhabiliter. Dans tous les cas, les ravines ont alors besoin dtre protges du btail. Ces ravines traites peuvent, de plus, offrir la possibilit de produire davantage de cultures exigeantes en ressources, avec un meilleur rendement et un meilleur revenu, p. ex. des arbres fruitiers, des bananiers et de la canne sucre (p. ex., dans le Tigr, en Ethiopie), des arbres noix (p. ex., la noix de cajou), des lgumes, du caoutchouc, etc. Les jardins des ravines constituent des microenvironnements riches et bien approvisionns en eau et en sdiments provenant de plus haut. Pour que cette pratique soit transpose plus grande chelle, une recherche est ncessaire afin denquter sur les questions de proprit des ressources lies aux ravines et aux eaux de ruissellement. Celles-ci peuvent tre potentiellement en amont : les conflits eux peuvent tre en aval.
En Afrique, fruit sauvage (en haut) et greff (en bas) du jujubier (ziziphus) ; La Pomme du Sahel greff (Ziziphus sp.) savre trs populaire et dispose dun bon march la fois pour les fruits et les greffes. (William Critchley)
Divers arbustes, arbres et plantes herbaces rendant les ravines productives. (Hanspeter Liniger)
Rfrences et informations de support : CIFOR. 2006. Payments for Environmental Services. http://www.cifor.cgiar.org/pes/_ref/about/index.htm, accessed on 15 January, 2010. COFTA. 2010. Cooperation for Fair Trade in Africa. http://www.cofta.org/en/en/index.asp, accessed on 21 June 2010. Critchley W., 2010. Sustainable Land Management course presentation: Biodiversity, GM and Organic Production. VU-University Amsterdam. DESIRE. 2010. DESIRE-Project. http://www.desire-project.eu/ Ethiocat. 2007. Soil and Water Conservation Practices for Sustainable Land Management in Ethiopia. Fairtrade Labelling Organizations International & International Fair Trade Association. 2008. A Charter of Fair Trade Principles. http://activistnotes.wordpress.com/2008/06/06/adraft-charter-of-fair-trade-principles-flo-and-ifat/, accessed on 1 June 2010. Falkenmark,M., P. Fox, G. Persson and J. Rockstrm. 2001. Water Harvesting for Upgrading of Rainfed Agriculture - Problem Analysis and Research Needs. SIWI Report 11. Stockholm International Water Institute. FAO. 2003. Workshop on Tropical Secondary Forest Management in Africa: Reality and Perspectives. Proceedings. http://www.fao.org/Docrep/006/J0628e/J0628E30.htm, accessed on 15 January 2010. FAO. 2004. The state of food and agriculture 2003-2004: agricultural biotechnology - meeting the needs of the poor? Food and agriculture organization of the United Nations, Rome, Italy. FAO. 2007. The State of Food and Agriculture Paying Farmers for Environmental Services. FAO Agriculture Series No. 38. FAO. 2010. Organic Agriculture. http://www.fao.org/organicag/oa-home/en/, accessed on 29 March 2010. FAO. 2010. Payments for Environmental Services from Agricultural Landscapes http://www.fao.org/ES/esa/pesal/index.html, accessed on 15 January 2010. ISRIC - World Soil Information. 2010. Green Water Credits. http://www.isric.org/UK/About+ISRIC/Projects/Current+Projects/Green+Water+Credits.htm, accessed on 14 June 2010. Meleca, A., 2008. The Organic Answer to Climate Change. http://www.organicguide.com/community/education/the-organic-answer-to-climate-change/ Moges A. and N. M. Holden. 2008. Estimating the rate and Consequences of Gully Development, a Case Study of Umbulo Catchment in Southern Ethiopia. Land Degrad. Develop. 19: 574586 (2008). Mller-Lindenlauf M. 2009. Organic Agriculture and Carbon Sequestration. Possibilities and constrains for the consideration of organic agriculture within carbon accounting systems. FAO. ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/012/ak998e/ak998e00.pdf, accessed on 29 March 2010. Salami A., B. Abdul Kamara and Z. Brixiova. 2010. Smallholder Agriculture in East Africa: Trends, Constraints and Opportunities, Working Papers Series N 105 African Development Bank, Tunis, Tunisia. The Katoomba group. 2008. http://www.katoombagroup.org/regions/africa/documents/2009_scoping_report.pdf, accessed on 15 January 2010. UNEP-UNCTAD. 2008. Organic Agriculture and Food Security in Africa. United Nations, New York and Geneva. UNESCO. 2005. Teaching and learning for a sustainable future. http://www.unesco.org/education/tlsf/TLSF/theme_c/mod16/uncom16t03.htm, accessed on 15 January. Wikipedia. 2010. Fair trade. http://en.wikipedia.org/wiki/Fair_trade, accessed on 1.June 2010. WOCAT. 2007. Where the land is greener case studies and analysis of soil and water conservation initiatives worldwide. Editors: Hanspeter Liniger and William Critchley. WOCAT. 2009. WOCAT Database on SLM Technologies. www.wocat.net
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Etude de cas
Mesure GDT Groupe GDT Type dutilisation des terres Dgradation concerne Stade dintervention Tolrance au changement climatique Agronomique Tendances et nouvelles opportunits Cultures annuelles / cultures prennes Dclin de la fertilit et baisse du taux de MOS ; Dclin de la biodiversit Prvention et attnuation Tolrance aux extrmes climatiques due la meilleure rtention deau des sols, rduction de lrosion et diversication des cultures (moins de risque dchec des cultures)
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : leve Pour lentretien : moyenne
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : leve Pour les exploitants : moyenne
Photo 1 : Prparation du sol avec une charrue tire par des bufs. (Helvetas) Photo 2 : Pulvrisation de bio-pesticides un des lments de la gestion biologique des ravageurs. (Helvetas) Photo 3 : Rcolte du coton. (Jrg Bthling)
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Conditions cologiques
Climat : subhumide (tropical, forte variabilit de la pluviomtrie) Pluviomtrie moyenne annuelle : 750-1000 mm Paramtres du sol : fertilit moyenne, taux de MOS moyen ; sols sableux ou argilo-sableux ; drainage moyen Pente : surtout plat (0-2%), en partie lgre (2-5%) Relief : surtout plateaux / plaines, valles Altitude : 300-500 m Le coton prfre un climat sec, chaud et ensoleill, un minimum de 500 mm de pluie distribu sur la priode de vgtation (5 mois), des sols lourds et profonds (vertisols).
Conditions socioconomiques
Surface de terre par mnage : surface ddie au coton : environ 1ha Type dexploitant : paysans individuels petite chelle ; hommes et femmes ; certaines activits effectues en groupes dentraide Densit de population : 60 habitants/km Proprit foncire : groupes (clans familiaux), Etat Droit foncier : individuel Niveau de mcanisation : surtout manuel / en partie traction animale Orientation de la production : mixte (produits bio pour la vente ; les autres cultures : crales, lgumes et racines pour la subsistance)
Bnfices cologiques
+ + + + + + + ++ Augmentation de la fertilit du sol et du taux de MOS Augmentation de la capacit de rtention deau des sols Augmentation de la biodiversit : quilibre biologique ravageurs / prdateurs Pas de pollution de lenvironnement par des produits toxiques Possibilit de revenu pour les femmes Amlioration de la sant des hommes et des animaux : pas de risques sanitaires dus aux pesticides ; diversification des cultures Amlioration de lorganisation (groupements de paysans) Diminution de la pollution de leau
Bnfices socioculturels
Remarque : Lquipement standard nest pas inclus dans les cots, le pulvrisateur dos est fourni crdit par lassociation de producteurs (UNPCB) ; les sacs de transport sont donns. La mainduvre et autres intrants pour les mesures antirosives ne sont pas inclus dans les cots. Le biocide neem revient 0,7 US$/l, la semence de coton bio 1,7 US$/50 kg.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme ngatif positif long terme lgrement positif trs positif
Remarque : Les cots de mise en place sont plus levs que les revenus causes des investissements initiaux et de la diminution initiale du rendement (priode de reconversion). A long terme, les paysans expriments obtiennent des rendements identiques voire suprieurs ceux des systmes conventionnels.
Adoption
Le coton est le premier produit dexportation du Burkina Faso et dautres pays de lAfrique de lOuest. La proportion de coton bio augmente (1% de la production, actuellement). Environ 7000 fermiers produisent du coton bio au Burkina Faso, dont 28% de femmes.
Contributeurs principaux : Lazare Yombi, Programme coton biologique et quitable, Helvetas Burkina Faso; lazare.yombi@helvetas.org n Frank Eyhorn and Raphael Dischl; info@helvetas.org, www.helvetas.org Rfrences cls : Helvetas. 2008. Guide de production - Un manuel de reference (Authors: Ouedraogo A, Yombi L, Doumbia S, Eyhorn F, Dischl R) n Eyhorn F., S.G. Ratter, M. Ramakrishnan. 2005. Organic Cotton Crop Guide A Manual for Practitioners in the Tropics; Research Institute of Organic Agriculture FiBL, Frick, Switzerland
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Etude de cas
Tendances et nouvelles opportunits Cultures annuelles Dclin de la fertilit et taux de MOS du sol faible ; Augmentation du nombre de ravageurs et de maladies Prvention et attnuation Technologie tolrante aux extrmes climatiques
2.
3.
4. 5.
6.
7.
Exigence en main-duvre
Pour la mise en place : moyenne Pour lentretien : faible
Exigence en connaissances
Pour les conseillers : moyenne Pour les exploitants : faible
Photo 1 : Une barrire dense de napier autour dune parcelle de mas. Lespacement des plants de napier doit tre de 75 cm entre les rangs et de 50 cm entre les plants. Photo 2 : Le desmodium est plant entre les rangs de mas avec 75 cm entre les rangs. Photo 3 : Vue densemble dune parcelle push-pull (taille maximum : 50 m x 50 m). (Photos ICIPE) Schma technique : Une parcelle push-pull avec 1 m entre la bordure de napier et le champ de mas. (ICIPE)
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Conditions cologiques
Climat : surtout subhumide ; schma de pluviomtrie bimodal : saison des pluies longue mars-mai, saison des pluies courte oct.-nov. Pluviomtrie moyenne annuelle : 700-1100 mm Paramtres du sol : fertilit basse, profondeur faible moyenne, taux de matire organique faible, sols argilo-limoneux, en partie sableux Pente : < 10% Relief : surtout valles, plaines et piedmonts
Conditions socioconomiques
Zone dtude de cas
Surface de terre par mnage : 2 ha : zone de production : 0,9 ha Type dexploitant : petite chelle ; trs pauvre pauvre, surtout paysans individuels, parfois organiss en groupes informels Densit de population : 440-850 habitants/km Proprit foncire : surtout individuelle (avec ou sans titres), communale, Etat Droit foncier : surtout individuel, location / rarement communal (organis) Niveau de mcanisation : la fois manuel et traction animale Orientation de la production : surtout de subsistance (vivrire), dbut de commercialisation petite chelle
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Bnfices cologiques
+++ Augmentation de la fertilit du sol +++ Augmentation du taux de matire organique du sol +++ Diminution des pertes de sol : le sol est protg par le desmodium (couvert vgtal) et lherbe napier (barrire) +++ Augmentation de la couverture du sol (couvert vgtal, paillage) +++ Augmentation de lhumidit du sol (couvert vgtal, paillage) +++ Diminution de limpact du vent cause des barrires de napier
Bnfices socioculturels
+ Accumulation dun capital social par lapprentissage en commun et la mise en uvre de bonnes pratiques agricoles.
Remarque : Taille de la parcelle push-pull dans les calculs ci-dessus = 0,25 ha. Prix des intrants (en US$) : 1 personne-jour = 1,2 US$ ; 1 pousse ou bouture Napier = 0,14 US$ ; 1 kg graines de desmodium = 18,9 US$ ; 1 kg engrais superphosphate = 0,68US$.
Rapport bnfice-cot
Intrants Mise en place Entretien court terme positif positif long terme trs positif trs positif
Adoption
La technologie repose sur un faible niveau dintrants extrieurs et elle est adapte aux systmes de polyculture traditionnels de lAfrique. A ce jour, elle a t adopte par plus de 29000 paysans petite chelle en Afrique de lest, pour la plupart sans subventions.
Contributeurs principaux : Zeyaur R. Khan (Principal Scientist and Programme Leader) and Jimmy Pittchar, Push-pull Programme, International Centre of Insect Physiology & Ecology (ICIPE), Mbita Point, Kenya; zkhan@mbita.mimcom.net; jpittchar@mbita.mimcom.net; jpittchar@icipe.org n Flurina Wartmann; Programme Coordination Officer; Biovision Foundation for ecological development; Zurich, Switzerland; f.wartmann@biovision.ch Rfrences cls : Biovision. 2010. www.biovision.ch n icipe - African Insect Science for Food and Health. 2010. www.push-pull.net n Khan Z.R. et al. 2007. A Primer on Planting and Managing Push-Pull Fields for Stemborer and Striga Weed Control in Maize n Fischler M. 2010. Impact assessment of Push-pull technology . Intercooperation, Switzerland.
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Etude de cas
Type dapproche
Base sur des approches traditionnelles/ indignes et sur des projets/programmes.
Buts et objectifs
Amliorer les conditions de vie grce la GDT Amlioration du rseau hydrologique Mcanisme visant assurer lefficacit, la diffusion et la durabilit du EWPS Optimiser la qualit de diffusion du programme
Groupes cibls
Exploitants agricoles et groupes dexploitants (paysans de villages, femmes), spcialistes de la GDT (experts en hydrologie, SIG, CES, en conomie, forts, etc.), politiciens, dcideurs politiques (commissionnaires de district, lus locaux)
Photo 1 : Un home observe la croissance de son mas aprs avoir modi ses pratiques en installant des terrasses Fanya juu (Erasto Massoro) Photo 2 : Paysans creusant une terrasse Fanya juu pour freiner le ruissellement et amliorer les rendements. (Erasto Massoro)
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Zone dtude de cas : Kibungo Juu, monts Uluguru, Morogoro, Tanzanie ; 10-100 km2 couverts par lapproche.
Formation et sensibilisation
La formation des exploitants agricoles a t effectue par des spcialistes de la GDT et des conseillers agricoles. Les changes de paysan--paysan, entre communauts voisines ont amlior les comptences des chefs locaux et des reprsentants des paysans pour les connaissances pratiques de GDT, la pratique du leadership, la gouvernance, lapproche intgre des questions de genre, les politiques et les lois, afin dassurer leur pleine comprhension de la mise en uvre du projet EWPS dans leur rgion.
Mwanza Moshi Kigoma Dodoma Morogoro Mbeya Tanga Zanzibar Dar es Salaam
Service de conseil
Sont inclus : le support technique pour le suivi, la fourniture de services de vulgarisation pour lexploitation amliores des terres, lanalyse de situation, la sensibilisation, le dveloppement des capacits concernant les problmes juridiques et la cartographie des interventions. Personnes impliques : Universit, forestiers, hydrogologues, Ministre de lagriculture, planificateurs agricoles.
Recherche
La recherche joue un rle majeur dans les PSE : elle facilite ladoption de la GDT. Elle a facilit llaboration du programme, intgr lvaluation de la GDT, lanalyse hydrologique et conomique, lvaluation sociale et des conditions de vie, etc. Toutes les interventions ont t proposes suite aux recherches conduites avant et pendant la mise en uvre.
Cots et subventions
Budget annuel : 100 000 -1 000 000 US$ Les cots de lapproche ont t financs par les contributeurs / donateurs suivants :
International (DANIDA) Secteur priv (acheteurs)* Communauts locales (fourniture de main-duvre) Total 60 % 9% 31 % 100%
*les acheteurs sont des bnciaires aval censs payer ou fournir des compensations aux gestionnaires de lamont des bassins versants (=vendeurs)
Subventions fournies pour lapproche : Les paysans sont indemniss (pays en espces) pour la main-duvre et pour les terres fournies, lors de la mise en uvre de la GDT (cots dopportunit). Un soutien matriel, fumure, semences et outils, est aussi apport.
Financements extrieurs dintrants Main-duvre Intrants agricoles (semences, engrais) Equipement nanc compltement (pay en espces) nanc en partie nanc en partie
Points forts
Lapproche rcompense les exploitants agricoles pour les services fournis sur le basin versant. Le PSE est un argument de plus pour revendiquer les titres de proprit. Il faut sassurer que les services sont rendus, que les paiements sont effectus et quun suivi fiable a bien t mis en place. Les pauvres sont au cur de lobjectif. Le PSE est une incitation la conservation qui aide modifier le point de vue des exploitants sur la gestion amliore des terres. Une fois appliques, les mesures sont faciles et peu coteuses maintenir.
Remarque : Le systme de PSE rtribue la fournitures de services sur le bassin versant (eau douce, en quantit et en qualit). Les paiements sont dabord effectus pour instaurer des changements dans les pratiques agricoles, puis pour les services rendus. EWPS Tanzanie favorise actuellement le paiement pour la mise en place et le maintien du changement de pratiques sur les terres.
Contributeur principal : Lopa Dosteus, CARE International in Tanzania, Morogoro, Tanzania. dosteus.lopa@co.care.org
Technologie GDT : Paiement quitable pour les services sur le bassin versant Tanzanie
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Etude de cas
Type dapproche
Base sur un projet (PURNKO - Projet Utilisation des Ressources Naturelles de Kour)
Buts et objectifs
Conservation durable de la population de girafes et protection de leur habitat Renforcement des capacits locales dorganisation et de gestion pour la protection des girafes Lutte contre la pauvret par loffre de revenus supplmentaires la population (cotourisme)
Groupes cibls
Exploitants agro-pastoraux (individus / groupes) Spcialistes de la GDT / conseillers Planificateurs et dcideurs Touristes, femmes, artisans, enseignants et tudiants, visiteurs nationaux
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Zone dtude de cas : Kour (Tillabri / Dosso, Niger) ; 840 km2 couverts par lapproche
Formation et sensibilisation
Bnficiaires des programmes de formation : membres du comit de gestion communautaire, exploitants agricoles, guides professionnels, conseillers Forme : au cours du travail, de paysan--paysan, zones de dmonstration, runions publiques, cours, visites de site et de terrain Sujets technologies de conservation et de GDT, cotourisme, connaissances de guide touristique, organisation des associations, comptabilit, agriculture
Service de conseil
Agadez
La diffusion de lapproche a t faite avec des outils danimation ruraux (planification de village, ERP rapide). LAssociation des jeunes pour la prservation des ressources naturelles (AJPREN), Peace Corps amricains, AVPF et les dpartements locaux pour la Protection de lEnvironnement ont assur un programme continu de formation, dducation lenvironnement et de sensibilisation des guides et des habitants locaux.
Zinder
Recherche
La recherche a t conduite dans les fermes avec la collaboration des populations locales. Les domaines de recherche : socioconomie, cologie, technique, habitat et gntique des girafes, agriculture.
Cots et subventions
Budget annuel : 189 000 US$ Les cots de lapproche ont t financs par les contributeurs / donateurs suivants :
International : UE ONG internationale : SNV International : FFEM Total 63,3% 18,9% 17,8% 100%
Remarque : Les contributions des populations locales nont pas t estimes Subventions fournies pour lapproche :
Financements extrieurs dintrants Main-duvre des populations Main-duvre des techniciens de projets Intrants agricoles et matriaux de construction Infrastructures (tourisme, etc.) Fonds de dveloppement villageois Gestion de lhabitat des girafes non nanc entirement nanc ent. nanc ent. nanc ent. nanc ent. nanc
Points forts
Mobilisation et organisation de populations Impacts conomiques, financiers et cologiques Outils de recherche scientifique pour les prises de dcision
Accs au crdit
Par le fonds de dveloppement villageois ; des microcrdits sans intrts ont t allous aux femmes des groupes de femmes pour lagriculture ou llevage. Ils ont t rembourss six mois plus tard. Care international a continu les crdits, mais avec des intrts.
Contributeurs principaux : Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger; leffnig@yahoo.fr, Ahmed Oumarou, Ministry of Environment, Niger Rfrences cls : Oumarou A. 2006. Elaboration dune stratgie de conservation long terme de la girafe au Niger, communication latelier organis du 22-24 novembre 2006 Niamey (Niger) par le Ministre de lenvironnement et de la lutte contre la dsertification en partenariat avec ECOPAS / Union Europenne. n Compte rendu de latelier international sur la cogestion faune sauvage et btail, organis par Abdoulaye Sambo Soumaila et Marlis Lindecke, DED Niger et GTZ Eschborn, fvrier 2001 n Graham R.T.1999. Rapport de consultation sur lvaluation et lappui la cellule Faune du projet PURNKO, aot 1999, Niamey, Niger
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Hanspeter Liniger
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Une approche de bassin-versant : des exploitants et des techniciens agricoles planiant les interventions de GDT au niveau dun bassin-versant, au Kenya. (Hanspeter Liniger)
En un mot
Dfinition : Une approche de GDT dfinit les voies et les moyens employs pour promouvoir et mettre en uvre une technologie de GDT, quelle soit initie sous la forme dun projet / programme, quelle soit un systme autochtone, une initiative / innovation locale, et pour soutenir cette technologie dans la ralisation dune gestion plus durable et plus tendue des terres. Lapproche peut inclure diffrents niveaux dintervention, de lexploitation individuelle au niveau communautaire, aux systmes de vulgarisation / conseils aux niveaux rgionaux ou nationaux. Celle-ci peut tre organise dans un cadre international. Les analyses critiques de ces approches devraient aider rpondre aux questions suivantes : Comment les exploitants agricoles en savent-ils davantage sur les amliorations possibles ou les nouvelles technologies ? Comment obtiennent-ils les comptences ncessaires pour les appliquer ? Comment sont-ils incits adapter les technologies et innover, et enfin comment ont-ils accs aux intrants, aux matriaux et aux ressources financires ncessaires ? Une approche est couronne de succs quand elle est centre sur la personne, ractive et participative, pratique, plusieurs niveaux et avec plusieurs parties-prenantes, avec en partie un partenariat, durable (dans ses dimensions socio-conomiques, institutionnelles et cologiques) et dynamique. Une approche efficace de GDT comprend les lments suivants: des participants / acteurs tous les niveaux : (1) dcideurs, administrateurs, experts, techniciens, exploitants agricoles ; (2) des intrants : main duvre, matriaux et intrants financiers, etc.; (3) du savoir-faire: technique, scientifique, pratique ; et (4) un environnement propice: socioculturel, juridique et politique (voir la partie 1). Les approches qui ont dmontr leur succs en Afrique subsaharienne (ASS) sont les suivantes : la gestion communautaire des ressources naturelles (gestion des terroirs), les coles pratiques dagriculture, lanimation rurale, les diffrentes approches qui soutiennent les innovations des agriculteurs, et lapproche Landcare fonde sur ses succs en Asie et en Australie. Problmes abords : Manque de connaissances techniques, manque dargent pour investir dans la GDT, accs limit aux intrants, conflits dutilisation des ressources, pauvret, lingalit sociale, absence dun environnement de soutien comme des marchs, des prix, des infrastructures et des services, soutien institutionnel avec des lois et des rglements appropris. Ces approches sont destines aborder les causes profondes de la faible production agricole en encourageant ladoption et la diffusion de lamlioration de la GDT. Bnficiairesviss: Les individus, les communauts, les groupes dintrt commun, les associations de bassins-versants / bassins hydrographiques / villages. Adoption et transposition grande lchelle : Lidentification claire des causes de la dgradation et des mesures correctives ainsi quun environnement politique et de contrle propice, sont des lments fondamentaux pour ladoption des mesures de GDT les plus appropries. De plus, lampleur de la participation de la communaut aux diffrents stades, de lidentification des problmes la prise de dcision et la mise en uvre, influencera ladoption et le potentiel dune approche tre transpose grande chelle. Les exploitants agricoles ou les communauts ont besoin de se sentir propritaire de lapproche et de la technologie ou de sidentifier elles. Les approches et les technologies ont besoin daller main dans la main et daller de pair: les technologies influencent lapproche ncessaire, et vice-versa. Questionsdedveloppementabordes: La scurit alimentaire, la rduction de la pauvret rurale, urbaine et priurbaine, la prvention et le renversement de la dgradation des terres, la biodiversit et ladaptation aux changements climatiques. Distribution : Recherche et dveloppement participatifs : thiopie, Ghana, Kenya, Sngal, Sierra Leone, Tanzanie, Ouganda, Zambie Approches participatives de bassins versants et gestion communautaire des ressources naturelles : Burkina Faso, Ghana, Kenya, Lesotho, Malawi, Niger, Tanzanie, Zambie Technologies de linformation et de la communication : Kenya et Ouganda Services de vulgarisation pour les ONG et autres tierces parties : prometteurs Madagascar et au Mali Ecoles pratiques dagriculture (EPA Farmer Field Schools) : dans un grand nombre de pays, de rcents dveloppements en Afrique de lEst Paiement des services cosystmiques: Ghana, Kenya, Tanzanie, Ouganda
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Principes cls
Participation (en collaboration) : Impliquer et donner aux exploitants agricoles / communauts la responsabilit tous les stades. Une approche participative satisfait les objectifs importants suivants : construire la confiance et la comprhension entre les parties prenantes aux niveaux local, rgional et mme au niveau national ; sassurer que les perspectives et les ralits des bnficiaires viss sont fidlement refltes ; donner du pouvoir aux groupes marginaliss et dfavoriss (les exploitantes agricoles, les membres de groupes ethniques minoritaires, etc.) ; favoriser lappropriation la fois des ressources et du processus, et augmenter ainsi les perspectives dadoption. Les mthodes participatives sont pertinentes, de la formulation de politiques et de lvaluation initiale du programme travers les diffrentes phases dvaluation incluant la mise en uvre et lamlioration, la surveillance et lvaluation des impacts. Les lments cls sont : les campagnes de sensibilisation / le renforcement des capacits, la recherche, les services de vulgarisation / de conseils, et le dveloppement organisationnel. Lutilisation des mthodes participatives dans le renforcement de lorganisation, la comprhension et la ngociation des perceptions des parties prenantes est en augmentation ainsi que la responsabilisation du public. Les mthodes participatives tentent de rgler les questions de proprit et de contrle des connaissances, et comment, par qui et selon quels critres, le programme doit tre mesure. Des approches avec une solide philosophie participative sont par exemple : lvaluation rurale participative, le dveloppement et lapprentissage participatifs des technologies pour la durabilit. Approcheintgre(multi-niveauxetmulti-partiesprenantes): cette approche place les personnes et les institutions de soutien au centre dun processus de gestion et de dveloppement, en soutenant et en amliorant la fois le capital humain et le capital naturel. Les approches intgres impliquent un changement, passant de la simple runion des reprsentants de chaque secteur ou projets vers lintgration de leurs ides dans leur propre travail de base. Elle doivent impliquer des chercheurs, des vulgarisateurs, des modrateurs et des exploitants agricoles de faon continue et interactive, avec lobjectif de rsoudre les problmes des exploitants agricoles, en utilisant dune faon peu couteuse les ressources et le personnel locaux ainsi que les quipements et les constructions. Lexprience a galement montr que les processus intgrs sont normment facilits quand ils sont soutenus au plus haut niveau du gouvernement. Les approches intgres sont par exemple: lapproche du paysage (gestion intgre des bassins hydrographiques), lapproche des moyens dexistence (le dveloppement intgr des communauts rurales), et lapproche des prises de dcision multi-parties prenantes. Approchefondesurlepartenariat: dans une approche de collaboration, les partenariats, les plates-formes et les coalitions ont les rles suivants : mobiliser les connaissances scientifiques pour des investissements agricoles pro-pauvres , pro-croissance et proenvironnement ; davoir des partenariats plus quitables entre la science et les savoirs traditionnels ; partager une vision commune de la GDT ; fournir un cadre appropri pour travailler ensemble au dveloppement de politiques, la gestion de programmes, au partage de linformation ; et cibler un large spectre de parties prenantes (dcideurs, socits civiles (ONG), exploitants agricoles, organismes communautaires, institutions de recherche, mdias, secteur priv). TerrAfrica est une de ces plateformes. En plus de ces principes, lapproche doit tre relativement bon march, pratique, flexible et durable. Ces critres importants permettront lapproche dtre adopte, adapte et dveloppe plus grande chelle. Les approches de gestion durable des terres 223
En haut : Une runion Gestion des Terroirs de villageois et de techniciens dun projet, Niger. (Hanspeter Liniger) Au milieu : Amnagement participatif avec des tambours dans un village en Ghana. (William Critchley) En bas : Participation communautaire. Trsorire dun projet amnagement forestire, Niger. (Hamadou Mamoudou)
Lagestioncommunautairedesressourcesnaturelles (Community-based Natural Resource Management - CBNRM) nest pas simple dfinir. Le concept englobe une varit de termes, incluant la gestion des ressources naturelles participative, communautaire, collective et populaire, fonde sur la communaut et la collaboration. Elle tend tre associe des approches o lunit focale pour la gestion collective des ressources naturelles est la communaut locale et o les ressources sont soumises des droits communaux. La dcentralisation est un moyen prometteur de linstitutionnalisation et de la mise grande chelle de la participation populaire, qui rend effective la CBNRM. Cependant, la plupart des rformes de dcentralisation en cours est caractrise par un transfert insuffisant des comptences aux institutions locales. Les rformes de dcentralisation offrent la possibilit de passer dune approche fonde sur des projets la participation populaire juridiquement institutionnalise. Lapproche Landcare est une approche communautaire axe sur le renforcement du capital social pour rsoudre volontairement les problmes locaux touchant la communaut tout en prservant les ressources des terres. Laspect unique de Landcare est son partenariat efficace avec le gouvernement et la socit en gnral, incluant le secteur des entreprises, sous la forme de conseils financiers et techniques. De cette faon, les connaissances techniques issues des sources scientifiques peuvent tre intgres aux connaissances autochtones et aux comptences des populations locales. Bien quencore peu rpandue en Afrique subsaharienne (se trouve seulement en Afrique du Sud et en Ouganda), cette approche est trs prometteuse. Fonds de dveloppement / dinvestissement communautaires : Une politique de dcentralisation est souvent compose pour partie dune mise disposition de fonds destination des communauts pour leurs propres efforts de dveloppement. En fonction de la situation spcifique (qui dpend du donateur, du pays et des besoins locaux), les fonds peuvent tre ouverts ou rservs des objectifs spcifiques. Le concept de base est que la communaut possde la souverainet de ces fonds, en dautres termes, dans un domaine spcifique (p. ex. pour lintensification agricole), la communaut dcide de la faon dutiliser ces fonds. Gnralement, lorsque ceux-ci sont attribus des individus, ils sont rembourss et placs dans une rserve commune aprs un certain nombre dannes, et forment ainsi un fonds de roulement local. Certains de ces systmes largissent leur porte et deviennent, effectivement, des systmes dpargne et de crdit au profit de la collectivit dans son ensemble. Servicesdevulgarisationetdeconseils: les trois formes principales: 1) La stratgie multiple qui inclut plusieurs ou tous les aspects suivants : la sensibilisation, les visites dexploitations agricoles par les vulgarisateurs, les ateliers de formation et les sminaires autour de thmes spcifiques, les visites dexposition, la formation pratique et lutilisation de parcelles de dmonstration. Celle-ci est adopte dans la majorit des approches fondes sur un projet / programme. 2) La vulgarisation informelle dagriculteur agriculteur et lchange dides. La transmission dagriculteur agriculteur a t la seule forme de vulgarisation pendant des milliers dannes, et non seulement celle-ci na pas disparu, mais elle est rajeunie travers des projets progressistes. 3) La formation des promoteurs locaux qui deviennent des facilitateurs / vulgarisateurs dans le cadre dun projet. Aucune de ces trois formes nest mutuellement exclusive. Linvestissement dans la formation et la vulgarisation pour appuyer les capacits des exploitants agricoles et des autres parties-prenantes locales et nationales est une priorit pour mieux sadapter lvolution des conditions environnementales, sociales et conomiques, et pour stimuler linnovation. Des approches de vulgarisation innovantes sont par exemple: Dveloppement Technologique Participatif, Promotion de lInnovation Paysanne, Dveloppement Participatif de lInnovation (un terme gnrique qui couvre maintenant le PFI), Formation et Visites (T & V) pour la promotion de paquets technologiques dvelopps par sujets spcialiss, Technologies de la Communication et de lInformation, la vulgarisation conduite par le march, lesprit dentreprise pour soutenir les chanes de valeur, etc. Services de vulgarisation aux ONG et aux autres tierces parties : Les ONG jouent un rle croissant dans les secteurs de liaison et de transition. De nombreuses ONG forment des partenariats stratgiques avec des organismes gouvernementaux, le secteur priv et des organisations de base, et renforcent leurs capacits techniques pour tendre les initiatives russies, tout en continuant piloter des approches innovantes. Au cours des dernires dcennies, les gouvernements en Afrique subsaharienne ont considrablement fait voluer leur vision, allant des ONG vues comme une menace, la reconnaissance de leur rle prcieux dans la mise en uvre basique des agendas publics, comblant souvent les lacunes des services et des capacits des gouvernements.
Exemple : Gestion communautaire des ressources naturelles (CBNRM) Dans la pratique, la gestion communautaire des ressources naturelles concerne principalement les faons dont ltat peut partager avec les communauts locales, les droits et les responsabilits concernant les ressources naturelles. lextrmit de lchelle se trouve la participation des communauts la protection, par exemple dun parc national, sans les impliquer dans la gestion mme du parc. lautre extrmit de lchelle se trouve le transfert complet de la proprit des terres et des ressources naturelles de lEtat aux communauts. Entre ces deux extrmes se trouvent des modles de gestion conjointe, o des reprsentants de lEtat, agissant dans le cadre de contrats ngocis, grent des ressources naturelles appartenant ltat (p. ex. un lac ou une rserve forestire) ensemble avec une ou plusieurs communauts (DANIDA, 2007). Exemple : Projet de vulgarisation de lagroforesterie, Malawi Le projet de vulgarisation de lagroforesterie (MAFE) travaille avec 20 000 agriculteurs sur 4200 hectares pour encourager ladoption de diffrentes pratiques agroforestires dans les exploitations agricoles (p. ex. le sous-semis du pois dAngole et du sesbania dans le mas afin damliorer la fertilit des sols). Le projet utilise des approches participatives. Les agriculteurs se sont regroups en associations dagriculteurs, ont form des formateurs et peuvent demander des services spcifiques au gouvernement et aux organisations non gouvernementales. En consquence, les rendements du mas se sont amliors passant de 700 kg/ha 1500-2000 kg/ ha, les agriculteurs sont devenus moins dpendants des engrais et davantage de mnages ont atteint la fois la scurit alimentaire et la scurit en bois de feu. Quelques 6,98 millions darbres ont t plants en 1999 par 1.155.900 mnages, et le projet permet desprer une diminution de la pression sur les forts naturelles alors que celles-ci arrivent maturit (Pretty, 2001).
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En haut : Les participants un atelier de formation au Mali, jouant le jeu de la simulation LforS les stratgies des mnages et le dveloppement communautaire durables . (Ernst Gabathuler) Au milieu 1 : Latelier Learning for Sustainability dans une culture itinrante, Madagascar. (Andreas Kly) Au milieu 2 : Une cole pratique dagriculture sur le microdosage dengrais lextrme Est du Ghana. (William Critchley) En bas : Un groupe dune cole pratique dagriculture Bassodawish, Tanzanie, en pleine rexion sur lagriculture de conservation. (CPAR-Tanzania)
Mthodes et Elments cls du soutien technique Sensibilisation Cration dopportunits pour lchange dinformations Utilisation de technologies appropries dinformation et de communication Formation et le renforcement des capacits Dveloppement organisationnel Service de conseils Recherche Mise en rseau
Participatory rural appraisal : le partage dexpriences entre des participants dEthiopie, du Ghana et dOuganda. (William Critchley)
Rfrencesetinformationsdesupport: Asiabaka, C. C., 2002. Promoting sustainable extension approaches: Farmer field school (FFS) and its role in sustainable agricultural development in Africa. Int. J. of Agri. and Rural Dev.; 3(46-53). Bass, S., S. J. Scherr, Y. Renard, S. Shames. 2009. New Directions for Integrating Environment and Development in East Africa: Key Findings from Consultations with Stakeholders in Ethiopia, Kenya, Tanzania, and Uganda. Ecoagriculture Discussion Paper no. 3. Washington, D.C., Ecoagriculture Partners. Baumann, P., M. Bruno, D. Cleary, O. Dubois and X. Flores. 2004. Applying people centred development approaches within FAO - Some practical lessons. LSP Working Paper 15. FAO. Curtis, M., 2007. Deadly Combination: The Role of Southern Governments and the World Bank in the Rise of Hunger. Understanding the Issue (2/2007). Critchley, W., 2007. Working with Farmer Innovators. CTA. DANIDA., 2007. Community-based natural resource management. Technical Note. http://www.danidadevforum.um.dk/en/servicemenu/News/CommunityBasedNaturalManagement.htm Eicher, C. K., 2007. Agricultural extension in Africa and Asia. Staff Papers 7431, Michigan State University, Department of Agricultural, Food, and Resource Economics. FAO. 2008. Farmer field schools on land and water management in Africa. Proceedings of an international workshop in Jinja, Uganda. 2429 April, 2006. Gonsalves, J., T. Becker, A. Braun, D. Campilan, H. De Chavez, E. Fajber, M. Kapiriri, J. Rivaca-Caminade and R. Vernooy (eds). 2005. Participatory Research and Development for Sustainable Agriculture and Natural Resource Management: A Sourcebook. Volume 1: Understanding Participatory Research and Development. International Potato Center - Users Perspectives with Agricultural Research and Development, Laguna, Philippines and International Development Research Centre, Ottawa, Canada. Hatcher, J., 2008. Dialogue, consensus and vision PNTD more than a methodology: a strategy for territorial interaction and integration (edited by P. Groppo, FAO). Land and Water Division, FAO. Hurni, H., 1996. Precious Earth - From soil and water conservation to sustainable land management. Geographica Bernensia. Liniger, H.,1995. Endagered water, a global overview of degradation, conflicts and strategies for improvement. CDE. Pretty, J., 2001. Compendium of Land and SARD Cases: Supporting Document to Task Managers Report to CSD+10 on the Land and Agriculture Cluster for Chapters 10, 12 and 14 of Agenda 21. Compendium of Land and SARD Cases: April 2001. Shiferaw, B. A., J. Okello and R. V. Reddy. 2009. Adoption and adaptation of natural resource management innovations in smallholder agriculture: reflections on key lessons and best practices. Environ Dev Sustain (2009) 11:601619. WOCAT. 2007. Where the land is greener-case studies and analysis of soil and water conservation initiatives worldwide. Editors: Hanspeter Liniger and William Critchley. WOCAT. 2008. A Framework for documentation and evaluation of sustainable land management Approaches basic. WOCAT questionnaire.
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S T R AT G I E E N E R G I E D O M E S T I Q U E N I G E R
Lobjectif de lapproche SED (Stratgie Energie Domestique) est la gestion durable des forts par la dlgation des responsabilits aux communauts et laugmentation de leur sens des responsabilits. Lapproche a t mise en uvre dans le cadre des PAFN (Projet dAmnagement des Forets Naturelles), un projet long terme de gestion des forts naturelles du Niger. Les populations locales se sont organises pour grer et protger les ressources des forts. Dune part, elles exploitent de manire intensive mais contrle le bois et les autres produits de la fort (gomme arabique, miel, fruits, feuilles de palmier doum, etc.), dautre part, les communauts sengagent grer durablement les forts grce aux technologies de GDT, en assurant la protection et la rgnration long terme des ressources de la fort et lentretien des services des cosystmes. Les marchs ruraux de bois crs par le projet facilitent lapprovisionnement en bois des centres urbains et gnrent des revenus rguliers pour les communauts rurales, amliorant ainsi leurs conditions de vie. Une partie des revenus est rinvestie dans les pratiques de gestion durable des forts. Lobjectif principal de lapproche est daccrotre simultanment les superficies boises, de valoriser lexploitation forestire contrle, dassurer lapprovisionnement en bois des centres urbains et dassurer un revenu permanent aux populations rurales riveraines. Lapproche repose sur des mthodes participatives ; elle implique les acteurs locaux tous les stades du projet et transmet les responsabilits aux communauts. Le principal outil oprationnel de lapproche est reprsent par les SLG (structures locales de gestion), un comit structure locale charg de la gestion des ressources, de lexcution des activits de dveloppement, du suivi et de lvaluation sur le terrain et de la prennisation des investissements. Le projet lui-mme est charg de mettre en place ces structures dorganisation ainsi que la formation et le renforcement des capacits de leurs membres. Une fois que les SLG sont mises en place, la planification des activits de dveloppement et llaboration des Plans damnagements forestiers (PAF) et des Plans villageois damnagement forestiers (PVAF) sont effectus. Les activits concrtes sont ensuite mises en uvre : mise en place des marchs ruraux de bois, commercialisation du bois et des produits de la fort, mise en place de fonds de dveloppement villageois, mise en uvre des activits de GDT. Les populations locales excutent les activits du projet sur le terrain. Les SLG sont les bnficiaires institutionnels de lapproche, elles participent la gestion des revenus gnrs (p. ex. taxes sur les produits vendus) et apportent leur appui en matire de mobilisation des populations locales. Le projet fournit le soutien technique et financier (pour les fonds de dveloppement villageois destins aux projets dinfrastructure). Un Comit pour la science et la technologie (CST) compos dexperts du CIRAD France et de lUniversit de Niamey a supervis la mise en uvre du programme.
Etude de cas
Type dapproche
Base sur des projets / programmes
Buts et objectifs
Inverser la tendance lexploitation incontrle de la ressource forestire et responsabiliser les populations envers leurs terroirs Assurer lapprovisionnement en bois-nergie des grands centres de consommation Lutter contre la pauvret en procurant des revenus supplmentaires aux bnficiaires travers la cration des marchs ruraux de bois
Groupes cibls
Exploitants agricoles, pasteurs nomades, femmes, bcherons et marchands locaux Spcialistes de la GDT et vulgarisateurs, planificateurs et dcideurs, enseignants et tudiants
Photo 1: March de bois de Awanchalla, Illla, Tahoua. Photo 2: Formation des membres des SLG. (Photos : Hamadou Mamoudou)
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Zone dtude de cas : forts naturelles au Niger ; 3723,25 km2 couverts par lapproche
Formation et sensibilisation
Une formation a t fournie pour les gestionnaires des SLG, pour les vulgarisateurs, les techniciens de terrain (ONG et gouvernement) et les exploitants agricoles. Douze animateurs ruraux forms par le projet ont contribu former les membres des SLG et les animateurs des villages. Forme : apprentissage dans les champs, visites de terrain, de paysan--paysan, sites de dmonstration, runions publiques, cours, voyages dtudes. Sujets : approche et organisation des SLG, planification villageoise, code forestier, principes et mesures de gestion durable des ressources forestires, gestion des marchs ruraux de bois et des fonds villageois de dveloppement, mthodes danimation rurale et campagnes dalphabtisation.
Agadez
Maradi Niamey
Zinder
Service de conseil
La vulgarisation est ralise par des ONG (Karkara, ABC Ecologie) et par les services techniques dpartementaux et rgionaux de lenvironnement, directement auprs des producteurs/ exploitants agropastoraux. Les mthodes utilises sont les ateliers de formation, la formation des formateurs, le suivi et lvaluation ainsi que la Mthode Acclre de Recherche Participative (MARP). Le soutien financier et matriel pour les intrants est offert.
Cots et subventions
Budgetannuel: 1915061 US$ Lescotsdelapproche ont t financs par les contributeurs / donateurs suivants :
Institutions internationales / agences Gouvernement national Communauts locales, exploitants agricoles TOTAL 89,9% 9% 1,1% 100%
Recherche
La recherche t conduite par lInstitut National de Recherche Agronomique du Niger (INRAN), lUniversit de Niamey, le CIRAD France et les communauts locales. Elle concernait : lagroconomie, les aspects institutionnels et nergtiques, la formation et la communication, la sociologie, la foresterie et les infrastructures pastorales, le suivi environnemental, les systmes de crdits.
Remarque : Fonds africain de dveloppement, Ministre de lEnvironnement du Niger / Direction nationale de lenvironnement, bnficiaires (SLG) Subventionsfournies pour lapproche :
Financements extrieurs dintrants Main-duvre Intrants agricoles Matriaux de construction Infrastructures Formation, recherche Gestion du projet (techniciens, conseillers, suivi, direction, etc.) nanc en partie nanc en partie entirement nanc entirement nanc entirement nanc entirement nanc
Remarque : La main-duvre fournie par les populations locales pour les technologies de GDT est une contribution en nature. Mais la main-duvre pour les activits de dveloppement a t paye par le projet. Intrants agricoles : semences, plants, engrais : pays par le projet. Les graines ramasses en fort et les engrais organiques ont t fournis par les bnficiaires.
Points forts
Organisation et formation des communauts locales. Renforcement des revenus et de lactivit conomique locale. Support dcisionnel pour la gestion durable des ressources naturelles (p. ex. cartes, mthodes de suivi scientifique).
Accs au crdit
Les crdits ont surtout t fournis aux femmes pour les activits rmunratrices (fourrage, achat dengrais, commercialisation et petit commerce). Ils duraient six mois, avec un taux dintrt de 20%. Les crdits taient grs par deux organismes de microfinancement (SICR Kokari, MCPEC).
Contributeurprincipal:Abdoulaye Sambo Soumaila, Groupe de Recherche dEtude et dAction pour le Dveloppement (GREAD), Niamey, Niger ; leffnig@yahoo.fr Rfrencescls: Rapport dachvement du projet PAFN, Cellule de gestion du PAFN, Dcembre 2006 n Rapport dvaluation du PAFN, document de projet soumis au FAD, Rapport de mission internationale, Juin 1998 Manuel de planification et de suivi-valuation, Cellule de gestion PAFN, Novembre 2002 n fiches de suivi du projet, 2002-2006 n Kimba Hassane. 2003. Talatou Harouna: Protocole de suivi environnemental, septembre 2003 n Btzler W. 2003. Expertise en Faune et Biodiversit, Rapport de la mission dappui Aot - Septembre 2003.
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Etude de cas
Type dapproche
Innovations locales rcentes (stimules par le projet)
Buts et objectifs
Amliorer les conditions de vie rurales grce un meilleur taux de diffusion des technologies GDT / collecte de leau. Promotion des changes de paysan--paysan Renforcement des capacits des paysans et des organisations de soutien Promotion du dialogue politique
Groupes cibls
Exploitants agricoles, spcialistes de GDT / conseillers agricoles, planificateurs, politiciens / dcideurs
Figure 1
10. Les FI deviennent formateurs 9. Le fermiers rendent visite aux FI 8. Les FI dveloppent de nouvelles techniques et les exprimentent 7. Voyages dtudes pour les FI 6. Rseau de visites de FI FI 5. Crer des systmes de suivi & valuation (S&E) 4. Formation de rseaux de regroupement des FI 3. Caractrisation et analyse des FI et des innovations 2. Vrification des innovations et recrutement des FI
Figure 2
Institutionnalisation pour une transposition grande chelle et pour soutenir le processus Sensibilisation par la documentation et la publicit
Evaluation des impacts par des tudes de soutien et par un S&E rgulier Etude de soutien questions de genreprise en compte dinnovations changements dattitudes, etc.
Photo 1 : Stimulation des initiatives communautaires de gestion durable des terres un projet qui suit la mthodologie PFI : actif au Ghana (photo), au Maroc, en Afrique du Sud et en Ouganda. (William Critchley) Figure 1 : Activits de terrain : les dix tapes de lidentication des innovateurs jusqu leur emploi en tant que formateurs. (Critchley, 2000) Figure 2 : Processus de dveloppement du programme : le schma dun programme dinnovation de paysans. (Critchley, 2000) Acronymes : FI : Paysan innovateur, S&E : Suivi et valuation
Renforcement des capacits par la formation et la transmission dexpriences / travaux pratiques/exprimentation sur le terrain
230
Zone dtude de cas : Afrique de lEst (zones situes au Kenya, Tanzanie et Ouganda) ; 15000 km couverts par lapproche. La carte montre la zone dtude de cas dans les districts de Soroti, Kumi et Katakwi, lest de lOuganda .
Formation et sensibilisation
Le personnel, assist par le Ministre de lagriculture / les ONG, fournit : (1) une formation mthodologique pour les personnels participants (2) une formation de prsentateur pour les paysans innovateurs et (3) une formation aux questions de genre. La formation sest rvle trs efficace, sans doute parce quelle a t fournie en rponse un besoin et non de manire prdtermine.
Service de conseil
Gulu Lira
Dans cette approche, les services de vulgarisation du gouvernement et des ONG ont de nouveaux rles. Une partie du travail de vulgarisation est effectue par les innovateurs eux-mmes, par (1) les visites des autres paysans dans leurs parcelles / maisons ; (2) les innovateurs dans le rle de formateurs, soit auprs de paysans individuels, soit pour former des groupes, comme cela se passe dans le PFI au Kenya, grce aux coles dagricultures de terrain finances par la FAO. La vulgarisation de paysan--paysan est le point fort du programme.
Recherche
Hormis pour le processus de suivi de la mthodologie, la recherche technique sur les innovations a t peu approfondie.
Lapproche sarticulait autour dune procdure de Processus de dveloppement de programme , qui commenait par le dveloppement des capacits, continuait par la cration des rseaux, lvaluation des impacts, la sensibilisation, jusqu lobjectif final de linstitutionnalisation.
Points forts
Repose sur des ides locales Revitalise le service de vulgarisation Est attractive pour les parties prenantes tous les niveaux Donne confiance aux exploitants agricoles (comptences) Offre des ides neuves testes sur place / des technologies qui marchent
Accs au crdit
Aucun crdit na t fourni.
Contributeursprincipaux:William Critchley, CIS, VU-University Amsterdam, The Netherlands; wrs.critchley@cis.vu.nl n Kithinji Mutunga, FAO Kenya; Kithinji.Mutunga@fao.org Rfrencescls: Critchley W. 2000. Inquiry, initiatives, and inventiveness: farmer innovators in East Africa. Phs Chem Earth (B), Vol 25, no3, pp 285-288 n Critchley W. and K. Mutunga. 2003. Local innovation in a global context: documenting farmer initiatives in land husbandry through WOCAT. Land Degradation and Development (14) pp 143 162.
231
E C O L E S D A G R I C U LT U R E D E T E R R A I N K E N YA
Une Ecole dagriculture de terrain (Farmer Field School : FFS) consiste en un programme dtudes pratiques de terrain bas sur les communauts. Sa dure est limite dans le temps (gnralement un cycle de production agricole), elle implique un groupe de paysans (souvent 20-30) anim par un conseiller agricole ou, de plus en plus souvent, par dautres paysans. Une FFS donne loccasion aux participants dapprendre ensemble en utilisant des mthodes pratiques et concrtes dapprentissage participatif, bases sur la dcouverte. Ces mthodes mettent en valeur lobservation, la discussion, lanalyse, la prise de dcision collective, la prsentation et laction approprie. La discussion et lanalyse sont des moyens importants pour combiner les savoirs locaux et les nouveaux concepts pour les mettre en arbitrage. Le but est de dvelopper les capacits dcisionnelles et de rsolution de problmes des paysans. Ce processus aide prendre confiance en soi (surtout pour les femmes), encourage le contrle du processus par le groupe et favorise lapprentissage de la gestion et du leadership. Bien que les FFS soient limites dans le temps, de nombreux groupes formalisent leurs relations et poursuivent les projets dtude ou daction, y compris des FFS sur dautres thmes, lorsquun cycle dapprentissage FFS est termin. Les coles dagriculture de terrain sur la gestion intgre de leau et des sols (GIES), dans lest et le sud du Kenya, ciblent lamlioration de la gestion des ressources deau et des sols, la fois sur les parcelles individuelles, au niveau des fermes et des terroirs et des terres communales ; elles concernent aussi les bassins versants locaux, les valles alluviales, les collines boises, les parcours, les ravins rods, etc. Chaque groupe de FFS exprimente des pratiques / mesures de GDT choisies. Lapprentissage se fait sur le terrain et les paysans se retrouvent en gnral une fois par semaine dans une ferme de leur localit qui les accueille, pour le suivi de leurs exprimentations de terrain et pour discuter des questions mergentes. Des animateurs forms, en gnral des conseillers agricoles, guident les paysans dans leurs observations et leurs analyses de ce qui se passe sur le terrain. Les innovations locales des paysans sont identifies afin denrichir le processus FFS avec le savoir local : les innovateurs rendent visite aux groupes de FFS ou les membres des FFS visitent les fermes des innovateurs afin de partager leurs connaissances. Ce processus associ la promotion des innovations paysannes contribue au renforcement et la cohsion des groupes, qui sont ensuite capables de prendre des dcisions concertes et de changer les comportements culturels et pratiques, ce qui amliore la production et la gestion des terres. Ce processus renforce la confiance des membres en euxmmes et donne surtout de lautonomie aux femmes, qui sont ensuite mme de prendre des rles de leadership dans la communaut. Les FFS ont ainsi dimportantes retombes dimension biophysique et sociale.
Etude de cas
Type dapproche
Bas sur des projets / programmes
Buts et objectifs
Renforcer les niveaux de connaissances des paysans et leur capacit dcisionnelle dans le domaine de la gestion durable de leau et des sols Augmenter les rendements de manire durable et contribuer laugmentation du revenu net des fermes Renforcer lorganisation des communauts et les efforts collectifs
Groupes cibls
Exploitants agricoles et paysans petite chelle, public et spcialistes de la GDT, conseillers ruraux et agricoles
232
Zone dtude de cas : Kenya du Centre et de lEst , districts de Mwingi, Kitui et Nakuru
Formation et sensibilisation
Les conseillers agricoles ont suivi une formation de quatre semaines sur lapproche FFS et les thmes de GIES. Les paysans sont forms dans les FFS pendant toute une saison ; ils se retrouvent chaque semaine dans une ferme hte pour les activits dtude. Toute la formation est de nature pratique : travaux pratiques sur le terrain sur les sujets traits, visites de fermes et de centres dexpertise. Tous les aspects des sujets de GIES sont traits dans la formation.
Service de conseil
Zone dtude de cas
Vulgarisation participative avec interactions rgulires tout au long de la saison entre paysans et conseillers agricoles. Au stade suivant, renforcement de la vulgarisation de paysan--paysan. Lapproche ncessite un changement dattitude chez les vulgarisateurs agricoles qui doivent plus sorienter en fonction des besoins des membres.
Recherche
Les chercheurs locaux taient prsents au dmarrage des FFS la fois pour fournir des conseils techniques et pour tenir compte des demandes des paysans pour les futures priorits de la recherche.
Cots et subventions
Budgetannuel:environ 100 000 US$ Lescotsde lapproche ont t financs par les contributeurs / donateurs suivants :
Institutions internationales / agences Gouvernement national Communauts locales, exploitants agricoles TOTAL 60 % 20 % 20 % 100%
Remarque : Les contributions des communauts comprennent : fourniture de terres, de fumure, de matriel pour cltures, doutils, etc. et des contributions hebdomadaires pour le compte dpargne du groupe. Subventionsfournies pour lapproche:
Financements extrieurs dintrants Main-duvre Equipement/outils Intrants agricoles Matriaux de construction Infrastructures Matriel de formation non nanc entirement nanc nanc en partie non nanc non nanc nanc en partie
Points forts
Action collective instaure dans les communauts qui leur permet de grer leurs propres ressources. Capacit amliore des paysans rsoudre les problmes et innover dans la GIES.
Remarque : Les fonds pour le matriel de formation des groupes et les intrants agricoles ont t donns directement aux groupes pour quils les grent eux-mmes.
Accs au crdit
Aucun crdit na t fourni au cours de lapproche.
Maincontributors:Deborah Duveskog, regional FFS advisor, FAO Nairobi; deborah.duveskog@gmail.com and Sally Bunning, FAO, Rome, Italy; sally.bunning@fao.org Keyreferences: Duveskog D. 2001. Adapted from A Study Guide for Farmer Field Schools: Water Harvesting and Soil Moisture Retention. n FAO-IIRR. 2006. Discovery-based Learning on Land and Water Management: Practical Guide for Farmer Field Schools.
233
Etude de cas
Type dapproche
Base sur des projets
Buts et objectifs
Tester une approche de DTPN pour une planification territoriale locale (transfrontalire) Affiner le processus mthodologique Prparer un plan de dveloppement conjoint des deux zones situes au Ghana et au Burkina Faso
Groupes cibls
Gouvernement local (district / dpartement), formateurs des ONG, dirigeants de communauts ; coordinateurs nationaux de ZLO et gestionnaires de projets CEDEAO-FAO (Communaut conomique des Etats de lAfrique de lOuest)
Photo de gauche : Le DTPN peut aider aborder les problmes lis des disputes territoriales ou aux ressources naturelles. (SNV, Ghana) Photo de droite : dialogue, ngociation et consultation, les matres-mots du DTPN. (SNV, Burkina Faso)
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Zone dtude de cas: Zone pilote sur quatre communauts : Barre et Narguia dans les dpartements de Zecco et Ziou, Province de Nahouri, Burkina Faso ; Namoo et Feo, district de Bongo dans la rgion nord-est du Ghana.
Formation et sensibilisation
Une ONG locale (BADECC) a form les quipes de DTPN pour le diagnostic territorial, llaboration de propositions, la ngociation et la rsolution de conflits. Toutes les activits ont t conduites et suivies par des participants du Ghana et du Burkina Faso. Le dveloppement des capacits a eu lieu dans la zone pilote avec une combinaison de sessions de formation formelles et, de prfrence, de formation pratique. La formation a cibl : (1) le processus de DTPN et sa mise en uvre dans un contexte de gestion transfrontalire des ressources naturelles ; (2) les outils dARP adapts la phase du diagnostic ; (3) la cartographie participative des ressources (un outil qui permet dappuyer la ngociation autour des propositions de dveloppement).
Service de conseil
Cette approche cherche tablir et maintenir le dialogue social au sein dun territoire et restructurer et renforcer les institutions territoriales.
Recherche
Kumasi Obuasi Accra
Cots et subventions
Budgetannuel:estimations indisponibles Lescotsde lapproche ont t financs par les contributeurs / donateurs suivants :
Institutions Internationales / agences Gouvernement national ONG internationales ONG nationales Secteur priv Gouvernement local Communauts locales, exploitants agricoles Total 100% 100%
La capacit de lquipe de DTPN effectuer des processus de planification participatifs sest notoirement amliore, en particulier pour ce qui est des propositions de dveloppement, de la ngociation et de la recherche de consensus ainsi que pour la transposition des rsultats de la phase de diagnostic dans un contexte gographique plus large (interactions entre communauts). Limpact a t moins important pour la phase de diagnostic car les membres de lquipe connaissaient dj les outils de lARP. Comme lquipe de DTPN travaille pour le gouvernement et les ONG locaux, la capacit de ces institutions faciliter une planification base sur le consensus a aussi augment.
Subventionsfournies pour lapproche : Aucune subvention na t fournie. La mainduvre na pas t rtribue et les intrants nont pas t financs par le projet.
Points forts
A fourni un cadre adapt la planification transfrontalire dans le contexte de lAfrique de lOuest. Le processus de DTPN a augment le niveau de participation des institutions gouvernementales locales et des ONG dans le processus de dveloppement territorial, grce aux personnels de ces organisations prsents dans lquipe de DTPN. Le DTPN a permis (et stimul) aux communauts situes des deux cts de la frontire dinteragir : des plans de dveloppement conjoints ont t labors et approuvs par les communauts, selon leur point de vue. Les membres de lquipe ont dcouvert lhorizon largi au-del des limites des communauts et la recherche dun consensus entre communauts et parties prenantes.
Contributeursprincipaux:Paolo Groppo and Carolina Cenerini, FAO; Rome, Italy; paolo.groppo@fao.org, carolina.cenerini@fao.org Rfrencescls: FAO. 2005. An approach to rural development: Participatory and Negotiated Territorial Development (PNTD). Rural Development Division, FAO. OFZ Project (Socio Economic Development Programme for the Transborder Onchocerciasis Freed Zone of Burkina Faso and Ghana) n SNV Burkina Faso - SNV Ghana. 2007. X-border Participatory, Negotiated, Territorial Development (PNTD) pilot phase report.
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A P P R E N T I S S A G E PA R T I C I PAT I F E T R E C H E R C H E A C T I O N P O U R L A G E S T I O N I N T G R E D U R I Z M A DA G A S C A R
LApprentissage participatif et recherche action pour la gestion du riz (APRA-GIR) est une approche ascendante base sur lapprentissage social et exprimental. Fonde sur le soutien mutuel et la communication entre paysans, elle apporte des amliorations agricoles durables. Le renforcement des capacits de toutes les parties prenantes impliques dans la filire du riz favorise linnovation et les changements agricoles. La GIR concerne lensemble du systme de production et de valorisation. Les innovations ne se limitent pas des changements techniques, elles concernent aussi la gestion du temps et la cration de rseaux sociaux et dinstitutions pour une collaboration entre paysans et autres acteurs de la chane de valorisation du riz. Un mode dapprentissage progressif et autodidacte encourage les parties prenantes trouver elles-mmes les solutions de leurs problmes spcifiques. Les premires annes, des groupes de 25-30 producteurs sont soutenus par un facilitateur du programme qui anime les sessions dapprentissage et dinnovation. Les principaux outils sont des modules dapprentissage des pratiques spcifiques de gestion des cultures, des techniques de rcolte et de post-rcolte (qui impliquent aussi les transformateurs et les entrepreneurs), ainsi que des conditions agro-cologiques et socioconomiques de la production de riz. Les sessions cherchent renforcer les capacits dobservation, danalyse, dinterprtation, de prise de dcision, dinnovation et de partage de savoirs des paysans et des autres acteurs de la filire du riz. LAPRA se base sur les pratiques et les savoirs locaux pertinents. Le point de dpart de tous les modules est lchange sur les pratiques courantes, sur leur logique ou leur pertinence. Dans cette approche concrte dapprentissage, les paysans sont encourags exprimenter dans certaines parties de leurs champs rserves aux pratiques nouvelles ( espace dexprimentation ) toutes les nouvelles ides quils ont identifies aux cours des sessions dAPRA. Ceci leur permet dvaluer limpact de ces innovations sur leur champ de riz, ou encore la rentabilit de la culture et du commerce du riz dans son ensemble et de sadapter et dajuster les mesures leurs besoins. Ces espaces dinnovation sont rgulirement visits au cours des sessions dapprentissage afin que les paysans puissent partager leurs connaissances. Depuis 2005, les innovations en matire de prparation des terres, de repiquage prcoce du riz, de dsherbage et de gestion de leau principalement sans intrants externes ont permis de tripler les rendements, au bnfice de milliers de paysans. Les activits de valorisation dans la filire du riz ont commenc en 2008 avec lobjectif de renforcer la position des paysans dans les filires de valorisation et damliorer la comptitivit. Les groupes fusionnent dans des centres dAPRA pour la commercialisation en commun du riz, o ils passent des contrats avec les fournisseurs dintrants et les transformateurs de riz.
Etude de cas
Type dapproche
Bas sur des programmes
Buts et objectifs
Amliorer durablement la scurit alimentaire, les conditions de vie et les revenus des riziculteurs pauvres en amliorant la rentabilit de la production et la comptitivit du sous-secteur du riz Renforcer les capacits de toutes les parties prenantes du sous-secteur du riz
Groupes cibls
Surtout les exploitants agricoles (riziculteurs) ; dans un 2me temps, les fournisseurs du secteur priv, les transformateurs et acheteurs
236
Zone dtude de cas : rgion de Soa, Madagascar ; environ 10 000 km couverts par lapproche.
Formation et sensibilisation
Une formation a t fournie des groupes dexploitants agricoles et des facilitateurs Forme : modules dapprentissage APRA obligatoires et facultatifs ; exprimentation sur le terrain (apprentissage pratique) et changes de paysan--paysan au cours des visites Sujets : pratiques de gestion des cultures, techniques de rcolte et de postrcolte (stockage, commercialisation), conditions socioconomiques et cologiques de la riziculture ; programme bas sur lvaluation des besoins En cours et planifi : augmentation du nombre de groupes, regroupements dans des Centres, activits de valorisation de la filire et extension des sessions de formation aux paysans hors APRA
Mahajanga
Antananarivo Toamasina
Service de conseil
Mthode et lments cls : sessions dapprentissage modulaires guides par un facilitateur, vulgarisation de paysan paysan Lapproche est base sur les connaissances autochtones
Forme : recherche applique / exprimentation dans les fermes ; une partie de chaque champ des paysans sert despace dinnovation Sujets : pratiques de gestion des cultures
Points forts
Les paysans apprennent les principes de base de la gestion rizicole et dveloppent leurs propres options damlioration, adaptes aux conditions locales ; linnovation merge des groupes eux-mmes. Les paysans acquirent des capacits personnelles et dorganisation pour rsoudre leurs problmes et prendre confiance en eux-mmes pour devenir des partenaires efficaces des autres acteurs de la filire de valorisation.
Remarque : Deux sarcleuses (outil de dsherbage) sont fournies gratuitement au dbut de chaque groupe ; elles restent ensuite en leur proprit.
Faiblesses et comment les surmonter Amliorations exigeantes en main-duvre fourniture dun crdit collectif aux
membres du groupe APRA en collaboration avec une institution de financement locale. Approche dapprentissage intense, sessions dapprentissage de groupe rgulires les groupes APRA laborent leurs propres programmes et plans dapprentissage, selon leurs disponibilits et leurs besoins.
Accs au crdit
Fourni par lapproche en collaboration avec un organisme de micro-financement ; dure du prt : 6-8 mois ; taux dintrt mensuel : 2,5%
Approche GDT : Apprentissage participatif et recherche action pour la gestion intgre du riz Madagascar
237
A P P R O C H E PA R B A S S I N V E R S A N T K E N YA
Lapproche par bassin versant soutient les systmes de gestion durable des terres par la conservation de zones dfinies (appeles micro-environnements ), grce la participation active des communauts qui y vivent. Elle a t initie en 1988 pour obtenir des impacts techniques et sociaux plus rapides que les mesures prcdentes qui ciblaient les paysans titre individuel. Ltude de cas cible un seul bassin versant situ dans une zone subhumide du Kenya central. Laccent est mis sur les mesures structurelles surtout les terrasses fanya juu mais les systmes vgtatifs sont aussi promus. Les autres activits soutenues sont : la protection des sources, lamlioration des cultures et de llevage, lagroforesterie, la production de fourrage, les tangs piscicoles, etc. Lobjectif spcifique est de favoriser la mise en uvre dune srie de mesures de GDT qui apportent par la mme occasion une amlioration de la production. Chaque zone dapproche est dfinie par des frontires culturelles ou administratives plutt que par des bassins versants hydrauliques au sens strict du terme (le terme peut prter confusion). Un comit de conservation est lu parmi les membres de la communaut vise, avant lidentification du problme. Des agents techniques du gouvernement et des OGN concerns sont coopts pour siger dans le comit. Lapproche utilise ensuite des mthodes participatives dvaluation et de planification de solutions. Les exploitants agricoles et les spcialistes de la question coopts mettent leurs comptences et leurs ressources en commun. Des Groupes dintrt commun (GIC) sont forms, dans le but dune promotion autonome de certaines exploitations agricoles. Le Ministre de lagriculture forme les membres du GIC. Les paysans effectuent la plus grande partie du travail ; les aides financires ou matrielles sont rares. Au final, le micro-environnement (bassin versant) bnficie de mesures de conservation en mme temps que dune production amliore ; il est ensuite laiss aux bon soins de la communaut pour quils lentretiennent. Lapproche de bassin versant a t dveloppe par le Programme national de conservation de leau et des sols soutenu par lAgence sudoise de coopration au dveloppement international (ASDI) et continue tre promue dans lApproche cible de zone (FAA) par le Programme national de vulgarisation agricole et dlevage NALEP), qui est son tour soutenue par lASDI. Le programme NALEP met moins laccent sur la conservation de leau et des sols que le programme prcdent ; il cible davantage la promotion de la productivit des exploitations.
Etude de cas
Type dapproche
Bas sur des programmes
Buts et objectifs
Contribuer amliorer la conservation durable de lenvironnement et la production agricole des fermes grce des approches participatives dagriculture / de GDT amliores
Groupes cibls
Exploitants agricoles, spcialistes / conseillers de GDT, enseignants / tudiants, planificateurs, politiciens / dcideurs
Photo 1 : Un agent de vulgarisation montre un groupe de femmes comment protger des plants de manguiers dans le bassin versant de la division de Sololo, district de Moyale, Kenya. (James Njuki)
238
Zone dtude de cas : district de Muranga, Kenya ; 1 km2 couvert par lapproche
Formation et sensibilisation
La formation a inclu la planification des mesures de conservation ; agroforesterie, conomies dnergie, conservation des aliments ainsi que des mesures agricoles spcifiques. Elle est effectue en groupes et surtout par des visites de fermes par des agents du Ministre de lagriculture. Limpact sur les paysans et les agents de vulgarisation est positif.
Service de conseil
Les mthodes de vulgarisation ont compris des visites de fermes ; des dmonstrations sur le terrain ; journes aux champs, dmonstrations la ferme. Le service de vulgarisation a t jug bien adapt pour prenniser le processus. Limpact du service de conseil a t jug bon par les paysans et les enseignants et excellent pour les techniciens.
Recherche
Les problmes spcifiques ont t tudis lorsquils apparaissaient. Un lien solide entre recherche et vulgarisation tait / est tabli. Le suivi de la progression du programme en gnral fait partie de lapproche.
Un comit de conservation est form en incluant des lus des communauts cibles et des agents techniques des agences gouvernementales et des ONG concernes. Des Groupes dintrt commun (GIC) sont forms. Le soutien aux institutions locales se fait par la formation.
Points forts
Participation active des communauts Appropriation de lapproche par la communaut : impression que la ralisation est due aux efforts collectifs et quelle leur appartient Amlioration des liens entre vulgarisation / formation et recherche Promotion dinitiatives agricoles nouvelles et productives en mme temps quune meilleure GDT
Remarque : Les subventions (autres que pour lducation et la motivation) ont t trs peu utilises. Des Groupes dintrt collectif (GIC) ont t crs pour solliciter laide et lassistance au fur et mesure des besoins.
Accs au crdit
Les crdits nont pas t fournis directement, mais un crdit par fond de roulement stakeholder kitty (pargne et crdit) a t promu et dvelopp.
Contributeursprincipaux:James Njuki, Ministry of Agriculture, Nairobi, Kenya; jgnjuki@gmail.com and Kithinji Mutunga, FAO, Nairobi, Kenya; kithinji.mutunga@fao.org Rfrencescls: Yeraswarq A. 1992. The Catchment Approach to Soil Conservation in Kenya. Regional Soil Conservation Unit (now: Regional Land Management Unit, RELMA, a project under ICRAF, The World Agroforestry Centre, Nairobi. n Pretty JN., Thompson J. and Kiara JK. 1995. Agricultural Regeneration in Kenya: The Catchment Approach to Soil and Water Conservation. Ambio 24, no 1, pp 7-15.
239
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A N N E X E
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Attnuation du changement climatique Squestration du C (t/ha/an) (chiffres pour 10-30 ans de gestion des terres modie)
Squestration du C au-dessus du sol Squestration du C dans le sol + + + ++
Pas de donnes
0,57 (+/0,141)
0,15
(+/- 0,012) (Pretty et al. 2006)
0,5-1 (estimation)
0,3 - 6,5
0,1 - 0,3
(Schumann et al, 2002 in FAO, 2004)
Pas de donnes
Pas de donnes
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-- ngatif ; lgrement ngatif ; /+ neutre; + lgrement positif ; ++ positif ; +++ trs positif ; na: non applicable
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Commentaire Des apports minimes dengrais organiques et/ ou inorganiques peuvent avoir un impact signicatif et immdiat sur le rendement des cultures. Cependant, la rentabilit dpend surtout du prix et de la disponibilit des engrais. Le rapport bnce-cot court terme est surtout inuenc par le cot dachat initial de nouvelles machines et outils. La disponibilit et le cot de ces outils peuvent tre un obstacle majeur, surtout pour les exploitants petite chelle. Les techniques de CEP, mme sil en existe une grande varit, peuvent exiger un important apport initial en mainduvre et outils. Le rapport bnce-cot long terme dpend de la main-duvre ncessaire lentretien. Le cot de mise en place de la gestion de lirrigation petite chelle (GIPE) varie considrablement. Les systmes de micro-irrigation comme le goutte goutte exigent des investissements initiaux levs, qui peuvent ncessiter lusage de microcrdits. La GIPE peut aider les paysans passer un systme mixte subsistance/ cultures de rente Exigent gnralement un apport initial lev en matriel et en main-duvre ; la rentabilit court terme est souvent ngative. Les bandes enherbes peuvent cependant servir de barrires en travers de la pente bon march, avec des cots de mise en place bien infrieurs ceux de terrasses, de lignes de pierres, etc. Les bandes enherbes se transforment souvent en terrasses, au l du temps. Les analyses prennent surtout en compte la valeur utilitaire immdiate des arbres, car leur valeur indirecte, telle que la fonction environnementale, est plus difcile valuer. Les estimations bnces-cots sont aussi compliques par les nombreuses variations annuelles qui affectent les arbres et les cultures et par les interactions arbres-cultures. Les bnces sont donc souvent sous-estims. Le calcul de limpact selon diffrentes chelles temporelles est une question importante en agroforesterie. Lassociation de llevage et des cultures amliore la productivit agricole et les revenus ; les bnces sont rapidement visibles et augmentent au l du temps. Le potentiel conomique du pastoralisme en zone aride est considrable, mais il est peu connu et peu quanti. Les nombreux produits et espces associs au pastoralisme le rendent certainement bien plus rentable et productif que la simple production de viande. La valeur conomique de llevage en zone aride est probablement largement sousestime dans les statistiques ofcielles. Les bnces court terme des forts sont gnralement ngatifs car les arbres mettent du temps stablir. Les plantations but environnemental dpassent les perspectives nancires des exploitants petite chelle ; elles ncessitent des incitations nancires et/ ou un soutien pour leur mise en place. Lefcacit de la gestion des plantations et le succs de la cration dune rserve durable de bois dpendent surtout des rgimes de proprit et de gestion de la plantation : publique ou priv. Lestimation du rapport cot-bnce est trs difcile dans la gestion durable des forts en zones arides, car elle est surtout fonde sur la gestion communautaire des forts. Ici aussi, lestimation du rapport cot-bnce est trs difcile, car cette technologie est galement fonde sur une gestion communautaire.
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Agroforesterie
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Pas de donnes
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Gestion durable des forts en zones arides Gestion durable des forts humides
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ngatif ; lgrement ngatif ; /+ neutre; + lgrement positif ; ++ positif ; +++ trs positif
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A N N E X E
Augmentation des rendements Bnces pour la production Augmentation de la production de fourrage Augmentation de la production de bois Augmentation de la production des PNLF Diversication de la production Bnces conomiques Labour rduit Revenu agricole
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Amlioration du couvert du sol Diminution de lrosion olienne/ hydrique Bnces cologiques Augmentation de la disponibilit de leau Augmentation de la matire organique / fertilit du sol Amlioration de la biodiversit Amlioration du microclimat Amlioration des savoirs en GDT/ conservation/ rosion Modication des rles traditionnels hommes / femmes (genre) Renforcement des institutions communautaires
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-- ngatif ; - lgrement ngatif ; -/+ neutre ; + lgrement positif ; ++ positif ; +++ trs positif na: non applicable
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Intrants, matriel, subventions, crdits Formation et ducation Rgime foncier, droit dutilisation des terres scuris Accs aux marchs Recherche
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Rfrences
Seules les rfrences utilises pour la premire partie sont numres ci-dessous. Les rfrences pour la deuxime partie figurent la fin de la prsentation de chaque groupe de GDT et chaque tude de cas
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1 5 B A C K G R O U N D
Dans lobjectif de supprimer, de pallier et de renverser la tendance de la dgradation des terres, TerrAfrica, une initiative impliquant de multiples partenaires, vise augmenter le niveau et lefficacit des investissements pour la gestion durable des terres (GDT) en Afrique subsaharienne
NOTRE TERRE - NOTRE PROSPERITE, NOTRE AVENIR SONT ENTRE NOS MAINS
ISBN 978-92-5-206690-3
97
89252 066903
I1861F/1/10.10
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WOCAT Secretariat University of Bern Centre for Development and Environment Hallerstrasse 10 3012 Bern, Switzerland (P) +41 31 631 88 22 (F) +41 31 631 85 44 www.wocat.net