Cour Fiscalité
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I - Importance de la fiscalit
La fiscalit occupe une place importante dans la vie politique, conomique et sociale dun pays. Aussi devrions-nous tudier son importance : - pour les finances publiques, - dans la vie des citoyens, - pour les entreprises. Mais au pralable, en quoi l'tude de la fiscalit prsente un grand intrt pour l'tudiant ? La fiscalit est une comptence majeure pour les professions comptables, juridiques et financires pour les 3 raisons suivantes : 1) C'est une comptence indispensable l'exercice des mtiers comptables, juridiques et financiers. 2) C'est un crneau (place disponible sur le march conomique) porteur. Le march de la fiscalit est appel prendre un essor important au cours des prochaines annes. 3) C'est une comptence de plus en plus prise (estime) dans le march du travail. A. Importance de la fiscalit pour les finances publiques Les finances publiques jouent un rle capital dans lordre conomique et social dun pays. Elles permettent lEtat de fonctionner notamment en faisant face aux dpenses de fonctionnement et dinvestissements ncessites par la mise en uvre et le financement des services publics fondamentaux tels que : la dfense du territoire, la scurit des citoyens, la reprsentation des intrts des tunisiens l'tranger, la formation, la sant, etc... De mme quelles permettent de contribuer au financement des infrastructures si ncessaires au dveloppement conomique et social : routes, coles, lyces et universits, hpitaux, tlcommunication, etc... LEtat finance ses activits soit par les ressources ordinaires, soit par les emprunts. En Tunisie, les ressources ordinaires de lEtat sont constitues hauteur de 87% de recettes fiscales1, le reliquat provient des ressources naturelles et des entreprises publiques. B. Importance de la fiscalit pour les citoyens Les citoyens sont la fois les sujets qui supportent limpt et les bnficiaires, en retour, des services financs par limpt. Toute gratuit de service public est finance par limpt. Ainsi, si les tudiants ne se soucient pas du financement de leurs tudes, cest parce que les dpenses de luniversit sont prises en charge par lEtat, autrement dit par limpt. Mais do provient limpt ? Bien entendu, il provient, en dernire analyse, des citoyens sous la forme de prlvements de plusieurs sortes. Dans toute action, dans tout acte, dans toute activit conomique et sociale, vous rencontrez limpt que ce soit en tant quutilisateur dun service gratuit ou subventionn (cest--dire offert un prix infrieur son cot conomique) ou bien en tant que contribuable qui supporte limpt de faon visible ou invisible, consciente ou inconsciente. A titre dexemples :
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volution des recettes du budget ordinaire : Prvisions 2002 Prvisions 2001 Ralisation 2000 % 83% 17% 100%
(en millions de dinars) Ralisation 2000 5.208 929 6.137 % 85% 15% 100%
% % Recettes fiscales 6.584 87% 6.232 88% 5.677 Recettes non fiscales 977 13% 838 12% 1.185 Total des recettes ordinaires 7.561 100% 7.070 100% 6.862 (Source : Rapport sur le projet de loi de finances pour l'anne 2002, Novembre 2001)
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- Lorsque vous consommez un bien ou un service, une partie du prix que vous payez est constitue par limpt (notamment la taxe sur la valeur ajoute). - Lorsque vous travaillez dans une entreprise quelconque, sur la rmunration que votre employeur vous verse, il prlve une partie pour limpt : la retenue la source au titre de limpt sur le revenu des personnes physiques (I.R.P.P). - Lorsque vous bnficiez de la gratuit de lenseignement, vous bnficiez indirectement de limpt. - Si vous vous sentez en scurit, cest limpt qui finance la scurit publique. - La justice laquelle peut recourir tout citoyen est finance par limpt. Par ailleurs, l'inflation produit l'gard du citoyen un effet d'amputation sur son pouvoir d'achat similaire celui de l'impt. Or un dsquilibre important des finances publiques constitue un facteur favorable l'inflation. C. Importance de la fiscalit pour les entreprises "si la rgle fiscale est impose par l'Etat, dans son intrt, pour rgler ses rapports financiers avec les particuliers, il n'en demeure pas moins que lorsque la rgle est applique aux entreprises, la lourdeur de la charge financire en dcoulant les incite intgrer la variable fiscale dans toute dcision de gestion." 1 Lentreprise est la fois un contribuable 2 au titre des impts quelle supporte et redevable 3 au titre des impts quelle fait supporter ses clients ou quelle retient la source sur les sommes dues certains fournisseurs ou ses salaris. Limpt constitue pour lentreprise un cot ou un lment qui peut influencer sa capacit de faire face la concurrence lorsquelle ne peut le rpercuter sur le client. Les entreprises ont donc intrt adopter une stratgie de scurit et doptimisation lgard de limpt : Scurit : par le respect des rgles fiscales et loption la rgularit fiscale. Optimisation : par une bonne connaissance de la fiscalit et lutilisation optimale des options et solutions avantageuses pour lentreprise. Les autres stratgies de fraude totale ou partielle aboutissent gnralement exposer la fois l'ensemble macro conomique et l'entreprise elle mme des crises dont l'effet peut tre grave. La fraude fiscale peut aussi crer une situation de rente (gain non justifi par une valeur ajoute conomique) incompatible avec l'efficience conomique.
Patrick Serlooten, Droit fiscal des affaires, dition L.G.D.J., page 9. Contribuable : Toute personne astreinte au paiement d'un impt et qui en est le point de chute c'est--dire celle qui le supporte effectivement. 3 Redevable : Personne qui entre dans le champ d'application d'un impt ou d'une taxe mais qui n'en supporte, en principe, lgalement que le paiement effectif. Le redevable paie un impt qu'il fait supporter d'autres contribuables. 4 D'aprs la dfinition du professeur Gaston Jse.
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C. Limpt, une participation aux charges publiques en fonction des facults contributives Il sagit l dun principe inscrit la dclaration des droits de lhomme et du citoyen de 1789 qui dispose dans son article 13 : "une contribution commune est indispensable ; elle doit tre galement rpartie entre les citoyens en raison de leurs facults contributives." Dans le mme esprit, l'article 16 de la constitution dispose : "Le paiement de l'impt et la contribution aux charges publiques, sur la base de l'quit, constituent un devoir pour chaque personne". D. Limpt, expression de la souverainet Limpt est dfini comme un prlvement pcuniaire par voie dautorit, titre dfinitif et sans contrepartie. Il est la manifestation de la souverainet de ltat do labsolue ncessit du consentement des contribuables, consentement exprim, la suite d'un dbat contradictoire, par le biais de leurs reprsentants (les dputs l'assemble nationale). Dans ce sens, larticle 34 de la constitution dispose : "sont pris sous forme de lois les textes relatifs lassiette et aux taux des impts au profit de ltat, sauf dlgation accorde au Prsident de la Rpublique par les lois de finances et les lois fiscales". E. Impact des diffrentes thories justificatives sur les systmes fiscaux Les diffrentes thories explicatives des fondements de l'impt connaissent des limites et subissent des critiques. Nanmoins, les systmes fiscaux effectifs sont souvent une synthse de ces diffrentes thories, chacune des thories marquant plus ou moins les mesures fiscales selon les courants de pense politique, la politique des gouvernements et les conjonctures. Une certaine synthse de ces diffrentes thories apparat aussi travers larticle 16 de la constitution tunisienne qui dispose : le paiement de limpt et la contribution aux charges publiques, sur la base de lquit, constituent un devoir pour chaque personne. Au nombre des critiques et limites des diffrentes thories justificatives du prlvement fiscal, on peut citer : 1 - L'impt, contrepartie des services de l'tat : Cette conception qualifie d'individualiste a volu vers la thse de l'impt prix des services rendus par l'tat. Hormis l'exemple des redevances, la limite de la thse de l'impt contrepartie ou prix des services rendus par l'tat est l'impossible correspondance entre les impts pays par un contribuable donn et les services dont il bnficie en contrepartie. 2 - L'impt, expression de la solidarit nationale : La thse de la solidarit nationale connat des limites ds qu'on passe du collectif l'individuel. Les prlvements obligatoires qui comprennent, en plus des impts, les cotisations sociales, sont une manifestation de cette thse. De mme, en cas de catastrophe naturelle, les citoyens sont souvent appels verser des contributions de solidarit. La solidarit n'implique pas un droit individuel sur la communaut en cas de renversement dans la situation du contribuable. Ainsi, par exemple, un contribuable, qui paie des impts pendant les annes de prosprit, ne pourra pas rclamer d'tre pris en charge s'il vient perdre toute sa fortune pour une raison ou une autre. Nanmoins, dans les systmes fiscaux des pays dvelopps, il a t introduit une nouvelle technique permettant le remboursement d'une partie des impts pays prcdemment en cas de retournement de situation d'une certaine catgorie de contribuables. Il s'agit de la technique du carry-back ou du report en arrire. 3 - L'impt, une participation aux charges publiques en fonction des facults contributives : Cette thorie est celle qui a le plus influenc la pense fiscale contemporaine. Parmi ses manifestations, la progressivit des taux d'imposition en fonction du volume des revenus imposables, la franchise accorde aux revenus faibles ou encore la faible imposition des rgimes forfaitaires. Certaines applications de la thorie de la facult contributive transgressent les principes fondamentaux d'une gestion saine de l'conomie. Ainsi, par exemple, l'exonration des rgimes forfaitaires de la TVA institue une concurrence dloyale incompatible avec un principe fondamental de l'conomie de march. Une application inefficace de la thorie de la facult contributive cre des injustices socialement et conomiquement nuisibles. 4 - L'impt, expression de la souverainet : Plus le dbat autour de l'impt est contradictoire, multiple et vari, plus les chances d'aboutir aux meilleures solutions sont favorises. Le consentement l'impt est l'expression d'une majorit. Il ne peut tre le fruit d'une unanimit. Ce sont les reprsentants de l'opinion majoritaire qui consentent l'impt. Cependant, le consentement l'impt par la majorit, qui confre l'impt un pouvoir de contrainte le rendant obligatoire tous, ne signifie pas le consentement l'impt par chacun des contribuables pris individuellement.
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De mme, l'impratif de rechercher une comptitivit fiscale 1 dicte par la globalisation de l'conomie ainsi que l'adhsion aux accords internationaux de libre change limitent la libert d'action des lgislateurs nationaux et limitent, par l mme, l'expression de la souverainet nationale.
Le philosophe tunisien Ibn Khaldoun a dj dcrit ce phnomne dans Al Moukaddama, il y a de cela 5 sicles. Moyennant adaptation notre langage moderne, voici la pense fiscale qu'Ibn Khaldoun exprimait dans le chapitre 36 d'Al Moukaddama intitul "mcanisme des impts" :
"Le pouvoir apparat, avec son despotisme et sa culture sdentaire porte vers le raffinement. Ses dignitaires adoptent des habitudes de "sophistication" (tahadhluq). Du coup, ils augmentent les impts individuels sur les contribuables. Il leur faut obtenir un accroissement du revenu de l'Etat. Ils frappent de droit les oprations commerciales et disposent des douanes aux portes des cits. Ainsi, les impts augmentent rgulirement, proportionnellement (miqdran ba'da miqdr) l'accroissement progressif (tadarruj) du luxe, des besoins et des dpenses de l'Etat. Finalement, les impts crasent et surchargent le peuple. Ils deviennent une obligation et une tradition. En effet, les augmentations ont t progressives, de sorte que nul ne sait exactement quel en est le responsable. Elles sont comme une ncessit coutumire. Plus tard, l'impt dpasse les limites de l'quit. Du coup, le peuple perd toute disposition pour le dveloppement (i'timr). Il compare, son maigre revenu, les dpenses et les impts de l'Etat, et il perd tout espoir. Beaucoup renoncent entreprendre. Le rsultat est une baisse gnrale du revenu national, consquence de la diminution des contribuables. Parfois, le fisc prtend se tirer d'affaire en augmentant le taux des impts, jusqu'au moment o la limite du possible est atteinte : le cot des produits est trop lev, les impts sont trop lourds et tout espoir de gain demeure thorique. En consquence, le revenu national continue dcrotre et les taux des impts augmenter dans l'espoir que ceci compensera cela. Finalement, la chute de la civilisation ('umrn) suit la disparition de toute possibilit d'entreprendre (i'timr), et c'est l'Etat qui en ptit, puisque c'est lui le bnficiaire du dveloppement.
Un systme fiscal est comptitif lorsqu'il entrane une imposition moins lourde que celle des autres pays. La comptitivit est ralise par des taux d'imposition allgs, des techniques simples et claires, des assiettes d'imposition conues de faon rationnelle et un trs fort attachement l'quit fiscale.
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Si l'on a bien compris ce qui prcde, on verra que le meilleur moyen de dvelopper l'conomie, c'est de diminuer le plus possible les impts sur les producteurs. De cette faon, ceux-ci auront l'esprit d'entreprise, parce qu'ils seront mus par l'espoir du profit (manfa'a)."
2 - Arbitrage entre impt et emprunt : L'tat se finance par les recettes propres (impts, richesses naturelles, prlvements sur les bnfices des entreprises publiques) et par emprunt. Le financement par emprunt est utilis pour couvrir le dficit budgtaire. Il aboutit transfrer sur les gnrations futures des charges de dpenses actuelles. On considre qu'un tel procd peut tre justifi lorsqu'il permet de financer des investissements qui augmentent le potentiel de cration de richesses de l'conomie (dpenses d'investissements rentables). En priode d'inflation, l'emprunt rembours en monnaie dvalue, produit pour la partie correspondant la dprciation de la monnaie un effet similaire celui de l'impt : ponction sur le pouvoir d'achat et la richesse des contribuables. 3 - Le dficit budgtaire : Le dficit budgtaire correspond au surplus des dpenses, hors remboursement du principal de la dette, sur les recettes. Il correspond aussi la diffrence entre les nouveaux emprunts contracts pour financer le budget et les remboursements en principal de la dette au cours de l'exercice. On considre qu'un dficit budgtaire de l'ordre de 3% est compatible avec une gestion saine des finances publiques. Un dficit budgtaire trop lev renchrit le taux d'intrt. B. La fonction conomique de limpt : La fonction conomique de limpt prend une dimension de plus en plus importante dans la dtermination des politiques fiscales. Aussi, cette fonction comporte-t-elle de nombreux aspects qui ont une incidence directe sur la sant de lconomie dun pays : - Les prlvements fiscaux, frais gnraux de l'conomie ; - La fiscalit, outil de politique conomique ; - Le taux de pression fiscale ; - Incidence de la fiscalit sur la qualit de la concurrence ; - Incidence de la fiscalit sur la comptitivit des entreprises tunisiennes ; - Ncessit de comparer son systme fiscal avec celui des autres pays ; - Incidence de la fiscalit sur les prix ; - Incidence de la fiscalit sur la trsorerie de l'entreprise ; - L'effet d'inhibition fiscale. - L'effet de rente fiscale. 1 - Les prlvements fiscaux, frais gnraux de l'conomie : Les prlvements fiscaux visent couvrir les dpenses de fonctionnement ncessaires l'efficacit de l'tat. Dans ce sens, ils correspondent aux sommes ncessaires la couverture des frais gnraux de l'conomie. Moins les frais gnraux ncessaires l'efficacit de l'tat sont levs, plus les ressources consacres la production sont leves. Toutefois, les recettes fiscales utilises pour financer les investissements en ressources humaines (ducation, formation, sant, etc...) et en infrastructure (routes, communications, quipements collectifs, etc...) constituent de vritables investissements crateurs de richesses. Certains courants de pense considrent, nanmoins, que l'intervention de l'Etat doit rester rsiduelle pour se limiter aux investissements d'utilit collective que le secteur priv ne peut entreprendre pour dfaut d'intrt ou par manque de moyens (faible concentration du capital). Pour ces courants, aujourd'hui dominants, la meilleure des impositions est la plus lgre. 2 - La fiscalit, outil de politique conomique : La prise en compte des incidences fiscales par les dirigeants d'entreprise dans leurs prises de dcisions conomiques, l'incidence de la fiscalit sur les prix et par voie de consquence sur la consommation, font que l'Etat peut utiliser les mesures fiscales pour orienter les choix conomiques. C'est le cas notamment pour encourager l'investissement dans les secteurs cibls et l'exportation par le code d'incitations aux investissements. 3 - Le taux de pression fiscale : Le taux de pression fiscale mesure la part du Produit Intrieur Brut (P.I.B.) au prix du march prlev par l'Etat sous la forme de recettes fiscales. Le Produit Intrieur Brut au prix du march correspond la somme des valeurs ajoutes produites par l'ensemble des agents conomiques exprime taxes prleves sur les consommations comprises. Ainsi le taux de pression fiscale se calcule selon la formule suivante : Somme des recettes fiscales / Produit Intrieur Brut (au prix du march) = I / P
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A titre d'exemple, si les recettes fiscales se sont leves en 2002 6,584 milliards de dinars alors que le PIB atteint 31,267 milliards de dinars, le taux de pression fiscale est de : 6,584 / 31,267 x 100 = 21,1% Le taux de pression fiscale a une incidence directe sur l'pargne nationale et la capacit comptitive des entreprises. Une tude empirique mene par Wagner a pu tablir une relation entre le taux de pression fiscale et le niveau de dveloppement d'un pays. Cette relation appele "loi de Wagner" postule que la dpense publique en % du P.I.B. tend s'lever quand un pays s'enrichit 1. 4 - Incidence de la fiscalit sur la qualit de la concurrence : Un des lments clefs de l'conomie de march est l'existence d'une concurrence loyale entre les oprateurs conomiques. Le caractre loyal de la concurrence relve de la responsabilit de l'tat et dtermine sur une longue priode l'aptitude et la capacit comptitive d'une conomie. Lorsqu'il existe une fraude fiscale fortement rpandue, elle peut fausser le jeu de la concurrence. Dans un tel contexte, plus les taux d'imposition sont levs, plus la rente du fraudeur est forte. 5 - Incidence de la fiscalit sur la comptitivit des entreprises tunisiennes : Le prlvement fiscal est en dernire analyse un prlvement sur l'pargne des entreprises et sur le pouvoir de consommation et l'pargne des mnages. Ainsi, l'Excdent Brut des Entreprises (l'excdent brut d'exploitation reprsente le rsultat comptable courant avant charges financires, dotations aux amortissements et provisions et impt sur les bnfices) est rparti entre trois agents : - Les banques sous forme d'intrts bancaires. - L'tat sous forme d'impt sur les bnfices. - L'entreprise sous forme de cash-flow. Plus le taux de pression fiscale est fort, moins la part restant l'entreprise et lui permettant de rmunrer ses actionnaires, d'autofinancer et de dvelopper ses activits, est leve. Il en est de mme de la qualit de la concurrence qui peut tre biaise par l'impt. Enfin, des erreurs conceptuelles dans la conception des rgles fiscales peuvent, paradoxalement, favoriser les oprateurs trangers ou favoriser un mauvais comportement conomique. L'ensemble de ces lments font que les autorits fiscales doivent s'enqurir en permanence de l'incidence relle du systme fiscal sur la comptitivit des entreprises tunisiennes. 6 - Ncessit de comparer en permanence son systme fiscal avec celui des autres pays : La mondialisation de l'conomie, l'intgration de l'conomie tunisienne dans le march mondial rendent ncessaire une comparaison permanente entre les dispositions fiscales nationales et celles rgissant les entreprises des autres pays et tout spcialement des pays concurrents. L'objectif est de ne jamais handicaper l'entreprise tunisienne par une disposition fiscale trop lourde par rapport la fiscalit rgissant les entreprises dans les pays concurrents. L'exemple de la fiscalit des tats-Unis illustre l'ide de rechercher doter les entreprises oprant sur le territoire amricain d'un avantage fiscal comparatif. En prsentant le systme fiscal amricain, Francis Lefebvre avance la conclusion suivante : "L'incitation la plus importante en faveur des investissements trangers aux tats-Unis rside dans le rgime fiscal amricain lui-mme. En effet, le taux maximum de l'impt est de 28% pour les personnes physiques et de 34% pour les socits." 2 7 - Incidence de la fiscalit sur les prix : La fiscalit est une composante des prix par le biais de la rpercussion : (1) Les impts dits indirects qui frappent la consommation sont une composante du prix. Ils sont gnralement ajouts au prix pour tre supports par le consommateur. Nanmoins, lorsque la demande d'un produit est lastique, une augmentation du taux de la TVA entrane une diminution de la demande et de la consommation. (2) Les autres impts font partie des cots de revient. Ils sont rpercuts sur les prix moins que le prix fix par le march n'empche, pour une priode correspondant un cycle conomique, leur rpercussion directe sur le prix de l'offre. 8 - Incidence de la fiscalit sur la trsorerie des entreprises : Les entreprises sont dbitrices relles l'gard de certains impts (au titre des impts qu'elles supportent effectivement c'est--dire pour lesquels elles constituent le point de chute de l'impt) et simples dbitrices fiscales l'gard d'autres impts (au titre des impts qu'elles rpercutent - impt sur la consommation) et au titre des impts qu'elles retiennent la source.
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Lorsqu'elles sont charges de collecter l'impt telle que la TVA, elles doivent reverser cette TVA abstraction faite de son recouvrement auprs des clients. L'entreprise peut ainsi tre appele payer la TVA au trsor avant de l'avoir effectivement encaisse auprs des clients. D'un autre ct, il arrive que la TVA paye aux fournisseurs dpasse la TVA collecte auprs des clients. Dans ce cas, l'entreprise dgage un crdit d'impt ne pouvant donner lieu remboursement que partiellement et aprs 6 mois de crdit permanent. Ces deux exemples dmontrent que l'impt peut crer un besoin de financement qui affecte la trsorerie de l'entreprise. Dans certains cas, l'entreprise peut tre amene emprunter pour faire face et honorer ses chances fiscales. Dans d'autres cas tel que le cas d'une entreprise qui ralise toutes ses ventes au comptant alors qu'elle bnficie d'un crdit fournisseurs au titre de ses achats, la TVA est source de trsorerie pour l'entreprise. En conclusion, la fiscalit n'est jamais neutre au regard de la trsorerie. Alors qu'elle est gnralement source de besoin de trsorerie, elle peut, dans le cas exceptionnel de certaines branches d'activits, tre gnratrice de trsorerie. 9 - L'effet d'inhibition fiscale : L'acte de payer un impt n'est pas un acte naturel. L'homme, goste par nature, partage difficilement ses richesses ou ses revenus. Ainsi chaque impt a un effet d'inhibition qui peut mener, dans les cas extrmes, jusqu' faire renoncer l'activit ou la rduire dlibrment pour viter l'impt. La diffusion d'une bonne culture fiscale et d'une bonne culture conomique sont de nature rduire cet effet. Mais, toujours convient-il d'intgrer dans tout raisonnement de politique fiscale l'effet inhibitif de l'impt. La prise en compte de l'effet d'inhibition fiscale amne rduire le nombre d'impositions notamment par la suppression des impositions faible rendement et tudier l'impact de chaque imposition sur le comportement conomique des contribuables. 10 - L'effet de rente fiscale : L'effet de rente fiscale se produit notamment dans les trois situations suivantes : a) Lorsque les techniques fiscales applicables comportent des anomalies conceptuelles qui favorisent les uns au dtriment des autres. Un exemple de ce type d'anomalie est fourni par la dispense des assujettis partiels de la TVA au titre de leurs achats pour le secteur non assujetti, de la majoration de 25% applicable aux non assujettis totaux. b) Lorsqu'une entreprise ou un individu ralise des conomies fiscales dues aux avantages fiscaux qui le dispensent de contribuer la couverture des charges publiques sans intrt pour la communaut. A ce titre, il convient de remarquer que le systme des avantages fiscaux en Tunisie joue souvent un rle de correctif des anomalies du systme de droit commun plutt que comme un vritable systme d'avantages. c) Lorsqu'une personne ralise une conomie fiscale en recourant la fraude ou augmente sa part de march en rpercutant l'effet de la fraude fiscale. Dans ces trois cas, il se produit un effet de rente fiscale qui limite long terme la comptitivit de l'conomie d'un pays. C. La fonction sociale de l'impt La fonction sociale de l'impt comporte deux aspects : - L'aspect contribution quitable la couverture des charges publiques : les conditions d'exercice du devoir fiscal des citoyens ; - Et la recherche d'une rgulation sociale par le biais de la redistribution des revenus. 1 - Les conditions d'exercice du devoir fiscal des citoyens : Le principe de la contribution quitable de tous la couverture des charges fiscales est un principe constitutionnel. Il en est de mme du principe de l'galit des citoyens devant la loi fiscale. La contribution quitable suppose le respect de la rgle d'universalit de l'impt, rgle qui se traduit par la participation relle de tous, dans les mmes conditions, au financement des charges publiques. 2 - La rgulation sociale par l'impt : Les mcanismes de l'conomie de march et le sous dveloppement conomique crent des distorsions justifiant l'intervention de l'tat pour procder aux corrections ncessites par les quilibres sociaux et le dveloppement humain. Aussi, appartient-il l'tat, par le biais de la fiscalit et des transferts, de procder aux corrections et la rgulation sociales ncessites par le dveloppement conomique et humain.
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La fiscalit nationale doit, ds lors, tenir compte de la fiscalit des principaux pays partenaires et s'efforcer d'tre moins lourde. 6. Le principe d'efficacit L'impt doit tre administr par l'tat et respect par les oprateurs efficacement, au moindre cot. Le principe de simplicit est en corrlation avec le principe d'efficacit fiscale. Aussi, faut-il admettre que le meilleur systme fiscal ne vaut que par l'administration qui le met en uvre. Une administration efficace suppose une application gnralise de l'impt, un pilotage et une surveillance administratives performants. De mme, qu'elle suppose que l'impt soit effectivement prlev sur des profits rels (Imposition directe) ou sur la vritable valeur ajoute (TVA-non rmanente) et que le contribuable ait dgag effectivement la trsorerie ncessaire pour l'acquitter. Une administration efficace suppose aussi que la pratique du contrle fiscal ne soit pas une source de frustration et ne vienne pas affecter la confiance et l'esprit d'initiative des oprateurs conomiques. Il est absolument ncessaire que la lgitimit du contrle soit admise. Des procdures de vrification et de contentieux dfinies aprs un dbat contradictoire impliquant toutes les parties concernes, des rgles d'imposition quitables, claires et sans pige cimentent l'engagement commun et forment la base thorique du contrle lgitime. Arbitrage des conflits entre les principes conomiques d'imposition Alors que les principes conomiques de l'imposition guident avec pertinence la rflexion et l'action de lgifration fiscales pour que l'impt ne dgnre pas en facteur anti-dveloppement, il n'est pas toujours possible de concilier entre tous les principes en mme temps : Certains principes sont complmentaires : la neutralit dpend d'une bonne application de la loi alors que la simplicit aide la bonne application de la loi. D'autres principes peuvent tre en conflit : le principe d'efficience et le principe d'quit ne se conjuguent pas toujours avec le principe de la simplicit, de mme que le principe d'efficience peut s'exercer au dtriment de l'quit. D'o, un ncessaire arbitrage entre les principes lorsqu'ils sont en conflit. Cet arbitrage s'effectue en fonction des objectifs explicites ou implicites que privilgie l'tat. Les conflits entre principes imposent donc que l'on admette une certaine marge de tolrance qu'il convient de dfinir pour l'application des principes conomiques d'imposition. De mme, nous devons tre conscients que lorsqu'on rclame de privilgier un principe, cela peut se faire au dtriment d'un autre principe. Le tout c'est de savoir maintenir les transgressions dues aux arbitrages invitables un niveau compatible avec les objectifs et la philosophie gnrale d'une fiscalit non nuisible l'conomie. Pour ce faire, il est fondamental que les rgles fiscales soient cohrentes entre elles et que la pratique de l'administration soit crdible pour viter de dsorienter les oprateurs conomiques et de crer un sentiment de frustration fiscale de nature influencer l'allocation des ressources vers les domaines oisifs ou spculatifs.
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fiscales tunisien ne permet aucune remise individuelle de pnalits. Seule l'amnistie permet donc une remise des pnalits au profit des contribuables qui se conforment aux conditions qu'elle exige. 2 - Le caractre gnral de l'imposition : Les impositions sont institues pour une application gnrale et impersonnelle. Elles sont exiges de tous les contribuables qui remplissent les conditions d'imposition. Le caractre gnral de l'imposition implique l'universalit de l'imposition et pose un problme de territorialit fiscale. a) L'universalit exprime le caractre impersonnel des impositions. Les rgles d'imposition sont les mmes pour tous. Il en est de mme des conditions d'exonration. b) Quant la territorialit, elle permet de fixer la zone gographique du champ d'application de l'imposition. La territorialit rend la loi fiscale applicable tous ceux qui se trouvent dans le champ territorial de l'impt et tous les biens qui s'y produisent ou s'y consomment. L'application de la territorialit de l'imposition fait gnralement abstraction de la nationalit du contribuable. Elle peut avoir des applications spcifiques chaque type de produits ou d'imposition. Les conventions internationales de non double imposition peuvent amnager les rgles de territorialit de l'imposition. Les impts et taxes tunisiens s'appliquent, en principe, au territoire tunisien (terrestre, maritime et arien). Nanmoins, certains revenus de source trangre peuvent tre imposs en Tunisie ; de mme que certains revenus de source tunisienne ne sont imposes qu' l'tranger ou sont soumis en Tunisie selon un mode spcifique. A l'intrieur du pays, certains rgimes d'avantages fiscaux peuvent, pour des considrations conomiques et sociales, tre rservs certaines rgions dlimites. 3 - L'absence de contrepartie directe : L'impt est d sans contrepartie. Il n'est pas la rmunration d'un service ou d'un bien reu en change mais la participation par voie d'autorit au financement de l'Etat. 4 - Le caractre pcuniaire de l'impt : L'impt est pay en argent ayant cours lgal. Il ne peut faire l'objet de dation en paiement. 5 - Le caractre dfinitif de l'impt : Contrairement lemprunt, limpt est pay titre dfinitif. Il ne peut faire lobjet de remboursement. Nanmoins, lorsquil est pay par erreur, limpt indu est remboursable sur demande crite et motive dpose auprs des services comptents de ladministration fiscale dans un dlai maximum de trois ans compter de la date laquelle limpt est devenu restituable et au plus tard dans un dlai de cinq ans compter de la date du recouvrement sauf lorsque limpt est devenu restituable en vertu dun jugement ou dun arrt de justice (Code des droits et procdures fiscaux, articles 28 35). Le caractre dfinitif de limpt connat certains amnagements dans les systmes fiscaux des pays dvelopps. Ainsi par exemple, limpt sur les socits pay pendant les annes bnficiaires devient remboursable, aux tats-Unis et en France, si la socit qui la pay venait dgager des pertes. Cest la technique du carry-back ou report en arrire. 6 - La nature lgislative de l'impt : L'impt doit tre vot par l'assemble nationale qui peut, nanmoins, dlguer dans la loi de finances ou une loi fiscale un tel pouvoir au Prsident de la Rpublique. Le vote des dputs exprime le consentement populaire l'impt. 7 - La finalit de couverture des charges publiques : L'impt est prlev en vue de faire face aux dpenses ncessaires au fonctionnement de l'tat. Il ne peut, par consquent, tre prlev que dans le cadre de l'autorisation donne annuellement au gouvernement par la loi de finances.
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- Impt direct, Impt indirect. - Impt de rpartition, Impt de quotit. 1 - Distinction entre impt, taxe et redevance a) les dfinitions de base : Impt : L'impt est vers l'tat ou aux collectivits locales titre obligatoire par le contribuable sans contrepartie directe. Le professeur Gaston Jse dfinit l'impt comme tant une prestation pcuniaire, requise des particuliers par voie d'autorit titre dfinitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques. Taxe : La taxe est verse, titre obligatoire, l'tat ou une collectivit en contrepartie d'un service dont profite le payeur ou dont il aurait pu profiter. Redevance : La redevance est verse en contrepartie d'un service utilis par le payeur. Elle n'est par consquent acquitte que par les usagers d'un service public. Distinction entre taxe et redevance : Le critre gnralement retenu pour distinguer la taxe de la redevance est celui de l'quivalence. En appliquant ce critre, on est en prsence d'une taxe lorsque le montant d n'est pas quivalent au service fourni ou qu'on aurait pu obtenir. En revanche, il s'agit de redevance lorsqu'il y a quivalence entre le montant du prlvement et la prestation obtenue par l'usager. En outre, le terme contribution qui signifie dans le langage courant, l'impt pay l'tat, d'o la classification des impts et taxes en contributions directes et contributions indirectes, et qui a donn naissance au terme contribuable, est utilis dans certains cas pour dsigner un impt gnralement de solidarit. Il en est de mme du terme droit qui est parfois utilis pour dsigner une imposition. b) Les confusions dans le langage fiscal : En pratique, les dlimitations tablies par les diffrentes dfinitions ne sont pas respectes. Ainsi, par exemple, la Taxe sur la Valeur Ajoute paye sans contrepartie aurait d s'appeler Impt sur la Valeur Ajoute. 2 - Impt unique ou impts multiples : Deux coles se sont confrontes : l'une prnait un impt unique permettant de couvrir l'ensemble des charges publiques, lautre prconisait la pluralit des impts et assiettes. Ce dbat ne prsente plus aujourdhui quun intrt historique, la question ayant t dfinitivement tranche en faveur du systme dimpts multiples. Nanmoins, nous avons en Tunisie une application de fait de la thorie de limpt unique avec le rgime dimposition forfaitaire. 3 - Impt rel, impt personnel : Alors que limpt rel sapplique un bien (TVA, taxe sur les immeubles btis, ...), limpt personnel est tablie en tenant compte de la situation propre la personne imposable (Impt sur le revenu). 4 - Impt proportionnel, impt progressif, impt fixe : Est proportionnel limpt dont le taux est constant pour lensemble de lassiette imposable. Bien quexceptionnels, certains droits de consommation sappliquent en fonction du volume ou du poids. Limpt progressif est un impt proportionnel ou fixe qui augmente par pallier en fonction de laugmentation de la base imposable. Limpt fixe est un impt dont le montant prdtermin est appliqu de faon mcanique (avec ou sans amnagement) telle que la Taxe de voyage. 5 - Impt sur le revenu, impt sur le capital, impt sur la consommation : Cette distinction est de nos jours lune des plus significatives car elle correspond la structure de nombreux systmes fiscaux dans le monde. a) Impt sur le revenu : Limpt ou les impts sur le revenu frappent les revenus des contribuables personnes physiques (en Tunisie, lIRPP et limpt sur la plus-value immobilire) et les revenus des socits (Impt sur les socits). Cet impt conjugue deux composantes : l'assiette ou la base de calcul et les taux appliqus. Son rendement est corrl avec le dveloppement conomique et civique. Aux tats-Unis et au Japon, les impts sur le revenu constituent la principale ressource fiscale. b) Impt sur le capital : Limpt sur le capital atteint le capital lorsquil change de main ( loccasion dune transaction). Lexemple type dimpt sur le capital est le droit denregistrement. Il peut aussi dans certains pays frapper la fortune, il sagit de limpt sur la fortune qui nexiste pas en Tunisie. c) Impt sur la consommation : Limpt sur la consommation est un impt qui sapplique aux biens et services. Il est rpercut dun stade un autre pour avoir pour point de chute le consommateur final.
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6 - Impt direct, impt indirect : Cette distinction qui se superpose en grande partie avec la classification prcdente est aussi l'une des plus usites. L'impt direct est un impt qui s'applique une personne ou une proprit, il correspond au verbe "tre" ou "avoir" alors que l'impt indirect frappe une opration, un bien, un acte et correspond au verbe "faire". Une deuxime qualit distinctive consiste considrer que l'impt direct est support par celui qui le paie alors que l'impt indirect est directement rpercut sur le client. Mais s'il est ais de classer l'impt sur le revenu en impt direct et les impts sur la consommation en impts indirects, o peut-on classer les droits d'enregistrement ? 7 - Impt de rpartition, impt de quotit : L'impt de rpartition est celui dont le produit est fix l'avance puis rparti entre les diffrents contribuables. L'impt de quotit est celui dont le lgislateur fixe le taux et non la recette. En pratique, il n'existe plus d'impt de rpartition mais le taux d'un impt de quotit est souvent fix en fonction d'un objectif de recettes fix d'avance. B. Les diffrents rgimes dimposition Le systme fiscal tunisien, qui est un systme dclaratif, connat plusieurs modes de dtermination de lassiette ou base servant au calcul de limpt : le mode rel, le forfait, la retenue la source libratoire et le mode indiciaire. Le mode rel sapplique de faon systmatique lassujettissement la TVA et aux taxes assimiles1. Cest aussi le seul mode dimposition des personnes morales. En revanche, pour les personnes physiques, le rgime diffre selon le type de revenu. Ainsi, sont soumis : - au rgime des rmunrations nettes de retenues sociales avec un abattement de 10% : les traitements et salaires, - au rgime des montants bruts avec un abattement de 25% : pensions et retraites, - au rgime des recettes sans dduction de charges : les revenus de capitaux mobiliers et les revenus des valeurs mobilires imposables, - selon le rgime rel ou selon un rgime forfaitaire dimpt : les bnfices industriels et commerciaux (BIC), - selon le rgime rel ou selon un forfait dassiette : les bnfices non commerciaux et les revenus fonciers, - selon le rgime des recettes nettes de dpenses ou le rgime rel : les revenus des proprits non bties, - selon le rgime rel ou le rgime des recettes nettes de dpenses ou selon un forfait dassiette : les revenus agricoles et de pche. 1 - Le mode rel : Le mode rel consiste dterminer la base imposable partir des montants rels des oprations ralises. La tenue dune comptabilit rgulire et complte est le corollaire du mode dimposition selon le rgime rel. Dans ce contexte, les lments dimposition sont extraits de la comptabilit financire et peuvent tre vrifis, a posteriori, partir de cette comptabilit. Dans le rgime du rel, lassiette imposable peut tre bnficiaire ou dficitaire. En cas de dficit fiscal, le dficit est reportable mais lentreprise reste soumise selon un rgime de minimum dimpt. Le rgime du report des dficits est une composante importante du systme fiscal d'imposition des revenus et des bnfices. Il existe deux systmes de reports des dficits fiscaux qui se cumulent dans la plupart des pays : le report en avant et le report en arrire. Le report en avant consiste imputer les dficits d'un exercice sur les bnfices des exercices suivants. Le report en arrire consiste imputer les dficits d'un exercice sur les bnfices des exercices prcdents pour se faire rembourser l'impt sur les socits ou l'impt sur le revenu pay au titre des exercices prcdents. La plupart des systmes fiscaux retiennent les deux techniques de report des dficits la fois. D'autres systmes ne retiennent que le report en avant. Une fois la technique du report des dficits choisie, le point essentiel devient la fixation de la dure du report en avant et de la dure du report en arrire.
Nanmoins, un BNC ou un revenu foncier soumis la TVA est assujetti la TVA selon le rgime rel alors qu'il peut choisir le rgime du forfait d'assiette pour son imposition l'impt sur le revenu.
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Gnralement, pour l'harmonie du systme, la dure du report notamment en avant est, sauf exception pour de rares pays comme c'est le cas de la Tunisie, au moins gale la priode de prescription d'assiette. 2. Le rel simplifi : Ce rgime s'applique aux personnes physiques relevant de la catgorie des BIC dont le chiffre d'affaires annuel n'excde pas 100.000 dinars. Ce rgime est peu utilis en raison du fait qu'il vise la mme population que celle du forfait optionnel de 1.500 dinars par an. Il consiste simplifier dans le rgime rel les obligations comptables en les limitant la tenue : - d'un registre cot et paraph par les services du contrle fiscal sur lequel sont ports au jour le jour les produits bruts et les charges, sur la base des pices justificatives ; - et un livre d'inventaire cot et paraph par les services du contrle fiscal o sont enregistrs annuellement les immobilisations et les stocks. Les obligations dclaratives relatives aux tats financiers joindre la dclaration annuelle sont aussi rduites dans le rgime du rel simplifi : - un compte de rsultat selon un modle tabli par l'administration ; - et un relev dtaill des amortissements. 3 - Le forfait : La fiscalit tunisienne des personnes physiques connat plusieurs types de forfait : Le forfait dimpt et le forfait dassiette ainsi que dautres modes dimposition forfaitaires. a) Le forfait dimpt : qui sapplique aux bnfices industriels et commerciaux. Il est un impt presque unique se divisant son tour en deux sortes de forfait : le forfait lgal et le forfait optionnel. (1) Le forfait lgal : qui sapplique aux artisans et aux activits de prestations de services et aux activits de production, de transformation et de commerce de dtail qui satisfont l'ensemble des conditions dont notamment un chiffre daffaires annuel qui ne dpasse pas 30.000 dinars. Il est dtermin daprs un barme en fonction du chiffre daffaires dclar par le contribuable. Il est libratoire de la TVA. Mais il est major de 90% dacomptes provisionnels dfinitifs. (2) Le forfait optionnel : les forfaitaires dimpt (BIC et artisans) peuvent opter pour un forfait dimpt global annuel de 1.500 dinars (au lieu du plafond dimpt fix, pour un chiffre daffaires allant de 27.000 D 30.000 D, 700 D major de 90% dacomptes provisionnels dfinitifs). En contrepartie, ils ne peuvent faire lobjet dun redressement que lorsque ladministration tablit que leur chiffre daffaires annuel dpasse 100.000 dinars. b) Le forfait dassiette : il sagit dun mode particulier de fixation de lassiette imposable. Il sapplique dfaut du choix du mode rel aux bnfices non commerciaux, aux revenus fonciers et aux revenus agricoles des seules personnes physiques. Dans le rgime du forfait, aucun rsultat dficitaire nest reconnu. 4 - Autres modes de forfaits : Limpt sur la plus-value immobilire est dtermin selon un mode dassiette calcul selon des rgles particulires qui sapparentent au forfait dassiette. De mme, certains droits denregistrement et de timbre sont liquids selon un montant fixe abstraction faite du montant de lopration : constitution de socit, augmentation du capital, fusion, etc... 5 - Les retenues la source libratoires : Certains revenus verss aux personnes physiques ou morales trangres non rsidentes font l'objet d'une retenue la source libratoire de l'impt sur le revenu des personnes physiques ou de l'impt sur les socits. 6 - Les retenues la source dfinitives : Les revenus de capitaux mobiliers en dinars tunisiens raliss par les personnes morales non soumises limpt sur les socits ou qui en sont totalement exonres en vertu de la lgislation en vigueur ainsi que les Fonds communs de placement en valeurs mobilires sont soumis une retenue la source dfinitive et non susceptible de restitution au taux de 20%. 7 - Le mode indiciaire dassiette ou dimpt : Ce mode particulier assoit la dtermination de lassiette imposable ou du montant de limpt sur des lments physiques et matriels. A titre dexemple dimpts dtermins sur la base dlments matriels, on peut citer la taxe dhabitation, la vignette et la dtermination de lassiette imposable limpt sur le revenu selon les lments de train de vie. C. Le pouvoir de contrle de l'administration fiscale Le corollaire de tout systme dclaratif est le pouvoir de contrle accord l'administration fiscale. L'administration fiscale dispose d'une panoplie d'outils d'intervention et de contrle, pour lui permettre de contrler la fiabilit et la sincrit des dclarations et d'assurer la neutralit du systme fiscal par rapport au jeu de la concurrence conomique, savoir :
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- Le droit de visite et de perquisition. - La demande d'claircissements et de justifications. - Le droit de communication sur demande de l'administration. - Le droit de communication automatique. - La vrification ou contrle fiscal. Le pouvoir de contrle de l'administration s'exerce dans la limite des dlais de reprise et dans le respect des procdures de protection des contribuables rigoureusement dfinies par la rglementation. 1 - Le droit de visite et de perquisition : a) Le droit de visite Les agents de ladministration qualifis sont habilits visiter, sans avis pralable, les locaux professionnels, magasins ainsi que les entrepts qui en dpendent et dune manire gnrale tous les lieux utiliss pour les activits ou oprations soumises limpt et procder des constatations matrielles des lments relatifs lexercice de lactivit commerciale, industrielle ou professionnelle ou des registres et documents comptables. Les constatations matrielles, qui ne constituent pas un commencement effectif de la vrification approfondie de la situation fiscale, seffectuent sur la base dun ordre de mission spcial dont copie est dlivre, contre rcpiss, directement au contribuable ou son reprsentant au dbut de la visite. b) Le droit de visite en vue de perquisition Les agents de ladministration fiscale qualifis sont habilits, en cas dexistence de prsomption dexercice dune activit soumise limpt et non dclare ou de manuvres de fraude fiscale, procder, conformment aux dispositions du code de procdures pnales des visites et perquisitions dans les locaux souponns en vue de constater les infractions commises et de recueillir les lments de preuve y affrents. Les agents de ladministration fiscale peuvent procder la saisie de tous documents ou objets prouvant lexercice dune activit soumise limpt et non dclare ou prsumant une infraction fiscale. A loccasion de chaque visite de ce type, il est tabli un procs-verbal relatant le droulement de lopration et les constatations matrielles effectues avec description dtaille des objets et documents saisis. Une copie du procs-verbal est dlivre au contribuable ou son reprsentant contre rcpiss. 2 - La demande d'claircissement et de justifications : En vertu de l'article 6 du code des droits et procdures fiscaux, l'administration fiscale peut, dans le cadre du contrle ou de la vrification des dclarations, actes, crits, mutations, factures et documents utiliss ou justifiant l'tablissement des impts demander tous renseignements, claircissements ou justifications concernant la situation fiscale du contribuable. Elle peut tablir l'impt et rectifier les dclarations sur la base de prsomptions de droit ou de prsomptions de fait formes notamment de comparaisons avec des donnes relatives des exploitations, des sources de revenu ou des oprations similaires. 3 - Le droit de communication sur demande de l'administration : Ladministration peut sadresser au contribuable pour demander des informations. Elle peut aussi imposer aux tiers, ce qui pourrait tre vu comme une transgression du secret des affaires, de lui communiquer les donnes quils dtiennent. a) Le droit de communication auprs du contribuable Aux termes de larticle 8 du CDPF, le contribuable doit communiquer, toute rquisition des agents habilits de ladministration fiscale ses quittances, documents et factures relatifs au paiement des impts dont il est redevable ou justifiant laccomplissement de ses obligations fiscales. De mme, aux termes de larticle 6 du CDPF, ladministration fiscale peut, dans le cadre de ses activits de contrle et de vrification demander tous renseignements, claircissements ou justification concernant la situation fiscale du contribuable. Larticle 9 du CDPF met la charge des personnes soumises lobligation de tenir une comptabilit de communiquer aux agents de ladministration fiscale, tous registres, titres et documents, ainsi que les programmes, logiciels et applications informatiques utilises pour larrt de leurs comptes ou pour ltablissement de leurs dclarations fiscales. De mme, aux termes de larticle 7 du CDPF, ladministration fiscale peut demander aux personnes physiques, dans le cadre de la vrification de la situation fiscale, des tats dtaills de leur patrimoine et des lments de train de vie. b) Le droit de communication auprs de lEtat et organismes assimils Aux termes de larticle 16 du CDPF, les services de lEtat et des collectivits locales, les tablissements et entreprises publics, les socits et organismes contrls par lEtat ou par les
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collectivits locales doivent communiquer aux agents de ladministration fiscale sur demande crite et pour consultation sur place les registres de comptabilit, les factures et les documents quils dtiennent dans le cadre de leurs attributions ou dont la tenue leur est prescrite par la lgislation fiscale. Ils doivent, en outre, faire parvenir aux agents de ladministration fiscale, sur demande crite, des listes nominatives de leurs clients et fournisseurs comportant les montants des achats et des ventes de marchandises, de services et biens effectus avec chacun deux, et ce, dans un dlai ne dpassant pas 30 jours compter de la date de la notification de la demande. Ils ne peuvent, en labsence de dispositions lgales contraires, opposer lobligation du respect du secret professionnel aux agents de ladministration fiscale habilits exercer le droit de communication. c) Le droit de communication auprs des privs Les personnes morales du secteur priv et les personnes physiques doivent communiquer aux agents de ladministration fiscale sur demande crite et pour consultation sur place les registres, la comptabilit, les factures et les documents quils dtiennent et dont la tenue leur est prescrite par la lgislation fiscale. Elles doivent faire parvenir aux agents de ladministration fiscale, sur demande crite, des listes nominatives de leurs clients et fournisseurs comportant les montants des achats et des ventes de marchandises, de services et de biens effectus avec chacun deux, et ce, dans un dlai ne dpassant pas 30 jours compter de la date de la notification de la demande. Elles ne peuvent, en labsence de dispositions lgales contraires, opposer lobligation du respect du secret professionnel aux agents de ladministration fiscale habilits exercer le droit de communication. d) Le droit de communication auprs des banques Ladministration fiscale peut demander, dans le cadre dune procdure de vrification approfondie, aux banques de lui communiquer la liste des comptes ouverts au nom du contribuable. e) Droit de communication auprs des offices publics Les officiers publics et les dpositaires darchives et de titres publics sont tenus de communiquer pour consultation sur place, aux agents habilits de ladministration fiscale, les actes, crits, registres et pices des dossiers dtenus ou conservs par eux dans le cadre de leurs fonctions. Ils sont tenus galement de permettre ces agents de prendre, sans frais, les renseignements, extraits et copies ncessaires pour le contrle des actes et des dclarations. 4 - Le droit de communication automatique a) Lobligation de communication la charge des institutions publiques et assimiles Aux termes de larticle 16 du CDPF, doivent faire parvenir aux services comptents de ladministration fiscale, tous les renseignements relatifs aux marchs pour construction, rparation, entretien, fourniture, services et autres objets mobiliers quils passent avec les tiers, les organismes et entreprises suivants : (1) Les services de lEtat ; (2) Les collectivits locales ; (3) Les tablissements publics ; (4) Les entreprises publiques ; (5) Toute socit dans le capital de laquelle lEtat dtient directement ou indirectement une participation. Cette dclaration des marchs conclus avec les tiers est faite selon un modle tabli par ladministration dans un dlai de 30 jours de la date de passation du march. b) Lobligation de communication la charge du ministre public Aux termes de larticle 18 du CDPF, le ministre public communique aux services de ladministration fiscale, tous les renseignements et documents prsumant une fraude fiscale ou tout autre agissement ayant pour but de frauder limpt et de compromettre son paiement quil sagisse dune instance civile, commerciale ou dune instruction pnale mme termine par un non-lieu. 5 - Le contrle fiscal : En vertu de l'article 5 du code des procdures fiscaux, l'administration fiscale contrle et vrifie les dclarations, actes, crits, mutations, factures et documents utiliss ou justifiant l'tablissement des impts rgis par les dispositions du code des droits et procdures fiscaux et leur paiement ou prsents en vue de bnficier d'avantages ou de dgrvements fiscaux ou de la restitution des sommes perues en trop au titre de ces impts ; elle contrle galement le respect par le contribuable de ses obligations fiscales. En vertu de l'article 6 du code des droits et procdures fiscaux, l'administration fiscale peut, dans le cadre du contrle ou de la vrification prvus par l'article 5 prcdent, demander tous renseignements, claircissements ou justifications concernant la situation fiscale du contribuable. Elle peut tablir l'impt et rectifier les dclarations sur la base de prsomptions de droit ou de
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prsomptions de fait formes notamment de comparaisons avec des donnes relatives des exploitations, des sources de revenu ou des oprations similaires. En vertu de l'article 36 du code des droits et procdures fiscaux, la vrification fiscale prend la forme dune vrification prliminaire des dclarations, actes et crits dtenus par ladministration fiscale ou dune vrification approfondie de la situation fiscale du contribuable. La vrification fiscale prliminaire et approfondie sont rglementes par le code des droits et procdures fiscaux. D. Dfinition de certains concepts clefs L'tude de la fiscalit appelle dfinir les concepts usuels suivants : Assiette ou assiette d'imposition : l'assiette d'un impt est constitue par la base utilise pour calculer cet impt. Asseoir l'impt, c'est dterminer ses bases de calcul. Fait gnrateur : Le fait gnrateur de l'impt est constitu par l'vnement ou l'acte qui fait natre la dette vis vis du fisc. Le fait gnrateur de l'impt peut tre concomitant avec son exigibilit comme il peut en tre distinct. En principe, c'est le fait gnrateur de l'impt qui commande la loi applicable dans le temps en cas de changement de rgime fiscal. Exigibilit : La date d'exigibilit de l'impt est constitue par la naissance de l'obligation de dclarer l'impt ou la date partir de laquelle le fisc est en droit de le rclamer. En matire de TVA, la date d'exigibilit peut tre postrieure la date du fait gnrateur de l'impt. Liquidation : Liquider l'impt, c'est procder aux diffrentes oprations de dtermination et de calcul en vue d'arrter le montant net d au trsor. E. Les modes de recouvrement de limpt Le recouvrement est lopration qui consiste encaisser limpt et le faire rentrer dans la caisse du trsor. Le recouvrement peut tre concomitant avec la dtermination de limpt. Il est alors dit au comptant. Dans ce cas, lorsque le fait gnrateur se produit et que limpt devient exigible, le contribuable dpose sa dclaration fiscale accompagne du rglement. Le recouvrement peut aussi tre fractionn en plusieurs chances (paiement du reliquat de l'impt sur le revenu en deux fractions de 50% ou paiement du forfait optionnel de 1.500 D en une, deux, trois ou quatre fractions). Le recouvrement est souvent effectu par voie de retenues la source et avances. Dans ce cas, la retenue est le plus souvent constitutive d'un crdit imputable sur les impts dus par la personne qui subit la retenue (IR - IS ou TVA). Mais la retenue peut aussi tre libratoire ou dfinitive. Le recouvrement peut aussi tre concomitant avec la dtermination de l'impt mais au lieu dun paiement au comptant, le paiement seffectue par un effet chance dont le paiement est garanti par une banque. Cet effet est dit obligation cautionne. Ce procd est exclusivement utilis pour le paiement des droits dus l'importation. Le recouvrement peut enfin tre dissoci de lassiette, limpt est alors dtermin par ladministration puis recouvr par rle. 1 - Systme de base en Tunisie : Le systme dclaratif avec paiement au comptant lors du dpt de dclaration constitue la rgle en Tunisie, rgle qui ne connat que quelques rares exceptions. Ce systme est assorti de nombreuses retenues la source. Dans ce systme, lorsque le dclarant ne peut pas payer au comptant, il peut dposer sa dclaration au service du contrle fiscal et convenir dun chancier avec le receveur des impts. Nanmoins, tout retard de tout ou partie de l'impt entrane l'application d'une pnalit de retard dont les taux diffrent lorsque l'impt exigible est liquid spontanment au suite une intervention des services du contrle fiscal. En plus des pnalits de retard une amende de 100 D 10.000 D est paye, en cas d'intervention de services du contrle fiscal, par toute personne qui ne dpose pas une dclaration ou ne produit pas un acte ou un document dans les dlais prescrits par la lgislation fiscale. En revanche, lorsque par l'effet notamment des retenues la source, la dclaration dgage un crdit d'impt, le remboursement est possible sur demande du contribuable, demande qui dclenche souvent, un contrle fiscal (pralable ou a posteriori). 2 - Exceptions la rgle du recouvrement au comptant : - Les droits acquitts limportation peuvent tre pays par obligations cautionnes (pour certaines importations) 3 mois dchance. - La taxe dhabitation est recouvre par rle. - Reliquat de dclaration des revenus des personnes physiques et paiement du forfait optionnel de 1.500 D, dans les 2 cas sur option.
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VIII - La structure des recettes fiscales et les principaux traits caractristiques de la fiscalit en Tunisie
Se situant dans la moyenne des taux de prlvement en usage dans le monde, le taux de pression fiscale est de lordre des 21% du Produit Intrieur Brut en Tunisie. Avec lexistence dun secteur informel important, le taux de pression subi par la part de lconomie structure, fortement fiscalise, dpasse par hypothse le taux moyen de pression fiscale. Les prvisions de recettes fiscales extraites du budget de l'tat pour les annes 1999, 2000 et 2001 prsentes dans l'ordre dcroissant d'importance sont les suivantes :
G. Ardant, histoire de l'impt, tome 2, page 849, rapport par N. Baccouche en Droit Fiscal, Tome 1, page 139.
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(En %) 33,5% 10,76% 17,71% 61,52% 21,13% 82,65% 5,46% 3,62% 4,77% 1,46% 2,04% 100%
(En %) 32,80% 13,31% 17,65% 63,76% 19,75% 83,51% 5,16% 3,60% 3,93% 1,53% 2,27% 100%
(En %) 32,44% 14,45% 16,98% 63,87% 18,39% 82,26% 5,46% 3,56% 4,45% 2,29% 1,98% 100%
1) La TVA 2) Les droits de douanes 3) Les droits de consommation Sous-total 4) Avances et retenues la source Sous-total des impts perus de faon indirecte 5) Les acomptes provisionnels 6) Les droits denregistrement 7) La liquidation de l'impt sur le revenu et l'impt sur les socits 8) Les taxes diverses 9) Les droits sur les transports Total des recettes fiscales
Le rapport de prsentation du projet de la loi de finances pour l'anne 2002 tabli en novembre 2001 comprend les statistiques suivantes :
Prvisions 2002 Rgime Douanes intrieur Impts indirects TVA droits de consommation Les droits de douanes Autres Divers Recettes affectes Total des impts indirects Impt directs Impt sur le revenu - Impt sur salaires - Autres Impts sur les socits - Ptrole - Autres Total impts dus Total des recettes fiscales PIB Taux de pression 1100 608 434 282 2424 1300 960 340 720 180 540 2020 4444 1000 427 680 11 22 2140 Prvisions actualises 2001 Rgime Douanes Total intrieur 986 564 399 12 337 2298 1163 850 313 686 195 491 1849 4147 966 385 691 12 31 2085 1952 949 691 411 12 368 4383 1163 Ralisation 2000 Rgime Douanes intrieur 938 511 365 307 2133 1022 742 280 575 97 478 1597 3730 832 428 642 13 12 32 1947 -
720
686
575
2140
2085
1947
Il ressort de lexamen des recettes fiscales relles et des budgets pour lensemble de ces annes que la structure du systme fiscal tunisien est domine par sept caractristiques fondamentales : 1) L'accroissement continu des recettes fiscales un rythme fort depuis de nombreuses annes. 2) La prdominance de la TVA, des droits de consommation et des droits de douanes qui rapportent 58% des recettes fiscales ordinaires du budget. 3) L'importance des recettes perues la douane qui reprsentent 33% des recettes fiscales. Mais ce rapport ne cesse de s'amliorer en faveur du rgime intrieur. 4) L'volution constante de la part des impts directs dans les recettes fiscales qui dpassent la barre des 30% grce notamment l'largissement de la technique de la retenue la source. 5) La prdominance des traitements et salaires soumis la retenue la source sur l'impt sur le revenu soit 74% de l'impt sur le revenu en sachant que cet impt est de fait rpercut sur l'employeur. 6) La prdominance des retenues la source en matire dimposition des revenus. 7) Limportance des recettes fiscales affectes (taxes parafiscales affectes des fonds autonomes) qui reprsente 5% des recettes fiscales. Ces caractristiques font que les mcanismes clefs du systme fiscal tunisien relvent dune logique dimposition indirecte : collecte de limpt par un redevable autre que celui qui constitue le point de chute de limpt. La technique de fonctionnement des impts indirects qui consiste charger lentreprise de collecter limpt pour le compte de lEtat est largement tendue au recouvrement des
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impts directs, notamment en ce qui concerne les traitements et salaires, les revenus de capitaux mobiliers, les bnfices industriels et commerciaux, les bnfices non commerciaux et limpt sur les socits. Enfin, il est important de souligner l'amlioration constante de la structure des recettes fiscales tunisiennes qui, l'image de l'conomie, se diversifient et amliorent les quilibres des finances publiques.
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Les taxes parafiscales : La taxe professionnelle. La taxe sur les conserves alimentaires. La taxe de comptitivit agricole. La taxe de statistique sur les crales. Taxe de formation professionnelle (TFP). Fonds de promotion de logements sociaux (Foprolos). Les taxes locales : La taxe sur tablissements caractre professionnel et commercial (TCL). La taxe htelire. La taxe sur les immeubles btis. La taxe sur les terrains non btis. La taxe sur les spectacles. La taxe journalire sur les autorisations administratives. Redevance pour occupation temporaire de la voie publique. Droit de licences sur les dlits de boissons. La surtaxe municipale. Les diverses autres impositions : La taxe de circulation. La taxe unique de compensation du transport routier. La taxe annuelle sur les vhicules de tourisme moteur huile lourde. La taxe au titre de limmatriculation des vhicules. La taxe sur les contrats avec les artistes trangers. La taxe au profit du fonds national damlioration de lhabitat. La taxe au titre du permis de construction. Le fonds de protection civile et de scurit routire. Prlvement progressif sur le produit des machines sous.
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Aux termes de l'article 32 de la constitution, les traits n'ont force de loi qu'aprs leur ratification. Les traits ratifis ont une autorit suprieure celle des lois, sous rserve de leur application par l'autre partie. L'article 33 de ladite constitution ajoute que les traits sont ratifis par la loi. 3 - La loi : Aux termes de l'article 34 de la constitution : "Sont pris sous forme de lois, les textes relatifs l'amnistie, l'assiette, aux taux et aux procdures de recouvrement des impts, sauf dlgation accorde au Prsident de la Rpublique par les lois de finances et les lois fiscales". L'impt relve du domaine de la loi ordinaire. Ainsi, seule la loi peut instituer un impt, dfinir son assiette, fixer son taux et les procdures de recouvrement. Nanmoins, les lois fiscales et la loi de finances peuvent dlguer au Prsident de la Rpublique d'instituer des rgles fiscales rgissant l'assiette, les taux et les procdures de recouvrement par dcret. 4 - La loi de finances : Le budget annuel de l'tat est vot par une loi de finances qui autorise annuellement la perception des impts et dtermine les charges publiques. En plus des donnes budgtaires, la loi de finances comporte gnralement des dispositions fiscales. Hormis les cas de rforme fiscale ou d'institution d'un nouvel impt, l'essentiel des changements en matire fiscale de l'anne est dict par la loi de finances d'o l'importance majeure qu'elle occupe en matire fiscale. Lorsque, en cours d'anne, le budget connat une volution non conforme aux prvisions, Le gouvernement peut recourir une loi de finances complmentaire. 5 - Le rglement : Dcrets et arrts : (1) Les dcrets : Les dcrets relvent de la comptence du Prsident de la rpublique. Ils sont pris soit en vertu dune dlgation dune loi fiscale ou dune loi de finances soit en vertu des pouvoirs gnraux de rglementation qui sont confrs la fonction de Prsident de la Rpublique par la constitution. Dans le domaine fiscal, les dcrets prsidentiels sont pris en excution des lois fiscales. (2) Les arrts : La rglementation par voie darrt se limite en matire fiscale au pouvoir dont dispose le ministre des finances ou la personne dlgue par le ministre des finances pour prendre des arrts motivs de taxation ainsi que les arrts pris en application dautres dispositions lgislatives ou rglementaires. 6 - Les principes gnraux du droit : Ces principes s'appliquent de faon traditionnelle et ne peuvent tre carts que par une disposition lgislative. Ainsi dans le silence de la loi, on doit se rfrer, pour l'interprtation d'un texte fiscal, aux principes gnraux du droit suivants : (1) Le principe de l'galit devant l'impt : le mme rgime doit tre appliqu toutes les personnes qui se trouvent dans des situations identiques. Ce principe est inscrit dans la constitution qui dispose que tous les citoyens ont les mmes droits et les mmes devoirs. Ils sont gaux devant la loi. (2) Le principe de non rtroactivit : l'application de ce principe fait qu'un texte fiscal ne peut s'appliquer une imposition dont le fait gnrateur est antrieur sa date d'entre en vigueur. Il serait alors lgitime de se poser la question de la conformit de l'usage constant qui consiste appliquer les dispositions de la loi de finances l'exercice clos en matire d'impt sur le revenu et d'impt sur les socits ? (3) Le respect du droit de la dfense et du caractre contradictoire de la procdure en matire fiscale. 7 - La jurisprudence : La jurisprudence constitue une source d'enrichissement du droit par le fait qu'elle l'interprte pour l'appliquer d'une part et qu'elle est tenue d'apporter une solution au litige mme en prsence d'un vide juridique. Dans son deuxime aspect, la jurisprudence peut prcder l'laboration de la loi et l'influencer : ainsi, de nombreuses lois viennent consacrer une position jurisprudentielle ; mais l'inverse existe aussi (c'est--dire, il arrive que des lois soient tablies pour contrecarrer une jurisprudence). N'tant pas diffuse, la jurisprudence fiscale ne joue pas le rle qui devait tre le sien dans la formation du droit fiscal tunisien. 8 - La doctrine administrative : La doctrine administrative est constitue par les bulletins officiels de la direction des impts (BODI), les rponses ministrielles ainsi que les rponses adresses par les autorits fiscales aux questions poses par les contribuables (dites prises de position).
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En thorie, la doctrine administrative est obligatoire pour les agents de l'administration alors qu'elle peut faire l'objet d'une contestation par le contribuable qui s'estime ls par une interprtation non conforme la loi. Mais en pratique, la doctrine administrative domine les usages fiscaux en Tunisie et constitue de ce fait presque l'unique source d'interprtation oprante des textes. 9 - La doctrine des auteurs: La doctrine des auteurs est toujours utile la diffusion d'une culture fiscale. Elle peut, lorsqu'elle est dote d'une force logique, aider l'interprtation des textes et faire un contre poids, bien que de porte pratique limite, par rapport la doctrine administrative. 10 - La fiscalit tunisienne est une fiscalit essence pratique : Domine par les interprtations administratives et comportant de nombreuses drogations aux principes gnraux et rgles conceptuelles de la thorie fiscale, la connaissance de la fiscalit tunisienne passe obligatoirement par la connaissance de ses pratiques et usages. Ainsi les extrapolations ou dductions, par exemple, partir d'une projection d'une rgle fondamentale peuvent aboutir des solutions qui divergent avec les solutions reconnues par l'administration ou gnralement admises en pratique. De nombreux exemples illustrent cette caractristique. Au nombre de ces exemples, il est possible de citer : (1) Le principe de la neutralit vis--vis des produits fait qu'un produit exonr l'est en rgime intrieur comme lors de l'importation. Si c'est effectivement le cas de la grande majorit des produits, certains produits ne sont nanmoins exonrs qu'en rgime intrieur ou l'importation. (2) Le revenu imposable au titre d'un loyer strictement gal, l'un imposable la TVA et l'autre exonr en raison de la situation propre du propritaire de l'immeuble est diffrent car calcul fiscalement sur la base de 70% du loyer TVA comprise. La caractristique de fiscalit essence pratique fait qu'il est quasiment impossible de connatre et encore moins de mettre en uvre les rgles techniques de la fiscalit tunisienne partir uniquement de ses textes de base. 11 - Langue de rfrence et rgles d'entre en vigueur des textes lgislatifs et rglementaires (Loi n 93-64 du 5 juillet 1993) : Les lois, les dcrets-loi, les dcrets et arrts sont publis au Journal Officiel de la Rpublique Tunisienne en langue arabe. Ils sont publis galement dans une autre langue et ce uniquement titre d'information. Les textes lgislatifs et rglementaires sont, dfaut de dispositions contraires, excutoires 5 jours aprs le dpt du journal officiel dans lequel ils sont insrs au sige du gouvernorat de Tunis. Le jour du dpt n'est pas pris en considration dans le dcompte du dlai. Nanmoins, ces textes peuvent comporter soit : - une disposition expresse d'excution immdiate, - une disposition expresse fixant un dlai futur prcis.
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elle s'y trouve, qui la saisit telle qu'elle apparat en fait, sans se proccuper de savoir ce quelle vaut en droit. La loi fiscale frappe donc des tats de fait et non des situations de droit et dans ces tats de fait, elle fait un dpart entre ce qui tombe sous le coup de l'impt et ce qui pourra lui chapper. Le principe de l'autonomie permet donc : - d'imposer les faits illicites : activits illicites ou revenus illicites, - de requalifier les actes fictifs (thorie juridique de la simulation) telle que par exemple la requalification d'une donation en vente ou d'une vente en donation, - d'instituer certaines fictions juridiques telles que la rtroactivit des fusions ou la sparation entre le patrimoine professionnel et le patrimoine priv pour les personnes physiques (thorie de l'affectation), - d'instituer certaines prsomptions fiscales telle que l'assimilation d'un compte courant dbiteur une distribution imposable. Mais depuis la dfinition du commissaire Corneil (1921) le principe de l'autonomie a beaucoup perdu du sens absolu qui lui a t attribu pendant longtemps. En effet, il est de plus en plus admis que l'autonomie du droit fiscal ne saurait lui permettre d'occulter les autres dispositions lgales. L'autonomie du droit fiscal se manifestera principalement travers les dispositions fiscales spcifiques qui contredisent d'autres dispositions lgales, ce qui est conforme aux rgles gnrales d'interprtation des lois. 3 - Les grands principes de l'interprtation des textes fiscaux : Les grands principes d'interprtation des textes fiscaux sont au nombre de six. (1) 1- Un texte clair se suffit lui-mme ; (article 532 du C.O.C) 2- Face un texte fiscal gnral, l'interprtation doit se rfrer aux autres branches de droit concernes ou des dcisions judiciaires ; (article 535 du C.O.C) 3- Il ne peut y avoir d'exonration sur une situation de fait illgale ; (article 539 du C.O.C) 4- Aucun texte subsquent ne peut apporter une restriction non prvue par la loi ; 5- Un texte particulier doit toujours tre prfr un texte gnral ; (article 540 du C.O.C) 6- Dans le silence de la loi : - l'interprtation doit se rfrer aux principes constants du droit fiscal, - l'interprtation doit se rfrer des principes suprieurs ; - l'interprtation doit se rfrer la ralit conomique.
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Enfin, il est utile de citer, sur la question de la stabilit fiscale, le Conseil National des Impts de France qui rappelle dans son rapport annuel pour lanne 1987 : toute rforme, mme a priori favorable aux entreprises, est pour elles une source dinscurit juridique et a de ce fait des effets pervers non ngligeables. 3 - La fiscalit doit tre dune application gnralise Une bonne fiscalit est une fiscalit respecte dans la pratique. La qualit dun systme fiscal est beaucoup plus fonction de ltendue de son respect rel et effectif que de la qualit intrinsque des textes qui le rgissent et ce, dautant quun mauvais texte peut, grce son application, voluer et samliorer alors quun texte non appliqu reste fig. Le non respect de la loi fiscale entrane des consquences conomiques et sociales nfastes : (1) Il est une source d'iniquit fiscale. (2) Il fragilise les finances publiques, source dinflation et cause de linefficacit de lappareil dEtat. (3) Il provoque une concurrence dloyale qui fragilise, son tour, les entreprises transparentes. (4) Il amplifie et enracine la contestation sociale. 4 - La fiscalit doit entriner la prminence de la raison conomique sur toutes les autres considrations Rien ne justifie une fiscalit qui ne soit pas adapte la ralit conomique des entreprises et des individus. Une assiette non conomique ne favorise pas le dveloppement des bons comportements et dfavorise une conomie par rapport ses concurrents trangers. Une fiscalit ne tenant pas compte des impratifs de lconomie, ressemble celui qui, force de traire sa vache, laffaiblit. En revanche, rien nest plus heureux pour un systme fiscal que des entreprises prospres. La fiscalit doit veiller la prservation de loutil de production avant toute autre considration. 5 - La fiscalit doit tre internationalement comparative La mise en comptition dune conomie avec les autres conomies du monde contraint le lgislateur fiscal tenir de plus en plus compte des systmes appliqus dans le reste du monde. Une conomie fiscalit trop lourde ou injuste par rapport la fiscalit internationale est une conomie qui offre des atouts ses concurrents pour la battre. La fiscalit nationale doit, ds lors, sefforcer dtre plus avantageuse que la fiscalit des principaux pays concurrents et tout particulirement des pays voisins. Une tude de benchmarking permettant de mesurer la comptitivit fiscale d'un pays ne peut se rduire comparer les taux d'imposition. En effet, bien que la comparaison des taux cre un effet d'image, elle ne saurait suffire pour mesurer le niveau de comptitivit d'un systme d'imposition. A la comparaison des taux, il faut associer celle des rgles de dtermination de l'assiette et de l'environnement fiscal dans son ensemble. 6 - Le systme fiscal doit avoir un bon rendement Considrant lquilibre des finances publiques comme une condition de croissance durable et le cot de la collecte des impts aussi bien pour lEtat que pour les contribuables, comme un cot cach de limpt quil convient de prendre en compte, le rendement de chacun des impts composant le systme fiscal constitue une qualit caractristique du systme dans son ensemble. Un impt faible rendement pose la question de lopportunit de son maintien. En effet, faire supporter leffet inhibitoire, attach tout impt, lactivit conomique ne saurait se justifier lorsque limpt ne produit pas un rendement satisfaisant. 7 - La qualit de l'environnement fiscal L'environnement fiscal est une composante essentielle de la qualit d'un systme fiscal. Le Professeur Nji Baccouche considre que l'environnement fiscal doit tre entendu au sens large. Il ne se limite pas aux seuls lments du systme d'imposition au sens fiscal, mais il englobe aussi le cadre lgislatif et rglementaire de tous les prlvements obligatoires, l'appareil administratif fiscal, le juge fiscal et plus gnralement les garanties de nature scuriser le contribuable contre tout arbitraire ou tout traitement individuel fiscalement discriminatoire 1. Le Professeur Baccouche ajoute que l'environnement fiscal favorable suppose, en plus de la vigilance continue pour procder l'talonnage et la comparaison du poids des prlvements supports par l'entreprise avec les pratiques d'autres pays, une lgislation fiscale relativement simple et relativement stable. Il suppose aussi une administration soumise au droit et particulirement soucieuse des droits du contribuable qui doit tre considr, notamment lors du contrle fiscal, comme un partenaire et non comme un fraudeur prsum. Il suppose enfin l'existence d'une justice rellement indpendante et rellement comptente pour trancher, en toute impartialit, les litiges
1
Nji Baccouche, L'environnement fiscal de l'entreprise l'heure de l'internationalisation de l'conomie : le cas tunisien, IACE, Sousse, novembre 2001, page 87.
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fiscaux et empcher ainsi l'administration, forte de ses prrogatives de puissance publique (et surtout de son privilge d'excution pralable), de faire elle-mme justice ou d'imposer des solutions 1.
Conclusion
Les sept critres dune fiscalit de qualit semblent sentremler au point de paratre comme un tout indissociable. En effet, une fiscalit dapplication gnrale permet de dgager un bon rendement, ce qui favorise l'amlioration de l'quit fiscale et permet de respecter davantage la prminence de lconomie et dinstituer une meilleure fiscalit que celle des pays concurrents. De mme quune fiscalit simple et stable et qui intgre la ralit conomique favorise ladhsion des contribuables et le respect spontan des lois et amliore le rendement fiscal. Mais, bien que tout effort de hirarchisation reste dlicat, le critre dune application gnralise parat, nanmoins, commander les autres critres.
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Annexe
Textes des articles 532 563 du code des obligations et des contrats.
Textes des articles 532 563 du code des obligations et des contrats. Article 532 : En appliquant la loi, on ne doit lui donner d'autres sens que celui qui rsulte de ses expressions, d'aprs leur ordre grammatical, leur signification usuelle, et l'intention du lgislateur. Article 533 : Lorsque la loi s'exprime en termes gnraux il faut l'entendre dans le mme sens. Article 534 : Lorsque la loi rserve un cas dtermin, elle s'applique tous les autres cas qui ne sont pas expressment excepts. Article 535 : Lorsqu'un cas ne peut tre dcid par une disposition prcise de la loi, on aura gard aux dispositions qui rgissent les cas semblables ou des matires analogues ; si la solution est encore douteuse, on dcidera d'aprs les rgles gnrales de droit. Article 536 : Ce que la loi prescrit en vue d'un motif dtermin doit s'appliquer toutes les fois que le mme motif existe. Article 537 : Ce que la loi permet en vue d'un motif dtermin cesse d'tre permis lorsque ce motif n'existe plus. Article 538 : Ce que la loi dfend pour un motif dtermin cesse d'tre dfendu lorsque ce motif n'existe plus. Article 539 : Lorsque la loi dfend formellement une chose dtermine, ce qui est fait contrairement la loi ne peut avoir aucun effet. Article 540 : Les lois respectives et celles qui font exception aux lois gnrales ou d'autres lois ne doivent pas tre tendues au-del du temps et des cas qu'elle expriment. Article 541 : L'interprtation peut, en cas de ncessit, modrer la rigueur de la loi ; elle ne doit jamais l'aggraver. Article 542 : Les lois ne sont abroges que par des lois postrieures, lorsque celles-ci l'expriment formellement, ou lorsque la nouvelle loi est incompatible avec la loi antrieure ou qu'elle rgle toute la matire rgle par cette dernire. Article 543 : La coutume et l'usage ne sauraient prvaloir contre la loi, lorsqu'elle est formelle. Article 544 : Celui qui invoque l'usage d'un droit en justifier l'existence : l'usage ne peut tre invoqu que s'il est gnral ou dominant et s'il n'a rien de contraire l'ordre public et aux bonnes murs. Article 545 : Lorsque la loi a t publie et que le dlai fix pour sa mise excution est coul, l'ignorance de ladite loi n'excuse pas lorsqu'il s'agit d'un fait illicite ou de ce qui est notoire aux plus illettrs. Article 546 : A galit de droits celui qui s'oppose toute innovation doit tre prfr. Article 547 : Nul ne peut venir contre son fait si la loi ne le permet expressment. Article 548 : Nul ne peut se constituer un titre soi-mme. Article 549 : Nul ne peut user des pouvoirs qu'il a pour autrui par exemple comme administrateur ou tuteur, afin de contracter avec soi-mme, mme par intermdiaire. Article 550 : celui qui peut le plus peut le moins. Article 551 : Nul ne peut confrer autrui plus de droits qu'il n'en a lui mme. Article 552 : Nul ne peut donner gratuitement s'il est insolvable. Article 554 : Celui qui a les avantages a les charges et les risques. Article 555 : Celui qui a subi un dommage injuste n'est pas autoris par cela causer des dommages autrui. Article 556 : Entre deux inconvnients, il faut choisir le moindre. Article 557 : Entre l'intrt gnral et l'intrt particulier, il faut prfrer l'inrt gnral, s'il n'y a aucun moyen de les concilier. Article 558 : La bonne foi se prsume toujours, tant que le contraire n'est pas prouv. Article 559 : Tout rapport de droit est prsum valable et conforme la loi, jusqu' preuve du contraire. Article 560 : En principe, chacun est prsum libre de toute obligation jusqu' preuve du contraire. Article 561 : Toute obligation est prsume pure et simple et celui qui soutient le contraire doit le prouver. Article 562 : Toute tat de droit ou de fait est prsum persvrer le mme qu' l'origine et celui qui soutient qu'il a t modifi doit le prouver. Article 563 : Les dispositions tablies dans les articles qui prcdent ne drogent pas aux rgles spciales nonces dans les titres relatifs aux contrats particuliers. ni citoyens de cet tat ni qui possdent le statut lgal d'immigrant.
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