Gestion de La Micro Entreprise Module 3
Gestion de La Micro Entreprise Module 3
Gestion de La Micro Entreprise Module 3
GESTION DE LA MICRO-ENTREPRISE
GME – 100
par
Pr Belkassem AMAMOU
Université Mohamed Ier
Oujda, Maroc
Collaborateurs :
Pr A. MAAROUFI
Pr A. RAFIKI
Université Mohamed Ier
Oujda, Maroc
Mai 2000
2
3.1 Introduction
3.3.1 Le Marketing
3.3.2 La Production
3.3.2.1 Processus
3.3.2.2 Fournisseurs
3.3.2.3 Coût de revient
3.3.3 Le Financement
3.3.3.1 Le compte de résultats prévisionnel (C.R.P.)
3.3.3.2 Situation prévisionnelle financière
3.3.3.3 Le budget de trésorerie
3.3.3.1 Le compte de résultat prévisionnel (C.R.P.)
3.1 Introduction
• Le deuxième aspect influençant la vision même que l’on se fera des micro-
entreprises par la suite pourrait être leur lieu d’implantation, compte tenu
principalement de la culture entrepreneuriale du pays d’accueil, ce qui peut
donner lieu à de nombreuses conceptions : à titre d’exemple, la conception
de l’entrepreneur individualiste européen cède la place à celle de
l’entrepreneur communautaire en Afrique2.
La réponse est nuancée car un distinguo doit être fait entre les règles de bon sens
auquel on accorde un caractère universaliste, et le volet technique qui sera
caractérisé par une gestion de proximité venant en réponse aux problèmes
particuliers de la micro-entreprise.
1
Olivier TORRES(sous la coordination de), « PME De Nouvelles Approches », ECONOMICA, 1998.
2
Olivier TORRES , « LES PME » , DOMINOS FLAMMARION, 1999.
3
Michel DARBELET et Jean Marcel LAUGINIE, « économie d’entreprise 1 », FOUCHER, 1990, P. 96
et suiv.
4
Objectifs
• Le revenu personnel ;
• Le statut social ;
• La possibilité d’exploiter une idée ;
• La sécurité et son corollaire, l’indépendance.
L’entrepreneur (créateur-dirigeant)
Il est à noter cependant que certains obstacles sont volontairement maintenus par
les entrepreneurs, « en effet, quoique se plaignant par ailleurs d’une solitude
pesante,... Le dirigeant de la petite entreprise est tenté d’éviter ce qui pourrait être
perçu comme un indice de son incompétence et hésite donc à faire appel à un
intervenant extérieur ... » 7
4 e
Jean MEYER, « gestion budgétaire » 9 édition actualisée, DUNOD, 1984, p. 3.
5
les profils d’entrepreneurs, définis par Michel MARCHESNAY, sont repris dans l’article de Sylvie
SAMMUT .
6
ROBERT PAPIN, Stratégie pour la Création d'Entreprise : Création - Reprise - Développement,
DUNOD, p. 8-11, 1982
7
Sylvie Sammut, « Comment aider les petites entreprises jeunes », Revue Française de Gestion,
n° 121, Paris, p. 99, novembre-décembre 1998.
8
ROBERT PAPIN, op. Cit., p. 19 .
5
GRILLE DE SYNTHÈSE
Aptitude à se dépasser
Ténacité
Aptitude à se contrôler
Capacité de travail
Santé
Enthousiasme
Aptitude à réfléchir
Capacité d’adaptation
Curiosité
Flair
L’auteur de l’article propose 21 idées concrètes assurant que ceux qui les appliquent
déjà y ont gagné en dynamisme et en efficacité.
6
Nous reprenons infra, à titre illustratif, les propositions les plus significatives tout en
conseillant au lecteur un effort d’approfondissement9 :
Toujours à ce sujet, Brigitte BERGER écrit 10¨différents auteurs ont identifié des traits
indispensables tels que la recherche du profit, le scepticisme, l'ouverture d'esprit, le
goût du risque et l'aptitude à innover, à prendre des décisions réfléchies et à
persévérer face à l'adversité. Les résultats de recherches menées sur le terrain
donnent à penser que c'est la conjonction de plusieurs de ces facteurs, dont aucun
n'est sans importance, qui permet à l'entrepreneur de fonctionner en tant que tel... "
3.3.1 Le Marketing
Cette constatation étant faite et dans le but d’éviter toute interférence avec le cours
de Marketing des micro-entreprises, les aspects relatifs à l’élaboration et à la mise
en œuvre mercatique seront volontairement évités. A titre indicatif, nous ne
reprendrons pas – dans cette section – tout ce qui concerne les points suivants12 :
9
Management No 59 janvier 2000, p . 86-95.
10
Brigitte BERGER et al . , " Esprit d'entreprise, cultures et sociétés. ", édition Maxima, 1993, p. 8.
11
Jean-Claude PACITTO, « Quel marketing pour les ¨très petites entreprises ¨ ? », Revue Française
de Gestion, novembre-décembre 1998, No 121, p. 42-52 .
12
Ministère des Affaires Générales du Gouvernement et l’USAID, « Business Plan : Un outil
stratégique pour mieux gérer votre PME ».
7
D’après l’étude effectuée par J-C PACITTO (échantillon : 376 ME ; trois activités :
imprimeurs, prothésistes et divers ; régions : Ile de France et Franche-Comté ) nous
pouvons retenir les résultats suivants :
3.3.2 La Production
3.3.2.1 Processus
13
Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir, « guide des jeunes créateurs d’entreprise », 1994.
8
a. Le lieu d’implantation :
Hormis le coût, le choix de la localisation d’un projet est conditionné par 14:
- la disponibilité et le coût des matières premières est fonction de l’espace
retenu ;
- la disponibilité de l’encadrement requis ;
- la proximité du marché surtout pour les produits pondéreux et à faible
valeur ;
- l’infrastructure appropriée et de proximité ;
- l’environnement industriel étoffé : sous-traitance, industries
complémentaires…;
- les avantages institutionnels ainsi que le développement escompté de
l’espace d’accueil ;
c. L’encadrement :
Ce sont les exigences de fonctions et/ou tâches (production, stockage, distribution)
qui vont préciser le profil du personnel encadrant, ce qui affectera de même la
configuration, les dimensions et la situation du local d’exploitation.
Il est à noter que la taille du local doit être judicieusement étudiée afin d’éviter tout
frais injustifié par l’activité ainsi que toute gêne du personnel dans son travail et son
organisation. Une marge raisonnable étant acceptée afin de répondre à un futur
développement de l’entreprise.
d. La prévision
Il existe une interdépendance entre la production et les ventes. l’objectif premier
étant de plein employer les facteurs de production considérés comme fixes à court
terme, tout en respectant le budget des ventes.
(2) Les contraintes techniques sont constituées par l’ensemble du potentiel actuel
de fabrication et des possibilités de sa modification.
(3) Les taux de déperdition sont fonction de la différence existant entre la quantité
acquise et la quantité incorporée de facteurs.
Niveaux Déperdition
3.3.2.2 Fournisseurs
15
Belkassem AMAMOU, « Comptabilité analytique – coûts établis et coûts préétablis », Institut
Marocain du Livre, 1997, p.220 et suiv.
10
(1) le premier aspect est l’œuvre de la fonction « achats » qui recherche à la fois
les meilleurs fournisseurs (prix, délai, comportement) et les meilleurs produits
(réponse optimale aux attentes du service production).
Il s’agit des coûts des produits dans l’état où ils se trouvent au stade final, coûts
hors production inclus.
3.3.3 Le financement
Il est à noter que le compte de résultat stricto sensu met en exergue les différents
niveaux de rentabilité (exploitation, financier, courant et non courant), il gagne à être
combiné avec l’état de soldes de gestion (E.S.G.) afin de déterminer les
performances de l’entreprise en termes de valeur ajoutée, de résultat brut
d’exploitation et de résultat net, ainsi que les ressources générées par les différentes
opérations.
11
Amortissements (J)
Provisions (K)
Charges financières sur emprunts (L)
Charges financières sur crédits à CT (M)
RESULTAT D’EXPLOITATION (N=I-J-K-L-M)
Il s’agit d’un document essentiel pour l’appréciation de l’équilibre financier ainsi que
de la solvabilité de l’entreprise. on peut y déceler, compte tenu des ressources et des
besoins financiers, l’évolution du fonds de roulement et du besoin de fonds de
roulement
12
ACTIF
PASSIF
Plusieurs cas de figures peuvent se présenter selon que les termes soient positifs ou
négatifs, notamment au niveau du besoin de financement global qui se décompose à
partir des éléments suivants :
1. Les stocks regroupant les matières premières, les encours, les produits
finis et les marchandises ;
L’objet d’un tel document est de mettre en parallèle les encaissements et les
décaissements afin d’éviter à la fois les risques de cessation de tous les autres
budgets.
La trésorerie est prise dans son sens large. Elle englobe à la fois des liquidités
immédiates et les effets rapidement négociables. Dans la trésorerie, convergent
toutes les opérations financières nées du fonctionnement de l’entreprise. On y trouve
tous les encaissements et les décaissements pour l’année à venir.
14
Les autres encaissements ont trait aux produits financiers, redevances pour brevet,
subvention d’investissements ou d’exploitation, augmentation de capital, prêts à L, M
et C terme, retour de capitaux placés...
1. des achats susceptibles de faire l’objet d’un crédit (même traitement que pour
les ventes)
On peut trouver aussi les investissements, les prêts consentis à des termes et les
remboursements d’emprunts.
s’occupe lui-même du contrôle des taches exécutées par les employés. Cette
manière de penser comporte des inconvénients et constitue une approche critique du
style de direction à un triple niveau. D’abord, l’exécution des travaux des autres est
un signe de l’incompétence par ce que le dirigeant ne sait ni de ce qui relève de ses
compétences ni de ce qu’il fait et de ce qu’il doit faire. Ensuite, l’objectif lucratif n’est
plus valable aujourd’hui, d’autres normalement devront être suivis. Et enfin, le style
de direction classique est marqué par l’absence de l’idée de changement de
structure et d’organisation, puisque sur un espace de temps assez suffisant les
micro-entreprises gardent toujours leurs tailles de micro.
Cependant, les mutations que connaît la société dans son ensemble, obligent les
dirigeants à transiter d'un style de direction traditionnel à un style de direction
moderne.16 Ce dernier est conçu aujourd’hui comme un art17, mais inspiré de la
science et pour lequel un certain nombre de principes devra être respecté.
Malheureusement ce style de direction n’apparaît dans les micro-entreprises car les
dirigeants leur manque les formules, les modes et les connaissances en matière de
direction d’où la nécessité d’un changement radical de la manière de gérer
médiocrement. Dans cette optique les dirigeants doivent reconnaître la place de la
direction et la considèrent comme étant un centre de décision qui constitue l’élément
moteur de l’innovation de l’ouverture et de développement de la micro-entreprise.
Un tel changement ne devient possible que si on lui prépare préalablement un climat
favorable. Ce dernier que l’on qualifie de style de réponse aux changements se
manifeste essentiellement dans la formation de dirigeant, la motivation des
subordonnés et la conscience de la nécessité du changement.
une vision, fonder les valeurs, anticiper, planifier et fixer les objectifs, écouter,
mesurer, coordonner et arbitrer les impératifs contraires, accroître le pouvoir et les
compétences des collaborateurs, faire décider.18 C’est dans le cadre de cette
nouvelle dynamique que la formation doit être perpétrer ou au moins souhaiter pour
exploiter ses qualités et limiter ses défauts, mieux communiquer, bâtir la réputation
avec l’extérieur, forger l’image dans l’esprit des subordonnés et de tous les
partenaires de la micro-entreprise.
acculturation est nettement distinguée. C'est le cas par exemple de Max. Weber qui a
lié l'essor et l'esprit du capitalisme avec l'éthique protestante. De même, les
entreprises personnelles et familiales ont des spécificités culturelles plus fortes
dominées par les valeurs de leurs dirigeants. Cependant, plus l'entreprise devient
grande, plus la culture s'autoproduit dans le temps et dans l'espace par le bais de
multiples processus.
3.4.2.2 Fondements culturels du comportement du dirigeant au Maroc
La société civile marocaine est une société biculturelle. La culture dominante c'est
celle qui est moralisée par l'Islam et dans laquelle les règles de conduite de la
religion, les traditions, les mœurs sont respectées. Ce qui justifie des relations
humaines caractérisées par la bienfaisance, la coopération, l'honnêteté, et
l'interdiction de certains comportements courants dans d'autres sociétés. La seconde
forme de culture réunie entre le traditionnel et le moderne.
L'esprit de la minorité de dirigeants des micro-entreprises, dans leurs relations
économiques et sociales, s'inscrit dans la logique de la première culture. C'est le cas
de certains propriétaires qui refusent de recourir au financement bancaire en raison
de la prohibition par l'Islam, des prêts rémunérés. Sur un échantillon de 65020 micro-
entreprises interrogées à Casablanca, 18 unités n'ont pas de compte ouvert auprès
des banques 23 entreprises n'ont jamais demandé de crédit bancaire. Par contre le
comportement économique de dirigeants ayant l'autre forme de culture, est très
diversifié par rapport à l'autre groupe de dirigeants sans qu'il y ait de contradictoire
entre eux.
3.4.3 Le savoir-entreprendre21
3.4.3.1 Les soubassements du savoir-entreprendre du dirigeant
Jean-François Ballay22 définit le savoir-faire comme "Le bon équilibre entre savoir et
action, c'est-à-dire l'ensemble des connaissances qui sont mises en œuvre lorsque
nous sommes en train d'agir … que cela soit pour fabriquer, pour concevoir, pour
réparer, pour communiquer, pour vendre, pour planifier ou pour diriger."
A la lumière de cette définition, il semble que le savoir-entreprendre est un art bâti
d'abords, sur l'acquisition des connaissances scientifiques dans divers domaines tels
que : la philosophie, la gestion et les mathématiques. Ensuite, sur l'esprit créatif et la
faculté de réagir rapidement aux difficultés rencontrées.
Le savoir-faire que nous venons de définir provient de deux origines :
Cognitive : c'est l'ensemble de connaissances acquises par les moyens
d'enseignement et de lecture personnelle. Elle est donc construite sur la transmission
de l'information et la collecte de données.
Expérimentale : c'est le savoir résultant de l'expérience vécue dans le domaine
professionnel.
20
F. MOURJI "Le développement des micro-entreprises en question" Edition REMALD, 1998, p76;
p78
21
Les concepts savoir-faire et savoir entreprendre seront utilisés indifféremment dans ce qui suit.
22
Jean-François Ballay, "Capitaliser et transmettre les savoir-faire de l'entreprise" collection de la
Direction des Etudes et Recherches de l'Electricité en France. Edition EYROLLES, Paris, 1997
18
23
M. Ledru "directeur Division Ingénierie des Compétences" cité par J. Brilman, op cit. p.367.
24
F. Mourji «Le développement des micro-entreprises en question » Edition maghrébine, 1998
19
Berger, B. et al., " Esprit d'entreprise, cultures et sociétés. ", édition Maxima,
1993.
Pacitto, J-C.« Quel marketing pour les ¨très petites entreprises ¨ ? », Revue
Française de Gestion, novembre-décembre 1998, No 121, p. 42-52 .
Steiner, G.A., « Top Management Planning », New York, The Mac Millan Cy,
1969.