Physique Terminale S

Chapitre 8

Cours

Oscillations libres dans un circuit RLC srie

Les metteurs employs pour les tlcommunications utilisent des circuits appels oscillateurs
lectriques coupls aux antennes. Ce sont les vibrations lectriques, cest--dire celles des lectrons, qui
gnrent lmission dondes lectromagntiquesComment ces oscillateurs fonctionnent-ils ?
1 Dcharge dun condensateur dans une bobine relle
1.1 Etude exprimentale
Considrons le circuit suivant.
2

1
Ro

K
q

uC

L,r

C
i

Le condensateur est initialement charg.

Lorsque K est en position 2, et que R = r + r est faible, la tension uC(t) aux bornes du condensateur
diminue puis augmente successivement (il en va de mme pour la charge, qui lui est proportionnelle).
Dautre part, uC(t) repasse par une valeur nulle, en variant dans le mme sens, intervalle de temps
rguliers.

UC(t)

UC(V)
6,00E+0

R trs faible

4,00E+0
2,00E+0

t(s)

0,00E+0
0

100

200

300

400

500

-2,00E+0
-4,00E+0
-6,00E+0

Le condensateur se dcharge et se recharge ainsi rgulirement : la dcharge du condensateur dans une

bobine est oscillante, elle volue dans un sens puis dans lautre.
1.2 Rgimes doscillations pseudopriodique et apriodique
Lamplitude des oscillations de la tension uC(t) diminue au cours du temps dautant plus rapidement que
la rsistance R = r + r est grande. Pour des valeurs leves de R, uC(t) peut mme dcrotre
continuellement sans osciller.
6

R trs leve
4

uC (V)

10

15

20

-2

-4

t (ms)

-6

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Si R est faible, lamplitude des oscillations nest pas constante mais dcrot : les oscillations
samortissent. Le rgime est dit pseudopriodique. Lamortissement de ces oscillations est dautant
plus important que R est grande.
Si R est leve, il ny a plus doscillations. Le rgime est dit apriodique.
La valeur de la rsistance correspondant au passage du rgime pseudopriodique au rgime apriodique
est appele rsistance critique Rc ; sa valeur dpend de L et de C.
Observer : Decharge_oscillante_dans_RLC.xls ou RLC.swf
La pseudopriode T dsigne la dure constante sparant deux passages conscutifs par la valeur nulle de
uC(t), celle-ci variant dans le mme sens.
1.3 Le rgime priodique : un rgime limite
La rsistance du conducteur ohmique ou celle, invitable, de la bobine est la cause de lamortissement
des oscillations. Si on fait tendre la rsistance du circuit (on verra comment procder) vers une valeur
nulle, lamplitude des oscillations tend devenir constante. A la limite, la rsistance est nulle, les
oscillations sont rigoureusement priodiques. Le circuit LC srie est alors le sige doscillations
propres non amorties. Le rgime est alors priodique : les oscillations sont sinusodales et la priode To
des oscillations est appele priode propre.
6

0
0

10

15

20

-2

-4

t(ms
)
-6

Dans le cas dun rgime pseudopriodique o la rsistance R est trs petite devant la rsistance critique
Rc, on identifie la pseudopriode T la priode propre To. Ce nest pas totalement exact cependant, mais
lapproximation est dautant plus acceptable que R est faible.
1.4 Interprtation nergtique
Constituons un circuit LC srie sans rsistance (montage rsistance ngative).

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Nous observons les volutions suivantes.

t= 0

t1

t2

1
A linstant de date t = 0, seul le condensateur a emmagasin de lnergie : Eco C uC to 0 .
2
1
Lnergie emmagasine par la bobine est nulle : ELo L i to 0 .
2
La dcharge du condensateur se traduit par ltablissement du courant dans la bobine : i t 0 , elle
emmagasine de lnergie.

A la date t1, la tension aux bornes du condensateur est nulle, toute lnergie a t transmise la bobine.
EL(t1) est maximale et lintensit du courant est, elle aussi, extrmale.
La bobine restitue ensuite son nergie, ce qui entrane une charge du condensateur en sens inverse de sa
charge initiale (q(t) < 0).
A la date t2, lintensit du courant sannule. Lnergie totale E(t2) = EC(t2) + EL(t2) du circuit nest plus
emmagasine dans la bobine mais dans le condensateur.
Le condensateur se dcharge nouveau avec un courant qui change de sens (i(t) change de signe) et le
phnomne se poursuit de sorte que lnergie totale du circuit reste constante.

Considrons maintenant un circuit RLC srie classique et ses rgimes pseudopriodiques ou

apriodiques. Nous obtenons les courbes suivantes.

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Rgime pseudopriodique

Lnergie stocke dans le condensateur est bien maximale quand celle emmagasine par la bobine est
nulle.
Quand Elec(t) diminue, Emagn(t) augmente et inversement ; lnergie totale E(t) nest en revanche plus
constante mais diminue au cours du temps du fait dune dissipation dnergie par transfert thermique.

Rgime apriodique

Dans le cas dun rgime apriodique, il y a seulement un transfert dnergie du condensateur vers la
bobine : Elec(t) dcrot continuellement sans que Emagn(t) sannule, avec dissipation dnergie par effet
Joule (E(t) diminue).
2 Etude analytique dans le cas dun amortissement ngligeable
2.1 Evolution de la tension aux bornes du condensateur
On considre le circuit LC srie suivant, o le condensateur est initialement charg.

uC

uL

i
i
Daprs la loi dadditivit des tensions, chaque instant,
uL(t) + uC(t) = 0
et compte tenu des orientations choisies,
di
L uC (t ) 0
dt
Par dfinition de lintensit,
4

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i (t )

du
dq
C C
dt
dt

il vient
d uC
uC (t ) 0
dt
que nous crirons sous la forme canonique dune quation du second ordre
d uC
1
uC (t ) 0

dt
LC
Cette quation est quivalente celle satisfaite par la charge du condensateur,
d q 1
q (t ) 0

dt LC
LC

2.2 Rsolution de lquation diffrentielle

Seules des fonctions de type exponentielle peuvent vrifier lquation que nous avons tablie.
d uC
o 2 uC (t ) 0
dt
Sil sagit dune fonction
exponentielle, elle sera toujours
positive !

La drive seconde dune

exponentielle reste une exponentielle,
donc reste positive !!

Le problme nest pas soluble avec lespace rel !

La solution est denvisager une combinaison dexponentielles complexes qui, vous le verrez en
mathmatiques, vont faire apparatre par drivation double un i = 1 salutaire !
i t
uC (t ) U m e o U m cos o t i sin ot
On vrifie effectivement que
d uC

U m io e

o
o 2 U m e o o 2 uC (t )
dt
Dans notre problme physique, nous nous contenterons de la partie relle de la solution, qui peut se
mettre sous la forme
2

uC (t ) Re uC (t ) U m cos
t
To

La linarit des quations diffrentielles rencontres implique quune combinaison linaire de solutions
de lquation est galement solution : la partie relle sobtient par les formules dEuler comme la somme
de deux solutions de lquation, elle est donc elle aussi solution de lquation diffrentielle.
2

i t

duC
2
U m sin
t
dt
To
To

i t

2
2

d 2uC
t
donc

U m cos
2
dt
To
To

2
2

d uC
Ainsi,
o 2 uC (t )
t o 2 U m cos
t 0 .
U m cos
dt
To

To

To

o 2

Les fonctions sinusodales, du type

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uC (t ) U m cos
t
To

Sont donc solutions de lquation obtenue pour le diple RLC srie. To y dsigne la priode propre des
oscillations : nous vrifions bien que
uC(t + To) = uC(t)
pour tout t.
La grandeur Um est lamplitude des oscillations, exprime en volts. Le terme en cosinus variant entre
1 et +1, uC(t) varie entre Um et Um (Um devant tre non nulle, videmment).
est appele phase lorigine des dates, et sexprime en radians. Gnralement, on choisit
. La prsence de ce terme dans lexpression entrane qu to = 0 s, uC(to) = Um cos nest pas
forcment maximale.
2
t , est appel phase ; la phase lorigine est tout simplement la
NB : largument du cosinus,
To
valeur de cette sous-fonction en t = 0
2.3 Constantes dpendant du circuit
La priode propre To dpend des caractristiques L et C du circuit, caractristiques qui apparaissent dans
lquation diffrentielle.
Cherchons lexprimer en reprenant la forme de la solution propose.
2

duC
2
U m sin

dt
To
To

2
2

d uC


U m cos
dt
To
To

Lquation vrifie scrit

2

2
2
1
2

U m cos
0
U m cos
To
To
LC
To

Ainsi, chaque instant,

4 1
2

U m

0
cos
To LC
To

Um tant une constante non nulle, pour que cette relation soit vrifie tout instant t, il faut imposer que
4 1

0
To LC
Comme To > 0, nous pourrons crire
To 2 LC
Rsumons.
La solution uC(t) de lquation diffrentielle
d uC
1 duC

0
dt LC dt
est une fonction sinusodale de la forme
2

uC (t ) U m cos
t
To

o
Um, exprime en volts, est lamplitude des oscillations
6

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, en radians, est la phase lorigine des dates, telle que < <
To est la priode propre des oscillations telle que
To 2 LC
avec To en secondes si L est en henry (H) et C en farad (F).

Exercice : analyse dimensionnelle de la dfinition de la priode propre.

2.4 Constantes dpendant des conditions initiales

Les valeurs des constantes Um et dpendent des conditions initiales sur uC(t) et i(t).
Prenons un exemple simple, o le condensateur a t charg par une tension de valeur E = 6 V.
Initialement, dans le circuit LC, lintensit est nulle.
En prenant
2

uC (t ) U m cos
t
To

Nous avons lorigine (t = 0 s)

uC (0) U m cos E
et comme
2

du
2
i (t ) C C U m sin
t
dt
To
To

de la mme faon,
2
i (0) U m sin 0
To
Ainsi,
sin 0
indique que = 0 ou que = . Comme uC(0) = Um cos et uC(to) = E, nous obtenons
Um = E ou Um = E
Or, Um et E tant des grandeurs positives, la solution qui convient est Um = E, do
2
uC (t ) E cos
t
To
2.5 Expression de lintensit du courant
La relation
i (t )

du
dq
C C
dt
dt

permet dobtenir
i (t )

avec I m

2
CU m .
To

d
2
t
CU m sin
t I m sin
t
U m cos
dt
To
To

To

To

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3 Entretien des oscillations

Dans le cas dun circuit RLC srie, lamplitude des oscillations dcrot du fait dun transfert dnergie
par effet Joule.
Toutefois, il est possible dentretenir les oscillations et dobtenir, pour les grandeurs oscillantes, une
amplitude constante en utilisant un dispositif qui fournit continuellement lnergie dissipe par transfert
thermique. Lnergie totale du circuit reste alors constante.
Le montage suivant permet d'entretenir des oscillations quasi sinusodales dans le circuit r, L, C malgr
la prsence de la rsistance r. Nous allons montrer que la partie ABM du circuit permet de compenser r
si on choisit Ro = r.

Ce dispositif dentretien est construit pour maintenir une tension uS(t) = Ro i(t) aux bornes du diple
RLC. Chaque seconde, il fournit au diple une nergie gale uS(t) i(t) = Ro i(t), qui compense leffet
Joule d la rsistance R si Ro = R.
Partie hors programme de Term S
Pour un amplificateur oprationnel suppos idal I - = 0 A et I + = 0 A.
De plus, en rgime linaire (non satur), on a U E+ E- = 0 V.
Nous supposerons ces conditions ralises ci-dessous. L'alimentation de l'amplificateur oprationnel
n'est pas reprsente sur le schma.
uAS = R1 i
uMD

qM
C

uSB = R1 i'
u DF L

uBA = U E+ E- = 0 uAB = - uBA = 0

diDF
di
L
dt
dt

uFA = r i

uBM = Ro i'

La loi des tensions applique la maille ASBA s'crit :

uAS + uSB + uBA = 0
R1 i + R1 i' + 0 = 0
On en dduit : i' = - i.
La loi des tensions applique la maille MDFABM s'crit :
8

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uMD + uDF + uFA + uAB + uBM = 0
qM
di
L DF r i 0 Ro i ' 0
C
dt
qM
di
L DF r i Ro i 0
C
dt

Drivons cette quation par rapport au temps t :

1 dqM
di 2
di
L 2 r Ro 0
C dt
dt
dt
Tenons compte du fait que

dqM
= iMD = i
dt

1
di 2
di
i L 2 r Ro 0
C
dt
dt
di 2 r Ro di 1

i0
dt 2
L dt LC
di 2 r Ro di

o 2 i 0
dt 2
L dt

en posant encore o 2

1
LC

Si la rsistance rglable Ro est choisie gale la rsistance r du circuit rLC, l'quation devient :
di 2
o 2 i 0
dt 2
On retrouve une quation diffrentielle semblable l'quation du circuit LC.
La solution cette quation est une fonction sinusodale :

i (t ) imax cos o t
avec la priode propre To 2 LC

2
.
o

Des oscillations sinusodales sont entretenues dans le circuit malgr la prsence de r.

La portion de circuit ABM se comporte comme une "rsistance ngative". En effet :
uAB + uBM = 0 + Ro i'
9

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et comme i' = - i,
uAB + uBM = uAM = - Ro i
Remarque : La puissance lectrique r i reue par r (et perdue sous forme calorifique) est fournie par la
rsistance ngative - Ro i (en fait par l'alimentation de l'amplificateur oprationnel, non reprsente sur
le schma ci-dessus).
Grce cet apport d'nergie de l'alimentation vers l'oscillateur, l'nergie totale stocke dans L et C reste
constante malgr la prsence de la rsistance. Il continue y avoir change continuel d'nergie entre le
condensateur et l'inductance au cours des oscillations.

Complments : (coefficient A non constant - Rgime non linaire )

Une tude plus prcise de l'exprience prcdente peut-tre faite (hors programme en T S) :

Amorage des oscillations : On donne Ro une valeur un peu suprieure r.

Remarque prliminaire : Les oscillations prennent naissance grce de trs petits mouvements
alatoires des lectrons libres dans le mtal constituant la rsistance. Ces trs petites oscillations
d'lectrons (dues l'agitation thermique) existent dans tout conducteur, mme non reli un gnrateur.
Pour t = 0 s l'intensit du courant est voisine de 0 A.
Lamplificateur oprationnel nest pas satur : uAM = - Ro i. L'tude faite ci-dessus conduit :
di 2 r Ro di

o 2 i 0
dt 2
L dt

avec o 2

1
LC

r Ro
di 2
di
En posant A
, nous crirons 2 A o 2 i 0 .
L
dt
dt

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avec A < 0 : lamplitude de i crot.

L'amplitude des oscillations ne peut pas crotre indfiniment. Le moment vient o la valeur instantane
de l'intensit du courant est telle que l'A.O. est satur.
Saturation de lampli-op : Lorsque l'ampli-op est satur, on a uAM = uAS + uSM = R1 i VSat
On montre alors que :
d 2i r R1 di
1

o 2 i 0 avec o 2
2
dt
L dt
LC
soit encore, en posant A

r R1
,
L

d 2i
di
A o 2 i 0
2
dt
dt
Ici, A > 0 : lamplitude de i dcrot jusqu ce que lampli-op repasse en rgime non satur mais avec de
"nouvelles conditions initiales". Ainsi de suite
On montre dans l'enseignement post baccalaurat que ce type de basculements successifs entre A < 0 et
A > 0 conduit un systme stable d'oscillations. Cet oscillateur non linaire se rapprochera d'un
oscillateur donnant un rgime permanent quasi sinusodal si Ro est trs voisin de r.

Remarque : Lquation de Van der Pol

x2

x o 1 2 x o 2 x 0
xo
a t introduite pour tudier les oscillateurs non linaires. Lorsque x est petit, le coefficient A est ngatif.
Lorsque x dpasse la valeur xo, A devient positif. L'tude peut tre faite sur ordinateur mais elle n'est pas
explicitement au programme de la classe de terminale S. voir vanderpol.swf

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