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A LA B.U.
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rott0?17r14t
LINGUISTIQE
ET
ANTHROPOTOGIE
rRADUrr
I'j"i.,*oro,,
B.
U. REIil3
LETTR g8
K Cg,3o
n i:\ a"c
BIBLIOTHEQUE MEDIATIONS
publide sous
la direction de Jean-Louis
Ferrier
Titre original :
Language, Thought and Reality
UN MODELE AMERINDIEN
DE L'UNIVERS
,@
1956,
by The
Massachusetts Institute
of
Technology,
Cambridge (Mass.)
@) 1969, by Editio-ns benodt, paris-7".
Tous droits
r6serv6s.
LINCUISTIQUE ET ANTHROPOLOGIB
iu
I
'i
'i
i
ii
d'espace. La
physique
moderne est
la
thdorie de la
une description du m6me ordre, congue en termes
math6matiques, et la s vision du monde I Hopi en
est une autre, entibremeilt diffdrente, non mathdma'
tique et linguistique.
La langue et la culture Hopi recblent donc une
rufupsvsiQuB, au mOme titre que notre conception
prdtendument naive du temps et de I'espace, ou que
relativit6 dans
ux uooir,n
nranrxnrBN DB
L'uNwBRs
ri
I
il
LINGUISTIQT,,B
BT
ANTHROPOT.]OGIB
-, mais
implicitement
mCtaphysiques
rl
iii'
rl
ll,
La mtaphysique subjacente
i:
La mdtaphysique Hopi a clle aussi ses formeg cosmiques comparables aux n6tres par les dimensions et
I
;
10
LrNcursrreuB ET ANTHRoPoLocIE
UN
IT,TOOTT,S
AMfRINDIEN DE
L,UNTVERS
11
I
I
exactes, mais aussi tout ce qui est spiritualitd, intellection et 6motion, dont l'essence et la forme carao-
-LrNcr,rrsrreuB
T
.
r
Br ANr'Roporr"r"
qui
h fl
I'adjonction du suffixe INcHoATTF
- derenvoie
cessation $
introduit la notion
I'action de base
causale. L'action -en est au stade initial. Par cons6' trl
quent la causation, quelle qu'elle soit, qui est derribre $
elle, cesse. Cette causation formellement dnoncde par
le suffixe causal est donc ce que xous pourrions fi
appeler le temps passC, et le verbe I'exprime I lui ,*
seul en m6me temps qu'il exprime le commencement rl
et I'achlvement de I'action parvenue au stade final 'l
(dans I'exemple choisi, un 6tat de partielle ou com- -$
plbte absorption de la nourriture). La traduction est 'fr
( s'arrtter de manger r. Si I'on ne connalt pas la fr
mdtaphysique Hopi sous-jacente, il est impossible de {
eomprendre comment le mme suffixe peut signifier 'fr
le commencement ou la terminaison d'une action. I
S'il nous fallait faire coincider de fagon plus pr6' !
cise notre propre terminologie mCtaphysique avec t
les termes Hopi, nous dewions probablement parler i
du champ subjectif comme du domaine de l'ssPorR i
ou de l'sxpnsrlrrvB. Chaque langue comprend des ji
tennes qui en sont venus I exprimer un champ de I
a!
'tj
,
'
i'i r
'.
ii
)
'
I
, I
,
rilffifl ";';Hffi
**?;"':o:::T"1Ktr"ffi
-d
ET,*:
13
c ddsir r et c cause r, qui doivent parfois ttre utifait un terme qui cristallise la conception philosophique de l'univers pro'
liss pour le traduire. C'est en
14
LlNcursrreuB BT ANrr{RopoLocIB
c objectif
en tant que celui-ci s'oppose au < subjectif r, les deux termes Ctant simplement deux
nuances flexionnelles de la m0me racine verbale, de
m6me que les deux formes cosmiques sont les deux
aspects d'une m6me ftalit*.
En ce qui conceflle la notion d'espace, le domaine
du subjectif est d'ordre mental, et 1'espace au sens
objectif n'y intervient pas, mais it semble 6tre reli6
symboliquement b la dimension verticale et tr ses
p6les, le zdnith et le nadir, ainsi qu'au ( ceur D
des choses, ce qui correspond b notre mot q int6D,
i'r
I
r,'i
il;,
distances
;ltt
f,
et les configurations
physiques sujettes b
lil!
i\
,l
ifr
f$,
+l
r'.
ont
fii
l!
ti.
15
rl
16
LINcursrIerJE BT ANTHRopoLocIB
duit pas c b cet endroit-ci r, cela ne peut pas se produire q dans f instant prCsent r ; cela se passe I
c tel r endroit et b c tel r moment. L'dvdnement
survenu c ici r et l'dvdnement survenu c ltr r sont
l'un et I'autre de nature objective (correspondant en
gndral i notre passd), mais le second est objectivement le plus Cloipd, ce qui signifie, de notre point
de vue, qutl est aussi plus Cloignd de nous dans le
pass6.
\',"
'l
i,,
l,
;lr
,l
.t
lI
rt
fit'
uN rrlooEr.s NrafnNmsx DB
L'UNIVERS
17
cette connaissance
"t,
r,'
CONSIDERATIONS LINGUISTIQI.JES
SUR LE MODE DE PENStrE
DANS LES COMMUNAUTES PRIMITIVES
.t'
) i'
lri
I
,'1,
,j
rl
!i
i,il'
rf
1.
particulibrement
structurd de phdnombnes culturels que nous appelons
une langue. La linguistique en constitue une voie
tl'approche et, comme j'espEre le montrer, celle-ci
rcquiert un type dtntdr6t assez nouveau que les
travaux de Sapir, de konard Bloomfield et d'autres
'llf
iI
20
l,
de
,i
Il y
"toorE
iriricipes de b,ase' Un des traits distinctifs de la pri99 .&
de rung est que ces quatre fonctlons ne se distin;"rtii&
'suent oas d'und facon purement qualitative, mais en tant
l,l
ri
li
I
ANTHRoPoLocIB
ti
Er
.i
ii
LINcUISTIQUB
principe
CONSIDfRATIONS
LINGUISTIQUES
2I
ei
6vidence
l'61'
assez
oni clairement
conscience (ou
.i
t
ri
I
,t
I
22
LINGUISTIQUE ET ANTHROPOLOGIB
(]ONSIDfRATIONS LINGUISTIQUES
23
ce renvoi. Il
1. Il n'existe pas de texte corrospondant
se peut que \Vhorf ait eu fintention de se r6f6rer nouveau i Watson, qui identifiait la pens6e i des mouvements
subvocaux de l'aBpareil phonateur. fNote de f6diteur am6ricain, John B. Carroll.l
2, ks mots pris isol6ment dans un lexique empruntent
aussi leur signifrcatlon aux ( rapports virtuels >, ob6issant
b un modble particulier, qui les diversffient et les relient aux
moddles complexes de la formulation linguistique.
3. Un mat-riatiste convaincu peut cependant 0tre tent6 de
considdrer cette matrice de relations comme form6e, par
exemplo, de tout un r6seau c6r6bral de circuits neuralDr
qui lis fait d6pendre les uues des autres et les relient
procesJus physicochimiques. ,Mais il- est impos
par
-sible,des
en i'engageani dans cette voie, de se fqrrg une id6e
do Ii nature du xpporr, de la structure des relations matri'
cielles. de
Ooni
i"t
on tudie le
;;;-i;;exetitpte
d'id6ation
I'anelais), l'6tude
en profondeur de la
id;;r
mais n'en
verbalis6
"o".*t
ittr*t?rtin" l'enchainement
.ic'ta
dtua"
ii
question.
tl
lf'l
t h'I
Iil
[,1
ll
24
LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIE
conscience ou de ce qu'on a appel6 c la source profonde de la cerdbration inconsciente D, sont des op6'
rations linguistiques structurantes et peuvent b bon
droit Otre qualifids de pensde.
En outre, une analyse de la pensCe silencieuse au
moyen de mouvements du larynx correspondant b
dei mots et des morphbmes non exprimds ne serait
pas une vdritable analyse de la pensde, de m0me
que I'analyse d'une langue au moyen de mots et de
morphbmes exprimds ne constituerait pas une vdri'
table analyse de cette langue. MOme la grammaire
t ;,
I
ri'ir
i
t,
r'l
ll
rj
trErmet
processus
personnel
ahelouasheDest:
'iI
I
l!
i
I
ii,
tl
< his,
him,
CONSIDERATIONS LINGT,IISTIQI'BS
25
Charles, Isabelle, Isadora, Jeanne, Jean, Alice, Aloysius ou Esther, ne comportent aucune marque distinctive de genre, corrlme en latin les ddsinences 'il.s
et -a, L I'intdrieur de chaque prooessus moteur. Cepen-
Ctant
la
pensde;
rcxc.
J. B. C.I
lt
I
l;i,
I
I,
,I
l'
I
I
26
LINGUISTIQUB ET ANTTIROPOLOGIB
coNsrodnlrroNs
LINGUISTIQUES
21
formel, dans
la
,.- J. B. C.l
28
\
I
,l
ir
I
l'r
Iifit
t;
f;I
[{,
l1,i
fr
iri
ilfi',
itli
lffr
iR,
',
FI;
[:i
ff[r
t:
ANTHROPOLOGIE
i$
fHi
BT
rl
LINGTXSTIQUB
29
CONSIDERATIONS LINGUISTIQUBS
lu t6te
u)
1.
le sens compldtif-intensif.
il
lit
pleurer.)
I. B. C'l
lrl
lir
'rl
iiii
I
coNsrpfnetloNs
LINGUISTIQUE BT
30
couv
oar les verbes transitifs contenant !i{69-.d9
circonlfl| lgdi:::,
";#, ;";16;ut., ot'pu""
marquec
t'u":tot'v*i"
t
ffi;;
:,"";ili#
.pouvant !!1-e^
.,,111?J"l;Hfl*:
e";jilr;gi,;
-
;Ht
nlffi *d#'il
".i'i;;;:
',
J'
u'ue' .*w,.
ffi;,"ilffi
dbloquer,
d6olier.
untangle'
unlgck'.
.unrgll'
"r;d'
oe99uvn1t dd1-ul? 9*". 0""1;
ii'.gtoettt' d6nouer' ddvider; en
dt
unlif t,unmelt'*op"rl,*pi:tt'.T:Pry:^(::it"i'.T"t'".
u o:.lu'casser'
rietg., P9u.1
:?:#;,;?;;i,n;
";;tilt.--'l' i;;tp'6"
faite pour quelques
;";*
ild;
-o -
unrhink' unmake
l:.t-t:)'I:tnllt"3"""tr{:
les verbes coindevant
delimitation et
debase
:id;';;#i;' tipn*ii""^de il n'existe-pas
un seul
de rattachementt. e"'iogfuis
une
formellement
r-attacher
ffi;il;l-puisse se
I'in'
nous,puissions
iiq*t
J"ot
telle sicnification, ou -JGsdirantique- qui
:iffi
"":ottou
cesse' ce qur
sans
i'.,?*rtpt l" l*ut"yt" et se ddrobe
'^ioit
rlt
lr
:'ffi;i-'rd;'tl
ri
ii,'
penser'qu'il avait
#t'l
It
ilHJffi ';' ;
;l?#:,tff
t"cteoJ
aurait 6galement mrs
i$,
ri
l1
it'
gatd"-,"i,1ile^
"n participiales
'"
]or-ti
ptopo'-d"
a
d'interpr6tatioo
!0:
ri
I
,f
lui
,,
lff1
,fi'
ffi
tl
ou
adjec-
>'
etc'
: :.,?:Htl;tntX?:
Il::l.JlSli"xi"TfiJ^il#e'#,Tf tiJ;t'""'*$'lf;
m*, iffSttJ rnJi'it:td;;1" a.'"ui' ta.prlison au
i#,tffi JT*Lf la':r"*:#lli,'lt'.3$u'"rlY;:?'B;
LINGUIsTIQUES
31
lr
l,i
fi
LINGUISTIQUB BT
{:
32
!l
I"'.*r
dans t"Xt::^-l::
;;;* formes particulibr-es
-dont'
Jusqu'l
grammaire'
la
de
i""ill.t,j'3iua" tti I'objet
a po46
grimmaticalg
recherche
i"
ii."%;;;;;;ir,
certain
un
p[6notvp:s:
des
;f;;;;;i;-i;et'e"
il
",vJJ
il
;i;
le comportement ?pparent-.et
et-des interdic'
i*otliait le substratum des tabousmoins
du.
;ffi. or; p"ut oe.oott"r.9u9:lingt'ittiqu" rdsulte
*g l"::
des
t!.tit"ii
;r
li'
;"d; ffid;"ru
,1,
ii
{;
irl
I
1""
i;
i{'
il
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'
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I
"o*"
u-d*r, b, sur I ou concernant un autrecrapport-spa'
touge' long'
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rl
selon
active
rl
tt
tipin"atio'n
tial, et comme
ildj;tt
;-pLi"t
#J';ffi
NoN AcTIF
"tJ*"*ii,it,
33
coxsmfnltroNs LINctrIsrIQUBs
y,en
- il des
qui eJt en cause. Avec la olupart
a trois
considbre
et
il
l. Whorf
bizarrc
au
coxsnf
LINGUISTIQUE BT
34
ou'il
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;#'i" i.ngiombnes
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qui tombe ou
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LrNGUIsrIeuEs
35
gdndrale;
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Jilil"tit"it*'Lusoiuer-oinsttnr.egitttt*:li9:*'-11gvmnas'
[iJr'"[",r*ti"* d" ton, de se livrer b une
fr;r ;fic,tqo",
d'6crire
::"trtgY:e;
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grammairiens'
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iJ;ii.t1;i;";;nit*t
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ier et b-comprendre
lb' d'appren9:.'1.ti1"
quoi se borne la tiche
sur le Plan Pratrque,
l'ambition d'un
;liil"iil
unoNs
be langue'
doit d'a
ai"e culture se^Le^:lT:::
proteJs-eur
i-r'ii"o"
2.
coxsrndurroNs
LINGUISTIQUE BT
36
t},:ry*^ry:t;
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:il^;
linguistiques' Fl"
efle'mome' oir I'on trouve
subjonctif' 9as1if'-etc"
termes comme rndrcatif'
glamr
I q ddcouvette
-r-^r^-:^'rA La
ddcouverte de Ia gI
il;il;;;latine
i-Jje psycnorogique'
sanscrite par les to"*tt
9.*1d::95i*.:f::'
;#':illr""ilpp" ""' ri"e*"t"' p1'-l1l:{l"do"
meue. rYraN eue rvvvre
melte.Maisellerereta-e"ga1eme-nt^::',H:t::b:
lu ,e"ognition de di
,i".lau}i,fr ,';;'"*",;;-;,'*,
reiles rueeD *v"*"-nJoiJt'
lffil"'fi?JJfr
classification
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contemP'orains et -me
"q"" je sache,
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-au111r.
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1?.
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Po
mots comF)srrs'
lg,.'t"ff$,&"'"ujllifui,"r*,*f:',,,*,#T,',ii"'
tu traduction ..d'un
3ffi
il'Tte1"1i'".S5"'f1'"riai'**T'it'-
"iTt"ftfl
u#d,ry*:'H'5l'"$ffioi
f:{vi
de la Gendse une ( traduction r mystique et gnostique, ou plut6t d'en faire une paraphrase des Upanishads qui est une sorte de terrifiante vision d'un
espace cosmique vivant rempli d'effrayants hidroglyphes
lui valut d'6tre aussitOt mis b I'index.
- etd'ailleurs
pas que cette rdpudiation par
Il ne semble
I'orthodoxie lui ait valu les dloges de ceux qui constituaient alors la gauche radicale, car son interprdtation de la Bible 6tait b la fois trop iconoclaste et
d'ex6gDse.
#$if.ffi
#3?;?"1.:1"1+:,L:"d:"*fl'ff.Hi'
les mots comlnss
i*"Hi[""ffi
"!-'i'*Ji-Z"i-]-o*i en frangais
ffi ::g*"1'iii5*"ilir,t"#
(
au'*";:
sile
I'exDressrotr
I""#::$.*"'".#'iff
wlt
i; termes bahuvrihi
par un seul pot ,"9TP;- 6,,anr
possessro:
4urwur;eilofu lrn sens de
37
trop
|tryit,:H]i"1p{;f
;.*i?iigq:;;:;qi3*':.'"?lj':
t#:".:fr
f;u%;L-:::L"olfi:'.3,"i3i;
,""1 l".ff
LrNcursrreurs
l. F'ai ajout6
J.B.C. l
le faire,
LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIE
38
retranche
ruie quiparut en 1815'18161' lorsqu'on en
I de
it*ttioi.ii*ire
interprd-tation
hindouisante
"-t
!1fJ'"&T'::?,[3i'##t-J;:1#'i1#
Dresque aussr pousse
tient r6so'"i?ffi wii;il-Bi;t"l nut"
d'olivet .se,
recart des iivagations num6rot:gtqlf:--"1
langue'
de
kabbalistiques accumul6ei autou!
en
-la
tout
.Et.
il;r;iq;;=p"t la tradition rabbinique'
fond6e
gradmaticale
t"irltiiitib^te de la conception -il refusa. dgalement
;;;-1" lormalisme traditi6nnel'
i;;
j
lr
li:
fi
t
li"
i,
I'
ir
ii
,l
iI
lr
{
I
I
a,
g::it'#i'hilil;* jt:"'J*tl:"i"3i"ftrt"irl:
i"""o"t.ou
sdmantique
un grand nombre
des voyelles, et montra comment
en
se^ ddcomposer
il ;"-di."; hdbreux peuyelt
mOme manidre que
la
de
tigninuot"t,
,
i-tt"",i""t
anglais--a
mots
peuvent 1'0tre par exemple les
-flash'
^"ti.t, claik, lick, lash. r' t"iT:j.]T;
ffik;'fi;n, ie principe de l'onomatopde et
;;;iil-'f";6 ,ur
lpngais. (ils sismfient
;;;J;t-otquivarelni' "icliquetis'
choc' bruit sec'
; ?.,ffi;,fiui tli"tiirution'
ql"--If:f ij"i$fi":"",'0i.T:
o.i;lli';;;'i;-G-iGi:omnptI:."::^"\'X:?^?H"Y;
y*:; * ettri: #ffi;ui:"':,
il-",:ity:t*;;,;""L"!ffil,!ij*;!,x:u,{'i;
;"" il, " ko'#
tituae,
"
c'l
1. U'ai ajout6 les-dat:t,
iili'r' radicate' -
J' B'
colsrnf nlrroNs
LINcUISTIQUES
39
rdels,
En
processus.
Il raisonnait en outre d'un point de vue anthropologique et non pas simplement grammatical. Pour
lui, la parole n'6tait pas une < facult6 > dminente en
soi et dtachde de tout contexte, mais quelque chose
LINGUISTIQUB ET ANTHROPOLOGIB
40
la culture et
qui devait ttre 6tudi6 b la lumibre de
est
phdnombne
ce
du comportement n',tttuiot' dontprincipes
identiques
de
oartie intdgrante car tf iifUi"
#;; T'iiioo.titu" io E"ttot ipe"iuilte' rl vovait
'3;"{x
ffi:J;$?#If*a*"';.r1ru"ffif
d'une conduite soma'
il*iiLT-ii*o".i"riopp"t"ot
iil,ilEi"'uii";;ri;F:."'tuu^*-n-'::.-ulY1b5':
[1i.] .*titllir**tvtuoriq"t est ensuite--,ryu b neu
;"rd";
rh
rl
fi
T'
ti
:,
fli
i
I
li
[,
p-rise'
en
*:l"nHTl"lrffi:t
"1"m,
Telle est, traduite en
d'Olivet.
Fabre
James Byrne
Ce n,est qu,avec le linzuiste irlandais importance
d'une
thdorie
uire
qu'apparut
rfdb-fgti
'p.t; Taffrocne finguistique de-s- processus
Li";-rJ
analyse
mentaux. Ses travaux- toot- tut6 syr .unede toutes
structures sr1mm1f9$3;.
constituait une idde
les langues connues -- "" {uiprccierx'..Son
grand
d'un apport paruculibreileni
de
l'cpithbte
if mdrite
;";di';-aJux uotumes
qeytconception
{non
c srand D au molns par sa
;,r?ffi toi-.Jt-otiln' - intitul Ge-y171 principles
oftre la
n"*tprdsenter
:"
1995,':-n
exemples
des
oarticularitd ,"-urquutt" ?e ^to"t"'- les lansres du
aL
Presque tous les
d;-6itt"lt-'"t-n"tt"ntot'
qtio
trouve ailleurs qu'en
illi;,tt-ii"-t"rilq*ainsi qu'un grand nombre
-'c'est
Amdrique .oot ,.p"''"oi6s'
sur celte vue d'en'
gyrn" toiJe-sa thdorie psychologique' Et
il;;id;-des
li"'ii"r"ii iiiig*sa
"#;;"i;;';-;'a;;;
;il#,
AJT#ji;";H;fi;;'
;rnil"G
lt
r#,#*"*"Fjtgi.xtffi
I. B. C'l
I
I
m6moire'
t-1ti-T'*"'q:,:ff ,Ti.di:
CONSIDfRATIONS LINGUISTIQUES
4l
il
et des controverses portant sur des points fondameniaux, dans tous les systbmes philosophiques et reli'
cieux oui se sont succdd. De son c6t6 Byrne ddcou'
itit oo crut dcouvrir une corrdlation entre la
structure du l4ngage et deux types de mentalit6 I un aux rdactidnJ promptes, b la pensde rap-ide,
suoerfrcielle, lbutre-aux rdactions moins vives,
olutOt
-e
ii"t.Udttion plus lente, mais plus profonde et plus
oonddrde. tr cbnsiddrait que cett dernibre forme
it.prit, qui dvoque f introverti de Jung, allait gdn6'
ralefoent de paif avec des langues de typg synthd'
iique, b la niorphologie complexe, aux ramifications
no'mbreuses et perm6ttant de former une foule de
extr6me en 6tant le poly-otr oooutu* I lah forme
svnthdtisme. Quant I'esprit aux rdactions promptes
(ixtraverti), il est habituelleme-nt associd b une mor'
langue de
i,nJ"g" pfus simple, non synthdtique,^une
isolante sous sa forme extrOme'
ilutytique, v56u -vv-suJE:evt
Jw
type
tvn"
Mais, tout en Ctant dispos b admettre la possi'
bilitd d;une telle thorie, qui constituerait une cons'
truction intellectuelle d'une singulibre ampleur'
fraonC dsalement de voir dans I'cuvre de Byrne une
uofiiiputloo de Jung, je trouve cependqntfidde gdn6'
rale de Byrne peu convaincante. la.principale raison
de cette reserve est qull travaillait sur des matCriaux nettement insuffisants. Or il est extr6mement
LINGUISTIQUE ET ANTHROPOLOGIB
42
si
O"--"ftuq"" grimmaite correspondante,. scientiflquement min6e b partir des catdgories et des structures
mesure du pospour
prdsupposition
toute
de
iiut'i, iooep"odimment
puisa
Byrne
o" la logique grammaticale'
;;"i
"ti
danJ des gtammuires ddjb anciennes'
r"r fo",t*"ots
eim6me < classique n' On y
formelle
O" .oo""ption
i"n"o"tt" b chaque pas quantit6 de.notions ou de
;;1i *"; structuiels qui i'ont rien .b .voir avec la
fort < mali"ig.i" ettoide, laqueile se trouv. ainsipas
plus que
itiiti" n. Aucun de ces gtammairiens,
une vue
prdsenter
Byrne lui-mOme, n'6tait capable-de
ainsi
domde'
langue
une
d
generis
sui
OinsemUte
dont f intuition gdniale
;;ib;i; tait riure d'olivet,
O=.-"ut" indgalde. Et jusqu'b ce que -cette analyse
se manifestel nouveau sous la forme d'une mdthode
r"i""iinq"" parfaitement au point-, appliqude ir une
nouvelle 6tu-tle comparative globale, l'homme continuera de tout ignoier des processus fondamentaux
O"-ro"-u.tiuitd Intellectuele. n lui sera impossible
a" t" tiut"t ir un quelconque examen de la.pens6e
l,
il
rui1.t
coxspfurroNs
LINGUIsTIQUBs
43
Lan-
El*',n-i*k":r6fi:t-r,Itrf
lh,P,";,#i*tr;:i
siiitGrio" Institution). J' B' c'l
*
44
LINGUISTIQTJB
LINGuIsrIQttBs
guistique.
45
lin'
Suonosons
H"Jl'd"".
;;;ff.
ri
3.
1. [La
coxsmfurroNs
ET ANTIIROPOLOqI
^t
"Ut-po*ede
vivants deJobjets inanim6s, et dans ce cas
i..-Ctt
e-oo"iri catdgorie se iattachent les nuages' Or la
a" le#" n'e*iste pas en Hopi' La.grammaire
".ii""
antdrieure aux innovations intro'
traditionnelle
n'irait paq ilu.s avant et s'imagi'
Boas
auircr p*
^avoir
Mais la rdponse. correste ne
rdpondu.
nerait
par
que
une grammaire analys-ant
donn3e
;il-ett"
-tt-"ttt*
-sipifications
tant implicites
et ies
i*
cat6gorie de
une
distingue
Hopi
le
Car
oo'"*oti"it"t.
que
t o-t^ s'appliquant b des objets animds en tant
critbre
que
Le
tel'
tant
en
L*"*-tortfft el uniquement
iEside
Ji.iit"tit-O"""a
dans
la
c les fl0tes I
pi"ti"f.
-"t"tiA.os on appelle, paJ^exer.nple,
orchestre'
un
dans
jouantfl0te
la
de
io
un
singulier
(implicitemel|.ay
qui
disipe
;;;;
des 6tres
tr
L"lti.6, i'apptiqie au pluriel
-rraage,
est toujours
"iitt Or le moi ^?o.' m&u,
des
ddsignant
"ii""tr.
substantifs
des
manibre
la
;";;lit b
5it"^. *i-gt. I1 n'a pas d'autre pluriel' et appartient
rbpe anim6'
46
LINcuIsrIeuE BT ANTHRoPoLocIB
civilisd moderne. La mentalitd primitive constituet-elle une constante universelle face L celle de
I'homme moderne
mises b part les diffdrences
que
existant entre leurs -cultures respectives
- ainsi de
le suggbrent le concept, 6mis par Ldvy-Bruhl,
pARTIcIpATIoN Mysrreur 1, et 1'6quation entre c primitif r et c infantile n utilisde par Freud et Jung ?
Ou bien est-ce (ici aussi en dehors de toute notion de
culture au sens large) la mentalitd propre au clrusf
MoDBRNB qui constitue une constante universelle, du
fait de la grande similitude structurale de toutes les
langues occidentales, alors qu'on trouve au contraire
face b celles-ci de nombreux types de mentalitds
refldtant une grande diversitd dans la structure du
langage ? Ce n'est ltr qu'un des grands problbmes
psychologiques qui se posent tr la linguistique et qui
n'a pas encore regu le genre de rdponse impersonnelle et positive qu'on est en droit d'attendre des
recherches en ce domaine. Nous considdrons habituellement le type de mentalitC impliqud par.la
notion de pmrrcrpATroN MYsfieuB comme molns
1, [Lucien L6vy-Bruhl, Les lonctions mentales dans les
soci4tts inf4rieurel) Paris 1912. I-e concept de < participation mystique se rapporte i un type particulier de
'
avec I'objet, dans lequel I'individu
ielation psychologique
est incapable de percevoir clairement la distance qui le
coNsnfnltroNs LINcuIsrIeuEs
47
causation,
- sur ladynamiques,
I'action, son rdsultat, les processus
dldgance logique indiscutables
cet
europ6ennes
de loin les
langues
1.
Au cours de la
-_.qr;rtl
48
LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIB
transformation phon6tique, le signe distinctif, la ddsinence, etc., sont perdus et de formelle qu'elle Ctait,
la catdgorie devient sdmantique. Sa a rdactance r.
est at prdsent ce qui la diffdrencie en tant que catCgorie, et son invariant sdmantique est ce qui I'unifie.
Le temps et l'usage aidant, elle s'organise de plus
en plus autour d'une notion de base; il se produit
une attraction sdmantique des mots appioprids,
cependant
devenus
in
causalitd
'$
,t
fl
fl
ll'
lir
t:
coxsrpfnrc,rroNs LINcuIsrIeuBS
49
r
50
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOCIE
aucun intdr0t
ou
condamner catdgoriquement de telles tentatives linguistiques sous pr6texte qu'elles ne sont pas c scientifiques n. Scientifiques ou pas, ce sont des phdnombnes linguistiques actuels. On ne voit pas pourquoi
la science linguistique, qui seule est e meme de
donner forme et substance aux principes fondamentaux dont s'inspirent de tels mouvements, devrait
rester une vue de l'esprit sans portde pratique et
laisser ces derniers procdder par tdtonnements dans
ld
ftl
llr
I
1i
{li
ii
coxspf
nn
rroNs LrNcursrreuBs
51
base d'un petit nombre de langues europennes prddominantes sur le plan culturel sont considdides
cornme acquises. La trame complexe de leurs pr6suppositions repose sur une fausse simplicitd. On dit
X, XII,
etc,
e\
\*
1?
lrn
'lIG-
{
ll'
t,
I'
t
52
LrNculsrreug ET ANTHRopoLocIB
en accord avec un structure complexe et bien d6finie, mais I'Indien a un mode de penser entibrement
diffdrent. Celui qui aurait I'intention d,utiliser le
Basic English doit tout d'abord connaitre ou apprendre la structure intrinsbque, d'une extrOme complexit6, de c I'anglais tel qu'on le parle n.
Nous apercevons ici l'erreur commise par la plupart des gens qui s'efiorcent de trouver une soluiion
aux questions pos6es par I'aspect c social r du lang.age
naivement qu'une langue n,est
-. ils stmaginent
rien d'autre
qu'un amoncellement- de LsxlrtoNs, et
que c'est ll tout ce dont on a besoin pour dlaborer
n'importe quel mode de penser sur und base rationnelle. Ce faisant, ils ne tiennent pas compte des
donndcs, de loin les plus important6s dans fe fonctionnement de I'esprit, fourniei par la structure et les
mpports morphologiques. Il peut arriver que plus la
langue ainsi formCe est simple en appaienci, plus
elle est tributaire de cryptotypes et aritres structures
implicites, plus cllc recelc ae lrrdsuppositions inconscientes et plus ses lexations sbnt viriables et inddfiniss-ables. Les partisans d'une langue internationale
c simple D se trouveraient alors dans une fdcheuse
implsp pour avoir voulu se mOler d'en fabriquer
une ! Pour se faire une opinion valable dans un tel
domaine, il est absolument indispensable de se liwer
b une tude exhaustive et intelligemment men6e des
langues parldes dans le monde.
4.
coxsnfnrtroxs LlNculsfier;Bs
53
l,i
'li
.l{i
t;
lr
l,:
:'i
ri
i!
t,
1
54
LINGUISTIQUE ET ANTHROPOLOGIE
*Si
I
t
$,
[:i
li,
'li,
i1
i
I
55
prvoir que les langues, relativement peu nombreuses, des cultures qui ont accdf tr la civilisation
moderne se r6pandront dans le monde et provoqueront I'extinction des centaines de groupes linguistiques exotiques, mais il n'y a aucune raison de prdtendre qu'elles ont un quelconque caractbre de sup6riorit6. Au contraire, il st'ffit d'aborder d'une fagon
vraiment scientifique l'dtude des langues orales, en
particulier celles d'Am6rique, pour s'apercevoir que
dans nombre de ces langues le systbme des rapports
est d'une prdcision et d'une subtilitd de structure bien
plus grandes que dans nos langues occidentales t.
Comparde aux nombreuses langues am6rindiennes,
la systdmatisation formelle des id6es en anglais, en
allemand, en frangais ou en italien semble insufrsante
et stdrile. Pourquoi, par exemple, ne pouvons-nous
exprimer de deux fagons diff6rentes la relation, qui
passe par le canal des sens (vision), entre la perception et son rdsultat au niveau de la conscience,
comme entre ( I see that it is red r (je vois que c'est
rouge), et < I see that it is new r (je vois que c'est
neuf) ? Nous rdunissons les deux types de relations,
parfaitement distincts l'un de l'autre, dans une sorte
de vague rapport exprimd par < that r (que), tandis
que le Hopi montre que dans le premier cas la vision
apporte la sensation de c rouge D, et que dans le
second elle enregistre une caractdristique non spdcifi6e dont est ddduit le concept de c neuf r. Si, modimanuscrit porte ici une note marginale : < Concluc'est une erreur de supposer que la fonction de
- est seulement de courruNreuer la pens6e. > En
la langue
insistant sur le mot < communiquer >, Whorf semble souscntendre que la langue non seulement communique la
pens6e, mais qu'elle pr6side i son 6laboration
conclu- g6n6rale
sion qui s'impose d nous si nous admettons I'id6e
J.B.C.I
de son expos6.
1" I-e
si611
56
LINGUISTIQUB BT
"oor.,
;-q,r:il; ;iil,i
re,. og ir'*J-re""g"iiil
ff1g,T"
;311ti,on..r7r
d6ductive. Est-ce I diie que-taLngue-ffopi
il
calpaciie
des situltiolls
:T-*l:_g31l"er
nos langues tant vantdes ?
l{
;i
CATEGORIES GRAMMATICALES
traduit
G, i;
ldpc6.
*f'0"':1::l
Nous
"" d'un certain tempsavons T^Iopi
mme besoin
det
mClge de-quel.que reticenci, e moius qu,ol
:CJ":lo, expfique
chose, avant de percevoir la
f_,TI existant la
diftCrence
dans. les-.rel"ti"", ;#m6es par
( que D dans les exemples citds plus nuut-ators
{ui
! ry:p'
.les distingu.. iire."oi lT;;;;i1uutre, car
sFr.cturjs
Au
seng de j,entends
dire. (N,d.T.)
1. L'auteur tient
exprimer sa reconnai$sance onvers ss
colltsgues, le Dr Georgc L. Tfager et le Dr Morrie S!vadesch, qvec qui
discuta de quelques-uns des probllmas
relatifs cette 6tudc.
il
/-,t
',il
Lii
lilj
1,,
l,l
58
LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIE
Les grammaires conventionnelles des langues am6qqi 99 fondent sur des modbles itussiquis,
ricaines,_
1t
t'
t,
lesquels s'expriment nombre de formej grammiticales. Cette.faggn de voir ne tient pas c-ompte de
diverses gltCgories verbales qui sont marqud6s non
par des ddsinences morph6miques mais pai des arti-
II,IIECONNS
GRAMMATICALES
59
Et
Une catdgorie explicite possbde une marque distinctive qui (b quelques rares exceptions prbs) est
prdsente dans toute phrase contenant un terme de
et plus gdndralement b une association av.c?"s ,trir"tures ljnguistiqles ddfinies. En commengant l,dtude
d'une langue, le type de ddfinition < fonctionnel ,
nf'f
,l FfFflFrfiri?r'fl
ra
60
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOGIB
il s'agit
!,n Paioute du sud, le sujet d'un verde (lorsqir
-Cl6ment
d'une personne) est indiqud par un
srib-fi6
lexigal
;) qui ne peut 6tre
.(ou -u morphbme
employd seul comme le a -s r anglais. Mais il n,est
pas ndcessairement li6 au verbe, il peut l'6tre au
mot le plus important de la phrase. En anglais, ce
qu'on pourrait appeler le potentiel du verde constitue une- catdgorie explicite-caractdris6e par I'emploi
du morphbme ( can D ou a could r (i peut r ou
c pourrait D) qui, dans la phrase, est un mot s6par6
du verbe mais qu'on trouve dans toute phrase contenant cette catdgorie. Celle-ci constitue autant une
partie. du- systdlne verbal sur le plan morphologique
que si elle dtait exprime par un dldment li6 -dins
un verbe synthdtique en sanscrit ou en algonquin. Le
morphbme ( can D peut remplacer dJs
dJs 6l6ments
coordonnds dans le m6me systdme
svstdme modalmodal, par exemple may ou ( will r (qui indique une plobabilit6
.D
-c
ou le futur), mais il ne peut pas, conme-un simple
ddterminatif lexical (tel que c pbssibty r, peut-ie)
leur 6tre simplement ajoutd. tr-en esi Oe -m6me en
Hopi, of il existe un systdme rigide de q modalitds r
Il
1.
exisie naturellement un certain nombre de phrases
possibleq ou thoriquement possibles, ou le pluriel'ne -se
orsungue pas du,
distingug
du srngulrer,
singulier, par exemple : -<
a The fisb
fiJb
(le
poisson
r
porsson
qppeaxed
apparut
apparur ou les po.rssor$
po.issons apparurent).
ll,lll;ar:s ' Ue
quand
Cependant,
9n parle, de. telles- phrases i6nt prisjs
danq un- cgnlelte _plus vaste qui a d6ji- 6tabli le ,i"auli;;
ou le
le pluriel de l'objt
l'objet en cause. (DLns le cas conlraire
-pluriel
phrase ne se
une tette
telle
se pr6senterait guEre.) Les 6nonc6s de
c
c9 genre ne sonr
pns en consideration
sont pas pris
consid6ration dans notre dis.
tincdon entre explicite et implicite, autremnt dit ils nc
llo
pT d". classer-.une iatEgorie comm"
19gs
lmf&hent
cite. Dans
les cat6gories
cat6gories implici0ee les- formeg aon "lpfi,
marqu6es- son! relativement nombreuses, souvent en majorit6,
majoritd.
et m6me le contexte ne lec distingrie pas.
I
cerfconrns
GRAMMATTcALBS
6l
exprimde par
62
LINGUISTIQUE ET ANTHROPOLOGIB
,l.,o"u,Tol
(cr. ( rt goes completely haywire r, tout va
de travers, c'est un parfait g6chis).
Le genre constitue en_anglais un autre type de
catdgorie implicite. Tous les -"o-, ***s
et tous
,^:t-3_t:19-:- apparriennent i une cerraine
catdgorie
gnenque, mais une marque distinctive
les-disthgo" ctairemgnr que lorjque t;;;;i;; ne
est donnde
ce-.remplacer le nom par un pronom personnel
sin_
s,as[t du
;*ti"
il p"ri e]"
l?^qy'il
les. pronoms
er inttnogatif
( wnar r et c which u (p qF:relatif
ce que, qui ou [ue,
n,est
f-equel 9u quel). La necessrte grammaticale
dans un -.vrte., eenerique
l::,,T:t-^^j11icte
,tue
explrcrte comme cela se.passe en latin, of
li plupiart
du temps fe genre est iidiqu6. p;;-l; ;;r*" m6me
r_l nest pas douteux_9tr'en anglais, pour
ll^.11T:
Deaucoup cle noms communs, le fait desavoii _
ou
d,animaui
p*sonnes
a quer
3:::,1
::gl.g:
s.exe
ils appartiennent
et de connaltre la classifi'ca_
tion. scientifique, biologiqug- et- pny-rrq"" O"s
oU;-eis
plui utile a^ui e-t'raoger que la
:::"j1,^":^rlitlement
connarssance des catdgories grammatic;les'elles_
m6mes. Mais une telte ionnaisfu;;;;rait
apiJs
d'un usage limitd, car la majeure partie^des
f:.tjT
caregones masculine et fdminine est- constitude
par
des. milliers..de prdnoms, et un dtranger
ignorant
cultur-el que cera
Au",
l::, pays
9: "l_"qlje-nlan
res
d'.burope
-occidentale doit iimptement
apprendre
c,est-b-dire observer _ qu"-u Jane r
- gro_-upe
appartient.au
c she r
et'c lohn r au
gxoupe < he r (il). n existe lelle),
un grand nombre de
**r_;
:.liT: l?,
g-"
ffiiqi"
clrfconrns
GRAMMATTcALES
63
it
Il
1.
6lcbnes
La liste
s'allonge
si on y
< Bobby, Jerry >, etc. Mais tout compte fait, de tels noms
sont
si
ri
iil
li
'ir
I
ii
ll
64
LrNcursrreuE ET ANTHRopoLocrB
lb
en
cerfconrss
cRAMMATIcALEs
65
lTl'r
'l
'
,l
li
I
66
l'
J
il
.ii
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOGIE
des
noms f6minins.
Il en est de m6me pour plusieurs catdgories implicites des langues exotiques : ltr of on a pensd 6tre
en prdsence de diff6rences objectives reconnues
comme telles, il se peut qu'il s'agisse plut6t de catdgories grammaticales qui coincident simplement jusqu'b un certain point avec I'expdrience objective.
A vrai dire, peut-0tre traduisent,elles une exp6rience,
mais celle-ci est considdrde alors b travers un schdme
linguistique ddfini et n'est pas la m6me pour tous
les observateurs. Par ailleurs, les distinctions entre
prdsent et passd, visible et invisible, qui existent
dans beaucoup de langues amrindiennes, pourraient
cAT6conrss
GRAMMATICALES
67
;i
rlr
I
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOGIB
68
cryptotypes
clrfconrns
69
cRAMMATTcALEs
la tournure
RAPPORTS DU COMPORTEMENT
ET DE LA PENStrE PRAGMATIQUE
AVEC LE LANGAGE
{'
.
72
LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIE
de ses dldments et son analyse quotidienne et parfaitement banale des ph6nomdnes que nous sommes
obligds de reconnaitre l'influence qu'il exerce sur
d'autres activitds culturelles et personnelles.
LB NOM QUE RBgOIT UNB SITUATION INFLUE
SUR NOTRE COMPORTBMBNT
ce
I'incendie que j'entrepris d'analyser plusieurs centaines de rapports sur les circonstances dans lesquelles le feu s'6tait d6clard, et pour quelques cas,
dans lesquelles I'explosion s'dtait produite. Mon analyse porta sur les causes purement matdrielles, telles
qu'une installation dlectrique ddfectueuse, la pr6sence ou l'absence de couches d'air entre des canalisations m6talliques et une infrastructure de bois, etc.
et ses rdsultats 6taient pr6sent6s en ces termes. Au
RAPPORTS PN
U PNXSfE
AVEC LB LANGAGB
73
physiques sans tenir compte des gaz, du liquide rdsiduaire ou de la calamine du rdservoir. On nomme la
situation suivant le moddle (2), mais on se comporte
conune s'il s'agissait du modble (1), ceci dtant une
formule gnirale pour le conditionnement linguis-
74
LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIB
RAppoRTs
or
LANGAGE
75
76
LrNGUrsrreuE BT ANTHRopoLocIE
chassa les
flammes en direction des peaux et attisa I'incendie,
qui dCtruisit tout le stock. Cette situation dangereuse
est ddterminde tout naturellement par le terme ( ventilateur D, et son dquivalente linguistique c quelque
chose qui souffie r impliquant que sa fonction est
il
s'agissait en
sdpardes
RAPPORTS DB
LA PBNSfE AVEC LB
LANGAGB
77
Dans les exemples qui prdcbdent, le matdriau linquistioue consiste seulement en mots, phrases et
irodbGs de portde limitde. On ne peut Ctudier le
conditionnemint du comportement ddtermind par un
tel matdriau, si on ne se doute au ddpart de la
contrainte beaucoup plus poussde exercde sur une
vaste dchelle par le modelage structurel dfl aux cat6gories grammaticales telles que le p-luriel,. le genre
6t les classifications analogues (animd, inanim6, etc.),
les temps, les voix et les autres formes verbales, les
classifiiations du type c parties du discours r. Liste
non limitative b laquelle on peut ajouter la question
de savoir si une expdrience donn6e se traduit par
un morphbme unique, un mot b flexions, ou une
combinaison syntaiique. Une catdgorie comme le
nombre (singulier-pluriel) est une tentative d'interpr6tation'qui englobe la totalit du champ exp6rimental, en fait le monde ou la nature elle'm6me'
Elle s'efforce de dire comment I'expdriencc peut tre
rduite en fractions, ce qui en elle peut tre ( un )
et ce qui peut 0tre c plusieurs n. lvl-ais il est- particulibrement malais6 d'dvaluer une influence s'exergant
sur une telle 6chelle, b cause de la difficult6 que
nous avons b prendre du recul par rapport tr notre
DroDre lanzue, qui est une habitude et un non est
disiutanitulm cufturel, et b I'analyser objectivement'
Et si nous prenons une langue trbs diffdrente, elle
devient pouf nous partie intd$ante de la a nature r,
I
78
LrNGUrsrreuE ET ANTHRoPoLocIB
morphologiques ne nous apparaisse comme une entreprise si ddmesurde qu'elle semble absorber tout le
reste. Bien que difficile, le problbme n'est cependant
pas insoluble, et la meilleure approche passe par la
langre exotique elle-m6me, car c'est son dtude qui
nous ambne b la longue, bon 916 mal grd, b sortir
des sentiers battus of s'enlisent habituellement nos
facultds de raisonnement. Nous nous apercevons alors
que cette langue ( autre D est un miroir of se reflbte
la n6tre.
Dans mon dtude de la langue Hopi, ce qui m'apparalt I prdsent comme une nouvelle voie d'approche
se dressa tout d'abord sur ma route comme un
obstacle, avant que j'acquibre une vision claire du
problbme. Je vi:rs ainsi I bout d'une entreprise apparemment sans fin : la description des structures morphologiques. Mais il devint Cvident, en particulier b
la lumibre des cours de Sapir sur le Navajo, que Ia
Il s'avdra dgalement
*qGG
LANcAcB
79
ExFession qu'on peut rendre par c Groupe des lana (dont le sigle serait GLET) ; Pais
po* deJ raisons d'usage, nous continueroas d'utiliser
I'abr6viation anglaise S.A.E. (N.d.T.)
gues europ6ennes types
80
LrNGUrsrreuE ET ANTHRopoLocrB
pLURIBL
nr NuufuuoN
EN s.A.E. ET EN HopI
RAPPORTS DB
vent Ctre
LA PENSfE AVBC L8
pergus
LANGAGE
81
82
LrNcursrleuE ET ANTHRopor,oGm
RAPPORTS
PS
LI
PSXSrB AVBC LE
LANCAGE
83
Notre
lux eun{nrfs
pnysleuns
EN S.A.B. ET BN HOPI
Nous avons deux sortes de noms servant b d6sides rdalitds physiques : les noms individuels
et les noms collectifs, par exemple ( eau, lait, bois,
granit, sable, farine, viande r. Les noms individuels
s'appliquent b des corps ayant une forme et une
configuration ddfinies : ( un arbre, un btton, un
homme, une colline r. Les noms collectifs ddsipent
des substances homogbnes sans limites ddfinies. La
distinction est indiquCe par la forme linguistique, par
exemple les noms collectifs n'ont pas de pluriel t,
en anglais I'article est supprimd, et en frangais ils
sont prdcdds de I'article partitif du, de Ia, des. C*tte
distinction est plus rdpandue dans la langue que
dans les faits observables, quelle que soit l'apparence
qu'ils rev6tent. IJs phdnombnes a naturels D non
ddlimitds dans I'espace sont assez peu nombreux;
il y a c I'air r bien entendu, et dans de nombreux
cas c I'eau, la pluie, la neige, le sable, le roc, la poussibre, I'herbe n. Ce n'est pas le cas pour ( le beurre,
la viande, I'dtoffe, le fer, le vetre D et pour la plupart
des < matdriaux D, qu'on rencontre en ( masses n
per
l
I
84
LINGUISTIQUB ET ANTHROPOLOGIB
RAPPORTS DE
LA
PDNSEB AVBC
LE
LANGAGE
85
flaque d'eau
1.
d'eau
interchangeables.
Irii
li
85
LrNcursrreuB ET Ar{THRopoLocIB
farine- de mais D, mais yemni, c une (certaine quanquantitC_de) farine de mais r ; non paj ( un morceau
et ils -p-r6sentent avec d'autres noms peu de diff6rence linguistique formelle._-Ils peuvent 6tre sujets
du temis
rdel,
cycliqge
et
semblable
un moment antdrieur de
A wai dire, il
LA PBNSfE AVEC LE
LANGAGE
87
ie
et collectifs,
aves
simplement-.exp6rience subjective
RAPPORTS DE
f['
" 'u*l'-l*mn*
88
LrNculsrreuE ET ANTHRopoLocrB
I{APPORTS DE
LA PBNSfE AVEC LB
LANGAGB
89
ft$!ry. de Dar
momeg,
19
lans de remps
temp-orels
ot
se situe
t;;;;6,l]ces
termes
, l.,Il arrive
.qu'on rencontre.en anglais le mot ( year >
(anne)
dans diverses combilaisons aiec un nom
de saison
--r rarement dans le casi d'un .ro* aJ Gsiilutilis6
iso_
l6ment
p-r6c6d6es ao morptremJl*itir
_Tii, mais c,est
exceptionnel. Il semble
,'iliuln"" nisto_
-qxe se ,"it
rique d'une structure diff6re.nte
et tombEe en'iisu6tude,
;;;
l;.i.i-a,,iofi""ilgr""i ou d,unei
BN S.A.E. BT BN HOPI
Le systbme b trois temps des verbes S.A.E. conditionne notre mode de conception du temps, et il est
dtroitement li6 au schbme, plus large, d'objectivation
de I'expdrience subjective de la durde, ddjb observd
les
dans d'autres modbles linguistiques
- endans
gdndral,
formes bin6mes applicables aux noms
dans les noms temporels, dans les formes plurielles
et la numdration. Cette objectivation nous permet,
en imagination, < d'aligner des unit6s >. Le fait de
le temps colnne une succession d'instants est compatible avec un systbme b rnors temps ;
alors qu'un systbme b osux temps, se rapportant respectivement aux notions d' c avant n et d' c aprbs n,
semblerait correspondre mieux au sentiment de la
durde tel qu'il est donn6 par I'expdrience. Car si
se reprdsenter
90
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOGIE
conscicnc
est-
dCjh -lb
,c_
qu elle n'est
sans
semble
qutl
l'instant
RAPPORTS DE
LA PENSB AVEC LB
LANGAGB
9l
fait
(compte rendu)
et i un 6tat i venir (expectatlon) diff}rent selou la c relarion fondamentale >,DortaDt sur une gitua>. L'sffirmation
L
tion
.portan
tion future exprime I'anticipation pnf'existant au fait objec'
rif
avec celui-ci PoSTERIEUREMBNT au 'ttatrl
coincidant avec
tif, ei
et coincidsnt
qui Eutsreue
quo, qur
englobe reuwurvre
l'ensemble
qru parle.
statu quu,
quo oe
Ce sruru
de cerur
celui qui
Paxre. L9
des donn6es &nstituant le pass6, est exprim6 par la forme
drr
rendu, Notre notion du e futur I semble concerdu cnmnie
compte rendu.
ner i la fois la phase pr6alable (anticipation) et la phase
qrl li
l,
lr
92
LINGUISTIQUB ET ANTHROPOLOGIB
I
I
l:
t;
l
t"-p,
11l
RAppoRTs
ne
I-A,
pnNsfE AvEc LE
LANcAGE
93
b la
per-
94
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOGIB
imaginaire.
ej!
ou de s6quence
ITAPPORTS DE
LA
PENSEE AVEC
LB
LANGAGB
95
succddant
d'apprdhension.
}IABITUDES US PSI.IS6B
EN S.A.B. BT BN HOPI
Il
lisation ind6finie a simplement une valeur g6n6rale' applicable tanf dans un sns spatial que temporel. Le mot
sisnifiant c apr0s-midi > prsente une autre trace de spatiilit6 ; dans ie mot l'6l6ment ayant Ie sens d' c aprBs >
est d6riv6 du verbe c s6parer >. Il existe d'autres traces
analogues, mais elles sont peu nombreuses et exception'
nelesl et elles diffdrent maniiestement de nos propres m6taphores spatiales,
96
LINGUISTIQUE ET AMHROPOLOGIE
;;
contrastes
-res _princrpaux
provenir des
diffdrences linguistiq"*
Par < habitudes de pensde ;;;;r;
qui
semblent
iJia ,"t.utlr.
mental r
j::,::F,!"iJJ,,TS',5,ff l:li"}*',m;il'ii$trf
et suggestive de ces srructures
1:^I"tut anatogique
(par--exempte,
notre
-( espace imaginaire D et ses
implications dloigndes),
,{,
et ioutes f"r'irrt.menetrations
entre la langue et Ia culture _ AonnJ"r-"onstituant
un. ensemble qui pour. une grande
fuJ n,".t pas de
nature linguistique mais monlre cepindant
rlnfluence
structurelle de Ia langue. Bn rdsumJ,
cei univers
mental r est le microcosme que tout homme
" porte
en lui, par I'entremise auqrief ii-?
oi"rur" r ot
comprend du macrocosme ci quil peur
Le microcosme S.A.E. est-basd .o, uo,
analyse
i',:rgr wlhx
d,:i,J:tx,_'!l*'
H3,1
physiq_ues) dotdes ae
"diliJ;.":: exten-moAatite.
sionnelles mais informettrr, alJrmeir-;;;;i"
nom de
c substances D ou ( matieie
,r--f-;;fi;;""
-iorrnui" b consi_
dCrer I'existence au
a,u"
bindme
.travers
aux termes de lacuelle toute, chose
uppurait comme une forme spatiale s,inscrivant
"*i*t*t"dans
un
cortinuum spatial informel _ il"r-#;lrt
existant
entre celui-ci et celle_lb etant anaLguJi"cetui
tant entre Ie contenu et la forme Ailoitrnunt. exis_
( dtants r non soatiaux sont spatialisds par I.",
l,imagi_
nation, qui leur attribue ,o. fJ..Jrfir#uunt
Oun*
un continuum
b I'image Au rnooaT"rnutgrirf.
- Hopi
. Le_microcosme
.s{mbl" p.o"1a"r-J,on" unu_
Iyse de Ia situation
iurti" sou,
I'angle des EvfiveMrNTs
"oloriaJre"i;;;;;
(ou pour mieux dire, des
a,
RAppoRTs
os
phCnombnes
aspect, objectif
97
double
et subjectif. Objectivement, et
seule-
ment dans le cas d'une ex1#rience physique perceptive, les c dvdnements D sont exprimds issentieilemeirt
sous le rapport de la configuration externe, de la
couleur, du mouvement et d'autres dldments de perception. Subjectivement, qu'ils soient de nature physique ou non, les dvdnements sont consid6rds coirrie
I'expression de facteur.q d'lntensitC non perceptibles
par la vue et dont ddpendent leur stabilit6 elt leur
continuitd, ou leur fugacitd et le caractdre plus ou
98
LINGUISTIQUB ET ANTHROPOLOGIE
99
.:
:..;!:i:r$.i
caractdristique du comportement
Hopi est I'accent mis sur la c pr6paration >. Celle-ci
comporte L la fois l'annonce et I'attente d'dvdnements
qui se produiront bien plus tard, la prise de prdcautions pour assurer le maintien des conditions iouhaitdes;-elle souligne dgalement le fait qu,une disposition d'esprit favorable permet I'obtentibn de rdsriltats
allant dans le sens dCsird. Il n'est que de considdrer
les analogies qui existent dans la fagon de compter
les jours. Le teqrps est comptd habituellement c par
jour r (talk, -tala) ou u pai nuit n (ro&), mots
lui
ne sont pas. des noms, mais des tenseurs, le premitr
6tant formd sur la racine sigpifiant c ludibre D,
le second sur la racine signifiant a sommeil r. Le
compte se fait par des nombres oRDrNAr.x. Non pas
par consdquent i la manibre dont on ddnombre un
goupe d'hommes ou une collection d,objets, m6me
quand il s'agrt d'un ordre d'apparition subcessif, car
mme dans ce cas ils pounnlrBNT se rassembler et
former un tout. Il s'agit en fait de compter les
manifestations successives d'un rr,Gun individu ou
d'un m6me objet incapables de constituer un
< assemblage r. On ne se comporte pas b I'dgard du
cycle des jours comme on se compoiterait b-l'dgard
Ir1"",
100
LlNcutsrreuE ET
ANTHRopoLOGIB
,l
i
i
Il
,,
RAPPORTS DE
LA PENsEE AvEC LB
LANGAGE
t0l
rf[
riltlij, 'r\
!r
\ri
t02
LINGUISIIQUB ET ANTHROPOLOGIB
nous, qu il-n'est qu'im,aginaire, nous plagons la repr6scntation de ce rosier qui existe rdellement
rirais
g:tg-:i n'appartient peut-Ctre pas ir cet espace. Norts
I'y taisons ndanmoins entrer -- peut-Otre Jimptement
qu'ils ne sauraient situer l'origine des concepts relatifs i l'espace reel ailleurs que dans celuilci, non
gfus__qu'lsoler cet espace rCel des effets de la pensee.
Un Hopi supposera tout naturellement que sa-pensCe
(ou son moi lui-mOme) est en rapport direct avec le
rosier ; ou plus vraisemblablement le plant de bl6
rdel auquel il est en train de pensei- La pens6e
-laissera
donc une trace, un peu d'elle-m0me, dans
lo champ o! pousse le bld en question. S,il s'agit
d'une pensde bdndfique (sautd, croissance...), la plaite
ct tir-e.p Lvurtage; s'il s'agit d'une pens6e-maldfique,
c'ost I'inverse qui se produira.
Lo Hopi mct en relief le facteur d'intensitd des
fonctions mentales. Une pensCe acquiert son maximum d'efficacitd lorsqu'elle se prdsenie d la conscience
avec le plus d'acuitd et de nettetd, qu'elle est bren
ddfinie et stable, et qu'elle s'accomlragne d'intentions
bienvEillantes rien moins que supefucielles. Le Hopi
essaiera de faire passer cette notion dans notre langrie
en disant qu'il c concentre et encl0t ltd6e dans ion
ceur, qu'il y applique son esprit, qu'il a confiance
et espoir dans sa vertu active r. La puissance de la
pensde est l'6l6ment sous-jacent toujours prdsent
dans les odrdmonies, les b0tons de pribre, la fumerie
rituelle, etc. La pipe de pribre est cbnsiddrCe comme
un support aidant ir la c concentration > (d,aprBs
r{AppoRTs
ns
Ll
pnxsfB AvEc LE
LANGAcE
103
JVote.r
on Hopi
Toreva
104
LrNcursrreug BT ANTHRopoLocrB
RAPPORTS DE
LA PBNSdB AVEC LB
LANGAGB
105
106
LrNcursrleuE BT ANTHRopoLocIE
ainsi que dans le pidtinement rituel rdpdtd des milliers de fois, pendant des heures.
QUELQUES INFLUBNCBS DES HABITUDBS LINGUISTIQI]ES
DANS
LA CIVIISATION
OCCIDBMALB
_Qui concerne
--f.
(N.d.T.)
la
entier).
RAPPORTS DE
LA PBNSfB AYEC LE
LANGAGE
107
r
108
fin et quand
LrNcursrleug ET ANTHRopoLocIB
un autre
commence. euand on
consi{0re implicitement que tout ce qui a 6td conti_
nue d'6tre, mais sous une forme ndcesiairement diffdrente de celle conservde par la mCmoire ou revdcue
pqr le souvenir, on dprouve un intdrOt moindre pour
I'dtude du pass6. Quant au pr6sent, on aura tendince
non pas b le mdmoriser tel qu'il est, mais b agir sur
lui pour c prdparer r ce qui doit 6tre. Au coitraire
NorRB temps- objectiv6 apparuit b l,imagination
comme un ruban ou une bande divisde en espaces
blancs d'6gale drmension laissant supposer qir'une
.
< inscription r viendra s,inscrire dans-ihacun -d,eux.
L'dcriture a sans nul doute contribud b notre traiteml_nt linguistique du temps, de m6me que celui-ci
a influencd I'utilisation de l,dcriture. De c-e jeu d'in_
fluences rCciproques entre la langue et la culture
dans son ensemble rdsultent par exemple :
1) la tenue d'archives, de carnets d,6chCances, de
Jeglstres commerciaux et de livres de comptabilitd,
taines Cpoques
exemple.
_-
classicisme
et ro6aniisme,
par
RAPPORTS PN
109
de f-onctionner
traitement linguistique dont Ie concept de temps sera
ttt;et. Mais li fait qu'il ait 6tE dlabor pour atteindre
I'ampleur et la forme particulibre qu'il a dans le
incontestablement en accord
-ood" occidental estlangues
appartenant air groupe
avec les structures des
civilisation comme la
si-une
savoir
S.A.g. Quant b
trdtte sttait possible avec un autre traitement linguis'
iois eaine,
"t'
ll0
LrNcursrreuE BT ANrflRopor,ocrE
y a quelque
vaste univers.
II est clair que le fait de mettre I'accent sur c l,Cconomie d,rr temps r (iI s,agit de toute Cvidence d'un
temps objectivd et ce-p-rincipe d'Cconomie est partout prCsent dans la civilisation occidentale)
il une surestimation de la < vitesse _ o6tio,
"oohoit
q*
intervient pour une bonne part dans" notre compor-
tement.
I
,rl
"it",
RAPPORTS DE
LA PBNSdE AVEC LB
LANGAGB
111
oil
nous l'entendons.
ll2
LrNGUrsrreuE ET AMHRopoLocIB
RAppoRTs
LANcAcB
113
u.
courses
bien Cloign6e
de
pens6e, du sentiment et du soN. La conscience spatiale est celui de la lumibre, de la couleur, de la vue,
du toucher, et prdsente des formes et des dimensions.
Notre systbme de mdtaphores, en nommant les per-
ceptions non spatiales d'aprbs les perceptions spatiales, attribue aux sons, aux odeurs, aux go0ts, aux
dmotions et aux pensdes, des qualitds telles que couleurs, luminositds, formes, 4ngles, textures, et mouvements propres b la perception spatiale.
Et jusqu'b
f'
{ff"Wffipdqll'4r$rr'"'
r''
ll4
LINGUISTIQUB ET ANTHROPOLOGIE
IMPLICATIONS HISTORIQUBS
RAppoRTs
ll5
expliqucrait.-_6galement
Ia conviction trbs
rdpandue
I
tl6
LINGUISTIQUE ET ANTIIROPOLOGIE
chroniques,
le
RAPPORTS DE
LA
PBNSEB AVBC
LB
LANGAGB
tt7
qu' <
expressions
regues r, et 6chappent aux classifications grammaticales types. De sorte qu'une telle a expression D peut
inclure des aspects lexicaux, morphologiques, syntaxiques et autres, les uns et les autres tout aussi
structurCs et coordonn6s dans un certain cadre logique. Notre propre ( temps r diffbre notablement
de la < durde n Hopi. Il est cotrgu comme un espace
aux dimensions strictement limitdes, ou parfois
comme un mouvement au sein de cet espace, et
I'usage intellectuel que nous en faisons correspond b
cette conception. Il semble qu'en Hopi on ne puisse
concevoir la notion de durCe en termes d'espace ou
de mouvement, car elle est le mode par lequel la vie
ll8
ii
ll
LrNcursrrerrE
Br AMHRopoLocrB
;fi;rd;td;lrfiip*
de la
;*q*+g+tt$"Tii'pit--i"':te,'n*
roires. Notre c ."tieir-"ijl; j6rt";;i";sique
de ra
et
ii
i,r
.t["tlr
{ "*;. ";fi;;;;;i".
Hopi et Ie
i:i;i,ts'ffi
",in*hs#:*;t,tili:in:l*
';ilfi
jt
';sdfi
t",.i;;d';;
voyons
on constituent des
exempres.
lAppoRTs
nr u
pnxsfE AvBc LE
LANcAGB
119
lor
Quant
(r.
77), nous
rdpondrons
lei
par la description
,f
I
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i
120
il
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LINGUISTIQUB BT ANTHROPOLOGIE
SCIENCE,
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ET LINGUISTIQUE
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LINGUISTIQUE ET
r23
ICIBNCE ET LINGUISTIQUB
it
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124
tcndance
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fions.
I
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it
#r
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LINGUISTIQUB BT ANTI{ROPOLOGIB
traduiraient)
E(III]NCE ET LINGUISTIQUB
125
rtit-il
passe
quand nous toumons la t6te ou le regard, nous perc-evons non pas un ddplacement, mais un < flou I
de la scene intercald entre deux visions claires. Nor'
malement nous n'avons pas conscience de ce flou
continuel et nous avons f impression de percevoir
un monde aux lignes nettes. Lorsque en marchant
nous ddpassons une maison ou un arbre, leur image
sur notri rdtine change exactement comme si I'arbre
ou la maison tournaient sur un axc. Cependant nous
ne voyons pas les arbres ou les maisons tourner lorsque nous nous ddplagons b une allure mod6rCe. Il
pas le d6placement relatif de l'environnement lorsque nous bougeons. Notre structure psychique -est
en quelque sorte conditionnde de fagon b ne pr6ter
aucune attention aux ordres de phCnombnes qui, par
leur portde trop g6nrale, ne sauraient 6tre concilids
t t ll;r
rl
ir
,'
126
LINGUISTIQUB ET
I
I
pcnsde.
E(]IHNCE
BT LINGUISTIQUB
tn
A ct B,
llt'i'
lii;
I'il'
128
LINGUISTIQUE BT ANTHROPOLOGIB
lll,'i
li.
l:..
la
procddure
Comme nous I'avons vu, une connaissance consciente des processus tinguistiques, n'est pas ndcessaire pour parvenir b une entente, mais elle ne constitue certainement pas un obstacle. Plus le sujet du
discours est ddlicat et complexe, plus uns telle
connaissance est d'une aide prdcieuse.
Il
arrive m6me
je
un moment
le monde moderne
- ceetpointsoupgonne
d'avoir atteint
oir la connaissance cesse
IGIBNCB ET LINGUISTIQUB
129
130
ICISXCS ET LINGUISTIQUB
LINGUISTIQUE ET
mdthodique
de la nature, nous
I'organisons
rl
i,,'
rr
l,
I
i
srrs
de
certains modes d'interprCtation mOme quand il dlabore les concepts les plus originaux. Celui qui serait
le moins ddpendant b cet Cgard serait un linguiste
familiarisd avec un grand nombre de systbmes linguistiques prdsentant entre eux de profondes diftCrences. Jusqutci aucun linguiste ne s'est trouv dans
une situation aussi privildgide. Ce qoi nous ambne
tr tenir compte d'un nouveau principe de relativit6,
moins que leurs infrastructures linguistiques soient analogues ou qu'elles puissent 6tre en
quelque sorte normalisdes.
Cette conclusion peut surprendre et n'a gubre un
131
ti::
Llti
lrl
l''
132
LINGUISTIQUE ET ANTHR
ques, o[ depuis plusieurs milliers d'anndes des cogrmunautds linguistiques ont dvolud inddpendamment
les unes des autres et i l'6cart de l'Ancien Monde,
le fait que les langues d6coupent la nature de diverses
ICIISNCB
ET LINGUISTIQUE
133
y,'
irri
lll'it
,lllr
lltl
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i,l,i
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134
LINGUISTIQUB
Bi
ANTHROPOLOGIB
ECIENCB
BT LINGUISTIQUB
c,o terme
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au contenu
Il
136
GHAM?
LrNcursrreuB Br
OBJECT|F
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L.OCUTEUR AUDmuR
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f.FANCA|S.,...,tL couRT"@Af, '
Ex. DANS PEeutpr ou(ciua
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HOPI.
,.... ,...,WAnirtC'wr.
lCOtlRh
fNnN.E
^{
d-.,
i
-
rrrE I A1
Ftg" 1.
glrlalt etrtre uge Iangue c tempo- Contraste
ou le fransais) et une langue-a+emporelle
lelle_r ('anglais
0e Hopi). Ce qui en anglais i6r-en l;d6"r;-ei une diff6_
temps correslind ;n Hopi;'A;#"d.srd
li1.j,u1"
LINOUISTIQUB
137
ANGLATS
F{ANgAts......tL couMtT.
lrl
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l'll;
BBT
r38
LINCUISTIQUB ET
FIIINCE ET LINGUISTIQUB
1i).
:l^*Tp::!?:,|
_rlr:eo.: tintensitd ! daune chargc
dlectri_que se r6v6lera-t-ell.e
6!re ," i"orio", ,on p,oten.
tiel. Nous utiliserons des hortogis
d;;;;*"r quetques intensitds, ou mieux q""t[u"r'i"i"oritd,
n"r,lri-
* uut .
i"Ti"f,$:#ry'#i:r*:,Y;,i?lr,n: j,;,;,;
ilf
crorssances et toutes, les accrrmulations
seront-elles
consid6rces comme retevant de v. N;;;;LLo
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l:_T.",p,
conune
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d'un dtalon.
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140
LINGUISTIQUB ET
trait de plume;
rCalisd;
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s-1,;ont nro'
changernents r6volutionnaires gu!
scrences
des
monde
dans
a"ptii- iggo
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physique,
surtout en
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- d?-.,oouvelles
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ffi; ilt;' o"t- tuitt-iooutu*
que
bien
i;;;A i"ot.t e ""t-ruitt' 11 esfe! qu: 6vident
imPor'
leur
ces faits o*
encore Plus
qui;*
"*I'*rnUt"o*
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M"i'
H;ff;;id6t,b1"'les domaines ot ils.sont-3PJ.:
i#;#,-;ttiq"" thdorie, quantique'
il:'":?;ti"itJi
-6lectromque'
de
gfnJtiqtit' psychologie
catalvse, chimie
"oiloiJuit,
ff;,'onin'opot6gi-e.culturelle
i;*E;;;;-;;v;fi pt6itier
marquds
ddbarrassde de tout
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-616 radica'
concepts
pr5"6a"nt
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ft. r"it. a"ttl;;dt; I viii-1n-.du monde
ouiavaitr6gndsansttot*tt"td'oppositionsurla
a"-]a sciiice' et motiv6
-a;uuitooisation
Htl"-oetiilo" "ruttiqtit
des connaissances
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principes'
des
ii-Oe retormutation
,-l$i'"
LINGUISTIQUE ET
il
d;-;;ilTr;
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ransagi-;;';;;;", quif;fr
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gu progres, scid,ifi q; j.{lI."f,Juo*
:. l3^:ry:
ui*
eudemment
nous libdrer Oe ti nuance iiprCciativc
attachde au mor ( Darter ,;
d;d;-;;;;don erronde que le monde'a1$onhgne.
." piiii-i' imaginer
entre Ia parole et I'actioi. parler,
des actions, n'a nut d;i";;;il;f i"- nd humaine
# peut que
ud..uul pensent, mais -iJi"rr#tias.
c'est I'apptication du
ils
J::
ter r devrait 6tre vn mot plus;;fi,
a par_
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penser r., Nous ,i"uo"*- uurri
g:_:
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l?1i,lT,il;ff'Ji*"-i?:lt.t";";;T"';:"nJ'i$ii:
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:1"it:?ili:,'iT,f
il:il $i*,rm:ilri$
a"
C-ette utilisatio"iproiilil"irrLrr"*"
iiroG-qu"*iu t*gug"
est assujettie aux nrincrpes-ou
aux rols *ioguirriqu".
de la science
qui ctudie toute lingue-,
Ainsi que i,ai essaid.dlr.r"
"t.i_e-A]'r"iu
-oJrJr;ns; articte
antdrieur, a -science'et linguistique
D, nous avons
tous I illusion que ra parore
est spontance et ne fait
.
g-l;
D
"Iprirer ce que nous voulons lui faire tra-
;1;m,;:*"
it'.:t'}'*
ment
libre de
';"i'i'1.
la parole ,oot
al"
:i#*;ffi
pliot*,irnpe.utiues
Euo celui
LA
LINGUISTIQUB
143
vaguemeni
lu
-dm poottGres en suspension 6ens l'air
iJni.ii"."
il,ltiJ-pti*.o"b""t 9."" 1u? tous.les locuteurs sont
rurux;ffi lf ::,lfrTl'fJH:*,li:''.'erffi:
et involontaires du langage nc
iittt--uolo*atiques
rooi out les m6mes pour tous les hommes ; chaque
propres' qui coustituent
ffi;:;ftG Gt ii"on"t
r' terme qui inclut
granfoai'ie
i
t"
ffi:;;d;lot-"r' que la grammaire
que nous
6i"" titot de choses
l'6cole'
uvons-aPPrise b
Oo uUo"tit ainsi b ce que j'ai appeld le 1 nrinci.n-e
en verlu dyqqel les utili'
dr"Jelfi;Aiiogortiqot'o'
il;;
d;-ttt-airis
ffiend"s e
aE
tb*-Afieit"ts
en tant
ri Jut *"tequent nj sont pasarri-ver
E i*lt1tb
doiveit
mals
9es visions
ou'observatelus,
-;;d"
pouna
(on
dissemblables'
peu
qo"iqu.
;;
arti'
mon
dans
oh etio"cd plus rigoureux
Jr t
du
visions
ces
de
""ii
chaiunc
te
;i;;;A;.) A-ilt,finformulCes, rf
une
naltre
}t
naives
99ut
rntt^,.f.,
fait d'une spCcialisa'
;ili"" ;"it"tifique explicite, du structures
grammati'
m6mes
o.it
;ff;il-p.oie.
la vision premitre et,impli'
qui
engendr6
ont
cales
ta sciencs mo{erne ddcoule
#;,&;iT'-"ti;t; desystdmatique
de la grammaire
;';" t"tldaiisation iirdo'euroleennes
occidentales'
i,' ")rrr,6:*lwt!Fsr*'"'"
t44
LINGUISTIQUE BT
considdrent comme,t"bq";;;;
ne"Jesriirs. rrauis
p*o9ol quelqu,un d,exdrleur,
F;;;""e accou_
.uol langue er une iuft*.-tiJs-diffdrentes,
T-.j: bsimplement
'1" chercheui O *r-ipoque antd::_{ut
,r"
'":
ffi['1tgT,HlH,tl111X".*";1T",'1tr'*":fi
Dans
ce
torit" une -partie d; ;;;
apparait
"us,
xT#ft,i'jlt'un,-i,:lll*{#
!:ff!,i:ff
telle. Les notions commundmen-f
admises- peuvent Ie
frapper comme 6rant essenti"lb-.rt;;;"u
fagons de
parter r I hauteme", ioi"r"liqilrl"d,irileroo.
pu,
les rdponses qu, oo*li*iriJiar)unts
:::T,!t:
o,un"
certarn cpoque aux.question,
i" oiiur.. pour_
,*
liT
*:s jrurru",*'ruli
fi:t
feu ? parce"''i*:t"'l""
que t,eau^estji"!t[F-;;;;;
principe
,ritJiot"n_.u"
,.i-ruri"ur. ,t
.\
uo
LA
LINGUISTIQUB
I45
lour satisfaire la logique mais n'apparaissent aujourii'hui qo. comme des caractdristiques d'un jargon
Durticufier, le changement n'a pas 6td provoqud par
fn <ldcouverte de faits nouvearx. La science a adopt9
rlc nouvelles formulations linguistiques pour les faits
nnciens, et maintenant que nous sommes habitu6s
nu nouveau dialecte, certaines caractdristiques de
celui de jadis n'ont plus de valeur pour nous.
Nous, modernes, nl sommes pas encore en position
tle rire des formules pompeuses qui expliquaient
La ter'
minologil qire nous appliquons aux phCnombnes lin'
quistiqies et culturels ne vaut souvent pas mieux que
Ie[e 3e I'hrtmiditd de l'eau ou de l'horreur du vide
c professde r par la nature. Les linguistes doivent
eniore se livrer b maintes recherches si nous vou'
lons penser juste et dchapper aux errelrs qu'en'
gendre l'acceptation inconsciente de notre contexte
linguistique. Le renouvellement de nos processus
diverses propridtds de l'eau par son humidit6.
tifrques ates
iu
matiques
t46
LINGUISTIQUE ET
mouvementj d* ;b_i$.
aux expressions .y_urudrrr'fJiinlrl,iques)
-qt
lsees pour rendre Compt" Oi-.Lr-rJJ"rments. utiDe
pj^*:: ta linguistique n! commeo""-pi, Ia signincauon ou la .T^.-lH: 0",
pioporitioos logiques,
mais aux formes revtues
par les
sons audibles brurs O,unc taneu;-d"#;
"et"siuirrn-rot
ffi #X
iieH,fi#}ff:'
et d
tir
de ."s
cer-
il-A;
sur
iffi J:ilt*"#tr"?1*"t-1r:*#f##,;$
.irpio-iltu,l.:",j#::ffi
I'arriele-ptan io.;';;i;;; ffij"":tJl:
donn6es se rapporti
sont pas ,i
ffH
La
otrieutoir" a,
formule struct
\!9.
z>
"#H.?
'oilff lf,qililj" ii",'#ff"
,i."i1,:
est rela-
"ii"
*#n*\iprum""*;#,Hf#$j
O*""w ilil_utiqu" ;
I ::l ,?
ng5..qy'il j^_fy*
T9T:sest"possibilitds
rant
mais.sans
;""r;;;r,
i.o e."rtr"
expro-
Trbs t6t,
ie.'fiH*":ffi i:fJti'.:*"3,*,,3ffi'ji,"jifr"x:
t47
LINGUISTIQUB
?l JJilr_rr. A parrermes'rrdti;il;r*.iiiilT,
concrnant
atrx vocabres
LA
LIP
processus anarytique_s.
Ies
,:
tt,
*{
::1:
rli:t;
(rD
|,it
)'''''q
1;"-U
03, 0.l)
alrl
ore
formule. D'ordinaire I'dtudiant a beaucoup de
'cliffcultds.
Comme il ne sait m6me pas qu'une for'
mule est b I'origine de ses ennuis, il croit qu'il est
148
I,INGUISTIQUE ET
amve
ffil'{trfpFtri,1hTirff'T;;,,r31;l#{
.ainsi i parler u"
..w r, frangais
-","f
lu1t,
'
un mauvais frangais
"ourunlrroi--;-ll
!
LA
LINGUISTIQUB
t49
expd'
conduire b des conclusions et tr des approches
points rdelleles
sur
portant
pertinentes
;ffi;"dil
que prdsente
incni.tu"ii"* de l'am6s des donndes
pas
ndcessaire
n'est
il
Q!9
in tongo" 6tudi6e. En fait,
les opdrations
##r+##",6'ffi,*#jF#:l.:lr,tl'fr;
ti." q"%if., perdront
irt*nt,
;?i':'t'"Sffi""lf,T,?;'4*:":i".iit['J,o!::,oe.ruo_;-_.
- yvqL<L rrrlsurre. agprendre les formes fran_
Si'ij' n*il;g$#9, iote,iiu," i'i" *.p. ndces_
,T;,"il"l,t"m:
"o,iaJ*urifr
taire
"oi,.!l,l"il"d-?,"f
n'est jamais
ensgignd-{9 .itt" i"eiil,
du moins
dans les drablissements-puuticsl-i;a;;"ri""
de cette
Hli"t:j1ry;*ff gq.Aed'",iiJ,-ili"Linions-Je
-ui,i",-,iiii;*1*'oo"'1T"1i:,rff 3,?3:3r,:nil*:i
nombreux
:l?lp_.o
sergnement
supdrieur.,er
i",,lT''*"*,.*",fr *:'#:""Jyfr
g{:?_'-{fi
qu'une apparence. Elle,est
t:*p*iril"ti,re symbo_;
Iisation srructurelle.
retl"Or' Ir"jvt"ii"l "qu,a ddve..1a i""=prel pour elte
loppde la linguistiqu"^_"l
qui
q.ue les mathd-mr
T
phy:iqw.
a r:"r0, SJtiStHj
peut effectuer divers
'3ffi!X',**;::
"ti
g''ffl:'ffiHlpfilugrffi':ruffilg'
elles ne
que lei mathdmatiques
- mais
root put qua:ntitatives. En dernibre analysg' elles ne
re-reiereni pas b des nombres et des dimensions'
le fo:nt les mathdmatiques, mais b des formes
"o*."
et b des structures. On ne doit pas non plus les
confondre avec la thdorie des groupes ou avec
iu-iogiqu" symbolique, bien qu'il y ait quelques
points d'analogie.
Pour en revenir b la formule, le huitibme terme est
t. nlus simple 0a numrotation se trouve au'dessous
puisql'il consiste
L-.nu.* i'eux dans la figure 2),plus'
Cela sigm|e
; * t placd entre deuxliqnes
rn0." titt"
oue tous
J"i i"it
lis
pas
(c-e
150
LINGUISTIQUB ET
!ffituftry'$ffgffi,{$
.':Hr,f:;"ffi.t;
comm
ffiffffi:**t"r,+*nl
,:qq::r,g;*"x":Hlsfi :"l#ffi
,
;:t J ie*,td"::
nj,,;nl,#"ffH^i:?if: habituelle,
vons
placir-ffi
#i
o^-oru:
-"tt
nous pou-
Selon
Ie
troisibme^terme.de
;:ffifl::*: t',:;:gT"s'
suivie de r, ;"#"i"Tes
acoentuc
ridf"ts.,8;,!:.f
la formule, qui se
te moi
de la plemidre colonni
ou b suivis de r. r"
ililL""o"'
r"il;yi{?#,ffii*1"$,il:lt',i'iiri
ciation cninois"'*
ff#::,':
"
Tfffj,fr"f"i:,""1J;
LA
LINGUISTIQUB
151
la col' 7)'
dlcmande de c sled I (sI est permis d'aprbs
avons
nous
ainsi
po*
tf;
mis
(o)
grec
est
i* tneto
Chinois
q
un
qui
;ifid i "t noo tlled-r, 6voque q sled n'
D ou un enfant z'{zaym1
,fir"ti i thread
a't-il pas tr. pr et pl dans le troi
n'y
il;;-p;"tq*i
Otre
,iO.t^ttt*"? Parce quJ ces groupes peuvent
6'
terme
au
donc
orCcdds
-n de s et app-artiennent
que
'n"
signifle
terme
quatridme
le
-c-" fagon
ls mot peut commencer par une colNionne de la pre'
pas
midre colonne suivie de ll. Hw ne se rencontre
cou'
orthographe
en
anglais;
t.t*r tout les dialectes
iant", it est crit I I'envers : IUh, Si le dialecte ne
Thw
oossbde Das hw, on prononce le Wh cornme w'
q
I
ou
thwack
i*irtt Oitt quelquei mots, comme
que
dans
trouve
se
ne
;A;; ,, "i gvi birat ement,
courme a Gwen D ou ( Gwynn r'
des noms propres,
qu, pevt tre prd'
habituellement
q"';i
efrtu"
16,
.gOe i" s et appartient de ce fait au terme 6'
Le cinquibme terme indique que le-mot peut cgP'
*r-o.t, f,ar I'une des consonnes de la premGre
.otooo" toiuie O" y, mais seulement si la voyelle du
mot est
ffiH$##imsffi
fitllt''i'
rli,l
iiii
l,i'i
ll,
lil'
152
li
,rl
i
I
l,i,
lri
coloqle,
LINGUISTIQUE ET
: LA LINGUISTIQUB
153
et qu'ils trouveront
probablement
peu
-complbte
prdcdder la
voyelle.
Les termes faisant suite au huitidme ddsignent
co
qui vient aprbs la. voy.elle. Cette partie est plus
complexe que le d6but du mot et if '.e*it
trop loog
u*rge
Boston,
courant en Gallois'
bizarre. Ce son etrange est tri:s
mais il est
en-hopi'
et
ute
en ga0lique, en turc, in
b ces
prendre
le
pas
6te
a
n
ccrtain que Boston
""iln
8ources.
*o,
d'une syllabe
i*
Hiffiil
iilail; "rii[t
t54
LINCUISTIQUB BT
Gl$).
.c
u"';fio'i;il;,Joooi;
r ou a hth
n sth
serait
symbolis6 par * eyc 0, t,ast-risqui;;:'qil,
",
que cette
torme ne se rencontre pas. C6penduoi,
i" terme
14
permet < m0 > et <,mpf ,, cjderniii
son existant
o humph ,'et u obmpfr ;
dipn. iJs eldments
du terme 15 peuvent se mettre aprbjnlimporte
queUe
lettre ; les foirnes r
upr"r-r.r-.ooi'ririlor, le d et
Ie e aprts les sonores.
"t " ei"ri t"*rs""r*dquivaut
9*l
t1y,1z, dans
"-
lequet
est donn6 furlu ,j""ion des
trors termes 10, ll,wnz
et 15; tandis^ qo" o-Uo*"" i
correspond d. bawns, wns tant OonnS- par
les termes
l0 et 12. Quelques-unes des combinaisons
ainsi
formdes sont corirantes, d,autres sont
des
fonnes
rarcs, mais encore nossibles
uogfui..li Cnartie
McCarthy t gdmit r o'Thou oompnst,'oori'ttou
"o
to
ou' El un acteur shakegpa1ign 1rnn, : ( not
Thou
triumphct I r. cbsr oue.ta f;fi;,['p";#ib
son _pyst
d'aprbc tes tcrmes'l+ plus ii.
ffi;ersen,
ni
Shakcspeare n'ont le poivoi, d; A;nie^r
ti tormute.
La restriction
La
resrflcuon gdnCrale
cenrale qui ss,applique b toute la
ffrrmule est I'interaiction de reOoutter]dn1,,",,',
En aucun .oo
cas
deux consonnes identiquii
prq"'.
i r'l,nitlLT
puisse ;tff
:,"1Y";
ajouter
Ii
c flip r pour obtenir i nipt-"
o"
p"u,
f:1lni_iol,ti
ajouter t b c hit r pour obtenii hitt.
nii-ir'iiJ,,
rra 6eh,
fjg.uteltbchitDpour
Au lieu de
-;;;ffi
^-r_
iii
;i#il"'ff;,H"
;; ::fiT;
lP-l:r''r"g
?:g::: o1l'o1
.atterdr;iii
9n ne trouve que ( hit r. 6"ilfi::
t
111ry".,. Jlargug.
mots
comme
hilt, fadd, etc., dans lerq,irf, f.r-Jrtu( conson-
r"L.i1:H'?i'Ti'*:: ditrt:,*
Ie rantaisiste Edgar J.
LA
LTNGUISTIQUE
I55
Indiens
ncs apDarides sont distinctes' La langue des
nnn'
par
exemple
b;;.f;;il;i une triple r6p6tition,
for'
la
dans
La facon dont les modbles rdsumds
vraiest
anglaig
mots
des
fot-"
tu
Un nouveau monosyllabe cr66
iiiJri
rffi il;"";;A
".ti""toidire.
winchell l par exemple, ou Pal un publinJ;'w;l,";
d'und marmelade' sort de
&iltt i"i"e";;t G n6mque
si j'avais appuyd sur- un
sfirement
ilssi
;;;J;
mme
ii*^"""-i"-
ce
- dernier son.
de
Nous pouvons dmettre la plus rugueuse sdrie de
sch6ma
au
consonnes pourvu qu;elle se conlorme
q thirds I
fulot of".^Nous p-ouvons facilementmotdirecortienne
la
,, uiti qu" dernier
Mais
consonnesks0s'
qoutt"
toa" olt
pr"* .ti-pt", va b I'encolry. d" la for'
ii;=hi, q*
itt encore plus rCbarbative'
prononqati.in
sa
et
mule
;;-&A;
;;;;;ct
.t
J
gl conformdment
;eilffi il: gti-pted)izcontient
Mais
15'
et
d'upizs
; t;"& ii,tt tagons : 3 ne permeidlinpfk.est
pas dl' et
efi-i"g de diverses
n nPfl!'
conduit
nd
tttt"t
;;"* "o-uiouitoo- d" peut
faci'
aussi
dlinplk
dire
ri"g"itie
Affiii;, *
auto'
pas
n'est
final
lenient que c g[impsed o] Le mb
(N'd'T')
1. Critique et commentateur amricain'
156
LINGUISTIQUE BT
*:t*:r
ndanmoins prdcises.
Il
est
d,aille;;;;;"rquer
que
formule- que nous avons choisie, comparee a
la formalisatibn de .rtuio, .oddi.r'gr"r_aticaux
anglais (ou d,autres
traitant
la
?Is significa.Iangues)
tions, ressemblerait a
.r]", 6i.pr"-iiOjd""
plus facile de
c6td
oineientiiiln ""3ioptr*r,
er"rement
traiter tes form-es ?e-,
uu
dlune-p1ge de catcul
"JiE
#.
trbs complexe.
La-linguistique est aussi une science
expdrimentare.
ddil;;;;tflil;il
lorsqu,on
les fait variei de fugon .ystemati-quel'-io.."
physique et en chimie, re, j*pgri"ndi-ddpendent
"o
du
corps thdorique des connaisyice.: -il
d;i,
g6n6ra1e,
ces expdriences ne nCcessitent pas
diappareillage
ti itgoi.tiqu"
3dfTiqy"..A ta prace o"'""-arrolJi, -nx[erimentat
L",
uppu_
roils
liii"
b
-a
LA
t57
LINGUISTIQUB
ll-ttP-:ot
n6ces'
H,t*l;,ln i6"tl3:-i:
.le variables,
dluo"- conflguration b
t*tqu"t
ilil?;t;;t*i"t
=moth6matiques exigent des
"
*
davan'
";;.'i;;"r"i"o.'J,
exactes, -ut" tu linguistiquJ r:qul:rt
mesures
une
',i
il;;;";;.ii
de toute
;;i;ti;"' inddpendamment
lili"'ofrir'r..'J;"quantitd,la
difrension' la grandeur
la
i"tia.t rnei"prt6,"
l;;;#il'putitt'b
dimension.
analogie : la mesure
relations. On peut avancer cette
est ndcessaire
angles
des
cxacte des longueutt "id'autrss
Dour tracer avec exactitude des-carr6s.et
lo *"ur"' quelque prdcise
pas- de , tracer un
ou'elle soit, ne nous permettra
tom'^1 o9 decouvrir le
p"ttiirl-c"p"ti":"i, pouvoir
d'emb16e trac?r
Dour
compas
;;i;;id duparlarts'
a mis
linguistique
la
meme'
de
des cercles
ilfit#;?sJ;';;;d
3#il
de ddfinir
rintdri;; de
il;;
;;.* to'*t
loongutution.b.une autre plut6t
;#b# iutt.t i"tt"t-oe
positions mesurables'
oue se mouvoir
quantique-s
"o
ffi ;"fi;;il;;;Jespar unePh3nombnesd'analyse qul
mdthode
ffi"ffi'cit"Jiuoie.
structure obdissant b un
;d;;;";-un point'o;unej61smin6,
point d'une
-un. conditions'
##;i";;;tditdr * uottt ensemble.de
structure rdunissant
dans I'ana'
dtJ""""-*Jinoo" semutuute qy'on utilise
fyt"
-' O"t phdnombnes linguistiques'
de la matibre
iu
r#tl
'
158
LINGUISTIQUB BT
f"ur,
-*
it
Iti;
Irfi
i,',
i:
t*t
l'homme.
"ii.pt" *
"
LA
LINGUISTIQuE
159
plrti $e I'emploi
de bins appareili de reproduction phono-
i"-A"ii"*
t'"*proit" machines
l;;dil".
aussi d'un grand secours.
b-
calculer
lui serait
A*t *i
;;;.-"
ilaii G
en vigueur b
ilif""ai" sur les principei encore
de Pdnini'
noln
i rtr*" o"to"u" put io Hioaoo du
la plus
formc
Sa
bre'
noffe
oi*ii*. sibcles avant
I-e
rcentc'
la
p.lus.
forme
sa
;il.Jni; a-anticipe
Ctait
Panini
iivr6
s'est
;"iiil*t du hnlage auqueld'autres
termes' il s'ap'
;;6m;1 urgeui-q,i" - 6n structurelle;
de fagon
tvfototisation
ui"
;;;it-il
pour
des formules
irE"--od.*., il utilisait
-exprimer
ifu""-ia"ntifique
;J i#;-p"i t
xxe
sibcle.
dato
rnonae occidental
au dcbut
du
la
160
LINGUISTIQUB ET
oyreue's. personne
Sciences.
rursonne nlgnore ih prdsent l,importance
la. puissance des forie, etuol3"r-L'ii"ulo""
physique,
M#il;;,-
:111';3,:: :l,biorogie.
g.dncralemenl
t a.
anc;;;
.pulss
d#J#iJ,,fr
1ffi;;;;;;L,
l, -a
pris
::i*::: :: q1e
k tilgT*in_y",
",'"i?'i",
J prini,ipes root
"ico,e i*;
rl-u;;;""
llT:1T",
::.::::l.d:..,o:1",.b-pr3r,r"rio";il;;;;;""::
l;;* [-,or""iii"i,et,
;lJ,X 13j autres.
:.y_j1,qsciences
:1',-d",*
soumettent rroi. ,?luitl"il
llly"t^l::
examine . q",id;ie"d;;;. 'il;il':l;
p::^
-
s9
111
venu,
--e+-v.*.lev srDvvDsr4' uurlme
comme
::3p.:-,r:11 les la rslinguistique"Airp.rlri
aujourdhui
autre
exactes, de vastes
r^L^_^r^:,-sclences
laboratoires bien dquipds.
LES LANGUES ET
LA
LOGIQTJE
observateur
162
LINGUISTIQUB ET
(:
rl
l{fr
?+
3r.
Fig. 3,
,'.Hf"j:
@ffi;
-n. + { - nbkwolkwl-lepan-q
AG ACIION IE REK)USSE
sA TFrE
suR
PAR
A.
2.
,L&r,
TACHFTE
t.
163
+ CHAT :
kwolkwr
(ou kwolt)
noN DE
'TA
MAIN
AUTRUI
CHAT TAcHsrE
Fig. 4.
??
certains
dans
re
Ie
t64
LINGUISTIQUE
Bt
ii
t,i
il
$ssemblables en frangais (et en angtais),- sont similaires en Shawnee. La relativitd n"ftiri.iiul modifie
le verdict de monsieur Tout le mo-"0i. Xu fieu de
: a T,es plrases sont dissemUfaUfescar elles
$re
-ii-ait
dvoquent des faits dissemblables ,,
main_
tenant : a Les faits sont dissemblables pour des
locuteurs dont I'arribre-plan tinguistique en donne
une formulation dissemblable. rInversement, les phrases s le bateau est tird sur la
.berge
D et a le bateau
165
concevons.
la langue Nootka parlde sur f ile de Vanla premidre phrase devient tlih-is-ma, et la
seconde lash-tskwiq-ista-mn. Ainsi la premidre corDans
couver,
foncfion de
A: r
r66
LINGUISTIQUB ET
b quoi ils
r,ns LANGUEs BT LA
LocIQUB
167
nologie
et
elles-m6mes n'6chappent
pas-entibrement b ia mdthode chimiquc, mais comme
illes I'utilisent rarement pour construire des phrases,
elles n'ont pas l'intuition de ses possibilit-d-s et donnent
iuogori indo-europdennes
la
I#FWwffilsme*iti"""'
168
LINGUISTIQUB BT
gcrutant
-_soigneusement b travers un petit trou
une feuille
de papier rdv6lerait seulerieni des t
de peinture de-forme bizane
o'tuoqu.*it pu, iu
coupe er
"t reprCsentde
et Ie
le fruit. La synthbse
reprCintde par
iar la
g3i11ge est peut-etre a-naioggg au tip ; chi.iqu"
a9 lyntaxe et pennet de souliper les dl6ments-psy-
I'on
renco-ntre aussi
bien dans l'ar| et le langagi. La mdthode c mdcaniqu_e r dans I'art et le laigige peut etr; scngmatisee
par la_figure 3-3A. Le premier &Cment, un ensemble
de taches, correspondait I I'adjectit tacnete
ii
second au substantif c chat n. En les"-rdunissant,
", on
obtient a chat tachetd r. Opposons b cela la mdthode
du tableau 3-3B. Ici, tj -dessin conespondant
b
a chat r n'a en lui-m6me_qu'un sens vague'_ quelque
chose comme o ressembfant tr des ci"*oo, , _,
tandis que le premier dldment a une simiffcation
plus.imprdcise. Mais la combinaisjn evoque
:ncole.
un objet cylindrique, en force d,haltbre.
synthtique et systdmatique de la struc_
. L'usage
ture
est commun aux deux techniques ainsi qu;a
toutes les techniques du langage. Les points d,inlerrogauon mis sous les dldmrcnts de li figure 3_3B
-"
o.nt
difficultd qu:it- y
_pour but de montrer
a
e1a$ir u!. paralldle avec -la
l,angtai, fou i" t ingairi
et.ils soulipent le fait que ce'ite
-itnoO" o,a i2ro1
bablemcnt pas sa place^ en logique
t uOitio-iU".
uependant, I'examen d'au-tre-s
et la possibngues
nouveaux types de togiqu-e avances piiTes
P1li.rl 9:
roglctens
eux-mmes, donnent i penser que 6,est lb
un aspect flui peut tre important poor'la science
mocerne. L, nouveaux types de logique pourraient
ilentuellement nous aideii .o.prro?it, po'urquoi
les
6lectrons, la vitesse de la lumili" ;;- dfiirrs
com_
posantes de la matidre dtudides par Ia physique
169
i"ileri.o""
li
$,
t70
LINGUISTIQUB ET
I,IJS LANGUES BT LA
LOGIQUN
I7I
ilc-"
il
"^i
ces variations
:ffiil; ;";;;; -phndtaire-de
-'
obdissant
logique
fondement
6tn
il;;;;;il;
ddcou'
b-tes tois que nous sommes tr m69e deque
consid6rer
b
ru* otUlig" la science
-ses
raisonnement se ravalent
"tit.
rnJtl"i"t oi p"tis6" et de
iii"il'tii-4"-rilpt"t ajustements sociaux et de pul'
sions affectives.
Oe plus, on ne doit
#;;;6;nl
la co1munication
#;;i;;rti' "o-Gt"in, raliser
de la langue
l'aide
sans
vdritabte)
fiil;;i'donp
superficiel I en ce
i,il"Jt-.v.uotisme. J'emploie- .a
par exemple.'
J*. o"J loos les processus chimiques'
parrapport b
t61s
comme
#;;;r'idtt6t
H";'*
diversement
plofol9s
plt:
IlJbnet"-*"s phvsiques
de sub'
oualifi 6s d'intra-atomi{ues' t'deitroni-ques et
la
.que.
3t#ro"nii;:'c"- q'a;e sipifie
lullement le
plan
sur
fait'
et
p^ iiportontd;
"iliti"
;;;;"tt""1ittt ptus suiernciel peut,0tre-l--t,^4ut impor-
tant.
Il
Langue
fi;"l
"
.de
se peut Jiuiiltott'qu'il nlexiste passelon
(avec un gr*O l-) du tout !.L'axiome
est
172
LrNcursrreuB BT ANrrrRopor,ocrts
nence.
.
Ia c
LEs LANGSES BT LA
LoGIQIJB
173
la grammaire
tnufiror.
l-4
e,st
ffi:rr:;ffi"+f;+'ii'*ffi
H#:dd";a
l'ii*itt'n*r'ihi:ff
'i**"Jlti""
r"l 'cei
-<t'objets
,1,?'5,"JJ#ffi1::ii'ff
itp"ct de
tr":it.t "*"-ples
li
trt
h?riir[i*.
ii'#A;ses,
::#;;;1a
;'"ll;;.;spontll'iidustrie h'imainc ct les denrdes
ll.-^i'"'-J.ttts'de
;i"5ffet6"s dcs plantes possbdent un degr6 unique
,tt'
t74
LINGUISTIQUE BT
fillemgy; on pelr.
mouvement,
changent sans cesse-. O"i
at;;;;"t,une
o{ tofrr, tt
"iG;i
couleurs
o""i.rrTri, traduits en
lointain
des
U"outur"
-- conespo-n{ra notre physique du 'Co"..or.rcr, nous trouvons des diffCrences
dans le ddcoupage et la sdlection aes t"rme,
ci-b;;.JGu
isoler quelque chose ouorTu oiiuiJ"Jo'oYruo,pouvons
< c,est
une source qui coule. r. LApache
batit
; phrase sur
ug'F ga.-u 6te brg"^ ;T";;;"ioliu"ir".
norions
{"."t-uit, incotore, etc.). Avei-ie=frefJ,ia_ on intro_
1."
dlit le
sens de mouveme-nt,vers le
bas, dbt c blancheur qui se ddplace vers te b;;;.ifi;;;qui
signifie
I la for-s u eai o et -(. source ,, oi pi""e devant.
11 _r9:ultit correspond
e-;il; ;il;;,fi"is
dr:-, c
tin! qu,r"u,
tittdra_
ou que
de
nensde !-
Le
m6me;;;
ga,
avec
langues
oue l,angtais ou les
entre-
de uouveaux types de
ohrase
substan-
de mots
"ulifr""",lrfrd'*" t"tdg"riie
--1::
grammaire de 3s langues
qu""io
verbes
les
tifs et
je-.l'ai montr6 dans
traite diff6remment' botf," distinction ne ddrive
i#t;f; pte"eo"-J""t' *tte
j1#;'J,fil;"H..'#*:l'i*:'#*l?i?ii.
leur
b
i*go* I'qtl -:T^plTlfe
accentud
ont
""t
Aristote'
tiJ"tt
manibre. Les Grecs,
une loi
',J;
culibre et que
"'
en ont.flit
ce contraste ,uUtt*tif'n"tb-e et
a d1!,dnonc6 en
toouastg
p.puit
tt
tlit'
;'';;;;;.
prddicat' asent
et
sujet
:
tuiiot
il"#fi;11""'o"t tJfl'i*t
objets
t"J
entr"
et action, choses "'
"noses'confor'
et leur attributs, q"uitit?t tt a enraclne dans les
oo
mment n h grammai'"'
une de ces classes
esprits la notion sotianl-iaqu"tte
if19'm-e1;, mais que la
d'entitds pro,
entitd de
sans
"o""'lot
exister
classe des verbes o"-pJot
'lrne
comme
est
dei e choses qY'"11."
i'ffi;";i;tJ" ""u"
qui
"
suspendue e u pre#ir"'-i"axion"-londamentalmat6'
rdsume cette posruo;ffi'.tiqt" - I ]",^YPort
presqu jamais sfnrcuriel est ndcessaire uI o'"'1
la physique
mis en question Pouitanf toute
"rytll:i;P
sEMBNT
moderne,
c champ
notion de
of t'occent'-tti pfute
:1r,t--1",.
guestion implicite de
,, ,,t * mise 6n c6ntraste
apparait en
o" potiti*'
cette pnse
,*"?l';:i:"f T;,,,1,1,;:,1:H"'i#ttti"#J;#
- -::J:
de 0, ll2, 314, n'
tt$T-:-::^?1:t"nt
crdations synthdtiqueJ
175
il;dffiiq*t
C-B
de
ti*t'it.isience -de- deux esp'bces
celle
et
z'
x'
2:
r,
Y'
*itit"tt
?'
ffiilil':Lu"
contenant +'
log
't"]"*o-otte
bien.que I'existence
que li classification
rtd
176
LINGUISTIQUE ET ANTHR
I,1IS LANGUES
ET LA
t77
LOGIQT'B
PEOPLE
;h.;';
.ofir.fouE
ddilil
signifie
r. Celle-ci ne- se compose pas de
"ff"
diff6rentes
parties; I'dnoncd le olus ,ilpi;-;J;;-phrase
qui
d;dd;il';,i"ifift"ur"
l'_1,:,de
_quelque
a,eue_
nements.. I es longues
;hrases de
-phrases sont d;; j.pr-"ot
phrases (phrases complixes)
et non fu.
"on"
des phrases de mots. L" fig*; t
ilt#;;
pn as"
< phrase
dd;;;;;;r
NoorKL -
"r'[fsr'-a2
#t @ frtui$
:::ll"r
A fIAlT
TO
Fip- 5-
HE DOA
ll folt
MA
Nous repr6sentons
"ri'i".io.u"t'i*cl;i;-;i
:rtffi *li#"l,T#"t:'"gi*H?i:li,T,lissl
.tf toelq"6 et tomplBte' De pfus elle ne comport
;il;ii;
lr$ir"'i",,'
tiit"aE-ioi
ri-
iiiio e
tI' i m
ih
fixes.
r.tf"lrt
d. **g"t
"is
n), ce qui donne : a le fait de manger
cuite r ; puis 'itc (c ceux qui font r)'
a" iu
"o""tittiie
d mangeurs de nourriture cuite D ; puls
c'est-b-dire
:ii'at uu*t b r)J enfin 'ma, signe de la troisibme
;ilnn" de f indicatif ; ce qui donne totll tl'im-
approximative
dont la piraphrase ^\
quelqu'uni va-chercher (invite) des
mangeurs de nourriture cuite P'
La technique de I'expression verbale ddpend en
frangais' ainsi que nous I'avons
*gtui" totrir"
;i;;Ntdiir*,
.ri-,--.-il t"t
"n
ftel (tat * action). Notre phrase normale, I'impdratif mis b part, doit avoir un substantif quelconque
avant le verbe
qui
la notion
correspond
n6cessitd
philosophique -naive d'un agent accomplissant
Il
)r
une
t79
LINCUISTIQUE BT ANTHRO
178
et qui
ootentialitds linguistiques qui en rdsrltent'
sont
jimais
dCveloppdes'
il-.-ttoot prob-ablemint
meil'
une
permettant
logique
f"-ot., a',i" systbme
i";;;.;;6hension de certaini aspects de l'univers'
qui reflbte
ii .tt-*ti"r"'que la science modeflte'occidentales'
iortr."ot
c;;;;";dt"it'i1
aursi facilement, un concept ressemblant davanmais qui n'inclurait pas les prdmisses
*
""tte,
et d'action.
d'agent
l?poi, 6tre d'accord avec les gcns-qui demandent :
iot"r
',"g"^e,
-pii"t-
.
;;;-;
ii#;
;;;il.
M;s
sentent
le
summum de
la
q"i conti"nt lj
ii.iiu
;"d;
;il;t;
;;;;
a*s
*'*dde
le
180
LINGUISTIQUB BT
LBS LANGUBS ET LA
181
LOOIQUE
champ d'inves'
sification 1. n On peut ajouter qu'un
des . systbmes
..i-"ri*ti"iil t".ututt"t
lili?'.",rit"*
il;6r
l.
Sigma
Xl
Quart, 28,
p'
LANGAGE, ESPRIT
ET
REALITE
t.
Il
pour-constater
n'est nul besoin d'6tre grand clerc
Rdvdlateur de
Grand
le
science]
la
I'avoir
"r;;";;J"urs
i" cir,rii""faaioiur.-*oaitoe, a atteint sans
ses morts'
;;ilti"il"
tiontiere etait .pYT.d:pys longtfi#;-"ett" meme
regu un nom qui a descendu
temDs. et elle a
un mYthe' .ce. nom est
;"mm"
ts;
;-J;';';;;
lutte hdroiqye. de la science
;J;l- C"; ta iongue
titi"ttment aux faits' a fini par
il;;".# ir set*iimesurer avec les faits' jusque'lb insoup'
l'amener
ffiffi]ffir"-iioguistiq.re.
:iiilffiJil;""it
en tant
hend6s
investi
la
184
LANCAGB, BSPRIT
LINGUISTIQUB ET
des
de vue par trop divergents. Cela se vdrifie notamment quand le langage n'est pas considCrd en tant
que phdnombne plandtaire mais comme allant de soi
(c'est habituellement ce qui se passe) et quand le
dialecte local, utilisd par le penseur individuel, est
tenu pour la somme de tout ce qui fait le langage.
Ces rdsistances n'ont pas pour seul effet d'isoler artificiellement les scienies les unes des autres ; elles
empchent aussi l'esprit scientifique dans son ensemble de franchir la prochaine grande dtape de son
ddveloppement, laquelle exigera des concepts rdsolument neufs et une coupure totale avec la tradition.
Car
NT
i"i.ittui""r^
T85
NfET,TTf
dans un moule
souvent
structures linguistiques
-la
culture- indo'euro'
matrice de
;ifu;-a;s h issues
toutes les sciences' et depuis
;;;; d';u sont
dtant la Raison Pure per
,-t
i""i"".pt
n""oie"s ornme
;;
ffiJfiil*ait
fJi.ei#'i.
186
LINGUISTIQUB BT
LANGAGB, EsPRIT
rr
cosmique, et que ces structures composent des ensembles analogues aux Gestalten de la psychologie, qui
sont englobds b leur tour dans des ensembles plus
vastes en progression continue. Ainsi, I'image cosmique a un caractbre sdriel ou hiCrarchique, celui
m nflurf
187
ffi;
le phcnombne
i"i" t"tt"',iit--tti""itd'entre niveaux'
ne peut
diff6rent'-qui
oi"r.":i i'* iype radicalement
d'ob'
mdthodes
anciennes
itt
prt
il;;ptdh"t"d?
servation.
"-Mrit
langage
;t finguistique les faits relevant-du
s6riels'
p13ls
de
l'existence
i"Eo*uittl
;;;;i;
tqi"
par
ielle
iiliJul".,it" ".i-t""a" ferceptible
9:
passe comme sl' en
;tt;;;tt observde. Tout se
de dessins
regardant un mur tt"o"*tt d'ui ensemble
dessins
au trac6 d6licat, ooo, dJtoourions que. ces fait
de
d6tcat'
aussi
tout
motif,
autre
un
cachent
percemom?1:-ol.nus
au
que,
puis
iiiitJr-nJ*s; nous
ilout op"t""viorrs qu'une multi'
vons celles-ci,
ffi; ;;;6;s-via"s oans cette decoration florale
il.des volutes'
forment une autre structure-semblable
des lettres'
forment
volutes
de
groupes
qo" ."ttuio.
convenable
s6quence
une
que les lettres lues
'uiuuot
ordonnds en
forment des mots, que les mots sont. entit6s' et
classent des
;;i;-tt qui tep"tt*ient'et en
structure' jusqu'b ce
structure
d.
.iritt,
-a;.ouutioot
"itti-d"
lu;'t*t
liwe de
sagesse !
I du
Tout d'abord' le plan situ6. c au'dessous
ensemble
un
est
inguistique
pnit".et" tttiit"lt"ii
faites d'ondes
de donn6es pnyttqott, aJousti{ues'
niveau de
ayt9
in
sonores. Puis nous obtttuoot
188
LANcAcB, ESPRIT
LINGUISTIQUE ET
il
ce
Br
nflrrrf
189
mathdmatiques
De fagon analogue, les fornules
"ht
ffiiiffil1}h#ffr3f;F'djkfi
la cons'
ffi:id; ;;'-;i;i"i"j" paisl
- -placent
'nrveau
-inaccessible
cience du physlqe" e ti"
possible lo, modclage
l'homme de la rue et iendint
93i
uo"
de la matibr"
-au force
-stratd8igge
"oonSt1titig"
"o
.*it"tiutioo
-.inhabituelle'
;#"i;;possiblg I'arrangement
61;;;t T;;,rI* t"oa"ot
telle sorte
;'ffiilt;te;frlt o*t *t-""ngale'^de
des forces subtiles
ffi-JJt-i;"ie*h.
"uump
"T;
ei le g$trateur' il se
;;ttt"
dont I'aimant est le
ot"itei"
forme
-li construction dlec"pJtl9::yant
d'un
trioue. Nous ne
courme
dlectrique
"o"tiJeto"t-pas
;##*';"dii-oo o'uo" centrlle
de cela
ffi;',o.,;;"u"g"i;tii'i",- "-:"-ndcessaires
P:rtant consti'
ou'il s'agit. l-es mailJmatiques
la ddterilit;;-;put"iluee
-J#;;t" -d"trinsuis'tique' :Tt
tr
ifritlJt**"
liit",i"""
ffi;ffi
pas
.lieu
rr*'"+*fit***i*ltl-ff#,ru
il ffi;;s"-sir"roftsg fe formdlsronsues
pour
fJffi;
190
ou autour de
LANGAGB, BSPRIT
LINGUISTIQUB ET
of
elles sont
stratdgique r,
capable d'amplifier
-,
et d'activer des forces latentes.
iddes
gage inhdrent, avec I'aspect configuratif ou structurel b celui-ci. Ce qui me conduit I la partie la
plus importante de la discussion : il nous faut
dtudier le langage de plus prbs. Nous en savons ddjb
assez pour comprendre qu'il n'est pas ce que croit
la majoritd des gens, y compris les scientifiques. Le
fait quc nous parlions sans effort ou presque, inconscients dc I'extrme complexitd du mdcanisme mis
en jeu, engendre une illusion. Nous croyons savoir
comment le langage est fait; nous n'y voyons rien
de mystrieux et nous pensons connaitre toutes les
rdponses. Hdlas ! ces rdponses sont fausses ! On peut
dtablir une analogie avec la manibre dont les impressions sensorielles non corrigdes donnent b I'homme
une image simple, raisonnable et satisfaisante de
l'univers, mais qui est trbs dloign6e de la vdrit6.
Considdrons la fagon dont le monde apparalt br un
homme qui, quelles que soient sa sagesse et son
expdrience de la vie, ne connait rien de ce que la
science a ddcouvert b propos du Cosmos. Pour lui,
la terre est plate, le soleil et la lune sont des objets
BT
REALITf
191
l" t"it
6toiles'
""r*tt
;;"-di;;"t"6 ^tait ^o'une matibre bleue' Lessemblent
6loipds,
pas
trbs
et
.ti"t. minuscules
uiJuo1"t. car elles s sortent I du ciel le soir comme
n est
1t;; It conc"p de c loi de laSigravitation
tom'
corps
les
incomprenensibie, voire absurde'
mais
gravitation'
la
de
cause
e
;;;;;;;;;i-pit ^u
en
accrocher
puisse
les
c
qui
ti"o
o'v
;;; ;;'il
peut
imaginer
qu'il
ne
il;;-"=- "t"tt'e-ait" iarce
ou'ils ouissent faire autre chose. Il ne peut concevofi
a bas. r' non plus
i;tpd;;t uo " haut I etr'unPour
lui' le sang ne
ou"'ruoa ( est D et c ouest
sert b pomper
ne
c@ur
que
le
ptus
pot, fas
lii"J"
-t*g-;
endroit ot)
un
est
c@ur
qu6
te
ii'p".*
i"
Refroi'
pens6es'
iZtidfft i'*6ot, la ?endresse et les
mais I
bhaleur'
la
de
pas
enlever
t
#;"-;;;*
ce
vertes'
feuilles-solt
les
r;
si
s
froid
.iorrttt du
aPpele
chimique
i,"i-*a.i-."itb uo substance
"l"ri
vertu d'une qualitd intrin'
inf"tJpivu-"
"o
r. Il sera impossible de
<
verte
couleur
ia
;b;;t'r
par le raisonne'
i;;;it"-;;oncer e ses croyances
du simple bon
relevant
comme
;t;: n i".-aef""otu
car elles sont
satisfont'
le
qu'elles
tipine
ilttl *f"
DE coM'
que
sYsrtMB
,,rttAtement-uOequit"s en tant
d'autres
semblables;-en
ses
et
il;ilt;* entre'lui
point.de
du
parfaitement
conviennent
;;;;;,-;i"t
'besoins
et elles
*.'ii*o-itIqup b ses qu'unsociaux'
nouveau grouge
continueront tr convenir tant
de besoins ne sera fas eprou:v
langage.
et dlabord par
le
t92
LINGUISTIQUB BT
LANGAGE, ESPRIT
En fait, la pensde est une activitd des plus mystdrieuses, et c'est I'dtude du langage qui nous permet
193
pergues'
nfu,rrf
Bt
canaliie
champ de sa conscience.
Cette thdorie est nouvelle pour la science occiden'
tale, mais elle s'appuie sur des donn6es irrdfutables'
Qui plus est, elle est d6jlu prdsente (ou-91 moins une
ootioo qui s'en rapproihe) dans les philosophies de
I'Inde ei dans la th6osophie moderne, tout en 6tant
masqu6e par le fait que les termes-philosophiques du
runr6tit ni comportent pas l'dquivalent exact du terme
de < langage n au senJ large d'ordre linguistique' Le
peut, aussi
;"r.;'-;; *rve d" rraois. Un Choctaw inculteoppqg-er
.lqs
i*ifi--"oi q"e le plus habile des 6crivains,
exp6riences, bien qu'il n'ait
i"**--.t-t"i georei d"dedeux
(
Irlors tels que temps -) ou
rnc,jne connaiisance
-t
cette comparaison' -La--rflexion tz
;-;;;;" pour fairejamais
mots, mais elle manipule
pritque
de
"or7--"',rtifitJ
des paradigmei, des cat6gories verbales et.autres structures
( ausfammaticales, qui se situent < en arrlere t ou
ter.us , du plan de la conscience claire'
7
LANGAcE, EsPRrr
LINGUISTIQUE ET
194
' * t'a*o."rrion c sens interne > semble tre un 6quivabnt ;luJ a-pproch6, Mircea Eliade (dans < Patanjali et le
ionr'r. 0.-du Seuil) prcise que le Manas a sert de centre
t'aciivit6 perceptive et I'activit6. biomotrice;
ii'ti"iio"
"ott de torites les- impressions, il coordonne
Uase-"i-ie*ptacle
iJ-a.ti"itCt'biologique et psychique, en particulier
du subconscient.
(N.d.T.)
celles
nfALITf
195
L96
LINcuIsrIQuE BT
ANTHRoPoLoGTB
LANcAcE, ESPRIT
nr
nfu-Ird
197
mais syst6matique, concernant toutes les formes possibles des monosyllabes anglais, qu'ils aient un sens
ou non, qu'ils existent ou qu'ils ne soient pas encore
inventds, en excluant toutes les autres formes, tout
comme la formule chimique d'une solution ne per'
met la constitution que de certaines formes cristal-
lines.
O, C
C-C,
-+ Vng,+ C,C'
(V') O, t
CrCn, etc.
LINGUISTIQUB BT ANT}TROPOLOGIB
198
mfirer ou u
6pei=ds
iles est O
+V+C
prdcddemment' peut
anglaises,
consonnes
des
par
chacune
commencer
LANGAGB,
EsPRrr
nr
nflr,rrf
199
200
LINGUISTIQUE ET ANTHRoPoLoGIB
kespeare.
LANcAcE, EsPRIT
m nflr.rrf
201
le verrons dans la
2.
Nous avons vu pr6cddemment que dans les phdnombnes linguistiques et mentaux, le comportement
signifiant (ou, ce qui revient au m6me, le comporte-
de celle-ci une simple marionnette dont les possibilitds de manipulation linguistique sont restreintes par
des chaines de schdmas structurels qu'on ne soupgonne pas et que rien ne peut rompre. Tgut se passe
202
LINGUISTIQIJB BT ANTHROPOLOGIE
LANGAcE, EsPRIT
nr
nflr-rrf
203
LINGUISTIQUE ET ANTHROPOLOGIE
204
poude
>.
cela
on obtiendrait :
cause de Jeur caractdre de
LANGAGB, ESPRIT
BT
205
RfALITf
peu gergu la
M0me I'esprit inf6rieur a quelque
les mots
a
il
ou lat'guse.;
#;;;s;[tiqu" intermEoiiires
:uiti,1:t
symboles
les
entre
,'Jol'i*"""tit?s
pure (Aritp,a) - et des
variables Oe ta struci"rati-on
part de sipification
La
fixis'
;ffi,iffi iouirn""trnoit-"t
peut apreler c r6f6qo'oi
Hffi;;; auil-r.t
La rfdrence
l#fi: il;'il;etativement-fixe'
grammaforme.l'
des
phrases
et
i-J"it",l aEp"td des
est dton'
il
trouvent'-Et
se
il;tt ;;i"tq"af"t'ift
peut se
r6fdrence
de
q""i cet dldment
;;ilt-ilt^aphrase
u-j'ui ete jusqlS th-bas simple'
-contient
r6duire. La
qu'une rdf6'
ment pour voir JacquLs )) ne
est une
reste
r'
"";;;tit"
: o Jacques
nit
il;;
i;il" n't;ieriprG
Ir
p""i
l;;?d;-i;s"n'
Les
ventserdf6rerauxnombrestelsqu'onlescompte'
de nombrei aux limites 61as'
;;i:;"i toes ctasses
que
mot c quelques D a une
le
ainsi
ii;t:-Cb;l
q;";#";j* h iaille' I'importance ou la
;Tfi',
raretddelardfdrence'nQu"tqoesoiois'naviresde
-Otre
trois ou quatre'
diamants Deuvent
;;,-;"c quelques
de pluie ou
gouttes
I liaricots'
mais
quarante'
ou
trente
Otre
peuvent
iruiff"t di tfr3
cela est vrai
On peut r6torquer : s Oui' bien s0r' sont dvidem'
ce
de mots tels que petii' granO'-etc';
;;;;r
;;t#;-t.iruiiit,?uis
206
LrNcursrrerJB BT ANTHRopoLocIB
LANGAGE, BsPRIT
sr
nfALrrE
207
de rdf6rcnce
I une pite d'objets sur le sol, son dlCment
mots scien'
des
r6f6rence
de
Les'dldments
;ri;;c"t.
soumis
lnur
sont souvent vagues,. et ils sont
uni booo" part aux fluctuations des structures dans
lesouelles oit les rencontre. Il est trbs suggestif que
soit des plus accentudes dans
.iti"
-i*gug"
dans
"utu"t6ristique
intelleituel et
f"
- mirabile dictu -
;idqd
poll
rdel
i"Jrr"i-r"- fimites^du q moi I et considdrer le vers
O*. ,rot perspective plus vaste, pour -s'Clever
l'Arilpa, vers ce monde d'harmonie, de sympathie
lt
208
LrNcursrreuB Er ANrHRopoLocrE
sur
Songeo-ns aussi ) < kith > et < throe >, qui sont d6nu6s
, 1.sens
oe
en dehors des formes < kith and kin > (: parents
et amis) et < in tfuoes of > (dans les afris Ael)
lANcAcE, BsPRrr
sr nflr,rrE
209
but an imaginory
trl
i
I
I
I
2I0
LrNcursrreuE ET ANrHRopoLocIB
instruite. c Pense b ton histoire naturelle ! Les ratonslaveurs ne peuvent se croiser avec les chats; ils
appartiennent tr des familles diffdrentes. r Mais la
dame Ctait si s0re d'elle qu'elle fit appel b un zoologiste Cminent pour qu'il confirme son opinion. On
prdtend que celui-ci, avec diplomatie, remarqua simplement : c Si vous y tenez, vous pouvez continuer
b le croire. r c Il a dt6 encore plus cruel que toi r,
dit-elle b son amie, et elle resta convaineue que
son animal favori dtait le produit de la rencontre
entre un raton-laveur trop galant et une chatte vaga.
bonde. Cc n'est pas autrement, mais sur une plus
vaste Cchelle, qu'est tiss6 le voile de la Maya, illusion
issue d'une personnalit6 emprisonnde dans les liens
de la chair. On m'a affirmd au demeurant que le
c Coon cat r doit son nom I un certain capitaine
Coon, qui fut le premier b importer cette race de
chats persans dans I'Etat du Maine.
De fagon plus subtile, nous projetons tous, sans
le savoir, les rapports linguistiques d'une langue particulibre sur I'univers, et nous les y vovor.rs tout
comme cette brave dame voynr une relation linguistique (Coon = raccoon) i propos de son chat.
Nous disons q regatdez cette vague D
- selonr.
le mme schdma que ( rega.rdez cette maison
LANcAGB, EsPRrr
sr
nEALrrf
2ll
iI
212
LrNGUrsrreuE
Er
ANTHRopoLoctE
appelons une action : flash (dclair). Mais en I'occurrence l'dclair et la lumibre ne font qu'un ; il n'y a
rien qui fasse quelque chose, de m6me qu'il n'y a
du
Cosmos.
vaste monde
LANGAGB, ESPRIT
BT
RfALITf
2I3
214
LINGUrsrIeuE ET ANTHRopoLocIE
le
vent plus claire, de voir les choses. Prenons les Japonais. Leur politique gouvernementale * nous donne
d'eux une impression qui ne parait pas devoir aboutir b la fraternitd. Mais si nous les considdrons b
lravers une apprdciation esthdtique et scientifique de
leur langue, il en va tout autrement. On prend
conscience alors de la similitude existant au frveau
de-l'esprit malgrC les diffdrences nationales. En japonais, une phrase peut avoir deux sujets pr6seitant
entre eux un c ddcalage r par rapport au verbe. Nous
sommes familiarisds avec cette idde, mais en ce qui
concerne les osrsrs des verbes : c'est ainsi que nous
les classons en deux catdgories reprdsentanf soit un
but immddiat, soit un but plus lointain, que nous
appelons objets directs ou objets indirects. Mais nous
n'avons jamais songd b appliquer ce traitement aux
suJErs. C'est pourtant ce que fait le japonais. Les
deux sujets en question,
que noui appellerons
-particules
sujet I et sujet 2
par les
se distingulnt
ga,
wa et
et si on trace sur un diagramme un trait
Imrtant de chacun d'eux, les deux lignes cohvergeront vers le m6me prddicat, tandis que dans une
phrase anglaise (ou frangaise), of il ne peut y avoir
qu'un seul sujet, il n'y aura qu'une ligne aboutissant
+ Ceci a
e6
LANGAGB, BSPRIT
nr
nflr,rrf
215
*"pt"r
E"*"ri-"
len3rate,
oi
i"t
2t6
LANGAGB, ESPRIT
LINGUISTIQUE ET ANTIIROPOLOGIB
lisez
2t7
BT R6ALITf
la deuxibme
forme,
il
j
1
1) croissance
ou maturation d'une
cause inhd'
rente ;
ili"f
218
ll
tl
I
i
LrNcursrlet B BT AmtrRopolocrB
du
temps.
LANGAcB, EspRIT
st ndAlnfr
219
hiCrarchique
220
LrNcursrreuE BT ANrHRopoLocIB
sensations psychiques
floues ; en fait, la conscience qu,elle engendlj s" situe
sur des plans infdrieurs au sien proprJ: son pouvoir
s'apparente b la magie. Le langaie a un
LANGACB, ESPRIT
ET
RfALITf
221'
iouvoir
yoguique r de rester inddpendint des fiits
du
psychisme infdrieur, de les surironter, de les mettre
en relief, de les dliminer de la reprdsentation, de
crder les nuances des mots selon sej propres regles,
que les sons soient peu ou prou en rds6naice avec
le
psychisme. Si les sons sont en accord, leur qualit6
psychique s'en trouve augmentde, et I'iomme-de la
me pourra en avoir conscience. S,ils se trouvent en
discordance,
!a qualitd psychique change p,our s'accorder avec le sens linguistiqle, si piu -conforme
qu'il soit aux sons et l,hohme -cle la rue n" ,,"o up"i_
goit pas.
Ainsi les voyelles a (comme dans < father r), o,
u, sont assocides dans les tests de laboratoire ir la
,sdrie. dark-w-aymloft (sombre.chaud_doux), et e
I"3.u\d?i: de.date), i (: le e anglais de be)
i!=la sdrie bright-cold-shary (brillant-froid_aigu).
Les
1.
complbte de I'activitd psychique changeante Nous
avods vu que cette activitd consiste en rdactions per'
sonnelles-sociales s'exergant selon le rdseau incons'
quelqu'un
peu prbJcomme
il
evoquera
tu
Patanjali d6finit
le
Yoga comme
la
cessation
du fait que la
fixe, de par son dvolution et ses
Voir la
Sfriras
ir
rllr
222
LINGUISTIQUE ET ANT}TROPOL@IB
ei
en
geante.
psychiqui chin_
n'ctrequela; jnlffi
LANCAGB, BSPRIT
Bt nflr,rrf
223
plus impJi'
ihysiques dicontinues sont de plus en
La
de
structure'
pures
relations
de
dans
iudesiocu,lseuoN d'une entitd apparente, un dlectron par
exemple, devient inddfinie et interrompue; I'entitd
passe d'une position structurelle il une autre, comme
irn phonbme ou tout autre entitd - linguistique for'
positiols ne peut.Otre
meG, et sa place
-Son entre deux
lieu, tout d'abord considCrd et
ddterminde.
analysd co[lme une variable continue, devient b
I'examen une simple alternance : il est actualis6 par
des situations et rdgi par une structure au-delb de la
mesure. It n existe pis de forme tridimensionnelle,
mais simplement I'ArilPa.
science ne peut encore apprdhender la logique
transcendantale d;un tel 6tat de fait, car elle ne s'est
La
!tc.,
en
de la Raison.
lr
I
REFERENCES
tln midAb
cet article, avec ses notes, a 6td trouve dans les gapierl
iuirr6r pui Wnorf et confi6 i George Ir. Trage.r' Celui-ci
;tE: d. Kennard ont revu le manuscrit pour la publicailoo ruot y apporter de changements Potables' Nous
oiJr""toor ici iit article sous la forme oil il parut dans
'liitrrnotionol Journal of American Linguistics, 16' Pp'
k:l-lz
'- Ci"iaar"tions
linguistiques sur
le
mode de
pensde
dais les communaut1l primitives, J'ai d6couvert ce docudat, sous fbrme manuscrite dans. les papier3
tn""t,
p* Wn6rt i sa femme et transmis rcemment i
i'"t-r3! "o"
too ninoU"tt. I-e manuscrit semblait complet (i I'e4de quelques notes), mais l'ensemble prdsentait
"""ti""
,rri caractbre'inaihev6 qui m'obligea i un certain remaniement. Diverses annotations de
inaiq*i""t
!ir
la main de Whorf
226
LINGUISTIQUB BT ANTIIROPOLOGIE
Il
< Cat6gories
-grammaticaies
fagon plus d6taill6e
qu'il ne
cryptotype.
Catdgories grammaticales. publi6 d'abord dans Lan_
guctge,- 21, W. l-ll (1945). D'aprbs une note de
l'6di_
teu_r-de Language, <cette tude-fut 6crite i la fin de
1937, sur la demande de Franz Boas, alors dditeur d;
l'International lournal ol American Linguistics, Le
manuscrit fut ddcouvert dans la collectioi Boas par
C.F. Voegelin et Z. S. Harris r. La collection Boas est
catalogu6e dans Language Monograph n 22,1945.
. Rapports -du- comportenTent "i aZ h peni1e pragma_
tique avec.lg
langage. Article r6dig6 durant !&6 ig3g
et pTu primitivement dans Langua-ge, Culture and per_
sona(ty
in me,nwry ol Ei*ora Sapir, publi|
-- Spier
-essays
(Menasha, Wisionsin, Safrir'Meiorial
pq.{rstj"
1940.
BIOGRAPHIE
1it6 d'ing6nieur-chimiste, il se spdcialisa dans la pr6vention des sinistres pouvant r6sulter d'incendies. Jusqu'ir la
fin de sa vie il consacra i cette activit6 une grande part
de son existence professionnelle.
Ce fut seulement b partir de L934 que Whorf s'intfressa au( problbmes de linguistique. Il d6couvrit alors
<
La
langue h6braique
restitu6e>, liwe de tendance mystique paru en 1815le retint surtout par I'esprit dans lequel il
1816, qui
-l'6tude
de la langue. A la m6me 6poque il
aborde
entreprit l'6tude de I'h6breu, puis celle de I'aztlque et
du maya. En 1930, une bourse du Social Scienco
Research Council lui permit de se rendre au Mexique
pour
- ses recherches archologiques et pigraphiques.
l[rlf
"'
228
LrNGUrsrreuE BT AMHRopoLocrB
zona, dont
Pe_!937
de Yale
logie.
il
Sffia
"n'uirJalanthi;p;:
ses recherches sur
de Ia linguistique en mettant
les. rapporrs xistant
fu f*gue et Ia
:i_llTi1"
pepee. L'e sont les expos6s consacr6s
"-otr"i ces r6cherches
qur constltuent la matidre du pr6sent ouvTage.
Whorf mourut en l94l aprEs une toogue'm*aAie.
TABLE
le mode de
Catdgories grammaticales
...
57
Rapports du comportement et de
pragmatique avec le langage
Science
et linguistique
la
...'
pens6e
7L
t2r
: la linguistique .'
19
'.
t4l
161
183
R6fdrences
225
Biographie
227