Scaligero Massimo - Techniques de Concentration Intérieure
Scaligero Massimo - Techniques de Concentration Intérieure
Scaligero Massimo - Techniques de Concentration Intérieure
Techniques
de
concentration intrieure
Edizioni Mediterranee
Quatrime dition 1990
Rdite en 2002
ISBN 88-272-0897-6
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En cas de citation, merci dindiquer la source : Les traductions de Daniel Kmiecik www.triarticulation.fr/AtelierTrad
Quatrime de couverture :
Massimo Scaligero, libre chercheur de lesprit, naquit Veroli en 1906. Stant form aux tudes
humanistes, il les intgra une connaissance logico-mathmatique et philosophique et avec une pratique
empirique de la physique. Spcialiste de Nietzsche, de Stirner et de Steiner, il aboutit, au travers du Yoga et
de ltude des doctrines orientales, une synthse personnelle qui lui fournit un moyen de reconnatre en
Occident le sens secret de lHermtisme et le courant dor dun enseignement ternel, reconduisant la
Fraternitas des Rose-Croix.
Dans la recherche, dans ltude approfondie, dans laide rpandue lgard de ceux qui, assoiffs de la
Lumire de la connaissance, sadressaient lui, il effaa lui-mme sa carrire, ses ambitions personnelles,
pour toujours venir sereinement en aide tous. Personnalit infatigable, et guide de groupes spirituels, il
collabora aussi dimportantes revues, parmi lesquelles la prestigieuse East and West .
crivain prodigieux, auteur de nombreux ouvrages, il a publi avec les ditions Mediterranee : Techniques
de la concentration intrieure, Gurir par la pense, LHomme intrieur, Mditation et miracle,
Kundalini dOccident et Isis-Sophia, la desse ignoreson uvre ultime, publie aprs sa mort.
LAuteur qui, pendant quelques dcennies pratiqua le Yoga et le Zen de concert lascse purement
notique du Bouddhisme mahayanique et du Vedanta, a orient successivement son investigation sur la
facies occidentale de la Tradition, en rencontrant, un moment dtermin, le filon aboutissant au
personnage considr comme lInitiateur des initiateurs , en tout temps, auprs de tous les systmes
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traditionnels sous des noms diffrents et qui apparat en Occident entre le XIII et le XIV sicles, sous le
nom de Christian Rose-Croix. Les disciplines de la concentration traites dans cet ouvrage sont le rsultat
des expriences et des synthses ralises pendant des annes, mais surtout du contact de lAuteur avec
les porteurs de lenseignement ternel : enseignement exprims plutt par la moderne science de lesprit,
mais tel que son simple apprentissage nest pas suffisant en rendre lactuel et profond contenu. Ayant tenu
compte de ceci et tant donne la situation prcaire de la civilisation prsente, lAuteur sest limit selon la
persuasion que de telles disciplines, seulement transmises oralement jusqualors, doivent aujourdhui tre
aussi mises la porte du chercheur indpendant. Il reviendra celui-ci, au cas o il parte dune dcision
absolue et dune puret dintentions, de dcouvrir la source mme de lenseignement, en mettant profit les
disciplines contenues dans cet ouvrage.
Traduction franaise : Daniel Kmiecik.
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sur elle : il peut limaginer, mais comme un irrel. Et pourtant le dbut embryonnaire du
dpassement de la dualit est dans cette activit dimagination.
La corrlation avec la ralit massive du monde, changerait si le concept de la corrlation cessait
dtre alin : lobservateur ne pourrait pas traverser avec son corps la matire physique, le mur, ou
la roche, mais il en aurait lintuition de cette possibilit, en relation une puissance originelle
restituable de la Pense. La corrlation actuelle, comme concept, ne lui est pas impose par le
monde, mais se dveloppe seulement en lui : elle ne lui vient pas de lextrieur, en arrivant lui de
ltre, mais part de lui. Ltre qui lui apparat est dj la corrlation en acte.
Tout leffort de lancien Yoga consistait saisir la corrlation en tant que force supra-mentale.
Lhomme moderne, rationnel la possde immanente, mais non consciente, dans lexprience
mathmatique du monde physique. La corrlation se dveloppe en lui, selon une dification
intrieure du monde, frappes des limites des lois naturelles , qui ne sont pas la nature, mais
justement la corrlation de la pense aline avec le monde. Les limites apparaissent lextrieur,
mais elles appartiennent la pense corrle au percevoir : elles appartiennent un rapport du
percevoir avec la pense qui sest abstraite de son propre moment intuitif. Moment originaire dans
lequel se ralise une identit avec ltre, dont linvestigateur moderne, malgr son empirisme, ne
montre pas percevoir lexistence. Cest lidentit par laquelle ne pourrait pas exister une altrit.
La conqute consciente de cette identit est le sens ultime de lexprience terrestre de ltre humain,
parce que, une fois ralise la conscience de la nature terrestre [terrestrialit, ndt], la direction de la
chute peut cesser et la remonte dbuter. Lancien Yoga a prpar de manire occulte cette
possibilit : qui peut tre ralise par ltre humain parvenu au stade de la complte identification
dans le physique, savoir par lhomme moderne : dont lauto-conscience sveille l o lidentit
du Je avec le sensible est acheve. Dans cette identit, dont surgissent lactivit de perception et la
pense, le Je sexprime : delle nat simultanment lego, et la force rflchie du Je soppose
lEsprit. La mme identit est simultanment lacte profond, organique, du Je au travers de la
corporit, et la force de lego ignorante de sa propre racine mtaphysique.
Lacte moderne doit aller la racine de cette identit, sil veut retrouver le Je : tre le Je dont sans
cesse il prononce le nom.
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2. La concentration
Des trois facults, penser, sentir et vouloir, uniquement rflchies dans le physique, dont dispose
lhomme moderne, une seule peut tre reparcourue par lui rebours jusqu sa racine
mtaphysique : le penser. Le sentir et le vouloir, reparcourus, le ramnent de toute manire une
racine physique, non pas que leur essence ne soit pas mtaphysique, mais parce que celle-ci est
exclue par leur rsonance dans lme selon le rattachement de la conscience pensante la corporit
physique. Le rattachement de lme la crbralit, et galement la corporit physique, concerne
le penser, non pas le sentiment ni la volont, qui subissent simplement les consquences dune telle
ncessit de la pense : la chute de la pense dans la crbralit, ncessaire la formation de la
conscience individuelle et au processus infrieur de la libert.
La pense peut reparcourir son processus propre : avec cela elle ralise son mouvement propre et
authentique, le mouvement pur, indpendant de la crbralit : il restitue au sentir et au vouloir les
connexions mtaphysiques, respectives et lgitimes. Dans le domaine supra-mental, penser, sentir et
vouloir, forment une unit, normalement gare dans le domaine mental. Au moyen de la
conversion de la pense, une telle unit est restitue.
La pense racquiert le pouvoir de son mouvement autonome, pour autant quelle soit concentre
sur un sujet simple, facilement dominable. Ce nest pas le thme qui importe, mais plutt la pense
engage en lui : laquelle est toujours identique pense, soit quelle pense la chaise, soit quelle
pense lApocalypse. Au dbut, le thme doit tre un objet construit par lhomme, ou un contenu
mathmatique, parce que la pense impersonnelle, qui en est le fondement, tant revcue elle a le
pouvoir de librer le principe conscient de la psych subjective, lie la corporit : elle donne la
garantie de ne pas dvier dans linconscient, ou dans le mdiumnique, ou dans le mystique. Cette
pense est le concept, indpendant de lobjet lui-mme. Le concept reconstitu, devient, en fin
dexercice, objet de contemplation.
I. Concentration : Le disciple se concentre sur un objet, duquel il considre la forme, la substance,
la couleur, lusage, etc., la srie des reprsentations qui en puisent la structure physique, jusqu
ce que reste, sa place, le contenu de pense. Cette opration ne doit pas engager lattention
consciente du disciple moins de cinq minutes : la fin de lopration, lobjet doit tre devant la
conscience du disciple comme un symbole, ou un signe, ou une synthse, ayant non dialectiquement
en soi, tout le contenu de pense labor.
Celui-ci est lexercice typique de la concentration dont le processus, en exigeant la coopration
quand bien mme momentane des principes constitutifs de ltre humain, Je, me, corps subtil,
corps physique, selon la hirarchie originaire, est fondamental pour lexprimentateur moderne. En
tant quexercice typique, il est complet et peut lui seul, sil est rigoureusement pratiqu, conduire
un quilibre intrieur rel et par la suite lexprience supra-normale.
Limportance de cet exercice consiste dans sa simplicit, qui permet la plus grande intensit de la
pense consciente. Le matriel appel la construction de cet exercice reprsentations,
souvenirs, notions, forme discursive, etc. nest pas la force-pense, mais ce dont cette pense se
revt normalement pour sexprimer, sans jamais se laisser saisir elle-mme. Lexercice tend faire
affleurer dans la conscience cette insaisissable force-pense.
On se porte absolument dans lobjet, en le considrant en soi, selon les dterminations quil
contient, corrles lunit que la pense possde dj en elle et quelle peut reconstruire pour cette
raison. Celui qui croit accomplir un exercice plus aristocratique, en pensant un symbole sacr, ou un
deva, ou un mantram, ou un mystre , ne saperoit pas quil nchappe pas sa propre nature
personnelle, parce quil est dj li avec le sentir subconscient au thme voqu : alors quil peut se
rendre rellement indpendant de la nature, au cas o il parte avec des penses non imposes par
celle-ci, mais de lobjectivit impersonnelle du thme.
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En considrant quil ny a pas dobjet construit par ltre humain qui ne soit pas pense, le disciple
cultive lide que dans le domaine de lapparition terrestre, continuellement linvisible devient
visible. Cette ide est le principe du dpassement de lapparence. Tout objet construit par lhomme
renvoie un moment o il nexistait pas, mais tait seulement pense ; une telle pense a t ensuite
traduite en quelque chose de concret et sensible. Linvisible est devenu visible.
Il ny a pas de production, ou de cration, humaine, qui ne renvoie un moment dinexistence,
savoir son vide originaire, dans lequel lide est retrouvable. Personne, regardant une machine ou
un difice, ne pense quils se soient faits tout seuls. Mais il est arriv que des primitifs, au premier
contact avec des objets ou trucs de la civilisation de la machine, crussent des productions
merveilleuses de la nature : mais pas comme si ces objets-l se fussent faits deux-mmes, mais
plutt comme sils appartinssent au processus crateur lUnivers. Serait considr comme
insuffisant mental celui qui, en regardant une boussole, penst quelles se soit faite toute seule. Non
diffremment, cependant, le raliste naf, malgr sa logique analytique, ne se comporte pas mieux
aujourdhui, par rapport la nature cre, que le primitif devant le monde inconnu de la machine.
Sil ny a pas dobjet produit par ltre humain qui ne renvoie une pense consciente capable de la
concevoir et de le raliser, do lon peut arguer comment linvisible devient visible : ce qui na pas
t produit par ltre humain et exprime toutefois un pouvoir crateur, renvoie une Pense que
lhomme nest pas capable de penser, pour le moins au temps prsent. Lascse de la pense a
justement le devoir dveiller en lme la capacit dune telle Pense.
une logique concrte ne peut chapper la position nave de celui qui pense quun organe parfait
comme loreille humaine, ou larbre, ou le ver soie, se sont faits tout seuls. Il faut dcouvrir que,
comme lhorloge renvoie la pense qui la invente avec dtermination et techniquement produite,
do une telle pense est reconstructible partir de la pntration de la structure de lhorloge, de la
mme faon, la graine dune plante renvoie une pense que lhomme est capable dimaginer, mais
non de possder comme un processus structural. Il ne possde pas un tel processus structural,
comme il possde celui de lhorloge. Manque sa pense la possibilit didentifier quelle force dans
la plante fonctionne comme processus ordonnateur, archtype, des substances minrales. Alors que
concernant lhorloge, il peut reproduire ce processus archtype de la pense, il ne le peut pas avec la
plante. Les scientifiques les plus talentueux de la Terre, mis ensemble, ne sauraient reproduire un
brin dherbe.
Ltre humain peut seulement agir sur ce quil parvient percevoir : dont il peut traduire la
perception en termes de pense : au moyen de laquelle il peut reproduire le peru. Des quatre rgnes
de la nature, minral, vgtal, animal et humain, il ne peroit en ralit que celui minral : des trois
autres rgnes lui chappent les forces substantielles. Lesquelles utilisent respectivement, selon une
laboration diffrente, llment minral pour construire la propre forme de sensibilit : la force
vitale de la plante, la force vitale-sensible de lanimal et la forme vitale-sensible-mentale de ltre
humain. De la plante, de lanimal et de lhomme, il peroit seulement lapparition minrale,
labore des degrs divers.
Lhomme imagine en substance le monde en soi anim ou vivant, mais il ne le peroit pas. Il ne
peroit que le minral, linanim : cest pour cela quil ne peut construire autre chose que des
mcanismes inanims : il peut construire un missile plantaire, mais ne peut pas reproduire la graine
dune plante. Sa production sarrte la limite sensible inorganique, parce que sa perception ne va
pas au-del dune telle limite. De tout tre vivant, il suppose la vie, mais ne la peroit pas : de la vie,
il peroit les manifestations sensibles, au niveau minral, mais non pas llment causant, non
sensible, oprant au moyen de la substance minrale. Des rgnes de la nature, en vrit, ltre
humain ne voit que lapparition minrale, et non les forces utilisatrices de la minralit pour difier
spcifiquement de tels rgnes.
En mettant profit les moyens de la chimie physique, le scientifique actuel peut aussi reproduire
exactement la graine dune plante, en le formant avec toutes les substances qui composent celle
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authentique, jusqu obtenir une identit matrielle et formelle. Il pourra avoir en face de lui les
deux graines, celle authentique et lautre, chimiquement reproduite, au point de ne plus parvenir
les distinguer lune de lautre. La diffrence se rvlera quand il plantera dans la terre les deux
graines : celle artificielle se dcomposera, lauthentique donnera lieu une nouvelle vie.
Comme lhorloge ne sest pas faite toute seule, ainsi la graine qui engendre une nouvelle vie ne
sest pas faite toute seule : elle aussi se prsente comme une pense ralise, mais telle que sa
ralisation ne sarrte pas son apparition sensible, parce quelle ne sidentifie pas avec la forme
avec laquelle elle apparat comme lhorloge ou nimporte quel autre objet construit par ltre
humain mais se continue dans le processus dont elle se manifeste et par lequel la naissance dune
nouvelle vie est possible.
Normalement, le processus scoulant dans la vie de la plante, est pens, ou conu, ou imagin par
lhomme, mais il nest pas peru. Il peut percevoir les effets sensibles du processus de la vie, en soi
non-sensible, et sur la base de ceux-ci concevoir un tel processus. Comme partir des donnes
sensibles de lhorloge il peut remonter au concept dhorloge, ainsi de la phnomnologie sensible
de la graine il peut remonter lide de Vie : mais alors que, dans le premier cas, son connatre se
trouve devant une identit de concept et dobjet quil peut absolument possder, au point de
pouvoir en reproduire lhorloge dans le second cas, il se trouve devant une ide qui part bien de
lui, mais qui a en soi un noyau se rfrant une transcendance imperceptible. Il sagit cependant
pour lui de dcouvrir que parce quil est dans lide, il est immanent.
La concentration ralise cette immanence. Au matrialiste, chappe la transcendance du noyau
immanent de lide de la Vie, parce quil identifie le processus de la Vie avec le processus de la
Matire, en pourvoyant cependant celui-ci du mme fondement idel : inconsciemment tomb dans
le ralisme naf de celui qui, voyant une horloge pour la premire fois, pense quelle sest faite toute
seule. Au contraire, lidaliste croit un processus spirituel de la Matire, mais il estime le possder
seulement du fait quil le pense : il ne saperoit pas quil pense rflexivement le noyau de lide. Il
na pas lintuition dune tche dcisive, du point de vue empirique ou idaliste, qui transformerait le
cours de sa vie, en lui faisant faire la transition du philosopher inerte laction intrieure, ou
asctique : exprimenter ce qui, tant immanent dans lide, est le noyau transcendant de la pense :
accessible lintuition comme une force organisatrice de la Vie du vivant, de la mme faon que le
concept de lobjet physique est accessible lintuition comme son principe abstrait.
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formation conceptuelle, et limportance de lAscse qui le rend matre des forces formatrices du
concept. Normalement, il utilise les concepts, non pas selon leur synthse de Lumire, mais
rflchis, selon sa ncessit psychique asservissant la pense : sauf le cas de la pense mathmaticophysique.
Dans lexercice typique de la concentration, lexprimentateur opre selon la Lumire une, mais il
le peut, non pas parce quil la possde, mais parce quil opre avec la volont dans le reflet : sur
lequel il acquiert un pouvoir direct, au moyen de lexercice, en remontant de la multiplicit la
synthse. Par lexercice de la contemplation du concept, il utilise directement ce pouvoir. Il se meut
lui-mme dans la Lumire une, savoir dans le penser pur, runi avec le sentir pur, avec le vouloir
pur : un seul courant de Force qui est la Lumire originaire. Quil se meuve dans une telle Force,
toutefois, cela ne signifie pas quil la possde dj. Il peut se mouvoir au moyen delle, dans la
mesure o il se rend matre de ses lois.
La conqute des forces latentes, formatrices du concept, au moyen de la juste concentration, est
lentreprise pr-initiatique du disciple moderne. Passer de la pense rflchie sa Lumire, cela
signifie pour lui passer de lancienne voie lunaire la voie solaire , cest--dire transfrer le
centre de lactivit intrieure du corps astral au Je, en tant que Je immanent. Cest un acte dcisif,
parce que grce lui, lascte surmonte la corruption originaire de lme : la corruption qui rendait
autrefois ncessaire vers le Divin une voie transcendante ou mtaphysique, plutt quimmanente.
Toutes les voies spirituelles qui prcdent lexprience consciente du concept, peuvent se
considrer lunaires, quelle que soit la forme traditionnelle assume par elle en Orient ou en
Occident, parce quelles oprent au moyen du corps astral et non pas au moyen du Je, mme
lorsquelles se rfrent un Sujet intrieur. Lorsquelles parlent dun Je, dun Purusha ou dune
Atma-puruscha, en ralit, elles se rfrent un Je transcendant, qui exige une lvation extatique :
et non pas un Je individuel.
Ds le dbut de sa formation terrestre, ltre humain opre sur la Terre grce la guidance des
puissances qui agissent sur son corps astral, en confrant celui-ci lautorit qui appartient en
ralit au Je : des puissances qui susciteront lopposition la plus profonde au Je, quand ce dernier
commencera agir comme centre de vie autonome de la conscience. Elles ne supportent pas une
telle autonomie : ds les commencements, elles donnent donc ltre humain connaissance des
Mystres, vision spirituelle, rites, yoga, direction sociale, pourvu que ne srige pas en lui un Je
libre : lequel, dans les temps modernes, surgira comme Je individuel, au niveau le plus bas, avec sa
puissance transcendante initialement adresse au sensible : do commencera natre de celui-ci
une science de la nature physique. En vrit, ce Je ne doit pas tre considr comme le Je
contingent, mais reconnu comme le Je vrai, qui attend dtre rendu conscient de soi : de la valeur de
sa propre conscience autonome.
Depuis lantique corruption, pendant des millnaires le Je se sentira toujours assujetti dans lme,
parce que soumis des forces astrales qui lui sont hirarchiquement infrieures et qui lasservissent
aux impulsions de la nature infrieure : toutefois, ltre humain saura quil pourra toujours
neutraliser cet asservissement, pour autant quil est respectueux des rites, des rgles, qui
maintiendront la teneur spirituelle dans son intriorit. Les instincts et passions le dvoreront, sil ne
sapplique pas aux rgles au moyen desquelles le corps astral, en effet, se conforme au pouvoir des
Entits qui le dominent, plutt quau Je. Cest pourquoi lAscte cherchera toujours lEsprit,
lAtma, le Je Suprieur, en dehors de lui, en svadant de lindividualit terrestre. Or, cest en ralit
linverse, savoir seulement au moyen de celle-ci quil peut accomplir lexprience terrestre. La
rvlation, lextase, le samadhi, se produisent au moyen de lme, et non pas au moyen du Je
individuel, lequel se prsente dans lme pour la premire fois au moyen de lactivit synthtique de
la pense, le concept, et lentreprise de la connaissance physique du monde. Dans le concept,
lhomme commence exprimenter lUniversel, quil exprimentait autrefois en dehors de soi
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comme transcendant, avec lequel lidentit impliquait une extase : alors que lidentit immanente a
commenc dans la perception sensorielle et dans la dtermination du concept.
lpoque actuelle, ltre humaine ne connat pas encore les forces du Je au moyen desquelles il
forme le concept : il utilise le concept au niveau du corps astral, par consquent il lemploie priv
de son nergie relle. Lpoque du Je est venue : le concept est aujourdhui linstrument de la
pense ordinaire, mais ltre humain est encore roul par lAntique Adversaire, parce quil lutilise
bien ce concept, mais rflchi, dralis, dialectique. Il construit donc avec les concepts comme
avec des paroles vides.
Toutefois, il ne peut pas avoir de concept qui ne soit pas prsence du Je dans le corps astral, pouvoir
didentit : chaque fois rflchi dans le domaine de lastral, il limine la prsence du Je et la
pense vivante : avec cela il cultive le mal de lme, la nvrose, lincapacit daccueillir lnergie
du centre de lui-mme. Ainsi, en cherchant la dimension suprasensible, il croit devoir reculer vers
des tats de conscience rvolus, en renonant au contenu de lactuelle conscience lucide, plutt que
davancer, en reconqurant de tels tats au moyen de la conscience lucide. Il se consacre des
mthodes psychiques, au yoga, ou techniques asctiques, promettant force, quilibre, domination de
soi, quil ne peut atteindre qu partir du centre de soi, pour autant quil russisse percevoir
lnergie au moyen de laquelle le concept devient contenu conscient dans lme.
Lerreur actuelle de ltre humain cest lasservissement de ses nergies naissantes de lEsprit
indpendantes du corps astral, aux impulsions mortes de celui-ci. Elles affleurent dans la pense
rationnelle qui devient consciente sur le plan dialectique au moyen du corps astral. Les nergies
naissantes du Je sont de nouveau asservies lastral qui exprime toujours lautorit de lantique
dpendance aux dogmes. Aujourdhui, cest le dogme de la Matire. Dans la pense rflchie, ou
dialectique, lhomme ampute de soi les nergies pures de la Lumire de la pense qui chaque fois
affleurent dans la formulation originaire du concept. lever la conscience au niveau de son propre
principe de Lumire, telle est la tche de la concentration et de la mditation.
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4. Lessence pr-dialectique
La mditation est une concentration simultane du penser, sentir et vouloir sur un contenu spirituel,
qui na pas besoin dtre labor, tant dj accompli et suffisant sous la forme dans laquelle il se
prsente. Le thme surgit immdiatement comme une pense, mais il doit tre laiss dans sa forme
immdiate, pour quil agisse directement dans lme : il ne doit pas tre pens. Cest un contenu
direct de la Lumire une, renferm dans une phrase, ou un symbole, tir de la littrature mystique
ou sotrique.
La mditation tend faire vivre dans lme une pense de Lumire, non pas au moyen dune
analyse dialectique, mais plutt selon le pouvoir de sa rsonance initiale dans lme, jusqu une
intensit capable de susciter la perception de la Lumire : laquelle est initialement une perception
thrique. Le monde thrique surgit devant lexprimentateur en images dynamiques : une force
dimages qui expriment des prsences suprasensibles. La possibilit que le disciple se meuve selon
la Force originaire de la Lumire dans un tel monde dimages dont la richesse, puissance et
rapidit foudroyante et continuellement transmuante, tendent lcraser dpend du fait quil ait
prpar de manire adquate les forces de la conscience au moyen de lexercice typique de la
concentration.
Lexercice de la pense est fondamentale pour lallumage de lacte intrieur indpendant de la
psych, normalement lie la nature corporelle et entravant son tour la pense. Une telle
indpendance est essentielle afin que la perception du monde thrique et du corps thrique soit
rgulire : savoir, quelle se dtermine sous le signe du Je et non pas en fonction de la psych, ou
du corps astral : quelle nobisse pas aux pouvoirs subtils de la nature psychophysiologique.
Lexprimentateur doit parvenir distinguer le domaine suprasensible de celui sensible, la ralit
objective suprieure des apparences mdiumniques. La mditation devient pour lui lvatrice, sil
possde rellement lexercice de la concentration.
Mditer, cest en substance, donner vie une pense, ou une image, ou une ide, concernant la
vie de lEsprit, de manire quelle suscite directement, sous la forme dialectique immdiate,
llvation de lme : une telle pense, grce son propre contenu suprasensible, est dj en soi une
force de Lumire : elle ne ncessite pas danalyse. Elle peut tre tire de la littrature sotrique ou
mystique, ou tre forme par la synthse dune srie de penses concernant lexprience intrieure,
selon une procd qui sera suivi au plan pratique dans les pages qui suivront : dune fois lautre,
une synthse de penses labores dessein sera donne comme contenu de mditation. Un tel
contenu nest pas arbitraire, parce quil appartient la Science de lEsprit, savoir quil drive de
lexprience suprasensible objective.
Concentration et mditation fournissent le moyen au disciple de remonter de la pense reflet la
Lumire de Vie, dans laquelle la pense est une avec le pur sentier et avec le pur vouloir. Cest la
Lumire originaire, extra-consciente, lanantissement ou dtrioration de laquelle on doit la
production continue de la conscience de veille ordinaire. Le chemin actuel de lEsprit ne consiste
pas reculer de la conscience de veille vers des tats de conscience du pass, dans lillusion de
retrouver en eux la Lumire, mais plutt de progresser du degr de conscience actuel vers la
Lumire dont il est projection.
La tche de lascte cest de retrouver la Lumire originaire au moyen des nergies actuelles de la
conscience de veille. Celle-ci surgit normalement l o la Lumire perd son pouvoir de Vie parce
quelle est rflchie, mais ses nergies sont la Lumire elle-mme, laquelle elle soppose
normalement en tant que conscience dialectique. Telle la contradiction de la conscience. La
remonte de la conscience rflchie la Lumire de Vie, est une tche exceptionnelle, mais prvue
au plan cosmique : elle est attendue de lhumanit comme un processus de rintgration, qui doit
tre commenc par les soins des exprimentateurs modernes du Suprasensible, capables de
ddramatiser le mythe et lanti-mythe de la modernit.
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IV. Le disciple se place devant la graine dune plante, qui lui est familire. Il observe la graine, sa
forme, sa couleur et sans dtacher son regard delle, il imagine sa germination et sa leve qui
sensuit hors de terre, aprs cela sa croissance comme plante nouvelle, sa ramification en feuilles
et sa floraison, jusqu la production de fruits nouveaux dans lesquels elle apparat de nouveau
comme graine. Ce processus imaginatif de la naissance, de la croissance et de la fructification, il
doit le faire sien comme une synthse et, en mme temps, en tirer un sentiment subtil, tandis quil
continue de le contempler. Il doit pouvoir vivre ce contenu intrieur un avec la perception ellemme, en le sentant appartenir la graine tout comme lui appartiennent les caractristiques
physiques.
Cet exercice peut conduire le disciple la perception de la forme thrique de la graine : mais dans
lattente quil donne lieu un tel accomplissement, lexercice est essentiellement formateur de la
pense et de son accord profond avec le sentiment et la volont : il duque la pense la logique du
vivant, qui est la vraie logique, car elle ne procde pas de la mdiation crbrale, mais bien selon le
processus extra-sensible du rel. Cest--dire, quil ralise lidentit que le Je effectue normalement
dans la perception, en rencontrant le monde sensible au moyen des forces de la Lumire et de la
Vie. La pense libre est dite vivante, parce que cest la pense qui commence percevoir en soi
et dans les tres, la Vie : la Lumire originaire.
La Lumire originaire flue normalement inconnue, comme pense pr-dialectique dans la pense
dialectique : laquelle en est le reflet, ou lapparence, la maya. La dialectique est bien indispensable
lexprience quotidienne, mais elle est inutilisable la pntration du rel. Elle en est mme
lobstacle.
Comme tisse de mots, la dialectique est prive du pouvoir de pntration, justement son moment
pr-dialectique : dans lequel seulement, lhomme peut se saisir comme Sujet. Dans la dialectique,
ltre humain cesse dtre Sujet de lexprience ; il ne peut pas vivre selon son tre originaire, ni ne
peut vivre, pour cette raison, lidentit de la Lumire originaire avec le rel.
Le disciple discerne comme sens ultime de la discipline une telle Lumire originaire, parce quil
reconnat en elle la source de la force, mais surtout la direction suprasensible de son cheminement.
Il la reconnat dans limmdiatet de la pense prcdant la forme dialectique. Cest limmdiatet
qui na pas besoin de mdiation, parce que, justement, en tant que pense pure, sans objet, elle est la
mdiation en premier lieu. Seul limmdiat pur, sans objet, peut devenir activit mdiatrice : il le
peut parce que cest le vrai immdiat, loriginaire : quil faut laisser comme il est, si lon veut
percevoir. Le laisser comme il est, cest arriver le contempler.
Lascse de la pense consiste justement dans lexprimentation de cet originaire, qui nexige pas
dtre pens, tant lunique activit de la conscience qui ne requiert pas une intgration de pense.
Cette activit mme est la pense intgrante. Par une telle voie, on a le passage de la pense la
Force-pense. La rvlation de la pense devient lcoulement dune Force qui na rien faire avec
la dialectique.
V. Mditation. Nimporte quel objet exige dtre compris avec la pense : la pense, au contraire,
ne lexige pas en soi. Elle ne ncessite pas dautre pense pour se rvler comme elle est
objectivement. La pense, qui puisse se rvler comme objet, ne doit pas tre comprise, mais
perue : elle sexprimente comme Lumire pr-dialectique. Une telle Lumire porte en elle le
pouvoir du Principe.
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5. Je et ego
VI. Concentration pure. Lexprimentateur se concentre sur une figure gomtrique, par exemple
le triangle. Il pense aux diverse formes du triangle, quilatre, isocle, rectangle, etc., jusqu
arriver au concept pur de triangle, qui en rsume toutes les formes. Le concept ainsi obtenu doit se
trouver devant la conscience, dans toute sa prcision et indpendant, toutefois, de tout rsidu
quelconque formel ou sensible.
Il convient au disciple dobserver, mditativement, comment, en substance, il se meut dj partir
du concept pur pour raliser lexercice : parce quil puise celui-ci, il peut voquer les diverses
formes du triangle. Toutefois, il ne possde pas normalement un tel concept pur : il latteint au
revers de la conscience et il le reconstruit au moyen de reprsentations, jusqu lavoir
objectivement devant lui, la fin de lexercice. Ceci est en vrit le sens de lexercice de
concentration : raliser les nergies dificatrices latentes du concept.
VII. Le disciple se concentre sur le cercle, jusquau concept pur. Il doit ensuite se demander pour
quelle raison le cercle a son centre lintrieur et non hors de soi. En ralit, lquidistance des
points du cercle est spatiale, mais parce quon se rfre un point non-spatial, savoir au centre
qui, comme tel, est la ngation de lespace. Sans la rfrence univoque de lespace une telle
ngation, lquidistance des points du cercle ne serait pas possible. Celle-ci est possible par
rapport un point mtaphysique, ou non-spatial, que toute figure, parce que spatiale, ne peut pas
avoir en dehors de sa propre forme, mais au contraire lintrieur de celle-ci. La forme en vrit
est lextrieur de ce point-l.
Toute figure spatiale exprime dans la forme la tendance lpuisement de lespace, pour se rvler
telle quelle est rellement : comme ide. Cela explique pourquoi laire dun carr, dont le ct est
la quatrime partie exacte du primtre dun cercle, est considrablement infrieure celle du cercle
lui-mme.
En ralit, dans le cercle, lquidistance du point mtaphysique atteint le maximum de son
expression spatiale.
Des mditations similaires duquent le disciple la pense pure. Il se familiarise un noyau de
Lumire de la Pense, lequel acquiert toujours plus dintensit objective : jusqu ce quil puisse
lvoquer comme point de rfrence transcendant, et en mme temps puissant, face aux situations
qui tendent le dborder. Le noyau de Lumire de la Pense devient pour lui comme un centre de
force reclant le plus grand pouvoir dimpersonnalit ou danti-gosme.
Le danger pour ltre humain de ce temps est justement de se servir de la dtermination volontaire
de la pense, qui est une expression du Je, et de lcarter pourtant du courant du Je qui continue de
toute manire fluer en elle, mais, tant ni, en senfonant dans le domaine instinctif. Les
Puissances de la nature, la dtermination consciente desquelles avait pour tche de librer la pense,
ressaisissent alors la pense comme des Puissances anti-spirituelles renforces, capables de lui
suggrer aussi des tendances spirituelles, thiques, sociales. Aux exprimentateurs du
Suprasensible, il revient de reconnatre les jeux des formes derrire les apparences, pour que la
dtrioration du courant suprieur du Je ne grve pas encore plus la destine humaine.
La fonction de lexercice typique de la concentration est prvisible dans une telle acception : cest
une forme volontaire de la runion de la pense avec sa source suprasensible, et avec le Je. Son
intention est la pense pure qui cesse dtre manoeuvre par lego, ou par la nature, et cest par
consquent le vhicule de la Force la plus leve de ltre humain.
La concentration doit fournir le moyen la pense de se manifester selon sa propre nature objective
de pense pure, indpendante de la psych, et, comme telle, capable de se mouvoir avec la plus
grande autonomie dans la conscience. Au moyen dun tel mouvement, lexprimentateur entre en
contact avec la Puissance dune Principe suprasensible sans limites, la rception duquel sa nature
infrieure est normalement close et rsiste par des formes subtiles de peur : tant Celle-l la force
qui surmonte toute peur.
Grce au dveloppement de lattention consciente dans lexercice de la concentration,
lexprimentateur rabsorbe au sein du processus univoque, ou conceptuel, de la pense, les forces
qui se soustrayant normalement au contrle de la conscience, sen vont constituer la vis des tats
dme et des impulsions infrieures. Ce sont justement ces forces qui font obstacle la
concentration et, au moyen dastuces subtiles, suggrent des prtextes pour lviter, ou pour
lexcuter mcaniquement, sinon carrment pour la considrer comme nocive. En ralit, la
concentration effectue la vraie nature de la pense : elle restitue la pense sa fonction de vhicule
du Principe de rintgration. La concentration vraie, en effet, mne la conversion de la pense.
Quand il excute lexercice de la concentration en substance, lexprimentateur affronte la situation
relle de sa propre vie intrieure, parce quil se place du point de vue du Je, en tendant restituer un
ordre qui va du Je lastral, lthrique, au physique : un ordre quen ralit il ny a jamais,
puisquil est rgulirement invers. Tout se qui se droule pour ltre humain dans le monde
physique, en effet, agit sur lthrique, impressionne lastral et saisit la pense jusqu lassentiment
du Je, incapable de dterminer, lui, la rponse la stimulation extrieure selon la loi de son
essentialit par rapport au rel. Avec cela la pense est normalement un instrument du Je infrieur,
ou de lgosme : savoir du corps astral asservi la corporit physique, oublieux de sa propre et
substantielle indpendance de celle-ci. Pareillement, le concept manque de ses forces latentes et,
comme abstraction, devient un aliment discursif de la dialectique.
La concentration a la tche de surmonter lgosme, en se servant du vhicule dialectique immdiat
de lgosme quest la pense rflchie. Tant que la pense est dialectique, ou rflchie, malgr ses
vertus logiques, elle est un instrument de lentit animale de ltre humain, savoir de
lgosme : elle ne saisit ni sa propre ralit, ni celle du monde, et cest pourquoi elle opre au
moyen du Savoir contre llment de la Vie, duquel elle puise simultanment le continuum de sa
propre activit rflchie.
Plus la pense est centre sur elle, plus lhomme intrieur sessentialise, en vivant dans sa
profondeur propre. Il sent quil est au seuil du Suprasensible, cest--dire auprs dun monde de
vrit puissante, par rapport auquel le monde sensible semble perdre caractre de ralit. Ce
sentiment est important, en tant que signe du niveau atteint dans la concentration.
Un autre signe est ltat intrieur de ddramatisation des faits humains : auquel saccompagne un
vaste sentiment de comprhension pour tout tre, quil apparaisse sur la scne innocent ou coupable.
Ayant devin son processus intrieur, il le justifie comme ncessaire et par consquent exigeant un
lment de libration, qui peut uniquement provenir de la part de celui qui mdite en se librant de
la maya de la pense.
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reprsentations et avec sa tendance rduire les concepts sa propre limite, le niveau desquels est
linverse celui du Je, indpendant du corps astral. Il sagit de lindpendance du principe conscient
de la psych, porteuse moderne des nvroses, ou bien de la continuation illgitime de la domination
du corps astral sur le Je. On comprend la situation relle de lhomme moderne si lon tient compte
que le mouvement intuitif du concept est le vrai prsuppos de toute connaissance dans laquelle se
ralise lidentit, le dpassement initial de la dualit. Cest le prsuppos des sciences
mathmatiques et physiques, pour autant quelles soient relles et non rhtoriques, comme elles sont
en train de le devenir : cest le prsuppos oprant chez lhomme logiquement dialectique, mais
ignor lui.
Lexprimentateur doit pouvoir arriver la perception dune sparation nette entre la domination de
la pense vivante dans laquelle opre le Je, et celle de la pense dialectique appartenant au corps
astral : cest comme distinguer un corps rel de son ombre. La diffrence entre le moment prdialectique et le moment dialectique consiste dans le fait que le premier est pntr de Vie, le
second est priv de Vie : il est mort. Dans le moment pr-dialectique, le penser, qui est beaucoup
plus que la pense ordinaire, saisit llment vivant des tres : dans la projection dialectique, il perd
un tel lment, dont il ne lui reste que le reflet. Mais avec cela, il perd la ralit du rel : le
Matrialisme lui est invitable : sa dtermination conceptuelle est abstraite, il saisit seulement le
calculable, savoir lirrel, ce qui de la ralit est lapparition morte.
Le sens ultime de lexprience occidentale du concept, cependant, comme une exprience du Je
dans le corps astral et indpendante de celui-ci, cest lascse de la pense, capable de mener la
perception du moment vivant du Je dans le concept, qui est sa vrit et sa ralit : chappant la
conscience dialectique, qui est simple conscience du corps astral. La discipline de la concentration
fournit un moyen dexprimenter ce moment vivant de la pense, non rattach aucune catgorie de
la nature physique ou psychique, tant la source mme de cette dernire. Ce moment vivant
renferme en soi le pouvoir de dpasser laltrit : pouvoir de solution des problmes humains,
impntrables la cadavrique pense dialectique.
En exprimentant le moment dynamique du concept, lascte dpasse laltrit, parce quen se
dpersonnalisant il transfre dans le Je le centre de la conscience : en ralit, il transfre le sens de
soi de lastral au Je, qui na pas besoin de se ressentir lui-mme pour tre. En surmontant laltrit,
il est libre.
Chez lhomme moderne le corps astral est normalement libre , et non pas le porteur de la libert
qui est le Je. La fausse libert du corps astral est celle laquelle lhomme soumet rgulirement le
Je, parce queffectivement il se ressent lui-mme par lastral : il se ressent dans lastral, dans la
psych, et non pas dans le sujet dun tel ressentir, savoir non pas dans le Je indpendant de la
psych. Toute exaltation humaine de la libert, en partant en effet du corps astral, part dune
impulsion adverse la libert relle : laquelle peut jaillir seulement de la libration de la pense de
la psych, savoir de larticulation du Je libre de lastral dans le penser, dans le sentir, dans le
vouloir. Lexprience occidentale du concept, na t que le premier mouvement dune restitution
de la centralit du Je par rapport au corps astral.
En termes sotrico-mythiques, on peut dire que le corps astral est en soi de nature divine, mais il
est alin celle-ci en consquence de la sduction lucifrienne : tendu selon une autonomie
illusoire vers un mal et un bien, qui ne sont tels que pour lui, pour son clich subjectif, alors que
pour dautres, ils peuvent tre le contraire. Lastral se dfend, sexalte, se dprime et se laisse
abattre : parce quil ne se meut pas selon le Je, mais selon un contenu jamais vrai, parce que
rflchi : la duperie de Lucifer. En dominant lastral, Lucifer implique le Je, qui croit tre le Sujet,
sans ltre en ralit jamais, car il sidentifie lastral et dans celui-ci il est bien libre, mais selon
limpulsion de Lucifer.
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Lucifer put pntrer dans le corps astral humain dans une poque lunaire , savoir dans une
poque dans laquelle le Je, depuis son propre domaine solaire, ne pouvait pas tre touch par une
telle pntration, car au contraire il la dominait : le pch , la chute , consista dans le fait qu
un moment dtermin, le Je accda au corps astral, il sidentifia avec lui. Cela rendit ncessaire de
la part des Puissances clestes, lexpulsion de lhomme dans lincarnation terrestre, laquelle, avec
ses lois physiques, neutralist une autonomie pour laquelle ltre humain ntait pas encore mr.
Lucifer put agir sur le Je par le corps astral : le Je accda au corps astral et acquit, au moyen de
celui-ci, la conscience de soi. Cela eut pour consquence que le Je comment sassujettir la
corporit cause de la convoitise ncessairement animale. La sduction lucifrienne toutefois
impliqua dans lastral une partie du Je, non pas tout le Je. La partie suprieure resta intacte
et depuis lors, pour la Sagesse des Mystres, son symbole est lArbre de la Vie.
Selon une telle vision de lhistoire primordiale de ltre humain, lorsque se produisit la chute , le
Monde Spirituel vint dabord au secours de lhomme, en envoyant sur la Terre des Dieux Anges,
Archanges, Principauts lesquels, sous forme humaine et en tant que matres occultes de
communauts initiatiques, agirent limiter la domination de Lucifer. Mais cette aide se rvla
insuffisante avec le temps, tandis que ltre humain se rendant de plus en plus terrestre par un effet
ultime de laction de Lucifer, sen alla progressivement vers la rclusion complte dans le rgne de
la matire, savoir quil entra dans le domaine de lautre Adversaire Ahrimane : jusqu avoir
besoin dune Science exclusive du monde physique. Depuis lors, seule laction du Logos Solaire
dans lintriorit humaine peut faire de limpulsion individuelle de la libert le vhicule humain de
la force originaire. Le Je Suprieur lui-mme, savoir le Je connect avec lArbre de Vie est appel
agir chez ltre humain : par sa grce, le Je peut se librer de lastral et faire de la libert, qui sest
pralablement dveloppe en lui en tant quimpulsion de Lucifer, le vhicule de la libration.
La domination de la dialectique de quelque type quelle soit reprsente lultime tentative de Lucifer
et Ahrimane dempcher que le Je de ltre humain se retrouve lui-mme en de de lastral domin
par eux. Une telle dcouverte est possible grce la libration de la pense. La dialectique peut
fournir toutes les fictions du Spirituel, y comprise celle-l de la libration.
Lantique Science du Sacr ne possdait pas la clef de la libration du Je du monde astral dans la
corporit, mais seulement celle du dtachement de celui-ci et celle de lextase. Pour lexprience
terrestre, une telle science ne possdait que la clef de la Loi qui gouvernait, grce une conformit
des conditions rituelles dtermines, les impulsions destructrices du corps astral. Llment
lucifrien tait induit fonctionner selon lEsprit, non pas en vertu du Je libre, mais plutt grce
une autorit suprieure celle du Je. De la remise en vigueur de lascse propre une telle Science
antique, Lucifer a aujourdhui besoin, pour empcher que ce soit ltre humain, en tant que Je libre
racheter lastral : Ltre humain le peut grce au pouvoir conscient de Lumire, surgissant dans le
concept, savoir grce la restitution de lArbre de la Vie, selon la Science des Nouveaux
Mystres. Celle-ci seulement peut justifier la connexion lantique.
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7. La Vie de la Lumire
Du fait quelle ne connat pas son mouvement dindpendance du support crbral, la pense est
prive de vie. En vertu de ce support, elle subit la nature, devient dialectique et connaissance des
impulsions humano-animales : ltre humain vit selon la relation du corps astral avec le monde, en
excluant inconsciemment le Je, qui est en ralit la source de la relation.
Ne possdant pas son lment de Vie, la pense ne peut pas saisir llment de Vie de la nature :
celle-ci apparat monde extrieur, qui simpose celui intrieur : la vision qui apparat lgitimement
duelle. La vision duelle, toutefois, surgit elle-mme grce la Vie de la Lumire : qui sanantie
continuellement dans la forme dans laquelle ltre humain, cause de sa ncessit sentante, larrte.
X. Mditation. La pense peut dcouvrir que sa rsonance selon la Nature, est son mouvement
mme, et que limage de la Nature autre et relle en soi, est la forme rflchie de Lumire
identique, prs dun contenu non diffrent de la forme dans laquelle il apparat. Elle doit pntrer
dans sa Lumire, pour retrouver la Lumire secrte de la Nature.
La forme surgit comme forme-pense, quand bien mme rflchie : elle na pas dautre moyen de
natre dans la conscience. Elle surgit dans lacte de percevoir mais cest le percevoir dans lequel le
Je est prsent, dans le vhicule de la pense pr-dialectique. Celui-ci est llment vivant de la
perception, qui demeure inconscient au niveau dialectico-crbral, parce que normalement il
scoule en sensation et reprsentation : ncessaires la conscience crbrale.
Lorgane crbral cesse dtre lisolateur de la conscience si, au moyen de lexercice intensifi de
la pense, est amen au calme et limmobilit. Plus il est immobile, plus il laisse libre la forcepense. Une telle immobilit est obtention du silence mental, lequel est son tour obtention de la
concentration juste. La concentration est pour le chercheur moderne la possibilit de restituer au Je
la relation normalement usurpe par le corps astral : la possibilit de percevoir la force de
dtermination de la pense, normalement utilise par lui pour toute opration logique, mais non
connue en soi, ltat pur : ltat pur en tant elle, libre de la crbralit, le vhicule du Je.
La conscience dialectique, comme conscience crbrale, tend assumer cognitivement le donn,
selon les nergies modernes de dtermination de la pense. Mais cet engagement est vici par le
botisme constitutionnel de la conscience dialectique, rsidu de laptitude atavique de passivit par
rapport la rvlation, qui nest plus justifie par lactuelle volution de la dtermination.
Linintelligence sexprime surtout comme une incapacit de la dtermination de connatre ellemme, de se distinguer soi-mme du support crbral qui lui permet lextriorisation dialectique.
Autrement dit, la dtermination, en dpit quelle soit lexpression du Je, devient illgitimement
vhicule du corps astral : renouvelant de cette faon lantique usurpation du pouvoir du Je de la part
du corps astral.
Par autoconscience insuffisante, affect par une aptitude mystique rsiduelle, le processus intrieur
du percevoir et du penser, chez lhomme moderne, sarrte la limite sensible : il laisse hors de soi
un partie inaccomplie, et il prend cette partie dans une forme, qui est elle-mme forme pense,
corrle un contenu suppos lintrieur de la forme, comme une chose en soi, ou un fondement :
qui est au contraire pense ultrieure : forme de la forme, que la conscience dialectique obtuse
confond avec un rel, au-del du peru et du pens.
Cest la pense, en fait, qui ignore pareillement le processus dialectique de la perception et le
moment pr-dialectique de la dtermination pensante : cest pourquoi elle dcouvre oppos soi un
monde mtaphysique, ou un monde physique. Et sil se les reprsente et, ainsi reprsents, il les
explore sans les pntrer, parce qu lintrieur de soi il sarrte la limite crbrale dialectique,
lextrieur il sarrte la limite crbrale quantitative. Ainsi se continue, dans une forme moderne,
lantique mal de lme domine par les Adversaires du Je : des Adversaires qui ncessitent de la
Lumire rflchie, du Je rflchi, de la pense rflchie, pour empcher la naissance du Je.
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Le savoir idologique et le savoir physique dcoulant de la pense reflet, incapable de dcouvrir son
propre lment de libert, sont invitablement dogmatiques. Le dogmatisme cest affirmer une
vrit comme fonde sur soi, en dehors de la pense qui informe et en conoit le fondement comme
ide : en ignorant lide ayant dans son centre le fondement. La position dogmatique nat sur la
limite laquelle sarrte la pense, pour tre dialectique, en se faisant forme dun contenu pens
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comme impntrable, auquel elle donne le nom de ralit. Une ralit reprsente par lEsprit
tranger lEsprit, conditionnant lEsprit : une ralit en vrit irrelle, parce que prsuppose, dans
la forme quelle a, lEsprit, et laquelle lEsprit doit de se conformer, en ignorant le pouvoir de
relation au moyen duquel il lui est possible de la concevoir et lacte de se conformer lui-mme.
En effet, laltrit du monde, la ralit de la nature physique pour le corps et de la nature
mtaphysique pour lesprit, la dualit, le monde extrieur ltre humain, physique ou spirituel,
ltre que lhomme trouve continuellement ne dehors de lui et semble avoir en soi un fondement,
peuvent tre symboliss par la kantienne chose en soi : ltre connu dans la radicalit quil se
soustrait la connaissance. Si lon regarde cet tre en soi de la ralit, cest une ide, mais une ide
prive de vie, abstraitement oppose elle-mme, une anti-ide.
Cet tre est bien apparent en dehors de lhomme, mais comme un tre en soi, comme noumne,
cest une ide oppose la vraie ide : cest lide de toute idoltrie au niveau dialectique,
matrialiste ou mystique, mue par des forces opposes la vraie ide, laquelle a en soi un centre
autonome de force, capable dexprimer son mouvement, au cas o il concide avec le moment
intuitif de la conscience. Sa transcendance devient immanente, lorsque le centre de ltre individuel
se ralise au centre delle, comme partir dun fondement.
Cest le fondement que ltre humain, incapable de saisir le moment originaire, pense en dehors de
soi comme un contenu impntrable la pense. Il conoit un inconnaissable et ne saperoit pas de
le placer hors du concevoir lui-mme, savoir hors de lactivit qui seule rpond du connatre. En
concevant des causes mtaphysiques ou physiques, trangres au connatre, il ne peut pas ne pas
tre dogmatique. Le fait physique et le fait mtaphysique dictent des lois avec gale autorit. Pour
autant quils reprsentent deux polarits opposes, ils ont en commun lopposition mentale la
profonde Lumire originaire : qui est lantique opposition du corps astral au Je, savoir au Logos.
Deux courants de culture sont reconnaissables derrire la lutte mene la pense porteuse du
Logos : deux courants qui semblent se combattre, en surface ils ses combattent mais en profondeur,
ils sont unis par limpulsion empcher ltre humain de reconnatre llment de prennit interne
la pense moderne consciente. Indubitablement, cette pense est aride, pauvre dEsprit, capable de
tous les transformismes dialectiques, mais, son niveau, qui est le plus bas atteint par lme, elle est
en soi expression de la puissance de lEsprit, qui exige dtre retrouve. Il sagit de rdimer cette
pense, mais pour la rdimer, il faut la possder : son lment dynamique doit tre libr du pouvoir
infrieur au moyen duquel elle sexprime. On reprendra la fil de la considration au sujet du
processus incomplet de la pense, qui ne peut pas ne pas avoir en face de soi un monde spirituel sur
lequel spculer, ou un monde extrieur mesurer. Cest une telle pense qui, si elle aspire au Divin,
a besoin du secours de la tradition , parce quelle est incapable de voir sa propre naissance
comme Lumire du Logos, simmergeant dans lhumain : comme une Lumire non rflchie. Et si
elle veut une ralit physique, elle a besoin davoir foi dans les faits et dans les dmonstrations,
comme si la vrit tait dans ceux-ci et non dans sa profonde approbation leur trac symbolique
de la vrit : comme pense ayant en soi le pouvoir de la vrit.
La pense dialectique ne peut pas saisir vraiment le monde physique ou le mtaphysique, parce
quelle ne possde pas le processus au moyen duquel elle le connat, en le prenant comme rel en
dehors de soi : un processus qui lui est intrieur, comme le tantum de la ralit physique ou
mtaphysique quelle parvient pntrer. Ce qui demeure extrieur un tel processus de
connaissance, nest pas en dehors de ltre humain, mais lintrieur de la pense. partir de la
pense, en tant que pense reflet, surgit limage extrieure du monde et cette image se trouve
oppose elle comme une ralit, laquelle, effectivement, nest pas la ralit, mais le symbole de sa
limite.
Le pouvoir intrieur de lide, en tant que principe de la force essentielle de ltre humain, na rien
voir avec lide de lidalisme, dont le sens est la spculation, savoir la dialectique change
pour une action intrieure. Dans le pouvoir intrieur de lide, lsotriste de ce temps reconnat
lessentiel pouvoir de Vie auquel tendaient les Initiations antiques et les ascses mystrosophiques.
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Lide il la en soi continuellement comme un immdiat : elle peut manifester son pouvoir dans le
cas o elle est intensment voulue dans son noyau, ou partir du centre dont elle se meut.
XI. Mditation. Lide est un tre de Volont : un pouvoir germinal du Vouloir. Celui qui
lexprimente, ralise cette Volont comme la matire premire de lopration magique.
Lhomme qui ne parvient pas dominer lide, devient un possd des idologies : cest pourquoi il
vit dans le domaine de lanimalit. Tout le connatre, lexprimenter, le percevoir de lhomme,
slve lide comme lessence : le germe originaire quil a la tache de restituer aux choses.
Cest lopration par laquelle seulement lhomme peut surmonter en lui la matrialit des choses et
le lien la nature animale.
XII. Mditation. Limage extrieure du rel surgit de lcoulement de la Lumire de lme vers le
sensible. Dans une telle image, la rencontre de lme avec le monde est dj en acte, parce que la
Matire inanime renat en formes et couleurs, commence devenir intriorit, relation de pense,
ide.
Formes et couleurs sont dj relation thrique de la Lumire au moyen de lactivit de perception :
ainsi, de point en point du ral, du plus lmentaire mesurage physique au calcul sublime, lide
dnergie, etc., la relation est toujours pense. Ce nest pas la relation pressentie par la pense
idaliste, incapable de sparer la condition rflchie et toutefois de se rendre indpendante des
processus sensibles, mais plutt llment de Vie non vu par une telle pense : lexprience duquel
requiert une ascse, une action intrieure, savoir un tarissement de la spculation.
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8. Le seuil de la Lumire
Le pouvoir de relation de la pense est le tissu au moyen duquel limage du monde commence
surgir comme monde intrieur. Ce pouvoir de relation est utilis par lhomme, mais il est ignor de
lui : continuellement il unit en soi point point, moment moment, chose chose. La conjonction
est en ralit une relation de pense pense, de concept concept : et non pas dobjet objet.
Ltre humain la croit connexion extrieure qui lui est ncessaire, tandis quelle se droule plutt
dans sa conscience, mais en ralit elle est profonde aux choses. Elle se dploie en lui selon un
processus unitif, en soi identique celui qui est la base de la Nature vivante : en produisant
toutefois en soi le pouvoir de rveiller, au cas o un lan autonome lui soit assur, llment
originaire que la Nature a perdu.
Lunit originaire elle-mme, comme Lumire imperceptible, envahit lme de lhomme, dans le
moment o il connat.
Mais ltre humain, dans le connatre, peut accueillir lerreur et la tenir pour vrit. Dans un tel cas,
cest seulement le mouvement au moyen duquel il connat qui est la vrit. Lunit originaire est le
pouvoir de la connaissance, non pas son contenu dont la responsabilit concerne lhomme. Au
moyen dun tel pouvoir, ltre humain est libre dengendrer la vrit ou le mensonge, le bien ou le
mal : cela dtermine justement son karma et, continuellement en rapport celui-ci, linstance de la
libert comme acte de connaissance responsable. Lunit originaire ne pourrait pas produire ellemme le contenu de la connaissance, par sa propre autorit, automatiquement, sans paralyser le
processus crateur de lEsprit, savoir le processus de lAutoconscience, qui se droule l o le Je
simultanment se rattache et soppose au corps astral, cause de lexprience mentale autonome.
LAutoconscience doit volontairement, au moyen de lascse, pouvoir sidentifier avec lunit
originaire, pour autant quelle commence par raliser le mouvement libre de la pense, prsent selon
le Je dans le connatre ordinaire.
un moment dtermin, lAutoconscience se reconnat elle-mme comme Force du Je : laquelle est
au commencement et demeure Lumire du Principe en tout point de sa manifestation. Le disciple se
peroit lui-mme au Seuil de la Lumire.
La facult intrieure de percevoir la Lumire est dormante chez lui, parce quelle appartient son
tat dorigine, savoir sa nature cosmique. Lorsquelle sveille en lui, grce la juste ascse, il
peut dcouvrir que la srie des perceptions du monde se rvle lui parce que lme met de la
Lumire vers les choses, au travers des organes des sens. Cette Lumire est la donation
suprasensible continuelle du Soleil travers lme. Une Lumire astrale et thrique se meut
toujours de ltre humain vers les choses.
Cette diffusion de la Lumire originaire au moyen des sens, il ne la voit pas, mais il peut la
pressentir, en regardant le Soleil comme symbole de la radiation prenne de la Lumire : en ralit,
le monde lui apparat grce lauto-rflexion sensible dune telle Lumire, en soi suprasensible. Il
ne voit pas la Lumire propre : il lmane, et celle-ci lui apparat seulement parce quelle est
reflte.
Il peut comprendre par intuition comment le monde est devenu visible parce que ce sont forms les
yeux capables de le voir. La Lumire qui tait avant intrieure, a flu vers le monde extrieur au
travers des yeux, sollicite par la Lumire du Soleil : elle est devenue relation sensible, en
demeurant en soi suprasensible. Le Soleil a veill lil la Lumire extrieure : aprs quau
moyen de lil, la Lumire intrieure a de quelque faon a diffus. La Lumire intrieure flue
partir du cors astral comme pouvoir du Soleil, mais son Principe cosmique opre au moyen du Je,
parce que le Je dans son essence part du Logos solaire.
Quand le disciple comprend la manire dont cette Lumire puisse revenir visiblement, en devenant
une exprience consciente, il est en vrit sur le Seuil de la Lumire. Il comprend alors un devoir
svre et en mme temps grandiose : cesser de tuer la Lumire. La Lumire qui irradie de lui dans
le monde, au travers de la pense et des sens, saltre et meurt continuellement, parce quil nest pas
prsent elle avec le Principe solaire du Je : elle, qui flue en lui au moyen de lunit harmonieuse
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des thers, il lui enlve continuellement son pouvoir de Vie, pour ressentir sa pense et ses
sensations. Cest pourquoi lamour humain ne peut recevoir de vitalit sinon des instincts, savoir
de la Lumire altre.
ce point-ci, le disciple comprend le vrai sens du penser pur ou du percevoir pur : librer le
monde de lego. Il tend, au moyen de lascse, la perception pure de la Lumire, dans la pense,
dans limpression sensorielle, dans le souffle : qui est la prsence pure du Je la vie de lme.
XIII. Le disciple, aprs lexercice de concentration, sexerce contempler la Lumire, en la voyant
comme un Soleil naissant qui illumine lobscurit intrieure. Il voque lther de la chaleur et
lther de la Lumire, rayonnant dans le monde partir du Soleil spirituel. Il doit sentir que le
porteur rayonnant du Soleil est le mme pouvoir de vie qui anime le battement du cur.
De la Lumire spirituelle fluent lAmour et la Sagesse dans le monde. Mais ltre humain ne peroit
sinon le Soleil physique, qui est le symbole ou la maya du Soleil rel. Tout le monde cosmique et
spirituel peut irradier ses forces vers lhomme, parce quil les fait dabord confluer dans le Soleil.
Le Soleil est le grand mdiateur entre le Ciel cristallin et la Terre. Le secret de lascse des
temps nouveaux cest de savoir que le Principe spirituel du Soleil est prsent sur la Terre et opre
comme une profonde Lumire du Je.
La Lumire du Principe, en tant que mouvement solaire du Je, disparat dans la vision ordinaire
duale : elle est rflchie. Ltre humain nest libre que dans le reflet : reflet dune lumire qui dans
le Je est vivante. Le Je en est le porteur. La douleur humaine, quel que soit son prtexte, est
toujours linterruption de lcoulement de la Lumire dans la vision rflchie : linitiale synthse
sest ignore dans sa projection infrieure et, comme telle, savoir comme altrit, elle est oppose
sa source.
Une inversion continue du mouvement originaire de la Lumire sextriorise donc comme libert
humaine. Laquelle nat plutt du Principe suprieur la dualit, ou du Principe de lidentit
immdiate avec le monde, mais en sopposant lui. Elle ne peut pas natre sinon dans le domaine de
laltrit sensible et de lopposition au Spirituel. Mais la possibilit de se saisir elle-mme en tant
quessence, est son se-vouloir , l o jaillit son tre libre, son affirmation autonome du Je : son
se-mouvoir du Je. Cest le Je auquel elle peut puiser lintrieur du domaine de la conscience.
lintrieur du domaine de la conscience, lhomme peut rencontrer le Logos, auquel autrefois il
pouvait slever seulement condition de transcender la conscience, en se dtachant de lhumain.
prsent, il peut le raliser dans lhumain.
XIV. Mditation sur les paroles : En arch n oLogos , Au commencement tait le Verbe : il
faut ressentir natre toute la cration partir de lacte originaire du Verbe.
Le disciple doit retenir le plus longtemps possible cette image dans la conscience, jusqu en retirer
un sentiment vivant : pouvoir reconnatre et voquer, dans les moments de la vie ordinaire, qui
tendent attnuer en lui llan suprasensible.
Le domaine sensible est le domaine de la dualit, mais il est tel de manire illusoire, parce quil peut
devenir exprience humaine seulement condition dtre dualit surmonte. Toutefois cest le
dpassement que ltre humain rgulirement ne peroit pas. La connaissance sensible jaillit de
linitial dpassement de la dualit, mais cest simultanment le domaine de lignorance de la dualit
dpasse. Lignorance est la non-connaissance du Logos, savoir de la synthse originaire partir
de laquelle se meut la dtermination, comme pense se donnant au sensible. Germinalement, la
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synthse est acheve mais, dans le mouvement de la dtermination, elle se limite elle-mme, en
rapport au caractre fini de la perception sensible : elle dpasse laltrit, mais tout de suite sarrte
dialectiquement. La synthse est bien initie, mais non reconnue, elle sinterrompt : elle a en face de
soi son propre produit, le monde apparent, le peru-pens qui apparat altrit : le domaine de la
libert contingente : dont le sens rel nest pas lextriorisation de soi dans le sensible, qui ne lui
permettra pas de sortir de la limite, mais dachever la synthse.
La synthse initiale est donne, elle appartient au mystre de lvolution de ltre humain : mais sa
ralisation est lacte de la libert individuelle, possible ltre humain moderne conscient.
XV. Mditation sur le don du Principe de Lumire. La Lumire resplendit dans les tnbres .
La libert est la splendeur de la Lumire ralise [la splendeur, ndt]dans le vouloir. Germinalement,
la Lumire affleure dans le percevoir et dans le penser, mais au travers dun processus destructeur,
qui est simultan associ un moment crateur. En percevant et en pensant, ltre humain ralise
inconsciemment, selon un processus naturel, la Mort et la Rsurrection de la Lumire. Le disciple
amne devant lui consciemment un tel processus, cosmique en soi. La libert est la possibilit de
raliser au moyen du Je individuel un tel processus cosmique. Cest laccomplissement conscient de
la synthse, cest--dire le dpassement de la limite dialectique qui empche de distinguer, dans la
vie volontaire profonde, la Lumire, le pouvoir germinal qui rsout la dualit. Il rsout la dualit
parce quil contient en soi tout le sensible : il ne peut pas avoir une Matire oppose lui la
Matire tant une solidification de la Lumire de la mme faon que la force du bras ne peut pas
avoir la matrialit du bras oppose elle : au contraire elle peut sextrioriser, parce que celle-ci
sollicite son mouvement.
Lopposition de la matrialit saffirme en raison de laffaiblissement de lEsprit par rapport sa
forme, jusquau processus mme dans lequel la Matire apparat prive dEsprit, oppose la
Lumire : comme une ralit existante en soi.
XVI. Mditation. La Matire est Lumire chue et inverse. Dans le percevoir-penser, la Lumire
renat : les couleurs et les formes de la Matire naissent de la lutte de la Lumire avec la Tnbre.
XVII. La Lumire vainc la Tnbre dans la Volont qui se ralise selon la Pense libre des sens. Le
disciple doit imaginer cette Volont comme un courant de Lumire fluant dans les membres,
indpendamment de la vie du tronc.
Le courant du vouloir fluant dans les membres, cest la Lumire flamboyante qui consume la
matrialit du corps. Normalement cette matrialit tend saffirmer comme nature au moyen de
la convoitise et se constituer dans le tronc comme corporit indpendante de lEsprit. Le FeuLumire du Vouloir a la tche danantir continuellement la matire en tendant prvaloir dans le
tronc : quand il ne parvient pas raliser entirement une telle tche, la matire saccumule dans le
tronc : elle devient formation de graisse, dote de vie autonome.
La graisse est le symbole de la corporit qui sdifie elle-mme, en se soustrayant au courant
central de la Volont et en dveloppant une propre volont automatique. De la mme faon, tout
processus artriosclreux est le signe de laffaiblissement du courant de la volont qui imprgne
llment minral de lorganisme : la volont perd le pouvoir naturel sur la fonction de llment
minral, qui est fonction vhiculatrice de lEsprit, selon larchtype cosmique de la corporit.
La minralisation initiale de lorganisme aprs lge adulte, devient un processus positif au cas o
elle soit contrebalance, grce au dveloppement asctique, par la prparation des forces du sentir
de celle du vouloir, selon un nouvel quilibre de lme, lequel laisse une plus grande autonomie au
corps thrique dans lorganisme physique : autonomie utilisable par lEsprit plutt que par la
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psych lie au corps. Il y a des hommes qui, grce un tel quilibre, obtiennent aprs cinquante ans
le maximum de leur efficacit psychophysique.
XVIII. Mditation. La Lumire , en tant que Lumire du monde , opre inconnue dans lme.
De lme elle flue de manire ininterrompue dans le monde, en sallumant au moment prdialectique de la perception et de la pense.
La Lumire originaire se rallume comme intuition pure, concidence profonde, connatre immdiat,
dans la perception sensorielle, qui est le moment de lidentit de lEsprit avec le sensible. Telle
identit est en soi suprasensible. Dans le moment o ltre humain peroit et pense, le Je entre dans
le monde avec des forces originaires, immanentes, mais en mme temps transcendantes : quil
connatra seulement aprs la Mort, ou durant la vie grce lInitiation.
Le disciple mdite sur ces forces-ci, que le Je peut uniquement retirer de lexistence terrestre, en
descendant dans la tnbre de la Matire : il commence comprendre le secret des vies terrestres
rptes, ou de la rincarnation, comme profonde ralit du destin humain.
XIX. La contemplation du Soleil spirituelle rapporte limage : La Lumire resplendit dans la
Tnbre , le disciple mdite sur la mdiation de la Tnbre et sur sa connexion avec la libert
humaine.
Le moment originaire de lidentit du Je avec le sensible, est inconscient et toutefois toujours
dialectiquement utilis. Grce lutilisation de la force qui ignore lessence, la pense devient
dtermination pour le monde de la quantit. Mais cest justement dune telle dtermination que
dcoule pour lhomme moderne la possibilit de dlivrance de toute obligation intrieure
quelconque.
Lacte individuel libre est le sens ultime du processus de la rationalit : processus dont la fonction
volutive appartient lpoque actuelle. Linitiation des temps nouveaux ne peut pas ne pas avoir
comme point dappui un tel acte libre : qui se prsente pour le moment dans sa forme la plus
obscure. Il sexprime, en effet, exclusivement dans le sensible, savoir dans le domaine de
lopposition duelle : il na pas dautre support que le crbral, il ignore son propre support
originaire. Inconscient de la source dont il jaillit, il ne peut pas ne pas lui tre contraire, en devenant
jusque dans la pense vhicule de convoitise centripte : de qui sont insparables dception et
douleur. En subissant le support sensible, la pense ne peut pas raliser sa propre impulsion pure :
elle ne peut pas rellement tre libre, parce quelle ne saisit pas la disparition de la Matire dans le
se-donner de celle-ci comme forme, lumire, couleur, son, ni ne saisit llment originaire qui
mane delle dans une telle spiritualisation de la Matire. La fausse libert, en effet, a la tche
dempcher le processus de dsenchantement du sensible, que lUnivers attend de lHomme.
Linitiation aux Nouveaux Mystres opre au moyen de limpulsion individuelle de la libert.
Linstructeur sagace prend soin que la libert naisse chez le disciple : il tablit avec lui une relation
dimpersonnalit, dans laquelle agit limpulsion damour et de fraternit la plus leve grce une
telle forme. Dans le cas o lme de sensibilit se rende matre de la relation, elle agit contre la
libert du disciple, en dtriorant la fraternit. Limpulsion de la libert doit tre dsengage de son
support de sensibilit, pour que sa connexion supra-individuelle puisse pntrer la profondeur de
sensibilit. Elle doit seffectuer dans la pense libre des sens, pour sunir avec son propre
Principe : avec le pouvoir didentit et de synthse au moyen duquel elle commence empoigner le
monde.
Le dgagement de llment intrieur du sensible et du psychique, cest lAscse par laquelle la
pense ralise son noyau de Vie en empoignant la dtermination, dans laquelle, normalement elle le
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perd (le noyau, ndt) pour le contenu sensible. Grce la discipline de la concentration, la pense
peut vivre dans la dtermination son pouvoir originaire qui ne connat pas de dualit.
La pense peut exprimenter son mouvement originaire et trouver en celui-ci la synthse
germinalement accomplie : elle peut reconnatre lidentit ralise, dans limmdiat suprasensible,
de lhumain avec le Divin. En slevant au Principe de la synthse, la pense vit comme exprience
suprasensible ce que normalement elle ralise au niveau sensible comme une dtermination, en ce
qui concerne la dimension de la quantit, avec la pense mathmatique et physique. Ceci est peine
lbauche du dpassement de la dualit, qui peut obtenir son caractre exhaustif seulement au
niveau suprasensible. Il ny a pas dautre oprateur que ltre humain, il ny a pas dautre sens de la
mission de lhomme que le Logos.
La rintgration du Logos dans lme est le sens de lInitiation des temps nouveaux. Au moyen de
lascse de la pense ordinaire, conforme la logique du sensible, lascte peut exprimenter
comme instance ultime la perception du Logos : qui est de raliser loriginaire pouvoir de lidentit
de la pense, la relation premire, qui lui chappe rgulirement en tant lacte dobserver
normal attir par le produit sensible de la relation cest pourquoi le monde surgit devant lui, duel
et oppos. Dhabitude, lacte dobserver scientifique est simultanment attir par le produit logique
et par celui technologique de la dtermination : lui chappe le sens ultime de celle-ci qui est
prcisment lexprience de son surgissement en tant que relation pure.
LInitiation des Nouveaux Mystres prpare le disciple par lascse de la pense, celle mme de
laquelle nat la science de la quantit.
La pense qui apparat la plus matrialise est celle qui a eu la force de descendre le plus
radicalement dans le sensible et de se quantifier, comme ce navait jamais t possible la pense
indienne ou extrme-orientale. Mais cest justement cette pense matrialise qui, dlivre selon
lascse elle pertinente La Voie des temps nouveaux , produit la force rsurrectionnelle du
Je. Tout mouvement de libration de cette pense ralise un pouvoir transcendant de Rsurrection.
Comme on la dmontr, il lui faut dpasser, par rapport lui-mme, un tat de mort.
Le disciple peut comprendre lexigence dexprimenter le pouvoir didentit originaire, si le sain
empirisme le conduit observer dans la perception le se-donner du monde au-del de la quantit,
en sons, lumires, couleurs, etc., dans lesquels la Matire en tant qualtrit morte, commence
disparatre. Cette disparition exige dtre poursuivie par la discipline : avant tout, elle doit tre
connue, grce un acte non ordinaire de la conscience.
XX. Mditation. Le Logos se fait Vie : il unifie lhumain avec le Divin dans lme, l o la synthse
originaire opre comme pense immdiate, dans le percevoir. Cette pense est dj immerge dans
la substance du monde, en tant le contenu intrieur du sensible.
Cest la pense pr-dialectique immdiate prsente dans le percevoir, comme dans le penser
dialectique, limmdiate mdiation par laquelle ltre humain entre dans le secret du monde :
normalement, il y entre sans le savoir, et mme en croyant demeurer lextrieur, parce que la
conscience dialectique nest pas capable de percevoir une telle pntration. Elle considre ltre
comme impntrable, au reste, matriel : alors que dj elle est en train de pntrer en lui justement
en le regardant : par lacte de le percevoir, par lacte de le penser. Elle ne voit pas la pense
immdiate, la vivante pense pr-dialectique, le courant de lidentit pure, vie subtile du Logos
unificateur, dans lacte du percevoir et lacte du penser : lui est inconnu le processus interne du
percevoir et du penser au moyen duquel lme met une Lumire dans le monde. Une telle Lumire,
non vue, meurt dans la vision matrielle ou sensuelle du monde. De cette Mort-ci elle commence
ressusciter.
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9. Modalits pratiques
La mthode asctique ici expose, doit pouvoir se raliser sous nimporte quels conditions, temps et
lieux, indpendamment des circonstances extrieures et sans aucun lien de postures rituelles du type
des asana hindous. Il est toutefois utile de rappeler quelques rgles indispensables.
La position verticale, debout ou assise, est la plus adapte lexercice de la concentration et de la
mditation. La station verticale ne doit pas coter en effort parce que ltat de dtente du corps est
un facteur essentiel : une perfection de la station droite ne doit pas provenir de tension, mais plutt
de lexercice lui-mme, comme consquence de la descente des courants du Je, ou de lEsprit, le
long de lpine dorsale.
Il sagit dune pntration dynamique de forces extra-spatiales et extra-temporelles, qui acquirent
toutefois une valeur spatiale dans le domaine vital physique. Les courants du corps astral, que ltre
humain a en commun avec lanimal, dans leur expression fluide et physique, ont une direction
horizontale la direction de lpine dorsale de lanimal alors que les courants du Je, et de
lEsprit, ont une direction verticale, correspondante la station droite de lpine dorsale. Au moyen
de lascse, la partie suprieure du corps astral de lhomme, parce quunie au Je, se rend
indpendante de sa nature animale et, en tant qume, ralise graduellement le souvenir et la ralit
de sa nature spirituelle propre.
Normalement, dans lintriorit humaine il ny a pas de sparation entre astral infrieur et astral
suprieur : ils sont mls. Lhomme ordinaire obtient un quilibre relatif par rapport sa propre vie
instinctive, ou nature animale, au prix dun conditionnement de la part de celle-ci. La discipline
intrieure, quand elle est rgulire, parvient raliser lindpendance de lastral suprieur de celle
infrieure : qui est la voie du contrle des instincts. Lesquels normalement remportent un lan
irrsistible comme impulsions de lastral infrieur, alors quils peuvent, selon le pouvoir
tellurique dont ils se meuvent, sapproprier les forces astrales suprieures et dominer la pense,
jusqu conditionner le Je. En substance, cest le Je qui doit sparer son vhicule animique pur de la
rgion de lme qui rsonne selon le corporel : grce une telle sparation, le Je peut russir
empoigner les forces de lme enracines dans la corporit tellurique : les plus puissantes au sens
magique.
Le disciple doit pouvoir excuter les exercices dans nimporte quelle condition extrieure, en
marchant, ou en tant immobile, debout, assis, allong, attach, avec la tte en bas, etc. : mais sil
veut retirer le meilleur de lexercice, il doit observer certaines rgles minimales, parmi lesquelles
celle de la station droite, mais non rigide, du buste. Ce nest que dans une phase avance du
dveloppement, quil peut recourir une position techniquement prescrite des fins
oprationnelles : sur le dos, avec la tte quasi verticalement releve, au moins par deux oreillers. De
cette faon il est au centre des forces : il peut accueillir les courants solaires du Je et oprer
simultanment avec les courants lunaires du corps astral, de sorte quil obtienne cette synthse-l
qui est la base de lopus magique.
Une semblable position est spcialement indique pour les exercices concernant la Volont motrice,
la dynamisation des courants du corps thrique, la connexion avec la Force que lon a appele
Lumire de Vie.
La sparation entre lastral suprieur et lastral infrieur, implique de la part du disciple une
prsence responsable du Je lexprience quotidienne, plus que dordinaire, parce que lastral
infrieur vient manquer de la stabilit dont il dispose ordinairement grce son mlange avec
lastral suprieur et la possibilit de la conditionner.
En ralit, les instincts commencent manquer de leur aliment animique normal : cest pourquoi,
dans le cas o il ne sont pas secourus par des impulsions rsolues de rintgration, ils commencent
prtendre avec nergie un tel aliment, montrant quils attendent le moment dune surveillance
diminue du Je, pour se dclencher avec une violence inusite. Cest celle-ci la raison pour laquelle
un sain dveloppement intrieur veille surtout au renforcement prventif du Je dans le domaine dans
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lequel sa rencontre avec lastral rveille sous forme consciente les forces originaires de celui-ci : la
Voie de la Pense.
En effet, ce que les tres humains appellent normalement le Je nest pas le vrai Je, mais celui qui
est conditionn par lastral infrieur, exprimant une autorit de fond des instincts, dans laquelle
lhomme ordinaire croit envisager sa libert. Do lon entend souvent qualifier dgoste la
voie du dveloppement du Je, alors que le vrai gosme consiste justement dans labsence dun tel
dveloppement. Avant la naissance du Je, il nexistait pas dans lme de force centrale capable de
dpasser les limites subjectives et de simmerger avec dvouement dans la ralit dautrui, dans la
ralit du monde.
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10. Or philosophal
Selon le type dascse indiqu ici, le dmarrage de la perception de la Lumire, un moment
dtermin, exige du disciple des exercices particuliers de concentration-mditation sur des
substances physiques : dont il parvient exprimenter linfluence intrieure et la corrlation
cosmique spcifique. En outre, il peut en apprhender intuitivement la vertu thrapeutique.
XXIV. Le disciple se concentre sur lor : il en voque les caractristiques sensibles, la couleur et la
luminosit, les formes sous lesquelles il se prsente normalement, et insiste jusqu en sentir natre
en soi quelque chose comme le sentiment de lor : il continue lexercice en mditant sur le fait que
lor est en ralit le rsidu minral du Soleil, savoir la trace terrestre laisse par la Soleil qui
remonte lpoque o il tait encore uni la Terre. Le sentiment de lor lui communique alors la
force spirituelle du Soleil : qui tend sunir au cur, parce quen ralit elle nat du centre
thrique du cur.
Outre de valoir comme discipline de concentration-mditation, lexercice influence de manire
bnfique lorganisme thrico-physique : en particulier il suscite la srnit, le courage et
lquilibre de lme : il chasse les fantasmes de la convoitise et de la peur. Il a une valeur
thrapeutique eu gard au systme cardiaque.
La concentration mditative sur les mtaux est potentiellement thrapeutique : tout mtal exprime
une relation plantaire et linfluence correspondante sur un organe corporel, savoir pareillement
sur le potentiel vital dun tel organe. Cependant de telles correspondances doivent tre
redcouvertes par le disciple, ou rapprises, sur la base de lenseignement initiatique des temps
nouveaux, ntant plus trouvables celles-ci dans la patrimoine traditionnel, tant donns les
changements des signes et des influences occultement advenues dans lpoque moderne.
Tandis que la mditation sur lor est excutable par le disciple sans contre-indications, pour ce qui
est des autres mtaux, linverse, la directive dun instructeur est opportune. Dune manire
gnrale on ne peut sen passer cause dune certaine caractristique du cheminement, en
particulier si lon tire profit de la saine littrature spirituelle. En ce qui concerne la mditation sur
les mtaux lor exclus linverse, lindication de la part dun instructeur commence tre
opportune, mme si elle nest pas strictement ncessaire. En effet, dans le cas de lor seulement la
corrlation avec lorgane qui lui correspond est directe, comme lavaient bien compris les
hermtistes exprimentateur de lor philosophal : alors que pour les autres mtaux, la corrlation
avec lorgane correspondant est mdiatise par le cur, justement en vertu du pouvoir solaire de
lor hermtique, ou alchymique.
Dun particulire puissance intrieure sont les formes de concentration-mditation sur les quatre
lments, feu, air, eau, terre, chacun des quatre rpondant un systme dtermin de la structure
humaine : terre = corps physique, eau = corps vital ou thrique, air = corps astral ou animique, feu
= Je.
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La concentration laquelle le disciple fait appel eu gard certaines limites qui se prsentent
parfois lui comme dramatiquement insurmontables, doit devenir comme on y a fait allusion
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un pouvoir central de continuit, capable doprer au-del de la domination psychique : elle doit
atteindre une intensit absolue, sans pour cela devenir quelque chose de fixe, mais plutt en animant
la totalit de la conscience, qui de son ct, en tmoignant delle, lui donne vie. Ce don de vie
appartient au Je suprieur, qui en effet ne peut affleurer que non vu.
XXVI. Le disciple contemple en soi un Soleil mystique, symbole de toute la force de son
invincibilit. IL peut se rendre compte de lintensit obtenue, quand il sent disparatre, comme
rabsorb par la vertu de ce Soleil, tout mouvement de la psych. (En effet, il nexiste pas de
difficults extrieures, mais plutt des tensions de la psych se revtant les drames humains).
Le centre adamantin de Lumire, profondment aviv, acquiert, au-del de toutes les tensions, un
pouvoir dobjectivit magique, qui est le pouvoir dimpersonnalit du Je suprieur, affleurant par
vertu contemplative du profond de lme. Ce Soleil ne doit pas tre visualis ni localis en aucun
point, mais accept l o il se prsente : qui nest pas un o , mais un tat mtaphysique nonlocalisable, la diffrence des centres astraux et thriques reconnaissables dans les points
corporels en lesquels il opre spcifiquement.
Quand la vie mtaphysique du sentir peut entrer en consonance avec le noyau de Lumire, le sentir
se transforme en organe subtil de distinction entre erreur et vrit, et par consquent dintuition
morale, concidente avec le mouvement pur de la pense. Cest la fin de la duperie de Lucifer, en
vertu de laquelle le bien ou le mal sont la position subjective, et par consquente trompeuse, du rel.
Le connatre humain reconquiert lessence, dont il avait t priv.
De la consonance du sentir avec le noyau de Lumire, nat aussi, comme certitude, une communion
avec le Divin, qui est laffleurement de lidentit originaire. La certitude et la communion
deviennent un unique tat intrieur. Dans de telles conditions, en ralit, le disciple reconquiert, au
moyen des forces de lautoconscience, la foi qui dplace les montagnes . Une Puissance, qui
rien nest impossible, elle flue en lui, si dans la contemplation contemplative il est capable de
limpersonnalit et du dvouement, particuliers du Je authentique.
Il demander tout une Puissance qui peut tout, mais exige ladhsion consciente aux rgles de sa
manifestation. En substance, al concentration, la mditation, et les obtentions de lAscse oeuvrent
ce que le disciple fassent siennes de telles rgles : pour autant quil ait raliser, au moyen de
cette Puissance-l, la nature relle du Je, au-del de celle qui en est la parodie quotidienne. En
ralit, le Je quotidien tire sa raison dtre intrieure de la privation de sa propre Lumire de Vie.
XXVII. Mditation sur le Je Suprieur. Il est en mouvement, Il est sans mouvement : il est
lointain, Il est simultanment proche : Il est lintrieur de tout ce qui est, Il est en dehors de tout
ce qui est (Isha Upanishad, 5).
Lidentit avec le Je Suprieur, contemple, peut faire comprendre la relle fonction de lidentit
du Je, quotidiennement effectue, dans le percevoir et le penser, par lhomme moderne. Le Je
Suprieur est aux frontires du Je quotidien et il est en mme temps la profonde vertu de son
identit avec le monde.
La contemplation de lidentit engendre lide de al mditation profonde comme une lvation la
prire, grce laquelle lhomme peut sadresser authentiquement, libre de dictions, au Divin et le
Divin ne peut pas ne pas rpondre, avec sa donation illimite lhumain. Dans un tel moment,
lidentit nest pas seulement contemple, mais aussi ralise comme certitude de lvnement
suprasensible transformateur du sensible. Cet vnement est continu, en tout : le percevoir cest
lexercice prparatoire de la prire en tant que force magique.
En ralit, la prire est possible lhomme tout degr du dveloppement, depuis celui peine
capable de conscience des limites subjectives, au degr de la concentration profonde. En substance,
quand la concentration profonde se ralise, cest un tat suprieur de prire, sans paroles : qui ne
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peut pas ne pas tre continuel, comme continuel est le mouvement de la cration. La prire ce
niveau cest loffrande de soi de lme qui peut saccompagner de la requte dune prsence
orientante, ou de la gurison ou du soulagement dtres souffrants, ou de lintervention du Monde
Spirituel dans des situations humains problmatiques. Une telle prire se ralise avec la certitude de
la rponse positive du Monde Spirituel. Le disciple peut demander tout la Force qui rien nest
impossible : dj en sadressant Elle, il se sent exauc, en vertu de lesprit didentit avec le
Logos, dont il part.
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En ralit, le pouvoir pur de lros, comme il est rappel par limage tantrique de la Kundalini, est
le courant mme de la Vie de la Lumire. Dans lallumage platonique de lros, il est dynamis
par le sentiment damour, cest pourquoi affleure, non conscient dans lme, llment de laccord
originaire, ou dnique, du couple, la correspondance des polarits androgynes du corps astral et
la vertu de la conjonction pure des corps thriques . Dans une telle conjonction, lordre des
thers des quatre lments revit selon un pouvoir de rdification de la Batitude originaire perdue.
Celle-ci est toujours lanimatrice inconnue du corps thrique de ce qui compose le couple, lequel
la connaisse lexprience spontane, et dans un certain sens fatale , de tomber amoureux .
Mais une telle possibilit fait dfaut llment de puissance que la nature, linverse, ralise
pleinement sur le plan de la concidence animale, par le fait que la chaleur astrale de la Volont
explose totalement chez lhumain travers la convoitise voluptueuse.
En ralit, le pouvoir de la conjonction fulgurante appartient au corps astral, lequel cependant, priv
de la conscience de sa propre Lumire, la recherche avidement dans le domaine physique, en
altrant la puret du rapport des corps thrico-physiques et en dpendant dune telle altration,
alors quil tend raliser sa conjonction de Lumire. lexprience animique de lamour peut au
contraire faire sienne la conjonction fulgurante des corps physiques, grce labsolue indpendance
de la conjonction des corps physiques, laquelle doit se dvelopper selon une autonomie, sollicitant
la secrte nature anglique du corps thrique, en soi priv de dsir et de passion. Le dsir et la
passion, en effet, appartiennent au corps astral, et non au corps thrico-physique.
Laccs au secret de la spagirie moderne, ou du Sacr Amour, est prpar par lopus asctique
dirig vers lanimation de la pure Chaleur et du pur Feu du Vouloir : qui est la prsence la plus
leve, et par consquent organiquement la plus profonde, de cette Vie de la Lumire-l, vers
laquelle se tourne le disciple au moyen de la Voie de la Pense. Les oprations de Lumire, la
concentration et la contemplation mditative, prparent lexpression thrique du Je Suprieur,
savoir du Principe qui apporte en soi le sens ultime de lexprience terrestre de ltre humain.
Dans le feu animique du tomber amoureux , le germe de toute lopration est prsent, en
oeuvrant ltat embryonnaire et spontan. Un tel feu en ralit est donn : cest pour cela quil
doit tre conquis. Il peut tre peru et port crotre, jusqu la manifestation de sa force originaire,
grce une vertu non conditionne par les Puissances dominant son expression animale, mais
puise lAmour mme dont il part. Il doit tre demand celui-ci ce quil est dj en train de
donner : non pas limpulsion avec laquelle il sidentifie parce quil est empoign par ces
puissances l. Lerreur humaine cest de ne pas percevoir la source de lAmour, ne pas unir
celle-ci le courant de la Volont.
Lexprimentateur, au moyen de la pratique spagirique, peut rencontrer le courant du Saint Graal,
sil parvient comprendre que toute lAscse le mne se mouvoir consciemment selon
limpulsion damour dont il part dj, mais quil naperoit pas : habitu quil est de voir seulement
les produits et sensations de lAmour, l o celui-ci est dj agripp par les Adversaires. Il ny a pas
de joie de lros qui ne soit lexpression domine par les Adversaires [ostacolatori, ndt], cest
pourquoi le retour la source est toujours un parcours de douleur. La douleur tend ramener la
connexion pure, mais elle nest pas comprise, sy joint laversion, la dissension, la divergence
illusoire, raison pour laquelle chaque fois, on doute de lAmour auquel, peu avant, on jurait
lternit.
Le couple humain peut raliser le mouvement de la Supranature dans lAmour qui nest pas saisi
par la Nature, mais par consquent dominera la Nature, en faisant dune nouvelle faon du sexe le
vhicule de la Supranature, selon le sentier du Graal ou de lextase consciente. Par mouvement
[avec ide de violence naturelle , ndt] dAmour, il peut se diriger vers la force dont jaillit
lAmour non contamin : mais cela exige un dpassement de soi de tous les deux, une offrande
radicale et rciproque, capable de faire vivre en lui le pouvoir que seule la Nature pour le moment
est capable de manifester avec la plus grande intensit.
Il y a un secret asctique, prvisible par amour : il peut tre pressenti dans la mditation adresse au
processus gnrateur dans le calice de la fleur : lAmour Sacr est le tissu pur du corps astral, qui
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na pas besoin du sexe pour se retrouver dans le corps astral de lautre. Sa structure androgyne le
rend directement identifiable avec lentit androgyne de lautre : il a le pouvoir de sy retrouver, par
vertu directe de sa Supranature, qui est la nature cosmique de lAmour : dont lallumage permet que
les corps thrico-physiques sunissent de manire virginale, selon leur corrlation autonome, qui
est corrlation thrique originaire ou anglique : donc sans intervention du corps astral.
La Supranature vit dj dans lAmour du couple humain, quand bien mme ne soit-il pas conscient
de sa mission cosmique. Il nexiste pas de couple chez qui une telle mission neffleure pas, quoique
pendant un moment bref, comme une possibilit, en tant toutefois normalement ignore. Le couple
initiatique prend conscience dune telle possibilit et tend la raliser.
Tout couple humain est potentiellement le couple initiatique : il a son don de transcendance au
moment o il ressent la batitude du don de soi lautre et il est capable de ressentir dans linstant
lternit. Un tel moment est normal tout couple, conscient ou non de son engagement
transcendant. Lorsque la possibilit de la Supranature, inconnue, affleure, un tel moment sintgre
dans le temps. Ordinairement, il disparat toujours dans linconscient de loubli, jusqu paratre
contenu illusoire ou irrel : mais sa vracit et ralit persiste dans lme comme germe crateur. Il
est seulement oubli ou cach : par amour il peut tre retrouv.
Lexprimentateur, en tant que disciple du Graal, sait que cette instance, retrouve, mne
lternit. La Volont peut rencontrer la Supranature dans lvocation du mouvement profond et
essentiel, par lequel elle se meut comme vouloir individuel.
XXIX. Mditation. En ralit ce qui mane de lessence de la Volont cest lAmour. Tout acte de
volont de ltre humain est un mouvement individuel de lAmour Divin.
Le disciple peut faire dune telle intuition la plus grande force de son ascse, parce que le Vouloir
est le courant de Vie quil utilise continuellement, quotidiennement, en ignorant la nature magique.
Dans le courant du vouloir, flue inconnu, le courant cosmique de lAmour. Il commencera
comprendre lascse comme un art accordant le courant de Volont avec son objet, au moyen de la
Pense. Il nest pas de chose qui ne doive tre voulue par le Vouloir, qui en soi est Amour. La force
du vouloir par laquelle un tre saisit une arme pour blesser un autre tre, est la mme par laquelle il
peut lui porter secours : cest la force de lAmour utilisable contre son propre objet. Le secret de la
libert de ltre humain est dans une telle contradiction. La responsabilit du Vouloir est une
acquisition de la connaissance : cest pourquoi la tche initiale cest de librer la Pense.
XXX. Mditation. Le disciple anime en soi limage suivante : Au travers de ses res et de ses
transformations, la Terre est sur le point de devenir le Cosmos de lAmour . Toute lhistoire de la
Terre et de lhomme tend vers ce but.
XXXI. Le carbone de la Terre devient diamant. Le diamant redevient Lumire adamantine.
Il est vident comment la voie de la libration de lros soit un processus de la Volont, voulu l o
la Pense, comme vhicule du Je, ne saltre pas, mais est elle-mme Lumire de Vie. Lobstacle
vrai la circulation de la Lumire cest lros qui lasservit la chaleur de la convoitise : la
chaleur de la Volont prive de son tre volontaire.
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ralit cest que dans lhumanit occidentale sest incarn un type dtermin dascte qui ne
constitue pas une majorit dot de lactivit des centres suprieurs de la conscience de veille,
justement parce quil a obtenu, lors dune existence prcdente, le rveil de la Kundalini. Un tel
rveil sest substantiellement rincarn comme pourvoir de lAuto-conscience, savoir comme
pouvoir conscient des porteurs du Je, parce que penseurs et scientifiques. La chute dans le
Matrialisme nest quune dviation provisoire dune semblable possibilit suprasensible.
Toutefois, le dpassement de la dviation matrialiste ne peut pas tre un fait gratuit ou fatal. Il est
la preuve extrme de la conscience de la libert humaine : cest--dire lexigence dune solution
initiatique de la crise actuelle de la civilisation.
Lascte des temps nouveaux ressaisit le courant de la Kundalini au centre des courants thriques
de la tte, pour le ramener dans les profondeurs. Chez le type humain originaire (atlanten), le
courant part du cur : chez le type humain postatlanten, il se focalise la base de lpine dorsale et
la tche de lascte proto-arien est de le rveiller partir dune telle profondeur, pour quil remonte
la tte. Chez le type humain moderne, le centre est dans la tte, mais imperceptible la conscience
qui se forme au moyen de la crbralit : une tche de lascte cest de le raliser au-del de lcran
crbral, pour le reconduire dans le sige du cur : o il est dj mtaphysiquement, nayant jamais
cess dy tre. Dans le centre du cur, demeure ltat latent, depuis lpoque de la chute , le
germe suprahumain des courants thriques qui unissent lhomme avec le Cosmos rel, ou Cosmos
thrique. Une fois le rveil du centre thrique du coeur obtenu, la domination des courants
thriques est assure par la remonte future au sige suprieur, quune ancienne tradition taoste
appelle justement cur cleste : selon un processus de rintgration, dont on fera allusion dici
deux paragraphes.
Le Cosmos physique mesurable se situe par rapport au Cosmos thrique non mesurable, comme
les vtements se situent par rapport celui qui les revt. Aucune mesure physique, aucune
exploration spatiale, ne peuvent apprhender les ralits du Cosmos. LIniti ralise davance ce qui
pour lhumanit sera un processus spirituel naturel de lavenir : luvre de lIniti est
mtaphysiquement ncessaire, pour que soit entrouvert le passage vers la rdemption de lhumain.
Au cas o un tel passage de ft pas entrouvert, au cas o manqut laccs libre et sacrificiel de
lIniti, lhumanit comme collectivit, pour ne pas risquer de perdre ltat humain , savoir la
possibilit de reconqute de ltat originaire prcdent la Chute, devrait traverser des catastrophes et
crises collectives, dont lissue pourrait tre toutefois ngative, dpendant de toute manire du
contenu effectif de laction des mdiateurs humains du Spirituel.
La possibilit de restitution de ltat prcdent la Chute, est relie au fait que lIniti ne dtourne
pas mais effectue le rveil du centre des courants thriques dans la tte, au moyen des forces de la
conscience de veille dveloppes grce la Chute et lattachement conscutif de lme aux
structures crbrales. Cest pourquoi luvre initiatique du disciple est une oeuvre de fraternit, qui
se fraye un chemin en dpassant de manire sacrificielle, mais pour cela invinciblement, les
dissensions humaines.
Quand il sest rendu matre dans la tte, avec le sentiment correspondant limage La Lumire en
moi , le centre thrique est temporairement transfr dans la larynx au moyen de limage La
Lumire devient Vie en moi et du larynx au cur, au moyen de limage La Vie de la Lumire
devient Amour en moi . La Lumire du centre thrique de la tte devient pouvoir de Vie dans le
centre du larynx : la Vie de la Lumire devient Chaleur dAmour dans le centre du cur.
partir de ce moment, le disciple cesse de recevoir de la chaleur des instincts. Pour ce qui est du
mouvement des instincts, son sang devient froid : il peut uniquement recevoir de la chaleur de
lactivit suprasensible. Les symboles de cette phase, dans la Tradition, sont le serpent et le poisson,
animaux sang froid. Un degr de lInitiation chaldenne est dit le Serpent . Ainsi, prcisment
pour certains sotristes modernes, lobtention de lindpendance du sexe est appele : la froide
vertu magique , qui nexclut pas le sexe, mme en exige le processus, dans la mesure o il
devienne vhicule de profondeur des forces suprasensibles quil asservit normalement lui : le sens
ultime du rveil de la Kundalini.
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Chez lhomme, elle est pareillement rattache la nature animale, mais elle exprime la prsence de
son Principe mme, le Je. Grce une telle prsence, la Volont sexprime comme Pense. Chez
ltre humain, le courant de la Volont peut puiser sa propre source, grce la Pense.
La puissance cosmique, qui meut les mondes, devient pouvoir individuel de Volont au moyen de
ltre humain, sur la Terre.
lhomme, y compris sa descente dans la matrialisme, ont eu comme objectif la conqute de cette
conscience lucide. Le cheminement spirituel ne consiste pas retourner en arrire, mais
progresser, en comprenant le sens rel de la conqute de la conscience autonome : quelle chose elle
exige delle ultrieurement. La tche cest justement de pntrer, grce cette conscience lucide,
dans le domaine des forces organisatrices de la corporit : qui sont les plus leves. Dans ce
domaine, lhomme pntrait autrefois en reculant vers des tats originaires pr-individuels de la
conscience exigeant la condition du rve et de lextase : aujourdhui il doit pntrer au moyen des
forces de lAuto-conscience, qui se sont rveilles grce la descente dans lexprience sensible
unidimensionnelle. Le mal dune semblable exprience cest de se voir prive de son vrai sens,
dtre refuse au nom du pass, tandis que cest elle qui produit les forces de lavenir.
LAuto-conscience doit se relier avec les forces de profondeur de labdomen et rtablir lquilibre
qui ouvre le passage au plus grand centre de la profondeur, qui est dans le cur. Mais le sens ultime
dune telle conqute de la profondeur, dans le futur, sera la restitution de la matrise de la tte, grce
au rallumage de la Lumire de lil frontal ou il de iva . La perte de cet il cota
Lucifer la ncessit de sduire ltre humain au moyen dune connaissance prive de la Lumire
originaire. Lhomme, au moyen des forces de lAuto-conscience, a la tche de reconqurir la
Lumire originaire, savoir lessence. Lascte de ce temps-ci doit comprendre quelles forces
doivent fleurir de lexprience du niveau le plus bas de la connaissance.
XXXIII. Dans le point intrieur situ sur le front, entre les sourcils, le disciple voque le Je suis
comme Auto-conscience transcendante, cur dont mane toute luvre. Limmanence dune telle
auto-affirmation obtient le maximum de sa transcendance, dans le cas o il exprime le Non pas
Je, mais le Christ en moi . Le disciple se peroit au centre de soi, instrument de la Lumire du
Logos, savoir de lincarnation du Suprahumain dans lhumain.
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Volont, de la position du corps conseille pour les techniques oprationnelles (voir modalits
pratiques, 5me paragraphe).
humaine, depuis la dnaturation de la vrit la fiction de justice. Elle doit pouvoir susciter chez
lexprimentateur un tat de dtachement et dindulgence envers les coups monts psychiques de
lerreur ou les rcitations dramatiques de lego : correspondants au niveau partir duquel il agit
soulever lhumain.
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moyen desquelles il affleure de nouveau. Une telle voie est celles des disciplines de la concentration
indiques dans les pages prcdentes.
En ralit, chaque me aspire la libration ou la rdemption, comme la reconqute dune
dimension originaire perdue. Celle-ci est toujours potentiellement active depuis lme de lautre,
comme une correspondance spontane, quand se produit la rencontre du couple humain : chacun
porte la rencontre de lautre la dimension que celui-ci cherche substantiellement, mais lignore et
oppose ce mouvement mtaphysique limage thrique et la contre-image astrale domines par
lros infrieur : dans le cas o lhomme recherche la femme spirituelle et la femme lhomme
spirituel, en dsirant ardemment et profondment le vrai tre intrieur de lautre, mais en mme
temps en le repoussant en vertu de la dpendance occulte de limagination lucifro-ahrimanienne de
la forme corporelle. Cest pourquoi la voie de la ralisation de lamour humain est une voie de
rintgration de lme, de reconqute de ses nergies radicales incorporellement libres,
corporellement emprisonnes dans limagination de sensibilit.
La contemplation de la forme de la propre peau, vcue avec intensit, uvre transformer
limagination de la corporit de lautre, grce une relation retrouve avec les nergies fluides aux
limites de la corporit, et surmonter la barrire vers ltre complmentaire de lme : qui est
effectivement dans lautre, mais pareillement profond lme, en constituant potentiellement la
rgion anglique de lme. La crature quon aime en suscite la retrouvaille : grce laquelle on
libre le courant de limagination cratrice.
Aux confins de la corporit, savoir dans la profondeur de lme, est ralis la synthse des deux
principes, masculin et fminin, correspondant lunit originaire perdue : lascse peut fournir le
moyen de la retrouver, si elle se conjugue oprationnellement avec le mystre du Fils Unique du
Pre : qui est le rel secret androgyne. Cest le secret de la force subtile, laquelle, comme synthse
ralisable en haut, dans le domaine des oprations conscientes de Lumire, peut oprer en
profondeur jusqu la base d lpine dorsale, en librant les plus hauts puissances de lhumain,
cataleptiquement engages dans le processus sexuel et alimentant partir de leur tat de sommeil
profond limagination rotique morbide.
Un tel aliment se produit inconsciemment dans les tres les plus purs observant une discipline de
chastet. Cest la rgion dans laquelle se dcide le destin futur de ltre humain, parce quau moyen
de limagination rotique, la fleur des nergies cratrices de ltre humain est dtruite
continuellement : est toujours repousse la possibilit du refleurissement de lArbre de la Vie, et
provoque la gnration dentits vampiriques, clientes de la psych humaine. Les plus hautes
puissances tant enchanes une telle rgion, la vie de lhomme intrieur, pour linstant, se droule
dans la complte non-conscience delle. Tout ce qui monte delle comme impulsion de convoitise
ou de peur, nest que lcho blafard de linversion des puissances.
XXXVIII. Exercice. Le disciple contemple la forme de sa peau. Successivement, il voque limage
de al structure purement thrico-physique de son corps, indpendante de lastral porteur de la
convoitise. Il imagine de manire raliste la pure dynamique de ce corps thrico-physique et
linpuisabilit de son nergie, non entrave dinhrences de la psych : chaste par consquent,
mme au travers du processus du sexe.
La perception de la dynamique pure du corps thrico-physique et de son autonomie objective,
conduit le disciple la possibilit de limagination spcifiquement transformatrice de linstinct du
sexe. Elle doit pouvoir se traduire en une Splendeur-de-la-Lumire-de-Vie rcupre.
XXXIX. Mditation. Laccouplement sexuel concerne exclusivement les corps thrico-physiques,
en soi incapables de convoitise. Celle-ci part uniquement du corps astral, lequel, en tant que corpsde-convoitise, kama rupa, est tranger aux rgions cosmiques dun tel accouplement. En ralit, le
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corps astral essentiel, ou astral suprieur, vajra rupa, indemne de convoitise, participe
laccouplement comme pur pouvoir mtaphysique. En un tel sens, il est la force pure de lAmour du
couple, trangre au sexe.
Cette mditation contient en soi al germe de al libration de la psych de lattache au courant qui
des profondeurs altre et dtruit la Vie.
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dune magie infrieure mais rsoudre ses propres maux (idem, ndt), de manire tre capable
dassumer ceux des autres : qui est le chemin du courage de la pense, de linsaisissabilit, de la
conqute de lidentit essentielle.
XL. voquer limage de la couleur rouge et simmerger en elle. Dun coup passer limage du
bleu et simmerger pareillement en elle. Ensuite revenir au rouge, puis au bleu et ainsi de suite,
jusqu la perception dune profonde synthse qui se rvle comme une force dindpendance du Je
de la psych, dans la psych.
Avec cet exercice, tout ce qui dans lme est mr au sens de lamour dsintress pour les tres et
pour le monde, fleurit comme force dinsaisissabilit positive.
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contenu du monde : certes pour autant quil connaisse son propre moment pr-dialectique, la
prsence du Je.
La conversion de la pense devient conversion de la respiration. La concentration sur la respiration
est en substance un exercice de la perception pure.
Les disciplines de la concentration conduisent la perception du corps subtil, quand elles
saccompagnent des exercices de la perception pure. Ceux-ci prsupposent la capacit darrter le
flux de la pense et deffectuer le silence mental : ils prsupposent savoir le contrle de la pense
et du sentiment.
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Lhomme moderne risque de ne plus connatre les coulisses relles de son existence, sil croit
trouver laccs au Suprasensible en doctrines ou mthodes, pour lesquelles ntait pas possible la
connaissance du processus subtil de la pense et du pouvoir de dtermination requis par son
expression logico-scientifique, ni de lidentit du Je avec la rel dans la perception sensorielle. Dans
un tel pouvoir et dans une telle identit, comme on la montr, se manifeste inconnue la force
renaissante du Je. Les techniques de la concentration ont pour fonction de mener le disciple
lexprience de la dtermination pure dans le percevoir et le penser.
La prsence du Je peut tre exprimente dans la dtermination pure du percevoir, comme du
penser. Lexprience de la dtermination pure doit avoir le mme caractre concret que la
perception : elle-mme doit devenir perception. Lexercice de concentration typique, en menant en
substance la conscience de la dtermination pure, prpare le disciple cette exprience initiatique
prliminaire, qui est la prsence du Je lafflux de la Lumire de lme des choses.
Le flux de la Lumire de lme dans les tres et dans les choses au travers du percevoir et du penser,
comme un acte damour inconscient continuellement, par vertu constitutionnelle, tourn vers le
monde, peut tre reconnu par le disciple. Il devine par intuition une fonction inpuisable qui exige
de ne pas tre contredite, au contraire de devenir consciente, pour se dvelopper selon la Lumire la
plus leve des ides. Le Je devient prsence lacte daffluer de la Lumire. Une telle prsence est
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immobilit mtaphysique devant la mobilit de lme dans les choses et dans le dcor du monde.
Sans une telle immobilit, le Je, dans ses manifestations contingentes, dtruit ou dtriore
continuellement la Lumire.
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naves, il pourra redployer positivement sa propre investigation sur les courants astraux et
thriques structurant la perception comme des nergies de limaginer originaire.
Le tissu de cet imaginer originaire est le mme que celui de la pense prdialectique : purement
intuitif : cest le tissu dynamique de lidentit, qui seffectue comme identit du Je avec ltre : du
Je qui en soi ne peut pas connatre de dualit, ou de monde oppos, parce quil est lessence du
monde. Image, celle-ci, dont lnonc peut sonner philosophiquement, mais elle rpond la ralit
de lidentit du Je avec le monde, grce laquelle ltre humain peroit et pense quotidiennement,
en ignorant toutefois le moment magico-dynamique auquel, chaque fois et cette fin, il puise.
Lidentit est la rencontre relle du Je avec le monde, dans le percevoir et dans le penser.
Normalement, cette rencontre est inconnue. Grce lascse, le Je commence reconnatre sa
propre pntration du monde, lequel normalement lui apparat extrieur. Il commence la retrouver,
en sparant dabord le contenu intrieur initial du monde qui apparat extrieur : il lui apparat tel
tant que, par rapport lui, il ne reconstruit pas en lui totalement ce qui en est le supra-monde : son
essence mme de Je. Lascte doit pouvoir se ressentir Je de tout tre : il doit pouvoir arriver dire
Je de tout tre ou chose cre : ceci est son renatre des limites de la prvarication du corps astral.
Le Je se libre en saisissant, cognitivement avant tout, la contradiction de laquelle surgissent
simultans la dualit et lesprit daversion. Dans le monde, le Je affleure comme autoconscience,
qui dabord na pas sinon lidentit extra-consciente avec ltre : celle-ci ne lui est pas consciente
parce que la conscience (quelle en a, ndt) nat rflchie. En mme temps lautoconscience parce
que rflchie, sait delle-mme seulement grce au fait de se trouver oppose ltre qui, son tour
rflchi, savre illusoirement en dehors de son pouvoir didentit. Ce mouvement initial de
lautoconscience est ce qui est normalement appel Je, mais nest que le Je rflchi, loppos du Je :
du Je qui, grce lidentit est destin apporter le pouvoir dAmour dans le monde. Le Je rflchi
inverse toujours invitablement une telle direction, parce quil a oppos soi le monde comme
ralit extrieure : tout le monde, les autres, ses semblables.
Il ne peut pas y avoir dpassement de lerreur de la pense humaine, connecte lapparatre duel,
ni des idologies mcanistes qui en dcoulent, ni de la haine quun semblable niveau comporte
contre toute valeur cratrice et toute hirarchie qualitative sans retrouvaille du contenu rel dune
faon unitaire du monde, pour le moins dabord avec le concours de quelques-uns. Le tissu
imaginatif et intuitif de la pense prdialectique, dont sabstrait la pense dialectique, est le contenu
interne du monde : priv duquel le monde apparat alors extrieur et duel. Dans la pense
dialectique, le monde le Je nexiste pas sinon rflchi : lui est inconnu le contenu intrieur de la
ralit, dans lequel par consquent il pntre mtaphysiquement comme dans son propre contenu,
grce lidentit continuellement effectue au plus profond du percevoir, dans le penser immdiat.
Il est important de ne pas oublier toutefois que prcisment au moyen de la pense dialectique, qui
est la pense prive de vie imaginative et intuitive, et aussi cependant effet de dualit, le Je
exprimente la dimension de la libert : mais il lexprimente au bnfice de la nature
psychophysiologique, qui fournit le support une telle pense. Cette libert avec support sensible,
dans le vhicule de la corporit, est en vrit contingente et comme telle, elle est acclame par les
rhteurs modernes de la libert : elle est de toute manire la source des dsastres humains, tant
quelle ne ralise pas sa dimension extra-corporelle, qui est sa possibilit dtre vraie, savoir de
sexprimer comme volont non subordonne des processus de la nature animale. La libert,
effectue dans sa Lumire essentielle, est le prsuppos de lAmour dont le Je, au-del du caractre
de reflet, est porteur dans le monde.
Le Je est libre mais prisonnier de sa propre libert infrieure, parce que celle-ci na pas
dextriorisation sinon rflchie. Tout est reflet : lapparatre sensible est en substance un reflet :
cest pourquoi il se prsente matriel . Sil ntait pas rflchi, il serait profondment pntrable.
Encore quil ny a rien dans quoi lhomme pntre vraiment ni hors, ni en soi : rien en quoi il puisse
simmerger. Mme la volupt des sens, en chaque point dans lequel la preuve lui chappe. Elle lui
chappe dans un sens temporel, cause du mirage dun contenu batifique saisissable dans le
moment qui suit continuellement : le contenu intrieur, le vrai, tant en ralit imperceptible la
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conscience rflchie. Ainsi les couleurs, les formes, les lumires, les penses, les sentiments : tout
se rvle lui fugace dans sa nature de reflet indfinie, ou de superficialit, qui est la forme
impntrable de la Vie.
Cest lantique privation de la vertu de lArbre de la Vie, qui, selon le mythe, sensuivit de la
sduction lucifrienne et de la perte de lden : vertu que le Logos restituera qui saura la
reconnatre en soi comme force intime du Je. Cest la force qui dans le corps astral peut vaincre le
Serpent lunaire sans ncessit de le combattre. Cette force fleurira en Occident en tant que
dtermination volontaire de la pense de ltre humain capable den obtenir une exprience
consciente.
Limpntrabilit de la Vie est accueillie par lhomme actuel comme une donne de fait ncessaire,
inconversible dans la forme de la mesurabilit physique : laquelle il sabandonne comme une
valeur illimitable, tandis quelle est labsence de cet lment vivant qui constitue la valeur relle.
Cest la valeur qui affleure dans le moment prdialectique du percevoir et du penser : duquel il se
spare cause de la dtermination de la pense dialectique. Au niveau de cette pense prive de
Vie, se limitant la connexion quantitative, et cependant arbitre dune manire illimite
dargumentation et de calcul, ltre humain est libre : mais dune libert sans respiration, parce que
sans connaissance du monde, qui, au-del de la pellicule de la quantit, sert de support ltre
libre : sans connaissance de son propre mouvement, de sa propre direction, de son propre sens, par
rapport au support de la libert.
Est prvisible, daprs le tableau prcdent, la tche de lascte qui vise lexprimentation
consciente de la Vie, savoir du pouvoir didentit du Je avec les tres et les choses du monde.
Lexprimentation dun tel pouvoir est la voie de la libert authentique, dont la libert instinctive est
la direction oppose, prcdente sur le fil inconscient de laversion lgard des tres et du monde.
Le courant instinctif est toujours gocentrique, parce quil ne sort pas de la limite astrale, alors que
le courant du pouvoir didentit, parce quil part du Je, cest loppos. Cest pourquoi lAscse de la
libert est substantiellement lAscse de lAmour.
On a vu comment la discipline du percevoir pur et du penser pur, est la mthode au moyen de
laquelle lexprimentateur de ce temps ralise le pouvoir didentit du Je, cest--dire du porteur
terrestre de la puissance cosmique de lAmour. On a expos, dans un tel sens, la srie des exercices
de concentration, mditation et de contemplation, propres la Science moderne de lEsprit. Il
convient de ne pas oublier toutefois que lascse du pur percevoir, fondamentale pour
lexprimentateur des temps nouveaux, est celle qui lui est la moins familire, parce que pour la
premire fois elle est expose pratiquement : le Je se tourne vers son pouvoir didentit avec le
sensible, au moyen de la perception elle-mme, selon une procdure inconnue des disciplines
passes du Suprasensible.
Le silence mental amen la rencontre de la perception dun cristal ou dune plante, est une
exprience directe que fait le Je de son pouvoir didentit par lentremise du percevoir. Dans un tel
moment, lascte ralise le processus grce auquel le Je rencontre lastral, pour arriver au physique.
A commenc pour lui la libration de lastral de llment lunaire de sensibilit, qui fait
normalement obstacle la conscience solaire du Je. Dans lme, se rvle ltre du cristal ou de la
plante : surgit au plus profond une nergie, qui est substantiellement identit du pouvoir du Je avec
elle, et qui se projette dans lobjet en vision thrique. Une telle vision est un symbole ncessaire
lopration, mais elle nen est pas llment le plus important.
Dans la contemplation du cristal ou de la plante, lexprimentateur saisit consciemment llment
de Vie du percevoir : il peut avoir la premire exprience de son tre insr dans un courant de Vie.
Dans lequel en vrit, il se trouve toujours, mais ny est jamais consciemment : normalement, il vit
sans sensation et sans reprsentation de la Vie, non pas dans la Vie. La Vie comme telle lui chappe
ponctuellement, car lui en est extrioris par sa conscience rflchie : mais il doit cette
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21. Initiation
La srie des exercices de concentration, y compris ceux du percevoir pur, doit pouvoir conduire le
disciple une indpendance de lme du corps astral, ou corps de sensibilit, qui ouvre le passage
la Fore/nergie pure et la perception initiale du corps subtil. Grce une telle perception, il
parvient pntrer les motifs instinctifs et les reconnatre comme contenus de sensibilit domins
par lesprit daversion. Cest lesprit daversion enracin en lhomme, parce que cest la
force/nergie concrte du Je asservie au sensible : il lui faut se dsengager du sensible pour tre
rellement la force du Je. Le Je doit parvenir oprer radicalement dans le rel, sans subir
lattachement au sensible, propre au corps astral.
Tout ce que lexprimentateur normalement ressent ou conoit, par la voie de lesprit daversion en
lui, est trompeur, mais il est impuissant par rapport cela, tant que son assujettissement cela, lui
est inconscient. De lesprit daversion, il doit se reconnatre normalement m, comme par ce quil
estime tre le Je et qui est loppos du Je. peine reconnat-il cela que dj le Je vrai sexprime
en lui et commence se librer de la ncessit de laversion.
Le disciple spare du mouvement de sensibilit limpulsion daversion, en ralisant la
transformation du contenu instinctif. Au moment o la tension daversion disparat, se manifeste
sa place pntrante la force dsengage du Je. Alors qu lorigine dune mouvement animique, le
disciple dcouvre lesprit daversion, il peut identifier le point do dcoule la vraie libert : qui en
tant quindpendance du Je du corps astral, est libert du karma.
Un important pas en avant est accompli par le disciple, alors que, derrire la reconnaissance de
linversion de la Lumire dans la conscience rflchie, il russit percevoir au centre de tout
contenu instinctif, la force du Je inverse, mais autoritaire comme si elle tait le Je, produisant
imprieuse la prsomption du Je : lego. Lauto-affirmation de lego est substantiellement le
contraire du mouvement damour. Le disciple doit dcouvrir que ce quil appelle normalement Je,
nest pas le Je, mais lesprit daversion, savoir linverse de lesprit. Toute lexprience terrestre
na dautre sens que la Rsurrection du Je, comme vnement individuel.
La souffrance qui accompagne toute impulsion de haine, souci, critique, accusation, peur, irritation,
etc., est lopposition du courant pur du Je avec la propre force inverse : fonctionnant, dans le sens
de laversion, comme Je. Elle sinverse ordinairement dans la rflexivit et pourtant, mme
inverse, continue dtre une manation de la force originaire : laquelle flue, en tant
continuellement corrompue ou dvie, ou encore inverse. Cest la contradiction de lhumain, dont
dcoulent simultanment les maux de lme et du corps, et limpulsion de la rintgration. Celle-ci
consiste dans la conversion et dans laccord du courant altr de la Lumire du Je avec sa forme
originaire cosmique.
XLV. Mditation. Le disciple contemple la Lumire du Je descendant du domaine supra-mentale au
long de laxe spinal et il anime en lui limage : La Lumire qui est en bas est comme la Lumire
qui est en haut . Il peroit la Lumire descendante comme pouvoir de Sacrifice et de Libration de
la Vie de la Lumire qui, en descendant chaque degr, au long de lpine dorsale, dlivre les
impulsions de lesprit daversion.
Les mouvements de lesprit daversion, parce que de nature lunaire , ont une direction pour ainsi
dire parallle la Terre, savoir horizontale : ils acquirent un pouvoir dascension verticale au
long de lpine dorsale, grce linversion de la Lumire, asservie lesprit daversion : la source
du mal humain. Le courant vertical du Je descendant den haut rencontre le courant horizontal de
laversion au niveau des omoplates et forme par elles la Croix, qui apparat comme une croix noire,
ou croix de Lumire transmutante, non fixable dans une coloration dtermine. Le disciple
contemple dans la Croix le Pouvoir Solaire restaur. Le courant horizontal, qui sexprimait
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auparavant comme vis destructrice, devient force catalysante du Je surmontant la dualit, selon le
schma mystre du Logos : pater Ejus Sol, Mater Ejus Luna
ce point, le disciple acquiert la connaissance de la voie quil doit suivre pour lanimation des
centres astraux (chakra), ou du corps astral originaire, qui est, substantiellement, lme le
vhicule du Je. Quelle que soit la description des chakra, quand bien mme tire des textes
traditionnels, elle est simplement indicative, sinon approximative. De telles descriptions, quand
elles sont authentiques, rpondent une physiologie transcendante, par rapport laquelle lhomme
intrieur actuel a subi de profonds changements. Serait donc errone la concentration qui
prsumerait veiller la vertu dun centre dtermin, selon ce type de physiologie occulte. Il sagit
dorganes dont les embryons originaires sont prsents dans le corps animique, un niveau
correspondant la conscience du sommeil sans rve. Toute connexion quelconque de la conscience
ordinaire avec eux est illusoire, outre que nocive : seul le dveloppement moral du disciple peut
oprer, indirectement, leur ractivation. Une ractivation directe exige les techniques asctiques
rgulires, savoir pertinentes la structure intrieure de ltre humain de cette poque-ci, pour
lequel concident action suprasensible et dveloppement moral. Il faut substantiellement que la
conscience de veille, au moyen du courant libr de la pense, slve au niveau correspondant
ltat de sommeil sans rve : qui est justement le niveau de la Vie de la Lumire.
Linitiation est confre au disciple des Matres invisibles qui, en relation une telle tche peuvent
se rendre visibles, naturellement dans le cas o cela rponde une concidence du karma avec le
principe de la libert du disciple, pour autant que se soient produites grce lui de telles conditions
quivalentes au dpassement individuel de la limite humano-animale, propre toute lespce
humaine. Jusqu un tel moment, le disciple doit tre le matre de lui-mme : il est laiss
absolument libre, afin quil accomplisse une exprience de pure solitude. En ce point du sentier,
plus ou moins long, il peut tre aid ou assist par linstructeur, dont la tche vicariale est avant tout
de relier avec lOrdre Initiatique, au moyen de sa fidlit et de sa cohrence : outre que de lui
expliquer ou de lui fournir les techniques de la concentration et de lascse consacres labsolue
indpendance de lme de llment humano-animal, de sorte quil traverse victorieux la rgion
dans laquelle la solitude sera absolue. Cest la solitude grce laquelle le disciple se retrouve dans
le Je, cest--dire dans le centre transcendant immanent, dont la ralisation comporte la communion
univoque avec les autres tres et le monde. Cette communion doit tre chaque fois dlibrment
reconquise par lui sans cesse.
Le disciple accueille lenseignement qui ne peut plus lui venir des livres. Lenseignement est
prsent dans son me le langage de lintuition directe. Toutefois une telle intuition ne lui serait pas
possible, si elle ntait pas dj ralise par les Matres invisibles, en tant que ceux qui tracrent le
sentier : auxquels il fournit un moyen de le guider, au moyen de la fidlit et de la libration de la
pense. En ceci est le vrai sens dune reconnexion avec la prennit de la Tradition.
Nimporte quelle technique de procdure au-del de la limite de la nature, quant la respiration des
centres du corps subtil, ou des centres du corps astral, ce degr de dveloppement, dcoule de
lintuition du disciple, pour autant quil commence avoir le perception du corps subtil.
Les techniques de la concentration exposes jusquici convergent vers la possibilit suivante : que le
disciple, en identifiant dans le fluer de la pense prdialectique, le courant central du corps
thrique, commence oprer au moyen de ce dernier. Il en dcoule pour lui lindication du
cheminement ultrieur et la conscience quil doit une telle indication sa connexion avec les
Matres invisibles.
Avec la ralisation, initiale du centre des forces thriques dans le cur, le disciple va au devant de
lexprience dite par le Matre des temps nouveaux thrisation du sang : il connat un processus
de rdemption de la Matire, lequel advient normalement en lui, mais quil peut percevoir et raliser
consciemment comme moment de Vie nouvelle de lme. Un tel vnement, marque la connexion
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sujet, en en pesant intensment le contenu, mais en prenant soin de laccueillir au-del de celui-ci.
La Force de la Pense est le courant mme de la Vie dans laquelle afflue la Lumire.
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de Feu, vainqueur des processus de la matrialit. La force qui donne au Je le pouvoir de se runir
avec le corps de Vie, est le Logos, qui lui est intime, comme son Principe mme : une telle force,
restituant lessence, agit dans le moment de la libert, quand la pense sveille de lhallucination
de la rflexivit. Ce moment de la libert est en effet le moment de la Volont : la Lumire de Feu
du Logos sallume, non vue. Lart initiatique cest de la voir.
La pense dialectique peut tre porte par la possibilit la ralit de la libert, grce la
dtermination volontaire qui lui rend conscient son automouvement. Une pense dialectique
quelconque, ou rflchie, peut tre pense intensment, jusqu ce quelle souvre sa propre
charge de volont : dans une telle Volont cest llment de Vie qui la fait renatre de son tat
rflchi.
Dans lacte de la concentration, libert et Volont concident : lide, en retrouvant lessence,
devient ide-force, capable de dpasser nimporte quelle pense trangre la ralit de lme, et
cependant doprer indpendante de la psych : comme germe nouveau du destin. Au niveau de la
dgradation propre ltat reflet, la pense est invitablement manuvre par les Puissances faisant
obstacle : auxquelles ltre humain ne peut se soustraire, au cas o il ne libre pas la pense de la
rflexivit. Llment reflet de la libert, qui parvient accder son propre mouvement non
rflchi, effectue en ralit sa propre rsurrection dun tat de mort. La pense peut vouloir son
reflet propre jusqu le percevoir comme mouvement et, en suivant le mouvement, puiser la
source de la synthse intuitive, surmontant la dualit : l o lhumain nest pas spar du Suprahumain : l o le Verbe sincarne. Grce un tel acte volontaire, lide renat comme ide-force :
elle reconquiert lessence, de laquelle les Dits originaires lavaient prive, en la retenant pour
elles, pour dominer lhomme. En effet, lascte qui effectue lindividualit libre, retrouve lessence.
Qui ne st rien du Logos stant fait homme, et toutefois, en renouvelant au plus profond de lme
la prennit de la Tradition, et lintuition des Nouveaux Mystres, et identifit cependant le
Vouloir fluant de lessence, qui est la perception de la relation pure, ou lide-force, et oprt ainsi,
de manire asctique, dans une telle acception, celui-l parviendrait invitablement dcouvrir en
soi la Lumire prcieuse du Principe, fluant dans la dtermination de la pense, pour se raliser dans
la physicit. Il pourrait aussi lui donner un autre nom : jusqu un degr auquel la reconnaissance du
Logos fait homme ft invitable pour lui, mais lui, cause de sa fonction spcifique, dt entre
temps provisoirement recourir lexpression dune tradition particulire.
Ce principe produit la force de la runion, parce quil restitue lessence la pense. Mais seulement
pour autant quelle se libre, la pense peut laccueillir : le Je peut sarticuler dans le courant vivant
de la pense. Le Je ralise dautant plus cette force, quil est dautant plus lui-mme dans lme,
indpendant de lme : il manifeste alors son pouvoir de rintgration des instincts et des passions,
comme pures Puissances de lme.
Lhomme peut pntrer le Mystre de son propre corps de Vie, parce que celui-ci est une expression
de la force formatrice cosmique, au moyen de lafflux de laquelle le Logos est prsent sur la Terre.
Laction du Je sur le corps de Vie est possible au disciple, indirectement, alors quil effectue dans la
pense lessence, le Logos, qui le libre du dialectisme. Le Je peut enfin oprer dans lme comme
centre daction du Logos sur la Terre : il devient vainqueur et transmutateur du mal humain.
Le sens ultime des techniques de la concentration, cest louverture de lme la Puissance de son
propre Principe : vnement ralisable seulement par lanimation du courant central du corps
subtil , ou thrique, sur lequel, comme on la vu, la conscience de vielle a prise directe par la
pense. La pense, domine et intriorise, ralise son propre mouvement thrique et aussi la
connexion avec le courant thrique central qui accueille en soi le Pouvoir de Vie du Logos.
Dans toute pense qui pense, affleure la possibilit du Logos. Cette possibilit est cependant
contredite par la pense qui dchoit dans la rflexivit, et voit aussi le monde priv de Logos,
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comme nature objective, avec laquelle la relation est la mesurabilit, la convoitise, la discursivit.
La nature emprisonne dans la forme matrielle nest pas libre par ltre humain qui se remet,
dune manire mystique, son apparatre matriel, en excluant le Logos, pour difier sa science
transitoire propre, sa culture transitoire propre.
Lhomme fond sur la conscience rflchie, en tirant substantiellement le sens de soi du corps astral
plutt que du Je, ne vit pas dans un tat de veille rel : sa tche cest de raliser comme Je son tat
de veille, savoir le niveau quil obtient effectivement grce la perception sensorielle. On a pu
voir comment le premier degr de llvation de la vie intrieure, par les disciplines, soit la
conqute de la conscience du processus perceptif, normalement non conscient.
La non conscience de la condition rflexive est en substance un tat de sommeil de la conscience.
Ltre humain produit en lui lnergie libratrice, mais il la destitue dans laptitude rflexive de la
libert qui, prive de circuit intrieur, tente de manire absurde de se dployer sur le plan physique,
l o cela na pas de sens dtre libres : ltre libres tant la fonction du Principe intrieur qui
domine le plan physique et lordonne, parce quil le transcende.
Labsurde libert de lego sur le plan sensible engendre son thique, ses lois, ses luttes, son
infraction des lois, les tensions de sa convoitise dchane et son inassouvissement illimit. Le
Logos nest pas seulement dnatur, mais on soppose aussi Lui. Il y a une partie de lhumanit
qui, dans cette acception, risque de perdre la possibilit embryonnaire de rgnration selon le
Logos : elle risque de perdre le niveau humain qui est dj un niveau dchu. Lhumain engendre le
sous-humain, si le sens de lhumain nest pas rgnr par le Logos. Le Karma qui pse
aujourdhui sur lindividu et sur la collectivit, dpend de lusage infrieur, sil nest pas corrompu,
de la pense au moyen duquel lhomme est libre de soumettre la convoitise des forces en soi
divines et spirituelles.
Le contenu rel de lhumain nest pas la nature, mais la Supra-nature, le Logos. La possibilit dune
telle reconnaissance est prsente au plan thrique dans toute pense qui pense. Cette pense devrait
sadresser la nature seulement pour produire le contenu dont celle-ci manque et cause de ce
manque, apparat comme pure nature physique. Cest le contenu qui lui est profond en tant
simultanment intime et originaire la pense : comme Supra-nature, comme Logos.
Mais le Logos chez ltre humain ne se meut pas dautorit, mais au contraire par libert : il
noblige pas la pense. La pense est contrainte, ou dialectiquement asservie, par les formes de
lintelligence systmatique, scientifique, sociale, thique, politique, etc., par lAdversaire du Logos :
un Adversaire que la pense libre pouvante : tandis que le Logos ne peut pas avoir dautre vhicule
chez lhumain que la pense libre, capable de ressentir ltat de mort, linsuffisance, le caractre
transitoire de lintelligence terrestre engage dans les processus mesurables du rel.
Il est important de saisir la polarit oppose des deux impulsions : celle du savoir moderne
prconstitu, qui a besoin de la pense passive, non libre, systmatisable de manire analytique, et
qui cependant lui trace le parcours positif, mais sans contempler une recherche de la source de la
pense qui ne soit pas celle physiologique, ou psychophysiologique, raison pour laquelle les objets
des sciences sont ses prsupposs penss comme tels au lieu du prsuppos authentique qui est la
pense, qui leur permet la mme prsupposition positive : cest lImpulsion essentielle, qui ne
manuvre pas, ne dirige pas, nasservit pas la pense, parce que cest sa source mme, et cest
pourquoi le maximum de vrit peut fluer en elle, avec, pour autant quelle soit libre, capable de
dcider selon la caractre inconditionnel du mouvement profond.
Lavenir imminent de lhumanit sera dcisif partir du choix que les Communauts spirituelles
pourront indiquer aux courants culturels, entre la voie du Logos, savoir la pense libre selon une
Ascse de la Libert, et la voie dAhriman qui est la pense de lillusoire libert dialectique, la
pense de lanalyse pr-constitue du Savoir et de la sublimation spirituelle et sociale du Rgne de
la quantit.
Ahriman a besoin que lhomme sidentifie avec la pense, lestime comme sa proprit et lutilise
comme instrument de lgot infrieure, de manire ne pas en connatre la puissance objective :
alors que le Logos ninfluence pas lhomme, il le laisse libre, de sorte quil puisse se librer de lui la
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pense et, comme Je, raliser lindpendance vis--vis delle, jusqu exprimenter delle la nature
cosmique objective, qui peut runir lhomme avec ce que la perte comporte, partir du temps
immmorable, la crise de son existence terrestre. Dans cet existence, il a la tche de rpandre le
contenu cosmique ren de la pense : lessence.
Certains asctes du temps prsent affirment que cette poque est celle dans laquelle ltre humain
doit se nourrir de nouveau du fruit de lArbre de la Connaissance, pour reconqurir lden.
On ne peut pas ne pas tre daccord avec cela, mais cest la conscience de veille lucide, conquise au
travers de lexprience du sensible, qui peut constituer un tel aliment : ce serait une grave erreur de
rgresser vers des tats de conscience qui prcdrent celui actuel. La possibilit de la nouvelle
Connaissance est prive de sens, si lon ne sait pas qu prsent, lopration est lentreprise du Je et
non pas, encore une fois, celle du corps astral substituant le Je. Cest pourquoi le vrai art initiatique
cest de connatre comment le Je surgit dans lme et de quelle Lumire de Vie il est porteur.
La tche de reconqurir les anciens tats de conscience ne consiste pas rgresser vers eux, ce qui
est les perdre dfinitivement, mais de progresser, par la possession de ltat de veille lucide veill
par lexprience moderne de lAutoconscience.
prtendue vocation spirituelle, est faible. Le caractre absolu de lintention est une conqute qui
passe par lautoconnaissance. Sans rveil de la Mmoire de lEsprit, il ny pas de discipline qui
puisse unir lhomme au Supra-humain, dsenchanter la dualit et conduire le disciple au Seuil des
nouveaux Mystres.
Le disciple qui cultive lintention profonde, peut connatre le moment magique, dune lucidit
absolue, moment rvlateur de toute la Force venir. Pendant des instants, il peut raliser, comme
force de la pure dcision, la Mmoire des choses divines. Cest un mouvement du Je qui
naccomplit pas encore le sens final de lAscse, mais en devine par intuition le contenu de
transmutation ultime : un acte qui traverse toute la vie, en parvenant jusquau physique, avec la
puissance dun instinct irrsistible : partant du pur Je.
Cette impulsion-ci du Je se dclenche instantane, du spirituel la corporit, mme sans que les
disciplines en aient fray le passage. Cest une mouvement de souvenir du Je, qui se fraye tout seul
un passage, mais seulement instantanment, la continuit lui tant encore impossible. Au moyen de
la concentration, la continuit peut tre initie par lme, qui saisit le sens de lAscse indique par
ce moment transcendant : moment en ralit donn depuis le Monde Spirituel.
Cest le moment dune dcision du Je, dont il faut percevoir lnergie unifiante du mtaphysique au
physique, pour le rappeler et en faire lintention profonde. Ce dclenchement du Je, en fait,
svanouira : quoique pour se reprsenter dautres moments dcisifs, comme Lumire originaire
autoritaire, indicatrice de lintention oublie.
Eu gard une telle possibilit, ce qui fait dfaut cest le pouvoir du souvenir, la cohrence et la
fidlit. Ce moment du Je, qui peut se laisser percevoir aprs une tension extrme de la volont ou
de la souffrance, exige de devenir dtermination absolue : il tend disparatre aprs avoir irradi
sa Lumire instantane : il ne peut pas perdurer, parce que lactuelle constitution de ltre humain
nest pas prpare en soutenir la Puissance. Il signale une tche, mais ne peut pas subsister comme
impulsion : Son instantanit peut devenir continuit seulement dans lengagement asctique. Le
contenu qualitatif de lascse, la concentration juste, la mditation juste, doivent tre prsence de
cette direction-l : lascse qui lui correspond, nest pas une ascse conditionne par la nature.
Lintention profonde doit quotidiennement se construire comme intuition renouvele de la direction
du Je qui a resplendi. Cette intention, au cas o elle perdure, est la mesure de la Mmoire retrouve
des choses divines, et de lAscse qui lui correspond vraiment, dans le temps actuel.
Le monde sensible est le symbole de la requte de cette opration intrieure. En lui le spirituel et le
rel concident. Sa prsence recle le Mystre le plus autre de lEsprit, le sens de lentreprise la plus
leve de lUnivers. La perception sensorielle est le passage qui se fraye continuellement
lhomme vers une pareille entreprise. Tout ce par quoi lhomme souffre et jouit, se rend malade et
meurt et cest son manque de contenu intrieur de la perception, laquelle pntre en lui sans que le
Je, ou lme consciente aille sa rencontre. Ce qui va sa rencontre, normalement, cest lme de
sensibilit ou daffectivit, oppose la connaissance et feignant la connaissance, au moyen de la
dialectique, en tant en ralit mue de convoitise seulement : en consquence, la contenu rel
demeure inconnu, la dpendance de lme se renforant partir de la srie des processus sensuels,
plutt que sensibles.
Ce qui est appel le monde priv du Logos, est la srie des perceptions quotidiennes, manquant du
contenu intrieur, grce auquel en ralit elles se forment. Ce contenu, comme pense
prdialectique, est toujours prsent dans le percevoir, mais en tant ignor. Il faut remonter le
courant de la pense dialectique, pour le retrouver et pouvoir le reconnatre comme pur contenu.
Cest llment vivant de lme, qulimine normalement la conscience dialectique pour obtenir une
conscience rflchie, do la perception et le concept, privs de leur essence objective, qui
alimentent la dualit. La Matire devient illusoirement une altrit relle en soi : ainsi lhomme
dialectique, dans lexprience cognitive, croit se mouvoir de chose en chose, dobjet objet, tandis
quen ralit, il se meut de pense pense, ou mieux, de concept concept : il ignore le
mouvement spirituel quil dgrade chaque fois.
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Prive de llment vivant qui presse aux seuils de la conscience, chaque fois quelle se peroit et
se pense, la mme exprience du chercheur physique devient superstitieuse : foi mystique dans le
fait sensible, ralisme fond sur la ralit de la Matire. Seule lexprience du contenu suprasensible
de la perception et de lacte pensant, peut fournir un moyen de comprendre tout ce quun
dogmatisme obtus a prjug de la Science lexprience relle du monde physique.
Lexprience du contenu suprasensible de la perception et du concept, nest pas un vnement
initiatique requis la Science, mais une conqute qui appartient la logique de la Culture humaine :
une conqute dont le dfaut rend la Culture anti-humaine, en fomentant les maux ncessaires
toutes les gammes de la polmique politique. Ce nest pas un vnement initiatique, mais un
processus universel de Vrit, qui ne peut cependant pas avoir lieu si larrire-plan noprent pas
les nergies initiatiques : les forces de la Communaut initiatique relle, et non pas de ses imitations
dOrient et dOccident, manuvres par les Adversaires du Logos.
Dans un tel sens, la responsabilit intrieur du chercheur aujourdhui, cest le choix de la Voie.
Dans lpoque de la libert et de la conscience dialectique, mme les meilleurs peuvent tre tromps
par le nominalisme sotrique et choisir la voie de lerreur, dans laquelle ils seront paralyss
pendant des annes, pendant toute leur vie : prisonniers, malgr le sensationnalisme mdiumnique
et mtaphysique, de lenchantement de la Matire, domins au plus profond deux-mmes par une
vision qui leur entrave toute libration, parce que secrtement suscite et alimente par
lintelligence du Dmon de la Matire.
Des Communauts spirituelles existent aujourdhui qui en dpit de leurs prsupposs
mtaphysiques et leur niveau incontestablement moral sont reconnaissables un il expert,
comme manuvres occultement par le Dmon de le Matire, qui leur gagne toutes les
connaissances ncessaires leur engagement spirituel, pourvu que celles-ci, tout en en appelant au
Logos, mconnaissent lactuel prsence du Logos dans le devenir humain et lAscse de la Libert
quIl montre ltre humain, afin que celui-ci puisse se retrouver lui-mme partir de lessence.
En ralit, lAscse de la Libert, dont les disciplines de la concentration ici exposes sont un
instrument, mne lhomme se retrouver soi-mme partir de lessence et non pas partir dune
image de soi mtaphysique, produite par la pense non libre, selon une tromperie tragique qui a
lobjectif dempcher lhomme de reprendre le cheminement interrompu de lEsprit. Pour quau
contraire ce cheminement soit repris, le Logos est prsent sur la Terre : lart du chercheur cest den
reconnatre les voies, les formes, lAscse, capables de rveiller dans la pense libre des liens
sensibles et suprasensibles, limpulsion supra-humaine, la source cosmique.
(Traduction : Daniel Kmiecik)
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