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Yves POURPRIX
Chef de service Direction des matriaux et technologie de PSA
1.
1.1
1.2
1.3
Contexte Automobile..............................................................................
Matriaux mtalliques dans le vhicule ....................................................
Concurrence des matriaux........................................................................
volution des aciers ....................................................................................
2.
2.1
2.2
2.3
2.4
3
3
5
5
6
3.
3.1
3.2
3.3
6
6
7
8
4.
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
8
9
9
9
9
9
10
5.
5.1
5.2
5.3
10
10
11
12
6.
Conclusion .................................................................................................
14
M 1 405
10 - 1996
M 1 405 - 2
Doc. M 1 405
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Nous ferons donc tout dabord un tour dhorizon assez approfondi du contexte
automobile en abordant lentit vhicule, ses principaux organes mcaniques,
leurs exigences fonctionnelles et enfin le contexte industriel.
Cette approche permettra dans une seconde partie daborder les solutions en
termes de technologies et de proprits fonctionnelles, de comparer les procds
et dvoquer les tendances pour le proche avenir.
1. Contexte Automobile
1.1 Matriaux mtalliques
dans le vhicule
Une observation macroscopique de la rpartition des matriaux
dans lautomobile des annes 90 permet de faire ressortir le
dcoupage donn sur la figure 1.
Il convient, pour affirmer cette approche, de sparer le vhicule
en ses trois fonctions principales, la structure, le garnissage et les
organes mcaniques.
On ne sattardera pas sur la fonction garnissage, ou habillage de
la caisse qui est le domaine des matriaux organiques, lexception
de quelques fonctions mcaniques (armatures et rglage des siges,
quipements lectriques, lments de fixation, mcanismes divers
sur lesquels des traitements thermiques de renforcement peuvent
tre requis).
La partie structure du vhicule est essentiellement le domaine des
produits plats, aujourdhui tles en acier doux revtues, les performances essentielles recherches tant lemboutissabilit et la
soudabilit.
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2. Exigences fonctionnelles
des pices mcaniques
La situation qui est prsente ici nest pas exhaustive, ni immuable
le produit tant lui-mme en constante volution : elle donne cependant une image des principaux choix technologiques en fonction du
mode de sollicitations.
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Cest sans doute dans cette partie du vhicule que lon trouve les
pices les plus sollicites en fatigue :
moyeux dembrayage (flexion rotative) ;
ressorts dembrayage (torsion) ;
arbres de bote de vitesses (torsion) ;
pignons de bote de vitesses (flexion plane alterne) ;
pignons de diffrentiel (flexion plane alterne) ;
arbres de transmission (torsion) ;
entraneurs, cages, noix (torsion, flexion) ;
moyeux (flexion rotative).
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2.2.2 Transmission
pignons de bote de vitesses : fatigue de surface, usure
abrasive ;
roulements : fatigue de surface ;
axes de satellites : usure abrasive, usure adhsive ;
bagues de synchronisation : usure abrasive ;
fourchettes : usure abrasive ;
entraneurs : usure abrasive, fatigue de surface ;
arbres de transmission : usure abrasive, matage ;
triaxes, galets, cages, noix : fatigue de surface, usure abrasive.
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3. Solutions apportes
par le traitement thermique
3.1 Pices travaillant en fatigue
Il convient de bien connatre le mode de sollicitation : on sorientera plus volontiers vers des traitements dans la masse pour
rpondre des exigences de type traction-compression, vers des
traitements dans la masse ou des traitements pais lors de sollicitations en torsion et vers des traitements superficiels pour les pices
travaillant en flexion.
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4. Critres industriels
de choix des traitements
thermiques
Les besoins fonctionnels des pices dfinissent ou orientent vers
des choix de traitements de renforcement qui peuvent ne pas tre
uniques. Le choix pourra tre et sera souvent orient galement par
des considrations industrielles.
Nous voquerons dans la suite du document six critres qui
doivent tre pris en compte dans le contexte industriel de grande
srie :
flux tendu ;
cot et productivit ;
flexibilit ;
reproductibilit ;
environnement ;
matrise dimensionnelle.
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4.4 Reproductibilit
Il sagit aujourdhui de rduire au minimum les stocks et les manutentions interopratoires. Comme le traitement thermique se situe
gnralement en cours de gamme (soit sur le brut, soit sur pice
en cours dusinage) et sintercale avec des oprations gnralement
ralises de faon unitaire, le flux tendu va privilgier les solutions
de traitement de courte dure et pice pice : trempe, recuit ou
refroidissement direct sur les bruts, trempe par induction sur les
pices usines. Ce systme a cependant un certain nombre de
limites :
capacitaires : il faut que le cycle de traitement soit dune dure
cohrente avec les autres oprations, sinon on devra multiplier le
nombre dinstallations (ou leur longueur pour le refroidissement
contrl en forge) et de toute faon rompre le flux : dans ce cas un
traitement diffr sur installation de grosse capacit travaillant en
convoi peut redevenir prfrable ;
techniques : toutes ces pices ne sont pas compatibles avec
tous les traitements (couplage en induction, dformation la trempe,
etc.).
4.5 Environnement
4.2 Cot et productivit
Le cot dun traitement thermique intgre dune part lamortissement du matriel, dautre part le cot dexploitation. En fonction
des volumes produire, on pourra ainsi tre amen opter soit pour
des investissements levs faible cot dexploitation, soit vers des
investissements plus faibles, bien que le prix de revient de fabrication
soit suprieur.
Exemple : pour le renforcement dun vilebrequin en acier, il peut
tre intressant de sorienter vers la nitruration, lorsquil sagit de
cadences de lordre de la centaine par jour car, ce niveau, on sature
une installation avec un faible investissement, alors que des cadences
suprieures 1 000/jour permettent de saturer une installation de traitement par induction, avec un prix de revient fabrication sensiblement
plus faible.
Contrairement une ide gnralement rpandue, lnergie reste
un critre peu dterminant pour le choix dun traitement thermique :
les retours dinvestissement pour des technologies conomes en
nergie tant toujours trs longs.
Pour les traitements thermochimiques, les grandes lignes
continues, capables de cadences suprieures 1 t / h restent
aujourdhui sans concurrent en cot et productivit, malgr les gaspillages en nergie et en fluides quelles impliquent. Un renchrissement sensible de lnergie pourrait faire voluer ce point de vue.
4.3 Flexibilit
Pour certaines fabrications, notamment pour les cadences
moyennes il est souhaitable de privilgier des technologies flexibles,
cest--dire faciles paramtrer et capables de traiter des pices
diffrentes : dans ce cas de petites units polyvalentes seront
prfrables des installations de grandes cadences et haute
productivit.
On choisira le four charge plutt que la ligne continue, la
cmentation plutt que linduction, le recuit diffr plutt que le
convoyeur de refroidissement derrire la presse.
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Scurit
Dans le domaine des atmosphres, ce point de vue a fait
obstacle tenace au dveloppement des nitrurations gazeuses en
fours batch ou passage, par crainte de lutilisation de lhydrogne
dans des domaines de tempratures propices aux mlanges
dtonants.
Ce critres explique par ailleurs que les lignes ou cmentation ou
de carbonitruration se situent toujours dans des ateliers spcifiques
avec une formation approprie des personnels et des procdures
de scurit adaptes.
Ces lments jouent en faveur de technologies dinductions,
ioniques ou basses pressions, o le danger li aux atmosphres est
supprim ou sensiblement rduit.
Dans le domaine des milieux de trempe : on note le recul de lutilisation des huiles remplaces, chaque fois que cela est possible par
des polymres aqueux : cest le cas dans les forges, et mme dans
les ateliers doutillage o ces produits donnent des rsultats
probants, en adaptant leur concentration, y compris sur des aciers
trs allis (Z 160 CDV 12 par exemple).
Pollution
Cet aspect se traduit par le recul des bains de sels, malgr leur
intrt pour la trempe tage et par des rglementations de plus en
plus svres et contraignantes pour les produits de dgraissage et
de lavage.
Ces lments orientent les recherches vers la prparation des
surfaces par voie sche.
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5. Principales applications
industrielles
5.1 Traitements dans la masse
5.1.1 Recuits
Ces oprations sont destines donner un tat de rfrence soit
pour les oprations ultrieures, soit parfois pour lutilisation finale.
Pour les aciers
On effectue dans certains cas, chez laciriste un recuit dadoucissement pour que la barre soit cisaillable froid : cest surtout le
cas pour les barres de petites dimensions en acier faiblement alli
refroidissement trop rapide.
Le dveloppement du forgeage froid peut imposer galement
des oprations de globulisation, assez coteuses. On recherche
gnralement soit lutilisation dacier carbone assez bas, soit loptimisation de la gamme de forgeage, et notamment le mi-chaud, pour
viter cette opration, qui a, de plus, un effet nfaste sur les traitements ultrieurs, particulirement linduction o le cycle rapide ne
permet pas le remise en solution complte des carbures.
En forge chaud, lutilisation des recuits permet :
dassurer une structure dusinage reproductible (normalisation
pour les aciers au carbone, recuit isotherme pour les aciers faiblement allis) ;
dassurer une structure initiale reproductible pour les traitements ultrieurs (et particulirement linduction o la marque de la
structure initiale est dterminante) ;
dassurer des caractristiques demploi.
Les objectifs de flux tendus dvelopps au paragraphe 4.1, la
matrise de la thermique du forgeage, lutilisation de nuances
dispersodes ou avec addition de Ti, la bonne connaissance des lois
mtallurgiques appuyes sur une modlisation de plus en plus
prcise permettent maintenant de remplacer progressivement les
recuits par des refroidissements directs (figure 10).
Outre les avantages industriels dj voqus, ils permettent, par
leurs caractres unitaires, dassurer une bonne reproductibilit des
rsultats mtallurgiques.
On sera amen, selon la masse des pices, la nuance dacier et
les caractristiques demandes :
soit utiliser un simple refroidissement naturel : aciers
dispersodes pour triangles ou moyeux par exemple ; dans ce cas,
le refroidissement se fait sur un convoyeur jusqu ce que la temprature de fin de transformation soit atteinte et les pices sont
ensuite regroupes ;
soit utiliser un refroidissement ralenti pour tenir une fourchette de duret prcise : dans ce cas les pices passent dans un
pseudo four passage qui permet de rgler la loi de refroidissement
(cas des bielles en acier 45M5). La constance des caractristiques
est galement assure par la matrise de llaboration : prcision de
la teneur en carbone et dun critre de reproductibilit des diagrammes TRC [4] comme le manganse quivalent
( Mn + Cr + Mo + Ni + = Cte)
soit plus rarement utiliser un refroidissement acclr par
soufflage en cours de refroidissement.
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6. Conclusion
Le choix des traitements thermiques dans lautomobile est essentiellement dict par la logique des grands sries.
Il est pour lessentiel destin rsoudre des problmes de tenue
en fatigue, usure-frottement et choc et prparer les matriaux
une mise en uvre ultrieure.
Les solutions qui sont les plus dveloppes sont celles qui sont
le plus compatibles avec les flux tendus.
De plus en plus sont galement prises en compte les technologies
qui assurent une bonne matrise dimensionnelle et qui posent le
moins de problmes de scurit et deffluents. De ce point de vue
les procds sappuyant sur la technologie du vide devraient
continuer se dvelopper.
Figure 12 Part des diffrents traitements thermiques
dans les pices mcaniques dun vhicule
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par
Yves POURPRIX
Chef de service Direction des matriaux et technologie de PSA
Bibliographie
Rfrences
[1]
REZEL (D.), DEBRIE (J.J) et POURPRIX (Y.). Application de la trempe directe sans revenu aux aciers
de forge basse teneur en carbone. Rev. de Traitements thermiques no 279, p. 53 (1995).
BELLUS-POLLY PICHARD. Intrt daciers bainitiques traits dans la chaude de forge. Rev. de
Traitements thermiques no 285, p. 43 (1995).
BRUNET (J.C.). Le dveloppement des aciers dispersodes. Rev. Traitements thermiques no 251,
p. 33 (1991).
[3]
[4]
[5]
Traitement mcaniques
LAWERENZ-EKIS. Grenaillage de prcontrainte
des engrenages. Rev. de Traitements thermiques
no265, p. 31 (1993).
Cmentation/Carbonitruration
COURATIN (D.). Caractrisation des diffrents
traitements thermochimiques ; effets sur la
fatigue de surface des pices automobiles. Rev.
de Traitements thermiques no 282, p. 28 (1991).
DAWES (C.). La conception des pices dans le
secteur automobile. Rev. de Traitements thermiques no 251, p. 43 (1991).
Milieux de trempe
BETEND (J.P.), MULOT (A.), MOREAU (F.) et CLMENT (B.). Utilisation des polymres dans la
trempe des aciers. Rev. de Traitements thermiques no 242, p. 41 (1990).
Traitements directs
MULOT (A.), MAUVEAUX et ORTOLLAND. Possibilits offertes par lutilisation daciers adapts
aux traitements thermiques dans la chaude de
forge. Rev. de Traitements thermiques no 206,
p. 61 (1986).
Doc. M 1 405
10 - 1996
Normalisation
Traitements thermiques et mcaniques
B15 2240
Fv. 85
Nitruration
Normes PSA
B15 2250
Fv. 85
Nitruration gazeuse
B15 2240
Juin 83
Grenaillage de renforcement
B15 2260
Fv. 85
Nitruration ionique
B15 2150
Janv. 83
Trempe superficielle
B15 2270
Fv. 85
B15 2210
Mars 81
Cmentation
B15 2330
Mars 80
Recuit isotherme
B15 2220
Mars 81
Carbonitruration ou cyanuration
B15 2810
Juin 91
Doc. M 1 405 1
S
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V
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P
L
U
S
P
O
U
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Fabricants
(non exhaustive)
Fabricants de matriel
THERMIDOR (fours)
AICHELIN (fours)
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R
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Traiteurs faon
A.T.I. (fours)
CELES (induction)
CFEI (induction)
IONITEC (dpts)
INDUCTOTHERMIE (induction)
IPSEN Industrie
NITRUVID (nitruration)
SCFEB (fours)
SOLO (fours)
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Doc. M 1 405 2