La Mosaïque Cosmologique de Mérida
La Mosaïque Cosmologique de Mérida
La Mosaïque Cosmologique de Mérida
Velzquez
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JANINE LANCHA
la Plaza de Toros1. Depuis cette date, les exgses se sont succd2 ; la dernire
en date, due M. H. Quet, s'est impose par l'intelligence et l'rudition de sa
dmonstration. Ses "propositions de lecture" fournissent un dossier qui
emporte, nos yeux, la conviction: la mosaque nous offre l'image de
Yoikoumn, sous le pouvoir bnfique de Rome, et elle transmet un message
la fois idologique et culturel d'une rare cohrence. L'harmonie de l'univers
s'y trouve reprsente dans un tableau savant et concret la fois, o la forme et
la couleur sduisent d'emble le spectateur.
Le livre de M. H. Quet est n, dit-elle,3 "d'une exclamation spontane de
reconnaissance devant le pavement : Dion, Aelius Aristide...". L'tude qui suit
est ne, quant elle, d'une question : comment une uvre de cette qualit a-telle t ralise? Cette question est reste, ce jour, sans rponse satisfaisante,
nous semble-t-il, c'est pourquoi nous proposons ici un essai de rponse.
M. H. Quet note en effet (p. 16, 47) qu'elle ne fera pas d'analyse
iconographique formelle; qu'il faudrait pouvoir faire l'tude de la palette du
mosaste et de son art d'utiliser les couleurs aux divers registres (p. 1 79, n.735) ;
elle demande (p. 187, n.758) l'origine et la date du vtement de l'enfant qui
accompagne Aestas et signale trs brivement, la suite d'A. Blanco4, les
quelques restaurations modernes qu'elle a observes dans la mosaque:
tesselles dores, tte et torse de Nilus, corps de Copiae, une partie du fond
marin, les verts de Natura, quelques tesselles sur le front et dans la couronne
de Mons, la tunique de l'enfant qu'Aestas tient par le bras.
Que le lecteur se rassure: pas plus que M. H. Quet, nous ne tenterons "la
qute impossible des modles" (p. 209) mais, en caractrisant la technique et le
style des figures, nous esprons entrevoir la main du ou des mosaste(s).
Historique de la dpose et de la restauration.
La mosaque se trouve encore actuellement5 dans la pice qu'elle ornait
dans l'Antiquit, mais elle n'est pas vritablement in situ : dpose pendant
1.
2.
3.
4.
5.
Les fouilles de Mrida dpendaient alors de l'U niversit de Madrid, et taient places sous
la direction du Professeur M. Almagro.
La bibliographie concernant la mosaque a t rcemment rassemble et discute par M. H.
Quet (M. H. Quet, p. 1-19).
M. H. Quet, p. 13 note 4.
Cf. Blanco, Emerita, p. 193; ID., Mosaicos, n 17 p.35 sq.
Nous devons l'amabilit de M. J.M. Saenz de Buruaga, Directeur du Muse de Mrida,
un renseignement concernant l'avenir proche de la mosaque. Il y aurait un projet de la
dposer de nouveau et de l'exposer verticalement comme un tableau sur un mur du
nouveau muse archologique de Mrida, selon une suggestion d'A. Blanco. Une copie
serait alors place dans la pice qu'orne la mosaque, dans la maison du mithraeum.
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l'hiver 1968, elle fut entrepose dans la pice voisine, aux peintures de
troisime style, et restaure peu peu, au fur et mesure de son installation
dans la pice o elle avait t trouve, mais sur un nouveau lit de pose. Toutes
les restaurations furent effectues cette occasion, en trois mois, dans l'hiver
1968. Du lit de pose d'origine rien n'a t conserv. La mosaque est
actuellement replace sur un lit de 10 cm de chaux mle une faible quantit
de ciment, selon une suggestion du regrett A. Garcia y Bellido, comme a bien
voulu nous le prciser oralement E. Garcia Sandoval. Avant de mettre la
mosaque en place, on a creus jusqu' 0,60 m de profondeur pour installer
une chape de ciment ; entre la chape et le lit de pose moderne de la mosaque,
un coussin d'air a t mnag pour isoler les tesselles de l'humidit. La grande
lacune droite a t comble par du ciment, pour consolider l'ensemble du
pavement.
L'inventeur et les restaurateurs6 durent alors tamiser la terre pour y
rcuprer les tesselles qui n'adhraient plus au nucleus, et creuser le sol pour
installer la chape de ciment. Ils affirment n'avoir rien trouv d'autre, comme
matriel archologique, que les quelques fragments de cramique et de
lampes7 mentionns dans Garcia-Sandoval, I p. 767. Il dit n'avoir remarqu
aucun vestige de sol antrieur au pavement. D'aprs A. Diaz-Pintiado, il y
aurait eu au centre de la pice un effondrement important, qui avait t
combl pour poser la mosaque, dans l'Antiquit8. Il se souvient encore trs
bien avoir vu en place des vestiges d'une peinture murale, 14 cm au-dessous
du niveau de la mosaque cosmologique. Cette peinture est antrieure celle
qui couvre encore aujourd'hui les quatre murs de la pice et dont la couleur,
beige dcor rectiligne rouge, diffre considrablement de la peinture
antrieure, signale par A. Diaz-Pintiado. D'ailleurs, trois fragments de la
peinture antrieure9 sont encore visibles aujourd'hui, dans l'angle sud-ouest et
le long du mur ouest, mais ils ne sont plus au mme niveau par rapport la
20
JANINE LANCHA
10.
Nous devons l'amiti d'H. Eristovet C. Allag, de nous avoir claire sur ce point dlicat.
Qu'elles en soient chaleureusement remercies.
21
Fig. 1 Vue de la peinture antrieure, dans l'angle sud-ouest de la pice (clich de l'A.).
dans la pice 8, deux niveaux dans la pice 9) jusqu' son abandon dfinitif
date tardive11.
La pice qu'orne la mosaque est oriente est-ouest, et s'ouvre sur le ct
ouest du pristyle, dans l'aile nord de cette vaste maison encore
incompltement fouille. Elle conserve en partie ses murs antiques12 qui
11.
12.
Il ne semble pas inutile de prciser que le nom donn la maison par l'inventeur, maison du
mithraeum, ne signifie absolument pas que la maison ait comport un mithraeum ou ait
t trouve prs d'un mithraeum. Cette dnomination veut simplement rappeler la
dcouverte, en 1902, de statues "mithriaques" actuellement exposes au muse de la ville.
Ces statues, et l'inscription de M. Valerius Secundus (Vives, n 278) donnant la date de 1 55
ap. J.C., ont fait supposer l'existence d'un mithraeum dans leur proximit immdiate. Ce
lieu de culte n'a pas t trouv lors de la construction de la Plaza de Toros. M. Bendala
Galn, Professeur l'Universit Autonome de Madrid, projette de reprendre bientt les
fouilles dans ce secteur. Par ailleurs, le plan publi dans Garcia Sandoval II, sans n, entre
la p. 16 et la p. 17, est plus complet. Dans Alfoldi, Aion. le mme plan, mis au net, ne
comporte ni les thermes de la maison, ni la voie romaine l'est. L'entre n'est pas encore
dcouverte.
D'autres types de construction Mrida, par exemple la maonnerie et Yopus vittatum
dans la maison de l'Alcazaba. Sur ce point, voir l'article d'A. Balil, "Sobre laarquitectura
domstica en Emerita", Augusta Emerita, p. 75-96. Il signale juste titre notre ignorance
de l'architecture prive Mrida jusqu' la fin du second s., et la rutilisation des maisons
au Bas-Empire, plutt que la construction ex novo.
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associent pis et lit de briques, avec des blocs de granit dans les angles, sur une
hauteur de 1,89 m.
Le mur sud est perc d'une large baie. Les murs antiques ont t exhausss
en moellons de parpaing, et un toit moderne inclin, en duralite, recouvre la
pice, 2,20 m de hauteur.
On voit donc que la restauration de la mosaque prsente l'avantage d'tre
rversible; les conditions de conservation, en revanche, ne facilitent pas
l'tude du pavement {Cf. infra, p. 24-30),
Deux dernires prcisions sur l'histoire du pavement depuis 1966: la
mosaque n'a pas t gratte en surface lors de la restauration ; on voit encore
des traces de rsidus organiques noircis qui se sont concentrs dans les
interstices entre les tesselles, dessinant comme des lignes de contour14 (fig. 2).
Les tesselles autres que les tesselles de verre ont reu une couche de vernis
polyester qui leur donne un aspect lisse assez trompeur.
Il n'existe pas de dossier photographique complet et systmatique pralable
la restauration en 1 968 15. Un dessin d'ensemble, qui a longtemps tenu lieu de
vue d'ensemble orthogonale (impossible raliser avec les moyens
photographiques courants) fut excut aprs la restauration16 par P. Palol
alors directeur du dpartement d'archologie de l'Universit de Valladolid. Ce
dessin a t successivement utilis par E. Garcia Sandoval, G. Ch. Picard17, A.
Blanco18 et M. H. Quet19.
Ainsi, pendant longtemps, la mosaque originelle n'a pas t vraiment
13.
14.
15.
1 6.
17.
18.
19.
Epaisseur du pis : 0,23m, hauteur du lit de briques : 1,24m, longueur des briques : 0,29
0,3 1 m sur 0,60m de large. Ce type de construction revient dans l'ensemble des pices de la
maison.
Dans le fond, au-dessus des ailes d'Aeternitas, sous le bras droit de Polum et dans le
vtement de Caelum; dans le fond, au-dessus du socle soutenu par Polum, droite de
Caelum; dans le voile de Natura, gauche de l'inscription nommant la desse.
E. Garcia Sandoval prit lui-mme, en 1966, quelques diapositives en couleurs, composes
de vues d'ensemble fortement dformes et de quelques vues de dtail. En 1967, lorsque la
mosaque fut consolide, in situ, avec du ciment pour combler la grande lacune de la partie
droite, il prit une seconde srie de diapositives dans de mauvaises conditions de lumire, et
avec dformation. Enfin, en 1968, aprs restauration des fonds et des personnages, il prit
une troisime srie de diapositives de la mosaque telle qu'on peut la voir aujourd'hui.
Toutefois, dans son tude de la mosaque (Garcia Sandoval I et II) il publie des
photographies de dtail intressantes, en noir et blanc malheureusement, et souvent
dformes (Garcia Sandoval I, pi. II VIII, ID. II pi. I, II, IV, V, Via).
Ce dessin a t publi pour la premire fois par Garcia Sandoval, dans Garcia Sandoval II,
en dpliant entre la p. 16 et la p. 17.
Dans Picard, "Mosaque cosmologique", pi. XLIII, 1.
Dans Blanco, Emerita, fig. 1, p. 194, ID., Mosaicos, fig. 1.
Dans M. H. Quet, pi. I.
23
Fig. 2 Dtail des traces de rsidus organiques autour des tesselles, dans le voile de Natura (clich
de l'A.)
FIGURE
A)
B)
24
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20.
21.
22.
25
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0 10 20 30 40 50 non autorise
10 cm.
Illustration
la diffusion
100 cm.
Illustration
la diffusion
0 W 20 30 40 50 non autorise
10 cm.
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des vides limits dans les cheveux d'Occasus et dans le dos du mme personnage
la pince de homard droite sur la tte 'Oceanus, et une lacune dans le torse du
mme personnage
une lacune dans un anneau du Ketos, monstre marin, attribut d'Oceanus
3 lacunes dans le manteau de Portus
quelques vides circonscrits dans la couronne de Morts
2 lacunes dans les plis du manteau de Natura, de Nilus, ?Euphrates
des lacunes dans le fond marin, droite de l'tendard de Navigia
la majeure partie du filet rouge sombre de la bordure du tableau sur 2 cts
les 2/3 suprieurs du torse de la figure l'ancre.
La majorit de ces restaurations sont excutes avec des tesselles antiques
qui furent ramasses au moment de la dpose, ou provenant d'autres
mosaques de Mrida. Seule la' dernire cite de ces restaurations est
nettement perceptible pour le spectateur: la dimension et la couleur des
tesselles manifestent clairement une restauration moderne.
2e groupe: les restaurations de zones antiques existant au moment de la
dcouverte mais si endommages qu'elles ne purent tre conserves. Il s'agit de
27
tesselles qui s'effritaient et qu'il ne fut pas possible de dposer, vu leur trs
faible paisseur.
les tesselles de verre des plis du manteau de Natura, la presque totalit du
bord du voile de Natura et quelques zones plus limites dans les autres plis
du voile
toutes les tesselles de verre dores23
les tesselles de verre bleu turquoise dans les filets d'eau qui s'chappent de
l'urne < Euphrates
le torse et le visage de Nilus (avec tesselles d'origine)
2 zones de la partie gauche du fond marin
les 3/4 du manteau de Nilus et de Portus
les 9/10 du manteau de Pontus
la partie infrieure de l'tendard de Navigia
le torse et les jambes de Pharus, recomposs avec les tesselles d'origine.
3e groupe: l'avant-bras gauche de Tranquillitas, dont rien ne justifiait la
restauration, premire vue.
4e groupe : les lacunes antiques qui ont t combles par du ciment, en divers
points du pavement.
5e groupe : les restaurations antiques.
Elles n'ont pas t signales jusqu'ici, mais nous en apercevons au moins
trois :
dans la partie antique du torse de la figure l'ancre, la partie infrieure
est excute en tesselles trs fines, de 2 3 mm de ct, disposes en lignes
parallles la courbe du monticule de Pharus, puis la direction des lignes de
tesselles change et leur dimension est de 5 6 mm de ct. On a l deux
moments distincts dans l'excution du personnage : la partie en tesselles de 5
6 mm est une restauration antique assez bien faite. D'autre part, le monticule
prsente sur sa partie gauche une zone rose saumon assez insolite: ce
23.
Elles ont t fournies, comme toutes les autres tesselles de verre de la mosaque restaure,
par la maison Padr, Barcelone. A ce sujet, il faut rejeter l'hypothse d'E. Alfldi (dans
Aion, p. 29) selon laquelle les tesselles modernes dores remplaceraient des tesselles
d'origine de couleur jaune, de la mme couleur que celles de l'orifice de la cruche tenue par
Euphrates; les diapositives prises la dcouverte montrent clairement des traces de
tesselles dores, et le restaurateur A. Diaz-Pintiado est formel : il n'a remplac en tesselles
dores que les tesselles incolores portant des traces de feuille d'or, dont aucune n'a pu tre
garde telle quelle, vu son mauvais tat de conservation.
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JANINE LANCHA
changement de couleur l'intrieur d'une zone jaune clair n'a aucune logique
formelle, si l'on examine l'ensemble du monticule, o la sparation entre zone
claire gauche (jaune clair) et zone dans l'ombre droite (marron fonc) est
clairement indique par une ligne transversale. Il est donc probable que les
tesselles roses aient indment remplac les tesselles jaunes qui s'taient
dtaches par le simple effet de l'usure sans doute.
dans la partie infrieure droite, la succession des socles, en tesselles de
couleur et de matriaux disparates (galet de rivire, calcaire, marbre)
tmoigne d'une zone remanie aprs coup, o l'on ne retrouve plus rien de la
cohrence et de l'ordonnance originelles.
le socle rocheux sur lequel se dressait probablement Aeternitas, dont il
ne reste que des lments spars entre l'inscription Aestas et le mt voiles
tenu par l'enfant, image de la coude de Nilus. La restauration moderne a
accentu par ailleurs le caractre trange de la composition (fig. 7,a et b).
On constatera galement sur le dessin B h.t. l'tendue des zones ayant
souffert du feu dans la mosaque. Elles affectent aussi bien le fond que les
personnages mais les tesselles, de calcaire, de marbre ou de verre n'ont pas
ragi chimiquement de la mme manire l'action du feu. Pour rsumer les
donnes reportes sur le dessin, on peut distinguer:
dans le registre infrieur: la partie gauche du torse d'Oceanus, ses yeux
et son front, sa conque, le torse de Tranquillitas (du nombril l'aine), la
jambe, le bras et la corne d'abondance de Copiae.
dans le registre mdian : la partie gauche du fond, l'espace compris entre
les jambes de l'enfant accompagnant Aestas et la tte de Portus, la partie
centrale de la tunique $ Aestas, le visage, la main et le sein droits, la partie
infrieure du vtement de Natura, le visage et l'paule de Portus, les cheveux
de Nilus.
dans le registre suprieur : les 3/ 4 de Chaos, la partie gauche du visage et
du torse de Caelum, Coneordia, les chevaux d'Occasus, la partie droite du
socle soutenu par Polum, Polum lui-mme presque tout entier.
Pour rsumer, l'altration des tesselles par le feu concerne au moins la
moiti des tesselles de la mosaque parvenue jusqu' nous, si l'on tient compte
par ailleurs de l'importante lacune droite, on prend conscience du fait que
nous ne pouvons avoir qu'une ide partielle de la palette du mosaste.
Cette altration a deux causes diffrentes; la premire est l'incendie,
responsable d'altrations mineures, tant donn la temprature assez faible
29
Fig. 7. a Dtail de la partie situe entre les pieds 'Aestas et les voiles tenues par Nilus (Clich E.
Garcia Sandoval).
30
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la
la
la
la
couleur
couleur
couleur
couleur
24.
25.
Rien ne permet de fixer la date de cet incendie, qui peut avoir t simplement accidentel.
Historiquement, "l'heure espagnole" arrive en 260 avec les invasions franques, selon M.
Almagro (dans le Symposion de ciudades augusteas, "La topografia de Augusta Emerita",
Madrid, 1976, p.209), en 409 pour J. Arc, dans son article "Mrida tardorromana", (284409) in Homenaje a Senz de Buruaga, Madrid, 1982, p.214 et 226. Sur ce point
controvers de la "crise" espagnole cf. encore J. Arc, "La crisis del siglo III d.c. en
Hispania", Hispania antigua, 1978, p.263.
Elle comprend le personnage de Concordia, le socle tenu par Polum, le torse de Natura et
le rocher sur lequel s'appuie Oceanus.
31
26.
Dans E. Alfldi, Aion, p.26-34. Toutefois, l'A. n'a procd aucune analyse de matriau,
de sorte qu'elle signale tort des tesselles de verre dans la tresse, ne prcise pas la
proportion des marbres par rapport aux calcaires, et rduit singulirement la palette des
tesselles de verre (bleu, vert, pourpre, carmin). Il faut saluer au passage le rle de pionniers
dans ce domaine que jourent S. Aurigemma en 1923 {ID., I mosaici di Zliten, Milan,
1923, p.235-299) et D. Levi en 1947 {ID., Antioch Mosaic Pavements, Princeton, 1947,
p.630 sq.).
27.
V. sur ce point les observations pertinentes de Ph. Bruneau dans son compte-rendu du 1er
Colloque international pour l'tude de la mosaque antique, paru dans la REG, 1 966,
p.714et s.
28.
Cf. L. Berger et M. Joos, "Observations stylistiques, techniques et ptrographiques sur la
' mosaque aux gladiateurs d'Augst", CMGR, II, Vienne (1971), Paris, 1975, p. 265 et s.
29.
Le n 1 de la revue est consacr la dtrioration et la conservation des pavements en
mosaque, il est paru en 1 977 Rome, le n 2 la sauvegarde des mosaques, et est paru en
1981 Rome. (Publications de l'ICCROM).
30.
D. Fernndez-Galiano et M. Concepcin Lopez de Azcona, "Mosaicos romanos de
Alcal de Henares : arqueologia y petrografia de teselas", Las Ciencias, Madrid, XLIV, 2,
1979, p. 11 3- 122.
31.
On aura remarqu que nous employons le terme tesselle de verre et non pte de verre.
Comme nous le signale amicalement M. A. Lopez Vazquez, la pte de verre dsigne le
rsultat de la fusion du verre faible temprature. Les tesselles de verre, opaque ou
translucide, sont obtenues au contraire par la fusion haute temprature (1.000 au
moins).
32
JANINE LANCHA
32.
33.
Nous n'ignorons pas cependant les surprises que peut rserver l'analyse d'chantillons de
couleur diffrente, mais en ralit de mme structure ptrographique, surtout dans le cas
d'lments de trs petites dimensions, comme c'est le cas des tesselles, dbites partir de
"morceaux choisis" de roches de couleur.
Sur la fabrication du verre dans l'Antiquit on peut consulter, outre l'article "vetro", dans
Y Encklopedia deU'arte antka, classua e orientale, Rome, 1966, d D.B. Harden, et le
Supplment, paru en 1970, d F. Coarelli, deux articles parus dans le JGS, l'un en 1963,
p. 54-67, surtout p.65 (R.J. Charleston, "Glass "cakes" as raw materials and article of
commerce"), l'autre en 1978 p.9-33 (ID., "Glass furnaces through the ages"). D'autre part,
D.B. Harden a consacr rcemment un article de synthse au verre d'poque romaine
("Ancient glass II : Roman", AntJ, 126, 1979, p. 44-77 avec une ample bibliographie p.6777). Enfin, K.T. Erim et Joyce Reynolds, dans leur article "The Aphrodisias copy of
Diocletian's Edict on maximum prices", JRS, 1973, p.99-110, commentent avec
pertinence les lignes consacres, dans cette version de l'Edit, au prix du verre, dont deux
provenances seulement sont cites: Alexandrie et la Jude, qui taient encore les grands
centres exportateurs au temps de Diocltien. A propos du lapis specularis, beaucoup
moins cher que les objets fabriqus, les A. proposent une explication intressante: il
s'agirait de blocs ou de plaques de verre de couleur naturelle la moins chre, qui taient
utiliss ensuite pour fabriquer les vitres sur place, ou pour donner la matire premire des
tesselles de verre qu'utilisaient les mosastes. Dans son article cit supra, R.J. Charleston
(1963, p.65) fait galement allusion au commerce de plaques de verre de couleurs varies
pour servir de matire premire aux mosastes. Enfin, des remarques intressantes sont
33
34.
35.
faites ce sujet par H. Bullinger, dans son article "Die verwendung von Farbigen Glas in
zwei mosaiken des 3 Jh. n. Chr. aus Bad Kreuznach", Actes du Vile Congrs de l'Assoc.
intern, pour l'histoire du verre, Berlin, 1977, p.41-49.
En ce qui concerne l'analyse spectrographique des tesselles de verre, D.B. Harden
remarque par ailleurs qu'elle n'a pas encore t entreprise et il regrette cette lacune.
Sur la fabrication du verre en Espagne on peut voir l'article de J. Lang et J. Price, "Iron
tubes from a Late Roman glassmaking site at Mrida in Spain", Journal of archaeological
science, 1975, 2, p.289-296, dans lequel les A. remarquent le caractre exceptionnel de la
dcouverte de ces tubes souffler le verre, seuls instruments de verriers connus ce jour en
Espagne pour l'poque romaine. Par ailleurs, un four de verrier a t dcouvert dans la
villa de Torre Lauder (Matar) et l'auteur de la publication met l'hypothse que le verre
vitre, dcouvert en abondance dans la villa, tait fabriqu sur place ((/. M. Ribas Bertrn,
La villa romana de la Torre Llauder de Matar, Excavaciones arqueolgicas en Espana,
n 47, 1 963, p. 1 6 et fig. p. 1 2. En dernier lieu, C. Fernandez Castro cite galement cette villa
dans son tude Villas romanas en Espana, Madrid, 1982, p.88 et fig. 70, 80B, elle situe sur
le plan non pas un mais quatre fours conformment aux dcouvertes rcentes sur le site (cf.
M. Ribas Bertrn, N.A.H. Arq. I, 1972, p. 1 18- 180 et fig. 8 p. 130). Enfin, les fouilles de la
villa de Val de Torres de Jarama (Madrid) ont mis au jour un four de verrier de la fin du Ve
s. (cf. L. Caballero et alii, "Enigmas de la ocupacin romana", Revis ta de arqueologia, 22,
1982, p.60. Un atelier de verrier Italica, cf. J.M. Luzn Nogu, La Italica de Adriano,
Seville, 1975, p.63-64. Cf. propos des ateliers de verriers Mrida, M. del Pilar Caldera
de Castro, "Aspectos del vidrio romano en Mrida", Homenaje a Senz de Buruaga,
Madrid, 1982, p. 137-144). D'aprs l'A. les ateliers mritains seraient florissants aux 1er et
Ile s. et connatraient une priode de moindre activit au Ille s. Voir galement l'article de
R. Lequment, "Sondages archologiques Mrida", N.A.H. Arq., 1977, p. 147-163. L'A.
Signale la dcouverte de scories de verre trs abondantes, faisant supposer l'existence d'un
atelier de verriers, dans une couche augustenne, non loin de la maison du mithraeum.
34
JANINE LANCHA
donc moins cher. Il est assez frappant de remarquer que, dans la mosaque, la
couleur la moins reprsente est prcisment celle qui tait la plus facile
obtenir, puisque c'est la couleur naturelle du verre non dcolor, c'est--dire le
bleu-vert clair.
Les tesselles feuille d'or en sandwich, employes ici avec une relative
abondance, n'ont pas pu tre analyses directement. Sur les photographies
prises la dcouverte, on distingue par endroits des traces de ces tesselles, en
particulier dans le nimbe d'Occasus, mais aucun de ces lments n'a pu tre
conserv. Relativement rares dans les mosaques antiques avant l'poque
byzantine, les tesselles feuille d'or ne sont pas pour autant inconnues. On en
trouve Mrida mme dans les bracelets et le collier de Vnus, dans la
mosaque des vendanges de la maison de l'amphithtre (dans Blanco,
Mosaicos n 39, o la mosaque est attribue au Hle s.). Des tesselles de ce
type taient employes galement en Gaule, Vienne, dans la lyre de la
mosaque d'Orphe36; cette mosaque est date par le contexte archologique
de la fin du Ilnd s. Dans une zone gographique plus proche de Mrida, il faut
signaler aussi la rserve de 200 tesselles dores et en verre de diverses couleurs
trouve dans une cachette Volubilis37. Le nombre de tesselles dores dans la
mosaque est de 100 environ, si l'on admet que les dimensions des tesselles
modernes sont sensiblement les mmes que celles des tesselles antiques qu'elles
remplacent.
L'emploi de tesselles de verre feuille d'or n'est donc pas exceptionnel en
soi; ce qui est exceptionnel Mrida, c'est l'emploi important qui en est fait.
L'clat qu'elles donnent la mosaque entre pour une bonne part dans la
lumire trange, quasiment "mystique" pour reprendre une expression de
M. H. Quet, qui claire le pavement. Il est difficile de prciser, enfin, si l'usure
de ces tesselles, qui sont plus fragiles que les autres tant est mince la plaquette
de verre translucide pose sur la feuille d'or, tait dj effective dans la
dernire priode d'utilisation de la pice dans l'Antiquit. La trouvaille de
Volubilis nous prouve, par ailleurs, que, toutes couleurs confondues, les
tesselles de verre taient assez prcieuses pour qu'on les cache en temps de
troubles, comme c'tait le cas pour les monnaies. On peut ainsi apprcier,
comparativement, le relatif investissement financier consenti par le
commanditaire de la mosaque cosmologique; la masse globale exclut
d'emble la possibilit de voir dans ces tesselles de verre du matriau de
remploi.
36.
37.
Dans J. Lancha, Recueil gnral des mosaques de la Gaule, t. III, 2, Vienne, Paris, 198 1,
n 282.
Cf. A. Jodin, "Tesselles de mosaque d'or Volubilis", BAM, VIII, 1968-1972, p.209-214.
35
La gamme de couleurs en tesselles de verre est aussi tendue, sinon plus, que
dans les tesselles de marbre et de calcaire. Si les bleus et les verts dominent, on
trouve aussi des couleurs rares comme le rouge, le jaune, le blanc, le noir et
l'or. Au lieu d'tre employes parcimonieusement pour rehausser un
ornement, un dtail du vtement ou de l'anatomie, elles se trouvent largement
utilises, tant dans les figures que dans les fonds, dans les bordures comme
dans les ornements vgtaux.
Toutefois, l'usage des tesselles de verre polychromes n'a rien d'exceptionnel
en Espagne. Pour se limiter quelques exemples caractristiques, on peut
citer, Mrida, des tesselles bleues, vertes et dores dans la mosaque de
Vnus, dans la maison de l'amphithtre, et dans la mosaque des poissons de
la mme maison (tesselles de couleur bleue, verte, rouge, citrouille, jaune), des
tesselles bleues, vertes, rouges et noires dans la mosaque d'Eros, dans la
maison du mithraeum, dans les ailerons de la tabula ansata de la mosaque de
Seleucus et Anthus (dans Blanco, Mosaicos, n 9). A date tardive, les tesselles
de verre sont visiblement fabriques selon un autre procd, qui leur donne un
aspect opaque et des couleurs plus ples, mais elles continuent d'tre assez
largement employes. Toujours Mrida, on en trouve dans la mosaque des
cochers expose l'Alcazaba (dans Blanco, Mosaicos, n 43B), dans la
mosaque des Victoires conduisant un cocher, dcouverte en 1982 rue Holguin
Mrida, et actuellement expose l'Alcazaba (indite) et dans la mosaque
signe Annius Ponius (dans Blanco, Mosaicos, n 15). On voit donc qu'il s'agit
bien d'une pratique des ateliers mritains, et non d'un apport ponctuel de
mosastes venus d'ailleurs. En dehors de Mrida, et pour se limiter quelques
exemples choisis dessin dans une large fourchette chronologique, on voit
utilises des tesselles de verre dans la mosaque des mois de l'anne trouve
Hellin38, date de la premire moiti du Ille s. par H. Stern, dans la mosaque
de Mduse, de Palencia, expose au Muse Arch. Nat. de Madrid, sous le n
d'Inv. 3618 (cf. T. Ortega y Frias, AEA., Noticiario, XXXVIII, 1965, p.86-95),
dans la mosaque de Vnus d'Italica, date de l'poque svrienne par A. M.a.
Canto39 et dans la mosaque des Muses d'Arrniz, date du IVe ou du Ve s. etc.
Analyse ptrographique
Pour les donnes ptrographiques, nous renvoyons aux analyses et aux
38.
39.
Elle a t publie par H. Stern, "La mosaque de Hellin (Albacete)", M M AI, 1 965, p. 39-59.
Cf. A. M. a. Canto, "El mosaico del nacimiento de Venus de Italica", Habis, 7, 1976, p.293338.
36
JANINE LANCHA
40.
A ce sujet, on peut voir galement les remarques de F. Braemer dans "L'ornementation des
tablissements ruraux en Gaule et dans les regions limitrophes", Caesarodunum, XVII,
1982, p.55 et l'article de C. Balmelle et S. Doussau, "Mosaque l'Ocan de
Maubourguet", Gallia, 1982, p. 154.
37
41.
42.
P. Gros, A. Barbet, Bolsena, les architectures, Rome, 1971, p.322. L'A distingue 19
couleurs selon le code Munsell.
Blanc: 1, Gris: 3 tons (2, 3, 5), Noir: 9, Or: 12, Jaune: 5 tons (10, 20, 3 1,35, 240), Rouge:6
tons (30, 50, 60, 70, 80, 90), Rose : 9 tons (51,81, 100, 101, 105, 1 10, 1 11, 120, 23 1), Bleu : 9
tons(131, 140, 141, 159, 160, 161, 170, 171), Vert: 9 tons (180, 210, 220, 229, 230, 23 1,245,
247, 249), Marron : 4 tons (49, 59, 65, 69). Les teintes et numros sont ceux de la table de
couleurs Caran d'Ache. On remarquera que les analyses ptrographiques comportent la
notation de couleur correspondante dans le code Munsell, dont disposaient nos collgues
catalans. Nous n'avons pu tendre ces rfrences l'ensemble des tesselles de pierre du
pavement, ni aux tesselles de verre.
38
JANINE LANCHA
comptages les zones restaures, et que nous avons tenu compte de l'altration
des couleurs par le feu.
L'information ainsi obtenue a gagn en prcision par rapport la premire
dmarche, mais elle a surtout comport une dimension numrique prcieuse,
impossible obtenir par d'autres moyens. Nous n'avons malheureusement pas
dispos de ces donnes dans les dlais qui nous permettent de les exploiter
dans cette premire partie de l'article; nous les rservons donc pour la
deuxime partie, paratre ultrieurement.
Avant d'aborder l'tude stylistique, nous aimerions attirer l'attention sur
deux points ngligs jusqu'ici, savoir la palographie des inscriptions dans la
mosaque, et l'organisation du fond color sur lequel elles se dtachent.
Toutes les inscriptions sont excutes en tesselles de calcaire blanc; elles
dsignent des personnages divins ou des abstractions personnifies43 dont le
mosaste connaissait les noms en grec44 mais qu'il nomme ici en latin. Il nous a
sembl intressant de comparer la graphie adopte dans la mosaque
cosmologique avec celle d'autres inscriptions sur mosaque en Espagne et au
Portugal, et de prfrence dates, par le contexte archologique ou, dfaut,
par l'analyse stylistique.
Deux remarques prliminaires au sujet de ces inscriptions : tant donn leur
caractre spcifique nous nous trouvons devant des termes grecs traduits en
latin on est en droit de penser que la graphie adopte est celle de l'poque o
a t excute la mosaque. On chappe ainsi au danger relev ajuste titre par
le Pre Mouterde dans les inscriptions musives45, savoir que l'examen des
43.
44
45.
39
lettres n'y fournit pas la date de la mosaque mais celle du modle copi parle
mosaste en mme temps que le sujet figur correspondant. D'autre part, il
faut signaler des restaurations dans certaines d'entre elles, par exemple
Tranquillitas (refaite en entier), Copiae, Pharus; dans ces trois cas, on peut
toutefois utiliser les photographies prises la dcouverte pour avoir une ide
de la graphie d'origine46. Dans neuf autres inscriptions, une trois lettres sont
refaites47. Dans deux cas une restauration antique a remplac une lettre ou un
trait de lettre par des tesselles de la couleur du fond du tableau (B de
NEBVLA, E dans ORIENS et AESTAS). Si l'on se reporte la liste cidessous, o nous avons regroup les diffrentes inscriptions de la mosaque, le
tout tant dessin la mme chelle, on est amen tirer les conclusions
suivantes (fig. 8).
On est d'abord frapp par la souplesse dans la disposition des inscriptions,
et par les lgres variantes dans l'excution d'une mme lettre. Il est clair que
ces lettres n'ont pas t dessines la rgle ni au compas, bien qu'appartenant
la catgorie de l'criture monumentale48; elles ont t dessines par un
"ordinator", en lettres capitales, selon un "ductus" comparable celui du
scribe crivant sur papyrus. Il est vraiment regrettable que l'inventeur n'ait pas
observ le lit de pose de la mosaque lors de la dpose. Il y aurait certainement
distingu le trac prparatoire des lettres, incis la pointe sche ou plus
probablement dessin au pinceau, la peinture rouge, dans la partie
suprieure du nucleus*9.
En tout tat de cause, l'chantillonnage de lettres est presque complet,
seules les lettres D, F, Q, ne sont pas employes dans les inscriptions. Si l'on
tient compte du caractre particulier des inscriptions sur mosaque, cause de
la maniabilit assez rduite du matriau pour tracer l'inscription on remarque
plusieurs traits dans cette criture.
Le mosaste a d'abord excut les lettres, puis le fond, en suivant une ligne
horizontale pas toujours rgulire. Tantt cette ligne s'adapte l'espace rduit
choisi pour l'inscription (NATVRA / NIX / AVTVMNVS / OCCASVS)
46.
47.
48.
49.
40
JANINE LANCHA
Fig. 8. Tableau des inscriptions de la mosaque cosmologique (tat actuel) (A. Almazan del.).
tantt elle suit une ligne lgrement oblique ascendante comparable celle de
l'criture la main (A ESTAS / EVRVS / SAECVLVM) tantt elle suit la
ligne du vtement du personnage (OCEAN VS / NVBS / NOTVS). Autant de
preuves de l'excution du fond aprs celle des personnages. On est sensible
aussi au soin apport l'excution des lettres, visible dans la taille des tesselles
en rectangles oblongs, en paralllpipdes, en triangles, selon le trait de la
lettre former. La dimension des lettres est assez rgulire : 2 cm de hauteur
sauf pour quelques-unes, de 3 cm de haut (P, H, C, E, Z). Les lignes courbes et
arrondies sont soignes. De manire gnrale, les lettres sont lances et
l'espacement entre elles est faible et assez rgulier. On note une seule ligature,
dans A VTVMNVS, le seul mot coup en deux, faute d'espace, et la ligature
n'est pas bien excute. On remarque un autre caractre assez gnral : les
41
bases et les extrmits des lettres sont accentues par une tesselle plus grosse
ou par plusieurs tesselles, sans doute pour accentuer le caractre monumental
de l'criture, et rendre les apices.
Si l'on compare la graphie adopte dans ce pavement avec celle d'autres
mosaques de Mrida, d'Espagne et du Portugal en gnral, on relve d'emble
des diffrences sensibles. A Mrida, cinq mosaques prsentent des
inscriptions en latin50, Italica, deux en latin et une en grec51, Jaen et
Malaga52 une mosaque prsente une inscription en latin, et Hellin, la
mosaque des mois nous donne les noms des mois et des Saisons53. Enfin, la
mosaque d'Ocan rcemment dcouverte Faro (Algarve, Portugal)54 nous
donne la plus longue et la plus intressante des inscriptions sur mosaque
d'poque impriale dcouverte jusqu'ici dans la Pninsule.
Ce rapide tour d'horizon montre que l'essentiel des points de comparaison
disponibles est fourni par des mosaques de la deuxime moiti du Ille s. ou du
IVe s. Sur les caractres du Ile s. et de la premire moiti du Ille s., nous
manquons de donnes l'heure actuelle. Il est clair toutefois que les caractres
de la mosaque cosmologique se diffrencient nettement de ceux des
inscriptions du IVe s. Nous sommes donc amene les attribuer, pour
l'instant, au Ille s. au plus tard.
50.
51.
52.
53.
54.
42
JANINE LANCHA
55.
56.
57.
58.
43
Fig. 9. Dtail de la touffe d'acanthe dans l'angle suprieur gauche (clich de l'A.).
59.
Cf. sur ce point les remarques de W.A. Daszewski, Nea-Paphos II, La mosaque de
Thse, Varsovie, 1977, p. 14 sq. et de F. Baratte, "Remarques sur les restaurations
antiques dans la mosaque", in Table-ronde "Mosaque, dcouverte et restauration",
Paris, 1979, Bull. AIEMA, 8, 1980, p.81-85.
44
JANINE LANCHA
60.
61.
62.
45
(d'aprs E. Alfldi,
A ion, fig. 4)
1- Bleu cobalt
2- Bleu turquoise
3- Bleu Gris
4- Bleu lavande
5- Gris
6- Gris clair
7- Marron fonc
8- Vert clair
9- Vert malachite
47
48
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63.
64.
65.
On en connat de nombreux exemples, depuis les mosaques de galets de Pella (cf. sur ce
point, en dernier lieu, l'tude de D. Salzmann, Untersuchungen zu den antiken
Kieselmosaiken, Berlin, 1982, n 36, 37, 38 Ertrie, 64 et 65 Corinthe, 77, 78, 87
Olynthe, 96, 98, 101, 103, 104 Pella, 107auPire, 117, 117, 118Sicyone, 112, 114
Rhodes) jusqu' celle du rapt de Ganymde Morgantina (Sicile) et celles de Dlos (cf.
Ph. Bruneau, Exploration archologique de Dlos, Les mosaques, Paris, 1972, n 69, 169,
279, 293, 328). Sous l'Empire, il n'y a plus que des exemples sporadiques de fond uniforme
color, dans 4 provinces orientales et occidentales, en Syrie (Antioche, House of the red
pavement), pice 1, dans D. Levi, o.l, pi. XI II) en Tripolitaine ( Sillin, prs de Leptis
Magna, dans une mosaque fond rouge, avec scnes de bestiaires et d'acrobates,
prsente pour la premire fois par M. Mahjoub, Directeur du Muse de Leptis Magna, au
Ille Colloque international de l'AIEM A, Ravenne, 1979, en Gaule ( Lyon, Recueil, II, 1
n 48, Autun, Recueil, II,2n 233, Sens, Recueil, II, 3 n 418, Ouzour-sur-Trze,
Recueil, II, 3 n 468, Vienne, Recueil, III, 2 n 331 et 349. Dans tous ces exemples, il
s'agit du fond de tableaux centraux de type "emblema", l'exception du n 331 Vienne.
En Germanie, le tableau central de la mosaque du char du Soleil et des signes du Zodiaque
Munster-Sarmsheim (dans K. Parlasca, Die rmischen Mosaiken in Deutschland,
Mayence, 1958, p. 84-85 et p. 123). Ces diffrents pavements sont attribus au Ile et au Ille
s.
Ph. Bruneau, o.l., n 168 pi. h.t. en couleurs.
Cf. S. Charitonidis, L. Kahil et R. Ginouvs, Les mosaques de la maison du Mnandre
Mytilne, Berne, 1970, p.48 et pl.6-2.
49
66.
67.
68.
69.
Dans R. Bianchi Bandinelli, Rome, la fin de l'art antique, Paris, 1970, p.232etfig. 254. Cf.
G. Ch. Picard, art. cit, p. 124.
Dans J. Balty, Mosaques de Syrie, Bruxelles, 1977, n 9, p. 28.
Sur ce point, voir, en dernier lieu, M. H. Quel, p.23 et pi. IX.
Clich n 230-D des Archives photographiques du Service des Antiquits de Libye. Nous
remercions la Direction des Antiquit libyennes pour la photographie aimablement mise
notre disposition.
50
JANINE LANCHA
Fig. 1 1 . Peinture romaine de Libye (clich n 230-D des Archives de la Direction des Antiquits
libyennes) (dessin).
51
70.
71.
Cf. P.G.P. Meyboom, "I mosaici pompeiani con figure di pesci", MNIR, XXXIX, 1977,
p.49-93.
Mosaque d'Oceanus et Thtys, provenant d'Alexandrette (Iskenderun actuel) et expose
au Muse d'Antioche, mentionne dans le Short guide of Hatay Museum, Antakya, 1964,
p. 8 n 8, et dans Sheyl Keskil, Hatay Mzesi Rehberi, Ankara, 1964, p.322, n d'Inv.
9095, n 8.
Mosaque d'Arthuse, provenant galement d'Alexandrette, et expose au Muse
d'Antioche, mentionne dans le Short guide..., p.8, n 6, et dans Siiheyl Keskil, Hatay...,
n d'Inv. 9096, n 6. Les deux mosaques figurent galement dans l'ouvrage du Lt. Colonel
P. Jacquot, Antioche, centre de tourisme, I, Antioche, 1931. Dans les guides turcs, ces
deux mosaques sont attribues au Ve s. sans critre archologique prcis. En fait, comme
nous le signale trs aimablement Madame J. Balty laquelle nous adressons ici nos
remerciements pour ses prcieux renseignements bibliographiques ces dates ne
reposent sur aucune donne et les mosaques semblent pouvoir tre lgitimement
attribues au Ille s. Mme. J. Balty fait par ailleurs allusion ces deux pavements dans son
article "La mosaque antique au Proche-Orient I", A.N.R. W., 1981, 12, 2, p.408, n.393.
52
JANINE LANCHA
Dans ces diffrents exemples, on note le rle important jou par la couleur,
de manire indpendante, sans le support du dessin. Le registre mdian, de
couleur gris-clair dans la majeure partie conserve, contribue largement
loigner du spectateur les figures de la moiti suprieure du tableau72,
lesquelles se dtachent sur un fond bleu turquoise et vert n'ayant pas la
fonction de symboliser la vote cleste ni l'ther.
Pour nous rsumer, les donnes archologiques encore disponibles pour
dater cette mosaque le rapport entre la mosaque et les diffrentes peintures
ayant orn la pice sont d'un faible secours : tout-au-plus nous permettentelles de conclure que la mosaque a servi pendant une longue priode. L'tude
technique que nous avons entreprise en grande partie pour essayer de prciser
la date du pavement a apport, en revanche, des donnes prcieuses. En effet,
en l'absence d'un dossier archologique complet tabli lors de la fouille, seules
les donnes stylistiques avaient t utilises pour dater la mosaque de la
priode antonine73. De son ct, M. H. Quet distingue entre la date du rfrent
culturel de la mosaque, qu'elle fixe l'poque antonine, et celle de la
mosaque elle-mme, qu'elle laisse en suspens74, tout en exprimant la
probabilit d'une datation antonine (M. H. Quet, p. 167). J. Arc vient de
proposer d'y voir une uvre commandite par Vettius Agorius Praetextalus,
consularis Lusitaniae sous l'empereur Julien75. Or, les analyses de tesselles de
verre ont montr la possibilit de choisir entre ces deux dates, surtout si on les
associe l'usure gnrale des tesselles de verre que nous avons constate,
preuve d'une utilisation assez longue du pavement.
D'autre part, la palographie des inscriptions permet de situer les caractres
choisis au Ille s. au plus tard.
Il faut donc exclure la possibilit d'une datation au I Ve s. Il est plus difficile,
en revanche, de prciser la fourchette chronologique de 150 ans environ (138300 ap. J.C.) pendant lesquels la mosaque peut avoir t excute. Les
72.
73.
74.
75.
On est tent d'voquer ce sujet les crits thoriques des peintres modernes qui ont le
mieux explicit le rle indpendant de la couleur par rapport la ligne, par exemple H.
Matisse, Ecrits et Propos sur l'art, Paris, 1972, p. 197-207.
A la suite d'E. Garcia Sandoval, qui proposait une datation de la priode antonine
appuye sur des critres archologiques peu nombreux, et des critres stylistiques A.
Blanco et E. Alfldi ont maintenu cette datation {cf. Blanco, p. 173 et Blanco, Emerita,
p. 184; E. Alfldi, Aion, p. 34). Dans A. Canto, o.L, p.334 n 163, une datation svrienne
est avance comme hypothse, par suite d'un rapprochement avec la mosaque de la
naissance de Vnus Italica.
M. H. Quet, p.225 et s.
J. Arc a rcemment avanc cette hypothse, la suite d'une analyse historique du I Ve s.,
dans "Mrida tardorromana", Homenaje a J. Senz de Buruaga, Madrid, 1982, p.221.
53
Je ne saurais trop remercier, pour leur aide gnreuse, les diffrentes personnes qui, en Espagne
et en France, ont bien voulu, avec moi, s'intresser la mosaque de Mrida et faire de la
coopration franco-espagnole une ralit vivante :
M.J. Morencos Tevar, Directeur de l'I.G.N. espagnol, MM. D. Clavo et L. Sacristn
Maria, respectivement Directeur et Sous-Directeur du service de photogrammtrie l'I.G.N.,
MM. F.J. Garcia Lzaro, A. Llanos Vina, V. Pena Pita, ingnieurs topographes l'I.G.N., M. 1.
Guisado Ruiz, photographe du service de photogrammtrie.
Ma reconnaissance la plus sincre va ensuite M. D. Ozanam, Directeur de la Casa de
Velzquez, qui a gnreusement cr les conditions ncessaires l'excution du dessin de la
mosaque, publi h.t. Je dois des remerciements tout particuliers M. A. Almazn, dessinateur
la Sous-Direction d'architecture du ministre de la Culture, pour avoir ralis ce dessin avec le
soin et le talent que chacun peut apprcier.
Je voudrais dire aussi un chaleureux merci mes collgues espagnols et franais: M. M. Mayer,
professeur l'U niversit Autonome de Barcelone et A. Alvarez, professeur de gologie la mme
universit, pour leur analyse des calcaires et marbres de la mosaque.
M. M. Lpez- Vzquez, archologue Madrid, pour son analyse des tesselles de verre.
Mais comment oublier les travaux et les jours mritains, rendus possibles et agrables par M.
J.M. Alvarez Sanz de Buruaga, Directeur du muse de la "Rome hispanique" et par son fils, M.
J.M. Alvarez Martinez? A tous deux va ma reconnaissance la plus sincre pour leur accueil
toujours chaleureux.
54
JANINE LANCHA
55
56
JANINE LANCHA
las escalas de 1:5 y 1:10. Lo ideal habria sido efectuar el trabajo con un solo
fotograma.
Entre las cmaras de que dispone el Instituto Geogrfico, la mas idnea
para este trabajo es la UMK 10/ 1318 de Zeiss-Jenazo, de focal nominal 100
mm y formato de plaa 13x18 cm. Esta cmara esta prevista para utilizarse
sobre un soporte que permite orientarla en cualquier direccin horizontal y
con una inclinacion del eje ptico variable de 15 hacia abajo hasta 90 hacia
arriba, pero no permite fotografias de eje vertical dirigidas hacia abajo. Fu
preciso construir un soporte de madera provisto de un orificio y de tornillos
nivelantes para poder hacer este tipo de fotografias. Sumadas las alturas del
soporte y de la cmara dan unos 30 cm. La altura del objetivo era, pues, de
unos 2,20 m. Como la distancia focal de la cmara es de unos 100 mm, la escala
aproximada de las fotografias sria de
p _ f 100 _ 1
H
2200
22
El formato util de cada fotograma es de unos 11x16 cm, que a la citada
escala representan en el terreno
1 1 x 22 = 242 cm = 2,42 m.
16 x 22 = 352 cm = 3,52 m.
En consecuencia, se precisaban cuatro fotogramas para el recubrimiento
del mosaico.
La cmara va dotada de un mecanismo de disparo elctrico que, a la vez,
acciona la iluminacin de los datos de distancia principal y punto principal en
cada fotografia; los contactos para la alimentation de dicho dispositivo son
las uniones de la cmara con su soporte, y como la cmara iba a utilizarse
fuera del mismo fu necesario preparar unos cables de prolongacin provistos
de terminales que encajasen perfectamente en las citadas uniones (fig. 5).
Para colocar el conjunto de cmara y soporte de madera en disposicin de
toma de fotografias se dispusieron dos tablones apoyados en estructuras
metlicas, uno a cada lado del mosaico y, sobre ellos, otros dos tablones
situados transversalmente encima de los cuales se colocaba el soporte. Los
tablones transversales podian desplazarse sobre los longitudinales, y la
cmara sobre los tablones transversales; de este modo, cada fotografia podia
centrarse sobre el punto del mosaico que se deseara con la ayuda de una
plomada. La verticalidad del eje de toma se conseguia horizontalizando el
soporte, por medio de sus tornillos nivelantes. No era necesaria una
horizontalidad rigurosa, toda vez que la fotografia habia de pasar por un
57
proceso de rectificacin. Para tal proceso son necesarios puntos de apoyo, con
un minimo de trs por fotografia, con un total de nueve puntos, que se
replantearon con anterioridad a las tomas fotogrficas y se senalizaron
mediante cruces de cinta adhesiva de 0,5 mm de ancho, de color naranja
dispuestas sobre cuadradillos blancos de 1 cm. de lado, igualmente adhesivos
y que se situaban pegados al suelo. En conjunto, estas senales permitian una
identificacin sin ambigedades de cada punto en las fotografias a la par que
una determinacin topogrfica prcisa. A los puntos se les di una disposicin
rectangular, marcndose los ngulos entre sus alineaciones con un teodolito
Wild T-l A y midindose las distancias con una cinta metlica contrastada; el
teodolito sirvi adems para comprobar la planeidad del mosaico: los
desniveles de los puntos comprobados con respecto a un piano medio no
superan el centimetro. De modo que no hay inconveniente alguno en
considerar piano al mosaico a los efectos de su levantamiento planimtrico. El
error en la posicin de un punto de apoyo puede estimarse en =/ 1 mm respecto
al sistema cartesiano definido por las alineaciones entre los propios puntos.
(g- 6).
La edificacin en que se encuentra el mosaico tiene gran numro de
aberturas, y su puerta no es maciza, sino de rejilla. En el mes de julio, en que se
realizaron los trabajos, resultaba prcticamente imposible impedir de modo
eficaz la entrada de luz solar en el recinto del mosaico. La mezcla de luz solar y
luz artificial se habria traducido en desvios cromticos de las diapositivas de
color, completamente inadmisibles dada la finalidad de las mismas. Por otra
parte, la iluminacin solar no era lo suficientemente uniforme como para
utilizarla en diapositivas equilibradas para luz de dia prescindiendo de la luz
artificial. Para evitar todos estos inconvenientes, se opt por trabajar de
noche.
Para las operaciones de rectificacin de las fotografias en bianco y negro,
con las que se habia de obtener el piano del mosaico, se utilize el instrumento
rectificador SEG V de Zeiss. Este instrumento esta dotado de un dispositivo
electrnico que rgula automticamente el mantenimiento de la condicin
perspectiva y garantiza la posicin correcta del punto principal con respecto al
eje ptico del objetivo sin necesidad de variar manualmente la posicin del
clich, con lo cual las operaciones de ajuste quedan notoriamente
simplificadas.
El fotopiano se realize en las escalas de 1/5 y 1/ 10. Los nueve puntos de
apoyo se situaron por sus coordenadas sobre sendas hojas de polister
indformable a las citadas escalas, ajustndose cada una de las cuatro
fotografias que componian la cobertura del mosaico sobre sus correspondientes cuatro puntos. Se analizaron cuatro versiones fotogrficas, dos a cada
escala, en diapositiva y papel; los materiales fotogrficos empleados fueron:
58
JANINE LANCHA
Pelicula Dupont de alto contraste para las diapositivas a escala 1/5, pelicula
Valcalith, tambin de alto contraste, para las diapositivas a escala 1/10 y
papel Kodak TP 5 RC para las versiones en papel. Todos los materiales
empleados son de soporte dimensionalmente estable, de manera que en
cualquier momento pueden efectuarse mediciones sobre los mismos. Junto
con los fotoplanos se entreg la hoja con los puntos de apoyo, para que sobre
ella pudiera calcarse un dibujo de linea sin problemas de ajuste.
59
1,43
0,60
1,75
0,020
0,043
Conclusiones cronolgicas:
En base a lo expuesto mas arriba observamos que las concentraciones de los
xidos encajan en los parmetros de desviacin estndard propuestos por el
Dr. Sayre, salvo en el caso del MnO del n 2 en que es sensiblemente superior.
Esta cifra no dj de ser lgica ya que corresponde a una concentration mas
fuerte del MnO utilizada como colorante para conseguir el tono azul que
caracteriza la pieza.
De las muestras analizadas solo nos sirve para apuntar una cronologia la n
1 en que observamos que la concentracin de Sb2O5 prsenta el valor mximo,
segn los parmetros del Dr. Sayre, es decir se utilize este xido como
dcolorante, por lo tanto se fabric antes del siglo IV d.C. Podemos matizar
un poco mas esta cronologia apuntando el hecho de que la concentracin de
MnO prsenta un valor muy bajo, lo que indica que el vidrio se fabric en un
momento de auge del Sb2O5; nos inclinamos, aunque con ciertas rservas, a
fechar el momento de la fabricacin del vidrio en torno a los anos centrales del
siglo III d.C.
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1.
2.
3.
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E.V. Sayre, R.W. Smith, Science 133, 1.824-26, 1.962; R.W. Smith "Estudio analitico del
vidrio antiguo", Ciencia en arqueologia, p. 643-644.
R.W. Smith, o.L, p.645.
Segn el Cdigo de colores de H. Kuppers, Allas de los colores, Madrid, 1979.
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JANINE LANCHA
Materiales
El estudio microscpico de los materiales lapideos ha permitido establecer
el origen local de todos ellos. Agrupados desde un punto de vista petrologico
dan origen a varios grupos:
1. MARMOL
Almadn de la Plata
Para su identificacin se han utilizado las muestras Ped-12 y Cov-3 de nuestra
coleccin.
a) Mrmol tipo Ped-12
Grano medio con zonas de grano mucho mas pequeno; es muy clara la
diferencia entre ambos tamanos de grano. Abundantes lineas de
exfoliacin y maclas.
Muestras 451 (Nubs) y 425 (Cenefa).
Ambas son de color pardo amarillento plido (10 YR 6/2).
b) Mrmol tipo Cov-3
Grano uniforme medio con bordes ameboides. Abundan las maclas sobre
las lineas de exfoliacin. Cuarzo algo abundante. Granos pequenos y
diseminados de piritas y magnetitas. Calcita microgranuda entre los
granos de mayor tamano. Algunas laminillas de mica.
Muestra 452 (fig. 12,a) (borde debajo de Pontus)
Color pardo amarillento oscuro (10 YR 4/2).
2.
CALIZAS
Micritas
Calizas de grano muy fino, mas o menos recristalizado. Matriz homognea sin
restos de sedimentacin. Oxidos de hierro. Granos de cuarzo autigeno.
Estilolitos rellenos de minrales de hierro. Algunos grandes cristales de calcita
recristalizada.
Muestra 416 (Caballo de Occasus) de color gris amarillento (5 Y 7/2).
Muestras 426 (Cenefa) y 432 (Pierna de Pontus) (fig. 12,b) de color pardo
amarillento oscuro (10 YR 4/2).
Microesparita margosa
Caliza micritica con abundantes zonas con calcita esparitica (recristalizada en
grandes plaas). La matriz micritica se halla impregnada de minrales
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JANINE LANCHA
Cakareniias ooliticas
Calizas mas o menos clsticas, que contienen fragmentos orgnicos, trozos
pequenos de rocas carbonatadas antiguas y oolitos. Matriz de calcita micritica
impregnada de minrales de arcilla. Granos de cuarzo autigeno desarrollado
en las cavidades de la roca.
Muestras 421 (cenefa), 422 (cenefa), 430 (estandarte de Navigia), 433 (Aeslas)
y 455 (borde), color pardo amarillento plido (10 YR 6/2).
Muestra 43 1 (brazo de Pontus) de color pardo amarillento medio (10 YR 5/4).
La muestra 422 prsenta abundancia de fsiles y oolitos no redondeados de
tamano muy diverse
Calizas dolomilicas
Calizas con abundantes puntos de dolomitizacin. El todavia imperfecto
desarrollo de los cristales e dolomita da un aspecto difuminado a la roca vista
al microscopio. Cuarzo autigeno. Abundante grafito y restos de materia
orgnica. Oxidos de hierro.
Muestras 420 {Mons) y 457 (acanto), color pardo grisceo (5 YR 3/2).
Caliza ankeritica
Caliza fuertemente impregnada de oxidos de hierro, que han reaccionado con
la calcita de la matriz y ha dado lugar a granos de ankerita/siderita,
recristalizada a tamano mediano o grande. Abundantes granos de magnetita y
pirita.
Muestra 424 (cenefa) de color pardo amarillento plido (10 YR 6/2).
Brecha calcrea
Brecha con clastos formados por rocas calcreas antiguas de granulaciones
distintas, rodeados por una matriz de calcita finamente granuda e impregnada
de minrales de arcilla. Estilolitos y fracturas rellenas de oxidos de hierro.
Algunos granos de cuarzo autigeno.
Muestra 419 (fig. 12,e) {Mons) de color pardo medio (5 YR 3/4).
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CUARCITAS
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Fig. I2,b. Echantillon 432 .NC .60 x. Micrite stylolithe remplie d'oxydes de fer.
Fig. 12,c Echantillon 437. NC .60 x. Ostracodes (de forme arrondie) dans une matrice
micritique avec inclusion de minraux argileux.
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autour
Fig. 12,d.-Echantillon
d'un noyau. Matrice
438. calcaire
NC JOCx/Oolithes
trs transparente.
trs grossis, disposs en couches concentriques
VbonrfH
Abondance de minraux argileux.
trs
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JANINE LANCHA
Fig. 12,f. Echantillon 444. NC. 60 x. Quartzite forme de grains trs anguleux, de taille
moyenne.