Guide Incubation Francais 057015400 0945 07012015
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Incubation
SOMMAIRE
LUF COUVER
4
5
8
De lovulation loviposition
Pr-incubation (PRESI)
Consquences physico-chimiques du stockage
Conditions de stockage
Recommandations
Effets du stockage sur les temps dincubation
INCUBATION
Le prchauffage
Temprature dincubation
Humidit dincubation
Le retournement
Le CO2
Taux de remplissage des machines
Dsinfection au cours de lincubation
Paramtres dambiance des salles dincubation
TRANSFERT
Paramtres dambiance de la salle de transfert
CLOSION
Temprature dclosion
Humidit dclosion
Le CO2
La fentre dclosion
La dure totale dincubation
Dsinfection au cours de lclosion
Paramtres dambiance des salles dclosion
QUALIT DU POUSSIN
La longueur du poussin
Le Pasgar Score
12
12
14
15
18
21
21
23
23
24
33
35
37
39
40
40
41
41
42
42
43
43
44
45
46
46
47
47
48
51
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
57
NOTES
61
Note : Les donnes de performances fournies dans ce document ont t tablies partir de notre
exprience et des rsultats obtenus de nos propres animaux dexprimentation et des animaux de notre
clientle. Les donnes de ce document ne sauraient en aucun cas garantir lobtention des mmes
performances dans des conditions de nutrition, de densit ou denvironnement physique ou biologique
diffrentes. En particulier (mais sans limitation de ce qui prcde), nous ne donnons aucune garantie
dadquation au but, la performance, lusage, la nature ou la qualit des animaux. Hubbard ne fait
aucune dclaration quant au caractre prcis ou complet des informations contenues dans ce document.
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
La qualit du poussin dun jour dpend en grande partie de celle de luf couver. Il convient donc
de sassurer que, pendant toutes les tapes de llevage des reproductrices, tous les efforts
ncessaires sont mis en place pour garantir une qualit optimale des ufs.
La qualit sanitaire dun uf est le reflet du statut sanitaire du troupeau dont il provient et de son
environnement immdiat une fois quil est pondu. Il convient donc de sassurer que les ufs
couver sont issus de lots :
Devra provenir dune source sre et sera, de prfrence, dsinfecte ds son arrive en zone
de stockage.
Sera stocke dans un endroit sec, labri des rayons solaires et de la pluie, et bien ventil.
Sera protge de toute source possible de contamination (oiseaux sauvages, rongeurs, etc.).
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
Devront tre protgs des souillures par la mise en place dun systme djection des poules, la
nuit.
Devront tre lavs et dsinfects rgulirement (y compris le tapis collecteur).
Remplacer les tapis ds usure anormale.
Coquille lisse
Coquille poreuse
Photos tires de la prsentation du Dr. Eric Guinebert : De luf au poussin : miracle ?, ITAVI, Rennes, SPACE 2004.
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
X*1,4 cm
X cm
uf idal
Les ufs qui ne correspondent pas aux critres ci-dessus, ne devraient pas tre considrs comme
ufs couver :
Coquille ple
uf petit
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
uf allong
Problmes de calcification
uf perfor
uf dforme
uf micro-fl
uf souill
uf rond
uf tch
uf rid
Si, pour des impratifs conomiques, ils sont mis en incubation, ils devront tre identifis, chargs
et clos la fin dans des machines spares ou, dfaut, au bas de celles-ci.
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
DSINFECTION DES UFS
Mme si toutes les prcautions ont t prises pour produire des ufs couver dune qualit
sanitaire optimale, les risques de contamination persistent. Ils sont particulirement importants
lors de la formation de la chambre air.
La chambre air dbute sa formation ds que luf est pondu : le refroidissement progressif de
luf entrane la contraction de ses constituants (en particulier de lalbumen et des pores situs sur
le petit bout), ce qui son tour gnre un phnomne de succion. Lair extrieur est ainsi introduit
dans luf et pig entre les deux membranes coquillres.
Si lair devant pntrer luf est contamin (parce que lenvironnement est trop poussireux par
exemple), ou a d traverser une zone contamine (souillures, copeaux ou paille colls la surface
de la coquille), bactries et champignons se retrouveront introduits dans luf. Ils resteront le plus
souvent pigs au niveau de la membrane coquillre externe.
Alors que cette contamination est peu ou pas dtectable lors des tests de surface de coquille, elle
est une des plus dangereuses car elle se rpand trs facilement parmi les poussins au moment de
lclosion.
La dsinfection des ufs, alors quils sont encore chauds, est donc un des meilleurs moyens pour
prvenir la pntration de bactries ou champignons dans luf. Toute dsinfection ultrieure,
aussi efficace soit-elle sur la surface de la coquille, aura peu deffets sur les contaminants ayant
dj pntr luf.
Lorsque luf est pondu, sa temprature est proche de celle de la poule (sans doute lgrement
infrieure) et une priode de 4 6 heures (en fonction de la temprature externe) est souvent
ncessaire pour que luf atteigne la temprature dambiance. Cest pendant cette priode que se
forme la chambre air et cest donc pendant cette mme priode que les ufs doivent tre
dsinfects.
Ceci met en vidence limportance de la frquence des ramassages : alors que des ramassages
frquents (4 5 fois par jour) favorisent les dsinfections pendant que la chambre air est encore
en cours de formation, des ramassages plus espacs dans le temps limiteront leur efficacit.
Mais les bonnes pratiques de ramassage et de dsinfection ne constituent pas elles seules une
garantie de qualit sanitaire des ufs : la qualit de la coquille joue un rle prpondrant dans la
prvention des contaminations et il est donc essentiel de tout mettre en uvre pour quelle soit
optimale.
Plusieurs tudes ont montr que le temps dexposition aux bactries jouait un rle moins important
que lpaisseur de la coquille dans la prvention des contaminations. Il a ainsi t tabli quun
poids spcifique de luf, suprieur 1,080 tait souhaitable.
Qualit de la coquille et pntration bactrienne
Poids
spcifique de
luf
Qualit de la
coquille
1,070
1,080
1,090
Mauvaise
Moyenne
Bonne
% de
pntration
aprs 30
minutes
34
18
11
% de
pntration
aprs 60
minutes
41
25
16
% de
pntration
aprs 24
heures
54
27
21
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
Quelle que soit la mthode choisie, la dsinfection ne pourra tre considre comme efficace que si
elle est ralise sur une surface propre. Rares sont en effet les dsinfectants qui agissent
convenablement sur de la matire organique ou les poussires.
On se limitera ici citer les principales mthodes de dsinfection :
Pulvrisation :
Lemploi de dsinfectants en pulvrisation est une mthode efficace pour limiter les risques de
contaminations bactriennes. Elle est particulirement utile lorsque les ufs sont directement
ramasss sur plateaux dincubation et quil est donc possible de pulvriser un dsinfectant sur la
pointe arrondie des ufs, immdiatement aprs leur ramassage.
Les dsinfectants les plus employs sont ceux base dammonium quaternaire, de phnols, de
peroxyde dhydrogne, diode ou de glutaraldhyde. De par leur composition, certains dentre eux
peuvent colmater les pores, rduire les pertes en eau pendant lincubation et entraner des chutes
dclosion. Se renseigner auprs du fabricant.
Pour une efficacit maximale, on veillera ce que la temprature de la solution soit comprise entre
38 et 48C. La pulvrisation se ralisera dans un local exempt de poussires.
Fumigation :
Cest la mthode la plus rpandue. Elle est particulirement efficace dans la lutte contre les
contaminations de surface de la coquille. Cependant, les gaz qui rsultent de la calfaction des
produits ou solutions employs diffusent mal travers les pores et il est donc essentiel que la
fumigation ait lieu alors que la chambre air est encore en cours de formation.
Nombreux sont les produits qui peuvent tre employs pour la fumigation. Les plus rpandus et
leurs dosages sont :
Se conformer dans tous les cas la lgislation locale, qui peut restreindre voire interdire
lusage du formol.
Lemploi du formol et du permanganate de potassium requiert des prcautions particulires : on
utilisera un rcipient mtallique bords vass, rsistant la chaleur. Le formol sera toujours
rajout au permanganate de potassium, jamais linverse, et les oprateurs devront obligatoirement
porter un masque intgral.
Laction germicide du formol est maximale lorsque la temprature ambiante est comprise entre 24
et 35C et en prsence dune hygromtrie leve (85-90%). Le temps de contact sera de 20
minutes et les gaz de para-formaldhyde devront tre par la suite soit extraits rapidement, soit
neutraliss avec de lammoniac (prvoir un volume gal la moiti de celui de formol utilis
pendant 10 15 minutes).
GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
UV-C :
Il sagit l dune mthode largement employe pour la dsinfection de leau, voire de certaines
ambiances, mais qui reste encore peu rpandue dans la dsinfection des ufs couver.
Ceci est peut-tre li au fait que la mthodologie est encore mal dfinie (les temps dexposition
prconiss, sans prjudice pour lembryon, varient de 40 secondes 5 minutes) et quil est difficile
dimaginer quon puisse exposer aux UV-C tous les cts de tous les ufs en salle de fumigation,
mme si les ufs sont directement ramasss sur plateaux dincubation.
Seul un systme de ramassage et mise sur plateau automatique avec, au pralable, passage par
un caisson de dsinfection o les ufs tournent sur eux-mmes, peut permettre une action
optimale des UV-C.
Toujours est-il quils ont une action efficace contre les bactries et champignons pigs au niveau
des membranes coquillres, quils traversent la coquille mais ont du mal traverser les poussires.
Seuls les UV-C (250-275 nm) ont une action bactricide.
Une attention particulire devra tre porte la protection des yeux, une exposition prolonge aux
UV-C pouvant endommager la rtine.
Ozone :
Lozone est souvent employ dans la dsinfection de leau et, en industrie alimentaire, dans la
conservation des aliments.
Il a un poids molculaire proche de celui de loxygne ou du dioxyde de carbone et peut donc bien
diffuser par les pores de la coquille. Cette caractristique lui confre une action bactricide certaine
au niveau des membranes coquillres mais il reste trs instable et dangereux tant pour loprateur
que pour lembryon.
Lozone est toxique, corrosif et comburant et son utilisation doit rpondre des normes trs
strictes de scurit. hautes doses (3%) il a un effet nfaste sur les taux dclosion. des doses
100 fois infrieures, il garde un effet ngatif sur le dveloppement embryonnaire tout en ayant une
activit bactricide limite.
Certains chercheurs vont mme jusqu dconseiller lozone comme alternative au formol.
La mthode dutilisation est encore mal connue mais on sait que lozone a tendance se dissocier
naturellement en dioxygne, quil traverse les parois des cellules et sattaque, par oxydation,
tous ses constituants.
Son activit bactricide et virucide est avre mais ni les temps de contact ni les conditions
dambiance requises nont t arrts.
Lavage :
Cest sans doute lune des meilleures mthodes mais galement lune des plus onreuses. Les
laveuses automatiques, places le plus souvent juste aprs la mise sur plateaux dincubation,
emploient des buses haute pression qui pulvrisent du dsinfectant autour de luf une
temprature de 40-50C.
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GUIDE INCUBATION
LUF COUVER
La plupart des ufs, y compris les sales ou pondus au sol, peuvent tre rcuprs par cette
mthode. Une attention particulire devra nanmoins tre porte sur le choix du dsinfectant :
certains dentre eux ont tendance en effet ragir avec la cuticule et perdre ainsi de leur efficacit.
Dautres, de par leur composition, ont tendance colmater les pores et pnaliser en consquence
les changes gazeux. Se renseigner auprs du fabricant.
Pour une efficacit optimale, on veillera ce que la concentration de lagent actif soit constante
tout au long de lopration (renouvellement rgulier de la solution dsinfectante).
Essuyer, poncer et polir :
Nombreux sont les leveurs qui ont tendance retirer de la surface de la coquille les restes de
copeaux, paille ou djections qui pourraient sy trouver. Tant quelle nest pas utilise
exagrment, cette technique peut constituer une bonne mthode de nettoyage.
Quand un uf a besoin d1 ou 2 coups de chiffon (tissu) pour tre nettoy, il peut alors tre
considr comme un uf couver. Quand, au contraire, plus de 2 coups de chiffon (tissu) sont
ncessaires pour enlever les salets, luf ne devrait plus tre considr comme uf couver.
Puisquils entranent souvent la destruction de la cuticule, et mme parfois dune partie de la
coquille, lemploi de la laine de verre, de la laine de roche ou mme le polissage ne sont pas
recommands.
11
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Bien des choses ont t dites sur un retour aux conditions naturelles dincubation depuis que le
chargement unique a trouv un nouvel lan. Malheureusement, on connat encore assez mal tous
les mcanismes qui rgissent la survie des embryons lorsque les ufs sont stocks.
Or, le stockage, lorsquil dpasse les 7-8 jours, a un effet certain sur les taux dclosion, la qualit
des poussins et mme leur croissance ultrieure.
DE LOVULATION LOVIPOSITION
Luf est fertilis dans linfundibulum, peu de temps aprs lovulation. Les premiers clivages du
zygote dbutent environ 5 heures aprs la fcondation, au moment o il atteint lutrus. Ils
continuent pendant encore environ 11 heures.
Les clivages rpondent un modle extrmement variable chez lembryon mais ils dbutent
toujours par la formation dun sillon dans la zone centrale du germe. Les 5 ou 6 premires divisions
cellulaires suivent verticalement ce sillon. La partie infrieure de celui-ci stend par la suite
latralement sparant ainsi les cellules centrales du germe du jaune. Cest le tout dbut de la
formation de la cavit subgerminale.
Le rythme des divisions mitotiques est extrmement lev durant cette priode : elles alternent
des phases verticales et horizontales. Aprs environ 11 heures de clivage, le disque cytoplasmique
au sommet du jaune se transforme en un disque opaque denviron 5 ou 6 cellules de profondeur
(Khaner O., 1993). Cest le stade VI de la classification dEyal-Giladi H. et Kochav S. (1976) :
Vue suprieure (11) et infrieure (12) du stade VI du dveloppement embryonnaire. La totalit de la masse cytoplasmique du
disque germinal a cliv, les cellules sont trs petites et forment une surface dpaisseur homogne. Cest ce stade-ci que le
germe peut lgitimement tre appel blastoderme (Eyal-Giladi H. et Kochav S., 1976).
La formation de laire pellucide (area pellucida) dbute au stade VII, environ 12-14 heures aprs
que luf ait pntr lutrus. Elle se traduit par la migration progressive dun certain nombre de
cellules faisant face la cavit subgerminale, vers le fond de celle-ci. partir de ce moment, le
diamtre du germe augmente rgulirement.
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GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Vue suprieure (13) et infrieure (14) du stade VII du dveloppement embryonnaire. Alors que la partie suprieure reste
intacte, la partie infrieure subi une perte cellulaire. Cest le dbut de la formation de laire pellucide (a.p.) (Eyal-Giladi H. et
Kochav S., 1976).
Vue suprieure (19) et infrieure (20) du stade X du dveloppement embryonnaire. Sur la partie infrieure apparaissent des
groupes cellulaires isols (isolated cell aggregates, i.ag.), plus nombreux dans la partie postrieure du blastoderme. Une
ceinture transparente (transparent belt, t.b.), spare les groupes cellulaires de laire opaque (a.o.) (Eyal-Giladi H. et Kochav
S., 1976).
13
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Cest gnralement au stade X du dveloppement embryonnaire que luf est pondu : lembryon
contient de 40 000 60 000 cellules, son diamtre varie de 3 4 mm, et laxe antropostrieur y
est clairement dfini.
Mais des facteurs de variation existent : Meijerhof R. (1992) fait mention dun certain nombre de
travaux montrant que lge du troupeau joue un rle essentiel sur le stade de dveloppement
embryonnaire au moment de loviposition. Ainsi, plus le troupeau est g, plus le stade de
dveloppement est avanc.
Le poids des poules semble galement jouer un rle prpondrant : les troupeaux de poids lev
en priode dlevage ont tendance pondre des ufs un stade plus prcoce que ceux levs
des poids plus faibles.
La position de luf dans la srie parat aussi influencer le stade de dveloppement : leur temps de
transit tant souvent plus long, les premiers et derniers ufs de la srie ont tendance tre
pondus un stade plus avanc que ceux du milieu de la srie.
Le type de nid joue galement un rle important : tant donn quils mettent plus de temps se
refroidir (de par le matriau employ ou parce que la poule a tendance les couver), les ufs
pondus dans des nids manuels sont souvent un stade plus avanc de dveloppement que ceux
pondus dans des nids automatiques ou dans des cages.
Or, le stade de dveloppement embryonnaire au moment de loviposition apparat comme tant un
facteur essentiel dans la survie de lembryon au cours de lincubation :
Stade du dveloppement embryonnaire au moment de loviposition et closion
Stade pr-gastrula
(< stade EG10*)
% dembryons ce stade
de dveloppement
embryonnaire
30
62
closion
%
>55 >84
<55
Plus encore, il semble jouer un rle primordial dans la capacit de lembryon rsister des
priodes de stockage prolonges : de nombreuses tudes indiquent que le stade X du
dveloppement embryonnaire rsiste moins bien que les stades XII (Reijrink I., 2009) ou XIII
(Fasenko G.M. et al, 2003a).
Il sagit l de stades o lhypoblaste et lpiblaste sont encore en cours de formation (stade XII), ou
compltement forms (stade XIII). Ces stades de dveloppement ne peuvent tre obtenus que par
incubation.
PR-INCUBATION (PRESI)
En conditions naturelles, la poule na pas tendance garder les ufs une temprature constante.
Au contraire, chaque fois quelle pond un nouvel uf, elle le rchauffe, lui, et celui ou ceux
pondus les jours prcdents.
Il est possible que cette couvaison, aussi courte et intermittente soit-elle, vise amener les
embryons un stade plus avanc de dveloppement et favoriser ainsi la rgnration des cellules
mortes pendant le stockage. La pr-incubation (PRESI - pre-storage incubation -) tente de
reproduire ce mcanisme.
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GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Elle consiste en la mise en incubation des ufs, ds leur arrive au couvoir et avant leur passage
en salle de stockage, une temprature de 37,7-37,8C et pendant une priode de 6 heures.
Les essais que nous avons mens dans nos propres couvoirs ont toujours donn des rsultats
positifs (+4,1% en moyenne pour des ufs stocks entre 4 et 13 jours) mais dautres chercheurs
ont obtenu des rsultats plus nuancs. Le stade de dveloppement loviposition, la temprature
de pr-incubation, sa dure, semblent en effet tre des facteurs qui peuvent grandement affecter
le succs de la mthode.
Fasenko G.M. et al (2003b) ont mme trouv quune pr-incubation ralise quelques jours aprs
la ponte et non pas juste aprs celle-ci, pouvait avoir des effets ngatifs sur les taux dclosion.
La technique doit donc tre employe avec prcaution. La mthodologie est encore mal dfinie et
ses effets peuvent savrer ngatifs. De plus, elle est difficile mettre en uvre car elle suppose
quun incubateur soit disponible en permanence.
La cuticule organique recouvrant la coquille forme, au niveau des pores, des plaques parcourues de
fissures qui slargissent au cours du vieillissement de luf et permettent les changes gazeux
entre celui-ci et lair ambiant.
La perte deau se fait par vaporation en fonction de cinq paramtres qui sont : la dure de
conservation, la temprature et lhumidit de lair ambiant, la surface et la porosit de la coquille
(Sauveur B., 1988).
Au dpart, lvaporation se fait partir des membranes coquillres. Elle est par la suite remplace
par une vaporation active partir de lalbumen. Alors quil a t suggr que ces pertes en eau
pouvaient avoir un effet ngatif sur la viscosit de lalbumen, aucune relation directe n pu, ce
jour, tre tablie entre vaporation et pH et densit du blanc.
Meijerhof R. et al (1994), cit par Reijrink I. et al (2008), ont montr que les pertes en eau
pendant le stockage taient peu influences par lhygromtrie ambiante lorsque celle-ci variait
entre 55 et 75%. Il est pour autant communment admis que les pertes en eau pendant le
stockage doivent tre matrises et doivent idalement se situer entre 0,8 et 0,9% par semaine.
La densit de lalbumen pais rsulte de ltat des liaisons lectrostatiques de lovomucine (et
plus particulirement de sa sous-unit ) et du lysozyme. Les cations divalents de lalbumen
(magnsium et calcium) en sont des facteurs de cohsion.
Elle est trs dpendante du pH et elle se dgrade naturellement au fur et mesure que lge du
troupeau ou le poids de luf augmente. Elle semble jouer un rle essentiel dans les changes
gazeux et le transport des nutriments vers lembryon.
15
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Au moment de la ponte, le CO2 contenu dans lalbumen schappe progressivement. Le rythme de
libration du CO2 va surtout dpendre du pouvoir tampon de lalbumen (qui atteint son minimum
lorsque le pH varie entre 7,0 et 9,0), mais galement de la temprature ambiante, de la
conductance de la coquille, de la dure du stockage et de lenvironnement gazeux autour de luf.
Les dperditions entranent une lvation du pH de lalbumen. Il passe denviron 7,6 au moment de
la ponte 9,0 ou 9,2 quelques jours aprs.
Evolution du pH et de la hauteur de lalbumen pais au cours du stockage
pH de lalbumen le jour de
ponte
8,08 0,02
8,19 0,02
8,23 0,02
8,30 0,02
paisseur de lalbumen le
jour de ponte (mm)
7,74 0,29
7,44 0,29
7,06 0,29
6,28 0,29
Lapo C. et al, (1999)
16
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Il est galement intressant de noter que, quel que soit le pH de dpart, il tend toujours se
stabiliser au mme niveau, aux environs de 9,0-9,2, 4 5 jours aprs la ponte (Lapo C. et al,
1999). Le stockage prolong nentrane donc pas une lvation supplmentaire du pH.
La consquence la plus connue de cette lvation est la liqufaction de lalbumen : la hauteur
de lalbumen pais mesure en units Haugh, diminue en fonction du temps selon une courbe
exponentielle.
Au moment de la ponte, le pH du jaune se situe entre 6,0 et 6,3. Il augmente progressivement par
la suite pour se stabiliser aux alentours de 6,5-6,8 (Reijrink I. et al, 2008).
Au cours du stockage, les altrations physico-chimiques du jaune sont trs dpendantes de celles
dcrites pour lalbumen. Llvation du pH de lalbumen entrane :
Une fragilisation de la membrane vitelline (dune composition trs proche de celle des
chalazes).
Un transfert massif deau vers le jaune (fort gradient de pression osmotique entre lalbumen et
le jaune et prsence au niveau de ce dernier de protines hydrophiles).
Un transfert des cations divalents vers le jaune (ce qui acclre dautant plus le processus de
liqufaction de lalbumen).
Une diminution de la viscosit et une modification de lindex de forme du jaune (relation entre
sa hauteur et sa largeur, le jaune saplatit).
Si ces altrations sont acclres (notamment par lingestion de certaines matires premires,
certains anticoccidiens, voire mme de certains antiparasitaires), des tches la surface du jaune
peuvent apparatre : cest le phnomne de mottling ou de jaunes marbrs qui peuvent mme
exister ds la ponte (Sauveur B., 1988).
On constate alors, aprs stockage de luf :
Puisque de densit plus lgre, lalbumen entrane en se liqufiant le dplacement du jaune vers le
haut, l o se trouve, en conditions normales de stockage, la chambre air. Lexposition des
risques accrus de dshydratation et doxydation qui en rsulte peut affecter la survie des
embryons.
Au cours du stockage, le pH de lalbumen passe donc rapidement denviron 7,6 9,0 ou 9,2 et
cette modification entrane une augmentation progressive de la permabilit de la membrane
vitelline. Or, cest cette dernire avec les chalazes qui protgent lembryon au cours du stockage et
pendant les 2 ou 3 premiers jours de lincubation (jusqu la mise en place des annexes
embryonnaires).
La fragilisation de la membrane vitelline expose donc lembryon des pH fortement alcalins et il
est suggr que ceux-ci puissent tre responsables de mortalits embryonnaires prcoces (Reijrink
I. et al, 2008).
Gillespie J. et McHanwell S. (1987), cits par Reijrink I. et al (2008), ont mesur le pH de lespace
extracellulaire au cours des toutes premires heures dincubation. Ils ont trouv des valeurs variant
de 7,9 8,4. Dans des tudes prcdentes, ces mmes auteurs avaient dj dmontr que la
migration du fibroblaste tait optimale lorsque le pH tait de 8,2. Il apparat donc que le pH
optimal pour le dveloppement embryonnaire au cours des tous premiers jours se situe entre 7,9
et 8,4.
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GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Les travaux de Sauveur B. et al (1967) et Walsh T. (1993), cits par Brake J. et al (1997), vont
dans le mme sens : pour un dveloppement optimal de lembryon, le pH de lalbumen doit se
situer entre 8,2 et 8,8.
Il apparat ainsi que le fort gradient de pH auquel est soumis lembryon (environ 3 units de pH
entre le jaune et lalbumen) soit ncessaire son dveloppement (Brake J. et al, 1997). Ceci ne
veut aucunement dire que le pH de lembryon volue avec le temps : quel que soit le gradient
auquel il est soumis, le pH de lembryon reste assez stable tout au long du stockage.
Cest ce niveau-ci quinterviendrait le stade du dveloppement embryonnaire au moment de
loviposition : alors que des stades prcoces, de par leur mtabolisme et la production de CO2 qui
en dcoule, seraient incapables de maintenir un pH adquat, il serait plus ais de le faire pour des
embryons un stade plus avanc de dveloppement.
Mais les lments ci-dessus nexpliquent pas tout : nombreuses sont en effet les tudes qui
montrent que des pH proches de ceux observs au moment de loviposition, et obtenus par
exposition une ambiance enrichie en CO2, ont un effet ngatif sur les rsultats dclosion. Il
semblerait en effet que lemploi du CO2 ne soit bnfique que si les concentrations employes
parviennent ramener le pH de lalbumen un niveau proche de celui observ au cours des 3 5
premiers jours de stockage.
La temprature a un effet notable sur lembryon : mme si luf est conserv une temprature
infrieure celle du zro physiologique , et mme si aucun changement morphologique majeur
nest observ pendant le stockage, lincidence de cellules apoptotiques (qui initient leur processus
dautodestruction) ou ncrotiques semble augmenter au fur et mesure que la dure du stockage
et la temprature augmentent.
Arora K. et Kosin I. (1968), cits par Reijrink I. et al (2008), ont observ sur des ufs stocks
pendant 21 jours, que les index de mitose et de ncrose taient plus levs lorsque les
tempratures de conservation dpassaient les 10C. Dans le mme sens, Bloom S. et al (1998),
cits par Reijrink I. et al (2008), ont trouv que le pourcentage de cellules apoptotiques passait de
3,1% au moment de loviposition, 13,9% aprs 14 jours de stockage une temprature de 12C.
CONDITIONS DE STOCKAGE
La temprature.
Ce qui prcde montre bien que la temprature joue un rle majeur dans la survie des embryons
au cours du stockage :
18
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
volution de la temprature au cours du stockage
Elles sont confortes par ltat des recherches que Brake J. et al (1997) font ce sujet : pour des
ufs stocks plus de 14 jours, les meilleurs rsultats dclosion sont obtenus lorsque la
temprature de stockage est denviron 12C. Mais une temprature de 15C donne de meilleurs
rsultats lorsque les ufs ne sont stocks que pendant 8 jours et une autre, de 18C, est encore
meilleure lorsque les ufs ne sont conservs que pendant 2 jours.
Lhumidit.
On a vu que lhumidit au cours du stockage ne semblait pas jouer un rle crucial dans la survie de
lembryon. Deux exceptions cependant :
Dune part, Walsh T. et al (1995) ont observ sur des ufs stocks une temprature de
23,9C pendant une priode de 14 jours, les pertes en eau les plus importantes et les moins
bons rsultats dclosion. Les travaux de Jin Y. et al (2011) vont dans le mme sens : lorsque
les ufs sont stocks une temprature de 29,0C, les pertes en eau passent rapidement de
1,74% 5 jours, 3,67% aprs 10 jours de stockage.
Dautre part, lorsque les tempratures de conservation sont faibles (au-del du 7me jour), il
peut tre plus difficile datteindre des volumes suffisants de vapeur deau dans lair pour viter
une dshydratation excessive (Brake J. et al, 1997).
Dans la pratique, parce que la conductance de leur coquille peut parfois tre trop leve, ou parce
que la qualit de leur albumen est insuffisante, seuls les ufs issus de vieux troupeaux montrent
une sensibilit accrue des taux dhumidit faibles (Brake J. et al, 1997).
Il est malgr tout admis que les pertes en eau pendant le stockage doivent tre matrises. Elles
doivent idalement se situer entre 0,8 et 0,9% par semaine.
Le retournement.
Le retournement des ufs pendant le stockage est une pratique trs rpandue chez les
accouveurs.
19
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Deeming D. (2000) suggre que le retournement permettrait lembryon dtre expos des
sources nouvelles de nutriments et que ceci lui confrerait la capacit de mieux rsister des
priodes de stockage prolonges. En absence de retournement, lembryon serait expos un
environnement unique, peut-tre trs rapidement dgrad par le mtabolisme embryonnaire.
Le retournement permettrait donc lembryon davoir accs de nouvelles sources dnergie.
Dautres thories existent nanmoins : il est communment admis par exemple, que le
retournement prvient une dshydratation et une oxydation excessives de lembryon (le jaune
aurait moins tendance se coller aux membranes coquillres).
Mais les effets du retournement sont plutt nuancs : Proudfoot F. (1966) a observ que des ufs
stocks un angle de 50, et retourns tous les jours de 180, avaient des rsultats dclosion
meilleurs que des ufs non retourns. Les effets de ce retournement taient dautant plus
importants que la priode de stockage tait longue (peu ou pas deffets jusqu 14 jours de stock,
effets marqus partir de 21 jours et au-del).
Elibol O. et al (2002) ont trouv que le retournement pendant le stockage tait surtout bnfique
aux ufs issus de vieux troupeaux mais que son impact sur des ufs issus de jeunes troupeaux,
quelle que soit la priode de stockage (3, 7 ou 14 jours dans lessai), tait ngligeable.
Les conclusions de Mahmud A. et Pasha T. (2008) vont dans le mme sens : le retournement des
ufs pendant le stockage (6 8 fois par jour) napporte aucun effet bnfique aux ufs issus de
troupeaux de 32 semaines et stocks pendant 5 jours.
Sauveur B. (1988) va mme plus loin lorsquil mentionne que le retournement des ufs pendant le
stockage na jamais t montr comme entranant une amlioration significative des rsultats.
Il est donc peu probable que le retournement puisse tre largement recommand. Il apparat
nanmoins que les rsultats dElibol O. et al (2002) sont logiques et quil ne soit donc intressant
de retourner les ufs que lorsquils sont issus de vieux troupeaux.
Rares sont les tudes qui se sont penches sur cet aspect. Sauveur B. (1988) mentionne juste que
le stockage la pointe en haut serait plutt favorable pour des conservations longues. Deeming
D. (2000) remarque que la conservation des ufs avec la pointe vers le haut permet au jaune
dtre toujours en contact avec lalbumen et que ceci maintiendrait lembryon loign des
membranes coquillres.
Les essais que nous avons mens dans nos propres couvoirs ont toujours donn des rsultats
positifs et cette technique est donc considrer lorsque les ufs sont ramasss en alvoles, carton
ou plastique, et stocks pendant plus de 14 jours.
Pour ne pas endommager la chambre air, une attention particulire devra tre porte la
manipulation des ufs.
Contrle de latmosphre.
Les techniques de matrise de lenvironnement gazeux des ufs au cours du stockage tentent :
De remplacer partiellement loxygne ambiant par de lazote pour rduire les risques
doxydation cellulaire ou,
Daugmenter les taux de CO2 ambiants et limiter ainsi les dperditions de ce mme gaz par
lalbumen.
20
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Les effets de lazote sur la survie de lembryon au cours du stockage sont plutt nuancs : alors
que Proudfoot F. (1965, 1972), cit par Reijrink I. et al (2008), a trouv que lemploi de lazote
pouvait non seulement ramener le taux doxygne dans lair environ 4%, mais galement tendait
stabiliser le pH du jaune et de lalbumen, et pouvait en outre avoir un effet positif sur lclosion,
Reijrink I. et al (2010a) nont trouv aucun effet positif lorsquils ont soumis des ufs stocks
pendant 14 jours et une temprature de 16C, une ambiance compose de 95,8% dazote.
Les effets du CO2 sont encore plus controverss : Meijerhof R. (1992) mentionne nombre dauteurs
qui non seulement nont trouv aucun effet positif lemploi du CO2 mais qui en outre, en ont
dcel des effets ngatifs. Reijrink I. et al (2008) font les mmes constats : chaque fois que les
auteurs ont tent de ramener le pH de lalbumen au mme niveau que celui au moment de
loviposition, aucun effet positif na t observ.
La mise en sacs plastiques (de type Cryovac) a, par contre, souvent t dcrite comme bnfique.
Laltration de lenvironnement gazeux de luf (augmentation de lhumidit et du taux de CO2,
diminution du taux doxygne) qui en rsulte serait telle que le pH de lalbumen serait maintenu
un niveau proche de celui normalement observ au cours du 3me ou 5me jour de stockage (voir
page 18).
RECOMMANDATIONS
Priode et conditions de stockage
Temprature
(C)
Humidit
relative (%)
Retournement
Pointe vers le
haut
Mise en sacs
Priode de stockage
5-6
7-8
9-12
jours
jours
jours
1-2
jours
3-4
jours
13-16
jours
17-20
jours
19,0
17,0
15,5
14,0
12,5
12,0
11,5
70,0
80,0
85,0
90,0
90,0
90,0
90,0
Non
Non
Non
Non
Oui
Oui
Oui
Non
Non
Non
Non
Non
Oui
Oui
Non
Non
Non
Non
Non
Oui
Oui
21
GUIDE INCUBATION
STOCKAGE DES UFS
Les causes de cette variabilit sont encore mal connues mais il est fortement suggr que le stade
du dveloppement embryonnaire au moment de loviposition puisse en tre la cause (plus avanc
est le stade de dveloppement, plus rapide est la rponse aux tempratures dincubation).
Le stockage naffecte pas uniquement la dure de lincubation : nombreux sont en effet les travaux
qui ont dmontr quil avait galement un impact sur la mortalit embryonnaire et la qualit des
poussins lclosion.
Pourtant, leffet du stockage en fonction de lge du troupeau donneur na pas encore t
clairement identifi. Alors que Yassin H. et al (2008) et De Lange G. (2009) trouvent que le
stockage prolong affecte davantage les ufs issus de jeunes troupeaux, Meijerhof R. et al (1994),
cits par Reijrink I. et al (2010b), Lapo C. et al (1999), Elibol O. et al (2002) et Tona K. et al
(2004) montrent que les effets sont dautant plus ngatifs que lge du troupeau donneur est
avanc. Tous, attribuent cet effet une moins bonne densit de lalbumen pais .
Toujours est-il que le stockage prolong nuit non seulement aux rsultats dclosion mais
galement la qualit des poussins et leur croissance ultrieure. Il convient donc de tout en
mettre en ouvre pour que les conditions en soient parfaitement matrises.
22
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
LE PRCHAUFFAGE
On a vu que les conditions et la dure du stockage jouaient un rle majeur dans les altrations
physico-chimiques de luf, le dveloppement et la survie des embryons, et les rsultats dclosion
qui en dcoulaient.
Contrairement ce quon pourrait penser, le prchauffage na pas pour objectif de compenser les
effets du stockage mais plutt dy minimiser limpact. Ce, par le biais de 3 axes principaux :
Favoriser autant que faire se peut la rgnration des cellules mortes pendant le stockage.
Amener tous les embryons un stade de dveloppement plus ou moins similaire avant leur
mise en machine.
Rduire les fentres dclosion et amliorer ainsi la qualit des poussins.
Les techniques employes peuvent varier dun endroit lautre mais elles sont toutes bases sur
une augmentation progressive de la temprature un niveau qui permette la rgnration
cellulaire. Funk E. et Biellier H. (1944), cits par Reijrink I. et al (2010b), ont montr que le
dveloppement morphologique de lembryon continuait lorsque la temprature interne de luf
dpassait les 27C.
Le but du prchauffage est donc damener les ufs une temprature proche de celle mentionne
ci-dessus et ce, pendant une priode suffisamment longue pour que la plupart des embryons
puissent atteindre un stade de dveloppement similaire :
Conditions de prchauffage
Temprature
Humidit
Dure
25-27C
50-55%
Minimum 12 heures
25-27C
50-55%
Minimum 8 heures
En couloir
dincubation
(environnement
matris mais faible
vitesse dair)
En Incubateur
Dure du
stockage
4 jours
13 jours
Rgime de
prchauffage
De 19,0
37,8C en 4
heures
De 19,0
37,8C en 24
heures
De 19,0
37,8C en 4
heures
De 19,0
37,8C en 24
heures
Fertilit
(%)
closion
(%)
closabilit
(%)
Mortalit
embryonnaire
totale
(%)
95,6
88,6
92,7
7,13
95,0
88,9
93,5
6,34
93,6
68,5
73,2
26,68
92,1
72,6
78,9
20,87
23
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Les rsultats ci-dessus sont en adquation avec ceux obtenus par Mahmud A. et Pasha T. (2008).
Ces auteurs nont trouv aucun effet bnfique au prchauffage lorsque les priodes de stockage
taient courtes.
TEMPRATURE DINCUBATION
Le dveloppement embryonnaire est essentiellement rgi par la temprature. Il sagit l dun
paramtre capital dans la dtermination des conditions dincubation.
Il est communment admis quau cours du dveloppement embryonnaire deux grandes priodes se
succdent : lune, endothermique, en tout dbut dincubation et dune dure denviron 8-9 jours, et
lautre, exothermique, en fin dincubation et dune dure approximative de 7-8 jours. Entre les
deux, une tape dite isothermique, souvent trs courte, est parfois mentionne.
Romijn C. et Lokhorst W. (1960) ont t les premiers dterminer la production de chaleur de
lembryon :
24
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Leurs observations sont en accord avec celles de Sauveur B. (1988), bases en partie sur celles de
Romanoff A.L. (1967) :
peine 7 annes sparent ces 2 graphiques et les chelles et valeurs sont comparables. Prs de 40
ans plus tard, nanmoins, Lourens A. et al (2006) vont introduire 2 grands facteurs affectant la
production de chaleur de lembryon :
25
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Les chelles sont ici diffrentes (1 cal/24 heures = 0,048425925 mW/uf) et on peut dduire que
les souches actuelles produisent, en fin dincubation, environ 20% de chaleur de plus que les
souches dites traditionnelles . Ceci est confirm par les observations de Boerjan M. (2005) :
Production de chaleur mtabolique (W/1000 ufs) de souches modernes de poulets de
chair et poules pondeuses compares la souche Bleue de Hollande du Nord
( traditionnelle )
Jour dincubation
17
18
19
20
Souche croissance
rapide
(poulet de chair)
151,2
156,6
164,4
252,0
Souche de poules
pondeuses ufs
blancs
133,2
130,2
127,2
130,8
Souche
traditionnelle
130,0
137,0
124,0
169,0
Adapt de Boerjan M. (2005)
Il apparat donc que les programmes dincubation doivent tenir compte du potentiel de croissance
de la souche et quon ne peut esprer raisonnablement satisfaire les besoins de tous les embryons
si des souches potentiels de croissance diffrents sont incubes dans la mme machine.
Mais Lourens A. et al (2006), et bien dautres avant eux, vont mettre galement en vidence
limportance du poids de luf : en tentant de conserver une temprature de coquille constante
tout au long de lincubation, ils se sont aperus que les gros ufs (70,0 grammes en moyenne
dans lessai) avaient besoin dun rglage plus faible que les petits ufs (56,1 grammes en
moyenne dans lessai) en deuxime partie dincubation.
Ceci suggre que la croissance des embryons issus de gros ufs sacclre partir des 14me-15me
jours.
Ces observations sont en adquation avec celles de Wilson H.R. (1991) qui mentionne que le poids
de lembryon nest pas corrl au poids de luf pendant la premire partie de lincubation.
Il apparat donc ici que les gros ufs ont besoin dun rgime diffrent et ne peuvent tre incubs
avec les petits ufs.
Le concept de chaleur vcue est diffrent de celui de chaleur produite : alors que le premier
est trs dpendant de lenvironnement immdiat de luf (y compris la qualit de sa coquille), le
second est intrinsque celui-ci.
On a vu que le dveloppement embryonnaire traversait deux phases principales : lune,
endothermique et lautre, exothermique. La chaleur que percevra lembryon dpendra de la
capacit quon aura apporter de la chaleur ou lvacuer. Elle va rsulter essentiellement de
quatre grands facteurs :
La conductance de la coquille.
Lcart de temprature entre luf et son environnement.
La capacit calorifique de lair.
La vitesse de lair.
La conductance de la coquille :
En conditions darobie, la source principale dnergie de lembryon est constitue par les graisses
contenues dans le jaune. Leur mtabolisme va entraner la production deau et de CO2. Ils devront
tre vacus travers les pores de la coquille.
26
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
La conductance nest donc autre chose que
lexpression de la capacit de la coquille
diffuser les gaz ncessaires au mtabolisme
(O2) et produits de celui-ci (H2O et CO2).
Elle dpend essentiellement de la surface
fonctionnelle des pores et de lpaisseur de la
coquille, et est indpendante des conditions
dincubation.
Elle nest pas lexpression de la vitesse avec
laquelle les gaz peuvent schanger : celle-ci ne
dpend en effet que des gradients de
concentration
entre
luf
et
son
environnement.
La conductance de la coquille a une importance toute particulire car elle va dterminer avec quelle
aisance lembryon pourra dgager la chaleur en fin dincubation : des ufs dont les coquilles ont
des conductances leves pourront supporter plus facilement des consignes hautes de
temprature alors que des ufs dont les coquilles ont des conductances faibles devront tre
incubs avec des consignes de temprature plus basses.
Puisquelle naugmente pas proportionnellement au poids de luf, les gros ufs ont toujours plus
de mal vacuer la chaleur produite par lembryon (French N.A., 1997).
On connat malheureusement assez mal les facteurs qui rgissent la conductance des coquilles au
sein dun mme troupeau et on saperoit que, sous des conditions similaires dalimentation et
denvironnement, elle reste trs variable. Visschedijk A. et al (1985), cits par Molenaar R. et al
(2010), ont ainsi montr que le coefficient de variation de la conductance de la coquille pouvait
atteindre jusqu 22% sur des ufs issus dun mme troupeau et dun mme jour de ponte, bien
suprieur celui quon pourrait observer pour le poids des ufs.
A limage de ce dernier, nanmoins, une homognit optimale du lot doit permettre le maintien de
qualits de coquille similaires.
Lcart de temprature entre luf et son environnement :
La vitesse avec laquelle la chaleur schange va essentiellement dpendre de lcart de
temprature existant entre luf et son environnement immdiat. Puisque la production de chaleur
de lembryon est infrieure aux dperditions de chaleur par vaporation pendant les 8 ou 9
premiers jours de lincubation (voir page 24), les consignes de temprature de lincubateur devront
tre suprieures celles de lembryon.
Inversement, ds les 9me-10me jours dincubation, la production de chaleur de lembryon est plus
leve que la dperdition de chaleur par vaporation. Les consignes de temprature de lincubateur
devront donc tre infrieures.
La capacit calorifique de lair :
La capacit calorifique de lair est dtermine par son humidit relative : alors que lair sec est un
mauvais conducteur de la chaleur, lair humide permet une distribution plus homogne de la
temprature au sein dune mme machine.
Il convient donc de travailler avec des humidits relativement leves en dbut dincubation de
sorte mieux distribuer la chaleur et permettre ainsi le dveloppement uniforme des embryons.
Plus quobtenues partir dun fonctionnement permanent des brumisateurs (qui nont dautre effet
que de rduire la temprature perue par les embryons), elles devront tre atteintes par la
fermeture des trappes daration et lvaporation passive partir des ufs eux-mmes.
27
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
La vitesse de lair :
La capacit de luf changer la chaleur avec son environnement va non seulement dpendre de
sa masse et de la conductance de sa coquille, mais galement de la temprature de lair du halo
qui lentoure. Cest ce quon appelle la conductance thermique de luf.
Elle est trs dpendante de la vitesse de lair et est influence par le stade de dveloppement des
autres ufs dans la machine (mme stade de dveloppement en chargement unique, stades
diffrents de dveloppement en chargement multiple).
Sotherland P. et al (1987), cits par French N.A. (1997), ont montr que le halo qui entoure luf
pouvait reprsenter une barrire aux changes thermiques 100 fois plus importante que luf luimme. Il convient donc de sassurer que les vitesses dair autour des ufs sont suffisantes.
Puisque les vitesses dair ont un effet ngligeable sur les pertes en eau au cours de lincubation,
elles nont, en thorie, aucune limite. Au sein dun mme incubateur, cependant, les vitesses dair
sont fort variables (de 0,2-0,3 m/s jusqu 3-4 m/s) et il apparat vident que les carts de
temprature entre luf et son environnement seront dautant plus importants que les vitesses
dair sont faibles (French N.A., 1997)
Effet de la vitesse de lair sur lcart de temprature entre luf et la machine
chelle logarithmique. Estimations bases sur les modles de Sotherland P. et al (1987, ) et Meijerhof R. et van Beek G.
(1993, ) en employant des ufs de 50 grammes et une production de chaleur mtabolique de 100 mW (French N.A., 1997).
Lhomognit des vitesses dair au sein dun mme incubateur va dpendre essentiellement des
obstacles que lair va rencontrer. Les principaux sont bien sr les ufs eux-mmes mais, surtout,
lespace entre chacun des plateaux dincubation.
French N.A. (1997) a montr que les vitesses dair ncessaires pour maintenir une temprature de
coquille constante taient inversement proportionnelles la distance qui sparait 2 plateaux
dincubation (mis lhorizontale mais galement en conditions de retournement 45).
28
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Plus encore, il a montr que les besoins en vitesse dair taient dautant plus importants que le
stade de dveloppement sur 2 plateaux dincubation taient semblables (chargement unique ou
multiple par chariots, contre chargement multiple par plateaux).
Ce qui prcde montre bien que les consignes de temprature de la machine ne refltent pas
forcment la temprature vcue par lembryon et quil convient de faire appel dautres
indicateurs.
La temprature de coquille est un bon reflet de la temprature vcue par lembryon (les carts
entre la coquille et lembryon ne dpassent pas souvent les 0,1-0,2C) et il est donc possible
dadapter les consignes de la machine en fonction des tempratures releves au niveau de la
coquille.
French N.A. (1997) fait mention des conclusions qui peuvent tre tires des travaux de Lundy H.
(1969) et Wilson H.R. (1991) :
Pour la plupart des espces de volailles, la temprature optimale dincubation se situe entre
37,0 et 38,0C (mme sil est possible de faire clore des tempratures variant entre 35,0 et
40,2C).
Les embryons sont plus sensibles des tempratures leves qu des tempratures faibles.
Les effets dune temprature sous-optimale vont dpendre de son intensit et de la dure
pendant laquelle elle sera applique.
Les embryons semblent tre plus sensibles des tempratures sous-optimales en dbut quen
fin dincubation.
Les observations de Decuypere E. et al (2001) vont dans le mme sens : bass sur les travaux de
Barott H.G. (1937), ils tablissent la temprature dincubation, pour une closabilit maximale,
entre 37,0 et 38,0C avec une valeur optimale de 37,8C.
Lourens A. et al (2005) ont obtenu les meilleurs rsultats dclosion et la meilleure qualit des
poussins lorsque la temprature de la coquille a t maintenue 37,8C pendant toute la dure de
lincubation. Daprs ces mmes auteurs, des tempratures insuffisantes pendant la premire
semaine (36,7C dans lessai) retardent le dveloppement embryonnaire et peuvent compromettre
les mcanismes de thermorgulation du poussin pendant les 7 premiers jours suivant sa mise en
place.
Inversement, des tempratures leves en fin dincubation (38,6C dans lessai) semblent
augmenter la thermo-tolrance des poussins, amliorant ainsi leur rsistance aux coups de chaleur
(Hulet R. et al, 2007).
Ces observations sont en accord avec celles de French N.A. (1997) : puisque pokilothermes
pendant presque toute la dure de lincubation, les embryons naugmentent pas leur consommation
doxygne lorsque les tempratures sont faibles. Inversement, ils vont augmenter leur
consommation doxygne, et donc leur mtabolisme, lorsque les tempratures perues seront
leves.
Ce qui prcde ne veut aucunement dire que la consommation doxygne par lembryon va
dpendre de la temprature. Il semblerait en effet qu stade de dveloppement similaire, la
consommation cumule doxygne reste la mme quelle que soit la temprature vcue. Mme si
des mcanismes de croissance compensatrice ont t mis en vidence par certains chercheurs,
seule la vitesse de dveloppement semble tre affecte (French N.A., 1997).
Molenaar R. et al (2010) mentionnent quune temprature de coquille de 37,5-38,0C au cours de
toute la priode dincubation donne les meilleurs rsultats dclosion et la meilleure qualit des
poussins.
29
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Mais, malgr ce qui prcde, on connat encore assez mal les seuils de tolrance de lembryon.
Barott H.G. (1937), cit par Decuypere E. et Michels H. (1992), signale que la temprature
dincubation ne doit dvier de 0,3C par rapport la temprature de consigne (37,8C).
Cette marge, aussi troite soit-elle, nindique pas quelles sont les fluctuations possibles, ou quels
sont les effets dune temprature leve ou faible pendant une certaine priode du dveloppement
sur lclosion, la croissance ou dautres caractristiques (Decuypere E. et Michels H., 1992).
Bas sur des travaux plus rcents, French N.A. (2010) dfinit une marge de tolrance plus large et
identifie des zones risque qui peuvent influencer les rsultats dclosion, la qualit du poussin
ou sa croissance ultrieure :
Temprature de coquille au cours de lincubation
Le graphique montre la temprature de coquille idale ainsi que les zones risque (au-dessus de la temprature idale,
risques de rsultats dclosion ou performances ultrieures sous-optimales ; en dessous de la temprature idale, risques
dclosions retardes).
Adapt de French N.A. (2010)
30
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Recommandations.
En chargement unique :
Alors que le chargement unique, de par les consignes de temprature qui peuvent tre employes
et le possible rglage des trappes daration, peut permettre la satisfaction des besoins des
embryons en tout dbut dincubation, il peut rencontrer de srieux problmes en fin de priode si
les consignes de temprature sont trop leves ou si les vitesses dair entre les plateaux sont
insuffisantes.
Il convient donc de sassurer que les incubateurs utiliss ont les capacits de ventilation et de
refroidissement ncessaires.
Ce qui prcde nous amne aux recommandations suivantes :
Consigne de temprature
Jour
-8/12
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
N.B. :
Minimum (F)
Maximum (F)
77,0
100,4
100,4
100,2
100,2
100,0
99,9
99,9
99,8
99,8
99,7
99,5
99,2
98,8
98,5
98,3
98,0
98,0
98,0
98,0
81,0
100,5
100,5
100,3
100,3
100,1
100,0
100,0
99,9
99,9
99,9
99,8
99,6
99,2
99,0
98,8
98,5
98,5
98,5
98,5
Temprature de
coquille
recherche (F)
100,0-100,2
100,0-100,2
100,0-100,2
100,0-100,2
100,0-100,2
100,0-100,2
100,0-100,5
100,0-100,5
100,0-100,5
100,0-100,5
100,0-101,0
100,0-101,0
100,0-101,0
100,0-101,0
100,0-101,0
100,0-101,0
100,0-101,0
100,0-101,0
Ouverture des
trappes de
ventilation
0%
0%
0%
0%
0-10%
0-10%
10-20%
10-20%
20-30%
20-30%
30-40%
30-40%
40-50%
40-50%
40-50%
50-60%
50-60%
50-60%
60-70%
60-70%
Le type de machine, sa capacit, son taux de remplissage, la ventilation en salle dincubation ainsi que celle audessus des machines peuvent influer sur les consignes employer. Se renseigner auprs du fabricant.
On prfrera les consignes hautes lorsque les ufs seront issus de jeunes troupeaux, lorsque la souche incube aura
une croissance lente ou lorsque la conductance des coquilles sera leve. Inversement, on se rapprochera des
consignes basses lorsque les ufs seront issus de vieux troupeaux, lorsque la souche incube aura une croissance
rapide, ou lorsque la conductance des coquilles sera faible.
Les tempratures de coquille indiques sappliquent toutes souches et tous types dufs.
31
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Le graphique ci-dessous montre lvolution des consignes de temprature au cours de la priode
dincubation :
En chargement multiple :
Puisquil est possible dadapter les consignes de temprature en fonction du stade de
dveloppement de lembryon, seul le chargement unique peut permettre dobtenir une temprature
de coquille constante tout au long de lincubation.
En chargement multiple, sil est vrai que la chaleur produite par les embryons en fin dincubation
est employe pour chauffer les ufs dont les embryons sont en dbut de dveloppement, la
consigne est unique et elle ne rpond donc pas forcment aux besoins de tous les individus : les
tempratures de coquille seront souvent en dessous des besoins en dbut dincubation, au-dessus
en fin (Molenaar R. et al, 2010).
Les recommandations ci-dessous sappuient davantage sur la capacit des incubateurs et leur
facult retenir ou vacuer la chaleur produite que sur les besoins individuels des embryons :
Consigne de temprature
Capacit de
lincubateur
Minimum (F)
Maximum (F)
99,8
99,7
99,6
99,5
99,4
99,9
99,8
99,7
99,6
99,5
N.B. :
Ouverture des
trappes de
ventilation
30-40%
40-50%
40-60%
40-70%
40-70%
Les recommandations ci-dessus supposent que lambiance des salles dincubation ainsi que lair qui est introduit dans
les machines sont parfaitement matriss (temprature, humidit et volumes).
32
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
HUMIDIT DINCUBATION
Les teneurs en eau de luf et du poussin dun jour sont trs similaires : 74-75% pour luf
(coquille exclue, Sauveur B., 1988), et 72-73% pour le poussin dun jour (Medway W. et Kare
M.R., 1957). Les pertes en eau au cours de lincubation doivent donc correspondre plus ou moins
la quantit deau produite par le mtabolisme des graisses contenues dans le jaune (voir page 26).
Cest dautant plus vrai que le mtabolisme des lipides engendre autant deau quil nen requiert (Ar
A. et Rahn H., 1980, cits par Baggott G.K., 2001).
En 1974, Rahn H. et Ar A. avaient indiqu quau cours de lincubation, les pertes en eau dun uf
taient normalement de 18%.
Ar A. (1991), cit par Baggott G.K. (2001), mentionne que pour la plupart des espces de volailles,
il est dmontr quune perte totale deau denviron 20% par rapport la masse initiale, permet
davoir une concentration deau trs similaire entre le poussin et luf.
Romanoff A.L. (1968), cit par Baggott G.K. (2001), a montr quau cours de toute la priode
dincubation, 28,6 grammes deau disparaissaient de lalbumen et 7,2 grammes du jaune.
Inversement, 24,7 grammes apparaissaient au niveau des tissus de lembryon, et 2,5 grammes
au niveau du jaune rsiduel. Le bilan est donc de -8,6 grammes. Ces valeurs sont proches de celles
dcrites par Sauveur B. (1988). Daprs cet auteur, la production deau est de 8,54 grammes au
cours des 18 premiers jours dincubation, de 10,31 grammes 21 jours dincubation.
Meijerhof R. (2009a) indique que la production deau mtabolique reprsente de 12 14% de la
masse initiale de luf et quau moins 9 10% de cette eau doit tre limine de faon favoriser
la formation dune chambre air dun volume suffisant pour pouvoir enclencher la respiration
pulmonaire.
Hays F.A. et Spear E.W. (1951), cits par Molenaar R. et al (2010), ont observ que les poussins
pouvaient clore lorsque les pertes en eau cumules, au moment du bchage interne, variaient
entre 6,5 et 12,0%.
Tona K. et al (2001a) ont obtenu les meilleurs rsultats dclosion lorsque les pertes en eau
cumules, 18 jours dincubation, taient comprises entre 10,9 et 11,1%. Ils ont observ que des
pertes plus leves entranaient moins de problmes dclosion que des pertes plus faibles. Ils ont
galement trouv des relations directes entre lge du troupeau, le poids de luf et les pertes en
eau (en grammes). Nanmoins, ils nont pas observ de relation entre lge du troupeau, le taux
dclosion ou la mortalit embryonnaire et le pourcentage de perte en eau.
Quand les pertes en eau, avant le bchage interne, sont infrieures 6,5%, la taille de la chambre
air qui en rsulte nest pas suffisante pour enclencher la respiration pulmonaire. Inversement,
quand les pertes dpassent les 14,0%, les risques de dshydratation augmentent (Molenaar R. et
al, 2010). Daprs Meijerhof R. (2009a), les risques de dshydratation apparaissent lorsque les
pertes se rapprochent des 17-18%.
Toujours est-il que les pertes de poids au cours de lincubation sont essentiellement lies aux
pertes en eau (Tona K. et al, 2001a) et que celles-ci ne dpendent que de la conductance des
coquilles et de lhumidit ambiante. Aucun autre facteur nintervient.
Puisque la conductance des coquilles varie fortement dun uf lautre, il ne peut y avoir une
perte optimale, mais plutt une marge optimale. Molenaar R. et al (2010) lvaluent entre 6,5 et
14,0%.
Ces mmes auteurs suggrent que, puisque le but essentiel des pertes en eau est de crer une
chambre air dun volume suffisant, le moment auquel leau est perdue est peut-tre sans
importance pourvu que les pertes cumules permettent lenclenchement de la respiration
pulmonaire.
33
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Robertson I. (1961a) a nanmoins trouv que des taux dhumidit excessifs (75-80%) entranaient
une augmentation de la mortalit embryonnaire pendant les 10 premiers jours de lincubation. Il a
galement observ que les taux dclosion restaient satisfaisants lorsque lhygromtrie variait entre
40 et 70%, avec un niveau optimum de 50%.
Recommandations.
Les pertes en eau au cours de lincubation nont deffets ngatifs sur les rsultats dclosion que si
elles dvient des marges prcdemment cites (Molenaar R. et al, 2010). Il convient donc de rgler
les taux dhumidit dans lincubateur de faon obtenir des pertes en eau comprises entre ces
valeurs.
En conditions pratiques, que ce soit en chargement unique ou multiple, les taux dhumidit dans la
machine seront le plus souvent rgls entre 50 et 55%. La dynamique des pertes sera un peu
influence par le type de chargement :
34
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
LE RETOURNEMENT
Le retournement des ufs joue un rle favorable en vitant que le jaune ne vienne adhrer la
membrane coquillre (Sauveur B., 1988) ou que lallantode ne se colle lembryon. Il permet
galement le dveloppement de laire vasculaire (area vasculosa), celui de la membrane chorioallantodienne (Cutchin H.R. et al, 2009), et facilite linclusion de lalbumen dans lallanto-chorion
(Sauveur B., 1988).
Il vite ainsi quune partie de lalbumen ne reste en dehors de lallanto-chorion, quil ne sinterpose
entre celui-ci et les membranes coquillres, et quil ne rduise ainsi les changes gazeux
(Decuypere E. et al, 2001).
Des ufs non retourns engendrent souvent des embryons aux pressions doxygne insuffisantes
dans les artres et aux taux dhmatocrites levs (Decuypere E. et al, 2001).
Le retournement facilite galement la fermeture complte et opportune de la membrane chorioallantodienne au niveau du petit bout de luf, une accumulation de protines dans le liquide
amniotique et une meilleure utilisation de lalbumen (Tona K. et al, 2005)
En fin dincubation, il prvient les malpositions de lembryon (Tona K. et al, 2003).
Mais la question de langle, de la priode pendant laquelle le retournement doit tre employ et de
sa frquence reste encore pose.
35
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Cutchin H.R. et al (2009) ont montr quun angle de retournement de 15 (par rapport la
verticale), entranait une mortalit embryonnaire en deuxime partie dincubation 10 fois
suprieure celle quon observait lorsque les ufs taient retourns dun angle de 45.
Dans la mme tude, ils ont trouv que lincidence dembryons prsentant un excs dalbumen
rsiduel 18 jours dincubation augmentait de prs de 20 fois. Des closabilits et mortalits
embryonnaires intermdiaires taient observes lorsque les ufs taient retourns dun angle de
30.
Funk E.M. et Forward J.F. (1953), cits par Elibol O. et Brake J. (2006a), ont trouv que les taux
dclosion augmentaient au fur et mesure que langle de retournement passait de 20 45. Ils
nont cependant pas observ de gros carts entre des angles de 40 et de 45.
Wilson H.R. (1991) mentionne que les ufs doivent tre retourns dun angle de 45 70 (par
rapport la verticale). Pourtant, Funk E.M. et Forward J.F. (1960), cits par Elibol O. et Brake J.
(2006a), en comparant des angles de 30, 45, 60 et 75, ont obtenu les meilleurs rsultats lorsque
les ufs taient retourns de 45.
Alors que Elibol O. et Brake J. (2006a) nont trouv aucun effet sur les taux dclosion lorsque
langle de retournement variait entre 35 et 45, ils ont tabli une relation inversement
proportionnelle entre angle de retournement et incidence des malpositions. Ils ont galement
observ quune augmentation de la frquence des retournements pouvait pallier les effets dun
angle insuffisant.
Robertson I. (1961b) a trouv que la frquence de retournement (sur une base dun angle de 45)
avait un effet notoire sur les rsultats dclosion. Il a ainsi dtermin quune frquence de 96
retournements par jour donnait de meilleurs rsultats que des frquences plus faibles, et que
mme des frquences de 480 fois par jour ne pnalisaient que trs peu les taux dclosion.
Elibol O. et Brake J. (2003) ont pratiquement trouv les mmes rsultats : en comparant
diffrentes frquences de retournement entre le 3me et le 11me jour dincubation, ils ont trouv
quune frquence de 96 retournements donnait de meilleurs rsultats que des frquences 2 ou 4
fois infrieures.
Wilson H.R. (1991) mentionne quune closabilit maximale est obtenue lorsque les ufs sont
retourns 96 fois par jour mais quune frquence de 24 fois est plus pratique. limage de
Deeming D. (1990), cit par Decuypere E. et al (2001), il considre que la priode la plus
importante pour le retournement est celle comprise entre le 3me et le 7me jour dincubation, et
quau-del du 13me jour les effets du retournement sont ngligeables.
Dans une autre tude, pourtant, Tona K. et al (2005) concluent que le retournement est ncessaire
jusquau 12me jour dincubation mais quil ne convient pas de larrter avant le 16me jour. Ils ont
observ que le poids de lembryon semblait tre en relation avec le jour de fin du retournement et
ils ont donc mis lhypothse que celui-ci pouvait avoir un effet stimulateur sur la croissance.
Ces auteurs avaient dmontr en 2003 que des retournements jusquau 18me jour dincubation
avaient un effet bnfique sur les rsultats dclosion. Ils avaient ainsi observ que, mme si les
priodes pendant lesquelles le retournement tait employ (12, 15 ou 18 jours dans lessai) ne
semblaient pas avoir deffets sur le niveau de corticostrone dans le sang (indicateur du niveau de
stress de lembryon), la concentration en CO2 de la chambre air, et celle des hormones
thyrodiennes dans le sang (indicatrices de lactivit mtabolique) augmentaient lorsque le
retournement tait maintenu jusqu 18 jours. Or, ces mmes auteurs avaient dj dmontr que
des niveaux levs dhormones thyrodiennes (en particulier la T3, tri-iodothyronine) avaient un
effet positif sur les taux dclosion.
Tona K. et al (2001b) ont observ que les taux dclosion augmentaient au fur et mesure que
larrt du retournement tait retard (15, 16, 17 et 18 jours dans lessai) et que cet effet tait
dautant plus bnfique que les ufs taient issus de vieux troupeaux.
36
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Elibol O. et Brake J. (2006b) nont pas observ de gros carts dclosion lorsque le retournement a
t interrompu 8, 10, 12 ou 14 jours dincubation. Ils concluent donc que le retournement peut
tre arrt ds le 8me jour dincubation.
Dans la mme tude, nanmoins, ils ont trouv une forte interaction entre ge du troupeau
donneur et frquence des retournements (plus g le lot, plus bnfique laugmentation de la
frquence des retournements).
Recommandations.
Alors que lintrt dun angle de retournement de 45 semble susciter peu de controverses, le
moment de son arrt et sa frquence semblent encore soulever des questions. Les essais que nous
avons raliss dans nos propres couvoirs ont clairement montr quune augmentation de la
frquence des retournements avait un effet bnfique sur les taux dclosion. Il convient donc, l
o ceci est possible, de privilgier les retournements toutes les 15 ou 30 minutes plutt que toutes
les heures.
Larrt du retournement ne peut tre envisag que si celui-ci nentrane pas la formation de poches
de chaleur dans la machine. French N.A. (1997) a montr que les vitesses dair requises pour
vacuer la chaleur produite par lembryon diminuaient lorsque les plateaux dincubation taient
maintenus lhorizontale. Cependant, ceci peut favoriser la formation de zones plus chaudes dans
la machine, en particulier l o les vitesses dair sont normalement les moins importantes.
Maintenir le retournement jusquau transfert et travailler des frquences plus leves que
dhabitude peut viter la formation de poches de chaleur et rduire ainsi indirectement les besoins
en vitesse dair.
LE CO2
Les changes gazeux au cours de lincubation jouent un rle primordial dans le dveloppement et
la viabilit de lembryon, les rsultats dclosion, la croissance et la physiologie du poussin.
Molenaar R. et al (2010) font tat des seuils de tolrance de lembryon : alors quil ne tolrerait
que 1% de CO2 au cours des 4 premiers jours, il pourrait en supporter jusqu 3% au 5me jour
dincubation, et mme jusqu 5% ds le 9me jour. Mais, alors que ces niveaux ne semblent pas
avoir deffets ngatifs sur les taux dclosion, on sait encore assez mal comment ils peuvent altrer
le dveloppement embryonnaire.
La consommation doxygne de lembryon augmente de faon exponentielle pendant les 2
premires semaines dincubation. Puisquelle est en relation directe avec la surface de laire
vasculaire et la vitesse de croissance de la membrane chorio-allantodienne, il est suggr que
lhypoxie et/ou lhypercapnie pendant la premire partie de lincubation favorisent le dveloppement
vasculaire (Decuypere E. et al, 2006).
Dans le mme sens, puisque le pH idal pour le dmarrage du dveloppement embryonnaire varie
entre 7,9 et 8,4 (voir page 17) ou entre 8,2 et 8,8 (voir page 18), des niveaux relativement levs
de CO2 en tout dbut dincubation doivent faciliter la croissance de lembryon. Molenaar R. et al
(2010) font tat des recherches ce sujet : alors que certaines tudes ont montr que des
concentrations de 2 4% de CO2 pendant les 48 premires heures dincubation rduisaient le pH
de lalbumen et favorisaient le dveloppement de lembryon et des annexes embryonnaires,
dautres tudes ont trouv que ces mmes niveaux avaient un effet ngatif sur les taux dclosion.
Sur la dinde, des travaux ont montr que des niveaux de CO2 de 0,3% pendant les 10 premiers
jours de lincubation augmentaient les taux dclosion de 5% par rapport des niveaux de 0,1%.
Inversement, sur la poule cette fois-ci, il a t montr que des niveaux de 0,7-0,8% de CO2
pendant les 5 premiers jours pouvaient avoir un effet ngatif sur lclosion et la vitesse du
dveloppement embryonnaire.
37
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Molenaar R. et al (2010) mentionnent un certain nombre de travaux o il est montr quune
augmentation progressive des taux de CO2 au cours des 10 premiers jours dincubation (jusqu
des niveaux de 0,7-1,5%) acclre le dveloppement embryonnaire, mais son effet sur les taux
dclosion reste encore nuanc.
Decuypere E. et al (2006) montrent quune augmentation progressive du CO2 pendant les 10
premiers jours (jusqu des niveaux de 1,0-1,5%) tend augmenter la lumire aortique, accrot la
pression de CO2 dans la chambre air, acclre le dveloppement embryonnaire et induit des
fentres dclosion plus troites.
Ils ont, en outre, observ une augmentation des taux de corticostrone et dhormone T3 dans le
sang. Puisque la premire est implique dans le mtabolisme des hormones thyrodiennes et des
glucocorticodes, et la deuxime dans la prparation du bchage et de lclosion, elles expliquent
des temps dincubation plus courts.
Sauveur B. (1988) affirme que la teneur en oxygne de lair admis ne doit jamais descendre en
dessous de 20,5%, seuil en dessous duquel son prlvement par lembryon devient trop difficile.
Dorn D.J. (2010) mentionne cependant que lhypercapnie induite pendant les premiers jours de
lincubation (du fait de la fermeture des trappes daration) provoque une hypoxie modre, de
lordre de 19% dO2 dans la machine.
La rponse des embryons des niveaux modrs dhypoxie, en particulier au cours de leur
deuxime semaine dincubation, va essentiellement dpendre de leur mtabolisme et de leur
vitesse de croissance. Dorn D.J. (2010) a ainsi observ quune hypoxie modre entranait une
hyperplasie cardiaque et une hypertrophie de lembryon uniquement chez des souches croissance
rapide.
Il mentionne par ailleurs que lembryon est particulirement sensible lhypoxie pendant la priode
qui va du 6me au 12me jour dincubation (priode de forte croissance).
Recommandations.
Les niveaux de CO2 requis pendant la premire partie de lincubation ne sont donc pas encore bien
identifis mais il apparat clairement quils vont essentiellement dpendre du potentiel de
croissance de la souche.
Nanmoins, il est probable que leur augmentation progressive jusqu un niveau de 0,5-0,7%
puisse tre bnfique au dveloppement de laire vasculaire et de lembryon lui-mme.
38
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
En chargement unique :
Jour
-8/12
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
En chargement multiple :
Puisque le rglage des trappes daration nest pas ici possible, le taux de CO2 dans lincubateur
sera maintenu 0,3% pendant toute la priode.
Le taux de fertilit.
Le taux de remplissage de la machine.
Alors quau cours de son dveloppement lembryon traverse des phases endothermiques et
exothermiques, les ufs infertiles ne ncessitent pas ni ne produisent de chaleur. Leur
temprature sera toujours infrieure celle de lembryon en dveloppement, et leur incidence et
leur rpartition au sein dun mme plateau dincubation pourront affecter les conditions perues par
lembryon.
Luf infertile aura toujours tendance absorber la chaleur produite et aura donc toujours
tendance refroidir lembryon. Puisque ses pertes en eau sont bien infrieures celles dun
embryon en dveloppement, il pourra affecter le taux dhygromtrie dans la machine. Enfin, ne
dgageant pas de CO2, il pourra pnaliser les taux de ce gaz dans lincubateur.
Puisque seul un environnement homogne permet des rsultats dclosion satisfaisants, il convient
donc de sassurer que la conduite des troupeaux correspond aux recommandations de la souche.
39
GUIDE INCUBATION
INCUBATION
Bien qu une chelle diffrente, le principe reste le mme pour ce qui est du taux de remplissage
de la machine : seules des machines remplies au minimum 75-80% de leur capacit pourront
permettre des conditions homognes dambiance.
Si, pour des impratifs de planning ou de production, les taux de remplissage doivent tre
infrieurs, la distribution des plateaux et chariots (voire mme celle des ufs au sein dun mme
plateau) se fera de la faon la plus uniforme possible.
Dans le cas contraire, les vitesses dair et donc les conditions de temprature, dhumidit et de
taux de CO2, seront affectes.
Humidit
50-55%
Volumes dair
1,0-1,5 m3/heure/100 ufs
Lorsque lair est introduit directement dans les machines, ou lorsquil est prlev depuis le faux
plafond, il devra respecter les conditions prconises par le fabricant.
40
GUIDE INCUBATION
TRANSFERT
Il se ralisera de prfrence au cours du 18me jour dincubation. Il pourra tre manuel ou
automatique mais, dans tous les cas, une attention particulire devra tre porte la rapidit de
lopration, la manipulation des plateaux dincubation et paniers dclosion au cours du dpilage
et empilage, au bon rglage des suceuses ou ventouses et lamplitude de mouvement du bras de
la machine.
Un mirage pourra tre effectu pendant le transfert et les ufs clairs (infertiles et embryons
morts trs prcocement) pourront tre retirs. Cependant, si le taux dufs clairs dpasse les
15%, il est judicieux de combler les espaces vides par des embryons en dveloppement. Ceci
permet une meilleure rpartition de la chaleur et vite ainsi que les ufs se refroidissent.
Si le taux dufs clairs est tel que des paniers dclosion se retrouvent vides, ceux-ci sont alors
placs au bas des chariots dclosion.
On veillera bien laver et dsinfecter les suceuses une fois le transfert termin, pour viter les
contaminations. Celles-ci, ainsi que les paniers dclosion, devront tre compltement secs avant
toute nouvelle utilisation.
Humidit
50-55%
41
GUIDE INCUBATION
CLOSION
Au moment de loviposition, luf (coquille incluse) contient environ 65,6% deau, 12,1% de
protines, 10,5% de graisses, 0,9% dhydrates de carbone et 10,9% de minraux. Cest avec ces
seuls lments que lembryon doit mener bien son dveloppement.
Les protines sont essentiellement employes pour la croissance. De la quantit initiale, environ
48% est retrouve chez le poussin, 47% est laisse dans le jaune rsiduel, 2,5% est retrouve
dans lallantode et seulement 2,5% est perdue, vraisemblablement suite son catabolisme
(Molenaar R., 2010).
Comme on la vu plus haut, les graisses, prsentes essentiellement dans le jaune, constituent la
principale source dnergie de lembryon (environ 90% de lnergie employe provient des
graisses). Leur oxydation saccrot ds le 9me jour dincubation, au moment mme o le taux de
croissance de lembryon sacclre. De la quantit initiale, environ 20% est retrouve chez le
poussin, 40% est laisse dans le jaune rsiduel, et 40% est brule (Molenaar R., 2010).
Les teneurs en hydrates de carbone sont trs faibles dans luf, et le restent ainsi pendant presque
toute la dure de lincubation. La plupart des sucres sont consomms pendant la premire
semaine, priode pendant laquelle la membrane chorio-allantodienne nest pas encore en place et
ne peut donc fournir loxygne ncessaire au mtabolisme des graisses.
Un deuxime pic de mtabolisme du glucose est observ en fin dincubation. Des ressources
nergtiques supplmentaires sont ncessaires lclosion, la disponibilit en oxygne diminue et
lembryon bascule dun mtabolisme graisseux un mtabolisme carbohydrat.
Il est donc indispensable que lembryon puisse, au cours de son dveloppement, avoir fait des
rserves suffisantes. Le glucose est essentiellement emmagasin sous forme de glycogne dans le
foie, les muscles, le cur et la membrane pri-vitelline (Molenaar R., 2010). Quand le poussin se
prpare lclosion, le glycogne hpatique est mobilis en priorit et, la glycolyse anarobique qui
en rsulte, augmente les niveaux de lactate dans le sang (Molenaar R. 2010).
On peut dduire de ce qui prcde que la temprature et loxygnation sont les deux facteurs
essentiels lclosion et que des conditions dincubation sous-optimales auront des consquences
sur la viabilit et le dveloppement embryonnaires.
TEMPRATURE DCLOSION
Les graphiques des pages 24 et 25 montrent que la production de chaleur de lembryon atteint un
plateau vers les 16me-17me jours dincubation. Contrairement ce quon pourrait penser, ce palier
nest pas lexpression de la production maximale de chaleur de lembryon, mais plutt celle dun
dfaut doxygnation.
Decuypere E. et Michels H. (1992) mentionnent quen fin dincubation le flux maximal doxygne,
lui-mme dpendant de la permabilit de la cuticule, de la coquille et des membranes coquillres,
est atteint.
Christensen V.L. et al (2001) font tat des aspects thoriques ce sujet : chez la dinde, la
consommation doxygne augmente de faon exponentielle jusquau 25me-26me jour dincubation
environ. ce moment, les besoins en oxygne dpassent le flux maximal et lembryon fait appel
dautres sources dnergie. Il sest prpar cette phase pendant tout son dveloppement en
emmagasinant du glycogne dans nombre dorganes.
Chez les volailles, le cur a la caractristique den stocker trs peu et davoir une activit
glycognique trs limite. Cest le foie qui fournit le glucose au cur, et ce sont les hormones
thyrodiennes qui sont responsables de son transport.
42
GUIDE INCUBATION
CLOSION
Lembryon tant pokilotherme, toute augmentation de la temprature vcue entranera un
accroissement de sa demande en oxygne. Si celui-ci fait dfaut, lembryon basculera plus
rapidement et plus intensment vers un mtabolisme carbohydrat. Cest ce qui explique les
ventuelles atteintes cardiaques et les taux de jaunes rsiduels levs, largement dcrits par le
pass.
Mais il est galement dmontr que des tempratures leves en fin dincubation rduisent les
niveaux de maltase dans le jjunum (indicateurs de la maturation de lintestin) (Wineland M.J. et
al, 2001) et affectent la diffrentiation des chondrocytes (indicateurs de la minralisation osseuse)
(Yalin S. et al, 2007).
De rcentes techniques consistent provoquer des coups de chaud de courte dure en fin
dincubation. Lobjectif est de soumettre lembryon des conditions de stress , supposes lui
confrer une meilleure rsistance ultrieure des conditions dlevage dfavorables.
Recommandations.
Minimum (F)
Maximum (F)
98,0
98,0
97,0
98,5
98,5
98,0
Ouverture des
trappes de
ventilation
30-50%
30-50%
50-70%
Le type de machine, sa capacit, son taux de remplissage, la ventilation en salle dclosion ainsi que celle au-dessus
des machines peuvent influer sur les consignes employer. Se renseigner auprs du fabricant.
On prfrera les consignes hautes lorsque les ufs seront issus de jeunes troupeaux, lorsque la souche incube aura
une croissance lente ou lorsque la conductance des coquilles sera leve. Inversement, on se rapprochera des
consignes basses lorsque les ufs seront issus de vieux troupeaux, lorsque la souche incube aura une croissance
rapide, ou lorsque la conductance des coquilles sera faible.
HUMIDIT DCLOSION
On a vu que tant quelle se situe dans des limites permettant des pertes en eau adquates,
lhumidit au cours de lincubation a une moins grande importance que les autres paramtres.
En closion, le rglage de lhygromtrie dpendra essentiellement des pertes de poids observes
au cours du transfert et visera limiter le risque dune dshydratation excessive.
Jour
19
20
21
N.B. :
Consigne dhumidit
50-55%
55-60%
60%
Ds le dbut du bchage, et surtout en pleine closion, les taux dhumidit rels pourront tre suprieurs ceux des
consignes. Veiller ce que lalarme dhumidit leve ne senclenche quau-del de 70-75% dhumidit.
LE CO2
On a vu que, puisquils favorisent le dveloppement de laire vasculaire et de la membrane chorioallantodienne, il peut tre intressant de travailler des niveaux relativement levs de CO2 en
premire partie dincubation.
43
GUIDE INCUBATION
CLOSION
Inversement, des niveaux levs de CO2 en fin dincubation peuvent pnaliser le dveloppement de
certains organes. Wineland M.J. et al (2001) montrent que des pressions doxygne insuffisantes
entranent des poids de cur plus faibles, sans pour autant affecter le taux de glycogne
cardiaque.
Cependant, il est dmontr que lhypoxie (y compris lincubation en altitude) ou lhypercapnie
raccourcissent les temps dincubation et favorisent des fentres dclosion plus troites (Decuypere
E. et al, 2006).
Les embryons soumis des pressions doxygne faibles en closion semblent tre moins enclins
dvelopper une hypertrophie du ventricule droit et tre ainsi plus sensibles des problmes
dascites (Decuypere E. et al, 2006).
Molenaar R. et al (2010) mentionnent que la pression doxygne dans la chambre air natteint
que 14,2% peu avant lclosion. Inversement, celle du CO2 atteint environ 5,6%. Ce sont ces
pressions qui dclenchent le bchage et des concentrations plus leves de CO2 dans
lenvironnement peuvent forcer certains poussins clore alors mme quils ne sont pas encore
prts.
Recommandations.
Les consquences de niveaux diffrents de CO2 dans latmosphre de lclosoir ne sont pas encore
compltement lucides. Mais il semble bien que leur effet dpend beaucoup du potentiel de
croissance de la souche.
Alors quils semblent avoir un effet bnfique sur une ventuelle rsistance du cur des
conditions dhypoxie, ils peuvent forcer des poussins qui ne seraient pas encore prts clore,
rduisant ainsi leur qualit gnrale.
Jour
19
20
21
0,2-0,4%
0,4-0,6%
0,2-0,4%
LA FENTRE DCLOSION
Cest la priode qui scoule entre lclosion du premier et du dernier poussin. Elle donne un bon
aperu de lhomognit des conditions dincubation, y compris du prchauffage, pour une closion
donne.
Elle ne pourra tre un outil de dcision que si lhomognit des ufs, dans le sens o on la vu
dans les chapitres prcdents, est la plus leve possible. De mme, son valuation ne sera
intressante que si la priode de stockage des ufs est similaire.
Il va de soi que les fentres dclosion troites sont prfres. Elles vitent que des poussins clos
trop tt ne se dshydratent, ou que dautres clos trop tard, ne soient pas encore bien finis lors de
leur sortie de lclosoir.
Les objectifs atteindre sont les suivants :
Fentre dclosion
Trs bonne
Bonne
Moyenne
Mauvaise
Temps
< 24 heures
24-30 heures
30-36 heures
> 36 heures
44
GUIDE INCUBATION
CLOSION
Mais il ne suffit pas davoir une fentre dclosion la plus troite possible. Il faut, en outre, que le
moment rel de lclosion corresponde la dure totale dincubation qui a t prvue. Inutile en
effet davoir des fentres dclosion troites avec des closions qui ont rellement lieu 15 ou 20
heures avant lheure prvue.
Le graphique ci-dessous montre lvolution de la fentre dclosion en fonction du pourcentage de
poussins clos :
volution type des fentres dclosion en fonction du pourcentage de poussins clos 12
heures avant dtre retirs de la machine
Un objectif raliste est datteindre 60% des poussins clos 12 heures avant quils soient retirs de
lclosoir. Dans le mme sens, French N.A. (2010) mentionne que 30 heures avant que les
poussins soient retirs de la machine, pas plus de 2% ne doivent avoir clos.
45
GUIDE INCUBATION
CLOSION
Cependant, il nest pas toujours facile de trouver le bon compromis et on se limitera ici donner
les temps dincubation lorsque les tempratures perues par lembryon correspondent celles
dcrites plus haut :
Potentiel de croissance de la souche
Rapide
Lent
Pour une efficacit maximale, le formol sera plac lorsque 5 10% des poussins auront clos (vers
le milieu-fin du 20me jour dincubation).
Une seule application est ncessaire : celles qui pourraient tre employes plus prcocement
auront peu deffets sur la dissmination des contaminants. Celles qui pourraient se rpter au
cours de lclosion peuvent entraner des risques de surdosage.
Les excs de formol sont facilement identifiables : les poussins acquirent une coloration jaune
fonce et, dans des cas extrmes, peuvent ds lclosion, prsenter des difficults respiratoires.
En effet, le formol irrite les voies ariennes et un surdosage peut entraner des lsions de la
trache pouvant mettre en danger la viabilit ou la croissance des poussins.
Pour tout autre produit, veiller bien suivre les recommandations du fabriquant et sassurer quil
peut effectivement tre employ en prsence dembryons et/ou de poussins.
Humidit
55-60%
Volumes dair
3,0-3,5 m3/heure/100 ufs
Lorsque lair est introduit directement dans les machines, ou lorsquil est prlev depuis le faux
plafond, il devra respecter les conditions prconises par le fabricant.
46
GUIDE INCUBATION
QUALIT DU POUSSIN
Evaluer le processus dincubation uniquement par les taux dclosion revient sous-estimer
limportance du couvoir dans la chane complte de production. Les conditions dincubation
affectent non seulement les rsultats dclosion mais galement la qualit des poussins. Limpact
conomique de cette dernire est bien plus important quun simple manque ou excs de poussins.
Meijerhof R. (2009b) mentionne que la temprature joue un rle essentiel sur le niveau dutilisation
des rserves nutritionnelles du jaune et sur la fermeture de lombilic. Il fait galement tat de
plusieurs recherches ce sujet : des carts de 2F au niveau de la temprature des embryons
provoqueraient des diffrences significatives en termes de croissance et dindice de consommation
sur des poulets de 6 semaines dge. Ces mmes carts provoqueraient des diffrences de
dveloppement du poussin lui-mme et de certains de ses organes.
Hulet R. (2001) a montr quen adaptant les consignes de temprature de la machine en fonction
de la production relle de chaleur mtabolique il tait possible damliorer les taux dclosion
denviron 2% par rapport des programmes standard.
Puisque les gros ufs ont plus de mal vacuer la chaleur produite, on constate souvent une
dtrioration de la qualit des poussins et une augmentation du jaune rsiduel au fur et mesure
que le troupeau vieillit. En ce sens, Lourens S. et al (2006) ont montr que lorsque la temprature
de coquille tait maintenue constante, les embryons issus de petits ou gros ufs taient aussi
efficaces les uns que les autres transfrer les nutriments du jaune vers leurs corps.
Deux grandes mthodes existent au jour daujourdhui pour valuer la qualit du poussin :
LA LONGUEUR DU POUSSIN
Le dveloppement embryonnaire tant rgi par la temprature, toute altration des conditions
environnementales modifiera la croissance de lembryon. On a vu que des tempratures leves
acclraient le dveloppement, entranaient des conditions dhypoxie et altraient lutilisation des
graisses comme source principale dnergie. Lembryon bascule ainsi plus rapidement et plus
intensment vers un mtabolisme carbohydrat, voire mme dans certains cas, vers un
mtabolisme protique.
Il parat donc logique que des tempratures leves puissent tre responsables de la croissance de
lembryon lui-mme, de certains de ses organes (le cur en particulier) et de la quantit de jaune
rsiduel. Ceci fut dabord dmontr par Romanoff A.L. (1960) cit par Leksrisompong N. et al
(2007), puis confirm par toute une srie de chercheurs.
Jaune rsiduel, taille et aspect du cur sur deux poussins
ayant peru des tempratures diffrentes au cours de
lincubation :
47
GUIDE INCUBATION
QUALIT DU POUSSIN
Dans une tude grande chelle, Hill D. (2001) a observ, entre autres, que la longueur du
poussin, mesure ici de la tte la croupe, augmentait avec lge du troupeau, semblait plus
importante en chargement unique et variait en fonction de la position de luf dans la machine.
Elle a par ailleurs dmontr que les poussins issus de vieux troupeaux taient souvent moins longs
que ceux issus de troupeaux dge moyen, que les mortalits en levage taient plus importantes
lorsque les poussins provenaient de couvoirs produisant souvent des poussins plus courts, et a
conclu que la longueur du poussin tait un bon outil de prdiction des performances futures.
Mais, alors quelle a trouv que la mesure de la longueur du poussin, toujours de la tte la
croupe, tait un indicateur plus sensible de la qualit des poussins, elle a galement trouv que les
mesures taient peu rptables. Elle en a donc propos un autre, plus objectif, celui de la longueur
du poussin de la pointe du bec au doigt du milieu :
Mthodologie.
Chez les poussins issus de jeunes troupeaux, la longueur variera le plus souvent entre 18,5 et 19,5
cm. Entre 19,0 et 20,0 cm pour les poussins issus de troupeaux dge moyen et entre 19,5 et 20,5
cm chez ceux issus de vieux troupeaux. Il est important de noter que la croissance du poussin
continue aprs lclosion et que, pour pouvoir comparer les informations, il est ncessaire
deffectuer les mesures toujours au mme moment.
LE PASGAR SCORE
Il sagit l dune mthode plus qualitative que quantitative, qui vise valuer les conditions
dincubation mais semble peu prdire les performances futures (Meijerhof R. 2009b).
Mthodologie.
48
GUIDE INCUBATION
QUALIT DU POUSSIN
Ombilic :
Articulations :
Bec :
Abdomen :
Le volume de labdomen dpend de celui du
vitellus et est essentiellement li la
temprature et humidit dincubation.
49
GUIDE INCUBATION
QUALIT DU POUSSIN
Des conditions optimales dincubation doivent pouvoir permettre datteindre un score moyen de 9
au minimum (Pas Reform, 2006).
50
GUIDE INCUBATION
ANALYSE DES CAUSES DE MORTALIT
EMBRYONNAIRE
De nombreuses publications existent ce sujet. Les observations et causes possibles ci-dessous
dtailles sont essentiellement bases sur les recherches de Wilson H.R. (2004) :
Causes possibles
Coqs immatures
Ratio poules/coq inadquat (trop ou pas assez de coqs)
Conditions climatiques extrmes
Troupeau trop g
Problme sanitaire
Coqs ou poules trop lourdes
Excs ou carences nutritionnelles, rationnement trop
svre
Problmes de pattes, en particulier chez les coqs
Certaines drogues, pesticides, toxines ou mycotoxines
Parasitoses
Densit inadquate
Programme lumineux (intensit ou dure) inadapt
Management inadquat
Priode de stockage trop longue
Conditions de stockage inadaptes (tempratures trop
leves ou trop faibles, tempratures fluctuantes)
Fumigation inadquate (surdosage ou fumigation
pendant la priode 12-96 heures dincubation).
Application incorrecte du dsinfectant sur les ufs
Choc thermique
Pores obstrus
Temprature leve en dbut dincubation
Troupeaux trop jeunes ou trop gs
Problme sanitaire
Temprature de lavage des ufs trop leve
Drogues, toxines, pesticides
Frquence de ramassage des ufs insuffisante ou
incomplte
ufs stocks trop longtemps ou des tempratures
inadaptes
Fumigation inadquate (surdosage ou fumigation
pendant la priode 12-96 heures dincubation)
Temprature leve en dbut dincubation
Temprature insuffisante en dbut dincubation
Problme sanitaire
Troupeaux trop gs
Carences nutritionnelles svres (biotine, vitamine A,
cuivre, vitamine E, bore, acide pantothnique)
Drogues, toxines, pesticides
Contaminations
Embryons peu dvelopps loviposition
Voir causes prcdentes
Ventilation insuffisante ou pores obstrus
Frquence de retournement inadquate
Angle de retournement inadquat
Carences vitaminiques : vitamine E, riboflavine, biotine,
acide pantothnique ou acide linolique
Temprature, humidit, retournement ou ventilation
inadquates au cours de lincubation
Contaminations
Carences nutritionnelles : riboflavine, vitamine B12,
biotine, niacine, pyridoxine, acide pantothnique,
phosphore, bore ou acide linolique
(disque
Embryons morts :
3 6 jours dincubation, prsence du systme
circulatoire, embryon couch sur le ct gauche,
absence de diamant
Embryons morts :
7 17 jours dincubation, prsence de diamant et
dongles, de follicules plumeux (8 jours) ou de plumes
(11 jours)
51
GUIDE INCUBATION
ANALYSE DES CAUSES DE MORTALIT
EMBRYONNAIRE
Observations
Causes possibles
Embryons morts :
Problmes spcifiques.
Observations
Causes possibles
Retournement inadquat
Humidit trop leve en incubation ou aprs le transfert
Temprature dincubation insuffisante
Temprature dclosion trop leve
ufs refroidis pendant le transfert
Carences nutritionnelles
Problme sanitaire
Ventilation inadquate
Stockage prolong
Humidit ou temprature insuffisante pendant des
priodes prolonges
Humidit insuffisante en closoir
Temprature leve en closoir
Carences nutritionnelles
Problme sanitaire
Ventilation insuffisante
Retournement inadquat pendant les 12 premiers jours
Chocs pendant le transfert
Stockage prolong
Fumigation excessive pendant lclosion
ufs incubs avec la pointe vers le haut
Petits ufs
carts entre souches
Temprature dincubation trop leve
Humidit dincubation trop faible
Gros ufs
Vieux troupeaux
Stockage prolong
Temprature dincubation insuffisante
Embryons faibles
Humidit dincubation trop leve
Mlange dufs de diffrentes priodes de stockage
dans le mme incubateur
Mlange dufs issus de jeunes et vieux troupeaux
Mlange de petits et de gros ufs
Manipulation incorrecte des ufs
Points chauds ou froids dans lincubateur ou lclosoir
Temprature dincubation ou dclosion trop leve ou
trop faible
Mlange de gros et de petits ufs
Mlange dufs issus de jeunes et vieux troupeaux
Mlange dufs issus de diffrentes souches
Une partie des ufs stocks trop longtemps
Ventilation inadquate en incubateur ou en closoir
Problme sanitaire dans un ou plusieurs troupeaux
Diffrentes conditions de stockage
closion tardive
52
GUIDE INCUBATION
ANALYSE DES CAUSES DE MORTALIT
EMBRYONNAIRE
Observations
Causes possibles
Poussins faibles
Malpositions
Malformations
53
GUIDE INCUBATION
ANALYSE DES CAUSES DE MORTALIT
EMBRYONNAIRE
Observations
Causes possibles
Cerveau expos
Viscres ectopiques
Hmorragies
closion laborieuse
Carences vitaminiques
Coquilles dures
Humidit dincubation leve et/ou temprature leve en
closoir
Humidit leve en incubateur
Coquilles dures
Temprature insuffisante en incubateur
54
GUIDE INCUBATION
ANALYSE DES CAUSES DE MORTALIT
EMBRYONNAIRE
Observations
Causes possibles
jours
Vitamine A
et
/ou un excs
Vitamine D3
Vitamine E
Vitamine K
Thiamine
Riboflavine
55
GUIDE INCUBATION
ANALYSE DES CAUSES DE MORTALIT
EMBRYONNAIRE
Nutriment
Niacine
et
/ou un excs
Vitamine B6 (Pyridoxine)
Acide Pantothnique
Biotine
Acide Folique
Vitamine B12
Manganse
Zinc
Calcium
Magnsium
Phosphore
Cuivre
Slnium
56
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NOTES
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