Module Aviculture 1
Module Aviculture 1
Module Aviculture 1
améliorée
Introduction
III. Alimentation
V. Hygiène et santé
conclusion
introduction
L’aviculture est une activité pratiquée dans toutes les localités du Burkina Faso. Elle est
essentiellement traditionnelle et conduite aussi bien par les hommes que par les femmes. C’est
une activité qui concerne les espèces telles que la poule, la pintade, le canard, le dindon, le
pigeon, etc. Les statistiques (DGPSE, 2011) ressortent un effectif de plus 39 millions de têtes de
volailles dont 80% de poules.
La volaille sert de façon générale, d’économie sur pieds et la vente permet de subvenir aux
besoins de la famille et d’améliorer son niveau de revenu. Aussi, les produits de l’aviculture tels
que les « poulets bicyclettes » et les œufs de pintades sont-ils prisés au niveau national et à
l’extérieur du pays. Cependant, la production avicole est confrontée à certaines difficultés dont
les plus importantes sont les pathologies aviaires, la mauvaise alimentation et les mauvaises
conditions d’habitation. Considérant le rôle économique et social de la volaille, des actions
d’amélioration, aussi minimes soient-elles, permettraient d’améliorer la production et partant,
le revenu de l’aviculteur.
I. Aviculture traditionnelle au Burkina Faso
1.1. Aperçu sur la poulet local
La principale espèce élevée en aviculture traditionnelle au Burkina Faso est Gallus gallus
domesticus communément appelé la poule. Il existe quatre (4) variétés locales de poulets dans
différentes régions du Burkina :
le poulet de Dori, localisé dans les régions du Nord (Sahel) et qui est une souche légère (1200g),
au plumage variant entre le gris, le fauve et le noir ;
le poulet gris du centre, presque cosmopolite, aux plumes du camail, de la queue, et des ailes
noires, et celles du dos grises.
la souche Kondé : elle est originaire de la région du Centre Est et caractérisée par un plumage
gris cendré, une crête simple bien sortie, droite et à 5 crétillons pointus (Photo 1). Le mâle et la
femelle peuvent peser respectivement 2,430kg et 1,800kg.
Le produit recherché est la chair qui
est présentée sous forme de poulet
grillé, poulet sauté, poulet frit, soupe
de poulet, etc. avec des variations et
des assaisonnements en fonction des
consommateurs et /ou des
circonstances. La demande nationale
en poulets étant importante, le
présent référentiel propose la
production de poulets de chair de
race locale exploitable entre quatre
(4) et six (6) mois d’âge. Photo 1 : Coq Kondé dans une ferme d’élevage (CPAVI, 2013)
1.2. paramètres zootechniques
Les paramètres de production en situation d’élevage amélioré sont les suivants : Ratio : 1 coq reproducteur
pour 10 poules reproductrices ;
Nombre de cycles de ponte par an : 8 cycles par poule en incubation artificielle (couveuse) et 4 à 5
cycles en couvaison naturelle ;
Les reproducteurs doivent être sains et fertiles. Quant aux autres caractéristiques à savoir le plumage, la
forme et la taille de la crête, elles peuvent être déterminées par l’aviculteur en fonction de ses besoins. Pour
la sélection massale, il est encouragé la variété « Kondé ».
II. Infrastructures et équipements
2.1. Infrastructures
Le bâtiment avicole a un rôle important car il contribue pour plus de 50% dans la réussite de l’aviculture.
Pour la réussite de son élevage, l’aviculteur doit construire sa ferme sur un terrain ferme avec un relief peu
élevé et une pente facilitant l’écoulement des eaux. Le site est choisi en fonction de :
l’absence de facteurs favorisant le stress (nuisances sonores);
la facilité d’accès ;
l’absence d’obstacles naturels ;
la possibilité d’extension.
Le poulailler doit être implanté dans un lieu où l’air est continuellement renouvelé.
b. Poulailler
Le poulailler permet également de réduire la transmission des maladies par des vecteurs. Il facilite une meilleure
distribution des aliments et produits vétérinaires, permet de mieux contrôler la santé des animaux et également
de regrouper le fumier.
Le poulailler doit être adapté aux moyens de l’éleveur et aux besoins de la volaille.
Le bâtiment ouvert aux façades latérales munies d’ouvertures est le type rencontré en aviculture traditionnelle.
Plusieurs variantes existent en fonction de l’âge des sujets :
Bâtiment de démarrage (0 - 1 mois) : il doit être muni d’une porte et d’une fenêtre ;
Bâtiment de croissance (1-3 mois) : les ouvertures occupent 20 à 40% de la surface des façades (Sud et
Nord) ;
Bâtiment de finition (3 - 6 mois) : les ouvertures occupent 40 – 60% de la surface des façades (Sud
et Nord) ;
Bâtiment de reproduction : les ouvertures occupent 60 – 80% des façades (Sud et Nord).
Les ouvertures doivent être munies de persiennes, de grilles ou de grillage. Dans le cas des ouvertures en
persiennes, il est recommandé de prévoir des trous d’aération protégés par des grillages et opposés les uns aux
autres. Les figures 1, 2 et 3 représentent quelques modèles de poulaillers traditionnels vulgarisés par le CPAVI en
collaboration avec l’INERA
Figure 1: case ronde avec Figure 2: case ronde avec Figure 3: bâtiment
toiture en paille une toiture en terrasse rectangulaire avec toit en tôle
Le bâtiment doit être orienté en fonction des vents dominants, du soleil et de la pluie. Le grand axe doit être
perpendiculaire aux vents dominants. Au Burkina Faso, l’orientation doit être est-ouest et les ouvertures
implantées sur les façades nord-sud.
Il doit être ferme (compacté ou en béton) puis lissé pour faciliter le nettoyage et la désinfection.
La densité est le nombre de sujets par unité de surface (m 2). Elle dépend de l’âge des volailles :
0 à 1 semaine : 50 sujets au m² ;
2 à 4 semaines : 15 à 20 sujets au m² ;
5 à 8 semaines : 10 à 15 sujets au m² ;
9 semaines à la vente (4-6 mois) : 6 à 8 sujets au m² ;
reproductrices et reproducteurs : 3 à 6 sujets au m², selon le niveau d’aération du bâtiment
Les matériaux doivent être adaptés aux conditions climatiques, au niveau économique du producteur et à la taille
de l’exploitation. L’utilisation des matériaux locaux est recommandée pour les constructions.
Pour les bâtiments en tôles, le blanchissement du toit permet de réduire la température intérieure du bâtiment
de 3 à 8°C au cours des journées ensoleillées.
Autres aménagements
une courette : elle sert d’aire de promenade pour le poulet. La hauteur de sa clôture doit permettre de
maintenir les oiseaux en claustration. Quant à sa superficie, elle est fonction du nombre d’oiseaux ;
les normes recommandées sont de 3 à 5 m2 par sujet pour les poulets d’élevage et 5 m2 pour les reproducteurs
;
des arbres (non attractifs des oiseaux sauvages) : ils procurent de l’ombre et créent un microclimat
favorable ;
des pédiluves à l’entrée de la ferme et des poulaillers : ce dispositif permet de limiter l’introduction des
maladies dans la ferme ;
une fosse fumière : elle sert à stocker et à valoriser la litière et les fientes. Elle doit être implantée du côté
ouest de la ferme.
2.2. Equipements
a. Mangeoires
Elles sont variées dans leurs présentations ; leurs dimensions doivent êtres adaptées à l’âge des oiseaux. Il y a
des mangeoires pour poussins, pour poulets et pour adultes. On distingue des mangeoires en plateaux, des
mangeoires linéaires et des trémies. Le tableau 2 présente les dimensions des mangeoires en fonction de l’âge
et du nombre de volailles.
Les mangeoires doivent être adaptées afin de faciliter une meilleure utilisation de l’aliment. Une barre
tourniquet placée au dessus de la mangeoire linéaire empêche que les poules ne se posent sur celle-ci, ce qui
permet d’éviter le gaspillage et la souillure de l’aliment.
Photo 2: mangeoire adulte en Photo 3: mangeoire linéaire Photo 4: mangeoire
tôle galvanisé en bois muni d’une barre poussin en plateau
b. Abreuvoirs
Il est indispensable d’abreuver les volailles en permanence avec de l’eau potable d’où l’importance des
abreuvoirs dans les poulaillers. En effet, le manque d’eau entraîne une chute rapide et durable de la production
chez les adultes, la déshydratation et la mort chez les jeunes. Dans les pays tropicaux comme le Burkina Faso,
il leur faut environ deux fois plus d’eau que d’aliment.
Pondoir : il doit avoir pour dimensions : 35 cm x 30 cm x 35 cm. Le nombre de pondoirs doit être égal au
moins à la moitié de l’effectif des reproductrices. Toutefois, il pourra être ajusté, en cas de nécessiter ;.
Les pondoirs peuvent être faits en briques superposées ou consolidées et disposés dans les coins calmes du
poulailler.
Eleveuse (photo 8 et 9) : C’est un outil sous forme de caisse, utilisé pour élever les poussins pendant les
trois (03) premières semaines de vie. L’éleveuse comprend toujours une caisse subdivisée ou non en deux
compartiments dont l’un plus ou moins couvert afin d’y créer une température un peu plus élevée que dans
le premier et une lampe qui sert de source de chauffage. Il faut une éleveuse pour 100 à 200 poussins jusqu’à
3 semaines, à raison de 100 sujets au m².
pp
Une alimentation équilibrée permet à la poule locale de couvrir ses besoins d’entretien, de croissance, de
production ou de reproduction et de résister aux maladies.
l’aliment composé : constitué de plusieurs matières premières (Exemple: Son + tourteau de coton + sel
+ os, etc.). La composition de l’aliment peut varier en fonction des besoins des sujets, de la disponibilité
et du coût des aliments locaux.
3.3. Origine des aliments
les aliments d’origine végétale : les céréales (maïs, sorgho, mil, fonio…), les légumineuses (arachide, soja,
niébé…) et leurs sous-produits (des tourteaux d’arachide, de coton, de soja, les drèches de bière de mil), et
des restes de cuisine ;
les aliments d’origine animale : les farines de poisson, de viande et de sang, les poudres d’os, les coquilles
d’huîtres, les insectes, les termites, les chenilles etc. ;
les minéraux: le sel, le carbonate de calcium, le phosphate di calcium ou tricalcique, les oligo éléments ;
les vitamines.
La poule locale recevra en moyenne 30g d’aliment par jour de l’âge d’un jour à 150 jours (sortie). Les besoins
alimentaires varient en fonction de l’âge des sujets. De l’éclosion à l’âge adulte (vers 5 mois) la composition de
l’aliment a une grande importance ; ainsi, un aliment correspondant à chaque âge devra être préparé (tableau I).
Tableau 1 : plan d’alimentation (d’un jour à l’âge adulte)
Remarque : tout passage d’un type aliment à un autre, nécessite une transition obligatoire
La poule de race locale a besoin de 4,5 kg de l’éclosion à l’âge de la vente (5 mois), dont 1,5 kg pour le
démarrage et 3 kg pour la période de croissance-finition (Tableau II).
En ce qui concerne les femelles en ponte, leur besoin journalier est estimé à 80 g.
Ponte 80 g/jour
3.5. Abreuvement
La volaille consomme environ deux (2) fois plus d’eau que d’aliment. Il existe des circonstances comme la
composition de l’aliment (taux de calcium), la forte chaleur, pour lesquelles cette consommation peut
atteindre quatre (4), voire six (6) fois celle de l’aliment.
L’eau assure plusieurs fonctions dans l’organisme dont les plus importantes sont les rôles de :
solvant de diverses substances (sels minéraux, nutriments, métabolites, enzymes, hormones) dont elle
assure en même temps le transport ;
facilitateur de l’élimination des déchets dans l’organisme sous forme d’urine ;
constituant essentiel dans les réactions d’hydrolyse du métabolisme ; composante de toutes les sécrétions
(sang, hormones, enzymes, etc.).
La propreté de l’eau de même que celle des abreuvoirs sont fondamentales dans l’élevage avicole.
La nécessité de disposer d’eau en permanence est encore accrue surtout en période chaude.
IV. Incubation des œufs
4.1. l’incubation naturelle ou couvée
L’incubation naturelle consiste à faire couver par une femelle couveuse. Certaines femelles, en plus de leurs
propres œufs, couvent les œufs d’autres femelles et même d’autres espèces ; c’est le cas de la poule, de la dinde
et de la cane qui sont beaucoup utilisées dans l’incubation des œufs de pintade dont la femelle est une
mauvaise couveuse.
La couvée : c’est l’entretien des œufs par la femelle jusqu'à la sortie des petits ;
La femelle pond et rassemble les œufs dans un nid, se couche sur eux et les couvre ;
Elle chauffe les œufs à la température de son corps ;
Elle retourne les œufs avec son bec et les pattes chaque jour jusqu'à l’éclosion ;
Elle humidifie les œufs à l’aide de la transpiration de son corps, du sol ou avec l’eau dont elle se trempe
le corps ;
Elle ventile les œufs ;
Elle écarte les œufs pourris d’elle-même, car elle les reconnaît ;
Les petits sortent en cassant la coquille à l’aide de leur bec.
Choix de la femelle couveuse : de préférence, on utilise une femelle en bonne santé, aussi
grosse que possible et bien emplumée, afin de pouvoir couver le maximum d’œufs.
Le nid, cas de la poule locale : la poule fait normalement son nid à terre dans un endroit
abrité. Elle donne au sol une forme de cuvette de 25cm de diamètre. Elle couvre le fond
d’herbe sèche et y pond les œufs. L’emplacement du nid est fait pour être à l’abri des serpents,
des chiens et des autres ennemis de la poule.
Le processus : lorsque la poule a pondu 12 à 15 œufs, elle commence à rester de plus en plus
longtemps sur son nid, c’est-à-dire à couver. A ce moment, on peut remplacer ses œufs par les
œufs d’autres volailles, 8 à 12, suivant la taille du nid, après avoir aménagé le nid la nuit. La
poule ne quitte son nid qu’une à deux fois par jour. Ses mouvements sur le nid ont pour effet
de retourner constamment les œufs et même de les changer de place, du centre vers l’extérieur
et inversement. Le vingt et unième jour, les œufs éclosent et 24h après, les poussins
commencent à chercher avidement leur nourriture. Ils quittent ainsi le nid avec leur mère. Les
œufs non fécondés restent sans éclore.
4.2. L’incubation artificielle
L’emplacement de la couveuse
Pour réussir son incubation, il est souhaitable de choisir un local à température stable, de préférence frais et sain. Il
est absolument nécessaire que la température ambiante ne dépasse pas 35°C et jamais 40°C. Il faut que l’air puisse
se renouveler, mais sans courant d’air. Ainsi, il faut donc prévoir, une petite ouverture d’entrée d’air à la base et une
ouverture de sortie en haut du local. Il faut veiller à ne pas exposer directement la couveuse aux rayons solaires.
Dans une maison en tôles, le toit doit être plafonné et aéré. En effet, sous un toit de tôles non plafonné, la
température dépasse parfois 40°C les après midi ensoleillés, tuant ainsi les embryons dans les œufs. Afin de mieux
contrôler la température, il est impératif de disposer d’un thermomètre d’ambiance.
Pour avoir de bons rendements, il faut accorder une grande attention à la qualité des œufs à couver :
l’œuf à incuber doit avoir été fécondé ;
il faut éliminer les œufs trop gros, trop petits, difformes, trop sales, rugueux ou fêlés ;
il est déconseillé de laver les œufs à l'eau sous peine d'éliminer la fine couche protectrice les recouvrant
(cuticule) et destinée à les protéger des invasions microbiennes. En revanche, les endroits sales peuvent
être brossés légèrement à sec, avec une brosse à dent. On ne doit pas mirer les œufs avant leur mise en
incubation,
avant la mise en incubation, il n'est pas possible de vérifier si l'œuf est fécond car le germe est trop petit :
impossible de le distinguer dans l'œuf. En revanche, un mirage avant incubation permet de détecter les
œufs fêlés et de les éliminer.
retournement des œufs : il faut retourner doucement les œufs à incuber, 2 fois par jour, pour éviter que
l'intérieur ne colle à la coquille.
- Importance de la température
La température est nécessaire pour le développement des embryons dans les œufs à incuber. Il est déconseillé
d’incuber des œufs au moment où la température interne de la pièce atteint 40°C. Quelques baisses accidentelles
de températures ne sont pas préjudiciables pour les œufs. Ce sont surtout les hausses de température qui sont
beaucoup plus dangereuses. En cas de hausse de la température ambiante du local (plus de 40°C), il faut refroidir
les œufs en ouvrant les portes, arrêter la source de chaleur jusqu’au soir, et y déverser un seau d’eau au sol. La
température doit se situer entre 37,5 et 38,5°C dans la couveuse. Si dans le local la température ambiante dépasse
36°C, il faut arrêter le chauffage jusqu’au soir.
- Importance de l’humidité relative
Lorsque le niveau d’humidité relative n’est pas bon, les embryons se déshydratent dans les œufs ou ne
parviennent pas à éliminer les gaz toxiques qu’ils produisent. Pendant l’éclosion, le niveau d’humidité doit être
augmenté. Si l’air est sec, les poussins se déshydratent et meurent. En revanche, une humidité excessive est
nocive ; l’embryon peut être intoxiqué par le gaz toxique qu’il produit.
A titre indicatif, il est conseillé pour les gallinacées un taux d’humidité de 45 à 60% à l’incubation et 65 à 80% à
l’éclosion.
Le retournement des œufs incubés permet à l’embryon de ne pas se coller à la paroi de la coquille. Il doit être fait
en intervalle régulier pour permettre le bon déroulement du développement de l’embryon. Un excès de
retournement des œufs est nuisible car peut perturber l’évolution des embryons. Cependant, ils ne doivent pas
être retournés ni pendant les deux premiers jours d'incubation, ni pendant les deux derniers jours. Par exemple
pour les œufs de poule, à partir du 3ème jour et jusqu'au 19 ème jour inclus, les œufs doivent être retournés au
minimum 2 fois par jour, ce pour permettre un bon développement de l'embryon.
- Importance du mirage des œufs
Le mirage des œufs consiste à éclairer l'intérieur de l'œuf et à observer par transparence ce qui s'y trouve. On
peut à cet effet, acheter un mire-œufs ou utiliser une bonne torche. Le mirage permet de détecter les œufs
stériles et les embryons morts. Un point noir collé à la coquille indique la mort de l’embryon. Il est préférable
d’effectuer le premier mirage entre le 5ème et le 8ème jour, le second entre le 14ème et le 18ème jour et le dernier au
moment de l’éclosion. Du 5ème au 8ème jour, l’œuf présente un point foncé très mobile, duquel partent des raies
très irrégulières (vaisseaux sanguins). Cela est appelé “araignée”, car ayant l’aspect d’une araignée. Le point
central oscille à la moindre impulsion donnée à l’œuf. L’œuf clair est absolument translucide.
L’œuf faux germe est brouillé et se présente sous l’un des aspects suivants :
Au 18ème jour, l’œuf doit être presque complètement opaque et présenter une tâche rose dans le bas. Après le
18ème jour, les œufs ne doivent plus être mirés, sous peine de perturber le poussin dans l’œuf.
Eclosion
Pendant la période d’éclosion, on cesse de retourner les œufs. On enlève les grilles de retournement
mécanique s’il y’en a. Dès la parution du premier poussin, il faut ouvrir complètement la trappe d’ouverture
supérieure pour augmenter l’aération.
Des éclosions en avance (ex : 18ème ou 19ème jour pour les poules), indiquent que la température générale était
élevée (39 à 40°C), tandis que des éclosions en retard (ex : 22ème jour pour les poules) indique que la
température en générale était basse (36 à 37°C).
Remarque
Pendant la période d’éclosion, il ne faut en aucun cas intervenir pour aider un poussin à sortir de sa coquille.
Il faut laisser aux poussins le temps d'éclore, même si cela doit prendre des heures. En intervenant trop tôt sur
une coquille en aidant le poussin à la briser, on peut provoquer une hémorragie sanguine, l'intérieur de la
coquille étant encore abondamment irrigué par des vaisseaux sanguins. En intervenant à temps, on risque
d'aider à éclore un poussin qui n'aurait jamais pu sortir. Ce sera un poussin chétif ou handicapé qui ne survivra
pas dans les heures ou les jours suivants. Les seuls poussins à conserver sont ceux qui éclosent seuls.
L'éclosion peut débuter le 19ème jour et s'achever le 23ème jour. Toutefois, si elle n'a pas débuté au 21ème jour, il faut
patienter ; la température n'a peut-être pas été tout à fait suffisante durant l'incubation et l'éclosion a pris un
peu de retard.
Après l'éclosion, il faut maintenir les poussins durant 24 h, dans la couveuse si sa taille le permet, sans boire
ni manger. Ils ont besoin de se reposer, de se sécher et de vider leur tube digestif. Après ces 24 heures, il faut
les placer dans une éleveuse, à une température de 35 °C, sur une litière sèche, à l'abri des courants d'air, en
leur donnant de l'aliment spécial poussin et de l'eau propre.
Nettoyage et désinfection
Après chaque éclosion, il faut procéder au nettoyage et à la désinfection de la couveuse avec un désinfectant
adapté (eau de javel, virunet, virkon, etc.).
Relevé écrit
Il est impératif de noter la date à laquelle les œufs ont été mis à couver.
V. Hygiène et santé
Pour une meilleure productivité dans un système d’élevage traditionnel de volaille, il faut associer à une bonne
alimentation, l’hygiène et les soins vétérinaires. Sans cela, les maladies contribueront à entraver l’élevage.
5.1. hygiène
Une bonne hygiène contribue au confort et au bien-être des volailles. Elle permet d’éviter surtout beaucoup de
maladies. Elle est basée sur :
la mise en fonctionnement permanent des pédiluves. L’eau de javel, le virunet ou le virkon sont couramment
utilisés comme désinfectants ;
Les aliments doivent être stockés dans un bâtiment aéré et sur des palettes en bois, afin d’éviter les
moisissures. La distribution saine des aliments permet d’éviter l’infestation massive par les parasites et
l’ingestion des agents pathogènes. Pour se faire :
abreuver les volailles avec une eau potable dans des abreuvoirs propres ;
servir les aliments en fonction des besoins afin d’éviter les gaspillages et les longs séjours dans les
mangeoires, pouvant entrainer leur souillure.
b. Propreté des locaux
installer et renouveler périodiquement la litière (copeaux, paille, coques de riz ou d’arachide) sur une
épaisseur de 5 à 7 cm ;
brûler les cadavres, ou les enfouir profondément après les avoir couverts de chaux vive.
c. Propreté des mangeoires et abreuvoirs
déplacer les mangeoires et abreuvoirs avant chaque service pour empêcher le développement des
moisissures sur la litière;
utiliser des récipients adaptés afin d’éviter que les volailles souillent l’eau de boisson ou les aliments ;
désinfecter une fois par semaine les mangeoires et les abreuvoirs avec un désinfectant adapté (eau de
javel, virunet, etc.) ;
La désinfection des locaux et du matériel doit être périodique et à chaque fois que de besoin (lorsqu’une maladie
contagieuse survient dans l’élevage) :
nettoyer et désinfecter les locaux (sol, murs) après le passage de chaque bande ; mettre la chaux sur les murs
débarrasser immédiatement les locaux des cadavres de volailles par enfouissement ou par incinération ;
désinfecter périodiquement les parcours ;
désinfecter systématiquement les locaux et les parcours après chaque foyer de maladie.
La propreté et la discipline des basse-couriers sont fondamentales pour la maîtrise des maladies des volailles. Pour se
faire il doit respecter les consignes suivantes :
interdire l’accès de la ferme aux personnes étrangères ;
regrouper la volaille par tranche d’âge si possible ;
éviter de stresser les animaux (variations des heures de services alimentaires et hydriques, ruptures d’eau de
boisson, lumières vives pendant la nuit, les bruits, changements brusques de comportement vis-à-vis des
sujets, etc.) ;
servir les volailles des plus jeunes vers les adultes et des sujets sains vers les malades, afin de limiter la
transmission des germes ;
tremper les pieds dans le pédiluve avant toute entrée dans la ferme ;
se laver au savon après tout contact avec des animaux d’autres exploitations avant d’entrer dans la ferme;
mettre en quarantaine les nouveaux sujets avant de les introduire dans le poulailler ; pratiquer un vide
sanitaire après chaque foyer de maladie contagieuse.
5.2. Santé
Il est important pour un basse-courier de reconnaître une volaille malade dans le troupeau. Ce diagnostic est
relativement facile ; pour se faire, le bassecourier doit être un observateur attentif et intéressé.
en mouvement : elle hésite à se déplacer, l’allure est nonchalante, chancelante, avec des boiteries ou
des mouvements titubants ou désordonnés ;
sur la peau : des poux, des puces, des argas ; une cyanose de la crête et des barbillons (aspect sombre à
violet) ;
sur l’appareil respiratoire : des jetages (écoulement nasal), de la toux, des râles (respiration bruyante) ;
sur l’appareil digestif : de la diarrhée qui peut être jaunâtre, verdâtre, sanguinolente, abondante,
noirâtre et nauséabonde ;
sur le système nerveux : des troubles nerveux (incoordinations des mouvements, torticolis, chutes).
b. Principales maladies des volailles
Les maladies virales
Les maladies virales les plus courantes en aviculture traditionnelle sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Maladies Espèces affectées Symptômes/légions Traitement Prophylaxi
e médicale
Il est souhaitable de préparer l'installation des poussins avant l’éclosion. Ainsi, on recommande de nettoyer le
local, de désinfecter et d’installer la litière souple et épaisse (6-8 cm) dans l'éleveuse ou autour de la source de
chaleur.
6.2. Chauffage
Les poulets appartiennent au groupe d’animaux homéothermes capables de maintenir une température
interne constante de leur corps (41°C pour les adultes et 38°C pour les poussins). Ceci est vrai dans les limites
dites zones de neutralité thermique (15 à 25°C chez l’adulte et 28 à 38°C chez le poussin). Toutefois, durant la
phase d’emplumement, (1j à 3 semaines d’âge), ils sont sensibles aux stress thermiques froids. Après
l’emplumement qui ne sera complet qu’à partir de la 5ème semaine d’âge, le poulet présente une excellente
isolation et sera plutôt sensible aux excès de chaleur. Tout inconfort thermique peut donc avoir des
répercussions sur l’équilibre physiologique de l’animal, son état de santé et ses performances zootechniques.
En revanche, au fur et à mesure que la température ambiante augmente sans pour autant qu’elle ne dépasse les
capacités d’adaptation de l’animal (T<30°C), celui-ci se trouve soumis à un stress thermique modéré
entraînant des réactions d’ordre comportemental et physiologique. Lorsque la température augmente
brutalement dépassant ainsi les capacités d’adaptation de l’animal (T>30°C), on assiste alors à de vrais coups
de chaleur (stress thermique aigu) qui se manifestent par des phénomènes de prostration causant ainsi
d’importantes mortalités.
En effet, les poussins sous les ailes de la poule vivent à une température voisine de 37° et tout au moins au
début de leur vie, ils doivent trouver en élevage ″artificiel″ des conditions semblables, faute de quoi ils
tomberont malades et leur croissance sera mauvaise. Mais, inversement, une chaleur trop forte peut être à
l'origine d'un mauvais emplumement. L'éleveuse joue un rôle important dans la source de chaleur. On peut
utiliser des lampes ou du charbon de bois.
Pour les lampes à utiliser, il faut les protéger avec du grillage afin d'éviter les risques d'incendies.
2è semaine : 34°C ;
3è semaine : 32°C ;
4è semaine : 30°C.
Au delà de 4 semaines, la zone de confort thermique des volailles se situe entre 16 et 28°C.
Les erreurs de chauffage constituent la principale cause de mortalité des poussins dans les premières semaines
dans les élevages. L'éleveur doit se rendre compte du bien être des poussins par l’observation. S'ils sont
paisiblement et uniformément répartis autour de la source de chaleur c'est la bonne ambiance. Par contre s'ils
piaillent et se serrent ou au contraire fuient le plus loin possible c'est que la température trop forte.
Les figures 4, 5, 6 et 7 ci-dessous représentent le comportement des poussins en fonction de leur confort vis-à-vis
de la température.
La figure 4 représente la répartition des poussins dans un bâtiment bien chauffé ;
La figure 5 représente une situation où la chaleur est excessive ;
La figure 6 représente une situation où existe un courant d’air ou une chaleur mal repartie ;
La figure 7 représente un cas de chaleur insuffisante (la source ne chauffe pas assez ou est
Les poules de race locale sont rustiques et possèdent une chair de bonne qualité. Mais, leurs paramètres de
production sont peu intéressants pour un élevage en claustration pendant plus de 5 mois d’âge. En effet,
l’indice de consommation de la poule de race locale se situe entre 4,5 et 5,5 de l’éclosion à l’âge de cinq (5)
mois.
Il faut donc les vendre dès 5 mois d’âge, car leur maintien après cinq (5) mois engendre des charges
d’alimentation et de santé, pendant que le gain de poids est faible. Pour le calcul de rentabilité il serait
alors considéré les données suivantes:
les taux de mortalité considérés sont de 10% (pour les poulets de 0 à 5 mois d’âge) et de 5% au delà de 5
mois d’âge ;
les promoteurs produiront de l’aliment localement (asticots, termites, mouture de Piliostigma reticulatum,
verdure, chenille). En moyenne, il est considéré dans le calcul du coût de l’aliment un complément journalier
de 30 g par tête;
pendant la première année de production, les effectifs de poulets qu’on pourrait vendre sont les
produits des éclosions d’avant la fin du 7ème mois, car ce sont ces produits qui atteindront cinq (05) mois
avant la fin de l’année (Tableau 13).
quant à l’habitat, le mètre carré (m2) de surface en matériaux semi-définitifs est évalué à 15 000 F CFA
et à 25 000 F CFA pour celui en matériaux définitifs. Les amortissements considérés sont de 15 et 20 ans
respectivement pour les bâtiments en matériaux semidéfinitifs et définitifs. Ces coûts seront fonction
des réalités des différentes localités du Burkina Faso.
Les prix moyens sont :
prix d’achat des reproducteurs : 3500F CFA/ coq et 2500 FCFA /poule ;
prix moyen du poulet en cours de production (de l’éclosion à moins de 5 mois) : 1300F
CFA / unité.
Tableau : Nombre total de poussins produits par an
10 1 4 12 80 400
20 2 4 12 80 800
30 3 5 12 80 1500
50 a 5 5 12 80 2500
50 b 5 8 12 70 3360
Tableau : Nombre de poulets de 5 mois en années 1 et 2
Nombre de poulets de 5
Poussins éclos mois
Année 1 Année 2 Taux Année 1 Année 2
Noyaux de mortalit d
reproducteurs é e
10 poules et 1 coq 400 400 1 210 360
0
20 poules et 2 coqs 800 800 1 420 720
0
30 poules et 3 coqs 1500 1500 1 788 1350
0
50 poules et 5 coqs 2500 2500 1 1313 2250
(a) 0
Tableau : matériel d’élevage
Noyaux de Maximum Nombre de Nombre Nombre de
reproducteurs de têtes couveuses d’abreuvoirs mangeoires
(capacité : 200
œufs)
0 2p 6a 2p 7a
10 poules et 1 coq 211
0 3p 12a 3p 14a
20 poules et 2 coqs 422
0 5p 21a 5p 27a
30 poules et 3 coqs 783
50 poules et 5 coqs 0 9p 36a 9p 44a
(a) 1305
50 poules et 5 coqs 11p 47 a 11 p59 a
1735 3
(b)
7.2. Compte d’exploitation niveau 1 (10 poules et 1 coq)
Désignation An 1 An 2 An 3
Produits/Chiffre d'affaires
Vente poulets 525 000 900 000 900 000
Production stockée 217 100 - -
Vente de fumier 19 500 25 400 25 400
Sous total 1 761 600 925 400 925 400
Consommations Intermédiaires (CI)
Sac de charbon 4 000 4 000 4 000
Alimentation 375 590 487 830 487 830
Eau 18 250 18 250 18 250
Vaccins Newcastle 21 100 21 100 21 100
Vaccin variole 20 550 20 550 20 550
Déparasitage 1 320 1 320 1 320
Soins divers 13 200 13 200 13 200
Frais entretien divers 5 000 10 000 10 000
Sous total2 459 010 576 250 576 250
Valeur Ajoutée (st1 - st2) 302 590 349 150 349 150
Frais de personnel 42 000 42 000 42 000
Sous total 3 42 000 42 000 42 000
Excédent Brut Exploitation: EBE (VA- st3) 260 590 307 150 307 150
Amortissements (Amort) 55 417 55 417 55 417
Résultat Avant Impôts: RAI (EBE- amort) 205 173 251 733 251 733
Résultat net d'exploitation : RNE (RAI-st4) 205 173 251 733 251 733
Capacité d'Autofinancement: CAF (RNE+amort)
conclusion