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Rapport
Benot Cur
Jean Pisani-Ferry
Complments
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Sommaire
Introduction ............................................................................................ 5
Christian de Boissieu
RAPPORT
Lmergence de la Chine : impact conomique
et implications de politique conomique ....................................... 7
Patrick Artus, Jacques Mistral et Valrie Plagnol
Introduction gnrale ................................................................................ 7
1. Les impacts de la Chine sur les pays de lOCDE .............................. 11
1.1. Parts de march dans le commerce et lindustrie ...................... 11
1.2. Organisation du processus de production en Asie ..................... 18
1.3. Prix, salaires et effet dsinflationniste de la Chine ................... 21
1.4. Ressources rares, matires premires et environnement ........... 26
1.5. Relations financires et montaires avec le reste du monde ..... 33
2. La nouvelle stratgie de croissance chinoise .................................... 46
2.1. Ambitions chinoises : au-del du modle dAkamatsu ............. 46
2.2. La double rorientation de la croissance chinoise ..................... 51
2.3. La situation financire de la Chine ............................................ 68
2.4. Risques et dilemmes de la nouvelle croissance court terme ....... 75
2.5. Quest-ce qui peut arrter la croissance de la Chine
plus long terme ? ..................................................................... 78
3. Propositions ....................................................................................... 98
3.1. La Chine stratgie rgionale ou/et internationale ? ................... 98
3.2. Peut-on encore critiquer la Chine pour son rgime
de change ? ............................................................................... 103
3.3. Une ouverture ncessaire des marchs chinois.
Laccs aux marchs publics en Chine : un enjeu majeur ....... 122
3.4. Le climat des affaires et les stratgies dentreprises ............... 124
3.5. La question difficile des transferts de technologie .................. 128
3.6. LUnion europenne et la Chine ont certainement
plus dintrts en commun que les tats-Unis et la Chine ...... 132
Conclusion ............................................................................................. 142
LMERGENCE DE LA CHINE
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COMMENTAIRES
Benot Cur ...................................................................................... 145
Jean Pisani-Ferry ................................................................................ 157
COMPLMENTS
A. La politique de relance chinoise :
son financement, ses implications .............................................. 165
Pierre Mongru
B. Le commerce extrieur de la Chine :
bilan et nouvelles orientations stratgiques ............................. 199
Franoise Lemoine et Deniz nal
C. La Chine pourra-t-elle poursuivre son miracle
en vieillissant ? ................................................................................. 223
Bei Xu
D. Choix dun rgime de change par la Chine :
quel est lintrt de la zone euro ? ............................................... 237
Patrick Artus
E. nergies renouvelables : o seront les gagnants ? .......... 247
Patrick Artus
F. La politique des normes chinoise :
marches forces, tendue vers le leadership ? ...................... 265
Grgoire Postel-Vinay
G. O sont les risques de lconomie chinoise ? .................... 275
Constance Boublil et Yves Zlotowski
H. Que nous apprend la littrature de recherche
conomique sur les caractristiques structurelles
de la Chine ? ...................................................................................... 291
Patrick Artus
RSUM .............................................................................................. 301
SUMMARY ........................................................................................... 307
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Introduction
Il faut faire le pari de la Chine, car cest l-bas que vont se dcider le sort
de la croissance et lavenir de la mondialisation. Tel est lun des messages
forts du rapport qui suit.
Du ct des dfis, il faut les envisager aux diffrents niveaux. Dabord,
la Chine elle-mme va devoir poursuivre sa rforme agraire, lever certains
obstacles la mobilit intrieure, rduire le rle dominant des entreprises
dtat et dvelopper ltat de droit. Elle pose aussi des dfis aux autres
zones, tout spcialement les pays les plus avancs, grce la rapidit de son
rattrapage technologique et aux efforts consentis en faveur de lducation
et de la recherche.
Aujourdhui, la Chine est dj sur la frontire technologique pour
un certain nombre dactivits (lanceurs de satellites, matriel de tlcoms,
train grande vitesse, puis bientt aronautique, nuclaire), et le rythme
de la mise niveau a t, en rgle gnrale, sous-estim. Linnovation nest
pas que technologique ; elle concerne aussi, de la part de la Chine, la monte en gamme vers des produits plus forte valeur ajoute.
Au confluent des dfis et des opportunits se trouve la nouvelle stratgie de croissance de la Chine, affirme depuis plusieurs annes et dont on
voit les premiers fruits, visant passer dun modle reposant sur lessor des
exportations un modle fond sur la solidit de la demande intrieure (en
particulier de la consommation des mnages). Une telle transition passe par
laugmentation des salaires et par le dveloppement de la protection sociale. Si les mnages chinois pargnent entre 40 et 50 % de leur revenu
disponible, cela tient en grande partie labsence dun systme de scurit
sociale digne de ce nom. Mettre en place un tel systme prendra du temps,
mais soutiendra dans la dure la consommation, avec des mnages rassurs
par la cration de filets de protection sociale (pour le risque de chmage, la
maladie, la retraite). La qute dune croissance plus quilibre passe galement par la promotion des services et une moindre domination du secteur
industriel, lessor des PME mais aussi la prise en compte des dgts
environnementaux.
Personne naurait intrt ce que la croissance chinoise ralentisse trop
vite et trop fort, ni la Chine ni ses partenaires. Ce qui suggre que, dans le
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cadre du G20 comme dans les relations bilatrales avec la Chine, il va falloir mettre le curseur au bon endroit entre la logique de concurrence et la
logique de coopration, sans navet ni linverse excs de mfiance. On
notera, parmi les recommandations du rapport, lide daborder la dlicate
question du taux de change du yuan et de sa convertibilit de manire pragmatique, sans en faire la clef de nos relations avec la Chine. On relvera
galement ce qui est dit sur laccs aux marchs chinois (y compris les
marchs publics), sur lamlioration souhaitable et possible du climat des
affaires ainsi que sur les fortes convergences dintrts entre lUnion europenne et la Chine.
Ce rapport a t prsent Madame Christine Lagarde, ministre de lconomie, des Finances et de lIndustrie, lors de la sance plnire du CAE du
20 mai 2011. Il a bnfici de lappui efficace de Stphane Saussier, conseiller scientifique au CAE.
Christian de Boissieu
Prsident dlgu du Conseil danalyse conomique
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Lmergence de la Chine :
impact conomique et implications
de politique conomique
Patrick Artus
Directeur des tudes conomiques, NATIXIS
Jacques Mistral
Directeur des tudes conomiques, lFRI
Valrie Plagnol
Directrice de la recherche, Crdit suisse (France)
On peut aimer ou ne pas aimer la Chine. On peut aimer ou ne
pas aimer les Chinois. Mais quelle erreur nous commettrions
de ne pas participer de manire active au dveloppement sans
prcdent de ce formidable pays
Rgis Calmels
La Chine sera, dans nos mtiers, un concurrent trs srieux
dans quelques annes, nous devons nous y prparer ; mais
noublions pas que la Chine est dabord aujourdhui un march particulirement dynamique, sur lequel nous investissons.
Louis Gallois
Introduction gnrale
La Chine a subi le contrecoup de la crise mondiale de 2008, elle a su
faire face par un plan de relance de trs grande ampleur, elle a retrouv ds
le printemps 2010 un taux de croissance deux chiffres ; plus long terme,
le rquilibrage de la croissance chinoise constitue lune des cls, peut tre
la plus importante, qui dcidera de la sortie de crise. La Chine est devenue
le premier fournisseur de lEurope, lEurope, le deuxime fournisseur de la
Chine : cest dire quil ny a pas de partenariat commercial plus important.
Le nom officiel de la monnaie chinoise est renminbi (RMB). Pour faciliter la lecture, nous
avons pris le parti dutiliser son nom courant, le yuan, dans lensemble de cet ouvrage.
LMERGENCE DE LA CHINE
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La Chine, parfois, inquite. Sa masse en fait lune des conomies dominantes de la plante alors quune bonne partie de sa population est encore
trs pauvre. La rapidit de ses progrs oblige ses partenaires sadapter
constamment : il faut la fois ragir une concurrence toujours plus large,
y compris dans des productions plus forte valeur ajoute, il faut aussi en
permanence saisir de nouvelles opportunits.
La Chine est galement un facteur de stabilit. Elle a besoin de stabilit
pour assurer son propre dveloppement et elle agit sur son environnement
de manire ce quil favorise, plutt quil ne menace, cette stabilit ; cest
ce que lon a vu en matire financire deux reprises loccasion de la
crise asiatique et, plus rcemment, dans sa conduite pendant la crise qui a
agit leuro au printemps 2010.
Lmergence de la Chine est la fois source de frictions et dopportunits. Des difficults, il y en a invitablement, cest le propre de toute relation
internationale vibrante. Il faut savoir les surmonter ce qui se fait au niveau
des gouvernements aussi bien que des entreprises en dveloppant des partenariats concrets. La qualit du dialogue bilatral sest amliore mais nest
pas encore un niveau satisfaisant.
Il faut aujourdhui, cest le principal message de ce rapport, faire le
pari chinois . Une attitude timore ou rticente lgard de la Chine ne
nous servirait en rien. Les gouvernements aussi bien que les entreprises qui
seraient tents par cette sorte dabstention seraient tout simplement marginaliss. Sil y a une seule raison, aujourdhui, de faire ce pari, cest que
cest en grande partie l-bas que se dcidera le sort dune croissance durable lchelle de la plante. Cest l aussi que se dcide lavenir de la
mondialisation.
Les ressorts de la mondialisation sont connus : ils sont la fois politiques, louverture gnralise des frontires, et techniques, la baisse des
cots de transport maritimes et la facilit des moyens de communication en
particulier. Suivant la formule succs dun chroniqueur du New York Times,
Tom Friedmann, le monde serait devenu plat , comprenons par l que la
circulation des informations et des marchandises est devenue tellement aise
quil est possible de dcomposer linfini les activits de production en
fonction des signaux de prix et de recomposer ainsi, sans cesse, les chanes
de valeur (matrielles et immatrielles). Fini le produit distingu par son
lieu de production dans une sorte de gographie conomique rpute immuable, une situation que rsumait le clbre label made in Germany :
lheure est dsormais, comme le proclame le titre dun ouvrage rcent de
Suzanne Berger, au produit made in monde ou, pour ce qui nous concerne dans ce rapport, au produit made in Asia .
La perce des exportations industrielles en provenance des pays mergents a soulev bien des contestations dans les pays industrialiss. Mais les
conomistes dfendent en gnral les bnfices de la mondialisation en
(*) Berger Suzanne (2006) : Made in Monde. Les nouvelles fronires de lconomie
mondiale, Le Seuil.
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lespace), avec une nergie entrepreneuriale sans limite (voyez MM. Mittal
pre et fils) et finalement avec un accs ais une ressource financire
abondante (les fonds souverains). Dans la premire phase de la mondialisation, seules les activits industrielles anciennes, faible valeur ajoute,
avaient t touches (concurrence du Japon dans les annes quatre-vingt
puis des nouveaux pays industrialiss dans les annes quatre-vingt-dix).
Dsormais, tout le tissu industriel et celui des services galement, deviennent, plus ou moins directement, concurrencs par les entreprises des pays
mergents : la sidrurgie, la construction navale, llectronique depuis longtemps puis lautomobile, les tlcoms, le ferroviaire, laronautique, le nuclaire, dans tous les secteurs on compte dsormais en annes, en quelques
dcennies au grand maximum, le dlai ncessaire pour que des entreprises
chinoises concurrencent les fleurons industriels de la vieille Europe.
Lillustration peut-tre la plus spectaculaire de ce nouvel tat du monde,
cest le succs fulgurant des multinationales des pays mergents qui dfraient
rgulirement la chronique. Le dynamisme et le poids conomique de la
Chine ou de lInde ne se mesurent plus seulement en termes statistiques, ils
sont visibles dans les succs de grandes entreprises qui ont pour nom Infosys,
Lenovo, Huawe ou Petrochina, pour ne citer que quelques exemples. Les
rachats dentreprises occidentales auxquels les socits des grands pays
mergents ont dj procd se chiffrent en dizaines de milliards de dollars.
Le premier objectif de ce rapport, cest de diagnostiquer comment la
Chine elle-mme, avec ses atouts et ses fragilits, a dvelopp jusquici ses
avantages comparatifs puis comment elle cherche sadapter dans un contexte conomique dsormais domin par les effets de la crise conomique
mondiale ou, peut-tre vaut-il mieux dire dans ce cas, de la crise conomique
occidentale. Engage dans des changements de nature vritablement promthenne, la Chine est confronte dimmenses difficults. La principale
se rsume en un mot, cest celle du rquilibrage de la croissance , un
objectif affirm depuis plusieurs annes dj, dont on voit les premiers fruits.
Mais cest une entreprise immense qui exige une transformation des structures de consommation et de production, une modification des mcanismes
du march du travail et de la distribution du revenu, des changements dans
les comportements des agents conomiques et dans la structure sociale.
La mondialisation, la crise, lmergence de la Chine, en bref, ce sont des
faits par rapport auxquels lEurope, la France en particulier, ses entreprises
plus concrtement doivent faire des choix dcisifs. Priode passionnante
sil en est tant les dfis sont nombreux et pressants. Les Europens doivent
restaurer les bases dune croissance plus active et faire preuve de plus de
cohrence, en particulier pour la gouvernance de la zone euro ; la France
doit dfinir une stratgie volontariste qui, inspire par 45 annes de relations diplomatiques, profite du rquilibrage de la croissance chinoise pour
renouveler les domaines de coopration, les entreprises ne peuvent pas contourner ou ignorer les marchs ou et les concurrents chinois mais elles doivent, trs rapidement, tablir une stratgie cohrente inscrite dans la dure.
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1. Exportations en valeur
En % des exportations mondiales (hors Russie et OPEP)
20
18
16
14
tats-Unis
12
10
8
Chine
France
4
2
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
60
40
20
0
-20
-40
-60
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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500
400
300
200
100
0
-100
Commerce extrieur avec la Chine
-200
-300
-400
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
400
300
200
Importations depuis la Chine
100
Exportations vers la Chine
0
-100
-200
-300
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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70
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Allemagne
Espagne
France
Italie
50
40
30
20
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0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
3,0
tats-Unis
2,5
2,0
Zone euro
1,5
France
1,0
0,5
0,0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
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2010
7. Production manufacturire
Base 100 = 1998
500
Chine
France
Etats-Unis
Zone euro
Euro
400
300
200
100
0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
8. Emploi manufacturier
Base 100 = 1998, en milliards de dollars par an
110
100
Zone euro
90
tats-Unis
80
70
France
60
50
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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9. Emploi manufacturier
En % du total, en milliards de dollars par an
22
20
18
Zone euro
16
France
14
tats-Unis
12
10
8
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
200
0
-200
-400
-600
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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cole
secondaire
cole
secondaire
suprieure
Universit
1990
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Aucun
En milliers
387 136
287 678
269 856
264 814
259 751
236 942
214 133
213 275
204 952
192 328
233 447
189 320
180 636
174 189
420 205
458 054
457 764
453 171
443 573
441 613
428 764
417 192
402 360
394 794
398 871
407 954
394 303
388 805
263 385
349 008
360 958
376 303
395 550
422 387
435 384
449 227
457 936
479 085
459 521
481 007
498 774
510 630
72 604
104 420
116 875
121 526
123 383
99 074
146 185
148 620
160 957
163 336
149 064
159 484
166 261
170 771
24 730
30 807
31 796
35 602
43 703
51 804
56 216
66 064
70 336
66 656
76 716
81 316
83 625
France
Niveau infrieur au deuxime cycle
de lenseignement secondaire
Deuxime cycle
de lenseignement secondaire
Enseignement
suprieur
tats-Unis
Zone euro
31
12
29
42
48
45
27
40
26
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
1 775 999
1 804 660
1 948 080
2 962 981
3 977 882
5 004 102
5 622 795
5 872 815
7 071 047
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95
85
81
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64
63
63
60
58
54
51
50
47
43
42
41
quipements de transports
Mtaux non ferreux
Habillement
Automobiles
Textile
Fibres
Peinture
Laine
Verre
Mtaux ferreux
Turbines
Trains
Pharmacie
Engrais
Ciment
Total produits manufacturs
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40
34
33
32
31
30
30
30
29
25
24
24
19
16
14
46
Pays
vers
tats-Unis
Union
europenne
Japon
Autres
mergents
dAsie
Chine
Amrique
latine
Reste du
monde
En % du total
Chine
Core
HongKong
Indonsie
Japon
Singapour
Tawan
Thalande
Vietnam
18,4
10,8
11,7
11,1
16,4
6,6
11,7
10,9
21,0
22,0
11,8
12,5
13,1
12,6
9,7
11,1
11,8
18,0
8,2
5,8
4,4
17,6
4,6
7,2
10,4
11,3
24,3
13,4
6,6
27,1
26,1
33,1
32,7
23,0
16,5
23,0
51,1
7,6
18,8
9,7
26,3
10,5
7,3
4,7
5,5
1,1
1,1
2,6
1,0
1,3
1,8
0,4
22,4
29,7
12,7
22,5
23,5
35,4
9,6
31,5
25,4
Pays
depuis
tats-Unis
Union
europenne
Japon
Autres
mergents
dAsie
Chine
Amrique
latine
Reste du
monde
En % du total
Chine
Core
HongKong
Indonsie
Japon
Singapour
Tawan
Thalande
Vietnam
7,8
9,1
5,4
4,8
11,0
12,0
10,4
6,4
4,2
12,7
9,5
7,8
6,9
10,8
13,9
11,2
9,2
7,2
12,4
15,0
8,7
8,7
7,6
20,8
18,6
8,9
27,1
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16,4
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Exports versvers
la Chine
(en(en
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desdes
exports
totales)
Exportations
la Chine
exportations
totales)
Importations
depuis
la Chine
importations
hors nergie)
Imports depuis
la Chine
(en(en
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desdes
imports
hors nergie)
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4
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Exportations
la Chine
(endes
% exports
des exportations
Exports vers vers
la Chine
(en %
totales) totales)
Importations
depuis
la
Chine
(en
%
des
importations
hors nergie)
Imports depuis la Chine (en % des imports hors nergie)
20
15
10
5
0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
20
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20
30/05/2011, 14:39
2010
140
tats-Unis
Etats-Unis
Zone Euro
euro
Zone
120
France
Chine
100
80
60
40
20
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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21
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21
22
CAE098_Chine.pmd
22
30/05/2011, 14:39
19,88
20,37
22,90
10,12
17,50
20,56
7,49
tats-Unis
Finlande
France
Grce
Italie
Pays Bas
Portugal
23,04
21,25
24,53
0,47
13,11
Allemagne
Autriche
Belgique
Chine
Espagne
2000
21,11
23,26
10,40
17,24
21,36
7,69
22,90
21,16
24,95
0,53
11,69
2001
22,45
25,48
11,74
18,84
23,74
8,58
24,69
22,74
27,49
0,59
12,84
2002
22,48
27,99
31,27
15,10
23,31
29,88
10,84
30,27
28,22
33,41
0,67
16,05
2003
23,12
31,48
35,36
14,52
26,57
33,83
12,67
33,42
31,46
37,64
0,76
18,34
2004
23,81
33,17
36,39
15,17
33,95
34,06
13,17
33,67
32,59
38,04
0,86
18,91
2005
24,15
34,13
37,95
15,96
43,63
13,76
34,63
33,82
39,43
1,00
19,79
2006
24,59
38,15
42,76
18,03
61,40
15,49
38,05
37,79
44,56
1,22
22,43
2007
42,98
46,77
49,25
1,55
2008
En dollars
20
16
France
Chine
12
8
4
0
-4
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
10
8
Chine
6
4
tats-Unis
France
0
-2
-4
1998
Zone euro
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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23
30/05/2011, 14:39
23
15
12
tats-Unis
EtatsUnis
Zone euro
Euro
France
Chine
9
6
3
0
-3
-6
-9
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Chine
3
2
Zone euro
1
0
France
-1
tats-Unis
-2
-3
1998
2000
2002
2004
2006
2008
24
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24
30/05/2011, 14:39
2010
3
France
tats-Unis
2
Zone euro
1
0
-1
Chine
-2
-3
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
12
8,6
10
8,4
8,2
8,0
7,8
7,6
Taux de (G)
change yuan/dollar
RMB/$
(en %) (chelle de gauche)
2
0
7,4
-2
7,2
7,0
-4
6,8
-6
6,6
-8
6,4
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
-10
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25
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25
25
20
15
Total
Indice
des (hors
prix alimentaion
la consommation
(hors alimentation et nergie)
Core CPI
et nergie)
Manufacturier
Services
Loyers
Alimentation
10
5
0
-5
-10
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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26
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40
30
Mtaux
20
nergie
10
Alimentation
0
Ptrole
-10
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
40
Ptrole
Alimentation
Mtaux
nergie
Energie
30
20
10
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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27
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27
80
Cuivre
Acier
Aluminum
Electricit
Production manufacturire
Ptrole
60
40
20
-20
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
40
Electricit
Production manufacturire
Ptrole
30
20
10
0
-10
-20
1998
2000
2002
2004
2006
2008
28
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28
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2010
7 000
Chine
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
15
Chine
10
5
Zone euro
0
tats-Unis
-5
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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29
600
50
500
40
400
Biens intermdiaires
(chelle de droite)
30
300
200
20
Agroalimentaire
(chelle de gauche)
100
10
Ptrole
(chelle de droite)
0
1998
0
2000
2002
2004
2006
2008
2010
350
Ptrole
(chelle de droite)
300
600
500
250
200
150
Biens intermdiaires
(chelle de gauche)
Agroalimentaire
(chelle de gauche)
300
100
200
50
100
0
-100
-50
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
30
400
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Construction
Services
Agriculture
41,3
5,5
42,6
10,6
1. Chine et environnement
Le 25 novembre 2009, le Conseil dtat a dfini lobjectif de rduire jusquen
2020 de 40 45 % dmissions de CO2 par unit de PIB par rapport 2005.
Ltat dfinit aussi les objectifs en ce qui concerne le dveloppement des
nergies propres et renouvelables. Dici 2020, la part de lnergie renouvelable
(lhydraulique non comprise) dans le total de lnergie consomme doit passer
de 1,5 6 %. En 2010, la capacit de production de llectricit olienne doit
atteindre 20 millions de kWh et 100 millions en 2020.
Pour augmenter lefficience de production et diminuer la pollution, ltat
planifie de fermer les centrales thermiques de petites productions (8, 10 et
13 millions de kWh) dici trois ans.
Le programme de dveloppement de technologie de dpollution de leau a
dmarr en fvrier 2009, le montant est de plus 30 milliards de yuans. Le programme de la scurit de leau potable doit tre rsolu dans la zone rurale en 2013,
la consommation de leau par unit de PIB doit baisser de 60 % dici 2010.
En 2011, la capacit de production des voitures nouvelles nergies (lectriques et hybrides) doit atteindre 500 000, et elles reprsenteront 5 % des
voitures vendues.
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31
2000
2002
2004
2006
2008
2010
350
300
Consommation de mtaux
(glissements annuels en %)
(chelle de droite)
250
200
150
2
0
100
Mtaux
(Base 100 = 1998)
(chelle de gauche)
50
0
1998
2000
2002
2004
-2
2006
2008
32
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32
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-4
2010
100
Demande totale
95
Capacit de production
90
85
80
75
70
1998
2002
2006
2010
2014
2018
Mais sa croissance industrielle trs forte (graphique 29) et ses besoins dquipement considrables vont continuer tirer la hausse sa consommation de
matires premires et ses missions de CO2. Cest par son influence sur les prix
des matires premires, rapidement sur les mtaux, plus tardivement (2017)
pour le ptrole (graphiques 30 et 31), que la Chine passera dune influence
dsinflationniste une influence inflationniste sur lconomie mondiale.
1.5. Relations financires et montaires avec le reste du monde
Nous regardons ici deux aspects de ces relations avec le reste du monde :
la balance des paiements et la politique de change, et la politique dinvestissement ltranger de la Chine.
La Chine a maintenu le taux de change du yuan fixe vis--vis du dollar
jusqu lt 2005, puis nouveau partir de juin 2008 (graphique 32).
Durant la priode de 2005-2008, lapprciation du yuan, le fait que la
Chine soutenait moins le dollar, a provoqu lapprciation de leuro vis-vis du dollar, volution qui se retourne ultrieurement. Le yuan tant li au
dollar volue vis--vis des monnaies des mergents dAsie comme le dollar : apprciation forte aprs la faillite de Lehmann Brothers en septembre
2008, redprciation partir du 1er trimestre 2009.
Si on regarde son taux de change effectif rel (graphique 33), on voit
clairement une rupture en 2005 : partir de cette date, le yuan sapprcie en
termes rels, dabord parce quil sapprcie par rapport au dollar, puis avec
la dprciation des monnaies des pays mergents et celle de leuro.
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33
120
Yuan/monnaie des mergents d'Asie (hors Chine)
(Base 100 = 1998)
(chelle de droite)
110
10
100
90
8
7
6
1998
80
Yuan/dollar
(chelle de gauche)
70
Yuan/euro
(chelle de gauche)
60
2000
2002
2004
2006
2008
2010
115
110
Taux de change effectif nominal
105
100
95
90
Taux de change effectif rel(*)
(dflat par les cots)
85
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
34
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60
Taux d'investissement de la Nation
Taux d'pargne de la Nation
55
50
45
40
35
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
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35
30
Total (Chine)
Beijing
Shanghai
Shenzen
20
10
-10
-20
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
1 250
1 000
Balance commerciale
Entres
decapitaux*
capitaux(*)
Entre de
750
500
250
0
-250
-500
-750
-1 000
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Note : (*) [variation sur 1 mois des rserves de change balance commerciale du mois] x 12.
Sources : Datastream et NATIXIS.
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Pour empcher lapprciation du yuan qui rsulterait des entres de capitaux et des excdents commerciaux, les autorits chinoises dcident alors
daccumuler des rserves de change (graphique 38).
Cette politique tait critique pour deux raisons. Dun point de vue international, elle maintient la sous-valuation relle du yuan (cf. graphique 6
supra). Dun point de vue domestique chinois, elle conduit une trs forte
croissance de la liquidit, de la masse montaire et du crdit (graphique 39),
avec la politique montaire trs expansionniste due la cration montaire
qui va avec laccumulation de rserves de change. Le graphique 40 montre
le caractre totalement inadquat des taux dintrt fixs en Chine compte
tenu du niveau de la croissance normale du pays. Mais cette analyse doit
maintenant voluer.
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37
3 600
120
Rserves
de gauche)
Rservesde
dechange
change(chelle
(G)
3 200
100
Variation
rserves de
de droite)
Variationsur
surun
1 mois des rserves
de change
change (chelle
(D)
2 800
80
2 400
60
2 000
40
1 600
20
1 200
800
-20
400
-40
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
-60
40
35
30
Base montaire
M2
Crdit
25
20
15
10
5
0
-5
-10
1998
2000
2002
2004
2006
2008
38
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2010
20
17
14
11
8
5
2
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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100
80
Exportations
Importations
60
40
20
0
-20
-40
-60
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
15
12
Chine
Chin
9
6
tats-Unis + UE-15 + Japon
3
0
-3
-6
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
40
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2012
150
Investissement
direct en entre
En entres
En sorties
Investissement
direct en sortie
100
50
-50
-100
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Destinataire
3 milliards de dollars
5 milliards de dollars
tats-Unis
tats-Unis
Projet
2007
CIC
CIC
Blackstone
Morgan Stanley
2008
SAFE
SAFE
CIC
France
Total 1,6 % equity
1,8 milliard deuros
1 milliard de livres sterling Royaume-Uni BP 1 % equity
tats-Unis Launch a ebn USD PE
4 milliards de dollars
fund with JC Flower
2009
CIC
tats-Unis
CIC
Indonsie
CIC
tats-Unis
Canada
2010
CIC
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41
42
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2007
ICBC
CITIC
China Mobile
Baosteel
CNPC, CNOOC
Pingan Insurance
Development Bank of China
2006
CCB
CNOOC
BOC
CITIC Resources
China Mobile
Beijing Hualian
Hainan Airline
Polytec Assets
Shanghai Electric Group
China Aerospace
Coslight technonlogy
5,4 milliards de dollars
1 milliard
240 millions
4 milliards
11 milliards
1,81 milliard deuros
3 milliards de dollars
Montants investis
Afrique du Sud
tats-Unis
Pakistan
Brsil
Afrique (divers)
Belgique/Pays-Bas
Royaume-Uni
Singapour
Indonsie
HongKong
Singapour
HongKong
tats-Unis
Japon
Canada
Russie
HongKong
Destinataire
Projet
Standard Bank
Bear Sterns
PAKtel
Joint venture avec Cia Vale Do Rio Doce
Projets miniers
Fortis 4,18 % equity
Barclay 3 % equity
LMERGENCE DE LA CHINE
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43
2009
China Minmetals Corp.
China Mobile
Sinopec
CNPC
2010
Sinopec
3 milliards de dollars
2,16 milliards de dollars
1,3 milliard de dollars
0,5 milliard deuros
2,5 milliards de dollars
1,8 milliard de dollars
14 milliards de dollars
2008
Huaneng Corp
Chinalco
Sinosteel Corp
Zoomlion
Cols (CNOOC)
Sinopec
Chinalco (together with Alcoa)
Montants investis
Canada
Australie
Afrique du Sud
Suisse
Singapour
Singapour
Prou
Australie
Italie
Norvge
Canada
Australie
Destinataire
Syncrude
Projet
40
12 800
35
11 600
30
10 400
25
Glissement annuel en %
(chelle de droite)
9 200
20
8 000
15
6 800
10
5 600
4 400
0
En milliards de dollars
(chelle de gauche)
3 200
2 000
1998
-5
-10
2000
2002
2004
2006
2008
2010
4
France
2
1998
2000
2002
2004
2006
2008
44
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2010
12. Structure par actif des rserves de change des banques centrales
En %
Actifs liquides, dpts bancaires
Obligations publiques et agences
Autres (obligations prives, ABS)
2000
2006
29
68
3
30
66
4
LMERGENCE DE LA CHINE
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fait des similitudes dans les volutions dmographiques et, plus encore, de
lhistoire de la dcennie perdue , celle qua subie le Japon aprs stre
engag dans la voie de la rvaluation du yen ; mais le Japon reste un modle suivre, pour voluer vers une socit harmonieuse bnficiant
dun haut niveau de vie. Le secret japonais reste cet gard celui du modle
dindustrialisation.
La dynamique industrielle chinoise depuis deux dcennies rappelle en
de nombreux points celui nonc par lconomiste japonais Akamatsu(*),
dabord appliqu au Japon avant dtre repris par les nouveaux pays industriels de la zone avec les succs que lon sait. Les choses diffrent nanmoins en Chine sur des points essentiels qui tiennent au rgime politique,
la position gostratgique du pays comme sa taille, la rpartition des
richesses ville/campagne, fonde encore sur un systme fortement
ingalitaire et qui a eu tendance se creuser ces dernires annes.
Pour faire un diagnostic sur les changements prvisibles de la dynamique
chinoise, nous explorons dabord la question de la spcialisation internationale
par rfrence au mode de dveloppement en vol doies sauvages .
Suffit-il caractriser le dveloppement conomique de la Chine ? On tudie ensuite les enjeux dun partage trs ingal des fruits de la croissance
entre le monde rural et le monde urbain : quelles tensions sont en germe
pour lavenir et comment peuvent elles tre rsorbes ?
2.1.1. Nouvelle application du modle de dveloppement
en vol doies sauvages ?
Comme le dcrit le modle dAkamatsu (voir encadr 3), le dveloppement conomique de la Chine procde dune politique conomique
volontariste et non dune logique de march, mme si les mcanismes
du march ont t progressivement introduits dans certains secteurs de lconomie comme outils de dveloppement. Ce mode de dveloppement a partout t imprgn de nationalisme conomique ; dans le cas de la Chine il
sy ajoute une srie de considrations sur les secteurs dits stratgiques,
cibles privilgies de la politique de dveloppement.
On retrouve en Chine ce qui a fait le succs des autres conomies asiatiques qui lont prcde, un dveloppement marqu par :
la prdominance de linvestissement industriel ;
lappui de plus en plus marqu sur le commerce international et ce
notamment depuis ladhsion lOrganisation mondiale du commerce
(OMC) au dbut des annes 2000 ;
le retrait de la part de la consommation des mnages rduite en dix ans
de 45 35 % du PIB en dix ans.
(*) Kaname Akamatsu (1962) : A Historical Pattern of Economic Growth in Developing
Countries , Journal of Developing Economies, vol. 1, n 1, pp. 3-25, mars-aot.
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(elle appartient ltat et est concde sous forme de bail pour une dure
de trente ans depuis la rforme de 1978), en permettant notamment la location et la prise dhypothque. Le recensement entrepris fin 2010 fait apparatre que la moiti de la population rside encore en zone rurale le niveau
de productivit y est encore trs faible. Lextension urbaine sest faite au
prix de laccaparement des terres sans juste compensation ;
le maintien du passeport intrieur (hukou) et la difficult conscutive
de changer de rsidence pour les travailleurs migrants et leurss famillles font
peser le cot de lducation et de la sant sur les zones rurales. La rforme
du hukou est perue comme le moyen conomique de rduire les carts de
revenus entre ville et campagne en transfrant le cot de lducation et de
la sant des migrants travailleurs temporaires des villes sur celles-ci et non
comme cest le cas actuellement sur les campagnes (terre dorigine). Mais
ltat se heurte au problme de lextension dj rapide des infrastructures
urbaines pour faire face cet afflux migratoire acclr. La solution
choisie est damener la ville la campagne et notamment le dveloppement
du grand ouest pour rapprocher les centres urbains des zones rurales les
plus dfavorises et accrotre le potentiel de revenus annexes pour les paysans. Mais, l encore, le dilemme politique est de taille, car ces transferts
dactivit risquent dacclrer le tarissement des flux de main duvre
bas cot vers les centres exportateurs et de rduire trop brutalement pour
les rgions ctires lavantage comptitif dont elles disposent encore, sans
leur laisser le temps de changer de braquet technologique ;
les SOE (State Owned Enterprises) se taillent encore la part du lion de
lconomie du pays (financements publics, prts bancaires, production).
Les entreprises nes des collectivits locales communes provinces (TVE,
Town and Villages Enterprises) sont souvent nes dinitiatives prives et
ont t rcupres par les collectivits locales. Labsence de protection
et de reconnaissance de linitiative prive dans un cadre de droit stabilis
rduit linitiative prive. Lentreprise prive proprement dite reste en fait
plus marginale quon pourrait le penser et peut rencontrer des difficults
importantes dans son dveloppement (accs au crdit plus difficile, secteurs protgs et rservs aux SOE, concurrence dautres entits). La forte
dpendance de la Chine vis--vis de ses clients extrieurs et la difficult de
distinguer entre la ralit du dveloppement proprement endogne dans le
domaine industriel et celui qui sappuie en fait sur le savoir-faire et la technologie comme de linfrastructure juridique des services extrieurs (voir le
rle important de HongKong), distingue la Chine de ses voisins asiatiques
et notamment du Japon ou de la Core ;
labsence dun systme juridique stable et transparent, rglant notamment les rapports publics/privs et protgeant la validit des contrats, cre
une grande incertitude pour les investisseurs potentiels. Nimporte qui peut
tre expropri nimporte quel moment lexprience de Danone est de ce
point de vue la plus emblmatique, mais des entreprises nationales ont aussi
connu des sorts semblables ;
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ges et finances non pas sur crdits budgtaires mais par une trs forte
expansion du crdit bancaire (lencours de crdit a augment dun tiers
en 2009, voir le complment A). La rponse de lactivit a t foudroyante
dans tous les domaines (construction et travaux publics, consommation des
mnages, investissements des entreprises). Rsultat : la croissance est
de lordre de 11 % en rythme annuel au premier semestre de 2010, elle est
encore proche de 10 % sur un an au 1er timestre 2011 ; les perspectives
court terme pour lconomie chinoise sont donc rassurantes, mais au-del ?
Les documents politiques publis durant les douze derniers mois, en
particulier loccasion de la runion de lAssemble nationale populaire
en mars 2010 et celle de 2011, permettent de saisir la vision quont les
autorits chinoises des dfis et dilemmes auxquels elles font face. La premire caractristique de ces discours et documents, cest, par rapport un
environnement international en crise, dexprimer un sentiment de fiert quant
la faon dont a t mene la politique conomique anticrise : les actions
qui ont t menes et leurs rsultats sont autant de justifications en faveur
de lorganisation conomique du pays et de ses choix stratgiques. Mais,
par ailleurs, ils tablissent un constat sans concession des rsultats insuffisants atteints par rapport aux objectifs stratgiques dfinis en 2004 qui consistaient rquilibrer la croissance conomique en matire de demande
intrieure, dinnovation et denvironnement, en particulier. Loccident clbre frquemment le succs du plan de relance de 2009 mais on ne trouve
pas, Pkin, dautosatisfaction excessive, on y voit plutt la perception
dun environnement conomique dsormais plus complexe et plus incertain que la Chine aborde avec des marges de manuvre rduites.
Les objectifs stratgiques poursuivis en matire conomique par Pkin
sont au nombre de deux, la stabilit sociale et le rattrapage technologique.
Lide premire, cest naturellement de trouver de nouveaux moteurs de
croissance au sein dune stratgie inchange puisquelle a fait ses preuves !
Le mode de croissance traditionnel conserve des partisans trs influents :
il faut videmment compter avec le poids des lobbies exportateurs, celui
des industriels, celui des rgions ctires. Mais il ne sagit videmment pas
de laisser les choses aller simplement sur leur lance : la Chine na aucunement lintention de voir sa place dans la division internationale du travail
dfinie en tout et pour tout par de bas cots de main duvre. Le modle
en vol doies sauvages est une vraie stratgie parce quil incorpore un
principe de changement permanent, lvolution vers des productions plus
forte valeur ajoute, la monte en gamme.
Cette ide correspond manifestement lambition que peut nourrir le
pays, elle a clairement le vent en poupe. Il faut donc sattendre en Occident,
trs vite, cette concurrence nouvelle sur les productions que lon considrait encore, il y a peu de temps, comme lexpression davantages compara-
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nergie
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2005
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2007
2008
2009
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8 000
En millions de tonnes
(chelle de gauche)
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7 000
16
6 000
14
12
5 000
10
4 000
En % par an
(chelle de droite)
3 000
2002
2003
2004
2005
2006
2007
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Salaire
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Industrie
(hors
production
dnergie)
Production
dnergie
Transport
Commerce
et autres
Rsidence
En milliards de yuans
Charbon
Essence
Diesel
Fioul
Gaz naturel
lectricit
0,00
6,41
8,89
7,58
26,18
78,30
53,20
0,00
2,01
2,72
0,00
0,00
44,28
59,06
6,68
0,82
0,00
19,48
22,47
0,20
3,00
47,86
0,00
7,09
2,16
0,00
8,11
202,55
Total
29,24
57,93
110,84
2,71
219,91
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En %
Mnages
PME
Entreprises dtat (SOES)
Collectivits locales (plates-formes de financement)
9 633
15 200
14 142
7 200
21
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Total
46 175
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14
12
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8
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2005
2006
2007
2008
2009
2010
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PIB
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Investissement
16
14
12
10
8
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2003
2004
2005
2006
2007
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Hausse
de salaire minimum
(en %)
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2008
2009
2010
2010
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16,3
0,0
14,1
24,5
26,4
19,6
12,2
20,0
17,3
14,3
28,0
25,8
9,6
24,6
52,2
12,1
30,9
35,4
7,7
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
16,7
14,6
15,8
20,0
21,1
28,6
30,8
18,1
23,1
28,6
167
164
164
143
137
134
129
127
120
108
Shangha
Zhejiang
Shenzhen
Beijing
Shandong
Hubei
Sichuan
Shanxi
Henan
Anhui
Lecture : Il ny a eu aucune hausse de salaire minimum en 2009 alors que le PIB de la mme
priode a augment de 9,1 %. Des contestations salariales devenaient de plus en plus frquentes notamment sur la rgion ctire. La province du Jiangsu tait la premire annoncer
une hausse de 13 % de salaire minimum en dbut 2010. Jusqu aujourdhui, 27 provinces
(municipalits) ont revu leurs salaires minima la hausse avec un taux de progression den
moyenne de 20 %. Certaines provinces (municipalits) ont dsormais index le salaire minimum laugmentation de prix de consommation.
Source : Ministry of Human Ressource and Social Security.
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Salaire nominal par tte
(dflat par CPI)
Salaire rel par tte (dfalt
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2011
2. Dchets mnagers
En 2010, les normes des centres de traitement des dchets sont tablir, des
essais de tri des dchets vont se mettre en place et le taux de traitement de
dsintoxication des dchets doit atteindre 72 % (il est de 69 % aujourdhui).
3. Air
Le 25 novembre 2009, le Conseil dtat a dfini lobjectif de rduire jusquen 2020 de 40 45 % dmission de CO2 par unit de PIB par rapport
2005. Pour augmenter lefficience de production, ltat planifie de fermer les
centrales thermiques de petites productions (8, 10 et 13 millions de kWh) dici
trois ans. Ltat dfinit aussi les objectifs en ce qui concerne le dveloppement
des nergies propres et renouvelables. Dici 2020, la part de lnergie
renouvelable (excluant lhydraulique) dans le total de lnergie consomme
doit voluer de 1,5 6 %. En 2010, la capacit de production de llectricit
olienne doit atteindre 20 millions et 100 millions de kWh en 2020.
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cest la stabilit sociale, garante de la stabilit politique. Avec la modernisation de lagriculture, le nombre de paysans cherchant un emploi dans les
villes va continuer augmenter, de 10 15 millions par an, pendant encore
de nombreuses annes. Il faut donc absorber cette main duvre excdentaire,
ce qui, compte tenu de gains de productivit de lordre de 6 7 % par an,
conduit la fameuse exigence de croissance de lordre de 8 9 % par an .
Une conclusion simpose : la Chine ne peut pas se contenter, contrairement au
Japon ou la Core, de remonter successivement les filires industrielles,
elle devrait dans ce contexte changer plus profondment son modle de
croissance en dcouvrant les vertus dune croissance endogne.
La question du rquilibrage de la croissance a t souleve plusieurs
reprises dans les communiqus du G8 + 5 puis du G20, elle est longtemps
reste lettre morte ; ce qui est nouveau en 2010, cest quelle est dsormais
explicitement pose. Et il ne sagit pas seulement dune prise de conscience :
il est frappant dobserver qu Pkin on en est dbattre des moyens dengager
cette restructuration. Comment, dans une conomie socialiste de march
faire jouer la demande domestique, cest--dire finalement la consommation des mnages, un rle moteur ? Mais attention, on parle bien de stratgie, pas dexpdient, il ne sagit plus de stimuler la consommation de
manire temporaire et artificielle, comme cela a t le fait du plan de relance : nous ne voulons pas devenir la Grce dit-on Pkin. Non, il faut
vritablement changer la donne ce qui veut dire aborder les questions que
posent la protection sociale, la fixation des salaires, le fonctionnement du
march du travail. Aprs des annes o le partage de la valeur ajoute a t
marqu par un recul de la part salariale, le ressort archtypique de la comptitivit dans le modle de croissance antrieur, il sagit rien moins que
dentrer dans des mers inconnues, surtout lorsque cette politique doit tre
impulse, premire mondiale, par un parti communiste.
Lamlioration de la protection sociale (sant, retraites) est une priorit car, sans elle, il ne peut pas y avoir de baisse du taux dpargne exagrment lev des mnages (40 % fin 2009) ; des mesures ont dj t prises,
90 % des Chinois bnficient dune couverture maladie, mais il ne sagit
que dune protection trs lmentaire. La formation des salaires joue aussi
un rle central ; la progression trs rapide de la population active disponible a jusquici constamment fait pression sur les salaires, qui ne reprsentent que 40 % du produit intrieur brut, contre 60 70 % dans la plupart
des pays. Ceci explique le dclin de la consommation (36 % du PIB seulement) qui ne pourra tre enray que par un changement du fonctionnement
du march du travail : sujet politiquement trs sensible puisquil faudra
donner plus de poids aux salaris, modifier le systme controvers du hukou
(passeport intrieur qui fait des travailleurs migrants des citoyens de seconde zone), donner plus de pouvoir aux syndicats. De tels changements ne
se dcrtent pas dun claquement de doigts mais limportant est que ces
questions ne sont plus taboues. La rorientation de lconomie chinoise
vers le march intrieur est donc une hypothse prendre au srieux. Cela
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10 000
M2
Capitalisation boursire
Encours d'obligation
8 000
6 000
4 000
2 000
0
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2000
2002
2004
2006
2008
2010
225
M2
Capitalisation boursire
Encours d'obligation
200
175
150
125
100
75
50
25
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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0
24
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-1
16
-2
12
8
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2000
2002
2004
2006
-3
2010
2008
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Indice Shangai composite
(base 100 = 1998)
(chelle de droite)
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450
56
400
48
350
40
32
300
PER Shangai
(chelle de gauche)
250
24
200
16
150
100
0
1998
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2002
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35
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2000
2002
2004
2006
2008
2010
12 000
70 000
60 000
10 000
Rserves des banques commerciales
auprs de la Banque centrale
(chelle de gauche)
8 000
50 000
40 000
6 000
30 000
Crdits
(chelle de droite)
4 000
Dpts bancaires
(chelle de droite)
2 000
0
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20 000
10 000
0
2000
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2000
2002
2004
2006
2008
2010
35
30
Investissement en construction
(chelle de droite)
80
25
60
20
40
15
Crdits
(chelle de gauche)
20
10
5
0
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-20
-40
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2002
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2008
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Salaires des mnages (en % du PIB valeur)
Consommation des mnages (en volume, en % du PIB)
45
40
35
30
25
2002
2004
2006
2008
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Obligations
dtat
Bons
de la Banque
centrale
Banques
de financement
public
Banques
commerciales
Entreprises
(publiques)
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Total
En milliards de yuans
208
620
437
441
585
994
1 765
2 730
4 218
5 710
7 976
7 073
8 647
53
427
245
272
308
446
544
481
504
693
2 188
725
1 621
12
0
0
0
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194
723
1 704
2 788
3 657
4 072
4 296
3 974
144
193
185
165
259
318
452
435
605
898
1 093
1 081
1 168
0
0
0
0
0
0
0
75
104
53
82
97
285
0
0
7
5
14
33
36
33
65
100
172
237
425
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Le gouvernement chinois est conscient du problme, et essaye de dvelopper le crdit aux PME. Ainsi, la Commission de rgulation bancaire
souhaite quen 2010 les crdits aux petites entreprises augmentent plus vite
que lensemble des crdits et que leur taux de croissance soit suprieur
celui de 2009. Concrtement, les services financiers aux petites entreprises
seront proposs et valus par un systme part concernant lobjectif de
quantit de crdit, les ressources humaines et financires, lvaluation de
risque, le systme de comptabilisation et le systme de rgulation (le degr
de tolrance de risque plus lev, le ratio crdit/dpt moins strict). Nous
navons pas de doutes quant la ralisation de lobjectif annonc tant
donn la part encore trs faible des crdits aux petites entreprises dans le
total des crdits aux entreprises (22,2 % en 2009 et 21,2 % en 2008).
Pour amliorer laccs au crdit des PME, ltat soutient aussi la participation de capitaux privs dans la restructuration des agences de crdit
agricole en banque (cooprative) agricole, et celle des agences de crdit
municipal en banque municipale ou dans les oprations daugmentation de
capitaux des banques municipales. Ltat soutient et rgularise le dveloppement des petites socits de crdit et encourage la restructuration de ces
dernires en banque communales.
2.4. Risques et dilemmes de la nouvelle croissance court terme
Le succs du plan de relance repose, comme on la dj dit, sur une
croissance dbride du crdit qui a jou le rle du dficit budgtaire dans
les pays industrialiss en finanant dnormes montants dinvestissement.
Depuis la relance, 150 000 projets ont t lancs. Au premier trimestre 2010,
les investissements publics en cours se montaient au chiffre stupfiant de
28 000 milliards de yuans, plus de 80 % du PIB. Les autorits locales, qui
sont partout les acteurs les plus actifs de cette politique, ont cr de nouveaux instruments pour financer et mettre en uvre tous ces projets (voir le
complment A pour une analyse dtaille des risques de ce mode opratoire). La situation est encore plus extrme dans certaines provinces comme
le Hubei qui, du fait de sa position gographique centrale, a reu une haute
priorit dans lallocation des projets en particulier en matire dinfrastructures de transport ; la fin de 2009, des projets se montant 2 500 milliards
de yuans (soit le double du PIB de cette province) taient en cours de ralisation, les plans pour 2010 se montaient 2 700 milliards et lon anticipe
plus de 3 000 milliards en 2011 ; on a un peu de peine imaginer ce que
reprsente ainsi, au total, sur une priode de trois ans, une masse dinvestissements exognes se montant plus de 600 % du PIB ! Comme la relev le
Vice-gouverneur de la rgion, le dveloppement conomique du Hubei
sera, pour une longue priode, tir par linvestissement qui reprsentera
70 % de la croissance . Il nest pas surprenant que les responsables conomiques et politiques locaux, ce point engags dans cette direction, soulignent, comme Paul Krugman Washington, le danger que reprsenterait un
retrait prmatur des mesures de soutien de lconomie.
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15
13
11
5
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
5
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
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2010
4,6
Population
% par
par an,
an) G)
(chelle de gauche)
population urbaine
urbaine (en
(en %
Population
urbaine
(en
%
du
total)
(chelle de droite)
Population urbaine (en % du total, D)
27
4,4
26
25
4,2
24
4,0
23
22
3,8
21
3,6
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
20
2010
35
30
25
20
15
10
5
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Sources : UNESCO, OCDE, Banque mondiale et NATIXIS.
Chine
1 948 080
2 962 981
3 977 882
5 004 102
5 622 795
5 872 815
7 071 047
125
120
115
110
105
100
95
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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15
Chine
10
5
tats-Unis + UE- 15 + Japon
-5
-10
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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600
Nikkei
Prix des maisons
500
400
300
200
100
0
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
2010
140
120
100
80
Dette des mnages (en % du RDB)
Dette des entreprises (en % du PIB)
60
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
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2010
2 000
1 750
1 500
1 250
1 000
750
500
250
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
2010
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
2010
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14
12
10
8
6
4
2
0
-2
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
40
Prix des maisons
Crdit
30
20
10
-10
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
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19
18
17
16
15
14
13
12
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Il faut cependant souligner que les hausses rapides des salaires, si elles
amliorent le pouvoir dachat des travailleurs surtout les moins qualifis,
vont certainement conduire des dlocalisations vers des pays salaires
plus faibles quen Chine (Vietnam, Inde, Pakistan, cf. tableau 18). Ceci
peut crer un problme de chmage des peu qualifis en Chine, mais va
aussi permettre aux entreprises capitaux chinois de se dvelopper
internationalement et de rduire leurs cots de production.
3,1
0,8
10,5
3,1
0,5
2,5
0,8
7,5
6,0
2005
4,2
0,9
13,2
5,7
0,5
2,7
0,8
7,4
6,4
2006
5,0
1,0
15,3
5,8
0,5
2,8
1,0
8,7
6,6
2007
6,0
1,2
17,0
5,8
0,6
3,0
1,2
8,5
6,6
2008
6,9
1,5
14,2
5,9
0,6
3,1
0,5
1,3
9,8
7,0
0,4
Sources : DRI, Jassin ORourke Group LLC, Economist Intelligence Unit (EIU) et NATIXIS.
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La Chine est le premier producteur dacier mondial (34 % de la production mondiale contre 8 % aux tats-Unis et 10 % pour le Japon), le 4e producteur chimique et pourrait passer au deuxime rang mondial dici 2015 ;
le 1er producteur dappareils domestiques (en tout cas produits sur le sol
chinois, soit un tiers de la production chinoise) ; 3e producteur dappareils
informatiques et 2e producteur pour les seuls PC. Enfin la Chine est devenue le 2e producteur mondial automobile. La caractristique de ces productions est que si elles sont localises sur le territoire chinois, elles constituent pour 60 % de la rexportation. Peut-on concevoir un scnario de hausse
rapide des prix des produits manufacturs chinois qui se transmettrait au
reste du monde ?
La hausse des cots de production chinois pourrait rsulter de la conjonction de plusieurs facteurs :
le rattrapage des salaires du fait de la hausse du cot de la vie qui tarit
plus vite que prvu les mouvements migratoires vers les ctes et le secteur
de lexportation ;
le ralentissement de la croissance de la productivit, la hausse des
cots unitaires du travail et une forte apprciation de la devise ;
labsence de monte en gamme technologique permettant de prserver un rythme de croissance des gains de productivit suprieur la progression des salaires ;
une inadquation de la force de travail la reconversion technologique et donc une demande domestique relativement atone ne permettant
pas de pallier la baisse de la demande extrieure gnre autant par la hausse
des prix et la perte de comptitivit que par la modration persistante de la
demande extrieure, notamment amricaine.
Laugmentation du cot de la vie a largement absorb les diffrences de
revenus entre les rgions de lintrieur et les ctes, rendant ces dernires
moins attractives. Cela sest traduit ces derniers mois par un mouvement de
revendications salariales qui sest rapidement propag depuis les usines
des groupes trangers, pour tre tendu des mesures gnrales de relvement des salaires minimums dans une majorit de provinces. Mme sil
sagit dun simple rattrapage (aprs les gels de 2009) et quil est encore difficile de conclure une rosion radicale des gains de productivit, ces augmentations sont le signal dune remise en cause de lavantage comparatifprix dont bnficiait la Chine un moment o la ncessaire monte en
gamme de la production exige toujours une forte croissance des investissements et une main duvre de plus en plus qualifie. Ainsi :
le processus de spcialisation industrielle se heurte la contrainte de
la prsence encore importante dune main duvre non qualifie et bas
cot, mais moins mobile. La taille du pays, les choix stratgiques et politiques, linteraction contrainte avec les entreprises industrielles trangres
rendent les choix de spcialisation difficiles dterminer et dcrypter ;
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79. Part dans les exportations valeur monde hors Russie et OPEP
En %
70
tats-Unis + UE-15 + Japon
60
50
40
30
20
Chine
10
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
12
10
8
6
4
2
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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130
120
110
tats-Unis + UE-15 + Japon
100
90
80
70
60
Chine
50
40
30
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
80
79
78
77
76
75
74
73
72
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
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2010
26
24
22
20
18
16
14
12
10
2002
2006
2010
2014
2018
2022
2026
2030
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
-1,5
2002
2006
2010
2014
2018
2022
2026
2030
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40
15
30
Monde
(chelle de droite)
10
20
5
10
0
0
-10
-20
1998
-5
Chine
(chelle de gauche)
-10
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Chine
24
16
8
0
-8
Monde
-16
-24
1998
2000
2002
2004
2006
2008
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2010
100
95
90
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Demande totale
80
75
70
1998
2002
2006
2010
2014
2018
0,10
Ensemble des mergents (yc Russie et OPEP)
0,09
0,08
0,07
tats-Unis + UE-15 + Japon
0,06
Chin
Chine
0,05
0,04
0,03
1998
2000
2002
2004
2006
2008
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Chine
300
250
200
150
100
50
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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3. Propositions
Dans cette section, nous prsentons les principales propositions du rapport. Celles-ci se rsument en quatre points.
Tout dabord, nous recommandons de ne pas se focaliser sur les taux de
change. La Chambre des reprsentants amricaine a dcid que la Chine
manipule sa devise ; ceci ouvre la porte limposition de forts droits de
douane sur les produits imports aux tats-Unis depuis la Chine ; la Chine
rpondra probablement en taxant les produits imports des tats-Unis. Les
effets de ces politiques sont assez clairs : puisquil y a peu de substituts
domestiques aux produits imports, que ce soit en Chine ou aux tats-Unis,
il y aura hausse des prix et freinage de la croissance, surtout aux tatsUnis. Ce conflit commercial serait, nos yeux, ridicule puisque compte
tenu du niveau de dveloppement de la Chine, sa devise nest pas fortement
sous-value (10 % environ)(*) ; les productions domestiques ntaient pas
substituables aux productions importes, les droits de douane ont comme
seul effet daccrotre les prix des importations.
Il nous apparat plus important dinsister sur le besoin douvrir les marchs chinois, notamment les secteurs stratgiques et les marchs publics.
Dans la mme veine, un ensemble de recommandations peuvent tre
faites au regard des problmes lis au climat des affaires, notamment les
difficults pour les entreprises trangres oprant sur le territoire chinois
protger leurs droits de proprit intellectuelle.
Enfin, nous insistons sur le fait que lUnion europenne et la Chine ont
certainement plus dintrts en commun que les tats-Unis et la Chine.
Cette remarque a des implications importantes quant la stratgie mettre
en uvre dans nos relations avec Pkin.
Nous revenons tout dabord sur la stratgie globale de la Chine avant de
dvelopper ces recommandations.
3.1. La Chine stratgie rgionale et/ou internationale ?
La Chine se voit comme une puissance globale et de fait peut poursuivre des stratgies multiples. Attention, si celles-ci semblent principalement guides par les intrts conomiques, la diplomatie chinoise nen a
pas moins des objectifs stratgiques majeurs tels que :
la runification avec Tawan ;
le retrait des tats-Unis de la zone Pacifique.
La tentation du repli rgional et la stratgie ASEAN + 3, qui semble
fonde sur des motivations strictement conomique, recoupe aussi les intentions dimposer une zone rgionale tampon quelle dominerait.
(*) Les estimations varient grandement dune source lautre. Voir ce sujet le complment
de Partick Artus.
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lation des capitaux. La non-application de ces principes ne ferait quaggraver la crainte de voir la Chine tre en mesure de manipuler sa devise.
Partage entre la leve du contrle des changes et les consquences quelle
peroit pour sa propre conomie au moins court terme et la volont
dchapper au pige du dollar , la Chine semble vouloir procder laccroissement du volume de facturation en yuans et louverture dun march obligataire international en yuans (encadr 10) comme une premire
tape sur la voie de linternationalisation de sa devise.
Importationsexportations
en yuans
Importationsexportations
rgles en yuans
2009-S2
8 599,3
3,6
0,04
2010-S1
9 245,1
70,6
0,76
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60
55
4,5
En dollars de HongKong
(chelle de gauche)
4,0
50
3,5
3,0
45
En yuans
(chelle de droite)
40
35
5,0
2,5
2,0
En dollars
(chelle de gauche)
1,5
1,0
30
0,5
0,0
25
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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On voit en effet que la Chine semble vouloir simpliquer dans lorganisation dune zone conomique et commerciale resserre en sassociant plus
troitement lASEAN et en y faisant admettre le Japon et la Core
(ASEAN + 3). Les accords de Cheng Mai en 2009 ont concrtis un accord
de swap entre banques centrales de la rgion. Par ailleurs, des accords bilatraux de commerce seraient progressivement ngocis pour une facturation en yuans.
Linternationalisation de la devise chinoise et lrosion concomitante
du dollar seraient la consquence dune telle politique. Nous nimaginons
pas un basculement rapide de cet univers, dans un contexte conditionn par
louverture du march des changes chinois comme premire condition de
cette mtamorphose. La Chine dispose certes de certaines des qualits
qui pourraient faire de sa devise une nouvelle monnaie de rfrence mondiale, notamment sa dimension gostratgique, mais elle ne peut lenvisager sans une ouverture complte de son march comme de la mise en uvre
dun corpus politico-juridique acceptable et crdible pour les investisseurs
du reste du monde.
3.1.3. Soutenir la construction dune zone asiatique intgre
conomiquement et financirement condition
quelle ne se ferme pas par rapport au reste du monde
La Chine semble ds lors plus attache la mise en uvre dune ouverture de ses changes financiers dans un cadre rgional plus restreint et
correspondant limportance relative de ses changes commerciaux avec
ses principaux partenaires commerciaux de lASEAN, + Core + Chine.
Vu dEurope, la constitution dune zone conomique et montaire plus intgre semble une ide suivre et encourager. Nous pensons que cela ne
tre profitable pour tous que sil sagit bien de la construction dune zone
conomique dchanges restant ouverte sur le reste du monde et non la
fermeture de la zone autour de la puissance chinoise.
Sur le plan conomique, linternationalisation du yuan, prsentera plus
davantages que dinconvnients pour la zone euro, si cela saccompagne
dune ouverture relle de la zone au commerce mondial et non dune confiscation des flux financiers et commerciaux aux seuls profits de la Chine.
Alors plutt quun gain, il faudrait parler daiguillon : linternationalisation du yuan, son flottement comme leuro, ajoute de part et dautre une
contrainte de convergence et de comptition dans un monde globalis.
LEurope et la France pourraient entrer dans la logique de linternationalisation du yuan dans une logique dchange et de libralisation des flux
de capitaux. Si les partenaires commerciaux de la Chine qui acceptent dtre
facturs en yuans, ne peuvent quacheter des produits chinois libells en
yuans, cela ne peut en aucun cas constituer un rapport dchange quilibr.
Dans ce rapport de force, le donnant-donnant est de rigueur !
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600
400
Chine
200
0
-200
tats-Unis
-400
-600
-800
-1 000
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
100
0
Japon
-100
UE-15
-200
Chine
-300
-400
1998
2000
2002
2004
2006
2008
104
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104
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2010
100
OPEP + Russie
Asie hors Chine
Amrique Latine + Mexique + Canada
50
0
-50
-100
-150
-200
-250
-300
-350
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
16
14
40
30
20
10
10
6
4
1998
-10
-20
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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105
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105
160
Japon
140
120
100
tats-Unis
80
Zone euro
60
Chine
40
20
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
14
12
10
8
6
4
2
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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3 600
120
3 200
100
2 800
80
2 400
60
2 000
40
1 600
20
1 200
0
-20
800
400
-40
Rserves de change
(chelle de gauche)
-60
0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
12
10
Chine
6
tats-Unis
4
Allemagne
2
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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8,0
7,5
7,0
6,5
6,0
1998
Yuan/dollar
RMB/$
Yuan/dollar
terme
(1 an)
RMB/$ terme
(1 an)
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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40
3 800
35
Glissements annuels en %
(chelle de droite)
3 400
30
3 000
25
2 600
20
2 200
15
1 800
10
En milliards de dollars
(chelle de gauche)
1 400
1 000
600
-5
200
1998
-10
2000
2002
2004
2006
2008
2010
50
12 000
10 000
8 000
40
Glissements annuels en %,
en dollars
(chelle de droite)
30
Glissements annuels en %,
en monnaie nationale
(chelle de droite)
20
6 000
10
4 000
0
En milliards de dollars
(chelle de gauche)
2 000
1998
-10
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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35
M2
30
Crdits
25
20
15
10
5
0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
18
15
12
9
6
3
0
1998
2000
2002
2004
2006
2008
110
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2010
600
50
500
PER Shanga
(chelle de gauche)
40
400
30
20
300
Indice Shanga composite
(base 100 = 1998)
(chelle de droite)
200
10
0
1998
100
0
2000
2002
2004
2006
2008
2010
30
Chine
Shanghai
Beijing
Shenzen
20
10
-10
-20
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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8,5
1,4
8,0
1,2
7,5
Dollar/euro
(chelle de gauche)
1,0
7,0
Yuan/dollar
(chelle de droite)
0,8
1998
6,5
2000
2002
2004
2006
2008
2010
3.2.3. Ne pas faire porter le dbat sur la seule parit nominale du yuan
Le dbat dcrit ci-dessus sur la politique de change de la Chine ne semble
en effet plus tre dactualit avec lapprciation relle du yuan depuis 2005,
avec diverses causes successives ; avec la disparition des excdents commerciaux de la Chine et limportance maintenant des flux dinvestissement
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Yuan/dollar
Rmb / $
Yuan/euro
Rmb / Euro
11
10
9
8
7
6
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
95
90
85
80
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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108. Chine : salaire non nominal par tte et cot salarial unitaire
En % par an
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Salaire nominal par tte
Cot salarial unitaire
18
16
14
12
10
8
6
4
2
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
6
tats-Unis
Etats-Unis(yc
(ycbnfices)
bnfits)
Zone
Zoneeuro
Euro
-2
-4
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
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46
44
42
40
38
36
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
La seconde critique faite la Chine concerne ses excdents commerciaux. Cependant, il faut tenir compte de deux lments :
la segmentation des processus de production entre les pays dAsie.
Puisque le contenu en importations des exportations chinoises est trs lev,
de ce fait, les dficits commerciaux qui apparaissent vis--vis de la Chine
se situent en ralit vis--vis la fois de la Chine et des autres pays dAsie,
qui exportent vers la Chine des produits qui seront rexports par la Chine
vers les tats-Unis ou la zone euro. Quand on regarde la situation des tatsUnis et de la zone euro (graphiques 111 et 112), on voit effectivement que
la quasi-totalit du dficit extrieur vis--vis de lAsie se situe vis--vis de
la Chine ;
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-100
-200
-300
-400
-500
2002
Chine
Ensemble des mergents d'Asie (hors Chine)
Total (Chine + ensemble des mergents d'Asie)
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
0
-25
Chine
-50
-75
Total
(Chine + ensemble
des mergents dAsie)
-100
-125
Chine
-150
-175
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
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les excdents commerciaux de la Chine (graphique 90), devraient progressivement se rduire avec lapprciation relle du yuan et le nouveau
modle de croissance de la Chine (croissance plus rapide des salaires, de la
consommation) entranant normalement une croissance beaucoup plus rapide des importations que des exportations de la Chine (graphique 113),
due lcart norme de croissance entre la Chine et les pays de lOCDE
(graphique 114), ce qui devrait tre une caractristique durable. Mais il faut
admettre que ces volutions ne se voient pas encore en 2010.
En synthse, il nous semble donc que lEurope devrait privilgier le
soutien au nouveau modle de croissance de la Chine bas sur une progression rapide des salaires rels et de la consommation. Ce modle devrait apporter, dune part, une apprciation relle du yuan et, dautre part, normalement, la disparition progressive de lexcdent commercial de la Chine.
Il est vrai que ses effets ne sont pas encore visibles aujourdhui puisque
linvestissement continue crotre plus vite que la consommation (graphique 115).
3.2.3.3. Investissements directs sortants et flux de capitaux
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100
Importations
80
Exportations
60
40
20
0
-20
-40
-60
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
15
12
9
Chine
6
tats-Unis + UE-15 + Japon
3
0
-3
-6
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
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30
25
20
15
10
5
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Sources : Datastream, BEA, BCE, offices nationaux de statistiques, Cabinet Office Japan et
NATIXIS.
150
En
entres
Investissement
direct en entre
En
sorties
Investissement direct en sortie
100
50
-50
-100
1998
2000
2002
2004
2006
2008
120
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2010
1 250
1 000
750
500
250
0
-250
-500
-750
-1 000
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Note : (*) [variation sur un mois des rserves de changes balance commerciale] x 12.
Sources : Datastream et NATIXIS.
200
M2
175
150
Capitalisation boursire
Boursire
Encours d'obligations
125
100
75
50
25
0
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2000
2002
2004
2006
2008
2010
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(*) Les auteurs remercient Bei Xu (NATIXIS) pour son aide dans la rdaction de cette
section.
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cussion. Ladhsion cet accord permettra la Chine daccder aux marchs publics de tous les pays adhrents de laccord, soit quarante membres.
Sur la question, plus large, de louverture aux entreprises trangres, la
section suivante traite de la question du climat des affaires et des stratgies
dentreprises. ce stade de notre rapport nous avons dores et dj mis en
avant la ncessaire convergence des intrts europens formuler des demandes communes appuyant la mise en uvre dun environnement de droit
priv propice linvestissement sr et garantissant la sauvegarde de la proprit intellectuelle.
La Chine elle-mme, ne peut que souhaiter une plus grande ouverture,
au risque, notre avis, de retomber dans les errements du pass un crant
un systme par trop dual, fait de concessions de territoires o les entreprises trangre bnficiant pour le moment de cot de main duvre avantageux, concentrent leur production vers lexportation, et peuvent tout
moment choisir de dlocaliser.
Le systme des joint ventures et lexigence de transfert de technologie,
rend au contraire la pntration du march domestique par trop alatoire en
ajoutant une pression administrative celle dun march dj fort concurrentiel et dont il ne faudrait pas sous-estimer la dynamique propre. Faire
participer les entreprises trangres la conqute de lOuest revient
leur laisser aussi sorganiser en fonction des contraintes et des cots quelles
sont prtes assumer pour bnficier dune part du march chinois.
3.4. Le climat des affaires et les stratgies dentreprises
LUnion europenne est le principal partenaire commercial de la Chine.
On souligne couramment combien les entreprises europennes ont jou un
rle important dans les succs conomiques de la Chine en investissant et
en transfrant des technologies et ceci dans un contexte o laccs au march tait, et reste, loin dtre compltement libralis. Selon une estimation
du gouvernement chinois, 40 % environ des transferts de technologie oprs par les voies du commerce et de linvestissement ont lEurope pour
origine. Certes, la Chine na jamais t un terrain de jeu facile, elle na
jamais fait mystre de son intention dutiliser les perspectives prometteuses de
son march pour brler les tapes en matire de rattrapage technologique.
Ce nest pas non plus le premier pays procder ainsi ; ds le XIXe sicle,
les tats-Unis et lAllemagne ont rivalis avec puis dpass la GrandeBretagne, au XXe sicle, le Japon puis la Core ont procd de mme. Beaucoup dentreprises ont dfini dans ce contexte une stratgie gagnantgagnant et tabli en Chine une prsence active et juge trs positivement.
Les entretiens avec des dirigeants de grandes entreprises franaises auxquels a donn lieu la prparation de ce rapport en ont donn de nombreuses
et convaincantes illustrations.
videmment, les perspectives de croissance de la Chine rendent ce march potentiellement de plus en plus attractif et les deux parties ont intrt
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ce que ce processus continue. Mais il est clair, aux yeux des industriels,
quil doit y avoir maintenant une nouvelle tape dans louverture du march, une volution qui, comme on la vu dans la partie macroconomique,
est dans lintrt mme de la stratgie chinoise de rorientation de la croissance. Lanne 2009, bien quelle ait t une anne trs difficile sur le plan
conjoncturel, a dailleurs vu avancer un certain nombre de dossiers auxquels les entreprises trangres taient sensibles. En procdant une revue
dtaille, on pourrait ainsi, comme le font les publications des chambres de
commerce en Chine, relever ladoption de lois sur les brevets, sur la scurit alimentaire, sur les assurances entre autres au terme dun processus o
ces chambres de commerce trangres ont t consultes, une dmarche
qui a naturellement t fort apprcie. La solution dun certain nombre de
contentieux a aussi progress dans les domaines de la banque, des technologies de linformation ou du tourisme.
Cependant, bien des proccupations subsistent, elles ne sont, vrai dire,
pas nouvelles. On avait, par exemple, relev ds septembre 2008 un commentaire particulirement explicite du Commissaire europen au Commerce,
Peter Mandelson, rsumant ce quil avait appris de lexprience des entreprises europennes oprant en Chine en disant quelles faisaient face,
surtout ds quon quittait Pkin, une sorte de nationalisme conomique
masqu qui pourrait suggrer que linvestissement tranger ntait plus ni
ncessaire ni souhait . Cependant, les motifs de mcontentement des entreprises trangres restaient prudemment voqus en priv mais ne donnaient pas lieu jusqu une date rcente manifestation publique. On considrait naturellement comme contre-productifs des commentaires publics
sur les dcisions arbitraires auxquelles des socits trangres faisaient face ;
la sagesse commandait dviter toute attitude qui pourrait entraner des
mesures de rtorsion et mettre en pril les dbouchs futurs ou les investissements existants.
Il est donc frappant de constater, au printemps 2010, que ces plaintes
ont trouv une expression publique beaucoup plus directe y compris loccasion de rencontres gouvernementales au plus haut niveau. loccasion
de la visite de la Chancelire Merkel en juillet, les Prsidents de BASF et
Siemens, deux socits parmi les plus actives dans le pays et considres
comme amies de la Chine , ont, par exemple, tenu des propos trs vifs
sur les contraintes imposes aux entreprises trangres, ce que le Premier
ministre Wen a dailleurs dni. Ces propos, rapports par la presse financire internationale, ont largement retenu lattention et sont considrs
comme les indices les plus nets dune certaine dtrioration du climat des
affaires pour les entreprises trangres oprant en Chine. Des ractions similaires ont t exprimes aux tats-Unis (par le prsident de General
Electric notamment) et mme, plus discrtement, au Japon.
Il semble donc y avoir eu rcemment un glissement dans lvaluation
que font les entreprises trangres des risques quelles prennent en exprimant aux autorits chinoises des motifs dinsatisfaction, elles considrent
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sans doute que le moment est venu dune explication plus directe. Les situations abondent, en effet, o lon a vu les droits de proprit intellectuelle
contourns ou bafous, les transferts de technologie imposs, les commandes
publiques rserves aux producteurs nationaux. Les anecdotes ne sont
jamais une preuve mais laccumulation dexpriences similaires est lindice dune situation qui ne peut pas tre dans lintrt long terme des deux
parties. Il est troublant, en tout cas, de voir maintenant des entreprises ayant
une longue familiarit avec la Chine sinterroger sur la place qui leur est
rserve lavenir dans le pays et mme sur lopportunit de dplacer leurs
implantations futures ailleurs dans la rgion. Cette perception trs rpandue ne peut pas tre sans rapport avec la ralit mme si on ne relve que
trs peu de preuves tangibles dun changement de stratgie. De quel changement politique, alors, parle-t-on ?
Certains tirent de ce contexte nouveau des conclusions radicales et ngatives quant au cours nouveau de la politique chinoise, allant mme jusqu soutenir que lapptit de Pkin pour la libralisation des investissements trangers na fait que faiblir aprs le bouquet de rformes ayant
accompagn laccession lOMC en 2001. Cest certainement un rsum
trop brutal et linterprtation donne section 2 est plus nuance. On y a
analys les dilemmes trs difficiles auxquels font face les autorits chinoises et
lon a dfendu lhypothse suivant laquelle elles ont une claire comprhension des enjeux de toutes sortes que soulvent les arbitrages complexes
quelles ont rendre. Le rquilibrage de la croissance , qui constitue
le noyau central de ces dilemmes, ne peut tre quun processus trs long.
Rappelons nous, dailleurs, que la libralisation de lconomie franaise ne
sest pas faite en un jour, quil y a eu, Paris aussi, bien des hsitations sur
la libralisation des investissements trangers et quune politique progressivement plus confiante dans le jeu des marchs a mme connu des retournements spectaculaires comme les nationalisations de 1981. Il vaut donc
mieux viter de sengager dans des dbats striles car la Chine aussi a quelques arguments faire valoir.
Cela dit, il est bien vrai que la crise a impos une rponse centralise qui
a interrompu le mouvement progressif au fil duquel les agents privs jouaient
un rle progressivement plus important dans lconomie chinoise. Cette
interruption est dommageable non seulement parce quelle mettrait en avant
le secteur dtat rput moins efficace mais parce quelle disloque la
structure des incitations donnes aux agents conomiques. Si la stratgie
est fonde sur la libralisation, et mme si le mouvement prend du temps,
les actions des agents conomique et leurs rsultats sont de plus en plus
fixs en fonction de critres de march ; si en revanche lintervention administrative est suppose jouer demain un rle plus important, alors les agents
conomiques doivent-ils consacrer plus dattention et de ressources anticiper et influencer ces dcisions politiques ? Il reste bien des embches
sur le chemin dune croissance stable et durable et la Chine aurait videmment
tort de considrer que, parce quelle a mieux que dautres surmont la
premire preuve de la crise, elle aurait dcouvert les recettes miracle ga126
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partout, considr comme stratgique, mais aussi parce que le retard technologique par rapport aux institutions occidentales est particulirement sensible. Dun autre cot, et pour les mmes raisons, il est de la plus haute
importance pour la Chine de se doter dun systme financier plus efficace,
seul en mesure daccompagner la rorientation de la croissance : un systme financier peu sophistiqu est suffisant tant quil sagit de financer de
grands programmes dquipement de base ; il ne rpond plus aux besoins
quand il sagit dallouer les ressources dans une conomie en voie de sophistication croissante. Lindustrie financire chinoise reste trop marque
par une culture caractristique de la phase dindustrialisation lourde ,
organisant des circuits spcialiss de financement vers lagriculture, le logement, les infrastructures, les industries de base (pensons ce qutait le
systme financier franais dans les annes soixante). Cette approche reposant sur la canalisation des flux devient totalement inadapte dans une phase
ultrieure du dveloppement o le crdit retrouve ses caractristiques distinctives, la slection des opportunits profitables et la gestion du risque :
cest cette culture du risque que la transformation du secteur financier est
charg dintroduire dans une conomie o les dcisions seront de moins en
moins de nature administrative, de plus en plus dcentralises. La ncessit
pour la Chine de se doter de centres financiers capables daccompagner
cette nouvelle croissance est bien perue et les initiatives novatrices sont
dores et dj nombreuses (voir, en particulier, les ambitions prtes la
place de Shangha) ; elles ont manifestement un caractre exprimental,
favorisant lapprentissage des acteurs et des marchs. Il fait peu de doute
quune libralisation des services financiers appuye sur des rgles
prudentielles adquates est la stratgie suivre moyen terme. On retrouve
ce propos certaines des orientations antrieurement mentionnes.
Les banques et socits dassurance se heurtent en premier lieu un
processus complexe et assez opaque pour obtenir leurs licences. Les autorits de supervision ont videmment le devoir de procder toutes les investigations pralables utiles avant douvrir les portes des oprateurs trangers. Mais, avec lexprience, ces procdures doivent pouvoir tre organises de manire progressivement plus expdiente ; encourager, comme cela
est souhaitable, une plus grande efficacit de lindustrie financire, cela
commence par organiser plus efficacement ces procdures dagrment, leur
rapidit et leur cohrence entre les diffrents dpartements concerns. Cette
observation renvoie, de manire plus gnrale, la complexit des organes
de rgulation et de supervision ; ce nest certainement pas une caractristique exclusivement chinoise ! Aprs laccord initial pour la licence, les
institutions financires doivent obtenir lagrment de nombreuses autres
autorits aux comptences territoriales ou pour donner suite toute initiative commerciale (par exemple, lintroduction de nouveaux produits). Personne ne nie la ncessit de rgles couvrant des domaines diffrents de la
finance ; la protection des consommateurs reste, par exemple, partout une
proccupation centrale des autorits politique (on notera, par exemple, que
la rcente rforme financire aux tats-Unis a significativement renforc cet
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et lEst comme on le dit souvent, cest devenu une partie trs importante du
business quotidien. Du coup, la Chine est de plus en plus juge sur les
mmes critres que ceux des autres rgions du monde et on peut de moins
en moins accepter, dans un grand groupe ou dans une entreprise de taille
moyenne, que les objectifs dun business plan soient manqus parce que
les conditions daccs au march et les particularits de lenvironnement
rglementaire avaient t sous-estimes . Cest aux entreprises occidentales, videmment, de tirer les conclusions de cette situation nouvelle.
Examinons alors les choses sous cet angle et demandons-nous si les
entreprises multinationales ont su sadapter la ralit nouvelle quest (ou
que pourrait tre) pour elles le march chinois. La conclusion laquelle ont
abouti un petit nombre de grands groupes, cest que leur organisation refltait un tat de choses ancien dans lequel la Chine reprsentait une aventure
excitante mais un enjeu modeste. Vue sous cet angle, lorganisation en question apparat dsormais inadapte. Pour russir sur un march aussi concurrentiel et difficile, il faut y consacrer lnergie et les ressources ddies aux
activits les plus essentielles pour lentreprise. McKinsey a illustr la nature de cette rvolution en prenant lexemple des fabricants de pianos.
La Chine compterait aujourdhui environ 50 millions de personnes tudiant
le piano ; avec une augmentation de la population urbaine de 20 millions
par an, elle comptera vues humaines 100 millions de jeunes pianistes. Il
est clair que ce gigantesque march ne sera pas servi par les produits traditionnels vendus en Europe ou aux tats-Unis. On ne sait pas qui de Yamaha,
Steinway ou Pearl River Pianos lemportera mais il est clair dabord que ce
sera celui qui aura su dfinir sa stratgie en Chine en fonction de ces perspectives et qu partir de l il a des chances doccuper une position de
leader mondial. Lexemple, notons-le en passant, est dautant plus parlant
et actuel que sont dj fabriqus en Chine les deux tiers de la production
mondiale de violons. Chacun pourra dvelopper cet exemple en fonction
de son exprience mais on en voit facilement la porte trs gnrale : dfinir une stratgie chinoise, pour une entreprise, ce nest plus tter la temprature dun march exotique, cest dfinir sa place dans lconomie mondiale de demain tout simplement parce que cest le march sur lequel se
joue la concurrence la plus rude mais la plus prometteuse pour les vainqueurs.
Nous rsumions en introduction le principal message de ce rapport en
disant quil fallait faire le pari chinois . ce stade, on voit quil sagit ni
plus ni moins de r-examiner compltement le business model. Deux groupes
comme HSBC et PSA ont procd cet examen et leur conclusion a t que
lattention de ltat-major du groupe ntait pas suffisamment concentr
sur la Chine ; ces deux groupes ont fait le choix, pour le premier, dinstaller
son prsident HongKong, pour le second, un de ses plus hauts dirigeants
Shangha. Cest bien sr le moyen par lequel organiser au sein du groupe
la rflexion sur limportance des activits du groupe en Chine et partir de
la Chine (parts de march, production, dlocalisation, recherche). Le pari
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67,5
Taux de participation
(chelle de gauche)
67,0
10
9
66,5
8
66,0
7
65,5
6
65,0
64,5
5
4
64,0
2002
2004
2006
2008
2010
6,5
6,0
5,5
2,5
2,0
Mises en chantier
(chelle de droite)
1,5
5,0
4,5
1,0
4,0
Vente de maisons neuves
(chelle de droite)
3,5
3,0
2002
0,5
0,0
2004
2006
2008
2010
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Pour cela ils ont mis en place une politique montaire ultra-expan-sionniste
(taux dintrt trs bas, cration trs rapide de liquidit (graphique 121) qui
va tre renforce par lintroduction dun nouveau cycle de Quantitative
Easing aprs celui mis en place suite la faillite de Lehman, avec lachat
dune masse considrable de titres publics (1 000 milliards de dollars)
contre cration montaire.
2 250
2 000
Base montaire
(en milliards de dollars)
(chelle de gauche)
1 750
1 500
1 250
1 000
1
750
500
2002
0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Depuis lt 2010, lannonce de la poursuite de cette politique montaire trs expansionniste aux tats-Unis a eu dimportants inconvnients
pour les autres pays.
Les flux de capitaux vers les pays mergents, la zone euro, le Japon ont
repris, avec la liquidit trs abondante et gratuite offerte aux tats-Unis, la
perspective quelle soit encore plus abondante dans le futur (graphiques 122 et 123). La position de march est redevenue longue sur leuro
et le yen.
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600
Obligations
Actions
500
400
300
200
100
0
2006
2007
2008
2009
2010
2011
150
Euro
Yen
Dollar
100
50
0
-50
-100
-150
-200
2002
2003
2004
2005
2006
2007
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2009
2010
2011
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Ceci implique que la Chine, les pays mergents, la zone euro, le Japon
doivent :
soit accepter une apprciation forte de leurs devises (graphiques 124,
125 et 126) ;
soit, malgr les contrles des capitaux, qui sont de trop petite ampleur
pour tre trs efficaces (taxation des achats dobligations par les nonrsidents en Thalande, au Brsil) ou qui sont dtourns (Chine), accepter
daccumuler nouveau, comme de 2002 lt 2008, des rserves de change
massives (graphique 127) avec les effets indsirables induits (croissance
forte de la liquidit, du crdit, graphique 128).
De juillet septembre 2010, la Chine a d accrotre ses rserves de
change de 194 milliards de dollars.
De plus, la cration montaire trs forte aux tats-Unis fait courir le
risque de bulles sur les prix des tous les actifs : actions, matires premires
Il serait alors naturel que la Chine, les autres pays mergents (Asie,
Amrique latine), lEurope et le Japon aient une dmarche collective
pour souhaiter que les tats-Unis intgrent les effets internationaux de leurs
politiques.
1,6
Yen/dollar
(chelle
Yen / dollar
(G) de gauche)
Dollar/euro
(chelle
Dollar / euro (D) de droite)
130
1,4
120
110
1,2
100
1,0
90
80
2002
0,8
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
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16
100 won (Core)/dollar
100 Won (Core) /(chelle
dollar (G)
de gauche)
Real (Brsil) / dollar (D)
15
14
3,5
Real (Brsil)/dollar
(chelle de droite)
3,0
13
12
2,5
11
2,0
10
9
2002
1,5
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
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3 600
120
3 200
100
2 800
80
2 400
60
2 000
1 600
40
Variation sur un mois
(chelle de droite)
20
1 200
800
-20
Rserves de change
(chelle de gauche)
400
0
2002
-40
-60
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
40
Base montaire
M2
Crdit
35
30
25
20
15
10
5
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
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500
Chine
mergents d'Asie
d'Asie hors
(horsChine
Chine)
Emrgents
400
Japon
300
200
100
0
-100
-200
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
1 400
Allemagne
1 200
OPEP
Russie
1 000
800
600
400
200
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
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OPEP
mergents d'Asie
(hors Chine)
Russie
0
Chine
Allemagne
-3
-6
2002
2003
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2005
2006
2007
2008
2009
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Conclusion
Nous avons, dans ce rapport, identifi trois points essentiels :
les volutions qui pouvaient tre menaantes pour la Chine : urbanisation acclre, creusement des ingalits, risque de bulles spculatives et
dinflation, dpendance exagre vis--vis des exportations et des matires
premires, sous-dveloppement financier.
Mais malgr les difficults et les conflits, les nouvelles stratgies de
croissance mises en place par le gouvernement vont dans le bons sens :
monte en gamme de lconomie de la cte et dveloppement de lintrieur ; soutien de la consommation par les hausses de salaires et lamlioration de la protection sociale ; dveloppement des marchs financiers et des
banques qui financent les PME. Nous pensons que les problmes de ressources en matires premires sont ceux qui freineront en premier la croissance chinoise ;
les volutions en Chine qui peuvent tre menaantes pour les pays de
lOCDE, pour la France : clairement, la Chine veut obtenir terme son
indpendance technologique dans de nombreux secteurs (lectronique,
espace, aronautique, tlcoms, nergie), ce qui peut passer par une
volont dacclrer les transferts technologiques, labsence de transparence
juridique et lgalement la proprit intellectuelle, des soutiens publics massifs aux entreprises concernes.
Ce processus est plus lent que ce qui est parfois imagin (le contenu en
importations des exportations en lectronique de la Chine est toujours de
96 %), mais il est irrversible. Il pose videmment problme aux entreprises trangres : doivent-elles cooprer pleinement avec leurs partenaires
chinois, doivent-elles accepter les demandes de transferts technologiques ? ;
les messages passer aux gouvernements ou aux entreprises en Europe : en ce qui concerne les gouvernements, le message est clair concentrez-vous sur les vrais problmes . Le taux de change du yuan nen est pas
un ; surtout depuis que la politique de hausse rapide des salaires a t mise
en place ; laccs aux marchs publics, la transparence juridique et lgale,
la transparence sur les normes techniques en sont.
Une coopration Europe-Chine sur la question de la rforme du
Systme montaire international parat utile et possible, une fois que le rle
nfaste de la politique montaire des tats-Unis a t identifi.
En ce qui concerne les entreprises, il faut quelles soient conscientes des
difficults : leurs oprations en Chine doivent tre profitables immdiatement, compte tenu de lincertitude sur le futur ; un engagement profond
(connaissance des partenaires, des pratiques commerciales, des administrations centrales et locales, des risques) est ncessaire.
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Remerciements
Les auteurs tiennent remercier les personnes suivantes pour avoir
accept dtre auditionnes dans le cadre de ce rapport.
Patrick Allard
Prsident de Renault
Philippe Gudin de Vallerin
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Yann Marin
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Commentaire
Benot Cur
Directeur gnral adjoint du Trsor
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160
140
40
120
30
100
20
80
10
60
40
10
20
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
20
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2010
2011
OCDE(1)
6,1
2,8
OCDE(2)
FMI(3)
6,0
5,2
En points de PIB
20112015
2015
20162020
20212025
3,4
3,7
4,5
5,3
5,7
7,8
Sources : (1) Perspectives co., n 87, chap. 1 ; (2) Perspectives co, n 87, chap. 4
Perspectives de longs termes. Scnario de rfrence ; (3) WEO, avril 2011.
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Pendant de nombreuses annes nous nous sommes trouvs dans une situation de survaluation persistante du dollar, avec un besoin de dprciation important. Dsormais il semble que lajustement soit en cours aux tatsUnis. Lpargne des mnages a surpris par sa remonte, le taux de chmage
laisse augurer des perspectives assez sombres pour la demande interne et la
Rserve fdrale amplifie sa politique dassouplissement montaire quantitatif ( QE2 ). Cela entrane dj une dprciation nominale du dollar,
qui, si elle perdure, devrait contribuer limiter le dficit courant amricain.
Dans un environnement o le dollar se dprcie, le maintien dun peg yuan/
dollar est nfaste : le yuan se dprcie galement, si bien que lajustement
du dollar ne peut se faire que face aux monnaies flexibles, en particulier
leuro. Leuro sest ainsi apprci de plus de 10 % face au dollar en quelques semaines alors que la Chine continue acheter des titres amricains
(ce qui selon votre raisonnement devrait dprcier leuro).
Jajoute quil existe un effet de levier particulirement pervers sur
de nombreuses conomies mergentes : labsence de mouvement chinois
ralentit lajustement la hausse du taux de change de beaucoup de pays
mergents, notamment asiatiques, qui sont attentifs juste titre leur comptitivit vis--vis de la Chine. Cela amplifie limpact ngatif sur la zone
euro et sur les conomies mergentes qui jouent le jeu de lapprciation, en
rendant plus complexe leur politique conomique. Jen veux pour preuve
que les flux de capitaux court terme engendrs par les carts de taux
dintrt avec les conomies dveloppes atteignent des montants inacceptables pour bon nombre dconomies mergentes : dfaut de pouvoir entrer en Chine ces capitaux se reportent au Brsil, en Inde, etc. ; et les contrles de capitaux mis en place par les uns amplifient les entres de capitaux chez les autres.
Finalement, je constate donc que la faible apprciation nominale du yuan
face au dollar depuis juin 2010 fait peser un risque de surajustement de
leuro mais aussi et de faon plus systmique de surchauffe dans les pays
mergents aux comptes financiers ouverts o les taux dintrt sont plus
levs. Je ne pense donc pas quun rgime dancrage soit favorable la
zone euro, ni au reste du monde.
Venons en enfin largument selon lequel lapprciation nominale du
yuan face au dollar serait catastrophique pour la zone euro car, selon
vous, une apprciation du yuan saccompagne ncessairement dune dprciation du dollar, et donc dune apprciation de leuro face au dollar. Dans
un systme trois pays, labandon du peg du yuan implique certes une
dprciation du dollar mais aussi une apprciation du yuan, si bien que
leffet sur leuro est a priori ambigu. Par ailleurs ce raisonnement ne tient
quen supposant que le dollar et leuro sont leur valeur dquilibre. Vous
ngligez ainsi dans votre analyse les fondamentaux des conomies. Lapprciation de leuro entre 2005 et 2008 rsulterait selon vous uniquement
de la politique de change chinoise alors que les ressorts internes affectant
leuro ne sont jamais comments.
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revenu national, qui devrait tre rendue aux mnages) mais il manque
mon sens deux facteurs qui sont du ressort du gouvernement chinois(2) :
une augmentation des taux dintrt (des taux de dpt et des taux
longs en particulier) qui permettrait une meilleure rmunration de lpargne, donc une hausse des revenus et de la consommation et une baisse de
linvestissement. Les gagnants dune telle mesure seraient les pargnants
(particulirement des classes moyennes aises, les plus riches ayant dautres
moyens de placement), les industries de services (hausse de la demande qui
leur est adresse), et les industries intensives en main duvre ;
lapprciation du yuan comme discut prcdemment, qui permettrait
dattnuer les pressions inflationnistes, de rorienter de linvestissement
vers le secteur domestique et daugmenter le pouvoir dachat des consommateurs chinois. Les gagnants dune telle mesure seraient alors les consommateurs et les industries de service travers la hausse de la demande
qui leur est adresse.
2. Chine : population des 15-64 ans
En millions
1050
1000
950
900
850
800
750
700
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
Source : UN Population Division, Projections 2008, scnario central.
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surtout lorsquelle est favorise par une rglementation mois stricte quen
Occident (cf. exemple de la recherche gntique) ; les modles de croissance endogne la Charles Jones sont ici pertinents(3) quau plan de
lquilibre mondial : la Chine exerce un pouvoir de march sur les prix
mondiaux et acclre lpuisement des ressources rares. Le rapport mentionne ces effets mais ils sont mes yeux tout fait centraux. Ils limitent la
porte des comparaisons historiques comme celle de la stratgie en vol
doies sauvages dAkamatsu, stratgie suivie par des pays comme ceux
de lAsie du Sud-Est dont la taille initiale tait beaucoup plus petite.
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avec les pays mergents. Mais la taille de la Chine, le montant des financements quelle peut dployer, et lorganisation de sa politique industrielle
suscitent des questions nouvelles. Jusquo et sous quelle forme peut-on
encourager linvestissement franais en Chine sachant quil est difficile de
faire la part entre linvestissement destin servir le march chinois et
celui qui est destin lexport, au dtriment demplois en France ? Jusquo et surtout avec quelles prcautions peut-on encourager les transferts
de technologie au profit dentreprises chinoises dont beaucoup nous concurrenceront rapidement sur des marchs tiers, comme la illustr lexemple du secteur ferroviaire ? Et faut-il le faire dans un cadre national ou dans
un cadre europen (jy reviendrai plus loin) ? Comment la Chine peut-elle
sinsrer progressivement dans une discussion multilatrale sur les normes
qui assurera un jour un terrain de jeu gal entre les entreprises franaises et
chinoises, quil sagisse de normes industrielles, daides dtat, de conditions des financements lexport ou de prt pour le dveloppement des
pays bas revenu ? Comment contribuer amener la Chine dans une telle
discussion ?
Ce sont des questions lourdes, qui ne se prtent pas des conclusions
lemporte-pice et qui font le quotidien de la vie de nos entreprises et des
services de ltat qui les accompagnent. Ce sont des questions, qui en crent
immdiatement de nouvelles. Si linternationalisation de nos entreprises
doit tre encourage et soutenue dans de nombreux secteurs comme ncessaire leur survie, quattend-on en retour de celles-ci, en termes demploi
ou dactivit en France, voire de diffusion dune culture entrepreneuriale
ou de rseaux spcifiques ? Et comment mesure-t-on un tel apport au-del
des chiffres du commerce extrieur ou de ceux des investissements, qui ne
rendent compte que de manire imparfaite des nouvelles chanes de valeurs. En bref, un travail danalyse important reste parfaire.
3.2. Un mot pour finir concernant la politique commerciale
de lUnion europenne
Le rapport souligne avec justesse que, contrairement lide gnralement admise, lUnion europenne et la Chine ont beaucoup dintrts en
commun. Cest une ide dautant plus forte que laxe Union europenneChine est dsormais probablement le premier axe commercial mondial, ou
en passe de le devenir. En 2009, la Chine est le premier fournisseur de
lUnion europenne et son troisime client (derrire les tats-Unis et la
Suisse), tandis que lUnion europenne est le premier client de la Chine et
son deuxime fournisseur (derrire le Japon). Sur la priode 2000-2009, la
Chine a multipli ses exportations vers lUnion europenne par quatre et
ses importations de lUnion europenne par trois.
Ce quil faut donc comprendre, cest que la Chine a besoin de lEurope
et a par consquent intrt conserver avec elle de bonnes relations sur le
plan commercial. Ceci nous offre de vraies opportunits pour faire avancer
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certains sujets que le rapport identifie juste titre comme de vrais problmes : laccs aux marchs publics en premier lieu, mais aussi la transparence juridique et lgale, la transparence sur les normes techniques
Ceci dit, pourquoi ces problmes subsistent-ils alors que la Chine a besoin du march europen ? Parce que le dialogue bilatral Union europenneChine est encore trop loin du niveau o il devrait tre. Les principales chances du dialogue bilatral sont constitues par les sommets Union europenneChine, qui permettent dvoquer chaque anne lensemble des sujets dintrt, aussi bien politiques quconomiques (mise part la politique de
change) mais les rsultats de ces sommets savrent toutefois jusquici dcevants en pratique.
Il existe cependant de nombreux groupes de travail techniques au niveau de lUnion europenne plutt actifs. Les difficults surgissent dans le
dialogue politique probablement pour les raisons suivantes (plus dlicates
voquer) : difficult de lisibilit des circuits dcisionnels communautaires
(et manque dincarnation de cette dcision) ; tentation partage de faire de
lUnion europenne le porteur des sujets difficiles, ce qui en fait un interlocuteur qui structurellement demande beaucoup (difficult daccs au march, voire droits de lHomme) mais qui offre peu (le march communautaire est dj ouvert) ; tentation pour chaque tat membre de lUnion de
pousser ses entreprises (notamment dans les situations de comptition
entre champions nationaux ).
Comment faire alors pour rendre ce dialogue Union europenne-Chine
plus efficace ? Il convient, comme le souligne le rapport, de faire converger
les intrts europens formuler des demandes communes , cest--dire
formuler collectivement une liste dobjectifs fdrateurs clairement dfinis
partir desquels pourraient tre identifies des voies damlioration et des
cibles atteindre. Face labsence dune approche coordonne raliste au
niveau europen, de nombreux gouvernements sont en effet tents par des
stratgies nationales, mme sur les sujets dintrt commun. Et noublions
pas non plus que labsence dun interlocuteur unique en Europe exaspre
les Chinois (un Premier ministre chinois en visite Bruxelles a au moins
quatre ou cinq interlocuteurs en face de lui !).
Outre se fixer des objectifs, il faut aussi se donner les moyens de les
atteindre. Presque dix ans aprs son accession lOMC, la Chine na pas
encore respect tous les engagements quelle avait alors pris, notamment
en ce qui concerne son adhsion laccord sur les marchs publics de lOMC.
LUnion europenne ne doit donc pas renoncer utiliser les outils sa
disposition lorsque cela est justifi, via notamment lutilisation de mesures
anti-dumping et en portant des diffrends avec la Chine devant lorganisme
de rglement des diffrends de lOMC le cas chant. Sur un plan quantitatif, en matire de dfense commerciale (antidumping), la Chine est dsormais la cible principale des mesures amricaines et europennes (un tiers
des mesures en vigueur, deux tiers des enqutes en cours pour les tats154
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Commentaire
Jean-Pisani-Ferry
Professeur associ lUniversit Paris-Dauphine,
Directeur de Bruegel (Belgique)
Ce rapport est trs bienvenu. Il traite dune question de premire importance, qui fait lobjet de dbats publics frquents mais laquelle les conomistes franais et europens ne se sont pas assez consacrs. En livrant une
analyse fouille de la croissance chinoise et de son impact sur les pays
avancs, Patrick Artus, Valrie Plagnol et Jacques Mistral fournissent des
matriaux pour un dbat plus inform et plus mr.
Sur beaucoup de points, le rapport emporte ladhsion. On ne saurait
trop souligner limportance de sa recommandation centrale selon laquelle
les entreprises et les gouvernants franais et europens doivent rompre avec
les attitudes timores, faire le pari chinois , et considrer pleinement la
Chine comme un partenaire. Pour se convaincre de sa pertinence, il nest
que de se remmorer la teneur du dbat public sur la menace que reprsenterait le dveloppement conomique chinois ; ou que de comparer la prsence des entreprises franaises et allemandes sur le march chinois.
Le rle dun discutant est cependant de se concentrer sur ceux sur lesquels il y a nuance ou dsaccord. Jen retiendrai trois :
le diagnostic densemble sur le dveloppement chinois et la mutation
du mode de croissance ;
les questions de lquilibre extrieur et du change ;
lide selon laquelle la Chine et lEurope sont des partenaires naturels
face aux tats-Unis.
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trophie industrielle, environnement, partage du revenu et ce que ces problmes doivent lampleur des distorsions internes, il souligne aussi, de
manire rpte, que les autorits sont conscientes des enjeux et que le
rquilibrage est entam.
Il ne fait pas de doutes que les autorits chinoises sont conscientes dun
certain nombre de dsquilibres. Cela nimplique pas, cependant, que leur
correction soit engage. Comme dautres, mme si cest travers des
canaux spcifiques, la direction chinoise fait face des contraintes dconomie politique : pouvoir des groupes de pression, attitude des autorits
rgionales, mcontentement social. Il faut donc sen tenir aux faits, prendre
la mesure des mutations accomplir, et examiner si le rquilibrage est
dores et dj visible.
Le graphique 1 donne la part de la consommation et de linvestissement
fixe dans le PIB de 1979 (dbut des rformes) 2009 (dernire anne disponible). Rien ne tmoigne encore dun rquilibrage de la croissance vers
la demande des mnages. Au contraire, la part de la consommation dans le
PIB na jamais t aussi faible ni celle de linvestissement aussi leve
(la relance de 2009 sest mme traduite par une hausse marque du ratio
dinvestissement, qui a atteint 45 %). Il est donc difficile darguer dun
mouvement engag.
55
Consommation des mnages/PIB
50
45
40
35
Investissement fixe/PIB
30
25
20
1981
1985
1989
1993
1997
2001
2005
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2009
La croissance chinoise reste trs tributaire de cette accumulation frntique de capital. Comme lavait montr Alvyn Young (1995) propos de ce
quon appelait alors les nouveaux pays industriels dAsie de lEst, elle
doit nettement moins aux gains de productivit globale des facteurs (PGF)
qu laccroissement continu du stock de capital. en croire les estimations
de Bart Van Ark et du Conference Board, la contribution de la PGF est de
lordre de 2,5 points par an en moyenne (un chiffre trs proche des estimations de Young pour les NPI) et elle a plutt diminu dans la seconde
partie de la dcennie tandis que celle du capital a eu tendance saccrotre
avec le temps (graphique 2).
12
10
8
6
4
2
0
2
1990-1994
1995-1999
2000-2004
2005-2008
Enfin la part des salaires dans la valeur ajoute tait en 2008 (dernire
anne disponible) son minimum depuis que les sries sont disponibles
(graphique 3). Certes, les volutions rcentes indiquent une hausse des salaires, il nen reste pas moins que depuis 2000 la distribution des revenus
sest massivement dplace en faveur des entreprises(*). Les volutions rcentes sont loin davoir corrig cette ralit.
(*) Cette volution a conduit les entreprises accrotre leur pargne, ce qui explique laccroissement du dsquilibre pargne-investissement et lexcdent extrieur.
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53
51
49
47
45
43
41
39
37
35
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
Ces quelques donnes suggrent que la croissance chinoise de ces dernires annes a t, jusquen 2009 au moins, marque non par une correction, mais par une accentuation de ses traits distinctifs : part leve des
profits des entreprises, productivit fonde sur la suraccumulation de capital, faiblesse de la consommation des mnages. Comme la rgulirement
soulign lconomiste Yu Yongding, ce mode de croissance est loin dtre
soutenable et il repose sur des distorsions massives en faveur du capital et
de lindustrie (Huang et Wang, 2010). En sortir implique toutefois de rduire le taux dinvestissement, et donc daccepter une baisse du rythme de
croissance puisque celui-ci repose largement sur laccumulation de capital.
Michael Pettis (2010) a fait justement observer que celle-ci nimplique pas
ncessairement un ralentissement de la consommation des mnages et plus
gnralement de la demande intrieure, si la Chine opre simultanment un
rquilibrage du partage du revenu et un rquilibrage de la demande. La
transition est nanmoins dlicate grer.
On ne doit donc pas sous-estimer les problmes de la mutation du mode
de croissance chinois, dautant que la relance de 2009, qui sest faite sur le
mode traditionnel, a revivifi les canaux traditionnels de lconomie de
commandement. Le complment A de Pierre Mongru illustre bien ce phnomne en ce qui concerne lallocation du crdit.
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120
110
100
90
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1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : BRI.
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Rfrences bibliographiques
Huang Y. et B. Wang (2010) : Cost Distortions and Structural Imbalances
in China , China & World Economy, vol. 18, n 4, pp. 1-17.
Pettis M. (2010) : What Happens if Chinese Growth Slows?, Seeking Alpha.
Disponible sur http://seekingalpha.com/article/237610-what-happens-ifchinese-growth-slows
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Complment A
1. Introduction
Le financement de la politique de relance chinoise a repos sur une expansion
sans prcdent du crdit bancaire, via la constitution, par les collectivits locales, de vhicules spciaux au fonctionnement opaque. La prise en compte de
leur passif pourrait alourdir de 22 34 points de PIB la dette publique chinoise.
Ce montant reste grable pour les autorits en raison de leurs ressources financires importantes et de leur endettement encore faible. De mme, la dgradation des bilans bancaires ne parat pas faire courir de risque systmique, dune
part, parce que les bnfices des grandes banques nont cess de crotre au
cours de ces dernires annes et, dautre part, parce que si des difficults systmiques venaient se manifester, ltat aura les moyens dy faire face.
Le plan de relance chinois sapparente donc un vaste recyclage des
ressources bancaires (cest--dire des dpts), au profit des entreprises publiques et avec la garantie implicite du gouvernement. Ce faisant, larchitecture de ce plan menace le processus de rforme du secteur financier
chinois dont les objectifs principaux sont prcisment de rduire le rle de
ltat, dlargir laccs du secteur priv aux moyens de financements et de
promouvoir une intermdiation plus efficace de lpargne nationale, dont
la moiti provient des mnages chinois.
Ce complment (dont la rdaction a t achve en juillet 2010) dcrit le
mode de financement du plan de relance chinois et value son impact sur la
dette publique totale. Il examine ensuite les risques associs et montre que les
ressources conjugues des banques et de ltat permettront dy faire face.
Enfin, les consquences pour la rforme du secteur financier chinois et sur la
situation macroconomique du pays sont analyses.
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Dpenses publiques
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Crdit bancaire
10
0
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : CEIC.
Autorits locales
Banques
Crdits bancaires
Obligations
Capital
Garanties
Plates-formes
de financement locales
Investissement
March immobilier
Financement dinfrastuctures
Entreprises dtat
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quelles ont de projets conduire (Standard Chartered, 2009). Leur capitalisation prend essentiellement trois formes :
le transfert dactifs publics : la capitalisation par transfert dactifs fonciers a t lune des mthodes les plus utilises, ce qui explique le peu
dempressement des autorits publiques freiner la spculation foncire :
plus la valeur des terrains augmente, plus les crdits obtenus par les PFL en
utilisant ces terrains comme collatraux sont importants. Les collectivits
locales utilisent aussi le transfert de titres de participation dans les entreprises dtat pour capitaliser les PFL ;
la prise de participation par des fonds dinvestissement : la loi bancaire interdit aux banques dinjecter directement des fonds propres dans
des entits non financires. Mais les banques chinoises disposent depuis
quelques annes de fonds dinvestissement qui peuvent leur servir dintermdiaire. Ces fonds se financent en crant des produits de placement que
les banques vendent leurs clients (particuliers fortuns ou entreprises) ;
la falsification : des prts court ou trs court terme ont servi doter
fictivement certains PFL en capital, le temps pour elles dobtenir un second
prt plus important et de maturit plus longue (lequel sert en priorit rembourser le premier prt). Ce type de montage explique la forte augmentation des crdits court terme au premier semestre 2009. Les PFL ayant eu
recours ce mode de capitalisation nont donc en ralit quasiment pas de
fonds propres et affichent des ratios dendettement proche de 100 %.
Le nombre de PFL en activit tait de 3 800 en mai 2009. Au printemps
2010, le gouvernement a estim ce chiffre 6 000 tandis quune enqute
ralise par un magazine chinois la port 8 215. Alors quune collectivit
locale contrlait en moyenne de deux quatre PFL avant 2008, ce chiffre
serait pass 10 depuis la mise en uvre du plan de relance. 70 % de ces
vhicules auraient t cr un niveau administratif infrieur celui des
comts, ce qui complique notoirement leur contrle par les rgulateurs.
Linformation sur limportance respective des diffrents modes de capitalisation est quasi inexistante mais, selon des sources officielles, les PFL crs
dans les grandes villes ctires parviennent gnralement lever plus de
fonds propres et prsentent donc un effet de levier moins important. En
revanche, la situation serait plus proccupante dans les rgions du Nord et
de lOuest de la Chine(1).
2.3. Le financement des PFL
Dans le cadre des projets dinvestissements publics, la rglementation
chinoise impose une capitalisation quivalant 30 % du montant total du
projet. Mais ce ratio, fix par la National Development and Reform Commission (NDRC), peut varier quelque peu selon la nature du projet. Une
fois leur capital constitu, les PFL ont pu emprunter des montants plus
(1) En tenant compte des garanties quelles ont accordes aux PFL, certaines collectivits
locales prsentaient ds fin 2009 des ratios dendettement dpassant 400 % de leurs revenus
annuels.
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importants auprs des banques, gags sur leurs fonds propres (la moiti des
prts accords aux PFL aurait des actifs fonciers pour collatral), sur leurs
recettes futures ou directement garantis par les autorits locales. Il nest pas
rare que les emprunts dune PFL soient garantis par une autre PFL ou par
une entreprise dtat. Ces prises de garanties croises augmentent les risques (par effet de chane) et compliquent leur valuation prcise. tort ou
raison, les banques semblent toutefois peu regardantes sur la nature du
collatral ou de la garantie, considrant que ces vhicules bnficient, en
dernier ressort, du soutien implicite des collectivits locales voire du gouvernement central. Les PFL ont galement mis des obligations mais pour
un montant (230 milliards de yuans en 2009) quivalant seulement 6 %
des nouveaux crdits bancaires (BAML, (2010b). Les exigences en matire
de diffusion dinformation et de publication des comptes au pralable une
mission obligataire expliquent le peu dengouement des PFL pour ce type
de financements.
Ds la mi-2009, les rgulateurs se sont inquits de la progression rapide du crdit bancaire et ont laiss planer depuis la menace dun resserrement des conditions de financement. La premire phase du plan de relance
a donn lieu une rue sur les financements de projet, avec une faible
discrimination entre les bons et les mauvais risques. Dans un deuxime
temps, les tablissements ont donc cherch assainir leurs portefeuilles et
librer des liquidits au cas o les conditions montaires viendraient se
durcir. Pour ce faire, les banques ont eu recours deux types doprations :
la cession de prts : ce sont principalement les grandes banques qui
ont cd une part de leur portefeuille aux petites et la China Postal Savings
Bank. Certaines de ces transactions se font hors-bilan, de sorte que le prt
napparat plus ni dans les comptes de la banque vendeuse, ni dans ceux de
la banque acheteuse (Fitch, 2009) ;
la titrisation : les banques ont cd une part de leurs prts aux fonds
dinvestissement qui les ont transforms en produits structurs revendus
ensuite aux dposants comme placement pour leur pargne.
Ces pratiques brouillent considrablement le tableau densemble et le
resserrement effectif des conditions de crdit depuis quelques mois incite
les banques recourir davantage ces techniques (voir section 6.2). Il faut
en dduire que le rythme actuel de progression toujours trs lev (+ 24 %
en glissement annuel, en avril 2010) sous-estime encore la croissance relle
du crdit bancaire.
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%
PIB
2009
Chiffres officiels
3,05
31,8
9,1
Crdit suisse
3,67
38,3
10,9
Victor Shih
7,07
73,7
21,1
Part de lencours
de crdit total
(en %)
%
PIB
2009
7,4
17,3
22,0
Crdit suisse
8,0
18,8
23,9
Victor Shih
11,4
26,8
34,0
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200
150
100
50
Surfaces vendues
0
50
100
Mai 2007
Mai 2008
Mai 2009
Mai 2010
Source : CEIC.
14
12
1 500
PNB
(en milliards de yuans)
(chelle de droite)
10
8
1 000
6
PNB/ encours de crdit
(en %)
(chelle de gauche)
500
2
0
2005
0
2006
2007
2008
2009
Source : CEIC.
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2010
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12
Crdits un an
10
Dpts un an
8
6
4
2
0
2
1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
Sources : CEIC et SER de Pkin.
Inde
Core
Tawan
Chine
13
11
5
2007
2008
2009
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Fitch constate quau fil des transactions, les cinq grandes ont rcupr une
part plus importante de dpts. De plus, les oprations de cessions de prts
(voir supra) ont pour principaux vendeurs les grandes banques et pour acheteurs les petites. Ces petites banques vont donc tre soumises de plus
fortes contraintes de liquidit, dautant que, contrairement aux grandes, elles ne bnficient pas du soutien des autorits. Lordre de priorit de remboursement des cranciers en cas de dfaut est par ailleurs dfavorable aux
petites banques. En premier lieu, le dbiteur doit honorer lintrt et le principal de ses encours obligataires ou dautres dettes dsintermdis(13). Viennent ensuite les prts octroys par la China Development Bank (CDB) et les
cinq grandes banques dtat. Les banques prives denvergure nationale
passent en troisime position, puis les banques municipales et enfin les
tablissements de crdit rural.
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2 000
1 600
1 200
800
400
0
400
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : CEIC.
100
80
60
40
20
0
2003
2004
2005
2006
2007
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mique comme temporaire, le Premier ministre (qui dans cet exercice nest
jamais que le porte-parole du PCC) linscrit dans la dure. Si lexgse des
discours officiels chinois est toujours un exercice prilleux, il nen est pas
moins certain que les modalits de financement du plan de relance, et en
particulier lendettement massif des collectivits locales, ont renforc le
levier politique dont dispose le gouvernement central sur les responsables
provinciaux.
(18) Tackle Local Debt Units, China Tells Banks, Officials , China Daily, 13 juin 2010.
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Catgorie 2
Catgorie 3
Catgorie 1
Caractristiques
Pas de nouveaux prts bancaires. Les transferts budgtaires sont les seuls
nouveaux financements autoriss.
Encouragement rechercher des investisseurs privs.
Les PFL concerns devront tre liquids lorsquils auront rembours leurs dettes.
Actions
16 % le quota fix. La CBRC a vigoureusement ragi au deuxime trimestre en interdisant aux banques fautives daccorder des nouveaux prts en
mars et en avril(19). Mais, comme en 2008, les banques ont intensifi galement leurs oprations hors-bilan, ce qui leur permet de contourner les quotas. cette fin, lune des mthodes les plus utilises par les banques consiste restructurer les prts en produits de placement, vendus ensuite
leurs clients via un trust fund. fin avril 2010, lencours total de ce type de
montages atteignait 1 880 milliards de yuans (225 milliards deuros) soit
une progression de 44 % en un mois(20). Selon nos estimations, au deuxime
trimestre, les banques auraient autant prt via des crdits classiques que
via les trust funds, dpassant ainsi de 75 % le quota trimestriel. Dbut juillet,
la CBRC a donc intim lordre ces structures dinterrompre toute activit
pour le compte des banques((21). Pour KPMG, toutefois, ce type de montage
nest pas uniquement un moyen pour les banques de passer outre les quotas
fixs par les rgulateurs. Il leur permet aussi de proposer leur clientle des
produits de placement affichant des taux de rendement suprieurs la rmunration des dpts. Pour rendre ces placements attractifs, KPMG affirme que banques slectionnent leurs prts les plus performants, de sorte
que ces produits structurs ne fragiliseraient pas leurs bilans (KPMG, 2010).
Toutefois, indpendamment de la qualit des crdits utiliss, ces montages
augmentent le risque dasymtrie dchances (maturity mismatch) puisque les prts servent financer des projets long terme alors que les produits de placement vendus aux clients des banques arrivent gnralement
maturit au bout dun an.
6.3. Les structures de dfaisance bientt nouveau
sur le devant de la scne ?
En 1999, quatre socits de gestion dactifs (AMC) avaient t cres
pour prendre en charge les mauvaises crances des quatre principales banques
dtat. Le ministre des Finances avait alors inject 40 milliards de yuans de
fonds propres et avait garanti des missions obligataires 10 ans pour un
montant consolid de 811 milliards de yuans, tandis que la Banque centrale
(PBoC) avait refinanc ces structures de dfaisance hauteur de 604 milliards de yuans. Le montage avait permis de transfrer un stock de plus de
1 400 milliards de yuans de prts non performants aux AMC. fin 2006
(dernires donnes disponibles), un montant de 1 200 milliards de yuans de
crances avait t trait avec un taux moyen de recouvrement de 20 %. En
2008, les AMC ont discrtement cess leur activit laissant un trou financier dont le remboursement incombe prsent au ministre des Finances,
qui cherche encore des solutions alternatives. Celui-ci rflchit en effet
(19) Banks Running Out of Lending Quota , China Daily, 31 mai 2010.
(20) Le rgulateur fixe juin lchance pour rgler la question des 1 880 milliards de
prts hors-bilan , 21st Century Business Herald, 4 juin 2010.
(21) China Halts Loan Repackaging , Caixin, 6 juillet 2010.
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(22) Hope for Bad Debt as Cinda Prepares to Land , Caixin, 24 juin 2010.
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100
Pays du G7
Brsil, Russie et Inde
80
Chine
60
40
20
0
Intrts reus
sur revenu total
Ratio prts
sur dpts
Frais gnraux
sur dpenses
totales
72
68
64
60
56
52
2005
2006
2007
2008
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entreprises cotes (OCDE, 2009). Loffre de titre sur le march est ici encore domine par les entreprises publiques, dont le capital flottant ne peut
cependant pas faire lobjet de transaction durant une priode de scurit
(lock-up period). Ce mcanisme affecte directement la liquidit ainsi que la
volatilit du march, car la fin de ces priodes de scurit saccompagne
gnralement de liquidations massives et dstabilisantes des positions (avec
parfois un effet de contagion aux autres valeurs cotes). Le march obligataire chinois est quasi exclusivement le fait des acteurs publics. Les autorits chinoises ont pris depuis 2007 plusieurs mesures pour faciliter laccs
au march des metteurs privs, notamment la suppression de lobligation
de faire garantir les missions par une banque (ce qui avantageait de fait les
entreprises publiques). Mais ces efforts nont pour linstant pas port leurs
fruits : en aot 2009, les bons du Trsor chinois, les obligations de la banque
centrale et des banques politiques reprsentaient encore 91 % de lencours
obligataire total en Chine (OCDE, 2009). Les 9 % restant (obligations dentreprises et papier commercial) sont largement domin par les entreprises dtat.
Si sa taille (45 % du PIB) est comparable celle des marchs obligataires
dautres pays mergents, le march chinois se distingue, ct offre, par
leffet dviction quentrainent les missions publiques et, ct demande,
par la prpondrance des banques commerciales (OCDE, 2009).
7.2. La politique de relance a retard la rforme
du secteur financier chinois
La politique de relance mise en place en 2008-2009 a aggrav les faiblesses du secteur bancaire chinois prcdemment numres. Linterventionnisme de ltat sest intensifi ; les collectivits locales ont t les principaux moteurs des nouveaux projets, dont lexcution a t assure par
des entreprises publiques ; la progression record du crdit a accru la
bancarisation de lconomie aux dpens dautres instruments de financement ; linfluence politique dans la slection des projets et la rvlation
de dtournements suggrent que lintermdiation financire ne sortira pas
amliore de cette phase expansionniste ; ladministration des taux dintrt a t cruciale pour soutenir la croissance du crdit tout en prservant les
marges bancaires. Comme nous lavons vu, la faiblesse des taux de rmunration des dpts a favoris le dveloppement des trust funds que les
banques utilisent pour, dune part, contourner les quotas de crdit et, dautre
part, proposer des placements plus rmunrateurs leurs clients aiss
(cf. section 6.2). Le ticket dentre dans un trust fund est lev(24) et
exclut de fait limmense majorit de la population, crant une offre de services bancaires deux vitesses. Le niveau de concurrence sur le march ne
semble pas avoir volu non plus. La progression de la part de march des
(24) Pour tre autoris investir dans un trust fund un individu ou une entreprise doit remplir
lun des trois critres suivants : investir un minimum de 1 million de yuans (120 000 euros),
disposer dactifs financiers dau moins 1 million de yuans durant la priode de souscription
ou avoir dispos dun revenu annuel de plus de 200 000 yuans (23 800 deuros, soit environ
dix fois le salaire moyen en Chine) au cours des trois annes prcdant linvestissement.
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banques de second rang ncessite plus de recul pour tre analyse car sa
prennit est lie la qualit des crdits accords. En revanche, la relance a
rod la place des banques trangres : leur part de march, dj faible en
2007, sest significativement contracte en 2008 et 2009 (tableau 4). De
mme, lobjectif daccrotre laccs des entreprises prives au march obligataire a t de fait retard puisque les autorits ont gel toutes les demandes
dmission entre septembre 2008 et juin 2009 du fait de la crise (OCDE, 2009).
4. Activit des banques trangres en Chine
2004
Nombre
dinstitutions
Actifs totaux
(en millions de yuans)
Part de march
(en %)
2005
2006
2007
2008
2009
188
207
224
274
311
338
5 823
7 155
9 279
12 525
13 448
13 492
2,38
2,16
1,71
1,84
1,91
2,11
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Goldman Sachs
UBS
Standard Chatered
BNPP
NATIXIS
HSBC
OCDE
EIU
Banque mondiale
BAsD
FMI
Morgan Stanley
Crdit suisse
JP Morgan
Bank of America Merrill Lynch
Crdit agricole CIB
Moyenne
2010
11,4
10,0
10,0
9,8
10,2
10,0
11,1
9,3
9,5
9,6
10,0
11,0
9,7
10,8
10,1
10,0
10,2
2011
10,0
8,7
8,0
8,4
9,5
8,9
9,7
8,3
8,5
9,1
9,9
9,0
8,8
9,4
9,0
9,0
9,0
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5
4
3
2
1
0
1
2
3
4
5
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : CEIC.
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des mnages a-t-elle volue ? Les taux nominaux ont t rduits de 162 pb
lautomne 2008 2,25 % et nont plus t modifis depuis. En termes
rels, lpisode dflationniste de 2009 a t favorable aux pargnants mais
la situation sest inverse dbut 2010 (graphique 11). Dsormais, les taux
rels de rmunration des dpts sont ngatifs et le resteront si, comme
nous le pensons, les autorits cherchent retarder au maximum le relvement des taux nominaux, tout en tolrant une inflation modre pour faciliter le dsendettement. Ainsi, en ponctionnant lpargne des mnages, le
gouvernement prserverait la marge dintermdiation des banques et leur
permettrait dabsorber le cot dventuelles mauvaises crances sans dprimer loffre de crdit.
Bien que classique, cette trajectoire de sortie de crise parat problmatique dans le cas de lconomie chinoise dont les dsquilibres appellent,
depuis plusieurs annes dj, un renforcement de la consommation des
mnages. La part dans le PIB du revenu disponible des mnages na cess
de diminuer depuis 2000, de mme que leur propension consommer ce
revenu (Mongru, 2010). La pression sur le revenu disponible est en partie
imputable la diminution relative des revenus financiers des mnages, cest-dire pour lessentiel, de la rmunration de leur pargne. Nicholas Lardy,
du Peterson Institute for International Economics, a calcul que pour le
seul premier trimestre 2008, lvolution des taux rels avait impos une
taxe implicite sur les dpts bancaires quivalente 4,1 points de PIB.
Cette taxe prleve sur les mnages a bnfici pour plus de la moiti au
gouvernement, pour un quart aux banques et pour un cinquime aux entreprises (Lardy, 2008). Pour Michael Pettis (2010), professeur lUniversit
de Pkin, la politique de taux chinoise force les pargnants nets (les mnages) subventionner les emprunteurs nets (les entreprises). Tant que le cot
du capital est maintenu de la sorte un niveau bien infrieur celui de la
croissance du PIB, il sera difficile damorcer un rquilibrage de lconomie chinoise au profit de la consommation des mnages et aux dpens de
linvestissement des entreprises.
Les premiers remparts contre les dfauts de paiement des PFL seront la
marge dintermdiation des banques et laugmentation programme de leurs
fonds propres (nouvelles introductions en bourses, voir section 4.5). Mais
si cela ne suffit pas, ltat pourra, comme par le pass, fiscaliser une partie
des pertes quitte taler le processus sur plusieurs annes. la taxe implicite quimposent sur les mnages les taux dintrt rels, il faut donc
ajouter la fiscalisation ventuelle des pertes lies aux mauvaises crances,
aux frais du contribuable chinois.
8. Conclusion
En mettant laccent sur le volet montaire de son plan de relance, et en
sappuyant sur les acteurs publics, ltat chinois a en fait diffr son intervention budgtaire de plusieurs annes. Car le rythme dexpansion du crdit en 2009 et au premier semestre 2010 dclenchera invitablement un
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nouveau cycle de prts non performants dont lampleur est difficile dterminer en raison de la double opacit des canaux de financements. Les cranciers (les banques) et les emprunteurs (les collectivits locales) ont tous
deux eu massivement recours des oprations hors-bilan pour gonfler leurs
actifs dans le cas des premiers, pour augmenter leffet de levier dans le cas
des seconds.
Ces contorsions financires ont pour origine linterdiction juridique faite
aux collectivits locales de sendetter. Or, partir de 2008, le gouvernement central a lui-mme encourag les collectivits passer outre cette
interdiction, bien quil nhsite pas aujourdhui pointer du doigt les excs
commis dans les provinces. Cet pisode illustre une nouvelle fois la complexit des relations entre Pkin et les collectivits locales, quil faut replacer dans le mouvement de recentralisation budgtaire engag au milieu des
annes quatre-vingt-dix. On ne peut exclure que les membres du gouvernement central aient aussi cherch renforcer leur levier politique sur les
responsables locaux dans la perspective des chances nationales de 2012
(renouvellement de lexcutif et du comit central du PCC).
Malgr les incertitudes statistiques, les ordres de grandeurs suggrent
que les banques et ltat disposent de moyens suffisants pour retarder lapparition dventuelles difficults puis pour en absorber le cot. La politique de relance chinoise ne semble pas devoir faire courir lconomie le
risque dune nouvelle crise. Mais les modalits de cette relance auront, de
notre point de vue, des consquences non ngligeables pour le dveloppement de la Chine ainsi que son insertion dans lconomie mondiale.
Premirement, malgr les engagements pris dans le du XIe plan quinquennal (2006), la Chine ne sest toujours pas dpartie dune approche
essentiellement quantitative du dveloppement conomique. Ici encore, lattitude des autorits est ambigu. Lobjectif dune croissance de meilleure
qualit est le leitmotiv des discours de politique conomique. Les proccupations environnementales et sociales, la monte en gamme technologique sont omniprsentes dans les dclarations publiques des responsables
chinois. Et la Chine dispose dun outil unique pour mettre en uvre ses
grandes orientations : le Parti communiste, qui irrigue non seulement les
administrations mais aussi les entreprises, le monde ducatif, etc. La rapidit dexcution du plan de relance prouve son efficacit. Or lvaluation,
lintrieur du Parti, des cadres reste essentiellement fonde sur leurs performances en termes de croissance du PIB, ce qui incite les gouvernements
locaux et les entreprises publiques privilgier linvestissement par rapport la consommation ; les banques, augmenter leurs volumes de crdits ; et tous, embellir leurs performances en manipulant les chiffres. La
province du Guangdong, le laboratoire des rformes chinoises , a entam des consultations en vue de rformer son propre systme dvaluation
des cadres mais le processus en est encore un stade prliminaire. Il faudra
plusieurs annes avant quun changement significatif se produise lchelle
nationale.
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Deuximement, la rforme financire, dterminante pour le rquilibrage de lconomie chinoise, a t indiscutablement retarde par le plan
de relance. La crise internationale peut justifier des politiques exceptionnelles mais, dans le cas de la Chine, les consquences de lexpansionnisme
de 2008-2009 sur les rformes financires sont susceptibles de durer plusieurs annes. Pour absorber les cots occasionns par laugmentation historique du crdit, il faudra continuer de protger le systme bancaire en
limitant la concurrence, en lui garantissant une profitabilit grce ladministration des taux dintrt et en prservant son accs lpargne captive
du pays.
Troisimement, des deux points qui prcdent, nous pouvons dduire la
prennit du mcanisme de rpression financire exerc sur les mnages. La viabilit du modle de croissance chinois est troitement lie au
maintien dun cot du capital faible. Ds lors que la priorit est donne la
profitabilit des banques, les mnages sont rgulirement dsavantags par
des taux dintrt rels ngatifs. Sil savre de surcrot que lintermdiation
bancaire de leur pargne est dficiente, il leur faut galement supporter, en
tant que contribuables, la charge de la restructuration des mauvaises crances. Le plan de relance chinois sinscrit pleinement dans ce schma, qui
ralentit la progression du revenu par habitant et donc le rquilibrage de la
croissance au profit de la consommation domestique.
Dans son ouvrage Globalizing Capital, Eichengreen (2008) tente dexpliquer comment les grandes conomies sont parvenues dfendre leur
rgime de change fixe (talon-or) jusque dans les annes vingt malgr limportance des flux financiers internationaux. La politique des banques centrales visait alors essentiellement influer sur ces mouvements de capitaux
transfrontaliers en ajustant les taux dintrt quitte, lorsquapparaissaient
de fortes pressions la baisse sur la monnaie nationale, rendre prohibitif
le cot du capital et dprimer la sphre productive. Si les gouvernements
de lpoque ont ainsi pu privilgier les contraintes externes sur les contraintes domestiques, cest que les socits civiles ntaient pas suffisamment structures pour peser sur la politique conomique de leur pays. Rciproquement, selon lconomiste amricain, lvolution des rgimes de
change et celle du systme montaire international sont troitement lies au
dveloppement de la dmocratie et des forces sociales. Il nous semble que
la thse de Eichengreen trouve, avec lexemple de la Chine, une extension
nouvelle. Le maintien forc dun cot faible du capital (taux dintrt, taux
de change) se fait aux dpens dune population qui na aucune influence
institutionnalise sur la conduite des affaires de son pays. Ceci conduit
penser que le rquilibrage de lconomie de la Chine ne peut se concevoir
quen parallle une volution de son systme politique.
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Complment B
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10
Exportations
Importations
8
7
6
5
4
3
2
1
0
1980
1984
1988
1992
1996
2000
2004
2008
20
15
10
0
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
Lecture : Les produits de haute technologie sont dfinis ici au sens large (voir encadr).
Source : CEPII, base de donnes CHELEM-CIN.
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2008
Textile-Habillement-Cuir
Produits lectroniques
Matriel lectrique
Bois-Papier-Jouets
Produits sidrurgiques
7,8
1,3
1,8
2,8
1,0
32,0
22,4
19,8
19,2
9,4
Total
1,7
9,4
Produits mcaniques
Produits chimiques
Mtaux non ferreux
Produits agroalimentaires
Vhicules
Produits nergtiques
0,5
1,2
0,8
1,9
0,1
1,5
8,2
6,6
4,2
3,0
2,9
1,0
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201
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201
2423
30
32
33
353
24 excl. 2423
29
31
34
352 + 359
23
25
26
27-28
351
15-16
17-19
20-22
36-37
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50
quipement
Consommation
Semi-finis
P&C
Primaires
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
90
80
70
60
50
40
quipement
Total
Semi-finis
30
P&C
Consommation
20
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
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2007
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50
P&C
Semi-finis
Primaires
quipement
Consommation
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
300
200
Consommation
Total
quipement
Semi-finis
P&C
Primaires
100
-100
-200
1997
1998
1999
2000 2001
2002
2003
2004
2005
2006
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2007
58
62
62
71
73
76
79
82
83
83
81
Part de lassemblage
dans les exportations
de haute technologie
69
72
72
79
81
83
83
84
84
81
78
Contenu local
des exportations de haute
technologie issues
de lassemblage
29
27
34
43
45
43
38
39
44
47
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Produits
de haute technologie
1995
2007
1995
2007
Chine
haute technologie
moyenne technologie
basse technologie
toutes gammes
4
27
69
100
4
27
69
100
3
8
88
100
3
30
67
100
Inde
haute technologie
moyenne technologie
basse technologie
toutes gammes
8
27
65
100
8
27
65
100
18
34
48
100
18
16
66
100
1,8
Valeur unitaire l'importation
Valeur unitaire l'exportation
1,6
Termes de l'change
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
1995
1998
2001
2004
2007
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209
12
10
1,0
8
1,3
6
4
1,8
1,9
5,7
5,5
4,2
0,7
4,4
4,1
4,0
2,2
0,6
5,6
2,3
2,5
4,9
4,9
4,5
4,7
2006
2007
0,8
4,1
3,9
2,1
4,4
3,5
3,9
4,0
2004
2005
4,1
2
0
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2008
40
Exportations
Importations
Solde commercial
35
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
1980
1984
1988
1992
1996
2000
2004
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2008
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Cte
Intrieur
Population totale
urbaine
rurale
100
47
53
40
22
17
60
25
36
PIB
exportations
importations
100
100
100
59
91
92
41
9
8
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20 000
10 000
0
2007
2008
2009
Or lexportation reprsente une part importante de la production industrielle (plus dun cinquime en 2007, graphique 11). Deux secteurs sont
particulirement dpendants de la demande extrieure : llectronique et le
textile, o le ratio exportations/output atteint respectivement 70 et 50 %.
Les entreprises capital tranger sont les plus exposes aux fluctuations
de la demande internationale puisquelles exportent 40 % de leur production.
La hausse des cots internes. Plusieurs facteurs vont y concourir. Dune
part le renchrissement des matires premires qui, plus que par le pass,
va se rpercuter sur le prix des produits manufacturs (Standard Chartered,
2010a). Dautre part la hausse des salaires. Bien quil y ait dbat sur le
point savoir si la Chine a atteint le point dinflexion o ses rserves de main
duvre cessent dtre illimites, on peut penser que la multiplication des
revendications salariales en 2010 et le relvement des salaires minima dans
plusieurs provinces, vont se traduire par une hausse gnralise. La Chine
va progressivement cesser dtre la plate-forme de production plus bas
prix.
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Exportations assemblage
Exportations ordinaires et autres
March domestique
80
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Total
q. transport
lectronique
Mach. lec.
Mcanique
Mtallurgie
Chimie
Bois-papier
Textiles
nergie
20
Agroalimentaire
40
b. Entreprises chinoises
En % du total de la production
Exportations assemblage
Exportations ordinaires et autres
March domestique
60
50
40
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Total
q. transport
lectronique
Mach. lec.
Mcanique
Mtallurgie
Chimie
Bois-papier
Textiles
10
nergie
20
Agroalimentaire
30
c. Entreprises trangres
En % du total de la production
30
Exportations assemblage
Exportations ordinaires et autres
March domestique
25
20
Total
q. transport
lectronique
Mach. lec.
Mcanique
Mtallurgie
Chimie
Bois-papier
Textiles
nergie
10
Agroalimentaire
15
Lecture : Les donnes relatives la VAIB recouvrent les seules entreprises avec un chiffre
daffaires suprieur 5 millions de yuans pour leur activit principale. Dans lannuaire
statistique chinois, lindustrie regroupe tous les secteurs moins lagriculture. Les entreprises
trangres recouvrent lensemble des entreprises capitaux trangers y compris les joint ventures.
Sources : Annuaire statistique de la Chine et Douanes chinoises.
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Assemblage
Autres
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2007
2008
2009
25
tats-Unis
20
15
Chine (commerce total)
10
Japon
5
Chine (commerce ordinaire)
0
1992
1995
1998
2001
2004
2007
Source : Calculs des auteurs partir de Chelem (CEPII) et des donnes douanires chinoises.
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217
Ce sont en effet ses voisins asiatiques qui ont le mieux rpondu aux besoins
dimportation lie lexpansion de la demande intrieure (importations
ordinaires, excluant celles lies au commerce de lassemblage, tableau 5).
En 2007 ils assurent 52 % de ces importations chinoises (38 % en 1997).
Ils sont devenus les principaux fournisseurs de biens dinvestissement (devanant ainsi lEurope) et de produits de haute technologie. Dans lintgration asiatique, la Chine nest pas seulement le pivot de la division rgionale
du travail, mais elle est devenue aussi un march porteur pour les produits
finis fabriqus dans la zone. LAsie peut ainsi trouver le moteur autonome
de croissance qui lui a manqu jusquici ; ce qui laisse envisager un possible dcouplage par rapport aux marchs occidentaux. Ce dcouplage
conomique aurait des rpercussions politiques et gostratgiques.
Biens
d'investissement
Total
Biens de
consommation
Composants
Semi-finis
9
4
4
1
0
26
14
8
3
1
100
52
27
12
9
5
1
3
1
0
4
9
2
3
0
0
14
2
9
8
Note : (*) Les importations ordinaires sont celles destines aux besoins intrieurs, lexclusion de celles destines aux industries dassemblage pour lexportation.
Source : Douanes chinoises.
On notera que lEurope a lgrement largi sa place sur le march intrieur chinois, contrairement aux tats-Unis qui ont fortement recul. Cependant elle a perdu la position de premier fournisseur de biens dquipement quelle avait en 1997. Elle a renforc sa position sur le march, encore limit mais en expansion, des biens de consommation.
2.5. Les IDE : un enjeu majeur
Le partage du march intrieur de la plus grande des conomies mergentes va tre un enjeu crucial dans ses relations avec le reste du monde.
Au-del le dbat sur le taux de change qui dtermine la comptitivit des
produits imports par rapport aux produits locaux, se pose la question de
laccs au march chinois via les investissements directs trangers.
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2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
76 76 73 69 69 70 66 63 62 56 53
24 24 27 31 31 30 34 37 38 44 47
21 20 22 25 24 21 23 24 22 23 23
3
3
5
6
6
9 11 14 16 21 25
LMERGENCE DE LA CHINE
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nergie
Agroalimentaire
Textiles-Habillement-Cuir
Bois-Papier-Jouets
Chimie
Mtallurgie
Mcanique
Machines lectriques
lectronique
quipement de transport
Total
Importations
ordinaires
Entreprises
chinoises
Entreprises
trangres
Entreprises
chinoises
Entreprises
trangres
741
295
135
133
564
580
302
172
51
163
76
107
69
47
181
85
89
73
122
136
80
8
2
6
40
67
26
7
25
10
5
5
2
6
31
20
16
8
27
18
3 135
985
271
137
Lecture : Les donnes relatives la valeur ajoute industrielle brute recouvrent les seules
entreprises avec un chiffre daffaires suprieur 5 millions de yuans pour leur activit principale. Dans lannuaire statistique chinois, lindustrie regroupe tous les secteurs moins lagriculture. Les entreprises trangres recouvrent lensemble des entreprises capitaux trangers y compris les joint ventures.
Note : (*) Valeur ajoute industrielle brute (VAIB) moins les exportations.
Sources : Annuaire statistique de la Chine et Douanes chinoises.
Rfrences bibliographiques
Bnassy-Qur A., A. Larche-Revil et F. Lemoine (2003) : Le yuan doitil tre ravalu ? , La Lettre du CEPII, n 223, octobre.
Bnassy-Qur A., A. Larche-Revil et V. Mignon (2004) : Le yuan et le
G20 , Revue dconomie Financire, n 77.
Deutsche Bank (2010) : Global Market Research, 18 fvrier.
Gaulier G., F. Lemoine et D. nal-Kesenci (2006) : Chine : le prix de la
comptitivit , La Lettre du CEPII, n 254, mars.
Gaulier G., F. Lemoine et D. nal-Kesenci (2007a) : Chinas Emergence
and the Reorganisation of Trade Flows in Asia , China Economic
Review, n 18, pp. 209-243.
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LMERGENCE DE LA CHINE
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Complment C
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(1) Banque mondiale (1998) : China 2020: Development Challenges in the New Century.
(2) Cet argument est nuancer. Le taux de natalit dans les campagnes est naturellement
plus lev puisque la version rurale de la politique de lenfant unique permet une deuxime
naissance si la premire est une fille. Il serait probablement encore plus lev avec un systme de contrle moins strict quailleurs.
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10
5
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
Lecture : Les chiffres de 1990 et 2000 sont issus des recensements dmographiques.
Source : NBS.
2. Population ge de 16 64 ans
En %
75
Chine
Etats-Unis
Japon
Inde
Europe de l'Ouest
Afrique
70
65
60
55
50
2010
2015
2020
2025
2030
2035
2040
2045
2050
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(3) Le hukou est un systme denregistrement de ltat civil des mnages chinois. Les mnages chinois sont distingus selon quils se trouvent en zone rurale ou urbaine. Selon leur
zone denregistrement, les mnages ne profitent pas des mmes services de sant, dducation, de chmage et de retraite. Le hukou constitue aussi un obstacle la mobilit de la force
de travail en Chine puisquune autorisation de rsidence est ncessaire pour voyager dune
ville une autre.
(4) Si nous avions des estimations prcises sur le cycle de vie conomique, le vrai ratio de
dpendance serait plus lev en raison des tudes de plus en plus longues, de lge la
retraite relativement plus bas (femme 55 ans et homme 60 ans) et des sorties massives du
march du travail par un certain nombre demploys avec la faillite des entreprises dtat
partir du milieu des annes quatre-vingt-dix.
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Morts
40
30
20
10
0
1955
1965
1975
1985
1995
2005
2015
2025
2035
2045
4. Taux de fcondit
7
Chine
Japon
Etats-Unis
Europe de l'Ouest
Afrique
Inde
6
5
4
3
2
1
1955
1965
1975
1985
1995
2005
2015
2025
2035
2045
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5. Taux de dpendance
En %
90
Chine
Etats-Unis
Asie du Sud-Est
Europe occidentale
Inde
80
70
60
50
40
30
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
2020
2030
2040
2050
80
60
Pays dvelopps
40
Chine
20
0
0
20
40
60
80
100
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1. Dividendes dmographiques
Le premier dividende dmographique est li la transition dmographique.
La transition dmographique dsigne le passage dune conomie rurale et agraire,
caractrise dmographiquement par des taux levs de natalit et de mortalit, une conomie urbaine et industrialise, caractrise par une baisse de ces
deux taux. Dans un premier temps, lorsque les deux taux baissent, avec moins
de naissances, la population active augmente relativement plus vite que le reste
de la population. Autrement dit, le nombre de producteurs (population active)
augmentent relativement plus vite que celui des consommateurs. Dans ce cas-l,
lconomie dispose de plus de ressources et, toutes choses gales par ailleurs,
productivit, taux de participation et taux de chmage inchangs, laugmentation de la part de la population active augmente mathmatiquement la production par tte. Do le premier dividende dmographique.
Normalement, ce premier dividende dmographique peut durer plusieurs
dcennies jusqu ce que la diminution de la fcondit rduise le taux de croissance de la population active et que la baisse de la mortalit des personnes
ges acclre laugmentation de leur nombre.
Un second dividende dmographique est possible. Il dpend de la stratgie
dont le pays se dote afin de faire face au vieillissement, notamment le mode de
financement de la retraite retenu. Le financement de la retraite peut se faire soit
par un transfert en instant t (par le soutien familial ou par un systme de
pension publique dans le cas du systme de rpartition), soit par un transfert
intertemporel, cest--dire pargner pour financer le vieillissement futur.
Un second dividende dmographique peut apparatre seulement via le
deuxime mode de financement de la retraite. En effet, une population ayant
une part importante de personnes travaillant jusqu un ge relativement avanc
et vivant une longue priode de retraite anticipe le vieillissement de la socit
et est fortement incite accumuler des actifs.
En labsence de transfert familial ou public, la population est plus incite
accumuler des actifs afin de faire face aux dpenses futures. Que ces actifs
soient investis dans le pays ou ltranger, le revenu national augmente.
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vieillissement en Chine est dautant plus srieux quil arrive beaucoup trop
tt par rapport au processus normal de dveloppement. Parmi les 115 pays
tudis, la Chine est classe au 50e rang en termes du vieillissement alors
que son PIB par tte est seulement class au 73e rang. Ceci est d la
politique de lenfant unique mise en place au dbut des annes quatre-vingt
du sicle dernier. Autrement dit, malgr la bouffe doxygne que la
politique de lenfant unique a apport la population chinoise et au dveloppement du pays concernant laccs aux denres alimentaires, lespace
de vie, au dveloppement humain, etc. la politique de lenfant unique a
acclr la transition dmographique et a eu pour consquence que le vieillissement de la socit arrive avant que le pays soit riche.
Le problme de vieillissement de la socit semble donc tre un obstacle majeur la soutenabilit de la forte croissance conomique en Chine.
Pour que la Chine maintienne des taux de croissance relativement levs, il faudrait la fois maximiser son avantage dmographique (section 5)
et augmenter la contribution de la productivit (section 6). Cest--dire
maximiser le gain de lindustrialisation et de lurbanisation et exploiter le
second dividende dmographique ; amliorer laccumulation du capital humain et encourager linnovation.
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Le systme de retraite est en cours de rforme. Il est bas sur trois piliers. Seul le premier pilier est obligatoire et il fonctionne avec un fond
public et un compte personnel. Le deuxime pilier est aliment par les cotisations des employeurs ; le troisime par les cotisations des employs. Mme
sil fonctionne aujourdhui de facto comme un systme de rpartition, pour
linstant, seulement 40 % des employs urbains en font partie (la population rurale nest quasiment pas couverte). Lexemple du systme de retraite
illustre lune des raisons principales de labondance de lpargne des mnages chinois.
Avec lpargne des entreprises et des administrations publiques, lpargne domestique reprsente presque 50 % du PIB chinois (graphique 7).
Laccumulation des actifs est donc extrmement leve. Lpargne des mnages est trs peu rentable car principalement place sous forme de dpts
bancaires. Il est donc dans lintrt de la Chine de dvelopper un systme
financier solide et moderne offrant des opportunits dinvestissement. Par
contre, lchelle de la nation, la Chine est relativement bien place(5) pour
prparer le vieillissement avec linvestissement productif des entreprises et
linvestissement (essentiellement) public ltranger (graphiques 8 et 9 et
tableau 1).
7. pargne
En % du PIB
60
Totale
totale
Mnages
mnages
50
Entreprises
entreprises
Administrations
adm
40
30
20
10
0
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
Source : NBS.
(5) NATIXIS (2010) : Comment les pays prparent-ils le vieillissement ? , Flash conomie, n 146, avril.
LMERGENCE DE LA CHINE
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232
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2008
Huaneng Corp
Chinalco
Sinosteel Corp
ZOOMLION
COLS (CNOOC)
SINOPEC
Chinalco (avec ALCOA)
CIC
2009
China Minmetals Corp.
China Mobile
SINOPEC
CNPC
2010
SINOPEC
CIC
Geely
Note : En dollars canadiens.
4,65
1,25(*)
1,8
1,7
2
7,24
2,2
3
2,16
1,3
0,5
2,5
1,8
14
4
Montants investis
(en milliards de dollars)
Canada
Canada
Sude
Australie
Afrique du Sud
Suisse
Singapour
Singapour
Prou
Australie
Italie
Norvge
Canada
Australie
tats-Unis
Pays dorigine
de lacquisition
Syncrude
Penn West Energy Trust
Volvo
Projet
8. Investissement
Glissement annuel en %
70
Investissement
fixes
Investissement total
total en
en actifs
actifs fixes
Investissement
des
entreprises
non publiques
Investissement des ent non publiques
Investissement
Investisesment manufacturier
60
50
40
30
20
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : NBS.
70
IDEentrants
entrants nets
nets(G)
(chelle de gauche)
IDE
IDE
entrants
(chelle
de droite)
IDE entrants (D)
65
120
100
IDEsortants
sortants (D)
(chelle de droite)
IDE
80
60
60
55
40
50
20
0
45
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : MOFCOM.
LMERGENCE DE LA CHINE
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233
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Taux de scolarisation(*)
(en %)
10,83
11,85
17,30
20,79
23,77
25,61
30,69
32,46
34,17
35,85
1 775 999
1 804 660
1 948 080
2 962 981
3 977 882
5 004 102
5 622 795
5 872 815
7 071 047
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3,5
3,0
Japon
tats-Unis
2,5
Union europenne 15
2,0
Royaume-Uni
1,5
Chine
1,0
Inde
0,5
0,0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : OCDE.
200
150
100
50
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
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235
Conclusion
Le vieillissement de la population chinoise pourrait bien constituer un
obstacle majeur la croissance de lconomie chinoise qui a encore besoin
de crotre un rythme soutenu afin daugmenter son revenu par tte. Continuer enregistrer des taux de croissance relativement levs de lconomie est pourtant possible. Pour cela, il faut tirer profit du processus dindustrialisation et durbanisation ; exploiter au maximum le second dividende dmographique. Il faut aussi amliorer la qualit de la croissance
conomique par le dveloppement du capital humain et le soutien linnovation. Certaines volutions rcentes ou mesures dj prises vont dans la
bonne direction. Cependant, dans certains domaines, les efforts sont encore
insuffisants.
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Complment D
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200
Capitalisation boursire
Encours d'obligations
M2
175
150
125
100
75
50
25
0
02
03
04
05
06
07
08
09
10
1 250
Balance commerciale
Flux de capitaux
1 000
750
500
250
0
-250
-500
-750
-1 000
02
03
04
05
06
07
08
09
10
Note : (*) 12 x (variation sur un mois des rserves de change balance commerciale).
Sources : Datastream et NATIXIS.
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100
90
80
70
60
50
40
30
02
03
04
05
06
07
08
09
10
2. Rfrence au dollar
Il sagit donc dune situation : soit de changes fixes yuan-dollar (avant
lt 2005, de juin 2008 mai 2010, graphique 4) ; soit dapprciation
gre du yuan par rapport au dollar (de lt 2005 juin 2008).
Si le yuan est maintenu fixe vis--vis du dollar par laccumulation de
rserves de change en Chine (graphique 5), les achats de dollars par la
Chine apprcient le dollar par rapport toutes les devises, dont leuro. Ce
rgime de change permet daffaiblir leuro par rapport au dollar, donc est
favorable la zone euro. En 2004-2005 et entre juin 2008 et mai 2010, on a
effectivement observ (graphique 4) la stabilit du dollar par rapport leuro
(2004-2005) et la dprciation de leuro par rapport au dollar (2008-2010).
Si le yuan est apprci par rapport au dollar, la Banque centrale de Chine
rduit ses achats de dollars, et ceci conduit une dprciation du dollar par
rapport leuro, comme on la vu de lt 2005 juin 2008 (graphique 4).
Une apprciation organise du yuan par rapport au seul dollar est donc trs
dfavorable la zone euro.
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4. Taux de change
1,6
8,4
8,2
Yuan/dollar
RMB/dollar
(chelle de droite)
8,0
1,4
7,8
7,6
1,2
7,4
Dollar/euro
(chelle de gauche)
7,2
1,0
7,0
6,8
0,8
6,6
02
03
04
05
06
07
08
09
10
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241
3 600
3 200
100
2 800
80
2 400
60
2 000
40
1 600
20
1 200
800
-20
400
-40
-60
02
03
04
05
06
07
08
09
10
Yen/euro
160
140
Yen/dollar
120
100
80
02
03
04
05
06
07
08
09
10
242
120
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LMERGENCE DE LA CHINE
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243
Importations
99,8
92,8
48
83,2
90
84,4
69,6
90
9,6
7,4
2,7
1,3
68,7
79,6
90
76
50,5
93
4,5
5,4
4,3
9
31,9
33,9
24,1
17,5
46,1
24,5
28
30,3
26
55,3
52,4
63
74,9
47,3
52,7
54,6
60,8
21
33,3
47
33,9
24,9
54,7
36,9
32,6
35,7
37
57
45,1
55,2
70,2
39,6
41,7
60,2
60,3
27
34,9
44,7
13,3
70,4
12,2
26,7
25,9
11,6
9,6
62,4
21,8
69,5
8,5
83,1
57,4
63,6
73,9
86,9
34,2
34,9
18,4
22
18,5
28,2
21,2
13,3
63,5
45,5
66,4
61,7
73,1
48,9
58,8
60,1
82,8
91
92
Source : Goldberg L.S. et C. Tille (2006) : The International Role of the Dollar and Trade
Balance Adjustment , NBER Working Paper, n 12495.
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LMERGENCE DE LA CHINE
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245
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245
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246
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Complment E
nergies renouvelables :
o seront les gagnants ?
Patrick Artus
Directeur des tudes conomiques, NATIXIS
Nous examinons les volutions possibles de la demande et de la production dnergies renouvelables (olien, photovoltaque) et de nouvelles technologies de transports (voitures lectriques, hybrides). Nous montrons
que dans certains pays (dont la France), la hausse de la capacit installe et
de la demande pour ces nouvelles technologies a lieu, alors que la part de
march du pays dans la production de ces quipements est trs faible.
Ceci implique que les aides publiques pour le dveloppement des nergies renouvelables, de la voiture lectrique vont essentiellement dvelopper les importations des quipements correspondants depuis les pays
ayant des capacits de production importantes de ces quipements : Chine,
Allemagne, tats-Unis, Japon, Danemark.
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247
30/05/2011, 14:39
247
2. nergie solaire
Le tableau 2a montre la taille du parc photovoltaque install. On voit le
dveloppement trs rapide du parc en Allemagne, en Espagne ; la faiblesse
pour linstant de ce parc en Chine, en France, en Italie.
Le tableau 2b montre les principaux producteurs mondiaux de photovoltaque, le tableau 2c les parts de marchs des principaux producteurs.
On voit la position dominante de la Chine, et un moindre degr des tatsUnis, du Japon, de lAllemagne, de Tawan, de la Malaisie ; le retard de la
France, de lEspagne, de lItalie. Ceci conduit penser que dans beaucoup
de pays (France, Italie, Espagne...) des incitations publiques au dveloppement du parc photovoltaque profiteraient essentiellement aux producteurs trangers
3. olien
Le tableau 3a montre la capacit installe de production dlectricit
olienne dans les diffrents pays. On voit limportance de la capacit installe (compte tenu de la taille du pays) en Allemagne, en Espagne, au
Portugal, au Danemark, un moindre degr aux tats-Unis ; la progression
trs rapide de la Chine ; le retard de lInde, de lItalie, de la France, du
Royaume-Uni.
Le tableau 3b montre les producteurs doliennes. Ils sont concentrs
aux tats-Unis, en Allemagne, en Espagne, en Danemark, en Chine ; la
France, lItalie, le Royaume-Uni sont des producteurs insignifiants. L aussi,
les incitations publiques au dveloppement de ce type dlectricit ont
leffet pervers de stimuler les importations.
248
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LMERGENCE DE LA CHINE
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249
250
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250
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Total
Charbon
Ptrole
Gaz
lectricit primaire(*)
dont d'origine renouvelable(**)
nergies renouvelables thermiques(***)
230
19
89
26
83
5
12
1990
269
14
96
37
109
6
13
2000
300
14
105
47
119
7
15
2010
322
17
107
55
124
10
19
2020
a. France
339
25
108
67
117
10
23
2030
100
5
36
14
41
2
5
2002
100
100
100
0,5
LMERGENCE DE LA CHINE
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251
30/05/2011, 14:39
251
3 053
4 029
2 407
728
261
1 186
66
44,5
20,2
1,4
11 730
Charbon
2 219
Ptrole
3 218
Gaz
1 673
Nuclaire
525
Hydraulique
185
Biomasse et dchets
902
Autres nergies renouvelables
36
3,5
olien
31,6
gothermique
0,9
photovoltaque
Total
8 758
2006
1990
14 122
4 023
4 525
2 903
817
321
1 375
158
128,6
19,0
10,5
2015
15 123
4 374
4 744
3 130
842
353
1 465
215
173,4
21,8
19,8
2020
16 148
4 719
4 938
3 384
886
383
1 562
276
215,2
25,8
35,0
2025
17 014
4 908
5 109
3 670
901
414
1 662
350
258,3
30,7
61,0
2030
b. Monde
100
26,0
34,3
20,5
6,2
2,2
10,1
0,6
0,38
0,17
0,01
2006
100
28,5
32,0
20,6
5,8
2,3
9,7
1,1
0,91
0,13
0,07
2015
100
100
100
1,6
252
CAE098_Chine.pmd
252
30/05/2011, 14:39
458
770
438
159
23
62
14
2,1
11,2
0,7
1 924
Charbon
Ptrole
Gaz
Nuclaire
Hydraulique
Biomasse et dchets
Autres nergies renouvelables
olien
gothermique
photovoltaque
Total
1990
2 319
551
937
501
213
25
80
12
7,2
4,5
0,3
2006
2 420
580
897
536
223
25
126
33
25,53
5,04
2,43
2015
2 460
594
902
517
232
25
144
46
36,0
5,9
4,1
2020
2 533
631
893
515
244
26
165
59
45,6
6,9
6,4
2025
2 564
633
881
518
250
26
185
71
53,4
8,0
9,6
2030
c. tats-Unis
100
23,8
40,4
21,6
9,2
1,1
3,4
0,5
0,3
0,2
0,0
2006
100
24,0
37,1
22,1
9,2
1,0
5,2
1,4
1,1
0,2
0,1
2015
100
100
100
0,4
LMERGENCE DE LA CHINE
CAE098_Chine.pmd
253
30/05/2011, 14:39
253
Total
Charbon
Ptrole
Gaz
Nuclaire
Hydraulique
Biomasse et dchets
Autres nergies renouvelables
olien
gothermique
photovoltaque
1 652
451
625
295
207
25
46
3
0,8
2,3
0,0
1990
1 821
324
668
438
258
26
93
14
12,8
0,9
0,3
2006
1 896
322
642
498
230
33
131
40
36,5
0,9
2,6
2015
1 902
308
630
517
206
35
153
53
47,4
1,0
4,6
2020
1 905
287
617
532
192
37
173
67
57,6
1,2
8,1
2025
1 903
260
602
559
174
38
188
82
68,1
1,6
12,2
2030
d. Union europenne
100
17,8
36,7
24,1
14,2
1,4
5,1
0,8
0,7
0,1
0,0
2006
100
17,0
33,9
26,3
12,1
1,7
6,9
2,1
1,9
0,0
0,1
2015
100
100
100
0,2
254
CAE098_Chine.pmd
254
30/05/2011, 14:39
77
254
44
53
8
5
3
0,0
3,0
0,0
444
Charbon
Ptrole
Gaz
Nuclaire
Hydraulique
Biomasse et dchets
Autres nergies renouvelables
olien
gothermique
photovoltaque
Total
1990
528
112
241
78
79
7
7
4
1,6
2,4
0,0
2006
530
115
210
86
94
8
10
7
4,2
1,4
1,4
2015
533
115
194
98
99
8
11
8
5,2
1,3
1,5
2020
533
111
181
104
106
8
13
10
6,7
1,2
2,1
2025
519
107
168
106
104
8
14
12
7,8
1,4
2,8
2030
e. Japon
100
21
46
15
15
1
1
1
0,3
0,5
0,0
2006
100
22
40
16
18
2
2
1
0,8
0,3
0,3
2015
100
100
100
0,1
LMERGENCE DE LA CHINE
CAE098_Chine.pmd
255
30/05/2011, 14:39
255
Total
Charbon
Ptrole
Gaz
Nuclaire
Hydraulique
Biomasse et dchets
Autres nergies renouvelables
olien
gothermique
photovoltaque
874
534
116
13
0
11
200
0
0,0
0,0
0,0
1990
1 897
1 214
352
49
14
37
227
4
4,0
0,0
0,0
2006
2020
2 906
3 282
1 898
2 139
553
639
103
132
46
55
61
71
230
224
15
22
14,1
19,3
0,5
0,6
0,5
2,1
2015
3 630
2 341
725
161
66
80
227
30
24,5
0,8
4,7
2025
2030
3 886
2 441
814
188
78
88
237
40
29,9
1,0
9,1
f. Chine
100
64
19
3
1
2
12
0
0
0
0
2006
100
65
19
4
2
2
8
1
0,5
0,0
0,0
2015
100
100
100
3,0
0,1
0,1
0,2
256
CAE098_Chine.pmd
256
30/05/2011, 14:39
142
Total
191
14
87
10
2
30
23
21
4
2000
219
14
85
21
3
32
28
30
6
2005
279
20
97
37
5
38
28
39
15
2010
398
30
119
57
10
55
28
69
30
2020
557
38
156
87
17
75
31
103
51
2030
100
7
46
5
1
16
12
11
2
2000
100
100
100
100
3,8
Notes : (*) Nuclaire + hydraulique + olien + photovoltaque ; (**) Donne non corrige du climat ; (***) Hors hydraulique, olien et photovoltaque.
10
58
4
1
20
29
19
2
Charbon
Ptrole
Gaz
Nuclaire
Hydraulique
Biomasse et dchets
thanol
Autres nergies renouvelables
1990
g. Brsil
LMERGENCE DE LA CHINE
CAE098_Chine.pmd
257
30/05/2011, 14:39
257
26
1 910
3
27
58
46
1 422
479
70
51
34
2 743
3
30
175
50
1 708
624
85
53
2006
Sources : http://www.wwfchina.org/english/downloads/ClimateChange/china-pv-report-en.pdf et
France
Allemagne
Danemark
Suisse
Espagne
Italie
Japon
tats-Unis
Chine
Pays-Bas
2005
http://www.iea-pvps.org/
47
3 846
3
36
734
120
1 919
831
110
53
2007
2. nergie solaire
104
6 019
3
48
3 421
458
2 144
1 169
150
57
2008
289
9 830
5
na
3 520
1 032
2 627
na
210
64
2009(*)
En mgawatts-crte (MWc)
258
CAE098_Chine.pmd
258
30/05/2011, 14:39
tats-Unis
tats-Unis/Philippines
tats-Unis/Roy.-Uni
Chine
Chine
Chine
Chine
Chine
Chine
Japon
Japon
Japon
Japon
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Taiwan
Taiwan
Espagne
France
First Solar
SunPower
BP Solar
Suntech Power
Yingli Green Energy
Baoding Yingli
JA Solar
Trina Solar
Solarfun
Sharp
Kyocera
Sanyo
Mitsubishi
Q-Cells(*)
Solarworld/Deutsche Solar
Schott Solar
Motech
Gintech
Isofoton
Photowatt
Autres industriels
Pays
Entreprises
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Crystalline
Technologie
des cellules
105
100
430
240
120
120
170
37,5
92
75
32,3
2005
b. Production de photovoltaque
60
63
86
158
35
25
25
434
180
155
111
253
86
102
61
640
2006
206
100
327
150
132,4
363
207
165
389
196
Production
2007
504
237
495
281,5
300
210
473
290
581,6
180
2008
1 112,6
397
704
525,3
520
399
595
400
586
368
2009
En mgawatts-crte (MWc)
LMERGENCE DE LA CHINE
CAE098_Chine.pmd
259
30/05/2011, 14:39
259
Amrique
tats-Unis
Europe
Japon
Chine
Taiwan
Inde
Allemagne
Le reste de l'Europe
Le reste de l'Asie
Malaisie
Australie
Afrique
Autres
7,1
28,5
24,6
22
9,9
1,1
6,8
2007
5,5
16
32,7
11,6
1,1
18,5
7,1
4,7
2,1
0,5
0,2
2008
4,4
12,5
38
12,2
1,8
15
4,4
5,2
6,4
0,1
2009
En % du total mondial
260
CAE098_Chine.pmd
260
30/05/2011, 14:39
1 663
1 484
1990
1 635
1 332
1989
1994
1 231
1988
1993
1 333
1987
1 709
1 265
1986
1 680
945
1985
1992
653
1984
1991
84
254
1983
18
1981
1982
1980
643
335
180
112
62
27
15
tats-Unis Allemagne
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
Chine
70
60
50
Espagne
185
79
39
39
Inde
18
Italie
na
France
na
na
69
Roy.-Uni
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
na
Portugal
a. Capacit dnergie olienne accumule dans les 10 premiers pays et dans le monde
3. olienne
539
487
458
413
343
262
197
115
82
50
27
20
12
Danemark
3 490
2 990
2 510
2 170
1 930
1 730
1 580
1 450
1 270
1 020
600
210
90
25
10
Monde
En megawatts
LMERGENCE DE LA CHINE
CAE098_Chine.pmd
261
30/05/2011, 14:39
261
35 159
25 777
23 897
22 247
20 622
18 415
16 629
14 609
11 994
8 754
6 113
4 442
2 875
2 080
1 548
1 130
25 104
12 104
5 910
2 599
1 260
764
567
469
402
346
268
224
170
79
38
Chine
19 149
16 689
15 131
11 623
10 028
8 264
6 203
4 825
3 337
2 235
1 812
834
512
230
140
Espagne
10 926
9 655
7 845
6 270
4 430
3 000
2 125
1 702
1 456
1 220
1 077
1 015
940
820
576
Inde
4 850
3 736
2 726
2 123
1 718
1 266
905
788
682
427
277
180
103
70
32
Italie
4 492
3 404
2 454
1 567
757
390
257
148
93
66
25
19
10
France
4 051
2 974
2 406
1 962
1 332
904
667
552
474
406
362
333
319
273
200
Roy.-Uni
3 535
2 862
2 150
1 716
1 022
522
296
195
131
100
61
60
na
na
na
Portugal
3 465
3 163
3 125
3 136
3 128
3 118
3 116
2 889
2 489
2 417
1 771
1 443
1 120
835
637
Danemark
157 899
120 550
93 835
74 052
59 091
47 620
39 431
31 100
23 900
17 400
13 600
10 200
7 600
6 100
4 780
Monde
Sources : Compiled by Earth Policy Institute (EPI) with world data from Janet L. Sawin, Wind Power Still Soaring, in Worldwatch Institute, Vital Signs
2007-2008 (New York: W. W. Norton & Company, 2007); Global Wind Energy Council (GWEC), Global Wind 2008 Report (Brussels: 2009); and GWEC,
Global Installed Wind Power Capacity 2008/2009, table downloaded from www.gwec.net, 3 February 2010. Country data from Worldwatch Institute,
Signposts 2001, CD-ROM (Washington, DC: 2001); Chinese Renewable Energy Industries Association (CREIA), China Wind Power Report 2007 (Beijing: China Environmental Science Press, 2007); American Wind Energy Association (AWEA), Global Wind Energy Market Report, (Washington, DC:
1999); GWEC, Global Installed Wind Power Capacity 2008/2009, op. cit. this note; GWEC, Global Wind 2008.
2009
25 237
2008
6 372
2003
16 824
4 685
2002
11 575
4 275
2001
2007
2 578
2000
2006
2 490
1999
6 725
1 837
1998
9 149
1 611
1997
2005
1 614
1996
2004
1 612
1995
tats-Unis Allemagne
En megawatts
Parts
Vestas
GE Energy
Gamesa
Enercon
Suzlon
Siemens
Acciona
Goldwind
Sinovel
Nordex
Repower
Mitsubishi
Alstom Ecotecnia
Dongfang
Fuhrlander
Windey
Clipper
WindFlow
WinWinD
DeWind
Multibrid
Pays
19
18
11
9
7
7
4
4
5
4
3
2
1
4
1
1
2
1
0,19
0,03
0,03
Danemark
tats-Unis
Espagne
Allemagne
Inde
Allemagne
Espagne
Chine
Chine
Allemagne
Allemagne
Japon
France
Chine
Allemagne
Chine
tats-Unis
Nouvelle-Zlande
Finlande
Allemagne
Allemagne
14
20
24
1
15
19
2
7
262
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Vhicule lectrique
Vhicule hybride
2015
2030
2050
2015
2030
2050
Europe
Amrique du Nord
Chine
Inde
OCDE Pacifique
Autres
140
150
100
30
70
10
2 000
2 100
2 200
600
700
1 600
6 400
8 800
9 400
8 600
2 400
16 500
170
260
150
50
140
40
4 700
5 900
6 200
1 900
1 900
3 900
3 100
3 800
11 400
9 600
1 300
19 900
Total
500
9 200
52 100
810
24 500
49 100
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Japon
65,28
61,82
57,67
58,01
54,39
51,40
49,97
Chine
11,24
12,62
19,10
19,52
22,95
23,03
23,17
Core
10,67
12,17
16,20
17,39
18,40
21,31
22,08
Autres
12,81
13,39
7,02
5,08
4,26
4,25
4,78
LMERGENCE DE LA CHINE
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263
2008
2009
Volume
Part
Volume
Part
Volume
Part
de
demande
de
demande
de
demande
production (en %) production (en %) production (en %)
Japon
Sanyo
Sony
Panasonic
Hitachi
SGS
NEC
Core
Samsung SDI
LG
Chine
BYD
Bike
ATL
Lishen
Tawan
E-One
tats-Unis
A123
Autres
Total
599,6
411,7
207,1
127,1
57,4
47,7
21
15
7
5
2
2
705,1
466,2
179,3
162,2
45,8
34,5
22
15
6
5
1
1
605,8
375,3
196,6
112,9
26,5
7,2
20
12
6
4
1
0
375,3
226,9
13
8
476,2
215,2
15
7
560
410
18
13
282
164,4
96
108
10
6
3
4
268,7
218,1
124,8
114,4
8
7
4
4
202
149,1
113
172
7
5
4
6
39
51,3
33,8
15,6
65,1
1
2
33,6
75,6
1
2
17,7
81,4
1
3
2 822,9
100
100
3 063,3
100
3 171
Source : IIT.
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(1) Cf. sites Talk Standards http://www.talkstandards.com/chinas-ict-standardisation-strategyand-its-implication-for-europe et China European Standards http://www.china-eustandards.org
(2) Voir, par exemple, Knut Blind, Chinas ICT Standardisation Strategy and Its Implication
for Europe, 7/10/2009.
(3) Cf. site de lOrganisation internationale de normalisation http://www.iso.org/iso/fr
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en fusionnant lancien CSBTS ( China State Bureau of Technical Supervision ou bureau dtat chinois de supervision technique ) et lancien
Bureau dtat des services de quarantaine et dinspection applicables aux
importations et aux exportations (CIQ SA) et, dans le mme temps, de fdrer la Standardization Administration of China (SAC) et lAdministration de la certification et de laccrditation de la rpublique populaire de
Chine (CNCA), sous lgide de lAQSIQ. Les fonctions confres la SAC
par le Conseil dtat sont dexercer les responsabilits administratives par
la gestion coordonne, la supervision et la coordination densemble des
activits de normalisation en Chine. La SAC reprsente la Chine au sein de
lOrganisation internationale de normalisation (ISO), de la Commission
lectrotechnique internationale (CEI) et dautres organisations internationales et rgionales de normalisation ; la SAC est responsable dorganiser
les activits du comit national chinois au sein de lISO et de la CEI ; elle
approuve et organise la mise en uvre de la coopration internationale et
lchange de projets sur la normalisation. Clairement, il sagit pour la Chine
de devenir un acteur majeur dans le dveloppement et le contenu des normes internationales, et non plus seulement de mettre en uvre pour favoriser leurs exportations des normes conues ailleurs sans leur participation.
La Chine participe ainsi ce jour 697 comits techniques de lISO(4),
et prend une part croissante des prsidences ou secrtariats de groupes. On
peut clairement y dtecter la volont de monter dans les chanes de valeur,
dans de trs nombreux secteurs, et de se prsenter de plus en plus souvent
comme le lieu de rfrence ddiction dune norme, conformment aux
objectifs fixs ds 2005 pour 2020. En 2008, la Chine est devenue lun des
six membres permanents du Conseil des gouverneurs de lISO. la fin de
2008, vingt-six comits techniques de lISO taient pilots par des experts
chinois et cinq de la CEI (et dans dix-neuf comits techniques de lISO un
Chinois tait prsident ou vice-prsident, ainsi que trois de la CEI).
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ouvrent et le rythme auquel ils les ouvrent, pour autant que leur dveloppement pralable de comptences techniques ne constitue pas de goulots
dtranglement.
Quantitativement, les projets lis au smart grid en Chine impliquent
environ 700 normes dans 92 domaines, dont beaucoup sont dj en cours.
Ainsi 34 de ces domaines doivent tre complts dici la fin 2010, 36 sur
les deux annes suivantes, et 22 de 2013 2015 (un rythme exceptionnel).
Qualitativement, les problmes rencontrs sont les mmes quen Europe, avec une double sociologie dexperts quil faut parvenir faire converger, les uns plus tourns vers les questions de productions nergtiques,
les autres vers les problmes dautomatismes et de stabilit des rseaux.
La taille de ce sujet conduit au reste des pourparlers au niveau du
Prsident de la Commission europenne avec ses homologues chinois.
3.2. Vhicule lectrique
La Chine envisage horizon 2030 de reprendre la place quelle avait
avant le XVIIIe sicle dans le PIB mondial, au voisinage de 30 %, et, simultanment, de disposer cet horizon de temps denviron 30 % des vhicules
automobiles mondiaux (soit un parc install de 287 millions selon lassociation des constructeurs automobiles chinois). Alors que les marchs des
pays dvelopps sont des marchs de renouvellement, elle est un march
dexpansion, et est ainsi devenue le premier march mondial en 2009 ; les
ventes cette anne-l ont cr de 46 % (13,6 millions de vhicules). De tels
chiffres sont incompatibles de faon durable avec les ressources ptrolires
connues, et terme de quelques dizaines dannes, de nature susciter des
conflits daccs ces ressources. Ceci a conduit le gouvernement chinois
riger en priorit la production de vhicules dcarbons et haute efficacit nergtique : voitures hybrides, lectriques, notamment.
Le 20 mars 2009, un plan en faveur de lautomobile chinoise tait rendu
public, avec comme objectifs une production autonome (sous contrle chinois),
innovante, basse mission, de vhicules compacts. Il comportait (comme
en Europe et aux tats-Unis, mais avec un accent accru sur la production)
des soutiens fiscaux et tarifaires la demande (5 milliards de yuans), et la
production : 20 milliards de yuans (environ 2,2 milliards deuros) dvolus
principalement la construction dun rseau dalimentation et au dveloppement des stations de charge de batteries. Un objectif de production de
500 000 vhicules hybrides ou tout lectriques tait fix pour la fin 2011,
(et environ 1 million de vhicules lectriques sur les routes chinoises dici
fin 2012) et un objectif de la moiti du parc de production en vhicules
dcarbons horizon 2020. Ces objectifs, dterminants aussi pour les principaux constructeurs mondiaux, ont sensiblement impact des stratgies
dinvestissement, tant en France dabord (Renault, PSA, mais aussi Michelin avec la roue motrice, et des producteurs de batteries ainsi que des labos
de recherche), en Allemagne, au Royaume-Uni (qui dispose dune usine
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Nissan importante), en Europe (avec la communication du conseil comptitivit du 25 mai 2010 sur les vhicules dcarbons, suivie dans les
24 heures par une annonce du gouvernement chinois renforant ses subventions ce type de vhicules), et aux tats-Unis (avec, par exemple,
concomitamment aux projets endognes, des investissements en Chine de
Warren Buffett). Le Salon mondial de lauto ouvert Paris en octobre 2010
est cet gard le premier salon o les vhicules dcarbons prennent une
place qui nest plus marginale dans la communication des principaux groupes.
Cette effervescence sest accompagne :
de lintensification daccords de coopration technique : lun, sign
par Renault-Nissan avec le MIIT le 10 avril 2009, portant sur les batteries,
suivi dun autre, en fvrier 2010 de Daimler avec Byd pour dvelopper
conjointement des technologies de vhicules lectriques, par exemple ;
de la parution de lignes directrices pour les producteurs de vhicules
fonctionnant avec de nouvelles nergies et pour ltablissement de normes
industrielles par le MIIT en juin 2009. Ces lignes directrices distinguent
entre des stades de dveloppement dj mrs (batteries au plomb, Nickel
mtal hybride), de dveloppements en cours (vhicules lectriques avec
des batteries Li-ion, vhicules hybrides), ou de prototypes futurs (piles
hydrogne, batteries zinc-air, etc.).
Une table ronde dexperts europens et chinois sur les vhicules lectriques
sest tenue Beijing le 26 mars 2010, aux termes de laquelle 41 normes ou
sries de normes tant nationales (obligatoires) quindustrielles (volontaires)
sont dj promulgues pour les vhicules lectriques, et 30 en cours, qui
portent tant sur les batteries que sur les infrastructures de recharge.
Simultanment, la Chine envisage davoir un march de vlos lectriques de lordre de 120 millions, et de jouer pour ceux-ci un rle de leader.
3.3. Tlcommunications : Houlin Zhao : un Chinois install
seize ans durant la tte de la normalisation (1998-2014)
En 1998 venait chance le mandat de quatre ans de Directeur du
Bureau de la normalisation des tlcommunications lUnion internationale des tlcommunications ; il sagit du poste le plus lev en matire de
conduite de llaboration des normes au plan mondial dans ce secteur et,
sous lautorit de son Secrtaire gnral, de lun des trois postes majeurs de
lUIT avec celui de Directeur du Bureau des radiocommunications, et celui
de Directeur du Bureau de dveloppement des tlcommunications.
Se sont prsents cette anne-l aux lections comme principaux candidats, un Australien connu des plnipotentiaires pour avoir travaill lUIT,
un Chinois, Houlin Zhao, qui faisait partie du Bureau de la normalisation
des tlcommunications depuis 1986, et deux Europens, un Suisse et un
Franais, Michel Feneyrol, Directeur du Centre national dtudes des tlcommunications.
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sont des anciens salaris du secteur public qui nont pas eu dautres choix
que de monter leurs micro-entreprises. Le boom de la construction a par
exemple favoris le dveloppement extensif des magasins de matriel de
construction. On constate le mme phnomne de surdveloppement pour
les petites entreprises des secteurs faible valeur ajoute dans le textile, la
confection, le jouet ou la chaussure. Le dveloppement trs important du nombre
dentreprises a t favoris par une dlocalisation dconomies asiatiques
plus avances (notamment de Hong Kong) et le caractre inpuisable dune
main duvre chinoise peu chre venue des campagnes. Enfin, les autorits
rgionales ont parfois cd la tentation des industries prestigieuses, chacune voulant avoir, par exemple, son entreprise dautomobiles.
Ces dveloppements entretenus par le dynamisme de lactivit ont t
trs rapidement identifis par les autorits chinoises comme un risque majeur. Les surcapacits sont absorbes par des taux de croissance deux
chiffres mais au moindre choc externe (apprciation relle du taux de change,
inflexion de la politique conomique et bien entendu ralentissement de la
demande mondiale), les acteurs en surnombre ne sont pas viables et sont
susceptibles de disparatre. Dans ce contexte, les autorits ont dcid de
mieux contrler la dynamique de linvestissement juge dangereuse. Cette
politique avait un double objectif : lutter contre les surcapacits industrielles et
plus long terme amorcer un rquilibrage de la dynamique de croissance
sur la consommation des mnages. Mais la crise a chang la donne : partir
de lautomne 2008, la politique conomique se modifie franchement en
faveur dun policy mix trs expansionniste (vote dun plan de relance de
lquivalent de 14 % du PIB consacr des grands travaux dinfrastructures, stabilit du yuan et annulation du plafonnement du crdit). Toutefois,
la mise en place dune politique de relance a t un peu tardive et en dcalage avec le dclin de lactivit mondiale : lapprciation du change t
poursuivie jusqu juin 2008 et les quotas de crdit ont t abolis, plus tard,
en novembre de la mme anne.
Ce lger retard de la raction des autorits a entran une augmentation
des faillites des entreprises qui ont subi la conjonction de deux types de
chocs : celui li au maintien de la politique conomique restrictive et du
ralentissement de la demande externe. Le retard de raction des autorits
chinoise a probablement t voulu : dans la premire phase de la crise,
cest dire entre janvier 2008 et la faillite de Lehman Brothers, il est probable que les autorits chinoises ont eu la tentation dinstrumentaliser le ralentissement conomique : celui-ci confortait le refroidissement souhait
de la dynamique de linvestissement et pouvait favoriser la monte en gamme
de lindustrie. Et effectivement, la conjonction du ralentissement et de lapprciation du yuan a t fatale aux entreprises faible valeur ajoute. Dans
la seconde phase de la crise, qui commence aprs la faillite de Lehman, la
tentation de laisser oprer les forces du march pour liminer les entreprises faible valeur ajoute a laiss place un soutien important des entreprises par les autorits, compte tenu de lampleur du choc. Toutefois, cette
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(2) Le State Coucil met en place depuis dbut 2009 un plan de revitalisation de lindustrie
qui consiste piloter les relocalisations lintrieur de la Chine. Ce plan a galement pour
objectif de surveiller les excs de production dans divers secteurs, notamment dans le ciment et la sidrurgie et enfin mettre en place des restructurations dans les grands secteurs
industriels, dont dix ont t identifis comme prioritaires (automobile, sidrurgie, lectronique, logistique, textile, quipement industriel, mtallurgie non ferreuse, lindustrie lgre,
ptrochimie et chantiers naval).
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1. Incidents de paiements/encours
En , moyenne annuelle
45
Chine
Hong Kong
tats-Unis
Inde
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2007
2008
2009
2010 S1
Source : Coface.
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279
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
Source : Coface.
3. Secteurs dont les entreprises ont des impays de plus de douze mois
reprsentant plus de 2 % de leurs ventes
Tlcommunications
Construction
lectromnager
Biens d'quipement
Acier et mtaux
Textile
Pharmacie
Informatique
Papier et impression
Chimie
Biens de consommation
Transport
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
Source : Coface.
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45%
la fin du premier semestre 2010. Les autorits ont remis en place des
quotas de crdit allant mme jusqu interdire les crdits et les missions
de dette dans des six secteurs comme tant identifis en surcapacit (acier,
ciment, olien, chimie du charbon, verre plat et silicone). La sinistralit
enregistre par Coface continue tre relativement leve en 2009 mais on
voit que pour les six premiers mois de lanne 2010, elle sest rtablie un
niveau trs faible, mme infrieur celui de la priode davant crise. Ainsi
la note pays de la Chine, qui avait t place sous surveillance ngative en
dcembre 2008, voit sa surveillance retire en janvier 2010. Le plan de
relance a bien eu un effet positif (retard) sur le comportement de paiement
des entreprises chinoises. Nanmoins, cette phase de sortie de crise et de
possible dmantlement du plan est dlicate car au repli du soutien public
soppose un ralentissement possible de la demande mondiale dans la seconde partie de lanne. Des secteurs spcifiquement soutenus pendant le
plan de relance sont galement ceux qui sont identifis par les enqutes
Coface comme les plus fragiles en matire de comportement de paiement.
On le voit sur les graphiques suivants tirs de lenqute 2009 effectue par
Coface Greater China. Cinq secteurs (llectromnager, la construction, les
biens dquipement et la mtallurgie) ont t des bnficiaires importants des
plans de relance et sont jugs comme ayant un risque de dfaut significatif.
Les entreprises sont susceptibles dtre sensibles aux dcalages entre
les inflexions de la politique conomique et les -coups de la conjoncture
mondiale. Cette articulation est extrmement complexe pour les autorits
chinoises, comme on la vu en 2008 et dans la situation actuelle de lautomne
2010. A court terme, les mesures de soutien prises dans lurgence de la crise
ont jou le rle de perfusion pour des secteurs fragiles, qui redeviendront
non viables en rythme de croisire plus normal. En retirant la perfusion,
ltat prend le risque de retrouver un niveau de fragilit important de ces
entreprises
Au-del de la vulnrabilit des entreprises aux cycles de politiques conomiques, Coface tudie depuis longtemps les entreprises chinoises via
une srie denqutes annuelles sur le comportement de paiement des entreprises(4). Coface India conduit une enqute similaire vis--vis des entreprises indiennes(5) depuis 2008. Ces enqutes portent la fois sur lvolution
des techniques de paiement mais galement sur les causes qui prsident
aux incidents de paiements. On peut en tirer divers types denseignements
en matire de problmatique du risque entreprise en Chine.
(4) Coface Greater China conduit un survey sur les entreprises chinoises chaque anne depuis 2003. La dernire enqute disponible a t effectue entre octobre et dcembre 2009.
Elle porte sur un dpouillement de 966 questionnaires, lchantillon comporte 56 % dentreprises prives, 25 % dentreprises trangres, 12 % de socits mixtes, 6 % dentreprises
dtat et 2 % dentreprises collectives. 70 % des entreprises interroges appartiennent au
secteur manufacturier.
(5) Coface India a conduit deux enqutes sur le comportement de paiement des entreprises
indiennes, similaires celles effectues en Chine. La plus rcente couvrait la priode
septembre-novembre 2009 et a repos sur 905 questionnaires dpouills.
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Chine 2008
Chine 2009
Inde 2009
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10
0
Intensit
de la concurrence
Pnurie
de financement
Autres
La premire cause identifie par les rpondants des difficults financires des entreprises en Chine est la concurrence intense entre entreprises : en
2009, cest hauteur de 51 % la cause des difficults contre 27 % attribu
au manque de ressources financires. Lide dune possible pnurie de crdit peut paratre tonnante compte tenu du stock gigantesque de crdit bancaire dans lconomie chinoise(6). Or on constate quil lui est attribu un
pourcentage relativement lev en 2007 et 2008 (suprieur 40 %). On
peut avancer deux raisons ceci. Dune part, le march du crdit est segment en Chine. Si en effet le crdit bancaire est gnreux pour les entreprises publiques, il est beaucoup plus difficile daccs pour les entreprises
prives qui sont contraintes de recourir lautofinancement. En outre, le
poids de la contrainte de crdit dans lenqute vient galement de la politique de restriction de crdit mise en place jusqu la fin 2008. Il est remarquable de voir quavec labolition des quotas de crdit dans le sillage de la
crise, le poids de ce facteur pnurie de financement tombe dans lenqute 27 % en 2009.
La logique des difficults financires des entreprises indiennes est un
peu diffrente : la concurrence, dans les deux enqutes disponibles de 2008
(6) la fin de 2009, le crdit bancaire aux entreprises reprsentait 129 % du PIB en Chine
contre 49 % en Inde (donnes FMI).
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et 2009, reprsente seulement 27 et 35 % des rponses alors que linaccessibilit aux financements 41 48 %. La contrainte de crdit est donc relativement plus pesante en Inde o le crdit domestique est plus rare de fait.
Traditionnellement, les banques publiques, qui absorbent la quasi-totalit
de la dette publique indienne, ne font gure confiance au secteur priv. Du
coup, les entreprises indiennes se financent lextrieur ce qui constitue
leur principale vulnrabilit. Nanmoins, le tissu des entreprises indiennes
est relativement moins fragilis par la concurrence que celles de Chine.
Un autre lment important des enqutes met en relief une spcificit du
risque chinois, savoir une gouvernance prive problmatique et qui pse
sur le risque de crdit. Les causes des incidents de paiement sont divises
dans le questionnaire Coface selon la typologie suivante : difficults financires, dsordre du management, fraude ou problme de moralit et litiges.
En fait, ce regroupement peut tre lu comme deux types de cause : financire
ou de gouvernance, dans laquelle on peut regrouper les trois dernires.
Or les difficults de gouvernance en 2009 ont un poids de 40 % dans lexplication des incidents de paiement dans les enqutes chinoises. Le poids
varie peu selon les diverses enqutes conduites depuis 2003 et reste en
quelque sorte une caractristique structurelle du risque chinois. Les premires enqutes effectues en Inde semblent indiquer que ce type de risque
pse lgrement moins (moins de 35 %) en Inde, ce qui nest toutefois pas
un niveau ngligeable.
70
Chine 2009
Inde 2009
60
50
40
30
20
10
0
Difficults
financires
Dsordre
de management
Litiges
Fraude et manque
de moralit
Autres
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Cette fragilit de la gouvernance se voit galement en matire de recours au cadre lgal (en opposition au cadre informel) lorsquune entreprise est confronte un impay de la part de son client. Selon lenqute
Chine, la ngociation amiable est utilise par 82 85 % (selon les annes)
des rpondants contre 42 56 % en Inde. Le recours laction lgale est
voqu par 14 % des rpondants en Chine contre 30 36 % selon les deux
annes tudies en Inde. Dans les deux cas, lefficacit du recours lgal est
juge comme faible. Le systme judiciaire indien est caractris par une
certaine lenteur mais ce qui nexclut pas quau bout de la procdure, les
jugements puissent tre relativement quitables et appliqus. Les dlais
constituent le principal problme de la gouvernance indienne. En Chine,
des lacunes en matire deffectivit du cadre lgal et de lapplication des
dcisions de justice restent une constante du risque chinois, qui ressortent
de manire significative des enqutes effectues 2003. Le recours au cadre
informel en matire de collecte de crances domine trs nettement sur le
recours aux rgles formelles.
La gouvernance est donc un lment important de la problmatique du
risque entreprises. Elle est galement un des facteurs qui a conduit une
fragilisation dautres acteurs, savoir les collectivits locales et les banques. En effet, le risque de dfaut des collectivits locales et des banques
sest dtrior en grande partie en raison des stratgies quelles ont mises
en place pour contourner le contrle de ltat central. Et comme dans le cas
des entreprises, la crise a constitu un facteur de dgradation de leur solvabilit. Quel est alors le rel niveau de risque de ces contreparties ?
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Or, les collectivits locales souhaitant lancer des projets se doivent davoir,
selon la rglementation, une capitalisation suprieure ou gale 30 % du
montant de linvestissement public en question. Pour respecter cette rglementation, les collectivits locales qui ont des ressources financires
limites ont utilis trois mthodes peu transparentes pour capitaliser les
PFLs (Mongru, 2010) :
la mthode principale de capitalisation des PFLs a t le transfert dactifs
fonciers. Avec la hausse des prix de limmobilier en 2009, les PFLs ont pu
obtenir des crdits substantiels en utilisant ces terrains comme collatraux.
En 2010 cependant, dans un contexte de baisse des prix immobiliers dans
les grandes villes suite aux mesures prises par les autorits pour freiner la
spculation, la valeur des collatraux a baiss : en cas de dfaut, les possibilits de recouvrement des banques samenuisent ;
deuxime mthode plus opaque, le capital de certains PFLs a t constitu au dpart de prts trs court terme, qui leur ont ensuite permis dobtenir auprs des banques un deuxime crdit dun montant plus lev et sur
une maturit plus importante. Ce deuxime prt est alors utilis pour rembourser le premier crdit maturit courte. Les fonds propres de ces PFL
sont au final extrmement faibles. Leur ratio dendettement serait denviron 100 % ;
enfin, les collectivits locales ont fait appel des fonds dinvestissement
pour capitaliser les PFLs quelles avaient cres. Les banques ne pouvant
directement injecter des fonds propres dans des entits non financires
ont fait appel des fonds dinvestissement qui leur ont servi dintermdiaire. Ces fonds se sont financs en crant des produits de placement que
les banques ont vendu leurs clients (mnages aiss et entreprises) et les
capitaux ainsi rcuprs ont ensuite servi capitaliser les PFL.
Dans les grandes villes ctires, les PFLs sont en gnral parvenus
lever des fonds propres et prsentent un levier dendettement modr. En
revanche, dans le nord et louest du pays, la situation financire fragile des
PFLs menace la solvabilit de certaines collectivits locales, qui leur ont
accord des garanties importantes. Ainsi, un audit de 18 provinces, 16 villes et
36 comts a rvl que certaines entits sub-souveraines prsentaient fin
2009 des ratios dendettement dpassant 400 % de leurs revenus annuels.
La situation financire des collectivits locales est donc proccupante.
Leur probabilit de dfaut est ds lors leve. En 2009 et au premier semestre 2010, grce aux trois mthodes de capitalisation mises en place par les
collectivits locales, les PFLs ont russi capter un montant significatif de
prts notamment gags sur des terrains auprs des banques (+ 70 % en
2009 et + 40 % au premier semestre 2010 selon la China Banking Regulatory
Commission). Cette forte croissance des crdits aux PFLs tmoigne de la
croyance des banques en une garantie implicite des collectivits locales et
mme du gouvernement central si ces dernires faisaient dfaut (Standard
& Poors, 2010a).
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En avril 2010, la Banque centrale chinoise a estim le niveau dendettement des PFL 1 081 milliards de dollars soit 22 % du PIB. De nombreux
conomistes jugent ces chiffres sous-estims. Crdit Suisse estime lendettement des PFL 24 % du PIB tandis que Victor Shih (2010), professeur
la Northwestern University de lIllinois, lestime 34 % du PIB. partir
du taux moyen des prts un an utilis au 2e trimestre 2010 par les banques
chinoises (5,25 %), la charge annuelle dintrts en plus rembourser en
cas de dcote de deux tiers atteindrait entre 6 % (hypothse basse officielle)
et 10 % (hypothse haute de Shih) des recettes des collectivits locales.
Cette charge importante lie aux intrts supplmentaires serait difficile
supporter pour les collectivits locales. Cette fragilit des finances locales
est notamment lorigine du relvement que trs progressif des taux dintrt prteurs. Le risque de surendettement des collectivits locales est donc
lev puisque les flux lis au service de la dette sont difficilement soutenables au regard des revenus budgtaires annuels.
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35
30
25
20
15
10
5
0
Chiffres officiels
Crdit Suisse
Northwestern University de
lIllinois (Victor Shih)
Sources : CBRC, estimations du Crdit Suisse et de Victor Shih (Northwestern University).
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Complment H
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Rsum
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prix de lnergie, une allocation du crdit vers les grandes entreprises, une
absence de pnalisation des cots environnementaux et des taux dintrts
trop bas. Les rformes actuelles et le douzime plan quinquennal (20112015) adopt semblent aller dans le sens dune rduction de la plupart de
ces biais. Nanmoins, si les deux objectifs stratgiques majeurs de la Chine
restent la stabilit sociale et le rattrapage technologique, la crise conomique rend ncessaire de trouver de nouveaux moteurs de croissance, notamment en faisant jouer un rle moteur la demande domestique. Les auteurs
considrent quun large accord sest nou sur la ncessit de rorienter ainsi
la croissance mais les obstacles sont trs nombreux, le calendrier des rformes reste incertain et la mise en uvre du plan de relance, fond sur les
infrastructures et les entreprises dtat, a reprsent un pas en arrire ou
tout le moins une pause.
La situation financire de la Chine doit aussi tre prise en compte. Lpargne est surabondante et essentiellement dtenue sous forme de liquidits.
Le sous-dveloppement financier du pays apparat comme un obstacle
une croissance quilibre et soutenable. Le fait que les entreprises prives
ont un accs insuffisant au crdit bancaire conduit la faiblesse de la consommation et pousse la Chine vers une croissance tire par les exportations. Le gouvernement chinois en est conscient et tente de dvelopper le
crdit aux PME.
Au final, les auteurs envisagent plusieurs scnarios susceptibles de ralentir, voire dintroduire une rupture dans la croissance chinoise. Plusieurs
sont voqus dans le rapport : une crise financire, une crise sociale, une
perte de comptitivit, des problmes dmographiques et/ou une augmentation du prix des matires premires. Les auteurs pensent que les autorits
chinoises sont conscientes des risques de crise financire et de crise sociale. Ils pensent aussi que mme avec des hausses rapides de salaires, lavantage de la Chine en matire de comptitivit-cot est durable et que les
volutions dmographiques ne seront un problme que dans les annes 2020.
Au final, cest le risque de hausse forte du prix des matires premires qui
leur apparat comme le plus srieux.
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Selon les auteurs, lattention des gouvernements doit plutt porter sur
louverture du march chinois, encore trop protg, ainsi que sur le climat
des affaires notamment la protection des droits de proprit intellectuelle
encore trs imparfaite.
Les auteurs du rapport insistent aussi sur le fait que lUnion Europenne
et la Chine ont certainement plus dintrts en commun que les tats-Unis
et la Chine ce qui a des implications fortes quant la stratgie mettre en
uvre avec Pkin. Une coopration entre lEurope et la Chine sur la question de la rforme du systme montaire international leur parat utile et
envisageable.
Enfin, les entreprises doivent tre conscientes des difficults qui les attendent lorsquelles sengagent sur le march chinois. Compte tenu des incertitudes fortes, il est sage doprer dans des conditions qui soient rapidement profitables. Surtout, il est essentiel de reconnatre que le pari chinois
ne peut pas russir sans un engagement complet et durable des Directions
Gnrales. Celles des entreprises occidentales qui ont dcid dinstaller en
Chine une partie de leur Etat-major montrent certainement la voie suivre.
4. Commentaires
Benot Cur salue ce rapport important, qui propose de nombreux lments nouveaux, enrichis par lexprience du terrain. Il indique quil a un
cependant un dsaccord, unique mais profond. Il concerne le taux de change.
Les analyses du rapport sur le moyen terme lui paraissent valables. Toutefois, sur le plan conomique, le rapport mconnat les aspects ngatifs
court terme. Plus prcisment, Le rapport indique que les dsquilibres
courants vont se rgler naturellement et que lexcdent chinois va se rduire, et souligne ensuite, dans cette perspective, que le taux de change
nest pas si important que cela. Or la premire partie de la dmonstration ne
lui semble pas vrifie : lexcdent augmente, comme le montrent les derniers chiffres publis pour le mois de septembre 2010. Les projections
moyen terme de lOCDE annoncent que lexcdent courant chinois va passer de 4 points de PIB dans les annes 2010 5 points de PIB dans les
annes 2020. Tant que la Chine aura un excdent courant important, cela
posera des problmes sur les marchs de capitaux mondiaux et au niveau
intrieur sur le plan industriel et sur le plan politique. Cela posera par consquent de plus grandes difficults encore pour rgler les questions de proprit intellectuelle et de ngociations commerciales, sujets de moyens termes qui sont en ralit plus importants que la dynamique court terme du
taux de change. Enfin Benot Cur note que lvolution du yuan a des
effets asymtriques sur la zone euro. Laisser faire les forces du march,
cest--dire lajustement des prix relatifs travers les salaires dans un univers marqu par la distorsion institutionnelle du taux de change fixe nominal avec la zone euro, ne peut qutre prjudiciable la zone euro. Il con304
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viendrait donc dexaminer de plus prs ce scnario, la crainte des Europens tant de subir le cot de cet ajustement.
Au total, il lui semble que le rapport a sans doute raison long terme,
mais cest sans compter une premire priode trs dsagrable pour lEurope, qui pourrait perturber les changes commerciaux et crer des tensions
politiques.
Jean Pisani-Ferry considre ce rapport comme bienvenu. Il comble un
dficit important de discussion sur la question chinoise en France et en
Europe. Il note que le diagnostic du rapport sur le dveloppement chinois
est plutt optimiste, en particulier par rapport celui fortement teint dinquitude dconomistes chinois, qui insistent sur les distorsions et sur
lenfermement de la Chine dans un modle daccumulation. Mais il note
aussi que cette position nest pas selon lui vraiment taye.
Sagissant de la disparition de lexcdent extrieur chinois, il est prmatur de lannoncer. La vitesse de la croissance de la Chine lamnera, daprs
les projections du FMI, augmenter en proportion du PIB mondial. Sur la
question de lajustement par les salaires, le rapport souligne lui-mme, en
termes de cots salariaux unitaires, quil ny a pas dvolution marque par
rapport aux pays avancs. Il souligne galement que lon part dun niveau
de cot salarial relatif et dun niveau de salaire relatif trs bas. Normalement, les effets de rattrapage devraient se traduire par une augmentation
rapide des prix relatifs. Or celle-ci nintervient pas. En outre, si elle intervenait, il ne serait pas indiffrent quelle se passe par un ajustement du
change nominal ou par un ajustement du change rel, question qui mriterait dtre approfondie. Enfin, Jean Pisani-Ferry sinterroge sur la question
de limpact sur lEurope des diffrentes options en matire de politique de
change chinoise. Ce point aurait mrit, selon lui, un traitement plus pouss
par les auteurs du rapport. Il sagit largement pour les Europens dune
question darbitrage intertemporel. On ne peut en tout cas pas se limiter
dire que lintrt des Europens est de faire alliance avec les Chinois contre
la politique montaire amricaine. En outre, il parat naturel que la politique montaire amricaine soit beaucoup plus expansionniste que la politique europenne. Cela ne suffit pas justifier une alliance avec la Chine.
Quant la question du taux de change, elle se doit dtre pose dans un
contexte multilatral. La grande erreur amricaine a t de la considrer
comme un problme de relation commerciale bilatrale entre la Chine et les
tats-Unis. La vraie raison pour laquelle le taux de change est trs important est que lon a besoin dune apprciation collective de lensemble des
pays mergents par rapport aux pays avancs et que cette apprciation collective est bloque par la Chine. Tant que celle-ci ne sajuste pas, tous les
pays mergents rsistent lapprciation de leur monnaie. Il sagit dun
phnomne macroconomique extrmement puissant. La responsabilit
chinoise dans cette affaire est grande.
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Summary
The Emergence of China:
Economic Impact and Implications
for Economic Policy
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50% of the level for the eurozone or France. The authors note that Chinese
competition has probably played a role in curbing wage rises in OECD
countries since the end of the 1990s and as long as China continues to gain
market share it will have a disinflationary influence on the rest of the world.
Another subject of concern involves Chinas position in terms of the
consumption of commodities, scarce resources and, more generally, the
environmental impact of its economic activity. Commodity consumption
logically tracks the industrial production and inventory cycle. Chinas position in global consumption has become very significant since in 2010 it
stood at around 10% for oil and nearly 50% for metals. At the same time,
China has overtaken the United States with regard to CO2 emissions, with
an increase of 5-7% per year. The authors note that this position looks set to
continue and even intensify over the next few years.
On the financial front, the authors note that the yuan has appreciated in
real terms since 2005 and that forecasts suggest that the Chinese trade surplus is likely to diminish, which has substantial implications in terms of the
exchange rate policy to be implemented with this country. The authors return
to this issue in their recommendations.
All these factors explain the growing interest in China and its
development. However, the authors emphasise the impact of the current
economic and financial crisis which is driving China to transform itself,
and even alter its strategy.
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too low, energy price subsidies, credit allocated to large companies, the
absence of environmental cost penalties and interest rates that were too
low. The current reforms and the twelfth five-year plan (2011-2015) that
has been adopted appear to go in the direction of a reduction in most of
these biases. That said, while Chinas two major strategic objectives remain
social stability and the technological catching-up process, the economic
crisis makes it necessary to find new growth drivers, mainly by encouraging
domestic demand to play a key role. The authors believe that a broad agreement has been reached on the need to therefore reorientate growth but there
are numerous obstacles, the timetable for the reforms remains uncertain
and the implementation of the stimulus plan, based on infrastructure and
state-owned companies, represented a step backwards or at least a pause.
Chinas financial situation also needs to be taken into account.
Overabundant savings are held mainly in the form of liquid assets. The
countrys financial under-development appears to be an obstacle to balanced,
sustainable growth. The fact that private companies have insufficient access
to bank credit leads to weak consumption and pushes China to export-driven
growth. The Chinese government is aware of this situation and is attempting
to increase lending to SMEs.
Finally, the authors envisage several scenarios likely to slow, or even
lead to a break in Chinese growth. Several are mentioned in the report: a
financial crisis, a social crisis, a loss of competitiveness, demographic
problems and/or an increase in commodity prices. The authors believe the
Chinese authorities are aware of the risks of a financial and social crisis.
They also think that even with rapid wage rises, Chinas advantage in terms
of cost competitiveness is long-term and that demographic changes will
only be a problem in the 2020s. Ultimately, it is the risk of a sharp rise in
commodity prices that they consider to be the most serious.
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The reports authors also emphasise the fact that the European Union
and China certainly have more interests in common than the United States
and China, which has significant implications regarding the strategy to be
implemented with Beijing. They consider cooperation between Europe and
China on the issue of international monetary system reform to be worthwhile
and conceivable.
Finally, companies must be aware of the difficulties they can expect
when they become involved in the Chinese market. Given the substantial
uncertainties, it is advisable to operate in conditions that are rapidly profitable. In particular, it is essential to recognise that the Chinese wager cannot
succeed without the complete and long-term commitment of General
Managements. The General Managements of western companies that have
decided to install some of their senior staff in China certainly demonstrate
the path to be followed.
4. Comments
Benot Cur welcomes this important report, which offers numerous
new elements, enhanced by experience on the ground. However, he points
out that he has a single, albeit profound, disagreement concerning exchange
rates. He considers the reports medium-term analyses to be valid. However,
on the economic front, the report underestimates the short-term negative
aspects. More specifically, the report indicates that the current imbalances
will be resolved naturally and that the Chinese surplus will diminish, and
subsequently highlights, from this perspective, that the exchange rate is not
as important as that. However, in his view, the first part of the demonstration
has not been proven to be true: the surplus is increasing, as shown in the
latest published figures for September 2010. The OECDs medium-term
forecasts announce that the Chinese current account surplus will increase
from 4 points of GDP in the 2010s to 5 points of GDP in the 2020s. As long
as China has a substantial current account surplus, this will pose problems
in the global capital markets and at domestic level in industrial and political
terms. Accordingly, this will pose even greater difficulty for resolving the
issues relating to intellectual property and commercial negotiations, medium-term subjects that are in reality more important than the short-term
exchange rate situation. Finally, Benot Cur notes that the trend in the
yuan has asymmetrical effects on the eurozone. Laissez-faire market forces, i.e. the adjustment of relative prices via wages in a universe marked by
the institutional distortion of the nominal fixed exchange rate with the
eurozone, can only be detrimental to the eurozone. It is therefore important
to examine this scenario more closely, with Europeans fearing that they
will have to endure the cost of this adjustment.
Overall, he believes that the report is probably right in the long-term,
but this does not take into account an initial very unpleasant period for
Europe, which could disrupt commercial trade and create political tensions.
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PREMIER MINISTRE
Cellule permanente
Christian de Boissieu
Prsident dlgu du Conseil danalyse conomique
Pierre Joly
Secrtaire gnral
Jzabel Couppey-Soubeyran
Conseillre scientifique
Microconomie
conomie financire
Stphane Saussier
Conseiller scientifique
conomie des institutions
conomie des partenariats public/priv
Thomas Weitzenblum
Conseiller scientifique
Macroconomie
conomie de la redistribution
Christine Carl
Charge des publications et de la communication
Agns Mouze
Charge dtudes documentaires
01 42 75 77 47
01 42 75 77 40
christine.carl@pm.gouv.fr
agnes.mouze@pm.gouv.fr
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