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TrucKSwTanKs<Magazlne
Le magazine historique et technique des engins et vhicules militaires du XX'sicle
M 07910-53-F; 6,90 -RD
Belgique / Espagne / Grce / Italie I Lux. / Portugal Cent:7.90

Autriche : 8.20 - Canada : 14 $C - Suisse : 13 CHF
JAN.
FEV.
cara^ ici c
presse & ditions
EN KIOSQUE
Tmcks & Tanks
|
n53 H Batailles & Blinds
|
n701 Ligne de Front
BATAILLES
e .irlFljjWfl
///. ieE/OT
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n231 Arojournal
n50 H LOS Hors-Srie

|
n10
LS&PlSp
B |30ra
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ors-oerie
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ors-oerie
TNT Hors-Srie
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Od I
DE PEENMOND
"bUitbllIs
Renseignement: ditions Caraktre - Rsidence Maunier - 3 120, route d'Avignon - 13 090 Aix-en-Provence France
Tl : +33(0)4 42 21 06 76 - www.caraktere.com
kTUi/jr
0m
Les chenills de la famille Kurganets-25
Werhmacht 46^ E-251 Un saut technologique insuffisant
^ Trucks Sl Tanks Magazine tt 53 ^

Janvier - Fvrier 2016 iSSN ; 1957.4193
Armoured Cars kEC
Les chars sur roues
Dossier
Analyse oprationnelle du Tiger I
Magazine bimestriel dit par Caraktre SARL
p.4
p.lO
57 tonnes, une pice de 8,8cm dont le projec
Rsidence Maunier
tile peut percer 99 mm d'acier 1 000 mtres,

un blindage Impermable aux obus de 75 mm
amricains et 76,2 mm sovitiques, un moteur de
3 120. route d'Avignon / 13090 Aix-en-Provence

SARL au capital de 60 000 euros
RCS de Marseille 8 450 657 168
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www.trucks-tanks.com
700 chevaux, une vitesse de 38 km/h... En dpit

de ces chiffres Impressionnants, nombreux sont
Rdaction : redactiontgcaraktere.com
ceux qui pointent du doigt sa fiabilit mdiocre et
Service Commercial ; 04 42 21 06 76
sa mobilit perfectible pour affirmer que le TIger 1

n'est qu'un gaspillage de matires premires.
Tlcopie : 09 70 63 19 99
contact@caraktere.com
Le char lourd allemand n'est aucunement une arme
Commission paritaire :0917 K 89138 / Dpt lgal(BNF): parution

Directeur de la publication
absolue ni un engin rat ; pour autant, tait-il

vraiment indispensable la Wehrmacht pour com
Service des ventes
et rassort ; A juste Titres
et rdacteur en chef :
battre les Aills ?
Yannls Kadari
Secrtaire de rdaction :
Laurent Tirone
Tlphone: 04 08 15 12 40
Correctrice :
Responsable de la publication
pour la Belgique :
Balnce Watellier
Relations clients :
40M Ninrd
Le tueur de Chtourmovik
Tondeur Diffusion
Elisabeth. Teuma Lena
Direction artistique :
Avenue F Van Kalken. 9
B-1070 Bruxolics - Belgique
Alexis Gola
Infographie :
Malgosia Mioduszewska
Imprim en France par /
Aurlien Ricard
Printed in France by :
Nicolas Blivier
Aubin Imprimeur
Moanlng Minnie , Screaming Mimi , Howiing

Cow : Minnie la geignarde , Mimi la criarde ,
vache hurlante , autant de surnoms ironiques
donns par les soldats allis aux roquettes utili
ses par la Wehrmacht. Des armes redoutables,
que les Allemands vont chercher motoriser pour
Valrie Deraze
L'aventure Trucks & Tanks se poursuit sur

Facebook et Twitter ! Notre actualit, nos
dernires nouveauts, une mise jour de
nos parutions, sans oublier vos impres

sions sur nos magazines sont disponibles
en quelques clics :
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en renforcer encore l'efficacit. Pour ce faire, des
http://twittGr.com/caraklere
engins de srie vont tre mis au point ; et faute
Copyright Caraktre. Toute reproduction ou reprsentation int

grale ou partielle, par quelque procd que ce soit, des pages
publies dans la prsente publication, faite sans l'autorisation de
de chssis en quantit suffisante, la conversion de

vhicules capturs donnera naissance une vaste
gamme de vhicules lance-roquettes.
l'diteur est illicite et constitue une contrefaon. Seules sont autori
ses, d'une part, les reproductions strictement rserves l'usage

du copiste et non destines une utilisation collective et, d'autre
part, les analyses et courtes citations justifies par le caractre

spcifique ou d'information de l'uvre dans laquelle elles sont
incorpores. Loi du 11.03.1957, art. 40 et 41; Code Pnal, art. 425.
Comparatif
Les documents reus (manuscrits et photos) ne sont pas rendus
T-34/76 modle 1940

versus Panzer III Ausf. J
sauf accord pralable crit ; leur envol implique l'accord

^
de l'auteur.
Actualit du DVD
Le Panzer V!Ausf. f Tiger I est sans doute

l'un des chars de combat les plus mythiques
de la Seconde Guerre mondiale. Ce masto
La propagande allie n'est pas en reste,

et ce flot d'informations parfois contra
dictoires n'en finit pas de brouiller l'image
l'effort de guerre du III. Reich ? Des chars

moyens produits en plus grande quantit
n'auraient-iis pas eu un impact plus signi
donte de 57 tonnes, arm d'un canon de
d'un blind assembl seulement 1 350
ficatif sur le cours des batailles ? Le dos
8,8cm, a en effet marqu les esprits par

son action, mise en avant par la rhtorique
du Propagandaministerium (ministre de la
Propagande) qui le transforme en symbole
de la toute-puissance des armes nazies.
Les exploits militaires de chefs d'engin
exemplaires. Certains vont mme jusqu'

affirmer que le Tiger I, vhicule aussi coiteux que peu fiable, tait tout simplement
inutile, simple fantasme hitlrien pour le
gigantisme. Au final, il est lgitime de
sier de ce TnT n 53 s'attelle rpondre

autant que faire se peut ces questions
comme Michaei Wittmann ou encore Otto
erreur en dveloppant une telle machine.
Carius sont monts en pingle, si bien qu'il
En effet, la Heer avait-elle besoin d'un tel
est bien difficile de dmler le vrai du faux.
mastodonte ? tait-il vraiment indispensable
se demander si les Allemands ont fait une
en analysant son dploiement oprationnel

et en mettant en avant son potentiel au
travers d'exemples d'engagements et de

tmoignages d'quipages.
Nous vous souhaitons une bonne anne et
une bonne lecture i
En couverture ; Tiger de la 1. Kompanie de la schwere Panzer-Ableilung 501 aprs son dbarquement Bizerte, en Tunisie, en novembre 1942. Archives Caraure.
En mdaillon : Sd.Kfz. 251/1 mil Wurfrahmen. us Nara.
Si'
Les EHEniLLs de la faihille KunsAnETs-ES
Pis
CHENILLES
sli^'
Hl''
|A A Ail
'DE m FAMILIE
KURGANETS-25
i
Par Laurent Tiron
Faire table rase du passe

Toutes photos Vitaly Kuzmin
Le 9 mai 2015, les Vooroujionnye SHy Rossisko

Federatsii (Forces armes de la Fdration de
Russie) ont ft le 70 anniversaire de la victoire
sur le ///. Reich. cette occasion, la tradition
nelle parade militaire organise sur la clbre
place Rouge de Moscou a fait la part belle aux

derniers engins, dont les vhicules de combat
d'infanterie chenills Kurganets-25 destins
remplacer, ds 2016, les vieux BMP et autres

MT-LB conus durant la guerre froide. Deux
versions ont t prsentes : le vhicule de com
bat d'infanterie VCI O-beKm 695 (Object 695)

lourdement arm et le vhicule de transport de
troupes (VTT) OheKm 693 (Object 693).
k. Un vhicule de transport de troupes Object 693

lors de la parade clbrant le 70 anniversaire de
la victoire de l'Arme rouge sur le III. Reich. cette
occasion, Moscou a effectu une dmonstration de
force en dvoilant ses matriels les plus modernes.
DESQURy/::: ,
: ^ ;.y
Vraisemblablement assez coteux, le vhicule de combat lourd
d'infanterie T-15, reprenant la plate-forme Armata du char de

combat T-14, est doubl d'un engin plus modeste - mais
pas moins bien arm, avec sa tourelle Bumerang-BM - bas sur la
plate-forme chenille Kurganets-25. Certains observateurs pensent
que VO'beKm 695 (Object 695) pourrait n'avoir t conu que

pour le dfil militaire du 9 mai 2015 et que seule sa version
transport de troupes (VTT), VO'beKm 693(Object 693), devrait
faire l'objet d'une commande en srie. Toutes les suppositions
sont permises en l'absence de relle communication de la part
des Vooroujionnye Sily Rossisl<o/Federatsii.
wyy/SAux ce-sssss
Assembl par la firme Kurganmashzavod,
situe dans l'Oblast de Kourgan, prs de
la frontire du Kazakhstan, dj l'ori
gine de la famille des BMP, le chssis
Kurganets-25 est fondamentalement diff
rent des anciennes ralisations russes, tel
les que le BMP-3 en service depuis 1987.
En effet, le volume habitable est sensi
blement revu la hausse, tout comme
la protection faisant appel un blindage
modulaire, les caissons visibles couvrant
toute la surface des flancs. Pouvant tre
dposs en temps de paix pour cono

miser le potentiel mcanique de l'engin,
ces derniers sont aisment remplaables s'ils venaient tre endommags.
Dans la famille des Kurganets-25,
VObject 695 est class comme vtiicule
de combat d'Infanterie (VCI).
Comme sur son frre d'armes (le VCI Object
695), le VTT Object 693 volt ses flancs protgs

par des caissons de blindage additionnels.
'*1!
[ijig Ecmnyuig 03
bsbiilds BiiBS5EBije=eB
Les chenilles sont quipes d'inserts en caoutchouc destins la

fois rduire la pression au sol, limiter les dommages occasion
ns aux routes bitumes tout en favorisant la vitesse de pointe.
Ce chenill russe est dpourvu, contrairement ses prdcesseurs,

de tapes de tir permettant aux soldats d'ouvrir le feu depuis l'intrieur.
Il semble que leur absence soit lie la volont de renforcer la protection
Couple sept galets de roulement, la suspension fait appel des
en ne laissant aucun point faible dans la caisse, mais aussi surtout la
barres de torsion. Plac l'avant de manire dgager de l'espace
prsence de briques de blindage ractif supplmentaires et l'installation

d'un systme de dfense actif. En effet, lors de l'interception de missiles
par exemple, ils crent des effets de souffle qui peuvent blesser les
occupants si une des tapes tait ouverte au mme moment.
Les soldats entrent et sortent de l'engin via une rampe hydraulique, qui
parat relativement troite comparativement celle du Bradiey, quipe
d'une porte de secours, place l'arrire du compartiment de transport.
pour le compartiment abritant les soldats tout en renforant la pro

tection, le moteur est vraisemblablement un 6 cylindres turbo Diesel
qui dvelopperait la puissance de 800 chevaux (certaines sources

avancent toutefois le chiffre de 500 chevaux) transmise aux barbotins
placs l'avant. Pesant 25 tonnes, le Kurganets-25 atteindrait les

80 km/h sur route. Le rapport puissance/poids de 32 chevaux par
tonne laisse prsager une excellente mobilit, largement suprieure

celle de son concurrent direct, en production depuis 1981, VInfantry Fighting Vehicle
Une camra d'observation et de recul est fixe au-dessus.
(IPV) M2 Bradiey amricain, pesant 27,6 tonnes
et pourvu d'un 8 cylindres de 600 chevaux.

Le Kurganets-25 possde aussi une capacit
amphibie grce la prsence de deux hydrojets
l'arrire et d'un brise-lames l'avant. La vitesse
sur l'eau serait de 10 km/h.
La conduite d'un engin chenill reste un exer
cice complexe ; toutefois, les ingnieurs rus

ses ont considrablement simplifi celle du
Kurganets-25. Tenant compte des habitudes

de jeu de leur jeunesse, le poste de pilotage
a en effet t dot d'une console similaire
celle d'une Sony PlayStation. Les appren

tis conducteurs russes ne sont, dans ces
conditions, pas dpayss. Une innovation qui

facilite la prise en main de l'engin. Un systme
de climatisation serait galement install pour
amliorer le confort.
La visibilit sur l'extrieur tant limite, le
Kurganets-25 est muni de plusieurs camras,

destination de l'quipage et de l'infanterie
embarque, couvrant l'environnement immdiat

du vhicule sur 360. Certains de ces capteurs
vido sont placs l'extrieur pour offrir un
Sur les deux engins, l'entre et la sortie de l'infanterie se font par une porte situe l'arrire.
Notez les deux trappes au bas de la caisse qui correspondent aux sorties des tiydrojets.
large champ de vision, d'autres sont intgrs
T Le VCI est quip de la tourelle Epoch, ou Bumerang-BM (ByMepane-BM), arme
au blindage mme.
d'un canon de 30 mm,d'une mitrailleuse de 7,62 mm et de 4 missiles antichars.
Toutes les versions comprennent un systme

russe de navigation et de positionnement par
satellite indpendant GLONASS [Globainaa
Navigatsionnaa Spoutnikovaa Sistma).
OBhEKT 695(OBJECT 695)

Capable d'embarquer six hommes en armes,
en sus des trois membres d'quipage, la ver
sion VCI est donc dote de la tourelle Epoch
Remote Contm! Turret ou Bumerang-BM rota
tion lectrique, mise au point par la socit KBP
Instrument Design Bureau situe Tula, en Rus
sie. Tlopre depuis l'intrieur de la caisse
par le chef d'engin, ou le tireur en fonction des
besoins, elle compte un canon 2A42 Shipunov
de 30 mm tir rapide (aliment par 500 coups)
- galement mont sur le BMP-3 et l'hlicoptre

Mil Mi-28 -, une mitrailleuse coaxiale Pulemyot
Kalashnikova Tank (PKT) de 7,62 mm (2 000
coups en dotation) et quatre missiles antichars

charge creuse en tandem 9M133 Kornet EM
(code OTAN : AT-14 Spriggan) placs par paires
de chaque ct, capables d'atteindre une cible

une distance de 5 500 mtres.
Par ailleurs, cette tourelle est munie de
deux systmes lectro-optiques desti

ns l'acquisition d'objectifs et au guidage
des missiles et d'un mt mtorologique.
r' et La tourelle Epoch est munie, entre
autres, de deux systmes lectro-optiques
destins l'acquisition d'objectifs et au guidage
des missiles et d'un mt mtorologique.
Les deux engins ont des capacits amphibies.

Pour faciliter la navigation sur l'eau, ils sont
dots d'un brise-lames l'avant.
[Lsg gmmyyls qb
[3lE35m3@=eB
Des capteurs permettent l'quipage de savoir si leur vhicule est
pris pour cible par un laser de dsignation de cible. Les informations

sont alors transmises automatiquement un systme de dfense
tlmtrie laser. De plus, une dfense active Afganit (un Drozd-2

de nouvelle gnration est galement voqu), dite Hard Kill ,
est susceptible de contrer physiquement la menace (roquettes
ou missiles). L'Afganit mont sur VObject 695 est moins complet
passif dit Soft Kill , qui a pour rle de brouiller les signaux
ennemis grce des contre-mesures lectromagntiques. Un spot que celui install sur le T-15. Cette version simplifie com
LED (similaire au Shtora mont sur le Main Battle Tank T-90), prend 16 pods lanceurs KAZ associs quatre radars Doppler.
situ l'extrmit avant de la tourelle, pourrait galement jouer Capables de pivoter sur 180 sur les cts de la caisse, ils peuvent
le rle de brouilleur lectro-optique contre les armes antichars expdier un projectile susceptible d'intercepter le danger avant
guidage infrarouge de 2= gnration. Il est aussi efficace contre la
qu'il ne frappe.
OEbEKTS
Embarquant jusqu' huit soldats, en sus des
trois membres d'quipage, le VTT est pourvu

d'une tourelle tlopree plus petite abritant
une mitrailleuse Degtyarev Kord de 12,7 mm en
version 6P49 pour vhicule. La disposition de
la Kord sur son afft semble indiquer un angle

d'lvation lev afin de prendre partie des cibles
situes en hauteur (immeubles, collines), voire
des hlicoptres. Un lance-grenades automati
que AGS-17 pourrait aussi tre install si besoin.
L'engin conserve le systme Soft Kill , mais
n'est pas quip de l'Afganit. Au lieu de cela, un

projecteur infrarouge pivotant est mont sur le
toit de la tourelle. Il peut servir la fois comme
4 Le VTT Object 693 est quip d'une tourelle tlopree

plus petite abritant une mitraiiieuse iourde de 12,7 mm.
T Le VTT Object 693 peut embarquer 8 soidats

en armes (6 pour le VCI Object 695).
W!'
La silhouette des vhicules d'infanterie Kurganets-25

tranche radicalement avec celle des modles dvelopps
durant la guerre froide. L'accent n est plus seulement mis sur la

puissance de feu, mais aussi sur la protection des quipages.
et >1 La disposition de la mitrailleuse Kord de 12,7 mm

sur son afft semble indiquer un angle d'lvation lev
afin de prendre partie des cibles situes en hauteur

(immeubles, collines), voire des hlicoptres.
contre-mesure et comme lment de signalisation en
affichant des symboles chiffrs et cods vers 1 arrire.

De ce fait, il permet la communication avec 1 infanterie ou
d'autres vhicules sans faire appel au rseau radio, par
dfinition dtectable. Ce systme ultramoderne est alors
comparable au procd de communication par fanions.

Certaines sources laissent entendre que ce projecteur
infrarouge serait coupl un dispositif avertissant I qui

page si son engin venait tre pris dans un faisceau laser.
En outre, il fonctionnerait comme un systme d identifi
cation ami-ennemi oprant de jour comme de nuit.
UNE FAMILil.K EtLAK'P-.l ' " -
Prvu pour entrer en service en 2016, du moins pour les

versions VCI et VTT, et comme la plupart des chssis
modernes de sa catgorie, le Kurganets-25 est, sem-
ble-t-il, appel devenir la plate-forme modulaire d'une

grande gamme de blinds, comprenant un automoteur
dot d'une pice de 120 mm, des engins de comman

dement, des ambulances, des matriels du gnie...
Des chars antiariens sont galement programms,
avec une machine quipe d'un tube de 57 mm (sous
toutes rserves, car un vhicule de cette catgorie arm
seulement d'un canon parat anachronique en 2016)
ou des plates-formes destines accueillir des syst

mes de missiles 9K35 Strela-10 (code OTAN : SA-13
Gopher), 9K331 Tor Ml (SA-15 Gauntlet) ou encore le

9K22 Tunguska (SA-1 9 Grison) aussi quip de pices
2A38M de 30 mm.
^ l
^F
Wehrmacht\%^^, E-25
WEHRUACHT
1946 E-
Profils couleurs M. Rlipiuk / Trucks & Tanks Magazine, 2016
UN SAUT TECHNOLOGIQUE INSUFFISANT

partir de 1943, les usines d'armement allemandes tournent plein rgime sans parvenir
pour autant compenser les lourdes pertes subies par la Wehrmacht lors des combats mens
sur VOstfront. Dans l'esprit des industriels et du Fhrer, s'il veut rsister ses adversaires, le
///. Reich se doit de remporter la bataille de l'innovation en produisant des matriels si suprieurs
qu'ils n'auront pas de rivaux sur le terrain et que la balance penchera de nouveau en sa faveur.
La quantit tant dfinitivement l'avantage des tats-Unis et de l'Union sovitique, il ne reste,

aux yeux des responsables allemands, qu' se focaliser sur la qualit tout en standardisant au
maximum les composants. Dans le cadre du programme Entwicklungstypen (types standards) ou
Einheitsfahrzeuge ou encore Einheitsfahrgeste/le (chssis standards), le E-25 a donc pour mission
de remplacer les chasseurs de chars sur chssis de Panzer IV.
Par Dominique Renaud
Le programme de la srie des E n'est pas

la premire tude visant standardiser la pro
duction de blinds tout en adaptant les plates-
///sa bote de vitesses SSG 77 tout comme sa
qui assemblent des Sturmgeschtze III, la

fabrication de plates-formes 'Einhettsfahrgestelle lll/IV. Il s'agit ni plus ni moins que de
lancer en grande srie le Ieichte Panzerjager ////
transmission. Afin de rduire la pression au sol
iV ds novembre 1944. Hitler entre alors en
et favoriser la mobilit sur terrain meuble, des
formes aux conditions de combat rencontres
chenilles larges de 54 cm sont dessines. La

suspension comporte six galets de roulement
scne en demandant ce que tous les canons

automoteurs arms d'une pice de 7,5cm lon
comme le Maybach HL 120 TRM de 300

chevaux et son systme de refroidissement
du Panzer iV. En outre, il emprunte au Panzer
PREMIER PROJET
gue de 70 calibres prennent la dsignation de

Panzer IVlang. Dans ces conditions, le nouvel
rouleaux de retour. Un rservoir auxiliaire de engin est rfrenc PanzerIVlang (E), le g
obus des canons sovitiques de 76,2 mm, il 300 litres, plac dans le compartiment arrire, indiquant le chssis Einheitsfahrgestell. En
est dcid de reprendre la casemate profile assure une grande autonomie. Un Pak 42 de septembre 1944, la firme Deutsche Edelstahl
normalement destine au futur Jagdpanzer 7,5cm constitue l'armement principal.
livre un unique chssis de Ieichte Panzerjager
sur VOstfront (front de l'Est). Ainsi, en sep
tembre 1943, un projet de nouveau chasseur

de chars est mis en place. Afin de rsister aux
iStahlrollen) de 66 cm de diamtre et trois
IV, qui doit rutiliser le chssis du Panzer IV.
En mars 1944, la firme Altmarkische
Le 5 janvier 1944, le programme est confirm
Kettenwerk GmbH (Alkett) reoit un contrat

de la part du Wa Prf 6 pour la fourniture de
lll/IV, mais le programme est dfinitivement

stopp une fois le choix fait de conserver
seulement trois plates-formes chenilles
trois chssis de test. la fin du mois de mai, le

programme connat une avance significative,
et Tiger II. Par ailleurs, le programme des
par le Reichsministerium fur Bewaffnung und
Munition (ministre du Reich pour l'Armement

et les Munitions), et le cahier des charges
prcise que le ieichte Panzerjager Ui/iV doit
puisque Alkett et Muhlenbau-Industrie AG

recycler des composants dj existants. (MIAG) ont ordre de convertir leurs chanes.
l'horizon 1945 : Panzer 38(t), Panther
Entwicklungstypen doit au final remplacer

les anciennes productions.
Panzer IV lang (E)

vue d'artiste
Note : le projet du Panzer IV lang (E) reprend

la casemate du futur Jagdpanzer IV. Il
est noter que cette tude de chasseur
de chars, destin oprer sur l'Osffronf

(front de l'Est), est aussi dsigne Ieichte
Panzerjager lll/IV et se rapproche donc
d'une des appellations utilises pour le
Jagdpanzer IV, savoir Ieichte Panzerjager IV

(U48) ou encore Ieichte Panzerjager 39.
Des similitudes qui ne facilitent pas la
comprhension des archives allemandes !
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^ 1 ) ÎK.
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Panzer IV Lahg(E)
Hubert Cance / Trucks 8, Tanks Magazine 2016
Wehrmacht 1946, E-25

I
II
>
I im ! 1 1 n iiwi i I inii II
I I I I iM 1 1 I II
A Panzer IV/70 (V). Cet engin, produit par Vomag, entre en service au sein
de l'Arme allemande raison de 930 exemplaires. Il est arm d'un canon
Pak 42 de 70 calibres. Avec une vitesse Initiale de 925 m/s, son obus de type
Panzergranate 39/42 {PzGr. 39/42) perce 111 mm d'acier 1 000 m sous une
Incidence de 30 et 89 mm 2 000 m. Et avec ses 1 120 m/s, sa Panzergranate 40
noyau en tungstne est encore plus performante en venant bout de 106 mm
2 000 m. Cette pice, toujours efficace en 1945 face aux chars moyens allis
(T34/85 et Mdium Tank M4 Sherman), aurait d tre Installe sur le E-25. NAC
LE E-25
En 1944, la firme Argus Motoren Gesellschaft m.b.H de Karisruhe
est donc en charge du dveloppement d'un chssis chenill de
la classe des 25-30 tonnes qui doit rentrer dans le projet des
Entwicklungstypen ou sris E . Cette entreprise ne pos
sde pas une grande exprience dans le domaine des blinds
puisqu'elle produit des moteurs d'avion, et son seul lien avec
le monde terrestre se rsume la fabrication des freins de
direction pour le Panzer IV Ausf. fTiger I. Toutefois, le cahier

des charges encadre strictement les travaux, et le responsable
du projet, le Doktor der Ingenieurwissenschaften Hermann Klaue,
a toutes les comptences pour mener bien les tudes.
ARCHITECTURE STANDARDISEE
Afin de simplifier l'assemblage, l'organisation interne du E-25
est profondment revue par rapport aux modles antrieurs.
Ainsi, la bote de vitesses hydrostatique et la transmission
dveloppe par Voith sont places derrire, au plus prs du
bloc propulseur, de manire dgager un maximum d'espace
l'avant de la caisse. Cette Implantation reprend d'ailleurs
celle du E-10. Pour acclrer le dveloppement et confor
mment la volont de standardisation, des lments de
ce dernier sont intgrs au processus de mise au point.
La suspension barres de torsion, utilise sur les engins les
plus rcents, comme le Panzer l/Panther, est abandonne au
profit de ressorts coupls des amortisseurs hydrauliques.
Ceux-ci sont boulonns l'extrieur de la caisse, ce qui per
met de les remplacer rapidement, contrairement au systme
du Panther ; revers de la mdaille, cette disposition les rend

aussi plus vulnrables. Dpourvu de rouleaux porteurs, le train
de roulement se compose de cinq grands galets imbriqus
4 Doktor der Ingenieurwissenschaften Hermann Klaue (30 aot 1912
- T' novembre 2001). Titulaire d'un doctorat en ingnierie et dpositaire

de plus de 800 brevets au cours de sa vie professionnelle, l'homme est
en charge du projet E-25. Si, l'vidence, il possde des comptences
certaines dans le domaine automobile, son travail dans celui des vhicules
militaires est mal connu, et le rsultat de ses recherches sur le E-25 n'a
pu faire l'objet d'aucune tude aprs-guerre, car les chssis prtendument

assembls ont disparu sans pouvoir tre examins. Droits rservs
^-11
il Ik
A Ce Panzer IV/70(V) de
la 1. SS-Panzer-Division
Lelbstandarte SS Adolf
Hitler est l'un des acteurs
principaux de l'embuscade
tendue lors de la bataille des
Ardennes, le 18 dcembre
1944, la Task Force
Mayes dans le secteur

de Poteau. Pourvu du mme
armement, le chasseur de
chars E-25 aurait sans doute
affich un potentiel identique.

Par rapport l'engin qu'il
doit remplacer, il aurait
toutefois bnfici d'une
mobilit bien meilleure grce

des chenilles larges et un
moteur de 600 chevaux,
us Nara
de 1 mtre de diamtre destins rpartir de manire optimale

le poids. Pour assurer une bonne mobilit sur terrain meuble, la
garde au sol est de 51 cm, et les chenilles mesurent 70 cm de
large. Selon certaines sources, celles du Panther auraient pu tre
utilises, mais d'autres penchent pour les modles de transport
monts sur le Panzer VI Ausf. B Tiger II.
QUEL MOTEUR?
pour un homme. Sa prsence n'est pas totalement confirme,
et il se pourrait qu'une confusion ait eu lieu avec les projets de

canons automoteurs dessins par Porsche, qui intgrent rguli
rement ce type de tourelle. Quoi qu'il en soit, le volume dispo
nible carte thoriquement les armes comme la MG-1 51/20
la culasse trop importante et laisse supposer que le E-25

aurait t quip d'un 3cm Maschinenkanone 108 (MK 108)
armant le chasseur Fw 190 et conu par Rheinmetall-Borsig.
Aliment par bandes, le MK 108 aurait eu un rle la fois anti
arien et de dfense rapproche. Si l'engagement de cible ter

La plate-forme du chasseur de chars E-25 aurait d galement servir
de base des engins de reconnaissance dont les missions demandent
une vitesse leve . Dans ces conditions, le rapport puissance/poids
est considr comme important. Sur le papier, le chssis parat tre des
plus performants, mais sans un moteur adquat, l'engin ne pourra pas
restre reste plausible, prendre partie un avion volant basse

altitude parat extrmement difficile compte tenu du champ de
vision trs rduit de l'occupant de la tourelle entirement ferme.
rpondre au cahier des charges. Dans un premier temps, un 12 cylindres

en V Maybach HL 100 dveloppant 400 chevaux 2 200 tours par
minute (certaines sources avancent le rgime de 4 000-4 500 tr/min)
est envisag. Toutefois, lors de la production en srie, un 12 cylindres

en V Maybach HL 101, dot d'une injection directe, de 550 chevaux
3 800 tr/min, aurait d tre install transversalement dans le com
partiment arrire, selon une dcision prise en mars 1945. Les tudes
sur le HL 101 ont dbut en juillet 1944, avec une mise au point tho
riquement finalise au dbut de l'anne 1945. D'autres motorisations
sont nanmoins envisages, comme un Argus 12LD330H, refroidi par

air et dot d'une injection directe et affichant 600 chevaux. Suite aux
retards pris dans le dveloppement de ces mcaniques, il semble que
les trois prototypes prvus aient t quips d'un 12 cylindres en V
Maybach HL 230 P30 de 600 chevaux 2 500 tr/min, dj utilis par
le Panzer V Panther et autres Tiger.
ARMEMENT
Si les trois dmonstrateurs programms doivent tre dots du
7,5cm Pak 39 de 48 calibres, la version de srie doit intgrer le
7,5cm Pak 42 de 70 calibres dj install sur le chasseur de chars
Panzer IV/70(V}. Les sources ont du mal s'accorder sur ce sujet,
mais il semble que, terme, cette arme aurait pu tre remplace par
une pice de 10,5cm, comme (sous rserves) un KwK 45 L/52 ou
un KwK 46 L/68 haute vitesse initiale.
L'armement secondaire est sujet caution, puisque les croquis prsentent

le E-25 pourvu d'une petite tourelle qui parat difficilement habitable
AR
Armement principal
Armement secondaire
^ l
F
WWehrmacht 1946, E-25
Le Panzer IV/70(V) doit censment

tre remplac par le projet du E-25.
Pour pouvoir s'opposer la dernire
gnration d'engins allis, ce dernier
doit effectuer un saut technologique
consquent. Pourtant, force est
de constater qu'il ne progresse
rellement, par rapport au
Panzer IV/70(V), que dans le
domaine de la mobilit. En effet, la
puissance de feu reste identique,
avec le 7,5cm de 70 calibres ;
pire, la protection rgresse dans
la partie frontale. L'engin aurait eu
fort faire si la guerre avait d se
prolonger, car les Allis auraient
align des machines bien plus
performantes, comme le char moyen
T-44 sovitique ou encore le Cruiser
Tank Centurion Mark I(A41*)
britannique, ce dernier affichant une
tourelle paisse de 152 mm ! BTM
En apart, il semble que les quatre membres d'quipage aient

la possibilit de servir le MK 108, peut-tre grce un systme
de tlcommande. Par ailleurs, le problme de l'vacuation des

gaz conscutifs aux tirs dans un espace si troit parat pour le
moins insurmontable. De manire plus plausible, l'adaptation d'une
mitrailleuse MG-42 de 7,92 mm aurait t une solution technique
ment plus raliste.
E-25 VERSUSPANZERmom
Le E-25 doit donc remplacer le chasseur de chars Panzer IV/70(V).
Bien plus moderne, le premier n'affiche toutefois pas une suprio

rit insolente sur son frre an. Au chapitre des points forts,
ce nouveau chasseur de chars fait valoir sa suspension et son train

de roulement bien adapts aux conditions climatiques rencontres
sur le front de l'Est, Avec un poids tournant aux alentours des 25
tonnes, des chenilles larges de 70 cm et une garde au sol de 51 cm,

il se serait affranchi des terrains boueux ou recouverts de neige. Par
ailleurs, son rapport puissance/poids de 22 chevaux par tonne en
aurait fait un engin rapide et mobile, capable de quitter rapidement le
champ de bataille ou de rejoindre (70 km/h en pointe en thorie) un
point chaud demandant son intervention. Nanmoins, l'architec

ture mme du E-25 aurait pos un problme lors du franchissement
des obstacles. En effet, le porte--faux trs prononc du canon de
7,5cm aurait impos au pilote un luxe de prcautions pour ne pas
planter sa machine. Les volutions en milieux urbain et forestier
auraient t galement trs dlicates. En outre, bien que faisant appel
au principe des blindages inclins, sa protection est infrieure celle
du Panzer IV/70(V), car la partie frontale de la casemate se limite
50 mm, contre 80 mm pour ce dernier. Les flancs sont aussi moins
pais, avec 30 mm contre 40 mm. Par ailleurs, le E-25 s'avre moins

discret, avec une hauteur de 2 m contre 1,85 m pour le Panzer IV/70(V).
En dfinitive, le vieux modle n'est pas totalement dpass et.
Panzer IV/70(V)
SS-Panzerjger-Abteilung 1
1. SS-Panzer-Division Leibstandarte SS Adolf Hitler
Arme allemande
Secteur de Poteau, Ardennes, Belgique, dcembre 1944
Note : le projet du E-25 adopte peu ou prou un profil

similaire celui du Panzer IV/70(V), savoir une silhouette
ramasse destine favoriser les embuscades. Toutefois, il
prsente une hauteur plus importante qui aurait compliqu

son camouflage tout en le rendant moins discret. Le
E-25 est incontestablement plus moderne (suspension,
motorisation...) que le Panzer IV770(V), mais le foss
technologique entre les deux n'est pas si important
(armement identique, mme principe des plaques de
blindage inclin). Le nouveau modle est toutefois plus
adapt une production de masse (Indispensable pour
lutter contre le potentiel Industriel alli), et II aurait t
plus facile rparer, amliorant ainsi sa disponibilit
et donc le nombre de machines prsentes en unit.
E-25
Vue d'artiste
s'il est bien moins mobile, il offre de bien meilleures
chances de survie son quipage sous le feu ennemi.

Bien que le E-25 soit conu pour une production
de masse et une maintenance aise, il ne parat
pas raliser un saut technologique suffisant pour
prendre l'ascendant sur les engins allis en service
en 1945-46, et sa protection est cette date tota
lement obsolte.
EPILOGUE
En janvier 1945, la Entwicklungskommission valide
la continuation des travaux pour un vhicule de la
classe des 25 tonnes, et un programme de construc
tion est accept. La fin de la guerre met toutefois un
terme ce dernier. Selon les informations fournies
par YOberbaurat Heinrich Ernst Kniepkamp, en charge
du projet des Entwicklungstypen, trois chssis tests

auraient t assembls par l'usine Alkett situe
Berlin-Spandau ; toutefois, aucune photo ou rapports
ne viennent attester de leur existence. Plusieurs hypo
thses sont alors avances, comme leur destruction
ou leur capture par l'Arme rouge.
Le Panzer IV/70(V) affiche une silhouette assez
basse (1,86 mtre de hauteur). cause de sa

petite tourelle abritant une arme antiarienne, le
E-25 aurait perdu en discrtion. En contrepartie,
son quipage aurait pu se dfendre face aux
chasseurs bombardiers allis omniprsents la
fin de la guerre. Toutefois, l'utilisation d'un canon
de 3cm dans un espace aussi triqu aurait
pos de nombreux problmes pratiques, btm
I BIBLIOGRAPHIE
BIBLI
i Jentz (T.), Paper Panzers Panzerkampfwagen, SturmgeschQtz and
Jagdpanzer, Panzer Tracts No.20-1, 2001
I Hahn (F.), Waffen und Geheimwaffen des Deutschen Heeres 1933-1945,
Nebel Verlag GmbH, 1992
I Spielberger (W.), Spcial Panzer Variants: Development - Production
- Oprations, Schiffer Publishing Ltd, 2007
i!l 1^
^F
WEHRMACHT\^f^^, E-25
E-25
vue d'artiste
Note : Mme s'il est difficile de savoir de quel engin

se sont inspirs les Ingnieurs allemands des firmes
Hanomag (Hannoversche Masctiinenbau AG)et
Henschel & Son, lesquels ont conu aprs-guerre

le Kanonenjagdpanzer(aussi dsign Jagdpanzer
Kanone 90 mm), le lien de parent est vident entre
le ctiasseur de chars E-25 et le modle dploy par
la Bundeswehr {Force de dfense fdrale).
BnMn:
SSMBW*
aanAnilAn
DAnfAn/DiD
nyy/
isg
(tl)
Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2016
E-25
.',4
Armored Cars AEC
RMOVRED A Ffi
'ARSAtilj
LES CHARS SUR ROUES
Par Hugues Wenkin
*'-
La caisse de \'Armoured
Car AEC Mark III(Mk. III)

diffre de celle de la
version initiale, le MK. I, par

l'adoption d'un avant inclin
facilitant le francfiissement
des coupures francfies.
t-
t' '
-'
Une voiture de reconnaissance voque dans l'inconscient collectif des

notions de lgret, de nervosit et de souplesse. Pourtant, les Britanniques
vont faire usage d'un vhicule l'oppos de ces qualits au sein de leurs
rgiments de cavalerie : l'AEC Armoured Car est lourd, encombrant,
puissamment arm et dot d'un moteur Diesel. Ces spcificits ne
Sauf menlion contraire, toutes
ptiotos arctiives Caratrtre
l'empcheront pas de rendre d'excellents services aux Recce Troops.
La firme anglaise est alors plus connue pour ses autobus dou
UN BESOIN NON ANTICIPE
ble tage que pour ses productions de guerre. Nanmoins, elle

fabrique dj, pour le War Ministry, un excellent tracteur d'artil
Au dbut de la campagne d'Afrique du Nord en 1940, les units de

reconnaissance britanniques sont quipes d'automitrailleuses Morris
et de Rolls-Royce datant du conflit prcdent. Elles participent aux
premires phases des combats contre les Italiens. Vieillissantes et mal
adaptes la guerre moderne, il est prvu qu'elles soient remplaces
par l'auto-blinde Daimier en cours de dveloppement, dote seulement
d'un canon antichar Ordnance QF2-Pounder(AO mm). Les Armoured
Car Rgiments souhaitent toutefois des vhicules plus puissamment

arms. Dans ces conditions, l'Associated Equipement Company Ltd
(AEC) de Southall propose une solution pour combler ce manque.
lerie moyen. Son directeur dcide de construire une maquette en

bois en partant du chssis de son camion et en l'armant d'une
pice de 2-Pounder. Pour attirer l'attention sur son ide, il s'invite
une dmonstration de vhicules militaires lors d'une parade des

Horse Guard tenue Londres au dbut de 1941. Winston Churchill
est prsent lors de cette rencontre et est intress par le concept.

Le Premier ministre britannique est entreprenant et ne tergiverse
jamais lorsqu'il est face une initiative qui lui semble adquate.
Si bien que, au mois de juin de la mme anne, une commande de
120 exemplaires est passe.
Le Mark /, premire
version de \'Armoured Car
AEC, est quip d'une

tourelle Identique celle
du char VIckers Infantry
Tank Mk. III Valentine.
Celle-ci est arme

d'un canon Ordnance
QF 2-Pounder(40 mm),
dont le projectile est
capable de percer 54 mm
de blindage 457 mtres
sous une Incidence de
60. L'engin sur la photo

vient d'arriver en Afrique
du Nord et n'a pas encore
t dot des quipements
spcifiques pour voluer
en milieu dsertique. IWM
A Une unit quipe

'Armoured Cars AEC
avance prudemment en
direction de l'ennemi. La
progression se fait en
perroquet : la premire
automitrailleuse prend
position et couvre de
son canon le bond de la
suivante, qui s'arrtera au
prochain obstacle. Coll. Janco
V Armored Cars AEC
DEVELOPPEMENT
AEC monte alors sur son camion 4x4 une caisse blinde.
Cependant, elle ne fabrique plus un bus, mais un vhicule

de reconnaissance et doit donc faire preuve d'ingniosit
pour obtenir un rsultat final satisfaisant, notamment en
matire d'encombrement. La chane cintique doit tre
revue. Le moteur, identique celui utilis pour le Valentine

Mark //, est dplac vers l'arrire pour respecter une orga
nisation conventionnelle. Pour rduire un tant soit peu la
silhouette, le tout est lgrement inclin vers l'arrire,

facilitant par l mme l'installation du cardan et de l'arbre
de transmission pour les connecter un bloc de transfert
deux niveaux situ au centre de l'habitacle. La bote de
vitesses est quatre rapports. La puissance est ensuite

transmise aux quatre roues motrices via des diffrentiels
prsents sur les axes avant et arrire. Lors d'une conduite
normale sur route, seule la partie avant est motorise.

La direction agit au travers de joints universels Bendix
homocintiques type tracta et d'un systme vis
et crous. L'embrayage est mono-disque et fonctionne

par friction sec.
La suspension est assure par des ressorts semi-elliptiques.

Les roues chaussent des pneus de type Run fit qui per
mettent au vhicule de couvrir une certaine distance aprs
avoir t endommags par des projectiles de petit calibre

ou par des clats d'obus. Vu la masse imposante de l'en
gin, le freinage se fait sur les quatre roues. Les freins sont
pneumatiques et puisent l'air ncessaire leur fonctionne
ment dans un rservoir rempli par un compresseur entran
par le moteur, le tout formant un ensemble trs fiable.
L'ABC Armoured Car \spose de bonnes performances en
tout-terrain et ne s'embourbe pas facilement.
V.
La protection est constitue de plaques rivetes d'une

paisseur variant de 6,35 30 mm. Le tout est profil
pour offrir une protection optimale. Seul le centre est
relativement large pour permettre l'installation d'une
tourelle spacieuse.
DIFFICILE CONDUITE
Le chauffeur est install l'avant, au centre du vhi
'WPm
cule. La conduite n'est pas aise, tant le vhicule est

encombrant. En outre, une certaine force physique est
ncessaire pour le manier, notamment au niveau de l'em
brayage et du changement de vitesse. Le volant est dis
pos horizontalement, et la direction n'est pas assiste.
Les garde-boue, larges et combls en leur milieu par de
grands compartiments amnags, compliquent encore
la tche du pilote. Par ailleurs, au combat, ce dernier ne
dispose que de deux piscopes pour apprhender l'ex
trieur. En marche normale, il peut surlever son sige
pour pouvoir passer la tte par son coutille. En hiver,
par temps froid, la mise en marche du moteur ncessite
l'assistance d'une cartouche d'ther contenue dans une
enveloppe mtallique. Elle est place dans un orifice situ

l'arrire du compartiment de combat. C'est le chef de
bord qui se charge de l'insrer et de procder l'injection
au moyen d'un levier solidaire du support. L'opration
se fait en mme temps que le chauffeur enclenche son
dmarreur. Cet apport nergtique suffit gnralement
faire prendre le lourd Diesel.
Contrairement aux Humber et aux Dalmler, l'AEC ne
dispose pas de poste de conduite arrire, ce qui peut

provoquer bien des dsagrments en cas de mauvaise
rencontre lors d'une mission de reconnaissance, d'autant
que l'encombrement du vhicule rend un demi-tour sur
r, k & A L'exemplaire de prsrie

de l'AEC Mark III est valu avant
d'entrer en production. Le tube
Ordnance QF (75 mm) n'est pas
encore quip de son anneau de
contrepoids. La caisse prsente
place compliqu raliser.
LES MODELES
un profil judicieusement inclin ;

nanmoins, une partie est encore
assemble par rivetage. Ce

procd est facile mettre en
uvre, mais il s'avre peu efficace
dcroctier, se transformant
alors en projectiles mortels. Il sera
vertical variant de -15 -f15. Le pointage se fait
impacts, et les rivets ont tendance

abandonn ds que les constructeurs
britanniques matriseront les
-'
M_iiii.;.i,j.
de char Valentine monte sur roulement billes. Elle est
quipe du canon de 2-Pounder et d'une mitrailleuse

coaxiale de 7,92 mm. Les deux armes sont solidai
res d'un mme arceau et disposent d'un dbattement
en termes de rsistance aux
-*U--
Le Mk. /, version d'origine de l'engin, reoit une tourelle
l'aide des paules du tireur. Le chef de blind est
subtilits de la soudure des
situ droite et le canonnier gauche. L'AEC Mark I
plaques de blindage l'arc.
est aussi dot d'un lance-grenades fumignes et d'un

fusil-mitrailleur Bren .303 pour la dfense antiarienne.
-v-L.
Le moteur est un AEC Diesel 6 cylindres de 7,58 litres

dveloppant 105 chevaux. Cette mouture est construite
119 exemplaires.
Le Mk. H reoit une tourelle angulaire pans souds

prvue pour le Cruiser Tank Mk. Vlll. Elle est dote du
canon antichar de 6-Pounder (57 mm), de 45 ou de 52
calibres selon la priode de construction. Un membre

d'quipage supplmentaire est ncessaire pour manier
le systme d'armes. Les trois occupants du poste de
combat disposent d'un plateau tournant et de deux

coutilles. La rotation est assiste lectriquement, ali
mente par une batterie et un gnrateur, mais peut
tre effectue manuellement. Le pointage en lvation
se fait toujours l'aide d'une paulire, sorte de fer
cheval rembourr et fix l'afft dans lequel le pointeur
f'X'i
Z.
^. v ^ .
"
' ' 7*
passe l'paule en coinant la branche Infrieure sous

l'aisselle. Le rglage se fait par un mouvement du torse,
le tout tant ensuite bloqu pour le tir proprement dit.
^1^
r Armored Cars AEC

L'installation de ce nouveau poste de combat ne requiert pas beau
coup de modifications. L'avant de la caisse est cependant amlior.
Il reoit un profil formant une lame horizontale qui remplace la plaque
verticale. Le but est d'optimiser la protection balistique et de faciliter
le franchissement d'obstacles. L'alourdissement de la cellule ncessite
le renforcement de la motorisation. C'est un Diesel de la marque du

constructeur, de type Al 97 avec une cylindre de 9,6 litres dve
loppant 158 chevaux, qui est choisi. 300 exemplaires sortiront des
chanes de production.
Le Mk. /// reoit le tube Quick-Rring de 75 mm install dans la mme tou
Dans les rgiments de reconnaissance britanniques de 1944, il est

prvu l'utilisation d'AEC dans le peloton lourd (Heavy Troops) de cha
cun des quatre escadrons, soit un total de huit voitures par rgiment.
Elles feront toute la campagne d'Europe de l'Ouest. Outre la British
Army, l'Arme belge d'aprs-guerre a compt 70 de ces engins dans
ses rangs jusqu'en 1950. Ils servent entraner les quipages des
rgiments de cavalerie en cours de reconstitution. En 1944, un certain
nombre d'AEC sont livrs aux partisans yougoslaves. Les tourelles de
ces engins se sont retrouves au Liban dans les annes 1970, montes
sur des T17E1 Staghound d'origine amricaine.
relle. Jusqu'en 1942, le War Office considre qu'une pice de 57 mm

est suffisante. Cependant, l'exprience au Proche-Orient a rvl que
les blinds n'ont pas affront souvent les Panzer et que la majorit des
objectifs se sont avrs tre des canons antichars, de l'infanterie et des
cibles molles . Ce type d'objectifs requiert des projectiles explosifs.
La pice amricaine de 75 mm,qui quipe alors les Mdium Tanks M3
Lee et M4 Sherman, apparat ds lors tre le meilleur compromis pour
sa polyvalence, et les quipages rclament un matriel quivalent. Ils
sont entendus de Londres. Le 3 janvier 1943, l'tat-major initie des
travaux de dveloppement pour une arme de ce type qui utilise les
mmes munitions que le Sherman tout en partageant un grand nom
bre d'lments mcaniques avec le 57 mm. Une nouvelle commande
de 200 Armoured Cars AEC quips de la pice de 75 mm est alors
passe. Le berceau tant similaire, l'adaptation du nouveau tube se fait
sans difficult. Le seul changement notable concerne l'amnagement
des rteliers, qui ne peuvent plus contenir que 44 coups. Dans les ver
sions Mk. a et ///, le chargeur occupe la place de droite dans la tourelle.
Le chef de char est gauche, derrire son tireur.
VIE OPERATIONNELLE
Les Armoured Cars AEC connaissent leur baptme du feu lors de l'entre
des troupes britanniques Alep et de l'opration visant occuper la Syrie.
MarkI
Aprs-guerre, l'Arme belge fera une large utilisation de {'Armoured Car ABC.
ici, un Mark II quip d'une pice Ordnance QF 6-Pounder(57 mm). Coll. Janco
Mark m
MarkH
Type
Exemplaires produits
Constructeur
quipage
Poids en charge
Dimensions
(longueur x largeur x hauteur)

Empattement
MGTORISATIOni & MOBILTE
Moteur
AEC A19b,6 cylindres
Puissance
Refroidissement
AEC Al97, 6 cylindres
AEC A197,6 cylindres
158 cv
158 cv
eau
._llK'e?" J
66 km/h
Vitesse max.
402 km i: .
Autonomie sur route
66 km/h
. PHi
172,61
Rservoir
32 cm
Garde au sol
172,61
1 32 cm
blindage & ARMEMENT
Blindage
(frontal x latral x arrire)
Canon
Mitrailleuse
En tourelle (AA)
30 X16 X16 mm
flf 2-/'(f/'(40 mm), 58 coups
j 30 X 16 X16 mm
f ff-WrlS? mm),60 coups
30 X 16 X 16 mm
1 coax. Besa 7,92 mm,2 925 cartouches 1 eoax. Besa 7,92 mm,2 926 cartouches! 1
Bren .303, 600 cartouches
^rsn .303, 600 cartouches
75 mm,44 coups
7,92 nfirhi t
i Bren .303, 600 cartouches
tflio a
11
iti i
im
(S
o 0 ooj
1^
Hubert Cance I Trucks & Tanks Magazine 2016
1/48'
Armoured Car kZ Mark I
Armored Cars AEC
rzzz
00
Armoured Car AEC Mark II
IW
ne?"
il
1/48^j
M
Armoured Car AEC Mark III
Armored Cars AEC
Deux projets existent sur base d'AEC Armoured Car:

Par Laurent Tirone
un engin antiarien conu sur le chssis d'un Mk. H

arm de deux canons automatiques de 20 mm ins
talls dans une tourelle similaire celle des Crusader
AA, mais qui ne connatra pas de suite du fait de la

supriorit de l'aviation allie ; et une version lance-flammes, l'AEC
Armored Car Basilisk Flamethrower.
VERS LE BkS\l\SK FLAMETHROWER

Le choix se porte alors sur la version Mk.//qui est modifie pour accepter
l'installation de rservoirs totalisant 363 litres de liquide incendiaire( pro
jetables par un systme d'air comprim) ainsi qu'une trange petite
tourelle monoplace arme du lance-flammes et d'une mitrailleuse Besa.
Trois hommes prennent place bord : le chef d'engin, qui a aussi pour
charge d'actionner le projecteur, un pilote, ainsi qu'un obser
va
vateur. Lors de tests conduits au Mechanisation Exprimenta!
S Establishment d'Aldershot, la porte est value grosso modo

aa
110 mtres. Toutefois, cette estimation est optimiste, car la
majeure partie des documents disponibles indiquent que celle-ci

ne dpassait pas 65 mtres...
LE ROI DES SERPENTS

L'AEC Armored Car Flamethrower rpond au doux nom de
Basilisk , en rfrence au roi des serpents qui avait le pouvoir
de changer en pierre le malheureux qui croiserait son regard.

Cette rfrence la mythologie va comme un gant cette
machine capable de transformer sa cible en un tas de cendres...

Le Basilisk n'est toutefois pas parfait. Si sa vitesse sur route
et sa capacit d'emport sont respectables, il cumule des dfauts

qui se montrent rdhibitoires aux yeux des autorits militaires
anglaises. Avec sa volumineuse casemate, il manque cruellement
de discrtion, sans compter avec son centre de gravit trop
haut qui grve ses capacits de franchissement en tout-terrain.
La moindre tranche bloque ainsi toute tentative de progression.
En outre, Londres n'affiche pas un grand enthousiasme l'ide
d'intgrer des vhicules lance-flammes au sein de ses Armoured

Car Rgiments. Cette variante est alors considre comme bon
de guerre , mais son champ oprationnel tactique est trop
restreint pour qu'elle soit efficacement dploye en appui des
fantassins. Et c'est ainsi que le roi des serpents rejoindra
d'autres projets avorts.
r et
AEC Armored Car Flamethrower Basilisk photographi
lors de sa campagne d'essais. Cet engin ne dpasse pas le stade

du prototype, malgr des performances dynamiques flatteuses
sur route. L'engin est surnomm Basilic , animai fabuleux
reprsent, au Moyen ge, avec la tte, le cou et la poitrine du coq,

le corps du serpent et huit pattes. Pour la petite histoire , il est
le Roi des Serpents dans les aventures d'Harry Potter. BTM
AEC Armored Car Flamethrower Basilisk

Grande-Bretagne, 1944
juii
Profils couleurs "i. M Pilipiuk /

Trucks & Tanks Magazine, 2016
lSk
in!:
"T \
AEC Armored Car Flamethrower Basilisk
HNHLV5E
PERHTIUKKELLE
i
i
Les Tiger I du 2. Zug de la
3, Kompanie de la schwere PanzerAbleilung 506 Koursk durant l't 1943.
Le front tant bonne distance, les
armes sont protges par des manchons.
Grce leur allonge suprieure celle
des pices sovitiques, les canons de
8,8cm vont faire des ravages dans les
rangs des divisions blindes russes. Au

second plan, droite, est positionn
un Sd.Kfz 251/1 mit Wurfrahmen,
un seml-chenlll lance-roquettes.
Sauf mention contraire, toutes
photos archives Caraktre
LETIGER, UN CHAR INDISPENSABLE?

Wunderwaffe (arme miracle) pour les uns, gaspillage de ressources
pour les autres, le char lourd Panzer VI Tiger suscite des avis aussi
divergents que tranchs. Il est vrai que ses succs tactiques sont
spectaculaires... tout comme nombre de ses engagements rats pour
des causes aussi diverses que varies ! Ses supporters louent
son puissant canon de 8,8cm et son pais blindage, tandis que ses
dtracteurs mettent en avant ses besoins logistiques dmesurs et sa
^ Il
ANALYSE OPRATIONNELLE DU PANIER VITIGER ^
^ IF
u PHNZER YX
TIGER
::
Profils couleurs M. FilipiukITnjcks & Tanks Magazine. 2016
fiabilit alatoire. Certains n'hsitent pas affirmer que la Wehrmacht aurait employ
avec plus d'efficacit un plus grand nombre de Panzer IV, assembls en lieu et place
des 1 350 Tiger I. cela s'ajoute l'action de la propagande des diffrents protagonistes
qui brouille encore un peu plus la perception d'un engin de guerre dont l'aura a travers
le temps et les frontires. Au final, il est lgitime de se demander si les Allemands
ont fait une erreur en dveloppant une telle machine. En effet, la /yeer avait-elle besoin
d'un tel mastodonte ? tait-il vraiment indispensable ?
Laurent Tirone
LA REMISE EN QUESTION DE BARBAROSSA

Quand la Wehrmacht se lance l'assaut du gant sovitique lors de
l'opration Barbarossa dclenche le 22 juin 1941, YOberkom-
Un choc ressenti aussi durement par les Panzerschtzen que par

Berlin, jusque-l fermement persuads de la supriorit de leur arsenal I
Dans ces conditions, VOberkommando der Wehrmacht {0K\A7) organise
une riposte, qui passe par la mise en service d'une machine lourdement
protge et arme.
mando des Heeres {OKH ou tat-major gnral de l'arme de Terre)

ne se proccupe pas de savoir si aligner un blind lourd est pertinent
ou non. Certes, des tudes sont menes depuis 1937 sur un ven
tuel remplaant au PanzerIV. Ce dernier est en effet class comme
Begleitwagen (engin d'appui), mais sa protection peu paisse est une
source d'inquitude au moment d'approcher les fortifications ennemies
et plus particulirement la ligne Maginot . Toutefois, la victoire sur

l'Arme franaise, considre alors comme la premire puissance mili
taire europenne, ne pousse pas l'tat-major allemand remettre en
cause le potentiel de ses blinds ; le Panzer III est un char de bataille
ayant pour mission de dtruire ses congnres, et le Panzer IVd\t l'ap

puyer avec son canon court de 7,5cm et ses puissants obus explosifs.
Le dveloppement d'un blind mieux protg, dit verstrkt (renforc),
n'est donc pas l'ordre du jour. En dfinitive, ce binme se retrouve
en premire ligne face l'Arme rouge... et doit vite dchanter en se

heurtant des matriels sovitiques des plus modernes. Le constat est
amer ; d'une part, leur protection est insuffisante pour esprer rsister
au feu des projectiles des pices antichars russes, et, d'autre part,
le T-34/76 s'avre technologiquement plus avanc (vitesse, blindage et
armement)que le plus rcent des Panzer, qui ne peuvent en venir bout.
VIEUX PROGRAMME,NOUVELLES MISSIONS

Aprs les premiers succs remports grce l'effet de surprise ou
encore la dsorganisation ennemie, la situation sur le front de l'Est
(Ostfront) est si tendue que VOKH n'a pas le temps de lancer un

programme indit, et la reprise d'anciennes tudes est ordonne.
Des projets qu'Hitler, sans connatre le potentiel de l'Arme rouge,
avait lancs ds le 26 mai 1941 lors d'une confrence organise au
Berghof. Parmi ceux-ci figure un schwere Panzer e 45 tonnes, dsign
VK. 45.01, arm d'une pice capable de percer une plaque d'acier de
100 mm d'paisseur 1 500 mtres de distance. L'adversaire dsign
tant cette date les Infantry Tanks anglais, dont le blindage a donn,
lors de la campagne de France en mai 1940, tant de fil retordre aux
pices antichars allemandes de 3,7cm Pak 36. En outre, sa protection
frontale devait mesurer 100 mm pour lui permettre d'voluer en toute
scurit sur le champ de bataille, ce qui n'tait pas le cas face aux
47 mm franais. Clairement, le VK. 45.01, futur Panzer IV Ausf- E

Tiger I, rpond aux menaces rencontres l'Est.
L.
Wm-pi
A L'Ekranami est la version surblinde du KV-1 (90 mm
en frontal et 110 mm en latral). Totalement Invulnrable,

cette variante est lourdement handicape par son poids
en forte augmentation (47 tonnes). Mme courte

distance, les canons antichars allemands ne peuvent en
venir bout. Seuls les tubes antiariens de d.dcm ou les
pices de campagne de 10,5cm ont quelques chances

de le dtruire en tir tendu. Toutefois, sa fiabilit mdiocre
et sa mobilit dplorable limitent son potentiel face aux

Panzer, et la plupart des KV-1 succombent suite une
casse de leur transmission. L'engin sur le clich parat
avoir t abandonn sur panne mcanique, comme en

attestent les volets ouverts du compartiment arrire. BTM
<3 T-34/76 modle 1941 mis hors de combat
par les Allemands. Le char moyen sovitique

surclasse tous ses adversaires germaniques
dans les domaines de la mobilit (moteur de 500
chevaux et 55 km/h en vitesse maximale), de la
puissance de feu (canon F-34 de 76,2 mm)et de

la protection (protection frontale de 45 mm Incline,
quivalente une paisseur effective de 75 mm).
ANALYSE OPRATIONNELLE DU PANZER WTIGER
i'--
B ms' : -rsîj 'r.i I 1-^
jas ^
POURQUOI UN CHAR LOURD ?
A Le tout premier VK. 45.01(H) assembl en avril 1942. il sera le

seul ctiar de la srie dot du systme Vorpanzer. Cette plaque de
blindage amovible est destine protger les chenilles, les barbotins

Mais pourquoi les Allemands lancent-ils une telle machine alors que
les Panzer III et IV peuvent tre rarms et que le projet d'un vritable
opposant au T-34/76, le Panzer VPanther, est sur les planches des
sin suite des contrats passs avec les industriels ds le 25 novembre
1941. Avec leurs canons longs de 5cm et de 7,5cm, les deux blinds
moyens n'auraient-ils pas pu faire la jonction en attendant la mise en
service du Panther au lieu de produire un char lourd aussi coteux
et en aussi petite quantit ? Plusieurs rponses peuvent tre apportes

cette question.
Si les Panzer III et IV Lang peuvent maintenant affronter le T-34 avec
plus de succs - le premier ayant nanmoins toujours des difficults le

mettre hors de combat longue distance -, il ne faut pas oublier que le
char moyen sovitique n'est pas leur seul adversaire. En effet, l'Arme
rouge dploie aussi le KV-1, dont 452 exemplaires (estimation maximale
au 22 juin 1941) sont disponibles. Avec un blindage pais de 75 mm
pour leur tourelle, les lourds vhicules et leur quasi invulnrabilit
sont l'origine d'un vritable traumatisme au sein de la Wehrmacht.

Pour la premire fois, les soldats allemands, qu'ils appartiennent aux
Infanterie-DIvisionen ou aux Panzer-DIvislonen, sont confronts au
Panzerschreck (la peur du char, bolchevique en l'occurrence), une sorte
de dsespoir qui les envahit aprs avoir tir, coup aprs coup, sur des
machines ennemies sans parvenir en dtruire une seule. Le rapport
de combat du Panzer-Regiment / est assez explicite, puisqu'un KV-1
encaissera 70 impacts sans tre rduit au silence I Face une telle

situation se rptant rgulirement, les Landser sont pris d'une sorte
d'engourdissement traumatique qui, selon l'volution du combat, peut
les conduire une fuite perdue.
Pour dfaire cette peur panique, V Oberkommando der Wehrmacht

doit trouver des solutions. La mise en place de tactiques adaptes ou
de moyens antichars efficaces (canons ou Panzerjger chenills plus
lourdement arms) est une premire mesure qui ne peut suffire, car il faut
pouvoir aussi dtruire la rputation d'invulnrabilit des chars sovi
tiques, et cela passe par l'engagement d'un matriel phare , que la

propagande nazie se chargera de monter en pingle.
De plus, entre en jeu la culture du gigantisme propre - mais pas exclu

sive - au peuple germanique. Cet tat d'esprit est d'ailleurs percep
tible depuis la Premire Guerre mondiale, lorsque l'Arme du Kaiser
Guillaume II dploie les fameux Pariser Kanonen, une pice d'artille
rie lourde trs longue porte qui peut tre considre comme une
arme psychologique destine terroriser les Parisiens, ou les blinds

K-Wagen de 120 tonnes visant contrer les tanks anglais et franais.
et les bas de la caisse. Un Schnorkel dploy - quipement galement
supprim au fil de la production - est Install sur la plage arrire.

Installation d'un Maybach 12 cylindres en V dans le compartiment
moteur d'un TIger I. La premire mouture, le HL 210 P45, dveloppe
650 chevaux au maximum et sera remplace ultrieurement par le
HL 230 P30 de 700 chevaux. Par la suite, le V12 sera brid 2 500
tr/min, la puissance utilisable s'tablissent alors 600 chevaux.
En outre, les stratges allemands ont

tendance faire confiance l'hyperspcialisation en ce qui concerne leur
matriel militaire : un besoin spcifi
que ou une forme de danger rencontr
doit correspondre une rponse adap

te. En rsum, s'opposer aux T-34/76
et autres KV-1, que cela soit sur le plan
tactique ou psychologique, impose de

mettre en service une contre-mesure
qui doit frapper les esprits, qu'ils soient

amis ou ennemis.
\JOKW o\t faire vite, et le seul pro

gramme qui peut donner court terme
des rsultats est celui du VK. 45.01,
qui, aprs une comptition entre

les firmes Porsche et Henschel,
donnera naissance au Panzer VI
Ausf. E Tiger I (dsignation tech

nique Sonderkraftfahrzeug 181 ou
Sd.Kfz. 181), qui sera finalement pro
duit par cette dernire. Celui-ci est donc
une ncessit tactique qui rpond au
besoin de combattre les T-34/76 et
autres KV-1 tout en remontant le moral
en berne des soldats allemands.
A La tourelle abrite le chef de char, le tireur et le chargeur. Elle effectue une
rotation sur 360 en 60 secondes grce un moteur hydraulique en prise sur l'arbre
de transmission qui traverse le bas de la caisse. En cas de panne, ce systme
peut tre dconnect, et la rotation s'effectue alors la main grce un ou deux
volants relis des botes d'engrenages en prise sur la circulaire de la tourelle.
W Le TIger I cote 250 800 Reichsmark, soit deux fois le prix d'un Panzer V
Panther. Un tel cart s'explique par la qualit des matriaux employs. Ainsi,
le blindage est constitu d'acier homogne lamin d'une teneur en carbone de
0,5 %. Cet acier est combin des mtaux spciaux (2,5 % de chrome et 0,55 %
de molybdne) de manire lui assurer une forte rsistance face des obus
grande vitesse initiale. Par ailleurs, chaque plaque est teste avant d'tre monte.
PERCER UN FRONT ANTICHAR

Se prsente un autre problme auquel le TIger peut apporter une rponse
pertinente. Les Panzer /Il et IV, dots d'un canon long, sont dans
l'ensemble de bons matriels, fiables, relativement mobiles, mais ils
manquent cruellement de protection et de puissance de feu au moment

d'attaquer un front antichar. En effet, avec des blindages mesurant en
moyenne 50 mm d'paisseur, les deux Panzer sont vulnrables aux
canons sovitiques, comme le 76,2 mm ZiS-3 modle 1942,surnomm
ratsch-boum par les Landser, dont le projectile est capable de percer
67 mm d'acier 1 000 mtres sous une incidence de 90, ou encore
le 45 mm modle 1942 (51 mm dans les mmes conditions), sans
mme parler du 57 mm ZIS-2 modle 1941 (64 mm l'identique).

Certes, l'opration Fall Blau , lance le 28 juin 1942, verra la
Wehrmacht enfoncer le front adverse avant d'chouer dans Stalingrad
en dpit de l'utilisation de Panzer III et IV la protection perfectible.

Mais les pertes sont sensibles, et Berlin estime, raison, que la course
l'armement qui s'est instaure avec Moscou conduira l'laboration
de matriels de plus en plus puissants, que cela soit des antichars
ou des blinds. Le Tiger rpond donc cette double problmatique :
tre un engin de rupture en s'attaquant un front lourdement dfendu
(fortifications, artillerie en tous genres...) tout en pouvant s'opposer
la mise en service des futurs tanks lourds ennemis et ainsi garder
un coup d'avance . Par ailleurs, les pices de 5cm et 7,5cm, moins
pour cette dernire, pchent par un obus explosif manquant de puis

sance pour mettre hors de combat coup sr les retranchements
de l'infanterie ennemie.
Nanmoins, en 1 942, le Waffenamt Prfwesen 6 - Panzer und
JT
Motorisierungsabteilung met en doute la pertinence d'un 8,8cm comme

arme principale, car les spcifications d'Hitler peuvent tre atteintes
avec un plus faible calibre, comme un 7,5cm ou un 6cm haute
vitesse initiale. Cette solution permettrait d'accrotre la cadence de tir
en facilitant la manutention des munitions - disponibles en plus grande
quantit -, de rduire la fatigue du chargeur, de contenir le poids de la
tourelle par son volume plus rduit... Un 7,5cm Kampfwagenkanone
Versuchsrohr(canon d'essai) long de 60 calibres est alors dessin par
Rheinmetall-Borsig. Cependant,son projectile ne parvient pas atteindre
les performances voulues, et la longueur du tube est porte 70 calibres
afin d'augmenter la vitesse initiale et, par corrlation, les capacits de
perforation. Toutefois, lors d'une runion de la Panzerkommission le
14 juillet 1942, il apparat que le 8,8cm est une pice suffisamment

puissante pour esprer percer les blindages ennemis. Par ailleurs, utiliser
ANALYSE OPRATIONNELLE DU PAHZER VITIGER

un obus lourd prsente quelques avantages. Dj, Il perd moins
rapidement de vitesse et permet d'engager des cibles plus lointaines.
De plus, un gros calibre autorise l'emport d'une charge explosive
une carte bien diffrente, qui mettra au final en chec cette stratgie.
Pour Hitler, cela Implique donc des matriels trs au-dessus de ceux
dploys par l'ennemi, dont fait partie le TIger I.
plus lourde et par consquent d'avoir une efficacit accrue dans son
rle d'appui d'Infanterie pour traiter des positions retranches.

En ce sens, le 8,8cm peut assumer cette dualit ; dtruire les chars
adverses tout en pouvant jouer le rle d'engin de rupture tel que les
penseurs germaniques le conoivent l'poque.
UNE VISION STRATEGIQUE
cela s'ajoute un certain lltisme ; le meilleur des matriels pour

les meilleurs des hommes. Cette approche trs nazie du combat
s'oppose fondamentalement celle des Sovitiques, et des Allis en
gnral, qui misent sur le nombre pour craser l'adversaire. Hitler a sa
part de responsabilit dans le dveloppement du TIger, car II volt

dans la suprmatie des armes le pendant technique de la supriorit de
la race aryenne sur le reste de l'humanit. Elle s'Inscrit galement dans
LE TIGER A L'EPREUVE DES FAITS

Le dveloppement du TIger I est Impos par plusieurs paramtres,
qu'ils soient tactiques, psychologiques, stratgiques, humains voire
conomiques. Sur ce dernier point, la pression exerce par les grands
patrons de l'Industrie allemande n'est pas sous-estimer, et bien
des entreprises cherchent passer des contrats trs lucratifs avec la
Wehrmacht pour rentabiliser leurs recherches et augmenter leurs profits.
Krupp tant un trs bon exemple en Imposant rgulirement ses
points de vue au dtriment parfois de la rationalit ncessaire une
Industrie militaire. Cela tant dit, un matriel se juge l'aune de ses

faits d'armes, et la carrire du TIger dbute fin aot 1942, dans
le secteur de Leningrad, aux mains des quipages de la schwere

Panzer-Abteilung 502.
une vision de la stratgie militaire qui Impose de disposer
d'un quipement suprieur un moment donn. En effet,

les Allemands, tout au long de la guerre, cherchent
gagner la bataille dcisive qui leur permettra de mettre
un terme au conflit au moyen de Wunderwaffen (armes
miracles). Cette vision trs particulire de la stratgie

mener l'Est n'est en aucun cas une lubie ou une
erreur de la part du Fhrer ou de VOKW, elle leur est tout

simplement Impose par un potentiel Industriel en trs net
retrait sur celui des Allis. Difficile dans ces conditions
pour l'Axe de rivaliser sur le long terme avec deux conti

nents (tats-Unis et Union sovitique), voire mme avec
l'Angleterre qui peut s'appuyer sur un empire colonial

aux ressources humaines et matrielles quasi Infinies .
Toutefois, si les usines allemandes ne peuvent lutter en
termes de quantit et donc transposer le nombre de chars

moyens produits en son quivalent en Panzer lourds,
elles sont par contre capables de fabriquer des matriels

technologiquement trs avancs en nombre rduit.
Par consquent, Berlin mise tout sur une seule bataille - une
guerre d'usure tant Inenvisageable - pour obtenir la sup

riorit absolue . Washington et Moscou jouent, elles.
A La protection tiers
norme, en 1942. du TIger I

rsulte d'une des exigences
d'Hitler. Ainsi, la partie
frontale mesure 100 mm
d'paisseur, tandis que

les flancs et l'arrire sont
protgs par des plaques de
80 mm. La tourelle, quant

elle, prsente un mantelet
en acier moul de 120 mm
(certaines sources avancent
le chiffre de 145 mm). BTM
< Un TIger I de dbut de

production quip d'un
systme de flltratlon Felfel.
Le flux d'air charg de
poussires est mis en
rotation sous l'action de
la force centrifuge. Les
particules les plus lourdes

sont alors maintenues sur
l'extrieur du tourbillon,
et l'air ncessaire
l'alimentation du moteur
est puis au centre du

cyclone. Frappant la paroi
extrieure du botier, les
poussires sont ralenties

puis tombent dans le fond
du filtre, o elles sont
vacues via un orifice. BTM
les renseignements parvenus ce dernier ne faisaient

pas mention de l'tat marcageux de la zone d'action
des Tiger. Le Fuhrer n'ayak donc qu'une vision parcellaire
de la situation relle. Cela tant prcis, les prestations du
schwere Panzer ne sont pas au niveau des espoirs placs
en lui. Par ailleurs, cet chec a t contre-productif, car,
PREMIER ENGAGEMENT A L'EST

Sur ordres d'Hitler, l'unit lourde, constitue administra-
tivement en mai 1942, attaque prs de la ville de Mga,

proximit de Leningrad, pour servir de fer de lance l'of
fensive dclenche en septembre 1942. Les quatre Tiger
engags, perus seulement les 19 et 20 aot, prouvent
alors plusieurs choses : d'une part, que leur blindage est
quasiment impntrable ; et d'autre part, que leur poids de
57 tonnes les rend impropres un dploiement sur un sol
spongieux, o certains vont s'enliser jusqu' la tourelle.
Clairement, ce premier engagement est un fiasco, qui

se solde par la perte des quatre Panzer, dont l'un sera
captur intact par les Sovitiques. Guderian condamne
cette action, car, pour lui, les chars, tout comme les
A Aprs leur chec dans

le secteur de Leningrad,
les TIger I participent
la bataille de Kharkov
(19 fvrier- 15 mars

1943), o leur puissance
de feu et leur protection
prennent de court des
units sovitiques qui n'ont
pas encore eu le temps
de mettre en place des
contre-mesures efficaces,
quipages trs mal forms, n'taient pas encore prts
V 57 tonnes, un canon
au combat, surtout sur un terrain si dlicat. Cette vision
de 8,8cm dont le projectile
toute militaire s'oppose celle d'Hitler, qui voulait frap

per un grand coup, tant sur le plan tactique que sur le
plan psychologique, en montrant Moscou la rponse

allemande aux tanks lourds KV.
Si la perte des engins est imputable aux ordres du
Fuhrer, il semble bien que, d aprs Albert Speer, minis

tre des Armements de la production de guerre du Reich,
peut percer 99 mm d'acier

1 000 mtres, un blindage
Impermable aux obus
de 75 mm amricains et
76,2 mm sovitiques, un
moteur de 700 chevaux,
une vitesse de 38 km/h...
En 1942-43, le Tiger I est le
char de tous les superlatifs.
...
outre le fait que les Sovitiques connaissent dsormais

l'existence de cette Wunderwaffe , ils peuvent main
tenant analyser toutes ses caractristiques et s'atteler

des contre-mesures avant qu'elle ne soit dploye
en masse . Consquence secondaire de cet chec :
l'efficacit du Tiger est discrdite auprs de I infanterie...

qui subit, depuis l't 1941, le Panzerschreck. La pro
pagande de Joseph Goebbels doit alors faire preuve
d'imagination pour redorer l'image des chars lourds,
fortement entache auprs du Landser. Pour autant,
un dploiement de l'autre ct de la Mditerrane lui

donne l'occasion de faire ses preuves.

Panzer VI Ausf. E Tiger I
1. Kompanie
Schwere Panzer-Abteilung 502
Arme allemande
Secteur de Mga, Union sovitique, tiiver 1942-43

S
tirer [...] sont les suivants : l'impact sur le moral de l'adversaire
TIGER El\l AFRIQUE
li la simple prsence des Tiger a t particulirement notable

ce jour. En outre, les chars lourds se dplacent avec une certaine
En Afrique du Nord, la Panzer-Armee Afrika , retraitant depuis sa
dfaite El-Alamein en novembre 1942,en gypte, essaye de s'tablir

sur la ligne Maretfi , un front fortifi construit par les Franais
entre 1936 et 1940 et qui barre la frontire entre la Tunisie et la Libye
italienne sur 45 kilomtres. Pour faire face cette situation difficile,
VOKH envoie la schwere Heeres-Panzer-Abteilung 501 en renfort.

L encore, il s'agit d'opposer aux nombreux blinds anglo-saxons des
engins suprieurs, technologiquement parlant, comme le prcise une
directive datant du 2 novembre 1 942 : Le dveloppement de la
situation en Afrique du Nord requiert de manire urgente l'envoi d'ar
mements plus modernes et plus efficaces. Le transfert acclr d'une
Tiger-Kompanie, la 1./SOI, a t dcid. Son arrive est un choc pour
les Allis, car les projectiles du canon de 75 mm des Mdium Tanks
M3 Lee et M4 s'avrent incapables de perforer le blindage d'un Tiger I
100 mtres de distance. Et l'inverse n'est pas vrai...
Par ailleurs, l'action des lourds a un effet notable sur la combativit de
l'adversaire, comme le note un rapport allemand : Les enseignements
aisance en terrain montagneux, sans que cela ne pose de rels

problmes. Si les soucis mcaniques sont omniprsents, l'engin
fait preuve d'une excellente mobilit sur sol porteur. Et le pari
psychologique d'Hitler est en passe d'tre gagn : Le blindage
pais et la puissance de feu du 8,8cm KwK des Tiger ont eu des
rpercussions morales positives sur la troupe, en particulier lors des
violents combats livrs en zone montagneuse.
Par ailleurs est loue l'exceptionnelle rsistance de la machine ;
noter que, selon leur type, les effets des mines sur les Tiger se
limitent gnralement endommager les chenilles, les galets de rou
lement ou bien la suspension du char, mais que le blindage encaisse
sans problme. En outre, ce jour, aucun quipage n'a eu dplorer
de blesss suite l'explosion d'une mine.
Leur puissance dans les missions de rupture se rvle aussi

trs importante : dans le cas o seulement quelques Tiger
sont disponibles, il est recommand d'en placer quelques-uns
dans l'avant-garde, ouvrant la route au reste de la colonne.
-4 Tiger I stationnant dans

le secteur de Ktiarkov.
L'arrive du mastodonte
allemand sur le front de
l'Est contribue rquilibrer

le rapport de forces entre
la Wehrmacht et l'Arme
rouge, qui ne bnficie plus

de la supriorit de ses
blinds. L'engin est dot de

Nebelkerzen-Wurfgerte
(pots lance-fumignes),
dispositif qui sera abandonn
partir de mai 1943,
Le Tiger n 142 de la
1. Kompanie de la schwere
Panzer-Abteilung 501 aprs
son dbarquement
Bizerte en novembre 1942.
En Tunisie, les chars lourds

allemands surclassent
'
aisment les engins aligns

par les Allis. Toutefois,
ils ne sont pas assez
nombreux, ni fiables, pour

inverser le sort des armes.
tandis que le laisser approcher trop peut lui permettre de

menacer le Panzer lourd .
En outre, les rapports signalent la bonne mobilit du char,

loin d'tre aussi pataud que la propagande allie veut
bien l'affirmer ; Les Tiger sont en mesure de suivre la
vitesse moyenne de nos colonnes blindes, mais ils ne
doivent en aucun cas dpasser la vitesse de 30 km/h.
Un Panzer moyen ne faisant gure mieux...
Finalement, les Allemands sont battus en mai 1943,
en dpit de l'apport non ngligeable des Tiger I. Il est vrai
que lorsque ces derniers arrivent en Afrique, les forces
de l'Axe taient dj dans une situation critique et sans
espoir. Stratgiquement, ces derniers n'ont eu qu'une
influence ngligeable sur le cours des oprations ; tou
tefois, tactiquement parlant, leur potentiel a marqu les
esprits ; Les Tiger ont une fois encore fait la diff
rence , mme lors des combats nocturnes. Les mines
ne leur ont gure caus de dommages, et les pices

antichars ennemies, bien postes et commandes,
se sont montres incapables de percer leur blindage.
Un compte-rendu rdig par le Major Lder, Kommandeur
de la schwere Panzer-Abteilung 501, va d'ailleurs dans
ce sens : Au combat, la concentration des units de
Grce leur blindage pais, les deux Tiger placs en tte

de notre dispositif ont ainsi jou le rle de bliers ,
contraignant l'ennemi se dvoiler. De plus, ils s'av
rent trs efficaces au moment de rduire au silence des
cibles molles , mme longue distance : Une bat

terie d'artillerie ennemie a t engage une distance
de 7 600 mtres en utilisant la lunette de tir gradue

du tireur. La cible a t neutralise aprs six coups.
Paradoxalement, la puissance de feu suprieure du
8,8cm peut tre considre parfois comme un handicap :

Les Tiger ne doivent pas ouvrir le feu trop tt sur les
chars ennemis car leur allonge est un lment dterminant
dans la prise de dcision de l'adversaire de se replier.
Impuissant, car ne pouvant riposter longue porte,
l'ennemi prfre se retirer et disparatre du champ de
bataille, ce qui prive nos quipages d'une occasion de lui
infliger des pertes. Un choix qui ncessite un bon sens
tactique, car : Tirer de trop loin risque de le faire fuir.
A Un Tiger de la schwere
Panzer-Abteilung 501
sur une route de Tunisie.
Le Bordfuhrer(chef de
char) surveiiie ie terrain
aientour grce ses
jumelies. Comme souvent,
un manchon recouvre ie frein
de bouche du canon 8,8cm

KwK 36 pour ie protger du
sabie et de la poussire.
Coll. Hoppe
T Ce Tiger I, observ par

quelques Fellahs tunisiens,
a dj connu le feu : ses
deux phares sont absents,
le masque du canon a reu
un impact direct qui a t
colmat au chalumeau, et le
premier galet de roulement

extrieur manque.
Tiger sur un point focal du front est particulirement

efficace, notamment du fait de la forte impression faite
sur l'ennemi par la puissance de l'engin.
DES POINTS FAIBLES BIEN GERES

Demandant un entretien soign, des matriels de pontage adapts, des moyens de levage et remorquage
spcifiques pour les ateliers, tout en tant gourmands
en carburant, les Tiger sont des engins de combat qui
ne peuvent tre dploys comme des Panzer clas
siques . Le Major Lder souligne bien ces besoins
plus importants : Ravitaillement : la consommation
leve de carburant des Tiger, le tonnage important
reprsent par leurs munitions de 8,8cm, les stocks
de pices dtaches et les matriels ncessaires
leur rparation constituent autant de problmes.

Panzer VI Ausf. E Tiger I Norbert
3. Zug, 7. Kompanie, III. Abteilung
10. Panzer-Divislon
Arme allemande
Tunisie, Afrique du Nord, avril 1943
~n-
Note : cet engin a t vers par la schwere

Panzer-Abieilung 501 la 10. Panzer-Divislon.
Une fois ce constat fait, il apporte des solutions ; Si les Tiger

sont employs au feu avec des chars moyens et lgers, il faut avoir
conscience qu'il n'est aucunement possible d'utiliser les ateliers de
rparation de ces types d'engins, pas plus que les mcaniciens leur
tant rattachs, puisque les Tiger ont besoin de personnels spcia
lement forms et trs qualifis. Il est ncessaire que des units de
ravitaillement regroupes au sein d'un chelon spcifique puissent
tre affectes aux Tiger ; si possible, cet chelon devra tre dot
de vhicules blinds semi-chenills pouvant transporter des fts

d'essence, des caisses de munitions et des pices dtaches.
De ces rapports sera tire la Kriegsstrkenachweisung (K.St.N.)

1176 du 5 mars 1943 regroupant les chars lourds dans des uni
ts spcifiques dotes des moyens logistiques ncessaires leur
entretien. Les schwere Panzer-Kompanien comptent alors trois Zge

de quatre Tiger, en plus des deux du commandant de compagnie.
Ces compagnies 14 Sd.Kfz. 181 se retrouvent au nombre de
trois dans une schwere Panzer-Abteilung. De plus, l'tat-major
de ce dernier reoit trois Tiger. Ainsi, une formation comprend
thoriquement 45 machines. Cette organisation permet de limiter
les points faibles inhrents aux Tiger en concentrant les moyens
matriels et humains ncessaires leur dploiement.
DOCTRINE D'ENGAGEMENT
L'exprience rsultant des combats en Afrique du Nord et sur VOstfront
conduit affiner la doctrine d'engagement des Tiger, cette dernire
tant formalise par le Gnrai der Panzertruppe Hermann Breith en
juillet 1943 : Du fait de son armement hautement performant et son
blindage rsistant, le Tiger doit tre utilis en priorit contre les chars
ennemis et les armes antichars, et en seconde priorit de manire
exceptionnelle contre les cibles d'infanterie. Comme l'exprience l'a
montr, son armement permet au Tiger de combattre des chars enne
mis des portes de 2 000 mtres et plus, ce qui a un fort effet sur
le moral de l'adversaire. Grce son blindage, il lui est aussi possible
d'engager les chars ennemis bout portant sans tre srieusement
endommag par leurs coups. Immobile, le Tiger doit essayer d'enga
ger les blinds adverses des portes suprieures 1 000 mtres.
Cette volution doctrinale se fait dans une vision purement offensive
de l'emploi des Panzer VI. Pour autant, l'engin reste un char de rupture,
mais susceptible de devenir une plate-forme antichar, et les schwere
Panzer-Abteilungen vont constituer le fer de lance de l'Arme allemande
lors de la bataille de Koursk.
t.
Un Tiger I abandonn
par son quipage est i'objet
de ia curiosit de soidats
britanniques. En 1943, ie
biind ie plus lourd align
par l'Arme anglaise est ie
A22 Infantry Tank Mk. IV
Churchill, dont ia version
Mark III est bien en de du
potentiel du char allemand,
avec ses 38 tonnes, ses
deux moteurs 6 cylindres

dveloppant 350 cv, sa
vitesse maximaie de 26 km/h

et son canon Ordnance
QF 6-Pounder {57 mm).
KOURSK,LACOniSCRATIOni
nos officiers dcident d'engager leurs troupes blindes. Rongeant leur

frein depuis plusieurs heures, nos Bordfhrer hurlent enfin leurs ordres
aux quipages. Les armes sont charges. Camoufls au creux d'une
petite valle, les chars s'branlent dans un rugissement de moteur. Cette
Lors de ropration Citadelle (5 juillet au 23 aot 1943), les Tiger

prouvent tout le bien-fond de leur conception, comme le prcise le
Leutnant Richard Freiherr von Rosen, Kommandeurde la 3. Kompanie
de la schwere Panzer-Abteilung 503,qui compare les chars lourds des
fois, il faut y aller ! Tiger en tte, Panzer III et 1/sur les ailes pour prot
ger les flancs, l'attaque commence. Lentement, nous commenons
ouvre-botes . En effet, les dfenses du saillant de Koursk sont si den
centaines de mtres que l'artillerie russe se dchane. Le feu est dense
ses qu'elles viennent en tre considres comme un coffre-fort dont

il faudrait forcer le verrou. Capables d'encaisser de nombreux coups et de
mais imprcis. Les points fortifis ennemis ayant l'imprudence d'ouvrir

le feu longue porte sont dtruits coups d'obus explosifs de 8,8cm.
avancer vers les lignes adverses. peine avons-nous parcouru quelques
prendre partie longue distance leurs adversaires (tanks ou canons
Les fortifications adverses sont rduites au silence. Bien embosss,
retranchs), les Tiger sont positionns la tte de l'offensive. Ils ont
les redoutables canons de 76,2 mm ne parviennent pas stopper

l'avance du SS-Panzer-Regiment 2. En pointe de la formation, nos Tiger
font des merveilles. Les tireurs ennemis les prennent pour cibles sans
que leurs projectiles ne percent leur pais blindage frontal. Mme les
pour rle de forcer l'adversaire se dvoiler pour ensuite le mettre hors

d'tat de nuire, tout en limitant les pertes au sein des Pa/tzer moins bien
protgs. Le tmoignage d'un Panzerschtze de la schwere SS-PanzerKompanie Das Reich est des plus parlants : Vers les 10 heures 30,
courageux assauts de l'infanterie sovitique ne peuvent venir bout

de la dtermination de nos quipages. Cependant, si les
< Changement d'un
Russes sont incapables de stopper nos Panzer, ils en
barbotin sur un Tiger I.
ralentissent considrablement la progression, du moins
L'entretien du char lourd
demande des moyens
dans un premier temps.
spcifiques du fait de son

poids, et les Allemands
prfrent les runir au sein
d'units ddies dotes de
moyens spcifiques plutt

que de les disperser dans
des Panzer-Regimenter
moins bien quips.
BILAN D'UNE BATAILLE

Comme en Afrique du Nord, les seuls Tiger ne parvien
nent pas emporter la dcision. Le dispositif sovitique
est en effet si puissant qu'ils ne peuvent forcer eux
seuls plusieurs lignes de dfense solidement pourvues

en moyens antichars. Faut-il alors en conclure l'inutilit
d'une telle machine ? Oui, si les Allemands espraient
Hitler en tte que la qualit ferait la diffrence entre
V Un Tiger I,
vraisemblablement de la
la dfaite et la victoire, car le Tiger n'a pas russi em

porter la bataille.
Une telle vision est de toute faon errone, car la stra
tgie mise en place par Moscou (usure progressive des
schwere Panzer-Abteilung
505 du fait de la prsence de
Panzer-Divisionen) s'est rvle payante. Pour autant,
fii barbei sur ies cts de

la caisse, dans ie secteur de
Koursk. Bien que surclassant
sur le plan tactique, l'opration Citadelle a vu tout

le potentiel des lourds se concrtiser. Certes, la
Wehrmacht a d stopper son offensive au vu des moyens
cette date tous ies engins

sovitiques, ies chars lourds
allemands ne parviendront
pas emporter la dcision
eux seuls, en dpit des

pertes consquentes
infliges l'ennemi.
ennemis restant encore oprationnels et du danger repr
sent par le dbarquement alli en Italie. Mais sans les

Tiger, la bataille de Koursk aurait vu les pertes au sein
de la Panzerwaffe monter en flche, et nul doute que
les oprations auraient d tre arrtes bien plus tt.

Panzer VI Ausf. E Tiger I
3. Kompanie
Schwere Panzer-Abteilung 503
Arme allemande
Secteur de Mjassojedowo, Union sovitique, juillet 1943
Tiger I de la schwere Panzer-Abteilung

505 l'Insigne du taureau peint sur l'avantgauctie. Ce dernier est port jusqu'au
dbut de 1944. L'emblme au chevalier
chargeant est prsent sur les Tiger I et

Il partir de l't 1944 sur la tourelle.
V Afin de limiter les risques de se faire

reprer par l'aviation adverse durant la bataille
de Koursk (5 juillet - 23 aot 1943), et plus

srement par les observateurs d'artillerie
avance sovitiques, ce Tiger de la schwere
SS-Kompanie Totenkopf est quip
d'un filet de camouflage. Une des contremesures mises en place par l'Arme rouge
est de pilonner les chars lourds allemands
avec toutes les pices disponibles. Un tir au
but est rare, mais les clats endommagent
les lments extrieurs (train de roulement,
optique de tir...). Imposant un retrait du front.
V
*
'
V-
'i
Mettre les Tlger en tte tait la seule solution

tactique pour s'ouvrir un chemin au travers
des dfenses sovitiques. En effet, Berlin a
parfaitement conscience que les Panzer III et
IV n'ont plus vraiment leur place sur le champ

de bataille. Si le 7,5cm de ce dernier a encore
un rle jouer, sa protection ne l'autorise pas
affronter, dans des conditions optimales,
un barrage antichar. La configuration du sys

tme dfensif du saillant de Koursk a oblig
la Panzerwaffe dployer les lourds en

pointe, l o le danger est le plus important.
Une fois examine la quantit d'impacts
encaisss en moyenne par les Sd.Kfz. 181, \\
est facile de se rendre compte qu'un PanzerIV
n'aurait pas eu une seule chance de survie.
A Durant la bataille de Koursk, les Tlger servent forcer les lignes dfensives sovitiques. cette date, les chars
lourds sont trs difficiles dtruire, mais l'usure des combats et les pannes mcaniques rduisent leur disponibilit.
En cela, les Tiger ont t clairement indispen

sables. Les Panther faisant peine leur dbut,
eux seuls avaient les capacits de forcer une
ligne dfensive solidement tenue. Le calcul des
Allemands tait le bon, mais les Sovitiques

avaient pris la mesure de la menace, et leurs
contre-mesures ont mis en chec la stratgie
adverse... un prix que seule l'Arme rouge

pouvait se permettre, avec 177 847 tus,
blesss et disparus et 1 614 engins perdus.

Aprs la bataille de Koursk, la Wehrmacht
perd dfinitivement l'initiative stratgique

l'Est, et le Tiger, volontairement conu pour
l'offensive, voit donc ses doctrines d'enga
gement rendues caduques par cette nouvelle
situation. Est-il pour autant devenu inutile dans
la dfensive ?
DANS LA DEFENSIVE A L'EST

Dsormais, la stratgie de Berlin se concentre
ei A Koursk, des Tiger appartenant la 8. Kompanie du SS-Panzer-Regiment 2 de la SS-Panzer-GrenadierDivision Cas Reich montent vers le front. Durant cet affrontement, les chars lourds ne vont pas faillir leur
rputation. Placs en pointe des offensives, ils Jouent le rle d'ouvre-botes , forant les positions sovitiques
pour les Panzer moyens et les Landser. En dpit des folles revendications de la propagande russe, les TigerKompanien ne perdent que peu d'engins. En revanche, les mines et la pugnacit des soldats adverses en
endommagent un grand nombre, faisant chuter leur taux de disponibilit en flche. US Nara & Archives Caraktre
sur une dfense ractive destine casser

les reins des offensives adverses en atten
dant l'arrive d'armes nouvelles capables

de renverser la situation. Face aux attaques
ennemies, les schwere Panzer-Abteilungen
E-m-k
ANALYSE OPRATIONNEaE DU PAHZBIVITIGER

< Un Tiger de la schwere
SS-Kompanie Totenkopf
lors de la bataille de
Koursk. Un homme des
Propaganda-Kompanien (les
compagnies de propagande
allemandes) Immortalise
les engins. Enfants
chris de ces dernires,
les chars lourds allemands
sont l'objet de toutes les

attentions. Coll. Tiquet
sont un atout de poids pour la Heer dans son ambition
de gagner du temps. Si ces dernires ont de grandes

capacits au moment de donner un coup d'arrt un
assaut localis, il n'en demeure pas moins que c'est dans
la contre-attaque qu'elles vont exceller, misant sur la
protection et la puissance de feu de leurs Sd.Kfz. 181.
Sur YOstfront, les units lourdes sont considres comme
les pompiers du front , capables de stopper une attaque

blinde ennemie, de la repousser et de reprendre le terrain
perdu. La Panzerwaffe dispose d'un terme particulier
pour ce genre de manoeuvre : le Gegensto/S, le contreassaut . Il s'agit d'une mission ractive lance dans l'ur
gence pour rtablir une situation critique. L'engagement
ne bnficie pas d'une planification et encore moins
d'une reconnaissance labore. Elle se fait en gnral
avec les moyens immdiatement disponibles sur place.
Lors de ces oprations misant sur la vitesse d'excution

et l'effet de surprise, les schwere Panzer-Abteiiungen se
rvlent particulirement efficaces du fait du potentiel
offensif de leurs machines. Ces units ne sont nan
moins pas assez nombreuses pour couvrir la totalit

des points chauds , et il serait erron de penser que
les Sovitiques restent sans raction. Cela tant dit, si
le GegenstoB men par des Tiger n'est pas couronn
systmatiquement de succs, il connatrait bien plus
d'checs s'il devait tre men par des Panzer IV, large
ment infrieurs des T-34/85. C'est d'ailleurs l'un des
points forts du Tiger I, tre en mesure bien qu'avec

des difficults grandissantes, car les usines russes produi
sent de nouveaux chars aussi puissants de s'opposer
victorieusement aux derniers matriels mis en service
T Tiger n 231 de la
1. Kompanie de la schwere
l'entranement durant
l'hiver 1944-45. Bien que

les Sovitiques alignent
maintenant des chars
plus puissants (IS-2 par

exemple), le fauve allemand
est encore une noix bien
dure pour l'Arme rouge,

dont les tankistes craignent
toujours les redoutables
projectiles de 8,8cm.
par l'adversaire, et cela jusqu'en mai 1945.
g.
A Tiger I de la schwere
SS-Panzer-Abteilung 101
dtruit, en juin 1944, dans
le village de Villers-Bocage.
L'engagement des lourds
Tiger en zone urbaine
est souvent dcri... Ils
sont pourtant les seuls

pouvoir encaisser des
projectiles antichars faible
distance avec quelques

chances de rsister.
NAC
l- Tiger de la schwere
dans un bourg sovitique
en 1944. Bien que
dvelopp pour les grandes
tendues du front de l'Est,
le char lourd allemand
se rvle finalement
assez efficace l'Ouest,
mme si son quipage

ne peut plus vraiment
bnficier de l'allonge de
son canon de 8,8cm.
DAIUS LA DEFENSIVE A L'OUEST
En compulsant des rapports de combat de la Istinfantry

Division amricaine, le gnral anglais Bernard Law
Montgomery, la tte du 21st Army group (21" groupe
Leur efficacit ne se dment pas non plus l'Ouest aprs

le dbarquement alli en Normandie en juin 1944. Certes,
d'armes), s'aperoit que le secteur de Caumont parat
dployer des engins aussi perfectionns et coteux dans

le bocage peut tre assimil une forme de gaspillage ,
car le potentiel des Tiger ne s'exprime vraiment que dans
les grands espaces. Pour autant, leur impact n'est pas
ngligeable, comme le prouve la contre-attaque mene,
le 13 juin 1944, par le SS-Obersturmfhrer Michael
Wittmann de la schwere SS-Panzer-Abteilung 101.
pourrait enfin dbloquer le verrou de Caen,solidement
mal dfendu. De cette conclusion germe un plan qui

tenu par l'ennemi. Il donne donc l'ordre sa clbre
7th Armoured Division, qui s'est illustre en Afrique du
Nord et en Italie, de dcrire un large arc de cercle afin
d'atteindre le village de Villers-Bocage et, de l, foncer

au sud de Caen pour frapper les arrires de la PanzerLehr-Division. Hlas, alors que les Anglais font une pause
ANALYSE OPRATIONNELLE DU PANIER WTIGER

aprs le village de Villers-Bocage, Wittmann
lance une contre-attaque fulgurante. Tandis
que les obus de 8,8cm transforment chaque
cible en carcasse fumante, les mitrailleuses
de bord du Tiger fauchent les soldats britan
niques qui cherchent s'enfuir. En quelques
minutes, neuf Half-Tracks, six transports
de troupes chenills et deux antichars de
57 mm sont dtruits. Une fois la colonne
en flammes, Wittmann ordonne de foncer
jusqu'au village pour en chasser les troupes

britanniques. L, le Tiger tombe nez nez
avec trois Light Tanks et un Half-Track qui
ne font pas le poids face au mastodonte
ennemi. Ce dernier continue sa route et
rejoint un groupe de quatre Cruiser Tanks

Mark VIII Cromwell. Leurs quipages sont
totalement surpris, pensant que le bruit des
explosions provenait d'un barrage d'artil

lerie ennemi. Pour autant, ils parviennent
ouvrir le feu... pour voir leurs obus de

75 mm ricocher sur le blindage du Panzer.
Autre Tiger dtruit de
la schwere SS-Panzer-
Abteilung 101 dans le
village de Villers-Bocage.
Un Panzer IV a galement
t mis hors de combat.
Avec ses 30 mm de blindage

en latral, ce dernier est bien
plus vulnrable que le Tiger,
dont les flancs mesurent
80 mm d'paisseur.
^ Tiger I de la schwere
^S-Panzer-Abteilung 101
abandonn le 30 aot 1944
dans le village de Maries.

L'engin a russi passer
'a Seine pour tre victime

d une panne. Heureusement
pour les tankistes allis,
nombre de chars lourds
allemands ne verront
jamais le combat suite
des incidents mcaniques.
Panzer IV Ausf. E Tiger

2. Kompanie
Schwere SS-Panzer-Abteilung 101
Arme allemande
Normandie, France, juin 1944
Sl
v^'Wlir
Le premier Cromwell succombe rapidement, et les trois

autres entament une marche arrire prcipite. Tandis
que le deuxime est touch puis vacu par son qui

page, le troisime se rfugie dans un petit jardin. Le
quatrime n'a pas cette chance et reoit un obus de
8,8cm qui l'immobilise. Continuant son offensive, le

Tiger pulvrise un Sherman d'observation d'artillerie
non arm. Toutefois, les Anglais se sont repris, et un
Sherman Firefly - le seul blind alli capable de percer

la protection d'un Panzer lourd grce son canon de
76,2 mm haute vitesse initiale - entame un duel avec
l'quipage de Wittmann. Plusieurs tirs sont changs,

et le SS-Obersturmfhrer prfre retraiter ; mais ce
faisant, il passe devant une pice antichar anglaise

dont l'obus brise le train de roulement de son Panzer.
Malgr tout, l'quipage peut vacuer son vhicule et
rejoindre pied ses lignes. Au final, le Tiger est dtruit,

mais l'intervention de Wittmann perturbe compltement
le tempo des oprations anglaises. Les Allemands ont
alors le temps de faire venir des renforts, et l'effet de
surprise escompt par Montgomery pour les prendre

revers n'est plus d'actualit.
Le Bordfhrer aurait-il pu raliser cet exploit militaire
avec une autre machine qu'un Tiger ? Le doute est

permis, car Wittmann engage plusieurs duels avec des
tanks adverses dont les tireurs, courte porte, par

viennent faire mouche. Un Panzer t/Panther n'aurait
pas rsist aussi facilement cause de flancs de
tourelle peu pais, et un Panzer IV aurait t pulvris
en quelques instants.
Non moins impressionnante est l'action dfensive

mene, le 7 aot 1 944, par le SS-Oberscharfuhrer
Will Fey, de la 1. Kompanie de la schwere SS-PanzerAbteiiung 502, qui bloque, Chnedoll, l'est de
Vire, l'avance des Sherman du 23rd Hussars de la
11th ArmouredDivision britannique. L'homme revendi
A Un Tiger de milieu de production lors d'une rvision lourde ncessitant d'ter la tourelle.
Que cela soit l'Est ou l'Ouest, l'engin rclame un entretien trs soign pour dlivrer tout
son potentiel, plus prosaquement ne pas tomber en panne... Cet exemplaire est dot du
tourelleau de forme circulaire - qui sera remplac par un modle moul en goutte d'eau quip
d'une coutille fermeture coulissante fiorizontale, moins vulnrable - et d'piscopes.
Autre vue du Tiger I abandonn dans le village de Maries. La prsence de cbles de remorquage
tend prouver qu'une tentative de dpannage a eu lieu. Toutefois, dplacer un tel mastodonte
demande des moyens spcifiques (Bergepanther par exemple), qui ne sont pas toujours disponibles.
que en une journe la destruction de 1 5 M4 Sherman,

12 Haif-Tracks et un Bren Carrier.
Sans conteste, les Sd.Kfz. 181 ont contribu ralentir

la progression allie en Normandie. L encore, ils n'ont
pu eux seuls inverser le cours de la bataille, qui penche
logiquement en faveur des Allis, mais, tactiquement
parlant, ils ont tenu leur rang.
11
ANALYSE OPERATIONNELLE DU PANIER WTIGER

k. Tiger de la 1. Kompanie de la
schwere SS-Panzer-Abteilung 101 en
juin 1944 dans le village de Morgny
lors de sa monte vers la Normandie.
Bien que peu nombreux, les chars

lourds vont s'avrer trs efficaces
dans les missions dfensives.
NAC
-J.""
-fa.
.sr
impose la Wehrmacht. En effet, les SS-Panzer-Abteilungen ont rgulirement

UniBILAni PLUTOT POSITIF
L'volution de la situation stratgique en Europe oblige
les quipages de Tiger se spcialiser dans la dfensive.
Les schwere Panzer-Abteilungen deviennent alors de puis
santes rserves blindes mobiles capables de lancer de
violentes contre-attaques destines contrecarrer les
offensives adverses. Cette volution doctrinale dans l'en
gagement des lourds met en avant la polyvalence du

Tiger, qui de ultra-spcialis (rupture d'un front) devient
multitche . De 1943 1945, l'action et la qualit des
Panzer IV Ausf. E Tiger I ont contrebalanc localement
la supriorit numrique allie.
Le char lourd n'est certes pas parfait du fait des nom
breuses contraintes induites par son poids et son niveau
de perfectionnement demandant un entretien rigoureux
et souvent malais effectuer lorsque les quipages sont
sur la brche . Pour autant, l'option visant en produire
plus tant impossible pour le III. Reich, du fait d'un poten
tiel industriel en trs net retrait, la solution de dvelopper
un nouveau matriel technologiquement suprieur parat
aux yeux des dcideurs le seul choix restant. Et le Tiger
rpond positivement cette politique impose par
les Allis l'Allemagne. Ses qualits (puissance de feu
et protection) sont donc indispensables la Wehrmacht
pour esprer rsister au rouleau compresseur alli.
russi freiner, au moins localement, les offensives adverses, ralentissant par l
mme leur tempo ; le temps gagn permettant aux Allemands d'organiser une riposte.
Sans doute Hitler attendait-il trop de sa Wunderwaffe, mais le Sd.Kfz. 181 a bien t
indispensable, s'opposant mieux que n'importe quel autre char aux nues de Mdium
Tanks I\/I4 Sherman amricains et autres T-34 sovitiques. Son action, mme si elle
se droule sur un laps de temps plus long, est par ailleurs beaucoup plus significative
que celle des missiles V2, qui ont monopolis bien plus de ressources humaines et
financires que le dveloppement et la mise en service du Panzer IV Ausf. Tiger I
pour un rsultat bien moins important sur le droulement de la guerre. Ce dernier
a finalement retard autant que possible, pour un simple engin de combat, la fin
inluctable du III. Reich. m
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Panzerschreck, les monstres sovitiques terrorisent la Wehrmacht ,

Batailles & Blinds n 39, octobre-novembre 2010
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Blinds n 42, avril-mai 2011
Dossier : Tiger la bte de guerre , Batailles & Blinds n 44, aotseptembre 2011
Objectif Leningrad I Les dbuts tumultueux du Tiger , Batailles &

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- Front de l'Est-Halbe 1945, ditions Heimdal, 2008

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Le Tiger est l'un des paradoxes les plus criants du second

conflit mondial. Conu comme une arme susceptible de
s'imposer sur ses ennemis afin de remporter l'illusoire
bataille dcisive - une chimre que seule la bombe ato
mique atteindra -, ce mastodonte de 57 tonnes s'avre
capable de s'adapter une guerre d'usure qui sera
Publishing Ltd, 1998

Forty (G.), Tiger Tank Battalions in World War II, Zenith Press, 2009
Schneider (W.), Tigers In Normandy, Stackpole Books, 2011
Tirone (L.), Les fiascos militaires de la Seconde Guerre mondiale, Ixelles
ditions, 2015
40M Nimrd
40MN1MRD
Par Jacques Armand
LE TUEUR DE CHTGURMOVIK
Un 40M Nimrd lors d'une
dmonstration dynamique. Sans

tre exceptionnel, son rapport
puissance/polds de 14,30 chevaux
par tonne lui donne une mobilit
correcte. L'engin peut donc suivre
les chars de combat hongrois afin
de leur assurer une couverture
antiarienne face aux avions
d'assaut sovitiques lllouchine 11-2
Lorsque la Hongrie entre en guerre aux cts du ///. Reich le 27 juin

1941, la Honvd (Arme hongroise) reste largement hippomobile.
Toutefois, Budapest a lanc, la fin des annes 1930, un processus
de modernisation qui l'a conduit acqurir des blinds de tous types,
dont des chars antiariens.
Chtourmovik.
Sauf mention contraire toutes photos Fortepan, collection Ludovika.

Profils couleurs M. Filiptuk / Trucks & Tanks Magazine, 2016
ACHAT DE LICENCE
En dpit de son rapprochement politique progressif avec le III. Reich,
qui sera finalement acte par une adhsion au pacte tripartite le
20 novembre 1940, le royaume de Hongrie se tourne vers la Sude
pour ses achats de matriel militaire. En effet, Berlin n'est pas tota
lement favorable des transferts de technologie en direction d'un
alli considr comme peu sr. De plus, l'industrie hongroise n'est
pas autonome et ne possde ni le savoir-faire ni le potentiel pour se
lancer dans des programmes majeurs de construction de blinds.
Ainsi, Budapest entame des pourparlers avec la socit sudoise

Landsverk afin d'acqurir la licence de fabrication du char lger
Stridsvagn L-60 (Strv L-60), d'un poids en charge de 6,8 tonnes
et arm d'un canon de 20 mm sous tourelle, engin qui sera produit
localement par la socit Weiss Manfrd sous la dsignation de
38M Toldi. Ce premier pas dans la mcanisation s'accompagne
LE LUFTVARNSKANONVAGN L B2 ANT!H TANK

La firme Ganz, situe Budapest, achte donc la licence du char
antiarien Luftvarnskanonvagn L-62 Anti U Tank. Celui-ci reprend
le chssis du Landsverk L-60B, mais la caisse est rallonge pour
accepter une vaste tourelle ouverte sur le dessus. Pesant 10,5

tonnes, l'engin est propuls la vitesse de 50 km/h par un moteur
8 cylindres en ligne essence Bssing-NAG L8V/36TR, cubant

7,9 litres, refroidi par eau et dveloppant 150 chevaux (155 selon
d'autres sources), du moins pour les 46 premiers exemplaires.
La seconde tranche est quipe d'un Ganz IP VGT 107 Type II
assembl localement et qui est la copie sous licence du BssingNAG. Si le blindage de la caisse mesure 13 mm en frontal, la tourelle
affiche une paisseur de 28 mm, valeur qui met l'quipage l'abri
des clats d'obus et des projectiles d'armes lgres. Dsign 40M
Nimrd, ce char est servi par six hommes : un chef de bord, un
d'une rflexion sur la menace antiarienne et les solutions envisa
pilote, deux tireurs (l'un pointant en site et l'autre en direction) et
geables pour la contrer. Dans ces conditions, toujours incapable de

produire un engin aussi spcialis, la Hongrie continue ses achats,
en 1938, auprs de son fournisseur habituel .
deux chargeurs, soit un de plus que dans le modle d'origine grce

une modification de l'arrire de la tourelle destine accrotre
la place disponible.
,rv. .r':- :
A Une colonne de 40M Nimrd
stationne dans ie village de Pty,

situ dans ie comitat de Pest, en
Hongrie. Ce ciicti est dat de
1940, mais les premiers engins

ne sont livrs l'Arme royale
tiongroise qu'en octobre 1941.

Une erreur a vraisemblablement
t faite lors de son classement.
Jusqu'en 1943, ie Nimrd a pour
mission d'engager la fois les

chars et les avions ennemis.
Son impuissance percer le

blindage des T-34/76 sovitiques
le cantonnera finalement
la dfense antiarienne.
Exercice de tirs pour un

40M Nimrd. Au premier plan,
un oprateur parat calculer la
distance de l'ventuel objectif
atteindre. Toucher un appareil
volant basse altitude avec
un simple canon demande

un entranement rigoureux
et une certaine dextrit.
40M Nimrd
t.
L'armement se compose d'une pice de 40 mm, le 36M, dont

la licence a t achete auprs de la socit sudoise Bofors.
Long de 60 calibres(2,40 mtres), son tube autorise une vitesse
initiale de 881 m/s et une cadence de tir de 120 coups par
minute. La dotation en munitions s'lve 160 obus rpartis
sur quatre lames-chargeurs.
DOUBLE MISSION
Dans un premier temps, le 40M Nimrd doit la fois assurer des
missions antiariennes mais aussi antichars. Face des cibles
terrestres, son projectile perforant est susceptible de venir bout

de 46 mm d'acier 100 mtres et encore 30 mm 1 000 mtres.
Des valeurs tout fait honorables, qui lui permettent de dtruire

tous les chars lgers de l'poque. Mme face un blind moyen,
il peut tirer son pingle du jeu, puisqu'un PanzerlV de dbut de

production n'affiche pas une protection bien paisse. Nanmoins,
contre les T-34/76 et autres KV-1 sovitiques, les 135 exemplai

res de 40M Nimrd assembls s'avrent globalement inefficaces.
La mise en service, vers la fin de la guerre, de la muni

tion 42M Kerngranate - une roquette charge creuse
(similaire la Stielgranate 41 allemande) positionne la
bouche du canon avant le tir et capable de percer 100 mm
d'acier toutes distances - lui redonne une capacit
antichar. Nanmoins, sa faible prcision, sa cadence de
tir trs faible et l'obligation d'ouvrir le feu courte porte
n'en font pas un projectile trs populaire.
40M Nimrd
Priode i 194M945
Constructeur ; Ganz
Catgorie|Char anti arien

SPECIALISATION SOL-AIR
MORPHOLOGIE
Finalement, le 40M Nimrd est dfinitivement class,

en 1943, comme char antiarien. Dans ce contexte,
EQUIPAGE
la haute vitesse initiale de ses projectiles et son allonge

(8 500 mtres en thorie et 4 500 en pratique) sont
autant d'atouts pour engager un avion d'attaque au
soi. La munition, contenant 68 grammes d'explosif,
est suffisante pour gravement endommager le redouta
ble lliouchine 11-2 Chtourmovik sovitique, dont le pilote
est protg par une structure blinde.
Au contraire des F/sApartze/-allemands, comme l'Ostwind,
brillant par leur exigut, la tourelle est assez vaste pour

permettre l'quipage de servir la pice de 40 mm dans
un minimum de confort. La protection est correcte, mais
l'absence de toit est un handicap face des tirs plon
geants. Un point faible qui demeure une constante pour
beaucoup de chars de dfense antiarienne. Nanmoins,
cette ouverture ncessaire permet l'quipage de bn
5,32 m
BLiniOAGE
ficier d'un grand champ visuel pour reprer les cibles

ariennes tout en facilitant l'vacuation des fumes
conscutives des tirs soutenus.
MOTORISATION
'"'''"'S.-, -
Mofeiir f 8 cylindres Ganz IP VGT 107Typ||,^ t.

Puissance
150 cv
DEPLOIEMENT
MOBILITE
La premire tranche de 46 engins est livre en octobre

1941. La mme anne, une deuxime commande est
passe. Finalement, les 135 40M Nimrd assembls sont
50
150 I 250
100>^pV 300
dploys par pelotons de deux engins dans des bataillons

en comptant six au total. Trois units en rceptionnent :
la 1. Pncloshadosztly(V division blinde hongroise)

au sein de son 57. Pnclgpgyszszlalj{bV bataillon
blind lourd), la 2. Pncloshadosztly(2" division blinde
hongroise) au sein de son 52. Pnclgpgys zszlalj
Vitesse max.
Autonomie
Route
(52 bataillon blind lourd) et la 7. Huszrhadosztly

(1' division de cavalerie).
a Une batterie de 40M Nimrd encadre une pice d'artilierie

tracte, sans doute pour en assurer ia dfense antiarienne.
Le ciicfi est rput dater de 1940, mais, comme signal
prcdemment, aucun engin n'est disponible cette anne-l. Les
hommes semblent observer avec attention le ciel. S'agit-ii d'une
simple manuvre ou des avions ennemis sont-ils en approche ?
0La Honvd(Arme hongroise) prsente ses matriels la

population hongroise, qui parat particulirement intresse
par ce 40M Nimrd.
0La colonne de 40M Nimrd, qui stationnait dans le village de

Pty, vient de gagner une route dgage qui servira de
position de tirs pour un exercice. En zone de combat, les engins
auraient sans doute adopt un dispositif moins resserr.
Tranche 2.20 r
Pente 40
ARMEMENT
Armement principal ; 1 canon Bofors 36M de 40 mm

Munitions
160 obus
BIBLIOGRAPHIE
Zaloga (S,), Tanks of Hitler's Eastern Ailles 1941-45, Collection New Vanguard, Osprey Publishing, 2013
Les chars de dfense antiarienne de la Seconde Guerre mondiale , Trucks & Tanks n 16, novembre-dcembre 2009
Becze (G.), Magyar Steel: Hungarian AFVs of Worid War Two, Mushroom Model Pubs, 1999
40l\/l Nimrd
40IV1 Nimrd
51. Pnclgpgys zszlalj(l' division biinde hongroise)

1. Pncloshadosztly {5^ bataiiion biind iourd)
Magyar Kirlyi Honvd(Arme hongroise royaie)
HvOdo
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ITT
5-5
0 4
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1/35'
40M Nimrd
40M Nimrd
ALBUM PHOTOS
Des chars antiariens 40l\/l Nimrd font office de dmonstrateurs technologiques lors d'une remise
de dcorations se droulant sur une place d'armes situe dans la rue jszsz du quartier Mtysfld,
dans ie 16" arrondissement de Budapest. Le clich est dat de 1943.
Coll. Lissk Tivadar
^ Ik
^F
r Les vhicules lance-roquettes de la wehrmacht
LES VEHICULES LANCE-ROQUETTES
''^mURMACHT
STUKA 2U m
Par Louis Roche
4
IVr r^kt
i,
Ur
''
' r",
tt
'V'"*
A Un Sd.Kfz. 251/1 mil
Wurfrahmen sur le front de l'Est,

vraisemblablement lors de rtiiver
1941-42, car le semi-chenlll a
toujours sa livre grise, cette

date, l'Arme allemande a t
prise de vitesse par l'arrive de la

neige, et les peintures adaptes
ce nouvel environnement ne sont
pas disponibles. Pour viter que le

froid ne les endommage, les paniers
contenant les roquettes ne sont pas
en place contre les flancs, tout comme
la mitrailleuse IVIG-34 de 7,92 mm
assurant la dfense rapproche.

Archives Caractre
Pfoltls couleor5>M. FtJipiuk /
Trucks & Tantes Magazine, 2016
Les Nebelwerfer(faiseurs de brouillard) sont l'une des armes les plus craintes
par les combattants allis. Leur puissance lorsqu'ils lancent en salves massives
leurs roquettes(Wurfgranaten) et le son sinistre qui les accompagne lors de
leur vol ont terroris plus d'un soldat. l'origine montes sur des lanceurs
tracts,les Wurfgranaten sont,de manire les rendre plus mobiles,installes
sur des semi-chenills de combat Sd.Kfz. 251. L'efficacit de ce modle
conduit naturellement les Allemands en concevoir de nouveaux. Toutefois,
suite une pnurie de chssis, la Wehrmacht,tout comme la Waffen-SS,est

oblige de recourir des engins de prise, les fameuses Beute , donnant
naissance une vaste gamme de vhicules lance-roquettes destins appuyer
par leur feu les troupes au sol.
LES ROQUETTES ALLEMAIUDES

En 1936, le docteur et Hauptmann Walter Dornberger, l'un des
initiateurs du programme des missiles sol-sol V2, dveloppe une
roquette de 15cm destine propulser des fumignes. En vue
de leur donner un rle plus offensif, ces Wurfgranaten 41 w Kh
A/ee/sont transformes en roquettes d'artillerie (Wurfgranaten
41 Spreng) munies d'une charge explosive ou incendiaire de
2,5 kg. Contrairement aux modles sovitiques stabiliss par
ailettes, la Wurfgranate 41 Sprenggranate l'est par un diffuseur
de gaz constitu de 26 vents inclins assurant une rotation sur
lui-mme du projectile, stabilisant ainsi la trajectoire. Avec un
poids de 31,8 kg, la Wurfgranate 41 affiche une porte de
6 905 mtres. Son efficacit incite les Allemands mettre au
point des roquettes de plus gros calibre : 21cm, 28cm, 30cm

et 32cm. Si la Wurfgranate 42 de 21cm est plus destine un
usage sur afft tract, les trois autres seront galement instal
les sur des semi-chenills. Dsign Wurfkorper Sprenggranate
28, le modle de 28cm contient 50 kg d'explosif pour un poids
total de 82 kg ; sa porte s'tend de 975 1 925 mtres.
Dot d'une charge incendiaire de 39,5 kg de ptrole glifi,
le 32cm Wurfkorper Flamm (FI.) peut atteindre une cible distante
de 1 100 2 200 mtres. En mai 1943 est mis en service le
30cm Wurfkorper 42, dont deux modles existent, explosif et

incendiaire, utilisant un carburant dgageant peu de fume - la
diffrence des 28 et 32cm bien peu discrets lors des tirs en
salves - de manire rduire les risques d'tre dtect et donc
d'viter les tirs ventuels de contrebatterie. D'un poids de 126 kg
(charge offensive de 50 kg), ces roquettes ont une porte de
2 200 4 450 mtres.
Tir d'une roquette depuis un Sd.Kfz. 251/1 mit Wurfrahmen. La
fume qui se dgage rend ia mise feu bien peu discrte, mais une
fois ies salves envoyes sur i'ennemi, i'engin peut rapidement quitter sa
position pour ne pas subir un tir de contrebatterie. Archives Caractre
Tir d'une roquette depuis un lanceur fixe. La discrtion n'est toujours pas
de mise, mais, cette fois, ie laps de temps ncessaire pour quitter ia zone
est bien pius long et les risques beaucoup plus importants. Archives Caractre
Sd.Kfz. 251/1 mit Wurfrahmen. La fixation des paniers et de
leur systme de pointage sur ies flancs du semi-chenill se fait
par i'intermdiaire d'un simpie treiliis mtaliique. US Nara
rjMasB*
^ l
^ Ir
V Les vhicules lance-roquettes de la wehrmacht

Afin de soutenir une cadence de tir leve et compte tenu que le
SD.KFZ. 25111 MIT WURFRAHMEN

Le Sd.Kfz. 251 est donc utilis pour le lancement de roquettes
de diffrents calibres (28, 30 et 32cm). La directive Mkbl.30/7
prcise que les semi-chenills de l'infanterie, ainsi que ceux des

units du gnie (Pioniere), doivent pouvoir tirer des Wurfkrper
Sprenggranaten de 28cm mais aussi des 32cm Ftammgranaten.
Ces projectiles sont transports dans des casiers, rglables en

lvation, en bois ou mtalliques, placs sur les flancs de l'engin
raison de trois par ct. Importante innovation, ce systme de
casiers permet la fois le transport, la manutention, le stockage
et le tir. Les roquettes, mises feu lectriquement, sont tires
les unes aprs les autres en une dizaine de secondes. Dsign
Sd.Kfz. 251/1 mit Wurfrahmen, et plus connu sous le sobriquet
de Stuka zu FuS (Stuka pied) ou Heulende Kuh (vache hurlante),
ce vhicule lance-roquettes est, ds mai 1943, quip de six
30cm Wurfkrper 42.
Sd.Kfz. 25111 mittlerer Schutzenpanzerwagen mit Wurfrahmen ne

peut emporter que six coups, la prsence d'un vhicule ravitailleur est
indispensable. Par ailleurs, pour suppler l'quipage de quatre hom
mes (certaines sources avancent le chiffre de sept), un groupe de
pourvoyeurs est ncessaire de manire effectuer le rechargement,
qui dure de 4 5 minutes, par un simple change de casiers.

Le rglage en lvation, qui dtermine la porte, se fait en position
nant les paniers selon un angle de 16 45. Le pointage en direction
est ralis par le pilote en orientant le vhicule. En dpit d'une porte
limite par rapport aux canons d'artillerie classiques, les Stukas
zu FuB assurent un appui-feu puissant, dont les effets destructeurs
sont considrables, notamment dans le cadre du combat urbain lors
de l'utilisation des modles dots d'une charge explosive. En zone plus

ouverte, face l'infanterie, des clats peuvent tre projets jusqu'
800 mtres, compensant partiellement l'imprcision des projectiles.
Afin d'assurer la dfense rapproche, deux mitrailleuses MG-34 ou
l\/lG-42 de 7,92 mm sont disponibles.
Sd.Kfz. 251/1 Ausf. D mit Wurfrahmen

Unit non Identifie
Arme allemande
C31
1/48
Sb.Kfi 251/1 Ausf. B mit Wurfrahmfn
^ l.
^F
Les vhicules lance-roquettes de la wehrmacht
nr~i
Sd.Kfl 251/1 Ausf. C nrr Wurfrahmen
1/48'
i94r
1945J
^w
iSlQlUi
1/48
So./fo. 251/1 Ausf. D mit Wurfrahmen
^ 1^
^F
V Les vhicules lawce-roquettes de la wehrmacht
15CM NEBEL WERFERZEHNUNG 42
AUFPANZERWERFER(SD.KFZ. 4/1)
Aussi dsign Panzerwerfer 42,ce vhicule lance-roquettes, dvelopp
en 1942, reprend comme base un semi-chenill Maultier (mulet) sur chs
sis d'Opel Blitz. Il est dot d'un afft de 10 tubes de 15cm,dsign 15cm
Nebelwerfer-Zehniing 42, positionns en deux ranges de cinq superpo

ses, montes sur une pseudo-tourelle l'arrire de l'engin, cette dernire
tant manipule depuis l'intrieur. Le Sd.Kfz. 4/1, entirement ferm,
n'est que trs lgrement protg avec des plaques de 8 mm d'acier
qui servent plus prmunir l'engin du souffle des roquettes qu' abriter
l'quipage des tirs ennemis. Les tubes sont mis feu l'un aprs l'autre,
quelques diximes de seconde d'intervalle selon une squence prdfinie.
Lors du tir, les trois ou quatre servants restent l'intrieur, trappes

fermes, ou se tiennent bonne distance, de prfrence derrire un
obstacle. Dix roquettes sont stockes l'intrieur, arrimes contre les
flancs. Comme pour le Nebelwerfer 41, compos de six tubes mtal
liques disposs en cercle sur un afft peine modifi de Pak 35/36,
la porte maximale est de 6 950 mtres(7 055 mtres selon d'autres
sources) et de 300 mtres au minimum. L'armement secondaire se
compose d'une mitrailleuse MG-34 ou 42 de 7,92 mm, approvision
ne par 2 000 coups, qui peut tre fixe sur un support de dfense
antiarienne plac au milieu du toit blind de la cabine. Afin de trans
porter les projectiles du Panzerwerfer 42, qui ne dispose que de deux

salves, un Munitionskraftwagen {Sd.Kfz. 4), qui reprend lui aussi un
chssis de Maultier et une superstructure blinde, est dvelopp. Une
batterie de Panzerwerfer 42 peut dlivrer une salve de 80 roquettes
en quelques secondes
Panzerwerfer 42
21. Batterie (Sf.)
Werfer-Regiment 56
Werfer-Brigade 5
Arme allemande
Italie, 1944
WH.745645
T
745645
WL
Hubert Cance / Trucks i Tanks Magazine 20)6
1/60
Panzerwerfer b,2
^F
Les vhicules lai\ice-roquettes de la wehrmacht
8CM RAKETENWERFER SOMUA MCLfF)

Prenant exemple sur les Katioucha sovitiques qui terrorisent les sol
dats allemands sur le front de l'Est, les hommes du Baukommando
Becker, dont les ateliers sont situs Paris, assemblent un semi-chenill
lance-roquettes de 8cm. Ces dernires ont t mises au point pour

la Waffen-SS, qui, de sa propre initiative, choisit de dvelopper, en
1943, indpendamment du Panzerwerfer 42, son propre lanceur de
roquettes sur le modle du projectile sovitique BM-8 de 82 mm :
le 8cm Vielfach-Werfer mont sur un semi-chenill blind Opel Maultier.

L'afft pivotant comporte deux rangs superposs de 12 doubles rails
chacun, permettant le lancement de 48 roquettes d'une porte de
grce un ralsage, ce moteur six cylindres MS 22, puis MS 23,

permet au semi-chenill d'atteindre la vitesse respectable de 45 km/h.
Le poste de pilotage est entirement blind par l'atelier Becker grce
des plaques d'acier soudes entre elles. La puissance de feu s'avre
consquente, avec 48 roquettes de 8cm prtes tre lances en mme
temps. L'engin est assembl six exemplaires et livr la schnelle
Brigade West, incorpore, partir de juillet 1943, la nouvelle 21.
Panzer-Division. Ce lance-roquettes semble assez fragile, car un an
plus tard, seuls deux exemplaires seront toujours en service. Les 8cm
Raketenwerfer Somua MCL/î, galement dsigns Somua MOL 5 mittlergepanzertZugkraftwagen S303 (f) mit 8cm Raketen-Vieifachwerfer
20Rohre, forment la 10./Panzer-Artilierie-Regiment 155, unit engage

lors de l'opration Goodwood .
5 300 mtres. Pour standardiser au maximum la
fabrication, la pseudo-tourelle est emprunte un
Panzerwerfer 42. Six engins seront utiliss par la

SS-Vie/fachwerfer-Batterie 522 lors de la bataille
de Koursk en juillet 1943.
Le manque de plates-formes pousse donc le

Baukommando Becker recycler des matriels
de prise, comme le tracteur lourd de dpannage

de chars Somua MOL 5 et 6. Ce dernier se dis
tingue de ses prdcesseurs par les amliorations
apportes son bloc propulseur. Plus puissant

Le semi-chenill lance-roquettes 8cm Raketenwerferauf
Somua MCLffl affiche une puissance de feu impressionnante,

avec ses 24 rails de lancement comportant chacun deux
projectiles. L'engin est donc capable d'expdier des

salves de 48 roquettes en quelques secondes. NAC
T Aussi impressionnants soient-Ils, les 8cm Raketenwerfer
auf Somua MCLf ne sont qu'un bricolage recyclant des
seml-chenllls capturs en 1940 sur l'Arme franaise.

En dpit du soin apport dans leur ralisation par le
Baukommando Becker, les chssis ont bien du mai
supporter le poids induit par le blindage supplmentaire
et les lourds rails de lancement. Sur les dix engins
assembls, seulement deux sont encore en service lors

du dbarquement alli en Normandie en juin 1944. nac
..
io islQQQoeeeeeeNgrEE
[O |OQC)OO0O
1/60'
8cm Raketenwerfer Sgmua MCL/f/
^ l.
^ IF
r Les vhicules lance-roquettes de la wehrmacht
8cm Raketenwerfer aufSomua IVICL('9

10. Batterie, III. Abtellung
Panzer-Artlllerie-Reglment 155
21. Panzer-Dlvlslon
Arme allemande
Normandie, France, mai 1944

Note : ie f ia fin de ia dsignation
de l'engin indique sa nationalit d'origine,

savoir franzsisch (franais).
i
WH-142606817''
iPîr
GEPANZERTER MANNSCHAFTSTRANSPORTWAGEN M3
401(A)MIT WURFRAHMEN 40
19411
^ 1^
1945J
^F
comme le Carrier, Personne! Haif-Track M3, un transport de troupes

semi-chenill. Pour cette conversion, dsigne gepanzerter Mannschaft
stransportwagen M3407(a) mit Wurfrahmen 40, il ne s'agit pas d'une
directive officielle mais d'une initiative de circonstance ralise locale
Toujours soucieux d'assurer un maximum de mobilit leurs units de

Nebelwerfer, les Allemands,souvent l'chelon rgimentaire, convertis
sent nombre de vhicules capturs immdiatement aprs les combats.
Les matriels amricains de prise n'chappent pas cette pratique.
ment. Ainsi, la Pionier-Kompanie du Panzer-Grenadier-Regiment 111 de

la 11. Panzer-Division fixe sur les flancs plats d'un M3 quatre casiers de
roquettes de 28/32cm, deux par ct, avec leur dispositif de pointage.
Cet engin est captur par les forces amricaines Schwarzbach, la
frontire entre la Tchcoslovaquie et l'Autriche, le 7 mai 1945.
Gepanzerter Mannschaftstransportwagen IVIS 401(a)

mit Wurfrahmen 40
Pionier-Kompanie
Panzer-Grenadier-Regiment 111
11. Panzer-Division
Arme allemande
Tchcoslovaquie, mal 1945
Note : le a la fin de la dsignation

de l'engin Indique sa nationalit d'origine,
savoir amerikaner(amricain).
SELRSTFAHRLAFETTEFUR 28/32CM WURFRAHMEN

AUFPANZER 39H(F)
appui-feu aux troupes au sol, ces engins sont convertis, en 1943,

en vhicules lance-roquettes. Pour ce faire, quatre Wurfrahmen 40
(support de lancement) sont monts sur les cts du chssis, sur
des cadres supports du mme type que ceux des Sd.Kfz. 251/1,
lui donnant ainsi une puissance de feu sans commune mesure avec
la fin de la campagne de France de l't 1940, la Wehrmacht cap
celle de son canon court ou long de 37 mm,qu'il conserve en tourelle
ture nombre de blinds lgers (aux alentours de 550), dont diffrents

modles d'engins Hotchkiss que l'Arme franaise rfrence 1-135
et char lger modle 35H modifi 1939 pour celui quip d'une
pice longue de 37 mm. Pour leur part, les Allemands les dsignent
sont alors dsigns Seibstfahriafetten fur 28/32cm Wurfrahmen auf

Panzer 38H(f) et Seibstfahriafetten fur 28/32cm Wurfrahmen auf
Panzer 39H(f). Pour soutenir une puissance de feu plus importante,
Panzerkampfwagen 35H 734(fj et Panzerkampfwagen 39H 735(f),

le (fj pour rappeler la nationalit d'origine. Toujours pour fournir un
Seibstfahriafette fur 28/32cm
Wurfrahmen auf Panzer 39H(f)

Arme allemande
France, 1944
pour assurer ventuellement sa dfense rapproche. Ces recyclages
la prsence d'un vhicule ravitailleur et d'un groupe de pourvoyeurs

est indispensable.
Les vhicules lance-roquettes de la wihrmacht
,
HOTCHRJS
Hubert Cance / Trucks i Tanks Magazine 2016
SELBSAHRLAFEnE fOR 28/32cM WURFRAHMEN
AUF Panzer 38H(f}
r/3s
smaMM
1/3^
Selbstfahrufette FiiR 28/32cm Wurfrahmen
AUF Panier 39H(f)
Les vhicules lawce-roquettes de la wehrmacht

SELBSTFAHRLAFETTE FUR 28CM WURFRAHMEN
AUFmikMU\M(F)(SEIT)
La chenillette Renault DE est l'un des vhi
cules capturs les plus priss par l'Arme

allemande. Fiable, des plus faciles entretenir,
ce petit engin entirement chenill sert au sein
de nombreuses formations, comme dans la
Luftwaffe. Cette dernire l'utilise arm d'une
mitrailleuse pour la dfense de ses arodromes
contre d'ventuels coups de main. En outre,

il remplace avantageusement les chevaux de
trait destins tracter des pices d'artillerie.
En 1 943, le Baukommando Becker, la
demande du marchal Rommel, transforme
la chenillette en lance-roquettes lourd en lui
greffant quatre Wurfrahmen 40 (supports

de lancement). Ces rampes de lancement
et de transport en bois, les mmes que sur
le Sd.Kfz. 251/1, sont capables d'expdier

des roquettes de 28 32cm. D'un poids
A & De paisible vhicule de logistique, la petite chenillette
Baukommando Becker, en une Seibstfahriafette
capable
[['onsldrab pour une machine aussi
d'expdier de redoutables roquettes lourdes. Une puissance deJeu
approximatif de 2,64 tonnes, ces machines

sont servies par un quipage de deux trois
frle. Deux dispositions pour les paniers sont Pr^ûes. ms le
hommes et n'emportent que quatre roquet
bas) par les Allis en Normandie durant l't 1944 et parques
arrire (photo haut), ou bien les casiers en bois sont f xes sur i
h^ ^
capturs (photo
matriels allemands, btm
tes prtes l'emploi. Comparables, dans leur

mode de fonctionnement, aux Sd.Kfz. 251/1
mit Wurfrahmen, ces blinds sont censs
compenser le manque d'artillerie lourde des
units stationnes proximit du Mur de
l'Atlantique. Quarante Seibstfahriafetten fur
28/32cm Wurfrahmen aufInfanterieschlepper

UEW sont assembles selon deux modles :
I un voit les rampes installes sur les cts

de sa caisse, tandis les casiers en bois de
I autre sont placs sur une plate-forme situe
I arrire. Ces petits chenills lance-roquettes

combattent en Normandie en juin 1944.
Seibstfahriafette fur 28cm Wurfrahmen

auf Renault UE (f)(Seit)
Psnzer-Grenadier-Regiment 192
21. Panzer-Division
Arme allemande
Normandie, France, juin 944
g-B f C c
eeece.B
l ^1b|^- -îq"
r^ V
Hubert Cance / Trucks i Tanks Magazine 2016
1/35'
Selbstfahrlafee FUR 28cm Wurfrahmen
AUF Renault UE (fI (Seit)
ri
Les vhicules lawce-roquettes de la wehrmacht
Panzer I Ausf. B mit Wurfrahmen 40

Unit non identifie
Arme allemande
Front de l'Est, vraisemblablement t 1942
PANZER /ET PANZER 38(t)MIT WURFRAHMEN 40
Ainsi, en 1943, un chssis de Panzer IV Ausf. C est modifi en ce

sens. la place de la tourelle, sur une plaque circulaire obstruant
son puits, sont monts une casemate rectangulaire destine aux
Outre les engins de prise, les Allemands ont transform quelques-uns de

leurs blinds lgers. Peu d'informations circulent sur ces conversions,
et il semble que les modifications aient t effectues au sein des
Sprenggranaten de 28cm. L'ensemble bnficie du systme de
ateliers de rparation rgimentaires. Les clichs disponibles prsentent

plusieurs Panzer/Ausf. B quips de paniers articuls de roquettes de
28/32cm. Deux sont placs sur les cts du compartiment moteur,fixs
sur un cadre mtallique avec leur systme de pointage en lvation.
En ce qui concerne le f^nzerSSftJ, une photo montre des Wurfrahmen 40
placs de manire classique sur les flancs du char.
servants et un support pour un lanceur quadruple de Wurfkrper

rotation de la tourelle primitive. Sur sa face avant ct droit, une
mitrailleuse l\/IG-34 de 7,92 mm assure la dfense rapproche, et une
fente de vision est place sur la gauche. Le toit est perc de deux
trappes d'accs, et les cts reoivent des volets monoblocs type

tourelle de Panzer . Juste derrire se trouve le lanceur rectangu
laire, dont l'lvation est variable selon la porte dsire. Les deux
lments sont donc solidaires et pivotent en mme temps en fonc
tion de la position de la cible. Les rsultats des essais de I unique
prototype de Raketenwerfer auf Fahrgestell Panzer IV (dnomina

RAKETENWERFER AUFFAHRGESTELL PANZER IV
tion sous toutes rserves) ne sont pas connus, mais ce dernier ne
bnficie pas d'une production en srie. En effet, I affectation d'un

Si les initiatives visant fabriquer des vhicules lance-roquettes sur le
terrain se multiplient, les Allemands cherchent galement dvelopper
des matriels standardiss afin de limiter les contraintes logistiques.
Raketenwerfer auf Fahrgestell Panzer IV

Vhicule de test
Arme allemande
Allemagne, 1944
le lanceur de roquettes est

prsent en position de tir.
Panzer IV pour lancer seulement quatre roquettes pouvait tre

considre, ds l'origine du projet, comme un gaspillage, alors que
la Panzerwaffe est, sur tous les fronts, confronte une pnurie
de chars de combat.
o
m
1/3&
i .
Panzer IAusf. B mu Wurfrahmen 40
Les vhicules lance-roquettes de la wehrmacht
xv V
o<
In
=a
( *
RAKmiWERFER AUF FaHRBESTELL PaNZER IV
Li/35'
15CM PANZERWERFER 42
BBUOGRAPHE
AUFSCHWERER WEHRMACHTSSCHLEPPER
Vhicule semi-chenill tardif conu pour tre peu coteux, le schwerer

Wehrmachtsschlepper(sWS)se voit lui aussi dclin en version lanceroquettes. Pour ce faire, l'afft pivotant du 75cm Nebelwerfer-Zehnling
42, comptant 10 tubes, est fix sur le plateau arrire. galement

dsign Panzerwerfer 42, l'engin est entirement blind pour rsister
aux clats d'obus et surtout au souffle produit lors du lancement des
roquettes de 15cm. Cette version du sWS est destine remplacer
le 15cm Nebelwerfer-Zehnling 42 auf Panzerwerfer (Sd.Kfz. 4/1) au
sein des Werfer-Brigaden.
I Chamberlain (P.) et Doyle (H.), Encyclopedia of German

tanks of World War Two:A complt illustrated directory of
German battle tanks, armoured cars, self-propelled guns and
seml-tracked vehicles, 1933-1945, Arco Pub. Co, 1999
i Sd.Kfz. 140/1 - Trop peu et trop tard... , Trucks & Tanks
n 12, mars-avril 2009
I Rhapsodie Mortelle - Les vhicules lance-roquettes de la
Seconde Guerre mondiale , Trucks &Tanks n 41, janvierfvrier 2014
I Les blinds d'appui allemands , Trucks <S Tanks hors-srie

n 12, novembre-dcembre 2012
i Roquettes sol-sol 1939-1945, Encyclopdie des armes,
volume 7, ditions Atlas, 1985
< Le 15cm Panzerwerfer 42 aufschwerer Wehrmachtsschlepper reprend donc
comme base le tracteur lourd pour la Wehrmacht . Ce seml-chenlIl, produit
381 exemplaires, est motoris par un 6 cylindres essence Maybach HL 42 TRKMS,

refroidi par eau et dveloppant la puissance de 100 chevaux. Le stVS atteint la
vitesse de 27 km/h sur route et, grce des rservoirs contenant 240 litres de
carburant. Il peut parcourir 300 kilomtres sur chemins carrossables. US Nara
15cm Panzerwerfer 42 auf
Note : cet engin, baptis

Thor , a t captur par
schwerer Wehrmachtsschlepper
Unit non identifie
les forces amricaines.
Arme allemande
Allemagne, 1945
THOR
15cm Panzerwerfer 42 auf
schwerer Wehrmachtsschlepper
Unit non identifie
Arme allemande
Allemagne, 1944
Lorsque Hitler lance l'opration
Barbarossa le 22 juin 1941, il est
sur ses chances de victoire. Et le rsultat des premi
res batailles tourne effectivement l'avantage des
persuad que la Wehrmacht vaincra en
Allemands. Pourtant, en dpit de pertes terrifiantes,
quelques semaines l'Arme rouge. Il est

vrai que celle-ci n'a pas fait trs bonne
l'Arme rouge ne s'avoue pas vaincue, et les Panzer,
impression lors de la guerre d'Hiver (30 novembre

1939 13 mars 1940) face aux forces finlandaises.
En outre, quand Moscou a attaqu la Pologne, confor
mment au pacte germano-sovitique, le 17 sep
tembre 1940, son organisation et la qualit de ses
matriels n'ont pas vraiment impressionn Berlin.
Dans ces conditions, le Fuhrer est plutt optimiste
aprs avoir balay les lgers T-26 et autres BT-7,

se heurtent un adversaire d'une autre trempe ;
le tank moyen T-34/76. Vritable bijou d'ingnierie,
ce dernier runit les technologies les plus avan
ces (blindage inclin, suspension Christie, moteur
Diesel...) et s'avre capable de s'opposer, au moins
localement, au char de bataille standard de la Heer :
le Panzer III Ausf. J.
Prenant conscience que les techniques de canon 5cm KwK 38 de 42 calibres. Ce der
construction des Panzer III, datant de l'en-
nier affiche une balistique qui ne convainc

pas Hitler, si bien que ce dernier demande
commandes croissantes de la Wehrmacht, - rappelant par l mme un ordre date
les usines du III. Reich cherchent sim d'aot 1940 -, la greffe d'un 5cm long
plifier I architecture du modle Ausf. H. haute vitesse initiale : le KwK 39 de 60 cali
Dans ces conditions, la caisse est main bres. Malheureusement pour les quipages,
tre-deux-guerres, ne sont plus adaptes aux
tenant d un seul bloc, et la protection est cette directive n'est rellement applique,
porte 50 mm l'avant et l'arrire. pour la seconde tranche, qu' compter de
Par ailleurs, les trappes d'accs du pilote dcembre 1 941.
et du radio, situes sur le haut de la caisse, Ct sovitique, la version amliore de
sont dsormais embouties d'un seul tenant, l'A-34, le T-34 modle 1 940, est arme du
et leur ouverture se fait sur l'avant. Dans
un mme temps, les vents refroidissant les
tambours de frein et la transmission, tout
comme le gnrateur de fume, sont dpla

cs l'arrire afin d'en diminuer la vulnra
bilit. Toujours dans l'optique de renforcer

la protection, la mitrailleuse de caisse, une
MG-34 de 7,92 mm, pourvue d'un manchon
externe plus solide, reoit un masque sph-
76,2 mm modle L-11. Ses capacits anti

chars tant juges insuffisantes, les Russes
envisagent de le remplacer par le canon F-32
(longueur de 31,5 calibres) des KV-1, mais
ce dernier n'est pas disponible en grande
quantit, et le 76,2 mm L-11 continue donc
d'quiper le T-34 modle 1 940. Ce tube se
distingue, vu de l'extrieur, par la prsence,
sur le dessus du tube, du mcanisme de
rique pais de 50 mm (Kugelblende 50).
rcupration, protg par un blindage moul
Le premier lot de Panzer III Ausf. J assem

bls ds le mois de mars est quip du
aux formes arrondies. L'armement secon
daire se compose de deux mitrailleuses
Degtyaryova Tankovy(DT) de 7,62 mm ali

mentes par tambours chargeurs. L'une est
place de manire coaxiale, tandis que la

deuxime est installe sur la droite du glacis
et servie par le radio.
La tourelle biplace est constitue de plaques

lamines froid, aux formes cintres, assem
bles par soudure. Une mthode coteuse,
qui ncessite des infrastructures lourdes,
une main-d'uvre nombreuse et, surtout,
qui rclame beaucoup de temps. Une sim
plification est alors demande. Une nouvelle
tourelle moule, la cuirasse plus paisse,
est donc tudie. Sur les premiers modles,
les protections des piscopes sont moules
avec la tourelle ; sur les versions suivan
tes, elles seront soudes. Dots du canon
L-11, ces deux modles, tourelle soude et
moule, sont dsigns par les Sovitiques

modle 1940, bien que cette dernire soit
fabrique dbut 1 941.
Alors, dans quelle mesure le T-34/76 modle
1940 tait-il suprieur au Panzer III Ausf. J ?
Tf-
Frontal
Arrire
<! 45
45 mm
Mantelet
trai
30 mm Tourelle
30 mm Superstructure
v/?:.
j.v,
'''':< v" ;
PROTECTION
En ne tenant compte que des paisseurs de
blindage, le Panzer III Ausf. J affiche une
protection suprieure celle du T-34/76
modle 1940, hormis pour les flancs. Pourtant,

les deux engins ne procurent pas les mmes
chances de survie sous le feu adverse leurs
quipages respectifs. En effet, le vhicule alle

mand est dot de plaques d'acier verticales,
alors que son adversaire bnficie de surfa
ces inclines qui lui donnent une longueur
d'avance sur ses homologues, qui attendront

le Panther pour disposer de cet atout tech
nologique. Ses 45 mm en frontal quivalent
ainsi une paisseur de 75 mm. En outre,
cette inclinaison favorise le ricochet des pro
jectiles antichars, dont la haute vitesse initiale
augmente les risques de ripage . Dans les
faits, le T-34/76 est pratiquement invulnrable

aux projectiles des 3,7cm Pak 36, et seuls les
tubes de 8,8cm Flak ou les pices d'artillerie
de campagne 10,5cm le.FH 18/40 peuvent
en venir bout, en tir tendu, sans tre obligs
le Panzer III est perfor, sans difficult, de

face. Certes, son poids (1,43 kg) n'est pas
propager aux munitions et alors condamner
suffisant pour dtruire coup sr un vhicule

de 21,6 tonnes, mais les Panzerschtzen
ne sont pas l'abri, tout comme les orga
temps, est donc moins important.

Le Panzer III se rattrape quelque peu lorsqu'on
nes vulnrables (transmission ou optiques
le vhicule et l'quipage s'il ne peut vacuer
observe la vie bord. En effet, l'organisation
de tir). Et leur calvaire n'est pas fini, car
interne du T-34/76 reste encore largement

perfectible (poste de pilotage mal agenc et
les flancs de leur vhicule ne mesurent que
tourelle biplace), et son habitabilit, cons
30 mm d'paisseur... qui ne peuvent rsister

aux balles de 14,5 mm des fusils russes
PTRS-41 et PTRD. Celles-ci transpercent
en effet jusqu' 40 mm (avec des ttes en
acier tremp affichant une vitesse initiale
quence de sa hauteur infrieure, est loin

de valoir celle de son adversaire. De plus,
suprieure 1 000 m/s) 100 m.

Sur le plan de la survie sur le champ de
bataille, le T-34/76 creuse encore l'cart
avec le Panzer III grce sa taille plus
rduite. Ce dernier prsente en effet une
silhouette plus haute de 40 cm. Plus facile
camoufler, plus difficile reprer puis
l'accs la tourelle se fait par une trappe
unique, lourde et peu maniable. vacuer le

vhicule sovitique est dans ces conditions
moins ais, au contraire de son adversaire
qui bnficie de deux trappes places sur le

toit de la caisse, de trois ouvertures dans la
tourelle et d'une sortie de secours dcou
pe sur le flanc gauche, entre la chenille.
Cette configuration compense en partie la

motorisation essence.
viser, la machine sovitique se rvle un peu
En conclusion, le Panzer III se rvle donc
plus discrte que sa rivale. De plus, le poids

supplmentaire de 4 tonnes du T-34 lui per
mieux pens et d'une ergonomie plus ration

nelle que le T-34. Pourtant, malgr son habi
tabilit suprieure et le nombre important de
100 m sous une incidence de 30.
met de mieux encaisser les ondes de

choc conscutives un impact. Ce dernier
se distingue galement par sa motorisation
De son ct, le blindage avant du Panzer
Diesel, dont le carburant est bien moins
domaine de la protection face au T-34.
/// est tout juste suffisant pour contrer les
paisseur et inclinaison se conjuguent pour
obus d'un calibre infrieur 37 mm. Face
inflammable que l'essence avec laquelle

fonctionne le 12 cylindres Maybach. Le dan
aux armes antichars sovitiques de l'poque,
ger reprsent par un incendie, qui peut se
tgorie des chars moyens.
de s'approcher trop prs. Le Panzer IV et son

7,5cm KwK 37 L/24 n'est pas mieux loti, car
sa K.Gr.rot.Pz. n'est crdite que de 43 mm
sa protection est peine satisfaisante, puis

qu'un projectile B-240 de 45 mm du canon
modle 1937 (53-K) perce 43 mm 500 m
sous une incidence de 90. En revanche, si
les servants utilisent une Armour-Plercing

Composite Rigid (APCR) BR-240P, capable
de venir bout de 66 mm d'acier 500 m.
trappes permettant de l'vacuer, le Panzer III

ne peut que reconnatre sa dfaite dans le
faire de ce dernier une rfrence dans la ca
CONSTRUCTEURS & PRODUCTION

Engin T-34/76 modle 1940
Constructeurs Zavod n 183 Kharkov (KhPZ) et STZ Stalingrad
Production 950 exemplaires
Panzer m Ausf. J
Henschel, MAI\I, Alket, MIAG, Wgmann,

Daimier-Benz, MNH
1 549 exemplaires
'
jfPente:30
Sur route:
Tout-terrain:''''' " '

0
2S
50
75
, 336l|i00km
95 125
150
175
>*95.- I ifs
Coupure verticale:0,60 m
15 km/h'
Gu: 1,30 m
Coupure franche:2,59 m
Tout-terrain
MOBILITE
Le cfissis du T-34/76 modle 1940 prsente
deux visages . En effet, sur le papier, il est
largement suprieur celui du Panzer III
Ausf. J ; les cfiiffres parlent d'ailleurs d'euxmmes : le 12 cylindres en V Diesel V-2-34
Comme si cela ne suffisait pas, le HL 120 TRM
ne peut prtendre galer la sobrit du gros

1 2 cylindres Diesel du T-34, au point que
l'autonomie du Panzer III est deux fois moins
dveloppe 500 chevaux au rgime moteur trs
importante que celle du blind russe. De plus,

le T-34 profite avantageusement de ses trois
bas de 1 800 tr/min (300 cv 3 000 tr/min
fts supplmentaires contenant 90 litres de
De surcrot, le T-34 ne peut rivaliser avec

la facilit de conduite du Panzer III, car
le pilote russe doit se battre avec une
machine rtive dont les commandes,
comme la bote de vitesses ( 4 rapports

avant et 1 marche arrire) et l'embrayage,
se rvlent si dures actionner que les
pour son adversaire). Avec ses 38,9 litres de
carburant, fixs sur sa plage arrire, pour
manuvres deviennent un vritable cal
cylindre (contre seulement 11,867 litres),
encore augmenter sa distance franchissa

ble et par consquent simplifier ses besoins
logistiques. Lorsque les combats durent, les
vaire. Une conduite physique qui
il dispose d'un couple nettement plus impor

tant. Ainsi, avec un rapport puissance/poids
de 18,2 cv/t, il affiche des acclrations et des
reprises plus vigoureuses que le Panzer III,

qui se contente de 13,88 cv/t. Bien plus
mobile, le T-34 peut se dplacer plus rapide
ment(15 km/h de plus sur route) pour rejoindre
Panzerschtzen ne peuvent esprer occuper

le champ de bataille aussi longtemps que
violents coups de raquette l'quipage
ravitaillement plus importante.
lorsque l'engin aborde trop vivement des

obstacles, mais la comparaison tourne
En thorie, le Panzer III est donc totalement
surclass par le T-34. Toutefois, la ralit est

plus nuance. En effet, les 500 chevaux du
Une vivacit qui peut mme gner les prises

de vise adverses. Et si les performances de
franchissement sont trs proches, le vhicule
sovitique ngocie les difficults plus vivement.
V-2-34 ne sont que rarement au rendez-vous

suite un assemblage manquant de soin, et,
un obstacle vertical et une pente plus raide

lui permet de s'engager sur des zones inac
cessibles au Panzer III. Ce dernier pche aussi
par une pression au sol bien trop importante.
Avec une valeur de 0,94 kg/cm^, son chssis
ne peut esprer rivaliser avec les 0,64 kg/cm^
de son adversaire. Avec des chenilles larges de
55 cm (40 cm pour son adversaire) et son effi
cace suspension Christie, le T-34 ne craint pas
autant les sols boueux ou enneigs typiques
de VOstfront (front de l'Est). Celui-ci enfonce
dfinitivement le clou en termes de vlocit
en filant 25 km/h plus vite en tout-terrain,

dans un confort relatif il est vrai.
pension barres de torsion qui distille de
leurs ennemis cause d'une frquence de
un secteur de combat ou, au contraire, se d

sengager promptement si la situation l'exige.
Soulignons que sa capacit pius leve passer
contraste avec la facilit du Panzer.

Ce dernier est certes loin d'tre un modle
de confort, notamment cause de sa sus
souvent, la puissance relle tourne entre 400

et 450 chevaux. Dans ces conditions, les
problmes de rendement font que le T-34 ne

peut que rarement dpasser les 48-49 km/h.
Par ailleurs, le V-2-34, au dmarrage capri
cieux, est un gros consommateur d'huile,
si bien que l'un des rservoirs auxiliaires est
souvent ddi ce lubrifiant. La fiabilit est
aussi loin d'tre correcte pour ce modle,

qui souffre de nombreux problmes de jeunesse.
cependant en sa faveur. Comme de cou
tume, la rusticit du char sovitique nuit

fortement la vie bord, au point que les
quipages peuvent parfois tre puiss
avant mme d'avoir engag le combat 1
L'inconfort notoire du T-34 modle 1940
ne permet toutefois pas au Panzer III d'es
prer galer son adversaire. Malgr sa fia

bilit suprieure, son chssis est compl
tement dpass par les performances (qui,
bien que moins leves en pratique, restent

suprieures) de la machine russe, qui cu
mule les points forts sans faire preuve de
dfauts rellement rdhibitoires.
MOTORISATION
Moteur
12 cylindres en V Diesl
V-2-34
Puissance 500 Cl/ 1,800 .tr/rnin _

Rapport Poids/Puissance 18,2 cv/t
12 cylindres en V
Maybach HL 120 TRM
300 cv 3 000 tr/min
13,88 cv/t
"'.;> * '; ' '. "f V- ; ' '
VS Panzer lli
ARMEMENT SECONDAIRE
ARMEMENT PRINCIPAL
Canon L-11 de 76,2 mm
2 mitrailleuses Degtyarev de 7,62 mm
CTDx 77 obus
c=. X 2 898 projectiles
Munition : BR-350A
Vitesse initiale : 575 mfs
Munition : Panzergranate 39
ARMEMENT PRINCIPAL
Vitesse initiale : 685 m/s
ARMEMENT SECONDAIRE
Canon 5cm KwK 38U42
2 mitrailleuses l\/IG-34 de 7,92 mm
eu X 99 obus
= x3 750 projectiles de 7,92 mm
PUISSANCE DE FEU
Selon Hitler, le 5cm Kampfwagenkanone
38 L/42 n'affiche que des performances
Quelle que soit la munition, la protection

du Panzer m est battue. Le L-11 finit de
modestes, et il souhaite l'installation de
surclasser le 5cm KwK 38 grce un
la version longue de 60 calibres qui aurait
explosif F-534 plus lourd (6,23 kg contre
Un dfaut encore accentu par la mau

vaise disposition des fentes de vision qui
laissent bien trop d'angles morts. Inutile
de parler d'une quelconque coordination
avec les autres engins dans le choix des
cibles, ce qui peut conduire oublier
un objectif. L'absence rgulire de radio
71-TK-3 bord du T-34 pnalise aussi la
t correcte l't 1941. Force est
1,82 kg pour la 5cm Sprenggranate 1939 ou
de reconnatre que le tube de 42 calibres

n'est effectivement pas la hauteur des
SprGr. 39) plus adapt l'appui d'infanterie
machines dployes par l'Arme rouge
cible molle , comme une batterie anti
cette anne-l. Totalement dpasse par

le blindage du tank lourd KV-1, sa munition
char, contre laquelle un perforant n'a que
gestion de la situation par les commandants.
peu d'effets, sauf coup direct et heureux.

Il peut galement utiliser une OF-350 frag
En outre, la lunette de tir {Turmzielfernrohr

5d - TZF5d) du Panzer III Ausf. J se rvle
autrement plus efficiente et autorise des tirs
Panzergranate 1939 (PzGr. 39) de 2,06 kg

(vitesse initiale 685 m/s) ne peut percer au
ou lorsque l'quipage doit neutraliser une
mentation, efficace contre les groupes de

soldats surpris dcouvert.
longue distance, bien que face la cui
Les Panzerschtzen ont nanmoins un pro
rasse du T-34, cet avantage soit totalement
jectile plus adapt la lutte antichar : la 5cm

Panzergranate 1940 {PzGr. 40). Avec sa
inutile I Le Panzer III est en effet oblig de

s'approcher bien trop prs de son adversaire
alors se rapprocher pour tenter un coup sur
vitesse Initiale trs leve (1 060 m/s) et
pour pouvoir esprer venir bout de son
ses points faibles : une manoeuvre risque et
sa pointe en tungstne, la PzGr. 40 de
blindage. Cela tant dit, la tourelle triplace

du Panzer III (accueillant un chef de char,
le tireur et le chargeur) assure une rpartition
mieux que 54 mm d'acier 1 00 m sous

une Incidence de 30. Un T-34, avec ses
75 mm en frontal, reste donc pratiquement
invulnrable . Les Panzerschtzen do\ver\t
des plus alatoires compte tenu de la puis
0,925 kg est capable de percer 96 mm
sance du canon L-11 de 76,2 mm mesurant
d'acier 100 m et 55 mm 500 m sous

une incidence de 30. Si le Panzer III Ausf. J
30,5 calibres.
Certes, Moscou estime que ce dernier n'est

pas une bonne arme antichar ; nan
peut esprer transpercer le blindage du T-34,

il ne peut le faire qu' courte distance, et le
moins, face aux Panzer III, son projectile
tireur doit faire mouche coup sr, car
des tches plus rationnelle et donc une effi

cacit tactique suprieure, encore amliore
par la prsence systmatique d'un poste

radio FuG 5. Le vhicule allemand profite
galement de sa meilleure capacit pointer
BR-350A (vitesse initiale 575 m/s - 61 2 m/s
la PzGr. 40 n'est disponible qu'en petite
selon d'autres sources) est pratiquement

imparable. Calculs par l'Artkom (le Comit
de l'artillerie sovitique), ses 51 mm d'acier
quantit du fait de son noyau en matriau
en dpression son canon (-10, contre -5
prcieux et rare que Berlin prfre rserver

en priorit aux machines-outils.
L encore, le T-34 est indubitablement sup
pour le 76,2 mm) pour pouvoir prendre des

positions de combat plus adaptes.
Finalement, la puissance de feu suprieure
rieur son adversaire. Pourtant, le bilan est
du T-34/76 modle 1940 s'oppose la

meilleure efficacit tactique du Panzer III
Ausf. J. La tourelle triplace de ce dernier
compensant pour partie sa pice peu
performante. En dpit de cet indniable
transpercs 1 500 m le sont sous une

incidence de 90, mais la caisse et la tou
relle ennemies ne prsentant pas d'Inclinai

son significative, les chances de ricochet
nuancer. Dj, celui-ci souffre de sa tourelle

biplace. Dbord par la multitude de tche,
sont assez faibles, sauf si le tireur ouvre
le commandant ne peut la fols valuer la

situation tactique et assurer le chargement de
la pice de 76,2 mm. Les objectifs sont choisis
dans la prcipitation, et la cadence de feu est
alors trois fols moins leve que celle du Panzer.
le feu sous un angle aigu. Le L-11 peut

galement utiliser un obus charge creuse
BR-353A pouvant percer 75 mm de blin
dage toutes distances.
atout, force est de reconnatre que le 5cm

KwK 38 L/42 est totalement dpass par
son adversaire.
l-fr
4I_|F
Comparatif
CONCLUSION
Arm du 5cm KwK 38 U42, le Panzer fil Ausf. J est bien Infrieur au
T-34/76 modle 1940. Assez paradoxalement, l'engin germanique

ne prsente aucune tare rdhibitoire, son potentiel est juste moins
important que celui de son ennemi, bien plus moderne et technologi
quement en avance sur son temps. Seul l'entranement suprieur des
Panzerschtzen, bien aids par la tourelle triplace, lui permet encore de
faire bonne figure sur les champs de bataille. Face lui, le T-34/76 pche
par bien des aspects, comme son ergonomie mal pense,son pilotage
difficile, sa tourelle biplace... mais il surclasse le Panzer dans tous les

compartiments de combat. Au final, le char allemand ne peut prtendre
prendre l'ascendant sur le Russe dans un duel la rgulire .
En 1941, le Panzer III Ausf. J est obsolte par rapport au T-34/76
modle 1940. Bien consciente de ces faiblesses, Berlin va acclrer
l'installation du 5cm KwK 39 de 60 calibres trs haute vitesse initiale...
Pour autant, cette mesure ne prendra effet qu'en dcembre 1941,alors

que les Sovitiques alignent le T-34/76 modle 1941, une machine
ayant un blindage de tourelle renforc (52 mm)et un armement plus
puissant (le F-34 de 76,2 mm mesurant 42,5 calibres), tout en prparant
une version encore amliore.
fit
T-34f76 modle 1940
fT)
jQQjEHDSy
T-34/76 modle 1940

Unit non identifie
Arme rouge
Union sovitique, t 1941
Note : les deux engins prsents en illustration

le sont des priodes et des lieux diffrents.
Si les Sovitiques n'alignent plus, en 1944,

de T-34/76 modle 1940, la trs grande
majorit ayant t dtruite durant les deux
premires annes de la guerre, il n'en va pas

de mme des Allemands, qui, faute de mieux,
font durer les engins dj engags lors
de l'opration Barbarossa . Sans doute
endommag plusieurs reprises, ce Panzer
III Ausf. J a semble-t-il dfinitivement termin
sa carrire dans le secteur de Bobrou'fsk au
milieu de l'anne 1944. Dj dpasse en
1941, cette version a d affronter, ou plus

certainement servir de cibles des T-34/85,
peine infrieurs au plus moderne des chars
5,92 m
germaniques, le Panzer V Ausf. G Panther.
nnj u t-TJTnn.
01
T-3w76 MODLE 1940,

Panier I AusfJ
iniM
ttt ^
PanzerlIlAusf. J
mimfkrfrmsnttm
Panzer III Ausf. J
4. Kompanie, I. Abteilung
Panzer-Regiment 21
20. Panzer-Division
Arme allemande
Secteur de Bobrousk, Union sovitique, juin 1944
5.52 m
^T'_ il
CD
CSJ
ncTuniiTE
Fury
Synopsis : Avril 1945. Les armes allies mnent leur ultime offensive
en Europe. bord d'un Sherman M4A3E8, le sergent Don Wardaddy

Collier et ses quatre hommes, dont un bleu , se prparent affronter
un adversaire dtermin dfendre son sol natal. Cet quipage de la 2nd
Lk I
Armored Division Hell on Wheels va alors devoir effectuer une mission
cruciale en plein territoire ennemi face aux Allemands qui le surclassent en

nombre, et dont les blinds sont bien plus puissants que son Sherman.
Le film Fury, du ralisateur David Ayer, cherche avant tout ancrer
son scnario dans la ralit des combats de la fin de la Seconde
Guerre mondiale. Le rsultat est plutt convaincant, avec un rendu

trs brutal, une atmosphre dure et glauque, que la boue et la crasse
viennent rendre encore plus poignante. Loin des poncifs habituels sur
les super-hros hollywoodiens, les personnages principaux sont fati
gus,tant mentalement que physiquement,torturs par leurs dmons et
L'affrontement entre les Sherman ?

^
et le Tiger demeure, en depit de
certaines critiques, assez raliste,
avec des chars amricains dtruits
longue distance et obligs de
s'approcher bout portant pour
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frapper l'arrire de l'ennemi, plus
ne tiennent que par esprit de camaraderie et une haine de l'ennemi
vulnrable leurs obus perforants.
qu'il faut vaincre tout prix. L'aspect psychologique des tankistes tient
une place importante dans ce film, qui s'loigne du genre guerre
Nanmoins, a contrario de la volont de reprsenter la guerre dans

toute son horreur, le ralisateur abuse des soldats dcapits par les
pour aller vers le drame. Les scnes montrant des enfants soldats
rafales de mitrailleuse, et la mort des personnages principaux manque
allemands sont d'ailleurs assez poignantes.
pour le moins de naturel , avec des grenades explosant l'intrieur
La volont d'utiliser de vritables chars d'poque, comme des

Sherman, assez faciles trouver, et surtout un Tiger I en tat de
d'un char et laissant des corps intacts...
fonctionnement, fera plaisir aux passionns de vhicules militaires.

La recherche des dtails matriels est aussi pousse, comme l'ar
mement personnel du sergent Don Wardaddy Collier, incarn par
Brad Pitt, qui n'est autre qu'un fusil d'assaut Sturmgewehr44 rcupr
sur l'ennemi ou encore les prises de guerre dcorant l'intrieur du char.
tout public (interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en France)
L'action n'est pas en reste, avec des combats extrmement violents,
Si l'ennui est absent durant 129 minutes, Fury n'est pas un film pour
du fait de la cruaut de certaines scnes. En outre, malgr un jeu
d'acteurs solide, dont le bleu perdu au milieu de cette violence
faisant abstraction de tout sentiment humain, le scnario ne peut viter
de tomber dans certaines caricatures, avec un ennemi qui n'est, au final,
voire sanguinolents, mais trs bien films. Aprs tout, Fury ne peut
qu'un faire-valoir de l'hrosme amricain ; une partie des dialogues

est strotype, et, parfois, l'impression que le scnario en fait trop
renier ses racines hollywoodiennes...
s'installe, tout comme la sensation de dj-vu.
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. .

V /
Ci-dessus,
de gauche droite:
Brad Pitt, Shia LaBeouf,
Jon Bernthai et Logan Lerman.
Ci-contre, Michael Pena.
Titre : Fury
Ralisation/scnario : David Ayer
Production : David Ayer, Bill Block,
John Lesher et Ethan Smith
Musique ; Steven Price
Pays d'origine : tats-Unis,

Rpublique populaire de Chine
Genre : Drame/guerre
Dure : 129 minutes
Distributeur :
Sony Pictures Releasing France

Date de sortie en salle : 22 octobre 2014
Date de sortie DVD : 23 fvrier 2015
t.
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Blinde, avec un objectif: en faire l'instrument capable
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1941, jurez de ne dposer les armes que lorsque nos
couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathdrale
de Strasbourg .
(HSslt EP*'''''
La division Leclerc doit la place qu'elle occupe

dans la
mmoire collective ses deux victoires
emblmatiques : Paris et Strasbourg, fruits des

liens unissant son chef de corps et de Gaulle, dont
l'intervention a permis la 2^ DB d'tre intgre dans
une arme amricaine et surtout de se trouver au bon
endroit, au bon moment.
LA 2 DIVISION BLINDE
Cet ouvrage, rendu possible par le travail d'une
.LECLERC.
bien souvent indite, qui illustre les hauts faits
association de vtrans, rassemble une iconographie,

d'armes de la division et permet de revivre son
engagement, dans la libration de la France et la

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comme Michaei Wittmann ou encore Otto

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est bien difficile de dmler le vrai du faux.

mastodonte ? tait-il vraiment indispensable

se demander si les Allemands ont fait une

en analysant son dploiement oprationnel

travers d'exemples d'engagements et de