Trucks Amp Amp Tanks 046

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UGHTjiRMORED^ VeHICLE

^AntI'Tantk prototype
leTsabre»des narines

PANZERlViLANG
LA NAISSANCE D'UN CHAR DE CONBAT kilTil

'1' EHCINEERm Vehêcle


LES BLINDÉS NODERNES DU GÉNIE AMÉRICAIN

mAEC Dorchester^
LES MAMMOUTHS ET LE RENARD^

SUt76
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iHfcîlri ;

Z*-- -
Wl 07910 - 46-F: 6,90€-RD
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presse & éditions
r ;i T EN KIOSQUE
Batailles & Blindés I n°631 Ligne de Front n°52 H Trucks & Tanks I n°46

Aéroioumal n° 16 H Air Combat

r.nBsZm

llttiba ntti
ii\hiuMiyù
il m» il util(i^il

AJ Hors-Série B&B Hors-Série I n°25 il TNT Hors-Série I n°17

Dé aNoiinandleauNiénien

•: *•>! '. - C'ï ■

HenstiKinfiineiii: Éditions Caraktère - Résidence Maunier - 3 120, route d'Avignon - 13 090 Aix-en-Provence - France
Tél ; +33(0)4 42 21 06 78 - www.caraktere.coiTi
Ught Amored Véhiculé
Anti-Tank prototype

Camouflage T-55 in the World!

PanzerIVlang La naissance d'un char de combat p.l2

Engineering Vehicœ Les blindés modernes du génie américain p.22

L'ARSENAL DE LA WAFFEN-SS
^ Trucks & Tanks Magazine # 46 ^
Novembre - Décembre 2014 ISSN : 1957-4193 Dans leur désir farouche d'être les meilleurs soldats
possible, les Waffen-SS vont tenter d'acquérir des
Magazine bimestriel édité par Caraktère SARL
Résidence Maunier matériels spécifiques en allant « faire leurs cour
3 120, route d'Avignon /13090 Alx-en-Provence ses » dans un pays réputé pour ses usines militai
SARL au capital de 60 000 euros
RCS de Marseille B 450 657 168 res : la Tchécoslovaquie, envahie quelques années
plus tôt. Entre lutte d'influence, coups bas, dé
www.caraktere.com
tournement et faveurs en tout genre, l'armement
Rédaction ; 09 66 02 34 75 de la Waffen-SS permet de se faire une Idée du
Service Commercial :04 42 21 06 76 fonctionnement du système nazi, plus tourné vers
Télécopie: 09 70 63 19 99 des considérations politiques internes que vers
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une réelle efficacité, dans le but plus ou moins
Commission paritaire :0917 K 89138 / Dépôt légal(BNF):à panjtion avoué de s'imposer au sein d'une oligarchie pour
qui la fin justifie les moyens, tous les moyens.
Directeur de ia publication Service des ventes
et rédacteur en chef : et réassort : À juste Titres
Yannis Kadari ^ jk
Secrétaire de rédaction ;
Laurent Tirone
Correctrice:
Téléphone: 04 88 15 12 40 AEC Dorchester I Les mammoutbs et le renard p.44
Béatrice Watellier Responsable de ia publication
Relations clients ; pouria Belgique :
Elisatjeth. Teuma Lena
Direction artistique :
Alexis Gola
Tondeur Diffusion
Avenue F Van Kalken, 9
B-1070 Bruxelles - Belgique
SU-76 1 SUKOMI! p.50
infographie :
Malgosia Mioduszewska imprimé en France par /
Auréiien Ricard
Nicolas Bélivier
Valérie Deraze
Printed in France by :
Aubin Imprimeur La saga des Marks I Les premiers cbars britanniques p.62

L'aventure Trucks & Tanks se poursuit sur L'arrivée des chars rhomboédriques, les fameux
Facebook et Twitter ! Notre actualité, nos
dernières nouveautés, une mise à jour de Tanks Mark, sur le champ de bataille a véritable
nos parutions, sans oublier vos impres ment « révolutionné » l'art de la guerre. SI leur
sions sur nos magazines sont disponibles
en quelques elles : forme paraît maintenant totalement désuète, ces
http://facebook.com/editions.caraktere blindés étaient, à leur époque, à la pointe de la
http://twitter.com/caraktere
technologie, et les ingénieurs britanniques n'ont
© Copyright Caraktère. Toute reproduction ou représentation inté cessé d'améliorer, sur la base des enseignements
grale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages
publiées dans la présente publication, faite sans l'autorisation de tirés des premiers combats, ces véritables « labo
l'éditeur est Illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autori
sées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage ratoires » roulants pour en faire un matériel qui,
du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre encore aujourd'hui, demeure la colonne vertébrale
part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère
spécifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont des armées modernes, envers et contre tout.
incorporées, Loi du 11.03.1957, art, 40 et41: Code Pénal, art. 425.

Les documents reçus(manuscrits et photos) ne sont pas rendus


^
sauf accord préalable écrit ; leur envoi implique l'accord
de l'auteur. ^ Comparatif M4 Sberman vs Semovente da 75/34 P-76

Légende de la photo de couverture : Précédés par un Daimier Mark I Scout-car Dingo de prise, des Tiger i
de ia schwere SS-Panzer-Abteilung 102 se dirigent vers ie front normand durant i'été 1944. ecpa-D

tant les tentatives anglaises visant à mettre Ce numéro 46 revient également sur un des
fin à la guerre des tranchées. Tout au long engins les plus célèbres de la Seconde Guerre
Pour paraphraser une citation célèbre, la ré des prochains numéros, nous allons nous ef mondiale, le Panzer IV, en analysant avec mi
daction de Trucks & Tanks Magazine « vous forcer d'analyser ces vénérables matériels qui nutie sa métamorphose de Begleitwagen (char
a entendus » et répond à une partie de vos sont les ancêtres lointains des chars modernes d'accompagnement) en char de combat. Une
attentes. Vous êtes nombreux à nous avoir Leclerc, Ml Abrams et autres Léopard 2. mue réussie, qui le verra remplacer le Pan
rappelé que 2014 est une année mettant en Notre dossier principal porte sur l'arsenal de zer /// dans ce rôle et seconder efficacement, à
avant les commémorations du centenaire de la la Waffen-SS et sur les tentatives du Reichs- moins que cela ne soit le contraire, le Panther
Première Guerre mondiale. Votre revue traitant fûhrer-SS Heinrich Himmier de doter « son » de 1943 à 1945. Une deuxième partie sur le
de l'histoire et des techniques des engins et armée des meilleurs équipements possible. Au Panzer IV est prévue dans le prochain numéro
véhicules militaires du XX" siècle, les premiers fil de l'article, il est intéressant d'apprendre et décrira avec précision tous les aspects tech
« Tanks », déployés voilà un peu moins de que l'adversaire que veut « supplanter » Him niques de ce char, qui, en dépit de la défaite
100 ans, méritent donc une place dans nos co mier est avant tout la Wehrmacht I L'homme allemande en 1945, verra sa carrière militaire
lonnes. Nous avons déjà abordé l'artillerie d'as désire, en effet, que ses troupes soient les se terminer dans les sables du Moyen-Orient à
saut française de 1917 à 1918 dans le numé plus efficaces possible pour enfin remplacer la fin des années 1960.
ro 42 et nous traitons maintenant des fameux l'armée régulière allemande... et cela par
chars rhomboédriques anglais qui symbolisent fois au détriment de la situation tactique ! Nous vous souhaitons une bonne lecture !
Lkmnû'/^iiiii'Liâi) VMnmB iMn[JbhhAiMAAâ

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Llght ArmaretÊ
■kÉMu. — ' Ld,iaiHkai ... : afii
ehicle
b .
Ami-iÈng^pralBttl^
^""^ulâcin V WÊÊfm mm
Par Jacques Armand

Le « Sabre »
des filarÊnes

c/en/y/ç'^^ Armored Vehicle a fait ses preuves turbo Diesel Détroit 6V53T de 300 chevaux est placé
à l'avant droit. Il est couplé à une transmission Allison
MM StSls M e^/'United MT653 à cinq rapports avant et une marche arrière.
%% déterrr,iné à
aûmnl plate-forme reste viable Une boîte de transfert à deux étages permet au pilote
de l'année 2014. ^ déclaré au début de sélectionner la démultiplication la plus adaptée au
du proïamml
programme dl ' T®' des M\/déolovés
de revalorisation ^««Ponsable
par terrain. Grâce à sa puissance et à son poids de seulement
12,8 tonnes, le Light Armored Vehicle 25 (25 est la déno
le corps des Marines des États-Unis. Pour ce Jaire fa ver mination du véhicule de base et correspond au calibre de
sion antichar, \e LAVAnti-Tank (AT), doit être équSe l'arme principale) fait des pointes à 100 km/h et affiche
une autonomie de 660 kilomètres. Afin d'améliorer ses
de mieux faire face aux futures missions des Marines. capacités en tout-terrain, la pression des 8 pneumati
ques peut être modifiée depuis l'intérieur de la cabine, de
manière à s'adapter au type de sol : terre, boue, sable,
UN MATÉRIEL ANCIEN neige... Le LAV 25 a la possibilité de traverser à gué
des coupures humides, mais il est également doté d'une
cherche à remplacer capacité amphibie, moyennant trois minutes de prépara
ses Ml 13 Armored Personnel Carriers par un véhicule tion, fournie par deux hélices montées à l'arrière. Quatre
de combat à roues amphibie facilement projetable hors gouvernails contrôlent la direction. Sur l'eau, la vitesse
du territoire national. Général Dynamics Land Systems de déplacement atteint les 12 km/h. Afin d'assurer des
Canada reprend alors la plate-forme de son 8x8 Light missions d'appui face aux blindés ennemis, une variante
Armored Vehicle III (LAV H!), lui-même basé sur le Piranha antichar est mise au point : \e LAV Anti-Tank (AT) doté
du constructeur suisse Mowag, et l'adapte aux spécifica d'une tourelle Emerson 901 Al capable de tirer des missi
tions demandées par les Marines. Le moteur six cylindres les M220A3 TOW Anti-Tank GuidedMissiles (ATGM).

iTiiiBÉin
;@)Tripode M41 TOW
Improved Target
Acquisition System (ITAS)
Saber de i'US Army.

Des Marines travaillent


sur la tourelle de nouvelle
génération d'un prototype
de LAV-ATqui doit
être capable de tirer le
missile antichar Saber.

Tir d'un BGM-71 TOW


depuis la tourelle Emerson
901A1 d'un LAV-AT. Les
versions les plus récentes
sont susceptibles de percer
Jusqu'à 900 mm de blindage
Roiied Homogeneous
Armour{RHA)

En mars 2014, les


nouveaux LAV-AT ont
subi des épreuves de
navigabilité réalisées par
['Amphibious Vehicie Test
Branch, située au camp
Pendieton. en Californie

S!

S.
UN NOU^ U SYSTEME ANTICHAR

En avril 2012, le Program Manager LA V\ance un projet pour développer


et Intégrer, sur quatre LA V-A T, une nouvelle tourelle capable de tirer
un missile de la famille des Tube-launched, Optically-tracked, Wire-
guided/radio (TOW), plus précisément le M41 TOW Improved Target
Acquisition System (ITAS) Saber (sabre) en service dans VUS Army
et qui commence à équiper les unités à'infantry et les Tank Battaiions
du Marine Corps. Le M41 se distingue des précédents modèles par
l'installation de composants de seconde génération, comme une
conduite de tir infrarouge [Forward Looking infrared ou FUR), une vi (ATWS) dès septembre 2015. Depuis décembre 2013, quatre Light
sée nocturne (Night Vision Sight ou NVS), un désignateur laser... Armored Vehicie Anti-Tank prototypes subissent une batterie de tests,
Grâce à cela, le Saber améliore sa capacité à acquérir des cibles loin avec le lancement de 14 missiles en conditions « réelles ». En mars
taines et en mouvement. Par ailleurs, l'uniformisation des matériels au 2014, les véhicules ont été soumis à des épreuves de navigabilité
sein de l'Armée américaine simplifiera la logistique. Développée par la lors de débarquements par ('Amphibious Vehicie Test Branch, située
société Raytheon, cette nouvelle tourelle voit sa taille se réduire pour au camp Pendieton, en Californie. Un rapport préliminaire ne signale
augmenter l'espace dévolu à l'équipage à l'intérieur du véhicule. aucun problème important. Cette première phase de développement
doit être suivie d'une évaluation opérationnelle, qui se déroulera à la fin
de l'année 2014. Par ailleurs, les essais à venir verront le LA V-A T subir
ESSAIS POSITIFS des expérimentations pour vérifier sa résistance aux effets électroma
gnétiques à Redstone Arsenal, en Alabama. Enfin, ses performances,
Dans le cadre de ('Engineering Manufacturing Development(EMD), en termes de fiabilité, de disponibilité et de maintenance, seront testées
le contrat final porte sur la livraison de 118 Anti-Tank Weapon Systems à Yuma Proving Grounds, en Arizona. »

.3aE.
Camouflage

DE TOUTES LES COULEURS i


Plusieurs définitions existent pour le terme a universel », la plus commune étant
celle-ci : « dont la portée est générale, qui s'étend à tout, à tous ou partout. »
Si ce principe devait être appliqué au petit monde des blindés, nul doute
que le char moyen soviétique T-55 serait en bonne place pour l'illustrer.
En effet, cet engin est, depuis 1958, présent sur la plupart des continents
et combat encore aujourd'hui sous de nombreux drapeaux. Dans ces conditions,
ce char universel revêt évidemment des camouflages aussi divers que variés.

Successeur amélioré du T-54, le T-5 est, en


1958, un blindé moderne armé d'un canon de
100 mm, pesant 36 tonnes et motorisé par un
▲ Un T-55 de l'Armée
égyptienne sort d'une barge
de débarquement américaine
(LCU-1644 pour Landing
- et certains sont encore opérationnels - en service
dans la majorité des pays du pacte de Varsovie.
Les licences de fabrication ayant largement été
12 cylindres Diesel - qui déjà officiait sur le Craft Utility codé 1644) octroyées par Moscou, comme à la Pologne,
T-34/76 déployé durant la Grande guerre patrio iors de i'exercice amphibie la production de T-55 est estimée entre 80 0000
tique - développant la puissance de 580 chevaux. Ce char « Opération Bright Star » mené
en août 1985. Pour i'occasion,
et 100 000 exemplaires, selon les sources les plus
moyen rend obsolète le pourtant puissant IS-2, malgré ces manoeuvres interarmes optimistes. Un record absolu I Peu onéreux, facile
un blindage frontal de la tourelle moins épais (200 mm se dérouient dans le secteur à utiliser, il est largement exporté hors de l'Europe.
contre 250 mm). Le T-55 pousse même les Soviétiques de ia viiie d'Aiexandria. Les De ce fait, il participe à de nombreux conflits,
à revoir le rôle de l'IS-3, car ce dernier est surpassé dans différents modèles de T-55
que cela soit au Moyen-Orient, en Afrique ou encore
sont alignés par un nombre
les domaines de la puissance de feu et de la mobilité. impressionnant d'armées, qui, en Asie, sans que cette liste soit exhaustive.
Il est vrai que le canon de 100 mm est susceptible de apposant leurs camouflages De très nombreux sites internet recensent les armées
détruire un char occidental jusqu'à 1 000 mètres en cas nationaux, leur en feront voir ayant déployé ou déployant toujours ce blindé quasi
d engagement frontal. Le T-55 représente une bonne de « toutes les couleurs » I
« mythique » et qui est même devenu, au fil du temps,
DoD
synthèse entre protection, mobilité et puissance de feu. une « star de cinéma », comme dans le film « La bête
Tout cela, associé à une fabrication en masse aisée et une de guerre », de Kevin Reynolds, sorti dans les salles
maintenance des plus simples, fait que ce blindé a été françaises le 7 septembre 1988.»
\

Les camouflages du T-55

T-55 EN AFRIQUE T-55A modèle 1970


Forces armées égyptiennes
Opération « Brlgtit Star »
Secteur d'Alexandrla, Égypte, août 1985

T-55 modèle 1958


Forces de défense érythréennes
État d'Érythrée, date inconnue

T-55 modèle 1958


T" armée de chars
Front de libération populaire de l'Èrythrée
Érythrée, Massawa,février 1990

Note : ce biindé fait partie de la


1er armée de chars du Front de
libération populaire de i'Érythrée, qui
a combattu les forces éthiopiennes
lors de la bataille de Massawa, une
ville côtière située en Érythrée, en
février 1990.

T-55 modèle 1958


Forces armées guinéennes
Parade célébrant les 50 ans de l'indépendance
Conakry, République de Guinée, 2008

:.'M Fiiipaik ' TnicKs s i.inks 20''4


Camouflage

T-55A modèle 1970


Forces armées et de sécurité du Mali
République du Mail, date non connue

vA AA AA A \ ■ , 'ti

T-55A modèle 1970


Armée nationale mauritanienne
Nouakchott, République islamique de Mauritanie,
date non connue

T-55A modale 1958


Armée éthiopienne
District de Hudur, sud de la Somalie, 2012

T-55A modèle 1958


Armée éthiopienne
District de Hudur, sud de la Somalie, 2011

Note ce blindé a été détruit lors des


combats menés par l'Armée éthiopienne
contre les forces de l'organisation islamiste
somalienne Shebab.

t M f-ilipiuk i Trucks & Tanks Magazine. 2014


Les camouflages du T-55

T-55A modèle 1970


Forces armées soudanaises
République du Soudan, date inconnue

T-55A modèle 1970


Armée nationale tchadienne
Ndjamena, République du Tchad, 2008

Note : ce blindé a été engagé dans ia


capitale tchadienne Ndjamena en 2008,
lors d'une tentative de putsch menée par
l'Union des forces pour le développement
et la démocratie durant un rezzou (razzia
ou raid armé et rapide mené en territoire
étranger).

T-55A modèle 1958


Force de défense du peuple ougandais
République d'Ouganda,janvier 2009

T-55 EN AMÉRIQUE DU SUD


T-55A modèle 1970
Armée péruvienne (Éjercito de!Perû)
République du Pérou, date inconnue

Note : ce blindé, dont 280 exemplaires


ont été acquis par le Pérou en 1972,
est équipé de missiles 9M14 Maiyutka
(code OTAN : AT-3 Sagger), non
présentés sur le profil, positionnés sur
les côtés de ia tourelle.

•M FiiiDiiik/Trucks& Tanks Maga<;ino. 20M


Camouflage

T-55 El\l ASIE

T-55A modèle 1970


Armée afghane
Kandahar, Afghanistan, 2000

Note : ce blindé a été


photographié dans un parc
à ferraille près de la ville de
Kandahar, située au sud
de lAfghanlstan, et, sous
réserves. Il a été attribué à
l'Armée afghane.

T-55A modèle 1970


Afghanistan, 2005

T-55A modèle 1958


Forces armées syriennes
Al-Qusayr (Qusel), République arabe syrienne
(Syrie), mal 2013

: cet engin appartient


aux forces armées
syriennes fidèles au
président Bachar el-Assad.

T-55A modèle 1974


Forces armées yéménites
Sana, République du Yémen,juillet 2005

Note lors de manifestations


contre la hausse du prix des
carburants, l'Armée yéménite a
déployé des BMP-2, BTR-60 et
T-55 aux abords des mosquées et
des bâtiments gouvernementaux
pour tenter de faire échec aux
protestataires.

: M F-ilipi'-ik / ffucks & Trnnkii Magazine. 2014


Les camouflages du T-55

T-55 EN EUROPE T-55A modèle 1970


2= brigade de la garde
Conseil de défense croate {Hrvatsko vijece obran ou HVO)
République de Croatie, janvier 1998

T-55A modèle 1970


Force de défense finlandaise
Exercice « Tulsku 04 »
République de Finlande, 2004

T-55AM
Forces armées de Géorgie
Tbilissi, Géorgie, 2008

ÊÊÊà^ ■mÊÊÊÊ-

T-55A modèle 1974


Armée serbe
Kosovo, 1998

: M Fil.iJiuK r.v.Ks 2014


It PAHZERIV Lahg

LE PANZERIVLANG
Par Pierre Petit
U NAISSANCE D'UN CHAR DE COMDAT
k En mai 1942, les premiers Panzer IV
« speziai » à canon long sont déployés
en Afrique du Nord, permettant aux forces
de Rommei de reprendre l'ascendant sur
les blindés britanniques. Notez sur ce
cliché (ici un engin déployé en Tunisie
en 1943), sur la rotule « Kugeibiende
50 » de la MG-34 de caisse, l'orifice de la
lunette KZF 2 réglée pour un tir efficace
jusqu'à une distance de 200 mètres et
possédant un grossissement de X 1,8.
ECPA-D

Véritable cheval de bataille et colonne vertébrale des divisions blindées


allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale, le Panzer IV a été produit
à environ 9 000 exemplaires, tout au long du conflit, en différentes
versions. Il est tout d'abord considéré comme char d'accompagnement
Sauf mention contraire,
toutes photos
ou Begfeitwagen (BMV) pour l'infanterie. Avant que, sous la pression des
Archives Caraktère événements, il ne soit transformé en véritable char de combat.
BEGLEITWAGEN

Lors de la campagne de Pologne, en 1939, les résultats


sont encourageants face aux blindés polonais sous-armés
et sous-protégés. En effet, sur les 211 exemplaires dotés
du canon court KwK 37 U24 de 7,5cm engagés, seule
ment 44 ont été perdus. Le 27 septembre 1939, l'engin
prend la dénomination officielle : Sd.Kfz. 161.
En préparation de la campagne de France, en 1940,
son nombre passe à 278. Et c'est lors de cette campa
gne qu'est mise en relief la première faiblesse majeure
du Panzer IV : l'armement est jugé efficace face aux
chars légers Renault R-35 et Hotchkiss H-35 et 39,
mais trop faible contre les lourds Renault B1 français
et Matilda britanniques.
C'est à partir de juin 1941, au début de l'opération
« Barbarossa », que les Allemands vont constater leur
retard en matière de conception de chars lourds, en
découvrant avec stupeur leurs homologues soviétiques
KV-1 et KV-2. Pire encore, l'apparition du T-34/76 russe,
fin juillet 1941, avec ses qualités indéniables en termes
de puissance de feu, de protection et de mobilité, va être
un réel électrochoc pour les ingénieurs allemands ainsi
que pour les penseurs de la doctrine blindée de ce pays.
Pour eux, il est clair que le Panzer IV va devoir s'adap ▲ Un peloton de trois de leur allié du moment. Autre inquiétude majeure dans
Panzer IV Ausf. B,
ter, et ce, dans les plus brefs délais, sous peine de se les rangs allemands, les canons de 8,8cm, qui ont détruit
appartenant au Panzer-
voir surclasser et disparaître purement et simplement Regiment 6, en Pologne de nombreux « lourds » français et soviétiques, sont
des champs de bataille. Malgré les victoires éclair d'en lors de l'offensive allemande rares. De plus, il n'existe pas, pour l'instant, un Panzer
cerclement sur le front Est, Guderian est très inquiet. lancée en septembre muni d'une tourelle capable d'accueillir l'imposante pièce
1939, Cette version est
Il mentionnera d'ailleurs dans ses mémoires,Erinnerungen d'origine antiaérienne.
produite à 42 exemplaires
eines Soldaten, qu'une délégation soviétique, lors de sa par Krupp Gruson d'avril Dans l'attente du développement et de la production
visite dans les usines allemandes de production de chars à septembre 1938. du nouveau modèle qui devra prendre l'ascendant sur le
au printemps 1941, donc quelques mois avant l'offen T-34/76, autrement dit le Panther, les Allemands vont
sive, s'était offusquée qu'on ne lui présente pas le plus devoir trouver un modèle palliatif au sein de la famille
gros blindé mis au point par les ingénieurs allemands. des Panzer IV pour combler ce trou béant créé par les
Seul lui avait été dévoilé le Panzer IV, et les Soviétiques Soviétiques entre eux-mêmes et les Allemands en matière
eurent peine à croire que c'était le char le plus puissant de conception de blindés.

k. Une colonne de Panzer IV Ausf. B de la 6. Panzer-


Dlvlslon sur le front russe lors du déclenchement de
l'offensive « Barbarossa ». Notez la protection contre la
pluie au-dessus de la Fahrersehkiappe 50(bloc de vision i
pilote) et des orifices de la lunette de conduite binoculaire
escamotable KFF 2 du pilote, ainsi que l'absence de la
rotule « Kugelblende 50 » de la MG-34 de caisse.

L'.ll'.'r ..^ /K

1
Ir
r Li PANIER IV Laug
Points positifs : l'amélioration du blindage, passant
de 20 mm à 50 mm au niveau de la plaque frontale
de la superstructure, et quelques perfectionnements
mineurs.
Une commission d'experts allemands est envoyée, au dé
but du mois de novembre 1941, sur le front Est afin
d'appréhender les besoins des unités face à ia nouveile
menace que constitue le T-34/76. Il en résulte rapidement
que le nouveau modèle doit impérativement être doté
du canon long de 7,5cm, pouvant tirer une munition
perforante possédant une meilleure vitesse initiale. Suite
au rapport de la commission d'experts, les ingénieurs de
la firme Friedrich Krupp AG d'Essen reçoivent l'ordre,
le 18 novembre 1941, par le biais de la note de service
Nr 917/40 gKdos Wa Prûf. 4 émise par le ministère de
l'Armement du Reich, de travailler en étroite collaboration
avec les ingénieurs de l'usine Rheinmetall-Borsig AG.
Leur mission conjointe est d'intégrer le nouveau canon
long dans ia tourelle du Panzer iV Ausf. F.
Désignée initialement 7,5cm KwK 40, la production
massive de cette nouvelle pièce débute en mars 1942.
▲ Un Panzer IV Ausf. E
UNE NOUVELLE DIRECTION du Panzer-Regiment 31 Elle doit avoir les mêmes performances que la pièce
de la 5. Panzer-Division à antichar tractée 7,5cm Pak 44 L/46, construite par
L'Ausf. F est la version la plus aboutie de la famille l'automne 1941, période Rheinmetall, plus connue sous le nom de Pak 40.
à laquelle la division
des PanzerlV, donc tout indiquée, semble-t-il, pour ser
rejoint le front russe après
La vitesse initiale de la munition passant aiors de
vir de base au futur adversaire du T-34/76. Armé du avoir combattu dans les 450 m/s à 930 m/s, son pouvoir de perforation étant
canon de 7,5cm KwK L/24 et construit à 393 exem Balkans d'avril à mal. de 80 mm sous une incidence de 30° à 1 000 mètres,
plaires de 1940 à 1941, le Panzer IVa, certes, brillé en Notez au-dessus de la le Panzer V apparaît désormais comme « l'arme fatale »
Pologne, un temps lors de la campagne de France et en Fahrersehkiappe 50 du pilote
les deux orifices de la lunette
face aux T-34/76. Mais les ingénieurs sont confrontés
Union soviétique contre les chars légers. Sa munition de conduite binoculaire à un problème important concernant le recul du tube.
7,5cm Pzgr. Patr. n'a qu'une vitesse initiale de 430 m/s escamotable KFF 2 ainsi Si ce dernier ne pose pas de souci particulier sur un
et un pouvoir de pénétration de seulement 43 mm sous que le dispositif permettant
de faire plier l'antenne sous
affût à l'air libre, il en va autrement lorsque le canon
une incidence de 30° à 700 mètres. C'est bien trop peu le canon court de 7,5cm est sous blindage. Le recul du Pak 40 est de 900 mm,
pour tenir à distance respectable les nouveaux T-34/76. KwK 37 U24 avant que et donc beaucoup trop long pour les dimensions de la
Les experts allemands préconisaient déjà une munition ce dernier ne la touche. tourelle du PanzerlV. De plus, la munition, avec
possédant une vitesse initiale de 650 m/s face aux sa longueur de 969 mm, pose, dans l'exiguë tourelle,
B1 français. Or, il en va de même avec les T-34/76. un sérieux problème de manutention pour le chargeur.

Dernier modèle de Panzer IV équipés du canon


7,5cm KwK 37 U24, l'Ausfùhrung (modèle) F est
en revanche le premier à être doté de la rotule
« Kugelblende 50 » armée de la MG-34 de caisse.
Il faut trouver une solution, et les ingénieurs vont s'atte
ler à cette tâche tout en conservant la longueur initiale
du tube. Elle joue un rôle prépondérant en termes de
vitesse initiale de la munition et de précision du tir.
Les ingénieurs de Friedrich Krupp AG résolvent alors
le problème en réduisant la taille de la chambre tout en
augmentant l'épaisseur de sa structure. Cette modifi
cation est un succès total, car, de facto, les munitions
sont elles aussi plus courtes, autorisant une manu
tention aisée par le chargeur, tout en améliorant la
cadence de tir.

PRODUCTION ET SITES D'ASSEMBLAGE

i La fabrication est lancée début mars, et le premier


exemplaire de Panzer IV Ausf. F2 est présenté à Hitler
le 1 5 avril 1942. Initialement réalisée sur le site uni
que de Madgdeburg-Buckau, chez Krupp Gruson AG,
la production doit être confiée à deux ateliers d'assem
blage supplémentaires. En effet, avec l'augmentation
de la fréquence des bombardements alliés, il devient
vital de répartir les sites de production sur le sol du
Reich. Le second atelier d'assemblage se trouve à Plauen,
en Saxe, dans les locaux de 43 000 m^ de la firme
VOMAG (Vogtiandische Maschinenfabrik), qui a déjà
produit, et ce depuis la fin de 1941, quarante Panzer
IV de versions antérieures. Pour l'instant, les cais
ses et tourelles sont toujours assemblées chez Krupp
à Essen et chez Eisen und Hûttenwerke à Bochum.
▲ Un Panzer IV Ausf. G, dont 1 697 exemplaires sont produits entre mai 1942 et juin 1943
Mais c'est sur le troisième site de Sankt-Valentin, en
par Krupp Gruson, sur le front de l'Est. Notez la plaque de blindage additionnelle de 30 mm Basse-Autriche, où est implantée la « Nibelungenwerke »
d'épaisseur sur le glacis avant, échancrée pour ne pas obstruer les orifices de la binoculaire gérée par la célèbre firme autrichienne Steyr-Daimler-
escamotable KFF 2. Cette plaque est soit soudée, comme sur ce cliché, soit boulonnée. Puch, que la plus grande production des Panzer IV
va être réalisée à partir de 1943, et ce jusqu à la fin du
▼ Un Panzer IV Ausf. F2 flambant neuf, aisément identifiable à son frein de bouche en forme conflit. Cette région de Basse-Autriche va devenir un site
de boule. Cette version est la première à être armée du canon KwK 40 L/43 de 7,5cm. industriel de premier plan pour la construction de chars.

m
m.
LEP^/l/Zf/?/l/I/l/l/G

J»UM

Le Reichsmarschall Hermann Gôring, possédant des


aciéries à Linz, fournit la production d'acier, et les cais
ses et tourelles sont fabriquées par Gebr. Koehier & Co
à Kapfenberg, ainsi que par Eisenwerke-Oberdonau à Linz.
L'assemblage du 7./BW-Umbau Ausf. F2, répartie entre les
firmes Krupp-Gruson, VOMAG et la « Nibelungenwerke »,
s'étale de mars à juillet 1942. Lors de cette période,
175 chars sont fabriqués et vingt-cinq autres transformés,
à partir de Panzer IV Ausf. FI à canon court, en Panzer
IVAusf. F2. Krupp-Gruson produit les exemplaires dont
le châssis est numéroté de 82 396 à 82 500, VOMAG
ceux de 82 565 à 82 600 et la « Nibelungenwerke »
les n° 82 614 à 82 70.
La dénomination de ces nouveaux Panzer IV à canon
long ne va cesser d'évoluer, car les autorités militai
res allemandes vont être prises de court par l'arrivée
rapide du nouveau char. Le 13 janvier 1942, il est appelé
7./ BW-Umbau - septième tranche de production de
chars d'accompagnement. Le 3 mars, il est référencé
Panzer IV Ausf. F-Umbau ; le 21 mars, Ausf. 2 (7./
BW-Umbau)(mit 7,5cm KwK L/43) ; le 22 mai 1942,
Panzer IV(7,5cm KwKL/40){Sd.kfz. 161) 7./BWAusf.
2; et enfin, le 5 juin, 8./BW(Ausf. G). Le 1"juillet 1942,
le Wa Prûf 6 tranche et décide que les 7./BW (Ausf. F)
seront désormais appelés F2 et que les 5./SWproduits à
partir de juin prendront la dénomination (Ausf. G). Malgré
sa disparition, l'appellation 7./ BW-Umbau Ausf. F2
au profit de YAusf. G restera. Les guides techniques,
D653/7, datés du 1°' avril, destinés aux équipages, ont
été imprimés lors de cette première période de production,
qui s'est étalée de mars à juillet 1942.
La construction d'un Panzer IVnécessite 1 5 000 heu
res de travail : 5 000 pour la préparation et 10 000 de
sous-traitance, incluant la mise en place de l'armement
et de l'optique. Elle engloutit également 39 000 kg
d'acier, 1,20 kg d'étain, 195,10 kg de cuivre, 238 kg
d'aluminium, 63,30 kg de plomb, 66,40 kg de zinc,
0,15 kg de manganèse et 116,30 kg de caoutchouc. Le
prix unitaire d'un Panzer IVAusf. F2, sans l'armement,
est de 103 462 Reichsmark, auxquels il faut rajou
ter environ 12 500 Reichsmark pour le prix du canon
7,5cm KwK L/43.
A Quelque part en Russie, les mécaniciens d'une Werkstalt Kompanie
démontent un canon KwK 40 L/43 de 7,5cm. Les derniers modèles de
La planification de la production du 7,5cm KwK 40 prévoit
Panzer IV Ausf. G seront armés du KwK 40 L/48 de même calibre. la réalisation de 30 pièces en mars 1942, 70 autres en
US Nara avril et 56 en mai. Les débuts de fabrication sont labo
rieux, car seules 18 sont prêtes en mars. Le retard est
▲ A Vue frontale d'un des Panzer IV Ausf. G appartenant à la rangée présentée
sur le cliché précédent. Notez la plaque de blindage de 30 mm d'épaisseur néanmoins rattrapé le mois suivant, où 104 pièces sortent
boulonnée ainsi que la trappe d'accès au frein de direction gauche ouverte. de chez Krupp-Grusonwerk.
D'une manière plus générale, la cadence de produc < Alignement de Panzer IV de grande ampleur. Au début de 1945, le démantèlement
Ausf. G flambant neufs. Ce
tion mensuelle du nouveau Panzer IV à canon long du système de l'industrie lourde allemande est effectif.
modèle est le premier à être
atteint par mois la moyenne de 82 exemplaires à partir équipé de « Scfiùrzen » Malgré ces destructions importantes, la Nibelungenwerke
de 1942, 252 en 1943 et 300 en août 1944. À partir (jupes blindées)de 8 mm réussira à produire environ 110 Panzer IV entre mars
de décembre 1943, la cadence se ralentit néanmoins d'épaisseur, Inamovibles et et avril 1945.
montées sur la tourelle. Notez
chez Krupp-Grusonwerk, car la firme est désormais en la barre latérale destinée à
charge de la production du Sturmgeschûtz IV. Il en va supporter les « Schùrzen »
de même pour VOMAG, qui doit essentiellement se de caisse d'une épaisseur DEPLOIEMENTS OPERATIONNELS
de 5 mm. Celles-ci sont
consacrer à celle du nouveau Jagdpanzer IV à partir ET ORGANISATION
démontables et souvent
de l'été 1 944. perdues en tout-terrain.
C'est donc la Nibelungenwerke qui supporte, à partir de
T Un Panzer IV Ausf. G
cette période, l'essentiel de la production, qui ne tarde pas En Afrique
du Panzer-Regiment
à décliner pour cause de bombardements de plus en plus
S de la 21. Panzer-
fréquents de l'usine et du manque de matières premiè Divislon abandonné dans C'est VAfrika-Korps, déployé dans le désert libyen,
res. À la mi-octobre 1944, le site est ravagé par un raid le désert en 1942. qui reçoit les premiers exemplaires, dénommés Panzer
IV Spezial. Ces neuf machines vont arriver à la fin du
mois de mai 1942, quelques jours après le déclenche
ment de l'opération « Venezia » contre la 8'= armée
britannique, qui aligne 138 chars M3 Grant.
Suite aux premiers combats en Afrique du Nord, les
comptes rendus font état de résultats excellents dans
certains domaines, mais le Panzer IVSpezial n'est pas
exempt de tous reproches. Sont soulignées, comme
points positifs, la puissance de feu et l'excellente
précision qui permettent aux équipages de détruire des
M3 Grant à 1 500 mètres et un char léger à 2 000
mètres. En revanche, sa silhouette caractéristique en
fait une cible de choix pour les chasseurs bombardiers
alliés ainsi que pour les servants des canons antichars,
obligeant le déploiement, dans son environnement
immédiat, de Panzer III ainsi que de pièces légères
antiaériennes. En outre, la poussière soulevée par les
puissants départs de coup le rend facilement repérable
par l'artillerie britannique et ne permet pas au tireur
de redoubler sur une cible de manière rapide.

i}.

Panzer IV Ausf. G en Tunisie. Notez les jerrycans


litres de carburant placés sur les flancs.
^F
Li PANZERIV Lang
Son confort n'est pas sa qualité première, les équipages
réclament des suspensions plus souples, la caisse subis
sant des impacts importants dans les zones rocailleuses.
Plus inquiétant encore, les chocs peuvent dérégler le
simbleautage des optiques de visée sur le tube lorsqu'ils
sont trop violents, compromettant ainsi la justesse du tir.
Ensuite, le renforcement du blindage du toit de la tourelle
et celui de la superstructure de la caisse sont préconi
sés. Des améliorations sont demandées : la pose d'un
déflecteur devant le tourelleau du chef de char, aveuglé
par le départ de coup ; pour les longs déplacements,
un verrouillage en gisement à l'avant de la tourelle de la
crémaillère résistant mal aux chocs que reçoit la caisse ;
la pose d'un second ventilateur d'extraction tourelle, car
les gaz engendrés par les tirs sont tels qu'il est impossible
de voir à l'extérieur par les fentes d'observation latérales
ou de celle du tourelleau du chef de char.
Il faudra attendre juillet pour que VAfrika-Korps reçoive
de nouveaux exemplaires, et jusqu'en octobre, 37 vont
traverser la Méditerranée. Ils auront, entre autres missions,
celle d'endiguer le flot de 318 M4 Sherman et 486 M3
Grant alignés par les Britanniques. L'Allemagne renforce
son effectif de Panzer IV Spezialen Afrique. En novembre
1942, la Panzer-Abteilung 790 déploie 10 exemplaires,
et le Panzer-Regiment 7 de la 10. Panzer-DIvision en
aligne 20. Douze ont été coulés lors de leur achemine
ment en Méditerranée, et, en 1943, la 3® compagnie
du Panzer-Regiment « Hermann Gôring » en déploie 8.

En Union soviétique
Sur le front russe, la première unité dotée du Panzer IV
Ausf F2 est le Panzer-Regiment 3de la 2. Panzer-DIvIslon.
Les 17 premiers exemplaires sont livrés en mai 1942.
La mise en service du Panzer IVAusf. F2est laborieuse,et le
Panzer-Regiment 3a, encore à cette date, dans ses rangs
18 Panzer IVAusf. FI et de très nombreux Panzer //et III.
▲ Colonne de Panzer IV
Ausf. F2, dont la partie ou compagnies de chars moyens, selon le K.St.N. 1175
frontale de la caisse ou document unique d'organisation 1175, datant du
est renforcée par des 1°' novembre 1941. Elles s'articulent de la manière sui
patins de chenilles afin
d'améliorer la protection.
vante : une section de commandement Kompanie-Trupp
comprenant deux Panzer IVAusf. F2, une section légère
leichte Zug avec cinq Panzer //, et trois sections ou Zûge
à quatre chars. Mais cela est la théorie d'un document
officiel, la réalité est bien différente. Très souvent, la troi
M Panzer IV Ausf. G en
sième section n'est pas activée par manque pur et simple
Ukraine en 1942. Ce type de
terrain avantage les blindés de chars disponibles. Seuls dix exemplaires sont affectés
■■ ■ il- 'f
par compagnie, et cet effectif de trois compagnies à dix
■h: allemands, bénéficiant d'une
« allonge » parfois plus Panzer IV Spezial ne sera réel qu'à partir de décembre
importante et une qualité
1942 au sein de la Panzer-Abteilung.
d'optique supérieure à celles
•f. * V • des blindés soviétiques. Le 25 janvier 1943, le K.St.N. 1175a fait son apparition,
définissant une nouvelle structure des unités, portant
La cohabitation avec les anciens modèles dure encore l'effectif de chaque bataillon à quatre compagnies, c'est-
une année, voire plus. Par exemple, le 10 juin 1943, à-dire 22 chars. Hormis trois bataillons appartenant aux
le II./Panzer-Regiment 37 de la 5. Panzer-Division aligne 4., 5. et 13. Panzer-DIvisionen, cette structure ne sera
36 Panzer IV, dont 19 encore équipés du canon court pas respectée dans un premier temps, car le ratio de
KwK 37 L/24. Dans le cadre de la grande offensive production est négatif par rapport aux pertes enregistrées.
d'été déclenchée le 28 juin 1942 sur le front Est, dans le De plus, la diversification de la production, avec l'appari
secteur Sud, la Wehrmacht peut néanmoins compter sur tion des nouveaux chars Panther et Tiger, va jouer en la
135 Panzer IV« Lang », représentant la moitié des effec défaveur du Panzer IV « Lang ».
tifs des formations blindées. Ces chars sont principale
ment déployés face aux unités blindées soviétiques dotées
des lourds KV-1, car l'autre moitié, composée de modèles OPERATION « ZITADELLE »
armés du canon court 7,5cm L/24, n'a aucune chance
de survie en rase campagne face aux KV-1 et T-34. Le 1" juillet 1943, à la veille de l'opération « Zitadelle »
Comme en Cyrénaïque, les retours d'expérience sont censée redonner l'avantage tactique aux forces du
très encourageants. Les Panzer IV « Lang » percent 4 Panzer IV Ausf. F2 dans
Reicfj sur le front russe, les unités blindées alleman
sous n'importe quel angle un T-34 à 1 200 mètres avec le secteur de Stalingrad des déploient encore 56 Panzer IV 7,5cm KwK L/24.
la munition Pzgr. 39, obligeant les Soviétiques à rem fin 1942. Par températures Heureusement, ils sont appuyés par 885 Panzer IV
extrêmes, un dispositif d'aide
placer leurs unités de T-34 par des formations de KV-1. 7,5cm KwK 40 L/43. À la fin de l'année 1943,
au démarrage dénommé
En revanche, l'extraction des douilles de 7,5cm de la « Kùhiwasserùbertragung » \e K St N. 1175a est respecté par la majorité des uni
chambre, après le départ de coup, semble avoir posé est mis en oeuvre. Ce tés blindées. Chaque compagnie met en œuvre vingt-
des problèmes, mettant en péril la vie des équipages système, nécessitant deux chars, bien que certaines soient autorisées à n'en
quelques modifications
dans certains cas d'urgence, tout en réduisant, de facto, de l'ensemble de
aligner que dix-sept. Mais si, dans de nombreux cas,
la cadence de tir. refroidissement d'origine, l'effectif du K.St.N. 1175a est atteint, certaines unités
consiste, à partir d'un char en sont encore très loin, comme la Panzer-Abteilung
ayant atteint sa température « Feldherrnhalle » qui n'a que trois compagnies à 14
normale de fonctionnement,
REORGANISATION OES UNITES de transférer le liquide de chars, et deux régiments, les 24 et 36, avec chacun
refroidissement du char un bataillon équipé de 22 Sturmgeschûtze III. Le 1°' juin
L'introduction du nouveau Panzer IVAusf. F2, à partir de en route vers l'échangeur 1944, sur le front russe, seulement 605 Panzer IVsont
thermique de celui devant
1942, nécessite une réorganisation des structures des
être démarré. Notez
disponibles et répartis dans seize divisions blindées
unités blindées dans lesquelles il est mis en place. Ces l'absence du cinquième et deux divisions de grenadiers. Si l'effectif théorique
formations sont désignées mittleren Panzer-Kompanien galet de roulement. était réalisé, il représenterait un total de 1 502 chars.
^ l!l
^F
r Le PANZER IV Lai\ig
Avec plus du double d'exemplaires en moins par rapport
à la dotation théorique, le groupe d'armées Centre va
s'effondrer lors de la grande offensive d'été lancée par les
Soviétiques le 22 juin 1944.

A L'OUEST

A l'Ouest, en ce début d'été 1944, le déficit est moindre.


En effet, les onze divisions blindées déployées en France
et en Belgique alignent, le 10 juin 1944, 863 Panzer IV
au lieu des 965 théoriques. Dans le bocage normand com
partimenté, la distance moyenne des combats est très
courte, voire souvent à bout portant. À longue distance,
cette moyenne est comprise entre 600 et 1 200 mètres
au maximum, et la munition Pzgr. 39 perce les chars alliés
sous tous les angles. Après les combats de Normandie,
les unités blindées allemandes sont saignées à blanc.
En vue de l'offensive des Ardennes, le nouveau K.St.
N. 1177 entre en vigueur le 1®' novembre 1944. Il fait
chuter l'effectif d'une compagnie de 22 chars à 17 : deux
de commandement et cinq par section. Le 16 décembre
1944, le jour du début de l'offensive dans les Ardennes,
349 Panzer IVsor\X répartis parmi onze divisions blindées
et deux bataillons autonomes.
Dans les derniers mois du conflit, la production de chars
est complètement démantelée. Le dernier K.St N.,
daté du 1®' avril 1945, ne prévoit plus que dix engins
par compagnie, un pour le commandant d'unité et trois
sections à trois chars.

conicLusioni

L'introduction du 7,5cm KwK 40 L/43 a permis aux


unités blindées allemandes d'avoir un char moyen leur
assurant, un temps, la suprématie sur le front Est en atten
dant l'arrivée, en nombre plus conséquent, des Panther
et Tiger. Sans lui, le T-34 aurait pris un ascendant certain,
en contraignant peut-être les forces du Re/ch à mener des
actions défensives plus tôt dans la chronologie du conflit.
Face aux Anglo-Saxons, il s'est montré à la hauteur,
en détruisant à longue distance les énormes M3 Grant
en Cyrénaïque. Ses dimensions réduites en ont fait un
engin idéal pour le bocage normand, détruisant à courte
comme à longue portées les chars alliés. Plus furtif que les
Tiger et Panther, il a néanmoins un aspect impressionnant
avec l'adjonction des Schûrzen, ce qui a engendré des
comptes rendus erronés de la part des tireurs de blindés
alliés et aussi de leur chef de bord qui, dans le stress
du combat, les ont pris souvent pour des Tiger. ■

Panzer IVAusf. G dans le secteur de Koursk durant l'été


1943. L'engin est équipé de Schûrzen qui améliorent sa
protection contre les projectiles de fusils antichars et les
charges creuses. La décision de doter les Panzer IV de ce
blindage additionnel est prise au quartier général d'Hitler le
6 mars 1943. À la fin de cette année, tous les Panzer IV
sortant d'usine en sont équipés.

Panzer IV Ausf. H de la 6. Kompanle de la II. Abtellung du


vV'iiTrV- SS-Panzer-RegIment 12 àe la 12. SS-Panzer-DIvIsion
:•. /•' în'.'-'î-'w
« HItlerjugend » sur les routes de l'Eure, en direction du
.-•n-- ■'?!>: front normand, durant l'été 1944.
ECPA-D

Un des premiers exemplaires de Panzer IV Ausf. J {Sd.


kfz. 161/2) de la 6. Panzer-Division en Hongrie en 1944.
Cette version simplifiée est produite à 1 758 exemplaires
de juin 1944 à mars 1945 par la Nlbelungenwerke en
Autriche.
ECPA-D
Panzer IV Ausf. F1
4. Kompanie, I. Abteilung
Panzer-Regiment 31
5. Panzer-Division
Union Soviétique, juin 1941

.'«•»«,w , <«w«> ,

Panzer IVAusf. F2
9. Kompanie, Panzer-Regiment 24
24. Panzer-Division
Kaiatch-sur-le-Don, Union soviétique,
décembre 1942

SE2S.

Panzer IVAusf. G
2. Kompanie, I. Abteilung
Panzer-Regiment 21
20. Panzer-Division
Secteur de Bobrouïsk, Union soviétique, juin 1944

. M Fflipiuk / Tfucks & Tanks Moga^'iie, 2014


Les blindés modernes du génie américain

Par Eric Roche

toutes photos DoD

SI leurs actions sont souvent occultées par celles des chars de combat, aux missions plus
offensives, les engins du génie prennent pourtant une part active à la progression des unités
mécanisées. Sans eux, un champ de mines, un barrage voire une simple panne peuvent
« gripper » la plus aiguisée des machines de guerre. Pour remplacer le lent et assez ancien
M728 Combat Engineer Vehicle, les ingénieurs de Général Dynamics mettent au point une
machine plus mobile, capable de prendre également en compte les nouvelles menaces,
comme les /mprovised Explosive Devices (lED ou engins explosifs improvisés).

105 mm Gun FuH Tracked Combat Tank M60 défensives bétonnées ou abattre des murs, des
M728 CEV Patton voit son canon de 105 mm remplacé barrages routiers ou encore raser des bâtiments.
par un tube court de 165 mm,identique à celui Une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm et une
Afin de limiter la vulnérabilité des troupes du du British Centurion AVRE,susceptible de tirer autre de 12,7 mm,qui arme le tourelleau et est
génie, jusque-là peu protégées, l'Armée amé des projectiles hautement explosifs de type actionnée par le chef de char, sont destinées
ricaine se dote, en 1 963, d'un véhicule blindé High Explosive Squash Heads (HESH), égale à la protection rapprochée. Des systèmes de
susceptible d'évoluer sous le feu ennemi tout ment désignés High Explosive Plastic (HEP). vision nocturne assurent à l'équipage de quatre
en pouvant dégager des obstacles et réduire Portant jusqu'à 925 mètres, les 30 obus dis hommes de pouvoir opérer sans être interrompu
au silence les fortifications. Pour ce faire, un ponibles peuvent prendre à partie des positions par la nuit. Construit à 271 exemplaires, le

m
M728 Combat Engineer Vehicle (CEV) est également
doté d'un chevalet articulé, utilisable sur l'avant, d'une
capacité de 1 5 tonnes. Grâce à un treuil fixé à l'arrière de
la tourelle, le commandant le fait basculer sur 120° de
manière à le placer sur le capot moteur. Le treuil positionné
à l'arrière de la caisse permet également de faire pivoter
le chevalet pour le stocker en position « repos ». Sur la
proue, une lame butoir, manœuvrée hydrauliquement,
a pour fonction de déblayer les routes en poussant les
obstacles, en comblant les fossés, ou encore de préparer
les positions de tir des blindés. Une version améliorée, le
M728A1, voit par la suite le jour sur base du 105 mm
Gun Fui! Tracked Combat Tank M60A1 et reprend l'es
sentiel des équipements du génie de l'ancien modèle. Si
son premier déploiement lors de la guerre du Viêtnam en
1964 donne globalement satisfaction, le M728 Combat
^.J
Engineer Vehicle montre ses limites lors de l'opération
« Desert Storm » (Tempête du désert), lancée en 1991
dans le désert koweïtien. Effectivement, son châssis
de Main Battie Tank (MBT) IVIGO, mu par un moteur
▲ Le M728 Combat Engineer Vehicle(CEV) peut être doté d'un chevalet articulé, Continental AVDS-1790-A2 Diesel de 750 chevaux,
utilisable sur l'avant, d'une capacité de 15 tonnes. Une fols le chevalet replié sur s'avère incapable de suivre le rythme de progression
l'arrière, l'équipage de 4 hommes peut se servir de la lame Dozer placée à l'avant.
des véloces chars Ml Abrams, au point que les CEV,
pourtant dotés d'un râteau de déminage, ont été délibéré
■4 Avec ses Incroyables griffes, le Ml Assault Breactier Vehicle, Ici un engin appartenant au 1st
Combat Engineer Battalion du corps des Marines, est une machine réellement Impressionnante ment laissés en arrière de façon à ne pas ralentir l'avance
qui ne dépareillerait pas dans un film de science-fiction où l'Imagination serait seule aux des divisions blindées américaines. Finalement, durant
commandes. Il ne s'agit pourtant que d'un « simple » matériel du génie en service dans l'Armée l'année 2000, les M728 sont retirés du service actif
américaine. Cette vue nocturne renforce encore l'Impression de « rencontre du 3' type ».
au sein de l'Armée américaine et reversés à la National
T Pour les deux photo du bas : Guard(Garde nationale). Certains exemplaires sont aussi
Un M728 de la Chariie Company, 16th Engineer Battalion de la 130th Brigade, à cette époque maintenus au service des équipes de police des Spécial
stationnée à Bamberg, en Allemagne, lors d'une opération de destruction de bunkers serbes Weapons and Tactics (SWAT ou Tactiques et armes
construits sur la route « Arizona » reliant Dubrave en Bosnie.
spéciales), en cas d'intervention à risque. En cette fin de
XX® siècle, les mines et autres lED représentent un des
dangers les plus importants pour les forces américaines
engagées sur de nombreux théâtres d'opérations, et le
besoin d'engins spécialisés se fait sentir.

LE DANGER DES MINES

Même s'ils sont développés pour évoluer dans une


ambiance saturée en objets explosifs, les engins démi
neurs peuvent tomber sur un lED particulièrement
puissant et/ou être obligés d'opérer sous la menace
d'armes antichars. Dans ces conditions, l'Armée amé
ricaine, via la société Omnitech Robotics International
LLC (ORILLC), définit, dans les années 1990, le projet
V*' s
Unmanned Ground Vehicles/Systems Joint Program
Office mettant en oeuvre des véhicules télécomman
dés aptes à opérer dans des zones dangereuses. Pour
ce faire, des engins, en général des chars de combat
modifiés, sont équipés du Standardized Teieoperation
System (STS), aussi appelé StandardizedRobotic System
(SRS ou système de télécommande adaptable à tout
type de véhicule). Des bulldozers moyens Caterpillar D7
ou des High Mobiiity Muitipurpose Wheeled Vehicies
(HMMWVs) sont alors susceptibles de jouer le rôle de
démineurs occasionnels, une fois dotés de l'équipement
« ad hoc », et cela sans mettre en danger leurs équipa
ges. Le STS est également installé, sous l'appellation
Panther, sur des chars de combat modifiés. Le Panther
premier du nom reprend le châssis d'un 105 mm Gun
Fuli Tracked Combat Tank M60A3 détourellé, muni d'un
STS et de rouleaux de déminage fixés sur le devant
de la caisse, reprenant avec ce dernier équipement un
vieux dispositif qui a fait ses preuves durant la Seconde
Guerre mondiale. Les opérateurs se tiennent à distance
de sécurité, souvent dans un autre engin, et manoeuvrent
le véhicule en se servant d'une télécommande. Conçu
pour nettoyer les routes de Bosnie lors des opérations
Les blindés modernes du génie américain

1; -C' ■

« Joint Endeavor » (opération « efforts communs », qui r Servi par un équipage de importante, et un bouton « panique », arrêtant net le
s'est déroulée de décembre 1995 à décembre 1996) 2 hommes, le Ml Abrams moteur, peut être actionné. Sur le terrain, il se substitue,
Panther II pèse 43,7 tonnes
et « Joint Guard » (opération « garde commune » en si le relief le permet, aux sapeurs munis de détecteurs de
et mesure 8 m de long sur
1997), le Panther a pour mission de prévenir tout risque 3,80 m de large et 1,85 m mines et de sondes, tout en travaillant plus vite et plus
de blessure chez les soldats américains en charge du de hauteur. Avec sa turbine efficacement. Les Ml Abrams Panther II sont aux mains
déminage. Déployé en juin 1 996, ce STS s'avère des à gaz Honeywell AGT1500
de la 130th Engineer Brigade, qui les utilise à partir de
développant 1 500 chevaux,
plus efficaces, puisqu'il neutralise plus de 350 mines 1999 en Bosnie, puis au Kosovo, avant de les envoyer
il peut atteindre la vitesse
antipersonnel et antichars, permettant la libre circulation de 72 km/h sur route en Irak. Toutefois, le Panther II est principalement destiné
sur plus de 800 kilomètres. À la fin des années 1990, au déminage, et l'Armée américaine souhaite également
Le Ml Abrams Panther
trois M60 Panther oeuvrent dans les Balkans, engrangeant se doter d'un engin du génie plus polyvalent.
II, Ici en Irak, peut déminer
une précieuse expérience pour les futurs développements une zone de 4,6 m^ en une
sur char de combat principal Ml Abrams. Recyclant donc heure. SI cette opération
un châssis d'Abrams, dont la tourelle abritant le canon est trop dangereuse, l'engin
peut être télécommandé
L'ECHEC DU GRIZZLY « BREACHER »
de 120 mm a été remplacée par un modèle spécifique à distance de sécurité.
armé d'une mitrailleuse de 7,62 mm, le Panther II reçoit Au début des années 1990, VUS Army lance le pro
lui aussi un STS et des rouleaux anti-mines, qui peuvent gramme du Grizzly Combat Mobifity Vehicie (CMV),
être remplacés par des charrues. D'un poids de 43 tonnes, ▼ Un M60 Panther du
conjointement avec VUnited States Marine Corps. La
il a la capacité de nettoyer une zone de 50 000 m^ en 23rd Engineer Battalion, mission de ce véhicule de génie de combat, d'abord dési
une heure. Facile à engager, cet engin est susceptible 1st Brigade, IstArmored gné « Breacher », est de déblayer les obstacles ennemis
Division. En tant que
d'opérer à 2 600 mètres de son pilote. Généralement, démineur pour une colonne
et de créer au sein de champs de mines des couloirs de
ce dernier maintient une distance de 800 mètres pour de M60 Patton, l'engin sécurité pour les autres véhicules. Ainsi, son action doit
pouvoir observer la manœuvre. Pour autant, en dépit opère Ici près de la base permettre aux unités d'assaut de se déplacer rapidement
McGovern, en Bosnie-
des précautions prises, une telle masse en mouvement à travers les obstacles, avant que les forces adverses ne
Herzégovine, le 16 mal
risque de devenir dangereuse si la liaison radio venait 1996, lors de l'opération
puissent venir les défendre. Afin d'assurer une mobilité
à se brouiller ou si la perte de visibilité devenait trop « Joint Endeavor » proche de celle des chars de combat, la plate-forme du
d'une mitrailleuse lourde de 12,7 mm, ou d'un lance-
grenades automatique de 40 mm. Ce véhicule compte
M.% deux membres d'équipage, le chef d'engin et le pilote,

S li; foïiafc'^ ÏMÉ assis côte à côte, légèrement décalés dans la casemate.
Les premiers prototypes sont livrés en 1995, et l'Armée
américaine prévoit alors d'acquérir 366 exemplaires du
Grizzly Combat Mobility Vehicle. Toutefois, en 2001,
il est mis un terme au projet car un autre programme,
issu du Marine Air Ground Task Forces (MAGTF), est
sur le point de voir le jour. Faute de financement et pour
ne pas compliquer la logistique avec la mise en service
^ . A..'. ^ d'un engin différent, le Grizzly « Breacher » est remplacé
par le Ml Assault Breacher Vehicle (ABV), qui reprend
■t'.-w-Hc; * j lui aussi comme base le char Ml Abrams, sur lequel un
minimum de modifications doit être effectué.

Ml ABV
Un Grizzly Combat
Ml Abrams, en provenance de stocks excédentaires de
Mobility Vehicle (CMV) lors l'armée, est choisie. Une fois la tourelle remplacée par Les missions du Ml Assault Breacher Vehicle sont sensi
d'une batterie d'essais. une casemate montée à l'avant, une énorme lame de blement équivalentes à celles du Grizzly Combat Mobility
Faute de financement de remblayage, munie de dents caractéristiques, large de Vehicle, mais il répond plus précisément aux desiderata
la part des Marines qui 4,5 mètres, capable de creuser une fosse de un mètre en de \'US Manne Corps tout comme à ceux de VUS Army.
lui préfèrent le M1 (ABV),
le programme du Grizzly un seul coup ou d'excaver 300 m^ de terre par heure, est De manière à standardiser les plates-formes au sein des
« Breacfier » est abandonné. placée à l'avant. Elle est lourdement blindée et peut résis différentes branches de l'Armée américaine, l'Assault
ter à la détonation de charges explosives ou encaisser des Breacher Vehicle (ABV) est donc une variante du Main
tirs d'armes légères. Grâce à elle, le Grizzly peut dégager Battle Tank M1Al Abrams. Grâce à sa turbine Honeywell
un espace de 600 mètres de long de tous ses obstacles AGT1500, développant 1 500 chevaux, de type multi-
(mines, carcasses, troncs d'arbre...) en 21 minutes. Une carburant, ce modèle affiche une mobilité et une vitesse
tranchée pourrait également être comblée en moins de lui assurant de rester au contact des blindés « classi
5 minutes. En outre, un bras télescopique, blindé lui ques ». La tourelle est remplacée par un modèle simplifié,
aussi, est monté sur le côté gauche, avec pour rôle de et le châssis est pourvu d'une charrue de déminage, dite
jt Un M1 Assault Breacher soulever des obstacles pour dégager un passage. Avec Full-WIdth Mine Plow (FWMP), installée à l'avant. Par
Vehicle (ABV) appartenant un godet, qui peut être remplacé selon les missions ailleurs, la société anglaise Pearson Engineering fournit
au 3rd Combat Engineer des accessoires rapidement interchangeables, comme
Battalion {3rd CEB) lors d'un
par divers outils interchangeables (comme une pince à
exercice mené en février grumes), ce bras est capable de creuser 80 m^ par heure un système de marquage de voie, une lame Dozer... Le
2010. Les accessoires au et de lever environ 6,3 tonnes. Outre la protection NRBC Ml ABV est aussi équipé de deux lanceurs, montés à
premier plan doivent provenir
(nucléaire, radiologique, biologique et chimique) et les l'arrière de la superstructure, capables de projeter des
de dépôts, car Ils ne sont
pas peints de la même systèmes automatiques d'extinction des incendies du charges de démolition (à 150 mètres) ou encore des cor
couleur que les engins. char, le Grizzly est muni d'un poste de tir téléopéré, armé dons détonants M58 Mine Clearing Line Charge (MICLIC).

m
Les blindés modernes du génie américain

L^!L_J
OsO nn

© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

M728 Combat Engineer Vehicle


L-zâi 9

Q
Les blindés modernes du génie américain

THE SHREDDER
Le M1 Assault Breacher Vehicle est surnommé « The Shredder » par ses
équipages. Comme le blindé du génie américain, ce personnage de bande
dessinée, apparu en mai 1984 dans les « Tortues Ninja » de Kevin Eastman
et Peter Laird pour être précis, porte une armure couverte de lames et de
piques. Ce maître en arts martiaux est généralement armé d'un gantelet
surmonté de deux griffes. Les soldats américains trouvant la ressemblance
frappante entre leur engin et Shredder, ils l'ont rapidement baptisé du nom
de ce « super-vilain » au caractère particulièrement agressif.

Ces derniers portent jusqu'à 100 mètres vers groupes armés. Si la menace est jugée trop commande initiale portant sur 13 exemplai
l'avant. Leur détonation est susceptible de importante, l'équipage de deux hommes (un res, suivis de 30 engins supplémentaires,
faire exploser des mines, des bombes ou des chef de bord et le pilote) a la possibilité de une fois les coûts de production revus à la
lED sans mettre en danger les personnels télécommander, grâce au système STS,son baisse. Après deux ans d'entraînement, un
ou les véhicules. Larges de huit mètres, ces engin sur la zone d'opérations. À disposition engin est engagé, au matin du 3 décembre
couloirs de sécurité créés dans les champs de du commandant et servie depuis l'intérieur, 2009, lors de l'opération « Cobra's Anger »
mines permettent de faciliter le déplacement une mitrailleuse de 12,7 mm prend en charge (La colère du Cobra) lancée dans la vallée de
des troupes et des véhicules blindés. la défense rapprochée. Nawzad, située dans la province de Helmand.
Le Ml ABV fournit une protection optimale En 2002, commence l'assemblage des trois Fonçant au cœur du fief des talibans, les
à son équipage grâce au blindage originel et prototypes, destinés à valider le bien-fondé forces américaines se font précéder d'un Ml
à la pose de briques réactives additionnelles de la conception de l'engin, qui sont livrés ABV chargé d'ouvrir un passage à travers des
sur la nouvelle casemate, faisant office de en juillet 2003. Ils participent ensuite à des champs de mines. Le corps des Marines des
poste de tir. Cette protection supplémentaire tests planifiés pour le quatrième trimes États-Unis a finalement commandé un total
apporte un haut niveau de protection contre tre 2003. Le 14 mai 2004, le Ml Assault de 45 Ml ABV. Pour sa part, VUS Army est
toutes les armes à charge creuse, et tout Breacher Vehicie, qui prend le surnom « The sur le point d'en acquérir 187 pour remplacer
particulièrement les iance-roquettes de type Shredder », est officiellement accepté par les Grizzly « Breacher », dont le programme
RPG-7 qui prolifèrent au sein des différents VUS Army et VUS Marine Corps, avec une a été annulé. ■

ILe M1 Assault Breacher Vehicle est


un véritable couteau suisse capable
de creuser une tranchée, de déblayer
des obstacles obstruant un passage...
et II peut aussi déminer de larges
portions de terrain en utilisant des
cordons détonants destinés à faire
exploser prématurément les mines.
L'engin pèse 50 tonnes et mesure 12 m
de long (caisse de 7,9 m). Il est large
de 3,6 m et haut de 2,4 m. Avec ses
70 km/h en pointe, Il est capable de
suivre n'Importe quel char de combat.

IÊtre opérateur sur Ml Assault


Breacher Vehicle, Ici en Afghanistan,
ne s'Improvise pas, et ses équipages
doivent suivre une longue formation
détaillant les nombreuses armes «M?'.- %
et équipements du véhicule.

Un Assault Breacher Vehicle en


Afghanistan en décembre 2009.
Face aux lED et autres mines, les
Américains déploient une large
panoplie de démineurs, dont l'ABV est
certainement le plus Impressionnant. EJIUlJULliiàBlllllMwJiiÉl sm
LA BROWNING .50 CAL MACHINE GUN
La défense rapprochée des engins du génie américain est assurée par une descendante à peine modernisée de la mitrailleuse lourde Browning
M2.50 Cal Machine Gun,surnommée « Ma Deuce », entrée en service dans VUS Army en 1921. Chambrée en 12,7x99 mm,cette arme
à l'incroyable longévité présente des caractéristiques tout à fait actuelles, avec une cadence de tir de 450 et 550 coups par minute, une
performance correcte pour une mitrailleuse lourde, et une vitesse initiale de ses projectiles de 930 m/s. Cette arme est capable de prendre
à partie des blindés légers. Effectivement, la M2HB, avec sa Bail M2(853 m/s), vient à bout de 22 mm d'acier à 100 mètres sous une
incidence de 90° et encore 12 mm à 500 mètres I Dans le but d'améliorer encore ses
capacités de perforation, les Américains recourent à la M2 AP {Armor Piercing), qui
traverse 28 mm de blindage à 100 mètres sous un angle de 90° et encore 19 mm à
500 mètres. Si, sur le papier, son projectile couvre de 1 400 à 1 800 mètres, sur le
terrain, 700 mètres semblent constituer un maximum. Toutefois, dans le cas où le ser
vant se contente de feux de saturation, cette allonge lui donne la possibilité d'appuyer
efficacement ses camarades sans trop s'exposer à une riposte. Le poids de sa balle de
12,7 mm (45,8 g) en fait une arme antipersonnel terrifiante. Un seul impact suffit à
mettre le plus robuste des fantassins, même équipé de protections individuelles, hors
d'état de combattre. Par ailleurs, la portée pratique de la M2A1, la désignation de la
nouvelle version déployée en 2011, lui permet de tenir à distance l'infanterie ennemie
si celle-ci est armée de lance-roquettes antichars de type RPG-7, puisque le projectile
de ces derniers a du mal à dépasser les 300 mètres pour les modèles de base.

Sur cette page


Séquence de tir d'un cordon
détonnant M58 Mine Clearing
Line Charge (MICLIC) lors d'un
entraînement en « conditions de
guerre ». Désignée opération
« Urban Thunder », cette série de
manœuvres interarmes, qui s'est
déroulée sur une dizaine de jours
en mai 2011, a vu le déploiement
d'une bonne partie du matériel
des Marines, comme les chars
M1 Abrams, des pièces d'artillerie
(M777 Howitzer, mortiers
de 120 mm...), des missiles
antichars (TOW), des véhicules
d'assaut amphibies (LVTP-7)...
et des engins du génie, tel le
Ml Assault Breacher Vehicle.

Note bibliographique :
Nos lecteurs pourront retrou
ver une partie des machines
décrites dans cet article dans
la revue Tankograd Pubiishing
Nr. 3021, dans un texte écrit
par Schuize (C.) sur les « M60,
M60A1, M728 The M60/ M60A1
/ M60A1 (AOS)/ M60A1 (RISE)
MBTs and the M728 CEV in
Service with the US Army »
ss/er

Par Laurent Tirone

#1® imm

ivji

Un Panzer V Panther appartenant à la 5. SS-Panzer-Division « WIkIng ».


y Au-delà de toutes contingences matérielles, la valeur au combat des unités SS est
extrêmement variable, à la fois dans le temps et en fonction des formations considérées.
La présence d'armes très performantes n'étant d'ailleurs pas un gage d'efficacité.

De gauche à droite : le SS-Obergruppenfùhrer Josef « Sepp » DIetrIch, Adolph Hitler


et le Reichsfûhrer-SS Heinrich Luitpold HImmIer. Tous désirent que la Waffen-SS soit
équipée du meilleur matériel possible et en grande quantité, mais de fortes résistances
apparaissent au sein de la Wehrmacht, à l'Image du Generaloberst Helnz Guderian.
II
us Nara
îa39 A
L'ARSENAL DE U WAFFEN-SS1 W4S ^

IWiËBÏ-SS
X Être les meilleurs,
A TOUT PRIX
Les armes les meilleures et les plus modernes pour des troupes d'élite, tel est le
leitmotiv d'Adolf Hitler et du Reichsfuhrer-SS Heinrich Himmier. Tout au long de la
guerre, ils ne vont avoir de cesse d'essayer de privilégier la Waffen-SS en termes
de dotation et de qualité du matériel. Toutefois, la Wehrmacht oppose une certaine
résistance, et l'Ordre noir lance des programmes spécifiques d'armement afin
d'essayer de contourner les goulets d'étranglement des réseaux de ravitaillement
réguliers. D'un point de vue plus politique, Himmier souhaite que ses forces
disposent des armes les plus performantes qui soient pour que les succès des
divisions SS lui soient attribués, contribuant ainsi à renforcer son influence.

* ♦ îîT'^ niTO

\ ^

Sauf tnention contraire toutes unutvo?. arcnives c'ai akîère


LE RAVITAILLEMENT OFFICIEL

Lorsque les premières unités SS, les SS-Verfûgungs-


truppen {SS-VT),sont créées en 1934, leur équipement
n'est pas vraiment la priorité d'une Armée allemande
en pleine réorganisation et qui planifie des programmes
d'armement tous azimuts sous l'impulsion d'Hitler.
Progressivement, les formations SS acquièrent un sta
tut « militaire » et peuvent désormais être engagées
lors d'un conflit. Pour ce faire, Hitler, dans un décret
du 17 août 1938, fait savoir à l'armée « régulière »
que les SS-VT et les SS-Totenkopfverbënde (SS-TV)
doivent être à tout moment opérationnelles si les
besoins s'en faisaient sentir. Loin de considérer cet
ordre comme une contrainte, la Wehrmacht voit dans
cette décision le moyen de contrôler l'expansion de
cette branche paramilitaire. L'arbitrage d'Hitler n'est
pas au goût du Reichsfûhrer-SS Heinrich Himmier, qui
tente de « court-circuiter » ce système de ravitaillement
en traitant directement avec le Reichsministerium fur
Bewaffnung und Munition (ministère des Armes et
Munitions du ///. Reich) qui vient d'être mis en place
en 1940. Cette initiative n'est que peu appréciée, car
ce morcellement des productions n'est pas compatible
avec I effort de rationalisation entrepris par le ministère
allemand. Himmier est alors débouté, et s'il obtient que
la Wehrmacht organise clairement les réseaux d'ap
provisionnement des unités SS, il tire la leçon que les
généraux allemands ne tiennent pas à perdre leurs
prérogatives dans l'attribution du matériel. Dans ces
conditions, l'homme commence à prospecter pour met-
fre en place ses propres sources d'approvisionnement.
Cette méthode est loin d'être une nouveauté puisque, iflî
quelques heures avant le déclenchement de la cam
pagne polonaise {^<" septembre au 6 octobre 1939)
trois automitrailleuses d'origine autrichienne ADGZ
sont discrètement livrées à la SS-Heimwehr « Danziq »
une milice aux ordres du SS-Ohersturmhannfûhrer
Hans Fnedemann Gôtze, levée par le sénat de la ville
ibre de Dantzig et contrôlée par la SS. Baptisées
« Sudetenland », « Saarland » et « Ostmark » (l'Autri
che pour les nazis), elles arborent une livrée gris Panzer
et sont frappees de la double rune SS et de la sinistre
véhir^ premiers
véhiculés blindes a connaître les combats de la Seconde
erre mondiale, puisqu'ils sont aux premières loges
lo s de a campagne de Pologne. En effet, le matin du
fourni. . Sudetenland » et « Ostmark »
oui asS^P ?i "" 50 policiers, SS et SA
oar 56 m 'h ^ P°®^® centrale de Dantzig, défendue
^Ir cann solidement retranchés.
«rdotntTairTar
HP m Rr^r^ PP®' ^ ^ri obusier ie.FH. 18
Les ^es défenseurs.
tant ol f fusillés le 5 octobre en
< SaadLn "• P®"dant ce temps, l'ADGZ
mÏrp?Hp n ^ P'''® ^® Gdynia, à 21 kilo-
pn.Nit rt '"®® auto-blindées prennent
1
de i^w t
la Westerplatte, '^® niunitions
qui tient jusqu'au polonais
7 septembre.
Toutefois, Il est faux de dire que les unités de l'Or-
dre noir sont sous-équipées par rapport à celles de
la Wehrmacht. Si les quantités qui leur sont attri
buées sont generalement considérées comme insuf
fisantes par les principaux intéressés, la dotation en
armement lourd des SS-Verfûgungstruppen est en
réalité favorisée par Hitler, et cela avant même le
déclenchement des hostilités et selon le principe que
les équipements les meilleurs et les plus modernes
1939 41
L'ARSENAL DE l WAFFEN-SS J 1945 ^

A Avant le décienctiement de la
guerre, tels les soldats appartenant
à l'Armée régulière allemande,
les unités SS doivent s'entraîner
avec des vétiicules « déguises »
enAd\er
engins blindés, comme Ktz.
Panzerspâhwagen ici une
u
d'une SS-Aufklarungs-Abteilung.
1]
Une automitrailleuse ADGZ,
baptisée « Sudetenland »,
protège un groupe de soldats
de la SS-Heimwehr « Danzig ».
accompagné de SA, progressant
dans la ville de Dantzig en
septembre 1939. La production
de ce véhicule sera relancée
spécialement pour la Waffen-SS.
BTM

«t
► Baptisées « Sudetenland »,
« Saarland » et « Ostmark »
(l'Autriche pour les nazis), les trois
ADGZ utilisées lors de la bataille
pour Dantzig arborent une livrée
gris Panzeret sont frappées de la
double rune SS et de la tête de mort.
BTM doivent être attribués à la Waffen-SS, troupe d'élite « de base » à les servir. Les formations SS se voient
politiquement plus sûre que les unités régulières. donc privilégiées par rapport à leurs homologues de la
Dans la première moitié du conflit, cette volonté Wehrmacht, au point, par exemple, d'absorber 15 %
permet aux divisions SS d'être à la pointe de la de la production automobile, alors que l'Ordre noir
technologie militaire. Ainsi, en 1942, une des forma ne représente que 3,3 % des troupes de l'armée de
tions les mieux dotées est alors la SS-Division (mot.) Terre au 1®' juillet 1942. Pour autant, à cette logique
4 Des soldats de la SS-Totenkopf-
Division servant un canon antichar « Leibstandarte SS Adolf Hitler », qui lors d'un défilé politique s'oppose la réalité du terrain, car le front
3,7cm Pak 36 lors de la campagne se déroulant sur les Champs-Élysées durant le mois de l'Est absorbe d'énormes quantités de matériels
de France en mai-juin 1940. En de juillet est équipée du matériel le plus moderne de en tout genre, au point que les Panzer-Divisionen
dépit des récriminations quasi
permanentes de son Kommandeur,
l'arsenal allemand. Dès le second semestre 1942, qui combattent l'Armée rouge se voient attribuer les
le SS-Gruppenfûhrer Theodor les armes les plus récentes sont alors régulièrement chars Panzer V/Panther qui auraient dû être déployés,
Eicke, cette unité ne se sera confiées aux soldats SS, à la fois pour qu'ils puissent au printemps 1943, au sein des 9. SS-Panzer-
pas moins bien équipée que les
en valider la conception, et parce qu'ils sont consi Division « Hohenstaufen » et 10. SS-Panzer-Division
autres formations allemandes.
US Nara dérés, par Hitler, comme plus aptes que le Landser « Frundsberg », loin d'être opérationnelles à cette date.
Il est vrai que depuis novembre 1942, la priorité en ter
mes de dotation est donnée aux unités qui partent pour
le front et que les dépôts, de la SS ou non, sont dans
l'obligation de verser du matériel qui fait défaut aux divi
sions qui y sont déployées. Hitler respecte alors cet état
de fait, mais il favorise au maximum les formations SS,
celles en partance pour le front, en leur fournissant plus
d'équipements qu'aux unités « régulières ». Lors de la
»
bataille de Koursk en juillet 1943, le 2. SS-Panzer-Korps,
réunissant les 1. SS-Panzer-Grenadier « Leibstandarte
Adolf Hitler », 2. SS-Panzer-Grenadier « Das Reich » et
3. SS-Panzer-Grenadier « Totenkopf », est plus puissant
que les autres groupements blindés allemands. La situation
est identique à l'été 1944 en Normandie, où les divisions
SS bénéficient de la priorité du ravitaillement. Là encore,
un contrepoids important va jouer un rôle primordial dans
l'attribution des blindés en la personne du Générai Heinz
Guderian (17 juin 1888 - 14 mai 1954), nommé inspec
teur général des troupes blindées en mars 1943. L'homme
impose une certaine parité entre les deux branches de
l'Armée allemande et limite l'interventionnisme d'Hitler,
ce dernier veillant néanmoins à ce que l'Ordre noir ne soit
pas désavantagé. Un équilibre se fait alors en fonction du
déploiement des forces sur la ligne de front, mais cette
situation déplaît au Reichsfûhrer-SS Himmier, qui essaye,
dès le début de la guerre, de mettre en place des filières
d'approvisionnement parallèles.

COMPLETER LES MANQUES

Dans le domaine de l'armement individuel, l'Ordre noir


tente également d'organiser des filières d'approvision
nement différentes de celles de la Wehrmacht pour ne
plus dépendre de la bonne volonté des généraux « prus
siens ». Ainsi, au début de la guerre, les SS récupèrent
les stocks d'armes capturées en Pologne ou en France,
voire relancent la production de matériels tchèques,
comme les pistolets-mitrailleurs ZK-383 de 9 mm et
mitrailleuses ZB-30 ou ZB-37 de 7,92 mm. Toujours
dans le but de doter ses troupes d'une grande quantité
de matériels, Himmier fait également acheter des pisto
lets-mitrailleurs EI\/lP-35 (ErMa Maschinenpistoi 1935)
de 9 mm initialement destinés à l'exportation.
Ensuite, la SS puise au maximum dans les ressources
des pays envahis. Ainsi, le potentiel industriel tchèque,
conséquence de l'annexion de ce pays par le III. Reich,
intéresse la Waffen-SS, qui voit là un moyen de se
fournir en véhicules blindés qui lui font pour l'instant
défaut. L'Ordre noir se penche tout particulièrement
sur les projets de la firme Skoda. Ainsi, en 1935,cette
dernière développe un prototype de canon d'assaut
léger de 4,55 tonnes armé d'une pièce de 37 mm
Skoda A3. Motorisé par un six cylindres de 60 che
vaux, le S-l-d atteint la vitesse de 41 km/h pour une
autonomie de 200 km. Innovation pour l'époque, l'en
gin est doté d'une vaste coupole pour le chef de bord
qui lui permet d'avoir une bonne vision sur son envi
ronnement. Le S-l-d « Delovy » n'est pas sélectionné
par l'Armée tchèque, qui demande un véhicule mieux
protégé et armé. En 1938, Skoda dessine une version
améliorée, référencée S-l-J, suite à une commande de
Belgrade, qui voit son blindage passer de 20 à 30 mm
pour un poids en charge de 5,80 tonnes. L'armement
est désormais constitué d'un canon de 47 mm A9J.
L'invasion par l'Armée allemande de la Yougoslavie met
fin au projet, mais la Waffen-SS achète le prototype du
T-3D, sa nouvelle désignation. Toutefois, aucune suite
n'est donnée. Dans le même ordre d'idée, le Skoda
LKMVP-S, un chasseur de chars original assemblé en
1938-39, intéresse les autorités de la SS, qui acquiè-
1939
rÂRSËNEWuiMrârsSl 1945

rent le démonstrateur, désigné PUV-6, en 1940. L'engin se


présente sous la forme d'un chenillé dont l'arrière de la case
mate a été découpé pour permettre l'installation d'un canon
antichar de 37 m KPUV vz.37. Ce dernier est monté avec ses
roues et peut tirer du véhicule ou être déposé pour être mis en
batterie. Ses 6,80 tonnes sont propulsées par un six cylindres
Demark de 76 chevaux (92 selon d'autres sources), assurant
une vitesse de pointe de 40 km/h. Avec son 1,69 mètre de
hauteur, le PUV-6 est des plus discrets. Il embarque deux hom
mes d'équipage, les quatre servants du 37 m KPUV vz.37 et
90 projectiles de 37 mm. Ce matériel n'intéresse pas l'Armée
tchécoslovaque, mais sa carrière n'est pas encore terminée.
Lorsque l'Armée allemande s'empare des usines Skoda, des
officiers SS parcourent le pays à la recherche de nouvelles
sources d'approvisionnement en matériel lourd. En inspectant
les usines Skoda, ils mettent la main sur les prototypes et
commencent, en 1940, une série de tests. Le résultat de ces
essais n'est pas connu, mais aucune commande ne vient les
conclure. Ces tentatives n'aboutissent pas à des productions
de série, sans doute pour ne pas compliquer une logistique déjà
bien saturée par le nombre d'engins différents en service. En
outre, ces véhicules ne sont pas vraiment supérieurs à leurs
homologues allemands, comme les Sturmgeschûtze.
En revanche, la Waffen-SS parvient à relancer la production, à
son compte, d'automitrailleuses autrichiennes ADGZ. En effet,
l'opération « Barbarossa », déclenchée le 22 juin 1941, voit
l'engagement des effroyables SS-Einsatzgruppen et de PoUzei-
Regimenter censés « nettoyer » les arrières de la Wehrmacht
de toute forme de résistance en Union soviétique. Les Steyr
ADGZ Polizeikampfwagen sont alors déployés dans les rangs des
PoHzei-Regimenter « Nord », « Mitte » et « Sud » (qui opèrent
sur les arrières des Heeresgruppen du même nom), à raison d'un
peloton de six véhicules au sein de chaque régiment, combattant
aux côtés des matériels français, néerlandais ou soviétiques
de prise alignés par VOrdnungspoHzei. Les automitrailleuses
autrichiennes participent alors à la lutte anti-partisans quand
celle-ci ne se double pas de brutales opérations d'extermination
dans le cadre de la « solution finale » contre les Juifs. Cette
politique de terreur systématique, au lieu d'inciter la popula
tion soviétique à la passivité, pousse une partie d'entre elle a
rejoindre les maquis de partisans qui commencent à se former
à l'arrière du front, en particulier dans les forêts de Biélorussie.
Devant la recrudescence des attaques de ces « bandits » -
terme officiellement employé par les autorités nazies -, la SS
éprouve le besoin de percevoir davantage de matériel adapte m
à la lutte anti-partisans, ce d'autant que la Wehrmacht, qui t. 'c.

voit dans la Waffen-SS l'émergence d'une branche rivale, lui a


drastiquement réduit ses livraisons d'armes lourdes en prétex
tant la nécessité d'équiper les divisions nouvellement levées.

O Lors de la campagne de France, la SS-Totenkopf-Division est loin


d'être équipée des meilleurs matériels, au grand dam de son sinistre
Kommandeur, Theodor EIcke, comme l'illustre ce bus civil servant de
transport de troupes. US Nara

© Un transport de troupes Sd.Kfz. 251 doté d'un blindage riveté


appartenant à la 5. SS-Panzer-Division « Wlklng ». L'équipement de la
Waffen-SS suit peu ou prou celui de la Wehrrnacht.

m Un soldat appartenant à la SS-Totenkopf-Division lors d'un


entraînement avant-guerre avec un Lehky kulomet ZB vz. 26
(fusil-mitrailleur ZB modèle 1926)tchèque. Dans la nomenclature
allemande, cette arme est désignée leMG 26(t) pour leichte
Maschinengeweftr (fusil-mitrailleur léger).

Des mitrailleurs appartenant à la SS-Totenkopf-Division font feu


sur les troupes françaises lors de la campagne de France avec une
mitrailleuse lourde de 7,92 mm Tèzky kulomet vz. 37 ou MG 37(t).
L'utilisation de matériel de prise permet de contourner les pénuries qui
touchent l'Armée allemande. Droits réservés

e Un soldat de la Waffen-SS fait feu avec son pistolet-mitrailleur


Maschinenpistole 35(MP 35). SI cette arme est également en service
dans la Wehrmacht, elle est majoritairement utilisée par les SS.
Cette réticence cJe fait contraint, fin 1941, le
Reichsfûhrer-SS Himmier à demander à la firme Steyr
la construction de 25 nouvelles ADGZ, qui sont assem
blées début 1942 et livrées à la SS en cours d'année.
Ces automitrailleuses de deuxième série ne comportent
que des modifications mineures par rapport au modèle
d'origine : la mitrailleuse MG-34 de 7,92 mm remplace
l'antique MG-07/12 coaxiale de tourelle, la protection des
phares de route est améliorée, leurs simples grilles étant
remplacées par des plaques en acier dotées d'une fente
de black-out type « œil de chat », des phares de convoi
Notek sont montés à l'avant et à l'arrière de l'engin pour
faciliter la conduite de nuit, de même que des clignotants,
et enfin, des fixations sont apposées pour le lot de bord
(outils et cric).
Notons également que la Waffen-SS fait largement appel à
la main-d'œuvre des camps de concentration, qui fabrique
par exemple 20 % des tenues de ses soldats en 1943. Il
en sera de même pour certaines armes de poing.

DES ARMES SPECIFIQUES POUR L'ORDRE NDIR

Le Reichsfuhrer-SS Himmier cherche par tous les


moyens à renforcer le rôle politique de la Waffen-SS,
et cela passe par des succès éclatants sur le champ
de bataille. L'endoctrinement des troupes et un entraî
nement plus poussé permettent de réaliser des coups
d'éclat, au détriment toutefois de pertes plus élevées,
mais il est impératif que l'Ordre noir se distingue de la
Wefirmacht, au besoin par l'acquisition d'armes plus
sophistiquées voire innovantes. Pour ce faire, Himmier
n'hésite pas à s'adjoindre le concours de scientifiques
renommés, comme le Kommandeur Otto Schwab, un
spécialiste de l'artillerie. La Waffen-SS est donc à
l'origine de plusieurs programmes d'armement spé
cifiques, comme celui portant sur une voiture amphi
bie : la Schwimmkraftwagen Trippei SG6. Sa mise au
point débute avant-guerre, lorsque son génial inventeur,
Hanss Trippei, s'attaque au développement d'une voi
ture amphibie destinée au marché civil. En 1936, l'engin
est présenté à un Hitler enthousiaste. Les tests prati
qués sur le terrain montrent que sa conception, à savoir
un véhicule terrestre susceptible de s'affranchir de
coupures humides, est une réussite. Toutefois, en dépit
de l'aide financière accordée par la Waffen-SS en 1940
au développement du projet, le Scfiwimmkraftwagen

h m SG6 est supplanté, après la fabrication d'un millier


d'exemplaires, par le Schwimmwagen de Porsche,
plus économique à construire.
Toujours dans le but de posséder un matériel plus
performant que celui de la Wehrmacht, afin de la sup
planter par leurs faits d'armes, les SS cherchent à se
donner une avance technologique. Des initiatives qui ne
débouchent pas toujours sur des réussites techniques,
comme avec le Kampfpistole « Gerloff », un pistolet
antichar susceptible de tirer des Gewehrpanzergranaten
46 et 61. D'un poids de 390 g au total, la Gew.Pzgr. 46
est dotée d'une charge creuse, large de 4,6 cm et
pesant 150 g, susceptible de percer 90 mm d'acier.
Version modernisée, la Gew.Pz.Gr. 61A est plus
puissante, avec sa tête de 6,1 cm et son poids de
200 g, car elle est capable de perforer 125 mm de
blindage. Bien que puissant, le Kampfpistole « Gerloff »
impose de s'approcher au plus près de sa cible, mais,
A La voiture amphibie Trippei SG6 est i'une des tentatives industrielies de ia part de ia Waffen-SS
d'acquérir un matériei différent et, censément, pius performant que ceiui utiiisé dans ia Wehrmacht. même à courte portée, la précision est déplorable,
avec 12 m^ à 70 mètres : largement de quoi rater
c -i; Un Panzer III lang appartenant à la 5. SS-Panzer-DIvIsion « Wiking ». Si ies livraisons de un T-34... Une bonne part de ces projets, comme
matériel à destination des unités SS sont parfois plus importantes, ia qualité demeure pratiquement
identique à celle des équipements de la Wehrmacht, comme l'illustre ce Panzer III lang qui, en 1943, la mitrailleuse silencieuse fonctionnant à l'aide de la
a bien du mai à rivaliser avec le char soviétique T-34/76. force centrifuge, se révèlent être des échecs coûteux.
1939
L'ARSENAL DE U WAFFEN-SS J 1945

Steyr ADGZ
7. SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division « Prinz Eugen i
Yougoslavie, Croatie, 1943

Skoda LKMVP-S

Note : faute de disposer de clichés du chasseur de chars


Skoda LKMVP-S aux mains de ia Waffen-SS, nous avons opté
pour une vue d'artiste reprenant ia livrée d'une Steyr ADGZ
ayant opéré dans ia ville de Dantzig en septembre 1939.

S-l-J {T-3D)

Note : cette vue d'artiste, concernant la livrée, s inspire


d'une automitrailleuse Sd.Kfz. 221 de ia SS-Division
(mot.) « Leibstandarte SS Adolt Hitler ».
A Un Sd.Kfz. 251/16
- Flammenpanzerwagen de la
5. SS-Panzer-Division « Wiking »
lors d'une démonstration. Ce blindé
lance-flammes peut projeter un jet
de feu à une soixantaine de mètres
si les conditions météorologiques
sont favorables. Cet engin est en
service de manière indifférente
dans les deux branches « rivales »
de l'Armée allemande.
NAC

▼ Le Mauitier, un camion sur lequel


est greffé un train de roulement
cheniilé, est une improvisation des
plus réussies réalisée par les ateliers
divisionnaires de la SS-Division
N..,, V « Reich » (mot). Ce sens de l'initiative
est parfois désapprouvé, car les
engins ainsi créés compliquent les
flux logistiques en pièces détachées.
1939
L'ARSENAL DE U WAFFEN-SS1 1945

Certains succès sont toutefois à signaler, comme les systèmes Infra philosophie au sein de l'Ordre noir, et, dans tous les pays occupés,
rouges ou les dispositifs de stabilisation des canons, mais cela ne des pillages en règle vont être organisés, parfois même au détriment
donnera pas une avance fondamentale aux unités en bénéficiant. de l'armée régulière ! Les pénuries et la volonté de « briller » sur le
Paradoxalement, la troupe se révèle plus Inventive que les Ingénieurs champ de bataille sont telles, toujours par rapport à la Wehrmacht, que
contactés par les officiers SS. la Reichsfûhrung-SS tente de négocier la livraison de 10 000 camions,
à destination des 8. SS-Kavallerie-Division « Florlan Geyer » et 22. SS-
Freiwilligen-Kavallerie-Division « Maria Theresa » opérant sur le front de
UN SENS DE L'IMPROVISATION DEVELOPPE l'Est, auprès des Alliés occidentaux en échange d'un million de Juifs
détenus dans les camps !
Freinée dans ses ambitions par des limitations aussi bien techniques
qu'Industrielles, la Waffen-SS peut compter sur le sens de l'Initiative de
ses soldats pour compenser une partie de ses carences. Ainsi, afin de CONCLUSION
s'affranchir des conditions météorologiques difficiles du front de l'Est
(boue ou neige), les ateliers divisionnaires de la SS-Division « Reich » SI, au début de l'année 1940, les divisions de la Waffen-SS sont géné
(mot.)développent un camion chenlllé original en greffant, en 1942, le ralement moins bien équipées que leurs homologues de la Wehrmacht
train de roulement chenlllé d'une « tankette » anglaise Carden-Lloyd sur en matériel allemand, elles compensent par l'acquisition d'équipements
un camion Opel Blitz. Cette modification est si réussie qu'elle donnera étrangers (tchèques notamment). Après la défaite de la France en mal
naissance au Sd.Kfz. 4 Gleissketten-Lastkraftwagen « Maultier » (mule), 1940,la situation s'Inverse, puis se creuse jusqu'en 1943,car les filières
qui sera produit à plus de 22 000 exemplaires. Par ailleurs, la Waffen-SS d'approvisionnement parallèles, les décisions d'Hitler et les manoeuvres
choisit de développer, en 1943,Indépendamment du Panzerwerfer 42, d'HImmIer permettent d'atteindre des dotations exceptionnelles. Après
son propre lanceur de roquettes sur le modèle des projectiles soviétiques la bataille de Koursk en juillet 1943, le différentiel devient moins flagrant,
BM-8 de 82 mm : le 8cm Vielfacfi-Werfer. L'affût comporte deux rangs Guderlan veillant à une certaine équité, et les pénuries touchent toutes
superposés de 12 doubles rails chacun, permettant le lancement de les unités, les nouvelles comme celles devant être rééquipées. En défi
48 roquettes d'une portée de 5 300 mètres. Cette Invention répondra nitive, HImmIer, qui sait que le succès de ses unités rejaillira sur lui, ne
au doux nom d'« Orgues d'HImmIer », en référence aux « Orgues de parviendra pas véritablement à ses fins, à savoir disposer d'une force
Staline ». Ces Improvisations, souvent réalisées dans des délais très surarmée capable de supplanter par ses faits d'armes la Wehrmacht.
courts et assez efficaces, sont toutefois sources de nombreux problèmes Toujours dans l'optique d'Imposer son Influence, le Reichsfûhrer-SS,
logistiques, au point qu'en juin 1943, les modifications non autorisées après l'attentat du 20 juillet 1944 provoquant un sentiment de méfiance
de matériels sont interdites... mais cette pratique continuera tout au long grandissant d'Hitler envers les officiers de l'armée « régulière », prend
de la guerre, la nécessité d'adapter certains matériels à une situation la direction du programme Vergeltungswaffe (arme de représailles), à
tactique donnée faisant force de loi. l'exemple du missile balistique V2. Mais à cette date. Il est trop tard
pour que ces armes technologiquement en avance puissent donner un
quelconque avantage à l'Ordre noir sur sa rivale, a
SYSTEME«D»

En 1943, les usines allemandes ne parviennent que difficilement à


équiper les nouvelles divisions, de la SS ou de la Wehrmacht, et l'Ordre
I BIBLIOGRAPHIE 1
noir doit détourner le matériel qui lui est nécessaire. Déjà, certaines I Cochet (F.), Armes en guerre XIX^-XXP siècles: Mythes,
unités quittant le front « oublient » de laisser leurs blindés à celles qui symboles, réalités, CNRS, 2012
arrivent. Ainsi, lorsqu'elles en perçoivent de nouveaux, leur dotation I Leieu (J.C.), La Waffen-SS, Perrln, 2010
Initiale dépasse celle des organigrammes officiels. Ensuite, des « grou I Kllment (C.), Vladimir (F.), Czechoslovak Armored Fighting
pements » sillonnent l'Europe occupée pour s'emparer de toutes les Vehicies: 1918-1948, Schiffer Publlshing Ltd, 2004
armes utilisables. Ainsi, la défection de l'Italie en septembre 1943 I Collectif, Encyclopédie iilustrée des pistoiets, revolvers,
permet à la Waffen-SS de mettre la main sur d'Importants stocks mitraillettes et pistolets-mitrailleurs. Terres Éditions, 2013
de matériel en tout genre. Ces « vols » sont d'ailleurs une véritable

Steyr ADGZ

13. Polizei-Panzer-Kompanie
SS-Polizei-RegIment « Griese »
France, Marseille, 1943

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© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

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© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

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1939 il

L'ARSENAL DE U WAFFEN-SS J 1945

VERGELTUNGSWAFFEN
Ambitionnant de devenir plus puissante que la Wehrmachtet souhaitant imposer aux
armées alliées sa domination, la Waffen-SS s'intéresse de près aux armes « mira
cles », les Vergeltungswaffen (armes de représailles), qui commencent à dévoiler
leur potentiel en 1943.

LES ARMES EN V

Une arme aussi puissante et avancée technologiquement, telle que le missile balisti
que V2 mis au point par Wernher von Braun sur le site de Peenemûnde, ne pouvait
qu'intéresser un homme comme le Reichsfûhrer-SS Himmier. Par l'intermédiaire du
SS-Obergruppenfûhrer Dr. Ingénieur Hans Kammier, Himmier cherche, dès novembre
1943,à prendre le contrôle du développement du V2,trouvant sa mise au point bien
trop lente. La mise sous tutelle du programme par la SS conduit bientôt à l'arresta
tion de von Braun, sur les ordres d'HimmIer, le 15 mai 1944 I Finalement, Himmier
recule, mais le programme de la fusée V2 vient de prendre un nouveau retard. En
définitive, l'attentat contre Hitler du 20 juillet 1944 permet à Himmier d'imposer ses
points de vue, et il nomme Kammier à la tête du projet, qui devient la SS-Division
zur Vergeltung (division de représailles).

LA VIPERE DE LA 55

Au printemps 1944, les Allemands développent des avions capables d'attaquer les
bombardiers alliés. En mai 1944, le Dipl.-Ing. Erich Bachem propose un intercepteur
monoplace à réaction appelé Bachem Ba 349 Natter (vipère). La Luftwaffe se désin
téresse de l'appareil, car jugé trop dangereux. En effet, ce dernier est prévu pour être
lancé depuis une rampe verticale grâce à quatre fusées à poudre. Une fois propulsé à
une altitude de 1 800 mètres, le Natter se dirige vers son objectif de toute la puissance
de son moteur-fusée. Une fois arrivé à la bonne distance, le pilote largue le nez de
son engin, découvrant des missiles qui sont tirés en une seule salve. Puis il s'éloigne
pour s'éjecter, en activant un système désolidarisant la partie avant de l'arrière, afin
▲ Un V2 juste après un décollage réussi. SI le missile A4 est
de regagner la terre ferme en parachute. En septembre 1944, 50 exemplaires sont
développé par des ingénieurs de la Wehrmacht, l'attentat du
commandés par les SS, mais un essayeur se tue lors d'un vol inaugural le 1 mars 20 juillet 1944 et la perte de confiance en l'Armée « régulière »
1945, ce qui empêche Bachem de développer la version de série. qui en découle sont instrumentalisés par Himmier pour faire main
basse sur le programme de fusées dirigé par von Braun,juste
avant leur entrée en action. US Nara

T Un Ba 349 A tombé entre les mains des troupes américaines


à St. Leonhard. Alors que la SS se désintéresse brusquement du
Natter, le Generalmajor Walter Oomberger, chef de la commission
Bien que l'hypothèse d'une arme atomique allemande reste sujette à de nombreuses
des armes à longue portée (notamment, les V-2), annule le
controverses, un faisceau de présomption semblerait accréditer la thèse comme quoi programme. Dans les derniers jours de la guerre, les ateliers sont
un programme chapeauté par Kammier aurait abouti à l'essai d'une arme atomique transférés en partie à Bad Wôrrishofen et en partie à St. Leonhard
tactique en mars 1945 sur le site d'Ohrdruf. (Autriche). Sur ce dernier site, les troupes américaines capturent
quatre exemplaires intacts de la version opérationnelle. US Nara
Ces études dépassant quelque peu le cadre de notre
analyse, nous vous invitons, pour plus de précisions, à
consulter la bibliographie de cet encadré.

J BIBLIOGRAPHIE
I V2 Histoire d'une fusée », paru dans Ligne de
Front n° 49, Éditions Caraktère, mai-juin 2014
I Le Bachem Natter, Le chasseur à
jeter », paru dans Aérojournal n° 4,
Éditions Caraktère, juin-juillet 2008
I Chevassus-au-Louis (N.), Pourquoi Hitler n'a pas
eu la bombe atomique, Collection Mystère de
guerre, Économica, 2013
mitraillettes et pistolets-mitrailleurs.
Terres Éditions, 2013

. 'l' rV
AEC Dorchester

SXV.r. DORCHESTER Par Dominique Renaud

• -v

▼rP
1941
.19Ci

LES MAMMOUTHS ET LE RENARD

g Faute de matériel en quantité suffisante, Hitler considérant le front africain comme secondaire,
m du moins en 1941, le Deutsches Afrika-Korps va récupérer nombre d'engins anglais et les
« remettre en service après les avoir affublés d'une Balkenkreuz. Cette réutilisation des engins
i de prise devient une pratique régulière pour tous les échelons de l'Armée allemande,jusqu'au
B Général der Panzertruppe Erwin Johannes Eugen Rommel,surnommé le « Renard du désert »,
|2 qui va réutiliser des véhicules de commandement AEC Dorchester.

Rommel, surnommé le « Renard du désert», est assis sur le toit d'un de personnages d'une série de bande dessinée allemande pour enfants® Maxund
ses deux « Mammuth » (mammouth), désignation officieuse allemande accolée Moritz », de Wilhelm Busch, publiée en 1865 et très populaire en Ailemagne,
aux AEC Armoured Command Vehicles capturés. Les deux véhicules de sachant que l'AEC (ACV)est déjà surnommé « Dorchester », d'après un hôtel
commandement sont aussi baptisés « Moritz » et « Max », en référence aux de luxe londonien, par ses équipages anglais I

puissance), équipée d'un récepteur RCA et d'un set radio


SOUS LES COULEURS ANGLAISES No. 19 Wireless (sans fil), et la LP(Low Power ou faible
puissance), qui se contente d'un poste No. 19 et d'un
L'engin blindé de commandement Dorchester se présen set No. 19 HP. Visuellement, les deux engins sont iden
T La hauteur des
te sous la forme d'un gros 4x4 blindé, assemblé par la tiques, hormis que le HP possède une grille d'aération
« Mammuth » permet à
firme anglaise Associated Equipment Company (AEC), Rommel de scruter les sur le côté gauche, tandis que le LP voit la grille de prise
reprenant la plate-forme d'un camion Matador. Trait ca environs d'assez loin. Il est d'air placée sur la droite. Par ailleurs, certains HP ont un
ractéristique des productions britanniques, sa cabine vrai que l'engin culmine à crochet sur le capot destiné à fixer un filet de camou
2,90 mètres de hauteur,
de pilotage est avancée sur le châssis, assurant ainsi ce qui est en fait un poste
flage. La cabine du pilote et le compartiment radio se
un bon champ d'observation au conducteur. Désigné d'observation idéal dans trouvent à l'avant du véhicule et sont parfois séparés de
AEC Dorchester, il est motorisé par un bloc de 7,6 litres les vastes étendues l'arrière par une paroi avec une porte sur le côté gauche.
désertiques africaines. Le
de cylindrée développant 95 chevaux, qui lui permet Cette cloison permet de constituer une vaste cellule qui
revers de la médaille est que
d'atteindre la vitesse de 48 km/h sur route. ce gros 4x4 est aisément peut être configurée selon les besoins avec des places
Deux versions existent : la HP (High Power ou haute repérable par l'adversaire. assises ou une table de cartes.

■dÊ
AEC Dorchester

sous LES COULEURS ALLEMANOES

Les AEC Dorchester sont utilisés par les


formations blindées de l'Armée anglaise et
sont déployés en Afrique du Nord à partir
de 1941. Les 7 et 8 avril 1942, les offensi
ves menées par le Deutsches Afrika-Korps
(DAK) à la périphérie de Mechili, en Cyré-
naïque, permettent la capture d'au moins
trois engins. Originellement, ces véhicules
étaient à la disposition du Major-General
Gambier-Parry, commandant de la 2nd
Armoured Division anglaise, du Lieutenant-
Generai Sir Phillip Neame, alors Générai
Officer Commanding-in-Chief et Miiitary
Governor de Cyrénaïque, et du Lieutenant-
Genera/Sir Richard O'Connor, commandant
de la Western Desert Force. Les trois hom
mes sont capturés début avril 1942, dont WH819834
deux à cause d'une erreur de leurs pilotes
qui, se trompant de route, ont donné en
plein sur des éléments de VAufk/àrungs-
AbteHung 3 (unité de reconnaissance)
de la 5. teichte Division.
Ces « mastodontes » sont rapidement
baptisés « Mammuth » (mammouth) par
les Allemands. Une anecdote précise que
Rommel demande au pilote de son avion de reconnais ▲ Belle vue du Panzer commandement. Il utilise alors régulièrement « Moritz »
sance Fieseler Fi 1 56 Storch (cigogne) de se poser afin (Befehlsjspahwagen(e) - surnom donné par les officiers allemands d'après les
« Moritz », dont le nom est
qu'il puisse examiner les véhicules. Dans l'un deux, il personnages d'une bande dessinée allemande de Wil-
peint sur le côté gauctie du
trouve une paire de lunettes de soleil en plexiglas qu'il capot moteur. La première helm Busch - immatriculé « WH819834 », le deuxième
adopte immédiatement. Portées au-dessus de la vi Immatriculation allemande étant appelé « Max ».
« WH 819834 » est bien
sière de sa casquette, ces lunettes sont alors devenues « Moritz », codé « 2 » par les Anglais, sert un temps
visible. L'engin recevra
emblématiques du personnage de Rommel lors de la plusieurs camouflages au avec son camouflage « dazzle » originel (gris foncé,
campagne africaine. Séduit par ces engins volumineux, cours de sa carrière au sein bleu ciel et jaune sable), avant d'être peint en Braun
le général allemand les adopte comme véhicules de du Deutsches Afrika-Korps RAL 8020(Geibbraun ou brun-jaune) avec des bandes

i'ife!;,

't'Wï'MÎ'

. . Mr .
▲ Les grandes étendues
désertiques se prêtent bien à
utilisation de véhicuies 4x4
« hauts sur pattes », comme
l'AEC Armoured Command
Vehicle, que ceia soit par
de Grau RAL 7027 (gris-vert), la partie arrière est tou sable et bénéficie d'une immatriculation légèrement
les Britanniques ou ies
tefois laissée aux couleurs britanniques. De grandes modifiée : WH-819-834. La partie inférieure du capot Allemands.
croix noires sont également ajoutées pour éviter les tirs moteur est peinte en blanc, et « Moritz » y est écrit.
fratricides. Le losange symbolisant les unités blindées Les croix sont agrandies pour une meilleure visibilité.
k. L'AEC Armoured
allemandes est ensuite apposé sur le garde-boue avant Rommel n'est pas le seul à les apprécier, puisque le Command Vehicle de
droit, et le gauche reçoit la cocarde noir/blanc/rouge Gerrera/Ludwig Crûwell a lui aussi recours à l'un d'eux, Rommel stationne près
de VAfrika-Korps surmontée du célèbre palmier à croix qui, sur les photos, est marqué comme appartenant d'un Sd.Kfz. 251/6 miWerer
Kommandopanzerwagen
gammée. Par la suite, il est peint d'une couche de jaune à la 2/. Panzer-Division. ■
équipé d'un puissant
émetteur/récepteur FuG
11 de 100 watts. Au vu
des différences de taille, il
est facile de comprendre
pourquoi le commandant
du Deutsches Afrika-Korps
préfère l'engin anglais,
bien plus spacieux.

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AEC Dorchester

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Panzer(Befehls)spàhwagen(e)
« Max »
Deutsches Afrika-Korps
Afrique du Nord, 1942

Panzer(Befehls)spahwagen(e)
« Moritz »

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M FiiipiuK I Trucks S Tanks Magazine, 2014


© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014
SU-76

SAMOKHODNAYA
VSTANOVKA 76
Par Alexandre Ashuraliev
SUKOMI
!
^^1

Lors de la Grande guerre patriotique, l'Union soviétique mobilise l'ensemble de son


potentiel industriel afin de produire un maximum de matériel, dont les fameux chars
moyens T-34/76. Seuls capables de s'opposer avec succès aux Panzer, ces blindés
nécessitent des chaînes d'assemblage conséquentes, et les petites usines automobi
les deviennent donc inutiles à l'effort de guerre russe. Ces Zavod (usines) sont alors
reconverties dans la fabrication de chars légers, mais ceux-ci s'avèrent peu adaptés à
la situation tactique. Pour ne pas perdre la moindre part de la production, les châssis
des T-60 et autres T-70 sont reconvertis en canons automoteurs.

k. Un SU-76M appartenant au 1" Front de Biélorussie en Allemagne en 1945. À


droite, le lieutenant V.P. Lobactiev informe le chef de char du canon automoteur,
le lieutenant A.D. Lifanovu, de sa future mission. Cette photo de propagande ne dit
pas que l'engin est très mal considéré par ses équipages, au point que ces derniers
l'ont surnommé « Sukomi », qui, au mieux, peut être traduit par « chienne »...
Coll. Vladimir Grebnev

DES PERTES TITANESQUES

Les succès fulgurants de la Wehrmacht lors de l'opéra


tion « Barbarossa » en 1941 coûtent cher en hommes
et en matériels à l'Armée rouge. Les pertes en blin
dés en tous genres s'élèvent, selon les sources, de
17 500 à 24 000 engins I Les Allemands revendiquent
pour leur part 21 391 chars à leur tableau de chasse.
Ces chiffres gigantesques sont sans doute exagérés,
mais la pénurie en blindés existe bel et bien, et l'Union
soviétique est obligée de mobiliser tous ses moyens
de production pour tenter de combler les pertes.
En parallèle, un important effort de rationalisation est
aussi fait, et, désormais, la production d'armement
soviétique va se concentrer sur quelques modèles bien
précis, comme le T-34/76. Toutes les solutions pour
produire rapidement du matériel performant sont passées
en revue, et bientôt se pose le problème de l'utilisation
des chars légers au sein de l'Armée rouge. L'expérience
m
des combats face à la Wehrmacht a prouvé que ces
petits blindés étaient totalement dépassés. En effet,
leur blindage et leur armement se révèlent incapables
de rivaliser efficacement avec les Panzer. Pour autant,
la reconversion de leurs usines de production pour la
fabrication de blindés plus lourds n'est pas possible pour
des raisons purement techniques. En effet, les machi
nes-outils nécessaires à l'assemblage d'un T-34 ou d'un
KV-1 sont bien spécifiques. Les Soviétiques décident
donc de réutiliser une partie des châssis de ces chars
obsolètes, comme le T-60, pour fabriquer un canon
automoteur. L'idée est particulièrement séduisante sur
le plan militaire mais aussi sur le plan industriel, puisque
l'un des grands avantages de ces petits blindés est,
en effet, de pouvoir être produit dans des usines auto
mobiles qui seront ainsi reconverties à moindres frais.
Une manière efficace de ne pas gaspiller les capacités
industrielles de chaînes de montage trop « légères »
pour assembler des engins plus lourds.

NAISSANCE D'UNE

En avril 1942, les bureaux d'études du matériel de


l'Armée rouge lancent le projet d'un canon automo
teur basé sur le châssis d'un char léger, à la manière
des nouveaux chasseurs de chars Marder produits
par les Allemands. Les caractéristiques retenues sont
des plus simples : après suppression de la minuscule ▲ Un SU-76M se prépare à appuyer un assaut de la 123° division d'infanterie
soviétique sur le Front de Leningrad au printemps 1944. Notez le chef
tourelle d'origine du char léger, il est prévu d'installer d'engin qui, l'oeil rivé à son épiscope, indique les cibles à son tireur.
une casemate qui accueillera un canon de fort calibre. Coll. Leonid Bernstein
Les petits châssis des blindés légers ne pouvant sup
V porter une pièce trop lourde ou trop puissante, comme
l'obusier M30 de 122 mm, le canon de campagne ZIS-3
Ml 942 de 76,2 mm, de 52 calibres, le fameux « ratsch-
boum » (surnom donné par les soldats allemands à
cause de son aboiement caractéristique lors d'un tir) est
sélectionné. Cette arme est une totale réussite, et elle
sera d'ailleurs reprise à leur compte par les Allemands,
qui en récupèrent, dès le début de la guerre, des quan
tités importantes. Capable de projeter un obus explosif
UOF-354M de 6,210 kg à plus de 13 km, le 76-42
peut aussi jouer le rôle de canon antichar, car ses pro
jectiles perforants BR-350 B (vitesse initiale de 710 m/
s) peuvent percer 59 mm de blindage à 500 mètres.
Les ingénieurs de la Zavod38 de Gorki travaillent donc
à l'implantation de cette arme sur un châssis de char
léger T-60. Mais, rapidement, il s'avère que ce dernier
■SiiiaÉLdite"» est beaucoup trop petit pour accueillir le canon. Au final,
▲ L'équipage d'un SU-76M procède au chargement d'un obus de 76,2 mm. Bien que
le projet initial, désigné OSU-76, est abandonné.
son biindage soit compiètement dépassé en 1945, son canon fait preuve d'une bonne Au printemps 1942, conjuguant alors leurs efforts avec
poiyvaience qui iui permet d'attaquer la majorité des objectifs qui lui sont assignés. l'équipe de la Zavod 92 de Gorki, un nouveau projet,
Le cliché a sembie-t-ii été pris dans la région de Brandebourg en avril 1945. dénommé SU-12, est lancé en utilisant cette fois la
Droits réservés
plate-forme du T-70. Cette conversion impose quel
T Les deux photos ques modifications pour supporter l'excédent de poids,
Des mécaniciens allemands procèdent au remorquage d'un SU-76M abandonné par son équipage. comme l'élargissement du châssis ou l'adoption de
Après une bonne révision, l'engin reprendra du service au sein de la Wehrmacht ou de la
Waffen-SS sous l'appellation Jagdpanzer SU-76(r), le « r » Indiquant l'origine russe du véhicule. nouvelles roues plus solides sur les trains de roulement.
Archives Caraktère L'engin, désigné de manière officielle SU-76, abréviation
de Samokhodnaya Ustanovka (version automotrice ou
affût autopropulsé), pèse alors 10,8 tonnes en ordre de
combat. Après quelques essais, le SU-76 est déclaré
bon pour le service, et la production commence en
décembre 1942. Mais c'est seulement au milieu de l'an
née 1943 qu'il commencera à être livré en nombre aux
divisions de l'Armée rouge. Les usines Gaz, associées
à la Zavod 40, situées près de Moscou, se chargent
de l'essentiel de sa fabrication.

UN ENGIN IMPARFAIT

L'expérience du terrain montre rapidement que ces


petits canons automoteurs sont loin d'être une réus
site. Et comble de malheur pour les quatre membres
d'équipage, les autorités soviétiques ne prennent pas
assez rapidement conscience des imperfections du
SU-76. En effet, avant que les informations sur ses
dysfonctionnements ne les alertent, les usines ont le
temps de produire plus de 320 exemplaires de ce nou
vel engin. Le principal problème vient du montage en
parallèle des deux moteurs de voiture (des GAZ-202
essence développant 70 chevaux chacun) qui équipent
le SU-76. Cette architecture, mettant en oeuvre une
double motorisation remplaçant l'unique bloc du T-70,
n'est pas complètement optimisée, car l'unique arbre
de transmission qui relie les blocs est soumis à de trop
fortes contraintes. Dans ces conditions, la fiabilité n'est
pas au rendez-vous, au grand dam de ses servants, qui
se retrouvent avec des engins complètement immo
bilisés. Il est donc décidé de modifier l'implantation
des moteurs, qui, dans l'opération, gagnent quelques
chevaux, et de les monter en ligne avec un embrayage
unique. Cette nouvelle disposition décale les organes
mécaniques vers la droite, ce qui n'est pas sans poser
des problèmes d'équilibrage avec le canon monté en
position centrale. Celui-ci est alors déporté sur la gau
che. Par ailleurs, la porte arrière par laquelle accède
l'équipage est sensiblement simplifiée par l'adoption
d'un unique battant contre trois pour la première ver
sion. Ce nouveau véhicule prend la dénomination de
SU-76M.
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▲ Un SU-76M lors d'une qui laisse les hommes sans la moindre protection face à
LES DEFAUTS PERDURENT mission d'appui-feu dans les une grenade lancée à l'intérieur ou à un projectile fusant.
rues de Berlin en avril 1945. Le SU-76 souffre aussi du positionnement en case
Pour faire plier la résistance
La casemate, qui accueille la pièce et l'équipage, est allemande, l'Armée rouge
mate de sa pièce, comme tous les canons automoteurs
des plus légèrement blindée. Ainsi, la partie avant déploie, entre autres, le d'ailleurs. Le débattement se limite à un maximum de
se contente d'une épaisseur maximale de 25 mm, canon automoteur ISU-152 12° vers la gauche et de 20° sur la droite. Des valeurs
ou le puissant obusier 84 de
tandis que les côtés ne dépassent pas les 10 mm. qui, sans être trop restrictives en comparaison de celles
203 mm utilisé en tir tendu.
Les Russes tenteront bien d'apposer un surblindage Coll. Victor Temin
d'autres engins, ne lui permettent pas d'avoir une bonne
sur l'engin, mais quoi qu'il en soit, la protection reste réactivité en combat rapproché face à un char ennemi.
très insuffisante en 1943. La casemate protège seu T Une colonne de SU-76M Heureusement, et cela est une conséquence directe de
dans une ville allemande
lement les quatre servants de la ferraille du champ l'utilisation du châssis du T-70, le SU-76M présente une
en 1945. Le pillage des
de bataille, comme les petits éclats d'obus et les tirs tiabitations a commencé.
silhouette frontale des plus réduites. Avec une hauteur
d'armes légères. Le SU-76 reste une proie facile pour Cette pratique sera monnaie de 2,17 mètres et une largeur de 2,73 mètres, il consti
tous les canons allemands, même le petit antichar courante au sein des troupes tue une cible difficile à repérer et encore plus à toucher.
soviétiques qui entrent sur
Pak 36 de 3,7cm redevient une arme redoutable ! Mais la faiblesse de sa protection ne lui permet pas
le territoire allemand.
Cette faiblesse est aggravée par l'absence totale de toit. Droits réservés d'engager des duels avec les chars adverses, sauf à leur
tendre une embuscade tout en « priant » pour que le
premier coup fasse mouche...

FACE AUX/Viyi/7£/7

En 1943, les performances balistiques affichées par


le canon de 76,2 mm restent excellentes, mais l'ap
parition du côté allemand de blindés de plus en plus
lourds, comme le Panzer V Panther, le limite progres
sivement à son rôle antichar. À part à très courte
portée, il ne peut espérer percer leur blindage frontal.
Cela étant dit, à cette époque, les Panzer-Divisionen
sont très loin d'être dotées de manière massive de
chars de dernière génération. Le blindage des Panzer III
et IV, qui équipent encore majoritairement les trou
pes allemandes, ne les met pas à l'abri des coups
du 76,2 mm. Néanmoins, consciente des faiblesses
de sa protection, l'Armée rouge le reclasse progressi
vement comme véhicule d'appui-feu pour l'infanterie.
A Un SU-76M appuie de l'Infanterie soviétique dans le
secteur de Kônigsberg, en Prusse-Orientale, en avril 1945.
Il s'agit sans nul doute d'un cliché de propagande, mais il
illustre le rôle principal du canon automoteur soviétique.
Droits réservés

'I

Les unités mixtes, mélangeant des SU-76 et des T Un SU-76M tient un de 21 engins chacun. Pour améliorer leur puissance de
SU-122, qui prévalaient lors des premiers engagements, carrefour dans Berlin, en feu, un bataillon de SU-122(un automoteur armé d'un
mai 1945, sous le feu de obusierM1931/37de 122 mmplacéen casemate) est
sont alors dissoutes. Désormais, les deux engins sont
sa pièce de 76,2 mm. La
engagés séparément et dans des rôles mieux définis. faible protection offerte par aussi présent. Mais derrière cette masse de blindés
Du moins sur le papier, car dans la réalité, le SU-76 son blindage et la casemate se cache un problème récurrent pour l'Armée rouge :
est souvent utilisé dans des opérations contre-nature. ouverte sur le dessus ne le le manque de personnel qualifié. Les grandes batailles
prédisposent pas vraiment
Entre juillet et décembre 1943, plus de 40 régiments
au combat urbain.
qui ont ponctué les années 1941 et 1942 ont saigné
de SU-76 sont constitués avec des effectifs théoriques Droits réservés à blanc ses effectifs. Le potentiel humain de l'Union
soviétique compense certes largement ces pertes, mais
il faut beaucoup de temps pour former des équipages
de chars ou de canons automoteurs. Ce manque de
spécialistes oblige les Soviétiques à dissoudre nombre
de régiments ou de brigades pour créer les régiments
de Samokhodnaya Ustanovka. Les Russes vont même
jusqu'à reconvertir des unités de canons tractés, sans
forcément leur apporter la formation nécessaire... Il est
alors plus facile de comprendre les terribles pertes de
l'année 1 943.

REALISE DANS L'URGENCE

Le SU-76M n'est qu'un expédient imposé par les


dures défaites du début de la guerre. Néanmoins,
sa facilité de production lui permet de faire nombre,
avec plus de 11 300 exemplaires construits de mai
1943 à août 1945 (12 661 tous modèles confondus
selon certains auteurs). Le SU-76M ne peut être assi
milé à un canon d'assaut comme le SU-1 22, mais
tout au long de l'année 1943, avec 1 928 engins
construits, il reste le principal automoteur utilisé par l'Ar
mée rouge pour équiper ses corps mobiles. L'absence
d'engins mieux protégés - la production du SU-122
étant encore limitée, avec seulement 630 engins -
oblige Moscou à l'utiliser dans toutes les situations.
SU-76M
6° Armée Blindée de la Garde
ii-5i
Armée rouge
Autriche, secteur de Vienne, avril 1945

<<,,► 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 t/X^ i i i t i i t l » » j t

Jagdpanzer SU-76(r)
5. SS-Panzer-Division « WIking :
Armée allemande
Pologne, été 1944

Q. e

SU-76M
Armée populaire polonaise
{Ludowe Wojsko Polskie)
Allemagne, 1945
► * »V t lI 1 1t li l ) l l l l I ' ,1 J l l t t ^

SU-76M
1" Front de Biélorussie
Armée rouge
Prusse-Orientale, hiver 1944-45

© M. Filipiuk I Tmcks & Tanks Magazine, 2014


SU-76
Toutefois, sa rusticité convient parfaitement à des sol
dats soviétiques peu formés. Matériel peu sopfiistiqué,
le SU-76, une fois ses problèmes de jeunesse résolus,
peut se targuer d'une bonne robustesse mécanique.
Une qualité essentielle à tout engin de guerre. Dans la
production russe, le SU-76 est le deuxième blindé le plus
fabriqué, mais très loin derrière l'incontournable T-34
qui, lui, dépassera les 50 000 exemplaires toutes ver
sions confondues. Preuve que les Soviétiques connais
saient bien la valeur des canons automoteurs, ils n'ont
jamais fait primer leur production sur celle des chars
de combat.

LA VISION DES EQUIPAGES

Sur le terrain, le SU-76 est peu apprécié par ses équi


pages. Sa faible protection est un lourd handicap face
à tous les canons allemands. En outre, l'engin se carac
térise par son absence totale de confort - les blindés
▲ Des SU-76M se dirigent
russes en sont généralement dénués, mais le SU-76 vers Vienne, capitale de BILAN
atteint de véritables sommets dans ce domaine. Son l'Autriche, en 1945. À la
toit ouvert aux quatre vents ne protège pas le chef de mode soviétique, un tronc
d'arbre est fixé sur le
Les Samokhodnaya Ustanovka 76 ne sont que des
char, le tireur et le chargeur des intempéries. Notons côté de la caisse, il sert à expédients de temps de guerre, qui ne doivent leur exis
que de rares exemplaires se voient équipés d'un toit l'équipage pour franchir les tence qu'à une pénurie ponctuelle d'engins blindés et au
rigide, version désignée SU-76B, tandis que d'autres passages trop meubles. pragmatisme russe. L'intérêt même de ce type de véhi
Coll. Eugene Khaldey
se contentent d'une simple bâche. Le pilote, pourtant cules est de disposer d'un armement puissant en uti
à l'abri dans la caisse du char, n'est pas mieux loti. ▼ Un équipage de SU-76M lisant des châssis de chars dépassés. Ces engins ont
Il doit en effet supporter le bruit et la chaleur dégagés se prépare à intervenir sur permis aux troupes soviétiques de bénéficier en grand
par les moteurs, qui ne sont pas isolés de l'habitacle. le train de roulement de son
nombre d'un canon automoteur relativement fiable.
engin. L'aigle visible sur la
Ce blindé est tellement peu aimé par les troupes rus Regroupés en batteries au sein même des divisions
casemate semble identifier
ses qu'il est bientôt baptisé « Sukomi », la chienne, un canon automoteur d'infanterie, ils apportent le soutien efficace de leur
(d'autres traductions parlent de « salope »..., des sur appartenant aux forces polyvalent canon de 76,2 mm dès que la situation
noms de toute façon bien peu flatteurs). Par ailleurs, armées polonaises créées
par l'Union soviétique et
le demande. Et si la qualité n'est pas vraiment au ren
l'absence d'armement secondaire le rend aussi vulné équipées de matériel russe. dez-vous, leur nombre ne fait pas défaut. À compter
rable aux attaques de l'infanterie adverse. Droits réservés de 1945, remplacés par des canons d'assaut plus
L'ARMEMENT
Le canon de 76,2 mm ZiS-3 modèle 1942 ne peut engager la dernière génération ^ DU SU-76M
de Panzer apparue en 1943. Toutefois, il se distingue au combat grâce à son
extraordinaire polyvalence. Il est vrai que sa dotation en munitions affiche un large
éventail de projectiles.

PERFORATION SELON UN ANGLE DE 30°

Projectile Type Poids 100 m 1 000 m 1 500 m 2 000 m

BR-350 A APBC 6,3 kg i 66 mm

BR-350 B 6,3 kg 710 m/s 48 mm 40 mm

BR-350 F 3,04 kg 990 m/s 42 mm 27 mm

BR-353 A 3,94 kg 450 m/s 73 mm 3

AUTRES PROJECTILES

vitesse Poids de la charge


Projectile Type Poids Portée Type d'explosif
initiale militaire

U0F-354I\/I Explosif 6,2 kg 680 m/s 13,290 m 1,08 kg TNT

UGF-354B Explosif 6,2 kg 680 m/s 13,290 m 0,86 kg TNT

6,45 kg 665 m/s 12,500 m 1,08 kg Fumigène

lourdement armés et blindés, comme les ISU-122 et 152, ils sont progressive
ment retirés des unités et leurs châssis réutilisés comme transports de munitions
ou tracteurs d'artillerie. Après-guerre, pour se débarrasser de leur surplus, les r BIBLIOGRAPHIE 1
Soviétiques les « repassent » à des nations amies, comme la Corée du Nord
I Okonski, Su-76, Kagero Oficyna Wydawnicza,
ou la Chine. Les pays du pacte de Varsovie reçoivent aussi leurs exemplaires,
Topshots, 2009
mais il faut bien avouer que leurs nouveaux équipages ne les apprécieront pas
1 Zaloga (S.), Grandsen (J.), Soviet Tanks and
plus que leurs homologues russes... ■
Combat Vehicles of Worid War Two, Weidenfeld
& Nicholson military, 1984
Fleischer (W.), Russian Tanks and Armored
▼ L'union soviétique iivre quantité de matérieis à ia Corée du Nord, dont des SU-76M qui
participeront à ia guerre de Corée (25 juin 1950 au 27]uiiiet 1953). ici, un engin abandonné Vehicles 1917-1945: An lllustrated Reference,
est photographié en compagnie d'un iVI46 Patton de i'Armée américaine Schiffer Publishing Ltd, 2004
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SIM

© Hubert Cance / Trucks & Tanks Magazine 2014

Samokhodnaya UmmKA 76M 1/35'


SU-76 SU-76M
Constructeur
| Zavod 38 Zavod 38 40
Production
| 800 (estimation) 11 300 (estimation)

MORPHOLOGIE

1018T EQUIPAGE EQUIPAGE

Longueur I 4,88 m
Largeur I 2,73 m
Hauteur I 2,20 m

Superstructure Caisse Superstructure Caisse


Frontal
Latéral
Arrière

MOTORISATION & MOBILITE

Moteur I 2 x 6 cylindres GAZ-202 essence 2x6 cylindres GAZ-203 essence


Puissance I 2 x 70 cv à 3 000 tr/min 2 X 85 cv à 3 600 tr/min
Cylindrée 6,961 6,961
Pression au sol 0,55 kg/cm' 0,57 kglcm^
Rapport Puissance/Poids 13 cv/t 15,2 cv/t

Tout-terrain
Sur route
40^^ 60 ^200 lin 200 1^300
20 >«^'t 80 100 400 80 AOO
lOOi

Vitesse max. Autonomie Réservoir Vitesse max. Autonomie

, Garde au sol 30 cm
Gué 0,9 m

Obstacle vertical 0,7 m i 1


Tranchée 2 m \ y
ARMEMENT & EQUIPEMENT
Principal I 1 canon de 76,2 mm ZiS-3 1 canon de 76,2 mm ZiS-3
Munitions
| 60 60
Radio I 9R 9R
VARIANTE DU SU-76
Le Samokhodnaya Ustanovka 76 ne connaît que peu de variantes et les 75 chars (150 selon d'autres sources) de défense antiaérienne
peut d'ailleurs être considéré comme un dérivé du char léger T-70. (DCA)ne prennent pas vraiment part à la Grande Guerre patriotique, car
Néanmoins,sa plate-forme, ou celle du T-70,sert de base à un Zenftnaya leur production commence en mars 1945 et se poursuit jusqu'en 1948.
Samokhodnaya Ustanovka (canon automoteur antiaérien). Dans un Le faible nombre d'avions allemands disponibles au printemps 1945
premier temps, du châssis du char T-60 est développé, en 1942, le fait qu'aucun SUr37-l ne revendique la moindre victoire. Après-guerre,
T-90 (aussi désigné T-60-3) équipé de deux mitrailleuses jumelées de un bataillon expérimental de 12 ZSU-37 est mis sur pied, mais les
12,7 mm DShK placées dans une tourelle ouverte. Le prototype est performances du canon de 37 mm ne sont pas jugées suffisantes face
assemblé en novembre 1942 par la firme Gorkovsky Avtomobilny à des avions volant à faible altitude et à grande vitesse. Par ailleurs,
Zavod (GAZ), mais le manque de puissance comme la portée limi l'équipage de six hommes du ZSU 37 ne peut suivre manuellement
tée des DShK conduisent les Soviétiques à abandonner le projet en les nouveaux appareils à réaction. Enfin, son châssis de char léger ne
1943. Un nouvel engin est alors développé, reprenant la plate-forme peut pas progresser au même rythme qu'un T-34/85. Pris de vitesse,
du SU-76M. Cette fois, l'armement principal se compose d'un canon il ne peut plus jouer son rôle. Sa motorisation essence pose aussi
automatique de 37 mm 61K modèle 1939, placé dans une casemate, un problème dans un parc de blindés fonctionnant majoritairement
affichant une cadence de tir de 160 à 180 coups par minute. La pièce au Diesel. Il est finalement retiré du service lorsque des matériels plus
est alimentée par des chargeurs de cinq projectiles et peut pointer modernes sont développés, comme le ZSU-57-2 armé de deux canons
de - 5° à + 85°. Désignés SU-37-1, SU-11 ou encore ZSU-37, de 57 mm et basé sur un châssis de Main Battle Tank T-54. ■

ZSU-37 Note : contrairement aux informations données dans le TnT numéro


Armée soviétique, fin 1945 16, dossier « les ctiars de défense antiaérienne », il semble bien que le
ZSU-37 ne soit entré en service qu'à la fln de la guerre, et il n'est même
pas sûr qu'il ait réellement combattu. Les sources, en russe, de l'époque
sur les productions soviétiques manquent en effet parfois de précision.

© M, Filipluk / Trucks & Tanks Magazine 2014


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© Hubert Cance I Trucks & Tanks Magazine 2014

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Les premiers tanks britanniques

LES PREMIERS TANKS


BRITANNiaUES

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L'ÉPOPÉE DES CHARS RHOMBOÉDRiaURS


Par Hugues Wenkin
L'arrivée des chars sur le champ de bataille a révo
lutionné l'art de la guerre. Bien que la forme des
engins britanniques soit restée quasiment inchan
gée tout au long du conflit, ils n'ont cessé d'être
améliorés sur base des enseignements tirés des
premiers engagements.

L'ERE DES PIOninilERS


* I»* ' -
^■•Sr." ■. lïa*4fc.. - Les tanks qui se sont élancés au combat à Fiers le 15 septembre
1916 ont une morphologie particulière, si fortement adaptée aux
■^ ■• . - •».
•fBfe;:; conditions du champ de bataille qu'elle est devenue obsolète dès la
disparition des tranchées. Les chars rhomboédriques, puisque c'est
d'eux dont il s'agit, n'ont pas été conçus par hasard. Ils sont le fruit
d'un développement initié dès 1914, sous la houlette du premier
Lord de l'Amirauté. À l'époque, celui-ci n'est autre que Sir Winston
Ai Churchill. Paradoxe typiquement britannique, les premiers engins blin
dés terrestres de Sa Majesté appartiennent à la Royal Navy. Il s'agit
d'automobiles blindées issues au départ de la transformation de voitures
civiles. Ces véhicules sont utilisés pour mener des raids d'extraction
de pilotes du RNAS [RayaiNavy Air Service) tombés derrière les lignes
ennemies. Alors que l'armée de Terre ne s'intéresse que très peu à ce
type d'arme et accepte les lourdes pertes inhérentes à une guerre
de position, la Marine, quant à elle, continue à envisager de créer
une flotte de « navires terrestres » pour briser les lignes de défense
allemandes. La vision de départ - l'impulsion géniale pourrait-on
écrire - est lancée par le Lieutenant-Colonel Swinton, qui propose
de construire un véhicule d'appui blindé, monté sur un tracteur Holt.
Ce véhicule sert, à l'époque, au sein de l'armée comme tracteur pour
l'artillerie lourde. Ces engins ainsi modifiés seraient utilisés pour aider
l'infanterie à traverser les réseaux de barbelés disséminés dans le no
man's land. Si les généraux traditionalistes rejettent l'idée, le bouillant
et visionnaire Churchill, fort de son expérience avec le RNAS, décide
de mettre sur pied un comité chargé d'étudier la question. Après un
an de travaux et d'essais infructueux, une machine bizarre est testée à
Hatfield Park en janvier 1916. Le profil du véritable premier char est un
losange. Cette forme est choisie car elle facilite la traversée du principal
obstacle rencontré sur le champ de bataille à l'époque : la tranchée.
La hauteur des chenilles sur l'avant lui permet en effet de gravir très
facilement les parapets tout en prenant appui sur deux immenses roues
qui servent également de gouvernail. Cet appendice caudal n'est pas
le seul héritage des marins qui ont présidé à la conception de l'engin,
car les canons ne sont pas situés dans une tourelle sur le toit, mais
sur les flancs, à l'intérieur de sabords en saillie comme sur les navires
de la Royal Navy. Le premier tank de l'humanité répond au doux nom
de « Mother », la mère d'une arme nouvelle qui va déferler sur tous
les champs de bataille du XX" siècle.

VI MARK!
A Le Mark I est le premier char opérationnel au monde, il s'élance à
l'assaut des lignes allemandes à Fiers en septembre 1916. La surprise Le Mark I, utilisé à Flers-Courcelette, participe à tous les premiers
tactique permet aux Britanniques d'avancer profondément dans le dispositif succès de l'histoire des chars jusqu'en mai 1917 et ressemble
germanique, sans pour autant réussir à le rompre. Les tanklstes doivent
beaucoup compter sur la chance, tant les pannes sont nombreuses comme deux gouttes d'eau au « Mother ». Seules des plaques
dans le no man's land, en témoigne le fer à cheval sur le glacis. de blindage remplacent les tôles de chaudronnerie utilisées pour
MRA le prototype. Il s'agit d'une boîte dont les côtés sont en forme
de parallélépipède rectangle. Le côté inférieur de ceux-ci est légè
rement arrondi pour faciliter la rotation de l'engin sur un sol dur.
Les premiers tanks britanniques
< Le tube de 6 livres
(57 mm)long Installé dans
les sabords du Mark I pose
problème lors de la traversée
de terrains accidentés, car
Il a tendance à s'enfoncer
dans la boue, ce qui le
rend temporairement
Inutilisable. Quand cela
se produit, le canonnier
qui pointe à l'épaule est
projeté dans l'habitacle,
parfois contre le moteur
surchauffé installé dans
l'habitacle sans protection.
MRA

A Les Mark I engagés


dans la Somme ont deux
caractéristiques : d'une
part. Ils portent une livrée
camouflée ; d'autre part.
Ils sont surmontés d'un
treillis métallique destiné
à éviter que des grenades
n'explosent sur le toit.
MRA

1- Chef de char (aussi garde-frein et mitrailleur)


2- Conducteur
3- Artilleur gauche
Les chenilles tournent autour de ces surfaces aurait compliqué grandement la conception, par 4- Artilleur droit
géométriques régulières. Le centre de la caisse trop alourdi l'ensemble et rendu le tank trop
5- Mitrailleur gauche
est surmonté par le poste de pilotage, dans peu discret. Aussi, ces proéminences latéra
6- Mitrailleur droit
lequel prennent place le chef de char et le pilote. les sont un mal nécessaire. Elles doivent être
7- Changeur de vitesse chenille gauche
Pour guider l'engin, ce dernier dispose de deux démontées pour le transport par chemin de fer.
moyens. Sur terrain plat, pour de grands rayons Sans cela, elles heurteraient les bords des tun 8- Changeur de vitesse chenille droite
de braquage, il actionne un volant qui dirige, nels ou les wagons garés sur une voie parallèle. A- Moteur à essence
par l'intermédiaire de câbles, un timon arrière Retirer ou réinstaller ces lourdes excroissances B- Manivelle de mise en marche
servant de bâti de fixation à deux énormes de plus d'une tonne est une tâche fatigante C- Tubulure de radiateur
roues en acier à rayons. Si la rotation doit être et longue. Le toit du véhicule est percé d'une D- Transmission (engrenage à vis sans fin)
plus accentuée, le chauffeur donne des ordres trappe pour l'observation et l'accès. Cependant,
E- Réservoir d'essence
à deux hommes chargés de débrayer et de ce sont surtout les portes situées à l'arrière des
F- Chaîne actionnant les chenilles
freiner les chenilles de chaque côté de I engin. sabords, plus aisées, qui sont utilisées pour
Ceux-ci sont placés dans les flancs arrière pénétrer dans l'engin. Extérieurement, ce qui
et disposent de leviers pour faire leur office. différencie les Mark I qui entrent en action
L'un permet de débrayer le barbotin, I autre à Fiers est la queue de direction. Ce dispositif
de freiner l'axe de puissance. Le milieu de est un héritage du tracteur Holt et n'est guère Motorisation
chaque flanc est occupé par un large sabord efficace, est fragile et s'embourbe facilement. Le moteur est conçu par la firme Daimier.
rectangulaire profilé en biseau vers l'avant, Il est relevable hydrauliquement à l'aide d'un D'une puissance de 105 chevaux, il est
dans lequel prennent place un canon de cric pour le parcours sur terrain plat. En plus monté en position centrale. Il équipe déjà
6 livres (57 mm), long de 40 calibres, et une d'aider à la giration de la machine, les deux les lourds tracteurs à roues agricoles Daimier
roues servent à allonger le char pour faciliter le Poster. Le radiateur est constitué par un
mitrailleuse Hotchkiss. Ces deux armes étant
servies par deux hommes,quatre servants sont franchissement des fossés. À partir du mois de ensemble de tubes ventilés par une hélice
en charge de l'armement dans le char. De ce novembre, elles seront démontées des engins solidaire de l'arbre principal. L'évacuation
fait, l'équipage se monte à un total de huit en service. Les chars sont également surmon de l'air chaud se fait par des évents situés
hommes. Les sabords sont un véritable pro tés d'une espèce de tente en grillage qui sert à à l'arrière du véhicule. L'air nécessaire à la
blème. Ils sont rendus inévitables par le fait que empêcher l'explosion des grenades directement combustion arrive par tous les interstices
surmonter un engin aussi haut par une tourelle en contact avec la superstructure. existants : fente de vision, trappes de tir, etc.
'engin ne possède pas de silencieux sur son échappement. Les gaz
sont évacués par des tuyaux directement branchés sur le toit, 1- Moteur Daimier 105 eu 6- Changement de vitesse
secondaire
ils s'échappent par de petits opercules triangulaires, dont la seule 2- Volant d'inertie
7- Courroie de transmission
fonction est de disperser les gaz et les étincelles. La boîte à deux 3- Embrayge
vitesses est connectée sur un différentiel qui actionne le barbo- 4- Changement de vitesse 8- Pignon
tin situé dans les cornes arrière par l'intermédiaire d'une chaîne premier étage 9- Barbotin
de transmission en acier accouplée à un second étage de chan 5- Différentiel
gement de vitesse. La roue tendeuse est placée aux extrémités
avant supérieures, son réglage en tension s'effectue à l'aide d'une
grosse tige filetée.
Le réservoir de carburant est placé en hauteur, dans le compar
timent de combat. Cette nourrice alimente le moteur par gravité.
Cette méthode simpliste a un gros désavantage : l'arrivée d'essence
est conditionnée à une bonne inclinaison de la cellule. Elle peut s'in
terrompre lorsque le char traverse un terrain en pente. Dans ce cas,
la seule solution qui reste à l'équipage est de remplir le carburateur
manuellement pour permettre le redémarrage.
Les premiers tanks sont relativement vastes, mais très inconforta
bles pour les combattants qui l'occupent. Le niveau de bruit est si
élevé que les engins manquent de discrétion au moment de mon
ter au combat. Tactiquement, cette nuisance sonore est un gros
souci ; aussi, lors de la première attaque, leur marche d'approche
est masquée par une préparation d'artillerie. Finalement, un pot
d'échappement sera monté par des ateliers de campagne pour
réduire l'effet de ce désavantage. L'équipage doit combattre dans
une caisse hermétiquement close à proximité de la motorisation, dans
la fumée de la cordite issue des tirs. Les vapeurs de gaz carbonique
étourdissent et diminuent la concentration des hommes ; en outre,
la chaleur dans l'habitacle devient rapidement intenable. Personne
ne parle de suspension, la conduite dans le no man's /ancf équivaut
à un « passage au shaker » pour les soldats. Les plaques de blindage
sont fixées sur des cornières à l'aide de rivets. Pour pouvoir être
emboutis, ceux-ci doivent être en acier doux. Cette matière ne résiste
pas aux impacts divers et éclate, projetant débris et étincelles dans
l'habitacle. La vision de l'environnement immédiat est quant à elle
très limitée, peu de lumière passant à travers les trop rares fentes
de vision et l'intérieur de l'engin étant très sombre.
Pour ce qui est des transmissions avec l'extérieur, deux pigeons
voyageurs sont embarqués, ils permettent de communiquer avec
l'arrière. Entre les chars eux-mêmes, les échanges d'informations
se font par l'intermédiaire de fanions de couleur.
TRANSMISSION DE BASE
Des chars sexués
Les premiers chars britanniques sont sexués ! En effet, lorsque
Swinton étudie les tactiques d'emploi de ces engins, il se rend rapi vers l'avant. Avec un humour typiquement anglais, les véhicules
dement compte qu'il y a une difficulté tactique au niveau des angles armés seulement de mitrailleuses sont appelés « Mark I Female »,
morts du fait de la disposition des canons dans les sabords. Pour tandis que les autres reçoivent le descriptif « Mark I Maie ».
résoudre ce problème, un char sur deux est équipé uniquement de Une proportion de 50 % de chaque type est produite à raison d'un
mitrailleuses afin d'appuyer les engins armés de canons, pour tirer total de 100 exemplaires.
V Les premiers tanks britanniques
MSMARKUl n-. LES INTERIMAIRES

Le succès mitigé du premier engagement de l'arme nou


velle suffit pour impressionner le commandant suprême
britannique en France, Sir Douglas Haig, au point
qu'il commande 1 000 exemplaires supplémentaires.
Son enthousiasme est modulé par les techniciens de
l'arrière, et la demande est provisoirement ramenée
à 100 engins, dans l'attente d'une refonte des cellu
les à la lumière des enseignements tirés des combats.
Le major Stern, alors à la tête du département de four
niture des chars, sait que le moteur et son système de
transmission pèchent par un manque de pragmatisme
et que les véhicules ne donnent pas entière satisfaction.
En attendant un modèle plus évolué, deux commandes de
cinquante exemplaires chacune sont passées. La première
cinquantaine débouche sur la production du Mark //, qui ne
diffère que très peu du modèle originel. Extérieurement,
les seules modifications notables se situent au niveau de
la trappe d'accès du toit, qui est maintenant surélevée,
et de la suppression de la queue directionnelle. Pour
améliorer la prise au sol, un patin de chenille sur six est
élargi. La seconde commande permet de produire un char
légèrement amélioré, logiquement nommé Mark III. Il se
caractérise par un blindage plus épais et des variations
dans l'aménagement intérieur concernant l'emplacement
de certains équipements. L'assemblage en série com
mence au début de 1917, et ces deux versions combat
tent à Arras, Messine et Ypres. Par la suite, avec l'arrivée
de leur successeur, les trois modèles de tanks initiaux
sont retirés de la première ligne et servent à l'écolage
ou pour des usages spéciaux. Dans ce cas, les sabords
armés sont retirés et remplacés par une tôle afin d'être
convertis en engins de ravitaillement. Certains Mark I
conservent cependant leurs appendices latéraux sans
armement et deviennent des véhicules radio. Ils sont
utilisés pendant la bataille de Cambrai en tant que véhicule
de transmissions, ouvrant une fois de plus la voie à une '• '
" Jf'i '
modification radicale de l'art de la guerre.
A Le Mark II est construit
à 50 exemplaires, ii s'agit
d'un modèle intérimaire en
attendant une refonte de la
cellule corrigeant les défauts
mis en exergue par les
premiers engagements.
â Coll. Wenkin

A A Les premiers chars


britanniques ont été
influencés par la spécialité
navale, caractérisant les
ingénieurs qui président à
leur destinée. Outre des
pièces en sabord, ils sont
dotés d'un essieu à roues
faisant office de gouvernail.
Totalement inefficace et
vulnérable, cet appendice sera
démonté après les premiers
engagements. La photo révèle
d'ailleurs qu'une roue manque
sur cet exemplaire. fviRA

^ Ce Mark II « fvtaie »
baptisé « Lusitania » avance
à travers les ruines d'Arras
pour rejoindre le front. Lin
sumom sans doute donné
en hommage au paquebot
éponyme coulé par le sous-
marin allemand U-20 le 7 mai
1915 au large de i'iriande,
avec plus de 1 200 passagers,
dont près de 200 Américains.
IVIRA
^1^

MARK EN ACTION

Deux Mark IV « Maie » abandonnés après la bataille, en


témoigne la mitrailleuse de glacis démontée au moment
de l'évacuation, comme le précise le règlement du Tank
Corps. Ils sont dotés du tube de 6 livres court n'ayant
plus tendance à se fictier dans le sol. Coll. Wenkin

Ce Tank Mark IV « Female » appartenant au F Battalion


se débat dans les barbelés. La photo est prise à
l'entraînement en octobre 1917 à Wailly, peu avant la
bataille de Cambrai. MRA

Ce Tank Mark \r sert d abri de fortune aux fantassins.


Cette version est plus longue que les précédentes, de
manière à franchir les tranchées élargies par les
Allemands pour y piéger les engins. MRA

Ce Tank Mark IV laisse apparaître sa poutre de


franchissement destinée à être accrochée aux chenilles
pour désembourber le char. Elle doit glisser sur les rails
prévus à cet effet, surmontant l'habitacle. MRA

♦ -.v''«3rr
r Les premiers tanks britanniques

Marklu Male » 100


50 150
MORPHOLOGIE
Km
2aF (Feniale27'l EQUIPAGE
Réservoir Vitesse max. Autonomie

9,91 m (avec queue) Obstacle vertical


4,19 m 1,47 m

Hauteur 2,49 m

BLINDAGE
Blindage frontal
Blindage latéral
Tranchée
Blindage arrière 3,78 m (3,30 sans queue) Gué 1,47 r
Blindage plancher

MOTORISATION & MOBILITE ARMEMENT

Moteur Daimier Armement principal 2 canons 6-Pdr(57 mm)de 40 calibres*


Nombre de cylindres 6 Approvisionnement 332
Refroidissement eau Armement secondaire 3 mitrailleuses Hotchkiss*
Puissance 105 cv Approvisionnement 6 272 .. 1
Pression au sol 1,95 kg/cm'^ * Char « Female » :2 mitrailleuses en plus approvisionnées à 30 080 coups.

Un réservoir d'eau potable permet entre autres de désal


LE MARKIV: L'ABOUTISSEMENT térer les hommes, qui sont littéralement en sueur tant
k. Des sentinelles
l'habitacle surchauffé s'apparente à un sauna pendant
allemandes gardent ce
À partir de 1917, la construction en série d'un modèle Mark II détruit lors de les opérations du fait de la proximité du bloc-moteur.
fortement amélioré peut enfin démarrer. Appelé Mark IV, l'engagement d'Arras. Des espaces de rangement sont ajoutés pour l'équipe
cet engin conserve la transmission des premières séries Il semble que Berlin ait ment ainsi que des rations de combat. L'instrumentation
mis beaucoup de temps
nécessitant trois hommes pour le manœuvrer. Il intè à se rendre compte des
du tableau de bord est rendue plus lisible. Les longs
gre toutefois plusieurs modifications suggérées par les avantages tactiques du tubes de 6 livres, mesurant 40 calibres, sont remplacés
combats,sans pour autant pouvoir être qualifiées de ré Tank. Le sabord gauche par d'autres raccourcis à 23 calibres pour éviter que
est percé en sa partie
volution technologique. La plus importante d'entre elles ceux-ci ne continuent à se prendre dans les barbelés
Inférieure. Ce fait vient
se situe au niveau du réservoir de carburant, qui est rappeler que le blindage ou à se ficher dans le sol lors de la marche à travers le
maintenant placé à l'extérieur du char, entre les cornes n'a pas été augmenté no man's iand. Les mitrailleuses Hotchkiss à refroidis
arrière. Il est blindé et protégé par un second blindage depuis la version Initiale. sement par air sont remplacées par une Lewis pourvue
Coll. Wenkin
espacé et incliné. L'alimentation du moteur se fait par d'un manchon de refroidissement par eau. Ce choix est
l'intermédiaire d'une pompe volumétrique supprimant les motivé par le fait que l'arme anglaise est alimentée par
.À Autre vue du « Lusitanla »
risques liés à la gravité et aux variations d'inclinaison du dans Arras. Le canon long des chargeurs camembert plus faciles à manipuler dans
châssis. Les sabords sont quant à eux d'une taille plus reste de mise sur ce Mark II un espace confiné. Par la suite, les tankistes préféreront
réduite et peuvent être glissés à l'intérieur du tank pour le qui, en guise d'amélioration, retourner à leurs premières amours françaises, car les
ne bénéficie que d'un
transport par chemin de fer, supprimant ainsi les fastidieu chemises à eau des mitrailleuses britanniques sont rapi
accès au toit surélevé. Le
ses tâches de manutention. Le poste de pilotage reçoit camouflage s'étant révélé dement endommagées par les projectiles divers. Ne dis
une mitrailleuse tirant vers l'avant. Le blindage renforcé Inutile, les équipages ne posant plus d'un refroidissement adéquat, elles sont vite
du Mk. ///est maintenu, car il est suffisant pour immuniser prennent plus la peine de mises hors service. Enfin, un pot d'échappement, dont
peindre leurs engins, qui
le tank contre les armes antichars allemandes. Le confort sont livrés couleur terre.
l'évacuation est dirigée vers le sol, est monté de série, per
de l'équipage commence à être pris en considération. MRA mettant de rendre les marches d'approche plus discrètes.
Ce Mark IV est doté de patins élargis par endroits, tentative visant
à améliorer la mobilité sur soi meuble. La vue est impressionnante
et permet de comprendre pourquoi les fantassins germaniques
sont pris de terreur lorsque le monstre s'avance vers eux.
MRA

▼T Ce Mark IV avance à pleine puissance pour franchir le monticule.


La fumée témoigne de l'effort demandé au moteur, notoirement
trop faible, pour mouvoir l'engin dans de bonnes conditions.
MRA

T Ce Mark IV « Femaie » est doté de mitrailleuses Lewis. Les


équipages préfèrent les armes refroidies par air aux versions dotées
zi^^^':. - jv. ■" d'un manchon à eau. beaucoup plus vulnérables à la mitraille.
Coll. Wenkin

Un dispositif original est ajouté pour faciliter le désem-


bourbement. Il se présente sous la forme d'une poutrelle
en bois de teck qui peut être attachée aux chenilles
quand l'engin est enlisé. La fixation de ce dispositif, qui
s'effectue généralement sous le feu de l'ennemi, est une
opération très dangereuse, car elle doit se faire depuis
la superstructure fortement exposée. Une fois que la
poutre est fixée aux deux chenilles, le véhicule ne peut
plus avancer qu'en ligne droite, tourner provoquerait
l'endommagement du train de roulement. Des rails-guides
sont ajoutés pour permettre le coulissement de cet acces
soire sur la partie supérieure. Les chars de type femelle
sont équipés de sabords plus petits, accessibles par des
trappes situées en dessous de cette excroissance.
Le premier combat entre deux chars ennemis a lieu
le 2 avril 1918, quand un Mark IVMaie et deux Female
rencontrent un A7V allemand. Les chars « femelles »
n'étant armés que de mitrailleuses, ils se trouvent relati
vement dépourvus pour ce type de situation, aussi, cer
tain d'entre eux subissent une « opération chirurgicale »
pendant laquelle ils se voient greffer un canon de 6 livres.
Très logiquement, faisant preuve d'une remarqua
ble suite dans les idées et d'un humour indubitable
ment national, les engins ainsi modifiés sont baptisés
« hermaphrodite ».

Mobilité
Les spécifications à l'origine de « Mother » et de sa lignée
demandaient une capacité de franchissement en termes
de coupure franche de l'ordre de trois mètres. Très vite,
les militaires se trouvant en face de tranchées alleman
des élargies se rendent compte qu'un véhicule doué de
meilleures performances en la matière est nécessaire.
La solution qui semble la plus simple est l'allongement
du train de roulement au niveau des cornes arrière.

VARIANTES
D'autres variations du Mark /\/existent pour répondre
à des besoins spécifiques, en particulier un souci
apparu avec les premiers blindés chenillés : le dépan
nage. Vu leur poids élevé, seul un char peut en tirer
<■
un autre de l'embarras. Certains châssis sont donc
désarmés et affublés d'un palan et d'un treuil manuel
à forte démultiplication montés sur le toit.
WLes premiers tanks britaiuniques

MarkIV Male »
MORPHOLOGIE

7S \Femaleï%'] EQUIPAGE

8,06
3,89
Hauteur I 2,49
BLINDAGE
Blindage frontal
Blindage latéral
Blindage arrière
Blindage plancher

MOTORISATION & MOBILITÉ


Moteur Daimier
Nombre de cylindres 6
Refroidissement eau
Les pièces nécessaires à cette modification sont réalisées en acier
Puissance 105 cv
normal. Elles permettent aux concepteurs d'affubler le prototype
Pression au sol 1,50 kg/cm^ du surnom peu flatteur de « tadpole tail » signifiant littéralement
« queue de têtard ». L'espace protégé entre les chenilles derrière
6 10 56 100 le char permet d'installer une petite plate-forme sur laquelle prend
150 place un mortier.
Les tests de mobilité menés entre fin 1917 et début 1918 sur ter
■ km/A rain boueux donnent de bons résultats du fait de la diminution de
la pression au sol. Par contre, lorsque le char subit des contraintes
Réservoir Vitesse max. Autonomie
mécaniques de flexion, lors d'un passage dans le fond d'un cratère
j Obstacle vertical par exemple, la grande longueur de la cellule provoque un effet de bras
1,47 m de levier qui ploie le châssis. L'idée est donc abandonnée au profit
d'une caisse plus longue. Cette dernière, équipée d'une transmission
améliorée, donnera naissance au Mk. V*. Au total, 1 015 Mk. /\/sont
assemblés dans une proportion de deux mâles pour trois femelles,
ce qui en fait le char numériquement le plus important engagé dans
l'Armée britannique pendant le premier conflit mondial.
Tranchee
3,30 m Gue 1.47

ARMEMENT LE/IMM/OU L'AGE MUR

Armement principal 2 canons 6-Pdr(57 mm)de 40 calibres Des tests comparatifs débouchent sur le choix d'une transmission de
Approvisionnement 332 type planétaire Wilson. Cette dernière peut être considérée comme une
4 mitrailleuses Hotchkiss* véritable révolution au niveau du pilotage de l'engin, car celui-ci n'est
Armement secondaire
6 272
plus effectué que par le seul chauffeur. Il est évident que la conduite
Approvisionnement
de ces mastodontes de près de 30 tonnes en est grandement facili
'Char « Female » :2 mitrailleuses en plus approvisionnées à 30 080 coups. tée, car il n'est plus nécessaire que trois hommes coordonnent leurs
actions pour y parvenir. La seconde avancée technologique de taille
r Le toit de ce Mark IV, est l'adoption d'un moteur Ricardo de 150 chevaux per novembre 1918, 400 tanks de ce type ont été assem
huitième engin du C mettant d'augmenter le rapport puissance/poids. Celui-ci blés dans une proportion de 50 % de mâles. Ce sera la
Battalion, laisse entrevoir
passe de 3,7 chevaux par tonne sur un Mk. IVà 5,17 cv/t dernière évolution du char rhomboédrique à monter en
une amélioration de taille
apparue sur ce modèle : un pour le nouveau modèle. La production de ce dernier ligne. Il remplace progressivement les Mk. IV, qui restent
pot d'échappement. Son commence en décembre 1917 chez Metropolitan Carriage cependant en action jusqu'au terme des opérations de
utilité tactique est double : il
permet de diminuer le bruit
and Wagon de Birmingham. Les premiers exemplaires la Grande Guerre.

et de supprimer les jets de sont délivrés au Tank Corps en mai 1918. Outre cette
flammes et donc de rendre motorisation plus puissante, dont les radiateurs et les Améliorations
les approches plus furtives. évents se situent sur les flancs arrière, l'autre modifica Les premiers engagements ont démontré qu'un char
MRA
tion visible extérieurement se situe au niveau de l'ajout sans infanterie d'appui est un char mort. Les fantassins
Les Allemands capturent d'une coupole cubique, située au centre de l'habitacle. ont pour fonction de protéger l'engin contre les tueurs
de nombreux Mark IV Elle est dévolue au chef de char et lui donne une bien de chars et d'exploiter les percées obtenues. L'émergence
tombés en panne et les meilleure visibilité sur l'environnement. Cette casemate de cet adage guerrier coïncide avec les tentatives d'al
retournent contre leurs
anciens propriétaires, lis possède également de larges trappes permettant un accès longement des cellules pour améliorer les capacités de
restent en service dans aisé et légèrement protégé au dispositif de fixation de la franchissement des coupures franches. Les Tadpoie Ta!!,
l'Armée germanique poutrelle d'aide au « désenlisement ». Il y a également basés sur les Mk. iV, n'étant pas un succès du fait de leur
jusque après-guerre, où manque de rigidité structurelle, imposent le développe
lis sont, à l'instar de ce
un bras sémaphore assurant l'intercommunication visuelle
Female, employés pour avec les lignes amies. Il peut être érigé depuis l'intérieur ment d'un châssis long. L'atelier central du Tank Corps
réprimer les troubles de l'engin. Pour la déf ense de sa poupe, le char dispose en France suggère une alternative incluant l'adoption
dans les rues de Berlin.
d'une mitrailleuse supplémentaire fixée dans la plaque de de panneaux de blindage supplémentaires sur les Mk. V
Coll. Wenkin
blindage postérieure. Sur les modèles de fin de production, standards. Cette solution permet d'augmenter la longueur
les chenilles seront élargies. Au moment de l'armistice de du train de roulement sans sacrifier la rigidité de la cellule.

► Les Anglais apprennent


petit à petit à se servir
efficacement du Tank. Ils
les emploient en masse
en vue d'obtenir une
percée, qui sera ensuite
exploitée par des engins
rapides. Ces Mark V
attendent, bien à l'abri des
observateurs aériens, leur
heure de gloire à Amiens.
MRA

< Les officiers du Tank


Corps tentent de s'opposer
à l'emploi des engins sur
un terrain défavorable. Le
Haut commandement ne
l'entend pas de cette oreille
et Impose leur engagement
dans le bourbier d'Ypres.
Le résultat est désastreux,
comme en témoigne
cette épave de Mark IV
totalement embourbée.
MRA
Les premiers tanks britanniques

IGHETECHNinUE
Mark I/u Maie » 12 20
30
MORPHOLOGIE

29' (Female 28') EQUIPAGE


Réservoir Vitesse max. Autonomie

Obstacle vertical
1,47 m

BLINDAGE
Blindage frontal 16 mm
Blindage latéral
Tranchée
Blindage arrière 12 mm 3,30 m
Blindage plancher 8 mm

MOTORISATIOni & MOBILITE ARMEMENT

Moteur Armement principal 2 canons 8-Pdr(57 mm)de 40 calibres*


niombra de cylindres Approvisionnement 332
Refroidissement eau Armement secondaire 4 mitrailleuses Hotchkiss*
Puissance IBOcv Approvisionnement 6 272
Pression au sol 1,56 kg/cm^ 'Char « Female »:2 mitrailleuses en plus approvisionnées à 30 080 coups.

■< Prise après le premier


conflit mondial, cette vue
rarissime de Mark V"
permet d'appréhender
la casemate centrale
accolée au ctief de char
afin de permettre à ce
demler de communiquer
efficacement avec le pilote.
Coll. Wenkin

▼ Les chars appuient


l'infanterie, qui reste la
« reine des batailles ».
Cette photo de Mark V à
Amiens Illustre parfaitement
cette règle, qui fera le
malheur de l'Arme blindée
alliée en mai 1940.
MRA

Les véhicules ainsi modifiés sont baptisés Mk. V*


et mesurent 1,83 mètre de plus que la version de
base. L'augmentation de volume résultant de cette
amélioration leur permet d'emporter des fantassins
pouvant quitter leur véhicule par des portes amé
nagées sur les côtés. La casemate du chef de char
possède des pans inclinés sur lesquels sont mon
tés des affûts sphériques pour mitrailleuses. Cette
nouveauté permet à l'équipage de tirer en direction
du ciel et annonce donc les prémices de la défense
aérienne des chars. Une commande pour 700 engins
de ce type est passée à la firme de Birmingham,
qui assemble déjà le modèle de base dans une
proportion de 200 mâles pour 500 femelles.
Cette proportion s'explique par le fait que la décision
de construire le blindé est antérieure au premier com
bat avec un A7V, et les planificateurs considèrent
à l'époque comme peu probable une telle rencontre.
Mark IV « Maie »
Tank Battalion F
British Army
Secteur de Cambrai. France,
novembre-décembre 1917

Mark IV « Female »
Tank Battalion F-Tank Corps
British Army
Secteur de Cambrai, France,
novembre-décembre, 1917

Mark IV « Maie »
British Army
Secteur de Cambrai, France,
novembre-décembre 1917

Note : le camouflage trois tons utilisé ici


est du deuxième type, car les taches ne
sont pas surlignées de noir.

Beutepanzerwagen IV(Mark IVcapturé) Note : à partir de la bataille de


Sturmpanzerwagen-Abteilung (Beute) non identifiée Cambrai (20 novembre au 7 dé
Deutsches Heer cembre 1917), la Deutsches Heer
France, 1918 (armée de Terre allemande) va
remettre en service une centaine
de Mark IV sous la désignation
de Beutepanzerwagen IV. Les
pièces détachées destinées à
réparer les nombreuses pannes
sont récupérées sur les machi
nes ennemies abandonnées au
combat. Après avoir subi une
révision à Charleroi, les Mark IV
« maie » sont réarmés avec des
canons russes Sokol de 57 mm
ou des pièces tvlaxim Nordenfeld
belges de même calibre, tandis
que les « female » sont rééqui
pées de mitrailleuses Maxim 08
de 7,92 mm. Les engins sont en
suite réunis en quatre formations
désignées Sturmpanzerwagen-
Abteiiungen (Beute).
V Les premiers tanks britanniques
Un total de 579 exemplaires seront produits avant
l'armistice, et 66 autres viendront les compléter peu
après. Un modèle encore légèrement amélioré, dénommé
Mk. V* *, est envisagé à la fin de ia guerre, et un ordre
d'achat substantiel de 900 machines est passé. La lon
gueur reste identique à celle du Mk. V*, mais le train
de roulement est légèrement surélevé sur l'arrière pour
offrir moins de résistance au braquage. La casemate cen
trale est agglomérée au poste de pilotage pour permettre
au chef de char d'être en prise directe avec son chauffeur.
La production ne démarrera pas du fait de l'armistice.
Ce prototype très abouti ne verra donc jamais le front.

CONCLUSION

Les cinq premiers modèies de chars britanniques ont


ouvert ia voie à toutes ies pistes de l'exploitation
de l'Arme blindée au combat. Ils voient ies premières
radios embarquées, le premier usage en masse, le premier
t*' îi»» transport de fantassins, ie premier dispositif de DCA...
Énumérer ia somme de leurs inaugurations serait fasti
dieux. L'ironie de l'histoire réside dans ie fait qu'en dépit
d'être à la pointe de ia technoiogie des tanks, leur forme
rhomboédrique dépourvue de tourelle paraît aujourd'hui
bien plus désuète que celle du petit FT français.
Cette morphoiogie particulière a disparu en même temps
que le théâtre d'opérations pour lequei eile était parfaite
ment adaptée. Pourtant, leur développement ne s'arrête
pas avec le premier conflit mondial, pas moins de cinq
autres modèles basés sur le même concept, sans compter
les tanks médium, verront le jour. ■

. Doté d'un moteur de 150 chevaux, ie Mark V* négocie une forte pente avec une certaine
aisance. La mitraiiieuse de poupe est ciairement visibie.
En dessous de ceiie-ci, ie réservoir biindé montre sa protubérance.
Coll. Wenkin

1 - Dynamo alimentation droite 1 - Moteur 4- Moteur hydraulique


2- Dynamo alimentation gauche 2- Pompe à huile 5- Volant d'inertie
3- Moteur Daimier 105 cv 3- Conduites hydrauliques 6- Embrayage
4- Moteur électrique
5- Rhéostats de commande

TRANSMISSION PETROLEO ELECTRIOUE TRANSMISSION PETROLEO ELECTRIQUE SYSTEME WILLIAMS JANNEY


BRmSHWESTINGHOUSE DAIMLER À COMMANDES HYDRAULIQUES
SSSSr LA RECHERCHE
D'UNE TRANSMISSION
FIABLE
Après les premiers engagements, plusieurs de faire varier le courant d'Induit aux bornes débit de fluide faisant varier la vitesse des
Ingénieurs et firmes Industrielles proposent de des machines, modulant la vitesse par l'In moteurs hydrauliques.
trouver une solution pour faciliter le pilotage termédiaire du couple engendré.
des blindés. Cinq Inventions sont retenues par
le service logistique, qui organise une série TRANSMISSION PAR EMBRAYAGE
de tests afin de déterminer laquelle est la TRANSMISSION PETROLEO-ELÉCTRIOUE WILKINS
plus appropriée. Cette évaluation comparative DAIMLER
a lieu le 3 mars 1917. Chaque système de Trois systèmes de transmission mécani
direction possède ses particularités. Ils sont Dalmler propose une solution similaire, qui que sont également testés. Tout d'abord.
tous montés dans des châssis expérimentaux n'Intègre qu'une seule dynamo et dont la Il y a le type normal, monté en série dans les
de Mark IV. variation de puissance se fait au niveau du Mark IV, qui est légèrement revu, dans lequel
collecteur de la dynamo. Le collecteur est la puissance du moteur passe, au moyen d'un
une bague rotative sur laquelle des balais en embrayage ordinaire et d'un changement de
TRANSMISSION PETROLEG-ELECTBIODE graphite viennent puiser le courant produit. vitesse double avec marche arrière, vers un
BRITISHWESTIN6H0USE différentiel dont l'axe est disposé à travers la
machine. Ce dernier porte à chaque bout deux
Westinghouse propose une solution pétro- SYSTEME WniIAMS-JANNEY roues dentées formant un changement de
léo-éléctrlque dans laquelle chaque chenille A COMMANDES HYDRAllLIQUES vitesse à double effet. De là, une chaîne trans
est actionnée par un moteur électrique. Ces met l'effort à deux roues dentées engageant
derniers sont alimentés par deux dynamos Le système Wllllams-Janney, quant à lui, les barbotins. Les changements de direction
en file sur l'axe de puissance du Dalmler de est basé sur un ensemble de pompes et de s'effectuent par le freinage d'un côté ou de
105 chevaux d'origine. Chacune d'elles excite moteurs hydrauliques. Pour faire braquer l'en l'autre avec un différentiel débloqué.
un moteur électrique série. Des rhéostats gin, le chauffeur module le flux d'huile d'un Un dispositif avec des embrayages multiples
(résistances électriques variables) permettent côté ou de l'autre du char. Ces variations de et très complexes est proposé par Wilklns. Il
s'agit d'une transmission à roues coniques à
chaque bout de laquelle se trouve un engre
nage à trois vitesses dont les roues sont
engagées par des embrayages en plaque qui
permettent de changer les vitesses, tandis
que la puissance motrice est fournie par un
second arbre de transmission.

TRANSMISSION WILSON
ÉPICYCUQUE

Enfin, le système qui sera retenu dans les


Mark V : le système planétaire Wllson.
Ce dispositif est premièrement destiné
à augmenter la facilité du contrôle et à
supprimer la grande caisse de roue de la
machine normale. Dans ce cas, la trans
mission se fait au moyen d'un embrayage
ordinaire et d'un changement à quatre
vitesses ; un engrenage à roues coniques

liilJitiÉiklliil II où se trouve l'appareil pour la marche


arrière (ce qui donne par conséquent
également quatre vitesses dans ce sens
de propagation), et enfin par un essieu

B» transversal. À chaque bout de ce dernier.


Il y a une roue dentée qui s'engage avec
l'anneau extérieur du planétaire, une
chaîne communique l'effort à la chenille.
Quand le différentiel est supprimé d'un
TRANSMISSION PAR EMBRAYAGE TRANSMISSION WILSON côté, toute la puissance est transférée
WILKINS ÉPICYCUOOE de l'autre, cette opération permettant
les changements de direction. ■

m
Comparatif

YÊ KF M MEDIUM TANK
x/ixya

M4 Sherman
par Laurent Tirone

ws
Semovente da 75/34
suSCAFFO M42
10 juin 1940, lorsque le Regio Light Tank M2 ou Piat-Ansaldo Ml 1/39 (M pour
I Esercito(Armée royale italienne) Medio ou moyen),leurs ingénieurs respectifs parvien
I entre en guerre, le moins que nent à mettre au point des chars de combat moyens.
I 1 l'on puisse dire est que ses trou- Les Américains déploient ainsi le Médium Tank M3,
pes sont sous-équipées et que dont le canon de 75 mm est placé en barbette, et les
les matériels blindés sont obsolètes et, comme si cela Italiens le Carro Armato M13/40, dont le tube de 47 mm
ne suffisait pas, ne sont pas disponibles en grandes est installé en tourelle. Si Washington peut s'appuyer
quantités. De l'autre côté de l'Atlantique, en dépit d'un sur une industrie puissante qui lui permettra d'aUgner
potentiel sans commune mesure,l'US Army n'est pas le Médium Tank M4 Sherman, successeur du M3, en
plus préparée à affronter la moindre menace mécanisée. masse, l'Italie ne pourra produire assez de chars pour
Les deux armées se retrouvent alors dans la même situa répondre aux besoins de son armée et fait le choix, en
tion, à savoir se doter au plus vite de matériels les plus s'inspirant de l'allié allemand, de mettre en service des
performants possible. Partant de bases déjà anciennes. canons d'assaut(Semovente) moins coûteux.

Début septembre 1943, les Alliés lancent supplémentaire de 400 machines est demandée. Néanmoins, l'évolution de la guerre en Italie
ropératlon « Avalanche » et débarquent dans Désigné Semovente da 75/18 M40, il est fait que la livraison se déroule au compte-gout
la péninsule Italienne. Les chars anglais et amé capable d'engager les Médium Tanks anglais et tes. Sa carrière continue alors sous d'autres
ricains affrontent alors la dernière génération de américains de l'époque. Lancée elle aussi dans couleurs. En effet, la Wehrmacht, toujours en
blindés transalpins, comme les Carro Armato une course à l'armement, Rome prend la déci manque de matériels, apprécie ses qualités.
Ml 5/42 et surtout les canons automoteurs sion, en juin 1941, de renforcer sa puissance Ainsi, après l'armistice du 8 septembre 1943,
Semovente da 75/34 su Scafo M42 (équipés de feu en l'équipant d'un Cannone da 75/34. qui voit l'Italie se ranger aux côtés des Alliés, les
d'une pièce de 75 mm de 34 calibres sur châs Toutefois, cette pièce n'est pas encore au point. Allemands récupèrent 36 Semoventida 75/34
sis de M42). Si le Ml 5/42 est sous-armé avec Par conséquent, un Cannone da 75/32 modello M42M. En dépit d'une certaine rusticité de la
son Cannone da 47/32 M35, ce n'est pas le 37 est monté sur le démonstrateur basé sur plate-forme, les nouveaux utilisateurs relancent
cas du Semovente da 75/34, qui est plébis le Semovente 41. Cette solution est jugée peu sa production, et 90 Sturmgeschutze M42 mit
cité par ses équipages. L'origine de cet engin satisfaisante, et, en octobre 1942, l'industriel 75/34 851(i) entrent en service entre le 9 sep
remonte aux difficultés de mise au point du Ansaido parvient à monter le da 75/34 sur la tembre 1943 et le 31 décembre 1944.
Carro Armato Pesante P26/40, dont le déve caisse du Semovente M42. Sa conception est Le Semovente da 75/34su Scaffo M42 combat
loppement ne pourra pas être terminé avant identique à celle du Semovente da 75/18 MAO, donc les forces alliées jusqu'au printemps
la fin de l'année 1943. Dans ces conditions, mais il reprend la plate-forme du char moyen 1945. Mais cet engin, assemblé sous le coup
la caisse du Ml 3/40 est choisie afin d'accueillir Ml 5/42. Le Semovente da 75/34 M42M (M des événements, peut-Il s'opposer efficacement
un obusier de 75 mm long de 18 calibres. pour Modificato) est accepté le 29 avril 1943, au Médium Tank M4 Sherman qui constitue
Une fois la tourelle déposée, ce dernier est placé et une commande de 280 engins est passée. l'ossature des unités mécanisées ennemies ?
dans une superstructure complètement fermée.
Le 1G janvier 1 941, une maquette en bois est CONSTRUCTEURS & PRODUCTION
finalisée à l'usine Ansaido de Gênes. Les militai Engin Médium Tank l\/I4 Sherman Semovente da 75/34su Scaffo M42
res transalpins sont satisfaits, et 30 exemplaires
sont immédiatement commandés. Leur assem
Pressed Steel Car Company, Baldwin Locomotive'
Constructeurs Works, American Locomotive Company, Pullman Fiat, Ansaldo-Fossati
blage débute après les essais de tir réalisés à Standard Car Company, Détroit Tank Arsenal
Cornigliano le 10 février 1941, lors desquels
l'engin se révèle si réussi qu'une livraison Production 6 748 exemplaires 116 exemplaires
Arnere

Mantetet 50 mm

Frontal Arnere Latéral

25+25 mm 5^2^ <p 25 <pi 25 mm Superstructure

30 mm <J3 25 25 mm Caisse

PROTECTION
Sur le papier, la protection offerte par le plus de 1 500 m. À partir d'un poste soi pas à l'équipage américain de repérer à coup
r^Aedium Tank M4 est supérieure à celle gneusement choisi à l'avance, l'équipage du sûr le lieu d'une embuscade avant que les
du Semovente de 75/34 su Scaffo M42. Semovente da 75/34 peut donc préparer une défenseurs n'ouvrent le feu. Inutile de parler
Dans ces conditions, les chances de survie embuscade et, une fois quelques obus tirés, d'une attaque sur le flanc du Sherman, dont
offertes à son équipage par le blindé améri se replier avec de bonnes chances de survie les 38 mm d'épaisseur sont dans l'impos
cain sont donc meiileures. Néanmoins, ies avant que l'adversaire ne fasse intervenir son sibilité de stopper autre chose que des
deux engins n'ont pas la même vocation et artillerie ou ses avions d'attaque au sol. Le balles de mitrailleuses et des éclats d'obus.
doivent effectuer des missions bien différen succès de ces coups d'arrêt est aussi favo D'autre part, avec ses 2,74 m de hauteur,
tes. Les valeurs affichées doivent aiors être risé par ses dimensions des plus mesurées. le M4 manque de discrétion, au point que
mises en parallèie avec leurs objectifs res Avec une hauteur de seulement 1,85 m, les Allemands l'ont surnommé le « Sherman
pectifs, de manière à mieux appréhender leur l'engin italien est l'un des véhicules les plus cathédrale », car il est aisé à repérer de loin,
efficacité. Avec un poids de 15,3 tonnes, le bas qui existent sur ie front Ouest. À titre de et sa silhouette est « facile » à cadrer.
Semovente da 75/34 su Scafo M42 n'affi comparaison, un Sturmgeschûtz III Ausf. G Néanmoins, le canon d'assaut italien souffre
che qu'une protection des plus restreintes. « toise » 2,16 m de haut. Le Semovente da de sa méthode de construction archaïque,
Déjà, ie blindage latéral épais de seulement 75/34 est donc assez aisé à camoufler tout puisque ies plaques de blindage sont mainte
25 mm ne peut arrêter que les tirs d'armes en représentant une cible difficile à atteindre nues en place par rivetage. En cas d'impact,
légères et les éclats d'obus, ce qui limite par les tireurs ennemis. Le Médium Tank MA la résistance structurelle est moins impor
d'autant son potentiel en tant que canon est dans une situation tactique totalement tante, et ies rivets sont susceptibles de se
d'assaut, car la moindre attaque sur les flancs Inverse. En Italie, les Alliés sont à l'offensive détacher et de fuser dans l'habitacle, au
met l'engin dans une position périlleuse. et cherchent à enfoncer les défenses enne risque de blesser ies équipages. Ce point
Toutefois, hormis quelques opérations ponc mies. Et ie moins que l'on puisse dire, est que faible est partiellement contrebalancé par sa
tuelles, la Wehrmacht applique, sur le théâtre le char américain n'est pas la machine la plus motorisation Diesel. Effectivement, ce type
d'opérations italien, plutôt une stratégie adaptée à une telle mission. D'une part, son de carburant est bien moins sensible aux
défensive qui transforme le canon d'assaut blindage frontal peut être considéré comme incendies. Et ce ne sont pas les tankistes
transalpin en chasseur de chars. Dans ce insuffisant en 1943 compte tenu de la puis US qui réfuteront cette assertion, eux qui
rôle, il ne doit plus que donner de violents sance des armes antichars allemandes. Ainsi, combattent dans une machine surnommée
coups d'arrêt et éviter, dans la mesure du le 7,5cm Pak 40 est susceptible de percer « Ronson », du nom d'un briquet qui était
possible, d'entamer des duels, du moins à 85 mm d'acier à 1 000 m sous une inci garanti s'allumer du premier coup...
courte distance. En effet, en 1943-44, endence de 30° avec une Panzergranate 39. Finalement, la protection inférieure du
Italie, la puissance des canons ennemis, Hormis le mantelet, et encore, celui-ci ne Semovente da 75/34 su Scaffo M42
notamment le 75 mm qui arme les chars bénéficie pas d'une inclinaison suffisante, n'est pas un handicap trop lourd face
américains et anglais, n'est pas suffisante la protection frontale du M4 ne résiste pas, au Sherman, au vu de leurs missions
pour espérer percer son blindage frontal à et cela à des distances qui ne permettent diamétralement opposées.
Comparatif
Lonsommaîion
Rayon de braquage:18,9 m
Largeur de chenilles:42,1 cm Garde au sol MS
4121/lOOIan
34 km/h iil Contact avec le sol:373,4 cm
Reservotre Pression au sol :0,962 kg/cm
Autonomie en(km)
Sur route
Tout-terrain

Coupure verticale:0,61 m
18 km/lr^ • •

Gué: 1 m Coupure franche:zrjQ]


Tout-terram

Consonvnation Vitesse
Rayon de braquage:4,5 m
Route
Largeur de chenilles: 26 cm
120 l/lOOkm Contact au soi:294,6 cm
39 km/h Garde au so :38 cm
Reservoire Pression au sol :0,84 kg/cm^
Autonomie en (km): — o Pente:40
36M Sur route:
litres/ Tout-terrain:''' \
-«=a/ 0 5D 100 150 200 250 300 350 \
û
Coupure verticale:0,80 m
û û
Gué: 1 m Coupure franche ;2 m
Tout-terrain

MOBILITE Semovente est crédité d'une pression massique


de 0,84 kg/cm^ contre 0,962 kg/cm^ pour son
adversaire. L'engin transalpin est donc plus à
manœuvrable, car son rayon de braquage est
de seulement 4,5 m, alors que le Sherman est
crédité de 18,9 ml Un différentiel considérable,
Là encore, sur le papier, la motorisation du l'aise lorsque le terrain est meuble et profite de qui renforce la capacité de l'engin transalpin à
Médium Tank l\/14 surclasse aisément celle du l'un des plus gros points faibles du Sherman, passer « partout », alors que le pilote améri-
Semovente da 75/34 su Scaffo M42. Il est vrai sa mobilité médiocre, puisqu'il peut théorique oain doit prévoir plus de place pour effectuer
que le 8 cylindres en V SPA Ml 5TB Diesel, ment emprunter des axes interdits à la machine la moindre manœuvre. Le canon d'assaut est
refroidi par eau, développant 192 cv à 2 400 tr/ américaine. Par ailleurs, son train de roulement aussi plus rapide en ce qui concerne sa vitesse
min, ne peut se comparer au 9 cylindres radial s'avère plus efficace au moment de négocier de rotation. En effet, sa longueur de chenille
essence Continental R-975 Cl, refroidi par des remblais ou des bords francs, car il peut en contact avec le sol est inférieure (294,6 cm
air, produisant 400 cv à 2 400 tr/min. Le bloc passer des obstacles verticaux de 80 cm contre contre 373,4 cm), tout comme les forces de
en étoile américain bénéficie en outre d'une 61 cm. Sa capacité à gravir des pentes de 40° frottement.
cylindrée supérieure (15,9 I contre 11,14 I), ce (35° pour le M4) lui permet aussi d'être glo L'importante puissance du Continental
qui est synonyme de couple plus important, et balement plus à l'aise dans les manœuvres, et R-975 Cl a pour corollaire de demander une
d'une boîte de vitesses comptant un rapport de même s'il est moins vif, le Semovente da 75/34 quantité conséquente de oarburant. Par rap
plus(5 rapports avant contre 4 rapports avant) peut plus facilement rejoindre une zone en pas port au Semovente, l'écart se creuse encore du
qui permet au pilote de maintenir plus facilement sant par des chemins détournés, le M4 devant fait que le Ml 5TB fonctionne avec du gasoil.
le moteur dans sa zone de puissance. Certes, le au final contourner plus de diffioultés que lui. Bien moins gourmand, le bloc italien n'affi
Semovente da 75/34 su Scaffo M42 est bien La machine américaine est certes un peu plus che qu'une consommation de 160 1/100 km
plus léger, avec ses 15,3 tonnes, que le M4 rapide en tout-terrain, mais la différence(18 km/ contre 412 1/100 km. Néanmoins, grâce à
Sherman, qui affiche 30,3 tonnes, mais cela h contre 15 km/h) n'est pas marquante. ses réservoirs de 796 litres, le M4 bénéficie
ne lui permet pas d'obtenir un rapport puissant/ Une partie du relief italien se composant de mon d'une autonomie de 193 km, proche de celle
poids plus compétitif, avec 12,2 chevaux par tagnes, le canon d'assaut s'avère mieux adapté du Semovente et ses 230 km.
tonne contre 13,2 cv/t. En dépit de son poids, à ce théâtre d'opérations. Déjà, le Semovente Surclassé en termes de puissance pure, le
le Sherman s'avère donc plus agile, tout en est bien moins large avec ses 2,25 m (2,62 m Semovente da 75/34 se rattrape par son agi
présentant des reprises et des accélérations pour le Sherman), et il peut donc se « faufiler » lité sur relief difficile et sa capacité à emprunter
plus franohes. Le Semovente est un peu plus plus aisément entre les rochers et les arbres, des chemins étroits ou boueux. Enfin, l'engin
rapide en pointe (39 km/h contre 34 km/h), tout en pouvant emprunter des chemins plus italien affiche des besoins en logistique large
mais l'écart n'est pas significatif. L'engin amé étroits. Ensuite, il s'avère beaucoup plus ment inférieurs à ceux du Sherman.
ricain continue d'accentuer son avance grâce à
sa capacité à franchir des tranchées de 2,30 m
contre 2 m pour son adversaire. Par ailleurs, sa MOTORISATION
garde au sol plus élevée lui permet de repousser
Moteur
'f6y!lndfÉTâiiia1%JeflÈè §brt#ni^^^^ '8 cylindres en V SPA M15TB Diesel,
le moment où le plancher va toucher le sol, R-975 Cl, refroidi par air refroidi par eau
cas de figure conduisant à l'immobilisation du Cylindrée il5,9litfes 11,14 litres
véhicule. Cela étant dit, le Sherman est loin
de complètement surclasser le canon d'assaut Boîte de vitesses 5 rapports avant et 1 marche arrière 4 rapports avant et 1 marche arrière
italien, qui parvient à tirer son épingle du jeu 1 r-):

dans bien des domaines. Déjà, en dépit de che Puissance j400 ov à 2400 tr/hriin M92cvà2 4G0tr|min
nilles plus étroites (26 cm contre 42,1 cm), le
ES
mi JMMiMÉiWlim

0ARMEMENT PRINCIPAL B ARMEMENT SECONDAIRE


75mmM3U40 2 mitrailleuses l\/I1919A4 daJff de 7,92 mm
Élévation du canon:25°M0° 1 mitrailleuse I\/I2HB da5^de 12,7 mm
Débattement latéral: Rotation sur 360° t=E> X 4 750 projectiles de 7,92 mm
E:r> X 97 obus X 300 projectiles de 12,7 mm
Munition: Ap M72 Shot \AnnorPiercing) Vitesse initiale:619 mis Poids:6,32 kg

mmm

Munition:Perforante Vitesse initiale:557 mis Poids ;5,2 kg

□ ARMEMENT PRINCIPAL □ ARMEMENT SECONDAIRE


Cannoneda 75/34Brada M3aU34(75mmi 1 mitrailleuse Breda IVI38 de 8 mm
Élévation ;22°|-12° «=»x 1 104 projectiles
Débatement : 16° à gauche, 18° à droite "t
o? X 42 projectiles

PUISSANCE DE FEU
Même si ce facteur n'a pas de lien direct avec la Cela étant dit, en termes de puissance de pas 42 coups contre 97 dans « le camp d'en
puissance de l'armement principal, la composi feu, les performances du Cannons da 75/34 face ». Par conséquent, le Sherman occupe
tion des équipages joue sur l'efficacité globale. Breda M39 (34 calibres de longueur, soit le terrain plus longtemps étant donné que ses
Et de ce point de vue, le Semovente da 75/34 2,55 m) sont similaires à celles du 75 mm besoins en ravitaillement sont moindres.
su Scaffo M42 est handicapé par le nombre de M3 de 40 calibres (3 m) du M4, au moins Toutefois, la partie n'est pas finie pour le
ses servants qui se limite à un chef d'engin, jusqu'à 1 000 m. Au-delà, les capacités de Semovente vu que son 75 mm tire une muni
un tireur et un pilote. Pour sa part, le IVIedium perforation décroissent plus rapidement du fait tion particulièrement efficace : VEffeto Pronto.
Tanlr M4 compte deux membres supplémen d'une vitesse initiale inférieure (557 m/s contre Filant à 310 m/s, cette charge creuse de 4,2 kg
taires, un chargeur et un radio/mitrailleur, ce 619 m/s) et du poids moindre de son obus, est susceptible de perforer 120 mm d'acier
qui divise d'autant les tâches. Sur l'engin tran qui conserve moins bien sa vitesse au fur et à jusqu'à 1 500 m sous une incidence de 30°.
salpin, le commandant est aussi en charge de mesure que la distance s'accroît. Néanmoins, Dans la pratique, cette portée est inférieure du
la radio et du chargement du canon. De ce le perforant de 5,2 kg du Cannone da 75/34 fait de sa mauvaise précision, mais un Sherman
fait, il ne peut pleinement se concentrer sur vient à bout, théoriquement, d'un Sherman n'a absolument pas les capacités d'encaisser
l'évaluation de la situation tactique. L'équipage jusqu'à 500 m s'il le touche dans la partie les effets destructeurs d'une telle munition,
est par conséquent moins réactif que celui du frontale de sa superstructure. À 1 000 m, le sauf à surcharger la caisse en sacs de sable
Sherman, dont le chef de bord ne cumule pas tireur italien doit viser un point faible s'il veut et autres expédients ; opération qui a pour
les missions. parvenir à percer le blindage américain. En effet de réduire considérablement la mobilité.
Par rapport au canon d'assaut, dont l'armement revanche, s'il réussit à prendre son ennemi Avec VEffeto Pronto, le Semovente possède,
est placé en casemate, le char peut suivre plus sur le travers, il a la capacité de le réduire au théoriquement, le potentiel pour « traiter » la
facilement une cible grâce à sa tourelle pivotant silence sans difficulté. L'Armor Piercing M72 totalité du parc blindé américain.
sur 360°. À bord de l'engin italien, le pilote doit Shot de 6,32 kg du 75 mm M3 est, pour sa Le Sherman prend sa revanche dans le domaine
jouer sur les chenilles pour pointer le tube dans part, efficace jusqu'à 1 000 m. En outre, cette de l'armement secondaire, qui est nettement
la direction de l'objectif, une fois celui-ci sorti pièce profite d'une remarquable polyvalence, plus conséquent que celui de son « concur
de son champ de tir limité à 16° à gauche et puisque sont disponibles des obus fumigènes rent ». En effet, la mitrailleuse M38 de 8 mm
18° à droite. Lors d'un duel, le Sherman est M89, d'une portée de 2 250 m, ou des M64 au n'est pas capable de concurrencer les deux
donc avantagé par son architecture. En outre, le phosphore susceptibles d'atteindre une cible à mitrailleuses Ml 919A4 de 7,62 mm et la M2
Semovente da 75/34 su Scaffo M42 se révèle 12 554 m. Ce large panel est complété par un de 12,7 mm. Les réserves en cartouches du
bien peu à l'aise s'il doit combattre dans des puissant projectile explosif M48 de 8,845 kg, char US (4 750 contre 1 104) lui permettent
chemins étroits, étant donné que son tube bute contenant une charge de trinitrotoluène (TNT) aussi de tenir l'infanterie ennemie à distance
sur les obstacles présents en bordure. Il n'a de 0,667 kg et portant à 10 424 m. Ce High plus longtemps.
alors plus la possibilité de se défendre en cas Expiosive (HE) est pratiquement la raison d'être Davantage polyvalent avec sa tourelle, le M4
d'attaque sur les flancs. Le Sherman profite du M4, puisqu'il est destiné originellement à Sherman doit néanmoins se méfier de la puis
de sa tourelle et de sa haute silhouette pour l'appui feu. La partie devient progressivement sance de feu du Semovente da 75/34, qui est
s'affranchir de telles contraintes et suivre plus difficile pour le Cannone da 75/34 Breda capable de le détruire grâce à sa munition à
facilement un objectif mobile. M39, car sa dotation en munitions n'excède charge creuse.
Comparatif
■ tK

CONCLUSION
Bien que son allure soit désuète (blindage assemblé par rivetage, sus son équipage de trois hommes, de sa protection assez faible et de son
pension archaïque...), le Semovente da 75/34 su Scaffo M42 est loin canon positionné en casemate, l'engin italien n'a que peu de chances
d'être dépassé en 1943-44 face au M4 Sherman de base. Il est vrai de s'imposer face à un M4 Sherman mieux servi et bien avantagé par
que le canon d'assaut italien profite des faiblesses de son adversaire sa tourelle. Ce cas de figure est néanmoins assez peu fréquent sur le
(armement peu performant, blindage insuffisant, hauteur exagérée, front italien, et le Semovente est plus utilisé en embuscade, où ses
mobilité médiocre...) pour mettre en valeur ses points forts, comme qualités font merveilles. En définitive, le Semovente da 75/34 est un
sa pièce très puissante, avec la munition à charge creuse, ou encore bon chasseur de chars, car il est confronté à un blindé au potentiel
sa silhouette des plus discrètes. Certes, lors d'un duel, compte tenu de finalement assez moyen.

JUediimi Tank M4Shennan

Médium Tank M4 Sherman


G Company
756th Tank Battalion
5th Army
US Army
Secteur de Cassino, Italie,
février 1944

5,89 m

2,62 m

n
a»..
m
\M4 Sherman VS Semoventeda 75/34

© M. Fillpiuk / Trucks & Tanks Magazine 2014

Semovente da 75134su Scaffo M42

Sturmgeschûtz M42 mit 75/34 851(1)


2. Kompanie
Panzerjàger-Abteilung 171
71. Infanterie-Division
Armée allemande
Secteur d'Ancône, Italie, juillet 1944

5.69 m

2,25 m

"7 ÎWÏ/Mffihli»».■W't
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UUiW ÊJtL UUiWÊÊMÊJTtÊMUÊ^ ,


France
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COLLECTION ARCHIVES DE GUERRE La division « Ariete » est sans conteste l'unité la plus
connue de l'Armée royale italienne, ayant combattu
durant la Seconde Guerre mondiale. Fer de lance
des forces italiennes en Afrique du Nord, son nom
est étroitement associé aux victoires de VAfrikakorps
ainsi qu'aux différentes batailles qui ont rythmé les
opérations en Libye et en Egypte en 1941 et 1942.
Elle souffre cependant,àl'image del'ensemble desforces
armées italiennes, d'un équipement et d'une logistique
lacunaires qui la placent de facto, qualitativement
et quantitativement, dans une situation de nette
infériorité face à son allié et à ses adversaires.
Tour à tour critiquée et encensée par Erwin Rommel,
la division acquiert progressivement de l'expérience en
côtoyant la puissante machine de guerre allemande, et
ses nombreux combats victorieux la placent au rang
des unités d'élite.
—-Wl'
Spécialiste des forces armées italiennes durant la
15? DIVISIONE CORAZZATA Seconde Guerre mondiale, David Zambon nous livre
avec ce nouvel ouvrage de la collection « Archives de
ARIETE guerre », une étude approfondie, appuyée par une
iconographie inédite, de l'engagement de la division
« Ariete », de sa formation en février 1939 à son dernier
acte de bravoure lors des combats d'El Alamein.

DEJA PARUS
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LA DIVISIOni « WIKING »
LA 7.PANZER DIVISION
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Mark I « Maie »
5502 Char personnel du Captain Mortimore
D Company
14th Light Infantry Division
Secteur du bois de Delville, Somme,
France, 15 septembre 1916
Note ; ce blindé est surnommé
« Daredevil I » par son équipage.
si
ico^
fi Mark I « Maie »
Char personnel du Lieutenant Stones
Company D
50th (Northumbrian) infantry Division
'•«-' X ,,
Secteur de Fiers, Somme, France,
15 septembre 1916

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