(GIZ GMBH) La Gestion Des Coopérations Dans La PR) PDF
(GIZ GMBH) La Gestion Des Coopérations Dans La PR) PDF
(GIZ GMBH) La Gestion Des Coopérations Dans La PR) PDF
GIZ GmbH
GIZ GmbH
Deutsche Gesellschaft fr internationale Zusammenarbeit
Eschborn, Allemagne
ISBN 978-3-658-07891-1
ISBN 978-3-658-07892-8 (eBook)
DOI 10.1007/978-3-658-07892-8
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Springer Fachmedien Wiesbaden 2015
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Avant-propos
La russite de cooprations complexes est un dfi majeur du 21me sicle. Quil sagisse de rformer le systme de sant publique, dorganiser la gestion de quartiers ou dintgrer des personnes issues de limmigration, en Europe comme ailleurs, les changements socitaux de ce type
et dautres encore sont plus que jamais lordre du jour. Or, il ne suffit pas pour cela de faire ce
quil faut au plan politique et technique, il importe galement de savoir comment procder, la
dmarche mthodologique tant dterminante si lon veut russir.
Dans cet ouvrage, nous vous livrons la quintessence des expriences recueillies pendant plus de
30 annes de coopration internationale par la GIZ et les organisations qui lont prcde, cest-dire la GTZ, le DED et InWent. travers ce modle de gestion quest Capacity WORKS, nous dmontrons de faon transparente et concrte ce qui, de notre avis, fait la russite des cooprations.
Les organisations sont rarement conscientes de tout ce quelles savent. Or, ce sont prcisment
ces trsors dexpriences glanes sur leur parcours de vie, ces astuces et coups de main que leur
enseigne la pratique et la comprhension des relations et interactions qui se tissent en profondeur
qui leur sont particulirement utiles et prcieux. Ce savoir est mis en pratique et transmis oralement, mais il reste malgr tout souvent implicite. Pour pouvoir le vulgariser plus large chelle,
aussi bien au sein de notre propre entreprise quauprs dautres organisations, il doit tre dcod,
condens et exprim de faon intelligible. Aussi, nous sommes-nous embarqus ensemble dans
un voyage de dcouverte. Un voyage qui doit nous initier aux facteurs de russite dans la conception de changements socitaux. Nous cherchions une rponse la question suivante : que font
donc mieux que les autres ces projets qui sont particulirement efficaces et qui obtiennent des
rsultats durables ? En nous inspirant de nouvelles approches fondes sur la thorie des systmes,
nous avons pour ce faire rassembl et analys les enseignements que nous livre la pratique.
Le modle de gestion Capacity WORKS est le fruit de ce travail dvaluation et de rflexion. Capacity WORKS est un outil essentiel qui nous aide et qui aide nos partenaires du monde entier
dans le travail quotidien sur les processus de changements sociaux. Capacity WORKS nous sert
nous orienter et nous structurer dans des situations diffuses et complexes sans pour autant nous
enfermer dans un carcan. laide de mthodes simples, il nous aide parvenir une comprhension commune des lments cls et paramtres de rglage du projet commun. Mais ce nest
pas tout ! Capacity WORKS est en mme temps lexpression dune attitude. Il est lexpression du
niveau de qualit auquel doivent satisfaire les projets de coopration et auquel doivent contribuer
tous les acteurs, dun sens profond de lcoute et de lobservation, du rassemblement et de la
ngociation des intrts et des forces ainsi que de la rflexion permanente sur laction entreprise
en commun.
La gestion des cooprations dans la pratique est un manuel rdig lintention des collaboratrices
et collaborateurs ainsi que des partenaires de la GIZ dans le monde entier. Il sadresse en outre
tous ceux qui, aux niveaux les plus divers, sont impliqus dans des systmes de coopration, quils
exercent une fonction de direction, de gestion ou de conseil dans les domaines de la politique,
de ladministration, de lconomie ou du secteur associatif. Nous esprons quil vous aidera
promouvoir des rformes et des changements importants et vous adressons nos meilleurs vux
de russite.
Dr Christoph Beier
Cornelia Richter
Vice-prsident du directoire
Membre du directoire
Deutsche Gesellschaft fr Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
VII
Aperu du contenu
Avant-propos
Introduction
8
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22
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VIII
Aperu du contenu
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70
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Bote outils
Aperu et questions dorientation
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98
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133
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Aperu du contenu
IX
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209
209
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Citations
281
283
284
Remerciements
285
giz
Spcifique la GIZ
Introduction
Partout dans le monde, la coopration est la base du dveloppement de la socit. Personne ne
peut lui seul entreprendre une mission de cration de cette envergure. De bonnes relations de
coopration sont indispensables une telle entreprise, que ce soit au niveau local, au niveau de
socits tout entires et de plus en plus aussi au niveau transnational. Depuis longtemps, la coopration nest plus lapanage des tats et des gouvernements. Des acteurs de la socit civile et du
secteur priv de lconomie se regroupent pour former des systmes de coopration leur permettant dlaborer des rponses communes des questions pressantes telles que lapprovisionnement
durable en nergie ou le changement climatique.
Si le phnomne de la coopration est bien connu, il ne sen prsente pas moins sous une forme
complexe dans la pratique. Il y a longtemps, dans son Faust, Goethe crivait ceci : Das Was
bedenke, mehr bedenke wie ( Scrute le quoi, mais davantage le comment ). Tout acteur impliqu a une ide bien prcise de ce quest ce quoi . Si lon veut quune coopration russisse,
il faut avant tout trouver un moyen de dfinir un quoi commun partir dun grand nombre
daspirations diffrentes. Mais cela ne dit toujours pas comment ce quoi doit tre atteint. En
dautres termes : il faut galement clarifier le comment , cest--dire les tapes et les actions
concrtes entreprendre pour atteindre lobjectif commun.
Ce sont ces rflexions qui ont accompagn les premiers pas de Capacity WORKS, qui a t lanc
en 2006. Ce nest pas dans la thorie mais dans la pratique vcue de la coopration internationale
que lon a cherch des rponses la question de savoir comment des cooprations pouvaient
russir. Des conseillres et des conseillers expriments ont t interrogs sur leurs recettes de
succs pour une coopration russie. Leurs rponses se sont avres tre aussi varies quil existe
de systmes de coopration diffrents dont on voulait tirer les leons. Il est apparu clairement que
les organisations ne sassociaient un systme de coopration et nacceptaient de se mettre en
situation de dpendance vis--vis des autres que si les objectifs prsentaient un attrait suffisant
leurs yeux et quelles ne pouvaient pas les atteindre par elles-mmes. Dans leurs rponses aux
questions sur les tenants et les aboutissants dune gestion professionnelle de la coopration, on
constate que certains modles dcrivant les facteurs de russite sont rcurrents :
Stratgie : le systme de coopration est couronn de succs quand les partenaires de coop-
ration saccordent sur une stratgie commune pour atteindre ces objectifs.
Coopration : la confiance, la ngociation de modes de coopration adquats et la clart des
tre prpares et prises en commun par les parties impliques donnent des orientations.
Processus : dans les cooprations russies, on sait clairement quels sont les modes de presta-
tion efficaces pour lesquels de nouveaux processus doivent tre tablis ou pour lesquels des
processus existants doivent tre ajusts.
Apprentissage et innovation : les partenaires de coopration crent des conditions favorables
une action innovante en renforant les comptences dapprentissage des acteurs impliqus.
Introduction
giz
plus de 130 pays travers la plante et est prsente dans presque tous les Lnder allemands. En fondant la GIZ en 2011, le gouvernement fdral allemand a dfini une mission statutaire largie pour la nouvelle organisation issue de la fusion du Deutscher Entwicklungsdient (DED) gGmbH (Service Allemand de Dveloppement), de la Deutsche
Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH et dInWent Internationale
Weiterbildung und Entwicklung gGmbH (Renforcement des capacits et dveloppement
international). Cette mission statutaire stend la promotion de la coopration internationale pour le dveloppement durable . Llment charnire de toutes les prestations
et tous les services de la GIZ reste la promotion de la durabilit au niveau mondial afin
de prserver les perspectives davenir du Sud et du Nord. Llargissement de sa mission
statutaire permet la GIZ dtendre ses activits en Allemagne, dans les tats membres
de lUnion europenne et dans les conomies mergentes.
Projets
Pour pouvoir bien comprendre les projets prsents ici titre dexemple et issus dactivits concrtes de la GIZ, il est important de dfinir certaines notions et de dcrire le mode
de fonctionnement de la coopration internationale allemande. Lexpression projet
est gnralement utilise dans ce manuel pour dsigner des programmes et actions de
dveloppement qui se sont fixs pour objectif de soutenir des changements socitaux,
politiques ou conomiques dans un dlai dfini. Les programmes ou projets, qui sont
mis en uvre sur mandat du BMZ et dont la responsabilit est partage entre le pays de
coopration concern et la GIZ, reprsentent la majeure partie de lactivit de la GIZ.
Dans ces cas, la dcision de sengager dans un pays de coopration appartient au BMZ
et fait lobjet dun consensus politique avec le pays de coopration. La GIZ participe la
prparation dun projet, mais son excution ne lui est confie que lorsquune proposition
de mise en uvre concrte a t formule et est disponible. Le quoi de la coopration
est donc toujours soumis certaines directives. En rgle gnrale, le BMZ tout comme
dautres ministres fdraux soutiennent des projets de changement ou des rformes qui
figurent galement sur lagenda des pays de coopration. Le comment de la coopration est ensuite ngoci entre les acteurs du gouvernement dans les pays de coopration
et les responsables du march de la GIZ sur place. La GIZ est tenue de rendre compte
au commettant de la ralisation des objectifs et rsultats convenus dans le march. Ces
derniers sont ancrs dans les stratgies, les politiques et les programmes des pays de coopration et sont harmoniss avec les contributions dautres donateurs internationaux.
Champs daction socitaux
Les notions suivantes sont souvent utilises comme synonymes dans le prsent
manuel : secteur, domaine de politique, sous-secteurs ou sous-systmes de la socit,
champ daction socital, systme de coopration permanent. Elles dsignent lenvironnement sur lequel se greffent les objectifs dun projet et dans lequel un changement doit
intervenir. Dans de nombreux cas, les changements que les projets sefforcent damorcer
se rapportent des secteurs concrets, qui sont reprsents par les ministres comptents
instaurs au sein de la plupart des gouvernements : la sant, lducation, ladministration
Introduction
lorigine, Capacity WORKS a t mis au point pour des projets mettant laccent sur le renforcement des capacits des pays de coopration au sens o lentend la coopration technique. Par
capacits il faut entendre dans ce contexte laptitude dindividus, dorganisations et de socits
organiser leur propre dveloppement dans une optique de durabilit et sadapter lvolution
du contexte densemble. Cela implique notamment la capacit identifier les facteurs faisant
obstacle au dveloppement, laborer des stratgies pour rsoudre les problmes et les mettre
en pratique avec succs.
la GIZ, cette aptitude est souvent appele comptence daction et de rgie. Cette dernire est le
fruit dune volont politique, dintrts, de savoirs, de valeurs et de ressources financires qui sont
mis au service des objectifs de dveloppement que lon sest fixs. Dans le cas de renforcement
des capacits, il sagit donc de dvelopper les comptences des individus, des organisations et des
socits afin que les pays de coopration puissent exprimer, ngocier et mettre en uvre leurs
propres ides de rforme et de dveloppement.
Cette comptence cl, la GIZ et les organisations qui lont prcde lont acquise au travers dexpriences recueillies pendant plus de 30 ans. Mais, ct de ces prestations de renforcement
des capacits classiques , de plus en plus de projets portent galement aujourdhui lempreinte
dautres clients et commettants et exigent de nouvelles formes de traitement. Les services de management et de logistique, les prestations de conseil des partenariats mondiaux ainsi que la
gestion de fonds en sont des exemples. Indpendamment des clients et commettants auxquels
ils sont fournis, ces services et prestations peuvent tre regroups sous le terme de coopration
internationale . Capacity WORKS sest avr utile dans tous les cas o de nouveaux systmes de
coopration ont vu le jour. Le modle de gestion aide concevoir les processus de ngociation et
de prise de dcisions devant permettre aux diffrents acteurs concerns datteindre durablement
les objectifs et les rsultats recherchs.
Introduction
utilisateurs de Capacity WORKS au sein de la GIZ prouvent quil sagissait dune tape importante. Le fait que les participants jugent Capacity WORKS utile dans leur recherche permanente
de solutions pour des systmes de coopration est finalement un indicateur du succs du modle.
La fusion entre ce qui tait autrefois le DED, la GTZ et InWent a t loccasion de mettre les
connaissances en matire de coopration la disposition des parties de lentreprise qui navaient
pas particip la mise au point du modle. En mme temps, les expriences nouvelles sont inluctablement une source dapprentissage. Lors de lintroduction de Capacity WORKS la GIZ, les
concepts sous-tendant les facteurs de russite ont t affins et les contextes dapplication largis.
Du fait de cette volution, il a galement t ncessaire de mettre le modle de gestion jour au
plan technique. La nouvelle version rend compte de ltat actuel des connaissances sur le thme
de la gestion des cooprations au sein de la GIZ.
Les personnes ayant utilis le modle jusquici se rendront compte que, dans sa version actuelle,
Capacity WORKS approfondit encore bien davantage la question des objectifs et des rsultats.
La distinction qui est faite entre systmes de coopration et rseaux enrichit le modle dune importante dimension. La version actuelle dcrit de faon encore plus vidente comment concevoir
llaboration de stratgies en transcendant le cadre de lorganisation. Les processus dapprentissage et dinnovation sont davantage considrs dans la perspective du partage des connaissances.
Toutes ces nouveauts se refltent galement dans la bote outils modifie qui doit faciliter la
prise de dcisions de gestion concrtes dans les systmes de coopration. Elle contient la fois des
outils prouvs et de nouveaux instruments. Il sagit en loccurrence doutils mthodologiques qui
sont particulirement importants pour le travail de la GIZ, mais qui peuvent galement tre utiles
dautres organisations voulant grer professionnellement les cooprations.
Il tait donc temps de procder une mise jour du manuel Capacity WORKS. En mme temps,
dautres organisations nationales et internationales sintressent de plus en plus ce recueil dexpriences, leur intrt tant dautant plus grand que limportance des cooprations ne cesse de
crotre dans tous les segments de la socit. La GIZ met donc son savoir-faire la disposition
dun public intress plus vaste, ce qui explique que le contexte spcifique de la coopration internationale ne soit pas trop fortement mis en avant. Notre ambition est de dcrire des concepts
fondamentaux de faon comprhensible afin quils soient accessibles tous et puissent tre utiles
des systmes de coopration de nature et dorigine diffrentes.
Le modle :
vue densemble de Capacity WORKS
Capacity WORKS est un modle de gestion permettant de structurer et dorganiser efficacement
des systmes de coopration. Il repose sur diffrents lments qui se compltent mutuellement.
Ces lments sont brivement prsents dans ce qui suit.
Structure de
pilotage
S D E RU
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Objectifs
et
rsultats
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Co
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Tout systme de coopration se forme et se dveloppe pour atteindre des objectifs et des rsultats
qui sont convenus entre les acteurs impliqus. Il importe que les objectifs et les rsultats dun
systme de coopration soient dfinis en fonction du contexte social afin de pouvoir amorcer des
changements plus long terme. La formulation dobjectifs conus dans une optique de durabilit
soriente linteraction entre responsabilit socitale, quilibre cologique, participation politique
et capacit de performance conomique.
Les ides centrales prsentes en liminaire, savoir le principe directeur du dveloppement durable et lapproche de renforcement des capacits, sont ici mises en relation les unes avec les
autres. En marquant de leur empreinte tous les lments du modle, elles mettent en relief la volont de changement et la comptence de rgie des acteurs impliqus. Un processus de ngociation engag entre tous les acteurs impliqus permet de sassurer que les objectifs communs sont
formuls de faon claire, sont attrayants et ralistes. Le chapitre consacr aux objectifs et rsultats
traite de ces aspects de faon plus approfondie.
Ces dfis sont relevs laide des cinq facteurs de russite, dsigns par labrviation FR. Ils reprsentent diffrentes perspectives dans la conception et lorganisation cibles dun systme de coopration : stratgie, coopration, structure de pilotage, processus et apprentissage et innovation.
Le projet est conu sur la base de ces facteurs de russite, et les contributions des diffrents partenaires de coopration sont clarifies en mme temps.
GIZ GmbH, La gestion des cooprations dans la pratique,
DOI 10.1007/978-3-658-07892-8_2, Springer Fachmedien Wiesbaden 2015
1.
ion
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Co
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Structure de
pilotage
Pro
ce
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5.
ge
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pre ation
Ap Innov
et
une orientation
stratgique claire
et plausible ;
4.
une structure de
pilotage efcace ;
de la clart quant au
choix du ou des partenaires et des modalits
de la coopration ;
des mesures
visant dvelopper et consolider
les comptences
dapprentissage.
La reprsentation de chaque facteur de russite sarticule autour dune devise et met en lumire
la perspective particulire dans laquelle il se place. Des questions cls compltent la devise en attirant lattention sur certains aspects spcifiques qui ont fait leurs preuves dans la gestion efficace
des cooprations. Ces questions cls figurent la fin de ce chapitre et donnent un aperu rapide
du contenu de chaque facteur de russite.
Lintroduction sachve sur quelques rflexions dordre conceptuel concernant les systmes de
coopration. Elle est suivie par des explications dtailles sur les objectifs et rsultats ainsi que sur
tous les facteurs de russite. La description du modle est complte par une bote outils qui se
rapporte ces cinq facteurs de russite et qui offre des moyens de traitement appropris permettant de prendre des dcisions de gestion fondes.
Mais quest-ce qui diffrencie la gestion de systmes de coopration de la gestion au sein dorganisations ? La digression suivante dcrit un fondement conceptuel quil est essentiel de connatre
pour pouvoir travailler avec Capacity WORKS.
lhpital (en esprant que cette collaboration stende tous les services !), la production et la
distribution se concertent sur les processus de fabrication, la direction politique dun ministre
collabore avec ladministration. Les expriences recueillies quand la coopration au sein dorganisations ne se droule pas aussi bien quelle le devrait sont tout aussi courantes.
Capacity WORKS est un modle de gestion pouvant tre utilis pour concevoir et organiser de
faon efficace des cooprations auxquelles participent diffrentes organisations (systmes de coopration inter-organisationelle). Le modle de gestion Capacity WORKS peut-il aussi tre utilis
pour organiser les cooprations au sein dorganisations individuelles ? Il faut user de prudence en
rpondant cette question. Les organisations et les systmes de coopration interorganisationnelle obissent des logiques trs diffrentes et un modle unique ne permet donc pas dexpliquer
et de configurer leur mode de fonctionnement.
Capacity WORKS a t mis au point en vue dapporter des lments de rponse la question
suivante : comment la coopration entre diffrentes organisations qui veulent conjointement
identifier une solution approprie pour rpondre des exigences, problmes ou dfis socitaux
peut-elle russir ? Pour rpondre cette question, il est indispensable danalyser les diffrences
qui caractrisent le travail dans le contexte de systmes de coopration, dune part, et le travail
dans le cadre dorganisations, dautre part.
Le pilotage
dans un contexte
supraorganisationnel
La coopration
et la ngociation
rendent les
dcisions
possibles
La direction
en contexte
organisationnel
La hirarchie
supprime les
blocages et rend
les dcisions
possibles
Gestion des
ressources
Dveloppement
de lorganisation
Processus de
performance
Contribution allemande
Stratgie
Marketing
Lorganisation
10
Il existe suffisamment de bons modles de gestion pour les organisations, dont entre autres
lEFQM (European Foundation for Quality Management Fondation europenne pour le management par la qualit), Six Sigma et le tableau de bord prospectif (Balanced Scorecard) pour ne
mentionner que ceux-ci. Ces modles de gestion ne permettent pas de rpondre aux exigences
particulires des systmes de coopration.
La carte des logiques explique pourquoi il en est ainsi. Elle permet en effet de comparer les diffrents modes de fonctionnement des organisations et des systmes de coopration et offre ainsi
un cadre conceptuel permettant de comprendre le contexte dapplication de Capacity WORKS.
Nous commencerons par examiner ici le phnomne de lorganisation (partie infrieure droite
de la carte).
Lorganisation
Les organisations sont des systmes sociaux. Cest-ce qui les diffrencie dautres systmes tels
que les systmes techniques ou les cosystmes, par exemple. Les systmes sociaux se composent
dau-moins deux personnes. La principale caractristique dun systme est que celui-ci a besoin
de limites pour se distinguer de son environnement. Ces limites permettent de dfinir ce qui fait
partie et ce qui ne fait pas partie du systme. En mme temps, les systmes sociaux ont la possibilit dentrer en relation avec leur environnement. Les organisations sont des systmes sociaux
dun type particulier.
La dfinition dobjectifs
Pourquoi avons-nous besoin de ce type de systmes sociaux que nous appelons organisations ?
Les organisations rpondent toujours certains besoins collectifs et individuels. Les organisations se dveloppent et se spcialisent afin de proposer des solutions certains problmes qui se
posent la socit. Ainsi, par exemple, les hpitaux dispensent des soins de sant des groupes
de patients, les organisations de ladministration publique fournissent des biens publics et les
entreprises prospectent les marchs afin de proposer des produits et services aptes satisfaire
leurs besoins.
Ladhsion
Afin que les organisations puissent se maintenir dans la dure et rester viables, elles se dmarquent clairement par rapport leur environnement. Qui fait partie de lorganisation ? Qui
nen fait pas partie ? Cette question est rgle par le biais de ladhsion. Il existe certaines rgles
dadmission et de dpart qui sont, en grande partie, rgies par contrat. Des dispositions sont galement prises pour rgler la nature de la rmunration, le droit aux congs, la dure dtermine
ou indtermine de ladhsion, les gratifications et les sanctions. Il est important de le souligner,
car les membres dune organisation ne lui sont pas vous corps et me et ne sont lis elle que
par le rle qui leur incombe leur titre de membre. En plus de leur adhsion lorganisation, ses
membres endossent diffrents rles dans leur vie professionnelle et prive et, en tant quun parmi
plusieurs groupes, font ainsi partie des parties prenantes dune organisation.
11
12
13
tenaires de coopration soient conscients des liens de dpendance rciproque qui les unissent.
Cette dpendance est engendre automatiquement quand lenjeu consiste ce que les partenaires
de coopration produisent ensemble un avantage quils ne parviendraient pas obtenir eux
seuls.
Les organisations renoncent en partie leur autonomie pour poursuivre un objectif commun
dans le systme de coopration. Le mode de fonctionnement de lorganisation laquelle chacun
des partenaires appartient ne prvoyant peut-tre pas (encore) que les dcisions soient prises
solidairement, il peut tre tentant pour eux de vouloir reporter leur logique de fonctionnement
propre sur le systme de coopration. Il peut arriver en effet quun processus de ngociation
touche des points sensibles de certaines structures, de processus, de rgles et de rituels au sein
des organisations. Le cas chant, les organisations doivent donc commencer par changer et voluer elles-mmes pour pouvoir participer efficacement un systme de coopration.
Diffrence au niveau de ladhsion/lappartenance
Une autre diffrence importante par rapport lorganisation rside dans le phnomne de ladhsion. Dans les systmes de coopration, les formes et limites de lappartenance sont plus souples
et sont permables au fil du temps. La coopration sappuie sur la ngociation russie avec
dautres partenaires de coopration et se caractrise par un degr plus lev de spontanit et de
volontarisme. Si un acteur doute de lutilit de lobjectif dans le systme de coopration, sa participation peut dans certaines circonstances tre remise en cause. La dcision de participer ou de
ne pas participer dpend toujours du processus de ngociation commun. De la mme faon que
les personnes individuelles ne sont pas voues lorganisation corps et me , mais uniquement
dans leur rle, les partenaires de coopration et leurs organisations ne sont pas fusionnellement
lis au systme de coopration. Bien au contraire, ils ne sengagent quen mettant une partie de
leur attention, une partie de leurs ressources ou une partie de leur temps au service de lobjectif
commun.
Diffrence au niveau de la prise de dcisions : pilotage
Limportance des dcisions dans le contexte de direction a t esquisse plus haut. Dans les systmes de coopration aussi, des dcisions doivent tre prises afin dorienter et de coordonner la
coopration. Comment ces dcisions sont-elles formes ? Dans le modle Capacity WORKS on
ne parle pas de direction mais de pilotage dans ce contexte.
Dans les organisations, diriger signifie prendre des dcisions par voie hirarchique, ce qui peut,
le cas chant, dclencher des blocages. Dans les systmes de coopration, il nest pas possible
de recourir de la mme faon au pouvoir hirarchique. Certes, avec le temps, les systmes de
coopration mettent gnralement en place une structure de pilotage qui alimente le systme de
coopration en dcisions, ce qui, dans le cas idal, se fait de faon transparente pour tous les participants. Ces dcisions font cependant lobjet de processus de ngociation qui, selon le systme
de coopration, sont organiss de faon plus ou moins formelle. La tentative dun partenaire de
coopration damener des dcisions en affichant un comportement hirarchique nest pas compatible avec la logique dun systme de coopration et met lexistence de ce dernier en pril. Il
importe ici de ne pas tomber dans le pige consistant penser que la logique propre de lorganisation est en soi la meilleure.
14
Les partenaires de coopration ont en effet toute libert de dcider si et jusqu quel point ils entendent cooprer ou non. Chacun des partenaires de coopration injecte ses propres impulsions
de pilotage dans le systme de coopration et exerce ainsi une influence plus ou moins grande.
Ces impulsions sont gnres par des actions ou par la communication dacteurs, cest--dire par
des activits concrtes ou aussi par linaction de ces derniers. Ladoption de ces impulsions au
sens o lentend lacteur concern chappe son contrle.
Si un grand nombre dimpulsions de pilotage sont envoyes au systme de coopration par diffrents partenaires, une dynamique trs particulire sera cre : le systme commencera se grer
lui-mme. Et cela, indpendamment du fait que ces impulsions contribuent ou non la ralisation de lobjectif du systme de coopration. Il est donc recommand de crer des processus de
pilotage qui harmonisent ces impulsions entre elles.
Exigences auxquelles doit satisfaire le management
Les exigences auxquelles doit satisfaire le management sont diffrentes dans la fonction de direction que dans la fonction de pilotage. Les reprsentantes et reprsentants dorganisations au sein
de systmes de coopration interviennent presque toujours des deux cts de la carte : dans la
gestion du quotidien, ils changent de ct presque toutes les heures. Ils se retrouvent parfois dans
un contexte de direction, quand ils doivent en leur qualit de cadre dirigeant concevoir et donner
forme la contribution de leur organisation. Quelques instants plus tard, ils se retrouvent dans
des processus de ngociation du systme de coopration dans lesquels ils doivent concilier leur
propre contribution avec celle dautres acteurs.
La pratique nous enseigne que ce processus gagne considrablement en simplicit et en clart
quand les acteurs savent dans quel contexte ils se trouvent au moment prsent. Cette prise de
conscience les aide dvelopper une attitude intrieure approprie pour chaque contexte. Celui
qui dans un contexte de coopration veut diriger sera, juste titre, pnalis par un carton
rouge par les autres partenaires de coopration.
Il est tout aussi peu fonctionnel de vouloir reporter la logique de pilotage dans le contexte de direction. Le manque de direction peut en effet avoir pour consquence de paralyser lorganisation.
Quand on met en scne des processus de ngociation qui minent la base les mcanismes de
direction tablis, on risque, le cas chant, de priver les membres de lorganisation de dcisions
importantes. Ces dernires sont cependant indispensables pour permettre la hirarchie de lever
les blocages et de rgler les conflits.
Capacity WORKS met laccent sur la faon de concevoir une coopration russie. Le modle aide
identifier des formes et des contenus pour les processus de ngociation dans les systmes de
coopration. Les ides de base des facteurs de russite (FR) sont prsentes dans leurs grandes
lignes dans les pages qui suivent. Les concepts sous-jacents et les questions cls donnent un aperu rapide de la perspective particulire dans laquelle se place la gestion des systmes de coopration et viennent complter le modle.
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stratgie doit permettre de remdier ? Quelles sont les chances saisir et les dynamiques de
changement exploiter ? Quels sont les risques dont il faut tenir compte dans ce contexte ?
16
faisabilit politique ?
Selon quels critres une option stratgique est-elle retenue par les partenaires de coopration ?
Les activits et prestations des partenaires de coopration sont-elles harmonises entre elles ?
Comment lacquisition de comptences dapprentissage est-elle prise en compte dans la
stratgie ?
secteur ?
Existe-t-il des lignes de conflit et lesquelles ? Comment peut-on aborder les asymtries de
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Quels sont les acteurs qui doivent tre impliqus pour pouvoir atteindre lobjectif convenu ?
nu ?
Quelles sont les ressources existant en-dehors du secteur (au niveau local, national ou mme
international) qui revtent un intrt stratgique et que le projet aurait intrt sapproprier ? Quels sont, en-dehors du systme de coopration, les personnes, organisations et
rseaux avec lesquels le projet pourrait entretenir des relations dchanges utiles ( partenaires de troc ) ?
Quels sont les avantages comparatifs qui font du systme de coopration un partenaire
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Pour la ngociation dune structure de pilotage, on sorientera utilement aux questions cls suivantes :
Comment les dcisions sont-elles prises dans le secteur ou dans le champ daction socital ?
Quels sont les besoins de pilotage estims dans le systme de coopration ? Faut-il crer de
nouvelles structures de pilotage ou les structures existant dans le secteur peuvent-elles tre
mises profit ?
La structure de pilotage a-t-elle la capacit de matriser les tches accomplir en termes de
gement ?
Sur quels critres mesurables les dcisions de pilotage sappuient-elles ? En quoi doit consis-
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systme de coopration et on dfinit les besoins de changement. Les processus de prestation sont
les processus qui se rapportent directement aux objectifs du systme de coopration. Les processus de coopration soutiennent les processus de prestation en assurant que les diffrents acteurs
coordonnent leurs actions. Les processus dapprentissage sont ncessaires afin que les acteurs se
proccupent de la qualit de la fourniture de prestations dans le secteur et effectuent les changements ncessaires. Les processus de soutien dcrivent les blocs de tches qui viennent en appui
des types de processus restants. Les processus de pilotage sont les processus par lesquels on fixe
le cadre juridique, politique et stratgique des types de processus restants.
Alors que la carte des processus offre un aperu stratgique du secteur, la hirarchie des processus
est utile la planification oprationnelle ou lanalyse dtaille. Elle permet de reprsenter les
processus slectionns de faon plus dtaille en procdant un dcoupage en processus partiels.
Le degr de dtail ncessaire dpend toujours des besoins dans le cas spcifique.
Les questions cls suivantes sont utiles pour lorientation aux processus :
Quels sont les processus qui sont importants dans le champ daction socital et comment
sont-ils organiss ?
Comment les processus centraux (processus de prestation, de coopration et dapprentis-
sage) interagissent-ils avec les processus de pilotage et de soutien ? O se situent les forces et
les faiblesses ?
Dans quels processus dans le secteur le projet doit-il investir pour obtenir des effets de
levier ?
Par le biais de quels processus le projet influe-t-il sur lorganisation des processus dans le
secteur ?
Comment les processus de prestation du projet doivent-ils tre conus pour ce faire ?
Dans quelle mesure les processus de changement revtent-ils un caractre modle dans leur
20
socital ?
Quels sont les objectifs dapprentissage qui sont implicitement contenus dans les objectifs
du projet ?
Quels sont les besoins dapprentissage aux trois niveaux du renforcement des capacits ?
Comment faut-il valuer la comptence du systme de coopration laborer des stratgies,
concevoir et organiser durablement des cooprations, prendre des dcisions et faonner des processus ? Quels sont les besoins daction qui en rsultent ?
Comment sassure-t-on que lon tire les enseignements des actions concrtes du projet ? Les
sein du projet de faon promouvoir ainsi les comptences dapprentissage au sein du systme de coopration ?
21
22
Formation de
la stratgie
Processus de pilotage
Processus cls
contributions
Partenaires de
coopration
Programme
Soutien
impacte
Processus de ralisation 1
Objectif
Processus de ralisation 2
Objectif
Processus de coopration
Objectif
Processus dapprentissage
Objectif
Secteur
Objectif(s)
Processus de soutien
3.
2.
1.
Dnir les
contributions
des organisations
impliques
Convenir de la stratgie
dans le projet (systme
de coopration temporaire)
En partant de la droite, on distingue trois lments : un changement durable doit tre induit dans
un secteur. Il faut, cet effet, sassurer que le mode de fonctionnement de ce systme de coopration permanent est bien compris par tous et sefforcer de dterminer quelles sont les capacits
dont les personnes, les organisations et la socit ont besoin pour que le changement recherch
puisse se concrtiser. Lenjeu consiste donc finalement renforcer leur capacit prendre leur
dveloppement durablement en main et sadapter un environnement dynamique.
Le systme de coopration temporaire (le projet), qui se trouve au centre du graphique, est conu
de faon rpondre la logique et aux possibilits de dveloppement du domaine de politique et
faire siennes les ides sur le systme de coopration permanent : qui doit changer quoi pour que
les objectifs et les rsultats viss puissent tre atteints ? Comment cela peut-il se faire ? Qui doit
apprendre quoi et quel niveau afin que les changements puissent tre durablement consolids ?
Le projet utilise pour cela les contributions des partenaires de coopration impliqus (sur la partie gauche du graphique) qui peuvent considrablement varier, par exemple en termes de moyens
financiers, dinvestissement sous forme de travail des collaboratrices et collaborateurs, de prestations de services ou de connaissances. Il sagit dutiliser intelligemment les ressources existantes
qui sont mises disposition par les partenaires de coopration au travers de leurs organisations
respectives.
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En quoi exactement consiste le soutien apport par Capacity WORKS ? Le modle de gestion
Capacity WORKS permet aux acteurs impliqus dobserver et danalyser lenvironnement dun
projet, cest--dire le systme de coopration permanent dans lequel un changement doit intervenir, afin den tirer des conclusions pour dfinir la stratgie de changement. Capacity WORKS
aide en outre concevoir et mettre en uvre le projet : les objectifs sont dfinis en commun, les
partenaires de coopration possibles sont choisis, une stratgie sur mesure de renforcement des
capacits est mise au point, des mcanismes dcisionnels sont instaurs et des activits concrtes
sont oprationnalises et mises en uvre.
La logique consistant sans cesse rtablir le lien entre le domaine de politique et le projet est
llment central de lancrage durable des changements. Le systme de coopration permanent
doit adopter ces changements et les intgrer dans ses procdures de routine. Il a besoin pour cela
dimpulsions qui sont toutes orientes vers lobjectif commun et qui sont donnes diffrents
niveaux : celui de la socit avec son environnement contextuel et son tissu de relations de
coopration bien tabli, celui des organisations individuelles et celui des personnes qui, dans
la fonction quelles exercent, contribuent au fonctionnement du secteur.
24
En cas dinteraction efficace entre les diffrents niveaux de renforcement des capacits, le
systme de coopration temporaire introduira linnovation dans le systme de coopration permanent. Le fait que la comptence en matire de changement a t globalement
renforce donne penser qu lavenir les acteurs impliqus seront galement mme de
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26
Les suggestions proposes dans ce qui suit illustrent titre dexemple comment les instruments
peuvent servir aux usages les plus divers :
Un instrument peut tre utilis par un membre individuel ou un petit groupe de personnes
du systme de coopration pour rassembler des ides sur une question donne. Les lments
alors sont repris et utiliss comme base pour une discussion. Cest certainement l la faon
la plus minimaliste et la moins laborieuse dutiliser la bote outils.
Un groupe dacteurs faisant partie du systme de coopration a besoin dlments dinfor-
mation pour discuter dun problme ou dune question donne. Le temps consacrer un
instrument dpend ici de lhtrognit et de la taille du groupe. Selon la complexit de la
tche matriser, le recours linstrument peut prendre une demi-journe ou exiger la mise
en place dun atelier denviron un jour et demi.
Cest quand les acteurs du systme de coopration utilisent la bote outils pour prendre
des dcisions de fond, comme celle concernant lapproche stratgique du projet par
exemple, quils doivent consacrer le plus de temps aux instruments. Il faut, le cas chant,
compter ici avec des ateliers stendant sur plusieurs jours.
Il en va de mme en ce qui concerne lutilisation de tous les autres lments du modle de gestion. Les questions cls relatives aux facteurs de russite peuvent tre discutes de faon systmatique au sein du systme de coopration afin que les acteurs puissent se faire un aperu de la
voie dans laquelle ils envisagent de sengager ensemble. Elles peuvent cependant galement tre
utilises par des membres individuels du systme pour se prparer une runion ou un atelier.
Les facteurs de russite sont une vaste source de connaissances sur les questions se posant au sein
de systmes de coopration et, ce titre, offrent une orientation pour la gestion. eux seuls, les
intituls des facteurs de russite (stratgie, coopration, structure de pilotage, processus, apprentissage et innovation) offrent dj des angles dapproche facilement comprhensibles qui peuvent
tre utiles lors de la ngociation de processus de coopration.
Le ct ludique de Capacity WORKS
Lexprience recueillie avec Capacity WORKS la GIZ a montr que le modle de gestion est
plus accessible quand on laborde par son ct ludique. Ladjectif ludique ne doit pas ici tre
compris comme lantonyme de srieux mais comme ax sur les besoins, souple et prt tester
le modle et ses instruments. Dans lenfance en particulier, nous abordons encore tout naturellement les choses de cette faon : dans le jeu, nous convenons souvent de certaines rgles appliquer qui deviennent alors les rgles du jeu. Cependant, ds lors que ces rgles du jeu deviennent
trop lourdes ou trop peu fonctionnelles ce dont les participants au jeu conviennent normalement deux-mmes elles sont nouveau rejetes, modifies ou rinventes.
Lintrt dutiliser Capacity WORKS augmente considrablement quand la gestion des systmes
de coopration est aborde avec la mme ouverture desprit. Un instrument ne colle pas cent
pour cent au problme traiter ? Quimporte, puisquil suffit de le complter, de ne lutiliser
quen partie ou de le rejeter. Ludique ne veut pas dire non plus arbitraire , car le contexte dans
lequel sinscrit lutilisation de Capacity WORKS est sans quivoque le systme de coopration
la fois permanent et temporaire.
27
Rexion et
valuation
Collecte
dinformations
Lexprience montre quune dmarche cyclique est approprie quand il sagit dinitier un projet
qui doit induire certains changements dans un systme de coopration permanent : la premire
tape consiste collecter des informations qui doivent permettre aux participants de se forger
une vision commune de la ralit du systme de coopration permanent. Les cinq facteurs de
russite offrent des perspectives utiles cet effet.
Sur la base des informations rassembles, il est possible de formuler des suppositions ou hypothses. Par hypothse, il faut entendre des suppositions et impressions nonces sous forme positive qui reposent sur les informations, les donnes et les observations recueillies. Elles offrent une
alternative une solution concrte qui peut, elle, toujours tre considre comme juste ou
fausse . Les hypothses formules dcrivent un tat et peuvent tre confirmes ou rfutes avec
le temps. Mme quand elle savre fausse , une hypothse contribue toujours une meilleure
information dans la mesure o elle permet dexclure certaines possibilits. Pour formuler les hypothses, il peut tre utile de sorienter aux questions suivantes : comment lenvironnement social
dans lequel le projet doit intervenir fonctionne-t-il ? Quelles sont les forces et les faiblesses,
mais aussi les opportunits et les risques que lon peut identifier ? Quels sont les objectifs et les
rsultats que lon peut ralistement esprer atteindre dans cette situation ?
28
Des objectifs communs sont ngocis sur cette base et des dcisions fondamentales sont prises.
Ces dcisions, qui sont importantes pour pouvoir dfinir lapproche poursuivie par le projet et
pour planifier des actions concrtes, sont amenes laide des questions suivantes : quoi doit
ressembler la piste de changement que nous entendons suivre ? Qui coopre comment et avec
qui ? Comment les dcisions sont-elles prises ? Quels sont les processus que nous voulons influencer et quels sont ceux qui doivent tre instaurs cette fin ? Qui doit apprendre quoi si nous
voulons tablir durablement et avec succs le changement souhait ?
Lors de la mise en uvre des mesures convenues, les changements obtenus sont observs et larchitecture densemble du projet est sans cesse rexamine. Un systme de suivi, qui consiste en
un recueil dinformations sur le degr de ralisation des objectifs, livre les lments de dcision
ncessaires au pilotage du systme de coopration. Priodiquement, ces informations devraient
galement tre utilises pour vrifier les hypothses formules au dpart. lorigine, celles-ci ont
en effet servi difier larchitecture du projet. Si le contexte densemble volue, il sera probablement ncessaire dadapter la fois les objectifs et les rsultats du projet, mais aussi son architecture. Comme le montre limage de la boucle systmique, cette dmarche ne prend fin que quand
le projet sachve et est intgr dans le systme de coopration permanent. Si Capacity WORKS
sest avr utile, le cycle recommence au dbut.
En quoi le manuel peut-il tre utile dans la pratique quotidienne des systmes de coopration ?
La dmarche prsente ci-aprs titre dexemple rpond de faon schmatique cette question :
1. Formuler des questions et convenir avec les acteurs importants du systme de coopration
daborder et de traiter ces questions.
2. Lire les descriptions succinctes des facteurs de russite et des questions cls et dcider quel
est parmi les cinq facteurs de russite celui qui permet daborder ou de traiter au mieux la
problmatique laquelle on veut apporter des rponses.
3. Lire le concept relatif au facteur de russite et formuler des hypothses sur la faon dont cette
problmatique pourrait tre traite au mieux.
4. Feuilleter la bote outils relative au facteur de russite et identifier une faon approprie de
traiter la problmatique, le cas chant, effectuer les ajustements ncessaires.
5. Prparer un cadre appropri au traitement de la problmatique, et en convenir avec les
ac-teurs importants.
6. Traiter la problmatique avec les participants, formaliser les dcisions et les rsultats.
7. Convenir des tapes ultrieures, y compris du suivi et de la communication des rsultats dans
le systme de coopration.
29
gement existantes. Les changements introduits avec succs sont imputables la volont
des acteurs dun systme de coopration damorcer des changements. Cela russit quand
les initiatives existantes sont mises profit et intgres dans larchitecture du systme de
coopration.
Les projets se caractrisent par le fait quils assument une fonction catalysatrice. Ils offrent
une plate-forme qui doit permettre aux acteurs impliqus de rechercher ensemble des
solutions des questions et problmes socitaux. On sexerce ici de nouvelles formes de
coopration avant quelles soient intgres dans un champ daction socital. Les projets
russis servent de modles.
Rien ne motive davantage quun succs rapide. Sans perdre de vue que les rsultats doivent
tre durables, il importe de veiller ce que des rsultats rapides puissent tre obtenus afin
de motiver les acteurs et de promouvoir la volont de changement. De bonnes expriences
et des succs communs amnent les acteurs croire en leur capacit dinnovation. On pose
ainsi la premire pierre de changements de plus vaste envergure.
Pour que les projets puissent avoir le rayonnement ncessaire, ces succs doivent tre
importants pour le champ daction socital. Il importe didentifier des potentiels de changement qui, par leffet de levier quils gnrent, entranent dans leur sillage dautres changements au niveau du sous-systme.
Un effet de levier nest gnralement obtenu que lorsque le renforcement des capacits
socit. Les impulsions de changement doivent tre donnes dans le cadre dune approche
pluri-niveaux (macro, mso et micro).
Les contextes sociaux sont toujours uniques dans leur genre. Aussi, les processus de change-
ment ne peuvent pas tre calqus les uns sur les autres. La cl de la russite rside dans un
bouquet de mthodes adquates permettant de raliser un changement adapt aux caractristiques culturelles et politiques du systme concern.
Les changements intervenant au sein de systmes sociaux sont toujours complexes et
doivent tre initis par diffrentes disciplines. Les approches interdisciplinaires permettent
de sorienter aux besoins des acteurs.
Les conseils techniques et sectoriels nont un impact positif que sils sont dispenss en
dtails. Aussi est-il utile dlaborer des hypothses de rsultats et de les vrifier en permanence dans la pratique. Llaboration dimages clairant une perspective commune des
diffrents partenaires de coopration ouvre de nouvelles marges daction pour des processus
de changement russi.
30
Ces principes revtent une grande importance dans la conception et la mise en uvre de projets
impliquant la GIZ. Les concepts et instruments utiliss dans Capacity WORKS intgrent ces principes et garantissent quils soient pris en compte dans la gestion concrte des projets. Lobjectif
est toujours le mme et consiste capitaliser sur les connaissances des acteurs impliqus, acqurir de nouvelles connaissances en tirant les enseignements des processus de rflexion communs
et forger des dcisions qui, mme si elles ne sont pas toujours les bonnes, seront au moins
transparentes.
31
Objectifs et rsultats
Saviez-vous qu son poque Aristote stait dj proccup de la nature des processus de changement ? Il avait procd une srie de distinctions utiles qui sappliquent galement aux systmes
de coopration modernes. Aristote commence par poser en principe que pour comprendre les
processus de changement, il faut que leurs causes soient connues. Les changements peuvent tout
aussi bien tre assimils des effets ou rsultats. Il sagit donc de relations de cause effet.
Les changements ou rsultats peuvent tre planifis ou non. Quand des personnes les planifient,
cest quelles poursuivent un objectif quelles ont pralablement dfini. Quand ces changements
se produisent de faon imprvue, nous disons : Nous avons eu de la chance ! ou Nous avons
eu de la malchance ! et nous remercions le ciel ou nous nous demandons si nous mritons vraiment dtre si cruellement punis par le destin.
Un objectif dcrit un tat positif se situant la fin dun processus planifi. Les tapes sur le chemin menant jusque-l nous aident atteindre lobjectif. Le comportement humain a un sens
quand il peut tre mis en relation avec un certain objectif ou but. Les objectifs peuvent en loccurrence tre plus ou moins explicites.
Quand diffrents acteurs collaborent au sein dun systme de coopration, les objectifs doivent
si possible tre explicites. tant donn quils guident la conduite des acteurs, il est important
dviter des interprtations trs divergentes. Lobjectif commun dcrit finalement un tat positif
que lon espre atteindre lavenir. Si celui-ci est interprt de faon trs divergente, cela peut
remettre lensemble du systme de coopration en cause. Cest ce quAristote a lui aussi constat
quand il dclare : Une conviction que tous partagent devient ralit .
de la situation existante sert de cadre aux objectifs que les acteurs pensent pouvoir atteindre.
En dfinissant une stratgie de changement, les acteurs regroups au sein dun systme de
32
Objectifs et rsultats
Lorsquelles sont mises en uvre, les activits concrtes influent sur la situation de dpart
dans le but de produire des changements. La stratgie offre un cadre et des orientations
importantes cet effet. Les progrs raliss dans laccomplissement des changements recherchs doivent tre contrls en permanence afin dalimenter le systme de coopration en
informations importantes pour le pilotage.
Ces informations de pilotage servent galement initier un processus dapprentissage parallle
destin prenniser les changements. Lanalyse de la situation de dpart est donc essentielle si
lon veut en dduire les objectifs dune stratgie de changement. Si des objectifs ne sont pas formuls, la stratgie ne pourra pas avoir un profil clair. Sans une stratgie claire, les actions peuvent
rapidement se transformer en activisme aveugle.
33
recherchs.
La formulation des objectifs sera dautant plus raliste que les hypothses sur les relations de
cause effet auront t nonces de faon plus explicite. Plus le nombre dacteurs partageant
cette vision de la ralit est important, plus la probabilit que cela aura un impact positif sur la
coopration augmente. Les objectifs servent donc
donner des orientations claires pour laction commune des partenaires de coopration et
Si on constate, sur le parcours vers lobjectif, que les rsultats recherchs ne seront pas atteints, il
faut alors revoir les objectifs et, le cas chant, les adapter.
34
Objectifs et rsultats
Augmentation du
taux d'emploi
Accroissement du
chiffre d'affaires des
PME Tourisme
= Activits
35
Procdures efcaces
pour les PME dans
les communes
A
Conditions plus favorables
au dveloppement du tourisme
Infrastructure
touristique amliore
A
Palette de produits
touristiques
largie
Projets
d'infrastructure
touristique
Rvision de la
politique nationale de
promotion des PME
laboration d'un
concept touristique
rgional
Mesures de gestion de
la qualit dans l'htellerie
et la restauration
Mesures de
simplication
des procdures
administratives
dans les
communes
laboration de normes
de qualit pour l'htellerie et la restauration
A
Accord sur des mesures
pilotes de promotion du
tourisme
amlioration de linfrastructure (remise en tat des pistes rurales, rparation des ponts,
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Objectifs et rsultats
Chacune de ces diffrentes lignes daction comprend des hypothses de rsultats qui sappuient les unes sur les autres. Une telle hypothse est que les accords sur des mesures pilotes de promotion du tourisme dboucheront sur la planification et la mise en uvre de
projets dinfrastructure. Dans certains cas, des interactions pourront tre observes entre
les diffrentes lignes daction. Ainsi, la mise en uvre de mesures de gestion de la qualit
dans lhtellerie et la restauration, par exemple, devrait se traduire par un relvement des
normes de qualit dans les entreprises. Les entreprises leur tour seront plus disposes
convenir de mesures supplmentaires de gestion de la qualit. Prises ensembles, toutes
ces interactions contribueront finalement amliorer les conditions de dveloppement
du tourisme, ce qui permettra nouveau aux petites et moyennes entreprises du secteur
touristique daccrotre leur chiffre daffaires et amliorera lemploi dans la rgion. Cependant, ces deux derniers changements ne seront plus directement accompagns dactivits
Le modle de rsultats dcoule donc dune vision commune de lobjectif. Il permet de prsenter
de faon explicite les hypothses de rsultats sous-tendant les changements recherchs dans le
champ daction socital et de prciser lobjectif. Il met clairement en vidence la dynamique du
processus de changement au sein du secteur ou du segment de la socit. Il oblige discuter et
dcrire les impulsions qui sont donnes par le systme de coopration, les changements qui
sont ncessaires au niveau des diffrents acteurs ainsi que leurs interactions. Les actions devant
contribuer au changement sont alors convenues. Il est galement possible de dfinir des jalons
qui, tout au long de la mise en uvre, permettront de savoir si le systme de coopration est sur
la bonne voie.
Limage aide faire en sorte que ces thmes soient discuts entre les partenaires de coopration
et que ces derniers ngocient entre eux leurs diffrentes contributions. Un tel consensus sert alors
de point de dpart commun la gestion du systme de coopration : sassurer en permanence que
lon dispose des informations pertinentes et vrifier si les changements souhaits sont vritablement obtenus.
giz
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Le modle de rsultats reprsente des changements positifs, complmentaires et interdpendants. Il met en vidence le processus de changement sur lequel la GIZ influe dans
le cadre dun projet. Quand il est convenu dun commun accord avec les partenaires de
coopration, le modle de rsultats garantit la capacit dintgration du projet dans les
structures et les processus du partenaire. Les questions suivantes peuvent servir dorientation pour llaboration dun modle de rsultats :
Qui ou quest-ce qui doit changer pour que les objectifs globaux puissent tre atteints ?
Quelles sont les options stratgiques existantes ? O fixons-nous lobjectif du projet
de la GIZ utilisons-nous ?
Dans le cadre des marchs passs par le ministre fdral de la Coopration conomique
et du Dveloppement (BMZ), les principaux points daccord sont reports dans une
matrice de rsultats.
38
Objectifs et rsultats
suivi remplit exactement cette fonction : le retour dinformation vers le systme de coopration
renseigne ce dernier sur son efficacit et lui permet de prendre ses dcisions en connaissance de
cause.
Pour tre efficace, un systme de suivi doit oprationnaliser lobjectif convenu laide dindicateurs. Cela permet de clairement dcrire lobjectif. Des indicateurs appropris peuvent tre formuls quand il est rpondu systmatiquement la question suivante : Quest-ce qui change
quand notre action a t efficace ? Les indicateurs sont des critres laide desquels on recueille
rgulirement des informations qui permettent de savoir si le systme de coopration volue dans
la bonne direction. En plus dune valeur initiale vrifiable (valeur de rfrence), les indicateurs
mentionnent toujours galement une valeur cible qui peut, elle aussi, tre vrifie.
Le modle de rsultats permet galement dtablir par dduction quels sont les risques susceptibles de compromettre la ralisation des objectifs que le systme de coopration entend atteindre.
Aussi, le systme de suivi doit-il galement tre utilis pour observer les risques. Les indicateurs
sont galement utiles cet effet car ils permettent de dcrire les risques de faon transparente
pour tous les acteurs et de les apprhender dans la pratique.
Indicateurs
Dans lexemple de la promotion du tourisme, la situation de dpart de la ligne daction
Nouvelles offres de loisirs et dtente pourrait se prsenter comme suit : la rgion
compte actuellement deux chemins de randonne, un prestataire proposant des randonnes questres et un village qui offre des visites guides du village et de latelier local
de sculpture sur bois. Un indicateur mesurant le rsultat Nouvelles offres de loisirs et
dtente pourrait, par exemple, tre formul de la faon suivante : Dici la fin de lanne, le nombre des chemins de randonne rpertoris dans la rgion est pass de deux
quatre et une piste cyclable bien balise complte loffre . La valeur cible de lindicateur
doit tre fonction de ce qui a t convenu entre les acteurs. La volont et les possibilits
des partenaires de coopration sont donc l aussi dterminantes. Bien entendu, il serait
prfrable pour la rgion de disposer de six chemins de randonne et quatre pistes cyclables de mme que dautres prestataires de randonnes questres. Des excursions dos
dne guides seraient galement une bonne ide pour crer de nouvelles offres de loisirs
et pourraient constituer une contribution pertinente. Cependant, sil na pas (encore) t
possible de trouver les acteurs adquats cet effet, un tel indicateur ne pourrait pas tre
Outre de renseigner sur la ralisation des rsultats, le suivi doit galement livrer les informations
ncessaires au management du quotidien et rvler les points faibles expliquant pourquoi et
comment les rsultats ont t (ou nont pas t) atteints : quels sont les atouts et les faiblesses du
projet ? Dans quelle mesure des actions concrtes ont-elles dj t mises en uvre ? Certaines
tapes ont-elles dj t atteintes ? Le suivi constitue donc une base essentielle tayant les dcisions prises par la structure de pilotage. Quand ils sloignent trop des valeurs cibles atteindre,
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ses rsultats sont un indicateur rvlateur de la ncessit de remettre en question les hypothses
initialement formules.
Le suivi des rsultats fournit donc galement les lments dont les participants ont besoin pour
vrifier les contributions quils doivent respectivement apporter au systme de coopration. Parfois, les acteurs doivent engager des mesures dadaptation dans leur propre organisation pour
pouvoir fournir les contributions spcifiques attendues deux dans le systme de coopration.
Parfois, le suivi formalise des succs qui confortent les acteurs dans leur dcision de sengager
dans le systme de coopration. Lobservation continue des rsultats que lon obtient est finalement le seul moyen de mener sa barque de faon plus ou moins sre et dtermine travers la
complexit des systmes sociaux.
40
Objectifs et rsultats
On peut, pour traiter ces diffrents points, saider des questions cls dcrites dans les cinq facteurs
de russite (voir le chapitre : Aperu rapide des facteurs de russite). Le cas chant, la formulation dindicateurs peut galement servir ici sentendre sur des valeurs cibles dont les participants considrent quelles sont une preuve defficacit. Ces indicateurs renseignent sur la qualit
de la collaboration au sein du systme de coopration.
Une alternative courante consiste sentendre, pour ces thmes sensibles, sur un critre de mesure qui donne une orientation grossire, par exemple tout est pour le mieux peut-tre dvelopp davantage ncessite durgence que des mesures soient prises . Il est possible, sur cette
base, de dterminer sans mal les tapes suivantes ou de formaliser les succs enregistrs.
Le systme de coopration est dautant mieux en mesure didentifier des solutions efficaces aux
problmes quil entend rsoudre que les perspectives des cinq facteurs de russite sont systmatiquement prises en compte dans la gestion, cest--dire galement dans le systme de suivi.
41
Compris ainsi, un systme de suivi remplit diffrentes fonctions : il gnre des informations pertinentes pour la prise de dcisions et la procdure dinformation. Les informations sur lefficacit
sont galement utiles dans la communication vers lextrieur. Le suivi met en vidence les lacunes
de connaissances existantes, et des processus dapprentissage cibls permettent de mettre les expriences recueillies profit pour lavenir. La gestion de lutilisation des ressources devient plus
efficace quand on sait clairement ce qui mrite une attention plus grande ou moindre.
giz
comptes.
42
Objectifs et rsultats
43
44
En fin de compte, lide dun nouveau systme de coopration occidentale propose par Marshall
sest donc impose. Jusquen 1952, les tats-Unis ont dbloqu au total 12,4 milliards de dollars
US (ce qui correspond environ 100 milliards deuros aujourdhui) pour le plan nomm daprs
lui (aprs son laboration, le plan fut officiellement appel Economic Cooperation Act of 1948
ou loi de coopration conomique de 1948, en franais). LOrganisation europenne de coopration conomique (OECE) a t cre au sein de ce systme de coopration. Cette dernire soumit
un plan daide dune dure de quatre ans et devait assumer la fonction dune instance de contrle
europenne dans la reconstruction venir. Pour ce qui deviendra plus tard la Rpublique fdrale
dAllemagne, dont les reprsentants nont pas directement particip aux ngociations, ces dcisions ont eu des consquences positives : la reconstruction coordonne par les Europens et finance par les tats-Unis eut pour effet de rduire de faon continue le montant des rparations.
Les tendances revanchistes, qui avaient t trs prononces entre les deux guerres mondiales, ont
ainsi t dsamorces.3
Si lon considre cette version de lhistoire, on peut se poser la question suivante : la situation se
prsentait-elle vritablement ainsi ou existe-t-il galement dautres points de vue sur ce qui sest
pass alors. Lexemple nous meut et provoque soit ladhsion soit lopposition. Quand on analyse cet exemple de coopration politique, on constate quil ne sagit pas de savoir si les choses
se sont vraiment et vritablement passes de cette faon. En effet, quils soient amricains,
franais ou citoyens dun autre pays, tous ont t dune manire ou dune autre touchs par lhistoire du systme de coopration. Et chacun et chacune dcrira probablement diffremment les
raisons ayant motiv les dcisions stratgiques de lpoque.
Mais, cest prcisment l que se situe un enseignement capital : laborer la stratgie dun systme
de coopration est une tche difficile. Il faut finalement veiller ce que les acteurs saccordent,
pendant un certain temps au moins, sur des points importants et soient disposs agir ensemble.
Parfois, ce consensus sur des valeurs et suppositions fondamentales peut tre obtenu parce quil
existe un contexte commun. Mais, en rgle gnrale, les divergences dintrt des acteurs subsistent toujours. La discussion de la stratgie facilite lmergence de points communs au niveau
de ces intrts, qui peuvent alors tre ngocis entre les acteurs.
Revenons notre exemple : rtrospectivement, la stratgie du Plan Marshall peut sembler noffrir
aucune alternative. La fixation nationale a t leve, ce qui a ouvert la voie une vision commune
du capitalisme et de la dmocratie, de la coopration et de laide conomique. Cette perception
est cependant biaise, car la logique des systmes de coopration est autre. Les acteurs responsables ont t obligs de lever un grand nombre dobstacles dans leurs pays respectifs et ont d
mener de rudes combats politiques, mme entre eux.
Un regard sur lhistoire des accords de paix montre que des stratgies trs diffrentes auraient
pu simposer aprs la Deuxime Guerre mondiale. Si lintrt de certains acteurs tait dendiguer
linfluence de lURSS, dautres acteurs espraient rtablir la paix en Europe et dautres encore
voulaient amliorer les conditions conomiques du capitalisme. Aussi importantes quelles soient
pour comprendre les acteurs de lpoque, ces divergences ne changent en rien le rsultat : tous
les acteurs ont prn et soutenu lorientation stratgique du systme de coopration et les consquences de celle-ci perdurent jusqu nos jours.
45
46
les systmes de coopration et les organisations menant des activits stratgiques se trouvent
confronts aux paradoxes suivants :
lavenir est imprvisible et incertain, ce quoi lon cherche remdier par la planification ;
on ragit aux variables du futur sur lesquelles on na pas demprise en comptant sur sa
propre efficacit ;
lavenir inconnu oblige toujours voluer et changer. Il suscite des craintes et des incerti-
(on se souvient de limage utilise par Henry Mintzberg montrant combien il est risqu de
conduire en ne se servant que de son rtroviseur) ;
les acteurs hypnotiss, comme dans lhistoire du livre charm par le serpent des dveloppe-
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Fonctions de la stratgie
Aussi bien le processus que son rsultat, savoir une stratgie rflchie, mrement formule et
transparente pour toutes les parties prenantes, remplissent plusieurs fonctions :
ils aident le systme de coopration faire ce quil faut ;
ils aident clarifier ce que les acteurs attendent du systme de coopration et ce quils at-
ment utilises ;
ils motivent le systme de coopration se montrer dtermin dans la poursuite des objec-
tifs ;
le fait de participer au processus et la clart des rsultats renforcent lengagement des ac-
teurs impliqus ;
lapproche stratgique est conue dans une perspective davenir et se libre des contraintes
du pass ;
les acteurs savent quelles sont les pistes qui ont t retenues et celles qui ont t rejetes
de la stratgie.
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Les relations entre les acteurs sont ventuellement empreintes de mfiance. Ils se reprochent mutuellement dtre incomptents et corrompus. Pour que la discussion des questions stratgiques
puisse aboutir, il faut dabord briser les schmas comportementaux tablis entre les acteurs. Le
systme de coopration lui-mme fait partie du problme, du changement et de la solution. Il
importe donc de crer de nouveaux espaces de communication dans lesquels les acteurs pourront
discuter de thmes dlicats et instaurer des relations de confiance. Il sagit ici dexaminer quel
niveau de petits succs peuvent tre engrangs.
Comme cest le cas de la direction au sein dorganisations, le noyau central du systme de coopration fait lobjet dune observation vigilante par les autres acteurs du sous-systme social concern. Ils interprtent les agissements du noyau interne, en gnral, et les succs enregistrs, en
particulier, pour savoir comment va le systme de coopration. Si de tels succs ne sont pas enregistrs ou sils ne sont pas visibles, un modle inspirant confiance ne pourra pas voir le jour et il
ne sera pas possible duvrer en commun la ralisation dobjectifs plus ambitieux. Dans ce cas,
le dveloppement stratgique devra miser sur des succs moindres, mais visibles, pour dclencher
des processus de changement plus vastes.
Dautre part, llaboration de stratgies dans les systmes de coopration se distingue par le fait
que ceux-ci, contrairement aux entreprises, se forment pour aborder des questions sociales et
souvent politiques. Les instruments et concepts quimpose la logique du march ne peuvent pas
tre utiliss dans ce contexte. Les systmes de coopration doivent ainsi apprhender leur environnement au moyen de concepts qui ne relvent pas seulement des sciences conomiques, mais
galement des sciences politiques et sociales.
La stratgie est un regard novateur, courageux
et, esprons-le, encourageant jet vers lavenir.
Les acteurs ne se laissent pas guider par les
facteurs limitants du prsent. Une stratgie
cohrente ne peut tre dduite dune squence
claire de questions et dtapes. Les thmes paradoxaux cits prcdemment bloquent ici le chemin. Les acteurs prparent un terrain dentente
en changeant sur des questions importantes et
en formulant des hypothses. Des mouvements
cycliques font que la stratgie devient de plus
en plus cohrente et plus concrte. La boucle
stratgique 7 montre les liens et les rtroactions et, en mme temps, rend hommage
notre mode de pense relativement linaire.
3
2
Se dcider
Identier
pour une
des options
option
4
laborer la
stratgie
1
Dresser
5
ltat des
Traduire
lieux
la stratgie
en actions concrtes
50
Il faut commencer par analyser le contexte social du systme de coopration : quelles sont les
tendances et les volutions se dessinant lhorizon ? Quels sont les acteurs qui exercent une influence dterminante sur lvolution des choses ? Quels sont les dfis existants et quels sont les
courants dinfluence ? Quels sont les codes et schmas sociaux qui influent sur le comportement
des acteurs ? Quelles sont les incitations qui les font agir ? Chez quels acteurs observe-t-on une
nergie de changement ? Quels sont les processus qui fonctionnent ? Ce regard sur lextrieur doit
permettre aux acteurs de se dtacher danciennes interprtations et de souvrir une faon commune de voir les choses. Dans cette tape, les acteurs du systme de coopration se construisent
une ralit commune qui servira de base toutes les rflexions ultrieures.
En se livrant cette analyse, les acteurs ne portent pas seulement leur regard sur lextrieur mais
galement vers lintrieur. De quelles possibilits, comptences et ressources un projet dispose-t-il
pour amorcer des changements dans le secteur ? Quels sont les acteurs qui peuvent contribuer
ce changement ?
Dans ltape danalyse, on considre volontairement que les acteurs impliqus ne connaissent
pas suffisamment le fonctionnement du sous-systme social et du systme de coopration. Cela
peut faire natre chez les acteurs le sentiment de ne jamais en savoir assez et les inciter persvrer dans lanalyse. Quand ils nen sont pas conscients, ils peuvent succomber la tentation de
quasiment faire de lanalyse un vritable travail de recherche. la fin, la complexit et le flux des
donnes sont ce point importants quils paralysent les acteurs. Le monde fourmille de stratgies
qui ont consomm des ressources considrables, mais qui finissent par sempoussirer sur des
tagres de bibliothques. Lun des dfis consiste toujours tablir le lien entre lanalyse et les
possibilits daction dont on dispose. Dans la plupart des cas, ce ne sont pas les informations ncessaires qui font dfaut, car les acteurs disposent dun grand savoir implicite. Le travail dlaboration de la stratgie leur offre une scne qui leur permet de mettre ces connaissances en valeur.
Le fait de penser ds le dbut la faon dont les informations peuvent tre condenses et synthtises est la meilleure faon de garantir que lon ne se perdra pas dans lanalyse. Cela oblige se
redemander sans cesse : quest-ce que cela signifie pour nous et pour nos objectifs ? Si les conclusions tires en rponse cette question sont condenses et classes en tant quatouts, faiblesses,
opportunits et menaces, cela permettra den rduire la complexit de faon approprie. Si lon
parvient traduire les principaux rsultats en images parlantes, alors ils deviendront la mmoire
du systme de coopration et tous les acteurs y auront facilement accs.
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de lnergie ;
promotion dinitiatives de recherche sur des sources dnergie appropries pouvant tre
Cohrence
Comment ?
Gestion et
mthodes ;
pilotage
stratgique et
suivi
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luer les options, le processus devant tre organis de faon ce que les conditions ncessaires
cet effet soient runies. Le pige dans cette tape consiste favoriser trop rapidement une option
plutt quune autre et se drober la ncessit de discuter des critres et deffectuer une valuation dtaille. Cette tape consiste en une succession de tches fragmentaires et est quelque peu
laborieuse. Elle vaut cependant quon sy attarde, car chaque acteur doit ici faire savoir ce quil
veut. Ce nest quensuite que cette option deviendra une dcision commune qui engagera chaque
acteur individuellement.
Conclusion
Llaboration de la stratgie est une tche ambitieuse car elle exige des acteurs quils changent
sur leur faon de voir les choses et dveloppent une perspective commune. Il peut tre ncessaire
cet effet dadapter les agendas des organisations dorigine. Les acteurs doivent dbattre doptions qui, de prime abord, ne leur plaisent peut-tre pas. Ils doivent sentendre sur des critres
dapprciation communs et, finalement, prendre une dcision que le systme de coopration doit
porter et qui elle-mme porte le systme de coopration. Cest ainsi que nat un modle dans un
flux de dcisions.
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Les formes de coopration axes sur les rsultats aident trouver le juste quilibre entre les exigences propres au contexte de lorganisation et celles auxquelles doit rpondre le systme de coopration. Si lon ne parvient pas instaurer cet quilibre, la balance penchera gnralement du
ct des intrts de lorganisation. Les reprsentants de tous les acteurs impliqus dfendent les
intrts de leur organisation dorigine et agissent dans la logique spcifique de cette dernire. Ils
doivent lui rendre compte de lutilit de la coopration pour elle et sont soumis des pressions
quand cela nest pas le cas. Une gestion professionnelle de la coopration semploie toujours
minimiser ce genre de tiraillements.
la complmentarit de leurs atouts respectifs. En rgle gnrale, ils nacceptent donc que des
partenaires de coopration dont les atouts laissent entrevoir de nouvelles possibilits.
Rgle de lquit et de lquilibre : les acteurs impliqus comparent leurs propres cots de
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impliques : pour que les systmes de coopration puissent tre fonctionnels, ils doivent
savoir sans quivoque qui y adhre et y participe activement et dans quels rles, qui ne fait
pas partie du systme de coopration et par quels mcanismes les acteurs peuvent adhrer
au systme et en ressortir. Ce sont les rponses ces questions qui dfinissent les limites du
systme. Celui qui fait partie du systme de coopration peut en attendre autre chose quun
acteur externe. En mme temps, les autres partenaires de coopration attendent les uns des
autres quils fournissent leurs contributions respectives. Celui qui nen fait pas partie na pas
besoin de se soumettre la pression exerce par ces attentes. Quand ces questions ne sont
pas suffisamment clarifies et transparentes pour tous, les limites du systme restent diffuses
et la coopration nest plus suffisamment axe sur les rsultats. Lexprience enseigne quil
vaut toujours mieux, au dbut, investir lnergie ncessaire pour clarifier les questions
dappartenance et de rles. Cet investissement est toujours rentable quand des actions communes doivent tre mises en uvre !
Alignement sur les atouts : les partenaires de coopration sorientent aux atouts dont ils
disposent en commun et qui leur permettent datteindre les objectifs fixs avec leurs propres
ressources. Dune part, cela rduit la dpendance vis--vis dacteurs externes et renforce
en mme temps lidentit commune au sein du systme de coopration. Dautre part, cela
permet de dfinir des objectifs ralistes.
quilibre entre coopration et conflit : les systmes de coopration reclent toujours des
potentiels de conflit plus ou moins grands rsultant des intrts individuels et des intrts
des organisations de leurs membres. Les systmes de coopration fonctionnels mettent
profit les conflits entre les acteurs impliqus en discutant des diffrents intrts et en
les analysant. Si un systme de coopration nest pas en mesure de le faire, le dfi majeur
consistera renforcer laptitude des acteurs grer les conflits. En cas contraire, les objectifs communs de mme que les actions au moyen desquelles ils doivent tre atteints seront
toujours remis en question.
quilibre entre une influence trop importante (pouvoir) et une influence trop faible
(impuissance) : les systmes de coopration ne sont jamais quilibrs, les organisations impliques prsentant des caractristiques trop diffrentes cet effet : lexpertise technique et
sectorielle, les comptences en matire de gestion, les ressources financires, les relations et
les intrts ou la loyaut vis--vis des autres acteurs en sont des exemples. Le pouvoir dinfluence quont les diffrents acteurs sur la coopration se mesure ces aspects. La gestion
professionnelle de la coopration rend ces diffrences visibles et les met profit en abordant
et traitant les problmes et en identifiant les chances et les opportunits que laissent entrevoir les diffrentes perspectives. Si les diffrences restent occultes (bien que les partenaires
de coopration en soient conscients, mais les interprtent de faon trs diffrente), les partenaires de coopration seront gnralement tents de rduire leur engagement. Il est utile
de crer des formes de coopration et des espaces permettant de traiter de faon approprie
les thmes lis au pouvoir. Les acteurs concerns doivent, dans certaines situations, avoir la
possibilit de traiter des conflits dans des espaces protgs sans courir le danger de publiquement perdre la face.
56
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troc externes, et donc migrer du cercle interne vers le cercle externe quand leur rle au sein du
projet se modifie. Inversement, limportance stratgique dun partenaire de troc externe peut
augmenter avec le temps et il peut alors devenir un partenaire de coopration interne.
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cilement tre mises au point et inventes dans ce cadre. Le caractre non contraignant de la
coopration noblige en aucune faon les participants prendre des dcisions qui lieraient une
partie des ressources devant en fait tre utilises pour cet change ouvert. En outre, ces rseaux
dapprentissage et dchanges sont plus flexibles, peuvent plus facilement se consacrer de nouveaux thmes et peuvent ragir spontanment au lieu de se soumettre des procdures de dcision formelles.
En outre, les rseaux offrent loccasion dapprendre connatre dautres acteurs avec lesquels des
relations de coopration formelles peuvent tre engages en cas de besoin. Les rseaux transforment des relations potentielles en relations relles. Ainsi, un rseau offre galement toujours un
milieu permettant de donner libre cours sa crativit sans soumettre ses membres une obligation de rsultats, au contraire de ce qui se passe dans les organisations membres de systmes
de coopration. Les checs nont gure dincidences ngatives sur les membres qui ne sont pas
directement impliqus. Par contre, les succs sont rapidement copis et de nouvelles variantes ne
cessent de voir le jour.
Les rseaux ne constituent pas en soi une tape pralable des systmes de coopration formaliss. Cependant, sil arrive dans un rseau que des relations de coopration stablissent et se renforcent entre diffrents acteurs, la probabilit augmente de voir une structure se former, que ce
soit sous la forme dun projet de coopration ou dun forum dexperts, dune initiative citoyenne
ou dune cration dentreprise.
Les systmes de coopration et les rseaux se diffrencient donc maints gards. Un systme de
coopration a pour fonction de promouvoir une coopration revtant un caractre contraignant
alors quun rseau se prte davantage des alliances souples. Ladhsion formelle et rgle caractrisant un systme de coopration est en opposition ici avec la participation spontane dacteurs
aux activits du rseau.
Systmes de coopration
Rseaux
Fonctions
Adhsion
Centrage sur
les objectifs
Structure
de pilotage
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61
62
Les acteurs impliqus connaissent ces diffrents aspects, car de nombreux thmes sont aujourdhui
traits dans le cadre de cooprations. Ltat ne pourrait pas fonctionner sans la collaboration
dacteurs de la socit civile et du secteur priv. Souvent, les entreprises ne peuvent rpondre aux
besoins du march que si elles se partagent la tche avec dautres entreprises. Les organisations
de la socit civile dfendent de plus en plus les besoins et les intrts de leurs membres vis--vis
dautres acteurs sociaux. Dans de nombreux pays, elles se chargent de missions qui taient traditionnellement assumes par ltat. Dans un domaine de politique, il existe autant de structures
de pilotage que de systmes de coopration, qui certes pourvoient aux dcisions ncessaires, mais
qui lient galement des ressources.
Force est de constater quil nexiste pas de modle de structure de pilotage idale se prtant demble aux systmes de coopration. Dans tout systme de coopration, la structure optimale doit
tre ngocie. La structure de pilotage met le systme de coopration en mesure de dcider de faon adquate, rapide et transparente quelles sont les activits concrtes qui doivent tre engages.
Un projet est un systme de coopration temporaire dont lobjectif et la stratgie se rapportent
un domaine de politique ou des parties de celui-ci. Aussi les acteurs impliqus doivent-ils tenir
compte des structures de pilotage existant dj dans le domaine de politique et, le cas chant, les
utiliser. On risque sinon de susciter le mcontentement de partenaires de coopration individuels
car la mise en place de structures parallles peut ventuellement violer des rgles du jeu importantes et accrotre inutilement la coordination ncessaire.
Dans lexemple dcrit ci-dessus, il ny aurait ainsi aucune raison de crer une table ronde pour
lamnagement rgional sil existait dj une commission de dveloppement laquelle participent
les principaux acteurs. Par ailleurs, le projet exerce une fonction de modle pour le systme de
coopration permanent. Cela sapplique galement la faon dont les diffrents acteurs runis au
sein de la structure de pilotage ngocient les dcisions de manire ce que des objectifs communs
puissent tre dfinis et atteints.
Dans les limites du projet, il est alors possible, par exemple, de tester de nouvelles formes de participation qui pourront tre adoptes plus tard dans le domaine de politique. La cration de modles ne peut cependant russir que si les acteurs impliqus se les approprient. La porte de cette
fonction de modlisation dpend de la volont des participants. Capacity WORKS met laccent
sur ce problme central avec son facteur de russite (FR) Structure de pilotage.
63
pour le moins tre corriges. Le pilotage est donc un processus itratif dobservation, de formulation dhypothses, de prise de dcisions, de mise en uvre et danalyse critique des rsultats et
impacts de ces dcisions. Dans ce contexte, il importe de ne pas perdre lobjectif de vue tout en
restant ouvert de nouvelles options daction. Les objectifs fixs doivent eux aussi tre rgulirement vrifis et adapts.
Cest du systme de suivi mis en place par le systme de coopration que la structure de pilotage
reoit les informations qui lui sont ncessaires pour prendre ses dcisions. Le systme de suivi
livre aux acteurs des informations pertinentes, par exemple sur ltat davancement des activits
prvues, sur les rsultats obtenus et sur les changements importants intervenant dans lenvironnement du projet. Entre autres facteurs, la qualit de la structure de pilotage dpend donc dun
systme de suivi fonctionnel.
Gestion
des conits
Dcision
Gestion des
ressources
Fonctions
Suivi
Stratgie
Planication
Contrle
Coordination
La structure de pilotage dun systme de coopration est en permanence observe par tous les
acteurs impliqus et par lenvironnement du systme. De nombreux acteurs ne voient jamais
quune partie du systme de coopration. Quand ils observent la structure de pilotage, ils peuvent
se faire une ide de la sant du systme de coopration dans son ensemble. Il serait naf de penser
que les acteurs intervenant au sein dune structure de pilotage ne font quutiliser lavant scne .
Il existe bien entendu galement des occasions informelles et des espaces de larrire scne o
64
des dcisions importantes sont souvent rendues possibles et sont prises. Dans lexemple prsent ci-dessus, il pourrait arriver que les communes de la rgion que lon se propose damnager
constatent que des dcisions importantes pour les projets dinfrastructure locaux ne sont pas
prises au sein de la structure de pilotage. Il se peut, dans ce cas, que les maires se tournent vers
dautres instances pour influencer leurs ministres. Laccumulation de ces solutions de repli peut
roder la structure de pilotage dans son ensemble. Il est important pour cette raison que les dcisions et les processus dcisionnels affrents soient communiqus avec le plus grand soin.
Malheureusement, on observe aussi, souvent, que les structures de pilotage se dlitent en platesformes dobservation ne servant plus qu lapprivoisement rciproque des partenaires de coopration impliqus : on se rencontre et on peut voir que des acteurs individuels se tournent prudemment autour, prennent leurs marques et recueillent des informations. Ensuite, ils passent
des accords informels avec dautres partenaires de coopration ou sarment en consquence dans
leur organisation dorigine pour poursuivre leurs propres objectifs. De tels scnarios permettent
de conclure que les bases de la coopration commune nont pas t suffisamment clarifies, que
les acteurs nesprent pas retirer grand-chose de la coopration, que la concurrence entre eux
est rude et que leur confiance mutuelle est hsitante. Ces tendances doivent tre reconnues un
stade prcoce et tre transformes au sein de la structure de pilotage. Si cela nest pas le cas, la
coopration sera probablement voue lchec.
La conception de la structure de pilotage est galement dterminante de la qualit de la communication dans le systme de coopration. Cest ce stade que sont notamment dfinis laccs aux
informations de mme que les canaux et circuits dans lesquels les diffrents acteurs changent.
Les dispositions qui sont convenues cet gard influent directement sur la qualit et les contenus
des dcisions qui sont prises. Cela permet en mme temps de renforcer les organisations impliques de mme que la coopration entre elles.
Il est essentiel que soient associs ce processus les acteurs qui disposent dun pouvoir politique suffisant pour soutenir les changements sociaux souhaits. Ce nest quainsi que le projet
pourra avoir une fonction de modle pour le systme de coopration permanent. Plus la porte
dun objectif de changement est vaste, plus les reprsentants et reprsentantes des organisations
concernes doivent tre des personnalits de haut rang. Si lon envisage, par exemple, de renforcer les mcanismes de participation citoyenne dans le cadre du dveloppement rgional, il faudra
sassurer que la socit civile participe la structure de pilotage au mme titre que des acteurs
du secteur public. Ils peuvent apporter un soutien de poids lobjectif et contribuent ce que, le
projet, dune part, et le processus de changement intervenant au sein du domaine de politique,
dautre part, soient harmoniss entre eux.
Niveaux de pilotage
Il sest avr utile dans la pratique de faire une distinction entre les niveaux de pilotage politico-normatif, stratgique et oprationnel. Cette diffrenciation dcharge, par exemple, des dcideurs de haut rang de lobligation de prendre des dcisions qui peuvent tre rendues en meilleure
connaissance de cause au niveau oprationnel infrieur. Elle contribue en outre accrotre lacceptation de la structure de pilotage par les acteurs impliqus.
Niveaux de pilotage
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Pilotage politique/
normatif
Pilotage
stratgique
Pilotage
oprationnel
66
67
On parle de surpilotage quand il faut plus de ressources pour mettre en place et entretenir
les structures de pilotage que pour atteindre les objectifs et les rsultats que lon sest fixs. Aussi
est-il important de soigneusement vrifier si, et de quelle faon, des structures de pilotage tablies
peuvent tre utilises pour un projet. On parle de sous-pilotage quand il faut grer un grand
nombre de tches alors que le nombre dacteurs participant au pilotage est trop faible et que, par
ailleurs, ceux-ci ne communiquent que sporadiquement entre eux.
Tout systme de coopration dveloppe une structure de pilotage qui lui est propre et qui dpend de ses besoins concrets. Llaboration conjointe dune structure de pilotage fonctionnelle
et approprie est donc toujours une tche ambitieuse. Dans la perspective du renforcement des
capacits, cette tche exige donc plus que les comptences correspondantes des intervenants. Les
organisations fortement hirarchises doivent apprendre que, dans les cooprations, la logique
de pilotage implique de faire des compromis et que les processus de dcision peuvent, pour cette
raison, tre plus lents. Le caractre modle que la structure de pilotage dun projet revt pour la
collaboration gnrale entre les acteurs du systme de coopration permanent constitue ainsi un
rsultat important.
Les exemples suivants illustrent de quelle faon les structures de pilotage refltent les besoins concrets dun projet :
Le graphique 12 prsente un organigramme des niveaux et des units de pilotage au sein
dun projet. Lobjectif de changement de ce dernier pourrait rsider, par exemple, dans la
mise en uvre de stratgies de dveloppement rgional. Un conseil de surveillance com-
Pilotage politique/
normatif
Pilotage
stratgique
Conseil de surveillance :
reprsentants des
ministres impliqus
Comit de pilotage :
reprsentants des units
oprationnelles des ministres et
conseillers pour le dveloppement
Conseil scientique :
conseillers
reprsentant
les universits,
ONG et mdias
Unit de
coordination
et secrtariat
quipe de
planication, suivi
et communication
Pilotage
oprationnel
Sous-projets
Services dappui
Graphique 12 : Structure de pilotage formel se caractrisant par des niveaux de pilotage clairement dlimits
68
pos de reprsentants de haut niveau des ministres concerns formule et vrifie les objectifs du projet. Des experts issus de plusieurs universits rgionales forment un comit
scientifique et soutiennent les ministres par leurs discussions techniques. Le comit
de pilotage se compose des directeurs de divisions des ministres et des prsidents des
comits de dveloppement des rgions. Il coordonne galement le niveau oprationnel
(sous-projets et services de soutien). Linstance de coordination et le secrtariat, de mme
que lunit dtat-major Planification, suivi et communication, sont en contact permanent avec le niveau oprationnel. Ce dernier se compose dacteurs issus des rgions. Cet
exemple se caractrise par une structure trs claire adopte dans de nombreux systmes
de coopration.
Le graphique 13 illustre une structure de pilotage conue sous forme dorganisation de
projet souple. Contrairement au premier cas de figure, un objectif de changement na pas
encore t clairement dfini. Le projet a pour mandat de tirer les leons dexpriences
concrtes afin dlaborer des propositions dont les ministres saideront plus tard pour
prendre leurs dcisions. Au niveau politico-normatif, on trouve le comit de pilotage qui
est responsable des dcisions et auquel participent des reprsentants de haut rang des ministres. Ce comit est paul par des instances consultatives et un groupe de rtroaction
( sounding board ) se composant duniversitaires accompagne la discussion politique
sous langle scientifique.
Audiences publiques :
consultations auprs
de diffrents groupes
quipe excutive 1
Comit de pilotage :
reprsentants
des ministres
Instance de
coordination
centrale
Comit consultatif :
conseillers issus
d'universits
quipe excutive 5
Point focal A
quipe excutive 4
quipe excutive 2
quipe excutive 3
Point focal B
69
Des auditions publiques organises des moments choisis permettent de sassurer que le
point de vue des parties prenantes issues des rgions sera pris en compte. Le groupe de
rtroaction, de mme que les auditions publiques, doit tre conu avec soin afin dviter
des confusions de rles et de grer les attentes des parties impliques. En effet, le projet
se trouvant dans une phase pilote, le gouvernement national nest pas encore en mesure
de modifier ses politiques.
Au niveau stratgique, il existe une instance de coordination centrale. Elle constitue des
quipes de projet pour une dure dtermine et met des ressources disposition pour la
mise en uvre et lvaluation de projets pilotes, par exemple des chanes de valeur rurales, de nouvelles formes de participation citoyenne pour la planification du dveloppement, etc. Deux points focaux intervenant au niveau oprationnel sont chargs dassurer
laccompagnement des mesures dans les rgions.
Par rapport au premier exemple prsent plus haut, cette structure est considrablement
plus souple, mais elle exige par contre une communication accrue. Des partenaires issus
dune organisation assez fortement hirarchise doivent tre prts recourir des formes
de communication horizontale.
Dans les deux exemples, il faut sattendre ce que les partenaires de coopration commencent par tester et valuer dautres mcanismes avant dtre en mesure de ngocier la
structure de pilotage optimale pour leur projet. Leurs chances de russite sont dautant
plus grandes quils sont davantage conscients que la structure de pilotage ne peut pas
demble tre planifie dans tous ses dtails, mais quelle doit prendre forme mesure
70
71
communes, par exemple, dfinissent les besoins en matire de projets dinfrastructure locaux,
planifient ces projets, runissent les financements ncessaires et les mettent en uvre. Ces processus se droulent de faon routinire et sont adapts de nouvelles exigences ds lors que les
acteurs qui en sont responsables ont tabli les boucles dapprentissage correspondantes. Ainsi,
par exemple, la population locale est associe au processus de planification en vue de dfinir les
besoins en projets dinfrastructure locaux.
Dans la plupart des cas, les processus dune organisation compltent ceux dautres acteurs voluant dans le champ daction socital. Cest pourquoi les processus se droulant dans un secteur
peuvent tre considrs comme tant les voies nerveuses entre des organisations. Ils permettent
de sassurer que les prestations incombant aux acteurs sont effectivement fournies.
Lorsquils ont visualis et valu les processus tablis, les acteurs doivent formuler ensemble un
objectif de changement et sentendre sur le chemin emprunter pour parvenir linnovation
souhaite. Dans loptique du renforcement des capacits, il faut alors se demander quelles sont
les nouvelles comptences que les personnes et les organisations doivent acqurir. Un acteur nest
pas en mesure lui seul de matriser une tche de cette complexit et, quand il volue dans un
contexte de coopration, il ne dispose pas non plus du mandat ncessaire cet effet. Le scientifique gnial qui fait une dcouverte majeure dans son laboratoire ou en travaillant son bureau
est vou lchec si linnovation potentielle nest pas accepte par la socit.
72
On comprend, dans ce contexte, que la volont dinnover dpend de toute une srie de conditions :
Des incitations doivent motiver les acteurs tablir les innovations sociales par le biais de
processus de changement. Ces processus ne sont jamais entirement prvisibles et comportent ainsi des risques.
Les changements envisags doivent dans une certaine mesure tre compatibles avec le sys-
tme de valeurs dominant (il sagit l dun lment important de la dpendance historique).
Le processus de changement planifi doit tre conu de telle faon que les acteurs impliqus
puissent la fois reconnatre les avantages quils sont susceptibles den retirer et les risques
lis la dmarche dinnovation.
Le changement propos doit tre test dans un sous-secteur du systme de coopration.
Cela permet, le cas chant, den adapter le concept et dannuler le processus moyennant un
cot (politique) faible.
Les rsultats intermdiaires du processus de changement doivent tre visibles de manire
permettre une comparaison entre les avantages qui en sont retirs et leffort investir.
Des rsultats rapidement visibles ont en outre pour effet dinciter les acteurs continuer de
sengager et simpliquer davantage dans le processus de changement.
Pour tre couronnes de succs, les innovations sociales doivent donc rpondre des exigences
leves, en particulier si lon considre que les diffrents acteurs runis au sein dun systme
de coopration doivent sentendre sur les objectifs et la mise en uvre de mesures concrtes.
Cest pourquoi la capacit dabsorption du systme de coopration doit sans cesse tre analyse.
Jusquo les changements peuvent-ils aller et combien de changements le systme est-il en mesure de supporter ?
73
Pour avoir une vue densemble des diffrents paquets de tches, il importe de savoir quels sont
les processus sous-tendant le systme de coopration permanent. Les processus se droulant dans
un secteur sont toujours le fruit de la tradition. Cest pourquoi on observe gnralement des chevauchements ou des processus qui ont perdu de leur importance au cours du temps. Pour valuer
les diffrents processus, il faut avant tout dterminer comment ils contribuent la ralisation des
objectifs dans le secteur. Pour comprendre les systmes de coopration, il est particulirement
important de considrer les processus qui soutiennent lapprentissage commun et la collaboration des acteurs impliqus. Ces processus renseignent sur la capacit du systme innover.
Lun des lments centraux du FR Processus est ce quil est convenu dappeler la carte des processus qui permet de reprsenter un systme de coopration dans sa globalit. Partant des prestations que les diffrents acteurs fournissent ensemble, les processus sont classs selon diffrents
types. Directement ou indirectement, tous les processus se droulant dans le secteur (systme de
coopration permanent) contribuent ce que les utilisatrices et les utilisateurs profitent dune
prestation, par exemple, en ayant accs des services dducation ou de sant. Cependant, une
carte des processus peut galement se rapporter un projet (systme de coopration temporaire).
Dans ce cas, les processus identifis contribuent directement ou indirectement la ralisation de
lobjectif de changement convenu.
Processus de pilotage
Processus cls
Processus de ralisation 1
Objectif
Processus de ralisation 2
Objectif
Processus de coopration
Objectif
Processus dapprentissage
Objectif
Objectif
du projet
Processus de soutien
Ce sont toujours les objectifs atteindre qui constituent le point de dpart de la carte des processus, ce que lexemple suivant, qui traite de laccs de la population des services de sant de
qualit, permet dillustrer ici.
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Toute socit est tenue de veiller ce que ses citoyennes et citoyens aient accs des
services de sant de bonne qualit et abordables. Pour que cet objectif puisse tre atteint,
de nombreuses organisations doivent cooprer et fournir les prestations qui sont attendues delles : le ministre de la Sant publique, les caisses de maladie, les associations des
hpitaux et des mdecins, lindustrie pharmaceutique, les associations de pharmaciens et
dautres acteurs encore apportent leurs contributions dans le systme de coopration. Un
cadre juridique doit tre cr et des modalits de financement adquates tre rgles. Ce
nest que si toutes ces organisations cooprent bien ensemble que la population bnficiera dune couverture adquate en services de sant.
La sant est un thme sensible et une proccupation importante de la population. Les
acteurs du secteur public et du secteur priv sont de ce fait fortement presss de rendre
des comptes. Ils ne peuvent rpondre aux attentes des citoyennes et des citoyens que si
les processus dont ils assument la responsabilit contribuent effectivement la ralisation
des objectifs.
Cette prsentation schmatique de lexemple suffit dmontrer quil est ncessaire que
divers processus se mettent en place dans un systme de coopration. Ces diffrents
processus doivent tre harmoniss les uns avec les autres et tre conus dans un souci
defficience. Leur interaction doit permettre dassurer que chacun des acteurs impliqus
peut apporter sa contribution de faon ce que le systme produise de bons rsultats
des cots raisonnables.
Pour dresser ltat des lieux dun systme de coopration et tablir les besoins de changement,
il est utile de construire la typologie des processus. On distingue les types de processus suivants.
Les processus de prestation sont les processus qui se rapportent directement aux objectifs du systme de coopration : le traitement des patients dans les hpitaux, les prestations des mdecins
installs leur compte et les services de soins domicile, par exemple, sont des lments essentiels pour garantir lapprovisionnement de la population en services et soins de sant.
Les processus de coopration soutiennent les processus de prestation en coordonnant les diffrents
acteurs entre eux : ainsi, les assurances maladie et les prestataires (hpitaux, mdecins ou pharmacies, par exemple) cooprent pour pouvoir financer les prestations fournies.
Les processus dapprentissage sont ncessaires afin que les acteurs analysent la qualit des prestations et des services fournis dans le secteur et induisent les changements ncessaires : par
exemple, les hpitaux, les instituts de recherche et les assurances maladie observent les succs
thrapeutiques des nouvelles mthodes de traitement et les proposent aux patients par le biais de
nouveaux processus de prestation.
Les processus de prestation, de coopration et dapprentissage sont trs troitement lis les uns
aux autres et influent directement sur la qualit dans le systme de coopration. Cest pourquoi
ils sont dsigns processus cls un niveau suprieur.
Les processus de soutien dcrivent les paquets de tches qui sinscrivent en appui des types de
processus restants. Ils ne participent cependant pas directement la fourniture de prestations.
75
Ils se caractrisent souvent par le fait quils peuvent tre externaliss. Le personnel soignant, les
pharmaciens et les agents et courtiers dassurances maladie sont forms de faon ce quun personnel de relve qualifi soit disponible dans le secteur de la sant. Grce cela, loffre en processus de prestation peut tre maintenue long terme.
Les processus de pilotage servent dfinir le cadre juridique, politique et stratgique des types
de processus restants. Le systme de coopration est aliment en dcisions grce eux : dans
notre exemple, ce sont les cotisations obligatoires verser par les assurs, le choix des prestations
offertes aux assurs, de mme que les cots qui seront rembourss aux prestataires, qui sont fixs.
Il peut arriver quil ny ait pas dobjectifs clairement dfinis pour le systme de coopration ou
quil existe plusieurs objectifs qui sont en contradiction les uns avec les autres. Cette information est de la plus haute importance pour comprendre un systme de coopration et elle permet
dexpliquer pourquoi certains processus chouent. Il est ainsi possible didentifier des pistes de
changement et dinnovation ralistes. Il est ncessaire cet effet de disposer de perspectives supplmentaires sur le systme de coopration : lanalyse des acteurs et de leurs intrts informe sur
les potentiels de coopration existants, mais galement sur les lignes de conflit. Elle complte
laperu des processus du systme.
Les rsultats dun projet se produisent finalement toujours dans le systme de coopration permanent. Ces rsultats sont imputables aux innovations. En rgle gnrale, les innovations concernent
un grand nombre de processus et aident rorganiser les interfaces entre ces derniers. Le secteur
sadapte ainsi de nouvelles exigences. En dautres termes, cela signifie quun apprentissage a lieu
dans le secteur tous les niveaux du renforcement des capacits. Le contexte socital volue de la
mme faon que les formes de coopration entre les acteurs. Les organisations doivent restructurer leur offre de prestations et leurs collaboratrices et collaborateurs doivent acqurir de nouvelles
comptences.
La carte des processus permet de se faire un aperu stratgique du secteur. La planification oprationnelle des activits, qui a pour objet de modifier certains processus choisis, peut tre facilite
par ce que lon peut dsigner par hirarchisation des processus . Grce elle, le processus slectionn peut tre analys de faon dtaille et ses diffrents sous-processus tre reprsents. la
faon de poupes russes, ceux-ci peuvent tre dcomposs et laisser apparatre des actes dtaills
de diverses personnes contribuant au processus dans son ensemble. Le degr de dtail ncessaire
dpend toujours des besoins spcifiques dans chaque cas particulier.
Problme : commencer par comprendre le systme de coopration permanent
pour pouvoir ensuite le juger
Le fait de travailler avec le FR Processus incite faire preuve dimagination et se demander
quoi devrait ressembler la situation actuelle dans le champ daction socital. Pour identifier des innovations sociales potentielles, il faut cependant que les partenaires de coopration
changent sur la faon dont ils peroivent leurs ralits et quils se forgent une vision commune des objectifs existants et des processus tablis dans le secteur mme quand ceux-ci ont en
partie des contours encore imprcis ou ne tournent pas rond . Cest seulement ainsi que les
acteurs impliqus peuvent dterminer o des processus font encore dfaut, ne sont pas harmoniss les uns avec les autres ou fonctionnent mal et pourquoi il en est ainsi. Ce nest qu la suite
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de cet inventaire quils peuvent commencer se demander quels sont les besoins de changement
existants et quelles sont les rformes qui devraient, le cas chant, tre engages.
Cette dmarche aide prvenir les ides prconues sur la faon dont un certain champ daction
socital doit fonctionner . Le fait danticiper une solution conduirait le plus souvent considrer avant tout les dficits existant dans le systme de coopration tabli. Les approches de solutions visant rpondre des problmatiques socitales revtent une dimension trs individuelle
et ne peuvent pas, en rgle gnrale, tre transposes dun contexte un autre.
Une dmarche qui reste descriptive dans un premier temps et ne porte pas dapprciation trop
rapide facilite laccs, sur un pied dgalit, un systme de coopration existant. Cela est essentiel pour identifier les nergies de changement des acteurs dans le secteur et les utiliser comme
ressources pour tablir avec succs une innovation sociale. On peut de cette faon concevoir
ladaptation entre un projet et un systme de coopration permanent de faon faire aboutir le
changement souhait
Il convient, en principe, dassocier cette tche les acteurs qui devront finalement introduire et
ancrer durablement les innovations dans le systme. Le FR Processus, aide les diffrents acteurs
sentendre sur une perspective commune, la complter par le biais dune analyse des atouts,
faiblesses, opportunits et menaces (SWOT, de langlais Strengths, Weaknesses, Opportunities,
Threats) et sassurer quelle est prise en compte dans un processus plus vaste didentification
de la stratgie.
Consquences pour lutilisation dans la pratique du facteur de russite Processus
Par la force de son analyse et laccent mis sur des processus concrets dans le secteur dans lequel
des innovations sociales doivent se produire, le FR Processus permet de complter sur bien des
points le travail avec les autres facteurs de russite du modle de gestion Capacity WORKS.
Des changements durables ninterviennent pas seulement lorsque de nouvelles rgles sont
adoptes et que des structures dorganisation ou de coopration sont adaptes. Ce nest que
si les processus voluent que la qualit des prestations changera elle aussi.
La concentration sur les objectifs dans le secteur favorise lorientation des acteurs impliqus
vers les rsultats et impacts recherchs. Les objectifs se rapportent laccs des personnes
des services et biens publics de bonne qualit et abordables. Il faut veiller ce que lorientation du projet saligne sur les changements que les acteurs sont convenus dinduire dans le
secteur.
Lattention accorde aux processus dans le secteur facilite la recherche doptions stratgiques
pour le projet car les processus qui seront identifis sont ceux qui sont susceptibles de gnrer des effets de levier.
La distinction des diffrents types de processus au sein du secteur aide clarifier le mandat
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Processus de pilotage
Slection de
communes
pilotes
Budget pour
act. pilotes
Slection
mthodes
Utilisation des
rs. pour le
dbat politique
Processus cls
appui
Attentes
claires
Suivi
Formation
continue pour
conseillers
Publication
des
expriences
Introduction
de budgets
citoyens dans
10 communes
Lecons
apprises
Logistique
pour les
processus pilote
Processus de soutien
doivent tre mis disposition afin que des expriences pilotes puissent tre recueillies. Il
faut en outre choisir les bonnes mthodes pour mettre en uvre des activits concrtes.
Enfin, des dcisions doivent tre prises sur la faon dinjecter les rsultats dans le dbat
politique sur la dcentralisation.
Les progrs raliss dans le projet sont observs grce un systme de suivi. Il sagit
l dun processus de soutien important pour, le cas chant, modifier les dcisions de
pilotage (par exemple, changements au niveau de la slection de mthodes). Pour que les
activits de conseil puissent tre exerces dans de bonnes conditions, il faut veiller ce
que les facilitateurs disposent de lexpertise ncessaire grce des formations correspondantes. La logistique des processus doit en outre tre assure (locaux appropris, gestion
des invitations, mise disposition des matriels de travail ncessaires, par exemple). La
publication des expriences recueillies est un autre processus de soutien et sert la diffusion des rsultats au-del des limites des communes pilotes.
Sil faut, dans le projet, effectuer une analyse plus approfondie de divers processus pour
la planification oprationnelle ou le suivi, il est possible dtablir une hirarchie des
processus, par exemple pour le processus de prestation sensibilisation des dcideurs .
Dans ce processus de prestation, on peut faire la distinction entre les formations, les
voyages de visite et le coaching. Si le sous-processus voyages de visite doit tre examin plus en dtail, il est de nouveau possible de faire une distinction entre diffrents lments. Lun de ces lments, le choix de cas appropris, peut, si ncessaire, tre subdivis
en ses diverses composantes.
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Voyages
de visite
Encadrement
Traitement
potrieur
Apprendre
par lexemple
Cas
appropris
Voyages de visite
Slection Slection
Participants
Cas
Contacts
prliminaires
Prparation
Excution
Slection Cas
Contacts avec Demande auprs
de rseaux
l'association
des communes internationaux
Recherche
Internet
Soutien
politique
rorganiss.
La rapidit des processus doit tre adapte la dynamique des partenaires de coopration
ration entre les acteurs impliqus afin quils puissent identifier les problmes et les goulets
dtranglement, reconnatre les amliorations possibles et effectuer les ajustements ncessaires.
Il importe de sassurer que tous les acteurs impliqus assument la responsabilit des processus
au sein du projet. Il faut en outre organiser les processus qui rtablissent en permanence le lien
existant entre les contributions des organisations participantes et la ralit du secteur dans lequel
linnovation sociale doit finalement simposer.
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ds le dbut, de mettre aussi laccent sur la comptence dapprentissage aux diffrents niveaux.
Cest l le propos du facteur de russite Apprentissage et innovation.
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Avec le temps, jai grandi et je me transforme sans cesse. Les acteurs qui me composent
en sont-ils conscients ? Planifient-ils donc mon dveloppement ? Il est vrai quil arrive
bien souvent que des membres de ladministration pensent quils peuvent me diriger
comme ils lentendent. Comme dautres acteurs du secteur priv ont la mme ambition,
il arrive quils se neutralisent mutuellement. Et, pourtant, je continue malgr tout de me
dvelopper, car je suis quip en secret dun autopilote qui me permet de me grer
moi-mme. Et heureusement quil en est ainsi, car les partenaires de coopration ne
savent en fait pas comment faire. Au dbut surtout, ils avaient sous-estim ma capacit
dapprendre et avaient vritablement cru que la comptence des personnes impliques
serait dterminante. Cest probablement pour cette raison quils ont lanc un plan
daction aprs lautre sans se demander suffisamment tt comment pouvait tre organis
mon processus de changement. Les rsultats obtenus ont cependant toujours donn le
feedback ncessaire.
Plus rcemment, des acteurs particulirement engags se sont regroups dans les limites
du systme que je forme. Ils veulent mieux me comprendre afin de pouvoir influencer
sciemment les processus dapprentissage ncessaires. Il leur a fallu admettre que mon
comportement ne serait jamais entirement prvisible et, encore moins, que je pouvais
tre dirig cent pour cent. Ils ne me comprennent pas entirement, mais lexprience
leur a enseign certaines choses :
Mme quand les personnes sont disposes acqurir de nouvelles connaissances, les
organisations se rebiffent souvent. premire vue, cela peut sembler paradoxal. Pour
la plupart des propritaires de PME, il tait clair, par exemple, que les entreprises devaient changer. Celles-ci staient cependant dveloppes lentement et avec succs sur
plusieurs gnrations. Des changements trop importants et trop rapides ont install
le chaos et tout boulevers, par exemple, les processus de production, lobligation de
vendre de nouveaux clients quelles ne connaissaient pas encore, etc. Pour les entreprises, ne pas sadapter signifiait disparatre. Le fait de devoir sans cesse sadapter et de
ne pas arriver se stabiliser par le biais de routines a galement eu des effets dsastreux. Il fallut donc trouver le bon quilibre entre stabilit et changement.
Il a t difficile dadmettre que, pour survivre, il fallait renoncer ce qui pendant
longtemps avait si bien march. En fin de compte, la fiert lgitime ressentie devant
les succs enregistrs par le pass a cd le pas lamertume de devoir tout perdre. Les
acteurs avaient besoin dune perspective et voulaient savoir en quoi la nouveaut allait
consister. Dautres avaient dj connu des expriences semblables. Quand les acteurs
eurent tir les leons de ces expriences et constat que tout ntait pas mauvais dans
le pass, ils se montrrent galement prts sortir des sentiers battus et emprunter
de nouvelles voies.
Ce sont en particulier les entreprises qui acquirent une grande assurance en se rendant
compte quil ne sagissait pas dapprendre tout prix un maximum de choses nouvelles. tant donn que lobjectif consistait devenir comptitif, notamment en mettant en lumire ce qui donne son caractre unique la rgion, les acteurs se dcidrent
ne pas modifier certaines choses.
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Comme les incertitudes taient grandes, au dbut surtout, chaque chec donnait lieu
des discussions et controverses. Les acteurs ont souvent voulu me supprimer en tant
que systme de coopration et partir chacun de leur ct. Mais, en prenant chaque
jour davantage conscience de leur dpendance rciproque, ils ont fini par comprendre
quils devaient voir dans ces checs le signe quil leur fallait continuer dapprendre.
Les changements ont besoin de temps. Le rythme de lapprentissage ne peut pas tre acclr de faon arbitraire. Les personnes apprennent plus vite que les organisations et,
leur tour, celles-ci sont plus rapides que moi car, dans le systme de coopration, il existe
un grand nombre de variables que personne ne parvient apprhender entirement.
Les acteurs ont fini par le comprendre. Lapprentissage se fait diffrents niveaux qui
sinfluencent mutuellement. Il nest pas possible de tout changer en mme temps. Cest la
raison pour laquelle jai galement besoin dune architecture dapprentissage qui montre
comment les choses se mettent en place et sembotent les unes dans les autres. Et
comme personne ne peut prdire exactement comment je vais ragir, il a t ncessaire
de tester, dobserver et dadapter sans cesse larchitecture dapprentissage. Cest comme
Impulsions favorisant un apprentissage durable aux diffrents niveaux du renforcement des capacits
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Ce quil est convenu dappeler le partage des connaissances (Knowledge Sharing, en anglais)
constitue une forme dchange des expriences recueillies en matire dinnovations, mme
au-del des systmes de coopration. Des reprsentantes et reprsentants dorganisations issues
de contextes socitaux diffrents recherchent ensemble des variations qui leur permettront daffronter des dfis et problmes concrets. Certains des participants possdent peut-tre dj des
expriences dans ce domaine. Ils partagent alors leur savoir en recourant la mthode du partage
des connaissances pour prsenter leur exprience de faon que les autres participants puissent la
transposer dans leur propre ralit.
Quand elles sont trop nombreuses, les variations peuvent, du fait de leur diversit, tre source
dincertitudes et entraver laction. Une dcision de direction ou de pilotage est alors ncessaire
pour slectionner parmi les variations connues celle qui sera la plus utile. Il est essentiel pour
cette tape de slection de concevoir les processus de dcision correspondants. Les organisations
et/ou les systmes de coopration se caractrisent par des processus de dcision diffrents. Dans
certains, la slection de variations peut soprer rapidement alors que dans dautres la slection
est un processus long et laborieux. Dans le cas idal, la dcision recueille ladhsion et le soutien
des acteurs importants et peut tre mise en application dans la pratique.
Aprs la slection, des mesures doivent tre prises afin dancrer linnovation dans le systme (re)stabilisation). cet effet, les rgles, structures, processus et rituels sont examins et, si ncessaire,
adapts : de nouvelles routines voient le jour, ce qui donne au systme de coopration ou lorganisation la stabilit qui lui est ncessaire pour survivre. Ces mesures doivent faire lobjet dune
grande attention afin de redonner aux acteurs impliqus dans les organisations et/ou les systmes
de coopration lassurance les confortant dans leur comportement. Les organisations et/ou les
systmes de coopration se diffrencient quant leur comptence en matire de conception de
processus de changement.
Ainsi, les organisations et les systmes de coopration apprennent au travers de la variation, la
slection et la (re)stabilisation. Les projets couronns de succs appuient ce mcanisme dapprentissage en mettant des suggestions parfaitement adaptes. Dans certains cas, des structures
et processus sont mis en place afin de gnrer des variations. En outre, les processus de dcision
peuvent tre amliors afin de renforcer la slection. Il est galement possible denvisager des
situations dans lesquelles cest la gestion du changement dans son ensemble qui est vise par les
suggestions. Lapprentissage des organisations et des systmes de coopration se laisse toujours
guider par leurs objectifs ainsi que par les rsultats positifs (avantages pour les clients, les actionnaires et les parties prenantes, les acteurs, etc.) que les nouveaux modles laissent esprer par
rapport ce qui existait dj.
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au sein dun systme de coopration. La mise en uvre des processus de changement est conue
de faon les ancrer durablement dans les nouvelles routines en tant quinnovations.
Il est utile dans ce contexte de faire la distinction entre les diffrents niveaux du renforcement
des capacits auxquels il a t fait rfrence diverses reprises : (1) contexte social et politique
et relations de coopration entre les acteurs impliqus, (2) organisations et (3) personnes. Ce ne
sont pas seulement des aptitudes individuelles aux diffrents niveaux, mais aussi et en particulier
linteraction entre elles qui dtermine la capacit daction et de rgie, et donc lefficacit dun
systme de coopration.
Ces interactions doivent tre prises en compte et tre utilises pour stimuler lapprentissage au
sein du systme de coopration. Lobjectif est de concevoir ensemble le changement et une action
efficace au sens dun dveloppement durable. Apprendre avec les autres et les uns des autres, de
mme quinnover, joue un rle essentiel cet gard.
Le renforcement des capacits est en principe un processus qui doit tre port par les acteurs
impliqus et qui exige deux quils se lapproprient, cest--dire quils sidentifient fortement avec
lui et sinvestissent pour le changement recherch. Cependant, cela nexclut pas que cette appropriation se fasse au cours dun processus de changement.
Souvent, des acteurs externes soutiennent le processus de renforcement des capacits des systmes de coopration par leurs conseils. Ils assument le rle de catalyseurs dans la mesure o ils
ne poursuivent pas dintrts propres et o ils jouissent de la confiance des autres partenaires de
coopration. Dune part, il sagit l dune norme chance, dautre part, celle-ci comporte galement le risque que les acteurs formant le systme de coopration se dgagent de leur responsabilit et la dlguent aux conseillers externes. Aussi est-il trs important, dans ce type de systme
de coopration, de veiller ce que lnergie du changement vienne des acteurs impliqus euxmmes.
87
Ces conditions densemble et dautres encore voluent quand un apprentissage a lieu au niveau
de la socit. La mise lchelle dcrit une impulsion cible, choisie dessein, sur la faon dont
lexprience et les savoirs doivent tre diffuss et ancrs dans le domaine de politique. La mise
lchelle est un processus dont lobjectif est dassurer la diffusion durable et grande chelle des
innovations et davoir ainsi des effets structurants. On distingue trois approches diffrentes pour
effectuer cette mise lchelle :
La mise lchelle verticale consiste institutionnaliser des concepts qui ont dj t tests
titre pilote, par exemple dans le cadre dun projet. Ces concepts pilotes sont gnralement institutionnaliss au niveau national sous la forme de lois, de politiques, de plans et programmes de
dveloppement nationaux. De cette faon, les expriences innovantes stablissent durablement et
vaste chelle dans le systme de coopration.
Dans la mise lchelle horizontale, des concepts tests titre pilote sont directement transfrs
entre des organisations comparables : les universits adoptent de nouveaux programmes dtude,
les communes adaptent leurs procdures administratives, les coopratives de vente paysannes
reproduisent une stratgie de commercialisation efficace. Au contraire de la mise lchelle verticale, il nest pas ncessaire ici dadapter les normes nationales ou les politiques. Les rsultats du
projet sont pris en compte et sont traits par le biais des processus dapprentissage et de coopration se droulant dans le systme de coopration permanent.
Dans le cas de mise lchelle fonctionnelle, les concepts, approches, mthodes, expriences, etc.
sont transposs et reproduits dans un nouveau contexte.
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de coopration, changent en mme temps. Lexemple de la promotion des PME dcrit plus haut
peut servir illustrer ce propos :
Le systme de coopration cre des structures qui sont la rsultante de lobjectif de pro-
motion des PME, des champs daction Accs des services de crdit et promotion des
technologies , des acteurs concerns du secteur priv et de ladministration ainsi que des
formes de coopration particulires.
En outre, les contributions des partenaires de coopration impliqus sont organises sous la
forme de processus qui sont axs sur les objectifs du systme. Ainsi, les associations professionnelles et les administrations publiques pourraient, par exemple, proposer dans les parcs
industriels des conseils dordre technologique qui aideraient les entreprises soumettre des
projets dinvestissement de grande qualit aux banques locales et aux coopratives de crdit.
La collaboration et la prise de dcisions au sein du systme de coopration repose en outre
sur certaines rgles, par exemple en ce qui concerne ladoption de plans daction, le choix
des projets de recherche universitaire promouvoir, etc.
En outre, la coopration fait natre des rituels qui font toujours partie intgrante dune
culture de coopration. Ces rituels ont une grande valeur symbolique et identitaire pour les
acteurs impliqus. Il peut sagir, par exemple, du logo du systme de coopration faisant
rfrence la tradition glorieuse des anciennes guildes, de certaines ftes clbrant les succs
remports ou visant renforcer la cohsion.
Les systmes de coopration se caractrisent par une grande diversit dides et dacteurs et
offrent ainsi des conditions particulirement favorables une conception moderne des processus
dapprentissage. Les systmes de coopration couronns de succs apprennent de deux manires.
Dune part, les structures, processus, rgles et rituels sont adapts. Dautre part, les acteurs apprennent galement comment ragir dans des situations comparables et, un autre niveau, ils
apprennent apprendre. De nouvelles initiatives dinnovation peuvent ainsi voir le jour de
nombreux endroits au sein dun systme de coopration.
tant donn que les partenaires de coopration doivent sentendre pour dcider si et de quelle
manire ils veulent amorcer ces processus de changement, ils consomment sans cesse des ressources. Aussi est-il ncessaire dexaminer si les objectifs du projet et les objectifs dapprentissage
ont t atteints et de formaliser le rsultat de cette valuation. Cela signifie que les objectifs et les
indicateurs dapprentissage doivent tre dfinis et observs de la mme faon que les objectifs
qui dcoulent de la stratgie commune, par exemple louverture dune nouvelle ligne de crdit
destine promouvoir des technologies. Les projets sont un lieu dexercice probatoire au niveau
supra-organisationnel susceptible de durer. Le projet sert en loccurrence de modle de la faon
dont le systme de coopration permanent apprend ( apprendre dun modle ).
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se greffer sur des problmes socitaux pour lesquels elles proposent des solutions. Elles russissent durablement quand, dans un systme fond sur la division du travail, elles peuvent offrir
des solutions pour matriser des tches (objectifs) des cots de transaction moindres que ceux
qui seraient occasionns sans elles. Au cours de leur histoire, les organisations dveloppent une
autonomie qui sexprime au travers de structures, processus, rgles et rituels spcifiques. Grce
leur orientation vers des objectifs et ladhsion formelle de leurs membres, les organisations
sont un ensemble dfini dobjectifs. Ces objectifs dterminent le cadre dans lequel se drouleront
les oprations de lorganisation.
En tant que membres dun systme de coopration, les organisations sont sans cesse confrontes
aux exigences souleves par ce dernier. La coopration inter-organisationnelle est ncessaire pour
raliser les objectifs que lorganisation ne parviendrait pas atteindre elle seule. De nouvelles
opportunits et potentialits voient ainsi le jour. Par ailleurs, les organisations doivent galement
sadapter en continu en fonction des exigences auxquelles elles doivent rpondre. Aussi, les partenaires regroups au sein dun systme de coopration doivent-ils acqurir la capacit de saisir
les impulsions qui en manent, de continuer de dvelopper leurs comptences et de fournir les
prestations et contributions attendues deux.
cet effet, les organisations dveloppent des structures, rgles, processus et rituels qui traitent des
questions lies la collaboration avec dautres acteurs. Elles crent ainsi des marges de manuvre
et de dcision qui permettent aux personnes impliques dans les organisations de consacrer une
partie de leur nergie, de leur temps de travail et de leurs ressources la collaboration avec
dautres. Il peut galement savrer ncessaire que ces personnes renforcent leurs comptences de
manire pouvoir utiliser et largir ces marges de manuvre pour reprsenter leur organisation
de faon adquate dans le systme de coopration.
Les organisations apprennent intgrer ces expriences et savoirs dans leurs structures, processus, rgles et rituels ou les rendre intelligents. Les organisations apprennent notamment quand
au travers dune restructuration, de nouvelles expriences sont recueillies sur la faon de
niture de prestations sont tablis. Une autre fonction consistant identifier en continu les
dficits et lacunes ainsi qu y remdier est tablie par ce biais.
90
Le renforcement des comptences a pour effet daccrotre les capacits daction et de cration
individuelles des personnes, ce qui nanmoins ne se droule pas dans un cadre coup de toutes
relations, de toutes rfrences et de tout contexte. Les activits au niveau individuel dploient
leur plein potentiel quand elles se greffent sur un systme de rfrence et que les interfaces avec
les autres niveaux du renforcement des capacits sont galement organises de faon efficace. Le
systme de rfrence dsigne le domaine dinfluence direct dune personne, quil sagisse dune
organisation, dun systme de coopration, dun rseau ou dune communaut informelle. Le renforcement de la comptence daction dune personne contribue faire que cette dernire puisse
amorcer et accompagner les changements se produisant dans ses systmes de rfrence. En tant
quagent de changement par exemple, elle est mise en mesure dorganiser plus efficacement les
processus dchange au sein de son rseau professionnel ou de suggrer des ides de rorientation
dans son environnement et, en tant que diffuseur, de consolider les acquis de lapprentissage au
sein des organisations, rseaux et domaines de politique.
giz
91
92
Il apparat paralllement que lapprentissage est toujours li des capacits et valeurs qui sont ancres dans la culture et qui conditionnent le rle de lindividu au sein de la socit. Pour que lapprentissage jouisse de conditions idales, il est de ce fait indispensable de toujours tenir compte
du contexte culturel, social et politique dans lequel il se droule. Cet aspect est mme plus important encore dans les processus de changement socitaux afin de pouvoir replacer dans le bon
contexte les exigences auxquelles les personnes doivent satisfaire en matire dapprentissage. Cela
cre en outre des espaces de dcouverte et dexprience favorisant lmergence dattitudes communes.
Les adultes apprennent le mieux quand lapprentissage se greffe sur lhistoire de leur vie et que
lamnagement despaces de rflexion leur permet de confronter leurs propres expriences et
connaissances de nouvelles impulsions. Les personnes identifient ainsi de nouvelles possibilits
daction. Tout changement de comportement exige souvent un effort considrable de la personne
concerne. Le succs dpend trs fortement de la perception que cette personne a delle-mme,
et notamment de limage dacteur performant, estim et applaudi pour avoir modifi son comportement. Il est indispensable cet effet que lorganisation ou le systme de coopration dans
lequel une personne travaille lui donne la chance de mettre en pratique ce quelle a appris et ainsi
damorcer des processus de changement et de contribuer les faonner.
Lapprentissage sur le lieu de travail revt une importance particulire dans ce contexte. Lexprience montre que les individus apprennent dans leur travail quotidien. Il importe donc de
concevoir, dorganiser de faon judicieuse et dexploiter ces possibilits dapprentissage, ce qui se
passe, par exemple, quand des personnes se voient confier de nouvelles missions, sont intgres
des quipes de projet, effectuent un stage dans un secteur dactivit qui nest pas le leur ou
sengagent dans des communauts de pratiques inter-organisationnelles. Ce type dapprentissage
ne doit pas obligatoirement tre mis en scne dans le cadre de formations formelles ; il peut se
faire en saisissant les opportunits dapprentissage existant au quotidien et au sein de rseaux
informels.
La comparaison entre les comptences existantes et les comptences souhaites est essentielle
pour garantir lefficacit du renforcement des comptences. Les comptences souhaites sont
fonction des tches particulires que les personnes doivent accomplir. Ltape danalyse correspondante (analyse des lacunes) permet de dire quelle doit tre lorientation donner au renforcement des comptences et didentifier ensuite les mesures dapprentissage correspondantes.
Le renforcement des comptences est fonction des profils de comptence qui indiquent la destination du voyage de lapprenant. Le profil de comptence sert galement dorientation pour
le processus dapprentissage et intgre les diffrentes perspectives, attentes et expriences des
participants. Lexprience montre que les cinq types de comptences suivants sont importants :
comptence spcialise, comptence mthodologique, comptence en matire de gestion et de
conseil, comptence en matire de formation, comptence en matire de communication et de
coopration et comptence en matire dautogestion.
Une culture dapprentissage moderne complte les relations interpersonnelles ncessaires par
dautres lments. Les personnes ne doivent plus aujourdhui se rassembler en un endroit pour
apprendre ensemble. Ainsi, les formes dapprentissage bases sur le web (par exemple E-Learning,
E-Coaching, E-Collaboration) gagnent de plus en plus en importance. Le contact personnel reste
indispensable quand il faut apprendre comment agir et transformer les interprtations et points
93
de vue ancrs dans la tradition ou quand il sagit de comptence motionnelle (par exemple,
formation, atelier, coaching). Une culture dapprentissage moderne adopte ici des approches innovantes et mise de plus en plus sur les formules qui permettent un apprentissage interculturel
commun (Joint Learning) ou un apprentissage par les pairs (Peer-to-Peer-Learning).
rorienter sans cesse leur gestion vers des objectifs et rsultats nouvellement convenus, et ce,
de faon autonome ;
laboration de stratgies permettant de dvelopper des options qui largiront la marge de
94
socital et les modalits de gestion internes pour linstauration des innovations sociales et la
mise en place des mcanismes dapprentissage.
95
Bote outils
Aperu et questions dorientation
Instruments
Page
Questions dorientation
98
Quelles peuvent tre les diffrentes tapes dlaboration de la stratgie dun projet ?
2. Tendances et schmas
sociaux
103
3. Scnarios
106
4. Ds : SWOT
110
114
117
7. Modle de rsultats
120
126
133
138
141
Quels sont les intrts qui lient les acteurs cls au projet ?
Existe-t-il dventuels conits dobjectifs et comment ceux-ci
peuvent-ils tre rgls ?
Les conits de relations et dintrts sont-ils grs de faon
constructive et comment ?
12. Caractristiques
structurelles des
cooprations
145
96
Bote outils
Instruments
Page
Questions dorientation
153
Quels sont les points de vue que les acteurs cls partagent sur le
projet ?
Comment le projet peut-il se rallier aux stratgies daction des
acteurs ?
157
15. Dveloppement de la
conance
162
16. Arrire-scne et
comportement
dapprentissage
169
175
178
19. Organisation de
processus de
ngociation
181
Comment des ngociations entre acteurs ayant des intrts divergents et des attentes et modes de travail diffrents peuvent-elles
tre conues et organises de faon constructive ?
186
191
194
23. Architecture
dintervention
198
204
209
Instruments
Page
97
Questions dorientation
214
217
220
225
229
233
Comment les besoins dapprentissage et les progrs correspondants raliss dans un projet peuvent-ils tre vris et adapts ?
236
240
Quels sont les connaissances et savoirs qui devraient tre formaliss et comment peut-on sy prendre ?
34. Dbrieng
245
249
36. Communaut de
pratique
253
37. Diagnostic
organisationnel
257
262
267
271
274
42. Vrication de la
stratgie dapprentissage des projets
278
98
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Tableaux dafchage, tableaux feuilles mobiles, matriel danimation (marqueurs, cartes, pingles, etc.) ; documentation photo de tous les rsultats.
Indications
Description
laborer une stratgie implique de sengager dans
un processus. Pour lamnagement dun tel processus, Capacity WORKS propose linstrument Suite
stratgique qui recommande une succession de
diffrentes tapes et les outils correspondants.
Selon les besoins, il est possible dutiliser plusieurs
outils diffrents au cours dune mme tape.
3
2
Se dcider
Identier
pour une
des options
option
4
laborer la
stratgie
1
Dresser
5
ltat des
Traduire
lieux
la stratgie
en actions concrtes
99
Le mode demploi propos pour llaboration de la stratgie sappuie sur une dmarche descriptive qui droule la boucle stratgique en une suite linaire de diffrentes tapes du processus :
Dresser
ltat des
lieux
SWOT
Identier
des
options
Diffrentes options
Se
dcider
pour une
option
Option
retenue
laborer
la
stratgie
Stratgie
de RC
Traduire
la stratgie
en actions
concrtes
Organisation du processus
Le processus est dcompos en cinq tapes qui sont chacune assortie de leurs propres outils.
Chaque tape du processus conduit un rsultat qui est labor laide de loutil. Le processus
global stend normalement sur plusieurs jours (entre deux quatre jours) ou ateliers qui ne
doivent pas tous se drouler immdiatement lun aprs lautre. Aprs chaque tape du processus
et chaque rsultat, il est possible de prvoir une interruption ou un temps de rflexion. Pour llaboration de la stratgie, il est cependant ncessaire dassurer une continuit suffisante pour ne pas
laisser sestomper lenthousiasme de la dcouverte parmi le groupe de participants et pour tirer
parti de la dramaturgie des diffrentes tapes. Il importe de soigneusement documenter chaque
tape et chaque rsultat afin de disposer ultrieurement dune base transparente pour initier les
personnes nayant pas particip aux rflexions et rsultats du groupe. Les motifs et raisons avancs pour justifier la stratgie resteront ainsi comprhensibles et pourront encore tre discuts
ultrieurement.
Pour llaboration de la stratgie, il est important :
que la structure de pilotage et/ou les organes responsables dsignent les acteurs devant
participer lexercice. Il importe avant tout de nommer les acteurs cls qui assument la responsabilit de dcisions importantes et qui apportent des ressources. Pour garantir que des
points de vue divers seront reprsents, diffrents acteurs doivent tre associs lexercice ;
le cas chant, dengager une conseillre/un conseiller pour assurer lanimation du processus
afin que tous les acteurs puissent y contribuer librement et accorder toute leur attention au
rsultat recherch ;
de rflchir la faon dont des acteurs qui sont concerns, mais qui ne participent ventuel-
puissent ventuellement tre utiliss pour une prsentation du projet vers lextrieur.
100
Quels sont les documents directifs fixant des limites ou des conditions dont il importe de
tenir compte ? (Dans le cas de projets de la coopration internationale allemande, il peut
notamment sagir des documents suivants : documents de stratgie relatifs aux ples dintervention prioritaires du ministre fdral de la Coopration conomique et du Dveloppement (BMZ), stratgies pays du BMZ, stratgies nationales dans les diffrents secteurs,
stratgies suprargionales, documents de stratgie dautres donateurs, dONG, etc.)
Quel facilitateur/conseiller prpare le processus et en assume la responsabilit ?
quel moment passons-nous la stratgie en revue et quand la mettons-nous jour ?
Il est recommand de toujours placer le processus dlaboration de la stratgie au dbut dun projet. Il est conseill dadapter le calendrier au rythme de la procdure dinformation obligatoire, du
suivi et des processus budgtaires des principales parties impliques. Les stratgies sont la pice
matresse de toute planification rationnelle des jalons dtape et des oprations, par laquelle des
ressources sont alloues au projet. Ce lien troit existant entre la stratgie et la planification des
ressources doit tre pris en considration dans la planification annuelle des processus.
Lexprience montre quil est ncessaire de procder une vrification annuelle de lorientation
stratgique. Certains vnements tels quun changement de gouvernement, lapparition de crises
conomiques ou la naissance de conflits peuvent galement rendre une rorientation stratgique
ncessaire. Les valuations ou examens de projets constituent dautres occasions de vrifier les
stratgies qui, souvent, sont le rsultat de processus de gestion internes de lun des acteurs impliqus.
La porte dune stratgie dcoule souvent du motif ayant prsid son laboration : la stratgie
sapplique-t-elle lensemble du projet ou seulement une partie de celui-ci ? La stratgie est-elle
labore au dbut du projet et stend-elle lensemble de la priode ? Ou, son laboration a-telle lieu une date ultrieure et se limite-t-elle une vrification stratgique de certains aspects
du projet ?
Il est recommand de consigner, par exemple sur une feuille de tableau mobile, le rsultat des
questions cls relatives llaboration de la stratgie, clarifies avec les acteurs concerns, afin que
ces derniers le gardent lesprit pendant lensemble du processus.
101
Quand les aspects principaux, cest--dire les questions sur lesquelles doit porter la stratgie, les
acteurs associer son laboration, le cas chant le conseiller et lorganisation du processus sont
clarifis, on peut passer aux tapes de fond suivantes :
Marche suivre
Le graphique suivant prsente sous une forme schmatique les cinq tapes ainsi que les instruments pouvant tre utiliss pendant leur droulement. Certains de ces instruments sont dcrits
dans dautres facteurs de russite et il y sera alors simplement fait rfrence ; dautres instruments
concernent principalement le FR Stratgie et seront dcrits dans les pages suivantes.
tape du
processus
Bote outils
N de
linstrument
Rsultat de ltape
du processus
tape 1
Dresser ltat des
lieux
02
03
25
10
tape 2
Identier des
options
05
Options
possibles
tape 3
Se dcider pour
une option
06
Option retenue
tape 4
Dcrire la stratgie
Modle de rsultats
Stratgie de RC
07
08
Modle de
rsultats
SWOT
09
18
17
04
Stratgie de RC
tape 5
Traduire la stratgie en actions
concrtes
102
Pour pouvoir tirer le meilleur parti de la boucle stratgique pour llaboration de la stratgie,
certains instruments doivent absolument tre utiliss. Ces instruments sont indiqus en gras dans
le tableau ci-dessus. Tous les autres instruments peuvent tre utiliss complmentairement en
fonction des besoins et des questions traiter aux diffrentes tapes.
Les tapes se succdent au rythme qui est ncessaire pour largir et focaliser la perspective. Dans
lanalyse, les informations accroissent la complexit, mais elles sont ensuite condenses et centres sur les dfis cls. Llaboration de faon presque ludique de plusieurs options diffrentes et
ambitieuses largit le champ de vision des marges daction possibles. Le choix dune option, sur
la base dune valuation transparente effectue en commun, rduit la complexit la dcision qui
orientera laction. Cette dcision restera dterminante quand la stratgie sera dcrite de faon
plus dtaille au moyen de mesures, de prestations ou du modle de rsultats.
Dans le cadre dun atelier, les parties impliques travaillent sur une combinaison dinstruments
de cette bote outils quils composent et utilisent selon les tapes et au rythme dcrits.
103
Instrument 02
Tendances et schmas sociaux
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Situations dans lesquelles le contexte politique, conomique et social qui servira de cadre dinsertion au projet doit tre examin de plus prs.
Cadre/Participants
Matriel
Tableaux dafchage, tableaux feuilles mobiles, matriel danimation (marqueurs, cartes, pingles, etc.).
Indications
Description
Tout projet dun systme de coopration sinscrit dans un contexte social gnral. Selon lenjeu,
llaboration de la stratgie met laccent sur certains aspects du secteur et/ou du sous-systme social. Pour lorientation stratgique dun projet et la voie quil entend emprunter pour parvenir au
changement recherch, il est nanmoins ncessaire que le projet sassure sans cesse quil sintgre
de faon adquate dans lenvironnement global. Lenvironnement se dfinit comme linteraction
vaste chelle des forces qui influent sur le projet ou qui existent de facto. Une intgration adquate exige que les forces en prsence soient perues comme des tendances et/ou des schmas
caractrisant des systmes sociaux fonctionnels et que lorientation stratgique du projet soit explicitement aligne sur eux.
Dans lanalyse, il ne sagit pas tant dexaminer lenvironnement proche du projet qui fait davantage lobjet de lanalyse des acteurs et des processus, mais plutt de considrer lenvironnement
plus vaste du projet, cest--dire la socit dans son ensemble, et le contexte politique, national
ou supranational (dans le cas de projets suprargionaux ou denvergure mondiale). Cet environnement plus large influe sur le projet mais le projet na gure de prise sur lui.
104
Le contexte social dun projet peut tre considr de faon structure sous quatre angles diffrents :
(1) Perspective de la socit
On examine ici les fonctions de la socit telles que la culture et la religion, les mass mdias,
lducation, la famille, la socit civile. Des facteurs tels que la dmographie, les attitudes culturelles, les valeurs, le style de vie, lesprance de vie ou lanalphabtisme jouent un rle important
cet gard.
(2) Perspective de la technologie
Cette dimension englobe les domaines de la science, de la technologie et de la recherche.
(3) Perspective de lconomie
Les schmas et tendances considrs sous cet angle concernent le modle conomique (conomie
planifie, conomie sociale de march, nolibralisme, par exemple), la gestion du dveloppement
conomique par des acteurs publics et privs, les moyens financiers, les comptences de gestion et
les ressources oprationnelles du secteur priv, la capacit du secteur priv sorganiser (associations, chambres, etc.), la participation du secteur informel, le rapport de forces entre les acteurs
du public et du priv ou encore laccs au financement et au crdit.
(4) Perspective de ltat
Les tendances et schmas considrs sous cet angle concernent le systme politique et les processus politiques de prise de dcisions, et plus particulirement ici la structure de lappareil administratif et la conception de ltat, le cadre juridique, la sparation des pouvoirs, la mise en application de normes juridiques, les marges et le degr de participation politique de la population, les
conflits internes et les conflits avec des pays voisins, la fragilit de ltat, les principales stratgies
de dveloppement de ltat. Sous cette perspective, des thmes tels que la protection de lenvironnement, ladaptation au changement climatique ou la durabilit, la anti-corruption, la sant et
lducation peuvent tre classs parmi les prestations fournir par ltat.
Marche suivre
tape 1 : identier les schmas et tendances
Un recueil dides est organis afin de rassembler les tendances et schmas observs dans les domaines identifis. Chaque ide est consigne dans le domaine pertinent.
Si le recueil dides doit tre modr et les observations tre tayes, il est recommand de travailler en saidant des questions suivantes :
Question 1 : quelles tendances actuellement observes dans le contexte social pourraient avoir de
limportance pour le projet ?
Question 2 : quels sont les schmas ayant des incidences sur le contexte social ?
Question 3 : quels lments factuels vidents renforcent la pertinence des tendances et schmas ?
Jusqu quel point sont-ils volatiles ?
la fin de cette tape, les tendances et schmas identifis sont documents.
105
106
Instrument 03
Scnarios
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Aprs avoir travaill sur linstrument Tendances et schmas sociaux, les participants laborent des scnarios. Cet exercice repose sur la perception actuelle
du champ daction socital laquelle on oppose des scnarios sur les cas les
plus favorables et les pires pour estimer quelles pourraient tre les volutions
possibles et la probabilit quelles se produisent effectivement.
Les scnarios peuvent tre utiles pour formuler une stratgie globale ou des
stratgies partielles.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Les scnarios servent dcrire et comparer entre elles diffrentes voies de dveloppement futur.
Les images et les modles qui reprsentent les volutions futures possibles permettent danalyser
et dvaluer diffrentes possibilits daction. Au contraire des pronostics, les scnarios nont pas
pour objet de prdire lavenir avec certitude mais de dcrire de possibles vnements et dveloppements futurs. Il sagit donc dapprocher ces vnements et dveloppements futurs en sappuyant sur les connaissances existantes et sur lexprience des personnes qui laborent les scnarios. Les scnarios relient donc de faon pragmatique les incertitudes que rserve lavenir et la
ncessit de prendre des dcisions aujourdhui.
Penser en termes de scnarios, cest tenter daffronter limprvisibilit de lavenir, reconnatre
les tendances et les volutions et rflchir aux consquences de ces dernires pour un projet. Les
scnarios reposent sur le simple fait que lavenir est incertain, est entach de risques et recle des
Instrument 03 | Scnarios
107
potentiels sur lesquels nous ne pouvons pratiquement rien dire dont nous soyons absolument
certains.
Les scnarios modifient la perception des parties impliques :
Ils leur permettent davoir un point de vue global et nuanc dans le champ daction soci-
tal ;
ls servent cristalliser et stimuler la discussion ;
ils encouragent une vision systmique du champ daction socital ;
ils largissent le champ de perception individuel par lintgration de diffrentes perspectives ;
ils structurent et favorisent lchange de points de vue et dexpriences entre les participants.
Marche suivre
tape 1 : dlimiter le champ danalyse et lhorizon temporel
Il faut toujours commencer par dlimiter le champ daction socital analyser et fixer lhorizon
de temps considrer.
Le point de dpart dun scnario est toujours le prsent. Lhorizon temporel est dfini comme le
chemin parcourir vers lavenir : par exemple daujourdhui dans quatre ou dix ans.
tape 2 : identier les facteurs dinuence
Dans une deuxime tape, il sagit didentifier les variables qui exercent une influence sur le dveloppement futur du champ daction socital.
Des noncs concis et prcis sont recueillis sur les points suivants :
dveloppements socio-conomiques, politiques et institutionnels dans le champ daction
socital ;
stratgies daction importantes de diffrents acteurs ;
vnements susceptibles davoir une influence considrable sur le futur cours des choses.
Ces noncs sont ensuite classs de faon systmatique sous les perspectives suivantes qui doivent
permettre didentifier les facteurs dinfluence importants (voir galement linstrument sur les tendances et schmas sociaux) :
perspective de la socit,
perspective de la technologie,
perspective de lconomie,
perspective de ltat.
Le rsultat de lexercice est une liste des facteurs dinfluence identifis dans le champ daction
socital.
108
Importance
Grande
Faible
Faible
leve
Certitude/abilit
Il existe diffrentes possibilits de procder. Les facteurs dinfluence peuvent tre valus individuellement et les diffrentes valuations individuelles tre rassembles ensuite. Ou bien les participants latelier se mettent daccord sur une apprciation.
tape 4 : dterminer les facteurs principauxn
Il est prsent possible de dterminer quels sont les principaux facteurs qui influenceront la
voie de dveloppement future. On se concentre cet effet sur les facteurs dont limportance a t
juge grande dans lvaluation prcdente. Si plus de six facteurs ont reu cette apprciation, ces
facteurs doivent tre regroups en quatre six facteurs principaux.
tape 5 : laborer des scnarios opposs
Se rfrant aux facteurs dinfluence/facteurs principaux, les participants chafaudent deux visions
davenir cohrentes et plausibles sous forme de deux scnarios opposs sappliquant lun au cas le
plus favorable (scnario extrme A) et lautre au cas le moins favorable (scnario extrme B). Les
scnarios sont consigns par crit et sont, si possible, illustrs laide dimages et/ou dun titre
accrocheur. Les deux scnarios forment le bord dun entonnoir dont la pointe se trouve dans le
prsent. Plus le regard porte loin vers le futur, plus lincertitude grandit.
Les scnarios
dcrivent, sous forme image, diffrentes situations davenir cohrentes. Chaque scnario
dpeint une vision davenir possible qui est vraisemblable ( peut se produire !), cohrente
( possde sa propre logique !) et crdible ( peut tre explique !) ;
Instrument 03 | Scnarios
109
Scnario extrme A
Scnario moyen
Trajectoire effective
Scnario extrme B
Prsent
Temps
Avenir
110
Instrument 04
Ds : SWOT
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Les dfis cls relever dans le champ daction socital livrent des indications sur les capacits
existant dans le systme de coopration permanent. Par capacits , il faut entendre laptitude des personnes, organisations et socits faonner durablement leur propre dveloppement.
Cette aptitude leur permet notamment de reconnatre les problmes de dveloppement, dlaborer des stratgies de solution et de mettre celles-ci en uvre avec succs. Cette aptitude peut
galement tre qualifie de comptence daction et de rgie qui se dfinit comme tant la conver-
111
Marche suivre
Les rsultats de ltat des lieux et les hypothses formules sur la base de cette analyse doivent tre
disponibles pour lanalyse SWOT. Selon le type et le nombre des parties impliques, les informations devraient avoir t pralablement traites et regroupes.
tape 1 : des capacits pour quoi faire ?
Lvaluation des capacits exige que lon dispose dun critre de comparaison ( produit de
contraste ) et que lon rponde la question suivante : des capacits pour quoi faire ? . Ce
moyen de contraste dcoule de la perspective du systme de coopration permanent : si, dans
cette perspective, il fallait aujourdhui dcrire dans quelle direction il doit voluer (et donc, pour
quel tat recherch des capacits doivent tre dveloppes), comment pourrait-on le faire en
quelques mots ?
Si, par exemple, des campagnes de sensibilisation doivent tre menes dans le systme de sant
pour prvenir certaines pathologies, les capacits ncessaires seront autres que si lobjectif est
damliorer la capacit de performance des hpitaux publics. Lvaluation des capacits dbouchera par consquent sur un rsultat tout autre et, la fin, les stratgies de RC mettre en uvre
seront elles aussi entirement diffrentes.
Pour obtenir des rsultats menant lobjectif recherch avec lanalyse SWOT, qui est linstrument
propos pour cette tape, il faut avoir un objectif clair. Les axes dorientation suivants aident
se focaliser et permettent de sassurer que la discussion venir sarticulera autour de lnergie de
changement du champ daction socital :
Consensus social/politique sur lamnagement futur du champ daction socital ou du sec-
Les hypothses sont structures en fonction des niveaux de renforcement des capacits et servent
dorientation pour la discussion ultrieure. En admettant que la carte des processus ait livr une
image claire des processus se droulant dans le champ daction socital ou le secteur, les rponses
112
aux deux axes dorientation prcdents peuvent tre visualises sur la carte des processus (par
exemple, adaptation de certains processus de pilotage ou de soutien, tablissement dun nouveau
processus dapprentissage, etc.).
Atouts
Opportunits
Socit :
Conditions cadres
Socit :
Conditions cadres
Socit :
Cooprations
Socit :
Cooprations
Organisation
Organisation
Niveau personnel
Niveau personnel
Faiblesses
Menaces
Socit :
Conditions cadres
Socit :
Conditions cadres
Socit :
Cooprations
Socit :
Cooprations
Organisation
Organisation
Niveau personnel
Niveau personnel
113
ch ? (= atout ou opportunit)
Etc.
114
Instrument 05
Identier des options
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument a pour objectif dlaborer pour le projet (futur) des options stratgiques possibles qui dcrivent la voie devant mener lobjectif de changement
recherch dans le champ daction socital.
Champ dapplication
Cette tape est ncessaire pour amorcer la discussion sur les diffrentes voies
menant lobjectif de changement et dvelopper sur cette base des visions
communes qui empcheront que lon se prcipite trop rapidement sur des voies
toutes traces. Linstrument aide les participants penser en alternatives et
se concentrer volontairement sur un objectif stratgique.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
La discussion sur les options stratgiques doit avoir lieu directement aprs
la discussion des ds cls (SWOT), ce qui permet aux participants de bien se
souvenir de la situation de dpart dans le champ daction socital.
Llaboration doptions stratgiques doit se faire dans une atmosphre cratrice
et un esprit douverture. Il est important dans cette tape de recenser toutes les
options thoriquement concevables.
Description
Llaboration de stratgies implique que lon identifie les options stratgiques afin de retenir pour
le projet la piste de changement qui semble tre la plus prometteuse en termes dobtention de
rsultats. Le fait de penser en options, dclines selon la logique du champ daction socital, signifie se dtacher en pense des solutions standards prtablies et ne pas avoir dides prconues.
Toutes les options qui semblent tre possibles au vu des rsultats de ltat des lieux sont rassembles.
Cette dmarche doit servir largir la marge de manuvre permettant de donner libre cours
la crativit dans le projet et doit permettre dviter de : (1) travailler avec des concepts qui ne
sont pas adapts la ralit mme sils refltent ltat des connaissances ( phnomne du plancalque ) ; (2) travailler en mme temps avec plusieurs options diffrentes qui ne permettent pas
de donner un profil clair au projet et qui finalement font obstacle la concentration ncessaire
des ressources ( phnomne de lventaire ).
115
Marche suivre
Quelques rflexions sur la formulation doptions stratgiques peuvent tre utiles pour aider les
participants se mettre au diapason avant de satteler cette tche crative :
Les options stratgiques dcrivent des voies diffrentes menant lobjectif.
Seule une analyse critique de ce que lon croyait et supposait jusque-l sur le fonctionne-
ment du champ daction socital fournit les lments dont on a besoin pour dvelopper, par
un acte cratif, des concepts davenir possibles et ne pas se contenter de regarder lavenir
dans un rtroviseur.
Lautocensure que nous pratiquons automatiquement doit tre rprime quand nous dveloppons des options. Toute option, aussi irraliste quelle puisse paratre premire vue,
doit tre prise en compte.
Llaboration doptions ne peut aboutir que si lon russit dvelopper certaines options
quaucun des participants navait imagines avant la discussion.
tape 1 : crer des groupes cratifs
Si la taille du groupe le permet, celui-ci doit tre scind en plusieurs petits groupes. Les participants dtiennent des savoirs diffrents sur le projet et ont particip aux discussions prcdentes
(deux quatre personnes par groupe).
Les groupes sont chargs de mettre au point une trois options.
Introduction personnelle : chaque participant rflchit seul de premires ides quil
116
Options
stratgiques
Description
Symbole/image
Modules de
prestation
Principaux
acteurs
Titre
Option
stratgique 1
Titre
Option
stratgique 3
Titre
Option
stratgique 3
La description des options stratgiques est une condition pralable ncessaire pour pouvoir ensuite valuer les diffrentes options et en slectionner une.
117
Instrument 06
Choix dune option
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Aprs avoir labor des options stratgiques, les parties impliques veulent parvenir une dcision commune. Les questions qui se posent sont les suivantes :
Selon quels critres lvaluation des options stratgiques doit-elle tre effectue ?
Quels sont les avantages et les inconvnients des diffrentes options ?
Quels sont les impacts et les risques attendre des diffrentes options ?
Quelle est loption qui semble tre la plus prometteuse de succs ?
Marche suivre
tape 1 : convenir de critres dvaluation
Pour slectionner loption la plus raliste possible, il convient de tenir compte de toutes les informations gnres jusque-l par ltat des lieux. Si ces informations ont t visualises sous
une forme quelconque, tous les participants devraient pouvoir les voir et en disposer. En mme
temps, les participants devraient tous avoir une bonne ide des principales caractristiques des
options stratgiques dont ils doivent discuter.
118
Les critres dvaluation varient selon le contexte et doivent tre convenus entre les participants.
Les aspects suivants peuvent notamment faire partie des critres possibles :
Cette liste de critres nest quune proposition de caractre gnral offrant des angles dapproche
pouvant judicieusement tre complts et adapts au cas concret. Il est plus facile de dvelopper
des ides et de se faire une reprsentation concrte de ce que pourraient tre des critres possibles
quand on dispose dune premire proposition. Des critres supplmentaires sont ensuite recueillis et ngocis. Il est recommand de rduire la liste de critres (cinq sept). Il est galement
possible de pondrer les critres.
Il est recommand de reporter le support de travail suivant sur un tableau daffichage bien visible
pour tous et dy inscrire les critres dvaluation :
Critre
dvaluation
A
Critre
dvaluation B
Critre
dvaluation
C
Critre
dvaluation D
Critre
dvaluation
E
Etc.
Option
stratgique 1
Option
stratgique 2
Option
stratgique 3
Etc.
Support de travail 5 : Critres de slection dune option
119
Tous les critres sont discuts pour chaque option et lvaluation est formalise de faon lisible
pour tous. Cette dmarche aiguise la perception commune des options stratgiques et dgage des
priorits, des points communs et des diffrences qui sont importants pour assurer que la dcision
soit assume en commun.
tape 3 : jauger les impacts et les risques
Complmentairement aux apprciations diffrencies reportes dans la matrice dvaluation,
les diffrentes options peuvent galement tre considres laide dune matrice des impacts et
risques. cet effet, les options sont places dans un systme de coordonnes dont les axes sont
forms par les catgories impacts et risques possibles. Les combinaisons possibles dans les deux
catgories permettent dobtenir quatre quadrants :
Cas idal :
Cas risqu :
Rsultat
lev
idal
haut
risque mais
faisable
non
pertinent
Non
envisageable
faible
Risque
faible
lev
Le placement des options stratgiques dans les quadrants est un processus de ngociation, les rsultats de la matrice dvaluation devant tre utiliss pour la discussion. Les participants doivent,
dans cette tape, se mettre daccord sur le placement de chaque option.
tape 4 : se dcider pour une option stratgique
Sur la base de lvaluation combine entreprise dans les tapes prcdentes, les participants retiennent loption qui a obtenu la meilleure apprciation globale pour lensemble des critres.
Dans le cadre de la discussion, il peut galement savrer judicieux dassocier des lments doptions diffrentes afin, par exemple, de pouvoir mieux traiter les risques identifis.
Il est conseill, pour le cas o des acteurs importants ne participeraient pas activement au processus, didentifier une slection doptions dfendables afin de disposer dune meilleure base pour le
processus de ngociation et de dcision qui devra ncessairement encore avoir lieu.
120
Instrument 07
Modle de rsultats
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Les systmes de coopration puisent leur nergie dans les objectifs convenus dun commun accord et dans la diversit des acteurs impliqus. Les objectifs sinsrent dans une conception, partage par tous les acteurs, du champ daction socital dans lequel les activits engages conjointement doivent permettre datteindre les rsultats recherchs.
Les objectifs convenus peuvent tre intgrs dans un modle de rsultats. Ce modle de rsultats
reprsente des changements positifs, complmentaires et interdpendants. Il met en vidence un
processus de changement qui doit tre appuy par des mesures convenues dun commun accord.
Le modle de rsultats est un modle, cest--dire une image simplifie de la ralit quil ne peut
prtendre reprsenter part entire.
Le travail avec le modle de rsultats remplit plusieurs fonctions. Il
garantit la qualit de la planification stratgique : le modle de rsultats est une synthse de
121
Rsultat
Rsultat
A = Activits
Objectif
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
A
Le modele de rsultats reprsente l'ensemble du processus de changement d'un secteur et explicite les angles
d'attaque d'une action.
Rsultat
logique de rsultats peut tre utilise comme base dapprciation pour les valuations (avant,
pendant, vers ou aprs la fin dun projet).
Le modle de rsultats se caractrise par les lments suivants
Le modle de rsultats dcrit les changements (rsultats) qui sont en relation causale les
uns avec les autres. Les changements positifs peuvent sinfluencer mutuellement. Dans certains cas, des boucles de rtroaction rciproques peuvent amplifier durablement les processus de changement.
122
daction socital. Sil est labor en commun avec tous les acteurs cls, le modle de rsultats est garant de la capacit dintgration du projet dans les structures et les processus du
champ daction socital.
Les changements que les mesures engages doivent permettre dinfluencer ne sont quun
daction qui doivent tre discutes et dcides dans le cadre dun dialogue.
Les activits mettre en uvre sont considres comme tant des leviers dont la fonction
est de rendre les changements possibles. Les activits se greffent sur diffrents rsultats. Au
travers des mesures convenues, les acteurs ont prise sur les changements et donc aussi sur la
ralisation des objectifs.
Les tapes de changement qui se situent en-dehors du rayon daction du projet chappent
largement toute influence, mais sont dans lintrt du projet. Cest pourquoi les acteurs
uvrant au sein du projet largissent leur champ dobservation et tudient galement ces
changements. Lenvironnement et les risques deviennent ainsi plus visibles. Le choix dactivits flexibles permet de ragir ces risques.
Marche suivre
Llaboration dun modle de rsultats se droule en cinq tapes.
La succession des tapes qui est propose ici a pour objet de faciliter le travail, mais ne doit pas
imprativement tre respecte. Il sagit bien plus de thmes et de questions qui se compltent. Les
tapes peuvent ainsi tre considres comme des boucles de rflexion. Il est parfaitement possible
que les participants reviennent une date ultrieure sur des thmes dj discuts (tapes) ou
anticipent sur des thmes futurs.
tape 1 : qui ou quest-ce qui doit changer pour que les objectifs
globaux et/ou un tat positif recherch puissent se raliser ?
Concernant la question des changements, les partenaires de coopration analysent le champ daction socital que le projet entend influencer. Les points faibles, facteurs dinfluence et potentiels
sont autant dlments apports la discussion. Pour ce faire, les acteurs recourent aux rsultats
dun processus de dveloppement stratgique pour autant que ceux-ci soient disponibles (par
exemple, carte des processus, carte des acteurs, SWOT, stratgie de renforcement des capacits).
Le processus de changement (recherch) dans le champ daction socital est ensuite structur
et reprsent. Pour ce faire, on procde du haut vers le bas , cest--dire que lon commence
gnralement par un rsultat global vis (dduit par exemple de la stratgie/planification du dveloppement dans le champ daction socital ou dune stratgie sectorielle). Les questions cls
suivantes peuvent tre utiles pour configurer le processus de changement :
Rsultat
123
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Le modle de rsultats ne dcrit pas les choses en dtail, mais donne une vue densemble et fait
ressortir les interactions existantes. Cest pourquoi les modles de rsultats ne doivent pas tre
trop volumineux afin de rester grables.
tape 2 : sur quel objectif les partenaires de coopration peuvent-ils saccorder ?
Des objectifs peuvent tre formuls au niveau de diffrents rsultats. Pour quun objectif soit raliste et puisse tre atteint dans un projet limit dans le temps, il doit tre dfini en consquence
par les partenaires de coopration.
La dfinition de lobjectif sinspire de la stratgie convenue. Le modle de rsultats indique en
outre les diffrentes options daction qui sont examines par les partenaires de coopration.
Les questions suivantes peuvent tre utiles cet effet :
Rsultat
Rsultat
Objectif
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
124
Sur quelle action/quel objectif les participants et les acteurs cls veulent-ils mettre laccent ?
Quel est, de lavis de tous les participants, lobjectif prioritaire ?
De combien de ressources le projet dispose-t-il ?
Les objectifs peuvent-ils vritablement tre atteints au moyen des ressources mises disposi-
Un rsultat dont on peut ralistement attendre quil pourra tre atteint dans les conditions donnes est dfini comme objectif.
tape 3 : quels sont les acteurs cls internes et externes au projet ?
Le modle de rsultats et llaboration, selon des modalits souples, des rsultats recherchs facilitent ltablissement dune carte des acteurs (si elle ne la pas encore t dans le cadre du processus stratgique) et rpondent aux questions suivantes :
Rsultat
Rsultat
Objectif
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Cette tape est lie aux questions se posant dans le facteur de russite Coopration : tablir un
lien entre les personnes et les organisations pour que les changements soient possibles ! . Elle
est importante pour largir la perspective. En plus des partenaires de coopration dj impliqus,
il peut y avoir dautres acteurs qui nont pas encore t pris en considration jusquici, mais qui
revtent de limportance pour le succs du projet et qui doivent donc tre pris en compte et, le
cas chant, tre associs au projet.
tape 4 : quel est le rayon daction relevant de la responsabilit du projet ?
Cest dans cette tape que lon peut dfinir les limites du systme et donc galement le domaine
de responsabilit du projet. Les partenaires de coopration saccordent sur ce domaine de responsabilit et prcisent une nouvelle fois la stratgie retenue.
La porte du rayon daction est mise en vidence grce aux questions cls suivantes :
Qui doit tre associ au pilotage du projet compte tenu du domaine de responsabilit dfini ?
Rsultat
en-dehors du domaine de
responsabilit du projet doivent rester dans le
champ dobservation ?
Quels sont les acteurs cls
qui ne participent pas au
processus dlaboration dun
modle de rsultats ? Comment peut-on les impliquer
et leur confier un mandat ?
Lors de la mise en uvre des
activits et tapes suivantes,
il conviendra de vrifier
nouveau si la dfinition du
domaine de responsabilit
reste valide ou si elle doit, le
cas chant, tre adapte une
nouvelle fois.
125
Rsultat
Objectif
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
Rsultat
A = Activits
Objectif
Rsultat
Rsultat
Rsultat
A
A
Rsultat
Rsultat
Rsultat
A
Rsultat
A
Rsultat
Rsultat
A
Les activits ne sont reportes que de faon schmatique dans le modle de rsultats, llment
dterminant tant, dans ce cas, le niveau auquel ces activits doivent tre engages.
Les activits ne sont prcises dans leur intgralit quau dbut de la mise en uvre, cest--dire
dans le cadre de la planification oprationnelle (plan doprations).
126
Instrument 08
Stratgie de renforcement des capacits
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Peut tre utilis avec prot dans tous les projets qui soutiennent le renforcement des capacits. Un renforcement des capacits efcace est une condition
essentielle pour obtenir des rsultats durables dans un champ daction socital.
Cadre/Participants
Matriel
Tableau dafchage et tableau feuilles mobiles, matriel danimation (marqueurs, cartes, etc.).
Si disponible : stratgie du projet (par exemple, modle de rsultats) ; documents dappui distribuer.
Indications
Pour pouvoir travailler avec cet instrument, il faut quun processus stratgique
se soit droul en amont et que les rsultats (intermdiaires) de ce processus
soient disponibles pour llaboration de la stratgie de RC (par exemple, analyse SWOT, description de loption stratgique retenue, mesures entreprises par
dautres acteurs dans le secteur, etc.).
Le modle de rsultats qui a t labor pour loption stratgique adopte pour
la ralisation du projet est une bonne base pour la mise au point dune stratgie
de RC.
Description
Le renforcement des capacits (RC) doit tre conu comme un processus global. Par capacit, il
faut entendre, dans ce contexte, laptitude dindividus, dorganisations et de socits organiser
leur dveloppement dans une optique de durabilit et sadapter lvolution dynamique de
lenvironnement. Cela implique notamment la capacit identifier les facteurs faisant obstacle au
dveloppement, laborer des stratgies pour y faire face et les mettre en pratique avec succs.
Cette comptence daction et de rgie est le fruit dune volont politique, dintrts, de savoirs, de
valeurs et de ressources financires qui sont mis au service des objectifs de dveloppement que
lon sest fixs.
Le soutien cibl apport aux processus de RC exige la mise en uvre dune stratgie adapte au
contexte politique, conomique et social prvalant dans le champ daction socital. Les mesures
de RC doivent tre convenues avec tous les acteurs importants concerns par le projet afin que
toutes les parties impliques portent la mise en uvre de la stratgie de RC. La stratgie de RC
dcoule du systme dobjectifs du projet.
127
Acteurs
Approches mthodologiques ou
mesures concrtes
Niveau de la personne
Dveloppement des comptences
Objet :
Promotion des comptences personnelles et sociales, des comptences
techniques, des comptences managriales et mthodologiques ainsi
que des comptences de direction,
an dassurer que les personnes
acquirent une vaste comptence
daction et se mettent en rseau par
le biais de processus dapprentissage communs
Individus et communauts
dapprentissage
Niveau de lorganisation
Dveloppement organisationnel
Objet :
Apprentissage organisationnel
et amlioration de la capacit de
performance et de la exibilit dune
organisation
128
Niveau de la socit
Dveloppement de cooprations
Objet :
Mise en place et renforcement de
cooprations entre les organisations
pour la coordination et lexcution
des prestations ainsi que de rseaux
pour lchange de connaissances et
la co-cration.
Niveau de la socit
Dveloppement de conditions
cadres favorables
Objet :
Dveloppement dun cadre juridique, politique et socio-conomique
favorable an que les personnes,
les organisations et les socits
puissent spanouir et accrotre leur
capacit de performance.
Conseils politiques :
culture de ngociation, possibilits de
participation des institutions et organisations, incitations conclure des
accords, analyse des programmes
daction, tables rondes et autres
formes de participation lors de la
ngociation de rgles, dintrts, de
droits fondamentaux, de politiques
et de leur mise en uvre, tat de
droit, contre-pouvoirs, transparence,
mdiation et gestion des processus
de ngociation.
129
La prise en compte
insufsante de
a des incidences
sur
Niveau de la
personne
Dveloppement
des comptences
Personne :
dveloppement
des comptences
Niveau de
lorganisation
Niveau de la socit
Dveloppement
organisationnel
Dveloppement
de cooprations
Dveloppement
de conditions
cadres favorables
Dcits au niveau
de la conduite de
ngociations : des
capacits de coopration horizontale font dfaut.
Manque de
conance :
lengagement
et les relations
interpersonnelles
sont trop peu
dvelopps.
Dcits en termes
de leadership et
dexpression : les
acteurs ne font
pas valoir leurs
intrts dans les
ngociations. Ils
ne peuvent pas
faire avancer
llaboration de la
stratgie.
Manque de
rgles : dnition
insufsante des
structures et processus internes.
Organisation :
Dveloppement
organisationnel
Socit :
dveloppement
de cooprations
Lacunes de
connaissances :
lchange horizontal de connaissances et lacquisition de nouvelles
connaissances
sont ngligs.
Socit :
dveloppement
de conditions
cadres
favorables
Manque deffets
de large porte :
les capacits et
aptitudes acquises
ne peuvent pas
sufsamment tre
mises en valeur
dans le dialogue
politique.
Absence dun
cadre favorable/
adaptation insufsante des conditions cadres : les
potentiels dgags ne sont pas
mis en valeur.
130
Marche suivre
tape 1 : comprendre le concept de renforcement des capacits
Avant daborder le travail sur la stratgie de RC, il convient de sassurer que tous les participants
comprennent de la mme faon le concept de renforcement des capacits. La description la
figure 27 peut servir de base pour instaurer cette identit de vue sur le concept.
tape 2 : dterminer lobjectif que la stratgie de RC doit cibler
Cette tape doit servir clarifier lobjectif de la stratgie de RC (projet global, champs daction
individuels, etc.). Dans le cas de projets complexes, il est utile de mettre au point une matrice de
RC pour des sections distinctes du projet afin de ne pas surcharger linstrument.
Niveau de
la personne
Niveau de
lorganisation
Dveloppement des
comptences
Dveloppement
organisationnel
Atouts, faiblesses,
opportunits et
menaces (SWOT)
dans le champ
daction socital
Capacits
renforcer
Mesures et hypothses de rsultats
connexes
Interactions avec
les autres niveaux
Mesures complmentaires dautres
projets/acteurs
dans le mme
champ daction
socital
Support de travail 7 : Matrice du renforcement des capacits
Niveau de
la socit
Dveloppement de
cooprations
Dveloppement de
conditions cadres
favorables
131
diffrents niveaux ?
Que pouvons-nous faire pour saisir les opportunits qui en dcoulent ?
Que pouvons-nous faire pour neutraliser les faiblesses ?
Que pouvons-nous faire pour prvenir ou grer les risques et menaces ?
Comment les impulsions donnes un niveau peuvent-elles avoir des incidences positives
132
Il peut apparatre au fil de la discussion que des mesures allant au-del des activits planifies
doivent tre engages afin que des interactions cohrentes et se renforant mutuellement stablissent entre les diffrents niveaux. Il importe de saisir la chance daccrotre globalement le potentiel de rsultats en adoptant des mesures complmentaires dautres niveaux et de consolider
ainsi durablement les rsultats obtenus.
Si une action est ncessaire ce niveau, des mesures correspondantes doivent tre mises au point
pour complter les mesures dj prises. Il est important de confronter les rsultats de cette discussion avec le modle de rsultats et, le cas chant, dapporter les corrections ncessaires ce
dernier. Les rsultats doivent tre nots dans la ligne correspondante des fins documentaires.
133
Champ dapplication
Dans les situations o il est important de se faire une ide des acteurs impliqus ; suivi de lvolution des relations entre les acteurs au l du temps.
Cadre/Participants
Matriel
Tableaux dafchage, tableaux feuilles mobiles, matriel danimation (marqueurs, cartes et pingles, etc.) ; ventuellement, carte des acteurs muette,
visualise sur un panneau dafchage.
Indications
Description
Les acteurs ayant au moins des intrts potentiels dans les changements qui, par exemple, doivent
tre mis en uvre par un projet, peuvent tre dsigns de parties prenantes. En raison de leurs
ressources matrielles, de leur statut et de leur savoir, ils dtiennent des prrogatives particulires
et exercent une influence dterminante sur la conception, la planification et la mise en uvre
dun projet.
Selon les questions auxquelles on souhaite rpondre en tablissant la carte des acteurs, on peut
classer et distinguer les acteurs dun systme de coopration en fonction de leur importance respective. Il peut ainsi y avoir des acteurs primaires et secondaires, des acteurs cls et des acteurs
ayant pouvoir de veto. Il faut savoir cependant que les limites entre ces catgories sont le plus souvent assez floues. Les acteurs primaires sont ceux qui sont immdiatement concerns par le projet,
soit parce quils font partie des bnficiaires, soit parce quils souhaitent acqurir ou doivent cder
du pouvoir et des privilges en ce qui concerne le projet, ou encore parce que le projet leur cause
un prjudice. Les acteurs secondaires sont ceux qui ne participent quindirectement ou temporairement au projet, par exemple, par le biais des prestations de service quils fournissent au projet.
GIZ GmbH, La gestion des cooprations dans la pratique,
DOI 10.1007/978-3-658-07892-8_10, Springer Fachmedien Wiesbaden 2015
134
Les acteurs qui sont en mesure dinfluer significativement sur un projet du fait de leurs capacits,
de leurs savoirs et de leur pouvoir sont appels des acteurs cls. En rgle gnrale, ils sont associs aux dcisions prises au sein du projet. Les acteurs ayant pouvoir de veto sont ceux dont le
soutien et la participation sont indispensables la ralisation des rsultats attendus dun projet
ou qui peuvent compltement bloquer un projet. Les acteurs ayant droit de veto peuvent tre soit
des acteurs cls, soit des acteurs primaires ou secondaires. Plus un acteur est puissant et influent,
plus il a tendance se voir lui-mme comme lunique intress et vouloir reprsenter ou exclure
dautres acteurs. Cela signifie que dans le processus de ngociation de la participation, les acteurs
se positionnent non seulement daprs leur rapport au thme, leur statut institutionnel ou leurs
ressources, mais aussi daprs leur pouvoir dinfluence sur la participation dautres acteurs.
On dresse une carte des acteurs en identifiant et en reprsentant sous forme graphique les acteurs
concerns par un systme de coopration ainsi que le type de relations qui les unissent. Cette
reprsentation graphique donne une vue densemble de tous les acteurs et permet dnoncer des
constats et des hypothses sur linfluence que les acteurs exercent sur les thmes et les objectifs
de changement dun projet ou encore sur les relations, les rapports de pouvoir et les dpendances
mutuelles existant entre eux. Les distinctions tablir entre les acteurs (primaires, secondaires,
cls) sont dtermines en fonction des problmatiques concrtes. La carte renseigne sur les alliances et les conflits existants et potentiels. La discussion mene sur la carte des acteurs peut tre
utilise pour formuler des options stratgiques et des hypothses spcifiques chaque acteur.
Gnralement, la carte des acteurs permet galement de combler des lacunes dinformation et de
mettre le doigt sur des dficits de participation (taches blanches). Elle signale les acteurs et les relations entre acteurs que le projet ne connat pas assez ou pas du tout, les domaines o des informations supplmentaires doivent tre recherches et les acteurs qui doivent ncessairement tre
intgrs au projet. La carte des acteurs corrige galement les suppositions trop htives formules
sur certains acteurs et sur leur tissu de relations. Elle relativise limportance prsume de certains
acteurs par rapport aux autres et fait passer sur le devant de la scne des acteurs apparemment
insignifiants.
Pour dresser une carte dacteurs reprsentative, il importe de tenir compte des trois points suivants :
Dfinition et dlimitation du champ dapplication
La reprsentation graphique doit tre tablie partir de questions clairement dfinies afin de
limiter le nombre des acteurs et de conserver une bonne vue densemble.
Dtermination du moment et de la priodicit
Les acteurs constituent un systme dynamique de dpendances rciproques. Ce rseau relationnel peut voluer rapidement. Cest pourquoi, le moment choisi pour procder une analyse des
relations entre les acteurs est important.
Diffrenciation des perspectives
Chaque acteur a sa manire de voir les choses et une carte des acteurs ne reprsente donc toujours que la perspective des personnes ou groupes ayant particip son laboration.
135
Marche suivre
tape 1 : formuler la question cl
ce moment prcis de notre projet (futur), quelle est la question laquelle nous voulons rpondre en dressant une carte des acteurs et qui nous aidera ultrieurement assurer le pilotage
du projet ? Il est recommand de reporter cette question sur une feuille de tableau mobile afin
quelle reste visible tout le temps ncessaire.
tape 2 : identier les acteurs
Dans un premier temps, il convient de dterminer tous les acteurs pertinents pour le projet ou
pour une question donne. Ils sont ensuite classs en trois catgories regroupant premirement
les acteurs cls, deuximement les acteurs primaires et troisimement les acteurs secondaires.
Pour dresser une carte des acteurs ayant une bonne valeur informative, il est essentiel de recenser
les acteurs importants sans pour autant surcharger le graphique dun trop grand nombre dlments.
tape 3 : choisir le mode de visualisation
Deux modes de visualisation se prtent la reprsentation graphique de la carte des acteurs,
savoir loignon et larc-en-ciel.
Socit civile
Ac
Ac
A ct
Acteurs secondaires
tat
Acteurs primaires
Thme
et
objectif
Secteur
priv
t e u r s c l
te u
es
rs p ri m air
eurs s condaires
e
Support de travail 8 :
Carte des acteurs sous forme doignon
Acteurs cls
Thme et objectif
Support de travail 9 :
Carte des acteurs sous forme darc-en-ciel
136
Dans les deux reprsentations, les acteurs peuvent tre placs dans un des trois secteurs suivants :
ltat (secteur public), la socit ou le secteur priv (selon le cas, certaines distinctions supplmentaires sont possibles).
tape 4 : visualiser les acteurs
Il est conseill pour la reprsentation graphique dappliquer la mme forme de visualisation, par
exemple dutiliser des cercles pour les acteurs cls et les acteurs primaires (deux catgories exerant une influence directe sur le projet). La taille du cercle est proportionnelle linfluence exerce
sur le thme et sur lobjectif de changement vis. On peut signaler les acteurs ayant un pouvoir de
veto en inscrivant un v dans le cercle. Les acteurs secondaires (sans implication directe, mais
exerant une influence potentielle) peuvent, par exemple, tre reprsents par un rectangle.
Acteur secondaire
Il est maintenant possible de placer les diffrents acteurs sur le fond choisi (oignon ou arc-enciel). Il savre utile, dans ce contexte, de placer les acteurs qui entretiennent des relations troites
entre eux, les uns prs des autres. Lcartement des acteurs permet de cette manire de symboliser
lintensit de leurs relations.
tape 5 : visualiser les relations entre les acteurs
Ltape suivante consiste reporter sur la carte les relations entre les acteurs. Il est judicieux de
reprsenter diffremment les divers types et qualits de relations.
137
Les lignes interrompues par un clair symbolisent des tensions dans les relations, des
intrts opposs et des relations conictuelles.
Des traits en travers dune ligne symbolisent des relations interrompues ou brises.
Graphique 30 : symboles reprsentant les relations entre les acteurs
Selon le choix du mode de reprsentation (oignon ou arc-en-ciel), le rsultat peut avoir laspect
pr-sent dans lun des deux graphiques ci-aprs :
Socit civile
V
?
Acteurs secondaires
Thme V
et
objectif
c te
urs cl
Acteurs primaires
es
Secteur
priv
Acteurs pri
A ct
ir
ma
tat
eurs s condaires
e
V
Acteurs cls
Thme et objectif
138
Instrument 10
Prol daction des acteurs (matrice des 4 A)
Indications dutilisation
Objet/fonction
Cet instrument a pour objectif dexplorer les attitudes des acteurs importants
vis--vis du projet. Il permet de lever le voile sur les diffrents groupements qui
se cristallisent dans et autour du projet, par exemple ceux qui lui sont favorables et ceux qui lui sont dfavorables. Les prols des acteurs servent de base
la discussion et la comparaison des stratgies et des options.13
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Dans un projet, lorientation stratgique est le rsultat dun processus de ngociation. Pour pouvoir prsenter et comparer les diffrentes perspectives et les intrts divers des acteurs impliqus,
il est utile de rpondre aux questions suivantes :
Quel est le mandat des acteurs et quels objectifs et intrts stratgiques poursuivent-ils
(agenda) ?
O les acteurs oprent-ils, quelle est leur sphre dinfluence et quelle est la porte de leur
action (arne) ?
Quels liens ont-ils avec dautres acteurs (alliances) ?
Des profils dacteurs, dresss selon divers critres, offrent une base utile pour mettre en lumire
limportance relative des acteurs et pour dcider des relations qui doivent tre noues et approfondies avec chacun dentre eux. Les profils renseignent galement sur les possibilits de former
des groupes dacteurs prsentant des profils analogues. De tels groupes sont importants pour la
gestion du changement dans la mesure o des acteurs qui ont des profils comparables peuvent
se renforcer mutuellement dans le soutien quils apportent lobjectif de changement ou dans
lattitude hostile quils manifestent son gard.
139
Marche suivre
tape 1 : identier les acteurs
La premire tape consiste dresser la liste des acteurs qui ont un lien avec le thme et avec
lobjectif de changement. Le graphique 4 A (acteurs, agenda, arne et alliances) fait ressortir les
lacunes dinformation qui doivent tre combles et permet de se faire une premire ide de la
question.
Agenda
Mandat/mission,
objectifs stratgiques
Arne
Sphre dinuence,
porte
Alliances
Relations avec dautres
acteurs
Acteur 1
Acteur 2
Acteur n
Selon le degr de dtail que doit avoir lanalyse, il peut tre utile de diffrencier encore davantage
les alliances au plan qualitatif, par exemple en sappuyant sur les critres suivants :
La matrice convient galement comme instrument de suivi priodique utilis pour observer les
changements intervenant au cours du temps dans la carte des acteurs.
tape 2 : reporter les rsultats dans un prol dacteur
Dans une deuxime tape, les informations livres par la matrice des 4 A pour les principaux
acteurs sont reportes dans le support de travail suivant. Les dix critres peuvent bien entendu
tre adapts et tendus. La liaison entre les valeurs inscrites permet dtablir le profil de lacteur
concern.
140
Critres
++
Vision du dveloppement : lacteur dfend une conception positive du dveloppement se fondant sur la dmocratie et la conciliation des intrts.
Gestion oprationnelle axe sur les rsultats : lacteur adapte son action aux
objectifs et rsultats quil veut atteindre et vrie priodiquement la ralisation
des objectifs.
Souplesse et innovation : lacteur est ouvert aux ides nouvelles et sorganise
en fonction des nouveaux ds relever.
Respect des engagements : lacteur sen tient ce qui a t convenu et sacquitte en temps utile des obligations que cela implique.
Communication : lacteur informe de lui-mme sur son action, participe
lchange dinformations et rpond aux demandes en temps utile.
Relations : lacteur facilite les contacts, cre des espaces de rencontre et
adapte son action la capacit de performance de ses partenaires externes.
Gestion : lacteur poursuit une ligne daction et des stratgies transparentes et
clarie les rles et les responsabilits au sein de son organisation.
Conance : lacteur informe proactivement sur ses intentions, ses objectifs et
ses attentes et fait preuve de comprhension lgard des intrts des autres.
Conits : lacteur attire sufsamment tt lattention sur les tensions et conits
et se montre prt y faire face de manire constructive, ouverte et rapide.
Capitalisation de lexprience : lacteur analyse ses expriences, est ouvert
la critique et fait preuve dune volont dapprentissage et de changement.
/ + + = Degr de concordance avec lnonc
Support de travail 11 : Prol de lacteur
141
Instrument 11
Intrts des acteurs cls
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Atelier.
Matriel
Documents distribuer.
Indications
Il est essentiel que les participants connaissent bien les acteurs cls an de
pouvoir valuer leurs intrts.
Linstrument aidant dterminer et valuer les intrts des acteurs cls, son
utilisation en leur prsence exige un degr douverture et de conance lev.
Lidal est dutiliser cet instrument aprs avoir tabli la carte des acteurs.
Description
Linstrument analyse les intrts que les principaux acteurs poursuivent avec le changement envisag. Il suppose donc que ces acteurs aient dj t identifis (par exemple laide de la carte
des acteurs et/ou de la matrice des 4 A). Les acteurs cls se caractrisent par les aspects suivants :
Lgitimit : position institutionnelle de lacteur cl, droits qui lui ont t confrs ou quil a acquis et quil peut faire valoir, par exemple, en vertu de la loi, dun mandat ou de lapprobation
publique et qui sont considrs comme lgaux. Font galement partie de cette catgorie, les acteurs cls dont lapprobation explicite est indispensable au projet. Ces acteurs pouvoir de veto
peuvent donner des impulsions dcisives au projet et lui procurer les marges de manuvre ncessaires, mais ils peuvent aussi le bloquer.
Ressources : les connaissances, les comptences et le savoir-faire, de mme que les ressources
matrielles qui permettent lacteur cl dinfluer sur le fond et la forme de lobjectif de changement ou de diriger et de contrler laccs ces ressources.
Rseau relationnel : nombre et solidit des relations avec dautres acteurs qui ont des obligations
vis--vis de lacteur cl ou qui dpendent de lui. En rgle gnrale, les acteurs cls sont fortement
connects, ce qui signifie quils entretiennent un grand nombre de relations institutionnalises et
informelles avec dautres acteurs. En structurant la participation des autres acteurs au carrefour
entre linclusion et lexclusion, les acteurs cls exercent une influence capitale sur la participation
de ces autres acteurs.
142
Les intrts des acteurs cls ne concident gnralement pas avec lobjectif de changement. Cela se
comprend si lon considre que les projets ont gnralement un caractre innovant et que chaque changement suscite en mme temps un certain scepticisme et
des rsistances. Au plus tard lorsquil leur est demand de quitter les sentiers battus pour sengager dans
une nouvelle voie, les acteurs constatent que leurs
intrts ne concordent pas avec lobjectif de changement. Il en rsulte une rsistance larve ou ouverte,
qui peut se manifester sous plusieurs formes : rserve,
distanciation sceptique, opposition et rsistance ouverte et organise contre les changements viss.
Acteurs possdant
un haut degr
de lgitimit
Acteurs
disposant de
beaucoup de
ressources
Acteurs
cls
Acteurs
fortement
intgrs un
rseau de
relations
Le projet doit grer ces rsistances, et il faut donc que celles-ci soient clairement exprimes. Les
motifs de rsistance peuvent tre varis et tre troitement lis lamnagement du processus de
changement, par exemple au travers dintrts particuliers des acteurs, de leurs craintes de perdre
de leur pouvoir, ou de leur mfiance lgard des autres acteurs. Des informations confuses ou
obscures au sujet du projet contribuent accrotre ces rsistances. Si elles en restent au stade des
suppositions et des spculations parce quelles ne peuvent pas se manifester ou ne sont pas prises
au srieux, ces rsistances samplifient. Un accord verbal donn au dbut du processus de coopration peut par la suite se muer en rserve, voire en rsistance.
Pour viter quun projet envisag ne soit bloqu, il est ncessaire de bien comprendre les intrts
des acteurs cls. En se replaant dans la perspective des acteurs cls, il est possible de traiter et
dcarter les incertitudes et les rsistances un stade prcoce et de crer ainsi un climat ouvert et
propice la ngociation qui profitera aux rformes envisages.
Marche suivre
tape 1 : assurer la concordance avec lobjectif de changement
Pour pouvoir analyser les attitudes des acteurs cls vis--vis de lobjectif de changement, il faut en
priorit rpondre aux questions suivantes :
Quels sont les intrts des acteurs cls par rapport lobjectif de changement ?
Quel est le degr de concordance entre ces intrts et lobjectif de changement ?
Quelles sont les incidences de cette concordance ou non-concordance des intrts sur cet
objectif de changement ?
Quelles sont les options stratgiques mettre au point pour largir les marges de manuvre
en vue de gagner ladhsion des acteurs ou de surmonter les obstacles (par exemple, en
matire dinformation et de communication, de structuration de la participation, de renforcement des relations entre les acteurs, daccs de nouvelles connaissances, de soutien des
processus de ngociation) ? Comment faut-il organiser le processus de changement pour y
intgrer efficacement les acteurs cls ?
143
Ces quatre dimensions sont discutes pour chaque acteur cl entrant en ligne de compte en faisant
rfrence au tableau prsent ci-aprs, et elles y sont ensuite reportes sous une forme abrge.
Thme et objectif de changement du projet
Acteurs cls
Intrts
par rapport au
thme et lobjectif de changement
Concordance
avec lobjectif de
changement
de -- ++
Incidences
possibles
de la concordance/
la non-concordance/lindiffrence
des intrts
Que faire ?
Options permettant
de disposer dune
plus grande marge
de manuvre
Acteur 1
Acteur 2
Acteur n
Concordance
avec lobjectif de
changement
de -- ++
Changement
en termes de :
lgitimit
ressources
rseau relationnel
Inquitudes et craintes
dtre dsavantag
Acteur 1
Acteur 2
Acteur n
Pour analyser de faon plus dtaille un conflit dobjectifs avec le projet, la concordance des
intrts de chaque acteur avec lobjectif de changement est examine au regard des questions
suivantes :
Dans quelle mesure le projet est-il susceptible de modifier la lgitimit, laccs aux res-
est-il influenc ?
144
ministration publique centrale qui craignent de perdre de leur lgitimit et de leur pouvoir
dinfluence au cas o un processus de dcentralisation serait mis en uvre ;
pour aborder et traiter le conflit dobjectifs un stade prcoce avec les acteurs cls, en souli-
gnant par exemple que de nouvelles tches de rgulation, de surveillance et dassistance aux
communes leur seront dvolues dans le cadre du processus de dcentralisation.
Le degr de concordance des intrts des acteurs avec lobjectif de changement influe sur le projet
et doit, si possible, tre pris en compte un stade prcoce du dveloppement et du choix doptions stratgiques.
tape 4 : traiter les conits
Les projets sont gnralement aussi confronts des conflits relationnels et des conflits dintrts entre les acteurs. La premire question consiste donc se demander sil convient daborder
et de thmatiser le conflit. Cette question est cruciale, car les tensions et les conflits ont aussi
des cts positifs. Si le conflit doit tre abord, la clarification peut aider rgler galement des
questions de fond. Dans le cas de conflits de rles, il est possible, par exemple, de discuter de la
rpartition des rles entre les acteurs.
Tout conflit relationnel et dintrts sarticule en principe autour de trois lments : les deux parties au conflit et le thme du conflit, cest--dire lobjet du diffrend. Les deux parties au conflit
campent gnralement sur une position adverse : lune semporte contre lautre et essaie daffaiblir la position de son adversaire et de renforcer la sienne. Pour grer et traiter le conflit, il sagira
de rtablir la relation des acteurs impliqus dans le conflit avec le thme. Lobjectif est de transformer les positions des parties au conflit en intrts diffrents. Considr dans ses trois phases,
le processus se prsente de la faon suivante :
Phase 1 :
Nous avons des positions contraires. Cest lautre qui cause le problme : il est but et
intransigeant. Nous maintenons nos positions respectives, car chacun de nous est
convaincu davoir raison.
Phase 2 :
Nous centrons notre attention sur le thme du conit, cest--dire sur la question litigieuse.
Nous en avons des perceptions diffrentes et nous admettons que nos intrts ce sujet
sont divergents.
Phase 3 :
Nous examinons le thme de plus prs. Lchange de vues sur nos positions respectives et
la ngociation des intrts en jeu conduisent un compromis ou un accord acceptable.
Thme
Thme
145
Instrument 12
Caractristiques structurelles des cooprations
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Tout systme de coopration dveloppe des formes de collaboration spcifiques qui se dclinent
selon onze caractristiques structurelles.15 Ces caractristiques peuvent tre regroupes sous les
quatre catgories suivantes :
Structure des acteurs : le nombre des acteurs et de leurs diffrences dtermine la forme que revt
la collaboration. Un systme de coopration qui comprend un petit nombre dacteurs prsentant les mmes caractristiques et les mmes pouvoirs dinfluence est plus facile grer, mais est
souvent moins innovant et moins efficace. Plus le nombre des acteurs et de leurs diffrences est
important, plus leur gestion devient complexe.
Les caractristiques structurelles sont :
le nombre des acteurs,
lhtrognit des acteurs,
le pouvoir dinfluence dacteurs individuels.
146
Lien entre les acteurs : lobjectif dun projet dtermine lintensit ncessaire de la coopration.
Entre simplement changer des informations et devoir tablir des liens en mettant leurs ressources en commun et au service de stratgies communes (coproduction), ce nest pas la mme
chose pour les acteurs. Lhorizon temporel de la coopration, de mme que la possibilit de quitter le systme de coopration ou dy intgrer de nouveaux partenaires, doit concorder avec lobjectif du projet commun et la volont de coopration des acteurs.16
Coproduction :
investissement dans la planication et lexcution
de projets communs sur la base de stratgies
concertes. Mise en commun de ressources.
Les acteurs exploitent des avantages comparatifs et agissent de faon concerte sur la base
de stratgies, de plans et dune rpartition des
ressources.
Alliances stratgiques :
investissement dans lharmonisation de la
planication et de lemploi des ressources.
Coordination :
investissement dans linformation et harmonisation
de la planication et de lemploi des ressources.
change de connaissances :
investissement dans le traitement et lchange de
connaissances explicites et implicites, dveloppement de communauts de pratiques.
change dinformations :
comme base de toute autre forme de coopration,
investissement de temps, communication, entretien
de relations, dveloppement de la conance.
Forme de coopration
Avantage
Qualit de la communication : la qualit de la communication entre les partenaires de coopration est non seulement fonction des relations personnelles et de la frquence des changes, mais
est galement conditionne de faon essentielle par la qualit des espaces sociaux dans lesquels
elle se droule. Il existe diffrents types despaces sociaux, dont certains sont dcrits ici :
147
Certains organes tels que les groupes de pilotage , groupes de suivi , secrtariats
font partie de la structure de pilotage formelle (voir facteur de russite Structure de pilotage).
Ils servent la coordination et la prise de dcisions dans un systme de coopration et leur
caractre contraignant est trs marqu.
Les groupes de rflexion ou comits de rtroaction sont des espaces de communica-
tion dans lesquels un change formalis peut tre entretenu avec des acteurs qui ne sont pas
directement associs la prise de dcisions. Ils ont gnralement pour objectif de mobiliser
des informations supplmentaires, afin de faciliter la prise de dcisions de pilotage et/ou de
donner des informations en retour sur les dcisions prises.
Les tables rondes sont convoques lorsque la situation lexige et servent le plus souvent
rapidement et efficacement des relations avec dautres acteurs (voir facteur de russite Coopration). Par rseautage , il faut entendre ltablissement cibl de contacts, cest--dire
de possibles relations, par le biais de manifestations, de confrences et de prises de contact
directes. Un projet peut crer et renforcer des rseaux ou chercher adhrer des rseaux
existants.
Les espaces de communication informels (par exemple, djeuners de travail, entretiens au
coin du feu, ) offrent une bonne occasion dtablir des relations de confiance et jouent
souvent un rle important dans la prparation des dcisions.
Les caractristiques structurelles sont les suivantes
relations interpersonnelles ;
intensit de la concertation ;
qualit des espaces sociaux .
Rgles et rles : les cooprations doivent trouver un juste quilibre entre les rgles formelles et la
flexibilit informelle. Trouver le degr de formalisation adquat est souvent un exercice dquilibre prilleux. Il faut, dune part, garantir la transparence et sassurer de lengagement des partenaires et, dautre part, minimiser autant que possible les cots transactionnels lis la mise en
place de rgles et de rles (viter que lexercice ne se transforme en une activit dintrt propre).
La diffrenciation des rles dans le systme de coopration permet daccrotre lefficacit et de
minimiser les conflits. Les partenaires de coopration peuvent choisir parmi un grand nombre de
rles diffrents (voir graphique 36).17
148
Rles
Symbole
Brve description
Nud
Gestionnaire
Porte-parole/
Lobbyiste
Ngociateur
NG
Gestion et animation
de processus
Conseiller
En sa qualit de conseiller, lacteur apporte ses connaissances et son exprience et encourage lautorexion
dans le systme de coopration. Il est mandat par le
systme de coopration et peut galement assumer des
fonctions de mentor (coaching) pour dautres acteurs.
Intermdiaire
I
Assistant/agent de
service
En tant quassistant, lacteur se charge de diverses activits de soutien, par exemple appui, assistance technique
ou services administratifs pour des projets de moindre
envergure.
Partie prenante
Observateur/
donneur de
feed-back
149
Marche suivre
Cet instrument sert juger de la qualit de systmes de coopration existants ou futurs en sappuyant sur des caractristiques structurelles communes. Il peut tre utilis pour lensemble du
systme de coopration ou pour des parties de ce dernier ( sous-systme ).
tape 1 : passer le systme de coopration en revue
laide des caractristiques structurelles
Jugez de la qualit du systme de coopration en vous appuyant sur les caractristiques structurelles suivantes. La question poser est la suivante : la caractristique structurelle correspondante
est-elle en adquation avec le thme et lobjectif du systme de coopration et est-elle organise
de faon approprie ?
Adquate, approprie
En partie
Non satisfaisante
150
C) Qualit de la communication
Relations interpersonnelles : le niveau des relations interpersonnelles se caractrise dans le meilleur des cas par un respect mutuel et un intrt professionnel
rciproque. Aussi bien une qualit insufsante des relations interpersonnelles
(par exemple sous forme de mance ou d'estime insufsante) qu'une importance trop grande accorde ces relations (s'exprimant par exemple par la
formation de cliques) peuvent gravement compromettre la ralisation des objectifs dans le systme de coopration. Les relations interpersonnelles sont-elles
adquates par rapport au thme et l'objectif du systme de coopration ?
Intensit de la concertation : dans quelle mesure est-il ncessaire que les
acteurs se voient souvent pour se concerter ? Les investissements dans la
concertation et la coordination doivent tre raisonnablement proportionnels aux
avantages attendus. En rgle gnrale, les systmes de coopration ont besoin
du contact direct entre les acteurs, ce qui limite le nombre d'interfaces possibles. L'intensit de la concertation est-elle adquate par rapport au thme et
l'objectif du systme de coopration ?
Qualit des espaces sociaux : la communication peut tre organise l'chelon bilatral, dans le cadre de tables rondes , d'vnements caractre unique
pour les groupes de grande taille ou de groupes de travail permanents et peut
se faire par crit ou oralement, en face--face ou virtuellement. Si les espaces
sociaux disponibles ne sont pas amnags de faon approprie, la coopration
sera inefcace et peu innovante. La qualit des espaces sociaux est-elle adquate par rapport au thme et l'objectif du systme de coopration ?
151
D) Rgles et rles
Degr de formalisation : les accords, les processus de dcision et de travail
entre les acteurs peuvent soit reposer davantage sur des bases formalises
(consignes par crit), soit sur des ententes verbales et des relations personnelles. Si l'on ne parvient pas trouver le juste quilibre entre un minimum de
rgles structurantes et un maximum de exibilit informelle (informalit structure), les cots de transaction augmentent. Les performances et les produits
ne sont plus au centre de l'attention, chacun vaquant ses propres affaires, et
la conance des acteurs dans le systme de coopration s'amenuise. Le degr
de formalisation est-il adquat par rapport au thme et l'objectif du systme
de coopration ?
Rpartition des rles : dans les cooprations, de nombreux rles sont distribuer (par exemple, nud, gestionnaire, ngociateur, porte-parole, animateur ; voir graphique 36). Des rles diffrencis sont garants d'un degr lev
d'efcience. Les conits de rles qui ne sont pas explicitement abords peuvent
considrablement compromettre la coopration. La distribution des rles estelle adquate par rapport au thme et l'objectif du systme de coopration ?
Support de travail 14 : Liste de contrle Caractristiques structurelles des cooprations
ration externe peut aider remdier des dficits au niveau de la structure des acteurs :
on peut sefforcer dintgrer des acteurs supplmentaires dans le cercle interne de la coopration et/ou prciser davantage la distinction entre interne et externe . La carte des
acteurs est un lment important cet gard.
Les positions dominantes de certains acteurs peuvent tre contres par des mesures structurelles (par exemple, sparation entre le niveau stratgique et le niveau oprationnel ; voir
facteur de russite Structure de pilotage) et par une clarification des rles.
La ncessit de prendre des mesures visant amliorer le lien entre les acteurs est le reflet
dune clarification insuffisante des objectifs ou de conflits entre les acteurs. Il est utile de
renforcer la base commune de la coopration, par exemple en adoptant des mesures ayant
pour effet de renforcer la confiance (voir mise en confiance et ngociation ), en clarifiant lobjectif ou en sensibilisant les acteurs leurs antcdents communs (par exemple,
en invitant les acteurs raconter des anecdotes sur les succs remports, sur certains actes
hroques et sur les obstacles surmonts dans la coopration).
La qualit de la communication entre les acteurs ne peut souvent tre influence quin-
152
La clarification des rgles et rles, qui se traduit par une formalisation plus pousse de la
coopration, permet souvent de remdier assez simplement ces dficits. Il faut nanmoins
garder lesprit quune densit de rgles trop leve est contreproductive. Quand les rgles
existantes ne sont pas respectes, des rgles supplmentaires ne servent rien.
Pour chacune des actions ncessaires identifies (tape 1), il faut rpondre aux questions suivantes :
Estimation : dans quelle mesure les besoins daction identifis influent-ils sur la ralisation
quel point la mesure revt-elle un caractre innovant dans le systme de coopration (au
lieu de rabcher les mmes propositions de solution) ? Jusqu quel point la mesure est-elle
raliste ? Jusqu quel point les acteurs du systme de coopration sont-ils disposs sengager en faveur de la mesure ?
153
Instrument 13
Perceptions des acteurs (analyse PIANO)
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Convient aussi bien pour traiter des situations critiques rencontres dans la
mise sur pied de systmes de coopration que pour observer ces derniers et
les valuer priodiquement. Les cinq champs du modle PIANO peuvent, le cas
chant, tre complts par dautres domaines dintervention.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Les systmes de coopration prennent leurs dcisions dans le cadre de processus de ngociation
et ne sont pas organiss de faon hirarchique. Aussi, une communication efficace et adquatement structure entre les acteurs impliqus est ncessaire. Une gestion de la coopration axe sur
les objectifs exige davoir une ide claire des dpendances mutuelles entre les acteurs ainsi que des
intrts, des incitations et des valeurs qui les motivent et les guident.
Parmi les incitations, il y a lieu de citer en particulier les suivantes :
Incitations conomiques : accs de nouvelles ressources, au march et du savoir-faire,
154
Les acteurs impliqus doivent prendre conscience du fait quen raison de leurs dpendances mutuelles, aucun dentre eux nest capable lui seul de mettre au point des solutions viables. Cette
prise de conscience ne va pas de soi, loin de l, car les acteurs issus du secteur public, de la socit
civile et du secteur priv sont trs diffrents et les cultures de communication et de dcision
quils apportent avec eux dans le systme de coopration sont, en rgle gnrale, galement trs
htrognes. La concertation entre les logiques systmiques diffrentes devrait dautant mieux
russir que la comprhension rciproque des intrts particuliers, structures dincitation, valeurs
et modles de communication diffrents est plus grande. Cet instrument permet de se familiariser
avec les diffrentes perceptions que les acteurs ont du systme de coopration. Il se prte aussi
bien lanalyse de situations critiques dans toutes les phases de dveloppement des systmes de
coopration qu leur observation et leur valuation priodique. Il vise renforcer les lments
suivants dun systme de coopration :
participation fonctionnelle et active des acteurs ;
renforcement de la vision et de lorientation communes ;
mise en confiance et approfondissement des relations entre les acteurs ;
transparence des diffrents pouvoirs dinfluence et stratgies de mise en uvre des acteurs ;
renforcement du sentiment dappartenance et de la motivation des acteurs ;
galit daccs linformation ;
rythme dapprentissage aussi rapide que possible grce lchange de connaissances ;
prsentation et reconnaissance du systme de coopration lgard de tiers ;
minimisation des cots de transaction pour les activits de coordination et de gestion de la
coopration.
Un systme de coopration est peru et jug diffremment par les acteurs impliqus selon la perspective dans laquelle ils voient les choses et les intrts quils dfendent. Pour rendre ces diffrentes perspectives visibles et ngociables, il est opportun que linstrument soit appliqu sparment par les diffrents groupes dacteurs. La succession des diffrentes tapes propose ci-dessous
peut donc en cas de besoin tre applique sparment pour chaque groupe dacteurs.
Marche suivre
tape 1 : dnir et dcrire les champs PIANO
La premire tape sert dfinir les diffrents champs du modle PIANO et en discuter. Dans
sa variante de base, loutil comprend cinq champs dintervention lmentaires pour le pilotage de
systmes de coopration : Produits, Incitations, Acteurs, Ngociations, Orientation (PIANO). Les
cinq champs de lanalyse PIANO peuvent, en cas de besoin, tre complts par dautres champs
danalyse. Linstrument revt le caractre dun inventaire. Il se prte une application rpte
dans la mesure o son niveau dexigences est relativement faible.
155
Dans le modle PIANO, on commence par remplir les champs Produits, Incitations, Acteurs, Ngociations et Orientation en rpondant aux questions cls figurant dans la colonne correspondante
et en reportant ces rponses par crit sur un tableau daffichage structur de faon identique.
Products
(Produits)
Incentives
(Incitations)
Actors
(Acteurs)
Negotiations
(Ngociations)
Orientation
(Orientation)
De quelles rgles
avons-nous besoin
pour assurer la
communication
internet et la collaboration au sein
de notre systme
de coopration ?
Comment nous
assurons-nous
que les accords
convenus sont
respects ?
Situation actuelle
Que voulons-nous
obtenir ? Quels
produits ou prestations voulons-nous
proposer et qui ?
Quels rsultats
intermdiaires
voulons-nous
atteindre dans
ltape suivante ?
Quelles sont les
contributions que
les diffrents partenaires apportent
cette n ?
Quels objectifs
stratgiques
poursuivons-nous ?
Dans quelle mesure nos intrts
et nos objectifs
concordent-ils
ou se contredisent-ils ?
Possibilits damlioration
Les processus de
prestation sont-ils
bien harmoniss
les uns avec les
autres ? De quels
acteurs se situant
en-dehors de notre
systme de coopration avons-nous
besoin pour laborer les produits et/
ou les prestations
prvus ?
La ralisation de
lavantage et de la
valeur ajoute espre dpend-elle
dautres acteurs et,
si oui, desquels ?
Faut-il modier
la composition
des partenaires
de coopration et,
si oui, quels sont
les changements
ncessaires ?
Avons-nous besoin
dune expertise
supplmentaire (technique,
consultative) pour
atteindre nos
objectifs ?
Utilisons-nous de
faon optimale le
savoir-faire des acteurs impliqus ?
Nos structures de
communication
sont-elles appropries et nous
permettent-elles
datteindre nos
objectifs de
faon efcace et
efciente ? Dans
quelle mesure nos
structures de dcision et modles
dcisionnels nous
donnent-ils satisfaction ?
Existe-t-il des
possibilits de renforcer lorientation
commune ?
Mesures
156
157
Instrument 14
Rseaux : renforcer les potentiels relationnels
Indications dutilisation
Objet/fonction
Cet instrument est un outil daide la dcision qui sert dterminer si des
mesures doivent tre mises en uvre pour mettre sur pied et/ou renforcer des
rseaux.
Il aide planier des mesures concrtes en proposant des critres de qualit
pour les rseaux ainsi que des exemples de mesures.
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Il est indispensable davoir une ide claire des objectifs du projet et des attentes
en dcoulant lgard du rseau.
Linstrument permet de se faire une premire ide quand il sagit de savoir si et
dans quelle mesure un rseau peut aider atteindre les objectifs communs.
Beschreibung
Les rseaux sociaux sont un tissu relationnel lche reliant entre elles des personnes et/ou des
organisations. Pour tre plus prcis, les rseaux sont forms par le potentiel relationnel existant
entre des personnes et/ou des organisations poursuivant les mmes intrts. Plus les chances sont
grandes de pouvoir, en cas de besoin, entrer rapidement et facilement en contact et nouer des
cooprations concrtes, plus le rseau est fort19.
Liens entre le systme de coopration et le rseau. Contrairement la pratique courante, Capacity WORKS fait une distinction claire entre les systmes de coopration et les rseaux (voir
galement le facteur de russite Coopration). Un systme de coopration est normalement intgr diffrents rseaux sociaux entretenant des relations avec des acteurs du monde politique,
de ladministration, de lconomie et de la socit civile. Le systme de coopration peut mme
tre directement issu de lun de ces rseaux. Inversement, il peut tre utile pour un systme de
coopration de renforcer des rseaux existants ou den crer de nouveaux. Un rseau peut aider
dvelopper et diffuser des ides novatrices. Les rseaux peuvent faire que des acteurs importants
apprennent les uns des autres et gnrent ensemble de nouvelles connaissances. Un rseau peut
tre utile pour atteindre des dcideurs et gagner de nouveaux partenaires de coopration. Ltablissement et lentretien de contacts utiles avec des rseaux, par exemple par des mesures cibles
de renforcement de la conscience communautaire, constituent donc des tches importantes pour
la gestion des relations dun systme de coopration. Il sagit de contribuer activement lamnagement du potentiel relationnel afin de pouvoir, en cas de besoin, le transformer en relations de
coopration oprationnelles.
158
Les trois tapes suivantes aident dcider concrtement si des mesures doivent tre prises pour
crer et/ou renforcer des rseaux.
Marche suivre
tape1 : clarier lobjectif
La mise sur pied et/ou le renforcement cibl de rseaux exigent souvent un investissement important en temps et en argent sans aucune garantie de succs. Il faut donc, avant de concevoir
des mesures allant dans ce sens, clarifier quels sont les objectifs concrets quelle doit permettre
datteindre et si la cration dun rseau se prte vritablement cette fin.
La liste de contrle suivante peut tre utilise pour clarifier lobjectif :
Groupe cible
Le groupe cible est clairement dni ;
il sagit dun petit nombre de personnes et/ou dorganisations choisies.
Degr dengagement
Les acteurs impliqus doivent convenir
dun objectif contraignant et, dans
un souci de transparence, mettre en
uvre les mesures ncessaires pour
latteindre.
Obligation de rsultats
Des acteurs importants attendent que
des rsultats tangibles soient obtenus
le plus rapidement possible.
Sur la base de cette liste de contrle renseigne, il importe de rpondre aux questions suivantes :
Quelle est la dfinition de lobjectif ? Quel objectif doit tre atteint par la cration et/ou le renforcement dun rseau ? quoi reconnat-on que cet objectif est atteint ?
159
Quelles sont les autres options possibles ? Les mesures prises pour crer et/ou renforcer un
rseau constituent-elles le meilleur moyen datteindre cet objectif ? Plus le nombre de points obtenus dans la liste de contrle est lev, plus lobjectif correspond bien la cration et/ou au
renforcement de rseaux. Un petit nombre de points signifie que lobjectif mettre en uvre
devrait davantage revtir la forme dun systme de coopration clairement dlimit. Dans ce cas,
des mesures visant renforcer les rseaux peuvent certes tre engages titre daccompagnement,
mais dautres instruments de Capacity WORKS sont plus appropris pour amnager concrtement le systme de coopration (voir, par exemple, linstrument Caractristiques structurelles
des cooprations ).
tape 2 : dnir les qualits que doit possder le rseau
Les rseaux sociaux doivent en premier lieu tre efficients (cest--dire, permettre ltablissement
de contacts rapidement et sans grand effort) et robustes (cest--dire, tre insensibles aux perturbations, par exemple des conflits bilatraux) et avoir une valeur ajoute vidente pour leurs
membres. La liste de contrle suivante peut tre utilise pour formuler des hypothses sur lefficience, la robustesse et la valeur ajoute dun rseau existant.
Critre de qualit
Diversit : le rseau relie diffrentes perspectives en les
focalisant sur un thme commun, par exemple en runissant des
acteurs du secteur public et du secteur priv.
Triangulation : des acteurs ayant un lien direct entre eux sont
galement relis par l'intermdiaire de tiers connus par les uns
et les autres. Un rseau de relations dense, qui fonctionne mme
dans le cas de conits bilatraux, est cr de cette manire.
Tout le monde connat tout le monde : l'loignement moyen
entre les parties impliques est faible. L'loignement est mesur
en pas (A est en contact avec B, qui est lui-mme en contact
avec C, les personnes A et C tant ainsi relies par deux pas ).
Il ny a pas d'acteurs ou de groupes d'acteurs isols , ce qui
signie que chaque acteur ou groupe dacteurs est li aux autres
(au moins de faon loigne).
Pas dacteurs ou de groupes dacteurs isols ,
ce qui signie que tous sont lis tous (au moins de faon loigne).
Les acteurs centraux sont directement relis les uns aux
autres (ce qui signie quil ny a pas de polarisation en camps
opposs).
Des avantages clairs pour les membres : le rseau gnre une
valeur ajoute claire pour ses membres. Cette valeur ajoute revt
typiquement les formes suivantes : solutions, connaissances ou relations nouvelles ; consolidation des relations existantes ; prestige ;
pouvoir interprtatif ; autonomie ; participation la cration de
produits communs et motivation par la rciprocit et lchange sur
un pied dgalit.
Support de travail 17 : Liste de contrle des qualits dun rseau
Remarques et hypothses
160
de contacts. Les formes privilgier pour de telles manifestations sont les forums ouverts
( Open Space Confrence ), dans lesquels les participants dcident eux-mmes du programme de la confrence, ou bien le caf dcouverte ( World Caf ), dans lequel les
participants discutent intensivement du thme de la manifestation en petits groupes dont la
composition change plusieurs reprises.
Suppression cible des barrires la communication, par exemple par la mdiation de
sibilits dintgration. On peut y entretenir des contacts par le biais de fiches descriptives
numrises, changer sur des forums virtuels dexperts et apprendre les uns des autres par
le biais de confrences virtuelles et de plateformes dapprentissage. La condition est que les
membres du rseau aient accs la technologie de maillage concerne et sachent lappliquer.
161
peuvent tre utiliss pour donner plus de continuit au travail du rseau. Les plateformes
lectroniques comme les secrtariats exigent cependant du temps et de largent, en particulier dans la phase de dmarrage, et ne peuvent pas entirement remplacer dautres mesures.
La planification des mesures devrait sarticuler autour des quatre caractristiques de base des
rseaux, savoir, le centrage sur les besoins concrets, lorientation vers la pratique, lorientation
vers lapprentissage et la culture du contact. Les instruments Communaut de savoir et Rseaux dapprentissage des diffuseurs et formateurs livrent dautres indications utiles cet effet.
tape 4 : excuter et observer les rsultats
Les rseaux qui nutilisent pas de plateforme lectronique sont souvent difficilement saisissables.
Ils peuvent tre observs de faon cible par le biais danalyses des rseaux sociaux ou danalyses
de la cration de valeurs. Pour les rseaux utilisant des plateformes sociales en ligne, il existe par
contre une srie dindicateurs dactivit et de maillage qui sont mme souvent saisis automatiquement par les technologies utilises. Il est important en tout tat de cause de rflchir ds le
stade de la planification quoi on mesurera concrtement la ralisation de lobjectif, cest--dire
la cration et le renforcement dun rseau (voir tape 1), et dobserver ces indicateurs. Aprs une
phase de dmarrage (dune demi-anne au plus), il faut galement contrler une nouvelle fois
lobjectif.
162
Instrument 15
Dveloppement de la conance
Indications dutilisation
Objet/fonction
Cet instrument sert valuer la base de conance existant au sein dun systme de coopration et mettre au point des mesures de mise en conance.20
Champ dapplication
Il peut tre utilis dans les cas o le climat de coopration est perturb.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
La confiance est la force qui change tout 21
La confiance est un facteur de type particulier, car elle ne sobtient pas sur commande. Elle sinstaure lentement, elle est accorde et approfondie, mais elle peut aussi se perdre ou tre retire
subrepticement. Elle se construit sur la base dexpriences de coopration et de suppositions sur
la conduite future attendre des autres acteurs dans le processus dinteraction. Lorsquil y a une
forte concordance entre les attentes et les expriences, la confiance, comprise au sens dun comportement prvisible et calculable projet sur lautre acteur, grandit. La confiance est une ressource sociale et conomique prcieuse dans les systmes de coopration. Elle favorise lchange
dinformations et de connaissances, facilite et acclre les processus de coopration et rduit les
cots de transaction.
Linstauration dun climat de confiance au sein des systmes de coopration est une condition
essentielle une collaboration efficace. Parce que les acteurs dpendent les uns des autres pour
atteindre lobjectif de changement vis, les attitudes attentistes et sceptiques, la mfiance, les tensions et les conflits sont autant dobstacles une coopration efficace et efficiente.
Si la confiance peut laisser esprer de grands avantages, elle est nanmoins expose au risque dtre
brise. Dans la thorie du jeu, on sest efforc de trouver des stratgies pour faire face ce dilemme.
Dans les expriences ralises, la rgle trs simple dun prt pour un rendu sest ici avre tre
163
lune des stratgies les plus prometteuses : engage-toi dans une coopration en tant confiant mais
nhsite pas rpondre un comportement non coopratif par un comportement tout aussi peu
coopratif.22 Par contre, la confiance aveugle ou la mfiance de principe ( la confiance cest bien,
le contrle cest mieux ) sont des stratgies de coopration peu prometteuses.
Linstauration de la confiance est un processus de communication complexe dans lequel il faut
investir non seulement un temps considrable, mais galement de largent. Pour la mise en
confiance, les intrts explicites des acteurs impliqus semblent jouer un rle moins dterminant
que leurs perceptions et suppositions rciproques. Mme quand ils ont des intrts identiques
ou analogues, les acteurs peuvent se mfier les uns des autres. Une fois tablie, la confiance peut
facilement tre branle et svanouir. Et, la confiance brise est extrmement difficile rtablir.
Linstauration de la confiance se fait par quatre voies :
La confiance reposant sur une exprience personnelle : les expriences positives et nga-
tives issues dinteractions passes sont utilises pour prsumer du comportement futur de
lautre acteur. Si le comportement observ semble tre prvisible et dnu de toute mauvaise
intention, cela signifie quil est possible de faire confiance cet autre acteur, qui acquiert de
ce fait un capital de confiance. Le dveloppement de la confiance est un jeu dynamique de
suppositions rciproques dans lequel les intentions respectives des acteurs et leurs possibilits daction restent en grande partie invisibles, pour ainsi dire en arrire-plan. Les quiproquos peuvent avoir un impact considrable et la mise en confiance exige une trs grande
attention. Lorsquun acteur semploie, par la communication, une attitude ouverte et sincre
et des interventions, dvelopper la confiance sans recevoir dcho de la part de lautre
acteur, il lui retirera sa confiance et, le cas chant, prouvera une mfiance encore plus
grande quauparavant.
La confiance lie la rputation : les observations et/ou les expriences de tiers sont
utilises pour faire des suppositions sur le comportement futur de lautre acteur. La rputation acclre le processus de mise en confiance, car il est alors possible de puiser dans les
expriences de tiers plutt que dans ses expriences personnelles. Les plateformes de vente
virtuelles (par exemple, Amazon, eBay) mettent ce moyen profit en demandant aux personnes et participants dvaluer leurs expriences personnelles et de les mettre la disposition de tiers. Limplication de tiers est en mme temps une source dinformations permettant de savoir si le partenaire est digne de confiance et incite en mme temps renforcer sa
propre rputation et crdibilit en adoptant une conduite digne de confiance.
La confiance lie lappartenance : la familiarisation avec des rgles de conduite et des
164
dabord sur la supposition que lautre acteur est bien intentionn ou du moins que ses
actions sont inoffensives pour celui qui lui fait confiance. Un grand nombre de facteurs
influencent le degr de confiance tmoign lgard des autres partenaires de coopration.
Une bonne aptitude la communication (qualit de lcoute, comprhension et clart des
intrts propres), une attitude empreinte destime (ouverture, intrt pour lautre) ainsi que
la transparence et la cohrence de la conduite adopte sont des lments essentiels pour
renforcer la confiance.
Niveau de lorganisation : les personnes sont gnralement dtaches auprs dun systme
de coopration par leurs organisations respectives, ce qui signifie quelles ne dfendent pas
(en premier lieu) leurs intrts propres, mais quelles reprsentent les intrts de leur organisation. Il importe de reconnatre ces intrts et les attentes des organisations concernes et
de faire en sorte quune conciliation des intrts soit possible ce niveau ( impartialit ).
Si les intrts de lorganisation ne sont pas reconnus, la conduite des parties impliques
devient imprvisible. Pour une coopration fonde sur la confiance, il est important de communiquer avec les bonnes personnes. Celles-ci jouissent de la confiance de leur organisation et ont la capacit de reconnatre les marges de coopration et les dfendre au sein de
leur propre organisation.
Niveau du systme de coopration : il est possible dengager des mesures de mise en
confiance ds le stade de la dlimitation du systme de coopration. Des parties tierces reconnues comme tant impartiales, peuvent tre des partenaires supplmentaires utiles dans
le cas de conflits (latents). Pour la communication vers lextrieur, il importe de trouver le
juste quilibre entre transparence et confidentialit. La confiance repose galement sur un
change mutuel, transparent et symtrique, dinformations sur les objectifs, les intentions
et les projets de chaque partie. Cest pourquoi, les structures et les processus du systme de
coopration doivent permettre une coopration directe, ladoption de rgles transparentes et
une comprhension commune des rles et de la dmarche adopte. La comprhension commune de lobjectif de la coopration est un autre lment sur lequel se fonde la confiance
rciproque !
Lors de ltablissement de nouvelles relations de coopration, le dveloppement prudent de la
confiance revt une importance capitale. Les possibilits informelles de contact et de rencontre
jouent cet gard un rle aussi important que des processus de travail structurs de faon transparente. Un voyage commun de diffrents reprsentants dorganisations offrant loccasion de briser la glace de la mfiance entre les acteurs peut constituer une contribution aussi importante
quun engagement commun sur les droits, les obligations et les prestations des acteurs.
165
Marche suivre
Linstrument doit tre utilis avec beaucoup de tact et de prudence. La confiance sinstalle mais
ne se discute pas. Une question directe sur la crdibilit dun acteur peut tre plus prjudiciable
quutile, ce qui est le cas galement des questions sur les motivations et raisons de la confiance
ou de la mfiance prsume. Loutil ne sert pas briser des tabous (sur les conflits relationnels),
mais se forger des ides sur les moyens de renforcer la confiance mutuelle. Paradoxalement, cet
exercice exige de faire preuve dune grande discrtion base sur la confiance !
Aussi est-il important de se demander auparavant quels sont les acteurs qui doivent participer
la mise en application de cet instrument. Lutilisation de linstrument ne doit en aucun cas favoriser la formation de cliques (invitation en secret de partenaires dignes de confiance pour porter
un jugement sur des partenaires difficiles !). Dans le pire des cas, une telle attitude pourrait
dtruire le partenariat.
tape 1 : dnir le focus de lanalyse
Dans un rseau de coopration de vaste envergure, il ne sera pas possible danalyser toutes les
relations tisses entre les acteurs. Dans une premire tape, il faut donc dcider des relations de
coopration auxquelles linstrument doit tre appliqu. Faut-il analyser le climat de confiance rgnant entre tous les partenaires du systme de coopration ? Laccent doit-il tre mis sur certaines
relations (bilatrales) existant au sein du systme de coopration ? Faut-il examiner une relation
entre le systme de coopration et un acteur externe important ?
tape 2 : valuer le climat de coopration
Lanalyse suivante dun exemple choisi de relations entre les acteurs se concentre sur huit aspects.
Au total, la moyenne et la variance de lapprciation (1 4) peuvent livrer des indications utiles
en ce qui concerne les orientations stratgiques et la promotion de la communication. Tous les
participants lanalyse peuvent communiquer le score quils estiment correct pour tous les aspects examins.
166
de coopration ?
167
valuation
vrai
Individualit
Tous les partenaires de coopration apportent quelque chose
qui est utile aux autres, mais conservent leur autonomie.
Importance de la coopration
La relation de coopration est importante pour les acteurs
impliqus (les personnes intervenant dans la coopration et
leurs organisations).
Interdpendance
Les partenaires de coopration se compltent et ont besoin
les uns des autres ; aucun dentre eux ne peut lui seul
obtenir ce que tous peuvent atteindre ensemble.
Investissements
Les partenaires impliqus mobilisent des ressources en
fonction de leurs possibilits et tmoignent ainsi de leur
intrt pour le partenariat.
Communication
Les partenaires de coopration sinforment mutuellement
et saisissent les opportunits dchange. Les tensions et
conits sont traits un stade prcoce.
Intgration
Les partenaires de coopration compensent les dsquilibres existants en matire dinformation et de participation.
Apprentissage
Lvaluation priodique des expriences et les succs communs sont rendus visibles.
Institutionnalisation
Les relations de coopration sont consolides au moyen
dun minimum de rgles utiles, convenues dun commun
accord.
Intgrit
Les partenaires de coopration se conduisent honntement, sinforment mutuellement et approfondissent ainsi la
conance quils ont les uns dans les autres.
Support de travail 19 : Caractristiques de partenariats russis
en partie vrai
faux
168
Mesures prvues
169
Instrument 16
Arrire-scne et comportement dapprentissage
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Atelier.
Matriel
Indications
Description
La coopration comme mise en scne thtrale
Il est trs instructif de se reprsenter un systme de coopration dans lequel interviennent un
grand nombre dacteurs comme une mise en scne de thtre. lavant-scne, les acteurs jouent
leur rle, dfendent leurs intrts et faonnent leurs relations avec les autres acteurs. Ils btissent
des relations de confiance, ngocient des projets communs, branlent cette confiance tablie
grand peine et sombrent soudain dans de profonds conflits. Ils agissent en fonction de ce que
leur dictent leurs rles et leurs scripts, leurs attentes, leur pouvoir dinfluence et leurs ressources
et par raction au comportement des autres acteurs et de leurs relations. Ils forment une trame
de dpendances mutuelles. Le pouvoir et linfluence des acteurs changent. De nombreux aspects
sont tus et tenus cachs parce quils risqueraient de ternir la faade ou limage que lon souhaite
donner lextrieur. Des informations sont changes, dissimules et colportes. On souffle, on
dplace les dcors et, larrire-scne, on ngocie la distribution des rles. Les acteurs enfilent
leurs costumes, les accessoires sont distribus, le scnario est modifi, les ruses et les intrigues
sinstallent, et les fils sont tirs depuis les cintres. Les projecteurs sont braqus sur certains acteurs, tandis que dautres restent plutt dans lombre.
170
Ce sont les acteurs eux-mmes qui restreignent et orientent les possibilits quasi illimites de
mise en scne : ce sont eux qui faonnent leurs relations sur la scne et qui crent les conditions
structurelles ncessaires cet effet. Les mises en scne de pices de thtre, tout comme les systmes de coopration, se crent un monde intrieur de rgles implicites dont les acteurs ne sont
que partiellement conscients, bien quils en soient eux-mmes les auteurs. Le monde intrieur du
systme de coopration et sa capacit de performance sont, en outre, influencs de faon dcisive
par la manire dont les acteurs rsolvent leurs problmes et par les possibilits quils ont dapprendre de leurs expriences et de concevoir et grer les changements.
Pour comprendre ce qui se passe dans un systme de coopration considr comme une mise en
scne thtrale, il faut du recul, une rflexion autocritique et une vue synthtique de la situation,
car la perception nest pas un processus purement technique et rationnel : elle slectionne, projette, ordonne, donne un sens et une forme aux faits observs.
Slection de la perceptiong
Notre attention se tourne avant tout vers ce qui correspond notre vision du monde, ne contredit pas nos convictions et nos valeurs culturelles et nous semble utile. Partant de considrations
utilitaristes, nous tendons penser que les gens apprennent pour mettre ensuite en pratique ce
quils ont appris. Or, cela nest pas forcment le cas. Les gens peuvent participer des actions de
formation pour le simple plaisir de se rencontrer et retourner ensuite leurs occupations quotidiennes sans plus se soucier dappliquer le savoir acquis si celui-ci ne sintgre pas leur horizon.
Projection
Nous projetons sans cesse ce que nous souhaitons et le sens que nous donnons aux choses sur
notre perception. Nous pensons que les autres nous ressemblent et sommes tonns de voir leur
manque dintrt pour ce qui nous meut, un phnomne que linterprtation de symptmes met
particulirement en vidence. Les symptmes sont des signes observables et tangibles, qui permettent de juger de ltat et de la dynamique dun systme de coopration. Les symptmes ne sont
pas forcment rvlateurs dun dficit ou dune faiblesse, ils peuvent aussi signaler des forces et
des potentiels. La diversit des impressions produites par un systme de coopration nous oblige
dgager de cette base incomplte de donnes et de signaux, des schmas, modles et tendances.
Les individus qui forment le systme de coopration, de mme que les processus, la structure ou
les produits du systme, sont porteurs de symptmes. Lobservation de symptmes isols ne suffit
pas pour poser un diagnostic : ainsi, le symptme manque dorientation et de leadership peut,
dans un systme de coopration donn, avoir des effets positifs involontaires sur le dveloppement de lesprit dinitiative chez les acteurs alors que, dans un autre systme, le mme symptme
peut favoriser la dispersion des forces et conduire ngliger des opportunits intressantes. Les
symptmes et les rsultats de leur analyse doivent, de ce fait, tre examins conjointement avec
les acteurs du systme de coopration. Cette rflexion permet destimer limportance relative des
diffrents symptmes, car le mme symptme peut donner lieu des interprtations diffrentes :
la prcision peut tre considre comme une minutie excessive par dautres, lordre et la clart
peuvent tre perus comme une manie de tout contrler, la crativit comme du chaos, la discipline comme de la rigidit, la fiabilit comme du perfectionnisme, le manque de fiabilit comme
une flexibilit dcontracte et la discrtion comme de la dissimulation.
171
Marche suivre
Pour apprhender la ralit dun systme de coopration dans ses diffrentes facettes, il est utile
de recourir diffrentes perspectives comparatives. Nous nous limiterons ici aux trois suivantes
la question des rgles implicites oprant sur larrire-scne du systme de coopration ;
lattitude adopte pour rsoudre les problmes dans un systme de coopration ;
le comportement dapprentissage dans le systme de coopration.
172
Relations
Quelles sont les dcisions qui ont t prises au sein du systme de coopration, mais nont
ou de dire pour se faire accepter et pour sintgrer le plus vite et le plus simplement possible ?
tape 2 : valuer le comportement de rsolution des problmes
Dans la pratique, la manire dont les problmes sont rsolus par un systme de coopration sest
avre tre un facteur essentiel. Une analyse qui tient compte de ce comportement de rsolution
des problmes sefforcera donc de rpondre aux trois questions cls suivantes :
Quelles sont les expriences pratiques dont les acteurs du systme de coopration disposent
en matire de changement ? Exemples : restructuration interne et acclration des processus, tablissement de relations avec dautres organisations et gestion de la coopration, mise
au point de nouveaux produits et services.
De quelles mthodes les acteurs disposent-ils pour rsoudre les problmes ? - Exemples :
groupes de rflexion se consacrant la rsolution de problmes, gestion des connaissances,
intervision, ateliers.
Dans quel tat desprit les acteurs abordent-ils les problmes rsoudre ou les nouvelles
tches entreprendre ? Exemples : routine, curiosit, ouverture desprit, rserve.
tape 3 : analyser le comportement dapprentissage
Compte tenu de linteraction entre les diffrents acteurs, les systmes de coopration crent
en principe un climat favorable lapprentissage en stimulant lchange dinformations et de
connaissances et la coopration horizontale entre divers acteurs. Cette prdisposition lapprentissage peut toutefois tre inhibe par des blocages.
Ltape 3 consiste donc identifier les blocages ventuels afin de prendre des mesures cibles
pour y remdier. Les points repris dans le tableau ci-aprs, qui peuvent tre traits soit individuellement soit en groupes, peuvent tre utiles cet effet. Il est galement possible de noter quelles
sont les observations du quotidien sur lesquelles sappuie lvaluation.
173
Blocage 1 : cloisonnement
Peu de contacts entre les acteurs ;
fort degr de spcialisation de petits
groupes qui communiquent entre eux
dans des langages secrets (codes).
Tirer les fruits de lexprience fait partie des processus de prestation ; les
acteurs analysent priodiquement les
expriences accumules et les mettent
prot.
Observations du quotidien :
Blocage 2 : architecture dinnovation confuse
Thmes dinnovation mal communiqus ; dispersion entre un grand
nombre dinitiatives et dateliers non
coordonns o uvrent des francstireurs.
Observations du quotidien :
Blocage 3 : illres autoritaires et idologiques
On scande sans cesse la mme litanie
de dogmes rigides ; les opinions
divergentes sont considres comme
aberrantes ; la critique est risque.
Observations du quotidien :
Blocage 4 : pressions de temps et de travail
Une rglementation pesante fait perdre
du temps ; les acteurs sont soumis
de fortes pressions en termes de
dlais et de volume de travail.
Observations du quotidien :
Blocage 5 : dcits de communication
Les acteurs sont mal informs et utilisent les dcits dinformation comme
moyen de pouvoir ; les possibilits
dchanges sont rares.
Observations du quotidien :
Blocage 6 : exprience non exploite
Tirer les enseignements de lexprience est considr comme une obligation supplmentaire et fastidieuse.
Personne ne sintresse aux rsultats
et aux effets.
Observations du quotidien :
Support de travail 21 : Analyse du comportement dapprentissage
174
175
Instrument 17
Analyse des besoins
Indications dutilisation
Objet/fonction
Cet instrument sert tablir dans quels domaines un projet a des besoins de
coopration complmentaires et avec quels partenaires de coopration internes
ou externes une collaboration devrait tre engage.24
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Le seul fait de se mettre en qute dventuels partenaires complmentaires suffit gnralement
ouvrir les limites du systme form par le projet. La question des besoins complmentaires
et des partenariats qui seraient particulirement souhaitables pour le projet est ici au centre de
lattention.
Pour pouvoir concrtiser plus exactement les besoins, le profil de performance du projet doit tre
clairement dfini. Il faut avoir une estimation raliste des capacits (et limites) du projet par rapport aux objectifs et aux rsultats convenus pour pouvoir rflchir ce qui lui fait dfaut et dans
quels domaines, par exemple, un partenariat complmentaire pourrait lui tre utile.
Pour analyser les besoins supplmentaires en soutien, diffrents critres sont dfinis et un profil
de performance concret est labor pour le projet. La reprsentation graphique de ce profil permet de se rendre compte des dficits existant ventuellement et livre des indications concrtes sur
les caractristiques que doivent avoir les partenaires complmentaires potentiels.
Marche suivre
tape 1 : valuation du projet
titre dexemple, la mthode sappuie sur cinq critres devant permettre dvaluer le projet. Ces
critres sont interchangeables et peuvent, bien entendu, tre reformuls. Pour chaque critre, un
nonc est formul (item) et not laide dune chelle allant de 0 3 :
176
Ressources financires : le projet dispose de suffisamment de ressources financires pour atteindre les objectifs formuls, et notamment aussi pour permettre que les solutions labores
soient appliques dans dautres contextes et soient utilises dans le dialogue politique. Notation : par ex. 2,2.
Connaissances spcialises et expertise : le projet a accs aux connaissances actuelles qui lui sont
ncessaires pour atteindre les objectifs. Notation : par ex. 1,8.
Accs des leaders dopinion et des dcideurs politiques : le projet peut sappuyer sur des relations solides avec dimportants leaders dopinion et dcideurs politiques. Notation : par ex. 1,6.
Mise lchelle et/ou diffusion rgionale : le projet introduit efficacement dans le dialogue politique les solutions mises au point, et ces solutions sont galement mises profit dans dautres
contextes. Notation : par ex. 2,1.
Comptence de mise en uvre : le projet dispose dune comptence suffisante de mise en uvre.
Notation : par ex. 2,2.
2
Prol idal
1
Prol
actuel
0
Comptence dexcution
Expertise
Ressources nancires
177
rgionale) ;
le projet na pas suffisamment accs des leaders dopinion et dcideurs politiques ;
le projet na pas besoin dun soutien financier supplmentaire ;
le projet dispose de bonnes capacits de mise en uvre et na pas besoin de partenaire sup-
plmentaire.
Enchaner avec la question suivante : avec quels partenaires complmentaires les besoins observs pourraient-ils tre satisfaits ? Par exemple :
pour mobiliser une expertise et des connaissances spcialises supplmentaires, il est pos-
ainsi leffet de levier du projet, il est possible denvisager la cration dun comit consultatif
se composant de reprsentants de diffrentes institutions et pouvant servir de rseau politique.
178
Instrument 18
Avantages comparatifs
Indications dutilisation
Objet/fonction
Cet instrument sert dcrire sous une forme structure les avantages comparatifs qui font que le projet est un partenaire attrayant pour les autres acteurs.25
Champ dapplication
Dans les situations dans lesquelles le projet doit motiver des partenaires
externes ou internes supplmentaires participer au projet ; des ns de
marketing.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Un projet nest intressant pour un partenaire de coopration potentiel que si ce dernier a limpression de recevoir une contrepartie venant compenser sa propre contribution la coopration.
Le projet doit cet effet tablir clairement quels sont les avantages comparatifs dont il dispose et
comment il peut en assurer la visibilit. Il ne sert rien de savoir que lon dispose de comptences
particulires dans certains domaines, si cela nest pas connu en-dehors du projet.
Marche suivre
tape 1 : discuter des avantages comparatifs
Linstrument sert stimuler la rflexion sur les comptences cls existant au sein du projet. Le
type de prsentation retenu doit diffrer des dclarations dintention habituelles. Pour pouvoir
tablir un profil des comptences cls existant au sein dun projet, il convient de discuter de trois
thmes et dapporter des rponses aux questions cls correspondantes :
A. Stratgies et conceptions
Quelles sont les stratgies et conceptions qui font que nous nous distinguons des autres ?
Comment ces stratgies et conceptions sinsrent-elles dans les dbats mens un niveau
suprieur ?
Comment ces stratgies et conceptions contribuent-elles lefficacit de la coopration ?
179
B. Gestion et pilotage
Quels instruments et mthodes pouvons-nous proposer pour le pilotage des projets et des
cooprations ?
Quels sont les lments caractrisant de faon spcifique ces instruments et mthodes ?
Dans quels domaines possdons-nous une solide expertise et une exprience de la gestion
nisations ?
tape 2 : esquisser les avantages comparatifs
Une courte liste des comptences cls du projet est tablie sur la base des rponses donnes sur
les trois thmes. Cette liste devrait tenir sur une page. La question cl est la suivante : que pouvons-nous proposer ? La rponse cette question doit tre aussi concrte que possible et tre
taye, le cas chant, par des exemples.
Un exemple de projet de dcentralisation ralis dans le cadre de la coopration au dveloppement sert ici illustrer ces avantages comparatifs.
Stratgies et concepts
Nous structurons et conseillons le dialogue politique engag sur le programme de dcentralisation. Lors de la ngociation et de lharmonisation des intrts entre des acteurs
interdpendants des secteurs public et priv ainsi quentre les programmes nationaux de
rforme et les donateurs, nous prtons attention aux trois points suivants :
accs de nouvelles connaissances sur des modles dadministration dcentralise dj
mis en pratique ;
soutien apport lors des consultations menes par les acteurs diffrents niveaux,
notamment sur les questions fiscales ;
intgration des institutions et organes de participation politique : parlement, commissions, associations, partis, syndicats
Nous veillons tout particulirement une dfinition claire des niveaux dcisionnels et
au renforcement des connaissances et des capacits, tant au niveau de ladministration
centrale qu celui des provinces et des communes, afin dassurer une conduite et une
gestion des projets de dveloppement axes sur les rsultats. En outre, nous favorisons
lharmonisation entre les donateurs dans des domaines spcifiques : gestion des finances
publiques, y compris des recettes publiques et des cours des comptes.
180
Gestion et pilotage
Nous avons introduit des mcanismes de dcision participatifs et bass sur la ngociation
auprs des partenaires et donateurs afin que le pilotage du projet soit assur en commun.
Nous encourageons en particulier la participation dacteurs publics et non gouvernementaux aux processus politiques afin de renforcer la prise de responsabilit tous les
niveaux. Nous disposons dune solide expertise professionnelle et dune riche exprience
en matire de gestion des processus dans les domaines suivants :
introduction dun instrument prouv de gestion participative des budgets communaux ;
renforcement de la gestion des cooprations et des rseaux au niveau communal et
intercommunal ;
conseil en matire de gestion interne tous les niveaux de ladministration (dveloppement des ressources humaines, gestion financire, etc.) ;
rationalisation et acclration des processus administratifs internes ;
renforcement des comptences sectorielles et Leadership.
Valorisation des expriences et apprentissage
Nous attachons une importance particulire la capitalisation et la mise en valeur
des expriences recueillies au niveau local dans les communes afin den tirer des informations concrtes qui pourront tre mises profit dans le processus de ngociation
politique. Nous aidons les partenaires mettre en place un systme de gestion de leur
portefeuille de projets et de suivi de leurs activits.
Nous encourageons la mise en place de mcanismes de surveillance et de contrle destins renforcer la responsabilit et lobligation de rendre des comptes la socit.
181
Instrument 19
Organisation de processus de ngociation
Indications dutilisation
Objet/fonction
Cet instrument sert prparer et mettre en uvre des ngociations dans lesquelles saffrontent des intrts, des attentes et des modes de travail diffrents.
Champ dapplication
Dans toutes les situations dans lesquelles des accords doivent tre conclus et
des dcisions tre prises au niveau bilatral et multilatral.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Ngociation dans des systmes de coopration
In Kooperationssystemen werden Entscheidungen grundstzlich in Aushandlungsprozessen
Dans les systmes de coopration, la prise de dcisions fait en principe lobjet de processus de
ngociation entre les partenaires de coopration. Contrairement aux organisations, il ny a pas
dans les systmes de coopration un niveau de direction suprieur qui peut trancher la place des
partenaires de coopration en cas de divergences dopinions ou dambiguts.
Les partenaires de coopration dpendent les uns des autres quand ils poursuivent un objectif commun. Cette dpendance existe dans toutes les formes de partenariats, que ceux-ci soient
informels ou rgls par contrat. Les diffrentes parties impliques poursuivent en mme temps
leurs propres objectifs et se caractrisent par des modes de prestation qui leur sont propres et
auxquels les autres partenaires nont que partiellement accs. Une ngociation efficace est donc
une condition essentielle une coopration fructueuse.
tant donn que des processus de ngociation se droulent en permanence dans un systme de
coopration, le succs dune situation de ngociation ne peut pas seulement tre mesur la faon
dont un partenaire de ngociation russit imposer son point de vue. Dans un systme de coopration, les ngociations abouties ont galement toujours pour fonction de renforcer lorientation
commune vers lobjectif, de mieux comprendre les intrts particuliers des parties impliques et,
plus gnralement, de consolider les relations de coopration. Mme si des ngociations ne sont
menes quune seule fois avec un partenaire de coopration, le reproche dune ngociation non
quitable peut globalement entraner une perte de crdibilit pour le partenaire de coopration.
La force dimposer ses vues ne suffit donc pas !
182
nouveaux aspects ;
prciser les intrts ainsi que les avantages et les inconvnients lis aux diffrentes solutions ;
laborer des solutions dont les parties impliques pensent quelles sont prfrables lab-
183
Objectivit
Les partenaires de coopration impliqus ont gnralement tendance imputer le problme
(manque de ressources, comptences mal dfinies, conflits dobjectifs, etc.) la position dun
acteur ou la relation tisse entre certaines des parties impliques.
Une telle attitude a pour inconvnient dorienter la discussion vers des personnes et les positions
quelles occupent et non vers les questions de fond et de faire croire que le but de la ngociation
est damener lautre partie modifier son comportement. Or, une telle approche est contraire au
principe mme de la ngociation entre des partenaires de coopration qui sont diffrents et en
droit de poursuivre des intrts divergents. Pour ngocier efficacement dans les systmes de coopration, il faut donc sefforcer de centrer lattention sur lobjet du problme dont il est question,
par exemple sur le manque de ressources ou sur la clarification insuffisante des comptences.
Pour arriver ce rsultat, il faut parfois accepter de faire des dtours. Ainsi, il peut tre ncessaire
que les partenaires commencent par faire part de leurs perceptions respectives et puissent exprimer leur mcontentement.
Identification et acceptation des divergences dintrt
Les partenaires de coopration impliqus ont souvent tendance ne pas exprimer clairement
leurs divergences dintrt. Les orientations culturelles et les besoins dharmonie peuvent amener
les participants se comporter comme sils partageaient tous les mmes intrts. Il peut savrer ncessaire, durant le processus de ngociation, de sensibiliser les intresss au fait que des
partenaires de coopration diffrents peuvent trs bien avoir des intrts autres et quils ont le
droit de dfendre ces intrts lors des ngociations. En rgle gnrale, les parties se demandent
au pralable si elles ont une alternative la ngociation et jusqu quel point elles iront dans
la ngociation ou abandonneront le processus. Ce plafond quelles se fixent pour dventuelles
concessions nest toutefois pas dfinitif. Il peut considrablement se dplacer dans le sens de la
ngociation, celle-ci favorisant la reconnaissance des intrts des autres et la prise en compte de
nouveaux aspects.
largissement des options et solutions possibles
Plus lobjet de la ngociation est analys sous toutes ses facettes, plus les informations nouvelles
venant alimenter la ngociation seront nombreuses. Il est utile de consulter des tiers et dassocier
des experts externes aux discussions. Cela permet dlargir la gamme des options et solutions
possibles et de se dtacher de la solution qui semblait jusquici tre la seule envisageable, ce qui
favorise lmergence de nouvelles options et perceptions. Dans le cas idal, il sagira de plusieurs
variantes de solution que les parties la ngociation reconnatront au moins comme telles.
Dfinition conjointe de critres dapprciation
Pour valuer les diffrentes variantes de solution, la ngociation peut chercher tout dabord
dfinir des critres dapprciation. Le but est de clarifier les avantages que la solution envisage
revt pour les partenaires de coopration et ses consquences long terme. Une prsentation
transparente de ces lments permet finalement denvisager des compensations pour parvenir
une solution quitable.
184
Marche suivre
Six tapes de ngociation sinspirant des principes fondamentaux numrs ci-dessus ont prouv
leur utilit dans la pratique.
tape 1 : se proccuper des positions et intrts diffrents
Dans un souci dquit et de partenariat, il est utile de commencer par tablir une distinction
entre la position et lobjet de la ngociation. La premire tape consiste dvoiler ouvertement
les intrts lis lobjet de la ngociation. Pour que le processus de ngociation puisse se drouler dans de bonnes conditions, il est important que toutes les parties prsentent leur position de
faon claire et comprhensible et la justifient en indiquant leurs motivations.
tape 2 : se proccuper de lobjet de la ngociation
Dans un deuxime temps, les parties analysent en dtail lobjet de la ngociation. Dans cette
tape, il peut tre judicieux de se procurer un complment dinformations ou de consulter des
experts. Le fait davoir mobilis ensemble de nouvelles informations cre un lien entre les parties
et prpare ltape suivante.
tape 3 : identier des intrts communs
Pour que les ngociations dbouchent sur de bons rsultats, il est utile de se proccuper galement
des intrts communs. Quest-ce que les parties impliques esprent obtenir ensemble ? Quelles
visions davenir les parties partagent-elles ? Cette tape jette les bases de la confiance mutuelle.
tape 4 : laborer des options et des solutions possibles
Ltape suivante ne doit pas tre consacre la recherche prcipite de solutions, mais doit servir
utiliser toutes les nouvelles informations sur lobjet de la ngociation pour identifier diffrentes
options et approches de solutions possibles. Il vaut mme la peine de stimuler la crativit des
parties, lmergence doptions possibles donnant aux parties le sentiment quil leur suffit prsent
de dvelopper des critres dvaluation appropris pour slectionner la meilleure option.
tape 5 : convenir de critres dvaluation
Les parties conviennent ensuite des critres qui leur serviront valuer les options et variantes
identifies. Lapprciation et la slection conjointes des options peuvent, partout o il subsiste un
malaise, tre compltes par ladoption judicieuse de compensations.
tape 6 : slectionner loption approprie
Sur la base de lvaluation, les parties impliques slectionnent finalement loption qui leur parat
approprie et conviennent ensuite des mesures prendre pour la mettre en uvre.
La liste de contrle figurant ci-aprs peut appuyer le processus de ngociation en six tapes :
Objet de la ngociation
Mesure
Identier des intrts communs, instaurer un climat de conance, clarier les attentes mutuelles.
185
186
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Tableau dafchage et tableau feuilles mobiles, matriel danimation (marqueurs, cartes, etc.). Si disponible : carte des acteurs ; documents distribuer.
Indications
Il est ncessaire de bien connatre les acteurs voluant dans le champ daction
socital an de faire participer les bons la structure de pilotage.
Linstrument ncessite gnralement des interventions prliminaires pour
permettre aux partenaires de coopration de trouver leurs marques.
Description
Tout projet est un systme de coopration temporaire ayant besoin dune structure de pilotage
conue sur mesure qui alimente le projet en dcisions. Il nexiste pas de solutions toutes faites en
la matire, car les projets sinsrent dans des structures et des mcanismes de coordination prexistants dont il faut tenir compte lors de la mise au point de la structure de pilotage.
Lors de la conception dune structure de pilotage, les projets peuvent recourir des modles
prouvs, qui sont accepts dans les cultures organisationnelles concernes, et les adapter leurs
besoins particuliers. La structure de pilotage doit souvent sinsrer dans des paysages organisationnels trs divers (par exemple, dans des projets qui sont conus conjointement par des acteurs
du secteur public, du secteur priv et de la socit civile). Lors du choix dune telle structure, il
faut en mme temps sefforcer de donner des impulsions innovantes. En tant dterminant de la
configuration du noyau interne du projet, ce choix donne le cap. La structure de pilotage dfinit
le cadre et les limites de ce qui peut tre appris dans le projet et les modalits de cet apprentissage. Cela concerne les modes de communication et les schmas dinteraction, les processus parGIZ GmbH, La gestion des cooprations dans la pratique,
DOI 10.1007/978-3-658-07892-8_11, Springer Fachmedien Wiesbaden 2015
187
Pilotage politique/
normatif
Pilotage
stratgique
Pilotage
oprationnel
Marche suivre
tape 1 : dterminer les acteurs susceptibles de participer la structure de pilotage
Dans un premier temps, il convient deffectuer une analyse des acteurs et didentifier ceux qui
seraient susceptibles de participer la structure de pilotage. Dans la perspective du systme de
coopration, il serait souhaitable de ngocier un maximum de thmes de pilotage sur une base
participative, cest--dire en impliquant les acteurs importants, mais cela nest pas toujours possible dans la pratique.
Au premier rang viennent les acteurs qui
prennent des dcisions donnant des
orientations politiques ;
Socit civile
Secteur
priv
Pilotage
Ac
Ac
A ct
tat
t e u r s c l
te u
es
rs p ri m air
eurs s condaires
e
188
dexplications et dun expos des motifs (par exemple, prsentations du projet, manifestations) ;
consultation avant la prise de dcisions ou participation la prparation des dcisions (par
sions de pilotage).
Diffrentes formes de participation peuvent tre attribues aux acteurs pour chacune des tches
de pilotage (dtermines ltape 2).
Il est souhaitable que la matrice donne des indications concernant la priodicit, cest--dire la
frquence de la participation et le budget temps prvoir (par exemple, tenue dune runion hebdomadaire jour fixe, de deux runions du groupe de pilotage par an, ralisation dun sondage
unique). Ces indications attirent lattention sur les cots dopportunit du pilotage : le pilotage
ncessite du temps et de lnergie.
189
Tache de pilotage :
Acteurs
susceptibles
de participer
au pilotage
Niveau de participation
Information
Information +
Consultation
Participation
Responsabilit
Acteur 1
Acteur 2
Acteur n
190
Le niveau oprationnel est structur en fonction des diffrents thmes qui caractrisent le
projet (par exemple, dans un projet visant le dveloppement conomique durable, le niveau
oprationnel pourrait tre structur selon les niveaux dintervention microfinancement ,
chanes de valeur , formation professionnelle , etc.).
Structuration rgionale
Le niveau oprationnel est structur daprs les zones dintervention rgionales dun projet,
ce qui permet dassurer un pilotage intgr des diffrentes interventions (par exemple, une
unit oprationnelle pour la province A, une autre pour la province B, etc.).
Structuration par phases
Le niveau oprationnel est structur en fonction des besoins des diffrentes phases dun
projet (si la conception dun projet prvoit une phase pilote suivie dune transposition plus
grande chelle, il est alors judicieux de configurer le niveau oprationnel diffremment dans
la phase pilote et dans la phase de changement dchelle).
Structuration en fonction des besoins dapprentissage
Une variation de la structuration dans le temps peut tre dduite de lapproche par rsultats
rapides. Des projets dapprentissage de moindre envergure et de courte dure sont mis en
place pour acqurir, au niveau oprationnel, lexprience dont le niveau stratgique pourra
tirer profit pour la conception de la suite dun projet. La structuration du niveau oprationnel suit ainsi le rythme des projets dapprentissage.
tape 7 : dcrire les rles, les responsabilits et les processus
Ds lors quun accord a t trouv sur les grandes lignes de la structure de pilotage, il convient
de dcrire prcisment les rles et les responsabilits de chaque instance aux diffrents niveaux.
Dans les structures de pilotage complexes, il est extrmement important de sassurer que tous les
acteurs travaillant dans le systme de coopration savent et comprennent qui est impliqu dans
les processus de dcision, avec quel mandat et dans quel rle. Aussi, est-il conseill de consigner
par crit, pour chaque niveau de pilotage, quelle frquence les instances concernes tiennent
leur session, quelles sont les dcisions qui sont prises, qui est reprsent, avec quel mandat et
dans quel rle, dans chacune des instances et quels sont les points de recoupement avec les autres
niveaux de pilotage.
191
Instrument 21
Qualits requises de la structure de pilotage
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument est un outil de rexion qui doit servir mettre au point et optimiser une structure de pilotage approprie. Il prsente neuf critres permettant
dvaluer la fonctionnalit et ladquation dune structure de pilotage existante
ou planie.
Champ dapplication
Il peut tre utilis aussi bien pour planier un nouveau projet que pour amorcer
une rexion sur un projet existant. Il accrot la visibilit des structures de communication et de dcision dans le projet et permet de discuter des exigences de
qualit des acteurs impliqus.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Tout projet a besoin dune structure de pilotage au sein de laquelle se droulent des processus de
communication et de dcision. Il nexiste pas de solutions toute faites en la matire, car les projets
sinsrent dans des structures et des mcanismes de coordination prexistants qui diffrent dun
cas lautre. Il importe de veiller ce que les structures de pilotage des systmes de coopration
temporaires sappuient autant que possible sur des structures existantes ou sur des organes de
dcision du systme de coopration permanent afin dviter les structures parallles. La qualit
dune structure de pilotage peut tre juge laune de deux critres : la structure de pilotage optimale doit tre fonctionnelle au regard des objectifs et rsultats viss et elle doit tre adapte la
complexit, la varit et au volume de la tche.
Dans la pratique, il existe pour chaque projet au moins des ides implicites sur ce quoi devrait ressembler une structure de pilotage. Mme dans les projets en cours, les ides des acteurs
peuvent considrablement diverger en ce qui concerne les structures, les rgles et les rles qui
doivent effectivement tre communiqus dans le projet et faire lobjet de dcisions.
Linstrument offre loccasion de dvoiler les ides des acteurs et den discuter de faon systmatique en sappuyant sur neuf critres.
192
Marche suivre
tape 1 : dnir les grandes lignes de la structure de pilotage
Les participants sont invits reprsenter graphiquement la structure de pilotage existante ou
prvue. Quand on peut prsumer que les perceptions de la structure existante ou les intrts ports la structure divergent considrablement, la premire visualisation graphique sera labore
en petits groupes ou individuellement et les diffrentes reprsentations ne seront compares et
regroupes que dans une deuxime tape.
Il y a lieu de dcider ensemble si les participants doivent esquisser la structure existante ou
ltat recherch quils veulent atteindre. En cas de doute, il convient dabord de reprsenter
la structure existante.
Il convient de reprsenter les structures de communication et de dcision communes du
projet, ce qui signifie que laccent doit tre mis sur la communication entre les partenaires de
coopration et non sur la communication au sein des diffrentes organisations individuelles.
Selon la problmatique de dpart, il convient de dcider si les participants doivent gale-
ment reprsenter les parties informelles de la structure. Il faut, dans ce cas, commencer
par tablir une liste des espaces sociaux (cest--dire des organes formels, mais aussi
des rencontres informelles lors de djeuners, etc.) qui sont le thtre dune communication
importante pour le projet. Il convient, ds le stade de la prparation, dexaminer le champ
des possibilits plus vastes (intgration de structures de pilotage taboues ou non examines
jusque-l) en soupesant le risque dune violation des tabous !
Il est possible de choisir entre diffrentes formes de reprsentation graphique, dont les
suivantes :
Organigramme : reprsentation des organes formels (groupe de pilotage, comit de rtroaction, groupes de travail) sous forme de cases relies les unes aux autres par un lien hirarchique. Il sagit l de la forme de reprsentation habituelle qui a lavantage dtre facilement
comprise. Son inconvnient est quelle occulte la dimension temporelle (et la dynamique
dans la structure) ainsi que dautres lments informels.
Reprsentation des lieux de communication et de dcision au cours dune priode prcise
(voir linstrument Architecture dintervention ).
Matrice : reprsentation des rles dans le projet (acteurs du secteur public, reprsentants
dONG, acteurs du secteur priv, etc.) et des tches de ces acteurs dans les sous-projets et/ou
lments structurels.
Flux de communication : reprsentation des flux de communication entre les lments de la
structure et/ou des rles dans le projet.
tape 2 : rchir la structure de pilotage
Neuf critres de qualit permettent dengager une vaste rflexion sur la structure de pilotage.
Ces critres ne peuvent pas tous tre respects intgralement en mme temps. Par exemple, une
grande diversit des perspectives au niveau de la structure de pilotage a de bonnes chances daccrotre la sensibilit aux conflits, mais elle se traduira probablement aussi par une moindre efficience. De mme, un degr lev de transparence dans le pilotage peut avoir des incidences
ngatives sur la prise de responsabilits.
193
En cas de besoin, il est possible de pr-structurer la discussion des neuf critres en ne slectionnant que les exigences qui permettent desprer quelles auront un effet de levier sur lamlioration de la structure de pilotage.
Critre
La structure de pilotage
Prise de
responsabilits
Transparence
renforce la conance dans le pilotage grce la communication large chelle des dcisions et des critres y
ayant conduit.
Efcience
Diversit des
perspectives
tient compte des perceptions et des perspectives diffrentes des acteurs. Elle combine aussi bien des donnes
dures que des rapports dexprience et les diffrentes
interprtations de ces donnes.
Sensibilit aux
conits
Flexibilit
Intgration
utilise les structures et les mcanismes de concertation existant dans le champ daction socital.
Enseignements tirs
de modes daction
Modle
dorganisation
++
tape 3 : conclusions
Dans une dernire tape, il convient de dduire de la discussion les mesures ou options qui
peuvent tre envisages pour dvelopper davantage la structure de pilotage et den retenir certaines dun commun accord. La formalisation des rsultats peut aider informer ultrieurement
des acteurs qui nont pas t associs la discussion.
194
Instrument 22
Systme de suivi ax sur les rsultats
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Pour la mise en place dun systme de SAR : atelier de deux trois jours tenu
avec un groupe de travail interne se composant dacteurs cls, qui possdent
une bonne exprience de la mise en place et du fonctionnement des systmes
de suivi et valuation. Le recours un facilitateur externe ayant une exprience
du suivi et valuation est utile.
Matriel
Indications
Les participants doivent avoir une bonne connaissance du projet, de ses objectifs et du contexte densemble. Le modle de rsultats doit avoir t labor.
Dans lidal, les rsultats dune carte des acteurs et dune carte des processus
du projet doivent galement tre disponibles. Il est prfrable que la structure
de pilotage du projet soit dj oprationnelle.
Description
Le suivi ax sur les rsultats (SAR) est lune des principales fonctions de pilotage au sein dun
projet. Le systme de SAR aide vrifier en permanence le niveau de ralisation des objectifs et
rsultats convenus dun commun accord et, en cas de besoin, engager les mesures correctives
ncessaires. Un tel systme est indispensable loprationnalisation du projet. Piloter un projet
sans SAR, cest le piloter en aveugle !
Tout projet a besoin dun systme de SAR pour :
pouvoir informer tout moment sur lavancement du projet (preuve de rsultats) ;
savoir ce qui va bien et ce qui ncessite des adaptations (apprentissage) ;
prendre des dcisions stratgiques sur la base des donnes du suivi (pilotage) ;
encourager lengagement dun dialogue sur la stratgie adopte et la planification opra-
mation, valuation).
195
Loutil dcrit les six tapes suivre pour mettre en place et utiliser un systme de suivi ax sur les
rsultats. Il livre des indications mthodologiques concrtes sur loprationnalisation dun systme de SAR.
Les tapes 1 4 du processus se drouleront de prfrence dans le cadre dun atelier commun de
suivi et de planification organis avec les acteurs importants. Cet atelier a pour objectif darrter
la planification oprationnelle des activits de suivi qui doivent ensuite tre formalises dans un
instrument de suivi.
voie vers le changement ? Les partenaires de coopration adhrent-ils aux objectifs et rsultats viss en commun et peuvent-ils les soutenir ?
Indicateur possible : niveau dengagement et contribution financire des acteurs cls.
Coopration : quels acteurs doivent participer la ralisation des objectifs et rsultats dans
atteindre les objectifs et rsultats convenus dun commun accord ? Comment les dcisions
sont-elles prises ?
Indicateur possible : qualit des dcisions de pilotage, juge par lensemble des acteurs, dans
les cas de conflit ou tapes dfinies dans le plan doprations.
Processus : sur quels processus cls dans le champ daction socital lattention doit-elle se
porter pour obtenir un effet de levier maximum ? Comment les processus du projet commun (processus centraux, processus de direction, processus de soutien) peuvent-ils tre
harmoniss de faon optimale les uns avec les autres pour que les changements positifs
recherchs puissent tre obtenus dans le secteur ?
Indicateur possible : qualit des processus de prestation internes.
Apprentissage et innovation : qui doit apprendre quoi et quel niveau pour que les objectifs
et les rsultats soient atteints et que les capacits de dveloppement ncessaires stablissent
durablement dans le champ daction socital ?
Indicateur possible : mise en uvre dvnements dapprentissage rguliers au sein du projet, par exemple quatre fois par an.
196
suivi ?
Les partenaires composant le systme de coopration disposent-ils ventuellement dj de
systmes de suivi pouvant tre utiliss pour le projet commun ou tre amliors ?
De quelles ressources en moyens humains et financiers a-t-on besoin pour mettre en place
197
les indicateurs font rfrence aux rsultats et ne doivent pas comporter de lien de causalit
entre les moyens et lobjectif, cest--dire quils dcrivent ce qui est atteint et non pas comment cela a t atteint ;
les indicateurs doivent saccompagner dune valeur initiale vrifiable (valeur de rfrence),
possible sur les sources de donnes ou les mthodes de collecte de donnes auxquelles on
pourra recourir lors de la dfinition de lindicateur (preuve).
tape 4 : tablir une planication dtaille du suivi et crer linstrument de suivi
La quatrime tape sert tablir une planification dtaille du suivi pour lensemble de la dure
du projet ainsi qu transfrer les rsultats des tapes 1 3 dans un format de SAR (sur Excel ou
le web).
Le plan de suivi indique tous les processus, les tapes de travail, les mthodes (par exemple pour
la collecte de donnes), les dlais (par exemple calendrier fix pour la collecte de donnes/intervalles de mesure) et les comptences pour le suivi en cours.
Linstrument de suivi sert structurer les processus de recueil de donnes et systmatiquement
documenter les donnes recueillies. Il facilite ainsi linterprtation et lutilisation des donnes
pour le pilotage du projet.
tape 5 : procder la collecte et lanalyse (rgulires) des donnes
La cinquime tape est consacre la collecte et lvaluation rgulires des donnes.
Les lments suivants doivent tre recueillis pour tous les indicateurs et tre reports dans linstrument de suivi :
donnes de rfrence/valeur cible/tapes ;
valeurs actuelles (aux intervalles de temps convenus) ;
valuation servant mesurer le degr de ralisation des objectifs et/ou des indicateurs.
intgrer le SAR dans les mcanismes dcisionnels de la structure de pilotage et des acteurs
impliqus ;
rpondre lobligation de rendre des comptes, dapporter des preuves de rsultats, deffec-
198
Instrument 23
Architecture dintervention
Indications dutilisation
Objet/fonction
Llaboration dune architecture dintervention est un lment utile la planication et au pilotage dinterventions. Sur laxe temporel, larchitecture dintervention indique quels acteurs doivent se rencontrer quelles occasions pour
travailler sur des thmes communs.27
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Il est ncessaire davoir une ide aussi claire que possible des exigences de
fond auxquelles doit rpondre le projet ainsi quune connaissance prcise des
acteurs impliqus et de lenvironnement. Lidal est davoir pralablement
ralis une carte des acteurs.
Linstrument ne se prte pas la planication globale dun projet, mais plutt
celle de sous-projets ou de volets daction individuels, plus faciles apprhender.
Description
Alors que le plan doprations dcrit de faon dtaille qui assume quelles activits et quand,
larchitecture dintervention donne un aperu global de la situation : elle permet, dune part, de
structurer les dimensions factuelles, sociales, temporelles, spatiales et symboliques des interventions prvues et, de lautre, dtablir le lien entre elles.
Cette vue densemble devrait correspondre la planification des jalons.
Dimension factuelle
Dans le cadre de llaboration de la stratgie dun projet (stratgie de renforcement des capacits,
modle de rsultats), de nombreuses dcisions sont prises implicitement. Celles-ci concernent,
par exemple, la dure prvue du projet, les modes de participation, etc. Il est galement important
de savoir qui doit apporter des connaissances factuelles au projet.
199
Dimension sociale
Cette dimension est la plus importante pour larchitecture dintervention proprement parler. En
effet, elle prcise qui doit participer quelles interventions et sous quelle forme. La participation
dpend de ce qui a t convenu dans le cadre des facteurs de russite Coopration (formes de la
coopration) et Structure de pilotage (niveaux de la structure de pilotage).
Les besoins dintgration politique (intrts divergents) dterminent en partie le nombre des runions prvoir, celui des diffrents espaces sociaux et leur taille. Lnergie de changement nat
aux frontires des systmes. Dans larchitecture dintervention, les responsables sassurent que les
personnes et les organisations se runissent et collaborent en formant de nouvelles constellations.
Dans lacception de la dimension sociale, les lments de configuration possibles sont les suivants :
Symbole
Type dintervention
Fonctions
Prise de dcisions, stratgie, planication, coordination, contrle, suivi, gestion des ressources,
gestion des conits, rexion, stimulation (nouvelles ides/initiatives), guichet (dinformation, de
renseignement, de rponse des questions).
valuation, contrle des rsultats, approfondissement des relations de conance, cration dune
base de dcision commune pour la suite de la
procdure (par ex. diffrents groupes de travail
ou parties impliques dans la mise en uvre).
Groupes de dialogue
Units de qualication
200
Comits de rtroaction
Retour dinformations sur les diffrentes perceptions du projet. chos sur le travail du groupe
de pilotage et de ses units de travail oprationnelles ; information sur les progrs accomplis
et le niveau de mise en uvre ; fonction de
diffuseurs.
Marketing et communication
Dimension spatiale
La chronologie des phases de travail et de dcision est dfinie en fonction des tches accomplir
et est complte en y associant les systmes sociaux correspondants. Cette chronologie permet
galement dacclrer et de ralentir certains processus. La rgle suivante sapplique aux interventions : dans les six mois, des actions dcisives (la conception est acheve, le financement est assur, certaines questions dordre particulier ont t clarifies, etc.) doivent avoir eu lieu pour viter
que la motivation et la capacit de mmoire (niveau dnergie) spuisent. Dans sa dimension
temporelle, larchitecture dintervention saligne sur la planification des jalons.
Dimension spatiale
La dimension spatiale est une dimension gnralement nglige. Or, cette dimension a implicitement une incidence notable sur le contexte de lintervention. Elle fait rfrence au lieu o se
droulent les manifestations ( lintrieur ou lextrieur du systme oprationnel), aux plans de
table ou au fait de permettre ou non lamnagement spontan de plans de table, ainsi qu lamnagement solennel ou sobre des locaux.
Dimension symbolique
On entend par symboles lactivation de cartes mentales qui donnent du sens et orientent laction.
Lutilisation de symboles vient complter le rpertoire linguistique. Aussi parle-t-on galement de
langage symbolique . Quand nous communiquons, nous observons gnralement si lexpression verbale et le langage symbolique concident ou sils vhiculent des messages contradictoires.
Dans ce dernier cas, nous avons tendance accorder davantage de crdit au langage symbolique,
car nous supposons (souvent juste titre) quil reprsente la part de linconscient. Cest pourquoi
il est trs important de sassurer de la cohrence entre lexpression verbale et le langage symbolique. Le recours dlibr cette dimension symbolique du langage est particulirement important au dbut ou la fin dun projet. Elle est galement le medium de prdilection, lors du passage
dune phase de projet lautre, pour rendre hommage ou tmoigner de lestime quelquun. On
peut aussi classer parmi les mises en scne faisant appel au langage symbolique, ladoption de
rituels pour assurer la transmission des connaissances au sein des organisations.
201
Quelques exemples :
Marquer limportance : au dbut dun processus important, les reprsentants de lchelon
Marche suivre
tape 1 : dlimiter le contexte damnagement dune architecture dintervention
Avant de concevoir une architecture dintervention, il importe de passer une nouvelle fois en
revue les principaux aspects caractrisant la situation de dpart :
Quels sont les objectifs qui ont t fixs ? Quelles sont les attentes en termes de calendrier ?
Qui est associ au processus et quels sont les intrts poursuivis par chacun ?
Qui est concern par les rsultats du projet ?
O peut-on travailler, avec qui ?
Quels acteurs doivent se runir, quand et comment ? Quelles sont les tches accomplir et
Ce nest quaprs stre fait une ide prcise du cadre dans lequel un objectif est poursuivi quil
faut rflchir lagencement du processus. Si dautres claircissements sont ncessaires, il est
conseill de ne pas satteler immdiatement la planification dtaille dune architecture dintervention.
tape 2 : dterminer les principaux lments de larchitecture
En partant de cette analyse succincte de la situation de dpart, le cadre de larchitecture dintervention peut tre esquiss dans ses grandes lignes. Il est utile cet effet de rflchir aux acteurs
cls qui doivent se runir pour discuter et traiter des thmes centraux. Il est souvent galement
opportun de fixer approximativement certains jalons ou chances particulirement importants
(rsultats intermdiaires, manifestations, dlais de dcision et dates de ngociations) sur laxe
temporel. Cela permet de saisir le processus dans toute sa dure et laisse apparatre des plages de
temps pouvant prsent tre agences de faon rationnelle.
Lors de llaboration dune architecture dintervention, il est conseill de procder selon un niveau de dtail croissant. Dans cette tape, il convient de se rappeler quil faut tenir compte non
seulement des lments de processus servant agencer les contenus proprement dits, mais galement des lments de pilotage correspondants ainsi que des lments destins au soutien du
projet.
202
Pour formaliser larchitecture dintervention et la prsenter aux autres parties, il est recommand
de la reprsenter sur un axe temporel laide de symboles caractrisant les diffrents lments du
processus (voir graphique 40). Pour que le graphique soit plus lisible, les diffrents types dlments sont reports sur des lignes distinctes.
Un exemple darchitecture dintervention est prsent ci-aprs :
Espaces sociaux
Parties prenantes
Forum (= A.+B.+C)
plus collaborateurs
de lorganisation
Atelier de
partenaire
diagnostic
A. Groupe de
pilotage
Atelier de suivi
Atelier
dvaluation
Atelier de
lancement
B. quipes de
projet dans les
rgions
Ateliers de
conclusion
C. Cadres de
lorganisation
partenaire
Dimension temporelle
Jan.
Fv.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil
Aot
Sep.
Oct.
Nov.
Dec.
Il est possible de crer de nouveaux lments de conception ou dadapter son propre contexte
les lments proposs ici. Les symboles reprsentent lintervention qui est prvue un certain
moment pour un espace social donn. Avant desquisser les grandes lignes de larchitecture dintervention, il importe donc de rpondre aux questions cls suivantes :
Quelle est la composition de lquipe centrale ou du groupe de travail central ? quels
intervalles de temps lquipe ou le groupe doit-il se runir pour des squences de travail ?
Quels sont les principales manifestations prvues ?
Comment le processus est-il gr ? Qui sont les acteurs qui participent la structure de
pilotage, prennent les grandes dcisions, confrent au processus la lgitimit requise et lui
attribuent les moyens ncessaires ?
tape 3 : intgrer des dtails larchitecture
Ce nest quaprs avoir trac les grandes lignes dune architecture cohrente quil est judicieux de
passer la planification de dtail. Il est ainsi conseill dintgrer des mesures daccompagnement
correspondantes avant et aprs les lments cls dfinis. Il est possible, par exemple, dinsrer
des processus de communication et dinformation pertinents avant les manifestations sadressant
des groupes importants et de prvoir, aprs les manifestations, le temps ncessaire pour procder lvaluation de la manifestation et en tirer des conclusions. Avant de prendre des dcisions importantes, il convient peut-tre de consulter un comit de rtroaction. Pour les phases ou
203
tapes exigeant un travail intense, il peut ventuellement tre ncessaire de disposer dun soutien
adquat ou de pouvoir recourir des ressources supplmentaires. On peut ainsi amliorer larchitecture dintervention en y ajoutant des lments de conception utiles jusqu ce que lon ait
finalement le sentiment davoir mis au point un processus qui tient la route .
Pour vrifier si le processus est suffisamment solide, il peut tre utile de rpondre aux questions
cls suivantes :
le nombre de squences de travail est-il suffisant pour permettre la conception de fond du
processus ?
Les lments prvus pour le pilotage sont-ils suffisants ?
Les personnes concernes sont-elles intgres un stade prcoce et, si oui, le sont-elles
correctement ?
Larchitecture possde-t-elle les lments ncessaires pour appuyer le travail sur le fond ?
Existe-t-il des lments ayant pour fonction de pourvoir lassurance qualit ?
204
Instrument 24
Plan doprations
Indications dutilisation
Objet/fonction
Aprs que les objectifs stratgiques du projet ont t dnis, cet instrument
aide convenir de modalits concrtes de mise en uvre avec les acteurs
impliqus.
Champ dapplication
Cadre/Participants
Atelier runissant des acteurs cls de mme que les acteurs participant la
mise en uvre des interventions.
Matriel
Indications
Pour pouvoir utiliser cet instrument, il faut avoir une ide claire de lorientation
stratgique du projet. Celle-ci a t labore conjointement avec des acteurs
importants qui assument leur part de responsabilit.
Description
Un plan doprations identifie les principaux blocs dactivits, les dcisions prendre, les responsabilits ainsi que les jalons et les tapes de la mise en uvre dune stratgie : qui fait quoi
et quel moment ? Il couvre une priode prcise : un rythme annuel a fait ses preuves dans la
pratique.
La planification oprationnelle est une tche de gestion et saccompagne de dcisions lmentaires sur les processus de prestation se droulant dans le projet. Elle consiste concevoir et
planifier ces processus, cest--dire optimiser lutilisation de ressources limites et accrotre
lefficience des processus, prestations et blocs dactivits.
Lorientation stratgique, le niveau dengagement et linteraction des prestations du projet sont
coordonns au sein de la structure de pilotage du projet et sont dcids dans le cadre de la planification oprationnelle.
Dans un projet, la planification oprationnelle doit relever le dfi consistant concilier les logiques (de planification) des organisations dorigine de tous les acteurs impliqus. Il faut anticiper
les conflits dobjectifs entre les organisations reprsentes et le projet. Toutefois, dans un projet,
la planification oprationnelle nest pas seulement un dfi, elle donne aussi lopportunit :
de traduire les priorits stratgiques en prestations et blocs dactivits ;
de mettre la coopration des acteurs en lumire travers une approche commune ;
dinstaurer la transparence et lquilibre entre la planification lie au projet et celle qui est
205
de prendre une dcision sur laffectation des ressources qui soit aboutie, fonde sur la
Marche suivre
La planification oprationnelle est un processus itratif et rcursif. Une mthode prouve
consiste organiser un atelier runissant les acteurs cls du projet.
Il faut, dans tous les cas, associer la planification les acteurs qui interviennent au niveau stratgique du projet. Il est galement opportun dy faire participer des acteurs du niveau oprationnel qui seront responsables de la mise en uvre des blocs dactivits convenus. Les participants
doivent tre slectionns avec soin, car la complexit du processus augmente avec le nombre de
personnes.
Les tapes suivantes sappliquent lensemble dun projet ou, si en raison de son envergure un
tel cadre nest pas grable, certaines parties de celui-ci (par exemple, un volet daction prcis).
tape 1 : dresser le bilan de la priode antrieure
Pour autant quils soient disponibles, les rsultats des activits priodiques de suivi et dvaluation
sont discuts et analyss : quest-ce qui a t ralis ? Que reste-t-il faire ?
Lexprience montre quil est conseill de relier cette tape de la planification oprationnelle au
processus de suivi ax sur les rsultats (atelier SAR).
tape 2 : vrier la stratgie
Lorientation stratgique du projet est vrifie et, si ncessaire, affine. Cette tape sarticule autour des questions cls suivantes :
Que voulons-nous obtenir ?
Cette question fait rfrence aux objectifs, aux rsultats recherchs (par ex. dans le modle
de rsultats) et la stratgie de renforcement des capacits. On vrifie le degr dactualit de
lorientation stratgique, on fixe les priorits stratgiques (le cas chant, sparment pour
chaque volet daction) pour la priode considre et on examine les risques.
Comment y parvenir ?
Cette question fait rfrence aux thmes stratgiques lis aux facteurs de russite Coopration, Processus, Apprentissage et innovation et Structure de pilotage. Une analyse effectue
dans la perspective des cinq facteurs de russite permet de tenir compte, dans la planification oprationnelle, des aspects de gestion qui sont importants pour la mise en uvre du
projet.
la fin de cette tape, on en tire des conclusions pour la planification en se basant sur le bilan
de la priode antrieure et sur les conclusions auxquelles a donn lieu la vrification de la stratgie : quels sont les objectifs stratgiques pour la priode de planification considre (par ex. une
anne) ? Quels indicateurs nous aident savoir quand notre intervention a t couronne de
succs ?
206
Les objectifs et blocs dactivits retenus pour la priode de planification concerne peuvent tre
reports dans le support de travail 26 afin de se faire une premire ide des tches venir.
Planication stratgique
Objectifs stratgiques assortis
dindicateurs
Blocs dactivits
Activits
Jalon
(dlai)
Responsabilit
Ressources
et budget
207
Ce sont en particulier les jalons qui doivent tre intgrs au systme de SAR et faire lobjet dun
suivi rgulier.
...
Calendrier
Responsable
Projet
Personnel
supplmentaire
Cot des
matriels
Personnel
du projet
autre
Indicateur/
rsultat
intermdiaire
Activit
Autres
cots
Remarques
208
Bote outils | Facteur de russite Structure de pilotage
209
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Une bonne connaissance du systme de coopration permanent est indispensable lidentication et lvaluation des processus.
Un processus de dveloppement stratgique est ncessaire pour pouvoir reprsenter les processus se droulant dans le projet. Les objectifs du projet doivent
avoir t pralablement claris.
La carte des processus est une modlisation graphique qui aide dresser un
tat des lieux et classer les processus dans des systmes de coopration. Il
ne sagit donc pas dun outil destin la conception de processus proprement
dite. Quand il est utilis pour reprsenter les processus se droulant dans le
projet, il peut cependant servir de base la conception ultrieure de processus.
Description
Quand on travaille sur une carte des processus, il faut toujours commencer par dcider quel sera
son centre dintrt : faut-il reprsenter le systme de coopration permanent (champ daction
socital) ou le systme de coopration temporaire (projet) ?
Llaboration dune carte des processus dun systme de coopration permanent sert dresser
ltat des lieux du champ daction socital :
identification et/ou clarification de la raison dtre du champ daction socital (au sens de
210
Llaboration dune carte des processus dun systme de coopration temporaire sert :
identifier les comptences, responsabilits et mandats au sein du projet ;
dresser linventaire des processus et des interfaces existant entre les diffrents processus
dans le projet ;
laborer des indicateurs permettant de mesurer la qualit de la coopration au sein du pro-
jet ;
identifier les potentiels doptimisation du projet.
La mthode suivante de visualisation et de cartographie des processus a fait ses preuves dans la
pratique : en se basant sur les objectifs du champ daction socital ou du projet, on commence
par identifier et reproduire les processus de pilotage, les processus cls et les processus de soutien.
Processus de pilotage
Processus cls
Processus de ralisation 1
Objectif
Processus de ralisation 2
Objectif
Processus de coopration
Objectif
Processus dapprentissage
Objectif
Objectif
du projet
Processus de soutien
Dans un systme de coopration permanent, tous les processus contribuent directement ou indirectement faire que les utilisateurs tirent profit dune prestation (objectif), par exemple de
laccs de la population des services de soins de sant. Si la carte des processus est tablie par
rfrence un projet, les processus identifis contribuent directement ou indirectement la ralisation de lobjectif de changement convenu.
La distinction entre les diffrents types de processus est utile aussi bien dans le systme de coopration permanent que dans le projet.
211
Processus de prestation
Par processus de prestation, il faut entendre les processus qui crent une valeur ajoute, cest-dire un avantage visible pour le bnficiaire de la prestation.
Processus de coopration
Les processus de coopration dsignent tous les processus qui servent la concertation et la
coordination des activits dans le temps et lespace ainsi qu la collaboration entre diffrents acteurs au sein du systme de coopration (par exemple organes tablis, groupes de travail). Quand
ils sont bien conus et structurs, les processus de coopration permettent dassurer une bonne
rpartition des tches, dagir de faon coordonne, dutiliser efficacement les ressources disponibles, dviter les structures parallles et de surmonter les obstacles la communication.
Processus dapprentissage
Les processus dapprentissage sont ncessaires pour que les acteurs analysent la qualit de la
prestation fournie et effectuent les changements ncessaires. Des processus dapprentissage bien
conus permettent aux parties impliques de tirer les enseignements des expriences recueillies
dans le systme de coopration et damliorer en permanence leurs prestations. Dans ce contexte,
lapprentissage individuel est tout aussi important que lapprentissage organisationnel et lapprentissage dans le systme de coopration.
Processus cls
Les processus de prestation, de coopration et dapprentissage sont troitement lis les uns aux
autres et influent directement sur la qualit des prestations fournies dans le systme de coopration. Cest pourquoi, un niveau suprieur, ils sont dsigns de processus cls.
Processus de soutien
Les processus de soutien dcrivent des ensembles de tches qui sinscrivent en soutien des autres
processus. Ils nont pas de lien direct avec la fourniture de prestations et se caractrisent souvent
par le fait quils peuvent tre externaliss. long terme, ils permettent de maintenir loffre de
processus de prestation (par exemple, gestion des connaissances, mise en uvre dactions de
formation, etc.).
Processus de pilotage
Les processus de pilotage sont les processus qui servent dfinir le cadre juridique, politique et
stratgique dans lequel sinsrent les autres types de processus. Ils donnent une orientation par
la formulation dobjectifs, lallocation de ressources et la dfinition de rgles (par exemple, lois,
stratgies, budget public, etc.). Les processus de pilotage servent alimenter le systme de coopration en dcisions.
Marche suivre
tape 1 : nommer les objectifs
Les objectifs dcoulent du systme dobjectifs du champ daction socital ou des objectifs et rsultats viss par le projet. Lentre en matire passe par un consensus sur lobjectif, et ce indpendamment de la perspective dans laquelle on se place : celle du systme de coopration permanent
ou celle du projet.
212
Il peut arriver quil ne soit pas possible de formuler des objectifs clairs pour le systme de coopration permanent ou quil existe plusieurs objectifs qui sont en contradiction les uns avec les
autres. Cette information est de la plus haute importance pour comprendre un champ daction
socital et livre des lments de rponse, par exemple quand il savre que certains processus sont
inefficaces. Cest pourquoi cette information doit, elle aussi, tre documente.
Quand la carte des processus doit tre tablie pour un projet, laccord sur des objectifs communs
doit tre ngoci entre les acteurs impliqus dans le systme de coopration temporaire. Cest
pourquoi, la carte des processus dun projet ne doit tre tablie quaprs la phase dlaboration
de la stratgie.
tape 2 : identier les processus cls
La dmarche mthodologique adopte dans les tapes suivantes est toujours la mme quil sagisse
de travailler sur une carte des processus pour un systme de coopration permanent ou pour un
systme de coopration temporaire. Les objectifs sont au centre de lintrt et orientent la perspective. Pour identifier et structurer les processus, il est utile de se poser les questions suivantes :
Les objectifs du systme de coopration livrent-ils certaines indications sur les processus cls
existants ?
Quels sont les processus de prestation qui contribuent la ralisation des objectifs ?
Quels sont les processus qui garantissent la coopration et la coordination entre les acteurs
processus cls ?
Quels sont les processus de soutien qui facilitent lexcution des prestations que le systme
ration ?
213
214
Instrument 26
Hirarchie des processus
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument permet de dcomposer les principaux processus en sous-processus et prciser leurs contenus. Cela est utile quand les processus gurant sur
la carte des processus doivent tre dcrits de faon plus dtaille.
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Il nest pas ncessaire de prsenter tous les processus de faon aussi dtaille
et sous cette forme. Ce sont les questions aborder qui servent de point de
dpart. Laccent doit tre mis sur les processus les plus importants du point de
vue stratgique.
Une carte des processus doit tre disponible.
De solides connaissances des processus en question et laccs des informations sur les cots sont ncessaires. Cet instrument doit tre mis en application
non par les dcideurs, mais par les acteurs chargs de la mise en uvre.
Description
Linstrument permet de dcomposer les processus analyss au niveau stratgique en sous-processus concrets, Quand, par exemple, il sagit de processus qui ont t mis au point dans le cadre de
planifications stratgiques, linstrument permet au management du projet de le dcomposer successivement en ses parties et sous-processus. La hirarchisation des processus peut tre effectue
jusquau niveau de la planification oprationnelle et permet ainsi dtablir un lien logique entre
lanalyse stratgique et la planification oprationnelle dtaille.
Cette hirarchisation peut, le cas chant, tre galement intressante quand il sagit dtablir la
carte des processus dun champ daction socital. Elle permet danalyser certaines tapes des processus et, si besoin est, de mieux comprendre la situation existant dans le champ daction socital.
215
Marche suivre
tape 1 : clarier les questions aborder
La hirarchie des processus doit tre tablie sur la base des questions auxquelles on entend apporter des rponses : quespre-t-on apprendre de cet exercice de hirarchisation ? La rponse cette
question dtermine les tapes du processus qui doivent tre soumises une analyse plus dtaille.
tape 2 : hirarchiser les processus
Dans un premier temps, on choisit un ou quelques processus cls essentiels qui doivent tre analyss. Chacun de ces processus est reprsent comme processus part entire et est subdivis en
tapes individuelles. On poursuit ainsi jusqu obtenir le niveau de dtail souhait et ncessaire
pour aborder la problmatique traiter.
Il faut veiller ne pas tre trop exhaustif sous peine de voir les processus devenir trop touffus et
trop complexes. Il est prfrable de concentrer son attention sur les processus les plus importants
au plan de la stratgie ou de la problmatique considre.
Le graphique suivant illustre ce principe :
Niveau :
Processus et activits
Stratgique :
Processus
Objectif
Sousprocessus
niveau 1 :
Processus
Objectif
Sousprocessus
niveau 2 :
Processus
Objectif
Lexemple prsent ci-dessous est tir dun projet de gestion des bassins-versants dans la rgion
du Mkong :
216
Niveau
Gestion
rgionale
des bassins
versants
(Mkong)
Gestion
nationale
des bassins
versants
(Laos)
Planication
sectorielle
nationale Agriculture
Processus et activits
Processus de GBV
Cambodge
Laos
Thalande
Vietnam
Coordination
rgionale
Processus de GBV-Laos
Infrastructure
Agriculture
Processus de GBV-Laos-Agriculture
Formulation
de la politique
Planication
Planication
de lutilisation
des terres
Coopration
Niveau 1 : Un systme rgional de gestion des bassins-versants (GBV) implique linteraction de processus de GBV
dans les pays concerns.
Niveau 2 : Il est possible de dcrire ces processus de GBV pour les diffrents pays. Une telle description est ici
prsente titre dexemple pour le Laos.
Niveau 3 : Lagriculture constitue un pilier dimportance majeure ; les processus centraux peuvent tre dcrits.
Graphique 41 : Exemple de hirarchie des processus pour un projet de gestion des bassins-versants
217
Instrument 27
Conception des processus
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Situations dans lesquelles un nouveau (sous-) processus doit tre mis au point
ou dans lesquelles un processus existant doit tre de nouveau dcrit en dtail.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Cet instrument aide concevoir et mettre en place des processus plus ou moins concrets. Partant dune vue densemble du processus prciser, on commence par dcrire le processus dans
son ensemble puis prciser les diffrentes tapes dans le dtail. Si ncessaire, il est galement
possible de concrtiser et de retenir les diffrentes activits entreprendre dans chaque tape.
Marche suivre
tape 1 : esquisser les grandes lignes du processus
Le processus retenu pour tre (r)amnag est esquiss dans ses grandes lignes en saidant du
support de travail 31. On dfinit ensuite les objectifs, le management, les tapes et les responsables du processus.
Dsignation du processus :
Brve description :
Management
tapes
Objectif
Responsables
Support de travail 31 : Conception du processus
218
Les points daccord supplmentaires concernant le processus doivent galement tre documents.
tape 2 : dcrire le processus de faon dtaille
Ltape suivante sert, dune part dcrire le processus de faon dtaille, de lautre consigner les
informations suivantes se rapportant aux diffrentes activits du processus : dbut, dure, lien de
dpendance avec ltape prcdente, responsables et journes de travail ncessaire.
Description du processus
Date :
Dsignation du processus :
Gestionnaire du processus :
Dbut :
Partenaires de coopration :
Dure :
tape
Dbut
Dure
Responsables
Journes de
travail
1.
2.
Frais de voyage/datelier
Frais de
matriel
Autres frais
219
Numro de ltape
Description de ltape
Date :
Dsignation de ltape :
Responsables :
Dbut :
Partenaires de coopration :
Dure :
Activit
Dbut
Dure
Responsables
Journes de
travail
1.
2.
Frais de voyage/datelier :
Frais de matriel :
Autre frais :
220
Instrument 28
Optimisation des processus
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Linstrument est utilis pour assurer le suivi des processus en appliquant les
critres suivants :
Efcience :
pouvons-nous les mettre en uvre plus rapidement, un cot moindre et
un niveau de qualit plus lev ?
Rsultat :
les processus permettent-ils toujours datteindre lobjectif ou bien de nouveaux processus sont-ils ncessaires ?
Cadre/Participants
Matriel
Matriel danimation.
Indications
Description
Par optimisation des processus il faut entendre, dune part, la rationalisation des processus existants, de lautre, le recentrage sur un petit nombre de processus importants. Pour un processus
donn, il ne suffit donc pas de se demander quelles sont les possibilits damlioration, il faut
aussi se poser la question de savoir si ce processus est vraiment ncessaire ou sil ne serait pas
prfrable de le supprimer, de le regrouper avec un autre processus ou de lexternaliser. Il existe
diffrentes possibilits doptimiser les processus, dont les suivantes :
Simplification des processus
On rduit la complexit des processus afin dliminer les boucles inutiles et damliorer la fluidit des processus. Exemples : raffectation des responsabilits dans le but dacclrer la prise de
dcisions, simplification des procdures administratives, intgration du pilotage et de lassurance
qualit lactivit, etc.
Regroupement des processus
On regroupe les processus afin de rduire le nombre dinterfaces, dallger le travail de coordination et de baisser les cots de transaction. Exemples : centralisation des activits administratives,
regroupement des comptences de gestion et de pilotage, etc.
221
Marche suivre
Lidentification et la refonte des processus se font en quatre tapes. Le travail est effectu par
de petites quipes composes des acteurs impliqus. Il est conseill davoir recours un soutien
externe.
222
Ds lors que les processus pertinents sont identifis, il est conseill de dcrire brivement le processus et de motiver son choix en rpondant aux questions suivantes :
Quest-ce que lamlioration doit apporter ?
Loptimisation des processus permet-elle de mieux rpondre aux besoins des parties pre-
nantes ?
O et comment le processus doit-il tre optimis ?
processus ?
Une variante souvent utilise qui permet de reprsenter le processus dorganisation du travail
(work flow) est prsente ci-dessous :
Activit et
responsabilit
Ressources
et processus
de soutien
ncessaires
Rsultat/produit
Personne
sconcernes
vnement
critique, goulet
dtranglement,
perturbation
Premire colonne : activit individuelle entirement prise en charge par une personne ou une unit
organisationnelle.
Deuxime colonne : ressources et processus de soutien qui sont ncessaires lactivit.
Troisime colonne : rsultat ou produit de lactivit.
Quatrime colonne : acteurs internes ou externes concerns.
Cinquime colonne : vnements critiques, goulets dtranglement et perturbations.
Support de travail 34 : Ordinogramme
223
Pour analyser le processus, on peut saider du support de travail 35 et sen servir pour dvelopper
des ides damlioration.28
Modles critiques
Solutions possibles
Regrouper les tches, une personne (ou une quipe) accomplissant les tches de bout en bout ;
interchangeabilit.
tape de processus.
Auto-occupation, rpartition
imprcise des tches, premire
loi de Parkinson.
Support de travail 35 : Liste de contrle relative aux modles critiques et points faibles
224
cas de doute ;
dobserver attentivement le processus : les objectifs sont-ils atteints ?
de mettre rgulirement jour les descriptions des processus et de vrifier si les normes sont
respectes ;
dinciter les parties constituer des plateformes de connaissances (par exemple, cercles de
225
Instrument 29
Gestion des interfaces
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Toute interface est une source potentielle derreur et il convient donc, surtout
lorsquune telle interface se forme entre les partenaires de coopration, de la
soumettre un suivi priodique et den vrier la fonctionnalit.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Idalement, la carte des processus et les descriptions des processus examiner sont disponibles.
Cet instrument est troitement li avec linstrument Optimisation des processus.
Description
Aux interfaces dun processus, la responsabilit migre dune personne lautre, dune unit de
lorganisation une autre ou encore dune organisation une autre. Optimiser des processus,
cest essentiellement organiser de manire plus efficace le processus de cration de valeur. En
dautres termes, il faut rduire les cots tout en maintenant ou en augmentant les performances.
Grand nombre dinterfaces : structure
Le grand nombre dinterfaces cres dans le cas dune division du travail trop pousse accrot les
besoins de communication et de coordination. Chaque interface a pour effet de majorer les cots,
car les acteurs concerns doivent se concerter et coordonner leurs actions. Leffort consentir en
termes de planification et daccords augmente en consquence.
Avant danalyser les diffrentes interfaces, il est donc utile de vrifier, en se rfrant la carte des
processus, si le nombre des interfaces respecte le principe de proportionnalit.
Gestion insuffisante des interfaces : processus
Des frictions sous forme de retards, malentendus et autres irritations de ce genre se produisent
souvent aux interfaces. La gestion et la coordination optimales des interfaces sont des facteurs
226
importants pour minimiser ces frictions et accrotre lefficience. Le prsent instrument permet
dtudier la faon doptimiser les interfaces en analysant notamment les dimensions suivantes :
Temps : les interfaces peuvent entraver le droulement des processus ou crer des processus
superflus. Les processus dcisionnels sont plus longs, la communication est perturbe, il y a
des redondances.
Qualit des prestations : les interfaces peuvent entraner des pertes de qualit des prestations
fournies : les parties impliques ont des conceptions diffrentes de la qualit, la fourniture
des prestations soulve des problmes de coordination.
Cot/prix : des dimensions de temps et de qualit diffrentes peuvent entraner des surcots
importants.
Dans les systmes de coopration, les interfaces sont gnralement celles cres entre des organisations. Les dfis relever dans le travail sur ces interfaces relvent de la logique de la coopration : la ralisation commune de lobjectif exige des organisations quelles renoncent en partie
leur autonomie en tant quorganisation. La gestion des interfaces a donc pour objectif doptimiser
du mieux possible les interfaces en travaillant sur les dimensions du temps, de la qualit, des
cots/prix et en sefforant de maintenir une autonomie aussi grande que possible des parties
impliques.
La conception des interfaces est facilite lorsque les conditions suivantes sont runies :
Infrastructure : un niveau adquat de communication et de coordination est requis. Linfrastructure ncessaire (tlphone, internet, etc.) doit tre disponible et des mcanismes de communication communs doivent tre tablis (runions rgulires, etc.).
Disponibilit des acteurs au niveau des interfaces : la meilleure infrastructure de communication et de coordination ne sert rien si les acteurs importants ne sont pas disponibles. La disponibilit des acteurs est donc une autre condition de base pour maintenir la communication et la
coordination requises.
Langue commune : pour que la coordination au niveau des interfaces soit efficace, les acteurs
impliqus doivent parler la mme langue. En dautres termes, il faut que le sujet dont on parle
et la signification des termes employs soient clairs. La mme comprhension et la poursuite
commune de lobjectif par les acteurs constituent ainsi un facteur dterminant de la gestion des
interfaces.
Confiance mutuelle dans les comptences des autres : au niveau des interfaces, un acteur doit
transfrer la responsabilit dune chose ou dun processus un autre acteur. Pour pouvoir le faire,
il doit avoir confiance dans les capacits et les comptences de lautre partie. Cette confiance doit
tre instaure et entretenue.
227
Marche suivre
tape 1 : identier les interfaces et reconnatre les problmes
Pour optimiser les interfaces, il faut dabord localiser ces interfaces dans le processus examiner.
Il importe ensuite de retenir celles o lon a constat lexistence de problmes.
tape 2 : examiner les problmes existant au niveau des interfaces
laide du support de travail 36, il faut chercher ensuite les raisons pouvant tre lorigine des
problmes :
Conditions-cadre
Questions cls
Infrastructure
Disponibilit des
personnes concernes
Communication cohrente/
langue commune
Comptences prsumes
Support de travail 36 : Liste de contrle relative lanalyse des problmes au niveau des interfaces
228
Description de
linterface
Personnes/organisations impliques
Problmes au niveau
des interfaces
Solutions
229
Facteur de russite
Apprentissage et Innovation
Instrument 30
Mise lchelle
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument sert diffuser et intgrer les expriences, processus dapprentissage, connaissances et solutions dans le but de promouvoir les effets structurants et de large porte de projets pilotes innovants et de nouvelles approches.
Champ dapplication
Cadre/Participants
Les discussions peuvent tre menes dans le cadre de la mise au point dune
conception ou dune stratgie, dune planication ou dune valuation ; des
acteurs cls doivent y participer.
Matriel
Indications
Une prsentation aussi prcise que possible de linnovation diffuser doit servir
de point de dpart. La mise lchelle de solutions et dapproches innovantes
exige un processus de dveloppement stratgique propre qui peut tre facilit
par cet instrument.
Description
Une question centrale des processus de changement soprant dans un champ daction socital
consiste savoir comment obtenir des rsultats qui auront un rayonnement aussi large que possible. La mise lchelle ou diffusion de solutions innovantes et prouves est lune des rponses
ces questions. En se rfrant au cycle dapprentissage de la variation, la slection et la re-stabilisation, on constate que les approches et solutions innovantes sont souvent gnres dans le cadre
de la variation, cest--dire par des carts plus ou moins grands par rapport aux routines tablies
dans le champ daction socital. Ceux-ci peuvent constituer un terreau fertile pour identifier des
approches et solutions prouves et innovantes pouvant se prter une mise lchelle. Pour
pouvoir effectuer un choix judicieux (slection), il faut que ces approches et solutions possdent
le potentiel et les capacits de rplicabilit requises (les capacits tant comprises ici comme lalliance entre une volont politique, les intrts, les connaissances, les valeurs et les ressources
financires). La mise lchelle dans le champ daction socital concern comprend finalement
aussi la description de lapproche ou de la solution innovante dans des normes et lignes directrices ainsi que llaboration dune stratgie de renforcement des capacits pour le processus de
GIZ GmbH, La gestion des cooprations dans la pratique,
DOI 10.1007/978-3-658-07892-8_13, Springer Fachmedien Wiesbaden 2015
230
diffusion (re-stabilisation). Cela peut se faire par une extension progressive des approches pilotes
(mise lchelle horizontale) ou par lintgration de nouveaux concepts dans les lois, stratgies et
politiques (mise lchelle verticale). Le potentiel de mise lchelle doit tre pris en compte ds
la phase initiale du dveloppement dapproches et mesures pilotes innovantes.
Les facteurs suivants sont essentiels pour obtenir des effets de large porte :
Facteurs cls
Mesures
Approche pluri-niveaux
Associer des conseils politiques une mise en uvre exemplaire dans des
contextes dapplication locaux ou rgionaux choisis.
Preuve de rsultats
Fournir la preuve des rsultats obtenus par les approches innovantes dans
le cadre du suivi.
Normes et guides
Dcrire les tapes du processus et les outils ncessaires dans des guides
et normes.
Structures de diffusion et
mcanismes dincitation
Communication et cration
de rseaux
Horizon temporel et
nancier
Marche suivre
tape 1 : choisir lobjet
Quelle innovation pouvons-nous diffuser et intgrer ? Il sagit dabord de prsenter de faon prcise et cohrente lapproche de solution qui est retenue pour une mise lchelle :
Quelles sont les pratiques qui sont bonnes et efficaces (par exemple, objectifs, risques,
normes, guides) ?
Lobjet mettre lchelle est-il gnralisable et transposable dans un autre contexte (par
tapes du processus
Questions cls
Analyse des
expriences
++
231
Stratgie de mise
lchelle
Ressources
Des ressources sufsantes en moyens humains et nanciers sont-elles disponibles pour la phase de dmarrage ?
Lancrage de linnovation est-il assur au plan nancier
ou existe-t-il un modle de nancement cet effet ?
Suivi et assurance
qualit
La rponse ces questions cls permet de dgager des lignes daction qui doivent tre prpares
pour llaboration de la stratgie ou doivent tre prises en compte dans la formulation de cette
dernire.
232
Les rsultats sont transcrits dans une stratgie de renforcement des capacits et servent de base
ltablissement du plan doprations.
tape 3 : mettre des ressources disposition
Les ressources en moyens financiers et humains que les acteurs doivent mettre disposition pour
la diffusion et la prise en compte durable de la stratgie sont estimes et ngocies.
tape 4 : raliser la mise lchelle
Le processus de mise lchelle est finalement mis en uvre en suivant la stratgie de renforcement des capacits. Si de nouveaux acteurs influent sur le processus, de nouvelles ngociations
doivent tre engages. Le suivi conjoint des rsultats du plan doprations permet dassurer un
contrle de la qualit et le pilotage du processus.
233
Instrument 31
Comptence dapprentissage dans
les systmes de coopration
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Plus un systme de coopration dispose de structures, processus, rgles et rituels fermement tablis, plus il pourra agir de faon cible et efficace. Les systmes de coopration atteignent leurs
objectifs stratgiques et leurs rsultats de faon dautant plus durable quils recourent, pour apprendre, aux mcanismes de la variation, de la slection et de la stabilisation.
Marche suivre
tape 1 : dnir clairement les limites du systme de coopration
On commence par fixer les limites du systme de coopration qui fait lobjet de lobservation et
de lvaluation. Si ces limites sont trop larges, des valuations ngatives risquent dtre rapidement portes tort. Si ces limites sont trop troites, certaines dimensions dobservation paratront peut-tre plus positives quelles ne le sont en ralit.
tape 2 : juger de la comptence dapprentissage laide de questions
La fiche suivante propose dvaluer la comptence dapprentissage dun systme de coopration
en sappuyant sur sept facteurs. La comptence dapprentissage sera dautant plus grande que
lapprciation donne en rponse aux questions est positive.
234
Questions
Lgitimation
du systme de
coopration
Apports de
ressources
Les nouveaux problmes et les nouvelles solutions sontils pris en compte et traits dans le systme de coopration (slection) ?
Communication
Coopration
Les formes de coopration choisies sont-elles appropries et permettent-elles une coopration de qualit
(variation, slection, stabilisation) ?
Les rgles rgissant la coopration sont-elles tablies,
documentes et respectes (stabilisation) ?
++
Questions
Limites du systme
Quel est le rapport dquilibre entre la cohsion du systme de coopration et son degr douverture, cest-dire entre la cohsion vers lintrieur et louverture vers
lextrieur de nouveaux acteurs (variation, slection) ?
++
235
Gestion de la qualit
Support de travail 39 : Liste de contrle relative la comptence dapprentissage des systmes de coopration
236
Instrument 32
Capacit dinnovation des systmes de coopration
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
La capacit dinnovation est laptitude dindividus, groupes, organisations, cooprations ou rseaux innover. Il sagit de bien plus que de faire clore de nouvelles ides. En effet, les ides ne
dbouchent sur des innovations que si elles sont transformes en produits, prestations ou mthodes qui sont effectivement mis en application avec succs.
Il existe de vastes recherches empiriques sur les facteurs qui favorisent la capacit dinnovation.
Les rponses apportes cette question sont nombreuses et varies. Ainsi, on attribue souvent
une influence positive sur la capacit dinnovation linteraction des facteurs suivants :
dveloppement continu des comptences ;
gestion holistique de linnovation ;
culture de travail favorisant lapprentissage (tolrance des erreurs) ;
formes innovantes dorganisation du travail, par exemple travail en quipe, raccourcisse-
Lexercice commence par une rflexion sur la capacit dun systme de coopration mettre en
uvre les trois principes de lvolution (variation, slection, (re)-stabilisation) et dbouche ensuite sur lanalyse de la capacit dinnovation et lexamen des quatre critres suivants :
237
culture de linnovation ;
stratgie dinnovation ;
ressources dinnovation ;
structure dinnovation.
Marche suivre
tape 1 : engager une discussion prliminaire
En vue de se prparer une apprciation dtaille de la capacit dinnovation, les participants
commencent par discuter des questions suivantes la lumire des trois principes de lvolution
(variation, slection, (re)-stabilisation) :
Le systme de coopration est-Il favorable aux variations ? Dans quelle mesure est-il facile
ou difficile pour le systme de coopration daccepter des variations par rapport son mode
de fonctionnement rgulier ?
Le systme de coopration est-il favorable la slection ? Le systme de coopration est-il
Critres
nonc-cl
Culture de
linnovation
Total
Notation de 1 5
titre dexemple
238
Critres
nonc-cl
Stratgie
dinnovation
La composition des organes tablis au niveau stratgique et oprationnel tient compte du critre de diversit des perspectives.
Total
Innovationsressourcen
11
Total
Structure
dinnovation
Notation de 1 5
titre dexemple
Total
12
239
Stratgie dinnovation
15
10
Culture dinnovation
Ressources dinnovation
Structure dinnovation
240
Instrument 33
Gestion des connaissances dans les projets
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Linstrument met davantage laccent sur llaboration de produits de la connaissance que sur la mise sur pied systmatique dun systme de gestion des
connaissances.
Il est raliste de se concentrer sur un deux domaines thmatiques importants
pour le projet qui seront traits en se plaant du point de vue des futurs utilisateurs du produit de la connaissance.
Description
Lapprentissage et linnovation reposent sur la connaissance : la connaissance du projet, des personnes et des organisations impliques et de lenvironnement. Lacquisition de ces connaissances
a lieu en diffrents points du systme de coopration et est gnralement reprsente sous une
forme explicite et condense, par exemple sous celle dune stratgie et dun concept, de processus
et de solutions un problme, de mthodes et dinstruments.
Au niveau des projets, la gestion des connaissances vise deux objectifs : dune part, les enseignements et expriences recueillis dans le cadre de la mise en uvre de projets constituent un
important moteur dapprentissage commun pour les acteurs impliqus. De lautre, elle sert faire
bnficier les organisations impliques des connaissances ainsi gnres et les prparer en tant
quacteurs du systme de coopration permanent y ancrer durablement les innovations.
La gestion des connaissances rpond aux questions cls suivantes :
Quelles stratgies et mthodes ont fait leurs preuves dans la pratique et ont contribu une
coopration efficace et durable ? Quels sont les enseignements et connaissances que le projet
et dautres encore peuvent en tirer ?
Quelles connaissances garderont lavenir leur utilit pour les acteurs impliqus ? Quelles
sont les connaissances qui ont prouv leur utilit dans la pratique et quelles sont celles qui
ne sont plus pertinentes ?
241
Au niveau des projets, il sagit didentifier, dlaborer et de diffuser les connaissances pertinentes
en collaboration avec les acteurs concerns. Durant le processus de coopration, les acteurs impliqus dveloppent et utilisent diffrents produits de la connaissance, par exemple :
(a) une stratgie (conception du projet, ligne directrice, rgle, politique) qui constitue une
tat tangible ;
(g) des mthodes de reprsentation et de transfert des connaissances dans dautres
contextes.
Les produits de la connaissance qui sont utiles prsentent les caractristiques suivantes :
ils acclrent et simplifient les procdures et permettent de les rpliquer si on les traite de
certains acteurs.
Ils mettent en vidence les lacunes, donnent accs des sources de connaissances externes et
242
Marche suivre
tape 1 : planier des objectifs de connaissancen
La gestion des connaissances est une tche incombant tous les acteurs du projet. Il apparat
donc logique que, dans le cadre de leur planification annuelle, des acteurs intervenant dans le
projet se demandent quels sont les thmes sur lesquels des produits de la connaissance doivent
tre labors.
Quelles sont les connaissances que les partenaires de coopration entendent traiter et docu-
menter ?
Quelles sont les connaissances qui doivent tre traites et documentes pour le projet ?
Quelles sont les connaissances qui doivent tre traites et documentes en vue dun change
avec dautres ?
tape 2 : identier les champs dobservation
Les projets se livrent de toute faon rgulirement une rflexion sur leur activit (controlling
stratgique, suivi et valuation) pour tirer les leons de lexprience. Lors de la planification annuelle ou de lanalyse des rsultats des valuations, les parties impliques identifient les champs
dobservation dans lesquels un produit de la connaissance sera labor dans le cadre des objectifs
convenus en matire de connaissances :
Quelles sont les questions et les problmes qui nous ont principalement proccups lanne
passe ?
O une solution susceptible dtre importante pour dautres a-t-elle t dveloppe ?
O lapproche retenue a-t-elle chou et quelles leons peut-on en tirer pour lavenir ?
Qui en plus des acteurs du projet pourrait sy intresser ? Qui devrait recevoir ces informa-
tions ?
tape 3 : dnir le centre dintrt des produits de la connaissance
Les principaux critres retenir pour cette dfinition sont les suivants :
lutilit possible du produit de la connaissance, par exemple la simplification ou lacclra-
243
travail individuel (par exemple, rapports dexprience) ou dun travail en atelier (par exemple,
ateliers consacrs aux leons apprises) runissant les personnes participant lacquisition de ces
connaissances et expriences. Ils peuvent tre gnrs au sein de structures de rseau, cest--dire
dans une communaut de savoir non hirarchise, auto-organise et ouverte (communauts de
pratique, par exemple) ou tre plutt dvelopps dans le cadre de processus standardiss (par
exemple, dbriefing).
Le support de travail suivant peut servir laborer et reprsenter le produit indpendamment de
la personne ou de lorganisation qui se charge de cette activit et indpendamment des formats,
cits ou non, qui sont utiliss cette fin :
Dsignation du produit de la connaissance
(titre aussi parlant que possible)
Description succincte
faut veiller rester transparent, simple, comprhensible et
concret)
Sujet et contexte
De quoi sagit-il ?
Quest-ce quune personne intresse doit savoir du contexte ?
Description du contenu
quelle question le produit apporte-t-il une rponse ?
Comment avons-nous procd ? Avec qui ?
Quest-ce qui a t particulirement utile dans ce contexte ?
Quels taient les facteurs de russite ?
Quelles taient les pierres dachoppement, o nous sommesnous heurts des obstacles ?
Comment les avons-nous surmonts ?
Quels sont les risques auxquels il convient de prendre garde ?
Quelles conditions minimales doivent tre remplies ?
valuation de la capacit dadaptation dans diffrents contextes.
Utilit et rsultat
qui le produit de la connaissance est-il utile ?
Quels sont les rsultats recherchs avec le produit de la
connaissance ?
Quels lments innovants, nouveaux et inhabituels comportait-il ?
Estimation de linvestissement et du cot lis son application.
Contacts et soutien
qui peut-on sadresser pour des informations complmentaires ?
Qui aidera les utilisateurs ?
Support de travail 41 : laboration et reprsentation de produits de la connaissance
244
Il ne sagit pas ici de seulement changer les produits avec dautres acteurs et de les dissminer
en-dehors du projet, mais galement de diffuser les connaissances acquises auprs des acteurs
du projet eux-mmes. Comment ces acteurs sapproprient-ils les connaissances acquises et les
consolident-ils au sein de leurs organisations et au sein du systme de coopration permanent ?
Le dialogue et la communication sur les produits entrouvrent de nouvelles opportunits dapprentissage mutuel et de partage des connaissances et gnrent de nouvelles connaissances.
Instrument 34 | Dbrieng
245
Instrument 34
Dbrieng
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument sert tirer des leons des russites et des erreurs et capitaliser les connaissances acquises pour les mettre la disposition des projets
(futurs).30
Champ dapplication
Linstrument est essentiellement utilis pour valuer un projet aprs son achvement ou en cas de remplacement des acteurs impliqus ainsi qu des ns de
rexion structure aprs des vnements particuliers ou aprs le passage de
jalons et tapes.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Un projet offre loccasion de recueillir de prcieuses expriences. Alors que certaines choses russissent bien, des erreurs sont commises dautres endroits. Il est bien connu que cest en faisant
ses propres expriences quon apprend le plus. Le dbriefing est un processus productif dapprentissage commun se droulant sur la base des enseignements recueillis et dun examen rtrospectif
effectu par les parties impliques.
Le dbriefing est utile de nombreux gards. Parmi ses principaux avantages, citons les suivants :
Il est possible de reproduire ce qui a bien march.
Les erreurs commises peuvent tre vites lavenir.
Le manque de ressources et les domaines risques peuvent tre mieux prvus.
Les processus standards peuvent tre optimiss.
La qualit de la planification est amliore grce aux acquis de lexprience.
Les expriences individuelles sont regroupes de faon permettre lmergence de nouvelles
246
Bien quun atelier de dbriefing ne soit pas trs exigeant en termes de prparation ou dinfrastructure, il existe nanmoins des obstacles et cueils viter si lon veut quun projet puisse apprendre
durablement :
Linvitation participer un atelier de dbriefing doit tre bien formule car elle influe sur
lattitude des participants. Une invitation un dbriefing prsentant ce dernier comme une
valuation du projet ou une valuation des parties impliques ne favorise pas une culture
ouverte des erreurs.
La qualit dun atelier de dbriefing est directement lie celle de la facilitation. La per-
sonne choisie pour assurer cette fonction doit tre aussi neutre et impartiale que possible et
tre exprimente. Cela signifie que ce rle ne doit quexceptionnellement tre confi des
acteurs directement impliqus dans le projet.
Un dbriefing mal prpar ou mal encadr peut rapidement dgnrer en litanie de flatteries
seront plus prsentes lesprit des acteurs impliqus qui ne seront ventuellement plus
motivs participer une discussion correspondante. La mise en application directe des
enseignements tirs de lexprience est alors galement plus difficile. Il est donc conseill
de prvoir les runions de dbriefing peu avant le remplacement dune personne ou de les
prvoir dans la planification du projet, lidal tant de les programmer juste aprs des tapes
importantes du projet ou de sous-projets.
Selon la taille du projet, il est judicieux dassocier au processus de dbriefing lensemble des
acteurs impliqus dans le projet afin de disposer ainsi dun maximum de points de vue diffrents sur son droulement.
Marche suivre
tape 1 : dcider du motif du dbrieng et des questions y traiter
Le degr de profondeur et la conception dun dbriefing dpendent du motif de celui-ci ou des
questions y traiter. Il convient, ds le stade de linvitation, de dire de faon claire et transparente
pour tous les participants quoi doit servir le dbriefing. Le dbriefing est dautant plus fructueux
que le motif et les questions prcises quil doit aborder sont communiqus de faon plus concrte.
tape 2 : rpertorier les russites et les erreurs
Le choix de la dmarche adopter dpend du temps dont on dispose, de la complexit du projet
et du groupe de participants.
Les participants se remmorent les russites et les erreurs importantes survenues pendant le projet
et les notent (chacun pour soi) sur de petites cartes. Dans le cas de projets complexes, le dbriefing peut tre effectu pour des parties du projet (par exemple, volets dactions, blocs dactivits).
Instrument 34 | Dbrieng
247
Il est utile de visualiser les cartes le long dun axe de temps sur lequel sont reports les principaux
jalons du projet. Les cartes sont places sous les jalons correspondants. En affichant leurs cartes,
les participants peuvent commenter le succs ou lerreur lintention des autres participants ou
ils peuvent remettre ces cartes sans commentaire ou de faon anonyme au facilitateur qui se
chargera de les placer.
Alternativement, les participants peuvent envoyer leur contribution au facilitateur par courriel
avant le dbut de latelier. Cette tape permet de tracer un paysage intressant fait de russites et
derreurs qui, au simple plan visuel dj, montre les phases ou vnements critiques.
Le recueil des succs et erreurs dans le cadre dune dmarche ouverte a fait ses preuves. On peut
alternativement sefforcer de structurer cet inventaire des succs et des erreurs en saidant des
questions suivantes :
Comment se prsentait initialement le systme dobjectifs et le modle de rsultats ? Quest-
de lobjectif ? Quest-ce qui na pas t efficace ? Quest-ce qui a fait obstacle ou entrav la
ralisation de lobjectif ?
tape 3 : regrouper les erreurs et les russites et en tirer des enseignements
Lors de ltape suivante, le facilitateur, en commun avec les participants, regroupe les erreurs et
les russites identiques ou comparables. Il peut notamment saider des questions suivantes :
Quest-ce que les russites et/ou les erreurs ont en commun ?
Pourquoi ces russites ou ces erreurs se sont-elles produites ?
Les participants visualisent leurs observations et leurs hypothses et en tirent des enseignements
(leons apprises).
Quelles conclusions gnrales pouvons-nous tirer de ces russites et de ces erreurs et que
nous apprennent-elles ?
Quelles personnes et organisations ont jou un rle important dans ces russites et ces
erreurs ?
Comment pouvons-nous nous assurer que des projets comparables se drouleront mieux
lavenir ?
Existe-t-il dans le projet des expriences susceptibles de servir dexemples de bonnes pra-
tiques ?
Si une ou plusieurs erreurs particulirement importantes, lourdes de consquences ou peu claires
ont t identifies, les participants ont prsent loccasion de les analyser plus en dtail. Cette
248
mthode de dbriefing approfondie consiste reconstruire ensemble le droulement dun processus de prise de dcisions : Quelle personne ou instance a pris quelle dcision et quand ? . Cette
reconstruction sert reprer et viter lavenir les dcisions importantes qui, par la suite, se sont
avres tre de mauvaises dcisions ou des dcisions non optimales.
tape 4 : en tirer des conclusions et en dduire des mesures
La question qui se pose ensuite est de savoir comment concevoir lapproche du projet lavenir
en tenant compte du systme dobjectifs. La discussion ayant eu lieu jusque l permet de dgager
des recommandations lgard de la (structure de) pilotage dans le projet ; ces recommandations sont documentes en suivant les cinq facteurs de russite. Il est conseill de procder une
visualisation sur un tableau daffichage en plaant les objectifs et les rsultats au centre et en les
englobant des cinq facteurs de russite :
Les participants sont ensuite invits discuter
et dvelopper des mesures et des recommandations en tenant compte des rsultats
obtenus jusque l.
Pour faciliter cette tape, il est recommand
de runir pralablement au dbriefing les
documents de projet existants sur les objectifs et les rsultats (par exemple, modle de
rsultats) ou sur les facteurs de russite (par
exemple, carte des acteurs, carte des processus, stratgie de renforcement des capacits,
options stratgiques, structure de pilotage,
architecture dapprentissage) et de les avoir
disposition pour la discussion. Si le dbriefing
est suivi dun transfert de responsabilits,
ces documents peuvent tre remis en mme
temps.
FR Apprentisage
et Innovation
FR Stratgie
Objectifs et
rsultats
FR Processus
FR Coopration
FR Structure
de pilotage
Support de travail 42 :
Dbrieng visualisation des mesures
tape 5 : documentation
Aprs le dbriefing, les rsultats doivent tre documents par le facilitateur et tre remis au projet.
Ils servent de base pour dcider conjointement avec les acteurs importants de lorientation future
du projet et pour tirer en mme temps les leons des expriences, russites et erreurs du pass.
Les formats suivants se sont avrs utiles comme modes de prsentation et de documentation des
enseignements issus des projets (ce que lon appelle les leons apprises ) :
mini-articles (articles courts et vivants sur un projet) ;
tudes de cas (chronologies de projet clairant bien le contexte) ;
Learning Histories (expriences dapprentissage) et Project Maps (mthodes gra-
249
Instrument 35
Rseaux dapprentissage
des diffuseurs et formateurs
Indications dutilisation
Objet/fonction
Anwendung
Cadre/Participants
Linstrument est utilis selon les besoins dans les diffrentes phases de mise
en rseau et de production de connaissances.
Matriel
Indications
Il importe de disposer dun nombre sufsamment grand dorganisations participantes intresses schanger sur les questions mthodologiques et didactiques, les thmes techniques et la production commune de connaissances. Ces
organisations ne devraient pas se trouver en situation de concurrence directe.
Description
Les rseaux dapprentissage de diffuseurs et formateurs permettent aux personnes impliques
dapprendre les unes avec les autres et les unes des autres dans un esprit de production collaborative de savoir et de coopration sur un pied dgalit (entre pairs). Ils peuvent constituer une
importante ressource de connaissances pour des projets individuels et contribuer en consquence
dvelopper les capacits et les comptences dans le champ daction socital, par exemple en
renforant les capacits des institutions de formation avance qui, leur tour, offrent un accompagnement de lapprentissage qualifi et durable pour les groupes cibles des projets (approche
Capacity-to-build-Capacity ).
Dans ce contexte, il importe de tenir compte des aspects suivants :
les connaissances doivent tre contextualises, cest--dire tre adaptes aux ralits ;
la simple transmission de connaissances, par exemple travers la contribution de diffuseurs
groupes (dexperts) ;
250
Un savoir collectif gnr de cette faon appartient gnralement au groupe qui la labor. Un
bien communautaire de ce type peut cependant, par le biais de licences non exclusives correspondantes, tre mis la disposition du groupe et, le cas chant, dautres personnes ou groupes intresss afin quils puissent le dvelopper comme ils lentendent. Une telle approche facilite la mise
jour dcentralise et la libre diffusion des produits de la connaissance et peut donner naissance
des modles dactivit locaux dun type nouveau.
Une production commune de savoir met en avant lintervention des apprenants en tant quexperts dots de bagages de connaissances et dexpriences diffrents et constitue en soi un processus dapprentissage collectif qui accorde une grande attention lappropriation et la mobilisation de savoir dans le cadre des rseaux dapprentissage.
Les rseaux dapprentissage des diffuseurs et formateurs prsentent les caractristiques de communauts de pratique, notamment celle de la culture de la libert . Ils mettent cependant explicitement laccent sur loptimisation des processus de diffusion et de formation.
Marche suivre
tape 1 : dnir lobjectif du rseau dapprentissage
Si lattitude partage est un lment structurel dcisif des rseaux dapprentissage, il nen faut pas
moins au dbut dfinir clairement lobjectif. Ce dernier est fonction des besoins mthodologiques
et didactiques et/ou des besoins techniques, par exemple des institutions et units locales de formation continue et des groupes cibles sectoriels quelles desservent.
tape 2 : initier des processus dapprentissage entre pairs
Les rseaux dapprentissage sont le fruit de processus dapprentissage traverss en commun. Il est
important cette fin didentifier une forme approprie daccompagnement de lapprentissage (tuteur) qui, conformment lobjectif dfini, rpond des besoins existants et structure la mobilisation des connaissances correspondantes. Le tuteur est charg de lorganisation et de la facilitation
de la production commune de connaissances, par exemple de llaboration par les participants de
matriel didactique et pdagogique pour un cycle de formation des formateurs.
Des critres de slection sont ensuite dfinis pour les apprenants participant en tant que pairs.
Dans ce contexte, une attention particulire est accorde au rayon daction des personnes concernes et de leurs institutions dorigine afin de prvoir ds le dbut la diffusion du processus dapprentissage et de ses enseignements. La prise en compte de lancrage institutionnel, dune part
garantit la prennit du processus dapprentissage et du rseau lui-mme. En crant un environnement favorable au sein des institutions participantes (par exemple, en reliant la participation
au rseau dapprentissage certaines fonctions/certains profils de poste), on sassure que la collaboration se poursuivra en dpit de la fluctuation et de la rotation du personnel.
La slection des participants fait suite un appel ouvert candidatures afin dattirer les participants et/ou les institutions les plus appropris et datteindre galement des candidats que lon ne
connaissait pas auparavant.
251
effective sur place afin de garantir la diffusion des connaissances au-del du niveau individuel ;
la transmission de comptences mthodologiques (par exemple, ducation des adultes axe
252
253
Instrument 36
Communaut de pratique (CdP)
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Une communaut de pratique (CdP) dsigne un groupe de personnes qui sintressent un
thme commun sinscrivant dans la dure, semploient activement rgulirement changer
leurs connaissances et expriences concrtes et produisent ensemble de nouvelles connaissances.
La participation est facultative et ne peut pas tre dlgue. Les communauts de pratique dclenchent des processus dapprentissage collectif qui constituent un bagage de connaissances et
dexpriences qui est actualis en permanence. Les CdP sont extrmement efficaces, favorisent
la cration dune mmoire institutionnelle et dveloppent de nouvelles connaissances et comptences qui sont canalises dans le systme de coopration et les organisations. Les CdP relient
les praticiens dune faon qui transcende les frontires des organisations (et des units organisationnelles ou des pays) indpendamment de la position hirarchique occupe par ces personnes.
254
base dun besoin commun de leurs membres. Ces besoins ne peuvent pas leur tre imposs
de lextrieur et les priorits sont fixes par les membres eux-mmes.
Orientation vers la pratique : les solutions pragmatiques, qui peuvent facilement tre mises
en application au quotidien et qui tiennent compte des besoins spcifiques des membres,
sont trs apprcies.
Orientation vers lapprentissage : les membres sont intresss par les expriences des
autres, car ils supposent quils se trouvent dans une situation comparable et quils peuvent
ensemble mettre au point des approches doptimisation adaptes. Le partage des connaissances et le soutien mutuel gnrent des processus dapprentissage ouverts et cratifs.
Culture de communication : les communauts de pratique sont couronnes de succs
quand la communication entre leurs membres obit des principes dquit, de solidarit,
de transparence et douverture. La participation et la communication quitable et non hirarchise stimulent lappropriation et lautonomie dorganisation.
La mise en place dune communaut de pratique est souvent initie par des personnes qui effectuent un travail et qui savent le mieux ce qui est ncessaire pour sacquitter efficacement
des tches accomplir et ragir de faon adquate aux influences manant de lenvironnement.
Ces personnes sont curieuses dapprendre comment dautres abordent une tche comparable et
quelles sont les solutions des problmes prcis qui existent dj et qui ont fait leurs preuves
dans la pratique.
Les organisations qui ont une structure hirarchique et qui sont trs formalises font davantage
confiance aux analyses dexperts quaux connaissances pratiques de leurs collaborateurs et aux expriences de leur environnement. Il en va de mme pour les systmes de coopration qui agissent
dans des environnements formalistes. Les communauts de pratique constituent une solution
alternative, efficace et efficiente : en schangeant, les membres dune communaut de pratique
apprennent les uns des autres, ce qui contribue de faon dcisive gnrer des connaissances,
favoriser lapprentissage et promouvoir le dveloppement dinnovations.
Les communauts de pratique dveloppent une vie propre et se grent elles-mmes comme un
groupe de personnes partageant les mmes ides. Cela facilite le processus permanent de renforcement des capacits des acteurs et cre un environnement de transparence et de confiance.
Les rseaux danciens lves constituent un type particulier de communaut de pratique runissant des personnes marques par une exprience dapprentissage commune. Ces rseaux peuvent
assurer la continuit de lapprentissage et garantir la durabilit des rsultats au terme dun projet.
Relis des cercles internationaux dexperts, ils peuvent donner naissance des formes de coopration innovantes (rseaux dapprentissage bass sur le web, par exemple) qui crent une valeur
ajoute particulire la fois pour les personnes concernes et en termes de dveloppement de
thmes socitaux.
255
Marche suivre
tape 1 : dnir lobjectif de la communaut de pratique
Dans une premire tape, les initiateurs dune communaut de pratique commencent par en dfinir les objectifs. Ces objectifs peuvent, par exemple, tre les suivants :
schanger sur un thme prcis ;
laborer des possibilits de solution ;
tester des applications concrtes ;
intgrer les solutions par le biais dun processus de changement.
Selon le thme considr, les initiateurs rflchissent aux autres acteurs qui seraient importants
pour traiter de ce thme et qui devraient, le cas chant, tre abords.
tape 2 : dnir les rles au sein de la communaut de pratique
Aprs un certain temps, la dynamique entre les diffrents groupes dindividus impliqus dans une
CdP se stabilise et il se forme des liens plus ou moins forts entre ces groupes de personnes et la
communaut de sorte que lon peut faire une distinction entre les groupes suivants :
Le noyau central : le noyau central de la CdP se compose gnralement des organisateurs ainsi que des facilitateurs de la communaut de pratique. Le noyau central veille au respect dun
quilibre sain entre libert daction, observation, soutien et demande de contributions au sein du
groupe. Lexprience montre quune communaut de pratique qui nest pas anime par un facilitateur stagne et finit par se dissoudre.
Cercle interne : ce cercle constitue une structure informelle de ceux qui se rencontrent et
schangent rgulirement, en ligne ou personnellement (face face).
Cercle externe : ce groupe est compos de membres qui figurent sur la liste des destinataires
des courriels ou qui ont des droits dcriture sur la plateforme en ligne, mais qui napportent
que trs rarement des contributions actives et se contentent sinon de lire les contributions des
autres. La frontire entre le cercle interne et le cercle externe est fluide. De nombreux membres
se contentent souvent de rester dabord dans le cercle externe et dobserver le cercle interne de
prs avant de sengager davantage par des contributions propres et de venir le rejoindre ensuite.
Lappartenance au cercle interne et externe peut galement dpendre du sous-thme trait un
moment donn.
Systme de coopration ou organisation : les communauts de pratique qui sont intgres dans
une organisation ou un systme de coopration soutiennent le systme de coopration ou lensemble de lorganisation en mettant au point des connaissances pertinentes nouvelles. Le systme
de coopration ou lorganisation peut alors profiter directement des produits de la communaut
de pratique si les membres du systme de coopration ou de lorganisation ont tous accs des
droits de lecture sur la plateforme en ligne. La pratique montre cependant que les communauts
de pratique ont galement souvent besoin despaces de discussion protgs pour pouvoir collaborer troitement dans un climat de confiance.
256
Critres
Questions cls
Objet
Les thmes revtent-ils une importance stratgique pour le systme de coopration et/ou pour lorganisation ?
Les membres de la CdP sintressent-ils rellement au thme ? Le thme
rete-t-il leurs besoins ?
Composition
de la CdP
Rgles et normes
Structure et
processus
La communaut de pratique dispose-t-elle de structures horizontales informelles et ces structures lui permettent-elles de sorganiser elle-mme ?
Les rles cls ont-ils t dnis ? (Facilitation, noyau central, cercle interne et
cercle externe)
Dynamique
Rsultat
Ressources
A-t-on prvu sufsamment de temps pour lchange et llaboration de solutions ou est-on press par le temps et lobligation de rsultats ?
Les membres de la CdP ont-ils sufsamment de capacits et disponibilits pour
participer activement la communaut de pratique ?
Les membres de la communaut de pratique reoivent-ils des ressources
sufsantes de leur organisation-mre pour pouvoir participer la CdP ? (temps
de travail, principalement)
257
Instrument 37
Diagnostic organisationnel
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Linstrument peut tre utilis dans le cadre dune enqute par crit comme
base dinterviews dans un sondage ou avec les parties prenantes, dans le cadre
dun atelier de diagnostic ou comme structure pour lvaluation dnoncs et
dhypothses.
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Description
Un diagnostic organisationnel est effectu afin dvaluer la capacit de fonctionnement dune
organisation et/ou fait partie du processus de changement dune organisation.
Pour effectuer un diagnostic organisationnel, il faut recueillir des informations. Lorganisation est
considre sous langle des aspects suivants :
Environnement
Mission
Ressources
Culture
Management
Structure et processus
Rsultats
258
Marche suivre
tape 1 : clarier le mandat et planier la mission
Tout diagnostic organisationnel commence par une clarification du mandat qui fait toujours lobjet dun processus de ngociation entre des personnes cls de lorganisation concerne (ou du
commettant) et de celle qui effectue le diagnostic.
La clarification de lobjectif sert de point de dpart au diagnostic organisationnel. Les conflits,
les dficits en termes defficience, de performance et de dcision et les problmes de communication sont rvlateurs de problmes au niveau des structures et processus de lorganisation. Il
sagit donc de mettre en vidence les disfonctionnements de ce type et dobtenir des indications
sur les moyens dy remdier. Le diagnostic organisationnel constitue gnralement la premire
tape dun processus de changement plus ou moins vaste de lorganisation.
La dfinition de lobjectif est troitement lie la dlimitation de lobjet de ltude. Bien que le
diagnostic organisationnel soit conu en premier lieu pour des organisations individuelles considres dans leur globalit (organisations but lucratif, organisations but non lucratif, organisations gouvernementales, institutions), il peut aussi, moyennant adaptation correspondante
des questions abordes, tre appliqu des units de lorganisation, cest--dire des domaines
dactivit clairement dlimits de celle-ci.
Idalement, les conditions cadre sont discutes et clarifies dans un entretien personnel. Font
partie de ces conditions les intrts ports au diagnostic organisationnel et les attentes places par
lorganisation dans lquipe de diagnostic, la composition de cette dernire et le soutien apport
par des cadres de direction et collaborateurs de lorganisation. Il est en outre important de dsigner une instance de dcision au sein de lorganisation.
Des accords doivent tre trouvs sur les points suivants :
Comment le diagnostic doit-il se drouler ? Quelles sont les tapes prvues ? Quelles m-
259
prparation peuvent tre effectues distance, les activits de la phase de ralisation exigent en
rgle gnrale la prsence de lquipe de diagnostic sur place. Les questionnaires ci-aprs fournissent des pistes et des lments concrets pour lvaluation des diffrents aspects et sous-aspects
durant la phase de ralisation du diagnostic organisationnel.
Les sept aspects rcapituls dans le support de travail suivant ne se prtent qu un diagnostic
organisationnel de caractre tout fait gnral.
Environnement
La position de lorganisation dans sa sphre
daction (march) est-elle claire vis--vis de
lextrieur ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Mission
Lorganisation a-t-elle clairement dni sa
mission et sa raison dtre ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Management
Lorganisation est-elle dote dun management oprationnel et fonctionnel accordant
une attention sufsante aux problmes
auxquels lorganisation est confronte ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Ressources
Lorganisation dispose-t-elle de ressources
sufsantes (collaborateurs, infrastructures,
etc.) pour pouvoir accomplir sa mission ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Culture
Lorganisation dfend-elle des valeurs et
principes clairement dnis qui lui servent
orienter son action ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Structure et processus
La rpartition du travail seffectue-t-elle
dans des structures et processus pertinents
et vidents pour tous ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Rsultats
Les moyens disponibles permettent-ils de
satisfaire les exigences des bnciaires
des prestations ?
exact
assez
exact
ni lun
ni
lautre
plutt
pas
pas du
tout
Ncessit
daction
Ncessit
daction
Ncessit
daction
Ncessit
daction
Ncessit
daction
Ncessit
daction
Ncessit
daction
260
Ces aspects peuvent tre davantage explors par des questions rpondant aux mots cls suivants :
Environnement
positionnement de lorganisation,
clients/bnficiaires des prestations,
candidats concurrents/organisations de pairs,
relations/partenariats,
autres parties prenantes,
socit.
Mission
mission/objet et tche de lorganisation,
gamme de produits/prestations,
systme dobjectifs (vision, objectifs, stratgies),
intrts, motivations.
Management
management et direction (autonomie, style de leadership, etc.),
systmes dinformation et de pilotage (comptabilit analytique, controlling, budgets, etc.),
systmes de feed-back et dincitation (reconnaissance, gratification, sanctions),
systmes de communication et de contrle.
Ressources
collaborateurs et cadres de direction,
connaissances et expertises,
machines, installations, procds et technologies,
outils de travail, infrastructures,
matriels, matires premires, sources dapprovisionnement,
ressources financires,
Culture
valeurs et normes (orientation client, politique du personnel, politique en matire de dura-
bilit, etc.),
schmes comportementaux et rgles du jeu,
261
Structure et processus
structure hirarchique, division du travail,
structure de la rpartition des comptences dcisionnelles,
processus,
coordination,
documentation et classement.
Rsultats
russite oprationnelle,
russite financire,
satisfaction des parties prenantes,
innovations, mise en place des conditions ncessaires la russite.
262
Instrument 38
Gestion de la qualit dans les organisations
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument peut tre utilis pour analyser de manire systmatique les atouts
et les faiblesses dorganisations ou dunits organisationnelles et pour laborer
des processus de changement.
Il offre une base pour planier et orienter les processus de changement.
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Une mallette danimation, un tableau feuilles mobiles, des tableaux dafchage et des ches de spcication et dvaluation.
Indications
Description
Quil soit utilis de manire sporadique ou rgulire, linstrument Gestion de la qualit dans les
organisations fait usage de ressources jusque-l inexploites. Il exploite un potentiel supplmentaire en impliquant activement les membres du personnel dans le dveloppement de lorganisation et en crant un change dinformations et de points de vue au sein de lorganisation. Cet instrument aide utiliser le savoir-faire existant et mettre en uvre des processus de changement
cibls, le tout de manire efficace et structure.
Les membres du personnel utilisent des descriptions prdfinies pour valuer la qualit daspects
individuels de lorganisation ou de lunit organisationnelle. Un court document dune page, appel spcification, forme la cl de vote de cette procdure dauto-valuation. Ce document dfinit les exigences de qualit relatives au sujet trait, en les rpartissant selon cinq tapes. La figure
45 dcrit les cinq phases dune structure analytique portant sur le sujet runions de travail :
263
Etape 5
Etape 4
Etape 3
Etape 2
Etape 1
Un quart d'heure se
passe gnralement
avant que nous ne
commencions une
runion.
Il nous arrive parfois
d'tre tellement
noys dans une
discussion que
d'autres points cls
ne sont pas abords.
Nous commenons
gnralement les
runions l'heure.
Quelqu'un a rdig un
vague ordre du jour.
Nous voquons dans
l'ordre les points qui
gurent l'ordre du
jour.
La responsabilit de
la prparation et de la
L'emploi du temps est
modration des
tenu dans presque tout- runions est
es les runions (80 %).
tournante.
Les runions nissent
l'heure.
Nous nous efforons
Une collecte des points rgulirement
traiter est systmatiquement ralise avant d'amliorer
l'efcacit des
chaque runion.
runions. Les
Le compte rendu est en- suggestions sont
registr de telle manire
qu'il est possible de sa- tudies et mises en
voir clairement ce qui a uvre si elles
t voqu et les dciprsentent un intrt.
sions qui ont t prises,
mme au bout de plusieurs semaines.
Les interventions du
modrateur sont bien
prpares et guident le
processus.
Les diffrents aspects de qualit (reprsents ici par des couleurs diffrentes) sont un peu plus
dvelopps chaque tape. Certains aspects apparaissent ltape 1 et sont progressivement dvelopps. Une fois leur dveloppement achev, ils ne sont plus mentionns ltape suivante.
Toutes les exigences de ltape x sont satisfaites indique que le dveloppement est achev.
Dautres aspects napparaissent qu un stade plus avanc.
Il est possible dutiliser le modle qualit de la Fondation europenne pour le management par la
qualit (EFQM) pour dfinir des spcifications adaptes32. Le modle de gestion de la qualit de
lEFQM intitul Qualit en tant que processus (QaP)33 a t labor spcifiquement pour le
secteur de la coopration internationale et de la coopration au dveloppement. Il comprend une
liste de sujets, auxquels sont associes des bonnes pratiques . Un processus conforme au modle QaP peut prtendre la certification. Le modle est bas sur les neuf critres de lEFQM et
contient 32 sous-critres dans les domaines du leadership, de la stratgie, du personnel, des partenariats et des ressources, processus/produits/services et relatif aux rsultats dans les domaines
du personnel, des clients, de la socit et de lactivit.
Deux applications possibles sont dcrites ci-dessous.
Dans la variante A (utilisation sporadique) des ateliers de gestion de la qualit sont organi-
ss avec les personnes concernes, sur la base dun besoin daction prcis. partir de l, des
processus de changement (mesures) sont labors dans le but damliorer certaines procdures, structures, services, etc.
Dans la variante B (utilisation rgulire), des procdures de gestion de la qualit sont mises
en uvre rgulirement en vue de la mise en place de processus dapprentissage et de changement importants au sein de lorganisation.
264
Marche suivre
Variante A utilisation sporadique : organiser des ateliers qualit
tape 1 : dterminer le besoin daction
On commence par identifier la raison dtre de latelier qualit, son objectif et le contexte.
tape 2 : identifier les participants
Qui sont les dtenteurs de savoir dans le domaine abord ? Est-il ncessaire dincorporer diffrents points de vue (p. ex., celui des fournisseurs et celui des destinataires de services internes,
celui de la direction et celui du personnel, etc.) ?
tape 3 : nommer un modrateurpour latelier qualit
Qui possde un regard neutre sur le sujet qui sera abord ? Qui est capable danimer des ateliers
qualit ?
tape 4 : choisir un sujet dans la liste
La liste de sujets contient-elle une spcification qui correspond au besoin daction ? Quels aspects
du contenu de la spcification sont particulirement importants pour laction raliser ? Quels
termes devront tre clarifis pendant latelier ?
tape 5 : prparer latelier de gestion de la qualit
Pour prparer le contenu de latelier, il faut se poser la question Quel thme va tre abord ? et
le replacer dans le contexte de lorganisation ( Pourquoi ce thme est il important pour nous ? ).
Il faut galement se charger de lorganisation pratique : choisir un lieu adapt, envoyer les invitations aux participants suffisamment tt, prparer le matriel (mallette danimation datelier,
tableau feuilles mobile, tableaux daffichage et supports spcifiques (spcification, fiches dvaluation)).
tape 6 : raliser latelier de gestion de la qualit
Il faut prvoir deux heures pour latelier. Le modrateur guide le groupe tout au long du processus. Les participants valuent la qualit en attribuant des notes aux diffrents lments, en faisant
des vrifications, en identifiant les atouts et les faiblesses et en formulant des processus de changement prcis. Le groupe discute ensuite de ces valuations individuelles afin quune vision globale merge au fur et mesure de lavancement de latelier. la fin de latelier, les participants
recherchent un consensus sur un ou deux processus qui doivent dcrire prcisment de quelle
manire lorganisation peut samliorer dans le domaine tudi. Sur le tableau feuilles mobile, le
modrateur note la vue de tous des indications sur les moments forts de latelier et surtout sur
les processus de changement sur lesquels les participants se sont mis daccord la fin de latelier.
tape 7 : mettre en uvre et contrler les processus de changement
Une fois quils ont t approuvs par les responsables, les processus de changement convenus
sont mis en uvre et les informations correspondantes sont diffuses dans lensemble de lorganisation ou de lunit organisationnelle. Dans la mesure du possible, la mise en uvre des mesures
doit avoir lieu dans un dlai de six mois afin de tirer parti de cet lan en faveur du changement.
des fins de transparence, les comits et dautres voies appropries au sein de lorganisation sont
utiliss pour tenir les membres de lorganisation informs des progrs raliss.
265
266
267
Instrument 39
Assurance qualit de lacquisition de comptences
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Pour un projet, outre les objectifs sectoriels, il faut dnir des objectifs dapprentissage (voir les instruments Dnition dobjectifs dapprentissage et
Vrication de la stratgie dapprentissage dun projet ).
Description
Linstrument peut tre utilis pour tudier les bnfices en termes dapprentissage dactivits qui
ont t planifies au niveau individuel. Il aide laborer des activits dacquisition de comptences et dassurance qualit.
Lacquisition de comptences est base sur un processus continu dapprofondissement des
connaissances et des aptitudes. Les activits choisies sont adaptes lenvironnement dans lequel
voluent les apprenants. Elles font le lien avec la manire dont les apprenants se voient euxmmes et stimulent leur capacit matriser et sapproprier lapprentissage autogr. Lobjectif,
ici, est de doter les apprenants de comptences novatrices pour dvelopper leur capacit rflchir et agir de manire approprie.
Marche suivre
tape 1 : vrier la conformit aux principes didactiques
On commence par dterminer si, ou dans quelle mesure, une activit planifie dacquisition de
comptences respecte les sept principes didactiques damlioration des rsultats dapprentissage.
Appropriation et auto-organisation
Lactivit est-elle conue de manire permettre lautogestion et favoriser lauto-organisation et lappropriation ? Les apprenants ont-ils la libert de faonner le processus dapprentissage de manire indpendante ? Sont-ils impliqus dans le choix des objectifs et des
mthodes dapprentissage ? En dautres termes, lactivit favorise-t-elle lappropriation du
processus dapprentissage par les apprenants et prserve-t-elle le contenu appris tout en le
dveloppant ?
268
Conseils/accompagnement de lapprentissage
La diversit des points de vue est-elle garantie ? Les changements de perspective sont-ils
possibles ? Le groupe dapprenants est-il htrogne, de manire favoriser lintgration
de multiples points de vue et les changements de perspectives ? Les opinions et les modes
daction sont-ils tudis sous un angle diffrent et remis en question ? Des solutions et des
options supplmentaires sont-elles recherches ?
Diversit des points de vue et changement de perspective
La diversit des points de vue est-elle garantie ? Les changements de perspective sont-ils
possibles ? Le groupe dapprenants est-il htrogne, de manire favoriser lintgration
de multiples points de vue et les changements de perspectives ? Les opinions et les modes
daction sont-ils tudis sous un angle diffrent et remis en question ? Des solutions et des
options supplmentaires sont-elles recherches ?
Attitude
Chacun observe-t-il ses propres actions et les actions conjointes dun il critique ? Un
temps suffisant est-il consacr lintrospection et aux dlibrations conjointes ? Le processus
de rflexion permet-il un examen approfondi et un ajustement de lapprentissage et de son
efficacit ?
Co-construction de lapprentissage
Le processus dapprentissage favorise-t-il le savoir-faire sectoriel de manire avoir un impact sur les problmes spcifiques au projet et permettre la compilation doptions possibles
en vue de la ralisation des objectifs de dveloppement ?
Comptence mthodologique
269
Comptence sociale
Le processus dapprentissage met-il laccent sur la comptence sociale en tant que facteur de
coopration et de communication entre les acteurs dans le champ daction socital ?
Comptence personnelle
Les processus dapprentissage sont-ils adapts la situation dans laquelle les apprenants les
utiliseront ?
Existe-t-il un lien entre les structures dapprentissage et les structures dapplication des
niveau individuel ?
Quelles sont les rpercussions, pour les principaux groupes dacteurs, de limpact du proces-
mise en uvre et la gestion des processus de changement prvus ? Les activits de dveloppement des comptences englobent-elles des tapes prcises pour vrifier que les participants sont en mesure dapporter cette contribution, par exemple, une approche intgre
via des projets de transfert, llaboration de prototypes, des communauts de pratique, la
formation de diffuseurs, etc. ?
Les apprenants sont-ils capables de participer activement lvolution des processus (moti-
270
Les diffuseurs ont-ils bnfici de formations adquates et dun renforcement des capacits ?
Un agrandissement lchelle des rsultats de lapprentissage est-il possible ?
Des rseaux dapprentissage (rseaux dapprentissage entre pairs pour le partage dex-
priences pratiques, associations danciens lves) et des activits de suivi adaptes permettent-ils de garantir la prennit des rsultats dapprentissage ?
tape 4 : dnir des mesures pour amliorer les rsultats de lapprentissage
En partant du principe que les tapes 1, 2 et 3 ci-dessus ont permis didentifier des points de
dpart en vue doptimiser les rsultats dapprentissage, ltape suivante consiste tudier, avec les
autres acteurs impliqus, la possibilit dapprofondir encore davantage les rsultats des activits
dacquisition de comptences.
En collaboration avec les autres acteurs, il convient de rflchir aux questions suivantes qui
peuvent aider optimiser les rsultats dapprentissage :
Les besoins identifis refltent-ils les priorits des apprenants ?
Le contenu de lapprentissage est-il adapt au contexte et ax sur lui ?
Des participants qualifis ont-ils t identifis ?
La composition du groupe dapprenants est-elle adapte la tche raliser ?
Le contenu de lapprentissage est-il adapt au niveau de connaissances actuel et la journe
271
Instrument 40
Conseil collgial
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
La taille idale du groupe est de six neuf personnes. Si les personnes intresses sont plus nombreuses, il est prfrable de former plusieurs groupes. Une
sance de conseil dure environ une heure.
Matriel
Indications
Description
Le conseil collgial est une mthode peu complexe de mise en valeur des connaissances implicites. On parle galement dintervision. Il repose sur la constatation que des personnes travaillant dans des domaines similaires peuvent sapporter mutuellement des conseils qualifis sur des
questions professionnelles.
Le conseil collgial suit un droulement dfini. Il a lieu entre pairs. La composition et lautodtermination du groupe favorisent ce processus dexplicitation des connaissances implicites, grce
notamment louverture desprit des participants et leur lien avec la pratique.
Certains autres principes doivent tre respects lors dun conseil collgial :
Les conseils sont dispenss au sein du groupe sans aucune facilitation externe. Les partici-
pants disposent dun cadre structur dans lequel la distribution des rles et le processus de
communication sont prciss.
272
groupe, afin que les participants, en labsence de suprieurs, se sentent les coudes franches
et se parlent ouvertement.
Cest le groupe qui dcide du moment et du lieu de ses rencontres. En gnral, ces ren-
cords internes. Au dbut de cette premire runion, une personne familiarise avec linstrument explique la mthode.
Marche suivre
tape 1 : distribuer les rles
Chaque runion commence par la distribution des rles suivants : prsentateur du cas, facilitateur, chronomtreur, plusieurs conseillers, un observateur du processus.
tape 2 : prsenter le cas et dnir la question cl
Le prsentateur du cas commence par dcrire brivement son problme. Le facilitateur note sur
une feuille de tableau mobile quelques mots cls rcapitulant la description de la situation par le
prsentateur. Il clarifie avec le prsentateur quelles sont les questions cls auxquelles une rponse
doit tre apporte. La question cl est galement note sur la feuille.
Cette tape ne doit pas durer plus de cinq dix minutes.
tape 3 : demander des prcisions sur le cas
Les conseillers indiquent ce qui les a particulirement impressionns dans ce cas et rassemblent
des hypothses (suppositions) pour expliquer la situation (quest-ce qui se passe ici ?). Ces hypothses ne sont pas discutes et ne font lobjet daucune apprciation. Lanimateur consigne les
hypothses sur une feuille de tableau mobile. Le prsentateur se contente dcouter.
Cette squence peut durer une vingtaine de minutes.
tape 4 : rassembler des hypothses sur la situation
Les conseillers indiquent ce qui les a particulirement impressionns dans ce cas et rassemblent
des hypothses (suppositions) pour expliquer la situation (quest-ce qui se passe ici ?). Ces hypothses ne sont pas discutes et ne font lobjet daucune apprciation. Lanimateur consigne les
hypothses sur une feuille de tableau mobile. Le prsentateur se contente dcouter.
Cette squence peut durer une vingtaine de minutes.
273
274
Instrument 41
Dnition dobjectifs dapprentissage
Indications dutilisation
Objet/fonction
Linstrument facilite la rexion sur la capacit dapprentissage et de changement dun systme de coopration et, la lumire de cette rexion, aide
dnir des objectifs dapprentissage concrets aux trois niveaux des personnes,
de lorganisation et de la socit (cooprations et conditions cadre y compris).
Linstrument prvoit une analyse des atouts et faiblesses en fonction des trois
mcanismes de lapprentissage (variation, slection, stabilisation).
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Les participants doivent avoir une trs bonne comprhension des modles, en
particulier du modle dapprentissage (variation, slection, stabilisation).
Description
Cet instrument favorise la rflexion sur lapprentissage dans le projet. Cette rflexion sarticule
notamment autour des aspects suivants :
les cinq facteurs de russite du modle de gestion de Capacity WORKS ;
les trois niveaux de renforcement des capacits (personne, organisation, socit) ;
les 3 mcanismes dapprentissage (variation, slection, stabilisation).
Marche suivre
tape1 : valuer la capacit dapprentissage et de changement
Dans un premier temps, on effectue une analyse des atouts et faiblesses du projet eu gard sa
capacit de mettre en uvre les trois mcanismes dapprentissage (variation, slection et stabilisation). En se rfrant aux objectifs techniques du projet, on examine alors pour chaque facteur
de russite dans quelle mesure les critres de variation, slection et stabilisation sont respects.
Pour se faciliter la tche, il est recommand de renseigner le support de travail suivant pour chacun des cinq facteurs de russite. Il est en outre utile dtayer lanalyse des atouts et des faiblesses
par des exemples trs concrets ou par des expriences recueillies dans le cadre du projet.
Facteur de russite :
Atouts
Faiblesses
Variation
Apprciation :
Apprciation :
Exemples :
Exemples :
Apprciation :
Apprciation :
Exemples :
Exemples :
Apprciation :
Apprciation :
Exemples :
Exemples :
Slection
Stabilisation
275
Support de travail 45 : Analyse des atouts et faiblesses selon les trois mcanismes dapprentissage
La liste ci-dessous aide recenser les faiblesses et, en inversant les indications, permet videmment de faire ressortir les atouts.
Indications de faiblesses en matire de variation :
trop peu dinformations, dides, dimagination, dexpriences ;
trop de routine ;
pas assez de diversit ;
formation de fronts stables ;
formation de fronts durcis.
276
On notera que les questions concernant les objectifs dapprentissage et les objectifs techniques
sont ici troitement imbriques. Il sagit, par exemple, de la variation dans la dfinition de la stratgie, de la slection dans les processus ou de la stabilisation dans le pilotage.
tape 2 : dnir les objectifs dapprentissage
Des objectifs dapprentissage sont dduits de lanalyse des atouts et des faiblesses. Ces objectifs
dapprentissage compltent les objectifs techniques en ceci quils soulignent les aspects de lapprentissage que lon recherche, souvent de faon implicite, dans les objectifs techniques.
tape 3 : affecter les objectifs dapprentissage aux
diffrents niveaux du renforcement des capacits
Il faut prsent, aux trois niveaux des personnes, de lorganisation et de la socit (comprenant
les cooprations et les conditions cadre), dduire, affecter et prioriser les objectifs dapprentissage
du projet en fonction de lanalyse des atouts et faiblesses (par ex. laide de pastilles autocollantes). Le tableau ci-dessous facilite cette tche
Objectifs dapprentissage par niveau
Variation
Slection
Stabilisation
Personne
Organisation
Socit :
Cooprations
Socit :
Conditions cadre
277
Organisation
Socit : cooprations
Instruments
FR
Stratgie
FR
Coopration
2, 3, 5
10, 11, 13
1, 4
9, 12, 17
39
Mcanismes
dapprentissage
Variation
Slection
(Re)stabilisation
6, 7, 8
FR
Structure de
pilotage
FR
Processus
FR
Apprentissage et
innovation
20
25
41
14, 19
23, 24
27
15, 16, 18
21, 22
26, 28, 29
31, 33, 34
Les chiffres correspondent aux numros des instruments dans le facteur de russite concern.
Graphique 46 : Affectation des instruments de Capacity WORKS aux mcanismes dapprentissage
278
Instrument 42
Vrication de la stratgie
dapprentissage des projets
Indications dutilisation
Objet/fonction
Champ dapplication
Cadre/Participants
Matriel
Indications
Exigences :
Le projet dispose dune stratgie de renforcement des capacits qui est connue
des acteurs impliqus.
Description
Cet instrument aide cerner la stratgie dapprentissage adopte (de manire implicite ou explicite) dans tout projet, la vrifier et inciter loptimiser, si besoin est. Cet instrument sappuie
sur une stratgie de renforcement des capacits qui a t finalise pour lensemble du projet.
Marche suivre
Le support de travail 48 structure la marche suivre en six tapes et peut servir dorientation
pour le traitement ultrieur :
279
Organisation
Socit
Cooprations
Conditions
cadre
tape 1 :
Quels sont les objectifs dapprentissage
que lon entend poursuivre aux diffrents
niveaux (objectifs dapprentissage viss) ?
tape 2 :
Quelles sont les mesures dj prvues et
les hypothses de rsultats qui les soustendent ?
tape 3 :
Les mesures se prtent-elles la ralisation des objectifs dapprentissage ?
tape 4 :
Dans quelle mesure existe-t-il entre les
mesures prvues des interactions positives
contribuant la ralisation des objectifs
dapprentissage au niveau concern ?
(Synergies potentielles)
tape 5 :
Dans quelle mesure existe-t-il entre les
mesures prvues des interactions positives
contribuant la ralisation des objectifs
dapprentissage au niveau concern ?
(Synergies potentielles)
tape 6 :
Quelles sont les leons tires des tapes
prcdentes en ce qui concerne les actions
entreprendre pour modier ou complter
les mesures prvues ?
Support de travail 48 : Vrication de la stratgie dapprentissage
280
281
Citations
1 Cit partir de Wimmer, Rudolf (2009) : Fhrung und Organisation zwei Seiten ein und
derselben Medaille (Direction et organisation les deux faces dune mme mdaille), dans :
Revue fr postheroisches Management, Heft 4, 2009, pp. 2033
2 Cf. Knig, Helmut (2008) : Politik und Gedchtnis (Politique et mmoire), Weilerswist, page
368 et suiv.
3 Cf. Abelshauser, Werner (2005) : Deutsche Wirtschaftsgeschichte seit 1945 (Histoire de lconomie allemande depuis 1945), Bonn, p. 75 et suiv.
4 Mintzberg, Henry (1978) : Patterns of Strategy Formulation, in : Management Science 24, pp.
934948
5 Cf. Nagel, Reinhart ; Wimmer, Rudolf (2009) : Systemische Strategieentwicklung. Modelle
und Instrumente fr Berater und Entscheider (Dveloppement stratgique systmique. Modles et instruments pour des conseillers et dcideurs), 5. d. actualise et tendue, Stuttgart,
pp. 25100
6 Cf. Ulrich, Hans ; Krieg, Walter K. (1972) : Das St. Galler Management Modell (Le modle de
management de Saint-Gall), Berne
7 Daprs Nagel, Reinhart ; Wimmer, Rudolf (2009) : Systemische Strategieentwicklung. Modelle
und Instrumente fr Berater und Entscheider (Dveloppement stratgique systmique. Modles et instruments pour des conseillers et dcideurs), 5. d. actualise et tendue, Stuttgart,
p. 103 et suiv.
8 Nagel, Reinhart ; Wimmer, Rudolf (2009) : Systemische Strategieentwicklung. Modelle und
Instrumente fr Berater und Entscheider (Dveloppement stratgique systmique. Modles et
instruments pour des conseillers et dcideurs), 5. d. actualise et tendue, Stuttgart, p. 75
9 Daprs Payer, H. (2011) : Organisation, Kooperation, Netzwerk Flieende bergnge
zwischen fester und loser Kopplung (Organisation, coopration, rseau transitions fluides
entre des liens fermes et lches), dans : Ahlers-Niemann, A., Freitag-Becker, E. (d.) : Netzwerke Begegnungen auf Zeit zwischen Uns und Ich, Bergisch Gladbach, pp. 2339
10 Cf. Wimmer, Rudolf (2007) : Die bewusste Gestaltung der eigenen Lernfhigkeit als Unternehmen (Lamnagement dlibr de la propre capacit dapprentissage de lentreprise),
dans : Tomaschek, N. (d.) : Die bewusste Organisation. Steigerung der Leistungsfhigkeit,
Lebendigkeit und Innovationskraft von Unternehmen (Lorganisation consciente. Comment
accrotre la capacit de performance, la vitalit et la force dinnovation des entreprises), Heidelberg, pp. 3962
11 Linstrument repose sur un concept dArthur Zimmermann, odcp consult GmbH, Zurich
12 Linstrument a t dvelopp par Arthur Zimmermann, odcp consult gmbh, Zurich. Cf.
Deutsche Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH (d.), auteur Zimmermann, Arthur (sans indication danne), Mainstreaming Participation, Instrumente zur AkteursAnalyse, 10 Bausteine fr die partizipative Gestaltung von Kooperationssystemen (Intgration transversale de la participation, Instruments danalyse des acteurs, 10 modules pour
lamnagement participatif de systmes de coopration), Eschborn, page 14 et suiv.
13 Linstrument a t dvelopp par Arthur Zimmermann, odcp consult GmbH, Zurich
14 Les bases de linstrument ont t mises au point par Arthur Zimmermann, odcp consult
gmbh, Zurich.
GIZ GmbH, La gestion des cooprations dans la pratique,
DOI 10.1007/978-3-658-07892-8, Springer Fachmedien Wiesbaden 2015
282
Citations
15 Cf. Bauer-Wolf, Stefan, AR, Vienne (2012) : Ein Lebenslauf von Kooperation (Une biographie de la coopration), publi sur le site www.coaching-raum.at
16 Daprs Leo Baumfeld, AR, Vienne : document de travail non publi
17 Daprs Leo Baumfeld, AR, Vienne : document de travail non publi
18 Les bases de linstrument ont t mises au point par Arthur Zimmermann, odcp consult
gmbh, Zurich.
19 Cf. Bauer-Wolf, Stefan ; Payer, Harald ; Scheer, Gnter (Hrsg.) (2008) : Erfolgreich durch
Netzwerkkompetenz (La comptence du rseau, un atout de russite), Heidelberg
20 Cf. Deutsche Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH (Hrsg.), auteur
Zimmermann, Arthur (sans indication danne), Mainstreaming Participation, Instrumente
zur Akteursanalyse, 10 Bausteine fr die partizipative Gestaltung von Kooperationssystemen
(Intgration transversale de la participation, Instruments danalyse des acteurs, 10 modules
pour lamnagement participatif de systmes de coopration), Eschborn, pages 3235 ; cf.
Nowak, Martin A. (2012) : SuperCooperators : Altruism, Evolution, and Why We Need Each
Other to Succeed, Free Press
21 Covey, Stephen M. (2006) : The Speed of Trust, Free Press
22 Cf. Axelrod, Robert (2006) : The Evolution of Cooperation, Basic Books
23 Linstrument a t dvelopp par Arthur Zimmermann, odcp consult GmbH, Zurich
24 Linstrument a t dvelopp par Arthur Zimmermann, odcp consult GmbH, Zurich
25 Linstrument a t dvelopp par Arthur Zimmermann, odcp consult GmbH, Zurich
26 Cf. Fisher, Roger et al. (2009) : Das Harvard-Konzept, Der Klassiker der Verhandlungstechnik
(Le concept de Harvard, un classique de la technique de ngociation), Francfort
27 Cf. Knigswieser, Roswita ; Exner, Alexander (2008) : Systemische Intervention, Architekturen und Designs fr Berater und Vernderungsmanager (Intervention systmique : architectures et conceptions pour les conseillers et les gestionnaires des changements), Stuttgart
28 Graf-Gtz, Friedrich ; Glatz Hans (1998) : Handbuch Organisation gestalten. Fr Praktiker
aus Profit- und Nonprofit-Unternehmen, Trainer und Berater (Manuel damnagement de
lorganisation. Pour les praticiens, les formateurs et les conseillers dentreprises but lucratif
et non lucratif), Weinheim, p. 152
29 Les bases de linstrument ont t mises au point par Arthur Zimmermann, odcp consult
gmbh, Zurich.
30 Linstrument a t mis au point sur un concept dvelopp par Eppler, Martin J. (2007) : Debriefing Lernen aus Erfolgen und Fehlern (Le dbriefing tirer les leons des russites et des
erreurs), dans : Zeitschrift fr Organisationsentwicklung, 01/2007, Werkzeugkiste Nr. 10, pp.
7377
31 Les bases de linstrument ont t mises au point par Arthur Zimmermann, odcp consult
gmbh, Zurich.
32 Pour la description du modle dexcellence EFQM, des concepts de base et des critres, voir le
site Internet de lEFQM (European Foundation for Quality Management), www.efqm.de
33 Voir le site Internet de lAssociation suisse pour systmes de qualit et de management (SQS),
www.sqs.ch
283
Capacity WORKS
Les cinq facteurs de russite
Carte des logiques
Trilogie du renforcement des capacits
Boucle systmique
Modle de rsultats Exemple : dveloppement du tourisme
Boucle stratgique
Triangle de la cohrence
Systme de coopration, rseau : points communs et diffrences
Fonctions dune structure de pilotage
Niveaux de pilotage
Structure de pilotage formel se caractrisant par des niveaux de pilotage clairement dlimits
Structure de pilotage se caractrisant par une organisation de projet souple
Carte des processus
Carte des processus Introduction de budgets participatifs
Hirarchie des processus dun processus cl choisi
Boucle stratgique
Processus linaire dlaboration de la stratgie
Bote outils pour llaboration de la stratgie
Scnarios opposs
Modle de rsultats
Modle de rsultats tape 1
Modle de rsultats tape 2
Modle de rsultats tape 3
Modle de rsultats tape 4
Modle de rsultats
Description des niveaux de renforcement des capacits
Interactions entre diffrentes mesures de renforcement des capacits
Symboles utiliss pour les acteurs
Symboles reprsentant les relations entre les acteurs
Exemple de carte des acteurs oignon
Exemple de carte des acteurs arc-en-ciel
Dnition des acteurs cls
Phases des conits relationnels et des conits dintrts
Niveaux de dveloppement des systmes de coopration
Formes de coopration et rles
Prol de performance du projet
Niveaux de pilotage
lments de conguration dune architecture dintervention (selon Knigswieser)
Exemple dune architecture dintervention
Exemple de hirarchie des processus pour un projet de gestion des bassins-versants
Mise lchelle facteurs cls
Exemple dvaluation de la capacit dinnovation
Grille des aspects prendre en compte pour le diagnostic organisationnel
Exemple daspects de la gestion de la qualit
Affectation des instruments de Capacity WORKS aux mcanismes dapprentissage
284
285
Remerciements
Nos remerciements sadressent tous ceux qui, par leurs prcieuses contributions, ont particip
llaboration et au dveloppement du modle. Sans eux, Capacity WORKS nexisterait pas aujourdhui.
Dans la phase initiale (20042006), il sagissait avant tout dun grand nombre de responsables du
march qui ont nourri les discussions de leur exprience des ap-proches mises en uvre dans
des projets couronns de succs, notamment Michael Gajo et Wolfgang Morbach, Christoph
Feyen, Christopher T. Mallmann, Meinolf Spiekermann et Bjrn Philipp. Leurs partenaires au
sige taient les collaborateurs de lancienne quipe des conseillers MODeLS (Elisabeth Christian,
Sylvia Glotzbach, Klaus Reiter) et de la section Organisation de lentreprise (Kurt Wagner, Lutz
Zimmer-mann). Helmut Willke a accompagn la phase dlaboration du modle en qualit de
conseiller externe. La formulation des textes contextuels et des instruments a t appuye par les
conseillers externes Leo Baumfeld, Claudia Conrad, Jean-Pierre Wolf et Arthur Zimmermann.
Il ne fait nul doute que Capacity WORKS naurait pas non plus vu le jour sans la direction du
dpartement/de lunit dtat-major de lancienne GTZ.
La phase pilote (20072008) a t marque par le fait quenviron 70 responsables de march en
mission dans le monde entier ont accept de tester Capacity WORKS avec leurs quipes et leurs
partenaires et de mettre leurs expriences au service des travaux de dveloppement ultrieurs.
La section Organisation de lentreprise avec Heiko Roehl, Kurt Wagner et Maraile Grgen sest
charge dintgrer ces expriences la politique de lentreprise. Llaboration de la deuxime version de Capacity WORKS, en collaboration avec Mischa Skribot en tant que conseiller externe,
en fai-sait galement partie.
Dans la phase dintroduction (20092010), ce sont nouveau les membres du per-sonnel national, international ou expatri qui, par leur intrt exprimenter, leur esprit inventif et leurs
commentaires ont fait fructi-fier le capital dexprience de Capacity WORKS dans des ateliers,
des applications ou le blog. Ce processus a t appuy par les directrices et directeurs du projet
au sige (Bernadette Daubenmerkl, Bettina De Campos, Martina Maurer, Cordula Schmdderich, Soete Klien, Maraile Grgen) et par un groupe de conseillers externes. Oliver Karkoschka et
Claudia Conrad ont t associs au suivi du processus dintroduction.
La prsente mise jour, qui est donc la troisime dition de Capacity WORKS, a pour lessentiel t rdige par des collaboratrices et collaborateurs du Centre de comp-tence Gestion du
changement et approches mthodologiques (Werner Ahringhoff, Elisabeth Christian, Barbara
Gerhager, Sylvia Glotzbach, Joachim Gske, Neil Hatton, Soete Klien, Klaus Reiter et Joachim
Stahl). Y ont galement particip la section Or-ganisation de lentreprise (Maraile Grgen) et le
dpartement Allemagne (Alexandra Pres, Balthas Seibold) au plan interne et Stefan Bauer-Wolf
et Harald Payer au plan externe.
Quand un si grand nombre de personnes travaillent de faon aussi engage pour un projet, il peut
arriver que lon omette de citer lun ou lautre nom. Nous prions donc les collgues dont nous
aurions omis de citer le nom de bien vouloir nous excuser. Nous savons que cest la somme de
toutes les contributions qui font que Capacity WORKS est devenu ce que nous prsentons dans
cet ouvrage.