La Finance Socialement Responsable (FSR)

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Chapitre 1

La finance socialement
responsable : dfinitions,
historique,
institutionnalisation

1-DEFINITIONS ET TERMINOLOGIE

LISR est une notion ambige qui na pas encore fait lobjet de dfinition universelle,
sans compter les diverses appellations qui servent lidentifier. Cette diversit
terminologique et conceptuelle provient dabord, de linsouciance de la dimension
thorique par les initiateurs de ce mouvement, leurs diffrences idologique, et de la
concurrence au sein de lindustrie de la FSR, qui pousse les fonds dvelopper
leur propre conception en vue de se dmarquer sur le march financier (Sandberg,
et al. 2009)
Linvestissement socialement responsable, linvestissement thique ou la finance
socialement responsable, est un courant financier misant sur lintgration des valeurs
autres que financires aux dcisions financires. Lappellation "investissement
socialement responsable" (ISR), qui est la plus frquemment associe ce
mouvement dont les racines les plus importantes sont tats-uniennes, est la
traduction littrale de son appellation anglaise : "socially responsible investment
(SRI)". Or La notion d'investissement, traduite du terme anglais investment, n'est en
fait pas trs approprie pour analyser les transformations en cours dans les
pratiques financires, la notion anglophone d "investment" confond les activits de
placement et celles d'investissement, que l'on distingue en franais : Le placement
se rfre laction de placer de largent, elle concerne gnralement les activits
financires sur les marchs secondaires ; Linvestissement renvoie lemploi de
capitaux visant accrotre la production ou amliorer le rendement, il concerne des
participations directes en entreprise.

Pour tenir compte de cette distinction entre placement et investissement, nous


prfrons la traduction propose par Gendron et Bourque : la finance socialement
responsable (Gendron et Bourque 2003)
La FSR concerne des oprations dinvestissement et de placement qui intgrent des
valeurs extra-financires pour prserver lintrt des diffrentes parties prenantes.
Comme le prcise Loiselet l'investissement responsable prend en compte des
considrations sociales, environnementales ou thiques et de gouvernance, pour
un comportement plus responsable envers lhumanit et lenvironnement (Loiselet
2000).
Cette faon de concevoir la finance mise donc sur la responsabilit sociale de
lentreprise, et favorise lenrichissement collectif, une rduction des ingalits intraet internationales, une consolidation des droits humains et sociaux ainsi que le
renforcement de la dmocratie et la protection de lenvironnement (Gendron et
Bourque 2003).
La FSR se dfinit comme la composante financire du concept de dveloppement
durable par lequel linvestisseur, au lieu de sintresser limitativement aux critres
financiers - rentabilit et risque - utilise galement dans sa dcision dinvestissement
des critres extra-financiers caractre thique, de gouvernance, social et
environnemental
financer dune faon socialement responsable, cest la fois un dsir de changer le
monde : exercer un pouvoir quasi-rgulateur sur les entreprises en vitant
lintervention gouvernementale et redfinir la relation entre les entreprises et la
socit , et un espoir de rentabilit (Landier et Vinay 2008)

2- HISTORIQUE DE LA FINANCE SOCIALEMENT RESPONSABLE


2.1-Linvestissement thique
Il y a dj longtemps que les religions ont trac les premiers principes de ce que
nous nommons aujourdhui la finance socialement responsable (De Colle and York.
2009, Vyvyan, Chew et Mark 2007.). En effet, les textes religieux (la Bible, le Coran,
le Torah) sintressent linvestissement financire et indiquent la faon de procder
investir conformment avec lthique promulgue.
Cependant, linvestissement thique commence avec le mouvement philanthropique
Les Quakers1 au XVIIe sicle ; pour FERONE (2004), cest lISR qui date de
larrive des Quakers. Ces dfenseurs du non esclavagisme et de la paix qui mettent
l'humanit au premier plan de leurs priorits, refusaient dinvestir dans lindustrie de
guerre et de lesclavage. Comme le confirme Loiselet, Les congrgations
religieuses ont donc t les premires se proccuper, de rendre cohrents leurs
principes et leurs comportements financiers (Loiselet 2000)
Le dbut du XXme sicle a t marqu par lapparition dun mouvement amorc par
plusieurs groupes religieux aux Etats Unis, et qui refusent dinvestir dans les
entreprises qui uvre dans les domaines interdits par leurs valeurs morales. Ce
mouvement stend galement au Royaume-Uni o lglise mthodiste2 mne la
mme lutte (Friend White 2005). Pour ces communauts, contribuer ces domaines
financiers correspond acheter des

actions du pch : Cest un refus

dinvestissement par le biais de critres ngatifs .

1
2

Les communauts religieuses des Etats Unis vont permettre linstitutionnalisation de


ce mouvement, notamment sous la forme de fonds commun de placement. plus
prcisment en 1928, le premier fonds thique a t cr aux Etats Unis sous le nom
de Pioneer Fund Boston Afin de satisfaire les exigences des investisseurs
soucieux de respecter certains principes religieux, ce fonds proposa aux
particuliers et aux glises des placements financiers qui excluaient explicitement tout
ce qui avait trait l'alcool, au tabac, aux casinos, aux machines sous et la
pornographie (Loiselet 2000), Lapproche adopte ici est ngative (exclusion)
dans le sens o linvestisseur peroit ces critres comme tels en raison de la
valeur morale ngative ou infrieure attache la pratique ou lactivit (De Brito,
et al. 2005). Au cours de cette priode, il est important de noter que lon ne cherche
pas tant donner une dimension sociale linvestissement qu rendre cet
investissement respectueux des principes religieux.
En effet, si FERONE (2004) considre que les origines de la FSR datent de larrive
des Quakers, dautres chercheurs comme Loiselet (2000) et Schueth (2003)
affirment que sa version moderne remonterait quant elle aux annes 1970.
2.2-La FSR : pour une socit plus morale
A lhorizon des annes 1970, le phnomne de LISR tel que nous le connaissant
aujourdhui a pris naissance avec le climat qui rgnait cette poque, tel quexplique
Loiselet

durant

cette

dcennie,

une

srie

de

mouvement

sociaux

et

environnementaux, des droits civiques et des droits des femmes, aux mouvements
pacifistes et en faveur de la protection de lenvironnement, ont permis daccroitre la
prise de conscience (Loiselet 2000). Linvestissement thique qui tait jusqualors
bas sur des convictions religieuse, commence donc sappuyer galement sur des
convictions politiques et sociales, do lapparition des fons socialement responsable
et des fonds communautaires ou solidaires, lessor de lactivisme actionnarial est
galement reprsentatif de cette volution de la FSR : lactionnaire tient le rle
principale (REVELLI 2011), le but de ce dernier cette fois-ci, nest pas seulement
dassurer la cohrence entre les valeurs personnelles des bailleurs de fonds et leurs
choix financiers, mais galement de cibler certains types dentreprises pour
influencer sur leurs dcisions .
Ds la fin des annes 1970, la FSR a ressembl un nombre considrable de
partisans, qui ont utilis la pression conomique et les "leviers thiques" pour

inflchir des choix politiques. Dans un premier temps, les groupes pacifistes3 tatsuniens dcident de boycotter les grands fonds de placement afin quil cesse dinvestir
dans lindustrie darmement pour la guerre du Vietnam. Dans un deuxime temps, en
Sinspirant de ce qui a t fait aux tats-Unis, des groupe militant contre lapartheid 4
adoptent une pratique de dsinvestissement par le retrait de leur placement des
entreprises qui investissent en Afrique du sud, afin de pousser le gouvernement sudafricain de lpoque ( gouvernement blanc) liminer toute discrimination raciale.
Les tats-Unis ont retir unilatralement leurs dernires forces du Vit Nam en
1973, et au dbut des annes 1990, le gouvernement sud-africain renonce
dfinitivement la politique de sgrgation raciale. Pour plusieurs analystes, la fin
de cette lutte aurait normalement d marquer la disparition de la FSR aux tats-Unis,
ce qui ne sera pourtant pas le cas (Loiselet 2000), Ces groupes ont contribu
faire prendre conscience du poids que peut reprsenter la dfense de certaines
valeurs dans les choix conomiques et politiques, cest cette conscience qui
rincarnera la FSR dans dautres combats, dont celui pour le respect de
lenvironnement.
2.3-De la crise environnementale la RSE
Au cours des annes 1980, la proccupation environnementale sest impos comme
le critre par excellence de la FSR, cette volution sexplique par laccs des
quantits de nouvelles informations portant sur le rchauffement plantaire, la
diminution de la couche dozone et les risques encourus par toute forme de vie
(Loiselet 2000)
Les consquences de lapprofondissement du processus de la mondialisation
(minimisation du rle de lEtat, linfluence des firmes multinational et des marchs
financier, le soutien financier des programmes de scurit social et la
mondialisation) ont dplac les proccupations des bailleurs de fonds socialement
responsables, et des critres plus spcifiquement sociaux viennent sajouter aux
critres environnementaux.

3
4

En effet, la taille des entreprises devient plus grande que celle de quelques Etats et
les grandes firmes commencent user partout o elles le peuvent de leur influence
politique : la drgulation de la sphre conomique a remet la dcision conomique
des entreprises entre les mains des actionnaires, lesquels souhaitent videmment
maximiser le profit de leur investissement au dtriment du cot social.
Selon Milton Friedman la seule responsabilit sociale lgitime dune entreprise est
daugmenter les profits pour ses actionnaires (Friedman 1970), cette vision a t
critiquer par lapparition dun nouveau concept dans louvrage de Freeman, La
responsabilit social de lentreprise formalise lide selon laquelle lentreprise a
intrt tenir compte dun ensemble de groupes affects par ses activit (le
fournisseur des matires premires, louvrier, le dfenseur de lenvironnement, le
syndicat, la communaut social). Les intrts de ces parties prenantes ont une
valeur intrinsque et aucun intrt nest cens dominer les autres, mais comment
cette RSE cre lquilibre harmonieux entre des intrts qui sont la fois coopratifs
et concurrents ?
La publication du Rapport Brundtland en 1987, qui est lorigine du concept de
dveloppement durable (rentabilit conomique, cohsion sociale, intgration de
lenvironnement) est une rponse cette problmatique, La conjonction entre les
notions de dveloppement durable et de RSE est assez rcente (annes 1990)
(Capron et Quairel-Lanoizele 2010) : les deux notions nes dans des sphres
diffrentes ont eu des trajectoires parallles et ont fini par converger, tel point
quaujourdhui, on considre que la RSE est la contribution des entreprises au
dveloppement durable.
Selon Gendron et Bourque, la mondialisation financire a galement favoris
lmergence dune nouvelle finance solidaire territorialise, axe sur les besoins
[socio conomiques] des collectivits .Cest ainsi que les bailleurs de fonds les plus
engag socialement vont commencer sintresser la justice sociale conditions
de travail au niveau international, travail des enfants, droits humains, quit entre
hommes et femmes, etc. ainsi qu la protection de lenvironnement (Vyvyan,
Chew et Mark 2007.)
Ces nouvelles proccupations sont notamment portes par le mouvement
altermondialiste5 (De Brito, et al. 2005), qui veulent r-humaniser lconomie.
5

Dailleurs, la plupart des altermondialistes dnoncent le fonctionnement des


marchs financiers et remettent en question le rle des acteurs dans ces marchs,
incluant les tenants de la FSR. Pour ces altermondialistes, intgrer des
considrations sociales et environnementales aux performances financires et
envisager les marchs financiers comme tant des leviers de progrs apparat
tout fait dnu de fondement, et donc le lien entre performance financire et RSE
semble donc difficile trouver. Afin dcarter la logique destructrice de la rentabilit et
soumettre les rendements aux proccupations sociales et environnementale, les
altermondialistes cherchent modifier les rgles du jeu qui prvalent [] sur les
marchs financiers (De Brito, et al. 2005).
Pour les consommateurs qui ont une conscience sociale, le mouvement
altermondialiste a favoris lmergence des alternatives concrtes, principalement
linvestissement communautaire (la finance solidaire) , les systmes dchange
locaux et le commerce quitable qui rduit le chemin entre le consommateur qui
sait do vient son produit et le producteur qui retire une juste rtribution de son
travail (Amouroux 2003), face ce mouvement une succession de producteurs
prsentent

leurs

produits

comme

pro-sociaux ,allant

du

lait

"produit

cologiquement" et du caf "quitable" llectricit "verte" et aux voitures "hybrides"


(Nilsson 2008), Lentreprise prserve alors une bonne rputation, ce qui produit
une plus-value financire, comme le montre (Little et al. 2000)
En prenant conscience

de la pression que prsente le pouvoir dachat sur les

dcisions des entreprises, les consommateurs ont fais des produits thiques un
phnomne de vif intrt, au point de donner naissance un mouvement en soi,
celui de la consommation responsable. Les consommateurs responsables achtent
les produits pro-sociaux

qui sont produit par les entreprises socialement

responsables. Donc la responsabilit socitale de lentreprise conduirait raliser


plus de profits et les cots ventuels engendrs sont compenss par les profits
rapports (Porter et & van der Linde 1995). Contrairement a ce que pensent les
altermondialiste ; lintgration des principes du dveloppement durable est un levier
de progrs des march financiers (Freeman 1984, Porter et & van der Linde 1995,
Little et al 2000)
Les produits financiers nchappent videmment pas cette tendance, crant une
demande encore plus forte pour la FSR, qui se rvle tre un des produits pro-

sociaux ou thiques les mieux tablis aux dires de plusieurs spcialistes (Nilsson
2008)
Depuis les annes 2000, la succession des scandales financiers (laffaire Enron en
2002, la faillite des subprimes en 2008.) et les pertes quelles ont engendres pour
les pargnants branlent fortement la confiance aux marchs financiers .Do la
ncessit pour la FSR dintgrer des nouvelles proccupations : la transparence des
informations financires, la minimisation du rle de lEtats face aux FMN,

afin de

rendre les milieux financiers plus transparents.

Comme on peut le constater, la FSR est un mouvement qui sest progressivement


dvelopp, pour faire face certains excs du capitalisme et rpondre aux
proccupations des investisseurs : Partant des textes religieux pour redonner un
sens moral aux comportements financiers dintgrer des valeurs personnelles dans
les pratiques dinvestissement, Il sest ensuite dvelopp en raction aux politiques
dplorables mises en place aux tats-Unis et en Afrique du Sud, afin dorienter les
comportements de la socit vers plus de moralit, avant de servir les causes
environnementales et sociales ,pour que les entreprises prennent mieux en compte
les attentes de leurs parties prenantes. Toutes ces causes ne sexcluent
aucunement, cest ainsi que la FSR est compos de tous ces courants de pense
et ne peut tre dfini sans que lon y fasse rfrence et en intgre les objectifs dans
la manire de le reprsenter (CAMPEAU, et al. 2012). Llargissement du champ
de la finance responsable et son institutionnalisation vont de paire : de lthique la
recherche de la transparence et la bonne gouvernance, Chaque tape se rfre
des institutions.

3-INSTITUTIONNALISATION DE LA FINANCE SOCIALEMENT RESPONSABLE :


Bien que les origines de la FSR datent de plusieurs sicles, les chercheurs et
observateurs de la scne financire nont commenc que tout rcemment nommer
ce mouvement, prlude son institutionnalisation (CAMPEAU, et al. 2012)
3.1-Dbut de linstitutionnalisation : dominance anglo-saxonne
Linstitutionnalisation de la finance socialement responsable remonte aux annes
1970, et se manifeste dun cot par la formation des groupes de pression, des
organisations, des associations et des coopratives revendiquant le respect de leurs
principes par le milieu financier (Tableau 2), et de lautre cot par la cration de fonds
thique, solidaire ou socialement responsable (Tableau 1). Pour bien saisir leur
influence, mais aussi pour tre en mesure de les distinguer, il est essentiel de
prsenter les repres importants de cette institutionnalisation (Tableau 1, Tableau 2)

Tableau 1 : classification des premiers Fonds socialement responsable

LA FINANCE SOCIALEMENT RESPONSABLE

Les noms des


fonds

Les Lieux
dapparition

Les
crateurs

Les buts

PAX WORLD
FUND, 1971

ETATS UNIS Les


DAMERIQUE mthodistes

investir sans renier


leurs valeurs et tout
en mettant au dfi les
entreprises dtablir
et de respecter des
standards de
responsabilit sociale
et environnementale

FOND
NOUVELLE
STRATEGIE 50,

EUROPE,
PARIS

Placer les fonds dans


des socits qui
mettent lhomme au
cur de lentreprise
et de lconomie

1983

Nicole Reille
de la
Congrgatio
n NotreDame

CATHOLIC
UNITED
INVESTMENT
TRUST
BALANCED
FUND 1984

ETATS UNIS Christian


DAMERIQUE Brothers
, New York
Investment
Services

quit en matire
d'emploi pour les
femmes et les
minorits

FRIEND
PROVIDENT
STEWARDSHIP,
1984

EUROPE,
Friend
Royaume-Uni provident

exclure les
entreprises nuisibles
pour la socit et qui
ne respectent pas les
normes thiques,
soutenir les
entreprises qui
apportent une
contribution positive
la socit

ETHICAL
GROWTH
FUND, 1986

CANADA

MERLIN
ECOLOGIE
FUND, 1988

EUROPE,
Royaume-Uni

filtre les placements


en fonction de
critres sociaux et
environnementaux
mettre en place des
projets pour
combattre les effets
de serre

Vancouver
City Savings
Credit Union

Ce tableau dmontre que, dans lAmrique comme dans lEurope, la FSR se


dveloppe davantage sur la base de principes moraux vhiculs par des groupes

religieux, principes qui se rpercutent encore sur la FSR telle que nous le
connaissons aujourdhui.
Tableau 2 : classification des premier(e)s groupes, organisations et
associations de la finance socialement responsables
Council Economics
priorities (CEP)
Interfaith Center on
corporate Responsaibility
(ICCR)
TaskForce on the
Churches and Corporate
Responsibility (TCCR)
OIKOCREDIT (fond
solidaire communautaire)
Principes SULLIVAN

South Africa Safe Equity


(SAFE)
GARMEEN BANK

Le Social Investment
Forum (SIF)
FOND DE SOLIDARITE
(FTQ)
LEthical Investment
Research Service (EIRIS)
Association pour
lInvestissement
Responsable
(AIR)

Etats Unis
dAmrique,
1969
Etats Unis
dAmrique,
1971
Canada,
1975

Produire la liste des entreprises impliques dans la gu


Vietnam

Pays-Bas,
1975
Etats Unis
dAmrique,
1977
Etats Unis
dAmrique,
Boston, 1980
Bangladesh
1980

Favoris une grande quit sociale en permettant aux


entrepreneurs dfavoris daccder aux crdits
Code de conduite agissant comme un filtre positif pou
les entreprises qui mettent en uvre des pratiques no
discriminatoire envers les employs sud-africains
Index des entreprises impliques dans le commerce e
Sud

Etats Unis
dAmrique,
Boston, 1981
Canada,
1983
RoyaumeUni, 1983
Canada,
1989

Cherche des stratgies pour introduire les principes m


entreprises dans la vise dune meilleure justice socia
contre lapartheid en Afrique du Sud)
Sensibiliser les bailleurs de fons chrtiens aux dimens
de leurs actions

Accorder des crdits des microentrepreneurs qui oprent en dehors


des marchs conventionnels
Regrouper les investisseurs socialement responsables
de sensibiliser les populations aux nobles buts sociaux
placements ou investissements
Rpondre au besoin de capital risque dont souffrait la
consolider la situation financire prcaire de certaines
Agence de tamisage : organisme spcialis dans la re
lthique de lentreprise
Circuler les informations pour promouvoir la finance so
responsable de manire contribuer liminer toutes
discrimination, favoriser le (DD)

Durant les annes 1970, 1980 quelques fonds socialement responsables


organisations ont t

et

cre dans le monde francophone : FOND NOUVELLE

STRATEGIE 50 en 1983 paris

et de lorganisation OIKOCREDIT (fond

solidaire communautaire) en 1975 au Pays-Bas. Mais, cest le monde anglo-saxon


qui dominait la scne de la FSR cet poque, les bailleurs de fonds tats-uniens et
canadiens dtenaient la quasi-totalit du march mondial de la FSR.

3.2- Linternationalisation
La figure ci-dessous clarifie les principales tapes de dveloppement de la FSR
(depuis son apparition jusqu son internationalisation), focalisons nous sur les deux
dernires tapes (Fond ISR en Europe et Intgration ESG).

Figure1 : Les
principales tapes d
developpement de
LISR

Source : Arjalis, D.L. 2010

Au dbut des annes 1990, la texture du march mondial de la FSR a subi une
modification importante, suite lmergence du mouvement de dveloppement
durable, qui a veill lintrt des socits de gestion dsireuses dapporter leur
expertise financire, do lentre de

lEurope sur la scne de la FSR, Il est

galement important de souligner la nature laque et financire des nouveaux


joueurs qui entrent sur le march de la FSR en Europe partir de ces annes
(CAMPEAU, et al. 2012).
Aprs son influence en Europe, la FSR sinternationalise au tournant du XXIe sicle,
[elle] est un phnomne en pleine mergence en particulier dans les pays en voie
de dveloppement (De Brito, et al. 2005), ce qui a permis laccroissement des
recherches de nouveaux facteurs extra-financiers

et des dispositifs (initiatives

volontaires) ainsi que leurs prises en considration, a lexemple des Principes pour
lInvestissement Responsable (PRI) de lONU et les Principes de gouvernement
dentreprise de lOCDE
Grce au soutien des (Rglementations) lois encadrant lindustrie de la FSR dans
certains Etats europens(le Royaume-Uni en 2000, par la suite la Sude, la France,
la Hollande et lAllemagne en 2001, lAutriche en 2002, etc.), cette dernire est sortie
de la marge pour devenir le Courant dactivit dominant (mainstream activity). Selon
(Louche et Lydenberg, 2006, p. 14), cette initiative constitue une reconnaissance
politique de lintrt public pour lISR .

Sans tre encore vraiment capable dimposer ses manires de faire (CAMPEAU, et
al. 2012), La FSR a pu influencer les milieux financiers ainsi que les Etats, En ce
sens, la finance socialement responsable est dsormais la croise des
chemins . En consquence, ce parcours institutionnel de la finance responsable, a
donn naissance divers stratgie

chapitre 2 :
les stratgies de la
finance socialement
responsable

1-LES STRATEGIES DE LA FINANCE SOCIALEMENT RESPONSABLE :

Pour sassurer que leur argent servira des finalits qui respectent leurs
proccupations extra financires, les bailleurs de fonds rfrent aux stratgies de
PSR (le tamisage, lactivisme actionnarial) et les investisseurs ceux de lISR (la
finance solidaire, le capital de dveloppement).
1.1-Stratgies des Placements socialement responsables :
Du ct

des placements, deux principales formes de finance socialement

responsable ont merg aux Etats-Unis et se sont rpandues presque partout o il


existe des marchs organiss de capitaux : le tamisage et lengagement (ou
lactivisme)
4.1.1 Placement tamis :
Ayant pour consquence d inclure ou exclure de son portefeuille dinvestissement
les actions des entreprises selon que celles-ci rpondent ou non des critres
sociaux, environnementaux ou thiques (Djean 2005), ce tamisage consiste
investir dans les produits de placements ou dans les entreprises rputes
exemplaires du point de vue de leur politique sociale et environnementale, c'est-dire, qui prennent en considration des critres qui leurs attribuent des
caractristiques socialement responsable.
Afin dvaluer les entreprises, de nombreuses faons sont employes par les
bailleurs de fonds socialement responsables et les diffrents protagonistes de
lindustrie de la FSR : critres dexclusion, critres dinclusion, approche best of
sector ou lanalyse multicritres (Sandberg, et al. 2009), qui se base souvent sur
lexamen des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Au dbut, lvaluation des produits de placement reposait sur la base dun seul
critre de slection appel la fois filtre ngatif, Critre dexclusion ou le screening
ngatif . Ensuite, en mme temps que laspect socialement responsable de la
finance sest dvelopp au prjudice de lappellation thique , les critres
dexclusions et dinclusion se sont multiplis, ainsi que lapproche best of sector .
En ce qui suit, nous nous attarderons sur les critres dexclusion et dinclusion, qui
constituent la premire gnration du tamisage.

a-Critres dexclusion et dinclusion :


Successivement qualifis sous le vocable critres ngatifs et positifs ,

ils

sappliquent au jugement des placements et/ou investissements selon des


proccupations religieuses, sociales et/ou environnementales en vue de les exclure
ou les inclure dun portefeuille dinvestissement.
Critres dexclusion ;
Les critres dexclusion, utiliss par les groupes tats-uniens ds le dbut du XX me
dabord protestants puis catholique-, afin dexclure de leur portefeuille les entreprises
fournissant des biens ou services qui dsobissent leurs principes. Par exemple, le
tabac, lalcool, larmement, la pornographie, ce qui pourrait avantager la
contraception ou lavortement ainsi que tout ce qui a trait la violence (De
Prmont 2001) apparaissent communment parmi les critres dexclusion utiliss par
cette catgorie de bailleurs de fonds. A partir des annes 1960, des groupes
pacifistes ont recouru cette stratgie dexclusion, pour influencer les entreprises qui
ne respectent pas leurs principes. Dans les annes 1970, des fonds islamiques sont
de mme crer, appliquant les principes de lIslam et la Charia (De Brito, et al. 2005,
Loiselet 2000)
De nos jours, la plupart des fonds de placement - en particulier les fonds tatsuniens emploient des critres ngatifs. Leur application serait dailleurs trs simple
mettre en uvre et moins dispendieuse que dautres processus dvaluation (De
Colle and York. 2009, Friend White 2005). En Amrique du Nord, la stratgie du
placement tamis sur la base de critres ngatifs serait la plus utilise des stratgies
de la FSR que nous ayons rpertories ( (De Colle and York. 2009)
En Europe, en sefforce vers la rduction de lutilisation de tels critres, vu que le
recours ces derniers serait peru par les europens comme une approche trop
troite desprit et relie des principes moraux personnels qui savrent inappropris
dans la sphre financire (Louche et Lydenberg 2006).

Depuis les annes 1990, les fonds de placement islamiques (emploient des critres
ngatifs en excluant touts secteurs ou instruments qui gnrent un taux lintrt, ainsi
que les socits qui commercialisent les boissons alcoolises, de jeux sportifs,
darmements, etc.) prosprent, principalement dans les pays du golfe et en Malaisie

ainsi que dans certains pays de lEurope (la Royaume uni et la France). Mais au
Maroc, ce domaine demeure encore peu explor, les fonds islamiques se font rares,
et une seule poigne dentre eux est aujourdhui disponible sur le march malgr
leurs bonne performances , le premier parmi eux est fond en 1996 sous le
nom cap al moucharak .

Conceptuellement le recours au filtre ngatifs est erron, car il repose sur la


dichotomie des valeurs : l'ide de faire la distinction entre les "faits objectifs" et les
"jugements subjectifs" et appliquer des critres pour valuer les consquences de
l'action humaine est male guide. En consquence, certains offres de la FSR sont
slectionnes avec une mthodologie errone et ne peuvent pas reflter fidlement
les valeurs et les croyances thiques qu'ils reprsentent. De cette manire, le
screening ngatif nexclut pas seulement certains fonds, mais galement le dialogue
efficace entre, les bailleurs de fons responsables et les entreprises quils veulent
influencer, et ne permet pas didentifier de faon approprie les entreprises dont les
comportements sont socialement responsables ou non

b-Critres dinclusion:
Le screening positif est un mode de slection fond sur la recherche laide des
grilles dindicateurs prcis. Cet approche dengagement est propos par Lon
Sullivan dans les annes 1970.lobjectif vis par le placement socialement
responsable nest plus de rejeter certaines entreprises en fonction des critres
moraux, mais de les encourager adopter des comportements exemplaires en
termes de responsabilit sociale (RSE). Le tamisage sur la base de critres positifs
constitue un tournant important dans la mesure o, il introduit des critres qui
sintressent au mode de fonctionnement des entreprises.il sagit dinclure dans le
portefeuille les entreprises que lon veut valoriser.
Plusieurs proccupations se sont manifestes par le biais de ce type de critre,
inities avec la lutte contre lapartheid en Afrique du sud, qui sest appuy sur les
principes sullivan, Ensuite par la proccupation environnementale et la justice social
dans les annes 1980, lexemple des fonds "verts" [qui font] la promotion du
respect de lenvironnement [ainsi que les] fonds mettant en avant lengagement

dans un dveloppement durable (De Brito, et al. 2005), paralllement ces


manifestations, apparaissent des entreprises indpendantes, spcialises dans la
notation, le scoring agence de notation , ainsi que les premiers indices boursiers
utilisant des critres sociaux et environnementaux (tableau 1, p).
c-Lapproche meilleure du secteur ou best of sector :
Appele aussi best in class , ce type de tamisage est lie au filtre positif, puisquil
consiste comparer les entreprises dun mme secteur et identifier celles qui
utilisent les meilleurs pratiques, que ce soit au niveau de la relation avec les
employs, ou au niveau de la gestion des ressources financire, humains et
matrielles. Ce qui incite les entreprises amliorer leur image au niveau social,
environnemental et de gouvernance. Cette approche contribue plus de
performance financire des fonds socialement responsable en incluant toutes les
sphres dactivit et cible lexemplarit des pratiques de la RSE.
4.1.2 Lactivisme des actionnaires
Suite lmergence des grandes entreprises par actions, et la dichotomie entre la
proprit et la gestion, les actionnaires ont perdu le contrle des activits des
entreprises, les actionnaires ne sont plus prioritaire de lentreprise (Loiselet
2000)
Cest en 1967, quune petite organisation communautaire fight se porte
acqureur dactions de KODAK , pour accder lassemble gnrale, lobjectif
tait dattirer lattention sur les pratiques salarial. partir de cette dmarche
innovante : dans la mesure o lon faisait appel larbitrage des pouvoirs publics,
lactivisme actionnarial sest constitu comme stratgie de la FSR, qui consiste se
porter acqureur des parts sociales et exercer une pression travers des divers
mcanismes, afin de modifier le comportement des entreprises et leur conduite.
Les mcanismes de lengagement actionnarial sont souvent utilis en parallle,
voire stratgiquement combiner, afin dobtenir limpact rechercher (CAMPEAU, et
al. 2012). Ils sont au nombre de quatre, commenant par le dialogue avec
lentreprise : entre actionnaires et gestionnaires dans le but dobtenir des
informations sur les pratique de lentreprise ou dinciter les dirigeants adopter un
comportement plus responsable (Gendron et Bourque 2003). Or quand le dialogue
choue, ces activistes procdent la proposition des rsolutions dactionnaires ,

qui peuvent tre retires par eux-mmes lorsque les gestionnaires acceptent de
ngocier et fixe un chancier pour amliorer les pratiques de lentreprise. Les
propositions peuvent aussi tre exclues par lentreprise, si elles sortent du cadre des
restrictions lgal fix par lEtat, ou votes par lassembl gnral des actionnaires
( exercice de droit de vote ), et pour augmenter les chances dadoption des
rsolutions, les proposeurs misent habituellement sur une publicit autant
mdiatique quinformelle , et dans le cas ou la rsolution nest pas adopt, les
actionnaires socialement responsable pourront la reprsenter les annes qui se
suivent

et

certains

dentre

eux

peuvent

aller

jusqu

la

menace

de

dsinvestissement qui est le quatrime mcanisme de cette dmarche (Gendron


et Bourque 2003)
Du fait de poids financier quelle exige, la stratgie dengagement actionnarial est
davantage pratiquer par les investisseurs institutionnels, mais galement par les
pargnants particuliers, bien informs sur les questions de la RSE, peuvent utiliser
cette stratgie en formant des groupe dactionnaires, puisquils doivent sorganiser
pour sy faire entendre (Loiselet 2000)

1.2-Stratgie des Investissements socialement responsables :


On peut classer les pratiques de linvestissement socialement responsable en deux
groupes, selon quil sagit de la finance solidaire ou de capital de dveloppement.
1.2.1 La finance solidaire
Linvestissement communautaire (Community Investment) ou la finance solidaire
-deux appellations qui diffrent dans leurs cadres spatio-temporels dapparition, mais
qui dsignent la mme pratique- est apparu la premire fois avec la cration des
institutions

dinvestissements

communautaires

(community

investment

institutions (CIIs)) par les groupes religieux Etats-unien dans les annes 1960, avant

que la mondialisation financire favorise son mergence en Europe, en Amrique


latine et au Canada sous le nom de la finance solidaire .
la

finance

solidaire

est

un

continuum

dactivits

de

financement

et

daccompagnement de personnes morales et physique en difficult de trsorerie,


exclus des services bancaires et financiers de base. Ainsi (Gurin 2000, Vallat 1999)
dfinissent la finance solidaire partir de la pluralit des activits et de produits
microcrdit, pargne solidaire, micro finance, finance de proximit, tous ces termes
renvoient au champ plus gnral de la finance solidaire qui englobe les oprations
dpargne, de crdit, mais aussi de capital risque et daccompagnement et de suivi
de direction des personnes marginalises par le chmage dans une perspective de
cration dentreprises (Gurin 2000, Vallat 1999)
Ces dfinitions qui se focalisent sur les activits et les destinataires ne sont pas
suffisantes, Les parties prenantes de la finance solidaires se regroupent sous
diffrentes formes dorganisations et de statuts juridiques et mettent en uvre de
divers outils de financement pour les personnes mal servies par des institutions de
crdit conventionnelles. Face cette pluralit de produits doutils et de statuts, il est
ncessaire de se focaliser sur les spcificits de ce systme de relation par rapport
aux autres systmes dintermdiation financire, pour comprendre lunit et la
richesse de la finance solidaire et construire un concept thorique
a- Les protagonistes de la finance solidaire :
Les apporteurs de fonds : qui tablissent des relations financires et de lien social et
de gouvernance travers des prts, des apports en capital et des dons. Ils
participent aussi la slection et laccompagnement des projets conomique (
forte utilit social), et savent prcisment quels projets finance son pargne
(Amouroux 2003). On les qualifie pargnants solidaires
Les demandeurs de fonds : qui bnficient dun financement (solidaire) auprs des
organisations intermdiaire, quil aurait beaucoup de mal lobtenir du systme
bancaire classique (Amouroux 2003), il se traduit dun part par les fonds mises la
disposition des entrepreneurs, et dautre part par la participation la prise des
dcisions. On les nomme entrepreneurs solidaires

Lorganisation de finance solidaire : collecte

et gre les flux financiers entre les

pargnants solidaires et les emprunteurs solidaires, elle est galement charge de


lorganisation des actions collectives.
Ces parties prenantes nouent des relations complexes dans un but commun : celui
de

dallouer des capitaux des personnes qui ont des difficults lever ces

capitaux par le biais des canaux conventionnels [pour les aider a] accrotre leur
niveau de vie, de dvelopper leur propre affaire (Loiselet 2000).

b- Les outils de financement de la finance solidaire :


Le microcrdit : le terme microcrdit dsigne des prts dun trs petit montant,
caractre social, accords des personnes qui dans un processus de cration
dactivit, ont rencontr un refus des organisations bancaire pour financer leurs
projets en ltat actuel.
Les prises de participation ou capital risque solidaire : consiste apporter des fonds
propres ou quasi-fonds propres des entreprises en cration ou en dveloppement,
et qui ont une valeur de proximit et une plus-value sociale (recrutement des
chmeurs, insertion de la femme dans la vie conomique, protection de
lenvironnement, sant, ducation, art et culture). Il peut prendre plusieurs formes :
souscriptions des actions de capital, des obligations convertibles en actions,
des titres participatifs ou des billets ordre mis par des entreprises, ou encore un
prt participatif
Les fonds de garantie solidaire : permettent de couvrir les remboursements en cas
de dfauts de paiement et offre la possibilit daccder des prt bancaires.
c- La finance solidaire en tant que systme de relation :
Les organisations de la finance solidaires accordent des prts vocation sociale,
mais puisquelles nont pas le pouvoir de cration montaire comme les banques, et
ne peuvent pas collecter des pargnes publics ou court terme pour des raisons
lgislatives, leurs prts sont plafonns par les fonds propres dont elles disposent. Or
des assouplissements ces rgles existent et permettent des organisations de
prter de fons accords par des tablissements bancaires (ligne de crdit) ; cette
pratique ne rentre pas dans le champ de la finance solidaire car elle nglige la

rencontre et la cration du lien social entre lpargnant et lemprunteur comme le


dmontre les figures ci-aprs (figure 1, figure 2), Il faut cependant mentionner que
toute microfinance nest pas solidaire par dfinition (Amouroux 2003)
Figure 1 : Relation de financement solidaire

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Source : Amlie Artis (2012)


Figure 2 : Relation de financement intermdie par une organisation de la
finance solidaire (ligne de crdit)

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Source : construit par lauteur


Lunit de la finance solidaire repose sur trois piliers : un but commun, un ensemble
de relation et des parties prenantes. Pour adhrer au but commun qui est la cration
de lactivit gnratrice de revenus futurs, se regroupent des paries prenantes de
nature diffrente et nouent des relations financire travers des outils financiers
diffrents (pargne, crdit, apports en capital) , et au-del des relations financire, ce
systme se renforce par un lien social qui se traduit par des formes dengagement
dans lactivit et dans la gouvernance (accompagnement des emprunteurs,
participation au conseil dadministration, lassembl gnral).

d- Caractristique de la finance solidaire :


-Une mdiation triangulaire :
Largent cre certes des relations entre les hommes, mais en laissant les humains
en dehors de celle-ci (Simmel (1987) )dans le cas des relations financire
inermdies par les banques ou les institutions financire, les relations montaires
sont bilatrales, entre dune part, lintermdiaire (non-solidaire) et lpargnant, et
dautre part, entre lintermdiaire et lemprunteur (Figure 3) : cest une relation
purement marchande ou aucune relation nexiste entre les emprunteurs et les
investisseurs.

Il est souvent prsent que la finance solidaire est un cas particulier de la finance
classique (Gurin 2000, Mesquita 2009). La finance classique privilgie les
relations bilatrales. A linverse, la finance solidaire noue des relations montaire
entre les agents capacit de financement (pargnants) et les agents besoin de
financement (emprunteurs), ces relations montaire sont compltes par du lien
social qui ciment les changes entre les trois parties prenantes du systme. La
finance solidaire encourage la mdiation triangulaire entre les protagonistes
(Figure1).

Figures 3 : Relation de financement intermdie par une organisation nonsolidaire

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Source : Amlie Artis (2012)

-Une forme de socialisation spcifique :


Dans le cas dun financement familial (prts entre membres de famille), les relations
montaires sancrent sur des formes de socialisation primaire : le lien social qui

existe entre les deux parties prenantes (prteur et emprunteur) est un lien fort. Quant
au financement bancaire, les relations sont purement montaire : ce systme ax sur
des objectifs financiers au dtriment des objectifs sociaux (Chao Beroff et
Prbois 2001) nglige toutes formes de socialisation et favorise la distance et
lanonymat (socialisation zro).
La finance solidaire est marque par une forme de socialisation qui nest pas
primaire, parce que des liens forts peuvent conduire au clientlisme, et qui nest pas
zro, puisque linexistence de lien social renvoie des structures financire nonsolidaire. Donc la finance solidaire opte pour les formes de socialisations
secondaires (amoindries), des liens dits faibles selon (Granovetter 2000)
La mise en place des espaces de rencontre et dapprentissage reflte le lien social
dvelopp dans un cadre de confiance et dempathie (Chao Beroff et Prbois
2001), en permettant des changes personnaliss, la convivialit et la continuit
entre les protagonistes.. La notion de lien social fait ici rfrence lexistence de
relations interpersonnelles et de proximit entre les agents qui ont pour fonction de
maintenir et dentretenir une solidarit entre les membres dune communaut
(Farrugia 1997), La finance solidaire est donc tributaire des liens sociaux comme le
disent Chao Beroff et Prbois lefficacit de la finance solidaire est contextuelle,
lie aux situations sociales existantes

e-La finance solidaire en tant que stratgie de la FSR

La finance solidaire se distingue des autres stratgies de la FSR dabord parce


quelle consiste investir dans la sphre rel de lconomie: directement dans des
entreprises spcifique, ensuite parce qu'elle ne poursuit pas un objectif purement
financier : lpargnant accepte un rendement sous le march dans le but daider les
autres. Pour certains auteurs (Sandberg, et al. 2009, Sparkes 2001) cette deuxime
spcificit remet en cause lappartenance de la finance solidaire au champ de la
FSR: la finance responsable repose sur lide de chercher un juste rendement de
ses capitaux dont on dispose, en prenant en compte les intrts des autres, mais
pas au point daccepter un rendement sous le march pour les aider.
Les gestionnaires socialement responsables les plus engags ont permis le
dveloppement dune approche intgr de la finance solidaire par la modification des

critres du tamisage, afin de prendre en considration lengagement des entreprises


envers les secteurs dactivits en dveloppement et les communauts dfavorises
en consacrant une partie des bnfices des investissement en capital risque
solidaire. Nous verrons plus loin que cette manire dimplication ouvre dailleurs la
voie la considration dune quatrime stratgie de la FSR (CAMPEAU, et al.
2012) : le capital de dveloppement

1.2.2-Le capital dveloppement :

Le capital dveloppement est une forme

de capital risque dont le rendement

anticip sur linvestissement ne vise pas tant maximiser qu prenniser lactivit


conomique : il consiste attribuer des fonds propres des entreprises, mais se
distingue du capital risque traditionnel par la prsence des limites territoriales, la
priorit des PME de divers secteur et des objectifs de dveloppement conomique
territoriale et de maximisation des rendements financiers (Gendron et Bourque
2003). Il se diffre galement de lorganisme public subventionnaire en fournissant
du financement au entreprises et non des subventions
La stratgie du capital de dveloppement dbut au Qubec, avec la cration du
FTQ fonds des travailleurs et travailleuses du Qubec , afin de combler les besoin
en capital risque et faire face au problme de chmage croissant. Dans dautres
pays anglo-saxonne, les syndicats ont pratiqu la mme stratgie, mais

dune

manire diffrente : ils nont pas procd la cration des fonds, mais ont incit les
caisses de retraite sengager dans les investissements vocation conomique
IVE .les IVE sont de pratique dinvestissement qui cherchent explicitement des
bnfices collatraux tels la cration demplois, le dveloppement conomique et
rgional ou la construction de logement abordables (Gendron et Bourque 2003)
Du point de vue des objectifs socio-conomique viss, il semble difficile de distinguer
la stratgie de capital de dveloppement de celle de la finance solidaire, alors
quelles ne visent ni la mme clientle ni le mme rendement financier et font appel
des instruments de financement diffrents.

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