Cours Projet Urbain. Pour Les Etudiants PDF
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Cours Projet Urbain. Pour Les Etudiants PDF
UNIVERSITE MENTOURI-CONSTANTINE
Facult des Sciences de la Terre, de la Gographie et de lAmnagement du Territoire.
PROJET URBAIN
Dfinitions, Acteurs, stratgie
Elabor par :
Abdelouahab BOUCHAREB
Maitre de confrences.
Anne universitaire : 2011/12
SOMMAIRE :
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Les questions urbaines se complexifient de plus en plus, car elles insrent aujourdhui
tous les acteurs, convoquent toutes les ressources et deviennent davantage regardante sur
lavenir.
Lurbanisme fonctionnaliste et avant lui, les utopies sociales ont fig les pratiques dans la
fabrique de la ville des modles schmatiques, rptitifs et universalisant .
Lamnagement accapar par les pouvoirs (politiques, financiers) est devenu un
moyen dasseoir des idologies, des visions politiques et des modes de gouvernance, dans
lesquels la majorit des acteurs de la ville est exclue.
Aujourdhui, sinterroger sur la nature de la crise urbaine est lgitim par les
dconfitures qui rsultent des politiques urbaines dans lesquelles la part des usagers
est trs mince.
La mtropolisation en tant que phnomne imparable , les questions
environnementales et la panace DD et les Nouvelles technologies de lInformation et de
Communication et les ressources quelles occasionnent, ne peuvent tre ignores des
oprations damnagementtant leur importance se fait insistante.
Le projet urbain, aussi tardive comme notion ou comme rflexion est venue pour mettre
distance gale les technocrates, les politiques et les techniciens Lobjet ville est une
vision davenir, lensemble des acteurs sont appels participer sa construction, parce
quils vont la vivre et surtout ils vont la lguer en hritage aux gnrations Et cette
responsabilit est partage.
Chaque projet urbain est inscrit dans la vision de ces concepteurs : mentalit,
localisme, culturalit, identit, attentes et collectivit conduisent voir que toute
Le cours qui suit, agenc dans un ordre favorisant le dveloppement des situations sur
le plan pdagogique, a pour objectifs majeurs, linitiation la notion de projet urbain, et
la maitrise des concepts affrents.
La mthode employe est oriente sur le questionnement, linterrogation et les
comparaisons avec les notions acquises sur la pense urbanistique. Elle est destine
favoriser la construction des postures et des attitudes scientifiques.
Le jalonnement du cours par le mise en exergue de concepts et dextraits de textes vise
mettre la disposition des tudiants loutillage ncessaire pour approfondir leurs
connaissances et leurs savoirs sur la pense urbanistique.
COURS 1 :
INTRODUCTION
URBANISME : vers la transdisciplinarit.
Quelques concepts de base
Il a fallu beaucoup de temps pour les acteurs de la ville pour comprendre que lurbanisme nest
pas seulement une affaire de spatialisation ni seulement de programmation. La ville a toujours
servi prioritairement de rceptacle aux projets dissimulant des idologies sous formes de
programmes et de normes consacres.
Au-del de la pluridisciplinarit scientifique, lurbanisme ne cesse de convier dautres
catgories de spcialistes, de comptences et mme dacteurs indirects. Il faut prciser que cette
situation dcoule des rapports et du rle revendiqu par les habitants , les usagers et les
utilisateurs dans la ville. En fait ils deviennent de plus en plus regardant sur la chose publique.
Bien sur dans cette volte-face, les gestionnaires des villes, souvent issus des lections locales,
se mettent chercher laborer des politiques et des modes de gouvernance pour rpondre aux
attentes de leurs lecteurs mais aussi pour prtendre se faire rlire . Lenjeu politique ne
peut donc se dpartir des formes de marketing.
Le marketing, le mot est lanc : cest la nouveaut que les intervenants sur lespace urbain et
ses gestionnaires approprient pour mener bien leurs concepts.
Marketing
Discipline qui consiste concevoir l'offre d'un produit en fonction de
l'analyse des attentes des consommateurs (consumer marketing), et en
tenant compte des capacits de l'entreprise ainsi que de toutes les
contraintes de l'environnement (sociodmographique, concurrentiel,
lgal, culturel) dans lequel elle volue.
Dans ce sens, il y a lieu de souligner dautres enjeux que les acteurs de la ville veulent russir.
Laide la dcision convoque donc un outillage performant, des comptences, des
qualifications et des rflexions profondes pour la russite dun projet ou dune opration.
Projet :
Projectum : lat. Jeter vers lavant. Le projet se distingue par un
ensemble dides, dintentions, dactions coordonnes, quon dcide
effectuer dans le temps pour atteindre un objectif. Cette pro-jection
convoque des ressources humaines, matrielles (logistiques) et
En effet, les dcideurs ont besoin de rtrcir les marges dincertitude dans la conduite des
projets et dans les rsultats attendus. Ils ont aussi besoin de justifier, valuer, corriger et
dappuyer et de valider leurs rsolutions.
Outils daide la dcision
Dans lhistoire ancienne, les romains couraient derrire les oracles, les
augures et les haruspices pour tirer les prsages avant les grandes
dcisions. Les monarques consultaient les prtres, dautres staient
entours de conseillers . Cess rituels ont t les moments
importants avant lengagement dans les guerresAujourdhui, Loutil
informatique permet de construire des bases de donnes et mme
deffectuer des restitutions permettant de visualiser les
interventions.
Les probabilits et les possibilits dans laboutissement des projets peuvent tre donc
exprimentes virtuellement grce aux outils informatiques, en mettant nu tous les
facteurs, les donnes, et les lments, leurs interrelations .Cette complexit est labore pour
valuer les risques.
Lurbanisme en tant que discipline phagocyte de plus en plus de disciplines connexes, les
techniques nouvelles et nhsite pas sappuyer sur des mthodes et des dmarches
originelles.
Loptimisation des probabilits de russite ou la minimisation des risques dchec
justifient le recours aux pratiques et aux techniques les plus appropries.
En accueillant de nouvelles disciplines, LURBANISME TEND DE PLUS EN PLUS
VERS UNE LA TRANSDISCIPLINARITE.
Quel urbanisme face aux mutations de la socit postindustrielle?
Vers un urbanisme transactionnel.
Une conomie tertiaire tourne vers les services, linformation, sest
dveloppe, et on parle mme, avec lessor de la culture, du loisir, et
du tourisme urbain, dune conomie quaternaire. Ces
transformations socio-conomiques du systme productif ne sont pas
sans consquences sur la ville, elles en modifient lespace et lusage,
les chelles et les territoires. Nous sommes entrs dans un nouvel ge
urbain, lge postindustriel1, qui correspond une nouvelle rvolution
conomique avec un nouveau type de ville : des problmes indits
mergent qui attendent des solutions nouvelles. La production de
richesse devenue surtout immatrielle, cest, prsent, la mobilisation
du capital humain quexige le nouveau systme productif. Lconomie
urbaine, et la valeur, ne peuvent plus tre rduites au simple capital
physique et matriel, de mme que la dfinition du patrimoine ne peut
plus tre limite au bti historique uniquement (tissus anciens et
monuments) : outre ce patrimoine historique, doivent tre galement
pris en compte le patrimoine humain (ducation, sant, culture,),
scientifique (savoirs et savoir-faire, structures universitaires, centres
de recherche), environnemental (climat, nature, paysage),
lensemble des infrastructures, quipements et services, spcifiques
une ville, accumuls travers son histoire et constitutifs de son
potentiel productif. Dans cette nouvelle acception du patrimoine, la
notion de valeur et les lments pris en considration sont donc
largis, ils permettent de mieux comprendre la nature de systme
conomique postindustriel actuel et lespace mtropolitain o il
sinscrit.
Albert Levy
1
Certains ont parl dge post-urbain (M. Webber, The Post-city ge, Daedalus, Fall, 1967 ; F. Choay, Prface
M. Webber, Lurbain sans lieu ni borne, La Tour dAigues, Ed. de lAube, 1996), ou fin des villes, mais la ralit
a dmenti ses prophties et on assiste plutt, avec la mtropolisation, une nouvelle forme de concentration
urbaine, l-dessus, P. Veltz, op. cit. D. Cohen, Trois leons sur la socit postindustrielle, Paris, Le Seuil, 2006.
Lauteur voit cinq ruptures majeures : une troisime rvolution industrielle (la rvolution informatique aprs la
machine vapeur et llectricit), une nouvelle conception du travail (fin du fordisme), lessor de lindividualisme
(mai 68), lexplosion des marchs financiers, la mondialisation des changes.
Source :
halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/12/04/58/.../Ou_va_l_urba.doc
*
Bibliographie de BASE
ASCHER F. (1996) Projet urbain. In P. MERLIN, F. CHOAY (dirs) Dictionnaire de
lurbanisme et de lamnagement. Paris, PUF, 2 d.
COURSON DE J. (1993) Le projet de ville. Paris, Syros.
DEVILLERS CH. (1994) Le projet urbain : le 4 mai 1994. Paris, Pavillon de l'Arsenal.
INGALLINA P. (2001) Le projet urbain. Paris, PUF.
JATON V. (2004) Le temps dans lanalyse de la signification du projet urbain :
esquisses. In Vues sur la ville, n 9, p. 2
MANGIN D., PANERAI PH. (1999) Projet urbain. Marseille, d. Parenthses.
SAUVAGE A., HAYOT A. (Sous la direc.) (2000) Le projet urbain : enjeux,
exprimentations et professions. Actes du colloque de Marseille, Paris, d. de la
Villette.
SDERSTRM O. et al. (2000) Lusage du projet : pratiques sociales et conception du
projet urbain et architectural. Lausanne, d. Payot.
TOMAS F. (1995) Projets urbains et projet de ville : la nouvelle culture urbaine a vingt ans. In
Les Annales de la Recherche Urbaine, n 68-69, Paris, pp. 135-144.
TOUSSAINT J.-Y., ZIMMERMANN M. (Sous la direc.) (1998) Projet urbain : mnager les
gens, amnager la ville. Sprimont, d. Mardaga.
COURS 2 :
Le monde est en train de vivre une crise dont les principaux mobiles ne sont pas loin des effets
de lurbanisation. Les plus optimistes disent que 70% des humains habiteront en ville dici lan
2050.. Cest dire que cette concentration aura au moins changer le substrat de lcorce
terrestre. Lurbanisation, comme les autres mouvements historiques et contemporains
entraine des grandes mutations et ne peut en cas viter les crises qui surviendront
Urbanisation :
Lattractivit des villes, vivre en ville sont des attitudes anciennes. Elle
exprime les mutations socitales par les modes de concentration dans
les villes. Elle sexprime gnralement en taux dhabitants dans les
villes par rapport au reste du territoire (Echelle mondiale, nationale,
wilayale.) Elle exprime galement la croissance des villes.
Taux d'urbanisation
Cest le pourcentage de la population vivant dans les zones urbaines (dfinies selon les critres nationaux
appliqus lors du dernier recensement de la population).
(Population urbaine (vivant en ville) / population totale) x 100
(unit %)
Actuellement lurbanisation est dans phase dacclration importante. Cette propulsion est
conscutive aux nouveaux phnomnes dus la mondialisation et aux nouveaux modes
dinformations et de diffusion. Les supports de la mobilit sont tellement vulgariss que le
monde se prsente comme un immense march.
Et comme cette mondialisation vise lHomme, ses besoins et ses tendances, elle participe son
approvisionnement et son alination. Et ce sont les villes qui subissent des grandes mutations.
La globalisation tend crer les marchs dans le sillon de ce mouvement conomique opr
par linternationalisation : market lead . Le capital instaure une mainmise sur toutes les
places fortes. Ces dernires, dj sous le joug de lidologie nolibrale, se transmutent en
mtropoles.
La globalisation
Diversement dfinie, elle est assimile une forme dintgration
conomique mondiale. Les conomies locales sont insres dans des
circuits internationaux (grs par des multinationales) et les frontires
ne constituent plus des institutions filtres . Le village plantaire est
8
INCLUSIVE
La mtropole est une UNITE, dfinie par des lments interdpendants,
traverse par une multitude de flux. Elle INSERE une diversit
dENTITES humaines (ethniques, professionnelles), un diversit de
FONTIONS et par sa symbolique elle se prte une multitude de
lectures.
EXCLUSIVE
Ce gigantisme urbain se dverse dans le territoireIl phagocyte les
campagnes des alentours. Cet espace produit expose ses
fragmentations sociales et spatialesCertains auteurs qualifient ce
phnomne d ECLATEMENT URBAIN .
Dans ces mutations majeures, il y a lieu de faire face des chelles autrefois dvolues la
gographie. En tout cas la tendance est aujourdhui cette forme urbaine indite. Mme les
villes du tiers-monde ambitionnent un statut leur permettant de sinsrer dans le rseau urbain
mondial.
Bien sur lenjeu est essentiellement socio-conomique, tant les modes de consommation, le
chmage et les attentes des habitants et des gestionnaires favorisent la polarisation des
investissements.
Cependant, il y a aussi des risques encourus : la spculation foncire, les diffrenciations
sociales, lclatement de la ville et les impacts sur lenvironnement appellent des modes de
gestions aussi indits.
En conclusion, la mtropole est une FORMATION URBAINE, singulire dont les services
sont ddis aux chelles REGIONALE et SUPRANATIONALE.
Leur CENTRALITE dpasse galement le territoire national.
Les modes classiques sont impuissants pour servir leur gestion.la Mtropole est un
ETAT, une Ville/tat.
Ce sont assez de raisons pour rflchir dautres mthodes, dautres dmarches,
dautres formes de GOUVERNANCE pour les grer et surtout pour poursuivre leur
FABRICATION .
10
TENDANCES
METROPOLITAINES.
MARCHE VERS LA DEMOCRATIE
DEMOC
...INEXORABLE
Nous croyons, dans les sillons des grands discours sur l'urbanisme et
sur l'urbanisation, que la tendance urbaine, aussi implacable, dessine
les contours d'une "crature" qui n'est sans commune mesure avec ce
que nous qualifions habituellement de ville. Les mtropoles font frmir
d'autant que les griefs leur multiplication prsentent priori les
clivages sociaux et spatiaux, les difficults dans leur gestion et leurs
extensions volumineuses.
Ces griefs sont rels. Mais le salut du monde ne se tr
trouve-t-il pas dans
les mtropoles?
Une lecture rapide et transversale laisse voir quelques traits
favorables la dmocratie et la participation. En ralit, les
politiques n'abhorrent pas ce genre de formations urbaines, ni mmes
les oprateurs conomiques.
conomiques. Les premiers y trouvent un champ
leurs expriences
idologiques, les
seconds y voient
un
immense
march envahi par
une arme de
consommateurs.
Ces
"grandes"
villes se prsentent
sous forme de
VILLE/NATION, soit
de
petites
rpubliques assez
autonomes sur le
plan de la gestion
administrative,
sociale et politique.....Personne ne s'tonne de dcouvrir que le Maire
de New York est plus puissant que le Prsident amricain. Car le
second "gre" quasi symboliquement alors que le premier gre la
mtropole au quotidien...
Et sa gestion n'est efficace que par la recherche d'un jeu de
compromis entre les diffrentes ethnies, entre les divers intrts
conomiques, et surtout assurer un quotidien ordinaire sans
problme. Imaginons une grve des services d'entretie
d'entretien New
York....C'est sera un dsastre.
Nous sommes dans une forme de VILLE/ETAT....
Les indigns dont le nombre se multiplie chaque jours abhorrent
l'ETAT/NATION, Coupable leurs yeux de leurs dboires...Le monde
11
Il fallait trouver une formule qui aura lavantage de mettre beaucoup de monde daccord.
Inutile de cacher que cette formule accompagna de prs la mondialisation et la globalisation.
Cest dire quelle reste du ressort du plus fort politiquement et conomiquement.
Il a fallu attendre les annes 70 pour que la thorie de Malthus (labore au XVIII e S.) soit
dactualit. Rappelons que cet conomiste anglais, alertait son entourage sur limportance de
la relation qui devrait tre maintenue entre les ressources et la dmographie.
La thorie de Malthus
Malthus, (1766-1834) conomiste britannique, affirme que la population
augmente dune faon exponentielle (2,4,6,8..) alors que les
ressources croissent dune manire arithmtique (1,2,3,4 ,5.). Dans ce
rythme, il prvoyait que le dsquilibre est invitable. Dans ce sens, il
prconisait la limitation des naissances et darrter laide aux
ncessiteux.
Le discours catastrophiste des annes 60, a fait rflchir le Club de Rome. En effet, adoptant
le rapport Meadows, en 1971 (intitul halte la croissance ), labor par des chercheurs du
MIT en 1968 (avec comme concept principal, croissance zro ), cette prise en main,
annona un intrt particulier pour des tudes prospectives sur le devenir de la plante.
En 1972, Le Sommet de la Terre Stockholm, dessina une esquisse du dveloppement durable
sous lintitul dcodeveloppement .
Ce dernier sappuyait sur :
Une recherche des modes de dveloppement, base sur les contextes
politiques locaux, historiques, gographiques, socioculturels et
techniques ;
Une quit dans la prise en charge des besoins de tous les hommes ;
Des attitudes de prcaution vis--vis lcologie.
Les griefs :
Ltat de dveloppement des pays du sud mettait nu les problmes environnementaux, qui
sont en majorit des consquences de la croissance conomique des pays du nord. Ces derniers
ont non seulement pollu leur environnement, ils ont transfr ces mfaits aux pays du
sud. Dautres parts, il est donc loisible de voir dans cette proposition dcodveloppement,
une sorte dautonomie politique, sociale et culturelle des pays du sud. Point de marchs, point
de lieux denfouissement
Tire de : R. MARJOLET. La notion de dveloppement durable dans les
projets urbains franais. DESS. Amen. & urb. IFU. Univ. Paris 8. 2004/05.
en p.13
Le terme codveloppement est lanc par les organisateurs de la
Confrence de Stockholm aprs que celle-ci ait vu une opposition
frontale entre les pays du Nord et ceux du Sud, afin que ces derniers,
tout leur objectif de dveloppement, se proccupent aussi de
questions environnementales.
Lcodveloppement est un prcurseur et, en mme temps, un
concurrent de lexpression de dveloppement soutenable, laquelle
apparatra au dbut des annes 1980. Ignacy Sachs est lconomiste qui
a attach son nom cette doctrine, conue au dpart pour rpondre la
dynamique particulire des conomies rurales du Tiers Monde, qui sest
peu peu largie pour devenir une philosophie gnrale du
dveloppement.
La croissance en tant que telle nest pas rejete, mais elle doit tre mise
au service du progrs social et de la gestion raisonnable des ressources
et des milieux naturels ; une sorte de voie moyenne, crit I.Sachs
(1993), gale distance des propositions extrmes des Malthusiens
entendons le diagnostic tabli par le rapport Meadows et des chantres
de labondance illimite de la nature .
Sinscrivant dans la perspective ouverte par les thories du
dveloppement endogne, il importe que chaque communaut dfinisse
par elle-mme son propre style de dveloppement , via notamment
un choix de techniques appropries , compatible avec son contexte
culturel, institutionnel et cologique.
La ncessit du dveloppement est raffirme, mais cet objectif doit se
dcliner dans une pluralit de trajectoires et une diversit de modles
dconomie mixte. Il sagit, dclare I.Sachs (2003) de renouer avec le
dbat des annes 1950-1960, et de revenir, au moins en partie, la base
du capitalisme rform que nous avons connu au cours des Trente
Glorieuses.
N au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, ce capitalisme
rform tait fond sur trois ides : le plein emploi comme objectif
central, lEtat protecteur et la planification. Je pense que ces trois ides
13
Entropie
Dans un systme, elle reprsente son degr de dsordre. Le travail du
systme ou son rendement est produit par une nergie consomme
(utile). Cette dernire est donc gaspille dune faon irrversible.
La ville, depuis sa fondation ne peut tre quun facteur dentropie ; une ncessit pour satisfaire
ses habitants.
Les modes de gestion urbaine, commandent galement une performance technique et
rglementaire adaptes. La gestion des dchets mnagers constitue un indicateur de son
efficacit. Alliant, logistiques, modes et imaginations , cette mesure est dautant plus
importante quelle est quotidienne.
Les ressources sont galement appeles accompagner lvolution dmographique et
technologique. Le cas des ressources puisables et prissables pose le problme des modes
de consommation qui relvent surtout dune conscience citoyenne et de la sensibilisation.
Autant affirmer que la ville, telle que nous la vivons aujourdhui, ne montre pas assez ses
effets dgradateurs . Elle se dessine comme un organisme vivant, qui a besoin de ressources
renouveles, qui doit se soulager de ses dchets, qui doit penser trouver des espaces pour
ses protubrancesvoulues ou non
14
En 1994 Aalborg, les villes europennes lancent leur Charte, des villes et des territoires
durables. Les reprsentants de 80 villes, sengagent dans ce cadre dlaborer lAgenda 21.
Lessentiel du contenu de la Charte sappuie sur :
Politiques cohrentes et intgres bases sur une vision long terme partage,
A partir de cette Charte, et les recommandations de lAgenda 21, la mise en uvre dune
dmarche durbanisme est appele respecter certains principes issus rapport du
dveloppement durable :
15
PUECH M. Homo sapiens technologicus. Ed. Le Pommier. Coll. Mlt. Paris. 2008. 487 p.
16
leur dveloppement et leur vulgarisation les ont hisss en prothses , cest--dire des
prolongements organiques pour lhomme. Une mmoire peut-elle contenir limmense
quantit dinformation laquelle nous pouvons accder chaque jour, chaque heure ?
Ces instruments se sont imposs dans la vie quotidienne, aussi bien au niveau priv quau
niveau public. Aujourdhui pour les grandes villes la course vers les NTIC est
lanceServiciels, communications, informations, e-commerce sont aujourdhui possibles.
Les NTIC et le numrique sont devenus un enjeu majeur.
Ces centres commerciaux virtuels qui ont pour noms ebay , les bibliothques numriques,
les services municipaux.annoncent dj un vcu urbain dispos assurer laccs la ville
pour tous.
Ville2.0
Aprs le web2.0, la ville 2.0 est le concept de base pour une ville
numrique. En fait cet aspect concernera le soft de la ville si lon
considre que le hard en est son aspect morphologique et matriel.
Lurbanisme aujourdhui a tendance instrumentaliser dans les
conceptions et insrer le numrique dans ses propositions
damnagement.
Manuel pour la ville 2.0
Quest-ce que la "ville 2.0" ? Il sagit dune sorte dutopie urbaine
permise par le dveloppement des outils numriques (donnes
ouvertes, outils cartographiques, rseaux sociaux), qui place
lusager au centre de linnovation urbaine. Les citadins, les visiteurs et
les professionnels voluent au sein dune "ville 2.0", numrique et
dmocratique, qui se superposerait la ville matrielle et quotidienne,
"1.0". La ville se transforme ainsi en une plateforme dinnovation
ouverte au sein de laquelle les usagers, interconnects, changent des
informations et ont accs une foule de donnes qui se croisent. Cet
usager, vecteur dinnovation, est galement mis au cur des
processus dcisionnels (consultation ou co-conception). Il sagit donc
dun processus la croise de la ville et du web 2.0, des usages
publics et privs.
Donnes ouvertes
Un exemple parlant donn par les auteurs est celui du site
communautaire Healthy City, Los Angeles. Cette plateforme met
disposition des outils cartographiques afin damliorer laccessibilit
et lorganisation des services sanitaires et sociaux de la rgion.
Toutes les donnes de cette plateforme sont ouvertes : libre chacun
particuliers, associations, partis politiques de sen emparer.
17
Le numrique nest seulement convoit pour la vie quotidienne, il est aussi un instrument
daide aux tudes et la conception des projets damnagement et urbains.
Par rapport lusage au quotidien, la socit de linformation, du savoir et de lintelligence
manifeste sa prsence dans la ville en imposant ses modes relationnels3. La ville nest plus un
qualificatif suffisant : il est flanqu dun adjectif pour attribuer plus de prcision. Ainsi, le
vocabulaire urbanistique senrichit pour souligner la varit des villes : Ville intelligente, ville
ubiquitaire, ville clustrise, ville gnrique, ville 2.0, smart city, digital city, digitaal stadt,
stadt des wissens, citta de la connosceza
18
21
COURS 3
URBANISME
Aventures et dconfitures
LURBANISME FONCTIONALISTE :
Les discours sur lurbanisme ont clat en rponse aux prceptes figurant de la Bible
que la Charte dAthnes4 tait sense reprsenter.
La Charte dAthnes
Le CIAM (Congrs Internationaux des lArchitectes Modernes),
dAthnes en 1933, se pencha sur la dfinition les bases de lurbanisme
fonctionnel moderne. Quatre cls ont t arrtes : habiter,
travailler, se rcrer et circuler Ces fonctions principales stablissent
dans la ville chacune dans une aire rserveCette sparation avait
donn lieu au Zoning (ou zonage).
Tant de gnrations ont gliss sur cette peau de banane , entrainant dans leur chute les
discours pompeux des fonctionnalistes du Mouvement Moderne. Cette bible visait une
universalisation des comportements par un urbanisme normatif qui ne faisait que figer les
modles culturels.
Sous la pression, lurbanisme se suffisait des inclinations esthtiques et techniques de ses
promoteurs, dont la plupart
taient des dtenteurs dusines
industriels
(appareils,
automobiles,
matriaux).
Dans cet lan fondateur, les
spcificits locales, les
traditions et les formes du
pass ont t considres
comme surannes. Bien sur les
discours ne manquaient pas de
souligner les intrts vers la
sant : soleil et verdure
applique la ville, fournissent
dans les images de vritables
parcs urbains dans lesquels les
Croquis de Le Corbusier rsumant le fonctionnalisme
difices sont noys.
Dans les derniers crits relatifs cette charte, certains critiques nhsitent pas apparenter cette
bible aux inclinations politiques de ces rdacteurs. En effet, la machine tant vante par
le Corbusier se dote dun mode demploi , qui appose un dni toute diffrenciation des
tres moins mcaniques mme sils sont des fois trs obissants. La Charte a t entendue
23
comme la lgitimit dune lite , dmiurge, conduisant lhomme et lhumanit vers son
salut.une bible durbanisme comprend tos les prceptes.
Au-del des procdures purement politiques, lurbanisme est devenu une affaire dtat mais
aussi de promoteurs.de sponsors en tout cas dargentiers.
En effet, lurbanisme en tant que pratique est rest une affaire de POUVOIR et
dAUTORITE (Le Corbusier sadressait souvent lAUTORITE). Haussmann a t souvent
pris comme exemple quant il sagit de disserter sur la sphre dcisionnelle en matire
dintervention sur la ville.
24
MERLIN P. CHOAY F. Dictionnaire de lurbanisme et de lamnagement. Ed. PUF. Paris. 2009 (2eme d.).
25
Le new urbanism est donc un courant architectural et urbanistique qui soppose lurban
sprawl6.
Urban Sprawl
Cest ltalement urbain, caractristique des villes amricaines, mais
utilis dans un sens pjoratif, surtout pour labsence dune structure de
base. En effet, les extensions urbaines suivent les tracs des routes (la
voiture). Pour dautres chercheurs en urbanisme lurban sprawl est
synonyme de mtropolisation, tant cette forme durbanisation insre les
territoires des alentours. Elle se manifeste par une dcentralisation
conomique (les priphries offrent galement de lemploi). Lurban
sprawl est significatif de la fragmentation urbaine et de la faible densit,
il enserre deux autres figures : ledge city et ledgeless city
respectivement le suburbain et priurbain.
Le new urbanism est devenu un courant trs mdiatis grce la tenue rgulire de ses
congrs. (En 2004 Chicago, Reforming sprawl, 2005 Pasadena, Polycentric city). Ses
membres, des architectes, des professionnels de lamnagement, des promoteurs, des
responsables administratifs, des lus locaux, se sont organiss en Association (CNU) portant
haut leurs revendications.
Le CNU appelle une rhabilitation de lESPACE PUBLIC en accordant plus de faveurs et
dintrt au PIETON. Dautres revendications consistent dans le rtablissement du voisinage
(neighbohood) qui fait dfaut dans la vie collective.
A regarder de prs, ce courant mane dune prise de conscience des cots sociaux et
environnementaux de ltalement urbain produit par la logique du march foncier et de
lusage de la voiture. En effet, la consommation des rserves foncires a atteint les sites
naturels. Du autre ct, les modles architecturaux et urbanistiques se sont appauvris en
reproduisant des schmas sans structures ni pertinence.
Les formes de rsidentialisation ont pris une tournure sgrgationniste. Les communauts ont
tendances se sparer selon le critre daisance (riche/pauvre) et les gated communities en sont
lexemple parfait de cette forme de community of intersts.
Gated community
Ce sont des quartiers rsidentiels gards o les accs sont contrls
et o les espaces publics ne sont rservs aux rsidents. Ces derniers
rpondant des critres de slection pralables (community of interests
) se regroupent dans un lotissement sans que la notion de voisinage
(neighbohood) en tant que notions de convivialit ou de proximit
sociale soit essentielle.
Il apparait nettement que les pratiques damnagement avaient acquis aux Etats-Unis des
formes pathologiques. En effet, la logique corporatistes , le pouvoir financier , le march
foncier et lusage exclusif de la voiture ont dessin les formes urbaines, au dtriment de la
6
GHORRA-GOBIN C. De la ville lurban sprawl. La question mtropolitaine aux Etats-Unis. In Cercle. 13.
2005. Pp. 123-138.
26
Nous nous ddions sauvegarder nos logements, nos lots, nos rues,
nos parcs, nos quartiers, nos districts, nos villes, nos rgions et notre
environnement.
Nous revendiquons les principes suivants pour guider les politiques
publiques, les pratiques en matire damnagement, la planification et le
projet urbain:
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28
29
SYNTHESE :
Les questions urbaines et les pratiques damnagement ont suscit une volte-face de
citoyens revendiquant un cadre urbain ou chaque frange sociale trouvera les ressources
son attente. Ainsi, le new urbanism se veut une approche globale pour reconqurir le
territoire et imposer des mesures susceptibles de favoriser la vie communautaire.
Ces derniers encadrs par les maitres-artisans ont fabriqu eux-mmes leurs matriaux : adobe
de terre. Ils ont adopt les mmes techniques constructives : voutes, coupoles Certaines
techniques de ventilations bases sur les conceptions nintroduisant aucun produit manufactur,
ont t insres dans la maison pour plus de confort.
31
32
Synthse :
Lexprience de H. Fathi montre une facette du rle de larchitecte: il nest pas le
concepteur exclusif, il est un organisateur de lopration. Cette aptitude nest devenue
possible que par une connaissance intime du contexte. Une connaissance qui ne nglige
aucun dtail En effet chaque communaut plus ou moins ferme possde des
ressources, des savoirs (ici, le savoir paysan), des rythmes et des insuffisances.
H. Fathi navait fait qu oprationnaliser ces capacits villageoises. Bien sur, il avait
besoin parfois de sappuyer sur autorit morale (limam au village), une autorit
technique (maitre-artisan).La communication tait aussi importante, la sensibilisation
lhygine et la sant publique a t conduite selon des formes thtrales . En effet, le
thtre du village, les pices joues avaient eu un impact important pour prendre les
mesures ncessaires par rapport aux maladies.
La mise en place de lEcole-Chantier, assurait la transmission des savoirs techniques,
comme outillage fondamental pour conserver les solutions aux problmes de logis.
Le Khan, autre lment important tait devenu le lieu dchange commercial, permettant
aux artisans dcouler leurs produits.
En dfinitive, H.Fathi a trac les lignes incontournables dun projet qui implique une
communaut villageoise. Lapport local est fondamental. Lconomie, la communication,
la solidarit en sont les appuis de base.
33
COURS 4
Le projet urbain :
Dfinition : Concept et/ou pratique ?
Polysmique, le terme projet urbain est diffremment dfini.
Dans la chronologie de lvolution des doctrines urbanistiques, il est situ dans la suite de
lurbanisme fonctionnaliste (Charte dAthnes-cours 3).
Dans le contexte actuel, il est une pratique planificatrice ouverte et souple 8, donc en
opposition aux mthodes de la planification classique adopte dans les instruments durbanisme
(PDAU, POS.).
La planification urbaine
Pratique de lurbanisme qui sappuie sur le diagnostic dun tat
prsent, des tendances en gestation pour conduire le projet vers
lobjectif urbain souhait. Elle est traduite dans les instruments
durbanisme par des Plans qui portent les projets.
Notion floue , P.Ingallina finit par soutirer lessentiel de cette notion en numrant quelques
aspects majeurs :
un projet urbain ne se fait pas en un jour, mais il accompagne le processus de
transfomation urbaine dans la dure ; il ne peut pas rpondre la logique de lurgence
souvent invoque par les maires. Il doit runir des comptences multiples, car il sapplique
la ville qui est une ralit complexe, pas unique o formes matrielles et formes sociales sont
lies dans des relations qui se sont tablies dans le temps et dont il devra rendre compte. Il se
rfre une multiplicit de techniques dont la maitrise ne peut tre confie aux seuls
architectes ou ingnieurs, mais demande, selon le cas, dautres comptences spcifiques et
ncessaires pour sa faisabilit (y compris financire). Puisque il a une vise large, il doit
permettre le dbat et lchange avec la population dont lavis est dterminant. 9
Malgr cette numration, la notion demeure floueCest dire que le projet urbain reflte sa
porte, toujours en relation avec le contexte dans lequel il est adopt. Mais cest galement par
rapport sa polysmie quil chappe aux fixations classiques entraines par la planification
classique, linaire et souvent trs rigide.
.Mais pour mieux cerner cette notion , il y est prfrable de se pencher sur sa naissance et
son adoption par les fabricants de lurbain.
8
COURCIER S. De lvaluation de leffet structurant dun projet urbain lanalyse des congruences entre
stratgie dacteurs. Ramnagement du Vieux-Port de Montral. Thse de Doctorat dEtat. Montral. 2002.
9
INGALLINA P. Le projet urbain. Ed. PUF ; Coll. QSJ ?. Paris. 2001. P. 10
34
LAPPROCHE MORPHOLOGIQUE.
Cette approche historique se prolonge dans la vision archologique de la ville. Elle a t
introduite dans les tudes urbanistiques par les historiens de la ville (Lavedan et Bardet en
France) et parles gographes allemands (entre les deux guerres). Mais la prgnance de la
centralit et ses outils de planification navaient pas favoris son closion en France. Et cest en
Italie en 1950, quune telle approche se dveloppa en raction la planification juge rigide,
mais aussi, parce que les tissus urbain anciens taient nombreuxsans oublier que cest en
Italie que les ides de prservations des centres historiques staient manifestes (face au
CIAM) par G. Giovanoni (aprs C.Sitte).
Saverio Muratori10 tait un des pionniers de cette approche quil enseigna Venise et Rome.
Son travail consistait collecter les relevs cartographiques des deux villes historiques, puis les
interroger pour soutirer les informations afin dtablir la storia operante (histoire
active). Ce canevas devient un corpus fondamental tant il suggre et oriente des options
entreprendre dans les oprations urbaines.
Sa mthode consistait comprendre la logique de formation des tissus urbains anciens par
lidentification des types ddifices, adoptant pour cela les constructions typologiques.
Typologie
Classification mthodique des types. Le type ? Daprs Quatremre de
Quincy cest un objet daprs lequel chacun peut concevoir les
ouvrages qui ne se ressembleraient pas entre eux . Le modle est
un objet quon doit rpter tel quil est .
Lapproche fut encore porte par Canniggia11, Rossi, Aymonino. Elle est considre
aujourdhui comme un outil majeur dans lanalyse urbaine.
Cette approche traversa les Alpes et fut adopte par les architectes-urbanistes franais.
Devillers, Pinon, Panerai et Castex en furent les figures les plus en vue. La typomorphologie a
t adopte comme dmarche dans les projets durbanisme.
Lapproche morphologique gagna lEspagne et Sora-Morales en fit le cours dans
lenseignement Barcelone.
En dautres termes cette approche considre que la ville une poque donne, habite par
une socit a t fabrique dans un accord tacite entre les architectes, les artisans et les
usagers. Cette production correspondait donc une poque ou les performances
techniques, les choix stylistiques, les soucis conomiques, cologiques et les usages
sinscrivaient dans une convention sous-entendue et respecte.
10
MURATORI S. studi per un operante storia urbana di Venezia. Instituto Poligraphico dello stato. Roma. 1960.
CANIGGIA G. Lecture de Florence. Une approche de la ville et du territoire. Etude des processus de formation
des tissus anciens. Institut Sup. dArchi. St-Luc. Bruxelles. 1994.
11
35
36
correspond donc une exprience quotidienne de la vie urbaine. Son altration ou les
interfrences ce cadre sont susceptibles de provoquer des dsquilibres des rapports au cadre
urbain.
Sectorialisation et projet urbain.
Lisolement sectoriel ne favorise pas les visions stratgiques dans le cadre des oprations
urbaines. Les amnagements techniques restent souvent limits dans les approches
techniques, sans tudes dimpact. En effet, le territoire de la ville est souvent lobjet
damnagement portant sur des aspects techniques, sans pour autant comprendre que toute
opration provoque un impact paysager, social et conomique. Lopportunit de cette insertion
est pourtant importante pour en saisir les effets induits, susceptibles de dclencher des
oprations urbaines fructueuses.
Exemples : Boisement, sant publique, ducation,
Lautoroute nest pas seulement un ouvrage pour la circulation, cest aussi un lment qui va
modifier le paysage et servir la programmation dautres projet locaux. Les territoires
diffrentes chelles peuvent sappuyer sur ses effets induits pour mettre en place des projets de
dveloppement locaux sinsrant dans les circuits rgionaux.
38
La logique sectorielle ignore souvent les effets enduits qui dclenchent les processus de
dveloppement urbain. Lanticipation sur les oprations est fondamentale pour pouvoir
tirer le meilleur parti concernant les territoires.
SYNTHESE
La notion de projet urbain ne bnficie que de relatifs claircissements au fur et mesure
que les recherches avancent. Sa polysmie reste inbranlable , cette caractristique du
concept a favoris la multiplication et la diversification des tentatives dapproche.
Il y a lieu de saisir en priorit cette ouverture des initiatives urbaines, redonnant la
population un statut dacteur, encourageant sa participation et appelant son adhsion
dans les affaires de la cit.
Le projet urbain constitue un point de focalisation et dentrecroisement des divers
acteurs, impliquant une dynamique urbaine propre propulser le dveloppement local.
Ce dernier se mesure dans les qualits accompagnant
lmergence dune vie collective aurole dune mentalit
adquate et dune attitude significative dans
lappropriation de lespace et des ides.
Par rapport la planification, le projet urbain ladopte
comme appui, mais dans sa version souple, itrative et
rflexive. Sa projection de lavenir seffectue par
lorientation des activits et des amnagements dans une
vision planificatrice mais qui se remet en question pour
mieux se relancer.
Le projet urbain est troitement li au temps. Il
accompagne la fabrication de la ville. En ce sens, le projet
urbain est infini . Il convoque et combine diffrentes
temporalits et divers espaces urbains. Les dcisions, les
consultations et les interventions engagent divers acteurs, agissant dans diffrentes
temporalits (politiques, sociales, techniques, quotidiennes). En somme, le projet urbain
doit pouvoir combiner le pass et le futur : le projet urbain se situe entre le pass et le
futur 12.
La mixit et la pluralit des fonctions constitue un enjeu fondamental du projet urbain.
Dans ce sillon, la rhabilitation et la revalorisation des lieux obsoltes tend restituer
la viabilit et rendre des espaces vivables. Les actions urbaines doivent privilgier
lmergence dune vie communautaire en veillant une rhabilitation des espaces publics,
des lieux collectifs et des espaces intermdiaires.
12
39
40
COURS 5
LES ECHELLES DU PROJET URBAIN
Le projet urbain sappuie sur la double dimension spatiale et temporelle. La premire engage
un territoire dont la porte est anticipe en fonction des effets attendus ou esprs, la seconde,
bien entendu lie la premire, considre ltendu dans le temps social, politique et technique.
A ce titre la question de lchelle simpose par sa pertinence. Le territoire, la ville, un pan
urbain ou un difice ? Dans tous les cas, lchelle est prfigure par les attentes des effets
induits ou provoqus aussi bien dans lespace que dans le temps. A ce titre, une chelle
intergnrationnelle considre lespace urbain et la socit qui loccupe dans une vision future
ou prospective. La ville crot, les mentalits changent, les moyens se perfectionnent et les
besoins se prcisent.Autant affirmer que limpact dune action sur le territoire est souvent
voulue comme gnratrice de situations fructueuses au prsent et au futur.
Echelle spatio-temporelle
Caractrise lanalyse ou lobservation dune situation ou dun
phnomne par rapport sa dimension spatiale et sa dure de vie.
Lchelle est introduite pour cerner et fixer lvaluation des variations
des occurrences.
Toujours est-il que lapproche des chelles du projet urbain reste imprcise , dpendant
prioritairement des modes et des limites dinterventions spatiales et des enjeux viss. Quoique
souvent les limites territoriales engagent des processus sous-jacents naturels, anthropiques
(administratifs, politiques) qui se trouvent en dehors.
P.Merlin et F. Choay dans leur Dictionnaire, dfinissent trois chelles :
1. Le projet urbain politique ;
2. Le projet urbain oprationnel ;
3. Le projet urbain architectural.
P.Ingallina, par rapport la polysmie du concept, conclut la dfinition dune chelle sans
exclusivit. Ni lchelle de projet darchitecture ni de projet durbanisme, le projet urbain
slabore dans un cadre qui sappuie sur les facteurs favorables sa ralisation ou dans le cadre
des objectifs viss. Lchelle est donc considre par rapport aux situations (conditions du
projet) et aux ambitions dessines.
Nous abordons la question des chelles du projet urbain en sappuyant sur les catgories
dfinies par P.Merlin et F.Choay, juste par souci mthodologique et pdagogique, dautant, que
certaines zones floues doivent tre abordes de front.
1. LE PROJET URBAIN ARCHITECTURAL
En premier, cet intitul signifie en quelque sorte que le projet dun difice, dont larchitecture
figure dans lenjeu trac, est au centre dun projet urbain. Mais une telle production peut-elle
41
sinsrer dans une stratgie visant un dveloppement socio-conomique et culturel dune ville ?
Aussi acheve une production aussi limite ne peut qutre que partielle dans le processus ou
dans un dispositif ambitionnant des enjeux profonds.
Cest dans ce contexte que le rle des architectes est appel accompagner les nouvelles
visions urbaines dans le cadre du projet urbain.
Il y a une opposition flagrante entre les positions des architectes. Rappelons que dans ce sens,
et dans le volet ressources humaines, le projet urbain sappuie sur les comptences, ce qui est
compltement diffrent des attitudes professionnelles .
Il semble que certains architectes (grandes signatures) ne montrent aucune aptitude pour
sacrifier leur statut de star.En effet, Lattachement dun nom un difice continue tre
lobjet dune mdiatisation frntique.
La ville a t souvent attache au nom du prince, et ce fut aussi le cas pour les difices, au
dtriment de larchitecte. Aujourdhui, les difices majeurs mettent en exergue les signatures de
leurs concepteurs comme faire-valoir et justifiant tous les moyens et les mesures mis
disposition.
La ville demeure sans concepteur reconnu. Elle est souvent attribue aux autorits ou ses
habitants. Et cest dans ce sens que le projet urbain soriente : la ville est une uvre collective.
Les attitudes des architectes sadaptent aux nouvelles situations. Ch. Devillers, un des pionniers
de linsertion du projet urbain en France pense que : la ville n'est pas produite par qui que ce
soit, la ville est un processus de production collective avec une multitude d'acteurs qui ne peuvent pas
tre matriss travers une seule pense 13.
B.Huet dfinit le projet urbain comme un instrument de mdiation entre la ville et larchitecture:
Devillers, Ch. Le projet urbain , Confrence d'architectes, Paris, Pavillon de l'arsenal, 1994, page 30.
Huet B. larchitecture contre la ville in AMC. Dcembre 1986
42
Ctait un grand ple industriel en Espagne, avec son port et ses usines de transformation des
minerais. Le dclin de lactivit industrielle la abime, pollue. Elle hrita de vastes friches et
de terrains vagues offrant une image ngative.
Les changements institutionnels des annes 80 aprs la mort de Franco, intervenaient dans le
sillon
dun
vaste
processus
de
dmocratisation. LEspagne souvre sur le
monde et devient une destination touristique
de qualit.
La municipalit avec des lus issus dune
coalition nationaliste/socialiste, optait pour
une stratgie urbaine dont lenjeu majeur
consistait au retournement de la vocation
de la ville.
Cette stratgie sappuyant sur des grands
projets , sinscrivait dans le Plan Gnral de
la ville et dans le Plan de revitalisation. Le Muse du Guggenheim de Bilbao
Projet Abandoibarra, confi au cabinet
Andersen Consulting, traait les objectifs et mettait en place un programme portant sur les
services touristiques, culturels et commerciaux et surtout dinstaurer une image nouvelle de la
ville, faisant appel une architecture en rupture avec le pass.
Le muse Guggenheim (100 millions dEuros), financ par les acteurs publics, dessin par
F.Gehry a t la proposition retenue pour son envergure, sa modernit et sa singularit
(stylistique) architecturale.
43
En 6 ans de fonction, le muse contribue hauteur de 1.57 milliard dEuros dans le PIB
rgional, il a aussi favoris la cration de 45 000 emplois.15
Dans cette stratgie, le muse devient un lieu gnrant autour de lui un champ de marketing
simpose par sa charge communicationnelle. Aujourdhui qui dit Bilbao, dit Muse
Guggenheim de Gehry.
La griffe dun architecte star-system reste importante et fondamentale pour assurer
une communication aux projets urbains. Cependant cette intervention singulire doit
sinscrire dans une stratgie globale dun projet urbain dont l image est un de ses
enjeux majeur.
Lille :
La dcision de raliser la liaison ferroviaire de TGV entre Paris, Londres (sous la Manche) et
Bruxelles a t une grande opportunit pour Lille dintgrer le rseau en construction. La ville a
t appele pour retrouver sa place au cur de ce dispositif relationnel. Lille donc, dans une
situation de prcarit avance suite au dclin de
lindustrie, allait devenir un carrefour stratgique
dans lespace europen. La ville se retrouvait
avec des friches industrielles importantes.
Il fallait compter sur le leadership de Pierre
Maurois, premier ministre et maire de la ville,
pour retrouver un vritable promoteur du projet.
En novembre 1988, Rem Koolhaas tait retenu
pour dessiner le plan damnagement de la
premire phase dont le programme porte un parc,
un centre commercial et une gare TGV. Le projet
marqu par des tours devait confirmer lentre de
Lille dans une nouvelle re du tertiaire et son
divorce avec les activits industrielles qui
lavaient longtemps marque.
Cependant, la procdure adopte par les
promoteurs du projet porte une forme dune
grande originalit. La mise en projet tait une
dmarche qui avait conditionn la matrialisation
du produit final.
Eurallille 1994 par Koolhaas
La 1ere phase : Consistait dans la
fabrication de lidentit du projet combinant les lments rationnels et des lments
symbolique issus dune vision et dune idologie manant de la lecture de la ville.
La 2eme phase : laborer un projet cratif par une ouverture du programme. Ainsi,
la concordance projet/programme tait recherche pour permettre dy inscrire les
nouveauts ou pour apporter des correctifs.
15
http://www.lefigaro.fr/culture/
20071015.FIG000000271_comment_le_guggenheim_a_transforme_bilbao.html
44
16
Le partenariat public/priv ;
De projets et de programmes varis ;
Des objectifs structurants ;
Ses effets inducteurs ;
Op.Cit. P 647.
45
Exemple dEuralille :
N dune opportunit, port par un promoteur doubl dun statut politique (P. Mauroy), le
projet dEuralille constitue un exemple modle pour expliciter la dmarche du projet urbain
oprationnel ou complexe.
Le passage du TGV assurait Lille, ville en dclin suite au fltrissement de lactivit
industrielle, une place stratgique majeure dans lespace europen. Elle se met ainsi au centre
dun rseau reliant trois capitales europennes majeures : Paris, Londres et Bruxelles.
En termes dambition affiche, lnonc du projet par Pierre Mauroy se dcline dans cette
vision : construire un ensemble qui par son audace architecturale, sera le tmoin visible
dune mtropole ressuscite.
Doter lagglomration lilloise dun centre international daffaires est le premier pas pour entrer
en concurrence avec les villes voisines. Concernant les ressources, 110 hectares acquis de
friches militaires, attenantes au centre de Lille, ont constitu des rserves foncires
fondamentales pour accueillir la gare TGV, train essentiel au projet et mettre en place un
programme pour les investissements.
10 et 11 septembre 1981 Sommet franco-britannique : dcision de lancer des ngociations devant aboutir
Ltablissement dune liaison transmanche
20 janvier 1986 Htel de ville de Lille, signature de laccord pour la ralisation dun tunnel par Franois
Mitterrand, Prsident de la Rpublique franaise, et Margaret Thatcher, Premier ministre de Grande-Bretagne.
Fin 1986 Avant mme que le site soit choisi par la SNCF, Pierre Mauroy charge Jean Peyrelevade dune premire
rflexion autour de la future gare TGV et des investissements immobiliers engendrs
Dcembre 1986 Lors dun voyage Lille, Jacques Chirac, premier ministre, confirme le trac des
lignes TGV reliant Londres, Bruxelles et Paris qui se croiseront Lille.
Janvier 1987 Jean-Paul Baetto est charg de rflchir la cration dun futur centre
europen daffaires , dans le cadre dune mission dvaluation finance par le groupe Caisse des dpts.
46
Septembre 1988 Slection de 8 concepteurs : quatre europens (Norman Foster, Vittorio Gregotti, Rem
Koolhaas, Oswald Mathias Ungers), et quatre franais (Michel Macary, Yves Lion, Claude Vasconi et Jean-Paul
Viguier).
7 et 8 novembre 1988 La consultation qui repose sur un simple oral, sans dessin, ni maquette, amne le jury
choisir larchitecte urbaniste Rem Koolhaas
47
48
49
Rpondants
4.123
4.139
4.139
4.140
4.073
4.107
4.138
4.119
4.106
4.141
4.104
4.123
Objectifs stratgiques :
La Ville de Lige fera en sorte que toutes ses politiques, toutes ses ralisations, toutes ses dcisions
rencontrent au moins un des cinq objectifs majeurs et stratgiques pour lavenir de la Cit :
1er
Objectif stratgique
Assurer la scurit dexistence et la qualit de vie pour tous.
2eme Objectif stratgique
Contribuer la cration demplois et dactivits.
3eme Objectif stratgique
Faire reculer la pauvret, les ingalits, les discriminations et permettre lmancipation de
toutes et tous.
4eme Objectif stratgique
Prendre notre part dans la lutte contre le rchauffement climatique.
5eme Objectif stratgique
51
Augmenter la population.
12 projets mtropolitains
le Grand Curtius
le Thtre Royal pour lOpra
le Thtre de la Place lEmulation
le nouveau quartier des Guillemins et la Boverie
le quartier de Droixhe
le projet de Bavire en Outremeuse
la Mdiacit et la patinoire au Longdoz
les Services communaux la rue de Namur
le Val Benot
la piscine dans le quartier de Jonfosse
le site du Tivoli
lamnagement du quai de Wallonie
Action prioritaire
Action prioritaire 1
Se prparer accueillir le tram repenser le stationnement et le parking au profit de tous
Action prioritaire 2
Lutter contre les incivilits et les causes de troubles
Action prioritaire 4
Agir concrtement pour le dveloppement durable
Action prioritaire 5
Stimuler lactivit conomique et commerciale et aider crer de lemploi
Action prioritaire 6
Rencontrer les attentes des jeunes
Action prioritaire 7
Favoriser lexpression artistique et laccs la culture
Action prioritaire 8
Brancher lenseignement communal sur les langues, le sport et le dveloppement durable
Action prioritaire 9
Simplifier et amliorer la vie des familles
Action prioritaire 10
Mieux accueillir les citoyens
Action prioritaire 11
Repositionner lige l international
Action prioritaire 3
IMPLIQUER LA POPULATION DANS LAMLIORATION DE SON CADRE DE VIE
Organiser des marches exploratoires systmatiques avec des groupes
de femmes et de seniors.
52
Description de laction :
Les marches exploratoires permettent de faire une valuation critique et empirique de lenvironnement
urbain, sous forme denqute sur le terrain, en sappuyant sur le principe que les populations des
quartiers, et plus particulirement les groupes plus vulnrables (Femmes, seniors,), sont les mieux
placs pour identifier des lments susceptibles.
Daffecter le sentiment de scurit. Ce type daction favorise en outre lappropriation par les
participants de lespace public afin quils puissent profiter pleinement des ressources de la
ville et quils circulent librement, tout moment.
Une douzaine de marches ont dj t menes dans huit quartiers de la Ville de 2004 2005, en
partenariat avec la Fondation Roi Baudouin et le soutien du PFGV. Cette premire vague de marches a
t mise en place lattention des femmes vivant au sein des quartiers.
Leur participation a permis de procder un certain nombre damnagements concrets de lespace
public. Dans le cadre de la rdition de marches exploratoires, il est prvu que la population des seniors
se joigne galement la dmarche.
Calendrier de mise en uvre :
Ds 2008. A dterminer avec les diffrents partenaires du projet.
Installer rgulirement un recyparc mobile dans les diffrents quartiers de la
Ville
Description de laction :
Au contraire du Recyparc fixe vers lequel l'utilisateur doit se dplacer, le recyparc mobile va
au devant de la population et la sensibilise efficacement au tri slectif. Le recyparc mobile
est destin au grand public, qui bnficie de la sorte d'un nouveau service de collecte
quelques centaines de mtres de chez lui.
Calendrier de mise en uvre :
Passage dans les quartiers ds la mi-septembre 2009.
Sensibiliser la propret
Description de laction :
Il sagit de coordonner lensemble des interventions destines sensibiliser, duquer, former au respect
de la propret.
Cette action sera renforce en portant sur:
- la formation dans les coles ;
- le porte porte pendant les oprations multidisciplinaires dans les quartiers ;
- laction des prposs du Recyparc mobile;
- des campagnes de communication au travers de diverses publications destination de
publics cibles (commerces, matres-chiens, kotteurs ou porte gnrale).
Paralllement au volet rpressif, cette sensibilisation doit permettre de changer les
comportements.
Calendrier de mise en uvre :
Rpartie tout au long de chaque exercice.
Aider les citoyens se dbarrasser de leurs dchets tout en amliorant le
cadre de vie
Description de laction :
53
Pour accrotre les collectes, diminuer les incivilits et amliorer le cadre de vie, la Ville:
-continuera enterrer des bulles verres ;
-implantera des conteneurs ordures mnagres enterrs en des endroits bien prcis;
-testera la mise en service de conteneurs vtements usags.
Calendrier de mise en uvre :
- 2008 : 12 sites (march 2007)
- 2009 : 16 sites (march 2008)
- 2010 : 16 sites (march 2008)
- 2011 : 16 sites (march 2008)
Organiser une exposition itinrante sur les bonnes pratiques en matire
Dembellissement des faades
Description de laction :
La propret de lespace urbain passe galement par la propret des faades qui bordent
Places et rues. Aujourdhui, malgr les efforts initis par les pouvoirs publics et de nombreux
particuliers, certaines faades prsentent encore un aspect trop dgrad. Des travaux de transformation
savrent aussi parfois irrespectueux du patrimoine ancien. Or, la concentration des faades dcrpies
dans certaines rues entrane une perception ngative de limage de la ville.
Laction consiste donc raliser des panneaux didactiques abondamment illustrs dans le
but de promouvoir des bonnes pratiques en matire dentretien et dembellissement des
faades. Ces panneaux, raliss pour la prochaine exposition des prix de lurbanisme, seront raliss en
plusieurs exemplaires de faon pouvoir tre rutiliss.
Inspirs par les exemples raliss dans dautres villes (Lille, Roubaix, Bruxelles), ces panneaux
aborderont les thmes suivants :
la faade en gnral
les matriaux de parement
la couleur
les fentres et chssis
les portes
les lments de dcors
les lments mtalliques
les vitraux
les jardinets
Agir pour limiter les consquences des vnements pluvieux extrmes qui gnrent des nuisances
pour les habitants et les commerants.
Description de laction :
Les orages et trombes deau exceptionnels qui se sont abattus rcemment sur la rgion ont permis
didentifier des situations et des lieux en difficult de manire rcurrente du point de vue de
lcoulement et de lvacuation des eaux.
Il convient donc dagir pour limiter au maximum les risques de rcidive.
a) Les inondations rcurrentes de la place Saint-Lambert, de la rue de Hesbaye,doivent tre
matrises.
Actions:
Investigations, relevs et diagnostic gnral de la zone concerne.
Implmentation des solutions techniques ad-hoc
b) Quoique de frquence beaucoup plus rare, les dbordements des ruisseaux doivent eux aussi tre
matriss au mieux.
Actions :
Programme de diagnostic et dentretiens des lits des ruisseaux de 3me catgorie (gestion
54
communale)
Sensibilisation des riverains quant leurs responsabilits dans le bon entretien du lit des ruisseaux.
Fiabilisation et renforcement des ouvrages de captation des ruisseaux dans le rseau dassainissement.
c) Les consquences des vnements tant fortement influencs par ltat gnral du rseau (25.000
avaloirs) un renforcement des capacits oprationnelles de la brigade assainissement est requis.
Actions :
Engagement de personnel
Acquisition de 2 vhicules combins Hydrocureuse/Vidangeuse
Calendrier de mise en uvre :
2009 et suivantes
Identifier les causes de la pollution aux particules fines et dvelopper un plan de surveillance et
de communication
Description de laction :
Il sagit daboutir une mise en place dactions visant cerner les sources dmission de pollution
atmosphrique en particules fines sur le territoire de la Ville, informer correctement les habitants des
risques encourus et les mesures pratiques appliquer pour cibler les mesures prioritaires entreprendre
afin de ramener le niveau moyen de concentration au valeurs prconises par les diffrentes directives
europennes
Calendrier de mise en uvre :
2009 : Etudes et plan de communication
2010 : Mise en place des mesures prioritaires
55
COURS 6
PROJET URBAIN :
Acteurs, dmarche et actions.
La notion de projet urbain annonce une rupture avec les approches sectorielles qui avaient la
prsance dans lurbanisme de planification. A travers sa dmarche, le Projet urbain emprunte
des modes globalisants, tant sa porte est lchelle locale et globale (territoriale).
Cette globalisation entend faire participer tous les intervenants potentiels, ce sont les acteurs
du Projet urbain.
Justement, cette participation massive rompt avec les modes de la planification dcide par les
pouvoirs centraux. En effet, cette dcentralisation
dcentralisation dplace le centre de dcision entre les mains
des acteurs. De ce fait, en tant que dmarche, le projet urbain tend chercher des compromis ou
des consensus entre les acteurs concerns par les actions mener. Il ne faut pas se leurrer, ces
acteurs porteurs d images contradictoires et mme conflictuelles, sont appels cooprer.
Cependant la mise en scne du projet commande certains fondamentaux 17:
1. Volont de projet : convictions, inspirations, ambitions et motivations porter des
actions sous formess de projets susceptibles de dclencher des changements positifs
sur lensemble du territoire (conomique, social, culturel et paysager).
2. Situation de projet : en tant que conviction et volont, elle interpelle et incite les
acteurs sociaux cooprer et rflchir sur la porte du projet.
3. Rfrent commun : Le minimum requis reste au niveau des perspectives des enjeux
poursuivre pour les concerns .
4. La permanence dans le temps : le temps des actions doit inciter laborer des
stratgies appropries
pries ou chacun pourra accomplir une mission.
5. Contexte daction et de terrain : La coopration simultane des participants doit
saccomplir sur les mmes lieux. (temps et espace).
espace
Volont de projet
Situation de projet
PROJET URBAIN
Referent commun
LAPERERRIERE H. Lecture culturelle d'un paysage urbain : lments de mthode tires du cas montralais. In
Lieux culturels et contextes de villes, sous la dir. de J.P. Augustin et D. Latouche, 113-135.
113 135. M
Maison des sciences de
l'Homme d'Aquitaine.1998.
56
Volont, situation, rfrents, permanence et contexte sont donc les facteurs fondamentaux
pour assurer la structure du projet.
LES ACTEURS :
Mme si le vocable apparat comme impropre dans des oprations aussi srieuses que les
projets impliquant une socit (ou lhumanit), il sagit, ici, de qualifier des intervenants
concerns par la russite (ou lchec) du produit et de son impact.
Au-del du jeu de mise en scne, ce sont les responsabilits qui sont dfinies. Car,
limproductivit ou la contre-production de lurbanisme volontariste, se diluent dans les
imbroglios des centres de dcisions.
Est considr comme acteur du projet, tout individu ou personne morale susceptible
dagir dans le champ du projet considr.
Les acteurs donc dun projet urbain portent des motivations diffrentes, poursuivent des divers
intrts (parfois contradictoires) et ne sont pas tous en mesure den saisir la porte ni
dimaginer limpact. Toutefois, on peut affirmer que chaque acteur porte en lui une
image fige finale du produit. Do la ncessit dune phase dapprentissage sattelant
expliciter les attentes.
La mise en route du projet permettra didentifier les acteurs rels des acteurs potentiels. En
effet, les acteurs rels vont peser sur le projet en orientant la dmarche par leur
positionnement direct et du bnfice tirer. Et cest dans cette catgorie que sera dsign le
comit de pilotage (ou chef de projet), qui est galement matre douvrage.
Qui sont les acteurs dun projet urbain gnrique ?
Si nous schmatisons rapidement, le montage dun projet sappuie sur :
1. une commande politique (autorit)
2. des ressources financires, (oprateurs publics et privs) ;
3. des comptences techniques et scientifiques (scientifiques, mdiateurs, management,
mtiers).
4. Les usagers (gestionnaires)
5. Utilisateurs (consommateurs)
Avec le libralisme adopt depuis les annes 80, la division du travail a fait merger dans le
cadre de production de la ville un grand nombre dintervenants. Mme si le partenariat
public/priv a t une consquence de la dcentralisation, il est devenu une des caractristiques
majeures dans llaboration et la conduite du projet urbain. Il est donc important que le projet
(en tant que produit) trouve preneur. Dans ce sens les consulting, le marketing et le
management se trouvent hisss en tant que disciplines et pratiques trs recommandes.
Cependant, la concertation publique, la sensibilisation, la recherche des adhsions deviennent
un facteur essentiel de la russite du projet.
57
58
Niveau
politique
Maitrise douvrage
Ralisation
Niveau
technique
Dynamique
itrations
59
Concernant la concertation :
La recherche dune cohsion mane avant tout dune volont politique. Cet objectif se dcline
dans les initiatives de rapprochements des citoyens dans la rflexion, la conception et la
dcision dans llaboration des projets.
Les oprateurs, les professionnels et habitants en tant que matres dusage constituent de
fait des acteurs indispensables dans lagir urbain (la production de la ville). Cette rencontre
permet dtablir les relations inter acteurs, et conduisant vers un partenariat susceptible
dassurer la russite du projet.
Dans ce partenariat les relations entre :
matrise duvre,
matrise douvrage
maitrise dusage
conduisent des relations bilatrales entre les diffrents acteurs. Cest dans ce sens que
stablissent les rles et les missions de chacun :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Qui pilote ?
Qui arbitre ?
Qui fait les dmarches ?
Qui valide les ides ?
qui dcidera ?
Qui met en scne les projets ?
Qui assure ?
Qui est garant de la politique du projet?
Quels sont les diffrents enjeux ?
Politique
Professionnelle
Usagers
61
COURS 7
Que veut-on ? cest la dfinition des missions et la fixation des objectifs initiaux.
Qui sommes-nous ?cest lanalyse de lenvironnement, lvaluation des ressources et la
dfinition des modes de planification.
Que veut-on faire ? Cest la formulation de la stratgie et des politiques de conduite.
Quallons-nous faire ? cest le choix de la stratgie, ltablissement des programmes et
des plans ainsi que des budgets ncessaires.
Les acteurs en prsence, identification des acteurs potentiels et des acteurs rels, analyse
des liens entre les acteurs, recherche dune base politique ou dune adhsion sociale.
Les actions des acteurs, ce sont les apports sous forme dinfluence politique, juridique
ou sociale. Lvaluation des ces apports permet galement denvisager les ractions.
La coordination : cest la distribution des rles et la dfinition des prrogatives.
La dcision : identification des acteurs rels (les allis) et llaboration de la stratgie.
ENVIRONNEMENT
Centre de rflexion
STRATEGIE
Objectifs
Modes dactions
Modes de mise en
oeuvre
La stratgie consiste dterminer les objectifs et les buts fondamentaux long terme dune
organisation puis choisir les modes daction et dallocation des ressources qui permettent
datteindre ces buts et objectifs. (AD CHANDLER)
Concernant le projet urbain, la dmarche de linitiative publique consiste dfinir un cadre et
une stratgie dacteurs dans le but dintroduire ou dinduire des dynamiques internes en
sappuyant sur les jeux dacteurs et en articulant les diffrents apports et les actions.
En ce sens, la notion de projet urbain contient sinon, elle est elle-mme stratgie. En effet, cette
dernire se retrouve dans le jeu des acteurs dont les connaissances intrinsques et les
connaissances vont influencer les orientations, les actions et les objectifs.
Mme sil est m par des initiatives et des intentions ou mme des ambitions, le projet urbain
satle leur concrtisation, cest--dire dfinir les actions, collecter les moyens et les
conditions de russite.
Le projet urbain ne vise pas la production dobjet, il prtend crer des situations favorables au
dveloppement social, conomique, culturel et environnemental (territorial). Lobjectif est donc
de mettre en uvre un processus fcond et des mcanismes en mesure denclencher de
nouveaux usages et nouvelles politiques.
En dfinitif, le projet urbain induit le processus de transformation urbaine. Il est une dmarche
de :
1. conception, regroupant les contributions techniques, qui est appele laborer les
diffrents volets exprims travers les intentions et les ambitions ;
2. managriale, qui veille coordonner le jeu des acteurs tout en dfinissant le processus
dlaboration partir de son contenu.
La structure du contenu du projet urbain :
Le projet urbain se construit autour de trois ples majeurs :
1. Le contenu programmatique :
Consiste dfinir le processus vis dans le temps. Le programme nest dordre normatif, il
tente de canaliser les rflexions sur une stratgie de mise en uvre visant enclencher des
dynamiques urbaines. Cette dernire est considre dans ses aspects sociaux et paysagers.
Ainsi le la polarit dun quartier comme objectif ne sera pas exprim en terme
dquipements ou damnagements mais en tant que programme englobant plusieurs
actions (mme aspatiales). A ce stade, lambition urbaine passera par un programme
prvisionnel, discutable, ajustable, puis par un programme oprationnel marqu par
lengagement des acteurs. Ces oprations saccomplissent dans une mode itratif (va-etvient), qui dans le temps peuvent senrichir ou se prvenir certains conjonctures.
2. Conception urbaine du projet :
64
Il sagit de mettre en uvre les diffrentes attentes dans une expression image .
Ainsi, les organisations fonctionnelles, les images urbaines, le paysage vont offrir une
premire mouture du produit final.
Cette vocation ou illustration du projet ne peut tre dfinitive tant que les potentialits et
les engagements et mme ladhsion ne sont pas acquis.
Cependant la conception peut galement enclencher les adhsions et attirer les oprateurs
si elle est adopte dans une forme de marketing politique. Ce cas consiste faire appel
des grandes signatures dans le monde de larchitecture. Lexemple le plus en vogue
est celui de Bilbao, ou les autorits locales avaient fait appel Franck Gehry pour laborer
le projet du Muse de Guggenheim.
3. Processus de mise en uvre :
La faisabilit du projet poursuit galement un processus qui vise inscrire le projet et le
rendre rel. Cet objectif doit galement laborer sa stratgie pour parvenir sa ralisation.
Il implique avant tout attachement aux conditions socio-conomiques et aux nergies
disponibles. Cest donc tout le travail qui consiste laborer les montages politiques,
administratifs et financiers du projet. Ce volet doit pouvoir accorder les logiques dacteurs
en tant que partenaires, agents conomiques, usagers sociaux veillant prserver leur
intrts et la logique oprationnelles consistant se prmunir des contraintes juridiques,
administratives(matrise douvrage publique).
Contenu programmatique
Programme prvisionnel
Conception urbaine.
Organisation fonctionnelle
Programme
oprationnel
Logique
dacteur
Logique
oprationnelle
Technique
65
Le processus dcisionnel :
Elus
Locaux
Equipe politique
ACTEURS
Oprateurs, usagers
Commission spcialise
Interface
Lautre interface doit concerner les rapports avec le processus technique, savoir les acteurs
appels laborer le produit et les stratgies travers des oprations de management.
Le processus technique.
66
Ce processus est form de lquipe du projet. Cette quipe regroupe le manager charg de
lorganisation, le manager charg de la conception et les techniciens. Autre lapport technique
(design, image, illustration) les apports de cette quipe du projet est appele fournir des
matriaux daide de prise de dcision pour lquipe politique. Il faut prciser que cette quipe
vaut particulirement par ces qualits intrinsques savoir des connaissances scientifiques et
thoriques dans la conception et la mise en uvre des oprations. Cependant son statut est
galement utilis pour assister lquipe politique pour assurer la mdiation avec les acteurs.
Les
techniciens
Manager de la
conception
Manager de
lorganisation
Interface de
rapports avec
le processus
de dcision
Mdiation
Processus
technique
Processus de
dcision
Comit de
Interface
pilotage
Acteurs
Acteurs locaux
Politiques, conomiques,
universitaire
Projets mtropolitains
Projets urbains
Mutations structurelles de
lconomie mtropolitaine :
Image renouvele pour
repositionner la ville dans le gotha
des villes europennes
(Concurrence).
DISCOURS
STRATEGIQUE
PROJET
METROPOLITAIN
APPUI :
Universit : Elaboration des
Socits dconomie mixte :
Outil s technique, pilotage, ..
COURS 8 :
Les actions urbaines sadaptent cette situation cre par ces nouveauts : les villes
concentrent les centres des activits dcisionnelles, les activits financires et les activits des
productions innovantes (technologiques). Le libralisme conomique est lun des effets induits
issu de cette situation. Il est mme exploit dans le cadre des actions publiques.
En effet, cette adaptation idologique a favoris lmergence de la laction entrepreneuriale
au-del de laction managriale dans le contexte urbain. Si la seconde sattelait grer et
faciliter les services aux habitants de la ville, la premire se consacre attirer les
investissements par la mise en place de projets et de programmes varis.
Dans ce sens, la ville crative est donc celle qui sappuie sur stratgie adoptant une logique
entrepreneuriale pour attirer les investissements dans le domaine des industries particulirement
cratives.( Ces dernires regroupent donc les activits consacres aux mdias, ldition
(livres, jeux, logiciels,) et la mode.)
Cette ide de ville crative ou entrepreneuriale intgre la logique de march . Cest ainsi
que les disciplines management et marketing simposent pour accompagner les actions
urbaines.
MANAGEMENT
Grer, organiser, diriger, administrer, les termes se multiplient et leurs signification se
rapprochent troitement. Manager est propre intgrer cette catgorie. Mais sa diffrence se
situe dans son objectif : celui de grer, dadministrer pour produire un service ou un bien
efficient. Lefficience, lutilit, la rentabilit sont donc les rsultats attendus dans une activit
managriale.
Le management est donc un ensemble dactivits intgres et interdpendantes dployes
pour produire un service ou un bien utile, favorable et rentable dans le contexte socioconomique.
69
Pour dautres spcialistes du management, cest une dmarche consistant grer les
ressources humaines et logistiques assurant les activits dune entreprise et visant une mise
en uvre de projets rentables et efficients.
En synthse, et partir de ces deux dfinitions, le management se prsente comme une activit
accompagnant utilement les projets par sa capacit combiner les moyens humains et matriels
en visant lefficience des mises en uvre.
Management et projet urbain.
Le management sapplique en gnral aux projets dentreprises. Les analogies avec le projet
urbain sont tellement videntes que le management savre comme dmarche approprie et
applicable pour aider produire et mettre en uvre ses oprations. Les caractristiques dun
projet dentreprise pour lequel le management est convoqu, se rsument :
Le projet urbain prit sous cet angle se prsente par sa gense, souvent exprime dans un projet
sociopolitique promu par des lus, il convoque un partenariat (public/priv) dont la finalit tend
assurer des intrts relatifs. Sur le plan de la temporalit, le projet urbain constitue un
processus volutif, continu et mme intergnrationnel. Il englobe galement des attitudes de
concertation avec les acteurs divers en vue de mettre en uvre un produit spcifique .
Dans quel volet intervient le management ?
Gnralement dans les actions urbaines, les vocables de maitrise douvrage ou de maitrise
duvre sont les plus en usage dans la conduite des oprations. Le projet urbain est en
principe manager par un comit de pilotage . Ce dernier signifie le portage politique du
projet, alors que gnralement sur le terrain, les comptences techniques auront un rle plus
important jouer.
Compte tenu des multiples itrations, de la diversit des acteurs et des intrts, le management
est appel accompagner le projet depuis sa genseen veillant assurer les intrts de tous
les acteurs.
Le projet urbain est dans sa nature une multitude de missions. Chaque intervenant assure son
travail, mais sa vision de lensemble reste imprgne de son angle de vue, souvent exprim par
rapport sa comptence technique. Le manager est en mesure de coordonner ces visions en
veillant anticiper sur le jeu des acteurs. Cest galement fondamental quil fait partie du
comit de pilotage, assurant ainsi la continuit et les itrations.
En synthse, la complexit du projet urbain convoque des comptences capables dassurer la
gestion des ressources humaines et logistiques en optimisant les conditions de sa mise en
scne ,
70
LE MARKETING
Si le marketing reste li au march et la commercialisation des produits, il semble que le city
marketing tend vendre la ville . Ainsi la ville se prsente chez les spcialistes du
marketing comme un produit commercialisable, pour peu que cette opration applique les
rgles consacres.
Entam durant les annes 50, le marketing est devenu une activit indispensable au succs des
entreprises.
Le marketing est lensemble des activits dveloppes (actions et moyens) pour stimuler,
susciter, prvoir, renouveler, inciter, les besoins et les dsirs des consommateurs. Ces
dmarches vont jusqu ladaptation des appareils de production et des rseaux de
commercialisation des entreprises en fonctions des dsirs et des attentes des consommateurs.
Projet urbain et Marketing.
Le projet urbain sappuie sur une dmarche stratgique. Cette dernire comprend aussi bien
les activits de management que les dmarches de marketing. Cette dernire semble priori
correspondre aux soucis dincitation et de stimulation des dsirs des consommateurs
Mais qui sont ces consommateurs et quels sont les produits consommer ?
Dans ce sens, plusieurs spcialistes sont sceptiques pour accorder au marketing dans son
acception classique une place dans les situations de projet urbain.
Dans le systme libral (exemple thatchrien), la ville est amnage par le march. Ce
dernier attire tous les investissements de partenaires privs. Il faut bien admettre que dans les
secteurs des infrastructures (transports), aucune autorit ne peut assurer la fidlit des
consommateurs. Toujours-est que dans cette idologie, la rentabilit reste lenjeu majeur, et
les services sociaux sont souvent laisss au secteur public ou du moins ce qui en reste.
Market lead planning
Le regain du libralisme dans le domaine de l'urbanisme est symbolis
par les rformes et la politique menes par le gouvernement de Mrs
Thatcher partir du dbut des aimes quatre-vingt. Mais si les
principes libraux ont t mis en uvre au Royaume-Uni de faon
systmatique, c'est d'abord l'tat qui a t utilis pour briser des
structures locales gnralement interventionnistes. Mettant en cause
une tradition trs forte de town-planning, les rformes du
gouvernement conservateur britannique ont promu une conception de
market lead planning : c'est le march qui choisit, qui dcide de la
croissance et des mutations urbaines ; les pouvoirs publics suivent le
march, l'aident, confortent ses choix, ventuellement aussi en
corrigent les excs ou en compltent les insuffisances
71
Il faut galement signaler que le marketing (territorial) instaure une importante rticence. Dans
a mesure o il favorise la spculation dans le secteur immobilier : loffre des promoteurs
auxquels sassocient les institutions financires (les banques) peut aboutir une surenchre
et la dislocation du march.
En effet, plus proche de nous, les subprimes de 2007 ont concern particulirement les
oprations immobilires. Consquences, les villes se trouvaient avec des rserves immobilires
importantes et une situation sociale prcaire pour de nombreuses franges.
Enfin, dans une mesure plus simple, le marketing nest oprationnalis que par rapport un de
ses principes: la promotion ou plus largement la communication. En effet, les acteurs sont
gnralement tenus dassurer une promotion du projet pour attirer ladhsion ou pour faire
accepter les contenus des actions.
Cette attitude de marketing, ne prtend pas vendre un produit, mais susciter une adhsion ou
accepter une image nouvelle de la ville.
La ville marketing
On constate une contradiction croissante entre deux types de
marketing : le premier destination des dcideurs conomiques, le
second
destination
des
habitants.
La Cit interdite de Pkin perd-elle son me parce quelle hberge un
72
74
COURS 8
BOLOGNE :
Ville de haute tradition, foyer de la Renaissance italienne, son aire urbaine compte 975 274 habitants
(2008).
1945, juste aprs la seconde guerre mondiale, elle fut un foyer politique de la gauche. Son
conseil municipal tait rest dobdience socialo-communiste durant 54 annes conscutives
(du 21 avril 1945 au 30 juin 1999, laissant la place un maire pro-Berlesconi).
Durant cette priode la ville fut un vritable laboratoire dexpriences pour exposer les formes
du communisme dmocratique. Lenjeu tait de monter que lidologie socialisante tait en
75
Bologne et sa rgion
76
http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.com/2011/12/bologne-la-rouge-mythes-et-realites.html
77
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http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.com/2011/12/bologne-la-rouge-mythes-et-realites.html
78
RESULTATS DU PROJET :
La tertiarisation autorise dans le centre
historique avait port sur les reconversions des
difices anciens en banques, cabinets pour les
professions librales, des siges sociaux. Cette
gamme stait accompagne de lamnagement
dappartements de luxe. Le centre se dotait alors
dun ple daffaires jamais anticip dans le
projet initial. Au final, la vitrine
communiste, avait offert un march de luxe au
capital dont elle voulait prserver le Centro
storico.
Les oprations de restauration du centre staient
avres couteuse et peu rentables. Le recours au
partenariat Public/priv faisait son apparition et
les acteurs conomiques et financiers ont t
Un centre communautaire
invits participer la prise en charge
financire. Le projet estim 15 millions deuros (31 milliards de lires), ne pouvait saccomplir
car la municipalit ne disposait que de 5 millions deuros (10 milliards deuros). Des
compromis ont t arrts lavantage des financiers et des propritaires. Pour obtenir la mixit
sociale, des engagements ont t obtenus pour garder les locataires sur une priode de 25 ans.
Ladoption des conseils de quartiers, a t institue comme formule, tant elle a t positivement
accueillie. Une conscience urbaine voyait le jour travers ces formations, par leur participation
aux consultations lors de llaboration des projets.
Enfin, la crise conomique de 1973, a vu la hausse des loyers. Le centre devient le lieu
privilgi de linstallation du commerce du luxe. Petit petit, les classes ouvrires sont
chasses du centre
79
80
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